Une expédition Société des Explorateurs Français, le ... · Ils étaient les sites de vie des...

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Une expédition de Christian CLOT HIELO CONTINENTAL 2009 Une expédition Société des Explorateurs Français, le Ministère des Affaires Etrangères et Christian Clot Et les parrainages de Jean RASPAIL Philippe POUPON Photos © Christian.Clot - Composition graphique © Karine Meuzard Plus de 2000 kilomètres à la marche et en kayaks au coeur des territoires oubliés de la patagonie australe, Un territoire encore Méconnu ! Le Hielo Continental, situé au Sud de la patagonie chilo-argentine, est le plus grand glacier du monde. Il sépare les steppes semi désertique de l’est et les fjords humides de l’ouest. Des territoires opposés, extrêmes et parmis les moins parcouru de la planète. Une approche globale : Un trajet en kayak de mer dans les canaux et les fjords et à la marche dans les steppes, à deux, pour une découverte en profondeur et sensitive du milieu patagon, de ses rares habitants et de son histoire. Des peuples disparus Nomades des terres ou des mers, les Indiens Tehuelches et Kaweskars ont disparus de la surface du globe au début du XXe siècle. Nous avons évolués dans leurs univers pour mieux les comprendre.. Avec Mélusine MALLENDER Rapport d’expédition

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Une expédition deChristian CLOT

hielo continental 2009

Une expédition Société des Explorateurs Français, le Ministère des Affaires Etrangères et Christian Clot

Et les parrainages deJean RASpAiL philippe pOUpON

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Un territoire encore Méconnu ! Le Hielo Continental, situé au Sud de la patagonie chilo-argentine, est le plus grand glacier du monde. Il sépare les steppes semi désertique de l’est et les fjords humides de l’ouest. Des territoires opposés, extrêmes et parmis les moins parcouru de la planète.

Une approche globale :Un trajet en kayak de mer dans les canaux et les fjords et à la marche dans les steppes, à deux, pour une découverte en profondeur et sensitive du milieu patagon, de ses rares habitants et de son histoire.

Des peuples disparus Nomades des terres ou des mers, les Indiens Tehuelches et Kaweskars ont disparus de la surface du globe au début du XXe siècle. Nous avons évolués dans leurs univers pour mieux les comprendre..

AvecMélusine MALLENdER

Rapport d’expédition

canaux de Patagonie - © Christian Clot

Bruce Chatwin, William Hudson, Jean Raspail et tant d’autres ont parlé avec talent et amour de la Patagonie. Mais tous, ou presque, se sont arrêtés aux

grandes étendues steppiques de l’Argentine, délaissant sa partie la plus mystérieuse, le cordon de montagne formé par le massif du Hielo Continental et les canaux du Pacifique. Leur inaccessibilité et climat encore plus incertain et

violent que dans le reste de la Patagonie, leur aspect de prime abord austère ont rebuté les plus endurcis. C’est pourtant dans ces secteurs que se trouve la vrai féérie de la Patagonie, son histoire la plus riche et la diversité des paysages la plus grande. Des lieux où l’œil embrasse en un regard les océans, des sommets

glacés et une flore riche et luxuriante; où les légendes et les mythes se sont développés sur la trace des Indiens disparus; où tout nous rappelle les origines du

monde… ou la fin des temps !Des lieux qui me faisait rêver après cinq ans consacré à la Terre de Feu et où j’ai

décidé, en août 2008, de mener ma prochaine expédition. En février 2009, accompagné de Mélusine Mallender, les premiers pas de cette aventure

concrétisaient ce rêve...

ContactChristian CLOT 14, rue Gambey

75011 Paris

Portable :C. Clot : +33 (0)6 20 46 83 61

M. Mallender : +33 (0)6.64.72.32.23Fixe : +33 (0)9 52 50 15 40

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L’expéenbrefL’expédition Hielo Continental 2009 nous a permis d’effectuer un parcours sur

tous les terrains entourant et constituant le Hielo Continental (à deux, sans mo-teur ni assistance), afin d’en explorer les parties les moins connues et d’essayer

de mieux comprendre la vie des Indiens Patagon, terrestre à l’est et marin à l’ouest. Une vision globale de la Patagonie méconnue !

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Les lieux, les terrains. (voir p. 4-5)

L’expédition a évolué dans quatre types de terrains très rapprochés, mais fondamentalement différent :- Le Campo de Hielo Sur, un gigantesque glacier de plus de 17’000 km² de surface.- La pampa semi-aride en argentine, à l’est du Hielo Sur, où la végétation est rare et l’eau difficile à trouver.- Les canaux et fjords du Pacifique du Chili, à l’Ouest du Hielo Sur, un réseaux labyrinthique de plusieurs milliers de kilomètres particulièrement humide- La forêt primaire patagonne, entourant le Hielo Sur et les canaux majoritairement impénétrable et inexplorée.

Les Indiens (voir p. 8-9)

Totalement disparut depuis le milieu du XXe siècle, deux groupes ethniques occupaient ces territoires :● A l’est, les Tehuelches, nomade terrestre, de haute stature et forte musculature.● A l’ouest, les Kawesquars, nomade des mers, plutôt petit avec le bas du corps atrophié.

Météorologie et problèmes liés au climat. (voir p. 10)

Une météo violente et compliquée, en particulier dans les canaux. Des températures basse, une humidité à plus de 98% et des vents dépassant parfois les 200 km/h en rafales.Un accident, avec la perte d’un kayak, lors d’une tempête survenue en quelques minutes, imprévisible.

