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Usine de Bats L L e e C C A A D D E E e e s s t t c c o o n n t t r r e e l l e e p p r r o o j j e e t t p p r r o o p p o o s s é é d d a a n n s s s s a a f f o o r r m m e e a a c c t t u u e e l l l l e e ! ! N° 139 JUILLET / AOÛT 2010 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en vrac 3. AGRIVA-FERTILADOUR… Ça continue ! 4. Brèves Sociales 5 / 6. LGV : nouvelles du front 7. La bière, une boisson écologique ? 8 / 9. Enquête publique de BATZ 10. Naissance d’une marque : « Bio Cohérence » 11. Les carrières de granulats en vallée d’Ossau 13. Les nouvelles luttes du Planning Familial 14. La Page d’ATTAC : Tous fichés ! 15. Déchets nucléaires sous un stade de foot 16. Cultures : « Les petits ruisseaux » Batz Après avoir démontré que ce projet n'était pas d'utilité publique, puisqu’il existe une solution plus satisfaisante, moins destructrice, plus respectueuse de l'environnement, et que le choix du site ne répondait ni à des critères de préservation du milieu naturel, de sa faune et de sa flore, ni à des critères de sécurité ni a une compa- tibilité avec la législation en cours (voir les nombreuses dérogations), le CADE se prononce contre le projet proposé dans sa forme actuelle. avec les alternatifs, les écologistes, les autogestionnaires… Arc en Ciel Arc en Ciel

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N°139JUILLET / AOÛT 2010

ISNN 0998 - 2787

BIMESTRIEL - 2,30€

Som

mair

e2. Infos en vrac

3. AGRIVA-FERTILADOUR… Ça continue !

4. Brèves Sociales

5 / 6. LGV : nouvelles du front

7. La bière, une boisson écologique ?

8 / 9. Enquête publique de BATZ

10. Naissance d’une marque : « Bio Cohérence »

11. Les carrières de granulats en vallée d’Ossau

13. Les nouvelles luttes du Planning Familial

14. La Page d’ATTAC : Tous fichés !

15. Déchets nucléaires sous un stade de foot

16. Cultures : « Les petits ruisseaux »

BatzAprès avoir démontré que ce projet

n'était pas d'utilité publique,puisqu’il existe une solution

plus satisfaisante, moins destructrice, plus respectueuse de

l'environnement, et que le choix dusite ne répondait ni à des critèresde préservation du milieu naturel,de sa faune et de sa flore, ni à descritères de sécurité ni a une compa-tibilité avec la législation en cours(voir les nombreuses dérogations),

le CADE se prononce contre le projet proposé dans sa

forme actuelle.

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Intercollectif 64

C’est sous ce nom que les collectifscontre les antennes Wimax se sontcoordonnés au début de l’année. Le19 juin ils ont lancé une opérationde sensibilisation contre la plusmauvaise des solutions pour couvrirles zones d’ombre du territoire desPyrénées Atlantiques.En effet, aujourd’hui ce sont près de126 antennes qui vont être instal-lées par le Conseil Général en ren-forçant ainsi le danger de la prolifé-ration des ondes électromagnéti-ques. En organisant une diffusionmassive de tracts à Hasparren,commune particulièrement touchée,les membres d’Intercollectif 64 lan-cent une campagne qui les verraintervenir prochainement au ConseilGénéral.

Les inspecteurs citoyensdu collectif pacifiste «Non au missile M51»

devant le tribunal

Le premier procès des opposantsaux tirs d’essai du nouveau missilenucléaire d’attaque français M51 setiendra le 8 septembre 2010 à Montde Marsan.Les 7 activistes du collectif prévenu-e-s comparaitront pour l’occupationd’un radar au Centre d’Essai deLancement de Missile (CELM) deBiscarrosse, le 1er décembre 2009,jour de l’ouverture du créneau de tirdu 4ème tir d’essai du missile M51.Ce tir devait être le premier tir enconditions réelles, effectué depuis lesous marin nucléaire « Le Terrible »en baie d’Audierne et suivi et super-visé par le CELM de Biscarrosse.Depuis 2006 et le premier essai duM51, les inspecteurs citoyens ducollectif « Non au missile M51 » ten-tent d’empêcher ces tirs d’essai enintervenant physiquement sur leslieux du tir ou en essayant de per-turber le bon fonctionnement desinstruments de mesure du CELM(occupation du radar, tir de ballons« metallisés »).Par leurs actions, les inspecteurscitoyens essayent de dénoncer la

violation délibérée des accords ettraités internationaux par la Franceen matière d’armement nucléaire.France qui s’est engagée en ratifiantces traités à rentrer dans la voie dudésarmement nucléaire et à ne pasattribuer de nouvelles missions àson armement nucléaire, mais quiaura pourtant, en 2010, renouveléet modernisé entièrement son arse-nal nucléaire par des armes de per-formance et de portée plus impor-tantes.Le dernier tir d’essai du missileM51, lui permettant de devenir opé-rationnel, devrait d’ailleurs avoir lieudans les mois prochains, malgré laconférence de révision du Traité deNon Prolifération qui vient des’achever et au cours de laquelle laFrance s’est distinguée par une atti-tude non-coopérative.Le collectif « Non au missile M 51 »réaffirme sa détermination à menertoute les actions nécessaires, dansle respect de la non violence, pourque la France respecte ses engage-ments vis à vis de la communautéinternationale et qu’elle rentre dansla voie du désarmement.Un soutien, tant moral que financier,peut être adressé aux activistes ducollectif à l’adresse suivante :Sans Armes, Domaine de Sillac33770 Salles

Chèque libellé à :Sans Armes / Campagne M51Collectif «Non au missile M 51»www.nonaumissilem51.org

Bayonne : importante pol-lution d’un ruisseau

Le ruisseau en question s’appelle leruisseau des Anges, il démarre prèsde la RN117 derrière le garageIveco. Il passe dans un petit lac dumême nom et poursuit vers l’Adouren passant par le moulin d’Arrou-sset, le tout, près du futur éco-quar-tier du Séqué.Le 7 juin, une odeur désagréable serépand le long de son cours : hydro-carbures. Les carpes du lac passentde vie à trépas, les canards déser-tent le lieu.La police alertée par les riverainsremonte le cours d’eau : à droite les

palettes déversées dans le ravin, unpeu plus loin, la centrale à béton apris l’habitude de rincer les camionsdans le ravin également et duciment apparaît, mais plus loin, à lanaissance du ruisseau, désormaisensevelie par des blocs de béton audessous du garage Iveco, la sourcecrache un pur jus d’hydrocarbures etd’huile de vidange.La police des eaux fera son boulotet un procès verbal est dressé. Lapolice, tout court, fera sonnerl’alarme du garage et le responsablefera son apparition, Monsieur M.,fervent animateur de l’AvironBayonnais (foot) s’entretiendra long-temps avec la police.

Ce n’est pas la première fois que detels incidents se produisent, il sem-ble que dans la zone industrielle deSt Etienne certaines entreprises ontun royal mépris de l’environnement.Le lendemain on apaisera genti-ment un riverain qui voulait porterplainte.Une semaine plus tard, le 14 juin, leCADE (Collectif des Associations de défense de l’Environnement)accompagné d’un riverain revisiteles lieux, la source coule encore àflots : des hydrocarbures et del’huile.La routine plane sur le ruisseau desAnges, tout baigne… dans l’huile !

N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

… infos en vrac ...… infos en vrac ...

I L Y A LONGTEMPS queceux qu’on appelle« écologistes » font le

lien entre pétrole et agricultureen alertant : « Que le robinetdu pétrole ferme et nous mour-rons de faim ! » tant l’agricul-ture actuelle est dépendantedes engins motorisés.

Face à la pénurie révélée,certains ont cru trouver la solu-tion dans des carburants fabri-qués à base de plantes. Au Paysbasque, des paysans se sontdonc lancés dans la culture detournesol, dont l’huile sert decarburant pour les machines dela ferme et dont les tourteaux

Cultiver pour lescamions-poubelles ?

Le point de vue du CADE

Tout baigne…!

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L E PATAQUÈS se transforme enune lamentable supercherie...Avec, aux commandes, laDirection régionale de l’industrie,

de la recherche et de l’environnement,connue sous le nom de DRIRE avec sadirection locale, qui a mené de main demaître son opération de déminage dudossier.La stratégie utilisée est celle qui esthabituellement utilisée dans le nucléaireet les pollutions par la radioactivité, parCOGEMA ou AREVA, on étale et onrecouvre de matériaux divers : terre, gra-viers, scories, quelquefois gazon. C’estla technique de la crotte de chien, appe-lée scientifiquement : le confinement.

En résumé, le terrain est toujours conta-miné, mais lorsqu’on promène un comp-teur Geiger à un mètre du sol, la radioac-tivité relevée doit être inférieure à 0.5micro Sieverts/h. Des dépassementspeuvent encore exister par-ci par là. Endessous on ne mesure pas et commecela on évite toute surprise. Plus deradioactivité, rien que des traces... unetechnique éprouvée... Made in France !La région Aquitaine, probable acheteurde ce site de 8 ha, avait décidé enassemblée plénière le 25 Juin 2009 d’ap-pliquer strictement le principe pollueurpayeur, donc d’imposer la dépollutiontotale du site au propriétaire, le groupeAGRIVA/ ROULLIER. Dix mille mètrescubes de terres contaminées par du tho-rium 232 et de l’uranium devaient ainsiêtre « traitées ».Une contre étude indépendante devaitêtre effectuée, la CRIIRAD, une des seu-les sociétés spécialisées en la matière,présentant des garanties suffisantes,avait été pressentie, au grand dam de laDRIRE, qui n’apprécie que très modéré-ment son indépendance.

Le temps a passé... et a fait son œuvre,les termes « contamination » et« radioactivité » ont disparu du dossier ;exit également, l’amendement concer-nant la contre étude indépendante.Monsieur Maïtia, élu socialiste, quidéclarait le 25 juin 2009 que l’« on nereviendrait pas là-dessus » est semble t-il en passe de manger son chapeau enjuin 2010.Dans cette affaire, tout le monde n’estpas lésé, le groupe AGRIVA/ ROUL-LIER, notamment, n’aura pas à dépol-

luer le site et touchera pourtant 6 360millions d’euros au lieu des 6 millionsprévus.La Chambre de Commerce de Bayonnepourra mener à bien ses projets sur leport avec l’implantation de l’industrielAllemand candidat à l’occupation du sitebord à quai, que l’on appellera toujoursFERTILADOUR afin de ne pas oublier sapollution radioactive. Ouf ! Tous ces genslà doivent une fière chandelle au remar-quable travail de la DRIRE.Tous ces empêcheurs de travailler enrond, écolos de toutes sortes, associa-tifs, Europe écologie, journalistes foui-neurs et opiniâtres auraient donc perdu !Nous ne pouvons y croire, espérons undernier sursaut du Conseil Régional,dans sa grande sagesse et en juillet,peut-être. Allez ! Monsieur Lasserre,vous nous aviez heureusement surprisle 25 Juin 2009. Un petit effort de plus,c’est dans l’intérêt général et vous contri-bueriez à réconcilier, un petit peu, lapopulation avec la classe politique...régionale. Il faut dépolluer le site etmener l’étude indépendante.

Pour ce qui est des services de l’état,des lobbies divers et variés, c’est uneautre affaire. Pour REACH, pour la LGV,pour BATZ-ARKONDO, pour toutes lesenquêtes publiques bidonnées, lesconcertations sans concertation réelle,nous atteignons la saturation, voir l’exas-pération !

