Étude comparative des protéines sécrétées par les ...
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ÉTUDE COMPARATIVE DES PROTÉINES
SÉCRÉTÉES PAR LES KÉRATINOCYTES DE
PEAU SAINE ET DE CICATRICE
HYPERTROPHIQUE
Mémoire
Elnaz Salekzamani
Maîtrise en Biologie Cellulaire et Moléculaire
Maître ès sciences (M. Sc.)
Québec, Canada
© Elnaz SALEKZAMANI, 2013
III
Résumé
Les kératinocytes de l‘épiderme interagissent fortement avec les fibroblastes du derme sous-
jacent. Notre équipe a précédemment démontré que les cellules de l‘épiderme des cicatrices
hypertrophiques jouent un rôle dans le développement de la fibrose de cette pathologie.
Une étude comparative des protéines sécrétées par les kératinocytes de peau et des kératinocytes
pathologiques a été réalisée. Les analyses ont été effectuées par la technique d‘électrophorèse en
deux dimensions (Gel 2D-DIGE: Two-Dimensional Difference gel electrophoresis). La première
dimension permet la séparation des protéines en fonction de leur point isoélectrique et la
deuxième dimension permet une séparation des protéines en fonction de leur poids moléculaires
La comparaison des gels effectués avec des surnageants de 7 populations de kératinocytes de
peau et 7 populations de kératinocytes provenant de cicatrices hypertrophiques a permis de
détecter des différences entre les deux types cellulaires. Seize points ont été séquencés par
spectrométrie de masse permettant de déterminer la présence de 12 protéines potentiellement
sécrétées différemment selon l‘origine des kératinocytes. La concentration de deux de ces
protéines (MMP-1 et SPINK5) a ensuite été mesurée par des méthodes quantitatives afin de
valider les résultats obtenus par les gels 2D-DIGE. Nos résultats montrent que les kératinocytes
provenant de cicatrices hypertrophiques sécrètent une moins grande quantité de MMP (Matrix
MetalloProteinase) que les kératinocytes provenant de peau saine, pouvant ainsi expliquer
l‘augmentation de la fibrose lors du développement de cette pathologie.
IV
V
Remerciements
Je tiens à remercier ma directrice de recherche, Dre Véronique
Moulin pour son encadrement et sa gentillesse. Véronique, merci
pour la confiance que tu m’as accordée pendant ce travail. J’ai appris
beaucoup de choses à travers cette maîtrise et j’avoue que j’ai bien
grandi. Merci de ta patience. Tu es une merveille du monde de la
recherche. Mille mercis pour ton soutien au cours de ma grossesse et
après la naissance de ma fille.
Je remercie également Dr Auger et Dre Germain de m’avoir accepté
au sein de leur centre de recherche LOEX.
Un grand merci à Sébastien Larochelle, un vrai appui pendant ce
travail, pour sa présence et sa collaboration.
Je remercie également les étudiants de maîtrise précédents de
l’équipe, Judith Bellemare, Danielle Bergeron et Franck Simon. Mon
travail était la suite de leurs recherches.
Je remercie les membres de notre équipe, et également tous mes
amis au LOEX.
Je remercie tout particulièrement mon mari, mes parents et ma fille
pour leurs encouragements. Ma petite fille (mon rayon du soleil)
avec son petit sourire.
Et finalement, je voulais remercier Dr Stéphane Chabaud, un vrai
enseignant tout au long de cette étude. Merci pour le temps
consacré. Merci infiniment pour la disponibilité.
À ma famille, à mes enseignants
«Finally I made a beautiful success»
VI
VII
Table des matières
Résumé III
Remerciements V
Table des matières VII
Liste des figures IX
Liste des abréviations XI
CHAPITRE 1: Introduction 1
1.1. Généralités 2
1.2. La cicatrisation cutanée 3
1.2.1. La phase inflammatoire 5
1.2.2. La phase proliférative 6
1.2.3. La phase de remodelage 8
1.3. Les cicatrices hypertrophiques 9
1.3.1. Mécanisme moléculaire de la formation d‘une cicatrice hypertrophique 9
1.3.1.1. Les cellules 10
1.3.1.2. Les cytokines 13
1.3.2. Traitement d‘une cicatrice hypertrophique 14
1.4. Les interactions épithélio-mésenchymateuses 16
1.5. Les métalloprotéinases matricielles (MMPs) 19
1.5.1. MMP-1 20
1.5.2. Les MMPs et la cicatrice hypertrophique 20
1.6. Les protéines inhibitrices des MMPs (TIMPs) 21
1.7. Serine peptidase inhibitor Kazal type 5 (SPINK5) 22
VIII
1.8. Mise en contexte du projet et objectif 23
CHAPITRE 2: MATÉRIELS ET MÉTHODES 24
PARTIE I: Culture cellulaire 25
PARTIE II: Électrophorèse en deux dimensions (Gel 2D-DIGE) 29
Partie III: Western blot, ELISA, test de mortalité cellulaire et
dosage de l‘activité MMP
43
CHAPITRE 3: RÉSULTATS 49
3.1. Composition protéique des différents surnageants (gel 2D)
50
3.2. Analyse des gels par le logiciel Delta 2D
51
3.3. Analyse par spectrométrie de masse
54
3.4. Détermination du taux de mortalité cellulaire 56
3.5. Quantification de la protéine SPINK5 par la méthode ELISA 57
3.6. Comparaison des niveaux de différenciation des kératinocytes
par Western blot
58
