World Bank Document · Union Européenne, Banque Islamique de Développement, FMI, BAD, Banque...

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1 L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005 Photo : Présidence de la République Mme Obiageli K. Ezekwesili, Vice-Présidente de la Banque mondiale et le Président Alassane Ouattara. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

Transcript of World Bank Document · Union Européenne, Banque Islamique de Développement, FMI, BAD, Banque...

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The World Bank Magazine - Abidjan / N° 0052 L’espoir

801 BP 1850Abidjan 01, Côte d’IvoireTel : (225) 22 40 04 00Fax : (225) 22 40 04 [email protected] du Bureau Régional de la Banque mondiale (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Togo, Bénin)

Directeur de la PublicationPublisherMadani M. Tall

Rédacteur en ChefEditor in chiefEmmanuel Noubissie Ngankam

Rédacteur en Chef adjointEditorTaleb Ould Sid’Ahmed

RelectureEditingMarie France Anet

Comité EditorialEditorial BoardMadani M. TallLorenzo BertoliniIssa DiawMariko PhanseTaleb Ould Sid’AhmedMarie France AnetGrace Aguna DeciatSaidou DiopEmmanuel Noubissie Ngankam

CollaborationHerbert Yusimbom BohSylvie NÉNONENE

Graphisme et ImpressionDesign and PrintingSNPECI

SOMMAIREL’ÉVÈNEMENT

DOSSIER4

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162228

Reconstruction et Relance Economique de la Côte d’Ivoire

Coalition de la Communauté Internationale

L’emploi des jeunesL’autre Casse-tête

ivoirien

Didier AcoueteyPrésident d’AfricSearch,

Co-organisateur de l’Africa South East Asia Business

Forum

TogoThe place to-go and

invest again

ZOOM SURFabrice Sawegnon

Fils d’Afrique,sorcier de la pub

INSIDE THE BANKDominique Aka-Abhe,

la sérénité au quotidien

L’INVITÉ

BANK IN ACTION

3L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

Notre mission Our mission

Par / By Madani M. TallÉ D I T O R I A L

When in December 2010 the electoral process in Cote d’Ivoire got stuck, leading inevitably the country to a serious crisis the predictable outcome of which could only be military, the World Bank’s attitude, governed by the functioning rules of the United

Nations system, was firstly, to put its staff in a safe place and to safeguard their security. Afterwards, with the coexistence in effect of two governments, and the collapse of the State, the World Bank suspended all its operations in Côte d’Ivoire in the name of the sacrosanct principle of its Operational Policy 7.30, which lays down the institution’s policy in a situation of absence of legitimacy and constitutional legality of the highest national authority. Questioned and even criticized, this was nevertheless the third suspension in ten (10) years. The first one was between October 2000 and January 2002, and then, from June 2004 to April 2008, we were compelled by local contingencies to painfully decide to stop a programme aimed mainly at improving the quality of life of the poorest. In short, in 10 years, our mission was disrupted by breaks, the total of which is more than 6 years. What a waste!It is with Cote d’Ivoire as it was with Guinea, Niger and Mauritania, to mention just these few countries which also have recently experienced political turmoil that led the World Bank to suspend and then resume its cooperation. Our mission as a development agent is surely both complicated and exciting, but sometimes it is highly marked by important frustrations when it borders on constant succession of new beginnings and whose consequences, inter alia, are the excessive extension of the implementation period of projects, the rise in project costs, a disconnect between the needs of the people and the projects’ objectives, a weakening of the desired results, a change of aims and a reduction of resources intended for the country.Our mission which is sometimes, here and there, marked with ‘‘Stop and Go’’, borders on constant succession of new beginnings like these last ten years in Côte d’Ivoire where, in some respects, this mission looks like Sisyphus’ work1. But, for all that, each step forward, each move, however insignificant it may be, frees us from the tribulations of mythology and gives us Hope to reach the top one day.

1 - The Myth of Sisyphus : Albert Camus, 1942

Q uand en Décembre 2010 le processus électoral en Côte d’Ivoire s’est enlisé, plongeant inexorablement le pays dans une violente crise dont l’issue prévisible ne pouvait être que militaire, l’attitude de la Banque mondiale, gouvernée par les règles de fonctionnement du système des Nations Unies, a été dans un premier temps, de mettre son personnel à l’abri et d’en garantir la sécurité. Par la suite, faisant le constat de la coexistence de fait de deux gouvernements, et du délitement de l’Etat, la Banque mondiale a suspendu toutes ses opérations en Côte d’Ivoire au nom du sacro-saint principe de sa Politique Opérationnelle 7.30 qui dicte la ligne de conduite de l’institution dans un contexte d’absence de légitimité et de légalité constitutionnelle de l’autorité nationale suprême. Questionnée et même brocardée dans certaines chaumières, cette suspension était pourtant la troisième du genre en 10 ans. D’abord entre Octobre 2000 et Janvier 2002, puis de Juin 2004 à Avril 2008, nous avons été contraints par des contingences propres à la Côte d’Ivoire, de prendre la douloureuse décision d’arrêter un programme destiné pourtant prioritairement à créer les conditions d’amélioration de la qualité de vie des plus pauvres. En somme, en 10 ans, notre mission a été ponctuée d’arrêts dont le cumul est de plus de 6 ans. Quel gâchis !Il en est de la Côte d’Ivoire comme il en a été de la Guinée, du Niger, de la Mauritanie, pour ne citer que ces pays qui, eux aussi, ont récemment connu des convulsions politiques ayant amené la Banque mondiale à suspendre puis à reprendre sa coopération.

Notre mission, celle d’agent de développement, est certes à la fois complexe et exaltante, mais parfois fortement teintée de grandes frustrations quand elle confine à un éternel recommencement dont les conséquences se traduisent entre autres, par un allongement démesuré des délais d’exécution des projets, un renchérissement des coûts des projets, une déconnexion entre les besoins des populations et les objectifs des projets, une dilution des résultats recherchés, un dévoiement et une réduction des ressources destinées au pays. Notre mission qui parfois, ici comme ailleurs, est marquée de «Stop and Go», confine à un éternel recommencement comme ces dix dernières années en Côte d’Ivoire où, à certains égards, cette mission ressemble au travail de Sisyphe1. Mais pour autant, chaque pas franchi, chaque avancée aussi minime soit-elle, nous éloignent du supplice de la mythologie et nous donne l’Espoir de parvenir un jour au sommet.

1 - Le Mythe de Sisyphe: Albert Camus, 1942

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 0054 L’espoir

le 24 septembre dernier, s’est tenue à Washington en marge des Assemblées Annuelles de la Banque mondiale et

du Fonds Monétaire International (FMI), une Table-ronde des partenaires de la Côte d’Ivoire. A l’initiative de la Banque mondiale et co-présidée avec la Banque Africaine de Développement (BAD), cette rencontre succède à celle tenue le 18 avril 2011 toujours à Washington, rencontre dont le principal résultat a été ce que d’aucuns ont appelé à juste titre « La coalition pour la Côte d’Ivoire », constituée 7 jours seulement après le tournant de la crise post-électorale à Abidjan.Tous les principaux partenaires multilatéraux et bilatéraux y ont été représentés : Nations Unies, Union Africaine, CEDEAO, UEMOA, Union Européenne, Banque Islamique de Développement, FMI, BAD, Banque mondiale, France, Chine, Allemagne, Etats Unis, Canada, Pays-Bas etc. Tous y ont pris part en présence d’une délégation de la Côte d’Ivoire conduite par son Ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby.En Avril, il avait été essentiellement question de susciter un élan de solidarité et de placer un « garrot » pour arrêter la saignée consécutive à quatre mois de crise violente ayant suivi une élection pourtant porteuse d’espérance. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la prompte réaction de la France qui, dès ce mois d’Avril 2011, a débloqué 350 millions d’Euros (230 milliards F CFA) qui ont, entre autres, permis le paiement d’arriérés de salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat pour les mois de Mars et Avril. La Facilité de Crédit Rapide de 129 millions de dollars (60 milliards F CFA) approuvée par le FMI en Juillet 2011 s’inscrit dans la même veine ainsi que l’appui budgétaire de 130 millions de dollars (61 milliards de F CFA) accordé par la BAD en juin 2011. L’Union Européenne a, quant-à elle, réactivé ses projets en

cours d’exécution avant la crise (environ 135 millions d’euros) et pourrait porter l’ensemble de ses interventions à un peu plus de 424 millions d’euros (278 milliards F CFA) en fonction de la flexibilité du 10ème FED (Fonds Européen de Développement). Après ces actions d’urgence qui procèdent de la stabilisation, il est impérieux de passer à la phase de reconstruction et de relance du développement avec des perspectives plus lointaines, d’environ trois ans et plus. La Table-ronde du 24 Septembre avait pour enjeu majeur de jeter les bases d’une intervention plus consistante et coordonnée, à la dimension des enjeux multiformes car au-delà de la Côte d’Ivoire et de ses 22 millions d’habitants, c’est plus de 100 millions d’âmes de la sous-région ouest africaine qui sont concernées au regard du rôle moteur de ce pays dans cette partie de l’Afrique. « Quand la Côte d’Ivoire respire, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui vit » dit-on. Cette dimension régionale a été continuellement rappelée pendant la table-ronde qui avait pour objectifs : (i) de convenir des actions concrètes à mettre en

œuvre pour accompagner la reconstruction de la Côte d’Ivoire et, (ii) d’examiner les contours d’un mécanisme de coordination effective et efficiente des interventions de la Communauté Internationale tant l’enthousiasme des uns, la fougue des autres et les cloisons parfois entretenues, pourraient annihiler tous les efforts déployés. Dans cette perspective de moyen terme, tous les partenaires de la Côte d’Ivoire sont d’accord sur la nécessité d’agir de manière concertée et coordonnée, mais chacun selon sa capacité contributive, ses procédures et ses exigences. Ainsi, parmi les gros contributeurs traditionnels, le FMI pourrait accorder un concours financier de 614 millions de dollars (283 milliards F CFA) au titre de la Facilité Elargie de Crédit, sous réserve de l’approbation du Conseil d’Administration de cette institution en Novembre prochain. La France quant-à elle, entame au cours du mois d’Octobre une mission d’évaluation dans la perspective du C2D (Contrat Désendettement-Développement) exécuté

Par EmmAnuEL nouBISSIE ngAnkAm

ReconstRuction et Relance economique de la côte d’ivoiRe

Coalition de la Communauté Internationale

Robert Zoellick et Alassane Ouattara : la main dans la main.

5L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

par l’Agence Française de Développement (AFD). Cette opération pourrait porter sur environ 2 milliards d’euros (13 milliards F CFA) au titre du mécanisme de remise de la dette de la Côte d’Ivoire après le franchissement du point d’achèvement de l’Initiative PPTE qui pourrait intervenir vers la fin du premier semestre 2012. Il ne s’agira pas à proprement parlé d’argent frais, mais des ressources que devra générer l’Etat de Côte d’Ivoire au titre de sa dette sur la France. Suivant un mécanisme convenu entre les deux parties, ces ressources seront réinvesties en Côte d’Ivoire au lieu d’être payées au créancier.Et la Banque mondiale, initiatrice des deux tables rondes, que met-elle dans la sébile ? Son réengagement en Côte d’Ivoire s’est fait en plusieurs phases. La première a consisté, tout d’abord, en la réactivation de son portefeuille constitué d’une dizaine de projets avec 250 millions de dollars (120 milliards F CFA) de ressources encore disponibles sur un engagement de 800 millions de dollars environ. Certains de ces projets ont fait l’objet de restructuration immédiate en vue de les adapter au nouveau contexte né de la crise et de pouvoir apporter des réponses idoines à de nouvelles urgences. Il s’agit entre autres, du Projet d’Assistance Post Conflit (PAPC) dont le mécanisme de réinsertion économique de jeunes à risque qui jusque là s’était cantonné dans la zone CNO (Centre-Nord-Ouest), va intégrer certains quartiers de la ville d’Abidjan qui ont subi les affres de la crise post-électorale. Le PACP, dont la date de clôture a été prorogée du 31 décembre 2011 au 30 juin 2013, redéploiera sa composante « Réhabilitation Communautaire » dans l’Ouest, notamment dans le Moyen Cavally dont la ville de Duékoué a acquis, malgré elle, une réputation planétaire dont elle aurait aimé se passer, du fait des exactions qui y ont été commises. Au-delà de la restructuration du portefeuille existant, ce qu’attendent le plus les autorités ivoiriennes, ce sont de nouveaux engagements à la dimension de l’immensité des besoins liés à la reconstruction et au renouveau économique de ce pays qui dispose de tous les atouts pour, à tout le moins, recouvrer son lustre d’antan. Le 27 Juillet dernier, lors de sa rencontre à Washington avec le Président de la Banque mondiale Robert Zoellick, le Président

Ouattara a estimé les besoins de son pays à environ 25 milliards de dollars (12.000 milliards F CFA) sur 5 ans. Certes, la Côte d’Ivoire dispose des capacités pouvant lui permettre de générer l’essentiel de ces ressources, mais une assistance de la Communauté internationale serait un considérable appoint. Promesse a été faite par M. Zoellick de considérer avec bienveillance la demande de soutien formulée par M. Alassane Ouattara. C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’important programme en cours de préparation par les équipes de la Banque mondiale, programme dont la première phase a consisté en deux opérations approuvées le 15 Septembre 2011 par le Conseil d’Administration de cette institution. Il s’agit d’un appui budgétaire de 150 millions de dollars (75 milliards F CFA) et du projet Emploi des Jeunes d’un montant de 50 millions de dollars (25 milliards F CFA). La table-ronde du 24 septembre a été l’occasion pour Mme Obiageli Ezekwesili, Vice-présidente de la Banque mondiale pour la Région Afrique, de confirmer que ces 200 millions de dollars de dons non remboursables, approuvés quelques jours plus tôt, ne constituent que la première phase d’un soutient substantiel de la Banque mondiale au processus de reconstruction et de relance économique de la Côte d’Ivoire. Ce qui est désormais convenu d’appeler le « Big Bang » de la Banque mondiale va progressivement prendre corps et épousera les contours de la stratégie pour la Côte d’Ivoire, stratégie dont les grands axes sont le renforcement de la gouvernance, la renaissance des infrastructures, le développement du secteur agricole et le développement du secteur privé. Ces axes ont pour trame de fond, la création d’emplois notamment pour les jeunes.

Ce n’est donc pas la sollicitude de la communauté internationale qui fera défaut à la Côte d’Ivoire, loin s’en faut. Encore faudrait-il que les multiples interventions en cours ou annoncées soient (i) planifiées en tenant compte de la capacité d’absorption du pays ; (ii) orientées vers les secteurs à forte valeur ajoutée et sources de croissance pour que l’effet de levier soit perceptible le plus rapidement possible ; et (iii) coordonnées pour une meilleure complémentarité et ceci afin d’éviter des déperditions d’énergie et de ressources du fait des duplications. Cette exigence de coordination relève avant tout, de la responsabilité du Gouvernement qui semble, jusqu’à présent, n’en avoir pas pris toute la mesure.Mais au-delà de tout, l’exigence majeure de l’efficacité de l’assistance des partenaires de la Côte d’Ivoire réside dans l’existence d’une vision et d’une stratégie cohérente permettant de traduire cette vision en actions concrètes, stratégie que se seront appropriés l’Etat et ses démembrements. Or si cette vision a été énoncée et personne n’en doute, LA stratégie quant à elle reste en chantier. Malgré les déclarations officielles, des clarifications sont à faire entre le DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté) qui, jusqu’à nouvel avis, demeure l’instrument de référence et qui contient un Programme d’Actions Prioritaires (PAP), le PPU (Programme Présidentiel d’Urgence) dont l’urgence ne semble plus de mise au regard du rythme de son exécution, et le Plan National de Développement (PND) que le Gouvernement vient de porter sur les fonds baptismaux. Cette multiplication d’initiatives traduit certainement la hargne de bien faire, mais entre polyphonie et cacophonie, il faudra bien retrouver la symphonie.

