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Bureau de l’UNESCO à Dakar12, Avenue Léopold Sédar SenghorB.P. 3311Dakar-SénégalAdresse mail : [email protected] web : www.unesco.org/fr/dakar

Mise en page et impression par Polykrome, Dakar-Sénégal

Couverture :

Photo réalisée dans le cadre du projet d’alphabétisation de jeunes filles et jeunes femmes au Sénégal. (voir pages 10-11)

Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent pas de la part de l’UNESCOaucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leursfrontières ou limites.

Les idées et les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs ; elles ne reflètent pas nécessairement les points devue de l’UNESCO et n’engagent en aucune façon l’Organisation.

© UNESCO-Dakar, 2013

SN/2013/PI/H/1

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, une année de transition vers la nouvelle structure des BureauxAfrique dans le cadre de la réforme à l’UNESCO qui a débutée cette annéeen commençant par notre Région Afrique.

Selon cette réforme qui se met en œuvre progressivement, notre Bureaucouvre aujourd’hui les 7 pays du Sahel (à savoir, la Gambie, le Cap-Vert,la Guinée-Bissau et le Sénégal, comme par le passé, mais également leBurkina Faso, le Mali et le Niger) dans tous les domaines de compétencede l’UNESCO.

Plusieurs missions ont été menées dans les nouveaux pays dereprésentation en vue d’intensifier la coopération au-delà de l’éducation.S’agissant du Mali, ce travail s’effectue en étroite collaboration avec leBureau de Bamako qui passera en 2013 au statut de Bureau national. Sonpersonnel international, pour des raisons de sécurité, a été évacué à Dakaret travaille sur des activités spécifiques à l’UNESCO Dakar.

Pour le moment, l’UNESCO Dakar continue de jouer son rôle de Bureau régional pour l’éducation en Afrique.Les plateformes thématiques dans les domaines clé de l’éducation seront donc gérées par les spécialistesbasés au Bureau de Dakar, qui appuient ainsi leurs collègues dans les autres Bureaux UNESCO en Afrique.Cette fonction demeure jusqu’en fin 2013 lorsque la reforme sera totalement effective.

Déjà en 2012, afin de se mettre progressivement en phase avec le recentrage envisagé, notre Bureau a essayéde redéfinir ses activités quand cela était possible mettant l’accent sur l’intersectorialité. En 2013, nouscomptons aller plus loin sur ce volet et commencer à nous aligner sur les nouvelles priorités. Au plan financier,nous avons renforcé les partenariats pour mobiliser davantage de ressources au profit de nos programmes.

2012 a été donc une période très délicate et pleine de défis mais nous avons pu les relever de façon satisfaisante.Des activités intéressantes ont été mises en œuvre avec de bons résultats et des impacts réels, de l’avis desbénéficiaires.

Ce rapport loin d’être exhaustif met en lumière l’essentiel de nos interventions. Je vous remercie d’avance pourl’intérêt que vous y porterez en le lisant. Cependant, ne vous arrêtez pas seulement là ! Visitez aussi notre siteweb www.unesco.org/dakar pour des compléments d’information sur le contenu de ce rapport, mais aussi surd’autres détails que nous n’avons pas pu intégrer dans ce document, par souci de concision.

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Ann Therese NDONG-JATTADirector, UNESCO-Dakar

Préface

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Accélérer les progrès d’Education Pour Tous en Afrique

Contribuer au développement par la culture et le dialogue

Protéger l’environnement pour le développement durable

Améliorer l’accès à la connaissance et à l’information

Promouvoir l’égalité des genres

Partenariats

Activités de visiblité et de plaidoyer

A propos du Bureau de l’UNESCO à Dakar

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Le Bureau de l’UNESCO Dakar assume un double mandat.En tant que Bureau régional pour l'éducation, le Bureau,durant cette période de transition, continue de couvrir les47 pays de l’Afrique sub-saharienne. En tant que Bureaumulti-pays, il représente l'UNESCO dans sept paysd’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Cap-Vert, Gambie,Guinée-Bissau, Niger, Mali et Sénégal) couvrant tous lesdomaines de compétence de l’Organisation.

Le Bureau contribue au développement de l’éducation par sonappui technique, ses conseils en matière de politique, ledéveloppement des capacités et le plaidoyer. L’essentiel denotre intervention porte sur le renforcement des capacités dansles pays afin de permettre d’améliorer la planification, la miseen oeuvre, le suivi et l’évaluation de ce secteur, aussi bien dansla sphère formelle que non-formelle. L’UNESCO travailletoujours main dans la main avec des partenaires en visant desrésultats bien ancrés dans le contexte de chaque pays.

Les défisDepuis dix ans, l’Afrique a connu des progrès sansprécédents dans le domaine de l’éducation. Plusieurs paysd’Afrique sub-saharienne ont enregistré des avancéesremarquables vers l’Education Pour Tous depuis 2000.

� le taux d’accès à l’école primaire s’est accru depresque 1/3 malgré l’augmentation de la populationen âge d’aller à l’école ;

� le fossé entre les genres au niveau primaire est réduit ;� l’accès à l’enseignement secondaire a plus que

doublé passant à 43.7 millions.

Toutefois, l'écart entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pasaccès à l'éducation reste trop important.

Les chiffres sont édifiants :

� 31 millions d’enfants hors du système éducatif ;� 35% de jeunes n’ont pas accès au secondaire ou à

une formation technique qualifiante ;� 163 millions d’adultes sont analphabètes ;� 10 millions d’enfants abandonnent l’école au niveau

du primaire chaque année.

En termes de qualité, la situation est préoccupante partout etfait l’objet d’une attention soutenue de la part des pays.

Notre dispositifAu niveau de l’éducation, la Coordinatrice régionale demême que les Coordonnateurs thématiques pour tous les

secteurs majeurs de l’éducation sontbasés à l’UNESCO Dakar. Ils travaillenten étroite collaboration avec lesspécialistes de l’éducation placésdans les Bureaux de l’UNESCO à traversl’Afrique. Leur rôle est d’assurer lacohérence et la qualité au niveau del’élaboration du programme et d’appuyertechniquement leurs collègues dans samise en œuvre, son suivi et sonévaluation.

En outre, le Pôle de Dakar assure, dans20 pays, la supervision des équipestechniques nationales chargées del’analyse des systèmes éducatifs(RESEN) et de l’élaboration desmodèles de simulation financière enéducation.

Le Bureau de Dakar abrite, aussi, l’équipe de coordinationrégionale pour l’Afrique de l’Institut des Statistiques del’UNESCO qui œuvre à développer des systèmes deproduction de données statistiques fiables, un volet essentielpour la prise de décision en matière de politique en éducation.

Notre objectif : Les enfants, les jeunes et lesadultes de tous âges réalisent leur droit àl’éducation à travers des programmes de qualitéadaptés à leurs besoins et à ceux de l’Afrique

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Accélérer les progrès d’Education Pour Tous en Afrique

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Réalisations majeures en 2012

L’UNESCO Dakar a continué à promouvoir une politiqueéducative holistique prenant en compte de manière globaletous les niveaux de l’éducation, de la petite enfance àl’enseignement supérieur et l’éducation tout au long de la vie.

Cette année un grand effort a été fait pour évaluer l’état deprogression des pays africains vers l’atteinte des six objectifsde l’Education pour Tous fixés pour 2015. L’UNESCO Dakara publié des profils pays qui révèlent que 33 pays d’Afriquesub-saharienne risquent de ne pas atteindre les objectifs del’EPT en 2015. Ces documents sont utilisés pour leplaidoyer auprès des partenaires et donnent une idée clairedes défis auxquels les pays africains sont confrontés dansle domaine de l’éducation.

Par ailleurs, afin d’aider à booster les efforts nationaux, desreprésentants de 34 pays d’Afrique sub-saharienne et despartenaires actifs dans le domaine de l’éducation se sontréunis à Johannesburg (Afrique de Sud) en octobre 2012pour décider des moyens d’accélérer les progrès vers l’EPT2015 et jeter les bases pour l’élaboration d’un programmeéducatif post-2015. Un mécanisme de coordination pourl’Afrique sub-saharienne a été proposé pour appuyer lecadre d’accélération et l’élaboration de l’agenda post 2015.Il sera lancé et effectif en 2013.

