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VOL. 30 I N° 6 I NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 I 7,95$

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 5

À LIRE DANS CE NUMÉRO…

L’outillage de construction a retenugrandement l’attention ces der-nières années, grâce à des avancéestechnologiques à la fine pointe,

qui améliorent les performances des outilset la productivité de leurs utilisateurs. C’est

le cas, entre autres, des systèmes d’alimentation des piles élec-triques des outils à main, qui ont supplanté les versions filaires,et dont l’ergonomie, la puissance, la polyvalence et l’autonomiefacilitent la tâche des travailleurs sur les chantiers.

Cette sophistication des outils se poursuit et s’appliqueà presque toutes les gammes d’outils, tandis que leurs prix,à la baisse, les rendent de plus en plus accessibles à toutesles bourses.

Depuis quelques années, les fabricants d’outils rivalisentd’ingéniosité pour offrir des systèmes de rangement d’outilspratiques à l’intention des professionnels. Notre rédacteurBenoit Bissonnette en propose un survol, tout en présentantcertaines nouveautés et en fournissant quelques trucs d’en-tretien et de gestion.

Du côté des outils numériques, notre rédactrice LouiseA. Legault circonscrit l’évolution des plateformes numériqueset des outils de communication en usage sur les chantiers deconstruction. Elle fait état aussi des nouveaux outils et deleurs applications qui favorisent la mobilité des entrepre-neurs, tout en élargissant la portée de leurs pratiques d’af-faires et la commercialisation de leurs produits et services.

Au chapitre de la construction durable, elle nousprésente un article intéressant sur l’intégration d’un foyer demasse dans une habitation neuve ou existante, ainsi que sesdivers usages et les avantages de ce type de foyer en matièrede chauffage et de climatisation d’une maison.

Sur le plan technique, l’architecte Roberpierre Monniersigne un dossier qui rappelle les rudiments et les principauxcalculs servant à la conception et à la pose d’un escalierd’habitation ainsi que les règles à respecter pour chacune deses composantes. Son dossier souligne au passage certainesautres solutions d’escaliers, non traditionnelles, qui relèventde la préfabrication en usine.

Enfin, notre collaborateur Jacques Desjardins met enlumière l’expertise de quelques designers d’intérieur pourrecréer des environnements fonctionnels et esthétiques lorsde la rénovation d’habitations, en passant en revue les straté-gies et les notions de design à mettre à profit selon les pièces.

Bonne lecture !

Jean Garon, rédacteur en [email protected] ou [email protected]

VOL. 30 I N° 6 I NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

DOSSIER THÉMATIQUE: L’OUTILLAGE

GESTIONQuelques solutions pour mieux gérer ses outils de construction ............................................................................16

TECHNOLOGIELes constructeurs face au défi de l’intégration des outils numériques ......................20

ÉTUDE DE PRODUITSCe qu’il faut savoir avant d’acheter une scie à onglets....................................24

Les brèves 7

Le pouls de l’industrie/ À l’agenda 14

Droit au chantier/Le conseil du beau-frère 40

Santé et sécurité au chantier 42

RUBRIQUES

SOMMAIRE CRÉDIT PHOTO : Jean Garon

www.quebec-habitation.com

CONSTRUIRE VERT 26

Foyer de masse : une autre façon de chauffer une maison

DOSSIER TECHNIQUE 30

Les règles à suivre pour concevoir et poser un escalier conforme

RÉNOVATION 34

Le design d’intérieur au service de la rénovation résidentielle

ÉQUIPEMENT 38

Choisir les solutions d’éclairage pour y voir clair au chantier

ANALYSE DE MARCHÉ 44

Un fléchissement marqué du marché de l’habitation en 2013 et 2014

6 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

RÉDACTION :

Éditeur : Jean-Paul Filion

Rédacteur en chef : Jean Garon

Collaborateurs : Benoit Bissonnette, Me Guillaume Charron, MeManon Cloutier, Jacques Desjardins,Louise A. Legault, Roberpierre Monnier, Élise Taschereau, Pierre Vaillancourt

PRODUCTION:

Coordonnatrice : Sylvie Paquin

Direction artistique : Service du marketing, des communications et de l’Internet de l’APCHQ

Concepteur graphique et couverture: Joëlle Lavoie-Vivier

Révision: Jean Garon et Sylvain Turner

Traitement numé rique : Solisco

Impression : Solisco

Préparation postale : CITÉ POSTE

ADMINISTRATION, TIRAGE ET ABONNEMENTS: 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228

PUBLI CITÉ : Équipe des ventes

Québec habitation est publié par l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) afin de refléter l’actualité de l’industrie de l’habitation et faire valoir ses artisans et leur travail.

TIRAGE: 42 508 exemplaires (moyenne de la circulation qualifiée, période se terminant en juin 2012). Publication bimestrielle (six fois/an).

ABONNEMENT PAYANT: 44,98$ pour un an (taxes incluses)

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[email protected] • 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 228

Les textes et illustrations ne peuvent être reproduits sans l’autorisation de l’éditeur. Les opinionsexprimées dans Québec habitation ne reflètent pas nécessairement celles de l’APCHQ.

Dépôt légal à la Bibliothèque nationale du Québec et à la Bibliothèque nationale du CanadaISSN 083 5-4995

Posté à Montréal, imprimé au Canada. CCAB inc.

Membre du Canadian Business Press

Le magazine de la construction et de la rénovation

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VOL. 30 I N° 6 I NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

QUOI DE NEUF SUR LE MARCHÉ?Faites-le savoir aux constructeurs

et rénovateurs par Québec habitation, la voix du monde de l’habitation.

RÉDACTIONQuébec habitation5930, boul. Louis-H.-La Fontaine, Anjou (Québec) H1M 1S7Téléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 356 • Télécopieur : 514 353-4825www.quebec-habitation.com • [email protected]

PUBLICITÉÉquipe des ventesTéléphone : 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 235 • Télécopieur : 514 [email protected]

Acceo Solution – acomba.com ......................................................................9-10

APCHQ Annexe M – apchq.com/travail ............................................................46

APCHQ Congrès – apchq.com/congres ..............................................................4

APCHQ Service du marketing, des communications et de l’Internet – MissionGenerations.ca ....................................................................................19

APCHQ Tournée 2014 – apchq.com/tournee ....................................................23

Boiseries Raymond – boiseriesraymond.com ..................................................36

BP Canada – bpcan.com ..................................................................................47

Cabinet MRA – www.cabinetmra.com............................................................4-41

CCQ – fiersetcompetents.com ..........................................................................37

Chrysler Canada – ramtruck.ca ..........................................................................3

Demilec – demilec.com ......................................................................................8

DeWalt – dewalt.com........................................................................................45

Distribution Maxiflamme – chauffageetclimatisationnapoleon.com................29

GM – gm.ca ......................................................................................................48

Goodfellow – goodfellowinc.com ......................................................................2

Home Depot – homedepot.ca............................................................................11

Hydro-Québec – hydroquebec.com/residentiel/fenetres ................................15

Kameleon – kameleonstairs.com ....................................................................33

Raymond Chabot Grant Thornton – raymondchabot.com ................................13

Stanley/Black & Decker – stanleytools.com ......................................................9

INDEX

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 7

Les brèvesPar Jean Garon

Un bémol à l’annonce ducrédit d’impôt ÉcoRénov

Le nouveau crédit d’impôt ÉcoRénov annoncépar le gouvernement Marois en octobre dernier areçu généralement un bon accueil dans l’industriede l’habitation, ce programme étant perçu commeune mesure favorable à la création d’emplois dansle secteur de la rénovation, qui contribuera enplus à la lutte contre le travail au noir et à l’amélio-ration de la qualité des habitations et de leurs per-formances énergétiques.

L’Association provinciale des constructeursd’habitations du Québec (APCHQ) ajoute toute-fois un bémol à l’appréciation de cette mesure, enregrettant sa portée limitée à une durée d’un anet à des projets de rénovation verte. L’Associationn’y décèle pas d’effets structurants dans le secteurde la rénovation et déplore le fait que cettemesure exclut une grande partie du parc de loge-ments qui a des besoins criants d’entretien. Parailleurs, elle estime que l’État devrait se préoccu-per davantage des difficultés rencontrées par lesménages québécois pour trouver un logementadéquat à un prix abordable ou pour accéder à lapropriété, en se dotant d’une véritable politiqued’habitation.

Plus de 500 M $ investis dans l’efficacité énergétique au Québec

L’automne dernier, la ministre des Ressources naturelles, MartineOuellet, a annoncé des investissements de près de 520 millions dedollars dans quatre programmes d’efficacité énergétique pour lesprochaines années au Québec. La plus grande partie de cette en-veloppe (400 M $) sera réservée aux programmes ÉcoPerformanceet Technoclimat, qui misent sur l’innovation technologique fa-vorisant l’efficacité énergétique et la réduction des gaz à effet deserre dans le secteur du transport ainsi que dans les milieux indus-triel, commercial et institutionnel.

Du côté de l’habitation, la ministre Ouellet a dévoilé les deuxnouveaux volets du programme Rénoclimat 2.0, pour lesquels elle

a réservé un budget de 25M$ réparti sur les trois prochaines années. Le volet Maison accordera aux cons-tructeurs certifiés par le Bureau de normalisation du Québec une aide financière de 1000$ pour chaque mai-son homologuée. Le volet Bâtiments multilogements bénéficiera pour sa part d’une enveloppe de 27 M $ pourencourager la construction d’habitations multilogements à haute performance énergétique et modifier lespratiques de construction. Ce volet se divise lui-même en deux volets, l’un pour les petits bâtiments multilo-gements de trois étages ou moins (15M$), l’autre pour les grands bâtiments multilogements d’une hauteurminimale de quatre étages et d’une hauteur maximale de dix étages (12 M $). L’aide financière atteindra3400$ pour le premier volet et 2925$ pour le deuxième.

Le dernier programme, Chauffez vert, porte sur le remplacement des systèmes de chauffage centralet de chauffe-eau résidentiels au mazout ou au propane par des systèmes alimentés à l’électricité ou pard’autres énergies renouvelables. Un budget de 65M$ sera consacré à ce programme. Les propriétaires quibénéficieront de l’aide financière de 1275$ et qui utiliseront les services d’un entrepreneur certifié pourexécuter les travaux de conversion pourront en outre bénéficier du crédit d’impôt ÉcoRénov de 20% jusqu’au 31 octobre 2014.

Pour en savoir plus, visitez le site efficaciteenergetique.mrn.gouv.qc.ca. Pour connaître les lieuxet dates des séances de formation de mise à niveau permettant d’obtenir la certification Novoclimat 2.0 d’ici le1er mars 2014, visitez le site apchq.com ou téléphonez au 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 239.

Marco Lasalle élu « technologue de l’année »

L’équipe du magazine QUÉBEC HABITATION et le personnel de l’Associationprovinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) félicitent MarcoLasalle, qui a été désigné « technologue de l’année » lors de la Rencontre an-nuelle des technologues professionnels du Québec, en octobre dernier. Diplôméen estimation et évaluation de bâtiment au Cégep de Drummondville, MarcoLasalle a amorcé sa carrière en 2004 comme inspecteur au Service de l’inspectionà la Division des garanties de l’APCHQ. Son ascension dans divers postes au sein

de l’organisation a culminé au printemps 2013, à sa nomination au poste de directeur du Service technique etinspection de chantiers de l’APCHQ. Il se trouve maintenant à la tête d’un groupe d’une dizaine de professionnelsqui assurent une veille technologique en construction résidentielle et s’affaire à la préparation d’un nouveauguide d’inspection du bâtiment destiné principalement aux administrateurs des plans de garantie.

L’annonce des quatre nouveaux programmes parla ministre Ouellet précède de quelques mois ledévoilement de la prochaine politique énergétiquedu Québec, qui mettra au cœur des enjeux l’efficacité énergétique, la réduction des gaz àeffet de serre et la création d’emplois.

Photo : Jean Garon

10 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Les brèves (suite)Par Jean Garon

Un nouvel ouvrage sur l’intermodalité et la multimodalité des transports

L’organisme Vivre en ville vient de publier unnouvel ouvrage intitulé Réunir les modes dans sacollection Outiller le Québec, qui traite de l’inter-modalité et de la multimodalité au service de lamobilité durable, une approche qui favorise ledéveloppement de collectivités et de transportsviables. Réalisé en collaboration avec Accès trans-ports viables, l’ouvrage propose une stratégie quisouligne l’importance de l’autopartage et s’appuiesur trois piliers : les pôles d’échanges, l’informa-tion multimodale et la tarification intégrée.

Pour en savoir plus sur cet ouvrage, visitez lesite vivreenville.org.

L’ABQ affiche ses couleurs avec sa Charte du béton

Soucieuse de son image malmenée dans l’industrie de laconstruction et de la nouvelle concurrence que lui fait l’in-dustrie du bois de charpente dans le marché des matériaux,l’Association Béton Québec (ABQ) vient de lancer une Chartedu béton pour en faire la promotion. Cette charte s’appuiesur quatre piliers :

le leadership de cette industrie centenaire au Québec,qui génère plus de 3 500 emplois directs, 5 millions de m3 de production et des revenus de prèsd’un milliard de dollars;

la promotion de l’usage du béton prêt à l’emploi dans la construction, en mettant en valeur ses propriétés physiques et architecturales et ses avantages au plan du développement durable; la formation et la compétence des gens qui œuvrent dans l’industrie ainsi que la certification des installations de production qui garantit la qualité du produit;la synergie entre le secteur de la recherche et l’industrie, qui favorise le développement de produits à valeur ajoutée et l’innovation dans les pratiques et procédés.Pour en savoir plus, visitez le site betonabq.org.

Photo : Jean Garon

Déplorant une baisse de 5 à 8 % du marché du béton prêt à l’emploi, le directeur général de l’ABQ, Luc Bédard, estimequ’il est temps de lancer une Charte du béton, afin de rappeleraux gouvernements l’importance de son industrie dans ledéveloppement économique, social et environnemental du Québec.

12 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Les brèves (suite)Par Jean Garon

Montréal lance deux nouveaux programmes de rénovation résidentielle

La Ville de Montréal propose aux propriétaires d’habitations deux nouveaux programmes d’aide finan-cière pour la rénovation de leurs logements : Rénovation à la carte et Rénovation résidentielle majeure.Le premier permet de rénover ou de remplacer certaines composantes extérieures ou intérieures d’unbâtiment résidentiel ou mixte; le deuxième vise la rénovation de l’ensemble d’un bâtiment résidentiel ousa démolition pour sa reconstruction.

Certaines conditions s’appliquent pour être admissible à l’un ou l’autre des deux programmes. Réno-vation à la carte s’adresse aux propriétaires d’un bâtiment résidentiel construit ou transformé depuis aumoins 20 ans, tandis que Rénovation résidentielle majeure vise les bâtiments vétustes ou qui nécessitentdes travaux d’au moins 15000$. Le pourcentage de l’aide financière peut varier de 50 à 75% du coût destravaux sous certaines conditions, notamment que les travaux soient exécutés par un entrepreneur dûmentlicencié et qu’ils soient supervisés, dans certains cas, par un architecte et un ingénieur.

Pour connaître tous les détails des conditions, exigences et échéances de ces deux programmes d’aidefinancière, visitez le site habitermontreal.qc.ca, ou téléphonez à la Direction de l’habitation de laVille de Montréal, au 514 872-4630.

Construction MauriceBilodeau réalisera laMaison Expo HABITAT 2014

Sise sur un terrain de 16 000 pi2 à Saint-Nicolas,sur la Rive-Sud de Québec, la Maison Expo HABI-TAT 2014 sera érigée aux premières loges du fleuve,au cœur du nouveau et prestigieux développe-ment Le Boisé du Saint-Laurent. Réalisée par Construction Maurice Bilodeau, la Maison ExpoHABITAT 2014 affichera un style contemporainavec son revêtement de pierre et de bois, sa vastefenestration et ses paliers multiples. Une fois construite, elle sera complètement meublée et décorée pour accueillir les visiteurs.

