Univert le magazine du développement durable

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uni t ver Le magazine d’une nouvelle ère Décembre 2011 Numéro 1 univert PORTRAIT UNE FAMILLE ÉCO-VOLONTAIRE LYON ANNONCE LA COULEUR J’AI TESTÉ L’éco-patrouille McDonald’s CASSE-TETE FETE DES LUMIERES, SPECTACLE ECOLOGIQUE www.keskiscpass.com M 12345 - 01 - gratuit Dix agglomérations passées à la loupe ZOOM La Confluence, exception durable

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magazine réalisé par 10 étudiants en journalisme de l'ISCPA Lyon sur le développement durable

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uni tverLe magazine d’une nouvelle ère Décembre 2011 Numéro 1

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PORTRAIT UNE FAMILLE ÉCO-VOLONTAIRE

LYON ANNONCE LA COULEUR

J’AI TESTÉL’éco-patrouilleMcDonald’s

CASSE-TETE FETE DES LUMIERES, SPECTACLE ECOLOGIQUE www.keskiscpass.com

M 12345 - 01 - gratuit

Dix agglomérations passées à la loupe

ZOOMLa Confluence,exception durable

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2 | décembre 2011 | univert

Je suis un Quercus ilex, ou chêne vert de 10 mètres de haut. Mon tronc de 3,20 m de circonférence et mon feuillage persistant ont vu passer les années. J’aurais environ 250 ans, ce qui fait de moi l’arbre le plus âgé situé sur le domaine public de la ville de Lyon. Je prospère sur ma colline, rue de Boyer, à la stricte limite entre le cinquième arrondissement et Tassin-

la-Demi-Lune. Mais il ne fait pas aussi bon être un arbre en Amazonie, en Indonésie ou dans le bassin du Congo. Là-bas, 13 millions

d’hectares de forêt tropicale sont rasés chaque année, ce qui représente un quart de la surface du territoire de la France. Certaines parcelles sont néanmoins reboisées. La perte nette liée à la déforestation atteint donc environ six millions

d’hectares annuels. Mais les jeunes arbres absorbent très peu de CO2. À l’origine de ce déboisement de masse, l’expansion agricole principalement : plantations de palmiers à huile,

développement des cultures pour l’élevage industriel, mais aussi exploitation de métaux et de minéraux précieux. Alors l’Onu travaille sur le REDD (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et à la Dégradation des forêts),

un programme qui a pour but de rendre la conservation et la protection des forêts plus rentables pour les populations que la poursuite de la dégradation des arbres. Cependant, ce mécanisme d’incitation financière n’en est qu’au stade de

l’élaboration. Il faudra attendre 2020 pour une mise en place éventuelle.

En attendant, les arbres disparaissent, et pendant que vous lisiez ce texte, une soixantaine de terrains de foot de forêt a été abattue.

© Chloé Wallut2 | décembre 2011 | univert

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Je, soussignée, Lauriane Rialhe, rédactrice en chef du magazine Univert

Etudiante dans le programme Journalisme de l’ISCPA Institut des Médias atteste sur l’honneur que le présent dossier a été écrit de ma main et de celle de la rédaction, que ce travail est personnel et que toutes les sources d’informations externes et les citations d’auteurs ont été mentionnées conformément aux usages en vigueur (Nom de l’auteur, nom de l’article, éditeur, lieu d’édition, année, page).

Je certifie par ailleurs que je n’ai ni contrefait, ni falsifié, ni copié l’œuvre d’autrui afin de la faire passer pour mienne.

J’ai été informée des sanctions prévues au Règlement pédagogique de l’ISCPA en cas de plagiat.

Fait à Lyon le 26 novembre 2011

Attestation de non-plagiat

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Editorial

En piste !Par LAURIANE RIALHE, rédactrice en chef

Aux éoliennes, citoyen ! Avant de planter les pales au fond de ton jardin, d’autres gestes peu-vent inscrire ton existence dans le durable.Tu as commencé par éteindre le robinet en te brossant les dents. Puis les poubelles de couleurs différentes ont envahi ta cuisine.

Le compostage ? Tu l’as abandonné face à l’invasion de vers et de moucherons. Ensuite, exit la voiture. Tu te frottes tous les jours à tes congénères dans les transports. Sans grande réjouissance. Le pire : tu te prives de dessert pour t’offrir des légumes bio. Résultat : un bilan carbone quasi-irréprochable ! Bel investissement personnel, citoyen ! Mais ne sois pas naïf, ce n’est pas de toi dont on se souviendra. Ni des habitants de la yourte au fond de ton jardin partagé. On parlera de Barack Obama. Ce président si formidable, si sensible à la question de l’écologie. Mais qui préfère ne pas s’engager dans la lutte finale contre le réchauffement climatique pour ne pas risquer sa place aux prochaines élections. On retiendra aussi le camarade Hu Jintao. Celui qui, au nom de son « droit au développement » fait de la Chine une immense usine polluante. On n’oubliera pas non plus Nicolas Sarkozy. Celui qui, avec la fin du nucléaire, brandit la menace du retour à la bou-gie et le chômage pour les employés des centrales qui fermeront. La Conférence de Copenhague a montré l’impuissance des dirigeants à aboutir malgré

l’urgence climatique. Selon les scénarii du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dans 5 ans il sera trop tard pour com-mencer à agir. Pourquoi nos dirigeants seraient-ils plus efficaces à celle de Durban ? Arrêtons de nous voiler la face : pourquoi voudraient-ils sacrifier leur confort du statu-quo alors qu’ils ne resteront que temporairement au pouvoir ? Pour-quoi viendraient-ils en aide à des pays qu’ils ont exploité depuis des siècles en créant le Fonds vert tant espéré ?

L’action locale sur le devant de la scèneMais ne soyons pas médisants. Après tout, il faut reconnaître qu’au niveau des politiques locales, l’engagement est bien là. En tout cas les docu-ments, Agenda 21, Plan climat, sont signés. Ne reste plus qu’à les appliquer.Et tant que le développement durable restera une paire de mots, le vrai acteur du changement, ce sera toi. Les projets citoyens sortent de terre d’ailleurs un peu partout en France depuis que le gouvernement confirme son manque de déter-mination environnementale. L’éolien citoyen par exemple, est une initiative surprenante qui trouve preneurs chez les Bretons et les Picards : les rive-rains parviennent à rassembler des millions d’euros pour planter une éolienne par chez eux. La Ville aura beau signer un Plan climat sous les projecteurs, sans toi rien ne se fera. Et même si tu restes un acteur de l’ombre, ne te décourage pas. Les générations futures comptent sur toi, citoyen.

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Directeur de la rédactionAlexandre BuisineChefs d’éditionLaurianne Rialhe (papier)Clément Delcourt (numérique)Ont participé à ce numéro (en ordre alphabétique inversé)Chloé Wallut, Mélodie Schwertz, Maxime Richard, Kévin Pinto, Rodolphe Koller, Gaëlle Grès, Nicolas Gil, Amélie Deloraine, Clément Delcourt, David Calais, Lucie BarrasCouvertureChloé WallutSecrétaires de rédactionNicolas GilDavid CalaisIllustrateurs et photographesLucie Barras, Amélie Deloraine, Nicolas Gil, Gaëlle Grès, Benoît Jacquelin, Maxime Richard, Mélodie Schwertz, Chloé Wallut

Directrice de la publicationIsabelle Dumas

RemerciementsAlexandre Buisine, Delphine Mousnier-Lompré, Françoise Rivoire, Peggy Faure, Angélique Bertholier, Stéphane Dies, Aurélie Alvado, Marie Hélène Dumond, Emeline Ivars, Ariane Lecerf, Dominique Bourg, Paul Vermande, Pierre Esbelin, Fabien Bagnon, Isabelle Henry, Julie Delcroix, Anna Milliard, Pascal Renou.

univert

12 Casse-tête Des idées lumineuses pour le développement durable

6 Retour sur info Développement durable, la patate chaude

8 L’actualité en bref

12 Zoom La Confluence, exception durable

+web

Réagissez surkeskiscpass.com

14 Polémiques Amap, soyons vigilants ! Solaire de Plomb

Maquette réalisée sur le modèle du magazine Terraeco

Ecologie Société Economie

Pour faciliter la lecture de Univert, nous avons inventé ce baromètre, qui annonce la couleur pour chaque article : plutôt écologique, plutôt sociétal, plutôt économique, ou les trois !

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6 Retour sur info Développement durable, la patate chaude

8 L’actualité en bref

16 Dossier VERT L’AVENIR

18 Lyon a un plan

20 Dix agglomérations à la loupe

24 Ils changent le monde Les graines de l’avenir

26 J’ai testé L’éco-patrouille de McDonald’s

27 Portrait Une famille éco-volontaire

28 L’objet du mois Le chewing-gum

30 La sélection web

23 Interview : Paul Vermande « Des décisions contraignantes, il y en aura »

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Nous y sommes. Sept milliards d’êtres hu-mains se côtoient sur Terre depuis le mois d’octobre dernier.

L’occasion, peut-être, de tirer un bi-lan de notre présence ? La moitié des terres émergées a été transformée par l’Homme. La moitié des forêts naturelles a été rasée. En un siècle, nous avons presque con-sommé tout le pétrole que la nature a fabriqué en 250 millions d’années. Enfin, notre consommation d’eau double tous les vingt ans. En parallèle, un million et demi d’êtres

humains n’ont pas accès à l’eau po-table. Un Américain consomme 600 litres d’eau par jour, un Africain n’en est qu’à une trentaine, tandis que 20  % de la population monopolise 80  % de l’énergie. Les énergies fos-siles représentent encore près de 80 % des énergies totales contre 13 % d’énergies renouvelables.

Développement durable : une étoile est néeEn 1970, alors que le monde prend conscience que les ressources na-turelles ne sont pas inépuisables, le journal télévisé de l’ORTF propose

Développement durable : la patate chaudeLe troisième Sommet de la Terre se tiendra à Rio de Janeiro dans six mois. Alors que la planète est asphyxiée par 7sept milliards d’êtres humains, le développement durable peine de plus en plus sur la scène internationale.Par LUCIE BARRAS

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etour sur info 1951

Sortie d’un tout pre-mier rapport sur l’état de l’environnement dans le monde.

1972A la Conférence des Nations unies de Stockholm, un modèle de développement respectueux de l’environnement est pour la première fois imaginé.

Dans l’actu

Alors que la troisième conférence mondiale des Nations unies (Rio + 20) devait se tenir du 4 au 6 juin prochain, la présidente du Brésil Dilma Roussef a décidé de la repousser de 15 jours. Cause royale : la date coïncidait avec les célébrations du soixantième anniversaire du couronnement de la reine d’Angleterre Elisabeth II. Le Premier ministre britannique David Cameron avait d’ores et déjà annoncé qu’il sécherait la conférence, pour assister aux festivités de Londres.

Alors que la Conférence sur le climat se tient du 28 novembre au 9 décembre à Durban en Afrique du Sud, l’Union européenne a appelé les représentants des 192 pays réunis à s’entendre sur le projet de Fonds vert. Promis à Copenhague en 2009, ce budget destiné à aider les pays émergents à lutter contre le réchauffement climatique, devait être mis en place dès 2013 pour atteindre progressivement 100 milliards de dollars. Mercredi, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis notamment ont estimé la proposition « précipitée ».

1987Première définition du développement durable : « un développement qui répond aux besoins du présent sans comprom-ettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »

Question de priorités

Durban : la lutte contre le réchauffement trop « précipitée »

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une solution  :  «  La fabrication de protéines par fermentation pétrolière paraît le moyen le plus envisageable de nourrir l’homme en quantité suf-fisante. »Et le développement durable est né. En 1992, la Conférence des Nations unies ou «  Sommet de la Terre  » à Rio est qualifié de «  moment histo-rique pour l’humanité » par Maurice Strong, Secrétaire général des Na-tions unies sur l’environnement et le développement. Plus grand rassem-blement de dirigeants mondiaux, 172 négociateurs décident d’avancer ensemble pour sauver la planète.En juin 2012, vingt ans après le premier sommet de la Terre, Rio de Janeiro accueillera la troisième Conférence des Nations unies sur le développement durable.

