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Histoire de l’éducation S6 Histoire de l’éducation Chapitre 1 : La 3 e République et l’ordre du primaire Sommaire Introduction Rappel : 3 grandes lois Jules Ferry et René Goblet 1- Caractéristiques communes de l’école primaire a. Niveau local b. Niveau départemental c. Niveau national 2- L’organisation scolaire a. Les écoles maternelles b. Les école élémentaires i. Stabilité des effectifs ii. Doctrine pédagogique : la leçon de choses iii. Une pratique pédagogique fondée sur la mémoire c. Les écoles primaires supérieures et les écoles d’apprentissage 3- Les instituteurs, un groupe social reconnu a. Être instituteur b. L’idéologie laïque jusqu’en 1900 i. L’idéal laïc ii. Dépendance hiérarchique et mouvement des amicales 4- Transformations de l’idéologie républicaine au début du XXe siècle a. Le nouvel idéal laïc b. Des amicales au syndicalisme c. Du laïcisme au pacifisme Introduction Dans les années 1850, un paysage scolaire transformé : un enseignement secondaire du garçon structuré mais minoritaire, l’enseignement secondaire de filles est réservé aux congrégations religieuses, un enseignement primaire public de garçons en développement, un enseignement primaire de filles essentiellement religieux. Exemple : A Amiens il y a 30/40 bacheliers 3 grandes lois précèdent et encadrent cette période 1802 : Création des lycées de garçons (Académie d’Amiens = 1 seul lycée)

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Histoire de l’éducation S6

Histoire de l’éducationChapitre 1 : La 3e République et l’ordre du

primaire Sommaire IntroductionRappel : 3 grandes lois Jules Ferry et René Goblet

1- Caractéristiques communes de l’école primairea. Niveau local b. Niveau départemental c. Niveau national

2- L’organisation scolairea. Les écoles maternellesb. Les école élémentaires

i. Stabilité des effectifs ii. Doctrine pédagogique : la leçon de choses iii. Une pratique pédagogique fondée sur la mémoire

c. Les écoles primaires supérieures et les écoles d’apprentissage3- Les instituteurs, un groupe social reconnu

a. Être instituteurb. L’idéologie laïque jusqu’en 1900

i. L’idéal laïcii. Dépendance hiérarchique et mouvement des amicales

4- Transformations de l’idéologie républicaine au début du XXe sièclea. Le nouvel idéal laïc b. Des amicales au syndicalisme c. Du laïcisme au pacifisme

IntroductionDans les années 1850, un paysage scolaire transformé : un enseignement secondaire du garçon structuré mais minoritaire, l’enseignement secondaire de filles est réservé aux congrégations religieuses, un enseignement primaire public de garçons en développement, un enseignement primaire de filles essentiellement religieux.Exemple : A Amiens il y a 30/40 bacheliers

3 grandes lois précèdent et encadrent cette période   1802 : Création des lycées de garçons (Académie d’Amiens = 1 seul lycée) 1806 : Création d’un corps enseignant et d’une administration de l’université

(Université = Corporation à laquelle on appartient quand on est professeur. C’est un corps enseignant).

Il sera formé, sous le nom d’Université Impériale, un corps chargé exclusivement de l’enseignement et de l’éducation publique dans tout l’empire.

Article 1er de la loi relative à la création de l’université du 10 mai 1806

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1833 : Loi Guizot, chaque commune de 500 habitant disposent d’une école de garçons. Début de création des écoles normales de garçons. Ecole primaire privée libre. Début du budget pour l’enseignement primaire.

1850 : Loi Falloux, oblige les communes de 800 habitants à disposer d’une école primaire pour les filles, liberté d’enseignement secondaire.

Si la première partie du 19ème siècle a été essentiellement celle de l’enseignement secondaire, la seconde partie sera celle de l’enseignement primaire : quelles sont ses caractéristiques, en quoi se distingue-t-il de l’enseignement secondaire ? On assiste ainsi à la naissance des deux ordres d’enseignement séparés. C’est aussi la naissance de l’enseignement supérieur avec l’apparition d’un personnage inexistant : l’étudiant. Qu’est-il exactement ?