Un autre événement majeur pour l'éducation en Afrique a étéla Triennale 2012 de l’Association pour le Développement del’éducation en Afrique (ADEA), tenue du 13 au 17 février àOuagadougou, la capitale du Burkina Faso. L’UNESCO Dakarest un partenaire clé de l’ADEA et était fortement engagé à

ses côtés dans cet événement qui a permis de repenserl’éducation en Afrique afin d’en améliorer la qualité, lapertinence et l’efficience et la faire mieux avancer.

Quelques 600 participants parmi lesquels 60 Ministres etChefs d'Etat ont pris part à l’événement. L’UNESCO Dakar ya contribué par une forte présence de haut niveau et pardiverses études préparées pour mieux informer lesparticipants et nourrir leurs débats sur ce sujet.

Les études préparées par l’UNESCOpour la Triennale 2012 Développement de la petite enfance

• La série « Lancet » sur le développement de la petiteenfance (2007/2011) : que savons-nous et qu'est-cequi est pertinent pour l'Afrique?

• La préparation à l'école en Gambie • Les parents sont les premiers promoteurs de

l'apprentissage tout au long de la vie-l'apprentissagecommence à la maison depuis les éducateursjusqu'aux enfants, et l'apprentissage continue àtoutes les étapes de la vie

• Quelques réflexions sur les matériels d'alphabétisationfonctionnelle pour l'alphabétisation des jeunes et desadultes?

• L’alphabétisation précoce dans les classes en Afrique:leçons apprises et orientations futures

• Comment se développent les compétences?

Programme d’éducation de base pour l’Afrique (BEAP)• The status of the BEAP implementation :

Responding to the Kigali call for action• Implementation of BEAP in The Gambia

(Publié seulement en anglais)

• L’éducation et la formation pour le développementdurable

• Teacher training in Competency based curriculum inEthiopia(Publié seulement en anglais)

Enseignement et formation techniques etprofessionnels (EFTP)

• Renforcement des synergies sous-régionales surl’EFTP pour l’Emploi des jeunes : Développementd’une Task-Force Inter-Agences pour la revitalisationde l’EFTP dans les Pays Membres de la zone CEDEAO.Améliorer la qualité de l’éducation

Atteindre la parité entre les sexes d’ici 2005et l’égalité d’ici 2015

Les 6 objectifs de l’Education Pour Tous

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Favoriser la protection et l’éducationde la petite enfance

Rendre l’enseignement primaireobligatoire et gratuit pour tous

Développer l’apprentissage et les savoirs-faireauprès des jeunes et des adultes

Réduire de 50% le taux d’analphabétisme

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De nombreux pays africains mettent en œuvre le conceptdu BEAP qui sert également d’appui aux interventions duPartenariat Mondiale pour l’Education et de la BanqueMondiale.

Au centre du BEAP, la réforme des curricula en vue dedévelopper des aptitudes et compétences, comportementset valeurs de l’apprentissage qui préparent les apprenantsaux niveaux d’éducation plus élevés et au monde du travail.

En appui à ce programme, l’UNESCO Dakar s’est focalisé,en 2012, sur le développement de compétences en matièred’élaboration des curricula.

Programme d’Education de base élargiepour l’Afrique

La formation supérieure sur le développement des curriculaen Afrique prend de l’ampleur

UNESCO Dakar continue de plaider en faveur du BEAP, uneinitiative qui vise à promouvoir une vision élargie del’éducation de base d’un minimum de 9 - 10 ans et quiintégre une politique de développement de la petite enfance(0 - 8 ans d’âge). Le BEAP vise à améliorer la qualité, lapertinence et l’équité de l’éducation dans une meilleureadéquation entre l’éducation et les attentes et différentsbesoins de la société.

La formation est en cours de préparation pour êtreproposé en français. 50 représentants des paysfrancophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre se sontréunis à Dakar en décembre 2012 pour planifier la miseen place de la formation prévue en 2013.

Le nouveau diplôme pour développer les capacitésnationales en constituant une masse critique de spécialistesdes questions curriculaires connait un véritable succès dansles pays africains anglophones. En novembre 2012, 88%des 49 apprenants de la première édition anglophone ontreçu leur diplôme. La seconde édition a débuté le 12novembre et regroupe 47 apprenants de 18 pays différents.

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Une méthodologie d’évaluation de la qualité des donnéesstatistiques spécifique pour l’éducation a été mise en place.Un site web a été développé à cet effet et regroupe toutesles expériences menées dans ce cadre en Afrique.

Au total, l’ISU a mené des activités de développement decapacités dans 20 pays d’Afrique sub-saharienne enmatière d’évaluation de la qualité des données, d’analyseet de gestion des systèmes éducatifs, y compris l’appui auxSIGE (système d’information sur la gestion de l’éducation),pour informer les pays sur l’état du secteur. Le SIGE duSénégal par exemple intègre désormais les sous-secteursde la petite enfance, l’enseignement primaire et secondaire,l’Enseignement et Formation Techniques et Professionnels,l’alphabétisation et l’éducation informelle et l’enseignementsupérieur.

En 2012, le Pôle de Dakar a finalisé les diagnostics sectorielsde type RESEN (Rapport d’état sur le système éducatifnational) entrepris dans 6 pays (Bénin, Burundi, Comores,Gabon, Sao-Tomé et Principe, Sierra Leone) et a entamé leRESEN au Togo. Il a réalisé des modèles de simulationfinancière de l’éducation dans 5 de ces pays. Le Pôle deDakar a, par ailleurs, mené des diagnostics sur la gestionlocale de la qualité des apprentissages au Cap-Vert, auCameroun et au Sénégal.

Le programme de formation diplômante en politiquessectorielles et gestion des politiques éducatives (PSGSE)mis en œuvre en partenariat avec la Faculté des Scienceset Technologies de l’Education et de la Formation del’Université Cheikh Anta Diop de Dakar se poursuit. En2012, la 5ème promotion francophone a poursuivi saformation tandis qu’une nouvelle cohorte de 47 étudiantsa démarré les cours. Une formation anglophone estégalement proposée en partenariat avec l’Université dela Gambie. La 1ère promotion, composée de 17 cadresgambiens, a achevé la formation avec un taux de 94% deréussite.

Le Pôle de Dakar mène une initiative pour le suivi desrésultats des élèves au niveau local. Les entretiens et lesrésultats des étudiants collectés au Cap-Vert et au Sénégalont été analysés pour aboutir à la production d’un indicateurde performance des écoles. A Dakar, une étude qualitativea été menée dans 15 écoles de banlieue pour expliquer ladifférence entre leurs performances.

Appui à la planification de l’éducation

Le développement des capacités nationales en matière deplanification et de gestion des systèmes éducatifs est unepriorité pour l’UNESCO en Afrique. L’UNESCO Dakar fournitune assistance technique aux pays, des programmes derenforcement de capacités et publie des études sur lesquestions de politiques éducatives.

Tanzania education sector analysis:beyond primary education, the questfor balanced and efficient policyChoices for Human Development andEconomic Growth.UNESCO-Dakar/Pôle de Dakar; TANZANIA. Ministry

of Education and Vocational Training, 2012, 44 p.

(Publié seulement en Anglais)

Cette publication est un documentanalytique détaillé qui offre un tableaucomplet du secteur de l’éducation dela partie continentale de la Tanzanie(non compris Zanzibar) : coût unitairedétaillé par sous-secteur, l'efficacité, laqualité. Un accent particulier est missur l'enseignement et la formationtechniques et professionnels ainsi quesur l’enseignement supérieur.

Comores: rapport d'Etat du systèmeéducatif; diagnostic du systèmeéducatif comorien pour une politiquenouvelle dans le cadre de l'EPTUNESCO-Dakar/Pôle de Dakar, 2012,172 p.

La récente analyse du systèmeéducatif comorien fait état d’unesituation préoccupante. L’objectif descolarisation primaire universel nedevrait pas être atteint avant 20 ans etle pays souffre de profondes difficultés.Mais des vraies marges de progrèsexistent ; en œuvrant notamment àune meilleure organisation dusystème, une réorganisation de laforce enseignante et en faisant face auproblème des abandons.

Les Dépenses des ménages enéducation: une perspective analytiqueet comparative pour 15 pays d'Afrique UNESCO-Dakar/Pôle de Dakar, 2012,51 p.