Etoile au destin tragique«  Encore une  », lit-on déjà dans les colonnes des journaux. Le choix de Rio est riche en symbolique, comme si la ville qui avait porté l’espoir en 1992 était celle de la dernière chance. Le rapport « Suivre notre environne-

ment en mutation de Rio à Rio + 20 », publié par le programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) le 1er novembre, est équivoque. Depuis vingt ans, la consommation de res-sources augmente bien plus rapide-ment que la démographie mondiale.Après l’échec de Copenhague, des engagements forts sont attendus. Tirer un bilan des vingt dernières années, inévitable. Les dirigeants ne pourront faire l’impasse sur l’immobilisme diplomatique des deux décennies passées.Copenhague, c’est un peu le mar-iage où la mariée s’enfuit en cou-rant  :  l’espoir d’une suite aux ac-cords de Kyoto, une centaine de chefs d’Etats mobilisés, une présence médiatique inédite. L’objectif est af-fiché  : limiter à 2°C l’augmentation de la température moyenne, mais les nations refusent de s’y engager. Les Etats-Unis se battent encore contre les négationnistes du dérèglement climatique, alors que les pays en développement restent accrochés à leur droit à la croissance.Rio 2012 arrive à grands pas. Au

programme  :  transition écologique et éradication de la pauvreté. Mal-gré notre incroyable consomma-tion, la pauvreté demeure le fléau mondial. « Si nous continuons sur ce chemin, nous allons léguer une pau-vreté matérielle et environnementale à nos enfants », a récemment déclaré le Secrétaire général adjoint aux af-faires économiques et sociales, Sha Zukang.Fin 2011, six mois avant Rio  +  20, quelques mois avant l’échéance de Kyoto, aucun projet concret n’est encore à l’ordre du jour. Si les deux «  grands pollueurs de ce monde », la Chine et les Etats-Unis, refusent à nouveau de prendre leur part de responsabilité, un nouveau refus général est à craindre.Les populations attendent la matu-rité des Etats. Des Etats terrassés par deux crises financières entre 2008 et 2011, qui doivent aujourd’hui partager leur souveraineté avec les marchés financiers. Dans le contexte actuel, le sauvetage de l’économie est la priorité. La préoccupation des générations futures risque de devoir attendre avant de revenir au premier plan...

+web

1992Conférence des Nations unies ou « Sommet de la Terre » à Rio. 173 Etats s’engagent pour le développement durable. Les conventions adoptées sont déclinées dans un « Agenda 21 ». Le développement durable a un avenir prometteur.

1997Signature du protocole de Kyoto. Les émissions des pays industrialisés doivent être réduites d’au moins 5,2% d’ici à 2012. Entre son entrée en vigueur en 2005, et 2010, 141 pays signent le protocole, 38 seulement s’engagent.

2007L’Union européenne s’engage pour l’objectif 3x20 : réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% d’ici 2020, montée à 20% de la part des énergies renouvelables, et la réalisation de 20% d’économies d’énergies d’ici 2020.

Le choix de Rio est riche en symbole, vingt ans après le premier Sommet de la Terre

Retrouvez l’historique complet sur

www.keskiscpass.com

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ACTU

10 Casse-têteDes idées lumineuses pour le développement durable

12 ZoomLa Confluence, exception durable

14 PolémiqueAmap, soyons vigilants !Solaire de plomb Lyon sous le feu des canons… à neige

Vous dites ? Skier par températures positives ? Pas de problème ! Du 23 au 26 novembre 2011, Lyon accueillait la manifestation « 3 Vallées Lyon Neige » : la place de la République transformée en « jardin des neiges », artificielles bien entendu, offrait la possibilité de pratiquer ski de fond, luge et autres sports d’hiver en plein centre-ville. L’occasion pour des stations de ski comme Courchevel, La Tania ou encore Méribel de faire la promotion de leurs magnifiques poudreuses de Perlimpinpin. Alors que presque aucun flocon n’est venu pour l’instant se poser sur les Alpes, les premières stations, à l’instar de Val Thorens, comptent bien ouvrir leur domaine skiable à grand renfort de canons à neige. Une méthode certifiée 100% pas écolo, gourmande en énergie et en eau potable.

Le Grand Lyon subventionne les vélos électriquesFavoriser les déplacements quotidiens à vélo, c’est l’objectif du Grand Lyon. Dans le cadre du nouveau plan modes doux, un dispositif d’aide financière pour les acquéreurs de vélo électrique a été voté le 21 novembre. Le principe : rembourser à chaque acheteur 25 % du prix d’achat dans la limite de 250 euros par matériel neuf. Grâce à un pédalage assisté équipé d’un moteur auxiliaire, le vélo électrique permet de limiter l’effort et d’accroître la distance parcourue.Le Grand Lyon a prévu de verser 1 000 subventions à partir du 1er janvier 2012, chaque bénéficiaire s’engageant à ne pas solliciter une aide similaire durant trois ans. À noter : le remboursement n’est valable que pour les vélos électriques correspondant aux normes européennes. Et sachant qu’un vélo électrique de premier prix coûte en moyenne 1 000 euros, il reste minimum 750 euros à sortir de sa poche. Pas sûr que cette offre soulève les foules...

LE DESSIN Ces firmes au nez allongé

« Nous avons tracé la voie, mais nous sommes inquiets du projet de suppression de l’éco-prêt à taux zéro. Si l’action de l’Etat est régressive, nous n’atteindrons pas nos objectifs. »

Bruno Charles, vice-président du Grand Lyon en charge du développement durable, lors de la signature du Plan climat le 28 novembre.

Le 17 novembre, le prix Pinocchio a récompensé comme chaque année les plus gros « faux jetons » du développement durable. Pour les internautes, jury du prix, Vinci est lauréat dans la catégorie « Plus vert que vert », dédiée au greenwashing. Concessionnaire du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes en Loire Atlantique, la firme a proposé la création d’une Amap dans l’aéroport, et d’une ferme en face des parkings.

© Pascal Renou

16 Dossier : Vert l’avenir

18 Lyon a un plan20 Dix agglomérations à la loupe23 Interview

Paul Vermande :« Des décisions contraignantes, il y en aura »

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LA PHOTO RHODIA EN PLEINE LUMIEREL’usine chimique Rhodia de Saint-Fons, aux portes de Lyon, vient d’équiper sa toiture de 12 000 m² de panneaux photovoltaïques. Cette installation solaire produira 2 millions de kilowatts-heure par an, soit la consommation électrique annuelle de 2 000 habitants. (©Phototèque Rhodia)

LE CHIFFREC’est le nombre de jours dans l’année où Lyon et son agglomération auront dépassé la

moyenne journalière pour la pollution aux particules fines : elle est fixée à 50 µg/m3, à ne pas dépasser plus de 35 jours par an. C’est raté pour les gônes, qui ont même enchaîné fin novembre plus de dix jours d’affilée de dépassement du seuil autorisé. Les secteurs les plus émetteurs de PM10, ou « particules fines », sont l’agriculture-sylviculture (35%), l’industrie (29%) et le résidentiel-tertiaire (21%, selon les chiffres de 2009). Le transport routier (moteurs diesel surtout) contribue pour environ 11% aux émissions de PM10. Question santé, la pollution aux particules fines peut avoir de graves conséquences sur l’appareil respira-toire et être à l’origine de maladies cardiovasculaires et de cancers.

66 LE GROS MOTEolienneEspérées par les écologistes et les défenseurs du développement durable, les éoliennes ont bien du mal à se faire une place dans

la région Rhône-Alpes. Selon Benoit Leclerc, vice-président chargé de l’énergie et du climat à la Région, l’absence d’éoliennes dans le Rhône et dans l’agglomération lyonnaise s’explique simplement : « Le département est l’un des moins ventés de France. Le vent y dépasse rarement les 10 km/h ». Insuffisant pour que les éoliennes soient rentables. Alors, « les sociétés privées privilégient les grandes plaines, bien dégagées, que l’on retrouve dans la Drôme, en Ardèche ou encore dans les régions côtières ». Le Conseil régional présentera son nouveau schéma éolien lors de la prochaine assemblée du mois de décembre. Un schéma qui devrait redéfinir les lieux propices à l’installation d’éoliennes dans le Rhône.

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casse-tête

Des idées lumineuses pour le développement durableEconomie d’énergie et protection de l’environnement sont devenus des aspects fondamentaux dans l’éclairage urbain. Désormais il faut éclairer mieux en consommant moins et l’organisation de la Fête des Lumières ne déroge pas à la règle. Une préoccupation éco-responsable conciliable avec l’événement ?

Par MELODIE SCHWERTZ

a Fête des Lumi-ères sous le signe du d é v e l o p p e m e n t durable. Une affirma-tion qui laisse songeur et dont on attend sans

doute un démontage en bonne et due forme. Qui dit événement basé sur la lumière, dit grande consom-mation d’énergie a priori. Avec 67 600 points d’éclairage permanents pendant quatre jours, on imagine une facture salée. La consommation énergétique d’un foyer moyen est déjà bien assez élevée pour oser en-visager celle de millions d’ampoules allumées en continu pendant près de cent heures. Sans oublier la masse de visiteurs attendue pour l’événement  :  quatre millions de touristes, il y a de quoi chambouler une ville. Au programme : déplace-ments décuplés, production de dé-chets amplifiée, et consommation en tous genres augmentée.

Une initiative lyonnaiseMais déception pour le journaliste polémique, la ville de Lyon ne mé-nage pas ses efforts pour maîtriser la déperdition et diminuer la fac-ture. Suite à la Fête des Lumières de 2001, l’idée est lancée : initier un réseau de villes dédié à la lumière urbaine. L’association LUCI (Light-

ing Urban Community Interna-tional) voit le jour l’année suivante. Soixante-trois villes réparties sur quatre continents réfléchissent ainsi ensemble pour trouver les ré-ponses aux problématiques parta-gées par tous : réductions des coûts, diminution de la pollution lu-mineuse, utilisation d’un éclairage soucieux du développement dura-ble, économies d’énergie... Une initi-ative qui puise ses origines dans la tra-

dition lyonnaise. « Vaste lieu d’échange entre cités, LUCI a d’abord été créée pour l’installation de la Fête des Lu-mières », rappelle Raphaëlle Leclerc, responsable de projet de l’association. « Depuis, elle organise en marge de l’événement les Rencontres de la Lu-mière, conférences et forums de discus-sion pour continuer d’avancer. Grâce à LUCI, les quatre jours de réjouissances ne brûlent que 0,1% de la consomma-tion annuelle d’énergie ».

+web La Fête des Lumières à l’heure du recyclage sur www.keskiscpass.com

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Ecologie Société Economie

Une facture stable pour toujours plus de sites0,1% de la consommation annuelle d’énergie, le chiffre est lâché. A noter tout de même que cela représente un dixième de l’éclairage urbain annuel sur seulement quatre jours. Un chiffre non négligeable certes, mais en pro-grès. « C’est une belle avancée mais on peut encore mieux faire  », souligne Michel Francony, prési-dent de l’Association française de l’éclairage. La baisse énergétique est rendue possible en trois lettres : led. Depuis quelques années, la ville de Lyon, lance des appels d’offres « écolo  » pour l’organisation de la Fête des Lumières. Technologies propres et matériel écologique sont demandés aux contributeurs. Résultat : les lampes à incandes-cence, mangeuses d’énergie, ont été remplacées par des leds, à la con-sommation très basse. Quant aux matériaux utilisés, ils sont pour la plupart recyclables. Cette année, treize projets artistiques utiliseront uniquement des leds, contre trois seulement en 2009. Des avancées en matière de lumière qui per-mettent une facture d’électricité au-tour de 3 300 euros. « Cette facture n’a pas baissé dans l’absolu, exlique

Hervé Grimaud, directeur de Récy-lum - l’éco-organisme en charge de l’allumage de la Fête des Lumières -, mais elle n’a pas augmenté non plus, alors que le nombre de sites mis en lumière est passé de 107 à 328 depuis 1989 ». Un coût modeste dont profite la Fête des Lumières « grâce aux nou-velles technologies qui participent au dévelloppement durable » selon lui.

