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Évaluation du programme de formation « Coopérant – Volontaire »

Cégep de Rivière-du-Loup

Programme Action jeunesse Direction générale du partenariat canadien

Agence canadienne de développement international

Préparé par Philippe Bâcle : Le Groupe-conseil baastel ltée

Rapport final

Avril 2006

Évaluation du programme Coopérant-Volontaire - Rapport final

Le Groupe-conseil baastel ltée – Avril 2006

Table des matières

Table des matières.....................................................................................................................i

Liste des acronymes.................................................................................................................ii

Remerciements ........................................................................................................................iii

Sommaire de l’évaluation........................................................................................................iv

1 Vue d’ensemble du programme Coopérant–Volontaire ...................................................1

1.1 Contexte et bref historique du programme.......................................................................1

1.2 Objectifs et résultats attendus du programme 2001-2006................................................1

1.3 Budget du programme.....................................................................................................2

1.4 Structure organisationnelle et éléments de gestion..........................................................3

2 Profil de l’évaluation ...........................................................................................................4

2.1 Objectifs de l’évaluation...................................................................................................4

2.2 Portée de l’évaluation ......................................................................................................4

2.3 Clients de l’évaluation......................................................................................................4

2.4 Méthodologie de l’évaluation ...........................................................................................5

2.5 Limites de l’évaluation .....................................................................................................5

3 Principaux constats ............................................................................................................6

3.1 La pertinence du programme...........................................................................................6

3.2 Le degré d’atteinte des résultats....................................................................................11

3.3 Le rapport coût-efficacité ...............................................................................................19

3.4 Le caractère durable des résultats.................................................................................19

3.5 La nature et la qualité du partenariat .............................................................................22

3.6 La qualité et la justesse de la conception du programme ..............................................23

3.7 Le degré d’efficacité de l’utilisation des ressources .......................................................24

3.8 Le caractère éclairé et opportun des interventions ........................................................28

4 Conclusion générale .........................................................................................................30

5 Principales recommandations..........................................................................................31

5.1 Recommandation générale............................................................................................31

5.2 Recommandations à l’intention de l’ACDI......................................................................31

5.3 Recommandations à l’intention du Cégep de Rivière-du-Loup ......................................31

6 Principales leçons.............................................................................................................33

Évaluation du programme Coopérant-Volontaire – Rapport final

ii Le Groupe-conseil baastel ltée – Avril 2006

Liste des acronymes

ACCC Association des collèges communautaires du Canada ACDI Agence canadienne de développement international AQOCI Association québécoise des organisations de coopération internationale AEC Attestation d’études collégiales APD Aide publique au développement CECI Centre canadien d’étude et de coopération internationale Cégep Collège d’enseignement général et professionnel CFCI Centre de formation à la coopération interculturelle CSLP Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté DAP Document d’approbation de projet DEC Diplôme d’études collégiales DGPC Direction générale du partenariat canadien EPI Énoncé de la politique internationale MAECI Ministère des Affaires extérieures et du Commerce international MCL Méthode du cadre logique MEQ Ministère de l’Éducation du Québec MELS Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport OCV Organisation de coopération volontaire ODM Objectifs de développement du millénaire OMD Objectifs du millénaire pour le développement ONG Organisation non gouvernementale OPD Organisation des pays en développement PCV Programme de coopération volontaire PED Pays en développement PPCC Programme de partenariats universitaires en coopération et développement VIH Virus de l’immunodéficience humaine



Remerciements

L’équipe d’évaluation tient à remercier les nombreuses personnes impliquées dans le processus de collecte d’information et de données dans le cadre de ce mandat, notamment l’équipe du CFCI du programme de formation continue du Cégep de Rivière-du-Loup, l’équipe du CFCI sur le terrain, les étudiants qui ont fait l’objet du sondage – et dont la qualité de la participation est à souligner - les professeurs du CFCI, les organismes d’accueil des stagiaires au Mali, et les représentants de l’ACDI. Nous tenons particulièrement à signaler la contribution précieuse et constante et constructive de la part de Liane Dussault, Agent de développement international au sein du Programme jeunesse à l’ACDI et Roselyne Leclerc, Coordonnatrice du programme au Cégep.


iv Le Groupe-conseil baastel ltée – Avril 2006

Sommaire de l’évaluation

Profil du programme de formation « Coopérant – Volontaire » Le Cégep de Rivière-du-Loup a mis en place en 1985 un programme de formation Coopérant -Volontaire visant plus précisément à former et à préparer des coopérants et des volontaires désireux de se doter des outils de base pour œuvrer efficacement dans un contexte de coopération internationale. Ce programme en est aujourd'hui à sa vingtième année d'existence, s'inscrit dans la structure de formation technique de niveau postcollégial (formation continue) et mène, aux termes de la formation théorique et du stage pratique sur le terrain, à l'obtention d'une attestation d'études collégiales (AEC) en coopération internationale, reconnue par le ministère de l'Éducation du Québec (MEQ). Le but du programme est de contribuer au renforcement de l'efficacité des organisations intervenant en coopération internationale ou en interculturel, ou dans les deux domaines. L’objectif visé consiste à renforcer les capacités d'employabilité des futurs coopérants et volontaires canadiens par la prestation d'un programme de formation théorique (au Canada) et pratique (au Mali, Burkina Faso et en Bolivie). Objectifs de l’évaluation

� Examiner la pertinence du programme de formation Coopérant-Volontaire par rapport aux priorités des pays partenaires de l'ACDI et à celles de l'APD, en particulier les secteurs prioritaires de l’Énoncé de la politique internationale (EPI);

� Mesurer le degré d'atteinte des résultats du programme de formation Coopérant-Volontaire au Canada et outremer de 2001 à 2005, compte tenu du cadre de rendement;

� Dégager les leçons apprises en termes de gestion et de développement, les conclusions et les recommandations;

� Prendre connaissance des conclusions et recommandations formulées, discutées et retenues par les parties dans le cadre de la dernière évaluation effectuée en 1999, et examiner les mesures concrètes qui ont été prises pour y donner suite.

Principaux constats de l’évaluation Pertinence du programme

• Même s’il arbore un caractère spécifique et particulier (formation théorique et pratique en coopération internationale et en interculturel) en ce sens qu’il ne s’inscrit pas dans veine des programmes de coopération traditionnelle, le programme de formation Coopérant – Volontaire reflète les priorités et objectifs stratégiques de la politique sur l’efficacité de l’aide et la politique internationale.

• Le programme est aussi très pertinent lorsque l’on constate qu’il est l’un des seuls au pays qui offre une formation adaptée aux besoins des employeurs et des jeunes et qu’il répond amplement aux attentes exprimées par ces derniers. De plus, le programme a su, au fil des ans, se remettre en question, se renouveler et parfaire son approche et ses mécanismes de gestion.



• En plus de préparer de manière appropriée et adéquate les participants au programme à la coopération, les bénéfices qu’ils en tirent leur servent quelque soit le secteur d’emploi dans le quel il choisissent d’œuvrer.

Degré d’atteinte des résultats

• Les résultats prévus au niveau des extrants et effets ont été atteints, voire dépassés. • Les bénéfices et retombées du programme sur les plans professionnel et personnel sont

généralement fort positifs dans l’ensemble. • Même si la formation n’a pas répondu aux attentes de tous, une proportion impressionnante

des répondants au sondage en sont satisfaits, et la grande majorité recommanderait le programme du CFCI à leur entourage.

• La formation n’a pas contribué de manière très significative à mener les stagiaires à un emploi dans le secteur du développement et de la coopération internationale, mais presque tous les participants au programme reconnaissent la pertinence, l’utilité et la valeur de la formation reçue, et affirment qu’elle leur sera utile quelque soit leur choix professionnel.

Rapport coûts-efficacité

• Les bénéfices et retombées du programme sur les plans professionnel et personnel sont dans l’ensemble fort positifs.

• Compte tenu du caractère unique du programme du CFCI (unique programme de formation en français accrédité en coopération internationale et en interculturel), de son succès (98 % des étudiants inscrits obtiennent leur diplôme), des résultats (pour la plupart atteints, voire dépassés), de la qualité du curriculum et de la formation dispensée, de l’apport et des bénéfices parfois durables des stages pour les organismes partenaires sur le terrain, les coûts manifestement sont raisonnables.

Caractère durable des résultats

• Le programme à l’étude en est un de formation court terme assorti d’un stage de 14 semaines. Compte tenu de la nature et la durée limitée du séjour sur le terrain, le programme ne peut raisonnablement prétendre viser des résultats durables au sein des organisations qui accueillent les stagiaires, et pourtant il semble que plusieurs interventions ont mené à un transfert de connaissances et de technologies dont se sont appropriés bon nombre d’organismes d’accueil.

Partenariat

• Les partenariats établis par le CFCI constituent le fruit de 20 ans d’efforts. • Plusieurs partenariats datent de plusieurs années et certains organismes d’accueil déposent de

manière régulière et continue des demandes pour stagiaires du CFCI. • Les relations entre le les partenaires locaux et le CFCI (autant au Cégep que sur le terrain)

sont positives, fécondes et caractérisées par un respect mutuel. • Le processus de sélection des partenaires semble adéquat, mais, à la lumière de certains

commentaires des répondants du sondage, mériterait peut-être d’être révisé et potentiellement resserré, surtout relativement au choix du parrain ou mentor.


vi Le Groupe-conseil baastel ltée – Avril 2006

Justesse de la conception

• Le modèle de « fiche de planification » adopté par le CFCI est adéquat, mais ne répond pas toutefois aux principes et critères de qualité de la GAR.

• L’équipe du CFCI mériterait une formation les menant vers le rehaussement de ses capacités en GAR de manière à pouvoir développer un cadre logique et un cadre de mesure du rendement lesquels contribueraient à faciliter le suivi à l’interne des activités et résultats du programme, et l’éventuelle évaluation externe.

• En dépit de ces carences, le programme est bien développé et conçu sur plusieurs plans (outils de gestion et d’encadrement, qualité et pertinence de la formation, modèle de partenariat, etc.).

Efficacité de l’utilisation des ressources

• Le CFCI a créé une série d’outils et de documents assurant une systématisation des opérations assurant ainsi une gestion rigoureuse autant au Cégep qu’au CFCI au Mali.

• Les responsables ont mis en place une série d’étapes et de mesures de suivi fort rigoureuses qui laissent peu de place aux dérapages et permettent une réaction opportune aux problèmes et imprévus.

• Le niveau de satisfaction des stagiaires et organismes d’accueil en matière de suivi et d’encadrement est généralement élevé.

• C’est au niveau des organismes d’accueil, plus précisément la disponibilité et(ou) capacités des mentors/parrains en milieu de stage, que davantage d’attention et de suivi devraient être investis.

• Les autres contraintes principales à un stage efficace et optimal sont les capacités linguistiques parfois insuffisantes des stagiaires et la durée des stages.

Le caractère éclairé et opportun des interventions

• Le système de suivi et de la part de l’équipe du CFCI, autant au Cégep que sur le terrain, est organisé, rigoureux et opportun.

• Le modèle de rapport privilégié (PPR) s’avère un outil qui présente certaines limites qui ne rendent pas pleinement justice au programme, ses réalisations et les défis.

• Grâce notamment à l’expérience pertinente de l’équipe en place et à une gestion rigoureuse, le programme n’a été marqué par de problèmes sérieux de nature opérationnelle ou autre affectant de quelque manière l’atteinte des résultats.

Recommandations Recommandation générale

• Que l’ACDI poursuive le financement du programme pour une période de 5 ans. Recommandations à l’intention de l’ACDI

• Que l’ACDI revoie à la hausse son financement de manière à permettre au Cégep d’affecter des ressources au développement et à la mise en œuvre d’un plan de communications visant, d’une part une promotion plus large et systématique de son programme, et d’autre part une meilleure banque de candidats au programme.



