Chap.2 Sociologie

Quels sont les caractéristiques contemporaines et les facteurs de la mobilité sociale ?

Questionnements Objectifs d’apprentissage

Quels sont les caractéristiques contemporaines et les facteurs de la mobilité sociale ??

- Savoir distinguer la mobilité sociale intergénérationnelle des autres formes de mobilité (géographique, professionnelle).

- Comprendre les principes de construction, les intérêts et les limites des tables de mobilité comme instrument de mesure de la mobilité sociale.

- Comprendre que la mobilité observée comporte une composante structurelle (mobilité structurelle) ; comprendre que la mobilité peut aussi se mesurer de manière relative indépendamment des différences de structure entre origine et position sociales (fluidité sociale) et qu’une société plus mobile n’est pas nécessairement une société plus fluide.

- À partir de la lecture des tables de mobilité, être capable de mettre en évidence des situations de mobilité ascendante, de reproduction sociale et de déclassement, et de retrouver les spécificités de la mobilité sociale des hommes et de celles des femmes.

- Comprendre comment l’évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de formation et les ressources et configurations familiales contribuent à expliquer la mobilité sociale.

Définition :

Mobilité sociale : Désigne le changement de position sociale d’un individu ou d’un groupe dans une société hiérarchisée. (Pitirim Sorokin, Social Mobility, 1927 ). Correspond à l’étude du déplacement des individus dans l’espace social

Mobilité Intergénérationnelle : Changement de position sociale qui apparait entre deux générations, celle du père et celle du fils.

Mobilité Intragénérationnelle : Changement de position sociale qui se déroule durant le parcours professionnel d’un actif.

Mobilité verticale : Changement dans la hiérarchie sociale, cette mobilité peut être soit ascendante soit descendante.

Mobilité horizontale : Changement de profession mais qui n’engendre pas un changement dans la hiérarchie sociale.

Immobilité sociale : Correspond à la stabilité des positions sociales des individus ou d’un groupe social.

Echantillon représentatif : Correspond à l’ensemble des individus sélectionnés pour répondre à une enquête ou à un sondage.

Fluidité sociale : Situation dans laquelle la position sociale des individus n’est pas déterminé par leur origine sociale.

Mobilité structurelle : Changement de position sociale qui a pour origine la modification de la structure sociale.

Mobilité Subjective : Ressenti ou perception des individus de leur situation

Education prioritaire : Démarche qui vise à lutter contre les inégalités sociales et pour l’égalité des chances en accordant à certains territoires davantage de moyens éducatifs pour les établissements scolaires.

A) Qu’est-ce que la mobilité sociale ?

Sensibilisation :

La promesse de la mobilité sociale provient de la révolution Fr met fin à la société d’ordre et met en place l’idée qu’il y a une égalité des chances et que tous les individus peuvent accéder à toutes les positions sociales.

La classe sociale qui croit fortement en la mobilité sociale est la classe moyenne qui a elle-même connu une ascension et qui souhait la poursuivre. D’autre part, si la promesse de la mobilité sociale n’est pas tenue, cela veut dire que le système n’est plus légitime car il ne tient plus ses promesses. Enjeu politique une personne qui ne connait pas la mobilité sociale va être inciter à voter pour les extrêmes

Il y aussi un enjeu économique dans la mobilité sociale En effet cette dernière permet ↗ revenu. De plus, si la mobilité n’est pas possible, les facteurs de Production ne sont pas utilisés efficacement mauvaise allocation des facteurs, notamment du facteur travail

Enjeu social Idée de frustration relative de Ted GURR idée qu’il y a un décalage entre les promesses faites par la société et les positions que l’on peut réellement atteindre.

Exemple : Ascension sociale de Georges Pompidou qui s’est faite sur plusieurs générations. Issu d’une Famille modeste, ce dernier a connu l’ascension sociale

Document 1 : Les différentes formes de mobilités

Il y a en effet différentes formes de mobilités : Mobilité géographique, mobilité résidentielle, Immigration et professionnelle.

La mobilité sociale quant à elle, correspond à l’étude du déplacement des individus dans l’espace social cette mobilité est notamment étudiée par les PCS de l’INSEE.