« Des propositions gagnantes »Et la démarche écologique ne s’arrête pas aux économies d’électricité. La majeure partie du centre-ville devient piétonne au cours de la Fête des Lumières pour limiter les impacts liés aux déplacements. Le public est donc invité à emprunter les transports en commun ou les modes doux pour venir, puis se déplacer dans Lyon. Une démarche encouragée par les offres attractives en terme d’horaires et de tarifs proposées par TER Rhône-Alpes, TGV et les TCL à l’occasion de l’événement. «  Des propositions gagnantes puisque les voyages en transports en commun urbains ont aug-menté de 59% en 2010 », souligne Jean-François Zurawik, directeur des événements et de l’animation

de la ville de Lyon. Et pour mon-trer le bon exemple, l’équipe de la Fête des Lumières utilise des véhi-cules électriques pour diffuser les programmes et informer le public. Autre bon point pour la Ville : la réduction de la consommation de papier. L’impression des plaquettes a été fortement réduite au bénéfice des supports de communication électronique (Internet et téléphones portables)  :  300 000 exemplaires édités en 2011 contre 520 000 en 2009. Concrètement, cela équivaut à 14,7 tonnes de papier économi-sées. Ajoutons à cela l’utilisation de gobelets réutilisables et la collecte de lampes usagées organisée en parallèle de l’événement.Si la réputation de la Fête des Lu-mières n’est plus à faire tant les visiteurs se bousculent pour y par-ticiper, le but de la municipali-té est désormais de promouvoir son côté écolo. « C’est l’occasion de sensibiliser un très large public et d’offrir aux artistes et aux organisa-tions engagés en faveur du développe-ment durable une tribune de choix pour transmettre leurs messages à travers leurs œuvres ou leurs anima-tions », ajoute Jean-François Zurawik. Concilier festivités et économie d’énergie, le pari lyonnais est réussi.

Cette année, treize projets artistiques utiliseront uniquement des leds, contre trois en 2009

Une led très séduisanteLa led (abréviation de l’anglais light-emitting diode) est une diode électroluminescente capable d’émettre de la lumière lorsqu’elle est parcourue par un courant électrique. Elle est d’abord reconnue pour sa qualité de lumière, mais elle cumule également d’autres atouts : durée de vie plus longue (plus de 50 000 heures, dont 35 000 en continu) et baisse de la consommation d’énergie (puissance réduite de 40%). Robuste et durable (pas de filament pouvant être endommagé par les chocs), ce qui au passage réduit les coûts de maintenance, la led

est aussi soucieuse de l’environnement (sans mercure) et silencieuse. Car si, à plusieurs reprises, des études scientifiques ont voulu ternir l’image écolo de la led, faisant ressortir notamment la présence de plomb et d’arsenic dans la composition de la diode, seul le “risque d’endommagement prématuré de la rétine en cas d’utilisation répétée et directe de l’éclairage par led”, a été soulevé en France. Un danger jugé suffisamment faible par l’Anses ou l’Afe pour poursuivre l’entrée de la led sur le marché.

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Zoom

La Confluence, exception durableLa renaissance actuelle du quartier ne pouvait se faire sans prendre en compte les enjeux du développement durable, qui s’imposent peu à peu en matière d’urbanisme. Mais à l’heure où les écoquartiers se multiplient, le projet lyonnais va plus loin. La Confluence sera un « quartier durable ». Quartier quoi ?

Par NICOLAS GIL

e quartier de la Confluence à  Lyon a longtemps été  le mal-aimé de la capitale des Gaules. Cantonné  «  au-delà des voûtes  », en référence aux voûtes qui

soutiennent la gare de Perrache et qui le coupent du reste de la ville, sa situation isolée en a fait au fil des ans un quartier délaissé, avant la mise en place d’un vaste projet de rénovation lancé dès 1999.A la rentrée 2011, le projet Confluence réalise un acte significatif autour de la question du développement durable : signer une convention de cinq ans avec la WWF, l’organisation de protection de la nature et de l’environnement, fait unique à l’échelle française. Concrètement, cela se traduit par une adhésion au

programme One Planet Living-OPL (« Vivre avec une seule planète »), une initiative qui a pour objectif d’aider les particuliers, les entreprises et les autorités publiques à réduire leur empreinte écologique. Un projet ambitieux, avec

dix objectifs clairs qui constituent un Plan d’action de durabilité, ou PAD (voir encadré page de droite), et qui fait dès lors basculer la Confluence dans une logique de quartier durable, et non plus d’écoquartier.

En plus du partenariat avec la WWF, le projet Confluence s’est également quali-fié parmi les bénéficiaires du programme européen Concerto, qui soutient économiquement les projets urbains respectueux des principes du développe-ment durable. A la clé, un fonds de 3,5 millions d’euros, destiné à couvrir les surcoûts de construction justifiés par des économies d’énergie. Une qualification qui résulte d’un cahier des charges HQE très ambitieux, que doivent respecter les promoteurs. Une aide destinée à remplir deux objectifs précis : une réduction des besoins énergétiques de 40% par rapport aux standards actuels, et la couverture de 80% de ces mêmes besoins par des énergies renouvelables.

La Confluence, lauréate du programme Concerto

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Les dix objectifs « One Planet Living »1. Zéro carbone : optimiser l’efficacité énergétique et l’utilisation d’énergies renouvelables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.2. Zéro déchet : au moins 70% des dé-chets réutilisés, compostés ou recyclés.3. Mobilité durable : réduction des véhicules consommant des énergies fos-siles. Un arrêt de transport en commun distant au maximum de 400 mètres et desservi toutes les 10 à 15 minutes.4. Matériaux locaux et durables : très performants et ayant le minimum d’impact dans leur conception et livrai-son. Matériaux recyclés (40% minimum) et recyclables, produits localement (50% minimum). 5. Alimentation locale et durable : pro-mouvoir une alimentation en produits locaux et sains.Objectif pour 2020 : 30% des produits alimentaires vendus sur site sont pro-duits dans un rayon de 100 km et 20% sont d’origine biologique.6. Gestion durable de l’eau : promouvoir les économies et la récupération de l’eau. 7. Habitats naturels et biodiversité : maintenir, créer et valoriser la biodiver-sité et les habitats naturels.8. Culture et Patrimoine local : dévelop-per un sentiment d’appartenance à travers la valorisation de l’héritage cul-turel et le développement culturel local. 9. Equité et développement économique : promouvoir la justice so-ciale et un développement économique local (et international) équitable avec par exemple au moins 25% de logement sociaux.10. Qualité de vie et Bien-être : améliorer la santé et le bien-être des usagers, habitants, ouvriers du bâtiment, travail-leurs, etc. Concertation des habitants.

Remettre l’humain au coeur du quartier« Dans “écoquartier”, il y a “éco”, donc on a seulement la notion d’environnement, il n’y a pas les trois piliers du développement durable (écologique, social, économique, ndlr). C’est ça la différence avec les quartiers durables  », explique Julie Delcroix, chargée de programme Urbanisme Durable à la WWF France. Pour résumer, un écoquartier doit respecter un certain nombre d’objectifs précis : réduction des consommations énergétiques (construction de bâtiments dits « verts », énergies renouvelables), meilleure gestion des déplacements (limitation de la voiture notamment), réduction des consommations d’eau, limitation de la production de déchets (tri sélectif) et favoriser la biodiversité (faune et flore locale). Le quartier durable, quant à lui, reprend les mêmes composantes, mais y ajoute un acteur-clé, délaissé la plupart du temps dans les projets d’écoquartiers : l’habitant. « Il faut travailler sur le fait que les Lyonnais deviennent acteurs de la démarche, à travers une vraie sensibilisation, » explique la chargée de programme. Au-delà de simples gestes quotidiens pour réduire sa consommation énergétique (tri des déchets, utilisation d’un économiseur d’eau, etc.), le principe de quartier durable, à la différence de l’écoquartier, met au coeur de son développement des composantes humaines comme la justice sociale (au moins 25% de logements sociaux, par exemple) ou l’importance d’une vraie culture locale, en développant un réel sentiment d’appartenance. La grande question reste de savoir si la mayonnaise va prendre. Replacer l’Homme au centre du projet, créer une harmonie locale, oui, mais si le quartier ne trouve pas son âme, il risque de rester bien froid et isolé.

Une décision significativeAlors, pourquoi avoir fait le choix de Confluence ? « On recherchait un projet terrain qui s’intégrait dans cette démarche de quartier durable. On ne voulait pas faire du “greenwashing”, pour une collectivité locale qui ferait un écoquartier mais n’en

aurait rien à faire par ailleurs de créer un Agenda 21 ou de s’occuper de l’équité sociale  », explique Julie Delcroix. Un processus initié par le bureau d’études Tribu, en charge de l’analyse du projet, qui a contacté la WWF. Un point de départ surprenant, puisqu’il n’est pas de l’initiative du Grand Lyon. Néanmoins, après des études préliminaires concluantes, le partenariat était lancé. Aujourd’hui, de nombreux points du projet Confluence sont toujours à l’étude, pour un résultat final qui tournera autour d’un million de mètres carrés au total pour le quartier. Qu’il s’agisse de logements, de bureaux ou de commerces, toutes les constructions sont d’ores et déjà soumises à des cahiers des charges bien précis, respectueux des principes OPL. Point noir, aucune mesure spécifique n’est prévue à l’encontre des constructeurs qui ne respecteraient pas ces contraintes. Rien ne dit non plus que les futurs habitants adhèreront à l’esprit « quartier durable ». Pour autant, un suivi sera bien mis en place. «  La démarche de quartier durable est une démarche évolutive. Au fur et à mesure des expériences, on constate ce qui marche et ce qui ne marche pas, et on essaye de comprendre pourquoi  », selon la chargée de programme. Pour ce faire, un audit sera organisé tous les ans par un tiers indépendant, le premier sera effectué trois ans après que tous les bâtiments soient livrés. Pas sûr pour autant que, sans bâton pour pousser les entrepreneurs à respecter les principes OPL, la démarche mène vraiment quelque part. Prendre en compte tous les piliers du développement durable pour réaliser un quartier plus propre, plus respectueux, à travers l’Homme comme à travers la construction, c’est ça un quartier durable. Un quartier capable de présenter une empreinte écologique réduite en plein cœur d’une ville comme Lyon, mais aussi d’atteindre une certaine harmonie, qu’elle soit avec la nature ou entre les habitants. En France, le projet de la Confluence est unique, et aucun nouveau partenariat de ce type n’est à l’ordre du jour dans le pays. Reste désormais à savoir si, compte tenu du

contexte économique actuel difficile, toutes les constructions trouveront preneur. Avec un objectif ambitieux de 20 000 habitants lorsque la totalité du quartier sera aménagée, il ne faudrait pas que la Confluence devienne un quartier fantôme à l’instar de certaines villes d’Espagne ou des Etats-Unis, touchées par la crise. Pour le bien de la ville, comme pour celui de l’environnement.

+web Glossaire détaillé des normes environnementales sur www.keskiscpass.com

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Amap : soyons responsables !polémiques

Cet été, un escroc du bio a profité de la confiance de plusieurs Amap. Cette histoire pose la question du suivi de la filière biologique.

Par GAELLE GRES

ai ressenti de la colère et de la déception. Il s’est foutu de nous, il a abusé de notre confiance. » Peggy Faure n’en revient toujours pas.

