ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard...

24
OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 Numéro 4 ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI Évangélisation à l’ère numérique

Transcript of ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard...

Page 1: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

OCTO

BRE – NOVE

MBRE – DÉC

EMBRE20

11 �

Num

éro 4

ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI

Évangélisation à l’ère numérique

Page 2: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

Octobre – Novembre – Décembre 2011 N° 4, 87e année

Revue d’information et d’animation missionnaireau service de l’Église canadienne, publiéepar l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi.

Conférence des évêques catholiques du Canada :Mgr Eugène Tremblay (évêque ponens)Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires : P. André Gagnon, s.j.Rédacteur en chef : José I. [email protected] Ont collaboré à ce numéro :P. André Gagnon, s.j., Univers, Agence Zenit, Annie Laberge, f.m.j., José I. Sierra, Agence Fides

Coût de l’abonnement :10 $ pour un an (4 numéros)15 $ (abonnement de soutien pour un an)TPS et TVQ inclusesPour s’abonner :Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected]

Conception et infographie : Charles LessardPrépresse et impression : Accent Impression Inc.Page couverture : Chapelle de la maison mère de la Famille Marie-Jeunesse, Sherbrooke, Québec.

Œuvre pontificale de la propagation de la foi175, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) Canada, H2X 1C7Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected]

Conseil d’administration :P. André Gagnon, s.j. (président), Benoît Cardin,P. Nicolas Favart, f.m.j., Jean-Claude Bergeron, m.s.a.,Diane Daneau,Lise Tremblay, m.i.c.,Michelle Payette, m.i.c., etSolange Blaquière-Beauregard

La revue UNIVERS est répertoriée dans l’ARGUS des communications et est membre del’Association canadienne des périodiques catholiquesISSN 0381-9876Dépôt légal : Bibliothèque Nationale du QuébecEnvoi de poste – publications - enregistrement n° 09585Numéro de convention : 40007626Nous remercions le gouvernement du Canadade l’aide financière qu’il nous apportepour nos dépenses d’envoi postal,par l’entremise du programme d’aideaux publications (PAP),N° d’enregistrement 09585.

SOMMAIRE

José I. Sierra Rédacteur en chef

3 Billet du Directeur nationalPar André Gagnon, s.j.

4 Évangélisation à l’ère numériqueTextes recueillis par Univers

8 Ê� tre chrétien à� l’è� re de Facebook : mode d’emploi Par l’Agence Zenit

10 Pour que les jeunes aient la Vie !Par Annie Laberge, f.m.j.

12 Là où les cœurs sont évangélisésPropos recueillis par José I. Sierra

15 Sainte Thérèse au théâtre :une expérience transcendantaleEntrevue réalisée par José I. Sierra

19 Un prix pour la revue UniversPar Univers

20 Mission monde

22 Abonnement / Intentions missionnaires

23 Aidons l’Église missionnaire…

Page 3: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

3OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

BILLET DU DIRECTEUR NATIONAL

P. André Gagnon, s.j. Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires

[email protected]

L a Corne de l’Afrique crie famine une foisde plus. Les images terrifiantes vont encore une fois troubler notre sommeil.

Ces images horribles nous incitent à revoirnos valeurs humaines. Ce que vivent ces peuples depuis des décennies reste une taredans notre humanité. Cette tragédie lui indique qu’elle a à vivre un « passage » im -portant : le « passage » d’un cœur fermé etégoïste à un cœur qui aime au point de nepas laisser son frère et sa sœur en humanitémourir de faim. Les règles économiques, lesrésolutions de l’ONU, les bonnes paroles desgouvernements ne changeront rien à la situa-tion de ces peuples sans un profond change-ment dans notre façon d’aborder le mal, sansune profonde conversion intérieure. N’avons-nous pas un devoir envers ces populationsplus faibles et vulnérables ? Jésus peut nousenseigner l’art de transmettre ces « passages »,la mobilité intérieure nécessaire pour laisseragir notre humanité envers ces enfants, ceshommes et femmes qui veulent vivre.

Notre société sécularisée et désincarnéeest en rupture avec Dieu. Mais Dieu continueà aimer personnellement chaque homme,chaque femme. Malgré cet amour divin, com-bien d’entre nous dépérissent aujourd’hui dene pas se savoir aimés ou de ne pas aimer ?Cependant, plus on aime Dieu, plus on est capable d’aimer son prochain. Cette spiritua-lité incarnée, où l’amour est le centre, est unantidote à l’orgueil, puisque dans notre cœurse trouvent la douceur et l’humilité, la bontéet la compassion. Le « cœur à cœur » auquelnous invite Jésus vient unifier notre vie, notreraison et notre foi. De cette union vient la

force de son amour qui donne une cohérenceaux différentes facettes de notre être, pour affermir notre relation au Père et aux autres.Ainsi, dans un monde où triomphent la sur-consommation et le confort matériel, l’auto-suffisance et l’individualisme, l’événement dela crèche nous invite à vivre le « passage » dela foi et à aimer au point de ne plus souffrirles injustices et les inégalités dans le partagedes richesses.

En contemplant la crèche, nous acceptonsde faire confiance au Créateur, de nous en remettre à sa paternité aimante, pleine de tendresse et d’amour. L’incandescence deDieu s’incarne et nous transforme. C’est dansla contemplation auprès du cœur de Jésus quel’homme et la femme retrouvent leur capacitéd’aimer. Vivre la spiritualité de l’amour, c’estla promesse d’un terreau fertile pour tousceux et celles qui désirent renouveler leursliens. Lorsque les conjoints traversent des difficultés, ils n’ont pas toujours consciencede l’infinie richesse des possibilités de leuramour : dialogue, prévenance, miséricorde…Tout cela, Jésus nous l’enseigne par son cœurardent et ouvert à la compassion et aux souf-frances du monde. À sa suite, nous sommesappelés à bâtir la civilisation de l’amour !L’amour ne veut pas d’un cœur partagé.

Que l’enfant de la crèche transforme votrecœur, qu’il vous apporte la grâce de travaillerà un monde de justice et de paix.

Joyeux Noël et

heureuse année 2012 !

À Noël, l’incandescence de Dieu s’incarne

Page 4: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

4 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

Faire connaître Jésus-Christ et son Église, soutenir l’activité missionnaire dans le monde, s’engager à servir et à édifier l’Humanité : voilà l’objectif que s’est fixé l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi (OPPF) depuis sa fondation en 1822. Or le contexte dans lequel nous vivons apporte des défis à relever qui sont non seulement différents mais aussi nombreux,complexes et nouveaux. Pensons à la notion même de la Mission qui a tellement évolué depuis.Ou bien à la Nouvelle Évangélisation qui ouvre des perspectives novatrices. Et que dire des nouvelles technologies ? Nous vous invitons à vous attarder sur ce dernier élément, car d’un point de vue chrétien, des questions fondamentales doivent se poser : les moyens de communication modernes répondent à quels besoins ? Comment transmettre l’Évangile dans ce contexte ? Comment cela nous affecte-t-il et quel est notre rôle en tant que personnes responsables ? Autrement dit : pour l’Église missionnaire, l’ère numérique constitue-t-elle une grande occasion ou un obstacle pour annoncer la Bonne Nouvelle ?

L ’Église et Internet : c’est un lien qui semblait étrange à faire iln’y a pas si longtemps. Pourtant, les moyens de communicationmodernes jouent un rôle de premier ordre dans l’Église depuis

au moins quarante ans de cela¹. [En 1971, le document] Communio et progressio a souligné

que « les médias d’aujourd’hui ouvrent aux Hommes de nouvellesvoies pour la rencontre du message évangélique ». En 1975, lepape Paul VI a dit que l’Église « se sentirait coupable devant leSeigneur » si elle n’utilisait pas les médias pour l’évangélisation(Evangelii nuntiandi, 45. 1975). Le pape Jean-Paul II a qualifié les médias de « premier aréopage des temps modernes» et a déclaréqu’« il ne suffit pas de les utiliser pour assurer la diffusion du message chrétien et de l’en seignement de l’Église, mais il faut intégrer le message dans cette “nouvelle culture” créée par lesmoyens de communication modernes.» (Redemptoris missio, 37. 1990)

Textes recueillis par | Univers

Évangélisation à l’ère numérique

Page 5: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

5OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

La nature interactive des nouveaux médias contribue au progrès socialL’accessibilité des téléphones portables

et des ordinateurs, unie à la portée globaleet à la capillarité d’Internet, a créé unemultiplicité de canaux par lesquels il estpossible d’envoyer, de manière instantanée,des mots et des images aux angles les pluséloignés et les plus isolés du monde : […]une possibilité qui, pour les générationsprécédentes, était impensable.

