Famille(s) ---- Triptyque -...

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1 Saison Saison Saison Saison 2010 2010 2010 2010-2011 2011 2011 2011 Saison Saison Saison Saison 2010 2010 2010 2010-2011 2011 2011 2011 © Stéphanie-Poupeau Dossier Jeune Public Dossier Jeune Public Dossier Jeune Public Dossier Jeune Public Du lundi 18 au vendredi 22 octobre 2010 La Chapelle du Grand T Famille(s) Famille(s) Famille(s) Famille(s) - Triptyque Triptyque Triptyque Triptyque

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Du lundi 18 au vendredi 22 octobre 2010

La Chapelle du Grand T

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SommaireSommaireSommaireSommaire Présentation ...................................... .................................................... 3

Les trois pièces .................................. ................................................... 4

Les auteurs ....................................... ..................................................... 6

Crystal Shepherd-Cross, metteur en scène .......... .............................. 8

Les intentions de mise en scène .................. ...................................... 9

La scénographie ................................... ............................................... 13

Famille(s) – Triptyque : photos ......................................... ................. 14

Les échos de la presse ............................ ........................................... 15

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Famille(s)Famille(s)Famille(s)Famille(s)----TriptyqueTriptyqueTriptyqueTriptyque

Par Crystal Shepherd-Cross

Compagnie

La Banquette en Skaï !

Textes

Philippe Minyana, Carole Fréchette, Noëlle Renaude

Avec Anne Cressent

Luc Cerutti Flore Taguiev Célia Pilastre

Nicolas Guillot

La Banquette en Skaï ! est soutenue pour ce spectacle par :

Onyx La Carrière / Scène Conventionnée Danse de Saint-Herblain (44), Le Grand R / Scène Nationale de La-Roche-sur-Yon (85), La Cie Le Menteur Volontaire / La-Roche-sur-Yon (85), La Cie La Bouée / Les-Portes-en-Retz (17), Le Ciné13-Théâtre (75) / Paris, Théâtre-

Ouvert / Paris (75), Le 104 Centquatre / Paris (75), Le Festival Voisinages / Pays de la Loire, L’ADAMI, La Copie Privée (Plateforme commune pour la défense de la copie privée),

La DRAC des Pays de La Loire, La Ville de Saint-Herblain (44), Le Conseil Régional des Pays de la Loire.

Du lundi 18 au vendredi 22 octobre 2010 à 20h

La Chapelle du Grand T - Nantes

Durée du spectacle : 1h15 Public : à partir de la 1e

Tarif : 6€ par élève ou un pass-culture

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Les trois piècesLes trois piècesLes trois piècesLes trois pièces

Toutes trois ont été publiées en 2008, dans un recueil intitulé La Famille, premier volume des « Petites formes de la Comédie-Française », qui réunit une dizaine d’auteurs contemporains vivants, « choisis pour leurs différences, pour la singularité de leur univers et de leur langue ». La question cruciale de la famille a été posée à ces auteurs, imposée comme thématique commune. C’est à la lecture des textes respectifs de Philippe Minyana et de Noëlle Renaude que l’idée et l’envie de ce projet sont nées. D’abord il y a les nombreux ponts qui relient Phili ppe Minyana et Noëlle Renaude, dans la forme et le fond : l’humour, noir souvent, la concision, les cycles, l’affection, la clarté du propos, et ce besoin de provoquer du théâ tre par la langue. Le texte et le style de Carole Fréchette s’y interc alent parfaitement. Son écriture plus réaliste, cinématographique, met le tout en relief. Elle nous présente une autre famille, différente mais bien reconnaissable.

Madame If reçoit de Philippe Minyana Mme If reçoit ses enfants à déjeuner. Quoi de plus simple ? Pourquoi alors les choses sont elles si compliquées? Et tout le monde parle trop fort. On ne sait pas ou s'asseoir, sur quelle chaise ? Comment ? A côté de qui ? On tente, on rate, et en attendant le Père, on boit. La vie se chorégraphie, absurdement drôle et douloureuse. Et puis finalement on s'aime, et tout parait normal, nous sommes réconciliés. Une famille normale... au bord du gouffre. A dimanche prochain alors ? Un quotidien ritualisé, abhorré et adoré. C’est com me ça chez nous.