Washington, 24 septembre 2011.Vue partielle de la table ronde

des amis de la Côte d’Ivoire.

a roundtable of Cote d’Ivoire’s partners was held in Washington D.C on 24 September on the sidelines of the

World Bank and the International Monetary Fund (IMF) Annual Meetings. At the instance of the World Bank and co-chaired with the African Development Bank (AfDB), this meeting followed one held on 18 April 2011 in Washington, and whose main outcome was rightly called ‘‘The Coalition for Côte d’Ivoire’’, held barely 7 days after the turning point in the post electoral crisis in Abidjan. All the key multilateral and bilateral partners were represented: the United Nations, the African Union, ECOWAS, WAEMU, the European Union, the Islamic Development Bank, the IMF, the AfDB, the World Bank, France, China, Germany, the United States of America, Canada, the Netherlands, etc. They were all in attendance along a delegation from Cote d’Ivoire led by the Minister of Economy and Finance, Charles Koffi Diby.In April, the focus was mainly on fostering a solidarity impetus and put a ‘‘tourniquet’’ in order to stop the bleeding resulting from four months of violent crisis following an election that had presented a lot of hope. It is within this context that the prompt response of France should be situated. Indeed, in the month of April 2011, France released € 350 million (CFA F 230 billion) which were used, among other things, to pay salary arrears to civil servants and government officials in March and April. The Rapid Credit Facility of USD 129 million (CFA F 60 billion) approved by the IMF in July 2011 was in the same vein and so was the budget support of USD 130 million (CFA F 61 billion) granted by AfDB in June 2011. As for the European Union, it resumed its projects underway before the crisis (about € 135 million) and could increase its set of interventions to approximately € 424 million (CFA F 278

billion) depending on the flexibility of the 10th EDF (European Development Fund). After these urgent actions meant to ensure stabilisation, it is necessary to move on to the stage of reconstruction and kick-start development with longer-term prospects - of about three years and beyond. The 24 September roundtable aimed mainly at laying the foundation for a more consistent and coordinated intervention in keeping with its multifaceted challenges, since, far beyond Cote d’Ivoire and its 22 million inhabitants are more than 100 million people in the West African sub-region who are concerned, given the leading role this country plays in this part of Africa. It is said generally that, ‘‘when Cote d’Ivoire is alive and kicking, it is the entire West African region that reaps the benefits’’. This regional dimension was continuously emphasized during the roundtable which was aimed at: (i) agreeing on tangible actions to be taken to support

the reconstruction of Côte d’Ivoire and, (ii) reviewing the outlines of an effective and efficient coordination mechanism for the international community’s interventions as the enthusiasm of some, the passion of others and divides sometimes nurtured, could ruin all the efforts deployed.In this mid-term perspective, all the partners of Cote d’Ivoire agreed on the need to act in a concerted and coordinated manner, with each one according to its capacity to contribute, its procedures and requirements. So, among the usual main contributors, IMF could grant a financial support of USD 614 million (CFA F 283 billion) under the Extended Credit Facility, subject to the approval of the Board of Directors of the said institution next November. As for France, it will initiate an evaluation mission in October in anticipation of the C2D (Debt Reduction and Development Contract) executed by the French Development Agency (AFD). This operation could cost up

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 0056 L’espoir

By EmmAnuEL nouBISSIE ngAnkAm

L’emploi des jeunes,une préoccupation majeure

ReconstRuction and economic RecoveRy of côte d’ivoiRe

International Community Coalition

to € 2 billion (CFA F 13 billion) under the Cote d’Ivoire debt cancellation mechanism after the country reaches the completion point of the HIPC Initiative by the end of semester 1, in 2012. This will not involve fresh money but resources that are to be generated by the State of Cote d’Ivoire in relation to its debt vis-à-vis France. As per a mechanism agreed on by both parties, these resources will be reinvested in Cote d’Ivoire instead of being paid to the creditor. And the World Bank ; initiator of both roundtables - what is it proposing? The resumption of its engagement in Cote d’Ivoire is spread out in several phases. The first one consisted in reactivating its portfolio comprising about ten projects to the amount of USD 250 million (CFA F 120 billion) undisbursed on a commitment of about USD 800 million. Some of these projects were immediately reorganized in order to adapt them to the new context arising from the crisis as well as enable them provide appropriate responses to urgent needs. This involves notably, the Post Conflict Assistance Project (PCAP) whose mechanism of economic reinsertion for the youth at risk that was initially limited to the CNW zone (Centre-North-West) would now cover some areas in Abidjan that were severely affected by the post electoral crisis. The closing date for the PCAP was extended from 31 December 2011 to 30 June 2013 and will redeploy its

“Community Rehabilitation” component to the West, especially in the Moyen Cavally area, including the town of Duékoué which has acquired a planetary reputation - a reputation it would have preferred to avoid - because of the atrocities committed there. Beyond the restructuring of the existing portfolio, the authorities in Cote d’Ivoire are mostly expecting new commitments commensurate with the considerable needs for the reconstruction and the economic revival of this country endowed with all the assets to enable it regain at least, its past glory. Last July 27, during his meeting in Washington with Robert Zoellick, the President of the World Bank, President Ouattara estimated the needs of his country at roughly USD 25 billion (CFA F 12 000 billion) over 5 years. Though Cote d’Ivoire certainly has the capacity to generate most of these resources, support by the international community would be greatly useful. Mr Zoellick promised to kindly consider the request for support made by Mr. Alassane Ouattara. It is within this framework that an important programme is being prepared by the World Bank teams. Its initial phase consisted of two operations approved on 15 September 2011 by the Board of Directors of this institution. It is a budget support of USD 150 million (CFA F 75 billion) and the Youth Employment Project estimated at USD 50 million (CFA F 25 billion). The 24 September roundtable

provided Mrs. Obiageli Ezekwesili, Vice-president of the World Bank for the Africa region, the opportunity to confirm that these USD 200 million non-refundable grants, approved a few days earlier, are only the first phase of a substantial support of the World Bank to the Côte d’Ivoire’s reconstruction process and economic recovery. What is now known as the World Bank “Big Bang” will progressively materialize and adapt to the strategy for Cote d’Ivoire, a strategy whose major outlines are the strengthening of governance, infrastructure rehabilitation, agricultural sector development, and the private sector development. The bottom-line of all these is job creation for the youth. Cote d’Ivoire will not be short of the international community’s support, far from it! But the numerous interventions in progress or pledged, have to be (i) planned taking into account the country’s absorption capacity; (ii) oriented towards sectors with higher added value and growth sources for the leverage effect to be noticeable quickly; and (iii) coordinated for a better complementarity in order to avoid energy and resources losses due to duplications. The responsibility for coordination requirement rests first and foremost with the government which seems, up to now, not to be fully aware of it. But above all, the main requirement for the effective support of the partners of Côte d’Ivoire lies in the existence of a vision and a coherent strategy that will help translate this vision into real actions; a strategy which will have to be owned by the State and its components. If this vision has been formulated- and there is no doubt it has-, the strategy remains in the pipeline. Beyond the official declarations, clarifications still have to be made between the PRSP (Poverty Reduction Strategy Paper) which, until further notice, remains the main reference document and which contains a Priority Action Programme (PAP); the PEP (Presidential Emergency Programme) which seems not be urgent anymore in the light of its implementation pace; and the National Development Plan (NDP) which was initiated recently by the government. This multiplication of initiatives conveys certainly the determination to do well, but between polyphony and cacophony, symphony should be looked for.

Washington, July 27, 2011. Robert Zoellick met with a Côte d’Ivoire delegation headed by President Alassane Ouattara.

7L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 0058 L’espoir

L’autre Casse-tête ivoirien L’emploi des jeunes

Guère n’est besoin d’aller loin pour se rendre à l’évidence : le cas de la Côte d’Ivoire devrait faire interpeller tous les acteurs du développement, et surtout agir vite. Triste réalité que vit l’une des jeunesses les plus en pointe de la sous-région il ya encore quelques années, aujourd’hui désorientée, humiliée et abandonnée à son propre sort. Combien sont-ils à « raser les murs » ou porter des armes en bandoulière, l’air hagard, le regard perdu dans un ciel obscurci par des années de crise économique et de violence politico-militaire ? Au-delà des atermoiements, que fait-ont pour leur redonner goût à la vie ? L’ESPOIR ouvre le dossier.

Pour la première fois, en 2011, une des nombreuses révolutions qui ont émaillé ces 100 dernières années a été

provoquée (et gagnée) par un jeune diplômé chômeur, contraint de vendre des fruits pour faire vivre sa famille. Il avait à peine un peu plus de 20 ans et vivait dans une zone paumée de la Tunisie, pays Nord africain au revenu par habitant certes plus élevé que celui de la Côte d’Ivoire, mais partageant au moins une même réalité : une jeunesse rongée par le mal-vivre, délaissée par ses leaders politiques. A l’infamie et l’incurie, Mohamed Bouazizi avait choisi de s’immoler par le feu. On connaît la suite de l’histoire.En Côte d’Ivoire comme dans la plupart de nos Etats africains, le chômage des jeunes est devenu aussi préoccupant que les bruits de bottes de plus en plus fréquents dans les palais africains. Autrefois vache laitière de l’Afrique de l’Ouest pour ses vastes ressources naturelles, le pays a progressivement dérivé vers les rivages de la récession et son lot de chômage, avec notamment les premières vagues de licenciements entre 80 et 85. Pour les jeunes, le désarroi se lit désormais dans les yeux baissés de leurs ainés, éjectés un à un au fur et à mesure que les PME tombaient en faillite ou étaient soumises à une restructuration. Au début des années 90, le boom de l’informel donne leur chance à plusieurs milliers de personnes. Depuis, tout le monde « se cherche » dans cet univers fait de précarité et de lendemains incertains.

« C’est devenue une colle. Un talon d’Achille. Tout le monde en parle, mais personne n’a la solution » fulmine un haut cadre de l’Administration ivoirienne qui met en cause le primat des querelles politiques au détriment d’une véritable prise en charge de la question.

Initiatives diverses pour une seule cause

Pour bon nombre d’experts qui se sont penchés sur la question, la problématique de l’emploi en général et celui des jeunes en particulier reste très mal cernée en Cote d’Ivoire. Tout à la fois, un déficit au niveau des statistiques et les compréhensions des ressorts contractuels du travail et leur lien avec la compétitivité ont un gros impact sur l’efficacité des politiques publiques. Il faut remonter à 20021 pour avoir des données véritablement complètes sur le phénomène du chômage car le taux actuellement utilisé comme référence (15,8%) a été obtenu pour les besoins du DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté) en 2008 ; il est loin de refléter la réalité, beaucoup plus grave compte tenu de plusieurs facteurs intervenus ces 10 dernières années. Le chiffre de 4 à 5 millions de chômeurs ne serait donc qu’une approximation aseptisée d’un fléau aux conséquences qui, elles, ne trompent personne : la jeunesse ivoirienne est

1 - En 2002 déjà, le taux de chômage des jeunes de 15-24 ans et 25-34 ans était respectivement de 24,8% et 13,7%. A Abidjan ce taux se situait à 53,5% et 29,4% respectivement pour les 15-24 ans et 25-34 ans, selon une enquête de l’Observatoire pour l’Emploi.

dans la dèche, elle a perdu sa boussole.Il faut dire que les initiatives en faveur de la promotion de l’emploi n’ont pas manqué dans ce pays. AGEPE (Agence d’étude et de promotion de l’Emploi), AGEFOP et FDFP (Agences spécialisées dans l’ingénierie de la formation professionnelle et la gestion financière des moyens de la formation initiale et continue). A chaque régime sa politique et son programme, mais le constat est resté le même, sans réel succès. Même les fonds spéciaux mis en place au milieu des années 90, pourtant bien dotés selon diverses études, n’ont pas changé la donne2. Et pour ne rien arranger, l’éclatement du conflit armé va freiner l’élan de l’entreprenariat avec une cascade de fermeture de PME. Or c’est tout le nœud du problème : Sans entreprises, le chômage demeurera une épine dans le pied de tout dirigeant.

La Banque mondiale et l’emploi jeunes en Côte d’Ivoire

Le diagnostic sur la situation de l’Emploi en Côte d’Ivoire montre clairement une proportion de plus en plus croissante de la population jeune, hommes et femmes confondus. On ne dispose pas encore de données plus récentes que celles de 2008 qui estiment à 19 % le taux de la population active en situation

2 - Lire le livre “ La Côte d’Ivoire à l’aube du XXIe siècle : défis démographiques et développement durable, KARTHALA Editions, 2001 (pages 339 et suivants).

DOSSIER Par TALEB ouLD SID’AhmED, hAmouD A. W. kAmIL, mARIE-FRAnCE AnET et LoREnzo BERToLInI

Travaux à haute intensité de main d’oeuvre oui, mais…

9L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

DOSSIER

de chômage, soit environ 7,1 millions de personnes. Sur ce nombre, 60% seraient issus de la population jeune (15-35 ans), représentant entre 4 et 5 millions. Toujours selon la même étude, la situation de chômage ou de sous-emploi serait beaucoup plus importante dans la capitale économique, Abidjan, où 25% de jeunes (25-35 ans) seraient totalement éjectés hors du monde du travail. Plus alarmante serait encore la situation des 18-24 ans, frappés de plein fouet par les effets dévastateurs d’une crise sociopolitique dont ils n’ont appris que les fanfaronnades, la fumée des canons et les machettes. Au-delà de ces chiffres qu’il faudrait sans doute revoir à la hausse, l’enjeu aujourd’hui est de regarder la réalité en face et trouver les solutions idoines. Dans cette veine, la Banque mondiale a tiré les leçons du passé. Deux de ses récents rapports3 ont abouti aux mêmes conclusions : au sortir des conflits, les jeunes et les femmes sont les plus vulnérables, plus exposés à l’appât des seigneurs de guerre et la débauche sociale ; seul le travail permet à cette frange de se redresser, rendant plus facile la reconstruction d’un Etat-Nation où il fait bon vivre. Pour le cas spécifique de la Côte d’Ivoire, le Conseil d’Administration de la Banque mondiale a donné son feu vert le 15 Septembre 2011 pour la mise à disposition d’une enveloppe de 25 milliards de francs CFA (50 millions $) dans le cadre du Projet Emploi Jeunes et Développement des compétences. C’est un projet qui est conforme aux recommandations formulées dans le Rapport sur le développement dans le monde 2011, qui met en lumière le rôle crucial de la création d’emplois dans une période de redressement au sortir d’un conflit. Il reflète également deux aspects clés de la Stratégie de la Banque mondiale pour l’Afrique : d’une part la compétitivité et l’emploi, et d’autre part la vulnérabilité et la résilience. Ce projet sera exécuté sur une période de 3 ans (2012-2015). Son créneau principal, aider le Gouvernement à faire face aux défis économique et social d’un grand nombre de jeunes sans perspectives d’emploi et de revenus, avec les conséquences qu’on imagine sur les risques de troubles sociaux si la question n’est pas prise à bras-le-corps. « Depuis la fin des années 90, la Côte d’Ivoire a traversé plusieurs crises politiques, sociales et économiques, qui ont entraîné une brève guerre civile en 2002-2003, et un violent conflit après les élections présidentielles de 2011. De nombreux jeunes restent vulnérables. Il est urgent de les aider à trouver un emploi, et ce projet constituera

3 - Voir le rapport de la Banque mondiale 2011 sur le Développement : Paix, sécurité et Développement) et la Nouvelle Stratégie de la BM pour l’Afrique

une contribution importante à cet objectif » ; déclaration faite par Madani M. TALL, Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo à l’issue de la session du conseil d’administration de la Banque mondiale le 15 septembre dernier .Déjà en 2008, pendant l’élaboration du DSRP, la Banque mondiale avait insisté sur l’importance de la question de l’Emploi, en particulier celui des jeunes, dans toutes les interventions qu’elle devait financer. A l’époque, l’institution venait de se réengager après plus de 4 ans d’absence. Les stigmates de la guerre sur les jeunes étaient visibles tant dans leur chair (beaucoup avaient été enrôlés comme combattants ou miliciens) que dans leur rapport avec le monde du travail puisque la plupart des entreprises avaient mis la clé sous la porte. Dans ce contexte d’urgence, la réponse de la Banque fut modulée en fonction des situations qui potentiellement pouvaient servir de facteurs de troubles sociaux. Ce fut le cas, par exemple, du Projet d’Assistance Post-Conflit (PAPC) dont l’un des objectifs majeurs est la réinsertion

