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HAITI LIBERTE Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 Haiti: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Email: [email protected] Web: www.haitiliberte.com Justice Vérité Indépendance L’ambassadeur dominicain a démenti Haïti Observateur en disant que les services secrets dominicains n’auraient jamais divulgué des informations obtenues de Amaral Duclona (ci-dessus). Funérailles des 11 soldats victimes dans l'accident d'un avion de la MINUSTAH au sud-est de Ganthier, près de Fond Verrettes An al dekouvri dantan nou yo nan Desalin Vil ansyen kapital Ayiti Page 6 Entretien avec Frei Betto Page 10 L’avenir d’Haïti : entre rêve et réalité « Quand Satan veut se faire prendre pour un messie » Page 8 Barack Obama Prix Nobel de la Paix 2009! Page 17 dantan nan Des Vil ansy kapital A L avenir : entre rê MINUSTAH: MINUSTAH: UN MANDAT INAUGURÉ DANS LE DEUIL! L’ambassadeur dominicain a démenti Haït dominicains n’auraient jamais divulgué des info LE LE MENSONGE MENSONGE EN EN FLAGRANT FLAGRANT DÉLIT! DÉLIT! d n V Voir page 4 ti Ob nicain a démenti Haït Voir page 4

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Justice Vérité Indépendance

L’ambassadeur dominicain a démenti Haïti Observateur en disant que les services secrets dominicains n’auraient jamais divulgué des informations obtenues de Amaral Duclona (ci-dessus).

Funérailles des 11 soldats victimes dans l'accident d'un avion de la MINUSTAH au sud-est de Ganthier, près de Fond Verrettes

An al dekouvri dantan nou yo nan Desalin Vil ansyen kapital Ayiti

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Entretien avec Frei Betto

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L’avenir d’Haïti : entre rêve et réalité« Quand Satan veut se faire prendre pour un messie »

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Barack Obama Prix Nobel de la Paix 2009!

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L’avenir : entre rê

MINUSTAH: MINUSTAH: UN MANDAT INAUGURÉ DANS LE DEUIL!

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Préval à l’heure de la délinquance politique

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Par Berthony Dupont

Il est un fait capital qu’il convient de rappeler, Préval est l’un de ces politiciens haïtiens les plus rusés et

les plus conséquents agents déstabilisateurs de la so-ciété haïtienne. En effet, considérons la saga du Conseil Electoral Provisoire ayant à sa tête le représentant de l’Église catholique Frantz G. Verret. Ce dernier a été ca-tégoriquement dénoncé par les organisations populaires depuis l’exclusion des masses aux sénatoriales organi-sées en faveur de l’Espwa. Et il arrive que malgré les dénonciations mêmes de l’ancien vice-président du CEP, Rodol Pierre concernant les malversations du président de l’institution électorale, Préval n’a pas bougé, il reste intraitable, ferme sur sa politique de mauvaise foi, de démagogie et de surenchère.

Cette parodie ne nous trompe pas, elle n’est que la répétition des pratiques que le pouvoir en place n’a cessé d’utiliser pour museler les revendications légitimes des masses. Mais qui est selon la Constitution de 1987, le garant de la bonne marche des institutions du pays ? Une institution de l’Etat, certes, devrait être crédible aux yeux de la population, et pourtant, malgré toutes les dénonciations faites concernant ce CEP, Préval sans aucune ambiguïté, sans aucune équivoque poursuit son chemin et pour minimiser la chose et tourner en déri-sion les concernés, il n’a pas choisi de révoquer le CEP comme il l’avait fait pour celui de Mathurin, il a unique-ment envoyé un courrier aux différentes instances qui avaient envoyé leurs représentants au CEP pour leur de-mander de confi rmer leur actuel représentant au sein de l’institution ou de lui transmettre de nouveaux noms. Quelle affaire !

En guise de réponse, la plupart des instances ont réa-gi dans le sens voulu par Préval car ils ont confi rmé leurs représentants. C’est le cas du pasteur Leonel Raphaël, représentant des églises protestantes, Jacques Gaillot du secteur des handicapés, Jacques Belzin, représentant du secteur syndical et Ginette Chérubin, désignée par des or-ganisations féminines, ils ont été tous reconduits. Il s’agit d’attendre les autres, ils vont faire de même à l’exception

de cette déclaration de René Monplaisir, (membre de Fanmi Lavalas ou Lespwa, personne ne sait) ? qui a in-diqué sur les antennes de Radio Solidarité que le secteur populaire va remplacer son représentant. Mais de quel secteur populaire parle M. Monplaisir ? Qui lui a donné mandat de parler au nom des organisations populaires ? Peut il nous dire à quel réunion le secteur populaire avait participé pour designer ce représentant au sein du CEP ?

En réalité, l’alibi de Préval est clair, et ses objectifs également. Il faut que le pays périsse, afi n qu’il puisse l’offrir à bon marché aux acheteurs de pays. Cette poli-tique de délinquance de Préval nous montre sa respons-abilité absolue dans la dérive de la nation. Il n’a aucun brin de décence et de respect pour le peuple. Même les membres de la Convention des partis politiques et le Con-seil national des partis politiques, des secteurs qui n’ont également aucune estime pour les masses défavorisées, ont sans doute marqué des points sur lui dans cet ordre d’idées. Même quand ils demandent la formation d’un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP), pour défen-dre leurs propres intérêts ils sont quand même d’accord que celui qui est en fonction a perdu toute sa crédibilité.

Face à une telle situation, qu’espèrent donc ceux qui vont avec frénésie à la course aux élections ? C’est le cas du député Lavalas Jonas Coffy qui au cours de son passage dans la métropole du Sud-Est, en compag-nie de son collègue de parti, l’employé actuel de Préval, l’ex député Yves Cristallin, a annoncé la participation de Fanmi lavalas aux prochaines élections sans tenir compte des enjeux de Préval auréolé de la bénédiction de l’Elysée et de la Maison Blanche. Qu’espèrent donc Coffy et Cristallin ?

Il est clair que tous ces politiciens ne sont que des mercenaires ne cherchant au fond, qu’à utiliser toutes les cartes possibles pour faire avorter le mouvement popu-laire. Ainsi, dans une telle conjoncture, il est indispens-able que les laissés pour compte fassent preuve d’une vigilance accrue, dépassent les moments de décourage-ment des uns et des autres et s’organisent pour déjouer les manœuvres des courtiers de la politique politicienne. Pour déjouer les magouilles des politiciens à l’heure de la délinquance politique.

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Le docteur de la

Communauté Haïtienne

à New York

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Finalement, au début du mois d’Octobre 2009, l’Exécutif a fait

publier dans les colonnes du journal Offi ciel, Le Moniteur, la nouvelle loi sur le salaire minimum et la déclara-tion d’amendement de la constitution haïtienne de 1987. Cette loi qui en-tre en application à partir de ce mois d’octobre, fait obligation aux respon-sables des entreprises commerciales de payer un minimum vital de 200 gourdes à leurs ouvriers pour une journée de 8 heures de temps de tra-vail et pour ceux de la sous-traitance un minimum de 125 gourdes pour le même nombre d’heures de travail. L’initiateur de cette loi, le député Ste-ven Benoît a salué la publication de celle-ci, mais il a fait savoir qu’il ne sera entièrement satisfait que lorsque le chef de l’Etat, René Préval aura pris la décision de mette sur pied le Con-

seil national des salaires. Il appelle toutefois, les syndicalistes, le secteur patronal et l’Etat haïtien à désigner respectivement leurs membres devant former ce conseil.

Parallèlement, le député Benoît en a profi té pour dénoncer les mau-vaises conditions de travail des ou-vriers de la sous-traitance qui fournis-sent en moyenne 10 à 12 heures de travail par jour contrairement aux dispositions de la loi. De plus, a-t-il fait remarquer, un ouvrier qui débute son boulot à 6 heures du matin et qui devrait être libre à 2 heures de l’après-midi, continue de travailler jusqu’à 6 ou 7 heures du soir. Ces heures sup-plémentaires doivent être payés con-formément au voeu du code de tra-vail. Donc cette loi une fois publiée, il est à la charge du ministère des af-faires sociales et du travail de la faire

respecter et du Tribunal spécial du Travail de la faire appliquer. Du même coup, la déclaration faisant état qu’il y a lieu d’amender la constitution haïtienne de 1987 a été publiée dans Le Moniteur. A la première session de la 49ième législature, les sénateurs et députés devront obligatoirement plancher sur l’amendement de la constitution conformément à l’article 283 de la présente constitution qui stipule : « A la première Session de la législature suivante, les Chambres se réunissent en Assemblée nationale et statuent sur l’amendement proposé. »

La constitution amendée n’entrera en vigueur qu’à l’entrée en fonction du prochain président élu de la République en février 2011.

Yves Pierre Louis

A Travers Haiti

Visite de Jimmy Carter à Port-au-Prince

Vers le renforcement de la présence policière dominicaine à la frontière

Publication la nouvelle loi sur le salaire minimum et la déclaration d’amendement de la constitution au Journal Offi ciel

Dans le sud: Accident de la Minustah, un mort

Par Yves Pierre-Louis

Dès le début du mois d’octobre en cours, deux anciens chef

d’Etat des Etats-Unis ont effectué une visite en Haïti. Le jeudi premier octobre, l’ex-président Bill Clinton à la tête d’une délégation d’hommes d’affaires a séjourné durant 2 jours en Haïti dans le but, disait-on, de promouvoir l’investissement dans le pays. Huit jours plus tard, le jeudi 8 Octobre c’était le tour d’un autre ancien président, Jimmy Carter, cette fois-ci pour une visite humanitaire. Cette visite de quelques heures à Port-au-Prince entre dans le cadre d’une campagne visant à éradiquer sur une période de dix ans des mala-dies, telles que : la malaria, le palud-isme et la fi lariose lymphatique en Haïti et en République Dominicaine avec un fi nancement total de 241 millions de dollars du centre Carter.

Au cours de sa brève visite, Jimmy Carter s’était entretenu avec le chef de l’Etat, René Préval au Pal-ais national avant une déclaration conjointe à la presse. L’ancien prési-dent des Etats-Unis voyait néces-saire dans le cadre du développe-ment d’Haïti, la disparition de ces maladies qui constituent une source de préoccupation en matière de santé publique.

En République Dominicaine, on a déjà recensé 523 cas de per-sonnes atteintes de la malaria et on a enregistré 3 morts. Tandis qu’en Haïti les statistiques offi cielles n’ont pas encore le nombre de personnes vivant avec la malaria et pourtant 163 millions de dollars sont mis à

la disposition des autorités du pays pour combattre cette pandémie dont le taux de prévalence avoisine 6% de la population. Haïti et la République Dominicaine restent à nos jours les deux pays oú la malaria et la fi lariose existent actuellement dans le monde. Dans la perspective d’éradiquer dé-fi nitivement ces maladies, une ren-contre est prévue entre les deux chefs d’Etat en Haïti en novembre prochain en vue de continuer les dis-cussions sur le projet d’éradication de ces maladies ainsi que d’autres sujets d’intérêt général entre Haïti et République Dominicaine.

De toute façon, une chose est certaine, derrière ces deux mis-sions humanitaires de Carter et celle de bonne volonté de Clinton pour encourager les investisseurs à ve-nir s’installer en Haïti se dissimule quelque chose de différent de ce qu’on essaie de faire comprendre. De par leur nature, ces gens là ne don-nent rien pour rien, ils ont toujours un projet macabre d’exploitation derrière toute mission en apparence humanitaire ou de nature fi nale-ment humiliante. Dans l’intervalle donc de huit jours, Haïti a reçu la visite de deux anciens chefs d’Etat d’un pays impérialiste le plus puis-sant de l’Amérique, celle-là veut dire quelque chose. Certains se dis-ent très sceptique de ces visites. Des gens dont la richesse énorme de leur pays se fonde sur l’exploitation de l’homme par l’homme et qui ne cesse d’accumuler sa richesse, peu-vent-ils contribuer à apporter une certaine amélioration des conditions de vie de la population sur laquelle s’asseoit leur empire séculaire ?

Jimmy Carter et le chef de l’Etat, René Préval au Palais national

Par Yves Pierre-Louis

Les autorités dominicaines ont décidé de renforcer la présence

policière à la frontière dans les prochains jours. 117 nouveaux agents de police qui ont été formés à l’Ecole de sécurité Citoyenne de Hatillo sont déjà disponibles pour assurer cette tâche. Ces nouveaux agents seront déployés principale-ment dans les endroits suivants : In-dépendencia, Elias Pina, Pedernales, Bahoruco, Monte Cristi, Dajabon et Santiago Rodriguez. Ils devront par-ticiper à la lutte contre le trafi c d’être humains, de drogue, d’armes et contre la délinquance.

Pour sa part, le chef de la Po-lice dominicaine, Rafaël Guillermo Guzman Fermin, lors d’une con-férence de presse à Santo Domingo, a fait savoir, qu’avec cette initia-tive, le niveau de sécurité va être normalement renforcé à la fron-tière, c’est un projet pilote qui sera suivi d’autres expériences du même

type. « L’objectif poursuivi est le renforcement de manière ferme et décisive de la sécurité à la fron-tière. » a-t-il indiqué.

Par ailleurs, des secteurs con-servateurs dominicains ont rappor-tés ces derniers temps que plusieurs établissements scolaires situés à la frontière sont forcés de fermer leurs portes en raison d’absence d’élèves dominicains. Ces secteurs ont dénoncé ce qu’ils appellent « l’haïtianisation » des zones fron-talières abandonnées par les domini-cains. Dans ces zones, les enfants haïtiens ont des diffi cultés pour se faire inscrire à l’école du fait qu’ils n’ont pas d’actes de naissance, selon des déclarations faites par la responsable du district scolaire de Monte Cristi.

Une déclaration rejetée par le secrétaire d’Etat dominicain à l’Education, Melanio Paredes, tout en affi rmant de préférence que dans plusieurs régions dont Elias Pinas, des élèves haïtiens et dominic-ains partagent les mêmes salles de

classe. « C’est inacceptable, tous les enfants ont droit à l’éducation, qu’ils aient des documents légaux ou pas. » a déclaré Melanio Pare-des, annonçant ainsi l’ouverture d’un enquête sur le dossier.

Donc pour éviter le phénomène de l’haïtianisation de la frontière, les autorités dominicaines ont pris des décisions très fermes, en déploy-ant beaucoup plus de force répres-sive tout au long de la frontière qui mesure près de 391 kilomètres. On a tenté également d’empêcher les enfants haïtiens de fréquenter les bancs de l’école dans les zones de la frontière sous prétexte qu’ils n’ont pas de pièces légales. Cette situation doit attirer l’attention des autorités haïtiennes pour qu’elles tiennent compte beaucoup plus de la réalité à la frontière qui sépare les deux Républiques. Espérons qu’au cours de la visite en Haïti en Novembre prochain du président Leonel Fer-nandez, le président René Préval abordera ce dossier avec son homo-logue dominicain.

Un grave accident de la circu-lation a eu lieu ce dimanche

11 octobre 2009 vers les 2h30 pm au niveau de carrefour Joute dans la commune de St Jean du sud. Un citoyen au nom de Adras Bellony est mort et cinq (5) agents de la Minustah gravement blessés. Revenant de la plage de Port-Salut, ces agents auraient été ivres ; jusqu’à perdre le con-trôle de leur véhicule immatriculé au no.22250 qui a heurté Adras Bellony venu s’approvisionner dans un restaurant à Carrefour Joute dont une très grande partie a été endommagée selon les dires du maire titulaire de la commune

de St Jean du sud Jules Yves Hé-rard. Ce dernier a exigé dédom-magement et réparation de la part du pouvoir central et de la Mi-nustah pour la famille de Adras Bellony décédé car ce dernier est père d'un enfant et sa femme est actuellement en pleine ceinture. Par ailleurs, rappelons que le vendredi 9 octobre 2009 derni-er, onze (11) agents des forces onusiennes ont perdu la vie dans la localité de "Peyi Pouri" 5ème section communale de la com-mune de Ganthier (l'Ouest) suite à l'écrasement de l’avion qui les transportait.

Jean Fritznel Lherisson

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Sachant que Haïti est le pays de toutes les amertumes, de toutes

les souffrances, de toutes les insult-es, le journal Haïti Observateur en a fait un espace de toutes les impos-tures. Paru, il y a environ une quar-antaine d’années, cet hebdomadaire dirigé par l’actuel ambassadeur de la République d’Haïti aux Etats-Unis, le putschiste Raymond Joseph, s’est spécialisé dans la diffamation, le mensonge et les guerres de basse intensité.

Dans le volume XXXX, No 39, 30 septembre-7 Octobre 2009, a paru un article non signé « Amaral Duclona fait de nouvelles révéla-tions ». Selon le journal, Duclona a fait des aveux dénonçant des actes criminels qu’il a commis : l’assassinat d’un soldat de la Minustah, le kid-napping du directeur des marchés publics, Robert Marcello, et le kid-napping suivi d’assassinat du consul français, Henri Paul Mourral.

Selon Haïti Observateur, toutes ces révélations ont été faites, lors d’interrogatoires faits par les au-torités dominicaines, par Amaral Du-clona, un chef de bande armée, après avoir été arrêté par l’Organisme dominicain de lutte contre les stupé-fi ants (DNCD).

Selon ce journal, le chef du marché public, Robert Marcello, s’opposait à l’octroi d’un contrat visant à la réhabilitation des infra-structures détruites, lors des intem-péries de l’année 2008. Un con-trat dont Jude Célestin, directeur général du CNE (Centre National d’Equipement) devait bénéfi cier. Ce dernier a recruté le tueur Amaral Duclona pour liquider Robert Mar-cello, en vue de faire main basse sur le pognon octroyé au CNE par le

président Préval. Selon le même Haïti Observateur, 90 millions de dollars puisés dans les 197 millions de Pé-trocaribe, ont été attribués au Centre. Néanmoins, le journal de Raymond Joseph, n’a pas accusé formellement, le directeur du CNE comme étant l’auteur intellectuel de l’enlèvement et de la disparition du chef du marché public, Robert Marcello.

Autre révélation spectaculaire que Haïti Observateur a faite «par la bouche » de Duclona : ce tueur [Duclona] pour échapper à toute poursuite policière s’était refugié au Palais national oú il a pu retrouver la sécurité nécessaire. La soeur du président Préval, Marie Claude Cal-vin, avait ouvert aussi sa maison afi n d’abriter le criminel Duclona. Haïti Observateur a fait école, il faut le reconnaître, étant le seul média à avoir pénétré le secret de ces inédites révélations d’un criminel royalement protégé par le pouvoir de Port-au-Prince. Non seulement, Haïti Obser-vateur de par ses sources combinées arrive à pénétrer ces secrets, mais aussi le journal a eu le « courage et le patriotisme nécessaire» pour dé-noncer de tels forfaits, éclairant ainsi les gens de biens, les gens honnêtes pour les protéger contre le tueur Duclona et aussi contre un pouvoir animé par le président Préval, qui travaillerait du bec et des ongles pour favoriser le retour des maudits lava-lassiens au pouvoir. Voilà, les gens de biens doivent fi èrement remercier le vigilant ambassadeur Raymond Joseph.

Le plus spectaculaire de cette investigation, est que Duclona a af-fi rmé que le gouvernement actuel est sous son infl uence, qu’il est aussi l’ami du président Aristide. La seule chose que le journal n’ait pas men-tionné est la façon dont ces révéla-tions ont été faites : sous la torture,

sous l’infl uence de la drogue ou par simple trahison ? Duclona peut-être, pour s’assurer une pleine protection, aurait communiqué des informations secrètes.

Préval a été prévenu, Ama-ral Duclona sera remis aux au-torités françaises, une demande d’extradition ayant été déposée par devant les autorités dominicaines. Le procureur du district national de la République Dominicaine a fait l’annonce au président haïtien. Si Préval a abrité un tel criminel dans son palais, il est clair qu’il est son complice et qu’il doit payer. C’est du moins le sens que dégagent les révé-lations du journal.

Que pense l’ambassadeur dominicain, Ruben Silié ? « Quand il s’agit de dossiers aussi délicats, les autorités prennent beaucoup de précautions ». Le diplomate avoue que les services secrets dominicains n’auraient jamais divulgué des in-formations après l’interrogatoire du prévenu Duclona. En s’interrogeant sur les sources, d’oú pourraient provenir « ces informations ». L’ambassadeur a affi rmé ne pas faire confi ance à ces dires, tant que les sources n’ont pas été connues.

Si l’ambassadeur dominicain a mis en garde contre les préten-dues déclarations publiées par Haïti Observateur, lui détenteur d’une lé-gitimité qui aurait pu lui conférer la primeur des informations découlant des services de la sécurité de son propre pays. Alors il faut se mettre en garde contre les imposteurs.

Comment comprendre, du point de vue de la réfl exion critique la campagne médiatique de Haïti Observateur ? Le drame est que Ha-ïti Observateur, malgré les largesses dont bénéfi cie son directeur général, s’attaque à Préval. Son mandat tire à sa fi n, il s’agit de s’armer contre lui.

Malgré la politique fondamentale-ment anti-nationaliste, anti-populai-re, pro-bourgeoise, pro-impérialiste conduite par René Préval, il n’a ja-mais eu la confi ance de ces secteurs qui ne jurent que par la mort des masses populaires.

Certains analystes prétendent que l’attaque d’Haïti Observateur vise à détruire le président Aristide. Néanmoins, le fait même d’associer le nom de Préval à cette guerre de basse intensité, indique clairement qu’il est embarqué dans cette aven-ture pour son malheur. Ces secteurs ne jouent jamais, ils font toujours ce qu’ils doivent faire. Malheureuse-ment, du côté de la présidence rien ne sera dit, rien ne sera fait pour taire ces imposteurs qui se gavent d’un pouvoir dont ils n’ont nullement le mérite. Ils continueront, par la faute et l’ingratitude de ce même président élu par la majorité nationale, à fouler aux pieds les légitimes aspirations et revendications du peuple ma-joritaire.

Haïti Observateur, en usur-pant le pouvoir confi é par le peuple à Préval continue encore à s’affi rmer dans le mensonge, à insulter ce pe-uple majoritaire. Quand on respecte son peuple, on s’empresse de lui dire la vérité, de l’aider à cultiver cette vérité pour qu’il puisse s’ennoblir et s’enrichir. Haïti Observateur con-tinuera toujours à mentir à ce peuple pour le maintenir dans l’aliénation, la misère, le sous-développement et sous occupation des forces étrangères.

Les dernières informations font état de la décision des Dominicains qui se sont donnés un délai allant jusqu’au 14 Octobre pour décider de la fameuse question : que faire d’Amaral Duclona ? L’extrader vers la France ou le remettre au gouverne-ment haïtien ! Amaral Duclona doit être remis au gouvernement haïtien en tant que citoyen haïtien et non aux autorités françaises, car il n’est pas un citoyen français.

Il ne faut pas que les autori-tés haïtiennes continuent à violer les droits des Haïtiens, comme elles l’ont toujours fait. Si après enquêtes sérieuses, il est établi que Amaral Duclona a commis des crimes, il doit être jugé conformément à la loi, mais s’il est avéré qu’il est victime de per-sécution politique, il doit être mis en liberté sous la protection des lois et de la constitution du pays.

Hervé Jean Michel

Barreau de Port-au-Prince: réélection de Me. Gervais CharlesLe vendredi 9 Octobre dernier, les

avocats du Barreau de Port-au-Prince se sont réunis en assemblée au palais de justice, à Port-au-Prince pour élire un nouveau bâtonnier à la tête de l’ordre des avocats. Sur la liste deux candidats y fi guraient: le bâtonnier sortant, Me. Gervais Charles et Ephésien Joissaint. Me Gervais Charles a remporté les élec-tions avec 158 voix contre 18 pour son adversaire, Ephésien Joissaint. L’Assemblée générale des avocats a également élu Me. Gérald Augustin, secrétaire et Me. Patrick Laurent, trésorier.

Après sa réélection, Gervais Charles a exprimé sa satisfaction en ces termes : « Je suis très heureux et fi er de briguer ce deuxième man-dat légal. » a déclaré le bâtonnier réélu. La déclaration de Me. Gervais suppose qu’il a exercé un bâtonnat illégal à la tête du Conseil de l’ordre des avocats. Selon les règlements de l’ordre, le bâtonnier est élu an-nuellement par ses confrères, et ne

saurait briguer un troisième mandat consécutif.

En vertu de ce principe, la candidature de Gervais Charles a provoqué des mécontentements au sein de ses confrères dans la salle. Certains ont fait croire que l’un des deux mandats précédents du bâton-nier avait été juridiquement annulé par la plus haute instance judiciaire de la République. De droit, il n’a déjà exercé qu’un seul mandat, la Cour de cassation, par un arrêt rendu le 8 décembre 2006 avait déclaré nulles les élections du 27 Septembre 2004,

deux ans après. Alors que de fait, Me. Gervais Charles a bel et bien terminé son mandat.

Le candidat perdant, Me Ephésien Joissaint qui a fermement contesté la décision du Conseil élec-toral présidé par Me. Reynold Georg-es, en acceptant la candidature de Gervais Charles a déclaré : « Je le dis et je le répète, Me. Gervais Charles n’a pas la qualité de se présenter aux élections pour un troisième mandat. Cela s’inscrit dans les règlements internes du Barreau. ».N’empêche que le bâtonnier sortant a quand même remporté les élec-tions avec 158 voix, battant ainsi son adversaire, Me. Ephésien Jois-saint. Rappelons que le président du Conseil électoral, Reynold Georges qui a accepté la candidature de Gervais Charles a été son farouche adversaire l’année dernière au mo-ment de la compétition électorale. Il était du côté de Me. Jean Vandal et aujourd’hui, il se trouve du côté de Gervais Charles. Pourquoi ?

L’ambassadeur dominicain en Haiti, Ruben Silié Raymond Joseph, ambassadeur

d’Haiti à Washington

Minustah: Un mandat inauguré dans le deuil !

Le mensonge en fl agrant délit !

Par Hervé Jean Michel

Un avion de la force onusienne d’occupation d’Haïti, un appar-

eil Casa 212, a péri dans un accident survenu le vendredi 9 octobre 2009, près de Ganthier, une localité située au Nord de Port-au-Prince.

Cinq Jordaniens: Colonel Adidal-lah Ibrahim ALMAWAJDEH, Lieuten-ant Colonel Jehad Semrin ALMEIRAT, Major; Ibrahim BRAHIM MOHAM-MED Al-shorman, Premier Lieuten-ant Belal Ahmed Abu-Hujailah, Ad-judant Ame Mahmoud Alrawashdeh et six Uruguayens : Capitaine Jose Ignacio Larrosa, Lieutenant Santiago Gabriel Hermandez, Offi cier Non-commissionaire Jose Leonel Pastor, Caporal Enrique Alejandro Montiel, Caporal Yiyi Anabel Medina, Caporal Nestor Fernando Morales : sont morts au cours de cet accident. Les autorités n’ont fait aucune révélation sur les causes et circonstance, de l’accident. Selon des sources proches de la Mi-nustah, l’appareil était en mission de

reconnaissance près de la frontière haïtiano-dominicaine.

