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Université Cheikh Anta DIOP Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et la Formation Département d’Histoire et de Géographie Section F1C1 – Groupe 2 L’avènement de l’Islam : Mahomet, l’enseignement du coran, de la charia ; les sectes, la situation à la fin des Califes « Rachidounes » Pr. Mme Wilane Exposants : Cheikh Massar PENE Maleyni DIEDHIOU Mamadou Fodé SARR Ousmane DIATTA Sokhna NDIAYE Maïmouna FAYE Marième KEITA Oumou Hamady DAFF 2012 - 2013

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Université Cheikh Anta DIOP Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et la Formation

Département d’Histoire et de Géographie

Section F1C1 – Groupe 2

L’avènement de l’Islam : Mahomet, l’enseignement du coran, de la charia ; les sectes, la situation à la fin des Califes « Rachidounes »

Pr. Mme Wilane

Exposants :

Cheikh Massar PENE

Maleyni DIEDHIOU

Mamadou Fodé SARR

Ousmane DIATTA

Sokhna NDIAYE

Maïmouna FAYE

Marième KEITA

Oumou Hamady DAFF

2012 - 2013

PLAN

Introduction

I. La vie et œuvre du Prophète Mahomet 1. La révélation 2. L’Hégire 3. L’état musulman de Médine 4. La reconquête de la Mecque

II. L’enseignement du Coran, de la Charia et du Fikh 1. Les fondements de l’Islam

a. Le Dogme b. Le Culte

2. La Charia 3. Le Fikh

III. Les sectes IV. La situation à la fin des Califes « Rachidounes »

A- Les Califes bien guidés, « Rachidounes » B- L’islam après les Califes « Rachidounes »

Conclusion

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Introduction

L’Arabie, ce vaste quadrilatère limité au Nord par le désert syrien, au Sud par l’Océan Indien, à l’Est par le golfe persique et à l’Ouest par la Mer Rouge, était en pleine expansion économique au VIIème siècle, néanmoins il y régnait le despotisme, l’ignorance et les mauvaises pratiques bref la situation sociale était catastrophique. Les arabes, malgré les Prophètes antérieurs continuaient à pratiquer une croyance polythéiste. Alors arrive le Prophète Mahomet (p. s. l.) qui prêcha une religion monothéiste avec un Dieu suprême, créateur de l’Univers, et se basant sur un livre sacré, le coran et une loi, la Charia qui doivent régir la vie des hommes sur Terre. Cette religion va s’étendre, sous Mahomet, à d’autres zones. A la disparition de ce dernier Abou Bakr, Umar, Uthman et Ali vont successivement diriger la communauté musulmane. Malgré leurs importantes réalisations des tourments vont survenir au cours de leurs califats. A leurs morts aussi des problèmes de succession et d’interprétation de la pratique religieuse virent le jour avec la naissance des sectes.

Carte de l’Arabie au XIIème, un carrefour commercial et religieux.

Source : http://les5emespaulbarreau.over-blog.com/pages/Debuts_de_lislam-3892960.html

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I. La vie et œuvre du Prophète Mahomet.

Mahomet est né à la Mecque vers 570. Il appartenait à la tribu des Koraïchites et au clan des Baní Achim. Son père Abdallah, actif dans le commerce dont la Mecque était la plaque tournante, est mort avant sa naissance. Une naissance pleine de symboles, déjà Jésus Christ avait averti ses hommes de sa venue et leur avait même dit qu’’il s’appellera « Ahmad » en arabe. Sa mère Amina Bint Wahb a vu en songe l’ange Gabriel lui disant d’appeler cet enfant Mahomet. A l’âge de 7ans, il subit un autre coup du sort en devenant orphelin total à l’âge de 7 ans suite au décès de sa mère. Alors il est placé en nourrice chez Alimatou Sadiyya puis chez son grand père et enfin chez son oncle Abou Talib. Outre les malheurs de cette enfance, il va vivre avec son clan une certaine morosité économique comparée à la branche florissante des Abd Shams à laquelle ils étaient apparentés. Ils sont tous les deux descendants d’Abdou Manâf.

Mahomet doit très tôt gagner sa vie, il devient conducteur de caravanes, il a par ailleurs fait beaucoup de voyages avec son oncle Abu Talib en Syrie où il fut en contact avec des moines chrétiens et juifs. Il fait la rencontre de Khadija Bint Khoueiled, riche veuve mecquoise, une femme influente, qui sera marquée par l’habileté et l’honnêteté de ce jeune homme à qui elle finit par confier la gestion de ses affaires. A 25 ans, il épousa Khadija qui était son ainée de 15 ans. Ce mariage va changer sa vie, il va lui procurer une tranquillité matérielle, une stabilité financière en outre il va bénéficier de l’autorité de Khadija pour non seulement devenir puissant mais se mettre en sécurité. Cette union a duré jusqu’à la mort de celle qui lui a donné plusieurs enfants qui sont Khassim, Tayip, Fatima, Zeynab, Rokhaya et Oumou Kalsoum. Fatima est la seule qui a survécu.

Pour ce qui est de son physique il symbolisait la perfection et la puissance. Il était le plus beau des hommes et il avait la plus belle allure. Il était de taille moyenne avec des épaules larges et des cheveux longs atteignant les lobes des oreilles. En outre on l’appelait Al-Amin, le magnanime, le modeste et il ne voulait causer du tort à personne ou qu’un autre fasse souffrir son prochain.

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Arbre Généalogique du Prophète Mahomet (p. s. l.)

Source : D. Sourdel, Histoire des Arabes, Paris, PUF, 1985.

1. La révélation

Mahomet est souvent perturbé par les pratiques païennes de la société mecquoise autour de la Kaaba, alors il se retirait dans le désert au mont Hira pour prier et méditer. Ce lieu est hautement symbolique car il va caractériser le tournant de sa vie. En 610 alors qu’il avait 40 ans, Mahomet, lors d’une de ses retraites coïncidant avec la nuit de la destinée « Layla Toul Quadri », va voir l’ange Gabriel lui rapportant la parole divine. Il lui demande de lire alors qu’il ne savait pas lire, « je ne lis pas » il lui répond, l’ange le secoua énergiquement jusqu’à ce qu’il accepte de prononcer les premiers versets du coran « lis par le nom de ton seigneur qui t’a créé, qui a créé l’homme d’un caillot de sang. Lis ! Car ton seigneur, très noble, c’est

