Tutelaire journal 266 Octobre 2015

16
n° 266 # octobre 2015 Santé Le lupus tombe le masque La vie tutélaire Complémentaire dépendance : des niveaux de garantie supplémentaires Société Dépasser le handicap Nouvelles technologies La peau réparée N°ISSN : 2117-9018 Toute l’information de votre mutuelle de prévoyance > INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

description

 

Transcript of Tutelaire journal 266 Octobre 2015

Page 1: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

n° 266 # octobre 2015

SantéLe lupus tombele masque

La vie tutélaireComplémentairedépendance : des niveauxde garantie supplémentaires

SociétéDépasserle handicap

NouvellestechnologiesLa peau réparéeN

°ISSN : 2117-9018

Toute l’information de votre mutuelle de prévoyance

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 2: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

02 Tutélaire n°266 octobre 2015

Sommaire

/ n°266 # octobre 2015 - Publication trimestrielle - Souscripteurs contrat TUT’LR : ce numéro contient unencart jeté de 8 pages - 109e année - dépôt légal octobre 2015 - Organe officiel de la Tutélaire - Mutuelle soumise aux dispositions dulivre II du Code de la mutualité - SIREN : 775 682 164 - 45 rue Eugène Oudiné - 75013 Paris - Directeur de la publication : Alain Payan -Directeur éditorial : Didier Poitevineau - Rédactrice en chef : Delphine Mussard - Assistante : Sigrid Lamand - Maquette : Patrick Léone -Assistante du maquettiste : Julie Bouvet - Pages 5 à 7, 9 à 15 : rédactionnel « un coin de paradis » - Photos de couverture :© PTNPHOTOF - FOTOLIA.COM - © AUREMAR - FOTOLIA.COM - © WAVEBREAKMEDIAMICRO - FOTOLIA.COM - © BURGER-HIAPERCY/PHANIE - Impression : Maury Imprimeur SAS - Zone industrielle - 45300 Manchecourt - Maury Imprimeur est certifiéImprim'Vert, marque de son engagement à réduire l'impact de son activité sur le milieu naturel. - Ce numéro est imprimé sur papierrecyclé. - Commission paritaire : 0917 M 06141 - ISSN : 2117-9018 - Tirage :441 000 ex. - Prix au numéro : 0,41€ - La reproduction des articles, illustrations etgraphiques de ce numéro est interdite, sauf autorisation expresse du directeurde la publication.

Santé>> Le lupus tombele masque p. 05>> L’épreuve d’effort p. 08

Bien-être>> Le sommeil,un allié de poids p. 09

Diététique>> L’éveil culinaire p. 10

La vie tutélaire>> Complémentairedépendance :des niveaux de garantiesupplémentaires p. 03

Société>> Dépasser le handicap p. 12>> Le coton bio p. 13

© TUTÉ

LAIRE

Nouvellestechnologies>> La peau réparée p. 14

Alain PayanPrésident

u plutôt devrais-je écrire « dernières lignes droites », tout à la fois parallèles etimbriquées… Les lecteurs férus de géométrie voudront bien me pardonner cette

vision audacieuse.Deux dernières lignes droites, donc, qui se rapportent à deux chantiers fondamentauxpour l’avenir de notre mutuelle, avec une échéance commune fixée au 1er janvier 2016.Le premier de ces chantiers, c’est évidemment l’entrée en application de Solvabilité II, unevaste réforme sur laquelle nous travaillons d’arrache-pied depuis plusieurs années maintenant,sans jamais se faire la moindre illusion sur la réalité du principe de proportionnalité qui devaitpermettre, à en croire les textes, d’alléger le fardeau des petites et moyennes mutuelles.Tout ne sera pas parfait du premier coup – ce sera probablement le cas pour bien d’autres

acteurs de l’assurance –, des ajustements seront nécessaires, mais aumoins pouvons-nous affirmer que tout ce qu’il était humainement possiblede faire pour parvenir à passer ce cap difficile aura été mis en œuvre.Le second chantier, c’est la nouvelle offre Tutélaire qu’il nous aura évidemmentfallu concevoir dans le strict respect des nouvelles règles édictées parSolvabilité II… d’où la notion un peu osée de « droites parallèles et

imbriquées » que j’évoquais plus haut. Cette nouvelle offre, qu’il me soit permis d’enrappeler les lignes directrices :>> pas la moindre remise en cause des engagements pris à l’égard de nos adhérents

actuels et de ceux qui nous rejoindront d’ici la fin de l’année ;>> le report de la limite d’âge à la souscription du contrat TUT’LR de « moins de 45 ans »

à « moins de 76 ans » (*) ;>> l’accession du risque dépendance au statut de « fer de lance » de l’offre rénovée,

par l’ouverture de niveaux supplémentaires de garantie. (*) sous réserve du respect des conditions de souscription figurant aux articles 2 et 5 du règlement TUT’LRapplicable au 1er janvier 2016.

accession du risquedépendance au statut

de « fer de lance »de l’offre rénovée ”

O© TUTÉ

LAIRE

Dernière ligne droite…

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 3: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

03Tutélaire n°266 octobre 2015

>> Suite page 04

La garantie complémentaire dépendancevient en complément de la garantie debase assurée à chaque souscripteurd’un contrat TUT’LR. Elle fonctionne surle même principe : afin de limiter lesdémarches des personnes confrontées àla perte d’autonomie, l’offre s’appuie surl’évaluation effectuée dans le cadre d’unedemande d’Allocation Personnaliséed’Autonomie (A.P.A.).

Démarches simplifiéesen cas de dépendance

Tout assuré âgé de plus de 60 ans,rattaché à l’un des Groupes Iso-Res-sources (G.I.R.) 1, 2 ou 3, bénéficie duversement de la rente mensuelle debase à laquelle s’ajoute, le cas échéant,celle correspondant au niveau de garantiecomplémentaire souscrit. Il suffit d’adres-ser à la mutuelle une copie de l’évaluationA.P.A. effectuée par les services compé-tents du conseil départemental ou del’établissement d’hébergement pourpersonnes âgées dépendantes (Ehpad).

Plus de 37 500 titulaires d’un contrat TUT’LR ont déjà opté pour la garantiecomplémentaire dépendance. En 2016, des niveaux de garantie supplémentairesseront proposés, afin d’encore mieux répondre aux attentes des adhérentsayant manifesté le souhait de bénéficier d’une couverture renforcée.

Complémentairedépendance : des niveauxde garantie supplémentaires

Prise en charge desdépendances lourdeset partielles

La perte d’autonomie est souventprogressive. Les frais générés par uneaide quasiment permanente, appelée àintervenir plusieurs fois au cours de lajournée pour les soins corporels, sontloin d’être négligeables. Dans le cadre desa garantie de base, Tutélaire a doncfait le choix d’assurer à tous, sansexception, une rente mensuelle dès lareconnaissance d’un état de dépendanceG.I.R. 3 (dépendance partielle).

Vous avez déjà opté pour le premier niveau de garantie complémentairedépendance et vous êtes intéressé(e) par une couverture de niveausupérieur ?Une information vous sera adressée avec votre relevé de cotisationTUT’LR 2016.