Le gouvernement Préval/Pierre-Louis, immédiatement a exprimé ses condoléances à la Minustah. Ce gou-vernement du moins son chef dit sou-haiter qu’une enquête soit diligentée. Qui sait s’il ne s’agit pas d’un atten-tat ? Le gouvernement doit faire de son mieux pour tirer cette affaire au clair. Qui sait, peut-être, de méchants bandits pourraient en vouloir à la stabilité que procure la Minustah au pays, marchant fi èrement vers son développement ? Espérons, cette fois-ci, que l’enquête aboutisse !

David Wimhurst, chef du bu-reau de l’information publique de la Minustah a informé sur la venue d’experts en aéronautique de New-York.

Dans le cadre de cette enquête, les responsables ne doivent pas ou-blier que le mercredi 14 Octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU doit re-nouveler le mandat de la Minustah. La coutume veut que chaque année à pareil moment et dans les mêmes circonstances, des événements se produisent. C’est devenu une con-stante depuis l’occupation d’Haïti par les impérialistes, occupation récu-pérée en dernière minute par la force onusienne, la Minustah, pour mieux disculper les étasuniens, canadiens et français, favorisant ainsi leur plan de pillage d’Haïti.

Le dimanche 11 octobre derni-er, un motocycliste haïtien, Adras Belony, a été tué à Port-Salut. Heu-rté par un camion de la Minustah, le motocycliste a rendu l’âme. Dans cet accident, trois militaires uruguayens ont été blessés.

Revenant de la plage oú ils s’étaient saoulés la gueule, leur camion immatriculé au no 2250 a percuté une maison à Carrefour Joute. Bien entendu le gouvernement Préval/Pierre-Louis n’en a rien dit, car le motocycliste ne devait pas être là oú l’accident a eu lieu. Les parents du défunt se débrouilleront pour les dépenses qu’exigent les funérailles et l’aide à apporter aux enfants qui sans nul doute sont issus des déshérités de cette terre.

Malgré toutes les protesta-tions issues des secteurs progressistes internes et externes, le président Préval a encouragé et salué la recon-duction de la Minustah.

Cette force de malheur a fait couler beaucoup de larmes dans le pays. Des militants politiques ont été assassinés, le président a fait la sourde oreille, sous prétexte que cette force incarne la démocratie.

A la cérémonie funéraire or-ganisée à Tabarre le samedi 13 ocotbre 2009, des offi ciels du gouvernement, parmi lesquels le président Préval en personne, ont rendu un hommage aux victimes de l’accident. Il est clair que le chef de l’Etat voue une parfaite admiration à l’occupation du pays, proportionnellement au mépris affi -ché pour le peuple haïtien, qui l’a élu dans de terribles contradictions, dans un pays sous tutelle de la bourgeoisie et de l’impérialisme.

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009Haïti Liberté4

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Par Fanfan Latulipe

"Aucun homme ne mérite d'être con-sacré de son vivant".

Jean-Paul Sartre

Tout récemment, deux proverbes haïtiens ont frappé à ma porte et

m’ont dit : honneur ? J’ai répondu : respect. L’un de ces proverbes dit que parfois on cherche une chose atè, et puis on la trouve anlè. L’autre af-fi rme qu’en cherchant tout en se promenant on ne dort jamais sans souper. Et voilà: le président Obama qui ne cherchait ni atè ni anlè a trou-vé quelque chose, une grosse chose, un gros fruit de mer. Malgré qu’il ne cherchât rien au cours de ses virées et dévirées au Canada, à Prague, au Caire, au Mexique, à Trinité-et-Tobago, ou à Copenhague il soupera bientôt d’un gros poisson scandinave de la Paix à la sauce Nobel. «C’est lavir», pour reprendre Maurice Sixto, alors qu’Obama ne cherchait même pas la paix en Europe, il l’a trouvée à Oslo. C’est ce qu’on appelle être né «coiffé».

Le président Barack Obama re-cevra le prix Nobel de la paix à Oslo, le 10 décembre prochain, date-anni-versaire de la mort du fondateur de ce Prix. Il se verra décerner une médai-lle, un diplôme «pour ses efforts ex-traordinaires pour renforcer la diplo-matie internationale et la coopération entre les peuples» (gwo non k touye ti chen), et un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (près d'un million d'euros, près d’un million et demi de dollars US). Une première : un client qui se régale et qui par sur-croît se fait même payer. Obama aura bien dégusté son poisson au chic restaurant de la Paix, en Norvège, et avant de partir il se sera quand même fait payer pour avoir dégusté un plat convoité par plus d’un.

D’après des sources sûres qui ont préféré garder l’anonymat, c’est un poisson «bien monté», un poisson «ranje» qu’on pêche seulement dans les eaux troubles internationales. C’est en effet un poisson très apprécié au Pentagone, à cause de sa tête af-ghane, sa queue irakienne, un oeil droit israélien, un œil gauche iranien, des écailles nord-coréennes, et des na-geoires palestiniennes. Toujours selon les mêmes sources, la chair goûte le Hamas quand on fait macérer le pois-son dans du jus citronné d’Hezbollah. Un poisson effrayique !

Après que le Nobéliste Obama se sera bien régalé, et selon mes sources (sûres), il aura à faire un choix tolstoïen, un choix décisif, il aura à choisir entre la paix et la guerre : la guerre si le poisson lui reste sur l’estomac, la paix si la diges-tion se fait en douceur, sans aigreur d’estomac, sans nausée, sans refl ux acide, sans éructation, sans aucun malaise digestif. Nous, peuples oppri-més par l’empire, nous souhaitons ar-demment que la digestion de ce pois-son se fasse en douceur selon les lois normales de la physiologie.

Dans cette optique, nous voud-rions recommander au président Obama un excellent digestif, en fait une recette connue depuis les temps benbo, pour lui faciliter la «descente» de ce poisson ranje : une infusion de feuilles d’asorosi avant d’«attaquer» le poisson, une tisane d’absinthe lé-gèrement salée pendant le repas, et un «trempé» de feuilles lalwa à boire à petites gorgées à la fi n du souper. Ainsi, l’estomac bien préparé pour ré-sister aux assauts de ce manje ranje Obama pourra se laisser aller et som-

brer dans un sommeil de paix.Ah, président Obama, les cho-

ses sont gravement graves! Nous voulons la paix, donnez-nous la paix. A bien regarder, c’est le bordel en Irak. En Afghanistan, ce tata de chat sent le Vietnam. A la frontière pakistano-afghane, ça sent le kanni. A Gaza, les ruines causées par les bombes israé-lo-américaines sont encore fuman-tes et le secours international peine à arriver jusque vers les sinistrés de la guerre sainte au nom de Yahvé. A Pittsburgh, au lieu de mettre un frein à la fureur des fl ots des banquiers et des spéculateurs internationaux, vous et vos deux pitbulls, Sarkozy et Gor-don, renifl eurs de bombes atomiques et de terroristes, avez préféré menacer l’Iran et jouer au petit Bush, amateur d’armes de destruction massive sup-posées.

Au Honduras, le complexe militaro-oligarquo-banano-fi nancier continue de faire régner la terreur sans que vous ne disiez kwik, alors que si vous disiez tout juste kwak, vos chiens en kaki et en treillis regag-neraient prestement leurs niches. En Haïti même, ce n’est pas parler, se pa pale, la misère s’est faite loup-garou pour mieux dévorer nos compatriotes. Chez vous, président Obama, ce n’est pas plus beau. En effet, l’extrême droite a le vent en poupe, vous pre-nant pour une poupée désarticulée. Il paraît qu’il y a de nouvelles de-mandes d’adhésion au Ku Klux Klan. Un observateur avisé a fait remarquer que «les scènes de panique sociale à Détroit sont dignes d'une évacuation de réfugiés en Afrique». Le même observateur d’ajouter que votre ré-forme du système de santé «pédale dans la choucroute», une choucroute sans vinaigrette du reste. Président Obama, papa, donnez-nous la paix.

Président Obama, résistez aux demandes belliqueuses, terroristes de votre général Mc Chrystal. Vos deux pieds sont déjà dans une seule graine de soulier. En vous pliant aux exigences de ce va-t-en guerre, en envoyant 40.000 soldats supplé-mentaires sur le front afghan, vous n’aurez même plus un seul soulier, vous allez vous trouver pieds atè, et votre mayas même présidentiel ne fera pas bel effet. Avec 500.000 hommes au Vietnam, l’Amérique avait fait bec à terre, bec à l’eau et a dû plier bagages bec en l’air, comme un gros bèkèkè, d’ailleurs san nan-

nan. Alors ?Convoquez Mc Chrystal, dites-

lui de démêler son guêtre pour sortir du bourbier que vous avez hérité de Bush et de Cheney le plus vite et le plus honorablement possible. Autre-ment ce que vous voyez pour lui, An-toine Danlègomier ne l’a pas encore vu. Pour Halloween, envoyez-lui une sinistre caricature du président Tru-man embrassant le général Douglas Mc Arthur pour mieux l’étouffer. Ça le

rendra doux comme clou. L’ ap kon-prann tousuit. Oui, président Obama, donnez-nous la paix.

Ce mythe de l’Amérique qui «change» avec le beau garçon au visage sympa que vous êtes, vient de prendre un sacré coup avec ce Nobel immérité. Toute l’affaire a une odeur de magouille concoctée dans on ne sait quelle cuisine internation-ale. Monsieur Obama, dans votre première déclaration publique, vous avez déclaré que vous ne méritez pas ce prix Nobel de la Paix. Vous l’avez néanmoins accepté «avec surprise et une profonde humilité» comme un «appel à l'action» contre le réchauffe-ment climatique ou la prolifération nucléaire et pour la résolution des confl its. Pourquoi pas pour rendre sa démocratie au peuple hondurien ? Pourquoi pas pour donner la paix aux Haïtiens écrasés sous les bottes de la Minustah.

«Pour être honnête, avez-vous bien dit, je n'ai pas l'impression que je mérite de me retrouver en com-pagnie de tant de personnalités qui ont transformé leur époque et qui ont été distinguées par ce prix». Alors, pourquoi ne pas refuser ? Soljenitsyne avait bien refusé d'aller

recevoir le prix Nobel de littérature à Stockholm. Le philosophe Jean-Paul Sartre avait refusé le prix Nobel de littérature en 1964 pour son récit au-tobiographique, «Les Mots». Seuls Simone de Beauvoir et tous les intel-lectuels progressistes savent combien pourtant il le méritait. Le Duc Tho, un homme de principe avait bien refusé de partager un Prix d’une valeur mo-rale aussi élevée avec l’assassin en cravate Kissinger. Le Duc Tho aurait eu «La Nausée», d’autant que «Le Mur» moral et idéologique entre lui et Kissinger était infranchissable.

«Les Mouches» ont à nouveau envahi l’Amérique centrale, au Hon-duras par exemple. Trop de crimes et de sang répandu. Nous ne vivons as-surément pas de réminiscences my-thologiques grecques. Alors, Oreste ne quittera pas Argos. Non, Zelaya ne quittera pas Tegucigalpa. Prési-dent Obama, papa, donnez-nous la paix. Vous avez certainement atteint «L’âge de raison», engagez-vous donc sur «Les Chemins de la liber-té», redevenez le candidat qui avait suscité tant d’espoir au cours de sa campagne électorale. Faites en sorte que soient libérés les Cinq Cubains qui pourrissent injustement en prison depuis onze ans dans les geôles de votre pays de… démocratie. En Haïti, au Honduras, au Salvador, en Colom-bie, en Indonésie et ailleurs dans nos pays du Sud rongés par la misère, la faim, les maladies et le malheur, les voix souterraines des «Morts sans sépulture» crient justice. Au nom de la mémoire du philosophe Jean-Paul Sartre, donnez-leur la paix, président Obama, papa, donnez-nous la paix.

«Les mains sales» du régime précédent semblent vous avoir déjà contaminé, président Obama, sa-chez qu’elles véhiculent un virus très virulent de guerre, de violence et de mensonge. Lavez-vous vite les mains à grande eau d’honnêteté intellectu-elle et de haute éthique politique. Ne tergiversez plus entre «Le Diable et le Bon Dieu». Le Diable, c’est le Pentagone et ces éléments néo-colo-nialistes, potentiellement putschistes, au sein de l’armée, qui remuent déjà de la queue, dressent leurs cornes de haine, menaçant de défi er ouverte-ment l’autorité civile, votre autorité de commandant en chef. Tigres al-térés de sang et de pétrole, militaires impitoyables, ils n’hésiteront pas de-vant les pires crimes pour satisfaire

les intérêts des transnationales avec qui ils ont fait saucisse ensemble.

Le Bon Dieu, c’est la voix du peuple, la voix magicienne de la ma-jorité qui s’est exprimée lors d’une enquête réalisée par la chaîne de té-lévision CNN, ce mois d’octobre: 57% des Américains se disent «opposés» à la guerre en Afghanistan contre 54% il y a un mois, 48% au mois de mai et 46% au mois d'avril. Comme les Haïtiens, les Cubains, les Hon-duriens, les Boliviens, les Vénézué-liens, les Iraniens, les Palestiniens, les Afghans, les Africains, les Irak-iens, les Vietnamiens et tous les au-tres peuples soumis aux caprices et à la violence d’un empire mortifère, ils disent aussi : président Obama, papa, donnez-nous la paix.

Président Obama, ça a tout l’air que vous avez été pris au piège d’une certaine tendance pacifi ste qui vous a bien fi celé. Vous êtes obligé d'imposer la Paix pour devoir gérer intel-ligemment la perte de la suprématie des Etats-Unis au niveau mondial et entreprendre de profondes réformes au plan intérieur. Et pour cela af-fronter des lobbies puissants et plutôt hostiles. D’un autre côté, ce sont quelques faucons aux abois qui ont pu vous jouer un vilain tour. Sachant que l’Afghanistan est une bataille déjà perdue, ils auront beau jeu de vous accuser d’anti-patriotisme quand en-core enivré de Nobel et de paix vous aurez «capitulé» devant les ennemis de l’Occident et de l’empire. Ils voud-ront même vous inculper pour haute trahison.

N’anticipons rien, toutefois. Mais, soit avant soit après Oslo, le président Obama devra franchir le Rubicon. Il a la chance de sa vie poli-tique, celle de faire de cette distinc-tion, comme l’a dit Fidel Castro :« une exhortation à la paix et à la recher-che de solutions qui permettraient à notre espèce de survivre». Il a déjà accepté d’aller recevoir son prix, on ne peut l’en empêcher. Qu’il s’en montre toutefois digne. Qu’il se montre à la hauteur des urgences auxquelles est confrontée l’humanité. «Le Nobel de la paix doit servir à passer aux actes. C’est l’urgence !».

Nous autres, éternelles victimes des fureurs et des sautes d’humeur de l’empire, nous restons fermes sur notre exigence : président Obama, papa, donnez-nous la paix, tanpri souple.

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 5Haïti Liberté

Twa fèy, Twa rasin O!

Médaille du Prix Nobel à Jane AddamsPrésidente de la Ligue internationale

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Président Obama, papa, donnez-nous la paix

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Listwa pozitif yon peyi, se youn nan vèti ki ka fè nasyon an parèt

gran nan zye lòt nasyon, demenm listwa negatif peyi a ka fè l parèt lèd nan zye lòt nasyon, menm jan ak anpil gwo peyi ayè ak jodia, pase yo ak fason y ap aji, fè kreye anpil lènmi sou tout fas tè a, ki di donk, yo gen yon listwa ki yon ti jan sonb, degoutan nan zye lòt nasyon sè.

Sepandan, gen lòt mannyè yon nasyon ka chwazi viv ak lòt nasyon fason li batay pou fè respekte dwa li ak dwa lòt pèp sou planèt la, ka fè li parèt tankou yon gwo peyi, yon gwo tonton nasyon.

Pafwa gwo tras zansèt yo kite nan gwo konba yo te konn mennen pou libète, pèmèt touris sòti tribò sou tout fas tè a vin gade ak 2 nawè yo epi fè rechèch syantifi k ak istorik sou dantan sa yo, ki fè nasyon an parèt fò nan zye lòt nasyon sè.

Ekzanp: malgre Lejip pa fè pati nasyon jounen jodia ki chaje ak lajan, ni fè pati G20 jan yo rele l la, men dantan zansèt yo kite, fè yo vin yon gran nasyon, moun soti sou tout planèt la vin obsève, fè rechèch sou kalte mèvèy piramid Lejip yo reprezante e menm klase yo patrim-wàn mondyal. Anpil lòt ekzanp nou pa bezwen site e ou konnen deja, menm jan ak peyi Ayiti jounen jo-dia, malgre mizè, kalamite, trayizon nasyon ayisyen an viktim, sa pa anpeche pase gloriye nou te konn mennen nan ede lòt peyi tankou: Venezyela, Bolivi, Kolonbi, Pewou, e menm Etazini, ki te anba opresyon jwenn libète yo.

Konstriksyon gwo edifi s pou libète nou genyen yo, ka temwaye ki kalte nasyon nou te ye, sa edifi s sa yo reprezante nan listwa nou, e menm nan listwa limanite, ta dwe pèmèt nou gonfl e lestonmak nou, e mache ak fwon nou byen wo, mo-tive nou pou nou pa kite edifi s sa yo detwi ak disparèt, tankou anpil fò ak lòt ankò nan Desalin –vil, de-patman Latibonit, anpil moun kon-nen souvan sou ti non Machan, non yon ansyen kolon franse, sou wout disparèt.

Dantan sa yo, se dantan nou ta dwe gade vivan nan listwa nou antank pèp konbatif e papa libète.

Pou menmwa ak pou listwaToutswit apre lendepadans

peyi a, pou yon meyè kontwòl zòn estratejik yo, papa nasyon an Jan Jak Desalin pase jeneral divizyon yo, kòmandan distri yo lòd, pou yo de-

gaje yo jan yo konnen, pou konstwi fò ak tout lòt mwayen defans nan tout zòn ak tout tèt mòn ki dominen wout kote lènmi an ka penetre fasil e rapid, konsa plis pase 18 a 20 fò rive konstwi nan plizyè rejyon peyi a, anba otorite lidè tankou: Kapwa, Kristòf, Petyon, Fewou, Kanje, Maglwa Anbwaz, Jafwa elt.

Nan menm ribrik la, Desalin li-menm, sou pwòp otorite l fè konstwi

5 fò sou tèt mòn ki dominen vale Latibonit la ak bitasyon Machan, ki pral vin pi devan premye kapital peyi a, akòz sitiyasyon estratejik zòn sa a reprezante. Konstriksyon vil sa a, anba vant Montay Nwa a, ChèndèKawo, anviwon 12 kilo-mèt wout nasyonal # 1 Pòtoprens/Gonayiv, yon chantye ki demare nòmalman nan menm ane pwokla-masyon lendepans peyi a an 1804, anba direksyon enjenyè Zenon ak ofi sye atilri Lavelanèt.

Sa pat pran tan pou bitasyon Machan te vin yon vil agreyab, kote pifò kay kouvri ak twil ak lari yo byen trase. Nan mitan vil la ou ka jwenn plas piblik la, otèldevil, lekòl nasyonal Jak Premye ki te konstwi nan lane 1946 yo, sou gouvèn-man Dimasè Estime, legliz kotolik la Anperè a te pase lòd pou pote non patwon madanm li (Sent Klè Dasiz). Se nan menm zòn sa a palè gouvèn-mantal la te konstwi, se te yon ko-kenn chenn batiman trè gran e trè bèl, yo te rive konstwi, pou akeyi papa nasyon an, ki vin nonmen lan-perè pa eta majò li a, ak 4yèm demi brigad la (sektanm 1804).

Apre anviwon 205 lane lend-epandans lan, anpil nan moniman sa yo ki ta dwe fè fyète nou antanke yon nasyon konbatif, defansè libète deja kraze osnon nan movèzeta, tankou: kay prive Anperè a ki deja pa ekziste, sou anplasman an ou ka jwenn 2 ti kay mistik (kay lwa) anprè a; pou Palè gouvènmantal la,

politisyen mele ak boujwa ki pat vle wè anprè a sou gouvènman Jan Pyè Bwaye te fi n kraze l rapyetè.

Jounen jodia, anpil nan fò yo sou wout pou disparèt si pa gen anyen ki fèt, tankou: Fò Fen di Monn yon pati deja kraze e nan trè move eta, menm jan ak Fò Inosan ki pote non youn nan pitit Desalin te genyen avèk lòt fi , paske Klè Erez, madanm li, pat gen pitit, pati, dèyè fò sa a fi n kraze, se fasad devan an ki bay yon bèl enpresyon; lòt yo mande entèvansyon prese-prese pou nou pa pèdi dantan sa yo.

N ap fè remake, jan nou te di l deja, vil Desalin gen 6 fò tankou: Kilbite, Deside, Doko, Madanm, Fen di Monn, sòf premye a ki sibi yon entèvansyon, tout lòt yo nan move kondisyon e menase pou disparèt.

Nan okazyon komemorasyon 200 zan anivèsè lendepandans peyi a, sou gouvènman Aristid 2zyèm vèsyon an, ki te bòykote pa lènmi peyi a, yon plan pou te repare dan-tan sa yo te kòmanse ekzekite, epi adokinen kèk nan ri yo ki te chaje ak wòch.

Nan kad sa a, Legliz Sent Klè Dasiz te sibi yon bèl entèvansyon, Fò Kilbite (Fò Lasous) limenm tou te repare. Repasyon mezon Klè Erez (madanm Desalin) ak mezon Chalo-ten Makadye, èddekan Anperè a te koumanse epi kanpe nan wout aprè gwo evènman politik ki te souke peyi a.

Anrezime, nou ka di dantan yon nasyon se youn nan bagay ki ta dwe gonfl e nasyon an ak ògèy epi fè n reviv bon moman istorik nou te konnen nan batay pou libète ak demokrasi.

Nan 2 jou se pral komemora-syon 207 lane depi politisyen mal-pouwont, nèg ki te nan lame mele ak boujwazi a, nèg ki renmen pou-vwa ak tè te konplote pou sasisen papa nasyon an, Desalin, nou ta swete apa gwo diskou ki pral fèt, ak gwo palto ki pral taye banda, malgre peyi a sou lokipasyon, yo ta panse repare dantan sa yo pou yo pa dis-parèt, menm jan ak Palè 365 Pòt ak Lakrèta Pyewo nan ti Rivyè Latibo-nit ta dwe repare.

Pierre Erick M Faustin, avoka

Kay Chaloten Makadye

Legliz Sent Klè Dasiz

An al dekouvri dantan nou yo nan Desalin vil ansyen kapital Ayiti

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009Haïti Liberté6

Kwonik Kreyòl

Kisa ki alabaz monte ensekirite a nan kapital la ?

Fowòm sou koudeta an Ayiti Konbit Ayisyen pou Kore Lit la An Ayiti (KAKOLA) ap envite nou nan yon fowòm sou koudeta an Ayiti, dimanch 18 oktòb 2009 a 5 è nan lapremidi, nan lokal Ayiti Libète.• N ap chita sou premye koudeta a: asasina Janjak Desalin 17 oktòb 1806.• Epi n ap analize premye koudeta kont Janbètran Aristid la, koudeta 30 septanm 1991 la. Poukisa meriken te poze zak sa a pa lentèmedyè militè yo; kijan pèp la te reziste. Koudeta 30 septanm 1991 la se yon koudeta enperyalis yo ap korije an 2004 pou abouti sou twazyèm okipasyon peyi Dayiti.• Poukisa nivo rezistans lan fèb konsa?• Kisa noumenm nou ka fè? Kisa nou dwe fè pou ba l jarèt?Vini an foul fè tande vwa nou

Dimanch 18 oktòb 2009, 5 è p.m.Nan lokal Haïti Liberté1583 Albany Ave ( kwen Glenwood Road)Brooklyn, NY 11210

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Nan dènye tan sa yo fenomèn ensekirite a pa sispann fè akty-

alite, akòz plizyè moun k ap viktim. Pami viktim yo, genyen elèv, bizis-mann, anplwaye labank, timachann elatriye. Nan Site solèy, lendi 5 ok-tòb pase a, abitan nan zòn Fouji, sou wout nèf la te dekouvri kadav yon jèn gason ki te rele Stanley Joachim e ki te genyen 19 lane. Jèn gason sa a t ap fè twazyèm nan lekòl Salezy-en ki chita Lasalin, li te anmenmtan nan lekòl pwofesyonel Salezyen an. Sou kò viktim lan, yo te jwenn tras kout manchèt. Daprè fanmi viktim lan, Stanley Joachim te disparèt depi 19 septanm pase, aprè anviwon 15 jou, yo te rive jwenn kadav li. Menm lendi 5 oktòb la plizyè nèg ame te antre nan Santral Sogexpress la ki chita nan antre Delma 30 lan, nan kapital la. Nèg ame sa yo te rive touye yon responsab sèvis transfè sa a, Makis Maresko epi sove ak yon bon kantite lajan. Vandredi 2 Oktòb la, bandi ame ki t ap sikile sou yon moto te touye yon kanbis sou plas Sen-Pyè a nan Petyonvil epi pote ale tout lajan kanbis la.

Jedi 8 oktòb la, 6 nèg ame jouk nan dan kidnape pwopriyetè

restoran « La Coupole » la ki chita sou wout Delma a. Bandi yo te kidnape Meshad Nezemy ki genyen nasyo-nalite fransè nan zòn laplèn, zòn Nò kapital la. Lapolis k ap rapousuiv bandi yo, te fòse yo abandone viktim lan nan zòn piblen, Delma 75. Daprè pòtpawòl Polis Nasyonal Dayiti a (PNH), Gary Desrosiers okenn ar-estasyon pa t rive fèt, men yo louvri yon ankèt pou rive mete lapat sou bandi sa yo.

Anpil obsèvatè fè kon-nen genyen yon men envizib ki dèyè fenomèn ensekirite a an Ayiti. Moun sa yo fè konnen, chak fwa manda fòs okipasyon Loni an nan peyi Dayiti pral pran fen, ensekirite a ogmante nan prèske tout peyi a. E lè nou konstate kijan bandi sa yo ki genyen gwo zam fannfwa alèz pou yo opere gran lajounen prèske tou-prè kèk pwen fi ks lapolis ak minista sa fè anpil moun ap poze tèt yo kes-yon kisa k ap pase nan peyi a. Lè n konnen manda minista fi ni 15 oktòb la, èske sa pa vin konfi me pawòl k ap pale yo kouwè ensekirite a k ap monte chak jou a se yon pretèks pou jistifye renouvèlman manda minista nan peyi a.

