Dossier enseignant expo confort à tous les étages

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DOSSIER ENSEIGNANT

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Pourquoi une exposition temporaire sur legaz manufacturé et ses applications ?our mieux comprendre la révolution technique, sociale et économique que constitue la découverteau début du 19ème siècle du gaz manufacturé, il faut s’imaginer une société où l’on éclaire lesrues et les maisons avec des lampes à huile, des maisons chauffées au bois et au charbon, des fem-mes qui lavent le linge au lavoir, ou encore l’eau du bain qu’il faut chauffer sur le poêle à charbon.

L’arrivée du gaz dans les demeures, les usines, les restaurants, les rues entraîne des bouleversements sanscommune mesure, qui ne cessent de s’amplifier au fur et à mesure des innovations venant perfectionner lesnouveaux appareils au gaz.

Le gaz est une énergie facile, propre et peu coûteuse qui fait naître le confort domestique chez quelquesprivilégiés. La découverte a aussi ses revers puisque pendant que certains jouissent de la lumière au gazdans les restaurants et les grands magasins, d’autres découvrent le travail de nuit dans les ateliers nouvelle-ment éclairés au gaz.

Cette exposition a été réalisée en partenariat avec plusieurs associations qui œuvrent à la sauvegarde dupatrimoine gazier.

ASPEG : l’Amicale de Sauvegarde du Patrimoine Electrique et Gazier regroupe des passionnés de l’histoiredu gaz. Basés à Rouen, ils possèdent une incroyable collection d’objets ayant fonctionné au gaz manufactu-ré et au gaz naturel. Cette belle collection est complétée par une importante documentation et une collectiond’affiches publicitaires. Ces objets sont présentés en grande partie dans cette exposition.

AFEGAZ : créée en 1991, AFEGAZ « la flamme européenne du gaz » regroupe les collectionneurs françaiset européens qui mettent en commun leurs efforts et les nombreux objets qu’ils ont rassemblés pour montrerau public la richesse de l’histoire de l’industrie gazière.

COPAGAZ : née en 1994, sous l’égide de l’association française du gaz, COPAGAZ (Conservation du Pa-trimoine Gazier) fédère un réseau d’associations et d’organismes œuvrant à la sauvegarde de tout ce qui atrait à l’histoire de l’industrie gazière.

RESEAU GDS : Réseau Gaz Distribution Services possède une importante collection d’appareils anciensd’utilisation du gaz et d’affiches conservés à Strasbourg.

Cette exposition a reçu le soutien de Gdf-Suez, GRDF et GRT Gaz.

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21 février

2015

31 octobre

2015

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SOMMAIRE

Sommaire 3

Fiat lux, et Lux fruit ! 4

Petite histoire de la lumière 5

De l’Esprit au Gaz ! 6

Quelques gaz célèbres 8

Produire du gaz d’éclairage 9

L’histoire de l’industrie du gaz 11

Histoire de l’industrie du gaz en Seine-Inférieure 12

La cuisine au gaz «plus économique, plus rapide, pluspropre.»

Le gaz et l’hygiène 14

Le chauffage au gaz 15

Le gaz dans l’artisanat et l’industrie 16

Activités pour les scolaires. 17

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Fiat lux, et Lux fuit I

La première source de lumière offerte à l’homme est naturelle : le Soleil. La découverte du feu contribue àaméliorer certaines de ses conditions de vie : cuisson des aliments, fabrication d’outils plus sophistiqués etadoption d’un éclairage artificiel.

Mais cet éclairage artificiel a une efficacité toute relative et surtout un coût non négligeable. Pour certainescouches sociales, on utilise avec parcimonie la chandelle, la lampe à huile ou la lampe à pétrole.

Durant des siècles, l’homme va donc adapter sa journée au rythme solaire, il se lève avec le soleil et se cou-che avec lui. Le soir, il va surtout s’éclairer avec le foyer de la cheminée : la famille se regroupe autour del’âtre.

L’apparition de nouvelles sources d’énergie comme le gaz puis l’électricité va permettre la démocratisationde l’éclairage chez tous les particuliers.