• Que l’ACDI et le Cégep revoient ensemble le modèle et la structure des rapports périodiques de manière que ces derniers rapportent de façon plus claire et complète sur les résultats et les défis reliés à l’exécution du programme, rendant ainsi davantage justice aux réalisations du programme.

Recommandations à l’intention du Cégep de Rivière-du-Loup

• Que le Cégep planifie, au début du nouveau programme, le développement d’un programme de formation en gestion axée sur les résultats pour l’équipe du CFCI, y compris l’équipe terrain. L’expertise de certains membres du corps professoral pourrait être mise à contribution à cet égard.

• Que le Cégep révise, à la lumière des résultats de la formation en GAR, la fiche de planification (cadre logique) du programme en prenant soin de lier les indicateurs et éléments de risques aux différents niveaux de résultats.

• Que le Cégep développe un cadre de mesure du rendement qui servira de base au suivi continu du programme et à son évaluation éventuelle.

• Que le Cégep prévoie chaque année un exercice formel d’échange d’informations et d’expériences impliquant les membres du corps professoral, de manière à permettre une plus grande synergie des efforts et une meilleure cohésion, et à réduire les dédoublements et les répétitions dans certaines matières. Une telle mesure contribuerait à la révision continue du programme et à en rehausser la qualité.

• Que le programme de formation continue du Cégep effectue un diagnostic organisationnel du CFCI et revoie la structure et l’organisation du travail de manière à libérer la coordonnatrice des tâches administratives et à lui permettre de consacrer plus d’efforts aux aspects opérationnels et stratégiques du programme.

• Que le Cégep prévoie une enveloppe budgétaire pour élaborer une stratégie de communication et des activités systématiques et régulières de promotion du programme de formation à l’échelle pancanadienne.

• Que le Cégep compile et systématise les résultats (effets et impacts) observés en matière de développement des capacités organisationnelles des partenaires locaux de manière à pouvoir rapporter plus efficacement à cet effet, notamment lors d’exercices de suivi et d’évaluation.

• Que le Cégep crée une trousse d’information (feuillet ou circulaire, statistiques, témoignages,…) sur le programme qui rende justice aux résultats obtenus depuis 20 ans.

• Que le Cégep mette à contribution les anciens étudiants dans certaines activités de promotion du programme.

• Que le Cégep lance ou facilite l’établissement d’un réseau d’anciens étudiants. • Que le Cégep incorpore dans son programme de formation théorique des séjours de

représentants d’organismes d’accueil afin d’apporter au volet théorique une présence du terrain qui contribue à exposer l’étudiant avant le stage, aux réalités du milieu de stage.

• Que le Cégep organise des séances d’échange d’information avec d’autres organisations qui se spécialisent dans la formation interculturelle et dans l’organisation et l’encadrement de stages, dans le but de dégager ensemble des leçons apprises.

• Que le Cégep évalue et analyse dans quelle mesure il est pertinent et possible d’augmenter la durée des stages pour en optimiser les retombées.


Le Groupe-conseil baastel ltée – Avril 2006 1

1 Vue d’ensemble du programme Coopérant–Volontaire

1.1 Contexte et bref historique du programme

En 1985, sur l’initiative d'un groupe d'enseignants1 dont plusieurs avaient déjà participé activement à des projets ou programmes de coopération ou développement international, le Cégep de Rivière-du-Loup a mis en place un programme de formation Coopérant -Volontaire visant plus précisément à former et à préparer des coopérants et des volontaires désireux de se doter des outils de base pour œuvrer efficacement dans un contexte de coopération internationale. Ce programme en est aujourd'hui à sa vingtième année d'existence. A l'automne 1999, ce programme a fait l’objet d'une évaluation externe parrainée par l'Agence canadienne de développement international (ACDI). L’évaluation ayant été dans l’ensemble largement favorable aux résultats du programme, l’ACDI a recommandé l’approbation d’un accord de contribution de l’ordre de 1,5 million de dollars sur cinq ans.

1.2 Objectifs et résultats attendus du programme 2001-2006

Le programme s'inscrit dans la structure de formation technique de niveau postcollégial (formation continue) et mène, aux termes de la formation théorique et du stage pratique sur le terrain, à l'obtention d'une attestation d'études collégiales (AEC) en coopération internationale, reconnue par le ministère de l'Éducation du Québec (MEQ). Chaque année, deux cohortes d’environ 20 étudiants, une au printemps et la deuxième à l’automne, reçoivent 15 semaines de formation théorique au Cégep, suivie d’un stage pratique d’égale durée dans l’un des trois pays en développement ciblés : le Mali, le Burkina Faso et la Bolivie. Elles y sont accueillies par divers organismes d'accueil qui les associent à leur projet de coopération et de développement. Le but du programme est de contribuer au renforcement de l'efficacité des organisations intervenant en coopération internationale ou en interculturel, ou dans les deux domaines. L’objectif visé consiste à renforcer les capacités d'employabilité des futurs coopérants et volontaires canadiens par la prestation d'un programme de formation théorique (au Canada) et pratique (au Mali, Burkina Faso et en Bolivie).

1 L’utilisation du genre masculin n’a pour but que d’alléger le texte.

2 Le Groupe-conseil baastel ltée – Avril 2006

Selon la fiche de planification du programme et le document d’approbation de projet (DAP), les

résultats attendus au niveau des impacts, effets et extrants prévus sont les suivants :

TABLEAU 1

Résultats attendus du programme

Impacts Effets Extrants

� Rehaussement du niveau de formation théorique et pratique des intervenants canadiens en coopération et en interculturel

� Meilleure adéquation formation-emploi des jeunes diplômés

� Meilleure synergie des organisations et du milieu par le développement de mécanismes de concertation et de suivi

� Utilisation plus efficiente des ressources financières des projets

� Organisations et intervenants canadiens qui bénéficient d'une renommée d'efficacité et d’efficience

� Meilleure appropriation, par les partenaires, des orientations, priorités et mécanismes de fonctionnement de l'APD canadienne

� Les étudiants de l'École secondaire de Rivière-du-Loup sont plus sensibilisés aux enjeux du développement international et au rôle du gouvernement canadien.

� Le personnel cadre et enseignant et les étudiants du Cégep de Rivière-du-Loup sont informés des ravages causés par l'invasion du criquet pèlerin et des conséquences sur les populations maliennes (famine).

� Cégep de Rivière-du-Loup autorisé et habilité à dispenser une formation de qualification en coopération et en interculturelles

� Organisations canadiennes disposant d'un lieu de références et d'une banque de candidats d'un haut niveau d'employabilité en coopération et en interculturel

� Organisations œuvrant au Sahel habilitées à encadrer des stagiaires canadiens et bénéficiant des stagiaires pour la réalisation de mandats techniques ou professionnels ponctuels et précis

� 200 jeunes diplômés (140 femmes) formés en coopération ou en interculturel avec interventions sur le terrain

� 20 ressources habilitées à intervenir dans la formation en coopération et en interculturel

� 100 ressources sahéliennes sensibilisées à l'APD canadienne et capables d'encadrer des stagiaires canadiens

� 25 ressources sahéliennes qui ont développé des aptitudes à la formation en coopération et en interculturel

Les activités du programme prendront fin en mai 2006.

1.3 Budget du programme

Le budget pour ce programme se chiffre à 1,5 million de dollars sur cinq ans. De fait, l’ACDI finance le volet de déplacement des étudiants, soit une contribution de 300 000 $ par année pour 40 stagiaires. À titre indicatif, la contribution de l’ACDI a représenté environ 7 500 $ par stage.



1.4 Structure organisationnelle et éléments de gestion

La structure du programme Coopérant-Volontaire est somme toute relativement simple.

� La gestion du budget du programme Coopérant –Volontaire est assurée par le Service de la formation continue, qui relève directement du directeur général du Cégep.

� L’ensemble des règles et processus de gestion est établi, supervisé et validé par le Service de la gestion financière.

� Le budget du Cégep, en concordance avec la pratique, fait l’objet d’une vérification comptable annuelle effectuée par une firme indépendante.

� Le volet stage du programme est confié à une société sans but lucratif qui relève du Cégep, le Centre de formation à la coopération interculturelle (CFCI), dont le conseil d'administration (CA) est constitué de membres du personnel-cadre du Cégep.

� La gestion quotidienne des activités du programme est assumée par une conseillère pédagogique professionnelle. Elle est assistée par du personnel de soutien pour le secrétariat et la gestion financière. En plus de la gestion du programme, la conseillère a d’autres fonctions et responsabilités au sein du Service de la formation continue.

Les principales fonctions et responsabilités du CFCI2 comprennent les suivantes :

� sensibiliser la population du Canada aux réalités des pays en développement; � dispenser des programmes de formation sur tous les aspects de la coopération internationale; � former et soutenir des volontaires et coopérants œuvrant aux plans national et international; � établir avec les organisations non gouvernementales et les gouvernements des relations

contribuant à l'atteinte des buts de la société. Les rôles et responsabilités du bureau du CFCI à Bamako sont les suivants :

� effectuer la recherche de milieux de stages auprès des organismes compétents, selon leurs priorités d'intervention, les profils d'intervention des stagiaires et les politiques du programme de formation et du gouvernement canadien;

� coordonner la préparation, la gestion et l'évaluation du stage d'insertion culturelle; � coordonner les stagiaires en liaison avec les organismes parrains, selon les objectifs du

programme, et en assurer la supervision; � gérer le personnel malien en place à Bamako (un responsable de la logistique et un

chauffeur); � effectuer et transmettre, selon les paramètres demandés, tout rapport narratif et financier; � coordonner en fin de stage le séminaire d'intégration et d'évaluation; � représenter le Centre de formation à la coopération interculturelle auprès des instances

locales, et entretenir et développer un réseau de contacts auprès des partenaires locaux chargés d'accueillir les stagiaires.

2 Source : documents fournis par le Cégep


2 Profil de l’évaluation

2.1 Objectifs de l’évaluation

Comme le Cégep est présentement à élaborer une proposition en vue du renouvellement du programme Coopérant-Volontaire, le moment s’avérait opportun pour effectuer son évaluation. Tel qu’indiqué dans le mandat, les objectifs de cette évaluation sont les suivants :

� examiner la pertinence du programme de formation Coopérant-Volontaire par rapport aux priorités des pays partenaires de l'ACDI et à celles de l'APD, en particulier les secteurs prioritaires de l’Énoncé de la politique internationale (EPI);

� mesurer le degré d'atteinte des résultats du programme de formation Coopérant-Volontaire au Canada et outremer de 2001 à 2005, compte tenu du cadre de rendement;

� dégager les leçons apprises en termes de gestion et de développement, les conclusions et les recommandations;

� prendre connaissance des conclusions et recommandations formulées, discutées et retenues par les parties dans le cadre de la dernière évaluation effectuée en 1999, et examiner les mesures concrètes qui ont été prises pour y donner suite.

2.2 Portée de l’évaluation

L'évaluateur analysera les résultats du programme de formation au Canada et des stages outremer selon les « facteurs clés de réussite » définis dans les normes de l’ACDI en matière d’évaluation. Les critères d’évaluation couverts par l’évaluation sont les suivants :

1. la pertinence du programme 2. le degré d’atteinte des résultats 3. le rapport coût-efficacité 4. le caractère durable des résultats du programme 5. la nature et la qualité du partenariat 6. la qualité et la justesse de la conception du programme 7. le degré d’efficacité de l'utilisation des ressources 8. le caractère éclairé et opportun des interventions

À l’annexe 1, se trouve la matrice d’évaluation qui précise les thèmes d’évaluation, les questions et sous-questions afférentes, les indicateurs, les sources d’information et les méthodes de collecte des données.

