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décembre 2015 #26 Educ actu SUPPLÉMENT DU LILLE MAG l P4 l premier ALSH numérique l P5 l 3 questions à Luc Scheibling l P8 l Le PEG en images l P15 Rencontre avec une musicienne l P18 l Tisser le lien parent-enfant de Lille

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#26Educactu SUPPLÉMENT DU LILLE MAG

l P4 l premier ALSH numérique l P5 l 3 questions à Luc Scheibling l P8 l Le PEG en images l P15 Rencontre avec une musicienne l P18 l Tisser le lien parent-enfant

de Lille

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2 // SUPPLÉMENT DU LILLE MAG EDUCACTU N#26 DÉCEMBRE 2015

INAUGURATION. LE NOUVEAU COLLÈGE DE MOULINS A ÉTÉ INAUGURÉ OFFICIELLEMENT LE 7 NOVEMBRE EN PRÉSENCE DES ÉLÈVES DE LA CHAM VOIX, CLASSE À HORAIRES AMÉNAGÉS MUSICALE.

DÉCOUVERTE. Ateliers, lectures, rencontres ont eu lieu autour de la littérature polonaise à la médiathèque du Faubourg de Béthune dans le cadre du jumelage Lille-Wroclaw.

RUE AUX ENFANTS. Dans le cadre de Renaissance, le café des enfants, à Fives, a permis aux enfants d’avoir l’espace public rien qu’à eux et durant toute une journée.

AMBIANCE. Les ALSH fourmillent d’idées pour dépayser les

enfants qu’ils accueillent durant les vacances. Ici, ambiance

pirates à l’école Jouhaux.

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EDUCACTU N#26 DÉCEMBRE 2015 SUPPLÉMENT DU LILLE MAG // 3

par MARTINE AUBRY

Chers parents,Notre Projet éducatif global a dix ans cette année et nous avons voulu lui consacrer ce numéro spécial. Depuis 2005, la Ville de Lille fait le choix d’une politique vo-lontariste qui accompagne

l’école pour donner sa chance à chaque en-fant, et en faire un adulte épanoui et ouvert sur le monde. Le PEG est l’ensemble des actions de cette politique.

En 2011, en lançant la phase 2 du Projet éducatif global, nous avions décidé de ren-forcer de manière significative notre poli-tique éducative avec de nouveaux dévelop-pements sur temps scolaire et périscolaire.

Aujourd’hui, le PEG à Lille c’est un soutien à l’équipement des écoles au-delà des tra-vaux qui relèvent des obligations légales des villes, avec les BCD (bibliothèques centres documentaires), les équipements numériques… Ce sont aussi les plans thé-matiques à l’école, des actions innovantes pour les tout-petits comme Parler bambin ou Jeux d’enfants, les soutiens aux groupes de parole des parents… Il est difficile d’être exhaustif tant nous intervenons sur les différents temps de l’enfant, dès la petite enfance. Notre politique volontariste a pris un tournant plus important encore en 2014, avec la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires. Aujourd’hui, la Ville de Lille propose de nouvelles activités péri-scolaires à chaque enfant lui permettant d’avoir un véritable parcours durant l’an-née scolaire ainsi qu’au long de sa scolarité.

À la fin de l’année scolaire, nous allons ou-vrir une nouvelle page de notre PEG. Pour cela, nous renouvelons notre démarche de concertation associant tous les acteurs de la communauté éducative pour améliorer ensemble notre projet et l’adapter aux évo-lutions de la société. Je remercie très cha-leureusement tous nos partenaires éduca-tifs pour le formidable travail au service de la réussite des enfants, et, en premier lieu, vous-mêmes parents d’élèves, ainsi que l’Éducation nationale et les associations.

Je vous souhaite une agréable lecture.

MARTINE AUBRY, MAIRE DE LILLE

Supplément au mensuel de la Ville de Lille – CS 30667 – 59033 LILLE Cedex – Téléphone : 03 20 49 50 70 – Télécopie :

03 20 49 50 68 – Directeur de la publication : Arnaud DESLANDES – Directeur de la communication : Benjamin

BÉCHAUX – Directrice de la rédaction, rédactrice en chef : Élodie DE VREYER – Rédaction : Valérie PFAHL, Sabine DUEZ,

Jean-Baptiste ALLOUARD – Photos : Anaïs GADEAU, Daniel RAPAICH, Julien SYLVESTRE – Réalisation : DICOM Ville de

Lille – Impression : Impression Directe – Dépôt légal : décembre 2015 – Tirage : 15 000 exemplaires.

Éducactu est distribué aux enfants par les animateurs référents lors des nouvelles activités périscolaires. Il est également téléchargeable sur lille.fr.

] ACTUALITÉ

Premier ALSH numérique à Lille 4

Trois questions à Luc Scheibling, « Laisse ton empreinte » 5

] PHOTOS

Dix ans, dix images 8

] RENCONTRE

Anne Vandamme, musicienne intervenante 15

] UNE JOURNÉE À…L’école Bichat-Littré avec le PEG 16

] LE COIN DES PETITS

Tisser le lien parent-enfant 18

] SORTIES

Marché de Noël, spectacles et ateliers 19

] DOSSIER

Le Projet éducatif global a dix ans 10

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4 // SUPPLÉMENT DU LILLE MAG EDUCACTU N#26 DÉCEMBRE 2015

Code et créationDANS LE CADRE DE SON PLAN NUMÉRIQUE « PETITS LILLOIS 3.0 », LA VILLE A LANCÉ UN STAGE DÉDIÉ AU NUMÉRIQUE DANS UN ALSH. UNE PREMIÈRE EXPÉRIENCE RÉUSSIE QUI NE VA PAS EN RESTER LÀ.

Premier ALSH numérique à Lille.

