Vers une prise en charge des séropos par les généralistes.

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Vous êtes ici : Accueil > Actualités de la région MOBILISATION Publié le mercredi 01 décembre 2010 à 06h00 - JUSTINE FAIDERBE > [email protected] Toute association pourra participer au dépistage non-médicalisé. Photo AFP Facebook Digg Del.icio.us Ma.gnolia Google Live Chaque année, 10 à 15 malades du sida meurent dans la région. Faute d'un dépistage rapide. Associations et professionnelsde la santé y travaillent main dans la main. Depuis mars 2009, l'association de lutte contre le sida Aides a réalisé près de cent fois l'opération : une goutte de sang sur la bandelette de papier, trente minutes d'attente, l'appareil qui confirme ou infirme la présence du virus du sida, le VIH. Cela s'appelle le « dépistage non-médicalisé ». Une expérimentation unique dans le Nord - Pas-de-Calais, pour les besoins d'une étude biomédicale nommée « Com'Test », pour « communautaire test », menée par l'Agence nationale de recherche sur le sida. L'objectif ? Développer un système de dépistage du sida hors cadre médical dans la région. « L'idée de Com'Test n'est pas de créer de nouveaux centres de dépistage où on attendrait que les gens viennent, explique Cyril Martin, coordinateur d'Aides Nord - Pas-de-Calais. C'est d'aller au-devant des gens, directement à leur rencontre, pour leur éviter cette lourde démarche. » Pour l'étude, l'association Aides a ciblé des publics « particulièrement sensibles » : des hommes bi ou homosexuels, hommes migrants originaires d'Afrique subsaharienne, usagers de drogues, personnes prostituées. Mais « le plan national de lutte contre le sida s'étend bien évidemment au-delà », précise Cyril Martin, qui dit son association « extrêmement satisfaite » par les actions mises en place par l'État. Sida : dépistage et prise en charge s'améliorent - Nord Éclair, l'actualité... http://www.nordeclair.fr/Actualite/2010/12/01/sida-depistage-et-prise-... 1 sur 3 01/12/2010 23:56

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MOBILISATION

Publié le mercredi 01 décembre 2010 à 06h00 - JUSTINE FAIDERBE > [email protected]

Toute association pourra participer au dépistage non-médicalisé.Photo AFP

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Chaque année, 10 à 15 malades du sida meurent dans la région. Faute d'un dépistage rapide. Associations etprofessionnelsde la santé y travaillent main dans la main.

Depuis mars 2009, l'association de lutte contre le sida Aides a réalisé près de cent fois l'opération : une goutte de sang surla bandelette de papier, trente minutes d'attente, l'appareil qui confirme ou infirme la présence du virus du sida, le VIH.Cela s'appelle le « dépistage non-médicalisé ». Une expérimentation unique dans le Nord - Pas-de-Calais, pour les besoinsd'une étude biomédicale nommée « Com'Test », pour « communautaire test », menée par l'Agence nationale de recherchesur le sida. L'objectif ? Développer un système de dépistage du sida hors cadre médical dans la région.« L'idée de Com'Test n'est pas de créer de nouveaux centres de dépistage où on attendrait que les gens viennent, expliqueCyril Martin, coordinateur d'Aides Nord - Pas-de-Calais. C'est d'aller au-devant des gens, directement à leur rencontre, pourleur éviter cette lourde démarche. » Pour l'étude, l'association Aides a ciblé des publics « particulièrement sensibles » : deshommes bi ou homosexuels, hommes migrants originaires d'Afrique subsaharienne, usagers de drogues, personnesprostituées. Mais « le plan national de lutte contre le sida s'étend bien évidemment au-delà », précise Cyril Martin, qui ditson association « extrêmement satisfaite » par les actions mises en place par l'État.

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Diminuer de moitié le nombre de malades qui s'ignorentDésormais, les médecins généralistes vont par exemple être incités à proposer systématiquement un test de dépistage dusida à tous leurs patients, s'ils ne l'ont pas déjà effectué. « Auparavant, ils ne le faisaient que pour les personnes quiprésentaient des risques », explique le professeur Yazdan Yazdanpanah. Le responsable du service des maladies infectieusesdu centre hospitalier de Tourcoing souligne que chaque année, dans la région, 10 à 15 personnes meurent du sida « parcequ'elles arrivent trop tard en soins ». Ce dispositif permettrait de diminuer de moitié le nombre de malades qui ne se saventpas séropositifs. Ils seraient entre 700 et 800 dans le Nord - Pas-de-Calais, contre 2 500 encadrés médicalement.Vers une prise en chargepar les généralistes ?