Famille des Hachimites Famille des Omeyyades d’Orient et d’Occident

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celui qui a enseigné par la plume. Il a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas »1 sourate Al-Halaq versets 1 à 5. En outre il reçoit l’ordre de proclamer l’unicité de Dieu créateur de l’univers et que lui est le messager d’Allah, l’existence d’une vie future et le jour du jugement dernier. Cette tâche ne sera pas facile car le nouveau message et la nouvelle foi mettaient en cause les intérêts économiques et sociaux et étaient porteurs d’une critique radicale des mœurs des classes dirigeantes mecquoises et en conséquence ils pouvaient remettre en question la distribution des pouvoirs dans la cité marchande. Alors il se heurta à l’hostilité des Koraïchites parce que ce qu’il disait était une grande contradiction avec les cultes pratiqués à la Mecque ; car cette société pré islamique vénérait toute sorte de fétiches, parmi les plus célèbres Al-Lat, Al-Uzza et Manat, entre Mecque, Taïf, Sayf Al Bahr mais surtout à l’intérieur de la Ka’ba comme en témoignent ces versets coraniques (19-23) de la Sourate 53 « Que vous en semble des divinités, Lat et Uzza, ainsi que Manat, cette troisième autre ? Sera-ce à vous le garçon et à lui la fille ? Que voilà donc un partage injuste ! Ce ne sont que des noms que vous avez inventés vous et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leur sujet. Ils ne suivent que la conjecture et les passions de leurs âmes alors que la guidée leur est venu de leur Seigneur »2.

Ainsi le message du Prophète (p. s. l.) devient clair alors que la rupture eut lieu, les dignitaires Koraïchites qui voulaient à tout prix préservé leur croyance vont le taxer de dérangé. Néanmoins l’envoyé de Dieu commença lentement à convaincre les gens comme Khadija, Ali, Bilal, Abou bakr, Ousmane et d’autres esclaves affranchis.

En l’an 619 année il va perdre son oncle Abou Talib et Khadija et par la même occasion se passer du soutien du clan Hachim. En outre les grosses fortunes ont ensuite fait céder tous les autres qui étaient tentés de lui accorder une protection.

2. L’Hégire

A partir de 622, il quitta avec ses compagnons, sur ordre divin, Mecque pour aller dans la ville-oasis de Yathrib actuelle Médine. Auparavant des marchands juifs qui l’avaient entendu prêcher et qui admiraient sa parole, lui proposèrent de s’établir à Yathrib où la population lui serait plus favorable. Ainsi il est chaleureusement accueilli et une maison sera construite pour lui et pour les fidèles une mosquée qui était également un lieu pour apprendre la pratique de la religion et la mémorisation du Coran. A partir de cet instant la ville va porter le nom de « madinatou al nabi » : la ville du Prophète. Il organisa à Médine la communauté musulmane formée de deux catégories égales d’adeptes les « mouhadjirines », les émigrés et les « ansars », les hôtes qui font office d'une grande solidarité pour une meilleure intégration des compagnons du Prophète.

1 In le Saint Coran, (Al-Halaq Sourate 96). 2 In le Saint Coran (An-Najm, Sourate 53, versets 19-23)

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Sur le plan historique cette période de l’hégire est importante car les musulmans font débuter le calendrier musulman à partir de ce moment.

3. L’état musulman de Médine

A partir de cet instant Mahomet, en plus de sa mission d’envoyer de Dieu, va assurer la gestion administrative et politique. Il va entreprendre des batailles en 624 à Nakhla puis à Badr. Les musulmans remporteront plusieurs victoires comme celle de Badr.

Cette bataille a eu lieu entre le 13 et le 17 mars 624 au cours du mois de ramadan et fut la première grande bataille entre les musulmans et les mecquois. Elle fut l’un des plus grands événements chez les musulmans comme en témoigne les nombreuses fois qu’elle est citée dans le coran. En fait la bataille de Badr a consisté à l’interception d’une importante caravane de commerce de retour de gaza sur la Mecque. Abou Soufyan, informé de la menace d’un raid contre la caravane, envoya des troupes de renfort sous la direction d’Abou Djahl avec un millier d’hommes et parmi eux les plus valeureux.

Le prophète a ordonné le blocage de tous les puits de Badr n’en laissant qu’un seul sous la garde de ses hommes. L’objectif était de forcer les mecquois à combattre pour le contrôle de l’unique source d’eau de la zone située à une position qui ne leur était pas favorable. L’armée Koraïchite, en dépit de sa supériorité numérique, s’effondra très vite laissant sur le champ de bataille des pertes considérables ; une soixantaine de tués dont Abou Djahl et autant de prisonniers. Ces derniers à quelques exceptions près, furent bien traités pour être échangés conte une rançon. Les mecquois avaient perdu cette bataille par excès de confiance et le manque d’unité dans leurs rangs qui connaissent des défections dans les ultimes moments de la bataille, réduisant le nombre à un peu près d’un demi-millier d’hommes.

Néanmoins l’armée musulmane connaitra une défaite en 625 à Ohod, parce que n’ayant pas suivi à la lettre les consignes de Mahomet, contre une forte armée de Mecque. En sa qualité d’homme d’état il va conclure avec les autorités de la Mecque les accords de Houdaybiya en 628, qui devaient lui permettre et à ses fidèles de se rendre en pèlerinage dans cette ville pendant trois jours l'année suivante. Il prévoyait également une période de paix de dix ans entre les deux parties. Mais les Mecquois brisèrent le traité l'année suivante.

En ce qui concerne l’économie, il va créer un trésor qui sera financé par l’argent des Zakats, des butins et de la capitation exonérée par les juifs et les chrétiens s’ils voulaient continuer à pratiquer leurs religions sans être inquiétés.

Il va également entreprendre la gestion de la communauté en instaurant des lois basées sur l’enseignement divin. Les juifs le critique, alors il impose leur répression et ordonne le changement de la direction de la prière qui sera désormais la Ka’ba et non Jérusalem.

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Le Prophète (p. s. l.) est devenu un chef d’état avec un commandement militaire, un pouvoir exécutif centralisé et un pouvoir législatif à quoi s’ajoutait le modèle des croyants. Il a également réussi à s’imposer par la guerre et la diplomatie et a unifié le monde arabe.

4. La reconquête de la Mecque

Cependant il restait à reconquérir la Mecque et il persuada les fidèles qu’il était inacceptable que la Ka’ba construite par Abraham soit entre les mains de gens qui ne sont pas des croyants. En outre le non-respect des accords de Houdaybiya va constituer une raison suffisante pour entreprendre la guerre sainte contre les mecquois infidèles car Dieu lui-même lui ordonnait la vengeance, et par la même occasion il avait trouvé les mots justes pour galvaniser ses troupes par ces termes : « ne craignez pas la mort et que le Paradis était à l’ombre de des épées »3. Il disait en même temps aux soldats musulmans « tuez les idolâtres partout où vous les trouverez, saisissez-les, assiégez-les, faites-les tomber dans vos embuscades, à moins qu’ils ne se convertissent (…) Faites la guerre à ceux qui ne croient ni en Dieu ni au jugement dernier ; faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils se plient devant vous »4.

