Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

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Valoriser les déchets verts à la ferme UN ATOUT ENVIRONNEMENTAL, AGRONOMIQUE et ÉCONOMIQUE !

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Page 1: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

Rédaction : Florian CARLET / Aurélie GIBERT /Raphaël LEBEAU / Maÿlis CARRÉOctobre 2019Mise en forme : Agata Communication

Réseau Civam58, rue Regnault 75013 ParisTél : 01 44 88 98 58 / [email protected]

Valoriser les déchets verts

à la ferme

www.civam.orgwww.ad-mediterranee.org

Des fiches expériences sontdisponibles sur le site duRéseau Agricultures Durablesen Méditerranée (ADméd) :

www.admediterranee.orgRessources > Fiches Experiences

Si vous souhaitez échangeravec des collectivités ouagriculteurs ayant mis en placedes partenariats, n'hésitez pasà contacter :

GRCIVAM PACA04 90 78 35 39

[email protected]

FRCIVAM Occitanie04 67 06 23 40

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FDCIVAM du Gard04 66 77 11 12

[email protected]

Le brûlage à l'air libre desdéchets verts émet denombreux polluants enquantités importantes, dontles particules qui véhiculentdes composés cancérigènes.

50 kg de déchets verts brûlésémettent autant de particulesque 9 800 km parcourus parune voiture diesel récente encirculation urbaine, 37 900 kmpour une voiture essence !

Source Lig’Air

BRÛLER SES DÉCHETS VERTS EST INTERDIT, UNERAISON DE PLUS POUR LES VALORISER !Dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air,le plan particules a prévu une circulaire du 18novembre 2011 relative à la pratique et àl’interdiction du brûlage à l’air libre des déchetsverts.

Ce type de déchets, qu’ils soient produits par lesménages, par des entreprises, par des collectivitésterritoriales, relève de la catégorie des déchetsménagers et assimilés, le brûlage en est interdit envertu des dispositions de l’article 84 du RèglementSanitaire Départemental type.

LA RÉGLEMENTATION SUR LE COMPOSTAGE AU CHAMPL’activité de compostage est soumise aux dispositions de la réglementation surles Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Pourune quantité moyenne de broyat de déchets verts reçue sur l’année inférieureà 3t/j, la réglementation à appliquer est le Règlement Sanitaire Départemental(RSD), spécifique à chaque département.

Cette réglementation impose usuellement plusieurs critères relatifs au dépôtde matières organiques fermentescibles, dont font partie les déchets verts :

• une obligation de déclaration préalable à la mairie de la commune où sontsituées les parcelles pour un volume supérieur à 50 m3. De plus, les dépôtsne peuvent avoir un volume supérieur à 2000 m3 et leur hauteur ne doit pasdépasser 2 m• une implantation à plus de 35 m des puits et forages, sources, aqueducs,rivages et berges de cours d'eau (à l'exclusion des ruisseaux temporaires)• une implantation à plus de 200 m de tout immeuble habité et à plus de 5mde voies de communication• une obligation de recouvrement suite au dépôt par une couche de terremeuble ou de tout autre matière inerte d'au moins 10 cm d'épaisseur, ainsiqu'une exploitation du produit dans un délai maximum d'un an.

Renseignez-vous sur le RSD de votre département auprèsdes sites régionaux des Agences Régionales de Santé !

IMPORTANT

en savoir

cadre rÉglementaire

UN ATOUT ENVIRONNEMENTAL, AGRONOMIQUE et ÉCONOMIQUE !

Avec le soutien financier de :

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UN ATOUT ENVIRONNEMENTAL, AGRONOMIQUE et ÉCONOMIQUE !

Éléments issus de la tonte despelouses, de la taille de haieset d’arbustes, d’élagages, de

débroussaillage et autrespratiques similaires.

DÉCHETS VERTS

MATIÈRE ORGANIQUE (MO)Rassemble tout ce qui vit ou a

été vivant dans les sols :résidus végétaux et animaux,faune et flore du sol, racines.

Elle comprend égalementtoutes les substances sécrétées

par les racines, telles que dessucres, des acides organiques,

du mucilage et des cellules.

Processus de transformation dematières organiques fraîches

(fumiers, déchets agricoles,déchets verts…), d’origine

végétale et/ou animale, sousl’action de populations

microbiennes diversifiéesévoluant en milieu aérobie.

Végétation bordant les milieuxaquatiques.

COMPOSTAGE

RIPISYLVE

Les déchets verts sont des sources de matière organique, composante essentielle dela fertilité des sols. Ils contribuent donc à leur préservation et à la pérennité de laproduction alimentaire locale !

CONSERVATION ET FERTILITÉ DES SOLS : LA MATIÈREORGANIQUE

La MO contribue à préserver les sols del’érosion en favorisant le développement desvégétaux et en stabilisant les matériauxdes couches de surface. C’est une sourced’énergie et de nutriments pour les organismesvivants dans le sol et sa minéralisation permetd’aboutir à sa transformation en élémentssimples, assimilables par les plantes.

Le stock de MO présent dans les sols naturelsprésente un équilibre dynamique entreles apports de débris végétaux et la pertedue à leur décomposition. Dans les solscultivés, la spatialisation, la spécialisationdes productions ainsi que la séparation descultures et de l’élevage, ont induit en Franceet en Europe, un renouvellement insuffisantdes MO du sol. II peut donc s'avérer nécessairede compenser ces pertes par des apportsde matières organiques afin de préserverla fertilité des sols.

Des sols méditerranéens encore plus fragiles !

QUELLES SOURCES DE MATIÈRE ORGANIQUE ?

Les déchets verts :

une ressource

locale à

valoriser !

EN TANT QUE GESTIONNAIRE DES DÉCHETS VERTS...

EN TANT QU'AGRICULTEUR...

QUELLES ÉTAPES ? QUI FAIT QUOI ?

Valoriser les déchets verts issus duterritoire est un bon moyen pourles producteurs, notamment ceux sansatelier d’élevage, d’accéder à unesource locale de MO. Plusieurs valorisationssont possibles : compost, paillage…

Le compost des déchets verts permet deredonner une structure et une capacité derétention d’eau à des sols très pauvres en

MO, peu profonds, desséchants et dont lastructure n’est pas favorable àl’implantation des cultures.

L’incorporation de compost de fumiers,lorsque la ressource est disponible, permetd’améliorer efficacement et aisément uncompost de déchets verts tout enréduisant la consommation d’engraisazotés du commerce.

TECHNIQUEÉvaluer l'objectif de la valorisationen amont et prendre en compte lematériel disponible pour aboutir auproduit recherché.

AGRONOMIQUEDes phénomènes de "faim" d'azotepeuvent être observés sur descultures suivant des apportsimportants de déchets verts noncompostés sur des sols pauvrescar l’azote minéral disponible serautilisé par les bactéries pourdégrader certains composés commela cellulose.

RÉGLEMENTAIRERespecter les conditions de gestiondes MO, soumises à différentesréglementations, a minima leRèglement SanitaireDépartemental.

lexique

points devigilance

La gestion des déchets verts par les collectivitéspeut être coûteuse. Elle est souvent déléguée àun prestataire, rémunéré pour les enlever et lestraiter (broyage, compostage…).

La valorisation des déchets verts à la fermepermet à la collectivité d’avoir une utilisationdirecte de ces ressources sur son territoire,ce qui offre de nombreux avantages :

• le traitement de ces déchets par lesagriculteurs peut s’avérer moins coûteuxpour la collectivité qu’une gestion plusclassique ;• l’action permet de sensibiliser la populationau tri des déchets ;• elle favorise l’interconnaissance entreagriculteurs et habitants du territoire;• elle favorise le développement de l’agriculturedurable et biologique sur son territoire.

En zone méditerranéenne, larépartition de l’élevage esthétérogène et sa présence limitée.

Cette réalité contraint les agriculteursà trouver de nouvelles formes dematières pour maintenir la fertilité deleurs sols :

• Bois broyé• Déchets verts, issus des collectivités

locales notamment• Biomasse issue de certains espaces

naturels ( forêts, canne en bordure decours d'eau,…)

• Composts et résidus issus de productionindustrielle (marc de raisin…)

• Fumiers animaux importés.