La souscription de la garantie complémentaire dépendance est ouverteaux adhérents âgés de moins de 76 ans (1). Elle est subordonnée àl’absence de reconnaissance d’une affection de longue durée, d’uneinvalidité ou d’un état de dépendance ainsi qu’à l’inexistence de démarchesen cours en vue d’une telle reconnaissance (cf. article 5 du règlementTUT’LR applicable au 1er janvier 2016).Une fois la garantie souscrite, la prise d’effet de la garantie est immédiateen cas de dépendance consécutive à un accident. Elle est différée d’unan en cas de maladie, de trois ans en cas de maladie neurologique oupsychique. Si l’état de dépendance survient durant le délai d’attente, lescotisations perçues, nettes de frais de gestion, sont remboursées.(1) Hors adhérents rattachés au 4e groupe de membres participants « enfants à charge ».

Contrat TUT’LR :relevé decotisation 2016

Outre le montant annuel global de lacotisation due au titre de 2016, le relevéprécise les cotisations se rapportant àchaque type de garanties couvertes, àsavoir :

> les garanties non-vie, qui couvrent lesrisques non liés à la durée de la viehumaine (incapacité de travail, aideaux aidants, intervention chirurgicale,dépendance et garantie complémen-taire dépendance) ;

> les garanties vie-décès, qui concernentles risques liés à la durée de la viehumaine (allocation décès ou invaliditépermanente et absolue, temporairedécès) ;

Le relevé de cotisation autitre des garanties 2016 seraadressé fin novembre auxsouscripteurs du contratTUT’LR(1).

>>

CONDITIONS

Garantie complémentaire dépendance

Niveau de garantie Rente mensuelleGIR 1 et 2

156 €123

312 €468 €

138 €276 €414 €

GIR 3

© AUREMAR - FOTO

LIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 4: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

04 Tutélaire n°266 octobre 2015

>> Suite de la page 03

> les garanties nuptialité-natalité, qui serapportent à l’allocation en cas denaissance ou d’adoption.

Pour mémoire, seule la garantiecomplémentaire dépendance est option-nelle. La protection assurée est déterminéepar le statut professionnel de l’adhérentet par son âge. Un tableau récapitulatif desgaranties, pour chaque groupe d’assurés,figure au verso du relevé.

Modalités de règlementde la cotisation

Le relevé rappelle le mode de règlementde la cotisation (précompte sur le traite-ment, le salaire, la pension de retraite ouprélèvement automatique sur un comptebancaire) et en précise la fréquence.

Du fait de la disparition du titre inter-bancaire de paiement (T.I.P.) au 1er janvier2016, afin d’éviter tout risque de résiliationpour défaut de paiement, il est impératif,pour les personnes qui n’auraient pasencore opté pour un des modes derèglement mentionnés au 4e alinéa del’article 11 du règlement TUT’LR (et rappelésci-dessus), de transmettre à Tutélaire leséléments qui permettront de mettre enœuvre le prélèvement automatique deleur cotisation (cf. ci-contre, « Vous réglezvotre cotisation par T.I.P. : commentchanger de mode de paiement ? »).(1) S’agissant du contrat TUT’LR HOSPI, lesmembres participants reçoivent leur relevé decotisation dans les semaines qui précédent ladate anniversaire de leur contrat.

Pour signaler un changement de coordonnées ou encore pourconnaître les pièces justificatives à produire en vue du versementde prestations, n’hésitez pas à consulter le site internet de lamutuelle :

www.tutelaire.fr.

Il est encore temps de signaler toutemodification de nature administrative,professionnelle ou familiale susceptibled’avoir une incidence sur votreaffectation dans l’un ou l’autre desgroupes de membres participants (1)

et, par conséquent, d’influer sur lanature des garanties auxquelles vouspouvez prétendre et sur le montantde la cotisation qui en découle.

[email protected] conseillers adhérents Tutélaire setiennent à votre disposition du lundiau vendredi, de 9 h 00 à 12 h 30 et de13 h 30 à 17 h 00, au numéro suivant :

Dans les jours qui suivront l’envoi durelevé de cotisation, la plate-formerelation adhérents sera exceptionnel-lement ouverte du lundi au vendredi,en continu, de 9 h 00 à 17 h 00.(1) 1er groupe : actifs - 2e groupe : retraités etassimilés - 3e groupe : hors activité - 4e groupe :enfants à charge

Afin de changer de mode de paiement, il vous suffit de retourner ausiège de la mutuelle :>> un mandat de prélèvement SEPA, disponible sur simple demande ou

téléchargeable sur le site www.tutelaire.fr, complété, signé etaccompagné d’un relevé d’identité bancaire (R.I.B.) comportant lesmentions IBAN-BIC ;

ou>> le cas échéant, une autorisation de précompte sur la pension,

accompagnée d’une photocopie recto-verso du titre de pension oudu bulletin de pension le plus récent.

La suppression du T.I.P. est indépendante de la volonté de Tutélaire : elle estliée à la mise en œuvre de la norme SEPA (Single Euro Payments Area –Espace unique de paiement en euros) qui régit les instruments depaiement (virement, prélèvement bancaire et paiement par carte) au seinde l’Union européenne.La mutuelle recourt exclusivement à des modes automatiques derèglement des cotisations, qui permettent d’éviter aux adhérents toutproblème de continuité des contrats et ne nécessitent pas de traitementsmanuels coûteux. En effet, de tels traitements, s’ils devaient semultiplier, engendreraient un accroissement important des frais degestion que Tutélaire serait immanquablement amenée à répercutersur les cotisations acquittées par ses adhérents… Une option qui iraità l’encontre des principes de la mutuelle.

Vous réglez votre cotisation par T.I.P. :comment changer de mode de paiement ?

Règlement TUT’LR HOSPI (extrait)

TITRE IDIFFICULTÉS RELATIVES

À L’EXÉCUTION DU PRÉSENT RÈGLEMENT

Article 33 : protection des données personnelles

Les informations personnelles et nominatives concernant les membres participants et leurs ayantsdroit recueillies par la mutuelle ont pour finalités la gestion et l’exécution du contrat, la gestion durisque et la prospection commerciale. Ces données à caractère personnel sont couvertes par le secretprofessionnel. Toutefois, elles pourront être communiquées, dans le respect des finalitéssusmentionnées, à des sous-traitants, prestataires, mandataires et réassureurs, en vue de l’exécutiondes tâches qui leur sont confiées. Elles pourront également être transmises, à leur demande, auxauditeurs de la mutuelle, à son Autorité de contrôle ainsi qu’aux autorités administratives ou judiciaires.En application de la loi informatique et libertés n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, les membresparticipants et leurs ayants droit peuvent exercer leurs droits d’accès, de rectification et d’opposition,s’agissant de toute donnée à caractère personnel qui figurerait dans les fichiers de la mutuelle ou, lecas échéant, des tiers listés ci-dessus, en adressant un courrier simple au siège de la mutuelle(Tutélaire – 45 rue Eugène Oudiné – 75013 Paris).

Article approuvé par l’assemblée générale du 13 juin 2015

Nous avons appris avec tristesse la disparition de Jean-Patrick Labedanqui fut successivement vice-président, puis correspondant de la sectiondu Val-de-Marne, de 1992 à 2001.Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille.

NÉCROLOGIE

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 5: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

L

Le lupus est une maladie rare quitouche principalement les femmesâgées de 20 à 40 ans. Aujourd’huirelativement bien prise en charge,cette affection est moins invalidanteet les risques d’atteintesvitales sont limités.