28 Oktòb jounen Entènasyonal Kreyòl!Pou komemore jounen sa a, Jounal Haiti Liberté ak Libreri Grenadier Books ap prezante yon kokennchenn konferans ak Pwofesè Jude Piquant

Sou tèm : « Lang kreyòl la ant folklorizasyon e defolklorizasyon. Ki wout n ap pran koulye a?

Aktivite sa a ap fèt Samdi 25 oktòb 2009Soti 6:00 pm pou rive 9:00 pmNan 1583 Albany Ave Brooklyn, nan kwen Glenwood Avni

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Jean-Robert Panier

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économiquement,socialement et culturellement, car tant vaut

l'éducation tant vaudra la nation.

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 7Haïti Liberté

Perspectives

Paul Laraque, Eclaireur de l’Aube Nouvelle, et Construction d’HaïtiPar Nous-Mêmes (fragment)

Les vieux démons ressurgissent:Le secours de la Fanmi lavalas sollicitéPar Franck Laraque

«Sous-traitance, Hélas!Parc industriel-zone franche, Holà!»

Les mêmes causes produ-isent les mêmes effets

Sous-traitanceLa prétendue « révolution

économique » de Jean-Claude Du-valier basée sur l’avantage com-paratif de la main- d’œuvre bon marché, prônée par l’ambassadeur américain et la Banque mondiale, a eu pour résultats notoires : le vol de plus d’un milliard 500 millions de

dollars américains par Jean-Claude et sa famille, l’enrichissement de ses ministres, de quelques industriels et entrepreneurs, l’explosion des bidon-villes avec leurs centaines de milliers de miséreux à Cité Soleil, Cité Caton, Brooklyn, Martissant, etc.... Comme l’écrit Claire McGuigan :

La libéralisation du commerce a rapporté peu de bénéfi ces au pays. Tous les bénéfi ces sont réalisés prin-cipalement par un petit nombre d’hommes d’affaires privilégiés qui sont devenus impliqués dans le com-merce comme importateurs. Alors que l’élite locale des affaires réalise des bénéfi ces, de lourdes pertes ont été enregistrées en milieu rural… La baisse de l’économie rurale a provo-qué un exode massif de la population des zones rurales. Cette situation a un impact négatif sur les zones ur-baines, entraînant une augmentation de la population des bidonvilles et une détérioration épouvantable des conditions de vie.[1]

Sergio Ramirez, lui aussi, con-state :

Puis la déforestation, les oura-gans, les maquiladoras [usines où l’on assemble à moindre coût des march-andises destinées à l’exportation] et le traité de libre-échange avec les Etats-Unis, qui a mis fi n à ce qu’il restait d’agriculture, ont encore ac-céléré les déplacements.

Ce qui frappe encore plus que la misère elle-même, c’est l’acceptation de la misère, sa normalisation. Des gens vivent entre des montagnes d’ordures qui s’amoncellent mois après mois, année après année, sans que personne se préoccupe de les ramasser, d’autres sur les berges de torrents d’eau sale. Faute de latrines, certains font leurs besoins dans les bassins d’eau que vient ensuite re-nouveler la marée. Et tout cela est devenu normal… On dirait que les

habitants ont oublié les ordures, les détritus, les taudis dans lesquels ils vivent, et que le gouvernement –tou-jours invisible- les a oubliés pour tou-jours ou omet de se souvenir d’eux.[2]

Ces constations confi rment ce que le frère Francklin Armand a écrit au sujet de Cité Caton :

Venise des bidonvilles, baignée par une lagune d’eau stagnante, Cité Caton a un pied dans la mer, l’autre dans la fange. Pour pallier l’absence de canalisations, certains occupants ont construit leur abri au-dessus de vagues rigoles qui deviennent, à la première averse, de véritables tor-

rents de déjections, emportant dans leurs relents éphitiques tous les es-poirs de sortir de ce cloaque. D’autres font tenir tant bien que mal, à même un sol noyé sous les détritus que la côte et la ville rejettent, leurs « murs » de carton, de grillage et de tôle on-dulée peinte, car dans les pires con-ditions, l’Haïtien reste un esthète, amoureux des couleurs et de la vie.[3]

Ce même néolibéralisme, armé de sa globalisation et de sa privatisa-tion gloutonnes, a causé la dévasta-tion de nos régions rurales, dont trois exemples : SHADA , la Plantation Dauphin et la Plaine de Maribaroux.

SHADALa Société Haïtiano-Améric-

aine de Développement Agricole (SHADA) a reçu le contrat exclusif de la production et de l’exportation du caoutchouc naturel dans toute la République et à bail pour 50 ans cent cinquante mille acres de terre pour la production et la coupe d’arbres nécessaires pour les bois de char-pente avec le droit d’expropriation. La SHADA a exproprié les paysans, détruit les plantations agricoles, les arbres fruitiers, ruiné l’économie du pays, sans jamais accorder de com-pensation pour les énormes dom-mages causés

Plantation Dauphin Après l’abandon des planta-

tions de sisal et de l’élevage par la Plantation Dauphin et le refus du gouvernement d’affermer les 39 000 carreaux de terre aux paysans du Nord-est, cet espace est livré à l’avidité de spéculateurs qui achètent à bas prix pour revendre plus tard à profi t, malgré le cri d’alarme d’Eric Pierre.[4]

Plaine de Maribaroux

Ces zones franches qui offrent salaires scandaleusement dérisoires, exonération d’impôts, rapatriements des profi ts, ont des conséquences catastrophiques pour les fermiers de la plaine de Maribaroux et des ré-gions avoisinantes. Ils sont dépos-sédés de leurs terres fertiles et sont aux abois. D’après (Alex) Dupuy, la compensation offerte par le gou-vernement et le salaire qu’ils recev-ront, s’ils sont embauchés, seront inférieurs au revenu de leurs 1200 acres expropriés, un revenu estimé entre un million et 2.4 millions de dollars (américains), qui aurait pu être plus élevé s’ils avaient bénéfi cié

de crédits agricoles et d’un système d’irrigation. [5]

Parc industriel-zonefrancheL’ancien Président Clinton,

émissaire de l’Onu, approuvé par le gouvernement américain, annonce en grande pompe une première tranche de 45 millions de dollars américains pour la création d’un parc industriel appelé la West Indies Free Zone . Une nouvelle zone franche, au bénéfi ce des grandes corpora-tions étrangères et locales, avec les mêmes avantages d’exonération d’impôts, de rapatriement de fonds, et d’exploitation outrancière d’une main d’œuvre au plus bas prix et sans aucun droit à la grève, à l’assurance vie et maladie, comme au beau temps des usines d’assemblage du crétin Jean-Claude. Alors que la priorité revient, pour un développe-ment durable, aux investissements dans la sécurité alimentaire, la pro-duction nationale des vivres ali-mentaires, le reboisement et la pro-tection de l’écologie, en résumé le rejet du néolibéralisme et l’adoption d’un développement alternatif qui place les masses au centre.

La politique économique de parc industriel-zone franche, réé-dition du concept jean-claudiste de révolution économique qui se ré-sume dans le slogan du « grand communicateur » Reagan : « Il faut rendre les riches plus riches pour aider les pauvres » et répété par Clin-ton : « Les riches pourront devenir plus riches en même temps que se crée une classe moyenne au fur et à mesure qu’augmentent les rev-enus de la grande majorité » [6], ne peut donc que produire les mêmes effets : une apparence de relance économique qui masque un

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Ce qui frappe encore plus que la misère elle-même, c’est l’acceptation de la misère, sa normalisation. Des gens vivent entre des montagnes d’ordures qui s’amoncellent mois après mois, année après année, sans que

personne se préoccupe de les ramasser…

Par Guerby Dujour

Les mêmes têtes qui en voulaient à l’ex président Aristide et auxquelles

le président Préval s’était associé durant ces dernières années pour se montrer plus malléable que son mentor, opération d’ouverture pour la galerie, ressurgissent comme de vieux lions en quête de chair et de sang… Hantés par la fi èvre électorale de 2010 et sentant que leurs recettes se-ront encore plus maigres, plus honteuses qu’en l’an 20006, ils seraient, ces vieux lions, disposés ã compromettre la soi-disant stabilité politique dont René Préval et madame Pierre Louis n’ont cessé de vanter les bienfaits au point d’en faire un instrument de propagande de bas étage pour attirer l’investissement privé via l’international au bon soin de l’émissaire américain de l’ONU, Bill Clinton.

Ce n’est que le jeudi 8 octobre 2009 dernier qu’ils ont décidé l’ors d’une conférence de presse conjointe de lancer leurs premiers assauts contre le pou-voir de René Préval qu’ils ont accusé de n’avoir rien réalisé pour soulager la mis-ère du peuple livré à lui-même.. Comme s’ils seraient ã peine débarqués dans le pays et le Nouvelliste, pour les ridiculiser, titre «enfi n l’opposition se réveille». A entendre les prises de positions de ces mauvais coucheurs, partisans éhontés de l’anarchisme et en même temps en-nemis jurés de la synarchie, on leur délivrerait un certifi cat de bonne vie et moeurs alors que ce ne sont que des es-cargots qui n’ont pour toute richesse que leurs larves et leurs écumes. Des vauriens qui s’amènent toujours avec les mêmes vieux clichés pour foutre la trouille au cul des écervelés, des jobards n’ayant pour la plupart aucune capacité à cerner la rou-blardise de ces braqueurs politiques qui ont toujours choisi d’être la tête du chien que d’être la queue du lion.

Après s’être trainés comme des fauves et des vautours dans la cuisine de René Préval, après s’être remplis les poches pour avoir été membres des com-missions présidentielles bidon, les voilà qui prétendent passer ã l’opposition. Et comme de fait, ils passent ã l’opposition. Il suffi t de lire les journaux, écouter la ra-dio, regarder la télé pour se rendre compte que les kidnappeurs ont repris du service

et que les civils armés qu’ils ont toujours eus à leur disposition pour le besoin de leur cause recommencent ã braquer de paisibles citoyens qui font souvent les frais de leur soif du pouvoir à des fi ns d’enrichissement.

Ah l’adipsie politique souhaitée n’est certainement pas pour demain. En effet, ã peine la délégation d’investisseurs étrangers conduite par Bill Clinton quitte le pays, laissant derrière elle une at-mosphère qui sent l’apothéose, les politicards passent ã l’action en vue d’intoxiquer le pays comme au temps de l’ex-président Aristide. En l’espace d’une semaine des gens se sont vus agresser mortellement. A Delmas, un employé de la Soge Express s’est fait avoir par des tueurs qui lui ont logé plusieurs balles. A Pétion-ville, deux cambistes ont été tués. [Haiti Presse Network]. Le jeudi 8 oc-tobre, un ressortissant français, Meshad Nazemi, propriétaire du restaurant La Coupole, a été brièvement kidnappé. Il a été libéré grâce ã une bonne fi lature de la police. Source [Radio Guinen]. Donc, ils ont décidé de ne pas laisser Pierre sur Pierre, en s’assurant d’un chamboule-ment réel pour assouvir leur soif du pou-voir au mépris du civisme, du bon sens politique et de la morale.

Ils seraient prêts ã retourner aux anciennes pratiques de 2003 qui con-sistaient ã profaner nos cimetières pour y trouver des cadavres fraichement in-humés dont ils tranchaient les têtes pour ensuite aller les exposer dans les rues ã des fi ns de diabolisations, incendier leurs propres résidences, les sièges de leurs partis, bousiller les émetteurs des sta-tions de radios pour donner libre cours ã leur sinistrose politique. Donc, les mêmes sales besognes. Les mêmes approches archaïques. Les mêmes visées rustiques. Sans s’en rendre compte, les voila qui se couvrent de ridicule quand nous savons que la population n’est nullement prête ã se laisser berner par ces “politiciens” de pacotille en quête permanente de ris-tournes tantôt auprès du pouvoir, tantôt auprès de certaines missions diploma-tiques et qui un bon matin décident de tourner casaque. Qu’ils se ressaisissent car la populace s’est affranchie de son ignardise depuis le coup de René Préval dont l’ingratitude, le mépris, les

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L’avenir d’Haïti : entre rêve et réalité « Quand Satan veut se faire prendre pour un messie »

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009Haïti Liberté8

Par Ralph Stherson SENAT*

«Justice sera rendue à Haïti. L’espoir renaît. Haïti n’est plus un pays à éviter : c’est l’idée qui vient à l’esprit de tout un chacun (…) »(1). C’est par ces termes que l’un des quotidiens haï-tiens les plus diffusés a débuté un article dans lequel il était question de la visite exploratoire des investisseurs étrangers conduits par l’ex-président américain, Jefferson William Clinton, l’envoyé spé-cial du secrétaire des Nations unies Ban Ki-Moon en Haïti, du 1er au 2 octobre 2009 dernier. En effet, seule l’euphorie de l’espoir ou la naïveté aveugle peut autoriser ces arguments. Je peine à croire qu’être trop bien positionné par rapport au capital peut forcer à croire que le peuple haïtien dans sa totalité est amnésique, au point d’oublier qu’il n’y a pas trop longtemps, cette même per-sonne lui avait bombardé de promesses fallacieuses. On est en droit de se de-mander quelle justice les avares de ce monde peuvent rendre à un petit pays qui a osé conquérir par les armes sa dignité volée ? Quel genre d’espoir peut donc renaître dans un monde qu’un système inhumain a contraint au dés-espoir ? Jusqu’à quand Haïti sera-t-elle un pays à ne plus éviter ? En fait, tant que 1804 demeure dans la mémoire de l’histoire moderne, Haïti sera toujours un pays à éviter, sinon à dominer, à ex-ploiter et même à écraser pour que le monde occidental puisse se venger de la gifl e humiliante que l’indépendance haïtienne a représenté sur son visage colonialiste, esclavagiste et raciste.

C’est en cohérence avec cet ordre d’idée qu’on doit essayer de compren-dre et de classer la nébuleuse visite de Bill Clinton, accompagné de sa clique de potentiels rapaces. En réalité, l’une des caractéristiques fondamentales du sys-tème économico politique du monde ac-tuel est de travailler à rendre obscur et incompréhensible toutes les réalités ob-jectives, afi n de permettre à ses voraces tenants de bénéfi cier tranquillement, abondamment et luxueusement la vie offerte par la force de travail des in-nombrables travailleurs et travailleuses exploités/es et dominés/es du monde entier, grâce aux rapports de domina-tion et d’exploitation, caractéristique fondamentale du système capitaliste. La visite exploratoire des potentiels in-vestisseurs qui a eu lieu en Haïti au dé-but du mois d’octobre dernier, peut être analysée de deux façons :

1) En supposant que ces poten-tiels investisseurs auront cessé d’être potentiels pour devenir de véritables investisseurs, en ouvrant dans le pays diverses entreprises. Alors, les ques-tions qui vont permettre d’orienter cette analyse seront les suivantes : Pourquoi Haïti ? Quelles sortes d’entreprises ou-vriront-ils dans le pays ? Quelles caté-gories de la population haïtienne seront les vrais bénéfi ciaires de leur « bonne volonté » ?

2) Ne cherche-t-on pas, par cette visite, à détourner l’attention des mass-es dans l’objectif de les contraindre à l’inaction et à la passivité, pendant qu’ils (les capitalistes internationaux et leurs valets nationaux) continuent tranquillement à les exploiter et à les dominer?

Habitué qu’on est depuis tantôt à envisager chaque réalité dans un esprit analytique, c’est-à-dire comme un composé qu’on peut séparer en ses éléments. On va se proposer, dans ce texte, de regarder dans une perspective objective la visite d’exploration des po-tentiels investisseurs étrangers menés en Haïti sous l’initiative de Jefferson W. Clinton au début de ce mois d’octobre. Il sera aussi question de chercher à voir si Satan ne cherche pas à se faire prendre pour un messie.

Pour une première lecture de la visite exploratoire de Clinton accompagné de sa clique

A un moment où le capitalisme mondial mené par l’empire étasunien cherche à se remettre de la grave cri-

se économique qui l’a affecté l’année dernière, il est de plus en plus exigé d’ensauvager et d’épandre l’exploitation des travailleurs et travailleuses du monde entier, afi n de pouvoir recon-quérir le taux de plus-value diminué par la récession. Tout comme à l’époque coloniale, quand l’ordre esclavagiste était menacé, il a fallu aux tenants du système d’engager des commissaires métropolitains afi n de se rendre dans les colonies pour étudier les conditions objectives pouvant permettre la perpé-tuation de la structure colonialiste, es-clavagiste et raciste régnante d’alors. Dans le cas de Saint-Domingue (l’une des appellations coloniales d’Haïti), la première, deuxième et troisième com-mission civile (2) furent des exemples. Jefferson W. Clinton, le « néo-commis-saire des métropoles », comme le surn-omment deux chercheuses haïtiennes (3), dans sa fameuse mission que tant et tant de naïves gens, notamment la classe politique haïtienne dans sa qua-si-totalité, prennent pour un sauveur, est à comprendre dans le même cas de fi gure que Roume, Mirbeck, Saint-Lé-ger, Sonthonax, etc. Ce qui est primor-dial c’est la vie du système, ce n’est pas la vie des êtres humains.

Pourquoi Haïti ?Pour avoir défi é l’ordre colonial

dans un monde en pleine expansion esclavagiste, Haïti est et a toujours été considérée comme une insulte, une gifl e, un troupeau de nègres re-belles qu’il faut à tout prix ramener à l’ordre. C’est ainsi que, toute suite après l’indépendance haïtienne proclamée le 1er janvier 1804, pour éviter à d’autres colonies d’attraper la contagieuse et mortelle maladie de vouloir être libre et indépendant dans un monde en plein esclavage, Haïti a été mise en quaran-taine par les puissances esclavagistes de l’époque. De plus, elle a été quoti-diennement bombardée de violentes menaces, notamment celle d’une re-mise en esclavage par la France, son ancienne métropole. Dans un monde où le dominant se réclame naturel, où le dominé est condamné à défaire et/ou à payer pour ses actes déplaisants. La conquête par les armes de son hu-manité volée est et a toujours été le plus grand crime que puisse commettre la collectivité esclavisée haïtienne. Lui forcer sous menace de bombardement à payer une dette non contractée, les affaires Luders, Batch, Rubalcaval et la concrétisation sur son territoire de l’un des points les plus forts de la doctrine de Monroe (conquérir militairement l’Amérique qui est aux étasuniens) par le président américain Woodrow Wilson ; toutes ces actions, dans un sens ou dans un autre, visent à défaire l’indépendance haïtienne.

Avec cet enchaînement d’idée, il devient donc facile de débusquer la vérité de la mission clintonnienne dans l’Haïti contemporaine. Dans une Amérique où, de plus en plus, l’infl uence de l’empire étasunien tend à diminuer, avec les gouvernements de tendance socialiste, notamment Cuba, Venezuela, Equateur, Bolivie, Nicaragua, etc. qui s’affi chent et qui se prononcent contre le modèle politico-économique des Etats-Unis, il s’avère impératif pour les dirigeants étasuniens de chercher à raffermir leur infl uence et leur force meurtrière. Par ailleurs, le positionnement géographique d’Haïti fl atte l’ambition agressive de l’Oncle. C’est ce qui, entre autres, a motivé sa conquête. Etant en quelque sorte déjà conquise, avant de mettre en œuvre ses réels projets, l’Oncle le juge néces-saire d’œuvrer à la mise en œuvre de quelques simulacres.

Après avoir trop œuvré à ren-dre Haïti vulnérable et totalement dépendante de l’aide étrangère, les Etats-Unis, par le biais de son néo-commissaire des métropoles capitalistes criminels, cherchent à se faire passer pour le messie tant attendu des masse miséreuse et souffrante haïtienne ; en offrant à nouveau des centaines de milliers d’emplois, le redressement de l’économie et un avenir souriant dans

une atmosphère de développement durable. C’est la même leçon, revue et corrigée. On n’a vraiment pas besoin de trop de mémoire pour se rappeler qu’en octobre 1994, lors du retour à la démocratie, les Etats-Unis, dirigés alors par le président Clinton, ont dissimulé la deuxième occupation américaine d’Haïti. Mr Clinton a profi té de sa joie d’être conquérant pour promettre ciel et terre au peuple haïtien, lesquelles promesses se sont quelque temps après révélées fausses.

Silence ! Le gouvernement parleLe peuple haïtien, ou plus en-

core les catégories sociales conscientes du pays sont en droit de questionner l’éthique de nos actuels dirigeants ; quand ces derniers prennent plaisir, en se servant de beaux et enjôleurs discours pour maquiller les ténèbres haïtiennes. Plus précisément, quand madame la Première Ministre, Michèle D. Pierre-Louis, lance fi èrement aux potentiels investisseurs étrangers cet appel-aimant : « Les conditions sont réunies pour vous accueillir (…)(4) », quand le Président René Préval, sur la tribune des Nations unies, se félicite d’avoir fait d’une situation d’extrême précarité, un pays ayant réalisé de grands progrès dans les domaines de la sécurité, des droits de l’homme, du respect des droits à l’information, du développement de l’investissement et de la lutte contre la corruption, etc…, ne sont-ce pas là des propos qui, par l’éclat de leur caractère mensonger, dévoilent un manque d’éthique chez nos actuels dirigeants. S’engager dans les voies de l’ultra libéralisme du monde actuel exige de remplir des conditionnalités, parmi lesquelles man-quer d’éthique semble être nécessaire. Nos actuels dirigeants savent cela, c’est pourquoi, quotidiennement, ils utilisent des propos mensongers afi n de bénéfi -cier les bonnes grâces des institutions de Breton Woods. Lesquelles sont la base de l’ultra libéralisme de l’économie mondiale actuelle.

Pendant qu’en Amérique latine, comme l’a souligné un éditorialiste(5) avisé, beaucoup de gouvernements remettent en cause l’ultra libéralisme, en Haïti on l’avalise, on le renforce par la privatisation et le licenciement des travailleurs pour continuer à lais-ser mourir dans la misère une grande majorité de la population. Quand le président du pays le plus pauvre du continent, Mr René Préval, se vante quotidiennement d’avoir livré bataille à la corruption dans l’administration publique, (jolie action enfi n !), on doit toutefois se demander si ce n’est pas un manque de jugement de sa part ; ou bien, cherche-t-il à propager une con-tradiction dans l’opinion commune. Car, comme l’a brillamment souligné l’actuel Président équatorien, « la corruption n’est pas seulement l’utilisation scru-puleuse des fonds publics, elle est aussi enracinée dans les modèles pervers et égoïstes engendrés par le néolibéral-isme au travers des privatisations, des endettements malhonnêtes (…) (6)»,etc. Le vrai problème c’est le système capitaliste dans toutes ses facettes, ce ne sont pas les êtres humains.

Si après les milles et unes promesses fallacieuses qu’il avait pris

plaisir à bombarder le peuple haïtien, Jefferson W. Clinton, ce fameux ami d’Haïti, aurait décidé d’être un tant soit peu sincère, il devra avant tout rompre avec ce système tueur d’avenir. Ce qui est, sans un miracle, totalement impos-sible. Car, dans la mentalité impériale étasunienne, il est mauvais, il est même terroriste de secourir une autre nation.

Restons toujours dans le rêve de voir venir de véritables investisseurs en Haïti. Alors, Quelles sortes d’entreprises ouvriront-ils ? Et quelles catégories so-ciales de la population haïtienne bénéfi -cieront réellement de cette « bonne vo-lonté » ? Etant le pays ayant le plus fort taux de main d’œuvre dans la région, et ceci, avec une loi parfaitement adaptée aux ambitions vampiriques des exploit-eurs internationaux, on peut s’attendre à voir pousser comme des champi-gnons dans le pays, diverses sortes d’entreprises, sauf celles pouvant ôter la masse servile haïtienne dans sa con-dition de crasse pour la placer dans une situation véritablement humaine. Un autre aspect important à souligner est que les potentiels investisseurs étaient dans leur grande majorité des entrepre-neurs du textile. Ceci laisse clairement comprendre que la préférence sera pour des entreprises de type « Parc industriel » où des centaines de milliers de pau-vres gens meurent quotidiennement en détail, sans pouvoir aucunement modi-fi er la situation meurtrière qui les tient en otage.

Ces innombrables gens, sont les anciens esclaves devenus paysans au-tonomes après l’indépendance, puis « de moitiés » quand l’oligarchie semi féodale haïtienne a exproprié une bonne partie d’entre eux de leur terre ; ensuite avec la première occupation américaine du pays qui a débuté en 1915, les améric-ains ont converti la plus grande partie des petites propriétés en de grandes plantations qui allaient être des espaces voués à la culture de produits utiles au besoin de la grande guerre. Ce sont ces gens-là qui sont devenus aujourd’hui ouvriers et ouvrières des usines. Ces gens entassés dans des ajoupas faits de cartons, de tôles usées ou de détritus de toutes sortes. Ces gens gonfl és dans les quartiers populaires et les vastes bidon-villes haïtiens totalement dépourvus d’infrastructures humaines et sociales. Ce sont ces gens, qui pour éviter une mort précitée vont se défi ler, en sortant chez eux de six heures du matin pour rentrer à six heures du soir, pour aller vendre ce qui leur reste de vie à des pa-trons qui vont se servir d’eux comme de simples moyens leur permettant d’aboutir à la maximisation du profi t (la seule fi n logique de tout capital investi). Les vrais bénéfi ciaires de cette « bonne volonté criminelle » seront les posses-seurs du capital international et leurs acolytes nationaux.

Pour une deuxième lecture de la visite exploratoire de Clinton accompagné de sa bande

Comme il est d’usage d’offrir rêves et illusions aux dominés partout où le système capitaliste règne en maî-tre, la pratique consiste à détourner leur attention afi n de n’être pas en mesure d’engager aucune lutte réelle visant à bouleverser l’ordre établi par les déten-teurs du capital. Par exemple, quand

on offre à la majorité des haïtiens le ciel sans argent, c’est un moyen effi -cace que les riches détenteurs du capi-tal utilisent afi n de les forcer à oublier qu’ici même, sur la terre du pays le plus pauvre de l’Amérique, moins de deux pourcent (2%) de la population détien-nent la quasi-totalité des richesses di-sponibles. Alors que l’immense masse croupit dans la crasse la plus odieuse. Et quotidiennement, un paradis qui n’existe nulle part lui est offert. Et elle n’aura droit à s’y rendre que si elle ac-cepte de succomber sous le poids trop lourd des « violences quotidiennes (7)» dans lesquelles d’autres les ont conditionnés à vivre.