STRUCTURE DU SOL

DÉCHETSVERTS

COLLECTEET TRI

LIVRAISON

BROYAGEDES DÉCHETS

VERTS

CRIBLAGEARROSAGE

MISE EN ANDAINRETOURNEMENT

ÉPANDAGESUR

PARCELLES

PARTICULIERS,PAYSAGISTES

EXPLOITATIONS,PLATEFORMES

COLLECTIVITÉSAGRICULTEURS

Agencement des particules dansle sol. Peut être compacte, aérée,

grossière, fine… S’entretient etpeut s’améliorer par l’apport

régulier de MO, contrairement àla texture (répartition des

éléments minéraux du sol selonleur taille).

MISE AU REPOSDE LA PARCELLE

INCORPORATIONBRUTE DANS LE

SOL

PAILLAGE

(1) Source : Montanarella, 2016

� Les températures estivales élevées, dans le cas de cultures souvent irriguées,favorisent des taux de décomposition élevés de la MO du sol.

� Les précipitations irrégulières et intenses et les vents violents entraînentde forts problèmes d’érosion. Près d’un tiers des sols méditerranéenssont menacés par l’érosion hydrique(1).

� Aux risques de diminution de la fertilité des sols inhérente au climat local,vient s’ajouter une dynamique démographique qui accroît l’intensitéd’exploitation des sols.

Les terrains méditerranéens nécessitent ainsi des apports de MOconséquents, pour améliorer la structure des sols, favoriser l’implantationdes cultures et améliorer la rétention d’eau et des éléments fertilisants.

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BRÛLER SES DÉCHETS VERTS EST INTERDIT, UNERAISON DE PLUS POUR LES VALORISER !Dans le cadre de la lutte contre la pollution de l’air,le plan particules a prévu une circulaire du 18novembre 2011 relative à la pratique et àl’interdiction du brûlage à l’air libre des déchetsverts.

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Cette réglementation impose usuellement plusieurs critères relatifs au dépôtde matières organiques fermentescibles, dont font partie les déchets verts :

• une obligation de déclaration préalable à la mairie de la commune où sontsituées les parcelles pour un volume supérieur à 50 m3. De plus, les dépôtsne peuvent avoir un volume supérieur à 2000 m3 et leur hauteur ne doit pasdépasser 2 m• une implantation à plus de 35 m des puits et forages, sources, aqueducs,rivages et berges de cours d'eau (à l'exclusion des ruisseaux temporaires)• une implantation à plus de 200 m de tout immeuble habité et à plus de 5mde voies de communication• une obligation de recouvrement suite au dépôt par une couche de terremeuble ou de tout autre matière inerte d'au moins 10 cm d'épaisseur, ainsiqu'une exploitation du produit dans un délai maximum d'un an.

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témoignage dE collectivité

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VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

Le SMEPE a décidé de mettre en place une solution mixte avec du compostage à laferme et de la valorisation avec des boues de stations d'épuration.

Une ouverture vers de nouvellespratiques de valorisation

D'un point de vue juridique, nous avons décidé d'intégrer unevariante obligatoire prévoyant la valorisation des déchetsverts sur les fermes du territoire.Le marché a été alloti par EPCI membre du syndicat afin quela valorisation des déchets verts soit effectuée sur le territoireoù ils ont été collectés. Nous avons donc eu recours auxarticles R2151-9 et s du Code de la Commande Publique(CCP) qui prévoit des variantes obligatoires. Le fait d'imposerla variante permet de s'assurer que chaque soumissionnaireapporte une offre sur la variante. Par contre, la collectivitépeut décider ou non de la mobiliser lorsqu'elle contractualise.

• Répondre à un besoin en matière organique exprimé par les agriculteurs de notre territoire• Généraliser des pratiques exemplaires initiées par certains des territoires adhérents au

SMEPE

OBJECTIFS DE La valorisation DES DÉCHETS VERTS

QUELLE MISE EN OEUVRE ?

Comment mettre en place une valorisation locale de vos déchets vertssur des fermes du territoire ? Quelles étapes ? Qui fait quoi ?

Nous avons de très fortes demandes de lapart des agriculteurs. Nous devons parfois

refuser certaines sollicitations avec destonnages trop importants qui ne nous

permettraient pas d'approvisionnerd'autres producteurs.

ZOOM / Les contrats

La collectivité

PARC MATÉRIEL

Crible DOPPSTADTS SM518de type trommel.Criblage entre 20 et 80 mm.

CONTACT

Brigitte SEGURA,Directrice du SMEPE

NOMBRE DE COMMUNES88

NOMBRE D'HABITANTS204 841

habitants sédentaires400 000

avec le tourisme estival

DÉCHETTERIES34

LOCALISATIONHérault et Gard

COLLECTE DESDÉCHETS VERTS

BROYAGECRIBLAGE

38 000 t en 2018

STATIONSD'ÉPURATION

60 %

BROYAGECRIBLAGE

DÉMARCHAGEAGRICULTEURS LIVRAISON

40 %

SOUS TRAITANTSCOLLECTIVITÉ

Ce sont les sous-traitants quidoivent se mobiliser pouridentifier des agriculteurs

intéressés par le compostage à laferme.

Nous avons mené une étude à l'échelle dusyndicat pour connaître le gisement dedéchets verts, les modes de traitementexistants et ceux possibles. L'amendementorganique en faveur des agriculteurs nous asemblé être une solution intéressante,répondant à une demande et facile à mettreen œuvre.

Nous avons opté pour la mise en place d'unevariante permettant la valorisation desdéchets verts à la ferme. Les prestatairesorientent en priorité la matière premièrevers les agriculteurs et si ceux-ci ne lasollicitent pas alors elle est réorientée versune valorisation en mélange.

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Rédaction : Raphaël LEBEAU - Octobre 2019Mise en forme : Agata Communication

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Nous recommandonscette démarche à

d'autres collectivités :elle permet de valoriser

les déchets verts tout enapportant aux

agriculteurs des apportsorganiques naturels.

FRCIVAM [email protected]

04 67 06 23 40

LA DÉMARCHEINITIER UNE DÉMARCHE DE VALORISATION DES DÉCHETSVERTS EN CIRCUIT COURT

en savoi r +

QUELS Résultats ? Quelles observations ?

QUEL COÛT ? INCONVÉNIENTS ?

permettant de valoriser les déchetsverts sur les terres agricoles duterritoire.

Qu’est ce qui a facilité la mise enœuvre ?Ce sont les prestataires qui réalisent lamise en œuvre de ces solutions. Ilsdoivent s'engager pour prospecter lesagriculteurs de notre territoireintéressés par du compost.

Avez-vous rencontré des difficultés ?Du côté du SMEPE, nous n'avons pas dedifficultés particulières. La seule limiteest le prix plus élevé de cette option. Cesurcoût est cependant limité car nousavons décidé de conserver une solutionmixte avec le traitement des déchetsverts avec des boues de stationsd'épuration.

Les quelques retours que nous ayonsconcernent le criblage, certainsagriculteurs veulent un criblage plusfin. En accord avec l’entreprise, elles’engage à réaliser un criblage quandl’agriculteur accepte de prendre encharge le coût supplémentaire.

Si c’était à refaire ?Nous ne sommes qu’aucommencement de la démarche. Nousferons un bilan de l’expérience sur 3ans, pour voir les points qui peuventêtre améliorés. S’il y a une réelleadhésion des agriculteurs au projet,nous pourrons réitérer la démarche.

Le compostage à la fermeentraîne un surcoût detraitement d’environ 1,5 €/t.

Une volonté politiquepuisque la démarche n’est pastotalement neutre financièrement

Une adhésion de toutes lesparties (entreprises en chargedu traitement et agriculteurs)

D’où vous est venue l’idée devaloriser les déchets verts auprèsdes agriculteurs ?Le territoire du SMEPE intègre lacommunauté de communes du pays deSommières qui met en œuvre lavalorisation des déchets verts à laferme depuis quelques années avec leCIVAM HUMUS. Nous avons souhaitéétendre cette possibilité de recourir à lavalorisation des déchets verts sur lesfermes sur un périmètre élargi.