La plupart des enfants de l’ALSH ont atterri sur la lune sauf ceux du stage « code créatif et inter­

activité ». Ils sont arrivés sur une planète inconnue et doivent tout construire pour l’explorer. Systèmes de communication, robots, inter-faces de commandes de vaisseaux, tout est prétexte à entrer dans l’uni-vers du numérique. Ce stage spéci-fique a été proposé pour la première fois dans un ALSH, celui du groupe scolaire Pasteur-Mozart, pendant les vacances de novembre. « Ce projet a déclenché l’engouement, confirmant l’intérêt des enfants pour le numé­rique », précise Christophe Marquil-ly, directeur de cet accueil. Une dou-zaine de jeunes entre 6 et 12 ans ont pu profiter de cette découverte du monde numérique, pas uniquement en faisant du code, c’est-à-dire de la programmation informatique, mais aussi en créant une histoire. Inté-rêts : comprendre les mécanismes techniques et faire appel à sa créa-tivité, explique Jean-François Coche, spécialiste en formation et animation dans le numérique. C’est à lui que la

Ville a confié la formation de douze animateurs périscolaires afin que ce type de stage puisse être développé. Cet accès facilité aux nouvelles tech-nologies s’inscrit dans le plan « Petits Lillois 3.0 » engagé dans le cadre du PEG et cofinancé par le FEDER, fonds européen de développement régio-nal. À travers la mise en place d’acti-vités mais également le déploiement de matériel et la formation des enca-drants, la Ville souhaite accompa-gner l’Éducation nationale en por-tant un projet numérique. L’objectif est de transmettre à tous les élèves les compétences nécessaires à une maîtrise de l’information devenue aujourd’hui la condition de l’accès aux autres savoirs. À Pasteur, Yas-mine, 10 ans, affirme que d’avoir pu créer elle-même le jeu du labyrinthe, « c’est trop bien et pas vraiment com­pliqué » ! Elle s’est ensuite associée à Louise, Elias et leurs autres cama-rades pour « donner vie », via l’ordi-nateur, au robot qui va sonder leur drôle de planète… Par Valérie Pfahl

• Collecte de jouets pour les réveillons solidaires l Afin d’offrir un cadeau de Noël aux enfants participant aux ré-veillons solidaires, la Ville est à la recherche de jouets neufs ou en état neuf. Si vous souhaitez faire un geste solidaire, venez dépo-ser vos jouets du 5 au 20 dé-cembre dans la hotte située dans le hall de l’Hôtel de Ville, place Augustin Laurent, ou à La Grande Récré, rue Faidherbe. • Grande première l La pre-mière Semaine de la laïcité et de la citoyenneté vient de se tenir dans le Nord à l’initiative de la Ligue de l’enseignement du Nord et du CEDRE. Les villes de Lille, Hellemmes, Lomme, Dunkerque et Grande-Synthe ont joué le jeu de ce nouveau rendez-vous pour promouvoir la laïcité au plus près des habitants. Expo-sitions, goûters philo ou encore ateliers ludiques ont eu lieu dans des écoles, collèges ou encore bibliothèques pour éveiller les esprits, parler de laïcité comme support de « vivre-ensemble » et favoriser une citoyenneté active. • Bien-être au printemps l Une journée « sport santé bien-être » sera proposée par la Ville aux parents au printemps 2016. Les experts sont una-nimes : sport et santé font bon ménage ! Une pratique régulière et bien adaptée, c’est une meil-leure santé et plus de « peps » dans son quotidien. La jour-née dédiée se déroulera sur un après-midi et proposera diffé-rents ateliers gratuits pour dé-couvrir et s’initier. Programme à retrouver sur lille.fr. • Asthme et santé l Le 26 janvier, grand public et professionnels pour-ront se retrouver lors d’un temps fort consacré à l’asthme, à la pollution de l’air intérieur et aux allergies. Rendez-vous est donné à la gare Saint- Sauveur, bd J.-B. Lebas, de 16h30 à 20h. Des stands seront desti-nés à sensibiliser et informer de 16h30 à 18h30, puis une repré-sentation théâtrale par la com-pagnie « La belle histoire » sera proposée de 18h30 à 19h30, suivie d’une discussion avec la salle. Entrée libre.

ACTUALITÉ

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Éducactu : Quand avez-vous commencé à travailler avec la Ville ? En 2004, l’équipe de la poli-tique de la ville a fait appel à nous pour tenter d’apaiser des situations de violence dans deux écoles d’un quartier. Nous sommes allés chercher la pa-role des jeunes et des adultes les encadrant, nous avons mis en évidence ce qui ressortait en termes de besoins, de valeurs mais aussi de difficultés à se parler, à s’entendre chez les uns et les autres. La violence a dimi-nué de façon très nette. Cette action dans des écoles sen-sibles autour de la régulation du conflit et de la cohérence édu-cative nous a valu le trophée de la Fondation de France.

Éducactu : Utilisez-vous tou-jours la même méthode ? Nous réalisons des enquêtes de terrain sur des sujets sensibles tels que la santé, la parentalité, l’insertion ou l’éducation. Avec le Projet éducatif global lillois, nous valorisons le parcours de jeunes, entre 12 et 20 ans, qui n’ont pas l’occasion de parler d’eux et d’être entendus. Nous croisons cette parole avec celle d’adultes référents. Au final, nous créons

des outils pédagogiques pour permettre d’avancer ensemble. « Le parcours du Schdong », par exemple, est utilisé à Lille depuis 2013. Plus de 100 professionnels se sont formés à cet outil qui explique le processus de décro-chage scolaire et qui propose des pistes pour l’éviter. Plus de 400 jeunes ont été concernés.