Ce premier cours sera donc consacré à l’enseignement primaire. Il sera suivi de deux autres cours l’un consacré à l’enseignement secondaire et le second à l’enseignement supérieur. On ne parle pas du technique car il naitra qu’au début du 19ème siècle.

Jules Ferry et René GobletJules Ferry (habite essentiellement à Paris) et René Goblet (habite essentiellement à Amiens, député après 1870) sont 2 avocats et journalistes français. René Goblet fonde Le progrès de la Somme, journal Républicain modéré qui joue un rôle important jusque 1840. Il mène une carrière politique de député puis de ministre. En 1886 il devient ministre de l’instruction publique. Jules Ferry à lui aussi exercé des fonctions politiques (maire de Paris, il s’oppose à la Commune de Paris, ministère de l’instruction publique, 1er ministre).

Le 10 avril 1870, Jules Ferry tient une promesse quand il fait campagne électorale. Sa promesse est : « nous allons choisir un problème », un problème auquel il va consacrer toute son intelligence et ce problème est celui de l’éducation du peuple. On peut dire, que de ce point de vue, Jules Ferry a tenu sa promesse. Entre 1881 et 1886, plusieurs lois scolaires vont être mises en place. Ainsi, au lieu de mettre qu’une seule loi en place, il en met plusieurs en place pour que ça fonctionne mieux. Il y a donc 3 lois : celle pour l’obligation, celle pour la gratuité et celle concernant la laïcité.

16 juin 1881 : Loi sur la gratuité Avant, on payait un droit de scolarité. La gratuité en 1881 est donc le fait que dans les écoles publiques, les parents des enfants ne payent plus le droit à la scolarité. Cela concerne les écoles primaires et les salles d’asile (= anciennes écoles maternelles). On ne paye plus non plus le prix de pension.

« Il ne sera plus perçu de rétribution scolaire dans les écoles primaires publiques, ni dans les salles d’asile publiques. Le prix de pension dans les écoles normales est

supprimé. » -

Article 1er de la loi

28 mars 1882 : Loi sur l’obligation de l’instruction et la laïcisation des locaux

Comme l’école est gratuite, la deuxième loi est le fait qu’elle devient aussi obligatoire pour les garçons et les filles de 6 ans (appelé l’âge de raison) à 13 ans révolu.

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Où va-t-on à l’école   ? Soit à l’école primaire ou dans l’enseignement secondaire (à l’époque, il y a des classes

primaires dans l’enseignement secondaire) ; Soit dans les écoles publiques ou les écoles libres (= privé) ; Soit dans les familles.

Mais les parents ont besoin des enfants pour travailler dans les champs, dans les usines, dans les manufactures, alors ils dispensent leurs enfants d’aller à l’école. Commission municipale scolaire pour vérifier que les enfants sont instruits. L’obligation sera réellement respectée dans les années 1930.

L'instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, âgés de six à quatorze ans révolus ; elle peut être donnée soit dans les

établissements d'instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute personne

qu'il aura choisie.Un règlement déterminera les moyens d'assurer l'instruction primaire aux enfants

sourds-muets et aux aveugles.

Article 4 de la loi

30 octobre 1886 : Loi Goblet, Loi sur la laïcisation du personnel enseignant

La troisième loi est en 2 temps : En 1882 : la laïcisation des locaux publics comme l’école (Programmes : plus de

catéchisme à l’école). Catéchisme rendu possible à l’extérieur de l’école le jeudi (il n’y a pas école).

On accuse l’école publique de devenir immorale (les conservateurs). Période de propagande (remplacement de la morale de foi par l’éducation morale). Les signes religieux devraient quitter l’école. On retire les signes au fur et à mesure que l’on repeint les écoles (Jusqu’à la fin du XIXe).

Article 1 (abrogé au 22 juin 2000): L'enseignement primaire comprend : L'instruction morale et civique ; La lecture et l'écriture ; La langue et les éléments de la littérature

française ; La géographie, particulièrement celle de la France ; L'histoire, particulièrement celle de la France jusqu'à nos jours […]

Article 2 (abrogé au 22 juin 2000) : Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner,

s'ils le désirent, à leurs enfants, l'instruction religieuse en dehors des édifices scolaires. L'enseignement religieux est facultatif dans les écoles privées.