Comment faisiez-vous avant ?Auparavant les pratiques étaient plusdisparates entre les EPCI adhérents auSMEPE. Par exemple, la communautéde communes Terre de Camargue a misen exploitation une plateforme decompostage dès 2011. Sur d’autresterritoires les déchets verts étaientprincipalement valorisés en mélangeavec des boues de stations d’épuration.

Nous avons décidé de généraliser unesolution mixte avec du compostage à laferme et de la valorisation en mélangeavec des boues de stations d’épuration.Cela nous permet de maintenir noscoûts et gérer les flux de déchets vertsquand la demande des agriculteursbaisse (période de vendange, etc.)

Par quoi avez-vous commencé ?Pour initier ces possibilités nous avonslaissé la possibilité auxsoumissionnaires de nos appelsd'offres de proposer des options

QUELS AVANTAGES ? FACTEURS SUCCÈS ?

PHOTO

Le retour au sol desmatières organiques

Des contraintes d’urbanisme.Par exemple, une commune enzone rouge du PPRI (Plan dePrévention des RisquesInondation) refuse le dépôt debroyat sur sa commune alors qu’ily a une forte demande desagriculteurs.

Il faut un nombred’agriculteurs important pourabsorber les pics de déchetsverts sur certaines périodes(printemps et automne) etl’activité agricole ne permet pasde recevoir le broyat toutel’année.

Avec le soutien financier de :

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témoignages dE PAYSANS

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R

VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

• Réduire ma dépendance au pétrole et à la chimie• Utiliser des ressources locales gratuites ou peu onéreuses pour mon sol

OBJECTIFS DE L'UTILISATION des déchets verts

Frédéric a facilité la transition de son exploitation vers l'agriculture biologique envalorisant des déchets verts en compost. Outre les bénéfices sur ses sols, ce compostlui a permis de revenir à des rendements proches de ceux en conventionnel en sec.

ZOOM / Mes sols

Adapter ses sols à la sécheressegrâce aux déchets verts

Quel usage des déchets verts ?

Quel processus ?

LA ferme

Pour quelle valorisation sur tes cultures ?

LOCALISATION Orange (84)

Gard (30)

UTH SAU 1.5 150ha

ATELIERSCéréales

FoinLuzerne

Oliviers (8ha)

ANNÉE D’INSTALLATION1986

J'ai progressivement augmenté les quantités de 20t à 30 à 40t/ha pour des apports sur desnouvelles parcelles, sur mes sols sableux comme sur mes sols plus argileux. En entretien,je réduis les doses si je juge les résultats corrects sur les cultures. J'ai observé des rende-ments du simple au double sur blé et sur orge en multipliant les quantités épandues pardeux.

Mes terrains ont des contextes de sol très différents. Surmes parcelles argileuses, j'observais fréquemment l’étédes crevasses profondes (jusqu'à 40cm) : l'eau n'étaitplus là et donc les cultures souffraient, d'autant plussans irrigation. Sur les parcelles plus sableuses, le pro-blème c'était le ruissellement pendant les pluies autom-nales et printanières fortes : le sol "glisse" et quitte laparcelle.Avec des quantités suffisantes de déchets verts, j'ai vula différence d'une année à l'autre. Plusieurs essais de20 à 80t/ha m'ont conduit à des dosages autour de 30 à40t/ha, aussi bien sur argiles que sur sable.

CONTEXTE PÉDOSols hétérogènes, limono-sableux et limono-sablo-argileux, avec une tendanceà la battance forte surcertaines parcelles

PARC MATÉRIEL DECOMPOSTAGE1 tracteur & 1 godet1 épandeur Grandes Cultures(18m³)1 épandeur Viticulture (3m³)Acquisition d'un retourneurd'andains à l'automne 2019

D'OÙ VIENNENT-ILS ?Déchets verts issus decommunes locales et decommunautés decommunes, selon lespossibilités

Si tous les petits morceaux sont décomposés etque les gros morceaux n'évoluent plus, je juge

que le compost est utilisable.

t0 t + 6 mois t +10 moist + 2 mois

. Mise enandains de

2m max. Arrosage

(20m3 / 150t)

Si le broyat est livré en apports massifs :

. Déplacementdes andains(tracteur+godet ou

épandeur). Arrosage

Observation des andainsafin de voir le niveau de

décomposition de lamatière

t + 6 moist + 3 mois

. Mise enandains de1m de haut

sur unesurface

>2000m². Arrosage

copieux

Si le broyat est livré par des apports fractionnés dans le temps :

. Ajouts progressifsau fur et à mesure deslivraisons de broyat

sur la ferme. Arrosages

. Évolution du tas sans intervention. Arrosage si besoin

Utilisation

t0

Ce process n'estrépété qu'une fois,

souvent faute detemps ; dans

l'idéal il faudraitle faire 2 ou 3 fois. Utilisation

Page 9: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

MA DÉMARCHEGARDER LES CULTURES PLUS VERTESPLUS LONGTEMPS GRÂCE AU COMPOST

Je n'ai pas fait certaines culturestype maïs et millet mais je pense queça marcherait bien. Je suis plussceptique avec le tournesol, car pourle coup, on souhaite que le plantsèche assez rapidement, et mesobservations sur d'autres culturesm'ont montré que grâce aux apports,les cultures restaient vertes pluslongtemps (cas des plants de poischiche en 2018, ce qui m’a permis derécolter 1 mois plus tard que lesvoisins avec des rendements de2,2t/ha).Il faut en revanche être vigilant sur leproduit et le processus. Les déchetsverts doivent être broyés lentement,pour assurer une bonnehomogénéité des lots. Il faut aussiqu'ils soient exempts de plastique, cequi est rarement le cas. Le produitfinal devrait être dans l'idéal criblé.

Quel bilan global retires-tu ?J'observe de bons résultats sur mescultures, avec une vie du sol (notam-ment lombricienne) plus forte, quel-que soit le type de sol.

Et la suite ?L’acquisition récente d’un retour-neur d'andains devrait me permettrede faire les retournements à environ300m³/heure (sur mes terres maisaussi à l'extérieur en tant que presta-taire), comparé à un travail similairede 2 jours au tractopelle !

Quels RÉSULTATS ? Quelles observations ?

D’où t’es venue l’idée de valoriserles déchets verts ?L'idée est venue du constat d'unappauvrissement de mes sols.Je suis passé en bio il y a unedizaine d'années, pour réduire madépendance à la chimie et au pétrole.Pendant plusieurs années, j’aifonctionné sans aucun amendement,ce qui a progressivement réduitla fertilité de mes sols. Je travailleavec les déchets verts depuismaintenant quatre ans.

Quelle était la fumure habituellesur les cultures ? Pourquoi la remettreen question ?Avant le passage en bio, je réalisais 2à 3 apports d'ammonitrate, quidevaient représenter à peu près 200unités d'azote. Mais dès qu'il y avaitun gros coup de sec, le blé était cuitdu fait de l'échaudage rapide.

Avantages et inconvénients ?L'état du sol s'est nettementamélioré avec les déchets verts.Les rendements, qui avaientnettement diminué lors de latransition vers le bio (conséquencede l'impasse sur les amendements),ont réaugmenté de manièresignificative, depuis que je travailleavec la matière organique. En blé, jesuis passé (en sec) de 3,5t enchimique, à 1t en bio sansamendement, pour remonter àenviron 2,5t stabilisés aujourd'hui.

L'utilisation desdéchets verts est

aussi une manièred'être moins

dépendant du coursdu pétrole, car les

prix explosentdepuis quelques

années.

SUR LE SOL SUR LES CULTURES SUR LE TRAVAIL QUELS COÛTS ?

Le temps de manutention estimportant, je mets facilement10 fois plus de temps à travailleravec du broyat et en faire duc o m p o s t , q u ' à é p a n d r edirectement l’ ammonitrate,mais ça vaut le coup !

J'épands environ 250t parjour, c'est-à-dire une trentained'épandeurs.

Peu d'achat car la matière estgénéralement récupéréegratuitement.

Pour diversifier mon activitéen tant que prestataire auprèsd'autres agriculteurs, j'ai investidans du matériel : un épandeurviti (15 000€), qui me permetd'épandre entre les rangs devigne, et un retourneur d'andains(20 000€).

