Vae Solis Corporate 365 n°1
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Dossier :Risques et crises sanitaires
65LE NEWS TANK DE VAE SOLIS CORPORATE FÉVRIER 2007 N°13
L’ÈRE DUBIOPLASTIQUE
L’ÈRE DUBIOPLASTIQUE
DÉMOCRATIEPARTICIPATIVEDÉMOCRATIE
PARTICIPATIVE
VALEUR DE MARQUEET RÉPUTATION
VALEUR DE MARQUEET RÉPUTATION
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ito
2 365° | n° 1 | Février 2007
Nous faisons un métierformidable !
Nous aimons notre métier d’abord et avant tout parce que nous
avons la chance de travailler pour des clients passionnants et des
questions au cœur de l’actualité. Mais si nous aimons notre métier,
c’est aussi par la diversité des secteurs dans lesquels nous
intervenons, la diversité des techniques auxquelles nous faisons
appel, la diversité des situations que nous rencontrons. Enfin, nous
sommes au cœur de l’activité économique, des enjeux de société et
de l’information. Nous sommes un acteur des débats publics qui
intéressent l’opinion publique.
Comme à notre habitude, il nous a semblé inconvenant de vouloir
vous parler de nous, comme tant d’autres. Alors, nous avons imaginé
ce magazine pour vous. Avec 365°, nous revenons sur un an
d’Information telle que nous l’avons vécue, telle que nous l’avons
analysée. Il s’agit de partager nos expériences et nos réflexions, vous
faire réagir, vous apporter une contribution ou un éclairage nouveau.
Nous espérons que vous trouverez intérêts et inspirations dans les
pages suivantes pour la nouvelle année qui commence.
Ce regard que nous sommes en mesure de porter est forcément large
et permanent parce que les problématiques auxquelles les entreprises
et les administrations sont confrontées sont de plus en plus larges et
complexes. Nous le faisons d’autant plus sereinement que nous nous
appuyons sur les innombrables sujets que nous avons traités depuis
maintenant 7 ans.
La publication de ce magazine se fait aussi à l’occasion de notre
changement de dénomination, de marque. Il fallait que notre identité
corresponde complètement à notre positionnement, à notre métier,
à notre valeur ajoutée.
Leo Corporate devient donc VAE SOLIS Corporate.
Cabinet indépendant de conseil en stratégie d’information, nous
poursuivons notre développement en France et en Europe.
En 2007, nous continuerons, avec VAE SOLIS*, de toujours mieux
vous accompagner.
Arnaud Dupui-Castérès
* tiré de la locution latine : «malheur à celui qui va seul».
Sommaire
>Podcasts : l’information plus interactive et mobile
>Les think tanks au service du partage des idées
365° | n° 1 | Février 2007 3
Décryptage6
Stratégie8
Dossier10
Arrêt sur image 14
C’est dans l’air 16
À suivre 19
Savoir Plus 20
>Valeur de marque et réputation : enjeu majeur de la nouvelle gouvernance
>7 mars 2006, une grève de la faim à l’Assemblée nationale
>Risques et crises sanitaires : 2006, l’année de tous les dangers
>Démocratie participative : et si tout n’était qu’une question de communication ?
>L’Observatoire de la Ville : penser la ville de demain
>La com’interne, parent pauvre de la com ? Plus si sûr…
Tout le monde en parle 22
>L’ère du bioplastique, changement de cap pour la plasturgie française !
Strip tease 25
>Interview Arnaud Benedetti
En aparté 26
>Belle et Rebelle
Directeur de la publication : Arnaud Dupui-Castérès - Rédacteurs en chef : Corinne Dubos / Laurent Porta - Conception / Réalisation : Sébastien LhotelCrédits photos : FX Gutton / JB Mariou / Marco Pirrone / Corbis / CPDP / Ministère de la Santé / Capa 2007 / Masterfile / DR.Vae Solis Corporate 15, rue du Dôme 92100 Boulogne Billancourt - Tél. 01 55 20 27 36 - Email : [email protected] - www.vae-solis.com
10 janvierL’affaire du procès
d’Outreau 1/2Ouverture des travaux de la commission d’enquête
parlementaire sur la «catastrophejudiciaire» d’Outreau. Elle traitera
d’un sujet majeur de notresociété : la confiance. Confiance
dans la Justice et dans les media.
7 février Première journée nationale de
mobilisation contre le CPELa France vit plus de 2 mois de mobilisation
contre le Contrat Première Embauche.Une démonstration flagrante d’une belle idée,
majoritairement soutenue par l’opinion publique,qui finit dans le mur de la non-concertation.
8 février L’affaire du procès
d’Outreau 2/2Audition télévisée du juge
d’instruction Fabrice Burgaud «Personne ne m’a dit à l’époque
que je faisais fausse route»se défend le magistrat.
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062006 en dates
4 365° | n° 1 | Février 2007
28 mars L’affaire Clearstream
Les juges d’Huy et Pons enquêtentpour «dénonciation calomnieuse»
dans une affaire mettant en causedes personnalités politiques de
premier plan. L’affaire tourne aufeuilleton avec les révélations de
la presse sur les notes secrètes dugénéral Rondot.
25 février Dominique de
Villepin se rendà la Réunion
pour prendre lamesure de
l’épidémie deChikungunya
Il annonce une aide de 76 millions d’euros.
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Avril-Mai1ère Simulation
nationale grippeaviaire
Le gouvernement françaismontre sa détermination
à anticiper cette crise.Un bel effort de sensibilisation
et de formation à la gestionde crise.
31 août Interdiction deconsommer les
huîtresd’Arcachon
À la suite de 2 décèsde consommateurs,
la préfecture de la Girondeinterdit les huîtres
d’Arcachon, au grand damdes ostréiculteurs qui
contestent les tests del’Ifremer. L’interdiction est
levée le 14 septembre.Des dégâts économiques
causés par un principede précaution poussé
à son extrême.
29 novembre Sarkozy
candidatÀ l’annonce
de sa candidaturedans la presse régionale,
Nicolas Sarkozy pousse à l’extrême l’oxymore
politique et propose une«rupture tranquille».
365° | n° 1 | Février 2007 5
25 juin Quand le fleuron de
l’aciérie européenne perdface au nouveau
conquérantAprès de multiples
rebondissements, le groupe sidé-rurgique Arcelor accepte l’offre de
mariage proposée par son rivalMittal Steel.
7 septembre Lancement àBordeaux duDébat public
Projet ferroviaireBordeaux-
Espagne Première réunion publiquede ce débat, sur le devenir
du fret ferroviaire en Franceet le désenclavement
ferroviaire de l’Aquitaine, quis’est clôturé le 29 décembre.
6 décembre Lancement de
France 24
La chaîne d’informationcontinue à la française
pénètre 13 millions de foyers européens. À terme, ce sont
80 millions de foyers enEurope, en Afrique, au
Moyen-Orient, à Washingtonet à New York qui pourront
recevoir la chaîne.
17 novembre Choix Royal,
pour le PS Ségolène Royal
«dompteuse d’éléphants».
17 novembre Ouverture Cité
de l’architectureEn investissant le Palais de
Chaillot, la Cité de l’architec-ture offre un second souffle
au musée des monuments français et se fait le miroirde l’architecture française.
15 juilletLes Français évacués du
Liban
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A l’origine un moyen gratuit de diffusion de fichiers audio
ou vidéo sur Internet (pour une écoute immédiate ou
ultérieure), les podcasts ont conquis leur lettre de
noblesse grâce au développement des baladeurs numériques
(comme l’iPod) et permettent une information et une mobilisa-
tion permanente, rapide et interactive.
Les sites de certains diffuseurs traditionnels, tels les radios et les
chaînes de télévision, ou les blogueurs ont, les premiers, pris
conscience du potentiel des podcasts pour relayer l’information.
Désormais, les associations s’en servent pour diffuser des témoi-
gnages et mobiliser leurs militants et les hommes politiques
expriment leurs points de vue sur des sujets variés.
Si le succès des podcasts audio et vidéo n’est plus à prouver,
son impact sur la communication des entreprises reste encore
malheureusement très limité : peu d’entreprises utilisent cet
outil pour se présenter, communiquer sur leurs résultats, démentir
une rumeur…
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Podcasts :l’information
plus interactive et mobile…
«Derniers nés» de la révolution numérique, lespodcasts sont les nouveauxoutils pour informer, communiquer et mobiliser !
Si la France se met doucement à cette «nouvelle arme» de
diffusion de l’information, les pays anglo-saxons restent, de loin,
les plus en avance.
Les auditeurs créent leurs propres listes de lecture en s’abonnant
à leurs émissions préférées (par exemple la «Revue de Presque»
d’Europe 1) directement sur Internet ou par le biais de leur
lecteur de podcast (Juice ou iTunes par exemple). Leur ordina-
teur télécharge alors quotidiennement et automatiquement
toutes les nouvelles émissions et les transfère sur leur baladeur.