économique des ex-combattants, des jeunes associés aux groupes armés, et de manière générale des jeunes à risque. Alors que d’autres entités devaient s’occuper du désarmement et la démobilisation, le PAPC a centré ses interventions sur la réinsertion économique. De ce fait, il a privilégié les travaux publics à forte intensité de main d’œuvre, souvent choisis dans des situations d’urgence parce qu’ils peuvent être lancés relativement rapidement, dans une variété de zones géographiques et sociales, avec des résultats rapidement perceptibles. De nombreux jeunes ont bénéficié de ce programme qui vient d’être restructuré à la lumière des récents évènements post-crise. Sur un autre plan, la Banque mondiale a aussi appuyé le gouvernement pour revitaliser le secteur privé, particulièrement les PME afin de contribuer à la création de l’emploi, dans le cadre du Projet d’Appui à la Revitalisation et à la Gouvernance des Petites et Moyennes Entreprises (PARE - PME) financé au coût de 15 millions $ (environ 7,5 milliards de francs CFA). Toujours dans l’espoir de redonner confiance

Le programme pilote « Entreprenariat et création d’emplois pour les jeunes » a été officiellement lancé le 11 mai 2010, avec

la première session de la compétition de plans d’affaires (CPA) qui comprend 2 phases :1- une phase collective et compétitive de renforcement des capacités des participants au programme qui se conclut avec la remise des récompenses aux 20 meilleurs projets (une enveloppe budgétaire de $ 350.000) ; elle dure environ 6 mois ;2- une phase de suivi opérationnel individualisé des 20 meilleurs entrepreneurs pour renforcer la viabilité de leurs projets; elle est d’une durée de 12 mois.Focalisées sur la région d’Abidjan, les activités du programme ont, en priorité, porté sur la composante « Compétition de plans d’affaires »

et conduit à la sélection de 100 entrepreneurs (sur 375 projets de candidature) qui ont été formés à l’élaboration de plans d’affaires bancables. Composé d’entrepreneurs, banquiers, sponsors et autres professionnels du monde des Affaires, le jury n’a pas été tendre dans les critères de sélection : les primés l’ont bien mérités. Ces futurs entrepreneurs étaient porteurs de projets dans des secteurs aussi divers que le Commerce (23%) ; TIC (18%) ; Petite industrie (16%) ; Formation (11%) ; Agriculture (9%) ; Autres Prestations (8%) ; Elevage (5%) ; BTP (4%) ; Restauration (3%) ; Transport (2%) ; et Service à la personne (1%). Devant le succès du CPA en région abidjanaise, l’expérience pilote sera étendue dès les semaines à venir à la région de Bouaké et progressivement étendue dès 2012 à l’ensemble du territoire ivoirien.

Projet « Entreprenariat et Création d’Emplois Urbains »

8 juillet 2011. Remise de prix aux 20 lauréats.

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00510 L’espoir

DOSSIER

aux jeunes pour leur permettre de jouer pleinement un rôle décisif dans la reconstruction de leur pays, le programme « Entreprenariat et Création d’Emplois Urbains » fut lancé en 2009, avec un don d’un milliard de francs CFA (2 millions $). Deux volets lui ont été assignés, dans la droite ligne des recommandations de l’ICA (Evaluation de climat d’investissement)4. Il s’agit de la compétition des plans d’affaires (Business Plan Competition, en anglais) et la promotion de la Responsabilité Sociale des entreprises (voir encadré). Le projet est exécuté par Technoserve, une ONG internationale qui a été retenue pour adapter au contexte de la Côte d’Ivoire son programme « Business Plan Competition » qui connaît un succès avéré dans plusieurs Etat en Afrique australe et de l’ouest (Afrique du Sud, Ghana, Swaziland, Tanzanie, etc.)

Changer d’approche ou comment inscrire l’emploi des jeunes dans la durée

A défaut de lui donner du travail et une bonne éducation, la classe politique ivoirienne a envoyé sa jeunesse au charbon. Combien sont-ils après 11 ans d’instabilité, à porter le nom d’ex-combattants, miliciens ou groupes d’autodéfense ? Nul ne le sait vraiment, et cela constitue un réel défi, tant pour les autorités que les Partenaires au développement. Les experts relèvent un manque de lisibilité, de cohérence et de complémentarité dans l’approche suivi par les divers programmes et plans pour l’emploi en Côte d’Ivoire. S’ils permettent de nourrir de l’espoir chez de nombreux jeunes désœuvrés, les investissements dans les travaux à haute intensité de main d’œuvre (THIMO) et les fonds de garanties pour le financement des projets jeunes ne garantissent pas sur la durée le plein emploi. Les nouvelles autorités, au pouvoir depuis Avril 2011, savent que la création du million d’emplois promis à l’horizon 2015, chiffré à 1,200 milliards de francs CFA, ne sera pas une partie de plaisir. Le gouvernement a beau injecter une nouvelle dotation budgétaire au Fonds National de solidarité (FNS) dans le cadre du Programme Présidentiel d’Urgence, il en faudra plus pour faire bouger les lignes. Pour cela, les nouvelles autorités comptent relancer les activités du Conseil National pour l’Emploi (CNE). Institué peu avant le scrutin présidentiel de Novembre 2010, avec notamment le

4 - L’évaluation de climat d’investissement (ICA) indique que la formation à la gestion aux entrepreneurs peut les aider à augmenter la productivité de leurs entreprises, ce qui à moyen

et à long terme, crée potentiellement de l’emploi.

concours de la Banque mondiale, le Bureau International du Travail (BIT) , le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Coopération française , le CNE est désormais l’instance qui porte en elle l’espoir de donner aux décideurs politiques et les partenaires au développement les instruments tant recherchés : des données fiables, articulées avec les dynamiques actuelles d’une société en perpétuelle mutation, où la notion de l’entreprise est plus que jamais transversale. Mais encore une fois, il faudra se rendre à l’évidence : seule une connaissance plus fine des dynamiques liées au monde du travail pris dans sa globalité (formes contractuelles, compétitivité, informel urbain, etc.) permettra d’orienter les choix futurs. C’est en cela qu’il faudrait saluer le travail en cours de réalisation par les experts du CNE qui devront, dans les prochaines semaines, rendre leurs premières

analyses portant sur les causes structurelles de l’Emploi en Côte d’Ivoire, notamment dans ses aspect liés au profil économique, démographique et social, éducation et formation, marché du travail, gouvernance institutionnelle. Cela est d’autant plus important que le marché de l’emploi, selon les enquêtes les plus récentes, s’est particulièrement dégradé au lendemain de la crise post-électorale de Novembre 2010. La Chambre de Commerce et D’industrie de Côte d’Ivoire (CCICI) et la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) estiment que la crise post-électorale a provoqué une perte supplémentaire entre 80.000 à 120.000 emplois dans le secteur privé moderne. De quoi grossir les rangs déjà serrés d’un secteur informel qui assurément est devenu l’unique bateau qui pêche encore en eaux troubles.

Le projet pour l’Emploi Jeunes & le Renforcement des Compétences s’élève à 50 millions de dollars $ (25 milliards F CFA) et sera exécuté sur une période de trois ans, de 2012-2015. C’est le projet le plus important de l’histoire de la Cote d’Ivoire, spécifiquement dédié à la création de l’emploi. Il vise à soutenir la réaction rapide du gouvernement ivoirien face à l’urgence de la situation sociale et économique née de la crise post-électorale. Il aidera à faire face au défi économique et social d’un grand nombre de jeunes sans perspectives d’emploi et de revenu et le risque de troubles sociaux que cette situation pourrait générer.L’Objectif principal de cette opération est d’offrir aux jeunes des opportunités d’emplois et de développement de compétences, notamment à travers des opportunités d’emplois temporaires sur une brève période par de grands travaux d’utilité publique. Il a aussi pour objectif d’offrir une opportunité de renforcement des compétences et une première expérience professionnelle dans les secteurs de croissance économique. Cela passe, par exemple, par des stages en entreprise, programmes de formation accélérée dans les professions appropriées, apprentissages et formation en entreprenariat. Tout cela, au final, est de pouvoir augmenter leur employabilité en vue de faciliter une insertion plus permanente dans le marché du travail. C’est une des innovations majeures de l’intervention de la Banque mondiale pour résoudre la question de l’emploi en Côte d’Ivoire. Sont concernés pour ce projet approuvé sous le sceau de l’urgence, les jeunes de 18-30 ans, non ou peu qualifiés, n’ayant pas l’opportunité de fréquenter un centre de formation (conventionnelle ou non conventionnelle) et sans source régulière et légale de revenu. Étant donné les distinctions au niveau des marchés locaux d’emploi, les activités du projet seront axées sur plusieurs endroits géographiques dotés d’un important potentiel

de création d’emplois, par exemple Abidjan, Bouaké et d’autres centres urbains et périurbains. De même, elles se focaliseront sur les secteurs ruraux qui constituent des pôles privilégiés pour les activités agricoles spécifiques et où se trouvent les jeunes vulnérables. Ces pôles géographiques représentent à la fois les principaux pôles où il peut y avoir des troubles sociaux et où la densité de la population active dans les secteurs informel et formel est la plus élevée. Le projet favorisera la participation des femmes en leur octroyant un certain nombre de places dans les travaux à haute intensité de main d’œuvre et les programmes de renforcement des compétences. L’AGEROUTE (organe de gestion du réseau routier) aura la responsabilité de l’exécution des travaux en tant que Maître d’Ouvrage Délégué. L’AGEROUTE a déjà fait preuve d’expertise en la matière, soit seule ou en collaboration avec le gouvernement. Elle a également démontré son savoir-faire dans d’autres projets, notamment le Projet d’Assistance Post-Conflit (PAPC) à travers l’entretien des routes. Les activités du projet seront axées sur les principaux secteurs économiques dotés d’un potentiel de croissance et d’emploi sur une période de gestion à court et moyen terme, telle que la réhabilitation/création d’industrie, l’agriculture et l’agro-transformation (cas du caoutchouc). Le projet sera administré par une cellule d’exécution créée au sein du Ministère de l’emploi, des Affaires Sociales et de la Solidarité ( MEAS) qui sera supervisée par le Directeur de cabinet. Les secteurs privé et public seront équitablement représentés au sein de cet organe dont le rôle sera de déterminer les grandes lignes, définir les priorités, superviser l’exécution du projet, d’adopter le plan d’activité annuel, la stratégie d’approvisionnement et les différents budgets à allouer.

Projet pour l’Emploi Jeunes & le Renforcement des Compétences

11L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

DOSSIER

Le Temps des Grandes RéformesCôte d’Ivoire

Et revoici les réformes structurelles; serait-on tenté de dire. Au cours des années 90, l’Etat de Côte d’Ivoire a dû se soumettre à une thérapie de choc après avoir résisté et différé des réformes

qui s’imposaient alors du fait d’une sévère crise (économique celle là) aux origines tant endogènes qu’exogènes. Certaines de ces réformes, pour douloureuses qu’elles aient pu être, ont permis de restaurer la compétitivité de l’ensemble de l’économie ivoirienne (dévaluation de 1994), d’autres n’ont pas produit la plénitude des effets escomptés notamment celle de la filière café/cacao ayant conduit entre autres, au démantèlement de la Caistab avec ce que cela a pu charrier de charge symbolique et émotionnelle.Près d’une vingtaine d’années après, la Côte d’Ivoire est à nouveau malade, très malade même. Les effets conjugués des crises militaro-politiques à répétion et d’un pilotage à vue de l’économie, interpellent les nouveaux dirigeants au premier rang

desquels un certain … Alassane Dramane Ouattara, déjà à la manette entre 1989 et 1993 à Abidjan puis de 1994 à 1998 au FMI. Certes le contexte sociopolitique marqué, entre autres, par des plaies encore béantes de la crise postélectorale et la préparation des élections législatives, pourrait tempérer les ardeurs, mais la Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins et ne peut faire l’économie de grandes reformes dont certaines seront systémiques, dans des secteurs considérés comme névralgiques. Elles vont être douloureuses à maints égards, mais ce sera le prix à payer pour permettre à ce pays de re-devenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.La plus grosse hypothèque à la reprise de l’économie ivoirienne aujourd’hui, c’est incontestablement le secteur de l’électricité. La réforme de 1998 avait abouti au démantèlement de l’entité publique d’alors l’EECI (Energie Electrique de la Côte d’Ivoire) et la mise en place d’un cadre institutionnel

et opérationnel consacrant la cohabitation entre l’Etat (trois entreprises publiques) et des opérateurs privés, notamment la CIE (Compagnie Ivoirienne d’Electricité) concessionnaire du service public de l’électricité. Un peu plus de 10 ans après la réforme, le secteur est à nouveau dans une situation d’extrême précarité et la crise de 2010 dont la manifestation a été les délestages et le rationnement de l’énergie électrique (rappelant les délestages de 1984) n’a été que le symptôme d’un mal qui couvait. Cette crise est due principalement au déficit financier persistant du secteur qui n’arrive même pas à couvrir ses coûts d’exploitation a fortiori ses besoins d’investissement. Ceci a créé une dégradation de l’outil de production, de transport et de distribution qui s’est traduite par un déséquilibre tendanciel entre la production d’électricité et la demande, une mauvaise qualité de service et une limitation à l’accès au service. Ce déficit est d’autant plus préoccupant qu’il pèse sur les

Par EmmAnuEL nouBISSIE ngAnkAm

Le secteur de l’électricité sous haute tension.

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00512 L’espoir

DOSSIER Par TALEB ouLD SID’AhmED

DOSSIER

finances publiques à travers ce qui confine à une subvention de l’Etat, subvention qui s’élèverait en 2011 à environ 100 milliards de F CFA, soit près de 1% du PIB de la Côte d’Ivoire. Cette subvention tire sa source du fait que l’Etat détient une part du gaz fourni aux producteurs d’électricité. Or cette part de l’Etat n’est pas payée, ou plus exactement, l’Etat a consenti de ne pas se faire payer, ce qui constitue un manque à gagner pour le trésor public. A titre de comparaison, cette subvention est comparable au budget de l’Etat pour la Santé qui est de 108 milliards de F CFA en 2011. L’absence d’ajustement régulier des tarifs afin de refléter les coûts réels du secteur, les dispositions léonines des contrats de gaz qui se sont révélées défavorables pour l’Etat dans un contexte de flambée du cours du baril de pétrole auquel est indexé le prix du gaz, ainsi que le chevauchement des missions des structures chargées de la gestion du secteur, constituent les principales causes de cette situation.En raison des implications économiques, sociales et budgétaires du déficit du secteur électrique, le Gouvernement a annoncé son intention ferme de : (i) renégocier les contrats d’achat de gaz, (ii) fusionner les structures étatiques en charge de la gestion stratégique et financière du secteur et de créer une Autorité crédible de régulation et, (iii) revoir la structure tarifaire qui date des années 80 où la production était essentiellement hydraulique. Ceci devrait se traduire par une nouvelle législation pour le secteur électrique en remplacement de la loi en vigueur qui date de 1985 et une éventuelle révision des tarifs à la hausse. Ces mesures urgentes devraient s’accompagner de choix stratégiques d’investissement

dans le secteur afin (i) d’accroitre l’offre de production hydroélectrique moins couteux et moins nocif pour l’Environnement que la production thermique, (ii) d’améliorer les performances du système et (iii) d’accroitre le taux d’accès des populations à l’électricité.Outre le secteur de l’électricité, celui des hydrocarbures est également l’objet de sérieuses préoccupations. Bien que la Côte d’Ivoire soit un (petit) producteur de pétrole et qu’elle ait su se doter de l’une des raffineries les plus performantes de l’Afrique sub-saharienne en l’occurrence la SIR (Société Ivoirienne de Raffinage), son secteur-aval1 des hydrocarbures est en crise. Pour des raisons sociales, l’Etat a décidé, depuis plus d’un an, de procéder à un blocage des prix à la pompe malgré la hausse tendancielle du prix du pétrole brut sur le marché international depuis environ 10 ans, prix auquel est astreinte la SIR. Cette situation induit à la fois des risques financiers pour la SIR et une subvention de fait (une autre) des prix à consommation qui pour la seule année 2011 coutera à l’Etat plus de 100 milliards de F CFA. Bien plus, la SIR qui exporte près de 50% de sa production doit faire face à la concurrence farouche d’autres raffineurs en surcapacité et bientôt à celle des raffineries Ghanéennes, Nigérianes et Camerounaises en cours de modernisation. Afin de garantir l’équilibre du secteur et de réduire son poids sur les finances publiques, l’Etat de Côte d’Ivoire n’aura pas de choix que (i) d’investir dans la modernisation de la SIR qui est la plus