Trajets et dates (voir p. 6-7)

● 2 mois et demi de marche dans la steppe semi-désertique et sur le glacier du Hielo Sur. 800 km parcourus● 3 mois de kayak dans le labyrinthe des fjords. 1500 km parcourus.● de fin janvier à mi-juillet 2009, soit l’automne et le début de l’hiver austral.● plus de 100 kg de charge en marchant et 250 kilos en kayak.

Membres. (voir p. 14-15)● Christian CLOT (36 ans, Fr-Ch, chef d’expédition). Ecrivain-réalisateur et explo-rateur.● Mélusine MALLENdER (28 ans, F). Géo-graphe, instructrice de plongée.

Et les soutiens scientifiques de● Cécile VALLET, Psychologue, Fr● José ArAoS, Géographe, Cl● Marcelo ArEVALo, Glaciologue, Cl,

A savoir...● Des travaux sur la vie indigène, le géoréfèrencement, des prélèvements de données et des étude phsychologiques et physiologique ont jalonnés le parcours de l’expédition. (p. 11-12)● Un budget de 8840 euros couvert par nos partenaires dont Directmedica, Plasmor, Stamex...(p. 13) ● Deux livres (récit et photos), un film documentaire et des conférences sont maintenant au programme.

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● B : Le Hielo Continental.

Terrain glaciaire par excellence, il constitue avec ses 21’000 km² la troisiè-me masse glaciaire terrestre mondiale, après l’Antarctique et le Groenland, mais la plus grande située sur un continent. Il s’étend sur plus de 600 kilomètres de long (entre 46º30’ et 51º30’ de latitude Sud) pour au maximum 60 kilomètres de large (sur les 73° de longitude Ouest). Il est si-tué majoritairement au Chili et, pour une petite partie (2.600 km²), sur territoire Ar-gentin.Il est une plaque tournante incontournable de la Patagonie. Il régit les différents cli-mats, on le voit de presque partout et il a longtemps fait peur aux hommes.

Ses sommets principaux sont devenus des légendes. Les Cerro Torre, Fitz roy, Lautaro ou San Valentin bien que peu élevés (entre 3102 et 4058) comptent parmi les sommets les plus emblématiques de l’alpinisme mo-derne, souvent tentés, rarement réussi. Une grande partie des splendides glaciers et som-mets du Hielo Sur reste encore totalement vierge.

TerrainseTmiLieuxrenconTrés

● C : Les canaux de Patagonie et les forêts primaires. Entre le Hielo Continental et les pleines eaux du pacifique, les vents et la fonte des glaces ont créé un territoire entre deux mondes constitués de centaines de canaux et de milliers d’îles, bordés d’une forêt inextricable empêchant le plus souvent les débarquements : un monde d’une beauté brut, à la vie difficile et le moins exploré de la patagonie. Un véritable labyrinthe ! Tel est la réalité de ces canaux, seños et autres golfs qui s’enfoncent en un entrelacs indescriptible jusqu’au centre des glaciers du Hielo Continental, par des fjords sombres et froids. Des températures toujours basses, une humidité permanente et les précipitations les plus importantes mesurées sur le globe à l’heure actuelle accueil le voyageur qui bien souvent rebrous-se rapidement chemin. Bien que les travaux hydrographiques anglais, puis chilien, aient permis de dresser de bonnes cartes marines, il reste encore de nombreux secteurs non cartographié, où aux erreurs nombreuses. Une fois sortit des canaux principaux, lieux de passages de gros navires, on se retrouve loin de tous, isolés et dans un univers où tous reste à découvrir. Un milieu exceptionnel tant par son manque d’information que par sa diversité biologique et géologique.C’est le lieu de vie des dauphins, otaries, baleines, albatros, cormoran ou encore des huemules (cerf patagon).

● A : La Pampa. Gigantesque territoire semi-aride, répertorié comme un désert, elle couvre presque l’ensemble de la patagonie argentine, depuis les contreforts du Hielo Continental jusqu’à l’océan Atlantique et du Rio Ne-gro au détroit de Magellan. Ses rares végétaux sont des touffes herbeuses et des mini-arbustes. Il y pleut rarement, et les lits des rivières ne sont humides qu’en de rares occasions. Trouver de l’eau s’avère souvent un problème pour le marcheur isolé. C’est le territoire de prédilection des Guanacos sauvages et, depuis l’arrivée des colons, des chevaux et des moutons. Ses vastes plateaux grêlés de monticules d’herbes sèches rendent la marche pénible et souvent monotone. Ils étaient les sites de vie des Indiens nomades Tehuelches.

Afin de protéger au mieux les richesses biologiques fragiles des canaux de Patagonie, les chiliens ont créé en 1969 le Parc Bernardo o’Higgins. Il couvre plus de la moitié de l’étendue des canaux du Pacifique et représente le second plus grand parc national des Amériques et l’une des plus importante réserves mondiale de forêt primaire et d’eau douce. Mais cette étendue hors norme (3.525.901 km²) ne peut être surveillée et seul six guardaparcs, principalement occupé au comptage des Huemules, occupent parfois le terrain. Les nouvelles lois du parc ont éga-lement obligés les derniers indigènes à renoncer aux rares pratiques ancestrales qu’ils avaient conservées, comme

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La forêt est particulièrement torturée et entoure toutes les zones glaciaires et les canaux.C’est une forêt primaire aux racines puissantes, aux branches solides et jonchée de ronciers et de plan-tes touffues, principalement composée de tepui et lengua. Elle forme un cordon (jusqu’à 600m d’al-titude) presque infranchissable. C’est l’un des lieux les moins exploré des Amérique et du monde, tant son accès est complexe. Il en va de même pour les sommets qui la surplombe, souvent inaccessible en raison de cette végétation. Un terrain exploratoire extraordinaire.