En août dernier, cette adhérente de l’Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) « La cagette de Genas », à une vingtaine de kilomètres de Lyon, apprend qu’elle est victime d’escroquerie. L’arnaque vient d’un maraîcher qui a vendu pendant deux ans et demi des légumes dits « bio ». Cette affaire, relayée par les médias, a lancé le débat sur les Amap et sa filière biologique considérée comme trop peu contrôlée.

Des visites préventives et des « cagettes »Avec 221 Amap créées pour 470 producteurs, la région Rhône-Alpes est l’une des plus importantes en France. Si elles ne représentent que 1% de l’agriculture paysanne, les Amap possèdent en la matière de plus en plus de poids. Angélique Bertholier est la co-présidente d’Alliance PEC, une association qui regroupe toutes les Amap de la région. Pour elle, l’affaire du faux producteur de légumes bio n’est pas l’exemple d’un manque de contrôle des Amap. « Des inspections, il y en a partout et ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de problème. Et ce n’est pas du tout le but d’Alliance de faire ça. » Malgré tout, l’association a

mis en place des visites participatives. A sa demande, ou à celle des Amap, Alliance organise un rendez-vous chez un producteur qui désire travailler avec les Amap. Cette visite participative permet de faire signer la charte d’Alliance sur le respect de l’agriculture paysanne et biologique. Tous les deux ans, elle renouvelle ses visites aux producteurs pour s’assurer de leur bon fonctionnement. De même, tous les six mois, une « cagette » - sorte de comité agricole d’éthique - se constitue pendant laquelle les Amap discutent de leurs visites. C’est d’ailleurs pendant l’une de ces « cagettes » que les consommateurs ont fait part de leurs doutes sur la production du faux maraîcher bio, après une visite participative. « Pour nous, la visite participative prend

tout son sens  », estime Angélique Bertholier. Pour Alliance, rien de plus ne sera fait. L’association, basée sur la transparence des pratiques et la responsabilité de chacun, ne veut pas être un organe de contrôle. « Il faut être responsable des deux côtés. Alliance est là pour aider les Amap mais ils sont responsables de leur consommation », conclut Angélique Bertholier. Selon elle, cette histoire n’a pas diminué l’intérêt des gens pour les Amap. Peggy Faure, elle, n’est pas partie. Si elle a adhéré à une telle association, c’était pour manger bio mais aussi et surtout pour le côté solidaire. « On ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier. Les consommateurs se sont juste fait berner », résume-t-elle.

Plus d’informationssur www.keskiscpass.com+web

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« J ’

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Ecologie Société Economie

Peut-être l’ignorez-vous mais du raffinage à la conception des cellules, plusieurs substances

toxiques et corrosives entrent en jeu dans le processus de fabrication du PV, comme l’ammoniac, l’acide chlo-rhydrique, fluorhydrique, acétique, nitrique, etc. Bref, des produits nocifs pour l’environnement. Rassurez-vous, en Europe, les producteurs de pan-neaux solaires sont soumis à des nor-mes très strictes de sécurité. Ces règles s’appliquent également aux fournis-seurs et sous-traitants du secteur basés à l’étranger car les fabricants restent très regardants en matière de respect de l’environnement. Au-delà des pro-duits utilisés lors de la fabrication des modules solaires, le PV génère des gaz à effet de serre. Ainsi, de leur concep-tion à leur utilisation sur trente ans, les panneaux solaires rejettent environ 35 grammes de CO₂ - équivalent produits par kilowattheure. On est loin des 1 000 grammes émis par la production d’électricité au charbon, mais c’est quand même plus que l’éolien et ses onze grammes ou le nucléaire et ses six grammes. Attention, ne tirez pas de conclusions hâtives, la production de gaz à effet de serre n’est pas le seul élément à prendre en compte. Einstein le disait lui-même, « tout est relatif ». Les déchets du PV ne sont pas radio-actifs et aussi dangereux que ceux du nucléaire !

Sale recyclageAu niveau des composants, on trouve dans les panneaux PV des éléments

toxiques comme le plomb ou le brome mais aussi de l’Ethylène Vinyl Acé-tate (EVA), substance utilisée pour ses propriétés adhésives, et qui rend le démontage des modules com-plexe. Une donnée à nuancer tout de même  :  «  Les panneaux solaires sont composés principalement d’éléments inertes comme le silicium (présent dans n’importe quelle roche de la croûte ter-restre, ndlr), le verre, l’aluminium ou encore le plastique  », précise Mélodie de L’Epine, chargée de mission PV pour Hespul, une association spéciali-sée dans le développement des éner-gies renouvelables. « Ce sont des maté-riaux possédant une valeur marchande non négligeable et pouvant être réu-tilisés, ce qui rend les installations PV financièrement intéressantes à recycler. » Par ailleurs, les fabricants de pan-neaux solaires se sont regroupés aut-our d’associations comme PV Cycle pour collecter les modules endomma-gés ou en fin de vie. Petit hic : les pan-

neaux défectueux ne sont pas traités localement mais partent à l’étranger, ce qui vient alourdir le bilan en énergie grise. Pourquoi ne pas le recycler dans l’Hexagone, me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce qu’en France, ce secteur d’activité est encore jeune : « Le nombre de modules solaires en cir-culation sur le territoire national reste pour l’instant trop marginal pour qu’il puisse nous intéresser, indique Marc Deslandes, responsable commercial au centre de recyclage Trialp. « A ce jour, nous nous contentons de collecter ce type de matériel. Mais nous restons très attentifs à l’évolution du secteur », ajou-te-t-il. Rester attentif, oui, car même si le PV ne s’en sort pas trop mal, ne nous assagissons pas. En Chine, l’entreprise Jinko Solar, spécialisée dans les pan-neaux solaires, a dû fermer provisoire-ment les portes de son usine à Haining après avoir reconnu être responsable de graves rejets toxiques dans une rivière proche de la ville.

Du silicium dans les panneaux solairesLe silicium utilisé dans les panneaux PV nécessite d’être raffiné et travaillé avant d’intégrer une cellule. Problème : le procédé est très gourmand en énergie. La fabrication d’une surface de 7,6 m² de panneau PV nécessite environ 2 500 kWh (un Français consomme à peu près 8 072 KWh par an). C’est-à-dire qu’un module solaire met entre deux et trois ans à rembourser sa dette énergétique. Relativisons tout de même, si l’on considère qu’un module solaire possède une durée de vie de trente ans, il rentabilisera dix fois son besoin énergétique initial.

Le nombre de panneaux solaires a triplé en France entre 2008 et 2009, pour atteindre 100  000 modules photovoltaïques (PV). S’est-on laissé éblouir par cette production d’énergie dite verte ? Par MAXIME RICHARD

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Solaire de plomb

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VERT L’AVENIRElles l’ont bien compris : les politiques locales doivent prendre les choses en main. Face aux échecs des conférences mondiales de Copenhague et Durban, les agglomérations réagissent et s’engagent dans la lutte pour la préservation de l’environnement. Plan climat, Agenda 21, etc. Petit tour d’horizon des projets en cours.

dossier

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L a métropole du Grand Lyon, c’est 2% des émissions de CO2 en France, 18% (tout de

même) en région Rhône-Alpes. Le 28 novembre dernier, les 55 plus grands responsables de votre asphyxie sont passés aux bonnes résolutions. Les représentants des entreprises les plus polluantes du Grand Lyon ont signé la phase trois de son Plan climat : le passage à l’acte. Un partenariat indispensable si l’on envisage une baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES) : l’institution a prise sur seulement 27% des rejets. Le reste est l’affaire des entreprises privées. En 2007, après The Convenant of Mayors (le pacte des maires) de l’Union européenne, l’agglomération lyonnaise s’est approprié une mission spéciale 3x20. Elle a même été la toute première collectivité, sur les 2 573, à signer le triple engagement (voir retour sur info).Depuis quatre ans, le diagnostic est tombé. Le Grand Lyon est malade. Reste maintenant à savoir le guérir. Phase 1  :  diagnostic. Phase 2 : scénarii de soins envisagés. Place maintenant à la phase 3 : la thérapie. La maladie qu’on pourrait appeler « pollution aigüe » semble à nos yeux en phase asymptomatique  :  il fait bon vivre dans la capitale des Gaules, celle-ci attend encore beaucoup de nouveaux arrivants.

« Il faut retrouver le sens de la mesure » lance l’historien Pierre Rosanvallon, parlant de développement durable, lors des forums Libé à Lyon, le 25 novembre. Il en va de la survie de notre énergie. Plus facile à dire qu’à faire… C’est de nos villes que sont rejetées la plupart des pollutions. Mais « c’est également dans nos villes que se trouve la solution » se targue Gérard Collomb peu avant la signature du Plan climat. D’ici 2020, le Grand Lyon s’est engagé aux objectifs du 3x20 : réduire de 20% ses rejets de CO2 (75 % d’ici 2050), réduire de 20% sa consommation d’énergie, et enfin porter à 20% sa part d’énergies renouvelables, soit les objectifs du 3x20. Si les soins ont commencé, le patient ne va pas à coup sûr vers sa rémission. Comme le déplore Dominique Bourg, philosophe du développement durable  :  «  nous nous éloignons des deux objectifs fondamentaux du développement durable, qui sont d’une part une répartition des richesses égalitaire, d’autre part la limitation des émissions de GES. » Les objectifs  ? Ils sont désormais identifiés et chiffrés. Pour y arriver, Bruno Charles, vice-président du Grand Lyon annonce un budget de 100 millions d’euros par an, qui monterait entre 500 et 800 millions si l’on compte le budget des 55 partenaires. Petit tour d’horizon des secteurs clés.

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Développement durable : le Grand Lyon a un planSuite aux objectifs européens du 3x20, l’agglomération a lancé son propre climat. Après la réflexion, place à l’action.

Par LUCIE BARRAS

dossier

revient en effet à limiter les déplacements. Pour connecter « sobrement » le centre à la périphérie, l’intermodalité REAL (Réseau Express de l’Aire métropolitaine Lyonnaise) tend à se développer comme un « RER lyon-nais ». Le principe ? Lier les réseaux TCL, SNCF, et Vélo’V pour mixer les transports avec un seul ticket. Le modèle londonien, envisagé à une époque, de taxation des véhicules à l’entrée de Lyon a lui été abandonné.

Oui, l’agglomération préfère surfer sur le smartphone, et les applications qui inci-tent l’autoroutier à quitter sa voiture pour d’autres modes de transports, ou le covoitur-age. Le vélo a connu un incroyable essor ces cinq dernières années (+80%) grâce au Vélo’V. Le Grand Lyon veut doubler la part des déplacements en vélo d’ici 2015 en tri-plant le réseau de pistes cyclables. L’objectif semble pour le moins ambitieux. Densifier, oui… Mais l’agglomération

devrait voir 150 000 nouveaux habitants d’ici 2020 et les transports en commun sont saturés. Pour les dix ans à venir, pas de vrai projet pour faire entrer tout ce monde. 36 millions d’euros viennent d’être investis dans le nouveau réseau de bus, et seule l’installation de nouveaux wagons est au goût du jour. Les objectifs ne seront pas at-teints dans les transports : 9% de réductions sont espérées pour le transport des person-nes, 14% pour les marchandises.