1 - Le secteur dit aval part de la raffinerie à la distribution des produits pétroliers, par opposition au secteur amont constitué de l’exploration et de l’exploitation du pétrole brut

grande entreprise industrielle de Côte d’Ivoire, et (ii) pratiquer la vérité des prix dont la conséquence devra être une hausse des tarifs à la pompe. Chaud devant !!! Autre front de réformes et pas des moindres, celui de la filière café/cacao. Depuis la disparition de la Caistab et la mise en place de nouvelles structures ayant accompagné la libéralisation, la filière n’a toujours pas trouvé ses marques, même si elle a fait le bonheur pendant un certain temps de quelques potentats et rentiers de tous ordres au détriment des planteurs et de l’ensemble de l’économie nationale. L’esquisse d’une nouvelle réforme (pour autant que la tentative en fût une) proposée alors par le Comité mis en place en 2009, suggérait la poursuite d’une décennie de siphonage des ressources de la filière au travers d’une pieuvre institutionnelle dont les tentacules seraient (i) un Haut Commissariat au Café/Cacao, (ii) un organe de commercialisation contrôlé à plus de 60% par l’Etat, et (iii) une Chambre des Producteurs. Si cette pieuvre avait pris corps, elle contrôlerait la filière de bout en bout au nom des producteurs incapables de s’organiser et de prendre en charge leur destin, et pour leur protection contre des intermédiaires prêts à faire feu de tout boisPourtant s’il y a deux constantes dans cette filière en crise, c’est que : (i) le planteur jusqu’ici ne bénéficie pas d’une juste rémunération de son labeur, et (ii) malgré tout, entre le verger et le port, il ya bien eu des acteurs qui ont permis de sortir plus du million de tonnes de cacao en pleine année de crise politico-militaire. Preuve s’il en est, que tous les maillons de la chaine ne sont pas grippés. Une réforme réussie serait celle qui (i) garantirait une meilleure rétribution des planteurs qui reçoivent

Port d’Abidjan : gagner la bataille de la compétitivité.

jusqu’ici environ 40% du prix international contre 60 à 70% pour leurs homologues ghanéens, nigérians et camerounais; (ii) allégerait la ponction fiscale et parafiscale sur les exportations. A cet effet l’objectif du plafonnement à 22% comme le prescrit un des déclencheurs du point d’achèvement de l’initiative PPTE est atteint depuis 2010 ; (iii) établirait des instituions ‘’légères’’ de gestion (pourquoi pas une interprofession) et de régulation qui soient transparentes dans leur fonctionnement, efficientes en termes de coûts, et redevables auprès, non seulement des acteurs de la filière mais aussi vis-à-vis de la communauté nationale dans son ensemble; (iv) accompagnerait les acteurs dans une démarche inclusive de recherche de réponses aux questions essentielles qui à terme compromettraient la durabilité de la filière si elles ne sont pas traitées. Il s’agit entre autres, de la faiblesse des rendements (350 à 400 kg à l’hectare contre 900 à 1200 en Indonésie et en Malaisie, du vieillissement du verger qui pourrait induire une vaste campagne d’arrachage, l’accès aux intrants, la certification etc; et enfin (iii) développerait un partenariat public-privé intelligent pour mettre en œuvre ces réponses, qui exigeraient des ressources, financières et technologiques bien au delà des possibilités du trésor public.Les nouvelles autorités semblent avoir pris la mesure des enjeux et ont mis en place un groupe qui travaille sous la supervision du Ministère de l’Agriculture et dont le mandat est de proposer un nouveau schéma de réforme qui, nous l’espérons, apportera, cette fois-ci, de bonnes réponses aux vraies questions.Autre chantier aux enjeux multiformes, la place portuaire d’Abidjan. Véritable hub pour de nombreux pays de l’Afrique de

l’Ouest, le port d’Abidjan a fait l’objet d’une première réforme ayant abouti, entre autres, à la concession du terminal à conteneurs à la fin de l’année 2003. Malgré toute la jacquerie distillée par cette opération, force est de reconnaitre que le terminal à conteneur du port d’Abidjan est devenu le plus performant de toute la côte atlantique juste après celui de Durban en Afrique du Sud avec une cadence de 23 à 30 conteneurs à l’heure. Mais, paradoxalement, comme le montre une étude récente de la Banque mondiale sur les sources de croissance2, le port d’Abidjan est l’un des moins compétitifs de l’Afrique de l’Ouest du fait des tracasseries de tous ordres, du coût de passage des marchandises et des entraves à la facilitation du commerce extérieur. Ainsi, la durée de transit d’un conteneur à l’importation est de l’ordre de 9 à 12 jours contre une moyenne de 2 jours à Dakar. Le coût total de transit de marchandises d’Abidjan au Burkina Faso est 16% plus cher qu’à partir de Lomé et 40% plus cher que de Tema au Ghana. Plus globalement, le port d’Abidjan est réputé être près de 35% plus cher que la place de Lomé. Cette situation est due, entre autres, aux nombreux intervenants sur la place portuaire et surtout à l’omniprésence et l’omnipotence de l’administration douanière. La réduction des intervenants, la création d’une véritable Guichet Unique du Commerce Extérieur (GUCE) permettrait à la fois de réduire le coût et la durée de passage des marchandises. C’est à ce prix que la place portuaire d’Abidjan recouvrera sa compétitivité et deviendra effectivement

2 - Côte d’Ivoire: Un agenda pour la croissance base sur les exportations et les ressources naturelles, Juin 2011

un hub. Mais entre temps, Tema, Lomé, Cotonou et même Dakar améliorent chaque jour davantage leurs performances. Rude sera la compétition et Abidjan est handicapé par le racket et les tracasseries de tous ordres qui rendent prohibitif le coût réel de transit des marchandises entre la Côte d’Ivoire et les pays voisins enclavés. De nombreux autres secteurs qui concourent à l’amélioration ou à la dégradation de l’environnement des affaires ne seront pas épargnés par la vague de réformes si les autorités ivoiriennes veulent attirer tous les capitaux privés dont le pays a grand besoin. Il s’agit notamment de la justice avec la création, longtemps annoncée et toujours attendue, de la Cour des Comptes et des tribunaux de commerce, du secteur financier peu adapté au financement du haut du bilan des PME, de toutes les procédures de création des entreprises qui font de la Côte d’Ivoire l’un des derniers de la classe d’après les indicateurs Doing Business 2011 (172ème sur 183), etc. Que dire du secteur de l’Education et tout singulièrement de l’Enseignement Supérieur en totale décrépitude alors qu’autrefois il faisait la fierté de la Cote d’Ivoire ?Quand le 7 Septembre dernier le Président Ouattara annonçait que toute le Côte d’Ivoire serait en chantier en 2012, il pensait certainement aux infrastructures physiques. Pourtant d’autres types de chantiers, plus soft ceux là, mais bien plus ardus, sont déjà présents dans les esprits. Les chantiers des grandes réformes structurelles dont la Côte d’Ivoire ne saurait faire l’économie. A moins que…

13L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

DOSSIERDOSSIER

Café-cacao, les intéêts des planteurs en jeu.

Hydrocarbures : haro sur les subventions.

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00514 L’espoir

in action

Réduire les barrières au commerce et au transport dans les ports et sur les routes du corridor Abidjan-Lagos, tel est le principal objectif du Projet de Facilitation du

Commerce et du Transport le long du Corridor Abidjan-Lagos (PFCTAL).D’une longueur d’environ 1000 km, le corridor côtier Abidjan-Lagos relie 5 villes des plus dynamiques en Afrique de l’Ouest : Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos. Il dessert une population de plus de 35 millions d’habitants et repose principalement sur le trafic des voyageurs qui réalisent des opérations commerciales transfrontalières informelles significatives. Le corridor sert également de principale voie d’accès au trafic maritime pour les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest. L’enregistrement des mouvements et des passages a relevé que plus de 10.000 personnes et plusieurs milliers de véhicules franchissent les frontières sur cet axe chaque jour, et que la population en transit par année est d’environ 47 millions de personnes. Le corridor draine plus de 65% des activités économiques de l’espace CEDEAO, constituant ainsi le poumon économique de la sous-région.Malgré ce grand potentiel économique, il existe des obstacles majeurs qui menacent la prospérité du corridor : des routes parfois impraticables ; de multiples barrages routiers ; des rackets sur la route et aux frontières, avec des formalités complexes ; des temps de séjour des marchandises anormalement élevés aux frontières et dans les ports ; des taux de prévalence du VIH/SIDA assez inquiétants. C’est pour lever toutes ces entraves et améliorer la conduite des opérations sur cet important

axe routier que les gouvernements des 5 pays concernés, appuyés par la Banque mondiale et l’ONUSIDA, ont mis en place le PFCTAL. Il s’agit donc d’un vaste programme régional qui s’élève à environ 300 millions de dollars US, et dont la première phase qui inclut le Ghana, le Togo et le Bénin, est actuellement en cours d’exécution.

Togo : un carrefour important pour le commerce régional et international

La portion du Corridor qui traverse le Togo est long d’environ 53 km. Elle constitue un point de passage important pour le commerce régional et international, entre le Togo et le Bénin d’une part, entre le Togo et le Ghana d’autre part, et également pour les marchandises qui quittent le Port de Lomé en direction (ou en provenance) des pays enclavés (Burkina-Faso, Niger, Mali). Elle représente ainsi une grande opportunité de croissance économique que le Togo doit exploiter pour son développement socio-économique. C’est pour réaliser ce potentiel que le Togo participe au PFCTAL, grâce à un don de la Banque mondiale d’un montant d’environ 16 milliards FCFA devant servir à améliorer les infrastructures routières, faciliter le commerce, et lutter contre le VIH/SIDA. Les travaux de facilitation du transport sur la portion togolaise du Corridor Abidjan-Lagos sont actuellement en cours de réalisation et progressent de façon satisfaisante. Ils participent

Projet Corridor AbidjAn-LAgos

Une initiative d’envergure de cinq pays d’Afrique de l’Ouest pour promouvoir la

croissance économique dans la sous-région

Par SyLvIE nEnonEnE

Frontière Togo-Bénin : poste de douane.

Pont d’Aného entre le Togo et le Bénin.

15L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

au vaste chantier des infrastructures que le Togo a engagé depuis bientôt 2 ans pour réhabiliter son réseau routier national et urbain, et permettre au pays de retrouver son attractivité. Ces travaux viennent compléter ceux déjà financés par d’autres partenaires, à savoir la Banque Islamique de Développement, la Banque Ouest Africaine de Développement, et la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (de la frontière Ghana au Rond-Point du Port) ; et la Banque Africaine de Développement (du Rond-Point du Port à Avépozo).Le Togo est le premier des pays bénéficiaires du PFCTAL à avoir démarré les travaux de réhabilitation d’infrastructures, qui ont été lancés en Mai 2011 par le Président de la République. Ces travaux portent essentiellement sur l’axe routier allant de la Ville d’Aného à la frontière Togo-Bénin, et comportent plusieurs volets : (i) la réhabilitation et l’élargissement de la route Aného-Frontière Bénin sur environ 8 kilomètres ; (ii) le renforcement, l’élargissement, et le dédoublement du Pont d’Aného ; (iii) la construction d’un parking pour les gros camions à Aného, sur une superficie d’environ 3 hectares, avec des magasins pour les contrôles douaniers ; (iv) la construction d’une plateforme commerciale à la frontière Togo-Bénin ; et (v) la construction de logements pour les personnes dont les habitations ont été détruites dans le cadre du projet. Les autres activités de facilitation du transport incluent le soutien institutionnel à la Direction Générale des Travaux Publics en termes de formation et d’équipement, et l’indemnisation en espèces par le gouvernement togolais des personnes affectées par le projet.

Faciliter le commerce pour améliorer la compétitivité régionale et internationale du Togo

Les activités prévues par le PFCTAL pour la facilitation du commerce concernent principalement la modernisation des douanes togolaises, la mise en place d’un guichet unique au Port Autonome de Lomé, la réalisation de l’interconnectivité

entre la Direction des Douanes et les bureaux situés aux postes frontières avec le Ghana et le Bénin, et l’appui complémentaire (à celui de l’Union Européenne) à la mise en place des postes de frontières juxtaposés sur le Corridor avec le Ghana et le Benin. A ce jour, les dispositions sont en train d’être prises pour le démarrage des différentes études de faisabilité nécessaires pour le lancement de ces activités.

Réduire l’impact du VIH/SIDA sur le corridor et poursuivre la relance économique

Les activités de lutte contre le VIH/SIDA dans le secteur des transports sur la portion togolaise du corridor sont en cours. Un programme visant à réduire l’impact de la maladie et à prévenir sa propagation dans les communautés établies le long de cet axe est en exécution. Il s’agit d’apporter un appui à des ONG spécialisées dans le domaine, et d’organiser des activités de sensibilisation à la prévention entre les pairs et pour les conducteurs de camion. Des activités de prévention participatives visant le changement de comportement ont également été élaborées et sont en cours d’exécution au Port de Lomé et dans certaines entreprises de transport de marchandises.

Poursuivre les efforts pour une relance économique durable, et permettre au Togo de retrouver son attractivité économique

La croissance économique du Togo qui est estimée à 3,7% en 2010, est portée essentiellement par le secteur primaire, les activités portuaires et les investissements publics. Mais le pays vise l’objectif de parvenir à un taux de croissance d’environ 7% dans deux ans. Pour y arriver, les autorités fondent beaucoup d’espoir sur le PFCTAL qui constitue, avec d’autres en cours d’exécution, un des projets importants qui pourrait aider à atteindre un tel résultat. Si l’on peut se réjouir du bon déroulement des travaux de réhabilitation du corridor routier, il est important de relever la nécessité de mettre en place une politique de financement durable de l’entretien routier pour assurer la durabilité et la préservation du réseau routier. De même qu’il sera nécessaire d’avancer très rapidement pour ce qui concerne la mise en place d’un guichet unique pour le commerce extérieur au Port de Lomé, en incluant la douane comme source de revenues importantes pour le pays, et aussi comme organe de facilitation. Des mesures immédiates et relativement peu coûteuses pourraient également être prises pour accroître la gouvernance et améliorer la gestion du trafic au niveau du Port. Le Port Autonome de Lomé, qui est le seul port en eau profonde de la sous-région et dont le trafic est de plus en plus important, pourrait ainsi accroitre davantage ses prestations, son efficacité, et sa compétitivité. L’avantage économique pour le Togo en serait considérable !

in action

Frontière Togo - Bénin : trafic intense.

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00516 L’espoir

DIDIER ACouETEyPrésident d’AfricSearch, Co-organisateur de l’Africa South East Asia Business Forum

Les activités de votre Cabinet vous confèrent le privilège d’avoir une vue panoramique du marché de l’emploi en Afrique. A quoi ressemble ce marché aujourd’hui et quelles en sont les perspectives ?Le marché de l’emploi en Afrique peut être analysé sous différents angles, à travers le regard d’un acteur du recrutement comme AfricSearch.Le premier angle est quantitatif. Avec le développement du secteur privé dans de nombreux pays sur le continent, les recrutements ont connu une évolution très encourageante. De plus en plus d’entreprises font d’ailleurs appel aux cabinets de recrutement, même si la majorité de ces entreprises est constituée

de multinationales et très peu de PME locales. Cette évolution quantitative s’explique également par les gros projets d’infrastructures et les investissements observés sur le marché des matières premières permettant aux pays d’afficher des taux de croissance économique parfois à deux chiffres. Néanmoins, il est utile de préciser que le rythme de création d’emplois sur le continent n’a pas été proportionnel à la croissance économique observée, une croissance très peu structurelle, car n’ayant pas modifié la structure des économies et la compétitivité des entreprises africaines.L’autre angle est qualitatif. En effet, le marché de l’emploi en Afrique a connu une évolution fortement qualitative ces dernières années. On peut l’expliquer par plusieurs facteurs.Premièrement, avec les nombreux retours observés ces dernières années de cadres africains formés en Europe et aux Etats-Unis et disposant d’une expérience sur ces continents, plus la dynamique locale des diplômés issus des business schools locales, le marché a connu une dynamique qualitative. Les profils des cadres se sont fortement améliorés et la présence des multinationales a eu pour effet de tirer le marché vers le haut, en raison des standards mondiaux qu’elles s’imposent dans leurs systèmes de gestion et aux qualités qu’elles exigent de leurs cadres et dirigeants.Deuxièmement la concurrence observée dans certains secteurs comme la banque, la téléphonie mobile a eu pour effet de remettre les ressources humaines et les talents au coeur des stratégies des entreprises. De ce fait, les recrutements des cadres et dirigeants sur les marchés africains ont gagné en qualité.