MMaarriikkaa VVaallttiieerr
l Europe 1 et le best off de ses chroniques 6h00-7h30 oul’essentiel de l’info : http://www.europe1.fr/podcast/index.jsp
l Le Parti Travailliste britannique en Podcast :http://www.labour.org.uk/labourspodcast
l L’intégralité des bandes annonces de films en podcast vidéo :http://www.allocine.fr/video/podcast_ipod.html
Quelques podcasts à découvrir
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Les think tanks au service du partage des idées
Depuis une quinzaine
d’années, les think tanks
se développent en
France. On en dénombre
plusieurs centaines de natures
très diverses. Ces laboratoires
de réflexion, où cohabitent
grands patrons, chercheurs et
leaders d’opinion, affichent
une influence de plus en plus
forte sur les grands dossiers
économiques et politiques.
En général,un think tank entend
faire une analyse objective au
profit de la société, et non au
profit d’intérêts particuliers, et ainsi exprimer une part de l’«opi-
nion publique». Certains groupes d’industriels s’organisent dans ce
sens pour faire valoir leur expertise et éclairer les grands débats qui
les impactent. C’est le cas du LIR* que Vae Solis Corporate accom-
pagne depuis plus d’un an.Le LIR représente 15 filiales françaises de
Laboratoires Internationaux de Recherche. «Les industriels doivent
aller au-delà de leur métier pour le défendre. Notre think tank, qui fête
cette année ses 10 ans, a pour vocation d’analyser, de proposer et d’agir
pour faire avancer le progrès thérapeutique.», explique sa Directrice, le
Docteur Brigitte Calles.Ce groupe de laboratoires pharmaceutiques
soutient une politique du médicament qui tient compte de l’in-
térêt des patients au regard des enjeux sanitaires, économiques
et sociétaux. «C’est en disposant de nouvelles grilles d’analyse et en
faisant des propositions innovantes que l’on peut concilier le dévelop-
pement d’un secteur crucial comme la santé et la protection d’un
modèle social auquel les Français sont très attachés» renchérit-elle.
Plus généralement, les think tanks défendent des idées variées
comme les libertés économiques, le sens de la justice, l’accès à la
santé, le droit à l’éducation, l’éthique, etc. Ils sont financés par
de grandes entreprises, par un gouvernement ou un parti
politique et ont un statut légal d’institution privée (souvent sous
forme de fondation ou association à but non lucratif).
«Les think tanks, au-delà des doctrines politiques et des intérêts
particuliers, sont donc un nouveau réservoir de propositions»
rappelle le Dr Brigitte Calles. Producteur d’idées au-delà des
clivages, ils servent à fédérer et à promouvoir les nouvelles
pensées contemporaines que les politiques, les intellectuels et
les chercheurs n’arrivent pas à faire peser dans le débat. Plus
audibles et plus crédibles, ils sont sollicités par les différentes
parties prenantes pour faire circuler des idées nouvelles et nourrir
les débats. Ils sont les nouvelles «lumières» de notre société.
FFlloorreenntt CChhaappeell
Dr Brigitte Calle, Directrice du LIR (LaboratoiresInternationaux de Recherche)
* Pour plus d’information sur les travaux du LIR : www.lir.asso.fr
Entre les lignesEvénements :1er colloque de l’Observatoire de la Ville Lancé à l’initiative de BOUYGUES IMMOBILIER, l’Observatoire
de la Ville a organisé le 15 février 2007 son 1er colloque sur le
thème de la densité, en partenariat avec la Cité de l’architecture.
Parmi les experts et grands témoins étaient présents : Gilles
Carrez, Alain Etchegoyen, Pierre Kermen… Vae Solis Corporate
(anciennement Leo Corporate) est en charge de l’animation de
l’Observatoire de la ville.
www.observatoiredelaville.com
Nouveautés :l Vae Solis Corporate a remporté la consultation pour l’élabo-
ration du plan de communication du CNRS
l L’INSTITUT PASTEUR a confié à Vae Solis Corporate le conseil
et l’assistance pour l’élaboration de son Plan de Continuité de
l’Activité
l Vae Solis Corporate salue l’arrivée de Pierre Trefouret (ex
CEA) au CNES ; il remplace Arnaud Benedetti au poste de
directeur de la communication et de l’éducation.
Une question de perception.Une entreprise, quelle qu’elle soit, est la somme d’éléments
concrets présents sur le bilan comptable : les équipes, les brevets,
les produits, les équipements, le savoir-faire, les clients… Cette
somme d’éléments tangibles crée une partie de la valeur de
l’entreprise. Une partie seulement car elle possède aussi un
ensemble de caractéristiques immatérielles : l’image de marque,
la confiance, la notoriété, le savoir-faire, l’éthique… Ces éléments
peuvent être cristallisés autour d’une notion commune : la marque.
De nos jours les marques sont observées et jugées par l’ensemble
des parties prenantes : direction, employés, consommateurs,
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Valeur de marque et réputation :enjeu majeur de la nouvellegouvernance
partenaires sociaux, partenaires économiques, pouvoirs publics,
sous-traitants, actionnaires, associations… C’est cet ensemble
de perceptions et de jugements divers qui crée la valeur de la
marque. Des avis provenant de divers horizons et qui façonnent
la réputation d’une entreprise.
La réputation est donc induite par la perception, en externe ou
en interne, du produit ou du service fourni, mais aussi de
l’entreprise elle-même ou de ses dirigeants. In fine, elle repré-
sente la somme des perceptions passées et présentes des parties
prenantes et de leurs attentes pour le futur.
Aujourd’hui, la marque est bien plus qu’un simple nom ou un logo. Le concept devaleur de marque a pris une telle ampleur qu’il est désormais considéré comme unvéritable actif de l’entreprise, au même titre que les actifs tangibles. De la base au sommet, l’ensemble des Stakeholders1 se retrouve à la fois acteur et soumis à la valeurde marque qui devient alors un enjeu majeur de la nouvelle gouvernance.
Une bonne réputation : de la création devaleur…À l’heure de la mondialisation, la valeur de marque confère un
avantage concurrentiel déterminant et représente un facteur
décisif dans la stratégie de l’entreprise. Jusqu’au début des
années 1990, la marque n’était pas considérée comme un facteur
de production et, par conséquent, absente des bilans des entre-
prises. Aujourd’hui, la gestion de la réputation d’une entreprise a
pris une telle importance que le rapport Turnbull2 (qui s’est
imposé dans les règles de bonne gouvernance) conseille aux
sociétés de la considérer comme un actif au même titre que les
autres. Un actif immatériel, lié aux objectifs et aux valeurs de
l’entreprise, résultant du comportement et des opinions des
parties prenantes. Est-il possible pour autant de chiffrer la répu-
tation avec précision ?
Plusieurs méthodes de calcul de la valeur de marque ont vu le
jour. La plus reconnue a été créée en 1998 par le cabinet britan-
nique Interbrand en collaboration avec le magazine américain
Business Week. Depuis, le magazine publie chaque année le
classement des 100 marques les plus performantes dans le
monde. C’est ce modèle d’évaluation de la marque3 en particulier
qui a répandu l’idée qu’une mesure précise et reproductible de
l’immatériel était possible. Il se base donc sur l’utilisation de
notions qualitatives comme le taux de notoriété, le comporte-
ment des consommateurs face à la marque, etc. Des indicateurs
dépassant les fonctions primaires de l’entreprise. La marque est
alors pensée comme l’actif central de l’organisation, «un cœur qui
crée la valeur»4 .
En 2006, les 5 premiers rangs de l’enquête Interbrand étaient
occupés par : Coca-Cola (valeur de marque5 estimée à 67 M$),
Microsoft (57 M$), IBM (56,201 M$), GE (48,907 M$) et Intel
(32,319 M$).
Pour le magazine Fortune, les 10 sociétés les plus renommées des
États-Unis dominent toutes les autres sur le plan des performances
mais aussi en termes de réputation. Selon le magazine, «un inves-
tissement de dix ans dans ces sociétés aurait apporté aux actionnaires
un rendement trois fois plus élevé que celui des actions de l’indice
S&P 500». Ceci apporte donc la preuve qu’une bonne réputation
est créatrice de valeur.
Bien conçue, une réputation solide devient rapidement un avan-
tage considérable qui accroît les ventes, attire de nouveaux
talents, des partenaires renommés, ou encore favorise les
relations avec les pouvoirs publics. Dans le cas contraire, elle
entraîne des conséquences inverses et altère la valeur de
l’entreprise pour les actionnaires. Cette mécanique sera bien
entendue accélérée pour les sociétés cotées en bourse,
extrêmement vulnérables aux rumeurs menaçant leur réputation.
… au renforcement du «capital confiance». Aujourd’hui, une bonne réputation est non seulement créatrice
de valeur, mais elle garantit un «capital confiance» important de
la part du grand public. En temps de crise, ce «capital confiance»
devient un atout majeur, un rempart permettant de mieux
traverser les crises (de plus en plus fréquentes et brutales) et
d’en limiter les dégâts potentiels.
Une bonne image de marque peut donc agir comme un bouclier
face aux crises. Elle facilite la communication avec les publics
cibles et garantit une meilleure écoute du message.
Inversement, une mauvaise image aggravera la situation ou,
au mieux, ralentira le processus de sortie de crise. Une mauvaise
réputation, est, à coup sûr, destructrice de valeur.
Dirigeants, êtes-vous prêts ?Sur la question de la réputation de leurs entreprises, les
dirigeants sont incontestablement en première ligne. Ils doivent
non seulement répondre aux actionnaires, mais aussi à la presse,
au grand public et, de plus en plus, à la justice. Un exercice
nouveau auquel il devient désormais nécessaire de se préparer.