En ce moment où plusieurs sect-eurs de la population haïtienne sont en désaccord sur plusieurs points, notam-ment l’amendement de la constitution, le renouvellement du mandat de la MI-NUSTAH, pour ne citer que ceux-là et aussi avec l’enjeu des prochaines élec-tions législatives et présidentielles qui s’annoncent, n’est-ce pas le moment le plus propice aux jeux de dupes, lesquels sont très fréquents dans notre société ? Haïti vit de nos jours, un moment cri-tique où la faim, la crasse, la promiscui-té, la maladie et les manques de toutes sortes prennent en otage la majeure partie de sa population. Pendant que les responsables du pouvoir public, ajouté à une indifférence criminelle, entame la mise en œuvre d’une politique despo-tique assassine au seul bénéfi ce de la bourgeoisie nationale et de la commu-nauté internationale. La visite de Mr Clinton dans le pays, ses promesses grandioses ne sont-elles pas une stratégie politique visant à éviter une solidarité populaire de la masse haïtienne ? Laquelle seule peut conduire à un soulèvement gé-néral contre ceux et celles qui entravent l’épanouissement humain et le change-ment véritable dans la vie en Haïti. Autrement dit, cette visite ne rentre-t-elle pas dans une perspective politique bien réfl échie de la part des idéologues et actionnaires du système politico-économique mondial ? Laquelle per-spective politique a donc pour véritable objectif de berner d’illusions la trop facile à convaincre masse exploitée et dominée haïtienne. Afi n de les empêch-er de prendre conscience de la situation politique, économique et sociale actu-elle du pays. Une prise de conscience qui est absolument nécessaire à toute collectivité miséreuse et souffrante pour pouvoir entamer des actions concrètes afi n de renverser l’ordre meurtrier des choses.

Le porte-parole d’un groupe syn-dical guadeloupéen, Elie Domota, a brillamment fait remarquer : « le capi-talisme et les rapports de

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L’ex-président américain, Jefferson William Clinton en conversation avec le président de la Banque Américaine de Développement Luis Alberto

Moreno lors de la visite exploratoire des investisseurs étrangers en Haiti…

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Dominican Ambassador Denies Story Linking Arrested Militant to Haitian Governmentby Hervé Jean Michel

The Dominican Ambassador to Haiti has scoffed at the asser-

tions of a Haitian newspaper, fa-mous for its fabrications and un-attributed gossip, that former Cité Soleil neighborhood leader Amaral Duclona confessed to Dominican authorities that he worked for and was protected by President René Préval’s government.

Dominican authorities arrest-ed Duclona, 29, early last month in La Romana, just east of Santo Domingo. He had been a popu-lar leader in Cité Soleil leading an armed resistance against the oc-cupying U.N. Mission to Stabilize Haiti (MINUSTAH) and Haitian police during Haiti’s 2004 to 2006 coup d’etat. He disappeared from public view in early 2007 when U.N. occupation troops launched an offensive in Cité Soleil, killing or capturing most of the leadership of the slum’s armed popular groups.

France has asked the DR for Duclona’s extradition to stand trial for the 2006 murder of a French Honorary Consul in Cap Haïtien, Henri Paul Mourral.

The newspaper, Haïti Ob-servateur, published an unsigned front page article in its September 30 edition, entitled "Amaral Duclo-na Makes New Revelations." Ac-cording to the article, Duclona was arrested by the Dominican Agency to Fight against Drugs (DNCD) and confessed to several crimes includ-ing the murder of a MINUSTAH sol-dier, the kidnapping of the Director of Public Markets, Robert Marcello, and the kidnapping followed by murder of Mourral. French and UN offi cials were present at the Duclo-na’s interrogations, the paper said.

The article claims that Jude Celestin, the managing director of the National Center for Equipment (CNE), a division of the Public

Works Ministry, hired Duclona to make a contract hit on Marcello, who opposed the granting of an infrastructure repair contract to Ce-lestin.

Duclona supposedly escaped Haitian police searches by taking refuge “at least 30 times” in the National Palace or at the home of President Préval’s sister, Marie Claude Calvin, the paper wrote. Du-clona is also said to have claimed that he was “a personal friend of President [Jean-Bertrand] Aris-tide,” who was deposed in a 2004 coup and still lives in exile in South Africa.

Normally, such unsigned, unsourced articles in Haïti Ob-servateur are preceded by a by-line saying “sources combinées”(combined sources), which has be-come a Haitian community snicker meaning a fabrication.

Dominican Ambassador Ru-ben Silié diplomatically dismissed the article, saying that the Domini-can secret services would never disclose information they obtained from questioning Duclona.

"When it comes to such sen-sitive issues, the authorities take every precaution," Silié responded. He said “the information” given in the story could not be trusted be-cause no sources were cited.

The biggest story behind this story is not its dubious content but that Préval’s Ambassador to the United States may be responsible for it. Raymond Joseph was appointed to the post in Washington, DC by the coup government of Prime Minister Gérard Latorture in 2004 and kept on by Préval in 2006. A former CIA agent, Joseph launched Haïti Observateur in 1970 with his brother Leo Joseph, who remains the titular editor. The paper was a bitter opponent of Aristide and a vocal supporter of both the 1991 and 2004 coups against him.

Joseph’s unusually long ten-

ure in Haitian diplomacy’s most important post has outraged the thousands of Haitians who elected Préval on the hope that he would help Aristide return to Haiti from exile, free all the coup’s political prisoners, and cleanse Haitian di-plomacy of its putschist appoin-tees. Préval has done none of these things.

Now Raymond Joseph is ap-parently biting the hand that has fed and tolerated him so long. It may be that he sees Préval’s man-date drawing to a close and is be-ginning to take a distance from the increasingly unpopular president. In addition, although Préval’s poli-cies have been fundamentally anti-nationalist, anti-union, pro-bour-geois, and pro-imperialist, he has never enjoyed the full confi dence of imperialism and Haiti’s ruling classes due to his past collaboration and identifi cation with Aristide.

The main leaders of Cité Soleil’s armed resistance, which lasted from 2004 until 2007, have now been either killed or captured. One of those leaders, Evens Jeune, also known as Ti Kouto, was ar-rested in March 2007 and held in the National Penitentiary. He was to have been tried in July, but the day before he would have appeared in court, Haitian authorities an-nounced that he had died in prison of AIDS. Many observers suspect the coincidence.

Latest reports indicate that the Dominican Republic will de-cide on Oct. 14 whether to extra-dite Duclona to France or back to Haiti. Most Haitians, whether they sympathize with Amaral Duclona or not, are demanding that he be returned to Haiti as a Haitian citi-zen and sent not to France, Haiti’s former colonial ruler.

After a reasonable investiga-tion, if it is found that Amaral Du-clona committed crimes, he should be tried according to Haitian law.

But if it is found that he is the victim of political persecution, he should be released and protected by Haiti’s laws and constitution.

It is fi tting to close with verifi -able words from Amaral Duclona. We “are accompanying the popu-lation in their search for justice and a way out of misery,” he said in a Feb. 2006 interview with the Haiti Information Project, during the fi nal days of the 2004 coup. “And again, the bourgeoisie and

MINUSTAH will label anyone who defends the interests of the people as common assassins and crimi-nals. And we say, we are not as-sassins, we are not criminals. We are political militants, who are defending the rights of the popu-lation of Cite Soleil, the rights for all of the Haitian people who are suffering in misery today. And it is for that reason that we are strug-gling, but we will never be crimi-nals, never, ever.”

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 9Haïti Liberté

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Amaral Duclona during an interval with journalist Kevin Pina in Cité Soleil on Feb. 1, 2006.

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Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009Haïti Liberté10

ENTRETIEN AVEC

Par Andrea Duffour

Pour célébrer le 50e anniversaire de la Révolution cubaine, l’Association Suisse-Cuba avait invité François Houtart (FH), professeur émérite de sociologie de l’Université Louvain-la-Neuve, fondateur du Forum des Alternatives et de la revue Al-ternatives Sud. FH est un des pères de la Théologie libération (TL). Nous avons aujourd’hui la chance de nous entretenir avec Frei Betto (FB), (1) écrivain, porte-voix de la Théologie de la libération et ex-conseiller du Président brésilien Lula, sur les mêmes sujets que nous avions soumis à FH : Quelles alternatives après le capitalisme ? Et que pouvons-nous ap-prendre des expériences alternatives en Amérique latine (AL) ? (2) Dans ce sens, nous essaierons de simuler une sorte de dialogue entre ces deux grands connaisseurs des réalités so-ciales des pays du Sud.

Andrea Duffour: Frei Betto, à quelles occasions avez vous rencontré François Houtart ?

Frei Betto : Je suis un ami très proche de François Hou-tart, depuis de nombreuses années et nous avons des tâches communes en Amérique latine. FH connaît vraiment l’AL. Il a conseillé de nombreux mouvements sociaux, ecclésiastiques, même des gouvernements. Nous avons conseillé ensemble le

gouvernement cubain lors de la visite de Jean-Paul II en 1998 et la dernière fois que j’étais avec lui, c’était lors du Forum Social de Belém. Nous partageons les mêmes points de vue, les mêmes aspirations et les mêmes engagements.

AD : François Houtart (FH), ainsi qu’une partie de la population mondiale, dont je me permets de vous inclure, ont analysé et compris les dimensions destructrices de la logique même du système capitaliste, basé sur l’exploitation et la con-version en marchandise des êtres humains et de la nature. Ces personnes sont arrivées à la conclusion qu’il ne suffi t pas seulement de dénoncer les abus du néolibéralisme, mais que le capitalisme lui-même dans ses principes fondamentaux doit être délégitimé et remplacé par des alternatives. Frei Betto, pour le temps que vous m’accordez, je propose que vous nous épargniez la partie dénonciation des aberrations du système - mais que nous commencions directement là où de nombreux débats s’arrêtent, notamment avec le postulat qu’il n’y a au-cun doute sur la nécessité de délégitimer le capitalisme. Ainsi, nous ne tenterons pas d’humaniser ou de réformer le système actuel, mais nous discuterons directement des alternatives. En adaptant un point de vue postcapitaliste – auquel je ne vous demande pas de donner un nom mais un contenu -- voici ma première question : Quelles sont les expériences situées en de-hors de la logique capitaliste existante qui vous ont marqué le plus et pourquoi ?

FB : Je connais des expériences systémiques comme cer-tains mouvements populaires au Brésil, des coopératives, et d’autres qui sont hors de la logique du marché et du capital-isme lui-même. D’un point de vue systémique, je connaissais bien l’expérience de l’Union soviétique où je me suis rendu plusieurs fois durant le régime socialiste. Aujourd’hui, je suis convaincu que le système soviétique n’a jamais rompu avec la logique capitaliste. Quand je me souviens que Lénine a dit que la révolution la plus importante consistait en l’électrifi cation de l’Union soviétique, ceci a été dans une logique productiv-iste, consumériste. L’Union soviétique a été un pionnier dans la conquête de l’espace, mais elle n’a pas su parvenir à des conditions réelles de bonheur pour son peuple. La nationalisa-tion complète de tous les secteurs de la vie a débouché sur de nombreux problèmes, notamment la corruption, car les gens cherchaient des formes non offi cielles pour gagner de l’argent. La Chine, par exemple, qui a aussi tenté de sortir de la logique capitaliste, est un pays qui, avec sa main-d’oeuvre bon mar-ché soutient en pratique les transnationales en les aidant à étendre encore d’avantage cette perspective consumériste. Je dirais alors que le système qui s’est le plus détaché de la logique capitaliste est Cuba. Cuba a effectivement investi dans les droits sociaux et moins dans une perspective productiviste consumériste.

AD : FH nous a également rappelé que la Révolution cubaine n’a pas seulement transformé les structures politiques, mais aussi la mentalité des gens. Dans votre article, « Faim de Justice », vous rappelez que la faim tue environ 1.000 per-sonnes par heure. Comment expliquez-vous qu’un pays pauvre comme Cuba n’affi che pas de telles statistiques, et que depuis un demi-siècle, il n’y ait pas un seul enfant qui meurt de faim ou d’une maladie curable ?

FB : À Cuba, on a garanti pour l’ensemble de la popula-tion qui compte 11 millions d’habitants les trois droits fon-damentaux humains qui sont, dans l’ordre : la nourriture, la santé et l’éducation. A Cuba, il y a de la pauvreté, mais il n’y a pas de la misère et les Cubains peuvent se permettre d’affi cher un panneau dans l’aéroport de La Havane qui dit : « Ce soir, 200 millions enfants vont dormir dans la rue, pas un seul d’entre eux n’est cubain. »

AD : Je me rappelle toujours l’un de vos textes : « Cuba et le don de la vie ». (3) Pourriez-vous nous en résumer les idées principales ?

FB : Le plus grand cadeau de Dieu est la vie, pas le Vati-

can, pas la Théologie de la Libération, ni l’Opus Dei, c’est le don de la vie (cf. Jean 10 :10). Encore une fois, le seul pays qui a garanti une vie décente à toute sa population est Cuba. Malheureusement, dans d’autres pays du Sud, une proportion importante de la population est exclue des possibilités d’une vie décente. Jean-Paul II, lors de sa visite à Cuba, a publique-ment reconnu et loué les réalisations sociales de Cuba. Cuba a encore plein de choses à améliorer, il y a toujours beaucoup de problèmes, car Cuba est une île multipliée par quatre : une île du point de vue géographique, une île en tant que seul pays socialiste dans l’histoire de l’Occident, une île isolée du fait de la disparition du soutien de l’Union soviétique, et une île de par le blocus criminel imposé par le gouvernement des États-Unis. En dépit de toute cette situation diffi cile, Cuba maintient sa souveraineté et ses conditions de vie dignes pour toute sa population. Ceci explique peut-être pourquoi à Cuba il n’y a jamais eu de révolte populaire que la police aurait dû réprimer. Souvent les gens me demandent : « Mais alors pourquoi y a-t-il des gens qui quittent Cuba, les balseros ? » Bien sûr, parce que

vivre le socialisme, c’est comme vivre dans un monastère : tu dois être altruiste, penser d’abord à la communauté et ensuite à toi-même, or nous sommes tous nés capitalistes, égoïstes. Donc il y a aussi des gens qui veulent quitter Cuba pour tenter de devenir riche, tout comme de nombreux moines qui quittent les monastères, car ils ne supportent pas la vie communautaire de partage.

AD : Dans ce texte, il y a également eu l’idée de la tête et des pieds...

FB : Oui, car nous – notre tête- pense comme nos pieds marchent. Nous qui vivons dans les pays consuméristes, nous avons une tête capitaliste et les personnes à Cuba, qui vivent une situation de partage des biens disponibles dans leur île, ont une tête socialiste. Mais il y a toujours des exceptions, car nous ne sommes pas automatiquement un refl et des conditions sociales dans lesquelles nous vivons parce que justement nous pouvons changer les conditions sociales ; ceci explique qu’il y a des gens qui ne supportent pas l’esprit communautaire qui prévaut dans un pays comme Cuba.

AD : Dans le cadre de la théologie de la libération (TL), votre compatriote Don Helder Camara a déclaré : « Quand je nourris les pauvres, vous m’appelez un saint, quand je dénonce les causes de la pauvreté, vous m’appelez un communiste ». Quelle serait la contribution de la TL à un projet post-capitaliste ? Est-ce que la TL peut être apolitique ?

FB : Toute théologie a un contenu politique. Aussi chacun d’entre nous, consciemment ou non, fait de la politique, soit en

légitimant le désordre établi dans le capitalisme, en particulier les inégalités, soit en contestant ce désordre avec une vision post-capitaliste d’un autre monde possible, comme l’affi rment les participantes et participants du Forum social mondial. La TL est une théologie qui trouve sa source dans cette situation d’oppression en Amérique latine, en Afrique et en Asie, et le principal désir du peuple est de se libérer de cette oppression et de cette misère dans lesquelles il est condamné à vivre. La contribution de la théologie à un projet post-capitaliste com-mence par le fait de présenter aux gens une vision critique du capitalisme, un système qui a comme valeur suprême la propriété privée, où peu de personnes vivent aux frais des au-tres qui n’ont pas le droit à la propriété de leur travail, de leur dignité, de leur propre survie biologique, sans aucune chance de pouvoir développer leurs dons spirituels, intellectuels, ar-tistiques, des gens qui sont pratiquement réduits à l’esclavage par ce système qui se nourrit de l’exploitation du travail des autres. Donc la TL n’est pas à proprement dire une proposition socialiste, c’est une proposition pour surmonter l’oppression de l’homme et c’est souvent aussi une vision critique du social-isme lui-même dans la mesure où la théologie a le paradigme du royaume de Dieu, qui n’est pas quelque chose qui est dans l’au-delà, mais d’ici et maintenant. En ce sens, nous devons améliorer toujours plus les relations entre les hommes, les sys-tèmes politiques, économiques et sociaux jusqu’à l’éradication

complète de l’aliénation dans l’histoire humaine ; ce que, en termes théologiques, nous appelons l’éradication du péché dans le sens de la création d’une civilisation d’ « amorisación » complète et ceci prend du temps et passe par de nombreux processus sociaux à l’avenir.

AD : Vous parlez d’ « amorisation ». Pourrions—nous maintenant concentrer notre discussion sur ces facteurs ex-ternes du système actuel, des valeurs comme l’éthique, la no-tion de qualité de vie, de bien vivre et non pas de vivre mieux, les relations non commerciales, la solidarité internationale, la justice, et justement, l’amour. Comment pouvons-nous (re)développer le système de valeurs dans nos sociétés ?

FB : Ceci peut se réaliser grâce à deux facteurs : première-ment, trouver des espaces alternatifs d’éducation, pour que depuis la tendre enfance l’être humain puisse être imbibé d’une conception communautariste, d’une civilisation de l’amour mondialisée, au sens d’une globalisation de la solidarité, car ce que nous avons aujourd’hui n’est pas une globalisation, c’est une « globo-colonisation », il s’agit d’imposer à la planète un modèle de société qui est le modèle anglo-saxon, qui est un modèle productiviste de consommation et d’exclusion sociale. Deuxièmement, il y a les organisations et mouvements popu-laires : eux aussi peuvent développer et propager ces nouvelles valeurs que personne n’est capable à lui seul d’atteindre. Il s’agit d’un processus social qui a besoin de liens collectifs pour développer ces valeurs d’amour, à partir desquelles nous pou-vons trouver une éthique de solidarité.

AD : Vous avez dit que la TL a une vision critique face au socialisme lui-même. Toutefois, je me demande à quelles con-ditions nous pourrions appeler « socialiste » ce processus.

FB : Le socialisme peut apparaître comme un système de richesses matérielles destinées à tous, comme c’était le cas en Europe de l’Est. Aujourd’hui, ceci est reconnu comme une erreur. Nous devons penser le socialisme comme une abon-dance spirituelle, même quand il y a des diffi cultés ; les gens vont comprendre qu’il y a des diffi cultés pour tous, et qu’elles découlent du fait que le socialisme cohabite avec un monde de compétition, d’égoïsme, d’exploitation : le monde capitaliste. A partir de là, tu trouves des moyens pour dépasser ces idées jusqu’à ce que tu découvres que dans le socialisme, comme l’indique son nom, les droits sociaux sont au-dessus des droits personnels, mais où le potentiel personnel peut aussi se dével-opper, sans contradiction entre l’un et l’autre : c’est beaucoup plus humanisant (humanisador), beaucoup plus aimant (amo-roso), et surtout plus proche pour atteindre ce but fondamental qu’est la conquête du bonheur. Nous devons peut-être nous demander, pourquoi en AL il y a statistiquement moins de violence, moins de guerres mais beaucoup plus d’espoir pour l’avenir que sur tous les autres continents ? Ici, les gens se tournent vers le passé, s’accrochent à leurs biens, ont peur de perdre leurs richesses, mais en AL, il y a des peuples qui sont en train de rejeter le modèle libéral, ne croient plus aux Messies néolibéraux comme Menem en Argentine, Fujimori au Pérou, Collor de Melo au Brésil, Caldera au Venezuela, mais qui choi-sissent désormais des représentants du peuple pour gouverner, ce qui représente un changement très important et très positif : pour la première fois en Amérique Latine, nous pouvons faire une révolution sans armes, par des moyens démocratiques.

AD : Pouvez-vous développer un peu plus sur ce proces-sus de maturation en AL ?

FB : Au cours des 50 dernières années, l’AL a connu trois cycles de modèles politiques : d’abord les dictatures mili-taires - rejetées, (mais qui menacent maintenant de réappa-raître avec le coup d’Etat militaire non démocratique qui s’est

Frei Betto, écrivain, porte-voix de la Théologie de la libération et ex-conseiller du Président brésilien Lula…

François Houtart, intellectuel français, s’exprime au cours d’un forum sur la théologie de la libération…

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déroulé au Honduras et la douteuse attitude américaine et de l’Union européenne ; ainsi que du cardinal du Honduras !) ; deuxièmement, les Messies néolibéraux, tous défenseurs ardus de la privatisation des biens publics, complètement à genoux devant la Maison-Blanche et devant le Consensus de Wash-ington et toutes les recettes du FMI - eux également rejetés ; et maintenant, des gouvernements démocratiques populaires,

certains plus progressistes, comme Hugo Chávez au Venezue-la, Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Equateur, d’autres moins progressistes comme Lula au Brésil, le couple Kirchner en Argentine, Fernando Lugo au Paraguay. Donc les réformes structurelles sont stimulées par des moyens démocratiques. Je ne peux toujours pas appeler cela du socialisme, mais c’est une prise de conscience critique pour établir des liens en Amérique latine, comme la Banque du Sud, l’ALBA au lieu du ZLEA, etc., pour trouver un autre modèle d’intégration des peuples que le capitaliste traditionnel. Il s’agit de gens qui veulent gouverner pour les peuples. Alors que le monde est contrôlé par les riches, ces chefs d’État sont systématiquement diabolisés par les mé-dias occidentaux, ainsi que par leurs propres médias nationaux qui sont contrôlés par les puissants privés, comme par exemple au Venezuela. Probablement, il s’agit de notre première oppor-tunité historique de parvenir à des changements structurels par des moyens démocratiques et pacifi ques, et ceci au sein d’un jeu électoral souvent très corrompu par le pouvoir économique. Depuis 1999, ces peuples élisent des dirigeants populaires, in-digènes, qui veulent gouverner pour les pauvres. Je préfère ap-peler ce processus « printemps démocratique ».

AD : Qu’en est il à Cuba ?FB : À Cuba, nous avons une démocratie participative

où le peuple non seulement partage ses droits politiques, mais aussi ses droits économiques. C’est pour cela que Cuba est aussi diabolisé par la presse mondiale. Il n’y a pas de million-naires, mais il n’a pas non plus d’insécurité sociale, pas de misère à Cuba, les personnes sont très impliquées dans les dé-cisions gouvernementales et ont fait leur choix pour le système socialiste, avec un parti qui défend les intérêts d’une majorité des gens.

C’est leur choix souverain. Cuba doit certes parfaire son processus politique, mais cela dépend de la fi n de ce blocus criminel des États-Unis.

AD : Que répondez-vous aux gens qui disent qu’il n’y a pas de liberté à Cuba ?

FB : Je leur dis toujours : « Vos employés, quelle liberté ont-ils ? » A Cuba, les gens ont la liberté, pas dans le monde capitaliste où seulement une petite minorité bénéfi cie de toutes les libertés, et où la plupart n’ont aucune liberté, même pas de vivre en dignité, de mettre leurs enfants à l’école, d’avoir un traitement médical. A Cuba, il n’y a pas de tourisme indivi-duel (*), mais si un groupe culturel a besoin de voyager, l’Etat fi nance tout le voyage. Tout doit avoir un sens social, c’est correct. Pas comme dans mon pays où seule une toute petite minorité peut voyager en dehors du pays et la plupart n’ont pas les moyens de se déplacer, même à l’intérieur du pays.

AD : Maintenant, je vous lance un véritable SOS, un ap-pel à l’aide pour l’Europe, qui est devenue si pauvre qu’il ne lui reste plus que l’argent. Bien que nous ayons ici une « gauche » intellectuelle (autoproclamée), toujours prête à analyser, à donner des conseils ou à critiquer les expériences tentées par d’autres, elle est loin d’en tirer les leçons pour mieux faire ici. Avec un peu plus d’humilité, que pouvons-nous apprendre de ces expériences diverses des peuples du Sud, je pense aussi à l’expérience bolivarienne, les politiques d’intégration des peu-ples, mais surtout en terme de redéfi nition de nos valeurs ?

FB : Je pense que l’Europe a réussi à atteindre le sommet de sa richesse.

AD : ... et de son arrogance aussi ? FB : Arrogance ? Oui, un peu aussi. Mais je dirais que la génération actuelle de 60-70 ans, qui a certes connu les diffi cultés de la guerre, mais

qui est parvenue ces dernières décennies à s’enrichir de manière sans précédent, sans doute en exploitant le reste du monde, les pays d’Asie, d’Afrique et de l’AL. Par exemple, un pays comme la Suède, avec un niveau de vie très élevé, pourrait se demander : « Combien d’entreprises suédoises existent au Bré-sil ? » Il y en a plus d’une centaine. Mais combien d’entreprises brésiliennes se sont installées en Suède ? Aucune, à ma con-

naissance. Ceci montre que la richesse de l’Europe provient des pays du Sud, du sud-est du monde, et les gens doivent en prendre conscience. Peut-être cette crise économique est –elle aujourd’hui très instructive dans le sens que les gens en Eu-rope doivent devenir un peu plus humble, comme tu l’as dit, et repenser leur modèle social. Les Européens ont l’idée bizarre de penser que la police, des barrières, la législation, la répression peuvent empêcher la migration économique.

AD : … il suffi rait d’arrêter de les voler !FB : Oui. Et ainsi, on peut contenir les fl ux migratoires,

et les gens resteraient dans leur pays avec leurs familles, per-sonne n’aurait envie de quitter sa terre, mais le problème est, comme je l’ai dit auparavant : nous n’avons pas un modèle de globalisation, mais de globo-colonisation, un modèle qui im-pose à la planète les paradigmes dominants en Europe, USA et Canada : paradigmes de consumérisme, d’exclusion sociale, de

préjugés raciaux en promouvant et utilisant la peur des gens.

AD : Et maintenant : « Que faire ? » comme le demandait Lénine il y a plus de 100 ans ? Dans sa conférence, FH nous a esquissé à grands traits quelques propositions alternatives : l’utilisation des ressources naturelles avec un contrôle collectif, la valorisation de la valeur d’usage sur la valeur d’échange, une démocratie participative généralisée et l’importance du multiculturalisme. Compte tenu de votre expérience person-nelle, qu’ajouteriez-vous par rapport à ces propositions et com-ment aller au-delà des simples réformes ?

