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IV La famille compte PROFIL DES FAMILLES CANADIENNES

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Table des matièresIntroduction : Pourquoi la famille compte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xi

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xiv

La famille et la mémoire sociale : pourquoi l’histoire importe, par Eric W. Sager . . . . . . . . . . . . . . . . . xvi

Notes technique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . xx

Partie I – Les familles canadiennes : qui elles sont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1. Coup d’œil sur la famille canadienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .2Les Canadiens qui vivent en ménage privé et en logement collectif (2006)Répartition en pourcentage des Canadiens qui vivent en ménage privé ou en logement collectif, par province et territoire (2006)

2. Regain de la natalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .4Nombre de naissances (1946-2008)Naissances et fertilité au fi l du temps, par province et territoire

3. Vieillissement de la population du Canada. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6Répartition en pourcentage de la population canadienne par groupe d’âge (1951-2007)Structure par âge de la population, par province et territoire (2007)

4. Les familles canadiennes et l’incapacité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8Taux d’incapacité selon le groupe d’âge (2001 - 2006) Prévalence de l’incapacité selon le type (2006)

5. Croissance de la population autochtone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10Population autochtone et non autochtone par groupe d’âge (2006)Population ayant une identitée autochtone*, par province et territoire (2006)

6. Croissance de la population immigrante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12Pourcentage de population née à l’étranger (1911- 2006) Pourcentage de population née à l’étranger, par province et territoire (1911 - 2006)

7. Élargissement de la diversité raciale et ethnique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14Population des minorités visibles, en nombre et en pourcentage (1981 - 2006)Pourcentage de la population des minorités visibles, par province et territoire (2001 - 2006)

8. Un pays multilingue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16Langues parlées (2006)Langues parlées, par province et territoire (2006)

9. Famille et religion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18Participation à des activités religieuses, population de 15 ans et plus (2002)Répartition en pourcentage de la population selon l’appartenance religieuse, par province et territoire (2001) Importance accordée à la religion - répartition en pourcentage, par région (2002)

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10. Élévation du niveau de scolarité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20Répartition en pourcentage de titulaires d’un diplôme universitaire, par sexe et groupe d’âge (2006)Répartition en pourcentage des personnes de 25 à 64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, par province et territoire (2006)

11. Évolution du clivage entre milieux urbains et ruraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22Population de toutes les régions métropolitaines de recensement et du reste du Canada (1986 - 2007)

12. La mobilité des familles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24Population de 5 ans et plus ayant déménagé entre 2001 et 2006 - Pourcentage par groupe d’âgePourcentage de la population ayant déménagé entre 2001 et 2006, par province et territoire

13. Évolution de la structure familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26Répartition en pourcentage des familles de recensement par type (1981 - 2006) Répartition en pourcentage des types de familles de recensement, par province et territoire (2006)

14. Projection du nombre de familles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28Nombre de familles de 2 personnes ou plus (1986 - 2026) Nombre de familles selon l’âge du principal soutien (1986 - 2026)

15. Évolution de la taille des familles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30Répartition en pourcentage des familles selon leur taille (1971 - 2006)Familles selon leur taille, par province et territoire (2006)

16. Mariage, union libre et célibataire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32État matrimonial de la population de 15 ans et plus (2006)État matrimonial de la population de 15 ans et plus, par province et territoire (2006)

17. L’état matrimonial aux diff érentes étapes de la vie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34État matrimonial de la population par groupe d’âge (2006)Pourcentage de la population de 15 ans et plus présentement en union libre, par province et territoire (2006)

18. Le déclin des taux de nuptialité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36« Indice synthétique de nuptialité première » - Pourcentage des personnes susceptibles de se marier légalement avant d’atteindre 50 ans (1981 - 2004)« Indice synthétique de nuptialité première » chez les hommes et les femmes, par province et territoire (2004)

19. L’âge moyen au premier mariage augmente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38Âge moyen au premier mariage (1921 - 2004)Âge moyen au premier mariage, par province et territoire (2004)

20. Légalisation du mariage entre personnes de même sexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40Couples de même sexe (2006) Couples de même sexe selon l’état matrimonial et la présence d’enfants, par province et territoire (2006)

21. Popularité croissante de l’union libre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42Population de 15 ans et plus vivant en union libre, par groupe d’âge (2001 et 2006)Probabilité chez les femmes de vivre au moins un mariage ou une union libre, par groupe d’âge (2001)

22. Quatre mariages sur dix se soldent par un divorce. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44Taux global de divorce – Pourcentage des couples susceptibles de divorcer avant leur 30e anniversaire de mariage (1981-2004)Taux global de divorce, par province ou territoire (2004)

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23. La plupart des personnes divorcées ou séparées forment un nouveau couple. . . . . . . . . . . . . . . . . .46Nombre de mariages et de divorces (1981-2005) Pourcentage cumulatif de remariage après le divorce

24. Pourquoi les Canadiens se marient-ils? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48Que recherchent les Canadiens chez un partenaire et pourquoi se marient-ils? (2004)

25. Pourquoi les Canadiens se séparent-ils? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50Services d’aide utilisés pendant la transition menant à la dissolution du lien (période 2001- 2006) Les 5 motifs de séparation et de divorce en importance chez un couple (2004)

26 Fécondité : les facteurs infl uant sur le désir d’enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52Taux de fécondité par âge, nombre de naissances pour 1 000 femmes par groupe d’âge (1941-2007)Nombre de naissances pour 1 000 femmes dans chaque groupe d’âge, par province et territoire (2007)

27. Croissance des naissances dans les familles en union libre et monoparentales . . . . . . . . . . . . . . . .54Nombre de naissances selon l’âge et l’état matrimonial de la mère (2007)Pourcentage de naissances selon l’état matrimonial de la mère, par province et territoire (2007)

28. Famille et adoption . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56Adoptions internationales (1996-2008) Nombre d’enfants adoptés et pris en charge, par province et territoire

29. Enfants en foyers d’accueil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58Enfants pris en charge au Canada (1992-2007)

30. La majorité des jeunes désirent des enfants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60Nombre moyen d’enfants selon le type de famille (1981-2006)Taux de fécondité, femmes entre 20 et 39 ans (2006)

31. Milieu familial changeant pour les enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62Enfants de moins de 15 ans et familles dans lesquelles ils vivent (1986 - 2006)Répartition en pourcentage du nombre d’enfants de moins de 15 ans selon le type de famille, par province et territoire (2006)

32. Les enfants et les transitions familiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64Transitions familiales chez les enfants âgés de 6 à 13 ans (1996-1997)

33. Garde des enfants et pension alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66Ordonnances de garde des enfants - Répartition en pourcentage des enfants à charge selon la personne à qui la garde a été octroyée (1995 et 2004) Ordonnance de garde - Répartition en pourcentage des enfants à charge selon la personne à qui la garde a été octroyée, par province et territoire (2004)

34. Famille recomposée et famille complexe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .68Familles recomposées, par type (2006) Caractéristiques choisies des familles recomposées, par région (2006)

35. La famille d’âge moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .70Répartition des femmes de 25-64 ans par groupe d’âge et selon la présence et l’âge des enfants (2006) Répartition des hommes de 25-64 ans par groupe d’âge et selon la présence et l’âge des enfants (2006)

36. Quand les enfants quittent le nid... pour y revenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72Pourcentage de jeunes adultes qui vivent au domicile parental (1986-2006)Répartition des enfants de 15 ans et plus qui vivent dans la famille économique de leurs parents, par groupe d’âge et par province et territoire (2006)

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37. La situation familiale des personnes âgées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .74Nombre d’enfants (de tous âges) vivant avec au moins un grand-parent, sans parents présents (1991-2006)Modalités d’habitation des aînés, par groupe d’âge (2006)

Partie II – Les familles canadiennes : la situation économique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

38. Taux d’activité convergents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .78Taux de participation au marché du travail, hommes et femmes âgés de 15 ans et plus (1976-2009)Caractéristiques de la population active âgée de 15 ans et plus, selon le sexe et la province (2009)

39. Fort taux d’emploi chez les mères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .80Taux de participation au marché du travail des hommes et des femmes âgés de 25 à 54 ans, selon l’état matrimonial (1976-2008)Taux d’emploi des femmes avec enfants, selon l’âge du plus jeune enfant (1976-2006)

40. Les ménages à plus d’un revenu sont la norme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82Familles en âge de travailler, selon le nombre de revenus (1976-2007)Changements dans la structure familiale et le travail, familles avec enfants de moins de 18 ans (1976-2007)

41. Travailler à temps partiel et par quarts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84Personnes travaillant à temps partiel pour pourvoir s’occuper d’enfants ou pour d’autres motifs familiaux, hommes et femmes âgés de 25 à 44 ans (1997-2008)Travailleurs âgés de 19 à 64 ans, proportion de travail régulier et de travail par quarts, selon le sexe (2005)

42. Les couples à deux revenus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .86Répartition en pourcentage des familles avec enfants à travers les régimes de travail de la famille, familles biparentales (1980-2005) Nombre d’heures de travail des familles et des conjoints dans les couples à deux revenus (1997 et 2008)

43. L’absentéisme au travail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88Pourcentage des employés absents du travail pour des raisons personnelles et familiales pendant la semaine (1976- 2008)Pourcentage des travailleurs absents du travail une partie ou la totalité de la semaine pour des raisons personnelles et familiales, par province (2008)

44. Disponibilité limitée de modalités de travail fl exibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .90Pourcentage d’employés qui travaillent des régimes de travail non conventionnels selon le sexe (2005) Pourcentage d’employés bénéfi ciant d’avantages sociaux et de programmes de soutien familial off erts par l’employeur (2005)

45. Aux oubliettes, la retraite anticipée? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .92Âge médian à la retraite (1976-2008)Âge prévu de la retraite, par groupe d’âges (1991-2007)

46. La famille et la transition vers la retraite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .94Transition vers la retraite dans les couples à deux revenus (2001) Antécédents professionnels des personnes mariées et âgées de 55-64 ans

47. Revenu familial : sources et tendances. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96Revenu moyen des familles de deux personnes et plus, en dollars constants de 2007 (1976-2007) Revenu moyen des familles de deux personnes et plus, en dollars constant de 2007, par province (2007)

48. Profi l fi nancier des familles comptant un couple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .98Revenu moyen après impôt par type de famille comptant un couple, en dollars constants de 2007 (1976-2007) Revenu familial moyen après impôt par type de famille, en dollars constants de 2007, par province (2007)

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49. Les familles à un ou à deux soutiens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100Revenu moyen après impôt, couples avec enfants de moins de 18 ans, par nombre de soutiens, en dollars constants de 2007 (1976-2007)Revenu moyen après impôt, familles comptant un couple à un ou deux soutiens, par province (2007)

50. Les femmes comme principaux soutiens économiques : une tendance à la hausse . . . . . . . . . . . 102Femmes assumant le rôle de soutien principal dans les familles comptant un couple (1976-2007)Femmes assumant le rôle de soutien principal dans les familles comptant un couple, par province (2007)

51. La situation fi nancière des familles monoparentales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104Revenu moyen après impôt des familles monoparentales, en dollars constants de 2007 (1976-2007) Revenu moyen après impôt des familles monoparentales, par province (2007)

52. Ces pauvres qu’on oublie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106Revenu moyen après impôt des personnes seules, en dollars constants de 2007 (1976-2007)Revenu moyen après impôt des personnes seules selon l’âge, par province (2007)

53. Dégradation de la situation économique des familles de nouveaux immigrants . . . . . . . . . . . . . 108Taux de faible revenu* selon le statut d’immigration (1980 et 2005)Revenu familial médian, par statut d’immigration et type de famille* (2005)

54. Le rendement des études à l’égard du revenu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110Revenu médian des soutiens travaillant à temps plein toute l’année selon le plus haut niveau de scolarité et le groupe d’âge (2005)Revenu médian des soutiens travaillant à temps plein toute l’année selon le plus haut niveau de scolarité, par province ou territoire (2005)

55. La disparité croissante des revenus familiaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112Variation en pourcentage du revenu du marché et du revenu après impôt des familles, par quintile de revenu après impôt (1989-2007)Revenu modifi é après impôt des familles économiques, selon le quintile de revenu après impôt, par province (2007)

56. La classe moyenne sous pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Part (en %) des transferts publics, de l’impôt sur le revenu, du revenu du marché et du revenu après impôt des familles de deux personnes et plus de la « classe moyenne » (1976-2007)Pourcentage des transferts publics, de l’impôt sur le revenu, du revenu du marché et du revenu après impôt de la « classe moyenne », par province (2007)

57. La pauvreté au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116Personnes à faible revenu selon le groupe d’âge (1976-2007)Pourcentage de personnes à faible revenu, par province (2007)

58. La pauvreté familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118Pourcentage de familles à faible revenu (1976-2007)Pourcentage de ménages à faible revenu selon le type de famille économique, par province (2007)

59. Les travailleurs à faible revenu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120Répartition en pourcentage des familles d’âge actif et des enfants à faible revenu, en fonction de la situation d’emploi du principal soutien (2006) Pourcentage d’employés à temps plein (30 heures et plus par semaine) toute l’année (49 à 52 semaines) gagnant un salaire inférieur à 20 000 $ avant impôt, par province ou territoire (2005)Salaire minimum et pourcentage de personnes employées au salaire minimum, par province (2008)

60. L’insécurité alimentaire au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122Composition des ménages (en %) sollicitant l’aide de banques alimentaires (mars 2009) Personnes sollicitant l’aide de banques alimentaires, par province (mars 2009)

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61. Le patrimoine familial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Valeur nette médiane selon l’âge du principal soutien économique (2005)Composition du patrimoine des familles dont les membres sont dans la vingtaine, la cinquantaine ou octogénaires (2005)

62. Taux record d’accession à la propriété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126Les caractéristiques des logements, par province ou territoire (2006) Proportion de ménages ayant des besoins impérieux en matière de logement, par type de ménage (2006)

63. La réparation inégale des richesses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128Réparation du revenu après impôt et de la valeur nette des ménages selon le quintile du revenu et de la valeur nette d’appartenance (2005)Valeur nette moyenne (richesse) de tous les ménages (familles et personnes seules) par quintile, en dollars constants de 2005 (1999 et 2005)

64. Le coût d’élever des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130Coût d’élever un enfant jusqu’à l’âge de 18 ans (2004)

65. La disparité des moyens fi nanciers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132Dépenses moyennes des ménages en fonction du revenu (2008)Montant moyen disponible après déduction de toutes dépenses*, y compris les impôts sur le revenu et les cotisations à un régime des retraite, selon le quintile de l’échelle de revenu et le groupe d’âge (2005)

66. L’épargne des ménages à son minimum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134Revenu personnel disponible (RPD) comparativement aux dépenses des ménages, en dollars constants de 2006 (1990-2008)

67. L’endettement des ménages :un sommet record . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136Endettement moyen des ménages en dollars constants de 2007 (1990-2008)Variation en pourcentage du revenu, des dépenses, de l’épargne, des dettes et de la valeur nette des ménages, en termes réels (1990-2008)

Partie III – Les familles canadiennes : soins et soutien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

68. Les hommes et les femmes travaillent beaucoup . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140Temps consacré au travail rémunéré et non rémunéré parmi les 25-54 ans, hommes et femmes (1986 et 2005)Participation et temps consacré au travail rémunéré, aux travaux ménagers et aux autres travaux non rémunérés (1986-2005)

69. Les adolescents canadiens travaillent dur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142Nombre moyen d’heures par jour consacrées à diff érentes activités par les élèves de 15-19 ans (1986-2005) Temps passé à regarder la télévision chez les adolescents de 15-19 ans (1986-2005)

70. Un parcours de vie au service d’autrui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144Population faisant en semaine des travaux ménagers ou fournissant des soins sans rémunération, selon le groupe d’âge et le sexe (2006)Population âgées de 15 ans et plus qui consacrent 15 heures ou plus par semaine aux travaux ménagers non rémunérés, aux soins d’enfants, et de l’aide aux personnes âgées, par province et territoire (2006)

71. Les familles et les soins aux aînés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146Population âgée de 15 ans et plus prodiguant des soins ou de l’aide aux aînés sans rémunération et le nombre d’heures fournies par semaine, selon la présence des enfants au foyer (2006)Profi l des aidants off rant des services aux aînés souff rant de problèmes de santé chroniques, parmi la population de 45 ans et plus (2007)

72. Les familles et les enfants atteints d’incapacités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148Principale source de stress des parents d’enfants avec incapacité, selon la sévérité de l’incapacité (2006)Expériences des parents d’enfants avec incapacités, Canada, provinces et territoires (2006)

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73. Moins de temps accordé à la famille et aux amis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150Nombre d’heures consacrées au travail rémunéré et passées en famille ou avec les amis durant une journée type de travail chez les travailleurs de 15 ans et plus (1986-2005)Nombre d’heures passées en famille chaque jour en fonction du nombre d’heures consacrées au travail (2005)

74. Les familles et le stress . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152Population ayant indiqué subir « beaucoup de stress » selon le groupe d’âge et le sexe (2009)Population de 12 ans et plus qui rapporte un niveau de stress « assez » ou « extrêmement » élevé selon le sexe, par province et territoire (2009)

75. Réseaux sociaux et soutien social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154Taille des réseaux sociaux de la population de 15 ans et plus (1996-2008)Ressources utilisées pour faire face au changement : vue d’ensemble des stades de la vie (2008)

76. Les réseaux sociaux et Internet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156Temps moyen consacré par jour aux contacts en personne avec des membres et des non-membres du ménage (2005)Temps moyen consacré par jour par les utilisateurs d’Internet au courriel, au clavardage et à d’autres communications par Internet (2005)

77. Venir en aide aux voisins et amis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158Population de 15 ans et plus off rant une contribution sociale, dans les pays sélectionnés, 2008 ou dernière édition disponiblePourcentage de la population âgée de 15 ans et plus off rant de l’aide directe à autrui, * par province ou par territoire (2004 et 2007)

78. Familles et collectivités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160Bénévolat et moyenne annuelle des heures consacrées au bénévolat pendant l’année, selon les groupes d’âge, bénévoles âgés de 15 ans et plus (2007)Population de 15 ans et plus qui contribuent (bénévolat, participation, dons) à des organismes de charité ou sans but lucratif, par province et territoire (2004 et 2007)

79. Sens d’appartenance à la collectivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162Sentiment d’appartenance à la collectivité locale des hommes et des femmes, selon le groupe d’âge (2008)Population de 15 ans et plus qui ressent un « très fort » sentiment d’appartenance au Canada, à la province et à la collectivité, selon le groupe d’âge (2003 - 2008)

80. Violence familiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164Nombre de crimes violents, selon le sexe de la victime et le lien de l’auteur présumé avec celle-ci, signalés à un sous-ensemble de services de police (2007)

81. Violence à l’égard des enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166Enquêtes sur les mauvais traitements envers les enfants au Canada, à l’exclusion du Québec (1998 - 2003)Principales catégories de mauvais traitements corroborés par les enquêtes auprès des enfants autochtones et non autochtones au Canada, à l’exclusion du Québec (2003)

Soutien des familles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168

Annexe – Indicateurs des régions métropolitaines de recensement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

Notes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

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Désormais, le changement est un concept clé pour tout observateur qui analyse la famille. La famille, à cause de ses fonctions essentielles, ne

s’éteint pas; elle change. De façons diverses, elle s’adapte, plie et, à son tour bien sûr, elle infl uence.

Frederick Elkin (1964), La famille au Canada, L’Institut Vanier de la famille

Lorsque les Canadiens songent à la vie de leurs parents et de leurs grands-parents, ils constatent à la fois une continuité et des changements. La plupart des Cana-diens choisissent de vivre avec et pour d’autres au sein des familles qu’ils créent, tout comme l’ont fait leurs parents et grands-parents. Cependant, la réalité sociale, culturelle, économique et technologique dans laquelle ils évoluent a remarquablement changé au cours des années et depuis que le professeur Elkin a formulé ses observations, il y a près de 50 ans. Tout comme la société, les familles ont changé. Ce à quoi ressemblent les familles, la façon dont elles se forment, le moment où elles surgissent, les activités, les sentiments et les problèmes de leurs membres diff èrent de la réalité des générations précédentes. Les familles fa-çonnent les collectivités et les sociétés dans lesquelles elles s’ancrent, tout en étant façonnées par ces dernières.

Avec les années, nos expériences familiales individuelles et collectives se sont considérablement diversifi ées. Nous pouvons facilement constater que nos communautés abri-tent plusieurs types de familles, elles-mêmes en constante évolution au fi l du vieillissement de leurs membres.

Autour de nous, nous voyons des hommes et des femmes mariés et nous les considérons comme une famille, peu importe s’ils désirent ou non des enfants. Nous voyons des

hommes et des femmes élever seuls des enfants, sans con-joint ou conjointe. Nous voyons des couples non mariés dont les partenaires vivent ensemble, avec ou sans enfants, au sein d’une relation sérieuse et amoureuse, partageant leur vie tout en répondant aux besoins de chacun et en se souciant l’un de l’autre. Nous voyons des couples de gais et de lesbiennes qui s’aiment et élèvent des enfants. Nous voyons des enfants, devenus adultes, qui vivent avec leurs parents ou encore leurs frères et sœurs. Nous voyons des jeunes couples qui entreprennent une vie de famille, des parents ayant à la fois des enfants d’âge préscolaire et des adolescents, et des parents dont les enfants ont quitté le nid familial pour fonder leur propre famille. Nous voyons des familles qui présentent une grande variété de tradi-tions ethniques, culturelles, linguistiques et religieuses. Enfi n, nous voyons des familles qui vaquent aux occupa-tions quotidiennes de plusieurs façons sur une ferme ou en ville et dont un, deux et souvent trois membres participent au soutien économique.

Les sondages d’opinion révèlent que la plupart des Cana-diens d’aujourd’hui sont d’accord avec l’idée qu’il n’existe pas de famille type. Ces mêmes Canadiens affi rment également que peu d’éléments sont plus importants que le bien-être de leur famille. Alors comment comprendre, dans un monde en constante évolution où la vie de famille se caractérise par la diversité et l’adaptation, l’importance continuellement accordée à la famille ainsi que la place centrale qu’elle occupe dans nos vies?

Une partie de la réponse réside dans le fait que l’appartenance à une famille est l’une des expériences humaines les plus universelles. Nos années d’enfance et de transition vers notre vie d’adulte de même que notre vie

Introduction : Pourquoi la famille compte

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d’adulte elle-même sont indissociables des relations qui composent les familles, que ce soit à titre de conjoints, de parents, de frères et sœurs ou de grands-parents. De plus, nos expériences personnelles nous indiquent que nos relations familiales peuvent être saines et fondées sur le soutien, ou encore violentes et destructrices. Elles peuvent également se composer de tout ce qui se situe entre ces deux extrêmes. Les individus que nous sommes sont, au moins en partie, une expression de nos expériences en tant que membre d’une famille. En tant qu’individus, nous savons que notre propre famille est importante.

Nous reconnaissons également que les familles, dans toute leur diversité, partagent les mêmes fi nalités. Elles sont la preuve que, malgré nos individualités, nous as-sumons des responsabilités les uns vis-à-vis des autres. Au sein de la diversité qui nous entoure, nous sommes témoins de relations basées sur l’aff ection mutuelle, l’engagement, l’obligation et la responsabilité, semblables à celles que nous bâtissons ou aspirons à bâtir.

L’engagement des membres d’une famille est profond. Nous ne venons pas en aide aux autres simplement pour leur bien, mais parce que nous savons que, dans une famille, notre bien-être est étroitement lié à celui des gens qui nous sont chers. Au sein de notre famille, nous ne partageons pas seulement nos souvenirs, notre amour et nos joies, mais aussi la douleur engendrée par la maladie ou des blessures, le stress causé par une perte d’emploi, la déception d’un rêve non réalisé. Toujours dans la famille, nos champs d’intérêt sont façonnés par ceux des autres. Nous y avons la chance et la responsabilité d’agir non seulement comme individus, mais aussi comme conjoint et amoureux, père ou mère, frère ou sœur, fi ls ou fi lle.

D’un point de vue fonctionnel, nous comprenons que ce que « les familles font » est d’une importance capitale, à la fois pour la santé et le bien-être de chacun de leurs membres, mais aussi pour le dynamisme, la sécurité et la prospérité des col-lectivités dans lesquelles elles s’imbriquent. À l’intérieur d’une famille, les membres se soucient des autres et subviennent à leurs besoins, ils enseignent et exercent la discipline, sont interdépendants sur les plans fi nancier, économique et psy-chologique en plus de s’exprimer les uns les autres leur amour.

Depuis plusieurs années, l’Institut Vanier s’appuie sur une défi nition inclusive de la famille qui met l’accent sur ses principales activités. À ce titre, l’Institut utilise une défi nition centrée sur le travail et les réalisations de gens

qui s’engagent les uns envers les autres sur une période donnée. Par conséquent, l’Institut Vanier reconnaît et respecte les familles en tant que :

… toute combinaison de deux ou plusieurs personnes liées entre elles par des liens de consentement mutuel, de naissance, d’adoption ou de placement et qui, ensemble, assument à divers degrés la responsabilité des éléments suivants ou de certains de ces éléments :

• le soin physique des membres du groupe;• l’ajout de nouveaux membres par le truchement de la

procréation ou de l’adoption;• la socialisation des enfants;• la conduite de ses membres dans la société;• la production, la consommation et la distribution de

biens et de services;• la satisfaction des besoins aff ectifs – l’amour.

En parcourant le rapport « La famille compte – Profi l des familles canadiennes IV », les lecteurs découvriront les div-ers changements qu’ont connus les dimensions structurel-les, fonctionnelles et aff ectives de la famille. Les familles d’aujourd’hui sont plus petites. Les adultes attendent plus longtemps avant de se marier et beaucoup ne franchissent pas ce pas. Les unions libres ne sont plus une phase prélimi-naire ou une période d’essai précédant le mariage. Elles sont, pour plusieurs, une solution de remplacement au mariage. En moyenne, les Canadiens ont leurs enfants plus tard que ne les ont eus leurs parents ou grands-parents. Ils sont plus susceptibles de se séparer ou de divorcer. En quelques décen-nies, la famille dont les deux membres principaux travaillent est devenue la norme après avoir longtemps été l’exception. De plus, un nombre croissant de femmes assument le rôle de soutien économique principal de leur famille. Contrai-rement au passé où les enfants qui grandissaient avec un seul parent vivaient avec une veuve ou un veuf, les jeunes d’aujourd’hui qui habitent avec un seul parent ont souvent un autre parent vivant, une mère, ou plus souvent un père, qui est établi ailleurs. On ne peut comprendre ces change-ments, ainsi que plusieurs autres, sans tenir compte, en toile de fond, des nouvelles tendances économiques et sociales. Parmi celles-ci, mentionnons l’évolution de l’économie mondiale, un plus grand respect des droits de la personne, l’émancipation des femmes, les mouvements de population entre les pays, ou à l’intérieur de ceux-ci, entre la campagne et la ville par exemple, ainsi que les nombreuses inventions technologiques qui ont considérablement changé la façon dont nous travaillons, jouons, communiquons et apprenons.

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Le rapport révèle également les nombreux problèmes et enjeux auxquels sont confrontés les individus qui ont des responsabilités et des obligations familiales, notam-ment eu égard à leurs aspirations, projets et rêves. Le temps et l’argent sont les deux ressources principales dont toutes les familles ont besoin et pour un nombre crois-sant d’entre elles, celles-ci sont insuffi santes. La pauvreté des familles et des enfants demeure un problème social constant alors que d’importantes inégalités sur le plan de la richesse et du revenu continuent de creuser le fossé entre les pauvres et les riches. Au Canada, les familles autochtones, les nouveaux immigrants et les familles qui ne comptent qu’un seul gagne-pain sont particulière-ment vulnérables. Notons également que l’anxiété et les maladies liées aux confl its professionnels sont monnaie courante, principalement chez les mères d’enfants d’âge

préscolaire. Avec le développement de l’économie mondi-ale, les études supérieures sont pratiquement devenues un préalable à l’obtention d’un salaire raisonnable et pour-tant, plusieurs familles sont incapables d’économiser en vue des études de leurs enfants. Dans la foulée du baby-boom, l’importante baisse du taux de fécondité a causé de grands problèmes et continuera de le faire en ce qui a trait à la capacité de prendre soin des membres vieillissants de la famille alors que les enfants sont moins nombreux et souvent trop loin pour s’occuper d’eux.

La façon dont nous nous attaquerons à ces problèmes, par-mi d’autres, non seulement à titre individuel, mais aussi en tant que société, est extrêmement importante mais ne fait pas l’objet de la présente publication. Le but de « La famille compte » est de fournir un aperçu général des tendances et de pointer les principales répercussions et diffi cultés af-férentes. Aux lecteurs, dûment informés, de prendre le relais. Comment voyez-vous ces répercussions et diffi cultés? Est-ce que les pratiques, politiques et programmes actuels visant à aider les familles le font de façon juste et équitable? Quels types d’aide pourraient être off erts afi n de mieux reconnaî-tre et soutenir le travail primordial des familles?

La plupart des renseignements statistiques présentés ici proviennent d’une variété de sondages eff ectués auprès

des ménages par Statistique Canada, en particulier dans le cadre du recensement. Ces sondages réduisent la défi nition d’un membre de la famille à celui qui partage avec d’autres le même logement (voir la note technique). Cette défi nition repose sur ce qui peut être mesuré de manière objective – qui vit avec qui et dans quelles circonstances. Cette approche englobe le caractère es-sentiel des familles perçues comme des personnes qui partagent le même toit au sein d’une relation à long terme. Cependant, il s’agit d’une défi nition qui exclut d’autres facteurs importants dans la vie familiale comme les liens aff ectifs qui continuent d’unir les parents et les enfants, même une fois que ces derniers ont quitté la maison. Elle ne renseigne pas sur les relations entre frères et sœurs une fois le nid familial quitté ou sur celles avec les grands-parents, oncles, tantes et cousins.

Heureusement, d’autres sondages et recherches menés par Statistique Canada font la lumière sur ces autres liens familiaux.

L’éminente sociologue Elise Boulding a déjà décrit la famille « constitue le mécanisme adaptateur de la société qui nous aide à traverser les périodes diffi ciles sans encombre les « zones de perturbation » alors que nous passons d’une époque à une autre. Elle pourvoit l’ordre social de cette élasticité qui nous permet de nous allonger et de nous contracter, de modifi er nos schèmes de grandeurs, de groupement et d’organisation. »**

Au cours des prochaines années, la résistance et la faculté d’adaptation des familles nous impressionneront sans doute une fois de plus. Mais ces caractéristiques ne doivent pas être tenues pour acquises. La capacité des familles de procéder à des changements et de répondre à ceux-ci est plus qu’une caractéristique innée de leurs membres : elle doit être soutenue, renforcée et respectée par l’ensemble de la société.

** Elise Boulding (1981), « Où se situe la famille à une époque de transi-tion sociale? Causerie publique », L’Institut Vanier de la famille, p.8.

Au cours des prochaines années, la résistance et la faculté d’adaptation des familles nous impressionneront sans doute une fois de plus. Mais

ces caractéristiques ne doivent pas être tenues pour acquises.

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Remerciements

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ininnini tetetteternrnationanalee d dde e lalal fffamamammmilililillellel . . LaLaLaaaa s s s eccecononono deded ééé ééédidididdd titititionononnon aaa é é ééététéépupupubbblblliéiée à l’l’aaubbebee d duu nonouvuvuveaeaeaeaauu u u mimimimmm llllllénénénaiiaia rerere, , tattat nddndndisiss q qqqquueueee l la atrtrttroioiisisièèmème ee esest t ppaarurue cicicinqnqnq a aansnsnsns p p p lulululuus s s ttatatardrdrddrd.. . AAuAuAuAAujojojjourururd’d’d’d huhuhuhuhuiii,iil’l’l InInInnsts itti utut V Vanniieier r ded llla a fafafamimmillllleee esest tt fifi fi erererr d d d dee ee lalalancncncererer lll la aa aquququaaaatatrrième édéditittioioon n d’d’’unununune ee e rerressssououuourcrcrcr ee e ee tototot ujuju ououoursrsrs a a auususussisisi p pp ppprrérécicicieueusesepopoouuuurr les nnomombrbreuuux x CaCaCanananaadididididid enenene sss s ququq i i chchchererchchhenent t t ààà àcocooc mmmpprerendndrere l leses ff famammmililili leleles ss dudududu C C CCanananadadda aa dadaadansnsnsns t ttououuutetet s s s leleleleuruuurs sdidid mmmem nsionsns et t soousus ttououtetes s s leleleururururs sss fafaffaceccetttttttt eseses..

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RoRogeger SaS uvé, présideentt d dde ee PePeP opoplele P PPatatatteternrns s CoCoC nssululttitingng, a a dedenonouvuveeau mis son exppériienencece à à c conontrtribibututioion popouru rrececueillir etet a ananalyser la plupaartrt deses d dononnénéees dde e cece r rrececueueilil e et t à à laprépé araratation de l’éprpreuve de plplususieieururs s sesectctioions. . RoRogeger r colllababorore avec l’IInsnstititututt dedeppuis déjà à plp ussiei urs années et ses taaleentnts s etetses cocompétences se sont avérés d’une aide inestimablble.e.

Eric Sager, l’un des plus grands historiens de la famille au pays, a rédigé un essai magistral qui nous rappelle

ququqqq eee e l’l’l’l avavavavavavvenenenene iri d dd deses f famamamilililleleles s ss cacacananananaadiddididdd enenenene nenneneneeess s s neneneeenen r repeposoose e papappap ss ssununununiqqiqueueueuuememememeentntnt sssuuuuuurur l lleseses a aattttttenenntetetes s ss eteetetetete l llleeeseses a aa spspspirirrraaaaatatioionsn ddee e cececelllllllllees-cici, , , maamamm isis a aaususssisisis s ssuuuuuurur l llesese ss sououuveveveninininiirsrsrsrsrs e eee emmmmmmmmmmm aagagaggasasaasassinésés aau u fifi fi fill l dededededelelelelleurururur h h h hisisistototoirirre.e.e

««« L L LLaa a a fafafaff mimimilllllllee e cococommmmpmptete »» » esesst t lele f fffrurururuuititititit d ddd’u’u’uuun nn nn effeffeffffeff ort colo léléggigiaaalallsososoos utututtu enenennnu.u.u.u.. C C C C Clalalalalarerererencnnccnce e e LoLoLochchchheheheadadad, , ddidididirerererer ctctcteueueuur r r r eeeexexécécécécccututututututifififififif d d d d d de e el’l’l’InInInnnstststststitititiitutututut V VVVVanananaanieieieei r,r,r,r, a aa éé ététét l lle ee fefefer r dedeed l l lllananananana cecececec d d d ddde ee e e lalalaa qq quauauauattrtrtrièièièièmememeemeédédédédditititioioioionn.n.n I IIIIllll l aaa a a mimimimis s sasasa gggrararandnde e e cocompmpmpmppmpétététéétenenennccecec à àà ppprororor fi fifi t t t popopop ururrrrererevovovovoiiririr ll l le e e tetetetextxtxte e e etetetet lleses r recechehercrchehehees ss s susussuur rr r lelesqsqsqqueueu llllllllleseseses i i i l l l ss’apapapapappupuppupuieieiee. . . L’L’L’L ininininntétérêrêrêt,t,t,t,t l l l la cocococommpmpmppréréheheensnsioion n n etetetet l l llla a a a papappapasssssss ioioioion nn n quqququu’i’i’i’iill l l vovovooueueuee aa a a auxuxuxfafafaamimimim llllllleseseses d ddd dduu u CaCaCaCanananaaadada ttraransnsnspapapararaisisisseseseeentntntnt d d d dananans sss s totootoousususuus l l llllesesess t tt rararavavaavav uxuuxuxxdedede ll’I’IInnsnsn titututut.t.

LLeLeLes ss vvuvuueseses e eet t pepersrsppeppectctivivvesesess u u uuninin ququueseses d dd dee e JeJeJeJ nnnnnni i TiTiTiTippppppppererer oo ontnt éététéd’d’d’ununununee e grgrggrananandedede u u uutititilililitété à àà t ttouououtetetes ss s leleles s s étététapapaa eseses d d ddu uu prprojojjetett.. JeJeJennnnn ii a non n n seseeeulululememenenent t cococ ntntntririrribububbué é éé à à l’l’l élélélabababorororatatatioion n dudu c ccadadadrere d de prprp ésésé enenentatatatitionon d ddeses dd donoonnénééeses eett ddess chchchiffiff rresess, mamamaisis e elllllle ee a aa auaussssi i reevuvu l le e tetextxte e fi fi finananal ll enenn m maiaiaintntn ene annt t coconsnstatammmmenent t lele ccapap s surursoson n ththèmème fofondndammental: lla a didiversité é dede l la a viviee familiialale e auu C Cana ada.

Jennnifer Brownrigg aa coooordrdonnéé la a prpromotion et la distribution de la publication ainsii que la conception de sa version en ligne. Celle-ci représente un jalon importantdans le cadre des eff orts incessants de l’Institut en vuede rejoindre le plus de monde possible et de sensibiliser

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celui-ci aux divers enjeux de la vie familiale au Canada. Tim Woods de Deliberation Network nous a prodigué de précieux conseils pour élaborer une stratégie de communication et de distribution effi cace.

Grâce à sa polyvalence et à son approche méthodique et rigoureuse, Sara MacNaull a grandement contribué aux recherches et à la production de la publication. Lucie Legault a veillé à ce que les exemplaires de « La famille compte » atteignent bien le lectorat ciblé. Paula Th eetge a été la personne-ressource en matière fi nancière.

Une fois de plus, l’Institut a fait appel aux services des traducteurs chevronnés du cabinet Anglocom. Nous tenons à les remercier tous du soin et de la compétence de leur travail. Nous remercions également Daniel Chemla, membre de l’Institut et Conseiller en communication, qui s’est livré à un examen perspicace du texte français.

Que Grant Schellenberg, Martin Turcotte et de nombreux autres chercheurs et statisticiens de Statistique Canada trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude. Tout comme la plupart des recherches de l’Institut Vanier, « La famille compte » s’appuie sur des données et des rapports de qualité de Statistique Canada, une institution reconnue sur la scène internationale pour l’excellence de son travail. Cette institution-clé suit les

modalités de vie des Canadiens et de leur familles en vue d’en connaître les dimensions, tant dans leur évolution que dans leur constance.

Le travail de Peter Handley de phd creative est aussi digne de mention. Tout au long du projet, Peter nous a prodigué une aide inestimable pour la conception des versions imprimée et électronique. C’est à son talent et à sa créativité que nous devons cette magnifi que publication.

C’est avec gratitude que l’Institut Vanier prend acte de l’aide reçue du Gouvernement du Canada dans le cadre des programmes d’appui aux langues offi cielles de son ministère du Patrimoine canadien.

Enfi n, l’Institut remercie les nombreux lecteurs des trois premières éditions de « La famille compte ». Ces lecteurs nous ont clairement prouvé que ce recueil est une ressource essentielle pour quiconque souhaite comprendre la vie de famille au Canada.

Katherine ScottDirectrice du projet et auteure principale « La famille compte » L’Institut Vanier de la famille

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La famille et la mémoire sociale : pourquoi l’histoire importe par Eric W. Sager

e e e momomott « « famimillllle e » » »» esesesest t t t t ll’l’l’l’l’ununununununn d d d d d ddeseseseeses m m mmmmototototototts s s s s s s leleleleleleles s s s ss plplpplplplususususus c c c omomommplplplplplp exexexexxxxxxeseseseseseeetetetet ll l leses p pppplulululuss s s s fafafafascscscscscccinininininininanananananananantststststststts, , qqquququququi i i ii pepepepepppeutututututututt d d d d d ddésésésésésésésigigigigigigigneneneneneer r r r rr r dedededededd s s sss grgrgrgrgrgrrouououououpepepepepeeep sss s ss

soososososocciciciciciauauauauauaux x x x dedededededededed d d ddddiffiffiffiffiffiffff é é éééérerererererentntntntntntntesesesesesess f f f f fororororormememmemem s s s ss etetetetetet g g g ggggrorororororr sssssssssseueueueueursrsrsrssrs.. . . . QuQuQuQuQuQ ananandd ddddd d ununune e e eeepepepepersrsrsonononnnonnenenenenenene a a a a aaaa u uu u u uuun n bébéébébébé, oonononono d d d dddditit q qqqqqqqu’u’u’u’uelelelelellelelelele « ««««« ff f f f foooononoono dedddede uuuu u uneneneenen f f f ffamamamamilililililllelelele » »»». . . QuQuQuQuQ ananaaaaa d d ddddd ununune e e éqéquiuipepe sspopopopoportrtrtrtivivive e e e e atatataatattteteteteteinininininnt t tt t unununuu hhhh h auauaua t tt niniveeauau dddd de e cocoohéhéhéhéhééésisisissisisionononononon e et t edede s s sssololoooo ididdddararararaarititittité,é,é,é sseesesesese m mm mmemememememmbrbrbrbrbrbreseseseseses ssss s seee consididèèrennt t coommmme eunununnneee e e fafafafafamimimimimillllllllle.e.e.e... Q Q Q Q QQQuauauauau ndndndndnd uuuu uunnenenne n naatiion n esest t unie, ellele fforo me uunenefafafafamimimimim lllllllle ee e heheheheheurrurururrreeeue se; ; mmamaisis s si i unune e papartrtieie d dee cececetttttte e e nananananatitititititiononononono mm m menacacee desesese sss sépépépépparararararerererererr, , , , , elelellelelelele ee e e ennvnvnviisisagagaggeee lelelele dd d divivivorororcececececee. . QuQuQuQuQuQuanand d ununununne e naatitionon seccocoondndndndduiuiuiuiuiu t t t t mamamam l l l auauauaua x x yyeyeyy uxuxuxuxx dd dd deseseses a aaututrres naatitionons,s, e ellllle ee e esesesest t exexclue de lalafafafafamimimimiillllllllllee e e dededes s s nanananatitititiiononons.s CCommme l l’illustrent cececes s s s exexexexemeememem lllples, lla ««fafafamimimilllllllllle ee » » » n’n’n’’ese t t jajammamais q qqu’u’uunununeee sisisimpmpmpmplelelele uniitété ssococo iaaaalelelele; ;;; elle estt a ausu siunununun i iiidédédédéalalalal, , , ouoo uunnn coconcncnccepepepepttt t sysymbmbolo ique, etet lle e momooottt t vévévéhihih cucucuculelelele dddesesesvavvaleleleururs s inincrcrcrusustététéeees dans lele cconontetextxte e dedede ss sononon uu usasagegege.

PePermrmetettetez z momoi i dede p proropoposeser r unun autre sens s auau m motot :: lla fafamimilllle,e, c c’e’estst l le e sosouvuvenenirir q queue nnouous s en avons. Nous pensonstous savoir ce qu’est une famille, parce que nous avons tous grandi dans une famille. Même ceux qui ont passé leur enfance dans un orphelinat ont trouvé une famille de substitution qui est devenue réelle à leurs yeux. Et comme il est facile de passer du est au devrait être! Nous savons ce que devrait être une famille, surtout si la nôtre est dissoute,confl ictuelle ou absente. Chacun façonne sa compréhensionde la famille sur son passé et c’est ainsi que la familledemeure toujours un concept historique. Ce phénomènevaut pour les individus comme pour les sociétés ou les nations. Tout ce qui concerne la famille aujourd’hui au pays repose sur notre passé, sur notre mémoire sociale.

Examinons le sens du mot « famille » dans le monde deFrances Stewart du Haut Canada dans les années 1830. Elle décrit comme suit le travail de ses fi lles, toutes âgées demoins de 16 ans :

AnAnAnAAnAnnanannn M MMMMMMarararaaaa iaiiaa e eestststst l ll la a a ccococoorooro dododod nnnnnnnnaatatatririricecee d d deseses p p préérér ococccucuupapaatitiononons s dudududududududud f f f fffffffoyooyoyoyooooo ererererererr. . . EElElElEEE llelelee f f faiaiait t tt totooutututu eseses ll l leeesse c cccccoononseservrvese , , leles s cocooornrnnnr iciichohoonsnsns, , leleleleleeless ssss s gâgâgâgâgggg teteteauauauaaaux,x,x, e e e eetctcctc. . . ElEElE lelele p p prererendndndd éé éggagagaalelel memementntn s soioin n n dedededed J JJJohohnnnny,y,lllllllele t troroiiiiisisisièièièièièièmememememememe ggggg g gararararçoçoçoç n,n,n,n q q qquiuiuiui a a a m m maiaia ntntenennannantt plplp ususs d ddde e ccicinqnq a ansns.. Elle raccoommodde toouttes l les chhausu settteseseseses dddd desesesese g ggararra ççooç nsns eet t rérépaparere l leueursrs vvêtêtemenentsts. . ElEllele s s’o’occccupupe auausss i i dede GGGG Geoeoeoeorgrgge,e,ququi i a a trtroiois s ans. Ellle veilllele éégalel ment à la tenue dupooululaiailll erer. . LeLe p rintemps, elle aide aux semailles, à la cuulture des plantes s et aux ssoins aux jeunes pommiers. QuQ ana t à à BeBessssieie, elllel s’occccupupe de Charlie, le bébé. Elle esttoujours occupée, fabrb ique la plupart de ses propres sous vêtements et sait triccototerer. . (T(Traradud ction libre)

Voililàà ununune e e pepepetitititetete ii incncursion dans la vie d’une ff famamamililillelele d de ecultivateurs, un type de famille presque disparu. Ces fifi filllll esessont des fermières, des gardiennes et des artisanes. Ellessèment, récoltent, gardent le bétail, font des conserves, préparent les repas, font des vêtements et éduquent les plusjeunes. Pour elles, comme pour les habitants de la Nouvelle France un siècle plus tôt, il n’y a ni identité individuelle ni personnalité, sinon celle que confère l’appartenance à une famille, avec le travail et les tâches que cela suppose. Cette famille du Haut Canada, tout comme les famillesde la Nouvelle France, est une coopérative économiquepatriarcale vouée à sa survie et à la transmission dupatrimoine qui servira à assurer celle de la prochainegénération. Il faut également souligner le choix de motde Frances Stewart : elle parle des préoccupations du «foyer », et non de la « famille ». À l’époque, la famille ne se défi nissait pas comme un couple marié et ses enfants biologiques, mais bien plutôt comme un foyer, un groupede personnes qui cohabitaient, un groupe plus grand et plus complexe que la petite unité familiale d’aujourd’hui. Ce foyer du début des années 1800 comprenait le père,

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la mère, leurs nombreux enfants, d’autres membres de la parenté et des personnes de l’extérieur, comme des serviteurs et des pensionnaires.

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, les fondations du foyer-famille rural commencent à s’éroder. Le principe de l’école obligatoire, d’abord adopté en Ontario dans les années 1870 puis graduellement dans les autres provinces, retire de la maison les enfants âgés de moins de 12 ans et limite graduellement leur rôle en tant que travailleurs familiaux. La fabrication industrielle et la vente au détail remplacent lentement la production maison. Les pères, plus souvent que les mères, ont des emplois rémunérés et, parfois, leurs adolescents suivent leurs traces, surtout s’ils vivent dans les centres urbains alors en pleine croissance. La famille demeure une unité économique, mais diminue en taille, et ses membres ne travaillent plus côte à côte sur la terre. Les mœurs changent, surtout dans les villes où la mobilité et le contact social se développent. Les jeunes se rencontrent

et choisissent leur époux, souvent hors des réseaux et préférences de leurs parents, quoique la plupart du temps avec le consentement de ceux ci.

Toutefois, la mémoire de la famille de cultivateurs perdure, maintenue en de nombreux endroits par le fait que ce type de famille existe toujours dans la société principalement rurale du début du XXe siècle. Cette mémoire donne naissance à un modèle idéal : une famille multigénérationnelle harmonieuse au sein de laquelle chaque membre se dévoue au bien être de tous. Mais cet idéal se heurte aux nouvelles réalités, ce qui provoque la première grande « crise » familiale. Certains craignent d’ailleurs la fi n de la famille : « Nous pouvons nous attendre à une plus grande désintégration de la famille jusqu’à sa disparition… Dans tout, le profane comme le sacré, la tendance de l'heure est à l'individualisme… Ses aphorismes plausibles et les usages populaires minant silencieusement la divine institution de la famille1. » (Traduction libre) D’autres remarquent que le très petit nombre de divorces offi ciels augmente au début des années 1900, jusqu'à une moyenne de 54 par année de 1911 à

1914! Le divorce, un fl éau moral associé aux Américains, semble ébranler le fondement patriarcal de la famille. Comme l’exprime un député de l’époque, « où en sera ce pays dans vingt cinq ans si nous accordons le divorce sur le simple prétexte d’insatisfaction d’une femme envers son mari? C’est tout le tissu social du pays qui se déchirerait2. »

Les églises, les réformateurs moraux et l’État canadien entreprennent alors une croisade pour sauver le mariage, les enfants et la famille. On demande aux Autochtones d’abandonner leurs réseaux familiaux et leurs maisons communes et de vivre comme les familles européennes. En 1890, le gouvernement fédéral criminalise la polygamie. Comme le soutient l’historienne Sarah Carter, les stratégies de développement du pays comprennent alors l’institution du mariage hétérosexuel monogame comme base de la famille. Au Québec, l’Église catholique, consciente du déclin de la fertilité conjugale, renforce sa rhétorique familiale pronataliste. Les mouvements de tempérance et de prohibition préviennent la famille contre les dangers

de l’alcool. Les défenseurs des enfants et les réformateurs moraux proclament la tâche sacrée de la maternité. Et les lois sur la protection des enfants et une loi fédérale sur la délinquance juvénile de 1908 veillent à sauver les enfants de parents négligents et font de l’État un parent de substitution quand les tribunaux jugent les parents incapables de s’occuper de leurs enfants.

Découlent de ces lois des politiques sur la famille canadienne moderne de même que d’autres mesures morales, juridiques et politiques. Quoique bien intentionnées et souvent nécessaires en réponse aux problèmes sociaux pressants, ces mesures sont guidées par un mythe idéalisé de la famille et la panique morale. Certes la famille change en taille, en composition et en régime de travail, mais les prédictions sur sa fi n sont prématurées. Trop souvent, les politiques et les réformes traitent les symptômes plutôt que les causes. Les familles de la classe ouvrière n’ont pas besoin de sermons sur la « boisson de malheur » ni de brochures sur la nutrition. Dans les quartiers ouvriers des villes canadiennes il y a tout juste un siècle, un bébé sur trois ou quatre meurt avant son premier anniversaire. Ils meurent

Tout ce qui concerne la famille aujourd’hui au pays repose sur notre passé, sur notre mémoire sociale.

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de maladies évitables, dont les maladies liées à la pauvreté. Ce dont les familles ont besoin, c’est de lait pasteurisé, d’eau potable, d’un emploi stable et d’un logement.

Les familles changent de nouveau dans la première moitié du XXe siècle. En 1951, la famille formée de membres qui cohabitent est plus petite que jamais auparavant : elle se compose de 3,7 personnes en moyenne, comparativement à environ 5 au début du siècle. Le baby boom n’interrompt que brièvement le long déclin de la fertilité conjugale amorcé au XIXe siècle. L’âge moyen des hommes et des femmes au premier mariage avait diminué de façon importante. Dans les années 1950 et 1960, les adolescents restent plus longtemps dans la maison familiale que ne l’avaient fait leurs grands parents. Maintenant plus que jamais, les transitions vers l’âge adulte – déménager dans son propre domicile, entrer sur le marché du travail et se marier – se font plus rapidement, se chevauchant souvent plutôt que s’enchâssant dans une lente séquence. Des changements dans l’off re de logements et la croissance des banlieues nourrissent la création d’un rêve nouveau – celui de la maison unifamiliale – qui devient réalité pour une grande proportion de la population. La famille vivant sous un même toit diminue en taille et en signifi cation : c’est une « famille nucléaire » constituée des parents et de leurs enfants, vivant dans une nouvelle sorte d’intimité, habituellement sans serviteurs ni pensionnaires ni autres personnes de l’extérieur de la parenté. Résultat? Un nouveau « familialisme », une culture qui valorise une formule familiale idéalisée, la famille nucléaire de banlieue mise en scène dans des comédies télévisées comme Papa a raison.

Les historiens, romanciers et cinéastes du Canada et des États-Unis, qui excellent dans la démolition des mythes et des stéréotypes, balaient la nostalgie et révèlent le côté obscur de la vie familiale dans les décennies d’après guerre : aliénation, sexisme, violence, homophobie, attentes frustrées envers l’abondance, etc. Une démonteuse de mythes américaine fait d’ailleurs le point sur le « piège de la nostalgie » dans le titre de son livre, Th e Way We Never Were (Souvenir d’une non réalité)3. Malgré tout, un idéal s'enracine profondément dans la culture et la mémoire. La mémoire de cette famille nucléaire d’après guerre s’incruste, et pour beaucoup de personne, elle devient un bien sacré. « L’unité familiale traditionnelle d’un homme et d’une femme mariés et de leurs enfants est […] la seule vraie unité familiale. Les autres formes de ménages ne constituent tout simplement pas des familles4. »

L’idéal familial d’après guerre comporte un postulat sur le travail des membres de la famille : l’homme de la

maison est le soutien de famille. Il travaille pour gagner un « salaire familial ». L’épouse mère tient maison, porte les enfants et gère la maisonnée. Cet idéal refl ète au moins une réalité importante : l’idéologie sexuelle est très puissante au Canada et s’enracine profondément dans le monde du travail. Plus évident encore, cela signifi e que les femmes obtiennent un emploi rémunéré ou salarié plus lentement et de façon plus intermittente que les hommes. En fait, les femmes occupent un emploi rémunéré, mais habituellement pendant qu’elles sont jeunes et célibataires, ou alors lorsqu’elles sont devenues veuves. En 1901, seules 16,5 % des femmes âgées de 15 ans et plus déclarent avoir un emploi aux agents recenseurs; parmi les femmes mariées, moins de 4 % déclarent en avoir un, un taux de participation au marché du travail de beaucoup inférieur à celui des femmes mariées en Europe et même inférieur à celui des États-Unis. Ce taux d’activité augmente tranquillement à la première moitié du siècle, mais demeure faible en 1951, malgré l’entrée d’un nombre important de femmes sur le marché du travail ou dans les forces armées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il serait faux de croire que les sphères des hommes et des femmes ne se chevauchent jamais; cependant, l’équilibre et la nature du travail et de la vie familiale diff èrent grandement entre les sexes.

Lentement (trop lentement pour certains, mais trop rapidement pour d’autres), les gouvernements canadiens mettent en place un « État providence ». Regroupées, les politiques et institutions de sécurité sociale sont au cœur des politiques familiales du Canada. L’État providence ne transfère par la responsabilité de la santé et de la sécurité matérielle des individus et des familles à l’État; au contraire, il est conçu pour off rir du soutien et des mesures incitatives aux familles pour qu’elles veillent à leur propre bien être. Par exemple, la pension de vieillesse aide les familles à prendre soin de leurs aînés plutôt que les placer dans des institutions ou des hôpitaux (ou carrément les laisser à la rue) et l’assurance emploi fournit aux travailleurs les moyens de se trouver un emploi. Le premier droit universel à l’aide sociale porte explicitement sur la famille : les « allocations familiales » sont promulguées en 1944 et demeurent jusqu’en 1992, elles sont alors remplacées par la prestation fi scale pour enfants. Le mot « familiales » dans « allocations familiales » désigne en réalité les enfants : le montant de la prestation dépend du nombre d’enfants et de leur âge. L’allocation est versée à la mère à titre de gestionnaire de l’économie familiale; elle refl ète et renforce ainsi un idéal familial considéré comme traditionnel et normal. La famille se compose d’un chef de famille, principal

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soutien de famille, d’une épouse mère, qui reste à la maison pour préparer les repas et gérer le foyer, et de leurs enfants à charge. Selon la politique, cette famille a maintenant les moyens d'assurer son propre bien-être.

Un idéal culturel peut-être remarquablement durable : il peut durer plus longtemps que la réalité sociale même qui lui a conféré une certaine crédibilité. Et c’est ce qui arrive avec la famille nucléaire du milieu du siècle. Dans les années 1950, une proportion croissante de femmes, y compris de femmes mariées, entre sur le marché du travail. Cette participation des femmes continue de croître jusqu’à ce que la conciliation travail vie familiale des femmes soit très près de celle des hommes, quoiqu'elle n'ait jamais atteint la parité, sans même parler d’égalité. Le déclin de la

fertilité et l’augmentation de l’espérance de vie changent à la fois le cours de la vie des femmes et la famille. L’idée qu’une femme soit principalement et même exclusivement une femme au foyer disponible pour s'occuper des enfants à la maison se heurte aux nouvelles réalités de la fi n du XXe siècle : l’éducation des enfants n’est qu’une étape de la longue vie des femmes; celles ci sont capables de mener plusieurs tâches de front, travaillant à l'intérieur comme à l'extérieur de la maison. L’idée que le père gagne le « salaire familial » ne tient plus maintenant que le revenu de la femme est essentiel au niveau de vie de la famille. L’idée qu’une « famille » constitue toujours une entité unique et stable composée de deux adultes hétérosexuels unis pour le reste de leur vie et de leurs enfants devient de plus en plus diffi cile à soutenir, malgré le grand nombre de personnes qui tentent de préserver cet idéal. La famille devient une unité microsociale fl uide et hautement variable qui peut comprendre des parents non mariés, des parents homosexuels mariés et des groupes hétérogènes de diff érentes origines. En outre, les communications et les technologies de transport changent l’équation famille foyer : de fait, le lien familial parent enfant petit enfant ne nécessite plus une cohabitation pour permettre une proximité physique et personnelle intense. Par ailleurs, de nouveaux modèles et de nouvelles sources d’immigration au Canada apportent de nouvelles alliances de parenté accompagnées de valeurs familiales diff érentes.

Les politiques familiales du Canada ne parviennent pas à suivre le rythme de ces réalités, malgré les changements apportés aux lois sur le mariage, le divorce et les enfants. Les politiques concernant les enfants demeurent orientées sur l’argent, surtout celles qui portent sur les jeunes enfants. Depuis quelques années, un crédit d’impôt pour époux et conjoint de fait permet aux couples à un seul revenu de subventionner la présence d’un des partenaires à temps plein à la maison. L’arrivée du congé de maternité et du congé parental constitue la principale innovation de la seconde moitié du XXe siècle. Une autre innovation de taille – un système national de services de garde pour enfants d’âge préscolaire – est promise mais toujours pas mise en branle. Le Canada se tient loin derrière la plupart des pays de l’OCDE en ce qui a trait à l’éducation de la

petite enfance. En eff et, ses allocations pour les familles, bien qu’elles totalisent plusieurs milliards de dollars par année, sont peu élevées comparativement aux normes internationales5. La préférence canadienne pour le congé parental et un modeste soutien fi nancier refl ète et renforce le vieil idéal, si bien ancré dans la mémoire sociale, qu’un des deux parents (habituellement la mère) reste à la maison.

Nos politiques familiales, comme la famille elle même, se tissent à la trame d’une histoire longue et complexe. Pendant la majeure partie de cette histoire, la mémoire sociale nous rappelle ce qu’est une famille et ce qu’elle devrait être. Et à chaque génération, la mémoire sociale s’eff orce de s’adapter aux changements dont elle est témoin. Les Canadiens comprennent le concept de famille et parlent des politiques familiales, dans des conditions historiques précises. Parmi ces conditions, mentionnons la longue survie de la famille rurale à l’ère industrielle, la lente intégration des femmes au marché du travail et l’immensité de notre pays et ses ressources naturelles apparemment inépuisables, qui prouvaient aux stratèges qu’il y avait suffi samment de travail et de nourriture pour assurer la survie des familles, moyennant un minimum d’organisation et de travail de leur part. L’idéologie libérale du Canada a peut être également établi les limites de la politique et du droit de la famille. Notre common law accorde la priorité aux biens comme relation juridique prédominante et à l’individu comme principale entité

La politique et le droit de la famille au Canada sont maintenant caractérisés par un pluralisme souple qui refl ète l’acceptation de nombreuses traditions

et de modèles familiaux en évolution.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

juridique. Contrairement aux droits français et italien, la common law met moins l’accent sur la famille comme entité juridique avec un intérêt collectif qui pourrait avoir priorité sur les intérêt de ses membres. Le droit de la famille canadien évolue rapidement depuis quelques décennies, et beaucoup d’ajouts ont été faits, mais l’accent demeure toujours principalement sur les droits individuels et l’accès individuel aux avantages de la famille.

La politique et le droit de la famille au Canada sont maintenant caractérisés par un pluralisme souple qui refl ète l’acceptation de nombreuses traditions et de modèles familiaux en évolution. On reconstruit les mémoires et les idéaux, et peu d'entre nous croyons qu’il existe un seul modèle de famille « traditionnel », ni que le Canada est une nation à l'identité unique. À l’étude de notre histoire, nous découvrons toute une diversité de familles et de ménages. Nous découvrons aussi le changement. Un regard sur notre propre famille nous révèle aussi ses facettes de diversité et de changement. Pour ma part, au fi l de mon enfance et de mon adolescence, j’ai vécu à diff érentes époques, dans une famille nucléaire à deux générations, dans un foyer comptant plusieurs familles, dans une famille monoparentale, seul et dans des institutions non familiales.

Ces expériences me convainquent que changement et diversité vont de pair avec force et tolérance, et non avec faiblesse et instabilité.

Nous savons ce qu’est une famille non pas par ce qu'elle est, mais par ce qu'elle fait. Je termine en donnant l’exemple d’une famille canadienne bien connue : il s’agit d’une vieille fi lle, de son frère et d’une enfant qui ne leur était pas apparentée, Anne de la Maison aux pignons verts. Nous savons que ce petit groupe constituait une famille, non par sa forme, qui était très atypique il y a un siècle comparativement à aujourd’hui, mais plutôt par ce que ses membres faisaient les uns pour les autres. La famille existe grâce à ces gestes et à ce partage, grâce à cette action collective et grâce à ce soutien mutuel. Elle existe aussi en raison de la ténacité des souvenirs des Canadiens issus de familles à traditions multiples. Cette mémoire sociale est essentielle. Elle se renouvèle à chaque génération. Et elle nourrit notre foi en l’avenir des familles canadiennes.

Eric W. SagerDépartement d’histoire, Université de Victoria

Note techniqueLa famille compte : Profi l des familles canadiennes IVse fonde en partie sur des données tirées du dernier Recensement du Canada mené par Statistique Canada (2006). Ainsi, la défi nition de Statistique Canada de famille de recensement est le principal fondement sur lequel ont été construits nombre de profi ls statistiques présentés ici.

Famille de recensementOn défi nit la famille de recensement comme un couple marié (avec ou sans enfants des deux conjoints ou de l'un d'eux), couple vivant en union libre (avec ou sans enfants des deux partenaires ou de l'un d'eux) ou parent seul (peu importe son état matrimonial) demeurant avec au moins un enfant dans le même logement. Un couple peut être de sexe opposé ou de même sexe. Sont exclus les ménages collectifs.

Les données présentées ici relativement au revenu, au faible revenu, aux dépenses et au taux d’activité utilisent principalement la défi nition plus large de famille économique.

Famille économique La famille économique renvoie à un groupe de deux personnes ou plus qui vivent dans le même logement et qui sont apparentées par le sang, par alliance, par union libre ou par adoption. Le couple peut être de sexe opposé ou de même sexe. (En 2006, les enfants en famille d'accueil font partie de cette catégorie.)

Par défi nition, toutes les personnes qui sont membres d’une famille de recensement sont également membres d'une famille économique. Les personnes vivant avec des parents autres que leur époux/épouse, leur conjoint/conjointe de fait ou leurs enfants constituent également des familles économiques (p. ex. deux sœurs partageant le même logement). Les individus libres de liens familiaux sont des personnes vivant seules ou avec des personnes non parentes.

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Partie I – Les familles canadiennes : qui elles sont

L’histoire nous enseigne que la famille n'a jamais représenté la même chose pour tous. Que la famille se soit transformée et continue de le faire est

maintenant entré dans la sagesse populaire. La variété et la diversité des types de familles d’aujourd’hui en dit long sur les manières innovatrices dont elles se forment, se dissolvent et se redéfi nissent tout au long de la vie. À leur tour, ces façons de faire jouent un rôle sur le soin et l'appui que nous nous off rons mutuellement.

Les Canadiens choisissent encore majoritairement la vie de famille. Malgré les inquiétudes au sujet de la désintégration de la « famille », la grande majorité des Canadiens vivent dans des familles comptant un couple, marié ou en union libre. Il n’y a donc aucun doute que les Canadiens accordent toujours autant d’importance à la famille. Selon Reg Bibby, pour presque tout le monde, « l’importance de la famille s'étend bien au-delà de la manière dont elle façonne les individus et leurs relations personnelles. En eff et, la plupart des Canadiens croient fermement que les familles représentent le fondement majeur de nos collectivités, et en fait, de la nation dans son ensemble. »

Par le passé, le mariage hétérosexuel, la naissance et l’adoption représentaient les seules voies d’accès « légitimes » vers la famille. Aujourd’hui par contre, la cohabitation, le mariage gai et la famille reconstituée sont autant de façons d’y accéder. Pour comprendre les « comment, quand et pourquoi » de la formation et de la structure de la famille cependant, il faut analyser en profondeur les pratiques de la vie familiale au fi l du temps. Il ne suffi t pas de compter le

nombre de mariages et de divorces, le nombre de naissances au cours d’une année donnée ou encore de calculer la taille moyenne des familles. Bien qu’importants, ces chiff res à eux seuls ne suffi sent pas à bien jauger l'appartenance à une famille.

Pour bien comprendre les tendances fondamentales de la composition de la famille, il faut considérer un ensemble beaucoup plus grand de facteurs démographiques tels que : la croissance démographique et le vieillissement de la population, la hausse des taux d’immigration, qui fait augmenter la diversité culturelle, raciale et ethnique, la hausse du taux de cohabitation et du niveau de scolarité, le déclin du taux de fécondité, la mobilité accrue et les progrès phénoménaux de la technologie. Voilà autant de contextes et de caractéristiques de la vie de famille du XXIe siècle qui méritent notre attention et notre compréhension.

Notre capacité de comprendre la dynamique en constante évolution et les caractéristiques de la vie familiale est au cœur de notre capacité en tant que nation de répondre aux nombreuses possibilités et défi s qui se présentent aux familles d’aujourd'hui. Les données et analyses fournies dans La famille compte permettent de comprendre comment surviennent et évoluent les changements touchant la composition et la fonction des familles et comment ces changements infl uent, dans divers contextes sociaux, économiques et politiques, sur la santé, le bien-être et la prospérité des personnes et des collectivités.

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1

e jour d de lla f fête ddu C Can dada en 20088, l le payscompptait 33,3 millions d’habitants. C’est en 1972 que la population canadienne s’était exprimée

pour l la ddernièière f f iois au moyen d de ttr iois hchiffiff res i idde tntiiques,soit 22,2 millions. Elle avait atteint les 11,1 millions en1937. Selon un modèle de projection démographique, lecacapp dedess 4444 4,4 m mililliliononss d’d hahabibitatantntss dedevrvraiaitt êtêtrere f frarancnchihi d dananss 303 ans6. D’autres scénarios axés sur une croissance pplus modeste suggèrent que la population devrait atteindre entre 37 et 41 m lilllions ddans l le même intervalllle.

Selon les estimations détaillées tirées du recensementde 2006, environ 85 % des Canadiens (soit 26,7 millionsde personnes) vivent en ménage privé avec une personne )apparentée. De ce groupe, la grande majorité (87 %)vit au sein d’une « famille de recensement » (forméed’un couple marié ou vivant en union libre, avec ou sans enfants jamais mariés, ou d’un parent seul avec ses enfants jamais mariés). Les autres 13 % de Canadiens qui viventen logement privé (soit environ 3,4 millions de per-sonnes) cohabitent avec d’autres membres de leur familleou au sein de ménages multifamiliaux7.

En 2006, 10,6 % des Canadiens, un Canadien sur dix,vivaient seuls, et 2,5 % des Canadiens vivaient en ménageprivé avec des personnes non apparentées. De manièregénérale, on observe une augmentation régulière de la proportion de ménages canadiens composés d’une seule personne. Ces ménages, par exemple, surpassent mainte-nant en nombre les ménages composés de cinq personnesou plus, dans une proportion de trois pour un.

EEnfifi n, un peu moins dde 2 % % d des C Can dadiens vivent en l loge-ment collectif. De ce nombre, pap r exemplp e, environ 56 % vivent dans des établissements de soins spécialisés (mai-sons d de soiins iinfifi rmiiers, éré isiddences pour lles personnes âgées et autres centres de soins de longue durée). Uneautre 11 % vivaient dans des établissements pour per-sosonnnneses a ayayantnt u unene i incncapapacacititéé, e ett 44 %% dadansns d deses é étatablblisissese-ments correctionnels et pép nitentiaires8.