Depuis l’utilisation decompost de déchets verts,j'observe plus de végétation enpériode sèche et plus d'humiditéen surface.

Sur les sols argileux, plustrop de crevasses, et sur les solssableux moins de ruissellement.

Nettement moinsd’armoises, chénopodes,amaranthes, qui semblent aussimoins sélectionnées et moinsconcurrentes. C'est aussi lepassage du désherbagechimique à la herse étrille quijoue beaucoup là dessus.

A u g m e n t a t i o n d e srendements.

Moins d’échaudage sur bléen mai / juin.

Qualité des récoltes correcteen céréales vis-à-vis du mitadinet de la grosseur du grain, avecune légère augmentation du tauxde protéines.

Les cultures restent vertesplus longtemps.

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Proj

et fi

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l’Uni

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Fon

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Page 10: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

OBJECTIFS DE l'UTILISATION des déchets verts

Cédric s'intéresse à différentes matières organiques pour amender ses sols.Les déchets verts, disponibles et de bonne qualité, sont une sourceintéressante pour maintenir leur fertilité.

ZOOM / Mes sols

utiliser les déchets verts

pour améliorer l'étAT DE MON SOL

J’ai récupéré une parcelle anciennement travaillée selonun itinéraire "classique" en maraîchage (rotavator / soussoleuse). J’ai d’abord tenté de transposer monexpérience de jardinage dans ces terrains, la premièreannée a été un échec et j’ai dû repasser le rotavator pourreprendre mon sol. J’ai un sol limono-sableux de base,assez calcaire (pH>8), qui a une tendance forte à labattance et à la compaction (présence d’une anciennesemelle de rotavator). L’hiver, il m’arrive parfois de voirde la mousse qui se développe sur ma terre. Le point dedépart était de lui apporter une porosité naturelle,autrement que par les outils mécaniques.

• Améliorer l'état du sol, en étant dans un processus d'aggradation plutôt que dedégradation

• Apporter une porosité naturelle au sol, autrement que par les outils mécaniques• Remettre en état une parcelle à forte battance cultivée avec un itinéraire classique maraîcher

QUEL USAGE DES DÉCHETS VERTS ?

Quel processus ?

Pour quelle valorisation sur tes cultures ?

Mai2018

. Réception de 120t debroyat (~400m³, maille

de 80mm). Etalement du broyatau griffon sur 80cm à

1m de hauteur +passage de rotavatorpour homogénéiser et

tasser. Installation de

l'arrosage : asperseurspendant 3 nuits (6m³/h)

Janvier2019

. Épandage plein champ :~5cm de compost enfoui aurotavator sur 20cm de sol. Arrosages réguliers pour

maintenir la parcellehumide

Avril - Mai2019

En étalant les andains sur deplus grandes surfaces pour

pouvoir les arroser, lecompostage est beaucoup

plus efficace !

L'idée était de faire une action choc de remise en état d'une parcelle anciennementcultivée avec un itinéraire technique assez destructeur du sol. Il fallait pour cela unproduit assez carboné, donc j'ai utilisé du compost semi-mûr pour permettre auxchampignons du sol de se développer et de favoriser la "colle" organique.Un premier apport avait été réalisé sous serre en février 2017 avec un précédent broyatrécupéré en 2016, à raison de 200 t/ha (10 cm environ).Un apport en janvier 2019 a été réalisé sur 4000 m² en plein champ à raison de 100t/ha(5 cm), incorporé au rotavator.

Déc2018

Sept2018

. Plantation depoireaux, fenouil,

melons, pastèques,patates douces

. Apport de fumier depoules pour les cultures

les plus exigeantes

. Passage derotavator pour

mélanger la matière

. Passage derotavator pour

mélanger la matière. Arrosage

La ferme

LOCALISATION Le Thor (84)

CONTEXTE PÉDOSol limono-sableux assezcalcairepH > 8

PARC MATÉRIEL DECOMPOSTAGETracteurGriffon pour étaler lamatière sur 80cm à 1mRotavator avec rouleauAsperseurs

D'OÙ VIENNENT-ILS ?Déchets verts pursbroyés et livrésgratuitement, issus de lacommunauté decommunes du GrandAvignon en 2016 (maillede 200mm) et de LuberonMonts de Vaucluse en2018 (maille de 80mm)

SAU3,3 haDont3500m² detunnels,1,2ha pleinchamp

ATELIERSMaraîchage

Poules pondeuses (100)

ANNÉE D’INSTALLATION

UTH1,5

+stagiairesponctuels

Page 11: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

MA DÉMARCHEUTILISER UN COMPOST SEMI-MÛRPOUR AUGMENTER LA POROSITÉ DE MON SOL

www.civam.orgwww.ad-mediterranee.org

Rédaction : Florian CARLET - Octobre 2019Mise en forme : Agata Communication

Réseau Civam58, rue Regnault 75013 ParisTél : 01 44 88 98 58 / [email protected]

Proj

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con

cour

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l’Uni

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Fon

ds E

urop

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Agric

ole

pour

le D

ével

oppe

men

t Rur

al

Je recommandeglobalement car j'observe

plus de résilience de monsystème, et

personnellement, je ne saispas comment créer un sol.D'après moi, c'est surtout

adapté pour remettre en étatune parcelle qui avait

peu de porositénaturelle.

GR CIVAM PACA04 90 78 35 39

[email protected]

en savoi r +

As-tu rencontré des difficultés etcomment les as-tu résolues ?J’avais des difficultés à maintenirl’humidité des andains, trop épais.L’épandage était aussi pluschronophage car fait à la benne.Depuis 2018 , j'épands le broyat surune hauteur plus faible pour pouvoirarroser de manière plus homogène, etpasser le rotavator dedans sinécessaire pour mélanger la matière.Cela nécessite de libérer une surfacedédiée au broyat plus grande. Lechargement se fait au chargeur dansl'épandeur, puis le compost estépandu avant d'être enfoui aurotavator. L'idée est ensuite derajouter une fois par an un très légerapport de compost en entretien(quelques millimètres).

Et la suite ?L'idée de mon itinéraire estd'incorporer de gros volumes decompost pour recréer la porosité dansles parcelles à reprendre, puisd'arrêter d'enfouir pour les apportsd'entretien. Dans l'idéal, un engraisvert céréales-légumineuses seraitsemé avant l'épandage (sept). Lacéréale pourrait aussi jouer le rôled'indicateur de faim d'azote, alors quela légumineuse devrait tirer sonépingle du jeu.

D’où t’es venue l’idée de valoriserles déchets verts ?Avec mes itinéraires classiques enmaraîchage, il était impossible d'êtredans un processus d'aggradation dessols. J'apportais ce qu'il fallait à laculture avec les bouchons et les engrais,mais l’apport en matière était insuffisantpour avoir un sol vivant. Je me suisdit qu'avec les déchets verts, ceprocessus d'aggradation était possible.

Quelle était la fumure habituellesur les cultures ? Pourquoi la remettreen question ?Quand je suis arrivé sur mes terrains,je m'appuyais sur une expérience enjardinage axé sur le paillagepermanent (copeaux de bois, paille),sans aucune fertilisationadditionnelle. Mais j'ai eu de trèsmauvais résultats la première annéeen basculant à plus grande échelle.Dès la deuxième année, je me suisremis à utiliser le rotavator et plusd'engrais organique (~2t/ha debouchons). Mais à chaque fin derécolte, je me rendais compte quepour recréer de la porosité dans monsol, il fallait encore repasser lerotavator. Cela favorisait aussil'enherbement, car en systèmetravaillé avec bouchons, l'herbeprend vite le dessus.Une formation "Maraîchage sur SolVivant" avec François Mulet m'a alorsconforté dans l'idée de travailler avecdes matières organiques de fond.

QUELS Résultats ? Quelles observations ?

SUR LE SOLObservé dans les serres

principalement

Sol très meuble là où onteu lieu les apports (pas detassement).

Capacité à enchaîner plusieurscultures sans intervention sur lesol.

Réchauffement du sol plus lentet plantes implantées moinspoussives après l’apport.