Bien que les travaux de construction soient déjàentamés, la Maison Expo HABITAT 2014 n’ouvrirases portes au public qu’à compter du mois de févrierprochain. Elle est située au 1138, rue des Saisons, àSaint-Nicolas. Pour suivre l’évolution du projet,visitez le site expohabitatquebec.com.

On reconnaît sur la photo Jérôme Côté, copropriétaire et vice-président de Construction Maurice Bilodeau, et Michel Parent,président de l’APCHQ ‒ région de Québec.

Connaissez-vous le Carnet référence construction?

«Oups !... » Telle a été la réaction de la directrice générale de la Commissionde la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, abasourdie par le longsilence des centaines d’entrepreneurs réunis au dernier congrès de l’APCHQ, enréponse à sa question. Puis, quelques braves entrepreneurs ont levé la main pourtémoigner de leur expérience et proposer quelques ajustements au système,notamment pour faciliter la recherche de main-d’œuvre en région.

Il semble bien que les employeurs de l’industrie de la construction ne se soient pas encore approprié leurnouveau système de référence de main-d’œuvre. Même après quelques mois de rodage, des doutes subsistent quantà son efficacité pour combler les demandes de travailleurs et à son imperméabilité aux influences syndicales.Diane Lemieux n’a pas caché que son organisation prévoyait déjà apporter des changements au système en 2014.Elle a néanmoins invité les entrepreneurs à l’utiliser en toute confiance, en visitant le site carnetccq.org.

Photo : Jean Garon

Accréditation d’un premierÉcoEntrepreneur

Le 29 octobre dernier, l’organisme Archibio asouligné l’accréditation du tout premier ÉcoEntre-preneur québécois, le Groupe Dargis. L’événementavait lieu dans un bâtiment centenaire unique (le B-Loft) situé sur la rue Panet, à Montréal, enprésence du ministre du Développement durable,de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Yves-François Blanchet, et de plusieurs chefs de file dela construction écologique. Six mois après sa miseen place, le programme d’accréditation ÉcoEntre-preneur pour la construction et la rénovationécologiques a maintenant le vent dans les voiles,avec six autres ÉcoEntrepreneurs en formation quiapprochent de la ligne d’arrivée pour l’obtentionde leur accréditation.

Pour en savoir plus sur ce programme, visi-tez le site ecoentrepreneur.ca ou téléphonezau 514 985-0004, poste 609.

L’APCHQ rectifie les faits concernant la qualité des habitations québécoises

L’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ) dénonce l’attitude de certainsgroupes qui affirment que la qualité des habitations québécoises est inférieure à celles de l’Ontario, sur la basede comparaisons erronées. C’est le cas notamment de l’Association des consommateurs pour la qualité de laconstruction (ACQC), qui comparait récemment le nombre de plaintes reçues au Québec avec le nombre d’ins-pections de conciliation réalisées en Ontario. Ce sont des données distinctes dans le cadre d’un programme degestion de garantie, qu’il est aussi inapproprié de comparer que des pommes avec des oranges.

Selon André Martin, directeur des relations publiques à l’APCHQ, la réalité s’avère bien différente quand onutilise des données comparables. Ainsi, le taux d’inspections de conciliation au Québec pour les habitations inscritesaux programmes Garantie des maisons neuves, Garantie des immeubles résidentiels et Abritat de l’APCHQ entre2005 et 2012 était de 5,4 %, alors que celui du programme ontarien Tarion s’élevait à 5,9%. De plus, si on exclutles cas reliés à la pyrrhotite, un phénomène exceptionnel et ponctuel ayant affecté la qualité des matériaux deconstruction, le taux d’inspections de conciliation au Québec n’était que de 5% pour la même période.

Photo : M

.R. Parent/Logisco

INFRA 2013Du 2 au 4 décembre 2013Centre de congrès de Québec, Québec (Québec)Tél. : 514 848-9885ceriu.qc.ca

CONSTRUCT CANADA 2013Du 4 au 6 décembre 2013Metro Toronto Convention Centre, South Building, Toronto (Ontario)Tél. : 416 512-0203constructcanada.com

WORLD OF CONCRETE 2014Du 20 au 24 janvier 2014Las Vegas Convention Center, Las Vegas, (Nevada, É.-U.)Tél. : 972 536-6371worldofconcrete.com

SALON CHALETS ET MAISONS DE CAMPAGNEDu 6 au 9 février 2014Stade Olympique, Montréal (Québec)Tél. : 514 286-1522salonchalets.ca

EXPO HABITAT ESTRIEDu 6 au 9 février 2014Centre de foires, Sherbrooke (Québec)Tél. : 819 563-9643expohabitatestrie.com

CONFÉRENCE CECOBOISLe 21 février 2014Hôtel Hilton Bonaventure, Montréal (Québec)Tél. :418 650-7193cecobois.com

EXPO HABITAT QUÉBEC Du 19 au 23 février 2014ExpoCité, Québec (Québec)Tél. : 418 682-3353 ou 1 877 775-3353expohabitatquebec.com

CONEXPO-CON/AGG and IFFE 2014Du 4 au 8 mars 2014Las Vegas Convention Center, Las Vegas (Nevada, É.-U.)Tél. : 1 800 867-6060conexpoconagg.com

EXPO HABITAT SAGUENAYDu 6 au 9 mars 2014Pavillon sportif de l’Université du Québec à Chicoutimi, Chicoutimi (Québec)Tél. : 418 549-8046expohabitatsaguenay.com

SALON NATIONAL DE L’HABITATIONDu 7 au 16 mars 2014Place Bonaventure, Montréal (Québec)Tél. : 514 527-9221salonnationalhabitation.com

SALON DES TECHNOLOGIES ENVIRONNEMENTALES DU QUÉBECLes 11 et 12 mars 2014Centre des congrès de Québec, Québec (Québec)Tél. : 514 270-7110reseau-environnement.com

MIPIM 2014Du 11 au 14 mars 2014Palais des festivals, Cannes (France)Tél. : 514 276-9038mipim.com

À L’AGENDA

Centres urbains (CU) et régions métropolitainesde recensement (RMR)

Maisons ind. et jum.AOÛT

2012 2013

Logements collectifsAOÛT

2012 2013

Total ind. et coll.AOÛT

2012 2013

Variation (%)AOÛT

2012/2013CU Drummondville 34 14 4 1 38 15 -34,2%CU Granby 37 16 18 2 55 18 -67,3%CU Saint-Hyacinthe 6 5 8 8 14 13 -7,1%CU Saint-Jean-sur-Richelieu 8 5 20 7 28 12 -57,1 %CU Shawinigan 9 10 6 4 15 14 -6,6 %RMR Gatineau 97 54 26 6 123 60 -51,2 %RMR Montréal 381 339 1 324 918 1 705 1 257 -26,3%RMR Québec 121 81 266 112 387 193 -50,1 %RMR Saguenay 43 62 17 47 60 109 81,6 %RMR Sherbrooke 72 38 15 31 87 69 -20,7 %RMR Trois-Rivières 41 30 33 41 74 71 -4,1 %TOTAL* 755 604 1 681 1 155 2436 1759 -27,8 %

Centres urbains (CU) et régions métropolitainesde recensement (RMR)

Maisons ind. et jum.AOÛT

2012 2013

Logements collectifsAOÛT

2012 2013

Total ind. et coll.AOÛT

2012 2013

Variation (%)AOÛT

2012/2013

CU Drummondville 54 22 - 4 54 26 -51,9 %CU Granby 31 49 4 4 35 53 51,4 %CU Saint-Hyacinthe 14 2 7 2 21 4 70,8 %CU Saint-Jean-sur-Richelieu 33 17 11 - 44 17 -61,4 %CU Shawinigan 3 6 - 4 3 10 (+ de 100 %)RMR Gatineau 74 60 44 39 118 99 -16,1 %RMR Montréal 493 479 1 213 1 288 1 706 1 767 -3,6%RMR Québec 160 105 225 172 385 277 -28,1%RMR Saguenay 63 117 6 32 69 149 (+ de 100 %)RMR Sherbrooke 61 79 25 23 86 102 18,6%RMR Trois-Rivières 36 32 24 - 60 32 -46,7%TOTAL* 887 872 1 537 1 554 2 424 2 426 0,08 %

Régions métropolitaines de recensement (RMR) AOÛT2012

JUILLET2013

AOÛT2013

Variation (%)AOÛT 2012 / 2013

RMR Gatineau 63,7 56,5 47,7 -25,1%RMR Montréal 662,8 736,6 533,3 -19,5%RMR Québec 140,7 162,0 147,9 5,1%RMR Saguenay 32,2 24,9 21,4 -33,8%RMR Sherbrooke 27,6 23,2 24,0 -13,3 %RMR Trois-Rivières 40,8 26,8 22,6 -44,6 %TOTAL POUR LE QUÉBEC (résidentiel) 835,2 775,1 671,3 -19,6%TOTAL POUR LE QUÉBEC (non résidentiel) 564,0 610,2 431,2 -23,5%

Régions métropolitainesde recensement (RMR)

AOÛT 2012 JUILLET 2013 AOÛT 2013 Variation (%)AOÛT 2012 / 2013

RMR Montréal 115,6 116,6 116,9 1,8%RMR Ottawa-Gatineau 116,2 116,1 116,0 -0,2%RMR Québec 121,9 122,7 122,7 0,7%CANADA 108,3 110,1 110,2 1,8%

Régions métropolitaines derecensement (RMR)

JUIN 2012 2013

JUILLET 2012 2013

AOÛT 2012 2013

RMR Gatineau 296 470$ 290 433$ 294 187$ 282 712$ 303 890$ 285 617$RMR Montréal 348 390$ 376 208$ 348 566$ 372 502$ 349 998$ 369 738$RMR Québec 264 662$ 256 890$ 264 548$ 256 378$ 273 956$ 254 137$RMR Saguenay 187 176$ 201 664$ 203 135$ 203 026$ 182 833$ 207 233$RMR Sherbrooke 161 634$ 181 016$ 170 590$ 182 036$ 175 236$ 181 027$RMR Trois-Rivières 185 348$ 190 896$ 183 768$ 190 270$ 187 709$ 185 120$

Prêts hypothécaires ordinaires SEPTEMBRE 2012 AOÛT 2013 SEPTEMBRE 20131 an 3,10% 3,14% 3,14%3 ans 3,85% 3,95% 3,95%5 ans 5,24% 5,34% 5,34%Taux d’escompte officiel 1,25% 1,25% 1,25%Taux de base des prêts aux entreprises 3,00% 3,00% 3,00%

Indicateurs SEPTEMBRE 2012 AOÛT 2013 SEPTEMBRE 2013Taux de chômage au Québec 7,9% 7,9% 7,6%Indice des prix à la consommation auQuébec (2002 = 100)

120,9 121,9 122,0

Dollar canadien ($ CA) - base mensuelle De 1,01 $ à 1,03$ (US) De 0,97$ à 0,98$ (US) De 0,95$ à 0,97 $ (US)

Logements mis en chantier dans les principaux centres urbains et RMR

* Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau

Logements achevés mais non écoulés dans les principaux centres urbains et RMR

* Estimation uniquement pour les six RMR du Québec mentionnées dans le tableau

Valeur des permis de bâtir dans le secteur résidentiel dans les RMR **

** Valeur en millions de dollars désaisonnalisés

Prix moyen des maisons individuelles et jumelées nouvellement achevées mais non écoulées dans les RMR

Taux d’intérêt et hypothécaires

Autres indicateurs économiques

Sources : SCHL, Statistique Canada, Institut de la statistique du Québec, Banque du Canada

Indice des prix des logements neufs (maison et terrain) (1997 = 100)

LE POULS DE L’INDUSTRIE

14 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

16 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Par Benoit Bissonnette

L 'intérêt principal de bien connaître son in-ventaire d'outils ainsi que son état (bon oumauvais) est la réduction significative descoûts attribuables aux pertes de temps sur

les chantiers en raison d'outils brisés, perdus, volés,ou tout simplement mal rangés. Le moyen le plus effi-cace et rapide de constater qu’il manque un outil, parexemple, c'est encore de savoir qu'il occupe uneplace précise dans un système de rangement bienplanifié. Un espace vide dans une rangée bien garniede coffres trahira, en un seul coup d'œil, l'absence decet outil. C'est l'approche préconisée par plusieursfabricants de systèmes de rangement conçus juste-ment à l'intention des professionnels.

L’importance de l’inspection régulièreDu côté de l'entretien, il est important d'inspecterl'outillage sur une base régulière et de porter une at-tention aux signes d'usure habituels (cordon électriqueendommagé, ajustements défectueux, vis ou boulonsmanquants, etc.). Il est évidemment préférable d'effec-tuer les réparations nécessaires ou de remplacer les ou-tils avant qu'ils ne se brisent, puisqu'un délai imprévusur le chantier est souvent plus coûteux que le prix del'outil lui-même.

Enfin, la pertinence de faire réparer un outil quin'est plus couvert par la garantie du fabricant doit êtresérieusement évaluée, car il n'est plus rare aujourd'huique le coût d'une réparation soit équivalent à celui d’unoutil neuf.

Les outils de gestion de l’outillageDans un autre ordre d'idées, le fabricant Stanley offredeux produits fort intéressants pour gérer un inventaired'outils et pour mieux en contrôler l'accès. Le premierest un cadenas intelligent dans lequel les conditionsd'accès de chaque employé sont programmées à l'a-vance. Si l'un d'eux quitte l'entreprise, il suffit de sup-primer sa carte d'accès du système sans modifier lesconditions d'accès des autres employés. La gestion ducadenas est réalisée à l'aide d'un logiciel qui permetaussi de produire des rapports d'utilisation afin de con-naître les allées et venues de chacun.

Gestion

Quelques solutions pourmieux gérer ses outils deconstructionL'utilisation d'un parc d'outils et des accessoires qui y sont reliés, tout autant que l'entretien inévitable qui endécoule, peut causer bien des soucis degestion. Or, il existe plusieurs solutionsnovatrices pour s’y retrouver dansl'outillage de construction utilisé quotidiennement par les entrepreneurset pour mieux en profiter. Ce volet dudossier thématique présente justementquelques-unes de ces solutions et nouveautés, en plus de rappelerquelques trucs d’entretien et de gestion trop souvent oubliés.

Photos : Une courtoisie de Sortimo

Photos : Une courtoisie de DeW

alt

Chez DeWalt, avec le ToughSystem, l’approche diffèreun peu puisqu'elle consiste à proposer trois formats de coffres et un diable robuste pour les transporter sur le chantier. Les bras sur lesquels sont rangés lescoffres peuvent être achetés séparément et un systèmede rangement peut être ainsi fabriqué et installé à l'intérieur d'un véhicule.

Le fabricant Sortimo propose des solutions de rangement très efficaces à installer à l'intérieur de camions. Il offre plusieurs types de coffres à outils modulaires et configurables afin de s'adapter auxbesoins de l'utilisateur.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 17

L’outillag

e

Encore plus perfectionné, le deuxième système degestion est particulièrement pertinent pour les outilsappartenant à l'entreprise. Il suffit de leur installer unebague inviolable et le système contrôlera leur présencedans le camion ou la remorque plusieurs fois parminute afin d'en prévenir le vol.

Gestion et achat des accessoiresLes accessoires tels que les lames, les mèches, les em-bouts, les meules et les rallonges électriques s'usent etont besoin d'être remplacés régulièrement. Il fautd'ailleurs faire attention aux meules qui présentent depetites fissures ou qui sont très usées, car elles peuventéclater soudainement et causer de graves blessures.