2.3 Clients de l’évaluation

Le client direct de l'évaluation est le Programme Action Jeunesse de la Direction des services à l'ACDI et des relations avec les Canadiens de la DGPC (Direction générale du partenariat canadien), alors que le Cégep de Rivière-du-Loup en est le client indirect.



2.4 Méthodologie de l’évaluation

Les techniques et outils de collecte et d’analyse d'information et de données utilisés dans le cadre du présent exercice d’évaluation comprennent les suivants :

� revue documentaire/statistique/financière (voir la liste des documents à l’annexe 2) � rencontres individuelles ou conversations téléphoniques avec des représentants de l’ACDI,

du Cégep et des ONG canadiennes (voir, à l’annexe 3, la liste des personnes rencontrées lors des entrevues)

� groupes de discussion avec des enseignants et formateurs (voir, à l’annexe 3, la liste des personnes rencontrées lors des entrevues)

� sondage auprès des participants au programme de 2001 à 2005 (voir le questionnaire du sondage à l’annexe 4)

� mission sur le terrain, au Mali (voir, à l’annexe 3, la liste des personnes rencontrées lors de la mission sur le terrain)

Le sondage a été mené auprès de toutes les personnes qui ont participé au programme Coopérant–Volontaire de programme 2001 à 2006. L’idée au départ était de limiter l’envoi à ceux qui ont terminé l’ensemble du programme, et de laisser de côté ceux qui sont encore en stage, de manière à saisir des données cohérentes. À cause d’un léger problème technique, certaines personnes non visées par le sondage l’auraient reçu par mégarde. Suite à des correctifs, nous avons pu établir que le questionnaire de sondage a été envoyé à 178 personnes. Parmi celles-ci, 98 ont répondu, ce qui représente un taux de participation de 55 %. La représentativité de l’échantillon peut être considérée comme excellente selon les normes en vigueur.

2.5 Limites de l’évaluation

Ce mandat n’a pas connu de limite qui aurait un effet sur la conduite de l’évaluation. La participation aux activités de la part de toutes les parties impliquées a été optimale. Le sondage notamment a connu un taux de réponse fort supérieur aux attentes. Si les ressources avaient été suffisantes, il eut toutefois été pertinent :

• d’étirer la mission au Mali de manière à rencontrer davantage d’organismes d’accueil afin d’avoir accès à un échantillon plus représentatif;

• de faire un bref séjour en Bolivie et effectuer la même série de collecte des données et informations auprès des parties prenantes, entre autres pour faire une analyse comparative des mécanismes d’encadrement des stagiaires entre les pays (les stagiaires en Bolivie sont encadrés par OXFAM) en et tirer, le cas échéant, des leçons potentielles;

• de participer à titre d’observateur à la rencontre prévue au retour des stagiaires au Canada, dans le but de recueillir des informations fraîches sur le leur expérience et apprécier davantage les effets immédiats du stage en matière de développement professionnel et personnel des participants.


3 Principaux constats

3.1 La pertinence du programme

La pertinence du programme sera analysée selon les critères suivants :

� la concordance du programme avec les priorités et objectifs de l’aide canadienne, plus précisément à l’égard de l’Énoncé de la politique internationale;

� la pertinence du programme quant aux attentes et besoins des participants au programme; � la pertinence du programme quant aux besoins des employeurs œuvrant en coopération

internationale. Concordance du programme avec les priorités et objectifs de l’aide canadienne – plus précisément à l’égard de l’Énoncé de la politique internationale3 et de la politique sur l’efficacité de l’aide4 L'Énoncé de la politique internationale précise que le Canada privilégie des interventions dans les secteurs suivants : la bonne gouvernance, la santé (y compris la lutte contre le VIH/sida), l'éducation de base, le développement du secteur privé et la viabilité de l'environnement. L'égalité entre les sexes demeure un thème transversal qu’on retrouve dans toutes les activités de coopération au développement menées par le Canada. Les activités qui sont menées dans ces secteurs contribueront en principe à l’atteinte des Objectifs de développement du millénaire (ODM) : 1. éliminer la pauvreté et la faim; 2. assurer l'éducation primaire pour tous; 3. promouvoir l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes; 4. réduire la mortalité infantile; 5. améliorer la santé maternelle; 6. combattre le VIH/sida, le paludisme et d'autres maladies; 7. assurer un environnement durable; 8. mettre en place un partenariat mondial pour le développement. L’objectif fondamental de l’ACDI est de contribuer à réduire la pauvreté selon les orientations de l’Énoncé, lui-même inspiré des Objectifs du millénaire pour le développement. Un regard rapide sur les secteurs variés où interviennent les participants au programme Coopérant – Volontaire permet de constater que les milieux de stage et les activités auxquelles participent les jeunes pendant leur séjour en PVD concordent avec les ODM. Les activités de prévention des maladies transmissibles et de sensibilisation des femmes et enfants à la violence, ainsi que les interventions en éducation de base et en santé maternelle et infantile, en micro-crédit, en appui au développement des micro-entreprises, et même en environnement témoignent du souci du programme d’orienter ses participants vers des interventions contribuant de façon générale à réduire la pauvreté.

3 L'Énoncé de la politique internationale : Fierté et influence: notre rôle dans le monde a été déposé au Parlement en avril 2005. 4 « Le Canada contribue à un monde meilleur - Énoncé de politique pour une aide internationale plus efficace », ACDI, septembre 2002



Selon les dernières données fournies par le Cégep, 17% des stages se font dans le domaine de la protection des enfants, 14 en éducation de base, 9% dans le secteur de la santé et nutrition, et près de 5% en VIH/Sida. Certains principes inhérents à l’efficacité de l’Aide (la prise en charge locale, l’approche axée sur les résultats et le renforcement des capacités des secteurs public et privé) font partie intégrante du programme. Dans la mesure du possible, les activités auxquelles participent les stagiaires constituent des initiatives de transfert de connaissances visant une appropriation par les partenaires d’outils et techniques de travail appropriés et idéalement durables. L’évaluation a permis de constater que plusieurs techniques et connaissances transférées des stagiaires à leurs homologues et équipes locales étaient encore utilisées et intégrées dans les méthodes et façons de faire des partenaires locaux. Il convient de préciser que les partenaires locaux sont appelés à définir eux-mêmes leurs besoins et que leurs attentes font l’objet de discussions avec la personne responsable du CFCI sur le terrain. De plus, chaque stage est défini entre le partenaire et le stagiaire en termes de résultats à obtenir pour assurer la réalisation d’extrants et d’effets tangibles. En plus de l’importance accordée aux priorités de développement social, 94 % des stages ont été tenus dans des secteurs d’intervention correspondant aux domaines prioritaires de l’ACDI, dont 37 % dans les besoins humains fondamentaux et 25 % dans les droits de la personne. Le programme concentre ses stages dans trois pays, soit le Mali, le Burkina Faso et la Bolivie, qui font eux-mêmes partie des 25 pays prioritaires faisant l’objet d’une attention particulière de l’aide canadienne bilatérale pour les prochaines années, selon l’ÉPI. Enfin, il a été conclu dans le cadre d’études récentes, que tout programme de formation de coopérants contribue à hausser la qualité du Programme de coopération volontaire (PCV). En 2004, la Direction générale de la gestion du rendement et des connaissances (DGGRC) de l'ACDI a entrepris un examen du PCV afin de déterminer la pertinence et l'efficacité de l'envoi de volontaires comme mécanisme de prestation du programme de coopération au développement de l'Agence. Les constats et conclusions sont dans l’ensemble favorables quant à la contribution du PCV :

L'examen a démontré que l'appui de l'ACDI au PCV aide à atteindre des résultats importants, à la fois dans les pays en développement et au Canada. Les organisations de pays en développement (OPD) voient d'un très bon œil l'influence des volontaires et des organismes de coopération volontaire (OCV) sur la motivation, les capacités et le rendement de leurs organisations. Elles signalent des changements marquants dans leur culture organisationnelle, leurs systèmes, leurs processus, leurs programmes, leur visibilité et leur réputation; elles soulignent aussi des effets positifs sur leurs membres, notamment des femmes, des pauvres vivants en région rurale, des jeunes et des entreprises. Les commentaires étaient toutefois partagés compte tenu des approches et des stratégies de renforcement des capacités utilisées par les divers OCV. Le niveau des ressources, des outils et des compétences sont en mutation et exigent l'attention permanente de la majorité des OCV.5

5 « Le pouvoir du volontariat : Examen du Programme de coopération volontaire », ACDI, 2005


Pertinence du programme quant aux attentes et besoins des participants au programme Le sondage effectué auprès des personnes qui ont participé au programme de 2001 à 2005 a permis de cerner plusieurs dimensions, dont les raisons qui les ont motivées à s’inscrire au programme et la mesure dans laquelle ce dernier correspondait à leurs attentes.

TABLEAU 2 Nature des raisons qui motivent à joindre le programme Coopérant – Volontaire

Raisons qui ont motivé l’inscription au programme Coopérant - Volontaire %

Intérêt de vivre une expérience dans le domaine du développement international 84 Familiarisation avec un autre contexte socioculturel 76 Acquisition de nouvelles habilités 74 Contribution au développement des communautés 71 Enrichissement cheminement professionnel de formation 69 Aide financière reçue (MEQ ou allocation de l'ACDI) 32 Possibilité de parfaire sa connaissance d’une langue seconde 16 Reconnaissance de crédits scolaires officiels entre établissements 13 Toutes ces raisons 17 On constate à la lecture des résultats que les motivations des participants sont davantage d’ordre professionnel que personnel. La rencontre avec les étudiants sur le terrain tout juste arrivés au Mali suite à l’apprentissage théorique au Cégep, a permis de confirmer cette tendance. Les trois raisons essentielles se résument ainsi :

• acquérir une solide formation dispensée par une institution réputée; • vivre une expérience professionnelle nouvelle et unique; • découvrir à fond une nouvelle culture.

Les attentes, qui recoupent en partie les motivations, se résument à :

• Établir des contacts professionnels;

• Améliorer les compétences; • Acquérir une expérience en

développement international; • Trouver un emploi à plein

temps.



Les répondants ont choisi en grande majorité de s’inscrire au programme pour améliorer leurs compétences en coopération ou acquérir de l’expérience en développement, ou pour les deux (un seul espérait que sa participation au programme pourrait contribuer à lui faciliter l’accès à un emploi). Cela a été corroboré sur le terrain avec le groupe d’étudiants rencontrés au Mali. Ces derniers-ci ont affirmé que leurs motivations et attentes se résumaient à : vivre un expérience interculturelle, vivre une expérience professionnelle nouvelle, acquérir une solide formation. En matière de satisfaction maintenant, 84 % des répondants étaient d’avis que le programme a répondu à leurs attentes. Phénomène intéressant, bien que 16 % d’entre eux n’ont pas vu leurs attentes pleinement satisfaites, 96 % des participants ont affirmé qu’ils recommanderaient d’emblée le programme à quelqu’un, et 94 % déclarent l’avoir effectivement fait. Par surcroît, sur la base des commentaires qualitatifs reçus, près de la moitié des répondants ont réussi à convaincre des amis et connaissances de s’inscrire au programme. D’ailleurs, il semble que ce soit le bouche à oreille qui soit l’outil de promotion privilégié pour faire connaître le programme. De fait, 53 % des répondants ont appris l’existence du programme par un ami ou un « ancien CFCistes6 ». Le témoignage suivant traduit éloquemment les raisons qui incitent les diplômés à communiquer leur expérience avec leur entourage : Les raisons principales d’insatisfaction relativement aux attentes sont :

• Correspondance limitée entre le domaine d’études de l’étudiant et la mission/secteur d’intervention de l’organisme d’accueil.