En 1886 : La laïcisation du personnel. Ainsi le personnel enseignant ne doit plus être religieux.Article 17  : Dans les écoles publiques de tout ordre, l’enseignement est

exclusivement confié à un personnel laïque

Cette laïcisation ne s’est pas faite du jour au lendemain. Cela s’est fait de manière

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progressive. On embauche plus d’enseignant congrégationniste s’il y a une école normale. Les hommes religieux ont eu 5 ans pour cesser leur activité. Pour les femmes religieuses, elles ont été remplacées au fur et à mesure des départs à la retraite , cela a donc pris du temps.

I – Caractéristiques communes de l’école primaireEn France, le primaire comporte une formule assez singulière car il dépend de 3 institutions : local, départemental et national. Cela est un héritage historique.

Le niveau local (école communal)Les bâtiments ne sont pas des bâtiments de l’État mais à la charge des communes. Les frais d’investissement et les frais de fonctionnement sont à la charge de la commune. C’est pareil pour le personnel chargé de la cantine, du ménage … tout ce personnel est payé par la commune. Les communes doivent loger les instituteurs dans un logement de fonction ou elle leur verse une indemnité de logement (Jusque 1989).Obligatoire   : Construction, entretien, paiement du personnel et logement de fonction.Facultatif   : Construction de cantine scolaire, achat de livre et de fourniture scolaire au bon vouloir de chaque commune.

Le niveau départementalUne double administration : L’inspection d’académie (1854) + Le préfet + Conseil RégionalLe pouvoir de discipline est exercé au niveau départemental. Le pouvoir de déplacer ou de sanctionner un enseignant est celui de l’inspecteur d’académie. Mais il organise aussi l’enseignement primaire. Il délègue ses tâches à des inspecteurs primaires. C’est un fonctionnaire d’autorité nommé par le ministre. Aujourd’hui, il est sous la responsabilité du recteur.

Chaque département dispose de 2 écoles normales construites par le Conseil Régional. Ainsi, le département va subvenir aux frais de l’inspection académique. Cette administration, à l’époque, est une institution avec des employés payés par le Conseil Régional. Le Conseil Régional définit le règlement. Les enseignants, jusqu’en 1945 (et depuis Guizot), sont nommés et gérés par le préfet et ils sont garants du bon fonctionnement du pays.

Conseil départemental, siègent le préfet, l’inspecteur et les conseil Régional.

Le niveau nationalMinistère de l’instruction publique (jusqu’en 1932), il y a une direction de l’enseignement primaire qui supervise l’ensemble de l’enseignement primaire en France. Elle précise les grandes lignes des salaires, des carrières. Mais il intervient surtout en matière de pédagogie.Les programmes sont élaborés au niveau ministériel. Ils paraissent ensuite au bulletin

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administratif papier (1850). Depuis 1997 il est uniquement sous forme électronique. Depuis 1er juillet 1889, l’ensemble du personnel enseignant est devenu fonctionnaire d’État. Avant, ils dépendaient des communes ou du Conseil Régional. Se met en place l’état éducateur.

Il y a un ordre du primaire qui s’est mis en place et qui dépend de nombreuses caractéristiques institutionnelles.

III- L’organisation scolaireDes salles d’asile aux écoles maternelles

Les salles d’asile datent de 1826. La première fut ouverte à Paris. Elles sont reconnues officiellement en 1837. Elles servent essentiellement de lieux d’accueil social. Accueillir les enfants d’ouvriers dont les mères travaillent à la manufacture. Ce sont des maisons d’hospitalité et d’éducation pédagogie spécifique (entre 150 et 300 enfant, 1 seule école, 1 seule classe). Organisation militaire avec sifflets et commandements. Ce sont de bonnes garderies mais ne remplissent pas leurs rôles éducatifs. D’où l’idée de modifier les choses.

Le nom « école maternelle » est utilisé pour la première fois dans les texte le 2 aout 1881. On considère cette date comme la création des écoles maternelles. Elles remplacent les salles d’asiles. Ce sont des écoles qui se rapprochent de l’éducation familiale. A partir de 1881, les écoles maternelles font parties des écoles primaires mais elle n’est pas obligatoire. Les communes ne sont pas obligées d’ouvrir une école maternelle.