En ce qui concerne les lames circulaires, une inspec-tion fréquente et minutieuse est de mise afin de s'assurerqu'aucune dent ne manque, un indice certain que lesautres dents peuvent avoir été fragilisées lors d'un impactet menacer de se détacher à tout moment.

Pour les autres types d'accessoires, les perfor-mances réduites sont l'indice par excellence pourdéterminer leur degré d'usure. Lorsqu'il est questiond'affûtage, un exercice comptable s'impose toutefois,afin de déterminer la rentabilité de l'exercice. En effet,plusieurs lames et mèches sont de type jetable et nepeuvent être affûtées. Pour celles qui peuvent l'être,l'exercice en vaut habituellement la peine, et la meilleure

stratégie consiste à acheter deux lames identiques.Lorsque l’une d’elles est envoyée à l'affûtage, l'autrepeut être utilisée. C’est une bonne façon d’implanterun système d'alternance qui maximise l'investissement.

Pour l'achat des accessoires en fonction du niveaude consommation, il sera préférable de les acheter enlots, car leur coût à l’unité sera ainsi beaucoup moindre.

Se pose ensuite la question de leur rangement etde leur remplacement ponctuel. À cet égard, il estpréférable de conserver les accessoires dans le mêmecoffre que l'outil qui les utilise, de manière à les avoirtoujours à portée de la main. Si la quantité ou la diver-sité des accessoires fait en sorte que cette approche n'estpas réaliste, il sera alors plus judicieux de les regrouperà l'intérieur d'un coffre destiné à leur rangement.D'ailleurs, une bonne habitude à prendre ou à exigerdes employés, c’est de ne jamais ranger un accessoireémoussé ou trop usé, mais plutôt de s'en départir im-médiatement. On évite ainsi de remplir un coffre avecdes accessoires inutilisables.

Gestion de l'outillage à batterieIl n'est pas rare de trouver plusieurs outils à batterie,de différents fabricants et de différentes générations, àl'intérieur des coffres à outils des travailleurs. Or, unegestion rigoureuse de l'inventaire permet d'économiserdu temps et de l'argent, en plus de simplifier les opéra-tions au quotidien.

Photos : Une courtoisie de Festool

Photo : Une courtoisie de Stanley Black & Decker

Certains fabricants d'outillage, tels que Bosch, Makita et Festool, offrent un système de rangement modulaire et empilable communément appelé Systainer.Selon le type de travaux à faire, l'ouvrier peut choisir ses coffres d'outils et d'accessoires, les empiler, les verrouiller ensemble et les transporter plus facilement.

Le cadenas Guard de Stanley permet de définir des plages horairesd'accessibilité différentes pour chaque employé afin, par exemple, d'eninterdire l'ouverture à l'extérieur des heures normales de travail.Chaque employé reçoit une carte d'accès unique qui, contrairement àune clé, peut être contrôlée ou supprimée individuellement.

COÛT D'OPPORTUNITÉ DES ACCESSOIRESLa nature humaine étant ce qu'elle est, il n'est pas rare que des travailleurs étirent la vie utile d'une

lame ou d'une mèche bien au-delà du raisonnable. Une sérieuse réflexion s'impose toutefois face à cette attitude, car une lame émoussée exige non seulement plus de temps pour effectuer une coupe, mais ellerisque en plus d'endommager l'outil et les matériaux ou même de blesser son propriétaire. En considérant letarif horaire de la main-d'œuvre et les coûts additionnels qu'entraînent les bris ou les blessures, est-ce bienraisonnable d'utiliser une lame jusqu'à sa toute dernière dent ?

« Les accessoires tels que les lames, les mèches, les embouts, les meules et

les rallonges électriques s'usent et ont besoin d'être remplacés

régulièrement. »

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 201318

Tout d'abord, il semble bien que les technologiesde batteries NiMH (nickel-hydrure métallique) et NiCd(nickel-cadmium) dans l'outillage sans fil portatif sont,pour ainsi dire, déjà disparues ou sur le point de s'étein-dre. Or, même si les fabricants offrent toujours des bat-teries pour les anciennes générations de leurs outils, lecoût de deux nouvelles batteries NiCd ou NiMH neuvesreprésente souvent un investissement équivalent à unoutil neuf incluant deux batteries Li-ion, un chargeur etun coffret de transport. Bref, un entrepreneur a tout in-térêt à établir le coût réel, ainsi que les pertes de pro-ductivité relatives au maintien d’un inventaire d'outilsdésuets, en sachant que les performances des nouveauxmodèles Li-ion peuvent aller du simple au double.

Pour faciliter l'acquisition d'outillage à batterie, lesfabricants proposent désormais au moins deux ap-proches différentes. La première consiste à acheter lesoutils en trousse combinée comprenant deux outils ouplus, et livrée avec deux batteries, un chargeur et uncoffre (ou sac de transport). La perceuse et la visseuseà percussion forment presque toujours le duo le pluspopulaire. Il existe néanmoins plusieurs types de troussescombinées. Il s'agit de trouver celui qui convient le mieuxà ses besoins. La deuxième possibilité consiste à investirdans une trousse de perceuse-visseuse à percussion,

puis de se procurer par la suite les outils de son choixà l'unité, sans chargeur, ni batterie.

ConclusionDans le contexte économique difficile actuel, chaquedépense d’un constructeur ou d’un rénovateur profes-sionnel doit être pleinement justifiée s’il veut demeurercompétitif. Or, une bonne gestion de l'outillage et des

accessoires qui s'y rattachent permet non seulementde réduire sensiblement les coûts d'exploitation, maisaussi d'être beaucoup mieux préparé lorsque des im-prévus surviennent. Enfin, il n'est pas à négliger nonplus de dresser un inventaire complet de l'outillage ensa possession, ne serait-ce que pour en connaître lavaleur de remplacement selon les assureurs.

LE RECYCLAGE DES BATTERIESIl est très important de recycler tous les types de batteries d'outils, qu’elles soient à la base de NiCd,

de NiMH, ou encore de Li-ion. Ces produits sont en effet très polluants s'ils sont enfouis, notamment le cadmium qui est toxique, mais qui se recycle très bien. Bref, le moyen le plus facile, rapide et écologique de se départir des batteries est de les retourner chez les détaillants d'outillage, ou dans les grandes surfaces, qui les acceptent gratuitement.

Photos : Une courtoisie de Stanley Black & Decker

Le système ICS de Stanley oblige l'employé à enregistrer l'emprunt d'un outil à l'aide de sa clé numérique. Lorsqu'un autre employé a besoin du mêmeoutil mais qu'il n'est pas disponible, le système indique le nom de celui qui l'a emprunté. En cas de vol, l'alarme se déclenche immédiatement.

Photo : Une courtoisie de Drill Doctor

L'affûtage à l'aide du Drill Doctor représente une solution intéressante pour rafraîchir le tranchant d'une mèche en très peu detemps. Toutefois, la question se pose toujours de savoir s'il est moinscoûteux de consacrer un peu de temps à l'affûtage ou d'acheter desmèches neuves.

Photos : Une courtoisie de DeW

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Le système TSTAK de DeWalt permet de conserver une grande variétéd'accessoires à portée de la main.

20 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Par Louise A. Legault

Si une combinaison semble tout indiquée, c'estbien celle de l'entrepreneur en construction etdu téléphone cellulaire. En se promenant d'unchantier à l'autre, il n’y a pas mieux comme

outil pour communiquer avec ses sous-traitants (aussien déplacement), ses fournisseurs, ses clients et mêmeses employés !

Selon Jean-Paul Fillion, directeur principal du Servicedes communications, du marketing et du développementdes affaires à l'Association provinciale des constructeursd’habitations du Québec (APCHQ), près de 80% des

membres de l'association en seraient même au téléphoneintelligent. Il y a beaucoup de concurrence dans cesecteur et l'APCHQ a négocié pour ses membres quelquesententes de groupe avec de grands fournisseurs commeBell et Telus.

Des applications pour les constructeursL’avantage du téléphone intelligent, c'est la multituded'applications qui peuvent être téléchargées pour pren-dre en charge diverses tâches quotidiennes. L'industriequébécoise de la construction n'y échappe pas, mêmesi la plupart des applications les plus intéressantes sontsouvent en anglais (voir l’encadré sur la page suivante).

L'APCHQ prendra bientôt le virage avec le lance-ment de sa première application. À compter de janvier,le bulletin Info Construction ne sera publié qu'en ver-sion électronique. Ses membres y accéderont par uneapplication sous Press Reader, compatible avec les cel-lulaires, mais aussi avec les tablettes, le iPad surtout.

« Nous pourrons mieux informer nos membres, ex-plique Jean-Paul Fillion. Le nombre de numéros seraaugmenté à six par année et nous n'aurons plus les

contraintes du papier. » À cela s'ajoutera l'Info-lettre etl'Info-promo, en alternance toutes les deux semaines,de même que l'Info-alerte. Plus tard, en 2014, ce seraau tour du magazine Québec Habitation d'amorcercette transition, mais l'édition papier continuera d’êtrepubliée pendant un certain temps.

Samcon prépare aussi une application « style de vie »pour iPad, iPhone et Android. « Elle s'adressera à uneclientèle plus jeune, et son objectif n'est pas de vendredes copropriétés, mais bien d'accompagner les jeunescégépiens et universitaires. Nous avons remarqué l’exis-tence d’un grand fossé entre cette tranche d’âge et le

Technologie

Les constructeursface au défi de l’intégrationdes outilsnumériquesLa gestion de l’information pose toujours un défi pour les entreprises de construction, qui n’ont pas toujoursle temps ni les moyens d’intégrer lesnouvelles technologies de l’informationet de la communication dans leurs méthodes de travail et processus d’affaires. Elles ont néanmoins accès àtoute une gamme de nouveaux outilsnumériques pour leur faciliter les choses,qui vont des téléphones intelligents auxapplications Web dédiées, sans oublierles médias sociaux.

Certains modèles de téléphones cellulaires plus robustes sont conçuspour résister aux conditions difficiles d’un chantier.

Photo : Une courtoisie de Telus

Sur son site Web, Samcon affiche un formulaire pour le service après-vente, de même qu'un portail pour les fournisseurs et un centre de design. L’entreprise y indique aussi ses liens avec les médias sociaux.

« L'APCHQ prendra bientôt le virage avec le lancement de

sa première application. À compter de janvier, le bulletinInfo Construction ne sera publié

qu'en version électronique. »

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 21

L’outillag

e

monde de l’habitation, souligne Fabian Janssens,chargé de projet marketing chez Samcon. Cette tranched'âge ne nous connaît pas. »

Le site Web: bien plus qu’une vitrineSelon Jean-Paul Fillion, tout entrepreneur qui a des unitésà vendre ne peut le faire sans un site Web. Des études ontrévélé d'ailleurs que la recherche d'une maison se fait toutd'abord sur le Web, les sites de référencement aiguillantles acheteurs vers le site des entrepreneurs.

Pour aider ses membres à mieux tirer leur épingledu jeu, l'APCHQ a donc conclu une entente avec l'agencenumérique Équation humaine, qui a mis au point unforfait de conception de sites Web. « Les technologiesévoluent rapidement et un site Web vieillit à un rythmeaccéléré. Il faut le rafraîchir aux trois ou quatre ans »,selon le directeur principal.

Philippe R. Bertrand, associé chez Équation hu-maine, enchaîne : « Les acheteurs potentiels magasi-naient en ligne pendant une semaine pour ensuite fairele tour des projets pendant trois semaines. Cette pro-portion est maintenant inversée, d'où l'importanced'une présence sur le Web. »

L'agence propose donc des forfaits de 100 $, 150$et 200 $ par mois, ce qui évite les coûts initiaux de con-ception Web, qui peuvent être importants. Ces forfaits

s'adressent à ceux qui font leur première entrée sur leWeb, plus particulièrement les petits entrepreneurs quiont peu de temps à y consacrer. « Nous leur enlevonsun fardeau important. Nous voulons les accompagneret les rendre autonomes le plus rapidement possible,en leur donnant des outils conviviaux », expliquePhilippe R. Bertrand.

Mieux encore, l'APCHQ a aussi conclu une ententeavec Urban Immersive qui offre une technologie en 3D

de visite virtuelle, interactive de surcroît. L'internautea l'impression d'être à l'intérieur de l'unité. Il disposemême d’un avatar qu'il peut déplacer dans l'unité. « Onpasse du virtuel à l'immersif, explique David Thomas.Le représentant est alerté de la présence d'un visiteuret peut interagir avec lui. » À 200 $ par propriété, c’estun outil intéressant.

La technologie s'applique autant à un projet ou àune unité sur plan, grâce à des illustrations 3D, qu’àune unité témoin avec des photos 3D. Elle évolue vite.Il est possible d’y ajouter des éléments de jeu pour prolonger la visite et susciter le partage sur les réseauxsociaux. « Bientôt, on en viendra à virtualiser lereprésentant et à automatiser sa présentation », notel'associé. Avec l'agrégation des données recueillies,David Thomas parle aussi d'une plateforme qui géné-rera des pistes pour les représentants.

Certains entrepreneurs exploitent déjà le Webcomme outil de relation avec la clientèle et les four-nisseurs. Sur son site Web, Samcon affiche un formu-laire pour le service après-vente, de même qu'unportail pour les fournisseurs où sont déposés les plans.Les sous-traitants réguliers peuvent à leur tour y dé-poser leur soumission. L'entreprise permet aussi à sesacheteurs de concevoir leur cuisine en ligne avant depasser au Centre de design.

« Ce sera un tout nouveau site pour les visiteurs »,précise le chargé de projet marketing, Fabian Janssens.Navigation plus aisée, moteur de recherche spécialisé.On y retrouvera ce qui fonctionne bien et nousajouterons un configurateur de salle de bains. Nous

DES APPLICATIONS POUR TOUT UN CHACUNVoici quelques applications qui peuvent se retrouver dans le coffre à outils numériques

d’un constructeur ou d’un rénovateur professionnel.

Carpenter's Helper : pour effectuer divers calculs

Concretulator : pour calculer une quantité de béton

Drywall Calculator : pour calculer une quantité de panneaux de gypse

E-Calc : pour effectuer des calculs électriques

inchCALC : pour effectuer des calculs en pouces et en pieds (et des fractions)

LumberCalc : pour aider à préparer une commande de bois

Roofing Calculator : pour évaluer une quantité de bardeaux de toiture

Paint Calculator : pour évaluer une quantité de peinture

sightLevel : pour vérifier le niveau d’une structure ou d’une installation

Dropbox : pour le transfert de lourds fichiers numériques

GoToMeeting : pour la planification de réunions en ligne

Smart-Use : pour gérer et partager des plans et des documents en format PDF

L'APCHQ a conclu une entente avec Urban Immersive pour offrir une technologie en 3D de visite virtuelle et interactive qui donne l’impression à l’internaute d'être à l'intérieur de l'unité.

Illustration : Une courtoisie d’Urban Im

mersive

permettrons ainsi aux acheteurs de préparer leur visitequi, autrement, pourrait s'étirer sur trois à quatre etmême cinq heures. »

L’entreprise Presti Demeures et Développementstravaille depuis maintenant cinq ans avec un portailclient qui permet à l'acheteur de faire toutes ses sélec-tions de finitions et d'accessoires en ligne, de suivrel'évolution des dépenses et même de faire un paiementen ligne par PayPal ! Selon son vice-président, PaoloPresti, cela évite des erreurs lorsque des changementssont apportés.