• Capacité limitée de l’organisme d’accueil à impliquer le stagiaire à la hauteur de ses attentes. • Sentiment d’inutilité du stagiaire.

Il convient de signaler que le stagiaire est sensibilisé, dans le cadre de certains cours au Cégep, aux risques que ses attentes ne soient pas toujours toutes comblées, et qu’il se prépare à vivre au rythme et limites inhérentes à un organisme en pays en développement.

6 « CFCiste » : terme consacré abrégé pour désigner un participant au programme Coopérant – Volontaire.


DIAGRAMME 1

Sources d’information sur le programme Coopérant - Volontaire

11% 3%

4%

5%

28%25%

24%

Site web Dépliant

Publicité de votre établissement d’enseignement Personne ressource

Par un ami Par un « ex-cfciste »

Autres:

Les participants ont aussi été sondés sur la pertinence de la formation théorique en vue du stage sur le terrain. Près de 90 % d’entre eux se sont dits assez satisfaits (60%) à très satisfaits (30%) du volet théorique, et plusieurs on vanté la qualité d’ensemble de l’enseignement (voir diagramme plus bas).

DIAGRAMME 2 Degré de satisfaction par rapport à la formation théorique

1,02

9,18

29,5960,2

0

Bas Moyennement bas Moyennement élevé Elevé Sans Objet

Il est intéressant de noter que ce programme attire davantage les candidats ayant un diplôme de premier cycle (115, soit 59 % des 194 étudiants inscrits) que ceux qui détiennent un diplôme d’études collégiales (34 % des inscriptions). Parmi les personnes inscrites au programme, 7 % avaient en poche un diplôme de 2e cycle.

Témoignage : « Le contenu du programme est tout à fait pertinent pour quiconque aura des relations interpersonnelles interculturelles, de nature professionnelle ou personnelle, au Canada comme à l'étranger. Le programme est bien structuré. Du point de vue du développement personnel, le programme est également riche en apprentissages. Les professeurs sont compétents, expérimentés, et la plupart sont très intéressants. Le personnel enseignant et la direction offrent tout le support et l'encadrement nécessaires à l'assimilation des apprentissages. Il est possible de développer des liens importants et durables avec les autres étudiants. Le programme permet d'avoir une vue globale de la coopération et du développement international. »



Les stagiaires du programme Coopérant–Volontaire participent à près de 40 projets par année, répartis dans les trois pays visés. Ainsi, 40 jeunes professionnels canadiens contribuent aux objectifs et priorités de développement de l’ACDI, dans des domaines clés comme les droits des plus démunis et la bonne gouvernance. En plus d’agir à titre « d’ambassadeurs » du Canada (leur réputation est très favorable au sein de la majorité des organismes d’accueil), ces jeunes sont exposés à une réalité qui leur offre une opportunité optimale pour comprendre les défis et enjeux de la coopération et du développement international. Enfin, ces jeunes peuvent avoir une influence significative dans leur propre milieu familial et social lorsqu’ils font état de leurs expériences respectives et ainsi sensibiliser la population canadienne au développement, ne serait-ce que dans une modeste mesure. Le Cégep pourrait, à cet effet, davantage mettre à contribution les « anciens CFCistes » à la promotion de son programme, en les impliquant dans des conférences, des tournées auprès des institutions d’enseignement, des ONGs. Constats principaux – pertinence du programme

� Même s’il arbore un caractère spécifique et particulier (formation théorique et pratique en coopération internationale et en interculturel) en ce sens qu’il ne s’inscrit pas dans veine des programmes de coopération traditionnelle, le programme de formation Coopérant – Volontaire reflète les priorités et objectifs stratégiques de la politique sur l’efficacité de l’aide et la politique internationale.

� Le programme est aussi très pertinent lorsque l’on constate qu’il est l’un des seuls au pays qui offre une formation adaptée aux besoins des employeurs et des jeunes et qu’il répond amplement aux attentes exprimées par ces derniers. De plus, le programme a su, au fil des ans, se remettre en question, se renouveler et parfaire son approche et ses mécanismes de gestion.

� En plus de préparer de manière appropriée et adéquate les participants au programme à la coopération, les bénéfices qu’ils en tirent leur servent quelque soit le secteur d’emploi dans le quel il choisissent d’œuvrer.

3.2 Le degré d’atteinte des résultats

L’analyse des résultats se fera essentiellement aux niveaux suivants :

� le degré d’atteinte de l’objectif du programme; � le degré d’atteinte des résultats au niveau des impacts; � le degré d’atteinte des résultats au niveau des effets; � le degré d’atteinte des résultats au niveau des extrants; � les autres bénéfices ressentis par les participants au programme.


TABLEAU 3 Degré d’atteinte de l’objectif du programme

Objectif visé Constats ou commentaires

Renforcer les capacités d'employabilité des futurs coopérants et volontaires canadiens par la prestation d'un programme de formation théorique (Canada) et pratique (Sahel, Bolivie).

� Le programme est effectivement en place, est considéré comme étant de haute qualité par la majorité des répondants et apporte une nette valeur ajoutée aux capacités des diplômés.

� Les diplômés sont plus susceptibles d’avoir accès à des emplois pertinents dans le domaine de la coopération grâce à la formation reçue, sans toutefois que cela leur garantisse un emploi dans le secteur.

Les résultats du sondage quant aux perspectives d’emploi sont éloquents, comme le montre le diagramme à la page suivante sur le statut actuel des diplômés qui ont répondu au sondage.

� plus de 57 % des répondants sont sur le marché du travail; � parmi eux, 33 % sont aux études ou comptent y retourner à court terme; plusieurs d’entre

eux ont décidé de poursuivre leurs études dans les secteurs du développement et de la coopération;

� seuls 8 des 160 diplômés qui ont été sondés sont présentement sans emploi (dont 2 déclarent ne pas être en quête d’un emploi).

DIAGRAMME 3

Statut actuel des répondants

51%

5%1%8%

2%

30%

3%

Employé Travailleur autonome

Sous-contractant Sans-emploi et à la recherche active de travail

Sans-emploi et ne cherchant pas de travail De retour aux études

Compte retourner aux études cette année



� Les emplois des répondants sont directement liés au développement international dans une proportion de 23 %.

� Les répondants se disent satisfaits de leur emploi actuel dans une proportion de 87 %. � Ils se disent sous-employés dans une proportion de 16 %.

Degré d’atteinte des résultats au niveau des impacts du programme Même si l’évaluation ne visait pas à mesurer spécifiquement les impacts du programme – ce qui exigerait une méthodologie passablement plus musclée - certains indices d’impacts ont pu être repérés au cours de l’exercice.

TABLEAU 4 Degré d’atteinte des impacts prévus

Impacts visés Constats ou commentaires

Rehaussement du niveau de formation théorique et pratique des intervenants canadiens en coopération et en interculturel

� Sur la base des entrevues avec les professeurs et les partenaires locaux, il semble que les responsables du programme aient déployé de manière constante les efforts propres à assurer un rehaussement continu du programme, autant au niveau du contenu qu’au chapitre de la gestion des stages.

� Il n’est pas aisé par contre de mesurer ce résultat, car il faudrait avoir accès aux données de la base zéro et analyser les progrès réalisés sur un horizon long terme.

Meilleure adéquation formation-emploi des jeunes diplômés(es)

� N’ayant pas un panorama complet depuis le début du programme, cette question n’a pu être analysée.

Meilleure synergie des organisations et du milieu par la création de mécanismes de concertation et de suivi

� L’équipe d’évaluation n’a pas eu accès à de l’information permettant de vérifier l’atteinte de ce résultat.

� La concertation et le suivi sont bel et bien effectués avec rigueur, mais il est quasi impossible, avec les ressources en place, d’assurer de façon systématique des mesures qui optimisent la synergie entre les organisations. Il serait ambitieux, voire irréaliste d’exiger, avec les ressources en place que l’équipe soit imputable d’un tel résultat.

Utilisation plus efficiente des ressources financières des projets

� Impact non évalué systématiquement.

Organisations et intervenants canadiens qui bénéficient d'une renommée d'efficacité et d’efficience

� Au-delà de la réputation des stagiaires qui est jugée favorablement par les répondants (organismes d’accueil et les ONG sondées), cet impact ne peut être mesuré systématiquement.

Meilleure appropriation, par les partenaires, des orientations, priorités et mécanismes de fonctionnement de l'APD canadienne

� Est-ce vraiment un impact ? � Nous avons rencontré les autorités

canadiennes en place pour nous enquérir des répercussions qu’ont eues sur le terrain les changements survenus à l'APD. Il existe peu de données à cet égard, car l’impact n’a pas été évalué.


Impacts visés Constats ou commentaires Les étudiants de l'École secondaire de Rivière-du-Loup sont plus sensibilisés aux enjeux du développement international et au rôle du gouvernement canadien.

� Quarante élèves de l'École secondaire de Rivière-du-Loup ont assisté à la présentation des travaux des étudiants du programme Coopérant -Volontaire. Voici quelques-uns des thèmes abordés : produits équitables, désinformation, développement durable, coopération et développement international, réfugiés et sans terres, santé et malnutrition, alphabétisation, femmes et développement. Ce partenariat vise principalement les élèves inscrits à l'option internationale de l'École secondaire.

Le personnel cadre et enseignant et les étudiants du Cégep de Rivière-du-Loup sont informés des ravages causés par l'invasion du criquet pèlerin et des conséquences sur les populations maliennes (famine).

� Le personnel cadre et enseignant et les étudiants du Cégep de Rivière-du-Loup sont informés des ravages causés par l'invasion du criquet pèlerin et des conséquences sur les populations maliennes (famine). Suite à l'invasion du criquet pèlerin au Mali, les étudiants du programme Coopérant-Volontaire ont organisé une levée de fonds (1 500 $) tout en donnant de l'information sur la problématique.

Les résultats énoncés dans la fiche de planification du programme auraient mérité d’être revus. Le lien de causalité entre les effets et les impacts n’est pas clair, et la formulation, dans certains cas, laisse à désirer.

TABLEAU 5 Degré d’atteinte des résultats au niveau des effets

Effets visés Constats / commentaires

Cégep de Rivière-du-Loup autorisé et habilité à dispenser une formation de qualification en coopération et en interculturel

� Le Cégep de Rivière-du-Loup est la seule institution collégiale publique du Québec qui soit autorisée par le MEQ à dispenser le programme Coopérant—Volontaire, lequel donne droit à une attestation d'études collégiales (AEC) en coopération internationale.

� Le programme Coopérant — Volontaire est maintenant dispensé par compétences tel que le recommandait la dernière évaluation.

Organisations canadiennes disposant d'un lieu de références et d'une banque de candidats d'un haut niveau d'employabilité en coopération et en interculturel

� Élargissement des capacités de l'institution canadienne à intervenir à l'étranger en offrant des stages en Amérique latine.

� Une entente de partenariat a été signée avec le CECI/Bolivie et permet d'intervenir dans ce pays. Le CECI assume la recherche de milieux de stage, l'accueil et la supervision des stagiaires.

� Deux professeurs ont été ajoutés à l'équipe des personnes-ressources. Il s'agit d'un spécialiste de l'histoire de l'Amérique latine et d'un professeur d'espagnol.

� Augmentation de la banque de références des partenaires nationaux (milieux de stage) : 29 au



Effets visés Constats / commentaires Sahel, 21 en Amérique latine

� Une entente de partenariat a été signée avec OXFAM-QUÉBEC, qui intervient comme formateur dans le cours Gestion des organisations dans un contexte interculturel.

Organisations œuvrant au Sahel habilitées à encadrer des stagiaires canadiens et bénéficiant des stagiaires pour la réalisation de mandats techniques et professionnels ponctuels et précis

� 105 OPD, et populations desservies, qui ont bénéficié d’un renforcement de leurs capacités et ont été sensibilisées aux valeurs et mécanismes de l’APD.