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Petite Histoire de la Lumière

Chandelle

Lampe à huilewww.reproductions-antiques.com

1. La chandelle est un dispositif d'éclairage à flamme formé d'une mèche entourée de matière combustible solide, comme le suif demouton.2. Bâtonnet en cire, en acide stéarique ou en paraffine entourant une mèche, et dont la combustion fournit une flamme éclairante.3. Sorte de lampe à huile à double courant d’air et à réservoir supérieur.

Premiers éclairages électriques publics à Parismieux-se-connaitre.com

Quinquetwww.moinat.net

Thermolampe

Lampe à pétrolephoto.ortho.free.fr

Ampoule d’Edisonwww.classstudio.com

1859Premier puits de Pétrole

1667Eclairage public "Chandelle"

hephaistoscollection.org

1829Eclairage public "Gaz"

1769Eclairage public "Huile"

1879Ampoule à incandescence

—3500Lampe à Huile

—1000000Maîtrise du feu

france-pittoresque.com

france-pittoresque.com

1880Début Eclairage public

"Electrique"

—2000 1300 1780 1799 1853

Chandelle1 Bougie2 Quinquet3 Lampe à gaz Lampe à pétrole

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De l’Esprit au GazHistoire de la chimie des gaz

appelons que, il y a à peine plus de deux siècles, le dioxyde de carbone, "gaz ô combienmaudit pour le climat aujourd’hui", ne faisait pas partie de la liste des corps nomméspar les chimistes. Les mots mêmes de gaz, de carbone et d’oxygène ne faisaient paspartie de leur vocabulaire.

Dans l'Antiquité on avait bien soupçonné qu'il y eût des gaz distincts de l'air, mais on en avait dit peu dechose. On utilisait pour désigner les gaz les termes de "spiritus "(esprit) ou de "flatus" (souffle); on parlaitd’émanations, etc. On soupçonnait même que l'air lui-même puisse être décomposé en fluides distincts. Ga-lien disait que la flamme est un air enflammé; Pline parlait de localités où l'air s'allume à l'approche d'uneflamme. Clément d'Alexandrie (IIIe siècle) faisait mention d'un esprit matériel qui est la nourriture du feu etla base de la combustion.Plus tard, les écrivains du XIVème au XVIIème siècle, qui parlaient aussi de fluides aériformes ou de vapeurs,reprirent le même vocabulaire et souvent les mêmes conceptions, mais sans songer véritablement à faire desgaz des objets d'étude.Ce ne fut qu'au XVIIème siècle que l'on commença à avoir sur les gaz des notionsun peu moins vagues et, d'ailleurs, le terme de gaz ne fut introduit que vers lemilieu de ce même siècle par Van Helmont.Le chimiste et médecin flamand Jean-Baptiste Van Helmont observa qu'enbrûlant du charbon de bois en vase clos, la masse des cendres résultantes estinférieure à celle du charbon. Son interprétation était que la masse manquan-te s'était transmutée en une substance invisible qu'il nomme "gas sylvestre"ou "spiritus sylvestre" (esprit de bois).

Cet esprit, dit-il, inconnu jusqu'ici qui ne peut être contenu

dans des vaisseaux, ni être réduit en un corps visible, je

l'appelle d'un nom nouveau, gas.

vignerons dans les celliers où le vin fermente.

Comme Lavoisier bien plus tard, Van Helmont a utiliséune balance pour ses observations.