Le lupus tombele masque

5% des cas dès l'enfance… sachantqu’elle peut aussi, parfois, se déclarerchez le sujet âgé.

Les causes du lupus sont encoreassez mal connues. A priori, plusieursfacteurs seraient incriminés. Commel’affection touche majoritairement lesfemmes en âge de procréer, le rôleéventuel des hormones féminines estsouvent évoqué. Par ailleurs, les cher-

cheurs avancent l'hypothèse selonlaquelle certains individus auraient uneprédisposition, c’est-à-dire qu’ils seraient,de par leur patrimoine génétique, plussusceptibles de déclarer la maladie.Des facteurs environnementaux sontégalement mis en cause. Ainsi, desinfections virales, le stress, une exposition

Tutélaire n°266 octobre 2015 05

e lupus tire son nom de la rougeurcaractéristique en forme de masque deloup couvrant les pommettes, les ailesdu nez, le front et le pourtour des yeuxde certains patients. Cependant, si cesymptôme est emblématique, il n’est passystématique. La maladie est complexe.Outre la peau, elle peut toucher lesarticulations ainsi que des organesvitaux : reins, cœur, système nerveuxcentral (cerveau), poumons…

Le lupus systémique ou lupusérythémateux aigu disséminé est unemaladie auto-immune. Cela signifie queles défenses immunitaires, qui norma-lement s’attaquent uniquement auxéléments « extérieurs » (bactéries, virus,etc.), se retournent contre les cellules del’organisme du patient. Ce phénomèneprovoque une inflammation chronique,à l’origine des pathologies affectantensuite les organes visés.

Le lupus est une maladie dite « rare » :on estime qu’entre 20 000 et 30 000personnes en sont atteintes en France.« Le lupus affecte essentiellement lesfemmes relativement jeunes », souligne leProfesseur Zahir Amoura, responsabledu centre national de référence dulupus (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris).La maladie touche en effet 9 femmespour 1 homme. Elle débute typiquemententre 20 et 40 ans, mais apparaît dans

>> Suite page 06

Système nerveuxcentral

Cœur

Sang

Muscles et articulations

PoumonsPoumons

Reins

PeauPeau

Bouche

© DESIGNUA - FOTO

LIA.COM

© PTN

PHOTO

F - FO

TOLIA.COM

>> Le lupus ne se résume pas à un «masque de loup» (ce symptôme n’est pas systématique). Ils’agit avant tout d’une maladie auto-immune qui s’exprime diversement selon les individus. Danstous les cas, une prise en charge précoce et un suivi rigoureux des traitements sont primordiaux.

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 6: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

Les symptômes du lupus

La maladie s'exprime diversementselon les individus, les symptômespouvant évoluer différemment au fil dutemps. Les manifestations les pluscourantes du lupus systémique sontla fatigue et les atteintes articulaires.Ainsi, douleurs et inflammation desarticulations, qui deviennent rouges,chaudes et gonflées, sont le signeinitial le plus fréquent. Les maladessont souvent fiévreux et les atteintesdermatologiques, typiques du lupus,sont courantes. Outre le masque deloup, on peut constater des éruptionscutanées au niveau des mains, descoudes ou du décolleté. Il arrive mêmeque surviennent des troubles sanguins(cf. encadré « Les atteintes du sang » ).Les atteintes d’organes vitaux commele cœur, les reins et les poumons sontmoins fréquentes mais, lorsqu’ellessurviennent, elles peuvent se révélerparticulièrement graves.

L’évolution de la maladie

Le lupus,maladie chronique, se carac-térise par des périodes de poussées etdes périodes de rémission sans signecaractéristique de la pathologie. Aucours des poussées, les manifestationsphysiques se multiplient et les analysessanguines révèlent des anomalies. Puis,peu à peu, les symptômes diminuent,avant de disparaître. Les périodes derémission durent des semaines, desmois, voire des années dans certainscas. Si l’on ne peut parler de guérison,de très longues rémissions ont cependantpu être constatées.

Il est impossible de prédirel’évolution de la maladie, même si lesdésordres s’atténuent avec l’âge « Enrègle générale, le lupus disparaît après laménopause. Les œstrogènes [hormonesprésentes chez la femme en âge deprocréer NDLR] ont un rôle délétèredans la maladie. Lorsqu’il n’y a plusd’œstrogènes, elle entre en phase derémission », explique le Professeur ZahirAmoura.

Vers la rémission

Pour parvenir à des rémissionsdurables, le rôle des traitements existantsest indéniable. S’ils sont bien suivis,sans interruption intempestive, le risquede poussées s’amenuise. En outre, uneprise en charge précoce et suffisammentintensive des périodes de crise permetde limiter considérablement les séquelleset surtout, en cas de troubles sanguinsou d’atteinte d’organes vitaux, d’éviterune issue fatale (devenue aujourd’huitrès rare).

Comme le rappelle le Professeur ZahirAmoura, « il y a plusieurs traitementscar le lupus est une maladie trèshétérogène ». Le but est cependanttoujours de prévenir les complicationset de traiter les principaux signescliniques.

Le traitement de fond administréà tous les malades – quelle que soit lagravité de l’atteinte – est un médica-ment destiné au départ à lutter contrele paludisme : l'hydroxychloroquine(Plaquénil). « Ensuite, en fonction dutype d’atteinte, nous allons prescrire descorticoïdes, éventuellement associés àdes immunosuppresseurs comme leméthotrexate. Chez certains malades,plus rares, nous allons avoir recours auxbiothérapies (2) », précise le ProfesseurZahir Amoura. Outre la prise en chargethérapeutique, le spécialiste expliqueque le lupus nécessite la mise en placed’une véritable stratégie : l’implication etla réactivité du malade sont essentielles,ainsi que celles du médecin et des

mal tolérée au soleil ou les changementshormonaux liés à une grossesse peuvent« réveiller » le lupus, selon un mécanismeque l’on ignore encore. Relevons enfinque certains médicaments ont été iden-tifiés comme responsables de l’apparitiond’un lupus… que l’on qualifie alorsd’« induit » et qui, généralement, disparaîtà l’arrêt du traitement.

Le diagnostic de lupus est confir-mé par le dosage de différents « auto-anticorps » (1) dans le sang. Des examenscomplémentaires permettent de déter-miner les organes atteints.

06 Tutélaire n°266 octobre 2015

>> Suite de la page 05

Le lupus discoïde est une maladiede peau chronique. L'éruptionse limite essentiellement au visage,au niveau du nez et des pommettes,avec des lésions qui formentdes croûtes et laissent souvent descicatrices voire, au niveau du cuirchevelu, des plaques alopéciques(sans cheveux). En général, cetteforme de lupus n'évolue pas versun lupus aigu susceptible d’affecterles organes vitaux.

Le lupus discoïde

Au cours de la maladie, 85% des patientssont confrontés à des troubleshématologiques. C’est ainsi que l’onobserve souvent une anémie (baissedes globules rouges), parfois causée pardes saignements chroniques. Le lupuspeut également être associé à unediminution des plaquettes ainsiqu’au syndrome des antiphospholipides.Dans ce dernier cas, des auto-anticorpsagissent sur la coagulation et entraînentla formation de caillots de sang,provoquant des phlébites ou thrombosesveineuses (obstruction d’un vaisseausanguin).