Si, en amont, l’identification et la gestion des risques sont
laissées aux Risk Managers (de plus en plus présents dans les
entreprises), les dirigeants sont les seuls, en aval, à porter la
responsabilité de la crise. Aujourd’hui, ils doivent donc apprendre
à communiquer sur des sujets nouveaux (environnement, éthique,
responsabilité sociale…) avec des attitudes inhabituelles (trans-
parence, empathie…) et en direction de nouveaux publics (les
associations de consommateurs, de riverains, les media, etc.).
S’ils sont les seuls à devoir s’expliquer publiquement en temps
de crise, ils doivent aussi être irréprochables dans leur gestion
managériale, leur comportement personnel, leur image publique.
L’existence de plusieurs classements des «meilleurs patrons»
n’est pas un élément anodin,ils prouvent que l’image des dirigeants
rejaillit aussi sur l’ensemble de l’organisation et sa réputation.
«Les consommateurs ne se contentent plus uniquement des messages
publicitaires (qu’ils ont appris à décrypter) et s’intéressent de plus en
plus à ce qui se passe autour de la marque», souligne Arnaud
Dupui-Castérès. «Désormais, tout est réputation : éthique,
commerce équitable, respect de l’environnement, droits de l’homme,
composition des produits, histoire de la société, comportement de ses
dirigeants, discrimination raciale, politique de travail… Tout est
susceptible de mettre l’entreprise sur le devant de la scène médiatique».
La publicité seule ne peut donc plus répondre aux exigences de
valorisation de la marque et d’amélioration de sa réputation,
il devient par conséquent nécessaire de mettre en place de
nouvelles solutions pour renforcer la valeur de la marque et se
préparer à la défendre.
Lionel Benatia
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1 - Parties prenantes2 - Préparé par un groupe de travail de l’Institute of CharteredAccountants en Angleterre, avalisé par la Bourse de Londres. Le rapportTurnbull part d’une approche fondée sur les risques et définit les métho-des adaptées à l’entreprise pour concevoir, mettre en oeuvre et maintenirun système solide de contrôle interne.3 - Brand Valuation4 - Jez Frampton, CEO d’Interbrand5 - Brand Value
Grippe aviaire : quand le risque médiatiquesupplante la réalité sanitaire de la criseL’information sur le risque sanitaire est particulièrement sensible
et se double bien souvent d’un risque d’opinion ; la psychose
rôde avec son cortège de comportements irrationnels. La fin
2005 et une bonne moitié de 2006 ont constitué une séquence
médiatique «grippe aviaire» particulièrement intense.
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Dos
sier
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Le gouvernement s’est mobilisé, s’est préparé et l’a fait savoir :
plan pandémie, points presse réguliers, exercices de simulation,
information et formation des professionnels de santé... Les
media ont relayé les dispositifs de préparation, les commentaires
d’experts, l’inquiétude de l’opinion : l’emballement médiatique
sur le sujet a fait tourner une démarche d’anticipation et de sensi-
bilisation à la panique, avec les conséquences qu’elle génère :
Risques et crises sanitaires : 2006, l’année de tous les dangers
Chikungunya, grippe aviaire, amiante… Récentes ou résurgentes, avérées ou à venir,les crises n’ont pas manqué cette année encore. Retour sur celles qui ont faitl’actualité et qui ont mobilisé autorités, entreprises et une partie de notre équipe.Sanitaire, d’opinion, juridique… La crise est partout, tout le temps. Serait-elle en trainde devenir permanente ? On peut le penser. L’une chassant l’autre, elles s’enchaînent,se succèdent, laissant peu de répit à une opinion de plus en plus sous pression.
chute des ventes de volailles et aides à la filière, ruée dans les
pharmacies pour se procurer du Tamiflu, peur du pigeon qui
vous frôle…
Face à cela, les autorités ont réagi, calmé les esprits, ses
partenaires aussi. Le laboratoire pharmaceutique Roche a dû
rassurer sur la disponibilité de son médicament et rappeler les
bonnes pratiques pour éviter la pénurie. Il s‘est agi par exemple
de rassurer sur la mise à disposition saisonnière, parallèlement à
la constitution des stocks gouvernementaux, en expliquant que
Roche avait adapté son outil de production pour permettre de
faire face à la demande.
On a reproché au gouvernement d’en avoir trop fait. Lui
reproche-t-on d’avoir fait de la France le pays aujourd’hui le
mieux préparé selon l’OMS ? On peut légitimement reprocher à
une organisation, une entreprise son manque de responsabilité,
d’anticipation, de préparation. L’inverse paraît plus délicat. Car si
le risque d’opinion a aujourd’hui disparu avec l’apaisement
médiatique, le risque sanitaire n’en demeure pas moins présent.
Et ce n’est pas parce que les media en parlent moins qu’on
ne continue pas de mourir du H5N1 en plusieurs points de la
planète.
En faire trop ou pas assez ? Informer, oui mais sans excès,
sensibiliser oui, mais sans dramatiser : le juste équilibre est
toujours délicat à trouver. C’est particulièrement vrai en
communication de crise. De la prévention à la psychose, la
bascule est souvent bien plus rapide qu’il n’y paraît.
La crise dans la crise : le Chik ou quandune crise sanitaire se double d’une criseéconomiqueFévrier 2006, la métropole «découvre» l’épidémie de
Chikungunya qui frappe pourtant depuis près d’un an déjà son
département de l’Océan Indien ! Parce que certains élus de l’Ile,
certains représentants professionnels décident d’employer les
grands moyens pour alerter sur la situation, parce qu’ils ont le
courage de dénoncer le manque de moyens dans la lutte et les
dommages collatéraux de la crise, enfin les autorités nationales
se mobilisent. Les ministres alors se succèdent au chevet de l’Ile
et font les annonces qui s’imposent au plan sanitaire d’abord
mais également au plan économique.
Les conséquences de la crise n’ont en effet pas tardé à se faire
sentir sur l’économie touristique de la région. Le secteur du
tourisme, qui représente 360 millions d’euros de recettes annuel-
les, est particulièrement exposé et sanctionné : les
hôteliers prévoient une baisse de 60% de leur chiffre d’affaires,
les tours opérateurs enregistrent une chute des réservations de
30 à 40%. Le tourisme, premier secteur d’activité de l’Ile, est en
danger ; avec lui, c’est l’équilibre économique de toute la région
qui est menacé.
La position du Comité du Tourisme de la Réunion (CTR) n’est pas
aisée. Comment sensibiliser sur le volet économique quand
naturellement la priorité doit être au sanitaire ? Comment assu-
mer sa responsabilité de défense d’une activité économique
sans nier les réalités de la crise ? Sous l’impulsion du CTR, les
365° | n° 1 | Février 2007 11
La préparation du risque pandémique du côté des entrepriseset des organisations. Un PCA c’est quoi ?
Les autorités l’ont demandé : les entreprises doivent se préparer au risque pandémique. Notamment celles faisant partie des
secteurs «sensibles» qui devront maintenir une activité minimum, y compris en cas d’alerte nationale : énergie, transport,
distribution, télécoms… Les entreprises, bien sûr, mais aussi les partenaires des autorités qui auront à gérer directement la crise. C’est
le cas notamment de l’Institut Pasteur que nous accompagnons pour définir les besoins, les procédures, identifier les
personnels et les ressources nécessaires, les moyens logistiques à mettre en place… Mais au-delà de la pandémie, c’est finalement
chaque entreprise qui doit envisager les conditions de sa cessation momentanée d’activité ou du maintien de leur partie «vitale».
s sanitaires : e de tous les dangers
12 365° | n° 1 | Février 2007
Pour la deuxième année consécutive, l’Observatoire des Risques
Sanitaires, lancé en novembre 2005 par Vae Solis Corporate et
OpinionWay, publie les résultats de son enquête annuelle1,
conduite cette année en partenariat avec le CNRS.
L’inquiétude sur les risques sanitaires restetrès élevée : près de 8 Français sur 10 se déclarent inquiets
des risques potentiels. Toutefois, le fatalisme n’est définitivement
pas en vogue ! Les Français étaient 77% en 2005 à penser qu’il est
possible d’éviter les crises dans le domaine de la santé. Avec 81%
en 2006, la tendance se conforte. Et on le voit, la sensibilisation à
la préparation est payante : ils sont
73% (+13% par rapport à 2005) à
estimer que le gouvernement a fait
le nécessaire pour réduire les risques
d’apparition de la grippe aviaire en
France.
Sur la mémoire des crisessanitaires de ces dernières
années, les évocations spontanées
font émerger comme l’an passé,
3 grandes crises : sida, vache folle et
grippe aviaire. Mais le trio de tête est
quelque peu bouleversé. La vache
folle (1ère position en 2005) recule de
14 points, le Sida et la grippe aviaire
arrivant en tête. «On observe que les
facteurs susceptibles d’impacter le taux
de mémorisation des crises ne semblent
pas liés à la nature même de ces crises
mais plus certainement au fait qu’elles
ont en commun d’avoir bénéficié d’une
forte exposition médiatique», com-
mente Hugues Cazenave, président
d’OpinionWay. «En 2006, la grippe aviaire a occupé une place
importante dans les media et dans l’esprit des Français, ce qui
explique sa progression», poursuit-il.