Et alors?SeSelolonn lele r rececenensesemementnt d dee 19190101, prprèsès d dee neneufuf C Cananadadieiensnssur dix vivaient en famille, un chiff re d’une étonnantestabilité à ce jour. Cependant, ces données ne rendentpas compte de tous les aspects de la réalité. Bien que les statisticiens disposent de moyens de plus en plus effi cacespour dresser un portrait global des ménages partout au pays, il est impossible de défi nir avec exactitude la « famille ». Les personnes vivant seules sont sans douteaussi membres d’une famille et participent dès lors entièrement à la dynamique familiale. D’autres forgentleur propre famille : ils tissent des liens aff ectifs avec despersonnes qui n’ont aucun lien de parenté avec eux.

Même si la proportion des Canadiens vivant seuls est sansdoute en croissance, les Canadiens vivent toujours en famille dans leur grande majorité. Ce qui a changé, c’est la manière dont se forment les familles et leurs modalités d’entraide et relationnelles. La vie familiale n’a jamais été aussi diversifi ée et dynamique. Le présent rapport tente de cerner cette réalité en mouvement.

Coup d’œil sur la famille canadienne

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Répartition en pourcentage des Canadiens qui vivent en ménage privé ou en logement collectif, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Canadiens qui vivent en ménage privé

% qui vivent avec des personnes apparentées

85,2 % 89,3 % 86,5 % 84,8 % 85,8 % 82,5 % 87,2 % 84,1 % 83,7 % 85,0 % 84,4 % 82,1 % 87,8 % 92,7 %

% qui vivent seuls 10,6 7,9 9,5 11,0 9,9 13,1 9,2 11,3 11,6 9,5 11,3 13,0 7,5 4,9

% qui vivent avec des personnes non apparentées

2,5 1,6 2,1 2,7 2,5 2,4 2,1 2,1 2,4 3,6 2,9 3,2 2,9 1,5

Canadiens qui vivent en logement collectif

% qui vivent en logement collectif 1,7 1,2 1,9 1,5 1,8 2,0 1,5 2,5 2,3 1,9 1,4 1,7 1,8 0,9

Sources : Statistique Canada, Recensement de 2006, nos 97-554-XCB2006006 et 97-553-XCB2006018 au catalogue.

85,2 %Canadiens vivant en

ménage privé avec despersonnes apparentées

10,6 %Canadiens vivant seuls

2,5 %Canadiens vivant enménage privé avec des personnes nonapparentées

1,7 %Canadiens vivant en logement collectif

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, nos 97-554-XCB2006006 et 97-553-XCB2006018 au catalogue.

65,3 %Ménages familiauxcomptant un couple

9,0 %Ménages comptant

une famillemonoparentale

10,8 %Autre ménages

familiaux

Les Canadiens qui vivent en ménage privé et en logement collectif (2006)

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2 Regain de la natalité

Plus de 360 000 bébés ont vu le jour au Canada en 2008. C’est le nombre de naissances le plus élevé enregistré depuis plus de dix ans, et ce

nombre dépasse de 37 000 le plancher record des cinquante dernières années, qui remonte à 2001. Cela dit, ce nombre demeure néanmoins inférieur de 25 % à celui de 1959, au sommet du baby-boom, soit 479 000 naissances.

L’indice synthétique de fécondité (ISF) est une estimation du nombre moyen d’enfants vivants auxquels une femme peut donner naissance au cours de sa vie. Sur le plan statistique, on considère qu’une moyenne de 2,1 naissances vivantes par femme est nécessaire pour maintenir le niveau de population par l’accroissement naturel uniquement (sans tenir compte de l’immigration et de l’émigration). C’est ce qu’on appelle le taux de reproduction. L’indice synthétique de fécondité est inférieur au taux de reproduc-tion depuis 1972. En 2007, l’ISF était de 1,7 enfant par femme. Ce chiff re traduit une légère hausse du nombre de naissances ces dernières années, mais demeure bien inférieur au pic du baby-boom (3,9 en 1959). Les résultats d’un sondage national révèlent que les familles souhait-eraient avoir plusieurs enfants, au moins deux ou trois, mais fi nissent souvent par en avoir moins9.

En 2007, le Canada se classait au quatrième rang des pays affi chant le plus faible ISF, derrière l’Espagne (1,40), la Grèce (1,41) et la République tchèque (1,44)10.

Le nombre de naissances est en partie fonction du nombre de femmes en âge de procréer, lequel dépend en grande partie du nombre de femmes nées 25 à 35 ans plus tôt. Ainsi, les hauts et les bas des naissances antérieures

ont des échos qui continuent d’infl uer sur le nombre de naissances courantes.

De manière générale, la fécondité tend à décliner et à « vieillir ». En eff et, en 2007, l’âge moyen des mères était de 29,3 ans. De plus en plus de femmes attendent la tren-taine pour faire un premier enfant. En fait, l’année 2006 a marqué un important déplacement dans la structure par âge de la fécondité, puisque le taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans a dépassé celui des femmes de 25 à 29 ans. Si la tendance se maintient, le taux de fécondité des femmes de 35 à 39 ans pourrait bientôt surpasser celui des femmes de 20 à 24 ans11.

Et alors?La population augmente sous l’eff et des naissances et de l’immigration internationale. Jusqu’au début des années 1990, l’accroissement naturel de la population, c’est-à-dire la croissance démographique résultant de la diff érence entre le nombre de naissances et le nombre de décès, était presque toujours le principal facteur d’accroissement de la population. L’immigration internationale, qui représente les deux tiers de la croissance démographique, est aujourd’hui le principal moteur de l’accroissement de la population.

L’immigration demeurera un facteur de croissance dé-mographique au cours des prochaines années12. En fait, si la tendance se maintient, le nombre de décès au Canada pourrait bien surpasser le nombre de naissances vers 2030. À partir de ce moment, l’immigration deviendra l’unique moteur de croissance de la population13.

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Naissances et fertilité au fi l du temps, par province et territoire

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Nombre de naissances au plus fort du baby-boom et en 2008

Année record 1959 479 275

1961 15 591

1963 2 949

1962 19 732

1947 17 771

1959 142 383

1960 159 245

1961 23 288

1954 24 981

1960 39 009

1960 40 116

1961 558 * *

2008 364 085 4 386 1 420 8 372 6 918 85 900 136 217 14 801 12 674 47 579 43 980 355 695 788

Taux de variation -24 % -72 % -52 % -58 % -61 % -40 % -15 % -36 % -49 % 17 % 10 % -36 % * *

Indice synthétique de fécondité (2007)

Indice synthétique de fécondité 1,7 1,5 1,6 1,5 1,5 1,7 1,6 2,0 2,0 1,9 1,.5 1,6 2,1 3,0

* Données insuffi santes pour fournir une estimation fi able.

Source : Statistique Canada (1991), Naissances et décès, no 84-210 au catalogue; Statistique Canada (2008), Compendium des estimations démographiques 2007, no 91-213-SCB au catalogue; Statistique Canada (avril-juin 2008), Estimations démographiques trimestrielles, no 91-002-X au catalogue; Statistique Canada, Naissances 2007, no 84F0210X au catalogue.

Source : Statistique Canada (1991), Naissances et décès, no 84-210 au catalogue; Statistique Canada (2008), Compendium des estimations démographiques 2007, no 91-213-SCB au catalogue; Statistique Canada (avril-juin 2008), Estimations démographiques trimestrielles,no 91-002-X au catalogue.

250,000

300,000

350,000

400,000

450,000

500,000

1946 1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2008

Baby-boom 1947 à 1966

Chute de la natalité1967 à1979

Échos du boomet de la chute

1980 à 2008

Nombre de naissances (1946-2008)

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Vieillissement de la population du Canada

3

Le vieillissement de la population au Canada s’explique à la fois par la diminution de la fertilité et l’augmentation constante de l’espérance de vie.

La répartition de la population canadienne selon l’âge n’a plus la forme d’une pyramide, mais plutôt celle d’un diamant. L’âge médian est maintenant de 38,8 ans et dépassera les 45 ans dans moins de trente ans. C’est en Alberta que la population est la plus jeune en général, tandis que l’âge moyen est le plus élevé à Terre-Neuve-et-Labrador. Chez les femmes, l’âge médian est de deux ans supérieur à celui des hommes, puisque l’espérance de vie des femmes est généralement plus grande.

Durant les années 1950 et la majeure partie des an-nées 1960, environ un tiers de la population canadienne était âgée de moins de 15 ans. C’était les années du baby-boom, qui ont duré de 1947 à 1966. Selon les dernières estimations, les moins de 15 ans représenteraient aujourd’hui 17 % de la population totale; ils seraient donc environ deux fois moins nombreux qu’ils l’étaient au plus fort du baby-boom.

À l’inverse, le nombre de personnes âgées ne cesse de croître. Durant la période du baby-boom, les personnes âgées de 65 ans et plus représentaient moins de 8 % de la population totale. Aujourd’hui, cette tranche d’âge représente plus de 13 % de la population, et ce chiff re atteindra les 20 % (une personne sur cinq) dans vingt ans. D’ici dix ans, les personnes âgées de 65 ans et plus seront plus nombreuses que les moins de 15 ans.

Selon les projections de croissance démographique moy-enne de Statistique Canada, la population active (soit les personnes de 15 à 64 ans) augmentera lentement jusqu’au début des années 2020, puis déclinera au fur et à mesure

que les baby-boomers atteindront l’âge de la retraite14. Du-rant le troisième quart du XXe siècle, on comptait environ huit adultes âgés entre 15 et 64 ans pour une personne aînée; aujourd’hui, on n’en compte plus que cinq, et on prévoit que ce ratio diminuera jusqu’à 2,2 d’ici 205615.

Et alors?L’évolution de la structure par âge continuera d’avoir des répercussions déterminantes sur la société. Le baby-boom a d’abord fait monter en fl èche la demande de places dans les maternités, ensuite dans les écoles primaires, puis secondaires, et enfi n, la demande d’emplois au fur et à mesure que les boomers faisaient leur entrée sur le marché du travail. Ces travailleurs, lorsqu’ils fondèrent leurs familles, se mirent à acheter de plus en plus de maisons, de voitures et de biens de consommation de toutes sortes, et, ce faisant, accrurent la demande globale de tous ces biens.

Alors que la génération des baby-boomers approche de la retraite, on se demande si les régimes de pensions, les services de soins à domicile, les résidences pour personnes âgées et le système de santé seront en mesure de répondre aux besoins. Le spectre de la pénurie de main-d’œuvre menace de nombreux secteurs, en particulier celui de la santé. Ces changements se répercuteront sur la capacité des familles de prendre soin de leurs aînés.

Les politiques démographiques visant à stimuler le taux de natalité auront peu d’eff et sur la situation actuelle. C’est plutôt sur l’immigration que l’on voudra s’appuyer pour renforcer la main-d’œuvre. Par ailleurs, une pression croissante s’exercera sur les baby-boomers pour retarder leur retraite ou compléter leurs revenus de retraite par un emploi à temps partiel.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Structure par âge de la population, par province et territoire (2007)

Can, T,-N,-L, Î,-P,-É, N,-É, N,-B, Qc Ont, Man, Sask, Alb, C,-B, Yn T, N,-O, Nt

Population totale

32 9

76 0

00

506

300

138

600

934

100

749

800

7 70

0 80

0

12 8

03 9

00

1 18

6 70

0

996

900

3 47

4 00

0

4 38

0 30

0

31 0

00

42 7

00

31 1

13

Pourcentage d'hommes

0 à 14 ans 17,6 % 15,9 % 17,8 % 16,1 % 16,0 % 16,6 % 18,1 % 19,8 % 19,7 % 18,8 % 16,3 % 16,9 % 23,6 % 33,2 %

15 à 24 ans 14,0 13,1 14,7 14,0 13,7 13,1 14,1 14,8 15,7 15,2 14,0 15,8 16,0 18,9

25 à 44 ans 29,3 27,0 25,7 27,1 28,0 29,2 29,7 27,7 25,7 31,7 28,7 27,2 32,7 29,3

45 à 64 ans 27,2 31,2 28,8 29,6 29,6 28,8 26,3 26,0 25,8 25,0 28,0 32,0 22,3 15,2

65 ans et plus 11,9 12,8 13,0 13,2 12,7 12,3 11,7 11,7 13,1 9,2 13,0 8,1 5,3 3,4

Âge médian* 38,1 41,4 39,4 40,6 40,3 39,5 37,7 36,3 36,5 34,8 39,2 39,0 31,1 23,7

Pourcentage de femmes

0 à 14 ans 16,5 % 14,4 % 16,1 % 14,9 % 14,8 % 15,4 % 16,9 % 18,6 % 18,5 % 18,5 % 15,4 % 17,7 % 23,5 % 33,1 %

15 à 24 ans 13,1 12,4 13,9 12,8 12,5 12,2 13,1 14,0 14,6 14,6 13,1 14,2 16,7 20,0

25 à 44 ans 28,4 27,5 25,9 26,9 27,1 27,4 29,1 26,5 25,2 30,3 28,4 29,9 33,2 29,9

45 à 64 ans 27,2 30,7 28,2 29,1 29,4 28,7 26,3 25,6 25,2 25,1 28,1 30,5 21,5 14,2

65 ans et plus 14,9 15,0 15,9 16,4 16,2 16,3 14,6 15,4 16,6 11,6 15,2 7,6 5,0 2,7

Âge médian* 40,0 42,5 41,0 42,3 42,3 41,9 39,4 38,5 38,9 36,1 40,8 38,3 31,2 23,3

* L'âge médian est l'âge qui sépare les effectifs de la population en deux groupes égaux, une moité étant plus jeune et l'autre plus âgée, Source : Statistique Canada (2009), Compendium des estimations démographiques 2007, no 91-213-SCB au catalogue.

Source : Statistique Canada (2009), Compendium des estimations démographiques 2007, no 91-213-SCB au catalogue.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

1951 1956 1961 1966 1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2007

%

25 à 44 ans

45 à 64 ans

0 à 14 ans

15 à 24 ans

65 ans et plus

Répartition en pourcentage de la population canadienne par groupe d'âge (1951-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les familles canadiennes et l’incapacité

4

En mars 2010, à l’aube des Jeux paralympiques de Vancouver, le Canada a ratifi é la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes

handicapées. En vertu de cette convention, les gouvernements des provinces et territoires canadiens s’engagent à créer une société accessible et rassembleuse reconnaissant les pleins droits des personnes handicapées à l’inclusion, à l’égalité des chances et à l’accessibilité.

Ce jalon important survient au moment où le taux d’incapacité au Canada connaît une hausse. En 2006, 4,4 millions de Canadiens résidant en ménage privé ont déclaré avoir un problème de santé les limitant dans leurs activités quotidiennes. Ce nombre se traduit par un taux d’incapacité de 14,3 %, une hausse par rapport aux 12,4 % recensés en 200116. Ces données ne tiennent cependant pas compte des personnes atteintes d’incapaci-tés vivant en institutions, comme dans des établissements de soins prolongés.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le taux d’incapacité au Canada augmente progressivement avec l’âge. Le taux d’incapacité est de 3,7 % chez les enfants de moins de 15 ans, d’environ 11,5 % chez les adultes de 15 à 64 ans et de 43,4 % chez les personnes de 65 ans et plus. Plus d’une personne sur deux (56,3 %) âgée de 75 ans ou plus ont déclaré une limitation d’activité. Si la tendance à avoir une limitation d’activité est plus marquée chez les garçons de 0 à 14 ans que chez les fi lles du même groupe d’âge (4,6 % comparé à 2,7 %), le taux d’incapacité est légère-ment plus élevé chez les femmes après le cap des 25 ans.

En 2006, 1,7 % des enfants de moins de 5 ans étaient atteints d’une ou de plusieurs incapacités. Près de sept enfants sur dix (69,8 %) souff raient d’une maladie chronique comme l’asthme ou le trouble de l’attention défi citaire. Six sur dix (62,1 %) d’entre eux accusaient un retard du développement. De façon générale, le taux et les principaux types d’incapacité de cette tranche d’âge n’ont pas fl uctué de manière considérable entre 2001 et 2006.

Le taux d’incapacité chez les enfants de 5 à 14 ans est passé de 4,0 % en 2001 à 4,6 % en 2006. La hausse du nombre d’enfants atteints de troubles d’apprentissage (de 2,6 % des enfants qui fréquentent l’école à 3,2 %) est la principale cause de cette croissance. Au cours de cette même période, ils ont également été plus nombreux à être atteints d’une maladie chronique qui limite leurs activités quotidiennes, d’une défi cience psychologique ou d’un trouble de la parole. Des 202 350 enfants canadiens âgés entre 0 et 14 ans aux prises avec des incapacités, 58,3 % qualifi aient leur incapacité de « légère » à « modérée », tandis que 41,7 % d’entre eux se disaient atteints d’une incapacité « sévère» à « très sévère »17.

Chez les adultes de 15 ans et plus, les problèmes reliés à la douleur, à la mobilité et à l’agilité sont les plus fréquents. Près de 3 millions de Canadiens d’âge adulte (environ 11 % de la population adulte totale) se disent aux prises avec l’une de ces trois limitations, tandis que plus d’un million souff rent de défi cience auditive. En général, le nombre d’adultes atteints d’incapacité est en hausse, et ce, dans pratiquement l’ensemble des types d’incapacité. En 2006, 16,5 % des adultes de 15 ans ou plus se disaient atteints d’incapacité, en hausse comparativement aux 14,6 % recensés en 2001.

Parmi les 4,2 millions de Canadiens d’âge adulte souff rant d’incapacité en 2006, plus du tiers (35,4 %) se sont dits atteints d’une limitation « légère », le quart l’ont évaluée comme étant « modérée » ou « sévère» (respectivement 24,8 % et 26,3 %), tandis que 13,5 % d’entre eux ont estimé que leur limitation était « très sévère ».

Et alors?Être aux prises avec une incapacité est monnaie courante pour les Canadiens et leurs familles. Parallèlement à la hausse du nombre de personnes atteintes d’incapacités légères à sévères, les besoins augmentent en mesures et services de soutien qui facilitent leur pleine participation à la vie sociale et économique de leurs collectivités.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Prévalence de l'incapacité selon le type (2006)

Type d'incapacitéEnfants de 0 à 4 ans Enfants de 5 à 14 ans Adultes de 15 ans et plus

nbre % nbre % nbre %

Ouïe 3 270E 11,9E 20 020 11,5 1 266 120 5,0

Vision 3 030E 11,0E 16 680 9,5 816 250 3,2

Parole … … 78 240 44,8 479 740 1,9

Mobilité … … 23 160 13,2 2 923 000 11,5

Agilité … … 37 240 21,3 2 819 580 11,1

Apprentissage … … 121 080 69,3 631 030 2,5

Défi cience interllectuelle … … 53 740 30,7 136 570 0,5

Psychologique … … 60 310 34,5 589 470 2,3

Douleur … … … … 2 965 650 11,7

Mémoire … … … … 495 990 2.0

Retard de développement 17 090 62,1 … … … …

Problème de santé chronique 19 230 69,8 116 340 66,6 … …

Autre 1 810E 6,6E 6 290 3,6 119 390 0,5

Total 27 540 174 810 4 215 530

Note : … n'a pas lieu de fi gurer; E à utiliser avec prudence. La somme des catégories est supérieure au chiffre de population avec incapacité, parce que les répondants pouvaient déclarer plus d’un type d’incapacité.Statistique Canada (2007), L'Enquête sur la participation et les limitations d'activités de 2006 : rapport analytique. No 89-628-XIF au catalogue – No 002.

Statistique Canada (2007), L'Enquête sur la participation et les limitations d'activités de 2006 : rapport analytique. No 89-628-XIF au catalogue – No 002.

1,64,0 3,9

7,1

16,7

31,2

53,3

12,4

1,74,6 4,7

8,0

18,3

32,9

56,0

14,3

0

10

20

30

40

50

60 %

0 à 4 5 à 14 15 à 24 25 à 44 45 à 64 65 à 74 75 et plus Totale

2001

2006

Taux d'incapacité selon le groupe d'âge (2001 - 2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Croissance de la population autochtone

5

On observe une croissance démographique rapide chez les autochtones18. En 2006, près de 1,2 million de personnes s’identifi aient comme

autochtones, c’est-à-dire comme Indiens de l’Amérique du Nord, membres des Premières nations, Métis ou Inuits19. Par comparaison, ils étaient un peu moins d’un million en 2001 et 800 000 en 1996. Au cours des dix dernières années, la croissance démographique a été près de six fois plus rapide chez les autochtones que dans la population non autochtone (45 % contre 8 %). Les autochtones représentent maintenant 3,8 % de la population canadienne. De ce nombre, 59,5 % appartiennent aux Premières nations, 33,2 % sont des Métis, 4,3 % des Inuits et 3,0 % appartiennent à un autre groupe autochtone20.

Statistique Canada estime que la population autoch-tone pourrait atteindre environ 1,5 million en 2017 et représenter 4,1 % de la population totale du Canada21. Bien qu’on prévoie un ralentissement des taux de crois-sance moyens, ceux-ci demeureront bien supérieurs à ceux de la population canadienne.

La population autochtone est beaucoup plus jeune que le reste de la population. En 2006, l’âge médian chez les autochtones était de 27 ans (c’est-à-dire que la moitié de la population était plus jeune et l’autre moitié plus vieille), comparativement à 40 ans au sein de la popula-tion non autochtone. Les moins de 24 ans constituaient près de la moitié (48 %) de la population autochtone, comparativement à moins d’un tiers (31 %) chez les non-autochtones.

Étant donné la composition actuelle de la population selon l’âge, la proportion des jeunes adultes autochtones âgés de 20 à 29 ans devrait augmenter; ils pourraient représenter 5,3 % des personnes de ce groupe d’âge en 2017. Le ratio pourrait atteindre jusqu’à 30,3 % en Saskatchewan, 23,5 % au Manitoba, et même 84,7 % au Nunavut, 58,2 % dans les Territoires du Nord-Ouest et 39,8 % au Yukon22.

À l’instar de la population canadienne en général, la grande majorité des autochtones (85 %) vit en famille (formée d’un couple marié ou vivant en union libre, avec ou sans enfants jamais mariés, ou d’un parent seul avec enfants). Peu d’autochtones vivent seuls (7,5 % compara-tivement à 10,5 % dans l’ensemble de la population) et 4,0 % vivent avec d’autres membres de leur famille23.

Avec le vieillissement de la population, on peut s’attendre à une augmentation rapide du nombre de ménages et de familles autochtones. Le portrait démographique de la famille autochtone se caractérise par une proportion élevée de familles monoparentales. Environ un tiers des enfants autochtones (35 %) vivent avec un parent seul, compara-tivement à 17 % des enfants non autochtones. Environ 7 % vivent avec un de leurs grands-parents ou un autre membre de leur famille, et 58 % vivent avec leurs deux parents.

Et alors?La croissance rapide de la jeune population autochtone, qui contraste nettement avec le vieillissement de la popu-lation canadienne, constitue un défi de taille et une op-portunité. Au cours des prochaines décennies, on assistera en eff et à l’arrivée massive de jeunes autochtones sur le marché du travail. Dans cette optique, l’enseignement de base et l’accès à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle revêtent une importance cruciale. Il sub-siste un fossé inacceptable entre les jeunes autochtones et les autres jeunes Canadiens quant au niveau d’instruction, à l’accès aux emplois et quant à divers autres indicateurs de santé physique et mentale.

La pauvreté endémique continue d’entraver le dével-oppement de l’enfance et de la jeunesse autochtones. Ce faisant, elle aggrave les diffi cultés des familles et des col-lectivités autochtones déjà en proie à de profonds change-ments culturels, environnementaux et économiques. Il y a fort à faire pour venir en aide aux jeunes autochtones et investir dans leur avenir, alors qu’ils font leur entrée sur le marché du travail et fondent une famille à leur tour.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Population ayant une identitée autochtone*, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Population autochtone

1 17

2 79

0

23 4

50

1 73

0

24 1

75

17 6

55

108

430

242

495

175

395

141

890

188

365

196

075

30 1

90

20 6

35

24 9

20

Pourcentage de population autochtone 3,8 % 4,7 % 1,3 % 2,7 % 2,5 % 1,5 % 2,0 % 15,5 % 14,9 % 5,8 % 4,8 % 25,1 % 50,3 % 85,0 %

Répartition en pourcentage de la population ayant une identitée autochtone

Premières Nations 59,5 % 33,1 % 71,1 % 63,0 % 70,2 % 60,0 % 65,3 % 57,4 % 64,4 % 51,6 % 66,1 % 82,8 % 61,3 % 0,4 %

Métis 33,2 27,6 22,3 31,8 24,2 25,8 30,4 40,9 33,9 45,4 30,3 10,6 17,4 0,5

Inuit 4,3 20,1 1,7 1,3 1,0 10,1 0,8 0,3 0,2 0,9 0,5 3,4 20,2 98,9

Réponses autochtones multiples et autres 3,0 19,2 4,9 3,9 4,6 4,1 3,5 1,4 1,5 2,1 3,2 3,2 1,2 0,2

*Note : La population totale ayant une identité autochtone comprend les groupes autochtones (Indien de l'Amérique du Nord, Métis et Inuit), les réponses autochtones multiples et les réponses autochtones non incluses ailleurs. Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-558-XCB2006006 au catalogue.

0 à14

29,730

35 %

25

20

15

10

5

0

17,4 18,1

13,3 13,8 14,415,4 16,0

12,2

6,9

11,9

4,8

13,412,7

15 à 24 25 à 34 35 à 44 45 à 54 55 à 64 65 et plus

Population autochtone

Population non autochtone

Source : Statistique Canada (2008), Peuples autochtones - Faits saillants en tableaux, Recensement de 2006, no 97-558-XWE2006002 au catalogue.

Population autochtone et non autochtone par groupe d'âge (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Croissance de la population immigrante

6

Le Canada reçoit en moyenne plus de 225 000 immig-rants par an depuis le début des années 1990. En 2008, environ 250 000 immigrants ont été

admis au pays dont les personnes parrainées par un proche parent résidant au Canada, les immigrants économiques et leurs familles et les demandeurs du statut de réfugié24. Une enquête menée auprès de nouveaux arrivants révèle que la quasi-totalité (98 %) n’avaient en tête comme terre d’accueil que le Canada25.

Selon les données du recensement de 2006, un résident canadien sur cinq (19,8 %) est né à l’étranger, la plus forte proportion enregistrée depuis 1931. Parmi les principaux pays industrialisés, seule l’Australie affi che un ratio plus élevé d’immigrants par rapport à la population totale (22 %). Entre 2001 et 2006, la population canadienne née à l’étranger s’est accrue de 13,6 %, soit à un rythme quatre fois supérieur à celui de la population née au Canada26.

C’est dans les provinces de l’Ontario (28,3 %) et de la Colombie-Britannique (27,5 %) que le ratio d’immigrants par rapport à la population totale est le plus élevé, tandis que Terre-Neuve-et-Labrador affi che le ratio le plus faible (1,7 %). Environ la moitié (45,7 %) de la population de la région métropolitaine de recensement de Toronto est née à l’étranger, tout comme 36,5 % de la population de la région de Vancouver.

Entre 2001 et 2006, les principaux pays d’origine des im-migrants étaient la République populaire de Chine (14 %), l’Inde (12 %), les Philippines (7 %) et le Pakistan (5 %). À titre de comparaison, en 1981, il s’agissait du Royaume-

Uni, du Vietnam, des États-Unis et de l’Inde.

La plupart du temps, les gens immigrent au début de l’âge adulte. Ainsi, en 2006, l’âge médian des nouveaux arriv-ants était de 29,8 ans, soit neuf ans de moins que l’âge médian de la population générale (38,8 ans).

Et alors?Selon les projections démographiques, la proportion de Canadiens nés à l’étranger continuera d’augmenter. Tout comme le vieillissement de la population, cette tendance aura d’importantes répercussions. Si la société canadienne a toujours été un modèle de diversité culturelle, linguistique et religieuse, la composition de cette mosaïque a changé. L’immigration soutenue, d’origine de plus en plus diversifi ée, est en train de transformer les collectivités, les quartiers, les écoles, les milieux de travail et les institutions publiques, en particulier dans les grandes villes du pays.

La diversifi cation de la population nous oblige à revoir notre conception de la famille, de son mode de fonction-nement et du soutien qu’il convient de lui apporter. Les liens de parenté ne sont plus confi nés à la situation géographique; ils ont une portée beaucoup plus large. Les enfants des familles de nouveaux arrivants doivent souvent apprendre à maîtriser plus d’une culture et plus d’une langue. Leurs parents, eux, doivent se tailler une place dans un marché du travail qui leur est souvent inhospitalier, afi n de subvenir aux besoins des membres de leur famille qui vivent au Canada ou dans leur pays d’origine. Le Canada est fi er de la diversité ethnique de sa société, mais la gestion de cette diversité est un travail de longue haleine.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage de population née à l'étranger, par province et territoire (1911 - 2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

1911 22,0 % s.o. 2,7 % 7,4 % 5,2 % 7,3 % 20,1 % 41,4 % 49,5 % 56,8 % 56,9 % 54,8 % 1,8 % s.o.

1921 22,3 s.o. 2,7 8,3 5,5 8,0 21,9 36,4 39,6 46,5 49,7 37,5 2,6 s.o.

1931 22,2 s.o. 3,2 8,2 6,0 8,8 23,4 33,8 34,6 41,8 46,0 37,2 5,5 s.o.

1941 17,5 s.o. 2,6 7,0 4,5 6,7 19,4 26,5 26,7 32,5 37,3 29,0 6,8 s.o.

1951 14,7 1,1 2,6 4,5 3,9 5,6 18,5 21,7 21,1 25,5 29,1 17,9 6,5 s.o.

1961 15,6 1,4 2,9 4,6 3,9 7,4 21,7 18,4 16,1 21,7 26,0 18,6 8,5 s.o.

1971 15,3 1,7 3,3 4,7 3,7 7,8 22,2 15,3 12,0 17,3 22,7 13,8 6,5 s.o.

1981 16,0 1,9 3,7 5,0 3,9 8,2 23,6 14,2 8,7 16,3 23,1 12,4 6,0 s.o.

1991 16,1 1,5 3,2 4,4 3,3 8,7 23,7 12,8 5,9 15,1 22,3 10,7 4,9 s.o.

2001 18,4 1,6 3,1 4,6 3,1 9,9 26,8 12,1 5,0 14,9 26,1 10,6 6,4 1,7

2006 19,8 1,7 3,6 5,0 3,7 11,5 28,3 13,3 5,0 16,2 27,5 10,0 6,8 1,5

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-557-XCB2006006 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement 2006, no 97-557-XCB2006006 au catalogue

22,0 22,3 22,2

17,5

14,7 15,6 15,3 16,0 16,1

18,4 19,8

0

5

10

15

20

25

30 %

1911 1921 1931 1941 1951 1961 1971 1981 1991 2001 2006

Pourcentage de population née à l'étranger (1911 - 2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Élargissement de la diversitéraciale et ethnique

7

La diversité raciale et ethnique de la population canadienne s’est élargie avec l’immigration. Le recensement de 2006 a dénombré plus de

200 groupes ethniques diff érents, distincts ou associés. La liste comprend notamment les peuples autochtones du Canada, les premiers Européens à coloniser le Canada et les vagues d’immigrants venus en grand nombre d’Ukraine, des Indes orientales et de Chine au cours du siècle dernier.

Ces dernières années, c’est principalement d’Asie que provi-ent la majeure partie des nouveaux arrivants au Canada, soit au moins 60 % de tous les immigrants entre 2001 et 2006. La proportion d’immigrants d’origine africaine s’est égale-ment accrue entre 2001 et 2006, pour atteindre 10,5 %27.

Par conséquent, la population des minorités visibles du Canada a augmenté régulièrement et constitue aujourd’hui 16,2 % de la population globale, soit plus de 5 millions de personnes, un écart considérable par rapport au 1,1 million de personnes recensées en 198128. Selon les modèles d’immigration actuels, on prévoit que la population des minorités visibles atteindra les 7,1 mil-lions en 2017, soit environ un cinquième de la population canadienne. En 2017, environ un tiers des membres des minorités visibles seront nés au Canada et, dans la ma-jorité des cas, au moins un des parents sera né à l’étranger.

Selon le Recensement de 2006, 83,4 % de la population des minorités visibles est constituée de Canadiens de première génération (c’est-à-dire nés à l’étranger), 14,1 % de Canadiens de deuxième génération (nés au Canada et dont au moins un des parents est né à l’étranger) et 2,5 % de Canadiens de troisième génération (nés au Canada et dont les deux parents sont nés au Canada)29.

Cependant, les immigrants récents ne s’en sortent pas aussi bien économiquement que ceux qui les ont précé-

dés. En 1980, chez les nouveaux immigrants, c’est-à-dire ceux qui étaient arrivés depuis les cinq dernières années, le taux de pauvreté était 1,4 fois plus élevé que dans la population née au Canada; en 2000, le taux de pauvreté était 2,5 fois plus élevé30. D’autres indicateurs révèlent des tendances similaires au détriment des immigrants.

Et alors?La majeure partie des immigrants ne provient plus des États-Unis et d’Europe, mais d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud. La société canadienne est donc plus diversifi ée que jamais. L’accroissement de la population des minorités visibles contraint les gouvernements et les collectivités du pays à abattre les barrières afi n de favoriser une participation équitable à la vie sociale et économique, plus particulièrement les barrières enracinées dans la discrimination raciale.

Dans ce contexte, la famille redevient un sujet de débat. L’immigration nous oblige à reconsidérer notre concep-tion de la famille et à redéfi nir cette notion dans le con-texte de la loi sur l’immigration. Des pratiques religieuses et culturelles régissant la formation et la dissolution des familles ainsi que la garde des enfants entrent en confl it avec les lois et les traditions canadiennes, ce qui suscite un important débat au sujet des rôles respectifs de l’État et de la religion dans la sphère familiale.

Ce sont les jeunes du Canada qui se trouvent au centre des discussions. En eff et, la croissance des mariages entre per-sonnes appartenant à des minorités visibles et personnes n’appartenant pas à ces groupes est assurément l’un des meilleurs indices de l’évolution de la famille au Canada31.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage de la population des minorités visibles, par province et territoire (2001 - 2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

2006 16,2 % 1,1 % 1,4 % 4,2 % 1,9 % 8,8 % 22,8 % 9,6 % 3,6 % 13,9 % 24,8 % 4,0 % 5,5 % 1,4 %

2001 13,4 0,8 0,9 3,8 1,3 7,0 19,1 7,9 2,9 11,2 21,6 3,6 4,2 0,8

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, nos 95F0363XCB2001004 et 97-562-XCB2006011 au catalogue.

Source : Statistique Canada (2008), La mosaïque ethnoculturelle du Canada, Recensement de 2006, no 97-562-X au catalogue.

1981

6 18 %

16

14

12

10

8

6

4

2

0

Nombre (millions)

Pourcentage (%)

5

4

3

2

1

0

millions pourcentage

1986 1991 1996 2001 2006

Population des minorités visibles, en nombre et en pourcentage (1981 - 2006)

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Un pays multilingue8

L’anglais et le français sont les deux langues offi cielles du Canada. L’anglais est la langue maternelle (la première langue apprise et toujours parlée) de

58,3 % des Canadiens, tandis que 22,3 % ont le français pour langue maternelle.

Selon le Recensement de 2006, environ 17,4 % de tous les Canadiens se disent capables de soutenir une conver-sation en anglais et en français. Près de sept anglophones sur 10 au Québec (68,9 %) ont déclaré être bilingues, comparativement à 7,5 % des anglophones vivant à l’ex-térieur du Québec. Quant aux francophones, leur taux de bilinguisme est de 35,8 % au Québec, comparativement à 83,6 % dans le reste du pays32.

La proportion de la population canadienne qui n’a ni l’anglais, ni le français pour langue maternelle (dite allo-phone) a augmenté depuis le milieu des années 1980. Le Recensement de 2006 dénombrait 6 293 000 allophones, ce qui représente une hausse de 958 000, ou 18 %, par rapport à 2001. Des quelque 1,1 million d’immigrants qui se sont établis au Canada entre 2001 et 2006, 901 300 (80 %) étaient des allophones.

En 2006, plus d’un million de personnes déclaraient avoir l’une des langues chinoises pour langue maternelle; ce groupe de langues représente aujourd’hui 3,3 % de toutes les langues maternelles et 16,4 % des langues maternelles non offi cielles. Les autres langues maternelles non offi ciel-les les plus fréquentes sont l’italien (477 000 locuteurs), l’allemand (467 000 locuteurs), le punjabi (383 000 lo-cuteurs) et l’espagnol (362 000 locuteurs)33. Selon le Recensement de 2006, environ 156 000 personnes ont l’urdu pour langue maternelle, ce qui représente un bond de 80 % par rapport à 2001.

Avec le temps, les immigrants ont tendance à adopter l’une des langues offi cielles du Canada comme langue parlée à la maison. Ainsi, l’anglais, qui est la langue

maternelle de 57,8 % des Canadiens, est la langue parlée à la maison par 65,9 % de la population. Le français est la langue parlée à la maison par 21,2 % des Canadiens, bien qu’elle soit la langue maternelle de 22,1 % d’entre eux. L’anglais est la langue la plus fréquemment parlée à la maison dans l’ensemble des provinces et des territoires, à deux exceptions près : au Québec, la principale langue maternelle est le français (81,1 %), et 55,1 % des habitants du Nunavut parlent une autre langue que l’anglais ou le français, soit l’inuktitut, la plupart du temps.

L’anglais est la principale langue de travail de 76,4 % des travailleurs, et c’est la langue dominante au travail dans toutes les provinces et tous les territoires, à l’exception du Québec où 82 % des travailleurs parlent français. De plus, près d’un quart des travailleurs (23,7 %) du Nouveau-Brunswick parlent français au travail.

Et alors?Les anglophones constituent toujours la majorité de la population. Bien que leur nombre ait continué de croître entre 2001 et 2006, leur proportion de la population to-tale a diminué. On observe le même phénomène chez les francophones. Ce déclin est principalement attribuable à la hausse récente du nombre d’immigrants qui n’ont ni l’anglais, ni le français pour langue maternelle. En fait, depuis les années 1960, la majorité des immigrants ont une langue maternelle autre que l’anglais ou le français. Le Recensement de 2006 répertorie plus de 200 langues maternelles diff érentes dans la population canadienne.

La diversité linguistique est depuis toujours un trait caractéristique du Canada. Les familles et les collectivités jouent un rôle important dans l’utilisation de la langue et la préservation du patrimoine linguistique. Or, cette diversité soulève une importante question d’intérêt public : comment le gouvernement doit-il s’y prendre pour appuyer l’acquisition d’une langue offi cielle tout en protégeant le patrimoine linguistique?

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Langues parlées, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Langue maternelle ou première langue apprise et toujours parlée - Répartition en pourcentage des réponses uniques et multiples

Anglais 58,3 % 97,7 % 93,7 % 92,5 % 65,1 % 8,6 % 69,8 % 72,2 % 85,9 % 80,2 % 71,8 % 85,8 % 77,7 % 27,5 %

Français 22,3 0,4 4,4 3,9 33,0 80,1 4,4 4,2 1,8 2,1 1,6 4,1 2,5 1,4

Autre* 19,4 1,9 1,9 3,6 1,9 11,3 25,8 23,6 12,3 17,7 26,6 10,1 19,8 71,1

Langue le plus fréquemment parlée à la maison - Répartition en pourcentage

Anglais 65,9 % 98,7 % 96,9 % 96,0 % 68,7 % 10,0 % 80,3 % 87,2 % 94,1 % 88,8 % 82 % 94, 5 % 89,6 % 44,2 %

Français 21,2 0,1 2,0 1,9 29,4 81,1 2,4 1,7 0,4 0,6 0,4 1,8 1,1 0,7

Autre* 12,9 1,2 1,1 2,1 1,9 8,9 17,3 11,1 5,5 10,6 17,6 3,7 9,3 55,1

Langue le plus fréquemment parlée au travail - Répartition en pourcentage

Anglais 76,4 % 99,3 % 98,5 % 97,8 % 72,9 % 12,5 % 95,7 % 96,4 % 98,2 % 98,1 % 95,4 % 98,2 % 97 % 69,0 %

Français 20,2 0,3 1,7 1,4 23,7 82,0 1,4 1,1 0,3 0,3 0,2 0,9 0,7 0,4

Autre* 3,4 0,4 0,1 0,8 3,4 4,5 2,9 2,5 1,5 1,6 4,4 0,9 2,3 30,6

* Note : La catégorie "autre" comprend les langues non offi cielles et les réponses multiples comme l'anglais et le français, l'anglais et une autre langue non offi cielle, le français et une autre langue non offi cielle et toute autre combinaison de langues. Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, nos 97-555-XCB2006007, 97-555-XCB2006008 et 97-555-XCB2006032 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, nos 97-555-XCB2006007, 97-555-XCB2006008 et 97-555-XCB2006032 au catalogue.

58,3

65,9

76,4

22,3 21,2 20,2 19,4

12,9

3,4

0

10

20

30

40

50

60

70

80 %

Langue maternelle / première langueapprise ou toujours parlée

Langue la plus fréquemmentparlée à la maison

Langue la plus fréquemmentparlée au travail

Anglais

Français

Autre

Langues parlées (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Famille et religion9

On a observé un déclin marqué de la participation à une activité religieuse au cours des vingt dernières années. Selon l’Enquête

sociale générale sur l’emploi du temps menée en 2005, seuls 21 % des Canadiens de plus de 15 ans déclaraient avoir participé à un service religieux au moins une fois par semaine en 2005, comparativement à 30 % en 1985. Toujours en 2005, un tiers des répondants (33 %) n’avaient jamais participé à un service religieux, comparativement à 22 % en 1985. Les 46 % restants ont participé à un service religieux à quelques reprises au cours de l’année34.

Toutefois, cette baisse de la participation peut surestimer l’ampleur de la sécularisation du Canada, puisqu’une proportion considérable de Canadiens n’assistent pas aux services religieux mais se livrent seuls à des activi-tés religieuses. Plus de la moitié des Canadiens (53 %) affi rment se livrer à des activités religieuses de manière autonome au moins une fois par mois, et environ 11 % s’y adonnent quelques fois par an35.

Environ 44 % des Canadiens attachent une grande impor-tance à la religion. Cela signifi e que, malgré le déclin de la participation aux services religieux, de nombreux Cana-diens continuent de pratiquer leur religion en privé, plus particulièrement les personnes âgées et les immigrants36.

Clark et Schellenberg ont élaboré un indice de religiosité qui mesure la participation aux services religieux, les pratiques religieuses privées et l’importance attachée à la

religion. À l’aide de cet indice, les auteurs ont pu déter-miner que 29 % des Canadiens sont très religieux, 31 % sont modérément religieux et 40 % présentent un faible niveau de religiosité. En outre, la religiosité serait étroite-ment liée au passé religieux des parents, une observation étayée par de nombreuses études37.

Et alors?Malgré le déclin généralisé de la participation aux activités religieuses, les Canadiens continuent d’attacher une importance modérée ou une grande importance à la religion, dans leur vie privée. Toutefois, l’expérience et les pratiques religieuses varient considérablement. Par exemple, les unions conjugales interreligieuses sont de plus en plus nombreuses : en 2001, 19 % des Canadiens vivaient en couples interreligieux, ce qui représente une hausse de quatre points de pourcentage par rapport à 198138. La plus grande diversité religieuse modifi e le contexte dans lequel les couples et les familles se for-ment au Canada.

La diversifi cation des croyances religieuses est à l’origine d’une nouvelle vision du multiculturalisme et de ses con-séquences sur les diverses politiques publiques touchant à l’emploi, à l’immigration, à la santé et aux relations inter-nationales. Bien que le débat sur les « accommodements raisonnables » liés aux principes religieux ait occupé le de-vant de la scène, il apparaît clairement qu’il faut poursuivre le dialogue pour créer un milieu social multiculturel vivant et inclusif fondée sur le respect de longue date du Canada pour les droits de la personne39.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Répartition en pourcentage de la population selon l'appartenance religieuse par province et territoire (2001)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Catholique 43,6 % 36,9 % 47,4 % 36,6 % 53,6 % 83,4 % 34,7 % 29,3 % 31,7 % 26,7 % 17,4 % 21,1 % 45,7 % 23,2 %

Protestante 29,2 60,0 42,8 48,8 36,6 4,7 38,9 43,1 46,6 38,9 31,4 33,2 31,3 66,7

Autre religion 10,7 0,6 3,1 2,7 1,8 6,1 10,1 8,9 6,0 10,8 15,4 7,1 5,2 3,9

Aucune religion 16,5 2,5 6,7 11,9 8,0 5,8 16,3 18,7 15,7 23,6 35,8 38,6 17,8 6,2

Source : Statistique Canada, Recensement de 2001, no 95F0450XCB01004 au catalogue.

Importance accordée à la religion - répartition en pourcentage, par région (2002)

Importance Canada Provinces de l'Atlantique Québec Ontario Provinces

des PrairiesColombie-

Britannique

Grande 44 % 54 % 41 % 47 % 42 % 34 %

Moyenne 20 22 26 19 19 15

Faible 19 17 26 16 17 15

Aucune religion 17 8 7 17 22 36

Source : Warren Clark et Grant Schellenberg, "Les Canadiens et la religion", Tendances sociales canadiennes, été 2006, Statistique Canada, no 11-008 au catalogue.

17 %Aucune religion

25 %Pratiques religieuses publiques et privées peu fréquentes (ne participe pas ou que rarement à des services religieux ou ne se livre pas à des pratiques religieuses autonomes)

21 %Pratiques religieuses privées régulières (ne participepas ou que rarement à des services religieux maisse livre à des pratiques religieuses autonomes aumoins une fois par mois)

4 %Pratiques religieuses publiques régulières (participe à des services religieux au moins une fois par mois mais ne se livre pas ou peu fréquemment à des pratiques religieuses autonomes)

32 %Pratiques religieuses privées et publiques régulières(participe à des services religieux et se livre à des pratiques religieuses autonomes au moins une fois par mois)

Source : Statistique Canada, Enquête sur la diversité ethnique, 2002.Warren Clark et Grant Schellenberg (2006), Les Canadiens et la religion, Tendances sociales canadiennes, mai 2006. No. 11-008 au catalogue.

17 %

25 %

21 %

32 %

4 %

Participation à des activités religieuses, population de 15 ans et plus (2002)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Élévation du niveau de scolarité

10

Des études démontrent clairement que l’éducation et la formation sont des facteurs essentiels au bien-être individuel et familial. Les changements

démographiques qui touchent le marché du travail, la rapidité des progrès technologiques et le resserrement de la concurrence sur les marchés mondiaux transforment non seulement notre société, mais notre vision quant à la nature et à l’importance de l’apprentissage et de l’éducation.

Le niveau de scolarité a régulièrement augmenté au Canada. Selon le Recensement de 2006, le pourcent-age de la population active (25 à 64 ans) titulaire d’un diplôme universitaire a bondi, passant d’environ 11,5 % en 1986 à 22,6 % aujourd’hui. Parallèlement, la propor-tion de personnes n’ayant pas obtenu de diplôme d’études secondaires est passée de 47,8 % en 1986 à 23,8 %40.

Le Canada fi gure parmi les pays industrialisés dont la population active affi che le plus haut niveau de scolarité. En eff et, parmi les dix premiers pays industrialisés de l’OCDE, le Canada se classe au sixième rang, pour ce qui est de la proportion de titulaires d’un diplôme universi-taire dans la population, et au premier rang si l’on inclut les titulaires de diplômes ou de certifi cats d’études collégiales. Près de la moitié (48 %) des Canadiens âgés de 25 à 64 ans ont terminé des études collégiales ou universitaires41.

Ces tendances s’expliquent par la hausse du niveau de scolarité chez les jeunes. Les données du Recensement révèlent qu’un tiers (33,4 %) des jeunes adultes de 25 à 34 ans possédaient un certifi cat, un grade ou un diplôme universitaire en 2006, comparativement à moins d’un quart (23,9 %) des adultes de 55 à 64 ans. Par ailleurs,

seuls 10,9 % des 25 à 34 ans n’avaient pas obtenu de diplôme d’études secondaires, comparativement à 22,9 % des 55 à 64 ans.

En 2006, un tiers des femmes de 25 à 34 ans possédaient un diplôme universitaire comparativement à un quart des hommes du même groupe d’âge. Dans le groupe des 55 à 64 ans, seules 16 % des femmes possédaient un diplôme universitaire, contre 21 % des hommes42.

Et alors?Depuis la dernière récession au début des années 1990, les jeunes Canadiens ont affl ué en masse dans les établisse-ments d’enseignement supérieur. Même durant les années de croissance qui ont marqué le début du siècle, les jeunes ont poursuivi des études supérieures afi n de garantir leur sécurité économique dans l’avenir. Par conséquent, la main-d’œuvre canadienne est une des plus qualifi ées au monde.

Ce changement a profondément infl uencé le cours de la vie des jeunes. En eff et, étant donné qu’ils restent plus longtemps aux études, ils quittent le foyer familial plus tard et, par conséquent, forment un couple et fondent une famille plus tard (ou n’ont pas d’enfant). La poursuite d’études supérieures infl uence également le choix du conjoint, le moment de fonder une famille et la manière d’élever les enfants, ainsi que les ressources disponibles. Elle aff ecte substantiellement les rôles traditionnels de l’homme et de la femme à la maison et au travail et infl uence leurs aspirations et leur vision du monde. La motivation à poursuivre des études supérieures est l’un des facteurs sociodémographiques dont l’infl uence sur la famille canadienne moderne est la plus profonde.

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Répartition en pourcentage des personnes de 25 à 64 ans selon le plus haut niveau de scolarité atteint, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

% ayant moins qu'un diplôme d'études secondaires

15,4 % 25,7 % 18,7 % 18,6 % 21,0 % 17,1 % 13,6 % 20,4 % 19,4 % 15,4 % 12,4 % 15,3 % 23,0 % 46,0 %

% ayant un diplôme d'études secondaires 23,9 19,6 23,7 20,9 25,8 21,1 25,0 25,4 26,7 24,1 25,9 21,2 18,5 10,3

% ayant un certifi cat ou un diplôme professionnel

12,4 14,8 11,8 13,9 12,4 18,1 8,8 11,3 13,7 12,4 12,0 13,1 11,5 9,3

% ayant un diplôme ou un certifi cat d'études collégiales

20,3 22,2 24,3 22,0 21,3 17,5 22,0 18,7 18,5 21,5 19,6 24,3 23,7 19,3

% ayant un grade universitaire 27,9 17,8 21,5 24,6 19,6 26,3 30,7 24,2 21,9 26,6 30,2 26,0 23,2 15,1

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-560-XCB2006007 au catalogue.

Source: Statistique Canada (2008), Portrait de la scolarité au Canada, Recensement de 2006, no 97-560-X au catalogue.

100 %

80

60

40

20

0

42 % 48 % 51 % 56 %

25 à 34 ans

FemmesHommes

35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 à 64 ans

58 % 52 % 49 % 44 %

Répartition en pourcentage de titulaires d'un diplôme universitaire, par sexe et groupe d'âge (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Évolution du clivage entre milieux urbains et ruraux

11

Il y a un siècle, la majorité des Canadiens vivaient dans des fermes ou de petites villes. Aujourd’hui, nous vivons pour la plupart à l’intérieur et autour des

grandes villes. En 2006, 80 % des Canadiens vivaient en région urbaine43.

Environ les deux tiers des Canadiens résident dans une région métropolitaine de recensement (RMR) telle que la région du Grand Toronto ou la Municipalité régionale de Halifax, de grandes régions urbaines formées d’une ou de plusieurs municipalités regroupées autour d’un noyau ur-bain d’au moins 100 000 habitants. Quelque 15 % vivent dans de petites agglomérations d’au moins 1 000 habi-tants, et les 20 % restants vivent dans de petites villes, des villages ou à la campagne.

La croissance démographique se concentre principale-ment dans les grands centres urbains du Canada. Cepen-dant, certains choisissent de s’établir dans des régions situées à distance de navettage des centres urbains, sources d’emplois. Environ 35 % des travailleurs vivant en région rurale font la navette vers les grands centres urbains, un phénomène qui tranche avec le passé44. Il apparaît claire-ment que les régions urbaines se vident de leurs habitants au profi t des municipalités périphériques.

L’immigration internationale est le principal facteur de croissance démographique dans les trois plus grands centres urbains du Canada, à savoir Montréal, Toronto et Vancouver. Le phénomène a creusé un fossé entre ces trois villes et le reste du pays sur le plan de la diversité ethno-raciale. Ces trois RMR combinées comptent 11,5 mil-lions d’habitants, soit plus du tiers de la population totale du pays. La migration intérieure alimente l’accroissement de la population des autres centres urbains tels que Cal-gary, ainsi que des régions rurales fortement infl uencées par la proximité des centres urbains.

En revanche, la croissance démographique est beaucoup plus lente dans les régions rurales, en particulier dans les collectivités éloignées, en dépit du fait que le taux de fé-condité moyen y est plus élevé45. La propension des jeunes adultes des régions rurales à aller vivre dans les grands centres urbains et la tendance inverse observée chez les adultes plus âgés ont modifi é la structure des âges dans les régions urbaines et rurales. Par conséquent, la propor-tion de personnes âgées est plus faible dans les grandes RMR que dans la plupart des autres types de villes ou de collectivités, alors qu’elle est beaucoup plus élevée dans les régions rurales.

Et alors?L’évolution du clivage entre régions urbaines et rurales permet de comprendre les modèles d’établissement et la dynamique de la vie familiale au Canada. La composition de la famille diff ère nettement non seulement entre les grands centres urbains et les régions rurales, mais aussi en-tre les quartiers centraux à forte densité de population et les banlieues à faible densité de population. Par exemple, les jeunes familles avec des enfants en quête d’un loge-ment abordable s’établissent depuis des dizaines d’années dans les banlieues, quitte à parcourir de longues distances pour avoir accès aux services ou se rendre au travail. Selon le Recensement de 2006, la distance médiane parcourue par les Canadiens pour se rendre au travail est passée de 7,0 kilomètres en 1996 à 7,6 kilomètres en 200646.

Au cours des dernières décennies, les familles à faible revenu se sont concentrées autour des grands centres urbains, près des centres-villes. Cependant, la hausse du coût des logements dans certaines villes du pays est en train de chasser ces familles des centres urbains. Ainsi, des foyers de pauvreté ont essaimé dans les proches banlieues de Toronto et de Vancouver, à l’instar des grandes villes américaines47.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada (2009), Compendium des estimations démographiques 2007, no 91-213-SCB au catalogue.

7,5

9,5

11,5

13,5

15,5

17,5

19,5

21,5

23,5

1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

15,8 million

21,6 million

10,3 million 11,4 million

Millions

Abbotsford et Kingstondeviennent des RMR en 2001

Barrie, Guelph, Brantford, Peterborough, Moncton et Kelowna deviennent desRMR en 2006.

non RMR

RMR

Population de toutes les régions métropolitaines de recensement et du reste du Canada (1986 - 2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

12 La mobilité des familles

Si vous ne résidez plus au même endroit qu’il y a cinq ans, vous n’êtes pas le seul. Environ quatre personnes sur dix (40,9 %) âgées de cinq ans et plus

ont déménagé entre 2001 et 2006. Plus de la moitié de ces personnes (53,8 %) ont déménagé dans la même municipalité, et 29,5 % ont déménagé dans une autre municipalité de la province. Environ 7,1 % des migrants sont allés s’établir dans une autre province et 9,6 % (3,9 % de la population âgée de cinq ans et plus) vivaient dans un autre pays cinq ans auparavant48.

En 2006, c’est dans les Territoires du Nord-Ouest, en Alberta et en Colombie-Britannique que la proportion de personnes ayant déménagé49 était la plus élevée, soit respec-tivement 49,8 %, 47,8 % et 46,6 %. De toutes les personnes ayant changé d’adresse au Québec, neuf sur dix prove-naient de la province. En Alberta, par contre, seuls les trois quarts provenaient de la province; de nombreux habitants d’autres régions du Canada étaient venus s’y établir.

On observe une baisse générale de la mobilité des Cana-diens. Bien que la proportion des personnes ayant démé-nagé entre 2001 et 2006 soit sensiblement la même que durant la période de 1996 à 2001 (40,9 % contre 41,9 %), les pourcentages des Canadiens qui ont déménagé, migré ou changé de province sont les plus faibles depuis 1971.

Le vieillissement de la population explique en partie cette tendance à la baisse. En eff et, la migration est beaucoup plus fréquente chez les jeunes, qui représentent une part décroissante de la population totale50. En 2006, ce sont les 25 à 29 ans qui ont déménagé le plus – 73 % ont changé d’adresse entre 2001 et 2006 – suivis de près par les 30 à 34 ans, dans une proportion de 70 %.

La migration comporte parfois des avantages considé-rables. Une étude de Statistique Canada a établi une relation signifi cative entre la mobilité interprovinciale et une modifi cation importante des gains des particu-liers. Sur une période de trois ans, les gains moyens des « personnes ayant déménagé » se sont accrus deux fois plus vite que les gains des personnes qui n’ont pas démé-nagé. L’étude met en lumière un écart important entre les gains des hommes et ceux des femmes, des tendances qui « concordent, de toute évidence, avec un modèle (« phallocrate ») axé sur la famille dans le cadre duquel les femmes sont plus susceptibles de migrer pour soutenir la carrière de leur conjoint, même si cela se solde par une réduction de leurs propres gains »51.

En outre la mobilité est plus élevée chez les personnes divorcées, séparées ou veuves, comparativement aux personnes mariées ou vivant en union libre. Les autoch-tones et les nouveaux immigrants sont généralement plus mobiles. En revanche, le fait d’avoir des enfants diminue la probabilité de migrer vers une autre collectivité52.

Et alors?La probabilité de migrer est étroitement associée aux événements de la vie. En eff et, les gens déménagent pour poursuivre leurs études, pour obtenir de meilleurs emplois, pour établir de nouvelles relations ou pour s’éloigner des anciennes, pour off rir de meilleures conditions de vie à leurs enfants, pour se rapprocher de leur famille ou pour une foule d’autres raisons. Les déménagements ont des répercussions sur les familles, les collectivités où elles s’installent et les proches qu’elles laissent derrière.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage de la population ayant déménagé entre 2001 et 2006, par province et territoire

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

% ayant déménagé 40,9 % 27,9 % 32,3 % 33,2 % 32,5 % 38,1 % 41,3 % 36,6 % 36,1 % 47,8 % 46,6 % 44,9 % 49,8 % 42,2 %

% ayant déménagé dans la même municipalité

22,0 13,9 15,9 19,8 17,0 20,6 22,4 22,4 20,1 26,0 23,4 24,9 25,8 25,7

% ayant déménagé dans la même province ou le même territoire

12,1 7,9 8,8 6,4 9,8 13,7 12,3 7,5 10,3 10,5 13,6 5,4 5,4 6,7

% ayant déménagé dans une autre province ou un autre territoire

2,9 5,4 6,5 5,6 4,6 1,0 1,6 3,4 4,3 7,4 4,3 12,9 16,8 9,4

% ayant déménagé dans un autre pays 3,9 0,7 1,1 1,4 1,1 2,8 5,0 3,3 1,4 3,9 5,3 1,7 1,8 0,4

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-556-X2006006 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-556-X2006006 au catalogue.

41

51

40 36

53

73 70

56

42

34

29 26

24 22

19 19

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75 % To

tale

5-9

10-1

4

15-1

9

20-2

4

25-2

9

30-3

4

35-3

9

40-4

4

45-4

9

50-5

4

55-5

9

60-6

4

65-6

9

70-7

4

75+

Population de 5 ans et plus ayant déménagé entre 2001 et 2006 - Pourcentage par groupe d'âge

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

13 Évolution de la structurefamiliale

Plus de huit Canadiens sur dix vivent en famille. Cette proportion a très peu varié au cours des vingt dernières années. La plupart de ces familles

sont formées de couples, une tendance qui, encore une fois, est demeurée stable au cours de la même période. En 2006, 84,1 % de toutes les familles étaient formées de couples mariés ou vivant en union libre.

Or, le type et la taille des familles canadiennes n’ont cessé d’évoluer. Il y a cinquante ans, la majorité des familles étaient constituées d’un homme et d’une femme légale-ment mariés ayant au moins un enfant. Selon les données du Recensement de 2006, ce modèle de famille reste le plus fréquent, mais n’est plus majoritaire.

En 1981, 55 % des familles de recensement étaient con-stituées d’un couple marié ayant un ou des enfants. Cette proportion est passée sous la barre des 50 % en 1991, puis a chuté à 38,7 % en 2006. Ce modèle familial n’est donc plus majoritaire dans l’ensemble des provinces et des ter-ritoires. On recense également 29,9 % de familles formées de couples mariés dont les enfants ont quitté le foyer familial, un groupe dont la taille ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population53.

Les familles formées de couples en union libre ont connu la croissance la plus rapide : de 5,6 % en 1981, la propor-tion de ce type de famille s’est élevée jusqu’à 15,5 % en 2006. La proportion de couples vivant en union libre sans enfants a doublé durant cette période, tandis que la proportion de couples en union libre ayant des enfants a plus que triplé54.

La proportion de familles monoparentales était égale-ment plus élevée en 2006 qu’en 1981 (15,9 % de toutes

les familles de recensement en 2006 comparativement à 11 % en 1981), en raison de l’augmentation graduelle du nombre de familles monoparentales ces trente dernières années. Cependant, on observe peu de changement entre 2001 et 200655. Dans la majorité des cas (80,1 %), les familles monoparentales ont la mère pour chef. Mais la proportion de celles qui ont le père pour chef a augmenté.

Au Québec, plus d’un quart (28,8 %) des familles étaient formées de couples en union libre, et un peu plus de la moitié d’entre elles comptaient au moins un enfant à la maison. L’Ontario affi chait la plus faible proportion de familles formées de couples en union libre en 2006, soit 10,3 %.

Le nombre de familles formées de couples comprend les couples de sexe opposé et les couples de même sexe. Selon le Recensement de 2006, des 45 300 couples de même sexe dénombrés, 16,5 % étaient mariés. Les couples de même sexe représentent 0,6 % de tous les couples.

Et alors?Il ne fait aucun doute que la famille a subi des transforma-tions majeures au cours des cinquante dernières années. Selon un sondage Ipsos-Reid réalisé en 2007, la majorité des Canadiens estiment « qu’il n’y a pas vraiment de famille typique »56. La famille moderne se compose de demi-frères et de demi-sœurs, de beaux-parents, de parents de même sexe, d’enfants, de parents, d’autres per-sonnes apparentées et, de plus en plus, de couples seuls.

Ces changements fondamentaux de la structure familiale nous obligent à repenser les politiques et les programmes d’aide aux familles afi n d’en embrasser toute la diversité.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Répartition en pourcentage des types de familles de recensement, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Familles sans enfants à la maison

Couples mariés 29,9 % 34,1 % 33,0 % 34,1 % 33,7 % 26,2 % 29,5 % 32,1 % 35,7 % 30,8 % 33,4 % 24,1 % 16,9 % 7,5 %

Couples en union libre 8,5 5,6 6,1 7,9 8,2 14,0 6,1 6,1 5,8 8,0 7,9 12,8 12,0 7,3

Familles avec enfants* à la maison

Couples mariés 38,7 39,5 40,2 36,0 35,7 28,3 44,5 40,1 36,9 42,0 39,3 31,6 34,5 33,6

Couples en union libre 6,9 5,2 4,4 5,1 6,0 14,8 4,1 4,7 5,0 4,8 4,3 10,8 15,6 24,0

Mères monoparentales 12,7 12,7 13,4 13,9 13,4 13,0 12,9 13,7 13,2 11,3 12,0 15,4 15,6 20,5

Pères monoparentaux 3,2 2,8 2,9 3,0 3,0 3,7 2,9 3,3 3,5 3,1 3,0 5,3 5,9 7,1

Couples de même sexe 0,6 % 0,2 % 0,4 % 0,6 % 0,4 % 0,8 % 0,6 % 0,4 % 0,3 % 0,4 % 0,7 % 0,5 % 0,5 % 0,3 %

*Note : Enfants de tous âges vivant à la maisonSource : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-553-XCB2006007 et 97-553-XCB2006024 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-553-XCB2006007 au catalogue.

0

10

20

30

40

50

60 %

1981 1986 1991 1996 2001 2006

55,0 %

28,2 %

11,3 %

3,7 % 1,9 %

38,7 % Couple marié avec enfants

29,9 % Couple marié sans enfants

15,9 % Familles monoparentales

8,5 % Couple en union libre sans enfants 6,9 % Couple en union libre avec enfants

Répartition en pourcentage des familles de recensement par type (1981 - 2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

14 Projection du nombre de familles

En 2006, on dénombrait au Canada, environ 8,9 millions de familles de deux personnes ou plus. Cela représente une hausse d’environ 80 % par

rapport à 1971, où l’on avait recensé 5 millions de familles. L’augmentation rapide du nombre de familles est attribuable à la génération des baby-boomers, qui ont atteint l’âge de fonder une famille au cours de cette période.

Or, ces dernières années, on a observé un ralentissement de l’accroissement du nombre de familles. Entre 2001 et 2006, par exemple, le nombre de familles s’est accru d’un modeste 6,3 %. D’ici 2026, le taux de croissance du nom-bre de familles devrait ralentir davantage à mesure que les familles prennent de l’âge, selon les tendances actuelles de la fertilité, de la mortalité et de l’immigration57.

Selon un scénario de croissance moyenne, l’augmentation du nombre de familles ne devrait pas dépasser les 15 % entre 2005 et 2026, pour atteindre un total de 9,7 mil-lions de familles en 2026. Selon un autre scénario, le nombre de familles atteindrait 10,7 millions en 2026.

Ces projections tiennent compte du vieillissement de la famille « typique ». La proportion de familles dont le principal soutien est âgé de 65 ans ou plus passera de 17 % en 2005 à 30 % en 202658. Suivront de près les familles dont le principal soutien est âgé de 55 à 64 ans. Ensemble, ces deux groupes constitueront la moitié des familles, un accroissement considérable comparativement à 2005 (34 %) et à 1986 (28 %).

En 2026, le nombre de familles dont le principal soutien est âgé de 15 à 24 ans, de 25 à 34 ans ou de 35 à 44 ans aura chuté par rapport à 2005. Le déclin le plus marqué touchera les familles dont le chef est âgé de 15 à 24 ans, qui devraient voir leur nombre diminuer de plus des deux tiers. Le nombre de familles dont le chef est en âge de fonder une famille (de 25 à 34 ans) devrait régresser de 22 % durant la même période.

Selon ces projections, les familles formeront un pourcent-age décroissant des ménages canadiens. En 1986, les familles constituaient 73 % de tous les ménages. Cette proportion était passée à 70 % en 2005, et devrait chuter à 62 % en 2026. Par conséquent, les personnes sans conjoint ni enfant à la maison seront de plus en plus nombreuses.

Et alors?En réalité, il est impossible de prédire l’avenir avec préci-sion, surtout un avenir aussi éloigné que 2026. Cependant, il est essentiel de cerner l’orientation générale du change-ment, et il semble probable que les taux de constitution des familles et la structure de leur distribution par groupe d’âge subiront de profonds changements dans un avenir rapproché. Ces changements auront de vastes retombées sur le plan économique et social, notamment en matière de besoins en logements, de modes de vie, d’habitudes de consommation et de besoins en services publics.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Roger Sauvé (2006), L'évolution de la structure d'âge et ses effets sur les familles et ménages d'ici 2026, L'Institut Vanier de la famille.

6

7

8

9

10

11

12

millions

1986 1991 1996 2001 2006

Selon l’hypothèse du maintien aux niveaux de 2001des ratios de formation des familles par âge

10,7 million

9,7 million

6,6 million Selon l’hypothèse du maintien des tendances à moyen terme des ratios de formation des familles par âge

2011p 2016p 2021p 2026p

Source : Roger Sauvé (2006), L'évolution de la structure d'âge et ses effets sur les familles et ménages d'ici 2026, L'Institut Vanier de la famille.

0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0millions

1986 1991 1996 2001 2006 2011p 2016p 2021p 2026p

65 ans et +

15 à 24 ans

25 à 34 ans

35 à 44 ans

55 à 64 ans 45 à 54 ans

Nombre de familles de 2 personnes ou plus (1986 - 2026)

Nombre de familles selon l'âge du principal soutien (1986 - 2026)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Évolution de la taille des familles

15

Il y a près d’un siècle, en 1921, la famille moyenne comptait 4,3 personnes. Dans la plupart des cas, celle-ci était constituée de deux adultes et de

2,3 enfants en moyenne. Tout au long du vingtième siècle, la taille moyenne de la famille n’a cessé de décliner jusqu’à 3,7 personnes en 1971, puis 3,1 personnes au milieu des années 1980, un chiff re qui est demeuré stable jusqu’à nos jours.

Le changement qui s’est produit après 1971 s’explique en grande partie par l’augmentation du nombre de familles constituées de deux personnes et par le déclin marqué du nombre de familles de cinq personnes et plus. En 1971, en-viron une famille sur trois (31 %) comptait deux personnes, et plus du quart des familles (27 %) étaient formées d’au moins cinq personnes. Depuis, le pourcentage de familles constituées de deux personnes a grimpé à 44 %. À l’inverse, le pourcentage de familles comptant au moins cinq personnes a régressé à 13 %59. La proportion de familles constituées de trois ou quatre personnes s’est maintenue à près d’une sur cinq durant toute la période.

