Vendredi 6 février Ensemble intercontemporain...

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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Vendredi 6 février Ensemble intercontemporain | Susanna Mälkki Dans le cadre du cycle Le temps de la danse Du samedi 31 janvier au vendredi 6 février 2009 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Ensemble intercontemporain | Susanna Mälkki | Vendredi 6 février

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Roch-Olivier Maistre,

Président du Conseil d’administration

Laurent Bayle,

Directeur général

Vendredi 6 février Ensemble intercontemporain | Susanna Mälkki

Dans le cadre du cycle Le temps de la danse

Du samedi 31 janvier au vendredi 6 février 2009

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,

à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr

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La valse, la bourrée… : toutes les danses dictent leur rythme. Elles donnent le ton et le temps à ceux qui

s’y accordent. De la danse traditionnelle thaïe aux Ländler de Brahms, les pulsations d’une chorégraphie

réelle ou rêvée emportent la musique et les corps dans leurs tournoiements.

Le khon, théâtre traditionnel thaï apparu voici mille ans dans les cours royales d’Ayutthaya, s’imposa

rapidement comme le divertissement privilégié des rois. Il met en scène des personnages masqués,

richement costumés de brocarts de soie, qui exécutent des danses très codiiées, accompagnées par

des musiciens, des chanteurs et des narrateurs. La très forte puissance évocatrice de cet art pictural vivant

permet d’entrer en contact avec le monde invisible, de donner âme aux croyances magiques… Et aussi

de fonder l’identité de la communauté, de la rassembler sur des temps forts.

Le programme imaginé par Jordi Savall sous le titre de Ludi Musici : L’esprit de la danse participe du même

paradoxe, pas dansés qui font à la fois la distinction et la communion des corps : il présente un répertoire

composite, qui rassemble deux siècles de musiques dansées (de 1450 à 1650) en Europe occidentale,

en Asie occidentale et en Amérique latine. Entre une Bourrée d’avignonez et un tourdion, entre une

gaillarde et une romanesca, entre des folias criollas du Pérou et une guaracha du Mexique, on trouve

aussi telle berceuse berbère ou tel lullaby : dans certaines cultures, en efet, on conduisait doucement

les enfants vers le sommeil en dansant…

Dans la lignée poétique des Ländler schubertiens, les Liebeslieder-Walzer [Valses en forme de chansons

d’amour] que Brahms composa dans les années 1868-1869 peuvent tout aussi bien être lus comme un

hommage à la Vienne de leur temps : ils puisent également leur inspiration dans les productions du roi

de la valse, Johann Strauss. Ainsi la neuvième pièce, Am Donaustrande, da steht ein Haus, semble faire

allusion tant par son titre que par le détail de sa réalisation à la célèbre valse du Beau Danuble bleu.

D’autres danses, même lorsqu’elles s’écrivent et s’écoutent assis, continuent à faire irrépressiblement

virevolter les plumes et les imaginaires. Ainsi les Danses (1904) de Debussy, écrites sur commande de

la maison Pleyel pour la promotion de son modèle de harpe chromatique, évoquent tour à tour le rituel

antique et la valse alanguie. Avec Renard (1915), sorte de petit opéra-ballet, Stravinski puise librement

dans le fonds populaire russe pour construire une fable devant être aussi bien chantée que jouée par

« des clowns, danseurs et acrobates » ! Dans Ragtime (1918), il utilise le style syncopé que des artistes

américains comme Scott Joplin avaient déjà popularisé quinze ans auparavant.

Cet emploi abstrait de la danse dans la musique savante, on l’entend jusque dans les œuvres récentes

de Unsuk Chin et de Arnulf Herrmann. Les gestes agiles et imprévisibles du Double concerto pour piano,

percussion et ensemble de 19 instruments de la compositrice coréenne tentent de relier les timbres et

les cultures dans une couleur homogène. Quant à la musique du compositeur allemand, elle se fait

pour nous invitation à la danse… ictive !

Cycle Le temps de la danse

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SAMEDI 31 JANVIER – 20H

L’épopée du Ramayana II

Le théâtre masqué khon (Thaïlande)

Le doigt de diamant, l’enlèvement

de Sita et le combat royal

Troupe du département des Beaux-

arts du ministère de la Culture

thaïlandais

MARDI 3 FÉVRIER – 20H

Ludi Musici : L’esprit de la danse

(1450-1650)

Montserrat Figueras, soprano

Pascal Bertin, contre-ténor

Lluís Vilamajo, ténor

Furio Zanasi, baryton

Iván Garcia, basse

Daniele Carnovich, basse

Driss El Maloumi, oud

Dimitri Psonis, santur & percussions

Andrew Lawrence-King, psaltérion

et arpa doppia

Xavier Díaz-Latorre, vihela de mano,

guitare et théorbe

Fahmi Alqhai, altus et basse de viole

Sergi Casademunt, ténor de viole

Imke David, basse de viole

Xavier Puertas, violone

Pedro Estevan, percussions

Jordi Savall, direction et dessus de

viole

MERcREDI 4 FÉVRIER – 15H

JEuDI 5 FÉVRIER – 10H

JEuDI 5 FÉVRIER – 14H30

SPECTACLE JEunE PuBLIC

À corps et cris / Danse et voix

L’Inattendue Compagnie / Théâtre Oz

(Belgique)

Thierry Bastin, nathalie Boulanger,

Marie-Sophie Talbot, Jean-Luc Yerles,

interprétation, danse et voix

Jean-Luc Yerles, conception

Frey Faust, conseil chorégraphique

Marie-Sophie Talbot, travail musical

et compositions

Pierrick Odaert, scénographie

JEuDI 5 FÉVRIER – 20H

Johannes Brahms

Liebeslieder-Walzer et lieder choisis

Ruth Ziesak, soprano

Stella Doufexis, alto

Werner Güra, ténor

Konrad Jarnot, baryton-basse

Christoph Berner, piano

Camillo Radicke, piano

VENDREDI 6 FÉVRIER – 20H

claude Debussy

Danses, pour harpe et orchestre

unsuk chin

Double Concerto, pour piano,

percussion et ensemble

Arnulf Herrmann

Fiktive Tänze – 2e Cahier (commande

de l’Ensemble intercontemporain,

création)

Igor Stravinski

Ragtime, pour onze instruments

Renard, histoire burlesque chantée

et jouée

Ensemble intercontemporain

Susanna Mälkki, direction

Frédérique Cambreling, harpe

Dimitri Vassilakis, piano

Samuel Favre, percussion

Olivier Dumait, Dmitri Voropaev,

ténors

Ronan nédélec, baryton

Rihards Macanovskis, basse

DU SAMEDI 31 JAnVIEr AU VEnDrEDI 6 féVrIEr

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VENDREDI 6 FÉVRIER – 20H

Salle des concerts

claude Debussy

Danses

unsuk chin

Double Concerto

entracte

Arnulf Herrmann

Fiktive Tänze, 2e cahier – création

Commande de l’Ensemble intercontemporain

Igor Stravinski

Ragtime

Renard

Ensemble intercontemporain

Susanna Mälkki, direction

Frédérique Cambreling, harpe

Dimitri Vassilakis, piano préparé

Samuel Favre, percussion

Olivier Dumait, ténor

Dmitri Voropaev, ténor

Ronan nédélec, baryton

Maxim Mikhailov, basse

Coproduction Cité de la musique, Ensemble intercontemporain.

Ce concert est enregistré par france Musique, partenaire de la Cité de la musique et de l’Ensemble intercontemporain.

Fin du concert vers 21h40

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claude Debussy (1862 – 1918)

Danses, pour harpe et cordes

Danse sacrée

Danse profane

Composition : 1904.

Création : le 6 novembre 1904 à Paris par l’Orchestre des Concerts Colonne.

Commande : la maison Pleyel.

Efectif : harpe ; 4 violons, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse.

éditeur : Durand.

Durée : environ 9 minutes.

