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ENTREPEUNARIAT ICI & LÀ-BAS - VOLET & ÉTUDE - RAPPORT D’ÉTUDE

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ENTREPEUNARIAT ICI & LÀ-BAS

- VOLET & ÉTUDE -

RAPPORT D’ÉTUDE

ENTREPEUNARIAT ICI & LÀ-BAS

- VOLET & ÉTUDE -

RAPPORT D’ÉTUDE

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Selon la Banque Mondiale, les diasporas africaines ont rapatrié en somme près de 32.5 Milliards d’euros au total dans leurs pays d’origine en 2016 soit le décuple du montant de l’aide internationale au développement

cette même année. Cette tradition de rapatriement de fonds qui n’est pas d’ailleurs nouvelle se perpétue depuis plusieurs dizaines d’années et représente une importante manne financière. Essentiellement mobilisée à des fins de soutien familial, ce potentiel financier conséquent que représentent les diasporas originaires d’Afrique pourrait servir à travers l’entrepreneuriat à des fins d’investis-sements sur le continent africain mais aussi et pourquoi pas ici en France. Cependant, le contexte s’avère difficile car parmi ces diasporas, on compte de nombreux membres qui sont en général porteurs de projet ou ont déjà menés des projets dans leurs pays d’origine auparavant mais peinent à créer des entreprises. Le plus souvent cela est dû à un manque de financements car en effet, les diasporas africaines toutes réunies pèsent lourd financièrement mais à l’échelle individuelle ou collective, les montants restent largement insuffisants. Le COSIM Auvergne Rhône-Alpes dont l’accompagnement des Organismes de Solidarité Internationale (OSI) issus des migrations dans notre région est considérable à travers une centaine d’associations actives dans l’aide au développement accompagnées, étudie la possibilité d’élargir son champ d’action à destination des diasporas africaines. Pour cela, il compte développer un programme d’appui à destination des porteurs de projets issus des diasporas. C’est dans ce cadre que cette étude sur l’entrepreneuriat des diasporas africaines ici et là-bas a été lancée afin :

× d’identifier les structures actives dans l’appui à l’entrepreneu-riat : financement et accompagnement à la création et à la reprise d’entreprise× d’approcher les porteurs de projet issus des diasporas pour analyser leurs besoins et attentes dans le cadre de la création d’entreprise × de recueillir les retours d’expérience des entrepreneurs africains de la région pour connaitre les difficultés qu’ils ont rencontré ou qu’ils rencontrent actuellement tout en tentant de collecter un ensemble de bonnes pratiques qui pourraient aider les futurs porteurs de projet× de faire la promotion de l’entrepreneuriat auprès des ressortissants africains de la région× d’analyser les relations acteurs de la solidarité-entreprises× De mettre en évidence la coopération décentralisée

Tout ceci sachant qu’une offre d’accompagnement destinée aux porteurs de projets et entrepreneurs des diasporas africaines n’existe pas dans notre région. Ce qui est pourtant une nécessité car comme on a pu le remarquer à travers notre accompagnement d’entrepreneurs sociaux issus de ce continent, il y a des adaptions à faire pour une plus grande efficacité sans pour autant tomber dans la discrimination ou empiéter à l’insertion sociale de ces personnes. Pour mener à bien notre étude, nous avons analysé les rapports du Conseil Economique, Social & Environnemental Régional Auvergne Rhône-Alpes intitulé : Afrique Francophone Subsaharienne – Pour une nouvelle forme de coopération ; ainsi que celui de l’Imprenditoria e Migrazioni in Piemonte e Rhône-Alpes (IMPRA) intitulé : Entrepreneuriat et migrations. Et avons suivi ces analyses par une enquête de terrain riche en rencontres.

PRÉAMBULE -

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L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex a constaté en 2016 la récente prédominance des migrations africaines en Europe par rapport aux autres migrations venant de pays en proie à des conflits situés en Asie (Syrie,

Irak, Afghanistan etc…). L’exode des populations africaines vers l’Europe s’est intensifié ces dernières années avec les révolutions dans le Maghreb ainsi que de certains conflits ayant éclatés en Afrique Subsaharienne. Mais ces chiffres concernent la part des diasporas africaines qui arrive en Europe dans des conditions irrégulières, il existe de nombreux africains qui viennent s’installer légalement en Europe pour une durée plus ou moins longue également.

Bien qu’une récente étude menée par une socio-anthropologue européenne en collaboration avec plusieurs chercheurs africains et européens montre que 80% des migrations sur le continent africain sont intra-africaines. Quant au reste, c’est-à dire les 20%, c’est celui qui regroupe les déplacements à destination de l’Union Européenne essentiellement puis de l’Asie et des États-Unis. Les motifs étant nombreux et les destinations variées, on note que concernant l’Europe, la plupart des africains quittent leurs pays d’origine afin de trouver des opportunités d’emplois, sur le Vieux-continent où en général les salaires sont plus élevés, les conditions de travail meilleures et la monnaie, bien plus forte que celle de leurs pays. Ceci bien sûr en dehors des étudiants et entrepreneurs africains de passage en Europe pour des objectifs et des délais bien définis à la base. Cependant, comme ont l’habitude de le constater de nombreux experts sur les questions d’immigration, il n’est pas impossible qu’un ressortissant étranger, peu importe sa provenance, ne change d’objectif voire de situation au cours de son séjour dans son pays d’accueil par rapport à son projet de départ. Cela se vérifie souvent d’ailleurs au sein des diasporas africaines. Ces dernières se distinguent tout de même largement des autres diasporas à travers le monde concernant leur attachement à leur pays d’origine. En effet, ils rapatrient quasi-systématiquement une partie de leurs revenus perçus depuis l’Etranger vers leurs proches restés en Afrique, symbolisant le désir de contribuer à l’amélioration des conditions de vie dans leurs pays. L’entrepreneuriat étant prôné comme solution au chômage dans les pays développés dont la France, il se révèle être une alternative nécessaire pour les membres des diasporas africaines actifs comme inactifs à l’Etranger. Justement, le COSIM Auvergne Rhône-Alpes a pour objectif de contribuer à l’essor de l’entrepreneuriat chez les ressortissants africains de la région. Ce qui nécessite de mettre en place un programme d’appui spécifique aux porteurs de projets et entrepreneurs des diasporas africaines. C’est ainsi que nous avons trouvé nécessaire d’élucider la question à savoir : Quel constat et quelles recommandations faire concernant l’entrepreneuriat au sein des diasporas africaines de la région Auvergne Rhône-Alpes ?

Pour cela, nous avons décidé dans une étude au plus près des diasporas africaines ainsi que des structures d’accompagnement et de financement à l’entrepreneuriat de la région Auvergne Rhône-Alpes, plus particulièrement ceux de Lyon, de préparer dans l’idéal notre contribution future. Nous avons décidé d’articuler la restitution de nos recherches selon trois parties indissociables retraçant entièrement notre démarche. Dans la première partie, nous allons revenir sur les principales raisons pour lesquelles certains citoyens africains migrent vers l’Etranger en général et pourquoi spécifiquement vers l’Union Européenne. Ensuite, dans la partie suivante, sera exposée notre étude de terrain menée auprès des diasporas africaines en rapport avec leurs activités salariées et surtout entrepreneuriales. Et enfin, notre dernière partie traitera du bilan qu’on peut faire de cette étude socio-économique que nous avons réalisé ainsi que des recommandations que l’on peut faire aux différents acteurs impliqués concernant l’entrepreneuriat des diasporas africaines.

INTRODUCTION -

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PLAN DU RAPPORT -

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Preambule -

Carnet d'adresses -

IntroduCtIon -

sourCes -

PartIe II - États des lIeux des aCtIvItes des dIasPoras afrICaInes en regIon auvergne-rhone-alPes

1 - le monde assoCIatIf : une mobIlIsatIon ImPortante quI se justIfIe PleInement

2 - le monde des affaIres : des efforts et realIsatIons notables maIs enCore de nombreuses dIffICultes

3 - les struCtures exIstantes Pour aIder les Porteurs de Projets

I - les seCteurs d'aCtIvIte PrInCIPaux ou l'on trouve les dIasPoras afrICaInes

II - l'entrePreneurIat au seIn des dIasPoras afrICaInes

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PartIe III - ConClusIons generales et reCommandatIons

I - bIlan de l'etude

II - reCommandatIons a destInatIon des dIffrents aCteurs ConCernes Par l'entrePreneurIat

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PartIe I - les PrInCIPales raIsons des mIgratIons des PoPulatIons afrICaInes vers l'euroPe

I - tour d'horIzon des sItuatIons soCIo-eConomIques et PolItoCo-mIlItaIres de quelques etats afrICaIns

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1 - zone de l'afrIque du nord

a. Algerie

b. Tunisie

c. Lybie

2 - zone de l'afrIque Centrale

a. République Démocratique du Congo

b. Cameroun

c. Rwanda

3 - zone de l'afrIque oCCIdentale

a. Nigéria

b. Sénégal

c. Guinée

4 - zone de l'afrIque de l'est

a. Somalie

b. Soudan

c. Éthiopie

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2 - la stabIlIte Preservee Par des demoCratIes Plus matures

3 - le taux de Change euro-franC Cfa en raPPort aveC le nIveau de vIe

1 - le nIveau de develoPPement des Pays euroPeens

a. Infrasctructures

b. Formation

c. Entrepreneuriat

II - elements justIfIant de l'attraIt des ressortIssants des Pays afrICaIns Pour l'euroPe

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- PARTIE I -

LES PRINCIPALES RAISONS DES MIGRATIONS DES POPULATIONS AFRICAINES VERS L’EUROPE

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D’après l’Organisation des Nations Unies, on peut appeler migrant, « toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays ». L’ensemble des migrants issus d’un même pays

constitue ce que l’on appelle communément la « diaspora » de ce pays, et celle-ci est souvent dispersée à travers plusieurs destinations dans le monde. D’ailleurs, l’Histoire du monde a été rythmée par de nombreux phénomènes migratoires qui ont permis la découverte puis le peuplement ou encore la conquête de zones inconnues jusqu’alors par des migrants issus d’autres zones. Ce fût le cas par exemple de l’Eurasie par Homo erectus venant d’Afrique, le peuplement de l’Australie par des aborigènes venus d’Asie, ou encore le peuplement du continent américain. Ce sont ces mêmes migrations qui se perpétuent aujourd’hui à travers le monde dont en Europe, où l’on parle ces dernières années de crise migratoire. A noter que parmi les diasporas mondiales, la plus importante est celle venant d’Asie avec plus de 40 millions d’émigrés se répartissant essentiellement entre 3 continents que sont l’Amérique, l’Europe et l’Océanie. Les Etats-Unis constituent la plus grande terre d’accueil des migrants du monde avec une cinquantaine de millions d’immigrés accueillis contre environ 7 millions en France. Et pourtant à travers le temps, on constate que les motifs de migration sont diverses mais tout aussi répétitifs. En effet, ces motifs sont en général étroitement liés à la situation démographique, sociale, économique ou encore politique du pays d’origine des migrants. De quoi avoir une multitude de profils de migrants à travers le monde selon leurs raisons de déplacement mais aussi selon leurs niveaux de qualification, leurs périodes d’immigration souhaitée ou encore le caractère régulier ou pas de leur arrivée dans le pays d’accueil. Ces motifs ont donc survécu à travers le temps sachant que la mondialisation a aussi beaucoup contribué à faciliter l’essor des flux migratoires sur le globe. C’est ainsi que nous avons jugé nécessaire d’établir un état des lieux des situations socio-économiques et politico-militaires de quelques pays d’Afrique en lien direct avec les raisons des déplacements de leurs ressortissants. Ceci non sans faire allusion aux besoins en investissement de ces pays auxquels les diasporas pourraient répondre par l’entrepreneuriat. Les pays que nous avons sélectionnés ont pour la plupart une communauté qui est plus ou moins fortement représentée en France et dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Ensuite, nous allons nous pencher sur les avantages naturels que présentent les pays européens en rapport avec les manquements constatés dans les pays d’origine des migrants africains.

L’Afrique est un continent dynamique sur plusieurs plans avec des résultats plus ou moins probants ou inquiétants selon le domaine. Sur le plan économique par exemple, le continent présente depuis une bonne décennie des taux de croissance très encourageants dont des taux à deux chiffres pour certains pays. Après un ralentissement de la

croissance en Afrique subsaharienne particulièrement en 2016 avec la chute du cours des matières premières notamment, cette croissance devait reprendre en cette année 2017 pour atteindre les 2,6%.Sur le plan politique, entre la vague de révolutions dans le Maghreb de fin 2010 à courant 2011 en Tunisie, en Egypte ainsi qu’en Lybie, l’Afrique a aussi connu une série impressionnante de crises postélectorales d’une part. En effet, on ne compte pas moins de 17 crises de ce type durant la dernière décennie concernant des pays tels que la Côte d’ivoire, le Gabon, le Tchad, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo et le Kenya, pour ne citer que ceux-là. Avec des niveaux de violence plus ou moins élevés et des tensions plus ou moins longues dans le temps. A noter que dans de nombreux pays d’autre part, la transition politique s’est faite pacifiquement, dans les normes de la démocratie.Sur les plans humanitaire et sécuritaire, les conflits qui ont éclaté au Soudan par exemple ou encore en Côte d’ivoire et surtout en Centrafrique ont occasionné des déplacements massifs dans les pays voisins, de quoi engendrer des situations humanitaires difficiles. Plus de 50% des plans d’urgence dans le monde humanitaires sont à destination de l’Afrique de nos jours. Comme ce fût encore plus le cas avec le virus Ebola en Guinée, au Libéria et en Sierra-Léone. Et plus récemment, on a pu constater que l’Afrique est désormais elle-aussi victime du terrorisme avec l’activité de groupes terroristes tels qu’AQMI au Mali et Boko Haram au Nigéria. D’ailleurs elle a connu une série d’attentats ayant touché plusieurs pays situés surtout en Afrique de l’Ouest dont dernièrement le Burkina-Faso.Nous allons nous intéresser à quelques pays issus des différentes zones de l’Afrique et dont les diasporas sont importantes en France. Notre sondage nous a permis de recueillir des informations pertinentes par rapport à notre étude auprès de 120 personnes en lien avec l’Afrique. Les tendances concernant leur lieu de naissance donc leur provenance ont donné les résultats suivants :

I - tour d'horIzon des sItuatIons soCIo-eConomIques et PolItoCo- mIlItaIres de quelques etats afrICaIns

Il en ressort que des différentes diasporas africaines présentent en région Auvergne Rhône-Alpes, c’est celle issue d’Afrique de l’Ouest qui est la plus représentée avec 37% devant celle de l’Afrique Centrale qui pointe à 20%. Suivent celles nées ici en France et s’identifiant comme faisant partie de des diasporas africaines en raison de leur lien fort avec le continent. Ils représentent 20% de nos sondés et sont majoritairement liés au pays du Nord de l’Afrique. Le Nord de l’Afrique qui justement arrive en 4ème position avec 13% de ressortissants devant l’Afrique de l’Est et le reste de l’Afrique à auteur de 5% chacune.

Nous nous concentrerons donc sur quelques pays du Maghreb, de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique Centrale et de l’Afrique de l’Est. Les pays du Sud de l’Afrique n’étant pas très pertinents par rapport à notre étude car peu présents dans notre zone de travail.