D’une façon générale, la demande de transparence apparaît cette année encore très forte, la
quasi-totalité des personnes interrogées (93%) préférant plutôt
tout savoir en matière de risques dans le domaine de la santé.
Cette exigence de transparence s’accompagne d’un déficit de
confiance en la parole délivrée. En effet, le sentiment que l’on ne
nous dit pas tout touche plus de 8 français sur 10, et plus de la
moitié estiment «qu’on nous cache beaucoup de choses pour
éviter la panique».
En matière d’information, la confiance desFrançais dans les autorités reste malmenée.Ce sont principalement les scientifiques et les organisations
internationales (comme l’OMS) qui bénéficient majoritairement
de la confiance des Français pour leur dire la vérité sur les crises
dans le domaine de la santé. Les politiques et les entreprises
souffrent d’un profond déficit de confiance en la matière, mais
leurs scores s’améliorent toutefois timidement (+2 pour le
gouvernement, +1 pour les entreprises).
Les femmes moins confiantes, plus critiques :en terme de public, on note en effet
qu’elles se révèlent à la fois plus
concernées et plus inquiètes sur les
risques sanitaires. Elles se montrent
plus enclines à penser que les choses
n’iront pas en s’améliorant. Elles
adoptent une posture nettement plus
critique que les hommes, qu’il s’agisse
de la prévention des crises, des
actions menées pour réduire les
risques, ou de la confiance envers les
acteurs et organismes sanitaires.
En terme de crédibilitésur les risques sanitaires,les organismes qui recueillent les
meilleurs scores sont le CNRS et
l’Institut Pasteur. Tandis que du côté
des Ministères, le Ministère de la
Santé arrive très nettement et assez
logiquement en tête.
Quels enseignements pourdemain ? «Si l’engagement des
autorités pour lutter contre le risque pandémique est bien reconnu et
salué d’un gain de 13 points (73% des Français estiment que le
gouvernement fait le nécessaire vs 60% en 2005), il n’en est pas de
même pour les risques inhérents aux changements climatiques : ils
sont là 79% à penser que le gouvernement ne fait pas le nécessaire…»
conclut Hugues Cazenave. À n’en pas douter, on a là un nouveau
chantier d’anticipation et de sensibilisation pour nos autorités.
Corinne Dubos
PPoouurr eenn ssaavvooiirr pplluuss ssuurr ll’’OORRSS ou vous procurer les résultats de l’étude : contactez Lionel Benatia (tél. 01 55 20 28 84 – mail : [email protected])
1 - Étude quantitative en ligne, réalisée avec l’outil CAWI développé par OpinionWay,sur un échantillon de 1023 personnes représentatif de la population française, du 28novembre au 4 décembre 2006.
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Dos
sier
Risques et crises sanitaires : mémoire, perception et confiance des Français
Hugues Cazenave
professionnels du tourisme font entendre leur voix auprès des
décideurs dénonçant les ravages économiques de l’épidémie.
La stratégie d’information du CTR dans la crise prendra alors 3 formes
complémentaires.
• Au plan politique, la stratégie sera celle de l’alerte de décideurs
nationaux. Jocelyne Lauret, présidente du CTR, n’hésite pas à
interpeller publiquement les ministres : «Le tourisme tient une
place primordiale dans la vie de l’Ile de la Réunion… Nous appelons
à «l’Assistance à secteur en danger !». Résultat : un mois plus tard,
le gouvernement débloque une enveloppe de 60 millions
d’euros.
• Vis-à-vis des professionnels, l’enjeu est de parvenir à les fédérer
et à les mobiliser pour prendre les mesures afin d’accueillir les
clients dans les meilleures conditions possibles : démoustication
des lieux d’hébergement, de transport, de restauration, mise à
disposition de produits répulsifs… Et maintenir une information
permanente et transparente avec les agents de voyage en
charge de la destination en métropole.
• Pour le grand public, le registre sera celui de l’information et de
l’apaisement. Un message clé doit être relayé : la destination
n’est ni interdite, ni déconseillée par les autorités ! Les touristes
sont légitimement préoccupés de la situation et demandent
conseils. Il s’agit alors pour les professionnels du tourisme de les
rassurer sur les conditions d’accueil en relayant les messages de
prévention et de précaution à prendre.
La gestion combinée de trois cibles et de trois registres
d’information complémentaires aura permis au Comité du
Tourisme de la Réunion d’assumer sa responsabilité : celle de la
défense d’un secteur économique menacé et, au-delà, de la
défense de toute une région déjà affaiblie par la maladie.
Une fois de plus, 2006 le confirme : les crises n’ont pas besoin
d’être réelles pour exister fortement dans l’opinion ! Il y a les
risques que l’on connaît,que l’on admet,que l’on intègre même…
Et puis il y a les nouveaux risques, ceux que l’on ne maîtrise pas
et qui font donc peur. La pandémie n’est encore qu’un risque,
qu’une menace et pourtant, ses impacts économiques et média-
tiques ont déjà bien engendrés une crise. La Réunion a connu
une crise sanitaire certes, mais localisée, et bien loin de mériter
la sanction économique, touristique, qu’elle a subie. À titre de
comparaison, qui se soucie du triste bilan engendré chaque
année par le paludisme dans le monde… Cela nous empêche-t-il
de voyager dans les zones tropicales ? En matière de gestion de
crise, on aura pu tout imaginer, se préparer, anticiper, il faudra
toujours composer avec la part d’irrationnel.
Corinne Dubos
365° | n° 1 | Février 2007 13
Entre les lignesÀ paraître : les 100 mots de la crisePetit guide pratique à l’usage des décideurs et communicants, en
100 et quelques mots, Vae Solis et le SIG vous proposent un petit
panorama lexical de la gestion de crise : derrière les mots, il y a
la professionnalisation d’une activité avec ses enjeux, ses grandes
principes et règles d’or, ses histoires et ses contre exemples, ses
forces ou ses faiblesses, ses méthodes et outils… Parution prévue
en avril 2007 à la Documentation Française.
Arrivée : Djamila ChekharPrécédemment consultante en analyse du discours chez Talents & Cie, puis chef de projet au sein de Stratis, DjamilaChekhar a rejoint l’agence en mars 2006. Elle est notammentvenue renforcer l’équipe sur les missions LIR (LaboratoiresInternationaux de Recherche) et pour l’organisation du DébatPublic pour le projet ferroviaire Bordeaux-Espagne…
À suivre :Didier Quillot prend la tête de Lagardère Active Media ; Ancien
directeur général d’Orange France, il est remplacé par Jean-Noël
Tron – Sylvain Coudon (ex. Mutualité Fonction Publique) a
rejoint l’Institut Pasteur au poste de directeur de la communication.
Tendance : Observatoire des Risques SanitairesLes Français face aux risques et aux crises sanitaires : où en est
la perception des risques sanitaires en France ? Vae Solis et
OpinionWay, en partenariat avec le CNRS, ont lancé la 2ème vague
de leur étude annuelle.
Pour en savoir plus et obtenir la synthèse des résultats,contactez Lionel Benatia au 01.55.20.28.84 ou
www.observatoire-risques-sanitaires.org
Xavier Bertrand
65L E N E W S T A N K D E L E O C O R P O R A T E N O V E M B R E 2 0 0 6365L E N E W S T A N K D E L E O C O R P O R A T E N O V E M B R E 2 0 0 63
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7 mars 2006
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6
Une grève de la faim à l’Assemblée nationale…Une première ! Sur cecanapé où il restera 39jours et perdra plus de 15 kilos, le député UDFJean Lassalle, dénonce ladélocalisation à quelqueskilomètres de sa valléebéarnaise de l’usine del’entreprise japonaise Toyal.Il a finalement obtenu gainde cause, au prix d’unehospitalisation et au risquede laisser une imagedégradée de la Franceauprès des investisseursétrangers.
Héros populaire ou preneurd’otage des institutions, lamanière fait débat etouvre un nouveau champà l’action politique…
LLaa ddéémmooccrraattiiee ppaarrttiicciippaattiivvee,, cc’’eessttqquuooii ?? Un électeur tout-puissant au moment du
scrutin, puis réduit au silence jusqu’au prochain appel
des urnes… Tel serait l’un des paradoxes de la démocratie
représentative.
En «démocratie participative», le citoyen ne se contente plus
de déposer un papier dans une urne : il veut participer plus
étroitement à la vie civile, en décidant en commun, par exemple,
des investissements et des choix d’aménagement à réaliser par
sa commune.
En la matière, la ville brésilienne de Porto Alegre est souvent
citée en exemple comme étant une des applications la plus
affirmée et aboutie de la démocratie participative. Cependant,
après plus de 30 ans d’expérience en la matière, la ville se
considère toujours comme un laboratoire permanent. Les
difficultés rencontrées sont nombreuses et le mode de fonction-
nement est désormais perçu comme bien plus complexe et
délicat à gérer qu’il ne le paraissait au premier abord.
DDeess eexxppéérriieenncceess ffrraannççaaiisseess Il n’empêche. L’idée d’associer davantage les citoyens aux prises
de décisions fait son chemin un peu partout et même en France.