Les enseignants sont formés au même titre que les autres à l’école normale. Ce sont des écoles de la première éducation et elles ne peuvent être dirigées que par des femmes.

2 mesures :Les écoles maternelles doivent être séparées en 2 section : les petits et les grands.Chaque école ne peut accepter plus de 150 élèves. Donc chaque enseignant à 75 élèves. Mais au-delà de 25 enfants, elles ont une femme de service, assistante.

C’est une école démesurée. L’âge des enfants va de 2 à 7 ans et on apprend à lire, à écrire et à calculer. On va aussi leur apprendre les sciences naturelles, la géographie et un peu le dessin. On estime, à l’époque, que les enfants sont capables d’apprendre tout ça. Mais on se rend compte que c’est très compliqué.

Pourtant, les jeux sont considérés comme essentiels pour tenir les enfants en place. Ainsi, un changement a lieu : l’inspectrice générale des écoles maternelles Pauline Kergomard (inspectrice générale nommée en 1879). Elle décide, en 1887 (nouveaux programmes), d’inverser les perspectives : elle décide que les pédagogies seront centrées sur le jeu. Ils sont inscrits comme première matière d’enseignement). Ce n’est plus un moment de détente mais une technique d’apprentissage. Ainsi, on considère que le jeu permettra à l’enfant d’apprendre. Elle met le jeu en tête du programme et elle limite l’apprentissage de la lecture, du calcul, de l’écriture, etc. à l’âge de 5 ans (= fin de l’école maternelle). Elle adapte aussi le matériel, le mobilier à la taille des enfants. Elle insiste aussi sur le fait que l’école maternelle doit être mixte contrairement à l’école primaire. La mixité dans les écoles primaires disparait en 1887.

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1921 : Les institutrices qui souhaitent travailler en maternelle reçoivent une formation spécifique. Pédagogie à base d’exercice physique et de jeux. . Pour être directrice d’école maternelle, il faut d’abord avoir été institutrice en école maternelle. La pédagogie va être la base de l’exercice et le nombre d’enfant va être réduit à 25 enfants.

En 1900 : 700 00 élèves (25% des élèves). 1904 : Congrégations religieuses ne peuvent plus enseigner et vont être remplacées par le public.

En 1920 : il y a plus de 400 000 élèves en école maternelle. Ecole du petit nombre qui permet de mettre en place une nouvelle pédagogie. Le public change, il est plus favorisé que par le passé car il joue moins le rôle d’une garderie.Elles ne seront plus des écoles d’accueil comme en 1880-1890, mais sera fréquenté par la petite bourgeoisie et non populaire. Du coup, développe une pédagogie orignal.

Les écoles élémentaires

Stabilité des effectifs En 1936, la scolarité obligatoire sera prolongée jusqu’à 14 ans jusqu’en 1967. L’école élémentaire constitue la majorité de l’école primaire. En 1881 : 5 300 000 élèves (10 fois + qu’à l’école maternelle). En 1937 : environ le même nombre mais la proportion d’élève d’école public/privé a changé.

Il y a plus d’élèves scolarisés que l’on le prévoyait. C’est-à-dire qu’une partie des élèves ont continué leur scolarité au-delà de l’obligation. On reconnait que ce n’est pas si mal d’être instruit. Il ne faut pas passer à coté de la réalité, qui est celle de l’obligation respecté mais pas complète car il y a de fortes tensions qui la caractérisent (les travaux des champs, la pauvreté de certaines familles qui ont besoin de main d’œuvre rapidement).

Si tout le monde fréquente l’école, les scolarités sont encore très inachevées. Il y a 4 % d’enfants qui ne savent pas lire et écrire. Les choses vont s’améliorer avec les allocations familiales en 1936. En effet, mettre un enfant à l’école c’est une perte financière. Ainsi, les allocations familiales vont aider les milieux populaires à scolariser leurs enfants.

La proportion d’illettrés est stable à cette période (4%). Lorsqu’ils vont au régiment pour les garçons, on trouve des cours pour apprendre à lire et à écrire. On peut aussi voir en 1914 qu’une partie des jeunes savaient à peine parler un français correct (ils parlaient picard, breton, …).

80 000 écoles publiques et privées.