Datées de 1904, les deux Danses pour harpe avec accompagnement d’orchestre à cordes restent

des œuvres peu connues, ayant soufert du voisinage de Pelléas (créé deux ans auparavant) et de

La Mer (que Debussy écrivit à la même époque). Ces Danses furent écrites à l’origine pour la harpe

chromatique, instrument mis au point par le facteur Gustave Lyon pour la maison Pleyel et qui

comptait deux rangs de cordes, sur le modèle des touches blanches et noires du piano. Cet instrument

ayant ensuite été abandonné – il semble d’ailleurs que Debussy en ait été peu satisfait –, on joue

aujourd’hui ces deux Danses sur l’habituelle harpe à pédale. Tout comme les Chansons de Bilitis et

les Six Épigraphes antiques, ces Danses illustrent le goût « néo-antique » que Debussy avait cultivé en

fréquentant l’écrivain Pierre Louÿs. Le choix de la harpe est à l’évidence révélateur, même si celle-ci

évoque plutôt l’égypte antique que la Grèce. D’autre part, l’association entre la Grèce antique et la

danse reste fréquente chez Debussy qui voyait dans cette corrélation une référence à la sensualité.

Ces éléments donnent naissance à une musique faite de touches légères, ne sacriiant jamais la

clarté des contours mélodiques, marquée par une couleur modale aux saveurs à la fois archaïques

et hardies. Le plus souvent, l’orchestre se contente – particulièrement au cours de la première

danse – d’assurer un accompagnement remarquable de concision. La première pièce (Danse

sacrée) commence par un doux motif pentatonique dont naît le thème principal, présenté en

accords parallèles par la harpe. La seconde partie fait intervenir un nouveau thème de harpe,

cette dernière s’accompagnant en un mouvement de croches régulières fondé sur la gamme par

tons. Une réexposition du premier thème laisse ensuite la place à une sorte de cadence soliste

qui se conclut sur un motif de quatre notes servant de transition vers la seconde danse. La Danse

profane s’appuie sur une expression sensiblement diférente. « Il y a quelque chose à trouver dans

le passage de la gravité de la première à la grâce de la seconde », écrivit un jour Debussy. Dès le

début, une atmosphère plus sensuelle naît des accords parallèles des cordes qui exposent, dans

un rythme syncopé évoquant une valse, le thème principal. Ce thème joue le rôle de refrain dans

une structure proche de celle du rondo. La harpe, qui improvise un nouveau contrepoint à chaque

présentation du thème, est particulièrement mise en valeur dans les couplets.

J.-M. Lonchampt

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unsuk chin (1961)

Double Concerto, pour piano, percussion et ensemble

Composition : 2002.

Création : 2 février 2003, Paris, radio france, Salle Olivier-Messiaen, festival Présences, par Dimitri Vassilakis, piano,

Samuel favre, percussion, et l’Ensemble intercontemporain, sous la direction de Stefan Asbury.

Commande : Ensemble intercontemporain et radio france.

Efectif : piano préparé solo, percussion solo ; lûte, lûte/lûte piccolo/lûte en sol, hautbois/cor anglais, clarinette en

si bémol/clarinette en mi bémol, basson/contrebasson ; 2 cors en fa, trompette en ut/trompette soprano, trombone

ténor-basse, tuba ; percussion, harpe ; 2 violons, 2 altos, 2 violoncelles, contrebasse.

éditeur : Boosey & Hawkes.

Durée : environ 21 minutes.

Ce Double concerto pour piano, percussion et ensemble est ma troisième commande de

l’Ensemble intercontemporain. L’idée m’en est venue à la suite d’expériences menées dans mes

œuvres précédentes utilisant le piano et la percussion : les Études pour piano, les deux Concertos

(pour piano et pour violon), Fantaisie mécanique, Allegro ma non troppo.

Dans cette nouvelle pièce, j’essaie de réaliser la fusion des deux parties instrumentales (solistes

et ensemble) dans une homogénéité totale, en sorte qu’il en résulte un seul et nouveau corps

sonore. Le piano est « préparé » avec de petits taquets en métal qui créent un son légèrement

assourdi et métallique dans le médium et percussif dans le grave. La sonorité des cordes

préparées crée un contraste avec celle des cordes non préparées. L’ensemble constitué de dix-

neuf musiciens représente en quelque sorte l’ombre des parties solistes. Celles-ci envoient à

ceux-là des impulsions pour développer les « germes » du matériel. Mais ces impulsions peuvent

aussi bien inciter chacun des dix-neuf instruments à raconter sa propre histoire. L’ensemble est

renforcé par un percussionniste, ce qui donne une coloration supplémentaire aux parties des

solistes par des efets très particuliers Ainsi se crée un monde sonore dont les points de repère

se situent aussi bien dans les musiques occidentales qu’extra-européennes. Partant de là, j’essaie

d’écrire une musique d’une allure et d’une expression très colorées, libre et agile, au déroulement

parfois complètement imprévisible.

Unsuk Chin

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Arnulf Herrmann (1968)

Fiktive Tänze, 2e cahier – création

Unscharfer Tanz (Zweite Eröfnung) [Danse loue (deuxième ouverture)]

Derber Tanz (Kurzer rausch 2) [Danse grossière (courte ivresse 2)]

Spiralförmiger Tanz [Danse en spirale]

Breiter Tanz [Danse large]

Composition : 2009.

Création : 6 février 2009, Paris, Cité de la musique, par l’Ensemble intercontemporain.

Commande : Ensemble intercontemporain.

Efectif : lûte/lûte piccolo, lûte/lûte en sol, hautbois, hautbois/cor anglais, 3 clarinettes en si bémol,

2 bassons/contrebasson ; 2cors en fa/tuba wagnérien, 2 trompettes en ut, 2 trombones ténor-basse, tuba.

Durée : environ 13 minutes.

La zone de tension entre le traitement abstrait de la matière et l’immédiateté de la sensation

produite par la musique joue un grand rôle dans mon travail.

C’est pour cette raison que j’ai été particulièrement attiré par le genre des Danses. En efet,

l’un des aspects de l’immédiateté y est présent d’emblée par le rapport au mouvement corporel.

Les deux pôles de cette zone de tension n’incarnent cependant pas pour moi une opposition.

Bien au contraire, je me sers en général de l’abstraction pour pouvoir décrire plus précisément

pas à pas ce que je souhaite exprimer. C’est un outil nécessaire au rapprochement, pour trouver

quelque chose que je ne connais pas au début.

Dans les deux cahiers de Fiktive Tänze [Danses ictives], un modèle de mouvement simple

(une succession de douze quartes) est disséqué en diférents contextes. Chaque danse décrit en

in de compte le même et unique objet depuis diférentes perspectives ou dans diférents états.

Dans le premier cahier, divers modèles ont été développés qui ont creusé progressivement de

l’intérieur la grande unité temporelle des douze quartes. La problématique simpliiée a été de

savoir dans quelle mesure l’irrégulier peut avoir un efet en apparence régulier et, à l’inverse,

dans quelle mesure le régulier peut sembler irrégulier.

Le deuxième cahier reprend un seul des modèles tirés de la première partie et le projette dans

diférents contextes. Un matériel musical est pour ainsi dire envoyé en voyage. Il en résulte un jeu

très strict, étroitement mêlé de rythmes et de métriques aux niveaux musicaux les plus divers.

Arnulf Herrmann

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Igor Stravinski (1882-1971)

Ragtime, pour onze musiciens

Composition : 1918.

Création : 27 avril 1920, Londres, Aeolian Hall, par le Philharmonic Quartet et un petit orchestre sous la direction

d’Arthur Bliss.

Dédicace : à Mme Eugenia Errázuriz.

Efectif : lûte, clarinette en la, cor en fa, cornet en si bémol, trombone ténor-basse, percussion, cymbalum, 2 violons,

alto, contrebasse.

éditeur : Chester.

Durée : environ 5 minutes.

Dès 1918, Stravinski découvre le jazz à travers d’approximatives partitions qu’Ernest Ansermet

lui ramène des états-Unis. Stravinski ne désire ni ne prétend réaliser ici une copie idèle d’un jazz

qu’il dit ne pas encore avoir eu l’occasion d’entendre in vivo. Il cherche à « tracer un portrait type »

d’une musique populaire dont l’esprit et le rythme l’intéressent, et à l’amener au concert, tout

comme il le fait avec le tango et d’autres danses.

Stravinski compose Ragtime peu après l’écriture d’une pièce du même nom intégrée à L’Histoire

du soldat. Il explore son traitement de la syncope qu’il met en évidence grâce à un canevas

rythmique inébranlable. Mais l’intérêt de cette pièce réside tout autant dans son orchestration.