Sélection des adventices(chiendent, liseron) car solnon travaillé.

SUR LE TRAVAIL QUELS COÛTS ?

Temps de nettoyage desandains nécessaire (plastiques etrésidus non-végétaux) si leproduit n’est pas de bonnequalité.

Avec épandeur + chargeur, jecompte environ 30min pour500m², pour épandre le compost.

Temps gagné entre 2 culturessous serre, grâce à la bonneporosité du sol qui me convaincde ne pas le retravailler.

J'estime que le coût ducompost produit est suffisammentinférieur à celui du commerce(~20€/t livrée) pour compenser letemps que je prends à le produire.

Les charges sont liées au tempsde manutention, à l'eau etl'essence. Pour un coût totalinférieur à 10€/t, j’obtiens unproduit satisfaisant  : humide etmoins criblé qu’un produitindustriel. Ce coût est possibleparce que je produis plusieurscentaines de tonnes de compost(économie d’échelle).

SUR LES CULTURESObservé dans les serres

principalement

Faim d'azote observée aprèsun gros apport "opportuniste,qui a duré 2 mois environ, surcultures à cycle court. Lesplantations implantées derrière(tomates, aubergines) se sont trèsbien développées.

Meilleure résilience descultures face aux aléas :pas de problème d'altisesur les choux, chlorose maistrès tardive sur épinard(4�ᵐᵉ coupe), très peu demaladies cryptogamiques.

Page 12: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

OBJECTIFS DE L’UTILISATION des déchets verts

Philippe, maraîcher et oléiculteur bio, réalise du compost à base de déchetsverts depuis une dizaine d’années. L’approvisionnement est assuré grâce à unpartenariat avec la Communauté de Communes du Pays de Sommières (CCPS).

ZOOM / L’organisation collective du Civam Humus

réaliser du compost de déchetsverts au sein du collectif humus

LA ferme

LOCALISATIONVillevieille (30)

Le Civam Humus regroupe une dizaine d’agriculteurs (maraîchers etviticulteurs essentiellement), la plupart en agriculture biologique et/oubiodynamique.Chaque agriculteur reçoit entre 200 et 500 t/an de déchets verts selonses besoins et réalise le compost chez lui sur une parcelle disponible.Les chantiers les plus chronophages, comme l’épandage et lenettoyage des andains, sont réalisés en collectif. Le compost est utilisépar l’agriculteur chez qui il a été produit. Une partie de cette productionpeut être donnée à d’autres membres du groupe en cas de besoin.Le Civam Humus perçoit une aide de la CCPS qui lui permet definancer la plupart des actions de compostage (étalement, mise enandain, criblage, réalisation d’analyses…).

• Améliorer l’état du sol, fragile car pauvre en matière organique (MO)• Valoriser une ressource locale• Faire des économies d’intrants

Pour quelle valorisation sur tes culturesEn moyenne, j’épands le compost à la dose de 40 à 50 tonnes par hectare sur unepartie de mes parcelles de maraîchage en plein champ. Chaque parcelle est ainsiamendée en moyenne tous les 3 ans, sauf dans les serres (0,13 ha), où un apport alieu chaque année.Parfois, j’enrichis ce compost végétal avec du fumier, à hauteur de 5 à 10%, selon lesopportunités (vache, chèvre, mouton…). En 2017, j’ai mis du fumier de volailles acheté àun éleveur près de Lasalle (10 t à 20 €/t).Je réalise par ailleurs des engrais verts (avoine, vesce) et je complète ponctuellement mesapports avec de la fumure organique achetée (1 t/an, environ 300 €/an).

QUEL USAGE DES DÉCHETS VERTS ?

Quel processus ?

t0 t + 1mois

. Étalement sur1m de haut etirrigation en 2

fois paraspersion

. Irrigationcomplémentaire (pluie +

aspersion). Passage d’un outil à dentspour homogénéiser (évitel‘effet toit de chaume) et

limiter la poussed’adventices sur et autour

du tas

t + 10mois

. Vérificationde l’état de

compostagepar bêchage :

s’il estsuffisant,remise en

andain

t + 12mois

. Criblage augodet

cribleur. Épandage

sur lesparcelles

L’étalement et la remise en andain des tas se font à l’aide d’une pelle mécanique (prestataire extérieur).Le criblage est réalisé à l’aide d’un godet de pelle mécanique dont le fond est équipé de dents animées enforme d’étoiles, acquis par le Civam Humus en 2013. Les parties fines (compost) passent au travers, leséventuels déchets (plastiques) et les parties grossières (morceaux de bois) sont retenus dans le godet.L’épandage est assuré par 2 épandeurs à compost : 1 acheté en collectif, 1 appartenant à un membre ducollectif. L’épandeur est rempli directement au moment du criblage pour éviter d’avoir ensuite àreprendre le tas. Une rotation entre remplissage et épandage est assurée grâce aux 2 épandeurs.

. Livraison dudéchet vert

broyé via desbennes de 8t

SAU3,8 ha

ATELIERS2 ha de maraîchage

1,3 ha d’oliviers

ANNÉE D’INSTALLATION1998

UTH2,5

CONTEXTE PÉDOSol argileux sur une partiede l’exploitation ; moinsargileux et caillouteux surune autre (garrigue) avecune constante calcaire surtoute la fermepH ≈ 7Taux de MO : 1.9% (en 2008)CEC : 181.4 meg/kgPluviométrie annuelle :700-800 mm/an

PARC MATÉRIEL DECOMPOSTAGETracteur, broyeur,bineuse, sous-soleuse,vibroculteur, herserotative, griffon,motoculteur, désherbeurthermique, «  pousse-pouse » (désherbage)

D'OÙ VIENNENT-ILS ?Déchets verts collectés parla CCPS, broyés à ladéchetterie puis livrés surl’exploitation

Page 13: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

MA DÉMARCHEVALORISER EN COLLECTIFPOUR GAGNER EN AUTONOMIE ET EN ÉCONOMIE

www.civam.orgwww.ad-mediterranee.org

Rédaction : Aurélie GIBERT - Octobre 2019Mise en forme : Agata Communication

Réseau Civam58, rue Regnault 75013 ParisTél : 01 44 88 98 58 / [email protected]

Le bilan technique etfinancier est bon,

d’autant plus avec lesoutien de la

communauté decommunes. Ce qui nous

a aidés, c’est ladémarche collective

avec l’appui de laFDCIVAM 30, notamment

pour faire le lienavec la collectivité.

FDCIVAM du Gard04 66 77 11 12

[email protected]

en savoir +

As-tu rencontré des difficultés etcomment les as-tu résolues ?Au départ, quand le compost était fait, ilrestait beaucoup d’éléments grossiers etde déchets plastiques. Un tri manuelétait obligatoire. Aujourd’hui, il y a moinsd’indésirables car le système de godetcribleur élimine 90% des élémentsgrossiers.

Quel bilan global retires-tu ?Un effet positif sur la structure du sol etun faible coût financier. Mais une fortecharge en main d’oeuvre pour leramassage de plastiques et l’épandage.Je recommande cette pratique, àcondition d’être capable de s’investir.Au début, on tâtonne ; il n’y a pas desolution miracle. Il est important delaisser faire le temps et de ne pas seprécipiter. C’est un processus fermier,pas industriel.

Et la suite ?Nous souhaitons renforcer et développernotre collectif car les volumes de déchetsverts à recycler augmentent. Noustravaillons à la qualité de la matièrepremière afin de réduire encore laprésence d’indésirables possibles dansnotre compost. Pour cela, nouscontinuons de sensibiliser les habitantsnotamment autour d’une distributionannuelle gratuite de compost.

D’où t’es venue l’idée de valoriserles déchets verts ?Plusieurs agriculteurs du Sommiéroisconstataient que le traitement desdéchets verts avait un coût importantpour les collectivités et qu’en parallèle,ils avaient besoin de matière organiquepour leurs sols.Après plusieurs essais de compostage(avec irrigation, avec/sans fumier) surun terrain en 2003-2004, un partenariats’est construit avec la CCPS. Le volumede broyat de végétaux ainsi recyclé aaugmenté progressivement pouratteindre désormais la totalité desvolumes collectés par la CCPS, environ2 500 t par an.Nous avons choisi une organisationcollective pour le recyclage des broyatsde végétaux. En 2011, nous noussommes constitués en association,le Civam Humus.