La taille moyenne des familles se situe autour de 3,1 per-sonnes dans l’ensemble des provinces et des territoires, à une exception près : la famille moyenne au Nunavut compte 4,4 personnes. Dans ce territoire, environ 42 % des familles se composent d’au moins cinq membres.

La diminution de la taille moyenne de la famille depuis plusieurs décennies résulte en partie du déclin du taux de fécondité et du vieillissement de la population. Par ail-leurs, un pourcentage croissant des familles sont monopa-rentales et sont généralement plus petites que les familles comprenant un couple. En 2006, par exemple, les familles monoparentales dont le chef était une femme comptaient en moyenne 1,5 enfant comparativement à 1,9 enfant dans

les familles comprenant un couple marié et à 1,7 enfant dans les familles comprenant un couple en union libre.

De manière générale, la taille moyenne des ménages canadiens a également chuté. En 2006, le ménage moyen comptait 2,5 personnes, en raison de la hausse du nombre de ménages formés d’une personne seule et de couples sans enfants à la maison. Le nombre de ménages d’une personne, par exemple, s’est accru de 11,8 % entre 2001 et 2006, tandis que celui de couples sans enfants a augmenté de 11,2 %60. En fait, pour la première fois en 2006, la pro-portion de couples sans enfants a dépassé la proportion de couples ayant des enfants61.

Et alors?En raison de la réduction de la taille des familles, les ressources familiales se répartissent entre un plus petit nombre de personnes. Cette réalité revêt une importance signifi cative pour les aidants dans le contexte du vieillisse-ment de la population. En plus d’être moins nombreux à se partager la responsabilité d’aider leurs aînés, les mem-bres de la famille au sens large vivent souvent à une dis-tance éloignée les uns des autres. En 2007, un cinquième des personnes âgées de 45 ans et plus qui fournissaient des soins à un parent dans le besoin, habitaient à plus d’une heure de distance du domicile de ce parent62.

Les familles et les ménages de petite taille sont à l’origine de changements positifs et négatifs dans tous les do-maines, du logement aux transports en passant par la demande de divers biens et services. Si la diversifi cation des types de famille oblige la société à penser autrement, la réduction de la taille des familles aura également des répercussions importantes sur la manière de fournir des soins aux personnes de tous les groupes d’âge.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Familles selon leur taille, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Répartition en pourcentage des familles selon leur taille

Famille de 2 personnes 43,8 % 45,3 % 45,4 % 48,3 % 48,1 % 47,7 % 40,2 % 44,3 % 47,7 % 42,7 % 45,4 % 45 % 33,8 % 19,3 %

Famille de 3 personnes 22,2 25,8 22,5 23,1 23,5 23,1 22,2 20,8 19,4 21,5 21,0 22,9 23,3 18,0

Famille de 4 personnes 21,4 20,9 20,3 19,5 19,8 19,9 23,1 20,9 19,5 22.0 20,5 20,7 22,8 20,8

Famille de 5 personnes et plus 12,5 8,0 11,9 9,1 8,5 9,3 14,4 14,1 13,5 13,8 13,1 11,3 20,2 42,1

Nombre moyen de personnes par famille (adultes et enfants)

Nombre moyen 3,1 2,9 3,0 2,9 2,9 2,9 3,2 3,1 3,1 3,1 3,1 3,0 3,4 4,4

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-554-XCB2006011 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-554-XCB2006011 au catalogue.

0

5

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1971 1976 1981 1986 1991 1996 2001 2006

Famille de 2 personnes

Famille de 4 personnes

Famille de 3 personnes

Famille de 5 personnes

44 %

22 %

13 %

31 %

tous deux21 %

27 %

21 %

Répartition en pourcentage des familles selon leur taille (1971 - 2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Mariage, union libre et célibataire

16

La grande majorité des Canadiens choisissent de vivre en famille. La taille moyenne de celle-ci décline. Et les modèles familiaux évoluent

continuellement. En raison du changement d’attitude culturelle, politique et économique à l’égard de la vie conjugale, les gens choisissent de fonder une famille à diverses étapes de leur vie.

En 2006, près de six Canadiens sur dix âgés de 15 ans et plus (58,4 %) vivaient en union conjugale ou en famille formée d’un couple63. De ce nombre, la majorité, soit plus de 80 %, étaient légalement mariés, et la proportion restante vivait en union libre64.

En tout, un peu moins de la moitié des adultes (47,9 %) étaient mariés en 200665. C’est dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador qu’on observe la proportion la plus élevée de personnes mariées (54,3 %). Au Québec, seuls 37,5 % des adultes se sont déclarés mariés lors du Recensement de 2006; la proportion est encore moins élevée au Nunavut (31,0 %) et dans les Territoires du Nord-Ouest (36,3 %).

Un adulte sur cinq au Québec (19,4 %) a déclaré vivre en union libre en 2006 – un pourcentage supérieur à celui des autres provinces et territoires, à l’exception du Nunavut (22,8 %). Les couples en union libre représen-taient le tiers de tous les couples au Québec, une propor-tion beaucoup plus forte que dans les autres provinces et territoires (13,4 %).

En 2006, 8,0 % des Canadiens âgés de 15 ans et plus se sont déclarés divorcés. Parmi ceux-ci, 5,6 % ne vivaient pas en couple avec une autre personne, et les 2,4 % restants vivaient en union libre66. Trois pour cent se sont déclarés séparés (mais toujours légalement mariés) et

6,2 % se sont déclarés veufs ou veuves lors du Recense-ment de 2006.

En 2006, 41,6 % des personnes de 15 ans et plus étaient célibataires, c’est-à-dire qu’elles ne vivaient pas en union conjugale. Un tiers des célibataires avaient déjà vécu en couple, mais se sont déclarés soit divorcés ou séparés (19 %), soit veufs (14 %) au moment du Recensement. La majorité des personnes célibataires (66 %) n’avaient jamais été légalement mariées.

Depuis plusieurs décennies, la proportion de couples mariés tend à diminuer, tandis que la proportion de personnes divorcées ou qui ne se sont jamais mariées aug-mente. Les unions de fait sont beaucoup plus fréquentes que dans le passé, en particulier chez les jeunes adultes de 25 à 29 ans, et de plus en plus chez les personnes de quarante ans et plus.

Et alors?Comme le fait remarquer Robert Glossop, « Les statistiques mettent un ordre factice dans le portrait de la vie familiale en raison de catégories prédéterminées dans lesquelles les répondants doivent s’insérer quand ils répondent au questionnaire, et parce que ceux qui ne peuvent s’y insérer n’y fi gurent tout simplement pas »67. La vie de famille entre diffi cilement dans des catégories bien défi nies. Le mariage n’est plus l’unique cadre de formation et de maintien d’une famille. Dans son évalu-ation des tendances et des données des sondages sur les familles canadiennes, Robert Brym abonde dans le même sens : « La famille comme institution n’est pas en train de s’eff riter. Ce qui se produit, plutôt, c’est que les gens sont aujourd’hui plus libres qu’ils ne l’étaient, d’établir les con-fi gurations familiales qui leur conviennent le mieux »68.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

État matrimonial de la population de 15 ans et plus, par province et territoire (2006)

Can T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Célibataire (ni marié ni en union libre) 41,6 % 38,0 % 40,7 % 41,6 % 39,9 % 43,0 % 41,0 % 42,8 % 41,9 % 40,6 % 41,3 % 44,9 % 44,9 % 46,3 %

Marié légalement 47,9 54,3 52,0 49,5 50,0 37,5 51,9 50,2 50,8 50,7 50,3 38,9 36,3 31,0

Union libre 10,5 7,7 7,2 8,9 10,1 19,4 7,0 7,2 7,4 8,6 8,2 16,1 18,8 22,8

Note : En 2006, les mariages entre époux du même sexe étaient répertoriés dans la catégorie "marié légalement".Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-552-XCB2006007 au catalogue.

Source : Statistique Canada, 2006 Recensement de 2006, no 97-552-XCB2006007 au catalogue.*mi marié mi en union libre

Célebataire* 41,6 %

2,5 %Séparé

5,6 %Divorcé

5,9 %Veuf

27,6 %Jamais légalement marié

Couple 58,4 %

47,9 %Légalement marié

10,5 %Union libre

État matrimonial de la population de 15 ans et plus (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

L’état matrimonial aux diff érentes étapes de la vie

17

À 15 ans, presque tout le monde est célibataire. Le terme « célibataire » désigne une personne qui n’a jamais été légalement mariée et qui ne vit pas

en union libre. Chez les 25 à 29 ans, les célibataires sont minoritaires (48,8 % de ce groupe d’âge). Au début de la trentaine, environ une personne sur quatre est célibataire, et chez les 55 ans et plus, la proportion de célibataires chute à moins d’une personne sur dix69.

L’union libre est la forme d’union conjugale la plus répan-due chez les jeunes adultes. Au début de la vingtaine, les conjoints de fait sont deux fois plus nombreux (12,3 %) que les couples légalement mariés (6,0 %). La tendance s’inverse toutefois chez les 25 à 29 ans : la proportion de couples légalement mariés est supérieure à celle des conjoints de fait, soit 27,0 % contre 21,8 %.

Dans le groupe des 60 à 64 ans, les deux tiers (67,7 %) sont légalement mariés, et 6,2 % vivent en union libre, pour un total de 73,9 % de familles formées de couples. Environ une personne sur cinq (19,8 %) est séparée, divorcée ou veuve et ne vit pas en union libre. La propor-tion restante (6,2 %) est constituée de célibataires qui n’ont jamais été légalement mariés. Cela dit, la proportion de couples en union libre croît rapidement, en particulier dans les groupes d’âge plus avancé70.

Parmi les personnes vivant en union libre, la quasi-totalité des 20 à 24 ans n’ont jamais été légalement mariés. Cependant, un pourcentage croissant de personnes de 50 ans et plus qui vivent en union libre déclarent avoir

été mariés dans le passé. Chez les 65 et plus, environ huit personnes sur dix vivant en union libre sont divorcées.

Évidemment, la proportion de veufs et de veuves aug-mente avec l’âge. De 50 à 54 ans, les veufs représentent environ 2,3 % de la population; la proportion monte à 7,4 % chez les 60 à 64 ans et à 30 % chez les 65 ans et plus. Ce ratio est beaucoup plus élevé chez les femmes que chez les hommes. De fait, au milieu et à la fi n de la cinquantaine, les femmes seules sont plus nombreuses que les hommes seuls. L’écart se creuse davantage chez les personnes âgées. Selon le Recensement de 2006, plus de la moitié des femmes de 80 ans vivent seules comparative-ment à moins d’un quart des hommes du même âge.

Et alors?Selon les données du Recensement, la proportion de Can-adiens mariés a chuté au fi l du temps. Cela ne signifi e pas pour autant que le mariage a perdu de son attrait, ni que les Canadiens sont moins enclins à fonder une famille. La plupart des gens forment une union conjugale à un mo-ment ou un autre de leur vie et la majorité se marient.

Les études montrent clairement que de nombreux Cana-diens choisissent la cohabitation à diff érentes étapes de leur vie, pour diverses raisons. La tendance est particu-lièrement marquée chez les jeunes adultes. Elle est de plus en plus fréquente ceux qui on été mariés et ont divorcé. Pour certains, la cohabitation est le prélude au mariage, tandis que pour d’autres, elle remplace le mariage.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage de la population de 15 ans et plus présentement en union libre, par province et territoire (2006)

Can T.- N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

15 à 19 ans 1,5 % 0,9 % 1,1 % 1,3 % 1,7 % 1,9 % 0,9 % 1,7 % 2,3 % 2,1 % 1,4 % 2,9 % 3,1 % 7,4 %

20 à 24 ans 12,3 10,0 11,4 13,4 15,6 18,4 8,2 11,2 14,7 14,4 10,7 17,0 22,0 31,6

25 à 29 ans 21,8 20,5 18,9 21,7 24,3 38,0 14,8 16,1 17,7 18,1 16,6 27,6 31,8 40,3

30 à 34 ans 18,7 16,2 14,0 16,8 19,3 38,2 11,5 12,6 12,7 13,2 14,1 25,3 28,1 31,4

35 à 39 ans 15,5 12,5 10,6 13,1 15,3 32,9 9,4 10,3 10,4 10,5 11,2 21,5 23,8 29,0

40 à 44 ans 13,9 10,1 8,6 11,8 12,9 28,2 8,9 9,0 8,9 9,3 10,1 20,2 22,4 23,9

45 à 49 ans 12,1 8,4 8,8 9,9 10,7 23,2 8,1 7,7 7,1 8,4 9,3 17,5 20,5 19,9

50 à 54 ans 10,0 6,2 6,7 8,1 8,9 18,3 7,0 6,4 6,1 7.0 8,3 14,7 15,4 16,1

55 à 59 ans 7,9 4,8 5,5 6,3 6,9 13,8 5,8 5,1 4,8 5,6 7,0 13,4 12,6 9,3

60 à 64 ans 6,2 3,5 3,4 5.0 48,0 10,6 4,5 4,1 3,7 4,4 5,4 10,8 8,8 9,1

65 ans et plus 2,5 1,5 1,5 1,9 1,9 4,2 1,9 1,5 1,5 1,9 2,4 6,5 5,6 3,1

Tous groupes d'âge 10,5 7,7 7,2 8,9 10,1 19,4 7,0 7,2 7,4 8,6 8,2 16,1 18,8 22,8

Note : Parmi les personnes en union libre, on inclut celles qui n'ont jamais été mariées (célibataires), celles qui sont légalement séparées, divorcées ou veuves.Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-552-XCB2006007 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-552-XCB2006007 au catalogue.

0

20

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80

100 %

15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 65 et plus

Célibataires (jamais légalement mariés)

En union libre

Légalement marié

Separé(e) ou divorcé(e)

État matrimonial de la population par groupe d'âge (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Le déclin des taux de nuptialité

18

L’« indice synthétique de nuptialité première » est un autre indicateur des changements qui sous-tendent la constitution des familles. Cet indice

mesure la proportion des personnes susceptibles de se marier avant l’âge de 50 ans. En 1981, environ 65 % des hommes et des femmes pouvaient espérer se marier au moins une fois avant d’atteindre 50 ans. La proportion a décliné au début des années 1980, puis s’est stabilisée durant cinq ans avant de plonger de nouveau après 1990. En 2004, seules 46 % des femmes et à peine 44 % des hommes étaient susceptibles de se marier avant l’âge de 50 ans.

C’est au Québec et dans les territoires qu’on enregistre les plus faibles indices synthétiques de nuptialité première. En 2004, moins d’un tiers des hommes et des femmes vivant au Québec et dans les territoires étaient suscep-tibles de se marier avant l’âge de 50 ans. À l’opposé, plus de 70 % des habitants de l’Île-du-Prince-Édouard étaient susceptibles de se marier avant 50 ans.

Les taux de nuptialité par groupe d’âge ont enregistré une baisse marquée entre 2000 et 2004, les dernières années pour lesquelles des données ont été recueillies. Environ 75 femmes sur 1 000 âgées de 25 à 29 ans se sont mariées en 2000. En 2004, ce nombre est passé à seulement 54 femmes sur 1 000, ce qui représente une baisse d’un quart. On observe un déclin similaire chez les femmes de moins de 25 ans. Chez les femmes entre 30 et 55 ans, le taux de nuptialité a diminué d’au moins 10 % durant la même période. Seul le groupe des femmes de 75 ans et plus affi che une légère hausse du taux de nuptialité71.

Les mariages ne sont pas tous des premiers mariages. Sur les 147 400 mariages célébrés en 2003, environ les deux tiers (66,2 %) étaient un premier mariage pour les deux conjoints; dans un cas sur cinq (18,4 %), l’un des con-

joints avait été précédemment marié, et dans un mariage sur six (15,5 %), les deux conjoints avaient été mariés au moins une fois auparavant72.

Le déclin du nombre de mariages est lié au déclin du nombre de premiers mariages; le nombre total de premiers mariages a reculé de 28 % entre 1981 et 2003. Le nombre de remariages s’est maintenu entre 35 000 et 37 000 par an durant la même période, à l’exception de la courte période qui a suivi l’amendement en 1985 de la Loi sur le divorce, durant laquelle le nombre de remariages a bondi pour atteindre entre 42 000 et 44 000.

En somme, le taux brut de nuptialité en 2004 était in-férieur de plus de moitié au taux brut de nuptialité le plus élevé jamais enregistré, soit en 1946, la première année du baby-boom (4,6 mariages par 1 000 habitants en 2004, comparativement à 11,2 en 1946)73.

Et alors?Pour les générations précédentes, le mariage constituait la norme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Environ 88 % des femmes nées en 1948 étaient légalement mariées à 30 ans, comparativement à 55 % des femmes nées en 1970. Aujourd’hui, un plus grand nombre de personnes vivent en union libre ou tout simplement seules.

La plupart choisissent l’union conjugale, dans l’espoir de donner un sens à leur vie en la partageant avec un être cher. Les unions conjugales remplissent une fonction or-ganisationnelle centrale. Le mariage représentait autrefois le seul cadre légitime de formation et de maintien de la famille. Il ne constitue plus la marque fi able d’un engage-ment à vie. Le mariage et la famille, deux institutions auparavant considérées comme indissociables, forment de plus en plus deux réalités distinctes et disjointes.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

« Indice synthétique de nuptialité première » chez les hommes et les femmes, par province et territoire (2004)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. (2002)

Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Hommes 43,69 64,82 73,94 54,62 51,30 28,13 53,10 53,27 58,84 51,99 52,18 19,76 26,37 26,07

Femmes 46,44 66,17 72,42 55,85 53,67 30,57 55,9 56,23 59,55 55,92 54,61 19,22 29,73 28,14

Note : Les données pour l'Ontario n'étaient pas disponibles pour 2004.Source : Statistique Canada, Statistique de l'état civil du Canada, Base de données sur les mariages, tableaux de données CANSIM 101-1011 et 101-1012.

Source : Statistique Canada, Statistique de l'état civil du Canada, Base de données sur les mariages, tableaux de données CANSIM 101-1011 et 101-1012.

40

45

50

55

60

65

70 %

1981 1986 1991 1996 2001 2004

Hommes

Femmes

65 %

46 %

44 %

« Indice synthétique de nuptialité première » - Pourcentage des personnes susceptibles de se marier légalement avant d'atteindre 50 ans (1981 - 2004)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

L’âge moyen au premier mariage augmente

19

L’âge moyen au premier mariage a grimpé au Canada ces trente dernières années. En 2004, il était de 30,5 ans chez les hommes, soit cinq ans de

plus qu’en 1970, année où il avait atteint un minimum. L’âge moyen au premier mariage s’est également accru chez les femmes pour s’élever à 28,5 ans en 2004, comparativement à un minimum de 22,6 ans dans les années 1960.

Sur ce plan, l’écart entre les hommes et les femmes s’est rétréci de façon notable. Durant la première moitié du vingtième siècle, l’âge moyen au premier mariage était de 3,5 ans supérieur chez les hommes que chez les femmes. L’écart s’est resserré à environ trois ans durant les années 1950 et 1960, puis s’est réduit à deux ans dans les années 1990.

L’âge moyen des mariés de tous les mariages (premiers mariages et remariages) a suivi une évolution similaire. En 2004, il était de 32,4 ans chez les femmes et de 34,9 ans chez les hommes. Les femmes divorcées se re-mariaient en moyenne à 42,9 ans, et les hommes divorcés à 46,1 ans. Chez les veuves et les veufs, l’âge du remariage s’élevait respectivement à 56,9 ans et 63,1 ans.

Selon la base de données sur l’état civil, les couples for-més d’hommes ou de femmes de même sexe se marient généralement à un âge plus avancé que les couples de sexe opposé. En 2004, chez les couples de même sexe, l’âge moyen des mariés s’élevait à 42,7 ans chez les hommes et à 42,1 ans chez les femmes.

En 2004, c’est au Yukon que les nouveaux mariés (hommes et femmes) étaient les plus âgés et en Saskatchewan qu’ils étaient les plus jeunes.

Un lien existe entre l’âge au premier mariage et la probabilité de dissolution du mariage. « Une personne se mariant à l’adolescence est presque deux fois plus susceptible de voir son mariage se dissoudre comparativement à une personne qui se marie entre 25 et 29 ans. À l’opposé, les personnes qui attendent d’être au moins dans la mi-trentaine avant de se marier courent 43 % moins de risque »74.

Et alors?La tendance à remettre le mariage à plus tard a une infl uence déterminante sur la famille canadienne. Chez les jeunes d’aujourd’hui, le passage à l’âge adulte et l’accession à l’indépendance économique s’étendent sur une période plus longue. Bon nombre d’entre eux préfèrent terminer leurs études, rembourser leurs dettes étudiantes et démarrer leur carrière avant de songer au mariage. En outre, les jeunes sont beaucoup plus susceptibles d’opter pour la cohabitation en remplace-ment du mariage ou comme prélude à celui-ci. Bon nombre des jeunes adultes vivant en union libre fi niront par se marier à un âge plus avancé.

Les attitudes à l’égard du mariage et de la cohabitation refl ètent un profond changement de la vision des jeunes adultes relativement à l’indépendance, à la vie et à l’importance de la famille. Cela dit, les jeunes adultes ne tournent pas nécessairement le dos aux relations conjugales; ils choisissent simplement d’autres formes d’engagement. Certains rompent avec la tradition. Pour d’autres, le chômage ou un bas salaire constituent un frein à l’établissement d’un ménage indépendant – comme il était dans le passé.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Âge moyen au premier mariage, par province et territoire (2004)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. (2002)

Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Femmes 28,5 28,4 27,9 28,7 27,9 30,0 27,8 27,1 26,5 26,9 29,1 31,2 30,4 29,3

Hommes 30,5 30,2 29,5 30,3 29,8 32,0 29,7 29,2 28,7 29,1 31,1 32,5 32,1 30,6

Différence d'âge 2,0 1,8 1,6 1,6 1,9 2,0 1,9 2,1 2,2 2,2 2,0 1,3 1,7 1,3

Note: Les données pour l'Ontario n'étaient pas disponibles pour 2004.Source : Statistique Canada, tableau de données CANSIM 101-1002.

Source : Statistique Canada, tableau de données CANSIM 101-1002.

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age

Hommes

Femmes

30,5

28,5

1921 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2003 2004

Âge moyen au premier mariage (1921 - 2004)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Légalisation du mariage entre personnes de même sexe

20

En 2005, le Canada a été le troisième pays à légaliser le mariage entre conjoints de même sexe, après les Pays-Bas (2000) et la Belgique (2003)75. Cette

décision ouvrait le droit au mariage pour tous les Canadiens, quelle que soit leur orientation sexuelle, élargissant du même coup la diversité des types de familles reconnues par la loi au Canada.

C’est donc en 2006 qu’on a recensé pour la première fois les couples mariés de même sexe, bien qu’on ait recueilli des données sur ces couples dès 2001. Si leur nombre demeure relativement peu élevé, il augmente de façon notable. En eff et, le nombre de couples de même sexe déclarés s’est accru d’un tiers (32,6 %) entre 2001 et 2006, passant de 34 200 à 45 345, un accroissement cinq fois supérieur à celui des couples mariés de sexe opposé (5,9 %)76. L’augmentation du nombre de couples homosexuels pourrait s’expliquer en partie par une plus grande acceptation sociale de ce genre d’unions et une disposition accrue de la part des couples de même sexe à se déclarer comme tels dans le Recensement.

Environ 7 500, soit 16,5 % des couples de même sexe recensés, étaient légalement mariés au Canada. C’est en Ontario (21,5 %) et en Colombie-Britannique (19,5 % )77 qu’on a dénombré la plus forte proportion de couples de même sexe légalement mariés, et la plus faible au Québec (9,2 %). Le faible taux de mariages au Qué-bec pourrait s’expliquer par la préférence pour les unions libres dans cette province. Plus de la moitié des couples mariés de même sexe étaient masculins (53,7 %). Des 146 200 mariages célébrés au Canada en 2004, environ 1 400 (approximativement 1 %) unissaient des couples de même sexe78.

Moins d’un couple homosexuel sur dix (9,0 %) vivait avec un ou des enfants de moins de 25 ans. Cette situation était beaucoup plus répandue chez les couples féminins (16,8 %) que chez les couples masculins (2,9 %). Les couples mariés de même sexe étaient plus nombreux à vivre avec des enfants à la maison que les couples homo-sexuels en union libre (16,2 % contre 7,5 %).

Et alors?Cinq ans se sont écoulés depuis la légalisation du mariage entre conjoints de même sexe. Malgré la controverse et les protestations soulevées au sein de la société canadienne, les sondages indiquent que la majorité des Canadiens ap-puient l’initiative. Selon un sondage d’opinion publique réalisé en 2009 par Angus Reid, six répondants sur dix (61 %) estimaient qu’on devrait laisser aux couples de même sexe le droit de se marier légalement79. Quelque 23 % des répondants considéraient que les couples de même sexe devraient avoir droit à l’union civile, mais pas au mariage. Environ une personne sur dix (11 %) déclarait que les unions de même sexe ne devraient bénéfi cier d’aucune forme de reconnaissance, et les 4 % restants n’exprimaient pas d’opinion. Selon le même sond-age, 73 % des jeunes adultes (de 18 à 34 ans) appuyaient le mariage légal entre conjoints de même sexe, alors que 7 % s’y opposaient.

En outre, les trois quarts des Canadiens estiment que tous les citoyens devraient jouir des mêmes droits, sans égard à leur orientation sexuelle, et de la protection contre la dis-crimination telle que garantie par la Charte canadienne des droits et libertés80.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Couples de même sexe selon l'état matrimonial et la présence d'enfants, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

% de couples de sexe masculin légalement mariés

16 % 26 % * 12 % 21 % 9 % 21 % 11 % 24 % 17 % 20 % * * *

% de couples de sexe féminin légalement mariés

17 9 10 11 12 10 22 11 13 16 19 * 44 *

% de couples de sexe masculin ayant des enfants

3 11 22 3 4 3 4 5 * 5 2 * * *

% de couples de sexe féminin ayant des enfants

17 12 20 8 17 13 20 16 19 20 15 * * *

* données insuffi santes pour fournir une estimation fi able.Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-553-XCB2006024 au catalogue.

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-553-XCB2006024 au catalogue.

23 905

835

17 135

3 470

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

nombre

Couples de sexemasculin sans enfants

Couples de sexe masculinavec enfants

Couples de sexe fémininsans enfants

Couples de sexe fémininavec enfants

Couples de même sexe (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Popularité croissante de l’union libre

21

Selon le Recensement de 2006, 2,8 millions de personnes âgées de 15 ans et plus vivaient en union libre, soit 10,8 % de la population adulte du Canada.

Ce type d’union a gagné sept points de pourcentage depuis 1981. Les familles formées de couples en union libre représentent aujourd’hui 15,4 % de toutes les familles du recensement, une proportion qui a plus que doublé en vingt ans.

Les jeunes adultes sont particulièrement enclins à opter pour l’union libre. On estime que plus de la moitié des femmes âgées entre 20 et 29 ans (53 %) et quatre femmes sur dix âgées entre 30 et 39 ans (42 %) choisissent l’union libre pour leur première union conjugale81. Une enquête menée en 2009 auprès de jeunes de 15 à 19 ans a révélé que plus des trois quarts approuvaient la cohabitation, et au moins un tiers déclaraient explicitement leur intention de vivre en couple à un moment ou un autre de leur vie82.

La préférence pour l’union libre est particulièrement marquée au Québec. Le mariage comme mode de forma-tion d’une première union ou d’une famille semble avoir considérablement perdu de son attrait dans la province. « Parmi les femmes âgées entre 30 et 39 ans, à peine 26 % des Québécoises auront choisi le mariage pour amorcer leur vie conjugale, comparativement à 59 % chez les femmes des autres provinces. Par contraste, parmi les femmes du même âge, 70 % des Québécoises auront dé-buté leur vie de couple en union libre, comparativement à 34 % ailleurs au Canada. »83.

De manière générale, les Canadiens voient la cohabitation comme un prélude ou un complément, et non un substi-tut au mariage. La plupart des couples qui fondent une

famille en union libre fi nissent par se marier. Ainsi, bien que 42 % des femmes âgées entre 30 et 39 ans en 2001 se soient déclarées enclines à choisir l’union libre comme première union, 80 % souhaitaient se marier un jour.

Dans les groupes d’âge plus avancé, les Canadiens for-ment généralement des unions libres après la dissolution d’un premier mariage. La probabilité chez les femmes de 50 à 59 ans d’amorcer leur première vie conjugale par une union libre est de 8 % seulement. Cependant, 19 % des femmes de ce groupe d’âge sont susceptibles de former une union libre ultérieurement. Chez les femmes d’un âge avancé, les unions libres servent généralement de prélude ou de substitut au remariage84.

Et alors?Le nombre croissant d’unions libres laisse supposer que de nombreux Canadiens formeront diff érents types d’unions conjugales à diff érentes étapes de leur vie. Cette nouvelle réalité soulève d’importantes questions de droit familial. Les conjoints en cohabitation ont-ils les mêmes obliga-tions et responsabilités mutuelles que les couples mariés? En cas de dissolution d’une union libre, les principes et les règlements concernant la répartition des biens s’appliquent-ils? Et qu’en est-il des enfants?

Dans toutes les provinces, à l’exception du Québec, le droit tend à aborder les unions libres sous le même angle que les unions matrimoniales, généralement après une durée minimale de l’union libre. Au Québec, toutefois, où l’union libre et le mariage sont généralement perçus comme deux options bien distinctes, les droits et les responsabilités aff érents aux deux types d’union conjugale diff èrent85.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, Statistique Canada no 97-552-XCB2006007 au catalogue.

0

5

10

15

20

25 %

15 à 19 20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 à 44 45 à 49 50 à 54 55 à 59 60 à 64 65 et plus

2001

2006

Population de 15 ans et plus vivant en union libre, par groupe d'âge (2001 et 2006)

Note : Les tendances dégagées chez les femmes s'appliquent également aux hommes.Source : Statistique Canada (2002), La diversification de la vie conjugale au Canada, no 89-576-XIE au catalogue.

40 à 49 ans

Ayant vécu au moins un mariage Ayant vécu au moins une union libre

50 à 59 ans 60 à 69 ans

87,191,4 93,5

36,8

19,3

6,4

0

20

40

60

80

100 %

Probabilité chez les femmes de vivre au moins un mariage ou une union libre, par groupe d’âge (2001)

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44 | l a f a m i l l e c o m p t e : p r o f i l d e s f a m i l l e s c a n a d i e n n e s i v

l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Quatre mariages sur dix se soldent par un divorce

22

En 2004, 69 600 divorces ont été prononcés au Canada, une baisse de 1,7 % par rapport à l’année précédente et de 28 % par rapport à 1987, suivant

l’adoption de la Loi de 1985 sur le divorce86. Le taux brut de divorces était de 21,8 par 10 000 habitants en 2004, une baisse importante comparativement au taux de 36,4 divorces par 10 000 habitants atteint en 198787.

Le taux global de divorces est un instrument de mesure permettant de prédire, en fonction des tendances actu-elles, la proportion de couples susceptibles de divorcer avant leur 30e anniversaire de mariage. Selon Statistique Canada, 37,9 % des mariages célébrés en 2004 se sol-deront par un divorce d’ici 2035 si « le taux de divortial-ité par durée de mariage pour 2004 demeure stable ». Le taux global de divorces a décliné après le sommet atteint au milieu des années 1980, mais demeure légèrement supérieur au taux observé au milieu des années 199088.

En 2005, les mariages duraient en moyenne 14,5 ans avant de se terminer par un divorce. L’âge moyen au moment du divorce était de 44,0 ans chez les hommes et de 41,2 ans chez les femmes. Sur l’ensemble des divorces, la plupart survenaient chez les couples mariés depuis trois ou quatre ans (respectivement 4 219 et 4 034). La probabilité de divorcer diminue graduellement après la quatrième année de mariage.

C’est au Québec et dans l’Ouest canadien que le taux global de divorces était le plus élevé en 2004. Au Québec, 48,4 % des couples mariés étaient susceptibles de divorcer avant leur 30e anniversaire de mariage, selon la tendance observée au cours des dernières années. En Alberta et en Colombie-Britannique, plus de quatre mariages sur dix étaient susceptibles de se solder par un divorce avant le

30e anniversaire de mariage. À l’inverse, Terre-Neuve-et-Labrador affi chait le plus faible taux global de divorces, soit 21,6 %.

Les statistiques sur le divorce tiennent uniquement compte de la dissolution de mariages légaux, et non des unions libres. Selon l’Enquête sociale générale de 2006, le nombre de couples mariés ayant divorcé est plus ou moins égal à celui des conjoints de fait qui se sont séparés au cours de la période de 2001 à 2006. Étant donné que les couples mariés sont beaucoup plus nombreux, ces données montrent que la probabilité de rupture d’une union libre est beaucoup plus élevée que la probabilité de divorce89. Les unions libres, cependant, sont légèrement plus stables au Québec que dans les autres provinces et territoires, et lorsque des enfants en sont issus.

La probabilité de dissolution des unions s’est accrue de manière générale. Les résultats de l’Enquête sociale générale de 2001 indiquent que les femmes et les hom-mes de 30 à 39 ans sont deux fois plus susceptibles que les femmes et les hommes de 60 à 69 ans de voir leur pre-mière union se solder par une séparation ou un divorce, une tendance qui refl ète en partie la préférence pour les unions libres chez les jeunes adultes90.

Et alors?L’histoire de chaque rupture et de chaque divorce est tein-tée par les circonstances et les événements uniques qui façonnent et entourent la vie des personnes concernées. Lorsqu’une union se termine, les membres de la famille passent par toute une gamme d’émotions et d’étapes de transition diffi ciles; ils doivent donc pouvoir compter sur des politiques et des programmes conçus pour les soute-nir tout au long de leur vie.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Taux global de divorce par province ou territoire (2004)

Pourcentage des couples susceptibles de divorcer avant leur 30e et leur 50e anniversaire de mariage

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Taux avant le 30e 37,9 % 21,6 % 29,1 % 30,2 % 26,9 % 48,4 % 35,5 % 30,6 % 27,6 % 41,9 % 40,8 % 34,8 % 31,2 %

Taux avant le 50e 41,3 23,7 32,0 33,4 29,8 52,4 38,7 32,6 29,9 45,8 45,1 36,4 37,6

Durée moyenne du mariage chez les personnes divorcées (2005)

Durée (ans) 14,5 15,5 16,7 15,9 16,5 16,1 13,8 14,3 14,7 14,0 14,0 15,5 13,5 12,7

Source: Statistique Canada, tableaux CANSIM 101-6511 et 101-6520.

Source: Statistique Canada, tableaux CANSIM 101-6511.

35

36

37

38

39

40

41

42 %

1981 1986 1991 1996 2001 2004

38 %

41 %

37 %

Taux global de divorce – Pourcentage des couples susceptibles de divorcer avant leur 30e anniversaire de mariage (1981-2004)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La plupart des personnes divorcées ou séparées forment un nouveau couple

23

Tout comme la probabilité de rupture, la probabilité de former une deuxième ou une troisième union s’est accrue parmi les couples

canadiens. Une étude de Statistique Canada estime que les femmes de 30 à 39 ans sont trois fois plus nombreuses que les femmes dans la soixantaine à former une deuxième union. De plus, les femmes de 50 à 59 ans sont deux fois plus susceptibles que les femmes dans la soixantaine de prendre un nouveau conjoint91.

Comme l’illustre le tableau suivant, la majorité des Ca-nadiens se remettent en couple après un divorce ou une séparation. En eff et, environ 26 % des femmes et 37 % des hommes entament une nouvelle relation conjugale dans les trois ans suivant la dissolution de leur mariage. Après cinq ans, la proportion s’élève à 36 % chez les femmes et à 51 % chez les hommes. Au bout de 20 ans, 69 % des femmes et 82 % des hommes ont formé une nouvelle union.

De toutes les personnes qui prennent un deuxième conjoint, bon nombre choisissent l’union libre, particu-lièrement les jeunes adultes. Ainsi, en 2001, les femmes de 30 à 39 ans mariées en première union étaient deux fois plus susceptibles de préférer l’union libre au mariage pour leur deuxième union. Les femmes du même groupe d’âge qui avaient choisi l’union libre pour première union étaient 14 fois plus susceptibles de suivre la même voie.

Ces données concordent avec les résultats d’enquête indiquant que les divorcés sont aujourd’hui moins enclins qu’avant à exprimer leur intention de se remarier. En 1990, un peu moins de la moitié (49 %) des Cana-

diens divorcés déclaraient n’avoir aucune intention de se remarier; cette proportion a grimpé à deux tiers (62 %) en 2006. Les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à ne pas souhaiter se remarier. Par ailleurs, un nombre croissant de divorcés ayant des enfants choisis-sent de ne pas se remarier92.

Avec la popularité croissante de la cohabitation, le taux de remariage est demeuré relativement stable depuis des années. Le nombre de remariages a très peu varié au cours des 25 dernières années, soit entre 35 000 et 37 000 par an. De toutes les personnes qui ont été mariées, environ 10 % s’étaient mariées deux fois, et moins de 1 % trois ou quatre fois93.

Et alors?La décision de former et de dissoudre une union conju-gale est infl uencée par l’âge, l’expérience, les croyances religieuses et la présence d’enfants. Les principes jouent également un rôle important. Comme on pouvait s’y attendre, les personnes mariées plus d’une fois sont beaucoup moins susceptibles de dire qu’être marié est important ou très important pour leur bonheur, com-parativement à 82 % des personnes qui ne se sont mariées qu’une seule fois94.

Le mariage ne constitue plus l’unique cadre de formation des familles, comme en témoigne le déclin du nombre de premiers mariages. Cela dit, la grande majorité des Canadiens se marieront au moins une fois au cours de leur vie, et ils sont de plus en plus nombreux à former une nouvelle union après le divorce.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage cumulatif de remariage après le divorce

Femmes Hommes

Année(s) Remariées En cohabitation Total Remariés En cohabitation Total

1 0,7 % 9,5 % 10,2 % 0,6 % 14,9 % 15,5 %

2 2,7 % 17,3 % 20,0 % 2,7 % 23,5 % 26,3 %

3 4,2 % 22,1 % 26,3 % 6,3 % 31,0 % 37,3 %

4 5,6 % 25,9 % 31,4 % 10,1 % 35,8 % 45,9 %

5 7,2 % 28,8 % 36,0 % 11,8 % 38,6 % 50,5 %

10 13,5 % 39,1 % 52,5 % 20,4 % 49,2 % 69,6 %

15 16,4 % 45,4 % 61,8 % 23,4 % 54,3 % 77,7 %

20 19,2 % 49,4 % 68,6 % 26,6 % 55,5 % 82,1 %

Source: Zheng Wu et Christoph Schimmele (2009), "Divorce and Repartnering", Families: Changing Trends in Canada, Maureen Baker (dir.) Toronto, McGraw-Hill Ryerson, p. 173.

Source: Statistique Canada, tableaux CANSIM 101-1001 et 101-6501.

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

160 000

180 000

Femmes en première union

Divorces

Femmes en deuxième union

Modifications à la Loi sur le divorce en 1985

1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005

Nombre de mariages et de divorces (1981-2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourquoi les Canadiens se marient-ils?

24

Les Canadiens aspirent à nouer des relations harmonieuses et durables. Bon nombre d’entre eux souhaitent vivre leur relation dans un cadre

matrimonial. En eff et, la grande majorité des Canadiens de tous les âges, soit 80 %, déclarent que le mariage est « très important » (47 %) ou « assez important » (33 %) dans leur vie95. Pas moins de 90 % des jeunes de 15 à 19 ans désirent se marier un jour; et 88 % espèrent garder le même partenaire toute leur vie976.

Ces répondants attachent une grande valeur au mariage pour diverses raisons. La raison le plus fréquemment invoquée par les hommes et les femmes de toutes les régions et de tous les groupes d’âge, c’est qu’ils consid-èrent le mariage comme une preuve d’engagement : 93 % des Canadiens partageaient ce point de vue. De la même manière, une proportion élevée (85 %) de répondants déclaraient que le mariage s’accorde avec leurs « valeurs morales »97.

Les trois quarts des répondants estiment qu’il est important d’être marié pour élever des enfants. Cependant, les jeunes adultes de 18 à 34 ans sont moins nombreux à partager ce point de vue (64 %) comparativement aux 55 ans et plus (89 %). La sécurité fi nancière et les croyances religieuses sont aussi des facteurs fréquemment cités en faveur du mariage. D’autre part, peu de gens associent l’importance du mariage à la pression de la famille ou des amis.

Il est important de mentionner que, s’ils appuient mas-sivement le mariage, les Canadiens ne rejettent pas la cohabitation pour autant. De fait, les unions libres sont généralement acceptées, plus particulièrement chez les jeunes et les résidents du Québec. Une enquête menée en 2009 auprès de jeunes de 15 à 19 ans indique que plus des trois quarts approuvent la cohabitation, et au moins un tiers d’entre eux expriment clairement leur intention de vivre en couple à un moment de leur vie98.

De manière générale, les Canadiens voient la cohabitation

comme un complément, et non un substitut au mariage. Le nombre croissant d’unions libres laisse supposer que de nombreuses personnes feront l’expérience des deux types d’union à diverses étapes de leur vie. En eff et, selon les résultats de l’enquête de l'Institut Vanier en 2004, quatre personnes sur dix déclarent avoir vécu en union libre à un moment de leur vie. De ce groupe, les trois quarts se sont mariés (pas nécessairement avec leur conjoint de fait). Par-mi les personnes qui vivaient en union libre (soit 12 % des répondants), 44 % désiraient clairement se marier un jour, et 19 % envisageaient le mariage comme une possibilité.

Cinquante pour cent des Canadiens des deux sexes et de tous les groupes d’âge classent l’honnêteté au premier rang des qualités recherchées chez un partenaire99. Chez les femmes, la gentillesse se classe au deuxième rang. Les hommes, quant à eux, classent cette qualité au troisième rang, derrière la compatibilité. Le respect fi gure égale-ment parmi les qualités les plus importantes dans le choix d’un partenaire.

Le partage des croyances religieuses se classe au 9e rang. Cela dit, l’appartenance religieuse était un facteur impor-tant pour de nombreux groupes religieux. Par exemple, selon le Recensement de 2006, 73 % des jeunes mariées de confession non chrétienne ont choisi un mari de même confession. Environ la moitié des jeunes mariées catholiques ont pris pour époux un catholique, et il en va de même pour les juifs100.

Et alors? Les facteurs qui motivent la décision de se marier, ainsi que le choix du moment et du conjoint, sont variés. Les raisons évoluent avec le temps, suivant les normes et les modèles sociaux, démographiques, économiques et culturels. Il apparaît cependant que le désir de former des unions stables, durables et intimes demeure une préoccu-pation constante des Canadiens.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Que recherchent les Canadiens chez un partenaire et pourquoi se marient-ils? (2004)

Les 10 qualités les plus recherchées chez un partenaire

1 Honnêteté

2 Gentillesse

3 Respect

4 Compatibilité

5 Humour

6 Fidélité

7 Amour

8 Valeurs

9 Partage des croyances religieuses

10 Communication

Les 8 premières raisons pour se marier

1 Preuve d'engagement

2 Valeurs morales

3 Importance d'être marié pour élever des enfants

4 Caractère naturel/évident du mariage

5 Sécurité fi nancière

6 Croyances religieuses

7 Pression de la famille

8 Pression des amis

Source: Reginald Bibby (2004), Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens, Ottawa, L’Institut Vanier de la famille

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourquoi les Canadiensse séparent-ils?

25

Pourquoi les couples se brisent-ils? Selon l’enquête commandé par l'Institut Vanier en 2004, l’éloignement des conjoints résultant de la

divergence de leurs valeurs, de leurs intérêts et de leurs buts serait la principale cause de rupture. D’autres facteurs négatifs comme la violence conjugale, l’alcoolisme, la toxicomanie et l’infi délité sont des motifs courants et reconnus de divorce ou de rupture. Les confl its liés à la carrière sont également de fréquents motifs de rupture. Enfi n, la pression liée à l’équilibre entre le travail et la vie familiale, particulièrement dans un contexte où deux revenus sont nécessaires pour subvenir aux besoins de la famille, devient parfois accablante101.

Le divorce a des répercussions émotionnelles, sociales et fi nancières sur la plupart des gens. Selon l'enquete de l'Institut Vanier, environ 84 % des femmes et 73 % des hommes affi rment que le divorce ou la séparation a été diffi cile sur le plan aff ectif. Environ 72 % des femmes ont également affi rmé que le divorce ou la séparation a eu des conséquences fi nancières négatives, comparativement à 54 % des hommes.

Les résultats de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) révèlent que les personnes qui vivent un divorce ou une séparation courent davantage le risque de souff rir d’une dépression, dans l’année suivant la rupture, que les personnes qui restent en couple. Les hommes séparés sont six fois plus susceptibles de présenter des symptômes de la dépression que les hommes qui restent avec leur con-jointe, tandis que le risque de dépression après une rupture est environ deux fois et demi supérieur chez les femmes séparées que chez les femmes qui restent en couple102.

La dissolution d’une union engendre souvent une série de perturbations éprouvantes qui aggravent les diffi cultés personnelles et fi nancières et sont des causes potentielles de dépression. Selon l’ENSP, deux ans après une rupture, les femmes vivaient généralement dans un ménage dont le revenu était nettement inférieur à celui des hommes

séparés. Les personnes séparées étaient également plus nombreuses que les personnes mariées à constater un déclin du soutien social, en particulier les hommes. Dans la plupart des cas, la dépression se limitait à la période directement consécutive à la rupture. Néanmoins, elle demeurait un problème chez une minorité importante quatre années plus tard.

De nombreux couples font appel à des services d’aide pour traverser cette période. Selon l’Enquête sociale générale, plus de la moitié des couples qui se sépar-ent (56,8 %) ont utilisé au moins un programme ou service103. Un peu moins de la moitié (48,0 %) ont eu recours à au moins un service juridique ou apparenté, tel qu’un service de règlement des diff érends, afi n de négocier les conditions de la séparation. Trois personnes sur dix (29,8 %) ont fait appel à au moins un service de soutien social tel que le counselling pour adultes et pour enfants, des séances de formation ou d’information pour les parents, un centre de ressources communautaires ou des groupes de soutien.

L’enquête de l'Institut Vanier indique que neuf femmes sur dix se sentent plus heureuses depuis le divorce qu’elles ne l’étaient avec leur conjoint, et huit hommes sur dix abondent dans le même sens. Moins de la moitié (47 %) des personnes divorcées déclarent avoir réussi à établir une bonne relation avec leur ex-conjoint. Environ une personne sur cinq regrette d’avoir divorcé.

Et alors?La dissolution des mariages et des unions libres est douloureuse pour les personnes directement concernées, mais aussi pour les enfants, les membres de la famille et les amis. Ce changement s’accompagne le plus souvent d’autres changements touchant le mode de vie, le revenu, le soutien social, l’emploi, la résidence et le quartier, ainsi que l’image de soi. L’accès à des soins et à du soutien aide souvent les personnes concernées à vivre cette transition et contribue à leur bien-être à long terme.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les 5 motifs de séparation et de divorce en importance chez un couple (2004)

1 Divergence des valeurs et des intérêts

2 Violence conjugale, physique et psychologique

3 Alcoolisme et toxicomanie

4 Infi délité

5 Confl its liés à la carrière

Source: Reginald Bibby (2004), Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens, Ottawa, L’Institut Vanier de la famille.

Source: Pascale Beaupré et Elisabeth Cloutier (2007), Vivre les transitions familiales : résultats de l’enquête sociale générale, 2006, no 89-625-XIF au catalogue – No 002.

48

30

8

0

10

20

30

40

50

60 %

% des couples ayant eu recoursà au moins un service juridique

ou apparenté

% des couples ayant eu recours à au moins un service de soutien social

(counselling, formation pourles parents, etc.)

% des couples ayant eu recoursà au moins un autre service

(financier, etc.)

Services d'aide utilisés pendant la transition menant à la dissolution du lien (période 2001-2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Fécondité : les facteurs infl uant sur le désir d’enfants

26

La décision d’avoir des enfants est l’une des plus importantes. De nombreuses personnes ne peuvent envisager la vie familiale sans enfants

biologiques ou adoptés. Près de neuf Canadiens sur dix interrogés dans le cadre d’une enquête sur la vie familiale menée en 2004 par l’Institut Vanier de la famille affi rment qu’il est « très important » (61 %) ou « assez important » (26 %) d’avoir des enfants au cours de leur vie104. La quasi-totalité, soit 94 %, des jeunes de 15 à 19 ans ont déclaré en 2008 vouloir des enfants, une hausse d’environ dix points de pourcentage par rapport au début des années 1990105.

Bien que l’indice synthétique de fécondité demeure faible comparativement aux données antérieures (1,66 enfant par femme en 2007), le nombre de naissances annuelles est en hausse depuis 2001. Cette augmentation s’explique en partie par le fait que la génération écho – les enfants des baby-boomers – a atteint l’âge adulte. En eff et, les femmes de cette génération, aujourd’hui âgées entre 30 et 44 ans, ont plus d’enfants.

Par conséquent, au cours des dix dernières années, la struc-ture d’âge de la fécondité s’est considérablement modifi ée. En 1997, le taux de fécondité atteignait un sommet chez les femmes de 25 à 29 ans. Dix ans plus tard, c’est chez les femmes de 30 à 34 ans qu’il était le plus élevé (soit 106 pour 1 000 femmes). Parallèlement, l’âge moyen de la maternité est passé à plus de 29 ans, ce qui représente une hausse de deux ans par rapport au milieu des années 1980. Les mères sont en moyenne les plus jeunes au Nunavut et les plus âgées en Ontario et en Colombie-Britannique106.

Le Recensement de 2006 indique une proportion crois-sante de jeunes enfants (de 4 ans et moins) ayant une mère dans la quarantaine. En 2001, 7,8 % des mères d’enfants de 4 ans et moins avaient entre 40 et 49 ans. En 2006, cette proportion était passée à 9,4 %. « Cette tendance au vieillissement observée chez les mères de

jeunes enfants, qui se traduit par un écart plus marqué entre l’âge de la mère et celui de l’enfant, se manifeste chez les mères mariées, les mères vivant en union libre et les mères seules. »107

Quels facteurs déterminent le nombre d’enfants qu’ont ou que désirent les couples? Pour les jeunes adultes de 18 à 34 ans, la solidité de leur couple (86 %), l’état de leurs fi -nances (81 %) et leur état de santé (78 %) sont les princi-paux facteurs d’infl uence. Les groupes plus âgés indiquent les mêmes facteurs, mais à des degrés diff érents. Éton-namment, chez les adultes de 35 à 55 ans et de 55 ans et plus, les fi nances familiales et la santé semblent avoir peu d’infl uence sur le nombre d’enfants qu’ils désirent. Les groupes d’âge plus avancé étaient également moins enclins à citer les carrières des deux conjoints comme un facteur déterminant108.

Et alors?La commercialisation de contraceptifs sûrs et effi caces dans les années 1960 a transformé la vie des hommes et des femmes en leur off rant la liberté de planifi er leur vie famil-iale. Il y a des avantages non négligeables pour les femmes de retarder la grossesse, notamment une amélioration de leurs ressources économiques tout au long de leur vie. Par ailleurs, la somme considérable de temps et d’argent qu’il faut investir pour élever des enfants, en dissuade plus d’un, de fonder une famille ou d’avoir plusieurs enfants.

Les grossesses tardives, c’est-à-dire après 35 ans, soulèvent toutefois certaines préoccupations. Non seulement les chances de succès sont-elles réduites chez les femmes plus âgées, mais les risques pour la santé des femmes et de leurs bébés sont beaucoup plus élevés. Il est parfois diffi cile de choisir le moment d’avoir des enfants sans mettre en péril la sécurité économique de la famille. Cette décision très personnelle a pourtant des répercussions importantes sur l’ensemble de la société.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Nombre de naissances pour 1 000 femmes dans chaque groupe d'âge, par province et territoire (2007)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

15 à 19 14,0 17,0 17,0 16,5 19,8 9,7 10,8 31,9 35,2 20,9 10,7 16,6 35,7 116,7

20 à 24 52,6 57,8 57,4 53,3 67,7 53,1 42,6 82,1 86,8 69,3 44,4 51,8 108,5 195,4

25 à 29 101,7 95,7 100,4 90,9 103,9 114,8 90,7 118,7 133,6 118,9 84,9 104,6 100,5 125,1

30 à 34 106,0 85,8 104,8 92,4 81,5 108,7 108,0 106,1 104,0 112,1 99,6 94,7 110,9 98,1

35 à 39 48,5 29,5 40,5 37,2 27,9 43,9 52,6 45,2 40,6 50,9 52,2 39,6 56,1 42,1

40 à 44 7,9 3,3 4,7 5,1 3,6 6,6 8,8 7,5 5,1 8,5 9,6 8,3 9,8 12,1

45 à 49 0,4 0,3 0,2 0,1 0,1 0,2 0,5 0,4 0,2 0,3 0,6 0,0 1,8 2,6

Source: Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, Base de données sur les naissances, tableau 102-4505.

Source: Statistique Canada (2009), Naissances, no. 84F0210X au catalogue.

0

50

100

150

200

250

1941 1951 1961 1971 1981 1991 2001 2005 2007

25 à 29

30 à 34

20 à 24 35 à 39

15 à 19

Taux de fécondité par âge, nombre de naissances pour 1 000 femmes par groupe d'âge (1941-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Croissance des naissances dans les familles en union libre et monoparentales

27

Il y a plus ou moins 15 ans, environ deux bébés sur dix étaient nés de mères non légalement mariées. Cette proportion s’est accrue au cours des dix dernières

années : en 2007, 26 % des mères n’avaient jamais été mariées. De plus, 2 % des bébés étaient nés d’une mère divorcée, séparée ou veuve. La plupart (62 %) venaient au monde dans un cadre matrimonial, tandis que dans 10 % des cas, l’état matrimonial de la mère n’était pas précisé109.

L’état matrimonial des nouvelles mères varie consid-érablement d’une province à l’autre. Au Québec, 59,5 % des femmes ayant donné naissance n’avaient jamais été mariées, soit 16 % de plus qu’en 1981110. La plupart des nouveau-nés étaient issus de couples dans la vingtaine ou la trentaine vivant en cohabitation. En 2007, c’est en Ontario qu’on recensait la plus faible proportion de bébés (12 %) nés de mères jamais mariées111. Dans les territoires, un nombre important de bébés sont nés de mères jamais mariées, plus des trois quarts au Nunavut.

Les jeunes mères sont moins susceptibles d’être mariées. En 2007, chez les nouvelles mères de moins de vingt ans, moins de 10 % étaient mariées. La proportion grimpe à 33 % chez les mères de 20 à 24 ans, à 62 % chez celles de 25 à 29 ans, à 75 % chez celles de 30 à 34 ans et à 77 % chez celles de 35 à 39 ans112.

Le taux de naissances vivantes hors mariage de 28 % au Canada est modéré comparativement à d’autres pays comme la Suède, qui affi che un taux de naissances hors mariage de 55 %113. Le taux de naissances hors mariages est généralement supérieur dans les pays où le taux de co-habitation est élevé. Au Canada, le nombre de nouveau-nés issus d’une union libre et, dans une moindre mesure,

de mères seules a fait grimper la proportion de naissances hors mariage, malgré une tendance à la baisse du nombre de naissances.

Une étude longitudinale des naissances dans les an-nées 1980 et 1990 a révélé que la proportion de nouveau-nés issus d’une union libre est passée de 9 % en 1983 et en 1984 à 22 % en 1996 et en 1997. La proportion de bébés nés de mères seules (en dehors de toute union) est passée de moins de 6 % à 10 % durant la même période. C’est aux deux extrémités du pays, soit en Colombie-Britannique et dans les provinces de l’Atlantique, que la proportion de naissances hors union est la plus élevée (respectivement 9 % et 11 %)114.

Et alors?Le contexte des naissances a subi de profonds change-ments au cours des vingt dernières années. La popularité de la cohabitation au Québec explique en grande partie la hausse du nombre de bébés nés d’une union libre au Canada, mais on observe également une hausse dans d’autres régions du pays. L’augmentation du nombre de naissances chez les femmes jamais mariées d’un âge plus avancé modifi e aussi considérablement le modèle de formation des familles. Le nombre croissant de naissances chez les mères seules est devenu une importante source de formation des familles monoparentales, en particulier dans les provinces de l’Atlantique115.

Les divers modes de formation des familles ne sont pas nouveaux, mais il est essentiel d’en dresser un profi l détaillé afi n de comprendre l’évolution de la dynamique familiale, du point de vue des parents et de leurs enfants.

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Pourcentage de naissances selon l’état matrimonial de la mère, par province et territoire (2007)

État matrimonial de la mère Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb.* C.-B. Yn T. N.-O. Nt

% célibataire (jamais mariée) 26,2 % 43,3 % 35,4 % 41,3 % 44.0% 59,5 % 11,6 % 38,8 % 41,8 % 0,7 % 18,1 % 47,0 % 56,7 % 75,1 %

% légalement mariée 61,6 52,5 63,9 56,6 51,6 38 0 73,5 57,6 52,4 69,9 69,1 52,1 37,7 19,5

% séparée, divorcée, veuve 1,5 1,5 0,5 1,6 4,2 1,9 0,8 3,3 1,7 0 0 3,1 0 0 1,8 1,5

% non déclaré 10,8 1,7 0,1 0,5 0,3 0,5 14,2 0,3 4 0 29,5 9,8 0,8 3,9 3,9

* % Le nombre de femmes qui ne se sont jamais mariées est inconnu en Alberta puisqu'on n'y fait plus de distinction entre les naissances issues d'un mariage ou d'une union libre.Note: Les personnes qui vivent en union de fait sont classées dans la catégorie correspondant à leur état matrimonial légal.Source: Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, Base de données sur les naissances, tableau 102-4506.

Source: Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, Base de données sur les naissances, tableau 102-4506.

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

moins de20 ans

20 à 24 25 à 29 30 à 34 35 à 39 40 ans et plus

Pas mariée*

Mariée

âge de la mère

* comprend le nombre de naissances de mères célibataires ou en union libre, mais non celles de mères légalement mariées

Nombre de naissances selon l'âge et l’état matrimonial de la mère (2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Famille et adoption28

Les Canadiens approuvent fortement l’adoption. D’après un sondage Ipsos-Reid réalisé en 2004, 45 % des adultes avaient une attitude très favorable

à l’égard de l’adoption, et 46 % avaient une attitude assez favorable. Les répondants ne faisaient généralement aucune distinction entre les familles adoptives et biologiques : les trois quarts estimaient en eff et que les parents éprouvaient autant de satisfaction et de gratifi cation à élever un enfant adopté qu’un enfant biologique116.

Les milliers de familles qui accueillent chaque année dans leur foyer un enfant adopté témoignent de cette atti-tude favorable. Selon les dernières estimations, environ 2 600 enfants canadiens seraient adoptés chaque année au Canada, dans un cadre public ou privé. À cela s’ajoutent environ 2 000 adoptions internationales par an117. Par-allèlement, en 2007, des 67 000 enfants confi és aux soins de l’État, bon nombre en était des pupilles permanentes disponibles pour l’adoption118.

Sur le front international, environ 22 % de tous les enfants adoptés en 2008 provenaient de la République populaire de Chine, suivis des États-Unis et de l’Éthiopie (10 % dans les deux cas) et d’Haïti (8 %). Près des deux tiers des enfants adoptés à l’étranger étaient des fi lles, ce qui s’explique en grande partie par le fait que la quasi-to-talité des enfants adoptés en provenance de la Chine sont des fi lles. Environ sept enfants adoptés à l’étranger sur dix ont moins de cinq ans119.

Selon les résultats du sondage Ipsos-Reid, les Canadiens disent préférer l’adoption internationale à l’adoption au Canada en raison de la rapidité et de la facilité des procé-dures. En outre, une grande proportion des répondants

(78 %) hésiteraient à adopter un enfant au pays, craignant que les parents biologiques ne réclament ultérieurement la garde de leur enfant.

Au Canada, l’adoption touche la population autochtone dans une proportion supérieure au reste de la population. En eff et, 14 % des adultes autochtones sont des parents adoptifs, comparativement à 5 % de la population en général, et 12 % ont grandi dans une famille adoptive, contre 3 % du reste de la population120.

Un sondage mené en 2000 sur le soutien social à l’égard de l’adoption montre qu’une écrasante majorité (99 %) se dit tout à fait d’accord avec l’adoption d’un enfant par un couple marié, tandis que 77 % se disent tout à fait ou assez d’accord avec l’adoption par un couple en union libre. Plus de la moitié se disent d’accord avec l’adoption par un homme célibataire (55 %) et une femme célibataire (66 %), et moins de la moitié approuvent l’adoption par les couples d’homosexuels (46 %) et de lesbiennes (48 %)121.

Et alors?Depuis toujours, l’adoption permet d’off rir un foyer à un enfant dans le besoin. Or, le nombre élevé d’enfants con-fi és à la garde de l’État et le faible taux de placement de ces enfants dans des familles permanentes sont des réalités préoccupantes. Il faut déployer davantage d’eff orts pour sensibiliser le public au manque de familles adoptives et de familles d’accueil permanentes pour les enfants dans le besoin, au Canada et à l’étranger. Il importe en outre d’accroître le fi nancement des services d’adoption et de fournir un soutien approprié aux enfants adoptifs ayant des besoins spéciaux ainsi qu’à leurs familles d’adoption.

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Nombre d'enfants adoptés et pris en charge par province et territoire

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Adoptions au Canada (2001) 2 600* 71 23 156 458 229 624 111 168 506 163 8 74 nd

Adoptions interna-tionales (2008)** 1 908 0 7 27 30 525 600 65 58 159 311 1 0 0

Enfants pris en charge (la défi nition varie selon les provinces) (2001)

58 000*** 489 238 2 020 1 434 10 577 16 516 5 440 2 906 7 948 9 956 187 491 nd

* Le nombre total du Canada est la somme des provinces. Il s'agit d'une estimation très approximative compte tenu de l'incompatibilité des rapports provinciaux. Dans la plupart des provinces, mais pas toutes, on inclut les adoptions par des membres de la famille ou de la famille reconstituée. L'estimation pour les Territoires du Nord-Ouest comprend les adoptions traditionnelles autochtones.** La province d'origine des parents adoptifs n'était pas précisée pour 118 adoptions internationales.*** Le nombre total du Canada est la somme des provinces. Il s'agit d'une estimation très approximative compte tenu de l'incompatibilité des rapports provinciaux. L'estimation pour le Québec comprend des données reliées a des enquêtes où la sécurité et le développement sont compromis.Source: Conseil d'adoption du Canada (renseignements télécopiés), Ressources humaines et Développement des compétences Canada, Rapport statistique sur les services à l'enfance et à la famille de 1998-1999 à 2000-2001 et Citoyenneté et immigration Canada en conformité avec le site Web du Conseil d'adoption du Canada http://www.adoption.ca/.

Source: Citoyenneté et immigration Canada, Conseil d’adoption du Canada (2008), 2008 International Adoption Statistics.

0

500

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1 500

2 000

2 500

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

nombre

Adoptions internationales (1996-2008)

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Enfants en foyers d’accueil 29

Le nombre d’enfants vivant en foyers d’accueil n’a cessé de croître depuis le début des années 1990. En 2007, environ 67 000 enfants canadiens

résidaient en foyers d’accueil, soit 9,2 enfants sur 1 000, une hausse par rapport aux 42 000 (5,7 enfants sur 1 000) recensés en 1992122.

Des quelque 27 000 enfants autochtones en foyers d’accueil, près de 8 000 sont pris en charge par les organ-ismes de protection à l’enfance des Premières Nations. Au Canada, il y a plus d’enfants autochtones en foyers d’accueil qu’il n’y en avait au plus fort des pensionnats indiens. Selon les données disponibles, de 30 à 40 % des enfants canadiens en foyers d’accueil sont d’origine autochtone123.

Si l’on se fi e aux données du ministère des Aff aires indi-ennes et du Nord canadien, le nombre d’enfants autoch-tones en foyers d’accueil a connu une hausse de 71,5 % à l’échelle nationale entre 1995 et 2001. Plusieurs rapports élaborés à partir de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ECI-2003) indiquent que c’est la négligence qui est le motif d’enquête pour maltraitance le plus courant au sujet des enfants autochtones, tandis que chez les non-au-tochtones, c’est plutôt l’exposition à la violence familiale124.

En outre, les résultats de l’ECI-2003 révèlent que 29 % des cas de maltraitance signalés envers des enfants autoch-tones ont mené à diverses formes de placement à l’exté-rieur du foyer familial (placement formel ou informel dans la parenté, dans une autre famille d’accueil, en foyer de groupe, programmes de traitement en établissement ou en milieu fermé), que ce soit pendant ou après l’enquê-te, comparativement à seulement 11 % des signalements concernant des enfants non autochtones.

Aujourd’hui, les enfants accueillis en foyers d’accueil ont des besoins plus complexes que par le passé. Une étude canadienne s’est d’ailleurs penchée sur la hausse de la

prévalence des troubles émotifs et du comportement chez les enfants en foyers d’accueil, laquelle est passée de 30 à 40 % dans les années 1970 et 1980 à un taux situé entre 48 et 80 % au milieu des années 1990125.

Et alors? Le nombre d’enquêtes menées par les organismes de pro-tection de l’enfance et de placement n’a cessé de croître au Canada au cours des dernières années. Autrefois, ces organismes de protection avaient tendance à placer les enfants en soins de groupes ou en milieu institution-nel. Désormais, ils se tournent de plus en plus vers les foyers d’accueil en milieu familial. Le placement dans la parenté, qui consiste à confi er la garde des enfants à des membres de leur famille, constitue l’un de ces types de placement. Une forme qui se fait émergente est la « tu-telle » selon laquelle le gouvernement demeure le tuteur légal jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge adulte, même si la garde permanente en est confi ée à une famille connue ou à un ami précis126.

Les services existants n’ont pas su répondre aux besoins aigus de ces enfants vulnérables. Dans ce contexte, les familles et les prestataires de services doivent se débattre pour fournir et améliorer les services off erts à ces en-fants. Même si les autorités des provinces, des territoires et des Premières Nations ont tous mis en œuvre des programmes et des stratégies fort louables, des enfants d’une grande vulnérabilité se retrouvent constamment exposés à des situations critiques en raison du manque de coordination et de fi nancement, particulièrement au sein des collectivités des Premières Nations. Compte tenu de la surreprésentation des enfants autochtones en foyers d’accueil, il faut à tout prix élaborer une politique et une pratique qui soient adaptées aux diff érences culturelles. Il est également impératif que les organismes de protec-tion à l’enfance accordent plus d’importance aux facteurs structurels qui accentuent la maltraitance des enfants, dont la pauvreté, la piètre qualité des logements ainsi que les troubles mentaux qui aff ectent les parents.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Meghan Mulcahy et Nico Trocmé, « Les enfants et les jeunes placés hors de leur domicile au Canada », bulletin no 78F 2010, Centres d'excellence pour le bien-être des enfants.

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Enfa

nts

pris

en

char

ge a

u 31

mar

s

nombre

Enfants pris en charge au Canada (1992-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

30 La majorité des jeunes désirent des enfants

La famille typique compte moins d’enfants qu’autrefois. Malgré la récente hausse du nombre de naissances, le taux de fécondité a lentement

décliné au cours des trente dernières années. Pour diverses raisons – le taux élevé de participation au marché du travail, la poursuite d’études supérieures, les mesures de contrôle des naissances et les mariages à un âge plus avancé, entre autres – les femmes ont moins d’enfants et la taille des familles diminue en conséquence.

En 2006, les familles comptaient en moyenne 1,8 enfant vivant au foyer, comparativement à 2,0 enfants en 1981. La tendance se confi rme chez les couples mariés, dont le nombre d’enfants est passé de 2,1 en 1981 à 1,9 en 2006, et demeure stable depuis. On observe également une ré-duction du nombre moyen d’enfants au sein des familles monoparentales dont le chef est la mère ou le père, lequel est passé de 1,7 enfant dans les deux cas à respectivement 1,5 et 1,4 enfant. Quant au nombre moyen d’enfants dans les familles en union libre, il est demeuré relativement stable (1,7 enfant) au cours des vingt dernières années.

La vaste majorité des jeunes Canadiens indiquent vouloir au moins un enfant. Cependant, certains n’en désirent pas. Selon une enquête menée en 2001, 7 % des Cana-diens de 20 à 34 ans, soit 434 000 personnes, ont révélé qu’ils n’avaient pas l’intention d’avoir d’enfants, dans une proportion assez semblable chez les deux sexes : 8 % des hommes et 7 % des femmes127.

Il existe une corrélation étroite entre la décision d’avoir des enfants et l’état matrimonial. Comme on pouvait s’y

attendre, les personnes célibataires (qui ne se sont jamais mariées) sont plus susceptibles de déclarer ne pas vouloir d’enfants que les personnes vivant en couple. Les valeurs religieuses et culturelles jouent un rôle déterminant dans la décision d’avoir des enfants. « Les Canadiens qui esti-ment que le fait d’être marié ou de faire partie d’un couple n’est pas du tout important pour leur bonheur sont considérablement plus susceptibles de ne pas souhaiter avoir d’enfants que ceux pour lesquels ces relations sont très importantes. »128

Et alors?La tendance au rétrécissement des familles est bien établie et résulte d’une multitude de facteurs. Pour les enfants, cette réalité se traduit par un moins grand nombre de frères, de sœurs et de cousins. Quant aux parents, par-ticulièrement les mères, ils consacreront moins d’années de leur vie adulte à prendre soin de leurs enfants; en revanche, leurs enfants seront moins nombreux à se partager la responsabilité de prendre soin d’eux à leur tour lorsqu’ils seront âgés.