Pour le professeur Yazdan Yazdanpanah, l'implication des « médecins de ville » dans la lutte contre le sida doit d'ailleursaller plus loin : elle doit non seulement s'accentuer dans la prévention et le dépistage de la maladie, mais également dans saprise en charge. « Il y a 25 ans, les patients mouraient tous. Aujourd'hui, le sida peut être considéré comme une maladiechronique, avec une prise en charge ambulatoire. Je pense qu'il faut davantage proposer aux patients une prise en chargealternée entre hôpitaux et cabinets de ville. » Dans la métropole lilloise, trois généralistes se sont rapprochés du CH Dronde Tourcoing pour travailler sur le suivi de patients atteints du sida.Dans le cadre du plan national de lutte, les centres de dépistage devraient aussi être renforcés, explique Cyril Martin, quiassure que le Nord - Pas-de-Calais se situe dans la moyenne française en matière de personnes contaminées.L'expérimentation Com'Test, elle, qui s'est révélée « efficace et généralisable », pourrait être mise en place dès 2011 dansd'autres grandes villes françaises. Prochains plans de travail de l'association : améliorer l'éducation thérapeutique dupatient, pour « l'aider à mieux vivre avec sa maladie », et développer sa présence dans le Pas-de-Calais, où aucune antenned'Aides n'est encore ouverte. Pour Cyril Martin, l'ultime cheval de bataille des associations de lutte sera certainement de« réussir à changer le regard porté sur la maladie ».w

Prévention et traitements : une note d'optimisme dans la lutte contre le sida

Le sida a tué l'an dernier 2 millions de personnes. 2010 apporte une note d'optimisme avec le recul des nouvelles infectionset des essais encourageants de traitement ou de gel, moyens supplémentaires pour prévenir la contamination.Depuis ledébut de l'épidémie, quelque 30 millions de personnes dans le monde ont perdu la vie à cause du sida. Mais les nouvellescontaminations ont reculé d'un cinquième (19 %) depuis 1999, atteignant 2,6 millions en 2009, selon l'Onusida. De plus,l'accès aux traitements s'est élargi : plus de 5,2 millions d'habitants des pays en développement avaient accès au traitementantisida (antirétroviral) fin 2009, contre 700 000 en 2004.Toutefois, selon Michel Sidibé, directeur exécutif de l'Onusida,« on estime à 10 millions le nombre de ceux qui restent dans l'attente d'un traitement ». Les avancées durement acquisessont fragiles, prévient-il, en s'inquiétant notamment de l'état des financements internationaux.Réduire le risque d'infection Ilexiste à présent une palette d'outils pour la prévention et la réduction des risques : préservatif, traitement de maladiessexuellement transmissibles, connaissance de son statut sérologique grâce au dépistage, circoncision masculine,programmes d'échanges de seringues et traitement de substitution à l'héroïne pour les toxicomanes. Mais faute de pouvoirproposer un vaccin puissamment préventif, les chercheurs tentent d'ajouter de nouvelles méthodes à cet arsenal. Une desstratégies prometteuses repose sur l'utilisation des antirétroviraux chez des personnes non-infectées.Ainsi, des essais d'ungel microbicide « suscitent de l'espoir pour toute une génération de femmes », selon Michel Sidibé. Publiée en juilletdernier, l'étude réalisée par le centre Caprisa chez des femmes d'Afrique du Sud a montré qu'un gel vaginal microbicide àbase de Tenofovir (un antirétroviral) réduisait de 39 % le taux d'infection sexuelle. Tout récemment, un essai clinique(étude iPrEx), paru dans le New England Journal of Medicine, a démontré qu'une dose quotidienne d'une combinaisond'antirétroviraux, prise oralement, réduit de 44 % le risque d'infection par le VIH, le virus responsable du sida, chez deshommes homosexuels.Ces résultats ont été qualifiés d'« extrêmement importants » par le docteur Anthony Fauci, directeurdu NIAID, institut national américain des allergies et maladies infectieuses. D'autant qu'un certain nombre de participantsn'ont pas pris régulièrement leur traitement préventif, faisant baisser la moyenne du résultat.Des antirétrovirauxdéjàefficaces Pour autant, les spécialistes s'accordent à préconiser la poursuite des travaux avant de répandre ce nouveau modede prévention. Pour se rapprocher d'une utilisation plus compatible avec la vie réelle de cette prophylaxie chez despersonnes non-infectées (PreP, propxhylaxie pré-exposition), un essai franco-québécois « Prep intermittent » devraitdémarrer dans les six prochains mois. Il s'agit d'un traitement intermittent à la demande, lorsque la personne (homosexuelsmasculins) prévoit une activité sexuelle, d'après l'Agence nationale française de Recherche sur le sida. Des donnéesmédicales appuient cette stratégie.Depuis 1994, les antirétroviraux sont déjà utilisés avec succès pour réduire le risque detransmission du virus de la mère enceinte à son futur enfant ou en cas d'exposition accidentelle au virus (piqûre avec uneaiguille contaminée, par exemple). De plus, les traitements (trithérapies) qui ont réduit spectaculairement la mortalité despersonnes atteintes par le VIH, en diminuant également les quantités de virus dans le sang et le sperme, contribuent aussi àréduire leur contagiosité.w

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