En 630, Mahomet s’empare de la ville, entre dans la Ka’ba, détruit les statues et fait de ce lieu le sanctuaire exclusif d’Allah. La reconquête de la Mecque fut une grande joie pour l’ensemble de la "Ouma". Depuis lors Mecque est devenue la capitale spirituelle du monde musulman. En réalité avec la prise de Mecque l’islam ne tardera plus à se répandre sur toute la péninsule arabique.

En mars 632 a lieu le premier et le seul grand pèlerinage auquel participent le Prophète (p. s. l.) et l’ensemble de la nouvelle communauté. Il va pars ailleurs y définir de manière définitive les règles strictes du Hadj, et parler de l’accomplissement de sa mission en disant : « aujourd’hui j’ai parfais votre religion, j’ai accompli sur vous ma grâce et il me plait que l’islam soit votre foi. »5 Ce pèlerinage est depuis appelé celui de la visite d’adieu.

Il meurt peu après son retour à Médine et est enterré dans sa maison. Une mosquée est élevée au-dessus de son tombeau. Elle est considérée aujourd’hui comme l’une des plus importantes mosquées de l’islam.

II. L’enseignement du coran, de la Charia et du Fikh

Pour les musulmans plusieurs prophètes se sont succédés chacun charger de révéler une partie du message divin. Cette longue chaine prophétique aboutit à Mahomet qui est le sceau des prophètes. Il est chargé de compléter et de clôturer cette chaine dont certaines parties sont contenues dans le Torah, les Psaumes et l’Evangile. Le Coran constitue la continuation de ces livres révélés qui ont donné naissance à un large groupe contenant les

3 In Histoire de l’Islam au XVIème siècle, 5ème, Nathan – Afrique 4 In Histoire de l’Islam au XVIème siècle, 5ème, Nathan – Afrique 5 In Histoire de l’Islam au XVIème siècle, 5ème, Nathan – Afrique

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juifs les chrétiens et les musulmans, dénommés les gens du livre « Ahloul Kitab ». L’islam est la troisième religion révélée, il signifie la soumission totale à Dieu. Cette religion repose sur la parole divine, le Coran qui constitue la base de la foi, de la morale et du droit. De sa traduction littérale il signifie « la récitation » des paroles sacrées transmises au Prophète (p. s. l.) par l’ange Gabriel. L’envoyé de Dieu ne savait ni lire ni écrire alors les messages qu’il recevait étaient automatiquement écrits par son entourage sur des pierres, des peaux de bêtes ou sur des os. Il faudra attendre 21 ans après la disparition du Prophète pour que toutes ces écritures sacrées soient consignées dans un grand livre appelé « Al-Qurân » et qui est conservé dans sa pureté originelle. Le Coran comprend 114 chapitres appelés sourates. Il définit les fondements de la religion islamique, en même temps il englobe plusieurs aspects de la vie sur terre et dans l’au-delà. En même temps il enseigne au fidèle ce qui est bon ou mauvais, recommandé ou interdit, obligatoire ou facultatif.

1- Les fondements de l’islam

L’islam s’appuie sur deux piliers essentiels qui sont bien explicités dans le Coran : Il s’agit du dogme et du culte

a- Le dogme

Il signifie un ensemble cohérent de vérités fondamentales que le fidèle doit accepter en bloc. Il repose sur 5 principes de base :

La croyance en un Dieu unique La croyance aux anges La croyance à tous les Prophètes de Dieu La croyance aux livres révélés La croyance au jour du jugement dernier

L’acceptation, en toute responsabilité, de ce dogme confère au musulman la foi c'est-à-dire l’iman qui peut être assimilé à un visa d’entrée dans la religion islamique.

b- Le culte

Il constitue la manière de vivre pleinement sa religion conformément à l’enseignement coranique. L’adoration de Dieu et l’observance de ses prescriptions passent par ces 5 piliers :

La « Chahada » : c’est la profession de foi qui consiste à reconnaitre qu’il n’y a de divinité que Dieu et que Mahomet (p. s. l.) est son Prophète.

La Prière : la prière se fait 5 fois par jour et dans la direction de la Ka’ba. Au départ les moments des prières étaient au nombre de 50 et le Prophète (p. s. l.) avait demandé à Dieu de les ramener à 5 sans pour autant réduire la rétribution.

Le Zakat : c’est l’aumône légale qu’il ne faut pas confondre avec le simple geste de bonté et de compassion en direction des mendiants. Le Zakat permet de purifier nos biens : animaux, récoltes, économies. Il s’agit de prélever un

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pourcentage variant suivant la nature du bien. Ceci est considéré comme la part des nécessiteux dans la richesse des autres. C’est donc une forme de solidarité entre croyants.

Le Jeûne : tout musulman majeur et sans empêchement valable aux yeux de la religion doit observer le jeûne du mois de Ramadan. C’est une pratique qui, au-delà de ses bienfaits religieux, permet de vivre le calvaire quotidien des nécessiteux, de manière à être plus sensible à leur dénuement. Aussi des vertus médicinales lui sont attribuées par bon nombre de spécialistes de la santé.

Le Pèlerinage à la Mecque : il ne revêt aucun caractère obligatoire. Le fidèle qui en a les moyens licites peut se rendre à la Mecque pour bénéficier de ce grand moment de prière et de recueillement permettant de restituer à l’homme sa pureté originelle.

Ces pratiques sont considérées comme des obligations personnelles encore appelées « Fardoul ‘Ayni » c'est-à-dire qu’elles doivent être effectuées par la personne elle-même et on ne peut le faire à sa place. A côté il existe des obligations d’ordre communautaire qui incombent à tout le monde mais si quelqu’un s’en occupe il en délivre les autres comme la prière mortuaire, l’enseignement de la religion…

En outre il faut noter que le Djihad est une prescription importante mais l’utilisation des armes pour combattre les infidèles n’est autorisée que quand la méthode de la persuasion s’avère vaine. La guerre sainte a, certes, permis d’agrandir le cercle des croyants mais le véritable Djihad doit d’abord être un combat personnel pour venir à bout de ses propres vices afin de devenir un bon musulman.

2- La Charia

La charia c'est l'ensemble des interprétations juridiques et éthiques des faits religieux. Elle représente diverses normes doctrinales, sociales, culturelles, et relationnelles édictées par la « Révélation ». Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi [de Dieu] »6.

