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Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III UFR de Didactique du français langue étrangère

COMPTE-RENDU DE STAGE

rédigé sous la haute et bienveillante autorité de Messieurs Éric DELAMOTTE et Louis PORCHER

Les formations à distance du CNED en français langue étrangère et seconde :

des produits « dilemmes »

Diplôme d’Études Supérieures Spécialisées (DESS) « Formation de formateurs en français langue étrangère »

Année universitaire 1995/1996

Pascal BELON

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Il convient d’apporter une précision liminaire au sujet de l’appellation « français langue étrangère ». Cette expression « consacrée » ne correspond en effet pas à la terminologie officiellement admise par le Conseil d’État qui recommande quant à lui l’emploi de la locution « français enseigné aux étrangers ».

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À Olivier, parce que ces mois de travail furent aussi des mois de vie.

À la mémoire affectueuse de mon grand-père (Mai 1899-Juin 1996).

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Un compte-rendu de stage est un voyage dans la mémoire. C’est à travers sa rédaction que je peux retrouver et revivre les moments forts qui ont rythmé mon stage, à coup de bonheur et d’inquiétude.

Ce rapport est donc dédié à tous ceux que j’aime, à ceux qui m’ont aidé à le réaliser et, tout particulièrement, à Éric Delamotte pour m’avoir encouragé pendant tous ces mois d’activité et pour avoir su partager avec moi mes angoisses et mes joies.

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REMERCIEMENTS Aucun travail ne s’accomplit tout à fait dans la solitude ou l’isolement. Aussi ai-je trouvé naturel que figurent, en début de ce compte-rendu de stage de DESS, des remerciements adressés à tous ceux qui m’ont aidé dans cette entreprise et ont ainsi concouru à son accomplissement ainsi qu’à tous ceux qui m’ont témoigné intérêt, confiance et sympathie. Ce travail a bénéficié des conditions très favorables et des inestimables concours que je n’ai cessé de rencontrer, en particulier parmi les enseignants de l’UFR de Didactique du français langue étrangère (FLE) de l’Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III, au sein de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) du Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) et dans ma famille.

Au CNED, Institut de Poitiers-Futuroscope Je remercie M. Jean-Louis DÉCHERAT, directeur de l’Institut de Poitiers-Futuroscope, pour m’avoir permis d’y effectuer un stage d’une durée de six mois, dans le cadre du DESS « Formation de formateurs en français langue étrangère » de l’Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III. Je tiens également à remercier vivement Mme Françoise TAUZER-SABATELLI, chargée de mission auprès du directeur de l’IPF, pour avoir bien voulu m’accueillir, pour la mission de promotion et de suivi des formations en français langue étrangère et seconde du CNED qu’elle m’a confiée, pour la confiance qu’elle m’a accordée, pour son soutien tout au long de ces mois de travail, en un mot : pour avoir fait de moi son « collaborateur ». J’aimerais enfin remercier, sur le site du Futuroscope, Mme Nicole SUIRE-DURON, documentaliste au CNED-Institut de Poitiers, et M. Éric BLANCHE, chargé de la documentation au sein de la direction de la Commercialisation (Direction générale du CNED), pour leur disponibilité, leur aide et leurs conseils précieux.

À l’Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III Mes remerciements vont aussi à Messieurs Éric DELAMOTTE (Module VI : « Gestion et marketing ») et Louis PORCHER (Modules I : « Politiques linguistiques » et VII : « Gestion des ressources humaines »), qui m’ont guidé et soutenu avec une inaltérable bienveillance. J’ai eu en Louis PORCHER un maître, rigoureux et discret, qui a essayé de m’apprendre à penser et a souvent pensé pour moi, sans pour autant m’écraser de son savoir. Merci à Éric DELAMOTTE, qui a bien voulu prendre en charge l’orientation théorique de ma mission, pour l’aide vigilante qu’il m’a apportée dans la définition et la réalisation de ce compte-rendu de stage. Tous deux ont su me laisser une grande liberté dans mon travail, tout en formulant des critiques fécondes. Ils ont témoigné, pour mon stage et le rapport qui en est issu, un intérêt sans cesse renouvelé et qui a été pour moi un grand encouragement. Je suis heureux de pouvoir exprimer ici à tous ma plus vive gratitude, sachant bien que l’expression consacrée n’est pas à la hauteur de ma reconnaissance. Pascal BELON

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SOMMAIRE Remerciements Page 6 Sommaire Page 7 Introduction Page 9 I/ PRÉSENTATION DU CNED ET DE L’INSTITUT DE POITIERS-FUTUROSCOPE PAGE 11

I/1. Présentation du Centre National d’Enseignement à Distance Page 11 I/2. Environnement du stage : le CNED et l’enseignement à distance (EAD) Page 20 I/3. Présentation de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) du CNED Page 25

II/ LES FORMATIONS À DISTANCE DU CNED EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE : DES PRODUITS « DILEMMES » PAGE 28

II/1. Les formations en français langue étrangère et seconde (FLES) du CNED Page 28 II/2. Analyse de la structure concurrentielle du marché de la formation linguistique Page 33 II/3. Le « département » de Français langue étrangère et seconde de l’Institut de Poitiers-Futuroscope Page 36 II/4. Le FLES et l’Internet Page 43

III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION : DE JANVIER À JUIN 1996 PAGE 46

III/1. Définition de ma mission Page 48 III/2. Promotion du FLES au sein du CNED Page 50 III/3. Contenus de ma mission Page 52 III/4. État des lieux à l’issue de ma mission à l’IPF Page 71

Conclusion Page 73 Bibliographie indicative Page 77 Table des matières Page 81

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« Un stage réussi est un stage qui produit un effet déceptif. »

Roland BARTHES

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INTRODUCTION

« Constitue un enseignement à distance l’enseignement ne comportant pas, dans les lieux où il est reçu, la présence physique du maître chargé de le dispenser ou ne comportant une telle présence que de manière occasionnelle ou pour un certain exercice. »

Loi du 12 juillet 1971 Le jour où je me suis installé dans le bureau de Françoise TAUZER-SABATELLI, au deuxième étage de l’immeuble de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) du CNED, je savais que mon devoir serait, à terme, de rendre compte aussi intégralement que possible, de témoigner, d’expliquer. C’est ce que je vais faire ici, dans la limite de ce que l’intérêt du Centre National d’Enseignement à Distance permet de dévoiler à si brève échéance. Depuis le 29 janvier 1996, j’ai consigné quotidiennement, aussi honnêtement mais aussi crûment que possible, les faits, les impressions, les dialogues. On en retrouvera certains tels quels. J’ai aussi utilisé mille notes rédigées à l’occasion des moments forts qui ponctuèrent fréquemment mon stage. Enfin, j’ai puisé dans ma mémoire qui, comme toute faculté humaine, est imparfaite. Mais avant d’expliciter les raisons qui m’ont poussé à effectuer le stage, dont le présent compte-rendu se propose de rapporter les modalités concrètes de mise en place et de déroulement, et de développer plus longuement des perspectives et des pistes de travail suggérées par un certain nombre de constatations, je commencerai par revenir quelque peu en arrière, afin de replacer le choix de ce stage-là dans le contexte de mon curriculum. Après deux années passées en Arabie Saoudite, comme conseiller technique auprès du consul général de France pour les questions éducatives, linguistiques et culturelles et chargé d’enseignement au sein du Centre franco-saoudien de Djedda pour l’enseignement du français, et bien que résolu à préparer un DEA en littérature et civilisation françaises du XVIIIe siècle, consacré à La Pucelle d’Orléans de Voltaire, je décidai de préparer parallèlement une maîtrise de français langue étrangère à Poitiers, au cours de l’année universitaire 1994/1995. C’est à l’issue de celle-ci que je choisis de préparer un diplôme de troisième cycle en FLE. En l’occurrence, je fus admis, en octobre 1995, à suivre le DESS « Formation de formateurs en français langue étrangère » de l’Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris III. En novembre 1995, après quelques semaines d’hésitation au cours desquelles il me fallait déterminer à la fois le type de stage de DESS dans lequel j’aurais le plus intérêt à m’engager et la localisation géographique qui me permettrait d’en tirer le meilleur bénéfice en termes d’investissement tant personnel que temporel, je m’engageai d’abord dans la voie d’un stage au CREDIF-École Normale Supérieure de Fontenay/Saint-Cloud, où il s’agissait de préparer le dixième anniversaire de l’université d’été à La Rochelle. Mais les mouvements sociaux de décembre 1995, qui me retinrent à Poitiers pendant plus de trois semaines, m’amenèrent à prendre du recul par rapport aux premières séances de travail auxquelles j’avais participé au CREDIF et me conduisirent à prendre rapidement l’initiative de changer d’institution. Il me semblait en effet, à tort ou à raison, qu’il ne me serait pas longtemps possible d’y dialoguer ou de m’y instruire. C’est alors qu’intervint le « hasard objectif » qui me remit en contact avec Françoise TAUZER-SABATELLI, rencontrée l’année précédente à l’occasion de ma maîtrise de FLE. Elle me proposait d’effectuer mon stage professionnel de DESS auprès d’elle, au sein du « département » naissant de Français langue étrangère et seconde (FLES) de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) du Centre National d’Enseignement à Distance (CNED), dont elle était à présent responsable en qualité de chargée de mission pour le FLES auprès du directeur de l’IPF.

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J’avais en effet eu l’occasion de découvrir l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope au cours de l’année universitaire 1994/1995, alors que je préparais une maîtrise de français langue étrangère, au sein de laquelle Madame TAUZER-SABATELLI, alors professeure chargée d’études au CNED et responsable des formations en langues étrangères, assurait un module intitulé « Terrains, ingénieries et pratiques en didactique du FLE » et qui se déroulait pour l’essentiel dans les locaux de l’IPF. Après analyse des besoins spécifiques de l’institution quant au développement du « département » de Français langue étrangère, deux axes distincts de mission paraissaient envisageables dans le cadre d’un tel stage de DESS : soit un axe « gestion et marketing », qui [me] permettrait de penser globalement le développement et la promotion du FLES au sein du CNED (axe qui comprendrait également la conception et la réalisation d’une première émission de télévision interactive consacrée au FLES en mai 1996) ; soit un axe « didactique », qui tournerait, dans le véritable « chantier pédagogique » que constitue le français langue étrangère et seconde au CNED, autour de la rénovation des matériels et des produits existants et de la création de nouveaux modules de formation. Le présent compte-rendu de stage sera donc organisé en trois parties. Dans un premier temps, je présenterai le Centre National d’Enseignement à Distance et son Institut de Poitiers-Futuroscope. Je consacrerai ensuite une deuxième partie aux formations à distance servies par le CNED en français langue étrangère et seconde et m’attacherai à mettre en lumière les raisons qui en font des produits « dilemmes ». Enfin, dans une troisième et dernière partie et après avoir expliqué l’émergence du projet sur lequel j’ai travaillé, je décrirai plus précisément quelle fut ma mission et les différentes tâches qu’elle recouvrait. En conclusion, je dresserai le « bilan » de mon stage, en termes de gestion du rôle et d’initiation à l’environnement professionnel et tenterai de cerner quelques-uns des enjeux de l’enseignement à distance (EAD) du français et en français, en prolongeant les réflexions auxquelles m’ont conduit les différentes actions que j’ai été amené à conduire au sein du « département » de Français langue étrangère et seconde de l’Institut de Poitiers-Futuroscope du CNED. Il s’agit de recueillir des informations dans les différents modules de formation du DESS « Formation de formateurs en français langue étrangère » de l’Université de Paris III, de les traiter d’après ses propres représentations puis de les confronter à la pratique par le biais du stage. Se trouver dans une situation professionnelle réelle permet en effet de vérifier in situ que la formation reçue au cours du cursus permet de s’adapter et de s’intégrer dans des situations socioprofessionnelles plurielles. Aussi, en dépassant à la fois la simple énumération des activités réalisées ou des actions et des projets conduits ainsi que le seul stade empirique, en les reconsidérant a posteriori, en objectivant et en rationalisant ce vécu, je mettrai au jour un certain nombre de savoirs et de savoir-faire représentatifs de la synthèse effectuée entre la pratique et la théorie, dont la maturation intellectuelle opérée au cours de cette année de DESS est sans doute la meilleure preuve. Cette lecture permettra, je l’espère, de comprendre l’extrême complexité et la diversité étourdissante du statut si particulier de « stagiaire » dans un établissement public à caractère administratif extrêmement hiérarchisé. Ce compte-rendu se voulait exhaustif ; il ne peut l’être, évidemment. Il se voulait aussi objectif ; il ne peut l’être non plus. À certains, ce rapport paraîtra trop louangeur. D’autres le trouveront injustement critique. Pour me tenir à égale distance de ces deux écueils, j’ai tenté de n’être là qu’un observateur attentif d’épisodes parfois singuliers de la comédie humaine. On y trouvera le récit de réussites et d’erreurs, de mesquineries et de grandeurs. Naturellement, ce texte est marqué par l’étrange rôle que j’y ai tenu : le stagiaire dont le maître se méfie assez pour le tenir en lisière mais en qui il a suffisamment confiance pour en faire le témoin privilégié de toutes les rencontres, le filtre de tous les documents, pour lui confier maintes missions et l’accepter comme son collaborateur quotidien. Voici donc le récit, jour par jour et parfois heure par heure, de cinq mois de travail qui auront façonné la maturation intellectuelle de celui que je suis aujourd’hui, au sortir de mon DESS, de janvier à juin 1996.

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I/ PRÉSENTATION DU CNED ET DE L’INSTITUT DE POITIERS-FUTUROSCOPE

I/1. Présentation du Centre National d’Enseignement à Distance

« Il ne fait jamais perdre une occasion de s’instruire. » 1 Le volume du savoir croît et se renouvelle à un rythme accéléré et il faut que ce savoir soit rapidement accessible au plus grand nombre. Mobilisé autour de cette idée fondamentale, le CNED multiplie ses efforts pour remplir sa mission de service public, en répondant aux désirs de tous. Pouvoir apprendre tout ce dont on a besoin, quand on en a besoin.

I/1.1. Définitions

Afin d’éviter toute confusion dans la suite de ce document, certains termes méritent d’être précisés au préalable. CNED

Le Centre National d’Enseignement à Distance, dans son intégralité. CENTRE D’ENSEIGNEMENT

Unité opérationnelle à vocation nationale, spécialisée sur un [ou plusieurs] segment[s] de l’offre de formation du CNED. Les centres d’enseignement ou instituts correspondent à une implantation géographique du CNED (instituts de Grenoble, Lille, Lyon, Poitiers, Rennes, Rouen, Toulouse, Vanves).

SERVICE COMMUN Unité opérationnelle spécialisée dans la fourniture de prestations de services destinées en priorité aux autres unités opérationnelles de l’établissement. À l’heure actuelle, trois services communs sont identifiés : le service du Télé-accueil, le Service audiovisuel et l’Atelier d’édition automatisée. Par extension, la Formation continue constitue elle aussi un service commun, organisé en un réseau dont les membres assurent la couverture du territoire ; ce service fournit des prestations de services à des clients externes à l’établissement.

SECTEUR D’ACTIVITÉ Regroupement cohérent de plusieurs segments de l’offre de formation du CNED ne constituant pas une entité organisationnelle. Par exemple, le secteur « Scolarité obligatoire » regroupe une partie des offres de formation des centres de Toulouse, Rennes et Rouen.

UNITÉ OPÉRATIONNELLE Les centres d’enseignement et les services communs sont regroupés sous l’appellation d’« unité opérationnelle ».

DIRECTION GÉNÉRALE Structure regroupant, autour du recteur, l’ensemble des fonctions centrales, opérationnelles et fonctionnelles.

1 Marcel PAGNOL, La Gloire de mon père.

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ÉQUIPE DE DIRECTION Ensemble des responsables opérationnels et fonctionnels du CNED. L’équipe de direction comprend les directeurs des unités opérationnelles (instituts et services communs) ; elle est placée sous l’autorité du recteur.

Ces définitions seront utilisées dans la suite du présent rapport de stage.

I/1.2. Historique et évolution récente du CNED > Créé le 2 décembre 1939 à l’initiative du ministère de l’Éducation nationale, l’enseignement public français à distance fut tout d’abord abrité par le Musée pédagogique à Paris. Ce service avait pour tâche de permettre la poursuite de leurs études secondaires aux élèves dispersés à la campagne par la guerre. Par décret du 30 mai 1944, il prit le nom de CNTE (Centre National de Télé-Enseignement), devenu CNEC (Centre National d’Enseignement par Correspondance) puis, en 1986, CNED (Centre National d’Enseignement à Distance). Qui pouvait prédire que cet édifice serait le berceau d’une entreprise publique, aujourd’hui numéro un européen de la formation à distance et qui s’adresse à près de 375 000 personnes, dont environ 23 000 à l’étranger ? [cf. annexe IV.2., pp. 159-160] > Longtemps considérée comme négative (puisque l’enseignement à distance [EAD] était appréhendé d’abord en termes de manque et de déficit au regard de la formule présentielle : l’enseignant est physiquement absent mais aussi perçu souvent comme un pis-aller), l’image de l’EAD a évolué positivement grâce, notamment, à l’introduction des nouvelles technologies de la communication. L’EAD est aujourd’hui mieux reconnu pour ses qualités spécifiques et distinctives ainsi que pour son potentiel extraordinaire qui résulte de son affranchissement à l’égard des contraintes de temps, de lieu et de financement. > C’est sur le site symbolique du Futuroscope de Poitiers, au cœur de la zone de télécommunication avancée, que, pour répondre à une politique de délocalisation entamée en novembre 1991, la Direction générale du CNED s’est installée en 1993. Elle élabore, dans ce centre névralgique, l’essentiel de sa stratégie. Véritable état-major à l’écoute du monde en devenir, avec à sa tête un recteur d’académie : actuellement, M. Michel MOREAU. Désormais, le cœur de cette vieille institution implantée dans huit villes de France, qui peut se prévaloir de plus d’un demi-siècle d’expérience, bat en Poitou-Charentes.

I/1.3. De multiples adaptations

1) UNE ÉVOLUTION DES APPELLATIONS 1944 :

Centre National d’Enseignement Par Correspondance (CNEPC), rattaché en 1950 au Centre National de Documentation Pédagogique (CNDP).

1953 : Centre National d’Enseignement Par Correspondance, Radio et Télévision (CNEPCRT), à la suite des premières émissions de radio et de télévision.

1959 : Centre National de Télé-Enseignement (CNTE), rattaché en 1970 à l’Office français des techniques modernes d’éducation.

1979 : Centre National d’Enseignement par Correspondance (CNEC), érigé en établissement public à caractère administratif.

1986 : Centre National d’Enseignement à Distance (CNED).

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2) UNE EXTENSION DES MISSIONS 1944 :

Lycée classique et moderne, avec des profils d’inscrits déjà caractéristiques (isolés, handicapés, engagés dans la vie active).

1947 : Extension à l’enseignement technique, commercial et industriel.

1951 : Extension à l’enseignement primaire.

1949-1956 : Introduction progressive des préparations aux concours de recrutement des personnels enseignants et administratifs.

1951-1959-1967 : Des ouvertures modestes sur l’enseignement supérieur (Lettres supérieures, Propédeutique, DUEL).

3) UNE MULTIPLICATION DES IMPLANTATIONS D’abord à Paris, au lycée Hélène-Boucher, et à Vanves en 1956 puis l’ouverture des instituts en province : Lyon et Toulouse (1958), Lille (1960), Grenoble et Rouen (1967), Rennes (1983) et Poitiers-Futuroscope (vidéo en 1986 et enseignement en 1992). Enfin, en 1993, la délocalisation de la Direction générale sur le site de Poitiers-Futuroscope. [cf. annexe I.1., p. 4]

I/1.4. Définition des métiers du CNED > Le CNED est aujourd’hui producteur et distributeur de modules de formation à distance. Il semble cependant que les modalités de ces métiers soient amenées à évoluer du fait de la numérisation croissante des supports de la connaissance et de la perspective des « autoroutes du savoir et de l’information » que préfigurent l’Internet ou encore le réseau Numéris.

I/1.5. Domaines d’activité du CNED > Spécialiste de l’enseignement à distance (EAD), le CNED détient une position de leader incontesté sur ce marché, puisqu’il jouit d’une part de marché que l’on peut estimer à plus de 50 % (375 000 inscrits, pour 700 000 usagers environ).

Le CNED rassemble à lui seul les trois écoles du « savoir », du « faire » et du « transmettre ».

> Diffuser les connaissances, vérifier qu’elles sont acquises, concevoir et fabriquer les supports de formation et les mettre à jour pour des effectifs souvent considérables demande des moyens de plus en plus perfectionnés et une organisation sans faille. Aujourd’hui, plus de 350 000 inscrits, dont 80 % d’adultes, suivent des cours du CNED, annuellement, dans 176 pays. Dans son rôle de transmission du savoir, le CNED propose un éventail très large de formations : 500 enseignements et près de 2 750 modules de formation initiale et continue sont proposés à tous les niveaux (cycles élémentaire, secondaire et supérieur, préparations aux concours administratifs et de recrutement, culture personnelle, formation professionnelle) et à des prix assurément très compétitifs. > Les choses ont bien évolué depuis ce 2 décembre 1939, où le service d’enseignement par correspondance débuta avec trois commis d’ordre et quatre dames sténodactylographes. Rayonnant sur les cinq continents, le CNED emploie près de 6 000 personnes. 1 800 professeurs titulaires, 3 000 professeurs vacataires, 450 imprimeurs et enfin 800 autres spécialistes de la chaîne de transmission font converger leurs savoirs et leurs compétences au service d’un public toujours plus exigeant.

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I/1.6. Objectif prioritaire, stratégie globale et contraintes du CNED > L’objectif prioritaire affiché par la Direction générale du CNED est d’atteindre l’autofinancement. Aujourd’hui, l’autofinancement global de l’établissement atteint près de 70 %. La réalisation de cet objectif passe principalement par une augmentation du nombre des inscriptions, donc par la conquête de nouveaux segments de marché. > Pour ce faire, le CNED s’engage progressivement dans la voie d’une logique commerciale. Cet engagement stratégique fort s’est traduit notamment par la mise en place, en mai 1994, de la direction de la Commercialisation et de la Communication, devenue depuis direction de la Commercialisation d’une part et service d’Information et de Communication d’autre part. Le rôle qui leur a été assigné est triple :

1. Mise en place d’études marketing permettant l’écoute des besoins et des attentes des usagers : véritable outil d’aide à la décision stratégique.

2. Formulation de stratégies commerciales. 3. Promotion des produits et de l’établissement par la mise en place d’une communication

institutionnelle, vecteur de l’image du CNED tant à l’interne qu’à l’externe. Ces missions correspondent à la volonté de la Direction générale du CNED de s’orienter vers un véritable marketing de la demande, témoin de l’ouverture du CNED sur ses marchés, au détriment de la logique de l’offre qui a jusqu’alors prévalu. > Le CNED développe des partenariats avec des établissements scolaires et universitaires, avec des entreprises, avec des collectivités territoriales ainsi qu’avec des centres de recherche pour proposer une offre largement renouvelée de formations « hybrides » : entre « tout-à-distance » et « tout-présentiel ». > Certaines contraintes et non des moindres sont pourtant à prendre en compte : la plus importante résidant dans le statut de service public du CNED, établissement à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, qui l’empêche d’initier une véritable politique commerciale ; en effet, celle-ci serait vécue comme une atteinte au sacro-saint principe d’égalité des chances d’accès au savoir. > La réglementation dans le domaine de l’enseignement est par ailleurs très contraignante. De nombreux freins réglementaires limitent la création de nouvelles formations : questions de financement, conditions d’agrément, problèmes de droits d’auteur, validation de diplômes communs, questions de tarification…

I/1.7. Pistes de développement du CNED > La Direction générale du CNED a défini une politique d’intervention sur différents marchés présentant de forts potentiels de développement, compte tenu de l’évolution actuelle des besoins en matière de formation et d’enseignement à distance.

• Le CNED cherche en effet à développer ses activités dans les secteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche.

• Il souhaite également développer son département « Formation continue ». • Premier opérateur européen de formation à distance, le CNED entend enfin jouer, sur la scène

internationale, un rôle à sa mesure. C’est notamment en relevant le défi des nouvelles techniques de communication que le CNED prépare la conquête de ces nouveaux marchés. > Pour aborder ces nouvelles orientations stratégiques, la Direction générale du CNED s’est fermement engagée, depuis 1993, dans une politique de restructuration :

- aussi bien au niveau de l’organisation interne de ses services avec, entre autre, la mise en place de nouveaux services,

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- que dans le cadre général des relations entre la Direction générale et les centres d’enseignement (instituts), visant ainsi la mise en œuvre d’un réel fonctionnement décentralisé (constitution d’un véritable réseau).

I/1.8. Structure organisationnelle du CNED, établissement public en réseau > La structure de l’établissement, décrite dans les textes administratifs et réglementaires, est la suivante :

- Pour assurer ses missions, le CNED est donc organisé en établissement public à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale.