« Il n'y a qu'un dossier auquel tout le monde aaccès, jusqu'aux fournisseurs qui peuvent vérifier lecalendrier de travail », note-t-il. Tous les plans s'y trou-vent et les gérants de chantier de Presti sont munisd'iPad pour les consulter à tout moment. « L'applica-tion mobile permet aux clients de consulter leurdossier lorsqu'ils sont en magasin pour acheter lesmeubles, les rideaux ou les tapis », ajoute-t-il.

Les médias sociaux pour garder le contactPrével est bien outillé en matière de médias sociaux.Facebook, Twitter, Flickr, YouTube, tout y passe ! Avecson blogue, l'entreprise est devenue une créatrice decontenu et a cherché à se positionner comme profes-sionnelle du monde immobilier, selon le responsabledu marketing, David Deschênes. Depuis deux ans etdemi qu'il alimente ce blogue, le responsable y a placédes textes qui intéresseront le lecteur selon l'étape duprocessus d'achat où il se trouve.

« Cela nous permet de garder le contact, précise-t-il,surtout lorsque la livraison peut prendre un an et demiou deux. Nous avons beaucoup d'information pourles premiers acheteurs, par exemple, mais aussi du

contenu plus “Style de vie”, notamment pour notreprojet Les Bassins du Havre à Griffintown, où nous parlons d'aménagement intérieur et des découvertesque l'on peut faire dans les boutiques du quartier. »

Voici comment Prével a structuré son approche :« Les médias plus traditionnels comme les journaux,ainsi que l'affichage et la publicité Web servent à nousfaire connaître. On passe ensuite au site Web, plus

officiel, où l'on trouve de l'information sur l'entreprise,les projets et les plans. En troisième lieu vient l'engage-ment, plus axé sur les médias sociaux ».

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce nesont pas seulement les membres de la jeune générationqui se retrouvent sur ces plateformes : les baby-boomers se sont mis eux aussi au Web 2.0. « On nevisite pas le site Web d'une entreprise tous les jours,reprend David Deschênes, mais grâce à Facebook nousrestons dans le quotidien des clients et pouvons lestenir informés de l'avancement des travaux. »

Comme en témoignent ces utilisateurs, le déve-loppement des technologies de l’information et de lacommunication permet de modifier bien des chosesdans les pratiques d’affaires des constructeurs et desprofessionnels de l’habitation. Pour passer véritable-ment à l’ère numérique, ils doivent cependant maî-triser de nouvelles plateformes de communicationélectronique et applications pour la mise en marchéde leurs produits et services et garder le contact avecleurs clients, fournisseurs et partenaires d’affaires.

Où en est l’adoption des technologies mobiles dans l’industrie de la construction ?

Une enquête réalisée l’été dernier par le Centre francophone de recherche en informatisation des organisations (CEFRIO), en collaboration avec le Centre d’études et de recherches pour l’avancement de la construction au Québec(CERACQ) et l’École de technologie supérieure (ÉTS), le confirme : l’industrie québécoise de la construction n’est pasencore très avancée dans l’utilisation des technologies mobiles, telles que les tablettes et les téléphones intelligents.

Un des principaux constats de l’enquête est que l’industrie utilise principalement ces technologies en ce momentpour aller chercher de l’information et non pour la partager. Seules les entreprises innovantes se seraient engagées dansl’utilisation des technologies mobiles dans une optique de partage d’information et de collaboration.

L’étude a pu établir que l’introduction de nouvelles méthodes de travail axées sur l’usage des technologies mobilesà des fins autres que des échanges de courriels rencontrait encore plusieurs obstacles. Parmi les contraintes les plus importantes, il y aurait le manque de compatibilité entre les technologies et les plateformes, le manque de ressourcespour la très grande majorité des entreprises de construction et les difficultés que pose la gestion du changement dans lesorganisations. La barrière de la langue poserait aussi un problème pour l’utilisation de certaines applications offertes exclusivement en anglais.

Il ressort également que l’usage actuel des technologies mobiles dans l’industrie québécoise de la construction sefait principalement à titre individuel et pour un usage personnel, notamment pour la consultation de courriels et de calendriers ainsi que pour la prise de notes diverses. Chez les entreprises innovantes, l’abondance des applicationsdisponibles compliquerait la sélection des applications logicielles destinées à la réalité de la construction, spécialementlorsqu’il est question d’applications de collaboration en temps réel.

Somme toute, l’enquête a pu constater un retard significatif des entreprises de construction québécoises dansl’utilisation des technologies mobiles par rapport à celles d’autres pays. En dépit d’une volonté certaine des entreprisesde construction de transformer leurs pratiques actuelles, l’étude conclut qu’il ne semble pas y avoir de stratégie généraliséeafin d’introduire les technologies mobiles, car les enjeux et les bénéfices ne sont pas encore bien définis.

Pour connaître les résultats détaillés de l’enquête Construction 2.0 – L’efficacité par le numérique, visitez le siteceracq.ca.

Par Jean Garon

Grâce à cette technologie immersive, lereprésentant est alerté de la présence d'unvisiteur et peut interagir avec lui.

22 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 201324

Par Benoit Bissonnette

Parmi toutes les scies à onglets offertes par lesfabricants d'outillage professionnel, les prin-cipaux modèles se classent en deux caté-gories. Il y a d’abord les modèles fixes,

c'est-à-dire ceux dont la lame se déplace seulement versle bas à partir d'un pivot fixe, puis il y a les modèlescoulissants dont la lame, également montée sur unpivot, coulisse vers l’avant afin d'augmenter sa capacitéde coupe en tronçonnage.

Bien que le marché soit monopolisé par des mo-dèles de diamètres de 10 et 12 po, il existe d'autresmodèles destinés à des applications particulières.Dans le cas des scies à onglets équipées d'une lameplus petite que 10 po, il s’agit de produits conçuspour être légers et très compacts, mais ayant une ca-pacité de coupe limitée. Au rayon des géants, il existeun modèle de 14 po chez Makita (nº LS1440) pour lacoupe de gros éléments de charpente.

Pour les ouvriers qui déplacent leur scie à on-glets fréquemment ou dans un endroit sans électri-cité, une autre technologie fort pratique permetd'utiliser un modèle alimenté par une batterie Li-ion.Même si les performances des premières générationsde cet outil étaient plutôt modestes, il en va au-trement des nouveaux modèles depuis que la plate-forme de batterie NiCd a été abandonnée en raisonde la faible densité électrique de son composé chi-mique (nickel-cadmium).

Caractéristiques à rechercherAvant de se procurer une nouvelle scie à onglets, il im-porte de bien examiner ses besoins et de choisir lemodèle qui y répondra parfaitement. Parmi les pointsà surveiller de près, il y a notamment la capacité de lascie à onglets à s'incliner d'un côté ou des deux côtéspour effectuer une coupe en biseau. En apparenceanodin, ce détail peut faire toute la différence lorsquel'utilisateur travaille dans un endroit encombré ou àproximité d'un mur et qu'il doit effectuer une coupesur une longue pièce.

Il importe également de vérifier les angles réalisa-bles avec la scie à onglets. Les modèles de base offrentsouvent quelques degrés de jeu seulement au-delà de45°, mais les modèles haut de gamme vont beaucoupplus loin, souvent jusqu'à 60°, une capacité accrue quipeut se révéler fort utile dans certaines situations.

Un aspect souvent négligé, mais combien impor-tant, concerne la hauteur du guide et la facilité à le ca-librer avec une équerre. Un guide haut facilite la coupedes moulures larges si on les adosse solidement auguide. Et, compte tenu des déplacements fréquents del'outil qui peuvent éventuellement affecter sa précision,la possibilité de rétablir rapidement l'équerrage doitêtre une priorité.

Bien peu d'entrepreneurs peuvent se passer d'une bonne scie à onglets, qu'ils œuvrent dans le domaine de la construction à ossature de bois ou encorecomme responsables des différentes étapes reliées à la finition d'un projet. Voici un portrait global du marché en ce moment et de ce qu'il faut savoir avantd'acquérir ou remplacer ce type d'outil.

Ce qu’il faut savoiravant d’acheter une scie à onglets

Étude de produits

Photo : Une courtoisie de Makita

Photo : Une courtoisie de Bosch

Photo : Une courtoisie de Milw

aukee

L'amélioration constante de la technologie des batteries Li-ion permet aujourd'hui d'offrir une scie à onglets sans fil aux performances fort respectables. L'un des rares modèles (nº LXSL01Z1) proposés sur le marché en ce moment est fabriqué par Makita. Équipé d'une lame de 7 ½ po de diamètre,sa capacité de coupe en tronçonnage s'élève à 11 ¾ po et l'outilpèse 27,3 lb (12,4 kg).

La scie à onglets coulissante modèle nº 6955-20 de Milwaukeepropose un rapporteur d'angles numérique qui permet derépéter un angle précis avec constance. L'autre avantage notable est la possibilité d'effectuer plusieurs coupes successives tout en augmentant ou en diminuant graduellementl'angle, par incrément de 0,1 degré, et ce, jusqu'à l'obtention de la coupe parfaite.

Le fabricant Bosch a porté une grande attention à la positiondes manettes sur la plupart de ses modèles de scies à onglets, en les plaçant à portée de main à l'avant de l'outil, afin d'ensimplifier l'utilisation.

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 25

L’outillag

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La vérité sur le laserLes faisceaux lasers, qui sont apparus sur les scies à on-glets il y a plus d'une décennie, se font maintenant plusrares sur les nouveaux modèles de qualité profession-nelle. L'expérience aura montré que ces derniers, bienque très efficaces et précis lorsque bien ajustés, souf-frent d’un inconvénient majeur : ils doivent être réa-justés et nettoyés fréquemment. L'attention particulièredont ces lasers doivent faire l'objet, en chantier, fait ensorte que les utilisateurs perdent éventuellement con-fiance en la précision de leur outil et cessent de l’utiliser.

La solution FestoolDans cette catégorie, il serait plutôt difficile de passersous silence les performances étonnantes de la Kapexde Festool, une scie à onglets coulissante dotée d'unelame de 10 po. Elle se distingue par son faible poids de47 lb (21,5 kg), mais c'est surtout sa capacité de coupemaximale qui surprend, car elle rivalise, à quelques mil-limètres près, avec les gros modèles coulissants de 12 po.

Son système de rails, situé de part et d'autre de la ma-chine, permet d'utiliser l'outil adossé à un mur. Son sys-tème d'aspiration de la poussière est de loin le plusefficace sur le marché.

Plusieurs autres accessoires complètent le système,notamment un rapporteur d'angles ingénieux et fortutile pour l'installation de moulures couronnées. Bref,il s'agit d'une machine d'exception pour des utilisateursexigeants qui désirent un outil très performant maisqui ne reculeront pas devant son prix (1 600 $).

Les bases mobilesEn chantier, l'utilisation d'une base mobile solide et aisé-ment manœuvrable pour transporter une scie à ongletsest plus qu'une nécessité. Il importe de choisir un mo-dèle qui soit léger, facilement repliable, et surtout quioffre une bonne rigidité lorsque de lourdes pièces debois y sont placées. Il existe essentiellement deux ver-sions de base, l'une équipée de pattes repliables, etl'autre, sans doute un peu plus pratique, munie de deuxroues pour faciliter les déplacements.

Le choix des lamesEn terminant, il est important de retenir que les per-formances d'une scie à onglets dépendent en grandepartie de sa lame. À cet égard, il sera primordial dechoisir la lame en fonction de l'usage prévu et de s'entenir à cette utilisation pour obtenir les meilleurs résul-tats. Une lame comptant 50 dents ou moins conviendrabien à la coupe d'éléments de charpente, alors qu’unelame de 60 dents ou plus (selon son diamètre) sera plusappropriée pour les coupes de finition, dont celles desmoulures.

Qu'en est-il de la précision?Les utilisateurs de scie à onglets ont souvent l'impres-sion qu'un modèle fixe offre une plus grande précisionde coupe qu'un modèle coulissant. La réalité est toute-fois différente, car le modèle fixe est désavantagé lorsde la coupe de matériaux larges et épais, notammentcelle des madriers.

Avec une lame de scie à onglets habituellement trèsmince, il est en effet très difficile de tronçonner unmadrier en plongeant directement dans la pleinelargeur de ce dernier. La lame a tendance à oscillerlatéralement devant autant de bois à couper d'un seulcoup et le moteur de l'outil faiblira sous la charge. Enrevanche, une scie coulissante peut couper cette mêmepièce de bois, mais en la tronçonnant sur son chant(dans le sens de son épaisseur), beaucoup plus mince,ce qui réduit considérablement la charge sur l'outil.Bref, une scie à onglets coulissante de qualité profes-sionnelle sera toujours plus précise qu'un modèle fixe.

Photos : Une courtoisie de Bosch

Photos : Une courtoisie de Bosch

Au rayon des innovations, le déplacement linéaire de la scieBosch nº GCM12SD est assuré par un système à double charnièreau roulement très doux, précis, qui n'est pas entravé si l'outil estcollé à un mur. Contrairement aux rails, une telle articulationn'est pas affectée par les débris ou la poussière.

La solution la plus fiable au problème de réajustement fréquentd’un laser est proposée par DeWalt avec le modèle nº DWS780,qui comporte un système d'éclairage XPS. Une lumière blancheprojetée de part et d'autre de la lame produit une ombre sur lapièce à couper et représente exactement la position de la lame.

Le fabricant Bosch propose une base (modèle nº T4B) qui intègredes roues, ainsi que le système de levage Gravity-Rise. Cettebase offre également deux extensions télescopiques qui permettent de bien supporter les matériaux durant la coupe.

Photo : Une courtoisie de DeW

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La Kapex possède toute la puissance voulue pour tronçonner de grosses pièces de bois. Tous les boutons, leviers, manettesainsi que la gâchette servant à l'ajustement ou au fonctionnement de l'outil sont de couleur vert pâle afin de bien distinguer leurs fonctions.

Photo : Une courtoisie de Festool

Par Louise A. Legault

Le bois n'a pas la cote en ce moment comme combustible dans les grandesvilles (voir notre encadré plus loin). Cependant, un petit groupe a décidéde faire du bois-énergie son cheval de bataille. Et l'on ne parle pas ici desystème d'appoint, mais bien de système principal.

Le foyer de masse a fait ses preuves depuis belle lurette dans des pays commel'Autriche, l'Allemagne et la Finlande. Connu sous divers noms, il se distingue parson corps de chauffe massif qui accumule la chaleur et l'irradie à travers les pièces.Plutôt que de chauffer l'air (chauffage par convection), il chauffe les objets (chauffagepar rayonnement), ce qui lui confère de nombreux avantages.

Le chauffage par convection empêche la stratification, l'air chaud ayant tendanceà remonter, laissant les pieds au froid. Ce mode de chauffage diminue aussi les mou-vements d'air par convection, souvent désagréables. Le foyer de masse réchauffantle plus souvent les pièces de jour, l’étage des chambres reste plus frais d'un ou deuxdegrés, ce qui assure un meilleur sommeil.

Le principe du foyer de masse est fort simple : l'utilisateur fait une forte flambéeà haute température, le bois se consume complètement, créant peu de cendres oude créosote responsable des feux de cheminée. En matière d'émissions, le foyer demasse dépasse même les normes de Washington (4,5 g de particules fines à l'heure),qui sont plus sévères que celles de l'EPA (7,5 g de particules fines).

Les gaz de combustion de ce système sont dirigés vers une chambre de combus-tion secondaire où la température peut atteindre de 900 à 1 050 °C. Ces gaz circulentensuite vers le bas avant de s'échapper vers la cheminée, ce qui permet de distribuerla chaleur dans tout le corps de chauffe. La surface du foyer se maintient entre 40 et60 °C et ne pose donc aucun problème de sécurité pour les jeunes enfants.

