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Solidarité avec les entrepreneurs touchés par les ouragans

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La Plume est plus forte que l’Épée

Vendredi 03Novembre 2017St. Hubert

N° 0002 a.i.

Le Journalde St Martin0.50€

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Directeur de Publication : Jean-Paul FISCHERResponsable de la rédaction : Igor REMBOTTE [email protected] Commercial : [email protected] : SAS St Martin’s WEEK Terres Basses 97150 St MartinImprimeur : The Caribbean Herald NV D.B.A Philipsburg, Sint MaartenParution : HebdomadaireDépot légal : Octobre 2017ISSN : En cours

L’ÉDITO Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p2

LETTRE OUVERTE AU PREMIER MINISTREMonsieur le Premier Ministre,Saint-Martin vous souhaite la bienvenue sur un territoire dévasté par le terrible ouragan Irma.J’ai et nous avons compris que le Père Noël ne viendra pas cette année, comme il ne passera pas en Guyane…Monsieur le Premier Ministre, Saint-Martin vous interpelle et vous interroge. Deux mois après le passage du cyclone, nous n’avons aucune lisibilité sur l’avenir, les mesures d’aides, les conditions de la reconstruction, la relance économique…

UNE HISTOIRE …Saint-Martin n’est qu’un tout petit territoire, loin de l’hexagone, confetti isolé et sentinelle de l’Europe.Mais, Monsieur le Premier Ministre, ce territoire possède une histoire, une culture, une communauté aujourd’hui plus éclatée encore qu’hier.Saint-Martin est une Collectivité pauvre, un des territoires les plus défavorisés de la République, le PIB par habitant est à peine plus élevé que celui de Mayotte dont vous connaissez bien les problématiques.

En 1850, le Conseil Privé de la Guadeloupe avait accordé à Saint-Martin et Saint Barthélemy des franchises commerciales ainsi que de nombreuses autres faveurs destinées à encourager l’exploitation des salines car la charge de recouvrement était plus lourde que le produit… Île sèche, territoire pauvre et délaissé, sans ressource propre, les Saint-Martinois vont émigrer et travailler aux Etats-Unis, aux Îles vierges ou dans les îles périphériques.L’île s’auto-administre, sous l’égide d’un maire,

le Gouverneur de l’administration étant en Guadeloupe. En 1960, intervient la nomination d’un Sous-Préfet suivie de la création d’une Sous-Préfecture en 1963. Les services de l’Etat sont très embryonnaires et le restent, l’Administration d’Etat se trouvant à 250 km au delà de la mer, en Guadeloupe.

UN STATUT …Saint-Martin, au terme d’une Consultation Populaire en 2003 a choisi l’évolution statutaire que permet l’article 74 de la Constitution, choix politique partagé par l’Etat et la majorité de la classe politique saint-martinoise.L’évolution statutaire s’est déroulée dans une impréparation manifeste sans prendre en compte les charges nouvelles et la nécessaire compensation, ce qui s’est traduit par un triplement de la pression fiscale. Cette évolution statutaire sans plan de rattrapage, sans ressources définies a mis la Collectivité naissante en grande difficulté.Ces quelques lignes, Monsieur le Premier Ministre, pour vous rappeler les difficultés de notre territoire, de sa gouvernance, de son histoire, mais aussi le poids d’un environnement très concurrentiel, face au dumping social et économique de la partie hollandaise et des îles voisines.

UNE IMAGE ERRONÉE …Monsieur le Premier Ministre, Saint-Martin n’est pas un paradis fiscal, ni un territoire d’incivilités… mais un territoire qui se bat.Un cyclone historique a frappé notre île, et nous voulons reconstruire nos maisons, nos bâtiments, nos infrastructures, mais aussi bâtir un projet de société. Sans la solidarité nationale, ce projet n’est qu’une illusion, il faut que la République nous accompagne de manière forte et significative.

UN AVENIR SOMBRE …Certes, Monsieur le Premier Ministre, pendant la crise, les services de l’État, de sécurité, de police et autres ont accepté leurs missions avec vaillance et courage, mais la véritable crise s’annonce aujourd’hui, elle se profile et il s’agit du choc social, du chômage massif, de la faillite des entreprises, du départ de certaines forces

vives… L’économie de Saint-Martin repose sur le tourisme et la relance touristique s’inscrira dans un temps long… trop long pour ceux qui en vivent directement ou indirectement.

DES DÉGATS VISIBLES ET COLLOSSAUX …La Collectivité a réalisé une évaluation des dégâts, chiffrés à 2.4Md d’euros dont une partie sera couverte par l’intervention des assurances, mais il restera un solde plus que conséquent pour lequel se pose une énorme interrogation. La relance économique, l’espoir d’un retour à une certaine cohésion sociale appellent une intervention forte de l’Etat, par un investissement public massif pour assurer la sécurisation des services primaires que sont l’Alimentation en Eau Potable, l’assainissement, les bâtiments publics, les liaisons maritimes et aériennes, la mise à niveau des infrastructures… Seules des ressources publiques conséquentes pourront répondre à ces enjeux.Il faut aussi répondre à la demande sociale, aux salariés, chômeurs, entrepreneurs. Le pilier de l’économie est sinistré et seul un dispositif souple et opérationnel permettra de maintenir l’emploi et le tissu économique. Les dispositifs en cours, comme celui du chômage partiel, non adaptés seront inopérants dans les semaines à venir, les entreprises et les employeurs ne pourront plus assumer les salaires et déposeront progressivement leur bilan.Saint-Martin et sa population attendent des signes, des faits, une vision de l’avenir dont on sait que de toutes façons il sera complexe.

D’AUTRES IMPACTS MOINS VISIBLES MAIS À VENIR …Le monde de l’entreprise et les salariés veulent s’inscrire dans la durée. Nous voulons un programme de reconstruction et

Saint-Martin n’est qu’un tout petit territoire, loin de

l’hexagone, confetti isolé et sentinelle de l’Europe.

Mais…

Saint-Martin et sa population attendent des signes, des

faits, une vision de l’avenir dont on sait que de toutes

façons il sera complexe.

p3 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. L’ÉDITO

d’accompagnement social établi en partenariat avec la Collectivité dans une lisibilité temporelle, avec des échéances à six mois, un an et sur la durée du mandat de la gouvernance.

GÉRER LE CHOC SOCIALMonsieur le Premier ministre,Gérer le choc social, mettre en œuvre un programme d’urgence pour une véritable relance économique, cela suppose des hommes, des échéances, des ressources et une volonté politique.

La Collectivité et le territoire ne disposent pas des ressources pour relever un tel défi, nous avons besoin de l’Etat, non de l’Etat providence, mais de l’Etat garant de la solidarité nationale.Pour cette relance et ce projet, il convient de redonner à la Collectivité des marges de manœuvre, d’accepter de rouvrir le dossier qui nous est douloureux de la compensation des charges et d’autoriser une compensation fiscale sur les exercices 2017 et 2018, une subvention d’investissement exceptionnelle, un abondement des fonds européens, construire jusqu’à fin 2018, un programme d’investissements à hauteur de 350 Millions d’euros…

DE LA NÉCESSITÉ DE SE PRÉMUNIR DE DÉBORDEMENTS PRÉVISIBLESL’Etat s’est engagé sur la Guyane au terme d’une longue période de lutte sociale, l’Etat doit s’engager à Saint-Martin par la force d’un cyclone plus destructeur qu’un mouvement social dont notre territoire aimerait se prémunir.Il faut, Monsieur le Premier Ministre, rétablir rapidement l’attractivité du territoire et cela suppose des mesures macro-économiques adaptées : exonération de charges, aides spécifiques sur différents secteurs, amélioration et modification substantielle du système d’aide fiscale, soutien aux entreprises et au tissu économique par un fonds d’investissement sous forme de capital risque, mise en œuvre d’un programme de logements… Il faut traiter le chômage, la perte d’activité, les familles en difficulté en soutenant les associations et les entreprises d’insertion.

DES DISPOSITIFS ÉXISTANTS MAIS INADAPTÉSLe bilan des aides en cours, au regard de la situation après cyclone, Monsieur le Premier ministre, ne répond pas aux besoins, au-delà de la gestion de la crise, et nous sommes à l’écoute de la souffrance d’une population qui croit encore et espère en la solidarité nationale. Le Président de la République, lors de sa visite, s’est engagé sur une accélération des procédures, une redéfinition des méthodes. Il nous semble que ces paroles présidentielles n’aient guère résisté au pragmatisme législatif qui ne laisse que peu d’espace au dérogatoire même lorsqu’il s’agit d’un contexte d’urgence..Nous sommes, Monsieur le Premier ministre, dans l’attente d’un projet, de mesures effectives,

d’engagements fermes qui s’inscrivent dans le temps et se traduisent par des ressources.Monsieur le Premier ministre, notre volonté est de construire l’île, non de nous enferrer dans l’assistanat. L’Etat a consenti un plan de rattrapage pour la Guyane, Saint Martin a connu et connaît les mêmes problématiques : immigration, chômage, insécurité, insalubrité… et les cyclones !Pourrons-nous construire un plan de relance prenant en compte l’histoire et les handicaps de notre île ? Pourrons-nous bâtir une nouvelle économie forte de nos particularités ?Monsieur le Premier ministre, il faut agir vite, renforcer le tissu social, activer le tissu économique et construire l’avenir de notre communauté. Monsieur le Premier ministre, ces quelques lignes ne sont qu’une prière, avant qu’elles ne deviennent un cri d’alarme mais aussi, dans un temps court, un cri de colère.

Jean-Paul FISCHER

La Collectivité et le territoire ne disposent pas des

ressources pour relever un tel défi.

Monsieur le Premier Ministre, notre volonté est de

construire l’île, non de nous enferrer dans l’assistanat.

SAINT-MARTIN’S WEEK, LE CANARD À FIFTY CENTS !Le Saint-Martin’s Week, au delà du plaisir de retrouver ses lecteurs, poursuit son chemin et les “réformes” menées depuis sa reprise il y a maintenant un an.Parmi celles-ci, après plus de trente ans d’un fonctionnement qui confère au support le statut de “presse gratuite”, nous avons choisi de vous proposer le journal dans une version hebdomadaire disponible sur abonnement. Comme vous l’avez forcément constaté, les points de mise à disposition habituels, plus de 200, ont pour beaucoup disparu ou ont tout le moins subi des dommages majeurs. Irma a donc précipité un peu notre volonté de rejoindre le club très fermé des journaux payants à Saint-Martin.

S’abonner au St Martin’s Week est un acte symbolique mais fort, le tarif proposé est plus que démocratique, c’est un acte par lequel vous choisissez de donner quitus à l’information, au traitement qui est le nôtre, à la ligne que nous avons choisie tout en renforçant notre liberté d’expression.Par un simple mail envoyé à l’adresse [email protected], nous vous transmettrons un formulaire d’abonnement et le journal vous sera livré à l’adresse de votre choix chaque jour de

parution. Cet abonnement, qui peut être individuel ou collectif, vous ouvre aussi l’accès complet à notre site internet pour que vous ne soyez pas coupés de l’actualité lors de vos déplacements.Merci à vous, lecteurs et annonceurs, pour votre confiance, merci pour vos messages qui ont largement contribué à nourrir le besoin de nous retrouver entre vos mains ! S’abonner… c’est s’informer !

IR

L’HEURE EST AU RETOUR DE LA PROFITATIONComme vous l’avez remarqué, le cyclone Irma génère un nouveau phénomène : l’inflation et la profitation ! Commerces alimentaires, fournitures, équipements, loyers… connaissent des hausses spectaculaires ; même les billets d’avion qui atteignent 368,00€ pour un Aller/Retour Grand Case - Pointe à Pitre ! Avec en prime pour Air Antilles de nombreux vols annulés, pour nombre insuffisants de passagers ou autres, mais toujours sans information préalable… Le passager ou parfois client est un matériau, que l’on malaxe ou use à souhait, puisqu’il n’a guère le choix.Je souhaiterai en profiter pour lancer une souscription pour l’installation d’un climatiseur dans la salle de départs ou d’arrivées de l’aéroport de Grand Case où souvent se pressent moults passagers autour d’un ventilateur à bout de souffle.Si je peux comprendre que toute activité a un coût ou un prix de revient, il m’est pourtant difficile d’accepter l’exploitation de la misère ! JPF

POLITIQUE Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p4

SINT MAARTEN : POLITIQUES, POUVOIRS, AUTONOMIE ET INTÉRÊT GÉNÉRALElevée au rang de Country Sint Maarten en octobre 2010, la partie hollandaise est un des territoires autonomes qui composent le royaume des Pays Bas depuis la dissolution de la Fédération des Antilles Néerlandaises. A ce titre, Sint Maarten dispose d’une large autonomie au travers de sa propre Constitution, de son Parlement, d’un Premier ministre, d’un gouvernement composé de ministres et d’un Gouverneur qui assure la représentation régalienne.Aux termes des dernières élections de 2016 (remportées par l’UPP de Theo Heyliger) et après quelques “arrangements” qui ont pu laisser l’électeur perplexe, le paysage politique de Sint Maarten s’établissait en résumé comme suit :- un parlement quadripartite

présidé par Sarah Wescot-Williams

- un conseil des ministres présidé par le Premier ministre, William Marlin

Quiconque aura un peu suivi ces élections ou même est quelque peu habitué aux rebondissements politiques sint maartenois peut présager de la difficulté à gérer une crise telle que celle représentée par Irma dans un contexte de coalition aussi fragile.