- Le CNED est un établissement unique, doté d’un budget unique. - Le CNED est placé sous la responsabilité d’un recteur d’académie, qui en est l’ordonnateur

principal. - Les directeurs de centre agissent sur délégation du recteur et sont des ordonnateurs

secondaires de l’établissement. > Le CNED est constitué d’un service central : la Direction générale. Placée sous la direction de M. Michel MOREAU, recteur d’académie et directeur général du CNED, celle-ci regroupe différents services qui gèrent et coordonnent l’action de l’ensemble des instituts et des services communs. [cf. annexe I.2., p. 5]

Dernièrement, une importante restructuration a eu lieu afin que cet organe soit plus à-même d’avoir une fonction d’état-major. Au sein de cette direction, des départements nouveaux ont vu le jour au cours des trois dernières années : Nouvelles Technologies, Programmation et Évaluation des formations, Commercialisation, Information et Communication. L’effectif de la Direction générale est d’environ soixante personnes ; il est composé en majorité de fonctionnaires mais avec également des agents contractuels, recrutés pour des missions à durée variable. Ces personnels se répartissent de façon très inégale entre plusieurs services.

1. Le cabinet du recteur. Il traite les grandes orientations stratégiques du CNED. Le cabinet est dirigé par un directeur de cabinet qui gère l’agenda du recteur et traite le courrier réservé. Il assure les relations publiques du recteur et supervise le secrétariat de direction, dont il garantit le bon fonctionnement.

2. Le secrétariat général. Il regroupe tous les services chargés de la gestion administrative du CNED et de l’application des décisions prises par le cabinet du recteur. Il est doté d’une double mission de supervision hiérarchique directe des différentes fonctions à caractère administratif et de courroie de transmission entre les unités opérationnelles et le recteur.

3. Les services chargés de la gestion administrative : a. la direction du Budget et des Affaires financières, dont le rôle est de répartir les fonds

alloués aux différents services, d’établir les bons de commandes, etc. ; b. la direction des Ressources humaines, qui s’occupe de la gestion du personnel et du

recrutement ; c. la division des Affaires générales, chargée d’actions diverses telles que l’organisation

des réunions du Conseil d’administration ou du Conseil de perfectionnement. Un tel service ne se justifie sans doute pas pour une équipe de cinquante à soixante personnes, située à proximité d’un institut ;

d. la division des Affaires juridiques, qui est consultable pour tout type de litiges ; e. la division des Systèmes d’information, responsable du bon fonctionnement du réseau

interne du CNED ainsi que de l’élaboration et du développement de certains logiciels ; f. le service d’Information et de Communication, dont le rôle est d’élaborer des

systèmes de référencement, de concevoir le catalogue et de conduire toute autre action de communication institutionnelle ;

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g. la direction de la Commercialisation, chargée de mener les études de marché nécessaires à la prise de décisions stratégiques et de concevoir les actions de communication commerciale. Il s’agit de l’une des entités les plus importantes dans le dispositif de la Direction générale de l’établissement. Elle représente l’ouverture du CNED sur ses marchés et la décision de mise en œuvre de cette entité constitue ainsi un engagement stratégique fort.

i. Depuis le début des années 80, la demande ne cesse d’augmenter. De plus, cette évolution s’accompagne de deux phénomènes : les formations supérieures demandées se diversifient de plus en plus ; des médias, qu’il s’agisse de vidéocassettes ou de messageries télématiques, viennent compléter les documents écrits et sont effectivement utilisés.

ii. Face à cette situation, l’institution ne peut maintenir sa position antérieure qui se fondait sur une logique de l’offre. Il est en effet impensable de démultiplier et de diversifier des formations sans connaître parfaitement les publics auxquels elles sont censées s’adresser, d’autant qu’elles recourent à des médias, que les médias coûtent cher et qu’ils sont diversement utilisés selon le segment de population auquel on s’adresse. Dans de telles conditions, l’institution ne peut différer plus longtemps l’impérieuse analyse des besoins et des comportements, ni sa constante mise à jour. Au sein du CNED, cette tâche incombe à la direction de la Commercialisation.

iii. La direction de la Commercialisation a trois grandes missions : la promotion des produits et de l’établissement (communication), les études de marché (marketing), la stratégie de commercialisation.

iv. À ce titre, la direction de la Commercialisation réalise les travaux suivants : 1. En matière de promotion des produits : définition des politiques de

communication ; planification des actions de communication (publicité, presse…), en liaison avec la direction de la Programmation et de l’Évaluation (DPE) et les différents centres.

2. En matière d’études : réalisation des cahiers des charges pour les études d’image et de positionnement, analyse des attentes des clients, études de marché ; contrôle et interprétation des résultats, rédaction de notes de synthèse à destination de l’équipe de direction ; élaboration, en collaboration avec la DPE, des développements potentiels de l’offre de formation, réalisation de pré-études de lancement.

3. En matière de commercialisation : réalisation de simulations tarifaires et d’études d’élasticité, en liaison avec le service Contrôle de gestion ; définition et contrôle de la grille tarifaire (tarifs de base, remises normalisées…), en liaison avec le service Contrôle de gestion ; études ponctuelles sur la distribution et la structure de l’offre commerciale (indépendamment du parcours pédagogique), évaluation de la logique économique des formations pour les apprenants.

4. Les services pédagogiques et de recherche : a. la direction de la Programmation et de l’Évaluation des formations est responsable de

l’homogénéité et du développement de l’offre du CNED, tant en matière de produits (catalogue des formations) que des méthodes d’élaboration de ces produits et de leur appréciation qualitative par les usagers ;

b. la direction de l’Enseignement supérieur, animée par un administrateur délégué, est chargée de modifier le positionnement du CNED dans le domaine de l’enseignement supérieur, de consolider les formations existantes, de développer les relations entre le CNED et les universités, de préparer de nouvelles formations…

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À ce titre, ce service assure la gestion et le suivi de tous les dossiers liés à l’enseignement supérieur, qu’il peut déléguer ou sous-traiter totalement ou partiellement à d’autres entités et, notamment, aux instituts. Il rédige une synthèse mensuelle de son activité à destination de l’équipe de direction. Contrairement à la Formation continue qui, en tant que service commun, est dotée d’un budget de gestion, ce service ne constitue pas une unité opérationnelle autonome ;

c. la direction de la Formation continue ; d. la direction des Nouvelles Technologies, dont le rôle est de développer les applications

de nouveaux supports afin d’en faire profiter l’EAD (enseignement à distance) ; e. le Laboratoire de Recherche sur l’Industrie de la Connaissance (Laric) ; f. le Service extérieur ; g. la direction des Affaires internationales (DAI), dont le rôle est de rechercher des

partenariats et de promouvoir le CNED auprès des instances internationales, assure la gestion et le suivi de tous les dossiers internationaux. Le service des Relations internationales assure par ailleurs la promotion du CNED auprès des instances européennes et/ou internationales.

> La Direction générale coordonne l’action de :

a. trois services communs : l’Atelier d’édition automatisé, situé à Rennes, le Services audiovisuel et le Télé-accueil, situés sur le site du Futuroscope à Poitiers ;

o Le rôle du service de production audiovisuelle est de produire et de réaliser les cassettes audio et vidéo, qui accompagnent certaines formations, mais aussi d’organiser les vidéotransmissions interactives (VTI) qui viennent compléter les enseignements du CNED.

o S’il fallait faire la preuve de la capacité du CNED à améliorer constamment la qualité de ses services, c’est au Télé-accueil à Poitiers qu’on la trouverait. Doté des moyens informatiques les plus performants, le Télé-accueil peut traiter jusqu’à 10 000 appels par jour, avec un temps de réponse inférieur à six secondes.

b. quatre délégations : Corse, Antilles, Nouvelle-Calédonie, Tahiti ; o Afin d’être présent sur l’ensemble du territoire français, le CNED a créé quatre

délégations chargées d’assurer des permanences et de mettre à disposition la documentation du CNED ; les inscrits peuvent s’y réunir pour le visionnement de VTI.

c. un réseau de huit instituts de formation ou centres d’enseignement, répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain.

o Ce sont pour la plupart les anciens centres nationaux de télé-enseignement du CNDP. C’est à eux que revient la responsabilité d’assurer les différents services d’enseignement auprès des inscrits ; ils sont chargés du recrutement des rédacteurs/ concepteurs et des correcteurs des cours ainsi que de leur confection et de leur diffusion.

o Ces unités opérationnelles correspondent à une implantation géographique régionale (Grenoble, Lille, Lyon, Poitiers, Rennes, Rouen, Toulouse et Vanves) à vocation nationale.

o Chacune d’entre elles est spécialisée sur un ou plusieurs segment(s) de l’offre globale de formation du CNED, chaque institut présentant des dominantes dans l’enseignement qu’il propose.

1. En région parisienne, à Vanves, le plus ancien institut regroupe l’essentiel de l’enseignement supérieur traditionnel et prépare aux concours de recrutement des enseignants, dont certains rejoindront les rangs du CNED.

2. L’Institut de Lyon occupe une place privilégiée pour l’enseignement des métiers du tertiaire, du secteur sanitaire et social et du commerce.

3. À Grenoble, l’enseignement est axé autour de l’industrie, du tourisme, de l’hôtellerie et du sport.

4. Rouen offre l’enseignement de collège ainsi que des formations à la communication. 5. À l’autre bout de la France, l’Institut de Toulouse assure l’enseignement élémentaire, les

baccalauréats tertiaires et médico-sociaux.

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6. À Lille, l’institut prépare aux concours administratifs et à l’enseignement juridique supérieur.

7. À Rennes, se situe le lycée du CNED. L’exemple de cet institut est très représentatif de la volonté du CNED de réagir aux nouveaux besoins des entreprises. Dans un bâtiment futuriste, il forme aux biotechnologies, répondant ainsi aux progrès les plus récents dans ce domaine. Cette volonté s’affirme au-delà des frontières et, depuis 1990, l’Institut de Rennes abrite le pôle européen de l’Enseignement à distance, qui dispense des formations de très haut niveau.

8. Dernier né du CNED, l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) répond à l’expansion du secteur tertiaire, en proposant de nombreux BTS, et assure principalement l’enseignement des langues vivantes et du FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE.

I/1.9. Évolution de l’activité du CNED > Une enquête de 1978 sur les principales caractéristiques de l’offre d’enseignement par correspondance constate l’impossibilité, faute d’investigations statistiques et d’études quantitatives antérieures, de présenter autre chose que de « modestes jalons dans l’attente d’analyses plus complètes et d’observations plus directes. » > Cette enquête invite à une réserve dans le maniement des chiffres et, particulièrement, le chiffre des inscrits : « Certains facteurs jouent dans le sens de la sous-estimation ; notamment, les organismes ne déclarent parfois que les inscriptions enregistrées pendant l’année pour laquelle ils fournissent leurs statistiques, sans y ajouter les personnes qui, inscrites antérieurement, sont encore en formation. Inversement, l’absence de renseignements sur l’assiduité et sur les abandons en cours d’étude empêche de délimiter la proportion de l’effectif réel par rapport au total des inscriptions. » > On arrive ainsi, pour environ 200 organismes d’enseignement à distance déclarés conformément à la loi du 12 juillet 1971, à une évaluation de 600 000 personnes, avec un risque d’erreur évalué de façon « raisonnable » à 100 000 près, en plus ou en moins. > Aujourd’hui, force est de constater que la situation reste quasiment inchangée : si la littérature sur l’apprentissage ouvert et à distance s’est considérablement enrichie, elle n’est guère plus détaillée qu’en 1978 sur les statistiques d’ensemble. Cette réserve dans le maniement des chiffres reste de mise pour ce qui concerne les statistiques du CNED ; aussi, je tiens à préciser dès à présent que tous les chiffres figurant dans le présent compte-rendu ne sont que des ordres de grandeur et non des données exactes. > Les institutions d’enseignement à distance ont connu, au cours de ces dernières années, une augmentation considérable du nombre d’inscrits et, par conséquent, du nombre d’inscriptions. Concernant le CNED, le nombre des inscrits a évolué comme suit :

1944/1945 : 1 413 inscrits 1965 : 111 309 inscrits 1980 : 203 504 inscrits 1990 : 304 305 inscrits 1991 : 314 374 inscrits 1992 : 377 479 inscrits 1993 : 344 549 inscrits 1994 : 375 000 inscrits

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Évolution du nombre d’inscrits au CNED depuis 1944 :

0

50000

100000

150000

200000

250000

300000

350000

400000

Nombre d'inscrits

On remarque que les quinze années entre 1965 et 1980 ont vu une augmentation de 92 000 inscrits seulement, alors que les quatorze années entre 1980 et 1994 ont elles connu une hausse de 172 000.

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I/ PRÉSENTATION DU CNED ET DE L’INSTITUT DE POITIERS-FUTUROSCOPE

I/2. Environnement du stage professionnel : CNED et enseignement à distance (EAD)

« Nous ne disposons (…) que de peu d’informations sur les motivations et sur les comportements des inscrits dans la relation d’apprentissage qu’ils instaurent avec le CNED. Comment ont-ils connu l’enseignement à distance, quels sont leurs projets, comment travaillent-ils, sont autant de questions auxquelles il n’est possible de répondre que par des exemples sporadiques et des impressions plus ou moins étayées. (…) Nul ne détient, en fonction de ces considérations, la certitude que la totalité des inscrits apprend à distance de la façon que l’on suppose quand on élabore un enseignement à distance. (…) L’étude des publics prend désormais un caractère d’urgence. Mais les travaux sur ce sujet sont très rares dans le domaine spécifique de l’enseignement à distance. »

Jacques PERRIAULT, directeur du département « Recherche et innovation » du CNED

L’enseignement à grande distance L’enseignement à distance, c’est parfois l’enseignement à « grande distance », celui qui est acheminé vers les pays lointains, comme le montre une planisphère. [cf. annexe IV.2., pp. 159-160]

Des problèmes particuliers se posent alors et des dispositifs spécifiques doivent être mis en place. L’apparition de « l’enseignement par correspondance » au siècle dernier consacra le rôle prépondérant joué par les sciences et les techniques dans la vie quotidienne et le développement de nos sociétés. Elle exprimait aussi « une grande espérance » : permettre à chacun, où qu’il soit, d’accéder au savoir et assurer ainsi « le bonheur des nations ». Dans une tradition humaniste, le Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) s’emploie, depuis plus de cinquante ans, à abolir les distances pour mettre à la disposition de tous ceux qui lui font confiance le plus grand nombre possible d’enseignements et de formations. Tâche aux difficultés multiples, tant structurelles que conjoncturelles, dont les solutions, même si leur étude est une préoccupation constante, ne sont jamais acquises. L’évolution rapide des techniques, les mutations industrielles, la compétition économique, qui exigent l’élévation du niveau des compétences et des qualifications, entraînent une multiplication des besoins en formation dans toutes les catégories de la population. Les enseignements « ouverts à distance », qui permettent à des publics à la fois nouveaux et plus nombreux d’accéder à la formation, apparaissent de plus en plus comme susceptibles de répondre à la demande sociale et connaissent un essor important.

> Depuis les cours par correspondance du XIXe siècle jusqu’aux plus récents environnements multimédias, les EAD ont connu de profondes transformations, en termes aussi bien d’objectifs que de publics et de moyens. On est ainsi passé progressivement de formations palliatives, à destination de publics « marginaux » ou « empêchés » pour cause de maladie ou d’éloignement géographique, à un ensemble de dispositifs de formation intervenant de manière plus ou moins intégrée dans différents types de cursus. Les vecteurs et les médias se sont également beaucoup diversifiés. Si l’écrit demeure le support privilégié, il est aujourd’hui de plus en plus associé à de nombreuses technologies de l’information et de la communication.

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> Radio et télévision, cassette audio et vidéo, présentes depuis plusieurs décennies, ont été rejointes sinon supplantées par des systèmes informatiques et télématiques de plus en plus puissants et rapides, effectuant traitement des données et transmission de l’information sur un poste de travail unique. Si la technique est devenue plus sophistiquée et aussi plus insistante, il est certain qu’elle ne s’intègre pas spontanément dans un milieu soumis aux contraintes ordinaires du fonctionnement d’institutions évoluant lentement. Par-delà les ruptures techniques souvent observées, une continuité est manifeste dans la conception et la mise en œuvre des pratiques pédagogiques. > Mais l’enseignement à distance (EAD) semble de plus en plus répondre à un marché de l’offre et de la demande plutôt que de proposer un renouveau pédagogique. Qui de l’économie ou de la pédagogie guidera son développement en cours et à venir ? > Dans un monde où l’on abolit les distances, l’EAD émerge et ce concept nouveau acquiert une certaine transparence. Sans faire augmenter les coûts, on prétend offrir des services éducatifs à des publics élargis et plus nombreux. On interprète désormais la formule comme un moyen de délocaliser l’enseignement « en douceur » : une sorte de « multiplication des pains » moderne. Le marché des technologies tire partie de cette vision arithmétique. Il propose des solutions, offrant des outils voués au transport et à la diffusion. Son objectif est légitime : s’en tenir à ce que l’acheteur demande, c’est-à-dire des supports qui permettent de continuer à dispenser l’enseignement comme s’il n’y avait pas de distance. Dans cette dynamique, c’est bien un enjeu économique à court terme qui domine. > Par ailleurs, la réflexion pédagogique sur l’EAD est, quant à elle, déjà bien engagée. Fondée sur des expériences scientifiques, étayée d’observations rigoureuses et donnant lieu à des analyses parfois sévères de la pratique traditionnelle, elle ne cesse de se développer et de s’articuler. L’EAD « moderne et technologique » devient un instrument de renouveau pédagogique. Mais cette récente génération d’EAD introduit une nouvelle relation enseignant/apprenant, dans laquelle le second prend une part plus active à la construction de ses connaissances. Exploitées de la sorte, les technologies deviennent des objets profondément innovants et même dérangeants. Elles remettent en question l’organisation et le fonctionnement des systèmes éducatifs et elles proposent aux acteurs d’adopter de nouveaux rôles. Dans cette dynamique, c’est un enjeu pédagogique qui domine et qui touche au cœur même de nos valeurs. > Nous nous trouvons donc en face de deux mondes. Un monde où les règles du marché occultent le renouveau pédagogique et un autre où la volonté d’innover n’arrive pas à composer avec les résistances psychosociales, ni à déjouer les contraintes économiques sous lesquelles se camoufle l’expression d’une vision conservatrice de l’éducation. Pressé par la demande, le premier n’a ni le temps ni les moyens de se pencher sur les problèmes complexes des transformations profondes que les technologies vont infliger à la pédagogie. Davantage soucieux de qualité que de quantité, le second doit « se payer le luxe » de prendre le temps de cogiter, d’imaginer voire de rêver des mutations que le bon usage de ces technologies engendrera, en espérant qu’elles feront naître un jour un avenir meilleur. > Les chercheurs en EAD ont donc beaucoup à apprendre, notamment à devenir partenaires de ceux qui utilisent les résultats de leurs recherches. Ils doivent également apprendre, avec eux, à innover tout en partageant leurs résistances aux changements. Pour que l’EAD devienne à la fois un moteur de renouveau pédagogique et un choix économique viable, il leur faut donc apprendre à résoudre les nombreux problèmes que suscite, au sein des établissements, l’implantation d’une innovation. Il leur faut apprendre à maîtriser ce savoir-faire qui relève à la fois de l’art et de la science.

L’enseignement prend de la distance. > Nul doute n’est donc permis : nous assistons, en cette fin de millénaire, à une profonde mutation de l’enseignement. Entre le « tout-présentiel » (modèle hérité des universités médiévales) et le « tout-à-distance », s’affirme un nouveau mode d’enseignement et de formation, fait d’un dosage variable de l’un et de l’autre que l’on pourrait nommer, à l’instar de la biologie, un enseignement « hybride ».

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Se posent alors de vastes questions : quelles sont les répercussions de ces processus d’apprentissage sur la démarche de celui qui apprend ? Comment peut-on concevoir, pratiquer, évaluer et réguler les rapports qui s’établissent entre distance et présence ? Est-il possible de lier l’enseignement à distance à une gestion prévisionnelle des compétences ? « L’enseignement à distance consolide des compétences en organisation du travail, constate Christian BATTAGLIA, chargé de mission à l’Université de Nantes. À l’issue de la formation, les stagiaires sont plus aptes à se prendre en charge sur le plan professionnel et social. En revanche, la relation au savoir n’occupe plus le devant de la scène. L’acquisition des moyens de s’approprier les connaissances prend le pas sur les connaissances à acquérir. » En outre, la distance accroît quasiment toujours la situation d’échec lorsque les stagiaires ont, au départ, une marge d’autonomie restreinte. Si l’enseignement à distance favorise l’acquisition de nouvelles compétences, il suppose donc également des compétences déjà acquises. Chantal D’HALLUIN, maître de conférences à Lille I, assigne ainsi trois fonctions à la présence dans une formation ouverte : la socialisation, la pédagogie et l’apprentissage. « La présence sert d’abord à constituer un groupe, c’est-à-dire à bâtir un espace commun à plusieurs personnes ayant les mêmes objectifs. L’idée est de créer des relations affectives et d’établir des normes et des rites. La présence permet ensuite de réguler le travail, d’organiser les rendez-vous et de se livrer à des échanges. Elle sert enfin de remédiation, à apporter l’expertise du formateur ou des stagiaires et à valider des hypothèses. » En s’appuyant sur des expérimentations faites à partir d’un système d’apprentissage coopératif à distance, Co-Learn, dans le cadre du projet européen Delta, Chantal D’HALLUIN formule l’hypothèse que les nouvelles technologies peuvent assumer à distance ces trois fonctions de la présence : « Les fonctions pédagogiques et didactiques, qui supposent une relation bilatérale entre le stagiaire et le formateur, peuvent être remplies par des outils facilement accessibles, comme le courrier, la télécopie et le téléphone. Le pilotage à distance d’un ordinateur élargit les possibilités, sachant qu’il ne peut s’effectuer que dans un centre de ressources. En ce qui concerne les fonctions liées aux relations de groupe, elles peuvent être relayées par du télé-enseignement grâce à la mise en réseau d’ordinateurs distants les uns des autres. » L’informatique est donc amenée à jouer un rôle prépondérant dans les dispositifs. Se pose alors la question des dérives que peut entraîner son usage. Luc-Olivier POCHON, chercheur à l’Institut de psychologie de Neuchâtel, a communiqué les résultats d’une étude portant sur l’utilisation d’un logiciel d’orthographe par un public de jeunes en début de scolarité professionnelle et d’adultes en stage de reconversion. « Les observations montrent que la machine ajoute à la situation d’apprentissage quelques facettes spécifiques », note-t-il. À la question « Avec qui dialogue-t-on quand on travaille sur un ordinateur ? », les élèves les plus novices en informatique répondent pour la plupart : « Avec une machine », tandis que les plus aguerris font plutôt allusion au concepteur du programme. L’expérience aidant, « ce deuxième type de réactions peut encore s’enrichir de représentations que l’utilisateur se fait des représentations que le concepteur a de lui ». S’instaure alors un véritable espace d’intersubjectivité.

L’informatique prend le pas. > Autre message adressé aux concepteurs de programmes, celui de Martine VIDAL, directrice du département des Nouvelles Technologies du CNED. Après avoir observé de nombreux produits multimédias, elle s’est penchée sur la place ménagée au stagiaire dans les dispositifs interactifs : « Le plus souvent, l’utilisateur est à la poursuite d’un modèle. Il procède par tâtonnements, par essais et erreurs successifs. L’inconvénient, c’est qu’il arrive parfois que la solution proposée soit juste sans correspondre pour autant au modèle inscrit dans le dispositif. Dans ce cas, l’ordinateur ne peut pas le dire. » Pour remédier à ce dysfonctionnement pédagogique, Martine VIDAL propose une alternative. « Les évolutions techniques permettent aujourd’hui à l’utilisateur de passer du statut d’ "activateur" ou de "déclencheur" à celui plus actif de "locuteur", en particulier grâce à la saisie et à la gestion numériques d’images et de sons en temps réel. Pourquoi, dès lors, ne pas créer des dispositifs d’entraînement en mode local, où la production multimédia de l’élève serait transmise ultérieurement à des enseignants ? » questionne-t-elle. En précisant toutefois que « cette solution suppose, au préalable, d’amener le stagiaire à maîtriser le langage multimédia afin qu’il sache s’exprimer et produire sur les réseaux ».

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Mais avant de former l’élève, encore faut-il former le maître. Philippe MARTON, directeur du Groupe de Recherche sur l’Apprentissage Interactif Multimédiatisé (GRAIM) de l’Université de Laval au Québec, a présenté un projet pilote destiné à former les enseignants au multimédia par le multimédia. Ses contenus s’articulent autour de trois modules : le premier porte sur les stratégies cognitives, le deuxième sur les messages pédagogiques et le dernier sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Ces contenus sont accessibles à toute heure et en tout lieu, via un réseau informatique, aux étudiants en technologie éducative ou en formation des maîtres et aux enseignants de la formation continue. « Grâce aux NTIC, le professeur devra de moins en moins distribuer du savoir. Il pourra retrouver un rôle d’éducateur, c’est-à-dire d’accompagnement. Il y a donc urgence à former les maîtres en les mettant dans des situations pédagogiques nouvelles », affirme Philippe MARTON. Il est vrai que l’enseignement à distance bouleverse les pratiques, tant celles du corps enseignant que celles des institutions. En témoigne un dispositif mis en place par le CNED dans le cadre du « Nouveau Contrat pour l’école ». Il s’est agi d’apprendre des langues dites rares (grec ancien, russe, chinois, arabe et italien) à des élèves de seconde dans trente-cinq établissements dépourvus de professeurs qualifiés. Et ce, grâce à la combinaison de cours écrits, de cassettes audio et vidéo, d’émissions de télévision envoyées par satellite, d’un laboratoire de langues sur réseau Numéris et d’un tutorat téléphonique. Une opération d’envergure dont Guy COUTRET, directeur de l’Institut CNED de Lille, a retracé les péripéties : « Nous nous sommes heurtés à un manque de disponibilité des élèves et à la réticence de certains enseignants qui voyaient d’un mauvais œil qu’on se substitue à eux. Par ailleurs, il a été difficile d’identifier des interlocuteurs capables de relayer l’information et de prendre en charge les moyens techniques. D’où de fréquents problèmes liés à la mise en place du matériel. » Néanmoins, le bilan demeure positif. Une enquête auprès des élèves a révélé un taux de satisfaction élevé et il n’y a eu que 350 abandons en cours d’année sur un total de 14 000 participants. « Les lycées où le dispositif a le mieux fonctionné sont ceux où il y avait un intercesseur, soit une documentaliste, soit un administratif », précise encore Guy COUTRET.