3.7. Dosage enzymatique de l‘activité des MMPs dans les surnageants
de kératinocytes normaux et hypertrophiques
59
CHAPITRE 4: DISCUSSION, PERSPECTIVES ET CONCLUSION 60
CHAPITRE 5: BIBLIOGRAPHIE 67
IX
Liste des figures
Figure 1: Schéma d‘une coupe histologique de peau humaine
Figure 2: Schéma représentant les trois phases de la cicatrisation cutanée
Figure 3: Illustration de la phase inflammatoire
Figure 4: Illustration de la phase proliférative
Figure 5: Illustration de la phase de remodelage
Figure 6: Schémas représentant les trois degrés de brûlure
Figure 7: Photographie de deux cicatrices hypertrophiques
Figure 8: Caractérisation des différentes populations cellulaires de kératinocytes testées
Figure 9: Les étapes de marquage CyDye
Figure 10: Les bandelettes sont utilisées pour permettre la migration dans une première dimension
Figure 11: Schéma du système Ettan IPG phore
Figure 12: Schéma représentant les migrations des échantillons selon les deux dimensions
Figure 13: Dépôt des bandelettes dans la cassette déjà assemblée et contenant le gel de migration selon
2ème
dimension
Figure 14: Scanneur Typhoon pour l‘acquisition des images en fluorescence
Figure 15: Analyse des images acquises par le scanneur Typhoon avec le logiciel Delta 2D Figure 16: Exemple d‘un gel coloré au nitrate d‘argent
Figure 17: Principe général de spectrométrie de masse
Figure 18: Image générale du logiciel Scaffold Viewer
Figure 19: Image générale d‘un gel 2D avec les points à analyser par spectrométrie de masse Figure 20: Image générale de la carte protéomique obtenue par le logiciel Delta 2D Figure 21: La carte protéomique avec un test non paramétrique de Wilcoxon- Mann-Whitney
Figure 22: Sélection des points montrant ± 50% de variation dans le patron de sécrétion
Figure 23: Image de gel 2D coloré au nitrate d‘argent afin de visualiser et exciser les points d‘intérêt Figure 24: Carte protéomique avec le nom des protéines identifiées
Figure 25: Décompte des cellules mortes dans les surnageants de culture afin d‘évaluer la mortalité
cellulaire
Figure 26: Dosage ELISA de la protéine SPINK5 dans les surnageants de culture des deux familles des
kératinocytes (KA et KH)
Figure 27: Comparaison du niveau de différenciation des kératinocytes de deux familles (KA et KH) par
Western blot Figure 28: Dosage enzymatique de l‘activité MMPs dans les surnageants des kératinocytes normaux et
hypertrophiques
X
XI
Liste des abréviations
AP: Activator Protein
ARNm: ARN messager
MCP: monocyte chemotactic protein
CTGF: Connective Tissu Growth Factor
Cy: Cyanin
2D-DIGE: Two-Dimensional Difference gel electrophoresis
DMF: Dimethyl formamide
DTT: Dithiothréitol
EGF: Epidermal Growth Factor
FGF: Fibroblast Growth Factor
GM-CSF: Granulocyte Macrophage Colony Stimulating Factor
HGF: Hepatocyte Growth Factor
HPLC: High Performance Liquid Chromatography
IEF: Isoelectric Focusing
IFN: Interféron
IgE: Immunoglobine E
IGF: Insuline-like Growth Factor
IL: Interleukine
IPG: Immobilized pH gradient
KA: Kératinocyte Normal
kDa: Kilodalton
KGF: Keratinocyte Growth Factor
KH: Kératinocyte Hypertrophique
KLK: Kallikrein
XII
MAPK: Mitogen Activated Protein Kinase
MCP: Monocyte Chemoattractant Protein
MMP: Matrix MetalloProteinase
NHS: N-hydroxy-succinimidyl
PCNA: Proliferating Cell Nuclear Antigen
PDGF: Platelet-Derived Growth Factor
SDS-PAGE: Sodium Dodecyl Sulfate Polyacrylamide Gel Electrophoresis
SLRP: Small Leucin-Rich Proteoglycan
SPINK5: Serine peptidase inhibitor Kazal type 5
TE: Tampon d‘échantillon
TEMED: Tétraméthyléthylènediamine
TGF: Transforming Growth Factor
TIMP: Tissue Inhibitor of MetalloProteinase
TNF: Tumor Necrosis Factor
VEGF: Vascular Endothelial Growth Factor
1
CHAPITRE 1:
INTRODUCTION
2
1.1. Généralités:
La peau est l‘organe le plus lourd et étendu de notre corps. Elle est nécessaire pour survivre car
elle est une barrière protectrice entre l‘individu et son environnement (Eckert 1989; Singer et
Clark 1999). Elle représente 8% de la masse corporelle et a une épaisseur qui varie entre 1 à 5
mm selon sa localisation dans le corps (Odland 1991). La peau joue un rôle essentiel comme
barrière physique qui protège l‘organisme des agressions de nature chimique, osmotique,
thermique, mécanique et infectieuse tout en limitant la déshydratation (Collins 2005; Eckert
1989). La peau contient trois couches qui sont de l‘extérieure vers l‘intérieur du corps:
l‘épiderme, le derme et l‘hypoderme. Chaque couche est composée de différents types de
cellules. Les kératinocytes représentent 95% des cellules de l‘épiderme (Stevens 2005). Le
derme est un tissu conjonctif qui contient majoritairement de la matrice extracellulaire se
composant essentiellement des collagènes I et III et des fibroblastes (Breathnach and Bannister,
1995). L‘hypoderme est une couche contenant surtout des adipocytes (Guyton and Hall, 1996).