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La Pose de Carole Fréchette Marie-Luce revient une fois encore de voyage. Son Père, sa Mère, son Frère, sont là. Pour une fois que nous sommes tous réunis, on pourrait faire une photo, non ? Quoi de plus simple et de plus légitime ? Mais là non plus, on ne sait pas où s’asseoir, comment, ni dans quelle attitude. Faut-il se changer ? Je suis pressé. Rien ne fonctionne, l’appareil s’enraye, les voix s’enrayent, et pour une simple photo surgissent les guerres intimes, les guerres enfouies. Les vieilles histoires refont surface, et personne ne s’écoute, pourtant quelqu’un ici a vraiment quelque chose à dire… On devient fou, alors, vite, un bon souvenir, une b onne nouvelle, et on recommence, parce qu’au fond, on ne connaît que ça, et puis que c’est comme ça, la vie. En famille.

Bon, Saint-Cloud de Noëlle Renaude « Ce père, qui fume, aimerait, il fume, aller à, Saint-Cloud. Promener le chien. Mais la mère a mal à la tête, tire sur sa jupe, fait bouffer ses cheveux, et puis, elle a un blanc. Tu as beaucoup de blancs, Maman, en ce moment ! Et le fils, qui fait de brillantes études, part à Boston. Alors là Bravo, quelle réussite, notre fils à Boston, puis il revient. Puis le père qui fume, meurt, lui qui aimait tant aller à, Saint-Cloud. Et la fille devient mère, son mari devient triste, elle aussi a mal à la tête, tire sur sa jupe, veut aller à Saint-Cloud et puis son frère à des jumeaux. Je ne vous vois pas, mais alors pas du tout, avec des jumeaux ! Et ce chien alors, qui va s’en occuper ? Bon, ça vous dit, Saint-Cloud ? » Une famille, des vies, des existences, cycliques, i nfiniment reconnaissables, touchantes. 40 ans de vie, étirés, et ratatinés en 25 minutes.

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Philippe Minyana En 1979, Philippe Minyana découvre le théâtre par l a mise en scène. Dès 1980, il écrit des textes pour le théâtre publiés pour la plupart par les Éditions Théâtrales, l’Avant-Scène et Actes Sud. On lui doit une quarantaine de pièces dont : Inventaires (1987) - présentée au Grand T en octobre 2008 dans une mise en scène de Patrick Pelloquet - , Chambres (1993), André (1993), Les Guerriers (1993), Où vas-tu Jérémie ? (1993), La Maison des morts (1996), Fin d’été à Baccarat (1998), Pièces (2001), Le Couloir (2004), Histoire de Roberta (2006), Ça va (2006), La Petite Forêt profonde (2008), Madame If reçoit (2009)… montées par de nombreux metteurs en scène tels que Viviane Théophilidès, Christian Schiaretti, Stéphanie Loïk et surtout Robert Cantarella.

Plusieurs pièces ont été entendues, dans « Nouveau Répertoire dramatique » et dans « Radio Drames » sur France Culture présentées par Lucien Attoun. Deux de ses pièces, Chambres et Inventaires, ont été inscrites au programme du baccalauréat à l'option théâtre.

Il est depuis 2000, auteur associé au Théâtre Dijon-Bourgogne, Centre Dramatique National dirigé par Robert Cantarella. Il est aussi auteur de livrets d’opéras et écrit des scénarios et des dialogues de téléfilms (Papa est monté au ciel).

En 2002, il a été fait officier de l’Ordre des Arts et Lettres. En 2006, sa pièce La Maison des Morts est mise en scène par Robert Cantarella au Vieux Colombier (Comédie-Française).

Carole Fréchette Figure parmi les écrivains contemporains du théâtre québécois, Carole Fréchette suit une formation de comédienne puis passe sa maîtrise d'art dramatique à l'Université de Québec.

Dans les années 80, elle joue et écrit pour le Théâtre des Cuisines. Là, elle apprend toutes les facettes du métier : comédie, direction scénique, organisation des festivals... Mais elle trouve son véritable épanouissement dans l'écriture et se lance en solo avec Baby Blues en 1991.