Éducation permanente > Reste à savoir si la distance est adaptée au mode de fonctionnement des institutions traditionnelles. Selon Jean-Louis CHANCEREL, rien n’est moins sûr. Pour ce professeur de psychologie à l’Université de Neuchâtel et responsable d’un travail de recherche sur la validation des compétences dans le cadre du Conseil de l’Europe, « l’Université et l’école ne peuvent prétendre être ni les seuls espaces d’acquisition des compétences, ni les seuls lieux de leur certification. C’est d’autant plus vrai que se démultiplient à l’infini des modalités plus ouvertes de formation à distance ». Comment alors attester de compétences acquises hors du système éducatif (lieu de travail, domicile…), si ce n’est en se référant au concept d’éducation permanente et en développant une architecture des systèmes de formation en unités capitalisables ? Dans la même veine, Didier JEDLICZKA, vice-président du GARF (Groupement des Animateurs et Responsables de Formation), a souligné que la distance permettait de mieux imbriquer les situations professionnelles et pédagogiques. « Il ne s’agit plus de transformer des savoirs de type scolaire en compétences pour l’entreprise mais de structurer des savoir-faire professionnels en connaissances pour l’individu », argumente-t-il. Il faut alors déterminer ce qui, dans les référentiels de formation issus des référentiels de compétences, peut être enseigné à distance. « Dans le cas de formations ouvrières, des travaux ont montré que les connaissances technologiques et la démonstration du "beau geste" sous la forme de vidéo pouvaient faire l’objet d’une formation à distance, suggère Didier JEDLICZKA. À charge pour le formateur de vérifier ensuite si le stagiaire les a bien intégrées dans la réalisation d’ouvrages. » Jean-Pierre LIÈGE, consultant à Universiade, a rendu compte de trois actions effectuées grâce à Gingo, le logiciel d’application de la méthode dite « des Arbres de connaissances » de Michel AUTHIER et Pierre LÉVY. L’une s’adressait à des chômeurs de longue durée, dans le cadre d’un stage de retour à l’emploi de 160 heures. « Les intéressés ont repéré eux-mêmes, sur un mode déclaratif et public et avec l’aide d’un formateur, leurs compétences à la fois scolaires et extrascolaires, professionnelles et extraprofessionnelles. Cette démarche a permis de recueillir les informations escomptées mais aussi de créer des liens sociaux et, à travers eux, un facteur de redynamisation des individus », observe Jean-Pierre LIÈGE.

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À en croire Muriel GELIN-MOUGEARD, sociologue du travail, deux conceptions s’affrontent au sein des entreprises. Dans la première, à l’instar des arbres de connaissances, les compétences sont définies par la collectivité et liées à des situations de travail. L’individu peut alors choisir sa situation de référence, s’autoanalyser et prendre l’initiative de se former pour combler ses lacunes. Dans la seconde, on mesure l’écart « objectif » entre le profil d’un poste et celui du salarié qui l’occupe. Dans ce cas, c’est l’entreprise qui décide des formations à mettre en place. En s’appuyant sur un travail de recherche mené dans une entreprise qui hésitait entre ces deux modèles, Muriel GELIN-MOUGEARD a pu constater que « le choix ne dépend pas uniquement de la valeur des principes théoriques mais également du contexte politique et organisationnel dans lequel il leur faut trouver leur place ». Au terme de ces réflexions, il s’avère que l’EAD recouvre une vaste diversité d’approches et d’enjeux. Selon Michel BERNARD, professeur à l’Université de Paris II, il convient dès lors de construire une problématique afin de mieux les cerner et mieux les comprendre. Il propose trois axes de recherche, en préférant la notion de formation à distance à celle de mise à distance de la formation. « Il s’agit de marquer la distinction entre informations, savoirs et connaissances, d’effectuer une lecture des principales dimensions que sont, parmi d’autres, les rapports entre offre et demande, distance et présence, économie et pédagogie. Il faut aussi tenir compte des problèmes de guidance dans les dispositifs hybrides par rapport aux médias, à la distance, à l’alternance et à la pratique », conclut-il.

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I/ PRÉSENTATION DU CNED ET DE L’INSTITUT DE POITIERS-FUTUROSCOPE

I/3. Présentation de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) du CNED

L’Institut (centre d’enseignement) de Poitiers-Futuroscope (IPF) a été créé en septembre 1992, suivant ainsi l’implantation du Service audiovisuel du CNED sur le site du Futuroscope, à quelques kilomètres de Poitiers. [cf. annexe I.3., pp. 6-7]

> L’Institut emploie aujourd’hui une équipe d’une centaine de permanents, complétée par 350 professeurs extérieurs à l’IPF. [cf. annexe I.5., pp. 9-10]

> En 1996, l’IPF gère 237 formations destinées à des publics d’adultes (post-baccalauréat), réparties en deux domaines de compétences : les langues et la gestion. > Comme tout institut du CNED, l’IPF conduit son développement, tant au plan organisationnel qu’au plan pédagogique, selon un principe simple et cependant complexe à mettre en œuvre : placer l’usager au centre des préoccupations de l’ensemble des personnels. Proposer les cours et les services qu’attendent les usagers et maîtriser un système logistique complexe : tels sont les défis que relève l’IPF au quotidien, dans un environnement où apparaissent de nouveaux publics et de nouvelles technologies.

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> Créé en 1992, l’IPF s’est donc installé sur le site du Futuroscope à la suite de la délocalisation de segments de l’offre de formation de l’Institut CNED de Vanves. Cette offre recouvre les formations de BTS tertiaires et industriels ainsi que les formations en langues étrangères pour adultes. [cf. annexe I.4., p. 8]

Depuis mars 1995, l’IPF est devenu « Pôle de compétence des langues » : la Direction pédagogique (DP) des langues de Poitiers étant ainsi chargée de valider toute l’offre de formations en langues du CNED.

I/3.1. L’IPF en chiffres (année 1994/1995)

Inscrits : - dont formation professionnelle continue

- dont étrangers + DOM-TOM

26 330 - 3 590 - 2 000

Nombre de préparations : 237 Copies corrigées : 125 725

Papier utilisé : 58,70 tonnes Pages format A4 imprimées : 40 millions Cassettes audio dupliquées : 68 000 Vidéocassettes dupliquées : 17 000

Disquettes : 2 800 Enveloppes utilisées : 244 000

I/3.2. Langues et gestion > L’Institut de Poitiers-Futuroscope propose un large éventail de formations en langues, s’adressant majoritairement à un public adulte. Treize langues peuvent être étudiées à différents niveaux : l’allemand, l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, l’hébreu, l’italien, le japonais, le néerlandais, le polonais, le portugais, le russe et LE FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE (depuis septembre 1995). Le vietnamien élargira cette offre dès 1997. > Ces enseignements de langues de communication offrent à l’apprenant des formations et des services adaptés à ses objectifs. > Des formations à finalité professionnelle permettent de répondre aux nécessités de la vie active de tous les jours (secrétariat, économie, commerce…). > Enfin, les formations en langue de spécialité préparent à des examens tels que le Certificat Européen de Langue (CEL), le TOEFL (Test Of English as a Foreign Language), le First Certificate in English ou les examens spécialisés des Chambres de Commerce et d’Industrie. > À chaque besoin spécifique, l’IPF apporte une réponse pédagogique adaptée, tant sur le plan du contenu que sur le plan des outils : des cours régulièrement réactualisés, des exercices écrits et oraux, l’emploi des nouvelles technologies et un suivi pédagogique sont les moyens utilisés pour y parvenir. > Apprendre une langue à distance peut paraître paradoxal. L’IPF étudie et développe un certain nombre d’outils et de dispositifs pédagogiques visant à relever ce défi :

- projets de tutorat téléphonique du type conversation en langue étrangère ou soutien méthodologique ;

- émissions de vidéotransmissions interactives (VTI), transmises par satellite et produites par le Service audiovisuel du CNED. Ces émissions donnent la possibilité aux inscrits de poser des questions, soit par téléphone, soit par télécopie, à des spécialistes présents sur le plateau de télévision de Poitiers ;

- cédéroms, comme ceux du FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE, actuellement en préparation.

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> L’IPF prépare également au Diplôme Universitaire des Langues et Civilisations Orientales (Dulco) en hébreu et en japonais, en association avec l’Inalco (Institut National des Langues et Civilisations Orientales) qui délivre les diplômes. > L’IPF propose des enseignements supérieurs en gestion, de différents niveaux et élaborés le plus souvent en collaboration avec des universités. > Pour un public de niveau « bac » (formation initiale, activité professionnelle ou demandeur d’emploi), la capacité en Gestion des entreprises, délivrée par l’IAE (Institut d’Administration des Entreprises) de l’Université de Caen, figure au catalogue. Pour les étudiants de niveau « bac + 2 » (DEUG, BTS, DUT tertiaires), la maîtrise de Sciences de gestion (IAE de Poitiers) sera offerte à partir de la rentrée 1996/1997. > Est également proposé un certificat d’aptitude à l’Administration des entreprises (DESS) en partenariat avec sept IAE : Caen, Grenoble, Lille, Montpellier, Paris, Poitiers et Rennes. > L’Institut propose aussi cinq BTS tertiaires dont ceux de Comptabilité-Gestion et de Bureautique et de nombreux modules spécialisés. Pour les étudiants de BTS, des services télématiques (messageries, forums ou offres de stage) sont offerts.

I/3.3. Formations ouvertes > Elles sont généralement très bien adaptées à des publics ciblés. > Plus spécifiquement, l’IPF a mis en place en 1994 un dispositif de formation ouverte à distance, en étroite collaboration avec la Fédération Nationale du Bâtiment (FNB). Cette dernière souhaitait former à la démarche « Qualité » l’essentiel des artisans et des chefs d’entreprise du secteur du bâtiment, tout en allégeant les contraintes de temps, de mobilité et de coût. > L’analyse des besoins réalisée par la FNB et l’expérience du CNED ont permis de définir certains principes qui ont constitué les bases du dispositif : mettre l’apprenant au centre du dispositif, offrir la plus grande accessibilité à la formation, l’accompagner et le sécuriser par des contacts directs. > En 1996/1997, un DESS de formation de formateurs sera mis en place avec l’Université de Rouen, fondé sur de nombreux regroupements et utilisant la visioconférence. Cette formation s’adressera à des personnes de niveau II, travaillant depuis cinq ans au moins dans la formation dont deux au moins en qualité de responsable de formation ou de chef de projet, dans le cadre d’un organisme public ou privé, d’une collectivité publique, d’une chambre consulaire ou d’une association.

I/3.4. Partenariats > Ils sont à la base de l’évolution des formations de l’IPF au cours des années à venir, au même titre que les nouvelles technologies qui sont progressivement introduites dans les services offerts aux usagers : les partenariats permettent de répondre avec efficacité et pertinence aux besoins de formation de groupes d’usagers ciblés et motivés. Les réalisations et les projets menés avec des universités, des GRETA (groupements d’établissements), l’ANCE (Association Nationale pour la Création d’Entreprise), le CEPAC (Centre d’Étude, de Parrainage et d’Accompagnement des Créateurs d’entreprises du Centre Atlantique), les Chambres de Commerce et les Conseils régionaux, notamment la Région Poitou-Charentes, le confirment.

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II/ LES FORMATIONS À DISTANCE EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE DU CNED : DES PRODUITS « DILEMMES »

II/1. Les formations en français langue étrangère et seconde (FLES) du CNED

II/1.1. L’offre de formation en FLES du CNED Le CNED propose à ses clients trois types de formations qu’il est possible de regrouper sous l’appellation « FLES » :

1. des cours destinés aux enfants et aux adolescents non-francophones inscrits dans des écoles françaises,

2. des cours de langue et culture pour adultes, 3. des cours pour professeurs ou futurs professeurs de français langue étrangère et seconde.

1) FRANÇAIS COMME LANGUE ÉTRANGÈRE OU SECONDE > COURS POUR ENFANTS ET ADOLESCENTS DES ÉCOLES FRANÇAISES :

- Français rapide pour non-francophones : classes primaires - Français rapide pour non-francophones : classes de collège

> COURS POUR ADULTES :

- Maîtriser l’écrit : niveau intermédiaire Langue et culture :

- Langue et culture III Cours spécifiques :

- Français écrit pour l’université/DALF - Français oral pour l’université/DALF

Cours de spécialité : - Français de la médecine - Français du commerce et de la gestion - Français du droit - Français langue diplomatique - Français de l’agronomie - Français des mathématiques et de la physique

2) FORMATIONS DE FORMATEURS (COURS POUR PROFESSEURS ET/OU FUTURS PROFESSEURS DE

FRANÇAIS)

- Mention « Français langue étrangère » des licences de lettres modernes ou de langue vivante - Maîtrise de français langue étrangère - Langue et méthodologie

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II/1.2. Localisation des formations en FLES au sein du CNED : vers une plus grande cohérence de l’offre

« Ne laissons pas l’arbre masquer la forêt. » Si le nombre de formations servies (c’est le terme approprié) par le CNED en FLES semble considérable, il devient toutefois urgent de procéder à une réforme de la distribution de ces formations entre les différents instituts du CNED. En effet, ces formations sont actuellement réparties entre quatre instituts (sur les huit), rendant ainsi peu efficace voire totalement vaine toute tentative de rationalisation d’une promotion ou d’un suivi de type marketing de l’offre de services en FLES.

RÉPARTITION DES FORMATIONS EN FLES AU CNED

INSTITUT DE GRENOBLE INSTITUT DE TOULOUSE INSTITUT DE ROUEN

> Mention « Français langue étrangère » des licences > Maîtrise de français langue étrangère

> Français pour non-francophones : classes primaires > Maîtriser l’écrit : niveau intermédiaire

Pour les adultes : en collaboration avec

l’Institut de Lyon

> Français pour non-francophones : classes de collège

INSTITUT DE POITIERS-FUTUROSCOPE

Cours spécifiques Cours de spécialité Langue et culture Formation de

formateurs

> Français oral pour l’université/DALF

> Français écrit pour l’université/DALF

> Français de la médecine > Français de la gestion et du commerce > Français du droit > Français langue diplomatique > Français de l’agronomie > Français des mathématiques et de la physique

> Langue et culture III

> Langue et méthodologie

> En choisissant de développer le français langue étrangère et seconde à partir de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF), spécialisé notamment sur le segment des langues vivantes, le CNED s’est de facto engagé dans la voie d’une réforme implicite de la localisation et de la distribution de son offre en FLES. Comment en effet prétendre impulser un plan d’envergure de promotion et de développement de ce « département » lorsqu’il est limité aux seules formations d’un institut, sans concertation aucune avec les quatre autres centres d’enseignement, pourtant en charge chacun d’éléments distincts dudit segment ? > Une ligne (charte graphique, logo, slogan…) a été définie, au cours de mon stage professionnel, pour les produits FLES de l’IPF : « Apprendre à distance le français langue seconde, langue étrangère ». [cf. annexes III.2., III.3., III.4. et III.5, pp. 31-43]

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Elle a pour but d’harmoniser, du côté du « front office », les formations servies aux clients du CNED. Pourtant, parallèlement, les inscrits à la maîtrise de français langue étrangère dispensée par l’Institut de Grenoble reçoivent toujours des fascicules imprimés « bruts » : des photocopies encollées sans même une couverture… À quand, dans ces conditions, une maîtrise FLE du CNED multisupport voire multimédia ?

II/1.3. Le statut du FLES au sein du CNED

L’aspect « Gestion et marketing » Si l’on se réfère à l’analyse du cycle de vie d’un produit de KOTLER

2, il semble évident que le statut du français langue étrangère et seconde au CNED présente toutes les caractéristiques de la phase de lancement d’un produit :

> L’objectif et l’intérêt marketing du CNED sont de créer la notoriété de ses formations en FLES, de favoriser l’essai de ces produits et, en empruntant déjà à la phase de croissance, d’accroître leur part de marché.

> Les caractéristiques de ces produits sont multiples mais significatives voire symptomatiques : - les ventes sont faibles, - leur coût unitaire est élevé, - les bénéfices sont négatifs, - les clients font office de « pionniers », - la concurrence reste encore limitée, bien que déjà croissante.

> En termes de stratégie : - Il s’agit de produits de base, même s’il convient d’ores et déjà de réfléchir à l’extension de la

gamme et des services (amorce de la phase de croissance). - Les prix, d’abord évalué sur la base du coût + marge (phase de lancement), sont conçus

comme des prix de pénétration du marché (phase de croissance). - La distribution reste sélective (même si la présence de ces formations dans le catalogue

général du CNED 1996/1997 tendrait plutôt à l’extensivité propre à une phase de croissance). - La publicité vise une notoriété d’abord sélective (phase de lancement), même si seule une

notoriété plus générale (phase de croissance) permettrait de faire réellement reconnaître le CNED comme un véritable acteur du champ du FLES.

- Quant à la promotion, elle en est toujours au stade de l’essai et du tâtonnement.

Il semble donc qu’on ait affaire à des produits « dilemmes », qui vont contribuer à la croissance du domaine d’activités spécifiques (DAS), bien que réclamant des liquidités.

> Produits « vedettes » : contribuent à la croissance/ s’autofinancent > Produits « dilemmes » : contribuent à la croissance/ réclament des liquidités > Produits « vaches à lait » : contribuent peu à la croissance/ fournissent des liquidités > Produits « poids morts » : ne contribuent ni à la croissance, ni aux profits

Matrice du BCG (Boston Consulting Group), fin des années 1960

2 « Objectifs et stratégies appropriés à chaque phase », in Philip KOTLER, Marketing management, p. 343.

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Comme dans toute entreprise, la présence d’un produit « dilemme » comme le FLES au CNED est tout à fait normale. Le FLES va cependant réclamer de l’argent des produits « vaches à lait »

3 du CNED (qui contribuent peu à la croissance mais fournissent des liquidités). C’est un secteur dont la croissance devrait être rapide, avec pourtant une faible part de marché.

L’aspect « Relations internationales » Le sixième Sommet francophone qui s’est tenu en décembre 1995 à Cotonou a accordé une place prépondérante aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. L’implantation et le développement de celles-ci constituent dès à présent un défi que la communauté des cinquante pays « ayant la langue française en partage » entend bien relever avec succès. [cf. annexe IV.1., p. 158]

Il n’est d’ailleurs pas fortuit que la dernière session du Haut Conseil de la Francophonie (30 avril, 2 et 3 mai 1996)

4 ait été consacrée au thème : « La Francophonie face aux nouvelles technologies ». Différents responsables politiques et institutionnels ont souligné à plusieurs reprises l’importance que prendront, à court terme, l’enseignement et la formation à distance : Mme Margie SUDRE, secrétaire d’État à la Francophonie, a fixé comme priorité « le développement de nos moyens audiovisuels qui permettront d’offrir la langue et la culture françaises au plus grand nombre ». M. Jean-Louis ROY, secrétaire général de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT), a quant à lui toujours considéré que « la formation à distance est, en elle-même, au cœur de l’aventure francophone »

5. Dans un entretien accordé au Figaro le 25 mars 1996, il range au nombre des cinq grands chantiers de la Francophonie « l’offre majeure de formation à distance en direction de la jeunesse des pays du Sud ». Conscient de cette évolution, le CNED a le souci constant de consolider ses activités dans l’espace francophone. La création et le développement du « département » de Français langue étrangère et seconde de l’IPF

6 en sont de bons exemples. Le CNED a compté en 1995 près de 8 000 inscrits dans cet espace (en dehors de la France et des DOM-TOM). Il a animé des séminaires de formation (au Maroc), participé à des salons de matériels didactiques (en Tunisie), reçu de nombreuses personnalités de pays de langue française, aidé à l’ouverture de nouvelles écoles françaises (à Gaza, par exemple), signé deux importantes conventions avec la Télé-Université du Québec (la « Téluq ») et l’Université de Ouagadougou, mis en œuvre des programmes confiés par l’Aupelf-Uref 7 et l’ACCT, travaillé, avec les responsables du Consortium International Francophone de Formation À Distance (CIFFAD), à la préparation du sommet de Cotonou. Le CNED se félicite enfin tout particulièrement de l’initiative prise par l’International Council for Distance Education (ICDE), lors de sa 17e conférence mondiale qui s’est tenue à Birmingham en juin 1995, d’implanter au Futuroscope de Poitiers son secrétariat pour les pays francophones, auquel il apportera son soutien logistique. À l’heure de la construction européenne et de la mondialisation des échanges de formation et de recherche, il convenait donc d’accorder une importance particulière à la réorientation et au renforcement des activités internationales du CNED.

3 Par exemple, dans le département des Langues de l’IPF, l’anglais, l’allemand, l’espagnol ou quelques langues rares (chinois, hébreu, russe). 4 Session au cours de laquelle M. Michel MOREAU, recteur d’académie et directeur général du CNED, est intervenu en qualité d’expert. 5 CNED, Canal Éducation n°5, p. 22. 6 Voir infra. 7 L’Aupelf (Association des Universités Partiellement ou Entièrement de Langue Française) a été créée en 1961 à l’Université de Montréal. En 1987, elle a accueilli en son sein l’Uref (Université des Réseaux d’Expression Française), programme majeur du sommet des chefs d’État francophones.

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Dès sa prise de fonction à la tête de l’établissement, le recteur MOREAU n’a eu de cesse de souligner qu’« il y a aujourd’hui un enjeu mondial » et que « cela fait partie de notre mission de relever le défi qui se présente à nous ». Il ne faut donc pas se laisser abuser par les chiffres : si les inscrits au CNED résidant hors de l’Hexagone ne représentent qu’un peu plus de 7 % des effectifs généraux, le renforcement des activités internationales du CNED est l’un des objectifs prioritaires assignés à l’établissement par son directeur général, qui a parallèlement demandé à Mme Françoise TAUZER-SABATELLI, chargée de mission pour le Français langue étrangère et seconde auprès du directeur de l’IPF, de proposer puis de réaliser une importante campagne de promotion des formations en FLES du CNED, en étroite collaboration avec son cabinet et la DAI (direction des Affaires internationales). [cf. annexe I.5., pp. 9-10]

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II/ LES FORMATIONS À DISTANCE EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE DU CNED : DES PRODUITS « DILEMMES »

II/2. Analyse de la structure concurrentielle du marché de la formation linguistique

II/2.1. Profil des trois types 8 de concurrents du CNED

1) LE MARCHÉ DE LA FORMATION LINGUISTIQUE « EN PRÉSENTIEL » > LES PRINCIPAUX ACTEURS

9 EN PRÉSENCE

- Organismes privés : Berlitz, Formalangues, Télélangue, l’Institut britannique de Paris, les Instituts Goethe et Cervantès ainsi que d’autres établissements spécialisés dans l’étude des langues rares, comme l’enseignement/apprentissage de l’égyptien ou de l’espéranto.

- Organismes publics rattachés à des universités : le Carel (Centre Audiovisuel de Royan pour l’Étude des Langues), le CLA (Centre de Linguistique Appliquée) de Besançon ou le Cavilam (Centre Audiovisuel de Langues Modernes) de Vichy 10 ainsi que les centres universitaires de français langue étrangère.

> LES PARTS DE MARCHÉ RELATIVES Nous ne disposons pas d’informations concernant les parts de marché relatives de chacun des concurrents du CNED et, compte tenu de la nature fragmentée de ce marché, cet indicateur ne serait d’ailleurs pas significatif des positions des différents concurrents. En revanche, nous savons que deux structures cohabitent sur ce segment de l’offre :

- d’une part, nombre de moyens organismes comme le CLA, l’Institut Goethe, avec chacun 13 millions de francs de chiffre d’affaires, ou encore l’Institut britannique de Paris, avec un chiffre d’affaires de 25 millions de francs pour l’année 1994 ;

- d’autre part, deux grands groupes, Inlingua et surtout Berlitz, numéro un mondial de la formation en langue vivante, qui détient une position de leader, avec un chiffre d’affaires de 80 millions de francs pour sa filiale France en 1994.

> L’OFFRE DE STAGE « EN PRÉSENTIEL » Les établissements de langues « en présentiel » proposent, dans le but d’atteindre le « sur-mesure », une offre de plus en plus diversifiée dans ses contenus et variée dans ses formules.

- Ils développent des gammes complètes de cours, allant d’un enseignement général de langue-culture à un enseignement de spécialité ou « sur objectif(s) spécifique(s) ».

- Ils recherchent des formules toujours plus adaptées à la diversité des exigences de la demande : affranchissement des contraintes de lieu et de temps.

o Vers un enseignement/apprentissage mobile des langues : des stages intra-entreprises. Il s’agit de stages de langues dispensés au sein des entreprises.

8 Selon le marché étudié. 9 Cette liste ne saurait prétendre à l’exhaustivité. 10 Ces trois organismes dispensent des cours de français langue étrangère.