Doctrine pédagogique : la leçon de choses Comment s’est structuré le systèmes ? Par une doctrine pédagogique. Un élément fondamental de la doctrine de l’époque est la leçon des choses essentiellement en sciences naturelles mais aussi dans d’autres matières : elle consiste à montrer. Elle a été définie par les instructions en 1887 et en 1923. Les parents vont pouvoir regarder ce qu’il se passe dans la scolarité de leurs enfants car elle reste la même (même livre, même leçon, …).

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Le doctrine est définie par 2 grands texte : Les instructions de 1887 : c’est un enseignement concentrique. Il répète les mêmes

choses chaque année et elle ne progresse que légèrement d’année en année. Dans les trois cours (élémentaire, moyen et supérieur), on revenait régulièrement sur les mêmes parties du programme que l’on approfondissait. Cela avait l’avantage, dans les classes uniques, de connaitre le programme de l’année supérieure pour les plus jeunes, de ne pas être perdu.

Les instructions de 1823 : un enseignement progressif car ce qu’on apprend en cours élémentaire, on ne le revoit plus aux cours moyens. On avance dans le programme. On va demander aux élèves d’être acteurs : on retrouve la leçon de chose.

Si on veut bien comprendre la difficulté de l’école primaire, il faut savoir que c’est une école qui se suffit à elle-même : un élève d’école primaire doit avoir des connaissances complètes car beaucoup ne vont pas poursuivre. Alors, on leur apprend les rudiments (lire, écrire et compter) et désormais, on apprend à lire et à écrire en même temps. Mais, on ne se limite plus à ça car l’école a une visée encyclopédique : on va apprendre l’histoire, la géographie, les sciences naturelles, physiques, chimiques et la morale.

Pour bien comprendre, il faut avoir une méthode inductive donc on part du réel pour comprendre ce qu’il se passe (toucher, sentir, voir, …) : on part du singulier pour aboutir à l’universel. Ce principe suppose que l’on utilise des pratiques actives donc on affiche des pancartes dans la classe, on illustre les livres avec des images, on trouve d’autres instruments comme des pierres, des animaux empaillés, des balances, … Pour finir, on met en place la classe-promenade en emmenant les enfants à l’extérieur pour leur donner une leçon (sur les animaux, les fleurs, …).

Les cours de gymnastique se mettent en place en sachant que les enseignants n’ont pas de formation sur cette matière.

Une pratique pédagogique fondée sur la mémoire

La pratique pédagogique est en fait éloignée de ce que préconisent les instructions. Ce qui reste fondamentale dans les pratiques pédagogiques reste la mémoire. On a alors un écart entre la théorie et la pratique. En plus de ça, le rapport des maitres aux élèves est défiant : les instructeurs se méfient des élèves. Il y des explications à cet écart :

La formation initiale des enseignants : elle est très théorique et magistrale. L’école normale fixe des normes auxquelles il faut se comporter. L’inspection primaire diffuse une pédagogie à base de pratique scientifique positiviste

où les contenus pédagogique sont définis en fonction des adultes. On ne pense pas que les enfants ont quelque chose à apporter : on pense l’enfant comme un adulte en miniature donc on va l’éduquer à ce qu’il va être et non pas à ce qu’il est.

On va mettre l’accent sur la langue écrite ce qui est différent dans les écoles d’autres pays. On va alors donner de nombreux devoirs écrits et donc on apprend des textes par cœur pour avoir les meilleures notes. On connait mal les mécanismes psychologiques des enfants donc un certain nombre d’entre eux comprennent mal ce qu’ils apprennent mais ils savent apprendre par cœur donc ils réussissent à avoir le certificat d’école primaire. C’est l’enseignant qui présentait les élèves au certificat donc 90% des élèves présents ont le certificat mais seul un élève sur deux a le droit d’être présenté au certificat d’étude (ce sont donc une élite d’intellectuel).

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Un certain nombre d’enseignant essayaient quand même de mettre en œuvre les instructions avec des contes adaptés aux enfants.