Les jeunes, en particulier, ont comprisl’énorme capacité des nouveaux médias de favoriser la connexion, la communicationet la compréhension entre les individus etles communautés, et ils les utilisent pourcommuniquer avec leurs propres amis,pour en encontrer de nouveaux, pour créerdes communautés et des réseaux, pourchercher des informations et des nouvelles,pour partager leurs idées et leurs opinions.

De nombreux avantages dérivent de cettenouvelle culture de la communication : les familles peuvent rester en contact, mêmesi elles sont séparées par d’énormes dis-tances, les étudiants et les chercheurs peuvent accéder plus facilement et immé-diatement aux documents, aux sources etaux découvertes scientifiques et ils peu-vent, par conséquent, travailler en équipeà partir de différents lieux; en outre, la nature interactive des nouveaux médias facilite des formes plus dynamiques d’ins-truction et de communication, qui contri-buent au progrès social.

Le désir fondamental d’entrer en relation les uns avec les autresBien que soit un motif d’étonnement la

vitesse avec laquelle les nouvelles techno-logies se sont développées eu égard à leurfiabilité et à leur efficacité, leur popularitéparmi les usagers ne devrait pas nous sur-prendre, puisqu’elles répondent au désirfondamental des personnes d’entrer en relation les unes avec les autres. Ce désirde communication et d’amitié est enracinédans notre propre nature d’êtres humainset ne peut être compris de façon adéquateuniquement comme une réponse aux inno-vations technologiques.

À la lumière du message biblique, cedésir doit plutôt être considéré comme unreflet de notre participation à l’amour com-

Cela est d’autant plus important aujour -d’hui, car non seulement les médias influ -encent fortement la conception que lespersonnes ont de la vie mais égalementdans une large mesure « l’expérience hu-maine comme telle est devenue une expé-rience médiatique.» (Aetatis novae, 2. 1992)

Tout cela s’applique à Internet. Et bienque le monde des communications sociales« peut parfois sembler étranger au messagechrétien, il offre aussi des occasions uniquespour proclamer la vérité salvifique duChrist à la famille humaine tout entière. Ilsuffit de considérer [...] les capacités posi-tives d’Internet pour diffuser l’informationet l’enseignement religieux au-delà de toutesles barrières et frontières. Une audienceaussi large aurait dépassé l’imagination laplus audacieuse de ceux qui ont prêchél’Évangile avant nous. [...] Les catholiquesne devraient pas avoir peur d’ouvrir toutesgrandes les portes des communications sociales au Christ, afin que la Bonne Nou-velle puisse être proclamée du haut des toitsdu monde !» (Message pour la 34e Journée mondialedes communications sociales, 3. 2000)La finalité des communications sociales est

claire. Cependant, quel est leur apport concretdans notre vie ? La réponse à cette questionnous est donnée dans le message pour la43e Journée mondiale des communications sociales² de 2009, où le pape Benoît XVI explique le rôle plutôt positif que jouent lesnouvelles technologies :

Les nouvelles technologies digitales dé-terminent des changements fondamentauxdans les modèles de communication etdans les rapports humains. Ces changementssont particulièrement évidents chez lesjeunes dont la croissance est étroitementliée à ces nouvelles techniques de com -munication. Ils sont donc à leur aise dansun monde digital qui, par contre, semblesouvent étranger à ceux d’entre nous,adultes, qui ont dû apprendre à compren-dre et à apprécier les occasions que cemonde offre à la communication. […]

Ces technologies sont un véritable donpour l’Humanité : par conséquent, nous devons faire en sorte que les avantagesqu’elles offrent soient mis au service detous les êtres humains, surtout de ceux quisont dans le besoin et sont vulnérables, etde toutes les communautés.

Page 6: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

6 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

comme toi-même. » (cf. Mc 12, 30-31) Sous cejour, en réfléchissant sur le sens des nou-velles technologies, il est important deconsidérer non seulement leur indéniable capacité de favoriser le contact entre lespersonnes, mais aussi la qualité des con -tenus qu’elles sont appelées à mettre encirculation. Je désire encourager toutes lespersonnes de bonne volonté qui travaillentdans le monde émergent de la communi -cation digitale, afin qu’elles s’engagentà promouvoir une culture du respect, dudialogue, de l’amitié.

[…] Si les nouvelles technologies doi-vent servir au bien des individus et de lasociété, ceux qui les utilisent doivent éviterl’emploi de mots et d’images dégradantspour l’être humain, et donc exclure ce quialimente la haine et l’intolérance, avilitla beauté et l’intimité de la sexualité humaine, exploite les personnes faibleset sans défense.

Amitié et réseaux : pour la promotion d’une coopération entre peuples Le concept d’amitié a bénéficié d’une

relan ce renouvelée dans le vocabulaire desréseaux sociaux digitaux apparus ces der-

municatif et unifiant de Dieu, qui veut fairede l’Humanité entière une seule famille.Lorsque nous sentons le besoin de nousrapprocher d’autres personnes, lorsquenous voulons mieux les connaître et nousfaire connaître, nous répondons à l’appelde Dieu – appel qui est inhérent à notre nature d’êtres créés à l’image et à la res-semblance de Dieu, le Dieu de la commu-nication et de la communion.

Le désir de connexion et l’instinct de communication [...] ne sont en vérité quedes manifestations modernes de la dispo -sition fondamentale et constante des êtreshumains à sortir d’eux-mêmes pour entreren relation avec les autres. […] Lorsque nousnous ouvrons aux autres, nous accomplis-sons entièrement nos besoins les plus pro-fonds et nous devenons plus pleinementhumains.

Aimer c’est, en effet, ce pour quoi nousavons été engendrés par le Créateur. Naturellement, il ne s’agit pas de relationspassagères, superficielles, mais du véri -table amour, qui constitue le centre de l’enseignement moral de Jésus : « Tu aime-ras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur,de toute ton âme, de toute ta pensée, et detoute ta force» et « Tu aime ras ton prochain

Parmi les plateformes

de communication des Œuvres

pontificales missionnaires (OPM)

au Canada francophone,

il y a une page Facebook et

un blogue qui existent depuis un an.

En 2011, l’OPPF a commencé

à produire et à mettre des vidéos

en ligne. Enfin, on compte aussi

les sites Internet de l’OPPF,

de l’Enfance missionnaire

(Mond’Ami) et de l’Œuvre

de Saint-Pierre-Apôtre.

Page 7: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

7OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

nières années. Ce concept est une des plusnobles conquêtes de la culture humaine.[Mais] il faut être attentif à ne pas banaliserle concept et l’expérience de l’amitié. […]En effet, lorsque le désir de connexion vir-tuelle devient obsessif, la conséquence enest que la personne s’isole, interrompantainsi l’interaction sociale réelle. Cela finitpar perturber aussi les modèles de repos,de silence et de réflexion nécessaires à undéveloppement humain sain.

Les amis doivent se soutenir et s’encou-rager les uns les autres en développantleurs dons et leurs talents et en les mettantau service de la communauté humaine.Dans ce contexte, il est gratifiant de voirémerger de nouveaux réseaux digitaux quis’efforcent de promouvoir la solidarité humaine, la paix et la justice, les droits del’Homme et le respect de la vie et le biende la Création. Ces réseaux peuvent facili-ter des formes de coopération entre peuplesde contextes géographiques et culturels différents, en leur permettant d’approfondirl’humanité commune et le sens de cores-ponsabilité pour le bien de tous. Il est né-cessaire toutefois de veiller à ce que lemonde digital, dans lequel ces réseaux peu-vent être établis, soit un monde vraimentaccessible à tous. Le futur de l’Humanitésubirait un grave préjudice si les nouveauxinstruments de la communication, qui per-mettent de partager connaissances et infor-mations de manière plus rapide et efficace,n’étaient pas rendus accessibles à ceux quisont déjà économi quement et socialementmarginalisés ou s’ils ne contribuaient qu’àcreuser l’écart qui sépare les pauvres desnouveaux réseaux qui se développent auservice de l’information et de la sociali -sation humaine.