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o Des stages intensifs de langues qui permettent un apprentissage « accéléré ». Le programme n°1 de la maison Berlitz, l’« immersion totale »

11, consiste en un apprentissage soutenu de la langue en une à six semaines, à raison de neuf heures par jour et cinq jours par semaine.

o Des cours à la demande : le CLA de Besançon propose des stages intensifs, appelés « bain linguistique », qui offrent la particularité suivante : choix du programme par le stagiaire et l’organisme ou l’entreprise qui l’envoie.

2) LE MARCHÉ DE LA FORMATION EN LANGUES OUVERT ET À DISTANCE > LES PRINCIPAUX ACTEURS EN PRÉSENCE

- Les organismes publics significatifs : le CNED, avec un total de 350 000 inscriptions, le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), avec 100 000 auditeurs inscrits et 7 000 diplômes délivrés en 1993, et la FIED (Fédération Interuniversitaire d’Enseignement à Distance), avec 35 000 étudiants inscrits en 1995.

- Les écoles privées à but lucratif : Educatel, du groupe Eurodis-Européenne d’Enseignement à Distance, avec 30 000 inscriptions, et France-Formation.

> LES PARTS DE MARCHÉ RELATIVES Le CNED est très largement leader sur le marché de la formation en langues à distance, avec plus de 50 % de parts de marché du fait de son assise sur le marché de l’EAD.

3) LE MARCHÉ DE LA FORMATION LINGUISTIQUE EN AUTONOMIE Les principaux organismes en présence sur ce marché sont les éditeurs de méthodes destinées à l’autoformation en langues : Assimil (avec un chiffre d’affaires de 50 millions de francs pour 1994), Pocket, BBC, Nathan, Atlas. Ces organismes vont de plus en plus vers une offre de coffrets multisupports (livres + cassettes) voire multimédias (livres + cédérom).

11 Marque déposée en 1967.

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II/2.2. Analyse schématique des forces concurrentielles en présence

Schéma de Porter - Les cinq forces identifiées par Michael PORTER

Légende : > SUBSTITUTS : le multimédia, l’EAO, cédérom, CDI, l’EAD > FOURNISSEURS : professeurs de FLES > CLIENTS : particuliers, entreprises, Fonction publique > ENTRANTS POTENTIELS : organismes étrangers, le CNED pour le FLES

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II/ LES FORMATIONS À DISTANCE EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE DU CNED : DES PRODUITS « DILEMMES »

II/3. Le « département » 12 de Français langue étrangère et seconde de

l’Institut de Poitiers-Futuroscope

II/3.1. Genèse et présentation dudit « département » Le segment FLES est apparu à l’Institut de Poitiers-Futuroscope du CNED lors de la rentrée académique 1995/1996, après que ledit institut ait pris en charge, notamment, le segment des langues vivantes. > En juin 1995, au cours d’une réunion de concertation et de coordination, trois sous-domaines ont ainsi été distingués à l’intérieur même du segment « Français langue étrangère et seconde » :

1. Soutien au migrants (produits de Toulouse et de Rouen, pour les enfants et les adolescents ; produits de Toulouse et de Lyon, pour les adultes).

2. Les cours de langue et de culture françaises pour adultes étrangers (vivant ou non en France) : produits regroupés à Poitiers-Futuroscope.

3. Les formations pour les professeurs de français (mention complémentaire FLE des licences et maîtrise de français langue étrangère, à Grenoble ; autres formations à Poitiers-Futuroscope).

Au cours de cette réunion préliminaire, le sous-domaine des cours de français comme langue seconde ou étrangère a été défini comme prioritaire, en particulier le niveau débutant, en y introduisant les technologies du multimédia et des réseaux. Il a également été décidé de développer les formations pour les professeurs de français. > En septembre 1995, Mme Françoise TAUZER-SABATELLI a été chargée d’une « mission d’étude et de développement » concernant « la création, la mise en œuvre et le suivi d’une filière de formation en français langue étrangère pour laquelle les dossiers sont instruits en liaison directe avec la direction des Affaires internationales de la Direction générale ainsi qu’avec des partenaires extérieurs », de « l’organisation de colloques, journées d’études, etc. » et du « suivi et développement des relations de l’Institut avec l’étranger dans le cadre du français langue étrangère ».

1) INSTALLATION DES FORMATIONS FLES GÉRÉES À POITIERS-FUTUROSCOPE AU COURS DE L’ANNÉE

1995/1996 (SUR LA CHAÎNE DE L’EAD) > DESCRIPTION DES PRODUITS

Établir la notice des produits, leur présentation dans le catalogue et dans le fonds des formations (fiches produits et fiches cours). [cf. annexe III.10., pp. 87-90]

> ACCUEIL DU PUBLIC Renseigner le Télé-accueil et l’accueil de l’IPF, répondre en 3e ou 4e ligne aux demandes d’informations de candidats à une inscription.

12 Dans ce compte-rendu de stage, vous noterez que, dans la locution « "département" de Français langue étrangère et seconde », le mot « département » est toujours placé entre guillemets. La raison de ceci tient au statut particulier dudit « département » au sein de l’IPF. Voir infra.

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> PRODUCTION DES MATÉRIELS Veiller, en liaison avec les services Production et Scolarité, à l’arrivée des manuscrits imprimés, des masters audio et vidéo et des stocks.

> SERVICE D’ÉVALUATION PERSONNALISÉE Pressentir puis choisir des professeurs-correcteurs, établir les contrats, leur donner des consignes de travail, suivre régulièrement leurs corrections des devoirs. Il s’agit donc de huit formations (deux importées de Vanves et six de Grenoble) qui ont été transférées en janvier 1995 (date de la décision du transfert), qui sont en place (duplication des matériels, réseau des professeurs-correcteurs, suivi des inscriptions…) et qui font l’objet de collaborations avec les établissements universitaires associés initialement à leur conception.

> En provenance de l’Institut de Vanves :

017 LE FRANÇAIS ÉCRIT POUR L’UNIVERSITÉ (unités écrites du DALF) Universités de Paris VIII et Paris X

018 LE FRANÇAIS ORAL POUR L’UNIVERSITÉ (unités orales du DALF) CLA (Centre de Linguistique Appliquée) de Besançon

Au total, plus de 80 inscrits depuis le début de l’année académique 1995/1996. > En provenance de l’Institut de Grenoble :

019 LE FRANÇAIS DE LA MÉDECINE Université de Grenoble

020 LE FRANÇAIS DE LA GESTION ET DU COMMERCE CLA de Besançon

021 LE FRANÇAIS DU DROIT Université de Grenoble

022 LE FRANÇAIS LANGUE DIPLOMATIQUE Université de Perpignan

023 LE FRANÇAIS DE L’AGRONOMIE IMA (Institut Méditerranéen d’Agronomie) de Montpellier

024 LE FRANÇAIS DES MATHÉMATIQUES ET DE LA PHYSIQUE Université de Grenoble

Plus de 20 inscrits depuis le début de l’année académique. > Chantiers mis en place entre septembre et décembre 1995

- RÉNOVATION DES COUVERTURES, DES PAGES DE GARDE, DES SOMMAIRES ET DES TABLEAUX DES

CONTENUS pour les formations 018, 019, 020 et 021 [cf. annexe III.7., pp. 45-82]

(création d’une couverture respectant la nouvelle charte graphique FLES avec conseiller PAO). [cf. annexe III.6., p. 44]

- RÉNOVATION PÉDAGOGIQUE COMPLÈTE DU 017 (fascicules imprimés et cassettes audio), en liaison avec les auteurs, professeurs à Paris VIII et Paris X.

- RÉNOVATION PÉDAGOGIQUE DU 022 (fascicules, cassettes audio et vidéo) confiée au Centre de Relations internationales/Université d’été FLE de Perpignan.

- Les 023 et 024 continueront pour le moment à être servis sur stocks. Pour les rentrées 1996/1997 et 1997/1998, l’ensemble de ces formations fera donc l’objet d’une rénovation pédagogique et/ou éditoriale ainsi que d’accompagnements nouveaux comme :

- le tutorat téléphonique (serveur CNED pour la France, éventuellement serveur FranceMonde pour l’étranger) ;

- la possibilité de déboucher sur des certifications universitaires (comme le Diplôme universitaire de français langue diplomatique, de l’Université de Perpignan).

Pour ce faire, des réunions de concertation avec les auteurs et les concepteurs devront être organisées.

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2) FORMATIONS NOUVELLES EN COURS DE CONCEPTION POUR LA RENTRÉE ACADÉMIQUE 1996/1997

> CRÉATION DU 025 : Langue et culture françaises (extraction du 026). > CRÉATION DU 026 : Langue et méthodologie (mise en place d’une équipe pour la création d’une formation de perfectionnement linguistique et méthodologique pour les professeurs étrangers de français). Ces cours sont conçus par une équipe d’enseignants du Centre de français langue étrangère de l’Université de Poitiers. Il s’agit de formations de perfectionnement linguistique et/ou pédagogique de 120 heures, de niveau intermédiaire, pouvant déboucher sur le Certificat de langue française de l’Université de Poitiers.

3) AUTRES PROJETS À L’ÉTUDE

> ÉTUDE DE LA CRÉATION DU 027 : Module pour l’apprentissage du français niveau I/débutant - Ensemble multimédia + réseau Internet (rédaction d’un projet de cédérom). - Projet à développer avec une entreprise de conception et un auteur.

> ÉTUDE DE LA CRÉATION DU 028 : Préparation au diplôme de méthodologie du français langue étrangère pour professeurs de français

- Contact avec les Universités de Grenoble et d’Angers et l’Alliance française de Paris. > ÉTUDE DE LA CRÉATION D’UNE MÉTHODE COMPLÈTE sur 4 niveaux : débutant, intermédiaire I et II, avancé I

- Accord-cadre de collaboration avec la Téluq (Télé-Université du Québec).

4) PARTENARIATS

- MAE/DGRCST 13 (pour les financements)

- FIED 14 (contacts pris lors du colloque de Besançon, les 14 et 15 novembre 1995)

- Université des Pays de Loire (projet de coédition des entraînements au DELF et au DALF) - FIPF

15 - Alliance française de Paris (possibilité d’accords pour la préparation du DELF et du DALF) - CIEP

16 - CREDIF

17 - CCIP

18 (possibilité de création de formations en français commercial et en français touristique, en coédition)

5) PROMOTION DES PRODUITS FLES DU CNED

> PRÉPARATION D’UN DÉPLIANT - En liaison avec la DAI/DG, préparation d’un dépliant commun à tous les instituts annonçant les

produits FLES 1995/1996, diffusé notamment dans tous les CCCL 19 (rédaction du texte, travail

de conception avec le conseiller PAO du service Production…). [cf. annexe III.2., pp. 31-32]

- Demander à figurer sur la brochure du MAE (liste des centres de français langue étrangère), diffusée à la rentrée 1996/1997.

- En amont : analyse comparative des formations FLES du CNED (instituts de Poitiers, Grenoble et Toulouse).

13 Ministère des Affaires étrangères / Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques. 14 Fédération Interuniversitaire d’Enseignement à Distance. 15 Fédération Internationale des Professeurs de Français. 16 Centre International d’Études Pédagogiques. 17 Centre de Recherche sur l’Enseignement et la Diffusion du Français. 18 Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. 19 Centres Culturels et de Coopération Linguistique.

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> ENCARTS PUBLICITAIRES Propositions :

- du groupement SOUFFLE, qui réunit les centres d’étude de français langue étrangère, d’être membre associé ou à titre publicitaire sur leur brochure distribuée à 250 000 exemplaires dans le monde ; [cf. annexe II.4., p. 17]

- d’ULYSSES International, d’apparaître dans le Petit Guide 1996 des centres de français langue étrangère

20. [cf. annexes II.2. et II.3., pp. 15-16, et II.5., p. 18]

> INTERVENTIONS DANS LES UNIVERSITÉS - 13 juillet 1995 :

o Université de Besançon : stage pour 350 professeurs étrangers de français, organisé par le Centre de Linguistique Appliquée.

- 2 octobre 1995 : o Université d’automne de Rennes II : stage pour professeurs étrangers de français.

> ACCUEIL DE PERSONNALITÉS POUR LE FLES Présentation de nos formations, projets de collaboration et exposés sur le FLES

- Réunion de travail avec l’attaché de coopération linguistique et éducative (ACLE) de Hongrie (23/01/1995)

- Directeur de l’Alliance française de Sombor, Yougoslavie (27/04/1995) - Conseiller du ministre de l’Éducation du Gouvernement mexicain (mai 1995) - Responsable de l’Éducation de la Mairie de Cordoba, Argentine (31/05/1995) - Directrice du département des Sciences humaines de la Télé-Université du Québec-Téluq (12 et

13/06/1995 puis 13 et 14/09/1995) : travail sur un projet de méthode FLES commune - Délégation canadienne d’Alberta (16/10/1995) - Département de Français de l’Université à distance d’Afrique du Sud (23/10/1995) - Directeur du département de Français de l’Université de Phitsanulok, Thaïlande (26/10/1995) - Étudiants de l’IUFM de Wroclaw, Pologne, et réunion avec l’attaché linguistique (16/11/1995) - Inspecteurs tunisiens (17/11/1995) - Délégation tchèque de l’Université d’Olomouc (24/11/1995) - Délégation chinoise de Shandong (01/12/1995)

6) FORMATION ET RECHERCHE EN FLES > ENSEIGNEMENT : 1 UV de la maîtrise de français langue étrangère de l’Université de Poitiers

- 1994/1995 (accord avec l’IPF : 25 heures) : o Cours : « Terrains, ingénieries et pratiques en didactique du français langue étrangère » ;

correction des mémoires en juin et en septembre 1995. o Réunion avec le département de FLE de l’Université pour l’établissement d’une

convention avec le CNED, pour l’année académique 1995/1996. - 1995/1996 :

o Cours : « L’enseignement à distance du FLES : théories et pratiques ». > ORGANISATION DE JOURNÉES ET DE COLLOQUES :

- Semaine de formation pour les futurs ACLE (attachés de coopération linguistique et éducative) o Du 10 au 13 avril 1995, à la demande du MAE et du CIEP de Sèvres. o Organisation générale et interventions autour du FLES.

- Journée pour des professeurs étrangers de français o 12 juillet 1995, à la demande de la direction de l’Enseignement de la CCIP. o Organisation générale, interventions autour des nouvelles technologies et de

l’enseignement du FLES.

20 L’encart publicitaire conçu pour le Petit Guide 1996 d’Ulysses sera réutilisé sur d’autres supports, par exemple en quatrième de couverture du numéro de juin/août 1996 du magazine du CNED, Canal Éducation.

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- Journée des « Lundis de l’Asdifle » 21

o 11 décembre 1995, au CNED, autour du thème : « Nouvelles technologies et enseignement des langues vivantes ».

o Organisation générale et interventions autour des formations en FLES. > INTERVENTIONS DANS DES COLLOQUES ET PRÉSENCE À DES RENCONTRES ET/OU DES STAGES

- Saint-Jean-d’Angély, 9 et 10 octobre 1995 o Participation à une table ronde autour de l’EAD du FLE au cours du premier colloque

sur les produits universitaires et formations ouvertes et à distance, organisé par le service de la Formation continue de l’Université de Nantes (actes parus en avril 1996).

- Besançon, 14 et 15 novembre 1995 o Communication à l’occasion du colloque sur l’EAD des langues vivantes et du FLES plus

particulièrement, organisé par l’Université de Franche-Comté en collaboration avec la FIED (actes parus en juin 1996).

- Poitiers, 23 et 24 novembre 1995 o Communication lors du colloque international sur les espaces-langues, organisé par les

CRDP 22 de Poitiers et de Dijon (actes parus en juillet 1996).

- Participation à la 15e rencontre de l’Asdifle o « Les politiques linguistiques : dimensions prospectives », le 6 janvier 1995.

- Salon « Expolangues 1995 » à Paris, Grande Halle de la Villette, le 30 janvier 1995. - Stages sur le multimédia, l’audiovisuel… : les 14 et 15 février 1995, les 20 et 21 mars, les 1er, 2 et

3 avril, les 14, 15 et 16 mai, les 27 et 28 juin 1995.

II/3.2. Statut du « département » de FLES de l’IPF

« La créativité dépend du bonheur des agents de la production et ce bonheur dépend lui-même beaucoup des satisfactions données à leur sens de la justice. »

François BLOCH-LAINÉ Si on laisse de côté la Formation continue, qui n’est pas un département en tant que tel mais un « service commun » du CNED, il existerait donc, de facto, au sein de l’Institut de Poitiers-Futuroscope, trois départements : le département de Gestion, celui des Langues et celui du Français langue étrangère et seconde. Au CNED, on appelle département toute structure administrative chargée d’un segment précis de l’offre de formation. Chaque département est doté d’un secrétariat, d’un directeur et d’un ou plusieurs collaborateur(s). La mise en place du FLES à l’IPF date de la rentrée académique 1995/1996. Après une année d’installation, de suivi, de développement et de promotion, force est pourtant de constater que son statut institutionnel reste, pour l’instant, des plus incertains.

> Pas de secrétariat pour le Français langue étrangère et seconde à l’IPF. L’une des deux secrétaires du département des Langues a été chargée des différents dossiers suivis par Françoise TAUZER-SABATELLI (parmi lesquels le FLES) et elle ne s’acquitte de cette tâche que bon gré mal gré puisqu’il m’est arrivé à plusieurs reprises, au cours de mon stage professionnel, d’assurer moi-même le secrétariat du FLES.

> Pas de directeur pour ce « département » mais une chargée de mission (F. TAUZER-SABATELLI) pour le FLES et les NTIC

23 appliquées aux formations à distance en langues, qui coordonne par ailleurs non seulement les formations en italien et en langues slaves (russe et polonais notamment) mais également l’organisation des VTI de l’Institut.

21 Association de Didactique du Français Langue Étrangère. 22 Centre Régional de Documentation Pédagogique. 23 Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.

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> Pas de collaborateur(s) : juste un seul stagiaire (en l’occurrence, votre serviteur), de janvier à juin 1996. En conséquence, il ne saurait s’agir d’un « département » de l’IPF à proprement parler, même s’il me faut l’appeler ainsi dans la suite de ce rapport, pour une plus grande clarté et une plus grande lisibilité dudit compte-rendu. Le Français langue étrangère et seconde n’apparaît d’ailleurs pas dans l’organigramme de l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope. Le FLES n’est, pour l’instant, qu’une sorte d’excroissance (bénigne ou maligne selon à qui l’on s’adresse au sein de l’IPF ou du CNED en général), artificiellement rattachée à un département des Langues avec lequel il n’a pourtant guère de points communs. Comment, dans ces conditions, impulser un développement cohérent dudit « département » alors que cette inexistence administrative et institutionnelle multiplie les obstacles à la prise de décisions et à l’initiative ? Par ailleurs, la participation du « département » de FLES au circuit de communication interne (verticale) de l’IPF s’en trouve compromise : en tant que « simple » chargée de mission pour le FLES, Françoise TAUZER-SABATELLI n’est que très rarement invitée aux réunions qui regroupent régulièrement les directeurs des différents départements de l’Institut, le directeur ainsi que toutes personnes concernées par l’ordre du jour de la séance. Seule la directrice du département des Langues y est conviée ; Madame TAUZER-SABATELLI doit souvent aller chercher elle-même les informations concernant le Français langue étrangère et seconde, qu’on ne lui transmettrait pas toujours autrement. Ceci prouve bien que l’IPF considère le FLES comme faisant partie intégrante de ce département et donc la directrice des Langues comme hiérarchiquement supérieure à la chargée de mission pour les dossiers concernant directement le FLES. Quant à la « communication horizontale tacite »,qui devrait exister entre la directrice du département des Langues et la chargée de mission pour le FLES, elle est pour ainsi dire réduite à sa plus simple expression : peu d’informations liées au FLES parviennent en réalité de manière directe sur le bureau du « département » de Français langue étrangère et seconde puisqu’il… n’existe pas. Le français langue étrangère et seconde fait encore trop souvent office d’intrus au sein de l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope. Bien des raisons pourraient être avancées, officieusement ou plus officiellement, pour expliquer cet état de fait, c’est-à-dire la volonté manifeste, prégnante au sein de l’IPF, de minimiser l’importance des travaux et des projets d’expansion du « département » de FLES, d’en retarder la création institutionnelle et, donc, d’en limiter le développement malgré les intentions affichées par la Direction générale du CNED. S’il m’en fallait privilégier une, elle relèverait vraisemblablement du conflit de pouvoir et/ou d’intérêts implicite entre la direction des Affaires internationales (DAI) et le futur département de FLES via l’IPF : conflit exacerbé par la proximité géographique (une centaine de mètres) entre la Direction générale du CNED et l’Institut de Poitiers-Futuroscope. La DAI verrait peut-être en effet d’un mauvais œil un développement trop important dudit « département », qui risquerait de la priver, à terme, de tout ou partie de sa mainmise sur la politique internationale de l’établissement. Sans parler du conflit larvé entre le « département » de FLES et la direction de la Commercialisation, chargée de concevoir les actions de communication institutionnelle, qui s’est fait jour lors de la création du dépliant de présentation des formations FLES du CNED et qui porte quant à lui sur la maîtrise de la politique de communication externe de l’établissement.

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En conclusion, le FLES demanderait à devenir un département à part entière de l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope, doté d’un secrétariat spécifique et d’un responsable plus directement concentré sur ce secteur de l’offre de formation, afin de développer une offre plus cohérente, allant du niveau débutant aux niveaux les plus avancés. Pour ce faire, il conviendrait par ailleurs d’étudier la possibilité et la pertinence de regrouper, à terme, l’ensemble du segment de l’offre de formation en français langue étrangère et seconde du CNED au sein d’un seul et même département. Mais il faudra d’abord pour cela que le « département » de FLES de l’IPF ait acquis la légitimité que pourra seule lui conférer une reconnaissance institutionnelle. Enfin, le programme de développement du FLES, voulu par la Direction générale du CNED en la personne du recteur MOREAU lui-même, impliquerait également un renforcement pour ne pas dire la création de l’équipe pédagogique dudit « département » de FLES. Eu égard aux paramètres spécifiques qui structurent le champ du français langue étrangère et seconde et aux compétences intrinsèques qu’il requiert, il conviendrait de se limiter en la matière à des emplois de maître auxiliaire, afin de pouvoir recruter des candidats « sur profil » (ce qui n’est pas toujours possible avec des professeurs titulaires bénéficiant d’un détachement administratif auprès du CNED) et de pouvoir constituer ainsi une équipe de travail immédiatement efficace.

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II/ LES FORMATIONS À DISTANCE EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE DU CNED : DES PRODUITS « DILEMMES »

II/4. Le français langue étrangère et seconde et l’Internet Une réunion de coordination « Internet », organisée le 15 mai 1996, a défini les étapes et les besoins nécessaires à la mise en œuvre d’activités dans les quatre domaines suivants :

1. Communication institutionnelle 2. Présentation et commercialisation des formations 3. Domaine pédagogique 4. LE CAS DU FLES

II/4.1. Communication institutionnelle Il s’agit de compléter l’information concernant le CNED lui-même et, notamment, celle concernant les instituts. L’Institut de Vanves doit procéder à la collecte de cette information auprès des directeurs d’instituts. Une structure « brouillon » sur le serveur CNED permettra à chaque institut de faire ses propres propositions qui seront à terme, en interne, validées et remises en forme à des fins d’harmonisation.

II/4.2. Présentation et commercialisation des formations Deux axes de travail non exclusifs sont à l’étude.

1. Une reproduction provisoire « à l’identique » (ou presque) du support catalogue papier actuel, assortie d’une possibilité de messagerie avec le Télé-accueil. La réalisation peut se faire en quelques hommes/mois, grâce à une passerelle Xpress/HTML, mais nécessite le recours à une société de service.

2. Un dispositif tenant réellement compte de la spécificité du support Internet et permettant une activité aboutie, de la recherche d’informations sur les formations à l’inscription effective à une formation. La réalisation complète devrait prendre deux à trois ans et nécessiter le recours à une société de services. DES TESTS SERONT EFFECTUÉS, EN PARALLÈLE, SUR DES FORMATIONS SPÉCIFIQUES COMME, PAR EXEMPLE, LE FLES.

II/4.3. Domaine pédagogique Les équipes pédagogiques des instituts, en relation avec les responsables techniques des postes multimédias, commencent à émettre des idées de projets pédagogiques. Le domaine reste à explorer en termes de ressources humaines complémentaires.

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II/4.4. Le cas du FLES

1) DEUX AXES NON EXCLUSIFS DE TRAVAIL

1. Une présentation simple des fiches descriptives de formations déjà sélectionnées, en français et en anglais, accessibles depuis un chapitre spécifique de la présentation actuelle du CNED sur le serveur. [cf. annexes II.6., pp. 19-26, et III.5., pp. 36-43]

Ces fiches offriraient la possibilité de messagerie avec le Télé-accueil. Reste en suspens une question assez longuement débattue : donner la possibilité d’imprimer le dossier d’inscription afin de gagner une étape courrier, avec deux options en fonction des deux tarifs existants. Les fiches descriptives étant déjà prêtes, ce premier projet a pu être réalisé dès juin 1996 ; il a nécessité le recrutement d’une personne pour la saisie.

2. Un accès à une présentation plus complète, incluant bibliographie, extraits de cours…, pour laquelle des sociétés de services ont déjà été sollicitées. Le CNED souhaite en effet faire figurer sur Internet une partie de son offre de formation. Il s’agit de dix cours concernant particulièrement l’international : LES COURS DE FRANÇAIS LANGUE

ÉTRANGÈRE ET SECONDE. Pour chaque cours, devront apparaître :

- une fiche descriptive de présentation du cours en français et en anglais (1 page A4) ; - une description sommaire du cours comprenant :

o un extrait du fascicule imprimé, o un plan du cours, o la bibliographie, o un extrait de la cassette audio accompagnant le cours, o quelques images de la cassette vidéo accompagnant le cours.