Les écoles primaires complémentaires, supérieures et les écoles d’apprentissage

Les écoles primaires complémentairesLes écoles primaires complémentaires sont une création de Jules Ferry par la loi de 1881. Elles complètent l’enseignement de l’école primaire : c’est une année supplémentaire puis quatre années complémentaires. Ces cours complémentaire sont annexés à l’école primaire car c’est un approfondissement de celle-ci puis cela va devenir une école à part entière. Cette école mène au brevet élémentaire. Peu à peu, le cours complémentaire devient l’équivalent du premier cycle du lycée (aujourd’hui, collège).

On ne pratique pas le latin dans les écoles primaires car l’enseignement est à visée scientifique mais on poursuit l’apprentissage de la langue française et de la littérature. Ce n’est plus un enseignement professionnel mais ça devient un enseignement de culture. Ce brevet permet de rentrer à l’école normale pour devenir enseignant.

Les écoles primaires supérieuresElles ont une ancienneté car c’est Guizot qui avait imposé dans les communes en 1833 une école primaire mais se fut un échec. Au bout de quelques années, on ne comptait qu’une trentaine d’école sur toute la France. Jules Ferry en 1881 réactive ces écoles primaires supérieures avec l’attention de donner une scolarité à tout le monde mais aussi comme on peut le voir ici, de donner les moyens à ceux qui le peuvent de continuer (on parle ici de sept ans).

C’est un enseignement général concentrique mais qui tend à des fins pratiques. Cette école ne permet pas d’aller au lycée car il n’y a pas de latin et car elle comprendre une période de quatre ans pour un brevet d’étude primaire puis de trois d’études supérieurs pour un brevet d’étude supérieures. Ces écoles primaires supérieures comprennent deux sections :

Enseignement général : 85% des jeunes. Enseignement professionnel : 25% des jeunes.

Elles permettent de préparer les concours administratifs quand on arrive au brevet d’étude primaire et à des postes de petits cadres quand ils ont le brevet d’études supérieures. On incite les élèves à poursuivre des études dans ces écoles primaires supérieures.

Les écoles d’apprentissages ou EPCI (= écoles primaires de commerces et d’industrie)

En 1892, ces écoles vont partir du ministère de l’éducation nationale pour aller dans le ministère du commerce et de l’industrie. On va trouver deux types d’écoles :

Les écoles intégrées aux usines. Les écoles qui ne sont pas intégrées aux usines.

Ces écoles permettent de préparer aux métiers de commerce ou d’industrie tout en donnant de la culture générale.

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Les instituteurs un groupe social reconnuLa formation

Depuis 1816, dans l’enseignement public, pour être instituteur il faut être titulaire du brevet élémentaire. En 1881, ce principe du diplôme est étendu aux enseignants du privé. Les exigences vont se poursuivre en 1832 avec le brevet élémentaire et brevet supérieurs obligatoires pour enseigner dans le public. Puis, en 1940, il faudra le baccalauréat. Il faut ensuite une formation professionnelle pour avoir le certificat d’aptitude pédagogique (formation différente pour les enseignants des filles et des garçons) pour enseigner dans le primaire et une licence dans le second degré. L’école devient règlementée mais plus dans le public que dans le privée.

En 1833, dans chaque département, une école normale de garçons doit s’ouvrir. En 1879, Ferry exige une école normale de filles dans chaque département (de 41 à 85 en dix ans en Somme). On entre dans ces écoles normales sur concours qui est du niveau du brevet élémentaire (brevet des collèges aujourd’hui). On recrute des élèves-maitres à partir de quinze ans. On prépare ce concours dans les écoles normales supérieures mais aussi dans les cours complémentaires : la préparation ne se fait pas dans l’enseignement secondaire. Pour se présenter à quinze ans, il faut un certificat de moralité donc de bonne conduite et un entretien est fait pour évaluer la vocation. Pour être élève-maitre, il faut être interne mais tous les frais de scolarité sont à la charge de l’état.

Les élèves dans les écoles normales ont entre 28 et 30 heures d’enseignement théorique par semaine (pédagogie, morale, français, histoire, géographie, sciences, agriculture, gymnastique pendant la récréation). On trouve aussi des stages à hauteur de 20 à 30 jours par ans dans des classes dans des écoles annexes. Il n’y avait pas assez d’élèves dans les écoles normales donc on remplace les titulaires enseignants par des suppléants qui ne sortent pas de l’école normale.