En mobilisant des données d’enquêtes,cette étude donne l’ampleur et de lacomposition des dépenses éducativesdes ménages dans une quinzaine depays d’Afrique. L’étude met égalementen exergue une diversité de résultatsselon les contextes économiques etéducatifs des pays.

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Découvrez notre carte interactive sur l’état de l’éducation en Afrique

� Profils pays sur l’éducation : http://bit.ly/10UAJXO

� Profils pays sur les progrès vers l’Education Pour Tous : http://bit.ly/14ndSFl

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2012, 260 classes ont été ouvertes dans le cadre duprogramme pour atteindre environ 4.000 femmesanalphabètes.

Le montant du projet est de 750,000 dollars US octroyéspar l’UNESCO et Procter&Gamble (Always) à la Républiquedu Sénégal.

PAJEF concerne tous les apprenants des centresd’alphabétisation existants et de nouvelles créationsspécifiques au projet dans les sept régions les plus touchéspar analphabétisme (Diourbel, Fatick, Kédougou, Matam,Saint-Louis, Dakar et Tambacounda).

Le Sénégal est un des dix pays en Afrique ou plus que lamoitié (58%) des adultes sont analphabètes. La majoritéde ces analphabètes sont des femmes.

C’est dans ce contexte qu’un nouveau projet a été en2012, pour alphabétiser 40.000 jeunes filles et femmes de15 à 55 ans.

Coordonné par l’UNESCO Dakar, le projet d’une durée de24 mois offre des programmes d'alphabétisation de qualitégrâce à l'utilisation de l’Internet, téléphone portable etCD/DVD dans les langues nationales et en français. En

Combattre l’analphabétisme chez les femmes au Sénégal – un exemple à suivre

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Résultats obtenus après 1 année de mise en œuvre:

� Au niveau de l’accès, 3998 filles et femmes ont étéenrôlées dans le programme ; 193 classes physiques ontété ouvertes ; 2300 filles et femmes ont été recrutées etbénéficient actuellement de programme de formation enligne grâce à une application développée avec la Coalitiondes Opérateurs en Alphabétisation. Avec le CollectifNational pour l’Education Alternative, 900 jeunes filles etfemmes ont été enrôlées dans les programmes et 54%sont prévues pour passage dans l’éducation formelle.PAJEF a également initié le soutien de près de 1000jeunes filles des écoles primaires ayant des difficultésd'apprentissage pour leur éviter le décrochage scolaire.

� Au niveau de la qualité, des programmes sontdisponibles sur CD, à la télévision, sur le web et enapplication pour mobile. 110 enseignants ont été forméspour tenir les classes du PAJEF et 23 responsablesrégionaux de l’alphabétisation ont reçu une formation ensuivi, évaluation et gestion; 66 accompagnateurs ainsique 45 facilitateurs, 40 relais et 4 superviseurs ont étéformés pour apporter du soutien scolaire à 794 jeunesfilles en risque de décrochage scolaire. 96% de jeunes

Le projet d’alphabétisation des jeunes filles et femmes au Sénégal

filles du programme ont réussi aux examens ou sontpassées en classe supérieure tandis que 4% ontredoublé de classe. Sur les 93 inscrites, 84,1% ontobtenu leur diplôme (BFEM) en 2012.

� Au niveau de la gestion, la Direction Nationale del’Alphabétisation (DALN) et le Centre National deRessources Educationnelles (CNRE) ont pu testerleurs capacités à gérer efficacement les ressources dusecteur. Des collectivités locales ont été mobiliséeset ont apporté un appui conséquent au projet(dotation de matériels, rallonge du paiement dessalaires, achat d’équipement informatique…). LePAJEF est aujourd’hui en phase de modélisation pouradoption comme stratégie d’accélération de l’atteintedes objectifs nationaux d’alphabétisation permettantaussi de réaliser des économies d’échelle.

Grace aux bons résultats obtenus au Sénégal, l'UNESCOet Procter & Gamble ont annoncé la mise en œuvre de cemême type de projet au Kenya et au Nigéria. Environ 38% des adultes en Afrique sub-saharienne soit153 millions d’adultes, ne possèdent pas les compétencesen écriture et en calcul de base dont ils ont besoin dansleur vie quotidienne.

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Améliorer les politiques enseignantes en AfriqueL’Afrique sub-saharienne a actuellement besoin d’un millionde nouveaux enseignants. En outre, la qualité de l’éducationest affectée par la sous-qualification des enseignants : onestime à 50% la proportion d’enseignants en service peu oupas qualifiés.

L’UNESCO Dakar apporte un soutien technique à la révisionou la formulation des politiques enseignantes en fournissantdes outils et des personnels pour contribuer à réaliser lesdiagnostics de la question en amont. En 2012, 3 pays (Bénin,Lesotho, Burundi) ont achevé leurs études diagnostiques surles enseignants, fait valider leurs rapports et s’engagentprogressivement dans la phase post diagnostic d’élaborationde politique enseignante. Le processus, engagé depuis2010, est toujours en cours dans 7 autres pays.

L’UNESCO Dakar est également impliqué dans ledéveloppement de cadres de qualification et de certificationet dans la définition de normes de compétencesprofessionnelles. En juin 2012, le Bureau a accueilli desexperts venus de 12 pays de la sous-région. Ils ont examinéles pratiques et les méthodologies qui ont conduit audéveloppement de cadres nationaux et régionaux dequalification et de certification dans certains pays africains.

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«Je suis la première enseignante de mon village»

Awa Sow, Sénégalaise de 26 ans, est l’une des centaines de milliers defacilitatrices d’alphabétisation en Afrique. Dans le cadre d’un projet appuyépar l’UNESCO, elle facilite l’éducation non formelle des femmes dans desvillages reculées (voir page 11).

Depuis l’âge de 12 ans, Awa a lutté contre les stéréotypes liés au genreet à la résistance de ses parents à son vœu de devenir enseignante.Aujourd’hui, elle est la première enseignante de son village.

« Mon message aux filles et aux femmes est que vous avez besoind’éducation. Aujourd’hui, je regrette de n’avoir pas poursuivi l’éducationau niveau du secondaire. Si vous ne pouvez pas lire, écrire et compter,vous n’êtes rien. Vous avez besoin de croire en vous pour réaliser quelquechose ».

Par ailleurs, l’UNESCO a mis sur pied deux projetsextrabudgétaires financés dans le cadre du programme dedéveloppement des capacités pour l’Education Pour Tous.Les projets d’un montant de 650. 000 $ chacun visent àappuyer le Ministère de l’éducation de base, l’alphabétisationet la promotion des langues nationales au Niger et le Ministèrede l’éducation nationale et de l’alphabétisation au BurkinaFaso, dans l’amélioration de la politique sur les enseignants.

La démarche adoptée pour la mise en œuvre des deuxprojets se veut inclusive et cherche à renforcer les capacitésdes institutions et des acteurs clé dans les domaines de laformation des enseignants, la réforme curriculaire, laplanification et la communication.

En outre, l’UNESCO et la Banque Islamique de Développement(BID) ont mobilisé chacun 150.000 $ pour un projet en coursau Niger qui permet d’agir pour le renforcement des capacitésinstitutionnelles des ministères en charge du primaire et dusecondaire, surtout pour améliorer l’intégration des filles dansl’enseignement de mathématiques, sciences et technologiede l’enseignement de base. Le Forum des éducatricesafricaines (FAWE) apporte au projet son savoir-faire dansl’éducation des filles et la question de genre.

Education et protection des tout-petits

Les huit premières années de vie d'un enfant sont décisivespour le développement humain. A cet égard, les statistiquessur la petite enfance en Afrique sont alarmantes. Moins de12% des enfants africains ont actuellement accès auxservices de soins et d’éducation destinés à la petite enfance.

L’UNESCO Dakar joue un rôle clé dans le développementde la petite enfance (DPE) notamment en sa qualité deCoordonnateur du Groupe de travail de l’ADEA (Associationpour le Développement de l’éducation en Afrique).

Un nouveau Réseau Africain pour le développement de lapetite enfance a été mis en place en novembre 2012 par80 participants venus de sept pays d’Afrique du Centre etde l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, RépubliqueCentrafricaine, Sénégal, Togo) et les partenaires techniqueset financiers. Ils se sont mis d’accord sur les lignesdirectrices des activités de court terme à mener pourpromouvoir le développement de la petite enfance à traversl’approche communautaire.