Quelle était la fumure habituellesur les cultures ?J’utilisais déjà des engrais verts etj’achetais du compost de marc de raisin,mais peu car c’était plus cher. Je mettaisaussi du fumier à 20 €/t, mais pas beau-coup (≈ 10 t/ha) ni tous les ans.Je me suis rendu compte que j’avaisbesoin de matière organique pouraméliorer mes sols, qui sont fragiles.J’ai rapidement rejoint l’initiative col-lective.

QUELS Résultats ? Quelles Observations ?

SUR LE SOL SUR LES CULTURES SUR LE TRAVAIL QUELS COÛTS ?

Je ne suis pas bien équipé, ily a donc beaucoup de travail à lapelle et à la main, notammentpour le ramassage des déchetsplastiques dans les déchets vertslivrés : 2 à 3 jours par an.

Irrigation : quelques heures.

Intervention mécanique pourcontenir la pousse de l’herbesur et autour du tas de compost:1 à 2 jours par an.

L’épandage est long et durà chiffrer car il s’agit souventde chantiers collectifs : 1 à 2jours avec des tracteurs, 3 à4 jours à la main.

Le coût de l’irrigation estnégligeable.

Les frais d’étalement, miseen andain et criblage sont prisen charge par le Civam Humusgrâce à une aide de laCommunauté de communes.

L’achat de fumier est fait demanière irrégulière, pas chaqueannée.

Globalement, c’est plusrentable qu’avant, à conditionde ne pas comptabiliser lesheures de travail nécessaires.

Rien de miraculeux. Mais iln’y a jamais eu de faim d’azote.

J’ai remarqué qu’il y a un peuplus de végétation, comme sur lapomme de terre où il y a plus defeuilles.

Dans les serres, c’est flagrant,parce qu’il y a un apport plusrégulier.

Le sol est peu motteux.

La structure est grumeleuse,en grains de riz ; elleretient mieux l’eau, c’estmoins séchant.

La fertilité est améliorée.

Avec le soutien financier de :

Page 14: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

OBJECTIFS DE L'UTILISATION des déchets verts

Nicolas s'est installé en tant que producteur de spiruline, avant de transiter vers laproduction de légumes biologiques. Son itinéraire technique actuel est basé sur uncompostage de surface directement sur les parcelles à amender.

ZOOM / Mon sol

COMPOSTER DIRECTEMENT SUR LAPARCELLE POUR LIMITER LA MANUTENTION

J'ai un sol assez compact de base, car assez pauvre enmatière organique (précédent prairie sèche entretenuependant une vingtaine d'années). Même le motoculteurne passait pas.Sur la parcelle d'essai de 5000 m², le passage descamions a accentué ce tassement, si bien qu'on observeà environ 20 cm de profondeur - qui correspond à lahauteur résiduelle de broyat composté - une semelle decompaction qu'il faudra casser à la sous-soleuse, mêmesi on observe que les racines peuvent passer à travers.

• Stimuler la vie du sol• Raisonner sa fertilisation sur le long terme, en se basant sur de gros apports de matière dont

la minéralisation sera très progressive• Avoir un système "sol" plus résilient face au climat

QUEL USAGE DES DÉCHETS VERTS ?

Quel processus ?

Pour quelle valorisation sur tes cultures ?

Mai2018

. Bâchagetoile tissée

et plantationde courges

récoltées ennovembre

2018

Mai2019

Attention à ne pas laisser sécher lebroyat, car il est beaucoup plus

difficile à réhumecter ensuite. Celanécessite des arrosages réguliers dans

nos régions où l'on ne peut pastoujours compter sur la pluie.

. Sur la moitiéde la parcelle,

secondeannée de

courges dansla bâche. Sur les2500m²

résiduels,retrait de la

bâche etculture d'ail,d'oignons, dechoux raves etde betteraves

. Arrosages réguliers(environ 1m³/m²)

J'utilise un produit brut parce que je nesuis pas équipé pour faire un vraicompostage en andain efficace.Avec de gros apports de broyat directementsur la parcelle et étalé sur 20 à 40cm, leproduit chauffe déjà bien s'il reste humide,ce qui peut tuer les adventices. C'est

sûrement un peu violent pour la faunedu sol, même si on la voit vite revenir.J'ai testé de semer à la volée des bulbillesd'oignons en les recouvrant de compostde broyat semi-mûr, avec de bonsrésultats.

. Epandage autractopelle

sur 40cm

Septembre2017

. Réception de800t de broyat

livrédirectement

en andains de3m de large,répartis surune parcellede 5000m²

Juin2017

La ferme

LOCALISATIONPetit Palais (84)

CONTEXTE PÉDOSol limono-sableux avec unpeu d'argile, calcairepH : 8

PARC MATÉRIEL DECOMPOSTAGETractopelleManutention manuelle

D'OÙ VIENNENT-ILS ?Déchets verts issus pourl'essentiel de l'écopôled'Entraigues-sur-la-Sorgue (84) broyés enmaille de 200mm, et enpartie de la communautéde communes LuberonMonts de Vaucluse, enmaille de 80mm

UTH1

SAU2,8ha, dont 1ha cultivé

en légumes plein champ,pas de tunnel

ATELIERMaraîchage

ANNÉE D’INSTALLATION2008 en tant que

producteur de spiruline,2015 en maraîchage

Page 15: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

MA DÉMARCHES'INSPIRER DES MILIEUX NATURELSPOUR NOURRIR LES CULTURES

www.civam.orgwww.ad-mediterranee.org

Rédaction : Florian CARLET - Octobre 2019Mise en forme : Agata Communication

Réseau Civam58, rue Regnault 75013 ParisTél : 01 44 88 98 58 / [email protected]

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Pour travailler lesdéchets verts, il

faut de l’eau et dela patience.

GR CIVAM PACA04 90 78 35 39

[email protected]

en savoi r +

diffusion de l'eau dans le broyat.Beaucoup de mes choix sont liés aupeu de mécanisation sur la ferme.

Quel bilan global ?Je recommande bien sûr mais danscertains cas de livraisons, il fautaccepter les indésirables. J'ai passébeaucoup de temps à enlever lesplastiques et résidus non végétaux desandains et des parcelles, en lien avecun ESAT* local .Avec de gros apports, le sol chauffe, cequi peut pénaliser la culture. Mais avecdes apports plus limités, il est difficilede se passer du travail du sol, et quandon enterre le broyat, le risque de faimd'azote est plus important. Il faut doncfaire des compromis selon lesobjectifs.

*Etablissement et Service d'Aide par le Travail

Et la suite ?J'aimerais plus travailler avec lesengrais verts, que je n'ai pas encoretestés dans le broyat. Une optionpossible est de semer à la voléel'engrais vert, puis de recouvrir laparcelle d'une couche de compostsemi-décomposé.

QUELS Résultats ? Quelles observations ?

SUR LE SOL SUR LE TRAVAIL QUELS COÛTS ?

Impossibilité de gérer desgros volumes sans un minimumd'équipement. La solution a étéde faire répartir le broyat enandains sur toute la parcelle, cequi a permis de l'étaler autractopelle.

Gestion des indésirables(plastiques) très régulière,pénible et plus contraignante quele temps de manutention.

Les composts de déchets vertsétant souvent livrés assez secs etstockés sur la ferme, cela fait dela poussière qui s'envole aupremier coup de vent. Problèmeque l'on n’a pas avec le broyat.

Très peu de charge car trèspeu mécanisé. La facture d'eau(1m³/m² de broyat épandu) estla charge principale.

Le compost de déchets vertsdu commerce vient parfoiscompléter la stratégie defertilisation. A 24€/t livré, le coûttotal peut vite être important.Améliorer la stratégie detransformation du broyat (livrégratuitement) semble à terme lameilleure option économique.

D’où t’es venue l’idée de valoriserles déchets verts ?L'idée première était de s'inspirer de lanature, dans laquelle les plantespuisent leurs besoins dans la matièreen décomposition qui est souventassez carbonée.Ma première expérience dans unpotager sans eau ni travail du sol a étéun échec. La paille ne se décomposaitpas. Le non travail du sol, ça peutmarcher mais il faut de la matièreorganique pour aider.