AIDE NATIONALE SOUS CONDITIONSA l’instar de ce que nous avons vécu en partie française, les Pays Bas ont évidemment déployé de nombreux moyens et services d’urgence suite au passage d’Irma avec les mêmes problématiques : sécurité, déblaiement, assistance aux victimes et plus démunis...De même, il existe une certaine “obligation nationale” à accompagner la reconstruction locale dont le coût a été estimé pour Sint Maarten à 1,8 milliard de $ dont 785 millions relèvent des assurances dans le premier rapport provisoire du “National Recovery Plan”.Et, tout comme on doit logiquement s’y attendre à Saint Martin, cette aide nationale ne pourra pourra trouver un écho sonnant

et trébuchant que sous certaines conditions. En ce qui concerne Sint Maarten, la contribution royale, qui devrait représenter une somme comprise entre 200 et 300 millions d’euros, était soumise à deux conditions non négociables : la mise en place d’une “Integrity Chamber” sous l’égide des Pays Bas, afin de veiller à la bonne utilisation des fonds concédés, et le renforcement des contrôles aux frontières par la Maréchaussée néerlandaise afin de lutter en particulier contre les flux de travailleurs illégaux. En outre, émise le 13 octobre, cette offre avait une durée limitée fixée au 31 octobre.

DE LA DIFFICULTÉ D’ÊTRE AUTONOME MAIS DÉPENDANTCes conditions piquant à la fois l’autonomie et la fierté du Premier ministre de Sint Maarten, William Marlin, celui-ci les a rejetées tout autant que la deadline posée et a demandé à être reçu par le ministre des Affaires intérieures du Royaume afin de convenir de nouvelles conditions. Mais les parlementaires de Sint-Maarten l’entendant d’une autre oreille ont décidé de former une nouvelle majorité et d’accepter le “deal” mettant en même temps le premier ministre et son parti, National Alliance, dans une position plus qu’inconfortable, même si entre-temps, William Marlin sentant sûrement le vent tourner avait décidé lui aussi de plier au cadre posé par le gouvernement néerlandais affirmant même ne jamais y avoir été opposé.

PIRE QUE MIEUX ?Sint Maarten bénéficiera donc bien de l’aide d’urgence votée par les Pays Bas assortie de la création d’un organe de contrôle national et du renforcement des contrôles frontaliers par la Hollande. En parallèle, la population pourra continuer à compter sur la traditionnelle instabilité de son gouvernement local qu’aucune urgence ou catastrophe ne semble pouvoir annihiler. Le Parlement

de Sint Maarten se réunissait hier, jeudi 2 novembre, afin de discuter non pas des modalités d’utilisation du fonds d’urgence mais de l’avenir des coalitions formées, anciennes et à venir… sans sembler projeter que de telles démonstrations d’incapacité à gouverner pourrait bien pousser la Couronne à encore plus de présence et “d’accompagnement”. SMW

William Marlin, Premier Ministre

Theo Heyliger, membre du parlement

Sarah Wescot-Williams, Présidente du Parlement

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p5 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. POLITIQUE

NOUS N’ATTENDONSNI LE PÈRE NOËL,NI LE MARCHAND DE SABLE…Suite au passage des ouragans IRMA et MARIA, le Premier ministre effectuera un déplacement aux Antilles françaises au cours duquel il se rendra à Saint-Martin puis à Saint-Barthélemy le lundi 6 novembre.

Edouard Philippe, Premier ministre orphelinExclu de son parti d’origine, Les Républicains, au titre de son ralliement à la majorité présidentielle le 31 octobre dernier, Edouard Philippe a annoncé qu’il n’adhérerait pas pour autant à La République en Marche.Ainsi, le chef du Gouvernement est donc officiellement aujourd’hui sans parti, soignant la chèvre et le chou ; ce qui, dans le cadre de ses fonctions actuelles, n’est pas réellement gênant… jusqu’aux prochaines échéances électorales (ou remaniement ministériel).

Le Premier Ministre a dit concernant Irma :“Ce que vivent nos concitoyens de Saint Martin et de Saint-Barthélemy, c’est une

série d’événements climatiques jamais vus, jamais enregistrés par leur intensité

et jamais connus par la puissance des destructions qu’ils ont engendrés. (...)

Après la gestion de l’urgence, la responsabilité de l’Etat est

d’anticiper la reconstructionet de préparer le long terme.”

OFFICIELLEMENT…A cette occasion, il ira à la rencontre des citoyens et des professionnels durement touchés par les ouragans et s’entretiendra avec les services qui leurs sont venus en aide. Il s’assurera de l’ensemble des moyens mis en oeuvre pour accompagner un retour à la vie quotidienne. Le Premier ministre rencontrera les élus et, comme annoncé en septembre dernier, il participera à la rentrée des classes sur l’île de Saint-Martin.” Le Premier Ministre sera accompagné de :- M. Jean-Michel BLANQUER,

ministre de l’Education nationale,

- Mme Annick GIRARDIN, ministre des Outre-mer,

- Mme Laura FLESSEL, ministre des Sports,

- M. Sébastien LECORNU, secrétaire d’Etat auprès du ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire,

- M. Jean-Baptiste LEMOYNE, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

ENTRE LES LIGNES …C’est donc un Premier ministre bien accompagné qui viendra assister à la rentrée des élèves de Quartier d’Orléans en particulier (selon son programme officiel de visite) avant de rencontrer les quelques commerçants en activité à Hope Estate.Les services du rectorat ayant d’ores et déjà annoncé 100% des élèves scolarisés et Hope Estate n’étant qu’une des facettes des dommages subis, il est fort à parier que l’on

assiste à un discours teinté de satisfaction républicaine à l’issue des quelques heures passées sur notre territoire tout comme il nous sera demandé de patienter jusqu’à la remise du rapport du délégué interministériel, initialement prévue le 30 octobre, et dont on espère qu’il ne sera pas trop en décalage avec ceux effectués par des acteurs locaux bien au fait non seulement de l’évènement, mais également des réalités locales et de leur histoire. Wait and See… SMW

ÉCONOMIE Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p6

DANIEL GIBBES, LE RETOUR GAGNANT ?Le Président Daniel Gibbs a donné une conférence de presse Mardi à l’Hôtel de la Collectivité. Il a évoqué les avancées de son déplacement en Guyane à la 22e Conférence des Présidents des Régions Ultrapériphériques. Il est revenu sur les enjeux de ses rencontres avec les autres Présidents de RUP, le Président de la République Emmanuel Macron, le Président de la commission Européenne, Jean-Claude Junker et la commissaire Corine Crétu.

“J’ai eu l’occasion de présenter une

cartographie précise de la situation

économique et sociale de notre

territoire après le passage d’Irma, je

me suis directement adressé aux plus hautes autorités

de l’Etat et de la commission européenne”Daniel Gibbs,

Président de la Collectivité de Saint-

Martin

Après son déplacement à Paris mi-Octobre, le Président de la Collectivité de Saint-Martin s’est rendu en Guyane la semaine dernière où il a participé, pour la première fois, à la Conférence des Présidents des 9 Régions Ultrapériphériques d’Europe dont 6 sont des territoires d’outre-mer français. Son objectif a été d’exposer les attentes des Saint-Martinois et de rechercher un réel accompagnement de l’Union européenne pour les semaines, mois et années à venir.

UN SOUTIEN UNANIME“J’ai eu l’occasion de présenter une cartographie précise de la situation économique et sociale de notre territoire après le passage d’Irma, je me suis directement adressé aux plus hautes autorités de l’Etat et de la commission européenne” nous a-t-il dit en précisant que l’enjeu était d’aller chercher un maximum de fonds européens supplémentaires pour la reconstruction de Saint-Martin (réseaux d’eau et d’assainissement, réseaux routiers, écoles, bâtiments publics et installations sportives qui ont été entièrement dévastées). Ce déplacement a été non seulement constructif mais surtout productif, puisqu’il a reçu un soutien unanime de ses homologues ultramarins et des différents partenaires européens. Nous ne détaillerons pas ici la liste de toutes les aides financières apportées pour la reconstruction de notre île, mais il est tout de même important de noter que la Guadeloupe va créer un axe prioritaire appelé “Reconstruction de Saint-Martin” avec un redéploiement de crédits d’au minimum de 5 millions d’euros.Daniel Gibbes n’a pas manqué de saluer le soutien de la Région Guadeloupe, qui dès le lendemain

d’IRMA a fait preuve d’une “grande solidarité pour nous aider à remonter la pente”. Autre point important : les 10 millions d’euros déjà disponibles sur le programme de coopération territoriale Saint-Martin / Sint-Maarten, pas encore programmés, pourraient être transférés au sein d’un nouvel axe pour la reconstruction en bénéficiant de cofinancements européens à hauteur de 95 %.

SOLIDARITÉ EUROPÉENNEDans un deuxième temps, sa rencontre avec la Commissaire européenne Corina Crétu, chargée de la politique régionale, a aussi porté ses fruits car elle va permettre à Saint-Martin de bénéficier d’une enveloppe globale d’environ 140 millions d’euros. “Pour nous, à Saint-Martin, la solidarité européenne, comme la solidarité nationale que nous espérons et attendons toujours… n’est pas un gros mot, et doit prévaloir” a réaffirmé le Président Gibbes avant de revenir sur les crédits qui relèvent des fonds européens d’investissement comme par exemple le Fonds de Solidarité de l’Union Européenne qui devrait nous apporter plusieurs dizaines de millions d’euros supplémentaires. D’ailleurs, le Ministère des Outre-mer devrait déposer d’ici la fin du mois de Novembre, un dossier auprès de la Commission européenne dont la vocation est de traiter exclusivement des dégâts causés par Irma qui s’élèvent à au moins 2,5 milliards d’euros en rappelant qu’il était primordial de séparer les dossiers Irma et Maria, 2 catastrophes naturelles distinctes, intervenues à 12 jours d’intervalle.Dans une explication très technique, Daniel Gibbes est revenu sur les aides apportées par les instruments

financiers de la BEI (Banque Européenne d’Investissement) qui prévoit la possibilité de prêts à long terme et à taux bonifiés pour le renouvellement des réseaux d’eau et assainissement, ou encore des garanties offertes aux porteurs de projets et aux investisseurs privés dans le cadre du Plan Juncker comme la rénovation du front de mer de Marigot. Bref, le soutien de l’Europe se chiffre donc à plusieurs dizaines de millions d’euros.

UN COMBAT QUOTIDIEN“Face au Président de la République le 26 Octobre au soir, j’ai indiqué que j’avais localement bousculé les procédures comme il l’avait lui-même prôné le 12 Septembre ici même, avec la présentation prochaine de mon plan Phœnix de Relance Economique.” Par ces mots, Daniel Gibbes a rappelé la nécessité d’attirer les investisseurs privés à Saint-Martin par le biais d’une politique économique volontariste et attractive. Avant de conclure, il nous a appris qu’il a eu l’honneur d’accepter la présidence de la 24ème Conférence des Présidents des RUP qui se tiendra entre Novembre 2018 et Novembre 2019, une responsabilité qui offrira à notre territoire l’opportunité de mieux se faire connaître et reconnaître dans ses ambitions et ses demandes, tout en étant le porte-parole, auprès de Paris et de Bruxelles, de la défense des intérêts

des Régions Ultrapériphériques et tout en continuant de mener un long et décisif combat pour la reconstruction de Saint-Martin, réaffirmant au passage sa détermination à le faire aux côtés de la population toute entière pour permettre aux Saint-Martinois d’aujourd’hui et de demain de s’épanouir durablement sur leur territoire.

JMC

Philippe Mouchard, nouveau DGS de la Collectivité arrivé début septembre pour prendre et ses fonctions et qui fût sévèrement accueilli par le cyclone Irma, Daniel Gibbs, Président de la

Collectivité et Rodrigue Angely qui assume la direction des politiques contractuelles.

Saint-Martin dispose pour la première fois de son histoire de son propre programme opérationnel (PO) de fonds européens, pour la période 2014/2020, dans l’esprit des textes en tous cas. Dans les faits, la mise en œuvre et le suivi relèvent des services de la Guadeloupe, autorité de gestion déléguée de l’Etat, même s’il existe un guichet local de dépôts des demandes, le service des financements européens et des politiques contractuelles. Pour mémoire, les fonds européens actes dans le cadre du P.O 2014-2020 de Saint Martin (hors coopération transfrontalière) représentent pour le moment 59 millions d’euros répartis entre les différents objectifs FEDER, FSE, FEADER, FEAMP.

DEMAIN, QUELLES RECETTES FISCALES POUR QUELLE COLLECTIVITÉForcément un sujet rébarbatif mais pourtant ô combien crucial et encore plus aujourd’hui qu’hier… Comme chacun le sait, ou pas, notre autonomie concédée après la consultation populaire de 2003, repose avant tout sur cette compétence fiscale, celle qui nous permet localement d’assumer nos idéaux autonomistes sectorisés. C’est sur ce code des impôts et sur les recettes qu’il génère que la Collectivité a pu, non sans soucis, assurer ses missions de services publics et les charges incompressibles qui pèsent sur elle.LE CASSE TÊTE FISCALComme nous avions pu l’écrire, cette pression fiscale, qui a vécu un accroissement plus que notable depuis 2007 dans la mesure où la Collectivité a dû trouver les moyens de s’assumer, rencontrait par le passé quatre obstacles majeurs : l’absence de civisme ou de culture fiscale, les difficultés à recouvrer l’impôt, l’inadéquation entre les décisions fiscales prises localement et les systèmes informatiques du “prestataire” en charge d’émettre les rôles et de les recouvrer et, enfin, la problématique qui semble insoluble de l’assiette fiscale… celle qui veut que ceux qui en font partie regrettent amèrement que d’autres n’y figurent pas au point de cultiver un double incivisme : celui développé de façon réactionnelle face à l’inéquité et celui qui veut que certains préféreront toujours les chemins de traverse plutôt que d’abonder au trésor collectif.Pour autant, bon an mal an, à grands coups de recommandations de la Chambre Territoriale des Comptes et de perfusions de l’Etat ou de l’Europe, cette fiscalité a permis à la collectivité d’atteindre septembre 2017 qui pourrait bien être un point de non retour.