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1. zone afrIque du nord

a. le Cas de l'algerIe

C. le Cas du maroC

b. le Cas de la lybIe

Les pays de cette zone de l’Afrique à savoir : le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, la Lybie et l’Egypte constituent les portes vers la mer Méditerranée et donc vers l’Europe pour des milliers de migrants africains. La plupart des embarcations sommaires de migrants partent de ces pays, essentiellement de pays comme la Lybie, où une véritable « mafia » de

l’émigration clandestine vers l’Europe est née depuis la chute de Mouammar Khadafi. Tout ceci avec son lot de naufrages qui a pu choquer la terre toute entière ainsi que l’arrivée massive de migrants africains en Italie. En effet, le « printemps arabe » a contribué à fragiliser de façon conséquente la surveillance des côtes des pays du Maghreb. Nous avons décidé d’étudier trois pays de cette zone que sont l’Algérie, la Lybie et le Maroc. L’Algérie pour ses relations avec la France nés d’une histoire commune et la forte présence de ses ressortissants en France. La Lybie, en raison de son rôle actuel de passerelle entre l’Afrique et l’Europe par sa proximité directe avec l’Italie. Et enfin le Maroc qui compte de nombreux étudiants et jeunes diplômés en France et dont beaucoup de français sont originaires.

Avec une population de 40.4 millions d’habitants (source ONS, Janvier 2016) pour une superficie de 2,5 Millions de Km2, l’Algérie est l’un des pays les plus riches d’Afrique. Quatrième à l’échelle du continent en termes de PIB avec environ 219,45 Milliards de dollars, son économie est essentiellement axée sur les hydrocarbures à savoir le pétrole et le gaz dont dépend une grande partie des recettes du pays. Cependant, depuis la mi-2014, avec la chute du cours des matières premières, l’Economie algérienne en a pris un coup du fait de sa forte spécialisation et tente de s’en sortir péniblement avec une diversification limitée de son Economie. L’Algérie constitue un partenaire privilégié de la France sur le plan économique et cela est réciproque. Avec taux de croissance

s’élevant à 3.7% en 2016 selon le FMI, son taux de chômage également reste respectable avec 10.5% de la population active (source ONS, 2016). Au plan politique, la situation est stable sous la Présidence d’Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999 mais dont l’état de santé fait débat en raison de son âge avancé. Le contexte sécuritaire s’est amélioré sous ses mandats avec le recul du terrorisme et une réconciliation nationale menée à bien. Le pays demeure tout de même en proie à des tensions sociales liées à la réforme des retraites, la liberté de la presse ainsi que tout récemment avec la loi de finances de cette année 2017 qui a occasionné des émeutes à Alger et Bejaïa en Janvier dernier. Concernant les investissements, l’Algérie reste un pays dans lequel il y a de grands besoins qui reflètent la nécessité de diversifi-cation de son Economie. Ce pendant, selon certains experts, la liberté économique n’est pas garantie dans le pays. Les besoins demeurent et concernent les secteurs de l’Agriculture et de l’Agro-industrie, de l’Automobile, des technologies de l’information et de la communication, des énergies renouvelables, de la Santé, de la Chimie et du Tourisme.

e Royaume du Maroc compte une population de 35.28 Millions d’habitants (2016) répartie sur 446.550 Km2 et est sous la gouvernance du Roi Mohammed VI depuis le 23 Juillet 1999. Au plan économique, c’est justement au début des années 2000 que le pays a renoué avec la croissance. Avec une Economie très dépendante de l’Agriculture et donc du climat, le Maroc a adopté une série de réformes tout en misant beaucoup sur la diversification de celle-ci. Le secteur industriel désormais est assez compétitif avec des groupes dans l’automobile, l’aéronautique et l’offshoring. Sur le plan financier, le pays a fait de nombreux efforts en réduisant considérablement son déficit budgétaire et ce pays est un pays très attrayant pour les investisseurs étrangers. En

2012, par exemple, l’implantation de Renault à Tanger ainsi que celles de plusieurs équipementiers internationaux témoignent de cela. Ayant l’ambition de devenir un leader régional, le Maroc est l’un des grands investisseurs d’Afrique avec notamment ses nombreuses banques à l’échelle continentale et un poids réel dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Il a d’ailleurs intégré l’Union Africaine le 31 Janvier 2017. Au plan politique, le Maroc a été l’un des pays avec l’Algérie dans cette zone, qui a su éviter une révolution en son sein notamment grâce à une réforme constitutionnelle du Roi en 2011.Une réforme qui a contribué à faire des avancées dans la démocratie en renforçant les pouvoirs du Premier ministre et du Parlement. La situation sécuritaire est sous contrôle et le climat des affaires est bon. Le Roi Mohammed VI dans son ambition de faire du Maroc un pays émergent, planifie de gros investissements dans :

o l’Agriculture, o le Tourisme, o la Pêche, o ainsi que les pôles de compétitivité dont dispose le pays.

Avec environ 6.434.862 habitants pour une superficie de 1.759.540 Km2, la Lybie, malgré la longue crise qui a vu l’assassinat de Mouammar al-Khadafi qui a dirigé le pays de 1969 à 2011 ainsi que l’incapacité de ses successeurs à assurer la stabilité dans le pays, demeure tout de même l’un des pays les plus riches d’Afrique. En effet, avec un PIB de plus de 41 Milliards de Dollars, elle a certes dégringolé dans le classement avec une situation politique et sécuritaire qui ne s’est pas améliorée pour autant jusque-là.Egalement un pays très riche en hydrocarbures, elle a aussi subi de plein fouet la chute du cours des matières premières en plus d’avoir nettement baissé sa production depuis 2010 (1.6 millions de barils par jour contre 700.000 aujourd’hui).

Cependant la situation n’est pas désespérée pour autant étant donné leur capacité préservée en termes de production de pétrole ainsi que leurs nombreux avoirs à l’Etranger car sous le règne de Khadafi, la Lybie était l’un des plus grands investisseurs d’Afrique. Désormais c’est plutôt le royaume du Maroc qui joue ce rôle sur le continent.Cette relance de l’Economie libyenne dépend fortement de la situation sécuritaire du pays. Le pays traverse actuellement une crise économique et financière dont la crise politique fût la rampe de lancement et continue aujourd’hui de l’alimenter. Après des élections réussies en 2012, la Lybie a connu en 2014 un conflit qui a divisé le pays en deux camps avec pour chacun d’eux leur propre gouvernement et leur propre parlement. Ces deux camps sont : l’un basé à Tripoli et Misrata, composé de milices en une coalition appelée « Fajr Lybia », et l’autre basée dans l’Est du pays à Tobrouk, reconnu par la communauté internationale. Le pays est en pleine réconciliation nationale surtout après les accords entre les deux parties à Skhirat (Maroc) le 17 Décembre 2015.Avec les nombreux dégâts occasionnés par la guerre civile dans le pays, il y a beaucoup à reconstruire et toute une économie à diversifier car selon de nombreux experts, la Lybie aura du mal à atteindre son niveau de production de pétrole d’antan soit avant le renversement du Président Khadafi. Pour cela, il faudrait déjà rassurer les investisseurs étrangers en améliorant cette situation politique et sécuritaire. Aujourd’hui, les besoins en investissement se situent dans le BTP et les infrastructures, les services de santé, le Commerce-grande distribution et toujours dans l’exploitation des hydrocarbures.

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2. zone afrIque Centrale

a. le Cas du Cameroun

C. le Cas de la rePublIque CentreafrICaIne

b. le Cas de la rdC

Regroupés au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), les pays de cette zone hormis le Rwanda sont au nombre de 10 Etats que sont : la RD Congo, le Gabon, le Cameroun, le Tchad, la Guinée équatoriale, l’Angola, la Centrafrique, le Congo, le Burundi et enfin Sao Tome & Principe. Large de ses 6.640.600 Km2

et d’une population estimée à près de 135 Millions d’habitants, c’est l’une des zones à plus fort potentiel de développement en Afrique. Caractérisée par la richesse de son sous-sol en hydrocarbures notamment, qui représente pas moins de 41% du PIB de la région, cette zone regorge de nombreux atouts d’ordre stratégique de par sa position et surtout naturels de par les nombreuses ressources qu’elle regorge. Cependant, l’Afrique Centrale est aussi rythmée par des troubles sociopolitiques et conflits armés, elle compte également un certain nombre de pays où la longévité des dirigeants est beaucoup plus marquée que dans les autres zones d’Afrique. La grande majorité étant des ex-colonies françaises, certains d’entre eux ont leur diaspora fortement représentée en France, même si les raisons d’expatriation sont souvent d’ordre politique. Nous avons choisi de présenter : la RD Congo, le Cameroun et la République Centrafricaine par rapport à la pertinence avec notre étude.

Avec une population de 23.44 Millions d’habitants pour 475.442 Km2 de superficie, le Cameroun est l’un des pays phare de cette zone. Dotée d’une Economie diversifiée dominée par le secteur tertiaire dont les transports et la téléphonie mobile, ce pays jouit d’une position géographique stratégique par rapport à bon nombre de ses voisins qui sont quant à eux, enclavés. Le secteur secondaire n’est pas en reste avec un niveau assez respectable par rapport au reste de la région. Ce dernier contribue quasiment au tiers du PIB du pays avec la production pétrolière surtout, ainsi que l’exploitation du gaz. Et enfin, l’Agriculture demeure un secteur important pour l’Economie du pays et aussi pour la sous-région. Certains qualifiant le pays de « grenier de l’Afrique Centrale ». Le pays

s’est beaucoup endetté ces dernières années avec une dette publique passée de 9.7% en 2008 à 33.8% de son PIB en 2016. Le Cameroun fait parti également des pays africains visant l’émergence et qui investi beaucoup pour cela.Sur le plan politique, la tendance est plutôt à la stabilité avec un Président Paul Biya au pouvoir depuis maintenant 35 ans. Le pouvoir de ce dernier semble assez solide bien que son parti politique, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) perd de plus en plus de terrain concernant son nombre de sièges au parlement depuis 2011 bien que demeurant vainqueur. Cependant, le pays est en proie à des mouvements de contestation venant des régions anglophones du pays, en effet le Cameroun est pour rappel un pays bilingue Français-Anglais. Ces populations dénoncent de nombreuses injustices à leur égard.Hormis ces quelques mouvements, la situation sécuritaire reste rassurante bien que Boko Haram a déjà mené des actions sur le territoire à travers des enlèvements et attentats surtout au Nord du pays. Un groupe terroriste qui tient ses bases au Nigéria, son voisin de l’Ouest. Le pays se trouve entouré de pays en proie à des tensions et ayant connu la guerre ces dernières années.En termes d’investissements, les secteurs de l’électricité, des infrastructures, du BTP, de l’Agriculture, de l’Industrie, de la Banque, de l’Assurance, de l’Economie numérique et du transfert d’argent entre autres.

C’est l’un des plus petits pays de la zone avec une superficie de 623.000 Km2 et une population de 5,1 Millions d’habitants (2016). Il n’en demeure pas moins l’un des plus pauvres en raison des nombreuses crises qu’à connu le pays avec une série de coups d’Etat qui ont fortement pénalisé l’Economie centrafricaine. En effet, ces conflits ont fait pas mal de dégâts sur les plans humain et matériel, qui ont pour certains secteurs fait tout repartir de zéro quasiment. Les secteurs dominants de l’Economie centrafricaine sont respectivement l’Agriculture et la Sylviculture à hauteur de 58% du PIB, les services pour 29,8% et les industries extractives et de transformation pour 12% du PIB.

Le pays dépend très majoritairement de l’aide extérieure de la part du FMI, de l’Union Européenne, de la France, de la BAD, de la Banque Mondiale essentiellement. Le pays dispose de potentiel avec un sous-sol riche en diamant par exemple et une nature généreuse mais la sécurité est la condition inévitable pour l’exploitation bénéfique de ces atouts.Le principal problème de la République Centrafricaine se situe donc au niveau politique et sécuritaire. En 2012, fût née une rébellion venant du Nord-est du pays qui avait contraint le Président d’alors François Bozizé, à un accord à Libreville pour un gouvernement d’union nationale. Cependant, la rébellion insatisfaite concernant l’application de cet accord mena une offensive sanctionnée par la destitution du Président qui fût remplacé immédiatement par leur leader Michel Djotodia. Une transition totalement manquée qui aboutira à une guerre civile qui fera environ 3000 morts et plus d’1 Million de déplacés selon l’ONU entre Décembre 2013 et Août 2014, avec des affrontements entre chrétiens et musulmans. Un nouveau Président a finalement pris la tête du pouvoir, Faustin Archange Touadéra, qui a promis d’œuvrer pour le désarmement des ex-combattants qui sont toujours à travers le pays et commettent de nombreuses exactions.En terme d’investissement, il faudrait d’abord trouver une solution à l’insécurité qui règne encore dans certaines zones du pays, le plus souvent celles qui regorgent de richesses. Avec un meilleur climat des affaires, selon Forbes Afrique les secteurs porteurs du pays sont ceux de la viande bovine, de la cimenterie, des panneaux solaires, du mobile Banking, de l’huilerie et de la savonnerie. Des secteurs concernant pour la plupart des biens de première nécessité, dont le pays s’approvisionne encore chez ses pays voisins pour l’instant.

L’ex-Zaïre désormais République Démocratique du Congo (RDC), est l’un des pays les plus grands d’Afrique avec une superficie de 2.3 Millions de Km2. Il dispose également de la plus forte communauté francophone au monde en tant qu’ancienne colonie belge et beaucoup influencée culturellement par la France. Sa population est de 82.4 Millions d’habitants (2017). Décris souvent comme l’un des pays africains les plus riches en ce qui concerne son sous-sol, d’où le qualificatif de « scandale géologique » autrefois, ce pays est fortement dépendant des cours des matières premières.

Cette dépendance fragilise son Economie comme ce fût le cas lors de la crise financière de 2008 et l’instabilité des cours

ces dernières années. Avec un PIB d’environ 42 Milliards de Dollars (2016) l’immense potentiel économique du pays reste considérable et devrait générer beaucoup plus que ce fût le cas depuis plusieurs années. Ceci malgré un taux de croissance des plus élevé du globe durant ces dernières années. De nombreux efforts également sont fait contre la corruption afin d’améliorer le climat des affaires du pays et attirer de nombreux investisseurs étrangers.Cependant, les principales raisons des difficultés économiques du pays viennent de la situation politique et sécuritaire du pays. En effet, les dernières élections présidentielles et législatives ont été marquées par de nombreuses irrégularités selon la mission d’observation européenne qui les supervisait. De quoi attiser le mécontentement des opposants politiques du Président Kabila. Le pays reste en attente de nouvelles élections sachant que ces dernières auraient dû avoir lieu en décembre 2016 sachant que selon la Constitution du pays le Président sortant ne devrait pas pouvoir se représenter. La situation sécuritaire reste tendue dans l’Est du pays autrefois détenu par le groupe armé M23. Malgré leur défaite face à l’armée régulière en 2013, d’autres groupes armés issus de pays voisins sèment le trouble toujours dans cette région avec de nombreuses exactions sur les populations à l’appui. A noter que d’autres provinces sont également confrontées à des groupes armés qui pillent les richesses du pays.En termes de besoins en investissement, dans ce pays doté en richesses naturelles et aussi riche de sa population, les secteurs concernés sont essentiellement le Tourisme, l’Agriculture, les Infrastructures, l’Energie, les Mines, et les Transports.