Les atteintes du sang

>> Double peine,en quelque sorte :le lupus accentue lasensibilité de la peauaux rayons du soleilet l'exposition aux U.V.peut aggraver lamaladie.

© カ

シス

- FO

TOLIA.COM

© O

LEG17

K - FOTO

LIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 7: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

Tutélaire n°266 octobre 2015 07

Quelles sont les conséquencesd’un lupus sur la vie quotidienne ?

C’est une maladie qui évolue parpoussées. Lors de leur survenue, si ellesne sont pas contrôlées, elles peuvent êtreinvalidantes. Par exemple, si un patienta une poussée articulaire, il peut avoirdes difficultés à se servir de ses mainset, de fait, être handicapé, notammentsi les poussées sont rapprochées. Il setrouve alors empêché de travailler et doitparfois être hospitalisé. Mais aujourd’hui,il est de plus en plus fréquent de vivrenormalement avec un lupus. Lorsqueles patients se soignent correctementet sont pris en charge par une équipespécialisée, ils peuvent se construireun projet de vie. Il faut cependant demeurervigilant car certains symptômes moinsapparents, comme la fatigue chroniqueou la fragilité psychologique, sontparticulièrement invalidants.

Quel est, en général, le regardsur cette maladie ?

C’est une maladie qui fait peur.Notre première démarche consiste àdédramatiser. Les patients qui découvrentla maladie s’informent sur Internetet la vivent alors comme une malédiction.Or aujourd’hui, il faut les rassurer :nous avons des traitements médicauxefficaces. En dehors des poussées,ce sont des patients qui nous consultenttous les six mois, car ils sont à surveillerde près. L’éducation thérapeutique estaussi primordiale ; les malades doiventsavoir reconnaître les signes avant-coureurstémoignant d’une réactivation du lupuset, ainsi, apprendre à gérer leur maladie.

Est-ce que l’on peut continuerà faire du sport et doit-on suivreun régime spécifique ?

Pour ce qui est du sport, bien sûr ! Il estmême vivement recommandé d’en faire !Cela va permettre notamment de luttercontre les maladies cardiovasculaires,qui sont plus fréquentes en cas de lupus.De même, une bonne hygiène alimentairepermettra de limiter ce risque, tout enagissant sur les effets secondaires liésà la prise de cortisone. En revanche,aucun régime alimentaire spécifiquen’a prouvé son efficacité sur le contrôlede la maladie.

3 questions au

Responsable du centre nationalde référence du lupus(CHU Pitié-Salpêtrière, Paris).

Pr Zahir Amoura

>> Professeur Zahir Amoura,responsable du centrenational de référencedu lupus (CHUPitié-Salpêtrière, Paris)

© DR

Dédramatiserla maladie

Le lupus et la grossesseLes patientes atteintes d’un lupuspeuvent avoir des enfants, ce qui n’étaitpas possible il y a encore quelquesannées. En effet, le lupus augmente lerisque de fausse couche et denaissance prématurée, des complications aujourd’hui maîtrisables.

Par ailleurs, contrairement à une idée reçue, le lupus systémique n’estpas transmissible à l’enfant. « En revanche, il existe un risque faiblede lupus néonatal : les anticorps de la mère peuvent traverser labarrière placentaire et venir perturber le fonctionnement du cœur del’enfant. Mais ces perturbations sont transitoires. À la naissance,l’enfant produit ses propres anticorps et élimine ceux de sa mère »,rassure le Professeur Zahir Amoura.

proches. « Le patient attend beaucoupde compréhension et d’empathie »,conclut le Professeur Zahir Amoura.

Anne Prigent

(1) Il s’agit alors d’anticorps dirigés contre lespropres cellules du malade.

(2) les biothérapies (littéralement « thérapies duvivant ») désignent les thérapies qui utilisent levivant pour traiter une maladie (thérapie génique,greffe de tissus vivants, stimulation du systèmeimmunitaire du patient…).

>> Le même traitement de fond est administré à tousles malades et affiné en fonction du type d’atteinte.

>> Attention à lasurinformation surInternet ! L’expertisedu médecin reste laréférence la plus fiableet la plus rassurantepour les patients.

© ASIERROMERO - FOTO

LIA.COM

© GRAFIKPLU

SFO

TO - FOTO

LIA.COM

© VADYMVDROBOT - FO

TOLIA.COM

© HALFPOINT - FOTOLIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 8: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

08 Tutélaire n°266 octobre 2015

Dans le cadre du suivi d’unepathologie coronarienne oud’une hypertension artérielle,ou simplement parce quel’on souhaite reprendre uneactivité sportive, le médecintraitant est susceptible deprescrire une épreuve d’effort.

L’épreuved’effort

Les sportifs de haut niveau s’y soumettentd’ailleurs régulièrement.

En cardiologie, l’examen est prescritdans un but diagnostique, lorsque dessymptômes tels que douleurs thora-ciques ou arythmie apparaissent. Ilpermet aussi bien de dépister qued’évaluer un problème avéré. Il joueainsi un rôle majeur dans la surveillancedes patients sous traitement ou en phasepostopératoire et dans l’ajustement desparamètres d’un stimulateur cardiaque(il est alors associé à une scintigraphiemyocardique, une méthode d’imageriemédicale).

Préparation

Pour réunir les meilleures conditionsde passation de l’épreuve d’effort, il estrecommandé de ne pas arriver à jeun.Le médecin précise généralement quela dernière prise de nourriture doit avoireu lieu deux heures avant le début dutest. Sauf avis médical, le traitementmédicamenteux habituel ne doit pasêtre interrompu, mais signalé. Il faut,bien sûr, ne pas fumer avant l’épreuveet penser à s’habiller et à se chausserconfortablement, de manière à ne pas êtreentravé dans ses mouvements (prévoirun vêtement qui se retire aisément afinde faciliter la pose des électrodes).

Déroulement

L’épreuved’effort est conduite parun cardiologue assisté d’une personnecompétente, le plus souvent une infir-mière, et ne peut être réalisée que dansun cadre hospitalier. La Société fran-çaise de cardiologie a établi des normesd’installation. Ainsi, bien que les accidentssoient peu fréquents et les compli-cations graves très exceptionnelles(de l’ordre de 1/10 000), la salle doitobligatoirement disposer d’un matérielde réanimation adapté.

Après les mesures anthropométriqueshabituelles - taille, poids et compositioncorporelle (c'est-à-dire le taux de massegrasse) -, le cardiologue mesure la tension.Il s’assure des antécédents, traitementsen cours, difficultés particulières, niveaude pratique physique. Il détermine alorsle protocole de passation du test et lafréquence cardiaque maximale théoriqueà atteindre. Il informe son patient desdifférentes étapes de l’épreuve, recueilleson consentement, lui pose les élec-trodes et l’invite à s’installer sur unebicyclette ergométrique dont la résistanceau pédalage augmentera progressi-vement, sur un tapis roulant dont lavitesse et la pente sont modulables ou,plus rarement, sur un cycloergomètre àbras.

L’épreuve en elle-même dure entre10 et 30 minutes. La tension artérielleest relevée chaque minute, au moyend’un brassard et d’un stéthoscope,alors que l’ECG est enregistré tout aulong de l’effort.