Le monde numérique : ressource précieuse, stimulation pour la rencontre et le dialogue À la lumière de ce qui a été écrit jusqu’à

maintenant, nous pouvons apprécier com -bien il est important pour l’Église mission-naire de prendre de nouveaux chemins afin dedévelopper l’annonce de la Bonne Nouvelleau milieu de l’ère numérique. Concluons avecces quelques extraits du message pour la44e Journée mondiale des communications sociales³ de 2010 :

Le monde numérique, en mettant à ladisposition de tous des moyens qui offrentune capacité d’expression presque illimitée,ouvre de considérables perspectives d’ac-tualisations à l’exhortation paulinienne :“Malheur à moi si je n’annonçais pasl’Évangile !” (1 Co 9, 16) Avec leur diffusion,par conséquent, la responsabilité de l’an-nonce non seulement s’accroît mais se faitplus pressante et réclame un engagementplus motivé et efficace.

[…] Une pastorale dans le monde numé-rique est appelée à tenir compte aussi deceux qui ne croient pas, sont découragés etont dans le cœur des désirs d’absolu et devérité éphémères, puisque les nouveauxmoyens permettent d’entrer en contactavec des cro yants de toute religion, avecdes non-croyants et des personnes appar-tenant à d’autres cultures. Comme le pro-phète Isaïe parvint à imaginer une maisonde prière pour tous les peuples (cf. Is 56,7),on peut supposer que – comme « le parvisdes gentils » dans le Temple de Jérusalem –le Web puisse également ouvrir un espaceà ceux pour qui Dieu est encore inconnu.

Le développement des nouvelles tech-nologies et, dans son ensemble, le mondenumérique représentent une ressource précieuse pour toute l’Humanité et pourl’Homme dans la singularité de son être, demême qu’une stimulation pour la rencontreet le dialogue. Mais ils se présentent aussiaux croyants comme une grande occasion.Aucune route, en effet, ne peut et ne doitêtre fermée à qui, au nom du Christ res -suscité, s’engage à se faire toujours plusproche de l’Homme.

1. L’Église et Internet, document du Conseil pontificalpour les communications sociales, par John P. Foley,président, et Pierfranco Pastore, secrétaire, Rome,2002.

2. Message du pape Benoît XVI pour la 43e Journéemondiale des communications sociales : Nouvellestechnologies, nouvelles relations : Promouvoir uneculture de respect, de dialogue, d’amitié, Rome, 2009.

3. Message du pape Benoît XVI pour la 44e Journéemondiale des communications sociales : Le prêtre etla pastorale dans le monde numérique, Rome, 2010.

Page 8: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

8 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

Être chrétien à l’ère de Facebook : mode d’emploi ¹Selon Guillaume Anselin, spécialiste de la communication des marques et des institutions, l’ère numérique est une culture nouvelle dans laquelle nous sommes entrés où les frontières et les distances ne semblent plus exister. Si tel est le cas, comme personnes à la suitedu Christ, que faut-il savoir, quels sont les risques, comment s’y prendre pour que notre missionévangélisatrice, individuelle et collective soit efficace ? M. Anselin y répond. (N.D.L.R.)

L’ère numérique, c’est une société du « tout-communication », connectée en perma-nence, où se redéfinit le rapport individuel

au monde, aux autres, et à la manière deconsommer ou de produire l’information.Dans cette ère « digitale », l’information circuleen priorité par des « cercles sociaux », avec lerisque d’accorder plus de crédit à celle qui estpropagée (rendue « populaire » par les « amis »réels ou virtuels) plutôt qu’aux sour ces offi-cielles. Le danger est évidemment de dévelop-per une vision déformée de la réalité. L’èrenumérique engendre aussi l’abolition desfrontières et des distances, une culture del’image plus que de l’écrit, une société « con -versationnelle », dont le contenu est l’objetmême de la discussion, à grande échelle.

C’est un phénomène culturel inédit et récent : social, médiatique, misant sur une information immédiate qui se propage plusvite que le temps de respirer, avec ses com-munautés d’intérêt et près de 2 milliards depersonnes connectées dans le monde. Rappe-lons-nous qu’il y a 6 ans, Facebook, YouTube,Twitter, si présents dans le quotidien, n’exis-taient pas.

Pour les pays de culture médiatique forte,on peut parler alors effectivement de post -culture, au sens de basculement vers une« société digitale ».

Les risques et les enjeuxL’ère numérique correspond évidemment à

un saut générationnel. La télévision de nos parents n’est plus celle d’aujourd’hui. Avec

l’avènement du « tout-multimédia », il y aune forte migration des publics jeunes versle digital. Demain, ce sont des générations entières qui auront toujours connu Facebookcomme principal canal de proximité pour s’informer, parler ou rencontrer.

Internet exerce en soi une fascination :enfin un média personnel où je peux cons -truire l’identité que je souhaite, me mesureraux autres, être « connecté » et parler de ceque je veux à qui je veux. Un lieu où je peuxcréer quelque chose, m’immerger dans desunivers, jouer, écouter de la musique, regarderdes vidéos, lire...

Certains ont même une vision idéaled’Inter net, perçu comme le « dernier mondelibre », démocratique, car il permet l’expres-sion de toutes les opinions minoritaires,sans contraintes ni conséquences… et offrantune sécurité apparente à l’utilisateur.

Le danger, comme le dit bien le pape Be-noît XVI, c’est la coexistence de deux identités– une numérique (un avatar de soi), l’autreréelle – et de deux vies en parallèle : l’une,réelle et contingente, et l’autre, virtuelle et fa-cile, mais finalement bien réelle puisqu’elleoccupe une part importante de mes journées.

Les enjeux liés à l’utilisation d’Internet tou-chent la construction de la personne, l’unitéde sa vie et la formation des consciences, quien permettent un usage équilibré pour cequ’il apporte de meilleur : un merveilleux outilpratique et ludique, lorsque l’on sait s’en ser-vir. Car trouver une information sur Internetn’est pas toujours trouver une solution.

Par | l’Agence Zenit

Univers

Page 9: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

9OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

Savoir répondre à la question éternelle de l’Homme L’offre d’aujourd’hui sur le « continent di-

gital » est diversifiée, mais aussi très fragmen-tée. Beaucoup d’initiatives peinent à trouverleur audience, par manque de ressources, oud’offre éditoriale, ou parce qu’elles ont du malà aller au-delà des publics traditionnels à quielles se destinent. Pour aller sur un site catho-lique, il faut déjà l’être un peu...

Ce qui fait la force des grands projets surInternet, c’est une approche résolument mul-timédia et une interaction intelligente avec lespersonnes, à partir d’un besoin clairementidentifié. Dans le domaine de la foi, il manqueclairement d’initiatives où, au-delà de la re-prise des actualités, on dispose de réponsessimples, dans les formes les plus variées, auxquestions que se posent les gens sur la foi,la vie et la société.

C’est à cette question éternelle de l’Hom -me, à son désir de transcendance, que nousdevons répondre avec des projets forts, inter-actifs qui favorisent la transmission de ce quenous avons reçu. Répondre au « pourquoi » etau « comment » avec créativité, modernité,et servir le travail pastoral des personnes surle terrain : prêtres, éducateurs, religieux, caté-chistes, et chacun de ceux qui, dans le monde,investissent leur énergie dans la productionde blogues et de sites Internet.

Au fond, rien de neuf, car à la manière denos villes et de nos campagnes qui ont vul’engagement créatif de tant de chrétiens pourle progrès des sociétés, le continent numé-rique attend lui aussi notre présence visible,sereine, et à la hauteur des enjeux de cette« société digitale ».

1. D’après une entrevue publiée le 30 janvier 2011 parZenit.

LA VÉRITÉ d’abord, car en matièrede foi, nous n’avons – nous chré-tiens – pas mieux à proposer en réponse à cette soif inscrite dansle cœur des Hommes. Dans uneépoque sans cesse plus saturéed’information, cela veut dire êtreprésents sur ces réseaux, rendrecompte des sources fiables à pro-pos de la doctrine (visibles, dansun langage accessible), témoi -gner simplement de ce que nouscroyons et dire comment nous levivons, avec les moyens à notre disposition : l’information, la nar -ration, les vidéos, les forums, lesblogues, etc.

C’est aussi rétablir un équilibredans l’écosystème numérique etdonner aux gens deux choses es-sentielles : le droit de savoir et lechoix, celui d’adhérer ou non. Être« cooperatores veritatis » pour an-noncer l’Évangile et favoriser unerencontre personnelle avec Jésusqui est le Chemin, la Vérité et la Vie.

Disons-le autrement : ne pasêtre fortement présent sur ce con -tinent digital est une contre-vérité.C’est un devoir de justice et de charité dans un monde en accélé-ration où l’on cherche si souventà « gommer » la dimension spiri-tuelle et la teneur du message chrétien.