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3. zone de l'afrIque de l'ouest

a. le Cas du nIgerIa

C. le Cas de la rePublIque de guInee

b. le Cas du senegal

L’Afrique de l’Ouest, d’une superficie de 6.140.178 Km2, est l’une des zones les plus importantes en Afrique sur le plan économique. Délimitée au Nord par le Sahara, à l’Ouest et au Sud par l’Océan Atlantique et à l’Est par deux pays d’Afrique Centrale (le Tchad et le Cameroun), elle regorge de nombreuses ressources naturelles à travers son sous-sol,

son relief, ses larges côtes et son fort potentiel agricole. Etant la zone où les migrations intra-africaines sont les plus dynamiques, les pays de l’Afrique de l’Ouest regroupés pour la plupart au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), font preuve d’une bonne dynamique économique ces dernières années avec des pays présentant de forts taux de croissance. C’est le cas par exemple du Nigéria, de la Côte d’ivoire et du Sénégal. Le niveau d’intégration régionale est bon, bien qu’il existe différentes monnaies à savoir le Naira, le Dollar libérien, le Cedi, le Leone, l’Ouguiya et enfin et surtout le Franc CFA qui est la plus répandue. Au niveau politique, à l’instar des deux zones précédentes étudiées, il y a eu quelques conflits armés qui ont éclatés dans la plupart de ses pays, d’origine politique le plus souvent en plus de la montée du terrorisme. Par rapport à la France, c’est l’une des zones de l’Afrique dont les diasporas sont les plus répandues. Ceci en raison du passé colonial avec la France ainsi qu’une série d’outils et d’accords qui ont entretenu des relations solides entre l’ex-colonisateur et la plupart des pays de la région.Nous avons décidé d’étudier les cas du Nigéria, du Sénégal et de la Guinée, trois pays dont la diaspora est fortement représentée en Auvergne Rhône-Alpes. Avec deux d’entre eux qui se sont distingués à l’échelle mondiale en terme migration de leurs ressortissants : le Sénégal et le Nigéria. Sachant que le Nigéria ,en compagnie de l’Afrique du Sud et de la Côte d’ivoire, constitue l’un des pays accueillant le plus de migrants d’autres pays africains tout en étant aussi représentés dans plusieurs zones du monde à travers ses ressortissants qui émigrent souvent.

Dirigé par le Président Muhammadu Buhari depuis le 28 Mars 2015, le Nigéria est le pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 197 Millions d’habitants (2017) pour une superficie de 923.773 Km2. Plus de 50% de sa population à moins de 18 ans. Le PIB du Nigéria s’élèverait à plus de 414 Milliards de Dollars en cette année, avec une place de première économie africaine retrouvée depuis l’an dernier devant l’Afrique du Sud. En 2015 pourtant son PIB avait atteint 481 Milliards de Dollars mais celui-ci s’est dégradé ces dernières années avec l’effondrement des cours des matières premières comme ce fût le cas pour de nombreux autres pays africains. En effet, le Nigéria a aussi pour défi de diversifier son Economie, ce qu’elle a réussi à faire plus ou moins en développant son

industrie ainsi que le secteur des services. Cependant, le poids économique de ses ressources naturelles demeure prépondérant car encore 90% de ses exportations concernent le pétrole et le gaz et ils représentent 75% de ses recettes budgétaires. Malgré les nombreux atouts économiques dont dispose le pays, la corruption et la lutte contre les inégalités seront déterminants pour améliorer le climat social ainsi que celui des affaires.Au plan politique, le Nigéria représente l’une des plus belles démocraties d’Afrique avec des élections et des transitions politiques rarement entachés de conflits. Cependant sur le plan sécuritaire, le Nord-Est du pays abrite le groupe terroriste Boko Haram qui a mené des actions dans quelques pays de la région y compris en Afrique Centrale. On note tout de même que l’armée nigériane a pris le dessus sur Boko haram avec l’aide militaire notamment du Tchad, du Cameroun et du Niger. Concernant les revenus du pétrole, il existe de nombreux groupes qui sabotent les oléoducs, raffinent le pétrole et l’exportent dans les pays voisins. Ceci en toute clandestinité.Véritable Economie émergente en Afrique subsaharienne, le Nigéria possède une population relativement jeune et compte bon nombre de secteurs à développer. Justement le pays abrite de nombreux hommes d’affaires devenus milliardaires en étant actifs dans ces différents secteurs d’activité dont Aliko Dangoté, première fortune africaine. On compte parmi ces secteurs porteurs du pays :

o l’Agroalimentaire, o le Bâtiment, o les Services financiers, o l’Énergie, o le Pétrole, o l’industrie o et les transports

La République de Guinée, sous la Présidence d’Alpha Condé depuis 2010, compte environ 12,4 Millions d’habitants (2016) et avec une superficie de près de 245.860 Km². Au plan économique, c’est un pays qui dispose de richesses hydro-graphiques et minières impressionnantes. L’un des plus gros potentiels de la région. Cependant, cet énorme potentiel est largement sous-exploité, ce qui fait qu’économiquement le pays n’a pas atteint le niveau qui devait être le sien. Même si l’instabilité politique y a joué pour beaucoup y compris récemment avec l’épidémie d’Ebola qui a pas mal impacté le pays en interne comme vis-à-vis de ses voisins. L’Agriculture et le secteur minier constituent depuis plusieurs années les fers de lance de l’Economie guinéenne.

Au plan politique et sécuritaire, après une période d’instabilité suite à la prise du pouvoir par le capitaine Dadiss Camara en 2008, sa tentative d’assassinat l’année suivante et des élections présidentielles 2010 sous tension qui ont vu la victoire d’Alpha Condé, celles de 2015 ont-elles aussi eu leur lot de tensions. Ces dernières se sont soldées par une large victoire d’Alpha Condé avec plus de 58% des voix face à son rival historique Cellou Dalein Diallo. C’est d’ailleurs avec ce dernier que le Président Condé va signer un accord en Octobe 2016 qui aura beaucoup contribué à l’apaisement du climat social du pays. La situation politique semble stabilisée en attendant les prochaines élections présidentielles. Seules persistent quelques manifestations comme celle concernant l’Education en début d’année 2017 ayant fait quelques victimes.En termes d’investissements, la Guinée regorge de nombreuses ressources qui pourraient faire sa prospérité économique. Selon l’Agence de Promotion des Investissements Privés de la Guinée (APIP-Guinée), les secteurs pouvant contribuer à son émergence sont :

o l’Agriculture & la Pêche, o les Mines, o l’Énergie, o les Infrastructures, o l’Éducation, o la Santé o et enfin le Tourisme

Le pays de la « Teranga » avec à sa tête depuis Avril 2012 le Président Macky SALL, compte environ 15 Millions et demi d’habitants (2016) pour une superficie de 199.722 Km2. Sur le plan économique, le Sénégal est l’un des pays les plus performants de l’Afrique de l’Ouest. En effet, c’est la 4ème économie d’Afrique de l’Ouest et la 2ème de l’Afrique de l’Ouest francophone. Son Economie est essentiellement axée sur le secteur tertiaire (avec une prédominance pour les Télécom-munications qui est très concurrentiel avec de nombreuses grandes entreprises qui se partagent le marché). Elle représente 64% du PIB contre 21% du secteur secondaire et 15% du secteur primaire. Cependant, de nombreux problèmes subsistent sur ce plan

avec un taux de chômage élevé, et des freins à un meilleur environnement des affaires dont l’accès à l’eau et à l’électricité. Au niveau politique, après des heurts à l’approche des élections de 2012 sous le mandat de l’ex-Président Abdoulaye Wade, les élections ont finalement été remportées par Macky Sall son ex-premier ministre de longue date. Hormis ces légères tensions, le pays fait figure d’un des pays les plus stables sur le plan politique, où la démocratie se porte bien. Bien que sous le régime actuel quelques opposants politiques ont été emprisonnés sous prétexte de détournement de deniers publics. Au niveau sécuritaire, la situation est contrôlée même si dans le Sud du pays, en Casamance, il y a encore quelques tensions ici-et-là.En matière d’investissement, selon l’Agence pour la Promotion des Investissements, il y a des secteurs prioritaires que sont :

o la Santé, o l’Agriculture et l’Agrobusiness, o le Tourisme, o la Pêche & Aquaculture, o les TIC & Services o l’Education, o les Energies renouvelables, o les Mines et aussi o avec la découverte du Pétrole, o et enfin celui de l’Énergie

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4. zone de l'afrIque de l'est

a. le Cas de la somalIe

C. le Cas du soudan

b. le Cas de l'ÉthIoPIe

L’Afrique de l’Est s’étend sur la vallée du Rift et la Corne de l’Afrique et comprend l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda, le Burundi, le Soudan, la Somalie, le Sud-Soudan, la Tanzanie, l’Erythrée, Djibouti, l’Ouganda, les Seychelles et les Comores. Une région de l’Afrique ayant un accès direct à l’Océan indien et qui regorge d’un relief varié rythmé par

des montagnes de renommée dont les Monts Kilimanjaro et Kenya. On note aussi une grande richesse culturelle avec de nombreuses civilisations différentes et des économies des plus prometteuses du continent africain. En effet, en dehors des guerres et des famines qui ont souvent touché cette zone de l’Afrique, celle-ci se positionne aujourd’hui comme le maillon fort de l’Economie africaine avec un taux de croissance moyenne de 5.3%. Des pays tels que l’Ethiopie (8%), la Tanzanie (7%), Djibouti (6.5%), le Rwanda (5.9%) et le Kenya (5.8%)sont les principaux responsables en 2016 de cette performance de la zone qui fait mieux en Afrique devant respectivement l’Afrique du Nord, l’Afrique Australe, l’Afrique Centrale et enfin l’Afrique Occidentale. En termes de migrations vers l’Europe, l’une des routes les plus fréquentées est justement celle de la Corne de l’Afrique à la Méditerranée. Une route rythmée par de nombreuses bandes organisées coupables de nombreux abus en tout genre dans le trafic d’êtres humains dont ils ont brassé selon Europol entre trois et six milliards de dollars pour l’année 2015. Nous avons décidé de nous intéresser à trois pays de cette zone. Une zone dont les ressortissants souvent candidatent au statut de réfugiés éligibles au droit d’asile beaucoup plus que les migrants de l’Afrique de l’Ouest qui se déplacent vers l’Europe un peu plus pour des raisons économiques. Ces pays sont :

• La Somalie, qui compte le plus de migrants en Europe • Le Soudan qui possède une forte communauté en Europe• Et l’Ethiopie qui compte de nombreux étudiants mais aussi de nombreux migrants en Europe

D’une superficie de 637.657 Km2, la Somalie est le pays de la Corne de l’Afrique ouvrant sur le Moyen-Orient et l’Asie à travers l’Océan indien. Avec une population de 14.32 Millions d’habitants (2016), ce pays dirigé par le Président Mohamed Abdullahi Mohamed, est un pays économiquement dominé par l’informel. La situation économique du pays avec un PIB de 6.217 Milliards en 2016 est encourageante avec une croissance de 3.4%. Cependant, on dénote qu’il règne dans le pays une forte inflation et qu’il est presque essentiellement dépendant de l’aide internationale. Comme dans la plupart des pays en difficulté, l’Agriculture est vitale pour l’Economie du pays avec environ 60% de contribution au PIB du pays, suivie du secteur des services avec comme

activités majeures les télécommunications et la finance islamique. Le reste de l’activité économique se concentre au niveau industriel mais avec une proportion qui demeure faible comme dans la plupart des pays africains.Sur le plan politique et sécuritaire, après une vingtaine d’années de guerre civile, un Etat affaibli et incapable d’assurer effectivement le respect de l’ordre sur son territoire, cela a favorisé l’essor de l’instabilité. Une instabilité créée par des groupes terroristes tels que le groupe Al-Shabaab, filiale d’Al-Qaida mais notamment de nombreux groupes pirates au large du pays qui attaque les navires venant de divers pays. En effet, les pirates somaliens ont fait l’actualité internationale ces dernières années, cela cumulé aux attentats qu’orchestrent les terroristes à travers le pays. Des séries de problèmes internes qui ont poussé de nombreux somaliens à s’expatrier vers les pays voisins, vers l’Europe mais aussi vers le Moyen-Orient. Derrière l’Erythrée, c’est le pays qui compte le plus de migrants en Europe.Sur le plan des investissements, les secteurs de l’agroalimentaire et des télécommunications sont ceux qui accueillent le plus les investissements étrangers. Cependant, d’autres secteurs à fort potentiel tels que :

o celui des Hydrocarbures, o du Bétail, o de la Pêche notamment sont en attente de fonds.

Dirigé par le Président Omar Hassan Al-Bechir depuis 1989, le Soudan compte environ 39.58 Millions d’habitants (2016) sur un territoire vaste de 1.88 Millions de Km2. C’est l’un des pays les plus vastes d’Afrique. Il compte également parmi les pays africains dont le sous-sol est riche en métaux précieux et en hydrocarbures mais dispose en plus de nappes phréatiques étendues en plus d’être traversé par le Nil. Après avoir connu une bonne période de croissance économique au milieu des années 2000 de près de 10% par an, celle-ci était essentiel-lement due à l’exploitation du pétrole dans le Sud du pays. Cependant, le pays n’exporte désormais que 100.000 barils par jour suite à l’indépendance du Soudan du Sud où une bonne partie des réserves de pétrole de l’ex-Soudan se situe.

Le pays connait une crise économique depuis 2010 justement par rapport à cette importante perte pétrolière qui a occasionné une forte inflation dans le pays ainsi que l’épuisement de ses réserves en devises. Son économie est essentiellement axée sur les services mais reste marquée également par une forte activité agricole qui compte environ 80% de la population active du pays.Au niveau politique et sécuritaire, le pays abrite l’un des conflits les plus anciens et les plus meurtriers du monde avec des mouvements insurrectionnels qui se sont succédés depuis l’indépendance du pays en 1956.Et cela même avant, car en 1955 il y a déjà eu une guerre civile dans le Sud du pays qui a cessé en 1972 puis a repris en 1983 mais cette fois en s’étendant du Sud au Nord du pays. Cette deuxième phase de guerre civile s’arrêtera en 2005 et donnera lieu à une troisième phase qui aura commencé en 2011 après l’indépendance du Sud Soudan. De tous ces conflits, on note la crise du Darfour qui a débuté en 2003 dans l’Ouest du pays qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes et au moins 1.000.000 de réfugiés. C’est une crise qui est née d’une rébellion contre le pouvoir d’El-Bechir, qui a aussi en occasionné des périodes de grande famine et une situation humanitaire qualifiée de « plus grande catastrophe humanitaire actuelle » selon l’ONU quelques temps après le début du conflit.Concernant les investissements, le pays encourt actuellement des sanctions économiques liées au mandat d’arrêt international en direction du Président actuel du pays. Les secteurs les plus prometteurs sont ceux du pétrole, des télécommunications, des banques, des industries de transformation (sucre et textile) et celui des infrastructures. Le secteur agricole reste capital dans un pays qui compte 300 à 400.000.000 d’hectares de terres fertiles, qui a de nombreux accès à l’eau et des réserves importantes d’eau dans ses nappes phréatiques.