En Occident la charia est désignée par le terme de loi islamique qui est une traduction très approximative puisque n'englobant que partiellement le véritable sens du mot. La charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un musulman, ainsi que les interactions sociétales, par exemple le sang et la chair du porc, les animaux tués par quelque chute ou par un coup de corne ou encore par une mort sans raison, le vin et les jeux de hasard sont défendus au musulman car ils sont considérés comme « haram7 » .

6 http://stehly.chez-alice.fr/nouvelle31.htm 7 Ce qui est interdit par la religion

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Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu. Le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques.

Outre le contenu du Coran, Mahomet a délivré un enseignement fait de paroles et de gestes, d’interdits et d’acceptation tacites et certaines pratiques à partir desquels les musulmans ont construit des doctrines, des systèmes juridiques et des traditions qui ont fait l’objet d’interprétations diverses et variées.

3- Le Fikh

Selon le sens technique et pratique, le Fikh désigne la science des règles religieuses avec les preuves du coran et de la sounna pour l’enseignement de la pratique religieuse et ceci à deux niveaux : le premier « al-hibaadaat » concerne les actes d’adoration de Dieu comme les règles de la purification, de la prière, de la zakat, du jeûne, du haj etc. Donc cette première relation c’est entre la personne et son seigneur Dieu. Cependant le second nommé « al-hamalat », concerne les hommes entre eux et traite les rapports qui les unissent tels que le mariage, le divorce, le commerce…

Toute parole ou action est contrôlée par la religion et entre obligatoirement dans les 5 règles :

a- Le devoir, l’obligation ; celui qui le fait sera récompensé et celui qui le délaisse sera châtié, comme les cinq prières et tout autre acte obligatoire.

b- Le actes conseillés, le recommandé ; celui qui accomplit un acte conseillé sera payé et celui qui ne le fait le pas ne sera pas puni, comme jeûner le jour d’Achoura ou faire une prière surérogatoire entre autres.

c- L’interdit, l’illicite ou encore ce qui est haram ; la personne qui réalise un acte interdit est punie par exemple boire du vin… par contre celui qui ne le fait sera récompensé.

d- Les choses déconseillées ; celui qui le délaisse sera primé mais si on le fait on ne sera pas sanctionné, comme le fait d’entrer dans la mosquée avec le pied gauche et d’en sortir avec le pied droit.

e- Le permis ou le licite ; celui qui le fait ne sera pas récompensé de la même manière son accomplissement n’est pas réprimandé comme manger dormir et d’autres actions dans la mesure de ne pas atteindre l’excès car on pourrait tomber sur le déconseiller.

Ainsi nous avons 4 grandes Ecoles d’enseignement du Fikh :

l'école hanéfite d’Abû Hanîfa qui est d’origine perse (mort en 767), qui se base sur le coran, la sounna, le consensus « al-Ijma », la comparaison analogique « khiyas » et d’autres formes d’argumentation. Cette idéologie est très répandue en Asie et au proche Orient.

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l’école malékite fondée par Malik ben Anas aussi surnommé le savant de Médine (mort en 796), qui admet comme source le Coran, la Sounna, la coutume médinoise, le consensus des docteurs et le principe d’utilité générale.

l'école Chaféite Imam Châfi'î (mort en 820), qui limite la sunna aux seules traditions attribuées formellement au Prophète et rejette catégoriquement l’opinion personnelle.

l'école hanbalite d’Ahmad ben Hanbal (mort en 855), qui refuse toute innovation.

Il important de préciser qu’aucune de ces écoles n’a remis en cause l’importance du Coran et des enseignements du Prophète concernant la vie spirituelle, sociale, politique et morale.

III. Les « Sectes »

On appelle secte, un ensemble de personnes qui s’est séparé de la religion dominante pour une cause doctrinale. La division est interdite en Islam, mais la différence d'avis, avec ses convenances et ses conditions, entre les savants compétents est permise et c'est même une richesse et une miséricorde. Les sectes sont apparues dans le monde islamique suite à la mauvaise compréhension ou la mauvaise interprétation du texte sacré. A cela il faut ajouter l’apparition des questions nouvelles sur lesquelles ni le Coran ni la tradition prophétique n’apportait de solutions péremptoires et explicites. Elles étaient aussi une conséquence de l'ouverture du monde musulman sur d'autres cultures et civilisations comme celles des Perses ou du monde gréco-romain. Il est donc important pour les musulmans de connaître les bases incontournables de la religion qui ne peuvent en aucun cas être sujettes aux concessions. En fait, l'Islam est une religion valable en tout temps et tout espace, l'adaptabilité de l'Islam concerne les branches et les sujets qui ne contredisent pas les textes fermes et explicites de la loi divine ni son esprit ni sa finalité ni le consensus de la «Ouma».

Avec l’expansion de l’empire et l’intégration de nouveaux éléments de civilisation et la croissance de problèmes posés par l’existence de l’Etat, des divergences et de controverses plus ou moins aigües se firent jour concernant la pratique de la religion. L’une des questions sur lesquelles les divisions de la communauté furent des plus exacerbées a été la succession du Prophète. Les protagonistes de cette histoire eurent recours à des interprétations du Livre et de la Sounna pour fonder leurs prétentions. Il en résulta des divisions qui se structurèrent souvent autour d’Ecoles de pensées plus ou moins radicalement opposées les unes aux autres et pouvant conduire à des affrontements militaires. La réponse aux questions soulevées par ces temps de troubles (Fitna) favorisa l’éclatement du monde islamique en trois grandes communautés qui sont : le Sunnisme, le Chiisme et le Kharijisme. Au sein de chacune de ces entités, l’émiettement s’est poursuivi avec la constitution de différents courants théologiques, juridiques ou philosophiques proposant des lectures diverses et variées de la religion.

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• SUNNISME

Dans son attitude religieuse, le sunnisme est beaucoup plus sobre que les autres. Sa foi s’adresse à Dieu seul, dans une fidélité absolue au texte coranique. Il fait appel à la tradition prophétique, ou à ce estimé comme tel, pour résoudre tous les problèmes soulevés par la pratique cultuelle mais aussi la vie quotidienne. Et ceci pour mettre un terme à la déviation pour une pratique conforme de la religion, les interprétations élaborées par quatre Ecoles théologiques et juridiques furent déclarées conformes à la révélation. Les adeptes de ces Ecoles de l’Islam revendiquent la fidélité au Coran mais surtout à la tradition du Prophète dans l’élaboration des immenses corpus de la jurisprudence musulmane. Les Sunnites représentent 90% des musulmans et sont divisés en quatre grandes écoles ou rites du fait des interprétations différentes du « Fiqh ».