IL FAUT ÊTRE AUTHENTIQUE…avec cohérence, avec consistance,pour entrer en dialogue avec l’Au-tre. Être soi, sans rien céder sur lefond, mais dans une écoute activepour se faire tout à tous. Commenous l’a dit à plusieurs reprisesBenoît XVI, le style chrétien necherche pas à plaire, au risque dedénaturer ce dont nous sommesdépositaires. Notre communicationest affirmation joyeuse, positive…et délicate. Elle est entière aussi, àtemps et à contretemps. Elle estsociale, car insérée dans les cul-tures de notre temps. Elle est évan-gélisation, pour toucher les cœurs

et les intelligences. Elle est unité,pour soutenir toutes les réalitéspastorales et ecclésiales.

Mais le Saint-Père nous metaussi en garde contre la tentationdu « tout-digital », car les techno -logies doivent permettre de rap-procher les gens d’une pratiquede la foi vécue dans nos commu-nautés chrétiennes, en Église.

La vérité, enfin, mérite UNE NOUVELLE APPROCHE. […] Plusde compétences et une obligationde renouveler les moyens, car Internet requiert aujourd’hui une approche totalement profession-nelle et des ressources. Nous devons bâtir les cathédrales du savoir, les parvis et les agorassur un con tinent digital… fait de boulevards et de places, mais aussid’impasses où se perdent les per-sonnes.

Pour témoigner de l’Évangile dans l’ère numérique[…] La vérité et l’authenticité : en matière de stratégie de communication,

on ne peut guère faire mieux !

Page 10: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

10 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

« Pour la Beauté et la Joie de Dieu, vivre tout l’Évangile avec Marie dans l’unité, la fraternité et la charité joyeuse. » Ainsi s’énonce le charisme de la Famille Marie-Jeunesse,

jeune communauté née à Québec au début des années 1980.

Par | Annie Laberge, f.m.j.

D ans un monde où les jeunes sont en quête de sens et de repères,la Famille Marie-Jeunesse (FMJ) voit se lever toute une géné-ration de jeunes, heureux de suivre le Christ. Ayant comme

mission principale l’accueil et l’évangélisation des jeunes entre15 et 30 ans, la communauté cherche aussi – toujours en commu-nion avec l’évêque local – à répondre aux besoins de l’Église, là oùelle est implantée. Reconnue comme association publique de fidèlesde « type communauté nouvelle » par le diocèse de Sherbrooke, laFMJ a maintenant cinq maisons situées à Québec et à Sherbrooke(Canada), à l’île de la Réunion (océan Indien), à Ciney (Belgique)et à Tahiti (Polynésie française).

Pour que les jeunes aient

la Vie !

Univers

Page 11: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

11OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

Composition de la communautéEn plus des centaines de

jeunes qui fréquentent ses diffé-rentes maisons, la communautécompte aujourd’hui 135 mem-bres engagés, frères et sœurs,dont 13 prêtres. Des familless’engagent aussi, dans leur mi-lieu respectif, à vivre le mêmeidéal. Depuis 2009, une sociétéde prêtres de droit diocésain aété formée à l’intérieur de laFamille Marie-Jeunesse. Cette société veille aussi sur unetrentaine de frères de la commu-nauté qui aspirent au sacerdoce.

Spiritualité et engagement missionnairePorteuse d’une spiritualité mariale et eu-

charistique, la FMJ se rassemble autour de laprière du chapelet, de l’Eucharistie et de l’ado-ration quotidienne, avec quatre heures deprière par jour. À côté de cet aspect contem-platif, le dynamisme missionnaire est intenseet le travail ne manque pas.

Désirant répondre aux besoins pressants dela nouvelle évangélisation, la communauté organise chaque année, par pays, plusieursrassemblements de jeunes, des week-ends deressourcement et des soirées de prière heb -domadaires. Selon les invitations, laFMJ prend aussi la route pour témoi-gner dans les écoles, organiser desmissions paroissiales, participer àla vie diocésaine ou à des missionsà l’extérieur du pays. Avec unemoyenne d’âge de 28 ans et le défitrès présent de la formation desmembres, la communauté s’appuiesur l’expérience des communautésde tradition ancienne et grandità l’ombre du « grand chêne » del’Église et de ses pasteurs.

L’École internationale d’évangélisationSituée à Sherbrooke, l’École inter-

nationale d’évangélisation (EIE) dela FMJ rassemble annuellement unetrentaine de jeunes de plusieurs paysdu monde pour une année de forma-tion et de discernement. La commu-

nauté offre à ceux qui s’engagentune formation académique enpastorale, sans compter la richeformation humaine et spirituelledispensée au quotidien par lespartages, la vie communautaireet missionnaire, l’accueil desjeunes et la vie de prière. Deplus, une formation théologi -que universitaire est offerte auxmem bres de la FMJ avec des pro-fesseurs de qualité, amoureuxdu Christ et de son Église.

Après un temps à l’EIE, plu-sieurs jeunes s’engagent en fon-dant des familles chrétiennes,en soutenant leur paroisse, en

devenant des prêtres diocésains ou encoreen joignant des communautés de tradition ancienne.

Lueur d’espoirMalgré le pessimisme ambiant dans notre

société occidentale, le Seigneur continue d’ap-peler. Et c’est avec joie que des jeunes consa-crés s’engagent au service du Christ ! D’unbout du monde à l’autre, la FMJ désire demeu-rer une lueur d’espérance pour les personnesayant dépassé le stade de la jeunesse, lueurd’espérance pour l’Église tout entière. Et veutcontinuer d’annoncer l’Évangile… pour queles jeunes aient la Vie !

L’École internationale d’évangélisation de la Famille Marie-Jeunesse àSherbrooke.

Univers

Univers

Page 12: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

12 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

L e père Nicolas Favart est serviteur généralde la Famille Marie-Jeunesse. Pour lui,une chose est claire : ce que la commu-

nauté a à cœur, ce sont les jeunes.« C’est la raison d’être des maisons de

Marie-Jeunesse, lance-t-il. Ces maisons sont làpour eux. Nous participons à la mission del’Église auprès des jeunes afin qu’ils puissentvivre leur foi.»

« Les jeunes qui arrivent ici viennent de divers milieux, ajoute le père Francis Gadouryqui est un des collaborateurs du père Favart.

Il y a des jeunes qui cherchent un endroitpour se donner parce qu’ils sentent l’appel àla vie religieuse depuis longtemps; d’autres arrivent parce qu’ils ont été blessés dans la vie;d’autres encore parce qu’ils se cherchent entant que personne. Certains arrivent en ayantdéjà découvert la foi chrétienne. Bref, ils viennent tous pour découvrir quelque chose denouveau… Ils sont à la recherche du Seigneur. »

« Et il arrive souvent que des jeunes qui sonttouchés par le Seigneur en invitent d’autresà venir, poursuit le père Favart. Cela se fait

À l'extrême gauche: le père Nicolas Favart, f.m.j., qui nous présente les jeunes lors du repas communautaire.

Là où les cœurs sont évangélisésLe message d’amour du Christ qui est annoncé aujourd’hui se vit sous diverses formes selon lescontextes socioculturels. Pour la communauté Famille Marie-Jeunesse (FMJ) que j’ai été visiter à la maison mère de Sherbrooke cet été, la BonneNouvelle passe par la rencontre, la beauté, la joie…et le souci d’évangéliser les cœurs.

Propos recueillis par | José I. Sierra

Univers

Univers

Page 13: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

13OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

beaucoup par le bouche-à-oreille. Malgré lefait qu’il n’y ait plus maintenant de cours dereligion chrétienne donnés à l’école, certainsarrivent encore à trouver des moyens pour queles jeunes puissent rencontrer des religieux,des prêtres, des gens signifiants qui ont la foi.À titre d’exemple, il y avait un monsieur d’uneécole, à Granby, qui était assez engagé. Dansle cadre d’un programme sur le thème de la liberté, ce monsieur faisait visiter différents endroits aux étudiants, notamment notre maison lors d’une demi-journée ici. Toutes lesclasses de l’école sont passées à raison d’unefois par semaine pendant plusieurs semaines.Une centaine de jeunes en tout sont passéspour rencontrer des jeunes qui ont la foi. »

« Le contexte social est très différent dansles pays des autres missions de la FMJ, decontinuer le père Gadoury. À Tahiti, nous in-tervenons régulièrement dans les écoles pourfaire des témoignages parce qu’il y a encoreune certaine ouverture au monde religieux. Àl’île de la Réunion, nous avons une aumôneriejuste à côté du lycée. Des jeunes viennent surles heures de repas ou participent à des soiréesoù les activités ont une valeur d’Évangile àla base. Donc, chaque maison de la FMJ a uneparticularité qui lui est propre. »

« Partout il est nécessaire de s’occuper desjeunes et de faire un travail d’évangélisationen profondeur, précise le père Favart. Beau-coup font du saupoudrage avec les jeunes : onles baptise, et cela finit là. On doit plutôt évan-géliser les cœurs pour que l’Évangile prennechair. »

Une école de vieCe n’est peut-être pas une coïncidence que

le mot « famille » figure dans le nom de la communauté. Car les maisons de la FMJ sontun vrai lieu de vie. Le père Gadoury nous ex-plique davantage.