Elle continue de créer ensuite : Les Quatre Morts de Marie en 1995 - qui obtient le Prix du gouvernement fédéral - La Peau d'Elisa (1997), Les Sept Jours de Simon Labrosse (1999), Jean et Béatrice (2001), Le Collier d’Hélène (2001), Violette sur la terre (2002) (cette même année, elle est récompensée par le Prix de la francophonie au Festival d'Avignon), Serial Killer (2007), La Petite Pièce en haut de l’escalier (2007), La Pose (2009). Désormais connue en Europe, Carole Fréchette voit ses pièces régulièrement reprises par de nombreux metteurs en scène.

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Noëlle Renaude Après des études d'histoires de l'art et de langues orientales, Noëlle Renaude se consacre à l'écriture. Elle publie un certain nombr e de romans sous des pseudonymes et collabore à la revue Théâtre/Public jusqu'au déb ut des années 90. D'abord éditée à Théâtre Ouvert puis aux Editions Théâtrales, elle écrit une vingtaine de pièces, dont : L'Entre-deux (1991), Le Renard du Nord (1993), Les Cendres et les lampions (1993 et 2000), Petits rôles (1996), A tous ceux qui ! (1996), Ma Solange, comment t'écrire mon désastre, Alex Roux (pièce fleuve, 1998 et 2001), Fiction d'hiver (1998 et 1999), La Comédie de Saint-Etienne (1999), Madame Ka (1999), Promenades (2002), 8 (recueil comportant Bon, Saint-Cloud ) (2003), Par les routes (2004), Des tulipes & ceux qui partent à l'aventure (2006). Ses textes, montés par des metteurs en scènes comme Robert Cantarella, Annie Lucas, Eric Elsmonino, Laurent Vacher, Michel Didym, Frédéric Maragnani, sont traduits en plusieurs langues et font l'objet de créations radiophoniques en France et à l'étranger.

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mmmmetteuretteuretteuretteur enenenen scènescènescènescène « Je suis née en Angleterre d’un père " so british " et d’une mère française. Ils étaient voyageurs, mais suite à quelques années de nomadisme (Inde, Népal, Afrique du Nord, Nouveau Mexique, USA…) et à leur séparation définitive, c’est en Vendée que j’ai grandi. Enfance compliquée et champêtre, agréable, bien que marginale, de fait. Le théâtre est très vite arrivé dans ma vie, atelie rs, puis classe A3 Théâtre avec un professeur qui ne m’a jamais permis de douter que c ela serait ma vie. A 18 ans et après le bac, je suis entrée au Conservatoire Natio nal de Région de Bordeaux pour 3 ans. Lors de ma dernière année, sont arrivées deux personnes qui m’ont fait l’effet d’un réveil en fanfare, et ont fait place à une mag nifique journée de possibles. D’abord Michel Cerda, avec qui nous avons exploré Marivaux, et où j’ai entr’aperçu ce qu’il m’était possible de toucher en tant que comédienne, en calme, précision, intimité, amusement contenu, et minimalisme. Puis enfin, Philippe Minyana, sur ses propres textes, et qui a profondément changé mon Théâtre, pour de bon. Tout y était concret, vivant, sans références, dans l’immédiat, et source de plaisir inégalé. J’ai su que j’allais continuer ce travail, avec passion. J’ai depuis travaillé avec divers metteurs en scène, et quasi exclusivement sur des écritures actuelles, contemporaines : Gilbert Tiberghien, Frederic Maragnani, Christophe Huysman, Laurent Laffargue, Gilles Lefeuvre, Didier Long… sur des textes de : Ad de Bond, Maeterlinck, Minyana, Marion Aubert, Maïakovsky, Daniel Keene, Nancy Huston, Noëlle Renaude… J’ai aussi régulièrement l’occasion de travailler pour le cinéma, la télévision, la radio, mais c’est toujours au Théâtre que je rêve. En 2007, suite à un travail approfondi en tant que comédienne avec Philippe Minyana et Noëlle Renaude, je me suis enfin décidée à mettr e en scène, et là, tout a basculé. Lors d’un festival dédié aux jeunes metteurs en scè ne, formes courtes exclusivement, « Les Mises en Capsules » au Ciné 13 de Montmartre, à Paris. Nous avons joué Madame If reçoit , et ce fut une vraie rencontre avec le public. Quelle belle surprise, que de joie ! L’élan que nous avons ressenti de la part des spectateurs, professionnels et anonymes, ainsi que des directeurs du théâtre, m’ont conforté dans l’idée que nous touchions là quelque chose d’essentiel. L’idée qu’il fallait développer ce projet, et le faire grandir s’est imposée à nous. En sont nées l’idée et l’envie de ce triptyque. Désormais, je suis metteur en scène. »