Afin de pallier au manque de formateurs d’enseignants etdes personnels de la petite enfance, spécialement dans lescommunautés rurales, sept modules sur le curriculumendogène conçus pour l’autonomisation des personnesalphabétisées travaillant dans la protection et l’éducationdes enfants de 0-8 ans en Afrique ont été validés tandisqu’un index de suivi du développement de la petite enfanceintégrant toutes les spécificités de la région Afrique a étédéveloppé. Pour plus d’information visitez le site web duréseau : www.ecdafricanetwork.org.

Une étude sur la cartographie des offres de formations etinstitutions en matière de petite enfance a également étémenée. Elle va permettre de mieux structurer la formationcontinue et initiale des personnels de DPE.

La collection Bouba et Zaza poursuit sa conquête de l’Afrique

En 2012, quatre nouveaux titres sont parus dans la collectionBouba et Zaza ainsi qu’un guide d’utilisation pour lesenseignants et parents. Cette série comprend au total 12titres.

A travers les expériences des deux principaux personnages,Bouba et Zaza, la collection cherche à développer lescompétences de vie et de socialisation, en dehors ducontexte familial chez les enfants africains âgés de 3 à 8 ans. La collection est également destinée aux enfants plus âgés,aux parents et enseignants. Elle aborde des sujets d'actualitétouchant la vie des familles africaines et que les parents n’osentpas toujours aborder, y compris la guerre et les conflits, lapandémie du VIH / SIDA, la question des ressources en eau etla protection de l'environnement.

La collection Bouba et Zaza est une initiative de l'UNESCOà Dakar et de l'Association pour le développement del'éducation en Afrique (ADEA).

Elle a été élaborée grâce à un large partenariat d'organismesde développement, de gouvernements et le secteur privé, enparticulier la maison d'édition Michel Lafon. La collection estdisponible en anglais et en français. Plusieurs gouvernementsafricains ont déjà adopté la série pour inclusion dans leurprogramme de l’éducation.

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Sécuriser la nutrition des enfants au Sénégal

Le programme est mis en œuvre conjointement par cinqorganismes des Nations Unies (UNICEF, PAM, OMS, FAOet UNESCO) et leurs partenaires du Gouvernement duSénégal : la Cellule de Lutte contre la malnutrition(Primature), la Division de l’Alimentation, de la Nutrition etSurvie de l’Enfant (Ministère de la Santé), la Direction del’Horticulture (Ministère de l’Agriculture), la Direction del’Alphabétisation et des Langues Nationales (DALN) auMinistère de l’éducation et l’Institut de TechnologieAlimentaire (Ministère de l’Industrie).

Le projet a été lancé en 2009 et se terminera en 2013.Son financement provient de l’Espagne sur des fondsmis en place pour contribuer à l’atteinte des Objectifs duMillénaire pour le Développement (OMD).

L’amélioration de l’état nutritionnel des enfants est un desobjectifs que le Sénégal à l’instar de la communautéinternationale s’est fixé dans le cadre des Objectifs duMillénaire pour le Développement.

Pour accélérer les efforts déployés, le gouvernement duSénégal en partenariat avec le Système des Nation Uniesa mis en place un Programme Conjoint dénommé « Nutrition, Enfants et Sécurité alimentaire » (NESA) dansles régions hautement vulnérables (Diourbel, Louga,Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda et Sédhiou).

L’UNESCO Dakar contribue surtout à l’atteinte des objectifsdu programme par l’alphabétisation fonctionnelle despopulations cibles portant essentiellement sur les causes etconséquences de la malnutrition, les dispositions à prendrepour l’éviter ou y remédier ainsi que le suivi de la croissancede l’enfant. Les femmes allaitantes et les femmes enceintessont ciblées.

Les résultats atteints sont :� Le renforcement de capacités des équipes, des

facilitateurs, des animateurs radios et descommunicateurs traditionnels

� La formation de 4500 femmes dans 150 sites� L’élaboration d’un manuel de formation traduit

dans sept langues � La production de supports de formation en langues

nationales (fiches conseils et affiches)� La production de supports de sensibilisation

(banderoles)� L’organisation d’émissions hebdomadaires avec

20 radios communautaires et 7 communicateurstraditionnels.

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Le Rapport mondial 2012 de suivi de l’Education PourTous porte sur le thème « Jeunesse et compétences :l’éducation au travail ».

Il montre qu’en Afrique subsaharienne, plus de 56 millionsde jeunes âgés de 15 à 24 ans soit un jeune sur trois n’ontmême pas achevé leur scolarité primaire et ont besoin devoies alternatives pour acquérir les compétences de basedonnant accès à l’emploi et à la prospérité. Les jeunesde moins de 25 ans représentent environ les deux tiersde la population de l’Afrique. Le rapport s’intéresse aurôle clé de l’enseignement et la formation techniques etprofessionnels dans l’accès à l’emploi décent des jeunes.

A SowetoCe rapport a été lancé pour la première fois en Afrique àSoweto - Johannesbourg (Afrique du Sud) le 15 octobre2012, lors d’une cérémonie grandiose à laquelle ont prispart les participants à la réunion de coordinationrégionale EPT pour l’Afrique sub-saharienne.

A DakarLe lancement à Dakar a été effectué le 29 octobre 2012.Une table ronde s’est tenue à l’UNESCO Dakar sous laprésidence du représentant du Ministre sénégalais de laJeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploiet en présence de jeunes issus des centres de formation.La rencontre a permis aux intervenants et aux participantsd’échanger sur la problématique de l’emploi des jeunespour améliorer le dispositif de formation au Sénégal.

Hisser l’Enseignement et la formationtechniques et professionnels (EFTP) ausommet des agendas politiques

Aujourd’hui en Afrique la demande en matière d’EFTP esténorme. Trois chômeurs sur cinq en Afrique sub-sahariennesont des jeunes, vivant essentiellement dans l'économieinformelle.

Malgré une augmentation du nombre d'étudiants africainsdans l'EFTP, seuls quelques gouvernements sont en mesurede financer l'EFTP à un niveau qui peut soutenir uneformation de qualité et faire face à la demande.

L’UNESCO Dakar s’efforce de maintenir l’EFTP au sommetde l’agenda politique des gouvernements africains et descommunautés économiques régionales. En octobre 2012, laConférence des Ministres de l’Education de 15 pays del’Afrique de l’Ouest a validée les initiatives prises par l’UNESCOdans ce domaine. Les ministres ont pris l’engagement depromouvoir l’EFTP dans les pays et de travailler davantageensemble pour harmoniser les programmes et partager lesbonnes pratiques.

L’UNESCO Dakar continue aussi de jouer un rôle clé au seinde l’Equipe inter-agences des Nations Unies (IATT) pour laredynamisation de l’EFTP dans la sous-région.

L’UNESCO Dakar promeut également l’élaboration decadres de certification nationaux et internationaux pourpermettre la reconnaissance des qualifications etl’harmonisation des diplômes de l’EFTP. En collaborationavec son entenne de l’Institut de Statistiques (ISU),l’UNESCO Dakar s’emploie à améliorer la production destatistiques et le suivi afin de développer des données et desindicateurs de qualité dans les secteurs de l’EFTP. En Côted’Ivoire, un nouvel outil de collecte de données sur l’EFTP aété adopté et a permis aux autorités locales de prendre desdécisions politiques majeures.

Lancement du Rapport mondial2012 de suivi de l’EPT

Formation professionnelle des jeunes à Kasulu, Tanzanie

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Assurer la qualité de l’Enseignementsupérieur

Aujourd’hui, l’enseignement supérieur en Afrique estconfronté à de multiples défis parmi lesquels une croissancetrès forte des effectifs d’étudiants, une baisse significativedes dépenses moyennes par étudiant, des administrationspeu ou mal outillées pour définir des politiques soutenablesà moyen et long termes, des attentes grandissantes sur lacontribution de l’enseignement supérieur au développementnational.

Pour assurer la qualité et améliorer la gouvernance del’enseignement supérieur en Afrique, deux initiatives portéespar l’UNESCO Dakar et DAAD, l’Agence Allemanded’assurance-qualité ont été adoptées. Elles ont bénéficié dela contribution de 110 spécialistes africains, américains eteuropéens. Il s’agit de la création d’un mécanisme decoordination pour l’assurance-qualité dans l’enseignementsupérieur en Afrique et la mise en place d’un nouveau cadrede partenariat intégré pour le développement des capacitésde gouvernance et d’assurance qualité.