Par ailleurs, en raison du nombre élevé de personnes divorcées ou séparées qui prennent un nouveau con-joint, une proportion relativement faible mais croissante d’enfants verront leur réseau familial s’élargir avec l’arrivée de nouvelles fi gures parentales, de demi-frères et de demi-sœurs de sang ou par alliance129. L’évolution des familles par alliance et des familles reconstituées, ainsi que les liens qui unissent leurs membres, sont d’importants domaines d’étude à l’heure actuelle.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Taux de fécondité, femmes entre 20 et 39 ans (2006)

Femmes selon le groupe d'âge

20-24 25-29 30-34 35-39 Total

Combien avez-vous d'enfants?

Aucun 88 % 61 % 31 % 20 % 50 %

Un 9 20 24 22 19

Deux 2 13 31 38 21

Trois ou plus 1 6 14 20 10

En comptant les enfants que vous avez déjà, combien en désirez-vous au total?

Aucun 7 % 5 % 5 % 9 % 7 %

Un 7 7 9 15 10

Deux 45 46 45 45 45

Trois 23 23 15 17 19

Quatre ou plus 11 7 9 5 8

Je ne sais pas 7 12 17 9 11

Nombre moyen d'enfants désiré 2,3 2,3 2,2 1,9 2,2

Source: Préparé par l’Institut Vanier de la famille à partir d'un fi chier de microdonnées de Statistique Canada, Enquête sociale générale, cycle 20.

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-553-XCB2006007 au catalogue.

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

1,7

1,8

1,9

2,0

2,1

2,2

nombre

1981 1986 1991 1996 2001 2006

1,9 Familles forméesd'un couple marié

1,7 Familles forméesd'un couple en union libre

1,5 Mères monoparentales

1,4 Pères monoparentaux

2,1

1,7

Nombre moyen d'enfants selon le type de famille (1981-2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

31 Milieu familial changeant pour les enfants

De moins en moins d’enfants vivent avec des parents mariés. Il y a à peine vingt ans, huit enfants sur dix (81,2 %) de 0 à 14 ans vivaient

avec des parents légalement mariés. En 2006, cette proportion avait chuté de plus de 15 points de pourcentage, passant à 65,7 %130.

Avec l’augmentation rapide du nombre de familles formées de couples en union libre, le pourcentage d’enfants de moins de 15 ans dont les parents vivent en union libre a triplé en 20 ans, passant de 4,5 % en 1986 à 14,6 % en 2006.

En raison du taux croissant de séparations et de naissances hors union, le nombre de familles monoparentales aug-mente aussi. Il y a un siècle, il était courant pour les enfants de perdre un parent à la suite d’une maladie ou d’une bles-sure. Il n’était pas rare que des mères meurent en couches et que des pères de familles soient emportés par la guerre. Aujourd’hui, les familles monoparentales sont le plus souvent le résultat de la dissolution des couples, mais les parents seuls qui n’ont jamais été mariés constituent une proportion croissante des chefs de famille monoparentale.

Environ un enfant sur cinq âgé de 14 ans ou moins (18,3 %) vivait avec un parent seul en 2006. Selon l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, un tiers des enfants nés en 1983 et en 1984 avaient vécu dans une famille monoparentale avant d’avoir atteint l’âge de 15 ans, alors qu’une proportion semblable d’enfants nés cinq ans plus tard (en 1988 et en 1989) se trouvaient dans la même situation avant leur dixième anniversaire131.

La probabilité de vivre dans une famille en union libre est plus élevée chez les jeunes enfants que chez les

plus âgés. En 2006, un enfant sur cinq âgé de 0 à 4 ans (19,3 %) avait des parents en union libre, comparative-ment à 13,9 % des enfants de 5 à 9 ans et à 11,8 % des 10 à 14 ans. En revanche, la probabilité de vivre dans une famille monoparentale est plus élevée chez les enfants plus âgés : c’est le cas de 21,7 % des enfants de 10 à 14 ans, comparativement à 19,0 % des 5 à 9 ans et à 14,6 % des enfants de 0 à 4 ans132.

Et alors?Ces statistiques indiquent le contexte familial dans lequel vivent les enfants à un moment précis. Les études longitudinales réalisées auprès d’individus et de familles montrent cependant que la situation familiale de nom-breux enfants évolue avec le temps. Les enfants vivant avec leurs deux parents font parfois face à une séparation ou à un divorce, après quoi ils vivent quelque temps avec un parent seul. Certains voient leur situation familiale changer lorsqu’un parent ou leurs deux parents prennent un nouveau conjoint, particulièrement les jeunes enfants. Enfi n, une proportion considérable d’enfants nés d’une mère seule vivront ultérieurement au sein d’une famille formée d’un couple.

Étant donné le rythme auquel évoluent les situations familiales, on peut diffi cilement parler de « structure familiale », puisque cette notion implique la permanence. Les termes « trajectoire familiale » et « parcours famil-ial » sont plus appropriés, car ils traduisent la fl uidité et la diversité du contexte familial. Le concept dynamique de la situation familiale des enfants permet de mieux com-prendre les répercussions des diff érents modes de vie des enfants et de leurs parents, ainsi que les eff ets à long terme des changements familiaux sur leur santé et leur bien-être.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Répartition en pourcentage du nombre d'enfants de moins de 15 ans selon le type de famille, par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Familles formées d'un couple marié 66,5 % 66,6 % 71,1 % 65,2 % 63,7 % 46,3 % 74,6 % 67,6 % 64,8 % 74,0 % 72,3 % 54,2 % 48,2 % 42,8 %

Familles formées d'un couple en union libre 14,8 12,1 8,7 11,6 14,1 34,1 8,0 9,9 11,5 9,6 9,4 19,3 28,3 33,9

Familles monoparentales 18,7 21,3 20,2 23,3 22,2 19,6 17,4 22,4 23,8 16,4 18,3 26,4 23,4 23,4

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-553-XCB2006011 au catalogue.

Source: Statistique Canada, Recensements de 1986, 1996 et 2006.

81,2

4,5

12,4

71,7

10,216,0

65,5

14,818,7

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90 %

Familles formées d'uncouple marié

Familles formées d'uncouple en union libre

Familles monoparentales

1986 1996 2006

Enfants de moins de 15 ans et familles dans lesquelles ils vivent (1986 - 2006)

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Les enfants et les transitions familiales

32

Un nombre croissant d’enfants vivent un changement de situation familiale. Les statistiques sur le divorce et la séparation

indiquent que des enfants y sont souvent mêlés. Selon l’Enquête sociale générale de 2006, quatre adultes sur dix qui rompent leur union matrimoniale ou libre ont des enfants à leur charge133.

Bon nombre de ces parents fi nissent par former une nouvelle union, qui modifi e le mode de vie et les relations familiales. Dans les trois ans suivant leur séparation, un tiers des pères et un quart des mères s’étaient déjà remariés ou vivaient avec un nouveau partenaire. Dix ans après la séparation, plus de 63 % des enfants avaient vu leur mère s’établir avec un nouveau conjoint, et 67 % avaient vu leur père faire de même134.

Certains enfants vivent plusieurs transitions. De tous les enfants âgés de 6 à 13 ans en 1996-1997 et dont les parents vivaient ensemble au moment de leur naissance, environ 77,8 % n’ont connu aucun changement de leur situation familiale. Quelque 8,0 % avaient vécu une tran-sition familiale, soit la séparation de leurs parents ou le décès de l’un deux, 7,8 % avaient connu deux transitions familiales, et 6,4 % en avaient vécu trois ou plus.

La probabilité de voir la situation familiale changer était beaucoup plus élevée chez les enfants issus de parents en union libre que chez ceux dont les parents étaient mariés. La moitié des enfants nés de parents en cohabitation (50 %) avaient vu la situation conjugale de leurs parents changer au moins une fois avant 1996 ou 1997, et au moins

deux fois pour un tiers d’entre eux (34 %). C’était le cas de 18 % et de 11 % des enfants dont les parents étaient mariés.

La situation des enfants issus de parents qui ne vivaient pas ensemble à leur naissance est beaucoup plus claire. Au moins 84 % avaient connu au moins une transition avant 1996 ou 1997135 et quelque 45 % avaient vécu une transition familiale majeure. Près d’un enfant sur cinq (18 %) avaient traversé deux transitions familiales et une proportion semblable en avaient connu trois.

Et alors?Ces parcours familiaux complexes seront probablement beaucoup plus courants chez les enfants nés dans les an-nées 1990 et dans le années 2000. Les études sur la famille doivent tenir compte des diff érentes trajectoires qui déterminent les « structures familiales » ainsi que des trajectoires qui en découlent.

Heather Juby, Céline Le Bourdais et Nicole Marcil-Grat-ton, démographes canadiennes renommées, concluent : « Il existe peu de règles strictes en ce qui concerne ces transitions, c’est-à-dire sur la manière dont les parents ne vivant plus dans le même ménage partagent leurs droits et responsabilités envers les enfants et sur la répartition des ressources entre les enfants qui ne vivent pas tous sous un même toit. »136. L’étude de ces transitions dans toute leur complexité est essentielle à l’évaluation des réper-cussions des changements familiaux sur les enfants et à l’élaboration de politiques publiques prenant effi cacement acte de l’évolution du contexte familial.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Transitions familiales chez les enfants âgés de 6 à 13 ans (1996-1997)

Transitions chez les enfants dont les parents vivaient conjointe-ment au moment de la naissance (mariés ou en union libre)

Transitions chez les enfants dont les parents vivaient séparément au moment de la naissance (en situation monoparentale, divor-cés, séparés ou veufs et ne vivant pas en union libre)

% d'enfants qui n'ont vécu aucune transition familiale 77,8 % 16,2 %

% d'enfants qui ont vécu une transition familiale 8,0 44,7

% d'enfants qui ont vécu deux transitions familiales 7,8 18,0

% d'enfants qui ont vécu trois transitions familiales 4,9 16,9

% d'enfants qui ont vécu quatre transitions familiales ou plus 1,5 4,2

Note: On entend par transition un changement de l'état matrimonial du parent, par suite notamment d'un mariage ou d'un remariage, d'un divorce, d'une séparation, d'une rupture d'une union libre ou du décès d'un parent.Source: Juby, et.al. (2004), Et la vie continue : expansion du réseau familial après la séparation des parents, Rapport pour le ministère de la Justice du Canada, 2004-FCY-9E.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Garde des enfants et pension alimentaire

33

Lorsqu’un couple se sépare, la garde des enfants et la pension alimentaire sont des préoccupations de premier plan : il faut s’accorder sur les

questions de la garde juridique (la responsabilité des décisions à long terme touchant l’éducation de l’enfant), la garde physique (la responsabilité de prodiguer des soins quotidiens à l’enfant) et la garde conjointe. Au Canada, les accords concernant la garde, le droit de visite et la pension alimentaire font l’objet de négociations et de décisions judiciaires « dans le meilleur intérêt de l’enfant ».

Dans la plupart des cas, les parents s’entendent à l’amiable sur la garde et la pension alimentaire. Les données récentes de l’Enquête sociale générale de 2006 confi r-ment que la majorité des parents établissent des accords offi cieux défi nissant les conditions relatives à la garde, au droit de visite et à la pension alimentaire137.

En cas de diff érend, les parents peuvent soumettre leur litige à la cour. Sur la question de la garde des enfants, la justice a toujours eu tendance à trancher en faveur de la mère, mais les choses évoluent. Depuis les années 1990, les enfants sont de plus en plus confi és à la garde conjointe de leurs parents138. En 2004, les parents de 47 % des enfants en cause se partageaient la garde, soit 21 % de plus qu’en 1995. Seuls 8 % des enfants étaient confi és à la garde de leur père, com-parativement à 11 % en 1995, tandis que le pourcentage des enfants confi és à leur mère est passé de 68 % à 45 %139.

Les conditions relatives à la garde évoluent toutefois avec le temps pour diverses raisons, notamment le souhait des enfants. Bien que la garde conjointe soit de plus en plus octroyée, seules 6 % des décisions rendues par la cour et 12 % des ententes hors cour se traduisent dans les faits par la garde partagée des enfants. La vaste majorité des enfants continuent de résider avec leur mère, même lorsque la garde conjointe a été convenue140.

Selon les statistiques provinciales, le défaut de versement de la pension alimentaire demeure un problème de taille. On estime que le taux national des défauts de paiement (y compris les versements en retard, les versements partiels et le non-versement) varie entre 50 et 75 % et que seules 43 % des pensions alimentaires seraient versées régulièrement141.

Encore une fois, le Québec se distingue, non seulement à l’égard de l’union civile, mais aussi du partage des respon-sabilités parentales après la séparation. En eff et, les gardes partagées et les gardes exclusives accordées au père sont plus fréquentes au Québec. Les conditions associées à la garde et aux visites sont remplies avec plus de rigueur et les enfants ont plus souvent leur mot à dire à ce sujet142.

Et alors?Le divorce ou la séparation des parents marque une importante transition dans la vie des enfants. Des études réalisées au Canada montrent que les conditions famil-iales qui mènent au divorce causent aussi souvent des problèmes chez les enfants avant la séparation143. Les en-fants souff rent des confl its continuels qui opposent leurs parents, ainsi que de la situation fi nancière précaire et du déclin des ressources parentales qui résultent trop souvent du divorce ou de la séparation.

Il est parfois tout aussi diffi cile de redéfi nir les liens famil-iaux après le divorce. « Il n’existe aucune règle ni con-vention sociales régissant le comportement des familles divorcées, pas plus qu’il n’existe de conventions détermi-nant la place des familles divorcées ou recomposées dans la société »144. Les enfants doivent s’adapter non seulement à une, mais à deux nouvelles situations familiales, voire plus. Dans cette optique, il est essentiel de ne pas envisager le problème uniquement sous l’angle de l’« éclatement de la famille », afi n de procéder à des changements législatifs et politiques constructifs qui favorisent l’établissement de nouveaux liens familiaux entre les parents et les enfants.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Ordonnance de garde - Répartition en pourcentage des enfants à charge selon la personne à qui la garde a été octroyée, par province et territoire (2004)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

Garde octroyée à la mère seulement 45,0 % 42,6 % 20,7 % 32,8 % 38,4 % 57,6 % 58,8 % 26,9 % 36,8 % 23,9 % 43,1 % 19,4 % 24,5 % 45,4 %

Garde partagée 46,5 52,0 76,6 62,1 55,7 29,3 33,0 70,5 58,7 72,8 50,4 66,7 67,3 45,4

Garde octroyée au père seulement 8,1 4,1 2,7 4,7 5,8 12,5 7,7 2,3 4,0 3,1 6,4 13,9 0,0 9,1

Garde octroyée à une personne autre que le père ou la mère ou non précisée

0,2 * * 0,3 * 0,2 0,1 * 0,3 0,2 0,1 * * *

* données insuffi santes pour fournir une estimation fi able. Source: Statistique Canada, tableau CANSIM 101-6512.

Source: Statistique Canada, tableau CANSIM 101-6512.

67,6

21,4

10,9

0,2

45,0 46,5

8,1

0,2 0

10

20

30

40

50

60

70

80 %

à la mère seulement garde partagée au père seulement autre

1995 2004

Ordonnances de garde des enfantsRépartition en pourcentage des enfants à charge selon la personne à qui la garde a été octroyée (1995 et 2004)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

34 Famille recomposée et famille complexe

L’Enquête sociale générale de 2006 dénombrait un peu plus d’un demi-million de familles recomposées au Canada. Ces familles constituent

depuis 2001 12 % de toutes les familles formées de couples vivant avec des enfants145. Le terme famille recomposée désigne une famille dans laquelle il y a au moins un enfant d’une union antérieure de l’un des parents146.

Autrefois, ce type de famille se formait généralement lorsqu’un des conjoints (le plus souvent la mère) mourait et que le conjoint survivant se remariait. Aujourd’hui, les familles recomposées se forment en général à la suite de la dissolution d’un mariage ou d’une union libre.

Près de la moitié (46 %) des familles recomposées sont des familles complexes, c’est-à-dire qu’elles comptent au moins un enfant issu d’une union antérieure de chacun des conjoints, ou encore un ou plusieurs enfants issus d’une relation antérieure et au moins un autre issu de la nouvelle union. Environ huit familles complexes sur dix comptent au moins un enfant issu de la nouvelle union. Les familles avec beau-père (dont les enfants sont issus d’une union antérieure de la mère) forment 43 % des familles recom-posées, tandis que 11 % sont des familles avec belle-mère (dont les enfants sont issus d’une union antérieure du père).

Les familles recomposées diff èrent considérablement. Leurs diff érences s’amplifi ent à mesure qu’elles évoluent, plus particulièrement du point de vue des enfants. Ceux-ci voient entrer dans leur réseau familial non seulement un beau-père ou une belle-mère, mais souvent des demi-frères et des demi-sœurs, dont les plus jeunes vivent à la fois au sein d’une famille recomposée et d’une famille intacte.

Les deuxièmes et les troisièmes unions sont généralement moins durables que les premières unions. Cela dit, les cou-ples en famille recomposée qui décident d’avoir un enfant durent plus longtemps que ceux qui n’en ont pas. De plus, les familles avec une belle-mère sont relativement stables à long terme, tout autant que la famille intacte moyenne147.

Environ la moitié des parents de familles recomposées sont légalement mariés; l’autre moitié vit en union libre. Le Québec se démarque par rapport au reste du Canada. En eff et, dans cette province, seul un quart (26 %) des parents de familles recomposées sont légalement mariés, alors qu’ils sont majoritaires dans les autres provinces et territoires.

Et alors?Les familles recomposées manquent de repères; Andrew Cherlin qualifi e ce type de famille d’« institution incom-plète »148, en raison de l’absence de normes permet-tant de défi nir les relations familiales et de résoudre les problèmes diffi ciles et complexes qui peuvent en dé-couler149. En eff et, il faut parfois des années aux familles recomposées pour s’apprivoiser, clarifi er les rôles et les responsabilités de chacun à l’égard des autres membres de la famille et pour cimenter les liens menant à une solide identité familiale.

La complexité qui caractérise les familles recomposées donne du fi l à retordre aux pouvoirs décisionnel et judiciaire, plus particulièrement les questions relatives aux droits et aux responsabilités des beaux-parents. À titre d’exemple, des beaux-parents ont été contraints de verser des pensions alimentaires aux enfants de leur conjoint, avec qui ils avaient un lien de longue date. Quant au débat entourant les unions libres et les mariages entre personnes de même sexe, les tribunaux prennent une lon-gueur d’avance en établissant les paramètres des relations avec les enfants, ainsi que les droits et les obligations qui en découlent.

Tous ces débats tournent autour des questions fonda-mentales qui touchent à la nature de la famille : qu’est-ce qu’une relation parentale? Comment les ressources famil-iales doivent-elles être partagées à l’intérieur du ménage et entre les ménages? Quelles sont les obligations des divers membres de la famille relativement à la garde et au soutien fi nancier? Comment protéger le meilleur intérêt des enfants?

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Caractéristiques choisies des familles recomposées, par région (2006)

Canada Provinces de l'Atlantique Québec Ontario Provinces des

PrairiesColombie-Britannique

% de familles recomposées qui sont des familles complexes – familles qui comptent au moins un enfant de l'union actuelle et au moins un enfant d'une union antérieure

46 % 39 % 43 % 43 % 58 % 48 %

% de familles recomposées avec beau-père seulement 43 52 46 43 37 40

% de familles recomposées avec belle-mère seulement 11 9* 11* 14* - -

% de familles recomposées formées d'un couple légalement marié 52 61 26 62 57 66

* à utiliser avec prudence- trop peu fi able pour être publiéSource: Marcel Béchard (2007), La structure de la famille selon la région, 2006 (Révisé), août 2007, Statistique Canada, no. 89-625-XIE au catalogue.

46 %Familles complexes :parents qui ont euau moins un enfantde l'union actuelleet au moins un autred'une union antérieure

43 %Familles comptantseulement lesenfants de la femme

11 %Familles comptantseulement les enfants de l'homme

Source: Marcel Béchard (2007), La structure de la famille selon la région, 2006 (Révisé), août 2007, Statistique Canada, no. 89-625-XIE au catalogue.

Familles recomposées, par type (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La famille d’âge moyen35

«L’étape de la vie familiale qu’on pourrait qualifi er d’âge moyen est un phénomène récent dans l’histoire du Canada. À une

autre époque, l’espérance de vie était beaucoup plus réduite, de sorte que les gens arrivaient à la fi n de leur vie à un âge où l’on atteint aujourd’hui la moitié de sa vie »150. En raison des changements sociaux et économiques, conjugués à l’augmentation de la longévité, cette étape de la vie familiale est aujourd’hui très diversifi ée et, par conséquent, plus diffi cile à cerner.

C’était traditionnellement l’âge auquel les parents voyaient leurs enfants quitter le foyer familial; ce n’est plus nécessairement le cas. Certaines personnes d’âge moyen forment une nouvelle union, d’autres vivent une rupture, alors que des couples célèbrent leurs nombreuses années de mariage. Certains Canadiens ont un premier enfant à un âge où d’autres deviennent grands-parents. Certains parents réintègrent le marché du travail après s’en être retirés pour élever leurs jeunes enfants; d’autres s’aménagent un horaire de travail réduit pour prendre soin d’un parent malade ou âgé.

La majorité des adultes d’âge moyen sont toujours actifs sur le marché du travail, et la plupart voient leurs rev-enus atteindre des sommets à cette période de leur vie. Cependant, de nombreux parents d’âge moyen ont été durement frappés par la restructuration économique des vingt dernières années et par l’élimination d’emplois bien rémunérés, dans des secteurs tels que la fabrication et la construction. Par conséquent, des parents d’âge moyen se retrouvent sans emploi, sans prestations de retraite et sans véritable espoir de trouver un emploi à temps plein assorti d’avantages sociaux.

Certains écarts entre les deux sexes sautent aux yeux à cet âge. Après le décès ou le divorce de leur conjoint, les femmes sombrent plus rapidement dans la pauvreté et

leur vulnérabilité fi nancière s’aggrave avec les années. Certes, de nombreuses femmes forment de nouvelles unions, mais cette probabilité demeure moins élevée chez les femmes d’âge moyen que chez les femmes ou les hom-mes plus jeunes.

C’est également l’âge où les diverses responsabilités familiales entrent en confl it. En eff et, de nombreuses personnes d’âge moyen doivent s’occuper de parents âgés en plus d’élever leurs jeunes enfants ou de venir en aide à leurs enfants qui, devenus adultes, peinent à établir un ménage indépendant. En eff et, les deux tiers des femmes et 60 % des hommes de 35 à 54 ans vivent avec des en-fants à la maison.

Et alors?En raison de la diversité qui caractérise cette période de la vie familiale, il est pratiquement impossible d’en dégager des règles générales. Quoi qu’il en soit, il n’est pas aisé pour les personnes d’âge moyen de trouver un équilibre entre la vie professionnelle, l’éducation des enfants et les soins à un parent âgé; la situation est une source de stress pour bon nombre d’entre elles.

La capacité des parents d’âge moyen de faire face à la situation repose sur de nombreux facteurs dont le revenu personnel, les ressources familiales, les réseaux de soutien social et l’accès à l’aide dispensée sous l’égide des poli-tiques et des programmes sociaux des gouvernements.

Les écarts entre les familles, souvent visibles dès le départ, se creusent avec le temps. Par exemple, les femmes qui ont quitté le marché du travail pour se consacrer à leurs jeunes enfants éprouvent parfois de la diffi culté à s’y réinsérer ou à trouver un emploi rémunérateur assorti d’un horaire fl exible. Un employé d’un certain âge qui est victime d’un accident de travail ou qui perd son emploi pourrait ne jamais réussir à obtenir un emploi comparable.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Répartition des femmes de 25 - 64 ans par groupe d'âge et selon la présence et l'âge des enfants (2006)

Présence d'enfants et leur groupe d'âge Femmes selon l'âge

25-34 35-54 55-64

Sans enfants à la maison 50,4 % 33,5 % 75,5 %

Avec enfants à la maison 49,6 66,5 24,5

Enfants de moins de 6 ans seulement 51,5 6,9 0,2

Enfants de moins de 6 ans ainsi qu'enfants de 6 ans et plus 25,9 10,2 0,2

Le plus jeune enfant âgé de 6 à 14 ans 21,7 43,3 3,9

Le plus jeune enfant âgé de 15 à 24 ans 0,8 35,8 42,7

Tous les enfants âgés de plus de 25 ans 0,0 3,8 53,0

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-559-XCB2006016 au catalogue.

Répartition des hommes de 25 - 64 ans par groupe d'âge et selon la présence et l'âge des enfants (2006)

Présence d'enfants et leur groupe d'âge Hommes selon l'âge

25-34 35-45 55-64

Sans enfants à la maison 68,0 % 39,6 % 68,4 %

Avec enfants à la maison 32,0 60,4 31,6

Enfants de moins de 6 ans seulement 63,0 11,3 0,9

Enfants de moins de 6 ans ainsi qu'enfants de plus de 6 ans 21,9 13,6 1,0

Le plus jeune enfant âgé de 6 à 14 ans 14,2 43,2 11,7

Le plus jeune enfant âgé de 15 à 24 ans 0,9 29,8 53,4

Tous les enfants âgés de plus de 25 ans 0,1 2,2 33,0

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-559-XCB2006016 au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

es jeunes quittent l le ffoyer ffamilli lal d de lplus en lplustard… et yy reviennent. Le dépap rt du domicileparental devient un long processus, une période où

« lles liliens ététroitits avec l le ffoyer ffa imilili lal se dédéffo tnt l lentteme tntplutôt que rapidement »151. Bon nombre de jeunesadultes, arrivant avec difficulté à terminer leurs études susupépéririeueureress, à à f forormemerr unun n nououveveauau c cououplplee ouou à à s see tatailillelerr ununee plp ace sur le marché du travail, , pap rtent et reviennent à plusieurs reprises. Les parents prodiguent à leurs enfantsdad lultes un soutien fi fi nancier et ffaff ect fif considdérablble152.

En 2006, six jeunes adultes sur dix âgés de 20 à 24 ans(60,3 %) vivaient chez leurs parents, ce qui représente une hausse de 40 % par rapport à 1981. Chez les 25 à 29 ans, un quart (26,0 %) vivaient encore au foyer familial, une pro-portion qui a doublé par rapport aux 12 % de jeunes dans la même situation en 1981. Ce sont les jeunes hommes qui restent le plus longtemps au domicile parental : en 2006, 65 %des hommes de 20 à 24 ans vivaient chez leurs parents, com-parativement à 55 % des femmes. Entre 25 et 29 ans, 30 % des hommes et 20 % des femmes vivaient au domicile parental.

C’est au début des années 1980 et des années 1990 qu’on observe la hausse la plus marquée de la tendance, soit durant les périodes de récession économique au Canada.Malgré l’amélioration de la situation de l’emploi au cours des années 1990, les jeunes ont poursuivi leurs études afi nd’acquérir plus de diplômes et de compétences. La hausseconsidérable des droits de scolarité au cours de la même période a incité de nombreux jeunes à rester si possiblechez leurs parents, afi n de réduire le coût de la vie.

Au Canada, les diff érences sont marquées d’une région à l’autre. Par exemple, à Terre-Neuve-et-Labrador et en On-tario, environ la moitié des jeunes adultes de 20 à 29 ansvivaient chez leurs parents en 2006, comparativement à moins d’un tiers en Alberta et en Saskatchewan. Les je-unes adultes vivant dans les grands centres urbains étaient également plus susceptibles de rester chez leurs parents,ce qui s’explique en partie par l’importante population d’immigrants dans les grandes villes153.

LLes ffacteurs qui incitent lles jeunes à à rester lplus l longtempsau foyyer familial sont les mêmes qqui motivent leur retour.En 2001, un quart (24 %) des parents qui résidaientavec l leur enffa tnt addultlte ivivaiie tnt en ffaitit avec un « e fnfantt boomerang »154. Un tiers des jeunes « boomerangs »(34,7 %) au Canada retournent s’installer chez leurs par-enentsts p pouourr dedess momotitifsfs l liéiéss auauxx ététududeses, etet u unn ququarartt (2(244,00 %)%)pop ur des motifs fi nanciers. Un sur dix ((10,5,5 %%) ) retournevivre chez ses parents à la suite d’une rupture conjugale155.

SeSelolonn dedess ététududeses r récécenentetess, d dee nonombmbrereuxux j jeueuneness rereststenentt ou retournent chez leurs parents afi n d’économiser pourl’avenir ou de rembourser leurs dettes d’étudiants. Ils tro-quent leur indépendance contre la sécurité et le confortdu foyer parental. De leur côté, les parents apprécientla compagnie de leurs enfants et sont heureux de lesaider, mais s’attendent à ce que ceux-ci leur témoignentun soutien réciproque et acquièrent une plus grande autonomie156.

Et alors?L’accroissement de la proportion de jeunes adultes de vingt ans et plus vivant avec leurs parents est l’un des changements majeurs ayant transformé la vie familiale aucours des vingt dernières années. En retardant leur départdu foyer familial, les jeunes restent sous l’aile protectricede leurs parents, qui leur procure un soutien essentiel aux yeux de nombreux observateurs, en raison du coût élevé de la vie et des études supérieures. Parents et jeunesadultes affi rment en chœur que, de manière générale, leurcohabitation est une expérience positive.

Le retard de la transition a toutefois des conséquencesbien réelles : « Au niveau individuel, l’implication la plusnégative tient à ce que les enfants n’ont pas épargné suf-fi samment pendant leur carrière professionnelle écourtée,en partie parce qu’ils sont entrés tardivement sur le marché du travail à temps plein, et en partie du fait qu’ils ont passé plus de temps aux études, ce qui a retardé leur autosuf-fi sance fi nancière et leur départ du domicile parental. »157

t h e va n i e r i n s t i t u t e o f t h e f a m i l y

Quand les enfants quittent le nid... pour y revenir

36

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Repartition des enfants de 15 ans et plus qui vivent dans la familles économique de leurs parents, par groupe d’âge et par province et territoire (2006)

Can. T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T. N.-O. Nt

15 à 19 92 % 92 % 94 % 92 % 92 % 93 % 93 % 89 % 88 % 88 % 90 % 86 % 84 % 80 %

20 à 24 60 68 62 55 55 57 68 54 45 46 58 54 46 51

25 à 29 26 32 22 22 22 20 31 22 15 16 26 15 18 20

30 à 34 10 14 10 10 10 8 12 9 6 7 11 7 7 10

35 à 39 6 9 6 7 7 5 7 6 5 4 7 4 6 6

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-553-XCB2006027 au catalogue.

Statistique Canada, Recensements de 1986, 1996 et 2006.

1986

1996

200649,3

15,6

56,7

22,2

60,3

26,0

0

10

20

30

40

50

60

70 %

20 à 24 ans 25 à 29 ans

Pourcentage de jeune adultes qui vivent au domicile parental (1986-2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La situation familiale des personnes âgées

37

Avec l’augmentation de l’espérance de vie, la situation familiale et le mode de vie des Canadiens d’un certain âge ont évolué.

Aujourd’hui, la plupart des personnes âgées vivent avec leur conjoint ou leur conjointe, ou vivent seules, durant de nombreuses années après le départ de leurs enfants. Selon le Recensement de 2006, 59,9 % des personnes âgées de plus de 65 ans vivaient avec leur conjoint ou leur conjoint de fait et/ou leurs enfants158, une légère hausse depuis le début des années 1980159.

Le nombre de personnes âgées vivant seules a également augmenté entre 1981 et 2001, mais sa croissance d’est ralentie depuis. En 2006, 26,0% des personnes âgées de plus de 65 ans vivaient seules dans une résidence privée – 33,8% des femmes et 16,0% des hommes160. Et 7,5% d’entre elles vivaient dans des logements collectifs tels que des centres d’hébergement ou des établissements de soins prolongés. Ce pourcentage va s’accroître avec l’augmen-tation du nombre de personnes âgées fragiles.

Contrairement à la croyance populaire, les Canadiens ne vivaient pas autrefois au sein de grandes familles multigé-nérationnelles. En raison du taux élevé de mortalité et de l’espérance de vie plus courte qu’aujourd’hui, la grande majorité des ménages étaient jadis constitués des parents et des enfants à leur charge.

À vrai dire, le ménage multigénérationnel est davantage une expérience familiale actuelle. En 2001, 17,6 % des aînés vivaient sous le même toit que leurs enfants et petits-en-fants161. En 2006, plus d’un demi-million d’aînés (514 800) vivaient avec leurs petits-enfants. De ce nombre, plus de la moitié (52,5 %) résidaient dans des familles de trois géné-rations avec leurs petits-enfants et les deux parents de ces derniers, tandis que près du tiers (32,3 %) vivaient avec leurs petits-enfants et un seul parent de ces derniers162.

La proportion de ménages trigénérationnels a grimpé d’une manière très notable, particulièrement dans les agglomérations urbaines telles que Toronto, Montréal et Vancouver. Ce changement est attribuable au taux élevé d’immigration, notamment en provenance d’Asie où ce mode de vie familial est courant163.

Par ailleurs, 209 000 enfants de moins de 14 ans (3,8 % des enfants de ce groupe d’âge) vivaient avec leurs grands parents en permanence164. De ce groupe, une petite proportion d’enfants, évaluée à 28 200 en 2006, vivaient uniquement avec leurs grands-parents. En l’absence de parents dans ces familles, les deux tiers des grands-parents assumaient la responsabilité fi nancière du ménage. De ce groupe d’enfants, six sur dix vivaient avec leurs deux grands-parents, et le reste avec leur grand-père ou leur grand-mère seulement. En somme, plus de 65 000 enfants de tous âges vivaient seuls avec au moins l’un de leurs grands-parents.

Et alors?Si la « révolution de la longévité » pose des défi s de taille, les parents vieillissants ne deviennent pas forcé-ment dépendants de leurs enfants pour obtenir des soins. Des études démontrent que, jusqu’à un âge très avancé, de nombreux parents continuent d’aider leurs enfants et leurs petits-enfants. Dans les couples de personnes âgées, ce sont principalement les conjoints qui prennent soin l’un de l’autre. En fait, les personnes âgées comptent parmi les bénévoles les plus actifs dans leur collectivité; elles n’hésitent pas à venir en aide à leurs amis et à leurs voisins. Quant aux personnes seules, elles trouvent souvent du soutien auprès de leurs frères et sœurs165. Il est donc primordial de soutenir les aînés dans ces étapes cruciales de la vie familiale, et ce, pour le bien-être de l’ensemble de la famille.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

49 035

53 105

56 790

65 135

30 000

35 000

40 000

45 000

50 000

55 000

60 000

65 000

70 000

1991 1996 2001 2006

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-553-XCB2006025 au catalogue.

Nombre d'enfants (de tous âges) vivant avec au moins un grand-parent, sans parents présents (1991-2006)

Modalités d’habitation des aînes, par groupe d’âge (2006)

65 à 74 ans 75 ans et plus 65 ans et plus

hommes femmes total hommes femmes total hommes femmes total

En logement collectif 2,1 % 2,2 % 2,1 % 9,2 % 16,2 % 13,5 % 5,1 % 9,3 % 7,5 %

En ménage privé

En famille de recensement avec conjoint, conjoint de fait et/ou enfants

79,9 63,5 71,3 67,3 34,3 47,2 74,6 48,6 59,9

Dans une autre situation familiale 1,8 4,9 3,4 2,8 6,9 5,3 2,2 6,0 4,3

Seuls 13,9 26,8 20,7 18,8 40,4 32,0 16,0 33,8 26,0

Dans une autre situation 2,3 2,5 2,4 1,9 2,1 2,0 2,1 2,3 2,2

Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Logement collectif = établissement commercial, institutionnel ou communautaire, comme un hôtel, un hôpital ou un camp de travail. Plus de 90 % des aînés vivant en logement collectif résident dans un établissement de santé, comme une maison de soins infi rmiers, une résidence pour personnes âgées ou un établissement de soins de longue durée. Famille de recensement = couple marié (avec ou sans enfants de l’un ou l’autre des partenaires), couple en union libre (avec ou sans enfants de l’un ou l’autre des partenaires) ou parent seul, sans égard à son état matrimonial, habitant avec au moins un enfant dans le même logement. Le couple peut être de sexe opposé ou de même sexe. Autres situations familiales = personne vivant avec un parent ou une autre famille de recensement. Autres situations = personne vivant avec une autre personne apparentée ou non qui ne fait pas partie d’une famille de recensement.

Source: Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-554- XWE2006054 au catalogue; Statistique Canada, Recensement de 2006, no. 97-553-XCB2006018 au catalogue

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Partie II – Les familles canadiennes : la situation économique

La coopération économique constitue un trait caractéristique de la famille. Les personnes se rassemblent non seulement pour former des liens

aff ectifs, prendre soin les uns des autres ou partager des intérêts, mais aussi pour viser une coopération fi nancière par la création, l’échange et la répartition de ressources économiques. La base de l’économie de nombreuses familles et son rôle peuvent être envisagés de diverses façons. D’une part, la famille joue un rôle crucial dans l’économie de marché en vendant son travail qui génère des ressources lui permettant de soutenir ses membres, ce qui génère à son tour les ressources qui font rouler les économies locale et nationale. D’autre part, les familles proches et élargies constituent des agents économiques à part entière, qui s’emploient par divers moyens à générer des revenus, à dépenser, à épargner, à off rir des soins et à planifi er – autant d’activités qui démontrent le rôle central de la production et des échanges intrafamiliaux. Ainsi, les familles ont autant besoin des marchés que les marchés ont besoin d’elles.

L’aptitude de chaque famille, ménage ou personne à atteindre la sécurité économique est fonction de trois fac-teurs déterminants : la participation au marché du travail, la répartition des revenus et l’accumulation de richesses. Chacun de ces facteurs exerce une forte infl uence sur la

capacité des familles à fournir les soins et le soutien qui leur incombent, ainsi qu’à pourvoir aux besoins de leurs membres et à assurer leur avenir.

Le taux record de participation au marché du travail chez les femmes au cours des vingt dernières années explique en grande partie la hausse du revenu familial moyen, grâce à l’accroissement du nombre d’heures de travail rémunéré par famille. Dans bien des cas, le revenu de la femme est devenu le pilier de la sécurité économique de la famille. Qui plus est, un nombre croissant de femmes sont aujourd’hui le principal soutien économique de leur famille. Cette nouvelle réalité a modifi é en profondeur le statut économique des femmes et la capacité de gain des familles, notamment chez les familles monoparentales et les personnes seules, pour qui la non-participation à la vie active est lourde de conséquences.

Cependant, les familles n’ont pas toutes la possibilité ou la volonté de compter sur un ou plusieurs revenus d’emploi. Les parents seuls, les couples âgés qui n’ont toujours compté qu’un seul soutien économique, ou encore les fa-milles qui prennent soin d’un ou de plusieurs enfants, d’un parent vieillissant ou d’une personne handicapée doivent surmonter bien des épreuves afi n d’assurer le bien-être économique, physique et émotionnel de leurs membres.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Certaines familles s’en sortent assez bien grâce à des horaires de travail fl exibles, mais souvent instables; d’autres s’appuient sur des réseaux sociaux et familiaux complexes pour combler les lacunes causées par le manque de ressources fi nancières ou de temps. Mais la sécurité économique reste hors de portée de bien des familles. Au Canada, de nombreux employés ne sont tout simplement pas assez rémunérés pour satisfaire à leurs besoins ou à ceux de leur famille. Les emplois à faible rémunération sont souvent temporaires ou à temps partiel et n’off rent, dans le meilleur des cas, que les avantages sociaux prescrits par la loi. Les personnes démunies et les travailleurs à faible reve-nu n’ont généralement pas accès aux études supérieures, aux emplois stables, à la propriété et aux placements qui per-mettent de se mettre à l’abri de la pauvreté. Les familles à faible revenu n’ont tout simplement pas les moyens d’off rir à leurs enfants les ressources nécessaires pour les maintenir en bonne santé et assurer leur sain développement.

Les écarts importants en termes de revenus et de richesse qui séparent les 20 % de familles les plus pauvres et les plus riches du pays continuent de fragmenter la société canadienne. Le lien entre la richesse et le revenu est clair : plus le revenu est faible, plus la capacité d’accumuler de la richesse est faible, que ce soit par l’épargne, les placements ou l’achat de biens susceptibles de prendre de la valeur, tels que des biens immobiliers.

Si l’on compare les dépenses des ménages, l’inégalité est fl agrante. En clair, les ménages ayant un revenu élevé ont tendance à faire beaucoup plus de dépenses de toutes sortes. La disparité des dépenses entre les ménages les plus riches et les plus pauvres du Canada, couramment désignée comme l’écart de capacité fi nancière, montre que les ménages à faible revenu ont tendance à renoncer à certains achats que d’aucuns jugeraient essentiels.

Pour de nombreux ménages à revenu moyen ou faible, les dépenses annuelles excèdent les revenus. Les familles qui se trouvent dans une telle situation se voient contraintes d’emprunter ou de céder des biens afi n de compenser le manque à gagner. L’endettement est devenu monnaie courante dans de nombreux ménages canadiens, réduisant de plus en plus la capacité d’épargne familiale et person-nelle, pourtant tampon fi nancier essentiel pour faire face aux événements imprévus tels que la perte d’un emploi ou la maladie. En raison du déclin à long terme du taux d’épargne, de nombreuses personnes sont à la merci des eff ets de l’insécurité économique.

Toute famille doit recourir aux ressources fondamentales que sont le temps et l’argent. Pour la plupart, l’atteinte d’un équilibre entre ces deux aspects représente un défi de taille. Ces trente dernières années, les moyens mis en œu-vre en vue d’assurer la sécurité économique des membres de la famille se sont modifi és en profondeur, transfor-mant du même coup le fonctionnement et la dynamique de la famille, notamment à l’égard de la division du travail rémunéré et des tâches ménagères non rémunérées ainsi que de la responsabilité des soins, de la planifi cation de la retraite, de la prise de décisions relatives aux dépenses et aux placements du ménage, de l’aménagement des horaires de travail et de la prise de congés parentaux à l’occasion de la naissance ou de l’adoption d’un enfant.

L’État doit s’employer à mettre en œuvre des politiques adaptées de même que des programmes communautaires et en entreprise qui garantissent à toutes les familles l’égalité d’accès aux ressources permettant d’assurer leur sécurité économique.

L’État doit s’employer à mettre en œuvre des politiques adaptées de même que des programmes communautaires et en entreprise

qui garantissent à toutes les familles l’égalité d’accès aux ressources permettant d’assurer leur sécurité économique.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

38 Taux d’activité convergents

L’une des tendances les plus marquées des dernières décennies est la hausse du nombre de femmes sur le marché du travail. En 1976, moins de la moitié

(46 %) des femmes âgées de 15 ans et plus comptaient dans la main-d’œuvre rémunérée; mais cette proportion a augmenté tranquillement, atteignant les 63 % en 2009166. Ce sont les femmes aux âges d’activité maximale (15 à 54 ans) qui ont connu le plus grand changement, 82 % d’entre elles faisant maintenant partie de la main-d’œuvre rémunérée contre 52 % en 1976.

À l’opposé, le taux d’activité chez les hommes âgés de 15 ans et plus a diminué lentement au cours des trois dernières décennies, passant de 78 % en 1976 à 72 % en 2009. Parmi les hommes aux âges d’activité maximale, la participation au marché du travail demeure élevée, à 91 %, mais inférieure à ce qu’elle était en 1976 (95 %)167.

Au cours de cette période, on a enregistré la diminution la plus importante de la participation chez les hommes âgés de 55 à 64 ans : leur taux d’activité est passé de 76 % en 1976 à un faible 58 % en 1995. Plus récemment, le taux d’activité a commencé à grimper chez les travailleurs âgés, étant donné que les hommes comme les femmes restent plus longtemps sur le marché du travail ou y retournent. En 2009, 68 % des hommes et 56 % des femmes âgés de 55 à 64 ans occupaient un emploi, une tendance qui devrait se poursuivre168.

L’écart entre les taux d’activité des hommes et des femmes s’est considérablement réduit, passant de 32 points de pourcentage environ en 1976 à 9 points de pourcentage aujourd’hui. C’est chez les jeunes adultes que cette con-vergence est la plus marquée. En 2009, le taux d’activité des hommes et des femmes âgés de 15 à 24 ans était le

même, à 64 %. Cependant, les gains en emploi chez les adolescentes ont eu pour conséquence que leur taux d’activité a dépassé pour la première fois celui des adoles-cents (54 % comparativement à 51 % en 2009).

La croissance de l’emploi chez les jeunes travailleurs s’est particulièrement affi rmée dans des industries telles que le commerce de détail, l’hôtellerie et la restauration. Les jeunes hommes sont également capables de se trouver du travail dans la construction, mais leur part de l’emploi dans l’industrie manufacturière, les ressources naturel-les, l’agriculture et les transports a diminué, surtout en 2009. Il s’agit d’ailleurs de l’un des facteurs clés expliquant l’érosion des gains chez cette population.

Et alors?La présence de plus en plus forte des femmes sur le marché du travail a profondément changé leur statut économique et la capacité des familles à gagner leur vie. En outre, en ces décennies de revenus et de salaires stag-nants, les gains des femmes sont devenus essentiels à la sécurité économique de la majorité des ménages.

La baisse de la participation des hommes au marché du travail importe tout autant. Leur taux d’activité – et leur taux d’emploi – diminue depuis les trente dernières an-nées. Toutefois, leur taux d’emploi a légèrement augmenté dans la dernière décennie. Mais son taux de croissance est demeuré inférieur à celui des femmes. De plus, les pertes d’emploi associées à la récession de 2008-2009 chez les hommes aux âges d’activité maximale ont annulé ces gains. Étant donné ces taux d’activité convergents, la division du travail au sein des familles ainsi que la relation entre familles et économie continuent d’évoluer.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Caractéristiques de la population active âgée de 15 ans et plus, selon le sexe et la province (2009)

CAN T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Population active * (%)

% de la population totale 67,3 % 59,3 % 68,1 % 64,5 % 64,7 % 65,2 % 67,3 % 69,4 % 70,2 % 74,3 % 66,0 %

% des hommes 72,0 64,1 72,2 68,5 69,0 69,8 71,8 75,4 75,9 80,3 70,5

% des femmes 62,6 54,8 64,4 60,9 60,6 60,9 63,0 63,5 64,5 68,0 61,5

Avec emploi (%)

% de la population totale 61,7 % 50,1 % 59,9 % 58,6 % 59,0 % 59,7 % 61,2 % 65,8 % 66,8 % 69,4 % 61,0 %

% des hommes 65,2 52,5 62,2 61,0 62,0 62,9 64,4 71,4 71,8 74,5 64,5

% des femmes 58,3 47,8 57,9 56,4 56,1 56,7 58,2 60,3 61,8 64,1 57,5

Sans emploi (%)

% de la population active 8,3 % 15,5 % 12,0 % 9,2 % 8,9 % 8,5 % 9,0 % 5,2 % 4,8 % 6,6 % 7,6 %

% des hommes 9,4 18,0 13,8 11,0 10,2 9,9 10,3 5,3 5,3 7,2 8,6

% des femmes 7,0 12,6 10,1 7,4 7,5 6,9 7,7 5,0 4,2 5,8 6,5

* On compte parmi la population active les personnes qui ont un travail ou qui n'en ont pas mais en cherchent un.Source : Statistique Canada, Population active, occupée et en chômage, et le taux d'activité et de chômage, par province, CANSIM, tableau 282-0002.

Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB.

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85 %

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009

Hommes

Femmes

77,7 %

72,0 %

45,7 %

62,6 %

Taux de participation au marché du travail, hommes et femmes âgés de 15 ans et plus (1976-2009)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

39 Fort taux d’emploi chez les mères

Dans le passé, se marier ou devenir mère signifi ait pour la plupart des femmes de rester à la maison ou d’y retourner, dans le respect de ce qu’il est

convenu d’appeler le modèle traditionnel de vie familiale avec l’homme pourvoyeur et la femme au foyer. Mais la situation a évidemment beaucoup changé.

Il y a trente ans, moins de la moitié (48,1 %) des femmes mariées âgées de 25 à 54 ans étaient sur le marché du travail. En 2008, elles étaient plus de huit sur dix (81,5 %) à travailler ou à chercher un emploi. Il n’y a aujourd’hui aucune diff érence statistiquement signifi cative entre la participation au marché du travail des femmes mariées et des femmes divorcées ou célibataires169.

La maternité n’est également plus aussi susceptible d’infl uer sur la participation des femmes au marché du travail. Selon le Recensement de 2006, 73 % des femmes avec enfants de moins de 16 ans vivant à la maison, occupaient un emploi à temps plein ou à temps partiel, comparativement à 39 % en 1976170. Il faut souligner qu’il y a eu une augmentation particulièrement importante dans le taux d’emploi des femmes avec de très jeunes en-fants. En 2006, deux tiers (64 %) des femmes avec enfants de moins de 3 ans avaient un emploi, soit plus du double qu’en 1976 (28 %). Dans l’ensemble, en 2006, 66 % des mères d’enfants d’âge préscolaire occupaient un emploi, et c’était le cas de 78 % des mères dont le plus jeune enfant avait de 6 à 15 ans171.

Aujourd’hui, les mères de familles biparentales affi chent un taux d’emploi plus élevé que les mères monoparentales (re-spectivement 74 % et 70 %). En même temps, on constate une augmentation importante dans le taux d’emploi des mères monoparentales depuis le milieu des années 1990. En 1995, la moitié des parents seuls avec enfants de moins

de 16 ans occupaient un emploi; en 2006, c’était le cas pour 70 % d’entre eux. En moyenne, les parents seuls sont plus âgés, ont moins d’enfants et sont plus instruits que par le passé. Ces changements démographiques ont mené à l’augmentation ap-préciable de l’emploi indiquée ici et, en conséquence, à une augmentation importante du revenu d’emploi ainsi qu’à une diminution du taux de faible revenu172.

Et alors?La diff érence dans le taux d’activité des femmes avec en-fants et des femmes sans enfants s’atténue tranquillement. Pour la plupart des femmes d’aujourd’hui, le mariage et la maternité ne signifi ent pas un retrait à long terme du marché du travail. Les conséquences de ce changement sont nombreuses pour les femmes elles-mêmes, leur famille et leur employeur.

À la maison, le temps disponible pour les tâches domes-tiques a diminué. Les rôles, responsabilités et attentes concernant le partage des tâches domestiques ont changé, bien que les femmes continuent d’eff ectuer la plupart de celles-ci. Jongler avec les exigences multiples – et sou-vent confl ictuelles – du travail et de la famille est banal. Lorsqu’il y a confl it, la famille doit repenser la façon dont elle organise sa vie familiale et professionnelle173.

Ainsi, il est maintenant impératif pour les employeurs et les gouvernements de trouver la meilleure façon de soutenir les employés au travail et à la maison. Bien que de nombreuses entreprises reconnaissent que leurs employés mènent une vie de plus en plus stressante, les progrès sont lents pour la mise en œuvre de politiques de soutien aux familles en milieu de travail. De même, le soutien public aux familles comme les services de garderie et l’horaire fl exible varie d’une région à l’autre du pays, ce qui engendre des inégalités très importantes.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB.

45

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1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Hommes mariés ou conjoints de fait

Hommes célibatairesFemmes célibataires

Femmes mariées ou conjointes de fait

Femmes séparées ou divorcées

Veuves

Hommes séparés ou divorcés

Taux de participation au marché du travail des hommes et des femmes âgés de 25 à 54 ans, selon l'état matrimonial (1976-2008)

Taux d'emploi des femmes avec enfants, selon l'âge du plus jeune enfant (1976-2006)

Source : Statistique Canada (2007), Femmes au Canada : une mise à jour du chapitre sur le travail, catalogue n° 89F0133XIE.

0

10

20

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40

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70

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90 %

moins de 3 ans

61,8

46,4

36,8

27,6

69,8

78,2

54,4

60,5

69,4

49,3

57,8

64,3

Entre 3 et 5 ans Entre 6 et 15 ans

1976

1986

1996

2006

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les ménages à plus d’un revenu sont la norme

40

Dans le passé, les couples en âge de travailler et sans enfants étaient légèrement plus susceptibles d’avoir deux ou plusieurs revenus que les

familles avec enfants174,175. Mais la situation a changé au début des années 1980. Les couples avec enfants à charge présentent maintenant le plus haut taux d’activité. En 2007, un record de 84,6 % des familles biparentales comptaient sur deux revenus ou plus. Au cours de la même période, le pourcentage de familles biparentales avec un seul revenu a chuté considérablement, passant de 37,2 % à 14,4 %176.

Le pourcentage de familles avec enfants et à deux revenus varie peu d’une province à l’autre, allant de 82,9 % en Co-lombie-Britannique à 92,3 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

Cependant, la situation diff ère pour les couples sans enfants. Le pourcentage de ce type de familles à deux rev-enus ou plus a atteint un sommet à la fi n des années 1980, pour diminuer pendant la majeure partie des années 1990 et ne regagner de la vigueur que dans les dernières années, atteignant 70,8 % en 2007.

Le nombre de mères monoparentales avec au moins un revenu (provenant du travail de la mère ou d’un enfant plus vieux) tendait à diminuer de 1976 à 1996, passant de 72,3 % à 61,6 %. Ce pourcentage a ensuite commencé à croître et, en 2007, a atteint 83 %, un record.

Parmi toutes les familles en âge de travailler avec enfants, la proportion de familles biparentales à un seul revenu

a perdu 22 points de pourcentage de 1976 à 2007. À l’opposé, la proportion de familles biparentales à deux revenus ou plus a gagné 12 points de pourcentage, tandis que les proportions de pères monoparentaux et de mères monoparentales à un revenu ou plus ont augmenté re-spectivement de 2 et de 8 points de pourcentage.

Et alors?La division entre le monde du travail rémunéré et le monde de l’éducation des enfants et des tâches domestiques s’estompe en raison des changements socioéconomiques. Auparavant, on supposait que les familles arrivaient à joindre les deux bouts en gonfl ant ou réduisant le travail non rémunéré de la femme au sein du foyer. Nul besoin de préciser que ce n’est plus le cas. Les réalités économiques étant ce qu’elles sont, plus d’un revenu est nécessaire pour assurer la sécurité économique familiale.

Même en tenant compte de la nécessité d’acheter des services comme des services de garde, les inconvénients économiques liés à la non-participation à la vie active sont considérables pour les familles, surtout pour les parents seuls, tant à court qu’à long terme. Chez les familles à un seul revenu, le risque de pauvreté est élevé. Les familles âgées qui ont toujours eu un seul revenu sont particulière-ment vulnérables maintenant qu’elles approchent de la retraite. De plus en plus, d’autres membres de la famille jouent un rôle important en apportant un revenu addition-nel : de nombreux jeunes adultes vivant au domicile famil-ial apportent un soutien fi nancier et social à la famille177.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada 1976-2007, catalogue n° 13F0022XIE.

55

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1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2004 2006

% de couples avec enfants et 2 revenus ou plus

% de mères monoparentales avec au moins 1 revenu

% de couples sans enfants avec 2 revenus ou plus

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada 1976-2007, catalogue n° 13F0022XIE.

0

10

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100 %

1976 1986 1996 2006 2007

Mères monoparentales,un revenu ou plus

Mères monoparentales,aucun revenu

Pères monoparentaux

Familles biparentales, avec enfants, deux revenus ou plus

Familles biparentales, avec enfants, un revenu

Familles biparentales, avec enfants, aucun revenu

Familles en âge de travailler, selon le nombre de revenus (1976-2007)

Changements dans la structure familiale et le travail, familles avec enfants de moins de 18 ans (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

41Travailler à temps partiel et par quarts

Toute famille doit recourir aux ressources fondamentales que sont le temps et l’argent. Aussi, pour combler leurs besoins en temps et en

argent, certaines familles ont recours au travail à temps partiel et au travail par quarts.

En 2009, 19 % de tous les employés travaillaient à temps partiel, soit moins de 30 heures par semaine. Les femmes sont beaucoup plus susceptibles de travailler à temps par-tiel que les hommes : 27 % des femmes âgées de 15 ans et plus travaillent à temps partiel comparativement à 12 % des hommes178. Depuis les années 1970, environ sept travailleurs à temps partiel sur dix sont des femmes.

La recherche indique que les femmes sont encore beaucoup plus portées que les hommes à modifi er leurs conditions de travail pour assumer leurs responsabilités familiales179. Plus de quatre femmes sur dix âgées de 25 à 44 ans travaillant à temps partiel (43 %) le font parce qu’elles doivent prendre soin de leurs enfants ou pour d’autres raisons familiales.

À l’opposé, environ 7 % des hommes travaillant à temps partiel le font pour des raisons familiales. Fait intéressant, les habitudes de travail des hommes se ressemblent, peu importe leur état matrimonial ou la présence d’enfants dans leur foyer. Les hommes sont plus portés à prendre des « arrangements spéciaux » pour réorganiser leur tra-vail afi n de le concilier avec les exigences de celui de leur conjointe ou les besoins spéciaux de leurs enfants. « La réorganisation du travail pour les hommes consiste sou-vent à prendre le relais quand leur conjointe n’est pas di-sponible pour assumer les responsabilités familiales »180. Mais les choses semblent être en train de changer.

On constate une augmentation à long terme du nombre de personnes travaillant à temps partiel, surtout chez les jeunes gens. En 2009, près de la moitié des jeunes travailleurs âgés de 15 à 24 ans (47 %) travaillaient à temps partiel, principalement parce qu’ils étaient encore aux études. Plus de travailleurs âgés travaillent également à temps partiel en guise de transition vers la retraite ou après l’avoir prise181.

Pour bien des familles, travailler par quarts constitue aussi une bonne façon de concilier travail et vie familiale. En 2005, 28 % des travailleurs âgés de 19 à 64 ans travail-laient par quarts182. C’était également le cas de 26 % des travailleurs à temps plein et de 48 % des travailleurs à temps partiel (48 %). De plus, les hommes représentaient 63 % de la main-d’œuvre par quarts à temps plein tandis que les femmes constituaient 69 % des travailleurs par quarts à temps partiel. Les quarts rotatifs et les quarts irré-guliers représentaient les types les plus répandus de travail par quarts, employant le tiers des travailleurs par quarts (hommes et femmes à 33 %). Un travailleur sur cinq (20 %) travaillait régulièrement le soir ou la nuit.

Et alors?Travailler à temps partiel ou par quarts peut aider les parents à consacrer plus de temps à leurs enfants et à diminuer le stress lié à la conciliation travail-vie familiale. En même temps, il peut s’agir d’un choix diffi cile pour beaucoup de gens, principalement en raison des désavantages économiques associés au travail à temps partiel et du stress lié aux heures de travail irrégulières. De plus, non seulement les travailleurs à temps partiel reçoivent-ils un salaire moins élevé que leurs collègues à temps plein, mais ils perdent également une panoplie d’avantages sociaux essentiels à la sécurité familiale.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Travailleurs âgés de 19 à 64 ans, proportion de travail régulier et de travail par quarts, selon le sexe (2005)

Tous les travailleurs Travailleurs réguliers Travailleurs par quarts

Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes

Total 55 % 45 % 54 % 46 % 57 % 43 %

Temps plein 58 42 57 43 63 37

Temps partiel 26 74 22 78 31 69

Note : On défi nit le travail régulier comme un quart de jour de 9 h à 17 h. Le travail par quarts comprend le travail régulier de nuit et de soir, les quarts rotatifs ou fractionnés, le travail occasionnel, le travail sur appel et les quarts irréguliers.Source : Enquête sociale générale de 2005. Williams, Cara (2008). L'équilibre travail-vie personnelle des travailleurs de quarts, L'emploi et le revenu en perspective, août 2008, catalogue n° 75-001-X.

Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB.

0

5

10

15

20

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1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

38 %

43 %

3 %

7 %

Femmes

Hommes

Personnes travaillent à temps partiel pour pourvoir s'occuper d'enfants ou pour d'autres motifs familiaux, hommes et femmes âgés 25-44 ans (1997-2008)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

42 Les couples à deux revenus

Le nombre d’heures consacrées au travail par les membres des familles chaque semaine constitue un autre outil d’évaluation des changements. Par

exemple, parmi les familles biparentales, le total d’heures consacrées chaque semaine au travail est passé d’une moyenne de 57,6 heures en 1976 à 64,8 heures en 2008, soit l’équivalent de presque une journée de travail de plus183. L’augmentation du nombre moyen d’heures refl ète la croissance marquée au sein des familles à deux revenus au cours de cette période.

Tandis que le nombre de couples à deux revenus a aug-menté au cours de cette période, le total des heures de travail chez ces familles est demeuré relativement le même depuis 1976, soit environ 77 heures par semaine. C’est que les femmes travaillent plus d’heures et les hommes, moins. En 2008, 59 % des couples à deux revenus travail-laient de 65 à 80 heures par semaine, alors que c’était le cas de 54 % d’entre eux en 1997. Le nombre moyen d’heures travaillées par les femmes augmente, tandis que celui des hommes diminue. Chez les trois quarts des couples à deux revenus (74 %), les deux conjoints travail-lent aujourd’hui à temps plein.

En 2008, les femmes travaillaient 45,3 % des heures travaillées par la famille, une augmentation par rap-port aux 43,8 % de 1997. Deux tiers des femmes (65 %) avaient des heures de travail hebdomadaires essentielle-ment équivalentes (dans une fourchette de 10 %) à celles des hommes, une augmentation par rapport aux 60 % de 1997. Et une femme sur vingt travaille plus de 55 % des heures travaillées par la famille.

Cette convergence des heures de travail est associée à des changements sur le marché du travail, à des niveaux plus élevés d’instruction chez les femmes ainsi qu’à des pré-férences individuelles et familiales. Par exemple, les femmes ayant un diplôme d’études postsecondaires sont plus susceptibles de travailler à temps plein que celles qui sont moins scolarisées. L’augmentation de la participation des femmes avec enfants (surtout celles avec de jeunes enfants)

au marché du travail et celle du nombre d’heures qu’elles travaillent, ont aussi eu pour conséquence une diminution de l’écart entre les heures travaillées par les conjoints.

La proportion de familles avec enfants et dont les deux parents travaillent à temps plein toute l’année a augmenté de façon importante depuis 1980, passant de 15 % à 32 % en 2005. À l’opposé, la proportion de familles dont un parent travaille à temps plein à l’année et dont l’autre est hors du marché rémunéré, a chuté de 15 points de pourcentage au cours de la même période, passant de 27 % à 12 %184. Environ le tiers des familles biparentales compte un conjoint à temps plein à l’année et un conjoint travaillant un peu moins, soit à temps partiel, soit une partie de l’année seulement, ou les deux.

Et alors?La convergence des heures de travail dans les couples à deux revenus soulève d’importantes questions sur la qualité de la vie familiale et professionnelle ainsi que sur la division du travail au sein des familles. Les femmes travaillent maintenant plus d’heures dans le cadre d’un emploi rémunéré. Cela dit, la combinaison d’un nombre d’heures moins important, en moyenne, et d’un salaire horaire moindre signifi e que le revenu des femmes tend à demeurer inférieur à celui des hommes. Toutefois, la situ-ation commence à changer chez les jeunes couples.

La recherche indique que les questions de conciliation travail-vie familiale constituent une préoccupation importante pour les familles à deux revenus. Par exemple, environ un homme sur quatre (24 %) et quatre femmes sur dix (38 %) dans des familles avec des enfants d’âge préscolaire et où les parents occupent chacun un travail à temps plein, déclarent subir un stress important lié au manque de temps. Mais bien peu d’entre eux seraient enclins à diminuer leur nombre d’heures puisque cela signifi erait une diminution de salaire. De nombreuses personnes affi rment se surmener, mais ne semblent pas être en mesure de faire le sacrifi ce de leur sécurité fi nan-cière pour leur bien-être personnel ou familial185.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Nombre d'heures de travail des familles et des conjoints dans les couples à deux revenus (1997 et 2008)

Heures de travail par semaine

Moyenne Moins de 65 65 à 80 Plus de 80

Famille heures Répartition en pourcentage

1997 77.2 19 54 26

2008 76.7 17 59 24

Moyenne Moins de 30 30 à 40 Plus de 40

Femmes heures Répartition en pourcentage

1997 33.8 26 63 11

2008 34.7 21 68 10

Hommes

1997 43.3 4 64 32

2008 42.0 5 68 27

Note : Les familles à deux revenus comprennent les familles avec et sans enfants.Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. Marshall, Katherine (2009). La semaine de travail de la famille, L'emploi et le revenu en perspective, catalogue n° 75-001-X.

Note : Il est possible que le total des pourcentage soit inexact en raison de l'arrondissement. Une personne travaille à temps partiel quand elle travaille une partie de la semaine ou de l'année seulement, ou les deux. Source: LaRochelle-Côté, Sébastien, Gougeon, Philippe et Pinard, Dominique (2009). Évolution du temps de travail et des gains des parents, Le revenu et l'emploi en perspective,Statistique Canada, catalogue n° 75-001-X.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Les deux à tempsplein toute l'année

Un à temps pleintoute l'année,

l'autre à temps partiel

Les deux àtemps partiel

Un à temps pleintoute l'année, l'autre

ne travaillant pas

Un à tempspartiel, l'autre ne

travaillant pas

1980 1990 2000 2005

Répartition en pourcentage des familles avec enfants à travers les régimes de travail de la famille, familles biparentales (1980-2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

L’absentéisme au travail43

L’absentéisme au travail a augmenté au cours des dernières années. En 2008, les travailleurs à temps plein ont été absents du travail en moyenne

10,0 jours, une augmentation par rapport aux 7,4 jours de 1997186. Les absences pour des raisons personnelles, notamment pour assumer des responsabilités familiales, expliquent en partie cette augmentation. Plusieurs facteurs y contribuent également, entre autres une main-d’œuvre vieillissante et une proportion croissante de mères avec de jeunes enfants sur le marché du travail. Par exemple, en 2007, les femmes avec des enfants d’âge préscolaire ont manqué 14,7 jours de travail, en moyenne, tandis que les hommes dans la même situation en ont manqué 11,7 jours187.

Dans une semaine type, environ le quart des employés sont absents une partie ou la totalité de la semaine. Et la situation a peu changé au cours des trente dernières années. En 1976, environ 26 % des employées étaient ab-sentes du travail au cours d’une semaine type, et en 2008, c’était le cas de 27 % d’entre elles. Du côté des hommes, il y a eu une légère diminution (26 % en 1976 comparative-ment à 23 % en 2008). En 2008, en moyenne une femme sur vingt (5,5 %) a manqué des journées de travail pour des raisons personnelles ou familiales. Moins d’hommes ont été absents pour les mêmes raisons (2,4 %), quoiqu’on remarque une augmentation au fi l du temps.

Environ le quart (26 %) des heures d’absence des femmes en 2008 avaient pour motif des raisons familiales ou personnelles, comparativement à 6 % en 1976. Chez les femmes, environ 40 % de l’augmentation du nombre de jours d’absence est attribuable à des raisons person-nelles ou familiales. Chez les hommes, les données correspondantes sont de 3 % en 1976 et de 7 % en 2008, et l’augmentation de leur nombre de journées d’absence attribuable à des raisons personnelles ou familiales est d’environ 30 %188.

Les travailleurs confrontés à de nombreux confl its entre leur vie professionnelle et leur vie familiale, en raison de pressions subies à la maison, de manquer des journées de travail en raison de problèmes de garde d’enfants, de soins aux aînés ou de fatigue mentale ou émotionnelle que les travailleurs vivant moins de confl its de ce genre. Linda Duxbury et Chris Higgins estiment que les coûts directs de l’absentéisme at-tribuable à de hauts niveaux de stress chez les parents dépas-sent le milliard de dollars par année et que les coûts indirects totalisent de un à deux milliards additionnels189.

Duxbury et Higgins indiquent également que les travail-leurs canadiens sont beaucoup plus susceptibles de faire passer les exigences de leur travail avant les besoins de leur famille. En 2001, un travailleur sur dix de grandes entreprises déclarait que les besoins de sa famille inter-féraient considérablement avec sa capacité de répondre aux exigences de son travail. Toutefois, près de trois tra-vailleurs sur dix (28 %) mentionnaient une interférence élevée du travail dans la famille. Et 38 % mentionnaient une interférence modérée. Ce groupe de travailleurs ris-quent l’épuisement professionnel, la dépression, de hauts niveaux de stress et une mauvaise santé physique190.