LA DONNE A CHANGÉEt l’on reparle de l’assiette fiscale… il n’est pas besoin de faire de dessin pour deviner que bon nombre d’entreprises vont purement et simplement fermer si ce n’est pas déjà fait. Il n’est pas non plus besoin d’être devin pour savoir que le taux de chômage qui dépassait les 30% localement en septembre atteindra des sommets très très rapidement. Le sujet RSA qui était déjà plus qu’épineux viendra donc très rapidement se rappeler au bon souvenir des obligations de la Collectivité et dans une proportion que nous

n’osons même pas ici évoquer. Il est aussi humainement assez compréhensible que la Collectivité souhaite alléger la souffrance de ses administrés en modérant partiellement la charge qui était la leur avant Irma, notamment par exemple par l’exonération de la taxe foncière. Mais l’on comprend bien que l’ensemble de ces facteurs n’a qu’une seule conséquence : voir la bourse de la Collectivité fondre au soleil aujourd’hui revenu.

DE L’ÉVIDENCE DU RISQUEC’est ainsi que notre autonomie fiscale vient considérablement altérer notre capacité à projeter le territoire demain, puisqu’il est établi que cette responsabilité nous incombe pleinement. Sans moyens réels à venir, donnée que nos décideurs ont très vite intégrée de fait, on comprend la tension aujourd’hui palpable qui prédomine aux rapports entre l’état et les instances locales puisque la Collectivité n’a d’autres choix que d’espérer une aide suffisamment large de l’Etat pour assurer ses missions a minima et éviter la “cessation de paiement”, et l’on ne parle là même pas de reconstruction. De l’autre côté, l’on devine au regard de la belle image que nous avons su véhiculer à Paris depuis des décennies et qui nous fait endosser le costume de contrebandiers, de flibustiers etc, que l’Etat n’ouvrira pas les cordons de la bourse sans imposer une évaluation du bon usage de ces fonds, obligation de transparence qui pourrait localement ressembler ou être vécue comme de l’ingérence sur l’un ou plusieurs axes de notre autonomie.

LE PRÉSIDENT GIBBS SUR LE SUJETRencontré sur ce sujet notamment, le Président Gibbs est pleinement

conscient de cette lourde contrainte et multiplie les démarches auprès des instances nationales comme européennes pour qu’une certaine lisibilité lui soit permise. “Il n’est pas question que je fasse l’aller retour Paris chaque fin de mois pour mendier le paiement des salaires des employés de la collectivité.” En effet, tant que la volonté de l’Etat et de l’Europe n’est pas affirmée, chiffrée, il est quasiment impossible pour le Président de planifier la fin 2017 et encore moins l’année 2018.Si l’objectif est bien de parvenir à user de la solidarité nationale et européenne dans une proportion qui restera certainement bien loin des dégâts réellement vécus par le territoire et ses habitants, la gouvernance a un besoin légitime de lisibilité pour pouvoir coucher ou adapter ses politiques avec un objectif majeur : que ces subsides obtenus d’en haut trouvent le moyen ici de “faire des petits”, entendez par là qu’il sera fondamental de parvenir à magnifier ces aides pour qu’elles permettent au territoire d’amorcer sa relance économique sur la base évidente d’une reprise de la fréquentation touristique.On le sait, le programme de la Team Gibbs intégrait un large volet sur la réforme fiscale pour laquelle le Président Gibbs bataille depuis des années. En ce sens, et puisqu’il faut bien aujourd’hui parvenir à positiver sur un évènement aussi dramatique qu’Irma, le Président l’affirme : “la réforme fiscale et le passage à une part d’imposition indirecte beaucoup plus importante se fera plus rapidement que prévu même si les

appels d’offres liés aux audits ont été rendus infructueux puisque notre contexte n’a plus rien à voir avec ce qu’il était au moment où nous les avons publiés.”

QUELLE ÉCONOMIE DEMAIN ?En terme d’économie et de “grands projets” reposant sur l’investissement privé, de ceux attendus par le territoire ou en tous cas par une part de celui-ci, Daniel Gibbs l’affirme : “Je ferai l’annonce prochainement de l’implantation rapide d’établissements hôteliers d’envergure et de renom tout comme je peux déjà dire que nous travaillons d’arrache-pied à pouvoir accueillir au moins un Casino “à la Française”. Les investisseurs qui croient en la destination ne m’ont pas quitté et souhaitent participer à la reconstruction de celle-ci…”.Le projet de la baie de Marigot ne fût qu’évoqué durant cet entretien, conditionné qu’il est lui aussi, en tous cas dans ses proportions, par l’importance de l’aide que ne manqueront pas de nous concéder l’Etat et l’Europe. IR

Irma,Combien d’entreprises

détruites ou en passe de disparaître ?

Quel taux de chômage aujourd’hui, à 2 mois, à 6

mois, à 1 AN ?Combien d’allocataires du

RSA à venir ?Sur quelles recettes fiscales

la Collectivité va-t-elle pouvoir fonctionner et

projeter la reconstruction ?

p7 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. ÉCONOMIE

UNE SAISON HIVERNALE PRODUCTIVE À ST-BARTH ? A Saint-Barthélemy, la reconstruction n’est pas un vain mot et un peu moins de 2 mois après l’ouragan Irma, l’île est revenue rapidement à la normale. Le réseau électrique et les conduites d’eau sont à nouveau opérationnels, les routes sont déblayées, l’aéroport et le port sont ouverts et même les collines commencent à redevenir vertes.

TOURISME ÜBER ALLESSelon une importante société de location de villas, les premiers touristes seraient déjà arrivés depuis une semaine malgré le fait qu’une bonne partie des produits hôteliers de l’île ne prévoit pas d’ouvrir avant l’été prochain. Mais tout a été fait pour que les villas de l’île soient remises en état pour la saison qui commence et on affirme même qu’un certain nombre d’hôtels seront également fins prêts pour Thanksgiving. Après une inspection minutieuse, on a constaté que la grande majorité des structures existantes avaient surtout subi des dommages à l’extérieur, et elles sont finalement redevenues opérationnelles après quelques travaux et un bon nettoyage effectués dans les plus brefs délais grâce à la réactivité des résidents dont la seule priorité a été la remise à niveau rapide de l’île pour

préparer au mieux la saison touristique sous la direction du Président Bruno Magras qui une fois encore, a fait preuve d’une redoutable efficacité.

OPTIMISME DE RIGUEURBien sûr certains établissements renommés tels que l’incontournable Eden Rock n’ouvriront à nouveau leurs portes que lorsque tout sera remis entièrement à neuf, c’est à dire pas avant l’année prochaine, mais beaucoup de restaurants de Gustavia accueillent déjà leurs clients dans les meilleures conditions possibles. Affichera-t-on complet pour la période des fêtes ? La réponse est oui si l’on en croit les professionnels du tourisme qui font preuve d’un optimisme déconcertant.

FAIRE BRILLER SES ATOUTSPourtant, d’autres sons de cloches résonnent différemment et malgré le nombre croissant


NOVEMBRE : LE MOIS DU TOURISME CARIBÉENCela en étonnera certainement plus d’un, mais malgré les évènements climatiques de ces dernières semaines, les services des arts et de la culture et l’Office de Tourisme de Saint-Martin se sont associés pour mettre en place une série d’évènements dans le cadre du mois du tourisme de la Caraïbe ! Le programme nous a été présenté par Valérie Damaseau, 1ère vice Présidente en charge de la culture, du sport, de la jeunesse et de la vie associative, aux côtés de Kate Richardson, directrice de l’Office de Tourisme et de Silvera Jacobs Ministre de l’éducation, de la jeunesse et des sports de Sint-Maarten.

TOURISME LOCALCela commencera Dimanche 5 Novembre avec l’organisation d’une manifestation artistique gratuite intitulée “Portrait and Poetry Corner” sur le front de mer de Marigot de 10h00 à 18h00. A cette occasion, vous pourrez découvrir le talent et les créations d’artistes locaux, peintres et poètes sans oublier les artistes de musique traditionnelle autour du thème “L’ouragan Irma”.Le 7 Novembre sera la journée de sensibilisation de la population dans le cadre de la reconstruction de l’île sur l’environnement : “1,2, Tree” (et non pas three). A cette occasion, Daniel Gibbes et Valérie Damaseau planteront chacun un arbre dans le jardin de la Collectivité en présence de tous ceux qui souhaitent se joindre à eux. Traditionnellement, le 11 Novembre c’est la fête de Saint-Martin et cette année encore, nous pourrons la célébrer le temps

d’un week-end entier de festivités avec la création d’un mini-village à Quartier d’Orléans : des animations, de la musique et de la danse sans oublier bien sûr les cérémonies officielles.

DÉJÀ NOËL...Enfin, à partir du 26 Novembre un village de Noël sera installé devant la Collectivité et son jardin dans un moment de partage mais aussi de dégustation de plats traditionnels. Tout au long de cette journée, il sera possible de danser au son du steel pan et d’écouter des groupes traditionnels de l’île (Jolly Boys, Rythm Boys, Bottle Neck Crew, Bologne Combo, groupes de gospel, etc…). Le village se déplacera ensuite chaque Vendredi et chaque Dimanche dans chacun des 6 quartiers de Saint-Martin jusqu’au week-end précédant Noël, l’occasion pour chaque quartier de mettre en avant ses spécificités autour d’animations culinaires, culturelles et musicales. Si l’organisation d’un mois du tourisme peut paraître inopportun face au manque évident de touristes sur l’île, Valérie Damaseau précise que ces manifestations sont mises en place pour tous les Saint-martinois bien sûr mais aussi pour que les différents organismes, tour-operators et autres, ne nous oublient pas. “Nous tenons à leur montrer que nous existons

toujours, ainsi dès la saison prochaine nous serons en mesure d’accueillir à nouveau le public du monde entier et à qui l’on doit notre réputation.” Espérons que rien ne viendra contredire ses propos cette fois-ci.

JMC

‘One Sea, One Voice, One Caribbean”, c’est le slogan que le CTO

a retenu pour cette année pour célébrer le mois du tourisme

caribbéen.

OFFICE DE TOURISME… BIENTÔT UNE NOUVELLE CAMPAGNE DE PROMOTION DE LA DESTINATION

Sur le sujet et sur Europe 1, la directrice de l’Office de Tourisme a eu les propos suivants :“On va essayer d’être le plus honnête possible en disant “Voilà ce que Saint-Martin c’était, voilà ce que c’est aujourd’hui”, ça ne va pas être uniquement une campagne d’image touristique, ça va être tout un pays qui va dire qu’il a envie de reconstruire, de rebâtir. Certes, il manque quelques toits, ce n’est pas encore tout lisse comme ça l’était avant, mais on restera toujours les mêmes.” Source Europe 1

Valérie Damaseau, 1ère Vice Présidente et Présidente de l’Office de Tourisme de Saint-Martin aux côtés de Kate Richardson, directrice de l’établissement.

d’artisans qui affluent chaque jour, il semblerait que tout ne soit pas prêt pour la fin du mois de Novembre, mais on s’y applique sans relâche quotidiennement et il se pourrait bien que les empêcheurs de travailler en rond ravalent leurs propos acerbes face à la capacité dont fait preuve St Barth pour faire briller à nouveau les atouts qui font sa réputation.Si l’objectif Thanksgiving semble être toutefois un peu court pour tenir ses promesses, tout est mis en œuvre en revanche pour que la joie soit de mise au Nouvel An et que les sirènes du port de Saint-Barthélemy chantent encore la même mélodie, faisant naufrager à tout jamais les papillons de la tristesse.

JMC


LA POSITION DE PHILIPPE THÉVENET SUR LE TOURISME… DIFFÉRENTE !Philippe Thévenet que nous avons croisé à plusieurs reprises depuis le sinistre est homme de plume. En ce sens, nous relayons sa position en temps que Président de l’Association des Hôteliers de Saint-Martin, position sans ambiguïté. Sur le sujet, Monsieur Thévenet concède une certaine lassitude à tirer des sonnettes d’alarmes qu’il considère trop peu entendues.

“La perte du moindre de nos hôtels serait fatale.”

Philippe Thévenet, Président de l’AHSM

UNE INDUSTRIE EN PÉRIL Irma a dévasté l’ensemble de l’île et n’a pas épargné le parc hôtelier qui, globalement, se trouve aujourd’hui détruit ou très gravement endommagé. S’il reste des hébergements d’urgence, ici ou là, il ne s’agit évidemment pas de conditions d’hébergement “touristique” et les hôtels ont réalisé des tours de force, dans les conditions très difficiles que chacun connaît, pour abriter les effectifs acheminés à Saint Martin dans le cadre des interventions d’urgence post cycloniques.Les responsables d’établissement, avec leurs équipes, ont immédiatement déployé des actions énergiques pour nettoyer, évacuer les déblais, réaliser les mises en sécurité d’urgence sur les sites, et se sont préoccupés immédiatement du futur et du renouveau pour redresser notre industrie et refaire de Saint Martin une destination touristique aussi belle, et même meilleure encore que celle que nos clients plébiscitaient.

DÉTERMINÉS À CONSTRUIRE UN NOUVEL AVENIRTous sont en effet déterminés à construire un nouvel avenir pour notre économie, et chacun sait bien que l’hôtellerie est le moteur indispensable, déterminant et préalable au développement de la fréquentation touristique. Sans hôtels, pas de desserte aérienne, pas de commercialisation, pas de présence sur les marchés internationaux…. pas d’emplois…

et pas de clients pour l’ensemble des activités économiques irriguées par le tourisme. Or, l’ampleur des dégâts, la généralisation des destructions, au-delà de ce que personne ne pouvait imaginer, la durée de reconstruction inhérente à la nature même des structures hôtelières fondées sur un immobilier lourd, le niveau de qualité nécessaire et attendu par la clientèle sans parler des études complémentaires liées à la prise en compte de l’évolution des phénomènes cycloniques, sont telles que les mesures traditionnelles et de “droit commun” qui nous sont évoquées pour nous permettre de faire face ne sont en aucun cas adaptées aux nécessités d’une situation d’une telle ampleur.