Benito

3ORTZADAR •N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

AGRIVAFERTILADOUR

(ce qui reste après pres-sage) entrent dans l’ali-mentation des animauxen remplacement destourteaux importés à l’ori-gine difficilement vérifia-ble. Si l’on ajoute à cela lavente autorisée d’huile-carburant à quelquesbateaux de pêche et à unorganisme de collecte desdéchets, entre rentréesd’argent et économiesréalisées, les paysans trou-vent un intérêt dans l’opé-ration, intérêt non négli-geable en des temps diffi-ciles. Aidés technique-ment par Euskal HerrikoLaborantza Ganbara, cespaysans viennent de seregrouper au sein de lacoopérative Nouste Ekilili.

Pourtant la solution-miracle est loin d’êtreenthousiasmante. C’est ceque le CADE (Collectifd’associations pour ladéfense de l’environne-ment) tient à souligner :

« Commençons par lessemences. Il ne s’agit pasde semences bio. Il y a defortes raisons de craindreque leur enrobage contri-bue à l’intoxication desabeilles qui n’ont pasbesoin de ça. Ensuite ilfaut savoir que chaquelitre d’huile donnée auxmachines est enlevée à laconsommation humaine,qu’il doit donc être rem-placé, chez nous, par unlitre importé, ce qui aug-mente les effets dévasta-teurs de la productionintensive d’huiles de tou-tes sortes dans les payspauvres. Les cultures danslesquelles se sont lancéesles multinationales enmanque de pétrole coloni-sent les terres agricoles,détruisent des millionsd’hectares de forêts pri-maires tropicales : catas-trophe écologiquemajeure pour la biodiver-sité et le climat. Le désas-tre humain n’est pasmoindre. La forêt nourritles habitants de cesrégions autant qu’elle lessoigne. Avec sa destruc-tion c’est tout un savoir

faire et une sourceimmense de connaissanceque l’on détruit.

Selon les Amis de laTerre des Landes, opposésà une dérive semblablemenée par laCommunauté d’agglomé-ration de Dax, une planta-tion géante de près de 2millions d’hectares, àBornéo, a jeté à la rue 3millions de personnes.

Dans les pays pauvres,l’huile est une sourceimportante de calories.Elle ne peut être produitepar un foyer : il fautl’acheter. Quand nousimportons près de la moi-tié de nos besoins enhuile, nous faisons monterles prix. Les pauvres nepeuvent plus se nourrir.De 2008 à 2009, toujoursselon les Amis de la Terre,avec la demande massived’agrocarburants, le nom-bre d’affamés sur la pla-nète est passé de 850 mil-lions à plus d’un milliard !

On peut se demanderpourquoi nos paysanstiennent tant à faire rou-ler les camions poubellesavec leur huile au lieu dela vendre aux consomma-teurs. On peut se deman-der pourquoi EHLG, dontnous avons salué et sou-tenu l’initiative, tient tantà faire produire des tour-teaux pour l’élevageconventionnel (si critiqua-ble) au lieu d’accélérer lemouvement en faveurd’une production de fruitset légumes de qualité, tel-lement déficitaire en Paysbasque et en oubliant lasolidarité avec les autrespaysans du monde.

Nous ne sommes pasopposés à une productiond’huile limitée à l’autono-mie énergétique des fer-mes. Mais nous nousopposons à une initiativesemblable à ce que n’im-porte quelle instance offi-cielle pourrait (hélas) met-tre en place, initiative tellement en deçà de l’es-poir de progrès placé en EHLG. »

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4 • ORTZADAR N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

Brèves SocialesBrèves Socialesboisson ou autre chose », déclare-t-elle… Par ailleurs, il parait que cettedame milite pour la réouverture desmaisons closes. Est-ce en lien avecla dépense pour « autre chose » ?

Déficit de la Sécu

✰ En deux ans, le déficit de laSécu aura presque triplé. De

10 milliards d’euros en 2008, puis203 milliards en 2009, il devrait pas-ser à 26,8 milliards cette année,selon les prévisions de laCommission des comptes de laSécu publiés début Juin. Mais celaest lié, pour la plus grande partie à lacrice économique systémique qui adébuté en 2008, a détruit 322 000emplois et s’est soldée par unebaisse de la masse salariale demoins 1,3 % l’an dernier. Phéno-mène inconnu depuis 1949. Par ail-leurs, on sait que la mise en placed’une taxe sur les revenus financiersdes entreprises, à hauteur de la coti-sation salariale, rapporterait 20 mil-liards d’euros, soit plus des deuxtiers du « trou » de la Sécu.

Pôle emploi : le KO

✰ Les charges de travail explo-sent. Le manque d’effectifs

est criant. Les pressions sont multi-ples. Les tâches sont de plus en pluscodifiées par un « management »procédural. Bref, on casse un ser-vice public essentiel. De plus, sansbruit, le gouvernement tente de fairepasser un peu plus la libéralisationde ce service. Si ses projets seconfirment, « n’importe quel mar-chand de soupe » va pouvoir s’ins-taller comme opérateur de place-ment et en aucun cas on ne surveil-lera les conflits d’intérêt pour lesentreprises qui se mettraient à fairedu placement en plus d’autres activi-tés lucratives. C’est le risque pourPôle emploi d’être contraint de choi-sir ses activités sur une pure logiquede coûts. Et le tour libéral est joué !

MEDEF Pays Basque

✰ Mardi 15 Juin, le Journal duPays Basque annonçait

dans une brève que le MEDEF localavait décidé de s’associer à la péti-tion de la CGPME contre le projet deloi sur les dispositions relatives à ladémocratie sociale. Le texte prévoitl’organisation d’élections tous lesquatre ans dans les entreprises demoins de 11 salariés pour rendrecompte de l’audience syndicaledans les dites entreprises. Rien debien révolutionnaire évidemment,mais le MEDEF et la CGPME trou-vent cela déjà « trop ». Une bellepreuve de volonté de démocratiesociale en quelque sorte !

Entreprise LAUAK

✰ Le climat social est des plusnégatif dans cette entre-

prise située à Ayherre. Les salariésse plaignent de « brimades inces-santes ». Cette entreprise qui tra-vaille dans la sous-traitance de l’in-dustrie aéronautique emploie 270salariés. Les militants CGT deDassault, Turboméca et Bonnet sontvenus leur prêter main forte pourdénoncer les conditions de travail.Par système vidéo, tous les postesde travail sont surveillés et les sala-riés se trouvent sous la pression desremontrances, des critiques et desharcèlements. Pas de pause café oucigarette. Le patron, M. CHARRI-TON, refuse, d’après la CGT, touterevendication et activité syndicaledans son entreprise. Les mécon-tents sont jetés à la porte sans res-pect des procédures et la déprimes’étend chez les salariés qui, pourcertains, osent tout de même pro-tester. A suivre !

Salah HAMOURI

✰ Le président de l’associa-tion France-Palestine Soli-

darité, Jean Claude LEFORT, s’estréjoui dans un communiqué, de lalibération de Clotilde REISS, qui aété détenue 6 mois en Iran. Ilregrette que la mobilisation gouver-nementale ne soit pas la même pourSalah Hamouri. Il dit : « Voilà qu’un

régime qualifié de totalitaire, l’Iran,libère notre jeune compatriote auterme de négociations nombreusesappuyées par une ferme volontépolitique du chef de l’état » pendantqu’Israël « considéré par le prési-dent de la république et son ministredes affaires étrangères comme unétat de droit, refuse la libération deSalah Hamouri, 25 ans ». Commentce qui est obtenu de l’Iran ne peutêtre obtenu d’Israël qui maintient unjeune homme franco-palestiniendans ses geôles depuis 5 ans, aumotif qu’il aurait eu « l’intention » deflinguer un rabbin d’extrême droite.

Coupe du monde

✰ Dans L’Humanité du 15 juindernier, la navigatrice Isa-

belle AUTISSIER donnait son senti-ment sur cette « belle » manifesta-tion sportive. Des propos bien peséset qui font plaisir à lire. Elle nous ditpar exemple : « L’évènement estexagéré par rapport à l’enjeu quiest, faut-il le rappeler, de jouer auballon »… ou encore : « Tous lesquatre ans, on constate que laCoupe du monde se marchandiseun peu plus et qu’elle devient lethéâtre d’enjeux sans cesse plusimportants entre multinationales…»Plus loin encore : « Enfin, comme àchaque édition, le commerce dusexe et l’humiliation des femmesaccompagnent malheureusement leMondial »… C’est vrai ! (1)

DSK l’américain

✰ Qu’il y reste aux Améri-ques ! DSK n’aurait « pas

d’autres projets » que celui de conti-nuer à diriger le Fonds MonétaireInternational (FMI). Il l’a dit à lachaine américaine CNN. Tantmieux ! Une des dernières idées duFMI préconise d’en finir avec lescontrats CDD et CDI pour créer uncontrat de travail à durée indétermi-née « dans lequel la sécurité del’emploi augmente progressivementavec l’ancienneté » pour une « plusgrande souplesse des marchés ».Génial non ? Comme cela, unemployeur pourrait se débarrasser

très facilement d’un salarié au boutde quelques mois sans indemnitéde précarité et en embaucher unautre etc. Cette idée de l’homme de« gôche » DSK était développée parBayrou en 2007 et avait reçu l’agré-ment du candidat SARKOZY. Je mesouviens aussi d’un responsablelocal du défunt RPR, conseillerprud’homme employeur de surcroît,qui, il y a quelques années, dévelop-pait la même idée.

LE GUEN et les retraites

Au, il n’y a pas que DSK qui sert lasoupe à la droite. Sur la questiondes retraites, le député de Paris,Jean Marie LE GUEN « suppliait »ses amis politiques au mois de Maidernier, de « dépasser les tabous». Il ajoutait que le PS devait accep-ter de jouer avec l’allongement de ladurée de cotisation ou le départretardé. Tu parles d’un jeu ! Bonprince, LE GUEN disait aussi qu’ilfallait en même temps s’occuper desséniors dans les entreprises. Et pourcela, il a une idée : faire payer lesentreprises qui licencieraient desséniors en leur faisant débourser0,1% de cotisation supplémentaire.Les grosses boites doivent, à n’enpas douter, être effrayées par despropos aussi subversifs !

Chantal BRUNEL, vous connaissez ?

✰ Elle est députée UMP deSeine et Marne et propose

la suppression des allocations fami-liales en cas d’absentéisme sco-laire. C’est elle qui porte cette idéeau sein de la majorité. Cette porteparole de l’UMP (avec FrédéricLEFEBVRE) ne nous étonne pas.Ce qui est plus surprenant est l’ar-gumentaire. Elle évoque que« beaucoup de ces allocations nesont pas destinées aux enfants »…« Les pères boivent et jouent aveccet argent, c’est la stricte réalité. Lesgrands magasins vous diront quelors du versement des allocationsfamiliales, le chiffre d’affaire aug-mente et qu’avec la prime de ren-trée scolaire, on va s’acheter de la

Par J. M. FAYE

(1) Lire à ce sujet l’excellent ouvrage col-lectif : « Divertir pour dominer. La culturede masse contre les peuples ».Éditions « L’Echappée », 270 p, 13 €.

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La médiatrice rend son rapport…

12 000 personnes à la manif du 17octobre à Bayonne, 15 000 le 23janvier à Hendaye, 14 référendumsdans les communes concernéesavec une moyenne de 90 % de« Non à la LGV » et la seuleréponse apportée par le gouverne-ment à ce rejet massif de la LGV parles populations, fut de nommer une« médiatrice » « pour mieux insérerla ligne nouvelle au Pays Basque ».On voudrait déclencher des incidents qu’on ne s’y prendrait pasmieux.Le mardi 4 mai la « médiatrice »donc rendait son rapport.