Ce "gas silvestre", cet esprit sauvage, Van Helmont leretrouve dans une multitude d’observations. Il se déga-ge dans les fermentations du vin, de l’hydromel, dupain qui lève. Il s’échappe de la poudre à canon quis’enflamme. Hélas ce "gas" fait une entrée peu chaleu-reuse dans l’univers chimique. C’est à lui que Van Hel-mont attribue, avec justesse, les effets funestes de lagrotte du chien dans la région de Naples, les suffoca-tions des ouvriers dans les mines de charbon ou des

La Grotte du Chien située près de Naples, dans les champs Phlégréens, est le siège d'émanations toxiques, dues à l'activité volcanique de la région.Son nom provient de la coutume d'utiliser un chien pour démontrer la présence de ces émanations. Les vapeurs toxiques, plus denses que l'air (Le dioxyde de carbonea une masse moléculaire de 44, soit le double de celle de l'air, principalement composé de carbone et d'oxygène), se trouvent à la surface du sol. Les malheureux chienspérissaient invariablement, asphyxiés. Aujourd'hui, on utilise une bougie allumée qui s'éteint immédiatement au sol.

Lavoisier, qui a noté l’intérêt des œuvres de Van-Helmont, relève que le mot "gas" vient du mot hollandais"ghoast" qui signifie "esprit". Il ajoute que les Anglais expriment la même idée par le mot "ghost" et lesAllemands par le mot "geist".

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De nombreux scientifiques vont travailler sur ce gaz que nous connaissons aujourd’hui sous le nom dedioxyde de carbone.

Hales (1677-1761) affirme, dans son étude sur la physiologie des végétaux,que ceux-ci absorbent beaucoup "d’air" (gas sylvestre) non-seulement par laracine, mais aussi par le tronc et les branches pendant leur croissance.

Joseph Black (1728-1799) étudie, de façon quantitative, la calcination de lacraie et sa transformation en chaux vive. Un gaz se dégage auquel il donne lenom, déjà utilisé par Hales, d’air fixe car "fixé" dans la craie.

"Je lui ai donné le nom d’air fixe, dit-il, et peut-être très improprement, mais j’ai pensé préférable d’uti-liser un nom familier en philosophie, que d’inventer un nouveau nom avant que nous soyons mieux in-formés de la nature et des propriétés de cette substance, ce qui sera probablement le sujet de mes pro-chaines recherches."

Joseph Priestley (1733-1804), constatant sa capacité à se dissoudredans l’eau, met au point des méthodes de préparation d’eaux ga-zeuses.

Un industriel suisse, Johann Jacob Schweepe (1740-1821), dépose,en 1783, un brevet pour une boisson médicinale utilisant le procédéde gazéification de Priestley et qui crée, à Londres, la fabriqued’une eau gazeuse diffusée plus tard sous la marque Schweepes.

Fontaine "schweppes" Cristal Palace de Londres pour l'exposition universelle de 1851.

Dans un mémoire, daté de 1786 sur "la décomposition de l’eau par lessubstances végétales et animales", Lavoisier interprète à son tour lesexpériences sur la respiration diurne des plantes. Son vocabulaire nousest plus familier. Le phlogistique est oublié. L’air déphlogistiqué estdevenu l’oxygène, l’air fixe a pris le nom d’acide carbonique (notredioxyde de carbone).Les différentes analyses qu’il a réalisées lui ont montré que trois corpsessentiels composent les plantes : le carbone, l’oxygène et l’hydrogène.Si le carbone et l’oxygène peuvent provenir du dioxyde de carbone,l’hydrogène ne peut provenir que de l’eau."il ne peut y avoir de végétation sans eau et sans acide carbonique, af-

firme-t-il, ces deux substances se décomposent mutuellement dansl’acte de la végétation".

Ainsi se trouvent rassemblées les découvertes de Van Helmont sur le rôle de l’eau et celles des chasseursd’air depuis Hales. Quant au mécanisme du phénomène, il devient limpide :"l’hydrogène quitte l’oxygène pour s’unir au charbon, pour former les huiles, les résines, et pour constituerle végétal ; en même temps, l’oxygène de l’eau et de l’acide carbonique se dégage en abondance, et il secombine avec la lumière pour former du gaz oxygène".

© Larousse

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Quelques gaz célèbres IHistoire de la chimie des gaz

À la fin du XVIIIe siècle, le mot gaz (écrit avec un z) prend son sens moderne.