« Ici, dans la maison, nous avons tous untravail, des tâches quotidiennes qui nous sontassignées. C’est ainsi que nous faisons l’entre-

tien des lieux, que nous nous occupons dela nourriture, du nettoyage, etc. C’est aussi lelieu où nous produisons nos publications etd’autres matériaux.

« Les activités particulières se font les soirset les week-ends, puisque les jeunes n’ont pasd’école ou ne travaillent pas. C’est pendant cesmoments que nous faisons des répétions dechorale, que nous organisons des spectacles;nous en profitons aussi pour jouer au soccerou pour faire des randonnées. Mais ces chosesse font toujours avec l’idéal de l’Évangile : lafraternité, l’unité, la charité, etc. C’est vraimentun lieu de vie qui devient une école de for -mation de par la relation avec les autres. C’estpourquoi nous travaillons toujours avec aumoins une autre personne. Ceci permet d’ap-prendre l’un de l’autre. Quand un jeune arrivepour la première fois, nous lui réservons tou-jours une place pour qu’il apprenne à faire lacuisine ou à travailler le jardin, par exemple.Nous sommes là pour faire les choses avecla personne et non pas à sa place. Il y auratoujours quelqu’un qui pourra la guiderjusqu’à ce qu’elle réussisse par elle-même.

« Avec le temps, nous donnons des respon-sabilités à la personne afin de lui permettrede grandir, de s’engager, en effectuant de petitsdépassements. L’objectif, c’est de faire com-prendre au jeune qu’être chrétien ne signifiepas seulement être dans une église. Il faut qu’iltravaille, qu’il mange, qu’il ait des loisirs, etc.Tout cela est lié par la vie de foi. Bref, c’estcomme cela que nous essayons de vivre cette“ nouvelle évangélisation”. C’est un program -me de vie proposé par le Christ qui épanouit,qui rend joyeux. Même s’il y a des défis etdes difficultés, cela n’enlève pas la paix quele Seigneur apporte.»

Univers

Page 14: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

14 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

TÉMOIGNAGES Réponse à une soif

De retour au Québec après avoir été six ans enmission à l’île de la Réunion, Charles, 29 ans,

poursuit ses études en vue du sacerdoce. Il est issud’une famille monoparentale québécoise. Élevé parsa mère qui était une femme croyante, Charles n’a jamais connu son père. À quoi sert ma vie ? Quel estson sens ? Ce sont les interrogations que s’est poséesCharles alors qu’il était adolescent…

« J’éprouvais une soif extrêmement profonde :une soif d’éternité. Je suis entré dans ce que lemonde me proposait : la drogue, l’alcool, la délin-quance, etc. Ma souffrance intérieure était telle qu’un jour, à l’âge de 19 ans, j’ai décidé que j’enavais assez de mener cette vie-là. C’était le matin et j’étais seul à la campagne, se souvient-il. J’ai criévers Dieu à pleins poumons : “Dieu, si tu existes,montre-le-moi !” Derrière ce cri, il y avait le souvenirde ma mère qui, malgré les épreuves, était toujoursfidèle à Dieu. Ce qui m’amena à me demander siDieu était la solution. »Un peu plus tard, la mère de Charles lui fait con -

naître un prêtre. Pour l’adolescent, c’était quelqu’unavec qui il pourrait parler, quelqu’un qui l’écouterait.Lors d’une retraite de jeunes donnée par ce mêmeprêtre, et à laquelle Charles participe, on expose leSaint-Sacrement au milieu d’une salle.

« Aussitôt entré dans cet endroit, je raisonnais en medisant.d’emblée que je ne croyais pas à la présence réelle.“Je ne crois pas à l’idolâtrie : qu’est-ce que c’est ?”, deman-dais-je à des religieuses qui étaient là. J’ai interrogé plu-sieurs personnes, mais leurs réponses ne me suffisaientpas. Un vieux couple m’a donné la meilleure réponse :“On n’est pas capables de répondre à ta question, mais onva prier pour que tu rencontres Jésus.” Alors, je me suis misà genoux devant le Saint-Sacrement, comme les autresjeunes présents. Et j’ai dit : “Jésus, si tu existes, montre-le-moi.” C’est à ce moment que j’ai senti profondément dansmon cœur que j’étais aimé par le Christ. C’est comme s’ilrépondait à toutes les questions que je portais en moi. Eten goûtant à cet amour-là, présent dans le Saint-Sacrement,toute ma vie prenait sens. Je me suis mis à pleurer…C’était un moment bouleversant, une rencontre du cœurque les mots ne sauront pas expliquer. Je suis sorti de la salle pour me ressaisir avant de rentrer. Je me suis misà pleurer de nouveau, en pensant à tous mes amis quiauraient besoin d’expérimenter cet amour de Dieu.

« Cette rencontre avec Jésus est le pilier de ma vocation à Marie-Jeunesse comme consacré et, un jour,comme prêtre. Notre communauté est à la fois contem-plative et missionnaire, et cela répondait à ma soif la plus profonde.

« Le Seigneur me rend heureux, beaucoup plus que je ne l’aurais pensé. Aujourd’hui, mes amis sont surpris de ce que je deviens… et moi aussi (rires). »

Revêtir la beauté

Amandine, 24 ans, est originaire de l’île de la Réunion. Elle connaît la Famille Marie-Jeunesse depuis l’âge de 11 ans, où elle a commencé à fréquenter la communauté

dans son pays natal. Elle habite maintenant la maison mère de la communauté depuisquatre ans. Le 9 juillet dernier, elle a prononcé son oui en choisissant la vie consacréecomme mode de vie pour servir Dieu et les autres.

« La première fois que j’ai vu des personnes consacrées dans notre communauté,j’ai été tout de suite marquée par la beauté. C’est ce qui a séduit mon cœur et l’a faitbrûler. C’est ce qui a fait que, éventuellement, je souhaitais donner toute ma vie au Seigneur. Il y avait dans le regard et le sourire de ces personnes une pureté, une véritéque je voulais. Je me suis dis : “Je veux être comme cela, et je serai belle comme cela.”Cette beauté-là, qui est au cœur de notre charisme, et qui habite les visages de ces personnes que j’ai connues, est nul autre que Jésus. Je me réjouis, car c’est lui qui a sume dépouiller de ce qui ne me rendait pas belle.

« Aujourd’hui, j’ai décidé de m’engager à la suite de cet appel, de cette brûlure qu’ily a au fond de mon cœur. Je ne fais que mettre en action ce qui habite profondémentmon cœur. Donc, je donne ma vie pour que d’autres puissent connaître cette beauté-là. »

Univers

Page 15: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

15OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

Sainte Thérèse au théâtre : une expériencetranscendantale

M ichel Pascal se décrit comme étant un aventurier artistiqueau parcours atypique. C’est un fait, car il touche à diffé-rentes sphères de l’art – la musique, l’écriture d’essais et

de romans, la réalisation cinématographique, la photographie, etc.Mais à l’écouter parler, on constate que c’est aussi un être à lafois passionné et spirituel, un homme constamment en quête dubonheur¹. Sa mission est très claire : interpeller les hommes et lesfemmes d’aujourd’hui et leur faire goûter cette chose si simple etessentielle qu’est le bonheur. Pour ce laïc catholique, ce qui combleson cœur, c’est sa relation intime avec Dieu et les autres. Sans oublier sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et sa petite voie, qui luimontrent le chemin vers l’essentiel, au milieu des combats de la vieau quotidien.

« Dans le réseau des gens de mon métier, je m’aperçois qu’ils sontpratiquement tous des gens très malheureux. Ils sont complètementcoupés du monde spirituel – ils ne sont pas conscients de tout cela,mis à part un ou deux. Ils ont même des comportements assez gris,

Entrevue réalisée par | José I. Sierra

Histoire d’une âme, sainte Thérèse de Lisieux : voici le nom de la pièce de théâtre qui fait sensation en France, déclenchant un éveil spirituel partout où elle est présentée.

