Utilisation de la TCC chez des patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque implantable

1
18 33 es JOURNÉES SCIENTIFIQUES DE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE SYMPOSIUM 3 Évaluation des stratégies de coping et diabète de type 2 P. DUPAIN (1) , A. SALVADOR (1) , C. SACHON (2) (1) CHU Saint-Antoine, Service du Pr Ferreri, Paris. (2) GH La Pitié-Salpêtrière, Service du Pr Grimaldi, Paris. Certains traits de personnalité comme les capacités d’ajuste- ment (coping) semblent favoriser une plus grande vulnérabi- lité ou bien une meilleure résilience au cours des maladies chroniques. Il semble qu’un bas niveau d’éducation et de faibles ressources économiques fragilisent les personnes exposées au diabète de type 2. Hypothèses. Notre première hypothèse est la suivante : il existe des différences spécifiques au diabète de type 2 dans les stratégies d’ajustement en fonction du sexe comme dans le type 1. La seconde hypothèse est qu’il existe un lien entre une meilleure observance, mesurée par l’HbA1c, et le niveau d’éducation des patients indépendamment du style de coping. Méthode. Nous avons recruté durant l’année 2000-2001, 2 groupes de patients qui participaient à une semaine d’édu- cation sur le diabète (GHPS) (Pr Grimaldi). Un premier groupe présentait un diabète de type 1 (n = 44) et le second un diabète de type 2 (n = 50). Nous avons recueilli les données sociodémographiques, le niveau culturel, le pourcentage de l’HbA1c. Nous avons proposé aux patients un inventaire de co- ping pour les situations stressantes, le Coping Inventory for Stressful Situations (CISS). Il s’agit d’un outil d’évaluation des styles de coping qui permet d’évaluer différentes stratégies pour faire face à des situations stressantes de la vie quotidienne. Résultats. Les stratégies d’ajustement dans le diabète de type 2 sont corrélées à l’âge d’apparition de la maladie mais aussi au sexe pour les stratégies négatives (émotion, évite- ment, diversion, p < 0,01 ; et distraction, p < 0,05). Les stra- tégies centrées sur la tâche se révèlent plutôt comme une tendance (p < 0,054). Pour les femmes, dans ce diabète, le niveau d’éducation est cor- rélé au coping négatif (émotion, p < 0,02 ; évitement, p < 0,04) . Un niveau d’éducation élevé prédit une meilleure observan- ce, (HbA1c : Bac +2, m = 6,3 % vs Collège, m = 9,1 %). Chez les hommes, le niveau d’éducation intervient moins sur l’HbA1c (m = 7,6 % vs m = 8,4 %). Conclusion. On retrouve des différences dans les styles de coping en fonction de l’âge et du sexe dans le diabète de type 2, les stratégies centrées sur l’évitement et la diversion sont plus fréquentes chez les femmes plus âgées. Un faible niveau d’édu- cation semble accroître le risque de complications (HbA1c > 9,1 %) tandis qu’un meilleur niveau les diminuerait. Mots-clés : style de coping, diabète de type 2, niveau d’éducation, sexe. SYMPOSIUM 3 Utilisation de la TCC chez des patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque implantable N. JAAFARI (1) , A. LAPORTE (1) , A. AMIEL (2) , L. GOTZAMANIS (1) , N. LAFAY (1) , M. BARNOLA (1) , J.-L. SENON (1) (1) CHU de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, Hôpital Henri Laborit, Poitiers. (2) Pôle Cœur Poumon, CHRU, Poitiers. Objectif. Intérêt de l’utilisation d’une thérapie de type cognitivo-comportementale dans la prise en charge de patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque. Méthode. Suivi sur 4 ans de 199 patients porteurs d’un défi- brillateur cardiaque implantable. Les échelles utilisées sont l’HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) et RFS (Re- tentissement Fonctionnel et Socio-affectif) avec entretiens structurés MINI. Analyses statistiques réalisées avec EPI- Info (tests t student et Kruskall-Wallis). Résultats. Soixante-deux pour cent des patients développent pen- dant la première année une pathologie médico-psychologique (trouble adaptatif, dépression, état de stress post-traumatique, anxiété généralisée, TOC…) ; 2 % des patients se suicident ; 28 % reçoivent des chocs délivrés par l’appareil. La qualité de vie, dont les 2 dimensions touchées sont l’activité profes- sionnelle et sexuelle, est effondrée les 6 premiers mois puis s’améliore à 1 an. Cette altération est en lien avec les troubles médico-psychologiques apparaissant après la pose de l’appareil. La prise en charge psychiatrique de type TCC a été basée sur l’exposition avec prévention de la réponse et celle de flooding en imagination. Ceci a permis une diminution de 20 % des chocs délivrés, une diminution de 40 % des troubles médico- psychologiques, ainsi qu’une amélioration significative de la qualité de vie. Conclusion. La mort subite était un défi pour le cardiologue, elle l’est devenue pour le psychiatre depuis l’apparition du défibrillateur cardiaque implantable. La pose de l’appareil retentissant à la fois sur la santé psychique et sur la qualité de vie des patients, il semble intéressant de proposer un suivi psychiatrique les 6 premiers mois après la pose d’un défibrillateur. Une prise en charge de type TCC semble tout particulièrement intéressante chez ces patients. Mots-clés : psychiatrie de liaison, défibrillateur cardiaque implantable, troubles médico-psychologiques, thérapie cognitivo- comportementale, qualité de vie.