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Les Les Les Les intentionintentionintentionintentions s s s

de mise en scènede mise en scènede mise en scènede mise en scène

« Je propose ce triptyque théâtral comme une exposition de nos familles impossibles, en France et ailleurs. Mais aussi un voyage dans l’écriture contemporaine et ses formes

possibles. Ce qui m’intéresse dans la mise en scène est de déformer les choses, les étirer, les mettre à plat au microscope. Et puis ensuite les laisser respirer. Je veux donc proposer

des formes : artistiques, théâtrales, orales, et faire des choix, aujourd’hui. J’aime le théâtre, quelle liberté ! »

Crystal Shepherd-Cross, metteur en scène

Sur la famille « La famille est un thème qui m’est très cher. J’en ai une, je l’aime, je la hais, elle m’étouffe, et me fait vivre. C’est la mienne. C’est la tienne, c’est la nôtre. On y rit, on s’y ennuie (ohlala), on y joue, on y boit, on se dit qu’on n’y retournera plus, et puis…

C’est ce père, cette mère, ce frère, que j’ai envie d’exposer, d’exploser, et de montrer parce que je les aime tant, et que ça en vaut la peine.

Je tiens à parler du Monde par ce prisme fondamenta l qu’est La Famille, la base que nous partageons tous, qui nous élève, nous plombe e t nous situe dans ce monde.

Nous y sommes affreux, drôles, beaux, bêtes et touchants. Nos petitesses et nos grandeurs, nos envies, nos lâchetés, nos tentatives honnêtes, nos hontes assumées. Et aussi nos fixettes, nos échappatoires, un souvenir, un repas, une photo, une chanson, une ballade. Le squelette des choses. »

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Sur les textes « Sur ce thème crucial, j’ai donc choisi en premier lieu Madame If reçoit de Philippe Minyana et Bon, Saint-Cloud de Noëlle Renaude, deux auteurs qui font éminemment partie de mon parcours de comédienne. Ensuite s’est imposée La Pose de Carole Fréchette, une nouveauté pour moi, dont l’écriture très cinématographique contraste avec les précédents, et met en lumière leurs singularités.

Je les ai choisis parce que leurs univers ont en commun d’être jubilatoires, incisifs, drôles et poignants. Mais aussi parce que leurs écritures respectives me semblent d’une telle force qu’elles nous laissent libres de les interpréter, les saturer, les tordre et les mettre à plat, sans en perdre la substance.

Les trois tableaux de famille sont très différents, par leur milieu social, l’ambiance, mais surtout par l’écriture, unique à chacun. Cepen dant tous trois seront liés entre eux par les acteurs et le traitement scénique, nota mment la vidéo, afin de créer une vraie unité.

Les acteurs vont inverser les rôles, les genres, les âges, se mélanger, nous embrouiller. Qui est la mère, où est la sœur, je croyais que c’était une fille, mais quel âge a-t-il, c’est quoi ce truc, c’est drôle, j’ai une boule au ventre, les larmes aux yeux, ah c’est passé ? Un super huit, une journée au manège, un vide grenier. » Sur le temps « Un des intérêts majeurs, à traverser ces trois œuvres et à les proposer côte à côte, est le suivant : bien qu’elles soient toutes trois d’une durée identique (25 min), elles jouent chacune sur une temporalité différente et unique : chez Minyana, le temps passe, lentement, et avance par « brève ellipse », « courte ellipse » et « ellipse », véritables métronomes de cette œuvre. La pièce se déroule en deux dimanches après-midi, identiques, immuables et interminables. Mais finalement heureux, et qu’on sait répétés à l’infini, une grande roue, cyclique.

Chez Carole Fréchette, nous sommes en temps réel, dans un plan séquence derrière l’objectif de l’appareil photo d’où le choix d’en faire un film, projeté en interaction avec ses mêmes acteurs, sur scène, qui figure le hors-champ. Il n’y a aucune saute de temps, chaque seconde est vécue, nous sommes au temps présent.