1754 Joseph Black isole le dioxyde de carbone, qu'il nomme « air fixe »

1765 Henry Cavendish isole l'air inflammable (hydrogène)

1770 Priestley et Scheele découvrent le dioxygène.

1772 Daniel Rutherford découvre un gaz qu’il nomme air phlogistiqué ou air nuisible (azote)

1776 Alessandro Volta découvre le méthane en en étudiant le « gaz inflammable des marais »

1781 Le chimiste français Antoine Lavoisier met en évidence le fait que le dioxyde de carbone estle produit de la combustion du carbone avec le dioxygène. Il établit que l’air atmosphériqueest composé de 20 % d’oxygène et de 80 % de mofette (azote).Il précise également, dans son expérience sur la décomposition de l’eau (dont la synthèseeudiométrique sera effectuée par Cavendish), que celle-ci est un corps simple composé d’airinflammable (hydrogène) et d’oxygène.

1786 Le français Philippe Lebon met en évidence les propriétés du gaz de distillation du bois,qu'il appelle gaz hydrogène carburé ou gaz hydrogène.

1892 John William Rayleigh met en évidence les gaz rares par les calculs de leurs densités parrapport à l'air ambiant.

1894 Argon

1895 Hélium

1898 Néon, Krypton et Xénon

1900 RadonLe premier vol en ballon avec humains a lieu le 21 novembre 1783, avec Jean-François Pilâtre de Rozier et le Marquis d'Arlandes.Après 20 minutes de vol, ils ont parcouru une dizaine de kilomètres.La méthode de chauffage change, la paille sèche est utilisée qui produit moins defumée mais est plus efficace. À l'époque on pensait encore que la fumée bienépaisse produisait un fluide, faisant monter les ballons.

Une première application technologique des gaz

Les frères Montgolfier ont devancé de très peu Charles et Robert qui, le 1er décembre 1783, s’élèvent au-dessus des Tuileries pour le premier vol habité d’un ballon à hydrogène. Ils se posent à Nesle-la-Valléeaprès 56’ de vol. Ils montent à plus de 3500 mètres et établissent le 1er record d’altitude.

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Produire du gaz d’éclairage.

Au XVIIIème siècle, le français Philippe Lebon découvre qu’en chauffant du bois, il produit un gaz in-flammable. Il parle de distillation du bois.

Reprenant ses travaux, l'anglais William Murdoch améliore la production en utilisant de la houille.

En réalité, il ne s’agit pas d’une distillation mais d’une pyrolyse : on chauffe la houille à haute températureen absence d’air pour en extraire tous les composants.

composition moyenne du charbon d'après Jean Teissié, Diego de Bourgues et François Bautin de TotalFinaElf

Volatils : gaz absorbés durant la formation des charbons et emprisonnés dans ceux-ci. Il s’agit essentielle-ment de CO2, de méthane (CH4) et autres hydrocarbures, ainsi qu’un peu d’argon et d’hydrogène.

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A noter, le résidu issu de cette pyrolyse est le coke. Le coke est principalement utilisé en sidérurgie pourréduire le minerai de fer dans un haut-fourneau afin d’obtenir la fonte qui est ensuite transformée en acier.

Composition moyenne du gaz d’éclairage issu de la houille.

Compte-tenu de sa composition, ce gaz d’éclairage qui contient aussi des traces d’hydrogène sulfuré doitêtre lavé avant d’être distribué aux usagers.

La complexité de la tuyauterie des usines à gaz était proverbiale. L'expression "usine à gaz" subsiste donc160%

dans le langage courant comme un terme péjoratif désignant un système lourd et complexe, peu maniableou peu compréhensible.

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L’histoire de l’industrie du gazrois postulants se disputent la paternité des découvertes scientifiques qui ont fait naîtrel’industrie du gaz. William Murdoch, un anglais, Philippe Lebon, un français et le hol-landais Jan Pieter Minkelers. Quoiqu’il en soit d’une éventuelle polémique à ce sujet, lamort prématurée de Philippe Lebon en 1804 et le renoncement de Minkelers,

professeurà l’université de Louvain, laissent le champ libre à William Murdoch et à ses compatriotes anglais

pour développer une véritable industrie du gaz en Grande-Bretagne.