Comment la température peut-elle être réglée dans une maison munie d'unfoyer de masse? Par l'espacement des feux. En octobre, il suffira d'un feu aux quatreou cinq jours; en janvier, ce sera plutôt aux huit heures. En fait, il faut faire un nou-veau feu dès que la température baisse d'un degré à l'intérieur.

Un système de climatisation passiveLe principe s'inverse en été et toute cette masse assure une climatisation passive, de-venant une batterie thermique qui accumule la chaleur pendant la journée et se rafraî-chit peu à peu pendant la nuit, ce qui réduit d'autant la facture de climatisation.

Le cœur du foyer est fait de briques réfractaires ou de béton réfractaire préfa-briqué, plus ou moins dense, selon la superficie de la maison. La cheminée aussiest faite de maçonnerie, quoiqu’il soit possible, dans certains cas, d’utiliser des sectionspréfabriquées en métal pour réduire les coûts.

Quant à l'habillage, il est personnalisé au goût des occupants et peut s'adapterà tous les styles de maison.

«C'est une autre façon de concevoir la maison. Le foyer devient vraiment lecœur de la maison, explique Pierre Gilbert, directeur de la commercialisation chezFeu vert Foyers de masse à Chicoutimi. Plus qu'un appareil de chauffage, il contribueà la qualité de vie des occupants. »

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Le foyer de masse

Une autre façon de chauffer une maisonOriginaire d'Europe, le foyer de masse rallie de plus enplus d'adeptes au Québec depuis une trentaine d'années.Il propose une autre façon de chauffer (et de rafraîchir !)les intérieurs et va bien au-delà de l'appareil de chauffage.

Photo : Une courtoisie de Feu vert

Le cœur du foyer est fait de briques réfractaires ou de béton réfractaire préfabriqué, plus ou moins dense, selonla superficie de la maison.

Construirevert

Une valeur ajoutée à la maisonPierre Gilbert parle du foyer de masse comme d'une immobilisation qui ajoute dela valeur à la maison, notamment en raison de la possibilité d’y greffer divers acces-soires, dont le banc chauffant qui permet de rallonger le circuit des gaz et la surfaced'absorption de la chaleur. «C'est l'endroit idéal pour se réchauffer après les sportsd'hiver ou encore pour faire sécher les bottes et les mitaines », commente-t-il.

Il est aussi possible d’y ajouter une cuisinière au bois qui pourrait être comparéeà une mijoteuse de trois tonnes! Certains y installent un four à pain, tandis qued’autres l’utilisent pour faire des grillades dans l'âtre.

Propriétaire d'une maison bioclimatique, Pierre Gilbert cuisine au bois l'été,alors qu'il fait 35 °C dehors, mais sa maison reste à 21 °C, le foyer absorbant lachaleur excessive.

Le chauffage de l'eau domestique? Une possibilité encore au stade expérimental.Le Groupe de recherches écologiques de La Baie (GREB) travaille en ce moment àla réalisation d'un système homologué dans le cadre d'une deuxième phase de neufmaisons à l'écohameau de La Baie. « Ici, le règlement municipal oblige le foyer demasse », ironise Pierre Gilbert.

Dans une maison neuve, l'idéal est de prévoir le foyer de masse au tout début,dès l'étape des plans. «Nous offrons un service de conception complet, ajoute PierreGilbert, et nous fournissons un rendu en 3D qui permet de voir le foyer de diverspoints de vue ». Feu vert Foyers de masse a d'ailleurs mis au point une propositiond'affaires pour les entrepreneurs et est actuellement en pourparlers avec quelquesentrepreneurs qui veulent intégrer le foyer de masse dans leurs habitations.

Le foyer est personnalisé selon les besoins et les goûts de chacun. Il peutprendre un aspect rustique, champêtre ou même contemporain. La compagnieLes Pierres Stéatites d'East Broughton propose des foyers de masse en pierre àsavon extraite de sa carrière. Les artisans de L'esprit des lieux à Val-David ex-ploitent, pour leur part, leur maîtrise des finis à la chaux, tandis que la céramisteJessica Steinhäuser de Guelph, en Ontario, se spécialise dans la réalisation dekachelofen, des foyers de masse de type autrichien de plus petites dimensions,recouverts de céramique. Plusieurs de ces artisans sont membres de la MasonryHeater Association of North America, qui offre des cours et des certifications, enplus de poursuivre des recherches sur le sujet.

Une intégration même en rénovationLe foyer de masse peut aussi s'inscrire dans le cadre d'une rénovation. Ce sera alorsle moment de rafraîchir l'intérieur et d'abattre quelques cloisons pour créer un espaceà aire ouverte. Dans une maison existante, il importe de trouver l'emplacement op-timal. Le foyer de masse joue bien le rôle de séparation naturelle entre deux pièceset peut remplacer une cloison. « Nous recommandons le plus souvent qu'il soit ins-tallé au salon ou dans la salle où se prennent les repas », explique Pierre Gilbert.

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Illustration : Une courtoisie de Feu vert

SUS AU BOIS !Curieusement, de nombreux environnementalistes ont applaudi les mesures très restrictives de la Ville de Montréal en matière de chauffage au bois. Un premier

règlement adopté en 2009 interdit l'installation de poêles non certifiés et consommant tout autre combustible que les granules de bois, le gaz ou le propane. La Ville arécidivé, en août dernier, avec l'adoption d'un règlement qui obligerait à rendre inopérant tout système à combustible solide sur son territoire d'ici 2020.

«On considère le bois comme une mauvaise source d'énergie, alors que c'est la technologie qui est en cause, de dire Pierre Gilbert, de Feu vert Foyers de masse. Certaines municipalités ont pensé suivre l'exemple de Montréal, ajoute-t-il, mais elles se sont ravisées. C'est le cas notamment de Saint-Bruno-de-Montarville, qui aplutôt adopté les normes de l'État de Washington en matière d'émissions. »

Le règlement sur les appareils de chauffage au bois de la Loi sur la qualité de l'environnement de 2009 reprend pour sa part la norme de l'EPA (Standards of performance for New Residential Wood Heaters, 40 CFR 60, subpart AAA) ainsi que celle de l'Association canadienne de normalisation (CAN/CSA-B415.1). La norme EPAdoit d'ailleurs être révisée d'ici 2015.

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L'installation d'un foyer de masse touche à la fois le rez-de-chaussée et le sous-sol. Au sous-sol, une semelle distincte de la dalle de sous-sol de 8 po d'épaisseursera réalisée, puis des fondations en bloc de béton seront érigées jusqu'au plancherdu rez-de-chaussée.

Le prix? De 20000 à 30000$. Pierre Gilbert assure qu'un foyer de masse se paieau bout de huit ou neuf ans et permet de faire des économies de chauffage, surtoutpour ceux qui ont accès à la ressource. Le foyer de masse brûle à une températuresi élevée qu'on peut l'alimenter en bois déclassé pour le chauffage. Huit cordes suffiraient à chauffer une maison typique de 2 000 pi2 pendant toute une année. « Le bois est la source d'énergie la moins susceptible de subir des hausses de prixselon les aléas du marché, affirme Pierre Gilbert. Les fournisseurs sont de petits pro-ducteurs locaux qui contribuent à faire tourner l'économie régionale. Pour se libérerdu pétrole importé, le bois est la ressource la plus abondante que l'on peut se pro-curer rapidement et économiquement. »

En France, il existe même une norme pour le bois de chauffage, NF Bois dechauffage. Certains fournisseurs offrent maintenant du bois séché au four (certaine-ment moins écologique), ainsi que des bûches « fabriquées en usine » avec des rebutsde bois. En matière de chauffage au bois, nous accusons beaucoup de retard parrapport à l'Europe, conclut Pierre Gilbert.

REMISE EN QUESTION DE L’INTERDICTION DU CHAUFFAGE AU BOIS À MONTRÉAL

Une étude de l’École Polytechnique remet en question le projetde règlement de la Ville de Montréal visant à condamner les appareilsde chauffage au bois d’ici 2020. Selon cette étude, les conclusions dela Ville sont « non seulement pas fiables, mais aussi biaisées ». Enoutre, un autre sondage effectué par la maison CROP révèle que plusdes deux-tiers des Québécois sont opposés au bannissement desappareils de chauffage au bois de nouvelle génération. L’Associationdes professionnels du chauffage (APC) compte donc demander auprochain maire de Montréal d’abandonner ce projet de règlement,d’autant plus que les nouveaux appareils de chauffage au bois (EPA)vendus au Québec depuis plus de cinq ans émettent jusqu’à 90%moins de particules fines que les vieux appareils.

Photo : Une courtoisie de Feu vert

Le foyer peut être personnalisé selon les besoins et les goûts de chacun. Il peut prendre un aspect rustique,champêtre ou même contemporain.

Photo : Une courtoisie de Jessica Steinhäuser

La céramiste ontarienne Jessica Steinhäuser se spécialise dans la réalisation de kachelofen, des foyers demasse de type autrichien de plus petites dimensions, recouverts de céramique.

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30 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Par Roberpierre Monnier et Jean Garon

L’escalier est constitué de plusieurs compo-santes, telles que des limons, des marches, descontremarches, des paliers, des mains cou-rantes et des garde-corps. Il doit aussi être

conçu en fonction des éléments environnants (murs,plancher, plafond et ouvertures), qui déterminerontson emplacement et sa configuration. Il sera à voléedroite, avec ou sans palier, en L, en U, avec des marchesrayonnantes de 30 ou 45o, à volée tournante ou à voléehélicoïdale. La conception d’un escalier doit mettre enrelation sa course, son élévation, sa volée, son em-marchement, son balancement, son échappée au puits,son dégagement des ouvertures, etc.

Comme ses composantes sont reliées les unes auxautres, la prise de mesures est extrêmement impor-tante et celles-ci doivent être rigoureusement respec-tées en tenant compte de leurs étroites interrelations.Cela est d’autant plus important qu’il faut éviter lesratés techniques pouvant entraîner des problèmes deconformité et de sécurité.

Les limonsSi l’escalier intérieur dessert au plus deux aires deplancher consécutives et qu’il est fixé à une cage struc-turante, les limons en épinette doivent avoir une pro-fondeur utile minimale de 90 mm (3 ½ po), mesuréeperpendiculairement au fond du limon, au point où la

section est la plus faible, et avoir une profondeur horstout minimale de 235 mm (9 ¼ po).

Les limons doivent être supportés et assujettis àleurs deux extrémités, avoir une épaisseur réelle d'aumoins 25 mm (1 po), s'ils sont supportés sur leurlongueur, et d'au moins 38 mm (1 ½ po), s'ils ne lesont pas. Leur espacement entre axes ne doit pas être supérieur à 900 mm (35 ½ po) pour un escalier

desservant un seul logement et à 600 mm (24 po) dansles autres cas. Si l'escalier desservant un seul logementa des contremarches qui supportent la partie avant dela marche, l'espacement des deux limons ne doit pasêtre supérieur à 1 200 mm (47 po).

Les marchesDe façon générale, un escalier intérieur privé et d’issuedoit être adapté au pas normal d’un utilisateur moyen.

L’escalier d’une habitation est un ouvrage complexe qui peut prendre de multiples formes et dont l’usage prescrit doit être agréable et sécuritaire. Il enexiste plusieurs catégories. Le présent article ne s’attardera que sur l’escalierintérieur privé reliant deux niveaux et pouvant servir d’issue. Sa conception et sa réalisation requièrent une bonne connaissance de la menuiserie et desexigences du Code de construction. Voici un aperçu des règles à respecterpour chacune de ses composantes.

Dossier technique

Les règles à suivre pour concevoir et poser un escalier conforme

Photo : Une courtoisie d’Escaliers Gilles Caron

L’ESCALIER AUTONOME OUSEMI-AUTONOME DÉCORATIF

Véritable sculpture décorative, l’escalier au-tonome ou semi-autonome possède une structureindépendante des murs, dont les marches sont ap-puyées sur des limons d’acier faits de profilés carrés,rectangulaires, cylindriques ou en forme de C. Pourun escalier comportant un palier dans la volée ouun escalier tournant accueillant des marches rayon-nantes ou tournantes, il faut prévoir l’installationd’un poteau central et d’une structure capable desupporter les charges excentriques par des porte-à-faux rigides ou par l’ajout d’un autre poteaustratégique. Il faut aussi s’assurer de pouvoir les

fixer solidement aux paliers du bas et du haut (planchers) avec des attaches conformes et rigides et, aubesoin, des supports sous-jacents qui puissent les prendre en charge.

Ces escaliers sont souvent préfabriqués par deux corps de métier distincts, car ils incorporent des composantes en fer, en bois et parfois en verre. Ils doivent respecter, en équivalence, les mêmes exigences du Code.

Les tendances actuelles font disparaître les contremarches pleines, ce qui favorise le passage de la lumière dans le logement.

Photo : Une courtoisie de L’Escalerie (lescalerie.com)

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Le giron et la profondeur de la marche ainsi que la hau-teur des contremarches doivent être uniformes dansune même volée, sous toutes réserves des tolérancespermises de 6 mm (1/4 po) entre les marches successi-ves et entre les girons et les contremarches d'une volée.Il doit avoir au moins trois contremarches, mais unescalier de moins de trois contremarches est permissous certaines conditions.

Le nez d'une marche doit avoir un rayon de cour-bure ou un chanfrein d'au moins 6 mm (1/4 po) etd'au plus 10 mm (3/8 po) mesuré horizontalement.Lorsqu'un matériau souple est utilisé pour recouvrirle nez d'une marche, il est permis de réduire à 3 mm(1/8 po) le rayon de courbure ou le chanfrein minimalexigé. Les nez de marche biseautés ou arrondis nedoivent pas réduire de plus de 15 mm (5/8 po) la pro-fondeur de marche exigée, ni avoir une dimensionhorizontale de plus de 25 mm (1 po).

Les marches en bois, en contreplaqué ou en pan-neau de copeaux orientés de catégorie O-2 de l'escalierintérieur d'un logement doivent avoir une épaisseurréelle d'au moins 25 mm (1 po). Toutefois, s'il n'y a pasde contremarches et si l'espacement des limons dé-passe 750 mm (29 ½ po), les marches doivent avoirune épaisseur réelle d'au moins 38 mm (1 ½ po).

Marches rayonnantesSi des marches rayonnantes sont intégrées dans un es-calier, toutes les marches d’une même volée doiventpermettre de tourner dans la même direction. L'incli-naison transversale des marches ne doit pas dépasser1/100. Les marches rayonnantes individuelles doiventpermettre de tourner à un angle de 30° ou de 45°, sansécart positif ou négatif, et jamais plus de 90° au total.

Les marches rayonnantes d'un escalier hélicoïdalqui se trouve à l'intérieur d'un logement ou qui n'estpas une issue exigée doivent avoir une largeur libre d'aumoins 860 mm (34 po), lorsque l’escalier est adjacent àdes murs, et d'au moins 760 mm (30 po) dans les autrescas. Ce type d’escalier doit comporter des girons égauxd'au moins 225 mm (9 po), lorsque mesurés à 500 mm(20 po) de l'extrémité la plus étroite, et effectuer unerotation dans le même sens entre deux étages.

Marches dansantesDans le cas d’un escalier tournant, chaque marche doitavoir un giron d'au moins 150 mm (6 po) et d'au moins200 mm (8 po) en moyenne. Il aura une largeur libred'au moins 860 mm (34 po), s’il est adjacent à desmurs, et d'au moins 760 mm (30 po) dans les autrescas. Il comportera des girons égaux d'au moins 225 mm

(9 po), lorsque mesurés à 500 mm (20 po) de l'ex-trémité la plus étroite de la marche. La hauteur desmarches doit être uniforme et se situer entre 125 et200 mm (5 et 8 po). La rotation de l'escalier tournantentre deux étages doit être dans le même sens.