Sous la gouvernance du Président Mulatu Teshome Wirtu depuis Octobre 2013, l’Ethiopie riche d’une population de 102.4 Millions d’habitants (2016), compte parmi l’une des Economies les mieux portantes d’Afrique avec des taux de croissance impressionnants depuis plus de 10 ans. En effet, dotée d’une superficie de 1.104.300 Km2, l’Etat a dû investir de façon conséquente dans les infrastructures hydroélectriques, ferroviaires et industrielles afin de favoriser une telle croissance. Ceci accompagné de programmes sociaux d’envergure afin de faire reculer la pauvreté dans le pays. Fortement dépendante de l’Agriculture, l’Economie éthiopienne est donc exposée la sécheresse mais aussi à la chute des cours des matières premières en tant que grand producteur mondial

de café. Mais heureusement, elle réalise de fort belle manière la diversification de son Economie. Même s’il y a le problème de son enclavement qui le rend dépendant de ses voisins djiboutiens et kényans.Au plan politique, la situation est stable et on peut le dire exemplaire par rapport aux autres pays de la région qui connaissent des troubles de cet ordre comme c’est le cas au Kenya et au Soudan du Sud ces dernières années. Cependant, il existe quelques tensions déjà avec l’Erythrée mais aussi en interne concernant les couches les plus pauvres de la société éthiopienne qui revendiquent plus d’égalité, la vie intercommunautaire est parfois difficile, le nombre de partis politiques insuffisant mais également certaines manifestations dans des régions du pays ont eu lieu. En termes d’investissement, le pays regorge de nombreux secteurs où investir. En effet, l’Ethiopie possède l’économie la plus dynamique au monde selon un rapport de la Banque mondiale d’où une attractivité conséquente pour les investisseurs étrangers.

• Les secteurs de la fabrique et des infrastructures, • de l’agro-industrie • et du tourisme

Ces sont porteurs mais également la plupart des autres secteurs dans un pays où les efforts de croissance des gouvernants s’installent sur le long terme.

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En dehors des facteurs socio-économiques et politiques pouvant encourager des populations d’un pays donné à migrer vers d’autres pays, il est aussi important de prendre en compte l’effet d’attraction que peut exercer de nombreux pays sur le reste du Monde. Justement, l’Europe qui compte 50 pays est l’un des continents des plus riches

du Monde et comprenant de nombreuses puissances économiques tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Italie faisant partie du top 10 des PIB les plus élevés. D’autres pays comme l’Espagne, les Pays-Bas, la Suisse, la Suède, la Belgique, la Pologne et l’Autriche n’en demeurent pas moins des pays développés et sont aussi attractifs à l’International. En effet, l’Union Européenne qui regroupe 28 pays donc la plupart de ces pays, a une population de 511.8 Millions d’européens (Eurostats, 2017) et représente le premier ensemble économique mondial. Certes le poids économique de cet ensemble est de plus de 20% du PIB mondial, cependant il n’est pas tout à fait homogène économiquement. Les zones de l’Europe du Nord et de l’Europe occidentale constituent le poumon de l’Economie européenne contrairement aux zones de l’Europe Centrale, de l’Est et du Sud où les Economies sont beaucoup moins brillantes. Même si de nos jours, la croissance européenne est surtout tirée par l’Europe de l’Est. Forte d’un marché commun facilitant les échanges et d’une monnaie commune à 19 pays de L’Europe qui est l’Euro, l’intégration de l’Europe reste forte et propice au dynamisme économique. Tant d’atouts qui font du continent européen un continent qui suscite une sorte de « rêve européen » pour les ressortissants des continents africain et asiatique en proie à des guerres, à des situations socio-économiques délicates dans certains de leur pays et à des droits de l’Homme quelques fois non respectés. L’Europe fait donc rêver les autres citoyens du monde, d’où la vague de migrants qui accostent le « Vieux continent » depuis quelques années. Nous allons mettre en évidence dans cette section les atouts que présentent certains pays européens sur les questions économiques, sociales, politiques et aussi financières par rapport à la plupart des pays africains. Elles sont directement liées aux motifs de migration des africains et des asiatiques principalement.

II - Élements justIfIants de l'attraIt des ressortIssants afrICaIns Pour l'euroPe

1. le nIveau de develoPPement des Pays euroPeens

Certes le niveau de développement n’est pas homogène dans toute l’Europe, mais sur de nombreux plans on note un état de développement nettement supérieur en général à celui que l’on peut constater dans d’autres régions du monde. Nous allons nous concentrer sur l’Union Européenne, et principalement sur les pays de cette union les

plus attrayants à l’échelle mondiale. En effet, selon Eurostat, en 2015 les pays européens accueillant le plus d’étrangers sont respectivement l’Allemagne (1.543.000 immigrants), le Royaume-Uni (631.500 immigrants), la France (363.900 immigrants), l’Espagne (342.100 immigrants) et l’Italie (280.100 immigrants). Même si dans ce classement ont été aussi bien pris en compte les immigrants venant d’un autre Etat membre de l’Union Européenne mais aussi ceux venant du reste du Monde. Ces 5 pays accueillants le plus d’étrangers sont également ceux dont l’Economie est développée, faisant parti depuis très longtemps des pays dit « industrialisés ». Nous allons nous pencher sur quelques-uns des avantages que présente la vie en Europe pour des non-européens

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a. les InfrasCtruCtures

b. formatIon et emPloI

L’un des avantages majeurs se situe au niveau des infrastructures dont dispose plusieurs pays d’Europe. En effet, celles-ci représentent d’ailleurs un facteur primordial pour tout développement économique d’une zone donnée. L’Afrique manque cruellement d’infrastructures même si ces dernières années la situation s’est améliorée. De plus, de nombreux Etats africains ont pour la plupart lancés des plans de développement pour atteindre l’Emergence économique, ces derniers accordent une bonne part de leurs investissements aux infrastructures. C’est d’ailleurs ce que compte faire l’Europe où la classe des actifs liée aux investissements en infrastructures est des plus prisées actuellement. En effet, qu’il s’agisse d’infrastructures de transport (routières, portuaires, aériennes, ferroviaires et maritimes), de télécom-munications, sanitaires, culturelles ou encore sociales, chacune d’entre elles favorise à sa manière soit le développement des échanges soit une meilleure qualité de vie au sein des populations.Concernant les Transports, comme peut le justifier la forte densité de migrations intra-européennes, les réseaux de transports européens sont opérationnels, desservent une grande partie du territoire européen et sont assez variés. D’après Eurostat, il est l’un des plus denses au Monde. Rien qu’en 2005, le réseau routier européen était de 3.371.760 Km de routes et le réseau ferroviaire quant à lui, avoisinait les 236.700 Km. Des longueurs qui ont évolué ces dernières années avec l’intégration de nouveaux pays dans l’Union Européenne, surtout que l’Europe envisage des investissements importants ces prochaines années pour entretenir, sécuriser mais aussi pour étendre ces réseaux. En effet, le réseau routier européen devrait augmenter de 90.000 Km d’ici 2020. Les moyens de transport également sont variés et développés avec des lignes de tramways, de métros et de funiculaires hormis les lignes de bus, dans la plupart des grandes villes européennes. L’Europe, devant la suprématie des ports chinois compte également des ports d’envergure internationale et qui ont un impact considérable dans les échanges mondiaux. On a en effet :

• Le port de Rotterdam, autrefois plus grand port au Monde et toujours plus grand port d’Europe où transitent des centaines de millions de marchandises chaque année et qui a une superficie de 124 Km2• Le port d’Anvers, par qui aussi passent des flux impressionnants de marchandises (environ 209 millions de tonnes par an)• Le port de Hambourg en Allemagne• Suivent les ports d’Amsterdam (Pays-Bas), d’Algésiras (Espagne), de Marseille (France), de Bremerhaven (Allemagne), de Valence (Espagne), du Havre (France) et enfin de Grimsby/Immingham (Royaume-Uni)

En matière de santé, l’Europe compte parmi les zones du Monde où l’espérance de vie est la plus élevée. En France par exemple, l’espérance de vie est de 82 ans comparé à des pays africains où elle a beaucoup progressé ces dernières années pour atteindre aujourd’hui environ 60 ans. Le « Vieux continent » regroupe la majorité des meilleurs systèmes de santé au Monde. En effet, dans le Top 20 mondial, on compte 17 pays européens dont les 5 premiers à savoir : Andorre, l’Islande, la Suisse, la Suède et la Norvège. Des qualités de systèmes essentiellement dues à des formations de très bon niveau des professionnels de la santé ainsi qu’à des infrastructures favorables à tout cela. On dénombre des hôpitaux et cliniques en bon état et fournissant des services de qualité à travers l’Europe que ce soit dans le privé comme dans le public. De plus, il existe une réelle coordination entre les différents services de santé européens comme cela a pu se voir lors des crises sanitaires de la grippe aviaire, d’Ebola ou encore des œufs contaminés tout récemment. En 2014, le parlement européen a adopté un programme de « Santé pour la croissance » de cette date à 2020 visant à aider les systèmes de santé des états membres.

En termes de niveau de formation, l’Europe est largement au dessus de l’Afrique. En effet, le modèle éducatif africain s’inspire directement du modèle européen, le plus souvent du modèle français pour être précis. De plus, le niveau des investissements dans l’Education est nettement plus importants en Europe, un continent qui regorge d’enseignants de haut niveau et touchant régulièrement un salaire en plus d’enseigner dans de meilleures conditions. Car c’est vrai que les établissements scolaires et supérieurs européens sont dans de meilleurs états et mieux structurés en général. De plus, l’accès à l’éducation est assurée en Europe tandis que dans de nombreuses zones en Afrique, certains n’ont pas accès à l’école sinon y ont accès mais avec des difficultés. Des difficultés par exemple pour atteindre le lieu d’études ou encore pour s’acquitter des frais de scolarité. Sur cette dernière question justement, l’Education est gratuite et obligatoire jusqu’à 16 ans par exemple en France, de quoi faciliter l’alphabétisation en général de la quasi-totalité de la population. L’enseignement en Europe est aussi marqué par la Recherche scientifique universitaire qui est quelque chose de capital dans la compétition économique internationale que se livrent les grandes puissances économiques dont compte aussi l’Europe. L’Allemagne et la France justement les deux plus gros PIB de la zone sont également depuis longtemps les deux pays du continent qui investissent le plus en recherche et développement d’après l’INSEE. Les systèmes éducatifs en Europe ont donc tout pour plaire aux ressortissants africains désireux de se former dans de bonnes conditions et acquérir des compétences solides. D’ailleurs notre enquête de terrain nous a confirmé de l’attrait pour les jeunes africains concernant le système universitaire français.

En effet, les étudiants et jeunes diplômés représentent à eux seuls 23% des diasporas africaines sondées devant les salariés. En termes d’emploi, l’Europe dispose de secteurs publics et privé qui emploient bon nombre de citoyens. Ces secteurs sont beaucoup plus développés tant avec des Etats plus riches qu’avec des portefeuilles d’entreprises performantes et génératrices de richesse dans leurs pays comme à l’international. En Mai 2017, on comptait 20 millions de chômeurs dans l’Union Européenne soit 7.8% de taux de chômage. Mais la situation s’améliore de plus en plus depuis maintenant 4 ans même si dans la zone euro la tendance est pareille mais avec des taux plus élevé. Un taux qui reste largement encourageant comparé à l’Afrique où la situation est nettement pire. Selon la Banque mondiale, les jeunes représentent 60% des chômeurs africains. En effet, malgré des taux de croissance économique encourageants dans la majorité des pays africains, le taux d’emploi ne suit pas. En effet, selon certains experts, « si les politiques actuelles en matières d’emplois restent inchangées, moins du quart des 450 millions de nouveaux emplois nécessaires au cours des 20 prochaines années seront créés ». En effet, face à une croissance démographique toujours plus importante que la croissance économique, les jeunes africains mêmes diplômés sont dans le désespoir concernant l’emploi. Et même pour une grande partie d’entre eux qui a un emploi, cet emploi est précaire. Comme l’a prouvé l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le taux de pauvreté au travail des jeunes actifs africains en 2016 est d’environ 70%. Ceci encouragé par une prédominance de l’informel. De quoi influencer les intentions de migrations de ces jeunes qui varient entre 11% (à Madagascar) et 77% (en Sierra-Léone) en Afrique subsaharienne. Les principales alternatives à cela viendront certainement du secteur privé avec des jeunes qui sont accompagnés et qui disposent de ce qu’il faut pour entreprendre et créer pourquoi pas des grands groupes africains comme il en existe depuis quelques années en Afrique. Cependant, la quantité demeure insuffisante pour répondre aux attentes de la jeunesse la plus nombreuse au monde.

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C. entrePreneurIat

Concernant l’entrepreneuriat, l’Europe se situe à un niveau très avancé avec de nombreuses entreprises de dimension internationale. Certes le Top 100 des entreprises au monde était dominé en 2016 par les Etats-Unis (54 entreprises) et la Chine (11 entreprises) mais l’Europe comptait tout de même avec 16 entreprises dont 7 britanniques, 5 allemandes et 4 françaises. Parmi elles, on compte des firmes multinationales même si en dehors de celles-là il existe aussi des Petites et Moyennes Entreprises (PME) dont les activités génèrent des emplois et des profits à travers le monde. De quoi renforcer financièrement les recettes des pays dans lesquels se situe leur siège social notamment. On compte parmi ces grandes entreprises européennes :

• BP (Pétrole), TESCO (Distribution), Prudential (Assurance), Legal &General (Assurance), HSBC Holdings (Banque), Vodafone (Télécommunications) et Barclays (Banque) parmi les meilleures entreprises britanniques• Allianz (Assurance), Volkswagen (Automobile), Daimler-Chrysler (Automobile), E.ON (Energie), BMW (Automobile), Siemens (Industrie), Metro AG (Distribution) et Deutsche Bank (Banque) parmi les meilleures entreprises allemandes • Total (Pétrole), AXA (Assurance), BNP Paribas (Banque), Sanofi (Pharmaceutique), L’Oréal, Carrefour (Distribution), Groupe PSA (Automobile), EDF (Energie), Orange (Télécommunications), Bouygues (BTP, Télécommunication), LVMH et Airbus (Aéronautique) implantés en France

Parmi toutes ces grandes entreprises, bon nombre ont leurs filiales implantées en Afrique où elles y occupent des positions dominantes pour la plupart. Justement en Afrique on note aussi l’émergence de grands groupes mais il n’y en a pas assez et leurs chiffres d’affaires pèsent beaucoup moins lourd que ceux des pays développés. Cela peut s’expliquer par différentes raisons qui sont principalement :

• Le niveau de formation : Pour devenir entrepreneur, il n’est pas nécessaire d’avoir fait de longues études. Cependant, il y a de nombreuses compétences qui peuvent s’avérer primordiales pour tout entrepreneur en ce qui concerne la pérennité de son entreprise. On pense en dehors de l’idée du projet :

o aux compétences en planification financière qui permettent de lever des fonds, o au modèle d’affaires qui doit être bien bâti, o à la communication, la stratégie et le marketing qui doivent être convaincants.