TABLEAU 6

Degré d’atteinte des résultats au niveau des extrants

Extrants Constats ou commentaires 200 jeunes diplômés (140 femmes) formés en coopération ou en interculturel avec interventions sur le terrain

� Résultat atteint : à ce jour, 194 jeunes diplômés [163 femmes] formés en coopération et en interculturel, dont 190 avec interventions sur le terrain.

20 ressources habilitées à intervenir dans la formation en coopération et en interculturel

� Résultat atteint

100 ressources sahéliennes sensibilisées à l'APD canadienne et capables d'encadrer des stagiaires canadiens

� 105 ressources de PED (81 au Sahel et 24 en Amérique du Sud) sensibilisées à l’APD canadienne et aptes à encadrer des stagiaires canadiens dans des OPD.

25 ressources sahéliennes qui ont développé des aptitudes à la formation en coopération et en interculturel

� 40 ressources sahéliennes ont développé des aptitudes à la formation en coopération et en interculturel.

Certains résultats, notamment le bassin de candidats qui demeure restreint à cause d’une promotion encore insuffisante du programme, auraient pu être supérieurs avec une stratégie de communication plus proactive et exhaustive. Cet aspect sera discuté plus avant. Les tableaux suivants présentent certains bénéfices de nature professionnelle et personnelle exprimés par les participants au sondage.

TABLEAU 7 Autres bénéfices exprimés par les participants au programme

pas

d’accord un peu

d’accord assez

d’accord Tout-à-fait d’accord S/O

Bénéfices d’ordre professionnel % % % % %

Ce stage a augmenté mon « employabilité ». 4 13 41 31 11

Ce stage m'a permis d'acquérir une bonne expérience de travail en développement international.

1 11 36 48 4

Je compte faire carrière dans le domaine du développement international.

9 19 47 23 2

J’ai pu faire une contribution importante au travail de l’organisme d’accueil.

11 32 31 23 3

Le travail que j’ai fait sera poursuivi par d’autres et aura des retombées à long terme.

12 32 28 19 9

Le travail que j’ai accompli a contribué à l’effort canadien de développement dans le pays.

9 29 36 24 2

Satisfaction générale quant au stage 1 9 35 54 1


Le degré de satisfaction relativement au stage est dans l’ensemble fort favorable :

• 72% des répondants ont le sentiment que le stage va augmenter leur employabilité • 84% des répondants affirment que le stage leur a permis d’acquérir une bonne expérience en

développement international. • 70% voudraient faire carrière dans le domaine du développement international, dont 23%

l’expriment avec conviction. • 95% des répondants sont assez satisfaits à très satisfaits de leur stage.

La perception des retombées du stage est plus mitigée, mais somme toute assez positive compte tenu du fait qu’un stage a une durée limitée et ne consiste pas en une expérience professionnelle telle qu’une affectation comme coopérant en bonne te due forme.

• 54% sont assez d'accord ou tout-à-fait d'accord qu’ils ont pu faire une contribution importante au travail de l’organisme d’accueil.

• 47% estiment que le travail qu’ils ont fait sera poursuivi et aura des bénéfices à long terme au sein de l’organisme d’accueil. (ce sentiment est corroboré par les observations des représentants des organismes d’accueil rencontrés au Mali)

Témoignage - Stagiaire au Mali : «J'ai donné des formations aux étudiants de la faculté de médecine de l'Université de Bamako pour ouvrir le spectre de leurs thèses et contribuer à leur compréhension de la recherche qualitative en santé publique (médecine préventive). J'ai, au même moment, formé un médecin de l'organisation pour assurer la poursuite des formations (je suis toujours en contact avec cette personne). Aussi, j'ai réalisé, en collaboration avec deux organisations, un documentaire sur la dépigmentation (les femmes qui s'éclaircissent la peau). Ce documentaire a nécessité le travail des gens sur le terrain et est aujourd’hui utilisé par le comité d'éthique du ministère de la santé. Enfin, plusieurs personnes ont été impliquées dans la réalisation de la recherche scientifique sous-jacente au documentaire. J'ai donc participé à l'élargissement des connaissances dans le domaine de la médecine préventive. »

Témoignage - Stagiaire au Burkina Faso : « En échangeant avec les gens de l'organisation et en effectuant plusieurs tâches pour elle, j'ai fourni des documents et des idées nouvelles qui les aideront a améliorer leur mission. Le directeur me l'a confirmé dans mon rapport de stage. De plus, j'ai participé à une tournée de théâtre d'intervention qui a apporté une autre vision des occidentaux aux burkinabès. De plus, dans mes emplois après mon stage tel que celui d'accompagnatrice de stagiaires québécois dans un projet de solidarité dans un pays en développement et pour mon travail au Canada en tant qu'agente d'éducation, ma formation au CFCI a été vraiment pertinente et un outil de référence qui m'a aidé a bien remplir mes mandats. Il est important de mentionner ce que cette expérience change dans notre vision du monde et dans notre approche avec les gens issus de notre propre culture. » Témoignage - Stagiaire en Bolivie : « Au niveau organisationnel, plusieurs rencontres avec la responsable bolivienne du projet afin de mettre en place une équipe de travail, pour la première fois: embauches du personnel, formation et suivi; - Lien plus étroit avec le partenaire québécois du projet afin de créer un réseau de contacts et de favoriser les échanges entre les différents partenaires du projet; - Plusieurs réunions d'orientation du projet; - Plusieurs sessions de formation auprès d'éducateurs et d'enseignants; Etc. Toutes les activités réalisées durant mon mandat de stage se sont faites en partenariat étroit avec les responsables boliviens du projet. J'ai pu constater durant mon mandat comme coopérante- volontaire, par la suite, que l'organisation locale mettait à profit plusieurs des habiletés et capacités renforcées durant mon mandat de stage. »



TABLEAU 8 Perception des bénéfices d’ordre personnel

Bas Moyennement bas

Moyennement élevé Élevé S/O

Bénéfices d’ordre personnel7 % % % % %

Communications 0 4 33 62 1

Planification et organisation du travail 1 10 52 37 0

Gestion 0 37 27 37 9 Relations interpersonnelles 0 5 19 76 0 Compréhension des enjeux du développement international

1 3 19 77 0

Réseautage 5 28 30 31 6 Capacités linguistiques 1 12 51 36 0 Résolution de problèmes 3 28 36 30 3 Raisonnement analytique 1 11 41 47 0 Leadership 3 27 37 30 3

Outre les bénéfices directs de la formation en termes de développement professionnel, les répondants ont répondu très positivement relativement aux bénéfices sur le plan personnel (qui ont le potentiel de mener à des incidences positives sur leurs aptitudes professionnelles) : La formation théorique et le stage pratique ont permis d’améliorer ou développer des habiletés en communication (95% des répondants); en relations interpersonnelles (95%); en planification et organisation du travail (89%); en raisonnement analytique (88%); en capacités linguistiques (87%); et en compréhension des enjeux du développement international (76%). Les effets sont moins spectaculaires, mais encore favorables en matière de leadership (67%); en résolution de problèmes (66%); en capacités de gestion (64%); et, en réseautage (61%).

DIAGRAMME 4 Mesure dans laquelle le stage s’est avéré un facteur déterminant

pour l’employeur au moment de l’embauche

29%

34%

13%

24%

Très déterminant Moyennement déterminant

Peu déterminant Pas un facteur déterminant

63% des répondants ont le sentiment que le stage s’est avéré un facteur très déterminant (29%) ou moyennement déterminant (34%) pour l’employeur lors de l’embauche. 24% estiment que le stage n’a pas été un facteur significatif à cet égard.

7 Possibilité d’améliorer ou de développer des habiletés en…


TABLEAU 9 Bilan de la formation

Bas Moyennement

bas Moyennement

élevé Élevé S/O Bilan de la formation

% % % % % Ce stage m'a permis d'acquérir une bonne expérience de travail en développement international.

2 11 34 51 2

Les contacts que j'ai établis au cours de ce stage sont utiles à ma recherche d'emploi.

12 37 22 18 9

Je compte faire carrière dans le domaine du développement international.

9 21 45 22 3

J'ai gardé contact avec mon organisme partenaire (CFCI ou milieu de stage).

17 22 21 36 4

� Une bonne majorité de répondants affirment être assez satisfaits à satisfaits de l’expérience en développement international dont ils ont bénéficié.

� 22% ont la ferme intention de faire carrière en développement international et 45% sont assez déterminés dans ce sens.

� 57% ont gardé contact avec le CFCI au terme de leurs études. Parmi les répondants, 33 % ont affirmé que le CFCI les a aidés dans leur recherche d’emploi (ce qui au demeurant, ne fait pas formellement partie de sa tâche). Constats principaux – Degré d’atteinte des résultats

� Les résultats prévus au niveau des extrants et effets ont été atteints, voire dépassés. � Les bénéfices et retombées du programme sur les plans professionnel et personnel sont

généralement fort positifs dans l’ensemble. � Même si la formation n’a pas répondu aux attentes de tous, une proportion

impressionnante des répondants au sondage en sont satisfaits, et la grande majorité recommanderait le programme du CFCI à leur entourage.

� La formation n’a pas contribué de manière très significative à mener les stagiaires à un emploi dans le secteur du développement et de la coopération internationale, mais presque tous les participants au programme reconnaissent la pertinence, l’utilité et la valeur de la formation reçue, et affirment qu’elle leur sera utile quelque soit leur choix professionnel.



3.3 Le rapport coût-efficacité

La contribution de l’ACDI au programme en cours, qui se termine sous peu, aura été de 1 500 000 $, incluant les allocations annuelles de 60 000 $ versées aux étudiants. Autres données financières8 :

� Le coût per capita global depuis 1996 jusqu’à aujourd’hui se chiffre à environ 12 000 $. � La contribution per capita de l’ACDI se chiffre à une moyenne sur 10 ans de 6 186 $ par

étudiant pour cette période (de 5 385 $, en 1996, à 7 943 $, en 2006). � Les contributions respectives des partenaires au programme s’élèvent à 47 % pour l’ACDI, à

48 % pour le MELS et à 4,5 % pour les étudiants. � Le coût per capita pour l’ACDI s’est accru de près de 14 % depuis 1996, alors que la

contribution du MELS a augmenté de 38 %. � Le programme de stages de l’ACDI, appelé programme de stages internationaux pour les

jeunes (PSIJ), s’établit à 15 000 $ par stagiaire. � Seulement 33 % des répondants déclarent qu’ils auraient participé au programme

Coopérant–Volontaire sans financement.9 Il ne faut pas perdre de vue que ce programme, comme la plupart des programmes de stages, permet aux participants de vivre une expérience unique, laquelle a manifestement des retombées sur leur vie professionnelle et personnelle et, par phénomène d’osmose, influe aussi sur leur entourage immédiat. Les diplômés du CFCI deviennent d’office des ambassadeurs et agents d’information du développement de la société canadienne. Constats principaux – Rapport coût-efficacité

� Les bénéfices et retombées du programme sur les plans professionnel et personnel sont dans l’ensemble fort positifs.

� Compte tenu du caractère unique du programme du CFCI (unique programme de formation en français accrédité en coopération internationale et en interculturel), de son succès (98 % des étudiants inscrits obtiennent leur diplôme), des résultats (pour la plupart atteints, voire dépassés), de la qualité du curriculum et de la formation dispensée, de l’apport et des bénéfices parfois durables des stages pour les organismes partenaires sur le terrain, les coûts manifestement sont raisonnables.

3.4 Le caractère durable des résultats

L’analyse de la durabilité se fera sous deux angles :

� la prise en compte des priorités et besoins des organisations partenaires lors de l’organisation des stages;

� les effets ressentis au sein des organisations partenaires accueillant les stagiaires.