Et alors?Les répercussions du confl it entre la vie professionnelle et la vie familiale créent un cercle vicieux : quand des conditions de travail exigeantes poussent les travailleurs au bout de leurs ressources, ceux-ci subissent un haut niveau de stress, ont de la diffi culté à s’adapter et man-quent de temps pour leur famille et leurs amis, ce qui en retour nuit à leur rendement au travail. Par conséquent, selon une quantité croissante de données de recherche, la meilleure façon d’améliorer l’attitude et le rendement des employés et de les conserver, c’est de créer des emplois de meilleure qualité et des milieux de travail plus bienveil-lants, tout en maintenant les exigences de travail à des niveaux raisonnables191.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage des travailleurs absents du travail une partie ou la totalité de la semaine pour des raisons personnelles et familiales, par province (2008)

CAN T.-N.-L. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Pourcentage des femmes absentes une partie ou la totalité de la semaine

Femmes - toutes raisons 27,2 % 27,6 % 27,6 % 30,6 % 29,8 % 26,5 % 26,9 % 30,2 % 31,0 % 28,2 % 26,1 %

Femmes - raisons per-sonnelles et familiales 5,5 4,7 4,7 4,8 4,8 5,9 5,4 5,4 5,9 5,9 4,7

Pourcentage des hommes absents une partie ou la totalité de la semaine

Hommes - toutes raisons 23,0 % 23,5 % 22,6 % 26,0 % 24,9 % 22,0 % 22,6 % 26,8 % 26,4 % 23,0 % 23,2 %

Hommes - raisons per-sonnelles et familiales 2,4 1,1 1,4 2,2 2,2 2,6 2,4 2,3 2,7 2,3 1,9

Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB.

Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB.

0

1

2

3

4

5

6 %

1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

5,5 %

2,4 %

Femmes

Hommes

1,0 %

1,7 %

Pourcentage des employés absents du travail pour des raisons personnelles et familiales pendant la semaine (1976-2008)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Disponibilité limitée de modalités de travail fl exibles

44

Encore et toujours, les sondages révèlent que les modalités de travail souples intéressent grandement les travailleurs, surtout les femmes.

En outre, les recherches indiquent que le stress au travail est lié non seulement au nombre d’heures travaillées, mais aussi au moment et à l’endroit où s’eff ectue le travail. Les horaires variables, les semaines de travail comprimées, le partage de postes, le travail à la maison, le télétravail et les semaines de travail réduites avec avantages sociaux calculés au prorata constituent autant de stratégies favorables à la qualité de la vie familiale et professionnelle et bénéfi ques tant à l’employeur qu’à l’employé.

La proportion de travailleurs profi tant d’horaires vari-ables augmente. L’Enquête de 1995 sur les horaires et les conditions de travail a révélé que les horaires variables n’étaient off erts qu’à un travailleur sur quatre, qu’un travailleur sur cinq travaillait à temps partiel et qu’un sur dix avait accès au télétravail192. En 2005, plus du tiers des employés (37 %) déclaraient pouvoir varier leurs heures de travail dans une certaine mesure. Les hommes étaient plus susceptibles d’avoir un horaire variable que les femmes (respectivement 39 % et 34 %). Les semaines de travail réduites (p. ex. le partage de poste, le partage du travail) et les semaines de travail comprimées n’étaient pas très répandues, moins d’un travailleur sur dix déclarant en bénéfi cier. Une peu plus du quart des travailleurs (27 %) disaient travailler à la maison régulièrement. Mais le plus souvent ces heures étaient des heures supplémentaires non rémunérées193.

Certains employés ont accès à des avantages sociaux comme l’assurance maladie complémentaire, l’assurance invalidité, les régimes de retraite et les programmes de soutien personnel ou familial. En 2005, par exemple, plus du tiers (36 %) des travailleurs avaient accès à au moins un programme de soutien personnel ou familial au travail194. Toutefois, l’accès à ces avantages est largement

fonction du type de travail, de l’industrie, de la taille de l’entreprise et de la syndicalisation. Par exemple, en 2008, seulement une mère sur cinq (20 %) qui recevait des prestations de l’Assurance Emploi (AE) ou du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) après la nais-sance de son enfant recevait aussi des prestations complé-mentaires de l’employeur195. Les chances de recevoir des prestations complémentaires étaient plus élevées chez les travailleuses du secteur public, celles qui travaillent pour une grande entreprise, les travailleuses du Québec et celles qui gagnent un salaire horaire de 20 $ ou plus196.

Ainsi, les politiques de conciliation travail-vie familiale tendraient à être l’apanage d’un groupe restreint de tra-vailleurs ayant les moyens de négocier avec leur employ-eur des modalités de travail plus souples. Leur position est à l’opposé de celle d’employés qui occupent un emploi non standard et à faible revenu, conçu pour maximiser la souplesse de l’employeur.

Et alors?En permettant aux employés de mieux gérer leur vie familiale et professionnelle, des modalités de travail souples ont souvent pour conséquence une diminution des confl its travail-vie familiale, un meilleur moral des employés, une plus grande fi délisation des employés, une productivité accrue et un absentéisme réduit197. Travailler à temps partiel et avoir un horaire variable (c.-à-d. la possibilité de choisir quand commence et se termine la journée de travail) se révèlent des solutions particulière-ment effi caces pour réduire le stress lié au manque de temps chez les hommes et les femmes198.Du point de vue des employeurs, des recherches du Conference Board du Canada indiquent que les programmes de conciliation travail-vie familiale sont « quelque peu » ou « très » effi caces pour améliorer le moral des employés (62 %), réduire leur stress (56 %), diminuer l’absentéisme (43 %) et accroître la productivité (32 %)199.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Note : Quelques secteurs d'activité sont exclus de l'enquête, tels que l'administration publique.Source : Statistique Canada (2009), Regard sur le marché du travail canadien, catalogue n° 71-222-X.

0

5

Horaire variable Samedi ou dimanche

Hommes39,1

34,4

25,3

30,3

5,7

10,28,5

5,5

Femmes

Semaine du travaileréduite

Régime de la semainecomprimée

10

15

20

25

30

35

40 %

Pourcentage d'employés qui travaillent des régimes de travail non conventionnels selon le sexe (2005)

Pourcentage d'employés bénéfi ciant d'avantages sociaux et de programmes de soutien familial offerts par l'employeur, (2005)

40,6 %Assurances maladie, vie,

invalidité ou dentaire

35,6 %Au moins un programme de

soutien individuel ou familial

18,4 %Régime enregistréd'épargneretraite collectif

32,8 %Régime de retraited'employeur

Note : Quelques secteurs d'activité sont exclus de l'enquête, tels que l'administration publique.Source : Statistique Canada (2009), Regard sur le marché du travail canadien, catalogue n° 71-222-X.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Aux oubliettes, la retraite anticipée?

45

L’âge de 65 ans demeure un jalon important dans la défi nition de la transition de l’emploi rémunéré à la post retraite . Actuellement, la majorité des

Canadiens prennent leur retraite avant d’atteindre cet âge, à partir duquel ils sont admissibles aux prestations complètes. En 2008, l’âge moyen de la retraite pour les femmes était de 60,6 ans et pour les hommes, de 61,3 ans200.

Une récente étude de Statistique Canada indique que la plupart des travailleurs âgés actuels prévoient prendre leur retraite à 65 ans ou avant. En 2007, 22 % des Cana-diens âgés de 45 à 59 ans disaient vouloir prendre leur retraite avant l’âge de 60 ans, tandis que le quart d’entre eux espéraient la prendre entre 60 et 64 ans et un autre quart à 65 ans. Seulement 4 % des Canadiens disaient prévoir prendre leur retraite après l’âge de 65 ans201.

Une proportion relativement importante de Canadiens ne savent pas quand ils prendront leur retraite. En 2007, 14 % des travailleurs âgés de 45 à 59 ans affi rmaient ne pas savoir quand ils prendraient leur retraite, et 11 % des travailleurs prévoyaient ne pas la prendre du tout. Ceux qui forment ce 11 % sont surtout des travailleurs au rev-enu modeste ou faible, qui n’ont pas accès à un régime de retraite en milieu de travail ou qui sont à leur compte202.

Par ailleurs, il arrive qu’un certain nombre de travailleurs, approchant de la retraite, la repoussent. Par exemple, « entre 1991 et 2007, la proportion des quasi-retraités de 45 à 49 ans, prévoyant prendre leur retraite avant l’âge de 60 ans, a diminué d’environ 4 points de pourcent-age, tandis que celle des quasi-retraités, prévoyant se retirer à 65 ans ou plus, a augmenté d’environ 7 points de pourcentage203. » Des tendances semblables s’observent chez les travailleurs âgés de 50 à 54 ans.

De plus, après des années de déclin, le taux d’activité des hommes âgés eff ectue une remontée204. De fait, le taux

d’activité des hommes âgés de 55 à 64 ans a augmenté de 10 points de pourcentage de 1995 à 2009, passant de 58 % à 68 %. La situation est diff érente chez les femmes, dont le taux d’activité a constamment augmenté, et ce, dans tous les groupes d’âges. Chez les femmes âgées de 55 à 64 ans, le taux d’activité a augmenté de 17 points de pourcentage, passant de 39 % en 1995 à 56 % en 2009.

En eff et, le concept de retraite à un moment précis est ébranlé, avec le nombre croissant de Canadiens âgés qui vont et viennent entre les activités familiales et commu-nautaires et le marché du travail. En 2002, un peu plus du cinquième (22 %) des nouveaux retraités occupaient un emploi rémunéré après avoir offi ciellement pris leur retraite. En parallèle à des considérations fi nancières, des considérations autres pesaient également dans la balance (p. ex. ne pas aimer la retraite, aimer travailler, subir de la pression d’un précédent employeur)205.

Et alors?La population vieillissante, une meilleure santé et une longévité accrue chez les aînés ainsi que des inquiétudes concernant l’épargne-retraite et les prestations de retraite comptent parmi les facteurs infl uençant l’expérience de la retraite. La retraite n’est plus considérée comme une période distincte de la vie. L’augmentation de la popula-tion de travailleurs âgés – une tendance qui a commencé bien avant la récession de 2008-2009 – et la proportion croissante de retraités qui naviguent entre le travail rému-néré, le travail communautaire et la vie familiale a modifi é la perception de la retraite pour en faire une phase fl uide et dynamique de la vie. De nouvelles perspectives sur la retraite et de nouvelles approches en matière de politique de la retraite qui tiennent compte des diff érents chemins menant à la retraite s’imposent, si l’on veut assurer le bien-être des aînés et de leur famille.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Âge prévu de la retraite, par groupe d'âges (1991-2007)

Groupe d'âges Avant 60 ans 60 à 64 ans 65 ans ou plus

Ne sait pas/n'a pas l'intention de prendre

sa retraite

45 à 49 ans

1991 34,3 % 20,0 % 20,0 % 25,7%

2002 32,2 19,5 22,4 26,0

2007 29,8 21,9 27,4 20,9

50 à 54 ans

1991 29,4 23,6 22,2 24,8

2002 26,5 22,6 23,6 27,3

2007 25,2 27,0 25,4 22,4

55 à 59 ans

1991 5,5 37,8 30,7 26,1

2002 9,4 32,9 30,3 27,3

2007 9,4 33,4 30,9 26,3

Source : Enquête sociale générale de 2007. Schellenberg, Grant et Ostrovsky, Yuri (2008). Planifi cation de retraite et attentes des travailleurs plus âgés, Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, catalogue n° 11-008.

Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB

59

60

61

62

63

64

65

66

1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Hommes

Femmes

61,3

60,6

65,1

64,8

âge

Âge médian à la retraite (1976-2008)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

46 La famille et la transitionvers la retraiteL’augmentation régulière du nombre de

travailleuses et, par suite, l’augmentation du nombre de familles à deux revenus sont certes

deux éléments qui font du choix du moment de la retraite une décision beaucoup plus complexe qu’il y a quelques décennies à peine. Selon les recherches, les hommes et les femmes de familles à double revenu suivent des tendances diff érentes relativement à la retraite, malgré leur désir commun de prendre leur retraite ensemble.

Une étude de 2008 révèle que seulement trois partenaires sur dix (29 %) dans les couples à deux revenus206 pren-nent leur retraite dans les deux ans suivant le départ à la retraite de leur conjoint, une proportion qui diminue depuis le milieu des années 1980207. Le plus souvent, les femmes prennent leur retraite après leur conjoint : dans 15 % des couples, la femme prend sa retraite de deux à quatre ans après son conjoint et dans plus du quart des couples (28 %) elle la prend cinq ans ou plus après. Ce n’est que dans 28 % des couples que la femme prend sa retraite avant son conjoint.

Tandis que la prévalence de la retraite conjointe chez les couples à deux revenus décline, les couples prennent d’autres arrangements, comme réduire leur nombre d’heures de travail au moment du départ à la retraite d’un des conjoints. En 2006, 11 % des travailleurs âgés et 28 % des travailleuses âgées travaillaient à temps partiel, princi-palement par choix (respectivement 64 % et 67 %)208.

Bien des facteurs infl uent sur le choix du moment et sur les modalités de la retraite : l’âge et l’état de santé de chaque conjoint, les besoins des membres de la famille, les ressources fi nancières et la qualité des relations familiales. Par exemple, comme les hommes sont généralement plus âgés que leur femme, c’est habituellement eux qui prennent leur retraite en premier dans les familles à deux

revenus. L’apparition d’une invalidité ou la responsabilité de soins à des aînés représentent d’autres facteurs décisifs dans le choix du moment du départ à la retraite.

Les fi nances préretraite jouent aussi un rôle prépondérant tout comme la perte d’un emploi peut également précip-iter les choses. Dans ce cas, la probabilité que le conjoint conservant son emploi prenne sa retraite, cinq ans ou plus après, augmente considérablement. On remarque aussi que les travailleurs et travailleuses au revenu personnel moyen élevé sont plus susceptibles de prendre leur retraite en même temps que leur conjoint, que les travailleurs à revenu moindre209.

Selon l’Enquête sociale générale de 2007, la plupart des Canadiens (69 %) âgés de 45 à 59 ans croient que leur revenu de retraite sera adéquat ou plus qu’adéquat210. Les couples sont plus enclins à le croire que les célibataires (72 % comparativement à 55 %). De même, ceux qui ont une excellente santé sont plus positifs quant à l’avenir que ceux en moins bonne santé (78 % comparativement à 50 %), et ceux qui bénéfi cient d’un régime de retraite en milieu de travail sont également plus positifs que ceux qui n’en ont pas (74 % comparativement à 60 %). Cela dit, le tiers des Canadiens âgés de 45 à 59 ans (32 %) ont exprimé leur inquiétude quant à leur future sécurité fi nancière.

Et alors?Trop souvent, on considère le départ à la retraite du point de vue du retraité masculin. Mais l’augmentation de la participation des femmes au marché du travail a changé la perspective. On doit aussi tenir compte d’un autre facteur prépondérant, celui du contexte familial, pour bien com-prendre comment les individus et les familles traversent cette période de transition et assument les répercussions de leur décision sur les relations et les activités familiales ainsi que sur leur situation une fois à la retraite.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Antécédents professionnels des personnes mariées et âgées de 55 - 64 ans

1976 1986 1996 2006

Hommes

Occupés 76,4 % 65,9 % 56,6 % 65,1 %

N'occupant pas d'emploi

Dernier travail à l'âge de 50 ans ou plus 18,5 26,9 34,4 26,4

Dernier travail à l'âge de 40 à 49 ans 1,6 2,2 3,7 3,8

Dernier travail avant l'âge de 40 ans 3,2 4,9 4,8 4,2

N'ayant jamais travaillé 0,3 0,1 0,6 0,5

Femmes

Occupées 24,9 % 28,2 % 33,2 % 48,0 %

N'occupant pas d'emploi

Dernier travail à l'âge de 50 ans ou plus 21,9 27,4 32,2 29,0

Dernier travail à l'âge de 40 à 49 ans 7,2 10,8 9,9 9,5

Dernier travail avant l'âge de 40 ans 18,7 22,3 15,6 10,0

N'ayant jamais travaillé 27,2 11,3 9,0 3,6

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active. Schellenberg, Grant et Ostrovsky, Yuri (2008). Prendre sa retraite ensemble?, L'emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-X.

29 %Deuxième conjoint, même

année ou la suivante

28 %Femme, 5 ans ou plus après

11 %Mari, 2 à 4 ans après

17 %Mari, 5 ans ou plus après

15 %Femme, 2 à 4 ans après

Source : Données administratives longitudinales. Schellenberg, Grant et Ostrovsky, Yuri (2008). Prendre sa retraite ensemble?, L'emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-X.

Transition vers la retraite dans les couples à deux revenus (2001)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu familial : sources et tendances

47

En trente ans, le revenu moyen après impôt des familles formées d’au moins deux personnes s’est accru de 23,3 %, passant de 58 300 $ en 1976 à 71 900 $

en 2007211. Cependant, l’accroissement du revenu familial n’a pas suivi une courbe régulière durant cette période.

Entre 1976 et 1997, le revenu moyen après impôt a somme toute peu varié; à la fi n de la période, le revenu familial affi chait une baisse de 3,3 % par rapport au début de la période. En eff et, les deux récessions survenues au début des années 1980 et des années 1990 ont considéra-blement plombé les revenus des familles canadiennes.

En revanche, la période de 1997 à 2007 a été marquée par une forte augmentation de 27,5 % des revenus familiaux après impôt, qui sont passés de 56 400 $ à 71 900 $212. En 2007, l’Alberta affi chait les revenus familiaux après impôt les plus élevés (86 600 $), et le Nouveau-Brunswick, les plus bas (57 800 $).

Les familles tirent leurs revenus de diverses sources. L’emploi est généralement la principale source de revenu, particulièrement dans la population d’âge actif. À cet égard, les revenus tirés des gains, des placements et des revenus de retraite privés – ou revenus du marché – sont les principaux facteurs d’augmentation du revenu après impôt. Après avoir stagné ou décliné durant plus de dix ans, le revenu du marché moyen des familles formées d’au moins deux personnes a fait un bond de 24,7 %, passant de 62 000 $ à 77 300 $ entre 1997 et 2007.

Parmi les familles dont le principal soutien était âgé de moins de 65 ans, le revenu moyen du marché s’est accru de 24,7 % entre 1997 et 2007 (passant de 67 500 $ à 84 200 $), tandis que les familles dont le principal soutien est âgé de plus de 65 ans ont vu leurs revenus bondir de 33,1 % (soit de 29 000 $ à 38 600 $) au cours de la même période.

La somme des transferts publics aux familles formées d’au moins deux personnes, d’une moyenne de 5 300 $ en 1976, a atteint un sommet de 9 200 $ en 1993 (durant la récession), puis a reculé à 8 000 $ en 2000 avant de rebondir jusqu’à 9 000 $ en 2007.

Le montant de l’impôt sur le revenu moyen versé par famille est passé de 11 000 $ en 1976 à 15 600 $ en 2000, puis a décliné jusqu’à 14 400 $ en 2007. En moyenne, l’impôt sur le revenu versé par les familles en 2007 était supérieur d’environ 5 400 $ (14 400 $ moins 9 000 $) aux transferts qu’elles ont reçus. Cette tendance s’observait dans toutes les provinces, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, de l’Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick.

Et alors? Les statistiques présentées ci-dessus ne rendent pas comp-te de l’impact de la récession sur les familles canadiennes. Plus de 400 000 travailleurs ont perdu leur emploi entre octobre 2008 et juillet 2009, tandis que des milliers d’autres ont vu réduire leur horaire de travail ou modi-fi er leur statut d’emploi. Comme c’était le cas durant la récession du début des années 1990, les pertes d’emploi ont principalement touché les nouveaux immigrants, les jeunes et les personnes ayant un niveau de scolarité peu élevé213. En outre, comme en 1991, on anticipe un déclin des revenus du marché et des revenus après impôt.

La forte croissance économique qui s’est amorcée au milieu des années 1990 au Canada a rehaussé le niveau de vie de la population. La récession de 2009 eff acera sans doute certains gains. Il faudra peut-être de nombreuses années pour atteindre de nouveau le taux d’emploi et le revenu moyen d’avant la récession214.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu moyen des familles de deux personnes et plus, en dollars constants de 2007, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Revenu du marché (salaire, dividendes, intérêts, etc.)

77 300 $ 58 000 $ 56 400 $ 63 700 $ 57 700 $ 64 700 $ 83 300 $ 72 800 $ 73 700 $ 97 800 $ 78 300 $

Transferts publics 9 000 12 800 11 700 9 400 10 300 10 100 9 100 8 100 7 800 6 800 8 100

Revenu total avant impôt 86 300 70 800 68 100 73 100 68 000 74 800 92 300 80 900 81 500 104 600 86 300

Impôt sur le revenu 14 400 11 300 9 800 12 200 10 200 12 900 15 700 13 800 13 900 18 000 12 600

Revenu total après impôt 71 900 59 500 58 300 60 900 57 800 61 800 76 600 67 100 67 700 86 600 73 700

Transferts publics et impôt sur le revenu exprimés en pourcentage du revenu total avant impôt

Transferts publics exprimés en % du revenu total avant impôt

10,4 % 18,1 % 17,2 % 12,8 % 15,2 % 13,5 % 9,8 % 10,1 % 9,6 % 6,5 % 9,4 %

Impôt sur le revenu exprimé en % du revenu total avant impôt

16,7 15,9 14,4 16,6 15,1 17,3 17,0 17,1 17,0 17,2 14,6

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue.

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue.

45 000

50 000

55 000

60 000

65 000

70 000

75 000

80 000

85 000

90 000 $

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003

69 400 $

64 100 $

77 300 $

86 300 $

58 300 $

71 900 $

Revenu total comprenantles transferts publics

Revenu du marchéRevenu après impôt

2006

Revenu moyen des familles de deux personnes et plus, en dollars constants de 2007 (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

48 Profi l fi nancier des familles comptant un couple

La famille canadienne moyenne jouit aujourd’hui d’un meilleur niveau de vie qu’il y a trente ans. Les personnes âgées, en particulier, ont vu leur

revenu moyen après impôt augmenter considérablement. Chez les familles d’âge actif, les progrès sont toutefois irréguliers. Ce n’est qu’à la fi n des années 1990 que le revenu moyen a enregistré une hausse appréciable. Ces gains sont maintenant compromis dans le sillage de la récession de 2008-2009. L’instabilité du marché du travail et le haut niveau d’endettement des ménages menacent la sécurité économique des familles.

Les revenus après impôt des couples âgés (65 ans et plus) ont suivi une courbe ascendante relativement marquée entre 1976 et 2007. Le revenu moyen a bondi de 62 % du-rant cette période, passant de 32 600 $ en 1976 à 52 700 $ en 2007216. La croissance des revenus a été particulièrement forte dans les années 1980, de même qu’entre 1997 et 2007.

Le revenu après impôt des couples d’âge actif (de 18 à 64 ans) ayant des enfants a lui aussi augmenté entre 1976 et 2007, mais la période de croissance s’est concentrée durant les dix dernières années. Les revenus moyens après impôt ont stagné tout au long des années 1980, pour ensuite chuter durant la récession du début des années 1990, en dépit de la participation accrue des femmes au marché du travail et de la proportion croissante de couples ayant des enfants et dont les deux conjoints tra-vaillent (qui est passée de 62 % en 1976 à plus de 75 % à la fi n des années 1980). C’est essentiellement la participa-tion des femmes au marché du travail qui a mis un frein à l’érosion des revenus des ménages.

Il a fallu attendre 1998 pour que le revenu moyen des familles comptant un couple avec des enfants dépasse

enfi n le niveau de 1976. Une période de nette progres-sion a suivi jusqu’en 2007, durant laquelle les revenus après impôt sont passés de 66 400 $ en 1998 à 82 000 $ en 2007, une hausse attribuable à la forte croissance du salaire horaire moyen et du nombre d’heures de travail par semaine217.

Les revenus des couples d’âge actif sans enfants ont suivi une courbe similaire. Le revenu moyen de 55 000 $ en 1976 s’est abaissé à 53 200 $ au milieu des années 1990, avant d’amor-cer une croissance stable pour s’élever à 70 000 $ en 2007.

Et alors?Les revenus après impôt des couples âgés canadiens ont connu une forte croissance pendant trente ans, de façon plus marquée durant les années 1980 et 2000. Le Sup-plément de revenu garanti, la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada et le Régime des rentes du Québec ont largement contribué à l’accroissement des revenus. Les revenus des régimes de retraite privés et de l’épargne-retraite ont également augmenté ces trente dernières années, avec le départ à la retraite des couples dont les deux conjoints travaillent. Par conséquent, les revenus des couples âgés ont augmenté, faisant reculer le taux de pauvreté dans ce groupe d’âge.

En revanche, les revenus des couples d’âge actif ont stagné durant la période de 1976 à 1996, chaque récession ayant eu pour eff et d’annuler les progrès antérieurs. La reprise de l’emploi à compter de 1996 a toutefois permis de redresser la situation fi nancière de ces couples, grâce au taux d’emploi élevé et à l’augmentation des heures de travail qui ont permis à de nombreuses familles d’âge actif d’accumuler des gains importants.

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Revenu familial moyen après impôt par type de famille, en dollars constants de 2007, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Toutes les familles de deux personnes et plus

Toutes les familles de deux personnes et plus 71 900 $ 59 500 $ 58 300 $ 60 900 $ 57 800 $ 61 800 $ 76 600 $ 67 100 $ 67 700 $ 86 600 $ 73 700 $

Familles de personnes âgées (65 ans et plus)

Couples de personnes âgées 52 700 $ 38 300 $ 44 800 $ 46 900 $ 43 300 $ 42 200 $ 57 700 $ 52 800 $ 52 700 $ 53 900 $ 61 400 $

Familles d'âge actif (moins de 65 ans)

Couples sans enfant 70 000 $ 57 200 $ 57 500 $ 58 700 $ 54 100 $ 59 600 $ 75 200 $ 63 400 $ 68 100 $ 87 200 $ 73 800 $

Couples avec enfants 82 000 72 500 65 900 71 600 69 800 74 400 84 600 73 200 78 600 98 700 81 600

Familles monoparentales féminines

39 500 33 700 34 400 34 200 31 000 36 700 43 100 34 300 34 500 55 400 49 900

Familles monoparentales masculines

52 100 * * * * 49 300 60 000 * * 65 300 47 400

* Estimation non disponible en raison de la petite taille de l'échantillon.Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue.

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

50 000

55 000

60 000

65 000

70 000

75 000

80,000 $

Couples (moins de 65 ans) avec enfants

Couples (moins de 65 ans) sans enfant

Couples (65 ans et plus)

82 000 $

70 000 $

52 700 $

64 000 $

55 000 $

32 600 $

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Revenu moyen après impôt par type de famille comptant un couple, en dollars constants de 2007 (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

49 Les familles à un ou à deux soutiens

Avec l’augmentation de la capacité de gain des femmes, les revenus des familles dont un ou les deux conjoints travaillent se sont aussi accrus.

En 1976, le revenu moyen après impôt des couples à un seul soutien ayant des enfants atteignait 51 900 $, com-parativement à 66 000 $ chez les couples comptant deux soutiens, soit un écart de 14 100 $. Trente ans plus tard, en 2007, le revenu moyen après impôt des couples dont un seul des conjoints travaille était légèrement plus élevé qu’en 1976 (58 700 $), alors que les revenus des couples à deux soutiens s’étaient considérablement accrus pour atteindre en moyenne 81 400 $, ce qui représente un écart de 22 700 $.

On observe une courbe similaire chez les couples sans enfants comptant un ou deux soutiens. En eff et, l’écart en-tre leurs revenus moyens après impôt atteignait 16 500 $ en 1976, puis 21 100 $ en 2007.

Les ménages à un seul soutien sont particulièrement vul-nérables. Par exemple, contrairement aux ménages à deux soutiens, ils ne disposent généralement pas des ressources nécessaires pour faire face à la perte d’un emploi ou à une invalidité temporaire. En outre, les ménages où la femme est le seul soutien sont plus vulnérables, puisque les femmes gagnent en moyenne un salaire de 20 % inférieur à celui des hommes et occupent plus souvent des emplois précaires ou à temps partiel217.

Étant donné que les couples à un seul soutien ont généra-lement des revenus plus faibles, ils bénéfi cient davantage

des transferts publics que les couples à deux soutiens et paient moins d’impôt. Par conséquent, les écarts entre les revenus des couples à un ou à deux soutiens sont quelque peu aplanis sous l’eff et du système fi scal et des transferts publics canadiens.

De manière générale, les revenus familiaux sont de plus en plus polarisés. Pour certains couples comptant deux soutiens, notamment s’ils possèdent un niveau de scolarité élevé et occupent un emploi à temps plein, la conjugaison de deux revenus élevés représente un gain énorme. Contrairement à il y a 20 ou 30 ans, les hommes et les femmes ayant un niveau de scolarité élevé tendent aujourd’hui à se marier entre eux et à former des familles où les deux conjoints ont toutes les chances d’occuper des emplois bien rémunérés. À l’inverse, les couples ayant un faible niveau de scolarité risquent davantage d’être sans emploi ou d’occuper des emplois à faible rémunération218.

Et alors?L’augmentation généralisée du nombre de soutiens écono-miques par famille a sans aucun doute contribué à la hausse des revenus familiaux au cours des dernières décennies. L’apport de deux revenus d’emploi rehausse considérable-ment le niveau de vie des familles et procure une protection accrue contre la perte d’emploi ou la fl uctuation du marché de l’emploi. Bien que les familles à deux revenus et leurs en-fants ne soient nullement à l’abri de la pauvreté, les familles comptant un seul soutien sont plus exposées à l’insécurité économique, particulièrement en raison de la hausse des dépenses et du niveau d’endettement des ménages, qui excède l’accroissement des revenus219.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu moyen après impôt, familles comptant un couple à un ou deux soutiens, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Familles comptant un couple avec enfants par nombre de soutiens

Un soutien 58 700 $ 60 800 $ * 46 900 $ 44 700 $ 53 100 $ 54 000 $ 52 100 $ 64 400 $ 90 800 $ 62 700 $

Deux soutiens 81 400 72 500 63 600 70 600 69 900 75 000 86 500 67 000 73 500 91 600 80 700

Familles comptant un couple sans enfant, par nombre de soutiens

Un soutien 56 400 $ 49 800 $ 43 600 $ 51 100 $ 41 500 $ 48 900 $ 58 300 $ 55 000 $ 52 300 $ 79 400 $ 58 400 $

Deux soutiens 77 500 63 400 62 600 64 200 61 900 65 700 85 500 68 700 73 000 90 200 81 300

Source : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue

Source : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue.

51 900 $48 600 $ 49 500 $

45 100 $

58 700 $

66 000 $62 700 $

64 400 $62 400 $

81 400 $

30 000

40 000

50 000

60 000

70 000

80 000

90 000 $

1976 1983 1989 1993 2007

Familles biparentales avec enfants, à un soutien

Familles biparentales avec enfants, à deux soutiens

Revenu moyen après impôt, couples avec enfants de moins de 18 ans, par nombre de soutiens, en dollars constants de 2007 (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

50 Les femmes comme principaux soutiens économiques : une tendance à la hausse

Grâce à la hausse du niveau de scolarité et de la capacité de gain des femmes, celles-ci contribuent en moyenne davantage au revenu familial. Qui

plus est, un nombre croissant de femmes sont les principaux soutiens économiques de leur famille. En 1976, dans les couples où les deux conjoints travaillaient, 12 % des femmes gagnaient plus que leur mari ou leur conjoint de fait. En 2007, la proportion avait grimpé à 28 %. La proportion de femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint s’est particulièrement accrue durant les récessions qui ont sévi au début des années 1980 et des années 1990.

On observe une tendance comparable chez les couples comptant un seul soutien. En 1976, les femmes étaient le seul soutien du couple dans seulement 5 % des cas, contre 28 % en 2007.

Plusieurs caractéristiques distinguent les femmes ayant un revenu supérieur à celui de leur conjoint de celles dont le revenu est inférieur à celui de leur conjoint220. D’abord, les femmes ayant un revenu supérieur sont généralement plus âgées – de deux ans en moyenne – et titulaires d’un diplôme universitaire. Elles occupent souvent des postes de direction et travaillent à temps plein. On observe que, dans bien des cas, les hommes ayant un revenu inférieur à celui de leur conjointe avaient récemment traversé une période de chômage.

Les femmes qui gagnent plus que leur conjoint sont moins susceptibles d’être mères d’enfants en bas âge. Seules 15 % avaient des enfants d’âge préscolaire, compa-rativement à près d’un quart des femmes ayant un revenu inférieur à celui de leur mari.

« Bien que la plupart des femmes principaux soutiens aient eu un revenu d’emploi plus de deux fois supérieur à celui de leur mari en 2003, elles n’avaient pas la même

capacité de revenu que les maris principaux soutiens. »221

Étant donné que les femmes ont des salaires généralement moins élevés et des semaines de travail plus courtes que les hommes, le revenu moyen après impôt des familles dont la femme est le principal soutien est inférieur à celui des familles dont l’homme est le principal soutien.

Et alors? La hausse du revenu des femmes par rapport à celui de leur conjoint a de nombreuses conséquences sur le fonc-tionnement et la dynamique de la famille, notamment sur la division des tâches ménagères non rémunérées et de la responsabilité des soins entre les conjoints, la prise de décision à l’égard des dépenses et des placements du ménage et la prise de congés parentaux à l’occasion de la naissance d’un enfant.

On constate, par exemple, qu’au fur et à mesure que le revenu des femmes augmente, les hommes consacrent davantage de temps aux tâches ménagères. De manière générale, la division des tâches ménagères est beaucoup plus équitable dans les ménages où la femme consacre de nombreuses heures à un emploi rémunéré, plus particuliè-rement lorsqu’elle est le principal soutien222. Les femmes ayant un revenu élevé exercent souvent une plus grande infl uence sur les dépenses du ménage. Par exemple, les ménages à revenu élevé dont la femme est le principal soutien sont deux fois plus nombreux à faire appel à des services d’aide familiale que les ménages dont l’homme est le principal soutien économique223.

La convergence graduelle du nombre d’heures de travail et du revenu des hommes et des femmes dans les familles à deux soutiens économiques, de même que la proportion croissante de familles comptant un couple dont la femme est le principal soutien, témoigne une fois de plus de l’évolution des rôles au sein de la famille.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Femmes assumant le rôle de soutien principal dans les familles comptant un couple, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Pourcentage de familles comptant un couple à deux revenus où la femme gagne plus que son conjoint

28 % 29 % 39 % 28 % 30 % 31 % 29 % 26 % 29 % 21 % 29 %

Pourcentage des familles comptant un couple à un seul revenu où la femme est le seul soutien

28 % 29 % 50 % 28 % 27 % 29 % 25 % 32 % 30 % 30 % 29 %

Source : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

0

5

10

15

20

25

30 %

1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

Pourcentage de familles comptant un couple à deux revenus où la femme gagne plus que son conjoint

Pourcentage de familles comptant un couple à un seul revenu où la femme est le seul soutien

28,3 %

27,5 %

11,9 %

4,6 %

Femmes assumant le rôle de soutien principal dans les familles comptant un couple (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La situation fi nancière des familles monoparentales

51

La vulnérabilité économique des familles monoparentales, en particulier les familles ayant pour chef une mère seule, a été démontrée dans

maintes études. Les familles ayant pour chef une mère seule sont plus susceptibles que les autres types de familles de vivre dans la pauvreté et de dépendre de l’aide sociale. Malgré l’entrée massive des femmes sur le marché du travail durant les années 1970 et 1980, les mères seules ont été laissées pour compte. Le coût élevé du logement et le manque de services de garde abordables constituent toujours un obstacle majeur à la sécurité économique de ces familles.

Au milieu des années 1990, l’écart entre les situations fi nancières des familles monoparentales et des familles comptant un couple a commencé à se rétrécir. Le revenu moyen après impôt des familles monoparentales s’est considérablement accru, en particulier chez les familles monoparentales ayant un chef féminin.

Entre 1976 et 2007, le revenu moyen après impôt des fa-milles monoparentales ayant un chef masculin et de celles ayant un chef féminin a augmenté de 9,7 % et de 40,1 % respectivement224. C’est après 1998 que les revenus ont affi ché la croissance la plus marquée.

Malgré les gains importants réalisés par les mères seules, leur revenu demeure en moyenne bien inférieur à celui des pères seuls, bien que l’écart tende à se resserrer avec le temps. En 2007, les familles monoparentales ayant un chef féminin affi chaient un revenu moyen après impôt de 39 500 $, soit environ 76 % du revenu des familles mono-parentales ayant un chef masculin (52 100 $).

La hausse des revenus des familles monoparentales ayant un chef féminin est en grande partie attribuable à la pro-portion croissante de ces femmes sur le marché du travail, à l’augmentation du nombre d’heures et de semaines de travail et à la capacité de gain accrue que leur procure un niveau de scolarité plus élevé225.

Dans l’ensemble, les pères et les mères seuls sont aujourd’hui plus âgés et ont un niveau de scolarité plus élevé que dans le passé. La plupart des mères seules, par exemple, sont dans la trentaine avancée ou la quarantaine (61 % en 2006 comparativement à 43 % de toutes les mè-res seules en 1981). Le pourcentage de mères seules qui ont terminé leur 12e année (ou l’équivalent) est passé de 52 % en 1981 à 82 % en 2006, et le pourcentage de celles qui ont un diplôme postsecondaire, quant à lui, a atteint 44 % en 2006, de 29 % qu’il était en 1981.

Il n’est donc pas étonnant que la hausse des revenus s’accompagne d’un recul marqué du taux de pauvreté des familles monoparentales. En eff et, le taux de pauvreté des familles monoparentales ayant un chef masculin est passé de 18,1 % en 1976 à 10,8 % en 2007, tandis que celui des familles monoparentales ayant un chef féminin a chuté de 53,9 % en 1976 à 23,6 % en 2007, selon le seuil de faible revenu après impôt.

Et alors?La perspective d’une amélioration notable de la situa-tion fi nancière des familles monoparentales, plus par-ticulièrement de celles ayant un chef féminin, est loin d’être certaine. Le taux de participation à la vie active chez les mères seules est actuellement élevé, et celui-ci pourrait bien avoir atteint un plafond. En outre, vu la rareté de services de garde abordables et de qualité et les lacunes du réseau d’aide communautaire au Canada, il reste diffi cile pour les parents qui élèvent leurs enfants seuls d’avoir accès au soutien nécessaire pour poursui-vre leur formation ou des études supérieures ou pour participer à la vie active. « [L]’augmentation marquée des niveaux de scolarité des femmes qui distingue les générations d’après-guerre de celles qui les ont précé-dées atteint maintenant son point culminant. Ainsi, en l’absence d’autres modifi cations des politiques ou des comportements, l’augmentation future des gains des mères seules et la baisse résultante de leur taux de faible revenu seront probablement modestes.226»

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu moyen après impôt des familles monoparentales, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Familles monoparentales féminines

Toutes les familles 39 500 $ 33 700 $ 34 400 $ 34 200 $ 31 000 $ 36 700 $ 43 100 $ 34 300 $ 34 500 $ 46 100 $ 36 300 $

Aucun soutien 18 000 * * * * 18 000 18 900 * * * *

Un soutien 39 300 29 400 28 000 34 900 30 900 35 300 44 600 33 000 32 500 41 400 38 300

Deux soutiens ou plus 54 200 * * * * 52 600 60 600 * 44 200 57 500 46 400

Familles monoparentales masculines

Toutes les familles 52 100 $ * * * * 49 300 $ 60 000 $ * * 55 400 $ 49 900 $

* Estimation non disponible en raison de la petite taille de l'échantillon.Source : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue.

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

45 000

50 000

55 000

60 000 $

Familles monoparentales masculines

Familles monoparentales féminines

52 100 $

39 500 $

47 500 $

28 200 $

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Revenu moyen après impôt des familles monoparentales, en dollars constants de 2007 (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

52 Ces pauvres qu’on oublie

Plus d’un tiers des ménages canadiens sont formés de personnes qui vivent seules ou avec une personne n’ayant aucun lien de parenté avec elles.

Dans le jargon statistique, celles-ci sont désignées comme des « personnes seules », bien qu’elles puissent entretenir des liens familiaux étroits. Les personnes seules forment un groupe hétérogène, qui comprend notamment des étudiants vivant à l’extérieur du foyer familial, de jeunes adultes actifs qui vivent seuls, des parents divorcés ou séparés et qui vivent seuls parce qu’ils n’ont pas obtenu la garde de leurs enfants, ou encore des personnes âgées qui ont perdu leur conjoint. Les trois quarts des personnes seules ont moins de 65 ans.

Les revenus des personnes seules ont suivi plusieurs tendances distinctes et marquées au cours des trente der-nières années. En premier lieu, à l’instar des couples âgés, les personnes âgées vivant seules ont vu leurs revenus aug-menter de façon régulière. Entre 1976 et 2007, le revenu moyen après impôt des hommes seuls de 65 ans et plus s’est accru de 40,3 % pour atteindre 31 000 $, tandis que les revenus des femmes seules de 65 ans et plus ont fait un bond de 70,9 % pour s’élever à 25 800 $227. Ces progrès sont attribuables à des gains issus des marchés boursiers (régimes privés de retraite, revenus de placements), de même qu’à une hausse considérable des paiements de transfert dans le cadre de programmes gouvernementaux.

Or, la réalité est toute autre pour les personnes seules de moins de 65 ans. Leur revenu moyen après impôt était à peine plus élevé en 2007 qu’en 1976. Durant cette période, les personnes seules en général ont éprouvé d’énormes diffi cultés économiques. Le taux de pauvreté est demeuré très élevé mais constant chez les femmes seules, tandis qu’il a augmenté chez les hommes seuls228. « En 2005, il y avait autant de personnes à faible revenu dans ce groupe [les personnes seules âgées de 18 à 64 ans]

que dans n’importe quel groupe (p. ex. les personnes de 18 à 64 ans dans des familles économiques; des personnes âgées dans des familles économiques, etc.). »229

Parmi les personnes seules âgées de 18 à 64 ans, l’inci-dence de la persistance du faible revenu est la plus marquée chez les sans-emploi, les membres des minorités visibles, les décrocheurs du secondaire, les personnes ayant une limitation d’activité liée au travail et les adultes âgés de 45 à 64 ans. Tous les indicateurs de sécurité économique révèlent en outre un écart marqué entre les Autochtones, qu’ils vivent seuls ou en famille, et les non-Autochtones230.

Et alors?L’effi cacité des programmes de la sécurité du revenu a largement contribué à réduire le taux de pauvreté et à améliorer la situation économique des personnes âgées au Canada. À l’inverse, la défi cience des programmes de la sécurité du revenu pour les Canadiens d’âge actif, et les personnes seules en particulier, explique en grande partie le niveau élevé d’insécurité économique dans ce groupe.

Le soutien du revenu à l’intention des célibataires d’âge actif n’a cessé de s’aff aiblir depuis le milieu des an-nées 1990. Certains programmes sociaux essentiels pour les personnes d’âge actif fournissent, aujourd’hui, moins de soutien au revenu que, dans le passé, aux personnes défavorisées. Les prestations d’aide sociale, exprimées en dollars constants, sont beaucoup moins élevées en 2007 qu’en 1986, et ce, pour les quatre catégories de bénéfi ciai-res. En 2008, l’assurance-emploi a été moins généreuse qu’en 1981 à l’égard de la période de référence et de la durée des prestations231. Ceux qui ont réussi à conserver un emploi durant les années de croissance économique ont bénéfi cié d’une modeste hausse de leurs revenus, alors que les personnes dépendantes de l’aide sociale sont restées dans une situation précaire.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu moyen après impôt des personnes seules selon l'âge, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Toutes les personnes seules

Toutes les personnes seules 29 800 $ 22 200 $ 23 300 $ 25 300 $ 24 400 $ 26 000 32 100 27 200 $ 27 400 $ 36 900 $ 29 800 $

Personnes âgées seules (65 ans et plus)

Hommes âgés 31 000 20 200 * 31 300 24 300 25 100 36 700 27 500 29 400 27 200 36 000

Femmes âgées 25 800 19 400 24 300 24 800 22 200 24 100 28 500 23 100 24 700 26 000 25 600

Personnes seules d'âge actif (moins de 65 ans)

Hommes d'âge actif 32 700 25 000 22 000 26 000 27 500 28 400 34 000 30 000 30 700 44 300 31 000

Femmes d'âge actif 27 800 21 700 24 500 23 600 21 200 24 500 30 500 26 300 24 600 31 000 28 700

* Trop peu fi able pour être publiéSource : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue

Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue.

14 000

16 000

18 000

20 000

22 000

24 000

26 000

28 000

30 000

32 000 $ Hommes d'âge actif (moins de 65 ans)

Hommes âgés (65 ans et plus)

Femmes d'âge actif (moins de 65 ans)

Femmes âgées (65 ans et plus)

27 800 $

32 700 $

31 000 $

25 800 $

30 000 $

23 600 $

22 100 $

15 100 $

1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Revenu moyen après impôt des personnes seules, en dollars constants de 2007 (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Dégradation de la situation économique des familles de nouveaux immigrants

53

De 1996 à 2006, la population active du Canada s’est enrichie de 2,3 millions de personnes. Cette augmentation est en grande partie attribuable

aux quelque 1,1 million d’immigrants qui sont arrivés au pays durant cette période et se sont joints aux rangs des travailleurs. Depuis les années 1980, la croissance de la population active canadienne est principalement nourrie par l’immigration, et l’on prévoit que les nouveaux arrivants seront les uniques moteurs de croissance nette de la population active au cours des prochaines décennies.

Le Canada attire une importante population d’immigrants compétents qui possèdent un niveau de scolarité élevé. Ainsi, en 2006, le pourcentage de nouveaux immigrants ti-tulaires d’un diplôme universitaire était deux fois plus élevé que celui des personnes nées au Canada232. Pourtant, des études révèlent un taux de chômage élevé parmi les nou-veaux immigrants, qui peinent souvent à trouver un emploi à la mesure de leurs compétences et de leur scolarité.

La situation des nouveaux immigrants sur le marché du travail est généralement moins enviable que celle des travailleurs nés au Canada et des générations précédentes d’immigrants. Plusieurs embûches sèment le parcours des nouveaux arrivants : diffi culté de faire reconnaître les di-plômes obtenus à l’étranger, maîtrise des langues offi ciel-les, reconnaissance moins grande de l’expérience profes-sionnelle acquise à l’étranger et détérioration générale du marché du travail pour les nouveaux participants233.

Le Recensement de 2006 indique que le revenu médian des familles d’immigrants (c’est-à-dire les familles où le mari, un parent ou la personne de référence du sondage était un immigrant au Canada) était inférieur de 8 % en 2005 au revenu médian des familles de non-immi-grants (soit 67 874 $, comparativement à 62 242 $). Dans la population des nouveaux immigrants (qui sont arrivés dans les cinq années précédant le Recensement), le revenu

familial médian était de 43 932 $, donc inférieur de 35 % à celui des familles non immigrantes.

On observe dans la population des nouveaux immigrants au Canada une forte proportion de faibles revenus. Cette pro-portion tend à diminuer au fur et à mesure des années passées au pays, jusqu’à égaler la proportion observée dans la popula-tion née au Canada. Du moins, c’était le cas il y a trente ans. En 1980, la proportion de faibles revenus parmi la population des nouveaux immigrants atteignait 24,6 %, un taux considé-rablement plus élevé que celui de la population née au Canada (17,2 %). Toutefois, parmi les immigrants vivant au Canada depuis plus de 10 ans, cette proportion avait chuté à un niveau inférieur à celui de la population née au Canada.

Aujourd’hui, par contre, la proportion de faibles revenus dans la population des nouveaux immigrants équivaut presque au triple de la proportion observée dans la po-pulation née au Canada (36 % comparativement à 13 % en 2005), et ce taux demeure élevé durant une période beaucoup plus longue après l’arrivée au Canada. En fait, le taux de pauvreté a augmenté parmi les immigrants, alors qu’il a reculé dans la population née au Canada234.

Et alors? À leur arrivée au Canada, les immigrants traversent une période de transition durant laquelle ils s’eff orcent de s’établir dans leur nouveau pays. Le succès de cette transition repose notamment sur leur capacité à trouver un logement, à comprendre le mode de vie au Canada et à s’y adapter, et par-dessus tout, à trouver un emploi rémunérateur. La diffi culté pour les nouveaux arrivants de s’intégrer au marché du travail canadien constitue un important enjeu de politique publique, car elle entraîne la sous-utilisation généralisée des compétences et de l’expé-rience des travailleurs immigrants, creuse l’écart entre les revenus et rehausse l’insécurité économique des familles d’immigrants235.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu familial médian, par statut d'immigration et type de famille* (2005)

Toutes les familles Couples Pères seuls Mères seules

Non-immigrants 67 900 $ 74 100 $ 51 700 $ 36 200 $

Immigrants 62 200 66 800 53 300 39400

arrivés entre 2001 et 2004 43 900 46 900 33 600 23 900

arrivés entre 1996 et 2000 56 300 61 500 39 100 30 100

* Familles économiques de deux personnes et plus, statut d'immigration du mari, du parent ou de la personne de référenceSource : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006 (Tableaux thématiques)

Source : Garnett Picot, Yuqian Lu et Feng Hou (2009), « Les taux de faible revenu des immigrants : rôle du revenu du marché et des transferts gouvernementaux », L'emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-X, décembre 2009.

17,2

24,6

18,7

14,4 14,716,7

13,3

36,0

28,0

25,8

21,5

13,3

0

5

10

15

20

25

30

35

40 %

Nés au Canada

5 ans ou moins 6-10 ans 11-15 ans 16-20 ans

Plus de 20 ans

1980 2005

Immigrants, selon le nombre d'années depuis l'immigration

* Le taux de faible revenu est calculé en fonction du seuil de faible revenu avant impôt.

1980 2005

Taux de faible revenu* selon le statut d'immigration (1980 et 2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

54 Le rendement des études à l’égard du revenu

Préférant investir dans leur propre « capital humain », les jeunes consacrent un plus grand nombre d’années à leurs études universitaires,

ce qui a pour eff et de repousser l’âge auquel ils quittent le foyer familial, forment un couple ou se marient et ont des enfants.

Dans le marché du travail actuel, les emplois stables et bien rémunérés sont souvent réservés aux personnes ayant un niveau de scolarité élevé. En fait, deux emplois sur trois exigent aujourd’hui plus qu’un diplôme d’études secondaires236, et à quelques exceptions près237, un niveau de scolarité élevé garantit généralement un revenu élevé.

En 2005, le revenu médian des travailleurs qui occupent un emploi à temps plein toute l’année, qui sont âgés de 25 à 34 ans et n’ont pas poursuivi leurs études au-delà du secondaire était de 32 300 $. En comparaison, le revenu médian des jeunes adultes titulaires d’un certifi cat ou d’un diplôme professionnel atteignait 34 500 $, et celui des titulaires d’un certifi cat ou d’un diplôme d’études collégiales s’élevait à 36 700 $. Enfi n, les jeunes adultes titulaires d’un baccalauréat gagnaient un revenu médian de 46 100 $, soit de 43 % supérieur à celui des diplômés du secondaire âgés de 25 à 34 ans.

L’avantage économique assorti à un niveau de scolarité élevé semble augmenter avec l’âge, ce qui démontre que les études postsecondaires ouvrent de meilleures pers-pectives en termes de progression salariale. Parmi les personnes de 55 à 64 ans qui occupent un emploi à temps plein toute l’année, celles qui possèdent un diplôme universitaire gagnent un revenu médian de 62 200 $, soit supérieur de 65 % au revenu médian des personnes ayant un diplôme d’études secondaires.

Par ailleurs, l’écart semble se rétrécir entre les revenus des hommes et des femmes qui ont un niveau de scolarité élevé. Chez les femmes de 25 à 64 ans titulaires d’un baccalauréat et qui occupent un emploi à temps plein toute l’année, le

revenu médian se situe à 50 150 $, soit environ 80 % du revenu médian des hommes ayant un niveau de scolarité équivalent (62 700 $). En revanche, l’écart entre les revenus est beaucoup plus grand entre les femmes et les hommes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires (65 %), ou qui détiennent un diplôme d’études secondaires (76 %), un certifi cat ou un diplôme professionnel (62 %) ou un certifi cat ou un diplôme d’études collégiales (73 %).

Et alors?Par ailleurs, le coût croissant des études postsecondaires au Canada continue de soulever l’importante question de l’accessibilité aux études. En 2009-2010, les droits de scolarité universitaires avaient triplé comparativement au début des années 1990, et s’élevaient en moyenne à 4 917 $. En outre, les frais obligatoires supplémentaires (qui représentent en moyenne 749 $ en 2009-2010), le coût croissant du matériel scolaire et l’augmentation générale du coût de la vie minent considérablement la capacité de nombreuses personnes et familles de fi nancer des études postsecondaires. Selon une récente étude de Statistique Canada, plus de la moitié (57 %) des diplômés de 2005 avaient contracté une dette d’études, compara-tivement à 49 % dix années plus tôt. Par ailleurs, la dette d’études moyenne accumulée à la fi n des études est passée de 15 200 $ à 18 800 $ au cours de la même période238.

Malgré les programmes gouvernementaux mis en œuvre afi n d’inciter les familles à économiser pour fi nancer les études postsecondaires de leurs enfants, tels que la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) et les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE), de nom-breuses familles ont de la diffi culté à mettre de l’argent de côté à cette fi n, notamment les familles ayant un niveau d’endettement élevé239. Par conséquent, un nombre crois-sant de jeunes conjuguent études et travail, ce qui a pour eff et de prolonger les études. Le coût élevé des études postsecondaires explique en grande partie pourquoi les jeunes retardent la transition vers l’emploi à temps plein et l’établissement d’un ménage indépendant.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu médian des soutiens travaillant à temps plein toute l'année selon le plus haut niveau de scolarité, par province ou territoire (2005)

Plus haut niveau de scolarité CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nt

Soutiens de 25 à 34 ans

Études secondaires non terminées 28 800 $ 20 100 $ 27 100 $ 23 000 $ 23 900 $ 25 900 $ 30 400 $ 26 400 $ 27 900 $ 33 000 $ 29 600 $ * 39 200 $ 30 400 $

Diplôme d'études secondaires 32 300 23 100 24 700 25 600 26 900 29 300 34 300 29 400 29 600 35 100 33 000 40 000 45 900 57 000

Certifi cat ou diplôme professionnel 34 500 27 600 31 100 30 000 30 300 30 800 38 200 32 600 34 300 46 700 38 300 * 47 813 *

Certifi cat ou diplôme collégial 36 700 31 300 28 700 30 300 31 200 34 200 38 900 33 300 34 200 40 100 36 400 46 300 55 600 60 000

Baccalauréat 46 100 44 900 39 800 39 900 43 700 42 100 49 100 43 700 46 100 51 300 43 700 50 000 66 500 79 200

Soutiens de 55 à 64 ans

Études secondaires non terminées 31 700 $ 24 300 $ 26 700 $ 28 500 $ 28 000 $ 27 900 $ 35 500 $ 28 500 $ 25 000 $ 32 700 $ 35 100 $ * * *

Diplôme d'études secondaires 37 700 31 500 31 400 33 500 31 600 33 500 40 400 33 900 30 400 38 200 40 100 47 600 58 000 *

Certifi cat ou diplôme professionnel 40 600 39 600 34 700 35 700 35 200 34 500 45 200 35 100 33 700 46 100 45 700 51 600 * *

Certifi cat ou diplôme collégial 44 500 40 800 38 800 39 200 38 300 41 000 47 100 41 500 37 200 46 200 45 200 51 400 65 000 *

Baccalauréat 62 200 63 600 54 600 58 100 56 900 60 700 67 000 59 100 59 100 69 500 59 900 61 100 81 900 *

* Trop peu fi able pour être publiéSource : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no 97-563-XWE2006002 au catalogue

Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no 97-563-XWE2006002 au catalogue

28,8 $31,7 $32,3 $

37,7 $34,5 $

40,6 $36,7 $

44,5 $46,1 $

62,2 $

25 à 34 ans 55 à 64 ans

Études secondairesnon terminées

Diplôme d'étudessecondaires

Diplômeprofessionnel

Diplômecollégial

Baccalauréat

0

10,000

20,000

30,000

40,000

50,000

60,000

70,000 $

Revenu médian des soutiens travaillant à temps plein toute l'année selon le plus haut niveau de scolarité et le groupe d’âge (2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La disparité croissante des revenus familiaux

55

Il a fallu dix ans aux revenus familiaux pour regagner les pertes subies lors de la récession du début des années 1990. Au cours des dix dernières années, les

revenus ont poursuivi leur ascension. Cependant, si toutes les catégories de revenus familiaux ont enregistré des gains durant cette période, ces gains ne se répartissent pas également parmi les familles canadiennes. Le système canadien de transfert de revenu et d’impôt sur le revenu, qui a pour eff et de redistribuer les revenus de manière plus équitable, ne suffi t pas à combler les grands écarts qui séparent les familles à revenus faibles, moyens et élevés.

Le revenu modifi é réel des 20 % de familles qui font partie du quintile supérieur s’est accru beaucoup plus ra-pidement que celui des familles des quatre autres quinti-les240. Ainsi, le revenu après impôt des familles du quintile supérieur a augmenté de 31,0 % entre 1989 et 2007, deux années qui marquent des points culminants du cycle économique. Les quatre autres groupes de revenus, quant à eux, ont enregistré des gains plus modestes.

Les 20 % de familles ayant les plus faibles revenus après impôt ont vu ceux-ci augmenter de 14,2 %, passant de 14 100 $ en 1989 à 16 100 $ en 2007, tandis que les familles du deuxième quintile ont enregistré un gain de 14,1 %, soit de 23 400 $ à 26 700 $. Les revenus après impôt des familles du troisième et du quatrième quintiles se sont accrus respectivement de 17,5 % et de 20,5 % entre 1989 et 2007. En somme, les revenus des 20 % de familles du quintile supérieur ont enregistré une hausse deux fois plus forte que les revenus des familles des deux quintiles inférieurs (31,0 %).

La répartition des revenus du marché par quintile montre une tendance encore plus marquée en faveur du quintile supérieur. La croissance des revenus du marché après impôt des familles du quintile supérieur a été quatre fois

plus importante que celle des revenus des 20 % de familles qui composent le quintile inférieur (29,4 % contre 7,5 %).

On peut aussi envisager la relation entre les familles des quintiles supérieur et inférieur de l’échelle des revenus en examinant le ratio des revenus. En 2007, le revenu après impôt des 20 % de familles constituant le quintile supé-rieur équivalait en moyenne à 4,9 fois le revenu après im-pôt des 20 % de familles du quintile inférieur. En d’autres termes, pour chaque dollar gagné par le quintile inférieur, le quintile supérieur recevait 4,90 $. Par comparaison, le ratio était de 4,2 en 1989.

L’écart entre les revenus du marché des familles qui oc-cupent le sommet et le bas de l’échelle des revenus s’est élargi : de 8,2 en 1989, il est passé à 9,9 en 2007.

Et alors?L’écart entre les revenus n’a pas seulement une incidence sur le mode de vie des consommateurs. La répartition iné-gale des revenus et de la richesse a des répercussions néga-tives sur la société. « Les inégalités infl uent non seulement sur le bien-être des personnes qui ne jouissent pas de la création de richesses, mais également sur le bien-être de la population entière, puisqu’elles entraînent une diminution de la cohésion sociale, l’augmentation de la criminalité et, de manière globale, le mécontentement général »241.

Récemment, la Commission des déterminants sociaux de la santé de l’Organisation mondiale de la santé a fait le constat suivant : « [D]ans tous les pays, quel que soit le niveau de revenu national, la santé et la maladie suivent un gradient social : plus la condition socioéconomique est basse, moins la santé est bonne »242. Des études cana-diennes confi rment la corrélation étroite entre le revenu et la richesse, d’une part, et la santé d’autre part, et ce, sous divers aspects243, notamment l’espérance de vie244.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Revenu après impôt des familles économiques, selon le quintile de revenu après impôt, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Quintile inférieur 16 100 $ 15 400 $ 17 100 $ 15 000 $ 14 000 $ 15 900 $ 16 500 $ 15 000 $ 14 000 $ 19 000 $ 15 700 $

Deuxième quintile 26 700 23 100 24 800 24 400 23 800 24 700 27 600 25 100 25 100 31 800 27 100

Troisième quintile 35 500 31 200 30 600 32 400 31 000 32 100 36 900 33 500 34 500 42 100 36 900

Quatrième quintile 46 500 41 800 39 300 41 500 40 800 41 200 48 100 43 000 45 400 56 100 47 100

Quintile supérieur 78 200 64 700 58 400 65 400 62 000 66 600 81 900 71 900 73 800 94 700 79 100

Ratio quintile supérieur/quintile 4,9 4,2 3,4 4,4 4,4 4,2 5,0 4,8 5,3 5,0 5,0

Note : Les données sur les revenus ont été modifi ées pour tenir compte de la taille des familles et des économies d’échelle que réalisent les familles nombreuses.Source : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue

Note: Les données sur les revenus ont été modifiées pour tenir compte de la taille des familles et des économies d’échelle que réalisent les familles nombreuses.Source : Statistique Canada (2009), Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue

Revenu du marché après impôt Revenu après impôt

7,5

3,1

7,8

14,2

29,4

14,2 14,1

17,5

20,5

31,0

0

5

10

15

20

25

30

35 %

Quintile inférieur Deuxième quintile Troisième quintile Quatrième quintile Quintile supérieur

Variation en pourcentage du revenu du marché et du revenu après impôt des familles, par quintile de revenu après impôt (1989-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La classe moyenne sous pression

56

Le concept de « classe moyenne » est très répandu et fréquemment invoqué dans les discussions sur l’impact des nouvelles politiques, taxes ou lois.

Pourtant, si le terme est entré dans l’usage, on s’entend moins bien sur son sens véritable.245. La « classe moyenne » désigne bien souvent l’ensemble des personnes ayant un revenu moyen. Mais il existe plus d’une façon de défi nir et de mesurer le revenu moyen. Dès lors, comment défi nir la famille à revenu moyen au Canada?

On peut, bien sûr, déterminer la famille qui se situe en plein milieu de l’éventail des revenus, celle qui départage la population en deux groupes, les familles qui gagnent davantage et celles qui gagnent moins. Le revenu de cette famille dite moyenne constitue le revenu médian; en 2007, celui-ci était de 61 800 $, soit environ 16 % supérieur au revenu médian de 1976, après correc-tion de l’infl ation. Les récessions qui ont sévi au début des années 1980 et des années 1990 ont fait reculer le revenu familial médian de 4 000 $ à 5 000 $. À chaque reprise économique, il a fallu plusieurs années au revenu médian pour atteindre à nouveau son niveau précédant la récession.

On peut également défi nir la classe moyenne comme les 60 % de familles qui ne font pas partie des 20 % de familles les plus pauvres, ni des 20 % de familles les plus riches. Selon ces défi nitions au sens large, la classe moyenne forme un groupe hétérogène, qui englobait en 2007 des familles dont le revenu se situait entre 37 101 $ et 97 600 $.

L’ensemble des familles à revenu moyen a reçu 60,9 % des transferts gouvernementaux en 2007, comparative-ment à 50,9 % en 1976. Parallèlement, ces familles ont versé quelque 41,6 % de tous les impôts perçus, ce qui représente une baisse par rapport aux 49,2 % en 1976. Bien qu’elles reçoivent aujourd’hui une part accrue des transferts et contribuent dans une moindre mesure à la somme de l’impôt sur le revenu perçu, les familles à rev-enu moyen touchent néanmoins en 2007 une plus petitepart des revenus du marché qu’en 1976 (50,3 % contre

54,9 %), de même qu’une part réduite des revenus après impôt (53,0 % contre 55,5 %).

Durant la même période, les familles du quintile su-périeur de l’échelle des revenus ont vu leur part des rev-enus du marché s’élever de 4,7 points de pourcentage (de 42,0 % en 1976 à 46,7 % en 2007), tandis que la part des revenus du quintile inférieur n’a pas varié (stagnant à en-viron 3 % entre 1976 et 2007). La part des revenus après impôt du quintile supérieur a progressé de 2,1 points de pourcentage entre 1976 et 2007 pour atteindre 39,7 %, alors que le quintile inférieur a enregistré un mince gain de 0,4 points de pourcentage pour atteindre 7,3 %. La majeure partie des gains ont été enregistrés au cours des dernières années.

Et alors?En dépit de l’augmentation du revenu familial médian et du nombre d’heures de travail ces trente dernières années, de nombreuses études s’appuyant sur diff érentes défi ni-tions et méthodes ont conclu que la « classe moyenne » subissait une forte pression fi nancière.

Une autre étude de Statistique Canada aboutit à une conclusion semblable. L’étude montre que, après plusieurs décennies de stabilité, « l’inégalité du revenu familial après impôt a augmenté dans les années 1990, pour se stabiliser de nouveau dans les années 2000 à un niveau plus élevé »246. Parallèlement, la part des familles à revenu moyen (soit les revenus se situant entre 75 % et 150 % du revenu médian) a diminué, et la part des familles à revenu faible ou élevé s’est accrue. « Ces tendances semblent être liées aux inégalités croissantes dans le revenu provenant du marché (traitements, salaires, revenu d’un travail au-tonome, revenu d’un régime de retraite complémentaire [privé] et revenu de placements) chez les familles »247.

Fait tout aussi important, l’étude signale que le système d’imposition et de transfert s’est avéré incapable d’atténuer l’impact de la hausse de l’inégalité des revenus du marché. On peut donc s’attendre à une nouvelle hausse de l’inégalité

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage des transferts publics, de l'impôt sur le revenu, du revenu du marché et du revenu après impôt de la « classe moyenne », par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Part (en %) du revenu du marché touchée par la classe moyenne

50,3 % 49,1 % 52,9 % 51,4 % 51,1 % 50,5 % 50,2 % 50,5 % 51,7 % 51,5 % 50,7 %

Part (en %) des transferts publics touchée par la classe moyenne

60,9 62,1 65,1 61,0 62,6 62,9 59,0 63,3 59,5 57,3 62,5

Part (en %) de l'impôt sur le revenu versée par la classe moyenne

41,6 40,5 45,7 43,2 42,1 41,0 40,5 41,1 42,8 44,4 42,3

Part (en %) du revenu après impôt touchée par la classe moyenne

53,0 53,2 55,5 54,1 54,2 54,1 52,9 53,4 54,1 53,0 53,3

Note : La classe moyenne correspond à 60 % des familles de deux personnes ou plus se situant au milieu de l'échelle des revenus.Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

Note : La classe moyenne correspond à 60 % des familles de deux personnes ou plus se situant au milieu de l'échelle des revenus.Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

40

45

50

55

60 %

Part des transferts publics

Part du revenu après impôt

Part du revenu du marché

Part de l'impôt sur le revenu

53,0 %

50,3 %

41,6 %

60,9 %

1976 1985 19821979 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Part (en %) des transferts publics, de l'impôt sur le revenu, du revenu du marché et du revenu après impôt des familles de deux personnes et plus de la « classe moyenne » (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La pauvreté au Canada57

des revenus dans le sillage de la récession de 2008-2009.

En général, le taux pauvreté diminue lorsque les conditions économiques s’améliorent. Dans l’ensemble de la population, le taux de pauvreté

– selon le seuil de faible revenu après impôt de Statistique Canada248 – est passé de 10,2 % en 1989 – point culminant du dernier cycle de l’économie – à 15,2 % en 1996, par la suite, le taux a lentement décliné jusqu’en 2007, pour se fi xer à 9,2 % après plusieurs années de forte croissance économique249.

Même lorsque l’économie avait le vent en poupe au Ca-nada, certaines familles éprouvaient toujours des diffi cultés fi nancières. Le taux global de faible revenu a très peu varié au cours des 25 dernières années (mesuré aux points culmi-nants du cycle économique)250. Le taux de pauvreté chez les enfants et les adultes d’âge actif, c’est-à-dire de 18 à 64 ans, n’est pas descendu sous la barre des 10 % avant 2007.

Le taux de pauvreté des adultes de 18 à 64 ans est passé de 9,3 % en 1989 à 9,9 % en 2007, avec un sommet de 15,2 % en 1997. Chez les enfants, le taux de pauvreté de 11,9 % en 1989 s’est élevé jusqu’à 18,4 % en 1996 pour ensuite chuter à 9,5 % en 2007. En revanche, on constate une nette amélioration chez les personnes âgées, dont le taux de pauvreté est passé d’environ un sur cinq en 1980 à un sur dix en 1989, puis à un sur vingt en 2007. La chute du taux de pauvreté chez les personnes âgées est une grande victoire qui démontre l’effi cacité des solides programmes de soutien au revenu.

À l’aide d’études longitudinales, qui reposent sur l’ob-servation des mêmes personnes sur de longues périodes, Statistique Canada a montré que les épisodes de faible revenu sont beaucoup plus courants que ne le suggère le taux de pauvreté annuel. Durant la période de six ans qui s’échelonne de 2002 à 2007, un Canadien sur cinq, soit environ 6 millions de personnes, a connu un épisode de faible revenu d’au moins un an. Quarante pour cent de ces personnes avaient eu un faible revenu durant une seule année sur six, et 60 % durant au moins deux années

(pas nécessairement consécutives)251.

Une proportion relativement faible (11 %) avaient vécu avec un faible revenu durant les six années de l’étude, ce qui représente tout de même 529 000 personnes. Les épi-sodes de faible revenu étaient largement attribuables à des modifi cations des revenus d’emploi ou d’autres sources, mais le changement de situation familiale était aussi un facteur important, responsable d’un quart à un tiers des épisodes de faible revenu.