Avec l’élévation du niveau d’études et le formidable essor des
flux d’information, tout un pan de la population se trouve, a
priori, mieux armé pour prendre part au débat public.
La montée en puissance de la Commission nationale du débat
public (CNDP), depuis 1995 et confirmée par la loi de 2002,
illustre assez bien cette évolution. Les maîtres d’ouvrage de
projet d’aménagement du territoire d’un coût supérieur à
300 millions d’euros (lignes TGV,autoroutes,centrales nucléaires,…)
sont désormais tenus de saisir cette autorité indépendante qui,
alors, décide ou non d’organiser des rencontres pour informer et
recueillir l’avis de la population. Pour quel résultat ?
Si on en croit les chiffres publiés par la CNDP, dans un tiers des
cas, le compte rendu et bilan des discussions remis par chaque
Commission particulière, conduisent le maître d’ouvrage
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16 365° | n° 1 | Février 2007
Alors qu’on ne l’attendait pas, la démocratie participative a fait irruption en 2006 dansla précampagne pour la présidentielle. Simple question d’information pour certains,elle semble pour d’autres réclamer la mise en place de mécanismes plus complexespermettant une réelle concertation. Dans le cadre du débat public sur le projet ferroviaireBordeaux-Espagne, Vae Solis Corporate s’est confrontée à l’exercice périlleux de fairevivre la démocratie participative. Retour sur expérience.
à modifier son projet initial (Charles de Gaulle Express par exem-
ple) ou à l’abandonner (extension du port de plaisance de Nice).
À l’échelon local, deux textes sont venus structurer la
«participation» des citoyens. Adoptée en 1999, la loi Voynet
oblige à créer dans chaque «pays» ou agglomération de plus de
50 000 habitants un «conseil de développement» composé de
représentants des milieux économiques, sociaux et associatifs.
Plus tard, en 2002, la loi Vaillant y a adjoint la mise en place de
conseils de quartier dans les communes de plus de 80 000
habitants. Un dispositif appliqué avec plus ou moins de bonheur.
UUnnee aaffffaaiirree ddee ccoommmmuunniiccaattiioonn«La démocratie est un jeu entre pouvoir, savoir et peuple. Si on omet
le savoir, on verse dans le populisme» met en garde le politologue
Jean Viard. Il paraît donc pertinent d’apporter le savoir aux
citoyens pour qu’ils puissent participer dans les meilleures
conditions au débat sur tel ou tel dossier majeur. La visée est
bien de leur permettre de se forger une opinion éclairée sur les
dossiers et de l’exprimer pour aider les élus et décideurs dans
leur choix.
La communication, en respectant des règles strictes, favorise
l’accès à ce savoir.
Ainsi dans le cadre d’un débat public, elle se porte garante des
principes inhérents à la procédure même du débat :
• favoriser l’impartialité des débats,
• apporter une totale transparence sur le projet soumis au débat,
• assurer l’équivalence de traitement des différents intervenants
et des différents points de vue.
À la recherche de l’écoute, du respect et de la diffusion de l’avis
de tous, la communication participe largement à la formation du
public. Alors, mission accomplie ? Pas toujours…
En effet malgré tout, en démocratie participative, le plus grand
écueil à combattre est la montée en puissance du fameux
syndrome «Nimby» («Pas de ça chez moi !» - voir encadré).
Symbole de toutes les oppositions, le «Nimby» interroge la
communication sur son efficacité et ses limites. L’enjeu est de
Démocratie participative : et si tout n’était qu’une questionde communication ?
«Nimby», acronyme de «Not In y My BackYard», que l’on peut traduire en français par «pas de ça chez moi» : attitude fréquente qui consiste à approuverun projet sous réserve qu’il se fasse ailleurs.À la base du conflit «Nimby», on trouve chez l’opposantau projet un sentiment fort de possession du territoireenvironnant un projet. Il s’agit là d’un conflit de proximité lié à la crainte de voir le cadre de vie se modifier.Les riverains se sentent dépossédés : quelque chose sepasse sans que leur avis ne soit demandé et pris encompte. Résultante du fonctionnement de la démocratiemoderne ? On remarque que les citoyens se retrouventsouvent sur le seuil de la vie collective. Leur mobilisationsur des dossiers particuliers est donc pour eux une nou-velle porte d’entrée, à condition que chacun fasse la diffé-rence entre l’intérêt collectif et l’addition des intérêtsparticuliers.
Nimby : Pas de ça chez moi !
: et si tout n’était qu’une questionde communication ?
365° | n° 1 | Février 2007 17
taille. Il y a donc un défi que la communication se doit de
relever : celui de débloquer les situations en favorisant le bascu-
lement d’une opposition à une acceptabilité.
MMiieeuuxx ccoommmmuunniiqquueerr ppoouurr ppeerrmmeettttrree ll’’aacccceeppttaabbiilliittééEn effet, tout est ici question de créer les conditions de
l’acceptabilité. Thierry Libaert1 insiste sur la phase préalable à la
diffusion de l’information. Pour lui, «davantage que dans d’autres
domaines, la communication d’acceptabilité doit débuter par une
phase d’écoute et d’imprégnation des attentes locales. Cette connais-
sance du terrain réalisée, il est alors possible de bâtir un schéma
directeur de la communication au projet». Au regard des réussites
et des échecs des projets d’implantation, il est possible de distin-
guer 10 points. 10 règles permettant de favoriser l’acceptabilité
d’une démarche et donc de permettre à la démocratie participa-
tive de bien s’exercer.
18 365° | n° 1 | Février 2007
65L E N E W S T A N K D E L E O C O R P O R A T E N O V E M B R E 2 0 0 63
1 - Enseignant en communication à l’Université Paris-IV et en culturestratégique à l’Université de Poitiers. Auteur de l’étude «Principes etméthodes de la communication d’acceptabilité».
Le plus important est de communiquer bien en amont du
projet, afin de prouver la réalité d’une volonté de démarche de
concertation, et de valoriser ses alliés (le projet n’est pas le fait
de quelques individus mais émane d’une volonté plurielle). Puis,
en adoptant une posture volontariste de dialogue, de proximité,
de transparence (ne pas cacher ou nier les nuisances possibles),
permettre le développement de la participation du plus grand
nombre au débat. Enfin, en ciblant précisément la communica-
tion, en ayant le souci d’apporter la preuve aux données que l’on
avance et en privilégiant un langage clair et accessible à tous, il
est plus facile de contrecarrer les éventuelles suspicions et
ouvrir le chemin de l’acceptabilité du projet.
LLaa pprreeuuvvee ppaarr ll’’eexxeemmppllee ::VVaaee SSoolliiss CCoorrppoorraattee eett llee ddéébbaatt ppuubblliicc D’avril à décembre 2006, l’agence a accompagné la Commission
particulière du débat public (CPDP) Projet Ferroviaire Bordeaux-
Espagne. L’objet de ce débat était d’informer les habitants des
départements de la Gironde, des Landes et des Pyrénées
Atlantiques, de leur permettre de se forger une opinion et de
l’exprimer sur le projet de prolongement de la LGV Sud Europe
Atlantique entre Bordeaux et la frontière espagnole. Véritable
bras droit du Secrétariat général de la CPDP, l’agence a été chargée
d’organiser l’information et la participation du public en
Aquitaine. Information préalable des acteurs clés (politiques, éco-
nomiques et associatifs), conception des outils d’information,
organisation des 25 réunions publiques, mise en place de rela-
tions presse ad hoc, campagne de communication… Tout a été
orchestré pour que le débat soit bien accepté et que la démocra-
tie participative puisse pleinement s’exercer.
Laurent Porta
l 150 acteurs associatifs, économiques
et politiques rencontrés
l 1 060 000 documents distribués
l 12 500 affiches collées - 125 000 tracts distribués
l 25 réunions publiques organisées
l 6 140 personnes présentes aux réunions
l 1 218 questions posées
l Internet : 30 749 visiteurs et 610 242 dossiers
consultés
l Presse : 377 articles, 40 émissions de radio,
36 interviews télévisées
l 5 118 abonnés aux outils du débat
Le débat public Projetferroviaire Bordeaux-Espagneen chiffres :
365° | n° 1 | Février 2007 19
65LE NEWS TANK DE LEO CORPORATE NOVEMBRE 2006 365LE NEWS TANK DE LEO CORPORATE NOVEMBRE 2006 3L’Observatoire
de la Ville : penserla ville de demain
À Suivre
L’Observatoire de la Ville est né du constat suivant : les
acteurs de la ville (citoyens, architectes, promoteurs, élus,
urbanistes…) pensent, pratiquent, réalisent, vivent la
ville de manière isolée sans que de véritables lieux d’échanges ne
leur permettent de rassembler leurs expertises et leurs points de
vue. Présidé par Alain Sallez, l’Observatoire regroupe un comité
de cinq experts (architecte, urbaniste, sociologue, économistes)
et se définit comme un lieu d’échanges, de débats à l’écoute et
au service de tous les acteurs de la ville.
Que souhaitez-vous faire de l’Observatoirede la Ville ?Avant tout l’Observatoire est un lieu ouvert de réflexion
prospective dont le but est de formuler des propositions.
Ensuite, notre objectif est que ces propositions débouchent sur
des applications concrètes. Nous ne nous arrêtons pas au seul
travail purement intellectuel, notre mission est d’aller plus loin
et de proposer des réalisations concrètes et innovantes.
