La Revue d'Homéopathie 2012;3:140–142Pratiques

Une alternative homéopathiqueen pédiatrie, le purpura rhumatoïdede Schönlein-Henoch§

A homeopathic alternative in paediatrics,Schönlein-Henoch purpura

Yvon Libessart,

13, rue Perrochel, 62200 Boulogne-sur-Mer, France Pédiatre homéopathe

Disponible en ligne sur SciVerse ScienceDirect le 17 novembre 2012

Mots clésHoméopathiePédiatriePhosphorusPolychreste tuberculino-psoriquePurpura rhumatoïdeSyndrome de Schönlein-Henoch

KeywordsHomeopathyPaediatricsPhosphorusPurpura rheumaticaSchönlein-HenochpurpuraTuberculous-psoriaticpolychrest

RÉSUMÉÀ propos d'une affection bénigne mais pouvant présenter des complications, le purpura rhu-matoïde ou syndrome de Schönlein-Henoch, un traitement homéopathique alternatif est pro-posé. L'observation de 6 cas cliniques, puis l'analyse du traitement prescrit permettent dedéterminer le médicament homéopathique princeps. Cette analyse est complétée par celledu coût économique d'un traitement homéopathique comparé à celui d'une hospitalisation enpédiatrie.© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARYIn order to treat purpura rheumatica, or Schönlein-Henoch purpura, a benign complaint, butwhich could lead to complications, an alternative homeopathic remedy is proposed. The obser-vation of 6 clinical cases, then the analysis of the prescribed treatment enables the initialhomeopathic medication to be determined. This analysis is completed by comparing the financialcost of the treatment to that of the hospitalisation of the patient in paediatrics.© 2012 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

ette affection pédiatrique, le purpura � diminuer les risques de complications ;

§Texte issu d'une communicationprésentée lors du 57e Congrèsnational de printemps de laFédération des sociétésmédicales homéopathiques deFrance, à Villeneuve-d'Ascq, du17 au 19 mai 2012, dont lethème était « Le champ del'homéopathie ».

Adresse e-mail :mjylibessart@wanadoo.fr

Crhumatoïde ou syndrome de Schön-lein-Henoch, n'est pas exception-

nelle : elle touche un enfant sur10 000 entre 2 et 10 ans chaque année. Ils'agit d'une réponse immunitaire de type IgAsecondaire à une stimulation antigéniqueavec production de complexes immuns circu-lants (CIC). Elle est bénigne la plupart dutemps, mais on note cependant des compli-cations dans 10 à 15 % des cas.En quoi consiste l'intérêt de l'homéopathiedans une infection dite « bénigne », guéris-sant spontanément dans la plupart des cas ?Plusieurs bénéfices peuvent mis au comptede la proposition homéopathique :� tout d'abord proposer un traitement alterna-tif non agressif, reproductible ;

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� éviter l'hospitalisation ;� et enfin diminuer le coût de la prise encharge.

OBSERVATIONS

Voici quelques observations permettantd'analyser ensuite le traitement homéopa-thique prescrit.

Dorian, 7 ans

L'étude des antécédents révèle de nombreu-ses rhinopharyngites, une toux exagérée enfin de journée, une aphonie.

© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2012.10.013

La Revue d'Homéopathie 2012;3:140–142 Pratiques

Au début de la maladie, la symptomatologie digestive doulou-reuse avec des vomissements a nécessité une hospitalisation.Les signes cutanés sont apparus secondairement, motivant laconsultation.Le bilan biologique est normal, le facteur XIII également,l'hématurie est négative.Lors de l'échographie abdominale, on constate un épaissis-sement pariétal (hématomes intramuraux) ;Un premier traitement est donné : tramadol (Topalgic®) etprednisolone (Solupred®), pendant trois jours durant l'hospi-talisation, puis il est relayé par Phosphorus 9 CH et Vipera5 CH.La pathologie va évoluer sous la forme de quatre pousséescutanées en trois mois, traitées par Phosphorus 9 CH, avecune guérison le 4e mois (recul de 7 ans).

Auguste, 3 ans et demi

L'enfant présente des antécédents de rhinopharyngites, angi-nes, bronchiolites et sibilances.La maladie se manifeste par une atteinte cutanée et scrotale.Une hospitalisation de trois jours, sans traitement a étéordonnée.Le bilan biologique est normal, le facteur XIII et l'hématuriesont positifs.Le traitement donné comporte Phosphorus 9 CH et Hamame-lis D 6 en gouttes.Un contrôle des urines une fois par mois pendant six mois estinstauré. Aucune rechute n'est constatée depuis un an.

Inès, 7 ans, adoptée

L'enfant présente des antécédents d'asthme allergique (aca-riens, moisissures) avec une toux après minuit. Elle est de typeArsenicum album : maigre, avec un appétit féroce, un endor-missement vers 22-23 heures, des gastro-entérites infantilesfréquentes. Son comportement est renfermé, avec un absen-téisme scolaire.La maladie se caractérise par des poussées cutanées articu-laires qui ont eu lieu à deux reprises, nécessitant deux hospi-talisations de 48 heures.En ville, le traitement prescrit comprend Phosphorus 9 CH,avec des doses de Natrum muriaticum 15 CH et Arnica 15 CHen dose.Il n'y a pas eu de rechute (recul de 2 ans). Son caractère esttransformé, sa fréquentation scolaire améliorée.

