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Monsieur Sax Inventeur belge de génie 1814-1894

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Monsieur SaxInventeur belge de génie

1814-1894

Marc Baeken Dinant - AIAS

Bicentenaire de la naissance d’Adolphe SaxJanvier 2014

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Dinant – Janvier 2014

Monsieur Sax – Inventeur belge de génie1814-1894

Le nom de Sax évoque immédiatement – voire exclusivement – le saxophone, comme si le mérite de cet inventeur s'était limité à ce précieux instrument.Or, parmi la myriade d'innovateurs que la Révolution Industrielle a générés dans la facture instrumentale, ce Belge est considéré comme le plus fécond et le plus révolutionnaire. Sax, comme l'écrit déjà un historien du XIXe siècle (1861), "est le premier facteur [d'instruments] du monde". En 2002, une spécialiste de la facture instrumentale affirme que "ses inventions ont marqué définitivement la facture instrumentale européenne".

Si ce génie est aujourd'hui reconnu de tous, il faut pourtant noter que c'est seulement en 1980 qu'une première étude sur sa vie, son œuvre et ses instruments de musique lui fut consacrée (Malou Haine).Ce temps important entre la mort de Sax (1894) et cette première synthèse explique la disparition de nombreux documents et archives relatifs au grand homme.

Dans le but de rendre justice à ce grand facteur d'instruments, l'Association Internationale Adolphe Sax a soutenu la recherche de différents historiens et musicologues, et encouragé l'édition de nouvelles biographies devant confirmer la renommée d'Adolphe Sax dont 2014 marquera le bicentenaire de la naissance.

Aujourd'hui, durant quelques dizaines de minutes, je vais tenter de vous faire partager l'existence de cet homme qui a vécu, dans un état de tension permanente, une foule de péripéties aussi incroyables qu'émouvantes. Le récit d'une carrière exceptionnelle, celle de cet homme que le tout Paris du XIXe siècle appelait "le Belge".

Première vie

La première vie d'Adolphe Sax, c'est bien en Belgique qu'elle se passe. D'abord à Dinant, petite cité nichée au bord d'un fleuve – la Meuse – à 100 km du sud de Bruxelles. Ville pittoresque de très petite taille, elle n'en fut pas moins, durant de nombreux siècles, le siège international du métier des batteurs de cuivre et du façonnage d'objets en laiton. Industrie toujours florissante au XIXe siècle, il semble incontestable que la famille Sax en possède la technique et que, tout naturellement, Adolphe Sax fait le choix de cette matière pour la fabrication de la famille du saxophone.

La Belgique des parents de Sax, installés à Dinant depuis au moins cinq générations, est au carrefour des conflits qui opposent les grandes puissances européennes lorsque le petit Adolphe vient au monde, le 06 novembre 1814, le règne de Napoléon Bonaparte vient de s'effondrer. A quatre mois près, notre Dinantais échappe à la citoyenneté française. La France, pourtant, se l'appropriera très souvent, comme en témoignent les nombreux dictionnaires peu ou volontairement mal informés.

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Adolphe Sax est le premier enfant né de l'union de Charles-Joseph Sax (1790-1865) et de Marie-Joseph Masson. Dix autres petits Sax complèteront cette grande famille, mais seul Adolphe vit le jour à Dinant.

Les gènes de la facture instrumentale sont inscrits dans l'ADN du petit Sax car son père, menuisier-ébéniste de formation, fabrique déjà des instruments: flûtes, bassons, clarinettes et autres serpents.

Très vite, saisissant les opportunités du nouveau régime hollandais et de la stabilité économique qui suit les années de guerre (Waterloo 1815), la famille Sax s'installe à Bruxelles, principal foyer de la facture instrumentale.

Charles ouvre une fabrique d'instruments à vent et, dès 1819, devient facteur officiel de la Cour du Roi des Pays-Bas. Il obtient le quasi-monopole de la fourniture d'instruments aux toutes nouvelles musiques des régiments belges.En outre, il étend sa fabrication aux cordes: pianos, harpes, lyres, guitares, mais sa préférence va aux instruments à vent qu'il améliore avec persévérance. Les premières récompenses tombent dès 1820. Les articles spécialisés vantent la qualité de ses inventions et saluent ses recherches essentielles dans les domaines de l'acoustique lui permettant de corriger l'empirisme qui, jusqu'alors était de mise dans la fabrication des instruments. La science s'impose mais au tâtonnement.