LE DROIT COMMUN EST INADAPTÉNous ne pourrons, dans le cadre de mesures normales faire face, seuls, sans un soutien déterminé et la mise en place de solutions adaptées, à une situation exceptionnelle et nous ne pourrons redresser notre parc hôtelier. Sa renaissance relève pourtant de l’intérêt “général” de notre économie et de notre société. En dépit des efforts et de la volonté sans faille des propriétaires et gestionnaires, ainsi que celle de leurs équipes, l’absence de prise en compte de la situation spécifique de nos personnels face à une durée d’immobilisation nécessairement longue va

conduire inévitablement à des licenciements, des dépôts de bilans et des fermetures d’établissement qui ne pourront les assumer.

NOUS NE VOULONS PAS LICENCIEROr, nous ne voulons pas licencier, nos équipes veulent poursuivre leur collaboration, nous aurons besoin de nos collaborateurs, formés et performants, pour redémarrer les activités.Il est véritablement indispensable de faire preuve d’imagination et de volontarisme pour nous permettre de conserver les structures humaines pendant la durée de reconstruction et de “supporter” cette renaissance du moteur de notre économie .Le parc dont nous disposions était déjà dans sa limite extrême de ce dont a besoin notre destination et la perte du moindre de nos hôtels serait fatale. Imaginer, “faire bouger”les lignes, bousculer les règles, n’était-ce pas là le message des plus hautes instances de la République délivré à Saint Martin ?

Philippe Thévenet

“Je crois fermement que Saint Barthélemy

a un intérêt majeur à ce que la stabilité

sociale s’instaure rapidement à Saint-

Martin. Nous sommes à 30 km et je ne

souhaiterais pas qu’il y ait des débordements

qui pourraient nous conduire à des

difficultés”,Bruno Magras

au Journal de Saint Barth


LES PREMIERS COURRIERS À PROPOS DU DROIT DE TIMBRE DE 100 € SUR L’AVIS DE NON-IMPOSITION SONT ARRIVÉSDaniel Gibbes l’avait annoncé lors de sa campagne électorale et il l’avait répété une fois élu Président de la Collectivité : “Les 100 € réclamés par les services fiscaux pour obtenir son avis d’imposition seront supprimés dès 2018.”La période post-cyclonique nous l’avait presque fait oublier et voici que dès la remise en route des services postaux, nombreux d’entre nous ont eu la surprise de recevoir un courrier de la Direction Générale des Finances Publiques indiquant que cette somme était redevable pour être fiscalement à jour. Il semblerait que beaucoup de choses aient changé depuis bientôt 2 mois mais visiblement certains services

ne semblent pas vouloir tenir compte de la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.

SITUATION EXCEPTIONNELLEIl est vrai que ce courrier date du 1er Septembre, mais dans les jours qui ont suivi la catastrophe climatique, Daniel Gibbes avait pourtant insisté en réclamant à l’Etat “des réponses exceptionnelles pour des circonstances exceptionnelles” et

notamment “des exonérations de charges pesant sur les entreprises”. Les contribuables n’auraient-ils pas droit eux aussi à un petit geste symbolique ?Pour le moment aucune décision abrogeant cette taxe n’a été prise, il appartient donc au Président de la Collectivité de Saint-Martin de décider si oui ou non, nous devons nous y soumettre encore une fois.

JMC

LES CARBETS DE LA BAIE ORIENTALE SE RASSEMBLENTBEACH BO SXM, c’est le nom de l’association que viennent de créer certains commerçants des carbets des “petites plages” de la B.O., carbets neufs mais pourtant réduit à néant.Les restaurateurs de la plage ont été reçus par Steven Patrick, 4ème vice-président de la Collectivité de Saint-Martin, en charge de l’aménagement du territoire, du développement durable, de l’urbanisme et du foncier, afin de savoir ce qu’il advenait de leur sort après Irma. Rien n’a filtré de cette réunion, mais selon nos informations, on leur a promis de réfléchir à la situation malgré le fait qu’aucune enveloppe budgétaire ne soit prévue à cet effet. Des propositions ont tout de même été faites par la toute nouvelle association pour la construction de structures légères et démontables comme le préconise la loi en vigueur sur tout le littoral français, avant même que la Collectivité de Saint-Martin ne confirme son réel désire de reconstruire cet

ensemble qui rappelons-le, avait coûté la modique somme de 3,8 millions d’euros il y tout juste 2 ans de cela. Inutile de préciser que si cela venait à se faire, de nouvelles AOT seraient délivrées uniquement aux commerçants qui ont régulièrement payé leur loyer jusqu’à maintenant, ce qui est loin d’être le cas pour la majorité d’entre eux semble-t-il…

TOUS POUR UN ?Etrangement, Pascal Millour, le président de cette association n’est pas détenteur d’une AOT sur la Baie Orientale, mais ici plus rien ne nous étonne. Nous noterons au passage que les rancœurs et les querelles de voisinage qui sévissaient jadis au sein du groupe se sont littéralement envolées pour laisser place à une belle unité afin que chacun

puisse à nouveau travailler rapidement. Unité toute relative toutefois puisque seuls les restaurants, un water-sport et 2 boutiques sur 4 ont été conviés à rejoindre l’association, négligeant au passage les 12 kiosques situés derrière, sans doute peu importants aux yeux des vétérans de la plage, à l’exception des 2 petits bars tant décriés autrefois à cause de leur concurrence déloyale (mais faute avouée est à moitié pardonnée).

J’Y SUIS, J’Y RESTEPeu importe, les oubliés volontaires n’ont pas attendus d’être entendus et l’un d’entre eux a déjà rebâti une petite échoppe faite de bric et de broc, parmi les gravats et les détritus, espérant sans doute la venue prochaine d’éventuels touristes. Contacté par téléphone, Steven Patrick 4ème vice-président de la Collectivité, nous a confirmé qu’aucune autorisation n’avait été délivrée à quiconque,

même provisoire. Toutefois, on sait déjà que d’autres anciens commerçants projettent eux aussi de venir se réimplanter sur les lieux coûte que coûte sans attendre le feu vert de la COM, bien décidés à défendre leur business afin de ne pas perdre les bénéfices de la saison touristique… La saison, mais quelle saison ?

JMC

ANGÈLE DORMOY, SOLIDE, SOLAIRE ET SOLIDAIREChacun d’entre nous a sa propre histoire à raconter sur la manière dont il a vécu le cyclone Irma, et Angèle Dormoy fait partie de ceux qui n’ont pas baissé les bras face à l’ampleur du désastre.

“Le peuple saint-martinois a toujours fait

preuve de cohésion face à l’adversité et nous

avons compris dès les premiers instants qui

ont suivi le cyclone qu’il nous appartenait de

reconstruire nous-même notre territoire. (…)”

Après avoir reçu le premier coup de massue cyclonique et se préparant à courber le dos pour amortir le second distribué par José, elle s’est retrouvée au Morne Valois parmi la foule dont les yeux hagards en disaient long sur les traumatismes subis depuis quelques jours. Il eût été facile de sombrer de façon incontrôlée dans le découragement, mais Angèle n’est pas femme à se laisser aller à de telles considérations et sitôt revenue chez elle, elle n’avait qu’une idée en tête et s’est dit : “Allez… on commence à travailler !” et c’est ainsi qu’elle a organisé le déblaiement de tout le secteur environnant, à savoir Rambaud, Pic Paradis et Saint-Louis.

LES SAINT-MARTINOIS FACE AU RESTE DU MONDEDe porte en porte, de jardin en jardin, elle a interpellé chaque voisin, chaque membre de sa famille ainsi que tous les amis et

connaissances encore présents et disponibles, les encourageant à se relever, à se “bouger” pour que la vie redémarre rapidement afin que chacun retrouve ses marques et se soutienne mutuellement. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, presque 100 personnes ont répondu présentes et se sont regroupées dans la rue avec des pelles, des pioches et surtout une volonté évidente de se mettre au travail afin de redonner un semblant de dignité à leur quartier dévasté. Angèle en a encore les larmes aux yeux lorsqu’elle évoque aujourd’hui son émotion face à cet élan de solidarité spontané : “Les équipes se sont formées toutes seules”, nous dit-elle, “Chacun œuvrant en fonction de ses possibilités et des moyens disponibles”, avant d’ajouter non sans une certaine fierté : “Le peuple saint-martinois a toujours fait preuve de cohésion face à l’adversité et nous avons

compris dès les premiers instants qui ont suivi le cyclone qu’il nous appartenait de reconstruire nous-même notre territoire. Nous n’avions pas besoin de l’aide des militaires pour commencer le travail, car nous savions que nous seuls serions capables de venir à bout de la tâche qui nous attendait… et c’est ce que nous avons fait !”LES JEUNES ONT ÉTÉ EXEMPLAIRESRapidement, la vie s’organise pour pallier au plus urgent, et après avoir dégagé les voies d’accès, la distribution et le partage de nourriture se sont effectués sans grande difficulté. En effet, grâce notamment à un bon coup de main du Lion’s Club (dont elle est membre), Angèle Dormoy va approvisionner en denrées de base toutes les familles du quartier de façon équitable et sans oublier personne, mettant à contribution les plus jeunes et les plus vigoureux pour arpenter sans cesse les rues et les chemins afin que tous bénéficient de cet élan de solidarité. Il est important de préciser qu’à l’inverse de certains secteurs de l’île, ici on n’a pas eu à subir de pillages ou de quelconques actes de malveillance. En effet, la jeunesse du quartier a été élevée dans le respect du prochain sous la surveillance des aînés qui n’ont jamais cédé à la facilité d’en faire “des enfants de la rue.” Ici, la délinquance et la violence ne sont pas de mise, prenez-en de la graine...

DES PROJETS POUR L’AVENIRAprès 2 semaines de labeur intense, toute la zone avait retrouvé un visage plus serein grâce à l’effort collectif mais il aurait été dommage de s’arrêter là, et il fallait déjà penser à l’avenir en surfant sur cette vague gorgée d’énergie positive et par un heureux concours de circonstances, Angèle fait la connaissance de l’association guadeloupéenne “Verte Vallée” dont certains membres sont venus donner un coup de main à Saint-Martin. Très vite, le contact est établi et les idées sont émises avec la volonté évidente de créer un partenariat efficace. Une convention va ainsi être signée avec la jeune association “Children’s

Village” de Rambaud afin de mettre en place des chantiers-écoles. Des objectifs clairs et précis sont désormais “dans les tuyaux” :le nettoyage et le balisage des sentiers de randonnées tout autour de Pic Paradis, la mise en place d’ateliers qui vont permettre à terme de fabriquer du charbon de bois, la création d’une pépinière à Rambaud et la reconstruction et remise à neuf complète de la maison d’une personne âgée et dont les moyens financiers sont trop réduits pour pouvoir subvenir à ses besoins.

LE BONHEUR DES UNS…Un tel élan fait plaisir à voir et Angèle Dormoy voudrait profiter de cette opportunité pour créer un nouveau pôle touristique dans le quartier avec une table d’hôtes où les produits servis seraient issus d’une culture hors-sol et d’un élevage modeste mais 100% local. Au final, le passage d’Irma aura eu pour effet un regain d’activité grâce aux initiatives privées et à l’énergie déployée par une population qui n’a jamais cédé au découragement, car “Nous étions prêts !” conclut Angèle avant de nous offrir son large sourire qui en dit long sur l’état d’esprit de la dame. JMC


La population de Saint Martin vit une période difficile, y compris les membres de nos propres familles, amis et connaissances. Nous vous souhaitons force et courage et nous sommes conscients que Fun Miles ne fait actuellement pas partie de vos priorités.

Pour autant, nous tenons à vous faire savoir que Fun Miles est et restera en activité. Nous croyons en l’avenir de notre île. Cela signifie que vous pouvez continuer à gagner et échanger des Fun Miles, ce qui pourra s’avérer particulièrement utile dans notre contexte actuel. Par exemple: vous pouvez échangez vos Fun Miles contre du matériel de construction chez Kooyman et préserver ainsi votre trésorerie.

N’hésitez pas à nous rendre visite au comptoir Fun Miles du magasin Kooyman pour toute information complémentaire, besoin d’assistance vis-à-vis de votre code secret au pour connaître votre solde de Fun Miles. Vous pouvez aussi nous contacter par téléphone au (+1721) 543 3301 ou par mail : [email protected]. Nous sommes à votre disposition.

Nous sommes là pour vous, dans les bons comme dans les mauvais moments.

funmiles.net

UN COLLECTIF CONTRE LES BARS DE PLAGELes résidents, locataires ou propriétaires, de la Baie Orientale qui vivaient dans les logements situés au rez-de-chaussée en première ligne ont subi des dommages qui auraient pu être évités.

SOCIÉTÉ Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p12

En effet, les résidences construites directement en bordure de plage ont non seulement été inondées à cause de la montée des eaux pendant le cyclone Irma, mais ont reçu également une quantité impressionnante de débris et matériaux en tout genre provenant essentiellement des établissements installés sur la plage (Waïkiki, Kontiki, etc…). Rien n’a résisté au raz-de marée provoqué par l’ouragan, toutes les constructions qui se trouvaient sur la plage ont littéralement été balayées et se sont retrouvées entassées le long des résidences les plus proches, pénétrant avec violence

à l’intérieur des appartements et détruisant tout sur leur passage.