Une autre analyse du marché concerne la nature même des profils. Autant les profils en gestion, commercial, marketing, communication, informatique, par exemples sont assez faciles à trouver aujourd’hui, autant les profils en sciences techniques et de l’ingénieur sont plus difficiles, depuis les niveaux Bac -3 aux niveaux Bac +5.En termes de perspectives, avec l’embellie économique observée dans de nombreux pays sur le continent et les investissements importants à venir dans les infrastructures (routes, aéroports, ports, industries de transformation,...), le marché devrait offrir de plus en plus d’opportunités, dans des secteurs aussi variés que l’énergie, les transports, le BTP, les télécommunications, la finance, le tourisme, l’agrobusiness. Mais ces opportunités iront prioritairement aux profils les mieux qualifiés, ce qui repose le fameux problème actuel de l’inadéquation entre la Formation et l’Emploi.

La crise économique et financière en Europe et aux Etats Unis a re-placé l’Emploi au cœur de la quête ou de la conservation du pouvoir. En Afrique, bien que le chômage des jeunes soit une préoccupation majeure, les politiques ne semblent pas en faire leur priorité si l’on en juge par le discours ambiant. A votre avis, que faut-il faire pour changer de paradigme et faire de l’emploi la priorité des prioritésL’emploi et la jeunesse sont au cœur de tous les discours des politiques et des gouvernants, notamment depuis les crises «arabes» et la crainte que ces révolutions ne se propagent au reste du continent. Cependant, même si ces thèmes sont récurrents dans les discours, il manque manifestement une réelle volonté politique

Il est le prototype de l’Afrique qui bouge, de l’Afrique qui gagne, celle qui veut briser le plafond de verre que l’expertise africaine peine à franchir sur le marché international du travail. Il est Président d’AfricSearch, un cabinet international de recrutement et de conseil en ressources Humaines. Il est également Co-organisateur de l’Africa South Asia Busines Forum (AFRICSEA), une initiative originale qui ambitionne de créer un lien entre l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. En ces titres et qualités, c’est avec autorité que Didier Acouetey parle des questions de l’emploi et du développement du secteur privé en Afrique et singulièrement en Côte d’Ivoire, un pays qu’il connait bien.

L’invité

17L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

qui s’observe par la faiblesse d’affectation de moyens conséquents pour résorber partiellement le problème de l’emploi des jeunes.La formation en elle-même demeure un des problèmes de fond auxquels les gouvernants doivent s’attaquer car les filières vers lesquelles se dirigent majoritairement les étudiants n’offrent que très peu de débouchés : lettres, droit, sociologie, économie, par exemple, offrent très peu d’opportunités sur le marché de l’emploi.Les différentes études que nous avons conduites ces dernières années auprès des entreprises montrent clairement que les besoins sont davantage tournés vers des profils techniques : électriciens, électromécaniciens, ingénieurs mécaniciens, techniciens de maintenance, chefs de chantier, ingénieurs agronomes, etc. que vers les fonctions «soft». Au niveau donc de ce que nous appelons les fonctions «support» (finance, gestion, marketing, ressources humaines, communication,...), les entreprises semblent trouver sur le marché des réponses satisfaisantes, même si elles se plaignent parfois de la qualité de certains diplômés de l’enseignement supérieur.Pour changer de paradigme, il faudrait créer un environnement beaucoup plus favorable à l’initiative privée et au développement plus rapide du secteur privé, en associant ce dernier aux politiques de formation avec des stratégies plus ciblées d’accompagnement du secteur éducatif. Programmes en alternance, mentoring, accompagnement d’étudiants, stages qualitatifs obligatoires, sont autant d’instruments qui peuvent favoriser l’amélioration des compétences des jeunes et favoriser leur insertion.Au niveau des entreprises elles-mêmes, il faudrait encourager la création d’industries de transformation dans différents secteurs en leur offrant les instruments de compétitivité et de croissance afin qu’elles puissent embaucher davantage. Lorsque les tracasseries administratives freinent l’expansion des entreprises ou lorsque le coût des facteurs de production est 10 à 30 fois supérieur (transport, énergie par exemples) dans différents pays en Afrique par rapport au reste du monde, il est illusoire de stimuler la croissance et l’emploi dans ces conditions. Pour résoudre la question de l’emploi, un autre axe est celui de la promotion de la création d’entreprise avec les instruments de soutien nécessaires. Tant que l’auto emploi et la création d’entreprises, ainsi que le développement de Champions, ne seront pas encouragés, le tissu de PME demeurera trop faible pour absorber ces milliers de jeunes qui sont diplômés

chaque année, et de surcroit parfois très mal diplômés en raison de la mauvaise qualité des formations, notamment dans certaines universités publiques ou dans certaines écoles privées dont le niveau est médiocre.Par ailleurs, la création d’incubateurs et de fonds d’investissement et de soutien pour accompagner les créateurs constituerait des réponses stimulantes.Sur le plan politique, il sera indispensable que figure dans la stratégie et le plan d’action de chaque Ministère, une composante «Emploi», permettant de mesurer les efforts qui sont faits par les différents départements ministériels pour promouvoir l’emploi, avec une évaluation périodique des résultats.

En tant qu’élite africaine et spécialiste des questions de l’emploi, quelle est votre réaction quand on vous dit que la Côte d’Ivoire, pays des plus prometteurs en Afrique, compte plus de 4.000.000 de chômeurs sur une population active de 8 millions de personnes environ, que le système scolaire éjecte chaque année près de 300.000 jeunes et que le secteur formel moderne emploie moins de 6% de la population ?

C’est une bombe à retardement!Je ne suis pas très surpris car l’articulation de nos politiques économiques n’est pas propice au développement d’un vrai secteur privé capable de créer assez de richesse et donc d’emplois qualifiés. Les structures industrielles locales sont bien trop faibles et fragiles pour offrir suffisamment de croissance et donc d’emplois. Ensuite le

tissu des PME est bien trop marginal si ce n’est un tissu d’entreprises d’import export ou de distribution dont la capacité à employer de la main d’oeuvre qualifiée est faible.Le système scolaire s’étant progressivement décorrélé avec les besoins de l’économie et du secteur privé, l’écart s’est creusé entre les besoins réels du marché et les formations offertes. Comment peut-on expliquer par exemple la quasi disparition de certains centres de formation comme l’école de Bingerville en Côte d ‘Ivoire qui formait la plupart des techniciens qui travaillaient dans les secteurs de l’énergie et de l’électricité dans la région? Où

sont formés aujourd’hui nos ingénieurs et techniciens électriciens en Afrique de l’ouest, alors que dans le même temps, tous les pays investissent de plus en plus dans le secteur de l’énergie et de l’électricité? C’est paradoxal!Il faut recréer des centres régionaux de formation technique, des centres de métiers, des écoles régionales d’excellence qui permettraient de répondre aux besoins massifs à venir des entreprises dans les secteurs industriels ou semi industriels.

Je voudrais rappeler qu’en plus de vos responsabilités à la tête d’AfricSearch, vous êtes co-organisateur de l’Africa South East Asia Business Forum (AFRICSEA), une initiative originale qui ambitionne d’ouvrir l’Afrique sur l’Asie du Sud-Est. En quoi consiste ce forum et quels en sont les résultats notamment après la tenue de la seconde édition en avril 2011 à Kuala Lumpur en Malaisie ?

Le point de départ de ce forum était la nécessité pour nos pays de se rapprocher de modèles de développement rapide et de s’intéresser davantage aux zones à forte croissance où les «best practices» peuvent permettre à l’Afrique d’accélérer également ses mutations. Les comparaisons entre les économies comme celles de la Corée du Sud ou de Singapore avec le Ghana ou la Côte d’Ivoire entre les années 70 et aujourd’hui, ont montré que les trajectoires prises par les pays africains n’étaient pas les bonnes. L’idée de ce forum était donc d’offrir un cadre d’échange et de business aux décideurs économiques, aux patrons africains pour leur permettre de nouer des partenariats «win win» intelligents avec certains acteurs d’Asie du Sud Est qui ont de l’appétit aujourd’hui pour l’Afrique, mais qui connaissent mal ceux qui animent aujourd’hui le secteur privé africain. L’autre objectif visé par ce forum était de permettre aux entreprises africainesd’avoir accès à ces nouveaux marchés et de lever des fonds pour le développement de leurs activités. Les éditions de ce business forum de 2010 à Singapore et de 2011 à Kuala Lumpur qui ont réuni chacun plus de 200 décideurs de haut niveau, très ciblés, ont permis de nouer des contacts entre opérateurs des deux parties du monde et de favoriser la mise en oeuvre de partenariats stratégiques dans des secteurs comme l’énergie, la banque, ou l’immobilier. Les fonds souverains comme Temasek de Singapore ou Khazanah de Malaisie ont commencé à regarder de manière plus intéressée les opportunités d’investissements en Afrique, à l’instar de la première opération de Temasek dans le secteur minier en Afrique du Sud. Des banques comme Maybank

Pour changer de paradigme, il faudrait créer un environnement beaucoup plus favorable à l’initiative privée

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00518 L’espoir

en Malaisie mettent actuellement en place des partenariats avec des banques africaines grâce à ce forum. Des pays comme le Gabon ou le Togo ont lancé des programmes d’investissement avec des acteurs de premier rang comme OLAM dans l’agrobusiness ou la mise en place de zones économiques spéciales, dont Singapore est un des spécialistes.Pour structurer cette démarche, nous mettons aussi en place la première chambre de commerce Afrique Asie du Sud Est basée à Singapore qui donnera à l’Afrique et à son secteur privé une visibilité exceptionnelle et un accès privilégié aux marchés d’Asie du Sud Est. Cette chambre drainera aussi les investissements d’Asie du Sud Est vers l’Afrique.

J’ai parlé d’originalité parce que AFRICSEA tranche avec le modèle dominant qui voudrait que les Africains regardent beaucoup plus vers l’Europe, les Etats Unis, depuis peu vers la Chine et dans une moindre mesure l’Inde et le Brésil. Scrutez les destinations préférées de nos Hommes d’Etat et vous en jugerez. Et pourtant il y a moins de 50 ans, les pays d’Asie du Sud-Est (Malaisie, Viet Nam, Thaïlande, Singapore) étaient moins bien partis que certains pays africains comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Ghana. Quelles leçons les pays africains peuvent-ils tirer de la réussite de l’Asie du Sud-Est ? Vision, stratégie, volonté politique, Education, soif de développement, ont été les maître-mots dans les pays d’Asie du Sud Est.Tandis que les pays africains confiaient leur destin aux bailleurs de fonds et aux anciennes puissances coloniales, les Asiatiques prenaient leur destin en mains.

40 ans après, le résultat est sans appel!Le changement de paradigme dont vous parliez un peu plus tôt réside également dans la capacité des pays africains et leurs dirigeants à diversifier leurs partenaires. Dans le cadre de cette diversification, il est indispensable de cartographier les secteurs dans lesquels certaines alliances seront profitables à l’Afrique. Ces partenariats doivent intégrer des impératifs comme les transferts de compétences et de technologies, les investissements croisés, l’accès privilégié aux marchés des partenaires, y compris les marchés financiers pour lever des fonds. Ces partenariats doivent être construits de manière plus intelligente que dans le passé car il est impératif de sauvegarder les intérêts de l’Afrique et des Africains dans ce nouveau partenariat, ce qui n’a pas été toujours le cas dans le passé avec les anciens partenaires.

L’exemple voire le modèle de l’Asie du Sud-Est est-il réplicable ?Aucun modèle n’est réplicable car la dimension culturelle est importante.En revanche, on peut aisément s’inspirer des modèles qui ont fonctionné et le modèle Sud Est asiatique est très intéressant pour l’ Afrique.

AFRICSEA jusqu’à présent semble s’adresser essentiellement aux opérateurs privés. Une telle démarche ne présente t-elle pas des limites compte tenu du rôle éminemment important de l’Etat dans l’Economie ? Quand emmènerez-vous des Chefs d’Etats africains en Asie du Sud-Est où ils ont certainement plus à apprendre qu’à Paris, à Genève ou à Davos. En effet, pour des raisons d’efficacité de

notre projet, nous avons privilégié dans un premier temps le secteur privé car il est plus ouvert, plus dynamique et porteur d’un message articulé vis à vis des partenaires en Asie. Nous avons néanmoins associé à chacun de ces forums le secteur public à travers la présence de quelques Ministres pour porter un message de changement aux côtés du secteur privé.

Fort de l’exposition que nous avons donnée au secteur privé africain dans cette région, la seconde étape du projet est l’accompagnement des Etats africains dans la mise en place de partenariats stratégiques avec certains pays d’Asie du Sud Est dans une optique «win win», avec à la clé la mise en place de programmes de renforcement de capacités avec des partenaires comme le Civil Service College de Singapore. Certains séminaires gouvernementaux sont prévus en Asie pour favoriser l’imprégnation de nos dirigeants aux stratégies et visions de certains pays d’Asie du Sud Est, et surtout la mise en oeuvre de ces stratégies. De toute évidence, le rôle de l’Etat est fondamental dans les processus de transformation économique des pays, comme les pays d’Asie l’ont démontré. Les Etats africains ne pourront s’exonérer de cette responsabilité et nous essayons de les exposer davantage à ces modèles, progressivement.

Je crois également qu’avec les changements de générations, la diversification des alliances se fera plus naturellement.

Interview réalisée par Madani M . Tall

AFRICSEA : Singapore 2010

19L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

DIDIER ACouETEyPresident of AfricSearch, Co-organizer of Africa - South-East Asia Business Forum

He is the prototype of Africa on the move, the winning Africa ; Africa that wants to break the glass ceiling which African expertise is finding hard to break through on the international job market. He is the President of AfricSearch, an international recruitment and consultancy in human resources. He is also the co-organizer of the Africa - South East Asia Business Forum (AFRICSEA), an innovative initiative that seeks to link-up Africa and South-East Asia. In these capacities, Didier Acouetey speaks out about the issues of employment and the private sector development in Africa and specifically in Côte d’Ivoire, a country he knows well.

The activities of your Firm put you in a position where you have an overall view of the labor market in Africa. What does this market look like today and what are the prospects ? The labor market in Africa can be analyzed from various angles, from the standpoint of a recruitment agent like AfricSearch. The first angle is quantitative. With the development of the private sector in several countries of the continent, recruitments have been quite promising. An increasing number of companies use the services of recruitment firms, even though most of them are multinationals with very few local SMEs. This quantitative development is also due to major infrastructure projects and investments observed in the raw material market which enables countries to record economic growth rates that are sometimes in the double digit range. Nevertheless, it is worth specifying that job creation on the continent has not been proportionate to the economic growth noted, growth that is scarcely structural since it has not modified the structure of the economies and boosted the competitiveness of African companies. The other angle is qualitative. Indeed, the African labor market experienced a highly qualitative development over the past years. This may be due to several factors.First, with the homecoming noted of late of all these African executives trained in Europe and in the United States and endowed with experiences acquired on these continents, couple with the dynamic of graduates from local business schools, the market has experienced a qualitative dynamic. The profiles of these executives have improved considerably and the presence of multinationals has resulted in pulling the market upward on account of the global standards they impose on

L’invité

Didier Acouetey : connecting Africa to East Asia.

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00520 L’espoir

themselves in their management systems and of the qualities they require from their executives and managers. Secondly, the competition noted in some sectors such as the banking and mobile telephony sectors has helped to refocus corporate strategies on human resources and their talents. Hence, recruitments of officials and managers on African labor markets have improved in terms of quality. Another analysis of the labor market concerns the very nature of job profiles.Whereas individuals with profiles in management, business, marketing, communication, IT, for example are easy to find today, individuals with profiles in technical sciences and engineering are harder to find, from A level-3 to A level +5.In terms of projections, with the economic improvement witnessed in several countries on the continent and the forthcoming substantial investments in infrastructures (roads, airports, ports, processing industries), the market should offer more and more opportunities in as diverse sectors as energy, transportation, public works and civil engineering, telecommunications, finance, tourism, agribusiness. But these opportunities will mainly be captured by the most qualified, bringing us back to the very topical issue of inadequacy between training and employment.