Et alors?Bien que la pauvreté soit une situation temporaire pour de nombreuses personnes, elle n’en demeure pas moins lourde de conséquences. Chez les adultes d’âge actif, un épisode de faible revenu, si bref soit-il, risque de compro-mettre la sécurité économique à long terme, par exemple lorsqu’un chômeur compense la perte d’un emploi bien rémunéré par un emploi à faible rémunération.

Les enfants vivant dans des familles à faible revenu n’ont tout simplement pas accès aux ressources nécessaires pour se maintenir en bonne santé et assurer leur sain dévelop-pement. En eff et, la pauvreté est très souvent associée à un faible poids à la naissance, à la mortalité infantile, au mauvais état de santé des enfants et à leur mauvais développement. Chez les adultes, la privation économi-que se traduit souvent par un mauvais état de santé et est étroitement associée aux maladies chroniques telles que l’arthrite, le diabète, les problèmes cardiaques, le cancer et l’hypertension252.

On ne mesure pas encore l’impact de la récession de 2008-2009 sur le niveau de pauvreté, mais à la lumière de l’expérience passée, on peut s’attendre à ce que la pauvreté gagne du terrain durant plusieurs années, bien après la reprise des marchés boursiers et du PIB. Si le taux de pau-vreté augmente, comme c’était le cas lors de la dernière récession, il pourrait atteindre une moyenne de 11,9 % en 2009. Il faudra probablement attendre de nombreuses années, peut-être jusqu’à dix ans, pour voir reculer la pauvreté jusqu’à son niveau d’avant la récession253.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Note : Le taux de faible revenu est calculé en fonction du seuil de faible revenu après impôt de Statistique Canada.Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

0

5

10

15

20

25

30

35 %

Toutes les personnesde 65 ans et plus

Tous les enfantsde 0 à 17 ans

Toutes les personnesde 18 à 64 ans

9,9 %

4,8 %

29,0 %

10,5 %

13,4 %

9,5 %

1976 1985 19821979 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Personnes à faible revenu selon le groupe d'âge (1976-2007)

Pourcentage de personnes à faible revenu, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Pourcentage de personnes à faible revenu selon le sexe

Toutes les personnes 9,2 % 6,5 % 5,0 % 8,2 % 8,2 % 10,7 % 8,8 % 9,8 % 7,3 % 6,1 % 11,1 %

Hommes 9,0 6,3 4,5 7,8 7,7 10,4 8,5 9,5 7,0 5,8 11,5

Femmes 9,4 6,8 5,4 8,6 8,7 11,1 9,0 10,1 7,6 6,4 10,6

Tous les enfants de 0 à 17 ans selon le type de famille économique (pourcentage de chaque groupe qui vit dans la pauvreté)

Total 9,5 % 6,2 % 4,7 % 8,3 % 9,2 % 9,3 % 9,4 % 11,0 % 8,6 % 6,2 % 12,7 %

Enfant vivant dans des familles comptant un couple

6,5 1,7 2,3 5,5 2,7 7,2 7,2 8,8 3,6 3,4 7,0

Enfants vivant avec une mère seule 26,6 26,8 17,0 19,9 30,2 20,4 26,2 28,1 29,5 25,9 37,4

Toutes les personnes de 18 à 64 ans (pourcentage de chaque groupe qui vit dans la pauvreté)

Total 9,9 % 7,4 % 5,6 % 9,4 % 9,1 % 11,6 % 9,7 % 9,9 % 7,8 % 6,6 % 11,7 %

Hommes 9,7 6,3 5,5 9,5 8,8 11,0 9,4 9,7 6,9 6,0 12,3

Femmes 10,2 8,5 5,7 9,2 9,4 12,1 9,9 10,1 8,7 7,2 11,0

Toutes les personnes de 65 ans et plus (pourcentage de chaque groupe qui vit dans la pauvreté)

Total 4,8 % 2,1 % 2,4 % 2,7 % 2,4 % 8,7 % 3,0 % 6,9 % 2,7 % 2,4 % 5,6 %

Hommes 3,3 2,2 1,8 0,5 0,8 5,8 2,3 4,9 3,3 2,6 3,2

Femmes 6,0 2,0 2,9 4,5 3,6 10,9 3,5 8,5 2,2 2,1 7,6

Note : Le taux de faible revenu est calculé en fonction du seuil de faible revenu après impôt de Statistique Canada.Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La pauvreté familiale58

En 2007, environ 13 % des ménages canadiens, soit 525 000 familles et 1,3 million de personnes seules, vivaient dans la pauvreté. C’est au milieu des années

1990, à la suite de la récession de 1991-1992, que les taux de pauvreté ont atteint des sommets records en trente ans.

Le taux de pauvreté chez les familles de personnes âgées a fait un prodigieux plongeon, passant de plus de 18 % en 1976 à moins de 3,9 % en 1989, puis à seulement 1,5 % en 2007. Chez les personnes âgées seules, le taux de pauvreté demeure nettement supérieur à celui des familles, mais il a également chuté au cours de cette pério-de, passant d’un taux très élevé de 55,9 % à 13,0 % chez les hommes et, plus impressionnant encore, de 68,1 % à 14,3 % chez les femmes. Ce net recul de la pauvreté est principalement attribuable aux programmes de la sécurité du revenu pour les personnes âgées, tels que le Program-me de la sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et le Régime de pensions du Canada254.

Le risque de pauvreté est très faible chez les familles comptant deux parents et au moins trois soutiens écono-miques, de même que dans tous les ménages comptant de multiples soutiens. En revanche, les familles comptant un seul soutien, qu’il s’agisse de couples mariés ou de familles monoparentales ayant un chef féminin sont plus vulnérables en raison des salaires ou des horaires de travail insuffi sants qu’off rent certains emplois.

La pauvreté est encore plus élevée parmi les personnes seules de moins de 65 ans : 35,1 % des femmes seules et 29,7 % des hommes seuls vivaient dans la pauvreté en 2007. La réces-sion de 2008-2009 risque de faire enfl er ces chiff res.

Le taux de pauvreté est aussi très élevé dans les familles autres que celles de personnes âgées dépourvues de soutien économique, puisqu’elles dépendent générale-ment des programmes gouvernementaux tels que l’aide sociale255. Les programmes d’aide sociale du Canada, sous leur forme actuelle, aggravent en fait la pauvreté en raison

des prestations très peu élevées et des règles punitives qui obligent les ménages à réduire considérablement leurs avoirs avant de pouvoir bénéfi cier d’une aide256. Dans presque tous les cas, les revenus provinciaux de bien-être social sont nettement inférieurs à toute défi nition crédible d’aide aux personnes à faible revenu, contraire-ment aux programmes de sécurité du revenu off erts aux personnes âgées.

La situation économique des familles monoparentales ayant un chef féminin s’est nettement améliorée au cours des dix dernières années. En eff et, le taux de pauvreté de ces familles, qui dépassait les 50 % en 1996, a régressé jusqu’à 23,6 % en 2007. Cette amélioration s’explique en grande partie par la participation accrue de ces femmes au marché du travail, la hausse des revenus et l’âge généralement plus élevé des mères seules257. Malgré ces progrès, quelque 250 000 enfants âgés de moins de 18 ans, soit 39 % de tous les enfants pauvres, vivent dans une famille monoparentale ayant un chef féminin. Cette proportion est passée d’un tiers en 1976 à près de la moitié en 1992 et en 2002.

Et alors?La pauvreté a régressé pour certains ménages au cours des trente dernières années, alors que pour d’autres, particu-lièrement les hommes et les femmes seuls, les familles mo-noparentales et celles qui ne comptent qu’un seul soutien, le risque de connaître la pauvreté demeure élevé. Certains groupes – les personnes handicapées, les Autochtones et les néo-Canadiens – sont également très vulnérables sur le plan économique.

La pauvreté entraîne des coûts sociaux considérables, d’un point de vue individuel et collectif. Selon un récent rapport de l’Ontario Association of Food Banks, les coûts de la pauvreté liés à la santé et à la criminalité, conjugués au manque à gagner fi scal, à la perte de productivité et aux coûts de renonciation, équivalent à une facture annuelle de 32 à 38 milliards de dollars pour cette seule province258. D’autres rapports récents émanant du Royaume-Uni et des États-Unis démontrent, chiff res à l’appui, les coûts associés à la pauvreté et à l’insuffi sance

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Pourcentage de ménages à faible revenu selon le type de famille économique, par province (2007)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Tous les ménages 13,3 % 10,6 % 8,0 % 11,8 % 11,5 % 15,8 % 12,6 % 13,3 % 10,5 % 8,9 % 15,3 %

Ménages de personnes âgées (65 ans et plus)

Familles de personnes âgées 1,5 % 1,1 % 1,3 % 0,8 % 1,1 % 2,5 % 1,2 % 0,6 % 0,4 % 0,9 % 1,9 %

Hommes âgés seuls 13,0 * * * * 19,4 10,7 16,5 10,1 * 11,8

Femmes âgées seules 14,3 * * 9,8 9,7 22,8 9,0 18,0 4,6 4,3 19

Ménages d'âge actif (moins de 65 ans)

Couples sans enfant 4,7 % 3,4 % 3,3 % 5,4 % 6,9 % 5,5 % 4,6 % 6,1 % 2,5 % 3,4 % 4,4 %

Couples avec enfants 5,1 1,9 1,7 4,7 3,6 4,7 6,1 8,1 2,8 2,2 5,4

Familles monoparen-tales masculines 10,8 * * * * 12,8 6,7 * * * *

Familles monoparen-tales féminines 23,6 21,4 16,6 16,8 29,7 21,8 23,9 21,9 22,9 21,8 29,2

Hommes seuls 29,7 35,5 25,1 30,2 27,0 32,2 30,4 26,4 24,4 16,9 36,6

Femmes seules 35,1 47,8 26,5 34,1 34,1 37,6 36,8 34,9 36,2 27,3 31,7

* Trop peu fi able pour être publiéNote : Le taux de faible revenu est calculé en fonction du seuil de faible revenu après impôt de Statistique Canada.Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

Note : Le taux de faible revenu est calculé en fonction du seuil de faible revenu après impôt de Statistique Canada. Source : Statistique Canada, Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XIF au catalogue.

0

10

20

30

40

50

60 %

Familles monoparentales féminines

Couples d'âge actifavec enfants

Couples d'âge actifsans enfant

Familles de personnes âgées

Familles monoparentales masculines

1,5 % 4,7 % 5,1 %

23,6 %

10,8 %

1976 1985 19821979 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

Pourcentage de familles à faible revenu (1976-2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les travailleurs à faible revenu

59

des stratégies de lutte contre la pauvreté que doit assumer la société dans son ensemble259.

Les familles canadiennes mettent beaucoup d’ardeur au travail. Mais pour un trop grand nombre d’entre elles, cette ardeur ne suffi t pas. Malgré la forte

croissance économique et le maintien d’un taux de chômage peu élevé jusqu’en 2008, environ un travailleur sur six de plus de 15 ans, soit quelque 2,2 millions de personnes, occupaient un emploi à faible rémunération en 2006260.

Plus d’un million d’adultes de 25 ans et plus avaient un salaire horaire inférieur à 10 $ en 2006, dont 721 000 adul-tes occupant un emploi à temps plein, ce qui représente 7 % de l’ensemble des adultes qui travaillent à temps plein. En outre, cette estimation du nombre de travailleurs à faible revenu au Canada ne tient pas compte des nombreux tra-vailleurs autonomes qui ne se versent pas de salaire horaire et gagnent moins de 10 $ pour chaque heure de travail.

On considère généralement qu’un salaire horaire inférieur à 10 $ est faible au Canada, compte tenu qu’une personne seule qui travaille à temps plein toute l’année doit gagner au moins ce salaire pour atteindre le seuil de pauvreté.. En 2008, c’est l’Ontario qui off rait le salaire minimum le plus élevé au Canada, soit 8,75 $. Quiconque travaille au salaire minimum dans n’importe quelle province vit sans conteste sous le seuil de la pauvreté, à moins de compter sur un deuxième soutien familial261.

Le Recensement de 2006 fournit des données supplé-mentaires sur les travailleurs pauvres. En 2006, quelque 1,4 million de Canadiens qui travaillaient à temps plein toute l’année avaient un revenu inférieur à 20 000 $. Environ 18 % des femmes travaillant à temps plein toute l’année gagnaient moins de 20 000 $; chez les hommes, la proportion baisse à 12 %262.

Cela dit, les travailleurs à faible revenu ne vivent pas tous dans des familles pauvres. Par exemple, les adolescents et les jeunes adultes, qui vivent en majorité chez leurs parents, comptent pour une large part des travailleurs à faible revenu. Dans le même ordre d’idées, les travailleurs pauvres n’ont pas tous une faible rémunération; certains

gagnent un salaire horaire supérieur à 10 $, mais occupent des emplois à temps partiel ou temporaires.

Il n’en demeure pas moins qu’un nombre important de fa-milles, dont au moins un membre travaille, vivent bel et bien dans la pauvreté. Une étude évalue à 7 % le taux de pauvreté parmi les familles dont la participation au marché du travail est considérable, ce qui représente plus d’un tiers (35 %) de l’ensemble des familles pauvres et 44 % des enfants vivant dans la pauvreté (soit 322 000)263.

Et alors?Au Canada, de nombreux employés ne sont tout simple-ment pas assez rémunérés pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille. Les emplois à faible rému-nération sont souvent temporaires ou à temps partiel et n’off rent, dans le meilleur des cas, que les avantages sociaux prescrits par la loi. De nombreuses familles subis-sent les conséquences du travail à faible rémunération et de la pauvreté, une réalité qui semble solidement ancrée dans la structure économique du pays.

Les travailleurs pauvres sont plus susceptibles de se sortir de la pauvreté à long terme que les personnes qui dépen-dent de l’aide sociale. Cependant, entre 1996 et 2001, les travailleurs pauvres ont vécu en moyenne trois ans sous le seuil de faible revenu, et 40 % d’entre eux ont connu la pauvreté persistante. De plus, nombre de ceux qui se sont sortis de la pauvreté au cours de cette période ont pu le faire surtout en raison d’un changement de leur situation familiale, et non grâce à leur progression sur le marché du travail. En fait, près de 50% des travailleurs qui étaient pauvres en 1996 avaient encore de faibles gains et n’auraient pas été en mesure de subvenir seuls à leurs besoins cinq années plus tard264.

Une grande variété de mesures reconnues permettent d’améliorer le sort des travailleurs pauvres au Canada. L’élévation des salaires minimums fi xés par les provin-ces, la répartition au prorata des avantages sociaux pour les travailleurs à temps partiel, l’investissement public dans l’alphabétisation, l’éducation et la formation, de même que les programmes gouvernementaux off rant des compléments de salaire sont autant de mesures ayant fait

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Salaire minimum et pourcentage de personnes employées au salaire minimum, par province (2008)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Salaire minimumen 2008

7,75 $ à 8,75 $ 8.00 $ 8.00 $ 8.10 $ 7.75 $ 8.50 $ 8.75 $ 8.50 $ 8.60 $ 8.40 $ 8.00 $

Pourcentage d'employés au salaire minimum dans chaque province

5,2 % 7,7 % 5,6 % 6,4 % 4,8 % 5,9 % 6,6 % 5,3 % 3,8 % 1,6 % 2,7 %

Pourcentage représenté par le salaire minimum par rapport au salaire horaire moyen dans chaque province

* 42,4% 47,2 44,7 43,6 42,4 39,5 44,2 42,3 35,5 37,3

Source : Statistique Canada, Les travailleurs au salaire minimum, no 75-001-XIF au catalogue, janvier 2009.

Pourcentage d'employés à temps plein (30 heures et plus par semaine) toute l'année (49 à 52 semaines) gagnant un salaire inférieur à 20 000 $ avant impôt, par province ou territoire (2005)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nt

Hommes

12 % 12 18 14 14 13 11 16 20 11 12 9 6 10

Femmes

18 % 27 22 23 24 20 16 21 23 19 18 11 7 11

Source : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no 97-563-XCB2006054 au catalogue

Répartition en pourcentage des familles d'âge actif et des enfants à faible revenu, en fonction de la situation d'emploi du principal soutien (2006)

Note: Les « travailleurs à faible revenu » sont définis comme des principaux soutiens économiques âgés de 18 à 64 ans (à l’exclusion des étudiants à temps plein), qui ont travaillé un minimum de 910 heures durant l’année de référence et qui vivent dans des familles dont le revenu disponible total est inférieur au seuil de faible revenu (de pauvreté) de la mesure du panier de consommation. Source: Ressources humaines et Développement des compétences Canada (2008), Le faible revenu au Canada de 2000 à 2006 selon la mesure du panier de consommation,Rapport final, SP-864-10-08F, octobre 2008.

16 %Étudiants àtemps plein

14 %Personnes occupant un emploi rémunéré durant

1 909 heures et plus

44 %Personnes occupant un emploi rémunéré

durant 910 heureset plus

33 %Personnes sans

emploi

36 %Personnes sans

emploi

35 %Personnes occupant un emploi rémunéré

durant 910 heureset plus

13 %Personnes occupant un emploi rémunéré durant

1 909 heures et plus

9 %Étudiants àtemps plein

Familles à faible revenu Enfants à faible revenu

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

L’insécurité alimentaire au Canada

60

leurs preuves pour rehausser la sécurité économique et la mobilité salariale des travailleurs et de leurs familles265.

À l’origine, les banques alimentaires devaient servir de solution provisoire en attendant que les gouvernements renforcent le fi let de sécurité

sociale et éliminent la pauvreté. Malheureusement, elles sont devenues des structures communautaires permanentes266.

Selon une enquête de Banques alimentaires Canada réa-lisée en mars 2009, près de 800 000 personnes ont reçu de l’aide d’une banque alimentaire ou d’un programme alimentaire affi lié, ce qui représente une hausse de 18 % par rapport à la même période en 2008, et l’augmentation sur douze mois la plus importante qui soit. De ce nombre, près d’une personne sur dix sollicitait l’aide d’une banque alimentaire pour la première fois267.

Comme dans les années antérieures, les enfants représen-taient la plus forte proportion d’utilisateurs des banques alimentaires en 2009, soit 37,2 %. Cette proportion était particulièrement élevée au Manitoba (48,7 %) et en Saskatchewan (44,4 %). Environ la moitié des ménages ayant reçu l’aide d’une banque alimentaire comptaient au moins un enfant; 25,0 % des familles étaient monopa-rentales, et 23,8 % comptaient deux parents avec enfants. Douze pour cent des ménages étaient des couples sans enfants et 39,2 % étaient des personnes seules.

Environ 13,6 % des utilisateurs des banques alimentaires ont indiqué l’emploi comme première source de revenus, tandis que 5,3 % ont déclaré que l’assurance-emploi était leur principale source de revenus au moment de l’enquête. La majorité des clients (51,5 %) dépendaient de l’aide socia-le comme principale source de revenus, 13,0 % bénéfi ciaient d’un soutien au revenu lié à une invalidité, 6,3 % touchaient une pension, 1,1 % recevaient des prêts d’études et 5,2 % n’avaient aucun revenu. Environ 4,7 % des utilisateurs des banques alimentaires étaient sans-abri, c’est-à-dire qu’ils

vivaient dans la rue, dans un refuge ou logeaient temporaire-ment chez un membre de leur famille ou un ami.

Une autre enquête de Santé Canada révèle que près d’un ménage sur dix vivait « en insécurité alimentaire » en 2004268. Selon des données plus récentes, 7,7 % des ménages, soit près de 956 000 ménages, avaient connu l’insécurité alimentaire en 2007-2008. Pour environ 5,1 % d’entre eux, l’insécurité alimentaire était modérée, et pour 2,7 %, elle était grave269.

Évidemment, plus l’insécurité fi nancière des ménages est grande, plus le risque d’insécurité alimentaire est élevé, particulièrement chez les personnes qui dépendent de l’aide sociale comme principale source de revenu. Les ménages comptant des enfants, en particulier les familles monoparentales, sont aussi plus vulnérables à l’insécurité alimentaire. Les ménages autochtones vivant hors d’une réserve sont au moins trois fois plus susceptibles que les ménages non autochtones, de souff rir de l’insécurité alimentaire.

Et alors?Le taux d’utilisation des banques alimentaires ne cor-respond pas au taux global d’insécurité alimentaire au Canada; on estime que celui-ci est de quatre à cinq fois supérieur au taux d’utilisation des banques alimentaires. Selon cette évaluation, le nombre de Canadiens ayant connu l’insécurité alimentaire en 2009 pourrait s’élever jusqu’à 3,9 millions270.

L’affl ux d’utilisateurs dans les banques alimentaires, obser-vé dans les données du sondage de Banques alimentaires Canada, est l’une des conséquences les plus frappantes de la récession. Dans le climat qui règne actuellement sur la politique sociale au Canada, l’approche dominante de la résolution des problèmes et de leurs conséquences négati-ves est axée sur l’intervention a posteriori. C’est donc sur les épaules des familles canadiennes, des banques alimen-

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Personnes sollicitant l'aide de banques alimentaires, par province (mars 2009)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B.

Personnes ayant sollicité l'aide d'une banque alimentaire en mars 2009

794 738 30 014 2 706 20 344 17 889 137 464 374 230 47 925 18 875 53 976 89 886

Proportion d'enfants parmi ces personnes 37,2 % 37,4 % 35,8 % 34,1 % 33,8 % 33,9 % 37,6 % 48,7 % 44,4 % 43,2 % 31,4 %

Source : Banques alimentaires Canada (2010), Bilan-Faim 2009.

Source : Banques alimentaires Canada (2010), Bilan-Faim 2009.

39,2 %Personnes seules

25,0 %Familles monoparentales

12,0 %Couples sans enfant

23,8 %Familles biparentales

Composition des ménages (en %) sollicitant l'aide de banques alimentaires (mars 2009)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Le patrimoine familial61

taires, des refuges, des services sociaux et des hôpitaux que repose le lourd fardeau de la pauvreté.

La valeur nette constitue aussi un important indicateur de la santé et de la sécurité fi nancières. La valeur nette d’une famille, ou son patrimoine,

correspond au montant qu’elle dégagerait de la vente de tous ses actifs négociables, soit sa maison, son véhicule, son entreprise et ses placements, après le remboursement de toutes ses créances.

La valeur nette médiane271 de l’ensemble des ménages ca-nadiens était de 148 400 $ en 2005, une augmentation de 23,2 % comparativement à 1999, après correction pour l’infl ation272. Comme on pouvait s’y attendre, le patri-moine médian était plus élevé parmi les personnes plus âgées et leurs familles. À l’inverse, ce sont les plus jeunes familles qui portent le plus lourd fardeau de la dette.

Au début de leur vie active, les jeunes familles ont généralement un faible revenu et des dépenses élevées liées à l’établissement d’un foyer, au remboursement de prêts d’études et à la naissance d’enfants. Les jeunes et leur famille doivent donc s’endetter pour subvenir à leurs besoins. À mesure que leurs revenus augmentent et que leurs besoins fi nanciers diminuent, les familles rembour-sent leurs dettes et commencent à accumuler des actifs. Les résultats de l’Enquête sur la sécurité fi nancière de 2005 indiquent que l’endettement des familles atteint un sommet lorsque le principal soutien économique atteint 40 ans, puis diminue après la retraite. Par ailleurs, la proportion de familles ayant un revenu de placements augmente constamment, pour atteindre un sommet chez les personnes âgées273.

Comme l’indique le tableau, la valeur nette médiane en 2005 était de 18 000 $ chez les 15 à 34 ans, de 135 500 $ chez les 35 à 44 ans, et de 231 900 $ chez les 45 à 54 ans. La valeur nette médiane atteint un sommet chez les personnes âgées de 55 à 64 ans (407 400 $) et diminue à 303 200 $ chez les 65 ans et plus274.

Pour la majorité des Canadiens, leur principal bien est leur maison, dont la valeur nette compte pour la majeure partie de leur patrimoine, soit un tiers (33,4 %) de l’actif total. En 2005, la valeur nette médiane des propriétai-res immobiliers qui continuaient de rembourser une hypothèque atteignait 217 000 $, alors que la valeur nette des propriétaires libres d’hypothèque – principalement des personnes d’un âge avancé – s’élevait à 521 000 $. Par contre, la valeur nette médiane des personnes qui ne possédaient pas de bien immobilier était de 10 600 $275.

L’accroissement de la valeur de l’immobilier entre 1999 et 2005 compte pour près de la moitié de l’augmentation de la valeur nette des Canadiens durant la même période276. Les actifs détenus dans des régimes de pension privés, tels que les régimes de pension d’employeurs, les régimes enre-gistrés d’épargne-retraite (REER) et les fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) viennent au deuxième rang.

Et alors?La création d’une certaine valeur fi nancière nette positive est une condition essentielle au bien-être et à la sécurité fi nancière. Les actifs fi nanciers et immobiliers permettent de se prémunir contre la perte soudaine de revenus ou les dépenses imprévues, et procurent une sécurité accrue à la retraite en fournissant un revenu complémentaire aux prestations des aînés. En outre, les actifs peuvent créer da-vantage de richesse grâce au rendement du capital investi et de l’épargne.

Au début des années 2000, le nombre de Canadiens ayant investi dans des actifs, tels que l’immobilier, les REER et les fonds communs de placement, s’est accru, de même que la valeur de ces actifs. Toutefois, bon nombre de personnes se sont appuyées sur le levier de la dette pour fi nancer l’acquisition de ces actifs. L’eff ondrement du marché boursier à l’automne de 2008 a fait ressortir la précarité fi nancière des familles et l’instabilité inhérente des actifs boursiers. La crise a aussi rappelé l’importance cruciale d’une réglementation fi nancière rigoureuse et des programmes publics tels que la sécurité de la vieillesse et

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada (2006), Le patrimoine des Canadiens : un aperçu des résultats de l’Enquête sur la sécurité financière – 2005, no 13F0026MIF2006001 au catalogue

18 000 $

135 500 $

231 900 $

407 400 $

303 200 $

0

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

350 000

400 000

450 000

500 000 $

15 à 34 35 à 44 45 à 54 55 à 64 65 et plus

Valeur nette médiane selon l'âge du principal soutien économique (2005)

Note : L'actif non financier comprend notamment la résidence principale, les autres biens immobiliers, les véhicules et le contenu de l'habitation. L'actif financier net comprendl'ensemble de l'actif financier (p. ex. les sommes déposées dans des comptes courants ou d'épargne, les CPG, les REER, les REEE, les fonds communs de placement, etc.) moins la dette totale non hypothécaire.Source : Raj Chawla (2008), « Évolution de la richesse des familles », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-X au catalogue.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100 %

1975-1983 1945-1954 Avant 1925

Année de naissance du principal soutien économique

Régime de retraitede l'employeur

Affaires

Actif non financier

Actif financier net

Composition du patrimoine des familles dont les membres sont dans la vingtaine, la cinquantaine et octogénaires (2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Taux record d’accession à la propriété

62

les régimes publics de pensions, afi n d’assurer la sécurité économique des Canadiens.

La hausse du coût du logement ces dix dernières années n’a pas dissuadé les Canadiens d’acheter des biens immobiliers. Au contraire, la forte croissance

économique et l’accès facile au crédit ont fait grimper en fl èche le nombre de propriétaires, qui a atteint un sommet record. Selon le recensement, le taux de propriétaires s’élevait à 68 % en 2006, le plus haut taux enregistré depuis les 35 années pour lesquelles des données comparables ont été compilées. La majorité des propriétaires (58 %) ont une hypothèque, une proportion qui a aussi atteint un niveau record depuis un quart de siècle.

Les prix des maisons ont grimpé tout au long de la dernière décennie, puis ont brièvement baissé durant la récession de 2008-2009. À la fi n de 2009, le prix moyen des maisons avait atteint 340 000 $, soit cinq fois le revenu moyen après impôt des ménages canadiens, com-parativement à une proportion moyenne de 3,7 fois au cours des deux décennies précédentes277. Parallèlement, le coût annuel d’habitation médian pour tous les ménages se situait autour de 9 000 $ en 2006, une hausse de 19 % par rapport à 2001.

Environ un quart des ménages consacrent aujourd’hui plus de 30 % de leur revenu annuel au logement, un coût que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) estime « inabordable ». À l’échelle nationale, environ 18 % des propriétaires consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement, une proportion qui grimpe à 40 % chez les locataires.

La SCHL calcule également la proportion de mé-nages ayant des « besoins impérieux en matière de logement », c’est-à-dire les ménages occupant des habitations qui ne respectent pas les normes en matière de logement et dont les revenus sont insuffi sants pour acheter une habitation décente. En 2006, 1,5 million de Canadiens avaient des besoins impérieux en matière

de logement, ce qui représente 12,7 % de l’ensemble des ménages. Ce nombre était essentiellement demeuré inchangé par rapport à 2001278.

Cette situation était beaucoup plus fréquente chez les locataires (27,2 % d’entre eux avaient des besoins impé-rieux en matière de logement) que chez les propriétaires (6,3 %). De plus, 65,7 % des personnes ayant des besoins impérieux en matière de logement étaient des locataires. Dans les provinces et les territoires, les besoins impérieux de logement sont plus courants dans les trois territoires. Parmi les dix provinces, leur fréquence est la plus élevée en Colombie-Britannique, en Ontario et à Terre-Neu-ve-et-Labrador. La fréquence des besoins impérieux de logement était beaucoup plus élevée parmi les familles monoparentales ayant pour chef un jeune adulte, les nouveaux immigrants et les Autochtones279.

Et alors?Divers facteurs ont contribué à l’augmentation du taux d’accession à la propriété. Les faibles taux d’intérêt, les longues périodes d’amortissement et les mises de fonds re-lativement peu élevées exigées ont permis à de nombreuses familles d’accéder à la propriété, malgré la hausse des prix des maisons. L’accession à la propriété accroît considéra-blement la sécurité économique. Par contre, en raison du niveau élevé de la dette hypothécaire, un nombre croissant de propriétaires se trouvent à la merci d’une éventuelle perte de revenu ou de la hausse des taux d’intérêt280.

Pour d’autres familles, les coûts liés à la propriété sont simplement trop élevés. Dans l’un de ses rapports, la Fédération canadienne des municipalités qualifi e la situation de « catastrophe nationale ». « Tout le monde a besoin d’un logement, mais un logement abordable et convenable est actuellement hors de portée pour un nom-bre croissant de Canadiens. Une pénurie de logements abordables et l’itinérance, qui en est la conséquence la plus grave, nuisent à la santé et au bien-être des person-nes et à la qualité de vie des collectivités du Canada dans son ensemble. Beaucoup trop de gens, en particulier des

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les caractéristiques des logements, par province ou territoire (2006)

CAN T.-N. Î.-P.-É. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.N.-O. Nt

Valeur moyenne des propriétés – en milliers de dollars

Valeur moyenne 263 $ 112 $ 144 $ 158 $ 120 $ 183 $ 297 $ 153 $ 132 $ 294 $ 419 $ 211 $ 227 $ 215 $

Répartition des propriétaires et locataires

Propriétaires 68 % 79 % 74 % 72 % 76 % 60 % 71 % 69 % 72 % 73 % 70 % 64 % 53 % 23 %

Locataires 32 21 26 28 24 40 29 31 28 27 30 36 47 77

Types de construction

Individuel isolé 55 % 74 % 72 % 67 % 71 % 46 % 56 % 69 % 74 % 63 % 49 % 65 % 60 % 53 %

Immeuble de moins de 5 étages 18 6 13 15 13 33 11 13 13 15 21 11 14 9

Immeuble de plus de 5 étages 9 * * 4 1 5 16 8 3 4 7 * 3 2

Maisons en rangée 6 5 2 2 2 2 8 3 3 7 7 4 11 23

Appartement dans un duplex 5 10 2 3 4 8 3 1 2 3 10 3 3 1

Maison jumelée 5 4 6 5 3 5 6 3 3 5 3 7 5 10

Logement nécessitant des réparations majeures 8 8 9 10 10 8 7 10 11 7 7 15 18 20

* Trop peu fi able pour être publiéSource : Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, Profi ls des communautés, no 92-951-XWF au catalogue

Proportion de ménages ayant des besoins impérieux en matière de logement, par type de ménage (2006)

Total Locataires Propriétaires

Tous les ménages 12,7 % 27,2 % 6,3 %

Personnes âgées 14,4 31,4 7,9

Familles 5,4 15,3 3,7

Personnes seules 26,2 38,8 16,3

Personnes d'âge actif 12,2 26,2 5,8

Familles 10,0 26,7 5,0

Couples avec enfants 7,2 23,0 4,3

Couples sans enfant 5,5 14,0 3,0

Familles monoparentales 28,6 43,5 14,9

Féminines 31,7 46,2 16,8

Masculines 15,9 27,9 9,0

Non familiaux 18,9 25,6 10,0

Personnes vivant seules 20,1 27,9 10,4

Personnes vivant avec d'autres 12,4 15,1 7,6

Note : Une habitation acceptable est défi nie comme un logement adéquat et convenable qui coûte moins de 30 pour cent du revenu avant impôt du ménage. Un logement adéquat est une habitation qui ne nécessite pas de réparations majeures. Un logement convenable est une habitation qui n'est pas surpeuplée, c'est-à-dire qui compte suffi samment de chambres à coucher pour la taille et la composition du ménage qui l'occupe. Les ménages qui vivent dans une habitation inacceptable et qui ne sont pas en mesure d'avoir une habitation acceptable sont considérés comme ayant des besoins impérieux en matière de logement.Source : SCHL (2009), « Conditions de logement et besoins impérieux en matière de logement ». L'Observateur du logement au Canada. http://schl.com/fr/inso/info/obloca/tadedo/tadedo_013.cfm

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La répartition inégale des richesses

63

enfants, vivent dans des refuges temporaires ou dans des logements insalubres et parfois dangereux. Trop de gens vivent dans la rue, réduisant la capacité des organismes sociaux de leur venir en aide »281.

Au Canada, la valeur médiane du patrimoine a augmenté depuis les années 1970, et de façon plus marquée au cours de la dernière décennie.

Entre 1999 et 2005, la valeur nette médiane de tous les ménages (familles et personnes seules comprises) s’est accrue de 23,2 % pour se hisser à 148 400 $. La valeur nette moyenne a enregistré une augmentation encore plus marquée, soit de 29,5 %, pour atteindre 364 300 $282. Le fait que la valeur nette moyenne soit de loin supérieure à la médiane témoigne de la répartition très inégale de la richesse au Canada.

En réalité, un très petit pourcentage de ménages pos-sède une large part de la richesse totale, ce qui explique pourquoi la valeur nette moyenne est beaucoup plus élevée que la valeur nette médiane. En 2005, les 20 % de ménages ayant la valeur nette la plus élevée détenaient 69,2 % de toute la richesse personnelle, alors que les 60 % de ménages à plus faible valeur nette n’en détenaient que 10,8 %.

Comme l’indique le tableau, le quintile des ménages les plus pauvres en 2005 (familles et personnes seules com-prises) recevait 4,7 % de l’ensemble des revenus après im-pôt générés dans l’économie, et avait accumulé peu ou pas de richesses. Les ménages du quintile médian-inférieur recevaient 10,6 % de la somme des revenus après impôt, mais détenaient seulement 2,3 % de toute la richesse accumulée. Ces deux groupes additionnés, qui représen-tent 40 % de tous les ménages (5,4 millions de ménages), recevaient seulement 15,3 % du revenu annuel total et ne détenaient qu’une part infi me de la richesse283.

Le quintile médian des ménages (soit 2,7 millions de mé-nages) comptait pour 16,5 % du revenu total après impôt et possédait 8,4 % de toute la richesse, tandis que le quintile des ménages les plus riches (également 2,7 millions de mé-nages) gagnait 44 % des revenus annuels et détenait 69,2 %

de la richesse accumulée. Depuis les années 1970, ce dernier groupe a vu sa part des revenus et de la richesse augmenter.

En 2005, on recensait environ un million de ménages canadiens dont la valeur nette atteignait au moins un million de dollars. Ceux-ci ne représentaient que 8,2 % de tous les ménages, mais possédaient près de la moitié (47 %) de la richesse totale accumulée au Canada.

Au cours de la période de 1999 à 2005, soit la seule période pour laquelle des données comparables ont été compilées, les 20 % de ménages les plus riches ont vu leur patrimoine s’enrichir de 297,000 soit de 31 %. Les gains en termes de richesse des 20 % de ménages du quintile supérieur étaient plus importants que la somme des gains des autres 80 % combinés.

Et alors?Il y a une corrélation évidente entre le revenu et l’accumulation de richesses. En clair, plus le revenu famil-ial est faible, plus la capacité d’accumuler de la richesse est faible – que ce soit par l’épargne, les placements ou l’achat de biens susceptibles de prendre de la valeur, telle que des biens immobiliers. Les familles à faible revenu, par exemple, sont moins susceptibles d’occuper des emplois assortis d’un régime de retraite d’employeur et n’ont généralement pas les moyens de mettre de l’argent de côté, de cotiser à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ni d’acheter une maison. Pour avoir droit à des prestations, les familles à faible revenu qui dépendent de l’aide sociale sont soumises à des contraintes relatives à la propriété de certains types d’actifs.

La situation familiale infl ue également sur la capacité d’accumuler de la richesse. Par exemple, la diminution de la protection off erte par les régimes de pension privés aux hommes mariés est contrebalancée dans une cer-taine mesure par l’augmentation de la protection off erte aux femmes mariées, ce qui met en évidence l’avantage fi nancier dont jouissent les familles comptant plusieurs soutiens284.

L’inégalité croissante de la richesse depuis le milieu des

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Valeur nette moyenne (richesse) de tous les ménages (familles et personnes seules) par quintile, en dollars constants de 2005 (1999 et 2005)

Valeur nette moyenne en dollars de 2005

Variation entre 1999 et 2005

1999 2005 En dollars % de variation

Premier quintile (ménages les plus pauvres) 1 500 $ 2 400 $ 900 $ -40 %

Deuxième quintile 36 700 41 100 4,400 12

Troisième quintile 123 600 153 200 29,600 24

Quatrième quintile 282 700 367 600 84,900 30

Cinquième quintile (ménages les plus riches) 963 300 1 261 200 297,900 31

Source : Statistique Canada (2006), Le patrimoine des Canadiens : un aperçu des résultats de l’Enquête sur la sécurité fi nancière – 2005, no 13F0026MIF2006001 au catalogue

Source : Statistique Canada (2006), Le patrimoine des Canadiens : un aperçu des résultats de l’Enquête sur la sécurité financière – 2005,no 13F0026MIF2006001 au catalogue

0

10

20

30

40

50

60

70

80 %

4,70,1

Quintile des ménagesles plus pauvres

Quintile médian-inférieurdes ménages

Quintile médiandes ménages

Quintile médian-supérieurdes ménages

Quintile des ménagesles plus riches

10,6

2,3

16,5

8,4

24,220,2

44,0

69,2Revenu après impôt Valeur nette

Répartition du revenu après impôt et de la valeur nette des ménages selon le quintile de revenu et de valeur neette d'appartenance (2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Le coût d'élever des enfants 64

années 1980 permet de penser que « les familles cana-diennes deviennent de plus en plus inégales dans leur capacité de faire face à une perte de revenu en temps de crise ou d’amorcer des stratégies prospectives d’action en période de prospérité »285.

Rarement la décision d’avoir des enfants se fonde-t-elle uniquement sur des considérations fi nancières; ce n’en est pas moins un facteur important286.

Pourtant, les Canadiens disposent de peu d’information sur les coûts associés à l’éducation des enfants.

La Section de l’économie domestique du ministère de l’Agriculture du Manitoba a évalué la somme nécessaire pour subvenir aux besoins des enfants jusqu’à l’âge de 18 ans, mais ces chiff res se basent sur les familles vivant à Winnipeg, et les dernières estimations concernent l’an-née 2004287. Bien que la somme varie certainement d’une région à l’autre, les estimations du ministère de l’Agricul-ture du Manitoba fournissent néanmoins une bonne idée de l’ampleur des ressources fi nancières requises. Ainsi, il en coûterait environ 167 000 $ pour élever un garçon ou une fi lle jusqu’à l’âge de 18 ans, soit en moyenne 9 300 $ par an. Durant ces 18 années, par rapport à une fi lle, le coût lié à l’alimentation d’un garçon est supérieur de 3 770 $, mais le coût de ses vêtements est inférieur de 2 414 $ et celui de ses soins personnels, de 934 $.

C’est à l’âge d’un an qu’un enfant coûte le plus cher, soit 10 000 $ pour cette seule année. Chez les garçons, le coût de l’éducation est à son minimum à 12 ans (6 786 $), et chez les fi lles, à 13 et 14 ans (environ 7 000 $ par an). À

ces âges, les coûts des soins aux enfants diminuent, alors que les coûts liés au transport augmentent. Les coûts associés aux études s’élèvent vers l’âge de 15 ans.

Ces chiff res ne tiennent évidemment pas compte de tous les aspects. Selon une étude américaine, les dépenses réelles des familles pour subvenir aux besoins de leurs enfants sont essentiellement fonction du revenu familial. Comparativement au tiers des couples avec enfants ayant un revenu moyen, le tiers des familles ayant un revenu inférieur avaient des dépenses de 27 % moins élevées, tandis que le tiers ayant des revenus supérieurs avait des dépenses de 45 % plus élevées288.

Et alors?La majorité des Canadiens souhaitent avoir au moins un enfant, et bon nombre en auront deux ou plus. La somme nécessaire pour élever un enfant est considérable, sans compter que les enfants quittent généralement plus tard le foyer familial, bien souvent dans la vingtaine avancée.

Le coût de l’éducation d’un enfant comprend non seule-ment les dépenses pour la nourriture, les vêtements et autres, mais également les « coûts de renonciation » asso-ciés à la perte de revenus des parents ou des tuteurs qui se retirent, même temporairement, du marché du travail. Les coûts de renonciation peuvent être particulièrement élevés pour les personnes qui ont des enfants relativement tôt et qui remettent à plus tard leurs études postsecondaires.

Il importe de rappeler que les coûts de l’éducation des enfants ne sont pas uniquement à la charge des

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Coût d'élever un enfant jusqu'à l'âge de 18 ans (2004)

Âge de l'enfant Alimentation Vêtements Soins de santé Soins person-nels

Loisirs, lecture, cadeaux, matériel scolaire

TransportService de

garde – parents seuls ayant un

emploi

Habitation, mobilier, entre-tien ménager

Total annuel

Coût de l'éducation d'un garçon (en $)

Nourrisson 1 507 1 702 141 0 0 0 4 568 2 157 10 092

1 804 399 141 112 571 0 6 200 2 294 10 520

2 866 386 141 112 571 0 5 200 2 256 9 531

3 866 386 224 112 571 0 5 200 2 218 9 576

4 1 156 386 224 112 571 0 5 200 2 218 9 867

5 1 156 386 224 112 648 75 5 200 2 218 10 019

6 1 156 465 224 112 729 75 3 805 2 218 8 785

7 1 423 465 224 109 979 75 3 805 2 218 9 296

8 1 423 465 224 109 979 75 3 805 2 218 9 298

9 1 423 493 224 109 979 75 3 805 2 218 9 325

10 1 732 493 224 109 979 75 3 805 2 218 9 635

11 1 732 493 224 109 979 75 3 805 2 218 9 635

12 1 732 915 260 202 95 509 0 2 218 6 786

13 2 025 915 260 202 950 509 0 2 218 7 080

14 2 025 915 260 202 962 509 0 2 218 7 092

15 2 025 866 260 295 1 132 509 0 2 218 7 305

16 2 357 866 260 295 1 132 509 0 2 218 7 637

17 2 357 866 260 295 1 132 509 0 2 218 7 637

18 2 357 866 260 295 1 348 509 0 2 218 7 853

Total 30 120 $ 12 745 $ 4 265 $ 3 001 $ 16 161 $ 4 094 $ 54 397 $ 42 189 $ 166 971 $

Coût d'élever une fi lle (en $)

Nourrisson 1 507 1 720 141 0 0 0 4 568 2 157 10 092

1 804 488 141 112 571 0 6 200 2 294 10 520

2 866 537 141 112 571 0 5 200 2 256 9 531

3 866 537 224 112 571 0 5 200 2 218 9 576

4 1 156 558 224 112 571 0 5 200 2 218 9 867

5 1 156 558 224 112 648 75 5 200 2 218 10 019

6 1 156 521 224 109 729 75 3 805 2 218 8 785

7 1 351 521 224 109 979 75 3 805 2 218 9 296

8 1 351 521 224 109 979 75 3 805 2 218 9 298

9 1 351 540 224 109 979 75 3 805 2 218 9 325

10 1 578 540 224 109 979 75 3 805 2 218 9 635

11 1 578 540 224 109 979 75 3 805 2 218 9 365

12 1 578 1 060 260 339 950 509 0 2 218 9 786

13 1 711 1 060 260 339 950 509 0 2 218 7 048

14 1 711 1 060 260 339 962 509 0 2 218 7 060

15 1 711 1 099 260 426 1 132 509 0 2 218 7 357

16 1 639 1 099 260 426 1 132 509 0 2 218 7 285

17 1 639 1 099 260 426 1 132 509 0 2 218 7 285

18 1 639 1 099 260 426 1 348 509 0 2 218 7 501

Total 26 349 $ 15 159 $ 4 265 $ 3 935 $ 16 161 $ 4 094 $ 54 397 $ 42 189 $ 166 549 $

Source : Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation du Manitoba, The Cost of Raising a Child: 2004 (aucune mise à jour depuis cette année).

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

La disparité des moyens fi nanciers

65

parents. Toutes les infrastructures publiques pour les enfants – écoles, hôpitaux, terrains de jeux, etc. – sont fi nancées à même les impôts. En « bon père de famille », l’État voit ces dépenses comme un investissement dans la prochaine génération.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Dépenses moyennes des ménages en fonction du revenu (2008)

Canada Quintile inférieur

Deuxième quintile

Troisième quintile

Quatrième quintile

Quintile supérieur

Dépenses totales 71 364 $ 22 858 $ 40 826 $ 60 187 $ 86 890 $ 146 057 $

Consommation courante totale* 51 068 21 269 34 272 46 374 62 171 91 254

Alimentation 7 435 $ 3 842 $ 5 729 $ 7 225 $ 8 838 $ 11 539 $

Logement 14 183 7 051 9 862 12 943 17 294 23 768

Entretien ménager 3 345 1 537 2 315 3 022 3 860 5 989

Ameublement et équipement ménagers 1 967 684 1 213 1 667 2 356 3 917

Vêtements 2 856 1 033 1 602 2 556 3 331 5 760

Transport 9 722 2 785 6 069 8 782 12 539 18 435

Soins de santé 2 044 1 045 1 700 1 890 2 335 3 249

Soins personnels 1 189 535 796 1 129 1 415 2 068

Loisirs 4 066 1 070 2 172 3 351 5 176 8 560

Matériel de lecture et autres imprimés 253 109 170 232 282 470

Éducation 1 179 415 450 776 1 359 2 894

Produits de tabac et boissons alcoolisées 1 495 704 1 196 1 530 1 817 2 229

Dépenses diverses 1 075 325 681 1 003 1 323 2 043

Impôts personnels 14 599 659 3 705 8 943 17 070 42 616

Paiements d'assurance individuelle et cotisations de retraite 4 023 435 1 622 3 295 5 845 8 916

Dons en argent et contributions 1 674 496 1 227 1 574 1 803 3 271

* Les dépenses courantes comprennent les dépenses relatives à tous les types de biens et de services et aux impôts personnels, à l'exclusion de l'assurance vie, de l'assurance-emploi, des cotisations à un régime de retraite, des cadeaux personnels et des dons de bienfaisance.Source : Statistique Canada (2009), Les habitudes de dépenses au Canada, 2008, no 62-202-X au catalogue

Montant moyen disponible après déduction de toutes les dépenses*, y compris les impôts sur le revenu et les cotisations à un régime de retraite, selon le quintile de l'échelle de revenu et le groupe d’âge (2005)

Âge du principal soutien économique Quintile inférieur

Quintile médian-inférieur Quintile médian Quintile médian-

supérieurQuintile

supérieur

Moins de 35 ans -7 100 $ -4 100 $ -3 100 $ 1 200 $ 15 000 $

35 à 44 ans -4 800 -3 000 -200 2 900 27 200

45 à 54 ans -5 800 -1 500 1 400 6 500 30 400

55 à 64 ans -3 600 -4 200 600 3 700 31 300

65 ans et plus -500 -2 300 700 2 900 5 700

Total du groupe de revenu -3 700 -2 500 -800 2 500 23 000

* Les dépenses totales comprennent les dépenses de consommation courante, de même que les dépenses d'assurance vie et d'assurance-emploi, les cotisations à un régime de retraite, les cadeaux personnels et les dons de bienfaisance.Source : Statistique Canada (2006), Enquête sur les dépenses des ménages, 2005, totalisation spéciale.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

L’épargne des ménages à son minimum

66

En 2008, les ménages canadiens ont dépensé en moyenne 71 360 $ pour tous leurs biens et services, y compris l’impôt des particuliers, les

cotisations à un régime de retraite et les assurances.

La somme des dépenses des ménages dans diverses catégo-ries – alimentation, soins de santé, études, transports, etc. – varie énormément en fonction du revenu. En bref, les ménages ayant un revenu supérieur dépensent générale-ment beaucoup plus dans toutes les catégories.

En 2008, par exemple, les 20 % de ménages les plus pau-vres ont dépensé en moyenne 11 926 $ pour se nourrir, se vêtir et se loger, soit un peu plus de 52 % de leur revenu disponible après impôt. Parmi les ménages du quintile médian de l’échelle des revenus, ces mêmes dépenses s’élèvent à 22 724 $, et chez les familles du quintile le plus riche, à 41 067 $289.

L’écart entre les dépenses des ménages les plus riches et les plus pauvres du Canada, ou la disparité des moyens fi nanciers, montre que les ménages à faible revenu ont tendance à renoncer à certains achats que d’autres juge-raient essentiels. Autrement dit : « Les 20 % de ménages canadiens les plus pauvres vivent dans un monde très éloigné de celui des 20 % les plus riches290».

Cette disparité apparaît clairement lorsqu’on observe les biens et les services dont se privent les plus pauvres. L’En-quête sur les dépenses des ménages en 2008 révèle que les Canadiens ayant un faible revenu sont beaucoup moins susceptibles d’acheter des biens et des services tels que des soins dentaires ou des lunettes, de se payer des études postsecondaires ou de s’off rir un ordinateur personnel ou un cellulaire – des outils essentiels à l’ère du numérique.

Fait tout aussi troublant, dans le quintile des ménages les plus pauvres, tous groupes d’âge confondus, la moyenne

des dépenses était supérieure à la moyenne des revenus, en raison du manque à gagner de nombreux ménages. En moyenne, les dépenses excédaient aussi les revenus dans tous les groupes d’âge du quintile médian-inférieur de l’échelle des revenus, mais dans une moindre mesure que le quintile inférieur.

La tendance est inversée chez les ménages ayant un revenu élevé : la moyenne de leurs revenus dépasse de loin celle de leurs dépenses (un écart de 23 000 $). Parmi les ménages du quintile supérieur, l’écart était le plus élevé chez les 55 à 64 ans, soit de 31 300 $.

Et alors?Bien que les ménages à revenu élevé dépensent généra-lement plus pour l’achat de pratiquement tous types de biens et services, ils conservent néanmoins la capacité d’épargner ou de réduire le fardeau de leur dette. Or, pour nombre de ménages ayant un revenu moyen ou faible, la somme des dépenses annuelles est supérieure à la somme des revenus annuels. Par conséquent, ces familles se voient dans l’obligation d’emprunter ou de vendre certains biens pour combler le manque à gagner.

En outre, lorsque les dépenses de base pour se nourrir, se vêtir et se loger exigent une grande part du budget fami-lial, il reste peu d’argent pour les autres dépenses – que ce soit des livres ou d’autres publications, des soins de santé ou des leçons de musique pour les enfants.

Le pouvoir d’achat est devenu un facteur déterminant de la capacité d’une personne ou d’une famille à participer de façon signifi cative à la vie sociale. Le fossé qui se creuse entre les habitudes de dépenses des familles riches et celles des pauvres a pour eff et d’isoler ces dernières du reste de la population et d’élever des barrières qui les empêchent de participer pleinement à la vie sociale et économique291.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada, Comptes nationaux des revenus et dépenses : tableaux de données, no 13-019-XWF au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/bsolc/olc-cel/olc-cel?catno=13-019-X&lang=fra et Statistique Canada, Comptes du bilan national : Tableaux de données, no 13-022-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/13-022-x/13-022-x2010001-fra.htm. Selon les calculs de People Patters Consulting.

48 000

50 000

52 000

54 000

56 000

58 000

60 000

62 000

64 000

66 000 $

Revenu moyen des ménages

Dépenses moyennes des ménages

65 200 $

63 200 $58 400 $

50 800 $Épargne

1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

Revenu personnel disponible (RPD) comparativement aux dépenses des ménages, en dollars constants de 2006 (1990-2008)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

L’endettement des ménages : un sommet record

67

Durant les vingt dernières années, les dépenses des ménages ont augmenté à un rythme plus rapide que leurs revenus, réduisant du même coup la

capacité d’épargne personnelle et familiale des Canadiens.

En 1990, les ménages canadiens (familles et personnes seules comprises) ont reçu un revenu moyen de 58 400 $ après impôt (toutes les valeurs en dollars sont corrigées en fonction de l’infl ation et exprimées en dollars constants de 2006). En 1996, le revenu moyen après impôt est passé à 54 600 $ après une chute de 6,5 %, principalement attribuable à la dure récession qui a sévi au début des an-nées 1990. Il a fallu attendre cinq ans avant que le revenu moyen ne revienne au niveau de 1990. Par la suite, il a constamment augmenté jusqu’à un sommet de 65 200 $ en 2008, où il stagne depuis292.

Tandis que le revenu moyen des ménages grimpait de 12 % entre 1990 et 2008, les dépenses moyennes des ménages se sont accrues de 24 % au cours de la même période, passant de 50 800 $ à 63 200 $293.

Puisque les dépenses augmentent davantage que les reve-nus, les économies annuelles des ménages canadiens – soit l’écart entre le revenu et les dépenses – ont enregistré une forte baisse de 75 %. En 1990, les ménages ont épargné en moyenne 7 600 $. La somme des économies a chuté à moins de 3 000 $ en 1997 et sous la barre des 2 000 $ en 2003, puis est demeurée relativement stable jusqu’à 2008. Mesurée en pourcentage du revenu, l’épar-gne est passée de 13 % du revenu en 1990 à seulement 3 % en 2008.

Dans la foulée de la récession qui a frappé à la fi n des années 2008, le pourcentage de l’épargne a fait un bond pour atteindre près de 5 %. Il reste à savoir si les familles et les personnes seules continueront de limiter leurs

dépenses en vue d’accroître leurs économies294.

Et alors?Plusieurs facteurs ont contribué à réduire les économies. D’une part, les revenus d’emploi, corrigés en fonction du coût de la vie, n’ont pratiquement pas augmenté entre 1980 et 2005. Selon Statistique Canada, les revenus se sont accrus pour les personnes qui occupent le sommet de l’échelle des revenus, mais ont stagné pour les personnes ayant un revenu moyen et décliné pour les personnes à faible revenu295.

D’autre part, les dépenses relatives à la plupart des biens et services ont augmenté, à la faveur notamment de l’ac-cès élargi au crédit et de son utilisation accrue. Un récent rapport a démontré que, durant la période de 1999 à 2004, les dépenses liées aux études ont enregistré la hausse la plus forte. Dans cette catégorie, les droits de scolarité ont bondi de près de la moitié en seulement cinq ans, tandis que les coûts du matériel et des livres scolaires ont augmenté de plus du tiers dans les deux cas. Les dépenses liées à l’assurance automobile et aux soins de santé ont également enregistré des hausses considérables296.

Pour les familles et les personnes seules, l’épargne agit comme un tampon fi nancier essentiel pour faire face aux événements imprévus tels que la perte d’un emploi ou la maladie. En raison du déclin à long terme de l’épargne, les familles canadiennes sont plus vulnérables à la réduc-tion des revenus qui découle de tels événements. Dans le cadre de son sondage d’opinion publique mené en 2010, l’Association des comptables généraux accrédités du Canada a constaté que la moitié (50 %) des personnes in-terrogées considéraient que leur bien-être fi nancier serait nettement compromis dans le cas d’une baisse de salaire de 10 %, tandis que 27 % des personnes interrogées s’estimaient vulnérables à une hausse des taux d’intérêt.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Statistique Canada, Comptes nationaux des revenus et dépenses : tableaux de données, no 13-019-XWF au catalogue, et Statistique Canada, Comptes du bilan national : Tableaux de données, no 13-022-X au catalogue, Selon les calculs de People Patters Consulting.

35 000

45 000

55 000

65 000

75 000

85 000

95 000 $

Dette totale des ménages(dette à la consommation, dette hypothécaire et autres)

Dette à la consommation et dette hypothécaire seulement

90 900 $

81 900 $

54 200 $

46 900 $

1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

-100 %

-80

-60

-40

-20

0

20

40

60

80

100 %

Revenu aprèstransfertset impôt

Dépenses totales

Épargne annuelle

Dette totale Valeur nette(richesse)

+12 % +23 %

-68 %

+74 %

+57 %

Source : Statistique Canada, Comptes nationaux des revenus et dépenses : tableaux de données, no 13-019-XWF au catalogue, et Statistique Canada, Comptes du bilan national : Tableaux de données, no 13-022-X au catalogue, Selon les calculs de People Patters Consulting.

Endettement moyen des ménages en dollars constants de 2007 (1990-2008)(la moyenne comprend les ménages endettés et non endettés)

Variation en pourcentage du revenu, des dépenses, de l'épargne, des dettes et de la valeur nette des ménages, en termes réels (1990 - 2008)

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138 | l a f a m i l l e c o m p t e : p r o f i l d e s f a m i l l e s c a n a d i e n n e s i v

Partie III – Les familles canadiennes : soins et soutien

Bien que la situation fi nancière diff ère considérablement d’un ménage à l’autre, certaines tendances se dessinent clairement depuis les vingt

dernières années : les dépenses des ménages augmentent plus vite que leurs revenus, l’épargne annuelle diminue et la dette des ménages suit une courbe ascendante.

Ainsi, la dette totale par ménage est passée d’environ 54 200 $ en 1990 à près de 91 000 $ en 2008, ce qui équivaut à une croissance de 75 % – six fois supérieure à celle des revenus des ménages. De toutes les composantes de la dette, c’est le crédit à la consommation qui a connu la croissance la plus forte, c’est-à-dire les prêts personnels, les prêts sur cartes de crédit et les marges de crédit. Ce type de dette a augmenté de 112 % au cours de la période, tandis que la dette hypothécaire s’est accrue de 72 %.

Le ratio d’endettement, qui exprime l’endettement total en pourcentage du revenu total, est un indice de la vulnérabilité des ménages à cet égard. En 1990, l’en-dettement global des ménages équivalait à 91 % de leur revenu total disponible après impôt. En 2009, le ratio avait grimpé jusqu’à 144 %. Selon un récent rapport du Bureau du surintendant des faillites, « [l]e déterminant

ayant davantage infl uencé l’évolution du nombre de cas d’insolvabilité des consommateurs sur la période 1987-2003 est le ratio d’endettement total. (…) [I]l a contribué pour 88 % de la croissance de l’insolvabilité de consommateurs »297.

La capacité de rembourser ses dettes se détériore durant une récession. Le nombre d’insolvabilités a doublé durant la récession du début des années 1990, et s’est considéra-blement accru durant celle de 2009. Vers la fi n de 2008, la situation du crédit de quelque 600 000 ménages se trouvait dans une « zone à risque », c’est-dire que le remboursement des intérêts normaux de leur dette et d’une partie du capital exigeait plus de 40 % du revenu disponible. La moindre hausse du coût d’emprunt risque de faire escalader le nombre de ménages ayant un ratio d’endettement très élevé.

Selon des études récentes, la dernière récession n’a eu qu’un eff et limité sur le rythme auquel les ménages ont continué de s’endetter. Il importe de noter qu’en dépit du fait que les taux de croissance des prêts hypothécaires ont ralenti en 2008 et en 2009, l’expansion du crédit à la consommation s’est accélérée pendant la majeure partie de cette période298.

l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

En dépit de l’alourdissement du fardeau de la dette, la valeur nette des ménages (c’est-à-dire la somme des actifs moins la somme des dettes) s’est accrue de 57 % entre 1990 et 2008. L’accumulation des richesses est principa-lement attribuable à l’immobilier, aux régimes de retraite et au marché boursier. La valeur nette a atteint un som-met en 2007 et régresse depuis, sous l’eff et de la récession de 2008-2009. Depuis la fi n du troisième trimestre de 2009, la valeur nette moyenne (l’actif total moins la dette totale) des ménages se situait aux environs de 390 000 $ (en dollars constants de 2007).

Et alors? L’endettement est monnaie courante dans les familles canadiennes, et l’accès au crédit agit dans bien des cas comme un important levier. En eff et, il permet d’acquérir

des biens susceptibles de prendre de la valeur telle que des biens immobiliers, ou encore de fi nancer des études ou des cours de perfectionnement professionnel. En re-vanche, un niveau d’endettement excessif peut causer un stress fi nancier considérable et fragiliser les ménages en cas de perte d’emploi, de hausse des taux d’intérêt ou de chute soudaine de la valeur de l’immobilier – le principal actif sur lequel repose l’endettement des ménages.

Les familles prennent de nombreuses formes, mais c’est leur ensemble unique de relations, et de responsabilités, qui les distinguent des autres

formes d’organisation sociale. La bienveillance et l’entraide sont au cœur de la vie de famille. Elles vont au-delà des obligations et des liens fi nanciers qui nous lient. Elles s’expriment par un vaste éventail d’activités et de relations, inscrites dans l’échange d’entraide et de soutien sur le plan physique, émotionnel et spirituel.

On perçoit fréquemment les « tâches » associées au soin comme une expression d’amour pouvant être une grande source de joie et de sens. Ces gestes peuvent être aussi simples que d’off rir une heure de lecture à de jeunes frères et sœurs, ou aussi complexes que d’off rir des soins palliatifs à un aîné souff rant. Peu importe leur forme, ces

tâches jouent un rôle central dans le fonctionnement des réseaux sociaux et de proches, en plus de représenter la pierre angulaire du bien-être familial et collectif.

Évidemment, certaines formes de soins peuvent être ardues, et constituent davantage qu’une « expres-sion d’amour ». La valeur de cette contribution au bien-être émotionnel, physique et spirituel des mem-bres de la famille est des plus considérables. Ce tra-vail tisse, de nombreuses façons, un fi l invisible sans lequel s’eff ondreraient les familles, les collectivités et l’économie. En dépit du fait que les femmes assument encore la majeure partie des responsabilités liées à la pr-estation de soins à la famille immédiate et étendue ainsi qu’aux membres de la collectivité, les hommes ont joué un rôle croissant dans ce domaine au cours des deux dernières décennies.

La prestation de soins est, généralement, non rémunérée. Pour la majorité des familles aux prises avec les exigences du travail rémunéré et non rémunéré, le stress et la fatigue sont palpables. Les journées ne comptant toujours pas plus de 24 heures, même les meilleures intentions peuvent être limi-

Le bonheur n’est pas qu’une question d’argent et de revenu; il est tout aussi important de tenir compte de la nature et de la

qualité de notre environnement humain et physique.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les hommes et les femmes travaillent beaucoup

68

tées par la surcharge de travail, la pauvreté ou la distance.

Dans l’ensemble des familles, le sentiment d’avoir trop à faire en trop peu de temps est probablement à son plus aigu chez les femmes monoparentales travaillant à temps plein qui, de tous les types de familles, héritent de la journée de travail la plus longue, en comptant à la fois le travail rémunéré et non rémunéré. Également, les familles comprenant un enfant handicapé sont confrontées à des défi s considérables dans leur prestation de soins, défi s susceptibles d’aff ecter tous les aspects de la vie familiale. En général, ces familles présentent des niveaux supérieurs de stress, de maladie et de tension dans les relations, en plus de subir d’immenses exigences en matière de temps comparativement aux familles sans enfant handicapé. Dans la majorité des cas, la source directe du stress n’est pas tant le handicap en soi que sa sévérité.

Le type et l’importance des soins qu’un adulte off re aux autres dépendent largement du stade de vie où ils se trou-vent, et refl ètent le temps et les ressources à sa disponibil-ité ainsi que sa proximité. On ne saurait s’étonner que les jeunes adultes soient davantage engagés dans les soins aux enfants, et que les aînés s’investissent davantage dans la prestation de soins aux personnes âgées. Les rôles et les responsabilités des membres de la famille de per-sonnes âgées fl uctuent ou augmentent souvent de façon graduelle ou soudaine (selon les circonstances), passant de relations de réciprocité, souvent d’interdépendance et d’échanges d’aide sporadiques, à la prestation de soutien régulier sur les plans physique et émotionnel. Indépen-damment de l’âge, un meilleur soutien aux familles pour la prestation de soins et le soutien entre les généra-tions constitue une composante fondamentale dans l’édifi cation de collectivités et de milieux de travail sains et dynamiques.

Les collectivités jouent un rôle central dans la prestation et le développement de services de soutien adaptés aux familles et à leurs membres. En plus de soins familiaux, de nombreux Canadiens partout au pays off rent et reçoivent

des soins à l’échelle de la collectivité par l’intermédiaire d’organismes bénévoles. Cependant, les taux élevés d’emploi que nous avons connus ont contribué à réduire le temps que les Canadiens peuvent consacrer au bé-névolat et à la participation à la vie collective. Ainsi, de nombreux organismes communautaires ont fermé leurs portes, incapables de rassembler les ressources humaines et fi nancières nécessaires à la poursuite de leurs activités. Dans ces collectivités, les familles doivent soit payer les mesures de soutien dont elles ont besoin, si elles le peu-vent, soit se débrouiller autrement.

Les familles, malheureusement, ne sont pas toujours synonymes d’amour et de soutien. Au Canada, beaucoup trop de familles sont aff ectées par la violence familiale, la maltraitance à l’égard des enfants et la négligence. Vivant habituellement dans un climat de peur et d’intimidation, les personnes qui subissent directement la violence ou qui en sont témoins, sont à très haut risque de séquelles à long terme sur le plan psychologique, physique, compor-temental, scolaire, interpersonnel et spirituel.

Ces familles et les collectivités dont elles font partie nécessitent toute notre attention, compassion et soutien pour mettre un terme au cycle de la violence, et en limiter l’eff et dévastateur sur leur capacité à remplir leurs obliga-tions de soins et de soutien à tous leurs membres, notam-ment aux plus vulnérables.

Ces diverses formes de prestation de soins soulignent l’importance de reconnaître et de soutenir tous les types d’aidants, ce qui comprend la valorisation des parents à tous les stades de la vie de famille, la compréhension des besoins uniques des familles s’occupant de personnes âgées ou handicapées, ainsi que l’aide aux familles aux prises avec des problèmes de violence familiale ou cher-chant à s’en remettre. Parallèlement, nous devons off rir un meilleur soutien à ceux qui aspirent à un équilibre plus sain entre la prestation de soins et le travail, et nous at-taquer aux facteurs limitant les options en matière d’off re ou d’obtention de soins.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Participation et temps consacré au travail rémunéré, aux travaux ménagers et aux autres travaux non rémunérés (1986-2005)

Hommes de 25 à 54 ans Femmes de 25 à 54 ans

1986 1992 1998 2005 1986 1992 1998 2005

Nbre moyen d'heures par jour (moyenne calculée sur sept jours en fonction de la population totale)

Total du travail rémunéré et non rémunéré 8,3 8,6 8,9 8,8 8,1 8,4 8,5 8,8

Travail rémunéré et connexe 6,1 6,1 6,3 6,3 3,3 3,6 4,0 4,4

Travail 4,9 5,1 5,1 5,3 2,8 3,0 3,2 3,7

Activités connexes 0,7 0,6 0,6 0,4 0,3 0,3 0,4 0,3

Navettage 0,5 0,5 0,5 0,6 0,3 0,3 0,3 0,4

Travaux ménagers 1,0 1,4 1,4 1,4 2,8 2,9 2,6 2,4

Principaux 0,4 0,5 0,7 0,7 2,5 2,3 2,2 1,9

Accessoires 0,6 0,9 0,7 0,7 0,3 0,6 0,5 0,5

Autres travaux non rémunérés 1,1 1,1 1,2 1,1 2,0 1,9 2,0 1,9

Soins aux enfants 0,4 0,4 0,5 0,5 0,9 1,0 1,0 1,0

Achats et services 0,7 0,6 0,7 0,6 1,1 0,9 1,0 0,9

Source : Marshall, Katherine (2006), « Convergence des rôles des sexes », L'emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-XIF au catalogue.

Source : Katherine Marshall (2006), « Convergence des rôles des sexes », L'emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-XIF au catalogue.