Là où RFF promettait 60 % delignes enterrées elle en proposedésormais 35 % et encore dans« lignes enterrées » convient-il decompter les tranchées qui détruisenttout d’abord puis que l’on recouvreet des passages aériens situés

entre deux tunnels n’atteignant pas500 m. On retrouvera le passageAdour à 15 m de hauteur (bien quele représentant RFF nous ait pris detrès haut quand nous avons évoquécette hauteur dans les réunions del’an passé), le passage de la Nive à22 m de hauteur et la Bidassoa à37 m avec en prime une découvertede taille : le Y basque en face, n’ar-rive pas à la même hauteur.Comme rectifier une hauteurentraîne des rectifications des tun-nels et des ponts sur plusieurs kilo-mètres, la négociation avec l’étatespagnol s’avère rugueuse.

Tout cela, c’est du foutage degueule et les populations l’ont biencompris : l’heure est à nouveau à lamobilisation !

Et RFF en remet une cou-che sur les chiffres faux…

Dans un rapport confidentiel remispar RFF à la médiatrice, on décou-vre à nouveau les vieilles rengainesde Réseau Ferré de France. Quandles chiffres ne conviennent pas, onles invente. Ainsi, en page 3 de cerapport, on peut lire un trafic actuelquotidien entre Bayonne et Hen-daye de 38 TER, 14 GL et 32 trainsde fret. Or nous avons en notre pos-session le document remis àHendaye lors du débat public quireconnaissait « 22 trains de fret ausud de Bayonne » (11 par sens) etqu’aujourd’hui nous en sommes à 7par sens. De même, il suffit de taperSNCF.com et de chercher les trainsde voyageurs entre les deux citéspour découvrir qu’il n’y a que 8 TERpar sens et par jour.

Les prévisions sont du même aca-bit : en 2013, 58 TER et 50 trains defret ; en 2016 : 72 TER et 64 trainsde fret ; en 2020, 80 TER et 94trains de fret. Remarquons toutefoisque par rapport aux prévisions RFFde 2006 on corrige cependant lenombre de trains de marchandises(De 204 en 2006 on passe à 94,mais pour continuer à justifier une

5ORTZADAR •N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

LGV… nouvelles du front !

Le 22 juin à UstaritzPrès d’un millier contre

la LGV !Le 22 juin à Ustaritz, les associations et les élus opposés àla LGV réinitiaient un cycle de mobilisation contre la LGV.La salle de la réunion publique était comble et c’est avecdétermination qu’associations et élus se dirigent vers une

manifestation d’ampleur en fin d’année.

La médiatrice, lors de sa venue à Bayonne

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nouvelle voie, on passe de 50 TER(Trains Express Régionaux) à 80 cequi constitue une estimation extra-vagante de 433 % d’augmentationquand le Conseil Régional prévoit50 % pour l’ensemble de l’Aquitaineen 2020.RFF pensait que ce rapport ne noustomberait pas entre les mains. Or…

Temps gagné, temps perdu…

Dans les documents du débatpublic, quand on prend la peine defouiller les CD fournis, on trouvedeux schémas intéressants dansune étude nommée « Etude d’amé-lioration et de développement desservices ferroviaires sur le corridorAtlantique. Situation de projet2020 ». Le premier décrit « le scé-nario 1B d’aménagement de la ligneexistante avec relèvement devitesse entre Bordeaux etBayonne ». On nous y explique : « Ilconsiste en une amélioration descaractéristiques techniques de laligne actuelle permettant des gainsde temps importants et une aug-mentation de la capacité, sanscréation de tronçons de ligne nou-velle (à l’exception de la rectificationde certaines courbes) ». Un tableau

nous indique également que le gainde temps entre Bayonne etBordeaux atteindrait 17 mn. Il indi-que également que le nombre d’ar-rêts des trains de grandes lignesserait de 8 par sens à Bayonne(comme maintenant) et de 11 parsens pour Dax (comme mainte-nant).Plus loin, on trouve présenté de lamême façon le scénario de voienouvelle. Et là on gagne 21 mn.Différence 4 mn. Plusieurs milliardsd’euros pour ça ! 10 arrêts par senspour Bayonne et plus que 3 parsens pour Dax.Dans un autre rapport confidentiel(décidemment) remis par RFF à lamédiatrice et tombé par hasardentre nos mains, on décompte letemps perdu par les TGV qui vont sedétourner de la nouvelle ligne pourpasser par Bayonne à travers laligne existante et on peut lire quecela fera perdre 18 mn.Reprenons : des milliards pourgagner 4 mn et une fois dépenséson perd 18 mn. Etonnant non ! Unepaille car l’ensemble des projetsAtlantiques va couter près de 4 800euros en moyenne à chaque foyerfiscal et quand on aime c’est bienconnu, on ne compte pas.Enfoirés !

Nombre d’arrêts…

Conséquence logique du paragra-phe précédent : on nous prend pourdes crétins et les trains qui vont per-dre les 18 mn à passer par Bayon-ne, il n’y a que Grenet, le maire,pour faire semblant de le croire. Ilsne se détourneront pas ou cela nedurera pas longtemps une fois laligne construite. L’an dernier, aucours des fameuses réunions de« concertation » avec RFF, nousavions donc posé la question« combien de TGV s’arrêteront àBayonne ? » TOUS ! avait ditEtienne (Etienne Pichet grand pontede RFF). Le 4 mai dernier lors d’uneréunion avec RFF organisée par lamairie de Bénesse, nous avonsreposé la question à Etienne.Réponse (soigneusement enregis-trée par l’association de Tarnos) :66 % à Bayonne et 50 % à Dax. Soit2 trains sur 3 à Bayonne et un surdeux à Dax. Grenet va beaucoupaimer… Et quelque chose nous ditque cela ne va pas s’arrêter là.

Le OIN se découvre…

Le OIN, c’est une Opérationd’Intérêt National telle que menéesur Bordeaux autour de la gare, sur784 hectares. On y prévoit la cons-truction de 30 000 m2 de bureauxpar an pendant quinze ans. Nous yavons vu évidemment la confirma-tion d’un de nos arguments : LaLGV renforce les villes de niveaueuropéen au détriment des villesmoyennes. Nous avons dénoncéque ces emplois tertiaires seraientaspirés chez nous, à Dax, Mont deMarsan, Agen, Angoulème etc.comme cela a été constaté partoutoù les LGV ont été construitesMais le journal Sud-Ouest du 7 maicomplète parfaitement notre proposen annonçant que la ville deBordeaux espère 100 000 nou-veaux habitants. Ainsi, oui, nosemplois seront aspirés et nousavec. A tel point que M. Malvy prési-dent du Conseil régional de MidiPyrénées, sollicité pour financerTours-Bordeaux, s’inquiète del’avance prise par Bordeaux par rapport à Toulouse et diffère sa signature au protocole financier enattendant des promesses plus rapi-des pour Bordeaux-Toulouse.

Et pendant ce temps en Espagne…

Dans l’état espagnol, on découvreque la crise est là et qu’il a vécu au-

delà de ses moyens. Plan de rigueurconcoctés par les responsables dela cata et faisant payer les non res-ponsables de la cata, comme tou-jours. Dommage collatéral : la politi-que de construction des LGV estenfin montrée du doigt et dénoncéecomme un modèle de développe-ment insoutenable. Coupes som-bres au programme. Rousset, Juppéet RFF serrent les fesses en espé-rant échapper à la trainée de pou-dre.Trainée de poudre qui gagnel’Europe réunie à Saragosse et quitire la sonnette d’alarme : « Il estclair qu’un grand saut dans l’infra-structure n’est pas possible.Construire des voies ferrées, deroutes, aéroports, ports est un tra-vail énorme et prend beaucoup detemps et de ressources. Tous lessystèmes de transport intelligentspeuvent apporter des avantagesplus grands et plus rapides » a dit lecommissaire européen Kallas. Lessystèmes intelligents comme « lessystèmes de contrôle de trains » quipeuvent admettre des trains plusnombreux sur les voies existantes,ce que le cabinet d’études Citecavait conseillé et que RFF avait tailléen pièces avant de se rétracter.Fini les châteaux en Espagne… et ailleurs ?

Le TGV un modèle économique à revoir…

Ce n’est pas notre titre c’est celui dela très orthodoxe « Vie du rail » du31 mars. On y parle de la premièreannée de perte des TGV, du signed’une rupture forte, de la surcapa-cité de trois TGV, de l’effet ciseaudes péages et « selon certains res-ponsables, la cassure du modèleTGV ».

Le 22 juin à Ustaritz : Prèsd’un millier contre la LGV

Le 22 juin à Ustaritz, les associa-tions et les élus opposés à la LGVréinitiaient un cycle de mobilisationcontre la LGV. La salle de la réunionpublique était comble et c’est avecdétermination qu’associations etélus se dirigent vers une manifesta-tion d’ampleur en fin d’année. ◆

6 • ORTZADAR N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

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OILÀ les beauxjours et l’envied’une boisson fraî-che se fait sentir.Il est vrai que la

bière est désaltérante, agréablepour nous (si nous la consom-mons avec modération !), maisqu’en est-il pour l’environnement ?Comment peut-on améliorer l’empreinte écologique de cetteboisson ?

Qu’entend-on par« empreinteécologique » ?

Le concept d’empreinte écologi-que a été développé pour calculerl’ampleur de l’impact d’un humainsur son environnement.L’empreinte écologique corres-pond à la formule suivante :Population x Consommation parpersonne x Intensité en ressour-ces et en déchets.

En 2006, il aurait fallu 1,4 planè-tes pour soutenir la consommationde la population mondiale.

La bière est une boisson vieillede 6000 ans, faite à partir d’unecéréale, l’orge, qui est maltée(germée puis séchée). Brasséeavec de l’eau, on obtient un moutsucré qui est cuit et aromatisé à lafleur de houblon. Ce jus subit unefermentation, une gazéificationpuis un temps de repos (garde)avant d’être emballé puis trans-porté jusqu’à son buveur.

Détaillons chaque étape

La culture de l’orge brassicole,pose deux types de problème :

Pratiquée de façon intensive, saculture consomme des engraissynthétiques azotés, issus de lapétrochimie. D’autre part, l’orgeest une céréale mondialisée, carla demande est très forte autantpour l’alimentation animale quepour la bière. Le transport de l’en-

semble est générateur d’émis-sions carbonées.

Ainsi, le passage à une agricul-ture biologique, non intensive, et àune production locale, réduit significativement l’empreinte éco-logique.

Le processus de brassage estconsommateur d’eau et d’énergie.

Le besoin en eau est trèsimportant, notamment pour lelavage du matériel. Les petitesbrasseries peuvent facilementmettre en place des solutions delavage économe en eau. En effet,elles peuvent employer de l’huilede coude (qui a une action méca-nique incomparable!), additionnéed’une petite quantité de produitsdétergents.

Concernant les économiesd’énergie, les brasseries indus-trielles, dans leur chasse aux coûts, ont montré le cheminpour l’isolation des cuves, leséchangeurs thermiques, laconnaissance des processus biologiques…

Pour pousser « la capsule » unpeu plus loin, on peut envisagerl’usage de l’électricité « verte »,ainsi que le solaire pour chaufferl’eau.

La majorité des bières produitessont issues de fermentation basse(Lager) qui sont aussi consomma-trices d’énergie car elles nécessi-tent des installations frigorifiqueslourdes.

Sous notre latitude, le choixd’une bière à fermentation haute(Ale) plutôt que d’une Lager per-met une économie d’énergie, carsa fermentation se fait entre 15 et25°c, proche de la températureambiante.