Éducactu : La Ville est à nou-veau à vos côtés sur « un plai-doyer pour la jeunesse ». Vous nous en dites plus ? Ce projet a pris forme après les attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Un groupe de travail s’est formé à notre ini-tiative et rassemble donc la Ville de Lille, celle de Roubaix, plu-sieurs clubs de prévention, des centres sociaux et des acteurs de terrain. Notre association part interroger une centaine de jeunes de la région, des filles et des garçons, de tous milieux et de toutes origines. Nous axons nos échanges sur quatre thèmes principaux : le malaise identitaire, la solitude des jeunes, le poids du groupe et le rôle des adultes. Nous pré-voyons de nouveaux outils pour fin 2016. Propos recueillis par Valérie Pfahl

questions à…LUC SCHEIBLING

FONDATEUR DE L’ASSOCIATION « LAISSE TON EMPREINTE », PARTENAIRE DE LA VILLE POUR DES PROJETS DESTINÉS AUX 12-20 ANS.

Le Plan Lecture présente

AH ! ERNESTODE MARGUERITE DURAS ET KATY COUPRIE

Ernesto a 7 ans. En rentrant de son premier jour de classe, il décrète qu’il ne veut plus y aller « parce qu’à l’école on

m’apprend des choses que je ne sais pas ».Les parents d’Ernesto décident alors d’aller voir le maître d’école pour le mettre au courant. S’ensuivent des échanges sur la connaissance et l’enseignement. Ernesto s’amuse, s’oppose, refuse de s’instruire et pourtant le maître, résigné, finit par dire aux parents que l’enfant « saura » quand même. Il saura lire, compter, conduire, se tromper, travailler… Il saura. Ce conte de 1971 à la Prévert, un brin subversif, est le seul texte écrit par Duras à destination des enfants. C’est une invitation à prendre les chemins de la connaissance en toute liberté, « à se servir de soi-même », dit-elle. Ah ! Ernesto est accompagné d’images en forme de cabinet de curiosités de Katy Couprie. Celle-ci met en avant l’émerveillement qui peut survenir au gré des découvertes, la nécessité du hasard dans l’apprentissage. Ce conte, pour enfants et adultes, nous fait réfléchir sur l’acte d’apprendre. À découvrir dans le réseau des média-thèques lilloises. Éditions Thierry Magnier, 2013.

88C’est la somme, en millions d’euros, consa-crée par la Ville de Lille à l’enfance et à l’éducation. Cela représente 21 % du budget total de la municipalité, soit la plus grosse dépense, témoignant de l’importance accordée à ces missions éducatives. Les 88 millions d’euros comprennent les dé-penses pour les personnels et celles consa-crées aux investissements nécessaires pour mener à bien sa politique.

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LE PEG LILLOISLE PROJET ÉDUCATIF GLOBAL N’EST PAS UN DISPOSITIF MAIS UNE POLITIQUE MUNICIPALE TRANSVERSALE. SON AMBITION : PERMETTRE L’ÉPANOUISSEMENT ET LA RÉUSSITE DE CHAQUE ENFANT LILLOIS. LE PEG S’INSCRIT DONC DANS TOUS LES TEMPS DE L’ENFANT, DE 0 À 18 ANS.

14espaces jeunes, lieux d’information, d’accompagnementet d’animations

200jeux au moins composent la méthode Abecedarian, qui favorise l’apprentissagedu langagedès la petite enfance

HORS DE L’ÉCOLE

53 000 visiteurs à Lille Plage l’été 2015

Des rendez-vous loisirsLe PEG veille à assurer aux enfants des loisirs de qualité. Visiter un musée ou profi ter d’un spectacle, s’amuser à Lille Plage ou Lille Neige, ces moments contribuent à l’épanouissement.

DES ACCUEILS ÉDUCATIFSL’éducation se fait aussi lors des temps

périscolaires et extrascolaires. Les accueils de loisirs sans hébergement des mercredis

et des vacances, les centres sociaux, les espaces jeunes… accompagnent chacun dans la construction de sa personnalité.

POUR LAPETITE ENFANCELa Ville se préoccupe des enfants lillois dès leur plus jeune âge. Elle soutient des groupes de parole avec les parents, des projets d’éveil et des actions de stimulation autour du langage et du jeu.

POUR LA

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EDUCACTU N#26 DÉCEMBRE 2015 SUPPLÉMENT DU LILLE MAG // 7

Six plansIntervention dans les écoles d’animateurs spécialisés dans différentes thématiques (lecture, musique/théâtre/danse, patrimoine, nature et développement durable, sciences et sport) pour des découvertes associées aux enseignements.

Lutter contrele décrochageAccompagner les enfants les plus fragiles et leurs familles : équipes de réussite éducative, médiation scolaire, formation des professionnels aux outils de prévention, clubs de lecture…

10 500enfants fréquententles restaurants scolaires chaque midi

1 128modules de NAP en 2015-2016

43auteurs jeunesse invités à rencontrer les écoliers

100 %des écoles dotées de tableaux blancs numériques d’ici à 2016

21 musiciens intervenants

34 intervenants sportifs et

25 maîtres nageurs sur les temps scolaire et périscolaire

Un accueil de qualité• Favoriser le lien entre l’école et

les familles grâce à des accueils matin et soir et des référents de site, interlocuteurs reconnus.

• Privilégier le bien-être des enfants grâce à une pause méridienne qui permet de se relaxer.

• Implication des ATSEM, agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, dans le quotidien des jeunes élèves.

LES NAPLes nouvelles activités périscolaires sont proposées depuis septembre 2014. Objectifs : ouvrir l’esprit, susciter la curiosité, donner l’envie d’apprendre…

À L’ÉCOLE

Lutter contre

Un accueil de qualité

NUMÉRIQUEFaciliter l’apprentissage et le bon usage du numérique pendant le temps scolaire mais aussi périscolaire et les vacances (tableaux blancs numériques, accueils de loisirs numériques, stagesde coding…).