Il important de préciser qu’aucune de ces écoles n’a remis en cause l’importance du Coran et des enseignements du Prophète concernant la vie spirituelle, sociale, politique et morale. Ces mêmes enseignements sont recueillis, organisés et publiés par des proches compagnons du Prophète et sont connus sous le nom de Hadiths. Ainsi six ouvrages ont été reconnus comme hadiths authentiques dont les chaines de transmission (Isnad) sont vérifiables : Al-Bokhari (mort en 870), Mouslim (mort en 875), Abou Daoud (mort en 888), Al-Nasai (mort en 915), Al-Tirmidhi (mort en 892) et Ibn Madja (mort en 886). Ces réalisations sont intervenues dans un contexte où il devenait impossible d’obtenir un consensus sur la loi sacrée, la Charia. Cette dernière est interprétée par les musulmans qui en ont les compétences. Donc ces Hadiths ont eu une importance capitale dans la compréhension et mais dans la pratique de la religion ; une pratique qui devenait de plus en plus divergente.

Sur ce point il faut notamment retenir que plusieurs pratiques sont recommandées et tendent à s’affirmer comme des obligations surtout quand elles révèlent des pratiques prophétiques. Il en est de même pour la guerre sainte (jihad) dont la pratique est légitimée par l’imitation de la tradition prophétique considérée comme le modèle par excellence. Toutefois contrairement aux dogmes ces pratiques ne revêtent aucun caractère obligatoire.

A côté du Sunnisme émerge le Chiisme qui a aussi ses particularités découlant de leur vision de la religion.

• LE CHIISME

Le Prophète Mahomet, n’ayant pas laissé d’héritier mâle, ni désigné de successeur, son remplacement a occasionné des problèmes après sa mort. Son gendre Ali revendique la succession ; d’ abord écarté par les compagnons du Prophète (p. s. l.), ensuite lorsqu’ il est élu calife en 656 Muawiya a refusé de le reconnaitre. Ainsi les chiites, constituant une branche de la communauté islamique, ne reconnaissent qu’Ali et sa descendance comme successeurs légitimes de Mahomet. Donc, selon eux, les Omeyyades et Abbassides ne devraient pas diriger la communauté, ils ne sont que des usurpateurs. En conséquence ils seront violemment persécutés par les Omeyyades et par certains Abbasides.

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Dès lors ils pratiquent une doctrine secrète, cachée « Al-batiniya ». A partir du moment où la doctrine prend ce caractère, elle magnifie le personnage de Ali, le transforme, lui donne des successeurs cachés ; c’est à la mort de Ali et plus tard à celle de Hussein Karbala que l’on peut trouver l’origine de la doctrine. A la suite de ces grands personnages, des croyances sont venues se greffer en Orient : « Hounoul » c’est-à- dire l’incarnation divine, le « Tanasoukh » qui signifie le passage de l’âme divinisée dans une autre âme humaine, le « Radja » qui veut dire le retour du dernier Imam incarné. Selon eux, cet Imam réincarné, pour le moment caché, le mahdi se manifestera au moment venu et de droit divin gouvernera le monde. Dans la conception Chiite, le chef de la communauté est un Imam et non pas un calife : il est inspiré par Dieu et doué d’infaillibilité et réclame une obéissance totale de ses fidèles. A la différence du sunnisme, le chiisme est doté d’un clergé très hiérarchique. Leur doctrine est ésotérique et est fondée sur l’imamat et le culte des imams qui doivent être forcément des descendants d’Ali. L’imam est à la fois un chef spirituel et temporel et un guide infaillible et impeccable. A leur tour, ils se répartissent en plusieurs autres groupes comme : les ismaïliens, les zaydites, les imamites.

• KHARIJISME

Les Kharijites sont apparus suite au différend entre Ali et Muawiya. Ils ont refusé l'arbitrage entre ‘Ali et Muawiya à l'issue de la bataille de Siffîn qui les avait opposé en 657. Cette bataille entre musulmans avait été meurtrière et Ali accepta l'idée d'un arbitrage pour arrêter le bain de sang. Une partie de ses partisans se retirent du champ de bataille désapprouvant tout arbitrage autre que divin. Ces sécessionnistes sont appelés les Kharijites et ont prétendu que l’arbitrage est à Allah seul. Alors ils ont décidé de tuer Ali, Muawiya et Amr Ibn al-‘âs en élisant leur propre Calife. En durcissant leur position, d'un point de vue théologique, ils ont prétendu que l’œuvre est aussi essentielle que la foi. Ainsi ils soutiennent que commettre un pécher grave est une infidélité manifeste à l'égard de Dieu et par la même occasion exclut de la communauté islamique un musulman même pratiquant. Et celui-ci doit être considéré comme tel et être traité en conséquence de la sorte. Les Kharijites ont été qualifiés par le Prophète comme étant des gens qui faisaient beaucoup d’actes cultuels même beaucoup plus que les compagnons eux-mêmes, mais que suite au fait qu’ils interprétaient le Coran au premier degré, sans tenir compte ni des convenances, ni des règles ni de la sunna, leurs cœurs étaient fermés et le Coran n’atteignait pas leurs cœurs fermés. Ali les a combattu pendant toute la période de son califat en les mettant complètement en déroute à l’an 37 de l’hégire car ils représentaient une vraie menace pour la foi et leur interprétation des textes étaient superficielle et dangereuse. Ils étaient derrière l’assassinat et la tuerie de plusieurs grands compagnons : car les Kharijites, surtout les « Azâriqa », considéraient ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux, comme des mécréants.

• Les mutazilites

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Ils adhérent eux aussi au libre arbitre, ils se sont placés dans la continuité des qadarites pour mieux asseoir le principe de l'antériorité de leur doctrine face à leurs adversaires, sans que leurs articles de foi se limitassent à ce seul principe. Ceux-ci ont dit que l'individu était libre dans ses choix et avait la capacité d’agir sans que la volonté d'Allah n’ait d’influence sur ses actes. Selon cette secte, l’homme crée ses propres actions bonnes et mauvaises et mérite pour tout ce qu’il fait récompense ou châtiment dans l’autre monde. Dieu est infaillible pour lui attribuer le mal ou l’injustice. L’homme est donc libre de tout ce qu’il fait. Le plus célèbre d’entre eux fut Ghilâm al-damasqi ou al-qadarî. D’où la « théorie d’Al Qadariyya » parce que ses adeptes renient le destin ou la prédestination. Le principe de justice qu’ils ont posé, parmi d’autres, exprime l’idée selon laquelle Dieu n’aime pas la dépravation, il ne crée point les actions de l’homme, mais l’homme fait ce qui lui a été ordonné et s’interdit ce qui lui a été défendu par le pouvoir qui lui a été conféré par Dieu. Sur ce plan les sunnites quant à eux se basent sur le verset 96 de la sourate 37 : « Et Dieu vous a créés, vous et ce que vous faites »8 pour affirmer que les actions de l'homme sont à la fois la création de Dieu et le résultat de l'effort de l'homme. Les tenants de la théorie Mutazilite discutèrent la révélation du Coran. Ils prétendirent que le Coran est une création de Dieu et non pas sa parole et portèrent certains califes à répéter leurs affirmations. Un certain nombre de savants pieux, parmi lesquels figure l’Imâm Ahmad Ibn Hanbal, furent persécutés parce qu’ils ont rejeté cette théorie. Les mutazilites, prétendent faire triompher une seule vérité à l'aide de la raison. Pour le cadi (juge) mutazilite Abd al-Jabbâr, par exemple, si Dieu avait créé l'homme pour la désunion, il l'aurait prédestiné à la damnation.