Puis chez Noëlle Renaude, sans crier gare ni nous prévenir, voilà que nous couvrons 40 ans d’une famille, en deux générations successives, et cette fois aussi en dimanches après-midi qui ne passent pas…

Comme des existences entières en accéléré, et pourt ant posées. Comme en résumé, pour n’en garder que l’essence et en montrer les si gnes.

Dans l’idée de proposer ces trois œuvres en triptyq ue, s’ajoute cet élément ludique qui est de jouer avec le temps, sur la façon dont i l est exprimé, vécu, et traité.

Je veux donc par là entamer une réflexion sur la gestion et le traitement du Temps au théâtre, d’abord par les auteurs, puis par ceux qui le portent sur scène. »

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Madame If reçoit « Chez Madame If reçoit, nous sommes écrasés, étalés contre le mur en fond de scène, comme en vitrine, tout est à voir, même si au premier abord il n’y a pas grand-chose… Un vide assez sidérant, néanmoins lumineux et farcesque. Tout parait normal, mais nous sommes constamment au bord d’un précipice. On s’y promène. Ici l’on suggère les Histoires, les non-dits, l'affection profonde, les décalages, les furies, l'amour inconditionnel et maladroit. Du quotidien. Inspirée par les lumières vacillantes et l’inquiéta nte étrangeté de l’univers lynchéen, j’ai néanmoins choisi de placer « ma famille » dans un décor qui n’est pas sans rappeler les ambiances du photographe anglais, Mart in Parr : la banalité du quotidien, avec radio-nostalgie en fond sonore dans la cuisine , tandis qu’une tragédie antique se joue dans la salle à manger. »

« Crystal Shepherd-Cross, a tout à fait saisi « la température » de ma pièce : Madame If reçoit. Entre terreur et farcerie, avec finesse, elle convoque des figures familières, amusantes, reconnaissables. Elle ose dilater le temps ; tout procède par éclats inattendus ; ruptures brèves. C’est vrai ; oui, ça se passe comme ça ; les rites ordinaires sont « au bord du » ; du précipice ; de l’inénarrable ; du ridicule ; de la folie douce. Crystal est, ou devient un vrai metteur en scène, qui connaît l’espace, les acteurs, les écritures d’aujourd’hui ; le mélange des genres, et cela simplement, calmement, pleinement. »

Philippe Minyana

Paris, le 15 septembre 2008

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La Pose « Dans la famille plus bourgeoise de Carole Fréchette, là aussi on cherche sa place, et tout prend des proportions incroyables. Le carré familial -père mère fille fils- est bancal, l’appareil s’enraye, et soudain, c’est la guerre. La pièce étant une longue et unique scène, durant laquelle on tente de prendre une photo, et l’écriture étant « réaliste », j’ai fait le choix d’en faire un film, plan unique, qui sera celui vu par le viseur de l’appareil photo, et projeté sur scène. Les protagonistes ne sont pas toujours ensemble dans le cadre, ils sont aussi parfois hors-champ, sur scène, en chair et en os. Ils se changent pour la photo, cherchent leur sac, et tentent aussi de faire fonctionner l’appareil, ce qui provoquera toutes sortes de dérèglements visuels. Des acteurs, des personnes en transit entre l’appar tement de Madame If reçoit et celui de Bon, Saint-Cloud , déménageant, et en interaction avec leur propre film, leur propre image projetée. Ils s eront spectateurs comme nous, mais d’eux-mêmes. Il s’agit là de créer un souffle, une respiration entre les deux formes en miroir que sont Madame If reçoit et Bon, Saint-Cloud et d’utiliser des formats qui proposent des visions du monde différentes. Et puis, comme pour tous les gens de ma génération, le cinéma n’est pas en option, il est partout présent et le film est comme notre identité contemporaine. Il est par ailleurs décidé que pour les premiers et derniers tableaux, nous utiliserons le principe de phrases projetées. Pour distinguer la parole dite de la parole pensée, avouer les sentiments interdits, et par là proposer un autre m ode d’adresse au public, en nous ramenant au mot écrit, lisible. Grâce à ce procédé et au traitement de l’image projetée, le lien entre les trois œuvres devient cette fois p hysique et visible. »