En 1915, Stravinski avait découvert le cymbalum grâce au musicien hongrois Aladar racz que

lui avait présenté Ansermet. fasciné par la forme, la technique des baguettes et le timbre de

cet instrument qu’il apprit à jouer, il réalisa pour lui une version de la Polka des Pièces faciles, et

développa sa technique dans Renard. Avec Ragtime, Stravinski fait à nouveau appel au cymbalum,

mariant un timbre né du folklore de l’Europe orientale à une danse venue du nouveau Monde.

Donnant à cet instrument doublement exotique un rôle concertant, Stravinski joue de la richesse

de son timbre qui n’est pas sans rappeler celui d’un vieux pianola, ici proche du pizzicato des

cordes, là de certaines percussions, ou encore de la couleur nasillarde d’instruments à vent.

Anne Grange

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Igor Stravinski

Renard, histoire burlesque chantée et jouée, faite pour la scène d’après des contes populaires russes

Composition :1915-1916.

Livret : Contes populaires russes d’Alexandre Afanassiev adaptés par Charles-ferdinand ramuz en collaboration avec

le compositeur.

Création : 18 mai 1922, Opéra de Paris, par les Ballets russes, sous la direction d’Ernest Ansermet.

Commande : la princesse Edmond de Polignac.

Dédicace : « Très respectueusement dédié à madame la princesse Edmond de Polignac ».

Efectif : 2 ténors, baryton, basse ; lûte/lûte piccolo, hautbois/cor anglais, clarinette en si bémol/clarinette en la/

clarinette en mi bémol, basson ; 2 cors en fa, trompette en la/trompette en si bémol ; 3 percussions, cymbalum ; 2

violons, alto, violoncelle, contrebasse.

éditeur : Chester.

Durée : environ 16 minutes.

Renard, histoire burlesque chantée et jouée dont Igor Stravinski signa le texte et la musique,

fut composé en 1915-1916 et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1922 par les Ballets russes sous

la direction d’Ernest Ansermet et dans une chorégraphie de Bronislava nijinska, qui dansa le

rôle-titre. Dédié à la princesse Edmond de Polignac, l’ouvrage témoigne de la collaboration du

compositeur avec Charles-ferdinand ramuz, à qui l’on doit la version française d’un texte adapté

à l’origine, en un montage habile, de contes populaires russes (recueil d’Afanassiev). L’écriture y

est virtuose et satirique, comme dans L’Histoire du soldat. Stravinski sacrifie ici à l’esthétique âpre

et dure de l’imagerie populaire, la musique se teinte d’accents rustiques mettant en valeur les

personnages et l’action, tirés du célèbre Roman de Renart.

Dans la version scénique, les personnages visibles sont muets et les chanteurs invisibles, placés

dans la fosse avec l’orchestre de dix-sept solistes et non identifiables à des personnages précis

(le renard, le Coq, le Chat, le Bouc). À noter l’emploi particulier et inusité du cymbalum ainsi

que la prédominance des bois et des cuivres sur les cordes. Comme dans Noces, le texte n’existe

que grâce à la musique, qui s’en empare pour lui donner une signification au-delà des paroles.

Stravinski insista sur le fait que renard, fort habile psychologue, va faire sa dupe de Monsieur

Coq, le vaniteux. frères Chat et Bouc interviendront alors et, comme la morale l’exige, renard

sera puni à la dimension de sa roublardise : il mourra sous les coups. Ainsi que l’a souligné André

Boucourechliev, « renard est comme noces un archétype puissamment développé de coutumes et de

dires populaires, mais au matériau totalement remodelé. Si toutefois noces recrée un rituel à l’époque

encore vivant, Renard se réfère à un art perdu… C’est LE conte, son archétype. »

Marc Vignal

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Ténor I. Je suis sur mon bâton, je garde la maison,

j’chant’ ma chanson.

[Arrive renard en costume de religieuse.]

Ténor II. Salut, mon cher fils à la toqu’roug’!

Descendez, cher fils, du lieu de votr’ séjour, et

confessez-vous.

J’viens du fond des déserts, n’ai bu, ni mangé…

[Le Coq, impatienté]

Ténor I. Zut’ mèr’ renard’!

[renard, continuant]

Ai soufert beaucoup d’misèr’s ; J’suis ici, fils très cher,

afin d’vous confesser [prononcer comme fessère].

[Le Coq, avec arrogance]

Ténor I. Ô ma bonn’ vieill’ mèr’ renard, ces mom’ries-là,

je n’y crois pas ; repass’ voir une aut’ fois.

Ténor II. Ô mon fils très cher, vous êt’s assis très haut

dans les airs, mais ça n’empêch’ pas que tu err’s, prends

gard’ mon fils. Vous avez, vous autr’s beaucoup trop

de femm’s ; tel en a bien un’ dizain’, et tel en a dans

la vingtaine au moins, ça peut monter avec le temps

jusqu’à quarant’ ! Partout où vous vous rencontrez,

vous vous battez, rapport à vos femmes, comm’ si

c’étaient vos maîtress’s ; Viens, mon fils, jusqu’à moi et

confess’-toi,

Ténors I & II. afin d’n’pas mourir en état d’péché.

[Le Coq se prépare à sauter ( « salto mortale »). Il saute. renard saisit

le Coq et tourne autour de la scène en le tenant sous le bras.]

[Le Coq, se débattant désespérément :]

Ténor I. Ah, mon Dieu ! mon Dieu ! mon Dieu ! Il me tir’

par la queue… Il me tir’ par la queue, il déchir’ mes habits,

il me lâch’ra plus qu’à trent’six lieues d’ici (Trois et trois qui

Renard

Histoire burlesque chantée et jouée, faite pour

la scène d’après des contes populaires russes.

Musique et texte de Igor Stravinski

mis en français par c.-F. Ramuz

[Marche aux sons de laquelle les acteurs entrent en scène.

Le Coq s’agite sur son perchoir.]

Ténor I. Où ça, où ça, où ça, où ça, où ça ?

Basse I. Où est-il ? Amenez-le moi!

Ténor I. Et on lui cass’ra les os,

Ténor II. On lui plant’ra l’couteau.

Basse II. Et on vous lui cass’ra les os, on vous lui

plant’ra l’couteau.

Ténor I. Où ça, où ça, où ça, où ça, où ça ?

Basse I. Où est-il ? Amenez-le moi!

Basse II. Et puis plus vit’ que ça ! Voilà voilà…

Basse I. Où ça, où ça, où ça, où ça, où ça, où ça ?

Basse II. Où ça ?

Ténor II & Basse I. Et le p’tit couteau on l’a.

Ténors I & II, Basses I & II. Le p’tit couteau, on l’a, et la

corde aussi, on l’a, et ici on l’crèv’ra, et ici on l’pendra.

Ténor I. Où ça, où ça, où ça, où ça, où ça ?

Basse II. Et le p’tit couteau, on l’a, la p’tit’ cocorde

aussi on l’a et ici on vous l’crè-crèv’ra et ici on vous

l’pen-pendra.

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Basses I & II. Mèr’ renard est là, elle vous l’salue tout

bas.

Basse I. « Gare à toi, beau garçon, on t’y prend donc!

On va te donner un’ bonn’ p’tit’ leçon ! »

Ténor II. « ne me mang’ pas, mèr’ renard, »

Basse I. « Mèr’ renard, pitié pour moi! n’auras-tu pas

assez avec mes dam’s, mes chèr’s p’tit’s femm’s ? »

Ténor I. « non ! c’est ta carcass’ qu’il me faut. J’aurai ta

peau, j’aurai tes os !

Ténors I & II, Basses I & II. 0-o-o-o-o.

Basses I & II. Voilà qu’ mèr’ re…

Basse I. …nard prend l’coq par les côt’s,

Basses I & II. Ell’saut’

Basse I. D’un bond l’mur, ell’saut’ l’aug’, l’tir’ par la peau

du dos, l’emport’ derrièr’ le bouleau…

Basse II. Co-co-co-co-co-coq, pauv’ coq!

[Le Chat et le Bouc se retirent.]

Basses I & II. Ces dam’s sont trop loin, ell’s n’entend’nt

rien.

[Le Coq remonte sur son perchoir et s’installe commodément.]

Ténor I. Je suis sur mon bâton, je garde la maison,

j’chante ma chanson.

[Arrive renard. Il laisse tomber son costume de religieuse.]