Quelle était la fumure habituellesur les cultures ? Pourquoi la remettreen question ?J'étais déjà adepte du non travail dusol suite à mes expériences enpotager, mais il n'y avait pas assez dematière organique pour éviter lacompaction du sol. Le complémentpour les cultures a été l’apport debouchons, en me basant sur ledéveloppement de la culture pourraisonner la fertilisation sur lasuivante. Cela permet de compenserles éventuelles faim d'azote avec degros apports de matière carbonée.

As-tu rencontré des difficultés etcomment les as-tu résolues ?Le problème actuel est la compactionde mon sol sous le compost, qui vapeut être nécessiter un passage desous-soleuse.J'ai noté également une mauvaise

SUR LES CULTURES

Circulation dans les parcellesmême après de fortes pluies.

Facilité à planter les légumescar sol très meuble. Maismauvaise imbibition des grainesdans le broyat décomposé : donc,si possible, imbiber les grainesau préalable.

Mauvaise diffusion de l'eaudans le broyat.

Compaction déjà présenteavant les apports, renforcée parle passage des camions sur laparcelle.

Nombreuses cultures cultivéesavec cet itinéraire technique sanssoucis particulier (y compris lesalliacées, réputées pour nepas tolérer les matièresorganiques non décomposées).

Légumes racines qui peuventfourcher au passage de morceauxde bois trop gros dans le sol.

Chlorose ferrique due au solcalcaire, non atténuée par lesapports de broyat (analyse duproduit à pH 8).

Matière brute ou comportantencore du carbone qui attiremouches et détritivores,s'attaquant aussi aux fraises.

Page 16: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

OBJECTIFS DE L'UTILISATION des déchets verts

Nicolas réalise du compost depuis près de 15 ans. Il a débuté par du compostage demarc de raisin et produit aujourd’hui son compost à base de déchets verts enco-compostage avec du crottin de cheval pour améliorer les apports au sol.

ZOOM / Des brebis dans les vignes

Utiliser les déchets verts

pour plus de résilience des vignes

Nous donnons aujourd'hui une place importante au pastoralismesur le domaine avec un premier troupeau de 50 moutons qui estdésormais intégré de façon permanente sur l’exploitation. Cettedémarche va fortement impacter notre façon d'élaborer le com-post. Ainsi, une partie de la matière organique sera directementapportée par les brebis qui pâtureront dans les vignes. Cela per-mettra d’augmenter les apports en complément du co-composta-ge déchets verts-crottin et de l’apport de fumier ovin.L'objectif est de relocaliser l'approvisionnement de la matièreorganique et de travailler sur la qualité du compost que nousélaborons.

Le domaine

CONTEXTE PÉDOGrès, sols très légers sensiblesà l'érosion

PARC MATÉRIEL DECOMPOSTAGETracteur, chargeur, épandeurhorizontalLocation de tractopelle pourretournement

D'OÙ VIENNENT-ILS ?2017 : Crottin provenant descentres équestres voisins2018 : Déchets verts issusd’une plateforme à Alzone (11)2019 : Approvisionnementrelocalisé et déchets vertsissus de la communautéd’agglomération du GrandNarbonne

SAU43 ha

ATELIERSViticulture (30 ha)

Oliviers (1.5 ha)Pâtures (11.5 ha)

ANNÉE D’INSTALLATION1999

Conversion AB en 2010

LOCALISATIONAude (11)

QUEL USAGE DES DÉCHETS VERTS ?

Quel processus ?

Pour quelle valorisation sur tes cultures ?

Février2018

Réception etmise en

lamelles desdéchets verts

+ crottin

Pasd'inter-vention

Avril2019

La pluviométrie a été de168 mm avant le premier

retournement puis de253 mm sur le mois

suivant.

L’objectif est d’apporter de la matièreorganique sur nos sols afin de retrouverun sol vivant et rattraper l’ancienneconduite technique qui avait fortementimpacté les sols. Cela a commencé par ducompost de marc de raisin, un co-compostage de déchets verts et crottinaujourd’hui, et demain de la matière semi-compostée.

Le compost est réalisé avec 200 tonnesde déchets verts et 100 tonnes de crottin.Nous l’utilisons en inter-rang à hauteurde 10 t/ha tous les 2 ans sur des couvertsvégétaux qui assurent une meilleuretenue du compost. Cet apport de matièreorganique génère plus de résilience à lasécheresse notamment pour nos solsgréseux et présentant peu d’argile.

Mai2018

Retournementaprès 1 mois

Andains3 m de haut et 3 m de large

Avril2018

Le tas a évolué seulsans intervention

jusqu'en décembre2018.

• Améliorer la qualité des sols pour un sol et des plantes plus résilients aux aléas climatiques• Recréer la biodiversité aérienne et souterraine des parcelles• Limiter les interventions et apports sur les sols

Epandage du compostmûr à hauteur de 10 t

par hectare

UTH5

Page 17: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

MA DÉMARCHEAMÉLIORER LA QUALITÉ DE MES SOLSPOUR FAIRE FACE AUX ALÉAS CLIMATIQUES

www.civam.orgwww.ad-mediterranee.org

Rédaction : Raphaël LEBEAU - Octobre 2019Mise en forme : Agata Communication

Réseau Civam58, rue Regnault 75013 ParisTél : 01 44 88 98 58 / [email protected]

Je recommande unchangement global dansles pratiques afin d’allervers plus de biodiversitéaérienne et souterraine.

m’impose donc d’être autonome surles outils.

As-tu rencontré des difficultéset comment les as-tu résolues ?C’est l’acquisition de matériel quim’a posé le plus de difficultés,notamment pour trouver unépandeur d’occasion de qualité. J’aitout de même pu en acquérir un dansles Pays de la Loire en 2016. L’absencede dynamique collective à ce jour àproximité de mon exploitation n’a paspermis de réfléchir à uninvestissement collectif sur ce typed’outils.

Quel bilan global ?Le premier objectif était de retrouver dela vie dans les sols : celui-ci est atteintavec la présence de lombrics quin’étaient pas présents lors de la reprisede l’exploitation. Avec le retour d’un solvivant, je m’oriente maintenant versl’utilisation de matière semi-compostée.

Et la suite ?La pratique du compostage estnécessaire mais il faut aller plus loinen s’inscrivant dans une démarcheplus globale de changement autourd’une diversité d’actions : moins detravail du sol, plus de couvertsvégétaux, introduction de haies, etc.Ce travail se poursuivra au sein duGIEE “Vignes en associations” animépar le BioCivam de l’Aude.

D’où t’es venue l’idée de valoriserles déchets verts ?En contexte méditerranéen, nous faisonsface à une forte variabilité du climatet un sol vivant permet d’avoir uneplante plus réactive.La conduite technique passée desvignes a été destructrice du sol. J’aidonc souhaité ramener de la vie dansle sol avec de l’apport de matièresorganiques. J’ai démarré avec ducompostage de marc de raisins, avecune distillerie voisine qui prêtaitune chargeuse et un épandeur. Dansle cadre d’échanges avec le bureaud'étude "Microterra", j'ai saisi l’intérêtde l’utilisation des déchets verts quisont plus qualitatifs : ils ne posentpas le problème de la potasse quepeut poser le marc et ils sont bienplus ligneux.

Quelle était la fumure habituellesur les cultures ? Pourquoi la remettreen question ?Nous n’utilisons que des engraisorganiques depuis la reprise del'exploitation. Aujourd’hui, nousn’intervenons que sur le pied de vigneà hauteur de 10 unités d’azote et sansajouter de fertilisation foliaire. Dansl’interrang, j’épands environ 10 t decompost mur à l’hectare tous les 2ans. Ce chantier est réalisé entrenovembre et mai. Le climat étant trèsaléatoire, je choisis la meilleurepériode en fonction de la structure dusol pour éviter de trop l’impacter. Cela

QUELS Résultats ? Quelles observations ?

SUR LE SOL SUR LE TRAVAIL QUELS COÛTS ?