TRAVERSÉS DE PART EN PARTAu lendemain du phénomène, il n’était pas rare de constater que certains éléments avaient traversé les logements de part et d’autre en passant par les baies vitrées côté plage pour ressortir par les portes côté jardin. Les résidences Costa Caraïbes, Caribbean Riviera ou Macassi en portent encore les stigmates. C’est justement dans cette dernière que nous avons rencontré Christian Debarge qui venait d’acheter son appartement en Janvier dernier pour y couler

une douce retraite, mais malgré le soin particulier qu’il avait mis pour assurer l’étanchéité de ses ouvertures, tout a cédé sous les coups de boutoir déchaînés des éléments. Selon lui, il n’en serait pas là si les restaurants de plage ne s’étaient invités dans son salon. “Nous aurions certainement eu une belle inondation mais c’est tout ; la destruction complète de mon intérieur est uniquement due au fait que le Coco Beach tout entier est rentré chez moi et chez mes voisins. Nous avons dû tout déblayer à nos frais et nous n’avons aucun recours juridique pour obtenir réparation, mais nous envisageons de créer un collectif pour que ceci ne se reproduise plus jamais”.

DÉMONTABLES EN 3 JOURSOutre que ces établissements de plage occupent une surface de plus en plus importante au fil du temps, Christian ne comprend toujours pas que ceux-ci n’aient pas eu l’idée, ou la volonté, de stocker leur matériel mobile ailleurs les jours précédant le phénomène sachant que cela constituait une réserve de projectiles particulièrement dangereux. Mais finalement ce sont les bâtiments complets qui se sont engouffrés chez lui, alors à quoi bon...Comme tout un chacun, il souhaite que la réglementation en vigueur sur tout le territoire français s’applique aussi à Saint-Martin, à savoir : des structures démontables et démontées en fin de saison touristique avec toutefois une adaptation locale qui consisterait à réduire les surfaces d’exploitation dès la fin du mois d’Avril pour permettre le démontage rapide en cas d’alerte cyclonique, afin de permettre à ces établissements de

tout de même travailler l’été sans pour autant représenter un danger pour les riverains. C’est pour cette raison que lui et ses voisins souhaitent créer un collectif qui leur permettrait de veiller au grain et de contrôler l’évolution des constructions sur la plage de la Baie Orientale car “Même si nous ne connaissons pas les conditions exactes dans lesquelles sont accordées les AOT, ce n’est pas une raison pour laisser faire n’importe quoi” dit-il.

DES PROJETS À L’ÉTUDEInterrogée à ce sujet, Pascale Alix-Laborde, conseillère territoriale et présidente de la commission environnement et cadre de vie, admet qu’il ne sera plus question à l’avenir de laisser s’implanter des structures trop importantes dans les zones touristiques à risques et que les bénéficiaires d’AOT auront l’obligation de se plier désormais à des règles strictes qui devront être respectées par tous, et qui s’appliqueront mêmes aux plages dites “privées”. Cela nous promet de belles batailles en perspective car les exploitants d’établissements de plage n’entendent pas fermer plusieurs mois d’affilée même si le risque de destruction totale plane au dessus de leur tête à chaque saison cyclonique. Les rumeurs de reconstructions de certains établissements pour la fin de l’année ne sont en aucun cas confirmées, seuls certains projets sont à l’étude mais ne devraient pas voir le jour avant le printemps prochain.

JMC

ASMU : UNITED WE STAND… DIVIDED WE FALLAssociation Saint-Martin Uni, comme un rêve récurrent qui ressurgit chaque fois que le territoire est en crise… Combien d’initiatives à vocation unitaire avons-nous vécu depuis trente ans, depuis que le territoire a multiplié ses composantes, depuis que la démographie a eu raison de l’unité naturelle saint-martinoise ?

A L’IMPACT SUCCÈDE L’URGENCE, À L’URGENCE FAIT PLACE LA CRISE…Le pendant Irma, chacun l’a vécu comme il l’a pu… l’après Irma, appelé période d’urgence, encore une fois chacun a fait ce qu’il pouvait, en fonction des moyens dont il disposait et du tempérament qui est le sien…Aujourd’hui, alors que la période de crise débute et que l’on devine qu’elle sera âpre et longue, l’ASMU a souhaité faire partie de ceux qui contribueront à la réponse qui sera donnée pourvu qu’elle soit donnée rapidement.

UNE AIDE POLYMORPHEComme chacun a pu le voir, le vivre, l’aide d’urgence à pris une forme particulière, comme une boule à facettes… entre les professionnels du secteur aguerris aux interventions efficaces et ciblées, qui ne s’installent pas dans le temps et dont la performance prévaut lorsque les cadres n’ont pas encore repris place, celle pilotée par les pouvoirs publics localement que ce soit l’Etat ou la Collectivité, celle parvenant de l’extérieur au travers de collectifs et d’associations mobilisés hors du territoire, et enfin, celle plus informelle mais pas moins efficace de ceux qui connaissent bien le tissu et ont choisi de lui venir en aide avec leurs propres moyens et par des canaux divers.

RÉGROUPER CE QUI EST ÉPARS…L’ASMU est née de ce noyau de gens qui ont fait chacun à leur mesure ce qu’ils pouvaient et qui aujourd’hui constatent que le temps passe, que la situation s’installe et que les réponses n’arrivent pas

forcément dans des délais humainement supportables pour ceux qui n’ont toujours ni toit, ni moyens.Regroupés autour de Cedric André, connu et reconnu localement pour son leadership lorsqu’il faut se mobiliser pour une cause, le bureau et le Conseil d’administration de l’ASMU a été sensible à son discours : “Les problématiques pour lesquelles je me bats depuis toujours, vous les connaissez aussi… Irma a touché tout le monde, les petits comme les grands. Saint-Martin a aujourd’hui besoin d’unité, a besoin d’entrepreneurs courageux, de salariés au travail, de familles en sécurité, d’enfants à l’école… Saint-Martin est une île unique, sa population doit être unie.”

L’ASMU, UN PANEL DE CAUSESL’ASMU revendique son apolitisme et ne veut pas être assimilée à une association anti ou pro Collectivité, anti ou Pro Etat. L’ASMU veut être une association représentative à la fois des milieux socio-professionnels et de la population, une association forte et suffisamment fédératrice et transversale pour que son travail soit entendu, reconnu et pourquoi pas même sollicité. Chaque membre, en fonction de ses compétences ou de sa sensibilité est libre de rejoindre l’une des commissions de travail et pourquoi pas même d’en créer de nouvelles en fonction de ce que le tissu social révèle de préoccupations.

WELCOME MONSIEUR LE PREMIER MINISTREAprès plusieurs réunions qui se sont tenues ces dernières semaines, l’ASMU faisait son grand

lancement mardi dernier à la CCI Saint-Martin où une centaine de personnes était venue pour découvrir ce qui anime ses membres. Ils ont naturellement pu grossir les rangs au travers des bordereaux d’adhésion distribués à cet effet mais aussi être sensibilisés à la première action symbolique que souhaite porter l’association : accueillir le Premier Ministre comme il se doit pour que l’image de Saint-Martin cesse d’être résumée dans les médias aux pillages, à l’incivisme fiscal, au communautarisme ou à l’insécurité. Accueillir le premier Ministre comme il se doit signifie simplement de s’habiller de blanc et d’afficher au gouvernement l’unité de la population en formant autour de l’hôtel de la collectivité une grande et belle foule forte de sa diversité mais unie pour la cause : reconstruire le territoire rapidement et ne pas se contenter de dresser un constat tronqué autour d’un “retour à la normal” dont tout le monde sait qu’il n’est localement pas digne de la 5 ou 6ème puissance mondiale.

LE RDV EST POSÉLa date du lundi 6 Novembre est bien arrêtée, l’heure est fixée à 10:00am et le lieu de rendez vous est naturellement l’hôtel de la Collectivité. Le bureau de l’ASMU s’atèle à prevenir la population, par voie directe, par sa page facebook ou autre… Le mot d’ordre est simple et clair : “En blanc, en silence, dans la dignité et surtout dans l’UNITE”.

IR

“En blanc, en silence,dans la dignité

et surtout dans l’UNITE”Cedric André, Président de

l’ASMULe Bureau de l’ASMU, avec de G à D : Claude SANGA, secrétaire, Patrice SEGUIN, Vice President, Cedric ANDRE, Président, Taï GHZALALE, Vice President, et Baki ARBIA, Trésorier.

p13 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. SOCIÉTÉ

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SOCIÉTÉ Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p16

TROIS SEMAINES DE PRÉSENCE POUR DE BELLES RÉALISATIONS : MISSION ACCOMPLIE POUR LE 19ÈME RÉGIMENT DU GÉNIE DE BESANÇONIls sont repartis lundi 16 Octobre remportant avec eux le matériel lourd qui leur a permis de venir à bout de nombreux chantiers en moins d’un mois.

Le 19e régiment du génie est l'héritier du 19e bataillon du génie d'Afrique qui s'installe à Hussein-Dey en Algérie en 1899. Sa création remonte à 1876 au sein du 2e régiment du génie.

En 1901, il devient 26e bataillon du génie. Siam, Tonkin, Chine, Madagascar furent les lieux d'engagement des Sapeurs de ces deux bataillons.En 1914, le 1er mai, le 26e bataillon du génie est dissous et devient 19e bataillon du génie formant corps autonome. Sa conduite au cours de ce conflit vaut à son drapeau les inscriptions VERDUN 1916 et LA MALMAISON 1917.

Le génie en Afrique du Nord est réorganisé. Les 32e et 45e bataillons du génie sont créés à partir des éléments du 19e BFC. Ils s'illustrent lors de la campagne du Rif. En 1935, les deux bataillons sont réunis pour former le 19e régiment du génie.Le 19e RG est également l'héritier du 82e BG, créé à Hussein-Dey et rattaché à la 4e division marocaine de montagne après la campagne de Tunisie de 1942-1943, et du 151e régiment du génie1. Le 19e RG reprenant les missions du 5e régiment du génie dissous en juin 2010, en conserve une partie du patrimoine et des traditions.

Les hommes du Génie n’ont pas ménagé leurs efforts pour remettre à niveau des infrastructures et des sites gravement endommagés par Irma.

DÉBLAIEMENT DES VOIES D’ACCÈSNous les avons ainsi vu procéder à des opérations d’urgence dont dépendait la vie de l’île et de ses habitants, comme le déblaiement

et le rétablissement des voies d’accès au centre hospitalier Louis-Constant Fleming ainsi que celles des lotissements et écoles de Cul-de-Sac. La remise en service des stations essence, quand c’était possible, a permis un réapprovisionnement rapide en carburant nécessaire au déplacement des véhicules de l’armée, des pompiers, des

différents secours mais aussi de la population.

SÉCURISATIONS OBLIGATOIRESAprès identification des sites les plus dangereux, il a été procédé à leur sécurisation rapide telle que la Préfecture ou encore la tour de contrôle de l’aéroport de Grand-Case qui nécessitait un déblaiement préalable pour fonctionner correctement. Les plans d’eau comme l’étang de la barrière ou le grand étang des Terres Basses a précédé le balisage et le relevage d’épaves en baie de Cul-de-Sac. Les ravines n’ont pas été oubliées avec un assainissement complet particulièrement à Concordia et à Cripple Gate.

CRÉATIONS D’INFRASTRUCTURES PROVISOIRESL’évacuation des pylônes et antennes mis à terre par l’ouragan

ont nécessité des manoeuvres particulièrement délicates comme celle de Pic Paradis, alors que d’autres ouvrages ont été réalisés en un temps record, comme ce fut le cas pour la nouvelle piste d’accès à l’éco-site des Grandes Cayes ainsi que pour la construction de la nouvelle cité administrative de Concordia.Avec le sentiment du devoir accompli, la troupe du 19ème Régiment du Génie a quitté Saint-Martin non sans regrets, tout autant que les habitants de l’île qui leur doivent d’avoir retrouvé un peu de confort et de sécurité, et surtout l’envie de sourire à nouveau.

JMC

Les hommes du génie, sous les ordres du Contre Amiral René-Jean Crignola, commandant des forces armées aux Antilles, en compagnie de madame la Préfète Anne Laubiès et de la 1ère Vice Présidente de la Collectivité, Madame Valérie Damaseau.

p17 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. CULTURE

CULTURE CYCLONIQUE

LA RATION DE COMBAT INDIVIDUELLE RÉCHAUFFABLE :UN VRAI RÉGAL !Nous l’avons consommée pendant plusieurs jours, certains l’ont découverte pour l’occasion et d’autres ont vu remonter à la surface de vieux souvenirs de régiment dont ils se seraient bien passés.Distribuée parmi les autres denrées pendant les premiers jours de la période post-cyclonique, la légendaire ration militaire dont Coluche vantait les mérites en précisant “Kaki dehors, caca dedans” a pourtant bien évolué et si tout ce qu’elle contient ne relève pas de la plus haute gastronomie, on peut toutefois avouer que cela reste tout-à-fait convenable lorsque les conditions extrêmes telles que nous les avons vécues, l’imposent sans nul autre choix possible.Quand on ouvre la boîte en carton sur laquelle le “menu” est détaillé, on y trouve de quoi se restaurer pendant toute une journée: 2 hors-d’œuvre en conserve, 2 plats cuisinés en boîtes, 1 paquet de biscuits de campagne, 1 potage en sachet, 1 crème dessert, 1 barre de chocolat, 1 barre de nougat, 1 pâte de fruit, 1 paquet de 10 serviettes en papier, 1 ensemble “petit-déjeuner” (café, lait écrémé, boisson cacaotée et sucre, le tout en poudre et du thé en sachet), 1 ensemble de réchauffage sur lequel nous reviendrons dans

notre prochaine édition car l’objet est pour le moins curieux et intéressant.