Ténor II. Cocorico, seigneur coq, Crêt’-d’or, Têt’-bien-

coifée, Clair-regard, Barb’-frisée, bel habillé tout en

velours, beau seigneur coq, ouvr’moi.

font six, et trois fois trois qui font dix, et trois fois dix et six

trent’six!) frèr’ bouc, frèr’ chat, c’gros glouton me mang’ra,

frèr’ bouc, frèr’ chat, bons amis, écoutez-moi, frèr’ bouc,

frèr’ chat ! V’nez vit’, tirez-moi d’là !

Ténor II. V’nez vit’, tirez-moi d’là !

[Apparaissent le Chat et le Bouc.]

Basse I. Eh ! eh ! ma bonn’ vieill’ mèr’ renard, c’que tu

as dans l’bec ne t’a pas coûté cher,

Basses I & II. ne voudrais-tu pas t’en défair’ ? On est

des bons chrétiens, on te paiera bien.

Ténor I. Allons ! donn’-nous ça, ou bien on t’fout bas!

[renard lâche le Coq et s’enfuit. Le Coq, le Chat et le Bouc dansent.]

Basse I. Mèr’ renard, un jour, chez nous, mettait tout

sens dessus dessous,

Basses I & II. Et, la garce, ell’ s’en vantait.

Basse I. C’est qu’elle avait, mais c’est qu’elle avait, mais

c’est qu’elle avait, pour vous casser les reins, un bon

outil tout prêt.

Ténor II. Voilà m’sieur l’coq qui sort d’chez lui.

Basses I & II. Sort d’chez lui.

Ténor II. Ces dam’s poul’s sont avec lui,

Basses I & II. Avec lui,

Ténor I. Ses chèr’s p’tit’s pou’ls tach’tées.

Basse I. Tout à coup, tout à coup

Basse II. Tout à coup (il n’y comptait pas), tout à coup

(il n’y pensait pas),

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bouc, frèr’ chat, pourquoi n’êt’s-vous pas là ? frèr’ bouc,

frèr’ chat, bons amis, écoutez-moi, frèr’ bouc, frèr’ chat,

Ténor II. C’en est fait d’moi cett’fois !

[renard emporte le Coq sur le côté de la scène et commence à

le déplumer. Le Coq se lamente.]

Ténor I. Ah, aïe, aïe, aïe ! Mèr’ renard, très charitabl’,

très vénérable, viens chez papa, et tu verras, là-bas

chez papa, tu verras, comme on te soign’ra, tu verras,

tu verras comm’ c’est servi. C’n’est pas comme ici,

y a du beurr’ sur la table ! Seigneur, prends sous

ta gard’, Séraphine, ma cousin’, ma bonn’ marrain’

Cath’rine, tous les saints, André mon parrain, Adelin’

qui fait l’pain, et Jean qui travaille au moulin, félicie,

félici(e-Si)donie, … donie, … do…

[Le Coq défaille. Apparaissent le Chat et le Bouc. Ils chantent

en s’accompagnant sur la guzla une aimable chanson à

renard.]

Basse I. Tiouc, tiouc, on chante doux la joli’ chanson

que voilà, tiouc, tiouc…

Basses I & II. (Ils ne chant’nt pas tant doux qu’ça!)

Tiouc, tiouc, pour l’amour de vous, on la chant’ tout

bas; on la chante tout doux.

Basse I. Tiouc, tiouc, on la chante tout doux, pour

l’amour de vous… tiouc, tiouc,…

Basse II. Où est-ell’ ? est-ell’ chez ell’ ?

Basse I. Où est-ell’ ? est-ell’ chez ell’ ?

Basse II. Où est-ell’ ? est-ell’ chez ell’ ?

Basse I. Où est-ell’ ? madam’ renard est-ell’chez ell’ ?

Tiouc, tiouc…

Basse II. Est-ce qu’on pourrait lui parler ? Pourrait-on

parler à ses d’moisell’s ?

Ténor I. non, je n’t’ouvrirai pas.

Ténor II. J’te donn’rai des p’tits pois.

Ténor I. Les coqs n’aiment pas les p’tits pois, les coqs

aiment seul’ment le grain, renard parle, ils n’entend’nt rien.

Basse I. Petit coq, petit coq, j’ai un’ grand’ maison tout’

plein’ de grain, tu en auras tant que tu voudras... Piqu’!

piqu’!

Ténor I. J’ai pas faim.

Ténor II. Cocorico, seigneur coq, Crêt’-d’or, Têt’-bien-

coifée, Clair-regard, Barb’-frisée, beau seigneur coq,

ouvr’moi ; j’t’apport’un morceau d’pain.

Ténor I. M’ennuie pas avec ton pain! Pas si bêt’, pas si

bêt’ ! Je gard’ mon bien, gard’ ton bien.

Basse I. Coq de mon cœur, beau petit coq, descends

d’où tu es perché vers…

Basses I & II. …plus bas, et d’encor’ plus bas jusqu’ sur

la terre, et je t’emport’rai tout vivant dans le ciel.

[Le Coq se prépare à sauter ( «salto mortale »).]

Ténor I. [crié] ne fais pas gras renard!

[Le Coq saute. renard s’empare de lui.]

Ténor II. [parlé, très vite] Pour d’autres c’est gras ; pour

nous, c’est maigre!

[renard tourne autour de la scène en tenant le Coq sous le

bras. Le Coq, se débattant désespérément.]

Ténor I. Ah, mon Dieu ! mon Dieu ! mon Dieu ! Il m’a

pris par les ch’veux, il m’a pris par les ch’veux, il me

tir’ par la queue, il va m’mettr’ tout nu, comm’ un petit

Jésus, j’suis perdu, j’suis fichu, au s’cours j’en peux plus,

ah, mon Dieu, qui l’aurait cru, qui l’aurait cru ? frèr’

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Ténor I. Et toi, et toi queue frisée ?

Ténor II & Basse II. À la haie m’suis accrochée,

Basse I. Hélas ! m’suis pris’ dans la haie, et les bêt’s t’ont

attrapée…

Basses I & II. ... t’ont déchirée.

[renard, pris de fureur, agite la queue. Il crie en s’adressant à

celle-ci :]

Ténor I. [parlé] « Ah, canaille, que les bêtes te mettent

en morceaux ! »

[Les bêtes attrapent la queue de renard, tirent renard hors de

sa maison, et l’étranglent.]

[(Les deux Ténors et les deux Basses hurlent de toutes leurs

forces.) renard expire.]

[Le Coq, le Chat et le Bouc se mettent à danser.]

Basse I. Mèr’ renard, mèr’ renard, pourquoi nous

quitter déjà ?

Ténor II. C’est que j’ai mon p’tit commerc’,

Ténor I. Qui n’peut pas s’passer de moi.

Basse I. Jean-Louis tap’sur sa femm’,

Ténor I. Elle tap’ sur son mat’las, ils crient, les chiens

aboient,

Ténors I & II, Basses I & II. Leurs enfants sont au bois.

Ténor I & Basse II. Ils ont dit à renard :

Basse I. « Eh ! renard, viendras-tu pas ? T’auras du

chocolat… » … renard a dit : « Ça va. » Sur la plac’ du

village, les loups battaient les pois ; renard se dérang’

pas. renard est sur le poêl’ ; « Gar’, renard, les voilà ! » Il

a sauté par terr’, il s’est cassé le bras…

Basse I. Tiouc, tiouc, on vous chante tout doux, pour

l’amour de vous… Tiouc, tiouc…

Basse II. La premièr’, c’est Mam’sell’ Torchon,

la deuxièm’, c’est Mam’sell’ Cornichon,

Basse I. La troisièm’, Mam’sell’ Tend-la-main,

Basse II. La quatrièm’, Mam’sell’ fait-le-Poing.

Basse I. Tiouc, tiouc… On chante doux,un’ jolie

chanson pour vous… Tiouc, tiouc…

Basses I & II. On la chantera jusqu’au bout. Tiouc,

tiouc… Pour l’amour de vous, on la chant’ tout bas, on

la chante tout doux… Où est-ell’, que fait-elle, où est-

ell’, que fait-elle, où est-elle et que fait-elle, où est-ell’,

Madam’ renard ? Peut-on la voir ?

[renard montre le bout de son nez.]

Ténor I. Qu’est-c’ que c’est qu’cett’ chanson ? Qui est là

et que m’veut-on ?

Basses I & II. On est les bell’s, les tout’s bell’s, on est les

bell’s qui t’appell’nt, et c’qu’on a sous son manteau,

c’est un grand couteau.