En 1833, lors de l'exposition nationale – la première dans ce petit Royaume de Belgique enfin indépendant depuis trois ans –, le jury, outre la Médaille d'or, le qualifie de "premier facteur d'instruments à vent d'Europe".A sa mort, en 1865, Charles-Joseph Sax a déposé 12 brevets d'inventions et légué la passion de la facture intrumentale, à ses enfants.

Mais revenons-en à Adolphe Sax.Né en 1814 à Dinant, installé à Bruxelles dès l'année suivante, son enfance est tragique. Sachant à peine tenir debout, il fait une chute de trois étages, se cognant gravement la tête contre une pierre. On le croit mort. A 3 ans, il avale une coupe d'eau vitriolée, puis une épingle. Plus tard, il est gravement brûlé par une explosion de poudre. Il tombe sur un poêle en fonte et se brûle un côté. A trois reprises, il manque l'empoisonnement ou l'asphyxie à force de respirer des objets couverts d'un vernis dangereux.Plus tard encore, il reçoit un pavé sur la tête puis tombe dans une rivière d'où il est sauvé de justesse.Son enfance n'est qu'une succession de malheurs qui font craindre pour la survie de celui que la famille appelle "le miraculé".Ces premiers incidents graves ne sont – hélas! – que le prélude d'une existence agitée. En 1858, Adolphe Sax est sauvé d'un cancer de la lèvre par un médecin qui connaît les propriétés de centaines de plantes indiennes. Que serait-il advenu sans cette intervention dont la presse de l'époque fait largement écho?

L'enfance d'Adolphe Sax, c'est aussi, fort heureusement, celle de l'apprentissage scolaire et manuel. Il est dit intelligent, inventif, passionné de musique. Dès lors, il bénéficie des leçons de son père qui saisit bien vite ses capacités et met tout en œuvre pour les développer.Soutenu par ce dernier, l'adolescent travaille et, très tôt, il sait tourner les pièces d'une clarinette, mouler les clefs, les fondre, les polir et les ajuster.

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Adolphe Sax complète sa formation de facteur d'instruments par un apprentissage sérieux de la musique qui fait de lui, non seulement un virtuose de la clarinette, mais également le premier professeur de saxophone du Conservatoire de Paris.

Cette double formation, manuelle et musicale, renforce sa volonté de perfectionner les instruments qu'il pratique. Il a 16 ans lorsqu'il présente à l'Exposition de l'Industrie, à Bruxelles, des flûtes et des clarinettes en ivoire.A 19 ans, c'est une clarinette entièrement nouvelle à 24 clefs qu'il propose et dont le jury salue la qualité.

La première grande invention du jeune facteur prodige est brevetée le 21 juin 1838 (Sax a 24 ans): une nouvelle clarinette basse sur laquelle il applique ses découvertes en matière d'acoustique. Sax fait entrer la facture instrumentale dans une ère nouvelle, celle où savoir-faire technique et connaissance scientifique doivent faire bon ménage. Outre ses réelles qualités manuelles, Sax travaille en synergie avec différents scientifiques, applique les lois physiques de propagation du son à la fabrication de ses instruments. Il est le fondateur d'une nouvelle facture révolutionnaire.

Ce premier brevet, cette nouvelle clarinette, suscite l'enthousiasme du chef d'orchestre de l'Opéra de Paris qui, de passage à Bruxelles, découvre l'instrument et déclare, dès lors, que « les autres clarinettes ne sont qu’ "instruments barbares". »De même, le responsable de la Grande Harmonie de Bruxelles souhaite l'intégrer à l'orchestre, mais les autres musiciens la refusent. Sax les défie, prend la place de soliste et triomphe devant des centaines personnes. Les compositeurs écrivent pour lui des œuvres que seule des clarinettes Sax peuvent interpréter tant elles sont difficiles.Le jeune génie poursuit son œuvre. Il invente un réflecteur à son, une nouvelle clarinette basse, un procédé d'accord de pianos, un orgue à vapeur dont la puissance sonore dépasse tout ce qui existe alors. Voilà qui prouve le penchant de Sax pour le colossal.

Son succès va grandissant mais il refuse les propositions qui lui sont faites de s'installer à Saint-Pétersbourg, Londres, Berlin. Il préfère rester – pour l'instant – en Belgique qui, dès 1840, se hisse au premier rang des puissances industrielles du monde.