Surmonter le mal des transports

Les déplacements représentent presque un tiers des émissions de GES. Pour limiter notre empreinte, l’agglomération mise tout sur… la concentration. Etonnant quand on pense que l’exode rurale, la densification de la population, ont été brandies comme menace environnemen-tale majeure. Limiter l’étalement urbain

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seau de chaufferie de Vaulx-en-Velin et l’extension de celui de Vénissieux. Le réseau Lyon-Villeurbanne est censé se développer d’ici 2020. Ce bois, il va bien falloir le couper : les forêts rhônalpines regorgent de familles arborées jusqu’ici inutilisées. La filière naissante pourrait générer 200 emplois, et couvrir au mieux 6% de la consommation totale de l’agglomération. Mais en ville le bois peut parfois remplacer le mal

par le pis : sa combustion dans les cheminées individuelles libère une quantité non-négligeable de polluants (hydrocarbures aromatiques, parti-cules fines, benzène et monoxyde de carbone…).L’autre grand axe, c’est le soleil. Et là tout reste à faire. Il faudrait augmenter de 40% chaque année les installations de panneaux solaires thermiques, 50% pour les installa-tions de photovoltaïque. Tant d’efforts

Passer de 4 à 20% d’énergies renouve-lables en à peine 10 ans... la tâche est ardue. D’autant que près de 60 0000 logements devraient se raccorder au réseau de chauffage du Grand Lyon d’ici là. Le carnet de route prévoit deux axes : le bois, et l’énergie solaire.Au fait, de quel bois va-t-on se chauffer ? Plusieurs projets sont en cours, dont le passage au bois du ré-

pour arriver à seulement 3% d’énergie solaire d’ici 2020.D’autres pistes ? Pas vraiment. Les énergies hydraulique et issue de l’incinération de déchets sont déjà saturées. La piste des énergies de récupération, issues des rejets indus-triels, en est au stade de la recherche. Le potentiel éolien, quant à lui, est qualifié de « minime ». En bref, le secteur énergétique est encore loin des 20%.

Energie : arrêter de s’épuiser

Le tertiaire génère plus de 80% des emplois du Grand Lyon, et devrait augmenter de 30% d’ici 2030. Les plus « gros » sont déjà engagés pour réduire leur impact, reste l’accompagnement des petites entreprises par les institu-tions. Bien que minoritaire, le secteur industriel, via le couloir de la chimie,

Libre entreprise sans libre destruction

représente encore la plus grosse part des émissions de CO2 dans l’agglomération (41%). L’essentiel de l’effort « aurait déjà été fait » selon le Grand Lyon, qui vise la seule stabilisation de ces pollutions. Les plus gros pollueurs sont déjà soumis à des limitations nationales PNAQ (Plan National d’Allocation des quotas d’émission de CO2). Par ailleurs, en cinq ans, les émissions in-dustrielles de GES ont diminué de près

de 10% grâce… à la crise économique.Pour concilier croissance économique et stabilisation des émissions, le Grand Lyon compte sur les « cleantech » ou technologies propres, ap-plicables dans tous les domaines. Selon Gérard Collomb, « Les cleantech pourraient ressembler à la révolution numérique. » Et l’agglomération ne cache pas son ambition de s’imposer comme réfé-rence européenne en la matière.

Du coup, le Grand Lyon a créé le Référentiel « habitat dura-ble ». Dès 2012, tous les chan-tiers de logements sociaux et bureaux devront répondre aux normes BBC (Bâtiment basse consommation). 40 000 loge-ments sociaux déjà existants doivent quant à eux être réha-bilités et obtenir cette norme. Mais aucune échéance n’est

encore prévue. 268 000 m² de bureaux écologiques et 9 335 logements durables ont vu le jour depuis 2005, mais ces projets sont très coûteux, à commencer par le défrichage industriel. Les logements sociaux et bâtiments publics ne représentent qu’une petite partie de la jungle urbaine. Le défi sera de convaincre les

Après la construction an-archique – pensons par exemple aux grands ensem-bles des années 1950, les 30% d’émissions de GES issus de nos logements doivent di-minuer. En déménageant dans des yourtes ? Pas sûr que l’idée fasse l’unanimité.

chefs de projets privés qu’ils ont intérêt à faire mieux que le strict minimum. Les politiques et associations comme l’Ademe sont prêts à guider ces entre-prises « très performantes » ou mieux encore « basse con-sommation ». D’ici 2020, les bâtiments à énergie positive devraient commencer à être en vogue.

Bâtir sa maison en mieux

Individuellement, préserver le climat est une question de respect envers soi-même. Trier ses déchets, réfléchir simplement à l’utilité du 4x4 en ville ou de nos trajets. « La moitié de nos 2 millions

Une démarche citoyenne

de déplacements quotidiens en voiture fait moins de trois  kilomètres. Là-dessus, nous devons faire des efforts », avoue Pierre Esbelin, chargé de la communication pour le Grand Lyon. L’autopartage en plein essor, l’agglomération lance le volet covoiturage

pour sorties et loisirs. « C’est symbolique. Il s’agit plutôt de permettre à des person-nes isolées de pouvoir sortir, où qu’elles habitent. » Les objectifs 3x20 vont demander un effort de titan : entre 2000 et 2020, la consommation énergétique est censée croître

de 25%. A Lyon comme ail-leurs, il est presque trop tard : en vue de la conférence de Durban, le Giec prévoit dans le meilleur des cas un ré-chauffement global de 1,1°C d’ici 2100, 5°C dans le pire des scénarii.

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Dur, dur d’abandonner sa voiture… Surtout à Lyon, semblerait-il, où les derniers chiffres montrent que les automobilistes sont plus nombreux que les usagers

des transports en commun. Mais l’enquête réalisée par le Sytral n’est pas suffisamment récente pour être pertinente : les TCL se sont donnés un coup de jeune à la fin de l’été 2011. Près de 36  millions d’euros investis pour la réorganisation complète du réseau de bus : le Grand Lyon compte bien augmenter de 25% la fréquentation des transports en commun. Si les cyclistes se font encore rares dans la part des déplacements internes à Lyon et Villeurbanne, les objectifs de l’agglo sont d’atteindre 5% de la part modale vélo à l’horizon 2014. Léger, surtout quand on voit que les Strasbourgeois sont déjà 9% à préférer le pédalier au volant. Léger aussi certainement car le réseau cyclable lyonnais a pour réputation auprès de ses utilisateurs d’être mal-pensé. Dans son plan modes doux, le Grand Lyon compte investir 150 millions d’euros et passer de 310 à 920 km de pistes cyclables. A Nantes où le vélo n’a pas encore un grand succès contrairement à la voiture, la ville espère le populariser en expérimentant le « tourne à droite » : sur 400 feux de la ville, des panneaux permettent aux cyclistes de tourner à droite ou d’aller tout droit dans les carrefours en forme de T, lorsque le feu est rouge.Un bon point finalement pour les agglos lilloise, strasbourgeoise et nantaise qui sont passées sous la barre des 40% de déplacements en voiture. En termes d’émissions de gaz à effet de serre, la ville de Paris se démarque nettement des agglomérations françaises. Avec 89 000 kilotonnes par an, la capitale n’est suivie que de loin par Lille (10 000 kt).

Avec 331 kg de déchets produits chaque année par ses habitants, la communauté urbaine girondine (plus de 830  000 habitants) distance amplement ses alter-ego

françaises. La moyenne nationale étant de 390 kg par an et par habitant, Bordeaux a une longueur d’avance. Mais c’est la conséquence logique de la politique environnementale menée : en 2008, bien avant la majorité des communes, Bordeaux adopte son Agenda 21 dans la continuité du Grenelle de l’environnement. En trois étapes, diagnostic, programme d’action, et évaluation régulière, l’agglomération aura réalisé fin 2011 60% des 260 mesures de son programme. 32% sont encore en cours. Question recyclage, la communauté urbaine de Bordeaux (Cub) publie des résultats encourageants et se targue de valoriser 37,25% des emballages ménagers (acier, aluminium, carton, papier, plastique et verre).

Pour autant la Cub ne compte pas se reposer sur ses lauriers, mais bien poursuivre dans cette même lignée ambitieuse : en 2015, l’agglomération espère baisser sa production d’ordures ménagères et assimilé à 327 kg, réduire la quantité de déchets partant en incinération ou en stockage de 15% d’ici 2012, et recycler presque la moitié de sa matière et organique d’ici à 2015, suivant les objectifs fixés par le Grenelle. La métropole lilloise n’est pas mal non plus. Mais ce n’est finalement que la motivation de ses citoyens qu’il faut féliciter. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les métropolitains lillois trient en moyenne 63% de leur production de déchets (400  kg/an/habitant). Malheureusement, seuls 18% de leurs déchets sont en fin de compte recyclés. La cause de cet écart : un seul centre de tri était en activité depuis 1994. Dépourvue d’équipement jusqu’ici donc, la métropole vient tout de même de mettre en service un second centre. Il pourra traiter 50 000 tonnes de déchets par an et sera construit selon les normes HQE. Ce n’est pas tout : un troisième équipement, d’une capacité faible de 15 000 t/an seulement devrait être implanté dans le secteur de Roubaix « lorsque tous les métropolitains trieront leurs déchets ».

dossier

1

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Déchets Une double responsabilité

Transports A en perdre les pédales

20 | décembre 2011 | univert

Bordeaux LilleLyonMarseilleMontpellierNantes NiceParis StrasbourgToulouse

Production(kg/an/hab) Part triée Part

recyclée

BordeauxLilleLyonMarseilleMontpellierNantes NiceParisStrasbourgToulouse

VoitureTransports

en commun

Vélo

331400410413421477407522413469

n.r.*63,1%39%n.r.

21,8%n.r.63%

12,3%68%n.r.

37,25%18,3%28,1%

n.r.n.r.

11,1%32%

10,1%40%

16,9%

37,2%33%43%

56,3%n.r.57%45%55%35%

62% (2008)

14,3%17%21%9,1%n.r.15%

10,5%19%14%8%

6,5%2%

2,8%0,4%n.r.2%1%

0,4%9%3%

Dix agglomérations françaises à la loupe

*n.r. = non renseigné. Nos chiffres proviennent de sources diverses : communautés urbaines, associations, agences…

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L eau, c’est la vie. Et un certain nombre d’agglomérations françaises l’ont bien compris. A l’image de la métropole lilloise, qui se distingue en France quant à la consommation annuelle de ses habitants.

Avec 37 m³ par an, ils sont les seuls parmi les dix plus grandes villes françaises à descendre sous la moyenne nationale qui est de 55 m³. Les Ch’tis se laveraient-ils moins que les autres ? Depuis 2003, la production d’eau potable a baissé de 12%, grâce aux comportements écocitoyens. La chasse aux fuites porte également ses fruits. En inspectant ses quelques 4 000 kilomètres de canalisations souterraines, l’agglomération part à la recherche d’un véritable trésor de guerre. En effet, chaque année, près de 10 millions de m³ d’eau potable sont perdus, soit près d’un sixième des 62,5 millions de m3 produits annuellement. En revanche, fontaine lilloise, je ne boirai pas de ton eau. Si la Grand’Ô de Lyon a bonne réputation, elle est d’ailleurs utilisée pour la fabrication du soda Orangina, celle de la métropole lilloise est mauvaise élève : sa concentration en nitrates dans les robinets est de 30 mg/l. La communauté urbaine de Lille s’est donc engagée dans un programme de mise à niveau de ses stations d’épuration d’ici à 2013, pour respecter les échéances fixées par la loi. Car officiellement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de ne pas dépasser le seuil des 25 mg/l. Seule Paris et ses 29 mg/l dépasse également ce seuil dans le top 10 des villes françaises. Mais en fait, que sont les nitrates ? Issu majoritairement des engrais, cet agent polluant aurait des effets toxiques sur la santé humaine si la dose devient critique : transformé en nitrites dans l’organisme, ils réduiraient les capacités de transport de l’oxygène par l’hémoglobine du sang. En Europe, les valeurs limites sont fixées à 50 mg/l. Depuis 2007, plusieurs plans de modernisation des stations d’assainissement ont été menés au niveau national. Le plan d’action actuel, initié en 2007, vise à mettre en conformité les 146 plus importantes stations d’épuration françaises d’ici la fin de l’année. Un nouveau plan pour la période 2012-2018 est à l’étude pour répondre aux exigences fixées par le Grenelle de l’environnement, et concerne à l’heure actuelle 74 stations de taille moyenne.