6,1 6,3

3,34,4

1,01,4

2,82,4

1,11,1

2,01,9

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1986 2005 1986 2005

Hommes de 25 à 54 ans Femmes de 25 à 54 ans

Nombre d’heures par jour

Soins et autres travaux non rémunérés Travaux ménagers Total du travail rémunéré et non rémunéré, y compris les activités connexes

Temps consacré au travail rémunéré et non rémunéré parmi les 25 - 54 ans, hommes et femmes (1986 et 2005)

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142 | l a f a m i l l e c o m p t e : p r o f i l d e s f a m i l l e s c a n a d i e n n e s i v

l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les adolescents canadiens travaillent dur

69

Le bonheur n’est pas qu’une question d’argent et de revenu; il est tout aussi important de tenir compte de la nature et de la qualité de notre environnement humain et physique. Les familles jouent un rôle central dans le main-tien de la santé et du bien-être de ses membres. Les col-lectivités, les lieux de travail ainsi que tous les paliers de gouvernement partagent aussi un rôle d’une importance tout aussi cruciale dans l’aide à apporter aux familles pour leur permettre de remplir ces obligations de soins et de soutien, au profi t de l’ensemble de la collectivité.

Au cours des vingt dernières années, le nombre moyen d’heures consacrées au travail rémunéré et non rémunéré n’a cessé de croître299. Une

étude de l’emploi du temps révèle que la journée de travail moyenne de la population âgée de 25 à 54 ans est passée de 8,2 heures en 1986 à 8,8 heures en 2005300. Une fois répartie sur une année entière, cette hausse se traduit par plus de 200 heures additionnelles de travail rémunéré et non rémunéré par personne, ce qui équivaut à environ neuf jours de travail.

Les hommes et les femmes de cette tranche d’âge ont rallongé leur journée de travail. Cependant, les hommes doivent la majeure partie de cette augmentation au temps voué au travail non rémunéré, lequel se chiff rait à 2,1 heu-res en 1986 et atteignait désormais les 2,5 heures en 2005. Les 0,6 heures de plus que compte la journée de travail des femmes (de 8,1 heures à 8,7 heures) sont entièrement consacrées au travail rémunéré. Bien que la responsabilité des femmes quant aux tâches domestiques et aux soins soit disproportionnée, les hommes ont néanmoins aug-menté leur part de travail.

Le pourcentage d’hommes et de femmes de 25 à 54 ans qui eff ectuent des tâches ménagères a grimpé de 72 % en 1986 à 79 % en 2005, hausse attribuable au nombre incessant d’hommes qui prennent part aux travaux domestiques. En fait, sept hommes de cette tranche d’âge sur dix affi rmaient

participer aux travaux ménagers quotidiens, notamment à la préparation des repas, au nettoyage, à la lessive et à l’entretien extérieur. Le pourcentage de femmes âgées de 25 à 54 ans y prenant part est demeuré stable à 90 %.

En moyenne, le temps consacré à la puériculture s’est accru, notamment chez les hommes. La puériculture comprend les activités qui concernent directement les enfants, soit l’alimentation, la lecture, le divertissement, la prestation de soins médicaux et les déplacements connexes. Le pourcentage de pères de 25 à 54 ans ayant des enfants d’âge préscolaire et participant activement aux soins à l’enfant a bondi de 57 % en 1986 à 73 % en 2005, tandis que la proportion de pères d’enfants âgés de 5 à 18 ans prenant part à la puériculture est passée de 25 à 40 % au cours de la même période301.

Les femmes de 25 à 54 ans ont également alloué plus de temps aux soins à l’enfant qu’auparavant. Les données se chiff raient respectivement entre 92 et 94 % chez les mères ayant des enfants d’âge préscolaire et entre 52 et 60 % chez celles dont la progéniture était d’âge scolaire. Dans l’ensemble, en 2005, les mères ayant des enfants de moins de 19 ans à la maison consacraient quotidien-nement près de deux heures aux soins à l’enfant, soit le double du temps alloué par les pères.

Comme on pouvait s’y attendre, ce sont les mères mono-parentales de 25 à 44 ans travaillant à temps plein dont les journées de travail sont les plus longues, soit 10,9 heures de travail rémunéré et non rémunéré par jour. Les journées de travail des hommes et des femmes en couple qui travaillent à temps plein et qui ont des enfants de moins de 19 ans à la maison, duraient respectivement 10,6 et 10,5 heures302.

Et alors?Les rôles des sexes ont en quelque sorte convergé au cours des vingt dernières années, à mesure que les femmes participaient à la population active en plus grand nombre

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

* Heures moyennes par jour passées par la popiulation de 15 à 19 ans.Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale. Katherine Marshall (2007), « La vie chargée des adolescents », L'emploi et le revenu en perspective,vol. 8, no 5, no 75-001-XIF au catalogue.

1986

Journée d’école

Heures*

12

10

8

6

4

2

0

Pas une journée d’école

1992 1998 2005 1986 1992 1998 2005

0,3

0,6

1,5

7,0

1,4

0,6

1,9

6,6

0,4

0,5

1,6

6,9

0,3

Traveaux ménagers

Travail rémunéré

Devoirs

École0.7

1,3

0,7

1,2

1,2

0,7

1,2

1,2

0,6

1,1

1,1

0,6

1,7

1,3

6,9

Nombre moyen d'heures par jour consacrées à différentes activités par les élèves de 15 - 19 ans (1986-2005)

Source : Kirstin Haley (2008), « Que font les adolescents de leurs journées? », Quelque faits, composante du produit no 89-630-X au catalogue de Statistique Canada.

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5Nombre d’heures

1986

2,8

3,2

2,6

3,2Femelles Mâles

2,7 2,7

2,2

2,6

1992 1998 2006

Temps passé à regarder la télévision chez les adolescents de 15 - 19 ans (1986 - 2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Un parcours de vie au service d’autrui

70

et que les hommes prenaient de plus en plus part aux soins à l’enfant et, dans une moindre mesure, aux travaux ménagers. Bien que les travaux domestiques et la presta-tion de soins demeurent l’apanage des femmes, l’écart tend à se réduire. Ce phénomène a eu comme principale répercussion d’accroître la complexité de la division du travail pour l’éducation des enfants en raison d’une ambiguïté accrue des rôles, d’accorder plus d’importance à la négociation des rôles et d’assouplir la façon dont les parents répondent aux besoins quotidiens.

Selon Kerry Daly, les hommes et les femmes se perçoivent de plus en plus, « non seulement comme des coparents, mais aussi comme des cosoutiens économiques de leurs enfants303».

Les adultes en âge de travailler ne sont pas les seuls à travailler de longues heures. Les adolescents consacrent également beaucoup de temps à des

activités quotidiennes relatives à l’éducation, au travail rémunéré ainsi qu’aux travaux ménagers.

La majorité des adolescents qui vivent au foyer familial avec leurs parents fréquentent l’école à temps plein. Lors de l’Enquête sur la population active (2005), huit adolescents sur dix âgés de 15 à 19 ans ont déclaré que les études étaient leur principale activité. En moyenne, les jeunes de cette tranche d’âge passaient 6,9 heures par journée scolaire à l’école et consacraient 2,3 heures aux devoirs, au travail rémunéré et aux tâches ménagères. Les jours de fi n de semaine, le temps alloué à ces trois types d’activité grimpait à 3,5 heures. Lorsque cumu-lées, les tâches hebdomadaires des adolescents équiva-lent à une semaine de travail de 50 heures304. En eff et, comparativement aux jeunes des autres pays, ce sont les adolescents canadiens qui consacrent en moyenne le plus de temps au travail rémunéré et non rémunéré durant la semaine scolaire305.

Au cours des 20 dernières années, le temps moyen que les adolescents vouent aux études a très peu fl uctué. Cepen-dant, ils sont désormais plus nombreux à avoir rejoint le marché du travail rémunéré. En 2005, un adolescent sur cinq (21 %) possédait un emploi rémunéré pendant qu’il fréquentait l’école à temps plein. C’est la première fois que le taux d’emploi était plus élevé chez les fi lles (23 % comparativement à 19 % chez les garçons). Le temps moyen accordé au travail rémunéré en 2005 était de 0,7 heure les journées d’école et de 1,7 heure les journées de fi n de semaine, une hausse globale de 2 heures par semaine depuis 1986306.

La contribution quotidienne des adolescents aux travaux ménagers a légèrement diminué en passant de 28 minutes en 1986 à 23 minutes en 2005, en même temps que le fossé des sexes relativement à la participation aux tâches domestiques s’est rétréci. Presque quatre adolescents sur dix disaient participer aux tâches ménagères sur une base quotidienne. Toutefois, ils ont consacré plus de temps aux devoirs (2 heures et 20 minutes par jour) qu’aux travaux ménagers. Les adolescentes ont d’ailleurs accordé plus de temps à leurs devoirs que les adolescents. Les jeunes nés de parents immigrants, ceux qui vivent en présence de leurs deux parents dans une famille dite « intacte » et ceux dont les deux parents ont fréquenté l’université avaient tendance à consacrer plus de temps aux devoirs que les adolescents des autres groupes d’âge.

Les données révèlent aussi qu’en 2005, les jeunes passaient moins de temps par jour devant la télé et en consacraient davantage au travail rémunéré. Cela dit, les adolescents ont passé plus d’une heure et demie à consulter et rédiger des courriels, à converser en ligne et à surfer sur le Web307. Le pourcentage d’adolescents de 12 à 17 ans qui excédaient la limite recommandée de deux heures à regarder la télé-vision ou à jouer à des jeux vidéo est passé de 27,2 % en 2003 à 31,7 % en 2007-2008. Tous types d’écrans confon-

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Population âgée de 15 ans et plus qui consacrent 15 heures ou plus par semaine aux travaux ménagers non rémunérés, par province et territoire (2006)

CAN NL PE NS NB QC ON MB SK AB BC YT NT NU

% d'hommes 23 % 33 % 27 % 27 % 28 % 20 % 24 % 27 % 29 % 23 % 24 % 30 % 29 % 28 %

% de femmes 44 54 50 48 48 39 44 47 52 46 44 45 46 50

Population âgée de 15 ans et plus qui consacrent 15 heures ou plus par semaine aux soins non rémunérés d'enfants, par province et territoire, 2006

% d'hommes 14 % 15 % 15 % 14 % 13 % 13 % 14 % 16 % 15 % 15 % 13 % 18 % 22 % 35 %

% de femmes 23 25 24 23 23 20 23 25 25 26 23 27 36 53

Population âgée de 15 ans et plus qui consacrent 15 heures et plus par semaine à offrir des soins ou de l'aide aux personnes âgées, par province et territoire, 2006

% d'hommes 16 % 15 % 16 % 15 % 16 % 16 % 16 % 18 % 18 % 14 % 15 % 14 % 14 % 24 %

% de femmes 21 21 23 21 21 21 21 23 23 20 21 18 16 28

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-559-XCB2006015 au catalogue

Source : Statistique Canada, Recensement de 2006, no 97-559-XCB2006015 au catalogue

0

10

20

30

40

50

60 %

15 à 24 25 à 34 35 à 44 45 à 54 55 à 64

% consacrant plus de 15 heures aux travauxménagers

Hommes

% consacrant du temps à soignerou à aider des personnes âgées

Hommes

% consacrant plusde 15 heures auxsoins des enfants

Hommes

Femmes

Femmes

Femmes

Heures consacrées aux travaux ménagers ou à offrir des soins, sans rémunération, selon le groupe d'âge et le sexe (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les familles et les soins aux aînés

71

dus, le taux de jeunes qui dépassaient la limite de deux heures a bondi de 54,5 % à 63,7 % en 2007-2008 (environ 70 % des garçons et 57 % des fi lles)308.

Et alors?Les adolescents mènent des vies occupées et plusieurs se disent stressés. Un jeune sur six se considérait comme un « bourreau de travail », 39 % d’entre eux se sont dit constamment sous pression pour en accomplir plus qu’ils n’en sont capables et 64 % ont déclaré avoir réduit leur nombre d’heures de sommeil pour joindre les deux bouts309. Ces tendances soulignent l’importante contri-bution des adolescents au ménage familial, à la fois en termes de temps et d’argent. Trouver un équilibre sain entre le temps passé à l’école et celui consacré aux activités parascolaires comme le travail rémunéré est un défi de taille pour bon nombre d’entre eux.

Prendre soin des membres de la famille et eff ectuer l’entretien d’une résidence fi gurent parmi les principaux rôles joués par les familles. Selon le

recensement de 2006, la grande majorité des Canadiens vivant seuls ou en ménages familiaux prenaient part à des tâches domestiques et à des travaux reliés aux soins non rémunérés.

Entre 1996 et 2006, le pourcentage d’hommes âgés de 15 ans et plus participant à des tâches domestiques non rémunérées a augmenté de quatre points de pourcentage à l’échelle nationale pour ainsi passer de 84 % à 88 %. Chez les femmes, ce taux est pratiquement demeuré inchangé à 93 % en 2006. Les femmes déclarant faire plus de 15 heures de travaux domestiques par semaine étaient d’ailleurs beau-coup plus nombreuses que les hommes (44 % contre 23 %). Une femme sur cinq consacrait 30 heures non rémunérées ou plus aux tâches ménagères en 2006, alors qu’elles étaient

une sur quatre à le faire en 1996 310.

Le taux global de participation des femmes à des activi-tés non rémunérées de soins aux enfants311 a fl échi entre 1996 et 2006, passant de 42 % à 41 %, sous l’eff et de la diminution du nombre de ménages comprenant des enfants. Cependant, le nombre de femmes membres d’un ménage privé, comptant au moins un enfant de moins de 15 ans, qui ont déclaré en prendre soin est demeuré constant et avoisine les 86 %. Par ailleurs, les personnes qui off rent des soins y consacrent davantage d’heures par semaine, contrairement à la tendance décelée dans les travaux domestiques. Par exemple, le pourcentage de femmes qui vouent plus de 30 heures à des soins à l’enfant est passé de 45 % en 1996 à 47 % en 2006.

Les hommes qui déclarent prendre soin des enfants sont plus nombreux qu’il y a dix ans. De manière générale, 34 % des hommes de 15 ans et plus disaient s’occuper d’enfants en 2006. Chez les hommes qui vivent en ménage avec au moins un enfant âgé de moins de 15 ans, ce pour-centage grimpe à près de 80 %. Un peu plus d’un homme sur cinq (22 %) a consacré 30 heures ou plus par semaine aux soins à l’enfant, comparativement à 17 % en 1996.

Contrairement à ce qui prévaut auprès des enfants, et même si la tendance semble s’inverser, les Canadiens sont moins nombreux à prodiguer des soins hebdoma-daires aux aînés312. En 2006, environ 21 % des femmes et 16 % des hommes ont soigné des aînés ou leur ont prêté assistance de manière non rémunérée, une hausse de deux points de pourcentage dans les deux cas par rapport aux données de 1996. Toutefois, la population ayant consacré 10 heures ou plus à ces activités est peu nombreuse.

Enfi n, la tranche des 45 à 54 ans est la plus susceptible

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Profi l des aidants offrant des services aux aînés souffrant de problèmes de santé chroniques, parmi la population de 45 ans et plus (2007)

Aidants Non-aidants

Répartition en pourcentage

Âge

45-54 43 % 38 %

55-64 32 28

65-74 16 18

75 ans et plus 8 16

Sexe

Homme 43 49

Femme 57 51

État matrimonial

Célibataire 7 6

Marié ou conjoint de fait 76 72

Veuf 7 11

Divorcé 10 11

Situation d'emploi

En emploi 57 51

Retraité 31 34

Autre 12 15

Source : Kelly Cranswick et Donna Dosman (2008), « Soins aux aînés : le point sur nos connaissances actuelles », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008-X au catalogue, octobre 2008.

Source : Statistique Canada - Recensement de 2006. No 97-559-XCB2006007 au catalogue.

0

5

10

15

20

25

30 %

Hommes Femmes Hommes Femmes

Familles avec enfants Familles sans enfants

20 heures et plus

10 à 19 heures

5 à 9 heures

Moins de 5 heures

24,9

13,6

18,419,7

Population âgée de 15 ans et plus prodiguant des soins ou de l'aide aux aînés sans rémunération et le nombre d'heures fournies par semaine, selon la présence des enfants au foyer (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les familles et les enfants atteints d’incapacités

72

de prodiguer des soins ou de venir en aide aux personnes âgées sans rémunération. Parmi l’ensemble des adultes, 30 % des femmes et 22 % des hommes ont au moins off ert une forme d’aide ou de soins quelconque aux aînés.

Et alors?Le type et l’ampleur des soins et du soutien off erts par les adultes varient grandement en fonction de leur tranche d’âge et refl ètent le temps et les ressources disponibles ainsi que la proximité. De manière générale, les jeunes adultes prennent davantage part aux soins à l’enfant. Environ 5 % des hommes et des femmes de 65 à 74 ans y consacrent au moins 15 heures par semaine. Inversement, un nombre im-portant de jeunes – soit plus de 10 % des 15 à 34 ans – of-fre des soins et du soutien aux personnes âgées.

Même les meilleures intentions ne sont pas à l’abri du stress causé par la surcharge des responsabilités, la pauvre-té ou l’éloignement. Les familles bénéfi ciant des meilleurs soins et d’un fort soutien, de génération en génération, jettent les bases de collectivités et de lieux de travail sains et dynamiques.

Les membres de la famille jouent un rôle crucial lorsque vient le temps de prodiguer des soins aux personnes âgées ayant des problèmes de santé

chroniques ou des besoins particuliers. En 2006, 4,7 millions de Canadiens de plus de 15 ans – soit 18,4 % de la population d’âge adulte –ont soigné ou aidé des aînés sans être rémunérés. Une femme sur cinq (21 %) et un homme sur six (15,8 %) leur ont off ert des soins quelconques313.

C’est l’aide de la population d’âge moyen qui était la plus sollicitée en cas de besoin. Par exemple, trois femmes sur dix âgées de 45 à 54 ans (29,4 %) ont apporté des soins et ont tenu compagnie à au moins un aîné, et 42,3 % d’entre elles

y ont consacré plus de cinq heures par semaine. Les jeunes ainsi que les hommes étaient ceux qui étaient le moins por-tés à aider les personnes âgées sans rémunération314.

De nombreux adultes doivent simultanément prendre soin d’enfants et de personnes âgées à la maison, ce qui leur vaut le nom de « génération sandwich ». D’après les données du recensement de 2006, environ 800 000 Canadiens âgés de plus de 15 ans avec des enfants au foyer passaient également un minimum de 5 heures non rémunérées auprès d’une personne âgée, par semaine. Ce groupe d’âge avait légèrement plus tendance à off rir des soins et de l’aide aux aînés que les adultes n’ayant pas d’enfants à la maison315.

L’enquête générale de 2007 dresse un portrait détaillé des pourvoyeurs de soins de 45 ans et plus qui viennent en aide aux aînés atteints de problèmes de santé chroniques. En 2007, ils étaient 2,7 millions de Canadiens à prêter main-forte à une personne aux prises avec un problème de santé chronique ou une limitation d’activité, soit 700 000 personnes de plus qu’en 2002316. Environ six pourvoyeurs de soins sur dix (62 %) off raient leur aide à un parent ou un beau-parent vieillissant317, tandis que seulement 7 % d’entre eux faisaient de même auprès de leur conjoint. Or, des recherches montrent que les conjoints ont générale-ment tendance à taire qu’ils assistent un partenaire atteint de problèmes de santé chroniques. Environ le tiers des pourvoyeurs de soins auprès de personnes âgées étaient des amis (14 %), des membres de la famille élargie (11 %) et des voisins (5 %).

La majorité des pourvoyeurs de soins ont déclaré « très bien assumer » leurs diff érentes responsabilités (54 %), tandis que 42 % estimaient « se tirer généralement d’af-faire »318. Ils étaient toutefois nombreux à renoncer à des activités sociales (34,7 %), à engager des dépenses supplé-

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Expériences des parents d’enfants avec incapacités, Canada, provinces et territoires (2006)

Proportion de parents qui vivent un stress

Proportion de parents quimanquent de temps personnel

Proportion de parents qui souhaitent recevoir de l'aide

Rarement ou jamais

Parfois, souvent, en tout temps

Rarement ou jamais

Parfois, souvent, en tout temps

Rarement ou jamais

Parfois, souvent, en tout temps

Canada 38,0 % 61,4 % 47,8 % 51,6 % 52,5 % 47,0 %

Terre-Neuve-et-Labrador 44,2 55,8 53,2 46,8 56,2 43,4

Île-du-Prince-Édouard 47,1 52,9 55,2 43,7 51,7 44,8

Nouvelle-Écosse 40,0 60,0 55,1 44,7 53,5 46,5

Nouveau-Brunswick 45,8 54,2 56,7 43,3 61,0 38,3

Québec 30,0 69,8 35,3 64,5 49,2 50,9

Ontario 39,5 60,0 50,6 48,8 53,2 46,5

Manitoba 41,4 58,3 49,4 50,2 54,1 45,7

Saskatchewan 45,9 53,9 55,8 43,6 57,4 42,1

Alberta 43,9 54,6 56,1 43,2 57,8 40,9

Colombie-Britannique 33,4 65,6 42,6 56,0 46,2 53,1

Territoires 42,9 55,4 53,6 46,4 55,4 44,6

La somme des valeurs pour chaque catégorie peut différer du total en raison de l’arrondissement des chiffres et du taux de non-réponses. La couverture de l'enquête comprend le parent ou le tuteur légal de l'enfant avec une limitation d'activité.Source : Satistique Canada (2008), L'Enquête sur la participation et les limitations d'activités de 2006 : tableaux (partie IV), no 89-628-X au catalogue — no 010.

Source : Statistique Canada (2008), L'Enquête sur la participation et les limitations d'activités de 2006 : familles d'enfants handicapés au Canada, no 89-628-X au catalogue — no 009.

24,910,1

13,9

13,4

11,9

19,0

23,421,0

16,838,3

0 5 10 15 20 25 30 35 40 %

Travail

Finances

Famille

Autre

Santé del’enfant

Incapacité sévère ou très sévère

Incapacité légère ou modérée

Principale source de stress des parents d’enfants avec incapacité, selon la sévérité de l’incapicité (2006)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Moins de temps accordé à la famille et aux amis

73

mentaires (28,9 %) et à passer moins de temps avec leur partenaire (17,5 %) et leurs enfants (15,1 %) en raison de leurs responsabilités d’aidants. Parmi ceux qui avaient un emploi (57 %), près du quart (24,3 %) devaient manquer des journées de travail complètes sur une base régulière et 15,5 % ont déclaré avoir réduit leur nombre d’heures de travail pour assumer leurs responsabilités d’aidants319.

Et alors? Prendre soin de proches à la maison n’a rien de nouveau. Au début du XXe siècle, le fait de prendre soin des mem-bres de la parenté, vieillissants ou souff rants, allait de soi. Depuis, même si le nombre de services en établissement n’a cessé de croître, la famille se doit toujours d’endosser une part importante des soins, même auprès des person-nes vivant en établissements de santé. La multiplicité des prestations et des programmes communautaires actuellement off erts, pour soutenir ces relations de soins, est soumise à maintes pressions320. D’ailleurs, le vieillisse-ment de la population au cours des années à venir ne fera qu’accroître la demande en soins et en service de soutien.

Les familles qui ont un enfant atteint d’une incapacité font face à des défi s de taille. Comparativement aux familles sans enfant atteint

d’incapacité, celles dont l’enfant souff re d’un handicap sont habituellement davantage exposées au stress, à la maladie et à des relations tendues, et leurs charges de travail sont plus importantes. Dans la plupart des cas, la source de stress n’est pas l’incapacité en soi, mais plutôt sa gravité.

Selon l’Enquête sur la participation et les limitations

d’activités de 2006, 61,4 % des parents d’enfants avec incapacités disaient qu’il était « parfois », « souvent » ou « toujours » stressant de devoir jongler avec le travail rémunéré, non rémunéré et leurs responsabilités d’aidants. Près du double des parents d’enfants avec incapacités sévères à très sévères se sont dit stressés comparativement à ceux qui ont des enfants avec incapacités légères à mo-dérées (81,7 % contre 46,2 %)321.

Comme on pouvait s’y attendre, bon nombre de ces par-ents sont aux prises avec des défi s reliés au travail, si bien que certains décident de réduire leur nombre d’heures de travail (38,4 %) et d’autres de les ajuster (36,5 %) pour combler les besoins de leur enfant. D’autres parents (plus souvent la mère que le père) ont décliné des promotions (19,7 %) ou ont même quitté leur emploi (21,6 %).

En 2006, huit familles sur dix (81,8 %) ont déclaré ne pas avoir été aux prises avec des diffi cultés d’ordre fi nancier ou économique relatives à l’état de santé de leur enfant au cours des douze mois précédents. Cependant, les réponses variaient de nouveau selon la gravité de l’incapacité. Les familles ayant des enfants avec incapacités sévères à très sévères étaient trois fois plus susceptibles de faire face à des pressions fi nancières que celles dont les enfants sont atteints d’incapacités légères à modérées (30,3 % com-parativement à 8,6 %). De manière générale, 19,1 % des familles ayant des enfants avec incapacités ont déclaré un faible revenu en 2005, comparativement à 13,4 % des familles ayant un enfant sans incapacité.

Le fait d’avoir un enfant avec une incapacité bouleverse la

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Source : Martin Turcotte, (2006), « Le temps passé en famille lors d’une journée de travail typique, 1986 à 2005 », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008 au catalogue.

Temps passé en famille Temps passé avec les amisTemps consacré au travail rémunéré

4,23,8

3,5 3,4

8,4 8,7 8,8 8,9

0,7 0,6 0,4 0,3

1986 1992 1998 2005

Heures

0

2

4

6

8

10

Source : Martin Turcotte, (2006), « Le temps passé en famille lors d’une journée de travail typique, 1986 à 2005 », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008 au catalogue.

5,8

5,1 4,5

3,93,7

3,4

2,7

1,8

0

1

2

3

4

5

6

7

3-5 5-6 6-7 7-8 8-9 9-10 10-11 11+ Nombre d'heures consacrées chaque jour au travail et aux activités connexes

Nombre d'heures passéesen famille chaque jour

Nombre d'heures consacrées au travail rémunéré et passées en famille ou avec les amis durant une journée type de travail chez les travailleurs de 15 ans et plus (1986-2005)

Nombre d'heures passées en famille chaque jour en fonction du nombre d'heures consacrées au travail (2005)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les familles et le stress74

dynamique familiale de diff érentes façons, notamment sur le plan de la relation entre les parents. Parmi les parents actuellement mariés ou vivant avec un conjoint de fait,322

49,9 % ont affi rmé que l’état de leur enfant n’avait pas ou que très peu de répercussions sur leur relation, tandis que 18,1 % ont déclaré que l’incapacité de leur enfant les avait rapprochés. Néanmoins, un peu moins du tiers (30,9 %) ont affi rmé que l’incapacité de leur enfant occasionnait des problèmes dans leur couple en raison du stress et de la dépression, des diff érends, du manque de sommeil, des dif-fi cultés fi nancières et des problèmes au travail.

De fait, les parents d’enfants avec incapacités sont exposés à un très grand risque de rupture ou de divorce. Parmi les parents qui se sont séparés, la grande majorité (85,6 %) a déclaré que l’état de leur enfant était source de diff érends et de disputes, tandis que les trois quarts (76 %) ont attribué leur rupture ou leur divorce à l’incapacité de leur enfant, principalement chez les couples dont l’enfant était atteint d’une incapacité « sévère » à « très sévère ».

Et alors?Les familles ayant des enfants aux prises avec des incapaci-tés font appel à une multitude de ressources et de talents pour en prendre soin. Bien que certains affi rment que leur vie familiale est soumise à de fortes tensions, ce n’est pas le cas de tous. Cela dit, les programmes et le soutien publics demeurent un appui essentiel pour l’ensemble des familles. Pour ces nombreuses familles aux prises avec de forts niveaux de stress personnel et fi nancier, l’insuffi sance des soutiens existants fait entrave à leur bien-être et à celui de l’enfant.

Les heures de travail augmentent au détriment de celles passées en famille. Entre 1986 et 2005, le temps moyen alloué par les travailleurs à leur

famille, lors d’une journée de travail régulière, est passé de 4,2 à 3,4 heures, soit une diminution de trois quarts d’heure par jour323. Répartie sur une base annuelle, cette diminution équivaut à environ cinq semaines de travail de

quarante heures. Le travailleur moyen consacre également moins de temps à ses amis : en 2005, lors d’une journée de travail typique, il ne passait que 19 minutes en leur compagnie, comparativement à 44 minutes en 1986.

La diminution du temps en famille est un phénomène recensé dans tous les groupes de travailleurs, indépendam-ment de leur âge et de leur région. En 2005, les travail-leurs qui consacraient de 3 à 5 heures par jour au travail rémunéré, en passaient en moyenne 5,8 avec leur famille. Inversement, une personne qui passait 11 heures ou plus au travail n’en consacrait que 1,8 à sa famille.

Les travailleurs ayant des enfants en bas âge – particu-lièrement les parents seuls – allouaient sensiblement plus de temps aux membres de leur famille que les travailleurs sans enfant. Néanmoins, au sein des familles avec des en-fants, la mère passait généralement plus de temps auprès des autres membres de la famille que le père.

Bien que les journées de travail allongées soient en majeure partie responsables de la diminution du temps consacré à la famille, il existe d’autres explications. Les travailleurs sont de plus en plus nombreux à regarder la télévision, à manger en solitaire et à accorder moins de temps aux ac-tivités sociales à l’extérieur de leur résidence. Par exemple, 17 % des travailleurs regardaient la télévision seuls en 1986, contrairement à 27 % en 2005324. Ils étaient égale-ment plus nombreux à prendre un repas ou une collation seuls à la maison (28 % en 1986 contre 42 % en 2005). Le temps consacré aux repas a lui aussi diminué325.

Et alors?Les familles passent plus de temps au travail pour générer les revenus nécessaires afi n de payer leur loyer, nourrir leur famille, épargner pour les études de leurs enfants et rembourser leurs dettes. Cependant, cette hausse du nombre d’heures consacrées au travail s’est faite au détri-ment du temps passé en famille. Compte tenu de ces tendances, il ne faut pas s’étonner que les études révèlent

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Population de 12 ans et plus qui rapporte un niveau de stress « assez » ou « extrêmement » élevé selon le sexe, par province et territoire (2009)

CAN T.-N.-L. Î.-P.-E. N.-É. N.-B. Qc Ont. Man. Sask. Alb. C.-B. Yn T.-N.-O. Nt

Total 23,2 % 12,9 % 13,7 % 18,9 % 21,0 % 26,1 % 24,3 % 21,0 % 19,0 % 22,5 % 20,5 % 20,5 % 18,4 % 18,1 %

Hommes 21,6 11,8 10,9 20,5 20,1 24,3 22,2 19,5 19,0 21,8 18,3 19,5 19,9 16,0

Femmes 24,8 13,9 16,2 17,5 21,8 27,5 26,5 22,5 18,9 23,3 21,7 21,5 16,8 20,2

Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 105-0501.

Source : Statistique Canada, CANSIM, tableau 105-0501.

5

10

15

20

25

30

35 %

12-19 20-34 35-44 45-54 55-64 65+

Femmes

Hommes

Group d’âge

Population ayant indiqué subir « beaucoup de stress » selon le groupe d'âge et le sexe (2009)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Réseaux sociaux et soutien social

ddes taux r lelativement élélevéés d de stress et d’d’insati fsfaction à àl’éggard de la conciliation travail/vie ppersonnelle chez les familles à double revenu, particulièrement celles qui ont ddes enffa tnts àà lleur chharge326326.

Les Canadiens sont d’avis que le temps passé en famille etenentrtree amamisis e estst e essssenentitielel à à l leueurr bobonhnheueurr etet à à l leueurr bibienen ê-êtrtree.Néanmoins,, la moitié des travailleurs âggés de 199 à 64 ans s’inquiètent du trop peu de temps consacré à la familleet aux amis327. ÀÀ ll’év didence, lil y a une d disparité éviddenteenentrtree lala v vololonontété d dee papasssserer p pluluss dede t temempsps e enn fafamimillllee etet l laa situation familiale réelle. Des chercheurs ont montréque l’attrait du temps passé en famille ne se traduit pas uniquement par le désir de favoriser et d’entretenir les relations familiales, mais aussi par l’envie d’exercer un plusgrand contrôle sur l’horaire quotidien et de faire plus deplace au spontané et à l’imprévu328.

D’après l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, tout près du quart des adultes de15 ans et plus (24,8 % des femmes et 21,6 % des

hommes, pour une moyenne de 23,2 %) se disent exposés à un stress intense sur une base quasi quotidienne. Tous groupes d’âges confondus, les femmes sont plus soumises au stress queles hommes. La diff érence la plus marquée est auprès des adolescents, où 21,1 % des jeunes femmes de 15 à 19 ansaffi rment lutter contre un stress élevé comparativement à seulement 11,7 % des garçons du même âge.

Le niveau de stress atteint toutefois son paroxysme chez les 35 à 44 ans, où près de trois personnes sur dix(29,5 %) se disent victimes d’un stress « considérable »au quotidien. C’est d’ailleurs cette tranche d’âge qui est la plus susceptible de jongler avec de multiples respons-abilités. Inversement, ce sont les personnes âgées qui sont les moins stressées; une personne sur dix (11,5 %) déclarevivre des jours très stressants.

La géographie semble jouer un rôle dans le niveau de

stress. EEn 2009, l les Q Q éuébébécois et lles OOntariens éétaient lles résidents canadiens les plp us stressés, tandis quq e ceux desprovinces de l’Atlantique – et plus particulièrement lesTTerre-NNeuviiens ett lles PPriince É-Éddoua drdiiens – é éttaiie tnt b beau-coup moins nombreux à se déclarer extrêmement stressés.

LeLe f faiaitt dede j jononglglerer a avevecc leless dedemamandndeses d dee trtravavaiaill rérémumunénéréréet non rémunéré est l’une des prp incipap les sources de stress aujourd’hui imposées aux familles. Un Canadien sur cinq âgé dde 20 à 64 ans ( (19,6 %)) se d disait soumis à d de granddescocontntrarainintetess dede t temempsps e enn 20200505, cocontntrarairirememenentt àà unun s surur s sixixen 1992 (16,4 %). De nouveau, les femmes, plus souventque les hommes, sont aux prises avec un horaire surchar-gé, dans une proportion de 22,7 % contre 16,6 %329.

Comme les Canadiens ne disposent que de 24 heuresdans une journée, ils sont nombreux à se plaindre d’une surcharge de responsabilités, c’est-à-dire d’avoir trop à faire en peu de temps330. Quoi qu’il en soit, les travail-leurs répugnent à modifi er leurs horaires ou conditions detravail, de peur de diminuer leur revenu. Selon une étudemenée par l’Association des comptables généraux ac-crédités du Canada, le quart des sondés à la fi n de 2009 se disaient incapables d’acquitter une dépense imprévue de 5 000 $, tandis qu’une personne sur dix a déclaré qu’il lui serait diffi cile d’en assumer une de 500 $. Les Canadiens sont également préoccupés par leur capacité de subvenir à leurs besoins fi nanciers durant leur retraite. Près de la moitié des répondants (43 %) se sont dits inquiets de leur situation budgétaire une fois retraités331.

Et alors?Le stress est la source de plusieurs maux, notamment les maladies du cœur, les accidents cardiovasculaires, l’hy-pertension ainsi que les complications liées aux systèmes immunitaire et circulatoire. Une personne exposée au stress est également susceptible d’adopter des comporte-ments indésirables comme le tabagisme, l’alcoolisme etde mauvaises habitudes alimentaires332. Le stress n’a pas

75

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Taille des réseaux sociaux de la population de 15 ans et plus (1996-2008)

Nbre de répondants qui comptent plus de six parents proches

Nbre de répondants qui comptent plus de six amis proches

1996 2003 2008 1996 2003 2008

Canada 36,7 % 33,8 % 43,7 % 39,7 % 30,0 % 34,8 %

Terre-Neuve-et-Labrador 57,3 44,9 50,8 52,7 34,2 41,7

Île-du-Prince-Édouard 50,9 40,0 54,8 52,1 34,4 44,3

Nouvelle-Écosse 57,2 40,7 47,8 54,8 34,1 36,8

Nouveau-Brunswick 52,3 36,7 47,0 53,2 30,9 35,2

Québec 25,1 21,5 36,5 24,5 17,8 23,1

Ontario 38,3 36,4 45,0 40,8 32,9 38,0

Manitoba 42,3 40,4 47,5 43,5 34,0 37,4

Saskatchewan 46,2 43,2 54,6 52,9 38,9 39,6

Alberta 37,8 39,4 50,0 46,8 35,6 39,5

Colombie-Britannique 37,7 36,6 41,8 48,2 33,9 38,8

Source: Statistique Canada, Enquete sociale générale, 2008, 2003, 1996. Totalisations spéciales.

Ressources utilisées pour faire face au changement : vue d’ensemble des stades de la vie (2008)

Dans l'ensemble

Stade de la vie

Jeunesadultes†

Constitution de la carrière et de

la familleÂge mûr Aînés

(20 à 29 ans) (30 à 44 ans) (45 à 64 ans) (65 ans et plus)

Famille 44 % 52 % 42 %* 39 %* 43 %*

Professionnels (notamment les médecins) 14 6 12* 18* 26*

Amis proches 11 12 13 11 8

Internet 7 8 9 6 x

Relations d'affaires (notmment l'employeur) 4 3E 4 4 x

Services sociaux ou de soins de santé 4 2E 3 6* 8E*

Services gouvernementaux (tous les ordres de gouvernement) 3 4E 3 3 2E

*différence statistiquement signifi cative par rapport au groupe de référence à p < 0,05; † groupe de référence Note : Ce tableau comprend les répondants de 20 ans et plus qui ont vécu au moins un changement majeur au cours des 12 derniers mois.Source : Leslie-Anne Keown (2009), « Les réseaux sociaux aident les Canadiens à faire face au changement », Statistique Canada, no 11-008-X au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Les réseaux sociaux et Internet

76

seulement des incidences sur une personne isolée, mais bien sur l’ensemble des membres de sa famille. Duxbury et Higgins soulignent, à titre d’exemple, que les confl its entre travail et vie personnelle vont de pair avec une dimi-nution des compétences parentales et de la satisfaction à l’égard de la vie familiale ainsi qu’avec un dysfonctionne-ment familial.

À l’image des nombreuses sources de stress, les familles disposent d’une grande variété de moyens et de ressources pour faire face aux diff érents défi s qui y sont associés, dont le mauvais état de santé, les besoins élevés en soins, le faible revenu ou l’isolement social. Les familles margin-alisées – que ce soit en raison de leur origine ethnique, de leur statut socioéconomique ou de leur incapacité – sont plus exposées aux eff ets néfastes du stress sur leur bien-être personnel et familial. Ces disparités témoignent de l’importance capitale des réseaux de soutien formels et informels, ainsi que du besoin de ressources communau-taires et de programmes fl exibles en milieu de travail.

Les familles perpétuent encore aujourd’hui les intemporelles traditions de soin et de partage. Elles veillent également à off rir leur soutien à la

famille étendue, aux amis et aux voisins. Aussi devient-il diffi cile de distinguer les réseaux familiaux des réseaux sociaux, particulièrement dans le contexte actuel de dispersion des familles où les membres consacrent la majeure partie de leur journée à leur travail rémunéré ou à leur éducation.

Plusieurs indicateurs laissent deviner un rétrécissement de la taille des réseaux sociaux, notamment l’augmentation du nombre de personnes vivant seules et la diminution de la taille moyenne des familles333. Par ailleurs, les nouvelles données tirées de l’Enquête Sociale Générale de Statis-tique Canada (ESG) révèlent que plus de Canadiens font état d’un réseau de soutien de parents et d’amis plus

vaste qu’auparavant. En 2008, 44 % des Canadiens de plus de 15 ans déclaraient entretenir des liens étroits avec six membres de la parenté ou plus, comparativement à 34 % en 2003334. La proportion de Canadiens qui ont dit entretenir des liens d’amitié avec six personnes ou plus a également augmenté de 30 % en 2003 à 34,8 % en 2008.

Les résidants de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Sas-katchewan ont rapporté les plus vastes réseaux familiaux à l’inverse de ceux du Québec qui ont rapporté les moins étendus. En revanche, c’est au Québec qu’on observe la plus forte augmentation de la proportion de répondants (15 points de pourcentage) qui indiquent entretenir des liens avec six proches parents ou plus entre 2003 et 2008 comparativement aux autres provinces335.

On observe de nettes diff érences entre les groupes d’âge; en eff et, les réseaux d’amis et de connaissances sont plus vastes chez les groupes les plus jeunes comparativement aux plus âgés. Par ailleurs, Norah Keating, une sommité canadienne dans le domaine de la gérontologie, souligne que le réseau social des aînés se compose principalement d’amis et compte en moyenne neuf ou dix amis. Viennent ensuite les enfants et les autres membres de la famille comme les frères et les sœurs. Environ 40 % des membres d’un réseau social vivent à une certaine distance du nœud du réseau, en dehors de leur collectivité336.

À tous les stades de la vie, les gens trouvent soutien et assistance auprès de la famille et des amis proches pour traverser les périodes de grand changement. Selon l’ESG de 2008, plus de quatre Canadiens sur dix âgés de 20 ans et plus (44 %) affi rment que la famille constitue leur principale source de soutien et leur principale ressource en période de changement important; viennent ensuite les professionnels comme les médecins (14 %), les amis proches (11 %), Internet (7 %), les relations d’aff aires ou l’employeur (4 %), les services sociaux (4 %) ou les autres

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Note : Les données sont corrigées pour tenir compte de l'âge, du sexe, du nombre d'enfants de 14 ans et moins que compte le ménage du répondant,du jour de la semaine, du niveau d'éducation et temps passé en milieu de travail. Chiffres corrigés sur le temps passé avec les membres du ménage tiennent aussi compte du nombre de personnes vivant dans le ménage.Source : Ben Veenhof et coll. (2008), « Répercussions de l'utilisation d'Internet par les Canadiens sur la vie sociale et la participation communautaire », Document de recherche, Série sur la connectivité, no 56F0004M au catalogue — no 016.

10

9

8

7

6

5

4

3

2

1

0

Heures par jour

Non-utilisateursd’Internet

Utilisateurs d’Internet(1 heure ou moins)

Utilisateurs d’Internet(plus d’une heure)

Contacts en personne avec des non-membres du ménage seulement

Contacts en personne avec desmembres du ménage seulement

4,74,5

3,7

4,6 4,33,6

Source : Ben Veenhof et.coll. (2008), « Répercussions de l'utilisation d'Internet par les Canadiens sur la vie sociale et la participation communautaire »,Document de recherche, Série sur la connectivité, no 56F0004M au catalogue — no 016.

160

140

120

100

80

60

40

20

0

Minutes par jour

Tous les utilisateursd’Internet

Utilisateursd’Internet

(1 heure ou moins)

Utilisateursd’Internet

(plus d’une heure)

Courriel

Surfer sur le Net pour s’amuser

40,9

34,6

8,7

3,3

77,9

50,0

16,7

6,4

13,0

22,9

2,80,9

Clavardage

Autre communications par Internet

Temps moyen consacré par jour aux contacts en personne avec des membres et des non-membres du ménage (2005)

Temps moyen consacré par jour par les utilisateurs d’Internet au courriel, au clavardage et à d’autres communications par Internet (2005)

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158 | l a f a m i l l e c o m p t e : p r o f i l d e s f a m i l l e s c a n a d i e n n e s i v

l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

77 Venir en aide aux voisins et amis

services gouvernementaux ( (3 %)%)337337.

Et alors?L’L appa trtenance à à un éréseau sociiall ou f famililiiall estt iimpor-tante sur de nombreux plans. Sur celui de la santé, leschercheurs ont prouvé l’étroitesse du lien entrel’l apappapartrtenenanancece à à u unn réréseseauau s socociaiall ouou f famamililiaiall etet l lee tatauxux d dee décès ou d’autres facteurs de risqque ppour la santé connus comme le tabagisme, l’obésité, l’hypertension et l’inactivité

hphysique338. En effff et, lle f fait même d de percevoir ou d de sasavovoirir q qu’uonon p peueutt cocompmpteterr susurr lala f famamilillele e ett leless amamisis, pepeuu importent les circonstances, est bénéfi que pour la santé.

À cet égard, il est troublant de constater que 6 % à 7 %Àdes gens âgés de 15 ans et plus, et 20 % des gens de plus de 75 ans, rapportent n’entretenir aucun lien familial ou amical. Les gens marginalisés par la pauvreté ou par l’absence de soutien communautaire ou familial sont trèssusceptibles de souff rir d’une mauvaise santé et d’unepiètre qualité de vie. Or, par le fait même de leur isole-ment, ils échappent à ceux qui pourraient leur prodiguer soins et assistance.

L’avènement d’Internet et des autres nouvelles technologies de communication a grandementmodifi é la façon dont les membres d’une même

famille communiquent entre eux ou avec le reste de la collectivité. Plus de 80 % des Canadiens âgés de 16 ans ouplus – soit 21,7 millions de personnes – utilisaientInternet en 2009, soit une hausse, comparativement aux73 % recensés en 2007. De ce très vaste groupe, les troisquarts y accédaient sur une base quotidienne. Comme on pouvait s’y attendre, les jeunes sont ceux qui ont le plustendance à se brancher à Internet. Pratiquement toute la population âgée entre 16 et 34 ans et près de 90 % des

gens d de 35 à à 544 ans ut lilisaient IInternet en 2009. BBienquq ’il chute à 41 % chez les pep rsonnes âggées, cepourcentage demeure néanmoins considérable339.

De manière générale, l’utilisation d’Internet a eu uneincidence sur la durée et la qualité du temps que la popu-lalatitionon c cananadadieiennnnee coconsnsacacrere à à l laa fafamimillllee etet a auxux a amimiss. P Pararexemplp e,, des recherches quq i s’apppup ient sur l’Enqquête so-ciale générale de 2005, révèlent que comparativement auxnon-ut lilisateurs d d’Internet, l les internautes ont moins ten-dadancncee àà avavoioirr dedess rarapppporortsts e enn pepersrsononnene a avevecc leless memembmbreress de leur famille et leurs amis, à prendre les repas ensemble ou à jouer avec les enfants, et passent plus de temps seuls.C’est particulièrement le cas des « grands utilisateurs »(par défi nition des gens qui consacrent plus d’une heurede leur temps personnel à Internet), qui passent quoti-diennement deux heures de plus, en solitaires, que lesnon-utilisateurs. Ces grands utilisateurs avaient légère-ment moins tendance à déclarer qu’ils connaissaient la « plupart » des résidents ou « de nombreux » résidantsde leur voisinage, et inversement, un peu plus tendance à qualifi er de « plus ou moins » ou « très » faible, leursentiment d’appartenance à la communauté locale340.

Toutefois, aucune distinction n’est à signaler entre lesinternautes et les non-utilisateurs quant au type et au nombre de contacts que compte leur réseau social im-médiat. Si les internautes consacraient moins de temps enpersonne avec leurs amis proches, ils vouaient néanmoinsla majeure partie de leur temps en ligne à communiquer avec eux par courrier électronique, messagerie instantanée et clavardage. D’ailleurs, en 2009341, 93 % de la popula-tion canadienne a désigné le courrier électronique commel’activité en ligne la plus populaire depuis la résidence.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Population de 15 ans et plus offrant une contribution sociale, dans les pays sélectionnés, 2008 ou dernière édition disponible

Bénévolat Soutien social

Don d'argent Don de temps Quelqu'un sur qui compter

Aide à une personne inconnue

Australie 69,9 % 37,6 % 94,7 % 64,8 %

Canada 65,6 38,1 93,9 66,0

France 51,5 28,5 94,4 38,2

Allemagne 56,3 22,7 92,6 47,9

Italie 50,7 21,1 91,2 33,8

Japon 25,6 24,7 85,7 22,7

Mexique 20,2 10,3 87,6 41,3

Suède 52,4 12,4 92,3 47,6

Royaume-Uni 72,2 28,7 95,4 58,5

Etats-Unis 66,3 41,9 95,3 65,5

Moyenne de l'OCDE 46,6 23,8 91,4 46,5

Les données sur le soutien social contenues dans la même enquête ont été obtenues en réponse aux deux questions suivantes : « En cas d'ennui, pouvez-vous compter sur l'aide de parents ou d'amis? » et « Avez-vous aidé une personne inconnue au cours du mois dernier? »Source : OECD (2009), OECD Factbook 2009: Economic, Environmental and Social Statistics.

Pourcentage de la population âgée de 15 ans et offrant de l’aide directe à autrui, par province ou par territoire (2004-2007)

2004 2007

Canada 83 % 84 %

Terre-Neuve-et-Labrador 85 % 87 %

Île-du-Prince-Édouard 86 % 86 %

Nouvelle-Écosse 85 % 87 %

Nouveau-Brunswick 82 % 85 %

Québec 83 % 83 %

Ontario 86 % 83 %

Manitoba 83 % 86 %

Saskatchewan 81 % 85 %

Alberta 81 % 86 %

Colombie-Britannique 78 % 83 %

Yukon 76 % 85 %

Territoire du Nord-Ouest 86 % 67 %

Nunavut 89 % 83 %

Ces données ne comprennent pas les soins et l'aide aux membres de la famille immédiateSource : Statistique Canada (2009), Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l’Enquête canadienne de 2007 sur le don, le bénévolat et la participation, no 71-542-XPF au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Familles et collectivités78

Les médias sociaux sont devenus des incontournables pour rester en contact avec la famille et les amis. Les données de l’Enquête sociale générale sur l’engagement social mon-trent qu’en 2003, près des deux tiers (65 %) des internautes et des utilisateurs de courrier électronique canadiens, de 15 ans et plus, avaient eu recours à Internet pour échanger avec des amis au cours du mois précédent, tandis que 54 % d’entre eux avaient fait de même pour communiquer avec des membres de leur parenté. Les jeunes, la population urbaine et celle ayant une formation universitaire ainsi que les nouveaux immigrants étaient plus enclins à utiliser Internet pour demeurer en contact avec parents et amis342.

Et alors?De toute évidence, Internet a favorisé l’implantation de nouveaux modes de communication sociale. Il faut pren-dre garde de ne pas présumer que les nouvelles activités dans la vie des Canadiens signifi ent l’abandon des ac-tivités traditionnelles. «Les données montrent que, sauf pour une petite minorité de reclus, grands utilisateurs, les activités autres que sur Internet ne sont pas entière-ment remplacées par les activités en ligne. La plupart des personnes souhaitent plutôt des contacts en personne avec leur famille, leurs amis et leurs voisins. Elles utili-seront aussi tous les outils à leur disposition, quels qu’ils soient (téléphone ou Internet) pour maintenir les liens lorsqu’elles sont incapables de se rencontrer. On peut aussi penser aux collectivités qui n’ont jamais la chance de se réunir concrètement333 ».

Les Canadiens ne se limitent pas au seuil de leur résidence pour off rir soins et soutien.. En eff et, un nombre grandissant d’entre eux déclarent venir en

aide à des personnes hors de leur famille immédiate – que ce soit auprès de membres de leur famille élargie, d’amis ou de voisins.

Cette aide peut revêtir diff érentes formes. L’assistance et les soins personnels directs dépassent largement ceux qui sont off erts par les services de bénévolat encadré. En 2007, la majorité des Canadiens pratiquaient une forme de bénévolat informel344. Plus de huit Canadiens sur dix (84 %) ont prêté assistance à autrui de manière non rému-nérée au cours de l’année précédente345, ce qui représente une hausse par rapport aux 73 % recensés en 1997, 77 % en 2000 et 83 % en 2004.

Les Canadiens prêtent directement assistance de mul-tiples façons. Par exemple, en 2007, 60 % ont prêté assis-tance dans les tâches ménagères comme la cuisine, le net-toyage, le jardinage, l’entretien, la peinture, le pelletage de la neige ou les réparations automobiles. Plus de la moitié de la population (53 %) a off ert des soins personnels liés à la santé, notamment un soutien émotionnel, une assis-tance socio-psychologique, des conseils, des visites auprès des personnes âgées ou à des services non rémunérés de garde d’enfant. Près de la moitié (47 %) des Canadiens ont off ert leur aide pour reconduire des gens et faire leurs courses. Tout près de trois personnes sur dix ont participé aux tâches administratives, tandis que 16 % ont off ert des services d’enseignement, de tutorat ou d’aide à la lecture.

Le degré de soutien a varié de « fort » à Terre-Neuve-et-Labrador et en Nouvelle-Écosse à « faible » dans les Territoires du Nord-Ouest. Quoi qu’il en soit, plus du deux tiers de la population canadienne prête main-forte à autrui d’une manière ou d’une autre.

La propension à venir en aide à autrui décroît avec l’âge.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Population de 15 ans et plus qui contribuent (bénévolat, participation, dons) à des organismes de charité ou sans but lucratif, par province et territoire, (2004 et 2007)

CAN NL PE NS NB QC ON MB SK AB BC YT NT NU

Poucentage des bénévoles qui travaillent bénévolement sans rémunération pour le compte d'un organisme de charité ou sans but lucratif, 2007

46 % 46 % 56 % 55 % 48 % 37 % 47 % 54 % 59 % 52 % 47 % 58 % 46 % 43 %

Pourcentage des bénévoles qui contribuent fi nancièrement à un organisme de charité ou sans but lucratif, 2007

84 % 91 % 89 % 87 % 88 % 84 % 86 % 87 % 84 % 85 % 79 % 78 % 68 % 66 %

Pourcentage des bénévoles qui participent à titre de membre d'organisme de charité ou sans but lucratif, 2004

66 % 60 % 70 % 65 % 61 % 57 % 70 % 69 % 72 % 69 % 66 % 64 % 63 % 64 %

Source : Statistique Canada (2006), Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l’Enquête canadienne de 2004 sur le don, le bénévolat et la participation, no 71-542-XPF au catalogue; Statistique Canada (2009), Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l’Enquête canadienne de 2007 sur le don, le bénévolat et la participation, no 71-542-XIF au catalogue.

Source: Statistique Canada (2009), Canadiens dévoués, Canadiens engagés : Points saillants de l’Enquête canadienne de 2007 sur le don, le bénévolat et la participation, no 71-542-XIF au catalogue..

0

20

40

60

80

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10

20

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50

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70 %

15-24 25-34 35-44 45-64 55-64 65+

Moyenne des heures

Groupes d’âge

Taux de bénévolat Moyenne annuelle des heures

Bénévolat et moyenne annuelle des heures consacrées au bénévolat pendant l’année, selon les groupes d'âge, bénévoles âgés de 15 ans et plus (2007)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Sens d’appartenance à la collectivité

79

Les jeunes de 15 à 24 ans avaient davantage tendance à off rir une aide directe (90 %) que les personnes âgées (70 %). La population de cette tranche d’âge était égale-ment celle qui était la plus susceptible de prêter assistance sur une base quotidienne ou quasi quotidienne (24 %)346.

Le sondage mondial de Gallup révèle que pratiquement tous les Canadiens de 15 ans et plus (94 %) disent pouvoir compt-er sur quelqu’un en cas de diffi culté. Les deux tiers (66 %) déclarent être venus en aide à un inconnu dans le besoin, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 47 %347.

Il est révélateur que les familles ayant des enfants avec handicaps comptent sur les membres de leur famille vivant à l’extérieur de la résidence familiale, leurs amis et leurs voisins comme sources de soutien pour combler les besoins de leurs enfants. Plus de la moitié des personnes qui bénéfi cient d’une aide externe ont déclaré que celle-ci provenait de la famille élargie (56,5 %), tandis que plus du tiers ont affi rmé obtenir de l’aide par l’intermédiaire de services gouvernementaux ou communautaires (37,2 %), d’amis ou de voisins (35 %)348.

Et alors?Tout comme les membres d’une famille immédiate sont unis entre eux par des relations d’aide et de soutien, les familles le sont entre elles au sein de grandes collectivités. Bien plus que de simples expressions d’assistance et de soutien concrets, ces liens constituent l’armature de col-lectivités vivantes où chaque famille peut s’épanouir.

Les familles travaillent fort pour suivre le rythme de la vie moderne. De nos jours, les Canadiens consacrent plus de temps qu’auparavant au travail

rémunéré et aux activités connexes, et moins à la famille. De plus, le fort taux d’emploi a également un eff et sur les collectivités, en réduisant le temps que les Canadiens peuvent consacrer au bénévolat et à une vie active au sein de la collectivité.

Les données de Statistique Canada pour 2007 révèlent que près de 12,5 millions de Canadiens agissent comme bénévoles pour un organisme sans but lucratif, soit 46 % de la population âgée de 15 ans et plus. On trouve les plus hauts taux de bénévolat en Saskatchewan (59 %), au Yukon (58 %), à l’Île-du-Prince-Édouard (56 %) et en Nouvelle-Écosse (55 %), alors que c’est au Québec qu’on trouve le taux le plus bas (37 %)349. Comparativement aux autres pays de l’OCDE, le taux de bénévolat au Canada est élevé350.

Tandis que le nombre total de bénévoles et d’heures de bénévolat ont augmenté entre 2004 et 2007, le nombre médian d’heures consacrées à ce type d’activités est quant à lui passé de 61 à 56 par année. De nombreux facteurs expliquent ces résultats, mais le manque de temps con-stitue le principal obstacle au bénévolat.

D’un côté, les Canadiens réduisent de plus en plus la du-rée de leurs périodes de bénévolat, tandis que d’un autre côté, un petit groupe de personnes continuent à consacrer des centaines d’heures par année à des organismes à but non lucratif ou de charité. En 2007, le quart des bénév-oles les plus dévoués (ceux qui off rent plus de 171 heures

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Population de 15 ans et plus qui ressent un « très fort » sentiment d'appartenance au Canada, à la province et à la collectivité, selon le groupe d'âge, par province (2003-2008)

Sentiment d'appartenanceau Canada

Sentiment d'appartenance à la province

Sentiment d'appartenance à la collectivité

2003 2008 2003 2008 2003 2008

Canada 51,7 % 58,1 % 32,3 % 37,0 % 19,0 % 21,4 %

Terre-Neuve-et-Labrador 51,5 56,0 52,8 57,1 32,0 34,7

Île-du-Prince-Édouard 64,8 67,0 46,0 43,5 24,2 29,6

Nouvelle-Écosse 60,8 64,8 37,7 41,3 21,5 27,7

Nouveau-Brunswick 59,1 66,4 33,5 39,8 23,2 28,7

Québec 34,8 35,7 36,5 45,0 20,5 23,1

Ontario 58,1 65,5 28,7 32,3 17,6 20,0

Manitoba 59,0 65,3 31,2 33,9 19,5 20,5

Saskatchewan 59,0 68,6 30,4 42,3 20,0 26,8

Alberta 57,3 66,0 35,3 34,0 17,4 16,8

Colombie-Britannique 52,0 62,8 28,5 34,9 17,8 20,5

15-24 ans 40,0 47,0 23,9 27,4 16,0 13,7

25-54 ans 48,8 55,5 28,8 34,3 16,7 19,1

55 ans et plus 64,7 68,7 44,4 47,2 25,3 29,6

Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2008; Enquête sociale générale de 2003. Totalisations spéciales.

Source : Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2008. Totalisations spéciales.

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20

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40

50

60 %Hommes Femmes

15 à 24 ans 25 à 54 ans 55 ans et plus

Très fort Plutôt fort Faible outrès faible

Très fort Plutôt fort Faible outrès faible

Très fort Plutôt fort Faible outrès faible

Sentiment d'appartenance à la collectivité locale des hommes et des femmes selon le groupe d'âge (2008)

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

80 Violence familiale

par année) a eff ectué 78 % de toutes les heures consacrées au bénévolat351. Les membres de ce groupe tendent à être plus âgés, à disposer d’un revenu de ménage plus élevé et à cohabiter avec leurs enfants. De plus, les bénévoles fréquents sont plus susceptibles de participer activement à des organismes religieux.

Bien entendu, le bénévolat est étroitement lié au parcours de vie des individus. En eff et, son taux est élevé chez les jeunes (entre 15 et 24 ans) qui, dans bien des cas, s’y con-sacrent par l’intermédiaire de leur école. Mais lorsque les jeunes adultes occupent un emploi rémunéré et fondent une famille, leurs activités bénévoles tendent à décroî-tre de façon importante, car leur temps et leur énergie sont voués à d’autres fi ns. À ce chapitre, les familles avec enfants d’âge préscolaire présentent un taux de participa-tion particulièrement faible. Toutefois, dès que les enfants commencent l’école, ce taux grimpe nettement. Le taux de volontariat tend à décroître dans les groupes plus âgés, mais en général les membres de ces groupes y consacrent de plus longues heures.

En 2004, deux tiers des Canadiens étaient membres d’un organisme à but non lucratif ou de charité. Le plus fréquemment, les répondants participaient à des or-ganismes sportifs et récréatifs (31 %), à des associations professionnelles et syndicales (27 %), à des organismes ou groupes confessionnels (17 %) ainsi qu’à des organismes culturels, éducatifs ou de passe-temps (13%). De plus, au moins une fois par mois, la moitié de ces membres as-sistaient à une réunion352.

Et alors? Le travail des bénévoles nous touche tous et détermine le dynamisme et la résilience de nos collectivités. Les taux stagnants de bénévolat et la chute du nombre de bénév-oles dévoués posent de sérieuses contraintes aux familles. Déjà, on constate les eff ets de cette baisse, surtout dans les petites collectivités rurales. De nombreux organismes communautaires ont fermé leurs portes, incapables de ras-sembler les ressources humaines et fi nancières nécessaires

à la poursuite de leurs activités. Dans ces collectivités, les familles doivent payer pour les mesures de soutien dont elles ont besoin, si elles sont disponibles et abordables, ou elles doivent se débrouiller autrement.

Le bonheur n’est pas qu’une question d’argent et de revenu. Il dépend tout autant de la nature et de la qualité de notre environnement humain et

physique. Notre façon d’établir des rapports avec les autres et les conditions dans lesquelles, nous le faisons, entraînent des conséquences énormes pour le bien-être individuel et collectif. Dans les collectivités dynamiques, les citoyens ressentent un fort sentiment d’appartenance et d’inclusion, ainsi qu’une croyance commune que, grâce au jeu de la réciprocité, tout un chacun verra ses besoins comblés.

À ce chapitre, les collectivités canadiennes sont véritable-ment dynamiques. La majorité des Canadiens déclarent entretenir de fortes relations sociales avec leur famille et leurs voisins. Selon l’Enquête sociale générale de 2008, plus de sept Canadiens sur dix ont déclaré ressentir un « très fort » (21, 4 %) ou « plutôt fort » sentiment d’apparte-nance (50,7 %) à leur collectivité locale. Cela représente une augmentation de quatre pour cent par rapport aux déclarations de 2003353.

En 2008, c’est à Terre-Neuve-et-Labrador qu’on trouve le plus fort sentiment d’appartenance à la collectivité. Les résidants des autres provinces atlantiques déclarent égale-ment un taux élevé d’attachement à leurs collectivités locales. Quant au plus faible taux d’appartenance déclaré, on le trouve en Alberta (16,8 %). De 2003 à 2008, la Nouvelle-Écosse et la Saskatchewan ont connu la plus forte augmentation en points de pourcentage.

Les jeunes adultes déclarent habituellement un plus faible taux d’attachement au pays, à la province et à la collectivi-té, que les adultes plus âgés. On constate en eff et un déclin de l’attachement à la collectivité locale chez les jeunes adultes entre 2003 et 2008. Cependant, on trouve égale-ment une hausse de l’attachement au pays et à la province

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Nombre de crimes violents, selon le sexe de la victime et le lien de l’auteur présumé avec celle-ci, signalés à un sous-ensemble de services de police (2007)

Lien de l’auteur présumé des victimes avec la victime Total Femmes Hommes

Total des crimes violents dans la famille 23 % 32 % 13 %

Total des conjoint 12 20 4

Conjoint actuel1 9 14 3

Ex-conjoint 2 3 6 1

Total des autres membres de la famille 11 12 9

Parent 3 4 3

Enfant 2 3 1

Frère ou sœur 3 2 3 2

Membre de la famille étendue 4 3 3 2

Total des amis et des connaissances 38 40 35

Petit ami ou petite amie 6 10 2

Ex-petit ami ou ex-petite amie 4 6 1

Ami 3 3 3

Simple connaissance 19 17 22

Relation d’affaires 4 3 5

Relation criminelle 1 0 1

Symbole d’autorité 1 1 1

Étranger 23 14 32

Lien inconnu 17 15 19

1.Comprend les conjoints mariés et les conjoints de fait.2. Comprend les conjoints séparés et divorcés.3. Comprend les frères et sœurs naturels, les demi-frères et demi-sœurs, ainsi que les frères et sœurs par alliance, par adoption ou en famille d’accueil. 4.Comprend toutes les autres personnes liées à la victime par le sang ou par mariage (p. ex. oncles, tantes, cousins, cousines et beaux-parents).

Note : En raison de l’arrondissement, la somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100. Ces calculs ne comprennent pas les affaires pour lesquelles l’âge ou le sexe de la victime était inconnu. Les données ne sont pas représentatives à l’échelle nationale. Elles proviennent de 153 services de police qui ont participé au Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire et qui desservaient environ 94 % de la population du Canada en 2007. Le Service de police de Hamilton est exclu de l’analyse en raison de la qualité de ses données sur le lien de l’auteur présumé avec la victime. Les catégories « Conjoint actuel ou conjointe actuelle » et « Ex-conjoint ou ex-conjointe » comprennent des victimes âgées de 15 à 98 ans. Les crimes violents comprennent les infractions causant la mort, les tentatives de meurtre, les agressions sexuelles, les voies de fait, les vols qualifi és, le harcèlement criminel, les menaces et d’autres infractions avec violence ou menaces de violence.

Source : Statistique Canada (2009), La violence familiale au Canada : un profi l statistique, 2009. Tableau 2.1. No 85-224-X au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

81Violence à l’égard des enfants

chez cette même population au cours de cette période.

Dans un sondage récent pour le compte des Fonda-tions communautaires du Canada, on établit que près de neuf Canadiens sur dix qualifi ent leur qualité de vie de bonne (50 %) dans leur collectivité, voire excellente (36 %), appréciation qu’ils attribuent particulièrement à l’atmosphère sociale et au cadre physique de la collec-tivité, bien plus qu’à l’économie, au leadership commu-nautaire ou à la sécurité publique354.

Et alors? Des recherches ont démontré qu’un fort sentiment d’appartenance à la collectivité est lié à un niveau élevé de participation sociale, à un sentiment important de sécu-rité, ainsi qu’à de nombreuses relations interpersonnelles et familiales positives355. Qu’il soit question de développe-ment de la petite enfance, de réussite scolaire, d’insertion sur le marché du travail ou de bien vivre sa retraite, con-naître des gens vers lesquels on peut se tourner pour des ressources et du soutien peut faire la diff érence, pour qui veut s’en sortir et aller de l’avant. De plus, ce qui est vrai pour les personnes et les familles l’est également pour les groupes et les organismes : ceux qui possèdent la bonne combinaison de liens et d’engagement social sont en meil-leure posture pour surmonter les défi s qu’ils rencontrent et saisir les occasions qui se présentent356.

La famille n’est pas toujours synonyme d’amour et de soutien. La violence et la maltraitance marquent la vie de nombreuses familles et

aff ectent profondément le bien-être de tous leurs membres. Au sein de la famille, la maltraitance va au-delà des blessures infl igées par un ou plusieurs membres à un autre. Il s’agit d’un abus de pouvoir commis dans un climat de crainte et maintenu en place par l’intimidation, la honte, et les croyances tenaces liées au caractère privé de la sphère familiale357.

En 2004, on estimait que 7 % des Canadiens et Cana-diennes de 15 ans ou plus, mariés, séparés ou en union

de fait, avaient vécu une forme quelconque de vio-lence conjugale au cours des cinq années précédentes. Cette estimation comprend un taux de 7 % chez les femmes (653 000 femmes) et de 6 % chez les hommes (546 000 hommes)358. Chez les Autochtones, le risque d’être victime de violence conjugale est de trois fois supérieur.

Selon le Programme de déclaration uniforme de la crimi-nalité,359 la violence conjugale représente plus de la moitié (53 %) des crimes violents ciblant les membres de la famille, et près du quart (12 %) de l’ensemble des crimes violents déclarés au Canada. Dans 83 % des incidents, les victimes sont des femmes, et les plus à risque d’entre elles ont entre 25 et 34 ans.

En 2007, près de 53 400 enfants ont été victimes d’agres-sion. Dans 30 % des cas, l’agresseur était un membre de la famille.360 En 2007 près d’un tiers (34 %) de toutes les agressions sexuelles perpétrées contre les enfants et les jeunes sont attribuables à des membres de la famille, tout comme 22 % des voies de fait. Le taux de violence contre les enfants et les jeunes a augmenté de 23 % entre 1998 et 2007. Dans la majorité des cas concernant des enfants (57 %), l’un des parents était le coupable.

Les fi lles sont plus souvent victimes de voies de fait que les garçons et sont quatre fois plus à risque que ces derniers en matière d’agressions sexuelles. Les jeunes ado-lescentes sont particulièrement à risque de voies de fait et d’agressions sexuelles.

Les personnes âgées sont également à risque de violence. La violence envers les personnes âgées peut inclure la mal-traitance ou la violence, la négligence, ainsi que l’exploi-tation fi nancière et la violence psychologique. L’abuseur peut être un époux, un enfant adulte, ou un autre membre de la famille, ou encore un soignant ou une autre personne en position de pouvoir et de confi ance361.