Le premier colloque organisé sur le thème de la densité urbaine
s’est appuyé sur 12 propositions originales qui, si elles permettent
d’offrir aux villes plus de densification, ne le font pas à n’importe
quel prix.
En cette période pré-électorale tous les candidats parlent de la ville, du logement,ne pensez-vous pas qu’il vous sera difficiled’être audible ?Non, détrompez-vous. Les candidats à la présidentielle dans leurs
propositions critiquent essentiellement la situation actuelle. Ils
discutent du nombre de logements à construire et non des
conditions dans lesquelles ces constructions doivent se faire.
Alors qu’aujourd’hui, la croissance démographique s’étend tou-
jours plus loin des villes, aucun d’eux ne communique sur la
question de l’urbanisation. Or, les acteurs de la ville, dont les
élus, sont en demande de clés de compréhension sur le dévelop-
pement des villes, s’interrogent sur la périurbanisation galo-
pante, par exemple. Notre rôle est d’une part de nous interroger
sur ces mouvements : comprendre pourquoi les citoyens partent en
périphérie des villes, évaluer les risques que cela peut faire courir
à notre société sur un plan environnemental, humain,
sociétal… et d’autre part, d’avancer des propositions concrètes,
véritables réponses aux questionnements des élus, des urbanistes,
des architectes et des promoteurs.
L’Observatoire de la Ville est soutenu par plusieurs partenaires, que vous apportent-ils ?La liberté de penser, les moyens de travailler et d’être à l’écoute
des différents acteurs. Dès l’origine, nous avons voulu que cet
observatoire soit un lieu dans lequel on puisse s’exprimer, réfléchir,
proposer, tout en étant indépendant des pressions de la profes-
sion. L’Observatoire a ceci de nouveau, par rapport aux autres
groupes de travail, la multidisciplinarité de ses membres et la
volonté de s’ouvrir sur l’acteur et le bénéficiaire final de la ville :
le citoyen. Ainsi, grâce à l’appui de Bouygues Immobilier nous
avons pu faire réaliser par TNS Sofres un sondage sur «les
Français et leur habitat», riche d’enseignements. De même, avec
le soutien de son agence de communication Vae Solis, Bouygues
Immobilier a pris en charge l’organisation de notre premier
colloque et la diffusion de nos propositions via des relations
presse ad hoc.
L’ouverture est donc un élément importantdans votre travail ?Primordial ! C’est l’ouverture, l’écoute et la concertation qui
permettront d’éviter de retombées dans les erreurs nées de décisions
purement technocratiques telles que les «grands ensembles». Ces
opérations immobilières, même si elles ont pu répondre un
temps à la demande, n’ont pas résisté car elles ont été pensées
et construites sans aucune concertation.
À l’inverse des villes nouvelles - comme Cergy-Pontoise (Val
d’Oise) - nées certes de la volonté publique, mais aussi de la
concertation, de l’intercommunalité, du dialogue avec les associa-
tions et les populations, sont des réussites depuis plus de 30 ans.
Propos recueillis par Julie Valette
Le 15 février 2007 s’est tenu à la Cité de l’architecturele 1er colloque de l’Observatoire de la Ville, rassemblant
plus de 300 experts, sur la question de la densité urbaine.Rencontre avec d’Alain Sallez*, président de l’Observatoire de la Ville.
* Professeur Emérite de l’ESSEC et ancien professeur de l’Ecole Nationale desPonts et Chaussées, créateur de la Chaire d’économie urbaine et de l’Institutde Villes du Territoire et de l’Immobilier à l’ESSEC.
Fusion, réorganisation, nouveau projet d’entreprise, renfor-
cement de la cohésion des équipes… La communication
interne s’est vue confier depuis quelques années de
nouvelles missions. «Le premier public de l’entreprise, c’est son
personnel» entend-on souvent dire dans le sérail. Il semblerait
bien que cette petite phrase ait enfin été entendue en haut lieu.
Jadis souvent associée aux ressources humaines ou considérée
comme un département de la direction de la communication où
seule la communication externe était digne de l’oreille des
dirigeants, la com’ interne s’est aujourd’hui émancipée pour
devenir une véritable courroie de transmission entre les différents
départements de l’entreprise. Au point qu’elle endosse
aujourd’hui une réelle fonction stratégique.
La parole aux salariésConscientes de l’importance de l’implication et de l’adhésion du
personnel aux orientations stratégiques choisies, les entreprises
ont compris l’importance du «participatif». La communication
interne n’a plus pour seule fonction d’informer les salariés sur ce
qui se fait dans leur entreprise, elle leur donne la parole. Ainsi,
l’entreprise SMABTP, mutuelle leader sur le marché du BTP, a
souhaité recueillir le sentiment de ses salariés sur ce qu’ils
estiment être les valeurs de leur entreprise. Pendant plusieurs
mois, des ateliers de réflexion regroupant les différents départe-
ments de la société ont été organisés afin de bâtir, avec les
salariés, une charte de valeurs. Résultat : un ensemble d’engage-
ments dans lesquels chacun se reconnaît et qui serviront de
base aux messages que véhiculera la communication externe.
La fin du «tout pub»Une telle démarche est révélatrice du renversement qui s’est
opéré ces dernières années. Le temps du «tout pub» est en effet
révolu. Ce temps où les messages de la com’ interne devaient
suivre la droite ligne de ceux de la com’ externe. Aussi paradoxal
que cela puisse paraître, les apparences dictaient souvent
l’identité de l’entreprise. Mais aujourd’hui, le public n’est plus
dupe. Et les nouvelles normes de la RSE n’ont fait que renforcer
l’exigence de plus de transparence. L’image de l’entreprise doit
aujourd’hui être le reflet de ce qui se joue dans ses murs. Les
clients ne se contentent plus d’une image, d’un discours. Ils sont
en quête de cohérence. Les salariés étant les premiers ambassa-
deurs de leur entreprise, la communication interne a donc un
véritable rôle à jouer. Qui n’a pas en mémoire les scandales
mettant au jour les pratiques douteuses de certaines entreprises
et révélés par les salariés eux-mêmes ?
Déminer les conflits latentsLe responsable de la com’ interne jouit dorénavant d’une écoute
attentive de la part des dirigeants. Et pour cause ! En lien direct
avec les salariés et souvent même avec les syndicats, il dispose
de tous les éléments pour rendre compte du climat social qui
règne dans l’entreprise. Jadis strictement descendante, la
communication interne est aujourd’hui l’occasion de faire
remonter les attentes, voire les revendications des salariés. Et
peut, de ce fait, assurer une fonction de «déminage» des conflits
latents. Car on se méfie moins de la com’ interne que des
Ressources Humaines. Qui irait se confier à un DRH ou même à
un consultant en Ressources Humaines ? En revanche, placez
quelques salariés autour d’une table, faites-les réagir sur le
journal interne de leur entreprise et vous serez surpris de tout
ce que vous apprendrez…
Com’ de crise et com’interne… Il y a encore peu de temps,
l’alliance de ces deux mots pouvait sembler saugrenue. Pourtant,
certaines entreprises n’hésitent plus à confier à la communication
interne des missions dites «sensibles», à l’instar de cette entre-
prise du secteur automobile qui, pour gérer la fermeture d’un de
ses sites de production, a mis en place un dispositif des plus
étudiés : conception de messages appropriés, focus groups,
newsletter… Objectif : expliquer la décision et ses implications
à l’ensemble des salariés tout en inscrivant ce choix dans le
cadre d’un nouveau projet d’entreprise.
La com’ interne, parent pauv re de la com ? Plus si sûr…Une affiche placardée dans l’ascenseur qui rappelle les dates du prochain séjour organisé par le CE, un 4 pages sépia avec focus sur l’employé du mois… Force est deconstater que, pendant longtemps, la communication interne a été reléguée au secondplan dans nombre d’entreprises françaises. Mais ce temps semble bel et bien révolu.En témoignent les résultats du benchmark conduit par Vae Solis Corporate en 2006sur le sujet. Véritable courroie de transmission entre les différents départementsde l’entreprise, la com’ interne a pris du galon !
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Savo
ir Pl
us
20 365° | n° 1 | Février 2007
Redonner du sens, déminer les conflits latents, faire adhérer les
salariés à la stratégie de leur entreprise, motiver les équipes : tels
sont les nouveaux enjeux de com’ interne qui n’a pas fini de se
développer à en croire ce qu’on pouvait lire en octobre 2006
dans le journal La Tribune : «Les dirigeants rangent les difficultés de
communication interne en tête des freins les plus puissants à la
productivité». Il y a fort à parier que ces mêmes dirigeants
sauront trouver les moyens de surmonter ces difficultés…
La com’ interne semble avoir donc de beaux jours devant elle !
Djamila Chekhar
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre benchmark communication interne.Contact : [email protected]
v re de la com ? Plus si sûr…
365° | n° 1 | Février 2007 21
Trois questions à…
Pierre-Philippe Lacroix, responsable de la communication interne d’Aéroports De Paris
Quelle a été la stratégie d’ADPpour gérer le changement destatut en interne ?Nous avions deux objectifs principaux :
l Accompagner et former le management
pour qu’il joue un rôle de relais de l’infor-
mation auprès des collaborateurs du
groupe. Nous pensons en effet qu’il est
indispensable d’avoir un système de
diffusion de l’information en cascade et
d’impliquer le management sur des
dossiers clés et stratégiques.
l Rassurer les salariés et déminer le terrain
en mobilisant la Direction Générale et
en faisant preuve de transparence et de
pédagogie.