Document 2 Un nouveau statut social   ?

Voir définition des différentes mobilités

Exemple :

Une secrétaire dans une entreprise de transport qui devient assistante de direction puis directrice

Mobilité Intragénérationnelle Verticale

Une fille de professeur de SES, devient CPE

Intergénérationnelle Horizontale

La fille de médecin, devient infirmière Intergénérationnelle verticale descendante

Un fils reprend l’exploitation agricole de son père

Intergénérationnelle immobilité sociale

Synthèse

Les formes de mobilité sont multiples. On peut distinguer la mobilité géographique (un changement de lieu de travail) de la mobilité professionnelle (un changement de secteur professionnel). Dans les deux cas, le niveau social de la personne peut rester équivalent. On parlera alors de mobilité horizontale. La mobilité sociale est une forme de mobilité particulière. Elle se définit comme le passage d’un individu ou d’un groupe social d’une catégorie sociale à une autre.

Les sociologues de la stratification sociale font une différence entre la mobilité intragénérationnelle (le changement de position sociale au cours de la vie active d’un individu) et la mobilité intergénérationnelle (un changement de position sociale entre les générations. La mobilité sociale, peut être horizontale (changement de PCS sans changement de statut dans la hiérarchie sociale), ou verticale (ascendante ou descendante).

B) Comment mesurer la mobilité ?

Doc 3 les enquêtes de mobilité sociale

Les enquêtes de mobilité sociale portent classiquement sur la mobilité entre les générations des hommes étudiée à partir de la profession. Ces enquêtes se font à partir d’un échantillon représentatif ( voir def ) d’hommes qui permettent de construire les tables de mobilités.

Ces échantillons ont les mêmes caractéristiques que la société et les résultats des enquêtes vont être extrapolés à l’ensemble de la société. Tables de mobilités échantillon de 40 mille personne

Les anciennes enquêtes pour effectuer les tables de mobilité portaient seulement sur les hommes de 40 ans car c’est l’âge auquel les changements de situation professionnelle deviennent plus rares. De plus les femmes n’étaient pas intégrées dans l’enquête car ces dernières étaient moins actives que les hommes.

L’objectif de ces tables en interrogeant des fils sur la profession des parents et d’étudier la mobilité intergénérationnelle.

Doc 4 : PCS du fils en fonction du père en 2015

Lecture de la table de mobilité avec l’exemple de 56 (donnée surlignée sur le tableau, voir doc) :

56 mille cadres actuel ont un père agriculteur / 56 mille fils d’agriculteurs sont devenus cadres.

Immobilité qui se lit dans la diagonale 36% (somme de la diagonale / ensemble x 100)

Si l’immobilité est de 36% Mobilité = 64% environ 2/3 des actifs ont connu une mobilité sociale par rapport à leur père.

Signification des données :

- En ligne : permet de répondre à la question que sont devenus les fils de tel ou tel PCS Destinée

- En colonne : Permet de savoir d’où provienne les membres d’une PCS, A quel PCS appartenait leur père.

On constate à l’aide de la table de mobilité que la PCS agriculteur a perdu en effectif. Cela a pour origine les gains de productivités qui ont engendré une mécanisation et une substitution du facteur travail vers le facteur capital. D’autre part, cette profession est de moins en moins attractif avec des salaires bas.

Si on regarde le recrutement des agriculteurs dans la table de mobilité, on constate que les agriculteurs actuels proviennent à 81% de la PCS agriculteur. Cela s’explique par le fait que l’agriculteur a besoin de capital et ce dernier se transmet entre les générations. De plus, il y a une familiarité avec le métier si bien qu’il ne fait pas peur aux fils d’agriculteurs.

Doc 5 : Catégorie socioprofessionnelle du fils en fonction du père en 2014

Sur les tables de mobilités, nous pouvons étudier la mobilité la plus forte en regardant l’immobilité la plus faible. Ainsi nous pouvons constater que la PCS qui a la plus forte mobilité est celle des employés. Par ailleurs, cette PCS est la PCS qui recrute le plus autre part.