3

En France, 40% de l’énergie est consommée par les bâtiments, tandis que ce secteur rejette environ un quart des gaz à effets de serre du pays. On comprend donc l’importance capitale que revêt l’immobilier dans l’optique d’une réduction globale des émissions et de la consommation d’énergie. En moyenne,

chaque mètre carré consomme 250 kWh tous les ans. L’objectif du Grenelle est de faire baisser ce chiffre de 38% d’ici 2020. Plus exigeante encore, la généralisation des Bâtiments basse consommation (BBC) dans le neuf est intervenue fin 2010 pour les bâtiments publics et tertiaires, et interviendra fin 2012 pour tous les bâtiments résidentiels. Mais cet élan pourrait prendre un sacré coup de frein. François Fillon a annoncé pour 2012 un rabot supplémentaire de 20% sur le crédit d’impôt développement durable et un relèvement de la TVA de 5,5 à 7% concernant la rénovation des logements. Lille Métropole a pris les devants en 2010 en soutenant la construction de 250 logements BBC, ne consommant que 65 kWh/m². Du côté de Bordeaux, ce sont 10 à 15  000 logements répondant aux contraintes en matière d’économie d’énergie qui seront regroupés en écoquartiers et bâtis d’ici 2030 (photo du futur quartier Ginko). Concernant les bâtiments labellisés HQE, la ville de Nantes a animé des débats à Lyon en 2008 dans le cadre du réseau Eurocities, une association de 134 villes européennes majeures, pour promouvoir l’efficacité énergétique des bâtiments et généraliser l’exigence de la performance environnementale dans ce secteur. Seule la ville de Montpellier n’adhère pas à un réseau parmi les dix plus grandes villes françaises. Quant à la concentration urbaine, c’est dans le Sud, à Marseille et à Nice notamment, que la densité de peuplement est la plus basse, avec des chiffres plus de dix fois inférieurs à ceux de Paris.

4 Bâtiment En progrès

univert | décembre 2011 | 21

Eau Halte au gaspillage

BordeauxLilleLyonMarseilleMontpellierNantes NiceParisStrasbourgToulouse

Consommation(m3/an/hab)

Nitrates(mg/l)’

653766

20711212080

1096872

9,25308,55,45,3142,829114

Pollution, mobilité, consommation… Des enjeux que les politiques locales ont décidé de mieux maîtriser afin de respecter les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement. Où en est Lyon par rapport aux neuf autres grandes villes françaises ?

Page 22: Univert le magazine du développement durable

Pour un grand nombre de citadins, trouver un petit coin de verdure en ville n’est pas toujours chose facile. A Marseille, Paris et Nice, c’est peut-être le cas, mais sûrement pas à Nantes ni à Strasbourg ! Avec

respectivement 57 et 68 m² d’espaces verts par habitant en moyenne, Nantais et Strasbourgeois sont plutôt gâtés par leurs jardiniers municipaux. Avec 324 hectares de parcs et de forêts en ville, et près de 3 000 pour toute l’agglomération, les Alsaciens ont de quoi se mettre au vert. D’autant qu’au pays des cigognes et du bretzel, l’usage des produits phytosanitaires est formellement banni. Quant à la capitale de Loire-Atlantique, ce sont 215 hectares que peuvent investir les Nantais pour flâner ou faire leur jogging hebdomadaire, dans une petite centaine de parcs, jardins et autres squares. Autre chiffre intéressant, 100% de la population nantaise vit à moins de 300 mètres d’un espace vert. Sur le plan qualitatif, Nantes Métropole n’utilise plus aucun pesticide pour entretenir et nettoyer la voirie depuis décembre 2006. « Les herbes folles sont de retour entre les pavés, et l’environnement et la biodiversité sont mieux préservés », s’enorgueillit la communauté urbaine. Une enquête

Ipsos-Unep datée de 2008 souligne que « plus de la moitié des Français (56%) jugent opportun d’obtenir un pourcentage obligatoire d’espaces verts dans les projets immobiliers et commerciaux ». En France, une circulaire datée du 8 février 1973 fixe un objectif de 10  m² d’espaces verts par habitant en centre-ville, contre 11  m² selon les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais pour quatre des dix villes que nous avons étudiées, cette valeur n’est pas atteinte. Pire encore, à l’échelle hexagonale, la surface verte par habitant ne dépasserait que très légèrement les 5 m², soit presque autant que la ville de Mexico (5,4 m²).

L Union européenne s’y est dans l’ensemble engagé : d’ici 2020, pays, agglomérations et communes ont pour mission de réduire de 20% leurs rejets de CO2), leur consommation énergétique, et de recourir

à hauteur de 20% aux énergies renouvelables (EnR). Un 3x20 plutôt ambitieux, surtout au vu des résultats actuels. Pour se faire une idée : la part nationale est de 7,7% de recours aux EnR, elle est de 12,7% dans le monde. En France, seule l’agglomération niçoise paraît crédible dans ses objectifs. Ses 16,8% de recours aux EnR dans la consommation globale de l’agglomération sont simples à expliquer : la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur a fait du développement durable l’un des principaux axes de sa politique énergétique : courants marins et énergie solaire n’ont plus de secrets pour elle. Et le « chèque énergies renouvelables » de 700 euros n’est certainement pas pour rien dans l’avancée fulgurante de l’agglomération. Instauré en 2003, le dispositif vise à encourager l’utilisation du solaire

thermique dans l’habitat individuel. Mais il existe aussi en région Rhône-Alpes, où le Grand Lyon n’affiche qu’un maigre pourcentage de recours aux EnR… Comment l’expliquer ? Plusieurs raisons entrent inévitablement en compte : le plus faible ensoleillement, la richesse des habitants de la région, leur implication et celle du chef-lieu local… A Saint-Auban, autour de Nice, la recherche est encouragée via le pôle de compétitivité Capenergies et l’implantation d’une usine productrice de silicium photovoltaïque. A Bourgoin-Jallieu, à quelques kilomètres de Lyon, le leader français du solaire, Photowatt, vient de déposer le bilan, confronté à une concurrence trop vive venue d’Asie. Le Grand Lyon espère pouvoir tenir ses promesses, mais compte déjà beaucoup sur un « projet d’investissement citoyen participatif » sur le territoire. Les projets citoyens sortent de terre un peu partout en France depuis que le gouvernement confirme son manque de vivacité à pourvoir au développement des EnR.

dossier

5

6

Energie Secteur à renouveler

Espaces verts La reconquête

22 | décembre 2011 | univert

’Bordeaux LilleLyonMarseilleMontpellierNantes NiceParisStrasbourgToulouse

Partdes EnR

Gaz à effet de serre

(kilotonnes)

Bordeaux LilleLyonMarseilleMontpellierNantes NiceParisStrasbourgToulouse

Superficie(m2/hab)

Produits phyto-

sanitaires

360010 000760053301684n.r.

390089 00034083400

3,75%3%4%n.r.2%n.r.

16,8%2,5%6,4%2%

NonNonNonOuiNonOuiOuiNonNonOui

9,610,8226,1

19,3578,68,368

16,5

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« Des décisions contraignantes, il y en aura »

Cela fait des années que l’on parle du développement durable (DD). Quel bilan tireriez-vous du chemin parcouru ?En termes scientifiques, la dérivée est positive. Mais le DD se heurte aux problèmes financiers, chaque Etat ne veut pratiquement rien lâcher de sa souveraineté. J’ai participé à la première semaine du sommet des chefs d’Etats de Copenhague. Je suis revenu assez optimiste, les jeunes et les représentants des pays du Sud étaient déterminés, je pensais que la deuxième semaine allait se conclure sur un accord. Il n’en a rien été. De grands pays comme la Chine ne voulaient rien entendre. Barack Obama ne voulait pas continuer dans la lignée de George W. Bush, mais il a subi des pressions monumentales. En France, le Grenelle de l’environnement a donné quelques espoirs, mais il va falloir mettre la gomme.

Lorsqu’on parle de DD, on pense plus à l’économie et à l’écologie qu’à l’aspect social. Quelle est l’importance de ce troisième pilier ?Si ces deux démarches ne sont pas associées à une réflexion sociale et solidaire, le DD ne durera que tant qu’il y aura de l’argent. La population doit être associée au processus. Au Cameroun, j’ai vu des fonctionnements où la population était dans le coup. De grosses subventions leur parvenaient, cela fonctionnait pendant un an ou deux, et quand les subventions s’arrêtaient tout s’écroulait. A Port-au-Prince (Haïti), on peut voir des systèmes de réservoirs d’eau potable alimentés par la société nationale chargée de l’eau, distribuée ensuite par des comités de quartier. Chacun gère son eau potable et la revend parcimonieusement. 500 000 personnes sont ainsi approvisionnées.

En temps de crise, la question du DD est-elle en train de s’éloigner de ses priorités ? C’est sûr, il faut craindre les politiques d’austérité. Mais pire que l’austérité, ce

sont les catastrophes naturelles liées au changement climatique qui nous menacent. J’ai peur que la prise de conscience globale ne se déclenche que lorsqu’il sera trop tard. L’éducation est en cours. Il est important que les citoyens puissent se positionner quand il y aura des décisions contraignantes à prendre. Parce qu’il y en aura.

D’après vous, quelles sont les priorités en France et dans les pays du Sud ?Le réchauffement de la planète est une urgence. Des zones se désertifient à cause du réchauffement. Les habitants du Sahel ressentent ce changement, et n’ont pas obtenu, à Copenhague, les compensations qu’ils souhaitaient de la part des Etats les plus riches. Les conséquences, nous les ressentons aussi avec les inondations récentes dans le bassin méditerranéen. A l’inverse, les Etats-Unis et le Canada se refroidissent à cause de bouleversements des courants marins qui descendent du pôle Nord. Le deuxième grand problème est celui de l’eau sur la planète. On a pourtant les moyens techniques de prendre les choses en main. Mais aujourd’hui, les gouvernements locaux et les multinationales qui installent des réseaux d’eau partout dans le monde veulent surtout en tirer un maximum de profits.

Le tri sélectif se développe dans notre région, mais n’excelle pas. Pourquoi ?Question de mentalité. Au Cameroun par exemple, on part du principe que 80% du contenu des poubelles peut être réutilisé d’une façon ou d’une autre. Toute la matière organique est valorisée sous forme de compost. Le plastique peut être recyclé sous forme d’autres objets. Le carton et le papier deviennent des briquettes de combustible. En France, c’est notre laboratoire de l’Insa de Lyon qui a lancé l’idée du tri sélectif, en association avec le ministère de l’Environnement. A l’époque, même parmi les scientifiques,

on entendait des réflexions telles que «  les gens ne vont pas se transformer en boy scout. Le tri doit se faire en usine, pas à la maison.   » Depuis, nous avons progressé. Le tri demande une certaine discipline, les prochaines générations le feront plus naturellement.

On parle beaucoup de la ville de demain. Selon vous, à quoi devrait-elle ressembler ?Bien sûr, le modèle des grandes villes est à revoir : quand vous accumulez tant de personnes et d’activités dans un lieu donné, ces personnes ont forcément un impact sur l’environnement. Il faut que les gens puissent avoir un rapport correct à la nature. Je me souviens avoir emmené en colonie de vacances de jeunes Lyonnais qui n’avaient jamais vu de vaches. Dans le quartier de la Confluence par exemple, il y a de la verdure certes, mais les logements restent inaccessibles aux ménages modestes. Pour que le DD fonctionne en ville, il faut créer une mixité sociale. Si l’on met les riches d’un côté, les pauvres de l’autre, les deux camps se regardent de travers, le fossé se creuse et donne naissance à des violences.