Quels outils avez-vous misen œuvre ?Nous avons utilisé plusieurs formes de
communication (écrite, événementielle,
orale…) pour atteindre les objectifs que
nous nous étions fixés. Nous avons organisé
des réunions d’information à destination
du management et leur avons fourni
des supports de communication (Q&A,
présentation…) accessibles sur l’intranet.
Nous avons aussi mobilisé la Direction
Générale pour qu’elle les conforte dans leur
mission, les mobilise et réponde à leurs
interrogations.
Enfin, nous avons consacré deux hors série
du journal interne au changement de
statut et communiqué le projet de loi, les
objectifs du Président puis la loi une fois
votée. Cet effort de transparence a
remporté un succès indéniable, auprès
des collaborateurs mais également des
syndicats, même s’ils ne partageaient pas
les mêmes positions «idéologiques».
Quel principal enseignementtirez-vous de cette expérienceet quels sont les bénéfices pourla communication interne ?À l’occasion du changement de statut, nous
avons créé un comité de pilotage
transverse. Les équipes de la communi-
cation interne y ont non seulement été
associées mais ont participé activement.
Cela a permis de valoriser notre expertise
en matière de «conseil» et notre rôle
stratégique dans l’accompagnement du
changement en interne.Les autres directions
ont désormais compris que nous n’étions
pas juste des relais de l’information ou des
gestionnaires d’outils mais que nous avions
un véritable rôle à jouer dans l’évolution
stratégique du groupe. Nous avons, par la
suite, mis en place une organisation similaire
à l’occasion de l’ouverture du capital.
Propos recueillis par Marika Valtier
En développement ininterrompu pendant plus de 30 ans, la
plasturgie française est depuis une décennie confrontée
à des contraintes croissantes qui hypothèquent son
développement futur, voire son existence.
Le pétrole est une matière première en constante augmentation
et a subi une hausse de 160 % entre 1994 et 2006. Une augmen-
tation devenue intolérable pour une industrie de transformation
à faible valeur ajoutée et qui, en raison d’une demande cinq fois
supérieure à l’offre, ne risque pas de faiblir.
Mais, au-delà des problèmes liés au prix de la matière, la
plasturgie française est soumise à une concurrence effrénée des
pays asiatiques, concurrence qui a d’ores et déjà ravagé la
plasturgie anglaise : seulement 5 % des sacs poubelles sont
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Tout
le m
onde
en
parle
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En janvier 2006 un amendement à la Loi d’Orientation Agricole était voté qui stipulait l’interdiction des sacs de caisse non biodégradables : à la clef, de nouveaux débouchéspour les productions agricoles et un enjeu majeur pour le développement des bioplastiques.
encore fabriqués sur place, alors que ce chiffre dépasse 60 % en
France.
L’innovation, planche de salut d’une industrieen difficultéInnover en misant sur de nouvelles matières, issues de ressources
renouvelables, constitue à ce jour la seule solution pour sauver la
plasturgie française. Issus d’amidons végétaux (pommes de terre
et maïs principalement), 100 % biodégradables, compostables,
les bioplastiques permettent également de réconcilier une
industrie, très critiquée pour ses pratiques polluantes, avec les
aspirations environnementales croissantes des Français. Ils ont
également un impact positif sur l’émission de gaz à effet de
serre : une tonne de bioplastique dégage de 2 à 4 fois moins de
CO2 que l’équivalent en plastique issu de pétrole.
L’ère du bioplastique, changement de cap pour la plasturgie française !
La fécule de pomme de terre, matériau de base des bioplastiques
Développer une nouvelle filière de «chimievégétale»Le développement attendu des bioplastiques permettra de créer,
à proximités des lieux de production des ressources végétales, de
futurs complexes agro-chimiques dédiés à la production de
matière première bioplastique. Il s’agira là d’une véritable reloca-
lisation des emplois dédiés à la production de matière première
plastique, aujourd’hui situés dans les pays du Golfe.
Si aujourd’hui les bioplastiques sont entre 1,5 et 3 fois plus
chers que les plastiques à base de pétrole, l’écart se réduit
sensiblement. En effet, l’écart actuel ne résulte pas d’un
process industriel intrinsèquement plus coûteux pour les
bioplastiques mais des faibles quantités produites (à peine
1 % du marché) qui ne permettent pas d’économies
d’échelle. En imposant l’emploi de bioplastiques pour certains
usages, la loi permettrait d’atteindre ce seuil et de lancer
réellement ce marché.
Une attitude à la base du succès du groupeSPhereAvec 1 300 salariés, 292 millions d’euros de chiffre d’affaires et
130 000 tonnes de film plastique produit, le groupe SPhere est le
leader européen des emballages ménagers. Il a fondé son
succès sur l’innovation et l’anticipation des évolutions du marché.
John Persenda, son fondateur, est conscient des enjeux auxquels
son industrie doit faire face : renchérissement du pétrole et
surtout rejet des sacs de caisse en plastique par les consomma-
teurs. D’une crise latente il fait une opportunité et décide de
changer de modèle industriel en s’orientant vers la production
d’emballages en bioplastique. Pour cela, il rachète en 2005
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e cap pour la plasturgie française !
Le sondage sur «Les Français et les Bioplastiques» réalisé en janvier 2006* fait apparaître que les Français sont favorables au
développement des bioplastiques et prêts à payer un peu plus cher.
• La quasi-totalité des Français (99%) de 18 ans et plus se dit favorable au développement des
matières plastiques biodégradables à base de matières végétales renouvelables.
• 9 Français sur 10 (87%) sont prêts à payer un peu plus cher des sacs plastiques biodégradables à
base de matières végétales pour mieux protéger l’environnement.
• Près de la moitié (43%) se dit prête de manière certaine à payer un peu plus cher des sacs
plastiques biodégradables.
* Enquête réalisée en ligne par l’institut OpinionWay sur un échantillon représentatif de Français
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65L E N E W S T A N K D E L E O C O R P O R A T E N O V E M B R E 2 0 0 63 BIOTEC, leader européen dans la recherche et la production de
bioplastiques.
Un changement de cap matérialisé par un changement de nom
et d’identité visuelle : SP Metal devient SPhere, un nom
rappelant la terre et une identité visuelle combinant références
environnementales et ancrage dans l’univers industriel.
Un tournant industriel soutenu par une campagne de communi-
cation d’envergure répondant à deux objectifs majeurs : positionner
le groupe comme leader des bioplastiques en envoyant un signal
fort au monde agricole et politique : faire connaître au grand
public les bioplastiques afin de stimuler la demande.
La stratégie de communication s’est principalement articulée
autour d’un dispositif de communication d’influence auprès des
décideurs politiques visant à obtenir le décret le plus favorable
à leur développement,une stratégie d’information et de recherche
d’alliés, auprès des acteurs environnementaux, afin de déminer
les éventuelles oppositions et valoriser les atouts écologiques du
bioplastique et, enfin, une campagne de Relations Presse qui a
permis à SPhere d’être présent sur tous les media les six
derniers mois de l’année 2006. Elle sera marquée en 2007 par la
présence du Groupe au Salon de l’Agriculture.
Si aujourd’hui les décrets ne sont pas encore publiés, les bioplas-
tiques rencontrent un succès grandissant : de plus en plus
d’applications se voient proposées, et rencontrent un succès
certain, à l’instar d’Alfapac 100% Bio, la première gamme de sacs
poubelles 100% biodégradables lancée par le Groupe SPhere.
Dans un tel contexte, en créant les conditions du succès via
l’accompagnement et la valorisation du changement,
la communication apparaît comme un facteur essentiel de
la réussite des stratégies des entreprises.
Emmanuelle Messéan
Vae Solis Corporate signe une campagne en presse écriteau lendemain du vote à l’Assemblée nationale
Les bioplastiques envahissent notre quotidien…
… emballages alimentaires, couverts jetables, sacs poubelles… aujourd’hui beaucoup de ces objets sont biodégradables
Un logo qui évolue avec l’activité du Groupe
65LE NEWS TANK DE LEO CORPORATE NOVEMBRE 2006 365LE NEWS TANK DE LEO CORPORATE NOVEMBRE 2006 3Strip tease
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Quels sont les grands enjeux de communication duCNRS ?Il y a, au CNRS, un travail important à faire sur l’ouverture au
grand public ainsi que sur la qualification et la valorisation de
l’image. En effet, selon notre dernière enquête d’opinion, le
CNRS est l’acteur de la recherche le plus connu en France
(8 Français sur 10 le connaissent au moins de nom et 34%
le connaissent bien). Il bénéficie par ailleurs d’une très bonne
réputation et est considéré comme une institution respectable
et indispensable. Cependant, il ne jouit pas toujours d’une image
très moderne et peu de Français savent précisément quels sont
nos missions ou nos domaines de
compétences.
Or, le CNRS est à la pointe de la
diffusion des connaissances scienti-
fiques et a, contrairement aux idées
reçues, une politique forte en
matière d’innovation.