L’emploi de chambre froide etde filtre s’est généralisé afin deproposer une bière limpide. Maison peut aussi accepter un légertrouble (comme une bière blan-che) qui ne change rien au goût.

L’emballage et le transport sontintimement liés : si votre bière pré-férée vient d’un pays lointain, ilvaut mieux prendre une canettealuminium qui nécessite mois

d’énergie au total qu’une bouteilleen verre. Par contre, le verre est àprivilégier à l’échelle d’un pays.Mais la pratique la plus écologiqueserait, selon une étude comman-dée par la Commission euro-péenne en 2001, le re-remplis-sage des récipients. En effet, siune bouteille est remplie 20 fois, etque pendant ce temps les bouteil-les ont été recyclées avec un tauxde 42 % (la réalité en France estd’environ 50 %), la bouteille re-remplie l’emporterait à conditionque la brasserie soit à moins de4297km du lieu de ramassage !

Voici un aperçu des « ingré-dients » permettant de limitersignificativement l’empreinte de labière: une bière biologique, locale,artisanale, adaptée au climat, éco-nome en énergie et en ressour-ces.

A votre santé !

Cédric BonvarletBrasserie de la Côte Basque

7ORTZADAR •N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

La bière, une boisson écologique ?Cédric Bonvarlet, militant d’Attac, participe régulièrement aux activités du CADE. Récemment, sa passion l’a conduit à ouvrir une petite brasserie

et il commercialise ainsi, en petite quantité, la bière Belharra.Nous lui avons demandé les pistes qui sont les siennes pour maîtriser l’empreinte écologique d’une telle activité.

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8 • ORTZADAR

La première enquêtepublique concernant l'usinemécano biologique sur lesite de Batz sur la demanded'utilité publique s'estachevée le 31 mars 2010.M. Buis, commissaireenquêteur, a rendu sonrapport : «avis favorable».Les habitants de Bayonne,eux, se sont prononcésmassivement contre ce pro-jet. Avec ce dossier, au lieude rendre compatibles lesprojets avec les documentsd’urbanisme établis etapprouvés récemment, cesont ces derniers qu’onveut réviser pour les ren-dre compatibles avec les nouveaux projets !

Ci-dessous les observationsde la commission déchetsdu CADE adressées àMonsieur BUIS.

Monsieur le commissaireenquêteur,

Après lecture du dossier d'en-quête publique sur le Pôle de valorisation de l'agglomé-ration Bayonnaise, le CADEémet les observations suivan-tes :

En ce qui concerne l'utilitépublique du projet :

Bien qu'il soit indiqué que cepôle de valorisation s'inscrivedans « un contexte de pénu-rie en équipement de tri, detraitement et valorisation dedéchets produits sur le terri-toire », le CADE affirme quece procédé n'est pas le seul àapporter une solution à lasituation présente.La situation actuelle résulte,on le sait, d’une impré-voyance manifeste et fautivede la part des communes quin’avaient rien prévu pour lagestion de leurs déchets, hor-mis l’incinérateur de Bache-forès, de triste mémoire, qui adû cesser de cracher ses poi-sons en 2005.

Bil Ta Garbi, actuel syndicatde traitement des déchets adonc hérité de cet état de faitet mis en place une « solu-tion » transitoire (jusqu’en2013) consistant à faire par-courir à nos déchets plus de200 km pour être stockés dansune décharge ! Nul ne peut sesatisfaire de cette situationaberrante, contraire à l’espritde la loi de 1975 sur lesdéchets qui veut qu’ils soienttraités au plus près du gise-ment, en réduisant les distan-ces et les volumes.

Le tri à la source particulière-ment des fermentesciblespeut être mis en place, aussirapidement, avec des moyensbeaucoup moins sophistiquéset moins onéreux.

✔ Tri sélectif poussé aumaximum par les ménagesincités à le faire par lamise en place d’une rede-vance assise sur le poids etla fréquence de présenta-tion de la poubelle grise.

✔ Puis collecte sélective desbiodéchets (matières orga-niques séparées en amontdes autres déchets desménage) et…

✔ Compostage de cesdéchets, en mélange avecdes déchets verts, produi-sant à coup sûr un com-post de qualité valorisableparce que non souillé pardivers polluants présentsdans la poubelle…

En 2004 Bil Ta Garbi, avait faitle choix de la TMB pensantque le procédé était révolu-tionnaire. En 2010, nous ne comprenonspas que six ans après, connais-sant les nombreux dysfonc-tionnement de ce typed'usine (odeurs, mouettes,mouches, rats etc.) Bil TaGarbi s'obstine dans ce choix.Il est intéressant de savoir quela TMB vient d'être interditeen Suisse, abandonnée pro-gressivement en Allemagne,

au Québec et qu'une direc-tive Européenne s'apprêteaussi à interdire l'épandagedes produits issus des ces usi-nes en Europe.

Déjà en 2004 le CADE avaitproposé à la commissionconsultative l'exemple, enFrance, de Monsieur Diet-mann, président de la com-munauté de communes desportes d'Alsace, ayant mis enplace le tri à la source avecrécupération systématiquedes fermentescibles en porteà porte au même titre que lesverres, les plastiques, lespapiers et les boîtes deconserve. Les fermentescibles,ainsi non souillés, sont alorsconsidérés comme des matiè-res premières offrant desnutriments indispensables àl'enrichissement des sols etpeuvent être épandus sansrisque pour la santé. Dans cecas la redevance (peséeembarquée : on paye unique-ment le poids des déchetsrésiduels (poubelle noire),après tri, favorise la réductiondes déchets en responsabili-sant le citoyen. En 2010, ce procédé fonc-tionne toujours avec beau-coup de succès et opère uneréduction drastique desdéchets ; 80 kg par habitantet par an. Le but à atteindreétant le « zéro déchet » denombreux pays et villes sesont fixés cet objectif(Camberra en Australie,Nouvelles Zélande, Dane-mark, ville de Seattle, Etat deWashington... Usurbil enEspagne vient de réduire de80 % ses déchets ménagers enune année).Dans le procédé présenté, parBil Ta Garbi, les fermentesci-bles sont mélangés, dans lapoubelle noire à d'autrescomposants (qui peuvent êtretoxiques tels que piles, pein-tures, produits ménagers,médicaments etc.) La conta-mination de la matière orga-nique en début de chaîne parles polluants est irréversiblecar si le TMB permet de reti-

rer plastiques et verres, lespolluants ne peuvent êtreisolés. Le digestat obtenuaprès méthanisation des fer-mentescibles souillés sera unproduit toxique inépandable. Les scandales alimentaires(vache folle) et environne-mentaux (contamination à ladioxine) rendent réticents lesagriculteurs quant à l’utilisa-tion de compost fabriqué àpartir des ordures ménagèresbrutes ou résiduelles, laconformité avec les normesne garantit pas l’écoulementd’un compost sur un marché.Nous déplorons qu'il soitprévu de le mélanger à desdéchets verts afin de diluer lessubstances toxiques et d'êtreainsi en conformité avec lanorme NFU 44051 (cela nousrappelle étrangement lemélange de lait pour limiterl'impact des dioxines près desincinérateurs). Dans ce cas, lesystème de redevance impo-sé, d'ici quatre ans, par leplan départemental des dé-chets serait pénalisant pourles citoyens à qui l'on nedonne pas la possibilité deréduire leurs déchets rési-duels (ex : ceux-ci sont obligésde mettre leurs biodéchetsdans la poubelle noire enmélange, donc une poubelleplus lourde). Pour le CADE lamise en place de la collecteséparée des biodéchets parles collectivités doit être ins-taurée afin de permettre laproduction de compost dequalité , comme l’indique laCommission Européenne dansle Livre vert sur la gestion desbiodéchets du 3 décembre2008 [COM(2008)811final].

Vu que la solution techniqueretenue est techniquementcompliquée et coûteuse pouraboutir en fin de compte àbien peu de matériaux valori-sés et à un résidu inutilisableet puisque des alternativesplus simples existent, qui ontfait leur preuves tout enétant respectueuses de l'en-vironnement, le CADE consi-dère que le pôle de valorisa-

espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

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…En

quête publique de Batz

9ORTZADAR •

tion TMB proposé n'est pas unprojet d'utilité publique.

En ce qui concerne lamise en compatibilité du PLU :

Des documents d’urbanismesont élaborés pour donnerune cohérence à un territoire,en se projetant dans unevision à moyen ou long terme.Et pourtant, avec ce dossier,au lieu de rendre compatiblesles projets avec les documentsd’urbanisme établis etapprouvés récemment, c’estces derniers qu’on veut réviserpour les rendre compatiblesavec les nouveaux projets. !On marche vraiment sur latête. Où est la vision à longterme, structurante ?

Bois classés :

Il est prévu le déclassementdes 2/3 soit 2.7 ha d'EBC. Leclassement en espaces boisésclassés est extrêmementcontraignant et empêche leschangements d'affectation denature à compromettre laconservation ou la protectiondes boisements. Le déclasse-ment ou la réduction d'un EBCn'est pas possible par modifi-cation du PLU il ne peut inter-venir que dans le cadre d'unemise en compatibilité au titrede l'utilité publique. Contes-tant l'utilité publique, nous nepouvons admettre la destruc-tion d'un tel bois et d'unmilieu naturel de cette qualité.

• Biotope de qualité• Arbres à forte valeur

patrimoniale• Diversité floristique inté-

ressante• Zone de refuge entourée

de secteurs urbanisés, uti-lisée pour la nidificationet le nourrissage.

• Secteur aulnaie / maréca-geuse

• Une espèce faunistiquepatrimoniale a été repé-rée : le grand Capricorne

• Des potentialité d'accueilsubsistent pour une autreespèce d'insecte xylo-phage protégé : le lucaneCerf Volant.

• Des potentialité d'accueilpour le vison d'Europe

D'autre part il est prévu unsentier pédagogique dans lesespaces non exploités, c'estencore une destruction dumilieu naturel, un vol d'espacequi aurait dû être réservé à lafaune sauvage.

La DIREN souligne que « lanon-exhaustivité de l'inven-taire des espèces et habitatsd'espèces protégés ne per-met pas d'émettre un aviscomplètement éclairé. »

Le Préfet de la RégionAquitaine précise que « lemaintient de la fonction decorridor biologique et l'in-ventaire des espèces proté-gées au titre de l'article L411-1 du code de l'environ-nement reste à préciser. »

Natura 2000 :

Le site se trouve à proximitéde trois site classés en Natura2000.

• Les Barthes de l'Adour à 2km• L'Adour à 1,5 km• La Nive à 3 km

Le plus désastreux sur le choixde ce site est qu'il est drainépar 2 petits ruisseaux rejoi-gnant le ruisseau Fontaine desAnges puis l'Adour. Ne repro-duisons pas les erreurs dupassé ou l'usine d'incinérationde Bacheforés a entraîné pen-dant des années une pollutionscandaleuse de l'Adour.Notons encore une remarquede la DIREN sur l'influence duprojet sur les sites Natura2000 : « Il a été apprécié quel'aire d'influence du projetatteint le site Natura 2000"l'Adour". En effet, les espè-ces pour lequel ce dernier aété désigné (vison d'Europe,poissons migrateurs) sont

susceptibles d'utiliser le tal-weg du Moulin d'Arrousetset doivent donc être pris encompte dans l'évaluationdes incidences du projet ».