http://ekiacosmetiques.wordpress.com/2011/01/21/quand-la-peau-devient-mature-partie-1/
Figure 1: Schéma d‘une coupe histologique de peau humaine. Les trois couches de la peau: l‘épiderme, le
derme et l‘hypoderme.
3
1.2. La cicatrisation cutanée:
Une plaie se forme quand l‘intégrité du tissu est compromise. Une plaie peut être considérée
comme une rupture de la barrière cutanée. La rupture tissulaire par blessure ou brûlure constitue
une véritable catastrophe biologique. Une plaie, dépendamment de sa profondeur et de sa
surface, peut avoir des conséquences très néfastes sur la qualité de vie d‘une personne et peut
même provoquer la mort. Une brûlure profonde, peut être la cause d‘une perte liquidienne
importante et peut mettre la vie du patient en danger en augmentant les risques d'hypotension, de
déséquilibre ionique et d'infections. La cicatrisation cutanée se divise en 3 phases en fonction de
son évolution temporelle: 1) la phase inflammatoire; 2) la phase proliférative qui consiste en la
réépithélialisation en surface de la plaie et la formation du tissu de granulation en profondeur; 3)
la phase de remodelage ou maturation cicatricielle dans le but de mener à un derme cicatriciel
solide semblable au derme initial (Moulin 1995). Le déroulement du processus varie selon
l‘importance de la blessure. Une brûlure superficielle ne nécessite pas le même processus
cicatriciel qu‘une brûlure profonde. D‘autres facteurs ont une influence sur l‘évolution du
processus, notamment l‘état de santé, la nutrition et l‘âge de la personne (Kirsner et Eaglstein
1993).
4
Figure 2: Schéma représentant les trois phases de la cicatrisation cutanée. La cicatrisation cutanée se
divise en trois phases qui se chevauchent et qui requièrent de nombreux types cellulaires. La première
étape est celle de l‘inflammation (les 3 premiers jours), la deuxième étape est la phase proliférative qui
aboutit à une réépithélialisation et à la formation d‘un tissu de granulation (du jour 3 au jour 15) et
finalement la troisième étape est celle du remodelage (du jour 15 au jour 30). Une accumulation du
collagène est observée au fils de la guérison d‘une plaie. (Moulin 1995)
5
1.2.1. La phase inflammatoire:
Une lésion tissulaire peut causer une perturbation des vaisseaux sanguins et une extravasation
des constituants du sang (Heldin et al. 1996). La phase inflammatoire, qui dure environ 3 jours,
commence directement après le traumatisme en réaction à la nécrose cellulaire.
Figure 3: Illustration de la phase inflammatoire (Singer and Clark 1999)
Le caillot sanguin rétablit l‘homéostasie et fournit une matrice extracellulaire provisoire pour la
migration cellulaire. Les plaquettes sanguines sécrétant les différents médiateurs de guérison des
plaies comme le Platelet-derived Growth Factor (PDGF), attirent et activent les fibroblastes et les
macrophages. Plusieurs facteurs chimiotactiques produits au cours de la coagulation recrutent les
leukocytes inflammatoires au site de la plaie (Clark 1996). Les monocytes, en réponse aux
différents facteurs comme le Transforming Growth Factor β (TGF β) et le Monocyte
Chemoattractant Protein 1 (MCP-1), pénètrent dans la région de la plaie et deviennent les
macrophages actifs qui sécrètent du PDGF et initient la formation du tissu de granulation. Les
neutrophiles et les macrophages nettoient la surface de la plaie en phagocytant les particules
étrangères et les bactéries. Les différentes cytokines exprimées par les monocytes et les
macrophages comme le TGF α et β, l‘Interleukine-1 (IL-1) ou l‘Insuline-like Growth Factor 1
(IGF-1) sont importants pour l‘initiation et la propagation des mécanismes aboutissant à la
formation des nouveaux tissus dans la plaie.