Dès 1815, différents projets d’éclairage de rues et d’établissements tels queles théâtres ou les grands magasins voient le jour à Paris grâce à l’installationde petites usines à gaz distillant de la houille. Une Ordonnance Royale du 20août 1824 réglemente cette industrie naissante et fixe les bases légales del’implantation des différentes compagnies gazières qui assurent la productionet la distribution du gaz.

Au début du siècle, le gaz demeure onéreux et donc réservé à quelques privi-légiés et surtout aux professionnels (restaurateurs, salles de spectacle). Après1850, la multiplication des usages du gaz (chauffage, cuisson, force motrice)permet d’élargir le nombre d’abonnés, dont la consommation est évaluéegrâce à des compteurs installés à domicile.

L’élargissement du réseau de distribution du gaz et l’installation de condui-tes montantes permettant d’amener le gaz dans les étages, favorisent la dé-mocratisation de cette nouvelle énergie.

Vers 1880, la concurrence de l’électricité ébranle l’industrie gazière. Lescompagnies gazières redoublent alors d’ingéniosité pour développer le gaz «domestique » à grand renfort de publicité, d’expositions et de démonstra-tions.

Dans l’entre-deux-guerres, il existe environ 700 usines à gaz en France. Lesbombardements de la Seconde Guerre mondiale détruiront une grande partiedes usines à gaz. Dès la paix revenue, le gaz, comme l’électricité, sont jugéstellement essentiels pour l’économie nationale qu’ils sont nationalisés en1946. Les anciennes compagnies de gaz sont intégrées à un nouvel Etablisse-ment Public Industriel et Commercial : « Gaz de France ».

A partir des années 1950, Gaz de France cherche de nouvelles sources degaz, d’abord en France avec la découverte d’un gisement de gaz naturel àLacq, près de Pau, puis à l’étranger.

C’est une nouvelle ère pour les gaziers, il faut adapter le réseau et les appa-reils des clients à ce nouveau type de gaz.

Philippe Lebon réalisant ses premières expé-riences sur le gaz issu de la sciure de bois.Imagerie d’Epinal. Planche «l’histoire du gaz».

Intérieur d’une usine à gaz. Imagerie d’Epinal.Planche « l’histoire du gaz ».

Plaque émaillée posée sur les immeubleséquipés de conduites montantes.

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Compteur àgaz à gourde d’eau.Vers 1900.Collection ASPEG.

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Histoire de l’industrie du gazen Seine-Inférieure

es premières usines à gaz voient le jour dans le département vers 1830. Aux côtés desgrandes cheminées d’usines qui émaillent le paysage de l’époque, s’implantent dans tou-tes les grandes villes, des gazomètres destinés à stocker le gaz servant à l’éclairage desrues, puis des habitations.

Usine à gaz de Grand-Quevilly

La genèse de l’histoire de l’industrie du gaz est liée à la Seine-Inférieurepour deux raisons : Napoléon 1er octroie en 1803 une parcelle deterre enforêt du Rouvray à Philippe Lebon, afin qu’il y développe ses expérien-ces autour de la distillation du bois qui permet d’obtenir du gaz, maissurtout du goudron utilisé pour le calfatage des bateaux. Quelques an-nées plus tard, le système de la thermolampe (éclairage au gaz) mis aupoint par Philippe Lebon est testé dans le phare de la Hève près du Ha-vre.

En 1819, un an après Paris, les premiers essais d’éclairage au gaz desrues réalisés à Rouen sont peu convaincants. De nouvelles expériencessont menées dans le département en 1826 par un rouennais qui installe àBelbeuf une usine de production de gaz hydrogène portatif destiné à l’é-clairage des rues. Deux ans plus tard, c’est à Elbeuf qu’une usine estconstruite pour distiller du gaz à partir de déchets de textile. Ce gaz estcommercialisé sous forme de bombonnes acheminées aux clients encharrette.