8 Source : données fournies par le Cégep de Rivière-du-Loup 9 Source : résultats du sondage


La prise en compte des priorités et besoins des organisations partenaires pendant l’organisation des stages Les organisations qui accueillent les stagiaires du CFCI sont sélectionnées en fonction de leur mission, des secteurs d’intervention dans lesquels ils s’impliquent, de la nature des problèmes de développement, des priorités de développement de l'ACDI et des besoins et attentes des stagiaires. Le CFCI essaie de sélectionner les partenaires les plus susceptibles de recevoir l’apport fourni par les stagiaires et d’en profiter (l’ACDI hors siège et les ONG canadiennes, notamment, contribuent à ce chapitre en fournissant des informations précieuses sur des partenaires potentiels). En collaboration avec les représentants du CFCI, le partenaire formule les objectifs et résultats attendus du stage et reçoit des outils de travail lui permettant de gérer le stage du début à la fin (planification du stage, formulaires d’évaluation,). Le choix du stagiaire sera effectué selon le besoin spécifique exprimé par l’organisation. Fort d’une consultation rigoureuse auprès des parties prenantes, le processus de planification des stages prévoit une adéquation optimale entre les besoins et priorités de l’organisation, d’une part, et les profils des stagiaires et leurs attentes, d’autre part. Ainsi, la majorité des stages contribuent à laisser en « héritage » à l’organisation partenaire des résultats concrets. Les effets ressentis au sein des organisations partenaires accueillant les stagiaires Nous avons pu visiter un échantillon d’organisations et rencontrer les responsables et ceux qui ont encadré les stagiaires. Le tableau suivant présente quelques exemples de stages et des résultats observés suite au départ du stagiaire (parfois plusieurs années plus tard).

TABLEAU 10 Bénéfices et retombées des stages dans les organismes d’accueil

Mission Activités du stagiaire Résultats et bénéfices

Action Enfants de tous – Caritas – Mali

Retrouver les enfants victimes d'une rupture familiale, les orienter et les former dans le but de favoriser un retour en famille.

� Effectuer des tournées de rue. � Aider les éducateurs du centre à tenir

correctement et régulièrement les dossiers des bénéficiaires du centre.

� Préparer et dispenser de courtes formations sur la psychologie des enfants, les drogues et leurs méfaits.

� Le stagiaire a contribué à mettre en place de nouvelles approches éducatives au sein de l’équipe d’éducateurs.

� L’équipe malienne a revu la nature et la qualité de ses relations avec la clientèle.

� Les techniques d’animation diffusées par le stagiaire sont désormais systématisées, documentées et utilisées par l’équipe.

� Autres bénéfices : éducateurs formés à de nouvelles techniques; nouveaux outils de travail et ouvrages disponibles; équipe formée en informatique; meilleure capacité d’écoute et d’intervention de la part de l’équipe

Observatoire des enfants et des femmes/Association des juristes maliennes (partenaire depuis 1999)

Défendre et améliorer les droits des femmes et des enfants au Mali.

� Organiser et tenir des séances de sensibilisation sur les droits des femmes.

� Produire et rendre accessible une trousse d'information.

� Développement et diffusion de techniques d’animation encore utilisées aujourd’hui

� Équipe formée en GAR (tous les



Mission Activités du stagiaire Résultats et bénéfices � Assister les femmes dans la recherche

de solutions à leurs problèmes. � Participer aux réunions avec les

partenaires et aux études menées sur la pauvreté des femmes.

� Visiter régulièrement une prison pour les femmes.

projets développés par le consortium sont assujettis aux méthodes et principes de la GAR)

� Systèmes administratifs et informatiques améliorés

� Familles directement appuyées et touchées par les interventions des stagiaires

AMALDEME – Mali (partenaire depuis 2000)

Centre de formation et d’appui aux handicapés et à leurs familles

� Intervention auprès de la clientèle � Soins en ergothérapie � Appui au rehaussement du système

d’évaluation

� Centre de documentation mieux équipé et rehaussé

� Fiches d’évaluation des patients améliorées

� Capacités de l’équipe technique développées ou améliorées

� Système de réunions des intervenants amélioré

L’un des facteurs qui facilite de beaucoup, non seulement l’intégration de stagiaires, mais aussi leur efficacité et les retombées de leur intervention réside dans leur formation et leur préparation au cours de la formation théorique. La différence entre les stagiaires ayant reçu un minimum de préparation – c’est le cas d’une proportion importante de stagiaires qui atterrissent dans les pays en développement - et ceux du CFCI est considérable. La formation théorique permet à l’étudiant d’analyser toutes les dimensions inhérentes à un séjour professionnel dans un milieu interculturel. La boîte à outils dont dispose le stagiaire et sa préparation contribuent aux résultats du stage. De plus, l’encadrement, l’accompagnement et le suivi assurés par le CFCI tout au long du parcours sont garants du succès des projets de stages.

Témoignage « C'est un programme très complet. Certains confondent les stages du CFCI avec les stages QSF, c'est complètement erroné. Le CFCI est le seul programme offrant des stages en coopération internationale où les stagiaires se voient offrir des postes dans leur domaine. C'est une porte d'entrée incroyable dans le monde du développement international. Les cours offerts à Rivière-du-Loup sont complets et donnés par des professeurs très qualifiés. Le lieu d'étude est aussi stratégique. Le fait de vivre une expérience de groupe en région isolée joue un rôle déterminant dans la préparation des stagiaires. Aucun des étudiants ne retourne à sa routine après les cours (conjoint, travail, etc.) Le fait qu'il n'y ait pas d'université à Rivière-du-Loup fait en sorte que les étudiants du CFCI sont pratiquement les seuls de leur âge à se retrouver dans la ville. Le fait de vivre dans cet état de proximité (avec le groupe) et d'isolement (de la ville, des amis, de la famille) offre une excellente préparation au séjour en Afrique. »

Constats principaux – Caractère durable des résultats

� Le programme à l’étude en est un de formation court terme assorti d’un stage de 14 semaines. Compte tenu de la nature et la durée limitée du séjour sur le terrain, le programme ne peut raisonnablement prétendre viser des résultats durables au sein des organisations qui accueillent les stagiaires, et pourtant il semble que plusieurs interventions ont mené à un transfert de connaissances et de technologies dont se sont appropriés bon nombre d’organismes d’accueil.


3.5 La nature et la qualité du partenariat

Les partenaires locaux sont, pour la plupart, des organisations non gouvernementales, nationales, canadiennes ou étrangères et des entités gouvernementales ou paragouvernernentales, et quelques entreprises du secteur privé. Les partenariats sont créés à partir de critères établis et bonifiés avec le temps, notamment comprennent 10 :

� la volonté et la disponibilité de la direction de l’organisation pour ce qui est d’accueillir et d’encadrer un stagiaire;

� la capacité d’absorption et de support d’intervention du stagiaire (ressources humaines, matérielles et techniques suffisantes pour assurer un encadrement approprié);

� la nature de la mission et du secteur d‘intervention de l’organisme d’accueil, compte tenu du domaine d’intervention du stagiaire;

� les liens entre la mission et le secteur d’intervention de l’organisme et le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP);

� la capacité de l’organisme à fournir un environnement de travail favorisant une mise en contact authentique du stagiaire avec les réalités locales, en particulier avec les populations visées par le projet d’intervention;

� l’expérience de l’organisme en accueil et en encadrement de stagiaires; � la capacité de gestion, la transparence et la réputation de l’organisme.

.

TABLEAU 11 Nombre de partenaires et de stages

par pays visé par le programme

Pays d’accueil Nombre de partenaires

Nombre de stages

Mali 60 94 Burkina Faso 22 44 Bolivie 24 48 Total 106 166

Les stages sur le terrain ont été réalisés à 80 % avec des partenaires locaux, à 15 % avec des partenaires canadiens (OXFAM, SUCO, CECI, Aide à l’enfance Canada, ACDI, MAECI, DID, UPA) et à 5 % avec des partenaires étrangers (Suisse, Autriche, Belgique, États-Unis). Suite aux observations recueillies auprès des partenaires visités et contactés, il semble que la qualité des relations entre ces derniers et le CFCI soient de bonne à excellente. Le bureau du CFCI sur le terrain ne ménage aucun effort pour bien sélectionner ses partenaires en fonction de critères précis et maintenir cette relation en assurant des contacts réguliers en faisant intervenir les trois parties (le CFCI, le stagiaire et l’organisme d’accueil).

10

Source : informations fournies par le Cégep de Rivière-du-Loup



Constats principaux – Partenariat

� Les partenariats établis par le CFCI constituent le fruit de 20 ans d’efforts. � Plusieurs partenariats datent de plusieurs années et certains organismes d’accueil déposent

de manière régulière et continue des demandes pour stagiaires du CFCI. � Les relations entre le les partenaires locaux et le CFCI (autant au Cégep que sur le terrain)

sont positives, fécondes et caractérisées par un respect mutuel. � Le processus de sélection des partenaires semble adéquat, mais, à la lumière de certains

commentaires des répondants du sondage, mériterait peut-être d’être révisé et potentiellement resserré, surtout relativement au choix du parrain ou mentor.

3.6 La qualité et la justesse de la conception du programme

Analyse du modèle logique proposé par le Cégep Outre une fiche de planification, la programme n’a pas fait l’objet d’un cadre logique en bonne et due forme, permettant de cerner la logique entre les objectifs et les résultats attendus du programme. Dans l’ensemble, les éléments du cadre logique sont présents, mais les logiques horizontales et verticales ne tiennent pas toujours. De plus, les principes inhérents à un cadre logique orienté sur les résultats ne sont pas toujours respectés.

• Les liens de causalité entre les niveaux de résultats extrants-effets-impacts ne sont pas évidents. • Il y a souvent confusion entre les trois niveaux (certains impacts sont davantage des effets on

des extrants) • Les effets proposés en principe doivent conduire à la réalisation des impacts souhaités. Ce

lien n’est pas clair dans la fiche. • Les liens entre les extrants et les effets sont plus probants. Cependant, il y aurait lieu

d’indiquer clairement quels sont les extrants précis contribuant respectivement à chaque effet.

• Les indicateurs sont présentés en vrac, alors que chaque résultat, à chaque niveau devrait être mesuré grâce à un ou deux indicateurs (idéalement un qualitatif et un quantitatif)

• Il y a une certaine confusion entre indicateurs (« nombre réel de candidatures ») et sources d’information (« plan de communication », « sondages »).

• Un indicateur, en principe doit être neutre, mesurable, fiable, valide, suffisant, etc. Ce n’est pas le cas pour plusieurs indicateurs proposés.

Comme le programme n’est pas particulièrement complexe au niveau des intrants et extrants, cela n’a pas présenté d’obstacles majeurs. Par contre, l’existence d’un cadre logique développé de manière professionnelle et participative permet aux ressources chargées d’effectuer un suivi ou une évaluation de mieux déterminer les informations à saisir et analyser pour mesurer le degré d’atteinte des résultats. Analyse des risques On ne retrouve pas d’énoncé des risques ni de stratégie de mitigation dans le cadre du programme 2001-2006. On en retrouve cependant dans les rapports de rendement semestriels remis à l’ACDI. On signale par contre, que ces conditions et risques énoncés ne sont pas rattachés à des résultats


précis, alors que des raisons de clarté et de suivi, ils devraient l’être. L’offre de services présentement sous étude propose une analyse de risques nettement plus étoffée et une stratégie de gestion assez complète. Constats principaux – Justesse de la conception

� Le modèle de « fiche de planification » adopté par le CFCI est adéquat, mais ne répond pas toutefois aux principes et critères de qualité de la GAR.