Au Sénégal, l’UNESCO Dakar met en œuvre un projet visantà améliorer la qualité et la gouvernance des institutionsd’enseignement supérieur. Les capacités institutionnelles duDirectoire de l’enseignement supérieur rattaché au Ministèrede l’enseignement supérieur ont été renforcées en vued’établir l’Autorité Nationale de l’Assurance Qualité dansl’Enseignement Supérieur. Par ailleurs, une base de donnéesdes institutions d’enseignement supérieur au Sénégal a étémise en place.

Education à la paix

Environ 2/3 des pays africains ont été ou sont toujours ensituation de conflit. Les systèmes éducatifs figurent parmiles principales victimes de ces troubles qui tendent à saperles efforts de développement des Etats. Les travaux del’UNESCO Dakar visent à faire de l’éducation un moyenpuissant de cohésion nationale et de coexistence pacifique.

L’UNESCO Dakar coordonne le projet de la CEDEAO(Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest) « Paix etDéveloppement », qui a vocation à intégrer l’éducation à lapaix dans la formation des enseignants et les matérielsd’apprentissage. La seconde phase du projet, lancée en2012, a permis de finaliser et de diffuser un manuel deréférence destiné à former des formateurs du systèmeéducatif formel en matière d’éducation à la culture de la paix,aux droits humains, à la citoyenneté, la démocratie etl’intégration régionale.

Plusieurs ateliers de formation de formateurs ont été réalisésà commencer par le Libéria, où une vingtaine de jeunesvolontaires ont été formés à l’utilisation du manuel, ensuiteen Côte d’Ivoire et au Cap-Vert. Une trentaine de formateurset de concepteurs de curriculum ont bénéficié d’uneformation similaire en Guinée-Bissau et au Sénégal.

L’UNESCO Dakar s’emploie à développer les capacitésnationales pour intégrer l’éducation à la paix, la préventiondes conflits et la préparation aux catastrophes naturellesdans les politiques éducatives nationales des paysd’Afrique de l’Ouest et du Centre. Un atelier derenforcement des capacités rassemblant des experts de 14pays d’Afrique de l’Ouest a été organisé pour lesplanificateurs et les concepteurs de curricula sur le thèmede la prise en compte des conflits et des catastrophesnaturelles dans les politiques éducatives.

Enseigner l’Holocauste et l’histoire des génocides en Afrique

Les représentants des ministères de l’éducation de 14 paysd’Afrique subsaharienne ont pris part à la premièreconsultation organisée par l’UNESCO sur le thème del’enseignement de l’Holocauste et des génocides en Afriqueafin que ces tragédies ne se reproduisent plus jamais.

Réunis au Cap, en Afrique du Sud en septembre 2012, tousles pays participant se sont engagés à refléter dans lescontenus de l’éducation les questions liées à la citoyennetéet aux droits humains et à rapporter régulièrement àl'UNESCO les progrès et avancées en la matière.

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Prévenir le VIH/SIDA par l’éducation

Entre 2005 et 2011, le nombre de décès liés au SIDA enAfrique sub-saharienne a baissé de 32% et le nombre denouvelles infections continue de diminuer. Mais, l’Afriquesub-saharienne reste la région la plus affectée avec presque1 adulte sur 20 vivant avec le virus.

L’UNESCO Dakar coordonne l’initiative surl’éducation et le VIH/SIDA (EDUSIDA) enAfrique de l’Ouest et du Centre. Ceprogramme a pour ambition d’intégrerl’éducation sexuelle dans les programmesscolaires du primaire et du secondaire afind’accélérer les efforts de prévention du VIHauprès des jeunes. Au Burkina Faso,l’UNESCO Dakar et le Ministère del’éducation ont ainsi collaboré à la productionde modules pédagogiques d’éducationsexuelle. Au Cap-Vert, 25 responsables duMinistère de l’éducation ont bénéficié d’unatelier de renforcement des capacités visantà améliorer les programmes d’éducationsexuelle dans les écoles.

Le Cap-Vert a également bénéficié avec laGuinée-Bissau d’une formation qui permetd’intégrer les approches socio-culturellesdans les interventions sur le VIH/SIDA afin deles mettre davantage en adéquation avec lesréalités, les normes et valeurs culturelles.

Des études sont menées sur les programmes d’éducationpréventive VIH/SIDA et d’éducation sexuelle grâce à SERAT,un outil d’analyse développé par l’UNESCO Dakar etprésenté à la 19ème Conférence internationale sur le SIDAà Washington en juillet 2012.

Après avoir été testé en Guinée-Bissau, SERAT estactuellement utilisé dans d’autres parties de l’Afrique et dumonde et par d’autres organismes (UNFPA, ONG). AuSénégal, par exemple, SERAT a permis d’identifier les forceset les faiblesses des curricula d’éducation sexuelle dans lesécoles primaires et secondaires.

L’UNESCO Dakar s’emploie à renforcer le rôle desenseignants dans les efforts préventifs en Afrique de l’Ouestet du Centre. Dans cette optique, le Bureau a réuni, en avril2012, des représentants des Ministères de l’éducation, dessyndicats d’enseignants et des enseignants séropositifs.Cette rencontre à Accra, Ghana, a permis de créer unréseau régional des enseignants séropositifs, l'élaborationd'un cadre politique en matière de VIH dans le secteur del'éducation visant à protéger les droits des enseignantsinfectés/affectés par le VIH en Afrique de l'Ouest et duCentre et l'élaboration d'un plan d'action mettant en lumièreles domaines d'action commune.

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Contribuer au développement par la culture et le dialogue

La culture sous toutes ses formes joue un rôle crucial dansla résolution des défis mondiaux. Que ce soit au niveau dela croissance, la résolution des problèmes environnementauxou en tant que ressource élément de stabilité, la culture vatoujours de pair avec les changements pour ledéveloppement.

L’UNESCO Dakar intervient dans ce contexte. Ses activitésen 2012 étaient centrées sur la promotion du patrimoineculturel, les expressions culturelles, le dialogue interreligieuxainsi que le combat contre le trafic illicite des biens culturels.

Notre but : fournir aux populations l’accès àleur héritage culturel et les faire bénéficier dudéveloppement des industries culturelles

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Promouvoir la diversité des expressionsculturelles

Dans le cadre du programme pilote de renforcement descapacités en Afrique sur la Convention de 2005, sur ladiversité des expressions culturelles, 32 spécialistes ontété sélectionnées, dont plus d’un tiers sont des femmes,pour recevoir une formation tant en ligne que sous formed’atelier.

Cette nouvelle génération d’experts locaux continuera, en2013, d’approfondir sa connaissance de la Convention de2005 et notamment des particularités techniques liées àl’élaboration de mesures destinées aux industries de laculture et de la création, en participant à des activités detutorat et de terrain.

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Valoriser le patrimoine mondial

Dans le but de valoriser le patrimoine des paysde sa représentation, l’UNESCO Dakarintervient en faveur de la protection, laconservation et la promotion des sitesculturels et naturels.

Au Sénégal, les paysages culturels du paysBassari ont été inscrits sur la liste du patrimoinemondial de l’UNESCO en juillet 2012, dans lecadre du projet « Promouvoir les initiatives etles industries culturelles au Sénégal ». Ce sitecomprend trois zones géographiques (leBassari, le Bédik et le Fula) aux traitsmorphologiques propres et qui témoignent dela grande diversité culturelle de la région.

L’UNESCO Dakar a apporté son soutien à laGambie pour l’élaboration de la Listeindicative des sites de son patrimoinesusceptibles d’être inscrits sur la liste dupatrimoine mondial. Six sites ont ainsi étéidentifiés comme patrimoine culturel et/ounaturel à valeur universelle exceptionnelle.

Contribuer au dialogue interreligieux

L’étude sur « Les valeurs culturelles des confrériesmusulmanes au Sénégal » a été validée en décembre2012. Initiée par l’UNESCO Dakar, elle fait suite auxréflexions issues du séminaire sous-régional sur ledialogue interreligieux et les traditions spirituelles enAfrique qui s’est tenu à Dakar en juin 2009. Cette étudepermet surtout de comprendre que les confréries onttoutes un socle commun qui est incarné par le messagede chaque Khalife général et qu’elles jouent aujourd’huiau Sénégal un rôle social, économique et culturel. L’étudeouvre également des perspectives de coopération avecles confréries à travers des actions concrètes comme lacréation de musées à Touba, à Tivaouane et à Yoff.