La loi Barnier de 1995 :

Relative au renforcement dela protection de l'environne-ment, cette loi vise à inciter lescommunes à promouvoir unurbanisme de qualité le longdes voies routières les plusimportantes. Ici 100 m parrapport à l’autoroute et 75 mpar rapport à la route dépar-tementale 817. Mais ces dis-tances ne pouvant être respec-tées faute de place, on réduitarbitrairement, sans argu-ments étayés, ces distances à40 m de l’autoroute et 30 mde la départementale.Pourquoi ? Est-ce suffisant ?Comment le justifier sinon parl’impossibilité matérielle derespecter la loi dans le cas duterrain choisi ? Nous trouvonssurprenant la demande dedérogation visant à une dimi-nution de plus de la moitié decette ceinture. En tant quecitoyen contestant l'utilitépublique de cette usine il estlégitime de se demander com-ment l'avis du législateurpeut-être ainsi bafoué ?

Nous contestons égalementl'affirmation que « la mise enplace des feux tricolores vaassurer une régulation dutrafic ainsi qu'une libertéaux camions qui pourrontmanœuvrer sans encom-bre ». Pour circuler régulière-ment sur la RD 817, nous pou-vons affirmer que la circula-tion y est déjà très dense etperturbée par le feu tricoloresitué à l'intersection de laroute des Barthes et du che-min de Cazenave menant àBacheforés. Les accidents à cecarrefour y sont très nom-breux et il est donc illusoire decroire qu'un feu permettraune circulation plus fluide etune liberté de manœuvre plusgrande pour les camions auxabords du site de Batz.

Rappelons que le trafic induitpar le projet représente 200camions par jour qui vontdonc se mêler à un trafic déjàdense et saturé aux heures depointe. Pourquoi n'a-t-on pascréé un giratoire qui auraitfluidifié la circulation ? Parmanque de place ?

En conclusion :

Après avoir démontré que ceprojet n'était pas d'utilitépublique puisqu’il existe unesolution plus satisfaisante,moins destructrice, plus respectueuse de l'environne-ment, plus proche descitoyens développant ainsi letissu social (plateforme decompostage dans les quar-tiers), moins onéreuse pour lacollectivité et que le choix dusite ne répondait ni à des cri-tères de préservation dumilieu naturel, de sa faune etde sa flore, ni à des critères desécurité ni a une compatibilitéavec la législation en cours(voir les nombreuses déroga-tions), le CADE se prononcecontre le projet proposé danssa forme actuelle.

Veuillez trouver en piècejointe le dossier que nousavions remis en 2004 auSyndicat Bil Ta Garbi et oùnous faisions part de notreopposition au TMB tout endéveloppant les qualitésd’une politique de traitementdes déchets basée sur le tri etla séparation des fermentesci-bles avant tout mélange.

Adresse du Collectif : CADE - Chemin de Galharet64990-Mouguerre. Tél : 0559 31 85 82

Fait à Mouguerre le 22 mars 2010

La présidente,

Christiane LOYCE

• ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

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R ÉSUMÉ de l’épisode précé-dent (Ortzadar134) : enréaction au nouveau règle-ment européen qui revient

en arrière sur certains points fonda-mentaux de la bio, la fédérationnationale des agriculteurs bio(FNAB) crée une association,Alternative Bio 2009, chargée d’éla-borer un nouvel identifiant pour sesproduits. Elle ne refuse pas le règle-ment européen mais entend le com-pléter. Localement, et en liaisonavec elle, les producteurs bio-locauxde BLE mènent un travail similairede réflexion avec la grande majoritédes associations de paysans biosdu Pays basque Sud (4 sur 5).Nouvel épisode : Alternative Bio arempli son objectif, l’association estdissoute. Pour la suite du travail, ellelaisse la place à Bio Cohérence,association dépositaire de la mar-que collective de droit privé dumême nom. Le collectif EuskalHerria y adhère tout en poursuivantsa réflexion spécifique au territoiretransfrontalier du Pays Basque.

« Bio Cohérence : une éthique,un engagement, une mar-que ». Comme son nom l’indique,l’association ne se limite pas auxseules normes de production d’unproduit fini. Son éthique lui donneune vision plus globale de l’agricul-ture biologique dans le « souci durespect du vivant et du sens de lacoopération ». Aux côtés des pro-ducteurs, la réflexion commune aété élargie à d’autres acteurs de labio, tels que distributeurs, transfor-mateurs et consommateurs. Elle nese limite pas non plus dans letemps, la marque se veut et sedonne la possibilité d’être évolutive.

La Charte donne l’éthique, avectrois types d’objectifs : écologiques,sociaux et humanistes, économi-ques. Je ne retranscrirai pas ici lacharte complète mais me contented’en illustrer les principaux chapitresen citant quelques exemples.

• Les objectifs écologiques commela préservation des sols et desmilieux (haies, arbres et prairies), lagestion économe des ressourcesnaturelles (eau,énergie), le refusdes OGM, le développement de la

biodiversité agricole et sauvage,l’adaptation de la production au ter-roir, le bien-être animal... C’est unedémarche écologique globale et àtoutes les étapes de la filière : soitde la production au déchet en pas-sant par la transformation, le trans-port, la distribution, etc.

• Les objectifs sociaux et humanis-tes s’inscrivent dans un projet desociété : solidarité internationale etrespect de la souveraineté alimen-taire ici et ailleurs, maintien des pay-sans et transmission des fermes,conditions de travail et de vie desdifférents acteurs, rémunérationjuste et égale pour tous, rapproche-ment producteurs-consommateurset villes-campagnes, échanges avecle milieu associatif, l’économie soli-daire et équitable...

• Les objectifs économiques : struc-turer les échanges commerciauxpar la coopération plutôt que par lacompétition, et donc le respect del’équité à toutes les étapes des cir-cuits, courts ou longs, la contractua-lisation et des revenus décents, latransparence de l’information, le tra-vail sur le développement de lafilière bio pour la rendre, entreautres, accessible à tous. Individuset structures collectives peuventadhérer à cette charte en la signant,s’engageant ainsi à la respecter etla soutenir.

Les outils. Le cahier des chargesénonce les règles pratiques de tra-vail pour recevoir (et garder) le labelde la marque. Dans l’esprit de com-pléter et non de s’opposer au labeleuropéen, les contrôles seront faitspar les mêmes organismes et aumême moment, selon les règles dela marque Bio Cohérence, bien sûr.Ce qui, en prime, permettra d’atté-nuer les surcoûts. Le logo, lui, seraapposé en plus du logo européen.

La suite. Les adhésions des pro-ducteurs, le perfectionnement ducahier des charges...Le collectif Euskal Herria, à côté deson appartenance à Bio Cohérence,travaille sur les spécificités d’un ter-ritoire transfrontalier dans sesaspects juridiques (législations diffé-

rentes), avec ses différences cultu-relles et de mentalité(rapport à l’ad-ministration, vie syndicale) et aussibatailler pour trouver les indispensa-bles financements ! Mais la volontéest là, l’ouverture et la souplessed’adaptation aussi ; la dernière ren-contre, en janvier dernier, a réuni 70paysans. Le collectif a choisi de nepas créer un nouveau logo, de nepas ajouter une étiquettes aux éti-quettes mais de tirer avantage de laproximité pour privilégier la rencon-tre directe avec le public. A noter

dès maintenant dans vos agendas,les 10, 11 et 12 septembre à Haspa-rren, Asunak sera le moment fort dela rencontre et de la communicationsur Bio Cohérence, le collectif EH,BLE et ses autres chantiers, et de la fête...

France Bonillo

NB: il existe deux autres marques privées,pionnières de la bio, Demeter et Nature etProgrès, Leur existence est antérieure à lacréation du label AB, leur statut privé les aprotégées de la nouvelle réglementation.

10 • ORTZADAR N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

L E tremblement de terre du 12janvier dernier à permis auxprésents (US surtout, France

depuis longtemps) de s’engouffrerdans les voies qu’ils s’étaient déjàtracées. L’ambassade des Etats-Unis en Haïti soutient le programmeWinner (sic), émanation del’Agence américaine deDéveloppement International(USAID). Dans le cadre de Winner,la firme Monsanto, représentée icipar monsieur Estimé (re-sic),ancien ministre des Affaires étran-gères de la dictature Duvalier, offredes semences, et, pour 475 tonnesde semences offertes, le bonus gra-tuit, soient les engrais et pesticidesassortis dans la même gamme... dequoi se fidéliser. Mais ces gens làpréfèrent se Fidéliser, se rebeller, etont ainsi brûlé symboliquement lemaïs sur la place publique. Depuisle temps qu’ils secouent le joug quele colonisateur leur impose ! Haïti,la « perle des Antilles », a enrichi laFrance du temps des colons et desesclaves ; elle a continué à l’en-graisser après une indépendance,très chèrement acquise, en inaugu-rant les dettes extérieures et a dûindemniser les colons de la pertede leurs profits. Elle est ensuitepassée sous la domination desEtats-Unis. De dictateurs en occu-pations militaro-humanitaires, dedéforestations en éradications detroupeaux sous prétextes sanitairesinfondés, la perle est devenue lepays le plus pauvre d’Amérique.

Les dernières décennies ont vu ladestruction par armes économi-ques : l’importation de denréesétats-uniennes à prix artificiellementbas mettant en difficulté les exploi-tations locales, générant chômageet une des mains d’œuvre lesmoins chères du monde pour lesusines US qui se montent ici.Bon nombre de Haïtiens veulentsortir des dispositifs de contrôle etde tutelle, faire entendre leur voix etrespecter leurs propres choix. LePAPDA (plateforme haïtienne deplaidoyer pour un développementalternatif) a construit un programmecomplet et concret pour lequel elledemande une solidarité structu-rante. Le 10 mai, importantes mani-festations contre la politique du pré-sident Préval. Le 7 juin, manifesta-tions de mouvements paysans haï-tiens, de la PAPDA, de Via Campe-sina pour le respect de la souverai-neté alimentaire en Haïti, avecsemis de variétés locales. Les four-ches, on s’en sert pour travailler,même dans les manifs ! Et pour finir, que faire ? Toutd’abord, prendre conscience etensuite viennent les actes indivi-duels, collectifs voire, parfois sousla pression, politiques pour quesoient reconnues, soutenues la légi-timité et la capacité des autochto-nes à se prendre en main.France Bonillo

Sources : bulletin d’actus de www.actionconsommation.org

Naissance d’une marque :« Bio Cohérence »

Haïti : fourches contre langues fourchues(et doigts crochus)

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L’histoire des oppositions à desouvertures de carrières de

granulat dans le piémont ossaloisremonte à 1997 lorsque la

municipalité d’Iseste, grâce à sadétermination, et l’association

qu’elle a suscitée, par une mobilisation massive des

habitants, ont réussi à faire échecau projet que la Société Daniel

avait envisagé sur le Larroun, unmassif qui surplombe le village.

A l’époque son promoteur nevoyait probablement dans cette

opération qu’un moyen de renforcer sa position sur les

marchés locaux existants.

E N REVANCHE, quand laSARL Soubercaze et Filsinforme, fin 2006, la munici-palité d’Iseste d’un projet de

carrière (400 000 tonnes) à chevalsur les territoires de Bielle etd’Iseste, arguant du fait que celle,artisanale (50 à 100 000 t), deCoustey exploitée à Rébénacq esten voie d’épuisement, les perspecti-ves du marché aquitain du granulatont totalement changé : s’y dé-ploient désormais des stratégies quivisent à multiplier les voies rapi-des… Et qui nécessitent de se don-ner les moyens de répondre – maisdans un silence médiatique exem-plaire ! – aux énormes besoins enmatériaux pour revêtements routierset ballasts ferroviaires correspon-dants. Ajoutons à cela que le durcis-sement de la réglementation quipèse sur l’extraction de matériauxalluvionnaires entraînant les entre-prises à se reporter sur l’exploitationde carrières sèches, tous lesregards – ceux de Lafarge,d’Italcementi (GSM), de Daniel etLaborde, encouragés par les clinsd’œil appuyés de la haute adminis-tration – se sont naturellement por-tés sur les ressources calcaires dupiémont pyrénéen.

