Géographie, Sujet 2 - Etats-Unis / Brésil   : rôle mondial

Introduction- Présenter le

sujet- Poser la

problématique- Annoncer le plan

- Les Etats-Unis, forts de leurs 9.6 millions de km² et de leurs 324 millions d'habitants (3ème rang mondial) et le Brésil avec ses 8.5 millions de km² abritant 206 millions d'habitants (5èmerang mondial), sont les deux géants du continent américain. Le premier est une puissance établie, le second est une puissance ascendante. Nous allons comparer leurs ambitions mondiales.

- Comment la puissance de ces deux Etats s’exerce-t-elle au niveau mondial ? Le Brésil peut il concurrencer les Etats-Unis ?

- N’oubliez pas d’annoncer le plan à l’aide d’une phrase. Développement- Il ne doit jamais

dépasser trois parties.

- Les parties sont articulées autour de phrases de transition.

I – Les deux géants économiques du continent américainA – Les atouts sur lesquels se fondent les deux puissances économiques du continent américain

Les Etats-Unis restent la première puissance mondiale avec le premier PIB du monde ; le PIB du Brésil place le pays en 9ème

position. Quelles sont les forces de ces deux grandes économies ? - Leurs économies respectives sont basées sur la force des secteurs agricole et industriel. Les Etats-Unis sont le

premier exportateur de produits agricoles grâce à une agriculture intensive et productive, qui leur permet d’être les premiers en matière de production de soja, de coton ou de maïs. Le Brésil est le 3ème exportateur agricole mondial, et s’illustre notamment par son élevage bovin et avicole très performant, ou encore par sa production de café. Malgré la désindustrialisation que connaissent la plupart des pays développés, les Etats-Unis conservent une industrie solide : ils sont au 3ème rang mondial pour l’automobile et l’acier, et les industries high-tech (aérospatiale, aéronautique, informatique, biotechnologies) sont florissantes. Le Brésil est une puissance industrielle dans diverses branches comme le textile, l'industrie lourde (acier), l'automobile, la pharmacie, etc.

- Les deux économies tirent leur force de leurs matières premières. Les Etats-Unis produisent 19% de l'énergie mondiale, et sont parmi les plus grands fournisseurs d’hydrocarbures. Le Brésil tire parti de l'exploitation et de l’exportation de ses ressources minières : fer et phosphate (2ème rang mondial), or (5ème rang mondial), etc.

- Les deux économies tirent leur force de leur ouverture : elles sont extraverties. Les Etats-Unis sont le 2ème exportateur mondial après la Chine. Quant au Brésil, il a une balance commerciale excédentaire (il exporte plus qu’il n’importe) avec des partenaires diversifiés à l’échelle mondiale (Chine, Union Européenne, Etats-Unis, Afrique, etc.) et entretient des relations privilégiées avec les pays émergents (par le biais des BRICS notamment). L’économie des deux pays est dynamisée par les alliances économiques conclues avec les pays voisins : l’ALENA (avec le Mexique et le Canada) pour les Etats-Unis, le Mercosur pour le Brésil.

- Enfin, ces deux économies s’appuient sur un marché intérieur important, car ce sont deux pays très peuplés.

B – Une puissance financière inégaleLes Etats-Unis sont la première puissance financière du monde, avec un réseau de puissantes places boursières (Wall Street à NYC, Chicago pour les produits agricoles, etc.). Ils sont les 1ers émetteurs et récepteurs d'IDE (investissements directs étrangers) dans le monde. Le dollar est la principale monnaie internationale de paiement. Quant au Brésil, la bourse de Sao Paulo est loin d’avoir l’envergure de celles des Etats-Unis. Le pays est le 25ème émetteur et le 10ème récepteur d’IDE au monde : il attire des investisseurs du monde entier, en raison de son essor prometteur et de la Coupe du Monde de 2014 ou des JO de 2016.

C – Le Brésil, puissance montante, est-il en train rattraper les Etats-Unis   ? Les Etats-Unis sont fortement endettés (leur dette publique dépasse les $18000 milliards) et leur balance commerciale est déficitaire (ce sont les premiers importateurs mondiaux, notamment de matières énergétiques car c’est un pays énergivore). Ce n’est pas le cas du Brésil, dont l’économie est perçue comme émergente. Mais nous pouvons douter de la capacité du

Brésil à rattraper les Etats-Unis : - Tout d’abord, la structure des exportations est à l’avantage des Etats-Unis.  En effet, ces derniers sont le 1er

exportateur de services au monde, sachant que le secteur tertiaire est le principal moteur de leur économie, alors que 70% des exportations brésiliennes sont des matières premières, à faible valeur ajoutée.