The economic and financial crisis in Europe and in the United States has put back employment at the heart of the quest for or maintenance of power. In Africa, though youth unemployment is a matter of great concern, politicians do not seem to make it their priority if we go by the prevailing statements. From your point of view, what must be done to shift paradigm and make employment the top priority. Employment and the youth are at the heart of all the speeches delivered by politicians and governing bodies, especially since the crises in the “Arab” world and the fear that these revolutions could spread to the rest of the continent. However, even if these themes are recurrent in speeches, there is obviously no real political will as portrayed by the low level of allocation of consistent means to solve partially the problem of youth employment.

Training in itself remains one of the fundamental problems which governing bodies have to tackle because the branches selected by most students offer very few

career openings: literature, law, sociology, and economics, for example offer very limited opportunities on the labor market. The various studies we conducted these past years with companies show clearly that the needs are more focused on technical profiles: electricians, electrical engineers, mechanical engineers, maintenance engineers, site foremen, agricultural engineers, etc. than on “soft” jobs. Concerning what we call “support” functions (finance, management, marketing, human resources, communication), companies seem to find satisfactory profiles on the market, even though they sometimes complain about the quality of some higher education graduates. To shift paradigm, one should create a more enabling environment for private initiatives and a faster development of the private sector, by involving the latter in training policies with more targeted strategies to support the education sector. Alternate programs, mentoring, students support, and compulsory qualitative internship programs are all tools that can help improve youths’ skills and facilitate their integration. Within companies themselves, the creation of processing industries in the various sectors should be encouraged by offering them instruments of competitiveness and growth to enable them recruit more people. When administrative bottlenecks slow down the expansion of companies or when the cost of the factors of production is 10-30 times higher (transportation, energy, for example) in different countries around Africa compared to the rest of the world, it is illusive to stimulate growth and employment under such conditions. To solve the employment issue, the promotion of business development with the necessary support tools is an avenue. As long as self-employment and business development as well as the development of champions are not encouraged, the SME fabric will remain too weak to take up the thousands of youths graduating every year,

and, furthermore, sometimes ill-graduated due to poor quality of trainings, especially in some public universities or some private schools with a low level. Moreover, the creation of incubators and investment and support funds to support entrepreneurs would be encouraging responses.

At the political level, it will be necessary to integrate within the strategy and the action plan of each Ministry, an “Employment” component instrumental in assessing the efforts made by the various ministerial departments to promote employment, with a periodic outcome assessment.

As an African elite and specialist of employment issues, how do you react when you hear that Cote d’Ivoire, one of the most promising countries in Africa, has more than 4,000,000 unemployed out of approximately a workforce population of 8 million, that the education system sends out each year around 300,000 youths and that the modern formal sector employs less than 6 percent of this population? It is a time bomb!I am not very surprised as the formulation of our economic policies is not too conducive to the development of a true private sector capable of generating enough wealth, therefore skilled jobs. As a result, the local industrial organizations are far too weak and fragile to ensure adequate growth and jobs creation. Furthermore, the SME fabric is far too marginal if it is not just a fabric of import-export or distribution companies whose capacity to employ skilled labor is low. With the educational system which progressively disconnected from the requirements of the economy and the private sector, the gap widened between the actual market requirements and the trainings provided. How can one explain, for example, the virtual disappearance of some training centers such as the Electricity College in Bingerville, Côte d’Ivoire, which used to train most of the technicians working in the energy and electricity sectors in the region? Currently, where are

Youth unemployment is a time bomb.

With the educational system which progressively disconnected from the requirements of the economy and the private sector, the gap widened between the actual market requirementsand the trainings provided.

our engineers and electrical technicians trained in West Africa, at a time when all the countries are investing increasingly in the energy and electricity sectors? This is paradoxical! One has to re-establish regional technical training centers, occupational colleges; regional excellence schools that would help meet the huge future corporate needs in the industrial or semi industrials sectors.

I would like to recall that in addition to your responsibilities as the president of AfricSearch, you are the co-organizer of Africa - South-East Asia Business Forum (AFRICSEA), an innovative initiative which aims at opening Africa to South-East Asia. What does this forum do and what are its results, especially after the holding of the second edition in April 2011 in Kuala Lumpur in Malaysia? The starting point of this forum was the need for our countries to get closer to rapid development models and to develop greater interest in regions with strong growth where the «best practices» can enable Africa to also fast-track its changes. Comparisons between economies such as South Korean or Singapore economies to those of Ghana or Cote d’Ivoire from 1970’s to date have shown that African countries took the wrong paths. The idea behind this forum was therefore to provide an exchange and business forum to economic decision-makers, to African managers so as to enable them to develop smart “win-win” partnerships with some South-East Asian actors who are now showing interest in Africa but know poorly who the current players of the African private sector are. The other targeted objective of this forum was to enable African companies to gain access to these new markets and to raise funds for the development of their activities. The editions of this highly focused business forum held in 2010 in Singapore and in Kuala Lumpur in 2011 that brought together each more than 200 high level and highly-targeted decision-makers, helped to establish contacts between operators from both parts of the world and promote the implementation of strategic partnerships in sectors like energy, banking, or real estates. Sovereign funds

like Temasek of Singapore or Khazanah of Malaysia have started to consider with greater interest, investment opportunities in Africa, following the example of the first operation of Temasek in the mining sector in South Africa. Banks like Maybank in Malaysia are currently establishing partnerships with African banks thanks to this forum. Countries like Gabon or Togo have launched investment programs with first rate players like OLAM in agribusiness or the development of special economic areas, of which Singapore is one of the specialists. In order to structure this approach, we are also setting up the first Africa - South-East Asia Chamber of Commerce based in Singapore that will provide Africa and its private sector with a unique visibility and a privileged access to South-East Asian markets. This Chamber will also channel South-East Asian investments to Africa.

I talked about originality because AFRICSEA’s approach contrasts with the dominant pattern that wants Africans to turn more towards Europe, the United States, and of late towards China and to a lesser extent towards India and Brazil. Look at the preferred destinations of our statesmen and you would see for yourself. Yet, less than 50 years ago, South-east Asia countries (Malaysia, Vietnam, Thailand, and Singapore) had a less propitious start than some African countries like Côte d’Ivoire, Cameroun and Ghana. What lessons can African countries draw from the success stories of South-East Asia? Visions, strategy, political will, education, hunger for development, were the watchwords in South-East Asian countries.While African countries entrusted their destiny to donors and to former colonial powers, Asians took their destiny into their own hands. Forty (40) years after, the result is unequivocal!The shift in paradigm you mentioned earlier lies also in the capacity of African countries and their leaders to diversify their partners. As part of this diversification, it is important to map out sectors in which some alliances will be profitable to Africa. These partnerships should integrate imperatives such as the transfer of

competences and technologies, cross investments, privileged access to partners’ markets, including financial markets to raise funds. These partnerships should be built more judiciously than it was in the past because the interests of Africa and Africans must be preserved in this new partnership, which has not always been so in the past with former partners.

Is the South-East Asian example or model replicable? No model is replicable for the cultural dimension is important.However, one can easily draw lessons from examples that worked and the South-East Asian example is quite interesting for Africa.

Up to now AFRICSEA seems to target chiefly private operators. Is such an approach not limitative given the extremely important role of the State in the economy? When are you going to take African Heads of State to South-East Asia where they certainly have more to learn than in Paris, Geneva or Davos? Indeed, for the effectiveness of our project, we started by prioritizing the private sector because it is more open, more dynamic and has a better formulated message for partners from Asia. However, to each of these forums, we associated the public sector through the presence of some Ministers to convey a message of change alongside the private sector. With the exposure given to the African private sector in this region, the second stage of the project will consist in supporting African States in establishing strategic partnerships with some South-East Asian countries in a “win-win” prospect, with as final outcome the establishment of capacity building programs with partners like the Singapore Civil Service College. Some government seminars are planned in Asia in order to favor the exposure of our leaders to the strategies and visions of some South-East Asian countries, and especially the implementation of such strategies. Obviously, the State plays a fundamental role in countries’ economic transformation process, as shown by Asian countries. African countries will not be able to escape from this responsibility and we are trying as much as possible to expose them to these examples over time. I also believe that with the change of generations, diversification of alliances will occur more naturally.

Comparisons between economies such as south Korean or singapore economies to those of ghana or Cote d’Ivoire from 1970’s to date have shownthat African countries took the wrong paths.

21L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00522 L’espoir

in action

Of recent, the most striking change to Togo has been its landscape on the coastline. On June 28, 2011 Ecobank Transnational inaugurated its ultra-modern Headquarters in Lome, labeled “The Ecobank Panafrican Center”. The erection of

this massive building is the bank’s way to give back to Lome and Togo for welcoming the Bank at its creation and a testimony of the group’s confidence in Togo’s economy and long term stability. The main message displayed by private sector operators with this undertaking is that after a long period of political and socio-economic turmoil, Togo has bounced back and is recovering. The country is now poised to become again the regional or panafrican Hub for financial and Transport Services coupled with the latest bourgeoning ICT services and relaxation and tourism it used to be in the eighties. It is widely known that from the mid 1970s to the mid 1980s, Togo built a good reputation as a dynamic business hub. Indeed Lome is a center that fosters trade flows not only between Ecowas and Umeoa but also between Ecowas and Cemac countries. Other testimonies of the same nature include i) the launching of the first panafrican private airline Asky, which is also headquartered in Lome and ii) the US$500 million investment in the construction of the Container Terminal at the Lome port being prepared by a large consortium of DFIs like IFC, DEG, FMO, AFD, China Development Corporation, ADB etc.. sponsored by the Geneva-based Mediterranean Shipping Company (“MSC”). To give you an order of magnitude, building this Container Terminal is equivalent to adding the area covered by the Cotonou Port within the premises of the Lome Port. More, Lome is not only home to Ecobank and Asky but also to many other corporations and institutions such as BIDC (Ecowas Investment and Development Bank) Ecomarine, West African Development Bank (BOAD), CICA-Re Regional reinsurance company, Financial Bank, West Africa Cargo Airline and so on. We are also aware that historically women played a major role in Togo’s economy although they have less economic and political power than men. Most people remember the days when the most successful and powerful fabric traders were women in Togo and in neighboring Benin. They were nicknamed “Mama Benz”or Nana Benz”, because they were rich and only drove Mercedes-Benz cars. However a few decades later, a very limited number of these Business ladies were successful in adapting to new trade or economic patterns and surviving through the required

transformation of their business or through diversification. In a word, what is needed is redynamization of old activities and adaptation to new trends. All this should be possible in a Togo re-open for business !With its external debt burden significantly reduced, thanks to the HPIC completion point reached in December 2010, the country can now focus on long term reforms that are conducive to fostering national and foreign direct investment in areas of potential growth to accelerate and sustain economic growth while strengthening the socio-political consensus reached since 2007. In the aftermath of HPIC completion and supportive international environment, Togo is at an historic crossroad with a unique opportunity to put the country firmly on a sustained strong economic growth path. However despite this promising potential, the West African country Togo continues to face several challenges and constraints

togo

The place to-go and invest again

By hERvé ASSAh

As a small country, Togo’s successful development lies also in its ability to capitalize on greater integration with its neighbors, notably through further development of its deep water port (the only one in the region) as a shipping hub, taking into account neighboring country port development activities, road, railway and ICT networks. In addition to its considerable agricultural potential, Togo can also build on its strengths to develop a service-based industry, including financial services, electronic and ICT-based data transmission services and tourism. In order to unleash this potential and transform some of these assets into real market opportunities, the Government of Togo has to address some challenges with the support of the development partners, including the World Bank Group.

The Ecobank Panafrican center in Lomé

23L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

in its development effort. While the peaceful outturn of the 2010 presidential elections clearly improved the socio-political outlook, and chances for success of the ongoing economic reforms, the several years and prolonged period of political instability, the weak economic and public financial management, have so far negatively affected the country’s economic performance and dramatically reduced living standards for large segments of the population. Under these circumstances, what has the Bank been doing to assist the Togolese Government facing these challenges, two years after its reengagement in the country and one year with a full presence of a Bank Country Manager residing in Lome.In 2008, when we resumed our activities in Togo the Bank portfolio merely consisted of grants totaling about US$ 2.5 million. Today, the Bank portfolio amounts to more than US$ 160 million dollars. During the fiscal year 2011 alone, more resources were allocated to Togo projects than initially anticipated by IDA. These were directed to projects and initiatives aiming at helping Government address the key challenges described below. In support of the implementation of the three pillars of Togo Government’s Interim PRSP, we prepared a first Interim Strategy Note-ISN-1 (2008-2010). This ISN-1 was aimed at helping Togo recover from a long period of instability and suspension of aid and begin laying the foundations for sustained, shared growth over the medium term. The three pillars were: (i) strengthening political and economic governance; (ii) promoting economic recovery and sustainable development; and (iii) addressing urgent social needs. Within these pillars, the ISN-1 supported implementation of selected interventions.

Pillar One: Strengthening political and economic governance. Activities involved reforms of Public financial management at the state level; improvement of governance in the public enterprises and strengthening of the financial sector. Between 2008 and 2011, four Economic Recovery and Governance Grants, ERGGs operations totaling US$ 245 million were approved by the Bank Board of Directors. The ISN-1 was also accompanied by a Development Policy Operation for US$167 million that facilitated the clearance of Togo’s arrears to the Bank and budgeted fiscal needs in the period following arrears clearance. In addition, several technical assistance projects were implemented. These include:In addition the Bank Board approved several Technical Assistance projects:-US$1.6 million for the Economic Recovery and Re-engagement to improve governance of public enterprises in key economic sectors such as cotton and phosphates, to conduct strategic studies for the coffee sector, energy and Port of Lome and to strengthen the national public procurement system.-US$12 million Financial Sector Reform and Governance Project;- the review of public expenditure and public financial management.The main results achieved can be summarized as follows: Important economic reforms were undertaken; a better budget control was reached; a better institutional public procurement framework was implemented. Completion reports rated the first three ERGGs overall satisfactory. If Togo continues to pursue the reforms started and remains on course with its engagement and programs with the IMF, budget support will remain a key part of IDA’s program over the next two years. Given the long break in donor financing in Togo, financing for investments remains crucially important. The Bulk of IDA grants were nade in the form of investment lending and this will continue during the next two years. Besides, project or investment financing provides a good opportunity for improving capacity development by incorporating training and assistance programs for the Ministries involved in project implementation. Pillar two: Support the Economic Recovery and sustainable development: (i) Development of infrastructure to support economic growth; (ii) Recovery in the rural and agricultural economy; and (iii) strengthening of the private sector and identification of sources of growth. Main activities include:- Rehabilitation of urban infrastructure through two projects: US$1.6 million; and US$26.8 millions (for urban roads, sanitation and activities in the water and energy sectors) - Identification of sources of growth: (i) Togo’s Country Economic Memorandum (CEM) and the Policy Note on Investment Climate in Togo ; - the Trade facilitation and Transport (The Abidjan-Lagos Corridor): US$33 million for Togo- Support to Private Sector Development: The World Bank Board approved a US$13 million Private Sector Development project in April 2011. -Support to the Agriculture sector: The Bank also approved in