Les glaciers et les moraines rocheuses sont encore très jeunes et instables. Ils sont hors norme, lardés d’innombrables crevasses et séracs et bardés de sommets façonnés par les tempêtes. Ils sont parmi les plus rapides du monde. Leurs mouvements perpétuels modifient très rapidement la surface et une crevasse peut s’ouvrir ou se fermer en une seule nuit.La progression, difficile et dangereuse, s’apparente plus à un jeu de patience dans un dédale gigantesque qu’à de la marche en montagne.Ce terrain subit de plus les assauts spectaculaires de l’actuel réchauffement climatique. Comme les forêts, ces glaciers constituent des véritables zones d’exploration, tant ils sont encore méconnus.

Les courants. Dans les canaux, en dehors des tempêtes, nous avons été confrontés à des courants inhabituels et dangereux. Les «Angosturas» sont des passages étroits mais de très grandes profondeurs. Cela crée des tourbillons lors des changements de marées pouvant atteindre 10 nœuds (18 km/h) dan-gereux même pour de gros navires. D’autres canaux possèdent des courants permanents de plusieurs nœuds, pouvant encore être accentué par les marées et les vents. Lorsque l’on sait que la vitesse de progression maximum de nos kayaks étaient de 3 nœuds, ont comprend l’importance de prendre en compte ces courants dans nos plannings de progression. Il est arrivé plus d’une fois que, en pagayant de toutes nos forces, nous soyons en fait en train de reculer... Une sensation désagréable et souvent vectrice de chavirage !

Le Rio Pintura est la seule vallée où coule une rivière permanente à des centaines de kilomètres à la ronde. Une incroyable fêlure au milieu de la pampa aride qui soudain s’ouvre sur un monde enchanteur d’herbe grasse, d’arbres, d’eau claire et d’animaux retenus par cette barrière naturelle. Les Indiens ne s’y étaient pas trompés puisque pas moins de 180 sites de peintures rupestres ont été découverts sur les parois de cette gorge -en premier par le Padre Alberto Agosti-niui dans les années 1940- témoignant d’une vie très ancienne en ces lieux.

A savoir :

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L’expédiTionAller à la rencontre de tous les milieux constituant le sud de la Patagonie, progresser par des moyens autonomes et essayer de mieux comprendre,

non par des études directes mais par le ressentis, la vie des Indiensdisparus étaient les buts de l’expédition Hielo Continental 2009

Préparation :Après plusieurs mois de préparation et de recherche documentaire, nous arrivons fin janvier à Punta Arenas (Chili) pour régler les derniers détails de la mise en place de l’expédition : réceptionner nos kayaks (fret maritime par la Stamex), les démarches de douanes, achat de nourriture et obtenir les autorisations de navigation. Heureusement, la responsable de la DIFroL (département des limites et frontières) à Santiago nous a concocté une autorisation signée de sa main qui fonctionne comme un sésame partout où nous allons. Une dizaine de jours plus tard, nos kayaks sont en sureté à Puerto Natales et nous prenons un bus en direction de la ville de Perito Moreno, au nord du Hielo Continental.

Etape 1, la pampa :● Trajet terrestre -en violet sur la carte- de perito Moreno à El Calafate par la pampa semi-aride.● 800 km de marche en tirant des chariots (sorte de pulka terrestre) ou en portant de lourds sac à dos à la fin, pour plus de liberté de mouvement. deux mois de trajet.● 120 kilos de charge au plus lourd, dont 20 litres d’eau, répartis entre nos sacs à dos et nos chariots. 75 kg pour Christian et 45 pour Mélusine.● problèmes majeurs : Manque d’eau, distance d’étape importante, terrain difficile pour marcher.● intérêt : Une étape qui nous a permis de mieux com-prendre la vie dans la Pampa, secteur de nomadisme des Indiens Tehuelches; Le rio Pintura et ses centaines de sites de peintures rupestres.

Cette partie de l’expédition a été l’entrée dans ce mon-de patagon si riche en diversité. Pour Christian, les re-trouvailles avec un milieu qu’il a déjà beaucoup par-couru, alors que c’était la première expérience de ces terres et de l’autonomie totale pour Mélusine. Il a fallu trouver notre rythme, apprendre à fonctionner ensem-ble et trouver des automatismes précieux pour la suite de l’aventure. Une première étape agréable malgré les vents violent, le manque d’eau et le terrain chaotique.

Marche dans la Pampa en tirant les chariots - © Christian CLOT

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Etape 2, montagne et cheval :● Trajet terrestre et glaciaire -en violet sur la carte- autours du village de El Chalten et sur le Hielo Sur.● 100 km de marche pour 20 jours de trajet. (Avec pour cette partie une 3ième personne, Jean-Christian Kipp) ● problèmes majeurs : Terrain glaciaire difficile et très crevassé, vents très violent.Le Fitz roy, autours duquel nous avons progressé, était la montagne sacrée des Indiens Tehuelches, origine de leur peuple selon les légendes. C’est là que chaque groupe se rendait en été, autant comme un “pèlerinage” que pour l’abondance du gibier. Il n’y a aucune trace montrant que les Indiens se sont aventurés sur le campo de Hielo Sur mais rien n’indique le contraire. Nous voulions aller sur ce glacier, autant pour le voir et le fouler que pour approcher le mont Fitz roy.La seconde partie de cette étape s’est déroulées à cheval, toujours dans le but de mieux comprendre la vie des Tehuel-ches. Ces derniers, lors de l’arrivée des colons blancs, se sont très vite adaptés à ces animaux. Et cela nous paraît main-tenant logique... la marche dans la pampa est tellement plus aisée ainsi avec les hautes pattes d’un cheval.