[Les bêtes sortent le grand couteau.]

[renard épouvanté.]

Ténor I. Ah ! vous, mes chers yeux, mes yeux qui êt’s

deux, qu’avez-vous fait, qu’avez-vous fait, mes yeux ?

Basses I & II. On a guigné, guigné, guigné, pour qu’les

méchant’s bêt’s vienn’nt pas t’manger.

Ténor I. Ah, vous, mes pieds, si légers à courir, qu’avez-

vous fait, mes pieds, chers pieds, pour m’servir?

Basses I & II. On a couru tant qu’on a pu. Et les

méchant’s bêt’ ne t’ont pas eue.

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Ténors I & II. Zoum ! zoum ! zoum ! patazoum !

patazoum ! C’est tant mieux pour les poul’s.

Basse I. Et c’est ainsi qu’on dit…

Ténors I & II. Zoum ! zoum ! zoum ! patazoum !

Basse I. … que l’histoir’ finit.

Ténors I & II. Zoum ! zoum ! zoum ! patazoum !

patazoum ! patazoum ! patazoum !

Ténor II. À présent on va aller,

Ténor I. Ous qu’y aura d’quoi manger,

Ténor II. Et ous qu’y aura d’quoi boir’.

Ténor I. On ira ous qu’y aura des beaux beignets à

l’huil’ d’noix,

Ténors I & II, Basse I. Et puis plein un tonneau

Ténors I & II, Basses I & II. D’bon vin nouveau.

Basse I. Seigneur, pardonnez-nous! Sur sa bête est Jean

Badoux, sur l’homm’ sa têt’, dans sa têt’ rien du tout ;

Ténors I & II, Basse I. Et voilà qu’il pleut, on a fait un

bon feu

Basse I. En l’honneur d’nos messieurs :

Ténors I & II, Basses I & II. nos messieurs sont arrivés,

leurs chiens ont fait coucher.

Basses I & II. Leurs chiens se sont fâchés, renard a

empoché…

Ténor I. [parlé] Et si l’histoir’ vous a plu, payez-moi

c’qui m’est dû.

[Marche au son de laquelle les acteurs quittent la scène.]

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Biographies des compositeurs

claude Debussy

né à Saint-Germain-en-Laye en 1862,

Claude Debussy entre à 11 ans au

Conservatoire de Paris où il étudie

successivement le piano, l’harmonie

et la composition. Son professeur

de piano, le célèbre Marmontel,

le fait agréer comme pianiste par

Mme de Meck, égérie de Tchaïkovski ;

avec elle, il voyage à travers l’Europe

jusqu’en russie. En 1884, il obtient le

Premier Grand Prix de rome avec la

cantate L’Enfant prodigue. Il part pour

rome où il découvre la polyphonie

des maîtres de la renaissance, tout en

dédaignant l’opéra italien et les efets

faciles du bel canto. En 1899, après

son retour en france, l’Exposition

universelle lui révèle les rythmes et

les gammes de l’Orient ; puis, deux

voyages à Bayreuth, ief wagnérien,

le conduisent de l’enthousiasme le

plus grand à la déception la plus

profonde. À Paris, il se lie d’amitié

avec les poètes Henri de régnier,

Mallarmé, Pierre Louÿs, dont il mettra

en musique nombre de poèmes. Le

langage musical de Debussy, qui

se révèle dans les mélodies et les

pièces pour piano, s’épanouit dans

les œuvres symphoniques. En 1893,

il s’enthousiasme pour le drame de

Maeterlinck Pelléas et Mélisande, qui

inspirera son opéra créé en 1902.

Après un voyage à Budapest, en

1910, qui lui vaut un grand succès,

il accepte, en 1911, d’écrire pour

Mme Ida rubinstein la musique du

Martyre de saint Sébastien, d’après

d’Annunzio. Le ballet Jeux est créé en

1912 par les Ballets russes, sur une

chorégraphie de nijinski. En 1914,

peu avant que n’éclate la Première

Guerre mondiale, un voyage en

russie lui apporte la consécration.

Claude Debussy meurt à Paris en

1918.

Igor Stravinski

né en russie à Oranienbaum en

1882, mort à new York en 1971,

Stravinski est l’une des igures les

plus marquantes de la musique du

XXe siècle. La représentation à Paris

en 1909 de son ballet L’Oiseau de feu

constitue le point de départ d’une

carrière internationale extrêmement

brillante dont l’un des moments les

plus marquants sera la création en

1913, sous l’égide des Ballets russes,

du Sacre du printemps. Après avoir

passé les années de la Première

Guerre mondiale en Suisse, il s’installe

en france de 1920 à 1939 avant

d’émigrer aux états-Unis au début

de la Seconde Guerre mondiale ;

il y demeurera jusqu’à sa mort.

Sa prodigieuse faculté de s’adapter

aux styles musicaux les plus divers

tout en conservant toujours sa

personnalité et sa facture propres a

fait de lui un compositeur qui, après

ses premières œuvres très inluencées

par la musique russe de l’époque,

s’est attaché aussi bien à une écriture

de type néoclassique qu’au jazz,

à la polytonalité ou même, à partir

des années cinquante, à la musique

sérielle. L’apport de Stravinski, igure

emblématique de ce siècle, au

langage musical a été absolument

décisif, en particulier dans le domaine

du rythme et dans celui des timbres

et de l’orchestration.

unsuk chin

née à Séoul en Corée en 1961, Unsuk

Chin s’initie très jeune au piano

et à la théorie musicale. Elle entre

ensuite à l’Université de Séoul où

elle suit des cours de composition

avec Sukhi Kang jusqu’en 1985. Elle

se produit comme pianiste aux Pan

Music festivals. Sa composition

Gestalten est retenue pour les

Journées mondiales de la musique de

la Société Internationale de Musique

Contemporaine au Canada en 1984

et pour la Tribune Internationale des

Compositeurs de l’Unesco à Paris.

Une bourse du DAAD lui permet

de suivre des cours avec György

Ligeti à l’Académie de Musique de

Hambourg de 1985 à 1988. Depuis

1988, elle vit à Berlin et travaille au

studio électronique de l’Université

Technique. Ses œuvres sont jouées

dans de nombreux festivals et

cycles de concerts, principalement

en Angleterre, en france, en Corée

du Sud, en finlande et récemment

en Scandinavie. Son œuvre la plus

jouée, Akrostichon-Wortspiel (1991),

a été programmée dans 15 pays et

interprétée par de grands ensembles

comme l’Ensemble Modern,

le Birmingham Contemporary

Music Group, le nieuw Ensemble,

l’Ensemble Asko, l’Ensemble Ictus,

l’Orchestre Philharmonique de Los

Angeles et l’Orchestre Philharmonia.

Unsuk Chin est compositrice

en résidence pour l’Orchestre

Symphonique de Berlin en 2001-

2002 et reçoit une commande pour

son Concerto pour violon, créé en

janvier 2002 à la Philharmonie de

Berlin par Viviane Hagner, sous la

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direction de Kent nagano. Parmi

ses œuvres principales, citons

également Fantaisie mécanique

et Xi, commandes de l’Ensemble

intercontemporain, ParaMetaString,

commande du Quatuor Kronos, un

Concerto pour piano écrit pour rolf

Hind, Miroirs des temps, commande

de la BBC pour l’Ensemble Hilliard

et l’Orchestre Philharmonique de

Londres, et Kalá, commandé par

les orchestres symphoniques de la

radio danoise, de Göteborg et d’Oslo.

Unsuk Chin obtient de nombreux

prix ; en 1985, elle remporte le Grand

Prix du Concours International

Gaudeamus (Amsterdam) pour son

œuvre Spektra ; en 1993, elle gagne

le Premier Prix du Concours d’Œuvres

pour Orchestre en Commémoration

du Cinquantenaire du Gouvernement

de Tokyo avec Santika Ekataka. En

2004-2005, elle compose Cantatrix

Sopranica, commandée par le

London Sinfonietta, le Los Angeles

Philharmonic new Music Group, le

festival de Sankt Pölten (Autriche),

l’Ensemble intercontemporain et

Musikfabrik. Elle est compositrice

en résidence pour l’orchestre

Philharmonique de Séoul de 2006

à 2008. Alice au Pays des merveilles,

un opéra inspiré du livre de Lewis

Carroll, a été créé à l’Opéra de Bavière

à Munich en juin 2007. Son œuvre

pour orchestre Rocaná a été créée en

mars 2008 à Montréal, par l’Orchestre

Symphonique de Montréal sous la

direction de Kent nagano.