Bon, Saint-Cloud « Pour le troisième et dernier tableau qui présente la famille de Noëlle Renaude, nous sommes dans un cadre, au sens propre. Un tableau vivant, où par l’écriture organique qui mêle didascalies, pensées, répliques, actions et commentaires, l’on plonge dans un théâtre-récit ultra ludique, et cyclique. Apparaît un monde concret, réel, où tout est reconnaissable, et dépouillé de tout artifice, une fois assimilé par l’acteur qui se doit d’être virtuose. Ici, c’est un minimalisme amusé qui se place en réponse à la « farcerie » kitsch du premier tableau et nous rééquilibre. »

Crystal Shepherd-Cross, metteur en scène

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La scénographieLa scénographieLa scénographieLa scénographie « Le triptyque est envisagé ici, comme le développeme nt d’une image qui se traduit dans l’espace par trois couloirs qui viennent cueil lir le spectateur.

Mme If reçoit est en fond de scène, avec pour éléments de décors une table et ses chaises tabourets, le tout en formica bleu, déposé sur un sol clair en lino de cuisine imitation carrelage. Le tableau nous transporte dans une énergie colorée, pop et acidulée , qui tranche avec le second tableau.

La Pose est en milieu de scène, là nous sommes dans un univers délicat, le sol est noir vernis, les personnages se reflètent et se trouvent dédoublés et multipliés par la vidéo. C’est Mme If qui à la fin de ce premier tableau, en fermant ses volets, fait descendre une sorte de mur noir depuis les cintres et fige ainsi l’espace dans ce deuxième couloir. Les acteurs vont jouer avec cette projection, leurs corps aux costumes colorés vont accompagner l’image vidéo. Les acteurs vont nous apparaître au gré du texte co mme des taches de couleurs, dans ce monde noir, délicat, aux allures énigmatiques. Le mur devient comme un cadre pour permettre la pose. Il est en matière tulle plastifiée.

Bon, Saint-Cloud est donc le dernier couloir, à l’avant-scène. Au sol une mosaïque de tapis, aux couleurs rouge brun accompagne quatre chaises en tissu à fleurs roses pâles, ainsi que deux petites tables identiques, qui ont passé les générations. Dans ce dernier univers, le son étouffé grâce aux tapis, nous permet d’intensif ier les passages du temps. Le tapis devient comme un tapis volant, on traverse les géné rations, on propose au public un ticket pour partir maintenant, dans notre dernière histoire, celle dans laquelle on se reconnaît tous : la famille, les générations qui se suivent, se ressemblent, se rassemblent, se dispersent.

Les costumes

Ils viennent d’une démarche de permettre à chacun de se reconnaître, à travers notre sœur, notre grand-père, nous même à d’autres âges, d’autres époques (« tiens, je portais la même salopette en terminale », « ce sous-pull, ma sœur l’avait »)… Il s’agit ici de travailler de manière quasi cinéma tographique. On propose une carte, une sorte de jeu des 7 familles, qui s’articulent s ur 3 tableaux. Le premier tableau au lino bleu fait ressortir la couleur pop, les aplats de couleurs vives des costumes, dans une ambiance plutôt « Sixties ». Le deuxième tableau en noir comme l’absorption de la couleur à travers la juxtaposition de la vidéo en noir et blanc, époque contemporaine. Le troisième tableau, un tableau en rouge sombre sur lequel se détache l’aspect sépia de nos choix de costume : orangé, vieux roses, brun, comme des vielles photos sortis des albums de notre enfance, « seventies ». »

Catherine Cosme, scénographe

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Photos réalisées par Stéphanie Poupeau

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Les échos de la presseLes échos de la presseLes échos de la presseLes échos de la presse

Par Christophe Barbier, le 31/08/2010

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Saison 2010Saison 2010Saison 2010Saison 2010----2011201120112011

Le Grand T

BP 30111 44001 Nantes cedex 01

Tel 02 28 24 28 24 Fax 02 28 24 28 38

Dossier réalisé à partir des documents fournis par La Banquette en Skaï !

De nombreuses pistes de travail autour des spectacles sont disponibles dans le document

« Aller au théâtre : lire, voir, dire, écrire et faire… avec les élèves »

Rendez-vous sur : http://www.legrandT.fr/IMG/pdf/aller_au_theatre.pdf

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