HASCHICH ET CORNED-BEEFPar définition, une ration de combat est un repas en conserve préemballé, facilement préparable et consommable, transporté par les militaires sur le champ de bataille. Il se distingue des rations militaires régulières pour sa préparation rapide d’où l’utilisation de conserves, d’aliments précuits ou lyophilisés, de boissons en poudre et de barres alimentaires, ainsi que pour sa longue durée de conservation. Généralement, les armées dans le monde adaptent leurs repas aux goûts nationaux ou ethniques. Ainsi, 7 des différentes rations françaises sont garanties sans porc et 3 sont hallal. Pendant les 2 grands conflits mondiaux du 20ème siècle, on y trouvait une petite flasque d’alcool pour donner du courage aux soldats qui montaient au front ou une barrette de haschich pour les combattants musulmans, dit-on

(nous déclinons toute responsabilité à propos de cette information qui ne peut être confirmée que par les anciens combattants… demandez leur si vous en connaissez).

GASTRONOMIE FRANÇAISEUne chose est sûre, nous sommes bien loin de la ration à base de corned-beef et de légumes secs que nos ancêtres ont dû ingurgiter dans les tranchées. Tiens d’ailleurs, à ce propos, à l’époque, ils avaient droit aussi à un paquet de tabac dans la boîte de survie, qui a mystérieusement disparu depuis que cela nuit gravement à la santé, contrairement à la guerre qui vraisemblablement n’a aucune

incidence sur la durée de vie des non-fumeurs…Les rations de combat françaises ont très bonne réputation par rapport à celles d’autres pays, de sorte qu’elles font l’objet d’un troc. En 2010, en Afghanistan, une ration de l’Armée Française pouvait s’échanger contre 5 rations américaines, dont on ose à peine imaginer le contenu. Depuis le début du 21ème siècle, l’Organisation des Nations Unies se fournit d’ailleurs à l’économat des Armées Françaises ; comme quoi il est parfois facile pour une Nation d’être fière de sa ration… JMC

PETIT LEXIQUE POST IRMA…ALERTE MÉTÉO : signal donné par les autorités et face auquel un comportement est attendu de la population. Plus de 20 années d’alertes diverses et variées, mais aussi d’absence d’alerte (ou de réactions) alors qu’un évènement était bien là ont fini de discréditer ce système ou en tous cas de le banaliser.

CELLULE DE CRISE : regroupement d’individus planchant sur une thématique ou un panel de thématiques avec obligation de résultat, hors émotionnel, au regard du chaos environnant.

CONFINEMENT : héritage direct du principe de précaution, le confinement est ce moment particulier qui invite la totalité des citoyens à rester chez eux… Naturellement, c’est aussi le signal de départ pour ceux dont la rapine est la principale source de revenus et c’est ainsi que certains établissements ont vécu quelques visites avant même l’arrivée du gros de l’évènement climatique.CYCLONÉ : adjectif qualificatif que l’on prête aux biens et aux personnes ayant subi un évènement climatique majeur de type cyclone.DÉLÉGUÉ INTERMINISTÉRIEL : l’homme de la situation. Nommé par le conseil des ministres le 14 septembre dernier, M. Philippe GUSTIN est cet homme là, préfet, nommé délégué interministériel pour la reconstruction des îles de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.

DROIT DE RETRAIT : concerne toute la population active mais dans des proportions bien inéquitables que l’on soit part de la fonction publique ou relevant du privé. En gros, le Droit de Retrait définit les conditions à respecter par l’employeur pour que le salarié accepte de reprendre son poste.ECOLE (PUBLIQUE) : lieu supposé d’enseignement si 65% du corps d’élite qui assume cette charge n’avait pas décidé de quitter ses fonctions. Un ratio qui n’est pas près d’être battu par une autre corporation.EDF : supposé nous devoir plus que la lumière, mais juste la lumière c’est déjà pas mal… Chapeau bas à ceux qui ont contribué à faire en sorte que de l’ombre jaillisse la lumière.EXPERT D’ASSURANCE : se dit d’un individu dont on attend longuement la venue et dont on craint malheureusement la visite.EXPERT D’ASSURÉ : celui qui lorsque l’on dispose des moyens financiers vous évite d’avoir à gérer l’expert d’assurance.GÉNÉRALE DES EAUX : mettra sans doute un peu de temps à retrouver son statut de Général puisque relégué par la force des choses au rang de simple soldat (Attention, l’idée n’est pas ici de dénigrer l’investissement qui fût et est encore celui des femmes et hommes de l’eau qui œuvrent sans relâche à un rétablissement d’une certaine normalité, mais plutôt de pointer l’inadaptation historique des infrastructures aux contraintes météorologiques pourtant connues dans nos contrées).

IRMATISÉ : adjectif qualificatif, voir cycloné et y intégrer une dimension autrement supérieure.MODE DÉGRADÉ : il semble que ce soit un mode qui s’applique à des conditions de travail ramenées à une sorte de minima et qui expliquerait l’inefficience de certains services. Fonctionner en mode dégradé, c’est tenter de fournir le service jugé indispensable, en manquant de ressources complètes ou fiables ou régulières en énergie (dont électrique), en transport, télécommunication, etc.MODE SURVIE : un mode fort heureusement très temporaire et qui est celui adopté par certains lorsque les cadres ont volé en éclats. Il est celui qui permettrait, selon ces derniers et par exemple, de “justifier” certains comportements sans que leur qualificatif habituel de “larcin” ne puisse s’appliquer… heureusement, le “rappel à la Loi” est là pour remettre le citoyen dans le rang.RÉFUGIÉ CLIMATIQUE : Personnes ou groupes qui sont forcés de quitter leur lieu de vie à cause d’un évènement climatique qui a mis en péril leur existence ou sérieusement affecté leurs conditions de vie. Ils auraient été plus de 7000 a avoir quitté Saint-Martin après Irma, beaucoup sont depuis rentrés, pas tous… (Ils sont à l’échelle mondiale 26 millions chaque année).RESCAPÉ D’IRMA : “Je ne suis plus moi, je suis maintenant un rescapé d’Irma”, il s’agirait donc d’un statut qui primait sur celui de l’individu et qui ouvrirait droit à davantage de considération et de prise en charge.

EDUCATION Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p18

DESSINS D’ENFANTS : CE QUI COMPTE C’EST D’EXPRIMER, QUELQUE SOIT LE VECTEUR…A l’initiative du Collège et Lycée Victor Schœlcher en partenariat avec l’Institut Sol’Art, les enfants de l’établissement ont pu au travers du dessin extérioriser leurs moments. Chacun d’entre eux a été invité à représenter ce qui dans ce moment particulier les a le plus marqué. Une étape importante dans leur propre reconstruction, un exutoire nécessaire et une initiative vraiment remarquable qui méritait bien d’être mise à l’honneur. Arthur, 6e… sur un morceau de bois issu des décombres de sa propre maison…

Jade, 3eLeîlou, 3e

Vadim, 5e

Mariama, 4e

Rayan, 3e

Lou, 4eLukhubert, 6e… Ophélie, 3e…

UNE TROUSSE GARNIE POUR LES ÉCOLIERS SINISTRÉS DE SAINT-MARTINCet appel à la solidarité suite au passage de l’Ouragan Irma fut lancé depuis l’école élémentaire Victor Hugo à Tours. A l’initiative du projet, les enseignants et leurs élèves, les femmes de service, la directrice de l’école, Micheline Silpa-Arnell, originaire de Saint-Martin et Marie-Christine Debeneit, directrice de l’école élémentaire Charles Péguy. Grâce à la générosité des parents

d’élèves, 63 trousses garnies ont été confiées à la directrice pour les distribuer aux plus démunis. C’est ainsi que, la valise contenant la précieuse marchandise et des dessins, a quitté l’école par le tramway en passant par la gare de Tours, puis la gare Montparnasse à Paris et enfin l’aéroport d’Orly en direction de Pointe-à-Pitre pour finalement arriver à l’aéroport de Grand Case le 23 octobre dernier à 17 heures très précisément.

UN LIEN AVEC LES ÉLÈVES DE MÉTROPOLELes trousses ont été remises à 2 classes de 2 écoles de Quartier d’Orléans dont les enseignants vont pouvoir commencer un travail pédagogique ayant pour fil conducteur la correspondance

scolaire avec les élèves de l’école Victor Hugo de Tours. En effet, à l’intérieur de chaque trousse figure sur une petite carte, le nom, le prénom et la classe de chaque généreux donateur. Les écoliers saint-martinois vont mettre un point d’honneur à répondre à ces correspondants inespérés, leurs enseignants l’ont promis dès la remise des trousses à leur élèves. Ce petit geste a permis de redonner le sourire à ces enfants qui ont vécu des moments difficiles et qui ne rêvent que de pouvoir vivre leur petite vie d’écoliers. JMC

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PORTRAIT Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p20

HERVÉ MEUNIER … WHAT DE 9 ?Seuls ceux qui se sont connectés à internet pour la dernière fois avant le XXIème siècle peuvent ne pas savoir de qui il s’agit, sinon tout le monde ici l’a croisé au moins une fois physiquement ou virtuellement, car Hervé Meunier est mondialement connu sur l’île de Saint-Martin.Et comme tout bon saint-martinois d’adoption qu’il est, il a subi l’ouragan Irma avec sagesse et humilité mais une fois celui-ci passé, il a réagi immédiatement et son sens de la communication et de l’organisation lui ont permis de faire des miracles.

PUIS VÎNT LE 6 SEPTEMBRE…Au matin du 6 Septembre, alors que toute la population est encore sous le choc, Hervé sort dans la rue pour aider et soutenir ses voisins comme bon nombre d’entre nous l’ont fait. Rapidement, il porte secours aux plus faibles et héberge sous son toit une bonne quinzaine de personnes qui deviendront bientôt 20 puis 30 puis 35. Cette auberge espagnole improvisée devient le centre névralgique de Concordia où chacun peut se restaurer, se laver et même dormir comme bon lui semble, et si cela s’était arrêté là, nous aurions déjà applaudi car tout le monde ne peut pas se vanter d’en avoir fait autant.Mais c’est mal connaître notre homme, qui ne perdant pas ses habitudes malgré la situation exceptionnelle, continue son job de “public-relations-man” mais avec cette fois-ci une intention à but humanitaire.

LA 3G C’EST LA VIEFini les vidéos en direct sur Facebook un verre de rosé dans une main et un cigare dans l’autre, fini les clips aux airs de karaoké quand il se fait crooner d’un soir, cette fois-ci Hervé va utiliser sa notoriété virtuelle pour réveiller tous ses contacts aux Antilles, en Métropole, à l’étranger aussi, et Dieu sait s’ils sont nombreux. Toujours connecté au monde grâce à la 3G, il n’appelle pas au secours, non, il diffuse simplement des images suffisamment fortes sur la toile pour qu’aucun internaute ne reste insensible à la situation du moment, et puisque rien n’est jamais assez, il interpelle en direct sans ménagement et sans distinction, les autorités gouvernementales quelles qu’elles soient pour qu’enfin on se bouge le c.. pour Saint-Martin. Son coup de gueule va faire boule de neige et tournera en boucle sur tous les réseaux sociaux, il engendrera des répercussions au delà de ses espérances et à partir de ce moment là, tout va aller très vite.

5.000 AMIS ET 800 MESSAGES PAR JOURUne première association guadeloupéenne propose ses services mais après quelques jours, l’idée est abandonnée. Alors, Hervé Meunier se tourne vers “Watt de 9”, une historique association saint-martinoise qui va prendre le

relais pour l’aide aux sinistrés, pour les secours d’urgence, pour la distribution d’eau et de denrées alimentaires. C’est ainsi que plusieurs centaines de bâches achetées et acheminées spécialement vers Saint-Martin sont installées sur les toits les plus touchés. Le compte Facebook d’Hervé compte alors 5.000 amis qui partagent et repartagent sans cesse, plus de 800 messages de soutien lui sont envoyés quotidiennement… c’est énorme ! Il fera même une escapade utilitaire en Métropole, utilisant sans état d’âme tout son carnet d’adresses, forçant la porte des médias partout où il passe pour que Saint-Martin ne soit pas oublié quelques jours seulement après le drame comme c’est souvent le cas lorsque le flux d’informations au royaume du buzz impose un sujet qui en chasse de fait un autre.Et aujourd’hui me direz-vous ? Et bien ça continue, les distributions dans les quartiers ont ralenti mais n’ont pas cessé pour autant car les arrivages et les volontaires sont toujours présents. Hervé, toujours tourné vers demain, a déjà prévu de recevoir un container entier de jouets qui seront distribués à chaque enfant pour Noël.

SLOT MACHINE ET JACKPOTComme chacun le sait, Hervé Meunier est à la tête du Princess Casino qui a subi lui aussi de nombreux dommages, mais préférant subvenir aux besoins des gens de son quartier, il n’y est retourné qu’après 3 semaines pour constater que là aussi, la tâche qui l’attendait était énorme. Mais encore une fois, il a pu compter sur son réseau et c’est toute une équipe de canadiens qui sont venus prêter main forte aux employés de l’établissement pour le remettre sur pieds. Maçons, plâtriers, peintres et décorateurs ont

travaillé nuit et jour pour finalement permettre la réouverture du casino 1 mois jour pour jour après le passage d’Irma. Et ce soir là fut mémorable : plus de 450 personnes se sont précipitées pour prendre un peu de bon temps après les épreuves difficiles des semaines précédentes, pour y retrouver des amis aussi et pour congratuler Hervé Meunier qui a sauvé ainsi 88 emplois directs. Des croupiers jusqu’aux barmen, tout le monde ici lui dit merci.Il y a autant d’Irma que de personnes qui l’ont vécu, Hervé Meunier fait partie de ceux sans qui il aurait été beaucoup plus difficile de supporter le choc, car comme à son habitude il encaisse sans broncher… mais quoi de plus normal pour un directeur de casino ?