Odd Ratio (indicateur de fluidité sociale, voir définition)

Probafils de cadredevienne cadreProba filsde cadredevienne ouvrierProba filsd ' ouvrier devienne cadreProba fils d' ouvrier devienne ouvrier

= 60,22=27,3

Cela signifie que les fils de cadre ont 27 fois plus de chance d’accéder au statut de cadre plutôt qu’ouvrier (c’est-à-dire à une position valorisée), que les enfants d’ouvriers.

Plus l’Odd ratio se rapproche de 1 plus on se rapproche de l’égalité des chances c’est-à-dire que la position sociale des individus n’est pas déterminée par leur origine sociale et qu’un fils d’ouvrier et de cadre ont la même chance de devenir cadre.

Pour bien interprété l’Odd ratio il faut regarder si la situation des cadres s’est amélioré ou détérioré et de même pour les ouvriers.

Structure sociale des père (%)

Structure sociale des fils (%)

Différence

Agriculteur 9,9 3,2 6,7Artisan, commerçant, chef d’entreprise 13,1 9,5 3,6Cadre et profession intellectuelle supérieure

13,3 20,1 -6,8

Profession intermédiaire 15,1 25,3 -10,2Employé 9,2 10,6 -1,4Ouvrier 39,4 31,3 8,1Ensemble 100 100 0

La diminution des effectifs dans certaines PCS se traduit par une augmentation des effectifs dans une autre Idée de déversement d’Alfred Sauvy.

Ce déversement a pour origine les gains de productivités, une augmentation des opérations de concentrations, un besoin d’expertise plus important et la tertiarisation.

Mobilité structurelle : Perte d’effectif de certaines PCS qui se sont déversés ailleurs 18,4%

Cela signifie qu’en 2015, 18,4% des hommes âgés de 40 à 59 ans ont été obligé de changer de position sociale à cause de la modification de la structure sociale.

Doc 6 Le sens des trajectoires intergénérationnelles

Lorsqu’on étudie une mobilité entre les indépendants et les salariés, on ne peut pas savoir si cette dernière est une ascension ou non. Le problème des professions d’indépendants est qu’elles sont trop vastes et hétérogènes. On peut donc dire qu’une mobilité est ascendante ou descendante que si cette mobilité se fait entre les PCS des salariés.

En effet, chez les salariés, il y a une hiérarchie basée sur la qualification.

Les tables de mobilités ont été faite à partir de conventions, un ensemble de choix et de critères qui ont permis cette hiérarchie. En fonction des conventions, la hiérarchie des PCS serait différente.

Vert Reproduction sociale Orange Mobilité structurelle

Jaune Mobilité horizontale Bleu clair Déclassement

Gris Mobilité de statut Bleu foncé Mobilité ascendante

Doc 7 Les limites des tables de mobilité

Les tables de mobilité comportent toutefois quelques limites dans leur étude :

- Tout d’abord le fait que la mobilité subjective peut parfois être différente que la mobilité étudiée par les tables de mobilités. En effet, c’est environ 52,6% des individus qui ont une perception sous-estimée ou surestimée de la mobilité avec les tables.

Les individus n’ont pas toujours la même perception de leur mobilité que la mobilité vue par l’INSEE. Certains sociologues comme Lloyd Warner ont tenté de mesurer la structure sociale avec une perception subjectif et objective.

- D’autre part, d’une génération à une autre il peut y avoir une amélioration des conditions mais cela ne va pas avoir d’influence sur la PCS.

- Les tables de mobilité ne prennent pas en compte les mobilités intragénérationnelles. Le fait que les mobilités étudiées sont des mobilités intergénérationnelles est une convention. Lecture des mobilités intra avec les CSP

- Le type de contrat n’est pas pris en compte dans les PSC, la précarité des statuts n’est pas mesurée

Synthèse

Pour mesurer la mobilité sociale entre les générations, l’INSEE construit des tables de mobilités. Elles permettent de décrire la position sociale d’une génération d’hommes en fonction de la position sociale de celle de leur père. Il y a une reproduction sociale (ou immobilité sociale) si la catégorie sociale du fils est la même que celle de son père. Dans le cas inverse, on parle de mobilité verticale ascendante ou descendante. Cette table de mobilité peut prendre deux formes : une table de destinée décrit le destin socioprofessionnel des individus en fonction de la PCS de leur père, et répond à la question « que deviennent les fils de ? » ; la table de Recrutement décrit l’origine socioprofessionnelle des individus appartenant aux différentes PCS.