(Singer and Clark 1999)
6
1.2.2. La phase proliférative:
La réépithélialisation d‘une plaie commence quelques heures après la cicatrisation. Les cellules
épithéliales du bord de la plaie et des follicules pileux migrent dans la plaie grâce à une série de
mécanismes. Les liens hémidesmosomaux entre l‘épiderme et la membrane basale sont dissous
entraînant une dissociation entre les cellules de l‘épiderme et la matrice du derme. Ceci permet
un mouvement latéral des cellules épidermiques (Clark 1990; Clark et al. 1996). La migration
des cellules de l‘épiderme dissèque la plaie et sépare les sections de la plaie desséchée des tissus
viables. La dégradation de la matrice extracellulaire est nécessaire pour la migration des cellules
épidermiques entre le collagène du derme et la fibrine de la plaie (scarification). Ceci est
dépendant de la sécrétion de collagénases par les cellules épidermiques (Pilcher et al. 1997). Un
ou deux jours après la formation de la plaie, les cellules épidermiques situées aux marges de la
plaie, commencent à proliférer derrière les cellules en migration. La sécrétion locale des facteurs
de croissance comme l‘Epidermal Growth Factor (EGF), le Transforming Growth Factor α (TGF
α) et le Keratinocyte Growth Factor (KGF) est également suivie d‘une augmentation de
l‘expression des récepteurs de ces facteurs (Nanney et al. 1996; Abraham et al. 1996). Quatre
jours après le début de la cicatrisation, le tissu de granulation commence à envahir les espaces de
la plaie. Les nouveaux capillaires sanguins se développent par angiogenèse et donnent une
apparence granuleuse à ce tissu. Les macrophages et les fibroblastes se déplacent en même temps
vers la zone de la plaie (Hunt et al. 1980). Les macrophages fournissent une source continue des
facteurs de croissance nécessaires à la fibroplasie et à l‘angiogenèse. Les fibroblastes produisent
une nouvelle matrice extracellulaire afin de soutenir la croissance des cellules et les vaisseaux
sanguins fournissent l‘oxygène et les nutriments nécessaires au métabolisme des cellules (Hunt
et al. 1980). Les fibroblastes sont responsables de la synthèse, du dépôt et du remodelage de la
matrice extracellulaire. La matrice extracellulaire a un effet positif ou négatif sur la capacité des
fibroblastes d‘interagir avec la matrice extracellulaire (Xu et al. 1996; Clark et al. 1995). Après
leur migration dans la plaie, les fibroblastes commencent la synthèse d‘une matrice
extracellulaire provisoire. Celle-ci va être remplacée graduellement par une matrice de collagène
plus dense et structurée (Clark et al.1995; Welch et al. 1990). Lorsque la densité en collagène du
tissu de granulation est assez importante, les cellules de la plaie disparaissent par apoptose afin
de diminuer le nombre de cellules productrices de matrice (Desmouliere et al. 1995). La
contraction d‘une plaie implique une interaction entre les cellules, la matrice extracellulaire et
7
des cytokines. Pendant la deuxième semaine de la cicatrisation, les fibroblastes se transforment
en myofibroblastes (Welch et al. 1990; Desmouliere et al. 1996) Les myofibroblastes jouent un
rôle dans la synthèse et la compaction du tissu conjonctif et la contraction de la plaie. Cette
contraction est due probablement à une stimulation des cellules par le TGF β1 ou β2 (Montesano
et al. 1988) et le PDGF (Platelet-Derived Growth Factor) (Clark et al. 1989) ainsi que l'adhésion
des fibroblastes à la matrice de collagène par les intégrines (Schiro et al. 1991).
Figure 4: Illustration de la phase proliférative (Singer and Clark 1999)
(Singer and Clark 1999)
8
1.2.3. La phase de remodelage:
La phase de remodelage est considérée comme la phase de finition du processus de cicatrisation.
Elle se caractérise par les processus de réparation plus lents, orientés vers le retour à l‘état initial.
Les cellules excédentaires, vestige du tissu de granulation, disparaissent par apoptose
(Demouliere, Redard et al.1995) alors que la matrice extracellulaire provisoire du tissu de
granulation va être dégradée par les collagénases (métalloprotéinases matricielles (MMPs))
fibroblastiques et des élastases (Park 1999). Durant la phase de remodelage, la sécrétion du
collagène de type I est augmentée par rapport au collagène de type III (Singer et Clark 1999). Le
remodelage du collagène est dépendant de la synthèse et du catabolisme continu du collagène. La
dégradation du collagène de la plaie est contrôlée par les MMPs qui sont sécrétées par les
macrophages, les cellules épidermiques, les cellules endothéliales et les fibroblastes (Mignatti et
al. 1996). Les différentes phases de la guérison d‘une plaie impliquent des combinaisons
distinctes de MMPs et de TIMPs (Tissu Inhibitor of Metalloproteinase) (Madlener et al. 1998).