Écrite et mise en scène par Michel Pascal, d’après les textes de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, la pièce est jouée sous forme de monologue par la comédienne Eva Hernandez qui interprèteune Thérèse comme nous ne l’avons jamais vue. Je me suis entretenu avec le metteur en scènefrançais pour en savoir davantage.

Michel Pascal

Michel Pascal

Page 16: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

16 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

extrêmement durs contre la religion. Et tous lesjours je vois des refus. Tous les jours, on portele défi d’essayer, avec gentillesse, de porter laParole au cœur de ces gens. Sainte Thérèseme touche, et touche tant de personnes, parcequ’elle aussi a connu tous ces combats. Elle avoulu devenir carmélite, alors que beaucoupde personnes étaient contre elle. Mais elle y estarrivée !»

est sainte Thérèse de Lisieux ! Mais Eva aurale temps de découvrir aussi bien la sainte quela foi catholique, ce qui finira par produire enelle une conversion authentique.

L’auteur-metteur en scène se met à l’écri-ture et compose un texte libre par lequel Thérèse prendra vie, ainsi que diverses per-sonnes qui ont fait partie de son histoire; untexte à la fois épuré, intelligent et profond,

Thérèse au théâtreDepuis longtemps, le souhait de Michel

Pascal était de faire connaître la sainte de Lisieux à sa manière. C’est la raison pour laquelle il décide d’écrire une pièce : uneadaptation d’Histoire d’une âme, d’aprèsles manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Mais pas avantd’avoir trouvé celle qui incarnera Thérèse.C’est alors qu’un jour, dans un supermarché,il aperçoit une jeune femme qui s’apprête àsortir. Il lui demande ce qu’elle fait dans lavie. Elle lui dit qu’elle fait du théâtre. « Je lesavais », répond-il. Il lui propose de prendreun café avec elle, lui fait part de son projetet lui offre le rôle de Thérèse. La jeune EvaHernandez, lauréate du Conservatoire natio-nal supérieur d’art dramatique de France – ilfaut le préciser –, finit par accepter, tout enadmettant à Michel Pascal ne pas savoir qui

mettant en lumière les paroles et les penséesde la carmélite française.

Le début d’une aventure dans la foiUne fois terminée, la pièce est jouée pour

la toute première fois au Carmel de Montmar-tre, à Paris, le 6 septembre 2010.

« J’ai écrit ce texte pour les Carmélites deParis. Donc, elles ont été les premières à fairel’examen de passage. Eva a joué devant elles…Les sœurs ont été bouleversées. »

Très vite, sans promotion, sans production,sans médias, le spectacle attire des centaineset des centaines de spectateurs, allant au-delàdes barrières religieuses et faisant tomber despréjugés.

« Il n’y avait qu’une affiche aux portes deséglises où la pièce était jouée, se souvient Michel Pascal. À Saint-Ferdinand des Ternes,par exemple – qui est la plus grande crypte de

Michel Pascal

La comédienne Eva Hernandez incarne sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Page 17: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

17OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

Paris –, on a vu arriver proche de 700 per-sonnes. De fil en aiguille, le spectacle s’est re-trouvé dans d’autres églises, dans des prisons– c’était mon souhait, d’ailleurs –, chez les personnes âgées, dans des hôpitaux de psy-chiatrie… et même dans des hôpitaux publicslaïques. Des rabbins sont allés voir le spectacle,ainsi que des moines bouddhistes, des athéescomme des gens chrétiens, etc. »

J’adapterais le texte en fonction des cultureset des gens. Un film a une existence de deuxou trois ans, si l’on inclut sa durée en DVD.Dans le théâtre, par contre, c’est différent. Avecle spectacle sur Thérèse, je pourrais bien, dansdeux ans, faire la suite. Parce qu’il y aurait tellement de choses à dire à propos d’elle. »

Une réponse à la soif du spirituelOn l’aura mentionné : Michel Pascal est un

être profondément spirituel. D’ailleurs, dansun des passages du texte de la pièce, il fait direà Thérèse : « Ce n’est pas la source qui vousmanque, mais la soif. »

« Assister à ce spectacle de Thérèse, c’est unévènement qui va au-delà du théâtre, c’est uneexpérience spirituelle ! Le but de notre pièce estd’amener le spectateur à découvrir la petitevoie de Thérèse, car il va toucher à quelquechose qui le dépasse, et ainsi pouvoir vivre uneexpérience de vie intérieure. Après une journéeau travail, on est fatigués, on a vécu desépreuves, etc. Puis, on va au théâtre. Là, Thé-rèse fait son œuvre en nous, et on rentre danscette expérience spirituelle – que ce soit par lejeu d’Eva, par la musique, par les jeux de lu-mière, par l’intensité – et on bascule !

« Je crois que le secret de ce spectacle, c’estqu’il répond à cette soif du spirituel que l’on

La grande tournéeProduit par Bonne Pioche (producteur du

film La Marche de l’Empereur), Histoire d’uneâme, sainte Thérèse de Lisieux a à son actifplus de 200 représentations. Selon Michel Pascal, cette œuvre est à l’image de Thérèsequi voulait toucher tous les cœurs.

« Cette année, on était au Théâtre des Mathurins, à Paris – qui figure parmi les dixmeilleurs de la ville. On a joué au mois de mai,qui est le pire moment de l’année pour le théâtre, car il fait très beau dehors. Imaginez :il y a, dans la capitale, quelque 300 pièces quise jouent ! Malgré cela, notre pièce a réussi àafficher complet tout le long, raconte-il avecun enthousiasme contagieux. À chaque repré-sentation, la salle était tellement comble qu’onne savait plus où mettre les spectateurs. Il afallu ajouter des supplémentaires jusqu’audébut de juillet, puis pour le mois d’octobre2011. En France, cet engouement pour la pièceprend un peu le même chemin que le filmDes hommes et des dieux. C’est Thérèse, lamissionnaire, qui est à l’œuvre.»

C’est ainsi que pendant tout l’été en France,l’œuvre de Michel Pascal fait la tournée deshaut-lieux chrétiens : le mont Saint-Michel,Vézelay, Notre-Dame de la Garde (à Mar-seille), Avignon, etc. Une tournée mondiale

est aussi prévue, où la pièce sera jouée, entreautres, aux États-Unis et au Canada².

Mais le metteur en scène voit encore plusloin.

« Ça serait super d’imaginer que l’on puisse– comme on a fait à Paris – peut-être reprendrele spectacle dans un théâtre à Montréal, parexemple, avec une actrice locale connue. Etpourquoi ne pas faire de même ailleurs ?

Très vite, sans promotion, sans production, sans médias, le spectacle attire des centaines et des centaines de spectateurs, allant au-delà des barrières religieuses et faisant tomber des préjugés.

Représentation du spectacle Histoire d’une âme, sainte Thérèse de Lisieux, pour les personnes agées.

Michel Pascal

Page 18: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

18 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

a tous. D’ailleurs, les Carmélites de Lisieux, àqui on a présenté cette œuvre, disaient souventque l’Église fait ce qu’elle peut, mais les gensse sont détournés de la Foi. Pourtant, la soif duspirituel n’a jamais été si grande, et jamais sipeu comprise par l’Église même. Le film Deshommes et des dieux, par exemple, est un filmauquel personne ne croyait et qui a fini paravoir un succès immense. La pièce sur Thérèsefait partie de ce phénomène d’œuvres d’artqui répond à une certaine quête spirituelle chezles gens.

« La simplicité : c’est cela qui touche toutle monde. Plein de gens athées disent : “Nous,nous ne voulons plus mettre les pieds dansles églises, mais on veut bien voir Thérèse dansun théâtre parce que là, ce n’est pas pareil.”Et cela me fait rigoler parce que Thérèse c’estquand même l’“Église” (rires).»

Chaque rendez-vous est porteur de grâceLa tournée de la pièce de Michel Pascal

connaît un succès fulgurant. La pièce ne cessed’être en demande. Il y a tellement de repré-sentations à donner que l’on pourrait croire quecette tournée ressemble à un marathon. Je de-mande au metteur en scène ce qu’il en pense.

« Nous ne voyons pas cela du tout commeun marathon, mais plutôt comme un tempstrès fort. On pourrait comparer l’acte de don-ner une de nos représentations à celle de prierle Notre Père que l’on récite tous les jours, maisjamais de la même manière. De même, Evane joue jamais la pièce de la même façon.D’ailleurs, un des secrets d’Eva c’est qu’elle faitl’adoration du Saint Sacrement tous les jours.Cela change tout !