Etape 3, Les canaux du Pacifique :● Trajet marin en kayak de mer -en rouge sur la carte- depuis la ville de Puerto Natales jusqu’au Golf de Peñas et retour.● 1500 km de kayak de mer pour trois mois de trajet avec deux kayaks de mer Plasmor. Un Belouga 1 monoplace pour Mélusine et un Belouga 2 biplace pour Christian (voir pg 15).● plus de 300 kilos de charge au plus lourd, répartis entre la nourriture, les équipements marins et de camp, équipement de montagne pour accéder aux glaciers tombant dans les fjords et le matériel artistique.● problèmes majeurs : Les tempêtes très violentes dans les canaux, rafa-les à plus de 200 km/h de vent, peu de lieux de camp possible, précipitation et humidité extrême et durée du jour très réduit à cette période.● intérêt : Un des secteurs les moins connus de la Patagonie, et du monde, avec de nombreuses possibilités exploratoires. Beaucoup de fjord ont été très peu visité, les cartes sont rares et aucune étude scientifique poussée n’y a été menée. Quant aux forêts qui bordent les fjords, elle n’a pour la plupart des secteurs jamais été pénétrée.Sans doute le défi le plus important de cette expédition. Après les fatigues accumulées de la marche en pampa et montagne, nous nous trouvions face à des centaines de kilomètres de canaux sur des eaux toujours agitées, souvent violente. Tout était de nouveau à apprendre, même si les automa-tismes acquis durant les deux premiers mois nous ont été précieux. Mais ce milieu, fondamentalement différent, fonctionne selon ses propres règles. Nous avons du les apprendre et nous y adapter pour y survivre... une ex-périence passionnante dans des lieux où vivaient anciennement les Indiens nomade des mers Kaweskar.

Surface du Campo de Hielo Sur et le Mont Fitz Roy - © Christian CLOT

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ils s’appelaient entre eux Kaweskars, mais les explorateurs et colons les ont appelés Alakalufs ( «donnes-moi» dans leur langue). Ils étaient des nomades de la mer, passant plus de temps à bord de leurs canots qu’à terre. Parfois Plusieurs jours sans débarquer imposé par la rareté des plages et l’obligation de suivre les animaux marins, leur principale nourriture. Ils parcouraient ainsi plusieurs milliers de kilomètres par an, du nord au sud des canots et parfois en plein océan Pacifique.Leurs canots de bois pouvaient accueillir une famille entière, et un feu étaient maintenu en permanence au centre de l’embarcation, sur un lit de pierre, afin de réchauffer hommes et aliments. Ils vivaient nus, seulement enduis de graisse de phoque, dans un climat pourtant froid et humide. Les hommes avaient pour tâches de construire et mener les canots, chasser au harpon et surveiller les enfants. Les femmes, souvent les seules à savoir nager, allaient pêcher les mollusques et crustacés, parfois à plus de 20 mètres de profondeur. Elles ramaient et main-

A la fin de la dernière mini-glaciation, il y a plus de 9000 ans, plusieurs peuples vont progressivement occuper le sud de la Patagonie et la Terre de Feu, sans

avoir de contacts entre eux. Il reste encore beaucoup de mystère sur leurs ori-gines mais que ce soit sur terre ou sur mer, ils se sont parfaitement adaptés à

leurs milieux... jusqu’à leur complète disparition, au début du XXe siècle..

Les Kaweskars, le peuple des canots

LesindienspaTaGons

On connait finalement très peu de chose sur les Kaweskars. Des traces permettent d’estimer leur arrivée vers -10000 ans sans avoir de vraie idée sur leurs origines. Jusqu’au débarquements des premiers navigateurs dès 1520, ils vivaient en totale autarcie, isolés des autres peuples par le massif du Hielo Continental. Les récits des premiers navigateurs, souvent de fervent religieux, donne une image très négative des ces hommes. “Des sauvages de la pire espèce, sans foi, colérique et bagarreur. Sans doute pas des humains” sont les idées qui reviennent le plus souvent.Dès les années 1870, l’arrivée de missionnaire devaient changer profondément la vie de ces nomades qui deviennent petit à petit sédentaire.. Lorsque José Emperaire arrive en 1946 pour passer deux ans avec eux, ils ne sont plus qu’une centaine dans le village naissant de Puerto Eden. Ils ont perdu leur savoir faire de marin, ne connaissent plus leurs lé-gendes et croyances dont il ne reste aucune vraie trace. Ils vivent encore, mais leur âme est déjà morte. Aujourd’hui, seules 6 personnes de puerto Eden seraient de sang Kaweskars. Sans pouvoir le prouver et sans en avoir aucun des modes de vie...

tenaient le feu qui ne devait jamais s’éteindre.Plutôt de petite taille (moins de 1m60) ils avaient le haut du corps très développés et des jambes, courtes et peu mus-clées.