La présentation résumée de l’étuded’impact par les Soubercaze enmairie d’Iseste s’est soldée le 12

juillet 2007 par un avis défavorablede l’ensemble du conseil municipal,réitéré le 9 février 2008 ; puis, unetroisième fois, le 30 mars 2010, à lasuite de craintes émises par laSociété des eaux minérales d’Ogeu,fondées sur la base d’un arrêté pré-fectoral du 26 novembre 2008,lequel stipule que « la communed’Iseste [et celle d’Arudy] se placesur la zone sensible éloignée de lasource du Roy ». A ce propos, estrappelée l’existence d’une jurispru-dence en la matière qui pourrait êtreinvoquée dans d’autres situations :le TGI de Pau ayant le 23 mai 2007« condamné l’ONF pour ne pasavoir respecté le périmètre de pro-tection éloigné au Caoü de l’Aygue,quartier de Pédéhourat, sur le terri-toire de Louvie-Juzon ».

À l’opposé, la municipalité de Biellea donné son accord au projet desSoubercaze et, s’agissant des 16 haqu’ils y détiennent, elle a émis le 13février 2008 un avis favorable à unemodification du PLU, les faisant pas-ser de zone naturelle (ND) à zoned’extraction. L’enquête d’utilité publi-que ultérieure a confirmé dans saconclusion la position de Bielle, pré-cisant que cette « démarche pré-sente un intérêt (…) pour le dépar-tement des Pyrénées-Atlantiques ».Car, si « actuellement, le départe-ment a suffisamment de carrières(…), il y aura à court terme un pro-blème d’approvisionnement (…) quinécessitera de trouver de nouveauxsites » pour l’ouverture de carrièresà forte capacité de production.Malheureusement, la réaction cou-rageuse de la mairie d’Iseste estrestée quasi ignorée de sa popula-tion. Et il faudra attendre en octobre2009 la création de l’associationMieux vivre à Louvie-Juzon pourque commence à circuler l’informa-tion sur le projet de carrière Iseste-Bielle…

Bien que le dossier de demanded’autorisation ait probablement étédéposé en préfecture et que la noti-fication d’une enquête d’utilité publi-que sur l’ouverture de la carrièresoit jugée imminente, aucune nou-

velle n’a filtré sur ces questions…La préfecture aurait-elle été sensibleaux craintes exprimées par laSociété des eaux minéralesd’Ogeu ?

En septembre 2009, quelques habi-tants de Louvie-Juzon, inquiets del’augmentation continue du trafic liéà la carrière locale (Lafarge, néeLacrouts) sur la RD 35 qui traversele bourg et de l’insécurité qu’il repré-sente, reprennent l’idée d’unedéviation poids lourds lancée en2004 mais restée sans suite ; ilsréclament aussi que soit mis fin auxnombreuses nuisances dont l’entre-prise est responsable. C’est aucours de leurs démarches auprèsde la mairie de Louvie-Juzon et del’administration qu’ils découvrentl’existence de 3 projets intéressantla commune : une augmentation dela production par extension en pro-fondeur de la carrière Lacrouts,acceptée par la mairie ; celui desSoubercaze, sur Bielle et Iseste,donc à son voisinage immédiat ; et,dans son quartier de Pédéhourat, àMoncaüt, celui que l’entrepriseDaniel s’emploie à mettre en œuvregrâce à une convention passéeavec la commune de Bruges qui serevendique propriétaire privé depuisle XIVe siècle de pacages et de boissitués sur les territoires de Louvie-Juzon et d’Asson.Un appel est lancé par tract pourune réunion communale le 15 octo-bre 2009 : « Ossalois, réveillez-vous ! Non à la destruction de la

vallée. » Au long des débats, lesliens entre ces opérations et le sen-timent d’être le jouet d’une stratégieconçue en haut lieu s’imposent ànos yeux. Pour nombre d’entrenous, coopération et échanges d’in-formations apparaissent commeune réponse logique à cette situa-tion, même si les initiateurs de cemouvement restent conscients de lapriorité à accorder à la nécessitéd’une déviation. L’association Mieuxvivre à Louvie-Juzon en Ossau estalors effectivement créée.Lors de la réunion suivante, le 20novembre, à laquelle participaientdes amis de Bruges, Capbis – déjàregroupés au sein de l’associationBien vivre à Bruges, Capbis etMifaget, et Pédéhourat, l’idée des’organiser en collectifs locaux auto-nomes est adoptée.Début janvier 2010, des banderolesont été posées sur le fronton demaisons bordant la rue principalepour marquer l’opposition des rive-rains au passage des camions ; puisretirées lorsqu’ont été entreprisesdes démarches visant à obtenirl’aval du conseil régional pourl’étude et le financement de ladéviation.Un travail d’analyse des documentsofficiels concernant la carrièreLacrouts (rapports d’impacts, autori-sations d’exploiter) a été transmis le1er mars à diverses autorités. Dansla présentation qui en est donnée, ilest écrit : « Il s’avère que l’examende ces documents montre que l’ex-ploitant est en contravention sur de

11ORTZADAR •N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

Les grandes carrières de granulatn’ont guère la cote en vallée d’Ossau

Destruction programmée de la montagne…

Suite page 12…

Page 12: Usine de Bats - cade-environnement.org · Sans Armes / Campagne M51 ... d’huile de vidange. La police des eaux fera son boulot et un procès verbal est dressé. La police, tout

très nombreux points, et que la population de Louvie-Juzon ensupporte tous les jours les consé-quences… »

A Pédéhourat, Daniel envisage l’ex-ploitation du Moncaüt, une butte de15 ha d’une roche magmatique trèsdure, la lherzolite, perdue au milieudes contreforts calcaires qui domi-nent le village au sud. A l’issue, enprincipe fin juin, d’une phase explo-ratoire de sondages, la société, dèslors apte à juger de l’importance etde la continuité du gisement, pourraconfirmer, ou non, l’intérêt du projet.Une bonne partie de la populationavoisinante a conscience que l’ou-verture d’une carrière dans ce sec-teur riche de biodiversité, par ail-leurs classé en zone Natura 2000,aurait des conséquences catastro-phiques pour l’économie locale,l’environnement et son mode devie ; dès la signature de la« convention de concession de droitd’extraction et de fortage », en juillet2009, entre la mairie de Bruges et la Société Daniel, les protesta-tions se sont multipliées.Parmi les premières, celle duGroupement pastoral de Bruges-Capbis-Mifaget – regroupant 25 éle-veurs pratiquant la transhumance –qui dispose depuis 1979 d’un bail de639 ha sur les estives de Moncaüt etdu Merdanson : l’activité de la car-rière et ses pistes de desserte ren-draient impraticables les déplace-ments des troupeaux vers l’ensem-ble des massifs au-dessus du Pé deHourat, mettant ainsi en jeu l’avenirde plusieurs exploitations. Le mêmesort attendrait le projet de reprise enbio d’une pisciculture abandonnéedepuis quelques années.

Outre l’activité agro-pastorale, l’eauest également au centre des préoc-cupations car le Moncaüt et le cir-que montagneux qui l’entoureconstituent un véritable châteaud’eau naturel : une multiplicité desources et de résurgences concou-rent à l’alimentation en eau potabledes communes avoisinantes, dontLouvie-Juzon, et jusqu’à Pau. L’im-plantation d’une carrière porteraitpréjudice à l’excellente qualité deces eaux.

La grande diversité du couvertvégétal, les variations de la typogra-phie – faut-il rappeler que cette zonea hébergé un des principaux maquis

espagnols en Béarn ? – constituentun biotope riche en espèces endé-miques dont certaines figurentparmi les espèces protégées (lou-tre, desman, euprocte…) De nom-breux chemins de randonnée par-courent le site, considéré commeréserve de chasse.Enfin, avec 2 restaurants et 4 gîtes,le tourisme représente une partappréciable des revenus des 150âmes du quartier de Pédéhourat.La forte mobilisation qui a rassem-blé 5 mars 2010 au village prèsd’une centaine de personnes, éle-veurs, écologistes, chasseurs,pêcheurs, socio-professionnels,riverains, a abouti le 29 mars à lacréation du collectif des Amis deMoncaüt. La direction de l’associa-tion est de type collégial, en sorteque chacun des 15 membres dubureau puisse assurer indifférem-ment la présidence – ainsi réduit-onles risques d’accaparement du pouvoir.

Une pétition a été lancée qui arecueilli à ce jour plus de 600 signa-tures. Le 24 mai, un grand pique-nique revendicatif a rassemblé surle Moncaüt presque 300 personnes.Des contacts avaient auparavantété pris avec Les Amis deBugangue qui, depuis 2007, se bat-tent contre un projet d’extractiond’ophite (ou de lherzolite ?) soutenupar la mairie d’Aramits ; une carrièresusceptible de polluer les 2 sourcesalimentant en eau potable Aramits,Ance et autres communes limitro-phes… Une situation qui n’est passans rappeler celle de Pédéhourat ! De juillet 2009 à mars 2010, en vuedes régionales Aquitaine, politiqueset médias n’ont pas cessé de nousmatraquer avec les projets LGVParis-Madrid, Bordeaux-Toulouse,l’autoroute Langon-Pau et son com-plément le tronçon Pau-Oloron… Enrevanche, presque tous sont restésmuets sur certaines de leurs impli-cations matérielles : préoccupationsecondaire que la recherche desmoyens de se procurer les millionsde tonnes de granulats nécessairesà la mise en œuvre de ces gigantes-ques chantiers ?

Or le granulat est devenu une den-rée rare : « Après l’air et l’eau, lecaillou est aujourd’hui la troisièmeressource naturelle la plus consom-mée dans le monde. »Devant cette raréfaction, nos déci-deurs se devaient d’accorder la prio-

rité à l’exploitation des roches dupiémont pyrénéen, quitte à en com-pléter les insuffisances par desimportations en provenance d’Ecos-se, de Scandinavie… ou du Maroc :Daniel y a pris langue –la tonne seraextraite à petit prix !

Encore plus secondaire, le pro-blème de l’évacuation par poidslourds d’un granulat produit enzones de petite montagne faible-ment desservies par des voies étroi-tes n’est évoqué nulle part. Le casdes débouchés de la « future » car-rière d’Iseste est particulièrementsignificatif : une piste privée achemi-nera le chargement jusqu’à un desronds-points de l’actuelle déviationd’Iseste pour être dirigé versOloron ou Pau. Ce qui, pour la seuleactivité d’une entreprise, obligera àprévoir 2 déviations de largeurconséquente, auxquelles devronts’ajouter le recalibrage d’une por-tion de route, en direction d’Oloron,et la construction d’un pont sur legave d’Ossau pour celle de Pau…Le tout aux frais de la collectivité !

Le blog claac-pyrenees-atlanti-ques.over-blog.com est dédié auxcollectifs en lutte contre les projetsde grandes carrières d’extraction degranulats qui sont en train de pren-dre d’assaut les villages du piémontpyrénéen. Les ouvertures de carriè-res envisagées ont en effet toutespour objectif déclaré d’assurer l’ap-provisionnement des chantiers desautoroutes et LGV qu’impose le pro-jet capitaliste d’intégration euro-péenne sous prétexte de « désen-clavement » – la réduction destemps de liaison entre les grandspôles urbains des divers pays del’Union européenne est l’une desrevendications fortes du monde desaffaires multinational.Socialement injustifiées, puisqu’à

terme elles vont balafrer nos territoi-res, dévorer nos campagnes, isolerencore plus villes et villages enréduisant ce qui reste d’équipe-ments collectifs publics de transportlocaux, ces carrières et leurs voiesd’évacuation, au même titre que lesinfrastructures ferroviaires et autoroutières actuellement pro-grammées, sont par ailleurs écono-miquement ruineuses pour les collectivités.