La première usine à gaz de Rouen est installée en 1834 dans le quartierde Saint-Sever, puis une autre usine est construite sur l’île Lacroix en1840. Dans la seconde moitié du siècle, des usines de taille plus modes-tes s’implantent dans les villes moyennes.

L’arrivée de l’électricité porte préjudice à l’industrie gazière, qui gardetoutefois le monopole de l’éclairage public jusqu’en 1939.

Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale vont largement en-dommager le réseau de distribution et les usines en place.

Au lendemain de la Nationalisation de l’industrie gazière et de la créa-tion de Gaz de France (GDF), le défi pour le département trèsindustrialisé et gros consommateur de gaz est de reconstruire denouvelles usines à gaz. En 1955, une usine ultra moderne est construite àGrand-Quevilly. L’usine ferme en 1968, victime du passage au gaznaturel.

Utilisation de la thermolampe de Philippe Lebon au pharede la Hève.Imagerie d’Epinal. Planche « histoire du gaz »

Livraison du gaz en bombonnes aussi appelé gaz portatif.

Facture de la Société Lyonnaise des Eaux et de l’Eclaira-ge au gaz qui gère la production et la distribution du gazdes usines de Sotteville-lès-Rouen et Rouen. 1939

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La cuisine au gaz«plus économique, plus rapide, plus propre.»

’arrivée du gaz dans les cuisines des restaurants mais aussi des particuliers est une véri-table révolution dans la manière de cuisiner. Libérée de la corvée de bois ou de charbonqui alimentaient poêles et cheminées, la préparation du repas devient plus simple, plusrapide et plus économique. Les cuisines des maisons bourgeoises se dotent progressive-

ment de nouveaux appareils à la fois esthétiques et efficaces.

Affiche publicitaire. Vers 1900.Collection REGAZ Bordeaux

Si les vertus éclairantes du gaz sont connues dès les premières années du19ème siècle, il faudra attendre les années 1830 pour voir apparaître lespremiers modèles d’appareils de cuisson au gaz. C’est le physicien etchimiste anglais Davy qui constate qu’en mélangeant de l’air au gaz, laflamme perd en pouvoir éclairant et gagne en pouvoir calorifique. Laflamme bleue des gazinières était née.

Mais encore fallait-il inventer les appareils capables de reproduire lescuissons traditionnelles : bouillir, rôtir, cuire. Les inventions se succè-dent, comme celle de l’inventeur Merle, qui met au point en 1837 le pre-mier fourneau de cuisine au gaz. Cet appareil ne rencontrera toutefoispas le succès escompté et il faut attendre 1855 et la mise au point du becBunsen pour que la cuisson au gaz se développe réellement.

Les cuisinières les plus aisées s’équipent dans un premier temps de petitsappareils de cuisson comme les réchauds et les rôtissoires. Les gazinièresresteront jusque dans les années 1880 le privilège des cuisines des res-taurants et des grandes maisons bourgeoises.

Afin de promouvoir l’usage de ces nouveaux appareils, les compagniesgazières ouvrent des magasins d’exposition et prêtent des appareils auxménagères. Les nouvelles inventions sont présentées lors des ExpositionsUniverselles, comme en 1889 où un pavillon est entièrement dédié augaz. Les affiches publicitaires de l’époque vantent tous les mérites decette nouvelle façon de cuisiner.

Rôtissoire « la cornue ». 1920. Réchaud four. Vers1900. Cuisinière au gaz, comportant une rôtissoire, un fourCollectionASPEG Collection Réseau G.D.S Strasbourg et plusieurs brûleurs à gaz.

Affiche publicitaire. Vers 1920, René Vincent.Collection Réseau G.D.S Strasbourg

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Affiche publicitaire, vers 1900.Collection Réseau G.D.S Strasbourg

Le gaz et l’hygiène

’arrivée du gaz dans les foyers coïncide avec celle de l’eau courante. L’association desdeux va considérablement améliorer les conditions d’hygiène. Avant l’arrivée du gaz etde l’eau courante, se laver ou prendre un bain était une opération compliquée. Avec cesdeux innovations dans les années 1860, les demeures bourgeoises s’équipent de salle de

bains comprenant tout le confort moderne.