Les confréries ont été impliquées tout au long del’élaboration de l’étude à travers des rencontresrécurrentes avec les responsables musulmans sur leterrain. Les représentants des confréries mouride, tidjaneet layène ont aussi pris part à l’atelier de validation del’étude en présence d’autorités gouvernementales etadministratives.

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M. Youssou N’Dour, Ministre du Tourisme et de la Culture, s’exprimant en septembre2012 sur le trafic illicite des biens culturels.

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L’UNESCO Dakar a coordonné le projet conjoint « Promouvoir les initiatives et les industries culturellesau Sénégal » dont l’objectif principal est d’appuyerla mise en œuvre des politiques nationales visant àpromouvoir la culture en tant que moteur dudéveloppement humain durable, en prenant encompte les composantes : droits humains,populations vulnérables (femmes et jeunes).

Ce projet a débuté en 2009 et s’est achevé endécembre 2012. Il concerne deux régions auSénégal, le pays Bassari dans le sud-est du pays etle Delta du Saloum situé au centre, touchant ainsiquelque 300 000 personnes. Ces sites du projet sontremarquables par leur diversité culturelle et naturelle,mais souffrent du manque d’infrastructures etd’activités génératrices de revenus.

Les réalisations majeures incluent : � L’inscription du Pays Bassari et du Delta du

saloum sur la liste du Patrimoine de l’Humanité.

� La création du Grand Ballet du pays Bassariune troupe, composée de 60 artistes detoutes générations et de 6 différentes ethnies(Bassari, Bédick, Dialonké, Peuls, Cognagui,Malinké) incarne la danse et la musiquetraditionnelles des principaux groupesethniques du pays Bassari. La premièreprestation du ballet a eu lieu en janvier 2012à Kédougou, puis à Dakar, à Toubacouta età Conakry (Guinée). L’objectif est désormaisd’organiser d’autres prestations au Sénégalet dans les pays voisins.

� La construction de centres culturels àBandafassi et à Toubacouta qui comprennentune structure pour jeunes enfants, unemaison pour les femmes, un espace pour lesjeunes, un village pour les artisans locaux. Lepremier a été terminé en 2012 et le second lesera en 2013.

� Les formations des artistes locaux, organisésen associations, sur les droits d’auteurs, lemarketing etc…

La promotion des industries culturelles au Sénégal

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La promotion des industries culturelles au Sénégal

Le Delta du Saloum : entre terre et mer, unpaysage culturelUNESCO-Dakar, 2012; 53 p.

Le Delta du Saloum est situé au centre duSénégal occidental dans la région du SineSaloum. Cette région peuplée de 200 000habitants est connue pour la diversité de sespaysages et ses écosystèmes uniques,notamment les vasières, véritables aires derepos et dortoirs des oiseaux. Les chapeletsd’îles leur servent d’aires de reproduction.

Paysages culturels du Pays BassariUNESCO Dakar, 2012; 60 p.

Le pays Bassari est une région montagneusebordant la Guinée et peuplée de quelques100 000 habitants issus de diverses ethnies.Les expressions culturelles des habitantssont marquées par des pratiques agro-pastorales, sociales, rituelles et spirituellesoriginelles et constituent une réponseoriginale aux contraintes environnementaleset aux pressions humaines.

� La mise en place de cadres de concertationsectorielle, et d’un programme de renforcementdes capacités (organisationnelle, dynamique ettechnique) des acteurs locaux

� La provision de l’équipement pour les acteursculturels (artistes et artisans)

� L’établissement d’un observatoire de l’économielocale dans chaque région.

Le projet a été mis en œuvre conjointement par 5Agences du Système des Nations Unies (PNUD,FNUAP, ONUDI, OMT et UNESCO) et en étroitecollaboration avec les autorités nationales et locales eten particulier avec la Direction du patrimoine culturel duSénégal.

Son budget de 6,5 millions de dollars a été fourni par legouvernement espagnol dans le cadre du Fonds misen place pour la réalisation des Objectifs du Millénairepour le Développement.

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Protéger l’environnement pour le développement durable

Notre objectif: Créer des environnementssains qui préservent la planète pour lesgénérations futures

l’UNESCO Dakar a été clôturé au cours d’un séminaire enjuin 2012. Initié en 2008, il a été mis en œuvre dans cinq paysde l’Afrique de l’Ouest : la Guinée-Bissau, le Sénégal, laGambie, le Cap-Vert et la Mauritanie.

Ce projet est intervenu aux niveaux local, national et régionalavec l’objectif de maintenir, ou de renforcer la résilience desécosystèmes aux changements climatiques le long de la côte,à travers des activités menées dans les sites pilotes des cinqpays. Au delà des actions techniques entreprises, l’un desprincipes du projet a été d’impliquer les populations localesdans la mise en œuvre des actions d’adaptation. Le projet aégalement mis l’accent sur la sensibilisation du public à

travers les media locaux etd’autres canaux appropriéset a contribué à la mise enplace du Réseau d’Acteurslocaux sur l’Adaptation auxChangements Climatiqueset Côtiers en Afrique del’Ouest (RACCAO).

Grâce au projet, l’inventairedes problèmes côtiers danschaque pays participant aété effectué tandis qu’unensemble de sites prioritairesont été identifiés pour desactions d’adaptation auxchangements climatiques etcôtiers.

Afin de contribuer à l’information et la sensibilisation despopulations pour l’adaptation et développer leurs capacités derésilience, l’UNESCO a formé les animateurs de radioscommunautaires sur des thèmes liés aux défis du changementclimatique et le montage d’émissions radiophoniques enlangues nationales.

L’Afrique est l’une des régions du monde les plus vulnérablesaux effets du changement climatique et la région du Sahelest spécialement touchée. La montée du niveau de la mer,l’érosion côtière, les inondations et la sécheresse constituentdes défis à la survie de l’humanité car ils menacent labiodiversité, affaiblissent les écosystèmes, modifient lescycles des saisons et minent la production alimentaire.

L’UNESCO Dakar promeut desactivités éducatives visant lechangement de mentalités etde comportements. Le Bureaumet en œuvre également desprogrammes qui permettentde mobiliser la connaissancescientifique et d’adopter despolitiques de développementdurable.

Préserver lesécosystèmes

La région naturelle du Ferlo, au nord-est du Sénégal, estdevenue, en 2012, la 5ème Réserve de biosphère du Sénégalintégrée au programme « L’Homme et la Biosphère » (MAB)de l’UNESCO.

L’UNESCO Dakar a coordonné l’élaboration du dossier decandidature pour la réserve de biosphère du Ferlo dans lecadre du Projet d’Amélioration et de Valorisation desServices des Ecosystèmes Forestiers au Sénégal (PASEF).Ce projet conjoint entre plusieurs Agences des NationsUnies et le gouvernement sénégalais vise à réduire lapauvreté par la conservation et la gestion équitable desécosystèmes au Sénégal.

Sur une superficie de 2.058 000 ha, la réserve de biosphèredu Ferlo abrite une variété remarquable de faune et de flore,malgré les menaces que la sécheresse et les activitéshumaines constituent pour son écosystème. L’écotourisme,la pisciculture et des activités forestières durables sont ainsidéveloppés pour diversifier les sources de revenus de lapopulation tout en respectant l’environnement. La réservehéberge également une station de recherche permanente.

S’adapter au changement climatique

Le projet « Adaptation aux changements climatiques etcôtiers en Afrique de l’Ouest » (ACCC) financé par le FondsMondial de l’Environnement (FEM) et coordonné par

Guide d’Adaptation côtièrepour les décideurs

Préparé par un grouped’experts régionaux du projetACCC, un Guide d’Adaptationcôtière pour les décideurs, aété produit et rendu public enjuin 2012. Il est disponible dansles trois langues du projet(français, anglais et portugais).Ce guide constitue un outild’aide à la décision en ce quiconcerne le choix et la mise enœuvre des différentes optionspour la protection du littoral.

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La faune dans la région du Ferlo

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Dans le domaine de la communication et de l’information, lesactions de l’UNESCO Dakar visent à favoriser la librecirculation des idées et l’accès universel à l’information;promouvoir la liberté d’expression, le pluralisme et la diversitéculturelle dans les médias et les réseaux d’information ; etaméliorer l’accès aux technologies de l’information et de lacommunication, en particulier dans le secteur public.