Sax présente son travail à l'Exposition de l'Industrie de Bruxelles. Outre les différents instruments perfectionnés ou un nouveau bec de clarinette qui résiste à l'humidité, le saxophone fait son apparition. Sax le fait entendre, derrière un rideau de manière à ne pas dévoiler une invention non encore brevetée.

Il faut – en effet – attendre 1846 pour savoir, grâce au descriptif du brevet déposé, ce qui a poussé notre facteur d'instruments à développer ses recherches et à inventer la famille des saxophones. Il dit déplorer la dureté et la mollesse des instruments à vent fabriqués jusqu'alors. Seuls, dit-il, les cuivres conviennent en plein air, mais leurs graves détonnent. Les cordes ne peuvent pallier ce défaut en raison de leur faible volume sonore. En conséquence, fort de sa maîtrise des règles acoustiques, Sax crée un instrument proche des cordes mais d'une puissance sonore très supérieure. En effet, il réalise une famille complète (7 instruments: sopranino, soprano, alto, ténor, baryton, basse, contrebasse) couvrant l'entièreté de la tessiture humaine. Le saxophone est né.

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Le succès n'est évidemment pas immédiat. Si le jury de 1841 est incontestablement étonné face à cet inventeur prolixe, il décide – vu son jeune âge (27 ans) – de ne lui attribuer que la Médaille de vermeil (entre l'or et l'argent) car, que resterait-il à lui attribuer les années suivantes?La presse spécialisée confirme que Sax, furieux, a refusé la distinction, considérant que "s'il est trop jeune pour l'or, il est assurément trop vieux pour le vermeil!".L'invention du saxophone ne reste pas sans lendemain et différents compositeurs, musiciens, chefs d'orchestre l'encouragent à terminer au plus vite, tel Halévy qui lui écrit: "Hâtez-vous de terminer votre nouvelle famille d'instruments et venez en aide aux pauvres compositeurs qui cherchent du nouveau et au public qui en demande."

Sax est devant un dilemme: poursuivre le développement de l'entreprise familiale ou oser Paris qui semble lui tendre les bras, du moins le croit-il. Les appels sont, en effet, importants: des musiciens, des compositeurs, mais aussi des professeurs d'acoustique au Collège de France.

Nous sommes en octobre 1842, Sax a 28 ans et débarque Gare du Nord à Paris. Il n'a presqu'aucun moyen financier mais le voilà à l'aube de sa seconde vie.

Seconde vie

Etabli dans un petit appartement, il installe son atelier dans un hangar proche de Montmartre, décidé à conquérir la France. Hélas, la difficulté rencontrée à Bruxelles se renouvelle à Paris.En effet, l'hostilité du milieu de l'industrie s'est rapidement étendue à l'ensemble des 28 facteurs d'instruments à vent parisiens. "L'étranger" ou "le Belge", comme l'appellent ses opposants, vient grossir les rangs d'une corporation déjà pléthorique et, surtout, arrive auréolé d'une réputation liée à ses nouvelles inventions, louées par la presse et quelques grands artistes dont la voix compte.

Berlioz, le "grand Berlioz", le reçoit, l'écoute et découvre ses inventions. Voici ce qu'il en dit dans le Journal du Débat: "Monsieur Sax aura sans doute puissamment contribué à la révolution qui se prépare dans la fabrication des instruments à vent. C'est un homme d'un esprit pénétrant, lucide, obstiné, d'une persévérance à toute épreuve,… à la fois calculateur, acousticien, fondeur, tourneur et ciseleur, il sait penser et agir: il invente et exécute."Par rapport au "saxophon" (comme on l'appelle à ses débuts), il parle de sa sonorité et écrit: "Elle est de telle nature que je ne connais pas un instrument actuellement en usage qui puisse lui être comparé. C'est plein, moelleux, vibrant, d'une force énorme, et susceptible d'être adouci. Les compositeurs devront beaucoup à Monsieur Sax, quand ses instruments seront devenus d'un usage général."

Cet article entraîne de nombreux contacts, de multiples invitations. Toutes visent à intéresser pécuniairement A. Sax afin de pouvoir impunément s'approprier le mérite de ses découvertes passées et futures; à le réduire à la position de subalterne. L'espoir de gains financiers immédiats aurait pu inciter Sax à accepter mais, prudent, il repousse toutes les propositions. Ces faux amis d'un jour vont – dès lors – former un premier noyau d'ennemis vite rejoints par la majorité des facteurs parisiens lorsqu’il fonde sa propre fabrique d'instruments.