Ce catalogue sera installé sur le serveur du CNED : www.cned.fr. Cet axe nécessitant un lourd travail de sélection des extraits de cours les plus pertinents, d’organisation de l’information…, il sera remis en chantier en septembre 1996. D’ici là, le « département » de FLES de l’IPF aura dû rassembler tous les éléments à mettre en œuvre et un nouveau cahier des charges ainsi qu’un calendrier relativement serré de réalisation pourront alors être soumis aux sociétés extérieures sollicitées.

2) DESCRIPTION DÉTAILLÉE Un lien « Catalogue Français langue étrangère » à partir de la homepage

24 du serveur Internet du CNED sera mis en place (par les soins du CNED). Un deuxième lien sera mis en place, toujours par le CNED, vers la version anglaise du catalogue FLE ; le choix de la langue est effectué sur la homepage du serveur du CNED. [cf. annexe II.6., pp. 19-26]

Ce lien arrivera sur une page comportant la liste des cours de FLE (au nombre de dix). Le contenu de cette page sera rédigé par le CNED et sera fourni aussi en anglais. Un lien pour chaque formation permettra d’accéder à la fiche de présentation de la formation, dans la langue choisie.

24 Sommaire général d’un serveur Internet.

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La fiche de présentation est constituée d’une page format A4 en version papier. Elle devra comporter des liens vers :

- le plan du cours 3 pages A4 - la bibliographie du cours 1 page A4 - un texte extrait du cours avec, au plus, trois images 2 pages A4 maximum - une explication de texte extraite du cours 2 pages A4 maximum - un exemple d’exercice (non interactif) 2 pages A4 maximum - un exemple de devoir 2 pages A4 maximum - un extrait de la cassette audio accompagnant le cours 30 secondes environ - une description de la cassette vidéo accompagnant le

cours, illustrée de six images extraites de la vidéo 1 page A4

Tous les textes seront rédigés par le CNED. Toutes les images pourront être agrandies en cliquant dessus.

3) PROPOSITION ATTENDUE Le prestataire effectuera une proposition technique et financière en respectant ce cahier des charges. Une maquette jointe à cette proposition (accessible sur Internet) pourra être déterminante dans le choix du CNED. La proposition décrira une prestation qui devra proposer au CNED trois maquettes avec trois visuels différents pour un cours ; le CNED choisira parmi ces trois maquettes celle qui sera déclinée sur les autres cours. L’utilisation de menus sous forme d’image « cliquable » sera un plus (il faudra toutefois garder des liens textuels pour les browsers

25 plus anciens). La présentation devra être dynamique et originale.

- Les pages HTML développées pourront être interprétées par Netscape à partir de la version 1.2 (pas de spécificité Netscape 2.0 ou Internet Explorer).

- Le prestataire cédera les droits sur ce visuel au CNED qui sera libre de le réutiliser ultérieurement.

- Le prestataire devra intégrer le logo « Français langue seconde, langue étrangère » [cf. annexes III.2., pp. 31-32, et III.3., pp. 33-34].

- La mise en page (qui devra être dynamique et constituera la véritable valeur ajoutée) sera effectuée par le prestataire à partir des textes « bruts » remis par le CNED.

- Le prestataire devra utiliser un visuel qui ne soit pas en rupture complète avec le visuel actuel du serveur du CNED.

- Le prestataire devra retoucher les images pour assurer le meilleur équilibre entre la qualité et le poids de l’image.

- Le prestataire pourra proposer en option la mise en ligne de séquences son plus longues pour chaque cours (environ 5 minutes), accessibles en temps réel (Real Audio ou Stream Works, par exemple). Cette proposition devra décrire l’infrastructure logicielle (et le coût) supplémentaire à mettre en place sur le serveur du CNED ou être une solution d’hébergement.

25 Logiciels utilisés pour la navigation sur le web.

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III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION

« Le moment est venu de vaincre ou de périr. »

NAPOLÉON IER Empereur des Français de 1804 à 1814 et 1815

Par honnêteté intellectuelle, il me faut avouer que seul le hasard m’a initialement conduit à choisir d’effectuer mon stage professionnel de DESS au CNED à Poitiers, sous la forme d’une mission de six mois au sein du « département » de Français langue étrangère et seconde du centre d’enseignement de Poitiers-Futuroscope. Demeurant à Montmorillon, dans le département de la Vienne, je cherchais en effet comment concilier proximité géographique de mon domicile (seule garantie d’une mission de qualité) et réinvestissement fructueux des apports théoriques que ne manqueraient pas de m’apporter les différents modules du DESS « Formation de formateurs en français langue étrangère ». Pourtant, plusieurs raisons pouvaient motiver mon choix d’un tel lieu de stage. > LE FLES N’AYANT ÉTÉ INTRODUIT À L’IPF QU’À LA RENTRÉE 1995/1996, CE SEGMENT DE L’OFFRE DE FORMATION

DU CNED CONSTITUAIT DONC UN VÉRITABLE « CHANTIER » QUI S’OUVRAIT À MOI, TANT EN TERMES PÉDAGOGIQUES

QU’EN TERMES DE GESTION, DE PROMOTION ET DE MARKETING. > Le CNED n’avait jusqu’alors initié aucune politique de communication spécifique aux langues étrangères qui lui aurait pourtant permis de se positionner comme un véritable acteur de la formation en langues. La mission qui me serait confiée allait donc me permettre, d’une part, de surfer

26 sur les contenus du module « Gestion et marketing » mais aussi, d’autre part, d’en utiliser concrètement et de mettre en application les apports théoriques, en toute autonomie ou presque, puisqu’il s’agissait-là d’un domaine peu exploré (pour ne pas dire inexploré) au sein de l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope, de son département des Langues et, a fortiori, de Français langue étrangère et seconde. > L’IPF dispose, sur le marché de la formation linguistique, des mêmes moyens logistiques que pour le marché global du CNED. Le département des Langues de l’IPF peut donc se prévaloir d’une gestion logistique de plus de 350 000 inscriptions. Par conséquent, celui de FLES également. Or, si la politique de restructuration dans laquelle s’est engagé le CNED visait, dans ses relations Direction générale/instituts, un réel fonctionnement en réseau avec mise en place d’une offre mieux structurée, les instituts sont pour l’heure en situation de concurrence et s’inscrivent toujours dans une logique individualiste de type « Ma vie, mon œuvre ». C’est la raison pour laquelle il est encore possible de dresser un « Top 8 » des centres d’enseignement du CNED avec, comme indicateur de position, les « parts de marché CNED » : indicateur mettant en évidence l’importance des inscriptions faites auprès de chaque institut par rapport au total des inscriptions enregistrées au CNED. L’IPF, avec seulement 8 % des inscriptions au CNED en 1996 (soit environ 27 600 inscriptions en volume) réalisait l’une des moins bonnes « parts de marché » du CNED avec l’Institut de Grenoble (moins de 8 %). 26 Recommandation officielle : « naviguer ».

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Répartition des inscriptions entre centres d’enseignement :

L’IPF est le seul centre d’enseignement à avoir vu diminuer, de façon aussi significative, ses inscriptions : 27 600 en 1994 contre 41 800 en 1992. Cet institut a perdu en deux ans le tiers de sa clientèle, alors que la demande globale CNED, sur cette même période, augmentait de plus de 20 % (347 000 inscriptions en 1994 contre 290 000 seulement en 1992). Évolution des inscriptions de l’IPF-CNED de 1992 à 1994 :

Cette perte de clientèle se manifeste aussi bien sur le marché des BTS que sur celui des produits de formation en langues (moins 34 %, avec moins de 11 000 inscriptions en 1994). C’est donc dans ces circonstances, tracées à grands traits, que M. Jean-Louis DÉCHERAT, directeur de l’IPF, a retenu ma candidature pour un stage professionnel de 300 heures dans le « département » de Français langue étrangère et seconde et m’a accueilli dans son centre d’enseignement et que Mme Françoise TAUZER-SABATELLI, chargée de mission pour le FLES auprès de Monsieur DÉCHERAT, m’a donc proposé de me confier une mission de six mois (de janvier à juin 1995).

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III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION

III/1. Définition de ma mission Lors d’un premier entretien informel avec Mme Françoise TAUZER-SABATELLI, au tout début de l’année 1996, il est apparu que deux grands axes pouvaient être envisagés pour mon stage professionnel de DESS :

- soit un axe « didactique/édition/médias », - soit un axe « promotion/marketing »

27.

III/1.1. L’axe « didactique/édition/médias » Le « département » de Français langue étrangère et seconde de l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope constitue donc un véritable « chantier pédagogique et didactique ». > RÉNOVATION DES MATÉRIELS/DES FORMATIONS : Il s’agissait de coordonner cette rénovation, en collaboration étroite avec le service PAO (Production Assistée par Ordinateur), et de rendre les matériels plus attrayants. > CRÉATION DE MODULES DE FORMATION : Il s’agissait d’offrir une assistance (technique…) à la création de formations

- audio/vidéo + tournages (production audiovisuelle) ; - rapports avec les médias et négociation des droits (presse écrite, TV…) ;

o Exemple : projet de conception d’une formation « Langue et méthodologie » par une équipe du Centre universitaire de FLE de Poitiers, autour de dix sujets de société.

- trouver les documents audiovisuels les moins coûteux (OAVUP 28, VTI

29 CNED…). > CRÉATION FLES MULTIMÉDIA : Il s’agissait de travailler sur les relations entre didactique et nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), dans la perspective de la réalisation d’un cédérom de français langue étrangère et seconde. Il s’agissait donc :

- d’établir un cahier des charges, - de suivre le début de la conception avec les entreprises concernées.

Par ailleurs, il s’agissait aussi de travailler sur le fonctionnement et l’utilisation des visioconférences.

III/1.2. L’axe « promotion/marketing » > Il s’agissait de dresser un état des lieux des inscrits aux formations FLES servies par l’IPF (moins d’une centaine en janvier 1996) et d’analyser les rapports avec ces inscrits, pour la plupart étrangers, résidant ou non en France, afin de pouvoir poser un diagnostic et proposer des solutions pour décupler ce petit nombre d’inscrits.

27 Recommandation officielle : « mercatique ». 28 Office Audiovisuel de l’Université de Poitiers. 29 Vidéotransmission Interactive.

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> Il s’agissait parallèlement de penser la promotion et le marketing du FLES au CNED (en lien avec les services PAO et Production) :

- réalisation d’un dépliant de présentation des formations FLES servies par le CNED, disponible pour le salon « Expolangues 1996 »,

- conception d’un encart publicitaire pour le Petit Guide ULYSSES International 1996 des centres de français langue étrangère

30. > En relation avec la Direction générale et la direction des Affaires internationales (DAI), il fallait élaborer un plan de promotion d’envergure. Jusqu’alors, les tentatives de promotion s’étaient heurtées à plusieurs difficultés. En effet, la principale demande des clients potentiels est généralement de « voir » les cours ; or, si l’on envoie un fascicule imprimé de « démonstration », celui-ci est immédiatement « piraté » et largement « photoco-pillé ». D’où l’idée de ne plus présenter que des « extraits de cours » et de bâtir un projet de promotion à partir de ceux-ci. Exemple : « Le français langue diplomatique » [cf. annexe III.7.6., pp. 66-69]

- 1 fiche descriptive (1 page A4) de cette formation, français/anglais ; - 1 extrait du cours imprimé ; - Établissement d’un publipostage :

o Commission européenne, o ONU et autres organisations internationales, o Écoles de diplomatie dans le monde (Europe et hors Union européenne), o CCCL ;

- Suivi de l’envoi afin de voir comment ça fonctionne. > Trois pistes marketing de promotion des produits FLES du CNED restaient à être explorées et/ou exploitées :

1. les associations qui auraient intérêt à faire de « l’hybride » avec le CNED pour des formations en FLE (regroupements, suivi téléphonique…) ;

2. le centre Unesco de Bordeaux qui se consacre à la diffusion du français ; 3. les instituts français à l’étranger, les CCCL…

EN LIAISON AVEC CET AXE « PROMOTION/MARKETING » > Conception et réalisation d’une VTI dédiée au français langue étrangère et seconde

- Date : le mardi 21 mai 1996 - VTI à forte orientation « institutionnelle »

En fonction des besoins les plus immédiats rencontrés par l’IPF en ce qui concerne le FLES, c’est donc autour de ce second axe « promotion/marketing » que Françoise TAUZER-SABATELLI et Jean-Louis DÉCHERAT ont défini ma mission de stage professionnel en ces termes : « Promotion et suivi des formations du CNED-IPF en français langue étrangère et seconde, auprès de Françoise TAUZER-SABATELLI, chargée de mission pour le FLES près le directeur de l’IPF ».

30 Deux associations regroupent des centres de FLE : « SOUFFLE », Groupement professionnel des organismes d’enseignement du français langue étrangère, et ULYSSES, qui regroupe 36 centres d’enseignement et de formation en FLE parmi lesquels le centre de l’Université de Poitiers. Le choix d’ULYSSES a été conditionné par des impératifs financiers : le catalogue de SOUFFLE a été réalisé trop tôt pour qu’une ligne budgétaire puisse être dégagée par la Direction générale du CNED avant sa parution.

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III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION

III/2. Promotion du FLES au CNED Après avoir présenté les conditions dans lesquelles fut définie ma mission au sein du « département » de FLES du CNED-IPF et en avoir explicité au mieux les tenants et les aboutissants, je crois utile de cerner, en quelques mots, ce que « promotion » peut vouloir dire au sein d’un établissement tel que le CNED ou d’un de ses instituts/centres d’enseignement et, surtout, de souligner quelles peuvent être les multiples répercussions de toute initiative prise en la matière. Si j’avais initialement prévu d’insérer cette partie en conclusion de la présentation du contenu de ma mission, il m’a finalement semblé plus cohérent d’en faire le préambule puisque les considérations qu’elle expose retentissent sur l’ensemble des tâches effectuées au cours de cette mission.

III/2.1. Organigramme institutionnel

La désignation des décideurs en termes de promotion des produits du CNED, a fortiori des produits de FLES, apparaît quelque peu problématique, compte tenu des nombreux intérêts alors en jeu. Avant que la branche « Communication » ne soit retirée de la direction « de la Communication et de la Commercialisation » (DCC), devenue depuis « direction de la Commercialisation », au profit d’un service « d’Information et de Communication », un seul interlocuteur était en charge, au sein de la Direction générale, de tout ce qui se rapportait à la promotion et au marketing. Il convenait donc simplement de s’adresser à cette DCC dès qu’il s’agissait de mettre sur pied une opération de promotion d’un produit et/ou d’un service du CNED. Aujourd’hui, les choses semblent très différentes : la restructuration de la DG, qui prétendait pourtant améliorer et optimiser l’efficacité de son fonctionnement interne tout en clarifiant les positions, rôles et missions attribués à chaque service, a en réalité lourdement complexifié la prise de décision et entravé l’initiative. La promotion du Français langue étrangère et seconde au CNED en subit de plein fouet les conséquences, tant la hiérarchisation et la centralisation des décisions rend périlleux le montage et le suivi de telles opérations. Entre communication et commercialisation, il n’est en effet pas facile de trouver le bon interlocuteur (celui qui a le pouvoir de décision) dans un organigramme rendu d’ailleurs obsolète par l’absence de transparence et de mise à jour régulière. D’un côté, toute initiative de promotion des formations FLES, gérées à Poitiers-Futuroscope, dépend hiérarchiquement du directeur de l’IPF ; de l’autre et en raison de la spécificité même de ces produits et des liens étroits qui unissent le « département » de FLES à la DAI, il convient donc d’obtenir l’aval de la DG pour toute action de marketing, notamment à dimension internationale.

III/2.2. Fonctionnement interne

Grâce notamment à l’expérience acquise au cours de mes six mois de mission au sein de l’IPF, il me semble possible de « retoucher », sinon « officiellement », sur le papier, mais du moins en termes de fonctionnement, l’organigramme de la Direction générale quant aux relations de ses divers éléments entre eux. Ainsi, si l’on en croit la structure organisationnelle avancée par le CNED, les opérations de promotion du FLES devraient dépendre de la direction de la Commercialisation qui a, entre autres missions, celle de la promotion des produits et services de l’établissement. Or la réalité est bien différente puisque, sous couvert du service d’Information et de Communication, c’est en fait le cabinet du recteur, en liaison étroite avec les Affaires internationales, qui revendique cette attribution afin de superviser directement, à la manière d’un domaine réservé, l’énorme campagne FLE voulue par le recteur MOREAU.

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Pourquoi pas ? La raison en est assez évidente. En effet, l’enjeu du plan de promotion des formations FLES du CNED est pluriel :

- Il s’agit d’abord, pour le CNED, de rechercher une légitimité et une reconnaissance, comme acteur du « champ » du FLES, par ses pairs.

- Il s’agit ensuite, au niveau financier, de la conquête de nouveaux marchés, qui passe par l’entrée du CNED comme concurrent potentiel sur le marché de l’EAD du français langue étrangère.

- Il s’agit enfin d’un enjeu politique majeur pour le CNED, qui souhaite renforcer ses activités internationales ainsi que sa place au sein du concert des acteurs de l’EAD dans le monde.

Les répercussions sur le déroulement de ma mission (pour ce qui concerne l’élaboration et la mise en place d’un plan de promotion pour les formations en FLES du CNED-IPF) n’étaient pas sans conséquences et les exemples édifiants ne manquent pas :

- Alors même que nous préparions la VTI consacrée au FLES, la DG nous faisait savoir que seul l’aspect technique (c’est-à-dire la diffusion de l’information auprès des Alliances françaises et Instituts français à l’étranger) incomberait au « département » de FLES de l’IPF, alors que l’aspect « politique » (la diffusion auprès des services culturels des ambassades de Frances) échoirait quant à lui à la DAI. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… ?

- De la même façon, après avoir essuyé les tirs croisés du cabinet du recteur, de la DAI et de la direction de l’IPF lors de la réalisation du dépliant FLES à l’occasion du salon « Expolangues 1996 », la DG elle-même demandait à ce qu’on lui en procure en nombre… [cf. annexe III.2., pp. 31-32]

Mais comme nous n’avions fait réaliser que peu d’exemplaires du dépliant « Apprendre à distance le français langue seconde, langue étrangère » (en raison de contraintes budgétaires) et que seules vingt affiches A3 avaient été conçues et éditées directement par la PAO, la DAI décida alors de faire réaliser pour son compte 1 000 dépliants et 500 affiches. [cf. annexe III.3., pp. 33-34]

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III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION

III/3. Contenus de la mission Qu’il s’agisse des actions qu’il me fallait mener (plan de promotion du FLES, etc.) ou des diverses activités et tâches à réaliser, celles-ci ont toujours été caractérisées par leur richesse, leur diversité voire, parfois, leur complexité. Mais toutes furent également riches d’enseignements de toute sorte (pratique, théorique, technique…). J’ai donc choisi de vous les présenter dans l’ordre chronologique, de janvier à juin 1996. Outre la mission dont j’avais été investi par le directeur de l’IPF auprès de FTS

31 et qui a , bien sûr, conditionné les différentes tâches que je vais, par la suite, décrire et tenter d’analyser, le lien qui les unit reste principalement la caractérisation des formations FLES du CNED comme des « produits dilemmes » (dont on a besoin pour renforcer l’orientation internationale du CNED mais qui gênent, dans lesquelles il est nécessaire d’investir sans pour autant qu’elles rapportent immédiatement), à la manière d’un « fil rouge » récurrent.

PRÉSENTATION DES TÂCHES RÉALISÉES Pour plus de clarté et de précision dans ma description, j’ai choisi de délimiter en cinq points la présentation de ces activités. Ce découpage est quelque peu « artificiel » puisqu’il est quelquefois difficile de les distinguer exactement les uns des autres, en raison de la fréquente simultanéité de traitement de tout ou partie de ces différents dossiers.

1. Note de synthèse 2. Salon « Expolangues 1996 » 3. Session pour les stagiaires du CIEP 4. Notices FLES 1996/1997 5. Première VTI FLES

Bien entendu, chacun de ces cinq grands dossiers ne saurait exister de façon autonome : tous participent en effet de la mise en place du plan de développement et de promotion dont il convenait de doter le « département » de FLES de l’Institut de Poitiers-Futuroscope du CNED. Par ailleurs, on ne saurait exclure de ces six mois de stage professionnel (même s’il ne s’agit pas à proprement parler de « tâches » définies ou de « missions » confiées à votre serviteur) les tâches implicites de secrétariat (suivi de courrier « arrivée » et « départ », archivage, relations téléphoniques…), le suivi régulier des multiples « affaires en cours » et, bien sûr, les réponses à apporter aux nombreux imprévus quotidiens.

III/3.1. Note de synthèse

Janvier : premier mois de stage Pour présenter la première tâche qui m’a été confiée le jour de mon arrivée à l’IPF du CNED, il me plaît à rappeler l’anecdote dont nous fit part M. Thierry TERRIER, ancien consul général de France à Djedda (Royaume d’Arabie Saoudite), lors de son intervention dans le cours de M. Louis PORCHER. Jeune secrétaire adjoint du cadre général au ministère des Affaires étrangères, lorsqu’il obtint son premier poste diplomatique, l’ambassadeur de France en place, dont il était l’adjoint, lui demanda, dès son arrivée, de lui rédiger une « note verbale » sur un dossier urgent en souffrance. Note qu’il fit et refit sans trop savoir en quoi consistait vraiment la technique de ce périlleux exercice de style, jusqu’à remettre un document qu’il estimait honorable…

31 Françoise TAUZER-SABATELLI, dans le jargon interne de l’IPF.

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Mon « bizutage » a eu lieu, à titre d’initiation ou d’examen de passage, à l’identique ou presque ! Le premier jour de mon stage professionnel était un jour de grande effervescence, tant dans ma tête qu’au CNED-IPF : de nombreuses réunions de coordination étaient en effet programmées ce jour-là ; elles allaient me valoir une quasi-solitude de 9h à 17h. Qu’allais-je bien pouvoir faire ? Je ne connaissais encore personne et, si je savais ce pour quoi j’étais là, je n’avais rien de « concret » sur quoi m’appuyer pour mettre ma mission en chantier. Je me suis donc installé et me suis servi la première des très nombreuses tasses de café qui allaient m’accompagner six mois durant. FTS est arrivée sur ces entrefaites ; elle m’a présenté le personnel du département des Langues (dans lequel se trouvait notre bureau) puis, comme il lui fallait s’absenter pour la journée, elle m’a donc confié ma première tâche : rédiger une note de synthèse de deux pages à partir d’un rapport sur l’utilisation du français dans le contexte économique hongrois, présentant les résultats d’une enquête réalisée à la demande du service culturel de l’ambassade de France en Hongrie. Cette note de synthèse devait servir, dans le cadre du plan de promotion et de développement du FLES au CNED, de préparation à un voyage du directeur de l’IPF en Hongrie. À mon tour, j’ai donc fait et refait cette note de synthèse : je n’en connaissais pas la technique, même si j’avais longuement pratiqué celle du résumé de texte ou de la synthèse de documents. J’ai donc « improvisé » et il m’aura fallu en tout près de cinq heures pour présenter non pas deux mais trois feuillets présentables ! [cf. annexe III.1., pp. 28-30]

III/3.2. Salon « Expolangues 1996 »

Février : deuxième mois de stage Le salon « Expolangues 1996 » revêtait un intérêt tout particulier, puisqu’il offrait au CNED la première grande occasion de promouvoir ses formations en français langue étrangère et seconde dans une manifestation d’envergure internationale. Même si le temps imparti à la préparation de ce salon fut bien [trop] court (compte tenu de la date de mon entrée en stage), un certain nombre de produits promotionnels put être mis à la disposition du public. > Dans le cadre des nouvelles ligne et charte graphiques adoptées pour les produits FLES du CNED-IPF :

- AFFICHETTES A3 « Le français langue seconde, langue étrangère » [cf. annexe III.3., pp. 33-34]

- Travail sur la maquette avec le conseiller PAO de l’IPF

- DÉPLIANTS de présentation de l’offre du CNED en FLES

[cf. annexe III.2., pp. 31-32]

- Travail de relecture de la maquette et de la première épreuve après approbation de celles-ci par la DAI et la Direction générale du CNED

- FICHES DESCRIPTIVES des 8 formations gérées par l’IPF

[cf. annexes III.4., p. 35, et

III.5., pp. 36-43]

- Réalisation en PAO de 7 de ces 8 fiches descriptives à partir de la fiche concernant le « Français langue diplomatique », réalisée antérieurement par FTS et le conseiller PAO

- Relecture puis tirage en nombre en interne au service Production de l’IPF

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> Extraits de cours imprimés : ils prenaient la forme de huit fascicules imprimés correspondant aux huit formations gérées par l’IPF. [cf. annexe III.7., pp. 45-82]

Chacun d’eux étaient constitués de :

- 1 COUVERTURE (conforme à la nouvelle charte graphique FLES)

[cf. annexe III.6., p. 44]

- Élaboration des couvertures avec le conseiller PAO de l’IPF

- 1 PAGE DE GARDE (portant la mention : « Extraits du cours imprimé »)

[cf. annexe III.7.]