in action

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00524 L’espoir

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April 2011 two other projects focusing on competitiveness and support to the agriculture sector. From 20008 to 2010, despite the reforms and the Government’s economic recovery program, external factors conspired to reduce the response of the economy to the different programs. There was however a number of results as outlined below. Pillar two focused on three strategic areas: (i) developing infrastructure to support economic growth, (ii) revival of the agricultural and rural economy, and (iii) strengthening conditions for private sector development and identification of growth sectors. Results achieved under this objective include: Preparation, adoption and start of implementation of the strategic development plan for the Port of Lomé, and improvement of key port services; Improved urban infrastructure including road paving and rehabilitation of urban roads, and setting up mini-autonomous systems to supply drinking water in Lomé;a) Rehabilitation and strengthening of the CEET power grid (supply and installation of transformers, charts, and repairs to 75 existing transformer stations), and actions to promote energy efficiency and improved availability of electricity. Last year, a Country Economic Memorandum (focusing on sources of growth) and a Diagnostic Trade Integration Study (DTIS) reviewed provided in-depth analysis of economic sectors, including transport, re-exports, and the export processing zone in order to identify the main constraints to spurring economic growth in Togo. Both studies also highlighted Sources of Growth. Based on this diagnostic, Government has developed a strengthened private sector led growth strategy; which clearly identifies the economic opportunities and what needs to be done to seize them. It also includes the strengthening of public-private partnerships.IFC had a number of activities that provided support to the objective of economic recovery and sustainable development. For instance IFC provided support for a Greenfield transshipment container handling terminal / port being developed by Lomé Container Terminal (“LCT”), a company affiliated with Mediterranean Shipping Company. The Project is to construct, develop and operate a new state-of-the art transshipment container handling hub in Togo to serve West-Central Africa and significantly lower transportation costs for the Terminal’s customers. In support of strengthened reforms in the power sector, IFC has also recently approved and committed (March 31, 2010) a $14 million equity investment with Contour Global, an American Sponsor, who has started construction of a 100MW Independent Power Producer in Lomé, leveraging on the gas to be supplied by the West Africa Gas Pipeline. The Contour Global project is currently one of the few large IPPs, with experienced international partners, being implemented in West Africa and represents one of the largest foreign investments in the country for years. It is the largest single private American investment in West Africa in over a decade and the largest electricity investment ever made in Togo. Further, IFC will support private participation in infrastructure (ports, airports, etc) and growth sectors (mining, tree crops, etc) and finance select private sector projects. Pillar three: Addressing urgent social needs. One of objectives of the Bank program in country was to provide support for dealing

with urgent social needs. The principal activity under this pillar was a program of community development to the tune of US$ 32.6 million together with a Trust Fund to deal with the effects of Avian Flu (US$560,000). To help Togo deal with emergencies (including flood-related), the Bank went beyond what was expected and supplemented the Community Development project by additional financing under the Crisis Response Window (CRW) and the Global Food Price Response trust fund. The Bank also started a program to support the education sector. The main activities and results were as follows:A Community Development Project (CDP) of US$17.2 million, launched in 2009 to meet urgent social needs at the community level, has finally received two tranches of additional financing to bring the total financing to US$ 32.6 million. The achievements of this project are (i) social and community infrastructure (education, health, rural roads, latrines, wells, and markets), (ii) income generating activities, (iii) a school feeding program, (iv) food security program to respond to the global food crisis, and (v) a labor-intensive works program. An Education and Institutional Strengthening Project, ($45 million) financed by the Education for All/Fast Track Initiative (EFA/FTI) was approved in September 2010. The project aims to facilitate access to primary school and improve the quality of teaching and will be implemented between 2011 and 2013. -Support to the implementation of Disaster and Risk Management system: Preparation of a project aiming at assisting the Government to better manage flood risks.

Dove of Peace, Lomé

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in action

Indeed the bank portfolio in Togo is expanding and being satisfactorily implemented. As of June 30, 2011, the IDA portfolio consists of 6 operations plus a GEF-Financed operation of US$1.82 million totaling US$ 114.7 million in commitments. There is also an additional commitment of US$ 45 million under 2 Regional projects (Abidjan Lagos Trade and Transport Facilitation and West Africa Agriculture Productivity). The commitments exclude budget support through the ERGGs ($16.4 million in FY10 and $20 million in FY09). The portfolio is supplemented by five Trust Funds totaling US$56.5 million in commitments. Portfolio performance has in general been good with all projects rated as satisfactory in their Development Objectives and Implementation Progress as of end April 2011. Donors, including the Bank and the Fund, recognize the PRSP as a comprehensive strategy covering most of Togo’s key development challenges and areas of action to foster growth and reduce poverty. The implementation of the current PRSP is scheduled to end by December 2011. Hence, in order to allow the Government to prepare their new PRSP, the Bank is preparing another Interim Strategy Note, the ISN-2-(2011-2013), which will be centered around three main strategic axes: (i) Deepening of the economic recovery process and promotion of a sustainable development; (ii) Improvement of governance in key economic sectors; (iii) support to programs targeting poverty reduction and addressing urgent social needs. The overall objective of the ISN-2 is to support Togo’s program of recovery from its long period of instability to promote growth

and reduce poverty. The ISN-2 (FY12-13) will be aligned with the ongoing PRSP and would support three main pillars of the PRSP. The ISN draws on the coordination mechanisms already in place with the Fund and other key donors both for its principal elements and its implementation.The ISN-2 will focus on three main objectives: (i) Deepening the economic recovery process and promoting sustainable development, on which this article will mostly focus a few paragraph below; (ii) Supporting economic governance and transparency. This objective supports Government-owned reforms to improve governance, transparency and efficiency in public financial management as well as advance structural reforms aimed at strengthening key sectors of the economy (phosphates, cotton and energy). The phosphate sector reforms will also be supported by direct assistance from the Bank and a Trust Fund for implementing the Extractive Industries Transparency Initiative (EITI). The Financial Sector and Governance Project (FY09) is leading the way in preparing the process of divestiture of the state-owned banks. The series of budget support operations starting with the Fourth Economic Recovery & Governance Grant will continue to support the adoption and implementation of critical PFM measures; and

(iii) Addressing urgent poverty reduction and social needs. The Bank will provide additional and new support for expanding the community driven development activities plus an increased emphasis on youth employment, supporting primary education, disaster risk management, and doing some analytical work on the health sector, poverty and gender assessment, and on social protection as well as cash for work issues. Basic social infrastructure and revenue enhancing activities are being supported under the ongoing Community Development Project (FY08) and the two Additional financing under community development project (FY09 and FY10). A second phase Community-Driven Development (CDP)/Youth Employment Project (FY12, US$20 million) will scale up and expand the different activities started under the first phase CDP and introduce activities to support youth employment focusing on income-generating activities and improving food security. Moreover, the upcoming Bank program in Togo, will be consistent with the objectives of the new Africa Regional Strategy. Indeed, the Bank support to Togo during FY 12-13 aims to improve competitiveness and growth for employment creation, to improve public financial management and governance, and to directly address vulnerability and resilience issues. As mentioned earlier, it supports reforms and investments in areas of highest growth potential (including infrastructure and port development, reforms in key sectors such as phosphates, cotton, financial, and energy), and to promote regional integration and to improve the investment climate for the private sector. The program will directly address the issues of vulnerability and resilience through operations to support community development, disaster relief, safety nets, basic education, and youth employment. Our support will include a mix of knowledge and lending products to help meet these objectives.

Beautiful landscape in Alédjo

Au lendemain de la dévaluation du Franc CFA (janvier 1994), le Gouvernement, avec l’appui des Institutions de Brettons Wood, avait envisagé une relance économique significative et durable à partir de 1998. Dans ce cadre, la définition d’une stratégie adéquate en matière de transport était apparue comme une nécessité vitale étant donné que le transport sous-tend toutes les activités économiques et sociales. En effet, le transport intervient en amont et en aval des productions agricoles et industrielles. De même, il est le support des projets touristiques et participe directement à l’amélioration de la balance des paiements. Il est également un facteur d’amélioration de la qualité de vie des populations. Ainsi, le Gouvernement s’est engagé, dans la Déclaration de politique et de stratégie dans le secteur des transports, à mettre en œuvre des réformes importantes centrées sur le sous-secteur routier, mais couvrant également les sous-secteurs portuaire et aéroportuaire, et la modernisation de l’administration des transports terrestres. Cette orientation stratégique a été soutenue par la Banque mondiale à travers la signature d’un accord de prêt avec le Gouvernement en novembre 1998 (crédit IDA N° 3100 IVC) en vue de la réalisation du Programme d’Ajustement et d’Investissements dans le Secteur des Transports en Côte d’Ivoire (CI-PAST).Le CI-PAST qui était sensé apporter des corrections aux dysfonctionnements observés, par la mise en œuvre de reformes institutionnelles et la réalisation d’activités opérationnelles dans le secteur des transports, visaient trois objectifs majeurs: (i) améliorer l’état et l’efficacité des infrastructures de transport ; (ii) renforcer les moyens de planifier, programmer et mobiliser le financement nécessaire à la réalisation d’investissements dans le secteur des transports ; (iii) renforcer le cadre juridique et réglementaire du secteur des transports en Côte d’Ivoire. Le coût estimatif du programme était évalué au départ à 519, 2 milliards de FCFA dont 59 milliards de FCFA pour le volet réformes et 460,2 milliards de FCFA pour le volet investissements qui devrait être financé par plusieurs partenaires financiers. Dans les faits, l’exécution du programme a fonctionné essentiellement

autour du crédit IDA (Projet CI-PAST) pour un montant équivalent à 180 millions de dollars US (environ 100 milliards de F CFA) dont 80 millions de dollars US destinés aux investissements et 100 millions de dollars US destinés aux appuis budgétaires. Suite aux difficultés et contraintes rencontrées au cours de sa mise en œuvre, le projet CI-PAST initialement conclu entre le Gouvernement et la Banque mondiale pour une période de 3 ans (fin1998-2001), a vu sa date de clôture reportée plus d’une fois.

des objectifs généreux,mais des contraintes imprévues

Au plan externe, le projet a été négativement impacté par une succession de crises sociopolitiques en Côte d’Ivoire notamment : (i) le coup d’état du 24 décembre 1999 ; (ii) la crise post électorale d’octobre 2000 ; (iii) la rébellion armée du 19 septembre 2002 ; (iv) la crise post électorale du 30 novembre 2010. En outre, trois suspensions de décaissements (du 31 octobre 2000 au 30 janvier 2002 soit 15 mois ; du 15 juin 2004 au 02 septembre 2008 soit 51 mois ; et du 04 décembre 2010 au 30 mai 2011 soit 06 mois) ont malheureusement contraint le projet à des arrêts d’activités cumulés de 72 mois soit 6 années sur la période 1998-2011.Les changements répétitifs au niveau des acteurs gouvernementaux du projet ont constitué également une difficulté supplémentaire rencontrée dans la mesure où à chaque fois, il a fallu faire face à un temps d’adaptation et d’apprentissage. En effet, pendant la période d’exécution du projet, la Côte d’Ivoire a connu treize (13) gouvernements, avec comme corollaire une instabilité institutionnelle sur les tutelles techniques (11 changements au Ministères des Transports et 6 au Ministère des Infrastructures Economiques) et financières (6 changements au Ministère de l’Economie et des Finances).Au plan interne, il convient de faire observer que le recrutement d’un coordonnateur à plein temps n’a été effectif qu’en octobre 2001. Par ailleurs, l’insuffisance des ressources de contrepartie a conduit sur la période 1998-2003 à une accumulation de plus de 2 milliards FCFA d’arriérés, dont le traitement s’est fait sur la période 2004-2011, soit par des paiements partiels, soit par des titrisations. En outre, la faible capacité d’absorption des PME, les longs délais d’approbations des marchés et de paiements des prestations ont constitué des difficultés supplémentaires, notamment durant les premières années de mise en œuvre du projet.

des résultats dont personne ne peut rougir

Au-delà des contraintes objectives qui auraient pu plomber définitivement son exécution, le CI-PAST a été clôturé avec

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00526 L’espoir

in action

13 ans de mise en œuvre… mais des résultats probants

Programme d’ajustement et d’InvestIssements du seCteurdes transPorts en Côte d’IvoIre (CI Past)

Prévu pour être mis en œuvre de 1998 à 2001 (3ans), le CI-PAST a, enfin, été clôturé en 2011, après avoir subi les affres des crises sociopolitiques à rebondissement qui ont marqué au fer rouge la Côte d’Ivoire. Au bout du compte, des résultats indéniables malgré tout.

Une des nombreusesréalisations du CI-PAST.

Par LAuREnT gnALIn

la mention Bien. Une de ses réussites majeures aura été la réorganisation du cadre institutionnel et l’adaptation du cadre législatif et réglementaire en vue de la modernisation du secteur des transports. Les réformes dans l’administration des transports ont consisté en la création de la SONATT (Société Nationale des Transports Terrestres) pour améliorer l’efficacité du service rendu aux usagers et renforcer la gestion du sous-secteur d’une part et, en la création de l’AGETU (Agence des Transports Urbains) pour contribuer à l’amélioration de la coordination et de la gestion des transports urbains dans l’agglomération d’Abidjan d’autre part.Dans le sous-secteur routier, la création de l’AGEROUTE (Agence de Gestion des Routes) chargée de la préparation et de l’exécution des tâches de programmation, de la passation des marchés et du suivi des travaux routiers d’une part, et du FER (Fonds d’Entretien Routier) chargé de la pérennisation du financement de l’entretien routier, par la mobilisation et l’affectation de ressources identifiées aux travaux d’entretien routier, d’autre part, aura permis d’opérer un désengagement de l’Etat du secteur productif au bénéfice du privé. Ainsi, les travaux de l’entretien du réseau routier exécutés précédemment par l’Administration en Régie sont transférés au secteur privé. Au niveau de l’aviation civile, la restructuration du secteur a conduit à la création de l’ANAC (Agence Nationale de l’Aviation Civile) chargée de la réglementation, du contrôle et de la supervision ; et la restructuration de la SODEXAM (Société d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire, Aéronautique et Météorologique) chargée de la gestion des aérodromes de l’intérieur, de la météorologie et du suivi des conventions de concession.Le deuxième motif de satisfaction concerne les investissements de soutien à la production agricole, de désenclavement des populations et d’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. Les principales réalisations opérationnelles enregistrées sont :

la construction de 76 ouvrages (ponts et dalots) ainsi que la pose sur le réseau routier de 6000 buses béton et 4 700 buses métalliques ;

la réparation d’environ 45 000 m² de surface de chaussée sur 134 km de voirie à Abidjan et San Pedro ;

l’amélioration du niveau de service de 43 itinéraires pour un linéaire cumulé de 4 000 km de voie revêtue interurbaine ;

le reprofilage lourd et traitement des points critiques sur 3100 km de routes en terre ;

la réhabilitation de 539 km de routes en terre ; la réhabilitation de 38 km de routes en terre par la méthode

HIMO (Haute Intensité de Main d’Œuvre). la réhabilitation et l’équipement du centre de formation de

l’OSER (Office de Sécurité Routière) ;

la réhabilitation de la gare routière à Grand-Bassam ; le renforcement des capacités opérationnelles des administrations

et agences d’exécution du projet par l’acquisition de mobiliers, matériels informatiques et véhicules.L’impact socio-économique du projet est assez significatif pour les usagers notamment avec la réalisation des 76 ouvrages. Ces ouvrages sont répartis sur toute l’étendue du territoire et permettent d’assurer l’accessibilité des populations aux services de base (écoles, centres médicaux, marchés, zones de production, etc.) et la connexion entre les villages, les chefs-lieux de sous-préfectures, de départements ou de régions. En effet, l’ensemble des ouvrages construits dans le cadre du CI-PAST permettent de desservir une zone d’influence directe en milieu rural comportant une population estimée actuellement à plus de 650.000 habitants. Les itinéraires qui ont ainsi été réhabilités assurent chaque année le transport de plus de 430.000 tonnes de produits agricoles (café, cacao, coton, anacarde, riz, banane, igname etc..). Les avantages financiers liés à la réalisation de ces ouvrages sur le secteur agricole sont ainsi estimés à plus de 5 milliards de FCFA par an.Au plan des finances publiques, grâce aux appuis additionnels attachés au crédit, le gouvernement a bénéficié de trois tranches d’appui budgétaires de 90 millions $US (environ 45 milliards de F CFA). Les ressources destinées au financement des activités opérationnelles ont été engagées à 100%. La participation des autres bailleurs se présente comme suit : 7,67 millions d’Euro (5,3 milliards de F CFA) octroyés par la KFW et 30 millions $ US (15 milliards de F CFA) par la BAD au titre des appuis budgétaires.

apprendre de nos erreurs et fautes

Le premier enseignement est que les autorités ivoiriennes ont pris pleinement conscience du caractère primordial des projets de développement cofinancés avec la Banque mondiale pour la relance de l’économie nationale. Ainsi, le Ministère de l’Economie et des Finances a pris en 2008 l’instruction 192 qui a permis la mise en place de procédures allégées de budgétisation, de passation des marchés, d’engagement et de liquidation, et dont l’application s’est traduite par l’amélioration des performances dans l’exécution des projets, y compris le CI-PAST.Le deuxième enseignement à tirer porte sur la définition du concept du projet. En effet le projet a souffert d’une trop grande complexité du fait de l’étendue de ses composantes, (le projet initial comportait un nombre assez important de volets qui impliquaient différents départements ministériels), de l’imprécision de son cadre logique de gestion, et d’un agencement inadapté du chronogramme de mise en œuvre des activités de réformes et d’investissements (la réalisation de façon simultanée de la privatisation de l’entretien routier et de la réalisation des opérations d’entretien routier sur le terrain par des opérateurs non encore opérationnels), notamment l’articulation entre appuis budgétaires et investissements.La troisième leçon est la mise en place d’un mécanisme de pérennisation des reformes institutionnelles dont les horizons de consolidation des acquis vont bien au-delà des délais classiques d’exécution des projets. Mais au-delà de tout, la grade leçon à tirer du CI-PAST et qui vaut pour d’autres projets et programme quelle qu’en soit la source de financement, c’est l’impact de l’instabilité et des conflits sur le processus de développement de la Côte d’Ivoire. Certes le CI-PAST affiche un bilan positif, mais ce bilan aurait dû être dressé en 2003 il ya 8 ans. Les routes construites grâce au CI-PAST en 2010 auraient dû l’être en 2002. Chacun appréciera.