FB : FH a très bien fi xé ces critères, que je partage en-tièrement. Nous devons justement prioriser cet agenda de sus-tentabilité et de changement de la société. Passer d’un modèle productiviste consumériste à un modèle de solidarité et de part-age, la socialisation des biens matériels et spirituels. Au Brésil nous avons une démocratie représentative de délégué-es ; nous sommes loin d’une démocratie participative comme à Cuba. Dans la logique capitaliste, pour qu’il existe une démocratie bourgeoise, il est nécessaire qu’une grande partie du peuple soit exclue, comme dans le modèle grec où il y avait 400 000 citoyens, dont seulement 20.000 de libres, le reste étant des esclaves. C’est ce modèle qui prévaut dans notre pays ! Il n’y a pas de démocratie économique, il s’agit seulement d’une dé-mocratie politique ! La question de l’écologie sera également une question importante parce qu’elle nous touche tous.

AD : Je voudrais maintenant aborder certaines questions d’ordre pratique, notamment la question du pouvoir : Dans

quelle mesure doit-on prendre le pouvoir pour transformer la société ?

FB : Il faut avoir le pouvoir. Pour y accéder, il y a deux voies : la manière de Lénine : d’abord prendre le pouvoir, en-suite en augmenter la performance, c’est une voie diffi cile, et aujourd’hui, il ne reste plus que deux secteurs qui sont inté-ressés par la lutte armée : les fabricants d’armes et l’extrême droite. Bien sûr, si un peuple est réprimé par la force, confor-mément au principe de St-Thomas d’Aquin, il a le droit de se défendre par les armes. Mais aujourd’hui, en AL, nous avons cette occasion, qui est unique, de prendre le pouvoir pacifi que-ment et démocratiquement, à travers l’organisation des mou-vements sociaux, et pour moi, c’est le chemin le plus effi cace et le plus viable en ce moment historique que nous vivons.

AD : Dans son ouvrage, « Délégitimer le capitalisme », FH dit que certains mouvements sociaux constituent un contrepoids au pouvoir politique exclusif, mais il craint qu’ils articulent diffi cilement leurs intérêts au-delà de leur propre thé-matique pour déboucher sur une problématique plus générale avec le risque de dépolitiser ainsi les masses. Quelle est votre analyse, en particulier par rapport au Brésil, où les mouve-ments sociaux ont contribué à former un parti de gauche ? Comment ne pas perdre de vue la grande utopie qui consiste à sortir de la logique du système actuel ?

FB : Ce problème existe justement au Brésil : les mouve-ments sociaux étaient en mesure de former un parti de gauche des travailleurs, avec Lula, un ouvrier métallurgiste. Il se trouve que Lula avait deux jambes pour faire un bon gouvernement : l’appui parlementaire et le soutien des mouvements sociaux. Lula a écarté cette deuxième jambe qui aurait du être sa priori-té. Il y a aussi un autre problème auquel nous devons réfl échir : Comment des mouvements populaires peuvent-ils construire un processus qui empêche la cooptation de leurs dirigeants par le système ? Je ne veux pas dire que Lula est coopté par le système, le gouvernement Lula a beaucoup d’atouts, mais en établissant une large alliance politique uniquement pour garder le pouvoir, il a laissé de côté un peu le projet du Brésil. Lula s’est distancé des mouvements populaires, en particulier les mouvements de paysans sans terre qui ont la revendication la plus importante qui est la réforme agraire. Avec l’Argentine, nous sommes les deux pays qui n’avons jamais eu une réforme agraire. Ensuite, nous devons repenser la manière d’établir la relation entre les partis, les mouvements syndicaux, sociaux et pastoraux, une relation d’autonomie et en même temps de complémentarité sans qu’aucun ne soit tenté d’absorber ou de détruire l’autre.

AD : Comment réussir à ce que ces transformations ne soient pas absorbées par le système lui-même, comme éviter cette cooptation ?

FB : Ce n’est pas facile et il faut s’appuyer sur deux élé-ments : la formation des militants, et l’implication permanente dans des luttes populaires.

AD : Selon FH, l’appel à la collaboration des classes est l’illusion des doctrines sociales religieuses. Voyez-vous aussi ce danger de tenter de collaborer entre les classes ?

FB : Il y a des sensibilités entre les secteurs à la recher-che d’un autre monde possible et une collaboration entre des personnes de classes différentes. Il y a un projet social qui vise à éradiquer la contradiction de classes, mais en ce moment on ne peut pas penser à une collaboration entre les classes. Par la logique, la classe la plus forte cooptera toujours la classe plus faible. Il y a une lutte de classe, c’est un fait objectif.

AD : … alors qu’en Europe, la social-démocratie, qui s’appelle « socialiste », prétend que la lutte des classes n’existe plus…

FB : Précisément, c’est un mensonge, car la social-dé-mocratie en Europe soutient à fond les entreprises européennes qui exploitent terriblement le Sud ; les gens peuvent, apparem-ment, penser qu’il y ait une solidarité entre classes, mais la question est autre : dans quelle mesure cette solidarité est-elle aussi appliquée par rapport aux peuples du Sud ?

AD : Alors, en Europe, les socialistes usurpent le mot socialiste ?

FB : Bien sûr ! C’est clair ! Il n’y a rien de socialiste, ni même de social ! Si tu observes les gouvernements sociaux-démocrates en Europe et leurs relations qu’ils entretiennent avec les entreprises opérant dans le Sud, il s’agit d’opérations typiquement capitalistes sans aucune préoccupation sociale ou environnementale.

Suite à la page (16)

Le seul pays qui a garanti une vie décente à toute sa population est Cuba. … il y a de la pauvreté, mais il n’y a pas de la misère…

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 11Haïti Liberté

FREI BETTO

Le capitalisme dans ses principes fondamentaux doit être délégitimé et remplacé par des alternatives

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On Ne Saurait Oublier L’histoire

Sur la politique économique des Etats Unis, la perte d'infl uence du dollar, le prix Nobel de la paix d'Obama

La « blague » du Prix Nobel de la « Paix »

Par Fidel Castro

Le glas sonne pour le dollarL’Empire a dominé le monde plus

à travers l’économie et le mensonge que par la force. Il avait obtenu le privilège d’imprimer les devises convertibles à la fi n de la Deuxième Guerre mondiale, il monopolisait l’arme atomique, il disposait de la quasi-totalité de l’or du monde et il était le seul producteur à grande échelle mondiale d’équipements de production, de biens de consom-mation, de denrées alimentaires et de services. Il se heurtait toutefois à une limite quand il voulait faire fonctionner la planche à billets : leur garantie en or aux prix constants de 35 dollars l’once Troy. Il en fût ainsi pendant vingt-cinq ans, jusqu’au 15 août 1971 où, par décret prési-dentiel de Richard Nixon, les États-Unis rompirent unilatéralement leur engagement international et escro-quèrent le monde. Je ne me lasserai pas de le répéter. C’est de la sorte qu’ils fi rent retomber sur l’économie mondiale les frais de leur réarme-ment et de leurs équipées bellicistes, en particulier la guerre du Vietnam qui, selon des calculs au plus bas,

a coûté non moins de 200 milliards de dollars et la vie de plus de 45 000 Étasuniens. Ils larguèrent sur ce petit pays du Tiers-monde plus de bombes que toutes celles qui fûrent utilisées durant la dernière guerre mondiale, tuant et mutilant des mil-lions de personnes.

Une fois éliminé l’aval de l’étalon-or, le gouvernement étasu-nien put imprimer à sa guise autant de dollars qu’il voulait, sans rapport avec une valeur constante.

Les bons et billets du Tré-sor continuèrent de circuler comme devises convertibles ; les autres États continuèrent de nourrir leurs réserves de ces billets qui servaient pour une part à acheter des matières premières, des propriétés, des biens et des services n’importe où dans le monde et, de l’autre, privilégiaient les exportations étasuniennes face à toutes les autres économies de la planète. Les politiques et les univer-sitaires ne cessent de mentionner le coût réel de cette guerre réelle de cette guerre génocide, admirable-ment décrite dans le fi lm d’Oliver Stone. Les gens ont l’habitude de faire des calculs comme si les mil-lions étaient égaux, sans se rendre compte que les millions de dollars de

1971 ne sont pas l’équivalent des millions de 2009.

Un million de dollars, aujourd’hui que l’or – un métal dont la valeur a été la plus stable au fi ls des siècles – dépasse mille dollars l’once Troy, vaut environ trente fois plus que quand Nixon suppri-ma l’étalon-or. Deux cent milliards de 1971 représentent 6 billions en 2009. Sans en tenir compte, les nouvelles générations n’auront pas idée de la barbarie impérialiste.

De même, quand on parle des 20 milliards de dollars investis en Europe à la fi n de la Deuxième Guerre mondiale – au titre du Plan Marshall qui visait à relever et à contrôler les économies des principales puis-sances européennes qui possédaient la force de travail et la culture tech-nique requises pour développer rapi-dement la production et les services – les personnes ignorent d’ordinaire que cela représenterait de nos jours 600 milliards de dollars et ne se ren-dent pas compte que 20 milliards permettraient à peine maintenant de construire trois grandes raffi ner-ies de pétrole capable de fournir 800 000 barils d’essence par jour, en plus d’autres dérivés du pétrole.

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Par Fidel Castro

La République populaire de Chine a fêté son soixantième anniver-

saire le 1er octobre dernier. En ce jour historique de 1949, Mao Ze-dong, dirigeant du Parti communiste chinois, présida sur la place Tianan-men le premier défi lé de l’Armée populaire et du peuple chinois. Les soldats victorieux portaient les armes enlevées durant les combats aux envahisseurs, aux oligarques et

aux traîtres à leur patrie. À la fi n de la Deuxième

Guerre mondiale, les États-Unis, l’une des puissances qui avait es-suyé le moins de pertes matéri-elles durant le confl it, monopolisait l’arme nucléaire, détenait plus de 80 p. 100 de l’or du monde et jouissait d’un développement industriel et agricole considérable.

La révolution victorieuse dans un pays aussi immense que la Chine en 1949 nourrit les espoirs de bon nombre de pays colonisés, dont beaucoup ne tarderaient pas à secouer le joug qu’on leur avait imposé. Lénine avait prévu l’étape impérialiste du capitalisme dével-oppé et le rôle qui reviendrait dans l’histoire du monde à la lutte des pays colonisés. Le triomphe de la Révolution chinoise confi rmait cette prévision.

La République populaire et démocratique de Corée avait été créée en 1948. Les représentants de l’URSS, qui avait apporté plus de vingt millions de vies à la vic-toire contre le fascisme, ceux de la RPDC qui avait été occupée par le Japon et les combattants vietnam-iens qui, après s’être battus contre les Japonais, faisaient alors face héroïquement aux tentatives fran-çaises de recoloniser leur pays avec l’appui des États-Unis, assistèrent à la première commémoration du tri-omphe chinois.

Personne n’aurait imaginé alors que, moins de quatre ans après cette date mémorable, et sans autre lien que celui des idées, l’attaque de la caserne Moncada aurait lieu dans la lointaine Cuba et que neuf ans à peine après la libération de la Chine, la Révolution y triompherait à cent cinquante kilomètres de la métro-pole impérialiste.

C’est à la lumière de ces événe-ments que j’ai suivi avec un intérêt particulier les festivités du soixan-

tième anniversaire de la Révolution chinoise. On connaît notre amitié avec ce pays à la culture millénaire, le plus vieille des civilisations hu-maines. Au XIXe siècle, des dizaines de milliers de Chinois, bernés par des commerçants anglais, furent envoyés dans notre pays comme semi-esclaves. Beaucoup d’entre eux rejoignirent les rangs de l’Armée libératrice et luttèrent pour notre indépendance. Nos liens avec la Chine partent toutefois des idées marxistes qui ont inspiré la Révolu-

tion cubaine et qui ont été capables de traverser les diffi ciles épreuves du schisme entre les deux grands États socialistes qui ont fait tant de tort au mouvement révolutionnaire mondial. Dans les jours diffi ciles qui suivirent la disparition de l’URSS, aussi bien la Chine que le Vietnam, le Laos et la Corée conservèrent leurs relations fraternelles et solid-aires avec Cuba. C’étaient les quatre pays qui, aux côtés de Cuba, con-tinuèrent de brandir les drapeaux du socialisme durant les temps obscurs où les États-Unis, l’OTAN, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale imposèrent le néolibéral-isme et le pillage du monde.

On ne saurait ignorer l’histoire. Malgré l’énorme contribution du pe-uple chinois et la stratégie politique et militaire de Mao dans la lutte con-tre le fascisme japonais, les États-Unis ignorèrent et isolèrent le gou-vernement du pays le plus peuplé de la planète et le privèrent du droit de participer au Conseil de sécurité des Nations Unies ; ils interposèrent leur escadre pour empêcher la libération de Taïwan, une île qui appartient à la Chine ; ils appuyèrent et équipèrent les restes d’une armée dont le chef avait trahi tous les accords signés pendant la lutte contre les envahis-seurs japonais durant la Deuxième Guerre mondiale. Taïwan reçut et continue de recevoir les armes les plus modernes de l’industrie mili-taire étasunienne.

Les États-Unis, non contents de priver la Chine de ses droits lé-gitimes, intervinrent dans le confl it interne coréen, dépêchèrent leurs forces qui, à la tête d’une coalition militaire, avancèrent, défi antes, jusqu’aux abords des points vitaux de ce grand pays et menacèrent d’employer les armes nucléaires contre lui, dont le peuple avait tant contribué à la défaite du Japon.

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Mao Zedong

Par Serge HOLO

Surprenant tout le monde, le Prix Nobel de la Paix a été at-tribué au Président des Etats-Unis d’Amérique, M. Barack Obama. Si on s’appuie sur la propagande des médias occidentaux et les beaux discours de B. Obama – ce que la plupart des gens font – il est évi-dent que nous n’hésiterions pas à crier haut et fort que c’est lui, le mieux placé pour recevoir ce Prix honorable. Néanmoins, il convient de rappeler certains éléments qui font que ce prix ne doit nullement être attribué à ce personnage. Serge Holo se bornera ainsi à expliquer les « dessous » du Prix Nobel.

Barack Obama a suscité un grand émoi dans toute la planète lor-

sque son élection à la tête du plus grand empire meurtrier et corrompu de ce début de millénaire fut offi -cielle. Les peuples qui avaient soif de changements, à la fois politiques et pacifi ques, ont vu en cet homme aux qualités exceptionnelles d’orateur, un homme qui pouvait changer la face de ce monde profondément inégalitaire. Malheureusement plus dur est la chute... En effet il profi te de cet amour aveugle que le peuple lui porte pour continuer la politique criminelle de l’administration Bush en feintant avec les mots dans ses discours, que ça soit au Caire ou au Ghana. Il y fi t de nombreuses

promesses ce qui amena les gens à penser qu’il est en odeur de sain-teté.

Le vendredi 9 octobre 2009, Barack Obama obtient donc le Prix Nobel de la Paix [1]. Qu’est-ce que le Prix Nobel ? Après de la mort de Alfred Nobel, riche chimiste et in-dustriel, ce dernier laissa un testa-ment demandant que sa fortune soit dédiée à la Fondation Nobel préalablement créée. Il estimait que les personnes « ayant apporté le plus grand bénéfi ce à l’humanité » devaient être récompensées.

Pas moins de quatre domaines sont rétribués, tels que la Physique, la Chimie, la Physiologie ou Méde-cine, la Littérature et la Paix. Nous nous intéresserons particulièrement au dernier. Alfred Nobel a bâti sa fortune en fabriquant des armes [2] – il est d’ailleurs l’inventeur de

la dynamite – dans son entreprise Bofors [3].

Dans ses dernières volontés, il demanda à ce que le Prix Nobel de la Paix récompense annuellement « la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». A la réduc-tion des armes permanentes... Pour-quoi demander de réduire le nombre d’armes permanentes lorsque on contribue soi-même à l’augmenter ? Où est la cohérence entre ses propos et son « gagne-pain » ? Mais le pire est à venir.

Les attributions des Prix sont presque aléatoires car beaucoup de personnes ayant reçu ce prix ne le méritaient pas. La liste est longue, je me bornerais donc à citer les quelques cas les plus fl agrants ; il y a : Ed-ward Teller (inventeur de la bombe à hydrogène), Harold Hillman (qui étudia « La douleur éventuellement ressentie durant l’exécution par dif-férentes méthodes »), Shri Atal Bi-hari Vajpayee et Nawaz Sharif (pour avoir testé des bombes atomiques) etc. Il est évident qu’on ne peut pas mélanger les armes et la paix, cela revient à mélanger l’eau et l’huile.

Mais quand les plus grands criminels du XX ème siècle, à savoir Bénito Mussolini, Adolph Hitler et Joseph Staline, sont nominés cela devient assez inquiétant (le premier

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Alfred Nobel a bâti sa fortune en fabriquant des armes…

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009Haïti Liberté12

Perspectives

Page 13: Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 Haiti: 10gdes / USA: …€¦ ·  · 2014-05-05masses. Mais qui est selon la Constitution de 1987, le garant de la bonne marche des institutions

Par Sara Flounders

Le sommet du G-20 à Pittsburgh rassemblait selon toute vraisem-

blance les ministres des Finances, les gros banquiers et les chefs politiques des principales économies mondi-ales pour discuter du plus grave ef-fondrement économique du capital-isme en trois générations. Au lieu de quoi, ils s’en sont pris à l’Iran.

Sans proposer des mesures pour adoucir les souffrances de cen-taines de millions de travailleurs qui ont perdu leur emploi, sans an-noncer des programmes d’emploi ou de construction d’infrastructures, l’impérialisme américain, britan-nique et français s’est uni avec grandiloquence pour menacer l’Iran suite à des accusations forgées de toutes pièces. Il a exigé que le Con-seil de Sécurité des Nations unies et les membres du G-20 collaborent dans une nouvelle fournée de sanc-tions contre l’Iran.

Aucune proposition économique d’urgence ne fi gurait à l’ordre du jour

Au cours d’une conférence de presse théâtrale tenue le 25 sep-tembre, le président Barack Obama – fl anqué du président français Ni-colas Sarkozy, du Premier ministre britannique Gordon Brown, mais en l’absence de la chancelière alle-mande Angela Merkel, retardée en cours de route – déclarait que l’Iran menaçait la stabilité et la sécurité de la région et de la planète. « Le refus de la vérité », ajoutait Obama, « doit aboutir à la confrontation. »

De leur côté, Sarkozy et Brown dénonçaient l’Iran et réclamaient explicitement des sanctions plus sévères. Ils menaçaient en outre l’Iran de frappes militaires, disant que « toutes les options sont sur la table, en ce qui concerne l’Iran ».

Tout ce scénario montre que ces banquiers, ministres des Financ-es et hommes politiques n’ont pas de solution pour la crise qui ruine le globe. Ils ont utilisé le sommet pour justifi er le renfl ouage des banques et pour donner de vagues assurances d’une future reprise économique. Les milliers de milliards de dollars refi lés aux banques constituent la plus grande distribution de trésors nationaux de l’histoire humaine.

Incapables d’atteindre un ac-cord à propos de la régulation de la banque et du commerce internation-al ou de tout autre aspect de ce capi-tal fi nancier international qui a semé le chaos dans le monde entier, les impérialistes ont donné l’apparence d’un but unifi é en proférant de som-bres menaces contre l’Iran. Tous les médias traditionnels ont loyalement abondé dans le même sens. Pas un journaliste n’a osé poser de question sur la ruine causée par le système économique capitaliste ni demander quelles solutions les impérialistes proposaient. Tous les médias se sont mis au garde-à-vous et, comme un seul homme, ont diabolisé l’Iran.

L’Iran en conformité totaleFace à un tel assaut de propa-

gande de guerre, il est important de passer les faits en revue. L’Iran est en conformité totale avec tous les accords internationaux, y compris

le Traité de non-prolifération nuclé-aire (TNP) et les directives et con-trôles de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’AIEA est l’agence qui contrôle le nucléaire pour le compte de l’ONU.

Le TNP garantit à toutes les na-tions le droit de développer l’énergie nucléaire à des fi ns pacifi ques. Selon les rapports de l’AIEA, l’Iran enrichit actuellement de l’uranium à moins de 5 pour cent. À ce niveau de pure-té, l’uranium est utile pour produire de l’électricité nucléaire à usage paci-fi que, mais on est loin en dessous de l’U235 à 90 pour cent néces-saire pour la fabrication d’armes nucléaires. L’Iran ne possède aucun site capable de le faire (1). Le 27 septembre dernier, l’ambassadeur iranien auprès de l’AIEA, Ali Asghar Soltaniyeh, a déclaré devant les ca-méras de Press TV que les conven-tions de sécurité de l’AIEA invitaient les nations à informer cette dernière de l’existence d’une nouvelle in-stallation d’enrichissement au moins six mois ou 180 jours avant l’introduction des matériaux nuclé-aires dans l’installation. L’Iran en a prévenu l’AIEA le 21 septembre, soit 18 mois à l’avance.

Ce second site, plus petit, si-tué non loin de Qom, en Iran, est un bâtiment vide. Il ne s’y trouve pas de matériaux nucléaires en ce moment et aucun équipement d’enrichissement n’y a encore été installé non plus. Le site de taille réduite n’est pas censé accueillir plus de 3 000 centrifugeuses – soit bien moins que les 8 000 appar-eils de Natanz, l’autre installation d’enrichissement de l’Iran. « C’est une installation très ordinaire, à ses premiers stades » et, à 18 mois de sa mise en service, le président Ahmadinejad a déclaré, lors d’une conférence de presse à New York : « Ce n’est pas un site secret. Si ça l’était, pourquoi avons-nous in-formé l’AIEA longtemps à l’avance ? Ce que nous avons fait était par-faitement légal, conforme à la loi. Nous avons informé l’agence. Celle-ci viendra vérifi er sur place et elle publiera un rapport. Il n’y a rien de neuf. »

Les Iraniens eux aussi ont déclaré que le site n’avait rien de clandestin. Et il n’a rien d’une sur-prise, comme l’ont prétendu les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Ces mêmes pays déclar-ent qu’ils étaient au courant de la chose depuis trois ans. Les Améric-ains et les Français ont présenté des photos aériennes de la construction et la secrétaire d’État américaine,

Hillary Clinton, a reconnu que les Etats-Unis étaient au courant de l’existence du site avant même que l’Iran n’en ait parlé.

L’Iran est-il réellement une menace ?

Les États-Unis détiennent toujours des milliers d’armes nuclé-aires. C’est le seul pays à avoir ja-mais utilisé une arme nucléaire et le seul pays à avoir menacé de façon répétée de s’en servir. Les États-Unis ont refusé de se conformer au Traité d’interdiction des essais nu-cléaires, que le Congrès américain n’a d’ailleurs jamais ratifi é.

Israël dispose manifestement d’installations d’enrichissement de l’uranium et on estime qu’il possède entre 60 et 400 armes thermonuclé-aires. Israël refuse de se conformer au moindre accord international ou à la moindre inspection. Pourtant, chaque administration américaine a été totalement silencieuse sur le pro-gramme israélien d’enrichissement de l’uranium et d’armement nuclé-aire.

Actuellement, treize pays en-richissent de l’uranium. L’Argentine, le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Australie ont également annoncé des plans en ce sens. Vingt-huit pays ont des centrales d’énergie nu-cléaire, et le plus grand nombre de centrales de ce type se situent aux États-Unis. Dix autres pays sans

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Le président des Etats-Unis Barack Obama (au centre) fl anqué du président français Nicolas Sarkozy (à gauche), et du Premier ministre

britannique Gordon Brown…

Iran et G-20: Créer une crise pour masquer des divisions

Tensions entre la Mai-son-Blanche et l’armée à propos de l’Afghanistan

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Par Patrick Martin

Les tensions croissantes entre des sections de l’état-major et

l’administration Obama ont éclaté au grand jour dans le confl it opposant le commandant en chef en Afghani-stan, le général Stanley McChrystal, et la Maison-Blanche. Les demand-es de plus en plus acharnées de McChrystal pour l’envoi de 40 000 soldats supplémentaires, couron-nées par son discours la semaine dernière à Londres devant l’Institut international pour les études stra-tégiques (IISS), ont provoqué des réprimandes de la part du conseiller d’Obama à la sécurité nationale, le marine à la retraite, général James L. Jones, et de la part aussi du secré-taire à la Défense, Robert Gates.

Bien qu’aucun des deux of-fi ciels n’aient mentionné le nom de McChrystal, ils ont clairement souligné que sa campagne publique pour l’envoi de troupes addition-nelles, avant même une prise de dé-cision du président Obama, était en violation des règles de subordination des offi ciers militaires en service au commandant en chef civil.

Dimanche, lorsque CNN lui a posé la question s’il était appro-prié pour un offi cier en uniforme de faire campagne publiquement pour un choix spécifi que de politique de guerre, Jones a déclaré que, « Idé-alement, les conseils militaires devraient passer par la hiérarchie de commandements. » Gates a fait une déclaration encore plus catégo-rique lundi, affi rmant devant une convention de l’armée à Washing-ton que les offi ciels civils et militaires avaient l’obligation de maintenir leurs opinions privées lorsqu’ils ten-tent de conseiller le président. « Je crois que les décisions que va pren-dre le président pour la prochaine étape de la campagne afghane se-ront parmi les plus importante de sa présidence », a-t-il dit. « Il est donc important de prendre notre temps pour faire en sorte que ce soit les bonnes décisions. Et dans ce processus, il est impératif que tous ceux d’entre nous qui prennent part à ces délibérations (les civils tout comme les militaires) offrent leurs meilleurs conseils au président, franchement mais en privé. »

Il a ensuite ajouté : « Et par-lant au nom du département de la Défense, une fois que le comman-

dant en chef prendra ses décisions, nous allons saluer et exécuter fi dèlement ces décisions au meilleur de nos capacités. »

Le 31 août, McChrystal a ren-du un long rapport au Pentagone sur la position de l’armée en Af-ghanistan, qui a été suivi d’un ap-pel offi ciel pour plus de troupes. Il a mis en garde sur le fait que le délai pour une victoire militaire améric-aine en Afghanistan se rétrécissait. Il a évalué ce délai à aussi peu que 12 mois, parce que les Talibans et d’autres insurgés gagnent en force et parce que l’appui populaire pour la guerre est en chute.

Il a appelé à une stratégie de contre-insurrection, impliquant beaucoup plus de troupes améric-aines que celles présentement dé-ployées. Le rapport a été approuvé par le général David H. Petraeus, le chef du CENTCOM américain ainsi que par l’amiral Mike Mullen, le chef d'état-major interarmées.