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Sax ignore ses opposants et crée sa propre société en juillet 1843. L'opposition de ses détracteurs, qui tourne au harcèlement, finit par lui empoisonner l'existence. Pourtant, le célèbre compositeur italien Donizetti, convaincu de la supériorité des nouveaux instruments de Sax, décide de les utiliser pour la première de son opéra Dom Sébastien (le 08 novembre 1843). Mais là aussi, Sax est repoussé. En effet, beaucoup de musiciens, salariés à l'opéra, possédent aussi leur propre fabrique d'instruments et refusent l'introduction des clarinettes, bugles et trompettes de M. Sax. Ils forcent le maestro à couper les passages écrits pour ces nouveaux instruments. La presse, à nouveau, s'empare de l'affaire et le différend s'envenime. Son retentissement contribue à intéresser le public aux destinées de l'inventeur.

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C'est une véritable croisade que mènent désormais, au grand jour, les facteurs parisiens contre un étranger qui dérange leurs habitudes, les menace dans leurs intérêts et leur éducation musicale. Ils le taxent de folie, l'accusent de gaspiller l'argent de ses commanditaires, n'hésitent pas à espionner ses activités, à corrompre ses ouvriers, à lui voler ses découvertes et à contrefaire ses instruments. Outre les fabricants dont Sax blesse les intérêts, il contrarie également la routine des musiciens hostiles aux innovations, surtout si elles les obligent à apprendre, à étudier de nouveaux "outils de travail".

Loin de se laisser abattre par tant d'hostilité, l'inventeur organise chez lui des démonstrations et gagne peu à peu du terrain. De nombreux musiciens réputés publient leurs encouragements, tels Kastner, Fétis, Berlioz, Halévy, Meyerbeer, et contribuent à sa renommée.

Sur le plan financier, hélas, Sax peine à trouver l'équilibre. S'il vend bien quelques instruments, l'obligation d'apprendre une autre façon d'en jouer limite temporairement leur diffusion. Les créanciers, eux, poussés par les ennemis de Sax, ne lui font pas de cadeaux et manquent de provoquer sa faillite. C'est l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, en personne qui va le sauver, en lui offrant une somme de 4.000 francs-or par l'intermédiaire du Général de Rumigny. La saisie est évitée de justesse mais, au retour du tribunal, il découvre ses ateliers en flammes: des modèles précieux disparaissent dans le brasier. Les pompiers concluent à un incendie criminel mais les auteurs ne seront jamais retrouvés.

A plusieurs reprises, Sax monte de nouvelles sociétés mais la hargne de ses détracteurs continue de le poursuivre et les huissiers menacent continuellement. Plusieurs saisies ont lieu mais, à chaque fois, aidé par l'un ou l'autre mécène, l'inventeur relance – pour l'instant – son activité.

Les Défis

Essentiellement, Sax a donné son nom à quatre grandes familles d'instruments: saxhorns, saxotrombas, saxtubas et saxophones.C'est la première fois qu'un facteur s'intéresse non plus à UN instrument unique, mais à une famille complète dans le but de couvrir toute la tessiture de la voix humaine. Pour atteindre cet objectif, celle du saxophone compte sept instruments allant du sopranino et du soprano, au basse et contrebasse, en passant par l'alto, le ténor et le baryton.

Ces instruments apportent un timbre absolument nouveau et séduisant, dans une forme nouvelle, en cuivre et non plus en bois. Cette forme trouvée et adoptée par Sax est un cône parabolique. L'instrument se joue avec une anche; il imite les sons d'un instrument grave à archet. C'est là tout le secret technique du saxophone dont le grand Rossini, en séjour à Paris début 1844, affirme: "Avec le saxophone, c'est la plus belle pâte sonore que je connaisse", avant de l'imposer dans son conservatoire. Berlioz, la même année, lui dédie un sextuor dont il dirige la création, Sax jouant lui-même la partie pour saxophone. Théophile Gauthier, l'auteur de Capitaine Fracasse et du Roman de la Momie se dit "hautement impressionné par les effets d'une sonorité magnifique".La connaissance par Sax des principes de proportion acoustique lui assure une incontestable supériorité technique mais est source de multiples déboires de l'inventeur.

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C'est le 21 mars 1846 seulement qu'il prend le brevet du saxophone dont il joue depuis bientôt quatre ans, sinon plus… et qui a été conçu, probablement, dès 1838.