- En outre, on pourrait penser que le Brésil est une puissance montante alors que la croissance américaine s’essouffle, et c’était le cas au début du 21ème siècle. Le Brésil avait encore une croissance économique de 7.5% en 2010, mais elle s’est d’abord ralentie pour devenir négative depuis 2014. En 2016, elle était de – 3.5% ! Le pays est en pleine crise économique. A l’inverse, les chiffres américains sont meilleurs en dépit de la crise que traverse le pays depuis 2008, avec une croissance économique de 3.3% en 2016 (malgré une nette décélération observée ces quelques derniers mois).

- De plus, même si le Brésil possède des FTN à rayonnement mondial comme Vale (minerais) ou Petrobras (hydrocarbures), les FTN américaines sont beaucoup plus nombreuses : 53 des 100 premières FTN mondiales sont américaines (en 2015). La compagnie au chiffre d’affaire le plus élevé est le géant de la distribution américain Wal-Mart, avec 2.2 millions de salariés.

- Enfin, si l’on considère le PIB par habitant, alors on voit à quel point les Etats-Unis ($57766/hab. en 2016, 5ème rang mondial) sont plus riches que le Brésil ($8800/hab. en 2016, 69ème rang mondial).

Transition - Les Etats-Unis et le Brésil sont deux puissances dont l'économie est ouverte sur l'extérieur, et dont le dynamisme repose aussi sur le marché intérieur grâce à leur importante population. Mais l’économie américaine est largement plus solide que l’économie brésilienne qui semble peiner à sortir de la crise. Nous pouvons à présent élargir la comparaison en évoquant le rayonnement politique et militaire des deux pays.

II – Des puissances politiques et militaires inégalesA – Le déséquilibre des forces armées

Les Etats-Unis ont la 1ère armée du monde, et ils dépensent à eux-seuls plus de 40% du budget militaire mondial. Leur hard power est incontestable, et ils sont les seuls à avoir une capacité de projection mondiale (présence et interventions partout en peu de temps), avec des bases militaires sur tous les continents et des flottes dans tous les océans. Ils disposent d’un réseau d'alliances militaires sans égal comme par exemple l'OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) fondée en 1949. L’armée brésilienne reste modeste (14ème mondiale), mais elle est la plus puissante armée d’Amérique Latine et elle peut se targuer de posséder un porte-avion. En outre, elle est l’une de celles qui participent le plus aux opérations de maintien de la paix de l'ONU (par exemple en Haïti). Enfin, le budget alloué à l’armée ne cesse de progresser.

B – L’ambition politique mondiale des deux géants américains Le rayonnement politique des Etats-Unis est de loin le plus affirmé du monde. Le pays est l'un des moteurs de l'ONU : les Etats-Unis sont membre permanent du Conseil de Sécurité depuis 1945, le siège de l'ONU se trouve à New York et le pays est de loin le plus gros contributeur au budget de l’ONU. Ils participent également à toutes les organisations internationales (siège du FMI à Washington) et sommets importantes (G8, G20, Davos). Enfin, ils jouent un rôle clé sur le plan diplomatique : ils possèdent le premier réseau de représentations diplomatiques dans le monde.Le Brésil est un membre important du G20. Nous l’évoquions plus haut : il fait partie des BRICS avec quatre autres pays émergents, avec la volonté de s’affirmer politiquement sur la scène internationale lors de rencontres annuelles. Bien que n’étant pas membre permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, le Brésil n’hésite pas à se montrer ferme sur la scène internationale puisqu’il a décidé, sans attendre l’accord de l’ONU, d’étendre sa zone maritime afin d’avoir accès à des gisements pétroliers off-shore, localisés à 7000 mètres de profondeur sous 2000 mètres de sel (d’où leur nom de pré-sal).