Reproduit avec l’aimable autorisation

de Boosey & Hawkes.

Arnulf Herrmann

Arnulf Herrmann commence par

étudier le piano à Munich avec

Gernot Sieber puis la composition et

la musicologie à Dresde avec Wilfried

Krätzschmar et Jörg Herchet, à Paris

avec Gérard Grisey et Emmanuel

nunes, à Berlin avec friedrich

Goldmann pour la composition

et avec Gösta neuwirth, Hartmut

fladt et Jörg Mainka pour la théorie.

En 1999-2000, il suit la formation

d’une année en composition et

nouvelles technologies de l’Ircam

grâce à une bourse de troisième cycle

de l’Oice Allemand d’échanges

Universitaires (DAAD). De 2000

à 2002, il complète sa formation

par un diplôme de composition

à l’Académie de Musique Hanns-

Eisler de Berlin dans la classe de

Hanspeter Kyburz. Arnulf Herrmann

collabore avec de nombreuses

formations internationales

de renom, dont l’Ensemble

Modern, le Klangforum Wien et

l’Ensemble intercontemporain ;

ses compositions sont présentées

dans de grands festivals tels que

Wien Modern, Donaueschinger

Musiktage, Wittener Tage für

neue Kammermusik, Ultraschall

Berlin, Eclat de Stuttgart, Musica à

Strasbourg, etc. En 2004, il participe

au premier Séminaire International

de Composition de l’Ensemble

Modern. Le comité de lecture de

l’Ensemble intercontemporain/

Ircam lui commande une œuvre

pour la saison 2007-2008. Il a reçu de

nombreuses distinctions dont le Prix

de Composition Hanns-Eisler (2001),

le Prix de Composition de la ville de

Stuttgart (2003), le Prix de la Tribune

Internationale des Compositeurs

(2006) et le Prix d’Encouragement

de l’Académie des Arts de Berlin

(2008). Arnulf Herrmann enseigne

la composition depuis 2004 et

l’instrumentation depuis 2006 à

l’Académie de Musique Hanns-Eisler

de Berlin. En 2008, il a obtenu une

bourse d’artiste-résident à la Villa

Massimo de rome.

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Biographies des interprètes

Olivier Dumait

C’est après avoir obtenu son diplôme

de Sciences Politiques puis un 3e cycle

de Management qu’Olivier Dumait

commence sa formation musicale

au Centre de Musique Baroque

de Versailles. Il étudie ensuite à la

royal Academy of Music de Londres.

nommé Jeune espoir lyrique 2002

par le magazine Opernwelt, Olivier

Dumait a chanté Le Prologue (Le Tour

d’écrou de Britten) au festival d’Aix-

en-Provence, au Théâtre des Champs-

élysées et à La Monnaie de Bruxelles

(sous la direction de Daniel Harding

et dans une mise en scène de Luc

Bondy), Peter Quint (Le Tour d’écrou)

au festival Britten à Aldeburgh et

au Théâtre de l’Ermitage à Saint-

Pétersbourg, Agenore (Le Roi pasteur

de Mozart) avec Muziektheater

Transparant à Anvers, Le Maître

d’école (La Petite Renarde rusée)

avec le festival d’Aix-en-Provence,

Antonin (Ciboulette) au Bloomsbury

Theatre de Londres, The Fairy Queen

à l’Opéra de Lyon, Médor (Roland) à

l’Opéra de Lausanne, Ubaldo (Armida

de Judith Weir) pour la chaîne de

télévision Channel 4, le Soldat (Le

Festin de Babette de John Browne) à

la royal Opera House, Covent Garden

(Londres). Plus récemment on l’a

entendu dans Renard de Stravinski

au festival d’Aix-en-Provence sous

la direction de Pierre Boulez et dans

La Belle Hélène (rôle d’Achille) à

Strasbourg. Olivier Dumait se produit

également dans un large répertoire

d’oratorios, dont la Messe en si mineur

et le Magniicat de Bach, le Requiem et

la Messe en ut de Mozart, Le Paradis et

la Péri de Schumann, Roméo et Juliette

et L’Enfance du Christ de Berlioz,

Le Messie et La Création de Haydn,

Elias de Mendelssohn… Il s’est produit

en récital à l’Abbaye de royaumont,

au festival de Schwetzingen, au

festival d’été de Bruxelles, à l’Opéra

de Lille, à Stuttgart, où il a interprété

notamment La Bonne Chanson

de fauré, Dichterliebe et d’autres

lieder de Schumann et les Cantiques

de Britten. récemment, on a pu

l’entendre dans Le Messie à l’Opéra

de Bordeaux et avec l’Ensemble

intercontemporain dans une œuvre

de Jonathan Harvey. En concert,

il s’est produit dans Le Messie à

Marseille et Saint-François d’Assise

de Messiaen avec l’Orchestre

Philharmonique de radio france.

Dmitri Voropaev

né en 1980 dans une famille de

musiciens, Dmitri Voropaev est

diplômé avec mention de l’école

de chant choral de la Capella

Académique Glinka en 1998 et

diplômé de la classe de direction

d’orchestre du Conservatoire

d’état rimsky-Korsakov de Saint-

Pétersbourg en 2003. Il est soliste de

l’Académie des Jeunes Chanteurs du

Mariinsky depuis 2000.

En été 2004, il obtient le 4e Prix et le

Prix de la meilleure interprétation

d’une mélodie inlandaise au

Concours International de Chant

Mirjam-Helin, en finlande, et est

lauréat du 3e Prix du Concours

International Placido-Domingo

Operalia. Il s’est produit sur de

grandes scènes lyriques : Mariinsky

(Saint-Pétersbourg), Wiener

Staatsoper, Théâtre du Châtelet,

Opéra de Bordeaux, festival d’Aix-

en-Provence, Théâtre royal de La

Monnaie, Théâtre royal de Madrid,

Théâtre Municipal de Santiago

au Chili, Opéra de Graz, Palais

de Arts reine-Soia de Valence,

fondation Calouste-Gulbenkian

de Lisbonne, Wigmore Hall, Saint

John’s Smith Square et royal festival

Hall de Londres, Concertgebouw

d’Amsterdam et Concertgebouw de

Bruges. Il a notamment travaillé avec

les chefs d’orchestre Valery Gergiev,

Pierre Boulez, Jesús López Cobos,

Gianandrea noseda, Eri Klas, Gidon

Kremer, Alexandre Titov, Alexandre

Dmitriev et Vassili Petrenko.

Ronan Nédélec

Après une licence d’espagnol, ronan

nédélec étudie le chant au CnSM de

Paris dans les classes de rachel Yakar

puis de Peggy Bouveret, reçoit les

conseils de renata Scotto et obtient

en 2000 son diplôme avec mention

Très Bien. Il y poursuit alors un cycle

de perfectionnement. Il interprète le

lied et la mélodie auprès de ruben

Lifschitz à royaumont, Thérèse

Cochet et Udo reinemann.

Au concert, il aborde un vaste

répertoire s’étendant du baroque à la

création contemporaine et est invité

par de nombreux festivals (Deauville,

Auvers-sur-Oise…). Il collabore

notamment avec Gérard Lesne et

Il Seminario Musicale, Hervé niquet

et Le Concert Spirituel (Didon et Énée),

Michel Piquemal (Mémoire d’eau de

Luc Le Masne), Christopher Hogwood

(Les Nuits d’été de Berlioz) et chante

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la Petite Messe solennelle de rossini

au Concertgebouw d’Amsterdam.

On a pu l’entendre dans le spectacle

Comme des bêtes (Péniche-Opéra) et

en concert au Théâtre des Champs-

élysées avec l’Orchestre national de

Lille sous la direction de Jean-Claude

Casadesus. Durant l’été 2003, il était

de nouveau à Aix-en-Provence dans

Les Tréteaux de Maître Pierre (Don

Quichotte) de falla et dans Renard

de Stravinski sous la direction de

Pierre Boulez et dans la mise en

scène de Klaus Michael Grüber,

production reprise l’année suivante

au Luxembourg et à Vienne. Plus

récemment, il a interprété l’Orateur

(La Flûte enchantée), Morales (Carmen)

au Grand Théâtre de Tours, Sacré

Nibelungen au festival de radio

france et Montpellier, Masetto (Don

Juan) au Grand Théâtre de Limoges.