Nouvelles découvertesDepuis quelques années, de nouvelles découvertes aident à mieux comprendre ce peuple. Ont les croyaient sous-dé-veloppés, sans art ni rite funéraire. Pourtant, en 2006, une mission française (Centre-Terre) découvrait des peintures et des momies en territoire Kaweskars. On retrouvait aussi un dictionnaire réalisé en 1870 avec plus de 30’000 mots de vocabulaires. Une richesse qui contredit totalement les théories jusque là admise. Mais il existe encore très peu d’étude et encore moins de livre et tous reste à comprendre sur ce peuple fascinant. - Voir «Les Nomades de la mer» de José Emperaire et «Qui se souvient des hommes» de Jean raspail.

Famille Kaweskar après l’arrivée des missions, donc habillé, et un chaman.

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Les Tehuelches occupaient un territoire gigantesque couvrant pratique-ment toute la pampa argentine et descendant jusqu’au rive du détroit de Ma-gellan. On a retrouvé des traces de ce peuple remontant à plus de 12000 ans, et des dizaines de sites riche d’une incroyable diversité de peinture rupestre. Le plus célèbre d’entre eux, la «cuevas de los manos» dans le rio Pinturas a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce peuple de chasseur-cueilleur vivait principalement de la chasse des Guanacos (lama sauvage) et de baies

Tehuelches, les nomades des terres

Disparition des Indiens Patagons.Depuis la découverte du détroit par Magellan en 1520 et l’arrivée des colons, puis des missionnaires, le nombre des Indiens n’a cessé de décroitre. Pour les Tehuel-ches, l’élevage intensif de mouton a considérablement réduit le nombre de gua-naco, obligeant les indiens à chasser des moutons, les “guanacos blancs”. Cela a donné une bonne excuse aux colons pour les chasser. Une oreille d’Indiens valait alors 5$. Bien que redoutable guerrier et cavalier hors pair, ils ne pouvaient rien contre les armes à feu. Ils ont ainsi totalement disparut au début du XXe siècle.Pour les Kaweskars, qui occupaient un territoire inintéressant en termes d’élevage et de culture, la disparition s’est fait sur une période plus importante et plus «en douceur». Jamais très nombreux -on pense qu’ils n’ont jamais dépassé plus de 10000 individus- la facilité de vie apportée par les bateaux, les faisant passer petit à petit de chasseur à mendiant, l’alcool et la perte de leur culture avait commencé à réduire leur nombre. Les habits que les missionnaires les ont ensuite obligé à porter, peu adaptés à l’humidité ambiante, ont terminé de les achever au travers des miasmes et maladies induites.

L’un des buts majeur de notre expédition était de mieux comprendre ces peuples Indiens. Comment ont-ils pu vivre, évoluer, de manière tellement différente tout en étant si proche. Comment ont-ils pu survivre dans ces climats extrêmes, à priori peu accueillant. Nous en sommes maintenant persuadé : c’est bien la terre qui forge l’homme, non l’homme qui forge la terre. Et l’adaptation hors norme des indiens Patagons à des milieu hostile et si différents en est un parfait exemple..

qu’ils trouvaient dans les contreforts montagneux du massif du Campo du Hielo Sur. Leur nomadisme était donc principalement est-ouest et semi-sédentaire selon les saisons : proche du littoral Atlantique en hiver et proche des montagnes les autres saisons. Ils s’habillaient de peau de guanaco et portaient des sandales pour marcher sur les terres dures de la pampa.Bien plus grand en taille que les Kaweskars, plus d’1m90, les Tehuelches sont à l’origine du mythe des géants patagons. De forte stature, leurs corps étaient équilibrés et puissants, capable de marcher de longues heures en portant de lourde charge.

Grâce aux peintures rupestres et aux nombreux sites de quasi-sédentarisation, riches en objets, on en sait beaucoup plus sur la vie des Tehuelches que celle des Kaweskars. De nombreuses légendes perdurent et beaucoup de livres existent sur leur vie et croyances. Il reste cependant de nombreuses inconnues, comme leur rapport à la montagne. Si le Fitz roy, qu’ils nommaient “Chalten” (La montagne qui fume) était sacrée pour eux, on ne sait pas s’ils s’aventuraient sur les glaciers. De même, certain archéologues peine à comprendre leur si rapide apprentissage de l’équitation. Leur trop rapide disparition- n’a pas permis de tous savoir sur eux.

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cLimaT,méTéoroLoGieLe climat est sans conteste la donnée la plus complexe lorsque l’on envisage une ex-pédition en Patagonie. Avec des variations étonnantes duent aux montagnes du Hielo Continental qui constituent le seul obstacle aux vents du Pacifique et des courants d’Antarctique, on passe de l’extrême aridité à la surabondance en moins de 100 km.

Les ventsLes indiens avaient des dizaines de mots pour désigner les vents. Ils sont d’une variété et d’une richesse qui force le respect. Le plus célèbre d’entre eux, le Williwo a été l’un de nos ennemis : c’est un vent «coup de poing» qui peu passer en quelques instants d’une brise débonnaire à une tornade dépassant de loin les 150 km/h. De nombreux bateaux échoués ont en fait la pénible expérience, ainsi que nous. Il signifiait souvent la mort pour les Kaweskars s’il se faisait surprendre par ce dernier durant la navigation.

QuelQues chiffresdes météos rencontrées :

- Vents : Pampa au maximum 80 km/h - Canaux, rafales à plus de 200 km/h.Vents soutenus dépassant 110 km/h.

- Température : Pampa : Entre +10°C et +35°C - Canaux entre +5°C et -12°C en température réelle. Windchild (température ressentie) max : -29°C.

- Humidité : Pampa 80% - canaux de 95 à 98%.