Transcript of Utilisation de la TCC chez des patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque implantable

Page 1: Utilisation de la TCC chez des patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque implantable

18 33es JOURNÉES SCIENTIFIQUES DE THÉRAPIE COMPORTEMENTALE ET COGNITIVE

SYMPOSIUM 3

Évaluation des stratégies de coping et diabète de type 2

P. DUPAIN (1), A. SALVADOR (1), C. SACHON (2)

(1) CHU Saint-Antoine, Service du Pr Ferreri, Paris.(2) GH La Pitié-Salpêtrière, Service du Pr Grimaldi, Paris.

Certains traits de personnalité comme les capacités d’ajuste-ment (coping) semblent favoriser une plus grande vulnérabi-lité ou bien une meilleure résilience au cours des maladieschroniques. Il semble qu’un bas niveau d’éducation et defaibles ressources économiques fragilisent les personnesexposées au diabète de type 2.

Hypothèses. Notre première hypothèse est la suivante : ilexiste des différences spécifiques au diabète de type 2 dansles stratégies d’ajustement en fonction du sexe comme dans letype 1. La seconde hypothèse est qu’il existe un lien entreune meilleure observance, mesurée par l’HbA1c, et le niveaud’éducation des patients indépendamment du style de coping.

Méthode. Nous avons recruté durant l’année 2000-2001,2 groupes de patients qui participaient à une semaine d’édu-cation sur le diabète (GHPS) (Pr Grimaldi). Un premiergroupe présentait un diabète de type 1 (n = 44) et le secondun diabète de type 2 (n = 50). Nous avons recueilli les donnéessociodémographiques, le niveau culturel, le pourcentage del’HbA1c. Nous avons proposé aux patients un inventaire de co-ping pour les situations stressantes, le Coping Inventory forStressful Situations (CISS). Il s’agit d’un outil d’évaluation desstyles de coping qui permet d’évaluer différentes stratégies pourfaire face à des situations stressantes de la vie quotidienne.

Résultats. Les stratégies d’ajustement dans le diabète detype 2 sont corrélées à l’âge d’apparition de la maladie maisaussi au sexe pour les stratégies négatives (émotion, évite-ment, diversion, p < 0,01 ; et distraction, p < 0,05). Les stra-tégies centrées sur la tâche se révèlent plutôt comme unetendance (p < 0,054).

Pour les femmes, dans ce diabète, le niveau d’éducation est cor-rélé au coping négatif (émotion, p < 0,02 ; évitement, p < 0,04).Un niveau d’éducation élevé prédit une meilleure observan-ce, (HbA1c : Bac +2, m = 6,3 % vs Collège, m = 9,1 %).Chez les hommes, le niveau d’éducation intervient moins surl’HbA1c (m = 7,6 % vs m = 8,4 %).

Conclusion. On retrouve des différences dans les styles de copingen fonction de l’âge et du sexe dans le diabète de type 2, lesstratégies centrées sur l’évitement et la diversion sont plusfréquentes chez les femmes plus âgées. Un faible niveau d’édu-cation semble accroître le risque de complications (HbA1c> 9,1 %) tandis qu’un meilleur niveau les diminuerait.

Mots-clés : style de coping, diabète de type 2, niveau d’éducation,sexe.

SYMPOSIUM 3

Utilisation de la TCCchez des patients porteurs d’un défibrillateur cardiaque implantable

N. JAAFARI (1), A. LAPORTE (1), A. AMIEL (2),L. GOTZAMANIS (1), N. LAFAY (1), M. BARNOLA (1),J.-L. SENON (1)

(1) CHU de Psychiatrie et de Psychologie Médicale, HôpitalHenri Laborit, Poitiers.(2) Pôle Cœur Poumon, CHRU, Poitiers.

Objectif. Intérêt de l’utilisation d’une thérapie de typecognitivo-comportementale dans la prise en charge de patientsporteurs d’un défibrillateur cardiaque.

Méthode. Suivi sur 4 ans de 199 patients porteurs d’un défi-brillateur cardiaque implantable. Les échelles utilisées sontl’HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) et RFS (Re-tentissement Fonctionnel et Socio-affectif) avec entretiensstructurés MINI. Analyses statistiques réalisées avec EPI-Info (tests t student et Kruskall-Wallis).

Résultats. Soixante-deux pour cent des patients développent pen-dant la première année une pathologie médico-psychologique(trouble adaptatif, dépression, état de stress post-traumatique,anxiété généralisée, TOC…) ; 2 % des patients se suicident ;28 % reçoivent des chocs délivrés par l’appareil. La qualitéde vie, dont les 2 dimensions touchées sont l’activité profes-sionnelle et sexuelle, est effondrée les 6 premiers mois puiss’améliore à 1 an. Cette altération est en lien avec les troublesmédico-psychologiques apparaissant après la pose de l’appareil.

La prise en charge psychiatrique de type TCC a été basée surl’exposition avec prévention de la réponse et celle de floodingen imagination. Ceci a permis une diminution de 20 % deschocs délivrés, une diminution de 40 % des troubles médico-psychologiques, ainsi qu’une amélioration significative de laqualité de vie.

Conclusion. La mort subite était un défi pour le cardiologue,elle l’est devenue pour le psychiatre depuis l’apparition dudéfibrillateur cardiaque implantable. La pose de l’appareilretentissant à la fois sur la santé psychique et sur la qualitéde vie des patients, il semble intéressant de proposer unsuivi psychiatrique les 6 premiers mois après la pose d’undéfibrillateur. Une prise en charge de type TCC semble toutparticulièrement intéressante chez ces patients.

Mots-clés : psychiatrie de liaison, défibrillateur cardiaqueimplantable, troubles médico-psychologiques, thérapie cognitivo-comportementale, qualité de vie.