• Al-jabriyya

Ceux-ci ont dit que les œuvres de l'individu lui sont imposées (par Dieu) sans que celui-ci n'ait de volonté, ni de capacité : d’où le fait qu’ils prétendent que quoi qu’ils fassent, ils ne seront pas jugés et ne sont aucunement responsables de leurs actes. A l’époque des Umayyades cette secte a commis des meurtres contre les musulmans et prétendait n’avoir aucune responsabilité de ses actes, car pour elle, c’est Dieu qui a décidé cela.

• Al-jahmiyya

Les jahmiyyah, ont versé dans une position extrême, en niant des attributs de Dieu, pour eux, Dieu ne voit pas, n'entend pas, ne parle pas ; sous prétexte que les attributs en question nécessitent des organes du corps, chose que l'on ne peut pas attribuer à Dieu. Cette méthodologie est également infondée et l'hypothèse sur laquelle ils s'appuient n'est qu'illusion. 8 In le Saint Coran, AS-Saffat, sourate 37, verset 96.

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• Al-murji’a

Ils séparent la foi des actes. De la sorte, les œuvres ne faisaient pas partie du formel de la foi. La croyance d'Al-murjia est que les actes et la foi ne sont pas liés et que les actes n'ont donc aucun effet sur la foi, ni positivement, ni négativement. Al-murjia a induit en erreur les gens en prétendant que les actes ne sont pas importants pour entrer aux Paradis et que les plus mauvais des humains seront pour la plupart au côté des croyants dans le Paradis. Le mouvement sectaire d'Al-murjia a commencé avec l'apparition des Kharijites et des Shiites. Bathr Bin 'Abdullah Al-hamadâni fut le premier à avancer cette idée mais il a été réprimé par les gens de son époque au point qu'ils ne lui ont jamais rendu le Salam. Puis, l'innovation d'Al Irjâ’ s'est déplacée en grande partie à Koufa et a été représenté par des gens tel que Muhammad Ibn Karam.

• Les Nusayriyya

Ils sont aussi appelés les Alévites, très actifs en Turquie et en Syrie. Ils croient qu’ils sont exonérés des actes de culte (prières, jeûne..), et qu’il est suffisant pour eux d’avoir les valeurs nobles sans accomplir aucun culte islamique. Ibn Taymiyya a dit à leur propos: « Ils se présentent devant des musulmans ignorants comme les partisans et avocats d'Ahl el Bayt (la famille du Prophète), tandis qu'en réalité ils ne croient pas en Allah, ou au Messager, ou au Livre, ou aux ordres [d'Allah], ou aux prohibitions, ou à la récompense, ou à la punition, ou au Paradis, ou au Feu, ou dans un des Messagers qui a précédé Muhammad, ou dans une religion parmi les religions précédentes, prétendant que leurs interprétations sont « la connaissance cachée » ['ilm9 'ul-bâtin10]. Ils n'ont aucune limite dans leur mécréance en ce qui concerne les noms d'Allah, ses versets et leur altération de la place approprié du discours d'Allah et de Son messager (p. s. l.). Leur but est le reniement des croyances islamiques et des lois de toutes les façons possibles, comme le fait de dire que "accomplir les cinq prières" signifie la connaissance de leurs secrets, et que les deux mains d'Abou Lahab représentent Abou Bakr et Umar. Il y a des incidents bien connus et des livres qu'ils ont écrits en ce qui concerne leur hostilité à l'Islam et ses adeptes. Dès qu'ils en ont l'occasion, ils versent le sang de musulmans, comme lorsqu'ils ont tué plusieurs savants musulmans.

• Les Coranistes: Al-qurâniyyoun

Ils se nomment de cette façon car ils prétendent que seul le Coran est source de droit à l'exclusion de la sunna. Il nie ainsi la sunna, ce qui veut dire nier une partie importante de la révélation divine. Le Coran et la Sunna exigent de suivre la sunna, la sunna est même une source importante et intrinsèque du droit musulman (Fiqh) à l'unanimité des savants musulmans, car si on nie la sunna comment peut-on apprendre la prière ?, le comment de la prière est décrit uniquement dans la sunna et non dans le Coran. Comment apprendre à donner la zakat, Comment apprendre le Hadj, comment connaître une grande partie de ce 9 Connaissance. 10 Ce qui est inconnu, invisible.

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qui est "haram", comment comprendre le Coran. Il faut savoir que la sunna explicite, complète et détaille le Coran.

C'est impossible d'être en conformité avec la révélation divine sans la sunna qui est ainsi aussi importante que le Coran.

• Ahmadiyya

Ils ont actuellement la plus grande mosquée du monde islamique à Londres : avec une télévision privée et une excellente médiatisation. Ils sont interdits de pèlerinage à la Mecque par les autorités saoudiennes. C’est un mouvement apparu en 1900 en tant que complot monté par les colonisateurs britanniques dans le sous-continent indien, à dessein de détourner les musulmans de leur religion en général et de l'obligation du Djihad en particulier, de façon à ce qu'ils ne s'opposent pas à la colonisation au nom de l'Islam. Ghulâm Ahmad, le fondateur, débuta ses activités comme un prédicateur de l'Islam, afin de rassembler du monde autour de lui. Puis il se donna le titre de réformateur inspiré par Allah. Puis il fit un pas en avant et se proclama le Mahdi attendu et le messie promis. Enfin, il se déclara Prophète doté d'une prophétie supérieure à celle de Mahomet (p. s. l.). Ils font partie de ces tendances du shiisme qui nient le degré élevé d’Abou Bakr, Umar et Uthman ou qui croient à l’infaillibilité de leurs Imams ou qui insultent la mère des croyants Aïcha ou pire encore qui croient qu’Ali est un Prophète.