� L’équipe du CFCI mériterait une formation les menant vers le rehaussement de ses capacités en GAR de manière à pouvoir développer un cadre logique et un cadre de mesure du rendement lesquels contribueraient à faciliter le suivi à l’interne des activités et résultats du programme, et l’éventuelle évaluation externe.

� En dépit de ces carences, le programme est bien développé et conçu sur plusieurs plans (outils de gestion et d’encadrement, qualité et pertinence de la formation, modèle de partenariat, etc.).

3.7 Le degré d’efficacité de l’utilisation des ressources

Tel qu’indiqué plus haut (section 2.4), la gestion courante des activités du programme Coopérant–Volontaire a été confiée à une coordonnatrice, conseillère pédagogique de métier, qui était assistée par du personnel de soutien (secrétariat et gestion financière). Elle a dirigé les opérations du CFCI à Bamako, au Mali, durant trois ans, soit de 1997 à 2000 et a été au centre de la révision du programme selon le mode « par compétences » en 2000-2001. L’actuelle responsable sur le terrain qui coordonne les activités au Mali et au Burkina Faso est une ancienne diplômée du programme. Elle a aussi été coopérante pour le Centre canadien d’étude et de coopération internationale (CECI), en Bolivie, pendant deux ans. Les procédures en place prévoient des déplacements des deux coordonnatrices à des moments clés :

� La coordonnatrice du CFCI-Mali participe à une séance de travail annuelle à Rivière-du-Loup avec la coordonnatrice du programme. La séance consiste à évaluer le travail réalisé en cours d'année et à définir des pistes d'amélioration pour l’année suivante.

� La coordonnatrice du programme à Rivière-du-Loup se rend également sur le terrain tous les deux ans pour évaluer, avec le personnel et les partenaires locaux, l'efficacité de notre intervention.

� Des échanges continuels ont lieu entre les deux coordonnatrices par moyens divers. Ainsi, les informations relatives aux stagiaires sont transmises à la responsable de Rivière-du-Loup, qui, connaissant bien les étudiants et compte tenu du processus rigoureux de recrutement et du suivi individuel qui ont lieu pendant la session théorique à Rivière-du-Loup, peut proposer des interventions appropriées.



Le CFCI a créé une série d’outils et de documents assurant une systématisation des opérations et donc une rigueur certaine :

� une banque de partenaires locaux aptes à accueillir les stagiaires; � un contrat de stage signé par les parties prenantes (et décrivant le projet, le mandat et les

responsabilités de chacun); � des instruments de suivi, d’évaluation et de rapport de stage.

Activités de suivi

� Suivi de la promotion : établissement des sources d’information sur l’existence du programme

� Suivi du financement � Suivi pédagogique : des contacts ont lieu constamment entre les professeurs et la personne

responsable du programme afin que la formation se déroule comme prévu et que les étudiants développent les compétences attendues. Des formulaires d'évaluation de chacun des cours et du programme sont utilisés et servent à établir les mesures correctives.

� Suivi des dossiers : pour être admis au programme, les étudiants doivent fournir un ensemble de documents. De plus, certaines pièces, telles que le contrat de stage et les informations relatives à un éventuel rapatriement, sont ajoutées au dossier au fur et à mesure que la formation évolue.

� Suivi relatif au placement : une relance des étudiants est effectuée pour que le placement soit vérifié (endroit, type d'emploi, conditions de travail, liens du travail avec le programme et ainsi de suite).

� Suivi de l'impact du stage : une rencontre-retour a lieu trois mois après la fin du stage sur le terrain et a pour but de réfléchir à l’expérience vécue et de faciliter la réinsertion personnelle et professionnelle.

Suivi des recommandations de l’évaluation de 1999 Le tableau suivant présente les réactions et actions prises ou proposées par les responsables du programme. L’évaluation n’a pas pu vérifier de manière exhaustive si toutes les mesures ont effectivement été adoptées. Nous sommes confiants toutefois que le Cégep a déployé les efforts nécessaires pour mettre en œuvre l’ensemble des recommandations.

TABLEAU 12 Mise en œuvre des recommandations de l’évaluation précédente (1999)

Recommandation Mesures prises ou proposées

1. Le Cégep devrait devoir présenter à l'ACDI un plan d'affaires pour la période de cinq ans, où des ressources seraient consacrées, d’une part, à des activités d'information et de recrutement et, d'autre part, à une stratégie de « visibilité accrue », pour renforcer l'effort de placement et de suivi des diplômés.

Un plan d'affaires a été déposé et comprend la description de différentes activités relatives à l'information, au recrutement et à la visibilité. L’équipe d’évaluation n’a pas examiné ce document et ne peut donc se prononcer sur sa pertinence et sa qualité.

2. Le Cégep devrait s'engager a priori dans une consultation auprès des milieux intéressés, afin d'établir les bases de renouvellement du contenu pédagogique du programme.

Grâce à une subvention du MEQ, le Cégep a procédé à une vaste consultation auprès de différents acteurs [ONG canadiennes et des pays partenaires, ACDI, coopérants, anciens étudiants, professeurs] afin


Recommandation Mesures prises ou proposées d'analyser la fonction de travail actuelle d'un coopérant. Cela a mené à la conception d’un nouveau programme, élaboré selon le mode dit « par compétences ».

3. À court terme et dans le cadre du nouveau programme de cinq ans, les cours devraient tous être revus et faire l’objet des mises à niveau requises.

Voici les cours qui ont été revus et rehaussés : � Gestion de projet : la gestion par résultats a été

intégrée; � Animation et action collective; � Introduction à la coopération internationale; � Ajout au cours Gestion des organisations en

contexte interculturel; � Ajout de 45 heures au cours Échange de

compétences. 4. L'objectif opérationnel des stages à l'étranger devrait également être revu, afin que ceux-ci soient davantage orientés vers la tâche que vers l'apprentissage.

� Les outils pédagogiques : modifiés afin que les stagiaires puissent bien distinguer le volet apprentissage du stage et le volet intervention professionnel.

� Cours de Gestion de projet : les étudiants doivent déterminer les objectifs visés et les traduire en actions concrètes.

� Rapport de stage : l'évaluation porte sur l'atteinte des objectifs visés.

5. Le site Web du Cégep, où figure le programme Coopérant–Volontaire, devrait être enrichi de liens vers d'autres sites de coopération, où la clientèle de plus en plus branchée est à l'affût d'information sur les moyens pour faciliter l'accès à l'international (par exemple, le site partenaire de l'ACDI, le site Stages de l'AQOCI et le lien de recherche Éducation-Coopération de la toile du Québec).

� Site mis à jour � Liens créés avec des ONG qui emploient des

coopérants volontaires (CECI, OXFAM, ACDI et AQOCI)

6. Le programme ayant une clientèle féminine aux deux tiers, il devrait tenir compte de ce fait en singularisant par genre quelques éléments de son approche théorique. Deux besoins sont ressortis lors de la mission d'évaluation à Bamako : � les femmes stagiaires auraient grand avantage à

être informées des singularités des comportements sexuels interculturels [hiérarchie, autorité, séduction et attitude corporelle, notamment] auxquels elles auront à faire face dans leur milieu de stage;

� plusieurs femmes faisant des stages dans des groupes de femmes ou des associations féminines ont déploré leur manque de connaissances sur les théories GED et d'outils pour manœuvrer dans des contextes féminins [paramètres, comportements, contraintes].

� Cours Communication interculturelle et vivre, travailler et s'adapter à l'étranger

� Rencontres individuelles réalisées au besoin avec la coordonnatrice du programme pour traiter des problématiques en question

� Cours Gestion des organisations incluant les théories et outils d'intervention Genre et développement

7. Les cours de gestion de projet sont fondamentaux dans la réalisation subséquente des mandats à l'international. Ils pourraient être davantage étoffés et illustrés par l'étude de cas réels renforçant leur signification. En outre, les notions de gestion par résultats devraient y être introduites.

� Étude de cas concrets provenant d'ONG intégrées et présentés dans le cadre du cours Gestion de projet

� Notions de gestion par résultats incluses dans le cours Gestion de projet

8. Le programme est bien outillé en documents d'information et grilles de contrôle, ce qui reflète bien la longue expérience acquise au cours des années d'opération et le rodage des mécanismes. L'ACCC exprime sa satisfaction sur la façon dont le projet est géré par le Cégep. L'arrimage administratif du programme au PPCC pose cependant des problèmes de cohérence et de règles qui pourraient soulever la critique. Dans le cas d'un renouvellement, il serait

Le programme relève maintenant du programme Action Jeunesse de la Direction générale du partenariat canadien, à l'ACDI.



Recommandation Mesures prises ou proposées recommandé de retirer Coopérant–Volontaire de la gestion des PPCC, soit en le ramenant au sein de PIE à l'ACDI comme d'autres programmes similaires, soit en le dotant d'un statut spécial à l'ACCC. 9. Que le programme bénéficie d'un budget per capita équivalent à celui qu'il recevait lors de l'évaluation de 1993, soit environ 10 000 $.

Depuis 2001, le budget accordé par l'ACDI est de 300 000 $, incluant des allocations de subsistance aux stagiaires d’une valeur de 60 000 $. Le budget per capita s’élève à 7 500 $.

Le tableau qui suit donne une indication du niveau de satisfaction des participants quant aux éléments reliés à la logistique et au soutien/encadrement

TABLEAU 13 Niveau de satisfaction des participants relativement à la logistique et à l’encadrement

Bas Moyennement bas

Moyennement élevé Élevé S/O

Éléments % % % % %

Soutien à la recherche d’un logement acceptable 3 9 13 71 3

Accueil des stagiaires à leur arrivée au pays de stage

1 4 11 84 1

Séance d’orientation locale 0 3 18 78 1 Hébergement 3 5 14 77 1 Allocations reçues en temps opportun 1 1 4 91 4 Soutien du CFCI pendant le stage 2 9 29 59 1 Soutien de l’organisme d’accueil pendant le stage 6 15 34 43 2 J’ai pu bénéficier du soutien adéquat de mon homologue ou mentor.

3 9 42 46 0

J’ai régulièrement reçu des commentaires constructifs sur mon travail.

10 19 41 28 2

Un mentor ou une personne-ressource m’a été assigné.

3 7 22 66 2

L’accueil des stagiaires, la séance d’orientation locale à l’arrivée, la gestion des allocations, l’hébergement, le soutien du CFCI pendant le stage, le soutien du « mentor » constituent dans l’ordre les éléments qui ont reçu la faveur (assez élevé à élevé) des participants du sondage. Le soutien de l’organisme d’accueil pendant le stage et la rétroaction reçue en cours de route de la part du parrain de stage, quoique encore relativement positifs mériteront une attention particulière lors de la planification du prochain programme. Parmi les répondants, 87 % se disent satisfaits de la rencontre « retour et transition ». Plusieurs participants ont émis des suggestions pertinentes dans le but d’améliorer le soutien de la part des parties impliquées :

• Déterminer le lieu de stage le plus rapidement possible lors de la formation théorique afin de laisser au stagiaire une marge de manœuvre suffisante pour appréhender son stage et en allant chercher plus d’information sur le milieu qui l’attend.

• Mieux évaluer les capacités et limites du parrain de stage.


• Prévoir un apprentissage plus complet de la langue bambara (la plupart de ceux qui ont commenté cette question ont exprimé un niveau de confort limité de la langue ce qui a affecté l’efficacité de leur stage).

• Revoir à la hausse la durée du stage. • Ceux qui ont fait leur stage dans les zones éloignées et peu accessibles, ont exprimé le désir

de recevoir davantage de contacts téléphoniques de la part du CFCI (visites, contacts téléphoniques).

• Dans quelques cas, on a ressenti que l’adéquation choix du milieu de stage avec le profil, les compétences, capacité de travail et attentes du stagiaire laissait à désirer.