Dans les pays du Sahel, les principaux besoins identifiésconcernent le renforcement des capacités des institutionsde formation en journalisme; la modernisation deséquipements pour les radios et les journaux ; la formationinitiale des journalistes et renforcement de leurs capacités,l’harmonisation des curricula de formation ; la création ou lerenforcement des organes de régulation des médias ; larévision des textes et lois sur les médias et le soutien par lacommunication des différents programmes gouvernementaux.

Soutenir, par la communication, ledéveloppement de l’éducation

L’UNESCO Dakar s’est engagé à soutenir, par lacommunication, les nouvelles initiatives en éducation lancéesau Burkina Faso et au Niger durant le second semestre de2012.

Durant les discussions avec les hautes autorités ministérielles,la société civile et les partenaires techniques et financiers, il aété reconnu que l’amélioration de la communication au seindes partenaires et avec le public est indispensable pour lesuccès des interventions.

Les initiatives visent à contribuer à l’épineuse question dela qualité des enseignements et des apprentissages àtravers le BEAP (Programme d’Education de base pourl’Afrique) et la bonne gestion de la question enseignante entant que priorités.

Multiplier et renforcer les CMC

Les Centres Multimédia Communautaires (CMC) sont desplateformes qui comprennent une radio et un espaceMultimédia avec ordinateurs et une connection internet. Ilscontribuent au développement économique et socialdurable et équitable et sont très utiles en particulier en zonesrurales.

En 2012, deux nouveaux CMC (Centre MultimédiaCommunautaire) ont été construits au Sénégal dans lesvillages de Toubacouta et de Bandafassi dans le cadre duprojet MDG-F sur les industries culturelles. Cela porte à 30 les CMC créés au Sénégal. Un réseaunational des CMC a été mis en place pour encouragerl’échange d’informations et de compétences tandis que lacréation d'un réseau des CMC contre les violences faitesaux femmes est actuellement à l’étude.

Les membres des CMC ont été formés à l’élaboration et àla production de programmes radios et leurs capacitésrenforcées en vue de diversifier le contenu des programmes.A été abordé la thématique « les droits et devoirs desenfants » avec des sous-thèmes tels que le droit à l’état civil,le droit des talibés (enfants de la rue), le droit à l’éducation,les châtiments corporels et violences faites aux femmes etaux filles.

La voix de Djiguem (Radio communautaire) a été créée etinaugurée en décembre dernier au Sénégal. Les fonds ontété débloqués par l’UNESCO à travers le PIDC (ProgrammeInternational de Développement de la Communication) pourl’achat des équipements et l’organisation d’une session deformation.

Notre objectif: Libre circulation d’idées etd’informations au moyen de canaux decommunication traditionnels ou modernes

Le Répertoire des centres multimédiacommunautaires du Sénégal, 2011: Renforcer lescommunautés via la radio et les TIC UNESCO Dakar, 2012.-96 p.

Dans ce Répertoire des 27 CentresMultimedia Communautaires au Sénégal,on trouve les contacts des gestionnaireset principaux responsables des CMC. Y sont également fournis lescaractéristiques et les programmesradio de chaque centre.

Les CMC au Sénégal profitent auxpopulations des zones rurales en tant qu'outils etsupports pour l'atteinte des Objectifs du Millénaire pourle Développement et la réalisation d'un développementéconomique et social équitable et durable.

Améliorer l’accès à la connaissance et à l’information

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Promouvoir l’égalité des genres

Les femmes et l’éducation

En Afrique, plus de 60% des analphabètes sont desfemmes. Le développement du continent ne peut se réalisersans investir dans l’éducation des femmes car l’on sait queles mères éduquées ont tendance à inscrire leurs enfants, ycompris les filles, à l’école et qu’elles participent plusactivement à l’économie.

Le projet d’alphabétisation des jeunes filles et des femmes,mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement duSénégal et la société Procter & Gamble, est volontairementréservé aux femmes et aux filles, les plus grandes victimes del’analphabétisme (voir pages 10-11).

Le Bureau a, par ailleurs, initié le projet « Genre et leadershipen Afrique » afin de renforcer les capacités des leaders etdes parlementaires à préconiser l’égalité des genres dansles politiques. Le projet a permis la mise en place, dans troisuniversités africaines (Ghana, Libéria, Gambie), d’uneformation en ligne destinée aux femmes africaines issuesdes sphères dirigeantes.

Au Niger, l’UNESCO Dakar, avec a à ses côtés notammentla Banque Islamique de Développement (BID), et le FAWE(Forum des éducatrices africaines) a initié un programme pouraméliorer la qualité de l’enseignement des mathématiques,des sciences et de la technologie pour les filles.

Dans le cadre de l’Initiative Globale pour l’Education desFilles 3 études de cas ont été réalisées :

� Reentry programme for girls in The Gambia(uniquement en anglais)

� L’éducation qualifiante des jeunes et des adultes :un modèle d’insertion et d’autonomisation desjeunes filles et des femmes au Sénégal.

� Education des filles et promotion de l’enseignantedans le sous secteur de l’enseignement moyensecondaire au Sénégal

Agir contre les violences basées sur le genre

Les médias sénégalais et internationaux relaient des casrécurrents de Violences Basées sur le Genre (VBG) enAfrique et indiquent ainsi l’ampleur de ce phénomène socialcapable de mettre en péril les efforts déployés en vue d’undéveloppement durable.

Au Sénégal, l’UNESCO Dakar a lancé un programme desensibilisation à la violence basée sur le genre à travers lesradios locales, hébergées dans les Centres MultimédiaCommunautaires du projet MDG-F Culture et Développement.Les animateurs de 31 radios communautaires ont été formésà la manière d’identifier les cas de VBG, la prise en chargepsychosociale des victimes et à la création de programmes de

radio sensibilisant les auditeurs aux questions dumariage précoce, l’excision, le lévirat, l’incesteetc. Les messages véhiculés atteignent ainsi lespopulations des zones rurales, peu sensibiliséesà ces problématiques.

Afin d’identifier les facteurs socioculturels de VBGet d’approfondir le débat, l’UNESCO Dakar acommandité une étude sur ce thème encoopération avec ONU Femmes et le Conseilpour le Développement de la RechercheEconomique et Sociale en Afrique (CODESRIA).Cette étude a été réalisée au Sénégal mais aussien Gambie et en Guinée-Bissau. Le partage et lavalidation des résultats, en 2012, ont permis deformuler des stratégies pour la réduction desVBG et des recommandations destinées àéclairer les politiques publiques.

Une seconde étude a été finalisée sur les mouvementssociaux féminins en Gambie, en Guinée-Bissau et auSénégal. Elle évalue la capacité des groupes féminins à initieret accélérer une transformation sociale promouvant l’égalitédes genres et l’équité dans les domaines socioéconomiques,politiques et culturels, et à contribuer ainsi au combat contreles violences basées sur le genre.

Notre vision : Promouvoir l’égalité desgenres et l’autonomisation des femmesdans les domaines d’action de l’UNESCOet assurer l’égalité en matière de genre entant que priorité transversale de l’UNESCO.

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Nouer des partenariats est au cœur des actions de UNESCODakar.

Les Etats membres représentent les premiers interlocuteursde l’UNESCO Dakar avec les commissions nationales jouantle rôle de relais. Le développement dans les domaines decompétence de l’Organisation est sous la responsabilitédirecte des Etats eux-mêmes. Régulièrement, et récemmenten mai 2012, une réunion des Secrétaires Généraux descommissions nationales des pays du Sahel a permis depasser en revue les activités du Bureau pour le présentbiennium (2012-2013) et d’établir avec eux les prioritésd’action dans les pays. Une consultation régionale en juin àAbidjan, Côte d’Ivoire a réuni toutes les commissionsnationales d’Afrique pour ensemble définir la nouvelle stratégieà moyen terme et le prochain programme et budget del’Organisation. Les célébrations des journées internationalesdans les pays sont prises en main par les commissionsnationales qui les organisent avec le soutien du Bureau.