L’exercice du métierIl faut prendre conscience que le salaire d’un instituteur est modeste, il est équivalent à celui des ouvriers de la mine. Ils prennent donc un métier supplémentaire et la plus part du temps, ils sont secrétaires de mairie. En 1902, on va avoir un système d’ancienneté (augmentation du salaire selon les années). Dans les années 1920, le salaire s’améliore et dépasse celui des ouvriers de mairie et les femmes et les hommes vont être payés de la même manière en théorie.

L’idéologie laïque jusqu’en 1900L’instituteur est un homme de savoir et il a quitté le milieu rural pour aller à la ville pour ensuite revenir au village pour apprendre des choses donc ce n’est pas toujours bien perçu. De plus, les gens du village considèrent que ce n’est pas un métier dur (vacances, …). Le fait que les institutrices ne sont pas mariées est aussi mal vu. Par la suite, dès l’école normale, on désigne des marraines et des parrains pour permettre aux instituteurs et aux institutrices de faire des rencontres (figure du couple d’instituteurs). De plus, leur influence va croître car ils participent à l’organisation du village, ils ouvrent des cours du soir pour les adultes, … Donc, ils deviennent une figure reconnut en monde rural ce qui est différent en ville.

Ils vont être structurés autour d’un idéal laïc. Ces personnes se retrouvent dans une religion

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sans dieu, sans attache ecclésiastique : ils sont dans une religion civile (idéal républicain). Cet idéal laïc repose sur une croyance forte au programme : l’école diffuse les idées nouvelles et va améliorer la vie sociale des individus.

Ils vont alors se regrouper dans des amicales laïques pour avoir une structuration entre eux et pouvoir se libérer des directeurs et des inspecteurs. Le mouvement des amicales se met en place et se structure de plus en plus notamment avec Jean Macé avec la ligue française de l’enseignement. Ces organisations ne sont pas des organisations syndicales car ‘est interdit pour les fonctionnaires à cette époque. Ce n’est qu’en 1901 que la fédération des amicales de la fonction publique va s‘organiser.

Transformations de l’idéologie républicaine

Nouvel idéal laïcDébut du 20eme siècle, les instituteurs ont progressivement intériorisé l’idéal laïque mais qu’ils vont transformer. Un autre idéal va se créer et c’est un idéal anticlérical. Par exemple, le tour de la France par deux enfants va exploser de toutes traces religieuses. On cède la place à quelque chose de nouveau qui est laxisme. Lutter contre l’emprise de l’église et contre l’école mais s’opposer à toutes traces d’appartenance religieuse. Ils vont proposer un nouvel idéal : il va se mettre en place au début du 20eme siècle ce qui va entrainer des conséquences sur les amicales.

Des amicales au syndicalismeEn effet, ils vont revendiquer la possibilité de se transformer en syndicat. Un courant plus radical va se créer et il va souvent s’opposer au directeur et il va s’appeler l’émancipation. Il s’implique dans plusieurs départements et le premier dans le Var. Les instituteurs adhèrent un nouvel organisme syndical ouvrier. Du coup, réaction des ministères qui interdisent le syndicalisme chez les fonctionnaires. Ces premiers syndicats sont dissouts par le ministère car ces syndicats-là sont considérés comme antimilitarisme. Ce n’est que beaucoup plus tard, en 1924, que le ministère reconnaitra le droit d’appartenir à un syndicat tel que le syndicat national des instituteurs.

Du laïcisme au pacifismeIl y a aussi une autre tendance, qui est celui du pacifisme. A cette époque, on est devenue laxisme mais on avait aussi une volonté de refuser la guerre c’est notamment le cas après la guerre de 14-18. Il proclame qu’il faut surtout éviter le retour de la guerre de 14-18.Pour conclure, on voit désormais qu’il y a un corps d’instituteur qui s’est constitué, qu’une institution est apparue l’ordre du primaire. Le corps d’instituteur joue un rôle essentiel dans la société.

ConclusionL’enseignement primaire est en plein développement : il s’est construit dans ses programmes, ses maitres, son organisation, sa présence, son architecture.

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Qu’en est-il de l’enseignement secondaire qui comprend lui aussi des classes élémentaires, y-a-t-il concurrence ?