Une série de compétences qui mettent en confiance le porteur de projet tout comme les structures de financement.• Les structures de financement : L’accès au crédit est nettement plus aisé en Europe qu’en Afrique où la plupart des structures de financement exigent un nombre considérable de garanties pas à la portée de tous et pratiquent des taux d’intérêt très élevés. Ce qu’elles justifient par un risque plus élevé. En effet, le taux de bancarisation en Afrique reste faible dans de nombreux pays et les porteurs de projet n’ont pas la culture du crédit à des organismes ou institutions financières. La micro finance se fait une place de plus en plus en Afrique mais souvent, le crédit se fait plutôt entre proches et le fonds de roulement est surtout alimenté par les bénéfices réinvestis et aussi par les marchés de capitaux. Du coup, « moins de 20% en moyenne du fonds de roulement du secteur privé en Afrique provient des banques commerciales » selon M. Mold, Directeur pour les Affaires de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.• Les structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat : Il y a une grande panoplie d’incubateurs et d’accélérateurs d’entreprises à travers l’Europe. C’est un phénomène relativement développé sur le « Vieux continent » même si de plus en plus cela se développe en Afrique. Les grandes firmes multinationales y contribuent de plus en plus en organisant des concours à l’innovation ouverts à la jeunesse africaine. Hormis cela, certains gouvernements africains ont mis en place des outils en termes de formation et d’encadrement à la création d’entreprise. Mais le secteur privé surtout comme le secteur public manque de structures de ce genre.• L’aspect culturel de l’entrepreneuriat : C’est un aspect qui regroupe la plupart des différences entre l’Europe, plus largement l’Occident, et l’Afrique. En effet, l’esprit d’entreprendre y est fort et y a toujours été assez développé mais surtout dans l’informel avec des commerces avant tout de subsistance. Les entrepreneurs africains en général ne visent pas loin dans leur projet d’entreprise. Cela souvent à cause d’un manque de compétences, d’accès au crédit pour faire grandir leur affaire ou encore l’absence de consultants pouvant les encadrer concernant toutes ces questions. L’entrepreneur africain en général manque donc de soutien financier et de conseils, car les structures qui devraient s’en occuper pour l’instant ne sont pas au rendez-vous. Mais d’après notre étude de terrain, on a pu constater un rejet d’une partie des porteurs de projet et même des entrepreneurs africains concernant tout accompagnement. Que ce soit par souci d’indépendance ou par manque de d’informations, de confiance ou de moyens pour se faire accompagner, on note que le quart les diasporas africaines se dit désintéressé de tout accompagnement.

Il y a donc un travail de communication et de mise en confiance qui est nécessaire concernant l’accompagnement des porteurs de projet et entrepreneurs africains. Ce que nous tentons de faire en produisant ce rapport.

2. la stabIlIte Preservees Par des demoCratIes Plus matures

Autrefois « foyer de tensions » sur le globe en étant le point de départ des deux guerres mondiales ainsi que représentant l’un des symboles de la guerre froide avec le mur de Berlin et deux blocs sur son territoire, l’Europe aujourd’hui se caractérise par une stabilité politique qui sert de modèle de démocratie et de coopération interrégionale à travers

le monde. En effet, la division qui a régné sur le « Vieux continent » lors de ces guerres de grande ampleur a été remplacée par une série d’accords et de mesures économiques, politiques, militaires et monétaires qui ont instauré aujourd’hui au sein de la région un climat de paix durable. Parmi ces différents accords adoptés par l’ensemble Etats membres, on peut citer dans l’ordre chronologique :

- Le traité ayant mis en place la Communauté européenne du charbon et de l’acier (la CECA) signé en 1951 et entré en vigueur l’année suivante. Cependant, il a pris fin en 2002.- Les traités de Rome signés en 1957, entrés en vigueur au 1er Janvier 1958 et ayant créé la Communauté Economique Européenne (la CEE) et la Communauté Européenne de l’Energie Atomique (la CEEA)- Le traité de Bruxelles (de fusion) signé en 1965 et entré en vigueur en 1967, à l’origine de la Commission européenne et du Conseil européen- L’acte unique européen signé en 1986 et entré en vigueur en 1987- Le traité de Maastricht signé en 1992, entré en vigueur l’année suivante et ayant créé l’Union Européenne- Le traité d’Amsterdam signé en 2009 et entré en vigueur en 1999- Le traité de Nice signé en 2001 et entré en vigueur en 2003- Le traité de Lisbonne signé en 2007 et entré en vigueur en 2009

Ces différents accords ont été signés par les Etats membres de l’époque et signés également par les autres Etats lors de leur intégration dans l’Union Européenne les années suivantes. Ils ont été modifiés à chaque nouvelle intégration d’Etats de la zone. Comme on a pu le voir dans la partie précédente, on a vu que l’Afrique également est divisée en plusieurs zones économiques ou encore monétaires. Un continent où les relations entre Etats ont le plus souvent été au beau fixe même s’il y a eu aussi quelques incidents entre certains pays voisins. Ce fut le cas par exemple entre l’Ethiopie et l’Erythrée, les deux Soudan et entre le Sénégal et la Mauritanie.

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A l’échelle des différentes nations d’Europe prises séparément, c’est la paix également qui règne en général. Actuellement hormis le cas de l’Ukraine (depuis 2014), certains autres pays européens sont en guerre ou interviennent dans des guerres en Afrique et dans le Moyen-Orient. Ces derniers pays n’enregistrent aucun conflit sur leur territoire. Cependant, de nombreux Etats européens sont la cible du terrorisme mondial, de Daesh notamment. Ces cinq dernières années, de nombreux Etats ont été touchés avec recrudescence par des attentats terroristes tels que : la France, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne et la Belgique, principalement.Pour résumer, l’Europe demeure une zone plus sûre pour de nombreux ressortissants africains et du Moyen-Orient par rapport à leurs pays d’origine où justement la situation sécuritaire est largement pire. De plus, les pays européens ont l’image de lieu d’exil idéal en raison de l’implication de nombreux pays de l’Union Européenne dans la résolution de conflits dans les pays de ces migrants. D’ailleurs, la plupart de ceux-ci recourent à une demande d’asile lorsqu’ils arrivent à accoster en Europe à bord d’embarcations de fortune après une traversée de la Méditerranée et parfois aussi du désert du Sahara également pour certains.

3. le taux de Change euro-franC Cfa en raPPort aveC le nIveau de vIe

En dehors des situations économique, politique, sécuritaire ou encore judiciaire par rapport auxquelles l’Europe dispose d’avancées majeures vis-à-vis de l’Afrique, le volet monétaire a aussi son effet sur les migrations. En effet, avec l’Euro qui fût mis en circulation en 2002 comme monnaie officielle de la zone Euro regroupant quelques pays

de l’Union Européenne, le Franc français, le Deutch-Mark ainsi que d’autres monnaies nationales ont disparu. En Afrique, avec le Franc CFA, il existait déjà plusieurs unions monétaires à savoir l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) avec leurs banques centrales respectives. Cette monnaie regroupe 14 Etats : la Côte d’ivoire, le Sénégal, le Gabon, le Cameroun, le Congo, le Mali, le Togo, le Bénin, le Niger, le Burkina-Faso, la Centrafrique, la Guinée équatoriale, le Tchad et la Guinée Bissau.

Il existe également d’autres monnaies en Afrique dont :

• Au Nord :o Les Dinars algérien, libyen et Tunisieno Le Dirham marocaino La Livre égyptienne

• A l’Ouest, hormis le Franc CFA :o L’Escudo au Cap-Verto Le Dalasi en Gambieo Le Cedi au Ghanao Le Franc guinéen en Guinéeo Le Naira au Nigériao Le Dollar libérien o Le Leone en Sierra-Leon

• Au Centre, en dehors du Franc CFA :o Le Franc congolais en République démocratique du Congo o Et le Dobra à Sao Tomé-et-Principe

• A l’Est :o Les Francs burundais, rwandais et de Djiboutio Le Birr en Ethiopieo Le Roupie des Seychelleso Les Shillings kénian, ougandais, somalien et tanzanieno Les Livres dans les deux Soudanso Le Nafka en Erythrée

• Au Sud, à l’image de l’Est de l’Afrique, chaque pays a sa monnaie. Aucune monnaie commune.

L’Euro est parmi les monnaies les plus fortes (6ème rang mondial) et les plus utilisées au monde dans les transactions financières (2ème derrière l’US Dollar et devant le Yuan chinois). C’est une monnaie sur laquelle sont adossées une multitude d’autres monnaies dans le monde dont le Franc CFA. Le taux de change Euro - Franc CFA actuel fait état de 1 Euro pour 656,42 Franc CFA, et l’Euro reste plus fort que toutes les autres monnaies africaines. Certes le niveau de vie en Afrique et celui en Europe sont différents mais ce grand écart en terme de valeur entre les deux monnaies est l’une des raisons de l’attrait pour l’Europe des Africains. En effet, avec une monnaie forte cela favorise une hausse des importations et une baisse des exportations vis-à-vis des pays ayant des monnaies plus faibles en général. A l’échelle des consommateurs du pays possédant la monnaie forte, la consommation de biens et services en provenance ou au sein des pays dont la monnaie est plus faible est avantageuse car leur pouvoir d’achat est supérieur dans ces pays. En guise d’exemple, un travailleur africain en France qui gagne le SMIC français soit 1480,20 euros par mois donc 970.947,55 Francs CFA gagne les équivalents mensuels de :

• Près de 7 fois le SMIC marocain sachant qu’il est le plus élevé d’Afrique, par rapport aussi à sa monnaie qui est plus forte que le FCFA avec 1 Euro pour seulement 11,190 Dirham pour • Près de 11 fois celui du Congo• Près de 16 fois ceux de la Côte d’ivoire et du Tchad• Près de 20 fois celui du Sénégal• Et enfin près de 32 fois celui de la Mauritanie

En moyenne par mois, le SMIC africain s’élève à peu près à 62.358 FCFA. Si l’on reporte cela à l’année, un smicard en France gagne 16 fois plus qu’un smicard africain. Ceci sachant que dans le secteur informel qui est largement dominant dans la plupart des pays africains, les salaires sont nettement plus bas que le SMIC du pays. Ces différences de valeur monétaires couplées à celles des niveaux de vie justifient pleinement les migrations non seulement au sein de l’Afrique mais aussi vers l’Europe.

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- PARTIE II -

ETAT DES LIEUX DES ACTIVITÉS DES DIASPORAS AFRICAINES EN RÉGION AUVERGNE

RHÔNE-ALPES

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Les activités des diasporas africaines en région Auvergne Rhône-Alpes restent diverses et variées. De l’entrepreneuriat, au salariat en passant par le monde associatif, les ressortissants africains sont nombreux à s’investir dans divers secteurs d’activités. En effet, on les trouve

dans quasiment tous les secteurs d’activité. Que ce soit dans les secteurs du commerce et de la grande distribution, de la finance, du bâtiment, du conseil, du service à la personne, de l’Hôtellerie-restauration, de la sécurité, de l’enseignement, du sport, de la santé ou encore de la culture. Cet intérêt a pu être vérifié lors notre enquête de terrain durant laquelle nous avons pu recenser les activités des salariés et entrepreneurs des diasporas africaines ainsi que les projets d’activité concernant les secteurs précités.

Les autres catégories soit les 37,5 % se répartissent comme suit :

Les secteurs d’activités les plus prisés au sein des diasporas sont principalement :

• le monde associatif, • le commerce (de gros comme de détail)• l’Hôtellerie-Restauration, • l’Education-Formation, • l’Audit-Conseil,• et enfin l’Agriculture-Agroalimentaire

En effet, à eux seuls ils représentent un peu plus de la moitié (50,83%) des activités et projets des diasporas africaines. Cependant si l’on se concentre que sur les secteurs dans lesquels ils travaillent le plus souvent, ce sont majoritairement pour des métiers accessibles à un niveau faible de qualification. Les secteurs concernés sont les suivants :

• Les Services• Le BTP• Le Commerce

Nous avons décidé de nous intéresser à l’emploi au sein des diasporas en faisant un lien étroit avec l’entrepreneuriat sachant que ces salariés d’aujourd’hui qui ont acquis un certain savoir-faire dans leurs domaines respectifs, peuvent à court terme pourquoi pas monter une entreprise dans ces secteurs. Nous avons aussi pu faire un état des lieux de l’entrepreneuriat au sein de ces diasporas. En recueillant et analysant des témoignages d’entrepreneurs et porteurs de projet. C’est dans ce cadre que nous avons pu cibler puis rencontrer toutes les structures d’accompagnement et de financement qui disposent d’une offre gratuite pour laquelle les immigrés sont aussi éligibles pour mener des projets ici comme là-bas. Ou entre ici et là-bas.

Source : Document de travail n°2012-01, Centre d’analyse stratégique, février

L es diasporas africaines connaissent des taux d’activité relativement faibles et un taux de chômage plus élevé en général par rapport aux autres diasporas issues de l’Union européenne. Les secteurs dans lesquels on les trouve le plus souvent sont ceux des services à la personne comme aux entreprises, du Bâtiment Travaux Publics et du

Commerce bien que les secteurs de l’Hôtellerie-restauration, de l’industrie, des transports et de l’Artisanat ne sont pas en reste.

I - les seCteurs d'aCtIvItes quI reCrutent massIvement au seIn des dIasPoras afrICaInes

1. le seCteur des servICes

C’est le secteur dans lequel on trouve le plus les membres des diasporas africaines. En effet, particulièrement dans les métiers de services aux entreprises et des services à la personne où ils exercent en contrat à durée déterminée (CDD), contrat à durée indéterminée (CDI), en tant qu’étudiant ou encore en intérim. Concernant les services aux entreprises,

on distingue deux branches précisément qui recrutent beaucoup de ressortissants africains à savoir :

• la sécurité : Bon nombre d’entreprises font appel à des agences de sécurité ou recrutent elle-même des agents de sécurité formés afin d’assurer la surveillance de leurs évènements, de leurs salariés ou encore de leurs clients. En effet, parmi les entreprises qui sollicitent ces services, on compte la grande distribution, les transports en commun, les centres commerciaux ou encore les organisateurs de grands évènements. On trouve de nombreux jeunes issus des diasporas dans ces lieux avec un statut étudiant, de jeune diplômé ou en l’exerçant comme activité professionnelle à part entière. Pour être recruté par les agences de sécurité et assurer leur poste, il ne leur suffit en général que d’une formation CQP-APS (Certification de Qualification Professionnelle Agent de Prévention et de Sécurité). Il en existe de nombreuses autres formations plus ou moins courtes n’exigeant pas un niveau d’étude universitaire. Bien que pour assurer la sécurité dans les aéroports par exemple, une formation spécifique est exigée.• l’entretien : Tout comme la sécurité, les services d’entretien sont sollicités par une grande variété d’entreprises. On compte parmi elles les universités et écoles, les centres commerciaux, les hôtels, les hôpitaux, les gares et aéroports, et toutes les autres entreprises en dehors des commerces où la plupart du temps les employés polyvalents se relayent pour s’en charger. Là aussi le niveau d’étude pour se faire recruter et travailler dans ce domaine. Il suffit d’une formation qualifiante courte alternant cours et expérience en entreprise, le tout sanctionné à la fin par un examen pour être opérationnel.

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2. le seCteur du batIment travaux PublICs

3. le seCteur du CommerCe et de la dIstrIbutIon

1. le monde assoCIatIf : une mobIlIsatIon ImPortante et quI se justIfIe PleInement

C e secteur également accueille de nombreux ressortissants des différentes diasporas africaines. Cependant, il regroupe une multitude de métiers allant du maçon à l’ingénieur en recherche et développement. Selon la Fédération française du bâtiment, on compte « 70 diplômes de l’Education nationale, 75 titres du ministère du Travail et 34 certificats de

qualification professionnelle spécialisés». Ce qui fait qu’en termes de formation, les niveaux d’études exigés varient du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) au diplôme d’ingénieur ou un Master professionnel. Dans ce secteur également, la part des contrats d’apprentissage est conséquente. En effet, les formés, pour la plupart allient vie scolaire ou universitaire avec de l’apprentissage. Les jeunes des diasporas africaines optent souvent pour des formations courtes et exercent plutôt comme hommes de terrain sur les chantiers. Les structures qui les recrutent souvent sont en général la plupart des entreprises de construction avec des missions pour des entreprises du secteur public comme du secteur privé ainsi que pour des collectivités voir pour l’Etat.