Figure 5: Illustration de la phase de remodelage (Singer and Clark 1999)
(Singer and Clark 1999)
9
1.3. Les cicatrices hypertrophiques:
La cicatrice hypertrophique est une des formes de fibrose du derme (Amadeu et al. 2004). C‘est
une complication qui se développe à la suite d‘un traumatisme ou d‘une brûlure profonde de 2ème
et 3ème
degré (Peacock et al. 1970). Elle se développe généralement entre trois à six mois après la
blessure (Brissett et al. 2001). La cicatrice hypertrophique est le résultat d‘un échec général dans
le processus normal de la fin de la guérison d‘une plaie (Van der Veer et al. 2009). C‘est un
désordre fibroprolifératif du derme qui est caractérisé par un dépôt excessif de matrice et une
altération de la morphologie du collagène et d‘autres protéines de la matrice extracellulaire
(Zhensen Zhu et al. 2013). La cicatrice hypertrophique est identifiée par une couleur différente,
une raideur du tissu et une texture rugueuse (Bock et al.2006; Mazharinia et al. 2007). Elle cause
une faiblesse importante au niveau fonctionnel et des problèmes graves au niveau cosmétique.
Parmi les symptômes, le prurit et la douleur sont responsables d‘une diminution de la qualité de
vie du patient (Van Loey et al. 2008).
1.3.1. Mécanisme moléculaire de la formation d‘une cicatrice
hypertrophique:
Les cicatrices hypertrophiques se développent quand la réponse inflammatoire est prolongée de
façon trop importante entrainant une augmentation de la vascularisation, une hypercellularité, un
dépôt excessif de collagène et un retard de réépithélialisation (Tredget et al. 1997; Wang et al.
2011a, b; Armour et al. 2007). Une diminution de l‘expression des SLRP (small leucin-rich
proteoglycan) et de la décorine ainsi qu‘une augmentation de l‘expression du TGF-β1 ont été
également remarquées dans ces cicatrices (Honardoust et al. 2012a, b). Différentes cellules et
cytokines jouent un rôle dans le développement de la fibrose dans les cicatrices hypertrophiques.
10
1.3.1.1. Les cellules:
Les plaquettes:
L‘agrégation plaquettaire et leur dégranulation marquent le début de l‘inflammation. La
dégranulation des plaquettes libèrent de nombreux facteurs de croissance qui ont comme
fonction principale d‘être des agents chimiotactiques pour le recrutement des cellules
inflammatoires: le PDGF, le TGF-β, le FGF2 (Basic fibroblast growth factor), le VEGF
(Vascular endothelial growth factor), le HGF (Hepatocyte growth factor), l‘IGF et l‘EGF. En
plus de ses fonctions chimiotactiques, le PDGF stimule la guérison de la plaie en augmentant la
prolifération des fibroblastes et par conséquent, la production de matrice extracellulaire (Warner
et al. 2003; Steed 2006). La présence d‘un niveau élevé de PDGF dans les tissus de cicatrice
hypertrophique a été relevée (Krotzsch-Gomez et al. 1998; Niessen et al.2001).
Les mastocytes:
Les mastocytes font partie des candidats susceptibles de jouer un rôle dans la formation des
cicatrices hypertrophiques (Atkins et al. 1987; Smith et al. 1987). En effet, ces cellules sont
présentes dans le derme, proches des faisceaux de collagène (Kischer et al. 1982; Tredget et al.
1998). Les mastocytes peuvent être stimulés directement lors de la formation de la plaie ou par la
présence d‘IgE et d‘autres facteurs comme l‘histamine, des protéoglycanes, des protéases ou les
cytokines impliquées dans la production de la matrice dermique (Gruber 2003; Gailit et al. 2001;
Hebda et al. 1993). Il est suggéré que les mastocytes activent les fibroblastes à travers les
communications intercellulaires, y compris les jonctions communicantes (Moyer et al. 2004).
L‘histamine, un stimulateur de la formation du collagène par les fibroblastes in vivo (Gailit et al.
2001; Kendall et al. 1997; Kupietzky et al. 1996), est significativement élevée dans le plasma des
patients ayant des cicatrices hypertrophiques (Tredget et al. 1997). Les mastocytes ont également
la capacité de promouvoir la prolifération des fibroblastes par sécrétion de TGF-β1, de TNF-α et
d‘IL-4 (Van der Veer et al. 2009).
11
Les neutrophiles:
Présents dans le sang, les neutrophiles se trouvent au site de la plaie suite à tout saignement. En
plus de leur capacité d‘ingérer et de détruire les micro-organismes et microparticules, les
neutrophiles produisent également des cytokines pro-inflammatoires comme l‘IL-1α et le TNF-α.
Ces cytokines sont considérées comme les premiers signaux permettant d‘activer les fibroblastes
et les kératinocytes voisins par l‘induction de l‘expression de FGF7 (Martin 1997; Werner et al.
2003). Le FGF7 stimule également la prolifération des cellules épithéliales (Grose et al. 2004),
mais son rôle dans le développement de la cicatrice hypertrophique n‘est pas encore clair (Van
der Veer et al. 2009).