Observer la mobilité sociale est un enjeu important : dans les sociétés démocratiques, les positions sociales ne sont pas supposées être héritées de génération en génération.

On oppose la mobilité structurelle qui est la conséquence de l’évolution des structures sociales, à la mobilité nette, qui est la différence entre la mobilité totale et la mobilité structurelle. C'est la plus conforme à l'idéal de mobilité puisqu'elle ne résulte pas des transformations des structures économiques et sociales.

Cette distinction est remplacée depuis la fin des années 1970 par l’analyse de la mobilité observée (ou brute), et la fluidité sociale (ou mobilité relative). Une société fluide est une société ou la position sociale des individus n’est pas déterminée par leur origine sociale. Il s’agit d’une société ouverte où les chances de devenir cadre sont les mêmes pour tous en fonction de leurs mérites. La progression de la fluidité est mesurée par les « Odd ratio » C'est un rapport des chances relatives d'accès aux différentes positions sociales.

Cependant une société plus mobile n’est pas nécessairement une société plus fluide : la mobilité peut-être de statut, vers des catégories proches, ou même descendante.

Les tables de mobilité comportent cependant certaines limites : par exemple elles ne permettent pas de repérer la mobilité intra-catégorielle, ou de prendre en compte la dévalorisation de certaines professions. De plus, elle repose sur des conventions d’âge ou de sexe discutées. Enfin, la mobilité mesurée peut être différente de la mobilité « subjective », c’est-à-dire la perception de leur situation, par les individus.

C) Quelle mobilité en France ?

Doc 8 Les caractéristiques des hommes en France en 2014

PCS cadre mobilité structurelle de 7,7%

Les fils de cadre deviennent principalement cadre à 50,1% ou connaissent un déclassement dans la catégorie la plus proche. La PCS cadre est une PCS qui n’est pas complétement ouverte ni fermée à d’autre PCS. La destinée est principalement de la reproduction sociale tandis que le recrutement des cadres est assez ouvert aux autres PCS.

Doc 9 Les caractéristiques de la mobilité des femmes en France en 2014

On constate sur les tables de mobilité des femmes, que les métiers qui ne sont pas du tertiaire comme la PCS agriculteur ou la PCS ouvrier ont perdu beaucoup d’effectif. C’est-à-dire que les femmes deviennent beaucoup moins fréquemment agricultrices ou ouvrières contrairement à leur père. Elles deviennent davantage employées. Les femmes ont plus délaissé les activités manuelles que les hommes.

Mobilité structurelle chez les femmes 45,5%

Les transformations de la structure sociale qui ont affecté les changements de position sociale des femmes est plus importante que chez les hommes. De plus, le déclassement chez les femmes est plus important que chez les hommes.

PCS agriculteur davantage ouverte chez les filles et la PCS cadre est ouverte dans les mêmes proportions chez les filles et chez les garçons.

Doc 10 Evolution de la mobilité sociale

On constate sur ce graphique que la mobilité dite brute ou observée a fortement augmenté depuis 1953. En effet, en 1953 la mobilité sociale était l’exception et la reproduction sociale était la règle pour les fils.

Mais en au fil du siècle cela s’est inversé et aujourd’hui la règle est la mobilité tandis que la reproduction sociale est l’exception. Depuis 1953, l’augmentation de la mobilité a été permise par une création d’emploi.

La fluidité sociale qui correspond au rapport de chances sur le graphique s’est elle aussi amélioré. Il y a une évolution positive bien que l’égalité des chances ne soit pas parfaite.

Entre chaque période, il y a un déplacement des effectifs de chaque PCS avec une mobilité structurelle qui augmente en raison du progrès technique qui a engendré des pertes d’emplois dans certaines PCS. Il y a moins de mobilité structurelle et donc moins de destruction créatrice. Les transformations de la société sont liées à la fois au progrès technique et à la croissance économique.