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PHOTOS

Dix ans du PEG

2014, les NAP, Nouvelles activités périscolaires, ont trouvé leur place dans les 544 classes lilloises depuis la rentrée de septembre 2014. Certaines sont consacrées aux sciences pour lesquelles un nouveau Plan a été élaboré.

2005, en mars, c’est le lancement officiel du Projet éducatif global. Les premières initiatives se mettent en place à l’image du plan musique grâce auquel les enfants découvrent un nouvel univers au sein même de leur établissement scolaire. Ici, la fanfare de l’école Cornette.

2006, un dispositif de réussite éducative est mis en place pour accompagner les élèves en difficulté.

2007, le plan lecture est plébiscité par de nombreux enseignants depuis les origines du PEG. En plus de dotation de livres et de rénovation de bibliothèques, il permet la venue d’auteurs et illustrateurs dans les classes, comme ici, Mario Ramos à l’école Du Bellay.

2015, Lille expérimente la méthode Abecedarian, alias « Jeux d’enfants », dans trois structures petite enfance de la ville.

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2008, place aux activités autour des langues vivantes, avec l’ambition d’ouvrir les jeunes sur les autres et le monde.

2009, le patrimoine sera intégré au PEG en tant que plan en 2011 mais des découvertes sont déjà proposées aux enfants, comme à ceux de l’école Ampère en visite dans le quartier moderne d’Euralille.

2010, le Pass Enfant et l’Espace Famille voient le jour pour faciliter les démarches des parents.

2011, le Projet éducatif global monte en puissance et réaffirme son souhait de donner toute leur place aux parents. Ce petit déjeuner lecture à l’école Saint-Exupéry ouvert aux familles illustre l’une des actions de parentalité mises en place.

2012, le tableau blanc numérique est progressivement installé dans les écoles, marquant le souhait de la Ville de donner à tous l’accès aux nouvelles technologies.

2013, la sensibilité et la créativité contribuant à l’épanouissement, les enfants se font artistes. Ils exposent leurs œuvres au regard de tous lors d’une exposition tous les deux ans baptisée « Môm’Art ».

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L’école de la Forêt, lieu pédagogique géré par la Ville, accueille près de 7 000 élèves de la petite section au CM2 chaque année.

DOSSIERDOSSIER

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7 mars 2005 : la Ville présente offi-ciellement son Projet éducatif glo-bal (PEG). Elle souhaite dépasser les

compétences légales dont elle a la charge, comme de mettre à disposition des bâti-ments scolaires, les entretenir et les ré-parer, assurer les dépenses de chauffage et d’électricité. Proche des Lillois comme des acteurs locaux œuvrant dans l’édu-cation, la Ville crée le Projet éducatif glo-bal pour favoriser l’égalité des chances. Celui-ci suit chaque jeune Lillois de la plus tendre enfance à l’adolescence, en temps scolaire mais aussi périscolaire et extrascolaire. Au fil des mois qui suivent, des inter-venants investissent les écoles avec des bâtons de pluie et des xylophones. Des livres sont apportés en cartons entiers, du mobilier coloré aussi, pour les BCD, les bibliothèques centres documentaires, en cours de création ou de rénovation. Ce sont les premières concrétisations des plans Lecture et Musique. Leur prin-cipe : des initiations et des découvertes menées par des intervenants spécialisés.

« BONUS » DANS LES ÉCOLESCes interventions se font en temps sco-laire et sont donc fondées sur un par-tenariat étroit avec les professeurs des écoles. L’élaboration et la conduite des projets pédagogiques s’inscrivent d’ail-leurs dans le respect des instructions officielles de l’Éducation nationale. « L’idée de notre PEG n’est surtout pas de concurrencer l’école mais de l’accompa­

gner dans ses missions d’égalité républi­caine », rappelle Charlotte Brun, adjointe au maire chargée des politiques éduca-tives. La Ville n’est pas là pour enseigner à la place des enseignants ni pour re-mettre en cause leur travail. Ces actions apportent un « bonus » dans l’action scolaire de tous les jours. Elles créent les conditions pour aller plus loin dans les intelligences et les émotions. L’Éducation nationale en est consciente : les enseignants sont très nombreux à s’inscrire pour bénéficier de tel ou tel Plan, aujourd’hui décliné en six théma-tiques (lecture, musique/théâtre/danse, patrimoine, nature, sciences et dévelop-pement durable, sport.) « Une quaran­taine d’auteurs ou illustrateurs sont ve­nus à la rencontre des écoliers durant ces dix années, de beaux moments d’échanges autour de la lecture plaisir pour plus de 300 classes », raconte Céline Lechaux. Elle coordonne le plan Lecture pour la bibliothèque de Lille. Même ressenti du côté du Conservatoire : « La musique permet d’améliorer l’écoute et la concen­tration. De manière générale, la pratique culturelle participe à l’épanouissement de l’enfant, avec une place laissée à la créa­tivité. »En 2005, les intervenants en musique étaient cinq. Aujourd’hui, l’équipe en compte vingt-sept, dont certains aussi qualifiés en danse ou en théâtre. À Lille, l’originalité du PEG s’est construite dans la complémentarité avec l’école. Ainsi la Ville finance-t-elle l’achat

LES 10 ANS DU « PROJET QUI FAIT GRANDIR »

À L’ÉCOLE, EN FAMILLE ET DANS LES LOISIRS, L’ENFANT EST AU CŒUR DU PROJET ÉDUCATIF GLOBAL QUI FÊTE SES 10 ANS.

PETITE HISTOIRE D’UNE GRANDE AMBITION MUNICIPALE : FAVORISER L’ÉGALITÉ DES CHANCES.

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de tableaux numériques interactifs, la présence de référents de groupe sco-laire, des accueils périscolaires ou en-core l’accompagnement à la scolarité. La Ville mise également sur la pré-sence des parents, premiers acteurs de l’éducation ! Aux côtés de l’Éduca-tion nationale, ceux-ci font figure de partenaires privilégiés. Cette place a été réaffirmée en 2011 avec, par exemple, le soutien aux groupes ou cafés de parole destinés aux parents.