Quelle est votre ambitionpour le CNRS et quels sontvos grands projets pour lestrois ans à venir ? Mon ambition est de permettre au
CNRS d’être perçu pour ce qu’il est :
un organisme moderne, flexible, qui
vit en milieu ouvert et qui est
présent sur la totalité du front de la connaissance. Parmi mes
projets prioritaires, le renforcement de la communication grand
public, le développement d’une stratégie d’influence et la
modernisation de nos outils, comme notre site Internet…
Propos recueillis par Marika Valtier
P ourquoi avez-vous décidé de quitter le CNESpour prendre la Direction de la Communicationdu CNRS ? Comment expliquez-vous les affini-
tés particulières qui vous lient avec les organismespublics ?J’ai occupé les fonctions de Directeur de la Communication
Externe, de l’Éducation et des Affaires Publiques au CNES
pendant 3 ans, je sentais donc le besoin d’évoluer et de me
remettre en question. Ce changement de fonction est le fruit des
rencontres et des circonstances. J’y ai vu une suite logique à mon
expérience dans le milieu de la recherche et une opportunité de
relever un nouveau défi en inté-
grant le plus grand organisme de
recherche généraliste d’Europe.
Vous avez occupé différentesfonctions “communication”au cours de votre carrière(lobbying, interne, presse,communication corporate…),pensez-vous que ce soitindispensable pour être un bon Directeur de laCommunication ?Je pense que c’est effectivement
un «plus». Contrairement à cer-
taines idées reçues, la fonction
de Directeur de la Communication est très stratégique et ne se
résume pas à la maîtrise d’outils.C’est un poste de chef d’orchestre
et de direction. Il est donc indispensable d’avoir exercé plusieurs
fonctions de communication parce que cela permet d’avoir une
vision globale du métier et une meilleure maîtrise des grands
enjeux de communication.
Par ailleurs, c’est un poste qui exige une confiance totale de la
gouvernance d’entreprise. C’est une fonction très politique et, de
ce point de vue, avoir un «parcours politique» n’est pas inutile.
Cela permet de réfléchir davantage en terme de stratégie et de
construire une politique de communication efficiente.
Interview :Arnaud Benedetti, Directeur de laCommunication du CNRS
Le 1er septembre 2006, Arnaud Benedetti a pris la direction de la communication du Centre National de laRecherche Scientifique (CNRS), après 3 ans passés dansdes fonctions équivalentes au Centre National d’ÉtudesSpatiales (CNES).
C’est un «retour aux sources» pour ce professionnel de lacommunication et des stratégies d’influence. Après un parcours universitaire très orienté vers les sciences sociales(IEP Bordeaux, Maîtrise de Droit Public et de SciencesPolitiques, DEA de Sciences Politiques à l’IEP de Paris etDEA de Sciences Sociales à l’EHESS), il fait ses premièresarmes auprès du Professeur Pompidou, alors Conseillerscientifique du Premier ministre Edouard Balladur, avantde rejoindre le CNES.
En dépit des apparences, les clivages semblent disparaître.
Certes, deux candidats émergent. Mais en ce début février
2007, le troisième «homme» n’est pas loin. Les deux mois
qui nous séparent du premier tour seront suffisamment longs
pour que des surprises viennent chambouler la donne. François
Bayrou fait frémir les sondages. Et puis, la qualification de Le Pen
au second tour n’est pas à exclure, loin s’en faut.
Je veux ici me limiter à analyser la communication – si impor-
tante – des deux prétendants les plus probables – à ce jour – à la
fonction de Chef de l’État : Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. La
campagne présidentielle 2007 nous intéresse. C’est la première
où les principaux candidats sont plus des «produits» de la
communication que des représentants de courants idéologiques
structurés. Les candidats accordent eux-mêmes et sans fausse
pudeur une place de choix à la communication dans leur
stratégie de conquête.
Leurs points communs d’abord. Ils se distinguent des autres par
un sens aigu de la communication et une maîtrise parfaite des
outils de communication et de marketing. Ils savent que l’image
est devenue centrale dans la conquête du pouvoir et travaillent
à concevoir une offre qui réponde à une attente. Certes, ce n’est
pas nouveau en soi !
La pratique de nos deux candidats est plus professionnelle que
leurs prédécesseurs – moins intuitive, moins personnelle – et
leur discours commandé par l’analyse approfondie des attentes
de l’opinion. Au risque d’être un peu mécanique et guère
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En
ap
arté
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cohérent au fil de la campagne. L’opinion est si versatile ! Dès
lors, il ne faut pas s’étonner que les deux prétendants
semblent être dénués de paradigme idéologique ; ils collent
à l’opinion !
Après la méthode, leur positionnement a également des points
communs : incarner impérativement la nouveauté. Ségolène
Royal est une femme, c’est une nouveauté en soi ! Elle est belle,
l’image domine et s’impose. Mais, elle est plus que cela, elle est
aussi stratège. L’erreur de ses compétiteurs socialistes a d’ailleurs
consisté à croire qu’elle n’était que «belle». Nicolas Sarkozy veut
également incarner la nouveauté ; il choisit donc la rupture,
la posture du fils rebelle. Le chemin est plus escarpé ! Incarner
la rupture après 5 années d’exercice du pouvoir dans les gouver-
nements successifs de Jacques Chirac est plus difficile à faire
admettre. Il n’est pas que rebelle.
On voit là le résultat d’une culture de la demande politique :
les mêmes analyses, les mêmes comportements, les mêmes
outils aboutissent aux mêmes positionnements. L’offre est donc
assez proche ! C’est vrai sur le positionnement, c’est assez vrai
sur les premières propositions.
Pour autant, leur maîtrise des ressorts de la communication
ne les empêche pas de faire des erreurs communes. D’abord,
en donnant le primat à la communication sur la politique là
où jusqu’à présent l’inverse s’imposait. Ensuite, en mettant en
scène leur propre communication, ce qui comporte plus d’incon-
vénients que d’avantages. Enfin, en confondant communication
et publicité. Ils s’adjoignent d’ailleurs les services de publicitaires
Belle et Rebelle
et non de communicants (la subtilité leur échappe-t-elle ?),
toujours plus prompts à communiquer sur eux-mêmes, leurs
ambitions ou leurs désirs que sur leur projet.
Venons-en à leurs différences. La première porte sur leur
investiture. Autant la compétition interne au PS aura été vécue
comme un processus de sélection, un «baptême du feu» réussi
par Ségolène Royal, une étape gagnée, autant les débats de
l’UMP n’auront été pour les Français, au mieux, un non événe-
ment, au pire un simulacre de primaire faute de combattants.
La candidate socialiste est devenue un «Chef» capable de
gagner et de rassembler. Le candidat de l’UMP s’est soumis
à une compétition artificielle qui n’a pas fait cesser les attaques
internes à son parti.
La seconde différence porte sur le choix «provisoire» des slogans
de campagne. Avec «Pour que ça change fort», Ségolène Royal
choisit un slogan avec le mot polysémique par excellence :
changer / changement où chacun peut s’y retrouver. Le souverai-
niste et l’européen, l’entrepreneur et le fonctionnaire, celui qui
finance et celui qui reçoit de l’Etat protecteur,… Il ne dit pas
grand-chose, mais il dit bien plus que l’incongru «Présider
autrement» de Lionel Jospin (qui ne disait rien d’autre que
la haine du concurrent !).
Nicolas Sarkozy, avec «La France d’après», ne donne aucun sens,
aucun projet, aucune émotion ! Il fait de surcroît la même erreur
que Lionel Jospin en se positionnant par rapport à une
personne, Jacques Chirac. Dans le doute, le candidat a préféré
se dire que «Ensemble tout est possible». On espère que
le temps des vrais slogans n’est pas encore arrivé. Nos candidats
pourraient faire mieux à n’en pas douter !
En définitive, nos deux candidats experts en communication
utilisent les techniques modernes, lui accordent toute
l’importance qu’elle doit avoir, l’associent en tout et en amont.
Mais attention, ni «cerise sur le gâteau», ni caricature, la commu-
nication politique est l’inverse du gadget et de la «cosmétique» ;
elle sédimente sur le long terme.
Un ancien Premier ministre me disait récemment qu’une
campagne présidentielle se décompose toujours en deux temps :
celui de l’image d’abord et celui de la capacité ensuite. C’est vrai.
Plus on se rapproche de l’échéance, plus les Français avec leur
bon sens distinguent le candidat le plus en mesure d’incarner
la fonction, d’incarner la Nation. Mais finalement, la capacité
perçue par les Français, n’est rien d’autre que la sédimentation
sur le long terme de l’image que les candidats auront réussi
à se construire sur le fond, par-delà la mousse de la campagne.
Le temps des ajustements des premiers mois de campagne est
maintenant terminé. Les hésitations, les maladresses, les tâton-
nements doivents laisser la place à l’incarnation. Sinon, tout
deviendra possible au premier tour : l’émergence du troisième
«homme», le spectre de Le Pen, la Belle ou le Rebelle ?
Arnaud Dupui-Castérès2 février 2007
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e et Rebelle
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Leo Corporate change de nom et entre dans la sphèrevae solis. En devenant vae solis corporate, nous réaffirmons notre volonté d’être le cabinet de conseilen stratégie d’information qui vous accompagne.
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