Tout symptôme inhabituel ou anor-mal (fatigue importante, essoufflement,douleur thoracique…) doit être signaléau médecin. Sauf anomalie, l’épreuves’interrompt lorsque la fréquence car-diaque atteint celle, théorique, que lecardiologue a déterminée avant l’examen.S’ensuit une phase de récupération,d’une durée d’environ 5 minutes, aucours de laquelle le patient continue àpédaler ou à marcher à son rythme,alors que la surveillance clinique estmaintenue. Un temps de repos estensuite recommandé.

Grâce aux résultats obtenus et auxconseils de son médecin, le patient seraalors en mesure d’adapter son niveaud’activité physique en fonction de sonprofil, qu’il s’agisse des gestes du quoti-dien ou d’une pratique sportive.

L’épreuve d’effort, examen fiable, est trèsfréquemment pratiquée, tant en cardio-logie qu’en médecine du sport. Elleconsiste à accroitre le travail du cœur,en augmentant ses besoins en oxygène.Pour cela, au moyen d’une bicyclettedite « ergométrique » (bicyclette fixe quipermet de mesurer l’activité physique)ou d’un tapis roulant, le patient produitun effort musculaire. Durant cet exercice,réalisé dans des conditions de sécuritéstrictes, la tension artérielle et souventla consommation maximale d’oxygène(VO2 max) sont enregistrées. Il en vade même des variations de l’activitécardiaque, par la prise régulière du poulset l’enregistrement d’un électrocardio-gramme (ECG).

Prescription

Le recours à ce test n’est pasnécessairement lié à une pathologie. S’ilsert à évaluer les risques coronariens(risques d’obstruction ou de rétrécis-sement des artères qui amènent le sangau cœur) et les anomalies du rythmecardiaque, il est aussi largement utilisépour estimer l’aptitude d’un patient à lapratique de telle ou telle activité physique.

>> Analysedes données

enregistrées surl’ECG, aprèspassation de

l’épreuve.

© THODONAL - FO

TOLIA.COM

© SPL / BSIP

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 9: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

Depuis quelques années, des liens sont établis entrele manque de sommeil et la prise de poids. Le point surles connaissances actuelles et sur les bonnes habitudesà adopter.

Le sommeil,un allié de poids

Tutélaire n°266 octobre 2015 09

leptine, une hormone digestive produitepar les cellules adipeuses, qui agit surla sensation de satiété et augmentela dépense énergétique. A contrario,le manque de sommeil accentue lasécrétion de ghréline par l’estomac,une autre hormone digestive qui, elle,stimule l’appétit et réduit la dépenselocomotrice. Conséquence, la faimaugmente. Malheureusement, le plussouvent, ce sont les aliments « récon-fortants », riches en graisses et ensucres, tels que confiseries, cacahuètes,biscuits et gâteaux, qui ont la faveur despersonnes en manque de repos. Ainsi,d’après le recensement effectué parla Société Française de Recherche etMédecine du Sommeil (SFRMS), unetrentaine d’études épidémiologiquesmenées dans sept pays, dont la France,ont montré, sur des périodes d’obser-vation significatives, un lien entre unsommeil court et l’élévation de l’indicede masse corporelle (IMC), tant chezl’adulte que chez l’enfant.

D’autres études indiquent qu’untemps de sommeil court ou de mauvaisequalité pourrait aussi nuire au métabo-lisme du glucose et augmenter le risquede diabète. Cependant, pour en êtrecertains, les scientifiques doivent encorevérifier l’hypothèse inverse, selon laquelleune optimisation de la durée et de laqualité du sommeil pourrait améliorer lecontrôle de la glycémie dans le diabètede type 2.

Enfin, sur le plan comportemental, ilest indéniable aujourd’hui que des nuitsraccourcies rendent plus difficile l’activitéphysique. Or, qui dit sédentarité dit risqueaccru de prise de poids.

Mieux manger pourmieux dormir

Pour éviter d’en arriver là, il suffitd’adopter un comportement alimentaireapproprié. Des repas plus riches englucides et pauvres en protéines permet-traient ainsi d’accélérer l’endormissement.Chez les enfants, les adolescents et lesjeunes adultes, un environnement calmeet apaisant ainsi que le maintien d’horairesréguliers pour la prise des repas favorisentégalement un repos de meilleure qualité.

Émilie Terchani

Plongé dans un état physiologiqued’inconscience relative, un individu voitson activité cérébrale ralentir, de mêmeque ses fonctions de base telles quela respiration et les battements ducœur. Le sommeil est indispensable aufonctionnement de l’organisme et permetde récupérer.

Mais que se passe-t-il en casde manque de sommeil ? Commentle corps réagit-il ? Parmi les effetsavérés, l’un d’entre eux semble encoreméconnu : 77% des Français ignorentque le manque de sommeil favorisela prise de poids. Le mécanisme n’estpourtant pas si compliqué à comprendre.

Hormones, sommeilet appétit

Sur le planhormonal, la réductionde la durée de sommeil diminue le taux de

Le surpoids et l’obésité nuisentà la ventilation pendant lesommeil. Les cellules adipeusess’accumulent au niveau du cou,de la langue et du pharynx,réduisant le calibre des voiesaériennes : celles-ci s’obstruentalors plus facilement lors durelâchement lié au sommeil.En outre, la prévalence dusyndrome d’apnéesobstructives du sommeil (SAOS)augmente avec l’IMC ; 58%des personnes obèsesprésentent un SAOS.En fragmentant le sommeilet en induisant des chutesd’oxygène répétées tout aulong de la nuit, le SAOS exposenotamment à un risque plusélevé de somnolence diurne,en particulier au volant.

Surpoids etobésité : quellesconséquencessur le sommeil ?

>> Les aliments richesen gras et en sucreont la faveur despersonnes en manquede repos.

© CHRISTIAN LEBON - FOTO

LIA.COM

© M

ILANMARKOVIC78

- FOTO

LIA.COM

© O

LIVIER LE M

OAL - FO

TOLIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 10: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

10 Tutélaire n°266 octobre 2015

«La diversification alimentaire débute chezle fœtus, par l’exposition à la paletted’odeurs et de saveurs qui lui arriventpar le biais de l’alimentation maternelle »,explique le Pr Schaal, responsable del’équipe d’éthologie au sein du centre dessciences du goût et de l’alimentation deDijon (CNRS-Université de Bourgogne).Le processus de construction du goûtse poursuit, dès l’âge de 5-6 mois,lorsque le jeune enfant consomme sespremières purées et compotes.

Plus tard, au cours de son dévelop-pement, commence une phase activedurant laquelle il complète sa palette depréférences par expérimentation volon-taire, souvent en imitant son entourage

La variété alimentaire, dès le plus jeune âge,est la garantie d’une alimentation plus diversifiéeet plus saine à l’âge adulte. Certes, cela passe parla période de diversification alimentaire vers 6 mois,mais aussi par une participation précoceà la préparation des repas.

L’éveilculinaire

social : d’abord la mère et la fratrie,ensuite les pairs. « En multipliant lesgoûts – saveurs et textures – dès l’âgede six mois et pendant toute l’enfance,on met toutes les chances de son côté,car cela augmentera par la suite sonacceptabilité de nouveaux aliments »,souligne Benoist Schaal. Un bon moyende favoriser l’expérimentation estd’apprendre aux enfants à cuisiner, deles faire participer à l’élaboration desrepas.