DERNIÈRE NOUVEAUTÉ : LES NAP !Le 27 juin 2011, le conseil municipal adoptait de nouveaux engagements et rendait public le bilan du PEG, réalisé par une société indépendante de conseil en pratiques et analyses sociales. Celle-ci soulignait la qualité des Plans et le partenariat avec l’Édu-cation nationale. Concernant la mobi-lisation des familles en difficulté et l’étroite collaboration avec certaines associations, le PEG pouvait mieux faire encore. Le PEG 2 est toujours en vigueur aujourd’hui. Il tourne au-tour de trois enjeux majeurs : diver-sifier l’offre éducative notamment en temps péri scolaire et extrascolaire, renforcer les conditions de la réussite

scolaire et permettre aux parents de prendre toute leur place. Dix ans après sa création, le PEG a fait ses preuves. Et, depuis la rentrée 2014, il a même gagné encore en vigueur. « Il nous a inspirés pour mettre en place la réforme des rythmes scolaires à Lille, explique Charlotte Brun. Notre expérience de la coéducation nous a aidés à construire les NAP, nouvelles activités périscolaires, aujourd’hui bien intégrées dans les écoles, pour lesquelles nous avons choisi d’inves­tir trois millions d’euros par an. » Résultat : sur les quatre jours et demi d’école par semaine, les 544 classes de la ville bénéficient d’1h35 de NAP. Robotique, anglais, BMX, théâtre d’improvisation, découverte de la biodiversité, jeux de mots… : au total, plus de 1 000 modules sont proposés par la Ville et ses associations parte-naires (pour 24 % des modules). Ils sont organisés par trimestre pour que chaque élève suive un parcours cohérent et diversifié sur une année scolaire mais aussi sur toute sa scola-rité. Depuis plus d’un an, les familles font confiance à la qualité des NAP : près de neuf enfants sur dix les fré-quentent en élémentaire et plus de

sept sur dix en maternelle. Dans la lignée du PEG, les NAP réaffirment la volonté de prolonger l’action de l’école par des activités variées et de qualité. Avec toujours une même am-bition : donner une chance à chaque enfant de réussir. Par Valérie Pfahl

La crèche Marie Curie, à Lille-Sud, applique le dispositif « Parler bambin » depuis 2011. ©

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POUR LES PLUS PETITS

L’épanouissement personnel et la réduction des inégalités se jouent très tôt. La Ville a donc lancé deux méthodes dans les crèches et haltes-garderies. « Parler bambin » s’attache à développer et à renforcer le langage chez le tout-petit. Tout le personnel des structures est formé afin de parler à l’enfant et de le faire parler. Quant à la méthode « Jeux d’enfants », elle privilégie la relation enfant-adulte par le biais du jeu. Plus de 200 jeux ont montré leur efficacité à soutenir le développement global des plus jeunes en Amérique du Nord. Lille est la première ville de France à expérimenter le dispositif.

DOSSIER

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ANNE GOFFARDADMINISTRATRICE FCPE NORD

Son originalité tient dans l’association des parents

d’élèves comme acteurs à part entière du dispositif. Nous avons été associés à sa conception, à sa mise en place, et maintenant nous participons avec les élus à l’évaluation et à l’évolution du dispositif. Au travers de réunions régulières tout au long de l’année, nous relayons l’avis des familles sur les activités, leur encadrement et l’adaptation à l’âge des enfants. Nous sommes particulièrement attachés à cette démarche collective qui donne toute leur place aux familles. »

NAGER SANS DANGERApprendre à nager est l’une des priorités de l’Éducation nationale dans le domaine sportif. Pour l’aider dans cette démarche, la Ville met à disposition ses piscines et ses maîtres nageurs sauveteurs pour assister les professeurs des écoles dans l’enseignement de la natation. Ce partenariat est unique, aucune autre activité sportive ne dispose de moyens équivalents. Ainsi, les écoliers de CP apprennent à se familiariser avec le milieu aquatique et les CM1 et CM2 à nager. « J’ap­prends aux CP à savoir se sauver, c’est­à­dire à se familiariser avec l’eau, commente Chris-tophe, maître nageur à la piscine de Fives. La séance se déroule sous forme de parcours ludique où les enfants mettent la tête sous l’eau, appréhendent la flottaison, sautent et reviennent près du bord. » Les connais-sances et les capacités s’acquièrent progres-sivement. Les plus grands apprennent à se déplacer dans l’eau sur plusieurs mètres ou à maîtriser leur respiration. L’objectif est de pouvoir pratiquer des activités aquatiques en toute sécurité. Par S. D.

Paroles d’acteurs©

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Quel est le point fort du PEG lillois ?

KATHRIN MÜLLERDIRECTRICE DE L’ENSEIGNEMENT ARTISTIQUE ET DES PROJETS LITTÉRAIRES POUR LA VILLE

L’engagement des équipes municipales qualifiées et des artistes qui accompagnent

avec enthousiasme les enfants dans les écoles. Avec des projets artistiques et culturels extrêmement ambitieux, mais aussi ludiques, on forge leur regard critique, on leur apprend à mieux vivre ensemble et à s’exprimer dans leur individualité. Ils ont accès au monde merveilleux des arts et aux émotions : l’émerveillement d’une musique ou d’un texte, l’enchantement devant un tableau ou une photographie, le questionnement autour d’une pièce de théâtre ou de danse. Tant d’occasions de rêver, d’échanger, de rire et de s’ouvrir sur le monde ! »