Les fibroblastes:
Les fibroblastes sont les cellules les plus communes dans le tissu conjonctif et sont un élément
clé dans la guérison d‘une cicatrice. Les fonctions principales des fibroblastes sont de maintenir
l‘intégrité physique du tissu conjonctif, de participer à la fermeture de la plaie et de produire et
remodeler la matrice extracellulaire (McDougall et al. 2006; Kwan et al. 2009). Les tissus
provenant de cicatrices hypertrophiques possèdent un grand nombre de fibroblastes avec un
phénotype différent de ceux retrouvés dans la peau normale (Nedelec et al.2001). De plus, il a
été montré que les fibroblastes d‘une cicatrice hypertrophique réagissent d‘une façon différente
par rapport aux fibroblastes normaux. Ces fibroblastes pathologiques montrent une expression
élevée du TGF- β1 par rapport aux fibroblastes normaux (Scott et al. 1995). Cette augmentation
conduit à une surproduction et à un dépôt excessif du collagène par les fibroblastes (Shah et al.
1995). Les fibroblastes de cicatrices hypertrophiques contiennent moins d‘ARNm pour les
collagénases et montrent une capacité diminuée à dégrader les collagènes solubles (Ghahary et
al. 1996). Au cours de la cicatrisation, les fibroblastes se différencient en myofibroblastes. Les
myofibroblastes de cicatrice hypertrophique sont moins sensibles aux signaux apoptotiques. Ils
produisent plus de collagène et moins de collagénase que les fibroblastes normaux (Nedelec et
al. 2000; Moulin et al. 2004).
12
Les macrophages:
Les monocytes circulants dans le sang sont attirés au site de la plaie par l‘intermédiaire des
cytokines comme le TGF-β, le PDGF et le MCP-1. Au site de la plaie, les monocytes se
transforment en macrophages qui, non seulement perpétuent les processus inflammatoires et leur
rôle de phagocytose, mais également stimulent la production du collagène, l‘angiogenèse et la
réépithélialisation (Baum et al. 2005). À ce titre, les macrophages jouent un rôle pivot dans la
transition entre les phases inflammatoire et proliférative. Ils coordonnent et soutiennent les
évènements de la guérison de la plaie (Singer et Clark, 1999). Les macrophages produisent les
cytokines proinflammatoires, y compris les IL-1α, IL-1β et IL-6 qui sont non seulement
responsables du contrôle de l‘adhésion et de la migration des cellules inflammatoires, mais
également stimulent la prolifération des kératinocytes et des fibroblastes (Werner et al. 2003).
Les fibrocytes:
Les fibrocytes sont des précurseurs des myofibroblastes qui jouent un rôle central dans la
formation de cicatrices hypertrophiques (Zhensen Zhu et al. 2013; Yang et al. 2002). Les
fibrocytes présents dans le sang périphérique peuvent rapidement être recrutés au site de la plaie,
en même temps que les cellules inflammatoires et participer à certains aspects de la guérison de
la plaie comme la production de la matrice extracellulaire, la présentation d‘antigènes, la
production de cytokines, l‘angiogenèse et la fermeture des plaies (Chesney et al. 1997; Abe et al.
2001; Metz 2003). L‘analyse du sang périphérique des patients brûlés montre un nombre élevé
de fibrocytes en comparaison avec le sang provenant de patients dont la cicatrisation est terminée
(Yang et al. 2005).
Les kératinocytes:
Les kératinocytes jouent également un rôle dans la formation de la fibrose des cicatrices
hypertrophiques. Les kératinocytes sécrètent des cytokines qui stimulent les cellules du derme de
façon paracrine (Boyce 1994; Lim et al. 2001). Il a été montré que les surnageants de culture de
kératinocytes stimulent la prolifération des fibroblastes en culture monocouche (Delaporte et al.
1989). Le rôle des kératinocytes en ce qui concerne la synthèse de la matrice extracellulaire est
plus discuté puisqu‘une étude a montré un rôle inhibiteur (Garner 1998) et une autre a montré un
rôle stimulateur de la synthèse du collagène. Les kératinocytes sécrètent également du
13
Connective Tissu Growth Factor (CTGF) (Inoue et al. 2003) qui stimule la croissance des
fibroblastes et la sécrétion du collagène. Bellemare a montré une augmentation de l‘épaisseur du
derme lors de l‘ajout des kératinocytes de la cicatrice hypertrophique vs les kératinocytes
normaux (Bellemare et al. 2005). D‘autres études ont montré une diminution d‘IL-1α (un
stimulateur de dégradation de la matrice (Heckmann et al.1993)) et une augmentation de PDGF
(un stimulateur de la production de la matrice (Pierce et al. 1991)) dans l‘épiderme provenant de
cicatrice hypertrophique en comparaison avec l‘épiderme de cicatrice normale (Niessen et al.