Sophie, 6 ans, adoptée

Parmi les antécédents, on note :� des broncho-pneumopathies fréquentes avec un test de lasueur normal ;

� des allergies aux acariens et aux graminées,� une toux coquelucheuse le soir, avec insomnie et angoisse ;� une suspicion de reflux gastro-œsophagien, uneconstipation ;

� une éruption urticarienne d'origine psychosomatique.Les signes de la maladie sont un purpura cutané, une pousséearticulaire aux chevilles et genoux, accompagnée d'une into-lérance alimentaire.Les examens complémentaires prescrits montrent :� une biologie normale, un facteur XIII à 70 %, une hématurieà 410 000, une leucocyturie à 64 000, une protéinurieà 1,39.

� l'échographie met en évidence un épaississement desparois des vaisseaux.

Le traitement prescrit comporte Phosphorus 9 CH, Arnica1 000 K en dose, puis 10 000 K, Terebenthina 5 CH et Can-tharis 5 CH.Un contrôle des urines mensuel est instauré.Après un an, l'hématurie est à 26 000, la leucocyturie à 7 000,la protéinurie est négative. Après 18 mois, l'hématurie està 18 940, la leucocyturie à 8 000, la protéinurie négative. Iln'y a pas eu de poussée cutanée.Le contrôle des urines une fois par mois est poursuivi, et lanormalisation intervient après deux ans (recul de 5 ans).

Félicie, 6 ans

L'enfant présente des antécédents de rhinopharyngites fré-quentes, des vomissements faciles lorsqu'elle a de la tempé-rature. Elle ne supporte pas de boire de l'eau froide, sa toux estlaryngée, elle est maigre.La maladie se présente sous forme d'une dermatose purpu-rique cutanée, avec des douleurs articulaires variables. Elle nesupporte pas le bain chaud.Le bilan biologique est normal, en dehors d'une hématurieavec présence de cristaux.La prescription comprend Phosphorus 9 CH et Ledum palus-tre 7 CH.Aucune rechute n'a été constatée, avec un recul de 10 ans.

Eliott, 5 ans

L'enfant ne présente pas d'antécédents hormis un eczémaà l'arrêt de l'allaitement maternel à 3 ans.L'éruption purpurique est rapidement ascendante, avec desecchymoses spontanées, une amygdalite et une otalgiegauche.Son état nécessite une hospitalisation pendant 48 heures, sonbilan sanguin est négatif hormis quelques traces de protéines.Lors de la consultation à jour 3, Phosphorus 9 CH et Lachesis9 CH, 1 dose, ont été prescrits. Une seule poussée a étéconstatée avec un recul de 8 mois.

ANALYSE DU MÉDICAMENT PRINCEPS

À partir de ces six observations, riches de leur symptomato-logie clinique, atteintes cutanées, digestives, articulaires,complication rénale et urogénitale et des antécédents, lesindices orientent vers le remède princeps, Phosphorus, poly-chreste tuberculino-psorique.

Les signes évocateurs sont :

� ORL avec des rhinopharyngites, des laryngites, des touxnocturnes, une aphonie, des épistaxis, une anxiété du soir ;

� digestifs avec une soif d'eau froide, des vomissements, de laconstipation, des selles sèches et petites, une faim pendantla fièvre ;

� urologiques avec des urines hémorragiques, une gloméru-lonéphrite, une néphrose.

� Le type sensible Phosphorus est celui d'un longiligne pâlotqui « brûle » vite, où tout est violent, amélioré après« recharge des batteries ». Il semble sensible, aimable,s'enthousiasme vite, anxieux, agité, mais ne vous quitte

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Tableau 1. Détail du coût d'un examen biologiqueprescrit en cas de purpura rhumatoïde.

Mesure Prix (s)

Numération formule sanguine 8,37

Protéine C réactive 4,05

Vitesse de sédimentation 1,89

Taux de prothrombine, temps de céphaline kaolin 10,80

Facteur VIII 8,10

Urée, créatinine 2,43

Culot urinaire 4,05

Compte d'Addis a 10 6,75

Total 46,44

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pas des yeux en raison d'une suractivité nerveuse, « le feulatent qui couve et qui éclate soudainement ».

Les modalités sont :

� aggravation : le soir, très sensible au froid sauf pour la tête ;décubitus latéral gauche ;

� amélioration : chaleur, sommeil récupérateur, repas, obscu-rité, décubitus latéral droit.

QUELQUES NOTIONS DE COÛT FINANCIER

Le bilan biologique revient à 46,44 s (Tableau 1), la radio-graphie de l'abdomen sans préparation (ASP) et l'échographieà 95,55 s et la consultation en cabinet à 28 s, soit un total de169,99 s. Un prix de journée en hospitalisation dans un ser-vice de pédiatrie d'un centre hospitalier non universitairerevient à 768 s. . . Voilà un champ a moissonner !Le purpura rhumatoïde correspond en tout point aux symp-tômes pathogéniques de Phosphorus, cependant toutes leshypothèses sont possibles quant à la guérison d'une maladiespontanément résolutive. L'importance du terrain est à noter.Le traitement a permis d'arrêter ou d'éviter un traitement allo-pathique non dénué d'inconvénients.La plupart des cas observés n'ont pas été hospitalisés, n'ontpas présenté de complications à long terme, ont permis d'éta-blir une confiance et une reconnaissance de l'homéopathie

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auprès de l'entourage et de diminuer l'anxiété et l'angoisse dela maman face à la maladie.

Déclaration d'intérêtsL'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cetarticle.