« En plus, quand on joue dans des lieux endehors des salles de théâtre, je fais toujoursune présentation de 15 minutes, question deprésenter Thérèse et la foi catholique, puis lapièce est jouée. Bref, chaque rendez-vous finitpar être une expérience nouvelle. »

Mais ce sont surtout les grâces de cette« rencontre avec Thérèse » par le théâtre quimotivent Michel Pascal à continuer.

« Vous savez, quand on a une mission dansla vie, on ne s’en lasse pas. Parfois, je pense àcette question que Dieu nous posera un jourquand on montera au ciel : Qu’est-ce que tu asfait de ta vie ?

« Des exemples d’histoires qui m’ont touché,j’en vis des dizaines avec ce spectacle. Il y a eu

un monsieur qui avait une tumeur au cerveau,qui ne pouvait ni rire ni pleurer. Et qui, en as-sistant au spectacle, s’est remis à rire et à pleu-rer. Je me souviens d’avoir fait jouer la piècedans une prison où la majorité des détenus estde confession musulmane. Ils se sont tous levéspour applaudir la parole de Thérèse à la fin. »

Une histoire, en particulier, exprime bien lesens de la mission que s’est donnée MichelPascal : « Il y a quelques mois, nous avonsdonné le spectacle dans la prison de Nanterre,pas loin de Paris. C’est un lieu affreux : vousavez 300 places pour 1 200 détenus ! Ça pue,ça hurle, le personnel pénitentiel est à bout denerfs avec ses détenus. Personne n’en peutplus. Dans ce chaos, à la fin de la pièce, il y ace jeune de 24 ans qui vient me voir, raconte-il avec émotion. Il me dit : “J’avais préparémon suicide. J’avais tout mis au point. Les surveillants n’auraient absolument pas pu mesurprendre. Je comptais bien le faire demainou après- demain. Je suis venu voir la pièce, etlà, j’ai changé d’avis… Je veux vivre. Je veuxapprendre à prier, je veux lire une Bible.” Ona passé une demi-heure à discuter… Aujour -d’hui, il m’écrit régulièrement. Chaque fois, cesont des grâces et des rencontres incroyablesqui se produisent. Thérèse, par nous – et leChrist par Thérèse –, a sauvé la vie d’un jeunegarçon de 24 ans, elle qui priait tant pour lesdétenus.

« C’est cela, la réalité. Et je pense que plusle spectacle aura de succès, plus on pourra toucher de gens, et plus Thérèse sera dans samission, par nous, pour le Christ. Ainsi, notremission sera accomplie. »

1. Parmi les nombreuses œuvres de Michel Pascal, ily a Notre vie est un tipi et Notre travail est un tipi,deux livres d’essais en spiritualité sur le thème dessagesses amérindiennes – des collectifs publiés auxéditions Alphée (2007) –, ainsi que Le grand bonheurdes choses toutes simples, publié aux éditions Pressesdu Châtelet (2008). À noter aussi, un documentaireréalisé avec Djana, en 2009, sur les religieuses boud-dhistes qui habitent un monastère en Himalaya, filmproduit par Les Films d’Ici et France 5. Et enfin,Beauté du Zen, livre de textes mis en photo par Michel Pascal, qui nous fait découvrir la Beauté parle regard du Japon.

2. La pièce sera également jouée en anglais et en espa -gnol. Montréal et Québec figurent parmi les villescanadiennes où la pièce sera jouée.

Page 19: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

19OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

Un prix pour la revue UniversLe 27 octobre dernier, M. José I. Sierra, rédacteur en chef de la revue Univers, areçu un des prix ACPC–Inter 2011 dans le cadre du Congrès annuel de l’Associationcanadienne des périodiques catholiques (ACPC) qui se tenait à Québec.

Par | Univers

C ’est lors d’une soirée festive que l’on adécerné les prix ACPC–Inter qui souli-gnent la contribution journalistique reli-

gieuse des périodiques membres de l’ACPC.M. Sierra s’est rangé parmi les 12 récipien-daires de la soirée en obtenant un prix dansla catégorie « Entrevue ou portrait » pour sonentrevue avec Henry Quinson intitulée « Toutest possible à Dieu », publiée dans le numérode janvier-février-mars 2011 de la revueUnivers. Selon le jury, « cette excellente entre-vue montre le côté humain d’Henry Quinson,tout en étant informative. L’auteur réussit àtrouver un angle original sur un sujet énormé-ment discuté, soit le film Des hommes et desdieux » et « soutient l’intérêt de son invité toutau long de l’entrevue».

Dans son discours de remerciement lors dela remise du prix, M. Sierra s’est dit « touchépar cette reconnaissance» et s’est réjoui du faitque l’ACPC a su reconnaître le contenu de l’article ainsi que le témoignage humain etspirituel de M. Henry Quinson.

« J’ai eu l’opportunité de donner la parole àune personne qui, comme nous tous, est enconstante recherche de sens, raconte M. Sierra.Tout comme sa grand-tante Pauline Jaricot, àqui l’on doit la fondation de l’Œuvre ponti -ficale de la propagation de la foi – et dont nouscélébrerons le 150e anniversaire de sa mort le9 janvier prochain –, M. Quinson est une per-sonne profondément engagée. C’est un hommede foi de notre époque, qui a choisi d’accom-pagner les personnes et de les aider à trouverleur voie et à trouver Dieu. Et ce, sans distinc-tion de religion, car pour lui, comme pour leChrist, c’est d’abord la personne qui prime.

« La revue Univers, qui est publiée par l’Œuvre pontificale de la propagation de lafoi du Canada francophone depuis 87 ans, ala vocation de propager la foi chrétienne, de témoigner de l’Évangile du Christ à la lumièrede notre époque, souligne le rédacteur en chef.Cette époque, avec tous les bouleversements

qu’elle comporte, est en soi une chance inouïepour l’Église – donc pour nous tous. Car cemonde dans lequel nous vivons constitue uneoccasion pour nous de mettre en valeur le caractère missionnaire de l’Église, sa catholi-cité et sa volonté de promouvoir la dignité del’Homme, créé à l’image de Dieu. »

Pour le père André Gagnon, directeur desOPM au Canada francophone, ce prix consti-tue une « reconnaissance de la part de profes-sionnels des communications qui doit nousinciter à continuer sur la lancée que nous vou-lons donner à cette revue missionnaire qui estun outil d’évangélisation, un outil de rencontreentre notre société mondialisée et séculariséeet l’Église missionnaire universelle».

M. Sierra a conclu son mot de remercie-ment par cette réflexion :

« Le témoignage de M. Quinson me ramèneà la question fondamentale de notre vocationen tant qu’hommes et femmes, en tant quechrétiens et catholiques : à quoi sommes-nousappelés aujourd’hui, quelle est la part qui nousrevient dans la construction d’une civilisationde l’amour ? Puissions-nous répondre à cetteinterrogation par ce que nous sommes et parnotre vie. »

De gauche à droite: M. José I. Sierra, rédacteur en chef dela revue Univers, accompagné par M. Sébastien Héroux,membre du jury.

ACPC

Page 20: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

20 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

Mission monde

La guerre souvent oubliée des mères qui meurent en couchesPar | Agence Fides

Agence Fides

E n Afrique, ce sont 4,5 millions d’en-fants qui meurent chaque année avantd’atteindre l’âge de 5 ans. Dans le

même temps meurent également 265 000mères de famille. Une grande partie de cesdécès est liée à la grossesse et à l’accou-chement et pourrait être évitée en assurantl’assistance sanitaire de base. Selon le rapport de l’ONG Save the Children surl’état des mères dans le monde, 48 millionsde femmes accouchent chaque année sansaucune assistance professionnelle, voiremême sans avoir fait l’objet d’aucuncontrôle au cours de la grossesse.