Créateur d’un réseau environnement et développement durable au sein de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), ce chimiste de l’Insa a parcouru le monde pour transmettre certaines pratiques nécessaires à la préservation de l’environnement. Pour lui, le développement durable n’est qu’une farce tant que les populations sont privées de la gestion de leurs ressources. - Propos recueillis par LUCIE BARRAS

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PAUL VERMANDE

interview

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AGIR

I l est 14 heures à la Maison de l’Environnement de Lyon. Douze enfants, âgés de 6 à 12 ans, participent à l’atelier des mercredis de

l’environnement. Au programme du jour : la fabrication d’une boîte à graines. Une activité qui, à première vue, semble simplement ludique, mais qui au final amène les enfants à réfléchir sur le monde qui les entoure.

Une touche de développement durable« On va mettre des graines de quoi à l’intérieur ? » s’interroge Sacha, haut

comme trois pommes. « Des graines de salade, de tomate, de blette…  », répond l’animatrice Marie Hélène. Une réponse amène une autre question. «  C’est quoi des blettes  ?  » demande surpris le petit garçon. « C’est comme des épinards mais c’est meilleur  !  » répond aussitôt Zoé, assise juste à côté de lui. Échanges et curiosité sont au rendez-vous de la fabrication de la boîte à graines. Entre la découverte des différents légumes et de leurs graines ainsi que la confection du petit objet, les enfants apprennent des petits gestes qui font le développement durable. « Si vous laissez les graines dans

votre boîte pendant plusieurs mois, elles seront toujours utilisables  !  » explique l’animatrice sous les regards attentifs des enfants. Une fois les boîtes d’allumettes décorées avec de la mousse ou du papier, les consignes sont très claires : les déchets naturels seront remis dans la forêt, les prospectus iront dans les corbeilles de recyclage. L’initiative vient parfois des enfants eux-mêmes. « On utilise beaucoup de colle aujourd’hui » s’étonne un petit garçon. Surprise et souriante, l’animatrice répond qu’«  en effet, ce n’est pas très écologique d’utiliser de la colle… ».

Les graines de l’avenirGraine Rhône-Alpes compte une centaine d’adhérents. Par ses nombreuses actions, le réseau défend une éducation à l’environnement vers un développement durable. Reportage au cœur d’un atelier de l’association Côté Jardins, membre du Graine.Par AMÉLIE DELORAINE

24 | décembre 2011 | univert

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Ecologie Société Economie Ils changent le monde

Pour Marie-Hélène Dumond de Côté Jardins, c’est une première et l’expérience semble avoir été positive. « Les enfants ne sont pas le public le plus difficile à sensibiliser. Il suffit juste d’y mettre un peu de ludique pour qu’ils comprennent ce que le développement durable implique  »,   affirme-t-elle. Cette dernière est d’ailleurs surprise de la réactivité des plus jeunes. A la fin de l’atelier, les parents sont tout aussi attentifs aux explications de l’animatrice, mais aussi de leur progéniture. «  On pourra planter les graines tout à l’heure, maman, ou dans plusieurs mois ! » Le message est transmis.

Une éducation pour tousCe n’est pas un hasard si Côté Jardins est autant tournée vers la sensibilisation. L’association est adhérente au Graine Rhône-Alpes. Un réseau qui ne supervise pas ses adhérents mais les soutient. « Nous sommes une structure horizontale   » tient à préciser Aurélie Alvado, chargée de l’information. Crée en 1997, le Graine regroupe une centaine de structures, associations et particuliers avec au final un but bien précis. « Il ne peut y avoir de développement durable sans éducation. Un monde solidaire,

équitable et responsable passe obligatoirement et inévitablement par la sensibilisation, la formation et l’éducation. La population sait ce qu’est le développement durable mais l’éducation à cet environnement reste obscure », affirme la jeune femme. Depuis dix ans, l’association constate des améliorations dans les comportements. Car le Graine ne se focalise pas que sur les plus jeunes  :  enseignants, entreprises, animateurs sont également acteurs du réseau. « L’éducation n’est pas

réservée qu’aux enfants mais ouverte à tout le monde, à tous les âges de la vie et à tout moment ».Aujourd’hui, près de 90% de la population française connaît le terme de développement durable mais pas forcément tout ce qu’il implique. « Il y a toujours des progrès à faire. L’objectif final : ne plus avoir besoin d’éducation à l’environnement durable  !  » termine Aurélie Alvado. Des associations en devenir qui n’attendent qu’une seule chose : s’enraciner définitivement.

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+web Les associations étudiantes bougent aussi sur www.keskiscpass.com

A l’occasion de leur troisième édition, les Assises de l’Education à l’Environnement s’installent au cœur de la ville des Lumières. Coorganisé par le CFEEDD (Collectif français pour l’éducation à l’environnement vers un développement durable) et le Graine Rhône-Alpes, le rendez vous a plusieurs objectifs. D’une part, réunir les différents

acteurs de l’environnement mais aussi de trouver ensemble des solutions concrètes afin d’étendre l’éducation au développement durable. Déjà en 2000 et 2009, des Assises avaient respectivement eu lieu à Lille et à Caen. Environ mille participants y avaient assisté afin d’ « ouvrir l’horizon » comme le dit la devise des Assises.

Les Assises de l’EEDD à Lyon en 2013

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26 | décembre 2011 | univert

J’AI TESTÉl’éco-patrouille de McDo

in vivo

A l’initiative de certains de ses franchisés, la célèbre enseigne de fast-food a mis en place depuis 2009 une « éco-patrouille ». Objectif : ramasser ses déchets afin de sensibiliser les clients. Par GAELLE GRES

n champ à la sortie de Saint-Priest, près de Lyon. Là, des détritus jonchent le sol. Mickaël, 23 ans, éco-équipier chez McDonald’s, ramasse ceux de la marque. Il aperçoit un emballage, commence à le ramasser et finalement... non. Eh oui,

ne vous faites pas trop d’illusions  ! McDonald’s ramasse ses déchets. Et uniquement ses déchets. L’enseigne, passée symboliquement du rouge au vert, a mis en place depuis 2009 une éco-patrouille. Késako ? Prenez un homme, une voiture, un sac poubelle et une pince. Emmenez-les faire un ou deux kilomètres autour d’un restaurant et vous y êtes. Intéressée par le concept, je demande à participer à l’une de ces éco-patrouilles. Le jour de mon rendez-vous, j’en profite pour demander à Stéphane Dies, directeur administratif et financier de quatorze restaurants dans l’Est lyonnais, si tout cela n’est pas un peu ironique. Réponse : « Nous ne sommes pas là pour nous substituer à la commune. Nous, on est là pour dire : on est générateur de déchets par le biais des clients qui ne sont pas regardants sur la propreté, et, du coup, nous allons ramasser ces déchets-là ». Ça se tient. Après tout, McDonald’s n’est même pas obligé de le faire. C’est donc tout à son honneur, surtout que – soyons honnête – il n’y a pas eu de communication abusive réalisée autour de ce dispositif. Dispositif qui a l’air de plaire aux habitants des communes concernées car, selon Stéphane Dies, ils auraient fait remonter le projet lors d’une réunion avec la ville, d’où la signature d’une convention le 7 novembre dernier.

500 litres de déchets par restaurant en moyenneMais revenons à nos déchets. J’avais envie de m’en ap-procher de plus près. Je suis donc partie en vadrouille avec Mickaël, seul et unique éco-équipier pour les quatorze res-taurants de Stéphane Dies. Très consciencieux, Mickaël fait le tour de la zone et s’arrête en particulier sur les parkings, lieu de débauche des accros du McDo, à croire qu’ils vien-

nent se cacher là pour manger. Bref, je lui demande si ça ne le dérange pas de ne ramasser que les détritus au sigle M. « Ce n’est pas mon boulot, je ne travaille pas pour la Ville. » Même discours donc. Et au niveau des clients, constate-t-il un manque de civisme de leur part ? « Je n’ai jamais vu personne jeter des emballages McDonald’s pendant mon tra-vail, mais j’en vois beaucoup lorsque je ne travaille pas. Ça m’énerve un peu. Je me dis : demain ou après-demain, c’est moi qui devrais ramasser. » Fataliste.Au bout d’un moment, je me prends au jeu – oui, parce que moi je ne le ferai qu’une fois dans ma vie, alors autant s’amuser – et je me mets également à la recherche des dé-chets. Constat : il faut un sacré coup d’œil en voiture pour ne pas « confondre » détritus normaux et détritus McDo. Fi-nalement, après une heure de vagabondage, l’éco-patrouille est terminée. Je reviens au McDonald’s pour déposer un sac poubelle de 100 litres de déchets presque rempli. En un mois, Mickaël en ramasse en moyenne 500 litres par restau-rant. Impressionnant. En conclusion, l’initiative prise par certains franchisés de McDonald’s est honorable. Toutefois, le fait de ne ramasser que ces propres ordures n’est pas tout à fait dans l’esprit du développement durable, synonyme de « vivre ensemble ». Mais est-ce vraiment la préoccupation du fast-food ?

Plus de précisions surwww.keskiscpass.com+web

U

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le portrait

Simplicité volontaire pour modernité durable

Univert a rencontré une famille qui a choisi de consommer différemment. Sans rejet de la technologie, Fabien et Céline pensent à leurs deux enfants –Romain, 8 ans et Sarah, 5 ans.Par CHLOE WALLUT

ers 12 ans, je relevais le compteur d’eau chez mes parents et je reportais notre consomma-tion sur du papier millimétré. » Vingt-qua-tre ans plus tard, Fabien continue de tenir des tableaux de bord. Eau, gaz, électricité et kilométrage de leur unique voiture : les

courbes de l’année sont affichées dans les toilettes, aux côtés de dessins humoristiques découpés dans les journaux. Dans une coquette maison de ville, au centre de Saint-Genis-Laval, la famille reçoit autour d’une table « ache-tée chez Ikea », reconnaissent et déplorent les jeunes parents de 36 ans. Car consommer responsable et rationnel est devenu « un jeu ». Un jeu pour trouver des vêtements made in France, pour s’échanger entre mamans les habits trop grands ou trop petits, pour récupérer meubles et électro-ménager inutilisés. Toujours privilégier l’échange ou le don plutôt que de jeter. « C’est une satisfaction de savoir que cela sert à quelqu’un » lance Céline, professeur d’anglais en ly-cée. Dans leur démarche, c’est à qui aura les idées les plus lumineuses pour remettre en cause, encore et toujours, leur mode de vie. « C’est souvent anecdotique, mais l’écologie est faite de plein de petites choses cumulées », admet Fabien, in-génieur de formation. Aujourd’hui, en tant qu’agent EDF, il bénéficie d’une réduction de 90% sur la facture d’électricité familiale, mais ce n’est pas une raison pour que leur intérieur ressemble à Versailles. Leurs initiatives remontent à quatre ans seulement, mais pas leur sensibilisation. Est-ce de vivre dix ans à Paris, d’avoir des enfants ou d’être une famille épanouie qui a constitué un

déclic ? L’épanouissement personnel semble être un facteur déterminant. Réaliste, Céline admet : « Il faut être bien dans son travail, dans sa famille et avoir les moyens intellectuels pour être capable d’arrêter d’envier les autres et leur course à la consommation. » Pour leur aîné, Romain, petit blond à la langue bien pendue, la pression sociale de l’école reste forte et l’envie d’avoir tout comme ses camarades le rattrape parfois. « J’aimerais une console Wii, mais papa ne veut pas. » « Peut-être que je finirais par céder, mais on l’achètera d’occasion, ça c’est sûr », rétorque le père, amusé et transigeant. Changement de leur mode de consommation et flexi-bilité  :  regarder des DVD de films et de séries, mais pas de télévision ; trois douches par semaine, mais une par jour en été, et un bain de temps en temps pour les en-fants ; manger bio le plus possible, mais tant pis si ce n’est pas certifié agriculture biologique au restaurant ou chez les amis ; utiliser la voiture un minimum au quotidien, mais la prendre pour aller en vacances, etc. Bien loin des « extrémistes » de l’écologie, ils n’essaient pas de donner des leçons, ni de faire du prosélytisme, mais partagent volontiers avec qui est intéressé. « Et je ramène toujours au fric parce que c’est là-dessus qu’on est constamment épinglé », remarque le père qui a pris le temps de compter que la famille réalise entre 500 et 600 euros d’économies mensuelles. 215 euros en moyenne avec une voiture en moins, 100 euros d’énergie (gaz et électricité), entre 150 et 200 euros de vêtements, et plusieurs petits achats évités grâce à la récupération et au partage. Céline ajoute : « Bien sûr, le bio coûte cher, mais nous pouvons nous le permettre puisque nous consommons globale-ment moins. Alors oui, je vais dépenser 200 euros pour des bottes en cuir faites en France, mais je les garderais dix ans. » Chez eux, l’idée du local prime sur le bio. Manger des bananes bio qui ont parcouru des milliers de kilomètres n’a pas de sens. Ce qui en a par contre, ce sont les résultats des courbes de consom-mation énergétique. « 45 m3 d’eau consommés à l’année, contre 140 m3 en moyenne pour un couple avec deux enfants. » La fierté résonne dans la bouche de Fabien, qui pense déjà à la façon de revoir encore ce chiffre à la baisse.