27L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

in action

Pont à poutres pour désenclaverles zones rurales.

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00528 L’espoir

Fils d’Afrique, sorcier de la pub

FABRICE SAWEgnon

A la tête d’une agence de communication créée quelques mois avant la tourmente politico-militaire qui a frappé son pays pendant plus d’une décennie, Fabrice Sawegnon est un pur produit de l’école ivoirienne. Depuis lors, il a réussi à révolutionner la notion de communication publicitaire et politique, en puisant dans les réalités africaines. Zoom sur un entrepreneur atypique.

Fabrice Sawegnon n’était qu’un fœtus de 5 mois quand son père décède. Né à Marcory, Abidjan en Janvier 1972, il est ainsi privé d’affection paternelle et se contentera de quelques bribes d’images photos de son défunt père. Le reste

de sa vie n’a pas été non plus une sinécure, mais une succession d’épreuves aussi difficiles les unes que les autres, comme la douloureuse perte de son premier amour, alors qu’il n’avait que 16 ans. C’est donc dans l’adversité qu’il apprend à construire son être, son moi, au double sens philosophique et psychique du terme. L’enfant d’une maman courageuse et vertueuse, qui refait sa vie avec un cheminot, entre à l’école Saint Paul et EPP RAN (Ecole Primaire Publique de la Régie Abidjan Niger) au plateau. Quelques années au lycée technique d’Abidjan, Bac B en poche, prêt à faire feu de tout bois. Il décide de poursuivre ses études supérieures à Yamoussoukro, dans une école de commerce (ESCA, Ecole Supérieure de Commerce et d’Administration) réputée avoir formé de nombreux chefs d’entreprises. Alors qu’on le voyait plutôt démarrer une carrière plus soft, son destin le conduit droit dans la chaleur accablante des ateliers de tôlerie et de peinture, comme responsable des produits d’une marque. Ses amis de classe peuvent bien s’en étonner, lui savait ce dont il serait capable. A force d’accompagner son « boss » dans les bureaux de l’Agence de pub McCann-Erickson pour les besoins de leurs campagnes publicitaires, son avenir professionnel se précise de plus en plus. Une des responsables de McCann-Erickson lui propose de rejoindre leur régie. « Pour un jeune, c’est très tentant de quitter l’univers d’une usine où il ya de la peinture et de la farine sur la gueule tous les jours, pour un environnement plus moderne, plus trendy, plus fashion ». Et pourtant, il ne fera pas son entrée tout de suite chez Mc-Cann Erickson.

29L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

Motif ? Refus de son Directeur qui menace de couper les vivres à l’Agence de pub si elle lui « débauchait » son Fabrice. C’est plutôt une agence concurrente, Panafcom Young&Rubicam, qui lui confie la direction de sa régie publicitaire. Il est enfin en phase avec lui-même, son rêve, sa boulimie de création et d’action.

naissance d’un Sorcier de la pub

Chez Fabrice Sawegnon, il y a comme un instinct d’animal communicationnel, à l’image de l’animal politique dont parlait le philosophe Aristote. En 1999, ignorant que son pays allait bientôt basculer dans l’instabilité, Fabrice met en place avec le soutien financier d’un de ses cousins et son actuel Directeur Adjoint, Félix Hodonou, une petite entreprise au nom bien mystérieux : Voodoo « Je me suis dit qu’il y avait une façon de faire de la pub à l’africaine, c’est à dire en termes de création, de marché, de réflexion stratégique parce que je me rappelle à l’époque on faisait des films coca cola avec des enfants dans la neige et quand je me plaignais on me disait toujours : c’est inspirationnel, voilà les africains rêvent de ça ! et c’est ainsi qu’on s’est dit à un moment donné qu’en tant que jeunes africains, qu’est-ce qu’on peut apporter en termes de créativité à notre marché ? Et c’est là que j’ai pris sur moi de monter cette agence là. Et donc j’ai voulu créer une agence qui soit avant tout africaine mais pas africaine dans le sens du blabla mais africaine dans le sens de la posture culturelle ». Un premier trophée en 2002 à Beyrouth lors du mondial d’or de la publicité francophone hisse la bande des 5, qui se définit volontiers comme « provocatrice et culotée », au summum de la reconnaissance. Depuis, les succès s’enchainement.

Fabrice sait que le nom Voodoo ne peut laisser indifférent et il avait bien vu, d’autant plus que le vaudou (que l’on écrit sous d’autres formes) serait une religion originaire de l’ancien royaume du Dahomey (Le Benin d’aujourd’hui)) fondée sur des pratiques ésotériques dont l’essence est la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et ewe (que l’on retrouve au Togo, Ghana et Nigéria également). « Je voulais un nom qui soit africain mais ouvert sur le monde. Un nom qui puisse parler à tout le monde : Au japonais ou chinois ; au français ou à l’américain. Je voulais un nom de rupture qui nous positionne dans l’esprit des gens. Cela nous a causé quelques soucis car les gens nous disaient que nous étions chrétiens, que nous croyions en Dieu. Mais très vite, ils ont compris que c’était un fun créatif, professionnel, plutôt qu’un agrégat de pratiques mystiques ou autre »

Croire aux esprits créatifs

Née de la maitrise des codes socio-culturels africains, la méthode Fabrice ne doit qu’à sa confiance sans faille à la créativité, à l’innovation et à une bonne dose de provoc. Il est le premier communicant à sentir les vibrations des nouvelles générations et accorder en même temps toute sa place au souffle immortel de la symbolique africaine. Fabrice le répète à l’envi, tout est sorti du génie créateur d’africains et africaines qui mieux que quiconque, comprennent les éléments visibles et invisibles de la personnalité de leurs cibles. Mais il ya aussi le concept de l’universalité et le métissage des cultures qui viennent renforcer l’équipe de Voodoo. Africains et occidentaux travaillant pour ses différentes régies sont liés par une convention sacrée connue sous le code 109 (s’écrit sang neuf). C’est une stratégie de disruption, ou l’art de rompre avec les méthodes classiques de conquête du public. Travailleur infatigable, il a su trouver ses propres repères, son feeling, non sans de réels défis. « J’avais 26 ans en créant cette entreprise et le premier challenge était de convaincre les annonceurs qu’ils n’avaient rien à craindre de nous confier un budget de 500 millions CFA. Ce n’est pas anodin car les détenteurs des marchés étaient quasiment tous européens et si exigeants sur la qualité qu’il fallait absolument surpasser 2 écueils : la couleur de la peau et les préjugés sur l’incompétence et le côté débrouillard de l’africain. Au bout du compte, ils ont reconnu notre valeur ajoutée dans ce métier, la compétence et la créativité africaines ». Comme dans le parcours de tout jeune entrepreneur, lui dit être tombé sur 2 jackpots qui ont considérablement contribué à faire entrer Voodoo dans le panthéon des références. En 2002 d’abord, avec le rebrainding d’Ivoiris en Orange. Et puis récemment, lorsqu’il réussit le coup de maitre en communication politique pour le compte d’Allassane Ouattara, alors candidat aux élections présidentielles de Novembre 2010. Il suffit d’écouter Fabrice Sawegnon parler de son parcours et de ses projets, pour percevoir, tout en subtilité, son attachement à l’Afrique, ses déceptions quand au retard du vieux continent mais aussi ses espoirs de lendemains meilleurs. Pur produit de l’école ivoirienne, Fabrice est un Manager à la tête de 300 employés répartis dans 7 pays africains. Veste rouge, chemise près du corps, démarche de dandy, lunettes d’intello, regard chaud, sourire gai. Sous ses airs de publicitaire débonnaire et direct, c’est aussi un doux poète, qui aime l’évasion et les livres de Paulo Coelho.

Morceaux choisis :Je suis jeune en Afrique ; Et même si je n’ai pas de fric ; Je crois en la jeunesse ; Je crois en l’ivresse…de la vision et de l’action (….) ; Je refuse de pardonner ; Les erreurs, pendant tant d’années ; De nos aînés ; Le vrai miracle, c’est d’en être là ; A se raconter, 50 ans après, des tralala ; Pendant qu’à Singapour, en Malaisie ; Les tigres d’Asie ont tout réussi ; En un temps plus petit.

La ParoLe est à…

Dominique Aka-Abhe,la sérénité au quotidien

En 1983, j’ai rejoins le Bureau Régional de la Banque mondiale au poste de Secrétaire Bilingue

au Département Agriculture. Mais l’organisation du travail est telle que je dois être sur plusieurs fronts, apportant mon appui à des Economistes, Analystes Financiers, Agroéconomistes etc. C’était encore l’époque où tous les documents étaient saisis à la machine à écrire et les messages transmis par télex. Je me souviens encore des fameux rubans et des cliquetis des touches des machines Olivetti. Au regard de toute la technologie que nous avons aujourd’hui, je me demande parfois comment y parvenais-je à cette époque. Et pourtant c’était si exaltant…En 1992, je suis promue au poste d’Assistante Administrative au Bureau du Chef de Mission avec pour tâche d’apporter mon soutien à l’Economiste pour la Côte d’Ivoire et le Chargé des Opérations. Trois ans plus tard, à force de travail, il m’est demandée d’être l’Assistante des Chefs de Mission et des

Directeurs des Opérations successifs, en l’occurrence, Messieurs Robert Calderisi, Shigeo Katsu et Mamadou Dia. Le temps est passé, avec des hauts et des bas, et à ce jour, j’assume les responsabilités d’Assistante Principale de Monsieur Madani M. Tall, Directeur des Opérations pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin et le Togo depuis juillet 2008. Cela fait 28 ans (déjà) que je suis là, au service de la Banque mondiale et au service du Développement de la Côte d’Ivoire, mon pays. Des années gratifiantes et enrichissantes. Mais également des années d’efforts, d’avancées, de reculades, de doutes, de découragements, de peurs, de rires, de joies, de tristesse, de miel et de fiel. Des années pendant lesquelles, du haut de la tour qu’est la Banque mondiale, j’ai vu la Côte d’Ivoire se transformer, se développer puis s’autodétruire. Des années au cours des quelles j’ai vu défiler des experts de tous calibres et dans des domaines les plus divers. Des experts extrêmement compétents, mais aussi des gens qui, dans leur volonté d’imprimer leur marque, n’ont pas toujours été bien compris. C’est cela aussi la Banque mondiale. Quand on y a passé 28 ans comme moi, on devient humble; très humble même car la quête du développement est une mission difficile et complexe. Parfois croit-on avoir atteint le but que tout s’effondre pour des raisons diverses et imprévisibles. L’exemple de la Côte d’Ivoire que je connais le plus est édifiant. Surtout ne pas baisser les bras ; garder la foi et l’espoir que demain sera meilleur. Et puis quand on a la chance d’avoir un bon Capitaine de la trempe de Madani M. Tall, on est prêt à tout donner pour réussir, car la réussite de notre mission dépend aussi et surtout de la qualité du leadership. A l’arrivée de Madani en 2008, nous sortions de plus de 4 ans de suspension du portefeuille. J’avais personnellement le moral aux talons. J’étais au bord de la dépression, pour moi-même, pour mes collègues et pour mon pays. Madani a réussi à remettre tout le monde au travail, à requinquer les troupes. Malgré la parenthèse de crise postélectorale de Décembre 2010 à Mai 2011, le moral est au beau fixe et au regard du travail que fait la formidable équipe de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, je suis fière d’être un petit maillon de cette chaine, d’être un élément de cette équipe qui a la hargne de gagner.

INSIDETHE BANK

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00330 L’espoir

Farewell…

BEnInMme la Présidente se retireMme la Présidente, ainsi l’appelaient affectueusement ses collègues du bureau du Benin, a pris sa retraite en Mai dernier, après 28 ans de bons et loyaux services à la Banque mondiale. Entrée le 1er Novembre 1983 comme Assistante Administrative, Augustine Sodogandji, a par la suite gravi les échelons pour occuper le poste Ressource Management Analyst. Sa rigueur et son goût pour la déco ont contribué à faire

du bureau de la Banque mondiale de Cotonou l’un des plus propres de toute la Région Afrique. Augustine va certainement manquer à ses collègues et à tous ceux qui l’ont connue. Respect Mme la Présidente !

CôTE D’IvOIREdaniel, le plus africain des canadiens s’en va à BogotaPlus Africain que lui, tu meurs ! Après 4 ans passés en Côté d’ Ivoire comme coordonnateur des secteurs Développement Durable au bureau Régional d’Abidjan, Daniel Sellen a rejoint le bureau de Bogota (Colombie) en Septembre dernier. Acteur incontournable de la blogosphère au sein de la Banque mondiale, Dan a marqué par son ouverture d’esprit et sa capacité d’adaptation. Bon vent l’Ami !

31L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 005

Nouveau staff la FaMillE S’élaRgiT

n E C R O l O g i E

Jean-noël amantchi gogoua, Senior EconomisteAprès trois ans passés à l’Institut pour le Développement en Economie et Administration (IDEAE) International, Jean-Noël a décidé de faire des infidélités à la firme canadienne où il occupait les fonctions d’Economiste Senior. Il postule alors pour les mêmes fonctions, mais à la Banque mondiale. Depuis Mai 2011, il fait partie de la Dream Team d’Abidjan, cette équipe là qui a pris le pari de faire du portefeuille de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire l’un des plus performants de la Région Afrique. Welcome on Board

ali Zafar, Senior Economiste, bureau de OuagadougouLe Nouvel Economiste Senior pour le Burkina Faso s’appelle Ali Zafar et jouit d’une expérience assez riche en matière de politiques de développement qu’il va partager avec la dynamique équipe de la Banque mondiale à Ouagadougou. Ali, qui aime le foot, les jeux d’échec et la bonne cuisine, aura aussi tout le loisir de goûter aux merveilles du pays des hommes intègres. Bienvenue Ali !

Fatma-Hervieu Wane, Coordinatrice des Services Conseil à iFC abidjanLa famille IFC d’Abidjan s’agrandit avec l’arrivée de Fatma-Hervieu Wane qui y a pris les fonctions de Coordinatrice des Services Conseil. Bye bye Lagos la bouillante où Fatma occupait jusqu’en janvier 2011 les fonctions de Chargée des Opérations. Akwaba

Affable, discret, jamais un mot plus haut que l’autre. En décembre prochain, il devait faire valoir ses droits à la retraite, après plus de 25 ans comme chauffeur au bureau de la Banque mondiale à Abidjan. Hélas, le sort en a décidé autrement. Le 28 juillet dernier, quand le rappel à la postérité de Touré est annoncé à ses collègues, c’est la stupeur. Certes son état de santé s’était progressivement détérioré depuis quelques mois, mais personne ne pouvait pronostiquer une suite aussi soudaine que tragique. Puisse ALLAH l’accueillir dans son royaume.

Touré Bourehima, le doyen passe l’arme à gauche

The World Bank Magazine - Abidjan / N° 00532 L’espoir