Doc 11 Mobilité sociale observée par rapport au père

Par rapport à leur père les femmes connaissent un immobilité sociale inférieur à celle des hommes, cela montre le fait que les femmes sont plus mobiles que ces derniers. Toutefois, cette mobilité est davantage descendante qu’ascendante tandis que les hommes connaissent davantage une mobilité ascendante. Il y a une division sexuelle du travail avec les hommes qui consacrent plus de temps à leur vie professionnelle et les femmes mènent prennent quant à elles plus de temps pour la vie domestique et donc moins pour la vie professionnelle.

Doc 12 Le déclassement un phénomène complexe et multidimensionnel

Le déclassement s’explique par le fait qu’il y a une augmentation du nombre de diplômés, mais aussi par un ralentissement dans la création d’emplois les plus qualifiés. Il n’y a pas assez de création d’emplois qualifiés pour absorber tous les nouveaux diplômés. Le ralentissement de la croissance est un des principaux facteurs de ce phénomène. Il y a toujours une mobilité structurelle, cependant elle à tendance à diminuer.

D’autre part, il y a un vieillissement du haut de la structure sociale, si on reste plus longtemps dans la vie active, on ne libère pas de postes pour les jeunes. Moins de débouchés pour les jeunes

+ polarisation avec d’une part d’emplois très qualifiés et peu qualifiés qui augmentent et d’autres part, des professions intermédiaires qui disparaissent ou qui sont substitués.

Doc 13 Le paradoxe d’Anderson sociologue américain paradoxe mis en évidence en 1961

40,3% des fils ayant un niveau d’étude supérieur, se retrouvent dans la même PCS que leurs pères. Ils ont fait plus d’études mais n’ont pas réussi à accéder à une PCS supérieur.

On peut établir une corrélation entre le niveau de diplôme et la mobilité sociale car quand le niveau d’étude des fils par rapport à leur père est inférieur, ils vont avoir une PCS inférieur à leur père. Le diplôme permet l’ascension sociale. Toutefois, cette relation n’est pas systématique car si on a un niveau d’étude égale à celle des pères, tout le monde ne sera pas égal dans la PCS.

Analyse d’Arnold Anderson :

Un individu a intérêt à faire des études pour s’élever dans la structure sociale. Individuellement le diplôme permet l’ascension sociale. Ce raisonnement individuel, la plupart des gens le font. Toutefois, Il y a un effet d’agrégation car tous ces choix individuels créés une inflation scolaire, du nombre de diplômés qui va engendrer une lutte des classes, une concurrence pour les postes qualifiés si bien que le rendement social du diplôme diminue et ne garantit plus l’ascension sociale. Cela va peut amener jusqu’à un déclassement. On dit que l’agrégation de tous ces choix vont neutraliser l’effet du diplôme.

Le paradoxe est que le diplôme a pour objectif de garantir l’ascension sociale mais comme aujourd’hui tout le fait les mêmes choix, le rendement social diminue.

Doc 14 Part de cadres et de PI parmi les actifs sortis depuis 11 ans et plus de formation initiale selon le diplôme

Nous pouvons constater qu’aujourd’hui il est plus difficile de devenir cadre et PI avec un enseignement supérieur court diminution de 20 points de pourcentages par rapport à 1953. D’autre part, parmi les individus qui sont sortis depuis 11 ans et ont fait des études supérieures longues, 84,5% deviennent cadre ou PI. Visiblement, pour devenir cadre et PI aujourd’hui il est nécessaire d’avoir un enseignement supérieur long même si avec celui-ci il est moins facile de devenir cadre.

Cela montre bien que la nécessité du diplôme pour devenir cadre s’est renforcée, et notamment le fait d’avoir un diplôme du supérieur. Le Bac permet moins qu’avant de devenir cadre.

De plus, il y a bien une corrélation entre le niveau de diplôme et l’accès à un emploi de cadre ou PI. En effet, le diplôme permet d’avoir plus de chance de devenir cadre. Toutefois, le fait qu’il est moins facile de devenir cadre avec un enseignement supérieur long permet d’expliquer que certains individus ont pu connaitre un déclassement ou une mobilité de statut.

Cela confirme le paradoxe d’Anderson diplôme indispensable mais moins rentable que le passé, le diplôme n’est plus une garantie d’ascension sociale.