La salle de bains moderne est équipée d’une baignoire et d’un chauffe-eau permettant de prendre un bain à la bonne température. Le chauffe-bain, monumental sur pied, parfois muni d’une pomme de douche, peutcomporter un réflecteur qui permettait également de chauffer la pièce.L’eau de la baignoire peut également être chauffée grâce à un réchaud àgaz placé sous la baignoire.

La salle de bains à gaz se « démocratise » progressivement avec l’appa-rition d’appareils muraux plus petits, souvent en cuivre, dans la premièremoitié du 20ème siècle. Mais ce n’est véritablement qu’à partir desannées 1960, avec la baisse des prix des appareils, que les logementss’équipent. Rappelons-nous qu’en 1950, les trois quarts des apparte-ments parisiens n’avaient pas de salle de bains ni de salle d’eau !

Au-delà de la salle de bains, le gaz apporte des améliorations dans ledomaine de l’entretien du linge. Des machines à laver fonctionnant augaz sont mises au point au cours du 19ème siècle et au début du 20èmesiècle, pour le plus grand bonheur des femmes qui auparavant lavaientle linge à la main. Toute une gamme de fers à repasser fonctionnant augaz est également mise au point, remplaçant progressivement le fer àbraises et le fer à repasser posé[s] sur le poêle à charbon.

Affiche publicitaire, vers 1900.Collection Réseau G.D.S Strasbourg

Affichepublicitaire, vers1900.Collection REGAZ Bordeaux

Lanterne de la ville de Paris, modèle à becmulti-jet, vers 1880.Collection AFEGAZ. © Antoine Meysonnier, GDF Suez

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Le chauffage au gaz

’utilisation du gaz pour chauffer les habitations ne s’impose qu’à la fin du 19ème siècle.Les inconvénients du chauffage au gaz restent nombreux : peu économique par rapportau bois, il est également dangereux si les fumées sont mal évacuées. Le chauffage au gazpeine donc à ses débuts à rivaliser avec le feu de cheminée traditionnel.

Affichepublicitaire, vers1900.Collection Réseau G.D.S Strasbourg

Radiateurémailléàbougies réfractaires, vers1900.CollectionASPEG

Calorifère en tôle noire, vers 1900,Collection AFEGAZ

Le chauffage au gaz est apparu dans les années 1880-1890 sousla forme de calorifères, poêles, cheminées, dont seuls les plusimportants étaient raccordés à un conduit d’évacuation des fu-mées. Ces appareils chauffaient une pièce, parfois en complé-ment d’un système de chauffage central au charbon.

Dès l’origine, les techniques utilisées étaient très variées :convection, rayonnement sur un écran de cuivre, de la terre ré-fractaire, voire de l’amiante ! Les publicitaires vantent les méri-tes de ce nouveau mode de chauffage qui a l’avantage de ne pasproduire de cendre, de poussière et de fumée. Il permet aussi demoduler la chaleur plus facilement qu’avec une cheminée ou unpoêle à bois.

Même s’il existait des installations de chauffage individuel augaz avant la Seconde Guerre mondiale, le véritable essor estintervenu avec la distribution du gaz naturel, dans les années1960-1970. C’est aussi à ce moment que les installations collec-tives de chauffage central (chaufferies d’immeubles) se sontmassivement converties au gaz naturel par changement du brû-

leur ou de chaudière.

Poêle à réflecteur cuivre et corps en faïence ajourée, vers 1880. Collection RéseauG.D.S Strasbourg

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Image d’Epinal. Planche « les applications du gaz »

Le gaz

dans l’artisanat et l’industrie

i le gaz apporta le confort moderne dans les maisons, il révolutionna également le mondede l’industrie et de l’artisanat en procurant la chaleur, la lumière pour éclairer encontinu les ateliers, ainsi qu’une nouvelle source d’énergie pour animer les machines.