Maxim Mikhailov

né à Moscou en 1962, Maxim

Mikhailov est diplômé de trombone

et de chant de l’Institut Gnessin de

Moscou. En 1987, il est lauréat du

Concours de Chant Glinka puis rejoint

la troupe du Bolchoï en tant que

soliste principal. En 1993, il remporte

le Concours International Belvedere

de Vienne. Il est régulièrement invité

sur les plus grandes scènes lyriques

européennes (Covent Garden à

Londres, Opéra Bastille, La Scala de

Milan, Staatsoper de Berlin, Volksoper

de Vienne) pour interpréter les grands

opéras de Tchaïkovski, Moussorgski,

Smetana, Dargomizhsky,

rimski-Korsakov, rachmaninov,

Chostakovitch ou Stravinski. Son

répertoire comprend également des

œuvres de Verdi, Puccini, Debussy,

Bizet, Mozart. Il a récemment chanté

Iolanta (Tchaïkovski) en version de

concert avec le London Symphony

Orchestra ; il a participé à un concert

Tchaïkovski avec l’Orchestra of the

Age of Enlightenment dirigé par

Vladimir Jurowski, s’est produit dans

la Symphonie n° 13 de Chostakovitch

avec l’Orchestre Philharmonique

d’Oslo conduit par Michail Jurowski et

dans Eugène Onéguine au festival de

Glyndebourne. Il reprendra bientôt

Lady Macbeth de Mzensk à Santiago

du Chili, et tiendra les rôles du Pape

dans la nouvelle production de

Tcherevitchki de Tchaïkovski à Covent

Garden, de Polonius dans Hamlet

et de Jorg dans Stifelio de Verdi au

Metropolitan Opera de new York.

Il reprendra également le Varlaam

de Boris Godounov au Théâtre du

Capitole de Toulouse.

Frédérique cambreling

frédérique Cambreling efectue

ses études musicales supérieures à

Paris, où elle est particulièrement

marquée par l’enseignement de

Pierre Jamet. Elle remporte trois

grands prix internationaux : Paris en

1976, Israël en 1976 et le Concours

Marie-Antoinette-Cazala en 1977.

Entre 1977 et 1985, elle occupe le

poste de harpe solo à l’Orchestre

national de france. Elle partage

actuellement sa carrière musicale

entre l’Ensemble intercontemporain,

dont elle est membre depuis 1993,

et ses activités de soliste. Elle est

également professeur à Musikene

(Centre supérieur de musique au

Pays basque). Son éclectisme lui

permet de participer à de nombreux

festivals de musique de chambre

en Europe. Plusieurs compositeurs

lui dédient des œuvres, et elle crée

notamment Ofrande pour harpe

solo de Michael Jarrell, Die Stücke des

Sängers pour harpe solo et ensemble

de Wolfgang rihm (sous la direction

de Pierre Boulez), Hélios pour

harpe solo et orchestre de Philippe

Schœller avec l’Orchestre national

de Lyon sous la direction de David

robertson. En octobre 2003, elle

est invitée par l’Orchestre de la SWr

à interpréter Chemin I de Luciano

Berio en hommage au compositeur.

frédérique Cambreling réalise de

nombreux enregistrements, tant

dans le domaine de la musique

classique que contemporaine.

Dimitri Vassilakis

commence ses études musicales

à Athènes, où il est né en 1967.

Il poursuit ses études au

Conservatoire national supérieur

de Musique de Paris, où il obtient les

Premiers Prix de piano à l’unanimité

(classe de Gérard frémy), de musique

de chambre et d’accompagnement

Il étudie également avec Monique

Deschaussées et György Sebök.

Depuis 1992, il est soliste à

l’Ensemble intercontemporain.

Dimitri Vassilakis a travaillé avec

Pierre Boulez, dont il a assuré la

création de la dernière œuvre pour

piano, Incises. Il a également participé

aux enregistrements de Répons et

de sur Incises parus chez Deutsche

Grammophon. Il a en outre collaboré

avec des compositeurs tels que Iannis

Xenakis, Luciano Berio, Karlheinz

Page 19: Vendredi 6 février Ensemble intercontemporain …content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_5434.pdfFahmi Alqhai, altus et basse de viole Sergi Casademunt, ténor de viole Imke

19

Stockhausen et György Kurtàg.

Son disque « Le Scorpion » avec les

Percussions de Strasbourg sur une

musique de Martin Matalon a reçu le

Grand Prix du disque de l’Académie

Charles-Cros dans la catégorie

« Meilleur enregistrement de musique

contemporaine de l’année 2004 ». Il a

participé aux festivals de Salzbourg,

Edimbourg, Lucerne, Maggio Musicale

fiorentino, Automne de Varsovie,

Musique de chambre d’Ottawa, Proms

de Londres et s’est produit dans des

salles telles que la Philharmonie de

Berlin (sous la direction de Sir Simon

rattle), le Carnegie Hall de new York,

le royal festival Hall de Londres,

le Concertgebow d’Amsterdam,

le Teatro Colon de Buenos Aires.

Son répertoire s’étend de Bach aux

jeunes compositeurs d’aujourd’hui

et comprend, entre autres, l’intégrale

pour piano de Pierre Boulez et de

Iannis Xenakis. Il vient d’enregistrer les

Variations Goldberg de Bach, à paraître

sous le label Quantum, ainsi qu’un

disque des Etudes de fabiàn Panisello

et de György Ligeti pour le label neos.

Samuel Favre

né en 1979 à Lyon, Samuel favre

débute la percussion dans la classe

d’Alain Londeix au Conservatoire

national de région de Lyon, où il

remporte une médaille d’or en 1996.

Il entre la même année au

Conservatoire national Supérieur

de Musique de Lyon dans les classes

de Georges Van Gucht et de Jean

Geofroy, où il obtient en 2000 un

diplôme national d’études supérieures

musicales à l’unanimité avec les

félicitations du jury. Parallèlement à

ce cursus, Samuel favre est stagiaire

de l’Académie du festival d’Aix-en-

Provence et au Centre Acanthes. Il

débute également une collaboration

avec Camille rocailleux, compositeur

et percussionniste, qui l’invite en 2000

à rejoindre la compagnie ArCOSM

pour créer Echoa, spectacle mêlant

intimement la musique à la danse, et

qui a déjà été représenté près de 400

fois en france et à l’étranger. Depuis

2001, Samuel favre est membre de

l’Ensemble intercontemporain, avec

lequel il a notamment enregistré

Le Marteau sans maître de Pierre

Boulez et le Double Concerto pour

piano et percussion d’Unsuk Chin.

Susanna Mälkki

Susanna Mälkki a rapidement

obtenu une reconnaissance

internationale pour son talent de

direction d’orchestre, manifestant

autant d’aisance dans le répertoire

symphonique et lyrique que dans

celui des formations de chambre

ou des ensembles de musique

contemporaine. née à Helsinki,

elle mène une brillante carrière

de violoncelliste avant d’étudier la

direction d’orchestre avec Jorma

Panula et Leif Segerstam à l’Académie

Sibelius. De 1995 à 1998, elle est

premier violoncelle de l’Orchestre

Symphonique de Göteborg, qu’elle

est aujourd’hui régulièrement invitée

à diriger. Profondément engagée au

service de la musique contemporaine,

elle a collaboré avec de nombreux

ensembles, avant de faire ses débuts

avec l’Ensemble intercontemporain

en 2004 au festival de Lucerne. Elle

est nommée Directrice musicale

l’année suivante. En mars 2007 elle

dirige le concert anniversaire des

trente ans de l’Ensemble aux côtés

de Pierre Boulez et de Peter Eötvös.

Directrice artistique de l’Orchestre

symphonique de Stavanger de 2002

à 2005, Susanna Mälkki s’investit

également dans l’interprétation

du répertoire symphonique

classique et moderne. Elle collabore

avec de nombreuses formations

internationales : orchestres

philharmoniques de Berlin, Munich,

radio france, royal Concertgebouw

Orchestra, Wiener Symphoniker, City

of Birmingham Symphony Orchestra,

Philharmonia Orchestra, nDr

Hamburg et Orchestre de la radio

inlandaise. Susanna Mälkki est aussi

très active dans le domaine de l’opéra.