- Élaboration des pages de garde au service PAO de l’IPF

- 1 TABLEAU DES CONTENUS (du cours imprimé) et 1 SOMMAIRE (de l’extrait présenté)

[cf. annexe III.7.]

- Élaboration du tableau des contenus de chacune des huit formations et des sommaires (inexistants dans presque toutes les formations FLES regroupées à l’IPF)

- Réalisation des tableaux et des sommaires sur logiciel de traitement de texte (pour PC)

- 1 CHAPITRE ou 1 PASSAGE sélectionné pour son intérêt et/ou sa représentativité

- Sélection des extraits des huit cours imprimés

- Suivi du tirage en nombre de ces fascicules en production automatique (CNED-IPF)

Compte tenu de la date de mon entrée en « fonctions » au sein de l’IPF et de celle de l’ouverture du salon « Expolangues 1996 » (du 15 au 19 février), c’est donc un peu dans la précipitation et dans l’urgence qu’il a fallu réaliser ces produits de communication. Ces circonstances, là encore récurrentes pour chacune des activités décrites ici, sont en tout état de cause très formatrices et le fait de travailler la plupart du temps seul ou en binôme permet à un esprit curieux d’observer et d’apprendre mais aussi et surtout de rapidement maîtriser l’ensemble des étapes de la réalisation desdits matériels, depuis le projet jusqu’au produit fini.

Promouvoir pour se faire plaisir ? Beaucoup de travail pour un résultat finalement assez limité et ressenti, « à chaud », comme un peu décevant : il n’y a pas eu, par exemple, de répercussion notoire de ce salon sur les inscriptions aux formations FLES servies par le CNED-IPF. Dans le cadre plus global des stratégies définies par le « marketing mix »

32 adopté par le CNED pour la promotion de ses produits (en l’occurrence de français langue étrangère et seconde), la mise à la disposition des visiteurs du salon de dépliants, de fiches descriptives, d’extraits de cours… traduit la politique d’information et de communication privilégiée par le CNED à l’occasion de ce type de manifestation. Si l’objectif semble en partie atteint, compte tenu de la grande quantité de dépliants non pas distribués mais pris par les visiteurs eux-mêmes sur le stand, la médiatisation (donc la « mise à distance ») même de la rencontre avec le public à travers ces matériels (brochures...) reflète bien la représentation qu’à le CNED de lui-même, en tant que nouvel entrant sur le marché de la formation en français langue étrangère.

32 Recommandation officielle : « marchéage ». Coordination de l’ensemble des actions de communication commerciale en termes de dosage et de cohérence.

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Reste donc l’« intime » satisfaction d’avoir pu mettre sur pied cette « présence » des formations en FLES du CNED à « Expolangues 1996 », même s’il y aurait beaucoup à dire sur la conception même du « stand CNED » qui, pour des raisons essentiellement financières, se trouvait en réalité inclus dans le stand général du ministère de l’Éducation nationale : difficilement repérable et accessible.

III/3.3. Accueil des stagiaires du CIEP

Mars : troisième mois de stage En 1995, le Centre International d’Études Pédagogiques (CIEP) de Sèvres avait demandé à Françoise TAUZER-SABATELLI, alors professeure chargée d’études au CNED-IPF et responsable de formations en langues, d’organiser une semaine de formation pour les participants au « stage long » du CIEP (les futurs agents de la direction de la Coopération culturelle et linguistique du ministère des Affaires étrangères). La même demande a été réitérée cette année par Mme Françoise WEISS, responsable de ce « stage long » au CIEP. Mais, pour des raisons budgétaires, il ne pouvait s’agir cette fois-ci que d’une session de deux jours, les 25 et 26 mars 1996, incluse dans le cadre d’un voyage d’étude dans la région Poitou-Charentes. Nous avons donc tenté de bâtir un programme pour ces deux journées sur le site du Futuroscope, [cf. annexe III.8., p. 83]

avec l’objectif de permettre à ces futurs attachés de coopération linguistique et éducative (ACLE) : - de rencontrer le plus grand opérateur européen en matière d’EAD : le CNED ; - de connaître son modèle (matériels et services fournis à 350 000 inscrits, concernant 3 500

produits, de la formation initiale à la formation continue) ; [cf. annexe III.9., pp. 84-86]

- d’observer ses recherches dans l’utilisation et l’adaptation des NTIC ; - de repérer enfin des interlocuteurs pour la coopération linguistique et éducative.

Ils auraient en effet, une fois en poste, à assurer l’interface entre la France (et ses régions) et l’étranger. Parmi les différentes tâches qui m’ont été confiées à cette occasion :

- réservations hôtelières et négociation de tarifs pour les repas ; - réservation de la navette gare SNCF de Poitiers/site du Futuroscope (arrivée et départ) ; - relations téléphoniques assez régulières avec Françoise WEISS (nombre de stagiaires, liste

nominative, suivi de l’élaboration du programme de formation…). Mais pour essayer de compenser l’impossibilité matérielle d’organiser, en si peu de temps, des visites auprès de tous les acteurs locaux exerçant dans les domaines linguistique et/ou éducatif, FTS m’a confié, outre la co-préparation du programme de ces journées, la mission de réaliser, pour chacun des 21 stagiaires, une mallette documentaire contenant le maximum d’informations et de documents/ brochures présentant les activités, les réalisations, les recherches et les éventuelles propositions (ou possibilités de collaboration) de chacun desdits acteurs extérieurs au CNED. Cette mallette leur offrirait ainsi un panorama des plus exhaustifs des possibilités de coopération avec la région Poitou-Charentes. Il m’a donc fallu, dans un premier temps, identifier et répertorier chacun de ces acteurs puis prendre contact avec eux directement, par téléphone, ou parfois plus « officiellement », par courrier, afin d’obtenir de la documentation, complète et détaillée, sur leurs activités respectives. J’ai donc conçu cette mallette, destinée à leur être remise à leur arrivée

33. Chacune d’entre elles avait été personnalisée au moyen d’étiquettes adhésives sur lesquelles étaient imprimés le prénom et le nom de chaque stagiaire ainsi que le lieu et la date de ce séminaire de deux journées.

33 Il s’agit de mallettes en plastique de couleur grise, rehaussées sur le devant du logo du CNED en bleu, blanc et gris clair, et portant la mention : « CNED - Centre National d’Enseignement à Distance ».

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CONTENU DE LA MALLETTE REMISE AUX STAGIAIRES Conseil régional Poitou-Charentes - Lycée pilote innovant

- Inventaire 1996 des coopérations interrégionales (direction déléguée au Plan, à la Coopération interrégionale et aux Projets européens)

- Arc atlantique

Conseil général de la Vienne - Guide touristique « La Vienne pour vous séduire »

- Liste des partenaires européens du Département de la Vienne

Futuroscope - Guide pédagogique pour les classes des cycles élémentaire et secondaire (« Pour réussir le séjour de votre classe au Futuroscope »)

CRDP de Poitiers - Documentation générale

IUFM de Poitiers - Documentation générale

Université de Poitiers - Laboratoire de recherche « Langage et communication », dirigé par Daniel GAONAC’H (DEA « Psychologie de la cognition et du langage »)

- Service commun des Relations internationales de l’Université

- Centre universitaire de FLE (cours intensifs de langue française de juillet à septembre 1996 et programme de l’année universitaire 1996/1997)

- OAVUP (Office Audiovisuel de l’Université de Poitiers)

CNED - Dépliant FLES - Catalogue du Service audiovisuel - Brochure sur la cassette vidéo :

« Unesco : 50 ans, l’heure d’en parler », réalisée à partir d’une VTI CNED

- Présentation des six VTI organisées par l’IPF de janvier à mai 1996

CAREL de Royan - Documentation générale

Eurocentres La Rochelle - Documentation générale

IEF La Rochelle - Documentation générale

Trilogic - La création informatique (système Winscope)

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Cyberion / « Édition et production multimédia » (branche de conception multimédia implantée à Poitiers de Médiaconcept Technologies Paris)

- « L’énergie du multimédia au service de la connaissance et de l’information »

Linguanet - http://www.vol.it/linguanet : la banque de données télématique pour le monde des langues

La suite de ma mission concernant la visite des stagiaires du CIEP au CNED-IPF consistait essentiellement à suivre ces derniers au cours de leurs deux journées de travail à Poitiers et à prendre en charge certains sous-groupes lors d’activités optionnelles et/ou par ateliers. Il ne faudrait cependant pas omettre certaines tâches moins nobles et gratifiantes mais tout aussi essentielles au bon déroulement de telles sessions de formation : les accueillir à leur arrivée à la gare SNCF de Poitiers, préparer et servir le café lors des différentes pauses, répondre à leurs questions et résoudre leurs multiples petits problèmes matériels (téléphone, manque de papier, besoin de crayons…).

III/3.4. Notice sur les formations FLES du CNED-IPF 1996/1997

Avril : quatrième mois de stage Il me semble nécessaire, pour présenter ce « quatrième » point, d’apporter a priori un certain nombre d’informations « pratiques » qu’il est important de connaître afin de pouvoir se repérer aisément dans les codifications des différentes formations. > Au sein du CNED, les années académiques ne sont pas calculées de septembre à septembre mais de juin à juin : le mois de juin correspondant alors au début de l’année académique nouvelle. Il convient donc que les nouvelles formations ou les formations rénovées soient prêtes à être servies dès la parution du nouveau catalogue du CNED (fin juin). > On ne parle pas d’« année » au CNED mais de « train ». De plus, ces « trains » sont suivis d’une lettre correspondant, quant à elle, à l’année académique en cours. Exemple : 1995/1996 = train G 1996/1997 = train H Il revient donc à chacun des départements du CNED en charge d’un segment de l’offre de formation d’élaborer la notice de présentation des formations qu’il gère au début de chaque nouvelle année (élaboration des notices en avril/mai pour juin). > La notice présente, sous la forme d’un ou de plusieurs tableaux synoptiques, l’ensemble des formations gérées par les départements d’un institut, en indiquant pour chacune :

- le code du cours, - la dénomination exacte de la formation, - le niveau nécessaire pour accéder à ladite formation, - le contenu détaillé (descriptif) de son/ses fascicule(s) imprimé(s), - le matériel pédagogique complémentaire (cassettes audio et/ou vidéo, disquettes…), - le nombre de devoirs à renvoyer, - les services CNED complémentaires (service télématique : regroupements, forums, VTI…), - les tarifs auxquels est servie la formation en question.

Sont également indiqués : - le public concerné par ces formations, - les modalités d’inscription, - l’organisation du travail et les moyens mis à disposition des inscrits, - le cas échéant : des informations sur les examens.

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Voilà côté « back office » 34. Mais la destination de ces notices demeure principalement du côté du

« front office » puisque ce sont elles qui sont envoyées aux clients potentiels quand ils demandent des informations sur l’ensemble des formations servies par tel ou tel département d’un institut. > La première notice concernant les formations en français langue étrangère et seconde servies par le « département » de FLES de l’IPF (pour le train G : 1995/1996) était des plus succinctes (2 pages A4 recto verso). [cf. annexe III.10., pp. 87-90]

Plusieurs raisons à cela : - le FLES n’allait être introduit au sein de l’IPF qu’à la fin de l’été 1995 (au mois de septembre), la

décision de création de ce nouveau « département » n’ayant été prise qu’au printemps 1995. C’est donc une nouvelle fois dans l’urgence qu’il avait fallu rédiger la première notice FLES, sans avoir beaucoup de temps à y consacrer ;

- le second paramètre qu’il convenait de respecter était d’ordre technique : en effet, la description des formations était limitée en nombre de caractères utilisables (225 caractères maximum) ;

- enfin, aucun travail de fond sur les huit formations FLES qu’allait gérer l’IPF n’avait encore pu être réalisé : leur description était donc très schématique et les informations « pratiques » qu’elle contenait (nombre de fascicules imprimés, nombre de cassettes audio, de cassettes vidéo, nombre et type [oral/écrit] de devoirs à renvoyer…) parfois erronées, faute de vérification suffisante.

C’est donc sur la base de cette première notice que j’allais travailler à la conception de la notice 1996/1997 (train H), après un gros travail de familiarisation et d’analyse des formations gérées à l’IPF. Par ailleurs, les paramètres (techniques ou autres) à respecter avaient avantageusement changé : notamment la disparition de la limitation du nombre de caractères disponibles pour la description des formations. Il devenait donc possible, à partir des cours eux-mêmes mais aussi des différentes tâches réalisées depuis le début de mon stage professionnel au CNED-IPF autour de ces formations (fiches descriptives, sommaires, tableaux de contenus…), de présenter plus précisément et de façon plus analytique les huit formations FLES de l’IPF. > Pour chacune de ces formations, j’ai donc :

- réalisé une présentation synthétique de leur contenu, - vérifié le nombre de cassettes audio et/ou vidéo qui les accompagne ainsi que le nombre de

devoirs à renvoyer au professeur-correcteur. J’ai ensuite participé à la réalisation de la maquette de la notice FLES avec le conseiller PAO (trois pages A4 recto verso). Tout en respectant la charte graphique définie par le CNED-IPF pour l’ensemble des notices, il s’agissait tout de même de faire ressortir la spécificité de nos formations et donc d’essayer de ne pas entrer ipso facto dans le moule de présentation didactique adopté, par exemple, par le département des Langues de l’IPF. Cette notice 1996/1997 devait enfin être approuvée par la direction du CNED-IPF avant relecture par ses concepteurs et/ou ses rédacteurs. [cf. annexe III.11., pp. 91-96]

34 Recommandation officielle : « post-marché ». Ensemble des agents chargés de la gestion administrative des opérations (à l’origine, d’une salle de marché).

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III/3.5. Vidéotransmission interactive FLES : mardi 21 mai 1996

Mai : cinquième mois de stage Le 21 mai 1996, une émission de télévision par satellites (Télécom 2C et Eutelsat II-F2) a réuni, dans les studios de télévision du CNED, des spécialistes du français langue étrangère et seconde sur le site du Futuroscope près de Poitiers. On appelle ces émissions des « vidéotransmissions interactives » (VTI) parce qu’il s’agit d’émissions en direct, à destination des apprenants du CNED qui peuvent y participer en posant des questions aux intervenants réunis sur le plateau, par téléphone ou par télécopie. Cette technique de pointe est utilisée par le CNED depuis plus de cinq ans et constitue un véritable « canal Éducation » pour les inscrits. [cf. annexes III.15., pp. 109-110, et III.16., pp. 111-114]

Diffusée le mardi 21 mai de 15h à 17h, cette émission s’adressait aussi bien à des apprenants de niveau avancé qu’à des enseignants en formation du public CNED mais, également, de manière plus large, au « champ » du FLES : en France, les centres de FLE et les départements de FLE des universités ; à l’étranger, les centres culturels et de coopération linguistique (CCCL), les Alliances françaises ou les départements de Français des universités étrangères. L’objectif de cette première émission consacrée au français langue étrangère et seconde était non seulement d’expérimenter cette technologie sur une matière introduite récemment dans le catalogue du CNED mais aussi de rappeler les argumentaires pour le français en tant que langue seconde ou étrangère, de poser les enjeux de l’EAD, en français et du français, et, par conséquent, de déboucher sur la problématique de la didactique des cultures dans une perspective francophone et interculturelle. [cf. annexe II.1., pp. 12-14]

L’élaboration et la réalisation de cette première VTI consacrée par le CNED au FLES restera comme l’opération la plus importante de mon stage professionnel au sein de l’IPF, tant par le temps et le travail nécessaires à sa conception que par l’importance des compétences, savoirs et savoir-faire mis en œuvre. Au début de chaque nouveau « train », un « quatre pages » annonce l’ensemble des VTI qui seront organisées au cours de l’année par un institut. Il présente à chaque inscrit ce qu’est une VTI, les modalités de participation des apprenants, la liste des VTI (dates et horaires, titre ou sujet, public cible et contenus) ainsi que l’indication des sites de réception dans lesquels les inscrits peuvent se rendre pour y assister. [cf. annexe III.17., pp. 115-116]

La première VTI FLES y était donc annoncée ; restait à la concevoir et à la réaliser ! Or l’idée de l’organisation de cette émission émanait directement des cerveaux féconds de la Direction générale (DG) et de la direction des Affaires internationales (DAI), qui prétendaient en faire une sorte d’événement « politico-institutionnel » autour de la notion d’aménagement linguistique d’une Francophonie interculturelle et du rôle que pourraient y jouer les formations à distance (en français et du français) du CNED. Sans pour autant nous en suggérer un contenu précis… C’est donc sur cette base des plus « mouvantes » que Françoise TAUZER-SABATELLI et moi-même nous sommes livrés à un véritable brainstorming

35, à la fois pour bâtir un contenu et un programme cohérent pour cette émission que pour lui trouver un titre « lisible ».

35 Recommandation officielle : « remue-méninges ».

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1) ANALYSE DES PUBLICS Préalablement à l’organisation de cette VTI FLES et d’un commun accord avec FTS (nous avions déjà évoqué ensemble la nécessité d’un tel travail), je me suis donc livré à une analyse des publics FLES du CNED-IPF. Les conclusions de cette étude, sur laquelle je ne m’étendrai pas longuement ici puisque vous pourrez la consulter en annexe, démontraient la nécessité évidente d’une campagne de promotion de nos formations FLES à l’étranger, non seulement pour consolider notre présence là où des clients suivaient déjà une formation FLES du CNED mais aussi et surtout pour élargir ces publics en conquérant de nouveaux marchés. [cf. annexe III.13., pp. 98-106]

Pour ne citer qu’un chiffre, disons que 75,5 % des inscrits à une formation FLES gérées par l’IPF résident en France, contre 24,5 % seulement à l’étranger. Mais pour avoir une idée plus précise des publics auxquels il nous faudrait prioritairement nous adresser dans le cours de cette VTI FLES (destinée d’abord à l’ensemble des inscrits FLES du CNED), j’ai volontairement élargi mon enquête en m’adressant aux autres instituts CNED en charge de formations en français langue étrangère et seconde : Grenoble, Toulouse et Rouen. [cf. annexe III.14., pp. 107-108]

On pouvait donc estimer raisonnablement le public concerné par la VTI du 21 mai, tous instituts confondus, à près de 1 200 apprenants, dont plus de 80 % qui résidaient à l’étranger. En effet, contrairement à la constatation faite pour les inscrits de l’IPF, les 800 inscrits à la mention FLE des licences et à la maîtrise de FLE de Grenoble demeuraient tous à l’étranger. C’est donc à la suite de cette étude que nous avons pris la décision de diffuser notre VTI non seulement sur Télécom 2C (comme l’ensemble des émissions de ce type) mais également sur Eutelsat II-F2, afin que les deux empreintes

36 couvrent une plus grande zone géographique : par débordement, l’ensemble ou presque du continent européen (pays membres de l’Union européenne + Europe de l’Est + Proche-Orient). [cf. annexe III.20., p. 120]

2) CONTENUS ET INTERVENANTS Alors même que nous tentions de préparer le programme de cette émission, nous avons appris que la DAI avait unilatéralement programmé une VTI consacrée à la Francophonie le 29 avril 1996 avec, entre autres invités, Mme Margie SUDRE, secrétaire d’État à la Francophonie. Comme nous n’avions dès lors plus à prendre en charge l’aspect « politique » et/ou « officiel », nous avons donc pu, tout à loisir, nous orienter vers une émission plus « généraliste » autour du français et de son enseignement/apprentissage dans le monde, que nous intitulerions : « Des formations à distance en français langue étrangère - Pourquoi et comment apprendre le français ? ». [cf. annexe IV.3., p. 161]

2.1. Contenus

> Le contenu de cette première VTI de français langue étrangère devait être assez large pour intéresser tous les publics visés. Nous avons donc choisi d’aborder trois thèmes-clés du domaine :

1. les formations à distance en français langue étrangère (la langue française comme moyen) ; 2. l’argumentaire pour l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère et langue

seconde, avec définition des deux publics (la langue française comme fin) ; 3. la didactique du français dans une perspective francophone et institutionnelle (la langue

française comme expression de différentes cultures).

36 Zones couvertes au sol par le(s) satellite(s).

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> Deux liaisons en visioconférence 37 viendraient enrichir l’émission :

1. la première avec la Suisse, pour que Monsieur le recteur MOREAU, directeur général du CNED, introduise le sujet et que M. Jean-Marc PAGE, directeur du CRED (Centre Romand d’Enseignement à Distance), dise quelques mots sur l’enseignement à distance ;

2. la seconde depuis Montréal, avec la Télé-Université du Québec (Téluq), au cours de laquelle interviendra Mme Angéline MARTEL, professeure

38 et didacticienne. > Trois documents vidéo, tournés ou montés pour l’émission, seraient présentés :

1. un argumentaire en faveur du français comme langue de communication scientifique et technique, prononcé par M. Maurice GOMEL, professeur de Chimie-Physique à l’Université de Poitiers ;

2. les propos introductifs de Madame SUDRE et de Monsieur LUCIER lors de la VTI consacrée à la Francophonie du 29 avril 1996, définissant le concept de Francophonie ;

3. une présentation animée des formations en français langue étrangère et seconde disponibles au CNED.

2.2. Intervenants sur le plateau

> Tout en poursuivant le travail d’élaboration du contenu de l’émission, nous avons pris contact, d’abord téléphoniquement, avec un certain nombre de personnalités que nous considérions comme des intervenants potentiels. [cf. annexe III.27., pp. 129-130]

Ces échanges permirent non seulement d’étoffer le programme de la VTI à partir de leurs réactions et de leurs suggestions mais également de connaître ceux qui accepteraient d’y participer en qualité d’experts. Après ces premiers contacts tous azimuts, une lettre fut envoyée à chacune des personnalités ayant accepté de participer à la VTI ; elle avait pour but de leur confirmer notre « invitation », de leur rappeler le contenu et les objectifs assignés à cette émission et de leur présenter les autres intervenants pressentis. Un avant-programme y était joint. [cf. annexe III.26.1., p. 126]

> Allaient donc participer à cette première émission de télévision interactive consacrée au FLES, depuis les studios du CNED : M. GILLES BRETON

Devenu directeur pédagogique de l’Alliance française de Paris après avoir dirigé de grandes Alliances en Amérique latine, il parle de l’importance du réseau des Alliances et de la nécessité de mettre en place des formations à distance, notamment dans le domaine de la formation des enseignants (l’Alliance française souhaite développer ce projet avec l’IPF et l’Université d’Angers).

M. ÉRIC DELAMOTTE Enseignant-chercheur en Sciences de l’éducation à l’Université de Rouen, il travaille sur le marché des langues et intervient tout particulièrement sur le marché de la formation et de l’enseignement à distance des langues étrangères.

M. JEAN-EMMANUEL LEBRAY Professeur coresponsable du département de FLE de l’Université Stendhal de Grenoble et responsable universitaire des formations en français langue étrangère gérées par l’Institut de Grenoble du CNED (800 inscrits). Son intervention porte sur l’organisation générale de ces formations à distance ainsi que sur la didactique du français.

37 Téléconférence permettant, outre la transmission de la parole et de documents graphiques, celles d’images animées des participants. 38 Ce mot est orthographié conformément au souhait exprimé par Madame MARTEL et à l’usage de féminisation des noms de professions en vigueur au Québec.

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M. RICHARD LESCURE Professeur en didactique du français langue étrangère et responsable de la filière FLE de l’Université d’Angers, il a contacté le CNED sur des projets de formations à distance en FLE visant à la préparation au DELF et au DALF, en collaboration avec les universités des Pays de Loire. Il intervient sur l’importance de ces certifications pour les apprenants en FLES.

M. BERNARD MIS Chargé de mission à la sous-direction de la Politique linguistique et éducative du ministère des Affaires étrangères, il parle de la politique de la sous-direction pour la diffusion de la langue française à l’étranger.

MME FRANÇOISE PLOQUIN

Rédactrice en chef, auprès de M. Jacques PÉCHEUR, des revues pour les professeurs de français langue étrangère (Le Français dans le monde) et langue seconde (Diagonales), elle définit les termes de français « langue étrangère » et « langue seconde » et parle du rôle de ces revues dans le « champ ».

Une invitation officielle à participer au tournage de cette VTI FLES, signée par M. Jean-Louis DÉCHERAT, directeur de l’IPF, serait envoyée ultérieurement à chaque intervenant présent sur le plateau. [cf. annexe III.26.2., p. 127]

> Parallèlement, un « quatre pages » détaillé de présentation et d’information sur cette première VTI consacrée au FLES était envoyé à l’ensemble des inscrits FLES du CNED, dans lequel ils pouvaient trouver les informations suivantes :

- les coordonnées précises de chacun des deux satellites de diffusion permettant le réglage des antennes paraboliques

39 ; - la liste des intervenants présents sur le plateau ; - les objectifs et le déroulement de l’émission.

[cf. annexe III.18., pp. 117-118]

C’est d’abord tout ce travail de communication (téléphonique et/ou épistolaire) qui m’a incombé. > Une fois acquis le programme général de l’émission et la liste des participants, restait à gérer l’aspect promotionnel de cette VTI. Cette opération marketing revêtait une importance particulière :

- d’une part, le « département » de Français langue étrangère et seconde de l’IPF, toujours en quête de légitimité, se trouvait dans une phase d’identification de ses apprenants isolés inscrits à des formations FLES ;

- d’autre part, cette première émission consacrée au FLES s’était donnée comme objectif o de promouvoir les formations servies par le CNED dans ce domaine, o de promouvoir également la formule même des VTI comme objet en soi, o d’observer les NTIC utilisées dans le cadre d’une émission interactive en direct.