Dans l’industrie, le gaz permet d’augmenter les journées de tra-vail qui auparavant étaient conditionnées par la lumière du jour.Désormais, le travail de nuit est possible grâce aux éclairages augaz installés dans les ateliers.

Pour les usines, c’est également une nouvelle source d’énergiequi va remplacer progressivement la force de l’eau ou des ma-chines à vapeur dans des usages nécessitant de petites forces(monte-charge, pompe à eau). Le gaz permet ainsi d’alimenterde petits moteurs pour actionner les machines.

Dans l’artisanat, les applications sont très nombreuses et sontutilisées dans tous les corps de métier. Chez le coiffeur, le gazpermet de faire fonctionner l’étuve dans laquelle on réchauffeles serviettes, de chauffer les fers à friser, de stériliser les ci-seaux et même, parfois, de faire fonctionner le casque sèche-cheveux.

Le gaz est aussi utilisé dans les blanchisseries, pour chauffer leslourds fers à repasser, chez le chapelier où il porte à la tempéra-ture nécessaire les formes à chapeaux. Il est utilisé dans d’autresmétiers comme la cordonnerie, la bijouterie et dans les laboratoi-res de chimistes. Le gaz est aussi très employé chez les cafetierspour faire fonctionner les torréfacteurs et les percolateurs.

Chocolatière doubleCollection Réseau G.D.S Strasbourg

Chauffe-feràrepasseràbascule.Vers1890.Collection Réseau G.D.S Strasbourg

Appareil de coiffeur combiné« fontaine, chauffe-serviettes, chauffe-fers et aseptiseur ». 1881Collection ASPEG © Antoine Meyssonnier GDF SUEZ

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Activités pour les scolaires.

’exposition se décline selon deux axes : = une exposition d’objets, misen scène, liés à la conquête d’un certain confort rendu

possible par l’apparition d’une nouvelle énergie : le gaz. = une salle réservée àdes manipulations sur l’énergie et ses problématiques d’au-

jourd’hui et de demain, intitulée "Tout est Energie"

En fonction du niveau des élèves, chaque enseignant a la possibilité de cons-truire sa visite selon l’axe disciplinaire retenu.

L’exposition, s’articulant autour de la notion de confort, peut servir de basepour une étude comparative de ce qu’était le confort au XIXème et ce qu’ilest aujourd’hui.

On peut aussi s’interroger sur la notion de sécurité au XIXème et comparer àce que le législateur impose aujourd’hui.

Le gaz restant aujourd’hui une énergie d’actualité, on peut s’intéresser à sacombustion, aux produits de cette combustion et imaginer quelles difficultésétaient liées à l’usage de cette nouvelle énergie.

On peut, aussi, visiter l’exposition en préambule d’une réflexion qui sera me-née dans la salle de manipulations pour définir et comprendre une partie desenjeux liés à la notion de développement durable.

Il est possible aussi d’envisager une vision plus historique de l’énergie,compte-tenu de la spécificité du lieu (usine utilisant une autre énergie ), et demettre en évidence le lien indissociable entre le progrès technologique et laconnaissance scientifique.

Pour les primaires. Cycle 3Visite commentée de deux expositions, avec conférencier des sites et muséesdépartementaux. Durée 1 h 30, 26 € par classe, sous réserve de disponibilité desconférenciers.

Un livret présentant une synthèse de l’énergie aujourd’hui, issue de l’exposition "Tout est Energie", estdisponible.

Pour les collégiens.Visite commentée des deux expositions, avec conférencier des sites et musées départementaux..Durée 1 h 30, 34 € par classe, sous réserve de disponibilité des conférenciers.La classe est divisée en deux groupes.Un demi groupe visite l’expo "Confort à tous les étages" avec une conférencière.L’autre demi groupe, sous la responsabilité de l’enseignant, visite l’expo "Tout est énergie".Chaque élève dispose d’un livret à compléter, fourni par le Musée.Au bout de 40 minutes, les groupes sont inversés.En fin de séance, 10 minutes seront consacrés à une synthèse.

Renseignements et réservations au 02 35 15 69 11.