Selon plusieurs reportag-es médiatiques, des éléments de l’administration Obama, ainsi que de l’armée elle-même, sont sceptiques face à la proposition de McChrys-tal et soutiennent des alternatives, comme l’escalade des opérations militaires américaines ciblant les refuges talibans et les insurgés anti-américains au Pakistan.

Lundi, le Daily Telegraph bri-tannique a publié un rapport intitulé « Barack Obama furieux contre le discours du général Stanley Mc-Chrystal en Afghanistan ». Dans son discours à Londres, McChrys-tal a référé à une autre stratégie « contre-terroriste » attribuée au vice-président Joseph Biden, la comparant à la stratégie du « chaosistan », dans laquelle on laisserait le pays sombr-er dans le chaos pour ensuite s’en occuper « de l’extérieur ». Lorsque quelques journalistes de l’auditoire lui ont demandé s’il croyait que la stratégie attribuée à Biden pourrait fonctionner, McChrystal a répondu : « La réponse courte et facile est non. »

Le Telegraph a noté que seule-ment un jour après le discours, McChrystal « fût convoqué à une réunion embarrassante de 25 min-utes à bord d’Air Force One sur le tarmac de Copenhague, lors d’un entretien privé avec le président, où ce dernier était venu vendre, sans succès, la candidature de Chicago

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Barack Obama et le général Stanley McChrystal

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 13Haïti Liberté

Perspectives

Page 14: Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 Haiti: 10gdes / USA: …€¦ ·  · 2014-05-05masses. Mais qui est selon la Constitution de 1987, le garant de la bonne marche des institutions

Suite de la page (8)domination conduisent inexorable-ment à la barbarie. Ce système protège les privilèges de ceux qui passent leur temps à marcher sur les plus faibles au nom de la compétitivité, de la toute-puissance du marché. En face, on nous demande d’être raisonnables. C’est-à-dire en réalité, d’accepter sans broncher les bas salaires, les licencie-ments, la casse des acquis sociaux au nom d’une prétendue responsabilité »(8). Cette barbarie dont parle Do-mota trouve son sens dans les crises de surproduction et de sous-production inhérentes à ce système. Chaque crise, en effet, apporte une ou des leçons qui permettent de réorienter l’économie. La leçon que la récente crise a laissée n’est sûrement pas apprise. La « démesure de l’enrichissement corporatif et/ou personnel qui laisse loin derrière la condition humaine et la répartition des richesses dont parle Mme Michèle D. Pierre-Louis, ce qui, selon elle, précipite tout le corps social au bord de l’effondrement »(9) est une leçon. Les seigneurs du système ne compren-nent rien dans tout cela. Ce qui importe pour eux, c’est la maximisation du profi t. Que cette affaire d’effondrement du corps social aille voir ailleurs.

Je crois que je fais partie de ceux qui s’exilent dans l’espace lumineux de la raison pour placer Mr. Clinton dans son contexte pré-cis. C’est clair que lui et ses compa-gnons ne viendront rien faire pour sortir Haïti de son marasme. Œu-vrer au changement des conditions de vie en Haïti n’est la tâche que des Haïtiens. Qu’il s’agisse de X ou de Y, individu étranger, pire encore, serviteur d’un système désuet qui, à maintes reprises, prouve sa désué-tude, il est donc évident que rien de sérieux ne va être fait. A propos de la visite de M. Clinton, il n’y a vraiment pas lieu d’investir autant d’espoir. La situation catastrophique actuelle du pays exige de tous les haïtiens un peu de réalisme. Trop de sommeil nous a vraiment contraints à trop rêver. Je veux enfi n suggérer aux catégories sociales conscientes de la mort imminente qui succédera à la passivité et à l’inaction com-plice qui s’observent au sein de la société, de travailler à ce qu’au plus vite possible, une conscience col-lective révolutionnaire, matérialisée

dans une habile volonté d’un bien-être social, puisse traverser le vaste camp des dominés que nous som-mes. Il faut que nous exigions une redéfi nition des rapports sociaux de production en Haïti. Placer notre entière confi ance dans de simples promesses faites par des indivi-dus étrangers, c’est donc accepter la position inférieure dans laquelle nous a fl anqués la structure politico-économique inégalitaire du système capitaliste. Il faut une pratique poli-tique responsable de la part des gou-vernants haïtiens ; il faut une prise en charge réelle des catégories dom-inées, exclues et défavorisées du pays. Que la population souffrante, dans sa totalité, devienne consciente de sa souffrance et qu’elle organise une forte et réelle pression populaire afi n d’exiger un changement réel de la vie en Haïti. Ce n’est pas sur Bill Clinton et les potentiels investisseurs étrangers qu’il faut compter, mais plutôt sur les innombrables haïtiens que le méchant système capitaliste, à travers ses rapports de domination et d’exploitation, a polarisé en riches et pauvres, patrons et ouvriers, … bourreaux et victimes.

05 Oct. 2009* Ralph Stherson Sénat. Etudiant

en sociologie à la Faculté des sciences Humaines (FASCH) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH).

Notes(1) Le Nouvelliste, #38174, du

Vend. 2 au Dim. 4 octobre 2009 in « La confi ance revient, l’image change », p. 1

(2) Le 28 nov. 1791, la première commission civile, composée de Roume, Mirbeck et Saint-Léger, débarqua à Saint-Domingue, avec pour mission de rétablir la paix dans la colonie qui venait de vivre les pires moments de son existence après la révolte des noirs d’août 1791

- La deuxième commission civile, composé de Sonthonax, Polverel et Ail-haud arriva dans la colonie au mois d’avril 1792 avec, comme la précédente, la mission de rétablir l’ordre et la paix dans la colonie.

- La troisième commission civile composée de Roume, Sonthonax, Julien Raymond, Giraud et Leblanc, débarqua dans la colonie le 11 mai 1796 avec pour mission, entre autres, d’obtenir la soumission des chefs indigènes qui ont,

d’une manière ou d’une autre pris part dans la révolte des esclaves du 22 août 1791.

(3) Sabine Lilas Carmelle LAM-OUR, sociologue et Michaëlle DESRO-SIERS, travailleuse sociale. J’ai lu le terme dans « Salaire minimum : vitrine des rap-ports sociaux d’exploitation, d’oppression et de domination », Haïti Liberté, vol. 3 No. 9, du 9 au 16 sept. 2009, p. 10

(4) Extrait du discours prononcé par Mme Michèle D. PIERRE-LOUIS au cours de la réunion internationale d’affaire tenue à Port-au-Prince les 1er et 2 oct.2009. J’ai lu cet extrait dans « Haïti doit s’engager dans un nouveau paradigme de coopération », Le Nouvel-liste, # 38174, du Vend. 2 au Dim. 4 oct. 2009, p. 9

(5) Berthony DUPONT, Editorial du journal Haïti Liberté, Vol 3, No 10, du 23 au 29 sept. 2009, p. 2

(6) Extrait du discours d’investiture du président Raphaël CORREA après sa réélection le 26 avril 2009 dernier. J’ai lu les extraits du discours au journal Haïti Liberté, Vol 3, No 10, du 23 au 29 sept. 2009, p.10

(7) La violence quotidienne c’est, d’après André Corten qui a écrit la re-vue Chemins critique du mois d’octobre 2004, un article titré : « Le paroxysme haïtien : violence et droit par le bas », la violence des conditions quotidiennes de vie, c’est-à-dire, la promiscuité, la saleté, la maladie, la sous-alimentation et les manques de toutes sortes dans lesquels vivent des gens

(8) Elie Domota, porte-parole du groupe syndical LKP, dans une interview accordée au journaliste Rosa Moussaoui du journal français L’humanité. J’ai lu cet extrait dans Haïti Liberté Vol 3, No 10, du 23 au 29 sept. 2009, p. 16

(9) Michèle D. Pierre-Louis, Ibid.

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009Haïti Liberté14

L’avenir d’Haïti

Mme Marie Junie Duthil Darbouse, née à Thomazeau, Haïti

20 Juin 47- 6 Oct 09.

Mme Rita Laguerre Phanor,née à Léogane, Haïti10 Nov 36 -7 Oct 09.

C’est avec infiniment de peine que le journal Haïti Liberté annonce la nouvelle de la mort de deux vaillantes citoyennes haïtiennes, infirmières de profession : Mme Marie Junie Duthil Darbouse née à Thomazeau 20 Juin 1947, et Mme Rita Laguerre Phanor née à Léogane 10 Nov 1936. Les deux avaient voué leur vie à soulager la souffrance humaine sous toutes ses formes, sous tous les cieux.L’une, Marie Junie Duthyl Darbouse, proche cousine de notre collaborateur Pierre L. Florestal, était diplômée de l’Université de Belgique. Venue aux USA, elle a travaillé pendant plus de trente ans dans sa profession pour en être écartée par une maladie qui l’avait clouée au lit à son domicile à N.J pendant assez longtemps jusqu’à son décès, le 6 octobre 2009. Elle était mariée au Dr Jean Robert Darbouse, dont elle a eu deux garçons. Les enfants ont été éduqués et formés dans l’Evangile du Seigneur jusqu’à l’âge adulte. Mme Darbouse laisse derrière une famille nombreuse composée de son époux, des deux enfants, d’un nombre considérable de soeurs, frères, cousins, cousines. De nombreux parents dont une tante, et des amis sont venus de N.Y, du Canada, d’Haïti et de la Floride, pour accompagner la défunte. Les funérailles de Marie Junie Duthyl Darbouse ont été chantées en l’Eglise Méthodiste de Teaneck, N.J dans la matinée du samedi 10 Octobre 2009 écoulé, puis ses restes déposés au cimetière du County ce même samedi. L’autre, Mme Rita Laguerre Phanor, devenue âme dévote après avoir passé elle- même 40 ans de sa vie au chevet des malades et finalement déposé son bonnet blanc d’infirmière. Diplômée de l’Úniversité de Montréal, elle avait préféré rentrer aux USA pour travailler au Harlem Hospital où elle rencontra le Dr Gilbert Phanor auquel elle lia sa vie. Elle nous a quitté en ce maudit après midi du Mercredi 7 Octobre 2009 au Jewish Hospital à Long Island après une interven-tion chirurgicale. Le couple a ses propres enfants ainsi que des adoptés, formant une famille unie qui le comble de toutes les affections.Depuis que Rita Laguerre est devenue pensionnaire de l’Etat, elle a consacré son temps, son argent ainsi que celui de son époux à secourir ceux que la discrimination d’une certaine oligarchie a abandonnés, et qui vivent dans des conditions précaires pareils aux exclus de chez nous. Membre de Fanmi Lavalas et croyant pouvoir remplacer un Etat qui a baissé pavillon, elle se fit pélican pour être sûre que les enfants pris en charge ne deviennent des marrons du syllabaire, tout en prenant soin de toujours envoyer ce qu’il faut par transfert pour faire bouillir la marmite régulièrement. La dépouille de Rita Phanor est attendue à Port-au-Prine ce Mercredi 14 Octobre et les funérailles seront chantées ce vendredi en l’Eglise Saint Pierre de Pétion-Ville.Aux familles de Marie Junie Duthyl Darbouse et à celles de Rita Laguerre Phanor privées désormais de leurs présences et de leurs dévotions, Haïti Liberté envoie ses chaleureuses sympathies. Que Marie Junie et Rita reposent dans la paix de leurs oeuvres.

ObituaireSuite de la page (7)

minuscule îlot de bien-être au cen-tre d’un Port-au-Prince devenant de plus en plus un immense bidon-ville dévorant.

Clinton a profi té de l’occasion pour montrer ostentatoirement qui dirige le pays « Non, ce n’est pas du spectacle, mais c’est grâce à votre aide que nous pourrons réussir… »(c’est nous qui soulignons).

Mais il ne suffi t pas dénon-cer et de rejeter le néolibéralisme, il faut ébaucher un mouvement de construction du pays avec un changement radical structuré et planifi é par nous-mêmes, d’abord en fonction de nos ressources humaines et naturelles, et avec le concours de pays solidaires et fraternels qui font preuve de leur détermination à prendre leur destin dans leurs propres mains, en pleine souveraineté.

Notes[1] Claire McGuigan in « La Libéra-tion Agricole en Haïti », mars 2006, p.4. [2] Sergio Ramirez « Chroniques de la Misère. Choses Vues en Haïti » in « El Pais », 27-08-2009.[3] Franck Laraque « Paysan de Dieu, Paysan de l’Humanité » in « Haïti en Marche », 16 et 23 février 2007.[4] Eric Pierre « La Plantation Dau-phin et Nous » in « Le Matin », 21 décembre 2007.[5] Franck Laraque « L’Incessante Lutte des Masses Haïtiennes pour la Liberté et leur Existence » in « Pluriel Magazine », Déc 05/Jan 2006 ; Avril/Mai 2006.« The Relentless Struggle of the Haitian Masses for Liberty and their Survival in « Left Curve Magazine”, No.37,2007.[6] “ Tout le monde a senti qu’il se passe quelque chose en Haïti... sauf les Haïtiens ! » in « Haïti en Marche », 2 octobre 2009.

12 octobre 2009 Franck Laraque

Professeur Emerite, City College, New York

DémonsSuite de la page (7)provocations, les fusillades dans les quartiers pauvres tel que cité soleil le 5 décembre 2006, ne peuvent être ou-bliés.

La racaille dont on a exploité l’innocence et l’analphabétisme com-mence ã enlever ses œillères et à se faire une perception très peu erronée de l’idiosyncrasie des bavards et des ratés de service qui se cachent derrière la mili-tance pour gravir certains échelons. Le refus de cautionner l’incurie électorale de mai 2009 au bon soin de Préval via un CEP taillé à la gillette Chandra –chéru-bin témoigne de cette maturité politique acquise par le prolétaire, le bolchévik local. Qu’ils s’appellent Victor Benoit de la Fusion, Edgard Leblanc de L’OPL, Ev-ans Paul Kplim de l’Alyans dont on lui conteste le leadership, Déjean Bélizaire que l’on croyait mort politiquement, ils arrivent tous dans un monde déjà trop vieux. Personne ne les prendra au sérieux pour avoir cautionné toutes les bêtises du pouvoir dans le passé.

Ils devraient commencer par sanc-tionner les membres de leurs partis élus dans les conditions que l’on sait et qui ont accepté de prendre siège au sénat à leur insu. Quant aux membres de la CPP à la chambre basse qui se sont érigés en parti politique, toute personne animée de bon sens politique comprendra qu’il s’agit là d’une certaine plateforme mise en place pour lancer la grande campagne électorale par rapport aux législatives et présidentielles prévues pour 2010. Ces gens n’ont ni décorum ni morale pour épingler René Préval qui les a avilis durant ces dernières années en leur dis-tribuant des pots de vin à travers tantôt des commissions tantôt des postes de conseillers. Allez voir en ce sens Paul Denis, ex OPL, Micha Gaillard de la Fu-

sion et tant d’autres jockers de l’ancien mouvement gnb. Ces prostitués poli-tiques auront de toute façon du mal à reprendre leurs billes.

Traité en parent pauvre, lavalas qui ne s’était ni aliéné ni prostitué est consulté par un ancien premier min-istre qui mãne campagne pour 2010 dont le pouvoir de convocation souf-fre d’anémie. Sentant venir la bête ã la gueule de feu, il serait prêt à cer-tains compromis, rapporte-ton. Il aurait même sollicité le numéro de contact de l’ancien président Aristide ã cette fi n. Une démarche qui est butée au refus catégorique des militants de base du secteur qui cherchent sérieusement une alternative qui ne doit écarter sous au-cun prétexte le leadership de l’ex-chef d’état dont on reconnait à l’unanimité la force de l’emprise sur l’échiquier même à distance. N’ayant aucun avenir politique quant à la présidence eu égard à la con-stitution qui s’y oppose, René Préval, voulant jouer à la Vladimir Poutine, se ronge les ongles par rapport à cette initiative vis à vis du parti lavalas qui n’entend plus se faire utiliser ni comme marchepied ni comme bouclier…

L’Espoir, devenue une boîte vide depuis qu’elle a été vidée de son con-tenu lavalas, n’offre aucune garantie électorale valable en dehors d’un diri-gisme électoral que plus d’un se prépare à dénoncer et à mater, cette fois-ci, sans la moindre réticence s’il se produisait. Pour toute conclusion, nous laissons nos lecteurs avec Georges Clémenceau pour la mémoire: « celui qui quitte son parti pour aller dans un autre est un traî-tre. Celui qui vient d’un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti ». Et nous ajoutons qu’un converti n’est pas forcément un repenti.

Guerby Dujour….octobre 2009

Page 15: Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 Haiti: 10gdes / USA: …€¦ ·  · 2014-05-05masses. Mais qui est selon la Constitution de 1987, le garant de la bonne marche des institutions

Par Dòk Fanfan

L’ancien Président américain Jimmy Carter et le Président René Préval viennent d’offi cialiser jeudi passé, à Port-au-Prince, un accord de coopération visant à éradiquer sur dix ans le paludisme et la fi lariose lymphatique en Haïti et en Répub-lique Dominicaine. La malaria est bien connue de tous. Méconnue est la fi lariose lymphatique, souvent attribuée de façon erronée, à des causes surnaturelles ou maléfi ques. Elle forme le sujet du présent texte.

GénéralitésLes fi larioses sont des mala-

dies parasitaires fréquentes dans les régions tropicales et sub-tropicales et ont comme point commun d'être provoquées par des vers pathogènes, les fi laires: vers ronds, blancs et fi li-formes de la classe des nématodes, mesurant à l'âge adulte entre 4 et 10 centimètres. Il existe quatre sortes principales de fi lariose : la loase, l’onchocercose, la dracunculose et celle qui nous intéresse, la fi lariose lymphatique ou elephantiasis.

La fi lariose est endémique

dans les régions tropicales d’Asie, d’Afrique, d’Amérique Centrale, d’Amérique du Sud et de la Caraïbe. On estime à 120 millions le nombre de personnes infectées.

Agents et mode de transmission

Les espèces les plus souvent en cause, sont la Wuchereria ban-crofti et la Brugia malayi.

Les vers adultes causant la fi -lariose lymphatique vivent enroulés en pelote dans le système lympha-tique du corps humain pendant 10 à 20 ans. Le ver femelle engendre des microfi laires qui quittent le sys-tème lymphatique pour la circulation sanguine (la nuit) où elles peuvent être ingérés par des moustiques au cours d'une piqûre.

Après quelques jours de développement (14 jours) dans l'organisme du moustique, les mi-crofi laires deviennent des larves infectantes de troisième stade qui migrent vers les pièces buccales de l'insecte. Ces larves pourront être transmises à l'homme à l'occasion du prochain repas sanguin du moustique. Une fois transmises à l'homme, il faut au moins 6 à 12 mois aux larves pour se transformer en vers adultes. Une femelle adulte a la capacité de produire des millions de microfi laires au cours de sa durée

de vie de 4 à 6 ans environ.Les manifestations cliniques

Au premier stade de la mala-die, aucun signe n’est apparent. Il arrive même que les fi laires soient de sexe identique et ne puissent se reproduire. Plus tard, le sujet infecté subit des poussées de fi èvre suc-cessives dues à une infl ammation des ganglions (adénite) et des vais-seaux lymphatiques (lymphangite). Il s’agit là de la phase aiguë de la fi lariose.

Au fi l des années, ces cri-ses de lymphangite et d’adénite se multiplient à mesure que les fi laires deviennent plus nombreuses, s'accumulent en "amas" à certains niveaux du système lymphatique où elles provoquent une dilatation et un œdème (gonfl ement par du liquide) de la zone environnante. Il s'agit le plus souvent des membres inférieurs ou supérieurs et des par-ties génitales. Le patient est alors entré dans la phase chronique de la maladie avec l'apparition d'un éléphantiasis (Fig.1) (en raison de l'apparence des membres "hypertro-phiés", grotesques, qui ressemblent à des membres d’éléphants) ou d'une hydrocèle (maklouklou) [Fig 2] qui, si elle n'est pas traitée, peut détru-ire les testicules. Les femmes elles-mêmes présentent un lymphœdème (gonfl ement par du liquide prov-enant des vaisseaux lymphatiques) des seins ou des organes génitaux et peuvent souffrir d'un dysfonction-nement sexuel grave.

Ces déformations sont invali-dantes et lourdes de conséquenc-es sur le plan fonctionnel, psy-chologique et social.

DiagnosticLa méthode la plus simple de

diagnostic consiste à identifi er les microfi laires sur une goutte épaisse de sang après coloration par la mé-thode de Giemsa (Fig. 3). Le sang doit être prélevé la nuit, puisque les microfi laires circulent la nuit, quand leur vecteur, le moustique, est le plus susceptible de piquer.

TraitementLes médicaments utilisés pour

traiter la fi lariose lymphatique sont plus effi caces lorsqu’ils sont utilisés peu après le début de l’infection, mais ils ont des effets secondaires toxiques. En outre, il est diffi cile de détecter la maladie à un stade pré-coce. Par conséquent, il est néces-saire d’améliorer les traitements et les tests de laboratoire.

Les symptômes graves pro-voqués par le parasite peuvent être évités par l'utilisation de la diéth-ylcarbamazine et le caparsolate de sodium, utilisés pour tuer les vers et leurs microfi laires. La diéthyl-carbamazine est généralement le produit le plus utilisé et est admin-istré par voie orale.

Pour les personnes vivant en zone d'endémie, l'OMS recom-mande un traitement préventif visant à réduire la prévalence de la microfi larémie. Elle consiste, soit en une prise orale par an pendant 4 à 6 ans de diéthylcarbamazine ou d'ivermectine, soit en enrichissant le sel en diéthylcarbamazine, pour sa consommation quotidienne. La lutte contre les moustiques pourrait être également effi cace.

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 15Haïti Liberté

Votre Santé avant tout

La fi lariose lymphatique

Samedi 17 Octobre 2009, à l’occasion de la commémoration du 203ème anniversaire de l’assassinat du père Fondateur de la Nation haïti-enne, Jean-Jacques Dessalines. Haiti Liberté et Grenadier Books présentent « Dessalines en Poésie »Avec la participation des Poètes Denizé Lauture, Morisseau Lazarre, William Pierre, Jean Elie Barjon, Paul Tulce, Thony Leroy, Jeanie Bogart, Dr Cauvin Paul, Angelucci Manigat et tant d’autres artistes invités à cette soirée patriotique

1583 Albany Ave à Brooklyn

Samedi 17 Octobre 2009 6h-9h

Tel. 718-421-0162

Colloque à l'Atrium de York College

Le public est invité à participer au colloque en deux parties qui aura lieu, le

vendredi 23 octobre 2009 de 4:00 à 7:30 p.m., à l'Atrium de York College.

Première partie: présentation du livre Paul Laraque: Eclaireur de l'Aube

Nouvelle (l’homme, le militant, ses oeuvres, lecture de ses poèmes).

Deuxième partie: recommandations concrètes visant à construire Haïti par

nous-mêmes et à créer un développement durable incluant les masses

urbaines et rurales.

Adresse:

York College, 94-20 Guy R. Brewer Boulevard,

Queens, New York 11451,

Tél: 718-262-2000 Salle Atrium, bâtiment principal

Transport en commun:

E train last stop; Bus 44 to Sutphin Blvd; Bus 110

Queens. Pour information, contacter Dr. Frantz Antoine Leconte (516) 376-0633

Etienne Télémaque (516) 338-1151

Fig. 3 Microfi laire de Wuchereria bancrofti

(Frottis de sang pris la nuit)

Fig.2 Hydrocèle(maklouklou)

Fig 1. Eléphantiasis (enfl ure énorme et grotesque des

membres inférieurs)

Et l’Empereur pleura

Tard dans la nuit sombreCachant les péchés des brigands,

La horde des chiens dressésFoula pour la énième foisLe sol sacré de l’Empereur

Et se lança à la trousse Du peuple en guenille

Épris de liberté et de justice.

Le chef des chiens,Produit des entrailles de l’Enfer,Puisque ne possédant pas l’âme

humaine, Ordonna la séquestration de dame

DignitéEt le ratissage des enfants légi-

times Du bien-aimé Empereur,

Du Néant où le destin l’a exiléContre son gré,

L’Empereur, fi ls du Tonnerre,Dans un élan fulgurant,

Saisit son inséparable sable,Reçu en cadeau par le dieu de

justice,Et s’écria de tout son moi :

« Liberté ou la mort !« Liberté ou la mort !

« Moi, Dessalines, fi ls de Jupiter,« Je m’en vais sauver mes enfants« Et restaurer dame Dignité dans

ma patrie ! »Mais La Mort emphatiquement de

répondre :« Si je vous laisse traverser cet

abîme« Pour aller sauver des vivants,

« Vos enfants et les enfants de vos enfants

« N’apprendrons jamais à se sau-ver eux-mêmes.

« Laissez donc les vivants sauver les vivants. »

Et, l’Empereur, dans un geste de désespoir

Laissa tomber son inséparable sable et pleura

Comme il n’avait jamais pleuré de son vivant. »

Morisseau Lazarre

Page 16: Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 Haiti: 10gdes / USA: …€¦ ·  · 2014-05-05masses. Mais qui est selon la Constitution de 1987, le garant de la bonne marche des institutions

Suite de la page (13)centrale nucléaire envisagent d’en construire. Pourtant, seuls l’Iran et la Corée du Nord ont été défi és ou mena-cés.

De façon cohérente, l’Iran a soutenu la création d’une zone dé-nucléarisée au Moyen-Orient et a proposé le concept d’une résolution commune à l’Assemblée générale des Nations unies.

L’AIEA et l’IranL’Iran a non seulement accepté

des inspections de l’AIEA plus sévères que celles subies par d’autres nations, elle a également proposé de faire fonctionner le site d’enrichissement de l’uranium de Natanz en tant que centre multinational d’alimentation en énergie et ce, avec la participation de représentants étrangers. L’Iran a en outre renoncé à retraiter le plu-tonium et a accepté de transformer tout son uranium enrichi en barres de combustible pour réacteurs. Cette of-fre iranienne d’ouvrir son programme d’enrichissement de l’uranium à une participation étrangère privée et pub-lique suit la suggestion d’une com-mission d’experts de l’AIEA.

Malgré tous ces accords, Wash-ington a insisté pour que l’Iran sus-pende complètement la totalité de son programme d’enrichissement.

L’AIEA a sorti sa propre décla-ration le 17 septembre, disant : « Faisant référence à un récent rap-port des médias, l’AIEA répète qu’elle n’a aucune preuve concrète qu’il y ait ou qu’il y ait eu un programme d’armement nucléaire en Iran. »

Le numéro de septembre-octobre du Bulletin of Atomic Scientists publie une interview du directeur général de l’AIEA, le Dr Mohamed ElBaradei. Durant cette interview, il a déclaré : « Nous n’avons pas vu de preuve con-crète que Téhéran a un programme d’armement nucléaire en cours. (…) Mais, d’une façon ou d’une autre, de nombreuses personnes parlent de la façon dont le programme nucléaire iranien constitue la pire menace au monde. (…) À maints égards, je pense que cette menace a reçu trop de battage. » Ces déclarations pé-remptoires et ces propos extrême-ment prudents ont été complètement ignorés par le cirque sauvage des mé-dias impérialistes.