VI- la situation à la fin des Califes « Rachidounes »

En 632 Mahomet meurt sans laisser d’héritier mâle et sans avoir designer son successeur à la tête de l’Etat. Cette situation en excluant toute succession généalogique a laissé à la jeune communauté la redoutable liberté de se choisir un chef selon des modalités inédites.

A- Les Califes bien guidés, « Rachidounes »

Les califes bien guidés désigne les quatre premiers califes qui sont considérés comme des chefs modèles et ayant suivi scrupuleusement la voie de Mahomet. Ils étaient pour la plupart ses compagnons très proches et leur succession n'était pas héréditaire. Ils étaient soit élus par une commission ou bien choisis par le prédécesseur.

Nous avons successivement :

Abou Bakr As-Siddiq (632-634) Omar ibn al-Khattâb (634-644) Uthman ibn Affân, (644-656) Ali ibn Abou Talib (656-661)

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Il faut noter que les années de succession des califes ne tombent pas forcément le premier jour de la nouvelle année.

1. Abou Bakr as-Siddiq (632 – 634) :

Cet homme né en 573, fils D’Omou Salma et D’Abou Khouf sera le premier successeur du Prophète (p. s. l.). Abou Bakra été désigné par les notables mecquois pour succéder à celui-ci. Cette désignation qui prend le nom de « Ba-ya » est un système électif qui permet la reconnaissance d’une autorité par la communauté musulmane à travers des critères bien définies comme la connaissance des préceptes de l’Islam, la sagesse, la fidélité au Prophète, les vertus cardinales. Certaines tribus arabes se révoltèrent suite à cette décision et refusèrent de payer la Zakat tout en continuant de faire la prière. Abou Bakr insista sur le fait qu'elles devaient s'acquitter de ces deux obligations sans quoi, elles ne remplissaient pas leurs devoirs religieux. Ce fut le début des guerres d'apostasie.

Il doit aussi faire face à Musa lima, un homme se prétendant Prophète contre lequel il envoya une armée commandée par Khalid ibn al-Walid. Dans cette bataille, 1200 musulmans dont 39 grands compagnons et 70 maîtres-ré citateurs se firent tuer. Lorsque les musulmans finirent par reprendre l'avantage et que Musa lima se fit tuer, Khalid Ibn Walid reçut une lettre de reproche d'Abou Bakr car après la victoire, il négocia le butin avec le restant de l'armée de Musa lima.

Après que ces problèmes furent dissipés et que la paix fut revenue, Abou Bakr se concentra sur les empires Perses et Byzantins et en Irak avec des expéditions militaires toujours sous le commandement de Khalid Ibn Walid.

Il impose la religion à la quasi-totalité de l’Arabie en réalisant en même temps l’unité de la péninsule. Sous son califat beaucoup de victoires ont été obtenues. Abou Bakr connut une mort naturelle à Médine en 634. Auparavant il avait pris le soin de nommer Omar ibn al-Khattâb comme successeur et ceci après avoir consulté les compagnons qui étaient proches de Mahomet (p. s. l.).

2. Omar ibn al-Khattâb (634 – 644) :

Omar est le deuxième Calife du Prophète, il remplaça Abu Bakr. Il était un homme courageux, brave et téméraire, il est surnommé « le bras séculaire de Dieu ». Omar est aussi un personnage important de la Mecque mais également gendre et compagnon de Mahomet (p. s. l.).

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Il régna dix ans et fut nommé calife à travers le même processus d'élection qui fut utilisé pour nommer Abou Bakr à la tête de la "Ouma". Durant son califat Omar mit un terme aux hostilités avec les perses sassanides.

Il a permis à l’empire musulman de se développer d’une façon spectaculaire à travers plusieurs conquêtes. Ainsi seront conquis la Mésopotamie (l'actuelle Irak), l'Egypte, la Palestine, la Syrie, l'Afrique du Nord, l'Arménie et les deux tiers de l'empire romain d'Orient tout en laissant aux peuples et aux territoires la liberté de pratiquer leur culte, sans forcer leur conversion à l'islam. Ce succès va faire de lui l’un des grands génies politiques de l'histoire. Il a également réussi à fortifier les valeurs cardinales connues tout long de l’évolution islamique qui sont le courage, l’humilité, amour du prochain, égalité des personnes etc.

Omar est encore connu dans la communauté sunnite pour sa simplicité et son mode de vie austère. Plutôt que d'afficher ses richesses comme le faisaient les dirigeants de l'époque, il continua à vivre comme à la période où les musulmans étaient pauvres et persécutés. En 639, quatre ans après avoir été nommé calife, il décréta que les années de l'ère islamique devraient désormais commencer à la première année de l'Hégire, en 622.

Omar mourut en 644, après avoir été poignardé par Pirouz Nahavandi, un ancien esclave perse capturé durant la bataille d'Al-Qadisiyya, dans la grande mosquée de Médine pendant qu'il présidait la prière.

Sur son lit de mort, il fut invité à choisir un successeur mais refusa d'en désigner un. Il réunit cependant un comité de six personnes qui devront choisir parmi eux le troisième calife dans les trois jours qui suivirent. Ce fut Uthman ibn Affân qui fut choisi.

3. Uthman ibn Affân (644-656)

La désignation de Uthman semble être logique mais entraine beaucoup de mécontentement au sein de la population. Elle est aussi significative du redressement et de la victoire de l’aristocratie mecquoise des Quraychites et parmi elle le clan Ommeyade, l’un des plus important.

Uthman, régna pendant douze ans en tant que calife. Durant son règne, toute la Perse, la plupart de l'Afrique du Nord, le Caucase, Chypre furent conquis et incorporés dans l'empire islamique. Son règne fut caractérisé par un contrôle plus centralisé des revenus des provinces, aidé par des gouverneurs comme Muawiya en Syrie issus pour la plupart de sa propre famille, le clan des Omeyyades et nomma plusieurs de ses parents comme gouverneurs des nouveaux domaines. Certains d'entre eux furent accusés de corruption et de mauvaise gestion. Ceci a suscité une réaction des mecquois et des médinois.

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Alors une crise s’installe avec la naissance d’une opposition à son califat. Une partie de la population estime qu’Ali est l’héritier légitime donc c’est lui qui devait être élu et non Uthman. Les mécontents s’organisent au niveau de la Mecque et en Syrie la campagne de propagande contre Uthman fut un succès en Perse, en Irak et dans les anciennes provinces sassanides.