L’Union Africaine est un partenaire incontournable del’UNESCO Dakar. La dernière illustration de cettecoopération a été l’organisation de la rencontre decoordination régionale EPT pour l’Afrique sub-saharienneen octobre 2012 à Johannesburg (Afrique de Sud). L’UnionAfricaine était impliquée dans la préparation des contenusqui ont abouti à l’accord de mettre en place une nouvellestructure de coordination qui s’appuie également sur lesCommunautés Economiques Régionales. Le Bureaucontinue d’appuyer l’Union Africaine dans la cadre de lamise en œuvre de la seconde Décennie de l’éducationpour l’Afrique.

L’UNESCO Dakar entretient également des rapports trèsétroits avec l’Association pour le Développement del’Education, un intervenant clé dans l’éducation sur lecontinent. C’est ainsi qu’il bénéficie d’une place de choix dansl’organisation et le déroulement des différentes Triennalesnotamment la dernière de 2012. Il joue un rôle crucial decatalyseur en particulier sur le volet Développement de laPetite Enfance en présidant le groupe de travail de l’ADEA surcette thématique.

Le Bureau a pour ambition de rassembler autour de sesinterventions, un nombre grandissant des ONG, dereprésentants de la société civile, du secteur privé, descommunautés de base. A cet égard, la contribution despartenaires de la société civile parmi lesquels les groupes depersonnes vivant avec le VIH, des organisations de jeunes etdes organisations religieuses au combat contre le SIDA, lastigmatisation et l’amélioration de sa prévention parl’éducation mérite d’être soulignée. Un autre volet où ces

partenaires ont été particulièrement actifsest l’alphabétisation notamment celle desjeunes filles et femmes au Sénégal.

Parmi les partenaires, il convient égalementde citer les bi-latéraux qui ont apporté uneaide précieuse au Bureau en 2012.L’Agence Française de Développement(AFD), depuis la création du Pôle de Dakarne cesse d’apporter fonds et conseils.L’autre contribution importante a été celledu Gouvernement espagnol dans le cadredu projet de promotion des industriesculturelles au Sénégal.

Les Agences des Nations Unies sont lespartenaires naturels de l’UNESCODakar. En 2012, elles ont été, comme àl’accoutumée, en permanence présents

aux côtés de l’UNESCO dans leurs domaines decompétences spécifiques. La Banque mondiale, leFNUAP, le PNUD et l’UNICEF sont avec l’UNESCO, lesParrains de l’Education pour Tous et à ce titre sont fortementimpliqués dans nos activités d’éducation qui constituent lapriorité des priorités.

Au niveau national, l’UNDAF (Cadre d’Assistance auDéveloppement des Nations Unies) permet une réponsecollective de l’Equipe pays aux priorités dans le cadre dudéveloppement national. Le Bureau de Dakar, à travers sesPoints focaux pour les pays s’est évertué à bien sepositionner dans l’UNDAF, un exercice cependant pas aisénotamment dans les pays où elle est agence non résidente.

Partenariats

Participants à la Consultation des Commissions nationales à Dakar, en juin 2012

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� Le site web : www.unesco.org/dakar.

� Sa chaine de vidéos sur YouTubewww.youtube.com/unescodakar

Les activités et les réalisations de l’Organisation constituentune riche source d’information qui alimente le dialogueintellectuel avec les partenaires, les médias et le grand public.L’UNESCO Dakar s’emploie à faire circuler l’information etles connaissances à travers :

� Les publications constituent également de puissantsoutils de diffusion d’informations et de connaissanceset contribuent à mieux faire connaître l’UNESCO Dakardans ses interventions sur le terrain. Les nouvellesparutions sont mentionnées tout au long de ce rapport.Tous les ouvrages publiés par UNESCO Dakar sontdisponibles en ligne ou sur notre site web.

� Le Centre de Documentation reçoit chaque annéeplus de 1000 visiteurs. Il offre, pour consultation, uneriche collection d’ouvrages publiés par l’UNESCO etl’UNESCO Dakar en particulier. Le Centre est ouvertau public.

� Journée internationale de la femme (8 mars) : Uneconférence s’est tenue à Dakar sur le thème « Autonomisation des femmes rurales et leur rôle dansl’éradication de la pauvreté et de la faim : développementet défis actuels », grâce à la collaboration de l’UNESCODakar avec le Système des Nations Unies, leGouvernement du Sénégal et les partenaires bilatéraux.

� Journée de la Liberté de la Presse (3 mai) : Uneconférence s’est tenue à l’UNESCO Dakar sur le thème« Nouvelles voix : la liberté des médias pour aider àtransformer les sociétés » en présence du représentantdu Ministère Sénégalais de la Communication qui, dansson intervention, à notamment mis l’accent sur le rôle dela presse dans le développement et la démocratie.

� Journée internationale en mémoire des victimes del’Holocauste (27 janvier) : Le Bureau de Dakar a organiséun débat pour promouvoir l’enseignement de l’holocausteet renforcer le rôle de l’éducation dans la prévention denouveaux génocides.

� Journée internationale du souvenir de la traitenégrière et de son abolition (23 août) : L’UNESCODakar a organisé à Dakar une exposition de l’artiste LamineBarro intitulée « Gorée sur la route de l’esclave : de lamémoire au pardon » pour inviter le public à se souvenirdes millions d’esclaves arrachés au continent et à serecueillir devant l’étendue de cette tragédie historique.

� Journée Internationale de l’Alphabétisation (8 septembre) :Jusqu’au 14 septembre, des évènements en lien avecl’alphabétisation ont eu lieu à travers le pays sur le thème « Cultiver la paix ». L’accent était mis sur la contribution del’alphabétisation à l’édification de sociétés pacifiques.

� Journée mondiale de lutte contre le SIDA (1er décembre) :L’UNESCO-Dakar a pris part à la célébration tenue auConseil National de Lutte contre le SIDA, à Dakar et parésa façade du fameux ruban rouge. Il s’est joint à d’autresactivités notamment une marche organisée le 16décembre sur le thème du SIDA pour attirer l’attention surl’association A PLUS, dont fait partie le personnel desNations Unies atteint par la maladie.

Activités de visibilité et de plaidoyer� Les commémorations des journées internationales

sont des occasions privilégiées pour informer le pluslargement possible, sensibiliser sur différents sujets etplaider pour différentes causes. En 2012, UNESCODakar a appuyé la célébration des journées suivantes:

U N E S C O D A K A R 2 0 1 2 27

Le Bureau de l’UNESCO à Dakar est situé au cœur de lacapitale sénégalaise depuis sa création en 1970. Initialementétabli pour faire face au défi de l’éducation en Afrique sub-saharienne, le bureau a progressivement étendu sesactivités aux autres domaines de compétence de l'UNESCOet aux sous-secteurs de l'éducation. Historiquement connusous l’appellation de Bureau Régional pour l’Education enAfrique (BREDA), il forme le plus grand bureau de l’UNESCOen Afrique.

Aujourd'hui, l'UNESCO à Dakar est un bureau multisectorielqui agit dans les domaines de l’éducation, la culture, lessciences naturelles, les sciences humaines et sociales, lacommunication et l’information. Le secteur de l’éducationdemeure son domaine d’intervention prioritaire et estcomposé de nombreux sous-secteurs supervisés par uncoordonnateur régional.

Bureau de l’UNESCO à Dakar

Notre budget

En 2012, le Bureau a fonctionné avec le budget suivant:� Budget ordinaire provenant des contributions des Etats

Membres : environ 1.000 000 $ des EU� Financement extrabudgétaire : environ 7 800 000 $ des EU

Le personnel

Dirigée par Mme Ann Therese Ndong-Jatta, l’équipe del’UNESCO à Dakar était composée, en 2012, de 33 expertsinternationaux, 18 experts nationaux et personnels locaux,13 personnels sous contrats temporaires, soit au total 65employés.

Notre mission

La mission de l’UNESCO à Dakar est de :� s’assurer que l’éducation, la science, les sciences

sociales et humaines, la culture, la communication etl’information sont inscrit en tête de l’agenda dedéveloppement des Etats membres ;

� garantir que les besoins des Etats membres sont pris encompte lors de la préparation des plans à moyen termeet programmes biennaux de l’UNESCO ;

� s’assurer que les activités du Bureau répondent auxbesoins exprimés par les Etats membres dans la région;

� promouvoir le partenariat avec les gouvernements, lesorganisations régionales et internationales, la sociétécivile, les agences de l’ONU, bailleurs de fonds pourqu’ils unissent leurs efforts pour l'émergence d'unmonde pacifique et prospère en Afrique.

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