- Précipitation : Pampa moins de100 mm/an - canaux plus de 10000 mm/an. 90% de jours de pluie !

PampaBien qu’extrême le climat de la pampa est relati-vement régulier et prévisible. Il y pleut un peu en hiver et le reste de l’année est sec, chaud et venteux. Les plateaux agrémentés de peu de colline n’offre pas d’obstacle aux vents qui souffle presque en permanen-ce, ce qui rend fou le voyageur assourdis d’un bruit permanent.La sécheresse assèche les cours d’eau dès le mois d’octobre et nous avons souvent eu de la peine à trouver de l’eau tout en souffrant de la chaleur en portant nos charges. Mais ce climat est aussi agréable et plus facile à gérer que celui des canaux. Il est par contre emprunt d’une certaine monotonie

Canaux de Patagoniepeu de lieu au monde subissent des changements aussi rapides et imprévisibles. Il n’est pas rare de voir défiler les quatre saisons en une seule journée ! Nous voulions vivre le climat des canaux du Pacifique et nous n’avons pas été déçu. Ce monde est celui du temps présent. Nous devions souvent monter et démonter nos camps plusieurs fois par jour pour profiter des moindres accalmies et se protéger des tempêtes. Nous avons subit des vents d’une violence inouïe (voir plus bas) et de violentes tempêtes soulevant des gerbes d’eau et des vagues énormes. Apprendre à ressentir les changements -à la manière des indiens- et une acceptation totale de ce climat hors norme nous ont permis d’aller au bout de notre expédition, malgré la perte de l’un de nos kayaks lors d’une tempête trop soudaine.

«Je me retourne soudainement. Pas le temps de réfléchir. Une ligne blanche

avance sur nous à une vitesse considérable. Un williwoo, ces rafales de quelques minutes pouvant dépasser les 150km/h et totalement imprévisible. Je n’ai pas le temps d’avertir Mélusine, à 100 mètre devant moi. Je vois la ligne

blanche l’atteindre, son kayak se soulever d’un bloc dans les aires et retomber

lourdement à cheval entre deux vagues, éjectant du même coup Mélusine de son

habitacle...»

Gerbe d’eau soulevée par un williwoo - © Christian Clot

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Physiologie - Psychologie► En partenariat avec Cécile Vallet (Maison des sciences de l’Homme et Université de Bobigny et le physiologiste Jean-Paul

Richalet et la psychologue.

situ et dans la durée. Christian Clot (qui avait déjà effectué des tests lors de ses précédentes expéditions) et Mélusine Mallender ont donc suivi un programme d’une dizaine de tests hebdomadaire. Ils les ont effectués au mieux, toujours de nuit et dans la tente, dans des conditions peu évidentes. Corrélés avec des travaux effectués par d’autres aventuriers ou personnes soumises à des situations exceptionnelles, ces tests permettrons d’aider à la mise au point d’indicateurs psychologiques et phy-siologiques suffisamment sensibles pour prédire la tolérance de sujets aux conditions environnementales et prévenir l’installation d’un état de fatigue critique.Ces tests sont actuellement en cours d’analyse à l’Université de Bobigny.

il s’agit de déceler les indices physiologiques et psychologiques de fatigue rendant compte d’une altération possible des capacités de prise de décision ou des fonctions exécutives pour un explorateur expérimentant des conditions de survie. Une exposition prolongée dans un environnement extrême peut indui-re des changements cognitifs susceptibles d’influencer les capacités de prise de décision. L’adaptation psychophysiologique et la perturbation des performances mentales dans un environnement extrême ont actuellement été peu étudiées in

TravauxeffecTuésVie indigèneAussi importante soit-elle, les recherches des archéologues ou anthropologue ne suffisent pas à tout expliquer au sujet de la vie passée des indigènes. Il res-te trop peu d’objet et de trace, disséminé sur un territoire trop important. En complément de ces travaux important, nous voulions donc ajouter une notion de vécu, de ressentis. Il faut essayer de comprendre le milieu pour comprendre ces hommes. En évoluant en autonomie, en vivant plusieurs mois dans chaque milieu, nous avons pu mieux comprendre, de manière sensitive, les besoins et problèmes qui étaient ceux des indiens, tant Kaweskars que Tehuelches, et l’adaptation nécessaires pour se fondre dans ces univers. Ce travail va servir à un rapport remit aux scientifiques de Punta Arenas, dont l’archéologue Manuel San romanche, pour étayer leurs travaux de re-cherche de terrain.

Photo-géoréférencement► En partenariat avec Olivier Archambeau (Université de Bobigny) et la CEQUA de Punta Arenas.

Le principe est simple. Il faut prendre une image en connaissant exacte-ment la position (point GPS) l’angle de prise de vue (à la boussole) et la focale de l’objectif. Il est ensuite possible de refaire exactement la même photographie à un, dix ou vingt ans d’intervalle, permettant une compa-raison précise des éventuelles modifications. Ce procédé est actuellement très important en glaciologie pour évaluer l’avance ou le recul d’un gla-cier.Ces données ont été remise à la CEQUA de Punta Arenas qui prépare la première mission scientifique d’envergure dans le Parc National Bernardo

La photographie est devenu un outil majeur pour mieux comprendre l’évolution de notre planète et ses trans-formation. Elle sert à la fois à étayer les cartographies en créations qu’à voir, à un certain nombre d’année d’intervalle, comment un lieu précis évolue et se transforme. C’est pour ces deux procédés que nous avons effectués de nombreuses photographies géo-référencées.