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COUP DE POUCE POUR RÉUSSIR

Quatre soirs par semaine, après les cours, cinq élèves du CP de l’école Bara-Cabanis se retrouvent autour de Félicia Dubromez, leur animatrice. Durant 1h30, ils participent au club « Coup de pouce Clé ». Afin de lutter contre le décrochage scolaire en lecture et en écri-ture, la Ville de Lille a passé une convention avec l’asso-ciation « Coup de pouce », qui propose ce dispositif dans plu-sieurs écoles. Tout commence par un goûter pour se détendre et échanger. Puis place à des jeux de mots, des jeux de sons, autant d’activités ludiques et rythmées qui incitent les en-fants à aimer la lecture tout en s’amusant. L’animatrice insiste : « On ne refait pas l’école après l’école. Même si c’est après la journée de classe, les enfants prennent plai­

sir à venir au club. L’objectif est qu’ils ne perdent pas pied dès le début de leur scolarité. » Repérés par leur enseignant parce qu’ils avaient des difficul-tés, ces enfants ne sont pas pour autant en grande difficulté sco-laire. « Certains maîtrisent mal le français, d’autres manquent de confiance en eux. Ici, à leur rythme, ils réalisent qu’ils sont autant capables que leurs cama­rades et n’ont pas peur du juge­ment ou du regard des autres. » Parce que la réussite scolaire se joue autant dans la famille qu’à l’école, les parents sont impli-qués dans le club. Ils signent un contrat et s’engagent à partici-per à au moins trois séances par an. Pour leur passer le relais, des livres et des jeux sont prê-tés, pour refaire les activités à la maison et en famille. Par Sabine Duez

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an. R

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Inès, 15 ans, trompettiste au ConservatoireInès Bouzziz a commencé par chanter, à l’âge de quatre ans, charmée par des scènes du film Les Choristes. Deux ans plus tard, elle intègre l’école de musique de Saint-Maurice Pellevoisin et se souvient encore de sa joie lorsqu’elle a eu pour la première fois entre les mains un violon. Aujourd’hui, Inès a 15 ans, elle joue toujours du violon mais encore plus de la trompette ! « J’ai commencé grâce à la fanfare de l’école Cornette, raconte-t-elle, j’étais en CE2 et on a proposé aux élèves d’intégrer cette fanfare qui répétait sur le temps du midi. » La fillette a le choix entre trombone, percussions, tuba et trompette. Elle opte pour la dernière et se fait rapidement remarquer par le professeur du Conservatoire qui assurait cette initiation dans le cadre du Projet éducatif global. « Il m’a proposé de les rejoindre et j’ai accepté. » Lorsqu’elle entre au collège Pasteur, elle intègre une CHAM, classe à horaires aménagés musicale, lui permettant de pratiquer violon et trompette. Actuellement au lycée, Inès rejoint le Conservatoire trois fois par semaine pour apprendre et répéter, encore et encore. « Avec le travail scolaire, j’ai des journées très chargées, c’est fatigant. Mais quand je joue de mon instrument, je m’évade, et quand je réussis ma partition, je suis contente et fière de moi. » Par V. P.

DOSSIER

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ANNE FAIT L’ÉCOLE EN MUSIQUE. CETTE MUSICIENNE INTERVENANT DANS LES ÉCOLES (« DUMISTE ») SENSIBILISE LES PLUS JEUNES À L’ÉVEIL MUSICAL.

UN TRAVAIL RENDU POSSIBLE GRÂCE AU PLAN MUSIQUE DE LA VILLE.

ANNE VANDAMME PARLE EN MUSIQUE

Des activités musicales pour apprendre à chanter ensemble et se forger une culture artistique.

Girafes, éléphants, zè-bres, serpents ont en-vahi la classe grande

section de l’école Rachel Lem-pereur à Lille-Sud. Les ani-maux de la savane prennent la forme d’instruments de musique africains et donnent de la voix dans les mains des enfants. Concentrés et atten-tifs, Sheridan, Amir, Anass, Sarah et leurs camarades jouent du djembé, de la cale-basse, du koné ou de la san-za, encore appelée piano à pouces. « J’interviens dans cette classe chaque mardi. C’est un projet mené avec l’enseignante qui consiste à leur faire décou­vrir les cultures de cinq conti­nents », raconte Anne, mu-sicienne intervenant dans plusieurs écoles du quartier. Chaque séance démarre par un échauffement à partir de jeux vocaux. Puis place à la découverte d’instruments de musique et au chant. Autant d’exercices qui favo-risent la créativité mais aussi la mémorisation et la concen-tration. « Le chant est im­portant. Il permet de s’écou­ter mais aussi d’écouter les autres et de trouver sa place dans le groupe », continue celle qui a choisi d’initier les plus jeunes à sa passion. Anne a démarré la musique à 8 ans dans une école de musique lilloise. À l’époque, la harpe est le seul instru-ment dont elle veut jouer. À

cause d’un livre appartenant à sa grand-mère qui parlait d’une jeune harpiste. Pour elle, ce n’est pas un instru-ment plus compliqué qu’un autre, il a juste ses propres difficultés. Quelques années plus tard, Anne intègre le conservatoire de musique de Tourcoing, puis le centre de formation des musiciens intervenants où elle obtient son diplôme de dumiste. « Moi qui aime les arts en gé­néral, cette formation pluri­disciplinaire répondait à mes envies de mêler théâtre, danse, arts plastiques et bien sûr musique. »Depuis dix ans, elle intervient auprès des enfants et leur parle en musique. « C’est un métier d’expérimentations : j’accompagne les enfants et

je les guide mais, chaque an­née, les groupes changent et les choses se passent différem­ment. »Ces rencontres sont rendues possibles grâce au Plan Mu-sique de la Ville mis en place en 2005 par le Projet éducatif global. Comme Anne, ils sont 27 musiciens intervenants dans les écoles. « L’éveil mu­sical est important chez les petits. Ici, il n’y a ni faibles ni forts, poursuit la dumiste. Leur capacité d’improvisation m’étonne. J’ai parfois de belles surprises avec un enfant ti­mide qui se trouve et s’ex­prime à travers la musique. »À la fin de l’année, les en-fants restitueront le travail mené dans ces ateliers lors d’un spectacle devant leurs parents. Par Sabine Duez

RENCONTRE

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UNE JOURNÉE DANS

7HC’est l’heure à laquelle les premiers enfants du groupe scolaire Bichat- Littré arrivent. Ils peuvent prendre un petit déjeuner et jouer dans une salle dédiée à leur accueil.