Ce blog se veut donc un pôled’échange d’informations et d’expé-riences entre les collectifs engagéssur des problématiques proches oucomplémentaires de la nôtre. Un deses objectifs est de rendre comptede la mobilisation populaire et desactions déployées autour desditsprojets, afin de rassembler, de sortirde l’isolement et de donner force etcohésion à des luttes qui pourraientà première vue paraître à tort, enraison de leur dispersion ou de leurisolement, insignifiantes. Conçuavant tout comme un instrument decommunication et d’échange, il doitrester un simple outil qui ne sauraiten aucun cas se substituer aux liensvivants d’échange entre les femmeset les hommes mobilisés dans ces luttes.

De leur côté, afin de faciliter la miseen commun des informations, de lesfaire circuler parmi les adhérents, desusciter leurs réflexions, les asso-ciations des Amis de Moncaüt etMieux vivre à Louvie-Juzon enOssau s’apprêtent à constituer leurpropre blog. Le blog généraliste iciprésenté a une tout autre vocation.

Le 20 juin 2010, à Iseste

Alain Ancel et Ghania Hammadou

12 • ORTZADAR N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

Suite de la page 11…

Le Pic du Midi d’Ossauvu des lacs d’Ayous

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Q UAND on interroge surqui sommes-nous ? Ilest couramment répon-du : « le mouvement qui

s’est battu pour la conquête du droità l’avortement et à la contraceptionet qui continue à défendre cesdroits ». Certes, et nous nous enfélicitons, mais la conquête desdroits aux libertés n’est qu’unaspect des interventions duPlanning.La formidable avancée de 1967 et1974 a permis à la femme de s’ap-proprier son corps et de gérer savie. Depuis, les jeunes et les moinsjeunes générations ont eu tendanceà baisser la garde, pourtant cesdroits sont toujours menacés oudévoyés.

1. Aujourd’hui encore l’IVG reste le parcours de la combattante

Le problème des délais demeureangoissant. La réforme hospitalièrede Mme Bachelot, en fermant desCentres d’IVG (rien qu’à Paris, en2009, 3 établissements et d’autressont menacés) entrave l’applicationde la loi : plus d’un mois d’attentepour les IVG en Ile de France. Pasplus loin que dans les Landes, leshôpitaux refusent de pratiquer lesIVG « tardives » au delà de 10semaines, et non jusqu’à 12 commel’autorise la loi.L’IVG est « une épreuve », « l’avor-tement laisse des traces psycholo-giques » dixit le mouvement desPRO-VIE et Monseigneur AILLET,évêque de Bayonne. Commentpourrait-il en être autrement quandles mêmes critiquent les dernièresmesures de Roselyne Bachelot pourrevaloriser le forfait IVG en ces ter-mes : « cette revalorisation d’unacte qui donne la mort au plus fai-ble, est un couperet antisocial » ?Contre ces mêmes, le collectif droitdes femmes dont le PlanningFamilial, a regroupé plus de 1000personnes dans les rues deBordeaux le 29 mai pour riposter àleur manifestation anti-avortement,autorisée en toute impunité par M.Juppé et le Préfet.

Comment ne pas craindre d’êtrejugée inconséquente ou se culpabili-ser quand on recourt à l’IVG alorsque la contraception est largementdiffusée ? Mais il faut être fichtrementobsessionnelle pour ne pas oublierune des 8 000 pilules que doit absor-ber la femme durant sa vie !

2. La contraception, uneconquête qui deviendraitune contrainte

Aujourd’hui on rencontre de plus enplus de résistances, chez les jeunesen particulier. Des méthodes moinsastreignantes, comme le patch, l’an-neau vaginal etc., ont vu le jour maisne sont toujours pas remboursées,et coûtent fort cher. Le Planningvient de lancer une campagne pourle remboursement de tous lesmoyens contraceptifs et le respectdu choix des femmes.

3. Le droit aux libertéssexuelles a émergé quandon a pu dissocier le sexua-lité de la reproduction

Mais la sexualité s’inscrit dans untype de société donnée et la libéra-tion de la sexualité des années 70 aété récupérée et pervertie par lasociété et ses valeurs : consumé-risme, précarité, marchandisation…Sans remise en cause de la domi-nation masculine. Les violences

sexuelles se perpétuent. Le Plan-ning Familial revendique le plaisir, ledésir de liberté totale toute endéfendant le respect et l’intégrité dela personne. Une circulaire defévrier 2003 rend obligatoire l’édu-cation à la sexualité dans les écoles,les collèges, les lycées, à raisons de3 séances par an. Ce texte repré-sente une belle avancée car il consi-dère la sexualité comme « unecomposante essentielle de la per-sonnalité, et de la construction durapport de soi aux autres en tantque citoyen ». Malheureusement ilreste peu connu et appliqué.Nos interventions en milieu scolaireen matière d’éducation à la sexua-lité vont dans deux sens :

• L’axe de santé publique, par l’in-formation à la contraception etaux risques liés à la sexualité ;

• Sur le plan éducatif, pour gérerles relations filles / garçons etpermettre un équilibre affectif etsocial des individus.

A travers nos interventions nousavons observé combien les pubs,les jeux vidéo, la pornographieconstruisaient chez les jeunes ado-lescents des représentations, desnormes, des techniques de lasexualité qui engendrent malheu-reusement des relations asymétri-ques entre filles et garçons. Les gar-çons attachent beaucoup d’impor-

tance aux techniques, et cherchentà se satisfaire et par voie de consé-quence à donner du plaisir pour serassurer. La fille cherche à satisfairel’autre et se faire plaisir (selon lesmodèles qui représentent lanorme !). Notre rôle d’adulte est deposer les questions sur le respectde soi, le respect d’autrui, commentêtre capable de poser ses limitesdans la recherche du plaisir. Par lesexe se construit encore des rap-ports de soumission / domination, àl’origine des violences conjugales,que le Planning Familial combat.

Le Planning « lutte pour créer lesconditions d’une sexualité vécuesans répression, ni dépendance,dans le respect des différences, dela responsabilité et de la liberté despersonnes. »

PLANNING FAMILIALCÔTE BASQUE

Tél : 06 22 62 02 76 [email protected]

Permanences Bayonne :• 1er et 3ème mercredi du mois14h30 – 16h30 au BIJ,71 rue Bourg Neuf.

• 2ème et 4ème jeudi du mois 9h – 11h au CCAS, Place des Gascons.

13ORTZADAR •N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

Les nouvelles luttesdu Planning Familial

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Par Eric Vidal

Attac Pays Basque a reçu Eric Vidalpour un Attac Café à l’Atalante surle fichage. Nous lui laissons à nou-veau la parole sur ce sujet essentielpour les libertés.

En 1974 la révélation par le journalLe Monde du projet « SAFARI » fai-sait scandale : les services de l’inté-rieur, dont le ministre était JacquesChirac, veulent instituer un identi-fiant unique pour interconnecter lesdonnées de cent millions de fiches,au sein du « Système Automatisépour les Fichiers Administratifs et leRépertoire des Individus » (SAFARI).

Ce scandale poussera le gouverne-ment à créer la loi de 1978 insti-tuant, entre autres, la CNIL.Pourquoi ce scandale ? Parce qu’àl’époque, le souvenir de la collabo-ration, et notamment des « fichiersTulard », est tel, qu’il est hors dequestion de laisser l’état mettre enplace un fichage généralisé de lapopulation (on notera d’ailleurs quepour les services de l’état, nous nesommes pas des citoyens mais des« individus »).L’histoire de ce fichier est exemplaireà plus d’un titre. André Tulard, poli-cier sous la IIIème république, passaitson temps à ficher les communis-tes ; sous Vichy, il en fait de mêmeavec les juifs. Ce « fichier Tulard » futtransmis au chef de la Gestapo, etsera principalement utilisé pour l’or-ganisation de la rafle du « Vel’d’hiv’ » les 16 et 17 juillet 1942.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Au lendemain des attentats du 11septembre 2001, à l’instar du« Patriot Act » de G.W. Bush, par-

tout dans le monde, fleurirent deslois qui toutes avaient, et ontencore, les mêmes arguments denécessité de lutte contre le terro-risme ; mais toutes aussi, lesmêmes articles réduisant les droitsde la défense, violant les droits à lavie privée, diminuant les droits à lalibre expression.

Ainsi, au fil des quelques années,au prétexte de lutte contre l’insécu-rité, le fichage s’est il installé puisgénéralisé dans nos sociétés, sansque pratiquement personne, etnotamment les médias, ne s’enoffusquent (à quelques rares excep-tions près). La lutte contre le fichagene vient pas des opposants paten-tés d’aujourd’hui, et pour cause.Hier au pouvoir, les premières lois« légalisant » le fichage le furent,sous nos cieux, par le gouverne-ment Jospin. « L’état ne peut pastout » pour les salariés licenciés,mais fera toujours tout pour consoli-der son pouvoir vacillant en se pro-tégeant derrière les matraques. Oncomprend ainsi que les pouvoirs,pour prévenir de possibles mouve-ments, se mettent à écouter et ficherles populations. Et quel meilleurargument que « l’insécurité » pourjustifier ces fichiers, et réduire (outenter de réduire) au silence lescitoyens ? D’ailleurs, l’argument est simple et àchaque fois le même : êtes-vouspour ou contre le terrorisme ? Sivous êtes contre, alors fichons ! Sivous ne voulez pas du fichage, c’estque vous ne voulez pas lutter contrele terrorisme... C’est donc que vousêtes un terroriste en puissance, ouson allié... CQFD !

Or, aucun fichage, aucune écouteou système d’écoute (type « ECHE-LON »), ou de vidéo-surveillancen’a pu empêcher les attentats du 11septembre 2001, de Madrid, Lon-dres, Moscou, et avant eux ceux deParis, ou encore tout récemment deNew-York.

Je ne rentrerai pas ici dans la listedétaillée des fichiers de police, gen-darmerie, justice. Ce serait troplong, et ce n’est pas du Prévert...Sachez cependant que les 3 der-

niers rapports parlementaires remisen 2007 (Bauer), 2008 (Bauer), et2009 (Bertho/Bénisti), relèvent unnombre incroyable de fichiers (onpasse de 36 à 58 en 3 ans !), maisqu’en plus, de l’aveu même de cesélu-e-s, 25 % d’entre eux en 2009n’avaient aucune base légale !

Ces mêmes parlementaires préco-nisèrent alors... la régulation ! (jevous laisse faire le rapprochementavec les « sans-papiers »). Même laCNIL, cette pauvre Causette de laliberté, est obligée de signalerqu’elle a compté jusqu’à 44 % d’er-reurs dans 2 fichiers de police/gen-darmerie (STIC et JUDEX). Ouqu’elle n’était pas informé de l’exis-tence de tel ou tel fichier (commecelui joliment nommé « ARDOISE »).Tous nos déplacements aériens (etbientôt tous nos déplacements) sontfichés, les écoutes voient leur nom-bre exploser (20 % du budget de lajustice en matière pénale, notam-ment du au au recours à des entre-prises privées), nos ordinateurspeuvent être visités à distance (et cele plus « légalement » du monde),nos déplacement sur la toile sontsuivis, certains fichiers de policepeuvent être utilisés à des fins admi-nistratives, etc.Où est le droit à la vie privée ? Où

est le droit à l’oubli ?

Quel espoir ?