Selon l’Enquête sociale générale de 2004, moins de 1 % des aînés précédemment ou actuellement en couple, ont

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Principales catégories de mauvais traitements corroborés par les enquêtes auprès des enfants autochtones et non autochtones au Canada, à l’exclusion du Québec (2003)

Enquêtes auprès d'enfants autochtones

Enquêtes auprèsd'enfants non autochtones

Principales catégories de maltraitance % Incidence pour

1 000 enfants % Incidence pour 1 000 enfants

Violence physique 10 3,2 27 5,6

Abus sexuel 2 0,5 3 0,6

Négligence 56 17,1 25 5,2

Violence psychologique 12 3,6 15 3,2

Exposition à la violence familiale 20 5,9 30 6,1

Nbre total d'enquêtes auprès d'enfants 100 30,2 100 20,7

Source : MacLaurin, B. et coll. (2008). Comparaison entre les cas d’enfants autochtones et non autochtones ayant fait l’objet d’enquête sur la maltraitance au Canada en 2003. Bulletin d'information no 66F du CEPB.

Source : Nico Trocmé et coll. (2005), Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants- 2003 données principales, l’Agence de santé publique du Canada

Non corroborés

Soupçonnés

Corroborés

9,6

21,7 6,0

5,9

9,0

18,1

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

1998 2003

Inci

denc

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ur 1

000

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ants

Enquêtes sur les mauvais traitements envers les enfants au Canada, à l’exclusion du Québec (1998-2003)

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Soutien des famillesdéclaré avoir subi une forme de violence de la part d’un conjoint au cours des 12 mois précédant l’Enquête. Et environ 8 % de ces derniers ont déclaré avoir été victimes de violence psychologique ou d’exploitation fi nancière au cours de cette période362.

Il est généralement reconnu que ces données ne sont pas représentatives de l’ampleur de la violence familiale, car elles ne tiennent compte que des incidents déclarés à la police. Par exemple, seulement 28 % des crimes de vio-lence conjugale sont déclarés à la police en 2004363.

Et alors?La violence familiale entraîne des conséquences dévastatri-ces pour les victimes et les autres membres de la famille, qui vivent dans un climat de peur et d’intimidation. Les victimes de violence – et ceux qui y sont exposés, notamment les en-fants – sont à haut risque de séquelles à long terme sur le plan psychologique, physique, comportemental, scolaire, sexuel, interpersonnel et spirituel. Selon la Fondation Muriel Mc-Queen Ferguson, un des principaux centres de recherche au Canada consacrés à la violence familiale, la solution consiste à s’attaquer à la question de la violence de façon directe et ouverte. « Nous croyons que le moyen le plus effi cace pour éradiquer ce grave problème social est de sensibiliser le public, de mieux comprendre le problème et d’encourager les gens

à en parler ouvertement »364. Une tâche vitale qui requiert toute notre attention ainsi que l’ensemble de nos ressources.

l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Il y va de notre intérêt collectif d’assurer aux familles l’accès aux ressources et aux mesures de soutien dont

elles ont besoin pour jouer entièrement leur rôle vital et pour respecter leurs obligations de soin.

Par «violence envers les enfants» on entend toute maltraitance ou négligence d’un parent, d’un tuteur ou d’un gardien à l’égard d’un enfant qui

donne lieu à une blessure corporelle ou à une importante blessure psychologique. Cette violence peut prendre la forme de violence physique ou sexuelle ou encore de violence ou de négligence émotionnelle.

On évalue à 217 319 le nombre d’enquêtes axées sur l’enfant qui ont eu lieu au Canada en 2003, ou 46 enquê-tes par 1000 enfants de 0 à 15 ans.365 De ce nombre, 47 % (103 297) se rapportaient à des cas corroborés, ou 22 cas de maltraitance corroborés pour 1000 enfants. (Ces données se rapportent à tous les territoires et provinces du Canada, à l’exclusion du Québec.) Dans 13 % des enquêtes (28 053), aucune preuve suffi sante ne venait cor-roborer la violence ou la négligence, malgré les soupçons éprouvés par le travailleur enquêteur.366

Les rapports corroborés de violence et de négligence envers les enfants ont augmenté de 125 % entre 1998 et 2003, selon l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants de 2003 (ECI-2003). De tous les cas de mal-traitance corroborés, 15 % (environ 15 000 cas) concer-nent des enfants d’origine autochtone : 10 % concernent un enfant ayant le statut de membre des Premières Nations, 2 % concernent des enfants autochtones non inscrits, 2 % concernent des enfants Métis et 1 % des enfants Inuits.

Représentant 30 % de tous les cas, la négligence est la forme la plus courante de maltraitance corroborée. Dans 28 % des cas, il s’agit de violence familiale; dans 24 % des

cas, de violence physique, dans 15 % des cas, de violence émotionnelle et dans 3 % des cas, de violence sexuelle. Parmi les cas corroborés d’exposition à la violence familiale, il y a dommages corporels dans 1 % des cas, et dommages émotionnels dans 14 % des cas. Dans 9 % des cas, les dommages étaient prononcés au point de nécessi-ter un traitement.

Comptant pour 49 % des victimes, les fi lles constituent la majorité des victimes d’abus sexuels (63 %) et de maltraitance émotionnelle (54 %). Les garçons, quant à eux, sont plus souvent victimes de violence physique (54 %), de négligence (52 %) et d’exposition à la violence familiale (52 %).

Près d’un tiers (32 %) des cas de maltraitance corroborés concernaient des enfants qui vivaient avec leurs deux parents biologiques; 16 % vivaient dans une famille recomposée où l’un des deux adultes est un nouveau conjoint, un conjoint de fait ou un parent adoptif qui n’est pas le parent biologique d’au moins un des enfants de la famille. Une autre tranche de 4 % des cas de mal-traitance corroborés impliquaient un parent biologique vivant avec un autre adulte agissant aussi comme gardien (un grand-parent, une tante ou un oncle de l’enfant) et 43 % concernaient des enfants vivant dans une famille monoparentale (dirigée dans 39% des cas par la mère et dans 4 % des cas, par le père.

Et alors? L’étude ECI-2003 a révélé qu.il y avait plus de mal-traitance et de négligence envers les enfants dans les familles connaissant un taux élevé de stress. Dans les familles maltraitantes, les trois agents stresseurs les plus

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AppendicesIndicateurs des régions métropolitaines de recensement (2006) - Tableau 1

Population Âge médianPopulation appartenant

à un groupe autoch-tone

Population née à l'étranger

% de la population âgée entre 25 et 64 ans

ayant un certifi cat, un diplôme ou un grade collégial ou

universitaire

Abbotsford 159 020 36,8 3,7 % 23,7 % 38 %

Barrie 177 061 36,7 1,9 12,8 47

Brantford 124 607 39,6 3,1 13,0 41

Calgary 1 079 310 35,7 2,5 23,6 57

Charlottetown 58 625 39,9 1,0 4,4 55

Edmonton 1 034 945 36,4 5,1 18,5 50

Guelph 127 009 36,8 1,1 20,4 54

Halifax 372 858 39,0 1,4 7,4 56

Hamilton 692 911 39,9 1,3 24,4 51

Kingston 152 358 40,7 2,2 12,5 55

Kitchener 451 235 36,4 1,0 23,1 49

London 457 720 38,6 1,4 19,3 52

Moncton 126 424 39,4 0,9 3,4 49

Montréal 3 635 571 39,3 0,5 20,6 50

Oshawa 330 593 37,5 1,5 16,4 48

Ottawa - Gatineau 1 130 761 38,4 1,8 18,1 60

Peterborough 116 570 42,8 3,1 9,4 50

Québec 715 515 41,7 0,6 3,7 52

Regina 194 971 37,5 8,9 7,7 48

Saguenay 151 643 43,4 1,7 1,2 41

Saint John 122 389 40,5 1,0 4,2 46

Saskatoon 233 926 35,8 9,3 7,7 50

Sherbrooke 186 951 40,2 0,6 5,6 45

St. Catharines-Niagara 390 317 42,1 1,7 18,3 45

St. John's 181 113 38,4 1,1 2,9 54

Grand Sudbury 158 258 41,0 6,4 6,7 48

Thunder Bay 122 907 41,8 8,3 10,4 48

Toronto 5 113 149 37,5 0,5 45,7 59

Trois-Rivières 141 529 43,8 0,9 2,2 43

Vancouver 2 116 581 39,1 1,9 39,6 57

Victoria 330 088 43,1 3,2 19,1 55

Windsor 323 342 37,7 1,7 23,3 49

Winnipeg 694 668 38,8 10,0 17,7 49

Canada 31 612 897 39,5 3,7 19,8 48

Source: Statistique Canada, Tendances du recensement, Recensement de la population de 2006, no. 97-560-XCB2006007 au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Indicateurs des régions métropolitaines de recensement (2006) - Tableau 2

Revenu familial médian après impôt (2005)

Taux de faible revenu après impôt - Familles comptant

un couple et des enfants de moins de 6 ans (2005)

Taux de faible revenu après impôt - Mères monoparen-tales avec enfants de moins

de 6 ans (2005)

% d'occupantspropriétaires (2006)

Abbotsford 57 065 $ 7,9 % 50,0 % 74 %

Barrie 63 835 4,5 50,0 81

Brantford 59 050 8,5 49,5 74

Calgary 70 016 8,3 48,1 74

Charlottetown 52 645 9,0 * 67

Edmonton 66 567 8,2 59,0 69

Guelph 67 008 3,9 50,0 71

Halifax 57 413 6,1 13,0 64

Hamilton 63 460 8,6 65,5 72

Kingston 60 889 4,6 57,0 67

Kitchener 64 343 5,7 50,8 70

London 60 359 5,9 58,8 66

Moncton 52 432 5,9 57,7 70

Montréal 53 879 13,4 52,2 53

Oshawa 69 389 3,6 55,9 79

Ottawa – Gatineau 68 803 8,1 52,3 67

Peterborough 56 489 7,3 62,3 73

Québec 55 984 5,5 43,1 59

Regina 61 030 5,9 54,4 70

Saguenay 50 829 5,5 43,1 63

Saint John 51 336 4,5 47,3 70

Saskatoon 56 540 8,1 60,5 66

Sherbrooke 49 445 5,7 44,7 54

St. Catharines-Niagara 56 494 6,6 48,8 75

St. John’s 54 160 4,8 63,1 72

Grand Sudbury 59 764 6,8 72,7 67

Thunder Bay 59 403 5,3 58,8 73

Toronto 65 184 11,8 56,4 68

Trois-Rivières 48 844 7,3 46,7 58

Vancouver 60 885 11,9 54,0 65

Victoria 61 218 7,5 46,2 65

Windsor 63 418 7,0 54,4 74

Winnipeg 56 275 10,2 68,2 67

Canada 57 178 8,5 52,1 68

Source: Statistique Canada, Tendances du recensement, Recensement de la population de 2006, no. 97-563-X, 97-563-XCB2006028 au catalogue.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Indicateurs des régions métropolitaines de recensement (2006) - Tableau 3

Couples légalement mariés sans enfants

Couples en union libre sans enfants

Couples légalement mariés avec enfants

Couples en union libre avec enfants

Mèresmonoparentales

Pères monoparentaux

Répartition des familles en pourcentage selon leur type

Abbotsford 32,5 % 5,4 % 43,7 % 3,8 % 12,0 % 2,6 %

Barrie 27,3 7,4 43,7 6,4 12,1 3,1

Brantford 31,1 6,3 40,1 6,1 13,2 3,2

Calgary 28,7 8,3 44,9 3,8 11,4 2,9

Charlottetown 31,2 7,4 40,1 3,8 14,5 3,0

Edmonton 29,7 7,9 41,9 4,3 12,9 3,3

Guelph 29,1 7,7 43,1 5,1 11,8 3,2

Halifax 30,7 9,6 38,5 4,6 13,8 2,8

Hamilton 29,7 6,2 43,8 3,8 13,6 2,9

Kingston 33,6 8,5 37,6 5,1 12,3 2,9

Kitchener 28,8 6,4 45,2 4,8 12,0 2,9

London 31,1 7,3 40,5 4,6 13,5 3,0

Moncton 32,2 10,7 36,0 5,5 13,0 2,6

Montréal 23,9 13,0 32,6 12,4 14,5 3,6

Oshawa 26,0 6,4 46,0 5,2 13,2 3,2

Ottawa - Gatineau 27,0 9,7 40,3 6,6 13,2 3,2

Peterborough 35,9 7,9 36,4 4,6 12,6 2,6

Québec 25,5 17,8 24,5 16,7 11,7 3,8

Regina 31,4 6,7 38,5 4,3 15,6 3,5

Saguenay 28,9 13,9 26,7 15,6 11,5 3,4

Saint John 32,0 6,6 38,3 4,1 15,8 3,2

Saskatoon 32,0 6,7 39,4 4,0 14,3 3,6

Sherbrooke 26,6 16,9 23,6 16,2 12,2 4,5

St. Catharines-Niagara 34,2 5,9 38,3 4,6 13,7 3,3

St. John's 27,1 7,3 42,8 4,2 15,5 3,1

Grand Sudbury 32,9 7,3 36,5 6,5 13,7 3,1

Thunder Bay 31,6 7,1 37,9 5,2 14,7 3,5

Toronto 24,8 4,9 50,6 2,8 14,1 2,8

Trois-Rivières 28,2 15,6 22,3 16,8 13,6 3,4

Vancouver 28,6 7,2 46,0 3,0 12,3 2,9

Victoria 36,5 9,9 33,3 4,4 12,7 3,2

Windsor 29,2 5,2 44,3 4,0 14,1 3,2

Winnipeg 30,0 6,6 40,9 4,1 15,2 3,2

Canada 29,9 8,5 38,7 6,9 12,7 3,2

Source: Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no, 97-553-XCB2006007 au catalogue,

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

Notes

courants chez les mères ou les gardiennes sont : la violence familiale (51 %), le manque de soutien social (40%) et les problèmes de santé mentale (27 %). Chez les pères, il s’agit du manque de soutien social (33 %) ou d’alcoolisme (30 %). Les conditions de logement, la dépendance à l’aide sociale ou à d’autres programmes d’aide fi nancière ainsi que la fréquence des déménagements représentent d’importants facteurs de risques.

Ces environnements à risque élevé ont des eff ets très néfastes. Environ six enfants sur dix ayant connu de la violence physique ou sexuelle, de la négligence ou de la maltraitance émotionnelle, éprouvent des problèmes cognitifs, physiques, émotionnels ou de comportement qui aff ectent grandement leur développement.

Dans notre défi nition de la famille, les diff érents profi ls que nous avons dégagés dans « La famille compte » soulignaient les relations de soin, de

responsabilité et d’obligation qui lient les gens au fi l du temps et des générations. Nous savons que le compor-

tement de chaque famille revêt des conséquences incalculables sur la vie de ses membres, bien sûr, mais aussi sur la vitalité et la santé des collectivités où l’on vit, sur la sécurité et l’effi cacité des écoles où on se scolarise et sur la productivité et le succès des entreprises et des commerces où l’on travaille. Il y va de notre intérêt collectif d’assurer aux familles l’accès aux ressources et aux mesures de soutien dont elles ont besoin pour jouer entièrement leur rôle vital et pour respecter leurs obligations de soin.

Les familles canadiennes ont certes vu leurs défi s quotidi-ens se métamorphoser au cours des dernières décennies. Les familles d’aujourd’hui sont non seulement nette-ment plus diversifi ées sur les plans culturel, économique et structurel, mais elles vivent aussi des conditions économiques et sociales (et partant, caressent des espoirs et des aspirations) qui étaient rares, voire totalement absentes il y a tout juste une génération.

Le soutien aux familles connaît une multiplicité d’approches. L’une d’entre elles consiste à augmenter les

La famille compte s'appuie sur des centaines de sources. Sauf indication contraire, les données présentées dans chaque profi l est basé sur l'analyse présentée dans les tableaux ou graphiques d'accompagnement et / ou des sources secondaires. Les sources pour chaque graphique et tableau est notée sur chaque graphique et tableau.

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

ressources qui leur sont off ertes pour les aider à assumer leurs responsabilités. Il s’agit là d’une approche com-portant bien des modalités. À l’échelle de la collectivité, les actions possibles s’étendent des programmes de loisirs jusqu’aux coopératives alimentaires, en passant par la surveillance de quartier. À une autre échelle, les gouverne-ments off rent des ressources diverses entre autres par l’intermédiaire de programmes de sécurité du revenu et de subventions aux services de loisirs et de garde.

Le secteur à but non lucratif joue depuis toujours un grand rôle dans l’off re de ressources aux familles. Toutefois, à une époque où on parle d’« épuisement du donateur », il importe de se soucier des limites du bé-névolat. Les institutions publiques comme les écoles et les hôpitaux ont largement contribué à soutenir les familles. Pourront-elles persévérer malgré les restrictions bud-gétaires? Les employeurs reconnaissent de plus en plus l’importance de leur apport en aidant leurs employés à atteindre le diffi cile équilibre travail-famille et à améliorer leur qualité de vie, au travail comme à la maison.

Il est également extrêmement important d’aider les familles vulnérables ou ceux de leurs membres qui le sont. Ce type de soutien ciblé peut prendre plusieurs formes: des clubs philanthropiques aidant les personnes atteintes d’incapacités jusqu’aux programmes gouverne-mentaux de soutien du revenu. On peut penser aux subventions de transport ou de logement, aux banques alimentaires ou vestimentaires, aux groupes de soutien qui accompagnent les personnes souff rant de maladie chronique et aux programmes parascolaires et pour le développement de l’enfant, off erts en milieux défavorisés. Trouver le juste milieu entre la prévention et le traitement peut toutefois s’avérer diffi cile. Trouver des solutions effi -caces exige imagination, volonté politique et engagement communautaire signifi catif.

Parallèlement, on privilégie de plus en plus toute aide susceptible d’améliorer la capacité des familles et de leurs membres à s’entraider. La promotion d’une saine nutrition et d’une bonne santé en est un bon exemple. Si de nouveaux parents peuvent, par exemple, acquérir des techniques de parentage positif, avec l’aide de centres de ressources pa-rentales, des cours du soir ou des programmes d’aide aux employés, cela aidera au développement à court et à long terme de leur progéniture. Outiller les familles en vue de prévenir les problèmes peut s’avérer rentable et populaire.

Le soutien aux familles peut également prendre la forme d’une off re de services et d’aides supplémentaires. Pour assurer son succès, l’environnement commercial à la con-currence toujours plus féroce devra tirer le plus grand prof-it du travail de ses employés. Les entreprises canadiennes affi rment depuis longtemps que leur personnel constitue leur ressource la plus précieuse, mais plusieurs rechignent à donner suite à ce précepte dans leurs politiques et leurs pratiques. Pourtant, des recherches récentes démontrent que toute conciliation travail-famille, peu en importe la forme, a des bienfaits pour l’ensemble de la société. Lorsque les entreprises aident leurs employés à s’occuper de leurs enfants ou de leurs vieux parents, par exemple, les familles de ces employés s’acquittent mieux de leurs tâches et il en va de même pour ces employés au travail.

Les initiatives de soutien à la famille, en vue d’aider celle-ci à réaliser son plein potentiel, doivent respecter sa natu-re dynamique et reconnaître que toutes les familles pas-sent par des transitions. L’arrivée d’un nouvel enfant, le déménagement dans une nouvelle ville, le parrainage d’un membre de la famille dans son immigration au Canada ou le soutien d’un jeune dans sa formation postsecondaire, voilà autant de défi s qui exigent le recours à diff érentes ressources. Tout au cours de leur cheminement dans leur cycle de vie familial, les membres de la famille peuvent profi ter grandement de programmes comme les cours de parentage ou de connaissances fi nancières, de services de santé mentale ou de cours de langue seconde. Parallèle-ment, des cours qui favorisent des liens dynamiques et durables au sein de la collectivité contribuent à créer un environnement propice à l’épanouissement des familles.

Malgré les changements que nous vivons dans la so-ciété, la famille conserve ses responsabilités essentielles: donner des soins physiques et émotionnels à ses membres, socialiser les enfants, produire, consommer et distribuer des biens et services, off rir amour et soutien. Toutes ces responsabilités constituent autant de liens indéfectibles entre la vie familiale d’antan et celle d’aujourd’hui et façonneront sans aucun doute la santé future de nos col-lectivités et de notre pays. Voilà où doivent se porter de façon immédiate notre attention, notre respect et notre désir collectif de soutenir toutes les familles dans l’impor-tant travail qu’elles accomplissent.

John Laing, 1. Th e Family: God’s Appointed Institution (Dundas, 1878).E.A. Lancaster, 2. House of Commons Debates, 1905, cité dans Snell, James G. (1983), Th e White Life for Two: Th e Defence

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Statistique Canada (2005c), 14. Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2005-2031, Scénario 6, no 91-520-XIF au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/91-520-x/91-520-x2005001-fra.pdf Voir Statistique Canada (2008d), 15. Regard sur la démographie canadienne., Statistique Canada (2007e), 16. Enquête sur la participation et les limitations d’activités des 2006 : rapport analytique, no 89-628-XIE au catalogue – no 002 http://www.statcan.gc.ca/pub/89-628-x/89-628-x2010015-fra.pdf

Un indice permettant de mesurer la sévérité de l’incapacité a 17. été élaboré pour les enfants de 0 à 4 ans, ceux de 5 à 14 ans et pour les adultes de 15 ans et plus. La population ayant une identité autochtone comprend toute 18. personne ayant déclaré appartenir à au moins un groupe autochtone, c’est-à-dire qui est membre d’une Première nation, un Métis ou un Inuit, ou ayant déclaré être un Indien des traités ou un Indien inscrit en vertu de la Loi sur les Indiens du Canada, ou encore ayant déclaré appartenir à une bande indienne ou à une Première nation. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer la croissance 19. de la population autochtone, notamment des facteurs démographiques comme un taux de natalité élevé. Entre 1996 et 2001, le taux de fécondité des femmes autochtones s’élevait à 2,6 enfants, comparativement à 1,5 enfant chez les autres Canadiennes. Par ailleurs, on observe une propension accrue à s’identifi er comme autochtone et une augmentation de la participation des réserves au recensement. Statistique Canada (2008a), 20. Peuples autochtones du Canada en 2006 : Inuits, Métis et Premières nations, Recensement de 2006 : résultats, no 97-558-XIF au catalogue. http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/collection_2008/statcan/97-558-X/97-558-XIF2006001.pdf Statistique Canada (2005d), 21. Projections des populations autochtones, Canada, provinces et territoires, 2001 à 2017, no 91-547-XIF au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/91-547-x/91-547-x2005001-fra.pdf Ibid.22. Statistique Canada, 23. Profi ls d’intérêt spécial, Recensement de 2006, no 97-564-XCB2006002 au catalogue.Citoyenneté et Immigration Canada (2009), 24. Faits et chiff res 2008, no C&I 1035-06-09 au catalogue. http://www.cic.gc.ca/FRANCAIS/pdf/recherche-stats/faits2008.pdf Statistique Canada (2003), 25. Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada : Le processus, les progrès et les perspectives, no 89-611-XIF au catalogue. http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/Statcan/89-611-X/89-611-XIF2003001.pdf

Statistique Canada (2007d), 26. Immigration au Canada : un portrait de la population née à l’étranger, Recensement de 2006, no 97-557-XCB2006006. http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/as-sa/97-557/pdf/97-557-XIF2006001.pdf Statistique Canada (2008c), 27. La mosaïque ethnoculturelle du Canada, Recensement de 2006, no 97-562-X au catalogue. http://www12.statcan.ca/francais/census06/analysis/ethnicorigin/pdf/97-562-XIF2006001.pdf En vertu de la 28. Loi sur l’équité en matière d’emploi, les minorités visibles sont des « personnes, autres que les

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autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche. » Selon cette défi nition, la catégorie des minorités visible comprend les groupes suivants : Chinois, Sud-Asiatiques, Noirs, Arabes, Ouest-Asiatiques, Philippins, Asiatiques du Sud-Est, Latino-Américains, Japonais, Coréens et d’autres groupes tels que les habitants des îles du Pacifi que. Statistique Canada, Recensement du Canada de 2006, 29. Statistique Canada, no 97-562-XCB2006010 au catalogue.Garnett Picott et Arthur Sweetman (2005),30. Dégradation du bien-être économique des immigrants et causes possibles : Mise à jour 2005, Statistique Canada, no 11F0019MIF au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/11f0019m/11f0019m2005262-fra.pdfEn 2006, 3,9 % de tous les couples au Canada étaient 31. d’origine culturelle diff érente (unions mixtes) comparativement à 3,1 % en 2001 et à 2,6 % en 1991. Ann Milan, Hélène Maheux et Tina Chui (2010), « Un portrait des couples en union mixte », Tendances sociales canadiennes,Statistique Canada, no 11-008 au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2010001/article/11143-fra.pdfStatistique Canada (2007b), 32. Le portrait linguistique en évolution, Recensement de 2006, no 97-555-XIF au catalogue, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/collection_2007/statcan/97-555-X/97-555-XIF2006001.pdfStatistique Canada, 33. Recensement de la population de 2006, no 97-555-XCB2006054 au catalogue. Colin Lindsay (2008), 34. Baisse de la participation à des services religieux, Statistique Canada, no 89-630-X au catalogue, http://dsp-psd.tpsgc.gc.ca/collection_2008/statcan/89-630-X/89-630-XIF2008003.pdfWarren Clark et Grant Schellenberg (2006), « Les 35. Canadiens et la religion », Tendances sociales canadiennes, no 11-008 au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2006001/pdf/9181-fra.pdf

Il est important de noter que le degré de religiosité variait 36. considérablement parmi les immigrants de diff érentes régions du monde. Selon l’Enquête sociale générale, les immigrants d’Asie du Sud, par exemple, attachent généralement une grande importance à la religion, tandis que ceux d’Asie orientale (comme la Chine ou le Japon) se considèrent moins religieux. Ibid.Ibid37. .Warren Clark (2006), « Les unions interreligieuses au 38. Canada », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada,

no 11-008 au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2006003/pdf/9478-fra.pdfJean Lock Kunz et Stuart Sykes (2007), 39. De la mosaïque à l’harmonie : le Canada multiculturel au XXIe siècle, Projet de recherche sur les politiques, ISBN 978-0-662-05320-0, http://dsp-psd.tpsgc.gc.ca/collection_2008/policyresearch/PH4-42-2007F.pdfStatistique Canada, 40. Population âgée de 15 ans et plus selon le plus haut grade, certifi cat ou diplôme, Recensements de 1986 à 2006, http://www40.statcan.gc.ca/l02/cst01/educ42-fra.htmStatistique Canada (2008f ), 41. Portrait de la scolarité au Canada, Recensement de 2006, no 97-560-X au catalogue, http://www12.statcan.ca/english/census06/analysis/education/pdf/97-560-XIE2006001.pdfCes données tiennent compte uniquement des personnes 42. titulaires d’un grade ou d’un diplôme universitaire, à l’exclusion des titulaires de certifi cats universitaires. Statistique Canada, 43. Population urbaine et rurale, par province et territoire, http://www40.statcan.gc.ca/l02/cst01/demo62a-fra.htmRay Bollman et Heather Clemenson (2008), 44. Structure et évolution de la démographie rurale du Canada : Mise à jour jusqu’en 2006, Statistique Canada, no 21-006-X au catalogue, vol. 7, no 7, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/collection_2008/statcan/21-006-X/21-006-XIF2007007.pdfÉric Caron Malenfant, Anne Milan, Mathieu Charron et 45. Alain Bélanger (2007), Changements démographiques au Canada de 1971 à 2001 selon un gradient urbain-rural, Statistique Canada, no 91F0015MIF au catalogue, no 008.Statistique Canada (2007a), 46. Habitudes de navettage et lieux de travail des Canadiens, Recensement de 2006, no 97-561-X au catalogue, http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/as-sa/97-561/pdf/97-561-XIF2006001.pdfGail Fawcett et Katherine Scott (2007), 47. Th e Lost Decade: Urban Poverty in Canada 1990-2000, Ottawa, Conseil canadien de développement social, http://www.ccsd.ca/pubs/2007/upp/Lost%20Decade%201990-2000.pdf

Statistique Canada, 48. Recensement de la population de 2006, no 97-556-XCB2006006 au catalogue. Les « personnes ayant déménagé » sont les résidents qui, le 49. jour du Recensement, habitaient à une adresse diff érente de celle où ils résidaient cinq ans plus tôt. Patrice Dion et Simon Coulombe (2008), « Portrait 50. de la mobilité des Canadiens en 2006 : trajectoires et caractéristiques des migrants », Rapport sur l’état de la population du Canada, 2005 et 2006, Statistique Canada, no 91-209-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/91-

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209-x/91-209-x2004000-fra.pdf Ross Finnie (2001), 51. L’incidence de la mobilité interprovinciale sur les gains des particuliers : estimations de modèles par panel pour le Canada, Statistique Canada, no 11F0019MIF au catalogue, no 163, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/CS11-0019-163F.pdf Voir Dion et Coulombe (2008).52. Veuillez noter que ces statistiques comprennent les familles 53. ayant des enfants de tous les âges. Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no 97-553-XCB2006007 au catalogue. Statistique Canada (2007c), 54. Portrait de famille : continuité et changement dans les familles et les ménages du Canada en 2006, Recensement de 2006, no 97-553-XIF au catalogue, http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/as-sa/97-553/pdf/97-553-XIF2006001.pdf La prudence est de mise dans l’interprétation des 55. comparaisons historiques des familles de recensement, particulièrement des familles monoparentales, en raison des changements conceptuels apportés en 2001. Ipsos-Reid (août 2007), 56. Recherche sur les enjeux liés aux politiques familiales, Rapport défi nitif, présenté à Ressources humaines et Développement social Canada, numéro de contrat G9178-060005/002/CY, http://www.rhdcc.gc.ca/fra/publications_ressources/rop/sujets/impressions_generales/2007/10007/page01.shtml Voir Roger Sauvé (2006), 57. L’évolution de la structure d’âge et ses eff ets sur les familles et ménages d’ici 2026, L’Institut Vanier de la famille, http://www.vifamily.ca/library/publications/age_wavesd_fr.html Les familles sont groupées selon l’âge de la personne qui en 58. est le principal soutien. Il s’agit d’un concept de Statistique Canada. Le principal soutien de la famille désigne la personne responsable de payer le loyer ou l’hypothèque, les taxes, la facture d’électricité, etc. Statistique Canada, 59. Recensement de la population de 2006, no 97-554-XCB2006011 au catalogue.

Les couples sans enfant comprennent les couples qui n’ont 60. jamais eu d’enfant et ceux dont les enfants sont devenus adultes et ont quitté le foyer familial. Statistique Canada (2007c), 61. Portrait de famille.Mireille Vézina et Martin Turcotte (2010), « Aider un 62. parent qui habite loin de chez soi : les répercussions », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2010001/article/11072-fra.pdf L’union conjugale désigne la nature de la relation qui unit les 63.

membres d’un couple. Plus particulièrement, le terme indique si les membres du couple sont légalement mariés ou conjoints de fait. La famille formée d’un couple désigne une famille comprenant un couple marié ou des conjoints de fait. Un couple peut être formé de personnes de sexe opposé ou de même sexe. Statistique Canada (2007c), 64. Portrait de famille.Ce groupe comprend les couples mariés de même sexe. 65. Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no 97-552-XCB2006007 au catalogue.Veuillez noter que ces données n’incluent pas la totalité des 66. Canadiens qui ont été divorcés à un moment de leur vie, mais uniquement les personnes divorcées qui ne s’étaient pas légalement remariées au moment du Recensement de 2006. Robert Glossop (2007), 67. Un homme et son temps : Les familles, les questions touchant les familles et pourquoi elles sont importantes, Les conférences Glossop Lawson, 18 octobre 2007, http://www.vifamily.ca/commentary/lecturefr10182007.pdf Robert Brym, (2004), 68. Society in Question: Sociological Readers for the 21st Century, quatrième édition, Toronto, Th omas Nelson, p. 178. Cité par Reginald Bibby (2004), Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens, Ottawa, L’Institut Vanier de la famille, http://www.vifamily.ca/library/publications/futured_fr.html Statistique Canada, 69. Recensement de la population de 2006, no 97-552-XCB2006007 au catalogue.Statistique Canada (2007c), 70. Portrait de famille.Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, 71. Base de données sur les mariages et Division des études démographiques (estimation du nombre de femmes non mariées, par union légitime), tableau de données CANSIM 101-1008.Statistique Canada (2008h), 72. Rapport sur l’état de la population du Canada, 2005 et 2006, no 91-209-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/91-209-x/91-209-x2004000-fra.pdf Ibid73. .

Warren Clark et Susan Crompton (2006), « Jusqu’à 74. ce que la mort nous sépare? Le risque de dissolution du premier et du deuxième mariage au Canada », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008-XWF au catalogue, p.24. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2006001/pdf/9198-fra.pdf Statistique Canada (2007c), 75. Portrait de famille.Selon le Recensement de 2006, 90 700 personnes vivaient en 76. union de même sexe, comparativement à 68 400 en 2001. L’Ontario et la Colombie-Britannique ont été les premières provinces 77.

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à légaliser le mariage entre personnes de même sexe, en 2003. Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, 78. Base de données sur les mariages, Tableau de données CANSIM 101-1001.Angus Reid Global Monitor, « Canada More Open to Same-79. Sex Marriage than US, UK », 16 septembre 2009, http://www.angus-reid.com/polls/view/canada_more_open_to_same_sex_marriage_than_us_uk/Annette Nierobisz, Mark Searl et Charles Th éroux (2008), 80. Les commissions des droits de la personne et les politiques publiques : rôle de la Commission canadienne des droits de la personne dans la reconnaissance du droit à l’égalité en matière d’orientation sexuelle au Canada, rapport préparé pour la Commission canadienne des droits de la personne, http://www.chrc-ccdp.ca/pdf/soer_fra.pdfStatistique Canada (2002), 81. La diversifi cation de la vie conjugale au Canada, Enquête sociale générale, 2001, no 89-576-XIF au catalogue, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/Statcan/89-576-X/89-576-XIF2001001.pdfReginald Bibby (2009), 82. Th e Emerging Millennials: How Canada’s Newest Generation is responding to Change and Choice, Lethbridge, Project Canada Books. Statistique Canada (2002), 83. La diversifi cation de la vie conjugale au Canada, p. 4.Céline LeBourdais et al. (2000), « L’évolution des liens 84. conjugaux », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008-XWF, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/11-008-x1999004-eng.pdfPour une analyse du droit familial au Québec, voir Mireille 85. D.-Castelli et Dominique Goubau (2005), Le droit de la famille, 5e éd., Québec, Presses de l’Université Laval, et Benoît Laplante et Benoît-Paul Hébert (2009), « Th e Breakdown of marriages and cohabiting unions in Quebec », document présenté à l’assemblée annuelle de Canadian Population Society, Ottawa.

L’augmentation du nombre de divorces est associée aux 86. modifi cations législatives de 1968 et de 1986. La Loi de 1986 sur le divorce, par exemple, a introduit le concept du divorce « sans égard à la faute », fondé sur la séparation des conjoints pendant trois ans ou davantage. En 1986, la période de séparation requise a été réduite à un an. Le nombre de divorces s’est accru à la suite de ces modifi cations. Il s’est stabilisé à partir de 2000. Les données sont issues de Statistique Canada, Statistique de l’état 87. civil, Base de données sur le divorce, tableaux CANSIM 101-

6501, 101-6511, 101-6520, 101-6502 et 101-6519.Quatre mariages sur dix (41 %) sont susceptibles de se 88. dissoudre avant le 50e anniversaire de mariage. Pascale Beaupré et Elisabeth Cloutier (2007), 89. Vivre les transitions familiales : résultats de l’enquête sociale générale, 2006, no 89-625-XIF au catalogue – No 002, http://www.statcan.gc.ca/pub/89-625-x/89-625-x2007002-fra.pdfStatistique Canada (2002), 90. La diversifi cation de la vie conjugale au Canada.Ibid91. . Pascale Beaupré (2008)92. , Oui je le veux... Prise deux? Évolution des intentions de remariage chez les Canadiens divorcés au cours des 20 dernières années, Statistique Canada, no 86-630-X au catalogue, juillet 2008, http://www.statcan.gc.ca/pub/89-630-x/2008001/article/10659-fra.pdfClark et Crompton (2006), « Jusqu’à ce que la mort nous 93. sépare? ». Ibid94. . Reginald Bibby (2004), 95. Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens, Ottawa, L’Institut Vanier de la famille, http://www.vifamily.ca/library/publications/futured_fr.htmlReginald Bibby (2009), 96. Th e Emerging Millennials: How Canada’s Newest Generation is responding to Change and Choice, Lethbridge, Project Canada Books. Bibby (2004), 97. Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens.Bibby (2009), 98. Th e Emerging Millennials.Bibby (2004), 99. Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens.Statistique Canada, Recensement du Canada, tableau 100. CANSIM 101-1009.Bibby (2004), 101. Un sondage sur les espoirs et les rêves des Canadiens. Michelle Rotermann (2007), 102. Rupture conjugale et dépression subséquente, Statistique Canada, no 82-003 au catalogue, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/collection_2007/statcan/82-003-X/82-003-XIF2006006.pdfBeaupré et Cloutier (2007), 103. Vivre les transitions familiales.

L’importance d’avoir des enfants varie considérablement 104. selon l’âge des parents ou des parents potentiels. Plus de la moitié (53 %) des 18 à 34 ans attachaient une grande importance au fait d’avoir des enfants. La proportion grimpe à 61 % chez les 35 à 54 ans et à 71 % chez les 55 ans et plus. Bibby (2004). Bibby (2009), 105. Th e Emerging Millennials.Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, Base 106. de données sur les naissances, tableau 102-4504. Statistique Canada (2007c), 107. Portrait de famille, p.27.

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Bibby (2004). 108. Il est diffi cile d’établir avec précision les tendances 109. historiques, puisque certaines provinces ont modifi é leur méthode de classifi cation des naissances, tandis que d’autres ne font aucune distinction entre les couples légalement mariés ou vivant en union libre. Institut de la Statistique du Québec, 110. http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/societe/demographie/naisn_deces/naissance/410.htm Il est important de mentionner que, pour 14 % des naissances 111. en Ontario, l’état matrimonial de la mère n’était pas indiqué. Statistique Canada, Statistique de l’état civil du Canada, Base 112. de données sur les naissances, tableau 102-4507.Maureen Baker (2009), 113. Families: Changing Trends in Canada, Toronto, McGraw-Hill Ryerson, p. 16. Heather Juby, Céline Le Bourdais, Nicole Marcil-Gratton 114. (2004a), Quand les parents se séparent : nouveaux résultats de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, rapport présenté à la Section de la famille, des enfants et des adolescents, Ministère de la Justice du Canada, 2004-FCY-6F, http://www.justice.gc.ca/fra/pi/fea-fcy/bib-lib/rap-rep/2005/2004_6/pdf/2004_6.pdfIbid115. ., p. 49.Ipsos-Reid (2004), 116. Adoption in Canada – A report on Public Opinion, août . http://www.adoption.ca/news/050712ipsos.htm Conseil d’adoption du Canada (2008), 117. 2008 International Adoption Statistics, http://www.adoption.ca/2008%20International%20Adoption%20Stats.htm www.familyhelper.net118. Conseil d’adoption du Canada (2008), 119. 2008 International Adoption Statistics. Ipsos-Reid (2004), 120. Adoption in Canada.Charlene Maill et Karen March (2002), « Social Support 121. for Adoption in Canada », Département de sociologie, McMaster University, http://socserv2.mcmaster.ca/sociology/faculty/Miall-News.pdf

Meghan Mulcahy et Nico Trocmé (2010),122. Les enfants et les jeunes placés hors de leur domicile au Canada, feuillet d’information du CEPB no 78E. http://www.cecw-cepb.ca/fr/sites/default/fi les/publications/fr/ChildrenInCare78F.pdf Cindy Blackstock (2009), 123. Note de breff age sur le Tribunal sur la protection et le bien-être à l’enfance : Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations et Assemblée des Premières Nations c. Procureur général du Canada. http://www.fncfcs.com/docs/ChildWelfareTribunalBriefi ngNote_f.pdf

B. MacLaurin, N.Trocmé, B. Fallon, C. Blackstock, L. Pitman 124. et M. McCormack (2008), Comparaison entre les cas d’enfants autochtones et non autochtones ayant fait l’objet d’enquête sur la maltraitance au Canada en 2003, feuillet d’information du CEPB no 66E. http://www.cecw-cepb.ca/fr/sites/default/fi les/publications/fr/FNvsnonFN66F.pdf Cheryl Farris-Manning et Marietta Zandstra (2003), 125. Children in Care in Canada, Ligue pour le bien-être de l’enfance du Canada. http://www.nationalchildrensalliance.com/nca/pubs/2003/Children_in_Care_March_2003.pdf Gail Aitken (2002), « Extending options in permanency 126. planning », dans Permanency Planning in the Child Welfare System, Ottawa : Sparrow Lake Alliance :Children in Limbo Task Force.Susan Stobert et Anna Kemeny (2003), « Choisir de ne pas 127. avoir d’enfants », Tendances sociales canadiennes, no 11-008-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2003001/article/6528-fra.pdf Ibid128. ., p. 10. Globalement, presque un enfant sur cinq âgés de 0 à 13 ans en 129. 1996-1997 avait au moins un demi-frère ou une demi-sœur de sang ou par alliance dans son nouveau réseau familial. Heather Juby, Céline Le Bourdais, Nicole Marcil-Gratton (2004b), Et la vie continue : expansion du réseau familial après la séparation des parents, rapport présenté à la Section de la famille, des enfants et des adolescents, ministère de la Justice du Canada, 2004-FCY-9F, http://www.justice.gc.ca/fra/pi/fea-fcy/bib-lib/rap-rep/2005/2004_9/pdf/2004_9.pdf.Statistique Canada (2007c), 130. Portrait de famille.Juby et al. (2004a), 131. Quand les parents se séparent. Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, 132. no 97-553-XCB2006011 au catalogue. Beaupré et Cloutier (2007), 133. Vivre les transitions familiales, p. 20.Ces statistiques se fondent sur les données recueillies auprès 134. de l’échantillon de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), constitué de près de 9 000 enfants de 6 à 13 ans en 1996 et 1997. Juby et al. (2004b), Et la vie continue.

Plus de 40 pour cent des enfants qui ont vu le jour dans une 135. famille monoparentale ont vécu à un certain moment au sein d’une famille intacte avec leurs deux parents biologiques. Juby et al. (2004b), 136. Et la vie continue, p. vii. Clarence Lochhead et Jenni Tipper (2008), « Profi l des 137. mères et des pères récemment divorcés ou séparés », Transition, Institut Vanier de la famille, automne 2008. Selon les Lignes directrices fédérales sur les pensions alimentaires 138. pour enfants, la garde conjointe suppose que les enfants passent au moins 40 pour cent du temps avec chaque parent.

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Statistique Canada, Statistiques de l’état civil, Base de 139. données sur le divorce, tableau CANSIM 101-6512.Heather Juby, J. Billette, B. Laplante, Céline Le Bourdais 140. (2007), « Nonresident fathers and children, » Journal of Family Issues, vol. 28, no 9, pp. 1220-1245.C. J. Richardson (2001), « Divorce and Remarriage », dans 141. M. Baker (sous la direction de), Families: Changing Trends in Canada, 4e éd. Toronto : McGraw-Hill Ryerson. Cité dans Barbara Mitchell (2009), Family Matters. Toronto : Canadian Scholars’ Press.Juby et al., (2004a), 142. Quand les parents se séparent.Lisa Strohschein (2005), « Parental divorce and child 143. mental health trajectories », Journal of Marriage and Family, vol. 76. Citée par Zheng Wu et Christoph Schimmele (2009), « Divorce and Repartnering », Maureen Baker (dir.) Families: Changing Trends in Canada, 6e édition, Toronto, McGraw-Hill Ryerson.Wu et Schimmele (2009), p. 177.144. Marcel Béchard (2007), 145. La structure de la famille selon la région, 2006 (Révisé), Statistique Canada, no 89-625-XIF au catalogue, http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/collection_2007/statcan/89-625-X/89-625-XIF2007001.pdfSeules les familles recomposées dont les enfants vivent à 146. la maison sont prises en compte dans les statistiques. Par exemple, on considère que les enfants confi és à la garde de leur mère après la séparation ont un beau-père si leur mère forme une nouvelle union, mais la nouvelle union de leur père n’est pas prise en considération, le cas échéant. Heather Juby (2003-2004), « Les tiens, les miens et les 147. nôtres : De nouvelles frontières pour la famille recomposée d’aujourd’hui », Transition, L’Institut Vanier de la famille, (Hiver 2003-2004) http://www.vifamily.ca/library/transition/334/334_fr.htmlAndrew Cherlin (1978), « Remarriage as an Incomplete 148. Institution », American Journal of Sociology, vol. 84, p. 634.

Melody Preece (2003-04), « Quand les parents seuls se 149. marient : Les défi s posés par les relations dans la famille recomposée », Transition, L’institut Vanier de la famille, (Hiver 2003-2004), http://www.vifamily.ca/library/transition/334/334_fr.html#1Susan McDaniel (2009), « Th e Family Lives of the Middle-150. Aged and Elderly in Canada », Families: Changing Trends in Canada, 6e édition, Toronto, McGraw-Hill Ryerson, p. 227.Pascale Beaupré, Pierre Turcotte et Anne Milan (2006), 151. « Fiston revient à la maison : tendances et indicateurs du

retour au domicile parental », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008, p. 28, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2006003/pdf/9480-fra.pdfDe manière générale, les jeunes quittent le domicile familial 152. ou y reviennent pour des périodes d’au moins quatre mois. Voir Martin Turcotte (2006), « Les parents ayant 153. des enfants adultes à la maison », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008 au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/studies-etudes/11-008/feature-caracteristique/5027126-fra.pdfBarbara Mitchell (2007), « Families in the Middle and the 154. Launching of Children » Family Matters, Toronto, Canadian Scholar’s Press, p. 203.Ibid155. ., p. 207.Ibid156. ., p. 210.Roderic Beaujot (2004), 157. Retardement des transitions de la vie : Tendances et conséquences, Ottawa, L’Institut Vanier de la famille, p.36. http://www.vifamily.ca/library/cft /delayed_life_fr.pdfCe groupe comprend les personnes âgées vivant dans leur 158. propre famille d’appartenance, selon le Recensement de 2006, avec leur conjoint ou leur conjointe ou leur partenaire et, dans certains cas, leurs enfants adultes célibataires. Statistique Canada, Recensement de la population de 2006, no 97-553-XCB2006018 au catalogue.Martin Turcotte et Grant Schellenberg (2007), 159. Un portrait des aînés au Canada, Statistique Canada, no 89-519-XIFau catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/89-519-x/89-519-x2006001-fra.pdfLes personnes vivant dans des logements collectifs tels que 160. des maisons de soins infi rmiers et des hôpitaux ne sont pas comprises dans ces statistiques. Martin Turcotte et Grant Schellenberg (2007), 161. Un portrait des aînés au Canada, Statistique Canada, no 89-519-XIE au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/89-519-x/89-519-x2006001-fra.pdfCes données incluent les petits-enfants de tous âges. 162. Statistique Canada (2007c), Portrait de famille.

Ellen Gee et Barbara Mitchell (2003), « One Roof: 163. Exploring Multi-Generational Households in Canada », dans M. Lynn (dir.), Voices: Essays in Canadian Families (2e

édition), Scarborough, Th omson-Nelson.Statistique Canada (2007c), 164. Portrait de famille. Voir Ellen Gee (2002), « Families and Aging », dans Neena 165. Chappell et al. (dir.), Aging in Contemporary Canada, Toronto, Prentice-Hall, et Ingrid Connidis (2001), Family Ties and Aging, Th ousand Oaks, Sage.Par défi nition, les participants à la population active 166.

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comprennent ceux qui ont un travail ou qui en recherchent activement un.Statistique Canada, 167. Caractéristiques de la population active selon l’âge et le sexe (Estimations), CANSIM, tableau 282-0002, http://www40.statcan.ca/l02/cst01/labor20a-fra.htm; Statistique Canada (2009h), Revue chrono logique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB. Katherine Marshall et Vincent Ferrao (2007). « Participation 168. des travailleurs âgés à la vie active », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-XIE. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2007108/article/4235146-eng.pdf Statistique Canada (2009h), 169. Revue chronologique de la population active 2008, catalogue n° 71F0004XCB.Le taux d’emploi représente la proportion de la population 170. qui occupe un emploi sur le marché du travail. Statistique Canada (2007f ), 171. Femmes au Canada : une mise à jour du chapitre sur le travail, catalogue n° 89F0133XIE. http://www.statcan.gc.ca/pub/89f0133x/89f0133x2006000-fra.pdf Diane Galarneau (2005). « 172. Scolarité et revenu des parents seuls », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-XIE. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/11205/8981-fra.pdf Linda Duxbury et Chris Higgins (2009). 173. Le confl it entre le travail et la vie personnelle au Canada durant le nouveau millénaire : Principales constations et recommandations de l’Enquête de Santé Canada sur le confl it entre le travail et la vie personnelle 2001. http://www.hc-sc.gc.ca/ewh-semt/alt_formats/hecs-sesc/pdf/pubs/occup-travail/balancing_six-equilibre_six/balancing_six-equilibre_six-fra.pdf Une famille en âge de travailler ou non constituée de 174. personnes âgées est une famille dont le principal pourvoyeur a moins de 65 ans. Une famille avec enfants est une famille comptant des enfants de moins de 18 ans vivant à la maison. Ce groupe comprend également les couples dont les enfants 175. sont plus vieux et ne vivent plus dans la maison familiale ainsi que ceux qui n’ont pas d’enfant du tout.Statistique Canada (2009g), 176. Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, catalogue n° 13F0022XIE. http://www.statcan.gc.ca/pub/13f0022x/13f0022x2007000-fra.htm. Barbara Mitchell (2006). 177. Th e Boomerang Age: Transitions to Adulthood in Families, Nouveau-Brunswick, NJ : Aldine Transaction Publishers. Statistique Canada, 178. Emploi à temps plein et à temps partiel selon le sexe et l’âge, CANSIM, tableau 282-0002. http://www40.statcan.ca/l02/cst01/labor12-fra.htm Rikha Karambayya et Anne Reilly (1992). «Dual earner 179.

couples: Attitudes and actions in restructuring work for family », Journal of Organizational Behavior, vol. 13; Stone, Leroy (1994). Emploi et famille: les dimensions de la tension, Ottawa : Statistique Canada.Ibid180. ., p. 597.Statistique Canada (2009b), 181. Regard sur le marché du travail canadien, catalogue n° 71-222-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/71-222-x/71-222-x2008001-fra.pdf Ces données sont tirées de l’Enquête sociale générale de 182. 2005. Voir Cara Williams (2008). « L’équilibre travail-vie personnelle des travailleurs de quarts », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2008108/pdf/10677-fra.pdf Les données présentées ici se fondent sur une analyse de 183. l’Enquête sur la population active de Statistique Canada. Voir Katherine Marshall (2009). « La semaine de travail de la famille », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2009104/pdf/10837-fra.pdf Sébastien LaRochelle-Côté, Philippe Gougeon et Dominique 184. Pinard (2009), « Évolution du temps de travail et des gains des parents », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2009110/pdf/10943-fra.pdf Marshall (2009), « La semaine de travail de la famille ».185. Statistique Canada, 186. Jours perdus par travailleur selon la cause, CANSIM, tableau 279-0029. http://www40.statcan.ca/l02/cst01/labor60a-fra.htm Statistique Canada (2009b), 187. Regard sur le marché du travail canadien.Ibid188. .Duxbury et Higgins (2009), 189. Le confl it entre le travail et la vie personnelle au Canada. Ibid190. .J. Bond, E. Galinsky et J. Swanberg (1997), 191. Th e 1997 National Study of the Changing Workforce, New York : Family and Work Institute.

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En 2008, 85 % de toutes les mères travaillaient à un moment 196. donné pendant les 18 mois précédant la naissance de leur enfant. De ce groupe, 80 % recevaient des prestations de l’assurance emploi ou du RQAP. Et de ce groupe, 20 % recevaient des prestations complémentaires de l’employeur. En tout, 68 % des nouvelles mères ont reçu des prestations de l’assurance emploi ou du RQAP en 2008. Duxbury et Higgins (2009), 197. Le confl it entre le travail et la vie personnelle au Canada.Fast, Janet et Frederick, Judith (1996). 198. Arrangements particuliers au travail et stress lié au manque de temps, dans Tendances sociales canadiennes, n° 43, catalogue n° 11-008-XWE.Christine Taylor (1996). 199. Réaction des entreprises devant le coût croissant des soins de santé (rapport 184 à 196) Ottawa : Conference Board du Canada, p. 29.Selon l’Enquête sur la population active, quelqu’un qui ne 200. travaille pas, qui a quitté son emploi dans l’année précédant l’Enquête et qui affi rme avoir pris sa retraite est considéré comme un retraité. On considère l’âge qu’il avait lorsqu’il a quitté son emploi comme son âge au moment de la retraite. Grant Schellenberg et Yuri Ostrovsky (2008a). « 201. Planifi cation de retraite et attentes des travailleurs plus âgés », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, catalogue n° 11-008. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2008002/article/10666-fra.pdf Ibid202. .Ibid203. ., p. 11.Marshall et Ferrao (2007), « Participation des travailleurs 204. âgés à la vie active »; aussi Statistique Canada, CANSIM, tableau 282-0002.Grant Schellenberg, Martin Turcotte, et Bali Ram (2005). 205. « Le travail après la retraite », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, catalogue n° 75-001-XIE. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/10905/8622-fra.pdf

Dans cette étude, on considère comme un couple à deux 206. revenus tout couple dont l’homme est âgé de 55 à 69 ans et dont les deux partenaires déclarent un revenu provenant d’un emploi rémunéré (pas d’un travail autonome) de 2 000 $ ou plus par année au cours des trois années précédant la retraite de l’un des partenaires ou des deux.Grant Schellenberg et Yuri Ostrovsky (2008b). « Prendre 207. sa retraite ensemble? », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada catalogue 75-001-X. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2008104/pdf/10558-fra.pdf

Marshall et Ferrao (2007). « Participation des travailleurs 208. âgés à la vie active ». Schellenberg et Ostrovsky (2008b), « Prendre sa retraite 209. ensemble? »Grant Schellenberg et Yuri Ostrovsky (2008a), « 210. Planifi cation de retraite et attentes des travailleurs plus âgés » Tous les revenus sont exprimés en dollars constants de 2007 et 211. représentent les revenus nets, après impôt.Voir Source : Statistique Canada (2009g), 212. Tendances du revenu au Canada, 1976 à 2007, no 13F0022XCB au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/13f0022x/13f0022x2007000-fra.htmSébastien LaRochelle-Coté et Jason Gilmore (2009), « Repli 213. de l’emploi au Canada », L’emploi et le revenu en perspective,Statistique Canada, no 75-001-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2009112/pdf/11048-fra.pdfJean-François Arsenault et Andrew Sharpe (2009), 214. Th e Economic Crisis through the Lens of Economic Wellbeing, Institute of Wellbeing, http://ciw.ca/Libraries/Documents/Th eEconomic_Crisis_FullReport.sfl b.ashxTous les chiff res sont en dollars constants de 2007.215. Le salaire horaire moyen est passé de 15,78 $ en 1998 à 216. 21,32 $ en 2008. Voir Statistique Canada (2010), « Fiche de renseignements économiques », Tendances sociales canadiennes, no 11-008-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2010001/article/11133-fra.pdfMarie Drolet (2001), « L’écart persistant : Nouvelle 217. évidence empirique concernant l’écart salarial entre les hommes et les femmes au Canada », Statistique Canada, Direction des études analytiques – Documents de recherche, no 11F0019MPF au catalogue, no 157, http://www.statcan.gc.ca/pub/11f0019m/11f0019m2001157-fra.pdfRené Morissette et Anick Johnson (2004), « Gains 218. des couples très scolarisés et peu scolarisés, 1980-2000 », Statistique Canada, Direction des études analytiques – Documents de recherche, no 11F0019MIF au catalogue, no 230, http://www.statcan.gc.ca/pub/11f0019m/11f0019m2004230-fra.pdf

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abordable et sans-abri, http://www.fcm.ca/francais/View.asp?mp=467&x=712; voir aussi FCM (2008), Logement abordable et itinérance — Tendances et enjeux, http://www.fcm.ca/CMFiles/qol2008-f1vxj-3272008-2487.pdf Statistique Canada (2006d), 282. Le patrimoine des Canadiens. Ibid283. .René Morissette et Yuri Ostrovsky (2006), « La protection 284. en matière de pensions et l’épargne-retraite des familles canadiennes, 1986 à 2003 », Direction des études analytiques – Documents de recherche, Statistique Canada, no 11F0019MIF au catalogue, no 286, http://www.statcan.gc.ca/pub/11f0019m/11f0019m2006286-fra.pdf René Morissette et Xuelin Zhang (2006), « Inégalité 285. de la richesse : second regard », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-XIF au catalogue, p. 14. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/11206/9543-fra.htmL’Institut Vanier de la famille (2009), « Intentions de 286. fécondité : avoir des enfants, quand et combien? », Traits de famille, no 13, http://www.vifamily.ca/families/TF13.pdfMinistère de l'Agriculture et de l'Alimentation du Manitoba, 287. Th e Cost of Raising a Child: 2004 (aucune mise à jour depuis cette année).Département de l’Agriculture des États-Unis (2007), 288. Expenditures on Children by Families, Publication 1528-2006, avril 2007, http://www.cnpp.usda.gov/Publications/CRC/crc2006.pdf Statistique Canada (2009i), 289. Les habitudes de dépenses au Canada, 2008, Statistique Canada, no 62-202-X au catalogue, http://www.statcan.gc.ca/pub/62-202-x/62-202-x2007000-fra.pdf Centre canadien de politiques alternatives (2009), 290. « Aff ordability gap between rich and poor », communiqué de presse, 23 septembre 2009.Steve Kerstetter (2009), 291. Th e Aff ordability Gap: Spending Diff erences between Canada’s Rich and Poor, Centre canadien de politiques alternatives, http://www.policyalternatives.ca/sites/default/fi les/uploads/publications/National_Offi ce_Pubs/2009/Spending_Patterns_Low_Incomes.pdf

L’expérience de la dernière récession est révélatrice : du creux 292. jusqu’au sommet, selon les données relatives au chômage (1989-1993), le revenu moyen après impôt des familles a chuté de 6,1 %. Ce sont les familles du quintile inférieur qui ont essuyé la perte la plus marquée : elles ont vu leur revenu après impôt fondre de 11,7 %, comparativement à une baisse de seulement 5,6 % pour les familles du quintile supérieur. Andrew Sharpe et Jean-François Arsenault (2009), Living Standard, p. 14. Le terme « dépenses du ménage » désigne les dépenses 293. courantes, qui englobent tous les biens, les services et les

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impôts, mais non l’assurance vie, l’assurance-emploi, les cotisations à un régime de retraite, les cadeaux personnels et les dons de bienfaisance.Association des comptables généraux accrédités du Canada 294. (2010), Où est l’argent aujourd’hui? L’endettement des ménages canadiens à l’aube de la reprise économique, http://www.cga-canada.org/fr-ca/ResearchReports/ca_rep_2010-05_debt-consumption_f.pdfStatistique Canada (2008e), 295. Gains et revenus des Canadiens durant le dernier quart de siècle, Recensement de 2006.Roger Sauvé (2007), 296. L’état actuel du budget de la famille canadienne – Rapport 2006, L’Institut Vanier de la famille, http://www.vifamily.ca/library/cft /state06_fr.htmlRichard Archambault et Dominic Laverdière (2005), 297. Un modèle macroéconomique d’analyse et de prévision de l’insolvabilité commerciale et des consommateurs au Canada, Information et analyse économiques, Bureau du surintendant des faillites, Industrie Canada, http://www.ic.gc.ca/eic/site/bsf-osb.nsf/vwapj/Modèlemacrodanalyseetdeprévisiondelinsolvabilité.pdf/$fi le/Modèlemacrodanalyseetdeprévisiondelinsolvabilité.pdfAssociation des comptables généraux accrédités du Canada 298. (2010), Où est l’argent aujourd’hui?Une journée de travail complète comprend le travail rémunéré 299. ainsi que les activités connexes telles que la migration quotidienne, les travaux ménagers et les tâches connexes de même que les services de soins. La moyenne de temps est calculée pour l’ensemble de la population sur une semaine de sept jours. Katherine Marshall (2006), « Convergence des rôles des 300. sexes », L’emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, no 75-001-XIE au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/75-001-x/2010107/pdf/11296-fra.pdfCes données tiennent compte des pères en couple. 301. Statistique Canada (2006b), 302. Aperçu sur l’emploi du temps des Canadiens, 2005, no 12F0080XIE au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/12f0080x/12f0080x2006001-fra.pdf

Kerry Daly (2004), 303. L’évolution de la culture parentale,documents des Tendances contemporaines de la famille, Institut Vanier de la famille, p. 7. http://www.vifamily.ca/library/cft /parenting_fr.htmlKatherine Marshall (2007), « La vie chargée des 304. adolescents », L’emploi et le revenu en perspective, vol. 8, no

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89-630-X au catalogue de Statistique Canada. http://www.statcan.gc.ca/pub/89-630-x/2008001/article/10673-fra.pdfIndice canadien du mieux-être (2010), 308. Aux prises avec des horaires surchargés et le manque de temps : l’aménagement du temps, le loisir et la culture au Canada, rapport de l’Indice canadien du mieux-être (ICMÊ), Atkinson Charitable Foundation, p. 10. http://www.ciw.ca/Libraries/Documents/Aux_prises_avec_des_horaires_surcharges_et_le_manque_de_temps.sfl b.ashxMarshall (2007), « La vie chargée des adolescents », p. 14.309. Statistique Canada (2008b), 310. L’évolution de la population active au Canada, Recensement de 2006, no 97-559-X au catalogue http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/as-sa/97-559/pdf/97-559-XIF2006001.pdfLe temps consacré à prendre soin de ses propres enfants ou de 311. ceux de parents, amis ou voisins fait notamment partie de ces activités.Ces soins comprennent le temps consacré à prodiguer des 312. soins personnels à une personne âgée membre de la famille, à aider les aînés du voisinage à faire leurs courses et autres.Statistique Canada (2008b), 313. L’évolution de la population active au Canada.Statistique Canada, Recensement de 2006, n314. o 97-559-XCB2006007 au catalogue.Ibid315. .Kelly Cranswick et Donna Dosman (2008), « Soins aux 316. aînés : le point sur nos connaissances actuelles », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008-X au catalogue, octobre 2008. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2008002/article/10689-fra.pdf.

Une personne de 45 ans ou plus sur cinq devait parcourir plus 317. d’une heure de route pour venir en aide à un parent en raison de l’éloignement. Consulter Mireille Vézina et Martin Turcotte (2010), « Aider un parent qui habite loin de chez soi : les répercussions », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008-X au catalogue, janvier 2010. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2010001/article/11072-fra.pdfCranswick et Dosman (2008), « Soins aux aînés ».318. Statistique Canada (2009e), 319. Enquête sociale générale de 2007 : Tableaux de soins, no 89-633-X au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/89-633-x/89-633-x2008001-fra.pdfVoir RCRPP (2005), « A healthy balance: Caregiving 320.

Page 207: VIF FC print Fre CS3 · la famille compte : profil des familles canadiennes iv | v l'institut vanier de la famille 23. La plupart des personnes divorcées ou séparées forment un

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l ' i n s t i t u t va n i e r d e l a f a m i l l e

policy in Canada », table ronde à l’intention des décideurs, 26 septembre 2005 http://cprn.org/documents/40910_en.pdf Les données de ce profi l statistique proviennent de 321. L’Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006 : familles d’enfants handicapés au Canada. Statistique Canada, no 89-628-X no 009 au catalogue - No 009. http://www.statcan.gc.ca/pub/89-628-x/89-628-x2008009-fra.pdfPlus des trois quarts des parents d’enfants avec incapacités 322. (76,7 %) étaient mariés ou vivaient avec un conjoint de fait. Ce groupe comprend également les familles « intactes » où les deux parents biologiques sont présents à la maison ainsi que les familles recomposées.Martin Turcotte (2006), « Le temps passé en famille 323. lors d’une journée de travail typique, 1986 à 2005 », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008 au catalogue. http://www. statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2006007/pdf/9574-fra.pdf Veuillez prendre note que ces données reposent sur une étude eff ectuée auprès de personnes de 15 ans et plus en emploi au moment de l’Enquête sociale générale sur l’emploi du temps et qui avaient travaillées au moins trois heures pendant la journée de l’enquête. Parmi l’ensemble des travailleurs, le temps moyen alloué au travail rémunéré et aux activités connexes était de 8,6 heures (moyenne calculée sur une semaine de sept jours). Le pourcentage de ménages privés dotés de deux téléviseurs 324. ou plus est passé de 18 % en 1987 à 27 % en 2004. Voir Turcotte (2006).Turcotte (2006), « Le temps passé en famille… » 325. Jacques Barrette (2009),326. Conciliation travail-famille : Qu’en savons-nous vraiment?, Tendances contemporaines de la famille, L’Institut Vanier de la famille. http://www.vifamily.ca/library/cft /barrette/conciliation_travail_famille.pdf Leslie-Anne Keown (2007), « Les bourreaux de travail et 327. leur perception du temps », Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, no 11-008. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2007001/pdf/9629-fra.pdf

Voir Kerry Daly (2000), 328. De plus en plus vite : La reconfi guration du temps familial, Tendances contemporaines de la famille, L’Institut Vanier de la famille. http://www.vifamily.ca/library/cft /faster_fr.html Index canadien du mieux-être (2010), 329. Aux prises avec des horaires surchargés et le manque de temps : l’aménagement du temps, le loisir et la culture au Canada, p. 7.Duxbury et Higgins (2009), Le confl it entre le travail et la vie 330. personnelle au Canada durant le nouveau millénaire.Association des comptables généraux accrédités du Canada 331. (2010). Où est l’argent aujourd’hui? L’endettement des ménages canadiens à l’aube de la reprise économique.

http://www.cga-canada.org/_layouts/CGALinkTrack/CGALinkTrack.aspx?link=/fr-ca/ResearchReports/ca_rep_2010-05_debt-consumption_f.pdf Voir : Fondation des maladies du cœur. « Maladies du 332. cœur », Votre santé. Dernière mise à jour : avril 2010. http://www. fmcoeur.ca; Statistique Canada (2001), « Stress et bien-être », Rapports sur la santé, vol. 12, no 3. No 82-003 au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/studies-etudes/82-003/archive/2001/5626-fra.pdf. La taille des ménages s’est rétrécie au cours des vingt dernières 333. années, or de moins en moins de gens vivent au sein d’un ménage nombreux et de plus en plus d’entre eux vivent seuls. La proportion de ménages d’une personne a bondi d’un ménage sur cinq en 1981 à plus d’un sur quatre en 2006 (26,8 %). Voir Statistique Canada (2007), Portrait de famille. Statistique Canada, Enquête sociale générale de 2008 sur les 334. réseaux sociaux. Totalisations spéciales. Les données sur le nombre de membres de la parenté qui fi gurent dans le présent document ne comprennent pas les membres de la famille du répondant qui font partie du ménage de ce dernier. Voir Katherine Scott (2009), Community Vitality, Institut 335. du mieux-être. http://www.ciw.ca/Libraries/Documents/CommunityVitality_DomainReport.sfl b.ashx Norah Keating (2008), « La communication intergénérationnelle », 336. Transition, Vol. 38, no 2, Institut Vanier de la famille. http://www.ivfamille.ca/library/transition/382/382fr.pdf Leslie-Anne Keown (2009), Les réseaux sociaux aident les 337. Canadiens à faire face au changement, Statistique Canada, no 11-008-X au catalogue. http://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2009002/article/10891-fra.pdfDans un document pour la Direction générale de la santé de la 338. population et de la santé publique de Santé Canada, Solange van Kemenade fait un exposé fort utile d’un grand nombre d’études infl uentes. Voir Solange van Kemenade (2003), « Le capital social comme déterminant de la santé ». La série de documents de travail pour la recherche sur les politiques de santé, document de travail 02-07. Ottawa : Santé Canada. http://dsp-psd.pwgsc.gc.ca/Collection/H13-5-02-7F.pdf Statistique Canada (2010), Enquête canadienne sur 339. l’utilisation d’Internet, tableaux CANSIM 358-0123, 358-0124, 358-0125, 358-0125 et 358-0126. http://ww40.statcan.gc.ca/l02/cst01/comm35a-fra.htm Ben Veenhof (2006), « Internet infl uence-t-il l’emploi du 340. temps des Canadiens? » Statistique Canada, Document de recherche, Série sur la connectivité, no 56F0004MIE au catalogue – no 013. http://www.statcan.gc.ca/pub/56f0004m/56f0004m2006013-fra.pdf Statistique Canada (2010), Enquête canadienne sur 341. l’utilisation d’Internet, tableau CANSIM 358-0130.