A l’image du secteur du Bâtiment Travaux Publics, il existe une grande diversité de métiers même s’il y en a pas autant. En effet, ce secteur regroupe des métiers dans les branches du commerce de gros, de détail, du commerce en ligne et aussi de l’immobilier selon l’Onisep. On compte parmi ses métiers :

En tant que Collectif d’OSIM, nous les accompagnons dans leurs projets de solidarité internationale. Les membres des diasporas sont en quelques sortes, fédérés par ces OSIM qui mènent également des actions vis-à-vis des membres de leurs diasporas en contribuant à la cohésion et la solidarité entre eux. Dans le cadre de leur mission principale

de projet de solidarité internationale, les associations que nous avons pu rencontrer ont bien voulu nous décrire leurs activités dans le cadre du Co-développement, leurs sources de financement ainsi que les difficultés qu’elles ont rencontré ou qu’elles rencontrent.

Les associations porteuses de projets de solidarité internationale interrogées agissent d’une part dans des domaines variés tels que l’agriculture, l’eau et l’assainissement, la gestion des déchets, la santé, la formation et l’éducation, la création d’activités économiques (notamment avec les femmes). Et d’autre part, de projets liés au développement local du territoire rhônalpin à travers des activités artistiques et culturelles, sociales et d’éducation citoyenne. En effet, le Co-développement s’inscrit dans cette stratégie de coopération entre pays d’accueil et d’émigration. Il vise à associer les migrants sur le territoire français au développement économique de leurs pays d’origine. On considère comme relevant du Co-développement « toute action d’aide

• Acheteur/euse• Agent immobilier/ère• Attaché/e commercial/e• Commercial/e• Caissier/e

• Boucher/e• Boulanger/e• Poissonnier/e• Vendeur/e• Commerçant/e• Chef/fe de rayon

• Chef/fe des ventes• Chef/fe de produit• Responsable de la promotion des ventes• Responsable du service après-vente

Les diasporas africaines y sont souvent recrutées principalement dans la grande distribution pour la surveillance, la caisse, la manutention, la mise en rayon ou encore pour les inventaires via des entreprises prestataires de services. Dans ce secteur également la variété du niveau de formation est large avec encore des formations allant du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) au Bac +5 selon l’Onisep.

De nombreux membres des diasporas africaines travaillant aujourd’hui dans les différents secteurs d’activités cités et présentés précédemment peuvent à moyen voire long terme décider d’ouvrir une propre structure dans ce domaine que ce soit ici en France ou dans leurs pays d’origine. En effet, d’après les données qu’on a pu recueillir lors de notre

enquête de terrain, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, on compte 20% des porteurs de projets qui sont soit salariés soit cadres et 24% entreprennent déjà. Justement, nous avons pu nous rencontrer de nombreux entrepreneurs et porteurs de projet issus des diasporas africaines ainsi que des associations et structures faisant la promotion de l’entrepreneuriat. De ces rencontres, on a pu obtenir des informations pertinentes concernant :

• nos interlocuteurs : leur sexe, leur âge, leur pays ou zone de naissance et leur situation socioprofessionnelle• l’esprit d’entreprendre comprenant les projets et leurs échéances ainsi que les associations et entreprises déjà créées, • les secteurs d’activités qui les attirent le plus,• les organismes qui ont déjà aidés les entrepreneurs des diasporas africaines, • les formes d’appui qu’ils souhaiteraient avoir pour lancer leur entreprise,• les principales craintes que les porteurs de projet ont en se projetant dans une position d’entrepreneur,• et enfin, les principales difficultés que les entrepreneurs des diasporas africaines ont rencontré lors de leur création d’entreprise auparavant ou qu’ils vivent actuellement

Nous avons aussi pu interviewer une palette de structures d’accompagnent à l’entrepreneuriat et de financement afin d’en savoir plus sur :

• les conditions à remplir pour pouvoir bénéficier de leurs services,• les différents services qu’ils proposent,• leurs partenariats avec d’autres structures,• leurs sources de financement,• et leurs principales difficultés dans l’accomplissement de leur mission

Nous allons rendre compte dans un premier temps des activités de quelques organismes de solidarité internationale issus des migrations que nous avons rencontré donc du monde associatif. Dans un second temps, nous allons faire un état des lieux du monde des affaires. Puis enfin nous rapporteront les interviews que nous avons réalisé avec les structures d’accompagnement et de financement.

I - l'entrePreneurIat au seIn des dIasPoras afrICaInes

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au développement, quelle qu’en soit la nature et le secteur d’intervention, à laquelle participent des migrants vivants en France. » Nous nous intéressons plus particulièrement à l’initiative suivante du Co-développement à savoir la valorisation des transferts de compétences des migrants via :

• la mise en place de projet de développement et • les échanges de compétences et expériences dans les pays d’accueil et d’origine.

Un projet de Co-développement est porté par une OSIM basée en France. Ce projet relève souvent d’un projet collectif car divers acteurs sont impliqués dedans que ce soit du bénéficiaire au niveau local aux bailleurs de fonds au niveau international en passant par : des acteurs locaux, des ONG, des volontaires, des OSIM, des instituts de l’Etat, des collectivités territoriales. C’est dans ce cadre là notamment que l’on se rapproche aussi de la coopération internationale. En effet, qui peut être mieux placés qu’un migrant pour évaluer suite à la demande des bénéficiaires les compétences, les étapes, et tous les niveaux de viabilité de projet ?Les OSIM constituent un atout indispensable dans la réussite du co-développement. En effet, elles apparaissent comme le relai principal des politiques de co-développement en ce qu’elles sont ancrées au sein des différentes diasporas. La dimension commune et fondamentale des OSIM est l’approche participative, qui se traduit par un appui aux demandes des populations bénéficiaires, ce qui est différent de la politique d’offre adoptée principalement par les bailleurs de fonds (au travers de leurs appels d’offre). Cette démarche participative garantit l’appropriation des projets par les populations et in fine leur succès.

Les OSIM développent par ailleurs en permanence des relations avec les institutions françaises en coopérant avec les ministères, les collectivités locales ou encore les ambassades de France. Elles peuvent par exemple faciliter les relations entre les associations locales et les services des ambassades en traduisant en français courant des formulaires administratifs. Les OSIM réussissent par ailleurs à avoir un statut officiel en France et dans les pays du Sud, preuve de la reconnaissance dont ils bénéficient dans chacun de ces pays. D’autre part, les OSIM maîtrisent les codes de la culture locale :

- en parlant le même langage, ce qui est d’une grande aide lorsqu’il s’agit par exemple de comprendre le rôle de la chefferie de village au Cameroun, - concernant les modes de fonctionnement de l’administration au Viêtnam - ou encore l’importance de la terre des ancêtres à Madagascar- etc…

La double culture des OSIM est donc d’un apport majeur. Afin de favoriser leur implication dans les projets de développement locaux, l’Etat pourrait donc conditionner son aide aux projets en prévoyant une participation financière et technique significative des associations de migrants. Cela aurait pour effet de systématiser l’action de beaucoup de collectivités territoriales qui travaillent déjà avec des associations de migrants qui se trouvent souvent même à l’origine des actions locales. Cette condi-tionnalité inscrirait la coopération décentralisée plus étroitement dans une logique de Co-développement.Dans le cadre de leurs actions de terrain, les OSIM s’appuient sur des demandes ou attentes provenant des populations locales. La plupart du temps, ces associations ont des partenaires locaux tel que : des associations locales, des communes…avec qui elles interviennent dans différentes zones d’actions. En amont de chacune des actions, des diagnostics de terrain sont réalisés afin de relever plus précisément les besoins, les attentes des populations ou tout simplement des données techniques.« On impose rien on est vraiment dans une logique de réponse intelligente de demande qui nous vient du terrain… ». Comme nous l’a confié un dirigeant d’OSIMLes méthodes d’accompagnement et de partenariats entre les OSIM et leurs partenaires reposent le plus souvent sur les points suivants :

- L’analyse des informations récoltées dans le cadre des diagnostics- La rédaction et mise en œuvre d’un dossier de projet- Les recherches de financement- La mise en œuvre du projet- Le suivi et l’évaluation du projet- La contribution pour mener à bien la pérennisation du projet

Dans le cas des plus grandes structures associatives/ONG, les projets proviennent et sont pilotées depuis leur lieu d’implantation (hors zone d’intervention).L’ensemble des associations travaillent avec des entreprises voire des artisans locaux présents dans les zones d’intervention ce qui permet de dynamiser les marchés locaux.Dans le cas d’autres structures associatives, elles agissent en France dans le but de promouvoir les produits africains ici. Leur but n’est pas de retourner s’installer dans leur pays d’origine mais de promouvoir leur culture ici, tout en travaillant avec des fournisseurs des pays d’actions au niveau international.Cependant sur le terrain, les OSIM autres associations que nous avons pu interviewer rencontrent certaines difficultés qui sont plutôt d’ordre :

• temporelles (gestion du temps), • financière (pour la recherche de financement)• Organisationnelles en ce qui concerne la mobilisation qui peut souvent faire défaut et donc jouer sur la coordination de projet

Dans les cas où les projets sont produits en France et transposés sur les zones d’actions, les acteurs font face à des problèmes de logistiques, techniques car les actions ne sont pas forcement adaptées au terrain et surtout aux besoins ou attentes des populations et bénéficiaires locaux.« Les difficultés sont d’ordre financière, car nous sommes dans un milieu ou nous sommes tous des bénévoles, nos voyages, déplacement nous les prenons en charge nous même, ce qui impose souvent de grosses dépenses… »Que se soit en France ou au niveau des zones d’action à l’international, les OSIM, ONG et autres structures liées contribuent au développement des activités entrepreneuriales via diverses actions telles que :

- La création d’emploi dans le cadre des projets de développement- La formation professionnelle dans plusieurs domaines- La dynamisation et la promotion de plusieurs circuits économique- La mise en confiance et la valorisation des savoir être et savoir faire des divers bénéficiaires des projets- La mise en relation et le renforcement des acteurs liés au monde de l’entrepreneuriat

« L’entrepreneuriat est un domaine à développer absolument dans plusieurs pays et notamment sur le continent Africain. Les femmes ont déjà une bonne expérience dans tout ce qui est économie informelle. En apportant un coup de pouce méthodologique (avec des outils) et/ou des coups de pouce financier, il y a beaucoup d’espoir. Ce secteur est très porteur. »Or, pour certaines associations, le lien et les relations entre les entreprises et les structures associatives semble compliqué car ces organismes n’ont pas les mêmes objectifs. Comme par exemple, une entreprise va chercher à faire du profit alors qu’une association, non.Mais dans le contexte actuel, notamment si nous prenons en compte les baisses des subventions publiques et les réorientations politiques. Les structures associatives développent et renforcent leurs sollicitations auprès des fondations d’entreprises afin de récolter des dons ou des apports financiers et techniques. Dans d’autres cas, des partenariats peuvent se créer entre une entreprise et une association dans le cadre de mise en œuvre de projet sur divers volets :

• achats de moyens techniques, • échanges de compétences, • formation,• production et distribution de biens• …

« Oui pourquoi pas, quand un poste unité se pose, regarder par exemple au salon des entrepreneurs j’ai pris les coordonnées du représentant de total je l’ai adressé au responsable et peut-être que nous ferons quelque chose avec lui parce que c’est une grosse entreprise qui peut nous fournir des unités.» nous confiait un responsable d’ONG « Si jamais il y’a des associations ou des collectivités spécialisées dans le domaine de l’énergie et qui veulent faire des actions en Afrique, qu’ils fassent appel à nous… De toute les façons, nous sommes mondialement connus voir internationalement. ». Comme nous l’a confié une ONG œuvrant dans l’énergie.

II - le monde des affaIres : des efforts et realIsatIons notables maIs de nombreuses dIffICultes subsIstent

Afin de percevoir le mieux possible ce qui se passe réellement dans le milieu des affaires, nous avons pu aller à la rencontre d’entrepreneurs issus des diasporas dans différentes places de la ville de Lyon et aussi enregistrer également les informations d’autres entrepreneurs situés dans le reste de la région à travers notre sondage en ligne.

Nous avons profité d’évènements impliquant les diasporas africaines tels que :

• Les journées économiques et consulaires africaines qui se sont tenues du 30 Juin au 2 Juillet 2017 à l’Université Catholique de Lyon et qui ont accueilli de nombreux investisseurs, politiques, diplomates ainsi que des financiers qui ont permis de déceler les opportunités d’investissement au sein de différents pays africains représentés à cette occasion• Les fêtes consulaires qui ont eu lieu Place Bellecour le 1er et 2 Juillet 2017 ayant réunis 51 consulats dont plus d’une vingtaine de pays s’est adonné à des spectacles et animations promouvant la culture de leur pays. Nous avons pu approcher de nombreuses associations parmi celles qui y étaient présentes ainsi que sonder bon nombre de membres des diasporas africaines venus assister à l’évènement

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Ceci nous a permis de rencontrer et de questionner de nombreux membres des diasporas africaines aux profils aussi divers que variés. Ceci afin essentiellement:

• d’évaluer l’esprit entrepreneurial au sein des diasporas africaines en recueillant leur position vis-à-vis de l’entrepreneu-riat c’est-à dire savoir s’ils ont déjà entrepris ou s’ils aimeraient le faire dans le futur• d’informer les porteurs de projet et les entrepreneurs sur les possibilités qui s’offrent à eux en termes d’accompagne-ment et de financement• de prélever leurs inquiétudes en tant que porteurs de projet ou entrepreneurs concernant la création d’entreprise

Des résultats de cette enquête de terrain et de ce sondage, il en ressort principalement que :

• Il y a un réel engouement pour l’entrepreneuriat au sein des diasporas africaines

La quasi-totalité (98,3%) des membres des diasporas africaines se dit intéressée par l’entrepreneuriat avec une majorité de porteurs de projet (60,8%) et une minorité mais très encourageante d’entrepreneurs (37,5%). S’agissant des porteurs de projet, bon nombre d’entre eux sont porteurs de projet mais plutôt sur le long terme car la plupart (42%) n’ont pas encore entamé leur projet.

• Les femmes entreprennent presqu’autant que les hommes avec un rapport de 58% contre 42% pour ceux-ci

En effet, cette belle performance des femmes est poussée par les femmes de 18-30 ans qui à elles seules représentent 34% des entrepreneurs des diasporas africaines. C‘est la catégorie qui a le plus entrepris classe d’âge et sexe confondus. Les hommes ont rééquilibrés les débats grâce aux catégories 30-50 ans et 50 ans et plus avec respectivement 20% et 16% des entreprises créés contre 11% et seulement 2% pour les femmes de 30-50 ans et 50 ans et plus. Par contre en termes de port de projet, les hommes sont loin devant avec 68% d’intentions de création d’entreprise contre 32% pour les femmes.

• Les 18-30 ans représentent non seulement la moitié des entrepreneurs des diasporas africaines mais aussi la moitié des porteurs de projet qu’elle compte

En effet, ils dominent respectivement les entrepreneurs qui ont entre 30 et 50 ans, et ceux de plus de 50 ans. Même si concernant les porteurs de projet, ces deux classes d’âges se valent à hauteur donc de 25% chacune. Ce qui peut apparaitre comme un problème de pérennité des entreprises des diasporas africaines ou surtout comme le signe d’un élan d’entrepreneuriat au sein de celles-ci, amorcé depuis les jeunes des années 80 voire 90.

• La diaspora ouest-africaine est celle qui entreprend le plus

En effet, elle se classe première avec 29% devant la diaspora née en France (24%) et celle de l’Afrique du Nord. Cependant, cette diaspora née en France peut être diluée dans les autres diasporas. Ce qui pourrait faire de la diaspora issue du Nord de l’Afrique, la diaspora la plus entreprenante devant celle de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale.Concernant les porteurs de projet, l’Afrique de l’Ouest là encore domine les débats en représentant cette fois 41%. Une large domination devant respectivement celle de l’Afrique Centrale (23%) et celle d’ici (16%).