Pourtant, si il est vrai que les fichierssont inhérents au pouvoir... à tousles pouvoirs, les citoyens peuvent–doivent !– s’y opposer, souventavec succès :• Voyez les Assistantes sociales

refusant de renseigner les basesde données des contrats ;

• Voyez les instituteurs et directeursd’école refusant de remplir lefichier « Base élèves » ;

A chaque fois que les citoyens semobilisent, à chaque fois que lapresse relaie ou dénonce le fichage,le pouvoir fait un pas en arrière(même si il en avait fait 2 en avantpour commencer...).

Les fichiers vivent du secret ;la connaissance que nous enavons reste notre meilleure armecontre eux.

C’est à chacun de faire un choix, enn’oubliant pas qu’un simple fichier,d’apparence innocente, peut condu-ire au pire, dans certaines occa-sions, dans certaines mains. Ils sontdangereux aujourd’hui pour notrevie privée, et ne pas le savoir. Lenier, c’est oublier ce que l’histoirenous apprend de nous, de ce quenous sommes, de ce que sont nossociétés... policées, policières.

Attac Pays Basque

Maison pour Tous6 rue Pal Le Barillier

64600 Anglet

[email protected] http://local.attac.org/paysbasque

Attac café de 19 à 21 heures à la Taverne de l’Atalante à Bayonne

Mardi 14 septembre :« La réforme des retraites :lepoint sur la mobilisation et ledébat » par Attac Pays basquemembre du collectif local «appel-retraites ».Lundi 27 septembre : « La Lgv ? Où en est-on ? »Par Eliane PIBOULEAU Blain éluemunicipale et membre du Cade.

N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

la paged’

TOUS FICHÉS !

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E N BOURGOGNE, 235 000tonnes de déchets radioac-tifs sont entassées enpleine ville, à côté du stadede Gueugnon. Une pré-

sence qui embarrasse Areva, mis encause.

Elles reposent sous terre, biencachées à l’abri des regards. Pas detraces, pas d’odeur; ni vu ni connu.Officiellement, il n’y a rien à craindreni à voir à Gueugnon, juste ses for-ges bâties sous Louis XIV et sonclub de football. A cinq minutes ducentre-ville, au moins 235 000 ton-nes de déchets radioactifs peuplentpourtant le sous-sol de la cité bour-guignonne, juste à côté du stadeJean-Laville (14 000 places pourune population de 8 000 person-nes). Le Football-Club de Gueugnonconnut longtemps son heure degloire, trente-sept saisons en 2e divi-sion, une en 1ère (1995-1996), plusune victoire en finale de la Coupe dela Ligue en 2000. Le voici qui stagneaujourd’hui en 3e division et traînecomme un boulet l’affaire du parkingsud, sous lequel sont cachées undixième des 235 000 tonnes.

De 1955 à 1980, la ville hébergeune usine de traitement de mineraiset de pré-concentrés d’uraniumappartenant à la Cogema (aujour-d’hui Areva). Quand l’usine ferme,les déchets sont jetés dans des gra-vières et vaguement recouverts…Les anciens se souviennent detêtes de mort affichées aux abordset des consignes données auxenfants de ne pas y aller. De mai-gres fils de fer qui n’empêchent per-sonne de passer sont installés, lestêtes de mort disparaissent avec letemps. Les habitants viennent flânersur les rives toutes proches del’Arroux, un affluent de la Loire. Despêcheurs y taquinent le goujon, lamunicipalité trace un parcours santéautour de la zone de stockage…

Elus et habitants finissent paroublier la présence des déchets augrand soulagement d’Areva. Jusqu’àl’apparition d’une association locale,Vigilance pour l’Environnement deGueugnon (VPEG). Avec l’aide de laCriirad (Commission de rechercheet d’information indépendantes surla radioactivité), seul laboratoire

français indépendant, VPEG conviedébut 2009 une équipe de France 3qui enquête sur les sites destockage français (51 millions detonnes de résidus d’extraction del’uranium entreposées dans 21 sites,selon la Criirad). Comme parenchantement, une clôture métalli-que verte de 2 m de haut sort alorsde terre et vient enfin encadrer lazone de stockage. Mais juste à côté,tout près du stade, un expert de laCriirad mesure la radioactivité ets’écrie : «Il y en a partout ! C’estl’horreur ! » Au bord de la rivière tantappréciée des pêcheurs, le flux derayonnement atteint 16 000 coupspar seconde, soit 100 fois plus quela norme. Jusque-là, pendant trenteans, les expertises commandées parAreva n’avaient jamais rien relevé…

L’une des zones les plus dange-reuses se situe au niveau du par-king sud du stade. A l’été 2009,Areva entreprend sa rénovation.« Ils ont proposé deux solutions,explique Bernadette Lesme, prési-dente de VPEG. Nettoyage total desdéchets avec transfert vers le centrede stockage d’à côté ou nettoyagepartiel. » Areva s’engage à prendreen charge le coût des travaux,700 000 euros pour la premièresolution, moitié moins pour laseconde. « Aussi incroyable quecela paraisse, quand Areva a logi-quement exprimé sa préférencepour la moins coûteuse, le maire adit OK », s’étrangle RolandDesbordes, le directeur de laCriirad.

C’est qu’il faut faire vite. En sep-tembre, la ville accueille le matchFrance- Ukraine Espoirs. Et commele reconnaît Areva, jointe par leJDD, « nettoyer en totalité auraitbloqué la zone pendant un, peut-être deux ans ». Dominique Lotte, lemaire (PS) se défend : « La com-mission locale d’information et desurveillance avait validé la proposi-tion du nettoyage partiel et je mevoyais mal demander à Areva detout enlever. Pour en faire quoi ?Pour les refiler à qui ? » En juilletdernier, Areva entreprend donc lestravaux. Une entreprise de sous-trai-tance creuse la roche radioactive.Présent ces jours-ci sur le chantier,

un ouvrier laisse éclater sa colère :« L’année dernière, on était dans letrou à creuser ! Deux heures aprèsla fin de ma journée de travail, à 80km de là, mes vêtements étaienttoujours radioactifs. Le mal est faitdepuis cinquante ans ! Toute cettemerde qui est là…» Areva se défenden affirmant qu’aucun niveau élevéde radioactivité n’a été observé surles ouvriers. 72 000 ans pour que laradioactivité des déchets diminuede moitié.

Ce qui n’est pas le cas du par-king. En septembre 2009, des testsmontrent que sous l’effet du nou-veau goudron répandu sur le par-king, la radioactivité a été multipliéepar deux ! « Le numéro 1 mondialdu nucléaire qui nous dit en juinavoir trouvé la réponse pour éviterles fuites radioactives et deux moisplus tard se montre incapable demesurer les effets du goudron surles déchets…» raille ChristineBernard, chef de file de l’UMPlocale. Areva sort alors de son cha-peau une autre solution miracle, unemembrane que des ouvriers sont entrain de poser, ces jours-ci, sur les2 500 m ? du parking. Promis juré,enfouie sous 20 cm de gravats,celle-ci étouffera totalement lesémanations du radon 222, dont lespropriétés cancérigènes ont étéreconnues par l’OrganisationMondiale de la Santé. Le maire deGueugnon y croit : « On essaie desolutionner le problème à moyenterme. Sachant que si les tests nesont pas satisfaisants une fois lestravaux terminés, il n’y aura pas de

parking. »A entendre Areva, l’élu qui,

comme l’écrit Le Journal de Saône-et-Loire, a en tête « derrière lesouci sanitaire de veiller à l’imagede la ville », peut enfin dormir tran-quille. Il n’y aurait plus aucun souciavec le nucléaire à Gueugnon : lecentre de stockage est propre, déli-mité et interdit au public ; le parkingsera bientôt flambant neuf ; les eauxde l’Arroux et les poissons qui lapeuplent sont blancs comme neige,tests scientifiques à la clé. Cesmêmes tests qui n’avaient rienrelevé en trente ans…

Cet optimisme fait hurler les mili-tants de Vigilance pour l’Environ-nement : « On ne lâchera rien, pré-vient Bernadette Lesme. Ils onttenté de nous enfumer plusieursfois, mais on est toujours là. » Ledirecteur de la Criirad estime qu’ilfaudrait attendre 72 000 ans pourque la radioactivité des déchetsdiminue de moitié. « Pour l’instant,on manque de recul pour connaîtreles effets sur la santé publique, maisà long terme les déchets vont évi-demment poser problème. La mem-brane va forcément se dégrader,céder au niveau des soudures,souffrir des intempéries. » VPEG etla Criirad ont entamé une action enréféré et un recours en annulationdevant le tribunal administratif deDijon. Avec l’espoir de voir le par-king interdit d’accès à la population,à défaut d’être jamais vidé de sesdéchets radioactifs.

D’après Réseau « Sortir du nucléaire »

15ORTZADAR •N° 139 • JUILLET / AOUT 2010

Des déchets nucléaires sous le stade de foot !

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les petits ruisseauxun film de pascal rabate

CE FILM est le premier longmétrage de PascalRabate, auteur de ban-des dessinées, qui a

choisi de porter à l’écran unede ses œuvres publiée en2006.

Emile (Daniel Prévost), est unretraité paisible, un hommesans histoires, qui mène sa viecomme sa voiture « sans per-mis », à petite vitesse.Des parties de pêche en bordde Loire avec son amiEdmond, quelques tournéesau bistrot, l’émission « leschiffres et les lettres » rythmentun quotidien plutôt pépère.Mais voilà que son vieuxcopain Edmond (PhilippeNahon ) chamboule un beaujour cette tranquille ordon-nance.

Démasqué par un voisin indis-cret, Edmond avoue: il a desrendez-vous galants lors deses escapades en ville sous leprétexte de paperasses àrégler!Sur sa lancée, il lui ouvre laporte de son domainesecret : un atelier rempli deportraits de femmes nues,peints à partir de photos demagazin...Edmond est un jouisseur, il aune philosophie bien à lui :« le présent n’existe pas, seulle futur passe ».Estomaqué, Emile ruminecette sentence en bordant unmassif de coquilles SaintJacques.Et puis patatras ! Au momentde sauter le pas et d’aban-donner sa vie de célibatairepour la femme de sa vie,Edmond calanche…Un choc pour Emile qui s’ac-croche à la vie et s’essaietimidement à retrouver des

désirs trop longtemps enfouis.Mais comment s’autoriser àaimer de nouveau après tantd’années de fidélité à uneépouse disparue ? La fuite estpréférable. Emile part donc,dans sa petite voiture orangedans un road movie campag-nard sur les routes départe-mentales, vers la maison deson enfance. Au bout duchemin, pour le vieil homme,des rencontres imprévues, desmoments de plaisir et de ten-dresse, bref une douce résur-rection sensuelle et sentimen-tale.Le film de Pascal Rabate étaitrisqué, mais le cinéaste a sumontrer avec pudeur et déli-catesse, la force et la persis-tance du désir quand le corpsne répond plus aux canonsde la beauté, de la jeunesseet de la séduction.« Les petits ruisseaux » c’estaussi, en toile de fond à unehistoire d’amour et de sexe,des tranches de vie provin-ciales, de l’humour, de l’ami-tié, des blagues potaches...Le film est servi par des comé-diens exceptionnels : DanielPrévost, à contre-emploi, a sutrouver une justesse de ton,une sobriété de jeu, qui doneau film toute son humanité,sans jamais sombrer dans lemélo.Les actrices, Bulle Ogier etHélène Vincent lui donnent laréplique avec tendresse etsensibilité.Un film doux, un brin nostalgi-que, à déguster comme unChardonnay bien frais un soird’été en bord de Loire.

Par

chan

tal

poch

at

cul

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lt

ur

es

Avec Daniel Prévost, BulleOgier, Hélène Vincent et

Philippe Nahon