JMC

Hervé Meunier, Vice Roi du Princess Casino, King de la vidéo online sur

Facebook… Hervé fait partie de ces personnages incontournables de la

vie saint-martinoise dès que le soleil décroît… On se souvient tous de ses établissements qui ont fait les belles heures du front de mer de Marigot…

Crooner, showman, volontiers impertinent voire carrément

provocateur, c’est avant tout un bosseur, de ceux qui se sont faits,

et se sont adaptés non sans heurts à cet environnement si rapidement

changeant qui est le notre.Hervé Meunier est un homme de

cœur et son indépendance lui offre la possibilité de faire des choix qui sont

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RISQUES NATURELS : LE PLOMB DU PROFESSEUR VEYRETYvette Veyret est, pardonnez nous l’expression, loin d’être une imbécile… Professeur émérite de l’Université Paris Ouest Nanterre-la Défense, Yvette Veyret est géographe, spécialiste des questions d’environnement, de risques, de développement durable.

URBANISME Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p22

Elle est aussi présidente du Comité National Français de Géographie, membre du conseil scientifique du GICC du MEEDDAD et déléguée scientifique adjoint à l’AERES depuis septembre 2008.

L’OEIL DU PROF SUR NOTRE GÉOGRAPHIECeci étant dit, Yvette Veyret a planché avec son œil de géographe sur notre petit territoire insulaire du bout du monde. Sa clef d’entrée n’est pas forcément l’humain, ce n’est pas sa spécialité mais bien la capacité potentielle qu’a notre territoire à voir sa population s’épanouir paisiblement et prospérer. Il en ressort un document extrêmement synthétique et concis de 11 pages qui ose poser des conclusions en forme d’interrogations, questions que l’on se pose tous mais que notre enracinement et notre peur

du néant nous refusent à admettre.Après une rapide introduction où elle brosse la particularité de notre statut à l’échelle de la nation, cette “autonomie prometteuse mais“ aux “nombreux dysfonctionnements”, après avoir rappelé la force de l’endettement de notre communauté, les difficultés économiques et sociales déjà prégnantes avant le passage du cyclone Irma, le Professeur Veyret taille dans le vif, en s’appuyant notamment sur le Rapport d’information de l’Assemblée Nationale DÉPOSÉ ET PRÉSENTÉ PAR MM. RENÉ DOSIÈRE ET DANIEL GIBBES (députés) : “Selon les conclusions du rapport de l’Assemblée Nationale, il ne serait pas excessif de considérer que plus de la moitié du patrimoine bâti sur Saint-Martin l’a été de manière irrégulière et dans des espaces particulièrement dangereux”.

DES CONCLUSIONS PAS VRAIMENT TENDRESCe constat sans appel mis en perspective du fait que la population “ne dispose pas des connaissances suffisantes en matière de risques et n’a pas les moyens de se protéger efficacement” vous laisse déjà présumer des conclusions de son rapport…Selon le Professeur Veyret, le Plan de Prévention des Risques Naturels approuvé en 2011, et qui sera certainement profondément revisité suite au passage d’Irma qui a plus que jamais permis d’identifier les zones les plus exposées aux aléas cycloniques et de subduction en tous cas, aurait été réalisé a minima pour notamment “répondre à la loi française et éviter toute poursuite des responsables en cas de déroulement de la crise”. Elle note par ailleurs que ce PPRN oblitère

“L’examen de la carte réglementaire opposable au tiers, fait une part réduite aux zones rouges, les plus dangereuses construites ou non. Ce qui limite d’autant l’intérêt du PPRN comme moyen de connaissance du risque pour les populations concernées. L’essentiel du territoire est bleu y compris quand l’aléa est défini comme fort (cyclone, submersion marine..) ce qui signifie que l’espace est constructible, certes avec des aménagements préalables. Le PPRN stipule que son existence ne remet pas en cause l’obligation pour les sociétés d’assurance d’étendre leurs garanties concernant les biens et activités, aux effets des catastrophes naturelles (code des assurances, articles L.125-1 à L.125-5).Toutefois, “cette obligation ne s’impose pas à l’égard des biens immobiliers construits et des activités exercées en violation des règles administratives en vigueur et tendant à prévenir les dommages causés par une catastrophe naturelle (code des assurances, article L.125-6). Il en ira ainsi des biens immobiliers et des activités nouvelles créées en violation du présent PPR ». Il est évident que de telles dispositions devraient éviter les constructions « sauvages ».”

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p23 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. URBANISME

totalement un risque pourtant réel, celui du tsunami… Cette problématique ici évoquée fera sans doute partie d’une actualité proche : “La Faute à Qui ?” On se souviendra des inondations provoquées par la tempête Xynthia en métropole et qui avaient causé la mort de 29 personnes et du procès du Maire de la commune de la Faute sur Mer qui avait écopé en appel de deux ans de prison avec sursis ainsi que de l’interdiction d’exercer une fonction publique à vie.

LA FORCE DES PETITS COLLECTIFS ET DES GROS LOBBIESLe St Martin’s Week ne souhaite en aucun cas ici prendre une ligne qui annoncerait l’apocalypse à venir, apocalypse à laquelle nous ne serions pas préparés. Mais, dans cette gestion du risque et dans la volonté manifeste de protéger les populations, il est établi que les intérêts financiers, collectifs ou individuels, sont des leviers puissants pour tordre la trajectoire de la raison et de la sagesse que l’on se doit de trouver dans les documents d’urbanisme notamment.Nous avons tous en tête le traumatisme qu’est celui de perdre

sa maison, son bien, le fruit de son labeur au point que même certains sachants localement, spécialistes de l’environnement, du territoire et de son histoire, ont su affirmer haut et fort sur une chaîne nationale que quelles que soient les décisions prises vis à vis de la reconstruction et d’une prise en compte contraignante d’un risque qui venait pourtant de les frapper de plein fouet… ils construiraient au même endroit puisque cet endroit… c’est le leur. IR

“De cette liste de préconisations il ressort

que Saint-Martin est une île totalement sous équipée

en moyen de détection, de suivi des aléas et d’alerte à

la population.”

“Pourra-t-on continuer à prendre en charge les

dysfonctionnements coûteux (que l’Etat n’a pas

su ni pu empêcher) dont on voit mal comment ils

cesseraient si l’on n’oblige pas la population à quitter

les espaces les plus dangereux .”

Le plan de prévention des risques naturels (PPRN) créé par la loi du 2 février 1995 constitue aujourd’hui l’un des instruments essentiels de l’action de l’Etat en matière de prévention des risques naturels, afin de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens.Il est défini par les articles L562-1 et suivants du Code de l’environnement et doit être réalisé dans un délai de 3 ans à compter de la date de prescription. Ce délai peut être prorogé une seule fois de 18 mois. Le PPRN peut être modifié ou révisé.Le PPRN est une servitude d’utilité publique associée à des sanctions pénales en cas de non-respect de ses prescriptions et a des conséquences en terme d’indemnisations pour

catastrophe naturelle.Le dossier du PPRN contient une note de présentation du contexte et de la procédure qui a été menée, une ou plusieurs cartes de zonage réglementaire délimitant les zones r é g l e m e n t é e s , et un règlement correspondant à ce zonage.Ce dossier est approuvé par un arrêté préfectoral, au terme d’une procédure qui comprend l’arrêté de prescription sur la ou les communes concernées, la réalisation d’études pour recenser les phénomènes passés, qualifier l’aléa et définir les enjeux du territoire, en concertation avec les collectivités concernées, et enfin une phase de consultation obligatoire (conseils municipaux et enquête

publique).Le PPRN permet de prendre en compte l’ensemble des risques, dont les inondations, mais aussi les séismes, les mouvements de terrain, les incendies de forêt, les avalanches, etc. Le PPRN relève de la responsabilité de l’Etat pour maîtriser les constructions dans les zones exposées à un ou plusieurs risques, mais aussi dans celles qui ne sont pas directement exposées, mais où des aménagements pourraient les aggraver. Le champ d’application du règlement couvre les projets nouveaux, et les biens existants. Le PPRN peut également définir et rendre obligatoires des mesures générales de prévention, de protection et de sauvegarde.

ENVIRONNEMENT Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p24

LE GALION SE REFAITUNE BEAUTÉ“Galion, plage de détente, de surf, de volley, de natation, de footing, de kitesurf, nous venons te sauver !” c’est par ces mots que l’appel a été lancé… et entendu.Après la mission 1 et la mission 2 qui ont consisté à nettoyer les zones comprises entre le rond-point de Hope Estate et les contre-flancs de la Baie Orientale, ce sont pas moins de 30 volontaires qui se sont attaqués à un chantier de grande ampleur : le nettoyage de la plage du Galion et de ses abords. Armés de sacs poubelles, équipés de gants, de chaussures robustes et de casquettes sans oublier de quoi s’hydrater, ils se sont retrouvés Dimanche matin à la première heure pour dégager tôles, plastiques, gravats et détritus en tout genre qui jonchaient le sable et souillaient la mangrove.

CHAQUE JOUR COMPTEIl s’agissait de ne pas trop attendre

pour intervenir car comme chacun a pu le constater, la nature à vite repris ses droits et certains lieux risquent forts de devenir inaccessibles tant la végétation s’applique à repousser rapidement comme pour masquer ses plaies après le passage de l’ouragan.De bonne humeur et plein d’entrain, tous les volontaires présents affichaient une motivation indéfectible d’autant plus que Dimanche après Dimanche, ils sont rejoints par d’autres bénévoles comme eux qui n’hésitent pas à donner de leur temps pour que notre paysage redevienne tel qu’on l’a connu avant. Leur détermination à venir à bout de la pollution engendrée par Irma fait tâche

d’huile et le groupe de nettoyeurs grandit chaque semaine à la grande satisfaction des organisateurs.

2 FOIS PLUTÔT QU’UNELa matinée s’est achevée par un picnic-barbecue improvisé et chacun s’est donné rendez-vous Dimanche prochain pour continuer : même endroit même heure, car en effet le site du Galion est si vaste qu’il mérite une seconde séance de remise en beauté. La mission 4 est donc programmée et tout le monde peut y participer sans compétence particulière, il faut juste avoir envie de redonner vie à cette magnifique plage familiale.

Les prochaines missions seront précisées chaque semaine via la page Facebook de Roxane Nicolo. On n’attend plus que vous. JMC

CHACUN À SA MESURE… L’HUILE DE COUDE RESTE UNE RÉPONSE EFFICACE ET RESPONSABLE !

L’ASSOCIATION LES FRUITS DE MER SORT SON NOUVEL OPUS : FRUITS AUTOUR DU MONDELe nouvel album de Marc AuMarc, Fruits Autour du Monde, porte bien son nom. De l’explosion d’ouverture des cors aux soupirs de fermeture d’un orgue d’église, c’est un périple de sons et de styles à travers le monde. Les douze morceaux revisitent la chanson phare des Fruits de Mer dans de surprenantes directions.

Fruits Autour du Monde a été composé et enregistré tout au long de l’année dans une large variété de lieux extraordinaires allant de 30 000 pieds au-dessus de l’océan Atlantique aux montagnes de Cuba. “S’inspirer de différentes cultures et traditions musicales permet de garder la musique fraîche”, selon Marc AuMarc. “C’est le deuxième album version intégrale basé sur une chanson qui dure moins d’une minute et je crois qu’il est même meilleur que le premier.”La plupart des titres sont enjoués. Les rythmes latinos se mélangent à la techno scandinave et à l’electro funk chinois. Quelques morceaux plus “contemplatifs” complètent l’album.“La diversité des humeurs de cet album est la clé de son écoute” affirme la présidente des Fruits, Jenn Yerkes. “Nous utilisons plusieurs extraits de notre chanson comme bandes originales de nos documentaires, cet album nous donne un large choix de styles et d’atmosphères avec lesquels travailler.”Une simple idée déclinée à l’infini, une seule mélodie se reflétant diversement à travers le

monde, et un moment agréable pour tous, Fruits Autour du Monde ressemble beaucoup aux Fruits de Mer.

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p25 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. ENVIRONNEMENT

LE RAMASSAGE DES ORDURES ET DES ENCOMBRANTS SE POURSUITSi la majorité des routes et des rues a été dégagée de tout objet empêchant la circulation, il n’en demeure pas moins que la plupart d’entre elles présentent encore des bas-côtés et des trottoirs jonchés de gravats, de détritus et éléments divers en attente d’évacuation. Il n’en faut pas plus pour que les mauvaises langues fustigent les pouvoirs publics, même si le dépôt de ces ordures et encombrants en des lieux non appropriés relèvera bientôt à nouveau de l’absence de civisme.

Outre le fait que cela représente un danger potentiel pour les passants et automobilistes ainsi qu’un dégagement d’odeurs nauséabondes à certains endroits, ces amoncellements d’ordures en tout genre commencent sérieusement à porter atteinte à la patience des riverains qui se demandent quand tout cela sera enfin dégagé. Personne ne sera oublié, mais la tâche est longue et difficile. Afin de rassurer les citoyens, voici quelques éléments de réponse sur l’organisation des ramassages tels qu’ils se font actuellement : Pour tout ce qui concerne les ordures ménagères, l’enlèvement se fait en soirée tous les jours et il est demandé aux usagers de déposer leurs déchets dans les conteneurs prévus à cet effet et non pas de façon aléatoire en bordure de route. Des marchés complémentaires vont venir en renfort des 5 prestataires désignés par marchés publics qui procèdent actuellement au ramassage.