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Les Déboires

Les années qui suivent restent pénibles pour Sax. Il continue à faire face à ses adversaires, ses concurrents et autres contrefacteurs. Ces derniers vont même jusqu'à rassembler un capital financier conséquent afin de fonder une société dont l'objet vise à combattre l'inventeur belge. On continue de débaucher son personnel, on empêche les musiciens d'utiliser ses instruments; des articles haineux sont publiés, associés à des caricatures blessantes. On exporte le saxophone après en avoir effacé la marque et on le réintroduit ostensiblement en France, après quelques modifications mais nanti de nouveaux sigles. On accuse, dès lors, Sax de plagiat et l'attaque devant les tribunaux, en nullité de ses brevets.Il faudrait un livre pour évoquer tous les procès intentés à tous les degrés de juridiction. Sax les gagne tous, non sans devenir demandeur en réparation, jusqu'à la reconnaissance finale.

Toutes ces procédures ruinent Sax dont la faillite est prononcée à trois reprises: 1852, 1875, 1877. Et pourtant, avec une centaine d'ouvriers, quelque 20.000 instruments sont sortis de ses ateliers de 1843 à 1860.

Réforme des Musiques militaires

L'une des grandes réussites du facteur belge, l'une de ses plus grandes victoires aussi, est la réforme des Musiques militaires.Dans un contexte de tension permanente entre la France et l'Allemagne, de nombreux régiments sont "stationnés" sur la très longue frontière qui sépare les deux états(± 450 km). La présence de tous ces soldats, en manque d'activités, ne va pas sans poser quelques problèmes avec la population.L'idée d'adjoindre une musique à tous les casernements et d'inviter ces dernières à donner l'aubade chaque dimanche, gratuitement, au profit des habitants, fait son chemin.

Hélas, à cette époque, les Musiques militaires françaises tombent en désuétude. L'achat de centaines de nouveaux instruments représente des sommes colossales.Le Général de Rumigny qui connaît les qualités des instruments Sax n'hésite pas à proposer ces derniers. Non seulement ils "sonnent" juste, mais la puissance sonore permet d'en réduire le nombre. En outre, Sax propose une réforme profonde de l'orchestre qui doit compter moins de musiciens. Sax est donc synonyme, et de justesse, et d'économies importantes. Le choix devrait s'imposer de lui-même. Une fois encore, ses adversaires interviennent et les responsables politiques n'osent décider.Le Général de Rumigny, devenu Ministre de la Guerre, doit alors nommer une commission d'étude. Cette dernière décide d'organiser un concours entre deux formations, l'une dotée des instruments traditionnels, l'autre "équipée" selon la formule Sax.

Une très grande manifestation publique est organisée au Champ de Mars (emplacement actuel de la Tour Eiffel), devant l'Ecole de la Garde Républicaine, le 22 avril 1845.L'ancien système est défendu par 45 musiciens professionnels dirigés par Carafa, directeur des Musiques militaires. Sax défend les siens avec 37 musiciens qu'il a

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péniblement réussi à recruter car sept lui font défaut. Encore faut-il qu'il joue lui-même, alternativement, de deux instruments, deux exécutants lui tournant le dos en dernière minute.Outre l'avis presque unanime du jury international, quelque 20.000 personnes acclament Sax. C'est le triomphe et, le 10 août suivant, l'organisation Sax est officiellement adoptée, non sans provoquer encore et encore de nouvelles hostilités de la part des musiciens évincés.

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Inventions et perfectionnements

La liste des inventions et des perfectionnements dus à Sax est très longue. Outre les familles des saxophones, saxhorns, saxotrombas, saxtubas, il faut citer une réforme des notations musicales, des compositions, des méthodes d'apprentissage (Sax est devenu professeur au Conservatoire de Paris, le premier à enseigner le saxophone à ce niveau). Il rédige un mémoire sur l'influence des instruments à souffle sur les poumons, un projet d'école d'application pour les inventeurs, un plan de réorganisation des orchestres, une remarquable étude sur l'acoustique des salles. Enfin, il apporte d'importantes améliorations à la plupart des instruments en cuivre et en bois. Il réinvente le doigté des instruments, ce qui permet à un même musicien d'en jouer plusieurs et d'en changer au cours d'un même concert, sans difficulté.