De par le monde, les pays im-périalistes sont isolés sur cette ques-tion. Le 16 septembre 2006, à La Ha-vane, Cuba, les 118 pays membres du Mouvement des pays non alignés ont déclaré lors de leur sommet leur sou-tien au programme nucléaire civil de l’Iran et la chose a été reprise dans la déclaration écrite clôturant le sommet. Le Mouvement des pays non alignés représente une majorité, parmi les 192 membres de l’ONU.

À nouveau, le 30 juillet 2008, le Mouvement des pays non alignés a favorablement accueilli la poursuite de la coopération de l’Iran avec l’AIEA et a réaffi rmé le droit de l’Iran à util-iser les technologies nucléaires à des fi ns pacifi ques. En outre, le Mouve-ment a prôné l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient et a requis la création d’un instrument complètement performant, négocié multilatéralement, qui interdise les menaces ou les attaques contre des sites nucléaires destinés à l’utilisation pacifi que de l’énergie nucléaire.

En février 2007, abordant le programme nucléaire de l’Iran lors d’une rencontre à Kuala Lumpur, Malaisie, des juristes de 56 pays membres de l’Organisation de la con-férence islamique insistaient sur le « plein respect des droits égaux et in-aliénables, pour toutes les nations, d’explorer les technologies modernes, y compris l’énergie nucléaire à des fi ns pacifi ques ».

Les sanctions – Une arme contre le développement

Les porte-parole iraniens ont fait entendre clairement que l’Iran allait développer ses propres instal-lations pour enrichir de l’uranium destiné à la production d’énergie. Le pays a fait l’objet de toute une série de sanctions particulièrement sévères et de restrictions à l’exportation con-cernant les technologies du nucléaire pacifi que et de toute autre forme de développement. Après des décennies d’accords, de contrats et de traités violés, l’Iran ne peut faire confi ance aux États-Unis et à l’Europe pour lui fournir régulièrement du combustible nucléaire destiné à faire fonctionner ses centrales.

Les États-Unis ont fourni de l’aide aux débuts du développement du nucléaire en Iran, au cours des an-nées de la dictature brutale du shah Mohammad Reza Pahlavi. À l’époque, Washington était plus que prêt à ac-corder la technologie nucléaire à l’Iran. Mais, après que la révolution iranienne de 1979 eut renversé cette dictature imposée par les États-Unis et qu’elle eut réaffi rmé le contrôle national des ressources iraniennes en pétrole et en gaz, Washington mit un terme à toute coopération nuclé-aire. Depuis lors, les États-Unis ont pris toutes les mesures possibles pour contrecarrer, étrangler et renverser le gouvernement iranien.

La dernière discussion entre les États-Unis et l’Europe à propos d’un blocus de l’essence raffi née vers l’Iran n’est que l’exemple le plus récent des efforts en vue de saboter le développe-ment de l’Iran.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a débattu sur les façons de nuire à l’Iran: « Toute

une série d’options sont encore di-sponibles, y compris des sanctions bancaires et, tout particulièrement, des sanctions sur l’équipement et la technologie destinée à ‘leur’ industrie pétrolière et gazière. Je pense qu’il y a une liste assez fournie dans laquelle choisir. » (2)

À plusieurs reprises, Wash-ington a exercé des pressions énormes pour imposer des sanctions économiques par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU. Ces sanctions sont une forme d’étranglement, une arme intentionnellement brutale appliquée aux pays en voie de développement. Les sanctions exacerbent les ten-sions sociales et coupent le soutien au gouvernement visé en créant la ruine économique. Dans une spirale infernale, l’infl ation incontrôlée, les pénuries, les queues interminables, le blocage des importations de marchan-dises de première nécessité et la fer-meture des marchés d’exportation ont un impact très sévère sur les secteurs les plus vulnérables de toute société. Les devises perdent toute valeur. Les industries sont obligées de fermer.

Ces cinq dernières décennies, dans un effort d’arracher des conces-sions, les États-Unis ont appliqué di-verses formes de sanctions contre les pays les plus pauvres de la planète. Elles ont touché neuf pays en Afrique, six en Asie, cinq au Moyen-Orient, trois en Amérique latine et trois en Europe.

Le 1er octobre, une rencontre ap-pelée le « 5 + 1 » – réunissant les cinq membres du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que l’Allemagne – est prévue avec l’Iran à propos de son programme nucléaire. Les menaces ressorties lors du sommet G-20 visent à forcer l’Iran à accepter des contrôles extrêmement intrusifs.

Il faut se rappeler qu’en août 1990, les pressions américaines ont contraint le Conseil de sécurité des Nations unies à imposer un blocus to-tal contre l’Irak. Ce blocus s’est traduit par la mort de plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans, suite aux pénuries désespérées provoquées par ces mesures et à l’apparition de maladies pourtant faciles à prévenir dans des conditions normales. Dans le même temps, une chasse aux arme-ments supposés secrets de destruction massive s’est éternisée pendant treize ans.

En 2003, l’administration Bush a prétendu que l’Irak avait un pro-gramme secret d’armes nucléaires en voie d’achèvement et qu’il constituait donc une menace nucléaire imminen-te. Tout un battage médiatique incon-trôlé a prétendu que l’Irak était sur le point de produire des armes nucléaires. Cette crainte des armes de destruction massive, les ADM, est alors devenue la principale justifi cation de l’invasion et de l’occupation américaines. Tous les rapports de l’AIEA confi rmant qu’il n’y avait aucune preuve de l’existence d’un tel programme ont été ignorés. On n’a jamais trouvé la moindre arme de ce genre. Mais, après six années d’occupation américaine, un quart de la population irakienne a perdu la vie, est handicapée ou dispersée en tant que réfugiée et en personne déplacée.

Il faut absolument dénoncer les mensonges de Washington. Il faut défendre et soutenir la souveraineté de l’Iran et son droit à un développe-ment à part entière.

Article original en anglais, Iran and the G20 meeting: Creating a Cri-sis to Cover Divisions, International Action Center, publié le 1er octobre 2009. Traduit par Jean-Marie Flémal et révisé par Sophie de Salée pour Investig'Action. Version française publiée par Michel Collon info.

Notes:

1- www.iaea.org2- bloomberg.com, 27 septembre

International Action CenterMondialisation 9 octobre 2009

Suite de la page (11)AD : Des amis de Cuba me

disent qu’ils n’ont qu’un seul parti, mais qui défend les intérêts d’une majorité de personnes et qu’en Eu-rope, nous avons beaucoup de partis avec des noms différents, mais qui ne représentent qu’un seul parti, le parti du capital ....

FB : Oui, exactement. Dans le monde capitaliste, il y a plusieurs partis avec des noms différents, mais un seul modèle, le modèle capitaliste néolibéral.

AD : Frei Betto, pourriez-vous exprimer vos conclusions ?

FB : Nous sommes confrontés à une crise mondiale du système capitaliste ; c’est une occasion pour profi ter pour réfl échir à des alterna-tives à ce système – je ne veux pas dire que cela conduira à un collap-sus du capitalisme dans les années à venir - mais il y a en effet des signes très inquiétantes : Par exemple, les pays du G20 ont proposé de donner 15 milliards de dollars pour éradi-quer la faim dans le monde, et ces même pays au cours des derniers mois ont attribué une somme mille fois supérieure pour sauver le sys-tème fi nancier ! Il y a une question d’éthique à discuter : il ne s’agira pas de sauver le système capitaliste, mais de sauver l’humanité.

Frei Betto a terminé cet ent-retien ainsi que sa conférence pub-lique, avec un message de solidarité pour la libération des cinq Cubains qui sont emprisonnés depuis 11 ans dans les prisons nord-américaines pour avoir combattu le terrorisme. Il dit qu’une signature du président Obama suffi rait pour les rendre à leurs familles et leur peuple. (4)

Entretien réalisé par Andrea

Duffour, Association Suisse-Cuba, Fribourg, 16 septembre 2009

Notes (1) Carlos Alberto Libânio

Christo, plus connu comme FREI BETTO, né en 1944, est un mili-tant historique de la lutte contre la dictature au Brésil. Célèbre pour sa défense de la justice sociale, il est l’une des voix les plus infl uentes d’Amérique latine. Il est l’auteur d’une cinquantaine de livres et un des principaux portes-parole de la théologie de la libération au Brésil. Nommé par Lula, après sa première victoire à la Présidence en 2001, pour piloter le programme « Faim Zéro », il a démissionné deux ans plus tard ; sa position est restée à une distance relativement critique face à Lula . Impressionné par les acquis de la Révolution cubaine, toujours mis en regard avec les pays du Sud, il est devenu ami de Fidel Castro (cf. aussi son interview avec Fidel Castro : Fidel y la religion. En-tretiens sur la religion avec Frei Bet-to, traduit en plusieurs langues. )

(2) François HOUTART : « Dé-légitimer le capitalisme, Reconstru-ire l’espérance », Préface de Samir Amin, Editions colophon, 2005. Voir aussi le résumé de son sémi-naire et de sa conférence à Fribourg sur http://www.cuba-si.ch/index.php?lang=fr&site=8&ID=16

(3) Cuba et le don de la vie, Texte retrouvé avec l’aimable aide de l’auteur, maintenant disponible sur www.cuba-si.ch/

(4) Voir : www.freethefi ve.org, www.thecuban5.or, www.the-cuban5.org ; www.antiterroristas.cu ; www.miami5.de ; www.cuba-si.ch

(*) Précision du Grand Soir : Frei Betto parle évidemment de tourisme individuel de cubains.

Le Grand Soir 5 octobre 2009

Frei Betto

Iran et G-20 TensionsSuite de la page (13) pour les Jeux olympiques ».

Il n’y a pas d’aile « pacifi que » dans les discussions sur la politique en Afghanistan à l’intérieur du Pen-tagone ou de la Maison-Blanche. Cela a été mis en évidence dans une déclaration faite lundi par le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, qui a dit que l’« op-tion » qui ne serait pas considérée dans l’examen des politiques était le retrait des troupes américaines du pays occupé.

Bien que toutes les parties dans le débat à Washington s’opposent à tout retrait de l’Afghanistan, cette politique est de plus en plus favori-sée par la population américaine. De récents sondages ont confi rmé qu’une claire majorité était opposée à la guerre.

L’intervention de comman-dants en uniforme dans la discus-sion sur la politique en Afghanistan est l’expression claire du rôle de plus en plus sûr de soi qu’adopte l’état-major militaire dans la vie politique américaine. Le Pentagone accapare actuellement la part du lion des dépenses discrétionnaires fédérales, soit plus de 700 milliards de dol-lars en dépenses militaires pour l’année fi scale en cours, incluant les deux guerres et la maintenance de l’énorme stock d’armes nucléaires des Etats-Unis.

L’an dernier, en pleine cam-pagne électorale, l’amiral Mullen, le chef d'état-major interarmées, avait attaqué publiquement la politique irakienne défendue par Obama du-rant la campagne présidentielle. Il alla jusqu’à se présenter au réseau

Fox, un organe des républicains, pour critiquer le candidat démocrate à la présidence.

Le fait que le secrétaire à la Défense Gates s’est senti obligé de rappeler publiquement au corps d’offi ciers qu’il est subordonné aux dirigeants civils élus est en soi une démonstration de l’immense dével-oppement, sur de nombreuses an-nées, du pouvoir et de l’indépendance de l’appareil militaire et de sécu-rité. On ne peut que présumer, avec l’immense crise des Etats-Unis en Afghanistan, que des éléments au sein de l’armée menacent de défi er ouvertement l’autorité civile. Les travailleurs doivent considérer cela comme une mise en garde contre la profonde érosion des procédures dé-mocratiques et la menace croissante de dictature. La combinaison de la crise militaire à l’étranger, la plus profonde crise économique depuis la Grande Dépression et le dével-oppement de la misère sociale et de l’inégalité économique poussent inévitablement la classe dirigeante vers des formes de pouvoir auto-ritaires et répressives.

La source fondamentale de la désintégration de la démocratie américaine se trouve dans la crise du système de profi t. Il est impossi-ble de maintenir des procédures dé-mocratiques dans une société où tout le pouvoir est entre les mains d’une minuscule couche de super riches, qui contrôle le gros de la richesse et a à sa disposition l’énorme appareil militaire et de renseignement basé à Washington.

Wsws 10 octobre 2009

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Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 17Haïti Liberté

A Travers le MONDE

Barack OBAMA Prix Nobel de la Paix 2009!

Les peuples d’Amérique Latine commémorent le jour de la résistance indienne

Le prix Nobel de la guerre

Par Michel TAUPIN

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le comité No-bel norvégien vient d’attribuer le prix Nobel de la Paix

au Président Barack OBAMA notamment « pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie interna-tionale et la coopération entre les peuples ».

Auréolé d’une couronne aussi prestigieuse, à l’instar de l’immense Nelson Mandela, il se doit sans délai de rétab-lir une paix solide et durable dans les relations que les Etats-Unis entretiennent avec Cuba, en levant toutes les sanctions guerrières et criminelles prises contre lui. La moindre hésita-tion entamerait durablement sa crédibilité mais aussi celle du Comité Nobel qui l’a choisi. Ce prix, sans doute le plus important des Nobel, ne lui assigne que des devoirs sacrés envers les peuples opprimés, et lui confère des responsabili-tés d’une ampleur inégalée puisqu’il reçoit cette distinction alors qu’il est le Président en fonction du pays le plus puis-sant du monde.

Alors M. le Président Obama, soyez digne de l’honneur infi ni que vous fait le monde, soyez à la hauteur de l’immense espoir que soulève votre nomination, libérez sans délai, Cuba du joug de votre oppression. Osez la Paix avec Cuba! Cuba si Lorraine 9 octobre 2009 Le Président Barack Obama et son épouse Michèle

Par Bill Van Auken

C’est avec étonnement qu’on a réagi, à travers le monde, à

l’annonce vendredi, par le comité norvégien du prix Nobel, que Ba-rack Obama avait été choisi comme récipiendaire du prix Nobel de la paix 2009.

Nombreux sont ceux qui se sont demandé comment Obama pouvait être choisi après moins de neuf mois au pouvoir, sans réalisa-tion perceptible à aucun niveau. Son investiture a eu lieu onze jours seule-ment avant la date limite des nomi-nations pour le prix. Plus signifi catif cependant est ce qu’Obama a fait étant au pouvoir, qui n’a rien à voir avec la paix. En matinée, Obama s’est présenté dans le Rose Garden et a commencé en déclarant que c’était avec « surprise et profonde humilité » qu’il recevait le prix Nobel de la paix. Il s’est ensuite dirigé vers la Maison-Blanche pour rencontrer son conseil de guerre et discuter de l’envoi de dizaines de milliers de soldats supplémentaires en Afghan-istan et de l’intensifi cation des bom-bardements dans ce pays et au-delà de la frontière au Pakistan. Profi tant de sa déclaration pour exprimer des menaces voilées à l’Iran, Obama s’est plié en quatre pour se déclarer le « commandant en chef » et faire référence aux deux guerres et occu-pations qu’il préside.

Bien que le comité du prix Nobel l’ait loué pour sa « vision d’un monde sans armes nucléaires », Obama a noté que cet objectif « pouvait ne pas être atteint au cours de ma vie ». Etant donné que, dans les pourparlers avec Moscou, son administration a exigé le droit de maintenir un minimum de 1500 ogives nucléaires, il sait de quoi il parle. « Nous devons faire face au monde tel que nous le connaissons », a affi rmé Obama, soulignant la distinction entre sa supposée « vi-sion » et la réalité des politiques belliqueuses de son administration. A première vue, il semble ridicule d’accorder un prix pour la paix à un président américain. Ce choix pourrait bien s’avérer n’être qu’un embarras pour l’administration Obama. Comment est-il possible de proclamer champion de la paix un « commandant en chef » qui est re-sponsable de crimes de guerre, tels que le bombardement de la popula-tion civile en Afghanistan (l’une de ces attaques a coûté la vie a plus de 100 hommes, femmes et enfants en mai dernier).

Néanmoins, le prix Nobel de la paix a toujours été une distinction douteuse. Sa réputation ne s’est ja-mais vraiment remise de la décision de décerner le prix, en 1973, à Hen-ry Kissinger, qui aujourd’hui n’est pas en mesure de quitter les Etats-Unis par peur d’être arrêté en tant que criminel de guerre. Son corécipi-endaire, Le Duc Tho, le leader viet-namien qui avait négocié les accords de paix à Paris avec Kissinger, avait refusé d’accepter le prix, affi rmant que les accords n’avaient pas amené la paix à son pays.

Quelques années plus tard, Menachem Begin fut choisi pour le prix. Le comité du prix Nobel avait choisi d’ignorer sa longue carrière comme terroriste et tueur, l’honorant

pour avoir conclu les accords de Camp David avec Anwar Sadat de l’Égypte, son corécipiendaire. Jimmy Carter, dont l’administration avait été l’instigatrice de la guerre en Afghanistan qui fi t un million de morts, a reçu la même récompense en 2002.

Le comité ne peut être accusé de violer ses propres principes, quels qu’ils soient. Le fondateur du prix, Alfred Nobel, était l’inventeur de la dynamite. Il serait sans aucun doute intrigué par les efforts du Pentagone pour accélérer la production des pièces massives d’infi ltration (Mas-sive Ordnance Penetrator, MOP), une bombe de 30.000 livres conçue pour oblitérer des cibles souterraines. L’arme est en préparation pour une utilisation possible contre l’Iran.

Malgré sa louange pour la « vision » d’Obama et pour avoir « at-tiré l’attention du monde et donné à son peuple de l’espoir en un avenir meilleur », le comité Nobel n’a pas choisi Obama en se basant sur des illusions dans son discours électoral. Le prix Nobel de la paix est, et a tou-jours été, une récompense politique ayant pour but de promouvoir des politiques défi nies. La sélection a été faite par un comité composé de cinq membres du parlement norvé-gien provenant des cinq principaux partis, allant de l’extrême-droite aux sociaux-démocrates. Ses dé-cisions refl ètent les positions qui prévalent dans l’élite dirigeante européenne en général. Thorbjorn Jagland, président du comité et an-cien premier ministre norvégien, a défendu le choix d’Obama dans une entrevue avec le New York Times de vendredi, exprimant le cynisme der-rière le choix. « C’est important pour le comité de reconnaître les gens qui luttent et qui sont idéalistes, mais nous ne pouvons faire cela à toutes les années », a-t-il dit. « De temps en temps, nous devons entrer dans la sphère de la realpolitik. »

Les considérations politiques pragmatiques, la realpolitik, a sans nul doute été le facteur décisif pour l’attribution du prix à deux autres Américains bien connus : Carter en 2002 et Al Gore en 2007. Carter a été choisi juste avant le déclenchement de la guerre en Irak pour exprimer un désaccord avec l’unilatéralisme belligérant de l’administration Bush fi ls. Le prix a été donné à Gore, le candidat présidentiel des démocrates en 2000, juste avant les élections de 2008, une indication pas très subtile que l’Europe avait besoin de se re-poser de l’administration Bush.

Si à ces occasions-là le prix a été utilisé pour critiquer la politique étrangère américaine, cette fois le choix d’Obama signifi e au con-traire l’adhésion. Dans les mots de Jagland, « Nous espérons que cela contribuera un peu à soutenir ce qu’il tente d’accomplir. » La contradiction frappante dans l’attribution du prix Nobel de la paix à Obama alors qu’il prépare l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan est plus apparente que réelle. Le prix a pour but de lé-gitimer l’escalade de la guerre en Af-ghanistan, les attaques américaines sur le Pakistan et sa continuation de l’occupation de l’Irak, en don-nant l’approbation de l’Europe à ces guerres pour la paix.

Le prix sert aussi à miner l’opposition populaire aux Etats-

Unis mêmes et internationale-ment aux guerres que mènent déjà l’administration Obama, ainsi que celles qu’elle prépare. Les puis-sances européennes soutiennent la guerre en Afghanistan, une position qui trouve le plus souvent son ex-pression dans la presse. L’éditorial de jeudi, 8 octobre, du quotidien bri-tannique Independent, par exemple, affi rmait qu’il soutenait « en princi-pe » l’appel pour l’envoi de 40.000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan. Pendant ce temps, l’Allemagne, la France et d’autres pays ont aussi changé leur position sur l’Iran, appuyant la campagne de Washington pour des mesures plus

dures contre ce pays. Les cercles di-rigeants de l’Europe ne voient pas en Obama le champion de la paix, mais plutôt un départ de l’unilatéralisme de l’administration Bush et une vo-lonté de tenir compte du soutien de l’Europe dans les visées stratégiques de l’impérialisme américain. Sans doute, les gouvernements européens ont considéré que leur soutien aux interventions militaires américaines se traduira en une participation à l’exploitation des réserves énergé-tiques de l’Asie centrale et du golfe Persique. De plus, en légitimant ces guerres et en faisant la promotion d’un retour au multilatéralisme dans la politique étrangère américaine, les

puissances européennes voient un moyen de légitimer leur propre vi-rage vers le militarisme et de miner l’opposition à la guerre au sein de leur propre population.

Le prix Nobel de la paix à Obama, loin de signifi er un espoir que la plus grande puissance mili-taire au monde se tourne vers la paix, est lui-même une approbation de la guerre et représente un aver-tissement que l’intensifi cation de la crise du capitalisme mondial crée les conditions pour la résurgence du militarisme et menace du développe-ment des confl its internationaux.

Wsws 13 octobre 2009

On commémore ce lundi 12 oc-tobre le 517e anniversaire de

l’irruption des Européens dans notre continent et le début d’un processus douloureux qui a changé l’histoire des populations autochtones qui ont été dépouillées de leurs terres, qui ont vu leur tissu social détruit de même que leurs coutumes et leurs cultures.

On discute beaucoup encore sur le nombre d’habitants qu’il y avait en 1492 dans le continent qui a été appelé après Amérique. Les chiffres oscillent entre 13 et 150 millions de personnes mais ce qui est vrai c’est que vers la fi n du XVIIe siècle, 80% des Indiens avaient dis-paru ce qui signifi e une véritable ca-tastrophe démographique.

Parmi les causes de cette mor-talité si élevée fi gure le massacre de populations entières au cours de la conquête des territoires, la faim, la surexploitation et la transmission de maladies jusqu'à alors inconnues dans la région dont la petite vérole qui ont décimé d’innombrables com-munautés.

Avec la conception intellec-

tuelle étroite de l’époque, imprégné d’obscurantisme religieux ayant un caractère de fanatisme féroce, les Européens ont détruit systéma-tiquement les éléments culturels autochtones dont seuls quelques rares documents et édifi cations ont survécu et qui ne permettent pas la reproduction exacte du développe-

ment scientifi que atteint par des cul-tures avancées, comme les cultures Maya et Inca. Les connaissances très insuffi santes sur ces peuples ont donné lieu à de grossières spécula-tions parmi lesquelles celles sur leur présumée origine extraterrestre ou la présumée prédiction maya sur

Suite à la page (19)

Leonard Peltier, a été condamné à deux perpétuités pour la mort

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Suite à la page (12)On ne saurait expliquer l’apparition en une si brève période historique des sociétés de consommation, avec leur gaspillage absurde et capricieux d’énergie et de ressources naturel-les qui menacent de nos jours la survie de notre espèce, si l’on ne connaît pas la façon irresponsable dont le capitalisme développé à son stade suprême a régi les destinées du monde.

C’est un gaspillage si effarant qui explique pourquoi les deux pays les plus industrialisés au monde, les USA et le Japon, ont des dettes d’à peu près 20 billions de dollars. Le Produit intérieur brut de l’économie étasunienne, il est vrai, frôle les 15 billions de dollars par an. Les cri-ses du capitalisme sont cycliques, comme le prouve irréfutablement l’histoire de ce système, mais il s’agit maintenant de quelque chose de plus : une crise structurelle, com-me l’expliquait le professeur Jorge Giordani, ministre vénézuélien de la Planifi cation et du Développe-ment, à Walter Martínez dans son programme de TeleSur hier soir. Les dépêches de presse d’aujourd’hui,

vendredi 9 octobre, apportent des données qui sont indéniables. Une dépêche de l’AFP en provenance de Washington précise que le défi cit budgétaire des USA pour l’exercice fi scal 2009 se monte à 1,4 billion de dollars, soit 9,9 p. 100 du PIB, « ce qui est sans précédent depuis 1945, à la fi n de la Deuxième Guerre mon-diale ».

Le défi cit de 2007 avait été le tiers de ce chiffre-ci. On s’attend à de forts défi cits en 2010, 2011 et 2012. Cet énorme défi cit s’explique essentiellement par les sommes que le Congrès et le gouvernement ont dégagées pour sauver les grandes banques, empêcher le chômage de passer la barre des 10 p. 100 et sortir le pays de la récession. Si vous inondez votre nation de dol-lars, les grandes chaînes commer-ciales, logiquement, vendront plus de marchandises, les industries aug-menteront leur production, moins de citoyens perdront leur logement, la marée du chômage refl uera, et les actions de Wall Street repartiront à la hausse. Ce fût la forme clas-sique de résoudre la crise. Mais le monde ne sera plus le même. Paul Krugman, prestigieux Prix Nobel d’économie, vient d’affi rmer que le commerce international a subi sa pire chute, plus grave encore que

celle de la Grande Dépression, et il doute d’une prompte relance. On ne peut inonder le monde de dol-lars et penser que ces papiers sans aval en or conserveront leur valeur. D’autres économies ont vu le jour, plus soldes. Le dollar a cessé d’être la réserve en devises de tous les États, et ses détenteurs préfèrent plutôt s’en débarrasser, tout en évitant dans la mesure du possible qu’il se dévalue avant qu’ils puis-sent s’en libérer.

L’euro de l’Union européenne, le yuan chinois, le franc suisse, le yen japonais – malgré les dettes de ce pays – et même la livre sterling ont fi ni, aux côtés d’autres devises, par occuper la place du dollar dans le commerce international. L’or mé-tallique redevient une importante monnaie de réserve internationale. Il ne s’agit pas d’une opinion per-sonnelle capricieuse, et je ne tiens pas à calomnier cette monnaie.