Montée en compétence del’équipe du domaine avec uneapproche globale de la production

48 heures de travail soit 6jours pour la réalisation de 2retournements et l’épandage ducompost dans les vignes

SUR LES CULTURES

Meilleure réactivité du sol liéeau compost …

… Favorisant la résilience dela plante, notamment face auxaléas climatiques !

Retour de lombrics

Meilleure infiltration de l’eau

FRCIVAM OCCITANIE 04 67 06 23 40

[email protected]

en savoi r +

Avec le soutien financier de :

Estimation du coût du co-compostage crottin + déchetsverts (expérience 2017-2018) :43,22 € / tonne de compost Crottin: 19,90€ Déchets Verts: 4,5€ Analyses: 1,56€ Opérations de chantier: 7,09€ Epandage: 10,20€

Page 18: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

VALORISER LES DÉCHETS VERTS À LA FERME

Nicolas est installé depuis 2012 sur une ferme en maraîchage diversifié conduite enagroforesterie fruitiers-légumes. La nature de son sol l'a convaincu de raisonner safertilisation sur des apports réguliers de carbone.

ZOOM / 2 analyses de sol à 2 ans d’intervalle

Des apports fragmentés pour

garantir un réservoir de fertilité

LA ferme

Il m'a paru intéressant de voir comment mon sol avait évolué au boutde 2 ans avec des apports de compost semi-décomposé. La dernièreanalyse montre des taux de MO de 4,5 sur les parcelles qui ont reçu lesplus gros apports. C'est un sol très riche en micro-organismes, quiconstituent un stock tampon en éléments nutritifs et participent à saporosité et sa stabilité structurale. Le potentiel de minéralisation ainsique le stock de MO sont importants, néanmoins la consommation decette matière carbonée semble mobiliser beaucoup d'azote pour lesmicro-organismes, ce qui perturbe la production de nitrates et faits'accumuler de l'ammoniaque. Je compense donc en cours de saisonpar d'autres apports de fertilisants pour pallier cette faim d'azote.

• Réduire l’utilisation de fumiers et d’autres amendements• Améliorer la structure du sol• Assurer / maintenir la teneur en matière organique (MO) des sols

OBJECTIFS DE L'UTILISATION des déchets verts

Quel usage des déchets verts ?

Quel processus ?

Pour quelle valorisation sur tes cultures ?

LOCALISATION Le Thor (84)

UTH SAU1.2 1.5 ha

ATELIERSMaraîchage diversifié

FruitiersConduite en

agroforesterie et enagriculture biologique

ANNÉE D’INSTALLATION2012

(plantation des arbresfruitiers à l'hiver 2011-2012)

Ayant un sol plutôt léger, des apports réguliers de matière sont préférables(conseils d'un pédologue local). J'ai épandu environ 25 t/an de compostsur mon hectare cultivé. Les sols légers permettent aussi de faireces apports sous forme de litière, tout en faisant attention à lacompaction du sol si les apports sont importants. J'ai donc épanduun produit semi-composté (en raison du peu de moyens pour obtenirun produit plus fin), en éliminant les segments de broyat trop grossiersqui ne se décomposeraient pas, avant de les enfouir au motoculteursur 5 à 10cm.

CONTEXTE PÉDOSol limono-sableux calcaire,très peu caillouteuxpH : 8.5Taux de MO : 4.5 (là où ontlieu les apports, 1.5 ansaprès)CEC : 7.5 meq/ 100g

PARC MATÉRIEL DECOMPOSTAGELocation d'un mini-chargeur et manutentionmanuelle

D'OÙ VIENNENT-ILS ?Déchets verts broyés surune maille de 200mm,issus du Grand Avignon parl'éco-pôle d'Entraigues-sur-la-Sorgue

Mai2016

. 2�ᵐᵉ apportdirectement surles planches de

culture

Sept/Oct2017

Août2016

. Location d'unmini-chargeur

pour le 1ᵉ r apport

. Livraison de 80 tde broyat

. Mise en andain :2 andains de

~15 m chacun

. Arrosages à larampe

réguliers

Je ne suis pas équipé pour traiter degros volumes. J'ai donc loué un mini-

chargeur pour l'épandage mais il a parendroits nettement tassé mes sols.

Page 19: Valoriser les déchets verts à la ferme - agriculture durable

MA DÉMARCHEOPTIMISER L'APPORT DE MATIÈRE ORGANIQUEPOUR DIMINUER L'ACHAT DE FERTILISANTS

www.civam.orgwww.ad-mediterranee.org

Rédaction : Florian CARLET - Octobre 2019Mise en forme : Agata Communication

Réseau Civam58, rue Regnault 75013 ParisTél : 01 44 88 98 58 / [email protected]

Proj

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en savoi r +

As-tu rencontré des difficultés etcomment les as-tu résolues ?Le principal problème reste letemps de manutention quandon n’est pas équipé. Il fautdonc être vigilant à la qualitédu produit livré, et au tempsde nettoyage (plastiques) nécessaireà réception et à chaque épandage.

Quel bilan global retires-tu ?La méthode du CIVAM Humus (i.e.épandage sur de plus grandessurfaces pour mieux imbiber lesandains) me semble idéale cheznous. De mon côté, j'ai observé deseffets bénéfiques sur mon sol et mescultures, tout en diminuantnettement l'achat d'intrants. Il mesemble important que le recours auxintrants du commerce, pour desraisons environnementales etéconomiques, soit limité sur nosfermes.

Et la suite ?J'aimerais poursuivre avec des essaissous serre d'apport de matières avantsemis d'engrais vert, à détruire à labâche.

Quels RÉSULTATS ? Quelles observations ?

D’où t’es venue l’idée de valoriser lesdéchets verts ?J'ai fait le constat - appuyé parun pédologue et plusieurs échangesavec mes collègues locaux - quemes sols avaient tendance à vitebrûler la matière qu'on l'y incorporait.La minéralisation de cette matièreest d'autant plus forte qu'enmaraîchage, on irrigue, et que lesoleil est généreux chez nous. L'idéede travailler sur des apportsfractionnés et réguliers de matièreest née de là. Une opportunité localed'être livré en déchets vertsgratuitement a fait le reste.

Quelle était la fumure habituelle surles cultures ? Pourquoi la remettreen question ?J’utilisais du fumier d’ovin et destourteaux de ricins. Anciennement de15 à 20t de fumier ovin, d'abord envrac, puis en bouchons. L'apport dedéchets verts date de 2016 ; à partir de2017, j'ai réduit d'un tiers la fumurehabituelle, en lien avec les apports quej'avais réalisés sur la parcelle. En 2019,je n'ai utilisé, en plus du compost dedéchets verts (20t/ha/an), que 150kgde bouchons de fumiers ovin, 100kg detourteaux de ricin et un peu d'engraisstarter.

Il faut anticiper lagestion technique desandains, qui peut être

chronophage si l'onn'est pas équipé

correctement.

SUR LE SOL SUR LES CULTURES SUR LE TRAVAIL QUELS COÛTS ?

Il faut compter le temps demanutention et d'épandage si l'onn'est pas équipé. D’où l’intérêtde mutualiser certains outilscomme l’épandeur.

Cela peut être pénible de gérerles "indésirables" notammentplastiques dans les andains.

J'ai réduit de moitié le budgetlié aux amendements etfertilisants de 2016 à 2019. Lebudget complétant le compostde déchets verts (tourteauxde ricin, fumier ovin en bouchon,engrais starter) revient à environ200€ par an sur ensemble dela ferme.

Une analyse de sol montre destaux de MO proches de 5%, ce quiest beaucoup. Il faut maintenanttravailler à maintenir ce taux.

J'observe une meilleurestructure du sol, plus aérée grâceaux déchets verts, ce qui limitel'aggrégation du sol après lespluies, phénomène courant dansmes sols limoneux.

L'ensemble des légumessemble apprécier ces apports. Jedois faire de plus gros apportssous serre, je verrai les résultatsqui ne seront peut-être pas lesmêmes qu'en plein champ.

En revanche, il faut anticiperl'enherbement possible aprèsépandage, si les andains ne sontpas bâchés.

Importation de liseron depuisles apports.

GR CIVAM PACA04 90 78 35 39

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