Au cours des saisons précédentes elle

a notamment dirigé Powder Her Face

de Thomas Ades, Neither de Morton

feldman, L’Amour de loin, de Kaija

Saariaho dont elle crée, à Vienne,

La Passion de Simone, en 2006. Son

goût et ses qualités pour la direction

d’opéra ne se limitent pas à la période

contemporaine. Elle dirige ainsi Le

chevalier à la rose de richard Strauss

à l’Opéra national de finlande, en

décembre 2005. Au printemps 2010

elle dirigera la création d’un ballet

de Bruno Mantovani à l’Opéra de

Paris. Les saisons actuelles et futures

sont riches de nouveaux projets

de concerts, d’enregistrements ou

d’académies avec de nombreuses

formations et institutions musicales :

Orchestres symphoniques de Detroit,

Atlanta, Saint Louis, Montreal, BBC

Symphony Orchestra pour les Proms

à Londres, Bayerischer rundfunk,

Page 20: Vendredi 6 février Ensemble intercontemporain …content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_5434.pdfFahmi Alqhai, altus et basse de viole Sergi Casademunt, ténor de viole Imke

20

nHK (Tokyo), residentie Orchestra,

Orchestres de la radio suédoise et

de radio france, Carnegie Academy

new York au Carnegie Hall, San

francisco Symphony et Los Angeles

Philharmonic.

Ensemble intercontemporain 

Créé par Pierre Boulez en 1976 avec

l’appui de Michel Guy (alors secrétaire

d’état à la Culture) et la collaboration

de nicholas Snowman, l’Ensemble

intercontemporain réunit 31 solistes

partageant une même passion pour la

musique du XXe siècle à aujourd’hui.

Constitués en groupe permanent, ils

participent aux missions de difusion,

de transmission et de création ixées

dans les statuts de l’Ensemble.

Placés sous la direction musicale de

Susanna Mälkki, ils collaborent, au

côté des compositeurs, à l’exploration

des techniques instrumentales

ainsi qu’à des projets associant

musique, danse, théâtre, cinéma,

vidéo et arts plastiques. Chaque

année, l’Ensemble commande

et joue de nouvelles œuvres, qui

viennent enrichir son répertoire

et s’ajouter aux chefs-d’œuvre du

XXe siècle. Les spectacles musicaux

pour le jeune public, les activités de

formation des jeunes instrumentistes,

chefs d’orchestre et compositeurs

ainsi que les nombreuses actions

de sensibilisation des publics

traduisent un engagement profond

et internationalement reconnu au

service de la transmission et de

l’éducation musicale. En résidence à la

Cité de la musique (Paris) depuis 1995,

l’Ensemble se produit et enregistre en

france et à l’étranger où il est invité

par de grands festivals internationaux.

financé par le ministère de la Culture

et de la Communication, l’Ensemble

reçoit également le soutien de la ville

de Paris.

Flûtes

Sophie Cherrier

Emmanuelle Ophèle

Hautbois

Didier Pateau

clarinettes

Alain Damiens

Jérôme Comte

Bassons

Pascal Gallois

Paul riveaux

cor

Jean-Christophe Vervoitte

Trompettes

Antoine Curé

Jean-Jacques Gaudon

Trombones

Jérôme naulais

Benny Sluchin

Tuba

Arnaud Boukhitine

Percussion

Gilles Durot

Samuel favre

cymbalum

Michel Cerutti

Harpe

frédérique Cambreling

Violons

Jeanne-Marie Conquer

Hae-Sun Kang

Diégo Tosi

Altos

Odile Auboin

Christophe Desjardins

Violoncelles

éric-Maria Couturier

Pierre Strauch

contrebasse

frédéric Stochl

Musiciens supplémentaires

Hautbois

Philippe Grauvogel

clarinette en si bémol

frank Scalsi

cor

Jocelyn Willem

Percussion

Aurélien Carsalade

Violon

Agnès Sulem

Pianiste répétiteur des chanteurs

Yann Ollivo

Collectif • 129 pages • 2006 • 19 €

Page 21: Vendredi 6 février Ensemble intercontemporain …content.citedelamusique.fr/pdf/note_programme/np_5434.pdfFahmi Alqhai, altus et basse de viole Sergi Casademunt, ténor de viole Imke

Et aussi…

éditeur : Hugues de Saint Simon | rédacteur en chef : Pascal Huynh | rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Maquette : Elza Gibus | Stagiaires : Marie Laviéville et romain Pangaud

Imp

rim

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49, 1

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48, 1

0132

52

Et aussi…

> LA SÉLEcTION DE LA MÉDIATHÈQuE

En écho à ce concert, nous vous

proposons…

… de consulter en ligne dans les

« Dossiers pédagogiques » :

Igor Stravinski dans les « repères

musicologiques »

… d’écouter :

Concerto pour piano et orchestre de

György Ligeti par Hideki nagano

(piano), Ensemble Intercontemporain

et Susanna Mälkki (direction), concert

enregistré à la Cité de la musique en

2006 . Seven Scenes from Fairy-Tales

for soprano and ensemble de unsuk

chin par David Robertson (direction),

Kaoli Isshiki (soprano) et Ensemble

Intercontemporain, concert enregistré

à la Cité de la musique en 2000.

… de lire :

Claude Debussy et son temps de Léon

Vallas.

… d’écouter en suivant la partition :

Danses pour harpe et cordes de claude

Debussy par Frédérique Cambreling

(harpe), Ensemble Intercontemporain

et Pierre Boulez (direction), concert

enregistré à la Cité de la musique en

2001.

> MuSÉE

Réouverture des collections

permanentes pour les individuels

et les groupes le mardi 3 mars.

SAMEDI 14 FÉVRIER

DIMANcHE 15 FÉVRIER,

DE 14H30 À 17H30

Contes mandingues

Mamadou Famba, Sotigui Kouyaté,

Carlos Ouedraogo, conteurs

Yakhouba Sissokho, kora

Dramane Dembélé, lûte peule, n’goni,

tama

> cONcERT ÉDucATIF

SAMEDI 14 MARS, 11H

Autour de Dave Liebman

Ensemble intercontemporain

Susanna Mälkki, direction

Dave Liebman, saxophone

Pour les enfants à partir de 10 ans.

> ÉDITION

Musique, villes et voyages

Collectif • 129 pages • 2006 • 19 €

> cONcERTS

Nouvelle formule !

3 concerts minimum = 15%

de réduction immédiate

Informations et réservations

au 01 44 84 44 84

MERcREDI 25 FÉVRIER, 20H

Alban Berg

Quatre Pièces, op. 5, pour clarinette

et piano

Anton Webern

Six Bagatelles, op. 9, pour quatuor

à cordes

« Schmerz immer blick », op. posth.,

pour mezzo soprano et quatuor à cordes

claude Debussy

Syrinx, pour lûte

charles Ives

Quatuor à cordes n° 2 (extrait)

Maurice Ravel

Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé,

pour mezzo-soprano et neuf musiciens

Arnold Schönberg

Pierrot lunaire, pour mezzo-soprano

et cinq musiciens

Ensemble intercontemporain

François-Xavier Roth, direction

ute Döring, mezzo-soprano

JEuDI 26 FÉVRIER, 20H

Anton Webern

Cinq Pièces op. 10

Alban Berg

Altenberg Lieder

claude Debussy

Jeux

Igor Stravinski

Le Sacre du printemps

Brussels Philharmonic - The

Orchestra of Flanders

Michel Tabachnik, direction

Christiane Iven, soprano

JEuDI 12 MARS, 20H

Dave Liebman

The Tree: Roots, Limbs, Branches

Colors: Red, Gray, Yellow

Œuvres de christophe Dal Sasso,

Timo Hietala et Riccardo Del

Fra (Commandes de l’Ensemble

intercontemporain)

Ensemble intercontemporain

Susanna Mälkki, direction

Dave Liebman, saxophone

Catherine Verheyde, lumières

DIMANcHE 15 MARS, 16H30

Steve Reich

Nagoya Marimbas, pour deux marimbas

Music for pieces of wood, pour 5 joueurs

de claves

Tom Johnson

Tilework, pour tuba

Philippe Hurel

Loops II, pour vibraphone

Loops III, pour deux lûtes

Dmitri Kourliandski

Broken Memory, pour violon,

violoncelle et piano

Gérard Grisey

Stèle, pour deux percussionnistes

Solistes de l’Ensemble

intercontemporain