RTC 210 - Restitution ouvrage :Juin 2016

Isabelle charton-BONHUR

C.C

Sciences et pouvoirs d’isabelle Stengers. La démocratie face à la technoscience.

Edition la découverte. 1997

De par le titre ; science et pouvoirs au pluriels, on comprend l’enjeu du message, les rapports de force plus ou moins négociés, consentis au nom d’intérêts plus personnel que de l’intérêt général.

Sciences et pouvoirs, à la lecture de ce livre on pourrait dire : paradoxe et intox une injonction paradoxale des sciences face aux politiques.

Qu’en est-il de la démocratie, du libre arbitre et de la neutralité des sciences ?

La technoscience aurait-elle transgressée notre éthique au point de régenter nos vies ?

Se soumettre ou se démettre, là est la question centrale de son livre qui traite du pouvoir politique organisé qui s’immisce au cœur des sciences cornées par un groupe, un réseau, une corporation d’industriels. Est-ce que nos décisions ou nos choix sont entendus ? Dans quelle proportion ? Quel type de réponse on nous apporte ? Est-ce au nom de l’intérêt commun ?

Comment se situer entre ce que l’on nous montre ou nous démontre comme des faits avérés et ce que nous croyons ? Ou simplement ce que nous constatons de nos yeux sans se poser plus de question.

Nous voyons : Ex « le Soleil se lève » et pourtant l’astre est fixe, nous devrions dire nous entrons dans le jour.

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Où est la part d’objectivité et de subjectivité ?

Les rapports entre les sciences et les sociétés font intervenir des pouvoirs multiples.

Ex : les risques écologiques « non prouvés » comme par exemple, les portables téléphoniques, quelles sont les retombées des ondes électromagnétiques sur notre organisme ?

Photo portable et ondes

Pas d’effet avéré sur la santé ?

Est-ce qu’un jour le mvt écolo ou autre permettra de les prendre en compte ?

C’est tout le débat actuel lorsqu’une innovation à portée industriel (gaz de schiste) présente un risque de santé publique. Comment prouver ou démontrer le risque supposé ?

Qu’en est-il dans les laboratoires scientifiques, qui représentent un lieu sacralisé de la preuve scientifique ?

Dans quelles conditions et de contraintes les preuves sont-elles construites ?

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Le pouvoir du laboratoire.

Le cas Pasteur : Comment nier que les microbes existent ?

Des microbes au vaccin. Il y a là, l’occasion d’un enjeu commercial important !

La biologie en labo nous a démontré leur existence, la génération spontanée a été balayée d’une manière expérimentale. Mais le coup de génie de Pasteur a été de démontrer l’intérêt de cette invention pour les industriels, les fermiers. Pourquoi le vin, ou la bière tourne ?

Pasteur intervient d’une manière clinique et non d’une manière psychosociale sur la souffrance des personnes. C’est quoi être malade et comment guérir ?

Il soigne le problème d’une manière bactérienne mais pas sur l’origine de la cause, ce qui fait que la personne se retrouve fragilisée, exposée.

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Lorsque Pasteur a mis au point les vaccins permettant de guérir certaines maladies, les médecins s’y sont intéressés. Mais cela n’explique toujours pas pourquoi certains résistent et d’autres meurent. Le moral, l’enthousiasme, l’entourage n’est pas pris en compte.

Certaines inventions n’ont pu percer faute d’un relais auprès de leurs paires qui agissent comme adversaires. Il y a autant de lien de coopération que de rivalité.

Les multiples pouvoirs :

Lorsque Galilée démontre qu’une bille tombe sans contestation sur un plan incliné, il entraine ces homologues scientifiques dans son sens. La loi du mouvement des corps qui tombent. Le dispositif sert de d’argument gagnant et fait autorité.

Image de la bille qui roule sur un plan incliné.

Ce n’est pas toujours facile de démontrer d’une manière aussi limpide.

Image d’un oiseau qui vole. Sans l’air, les oiseaux seraient incapables de voler.

Dans les labos, les rapports de force imposés aux animaux (soumission, obéissance) biaisent les résultats. Les réponses sont entendues.

Est-ce que les animaux se conduiraient de cette façon en liberté ?

A vouloir démontrer la pertinence d’une invention, on en oublie l’intérêt pour ceux à laquelle elle était destinée.

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C’est l’exemple du conte : « Le roi est nu » qui est une belle métaphore de l’imposture.

La réussite des uns se fait au détriment des autres.

Science et démocratie :

La place de la science dans notre société ?

Il y a deux catégories d’individu :

> Ceux qui s’interrogent sur la pertinence de ce qu’on leur propose et> Ceux qui ne se posent pas de question ou qui se laissent séduire par ce

qu’on leur propose.

On est tous là-dedans, c’est une question de seuil !

Pourquoi ne pas imaginer plusieurs formes de savoirs ? Les savoirs établis et ceux qui sont issus des besoins humains.

L’enseignement des sciences passent aussi par la formation du citoyen.

Isabelle Stengers milite pour une mise en culture du savoir scientifique qui serait partagé par tous et non un instrument scientifique pour capter ceux que l’on cherche à intéresser (le monde du business) et ceux à qui on demande implicitement d’approuver.

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