Cuisiner en famille

Cuisiner avec un enfant relève dumême principe que la période de

diversification alimentaire chez le nour-risson : « Cela doit être conçu commeune découverte des saveurs, sorted’apprentissage épicurien qui favoriseraultérieurement la diversité et la curiositéenvers de nouvelles saveurs, de nouveauxaliments, prône le Dr Alain Bocquet,responsable du groupe nutrition et gastro-entérologie de l’association française depédiatrie ambulatoire. Un enfant “gourmet”est un enfant qui va apprécier la nourri-ture, qui sera beaucoup plus dans ladécouverte par la suite, y compris àl’âge adulte, et qui devrait avoir moinsde risque de se retrouver en excès depoids. »

Selon le Dr Bocquet, la dimension« plaisir » dans l’alimentation d’un enfantdoit compter tout autant que l’apportcalorique et le choix des nutriments. Lefait de « consommer des aliments variésà chaque repas “surprend” les sens, lecerveau et l’organisme, explique quantà lui Benoist Schaal. Cela multiplie etrenouvelle les plaisirs, tout en encou-rageant l’appréciation et la recherchefutures de la nouveauté alimentaire ».D’ailleurs, « le "prêt-à-manger" ne favorisepas l’envie de goûter », estime NatalieRigal, psychologue-chercheur à Nanterre.Apprécier la nourriture, c’est aussiaccéder à la connaissance des produitsde base : en faisant le marché, l’enfantapprend les noms des fruits et deslégumes, des espèces de poissons…

Comment s’effectue, en règlegénérale, l’apprentissage de lacuisine ?

Manger ne s’apprend pas à l’école,c’est un apprentissage que l’on appelleimplicite, c’est à dire au sein de lafamille, par observation. Or, les enfantssont néophobes. Autrement dit, ils onttendance à ne pas aimer ce qu’ils ontl’impression de ne pas connaître.Les impliquer dans la préparation desrepas leur permet de se familiariseravec l’aliment, avant de le goûter.On le touche, on le sent, on le cuisine.

En quoi ce moment deconvivialité est-il important ?

En général, cuisiner en familleest un moment sympathique, etl’enfant associe le contexteémotionnel de partage avec lesparents avec le goût de l’aliment.Ce partage émotionnel – trèspositif – autour de l’alimentationfacilite donc l’envie de goûter.

Interview de Natalie Rigal,psychologue-chercheur, maître de conférences à l’UniversitéParis Ouest - Département de Psychologie (Nanterre)

En savoir plus >> www.mangerbouger.fr :le site du Programme NationalNutrition Santé

>> Faire participer les enfants à la préparation des repasfavorise l’éveil culinaire.

© TCSABA - FOTO

LIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 11: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

Tutélaire n°266 octobre 2015 11

Enfin, au-delà de l’appréhension dela diversité des goûts, cuisiner est uneopportunité pour inculquer certainsprincipes primordiaux préalables à unebonne hygiène alimentaire, à commencerpar la limitation des apports en sel, ensucres et en lipides (graisses).

L’important, c’estde participer !

La psychologue Natalie Rigalconseille de ne pas édicter de règles,dans la mesure où « il s’agit essentiel-lement de passer un bon moment, sansénervement et sans aucune pressionquant à la réussite du plat. L’idée n’estpas de faire de vos enfants des chefs ! »Le plat n’est pas forcément élaboré. Ilpeut consister en une suite de gestessimples, comme enrouler des endivesdans du jambon ou, pour les plus grands,plonger les pâtes dans la casserole. Siun enfant a versé lui-même la béchamelsur des légumes verts, il les goûteraplus facilement. Bien entendu, en toutescirconstances, les tâches dévolues àl’enfant doivent correspondre à son âgeet à son tempérament.

Hélène Joubert

Une recette qui va leur faire aimerle brocoliLe brocoli…quel défi plus osé que de s’attaquer à l’une desbêtes noires des enfants ! Pourtant, le fait de le cuisiner enfamille est le meilleur moyen de leur donner l’envie de goûter. Etpour éviter la monotonie, voici quelques conseils, suggérés parle pédiatre Alain Bocquet : « Jouez avec les épices (curcuma,cumin, curry, muscade, etc.), en évitant le poivre et le piment.Osez les herbes aromatiques, qui modifient les goûts et ajoutentde la couleur. Un peu d’oignon, d’échalote et même d’ail peutinciter l’enfant à accepter certains légumes. »

>> Ingrédients(pour 4 personnes) :- 1 kg de brocolis- 30 g de beurre- 30 g de farine- 50 cl de lait- 120 g de fromage râpé(au choix : emmental,comté…)

- 20 cl de crème fraîche- 1 œuf- 100 g de lardons

Avec l’enfant, goûtez et testez les épices, herbes, oignonscaramélisés… avant de choisir le(s) condiment(s) qui pourrai(en)tse marier le mieux à la préparation (généralement, la noix demuscade râpée s’accorde bien avec les gratins).

>> Préparation :Cuire les brocolis 10 minutes dans de l'eau bouillante salée.Faire dorer les lardons à la poêle.

Préparer la béchamel. Dans une casserole, commencer par fairefondre le beurre, ajouter la farine, puis remuer vivement, hors dufeu, et incorporer le lait en battant. Poser sur le feu sans cesserde remuer, jusqu'à ce que la béchamel épaississe. Hors du feuà nouveau, incorporer la crème, les lardons, la moitié du fromagerâpé, l’œuf et, avec parcimonie, le(s) condiment(s) choisi(s).

Beurrer un plat à gratin. Déposer les brocolis et verser lasauce. Parsemer du reste du fromage râpé. Enfourner à 180°C(thermostat 5) pendant 30 minutes.

Recette

Astuces>> Cette recette s’adapte à de nombreuses variétés de

choux : chou-fleur, chou romanesco, chou de Bruxelles,etc.

>> Éventuellement, plutôt que de jeter la tige du brocoli,vous pouvez l’éplucher assez largement (l’extérieurpeut être fibreux), puis la faire cuire dans de l’eau avecdeux pommes de terre, un oignon ou du poireau,éventuellement de l’ail… et mixer. Pour rendre ludiquela dégustation de cette soupe, disposez sur la tabledes ramequins contenant herbes aromatiques, petitscroûtons de pain, fromage râpé ou cubes de féta…

>> En faisant le marché, l’enfant se familiariseavec les aliments.

© FOMAA - FOTO

LIA.COM

© KONSTA

NTIN YUGANOV - FOTO

LIA.COM

© CONTR

ASTW

ERKSTA

TT - FOTO

LIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 12: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

12 Tutélaire n°266 octobre 2015

Selon l’INSEE, environ 12 millions de Fran-çais seraient touchés par un handicap,qu’il soit visuel ou auditif, moteur, mental(déficience intellectuelle) ou psychique(maladie psychiatrique chronique)…L’invalidité revêt de multiples visages.Au-delà des chiffres et de cette « diver-sité » de formes, il s’avère difficile pourbeaucoup de personnes valides d’appré-hender la réalité du handicap… surtoutlorsqu’aucun proche n’est directementconcerné. Pourtant, pour un individuqui doit faire face à une défaillance,mieux vivre son handicap au quotidienimplique aussi une meilleure prise deconscience de ses concitoyens.