8,5 MILLIONS D’EUROSD’autre part, des opérations de nettoyage ponctuelles et ciblées seront organisées ces prochains jours sur Saint-James, Agrément et Grand-Case afin de déblayer les lieux publics où sont stockés les encombrants. Dans ce cadre, certaines zones seront traitées en priorité par une dizaine de prestataires locaux, en particulier les sites de Quartier d’Orléans, de Cul-de-Sac, de la Savane et de

Sandy Ground dont certains sont déjà en cours de déblaiement, mais ce travail prendra plusieurs semaines voire plusieurs mois tant la quantité de déchets à évacuer est importante. Pour rappel, afin répondre à l’urgence, la collectivité a déjà dépensé 8,5 millions d’euros auprès de 50 entreprises locales pour le nettoyage du territoire. Après une première période post-cyclonique où beaucoup de saint-martinois ont eu tendance à se débarrasser des débris un peu n’importe comment et surtout n’importe où, il serait maintenant souhaitable que les particuliers comme les professionnels, reprennent (ou adoptent) les bonnes habitudes et déposent eux-mêmes leurs encombrants dans les lieux prévus à cet effet comme avant Irma, à savoir la déchèterie de Galisbay et l’écosite de Cul-de-Sac.

BALAYER DEVANT SA PORTECertains pourraient également profiter de ce grand nettoyage d’automne pour faire un peu de tri sur leurs terrains et jardins, même si rien ne les y oblige. Il faut reconnaître que certaines propriétés privées contiennent des amoncellements qui ressemblent davantage à des casses automobiles d’un autre siècle, plutôt qu’à des compressions de César, n’en déplaise aux artistes ferrailleurs locaux (sans compter que ce sont là des lieux privilégiés de prolifération des moustiques porteurs de la

dengue). Bref, plutôt que de jeter les vieux frigos dans les ravines, il serait bon de ne pas confondre l’égout et les coolers.Malgré les apparences, la Collectivité fait de son mieux pour relever ce défi et nettoyer au plus vite en fonction

de ses moyens financiers, mais il en va de la responsabilité de chacun d’entre nous, un peu de civisme dans de telles circonstance ne ferait de mal à personne…

JMC

COMMUNIQUÉS DE PRESSE Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. p26

VOL À MAIN ARMÉE AU GRAND MARCHÉKPSM 02 NOVEMBRE 2017Mercredi 1er novembre, six hommes masqués, vêtus de noir et armés se sont introduits dans l’établissement peu avant 9:00pm après avoir menacé et/ou frappé les vigiles.Un coup de feu a été tiré mais aucune victime n’est à déplorer et les six hommes sont repartis, après s’être emparé de l’argent liquide, à bord d’un van Suzuki immatriculé 4735 AAB. Ce véhicule a été retrouvé peu de temps après aux environs de Cake House - L.B. Scot Road… carbonisé.Toute personne pouvant témoigner ou fournir des renseignements sur

ce braquage est priée de contacter les services de police :

(+1721) 54-22222 ext. 213, 214 et 215 ou #911, ou encore

envoyer un message privé sur la page Facebook KPSM.

UN NOUVEAU DIRECTEUR NOMMÉ À LA CTOSCOLLECTIVITÉ DE

SAINT-MARTIN 26 OCTOBRE 2017La présidente de la Caisse Territoriale des Œuvres Scolaires (CTOS), la conseillère territoriale madame Maud Gibs, a invité le personnel de la CTOS et ses partenaires, mercredi 25 octobre 2017, à participer à une réunion d’information, qui s’est tenue dans le réfectoire de la cité scolaire Robert Weinum à la Savane.Par cette invitation à l’ensemble du personnel, en présence des élus Yolande Sylvestre, Annette Philips, Alex Pierre, Jean-Raymond Benjamin, Ambroise Lake, et du directeur du Cabinet du Président Gibbs, Hervé Dorvil, la Présidente Maud Gibs a souhaité présenter officiellement le nouveau directeur de la CTOS, monsieur Kenroy Bryan, qui vient tout juste de prendre ses nouvelles fonctions.La CTOS gérait jusqu’ici la fabrication des 4500 repas quotidiens servis dans les cantines scolaires de Saint-Martin, ainsi que l’accueil et les activités du temps périscolaire pour

environ 1200 élèves. La situation post-Irma a considérablement bouleversé le f o n c t i o n n e m e n t habituel, et il s’agissait par cette réunion d’évoquer la nouvelle organisation, et de partager un moment de convivialité après l’épreuve Irma. Une cellule psychologique a également été ouverte aux agents ressentant le besoin de parler du traumatisme lié à l’ouragan. La Présidente Maud Gibs a adressé une chaleureuse bienvenue au jeune

directeur qui s’est dit ravi de rejoindre cet établissement public de la collectivité, et de pouvoir exercer ses compétences sur son île natale. Kenroy Bryan est originaire de Sandy Ground, il a suivi sa scolarité à Saint-Martin et a fait ses études en France hexagonale où il a obtenu une maîtrise en Administration, Economie et social, et effectué son Master 2 à l’Institut des Administrations des Entreprises en alternance avec un poste dans une PME.

DEUX MOIS APRÈS IRMA, 100% DES ÉLÈVES DE SAINT-BARTHÉLEMY ET DE SAINT-MARTIN SCOLARISÉS !ACADÉMIE DE GUADELOUPE 31 OCTOBRE 2017Lors de leur venue dans les îles du Nord, une semaine après le cyclone IRMA, le président de la République et le ministre de l’éducation nationale ont fixé comme objectif une reprise progressive de l’école d’ici la rentrée des vacances de Toussaint et une scolarisation complète à partir du 6 novembre. Deux mois après IRMA, l’objectif est atteint puisque 100% des élèves de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin sont scolarisés !Grâce à la mobilisation de tous, services de l’État, COM des deux îles, gendarmerie, sécurité civile et bien d’autres encore, les personnels de l’éducation nationale, sous l’impulsion et la coordination des services de l’éducation nationale

de Saint-Barthélemy et Saint-Martin, l’appui permanent du recteur et des services du rectorat, en lien étroit avec les directrices/directeurs d’école et les chefs d’établissement, ont mobilisé toutes leurs forces et leur énergie, malgré les difficultés, pour accueillir dès le 25 septembre à Saint-Barthélemy, le 2

octobre à Saint-Martin, les élèves des 1er et 2nd degrés.Ils ont été aidés par les personnels de la COM de chaque é t a b l i s s e m e n t scolaire, le soutien et la compréhension bienveillante des familles et surtout le sourire des élèves qui étaient heureux de pouvoir reprendre le chemin de l’école.

AVIS DE RÉUNION DE L’ASSOCIATION DES PLAISANCIERSAPSM 31 OCTOBRE 2017L’Association des plaisanciers de Saint-Martin vous convie à une réunion le mercredi 08/11 à 10h00 dans les locaux de la SNSM face à la Marina Fort Louis.

ODJ: Première réunion après IRMA - État des lieux et point des objectifs à court terme.Contact : [email protected]

TRAVAILLEURS DÉTACHÉS NON ADMIS SUR LE TERRITOIREPRÉFECTURE DE SAINT-BARTHÉLEMYET DE SAINT-MARTIN 31 OCTOBRE 2017Le vendredi 27 octobre, un avion privé en provenance de Caracas a atterri à l’aéroport Pôle-Caraïbes avec à son bord 117 vénézuéliens.Plus de soixante d’entre eux devaient rejoindre la Martinique et l’île de Saint-Martin, pour y travailler.Les personnes de nationalité étrangère doivent présenter une autorisation de travail et des garanties pour exercer en France une activité rémunérée.

Les travailleurs vénézuéliens et leur employeur n’étant pas en mesure de produire ces justificatifs, le préfet a décidé d’appliquer l’ensemble des règles relatives aux salariés étrangers et notamment celles définies dans la directive concernant les travailleurs détachés.Les 117 ressortissants vénézuéliens n’ont donc pas été autorisés à entrer sur le territoire et la police aux frontières les a reconduits dans l’avion qui les avait amenés.

p27 Vendredi 03 Novembre 2017 - N°0002 a.i. COMMUNIQUÉS DE PRESSE

SANTÉ

PRISE DE FONCTION DU CHEF DE CABINET DE LA PRÉFECTURE DE SAINT-BARTHÉLEMY ET SAINT-MARTINPRÉFECTURE DE SAINT-BARTHÉLEMYET DE SAINT-MARTIN 31 OCTOBRE 2017Grégoire PIERRE-DESSAUX a pris le 18 octobre dernier les fonctions de chef de cabinet de la préfecture de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, en remplacement de M. Emmanuel EFFANTIN.Diplômée de l’institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, il a exercé au préalable en sécurité publique dans le Vaucluse puis dans l’Hérault. Il était, dans son dernier poste, adjoint du directeur de projet pour le transfert de la base d’avions de la sécurité civile de Marignane à Nîmes.Le territoire et les évènements récents qui l’ont impacté ne lui sont pas inconnus car il a fait partie des renforts arrivés sur place à la mi-septembre.

LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE NOMME SES NOUVEAUX RÉFÉRENTS POUR LES TERRITOIRES D’OUTRE-MER ET POUR LES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGERLA RÉPUBLIQUE EN MARCHE 31 OCTOBRE 2017La République En Marche a nommé ses 8 nouveaux référents pour les territoires d’outre-mer et ses 16 référents pour les Français de l’étranger, à l’issue d’une consultation menée auprès des comités locaux du mouvement. Ces 24 nouveaux référents viennent s’ajouter aux 110 référents m é t r o p o l i t a i n s désignés le 6 octobre dernier. Ils représenteront le mouvement dans l’ensemble des départements outre- mer et à l’étranger pour les trois prochaines années. Bénévoles du mouvement, ils assureront l’animation politique des territoires en lien avec les élus de LaREM, la coordination des

actions citoyennes et veilleront au respect de la charte des valeurs du mouvement.C’est dans ce cadre qu’Inès BOUCHAUT CHOISY a été nommée référent de La République En Marche pour Saint-Martin et Saint-Barthélemy.Inès BOUCHAUT CHOISY présidente du groupe de l’Outre-mer, conseillère au titre de la cohésion sociale, territoriale et vie associative, membre de la délégation à l’Outre mer, et membre de la section de l’aménagement durable des territoires au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE). Inès BOUCHAUT CHOISY a dirigé le Comité Territorial du tourisme de Saint-Barthélemy.

Candidate de la République En Marche pour les élections législatives de 2017. “Je suis honorée de représenter la République En Marche à Saint-Martin et à S a i n t - B a r t h é l e m y. Nous souhaitons être le trait d’union entre les Français et leurs représentants politiques. Le m o u v e m e n t continuera à organiser des consultations régulières et à animer des débats pour que les citoyens puissent s’exprimer, proposer et participer à l’action publique.”La République En Marche s’associe à la détresse des habitants de St Martin et de St-Barth et appuie leurs efforts de reconstruction.

BUS SANTE POUR TOUSCROIX ROUGE - LIAISONS DANGEREUSES 21 OCTOBRE 2017Afin de faciliter la prise en charge médicale des populations suite au passage de l’ouragan IRMA sur le territoire de SAINT MARTIN, la CROIX ROUGE FRANCAISE en partenariat avec l’Association LES LIAISONS DANGEREUSES, et en place des tournées du BUS SANTE POUR TOUS qui se déplacera dans les quartiers selon le calendrier suivant :- Lundi 6 novembre de 14 à 16 h

Grand Case- Mardi 7 novembre de 14 à 16 h

Cul de Sac- Mercredi 8 novembre de 9 à 12 h

Quartier d’Orléans (derrière la Gendarmerie)

- Jeudi 9 novembre de 9 à 12 h Front de Mer - MarigotL’équipe, composée de médecin, d’infirmière, de travailleur social, a pour mission de repérer, dépister et orienter les personnes vers les médecins traitants et professionnels de santé pour leur prise en charge et leur suivi.La Caisse Générale de Sécurité Sociale de la Guadeloupe accompagnera ce dispositif avec l’accès aux droits et les prestations d’action sociale.

COMMENT SE PROTÉGER DES RISQUES SANITAIRES : LES RECOMMANDATIONS DE L’ARS ET DE LA PRÉFECTURESuite au passage d’Irma, il est conseillé de respecter au mieux les recommandations suivantes pour prévenir les risques pour votre santé.Les dernières recommandations émanant de l’Agence Régionale de Santé et de la préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont les suivantes :

CONSEILS SANITAIRESL’eau du robinet est potable mais les opérations de réparations sur le réseau public peuvent perturber sa qualité, il faut donc la laisser couler quelques instants si l’on constate une odeur, un goût ou une couleur inhabituelle. Si le problème persiste, il est préférable de consommer de l’eau en bouteille.Il faut se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon. Les légumes, les fruits et tous les aliments en général doivent être également nettoyés avant d’être consommés.Laver les plaies et les blessures puis désinfecter avec une solution antiseptique.Supprimer les lieux favorables à la

ponte des moustiques (récipients d’eau stagnante à proximité des habitations).Contrôler son carnet de vaccination.

QUE FAIRE EN CAS DE MALAISE ?En cas de symptômes tels que vomissements, diarrhée, fièvre, maux de tête, frissons, douleurs musculaires ou articulaires ou de plaies importantes, consulter un médecin rapidement.En cas de symptômes tels qu’angoisse, peur, insomnie, cauchemars ou visions répétitives des évènements, même plusieurs semaines après, consulter un professionnel de santé spécialisé.Il convient de rester prudent et ces consignes restent encore valables à l’heure qu’il est. JMC

RESTRICTION DE CIRCULATION DU LUNDI 30 OCT. AU LUNDI 06 NOV. 2017PRÉFECTURE DE SAINT-BARTHÉLEMYET DE SAINT-MARTIN 30 OCTOBRE 2017Sur Arrêté préfectoral du 30 octobre 2017, dans la collectivité d’outre-mer de Saint-Martin, la circulation des véhicules et des personnes est interdite de minuit à 05h00 durant les nuits du lundi 30 octobre au lundi 06 novembre 2017. Durant ce créneau, l’usage des routes est réservé aux véhicules des forces de sécurité et de secours, aux moyens de déblaiement ainsi qu’aux titulaires d’un laissez-passer.

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