• Les étudiants-jeunes diplômés sont les principaux porteurs de projet des diasporas africaines (26%) et représentent près de 16% des entrepreneurs

Avec 26%, ils devancent respectivement les salariés (16%) et les inactifs (14%) en termes d’intentions de création d’entreprise.En terme de création d’entreprise cette fois ce sont les salariés (22%) qui les devancent.

• Le financement demeure la principale difficulté pour les entrepreneurs comme pour les porteurs de projet selon eux

Plus de 42% des sondés estiment être inquiet concernant le financement de leurs projets entrepreneuriaux. Les autres craintes concernent essentiellement les compétences en communication pour leur future entreprise (10%) et l’administration, les formalités et les règlementations (10%). Viennent ensuite les inquiétudes liées à l’engagement de partenaires dans le cadre de leurs projets (8%), et pour environ 6% chacun, à l’élaboration du Business plan et à la gestion de la comptabilité de l’entreprise une fois créée.

III - les struCtures exIstantes Pour aIder les Porteurs de Projet

Les principales craintes exprimées par les diasporas africaines à propos de l’entrepreneuriat sont liées au financement à hauteur de 42% et à l’accompagnement pour environ 37%. De quoi motiver les structures d’accompagnement et de financement quant au rôle capital qu’elles pourraient jouer concernant l’entrepreneuriat au sein des diasporas africaines. En effet, elles pourraient donc résoudre près de 80% soit 4/5 des freins à l’entrepreneuriat chez les porteurs de projet africains.Pourtant, elles sont nombreuses au sein de l’agglomération lyonnaise avec des modèles d’accompagnement et de financement originaux d’une structure à l’autre, tout en étant très accessibles. Cependant, il faudrait faire ressortir d’abord quelle proportion parmi les diasporas africaines a déjà bénéficié d’un appui par une quelconque structure.

De ceux dont on a pu recueillir des informations, une bonne partie (environ 47%) n’a jamais encore bénéficié d’appui d’une quelconque structure d’accompagnement ou de financement. Ce qui reste très élevé bien que le reste reconnait avoir déjà bénéficié d’appui que ce soit venant de Pôle Emploi (environ 12%) ou des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI, pour environ 9%). Le reste se partage entre d’autres organismes qu’on ne leur a pas présenté mais qu’on a pu rencontrer dans las suite de notre étude.

Concernant les formes d’appuis souhaités par les porteurs de projet et entrepreneurs des diasporas africaines, nous avons obtenus les réponses suivantes :

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Etant la principale inquiétude des diasporas concernant l’entrepreneuriat, la recherche de financement est naturellement la principale forme d’appui souhaitée avec environ 26% des réponses. Cependant, ces 26% de réponses sont bien proches des 25% de personnes qui disent ne pas vouloir bénéficier d’appui de la part d’une quelconque structure. Parmi eux, il y a des entrepreneurs qui se sont résignés concernant l’aide que pourrait leur apporter des structures de financement ou d’accompa-gnement. Peut-être en raison de ce que cela coûte en général de bénéficier de tels services ou plutôt par pessimisme vis-à-vis du réel apport que celles-ci peuvent engendrer. Les porteurs de projet également en font partie et sont aussi pessimistes pour certains.On retient que près de 70% des sondés se disent prêts à être accompagnés par des structures spécialisées. Et 7% d’entre eux se disent même intéressé par un accompagnement total dans leur création d’entreprise.Afin de sélectionner quelques structures d’accompagnement et de financement dont les services pourraient aider idéalement les porteurs de projet et entrepreneurs des diasporas africaines, nous avons participé au salon des Entrepreneurs Lyon Au-vergne-Rhône-Alpes ayant eu lieu les 13 et 14 Juin 2017. En effet, lors de cet évènement de grande envergure avec 15400 visiteurs mobilisés, 150 partenaires & exposants, 100 conférences & ateliers et enfin 25 animations thématiques, nous avons pu rencontrer de nombreuses structures d’accompagnement et de financement. Des structures qui pourraient aider seulement à la création mais aussi à la reprise d’entreprise.De celles qu’on a sélectionné et avec qui nous avons pu convenir d’un rendez-vous pour les interviewer, il en ressort que :

• ces structures ont des formes juridiques diverses, elles sont pour certaines :o Associations reconnues d’utilité publiqueo Organisations non gouvernementaleso Unions, organismes régionauxo Chambres de commerce et d’industrie

• elles accompagnent tout porteur de projet d’une manière générale mais la plupart d’entre elles sont plutôt spécialisées en direction des personnes issues des quartiers prioritaires ou encore des exclus du système bancaire et du marché du travail• les projets accompagnés doivent avoir un intérêt social ou collectif pour certains, doivent viser des territoires en particulier afin de favoriser leur développement local. Ou encore doivent absolument innovants comme c’est le cas pour la plupart des accompagnateurs. D’autres accueillent tout porteur de projet• elles sont financées en général par l’Etat et les organismes territoriaux, des entreprises pour certaines et d’autres structures finançant l’entrepreneuriat• pour avoir accès à ces structures, il faut aller vers elles en prenant contact avec elles pour les rencontrer et leur exposer le projet ou encore en répondant à un appel à candidature qui sera suivi par une sélection de dossier puis l’accompagne-ment• l’accompagnement se fait en alternant formations, parrainages et conseils d’autres entrepreneurs, ou encore période d’autonomie du porteur de projet• certains accompagnent avec des formules (ou programmes) adaptées aux tranches d’âge, aux situations sociopro-fessionnelles• La plupart de celles qu’on a interviewé proposent un accompagnement gratuit et juste quelques-unes sont payantes mais demandent moins de 300 euros dans le cadre de leur formation

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- PARTIE III -CONCLUSIONS GÉNÉRALES

& RECOMMANDATIONS

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Dans un premier temps, lors de cette étude, nous avons commencé par étudier les rapports du Conseil Economique Social et Environnemental Régional (CESER) et de l’Imprendito-ria e Migrazioni in Piemonte e Rhône-Alpes (IMPRA). Des rapports qui ont pu nous éclairer

sur l’entrepreneuriat des migrants ainsi que les questions du co-développement, de la coopération décentralisée et des partenariats entre acteurs. L’étude du rapport du CESER nous a permis de connaître le contexte de développement dans la plupart des pays africains avec les principaux éléments démographiques, économiques, monétaires favorisant cela. Ces nombreuses opportunités ont été mises en évidence non sans oublier de sensibiliser les acteurs régionaux sur leur rôle à jouer dans la nouvelle forme de coopération avec l’Afrique Francophone Subsaharienne (AFS). Pour cela, les coopérations et coalitions entre acteurs régionaux ont été encouragées pour mener des actions efficaces en Afrique Noire.Concernant l’IMPRA, le rôle primordial des associations de migrants a été mis en évidence par rapport à l’entrepreneuriat de ces diasporas à travers leur rôle informatif, d’orientation vers les structures d’accom-pagnement de projet et de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Une meilleure intégration des OSIM dans les dispositifs d’appui à l’entrepreneuriat a été plaidée à cet effet pour un une montée en compétences et des partenariats avec des structures d’accompagnement.

I - bIlan de l'etude

II - reCommandatIons a destInatIon des dIfferents aCteurs ConCernes Par l'entrePreneurIat: 20 ProPosItIons du CosIm auvergne-rhone-alPes

D e cette étude que nous avons mené, nous avons pu aller suite à l’analyse documentaire plus en profondeur concernant les principaux motifs de migrations des diasporas africaines. Des motifs suscités par les différentes situations dans leurs pays d’origine mais aussi par les nombreux atouts dont renferment les pays européens. En

effet, les migrations africaines qui constituent aujourd’hui les différentes diasporas que nous avons ont été abordées sur les deux fronts à savoir :

• Les éléments poussant les africains à s’expatrier : Pour cela, nous avons décris les situations politiques et sécuritaires ainsi que leurs situations socioéconomiques pour une douzaine de pays africains dont les diasporas sont bien représentées en Auvergne Rhône-Alpes. Ceci sachant qu’en général les populations migrent pour ces principales raisons. • L’effet d’attraction des pays européens qui au sein de l’Union Européenne représentent un modèle attractif pour les populations du monde entier en raison de leur niveau de développement, leur climat de paix et de stabilité politique ainsi que leur monnaie. Car en effet, travailler et gagner sa vie en Europe démultiplie considérablement le pouvoir d’achat des expatriés africains dans leur pays d’origine.Après avoir expliqué pour quelles raisons ses populations africaines devenaient diasporas en Europe, nous nous sommes penchés sur leur situation vis-à-vis de l’emploi et de l’entrepreneuriat. Dans ces deux cas, nous avons travaillé par rapport au cas de la France, plus précisément de la région Auvergne Rhône-Alpes où nous avons mené la totalité de notre enquête de terrain. Nous avons pu y constater que :• En termes d’emploi, les ressortissants africains sont présents dans quasiment tous les secteurs d’activité dont le Conseil, la Finance, le Sport, le BTP, la Grande distribution, la Sécurité mais sont un peu plus présent dans les secteurs des services, du BTP et du Commerce-Distribution pour des métiers exigeant un niveau de formation pas très élevé. Une démarche avec pour optique de déceler les compétences acquises par les membres des diasporas qui pourraient se transformer plutard en entreprise. Sachant que bon nombre de travailleurs africains en Europe envisagent d’entreprendre en général dans leur pays d’origine en faisant des économies• Concernant l’entrepreneuriat, nous avons pu constater un réel engouement avec de nombreux entrepreneurs et porteurs de projet qui sont pour la plupart des jeunes entre 18 et 30 ans. L’entrepreneuriat chez les femmes se porte bien, à la même hauteur que celui des hommes quasiment, et les étudiants-jeunes diplômés ont un fort esprit entrepreneurial. Ceci bien que les craintes concernant l’entrepreneuriat restent élevées surtout concernant le financement et les partenariats. Et enfin, l’esprit entrepreneurial au sein des diasporas n’est pas homogène avec une diaspora ouest-africaine qui se manifeste beaucoup plus que les autres.

Notre étude a pu nous permettre de rencontrer divers acteurs venant du secteur privé comme du public avec notamment des associations, des organismes consulaires, des organismes territoriaux, des entreprises ainsi que des organismes de financement et d’accompagnement. On a pu aussi nous rendre compte de l’implication de

certaines structures qui coopèrent étroitement avec celles qu’on a pu rencontrer. Avec l’étude que nous venons de réaliser sur la thématique de l’entrepreneuriat des diasporas africaines, nous allons faire quelques propositions et recommandations aux différentes parties concernées par cette thématique. Ceci afin de favoriser pourquoi pas une avancée majeure sur le terrain. Nos propositions sont les suivantes :

• En direction des diasporas africaines :

1) Se faire accompagner dans l’élaboration de son projet d’entreprise par des structures spécialisées ne peut être que bénéfique que ce soit en termes de réseau, d’expérience, d’attrait vis-à-vis d’organismes de financement ou tout simplement de réussite de projet

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2) À l’image de certaines diasporas qui réussissent dans l’entrepreneuriat, la solidarité et l’union pour mener des projets en commun sont leurs secrets, c’est ce qui caractérise une bonne partie des diasporas ouest-africaines3) Il existe de nombreuses structures d’accompagnement gratuites dans notre région, à bas prix et permettent d’obtenir des financements même pour des projets entre ici et le pays d’origine du porteur de projet4) Le refinancement comme la clé du succès et de la pérennité de celui-ci, pour cela, Il faudrait gagner en ambition en lançant des projets avec l’objectif de faire grandir l’affaire sur plusieurs années5) L’innovation est désormais primordiale pour la réussite entrepreneuriale et l’ouverture à l’international car celle-ci peut ouvrir les portes des marchés africains mais aussi français et européens car nos projets ne doivent pas être axés que vers nos pays d’origine

• En direction des organismes de financement et d’accompagnement :

1) Prendre conscience de la spécificité de l’accompagnement de porteurs de projet originaire d’Afrique qui n’ont pas pour la plupart le même « process » pour entreprendre2) Réaliser que l’accompagnement et le financement de projet entre ici et le continent africain peut se révéler très rentable en raison des taux de croissance et de l’amélioration du climat des affaires dans de nombreux pays africains3) Coopérer avec des structures présentes dans les pays africains tels des cabinets de conseil qui connaissent les secteurs porteurs dans les différents pays afin d’accompagner et financer les porteurs de projets avec plus d’assurance 4) Encourager l’entrepreneuriat collectif sous forme de SCOP chez les diasporas africaines, un modèle adapté à la culture d’entreprise chez la plupart des femmes africaines notamment5) Soutenir les porteurs de projet imprégnés des deux cultures de par leur origine et leur long séjour ici, c’est le cas de nombreux étudiants et salariés qui ont des projets mais qui peinent à être financés

• En direction des corps consulaires :

1) Se rapprocher encore plus de leurs diasporas respectives ainsi que des associations qui vivent au quotidien avec celles-ci afin de mieux comprendre les besoins de leurs ressortissants2) Sensibiliser les gouvernements sur le financement de porteurs de projet issus de leur pays afin de leur permettre de participer au développement économique du pays3) Faire la promotion des investissements dans leurs pays respectifs en collaborant avec des structures de financement et d’accompagnement du territoire en leur apportant les informations nécessaires sur l’environnement des affaires du pays4) Participer plus activement à l’offre d’opportunités à leurs ressortissants formés ou ayant travaillés ici plusieurs années afin de faciliter leurs investissements ou leurs retours au pays5) Proposer des financements aux porteurs de projets de leurs diasporas, cela existe pour certains consulats mais dans beaucoup d’autres il n’y a rien en place

• En direction de la région et des autres acteurs départementaux, ruraux :

1) Inciter l’entrepreneuriat des diasporas en proposant un appui aux projets d’entreprise contribuant au développement comme cela est fait pour les organismes de solidarité internationale issus des migrations2) Inscrire le financement de projets des diasporas africaines dans le cadre du co-développement et de la coopération décentralisée3) Permettre des séjours de formation à quelques entrepreneurs africains exerçant leurs activités au sein de villes de pays africains jumelées à celles de la région 4) Travailler avec des associations ou collectifs d’associations issues des diasporas dans le cadre d’accompagnement à l’entrepreneuriat afin de bénéficier de l’expérience de celles-ci dans leurs activités avec elles5) Impliquer le Fonds régional d’investissement Auvergne-Rhône-Alpes dans le financement et la prise de participation dans des entreprises de la région voulant s’implanter en Afrique afin qu’il puisse investir sur des marchés porteurs

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Carnet d'adresse des struCtures d'aCComPagnement et de fInanCement Interessantes Pour les dIasPoras afrICaInes

Résonances Nord-Sud est une structure d’incubation et d’accompagnement des entrepreneurs sociaux ancrés sur le double territoire Ile-de-France et Afrique.Leur objectif : révéler des initiatives à fort impact social portées par des personnes issues des diasporas africaines et leur permettre de se concrétiser.

Le SIAD est une association de solidarité internationale qui soutient le développement économique durable de l’Afrique. Elle promeut l’entrepreneuriat et accompagne dans leur création d’entreprise les porteurs de projet en Afrique et au sein des diasporas.

L’Adie est une association reconnue d’utilité publique qui aide des personnes n’ayant pas accès au crédit bancaire classique à créer leur entreprise grâce au microcrédit. Elle a pour mission de financer les micro-entrepreneurs et de les accompagner avant, pendant et après leur création d’entreprise.