Après l’analyse des publics à laquelle je m’étais livré, il avait été décidé d’établir une base de publipostage

40 d’envergure afin de jeter les bases d’une campagne de promotion à l’étranger. [cf. annexe III.12., p. 97]

Nous allions donc faire « d’une pierre deux coups », en associant promotion de nos formations FLES et promotion de la VTI, tant en France qu’à l’étranger. [cf. annexe III.21., p. 121]

39 Un quart d’heure avant le début de la diffusion de l’émission, la mire est installée sur les canaux par lesquels va être diffusée la VTI : ce laps de temps permet d’optimiser le réglage des postes récepteurs en orientant l’antenne parabolique. 40 Recommandation officielle pour mailing.

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3) PROMOTION DE LA VTI

À destination de nos 1 200 inscrits à des formations en français langue étrangère dispensées par les instituts de Poitiers, de Grenoble et de Toulouse, elle a été conçue par l’équipe « Français langue étrangère et seconde » de l’IPF. Il s’agit d’un public composé en majorité de futurs professeurs de français (licence et maîtrise FLE) et d’apprenants très avancés (français général ou français de spécialité). Pour assurer une diffusion importante à cette VTI et pour renforcer l’interactivité, le public « présentiel » des étudiants des départements de FLE d’universités françaises (Paris III, Paris VIII, Grenoble, Besançon, Le Mans, Angers…) et de certaines universités étrangères (Université d’Olomouc en République tchèque, Université autonome de Barcelone en Espagne, Université de Linz en Autriche…) a été invité, tout comme les étudiants et les professeurs des CCCL français et des Alliances françaises, dans la zone de couverture des satellites utilisés. Pour inviter ces publics, sept publipostages ont été mis en place :

1. Inscrits CNED / IPF 2. Inscrits CNED / Institut de Grenoble (étiquettes fournies à l’IPF) 3. Inscrits CNED / Institut de Toulouse (documentation fournie à Toulouse) 4. Centres français de FLE 5. Départements de Français d’universités françaises et étrangères 6. Directeurs des instituts et Alliances françaises en Europe et dans le bassin méditerranéen 7. ACLE 41 (services culturels des ambassades de France de plus de trente pays)

3.1. En France

> Auprès des inscrits en FLES du CNED 42

- de l’IPF - de Grenoble - de Toulouse

> Le « quatre-pages » = 1 A3 [cf. annexe III.18., pp. 117-118]

> Auprès des étudiants des filières FLES - Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris

III : o Maîtrise FLE o DESS « Formation de formateurs

en français langue étrangère » - Université de Poitiers :

Maîtrise FLE 1994/1995 et 1995/1996 - Autres universités françaises (Angers,

Le Mans…)

> Le « quatre-pages » = 1 A3 [cf. annexe III.18., pp. 117-118]

> Auprès des centres de français langue étrangère

- CIDEF / Université catholique de l’Ouest - Angers

- CELA - Avignon - Institut agronomique méditerranéen /

Centre de français - Montpellier - IMEF - Montpellier - DEFLE / Université Michel-de-Montaigne -

Bordeaux III

> Le « quatre-pages » = 1 A3 [cf. annexe III.18., pp. 117-118]

+ lettre d’accompagnement [cf. annexe III.22., p. 122]

41 Attachés de Coopération Linguistique et Éducative. 42 Les 800 inscrits des mention FLE des licences et maîtrise FLE étaient, le matin même de la VTI, en pleine session d’examen ; ils auraient donc tout le loisir d’y assister puisque seule une épreuve optionnelle devait avoir lieu l’après-midi.

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- CEUIE / Université de Caen - DEE / Université Charles-de-Gaulle - Lille III - UFR Didactique du FLE / Université de la

Sorbonne Nouvelle - Paris III - CCIP / Direction de l’Enseignement - Paris - ACCORD / École de langues - Paris - Université d’été de Perpignan - IIEF - Strasbourg - CLA - Besançon - CIEF / Université de Bourgogne - Dijon - CUEF - Grenoble - CEFLE - Nantes - CAREL - Royan - CILEC - Saint-Étienne - CAVILAM - Vichy - Campus international / Université d’été

de Toulon - IEFEE / Université de Pau

> Auprès d’institutions du « champ » : - CIEP/BELC - Sèvres - CREDIF - Saint-Cloud - CLEMI - Paris - CRAPEL - Nancy

> Le « quatre-pages » = 1 A3 [cf. annexe III.18., pp. 117-118]

+ lettre d’accompagnement [cf. annexe III.22., p. 122]

3.2. À l’étranger (zone couverte par Eutelsat II-F2)

> Auprès des :

- Alliances françaises - instituts français - centres culturels et de coopération

linguistique

> Auprès des : - attachés de coopération linguistique et

éducative (ACLE) / Ambassades de France, services culturels

- attachés linguistiques (AL) / Instituts français

> 1 fascicule A4 [cf. annexe III.19., p. 119]

+ lettre d’accompagnement [cf. annexes III.23., p. 123,

et III.24., p. 124]

+ dépliant FLES/CNED [cf. annexe III.2., pp. 31-32]

3.3. Pôles d’interactivité

> En France

- Sites de réception « institutionnels » du CNED (cf. pages 3 et 4 du fascicule A3 de présentation de la VTI)

- Centres de FLE équipés d’une réception satellitaire Chaque site de réception met à la disposition des téléspectateurs présents téléphones et télécopieurs nécessaires à leur éventuelle participation aux phases d’interactivité. > À l’étranger Compte tenu des impératifs techniques liés à la distance, nous avons décidé de superviser la mise en place d’un certain nombre de sites pilotes à l’étranger.

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FTS m’a donc demandé de joindre personnellement un certain nombre de personnes en poste à l’étranger (et faisant partie de son « capital social » et/ou de son réseau), par télécopie puis par téléphone (nous avions réussi à obtenir de la direction de l’IPF le « 19 » : sésame téléphonique pour accéder à l’international). [cf. annexe III.25., p. 125]

- Service culturel / Ambassade de France à PRAGUE, République tchèque - Service culturel / Ambassade de France à ATHÈNES, Grèce - Service culturel / Ambassade de France à LONDRES, Grande-Bretagne - Service culturel / Ambassade de France à RABAT, Maroc - Instituts français de BARCELONE, MADRID, SÉVILLE et VALENCE, Espagne - Instituts français de ZAGREB, Croatie - Instituts français de LA HAYE, Pays-Bas - Instituts français de VIENNE, Autriche - Centre culturel français de TUNIS, Tunisie - Centre culturel français de TURIN, Italie - Uniwersytet Warszawski de VARSOVIE, Pologne - University Palackého (Université Palacky) d’OLOMOUC, République tchèque - UAB / Université autonome de BARCELONE, Espagne - UNED / Université nationale d’enseignement à distance de MADRID, Espagne - Conseiller pédagogique régional de WROCLAW, Pologne - Délégation générale et Alliance française de DUBLIN, Irlande

Certains d’entre eux devaient organiser et animer une réception de la VTI ; d’autres, dans l’impossibilité d’y assister en direct, l’enregistrer afin de pouvoir la visionner ultérieurement ou l’utiliser comme support pédagogique. Les derniers, dans l’impossibilité technique de la recevoir (absence d’équipement de réception satellitaire), nous demandaient déjà quand et comment il serait possible d’en obtenir une copie. > Après plusieurs semaines de travail intensif,

- les détails du déroulement des visioconférences avec la Suisse et le Québec étaient réglés ; - la composition du plateau était acquise (ou presque puisqu’il fallait encore compter et

composer avec les susceptibilités des uns et des autres, tant dans les ministères que dans les différentes institutions…).

- FTS avait demandé à Christine AUTHIER de présenter et d’animer la VTI FLES ; celle-ci avait accepté et demandé à ce qu’on lui fasse parvenir le programme détaillé de l’émission.

> En ce qui concerne donc l’avancement de la phase « pratique » de la conception de cette VTI, il restait encore à penser à la disposition et au choix des invités « plateau » (c’est-à-dire le « public » de l’émission, situé en arrière-plan, derrière la présentatrice), ainsi qu’à sélectionner les documents que nous souhaitions voir ponctuer la VTI. Il devait s’agir :

- d’un extrait de la VTI consacrée à la Francophonie du 29 avril 1996 (travail de sélection des passages « intéressants » puis de remontage avec les techniciens du Service audiovisuel) ;

- d’une présentation animée de nos formations FLES (travail de conception d’un scénario réalisé par la chargée de mission FLES et votre serviteur puis de suivi de sa réalisation avec les techniciens du Service audiovisuel). [cf. annexe III.29., pp. 133-135]

Ainsi, après avoir organisé plusieurs réunions de travail et de concertation avec les intervenants, à Paris et en province, après avoir envoyé plus de deux cents lettres (centres de FLE en France, relations avec les intervenants, promotion auprès des ACLE, des AL, des CCCL, Alliances françaises et instituts français) et près de cent télécopies (déroulement détaillé de la VTI, promotion auprès des départements de FLE des universités françaises, de quelques universités étrangères, d’autres acteurs de l’EAD, relations avec les intervenants, organisation générale de l’émission, promotion à l’étranger) et après avoir passé un nombre incalculable de coups de téléphone, le grand jour pouvait enfin arrivé : le 21 mai 1996.

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4) MARDI 21 MAI 1996 : RÉALISATION DE L’ÉMISSION Pour une plus grande clarté, je vais simplement vous proposer de me suivre au cours de cette journée, en vous dispensant ainsi de tous les détails et aléas (techniques et autres) superflus.

4.1. Le matin > J’assiste, auprès de Françoise TAUZER-SABATELLI, à la réunion générale de préparation de l’émission de l’après-midi au Centre audiovisuel, à laquelle assistent, autour des organisateurs-concepteurs de la VTI (FTS et votre serviteur) :

- un représentant du Télé-accueil qui va gérer, au cours de l’émission et sous ma « direction », l’aspect pratique et technique de l’interactivité ;

- les responsables du Service audiovisuel (scripte, réalisateur de l’émission…) qui auront la charge de la réalisation technique de la VTI ;

- la présentatrice de l’émission, Christine AUTHIER, à qui l’on devra l’animation et le rythme donné au déroulement de la VTI ;

- les six intervenants auxquels on va indiquer leur ordre de passage et remettre d’abord le pré-conducteur puis le conducteur définitif de l’émission. [cf. annexe III.27., pp. 129-130]

[cf. annexe III.28., pp. 131-132]

Il convient par ailleurs d’« ajuster » leurs interventions et d’en définir précisément le contenu afin qu’elles s’insèrent au mieux dans le fil de l’émission (les premiers d’entre eux seront arrivés à la gare SNCF de Poitiers à 9h30, les derniers à 11h).

> La première partie de cette réunion (10h-11h) consistera en une présentation très générale de ce qui va se passer, de façon à attendre l’arrivée de tous les intervenants pour entrer dans les détails (11h30-12h30). Au cours de cette réunion,

- le réalisateur met en place les paramètres techniques qui vont structurer l’émission ; - la scripte en rédige le conducteur définitif ;

[cf. annexe III.28., pp. 131-132]

- la présentatrice cale les interventions et les passages de parole à chacun des invités présents autour d’elle au cours de l’émission, pour chacune des séquences de la VTI.

4.2. 12h30

> Je participe au repas que l’on prend tous ensemble au Service audiovisuel. Nous avons commandé pour l’occasion des plateaux-repas chez un traiteur de Poitiers. Un de mes anciens collègues de la maîtrise de FLE (Université de Poitiers, 1994/1995), Jérôme MINSKI, nous a rejoints ; je lui ai demandé de superviser, à mes côtés, les phases d’interactivité.

4.3. 13h30-14h30 Les six intervenants, accompagnés par FTS et Christine AUTHIER, la présentatrice, vont participer au « filage » sur le plateau du studio du Centre audiovisuel : il s’agit, sous la direction du réalisateur assisté de la scripte, d’une répétition de l’émission en continu, du début à la fin, au cours de laquelle chacun joue son propre rôle. Les intervenants se rendront ensuite au maquillage.

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4.4. Interactivité J’ai donc été chargé par Françoise TAUZER-SABATELLI de diriger l’interactivité de la VTI FLES. Mon rôle dans les locaux du Service audiovisuel du CNED s’achève. Je rejoins, à quelques centaines de mètres du CAV

43, les locaux de l’IPF où se trouve le service du Télé-accueil et où vont avoir lieu les trois phases d’interactivité de l’émission du jour. > Au cours d’une VTI, des pauses sont donc respectées (de trois minutes chacune dans le cas de notre VTI FLES) afin de permettre aux téléspectateurs réunis dans les sites de réception français ou étrangers d’intervenir en posant directement leurs questions aux intervenants, d’apporter le cas échéant des compléments d’information sur ce qui a été dit pendant la partie écoulée et de faire part, « à chaud », de leurs réactions. Ils peuvent participer à cette interactivité :

- soit par téléphone (au 49 49 94 99), - soit par télécopie (au 49 49 95 96).

Télécopieurs et téléphones sont regroupés au Télé-accueil. Les télécopies sortent directement des appareils situés près de mon « poste de commande », tandis qu’à chaque combiné téléphonique se trouve relié un téléacteur, chargé de répondre aux appels, de noter la question posée et de me la transmettre. Comme je centralise de la même manière les télécopies, il me sera donc possible, muni d’un surligneur et d’une paire de ciseaux, de regrouper et de classer les questions voire d’en éliminer certaines. L’organisation, la rigueur et bien sûr une parfaite connaissance de l’articulation des phases de l’émission sont vraiment les trois mots d’ordre d’une interactivité réussie. > Avant le début de l’émission, j’avais défini plusieurs paramètres de sélection des questions posées :

PRIORITÉS A Provenance de l’appel

PRIORITÉS B Teneur de la question QUESTIONS À ÉVITER

Sites de réception à l’étranger

Sites de réception en France

Les questions posées par fax

44 Les questions préparées

45

Adéquation de la question avec le sujet traité

Intérêt général de la question posée

EAD/FLE(S)

Questions et/ou interventions polémiques, hors sujet…

Il convient donc, dans l’urgence (on est alors en direct), de trouver le juste équilibre entre ces priorités afin que la phase d’interactivité serve à la fois de synthèse à la partie de l’émission qu’elle clôture et d’ouverture sur la partie suivante, tout en permettant l’apport de précisions et/ou d’informations nouvelles. > J’avais également préparer face à moi, sur le bureau où je me trouvais et en face duquel était situé le téléviseur grâce auquel je pouvais suivre le déroulement de la VTI, trois paquets, correspondant chacun à une partie de l’émission. Parfois, en effet, certaines questions posées lors de la première phase d’interactivité sont davantage liées à la deuxième ou à la troisième partie de l’émission. Dans chacun de ces paquets, les questions sont classées en fonction des priorités A (voir supra) : 1) téléphone (sur le dessus), 2) télécopie et 3) questions préparées.

43 Centre audiovisuel. 44 Recommandation officielle : « télécopie ». 45 Afin de parer à toute éventualité malheureuse (peu ou pas d’appels téléphoniques, pas de télécopies, défaillance technique du Télé-accueil), les concepteurs d’une VTI ont pour habitude de préparer à l’avance une série d’une trentaine de questions « naïves » sur feuilles indépendantes, qu’ils gardent au chaud, « sous le coude », comme ultime recours en cas de besoin urgent, pour faire face à de possibles aléas du direct.

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> Une fois les questions sélectionnées et classées, il [me] faut définir leur ordre de passage à l’antenne : ce qu’on appelle un « insert ». Chaque téléacteur est identifié par le numéro de sa « cabine ». Exemple :

- Insert n°1 = téléacteur n°3 - Insert n°2 = téléacteur n°1 - Insert n°3 = téléacteur n°5 - Insert n°4 = téléacteur n°2

On en prépare généralement quatre pour chaque phase d’interactivité, d’une durée variable selon l’émission (pour notre VTI FLES : trois fois dix minutes). À mes côtés, une personne du Télé-accueil est aux « commandes » techniques de l’interactivité : en liaison directe avec le Centre audiovisuel grâce à une oreillette, c’est elle qui retransmet à la réalisation les consignes que je lui donne en termes d’ordre et de priorité de passage des inserts à l’antenne.

4.5. 17h : fin de la VTI consacrée au français langue étrangère et seconde Un vin d’honneur va réunir organisateurs et participants : échanges d’impressions et congratulations réciproques pour le travail accompli. Et même si le réalisateur ne semble pas totalement satisfait, l’heure est à l’euphorie et à la fierté d’avoir relevé et gagné un pari si risqué.

5) BUDGET DE L’ÉMISSION Vous aurez peut-être remarqué l’absence de toute considération financière, tant dans la présentation du « département » de FLES de l’IPF que dans celle de son fonctionnement. La raison tient à la définition et à l’exécution même de ma mission, qui ne m’ont jamais conduit à prendre en charge la gestion budgétaire des tâches dont la réalisation m’était confiée. Cependant, en ce qui concerne cette VTI FLES et pour que vous en ayez une présentation complète, je ne citerai qu’un chiffre : celui de son coût (approximatif). Depuis le projet initial jusqu’à la réalisation de l’émission, elle aura coûté environ 100 000 francs.

BILAN BUDGÉTAIRE VTI FLES DU 21/05/1996 CHAPITRES PRÉVISIONS DÉPENSES RÉELLES RELIQUAT

Réception Diffusion et promotion Frais de déplacement Vacations Prestations CAV Droits d’auteur

1 000 F 7 116 F 1 749 F 1 464 F

25 750,18 F 2 000 F

600 F 7 116 F

5 000 f 1 464 F

29 390,76 F 46

0 F

+ 400 F 0 F

- 3 251 F 0 F

- 3 640,58 F + 2 000 F

SOUS-TOTAL 1 39 079,18 F 43 570,76 F - 4 491,58 F 47

FRAIS COMPLÉMENTAIRES

Christine AUTHIER Location du studio Location satellite Télécom 2C Infographie minimale

(intertitres, schémas…)

1 200 F 30 000 F

20 000 F

5 000 F

SOUS-TOTAL 2 56 200 F

TOTAL 99 770,76 F

46 [cf. annexe III.30., p. 136] 47 À équilibrer sur le budget global des six VTI prévues pour l’année académique 1995/1996.

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6) SUIVI DE L’ÉMISSION

Informations statistiques > Dans les sites de réception « officiels » du CNED

- La première tâche de l’animateur d’un site de réception est de comptabiliser le nombre de téléspectateurs (CNED et non-CNED) qui assistent à la VTI dans ses locaux. Ces informations seront transmises au CNED, accompagnées des observations éventuelles formulées par les animateurs dans chaque site. [cf. annexe III.32., pp. 138-142]

- L’animateur donne également à chaque téléspectateur une fiche d’évaluation de la VTI, qu’il devra (facultativement) remplir et lui remettre à la fin de la diffusion de l’émission. [cf. annexe III.33., pp. 143-144]

Ces fiches sont transmises à la direction de la Programmation et de l’Évaluation des formations (DG), qui les dépouille et transmet ses conclusions et analyses au département qui a conçu la VTI. [cf. annexe III.34., pp. 145-149]

> Au cours des phases d’interactivité, dans les locaux du Télé-accueil, une personne est chargée par la direction de la Programmation et de l’Évaluation des formations de pointer chaque appel téléphonique reçu et chaque télécopie arrivée et d’en indiquer la provenance. Ces informations serviront à l’établissement de « statistiques VTI ». [cf. annexe III.31., p. 137]

Il convient cependant de manier prudemment toutes ces données chiffrées qui sont, dans l’ensemble, très approximatives :

- Les animateurs ne relèvent pas toujours très exactement le nombre de téléspectateurs ou ne le font qu’à la fin de l’émission, alors que certains sont déjà partis.

- Les questionnaires distribués aux téléspectateurs ne sont que partiellement remis à l’animateur et complétés parfois de façon lacunaire.

- Le relevé des appels téléphoniques, au cours des phases d’interactivité de la VTI, est très aléatoire compte tenu de l’effervescence qui règne alors au sein du Télé-accueil et de l’impossibilité de toute vérification ultérieure puisque les appels téléphoniques ne laissent pas de traces à la différence des télécopies.

- Quant aux observations rapportées par les animateurs, elles sont elles-mêmes sujettes à caution puisqu’elles ne reflètent parfois que l’opinion d’une seule personne et sont souvent conditionnées par la motivation de l’animateur à s’investir dans cette tâche.

> Mais nous n’avions aucun moyen d’obtenir le même type d’informations (de telles données chiffrées) pour ce qui est de la réception de la VTI dans les autres sites, en France comme à l’étranger. Nous avons donc décidé de procéder à un nouveau publipostage et d’envoyer un courrier à destination des principaux interlocuteurs auxquels nous avions annoncé la VTI :

- les ACLE et AL, pour diffusion également auprès des directeurs des centres culturels français et des délégués généraux des Alliances françaises ; [cf. annexe III.35.2., p. 151]

- les principaux centres de FLE en France. [cf. annexe III.35.1., p. 150]

Réalisation d’une cassette vidéo

> Dès après l’émission, la première demande à laquelle il nous a fallu répondre fut celle d’une cassette vidéo de l’émission. FTS m’a donc confié la conception et la réalisation de ce produit.

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Mon premier geste a donc été de visionner, avec le recul et la distance nécessaires, l’enregistrement intégral de la VTI puisque de « l’intérieur », c’est-à-dire en ce qui me concerne depuis ma position aux « manettes » de l’interactivité, il ne m’avait pas été véritablement possible d’évaluer, avec attention, le contenu informatif et théorique de l’émission. > Il s’est agi ensuite de savoir si l’on allait servir l’enregistrement intégral de l’émission ou s’il convenait de procéder à un remontage de celle-ci. En raison d’un léger problème technique auquel il avait fallu faire face en direct, au cours de l’émission, lors de l’établissement de la liaison par visioconférence avec la Suisse, c’est donc la seconde solution qui fut adoptée, afin d’offrir un produit fini de qualité. Après analyse de l’enregistrement intégral (à partir d’une copie de travail sur laquelle apparaît le décompte des heures, minutes et secondes), nous avons donc transmis nos consignes de remontage aux techniciens du Centre audiovisuel qui allaient le réaliser directement sur le master de l’émission. Le Service audiovisuel nous procura donc une copie :

- d’abord de l’enregistrement intégral de la VTI, afin que nous puissions d’une part l’archiver au sein du « département » de FLES de l’IPF et, d’autre part, en conserver personnellement un exemplaire « intact »

- puis de la version remontée. Nous allions en offrir une copie à chacun des six intervenants ainsi qu’aux personnes jointes par visioconférence et à Monsieur GOMEL, de l’Université de Poitiers. La DAI avait également souhaité en avoir un exemplaire. > Mais qui dit réalisation d’une cassette vidéo dit également conception d’une jaquette de la cassette et d’un bon de commande pour pouvoir la commercialiser. Je vous épargnerai tous les méandres administratifs par lesquels il faut passer, au CNED, pour faire apparaître un nouveau produit, comme une vidéo, dans le catalogue et le fonds des formations. Nous avions par ailleurs décidé, avec Françoise TAUZER-SABATELLI, de proposer la cassette à un prix très étudié (je vous passe, là encore, les détails de la définition du prix, qui doit être adopté par la direction de l’IPF, entériné par les Affaires financières, validé par la DG…) et de l’accompagner d’un petit livret explicatif.

- J’ai conçu le bon de commande à partir de celui réalisé pour la cassette consacrée par le CNED au cinquantenaire de l’Unesco. [cf. annexe III.37., p. 154]

- Après avoir travaillé à la réalisation d’une maquette, j’ai élaboré la jaquette avec le conseiller PAO de l’IPF, grâce auquel le « département » de FLES avait déjà pu se doter d’un logo, d’une charte et d’une ligne graphiques innovants et dynamiques, ainsi que le livret d’accompagnement de la cassette. [cf. annexe III.38., p. 155]

[cf. annexe III.36., pp. 152-153]

> Il ne restait plus qu’à joindre le bon de commande au publipostage préparé précédemment à destination des ACLE, des AL et des principaux centres de FLE. [cf. annexes III.35.1., p. 150, et III.35.2., p. 151]

Mais mon stage s’achevait et la suite ne m’appartenait déjà plus. Pas plus que ne m’appartiendrait finalement de réaliser l’article demandé, pour Le Français dans le monde, par Françoise PLOQUIN à FTS à l’occasion du tournage de la VTI

48. [cf. annexe III.39., p. 156]

48 L’existence de cette cassette a été annoncée dans le numéro 83 du Français dans le monde.

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III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION

III/4. État des lieux à la fin de ma mission à l’IPF (juin 1996)

« Les dés sont lancés et ils ne s’arrêteront pas. » Au sortir de ma mission au sein du « département » de Français langue étrangère et seconde de l’Institut de Poitiers-Futuroscope du CNED, il restait donc :

- à effectuer le publipostage de suivi de l’émission accompagné du bon de commande de la cassette réalisée à partir de l’enregistrement de la VTI ;

- à réaliser l’article concernant la première VTI consacrée par le CNED au français langue étrangère et seconde pour Le Français dans le monde.

Si plusieurs opérations importantes ont certes pu matériellement être mises en œuvre au cours du premier semestre 1996, notamment grâce à la présence d’un collaborateur stagiaire (votre serviteur) auprès de Françoise TAUZER-SABATELLI, toutes se rapportaient exclusivement ou presque à l’axe « promotion/marketing » sous le sceau duquel avait été initialement placé mon stage professionnel de DESS. En ce sens, il semble donc que l’objectif assigné à mon stage ait bien été atteint. Mais, dans le même temps, les dossiers « technico-pédagogiques », plus proches de l’axe « didactique » également envisagé lors de la définition de ma mission, restaient en souffrance :

- qu’il s’agisse de la rénovation (graphique et/ou pédagogique) des formations pour la rentrée 1996/1997 et des perspectives de rénovation pour 1997 et 1998

- ou qu’il s’agisse de la création de nouvelles formations.