8H40Début de la classe. Les professeurs re-trouvent leurs élèves pour une mati-née d’apprentissages.

9H30Franck Pellizzari , référent de site, gère quelques formalités administratives. Arrivé dans cette école voilà trois ans, il est l’interlocuteur privilégié des pa-rents pour tout les temps périscolaires. Il fait également le lien avec l’équipe enseignante chaque fois que néces-saire. Son rôle ? « Ajuster, prévoir, anti­ciper », comme il dit. De l’arrivée des enfants le matin dès 7 heures jusqu’à leur retour chez eux en fin de journée,

en passant par la pause méridienne et la mise en place des nouvelles acti-vités périscolaires, il gère tout. Avec justesse et disponibilité !

11H40La sonnerie retentit, les enfants se retrouvent dans la cour de récréation. C’est la pause méridienne. La restau-ration scolaire est organisée en trois services.

11H45Certains enfants rejoignent leur ani-mateur. Renaud s’occupe du tennis de table durant une heure. Dix enfants maximum se répartissent autour de la table, écoutent les conseils et jouent. À l’image de Salomé, 10 ans, les enfants progressent d’une séance sur l’autre. Depuis qu’elle a découvert l’activité, « elle joue vraiment de mieux en mieux », constate Renaud.

12HAu cours de ce même créneau, Gau-thier anime l’atelier informatique. Chaque enfant dispose d’un ordina-teur sur lequel il va pouvoir lancer différents jeux de logique éducative. De quoi s’amuser mais toujours avec un objectif pédagogique.

12H30Le deuxième service du restaurant sco-laire a déjà démarré. Aux plus jeunes de rejoindre leur atelier. Ces activités périscolaires n’ont rien d’obligatoire. Les enfants, s’ils le souhaitent, peuvent jouer dans la cour.

12H40Une dizaine d’écoliers ont rejoint l’activité manuelle de Mathilde. Elle leur propose de réaliser des poupées à partir de pelotes de laine. L’atelier connaît un certain succès, même auprès des garçons. « Cet atelier sus­

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le groupe scolaire Bichat-Littré avec le PEG

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cite beaucoup d’engouement », glisse l’animatrice qui laisse beaucoup d’ini-tiatives aux enfants. Considérant ce temps de la pause méridienne comme un vrai temps éducatif dans la journée de l’enfant, la Ville veille à sa qualité.

13H40Fin de la pause méridienne, retour en classe pour les élèves après une quinzaine de minutes consacrées à retrouver le calme. Vendredi, ils ont une heure de cours. Ensuite, place aux NAP, nouvelles activités périsco-laires, mises en place depuis le retour de la semaine d’école à quatre jours et demi.

14H40 Début des NAP. Contrairement aux activités de la pause méridienne, les enfants participent à ces activités par classe. Ils profiteront de trois NAP d’une douzaine de séances chacune durant l’année scolaire.

15 H Jérôme est en compagnie d’élèves de CE2 pour une NAP « Jouons avec les mots ». Il se sert du tableau blanc in-teractif, une dotation de la Ville, pour afficher des objets sur lesquels les enfants vont faire jouer leur imagi-nation. « Il s’agit de les sensibiliser au vocabulaire et de leur faire découvrir des champs lexicaux, détaille cet info-graphiste indépendant, également in-tervenant auprès de jeunes publics. Ils vont également travailler leur diction et poser leur voix. »

15H15Dans la salle de sport voisine, Farid, éducateur sportif à la Ville, dispense ses séances à un public de CM1 atten-tif et motivé. L’objectif est de per-mettre aux enfants de découvrir de nouvelles disciplines. Au programme depuis la rentrée, ultimate et hockey. Les élèves apprennent du même coup à jouer en équipe et d’autres valeurs inhérentes au sport en général.

15H30Voilà presque une heure que Sophie initie des élèves de CE2 au théâtre. Elle travaille avec eux l’expression verbale et corporelle. « J’oriente mes interventions sur l’écoute de l’autre à travers des jeux, explique-t-elle. Cela va renforcer le respect, la confiance en soi, et derrière on se rend compte que les enfants, timides au départ, s’expri­ment plus facilement. »

16H10 Rangement du matériel. Pour ceux qui doivent encore attendre leurs parents, direction le réfectoire pour le goûter. Ensuite, avec Yasmina et Dina, ceux qui le souhaitent participent à une anima-tion. Certains n’auront pas le temps de s’y mettre, leurs parents sont déjà là.

18H30Les derniers enfants sont partis. Franck Pellizzari et son équipe les retrouveront demain… Par Jean-Baptiste Allouard

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LIEU DE DÉTENTE, DE PAROLE ET DE JEU, LA PETITE MAISON ACCUEILLE LES ENFANTS DE 0 À 4 ANS ACCOMPAGNÉS D’UN PAPA OU D’UNE MAMAN,

D’UN GRAND-PARENT OU D’UN AUTRE ADULTE RÉFÉRENT.