Un autre Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, a af-fi rmé selon une dépêche de presse : « "Il est probable que le billet vert continuera sa chute. Les hommes politiques, pas plus que les dis-cours, ne décident pas des taux de change. " Il l’a affi rmé le 6 octobre à l’Assemblée mixte annuelle du FMI et de la Banque mondiale qui s’est

Prix Nobel Oublier L’histoire

Dollar

Suite à la page (12)Le parti et le peuple chinois n’hésitèrent pas devant ces grossières menaces. Des centaines de milliers de volontaires chinois, lançant une contre-attaque énergique, fi rent re-culer les forces yankees jusqu’aux limites actuelles de deux Corée. Des centaines de milliers de courageux combattants internationalistes chi-nois et autant de patriotes coréens moururent et furent blessés durant cette guerre sanglante. L’Empire yankee tuerait un peu plus tard des millions de Vietnamiens.

Quand la République popu-laire de Chine fut proclamée le 1er octobre 1949, elle ne possédait pas d’armes atomiques ni sa technologie militaire de pointe actuelle. Les dé-tenant aujourd’hui, elle ne menace toutefois aucun pays.

Qu’a dit l’Occident ? La grande presse étasunienne a été en général hostile à cet anniversaire. Les édi-toriaux des principaux organes ont porté des titres comme « …peu d’intérêt pour l’idéologie », « un étalage de puissance », « la Chine communiste fête ses soixante ans par un spectacle militaire »…Mais les médias étasuniens n’ont pu ig-norer le fait. Ils ont tous insisté sur l’idée qu’il s’agissait d’un étalage de force et toutes les nouvelles étaient centrées sur le défi lé militaire. Ils n’ont pas caché leur admiration devant la vaste diffusion du défi lé que la télévision chinoise a offerte à l’opinion publique internationale. Que la Chine ait présenté cinquante-deux nouveaux types d’armements, dont la dernière génération de chars, de véhicules amphibies, de radars, d’avions d’exploration et des équipements de communication dernier cri, n’est pas passé inaperçu et a fait plutôt l’objet d’admiration. Les médias ont insisté sur les mis-siles intercontinentaux DF-31 à têtes nucléaires, capables de frapper des cibles situées à dix mille kilomètres de distance, les missiles de moyenne portée et les défenses antimissile.

Les cent cinquante et un avions de chasse, les bombardiers lourds, les moyens d’observation aérienne modernes et les hélicoptères ont sur-pris les avides chercheurs de nou-velles et les techniciens militaires. « L’armée chinoise possède mainte-nant la plupart des armes sophisti-

quées qui font partie des arsenaux des pays occidentaux », a déclaré le ministre chinois de la Défense, ce que la presse occidentale a mis en exergue.

Les cinq cents véhicules blin-dés et les soixante carrosses civils qui ont défi lé devant le mausolée ont causé un profond impact. Cette technologie de pointe est une preuve irréfutable de la capacité militaire d’un pays qui est parti de zéro voilà quelques décennies. Mais ce qui a été insurpassable, c’est le facteur humain. Aucun pays occidental développé ne pourrait atteindre la précision et l’organisation dont la Chine a fait preuve ce jour-là. On a parlé avec quelque dédain d’offi ciers et de soldats marchant à cent quinze pas de l’oie par minute.

Les différentes forces qui ont défi lé, hommes ou femmes, l’ont fait avec un port et une élégance insur-passables. On a du mal à croire que des milliers de personnes soient ca-pables d’atteindre une organisation aussi parfaite. Ceux qui marchaient à pied aussi bien que ceux qui dé-fi laient sur leurs véhicules sont pas-sés devant la tribune et ont salué avec une précision, un ordre et une martialité diffi ciles à atteindre.

Si ces qualités pouvaient sem-bler le fruit de la discipline militaire et de la rigueur des exercices, plus de cent cinquante mille civils, des hommes et des femmes jeunes dans leur majorité, ont surpris par leur capacité à atteindre massivement le niveau d’organisation et de perfec-tion dont ont fait preuve leurs com-patriotes armés.

L’ouverture des festivités et le salut des troupes par le chef d’État et secrétaire général du Parti commu-niste, ont constitué une cérémonie impressionnante. On a pu constater la grande identifi cation entre les di-rigeants et le peuple.

L’allocution de Hu Jintao a été brève et précise. En moins de dix minutes, il a exprimé de nom-breuses idées. Ce jour-là, il a dé-passé Barack Obama en capacité de synthèse, surtout qu’il s’adresse à quasiment cinq fois plus de popu-lation que le président étasunien. Il n’a pas à fermer des centres de tor-tures, il n’est en guerre avec aucun État, il ne dépêche pas ses soldats à plus de dix mille kilomètres de dis-

tance pour intervenir et tuer à coups de moyens de guerre de pointe, il ne possède pas des centaines de bases militaires dans d’autres pays ni de puissantes fl ottes qui écument tous les océans ; il ne doit pas des billions de dollars et, au milieu d’une colos-sale crise fi nancière internationale, il offre au monde la coopération de son pays dont l’économie ne con-naît pas la récession et croît à des rythmes élevés.

Les idées essentielles trans-mises par le président chinois : En un jour pareil, voilà soixante ans, au terme de plus de cent ans de ba-tailles sanglantes depuis le début de l’histoire contemporaine, le peuple chinois put enfi n faire triompher sa grande révolution et le président Mao Zedong proclamer ici même de-vant le monde la fondation de la Ré-publique populaire de Chine, ce qui a permis depuis au peuple chinois de se dresser et à la nation chinoise, dont la civilisation remonte à plus de cinq mille ans, d’entrer dans une nouvelle ère de développement et de progrès. Le développement et le progrès atteints durant les soixante ans de la nouvelle Chine ont mon-tré pleinement que seul le socialisme peut sauver la Chine et que seules la réforme et l’ouverture peuvent lui permettre de se développer, en même temps que le socialisme et le marxisme. Le peuple chinois a confi ance dans sa capacité à bien construire son pays et à contribuer dûment au sort du monde. Nous ad-hérons résolument aux principes de la réunifi cation pacifi que.

Nous continuerons de tra-vailler, aux côtés des différents peuples du monde, à la noble cause de la paix et du développement de l’humanité et à la construction d’un monde harmonieux basé sur la paix durable et sur la prospérité com-mune.

L’histoire nous dit que le chemin du progrès n’est jamais plat, mais qu’un peuple uni qui prend ses destinées en main surmontera sans aucun doute toutes les diffi cultés, écrivant continuellement de grandes épopées historiques.

Ce sont là des réponses lapid-aires à la politique belliciste et me-naçante de l’Empire.

Fidel Castro Ruz6 octobre 2009

Suite à la page (12)en 1935 [4], le deuxième en 1939 [5], le troisième en 1945 [6]).

Qu’en est-il vraiment du statut de ce pseudo-Prix ? Que pensent les gens à propos des nominés et des lauréats ? Ne se disent-ils pas que cet individu est « bon » lorsqu’il est nominé ou lauréat ? N’est-ce pas encore un moyen de domination de l’opinion publique ?

Pourquoi Obama ? « Pour ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération in-ternationales entre les peuples », selon le jury du prix à Oslo. Je repose ma question : pourquoi Obama ? Au risque de choquer, il est diffi cile de voir les changements diplomatiques effectués.

Peut-être que le jury fait allusion à la main tendue d’Obama aux musulmans dans son discours au Caire. Rappelons tout de même que ce fameux discours est jonché de contradictions et de magouilles cachées derrière les mots. William Blum les a parfaitement illustrés dans son article intitulé « Selon quelles normes jugerons-nous Barack Obama ? » : « Je [William Blum] pourrais passer en revue le discours qu’Obama a donné au Caire et relever une par une les hypocrisies patentes, les plati-tudes, les couillonnades pures et simples et tout le reste (« J’ai [Barack Obama] in-terdit sans équivoque l’usage de la torture aux États-Unis » et pas un mot sur son transfert à l’étranger, à commencer par le pays même où il était en train de parler. « Aucune nation ne devrait choisir qui peut et qui ne peut pas posséder d’engins nucléaires », quand c’est précisément ce que les États-Unis sont en train de faire à propos de l’Iran et de la Corée du Nord.) » [7]

Peut-être que le jury fait allusion à la levée partielle du blocus cubain, héri-tage de la haine anticommuniste. Les « Réfl exions du compañero Fidel Castro » résument assez bien la situation comme ça [8]. Peut-être que le jury fait allusion aussi au démantèlement du bouclier anti-missile européen qui, soit dit en passant, n’était juste qu’une supercherie pour al-lier la Russie dans le camp étasunien. « L’abandon par les Etats-Unis du projet de bouclier antimissile en Pologne et en Ré-publique tchèque annoncé le 17 septembre dernier laissant place à un autre dispositif plus souple, soit un bouclier antimissile doté d’intercepteurs de courte et de moy-enne portée et l’invitation adressée à la Russie lui demandant de collaborer avec l’OTAN pour mettre au point un système commun de défense antimissile seraient des gestes posés par les Étatsuniens des-tinés à réchauffer leurs relations avec la Russie et obtenir ainsi de sa part un appui dans la prise de contrôle de l’Asie centrale et éventuellement de celle de l’Iran » [9]

Espérons que ce jury ne se base pas non plus sur les promesses militaires d’Obama. Je me bornerais à éclaircir cer-tains points de la politique militaire éta-sunienne. Le Président des Etats-Unis d’Amérique avait promis, dès les pri-maires, le retrait des troupes US en Irak, provoquant les acclamations béates de la foule étasunienne. Précisons que der-rière cette belle phrase l’intention en était autre. En effet, le futur président n’allait faire qu’un simple transfert de troupes en Afghanistan. Arrivé au pouvoir, change-ment de plan. Finalement, 50 000 GI’s resteraient en Irak [10].

D’autre part le budget de la défense étasunienne n’a jamais été aussi élevé de toute l’Histoire. On remarque en outre qu’il a augmenté sous l’administration Obama, passant de 606,4 milliards de dollars sous Bush en fi n 2008 [11] à 670 milliards de dollars au cours de l’année 2009 sous Obama.

Dernier point important, les Etats-Unis d’Amérique restent le plus gros fab-ricant et exportateur d’armes de toutes sortes dans le monde entier. Néanmoins nous pouvons accorder deux bonnes ac-tions faites par Obama :

1. Ce dernier a essayé de contribuer au rapprochement des peuples par son système de santé visiblement rejeté par les néo-conservateurs désireux du maintien de leur pouvoir économique et social.

2. Il a tendu la main aux africains lors de son discours au Ghana, en pensant nous bluffer avec son cadeau de 20 mil-liards de dollars sur trois ans à l’Afrique pour éradiquer la faim [12]. Quel cadeau généreux quand on sait que cela ne représente que 2% des dépenses militaires US et qu’il y a un être humain qui meure toutes les deux secondes. Ne serait-ce pas plutôt pour mieux piller l’Afrique de ses ressources naturelles et énergétiques en l’amadouant avec de jolis dollars ?

Après toutes ces précisions, on con-çoit mal qu’Obama, Président d’un pays en guerre, soit digne de recevoir un prix quelconque pour la paix. Si le jury d’Oslo a estimé bon d’accorder le Prix Nobel de la Paix à M. Obama, autant accorder le Prix Nobel de la Médecine aux guérisseurs, en-fi n qui sait...

Notes[1] LeMonde.fr, Barack Obama Prix Nobel de la paix, 09.10.09 [2] http://nobelprize.org/alfred_nobel/bio-graphical/articles/life-work/index.html[3] http://www.bofors.se/[4 ]h t t p : / / nobe l p r i z e . o r g /nom i -n a t i o n / p e a c e / n o m i n a t i o n .php?action=show&showid=2197[5] http://nobelprize.org/nomi-n a t i o n / p e a c e / n o m i n a t i o n .php?action=show&showid=2609[6] http://nobelprize.org/nomi-n a t i o n / p e a c e / n o m i n a t i o n .php?action=show&showid=3323[7] Selon quelles normes jugerons-nous Barack Obama ? par William Blum. 12.07.09http://www.legrandsoir.info/Selon-quelles-normes-jugerons-nous-Barack-Obama.html[8] http://www.cuba.cu/gobierno/refl ex-iones/refl exiones.html[9] Une guerre contre l’Iran. Le compte à rebours s’accélère, par Jules Dufour. 27.09.09http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15409[10] Horizons et Débats n°23. Edition du 15.06.09 ISSN 1662 – 4599[11] L’Humanité, Explosion des dépenses militaires américaines. 06.02.2008http://www.humanite.fr/2008-02-06_[12] Les trois fautes de Barack Obama en Afrique, par Luc Mukendi, Damien Mil-let, Jean Victor Lemvo, Emilie Tamadaho Atchaca, Solange Koné, Victor Nzuzi, Aminata Barry Touré, Ibrahim Yacouba, Éric Toussaint, Sophie Perchellethttp://www.cadtm.org/Les-trois-fautes-de-Barack-Obama

Le Grand Soir 12 octobre 2009

On conçoit mal qu’Obama, Président d’un pays en guerre, soit digne de recevoir un prix quelconque pour la paix…

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Le Che: un homme universel... 42 ans après.... l'idéal révolutionnaire

Peu de fi gures ont atteint une di-mension aussi universelle dans

l’imaginaire populaire, la conscience et l’œuvre spirituelle des peuples que celle du Commandant Ernesto Che Guevara dont l’intégrité, la fermeté et le sens profondément solidaire de la vie le transforment en un symbole et un exemple ainsi qu’un défi pour les hommes et les femmes de notre temps.

Des philosophes, des écono-mistes, des leaders populaires, des dirigeants politiques aux horizons politiques les plus divers, ainsi que des artistes de tous les secteurs de la culture: les arts plastiques, la mu-sique, la littérature, le cinéma ou le théâtre ont étudié et refl été dans leurs œuvres le legs historique du Che.

42 ans après que le Che fut blessé au combat, arrêté puis assas-siné, sa fi gure prend des dimensions plus grandes chaque jour et elle se trouve à la tête des premiers rangs des combattants de milliers de ba-tailles dans le monde entier. Lutte contre le régime putschiste au Hon-duras et dans les rues d’Istanbul où l’on manifeste contre les politiques imposées par le FMI, le Fonds Moné-taire International; dans les marches des indiens péruviens et centroa-méricains, bref où qu’il y ait une in-justice à réparer.

Le Che était né le 14 juin 1928, dans la ville de Rosario, en Argentine et il est entré dans l’immortalité le 9 octobre 1967, assassiné, 24 heures après avoir été blessé au cours d’un combat, dans une salle de classe de la petite école du village de La Higuera, en plein cœur de la Bolivie.

Sa disparition physique a été annoncée à La Havane le 18 octobre

de cette même année-là par le leader de la Révolution Cubaine, Fidel Cas-tro qui a lancé un très grand défi s à tous les hommes des générations futures lorsqu’il leur a proposé le guérillero héroïque comme modèle et les a appelés à être comme le Che.

Son passage par ce monde a été un long parcours aux côtés des peuples, parcours qu’il a commencé quand, tout jeune encore, il a traver-sé le Sud du continent en moto. Ce parcours lui a permis de connaître la misère des plus pauvres parmi les plus pauvres.

Attiré par les défi s de la révolu-tion démocratique du Guatemala, il a été témoin du renversement du gou-vernement de Jacobo Arbenz et il a appris la leçon amère selon laquelle on ne peut pas donner à l’ennemi le moindre avantage.

Pendant son séjour au Guate-mala il a fait connaissance de plu-sieurs combattants cubains dont Ñico Lopez qui l’a baptisé de l’appellatif universel de Che.

Au Mexique, il a établi des liens avec Fidel Castro et il a adhéré immédiatement à son projet révolu-tionnaire, d’abord comme médecin

de l’épopée du yacht Granma, après comme combattant de la guérilla de la Sierra Maestra jusqu’à atteindre le grade de Commandant de la col-onne 8, Ciro Redondo, à la tête de laquelle il a occupé la ville de Santa Clara portant ainsi un coup décisif à la dictature de Batista.

Président de la Banque Nation-ale de Cuba et ensuite ministre des industries, le Che a cependant décidé d’abandonner ses fonctions et son statut et de partir, comme il dit dans sa lettre d’adieu à Fidel Castro, datée d’avril et rendue publique en octobre 1965, vers d’autres terres qui récla-ment ses efforts. L’internationalisme qui caractérise la Révolution a atteint à ce moment-là un de ces points cul-minants. Il devait retourner au sein du peuple qu’il avait fait sien, 32 ans plus tard, lorsque le 17 octobre 1997, ses restes et ceux de plusieurs compagnons de lutte de la guérilla bolivienne ont été déposés au Mé-morial de la Ville de Santa Clara.

Depuis là, il préside, aux côtés de Camilo Cienfuegos, de José Marti, de Simon Bolivar, d’Augusto Cesar Sandino, de Farabundo Marti, de Carlos Fonseca, de Francisco Mora-zan, de Roque Dalton et de dizaines d’autres héros latino-américains et caribéens, les nouveaux efforts pour obtenir l’intégration régionale qui avance et se consolide.

Avec eux, il rappelle au monde, comme il l’a fait dans son discours devant l’ONU le 11 décembre 1964, que « cette grande humanité a dit assez! Et s’est mise en marche. Et sa marche de géant ne s’arrêtera pas jusqu’à conquérir la véritable indépendance ».

Cuba si Lorraine 9 octobre 2009

Suite de la page (17)la fi n du monde en 2012, et qui manquent de tout fondement sci-entifi que. Dépouillées de leurs principales ressources, des popu-lations entières ont été obligées à exploiter, pendant des siècles, les richesses en faveur d’abord des colonisateurs et de leurs descen-dants et plus tard, des oligarchies nationales et des grandes entre-prises transnationales.

Aujourd’hui, les conséquenc-es de la conquête, la colonie et la néocolonie peuvent être perçues, de façon crue, dans beaucoup d’endroits du continent.

Aux Etats-Unis, des dizaines de milliers de personnes vivent encore dans des « réserves » en qualité de citoyens de troisième ou quatrième catégorie et toute tenta-tive de s’organiser pour réclamer leurs droits est brutalement répri-mée. Voici un cas typique : le leader sioux-chippewa, Leonard Peltier, a été condamné à deux perpétuités pour la mort de deux agents fédéraux au cours d’une série d’attaques de la police dans la réserve indienne de Pine Ridge où d’importants gisements d’uranium et de charbon ont été découverts. Aucune preuve n’a été présentée contre Leonard Peltier mais il est en prison depuis 1977. Cependant aucune enquête n’a été menée au sujet de la mort de 250 membres

de son ethnie assassinés par des assistants de la police au cours des mêmes événements.

Au Mexique, au Guatemala, au Honduras, à Panama, en Co-lombie, au Pérou, pour ne citer que quelques pays, les Indiens sont les plus pauvres parmi les pauvres et c’est sur eux que s’abattent les maladies, l’analphabétisme et la discrimination raciale.

Ce lundi 12 octobre, dans beaucoup de pays de la région des marches et des manifestations ont lieu pour exiger la restitution des droits des populations indiennes dont le respect de leurs territoires et de leurs ressources naturel-les menacées par des entreprises étrangères d’extraction de min-erais ou d’hydrocarbures.

Cependant, des changements positifs commencent à se produire dans beaucoup de pays. En 2002, au Venezuela un décret du Prési-

dent Hugo Chavez a proclamé le 12 octobre « Jour de la Résistance Indienne » et un ministère a été créé et chargé de s’occuper des questions de ces populations. En Bolivie, l’élection pour la première fois d’un Indien, Evo Morales, au poste de Président de la République a ouvert la porte à un processus de dignifi cation des communautés et des cultures ancestrales.

Les propos écrits par notre Héros National José Marti en avril 1884 nous viennent à l’esprit. Il s’est alors demandé : «Est-ce qu’on ne voit pas comment le même coup qui a paralysé l’Indien, a paralysé l’Amérique?» Il a ensuite signalé que «c’est seulement lor-sque l’indien se mettra debout que l’Amérique se mettra en marche ».

Cuba si Lorraine 13 octobre 2009

tenue à Istanbul. » Une ville où l’on a pu constater une violente répres-sion, la réunion ayant été saluée par des bris de vitrines de magasins et des incendies provoqués par des cocktails Molotov.

Selon d’autres dépêches, les pays européens redoutent l’effet négatif du dollar faible face à l’euro et ses retombées sur les exporta-tions européennes. Le secrétaire étasunien du Trésor ayant déclaré que son pays « était intéressé par un dollar fort », Stiglitz s’est moqué de cette déclaration offi cielle, selon EFE : « Les USA ont gaspillé leur argent en sauvant les banques à coups de centaines millions et en poursuivant la guerre en Afghani-stan », et « il a insisté sur le fait qu’au lieu de dépenser 700 milliards de dollars pour aider les banquiers, les USA auraient pu en destiner une partie pour aider les pays en développement, ce qui aurait à son tour donné un coup de fouet à la demande globale ». Robert Zoellick, président de la Banque mondi-ale, avait tiré la sonnette d’alarme quelques jours avant : le dollar ne pourrait pas conserver indéfi niment son statut de devise de réserve. Un éminent professeur d’économie de l’Université d’Harvard, Kenneth Rogoff, a affi rmé que la prochaine grande crise fi nancière concernera « les défi cits publics ». Selon la Banque mondiale, « le Fonds moné-taire international (FMI) a montré que les banques centrales du monde ont accumulé moins de dollars au second semestre de 2009 qu’à au-cun autre moment des dix dernières années et ont augmenté leur pos-session d’euros ». Le 6 octobre, selon l’AFP, l’or a battu le record de 1 045 dollars l’once, à cause de l’affaiblissement du dollar et de la peur de l’infl ation.

Selon le journal londonien The Independent, un groupe de pays pétroliers envisage de remplacer le dollar dans leurs transactions com-merciales pour un panier de de-vises qui incluerait le yen, le yuan, l’euro, l’or et une future monnaie commune.

Cette nouvelle, résultat d’une fuite ou d’une déduction logique, a été démentie par certains des pays censément intéressés par cette mesure de protection, qui ne sou-haitent pas l’effondrement du dol-lar, mais qui ne tiennent pas non plus à continuer d’accumuler une monnaie qui a perdu trente fois sa valeur en moins de trente ans. Je ne peux m’empêcher de rapporter une dépêche d’EFE, une agence que nul ne saurait accuser d’anti-impérial-iste, mais qui transmet dans les cir-constances actuelles des opinions particulièrement intéressantes :

“Des experts de l’économie et des fi nances ont affi rmé aujourd’hui à New York que la pire crise depuis la Grande Dépression avait conduit les USA à jouer un rôle moins signi-fi catif dans l’économie mondiale.

« "Du fait de la récession, le monde a modifi é son regard sur les USA. Notre pays pèse moins qu’avant, et nous devons le recon-naître", a affi rmé David Ruben-stein, président-fondateur de Car-lyle Group, la plus grosse société de capital à risque au monde, dans son intervention au World Business Forum.

« "Le monde fi nancier va être moins centré sur les USA. […] New York ne sera jamais plus la capitale fi nancière du monde, ce rôle devant être distribué entre Londres, Shang-hai, Dubaï, Sao Paulo et d’autres villes", a-t-il affi rmé.

« …il a passé en revue les problèmes auxquels les USA se heurteront quand ils sortiront d’ "une grande récession" qui "va en-core durer au moins deux mois".

« "…l’énorme endettement"

public, l’infl ation, le chômage, la dévaluation du dollar comme devise de réserve, les cours de l’énergie…

« L’administration doit réduire les dépenses publiques pour se col-leter avec le problème de la dette et prendre une mesure généralement guère appréciée : la hausse des im-pôts.

« Jeffrey Sachs, économiste de l’Université de Columbia et con-seiller spécial de l’ONU, est d’accord avec Rubenstein que la prédomi-nance économique et fi nancière des USA "s’amenuise".

« "Nous avons laissé un sys-tème centré sur les USA pour un système multilatéral…"

« …" vingt ans d’irresponsabilité, d’abord de l’administration Clinton puis de l’administration Bush", ont cédé aux pressions de Wall Street…

« …"les banques négociaient avec des actifs toxiques pour ob-tenir de l’argent facile", a expliqué Sachs.

« "Ce qui est important main-tenant, c’est de relever le défi sans précédent qu’implique un dével-oppement économique durable et en accord avec les règles physiques et biologiques de base de cette pla-nète". »

Par ailleurs, les nouvelles provenant directement de notre délégation à Bangkok, la capitale thaïlandaise, n’étaient absolument pas encourageantes. Notre ministre des Relations extérieures a informé ce qui suit :

« Le point essentiel en dis-cussion, c’est la ratifi cation ou non du concept de responsabilités com-munes mais différenciées entre les pays industriels et les économies dites émergentes, essentiellement la Chine, le Brésil, l’Inde et l’Afrique du sud, et les pays sous-dévelop-pés.

« La Chine, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud, le Bangladesh, le Pakistan et l’ALBA sont les plus actifs. Les pays du Groupe des 77 maintiennent dans leur majorité des positions solides et correctes.

« Les chiffres de réduction des émissions de carbone en cours de négociation ne correspondent pas à ceux que calculent les scientifi ques si l’on veut maintenir la hausse des températures à mois de 2ºC : 25-40 p. 100. En ce moment, la négocia-tion tourne autour d’une réduction de 11-18 p. 100.

« Les USA ne font vraiment aucun effort spécial. Ils n’acceptent qu’une réduction de 4 p. 100 par rapport à 1990. »

Le monde a appris ce matin, vendredi 9, qu’ « Obama le bon », pour reprendre l’énigme posée par le président vénézuélien Hugo Chávez aux Nations Unies avait reçu le Prix Nobel de la paix. Je ne partage pas toujours les positions de cette académie, mais je dois recon-naître que c’est une mesure positive dans les circonstances actuelles. Elle compense le revers essuyé par Obama à Copenhague quand Rio de Janeiro, et non Chicago, a été désigné comme organisatrice des Jeux olympiques de 2016, ce qui a provoqué de violentes attaques de la part de ses adversaires d’extrême droite.

Beaucoup jugeront qu’il n’a pas gagné pour l’instant le droit de recevoir une telle distinction. Je souhaite voir dans cette décision, plutôt qu’un prix au président éta-sunien, une critique de la politique génocidaire suivie par nombre de présidents de ce pays qui ont con-duit le monde au carrefour où il se trouve aujourd’hui, une exhortation à la paix et à la recherche de solu-tions qui permettrait à notre espèce de survivre.

Fidel Castro Ruz9 Octobre 2009

Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 19Haïti Liberté

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Jean Ziegler

Ernesto Che Guevara, dans une salle de classe de la petite école

du village de La Higuera, en plein cœur de la Bolivie, après avoir été

blessé au cours d’un combat

Les peuples d’Amérique Latine

Page 20: Vol. 3 No. 13 • Du 14 au 20 Octobre 2009 Haiti: 10gdes / USA: …€¦ ·  · 2014-05-05masses. Mais qui est selon la Constitution de 1987, le garant de la bonne marche des institutions

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