Doc 15 La peur du déclassement

Les diplômes protègent du chômage et sont déterminants pour l’obtention de statuts au sein de la société. Même si le diplôme est moins rentable, ce dernier est encore plus indispensable, il permet d’avoir un statut élevé dans la société même si ce n’est pas une garantie.

Le déclassement n’est pas fréquent mais fait très peur, il pousse à la concurrence scolaire et au stratégie scolaire. La peur du déclassement est plus importante que le déclassement lui-même.

Synthèse

En France sur le long terme, la mobilité observée augmente Deux tiers des hommes environ n’occupent pas la même position sociale que leur père. On constate une prédominance des trajets courts : lorsque les individus sont mobiles ils rejoignent en général une PCS proche de leur PCS d’origine. La tendance à l’immobilité est plus forte aux deux extrémités de la hiérarchie sociale.

L’analyse de la fluidité sociale est plus débattue : Louis-André Vallet concluait dans une étude célèbre qu’il existait une tendance à une lente érosion de l’inégalité des chances.

Les analyses récentes de la mobilité sociale mettent en évidence un ralentissement de la mobilité ascendante et une augmentation de la mobilité descendante. Le déclassement et la peur du déclassement, qu’il soit réel ou non, serait une des caractéristiques aujourd’hui de la classe moyenne selon Louis Chauvel.

En effet, l’obtention d’un meilleur diplôme que ses parents ne garantit pas une promotion sociale : c’est le paradoxe d’Anderson L’explication tient au fait que le nombre de diplômé dans la population active augmente plus vite que le nombre d’emplois dans les professions supérieures. La hausse des niveaux de formation a été plus rapide que la progression des emplois qualifiés à partir de la fin des années 1970. Aussi, la valorisation des diplômes, notamment intermédiaires (du secondaire et du supérieur court) a diminué et on débouche sur une situation paradoxale où des générations (nées à partir de 1955) plus qualifiées que les précédentes connaissent une diminution du rapport ascendants/descendants, voire le déclassement. Le diplôme reste cependant déterminant pour l’obtention de statuts dans la société.

D) Quels sont les déterminants de la mobilité sociale ?

Doc 16 L’évolution de la structure professionnelle

La mobilité sociale peut s’expliquer de différentes façons, tout d’abord par une modification de la structure socioprofessionnelle. exemple de la part d’ouvriers dans la population active qui ne cesse de diminuer secteur où il y a eu des délocalisations qui s’est amplifié avec la mondialisation.

+ Progrès technique et gain de productivité (cf. chap 1 socio)

Ce phénomène de diminution des effectifs est aussi présent chez les artisans Opération de concentration.

Revoir le chapitre sur la socio avec l’idée de déversement de Sauvy, tertiarisation…

A l’inverse les PCS d’employé, de professions intermédiaires et de cadre vont voir leur effectif augmenté. La mobilité que nous étudions ici est une mobilité structurelle.

Doc 17 Le rôle du niveau de diplôme

Phrase de lecture : La part d’ouvrier dans la population active en 2017 selon MEN-DEPP est de 19,5%.

L’appartenance à une catégorie sociale est liée au niveau de diplôme. En effet, on constate aujourd’hui que 41,3% des individus ayant fait des études supérieures longues sont devenus cadres par la suite. Ainsi, il y a bien un lien entre le niveau de diplôme qui est important car ce dernier permet de certifié les compétences. En attestant des compétences il permet de réduire l’asymétrie d’information permet la certitude.

Toutefois, l’aléas morale ne peut pas être garantit par le diplôme. Le diplôme va permettre l’ascension sociale et d’accéder à des postes qualifiés.

Doc 18 répartition des individus et pauvreté selon le type de ménage

+ Doc 19 Taille de la famille et réussite scolaire

Phrase de lecture : 32,5% des familles monoparentales sont considérés comme pauvre.