Uthman est célèbre dans l'histoire de l'islam pour son implication à compiler le texte du Coran tel qu'il existe aujourd'hui et dont celui-ci le suit toujours mot pour mot et lettre pour lettre. À l'époque, certains peuples des régions de Syrie et d'Irak se disputaient sur les différentes prononciations de certains mots du Coran, tandis que les nouveaux musulmans des provinces en dehors d'Arabie ne savaient pas bien prononcer l'arabe. Percevant les risques de division Uthman décida alors d'officialiser un type unique de prononciation de l'arabe du texte coranique et d'établir une classification unique des sourates les unes par rapport aux autres en commençant par demander à Hafsa Bint Omar, veuve depuis la mort de Mahomet (p. s. l.), de lui faire parvenir son exemplaire de manuscrit du Coran. Il confia ensuite à Zayd ibn Thabit ainsi qu'à d'autres d'en préparer plusieurs copies et de les envoyer dans chaque ville et d'autres lieux importants du territoire musulman et fit détruire les versions alternatives. Quelques-uns de ces exemplaires existent encore de nos jours, notamment au British Museum de Londres, au Caire (Égypte) ou encore à Sanaa (Yémen).

Il décéda à Médine le 17 juin 656 dans sa propre maison, après avoir reçu neuf coups de poignards que lui assenèrent un groupe d'insurgés venant de Koufa , Bassora et d'Égypte et qui vinrent contester la manière qu'il avait de gérer les finances de l'Empire musulman.

4. Ali ibn Abou Talib (656 – 661) :

Ali fut proclamé Calife à Médine, le jour même de l’assassinat d’Uthman. La rumeur selon laquelle il en était l’instigateur sinon le coupable courait les rues. Muawiya à la tête du clan des omeyades réclament la punition des coupables mais Ali ne sera pas du tout d’accord avec cette idée. Les Koraïchites qui perdaient beaucoup avec la mort de Uthman qu’ils considèrent comme un sacrilège et indexant Ali comme le premier responsable car cette situation faisait de lui le principal bénéficiaire.

Après l'assassinat d'Uthman, Médine était en pleine crise politique pendant un certain nombre de jours. Beaucoup de compagnons proches d'Ali lui conseillèrent de remplir le rôle de calife, ce qu'il refusa au début.

Après sa nomination comme calife, Ali renvoya plusieurs gouverneurs de province, dont certains étaient des proches d'Uthman, et les remplaça par des aides de confiance comme Malik al-Ashtar. Il déplaça ensuite sa capitale à Koufa, ville musulmane de garnison et qui appartient aujourd'hui à l'Iraq. Damas, capitale de la province de Syrie, était gouverné par Muawiya, lui-même parent d'Uthman.

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Son califat coïncida avec une guerre civile qui éclata entre musulmans de 656 à 661. Elle commença avec l'assassinat du troisième calife Uthman, se propagea durant le califat d'Ali et ne s'acheva que lors de l'ascension au pouvoir de Muawiya. Cette guerre civile est souvent appelée « première Fitna » et mit fin à l'unité de la « Ouma », la nation islamique. Cette guerre civile créa des divisions permanentes au sein de la communauté musulmane et les musulmans furent divisés sur la légitimité de la personne qui occupait le califat.

Ali est aussi connu pour ses nombreux sermons et discours, dont beaucoup furent compilés dans un livre intitulé Nahj al-Balaghah (Le sommet de l'éloquence).

Selon la tradition musulmane, trois musulmans qui furent appelés plus tard Kharijites tentèrent d'assassiner Ali, Muawiya et Amr qu'ils considéraient comme les principaux auteurs de la Fitna. Ali mourut le 21 du mois de ramadan dans la ville de Koufa (Iraq) en 661.

Carte de l’expansion musulmane sous les quatre Califes « Rachidounes »

Source : Histoire de l’Islam au 16ème Siécle, 5ème, Nathan – Afrique.

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B- L’Islam après les Califes « Rachidounes »

A la disparition du Prophète, l’islam n’était pas encore sorti du cadre géographique de l’Arabie. C’est avec successivement, les Califes Abou Bakr, Umar, Uthman et Ali que cette religion va continuer son expansion en atteignant le reste de l’Arabie, la presque totalité de l’Asie occidentale et une partie de l’Afrique du nord.

De 632 à 661, L’empire musulman avait pris forme mais restait encore fragile car il va être secoué par des divisions internes avec l’assassinat des trois Califes « Rachidounes », Umar, Uthman et Ali.

Ces crises vont continuer notamment avec la nomination d’Hassan ibn Ali comme calife en 661 après la mort de son père, Ali. Il est également considéré comme un souverain juste par l'ensemble des musulmans sunnites mais à l'époque, seule la moitié de l'empire islamique reconnut sa souveraineté et son pouvoir fut contesté et finalement retiré par le gouverneur de la Syrie, Muawiya, gouverneur de Syrie à l’époque, qui qui avait même sous le califat d’Ali fonder la dynastie des Omeyades qui régnera de 661 à 750, avec comme capitale Damas.

Les califes omeyades ont lancé une vague campagne d’expansion qui a été particulièrement forte sous le règne de Muawiya. Ainsi la religion accéda à plusieurs parties du globe à travers des campagnes comme celle de l’Afrique du nord et de l’Espagne qui fut menée par Ogba ibn Nafi en 670, celle de l’Asie mineure et de Constantinople et de l’Asie centrale et de l’Inde.

En dépit de ces crises internes la religion a agrandi son territoire. A la disparition de ces quatre Califes le flambeau porté par les Omeyades va être, plus tard, repris par les Abbassides.

Conclusion

D’une part l’expansion musulmane au 7ème siècle de notre ère peut être considérée comme l’un des facteurs les plus frappants de cette période. D’autre part, la vie du Prophète est riche d’enseignements, il est parti d’une situation difficile pour devenir un modèle sur le plan personnel, religieux, sociale et politique. Sa réussite est remarquable à telle enseigne que beaucoup d’occidentaux notamment des écrivains comme V. Hugo. Lamartine exprime sa grandeur par ces termes : « plus qu’un homme moins qu’un Dieu ». Sa disparition a beaucoup affecté la communauté musulmane tant dans la gestion politique avec l’unification des croyants, que sur le plan de l’enseignement claire et précis de la pratique religieuse. Ainsi on se pose la question de savoir est-ce que l’humanité va encore connaitre un homme d’une grandeur pareille ?

Document 3 : Exemplaire de Coran du 7ème siècle

http://les5emespaulbarreau.over-blog.com/pages/Debuts_de_lislam-3892960.html

Document 4 : La Prière

http://majalis.org/picture.html

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Khomeyni - Une planète à découvrir : la Terre Michel BROUSSEAU, Gilles Desharnais, Editions du

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