S’il s’agit d’un escalier tournant utilisé commeissue, il doit avoir des marches d'un giron d'au moins240 mm (9 ½ po), exclusion faite du nez, les mesuresétant effectuées à 230 mm (9 po) de la main courante,du côté où elles sont les plus étroites. Son rayon in-térieur doit être au moins égal au double de la largeurde l'escalier. Une main courante doit être installée dechaque côté.

Sous toutes réserves, les marches dansantes des es-caliers d'issue exigés et des escaliers autres doiventavoir un giron d'au moins 150 mm (6 po), le gironmoyen étant d'au moins 200 mm (8 po). La profondeurd'une marche dansante ne doit, en aucun point, êtreinférieure à son giron, ni supérieure à ce dernier aug-menté de 25 mm (1 po).

Palier, volée et échappéeSauf exception, il doit y avoir un palier en bas et en hautde chaque volée (les planchers finis sont des paliers).La largeur des paliers doit être au moins égale à lalargeur des escaliers. Si une porte ouvre sur un escalier,

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son débattement ne doit pas déborder le palier. Si unebaie de porte ou un escalier donne sur une rampe, lepalier doit se prolonger sur une distance d'au moins300 mm (12 po) de chaque côté de la baie de porte oude l'escalier, sauf dans le cas d'un côté attenant à un murd'extrémité.

Si des volées d'escalier de différentes largeurs don-nent sur un même palier, la largeur de celui-ci doit êtreau moins équivalente à celle exigée pour l'escalier. Sitoutes les largeurs des escaliers dépassent leurslargeurs respectives exigées, la largeur du palier doitêtre équivalente au moins à la plus petite largeur réellede l'escalier. La hauteur maximale de toute voléed'escalier entre deux paliers doit être de 3,7 m (12 piet 1 po). Il faut prévoir un palier au haut et au bas dechaque volée.

L’échappée ou la hauteur libre d’un palier ou d’unescalier mesurée à partir du bord extérieur des nez demarche jusqu’au plafond ou à l’enchevêtrure doit êtred'au moins 1 950 mm (77 po) pour les escaliers situésdans les logements ou 2 050 mm (81 po) pour les autres.

Mains courantesLes mains courantes doivent être faciles à saisir sur touteleur longueur à des dimensions et des hauteurs pres-crites dans le Code. Le dégagement de toute surfacesituée derrière elles doit être d'au moins 50 mm (2 po).De plus, elles doivent se prolonger horizontalement surau moins 300 mm (12 po) à chaque extrémité. Les ex-trémités ne doivent pas nuire au passage des piétons,ni présenter de danger. Les mains courantes, y compris

les supports et les limons, ne doivent pas empiéter deplus de 100 mm (4 po) sur la largeur exigée pourl'escalier.

Pour les escaliers desservant un seul logement, aumoins une main courante exigée doit être continue surtoute sa longueur, sauf si elle est interrompue par desbaies de porte, par des paliers ou par des balustres auxchangements de direction.

Sous toutes réserves, une main courante doit êtreinstallée sur au moins un côté d'un escalier d'unelargeur inférieure à 1 100 mm (43 ½ po), sur les deuxcôtés d'un escalier tournant de n'importe quellelargeur, sauf d'un escalier tournant à l'intérieur d'unlogement, et sur les deux côtés d'un escalier d'unelargeur d'au moins 1 100 mm (43 ½ po). Une maincourante n'est pas exigée pour un escalier intérieurayant au plus deux contremarches et desservant unseul logement.

Garde-corps Des garde-corps non conformes au Code sont souventtolérés par plusieurs municipalités. Ils sont cependant

exigés, sauf exception, notamment pour les voléesd'escaliers et les paliers intérieurs non protégés parun mur.

Les garde-corps à l'intérieur d'un logement doiventavoir une hauteur d'au moins 900 mm (35 ½ po). Ceuxdes volées d'escalier, sauf dans les escaliers d'issue,doivent aussi avoir cette hauteur, laquelle doit êtremesurée jusqu'au bord extérieur du nez de la marchedesservie par le garde-corps.

Le garde-corps forme une clôture verticale qui nedoit pas permettre le passage d'une sphère de 100 mm(4 po) de diamètre, sauf s'il peut être démontré que çane présente pas de danger par leur emplacement etleur dimension. Ils ne doivent avoir aucun élémentpouvant en faciliter l'escalade. Même des barotins flo-raux ou décoratifs doivent toujours bloquer le passageou empêcher l’escalade. Les clients plus fortunés pour-raient toujours exiger l’installation de pans de verretrempé ou feuilleté conformes. La main courante, dudessus, doit elle aussi être conforme.

Tous les cas d’escaliers qui ne servent pas d’issuedoivent résister aux charges minimales de 0,5 kilonew-ton ou kN (113 lb/pi2) pour les poussées ponctuelleslatérales et de 1,5 kN (337 lb/pi2) pour les chargesponctuelles verticales.

Pour en savoir plusVoilà, en bref, les principales mesures réglementaires àrespecter pour les escaliers intérieurs et d’issue. Il enexiste une foule d’autres pour d’autres types d’escaliersdestinés à d’autres usages. Pour en savoir plus sur cettecomposante fondamentale, le service Formation cons-truction de l’Association provinciale des constructeursd’habitations du Québec (APCHQ) offre un coursélaboré d’une durée de 14 heures en deux jours, quiinclut le manuel L’abc de la pose d’escaliers dans lesecteur résidentiel. Pour le joindre, il suffit d’appelerau numéro 514 353-9960 ou 1 800 468-8160, poste 257,ou de visiter le site apchq.com/formation.

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L’ESCALIER DE CHANTIER MODULAIRE PRÉFABRIQUÉ

Il existe sur le marché d’autres solutions à la conceptiond’un escalier sur place au chantier. C’est le cas, entre autres, dunouveau système d’escalier modulaire Kameleon conçu surmesure par ordinateur et préassemblé en usine. Ce système esttout à fait conforme aux normes de construction. Il constituela structure en contreplaqué de l’escalier définitif, qui peutêtre installée dès que l’ossature du plancher de l’étage est terminée, et à laquelle il suffira d’ajouter le revêtement de finition (bois, tapis ou céramique) à la fin des travaux.

Ce système offre plusieurs avantages : son installationpeut se faire par une main-d’œuvre moins spécialisée et prenddeux fois moins de temps que pour un escalier traditionnel.De plus, il permet aux travailleurs de passer d’un étage à un

autre de façon beaucoup plus aisée et sécuritaire en éliminant en grande partie l’usage d’échelles ou demarches instables durant les différentes étapes de construction. Enfin, ce système permet aussi l’installationd’un escalier autoportant désolidarisé d’un mur mitoyen pour minimiser la transmission des bruits d’impactentre des logements.

Le système d’escalier breveté Kameleon est un nouveau produit développé et préfabriqué en usinepar Escaliers Gilles Grenier.

Photo : Une courtoisie d’Escaliers Gilles Grenier (kameleonstairs.com)

34 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Par Jacques Desjardins

Dans un projet de rénovation, bien saisir les besoins et les préférences duclient est primordial. Pour y arriver, il faut être à l’écoute de celui-ci et lequestionner afin de l’aider à préciser son projet.

Selon le designer Mario Biron, d’Obsession Design, une bonne pratique consisteà demander au client de rechercher dans les magazines spécialisés des exemplesqui se rapprochent de ce qu’il désire. Après avoir bien écouté et questionné le client,le designer sera en mesure de le conseiller et de lui proposer des solutions qui vontoptimiser son projet de rénovation.

Le nombre de personnes qui vivent dans la maison, le nombre d’enfants et leurâge font partie des informations à recueillir pour le designer. Si, par exemple, leclient a de jeunes enfants, il faudra peut-être l’amener à planifier sa rénovation entenant compte des besoins futurs d’une famille avec des adolescents.

Si le client souhaite reporter à plus tard certaines rénovations, il pourrait êtrejudicieux de lui conseiller d’investir davantage et de procéder à toutes les rénova-tions immédiatement. Mais le contraire est aussi valable. Il faut parfois suggérer auclient de refréner ses idées de grandeur si elles sont susceptibles de nuire à l’opti-misation de la rénovation. Par exemple, placer un îlot dans une cuisine trop petiteou encore installer une très grande plaque chauffante au détriment d’un espacecomptoir convenable. Une rénovation réussie est souvent le résultat de compromis.

Il faut aussi mettre le client en garde contre une rénovation qui pourrait com-pliquer la revente de sa résidence, comme supprimer une chambre dans le but defaire une immense chambre principale. Dans un cas semblable, il ne faut pas néces-sairement déconseiller ce changement au client, mais concevoir le design d’agran-dissement de manière à simplifier le plus possible la reconstruction ultérieure dela chambre condamnée.

Dans une habitation standard, une rénovation doit maximiser la superficiehabitable. Mario Biron cite en exemple la salle à manger, une pièce souvent peuutilisée, dont l’espace pourrait être récupéré pour améliorer le confort d’autres

pièces habitées tous les jours. Pour le designer, il est préférable d’aménager unegrande cuisine adaptée aussi bien aux besoins de tous les jours plutôt qu’auxgrandes occasions. La commande de mobilier, d’armoires et d’espaces de rangementsur mesure est une autre façon d’optimiser l’espace lors d’une rénovation. Si leclient n’y a pas songé, il faut l’en informer; il appréciera.

Dans la mesure du possible, il faut éviter les longs passages qui représententun espace perdu, surtout dans les petits logements. Prenons l’exemple concretde la rénovation d’une copropriété de quatre pièces dont le design a été confié àObsession Design.

La porte d’entrée de cette copropriété donne sur un passage qui va jusqu’àl’arrière du logement. À la droite du passage se trouvent un bureau et une chambre,et à la gauche, il y a le salon, la salle de bains et la cuisine. Pour optimiser l’espace,le designer a conçu le design de manière à intégrer une partie de l’espace du passageau salon et à la cuisine. Il a pu alors agrandir considérablement ces pièces quin’avaient que huit pieds de largeur.

Le design d’intérieur au service de la rénovation résidentielleUn propriétaire qui s’aventure dans un projet de rénovation doit faire de nombreux choix, et il est souvent difficile d’y voir clair. Heureusement, il existe des professionnels en la matière. Le designer d’intérieurest là pour créer des environnements fonctionnels et esthétiques qui correspondent aux besoins de ses clients.

Pour optimiser l’espace, le designer a intégré une partie de l’espace du passage au salon et à la cuisine. Il a pualors agrandir considérablement ces pièces qui n’avaient que huit pieds de largeur.

Photos : Une courtoisie d’Astuces Design

Rénovation

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Pour réaliser cette option, il a déplacé les portes du bureau et de la chambre.N’étant pas situées près de l’extrémité du mur, les ouvertures ne permettaient pasde placer un meuble de bonne dimension contre les murs. Le seul fait de positionnerles portes de la chambre et du bureau à une extrémité a fait en sorte d’optimiserl’espace non seulement de ces deux pièces, mais aussi des pièces adjacentes. Dansle salon, il a été alors possible de placer le téléviseur sur ce mur et le mur de la cui-sine a pu recevoir un pan d’armoires sur mesure. L’ancien passage a pour ainsi diredisparu et son espace a été utilisé à bon escient.

Annie Leclerc, d’Astuces Design, propose souvent trois solutions à ses clients,allant de la plus simple à la plus audacieuse. Ensuite, elle demande aux clients deprendre le temps de bien réfléchir aux différentes solutions avant de s’entendre surle design final. Une fois le plan accepté, la designer exécute, au besoin, des plans3D permettant aux clients de bien visualiser le nouvel aménagement.

La rénovation finale est souvent beaucoup plus élaborée que le projet initial duclient. Annie Leclerc donne l’exemple d’un projet récent dans lequel elle a amené

les propriétaires à réaménageren grande partie le rez-de-chaussée de leur cottage. Le design proposé a amélioré con-sidérablement la fonctionnalitéet l’esthétique des lieux enplus d’augmenter la valeur dela propriété.

Voici maintenant un exem-ple de rénovation d’une sallede bains dont le design a étéexécuté par Obsession Design.Le client désirait une grandedouche et une ambiance re-posante. Cette dernière exi-gence a poussé le designer àproposer des matériaux imitantle bois et offrant des couleurschaudes, à commencer par lacéramique.

La salle de bains a été com-plètement refaite et les princi-paux éléments, repositionnés.La toilette a été déplacée dansle fond de la salle bains demanière à ne pas être visibleen entrant. Comme la pièceétait plutôt étroite, le choix dela baignoire s’est arrêté sur unmodèle autoportant, très ten-dance. Aussi, le meuble-lavaboa été suspendu et fixé au mur,offrant ainsi un dégagementqui fait paraître la pièce plusgrande. La céramique de mur,blanche, contribue au calmede l’ambiance et fait ressortirla chaleur des finis imitation debois. La couleur blanche et le fini lustré de la céramique contribuent égalementà créer l’illusion d’espace. Ainsi, sans agrandir, grâce aux choix adéquats desmatériaux, des finis et de l’aménagement des éléments, le designer a réussi à créerune salle de bains aux allures plus spacieuses dépassant les attentes du client.

Il y a de grands principes à respecter en design d’intérieur. Or, chaque projetde rénovation est unique. Il faut donc analyser toutes les options possibles. Le tempset l’argent investis dans une rénovation bien planifiée en vaudront certainement lapeine. Non seulement les risques de faux pas pendant les travaux seront diminués,pour ne pas dire complètement éliminés, mais le client aura pris les moyens pourtirer le maximum de son investissement.

La rénovation finale est souvent beaucoup plus élaborée que le projet initial du client comme l’illustre ce projetde réaménagement.

Photos : Une courtoisie d’Astuces Design

Illustrations : Une courtoisie d’Obsession Design

Voici un exemple (AVANT ET APRÈS) de plans de rénovationd’une salle de bains exécutés par Obsession Design.

QUELQUES NOTIONS DE DESIGN SELON LES PIÈCESLe salonPour un salon, le design doit s’articuler autour du nombre de places assisesque désire le client. Il faut aussi savoir si le client souhaite un salon convivialpour recevoir des invités, ou familial pour s’installer devant le cinéma maisonen famille. Par exemple, pour une ambiance conviviale, le design de la piècedevra permettre de placer deux causeuses face à face, alors que pour uneambiance familiale, un canapé d’angle, plus propice à la détente, serait tout indiqué.

La chambreDe nos jours, une chambre qui se respecte doit avoir sa salle-penderie (walk-in) et, si l’espace le permet, deux salles-penderies, une pour chaqueconjoint. Il faut tenir compte de la dimension du lit et des meubles et faireen sorte que la circulation soit facile. Le lit devrait être placé de façon à ne pas entraver la porte. Un petit coin lecture pourrait aussi donner un cachet intéressant. Une salle de bains attenante représente aussi un avantage certain. Et l’aménagement sera plus facile dans une chambre de 12 pi x 12 pi que dans une autre de 10 pi x 14 pi.

La cuisinePour une cuisine, il faut prendre en considération le nombre de personnessusceptibles de cuisiner en même temps afin d’optimiser les espaces consacrés aux surfaces de travail et de faciliter la circulation. De plus, il estessentiel de placer les différents éléments de manière à minimiser les déplacements. Il est aussi conseillé d’adapter les armoires et les comptoirsà la taille des utilisateurs. Par exemple, commander des comptoirs de 38 po de hauteur au lieu de 36 po pour un utilisateur de grande taille etprivilégier le rangement sous les comptoirs pour une personne de petitetaille. Il faut savoir quels sont les petits appareils électriques que le clientutilise régulièrement et prévoir des emplacements faciles d’accès. Un bonéclairage est aussi un incontournable dans une cuisine. Enfin, le choix desmatériaux et des finis doit être pensé avec soin et tenir compte des besoinsd’entretien. Par exemple, un fini lustré laissant paraître la moindre marquede doigts n’est pas recommandé s’il y a de jeunes enfants dans la famille.