Témoignage «Si le stage était plus long, il permettrait de meilleurs résultats pour l'organisme d'accueil. Les premières semaines, il est presque impossible pour le stagiaire que réaliser quelque chose de pertinent puisqu'il doit connaître les membres et le fonctionnement de l'organisme avant toutes choses. Dans les dernières semaines de mon stage, j'ai senti que mon travail était plus efficace qu'au début. C'est dommage de l'arrêter quand il commence à être efficace!»

Constats principaux – Efficacité de l’utilisation des ressources

� Le CFCI a créé une série d’outils et de documents assurant une systématisation des opérations assurant ainsi une gestion rigoureuse autant au Cégep qu’au CFCI au Mali.

� Les responsables ont mis en place une série d’étapes et de mesures de suivi fort rigoureuses qui laissent peu de place aux dérapages et permettent une réaction opportune aux problèmes et imprévus.

� Le niveau de satisfaction des stagiaires et organismes d’accueil en matière de suivi et d’encadrement est généralement élevé.

� C’est au niveau des organismes d’accueil, plus précisément la disponibilité et(ou) capacités des mentors/parrains en milieu de stage, que davantage d’attention et de suivi devraient être investis.

� Les autres contraintes principales à un stage efficace et optimal sont les capacités linguistiques parfois insuffisantes des stagiaires et la durée des stages.

3.8 Le caractère éclairé et opportun des interventions

Le système de suivi et de la part de l’équipe du CFCI, autant au Cégep que sur le terrain, est organisé, rigoureux et opportun. Chaque étape dans le processus, du recrutement jusqu’au retour des étudiants du stage sur le terrain, est examinée et traitée de manière à optimiser les chances de succès. Les résultats prouvent que l’approche générale est bonne. Par manque de ressources, deux moments-clés sont moins assortis de moyens que les autres : en amont, la promotion du programme (communications) – encore limité à ce jour – et, en aval, le suivi post-formation qui pourrait faire l’objet d’un suivi plus systématique. Le système de rapports est modelé sur celui de l’ACDI. Le Cégep est tenu de présenter des rapports sur une base semestrielle qui suivent le modèle du rapport de rendement de projet. Ceci a pour



avantage de faciliter le travail de l’ACDI, elle-même tenue de préparer ces rapports pour ses propres besoins à l’interne. Par contre le cadre proposé présente plusieurs carences :

• Tel que conçu, le cadre proposé ne permet qu’une élaboration limitée et présentation très synthétique et sommaire des résultats.

• Le cadre laisse très peu de place à des éléments d’information de type contextuel, des facteurs explicatifs, des recommandations, etc.

• L’énoncé des résultats n’est pas effectué sur la base d’une analyse des indicateurs – qui constituent, selon les normes de la GAR, les indices de mesure du degré d’atteinte des résultats.

• À certains endroits, l’information qu’on retrouve dans certaines « cases » est soit non-pertinente, soit incomplète.

Bref, ce type de rapport sert peut-être les intérêts de l’ACDI mais s’avère un outil qui présente certaines limites qui ne rendent pas pleinement justice au programme, ses réalisations et défis. De plus, il ne nous parait pas évident que la nature et l’étendue des informations présentées facilitent la prise de décisions de part et d’autre. En bref, le rapport répond davantage à des exigences administratives et ne contribue pas à la bonne gestion du programme qu’il le pourrait. Sur le plan de la gestion des risques, il semble que le Cégep as su les appréhender et les gérer à la pièce au fil du temps. Signalons que la structure du programme, assorti à l’encadrement serré par les responsables, l’établissement de jalons bien définis, ont tous grandement contribué à réduire les risques au minimum. De fait l’examen d’ensemble des réalisations du programme 2001-2006, mène à au constat que le programme a été marqué par peu de problèmes de nature opérationnelle ou autre qui ont affecté de quelque manière l’atteinte des résultats. L’offre de services récemment déposée à l’ACDI pour examen aux fins de la poursuite du programme témoigne d’un souci de bien définir, mesurer et gérer les risques potentiels.

Constats principaux – Le caractère éclairé et opportun des interventions

� Le système de suivi et de la part de l’équipe du CFCI, autant au Cégep que sur le terrain, est organisé, rigoureux et opportun.

� Le modèle de rapport privilégié (PPR) s’avère un outil qui présente certaines limites qui ne rendent pas pleinement justice au programme, ses réalisations et les défis.

� Grâce notamment à l’expérience pertinente de l’équipe en place et à une gestion rigoureuse, le programme n’a été marqué par de problèmes sérieux de nature opérationnelle ou autre affectant de quelque manière l’atteinte des résultats.


4 Conclusion générale

Les résultats de la présente évaluation reposent sur des sources d’information multiples et diversifiées, en dépit de ressources relativement modestes, lorsqu’on pense à ceux obtenus lors des évaluations traditionnelles de programme ou de portée institutionnelle. L’équipe d’évaluation demeure convaincue que les constats relevés sont assez représentatifs de la réalité. Les observations sur le terrain, les résultats de la revue documentaire, les constats et observations issus du sondage et des entrevues avec une variété d’intervenants, permettent de conclure que le CFCI est une organisation efficiente et efficace, dotée dune mission claire, de ressources humaines très expérimentées, compétentes et surtout dévouée à la cause du développement des capacités d’une jeunesse ouverte et sensibilisée, de manière professionnelle et sérieuse, aux enjeux de la coopération, de l’interculturel et du développement international. Le programme de formation Coopérant – Volontaire jouit d’une réputation enviable dans le milieu de la coopération, ce autant pour la qualité et la grande pertinence de la formation dispensée que pour l’organisation efficace et l’encadrement rigoureux des stages sur le terrain. Les mécanismes de livraison du programme ont fait l’objet au fil des ans de revues, examens critiques de la part des responsables. Le Cégep a aussi démontré aussi une ouverture à la critique constructive et à l’importance de tirer des leçons des expériences. Enfin, la mission, le mandat et le programme de formation Coopérant – Volontaire répond non seulement aux grands objectifs et priorités de l’ACDI, mais aussi, et surtout, aux besoins des organisations qui puisent éventuellement dans ce bassin de ressources. Un diplômé du CFCI est doté, au terme du programme, d’un bagage théorique et pratique pertinent et valable, dans l’optique d’une carrière éventuelle dans le développement.



5 Principales recommandations

5.1 Recommandation générale

� Que l’ACDI poursuive le financement du programme pour une période de 5 ans.

5.2 Recommandations à l’intention de l’ACDI

� Que l’ACDI revoie à la hausse son financement de manière à permettre au Cégep d’affecter des ressources au développement et à la mise en œuvre d’un plan de communications visant, d’une part une promotion plus large et systématique de son programme, et d’autre part une meilleure banque de candidats au programme.

� Que l’ACDI et le Cégep revoient ensemble le modèle et la structure des rapports périodiques

de manière que ces derniers rapportent de façon plus claire et complète sur les résultats et les défis reliés à l’exécution du programme, rendant ainsi davantage justice aux réalisations du programme.

5.3 Recommandations à l’intention du Cégep de Rivière-du-Loup

� Que le Cégep planifie, au début du nouveau programme, le développement d’un programme de formation en gestion axée sur les résultats pour l’équipe du CFCI, y compris l’équipe terrain. L’expertise de certains membres du corps professoral pourrait être mise à contribution à cet égard.

� Que le Cégep révise, à la lumière des résultats de la formation en GAR, la fiche de

planification (cadre logique) du programme en prenant soin de lier les indicateurs et éléments de risques aux différents niveaux de résultats.

� Que le Cégep développe un cadre de mesure du rendement qui servira de base au suivi

continu du programme et à son évaluation éventuelle.

� Que le Cégep prévoie chaque année un exercice formel d’échange d’informations et d’expériences impliquant les membres du corps professoral, de manière à permettre une plus grande synergie des efforts et une meilleure cohésion, et à réduire les dédoublements et les répétitions dans certaines matières. Une telle mesure contribuerait à la révision continue du programme et à en rehausser la qualité.

� Que le programme de formation continue du Cégep effectue un diagnostic organisationnel

du CFCI et revoie la structure et l’organisation du travail de manière à libérer la coordonnatrice des tâches administratives et à lui permettre de consacrer plus d’efforts aux aspects opérationnels et stratégiques du programme.

� Que le Cégep prévoie une enveloppe budgétaire pour élaborer une stratégie de communication et des activités systématiques et régulières de promotion du programme de formation à l’échelle pancanadienne.


� Que le Cégep compile et systématise les résultats (effets et impacts) observés en matière de

développement des capacités organisationnelles des partenaires locaux de manière à pouvoir rapporter plus efficacement à cet effet, notamment lors d’exercices de suivi et d’évaluation.

� Que le Cégep crée une trousse d’information (feuillet ou circulaire, statistiques,

témoignages,…) sur le programme qui rende justice aux résultats obtenus depuis 20 ans.

� Que le Cégep mette à contribution les anciens étudiants dans certaines activités de promotion du programme.

� Que le Cégep lance ou facilite l’établissement d’un réseau d’anciens étudiants.

� Que le Cégep incorpore dans son programme de formation théorique des séjours de

représentants d’organismes d’accueil afin d’apporter au volet théorique une présence du terrain qui contribue à exposer l’étudiant avant le stage, aux réalité du milieu de stage.

� Que le Cégep organise des séances d’échange d’information avec d’autres organisations qui

se spécialisent dans la formation interculturelle et dans l’organisation et l’encadrement de stages, dans le but de dégager ensemble des leçons apprises.

� Que le Cégep évalue et analyse dans quelle mesure il est pertinent et possible d’augmenter la

durée des stages pour en optimiser les retombées.



6 Principales leçons

• Les bienfaits d’un programme de formation de coopérants volontaires dépassent le

développement des capacités d’une banque de ressources disponibles pour éventuellement intervenir au sein de projets ou programme de développement. Les individus qui bénéficient d’une telle formation deviennent des agents de sensibilisation précieux dans leur milieu, qui contribuent à diffuser le message que le développement contribue à un monde plus juste et plus équitable.

• Les attentes respectives – étudiant et organisme d’accueil - quant à la nature, la portée et les

résultats attendus d’un stage doivent être claires et réalistes et établies en fonction des capacités et limites des parties. Dans un contexte de pays en développement, les parties doivent aussi faire preuve de patience et d’ouverture à la flexibilité et à la créativité.

• De manière à hausser encore davantage les probabilités de succès des stages, les critères de sélection des organismes méritent d’être systématiquement revus périodiquement et validés avec les parties intéressées de manière à assurer leur capacité d’absorption.

• La gestion axée sur les résultats est un puissant outil de conception, de planification et de

suivi de projets / programmes et elle permet aussi à ceux qui en comprennent la nature et la portée, de développer et d’adopter un mode de gestion plus efficient et efficace. Les parties prenantes du programme de formation Coopérant – Volontaire gagneraient à mieux maîtriser les principes et concepts de la GAR. Un des bénéfices immédiats et directs d’une telle démarche serait un projet mieux défini et articulé, muni de résultats clairs et plus directement attribuables aux efforts déployés par les artisans du programme.

• Le programme du CFCI, de par son unicité et les bénéfices très nets qui en découlent pour

les participants, les organisations sur le terrain, les organisations canadiennes qui puisent dans le bassin des ressources formées, ne pourra survivre sans un appui continu de la part de l’ACDI., et l’Agence n’a d’autre choix de poursuivre son financement car la contribution de l’institution – le Cégep de Rivière-du-Loup – est essentielle à la formation continue de ressources préparés et sensibilisées de manière très professionnelle aux défis et enjeux complexes du développement.

Évaluation du programme de formation « Coopérant ... · CFCI Centre de formation à la...

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