Deux millions de femmes mettent aumonde leur enfant complètement seulesdu fait de l’absence ou de la non-accessi-bilité des structures sanitaires ou à causede l’interdiction – pour des raisons cultu-relles et religieuses – de demander del’aide à des tierces personnes ou de sor -tir de chez elles pour se rendre dansdes structures sanitaires. Les pourcen-tages les plus élevés concernant les accouchements « solitaires » sont enre-gistrés au Nigeria où 1 femme sur5 accouche seule. Les chiffresconcernant le phénomène tra-gique des décès maternels sontalarmants. En Italie, 12 mèresmeurent pour dif férentes cau -ses pour 100 000 enfants quinaissent. Au Soudan du Sud,

Page 21: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

21OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

cette proportion est de 2 054 sur 100 000, enSierra Leone de 2 100 sur 100 000, au Nigerde 17800 sur 100 000 et au Tchad de 1 500 sur100 000…

Chaque année, de par le monde, 358 000femmes perdent la vie des suites de la gros-sesse ou de l’accouchement (du fait d’hémor-ragies, par exemple) et environ 800 000enfants meurent à la naissance (du fait de dif-ficultés respiratoires, d’asphyxie ou d’infectiongénérale). À ceux-ci, il convient d’ajouter ceuxqui perdent la vie au cours de leur premiermois de vie, à savoir au total plus de 3 mil-lions de nouveau-nés. En grande partie, tantpour les mères que pour les nouveau-nés, ils’agit de décès attribuables à des complicationset à des patho logies pouvant être prévenues etguéries. Les dernières données de l’UNICEF,qui remontent à 2005, font état de 536 000mères mortes après l’accouchement dont lamoitié en Afrique et 99 % dans les pays envoie de développement.

L’ONG précitée a calculé que si tous les accouchements avaient lieu en présence desages-femmes ou de personnel sanitaire dis-posant de compétences analogues, on pourraitsauver chaque année la vie de 1,3 millionde nouveau-nés et de dizaines de milliers defemmes.

L’Afghanistan, le Niger, la Guinée Bissau,le Yémen, le Tchad, la République démocra-tique du Congo, l’Erythrée, le Mali, le Soudanet la République centrafricaine sont les dixpays où les niveaux de santé maternelle et infantile ainsi que les conditions des mères etdes enfants sont les plus mauvais au monde.

À l’opposé, les dix pays jouissant du tauxde bien-être maximum pour les mères et lesenfants sont : la Norvège, l’Australie, l’Islande,la Suède, le Danemark, la Nouvelle-Zélande,la Finlande, la Belgique, les Pays-Bas et laFrance.

La distance entre la première de la liste, laNorvège, et le dernier pays du classement,l’Afghanistan, est un véritable abysse : en Nor-vège, tous les accouchements ont lieu en présence de personnel qualifié, alors qu’en Afghanistan, cela n’arrive que dans 16 % descas. En Norvège, une femme sur 175 perdrason enfant avant qu’il n’ait atteint l’âge de5 ans, alors qu’en Afghanistan, toute femmeperdra statistiquement un enfant au cours desa vie.

En examinant d’autres pays situés au basdu classement, les comparaisons ne sont pasmoins dramatiques : 1 femme sur 14 au Tchadet en Somalie risque de mourir au cours dela grossesse ou de l’accouchement. En Italie,le risque de mortalité maternelle est inférieurà 1 sur 15 000.

En grande partie, tant pour les mères quepour les nouveau-nés, il s’agit de décès attribuables à des complications et à des pathologies pouvant être prévenueset guéries.

Page 22: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

22 � OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011

INTENTIONSMISSIONNAIRES

Un regard sur le monde avec les yeux de l’Évangile !

NOM

PRÉNOM

ADRESSE

VILLE

PROVINCE, ÉTAT

PAYS

CODE POSTAL

TÉLÉPHONE ( )

COURRIEL

Retournez à :UNIVERS175, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) CANADA H2X 1C7

$

Veuillez trouver ci-joint :� un chèque au montant de � un mandat-poste au montant de

Canada : � 1 an (4 numéros) 10 $ � 1 an (abonnement de soutien) 15 $ (TPS et TVQ incluses)

Étranger : � 1 an (4 numéros) 20 $ (TPS et TVQ incluses)

ABO

NNEM

ENT

ABONNEMENT EN LIGNE www.oppf.ca

� Je m’abonne � J’abonne une personne

DÉCEMBRE 2011Pour que les enfants et les jeunes soientdes messagers de l’Évangile, et pour queleur dignité soit toujours respectée etpréservée de toute violence et de touteexploitation.

Prière

Seigneur Jésus, toi qui as fait l’expé-rience de l’enfance et de la jeunesse,veille sur les filles et les garçons de cetteterre afin qu’ils annoncent ton œuvred’amour de par le monde entier, dansla liberté et la paix.

JANVIER 2012Pour que l’engagement des chrétiens en faveur de la paix soit l’occasion de témoigner du nom du Christ à tous les Hommes de bonne volonté.

Prière

Seigneur, toi qui es la source pacifica-trice de tout Homme, ravive sans cessel’élan missionnaire de ceux et celles qui,en promouvant la Paix, dévoilent ton visage.

FÉVRIER 2012Pour que le Seigneur soutienne les effortsdu personnel de la santé des régions les plus pauvres dans l’assistance des personnes malades et âgées.

Prière

Seigneur, sois le soutien et la force deces personnes qui donnent leur vie pouraider les plus démunis de la terre.Qu’elles soient capables de te reconnaî-tre et de t’accueillir en toute personnequi souffre.

Page 23: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

23OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2011 �

HONORAIRES DE MESSESJ’offre des honoraires de messes aux prêtres des diocèses les plus pauvres du monde car je sais que c’est là leur unique salaire. Coût suggéré : 10 $ ou 15 $ par messe.

NOMBRE DE MESSES MONTANT VERSÉ

MES INTENTIONS

NOM

ADRESSE

CODE POSTAL TÉLÉPHONE ( )

DON Moi aussi, je veux vivre ma vocation missionnaire de baptisé(e). Voici mon don (chèque ou mandat-poste) à l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi. Nunéro d’enregistrement : 119 005874 RR0001

� 10$ � 20$ � 30$ � 40$ � 50$ � 100$ � Autre montant $

NOM

ADRESSE

CODE POSTAL TÉLÉPHONE ( )

Je choisis de payer par carte de crédit : � Visa �MasterCard

NUMÉRO DATE D’EXPIRATION

SIGNATURE DATE

Aidons l’Église missionnaire

RENTES VIAGÈRESSi vos placements actuels ontun faible rendement, cela peutchanger... Pour ses rentes via -gères, l’Œuvre pontificale de lapropagation de la foi vous offreun taux supérieur à celui des banques. En léguant une sommeimportante d’argent à l’Œuvre,vous bénéficierez d’une rente annuelle fixe jusqu’à la fin devotre vie. Également, vous rece -vrez un reçu pour fins d’impôt représentant 20 % du capital investi.

CERTIFICAT DE DÉPÔT VOLONTAIREGrâce au Certificat de dépôt volontaire,vous prêtez, pour un minimum de deuxans, une somme importante à l’Œuvre.Les intérêts générés servent à aider les diocèses les plus pauvres du monde.

DONS PAR TESTAMENTPar testament, vous pouvez léguer une partie ou la totalité de vos biens. Il peuts’agir d’obligations, d’actions, de terrains,d’immeubles, de police d’assurance-vie,de voitures, du résidu de votre régime deretraite, etc.

Communiquez avec nous et nous vousaiderons à effectuer un bon choix.

ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI175, rue Sherbrooke Est Montréal (Québec) CANADA H2X 1C7

Téléphone : 514 844-1929

Téléphone sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382

[email protected]

www.oppf.ca

Page 24: ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI · Conception et infographie: Charles Lessard Prépresse et impression : Accent Impression Inc. Page couverture: Chapelle de la maison

Con

vention de

la pos

te-pub

lications

N040

0076

26 – N

0d’en

registremen

t 095

85Re

tourne

r toute co

rrespo

ndan

ce ne po

uvan

t être livrée

au Can

ada à l’Œ

uvre pon

tificale de

la propa

gatio

n de

la fo

i17

5, rue

She

rbrook

e Est, Mon

tréa

l (Qué

bec) Can

ada H2X

1C7

Est-il venu pour rien ?

Un jour de notre Histoire, souvenons-nous, Il nous a parlé de paix, de justice, de liberté, de bonté, d’amour, de partage et de pardon…Nous en souvenons-nous ?Qu’avons-nous fait ?

Guerres et rancunes, courses à l’inutile, au superflu, intolérances, jalousies,le tout baignant dans une bonne conscience…Est-il venu pour rien ?

Qu’avons-nous fait de son message d’amour ?C’est à chacune, chacun qu’il parle. Jésus aime brouiller les pistes.On attendait un roi : il se fait tout petit…Sa naissance n’est pas l’anniversaire d’un Dieu vieux de 2000 ans.Il n’est pas immobile,Il est toujours jeune.

Il peut naître en nous en cette année.Il n’est pas sous le feu des projecteurs; Il vient, il est là...Si nous souhaitons qu’il ne soit pas venu pour rien, c’est à nous de l’accueillir, de le reconnaître,de bouger, de témoigner,de marcher à sa suite.

J.-M. Meysonnier