N'oublions pas l'importance de ses recherches en matière acoustique: il démontre que la beauté des timbres des instruments à souffle ne dépend nullement des matériaux et techniques de fabrication, mais bien des proportions du tube qui sert d'enveloppe à la colonne d'air (diamètre, longueur, rapport entre les deux). Qu'un saxophone soit en cuivre, en bois ou en verre, son timbre ne varie pas si les proportions restent identiques (reconnaissance officielle de ses théories en 1851).

Au total, Sax dépose une quarantaine de brevets, sans compter de nombreuses trouvailles, parfois extravagantes, voire fantaisistes, mais montrant combien l'esprit de l'inventeur belge est constamment en éveil.

Le Saxophone

Certes, le saxophone n'est pas adopté d'emblée par les compositeurs de l'époque, malgré de nombreuses appréciations flatteuses et les solides amitiés de Sax dans le monde musical. C'est une longue et lente ascension que l'instrument a connue – et connaît toujours – dans le monde entier.

Kastner, compositeur et grand ami de Sax, fut le premier à utiliser le saxophone à l'orchestre (décembre 1844). C'est dans une pièce pour sextuor à vent écrite par Berlioz que le saxophone inaugure – quelques mois plus tôt – sa carrière dans le classique: l'Hymne Sacré, créé à Paris le 03 février 1844 (la partition est hélas perdue).

Il faut attendre 1868, soit plus de 20 ans après le dépôt du brevet, pour que le saxophone (alto) soit mis à l'honneur dans un œuvre importante, l'opéra Hamlet d'Ambroise Thomas (1811-1896). Ce n'est qu'au soir de sa vie que Sax a le bonheur de voir les compositeurs de la nouvelle génération s'intéresser de manière plus significative à son instrument, tels Massenet (1842-1912) dans ses opéras Hérodiade (1882) et Werther (1893); Gustave Charpentier (1860-1956) dans Impressions d'Italie (1880); ou encore Georges Bizet (1838-1875) dans le Prélude de L'Arlésienne crée en 1872. Enfin, le Belge Paul Gilson (1865-1942) compose le 1er Concerto pour saxophone en 1901.Un quatuor de saxophones apparaît pour la première fois dans un opéra-comique (Fervaal) de Vincent d'Indy (1851-1931). Nous sommes en 1895, Sax est mort depuis un an et l'invention est vieille d'un demi-siècle!

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Si quelque 300 solos au moins sont écrits pour le saxophone au XIXe siècle, il s'agit – pour la plupart – d'œuvres légères, distrayantes, sans envergure, condamnées à l'oubli.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, c'est surtout le manque de musiciens talentueux qui explique l'échec relatif du saxophone dans la musique classique. Le nombre appréciable de professionnels que Sax a formé entre 1857 et 1870 ne suffit pas pour susciter l'engouement et assurer la pérennité de l'instrument à un haut niveau. En outre, la maigreur du répertoire ne justifie pas la création d'un enseignement spécifique. Les quelques œuvres écrites pour l'instrument ne trouvent que difficilement des interprètes de valeur. Le manque d'empressement des compositeurs à consacrer des partitions au saxophone achève de boucler le cercle vicieux. Ainsi, l'enseignement du saxophone – au niveau universitaire – est-il retombé dans l'oubli jusqu'à la réouverture d'une classe à Paris en 1942, à Bruxelles en 1954, au Brésil en 1990 ! Le premier saxophone n’arrive à Taiwan qu’en 1944 !

En compensation, il trouve une issue plus qu'honorable dans les musiques militaires. Mais, comme frustré de son rejet du classique, il se défoule dans les orchestre de cirque – toujours avides de nouveautés –, dans les orphéons ou dans les myriades de petits "orchestres de brasserie" jouant de la musique de variété.

L'étiquette d'instrument populaire lui colle désormais à la peau. L'expression n'a pas nécessairement un sens péjoratif mais elle explique sans doute – en partie – pourquoi nombre de grands compositeurs n'ont employé le saxophone qu'avec réticence, méprisant peut-être un instrument de "clique". Ne négligeons pas non plus sa connotation "d'instrument du jazz" dans son appréciation la plus négative – hélas –, celle d'un racisme non dit.Enfin, rappelons que c'est vers 1830 que la "grammaire" de l'orchestre symphonique fixe le nombre de musiciens à 140 maximum. Le saxophone arrive plus de dix ans trop tard.