Afin de remédier à cela, des associa-tions ou des collectivités territorialesorganisent des événements destinés àsensibiliser tout un chacun aux obsta-cles et difficultés rencontrés.

Chaque situation de handicap serévèle particulière. Des solutionsvoient peu à peu le jour pourmieux vivre au quotidien. Dix ansaprès la promulgation de la loipour l'égalité des droits et deschances, la participation et lacitoyenneté des personneshandicapées, l’école offre denouvelles perspectives.

Dépasserle handicap

Une évolution bénéfique à tous selonThomas B, instituteur à Paris. « L’élèveporteur de handicap se voit offrir unescolarité classique, avec ses enseigne-ments et ses valeurs. Les autres enfants,eux, en côtoyant un camarade porteurde handicap, se trouvent confrontésà la différence. Au fil du temps, ils

Plan numériqueParallèlement à un accueil pluslarge des élèves en situation dehandicap, l’école intègre lesnouvelles technologies à sesenseignements. Ainsi, un plannumérique a-t-il été déployédans 600 établissements pionniers, à la rentrée 2015. Même s’il s’agit,en premier lieu, d’offrir à tous les élèves les clés qui leur permettrontde s’intégrer au mieux dans la société, ces nouveaux outils serévèlent extrêmement précieux lorsqu’il est question de favoriserl’épanouissement des enfants handicapés. En effet, aujourd’hui,l’équipement informatique s’adapte à son utilisateur. Des logiciels etmatériels périphériques (claviers, souris…) sont développés pourrépondre spécifiquement aux problématiques posées par unedéfaillance donnée. Quant aux réseaux, ils permettent de limiter lesdéplacements en travaillant à distance ou encore d’accéder à desservices dédiés (traduction simultanée en langage des signes, parexemple).

Dès l’école

L’école poursuit cette logique. Si denombreux parents, notamment d’enfantsautistes, sont encore confrontés à l’impos-sibilité de faire scolariser leurs enfants, ilfaut aussi souligner les progrès accom-plis. Ainsi, à la rentrée 2015, 100 unitésd’enseignement actuellement installéesdans des établissements médico-sociauxont été transférées vers des écoles« ordinaires », sur l’ensemble du terri-toire français. L’objectif ? Apprendre etgrandir ensemble, quelles que soient lesdifférences. Le transfert vise à inscrirel’enfant dans un parcours davantagescolaire que médico-social et susceptible,dans un second temps, d’ouvrir la voievers une « classe pour l’inclusion scolaire »(cf. n°251, CLIS : des classes (presque)comme les autres - janvier 2012).

Plus généralement, comme leprévoit la loi, chaque projet d’école doitdésormais comporter un volet sur l’accueilet les stratégies d’accompagnementdes élèves à besoins éducatifs particuliers.

>> Quelles que soient leurs différences, l’école aaujourd’hui pour objectif de mettre en place les

conditions qui permettront aux adultes de demaind’apprendre et de grandir ensemble.

>> Les accompagnantsdes élèves en situationde handicap (AESH)bénéficient d’unnouveau statut leurassurant formationet contrat à duréeindéterminée.

© W

HITELO

OK - FOTO

LIA.COM

© ELY

PSE - FOTO

LIA.COM

© LISA F. Y

OUNG - FOTO

LIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 13: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

apprennent à oublier et à dépasser lehandicap, en effaçant les préjugés…Même si l’ignorance et les conflitspeuvent parfois se manifester. »

Professionnalisation desaccompagnants

Pour aider à l’intégration d’un enfanten situation de handicap dans une classe« ordinaire », un accompagnant desélèves en situation de handicap (AESH)suit son travail scolaire. C’est lui quiéventuellement reformule les consignesdes exercices ou accompagne l’enfants’il doit sortir de la classe. « Avec l’AESH,nous réajustons au quotidien notrepratique pour permettre à l’élève deréussir », souligne le professeur desécoles. Les AESH bénéficient désormaisd’un nouveau statut leur assurant forma-tion et contrat à durée indéterminée.

En dédramatisant le regard quel’on porte sur lui, l’école inclusive constitueun point de départ à l’acceptation duhandicap dans la société. En outre, laformation qu’elle assure ne peut quefavoriser une meilleure intégration dans lemonde du travail. En effet, selon l’OCDE,le taux de chômage des personneshandicapées est, en moyenne, 80 %supérieur à celui des personnes valides.

Charles Comman

13Tutélaire n°266 octobre 2015

D’après le WWF (Fonds mondial pour lanature), la culture classique du cotonoccupe 2,4 % des surfaces cultivéesdans le monde. Pourtant, elle représen-terait 24% de la consommation agricolemondiale d’insecticides et 11% de cellede pesticides, avec des conséquencesévidentes sur la santé des cultivateurs.Autre point noir, elle nécessite une quan-tité d’eau très importante. Selon lesméthodes et les lieux de culture, de5 000 à 20 000 litres pour seulement1 kg de coton. Illustration de cet impactsur les ressources en eau et sur lapollution, la culture du coton est jugéepar plusieurs agences de l’ONU commela principale cause de l’assèchement dela mer d’Aral. Cette mer intérieure situéeentre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan,hier au quatrième rang des lacs les plusvastes de la planète, est aujourd’hui undésert de sel saturé de pesticides.

Garanti sans pesticide

Certaines marquesde vêtements,soucieuses de leur image, commencentà se tourner vers le coton biologique.Garanti sans engrais chimiques ni pesti-cides, il est produit sur de l’humus enrichi

de compost naturel qui, recouvrant le sol,a pour avantage de limiter l’évaporation.Les cultivateurs ont alors généralementrecours à des méthodes d’irrigationartisanales, au goutte à goutte, ou,lorsqu’ils bénéficient d’un climat favo-rable, se contentent des précipitations,ce qui permet d’économiser des millionsde litres d'eau chaque année… maisdivise les quantités récoltées à l’hectare

Bien que sa fibre évoquedouceur et bien-être,la culture conventionnelledu coton n’est passans dommages pourl’environnement. Unealternative existe, à lafois plus saine et plusécologique.

Le coton bio

par deux. Les transformateurs, de leurcôté, ont la faculté d’opter pour unblanchissement de la fibre à l’eau oxy-génée – le coton biologique ne contientainsi pas de chlore – et pour une teintureà base de produits naturels. L’idéal pourles peaux sensibles !

Un choix limité

Malheureusement, le choix devêtements en coton biologique s’avèreencore assez limité, tant au niveau desmodèles que des coloris. Les prix sontégalement souvent dissuasifs lorsqu’ondispose d’un budget limité.

Émilie Terchani

>> Le coton bio a tout pour plaire lorsqu’il portehaut les couleurs des pigments naturels.

© M

ANGOSTO

CK - FOTO

LIA.COM

© CASANOWE - FOTO

LIA.COM

© THPSTO

CK - FOTO

LIA.COM

© W

AVEBREAKMEDIAMICRO - FOTO

LIA.COM

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 14: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

14 Tutélaire n°266 octobre 2015

La peau constitue un véritable bouclier contre lesagressions extérieures et les infections. Maladies ouaccidents peuvent cependant porter atteinte à sonintégrité. Pour cette raison, médecins et chercheurs ontmis au point un derme artificiel.