La taille de la famille a un impact tout d’abord sur la pauvreté et aussi sur la réussite scolaire. En effet, avoir des enfants augmentent le risque de pauvreté. Les ménages les plus à risque sont les familles monoparentales (cf. cours chap 1 socio)

La configuration famille a un effet sur la mobilité. Cette idée renvoie à l’étude de Bourdieu et l’idée du capital culturel. Famille monoparentale dans cette configuration la dotation en ressources (Les capitaux de Bourdieu) qui favorisent la mobilité sociale est plus faible. De plus la qualification des parents est souvent très importante car ces derniers peuvent aider leurs enfants durant le parcours scolaire et mettre en place des stratégies. Si la qualification des parents est faible alors l’enfant a moins de chance de connaitre la mobilité sociale.

Famille nombreuse le style d’éducation est plus rigide et autoritaire Moins propice au développement intellectuel. De plus ces familles appartiennent le plus souvent à des classes populaires et les enfants deviennent moins souvent cadre. Cela a un effet significatif sur la mobilité car la réussite scolaire est plus compliquée dans ces types de familles.

Cette explication de la mobilité ce fait en fonction de la taille de la fratrie.

Doc 20 Le rôle du capital culturel dans la reproduction sociale

Transmission du capital culturel qui est plus important chez les familles les plus aisées. En effet, dans ces dernières l’art oratoire ou encore la lecture (cf. chap 1 socio) est transmise beaucoup plus tôt.

Idée de Pierre Bourdieu sur l’école (cf. chap 1 socio) l’école valorise ce qu’elle ne transmet pas, c’est-à-dire la culture générale, l’aisance orale…

Doc 21 Proportion d’élèves qui ont fréquenté un établissement de l’éducation prioritaire au collège selon la région de naissance de leurs parents.

On constate avec le document que les enfants dont les parents sont originaires de pays développés vont très peu dans l’enseignement prioritaire. En effet, du fait de la qualification des parents, les enfants obtiennent une éducation plus favorisée. Tandis que les parents qui sont originaires des pays en développement sont moins qualifiés et habitent le plus souvent dans des quartiers prioritaires. Par conséquent, les enfants se retrouvent le plus souvent dans un établissement de l’éducation prioritaire. Ces enfants connaissent beaucoup plus de problèmes sociaux tel que la délinquance ou l’échec scolaire.

Par ailleurs, les parents des pays développés sont davantage cadre tandis que les parents originaires des pays en développement sont davantage ouvriers.

Ainsi la mobilité est plus compliquée avec des parents moins qualifiés. Ces enfants vont connaitre le destin des enfants d’ouvriers. Cela les place dans des conditions défavorables pour l’ascension sociale.

Synthèse

Si la mobilité parait forte, elle est due pour une part non négligeable aux transformations des structures économiques et sociales (mobilité structurelle). En un siècle, la part des travailleurs indépendants (notamment les agriculteurs) et des ouvriers (depuis les années 1980) a baissé, au profit de celle des salariés qualifiés (professions intermédiaires et cadres) et des employés, ce qui a favorisé une mobilité sociale surtout ascendante pour les enfants d’indépendants et d’ouvriers.

La démocratisation scolaire a joué un grand rôle dans la mobilité sociale. Le diplôme est devenu le facteur explicatif le plus important de la position sociale dans un contexte d’accroissement de la qualification des emplois.

Les familles sont inégalement dotées de ressources économiques (chambre individuelle, cours particuliers, aide aux devoirs, financement des études, obtention d’un capital professionnel….), de ressources sociales (réseaux de relations socialement utiles, pour obtenir par exemple un stage), de ressources culturelles (le capital culturel, qui intervient dans la réussite scolaire). Logiquement, les enfants de milieux défavorisés réussissent moins bien que les autres.

Ces ressources dépendent aussi des configurations (ou des structures) familiales, notamment du nombre d’enfants, de la place dans la fratrie, et du nombre de parents qui peuvent intervenir dans la réussite de leur enfant. En effet, quelle que soit l’origine sociale, le rapport mobilité ascendante/déclassement est plus faible pour les personnes issues de familles nombreuses (au moins trois frères ou sœurs). Moins les enfants sont nombreux et plus les ressources sont concentrées sur un petit nombre, ce qui peut faciliter la réussite scolaire. Il existe un effet taille de la fratrie sur la destinée sociale.

Le choix du conjoint est aussi un élément de la reproduction sociale : l’homogamie reste importante.