C – Critiques et limites du hard power américain et brésilienLe hard power américain est critiqué. Leur décision unilatérale d’envahir l’Irak en 2003 a fait l’objet de nombreuses oppositions. On leur reproche d’être incapables de régler les conflits armés qu’ils ont eux-mêmes provoqués, comme en Afghanistan ou en Irak. Le Brésil bénéficie d’une meilleure réputation, même si son rayonnement est davantage continental que mondial. Il s’en sert d’ailleurs pour réclamer un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Transition – Nous venons de montrer l’avance américaine en matière de rayonnement politique et militaire dans le monde : le Brésil paraît loin derrière et ne semble pas bien tenir la comparaison. En revanche, son soft power ne cesse de s’affirmer, ce qui nous permet de faire le parallèle entre le rayonnement culturel des deux pays.

III – Deux puissances culturellesA – Une histoire similaire   : deux pays neufs forgés par l’immigration

La géographie actuelle des deux pays est le fruit de la colonisation européenne qui a débuté à la toute fin du 15ème siècle. Les Etats-Unis et le Brésil sont deux pays d’immigration : - Les Etats-Unis sont le 1er pays d'immigration du monde. Ils accueillent notamment des travailleurs migrants qualifiés

(c’est ce qu’on appelle le brain drain) en quête du Rêve Américain, offrant de bonnes conditions de recherche et d’éducation.

- Le Brésil est aussi un pays attractif, pour les migrants d’autres pays d’Amérique Latine notamment.

B – Le soft power des deux géants américainsLe soft power des Etats-Unis est inégalé. Le modèle culturel américain se diffuse partout dans le monde, par le biais de la langue anglaise (principal vecteur des échanges internationaux et de la diplomatie), du cinéma, des séries, de la musique, des produits de consommation (informatique, alimentaire, textile), des parcs à thème comme Disneyland, etc. En outre, les universités américaines sont extrêmement prestigieuses. En 2015, 15 des 18 meilleures universités du monde étaient américaines (la première étant Harvard). Notons que le pays est la seconde destination touristique du monde. Le soft power du Brésil est en devenir. Il ne cesse de s’affirmer par le biais du sport, et notamment du football. Le pays a gagné cinq éditions de la Coupe du Monde et son équipe reste toujours parmi les favorites (à l’exception du désastre de la Coupe du Monde de 2014 face à l’Allemagne). Le pays a organisé la Coupe du Monde 2014, ainsi que les JO de 2016, deux événements sportifs d’envergure mondiale. Ce soft power passe aussi par les telenovelas, des feuilletons télévisés qui s’exportent largement au-delà des frontière de l’Amérique Latine, puisqu’ils constituent 40% des parts de marché en Europe de l’Est par exemple, et sont aussi largement présents en Turquie ou en Afrique. Enfin, la musique et la danse brésilienne, comme la capoeira et la samba, contribuent au rayonnement culturel du pays.

C – Les limites du soft power américain et brésilienLa diffusion de la culture américaine est telle qu’on parle d’américanisation du monde, à savoir une certaine uniformisation du monde suivant le modèle américain. Mais nombreux sont ceux qui dénoncent cet impérialisme culturel américain, et le pays n’a pas toujours bonne réputation. Les fast-foods par exemple, créés au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, sont accusés de contribuer à l’obésité et à la diffusion de la malbouffe. La société américaine est perçue comme matérialiste et son modèle de consommation reçoit des critiques de plus en plus appuyées. Quant au Brésil, son soft power est limité en raison de sa langue, le portugais, qui reste peu parlé dans le monde. La lusophonie se limite à quelques territoires comme le Mozambique ou l’Angola, mais on est loin de la diffusion de l’anglais.

Conclusion- Réponse à la

problématique. - Ouverture

éventuelle.

- Le Brésil ne semble pas encore en mesure de concurrencer sérieusement les Etats-Unis, et la crise économique qu’il traverse nous fait douter de l’émergence de sa puissance. Le Brésil est le pays leader de l’Amérique Latine où sa puissance est affirmée et reconnue. Mais les Etats-Unis semblent jouer dans une autre cour, puisque leur rayonnement est mondial, dans tous les domaines. Le pays a d’ailleurs été appelé une hyperpuissance au sortir de la Guerre Froide, en 1991.

- On peut s’interroger alors sur le rôle des alliances. Les BRICS, dont fait partie le Brésil, ne seraient-ils pas capables, tous ensembles, de présenter une alternative aux Etats-Unis ? Ces derniers sont déjà largement concurrencés par la Chine, d’un point de vue économique ; les puissances émergences réunies sont un adversaire non négligeable à la puissance américaine.