2001). Notre laboratoire a montré un niveau élevé de TIMP-1 (Un inhibiteur de MMP) sécrété
dans les surnageants des kératinocytes de cicatrice hypertrophique par rapport aux kératinocytes
normaux (Simon et al. 2012). Les kératinocytes d‘une cicatrice hypertrophique sécrètent
également plus de TGF-β, PDGF, FGF et TNF-α ce qui favorisent la prolifération des
fibroblastes (Kirsner et al. 1993; Maas-Szabowski et al. 1999).
1.3.1.2. Les cytokines:
IL-1:
IL-1 stimule la sécrétion des MMPs et d‘une façon synergique induit une activité collagénase en
conjonction avec l‘interféron g (IFN-gamma) et le TNFα sécrétés par les cellules inflammatoires
(Elias et al. 1987; Postlethwaite et al. 1988). Donc, une diminution d‘IL-1 au niveau de la plaie
peut conduire à une accumulation de la matrice extracellulaire et la formation d‘une cicatrice au
site de la lésion. Niessen et al. 2001 ont montré une réduction du niveau d‘IL-1 dans les
cicatrices hypertrophiques.
TGF-β:
Le TGF-β est une protéine sécrétée qui existe sous 3 isoformes distincts chez les mammifères,
TGF-β1, TGF-β2 et TGF-β3 (Bock et al. 2005). Chaque isoforme à une fonction unique dans le
processus de guérison de la plaie. Le TGF-β1 et le TGF-β2 sont sécrétés par les plaquettes
dégranulées, et également par les monocytes et les macrophages alors que le TGF-β3 est produit
par les kératinocytes. Des expériences ont montré que le TGF-β joue un rôle important en tant
14
que médiateur de nombreux troubles fibrotiques, y compris la fibrose pulmonaire, la
sclérodermie (Broekelmann et al. 1991) et les cicatrices hypertrophiques (Ghahary et al. 1995b).
Des études ont montré le rôle du TGF-β1 et du TGF-β2 dans la formation de la cicatrice
hypertrophique (Shah et al. 1994). Le TGF-β1 joue le rôle d‘un inducteur puisant de la
différenciation des myofibroblastes par une stimulation de l‘expression de α-SMA et il diminue
l‘activité des MMPs en stimulant la synthèse des TIMPs chez les fibroblastes. De cette façon, le
processus de dégradation de la matrice extracellulaire par les MMPs est abrogé. Pendant ce
temps, le dépôt de la matrice extracellulaire par les fibroblastes est promu par le TGF-β1. Toutes
ces caractéristiques peuvent contribuer à la formation d‘une cicatrice hypertrophique
(Desmoulière et al. 1993).
1.3.2. Traitement d‘une cicatrice hypertrophique:
Les cicatrices hypertrophiques sont souvent traitées selon une approche multimodale qui utilise
des méthodes traditionnelles comme la chirurgie suppressive, la radiothérapie post-opératives,
l‘injection de corticostéroïdes, la thérapie au laser et les traitements par compression (vêtements
compressifs) (Ogawa 2010). Le choix de la méthode de traitement de la cicatrice est surtout
dépendant de la présence ou non de contracture. En cas de contracture, l‘approche chirurgicale
va être privilégiée afin de relâcher la contracture. Cette approche comprend les techniques de
plastie en z ou une greffe de peau et de lambeaux cutanés (Ogawa 2010). Indépendamment des
méthodes de thérapie utilisées, un suivi à long terme est recommandé. Pour déterminer
l‘incidence d‘une cicatrice hypertrophique ou l‘efficacité du traitement choisi, différents critères
peuvent être pris en compte comme le type de peau, l‘âge, la profondeur de la plaie, le temps de
cicatrisation, le traitement, le moment de la chirurgie, la zone de la plaie et la zone de la cicatrice
hypertrophique. Malgré toutes les techniques de traitement, les cicatrices hypertrophiques sont
difficiles à traiter correctement et les patients restent souvent à la prise avec des cicatrices
douloureuses et inesthétiques (Bloemen et al. 2009).
15
Figure 6: Schémas représentant les trois degrés de brûlure (A.D.A.M. 2013)
http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/ency/imagepages/1078.htm
Figure 7: Photographie de deux cicatrices hypertrophiques
http://www010.upp.so-net.ne.jp/r-ogawa/en/ http://www.dermaheal.com/Scars-Before-After-Photos-c25.html
16
1.4. Les interactions épithélio-mesenchymateuses:
L‘épithélium et le mésenchyme sont deux types distincts de tissus qui se trouvent dans tous les
organes. L‘épithélium est composé en grande partie de cellules immobiles étroitement associées.