La peau réparée

Elle mesure environ 4 mm d’épaisseur,elle est composée à 70 % d’eau etrecouvre en moyenne 2 m2 du corpshumain. Constituée de trois couches detissus superposées (épiderme, dermeet hypoderme ), la peau remplit de multi-ples fonctions : repérer la présence demicrobes pour activer les défensesimmunitaires, protéger partiellement desrayons du soleil, réguler la températuredu corps, mais aussi alerter le cerveaud’une agression physique extérieure.

Une résistance auxagressions limitée

Lorsqu’elle est agressée ou abîmée,la peau possède l’étonnante facultéde cicatriser. Grâce aux kératinocytes,qui représentent 80 % des cellules del’épiderme, la peau se régénère en 2 à4 semaines selon les individus. Malgré

tout, cette aptitude est limitée. Si l’atteinteest trop importante, la peau ne peut plusse réparer seule, en cas de brûluresgraves notamment. De nombreusestechniques de reconstruction cutanéeont été développées. Plus les séquellessont sévères, plus les méthodes sontlourdes à mettre en œuvre. C’est ainsique, pour les atteintes superficielles, ona simplement recours à la cicatrisationdirigée (technique faisant appel à plusieurspansements). La greffe de peau naturelle(dite autogreffe) est pratiquée lorsque lasurface lésée est trop importante. Pourréaliser cette greffe, le chirurgien prélèveun lambeau de peau sur le patient,avant de l’« étirer » comme une résilleafin de recouvrir la plaie. À terme, lapeau ainsi greffée peut toutefois poserun problème d’élasticité et limiter ainsiles mouvements au niveau des articu-lations.

La culture de peau in vitro

La greffe de peau cultivée in vitroest, quant à elle, généralement destinéeaux grands brûlés. Le chirurgien prélève,là encore, un peu de la peau du patient ;toutefois, il la place en culture dansun laboratoire, afin de pouvoir disposeren quelques semaines d’une grandequantité du précieux matériau. La peauainsi obtenue est ensuite greffée surle patient sous la forme de feuilletsépidermiques. Cette technique, quicombine l’autogreffe traditionnelle avecla culture in vitro, permet de réduire lenombre d’interventions chirurgicales(une plaque plus grande de peau estgreffée en une seule intervention) etdonc le temps de guérison. L’enjeu estimportant puisque, chaque année, plus de5 000 grands brûlés sont hospitalisésen France.

>> L’étirement du greffonde peau pleine en résillepermet d’en augmenter

la surface et d’en améliorerla souplesse.

© BURGER-H

IA PERCY/PHANIE

Une fois prélevé, il est possible de poinçonner le greffon d’épiderme de façon àpouvoir l’étirer pour couvrir une zone plus importante que celle de prélèvement.

Le risque d’un hématome qui décollerait la greffe est ainsi limité : le sang peuts’écouler par les espaces laissés libres. Seul bémol, même après cicatrisation,un motif de « mailles » reste apparent au niveau de la zone traitée.

Épiderme

Derme

Hypoderme

Coupe de la peau

Gre�e sur une zone étendue

© J.BOUVET - TU

TÉLA

IRE

© J.BOUVET - TU

TÉLA

IRE

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 15: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

Après l’épiderme, le derme

Il arrive cependant que le derme(couche de la peau située sous l’épi-derme) soit lui aussi atteint, dans lecas de brûlures étendues ou du fait decertaines maladies génétiques commel’épidermolyse bulleuse, une maladieparticulièrement douloureuse et handi-capante qui provoque des plaies équiva-lentes à des brûlures aux 2e et 3e degrés.

La solution, préalable à une auto-greffe d’épiderme, passe alors par lagreffe d’un derme artificiel. Le premier

spécimen est apparu en 1981 auxÉtats-Unis. Ces dispositifs médicauxsont composés de matériaux largementdisponibles : collagène produit par lestendons de bovin, cartilage de requin,silicone... Bien que coûteux, ils ont pouravantage d’être disponibles immédia-tement pour traiter les patients. D’aprèsdes chercheurs de l’université de méde-cine et de pharmacie de Rouen, enune trentaine de jours seulement, il estpossible de parvenir à une reconstitutionnon seulement d’une couche dermique,mais aussi épidermique. La peau artifi-cielle s’avère assez souple, élastique etesthétique.

Perspectives

La recherche se poursuit afin delimiter les effets secondaires et des’approcher d’un résultat optimal. En2013, des chercheurs de l’universitéde Grenade (Espagne) ont ainsi publiédes résultats prometteurs portant surla génération de peau artificielle à partirde cellules issues de sang de cordonombilical.

En France, l’Inserm a mis en placeECellFrance, une infrastructure nationaledédiée aux thérapies cellulaires (*) quimène, entre autres, des recherches dansle domaine de la dermatologie.

Enfin, en matière de bio-ingénierie,on peut imaginer disposer un jour deprothèses destinées à remplacer desmembres amputés, recouvertes d’unepeau artificielle reproduisant les sensa-tions ressenties par la peau humaine,dont le toucher.

Lilian Soubranne(*) Thérapies visant à restaurer la fonction d’unorgane ou d’un tissu à partir de cellules souchesprovenant du patient ou d’un donneur.

15Tutélaire n°266 octobre 2015

© GARO/PHANIE

© POULS

ONS PHOTO

GRAPHY - FOTO

LIA.COM

Lorsque le derme est atteint, on procèdeà une greffe de derme artificiel composéd’une matrice de régénération dermiquequi va progressivement être « colonisée »par les cellules du patient et d’une couchede silicone qui est retirée après unevingtaine de jours. Il sera, par la suite,nécessaire de procéder à une greffed’épiderme.

Matrice de régénérationdermiqueSystème à 2 couches

Silicone (semi-perméableet temporaire)

Fibres de collagène d'origine animale

Agrafes

>> La culture des feuillets épidermiques nécessite un milieu stérile.

D’où provient lesens du toucher ?

La sensibilité cutanée provientde mécanorécepteurs quise trouvent à la surface dela peau. Leur densité estparticulièrement importanteaux extrémités des doigts,où l’on en compterait plusde 2 000 par cm2. Lorsquel’on frotte un doigt contreun matériau, la vibrationprovoquée par le contactest perçue par la peau etrenvoyée au cerveau sousforme d’influx nerveux.C'est à ce moment-làque l'on a conscience dela sensation provoquée parle stimulus de départ.

© J.BOUVET - TU

TÉLA

IRE

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164

Page 16: Tutelaire journal 266 Octobre 2015

o y a g i svez nos prDécouvaités de L etrSalariés et r

* éductionde r %

s t e ses partenair

angeoste et Or La P

v

13 -

o y a g i sv

ce que estQu’

ous détenvous faites pourv e

*

e ? ndr

ous détenvous faites pourv-ce que estQu

> INFORMATION PUBLIÉE DANS LE JOURNAL TUTÉLAIRE N°266 D’OCTOBRE 2015 - TUTÉLAIRE - MUTUELLE SOUMISE AUX DISPOSITIONS DU LIVRE II DU CODE DE LA MUTUALITÉ - SIREN 775 682 164