III/4.1. Rénovation pédagogique et/ou graphique des formations existantes pour la rentrée 1996/1997 et perspectives pour 1997 et 1998 > 017, FRANÇAIS ÉCRIT POUR L’UNIVERSITÉ / DALF

Rénovation pédagogique profonde en cours. Deux unités achevées ont été remises sur disquette fin mars 1996 et l’ensemble du tapuscrit remis sur disquette fin avril 1996. Travail remarquable. L’enregistrement et le montage de la cassette audio a eu lieu les 22 et 23 mai 1996.

> 018, FRANÇAIS ORAL POUR L’UNIVERSITÉ / DELF L’équipe de Besançon pressentie n’a pas jugé utile de proposer de profonds changements pour cette année. Il a donc été décidé de reconduire la formation avec changement de la couverture, de la page de garde et introduction d’un sommaire et d’un tableau des contenus. Rénovation pédagogique programmée pour la rentrée 1997/1998.

> 019, FRANÇAIS DE LA MÉDECINE Servie sur stock abondant de Grenoble. Courrier à l’auteur pour obtenir la disquette et envisager sa rénovation graphique pour 1997 et sa rénovation pédagogique, avec notre professeur-correcteur, pour 1998.

> 020, FRANÇAIS DU COMMERCE ET DE LA GESTION Rénovation graphique achevée (page de garde, couverture, sommaire). Rénovation pédagogique envisagée, avec la CCIP, pour 1997 ou 1998.

> 021, FRANÇAIS DU DROIT Rénovation graphique réalisée. Courrier à l’auteur pour obtenir la disquette et envisager sa rénovation pédagogique pour 1997 ou 1998.

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> 022, FRANÇAIS LANGUE DIPLOMATIQUE Rénovation pédagogique par une équipe du centre de Relations internationales de l’Université de Perpignan. Deux unités ont été envoyées fin mars 1996. Le manuscrit a été remis sur disquette fin avril 1996. L’enregistrement de la cassette audio a été réalisée le 19 avril 1996 et le montage de la cassette vidéo avec extraits de VTI en mai 1996.

> 023, FRANÇAIS DE L’AGRONOMIE Servie sur stock. Rénovation graphique pour 1997.

> 024, FRANÇAIS DES MATHÉMATIQUES ET DE LA PHYSIQUE Servie sur stock. Rénovation graphique prévue pour 1997.

Dans un souci de cohérence de l’offre, il conviendrait d’envisager également la possibilité de reprendre la formation gérée par l’Institut de Toulouse, « Maîtriser l’écrit » (131 inscrits en 1995/1996), relevant du FLE et non du public migrant. Elle pourrait compléter notre grille : entraînement à l’écrit de niveau intermédiaire.

III/4.2. Création de nouvelles formations > CRÉATION DU 026 : LANGUE ET MÉTHODOLOGIE

Constitution d’une équipe au sein du centre FLE de l’Université de Poitiers pour la création d’une formation de perfectionnement linguistique et méthodologique pour les professeurs étrangers de français. La remise du manuscrit était prévue fin mai 1996, l’enregistrement de la cassette audio les 24 avril et 10 mai. Le montage devait avoir lieu fin mai après des négociations avec les chaînes France 2 et France 3 pour l’achat de vidéogrammes. Collaboration difficile : aucune unité complète rendue au 10 avril 1996.

> CRÉATION DU 025 : LANGUE ET CULTURE FRANÇAISES, NIVEAU INTERMÉDIAIRE Extraction du 026.

> ÉTUDE DE LA CRÉATION DU 027 Cours débutant multimédia (rédaction d’un projet de cédérom). Contacts avec des sociétés informatiques. Contact avec un concepteur qui pourrait être détaché par le rectorat comme maître auxiliaire et avec une personne qui a conçu un scénario intéressant. Contacts avec la Téluq. Rentrée 1997/1998.

> ÉTUDE DE LA CRÉATION DU 028 Cours de méthodologie pour professeurs de français. Contacts avec les universités de Grenoble et d’Angers et l’Alliance française de Paris. Rentrée 1997/1998.

> ÉTUDE DE LA CRÉATION D’UN PRODUIT 029 Cours de langue et culture françaises II, à partir de la cassette vidéo « Regardez, écoutez » proposée par l’Institut de Toulouse pour compléter notre grille. Rentrée 1997/1998.

> ÉTUDE DE LA CRÉATION D’UN PRODUIT 030 Exploitation en français langue étrangère de la cassette vidéo « Scènes de justice ». Projet développé en coproduction avec le CLA de Besançon pour en diminuer le coût. Rentrée 1997/1998.

> ÉTUDES PROSPECTIVES :

Cours pour enfants - Cours de pédagogie pour professeurs enseignant le français précoce

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CONCLUSION Parvenu au terme de cette année de DESS et de mon stage professionnel au sein de l’Institut CNED de Poitiers-Futuroscope, il convient d’en dresser un bilan le plus exhaustif possible. Après six mois de travail au sein du « département » de Français langue étrangère et seconde de l’IPF, c’est donc à une véritable « mise en application » in situ de tous les savoirs et savoir-faire acquis tant au cours de ma mission que dans le cadre théorique des modules du DESS que j’ai dû me livrer, d’abord lors de l’accomplissement de chacune des tâches qui m’étaient confiées puis, de façon plus globalisante et « synthétique », lors de la réalisation de l’émission de télévision interactive consacrée au FLES, tant en ce qui concerne sa phase de conception qu’en ce qui concerne son exécution et le suivi de son déroulement. À la croisée des paramètres initialement présentés comme devant structurer mon stage (promotion du français langue étrangère et seconde, suivi des formations FLES servies par l’IPF…), cette dernière tâche m’aura permis de valider un certain nombre d’hypothèses et/ou de théories échafaudées au cours de ma mission, qu’il s’agisse du statut de l’« objet FLES » au sein du CNED ou de celui des formations FLES, véritables « produits dilemmes » de l’IPF, qu’il s’agisse encore du fonctionnement même de l’établissement, à l’interne, comme dans ses relations avec la Direction générale, ou à l’extérieur, qu’il s’agisse enfin de la définition de mon propre rôle, auprès de Françoise TAUZER-SABATELLI, et de la manière dont j’ai été amené à le « gérer ». Après une présentation détaillée des diverses tâches dont j’ai été chargé par Françoise TAUZER-SABATELLI au cours de ces six mois de stage, il me semblait important de porter témoignage et donc de faire le point d’une part sur le rôle que j’ai joué au sein du « département » de FLES de l’Institut de Poitiers-Futuroscope du CNED et, d’autre part, sur ma gestion de ce rôle, c’est-à-dire sur la manière dont j’ai géré ce que j’ai dû prendre en charge. Il convient d’envisager dès lors chaque projet auquel j’ai participé non plus en tant qu’objet en soi mais en le contextualisant : en donnant la priorité non plus aux tâches réalisées mais à leur environnement, considéré comme principal déclencheur de la conduite de projets, donc de l’accomplissement de ma mission de collaborateur stagiaire. Poser la problématique de la conduite de projet permet non seulement de resituer le stage au niveau d’un « vécu » mais invite surtout à mener un travail intellectuel d’inscription de son action dans un plus long terme, afin de transformer les expériences vécues en de véritables acquis constructifs et tournés vers l’avenir. Il s’agit en fait d’adopter une position « réflexive » sur le déroulement de mon stage, sur les compétences, les savoirs et les savoir-faire requis, acquis et mis en œuvre, donc de mettre une distance critique suffisante entre soi et ce qui a été accompli. Parler d’acquis ne peut se faire que par la mise en perspective d’un vécu spécifique et de repères théoriques opératoires. C’est la seule garantie permettant de dépasser la simple vision phénoménologique, individuelle et ponctuelle. En premier lieu, il me paraît nécessaire de revenir, au sein des mécanismes de position qui régissent les rapports entre rôle et distance au rôle, sur le statut singulier qui fut le mien six mois durant, entre stagiaire et collaborateur. Le stagiaire bénéficie d’une marge d’autonomie et d’« extériorité » suffisante pour pouvoir se conformer à la seule éthique de sa conviction ; le collaborateur doit appliquer quant à lui une éthique de la responsabilité, c’est-à-dire faire non pas ce qu’il pense mais ce qu’il considère comme adéquat. S’il échoit au stagiaire d’observer, d’analyser et de rendre compte, au collaborateur incombe la gestion et l’implication dans la conduite des projets. Les conditions de réalisation de mon stage au CNED ne m’ont guère permis de prendre le recul nécessaire à l’analyse des interactions qui existent entre les acteurs et leur environnement. Mais puisque l’analyse des stratégies d’acteurs et/ou systémiques passe par la définition des règles du jeu et l’identification des enjeux, peut-être n’est-il dès lors pas inutile de convoquer ici quelques concepts opératoires susceptibles d’éclairer cette analyse, notamment tirés de la sociologie de Pierre BOURDIEU ou, plus spécifiquement, de la sociologie des organisations illustrée par Michel CROZIER.

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Dans la perspective sociologique de BOURDIEU, ce qui constitue le monde social, c’est l’existence de relations objectives (entre des positions, des agents sociaux) qui s’actualisent dans un champ, c’est-à-dire un réseau, une configuration de relations objectives entre des positions. Tout agent social est « porteur de capital » dès lors qu’il appartient à un champ et qu’il partage des propriétés et des intérêts communs avec d’autres. C’est le degré de possession de ce capital qui va déterminer la nature des relations aux autres positions (rapports de domination ou de subordination). Ce que démontre Pierre BOURDIEU en passant par l’image du jeu, c’est qu’un capital n’existe en tant que tel qu’actualisé, c’est-à-dire socialisé. Pour qu’il y ait jeu, il faut des règles, des enjeux (le produit de la compétition entre les joueurs : le type de pouvoir qu’il permet d’atteindre) et des joueurs (partenaires ou adversaires) qui, accordant la même croyance au jeu et à ses enjeux, en partagent les objectifs et cherchent à conquérir le pouvoir. Pour ce faire, les joueurs disposent d’atouts qu’ils vont devoir utiliser de façon stratégique dans le jeu comme autant de représentation du capital. La structure du champ est définie par l’état du rapport de force existant entre ces joueurs. L’image du jeu comme champ proposée par BOURDIEU permet non seulement de considérer les agents sociaux comme des acteurs évoluant dans un processus dynamique mais aussi d’affirmer qu’aucune organisation sociale ne peut exister dans l’abstrait.

« … la valeur d’une espèce de capital (…) dépend de l’existence d’un jeu, d’un champ dans lequel cet atout peut être utilisé : un capital ou une espèce de capital, c’est ce qui est efficient dans un champ déterminé, à la fois en tant qu’arme et en tant qu’enjeu de lutte, ce qui permet à son détenteur d’exercer un pouvoir, une influence, donc d’ exister dans un champ déterminé… ».

49 Dans le concept de rôle, il y a le concept d’assignation du rôle : c’est ce pour quoi je suis là où j’ai été nommé (c’est-à-dire mon rôle objectivé) qui constitue ma fonction d’acteur du système. Dès mon arrivée, c’est le rôle d’un collaborateur qui m’a été attribué ; jamais ou presque celui d’un stagiaire. Aussi me fallut-il adopter d’emblée un regard « subjectif », peu propice à l’évaluation exacte de ma position dans la structure organisationnelle définie que constitue l’IPF du CNED. Accepter de « jouer le jeu » (en l’occurrence : de faire un stage), c’est donc de facto accepter de s’adapter et de participer au jeu. C’est notamment dans cette capacité d’adaptation que réside la réussite du stage. L’apport théorique de BOURDIEU permet de dédramatiser des situations qui font figure, a priori, de « tragédie » quand elles sont envisagées subjectivement : en fonction de ce que l’on pense personnellement, abstraction faite de toute conjoncture spatiale et temporelle. JAKOBSON nous a par ailleurs appris que les interlocuteurs ne sont jamais en position d’équilibre, la nature de la relation avec l’autre dépendant de la forme de son discours. C’est ce jeu de « codification », d’ajustement en ajustement, qui permet une communication minimale entre les acteurs. Dans une structure, l’acte de parole s’inscrit dans un réseau de relations sociales ; il ne fonctionne que par et à l’intérieur d’elles. S’il y a adéquation entre le discours et les faits, c’est parce qu’il y a un certain rôle à jouer qui est imposé par le jeu. Tenir un rôle impliquant par ailleurs de tenir le discours de son rôle. La parole est en quelque sorte conditionnée par l’espace délimité par sa position et cette « contextualisation » implique une certaine inclination à parler et à dire des choses déterminées. C’est ce qu’illustrerait l’existence d’un « capital langagier » construit, selon Louis PORCHER

50, sur le modèle du « capital social », du « capital culturel » et du « capital économique » (avec une structure et un volume). En d’autres termes, si l’acte de parole adopte le discours lié à sa position, il cherche également à imposer l’importance de la représentation de sa position.

49 Pierre BOURDIEU, Réponses, entretien avec Loïc J. D. WACQUANT, Paris, Seuil, 1992. 50 Voir « Parcours socio-pédagogiques », in Lignes de force du renouveau actuel en didactique des langues, CLE International, coll. dirigée par R. GALISSON.

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L’idée qu’on se fait généralement des personnels du CNED (professeurs malades, handicapés ou en réinsertion professionnelle) ne correspond en rien, je crois l’avoir démontré, aux compétences requises tout au long de ma mission au sein du « département » de Français langue étrangère et seconde de l’Institut de Poitiers-Futuroscope. À l’issue de ma mission de stage, il apparaît plus que jamais que le développement du français langue étrangère et seconde au CNED ne relève plus de la prospective mais du projet et des aptitudes du CNED, comme de l’IPF, à se doter de l’organisation propre à leur permettre de le réaliser. C’est la raison pour laquelle un des paramètres de la réussite du développement de cette filière passe d’abord par une rupture radicale avec l’organisation « en râteau » qui a prévalu jusqu’alors (renforcement et renouvellement des équipes pédagogiques du CNED par détachement de professeurs titulaires de l’Éducation nationale) pour privilégier le recrutement de maîtres auxiliaires « sur profil », qui pourront dès lors suivre de façon optimale la conception de nouvelles formations à distance et gérer des projets ou des opérations de promotion et d’échanges, sous la responsabilité du/de la chargé(e) de mission pour le FLES. Ces maîtres auxiliaires doivent être titulaires au minimum d’une maîtrise de français langue étrangère, afin de s’assurer de leurs connaissances en didactique du FLES et d’évaluer le substrat théorique sur lequel ils fondent leurs compétences ; ils doivent également avoir de l’expérience dans l’enseignement « présentiel », dans la conception de matériels d’enseignement-apprentissage et dans les nouvelles technologies éducatives. Une mission antérieure à l’étranger est souhaitable, afin de leur garantir un minimum des compétences socioprofessionnelles requises en liaison avec le champ : connaissance du fonctionnement d’organisations et de structures définies (comme le CNED), du ministère des Affaires étrangères et des structures de la représentation française dans le monde. Sans omettre des compétences en langues vivantes, utiles lors des visites des partenaires étrangers du CNED ou des missions à l’étranger, et des connaissances en informatique (traitement de texte, publipostage…) aujourd’hui impératives et nécessaires à la gestion des dossiers en cours, à la rédaction de notes ou à l’organisation d’envois en nombre. La part de l’engagement de l’acteur dans le jeu dépend du bénéfice qu’il peut en tirer. Si je me suis autant investi dans ma mission de stage professionnel à l’IPF, c’est que les intérêts en jeu étaient multiples :

- insertion professionnelle, avec possibilité de devenir le « candidat naturel » au poste que ne manquerait pas d’impliquer le programme de développement de la filière FLES au CNED ;

- acquisitions de compétences nouvelles, notamment en termes d’enseignement-apprentissage du FLES à distance ;

- activation optimale de l’ensemble des savoirs et savoir-faire antérieurs de mon curriculum. Par ailleurs, l’intérêt que revêtaient en partage les modules de formation du DESS et ma mission de stage résidait principalement dans la constitution et/ou le renforcement du « capital social » de chacun, par le biais de rencontres multiples et variées, qui se faisaient donc parfaitement l’écho de la complexité et de la pluralité du champ. À ce titre, mon expérience dans le « département » de FLES de l’IPF m’aura par ailleurs permis de me « repositionner » dans le champ, non plus comme professeur de français et de français langue étrangère mais bel et bien comme formateur de formateurs et responsable de formation. Mon stage aura été riche d’enseignements, en me faisant notamment prendre davantage conscience des contraintes qui pèsent sur le monde du travail, qu’il s’agisse de contraintes environnementales ou de contraintes de marché. Le marché de la formation linguistique a des caractéristiques bien spécifiques auxquelles il est indispensable de s’adapter par l’utilisation d’outils marketing appropriés. J’ai en outre pris conscience, par l’expérience, des difficultés à mettre en place sur le terrain des actions simples en théorie. L’entreprise est un environnement complexe dans lequel la flexibilité et l’adaptabilité constituent des atouts nécessaires pour réussir. Ce stage et la formation de troisième cycle universitaire dans laquelle il s’inscrit m’auront également permis de m’orienter un peu dans ma future carrière, en me fixant un certain nombre de repères (degré d’implication dans le travail, nature des relations socioprofessionnelles). Il m’aura enfin permis de réfléchir sur mon projet personnel et sur l’émergence d’autres projets professionnels.

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L’Entreprise et l’Université vivent l’une de l’autre et l’une pour l’autre. Celle-ci, avec sa recherche fondamentale et la formation qu’elle dispense, travaille pour la production ; celle-là développe une culture qui lui est propre et crée des emplois nouveaux. Mais si un DESS à orientation « FLE » donne prise sur le monde de l’entreprise avec sa volonté affirmée de préprofessionnalisation, il n’accorde cependant pas pour autant la légitimité de l’Université, aujourd’hui prégnante et dominante dans le champ du français langue étrangère. Ceci pour expliquer l’aspiration naissante de m’engager à présent dans des études doctorales, parallèlement à une recherche d’emploi devenue primordiale mais appréhendée avec davantage de sérénité et d’assurance qu’elle n’aurait pu l’être avant de suivre la formation qui s’achève aujourd’hui avec la rédaction du présent compte-rendu de stage et, demain, sa prochaine soutenance.

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BIBLIOGRAPHIE

« Je ne veux pas qu’il invente et qu’il parle seul, écrivait MONTAIGNE du maître, je veux qu’il escoute son disciple parler à son tour. »

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Éric DELAMOTTE (dossier préparé par)

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4/ MARKETING

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Armand DAYAN Le Marketing PUF, coll. « Que sais-je ? », décembre 1993.

> ARTICLES

Pierre MOEGLIN « Critique du marketing éducatif » Médiascope, n°5, septembre 1993.

5/ FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE

> OUVRAGES

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6/ SOCIOLOGIE

> OUVRAGES

Pierre BOURDIEU Réponses Entretien avec Loïc J. D. WACQUANT Paris, Seuil, 1992.

Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG

L’Acteur et le système Paris, Seuil, coll. « Points », série « Essais », 1992.

Louis PORCHER Relectures Didier-CREDIF, coll. « Essais », 1983.

7/ DIVERS

> OUVRAGES

Collectif (texte inédit)

L’État du monde 1996 - Annuaire économique et géopolitique mondial Éditions de la Découverte, Paris, 1995.

Jean PICANO Méthodologie du rapport de stage Ellipses, Poitiers, 1992.

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TABLE DES MATIÈRES Remerciements Page 6 Sommaire Page 7 Introduction Page 9 I/ PRÉSENTATION DU CNED ET DE L’INSTITUT DE POITIERS-FUTUROSCOPE PAGE 11

I/1. Présentation du Centre National d’Enseignement à Distance Page 11 I/1.1. Définitions p. 11 I/1.2. Historique et évolution récente du CNED p. 12 I/1.3. De multiples adaptations p. 12 > Une évolution des appellations p. 12 > Une extension des missions p. 13 > Une multiplication des implantations p. 13 I/1.4. Définition des métiers du CNED p. 13 I/1.5. Domaines d’activité du CNED p. 13 I/1.6. Objectif prioritaire, stratégie globale et

contraintes du CNED p. 14 I/1.7. Pistes de développement du CNED p. 14 I/1.8. Structure organisationnelle du CNED,

établissement public en réseau p. 15 I/1.9. Évolution de l’activité du CNED p. 18 I/2. Environnement du stage : CNED et enseignement à distance (EAD) Page 20 I/3. Présentation de l’Institut de Poitiers-Futuroscope (IPF) du CNED Page 25 I/3.1. L’IPF en chiffres (année 1994/1995) p. 26 I/3.2. Langues et gestion p. 26 I/3.3. Formations ouvertes p. 27 I/3.4. Partenariats p. 27

II/ LES FORMATIONS À DISTANCE EN FRANÇAIS LANGUE ÉTRANGÈRE ET SECONDE DU CNED : DES PRODUITS « DILEMMES » PAGE 28

II/1. Les formations en français langue étrangère et seconde (FLES) du CNED Page 28 II/1.1. L’offre de formation en FLES du CNED p. 28 > Français comme langue étrangère ou seconde p. 27 | Cours pour enfants et adolescents

des écoles françaises p. 28 | Cours pour adultes p. 28 > Formation de formateurs (cours pour professeurs

et futurs professeurs de français) p. 28 II/1.2. Localisation des formations en FLES au sein du CNED :

vers une plus grande cohérence de l’offre p. 29 > Répartition des formations FLES au CNED p. 29 II/1.3. Le statut du FLES au sein du CNED p. 30

II/2. Analyse de la structure concurrentielle du marché de la formation linguistique Page 33

II/2.1. Profils des trois types de concurrents du CNED p. 33 > Le marché de la formation linguistique

« en présentiel » p. 33

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| Les principaux acteurs en présence p. 33 | Les parts de marché relatives p. 33 | L’offre de stage « en présentiel » p. 33 > Le marché de la formation en langues

ouvert et à distance p. 34 | Les principaux acteurs en présence p. 34 | Les parts de marché relatives p. 34 > Le marché de la formation linguistique

en autonomie p. 34 II/2.2. Analyse schématique des forces concurrentielles en présence p. 35

II/3. Le « département » de Français langue étrangère et seconde de l’Institut de Poitiers-Futuroscope Page 36

II/3.1. Genèse et présentation dudit « département » p. 36 > Installation des formations FLES gérées à Poitiers

pour l’année 1995/1996 (sur la chaîne de l’EAD) p. 36 | Chantiers mis en place entre

septembre et décembre 1995 p. 37 > Formations nouvelles en cours de conception

pour la rentrée 1996/1997 p. 38 > Autres projets à l’étude p. 38 > Partenariats p. 38 > Promotion des produits FLES du CNED p. 38 > Formation et recherche en FLES p. 39 II/3.2. Statut du « département » de FLES de l’IPF p. 40

II/4. Le FLES et l’Internet Page 43 II/4.1. Communication interinstitutionnelle p. 43 II/4.2. Présentation et commercialisation des formations p. 43 II/4.3. Domaine pédagogique p. 43 II/4.4. Le cas du FLES p. 44 > Deux axes non exclusifs de travail p. 44 > Description détaillée p. 44 > Proposition attendue p. 45 III/ PRÉSENTATION DE MA MISSION : FÉVRIER À JUIN 1996 PAGE 46

III/1. Définition de ma mission Page 48 III/1.1. L’axe « didactique/édition/médias » p. 48 III/1.2. L’axe « promotion/marketing » p. 48 > En liaison avec cet axe « promotion/marketing » p. 49

III/2. Promotion du FLES au sein du CNED Page 50 III/2.1. Organigramme institutionnel p. 50 III/2.2. Fonctionnement interne p. 50

III/3. Contenus de ma mission Page 52 Présentation des tâches réalisées p. 52

III/3.1. Janvier : note de synthèse p. 52 III/3.2. Février : salon « Expolangues » 1996 p. 53 III/3.3. Mars : accueil des stagiaires du CIEP p. 55 > Contenu de la mallette remise aux stagiaires p. 56 III/3.4. Avril : notice sur les formations FLES du CNED-IPF

1996/1997 p. 57 III/3.5. Mai : VTI FLES du 21 mai 1996 p. 59 > Analyse des publics p. 60 > Contenus et intervenants p. 60

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| Contenus p. 60 | Intervenants sur le plateau p. 61 > Promotion de la VTI p. 63 | En France p. 63 | À l’étranger (zone Eutelsat II-F2) p. 64 | Pôles d’interactivité p. 64 > Mardi 21 mai 1996 : réalisation de l’émission p. 66 | Matin p. 66 | 12h30 p. 66 | 13h30-14h30 p. 66 | Interactivité p. 67 | 17h : fin de la VTI consacrée au FLES p. 68 > Budget de l’émission p. 68 > Suivi de l’émission p. 69 | Informations statistiques p. 69 | Réalisation d’une cassette vidéo p. 69

III/4. État des lieux à l’issue de ma mission à l’IPF Page 71 III/4.1. Rénovation pédagogique et/ou graphique

des formations existantes pour la rentrée 1996/1997 et perspectives pour 1997 et 1998 p. 71

III/4.2. Création de nouvelles formations p. 72 Conclusion Page 73 Bibliographie indicative Page 77 Table des matières Page 81