Les chefs de projets du réseau CitésLab ont pour mission de favoriser la création d'entreprise par les habitants dans les quartiers prioritaires Politique de la Ville par :

• Des actions de sensibilisation à la création d'entreprise sur ces territoires sensibles• L'appui apporté aux habitants désireux de créer leur entreprise : aide à la formulation d'une idée de création d'entreprise et sécurisation de leur parcours de création

Association Loi 1901 créée en Mai 2006 et entité du groupe Positive Planet fondé par Jacques Attali en 1998, dotée de 21 lieux d’accueil dans les quartiers dits prioritaires, elle a pour mission :

• De lutter contre le chômage et l’exclusion• D’accompagner gratuitement les personnes dans leur projet de création d’entreprise• De permettre l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi par le biais de l’entrepreneuriat

Les Unions régionales des Scop accompagnent les porteurs de projet sur les aspects suivants :

• étude de la faisabilité économique du projet,• validation de l'organisation juridique,• appui pour le montage du plan de financement.

Elles conseillent ensuite les jeunes Scop dans la mise en place des outils de suivi adaptés, de formations sur la gestion coopérative et leurs consultants rendent visite aux Scop au minimum 2 fois la première année, puis une fois par an au minimum. Les Scop adhérentes au réseau des Scop bénéficient d'un SVP téléphonique en permanence.

Leur vocation : contribuer à la réussite de nouveaux entrepreneurs à potentiel (lauréats) en leur proposant un accompagnement humain et financier, gratuit et dans la durée, réalisé par des chefs d’entreprise passionnés, expérimentés et en activité.L’accompagnement de Réseau Entreprendre® Rhône se fonde sur les trois valeurs indissociables :

• L’importance première accordée à la personne,• La gratuité des conseils, de l’accompagnement et du prêt d’honneur. Elle confère efficacité et indépendance dans l’accompagnement,• L’esprit de réciprocité, les lauréats étant invités à rendre demain à d’autres ce qu’ils reçoivent aujourd’hui.

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assoCIatIons et ongs renContrees lors de l'Étude

L’association Alliance Panafricaine pour le développement de l’entreprenariat féminin (ALPADEF)

Personne rencontrée : Madame Lorella Fall

Le développement de l’entrepreneuriat féminin, en France et en Afrique, constitue un élément-clé du développement économique, solidaire et durable.Créée en 2008, l’Alliance Panafricaine pour le Développement de l’Entrepreneuriat des Femmes (ALPADEF) est une association loi 1901 dont le but est de doter les femmes africaines des compétences qui leur permettront de présenter leurs projets d’entreprises auprès des organismes concernés et de contribuer ainsi au développement de l’activité économique locale.ALPADEF propose une action innovante pour la solidarité internationale: un projet de formation-action. L’action concerne les femmes qui vivent en Afrique subsaharienne ou issues de la diaspora, qui ont un niveau scolaire moyen.Ses objectifs sont:

– la formation– l’accompagnement– la capitalisation d’expériences et leur diffusion

ALPADEF regroupe une trentaine de personnes issues d’horizons divers et variés (enseignants, chefs d’entreprise, cadres, étudiants), désireux de mettre leurs compétences au profit de la coopération internationale et du soutien d’activités génératrices de revenus.

http://www.alpadef-france.org

Association France Ghana

Personne rencontrée : Mr Allueke Moses, président de l’association

Cette association a été crée dans le but de pouvoir contribuer au développement des villages au Ghana, tout en menant des transferts de compétences, méthodologie et savoir faire.

Association Vivre pour le sourire

Personne rencontrée : Etienne Ouaedraogo

L’association a pour objectif l’amélioration des conditions de vie de la population via l’accès à l’eau et à l’assainissement.

ONG Electriciens sans frontières

Personne rencontrée : Monsieur Goujet EricOrganisation Non Gouvernementale (ONG) de solidarité internationale reconnue d’utilité publique, Electriciens sans frontières agit avec les populations les plus démunies pour améliorer leurs conditions de vie à travers des actions d’accès à l’électricité et à l’eau.Les zones d’intervention sont principalement situées en Afrique du Sud et Afrique Noire, mais il en existe aussi en Amérique du Sud au Népal.L’association intervient dans trois types d’actions : urgence, co développement et expertise.

5 rue Jean Nicot, 93691 Pantin cedex France+ 133 1 84 21 10 40www.electriciens-sans-frontieres.org

Associations des femmes chiloses

Personne rencontrée : Madame Kadi

L’association a pour but de faire la promotion des pagnes africains sur toutes ces formes. C’est-à-dire du pagne brut aux produits transformés : bijoux, sacs…L’association organise une fois par an un événement « la nuit du pagne » où sont présentés tous les produits.

Association Asdssi

L’association a été crée en Juillet 2010 et comprend une vingtaine de bénévole ici et la bas. L’objectif de l’association est de contribuer au développement des populations au Maroc dans les domaines suivants : éducation, la santé, l’environne-ment, les AGR, le tourisme solidaire.

[email protected]

Collectif des maliens de la région Auvergne Rhône Alpes

Personne rencontrée : Mr Touré Alhader

Le Collectif des Maliens de la Région Rhône-Alpes (CMRA) est une association loi 1901 née suite à la crise du Mali caractérisée par l’occupation des régions Nord du pays par des rebelles séparatistes et des islamistes. Le CMRA œuvre pour la paix, l’intégrité territoriale et le développement du Mali. Elle a pour objet, la contribution à la résolution des grands problèmes du Mali, la promotion de l’éducation, de la santé et de la culture. Le Collectif des Maliens de la Région Rhône-Alpes CMRA entend initier des projets de développement et de solidarité à l'intention des régions occupées du Nord du Mali.

[email protected]/

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Association ANAN

Personne rencontrée : Mr Boubacar Seini

L’Association ANAN est une association loi 1901 à but non lucratif, fondée à Lyon où elle siège. Elle est créée depuis 2003 par les nigériens et amis du Niger résidents en Rhône-Alpes et Auvergne.L’association intervient principalement en France et au Niger dans les domaines suivants : l’aide aux démarches administra-tives, l’intégration des nouveaux arrivants, activités ludiques et animation, l’aide aux femmes fustuleuses et d’autres projets de développement au Niger.Tous le long de l’année, l’association ANAN organise plusieurs activités afin de permettre aux Nigériens de la région lyonnaise et aux alentours de se retrouver, échanger et partager des moments ensemble.Ces rencontres permettent de créer et d’entretenir de liens entre les résidents et les nouveaux arrivants en France. Ci-dessous une liste non exhaustives des activités pilotes, autour desquelles peut se rajouter d’autres comme les sorties de Film au cinéma, les concerts, les débats ou tout autres raisons nécessitant la mobilisation de tous.

[email protected]

Association ATB France Aide Technique Bénévole aux créateurs d’entreprises en Afrique

ATB œuvre, à Annemasse(Haute-Savoie) pour une Coopération Nord-Sud équitable et pour « la prise en charge de l’individu par son travail ».

04 50 38 89 4806 06 45 77 [email protected]

Association des ivoiriens de Lyon

Personne rencontrée : Mr Kone

L’association a pour objectif : l’intégration des ivoiriens sur fonds de solidarité, de cohésion. De plus elle a un rôle au niveau politique en jouant le rôle d’interface entre les pouvoirs politiques d’Abidjan et la communauté ivoirienne en France.

Association AVSF

Personne rencontrée : Mme Chotard

AVSF met au service des communautés paysannes menacées par l'exclusion et la pauvreté, les compétences de professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale. AVSF soutient ainsi leurs initiatives pour obtenir de meilleures conditions de vie, gérer durablement les ressources naturelles dont elles dépendent, et participer au développement socio-économique de leur territoire. AVSF les aide à défendre leurs droits et mieux faire reconnaître leur rôle dans la société.

https://www.avsf.org/fr

Association Arcade

Créée depuis l’été 2003, l’association ARCAD mène différents types d’actions dans le cadre de la lutte contre les discrimina-tions. Le choix de l’association est de se focaliser sur l’égalité de traitement dans l’accès à l’éducation, la formation et l’emploi. L’association est généraliste sur l’ensemble des critères prohibés par le législateur.

04 78 94 94 5206 69 38 18 [email protected]

Association AHBC

L’association a pour objectif de – Créer des liens avec les acteurs économiques entre la France et le Bénin– un espace de partenariat avec la région Rhône-Alpes,– une dynamique active en partenariat avec les acteurs économiques locaux– Orientation et la formation des jeunes en vue de création d’entreprises– un espace d’échanges culturels

32 cours Charlemagne 69002 Lyon07 55 90 38 [email protected]

Association AFDI

Grâce aux professionnels de l'agriculture engagés à ses côtés, Afdi soutient les agricultures familiales, accompagne des organisations paysannes des pays en développement et sensibilise le monde agricole français au développement international

01 45 62 25 54www.afdi-opa.org

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Cité de la solidarité internationale

La Cité de la Solidarité Internationale (CSI) est le cluster trans-frontalier de la solidarité internationale à l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes. La CSI joue le rôle d’accélérateur de projets et appuie le développement des acteurs de la solidarité internationale en proposant une offre de services globale et sur mesure.

04 50 87 09 87www.cite-solidarite.fr

Association APAP-K

L’APAP-K est une OSIM basée à Lyon ayant une activité bipolarisée entre Lyon et le Kasaï Oriental. Elle a pour objectifs

• A Lyon, la promotion des valeurs culturelles de la RDCongo en vue de créer une amitié entre les deux peuples et d'aboutir à une coopération décentralisée. • Au Kasaï Oriental, le développement rural en général (Eau, Agriculture, Elevage, Santé, Education…)

[email protected]

Association Back to Roots

L’association Back to Roots a également pour but la création d’actions de solidarité et de développement durable en direction du Ghana, en établissant des projets avec la France, notamment dans les domaines culturels, éducatifs, économiques, sportifs et de la santé, Ces actions d’entraide visent à créer des liens et des échanges entre la France et le Ghana.

www.akuakrom.com

Association Espace Afrique

Promotion du commerce équitable des produits africains, appui conseil aux porteurs de projets de développement durables, éducation au développement.

[email protected] 06 64 24 14 66

Entrepreneurs du Monde agit auprès des populations des pays en développement. Elle permet à des milliers de femmes et d’hommes en situation de grande précarité d’améliorer leurs conditions de vie : elle les appuie dans leurs propres initiatives économiques et leur facilite l’accès à des produits à fort impact sanitaire, économique et écologique.

L’association agit dans 12 pays, au travers de programmes et partenaires locaux,autour de 3 axes :

• Microfinance sociale• Entrepreneuriat social• Création de très petites entreprises (TPE)

sourCes - Liens cliquables

Migration Humaine

Les flux migratoires dans le monde

La migration dans le monde

Les causes des migrations : Pistes d’analyses et d’actions

Migration internationale

Contexte politique et économique du Camroun

Présentation du Cameron

Cameroun : Ressources économiques

Les besoins en investissement du Cameroun

Top 20 des raisons d’inverstir au Cameroun

Présentation de la Répubublique Démocratique du Congo

RDC : Ressources économiques

Les secteurs porteurs de la RDC

Présentation de la République Centrafricaine

République Centrafrique : Ressources économiques

6 secteurs porteurs en 2016

Nigéria : Classement PIB

Le Nigéria retrouve son rang de 1° puissance africaine

Présentation du Sénégal

Les secteurs porteurs au Sénégal

Autres secteurs

Présentation de la Guinée

Économie de la Guinée

APIP

Présentation de l’Afrique de l’Ouest

Croissance économique : l’Afrique rebondit

Banque Mondiale

Infographie : Crises humanitaires, la situation de l’Afrique

Dix ans de troubles post-électoraux en Afrique

Algérie : Ressources économiques

Présentation de l’Algérie

Algérie : Besoin crucial de liberté économique

Les créneaux porteurs

Population de la Libye

Présentation de la Libye

Libye : Ressouces économiques

Autres informations

Présentation du Maroc

Maroc : Ressources

Présentation de l’Afrique Centrale

La région d’Afrique Centrale en détails

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L’Afrique de l’est

Afrique de l’est - Région la plus performante

Départ d’Afrique Erythée

Présentation de la Somalie

Investir en Somalie

La piraterie autour de la Corne de l’Afrique

Présentation de l’Éthiopie

Situation économique et financière

Terre promise pour les investrisseus étrangers

Classement PIB

Présentation du Soudan

La guerre, une norme au Soudan

Soudan : Ressources économiques

Risques du pays

Conflit du Darfour

Investir au Soudan

Opportunités d’investissements dans l’agriculture

Statistiques européennes sur les migrations

Puissance de l’Union Européenne

16 juin 1881 : L’école gratuite pour tous

2016 : Niveau scolaire de 72 pays

Qui sont les pays leaders en Europe ?

Taux de chomage en Europe

Le chomage des jeunes en Afrique

Ethiopie : Chômage des jeunes

Le chômage des jeunes, l’ombre sur la croissance

2016 : Les 100 plus grandes entreprises de la planète

2015 : Les plus grandes entreprises européennes

2015 : Les plus grandes entreprises britanniques

2015 : Les plus grandes entreprises allemandes

2015 : Les plus grandes entreprises françaises

Banques d’Afrique au taux d’intérêt élevé

Afrique : Crédit plsu élevé car plus de risques

Guerre mondiale

Première Guerre Mondiale

Seconde Guerre Mondiale

Liste des conflits en Europe

Traités européens (En)

Traités européens

Les pays européen en guerre cherchent déséspéremment des partenaires pour obtenir des drones

Liste des attentats terroristes en Europe

Zone franc : Classement des pays africians

Les unions monétaires dans le monde

Liste des monnaies en circulation

l’Euro (€)

Reccords économie : Monnaie

Dinar Koweïtien

Change : Euro - Franc Centrafrique

Monnaie forte

Classement des salaires minimum en Afrique

Formations sécurités

Agent de prévention à la sécurité

Agent de propreté et d’hygiène

Le bâtiment et vous

Formation au bâtiment et travaux publics

Les métiers et l’emploi dans le commerce et la distribution

Les formations pour exercer dans le commerce et la distribution

Le développement nécessaire des infrastructures

Investissements : La concurrence fait rage

Transports dans l’Union Européenne

Chemins de Fer

Infrastructures de transports

Top des grands ports martimes en Europe

Classement des ports mondiaux

Les plus grands ports d’Europe

Progrès en Afrique : Augmentation de l’espérance de vie

Meilleurs systèmes de santé

Santé publique

Cette étude à été réalisée dans le cadre de l’ouverture du nouvel volet du COSIM Auvergne-Rhône-Alpes dans sa recherche et compréhension des enjeux rencontrés par les migrants de la région ici et là-bas.

Elle a été réalisé en partenariat avec l’École de Commerce de Lyon 2 et rédigé par deux de leurs élèves; Keita Mbisso Mareme & Abdoul Aziz DIA sous la supervisiont de Mr Andrew SIMPSON, Directeur à l’Institut pour l’Entrepreneuriat en Afrique et le Président du COSIM Auvergne-Rhône-Alpes, Mr Alain MULABA et avec l’aide de notre Chargée de mission, Mme Amandine BOURGEOIS.

Nous remercions tous les participants et les acteurs de cette étude pour leur soutien et leur temps passé avec nous dans le cadre de cette étude et pour sa présentation finale.

58 rue Raulin, 69007 Lyon04 81 91 65 68 | [email protected]

www.cosim-ara.orgSIRET - 499 147 668 00036

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