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Les glaciers du Campo de Hielo Sur, et particulièrement ceux qui se jettent dans les fjords, subissent un recul particulièrement impor-tant (parfois plusieurs centaines de mètres par an), difficile à expliquer. Nous devions, essayer de prélever de petits échantillons de glace pour analyse des isotopes. Malheureusement, les conditions particulièrement difficile de notre expédition et du climat n’ont pas permit ces travaux. Il reste heureusement les photo géoréférencées (voir p. précédente) qui offre une base de travail intéressante.

Glaciologie►Avec la CEQUA de Punta Arenas. Etudes dirigées par José ARAOS (Cl).

l’environnementLa Patagonie australe est une zone emblématique de différents problèmes liés à l’environnement avec plusieurs milieux naturels exceptionnels qui sont menacés :● Forêt primaire de plus de 6’000 ans et zone de Turba où se sont développées différen-tes espèces animales et végétales.● Faune marine et terrestre unique, avec des centaines d’espèces d’oiseaux.● Champ glaciaire important en profonde mutation et menacé de disparition.Malgré son éloignement et son absence de présence humaine elle subit de plein fouet les problèmes liés au réchauffement climatique. Cela montre l’importance d’une réflexion environnementale mondiale. Nous avons pu constater, au cours de notre périple, d’important problème lié à une mauvaise gestion de l’environnement :

● Des canaux souillés d’innombrables déchets venu en partie des eaux du Pacifique.● Des reculs de glaciers importants avec risque de disparition à cours terme.● Des projets de construction de barrages privés et d’urbanisation sans réflexion.

L’intérêt qu’inspire ce type d’expédition en fait un support pédagogique de fort impact. Nous désirons sensibiliser le public, au travers de nos actions de communication, sur les problèmes liés à l’eau douce, à la préservation des milieux naturels fragiles.● Conférences dans les écoles sur les problèmes environnementaux.● Panneaux explicatifs lors d’expositions et sensibilisation dans les médias.

camp le soir dans la pampa - © Christian Clot

13► www.ultimaterra.com / [email protected]

nosparTenaires

partenaires institutionels et scientifiQues

parrains

Une expédition comme Hielo Continental 2009 ne peut se faire sans le soutient de partenaires et d’amis qui rendent possible les rêves que nous faisons. Nous ne les re-

mercierons jamais assez.

philippe poupon est triple vainqueurs de la Solitaire du Figaro et deux fois de la route du rhum. Les mers difficiles sont les lieux où il se sent le mieux.

Jean Raspail est un auteur prolifique dont l’oeuvre est riche de nombreux succès, dont «Qui se souvient des hommes», sur les indiens Alakalufs

Jean-Christian Kipp est président directeur général de Direct-medica et également un féru du monde de l’aventure et des expéditions qu’il soutient activement. Il a créé les bourses Di-

Nous les avons appelés Lola (Mélusine) et Kala (Christian), nos deux kayaks fournit et préparé avec attention par l’équipe de Plasmor. Dans une expédition aussi lointaine et engagée que Hielo Continental 2009, les kayaks ne sont plus seulement des

rectmedica et le Trophée Directmedica de l’Aventure remit chaque année à une expédition d’envergure. C’est au travers de ce dernier que Directmedica a soutenu notre expédition. Non content d’en être partenaire, Jean-Christian Kipp nous a aussi rejoints pour une quinzaine de jour, lors de l’étape montagne, afin de vivre au plus près la réalité de l’expédition. Un enga-gement rare !

moyens de se déplacer. Ils deviennent nos partenaires, ils sont notre sécurité et l’on s’y atta-che avec une force étonnante. Nos deux kayaks de fibre Belouga 1 et 2 ont montrés leur fiabilité sans faille, dans les conditions les plus difficiles de mer. Et il aura fallu une tempête particulièrement violente, durant laquelle un porteur de container a chaviré, pour prendre le monoplace de Mélusine en défaut alors que le Biplace de Christian, plus lourd, restait soli-dement à flot.

Transporter nos équipements, et surtout nos kayaks de France jusqu’à Punta Arenas n’était pas simple, vu la taille des éléments et les difficultés des douanes chiliennes. Transport maritime obli-

gatoire ! Grâce au savoir faire de Stamex, tout est arrivé à bon port... et va maintenant rentrer au bercail !

Dans les conditions extrêmes, les explorateurs ont toujours cherchés les meilleu-rs équipements disponibles. C’est ce que nous avons fait pour nos vêtements de kayak. Il n’y a pas de question : les combinaisons étanches de Kokatat nous ont sauvés la vie lors de nos chavirages dans une eau à 4°C !

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LesmembresdeL’expédiTion

Alpiniste confirmé, il a, à côté de son métier de comédien et cascadeur, décidé de prendre son sac pour partir à la rencontre des terres extrêmes du monde afin de réunir ses passions: photographie, écriture et engagement de soi. Il a réalisé plusieurs expéditions d’envergure, à pied, en canoë ou à la voile, ainsi que de nombreuses ascensions et pratique le parachutisme et les sports d’eau vive.depuis 8 ans, il se consacre exclusivement à son métier d’explorateur, tout en communiquant auprès du public à l’aide de livres, films, conférences publi-ques ou pour entreprise et il collabore régulièrement avec la presse magazine. Son engagement par les moyens les plus dépouillés lui ouvre de nouveaux ho-rizons sur les capacités d’adaptation à des milieux extrêmes où la fragilité de notre monde. Il a reçu plusieurs prix, dont la médaille des explorateurs.