TISSER LE LIEN PARENT-ENFANT

C e lieu est une chance, il permet de changer d’air et de voir du monde. »

Cette remarque d’un papa de deux enfants dans le livre d’or de la Petite maison résume le sentiment des parents qui la fréquentent. Besoin d’échan-ger avec un tiers sur une dif-ficulté, envie de boire un café dans un environnement cha-leureux, laisser son enfant jouer avec d’autres, voilà quelques bonnes raisons, par-mi d’autres, évoquées par les usagers de ce lieu d’accueil parents-enfants.« La Petite maison a été pensée dès 1984, inspirée par la Maison verte de la pédiatre Françoise Dolto », raconte Stéphanie Vas-seur, sa coordinatrice. Égale-ment psychanalyste, Françoise Dolto l’a définie comme « un lieu de loisirs et de rencontres où les bébés sont traités comme sujet, personne n’est fiché, l’anonymat est respecté, seule

compte la présence humaine ». Un toboggan pour glisser et se cacher, un coin lecture, un espace avec sable et eau, tout a été conçu pour que les enfants de 0 à 4 ans trouvent plaisir à jouer, en respectant des règles, celles de la vie en société. Les parents observent, écoutent, échangent. « Bien sûr, de nombreux sujets de conversation concernent l’édu­cation des enfants mais pas seulement », remarque Stépha-nie Vasseur. La Petite Maison permet de ne pas se sentir seul face à ses interrogations. Deux accueillants sont présents à chaque accueil, sans que soient connues leurs carac-téristiques professionnelles. Normal, l’endroit n’est pas un lieu de consultation. For-més à l’écoute, ils n’apportent pas de conseil ni ne portent de jugement. Ils sont là pour

répondre aux sollicitations des parents mais aussi des enfants qui sont reçus comme des per-sonnes. Se développent entre ces murs des relations privilé-giées entre parents et enfants, dans la droite ligne de l’accom-pagnement à la parentalité fa-vorisé dans le cadre du Projet éducatif global. La Ville verse d’ailleurs à la structure une subvention. « Ici, on est écou­té, conseillé, rassuré, on peut prendre du temps avec son en­fant, je le compare à un lieu de maternage pour les mamans », conclut Johanna, une maman adepte de la Petite maison. Par Valérie Pfahl

11 bis rue Édouard Herriot, lundi, mardi et jeudi de 14h30 à 18h et vendredi de 9h30 à 11h30 et de 14h30 à 18h (mardi et vendredi de 14h30 à 18h pendant les vacances scolaires). 03 20 53 74 99 www.rencontres­parents­enfants.fr

Ici, on peut prendre son temps.

LE COIN DES PETITS

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MARCHÉ DE NOËL JUSQU’AU 30 DÉCEMBRE

Place Rihour, plus de 80 chalets regorgent d’idées cadeaux, de santons, de décorations pour le

sapin et de produits festifs. Des anima-tions (maquillage, tours à poney, jon-gleurs…) y sont régulièrement propo-sées. Le Père Noël sera présent les 23 et 24 décembre pour la photo souve-nir. Toute proche, sur la Grand’Place, la grande roue tournera jusqu’au 17 janvier. Pour la première fois, elle a à ses pieds un village coloré et aty-pique, celui de Dofus. Rencontres, dé-couverte de jeux vidéo, BD, mangas, dessins animés, ateliers autour de cet univers drôle et fantastique.

Plus d’infos et programme des animations sur noel.lille.fr

NOËL EN MUSIQUEPlongez dans l’ambiance de Noël grâce aux concerts, contes, projections et spectacles organisés par la Ville de Lille et ses partenaires comme :

★ Projection sur grand écran de l’opéra d’images Lumen de Lumine, le Mystère de la Nativité, tous les vendredis et samedis (sauf le 11 décembre) jusqu’au 19 janvier à 18h30 – Cathédrale Notre-Dame de la Treille. Gratuit sans réservation

★ Conte musical L’Aventure du monstre gentil Alceste, le 16 décembre à 15h et 16h30, médiathèque de Lille-Sud. Gratuit sur réservation préalable obligatoire (enfants + adultes). [email protected]

★ Concert « Gospel On You fête Noël », le 16 décembre à 15h, église Saint-André. Par Gospel On You. Gratuit sans réservation

★ Concert « L’Afrique chante la Nativité » – Musiques du monde, le 19 décembre à 17h, cathédrale Notre-Dame de la Treille. Gratuit sans réservation

VERRIÈRE ET TEXTIFOODEn allant au musée d’Histoire naturelle découvrir la Grande Verrière rénovée, prenez le temps aussi d’admirer « Tex-tifood ». Cette exposition présentant des créations textiles à base de fibres animales et végétales est proposée dans le cadre de Renaissance.

Plus d’infos sur mnh.lille.fr Exposition à voir jusqu’au 17 janvier

LUMIÈRES DE WAZ’MRendez-vous le samedi 19 décembre à 15h à la salle Philippe Noiret pour un spectacle de théâtre musical, Allume les étoiles, proposé par la Cie Luliloula, s’adressant aux enfants de 3 à 10 ans. Entrée gratuite pour ce théâtre musi-cal de 45 minutes. De 14h à 19h, ateliers créatifs, ani-mations, collecte de jouets et goûter organisés par les collectifs Magenta Fombelle, Mexico et Flandres, en par-tenariat avec la maison Folie, pour fê-ter la fin d’année le temps d’un après-midi familial et convivial.

FAIS TES CADEAUX TOI-MÊMEEnvie de customiser de vieux objets ? De confectionner cartes de vœux et autres cadeaux ? Les maisons Folie vous offrent l’opportunité de rencontrer des collectifs lillois qui vous aident à réaliser vos créations uniques. Deux rendez-vous : façon « Makers » à la maison Folie Moulins le 12 décembre de 15h à 18h et aux couleurs de Rio à la maison Folie Wa-zemmes le 13 décembre de 15h à 18h.

À partir de 6 ans – Gratuit. Programme complet sur www.maisonsfolie-lille.fr Plus d’infos sur noel.lille.fr

SORTIES

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TOUTE LA PROGRAMMATION SUR

NOEL.LILLE.FR

NOËLÀ ? QUE FAIRE À LILLE

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