La salle de bainsIci aussi, il faut tenir compte de la taille des propriétaires et installer un baind’une dimension qui convienne. Pour la toilette, il faut prévoir un espaceminimal de 30 po de largeur, mais, pour quelqu’un de corpulent, un espacede 36 po conviendrait davantage. Il faudra aussi savoir si le client désire unecuvette allongée. Concernant la douche, la largeur minimale est de 36 po,mais pour y loger deux personnes, il faudra envisager une largeur de 50 po.

38 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Équipement

Par Pierre Vaillancourt

Dans le choix d’un système d’éclairage, il fauttenir compte du type de chantier. Un espacerestreint et sans source d’électricité peut exiger un éclairage portatif du type de ceux

offerts avec les ensembles d’outils à piles rechargeables.Bosch, DeWalt, Makita, Metabo, Milwaukee, Ryobi et de

nombreux autres fabricants d’outils portatifs et fixes offrent aussi des ensembles d’éclairage sous forme delampes de poche ou de lampes de chantier sur trépiedutilisant leurs systèmes de piles rechargeables aulithium-ion. La durée d’éclairage varie de 4 à 10 heurespour les modèles de 14,4 V/1,3 Ah ou de 18V/2,6 Ah,selon le type d’ampoule utilisée : incandescente,halogène, LFC (lampe fluorescente compacte) ou àDEL (diode électroluminescente).

L’entreprise texane Larson Electronics, mieux con-nue ici sous le nom de Magnalight, fabrique et vend dessystèmes d’éclairage de 12 ou 24 volts, des lampes depoche, des appareils d’éclairage anti-explosion, des lam-pes à DEL, des systèmes d’éclairage commandés à dis-tance pour les camions et des systèmes temporairesspécialement conçus pour les chantiers de construction.

S’il y a une source d’électricité sur le chantier, unelanterne ou une lampe torche qui peut être accrochéeun peu partout fera souvent l’affaire. Bayco Productsen fabrique une grande variété à petit prix, des modèlesà lampe à DEL, à ampoule incandescente ou fluorescen-te, métalliques ou non.

Le bon système au bon endroitUn endroit vaste, encombré de matériaux et sans sourced’électricité, peut nécessiter l’utilisation d’une généra-trice. Il n’y a pas de système d’éclairage portatif à ali-mentation autonome qui fournisse suffisamment delumière pour éclairer la totalité d’un vaste chantier, où sont installées des fermes de toit, par exemple. L’éclairage devient alors une question de sécurité et assure un travail de meilleure qualité.

La plupart du temps, quand une source d’alimen-tation électrique existe, les entrepreneurs utilisent une« guirlande électrique » fixe dans les voies de circula-tion. Il est recommandé de disposer les lampes à plusde deux mètres d’un mur clair qui réfléchit la lumièreet diminue le contraste et l’éblouissement.

Chez Home Depot, les fabricants Tasco ou Baycodistribuent des guirlandes de 50 et 100 pi munies decinq ou dix culots protégés par un grillage en métal ouen plastique résistant à la chaleur. Mais il y en ad’autres. À l’usage, Sylvain, un entrepreneur en réno-vation, dit qu’il préfère les ampoules incandescentessans revêtement givré. À puissance égale, ces ampoulessemblent éclairer davantage. Les ombres sont plusnettes et les détails se révèlent plus facilement sanscauser d’aveuglement pour autant. Toutefois, il fautremplacer ces ampoules plus souvent. Dans ce cas, il yaurait peut être avantage à payer un peu plus cher pourdes ampoules plus résistantes.

Les ampoules LFC produisent beaucoup de lu-mière pour un plus faible voltage induit que celui desincandescentes. Donc, elles émettent moins dechaleur, ce qui peut avoir un avantage dans certainessituations. Les ampoules ordinaires de ce type sonttoutefois plutôt fragiles. Comme elles résistent moinsbien aux déplacements fréquents d’un chantier àl’autre, il est préférable de choisir des ampoules ré-sistantes comme les ampoules de type utilité. Les am-poules GE Survivor, Globe AFC, Sylvania A15 ou A19et Philips Rough Service ont toutes des caractéristiquesde sécurité et de résistance accrues.

Lorsqu’il ne fait pas assez clair pour travailler sur un chantier de construction, il n’estpas toujours possible de remettre certaines tâches au lendemain. L’entrepreneur doitdonc pouvoir compter sur un système d’éclairage souple et sécuritaire pour bien yvoir clair. Lumière sur quelques solutions offertes sur le marché !

Tout un choix de solutions d’éclairage pour toujours y voir clair au chantier

Trois générations d’éclairage : des lampes à halogène sur trépied Power Light Designers Edge (version 2003), une lampe de poche Bosch(modèle 3453 18 V série 2005) et une lampe Ryobi Tek4 4 V.

Photo : Avantage Plus

Photo : Pierre Vaillancourt

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013 39

Le système à cordon électrique fait bien le travailavant l’installation du gypse sur les murs. Il est alorstemps de passer à des systèmes d’éclairage mobiles surtrépied dans les pièces fermées.

Différents boîtiers existent pour mettre une oudeux ampoules à halogène de 300 W ou 500 W parlampe montée sur trépied. Ils procurent un éclairagepuissant mais aveuglant, impossible à regarder directe-ment. Mais attention! Ces systèmes deviennent chaudsau point de provoquer de vives brûlures au toucher. Ilfaut donc laisser refroidir les lampes avant de les dé-placer. Les trépieds qui se hissent à une hauteur de qua-tre à huit pieds sont relativement fragiles. Fabriqués enfonte d’aluminium peinte et avec des tuyaux en aciermince, ces ensembles sont toutefois économiques.

En hiver, ces lampes à halogène procurent unechaleur équivalente à un petit chauffage d’appoint, cequi n’est pas désagréable. Cependant, en été, cettechaleur est insupportable. C’est pourquoi les ensemblesà DEL équivalents à 300 W procurent autant de lumièrequ’un système à halogène, mais sans les inconvénientsde la chaleur. De nouveaux ensembles montés surtrépied étaient récemment offerts chez Costco.

Les magasins spécialisés en outillage et les locateursd’équipement offrent des lampes sur trépied à une,deux ou trois têtes et à une ou deux ampoules àhalogène, à halogénure métallique et maintenant à DEL.

Les systèmes à halogène et à DEL ont la faveur desentrepreneurs, les premiers parce qu’ils sontéconomiques à l’achat et qu’il est facile de trouver des

ampoules de remplacement, les seconds parce queleurs ampoules demeurent froides en été tout en of-frant une lumière forte et parce qu’elles font pério-diquement l’objet de rabais, vu leur nouveauté. Il est àparier que ces derniers systèmes remplaceront bientôttous les autres types d’éclairage, tant le facteur prixcombiné à leur robustesse, leur durabilité (200 000heures), leur faible consommation d’énergie et leursautres propriétés en font un choix idéal.

Des systèmes spéciauxIl existe aussi des systèmes « exotiques », comme lestours lumineuses gonflables pour l’intérieur ou les lam-pes ballons offertes chez les locateurs d’équipement.Selon Carlo Dicerni, distributeur des équipementscoréens Doosan (anciennement Ingersoll Rand), cesproduits ne sont pas très populaires et l’éclairageballon de Doosan utilisé aux États-Unis n’est pas ho-mologué CSA et ne sera ni vendu ni loué au Canadaavant l’an prochain. Ces ballons offrent une lumièrediffuse utile, par exemple, dans le cadre de travaux definition, par exemple.

Simplex loue des lampes à halogène Conel de1000 W sur trépied. Le locateur en possède une centaineen stock à Montréal. Il s’approvisionne également chezConstruction Electrical Products (CEP) en Californie.Cette entreprise offre des systèmes d’éclairage de 1000et 2000 W à halogénure métallique et des projecteurselliptiques, lesquels sont montés sur des trépieds de5 pi 6 po extensibles à 12 pi. Un système de démarrageà ballast prend de 4 à 5 minutes à agiter les électronsdans l’ampoule et de 4 à 5 minutes à se refroidir avantle réallumage.

À l’extérieur, les éclairages à halogénure métalliqueet à DEL sont montés sur un chariot avec une géné-ratrice et un mât. Pour un usage occasionnel, les en-trepreneurs peuvent les louer chez les locateursd’équipements. Doosan offrent deux tours d’éclairagepopulaires au Québec dans la série LS, l’une de 6 kWet l’autre de 20 kW.

Simplex possède aussi 80 tours d’éclairage TerexRL 4 à son entrepôt de Montréal. Ce sont des systèmesd’éclairage de 4000 W à halogénure métallique, mo-biles sur remorque, loués à la journée, à la semaine ouau mois. Dickie Moore loue pour sa part un ensemblede génératrice et mât à quatre lampes.

Les tours d’éclairage peuvent servir d’alimentationélectrique sur les chantiers qui ne sont pas raccordésau réseau. Doosan distribue ces équipements surtoutdans les régions éloignées. Elles peuvent atteindre deshauteurs de 12 à 30 pi.

La sécurité d’abordEn plus de prévoir un éclairage adéquat dans les voiesde circulation et les espaces fermés quand c’est néces-saire, particulièrement pour le travail en hauteur oudans les souterrains, l’Association sectorielle paritairepour la santé et la sécurité du travail du secteur de laconstruction (ASP Construction) recommande d’équiperchacun des travailleurs d’une lampe de poche et deprévoir une génératrice pour assurer leur sécurité encas de panne électrique.

Sur les chantiers de construction où des génératri-ces fournissent l’alimentation en électricité, les utilisa-teurs doivent s’assurer qu’elles sont équipées d’un filde mise à la terre de manière à éviter qu’un court-circuitse produise ou électrocute un travailleur, ou encoreque la génératrice ou les outils électriques utilisés surle chantier soient sérieusement endommagés.

Enfin, pour éviter l’éblouissement et réussir àéclairer de grands espaces, les experts estiment qu’il estpréférable d’installer davantage de sources lumineusesau lieu d’augmenter l’intensité d’une seule source.

Différents boîtiers existent pour mettre une ou deux ampoules à halogène de 300 W ou 500 W par lampe montée sur trépied. Ilsprocurent un éclairage puissant mais aveuglant, impossible à regarder directement.

Les ballons ou les lampes sur pied à diffuseur gonflable sont utiles pour l’éclairage intérieur de chantier. Ils sont moins connus et moins populairesque les lampes à halogène sur trépied,mais prouvent leur utilité dans certainscontextes de travail bien définis. Lesmodèles Doosan illustrés ici ne sont pasencore homologués CSA mais devraientl’être bientôt, alors que les sites de location Simplex offrent des modèlesverticaux de 7 pi et 15 pi ainsi qued’autres modèles à deux projecteurs.

Une tour d’éclairage Doosan LSCcompacte à quatre projecteurs de1000 W à halogénure métalliquemunie d’une génératrice de 6 kW etmue par un moteur Kubota diesel,qui peut alimenter les projecteurset offrir un réceptacle à 120 V 15 Apour une autonomie de 55 heures.

Photo : Hervé Le Du

Photo : Doosan

Photo : Doosan

40 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

propos de cette notion de contenance, nousvous indiquions que les tribunaux ont rappeléà plusieurs reprises que, en ce qui concerne la

« superficie approximative » mentionnée au contratpréliminaire, l’entrepreneur ne peut se soustraire àl’obligation de livrer la contenance prévue à ce mêmecontrat, à moins qu’il puisse prouver que le bâtimenta été vendu sans égard à cette contenance.

Dans la présente affaire, la Cour a rejeté la récla-mation de l’acheteur d’une copropriété qu’il croyaitd’une superficie de 1 260 pi2. Dans les faits, sui-vant lesdonnées du certificat de localisation, il est appa-ru quela superficie réelle était de 979 pi2.

Au moment de présenter une offre d’achat pourl’acquisition de la copropriété, la fiche descriptive MLSindiquait erronément que l’unité offrait une superficiede 1 260 pi2.

L’acheteur a visité une seule fois la copropriété eten a évalué la superficie à l’œil, sans prendre demesures véritables. Estimant qu’il s’agissait d’unegrande copropriété et que celle-ci lui plaisait, il l’aachetée. Aucune question n’a été adressée au notaireau sujet de la superficie malgré le fait que le certificatde localisation indiquait des mesures différentes.

Après y avoir installé ses meubles, l’acheteur trou-vait que l’espace était beaucoup plus petit, mais il nes’en est plaint à son vendeur que vingt mois plus tard.Estimant être privé de 280 pi2, l’acheteur a établi saperte à 18 444 $, qu’il a réclamés aux vendeurs, aucourtier et à l’agence immobilière.

De la preuve présentée devant lui, le Tribunal aconclu que l’acheteur aurait acquis cette copropriétépeu importe la superficie véritable en pieds carrés.Plusieurs éléments soutiennent cet énoncé :

l’acheteur a occupé l’immeuble pendant presque 20 mois sans se plaindre de quoi que ce soit;

il n’a pas pris la peine de mesurer les pièces;

il n’a jamais demandé le certificat de localisation;

il n’a posé aucune question au notaire malgré lefait que ce dernier avait lu le certificat de localisationqui comportait les bonnes dimensions;

la promesse d’achat ne comportait aucune mention au sujet de la superficie.

Dans son jugement, le Tribunal indique que la situa-tion de cette affaire est totalement différente de celle oùles gens achètent une copropriété avant sa constructionsur la foi de plans et devis, d’esquisses ou de publicité.En pareil cas, les dimensions indiquées au contrat oudans la publicité sont importantes, puisque les acheteursn’ont pas l’occasion d’inspecter les lieux au préalable.

Le Tribunal en conclut donc que la superficie de1 260 pi2 n’était pas une condition essentielle au con-trat. C’est plutôt la copropriété, dans son ensemble,qui l’était.

Ce qu’il faut retenirEn tant qu’entrepreneur, vous avez un devoir d’infor-mation capital dans les relations contractuelles quevous entretenez avec vos clients. En leur transmettantles renseignements les plus complets et précis possi-ble, vous établirez non seulement de bonnes relationsavec eux, mais vous éviterez des litiges qui pourraientse révéler longs et très coûteux pour vos finances etvotre réputation.

Droit au chantierProblème de contenance : encore faut-il qu'il y ait préjudice !Nous vous entretenions, il y a quelques mois, de la vente de bâtiments neufs surplan et du problème de la mention «superficie approximative». Nous abordons de nouveau ce problème de contenance à la suite de la publication récente d’unjugement rendu par la Cour du Québec, où un acheteur n’achète pas sur plan mais bien après avoir visité une copropriété.

LE CONSEIL DU BEAU-FRÈREAucune échappatoire pour se soustraire à ses obligations

Lors d’une rencontre familiale, vous confiez à votre beau-frère que votre société par actions est poursuivie par un client à la Cour duQuébec, division des petites créances, pour une somme de 7 000 $. Vous reconnaissez devoir la lui payer en raison de travaux mal exécutés,mais vous n’avez pas envie de le faire, car ce client n’a pas toujours été courtois avec vous.

C’est alors que votre beau-frère vous suggère de donner une bonne leçon à votre client insolent. « Sors l’argent de ta compagnie toutde suite, procède à sa dissolution et incorpore une nouvelle entreprise! Ton client ne pourra plus rien faire. »

Votre beau-frère vous induit en erreur. Vous ne pouvez pas liquider simplement les biens de la société par actions et la dissoudre afinde la soustraire à ses obligations. En effet, au moment de la fermeture de la société, celle-ci ne doit plus avoir aucune obligation ni detteconnue. Ce n’est donc pas une solution envisageable, puisque le client pourra s’adresser aux actionnaires de la société afin d’obtenir lepaiement des sommes qui lui sont dues. De plus, vous pourriez avoir des problèmes avec la Régie du bâtiment du Québec en essayantd’obtenir une licence pour la nouvelle entreprise.