« A une époque où il semble inéluctable de devoir partir sur les traces de quelqu’un, je veux aller là où il est encore possible de construire sa propre route ! »

(CH/F) 36 ans, Explorateur - Auteur.

Christian CLOT

Principales expéditions :● première mondiale en solitaire : exploration intégrale des montagnes de la Cor-dillera darwin, Terre de Feu chilienne. trois mois d’autonomie complète dans l’un des climats les plus complexes du globe, après 3 tentatives sur 4 ans.● Traversée à pied et à la voile des milieux les plus extrêmes d’Amérique du Sud en six mois : jungle amazonienne, déserts arides, haute altitude, canaux de Patagonie et Cap Horn.● Tour du Népal à pied en cinq mois. 2200 km rencontre avec des populations n’ayant jamais vu d’occidentaux.

Livres :● Ultima Cordillera, la dernière terre inconnue, récit, Arthaud, 2007. 5 fois primés !● Amérique du Sud, solitude des terres extrêmes, récit illustré, abm, 2004.● 100 ans d’exploration, Beau livre, Glénat, 2007.Ils en parlent également : Aventure 2008, Ed Scali (2008); Les aventuriers de l’extrême, Ed Bayard (2008).

Mais aussi :Expéditions à pied ou canoë au Groenland, Spitzberg, Canada et Norvège; nombreux sommets de haute altitude en autonomie dans les Andes et en Himalaya ; Traversées à pied en autonomie de déserts américains; recherches en plongée sous-marine; ...

Médaille de la Géographie, prix René Caillé et prix Georges de Caunes pour ses expéditionsMembre de la Société des Explorateurs Français, de la Société de Géographie et de l’Explorer’s club.

● 2007-08, responsable de la mise en place des expéditions de la fondation Suisse Antinea, en partenariat avec l’iUCN, l’UNESCO et la Comission Européenne.

Nombreuses publications dans la presse dont VSD, Le Parisien, Montagne, l’Expresse, Sportmag, Le Point, Grand reportage, National Géographique, Animan, ...

Principaux Films ● Ultima Cordillera, au cœur des tempêtes, Delcor, 26min. 4 fois primés !● Aux origines du monde, Ultimaterra, 40min

1�► www.ultimaterra.com / [email protected]

Ses études de stylisme en costume de scène l’amène à se passionner pour l’his-toire, particulièrement et à la connaissance des mythes et légendes associés à des sites géographiques. Elle entreprend alors plusieurs voyages, autant pour appro-fondir sa connaissance du monde que pour des missions humanitaires, en Afrique et Asie. Cela la pousse à reprendre des études en géographie qu’elle termine ac-tuellement. Amoureuse depuis toujours de la mer – elle pratique la voile, possède le permis hauturier et est instructrice de plongée sous-marine –, ajouté à son goût pour l’histoire l’ont fait s’intéresser aux grands navigateurs, comme Magellan. La traversée du Détroit de Magellan lui permettra d’aller au bout de ses rêves et de rédiger un document pour publication.

(F) 28 ans, Géographe - Instructrice de plongée

Mélusine Mallender

« Le monde m’intrigue et me fascine depuis toujours. Aujourd’hui je veux me donner les moyens de mieux le comprendre »

les scientifiQues (Pour le suivi des études effectuées sur le terrain)

MARCELO AREvALO, CL, 49 ans. Il est LE spécialiste de toutes les cam-pagnes de prise de mesure au Sud de la Patagonie. Il coordonne toutes les étu-des sur le terrain de l’Université Ma-gallanes.

JOSE ARAOS, CL, 32 ans - Géogra-phe et glaciologue, rattaché au groupe de recherche de la CEQUA. Il est le spécialiste des observations glaciolo-giques de la Patagonie, auteur de nom-breuse publication.

CéCiLE vALLET, Fr, 32 ans – Psychologue, Maître de Conférences (Paris 13) et chercheuse à la Maison des Sciences de l’Homme pour les études psychologique

JEAN-pAUL RiCHALET, physiologiste, chercheur en médecine (Paris 13), pour les études physiologique

JUAN RAMiREz, docteur en entomologie, musée de l’homme de Santiago pour les études sur les plécoptères.

soutien logistiQue :

ALEJANdRO GONzALES, capitaine du bateau Cabotamar à Punta Arenas, groupe scientifique de la CEQUA de Punta Arenas, Don NAvERO, Puerto Eden.

En France, base arrière à la Société des Explorateurs Français. Centre de télémédecine de l’iFREMMONT à Cha-

Principales expéditions :● Côte pacifique du Costa Rica en Kayak.● viêt-Nam – Camboge : Rencontre avec les peuples Mong et traversée en montagne (2 mois)● indonésie : iles de l’Est, traversée à pied et étude des fonds sous marins (4 mois)A savoir :● Plusieurs missions humanitaire en Afrique et Asie.● responsable du Projet “Frimousse” pour l’UNICEF

Pour en savoir plus :

Christian CLOT 14, rue Gambey

75011 Paris

Portable :C. Clot : +33 (0)6 20 46 83 61

Fixe : +33 (0)9 52 50 15 40

[email protected]

► www.christianclot.com

Et maintenant...

Nous le savons, bientôt l’envie de repartir nous taraudera tellement que nous devrons reprendre nos sacs, en solitaire ou a deux. Mais avant cela, pour aller au bout de Hielo Continental 2009, il reste quelques travaux à entreprendre et surtout :● Ecrire le livre «Au royaume des vents»● réaliser une série de documentaire sur base des images vidéos● Finaliser les raports scientifiques

A suivre donc....