Le projet de la ville natale de Dinant, au travers de ces concours internationaux prestigieux, participe à la promotion de ce magnifique instrument. La commande de concerti, sonates et œuvres pour ensembles de saxophones auprès des plus grands compositeurs invite à l'optimisme. Les lauréats de ces concours assurent le relais d'un enseignement pointu dans leur pays d'origine, confirmant ainsi le renom du célèbre facteur belge.

Le jazz

"Sans le jazz, que serait la musique? Mais sans le saxophone, que serait le jazz?" Question souvent répétées, auxquelles on peut répondre en affirmant: "C'est le jazz qui a fait le succès du saxophone et réciproquement."

Du premier débarquement en Virginie (1619) à la naissance concrète du jazz, trois siècles s'écoulent pendant lesquels les esclaves noirs, arrachés à leur culture ancestrale, reconstruisent petit à petit une musique mixte, née de la confrontation des cultures africaines et européennes.Sans instrument, confisqués par les esclavagistes, sans unité culturelle, les esclaves américains réinventent des chants dont les rythmes scandent leurs travaux dans les champs de coton (field hollers). Ces chants se caractérisent par une scansion très marquée, leur glissement mélodique et leurs allers-retours

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rapides de la voix de poitrine à la voix de tête, sur le timbre particulier des voix africaines.A l'issue de la Guerre de Sécession (1861-1865), des récits des esclaves, influencés par le folklore rural américain, naît le blues. Issu des ballades américaines, le blues s'enrichit des caractéristiques des field hollers: rugosité de la voix, sensualité du timbre et du phrasé, priorité du temps sur la forme.

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Et le saxophone dans cette histoire?L'une des particularités de la Guerre de Sécession, déclarée vingt ans après l'invention du saxophone, c'est de voir l'engagement de très nombreux soldats étrangers (Allemands, Irlandais,…) dont quelque dix à quinze mille Français. Il est attesté que certains d'entre eux ont traversé l'Atlantique avec leur saxophone qui, peu à peu, va séduire les musiciens de jazz. Pour rappel, la Nouvelle Orléans fut fondée par la France. C'est donc tout naturel que ce soit des officiers et soldats français qui en assurent la défense.

La percée du saxophone est fulgurante parce que les jazzmen ont vite réalisé les avantages qu'ils pouvaient tirer de cet instrument à haute capacité de vocalisation, l'essence même de cette nouvelle musique. Sa voix, en effet, évoque le mieux celle de l'homme car elle répond idéalement à trois exigences complémentaires de la musique noire américaine: le traitement du timbre, l'inflexion de la voix et la personnalisation du style: les blue notes. Le saxophone est l'instrument qui permet – le plus aisément – de les réaliser.Le premier à graver un solo de jazz au saxophone sur cylindre, le 17 septembre 1900, est le Belge Jean Moeremans, musicien dans l'US Marine Band. L'armée américaine va très vite intégrer ce merveilleux instrument et participer à sa renommée.

La Grande Guerre (1914-1918) est le facteur déterminant qui va sauver le saxophone de sa désaffection en Europe et le sortir de son stade embryonnaire en Amérique. Lorsque l'armée US mobilise, elle compte deux cent mille Noirs dont plusieurs intègrent de remarquables orchestres. Comme les autres musiques militaires, elles ont pour mission de soutenir le moral des troupes. Mais, en février 1918, à Aix-les-Bains, et en août à Paris, l'un de ces orchestres, dirigé par Jim Europe, joue pour le tout public avec un succès énorme. Le jazz européen vit ses premières heures et le saxophone contribue à imposer peu à peu cette musique. En Belgique, de grands saxophonistes joueront les plus belles pages de l'instrument tels Boby Jaspard (1926-1963), Jacques Pelzer (1924-1994). Aujourd'hui, Steve Houben (1950) est l'une des grandes figures emblématiques du jazz belge et européen.

Le souvenir

Pour la petite histoire, Sax ne s'est jamais marié. Il eut cependant une compagne, Louise-Adèle Maor, d'origine espagnole, qui lui donna cinq enfants, tous reconnus par leur père à la fin de sa vie (1886).Le génial Dinantais conserve la nationalité belge et poursuit, inlassablement, la mise au point de ces nombreuses inventions.Il meurt à Paris le 07 février 1894, à presque 80 ans. Son corps repose au cimetière de Montmartre (18e arrondissement), dans une tombe-chapelle aujourd'hui propriété de la Ville de Dinant.