Par Me Guillaume Charron

Ce texte vous a plu ? Vous en trouverez plusieurs autres dans notre bibliothèque virtuelle sur le site apchq.comen cliquant sur votre région d’appartenance, puis sur l’onglet « SERVICES AUX MEMBRES ».

Illustration : Joëlle Lavoie-Vivier

ÀPar Me Manon Cloutier

42 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Par Élise Taschereau

Pour tout risque existant sur un chantier de cons-truction, l’élimination à la source demeure lamesure de prévention par excellence, car ellepermet d’enrayer le danger à son point d’ori-

gine. La mise en place d’un programme de cadenas-sage, qui comprend des procédures efficaces, permetce contrôle à la source en assurant qu'aucune formed'énergie ne peut blesser quelqu'un durant les inter-ventions effectuées sur l’équipement.

Qui est concerné par le cadenassage ?La clé d’une méthode efficace d'implantation de cade-nassage en entreprise est de se rappeler avant tout quetous doivent y participer. En effet, la participation dechacun est indispensable, car la mise sur pied d’un pro-gramme de cadenassage devient inefficace sans elle.Les rôles et responsabilités des différentes personnesconcernées doivent être clairement établis et le person-nel doit être adéquatement formé. Il est également essentiel que les moyens de contrôle liés à l’applicationdu cadenassage fassent partie intégrante du programmemis en place.

C’est le maître d’œuvre qui détermine les méthodesde cadenassage et assure la formation des travailleurslorsqu’ils arrivent au chantier. Dans le cas où il n’y a pasde procédures de cadenassage prévues, le maître d’œu-vre devra s’assurer que les employeurs concernés ontétabli des méthodes de cadenassage adéquates.

L’élaboration d’un programme de cadenassage, étape par étapeLes méthodes de cadenassage peuvent varier selon lesopérations, les travaux et les systèmes en place. Il fautdonc s’assurer d’appliquer la ou les méthodes qui con-viennent le mieux.

Il faut tenir compte de plusieurs éléments pourmettre au point un programme de cadenassage. Il im-porte de garder en tête que l’élaboration de ce type deprogramme demande une préparation et la participa-tion de tous. C’est pourquoi une démarche d’implan-

tation est indispensable. Voici à quoi peuvent ressem-bler les étapes de ce processus.

1. Répertorier les équipements et dresser la liste dessources d’énergie

Cette étape consiste à répertorier tous leséquipements et toutes les sources d’énergie (électrique, pneumatique, hydraulique, mécanique,etc.) pouvant faire l’objet de cadenassage, afin deles codifier. Lorsque la responsabilité du cadenassageappartient à l’entrepreneur sous-traitant duchantier, celui-ci doit effectuer la codification del’appareillage qui sera utilisé par son équipe.

2. Analyser les opérations et déterminer les méthodes

Il s’agit d’établir les différentes opérations pouvantêtre effectuées par les travailleurs (entretien, répa-ration, etc.) sur les éléments codifiés afin de déter-miner les mesures appropriées et les dispositifs àutiliser (cadenas, moraillons, étiquettes, etc.).

3. Rédiger une procédure générale et élaborer les fichesde cadenassage

Une fiche de cadenassage (voir l’illustration 1) indique la marche à suivre propre à un équipementprécis. Avant d’élaborer une fiche pour chaqueéquipement, il faut d’abord définir une procédurede cadenassage générale (voir l’illustration 2).Lorsqu’il s’agit d’un appareillage qui possède unseul point d’isolation, la procédure générale peutsouvent s’appliquer. Cependant, lorsqu’unéquipement possède plusieurs points d’alimentationou zones dangereuses à contrôler, la fiche de cadenassage devient indispensable. Pour valider laclarté et l’efficacité de la procédure générale et desfiches de cadenassage avant leur diffusion, une miseà l’épreuve par une ou des personnes ayant lescompétences techniques requises est nécessaire.

L’implantation d’un programme de cadenassage : une mesure préventive qui sauve des vies

Santé et sécurité au chantier

Les sources d’énergie sont omniprésentes dans les milieux de travail. Sur les chantiers de construction, il y a généralement plusieurs équipements de travail alimentés en énergie ou en matière première. De ce fait, s’il n’y a pasde mesures de protection en place, un travailleur qui effectue des opérationsd’entretien, de réparation ou de déblocage peut s’exposer à des risques deblessures graves, voire mortelles, en cas de contact avec une source d’énergie ou avec une pièce en mouvement de l’équipement.

Illustration 1

NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

4. Tenir un registre de cadenassage

Un registre de cadenassage (voir l’illustration 3)constitue un outil très pratique pour le ou les responsables du cadenassage, car celui-ci permetde connaître et de tenir à jour les renseignementsqui ont trait aux interventions de cadenassage (utilisateurs, lieux, équipements, nature destravaux, cadenas, etc.).

5. Former et informer le personnel

Quelles que soient les procédures et méthodesdéterminées, l’efficacité d’un programme de cadenassage repose sur la participation de tous.Donc, tout le personnel doit être informé. Les personnes directement visées par le cadenassagedoivent suivre une formation leur permettant debien connaître les éléments du programme et d’appliquer les méthodes efficacement.

De plus, le reste du personnel, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas directement concernés par le cadenassage, doit aussi être informé du programme.Pour ces personnes, la tenue de séances d’informa-tion adaptées, portant sur les notions générales,

leur permet de comprendre l’objectif du programmeet l’importance du cadenassage.

Plusieurs accidents causés par le contact du corpsavec un élément sous tension surviennent lorsque lesmoyens de prévention sont absents ou inadéquats.Trop souvent, les gens croient à tort que la mise enmode arrêt de l’équipement est suffisante. L’existence

d’une multitude de facteurs, tels que la complexité deséquipements, les différentes sources d’énergie, l’envi-ronnement de travail, et d’autres facteurs, justifientamplement la mise en place de mesures préventives.

En résumé, le cadenassage est un moyen deprévention qui, bien appliqué, contribue à rendre lesmilieux de travail plus sécuritaires et à sauver des vies.

EXEMPLE DE PROCÉDURE DE CADENASSAGEAvant les travaux :

1. Déterminer les sources d’alimentation en énergie de l’équipement visé

2. Prévenir les personnes concernées quant à la nature des travaux qui seront effectués

3. Remplir le registre de cadenassage et l’étiquette à apposer

4. Couper l’alimentation de l’équipement et isoler les sources d’énergie

5. Fermer, vidanger et isoler les conduits d’arrivée des produits dangereux

6. Mettre en place le matériel de cadenassage à tous les points de verrouillage (cadenas, étiquettes, etc.)

7. Désamorcer au besoin l’énergie résiduelle emmagasinée dans la machine (ex. : accumulateurs, vapeur, air comprimé, ressorts, énergie hydraulique, force de gravité, force d’inertie, etc.)

8. S’assurer que la source d’énergie est bien coupée en essayant de faire démarrer l’équipement

Après les travaux :

9. Remonter les pièces de la machine sans oublier de remettre les protecteurs en place et de retirer les outils

10. Aviser le personnel concerné que les travaux sont terminés et que l’équipement sera réalimenté

11. S’assurer que personne ne se trouve dans la zone de travail avant la réalimentation

12. Retirer le matériel de cadenassage : la dernière personne à enlever son cadenas (responsable du cadenassage) doit s’assurer que personne nerisque d’avoir un accident

13. Réalimenter l’équipement

14. Reprendre la procédure de cadenassage s’il est nécessaire de procéder à d’autres interventions

IMPORTANT : SI LE CADENASSAGE NE FONCTIONNE PAS, NE PAS COMMENCER LE TRAVAIL.

Illustration 2

Illustration 3

43

44 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2013

Par Jean Garon

Compte tenu des tendances et d’un ensemble de facteurs économiques,l’APCHQ prévoit que l’industrie de l’habitation terminera l’année 2013 avec36 425 mises en chantier, soit une baisse de 23 % par rapport à 2012. La ten-dance à la baisse devrait se poursuivre en 2014, avec 34 870 mises en chantier,

soit une diminution supplémentaire de 4 %.

Selon l’APCHQ, un tel ralentissement s’inscrit dans un contexte où plusieurs facteursnuisent à la construction d’habitations. Elle pointe du doigt principalement le resserre-ment des conditions d’emprunt instauré en 2012, la croissance économique décevante,la faible création d’emplois anticipée pour 2013 et 2014 et une hausse attendue des tauxhypothécaires. Elle mentionne aussi qu’un ensemble croissant d’obligations exercentdes pressions accrues sur les coûts de construction, laissant peu de marge de manœuvreaux constructeurs.

Dans son estimation pour 2013, l’APCHQ note que près de 46 % de la baisse desmises en chantier est attribuable au ralentissement de la construction d’habitations desti-nées aux propriétaires occupants (maisons individuelles, jumelées ou en rangée, etc.),soit 4 995 en moins sur une baisse totale de 10 942 unités. La réduction des mises enchantier des copropriétés, quant à elle, représentera plus de 35 % de la baisse prévue (3 842 en moins). Finalement, la baisse des mises en chantier de logements locatifsreprésentera plus de 16 % de la baisse prévue (1 788 unités en moins).

Pour 2014, l’APCHQ estime que près de 60 % de la baisse de mises en chantier seraattribuable au ralentissement de la construction d’habitations destinées aux propriétairesoccupants (maisons individuelles, jumelées ou en rangée, etc.). Il y en aura 936 de moinssur une baisse totale de 1 555 mises en chantier. La baisse des mises en chantier descopropriétés, pour sa part, représentera 11 % de la baisse totale (173 unités en moins).Seul point positif au tableau : une légère remontée des mises en chantier est prévue dansle marché locatif et coopératif.

Les maisons individuelles restent les plus populairesMalgré une diminution marquée des mises en chantier des maisons individuelles destinées aux propriétaires occupants, les maisons individuelles demeurent le typed’habitations le plus fréquemment mises en chantier. Elles constituent 37,6 % desmises en chantier en 2013 et totaliseront 36,5 % des nouvelles unités en 2014. Lacopropriété conserve son importance, en constituant 34,5 % et 35,6 % des mises enchantier pour les deux années.

Un fléchissement marqué du marché de l’habitationen 2013 et 2014

Analyse de marché

Les constructeurs le sentaient venir depuis quelques années : un déclin important est bel et bien amorcé dans le marché desmaisons neuves. Les dernières prévisions économiques de l’Association provinciale des constructeurs d’habitations duQuébec (APCHQ) évoquent le scénario d’un ralentissement marqué des mises en chantier qui se poursuivra en 2014.

Mises en chantier au québec : prévisions de l’apchq pour 2013 et 2014

Source : APCHQ

PROPRIÉTAIRE-OCCUPANT MULTILOGEMENT

Individuel Jumelé En rangée Appart. Total Copropriété Locatif Coop. Totalet autres et autres

2012 16 554 3 534 1 686 1 139 913 16 418 7 572 464 47 3672013 p 13 678 2 814 1 094 332 17 918 12 576 5 784 147 36 4252014 p 12 742 2 537 888 322 16 489 12 403 5 823 155 34 870

VARIATION (2 876) (720) (592) (807) (4 995) (3 842) (1 788) (317) (10 942)2012-2013 p -17 % -20 % -35 % -71 % -22 % -23 % -24 % -68 % -23 %

VARIATION (936) (277) (206) (10) (1 429) (173) 39 8 (1 555)2013-2014 p -7 % -10 % -19 % -3 % -8 % -1 % 1 % 5 % -4 %

Répartition en %

2012 34,9 % 7,5 % 3,6 % 2,4 % 48,4 % 34,7 % 16,0 % 1,0 % 100 %2013 p 37,6 % 7,7 % 3,0 % 0,9 % 49,2 % 34,5 % 15,9 % 0,4 % 100 %2014 p 36,5 % 7,3 % 2,5 % 0,9 % 47,3 % 35,6 % 16,7 % 0,4 % 100 %

Des prix qui menacent l’abordabilité« Les prix des habitations ont augmenté considérablement au cours de la dernière décen-nie, sous l’effet de la prospérité générale du marché, bien sûr, mais aussi à cause de l’im-position de nombreux frais, de différentes normes et de diverses exigences, soutientGeorges Lambert, conseiller aux affaires publiques et gouvernementales de l’APCHQ. Lerésultat, c’est que dans le contexte actuel, de nombreux acheteurs potentiels risquentd’être évincés du marché, particulièrement les accédants à la propriété. Cela contribue àla réduction plutôt brutale de l’activité dans l’industrie. »

Des inventaires sous contrôle En dépit du fait que les inventaires de logements neufs demeurent considérables, ils de-meurent sous contrôle. En comparant la situation des trois dernières années à la fin dejuillet, l’APCHQ constate que, même si le nombre des logements achevés mais non écoulésa augmenté de 11 % entre 2011 et 2012, et de 15 % entre 2012 et 2013, le nombre deslogements en construction, après avoir connu une hausse de 15 % l’année dernière, adiminué de 4 % cette année.

En outre, la durée moyenne de l’inventaire des maisons individuelles est passée de3,3 à 5,1 mois dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) du Québec. Ladurée de l’inventaire de logements collectifs (incluant les copropriétés), elle, est passéede 5,2 à 7,0 mois dans ces mêmes RMR, une durée qui n’est pas alarmante et quin’indique pas une surproduction comparativement à d’autres provinces canadiennes.

Un marché locatif encore stagnantEn 2013, la production de logements locatifs devrait atteindre 5 874 unités, soit une baissede 24 % par rapport à 2012. L’APCHQ estime que leur part de marché passera de 15,9 %en 2013 à 16,7 % en 2014. Avec des taux d’inoccupation qui s’approchent du pointd’équilibre de 3 % pour l’ensemble du Québec, ce marché ne semble pas répondre à l’ap-pel ni inciter les investisseurs à faire le plein de nouvelles unités. L’APCHQ note toutefoisqu’une partie des besoins de logements locatifs peut être comblée par le marché secon-daire de la location et les copropriétés mises en location.

Un marché de la rénovation florissantAlors que le nombre de mises en chantier fléchit en 2013 et 2014, les investissementsdans la rénovation et les dépenses d’entretien et de réparation ont connu une croissancesoutenue au cours des dernières années, pour atteindre les 15 milliards de dollars. Il estintéressant de noter que les investissements en rénovation dépassent ceux destinés à laconstruction de logements neufs, qui plafonnent autour de 13 milliards de dollars.

Le vieillissement du parc résidentiel et la volonté des résidants d’y demeurer le pluslongtemps possible expliquent cet accroissement des travaux de rénovation. Pour 2013 et2014, l’APCHQ s’attend à une progression moins rapide des activités de rénovation et desdépenses d’entretien, dans un contexte où, malgré un parc de logements vieillissant et desbesoins d’entretien accrus, certains facteurs modéreront notamment le marché de la revente.

L’accès à la propriété à prioriserDans ses prévisions pour 2014, l’APCHQ constate avec inquiétude que l’accession à lapropriété devient de plus en plus difficile, particulièrement pour les jeunes ménages. Àelles seules, la réduction de la période d’amortissement maximale de 30 à 25 ans et lahausse éventuelle des taux hypothécaires, ne serait-ce que de 1 %, empêcheraient quelquesdizaines de milliers de ménages québécois d’accéder à la propriété. L’Association maintientdonc que les gouvernements devraient se préoccuper en priorité de ce problème d’ac-cession à la propriété.