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A Lyon, comme ailleurs, les trottoirs arborent des petites galaxies de tâches blanches et collantes sur toute leur

longueur. Dans le top 3 des saletés visibles dans les artères des villes, avec les mégots de cigarettes et les déjections canines, le chewing-gum « prouve » par là son importante présence dans la vie des Français.

Et les chiffres parlent d’eux-mêmes  :  chaque année, ce sont plus de cinq milliards de dragées, tablettes et autres bubble-gum qui sont consommés dans le pays, soit environ treize millions par jour. Plus clairement, cela revient à une moyenne de cinq chewing-gums par semaine et par habitant. Lutter contre le stress, tenter d’arrêter la cigarette ou tout simplement par

plaisir, peu importe les raisons, c’est un véritable plébiscite pour un bonbon arrivé en France par l’intermédiaire des soldats américains, en 1944, au moment de la Libération.

Des secrets dangereuxLes groupes Mars (Freedent, Airwaves) et Cadbury (Hollywood, Trident) se partagent le leadership d’un produit rapportant 23,2  milliards de dollars

Le chewing-gumDe toutes les formes, de toutes les couleurs, à tous les goûts, le chewing-gum ne connait pas la crise. Présente dans la vie des Français depuis plus de 65 ans, la pâte à mâcher est devenue une gourmandise classique du quotidien. Mais si elle remplit toutes les bouches, et recouvre tous les trottoirs, elle peut s’avérer néfaste pour la santé et l’environnement. Zoom sur le cycle de vie d’une friandise consommée par 92% de la population.

Par KEVIN PINTO

L’objet du mois Ecologie Société Economie

28 | décembre 2011 | univert

Page 29: Univert le magazine du développement durable

par an. Un succès retentissant dont la préparation reste bien protégée. Si les éléments de fabrication sont présents sur les emballages, ceux qui servent à constituer la gomme base, l’ingrédient principal du chewing-gum, ne sont en revanche pas communiqués et gardés secret. Et pour cause. Une liste classée dans les archives du ministère de l’Economie dévoile la centaine d’éléments, pour la plupart chimiques, utilisés pour la fabrication de cette fameuse gomme base. On y trouve, notamment, de l’acétate de polyvinyle présent dans la colle ou la peinture, du lithium qu’on retrouve dans les piles, mais aussi de faibles doses d’arsenic ou de plomb dans les composants servant à rendre le chewing-gum élastique (composants servant à la fabrication de pneus et de chambres à air). La présence de ces éléments n’est pas suffisamment forte pour entraîner des décès mais donne au moins une idée de ce que nous mettons presque tous dans notre bouche au quotidien. De plus, les effets de ces produits sur des personnes jeunes, âgées ou fragiles peuvent entraîner logiquement des complications de santé… au même titre que d’autres ingrédients mentionnés sur les emballages. Ainsi, l’aspartame E591, présent dans les boissons light, peut causer maux de tête, troubles digestifs, trous de mémoire voire même infertilité. L’acesulfame-k E950, un autre édulcorant, peut entraîner une hausse du cholestérol, de l’hypoglycémie, et dans les cas extrêmes des cancers. Visible sur les étiquettes de paquets, vous êtes désormais en mesure de vous méfier de ce qui peut devenir rapidement néfaste pour votre santé.

Un bonbon qui s’incrusteAttention toutefois à ne pas tomber dans la paranoïa. Tout le monde mange des chewing-gums et aucune épidémie générale n’a jamais éclaté. Mais reconnaissez que l’usage de

produits utilisés dans des piles par exemple peut laisser perplexe. Et inquiet.Inquiet aussi pour notre environnement. Car les restes de chewing-gums mâchouillés restent collés par milliers dans les rues de nos villes, et ce, encore plus depuis l’augmentation du prix des cigarettes. Et ils restent collés longtemps ! Il faut environ six ans pour voir la gomme à mâcher disparaître. Une longue durée liée à tous les produits chimiques utilisés lors de sa conception qui rend le chewing-gum extrêmement résistant à l’humidité, au froid et aux fortes chaleurs. Un calvaire pour les agents d’entretien des villes qui ne trouvent pas de solution miracle pour enlever entièrement le bonbon collé. Car si un Kärcher fait partir le déchet, ce n’est le cas qu’en surface. Les éléments chimiques, eux, restent présents au sol et continuent d’agir. Rendez-vous compte : pour faire partir définitivement un seul chewing-gum, il faudrait utiliser le matériel nécessaire au nettoyage des tags. Comme il faut compter plus d’une minute par gomme, à l’échelle d’une ville comme Lyon, la mission est clairement impossible. De plus, tout cela a un coût. Si les chiffres ne sont pas dévoilés (voire pas forcément connus) en France, ceux qui sont en revanche publiés en Grande-Bretagne permettent tout de même de se faire une idée. Selon les données britanniques, un seul chewing-gum coûterait, seul, cinq fois plus cher à décoller que son prix d’achat. Ce qui revient chaque année à un coût de près de 220 millions d’euros. Un sacré budget bonbons !

Malheureusement, il n’existe pas aujourd’hui de remède miracle. Si des efforts sont pourtant constamment en train d’être réalisés (voir encadré) pour tenter de réduire cette pollution collante, la meilleure solution reste encore la plus simple  : un mouchoir et une poubelle. Aussi simple que de faire une bulle.

Vous pouvez retrouver sur Internet l’émission Mystères et boules de gomme, un reportage extrait de l’émission de France 2 Envoyé Spécial, qui traite du mystère qui entoure la fabrication des chewing-gum et sa consommation, partout dans le monde.

Pour aller plus loin

Ils s’appellent Showing-gum, Chicza ou GomTarget. Trois produits malins qui prouvent que le chewing-gum peut être apprécié et sans danger pour le corps, ni pour la nature.De la pâte bio ET biodégradable, c’est ce que nous propose la marque mexicaine Chicza et la française Showing-gum. Les deux friandises sont basées sur le même mode de conception écolo. Cette gomme provient du sapotier, un arbre poussant en Amérique centrale, dont la sève blanche est utilisée pour la confec-tion. Mention spéciale à Showing-gum qui offre la possibilité d’acheter un kit de fabrication pour réaliser soi-même son chewing-gum biodégradable. Un seul problème demeure : le coût de fabrica-tion de ces chewing-gums est trois fois plus élevé que celui des chimiques.Comment éviter de voir les trottoirs souillés par des milliers de chewing-gums ? Une solution, plutôt sympa, nous vient de Grande-Bretagne : la GomTarget, un panneau installé dans la rue où les consommateurs peuvent écraser leurs bonbons mâchouillés. Mieux, on en trouve pour tous les âges. Une GomTarget avec des smileys pour sensibiliser les plus jeunes mais aussi avec les visages de personnages publics et politiques. Les plus vieux peuvent donc se défouler à coup de gomme à mâcher, tout en évitant de polluer la ville. Un système encore en rodage mais qui laisse apparaître un certain succès dans les villes où il est testé.

DES BONNES IDÉES POUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT

Treize millions de chewing-gums sont consommés, chaque jour, dans toute la France.

univert | décembre 2011 | 29

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Vidéo A découvrir sur www.keskiscpass.com

Initiatives écologiquesA Lyon, on se bouge pour le développement durable. Le Grand Lyon et les riverains de la rue Garibaldi tentent de trouver un accord pour une rue plus verte, l’association Carton Rouge recycle le carton pour en faire des meubles, et les vélos bataillent encore pour pédaler en paix aux côtés des automobilistes. Reportages vidéo.Par CLEMENT DELCOURT

La rue GaribaldiDeux voies et plus de transports doux pour les riverains, trois voies et des «  corridors écologiques »

pour le Grand Lyon. Voilà comment résumer l’avenir de la rue Garibaldi. L’une des plus longues rues de Lyon, 3,5 kilomètres environ, sur trois, quatre ou cinq voies, elle traverse trois

arrondissements lyonnais (6e, 7e et 3e). Réunis au sein de l’association «  Demain Garibaldi » les habitants souhaitent réduire le nombre de voies afin d’apaiser la rue et de réduire les nuisances sonores. Les travaux pourraient débuter en 2012 et se terminer en 2014.

L’atelier Carton RougeL’atelier Carton Rouge est un espace de création où vous êtes initié à une technique de fabrication de mobilier fait uniquement en carton de récupération. Deux fois par semaine Françoise Ducrocq fait le tour des commerces voisins afin de récupérer, gratuitement, sa matière première. Une activité qu’elle qualifie elle-même de « recyclage créatif ».

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Ecologie Société Economie

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Le vélo s’impose difficilement à LyonDe plus en plus de Lyonnais préfèrent, au quotidien, le vélo à la voiture. Le Grand Lyon s’est engagé à poursuivre les aménage-ments de pistes cyclables dans l’agglomération et de passer de 320 à 920 km à l’horizon 2014. Mais les critiques fusent du côté des anti-moteur. Pierre Delorme, adepte du vélo sous toutes ses formes, a créé sa propre association cette année afin que les modes doux soient recon-nus comme alternative de déplacement à la voiture. Il met le doigt sur un problème de mentalité : les automobilistes sont-ils prêts à faire de la place aux deux roues  ?

Sur vos agendas6 décembreLa densification urbaine Cette soirée ouvre le débat avec les points de vue d’élus, d’urbanistes, du responsable du Conseil de développement, de responsables associatifs, et celui d’un sociologue (Lyon).

Salon Paysalia Salon professionnel du paysage, jardins et sport à Eurexpo (Chassieu, Rhône).

Vers quelle économie post-pétrole ? Conférence sur l’impact du prix de l’énergie (Montbrison, Loire).

Du 7 au 9 décembreEnergaïa, salon international des énergies renouvelablesRendez-vous incontournable de toute la filière, Energaïa rassemble

les grands acteurs nationaux et internationaux

des énergies renouvelables et de la construction durable (Montpellier, Hérault).http://www.energaia-expo.com/

8 et 9 décembreColloque : les quartiers durables en Méditerranée, pourquoi et comment faire ? Le colloque prend appui sur l’expérimentation de quartiers durables sur la rive Nord de la Méditerranée (Aix-en-Provence, Bouches du Rhône).

12 janvierQuelle recherche pour les énergies du futur ? Deuxième colloque bilan dans le domaine de l’énergie, organisé par l’agence nationale de la recherche (Lyon, Centre des Congrès)http://www.agence-nationale-recherche.fr

19 janvierAssises nationales des risques naturels Ce seront les premières assises nationales sur ce thème. (Bordeaux)

23 janvierJournée d’informations sur l’eau et la santé (Lyon, Centre des Congrès)

24 janvierTreizième assises nationales de l’énergie (Dunkerque)

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