Un de ses fils, Adolphe-Edouard, poursuit les affaires mais, en 1928, celles-ci sont reprises par la Maison Selmer de Paris qui poursuit un remarquable travail de facture instrumentale reconnu mondialement.A Dinant, la mémoire du plus célèbre de ses enfants se perpétue au travers de différents lieux (Maison de Monsieur Sax, Maison de la Pataphonie), des expositions permanentes publiques (Art on Sax, le Parcours des Anamorphoses), mais aussi au travers de prestigieux concours qui rassemblent l'élite mondiale du saxophone classique, mais aussi des concerts et le célèbre Dinant Jazz Nights.

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A l'image de sa plus belle invention, la vie d'Adolphe Sax est un labyrinthe de paradoxes, de tracasseries, de défaites et de victoires, dont l'homme sort grandi et auréolé de gloire.De la Révolution industrielle ont jailli quantité d'instruments de musique mais, ceux de Monsieur Sax mis à part, aucun n'a franchi le stade de l'expérimentation. La seule invention qui lui a survécu à part entière est la famille des sept saxophones, entièrement nouvelle, la dernière des instruments acoustiques. "Sax est et restera dans l'histoire de son temps un génie de la facture des instruments à vent" (Malou Haine) et 2014 sera l'occasion de fêter le bicentenaire de sa naissance. Dinant et la Belgique s'y préparent.

Merci Monsieur Sax.

Marc BaekenAssociation Internationale Adolphe SaxDinant – Belgique

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Bibliographie sommaire

Outre les archives de l'Association Internationale Adolphe Sax,

Catalogue des produits de l'Industrie belge admis à l'Exposition de 1841, Bruxelles, 1841.

COMETTANT Oscar, Histoire d'un inventeur au dix-neuvième siècle. Adolphe Sax, ses œuvres et ses lettres, Paris, 1860.

CORVISIER André (sous la dir. de), Histoire militaire de la France, t. II (1715-1871), Paris, P.U.F. 1992.

DANVAL M., DERUDDER M., LEGROS B., PERNET R., SACRE R., SCHROEDER J.-P., Dictionnaire du jazz à Bruxelles et en Wallonie, Sprimont (Mardaga), 1991.

DELAGE Jean-Louis, Adolphe Sax et le saxophone, 150 ans d'Histoire, Lyon, 1992.

FÉTIS François-Joseph, Biographie universelle des musiciens, Paris, 1844, 1ère

éd. et 1873-1875, réimpression anastatique, Bruxelles, 1963, t. VII, pp. 413-423.

HAINE Malou, Adolphe Sax. Sa vie, son œuvre et ses instruments de musique, Bruxelles, 1980.

HAINE Malou, Catalogue des instruments Sax au Musée Instrumental de Bruxelles, suivi de la liste de 400 instruments Sax conservés dans les collections publiques et privées, Bruxelles, 1980.

HAINE Malou, Instruments Sax / Saxinstrumenten / Sax instruments, Sprimont (Mardaga – Coll. du Musée des Instruments de Musique, N°2), 2000.

HAINE Malou, Les facteurs d'instruments de musique à Paris au XIXe siècle: des artisans face à l'industrialisation, Bruxelles, 1985.

HEUCHAMPS Edgard, Quelques aspects de la vie tourmentée et féconde d'Adolphe Sax, dans Revue catholique des idées et des faits, XVIIIe année, N°8 du 13 mai 1938, pp. 16-18 (acoustique).

LONDEIX Jean-Marie, A Comprehensive Guide to the Saxophone Repertoire – Répertoire Universel de Musique pour Saxophone, 1844-2003, Glenmoore, 2003.

REMY Albert, Adolphe Sax, Dinantais génial, 3e édition, Dinant, 1994. RORIVE Jean-Pierre, Adolphe Sax. 1814-1894. Inventeur de génie, Bruxelles,

2004. SAX Adolphe, De la nécessité des musiques militaires, Paris, 1867. SCHROEDER Jean-Pol, Histoire du jazz à Liège, Liège, 1985.

A paraître en 2014 RORIVE Jean-Pierre, Adolphe Sax. Sa vie romanesque, ses inventions, ses

saxophones (titre provisoire).

ContactMarc BAEKENAssociation Internationale Adolphe SaxRue Grande 37, B-5500 DinantTél: +32 (0)82/21.39.39Fax: +32 (0)82/[email protected]

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