Au contraire, le mésenchyme contient des cellules plus mobiles qui forment des agglomérats plus
lâches. Dans les différentes étapes du développement des organes, comme la croissance, la
morphogenèse et la différenciation, l‘épithélium et le mésenchyme sont essentiels et une
communication fine entre ces deux types de cellules est primordiale. Une des façons de
communiquer est par la présence de signaux paracrines (Birchmeier et al. 1993). Les facteurs
paracrines provenant des cellules mésenchymateuses peuvent induire la croissance, la
morphogenèse et la différenciation des cellules épithéliales voisines. Trois méthodes de
transduction de signal ont été suggérées: a) une interaction médiée par le contact directe de
cellule à cellule, b) une interaction médiée par la matrice extracellulaire, c) une diffusion par des
facteurs solubles (Grobstein 1956; Barcellos-Hoff et al 1989; Hay 1990; Trautman et al 1991;
Montesano et al 1991b; Hirai et al 1992). La signalisation à travers des composantes de la
matrice extracellulaire se produit au cours du développement de la peau (Vainio et al 1992a;
Streuli et al 1991; Hirai et al 1992). Les cellules mésenchymateuses impliquées dans les
interactions épithélio-mésenchymateuses sont des cellules généralement non polarisées et
entourées par de la matrice extracellulaire. Les fibroblastes sont des cellules mésenchymateuses.
Leur contact à la matrice extracellulaire est médié premièrement par les molécules d‘adhésion
cellules-substrat. Par exemple, les fibroblastes expriment divers types de récepteurs de type
intégrine (comme α5β1 qui est un récepteur de la fibronectine) qui sont impliqués dans les
contacts de type contacts focaux (Hynes 1992). La morphologie des cellules épithéliales est
entièrement différente des fibroblastes. Ces cellules sont organisées en couches cellulaires
continues et sont généralement polarisées et moins mobiles (Simons & Fuller 1985; Rodriguez-
Boulan & Nelson 1989). La peau est un exemple d‘un épithélium multi-couches dans lequel les
cellules basales sont recouvertes par des couches de cellules graduellement différenciées. Les
cellules épithéliales sont connectées entre-elles via les jonctions adhérentes et des desmosomes
(Birchmeier et al 1993). Les cellules épithéliales sont connectées à la membrane basale via des
hémidesmosomes. Les hémidesmosomes sont riches en intégrines α6β4 (Sonnenberg et al 1991).
Au cours des interactions épithélio-mésenchymateuses, les différentes molécules d‘adhésion
cellulaire jouent un rôle important. Une de ces molécules est la ténascine qui est spécifiquement
17
exprimée au cours du développement des dents (Chiquet-Ehrismann et al 1986), du rein
(Aufderheide et al 1987) et d‘une façon sélective dans les glandes mammaires (Mackie et al
1987). Une autre molécule qui joue un rôle dans l‘adhésion des cellules durant les interactions
épithélio-mésenchymateuses est le syndécane. Le syndécane est également exprimé au cours du
développement des dents, du rein et des glandes mammaires (Vainio et al 1989a, b; Leppa et al
1992). Des études ont montré la présence des récepteurs du facteur de croissance KGF dans les
cellules épithéliales alors que leurs ligands correspondants sont synthétisés essentiellement par
les cellules mésenchymateuses (Stoker et al 1987; Miki et al 1991). L‘association du ligand à son
récepteur engendre la stimulation de mécanismes mitogènes. Cet ensemble envoie également des
signaux qui dirigent la différenciation, le mouvement et la morphogenèse (Birchmeier et al
1993). Le KGF est un facteur mitogène puissant pour les kératinocytes uniquement. Il est un
membre de la famille des FGFs (Fibroblast Growth Factor) (Rubin et al. 1989). Le KGF est
exprimé dans les compartiments mésenchymateux des organes embryonnaires et adultes. La
stimulation ciblée du KGF sur les kératinocytes suscite des changements importants dans la
différenciation épithéliale chez les souris transgéniques (Guo et al. 1993; Rubin et al. 1989). La
famille du TGF joue un rôle important dans les interactions épithélio-mésenchymateuses. La
famille du TGF est un ensemble de signaux autocrines et paracrines inhibant la croissance et la
différenciation du compartiment de l‘épithélium d‘un côté et la formation de la matrice
extracellulaire et la stimulation mitotique des cellules mésenchymateuses de l‘autre (Birchmeier
et al 1993). Le TGFα est une cytokine ayant un effet autocrine sur les kératinocytes pendant la
cicatrisation (Antoniades, Galanopoulos et al. 1993). Il augmente le niveau de prolifération des
kératinocytes et constitue un marqueur d‘hyperprolifération kératinocytaire (Gottlieb, Chang et
al. 1988). Des études ont montré l‘importance de la présence des cellules mésenchymateuses
humaines (Limat, Hunziker et al. 1989; Smola, Thiekotter et al. 1993) et murines (Rheinwald et
Green 1975) dans le développement d‘un épiderme humain différencié et organisé. Une boucle
de régulation initiée par l‘IL-1 sécrétés par les kératinocytes induit la sécrétion du KGF, de l‘IL-
6 et du Granulocyte Macrophage Colony Stimulating Factor (GM-CSF) par les fibroblastes, ces
molécules agissent alors sur le compartiment épithélial (Waelti, Inaebnit et al. 1992; Boxman,
Ruwhof et al. 1996). L‘AP-1 (Activator Protein-1, un facteur de transcription), présent chez les
fibroblastes, influence positivement la prolifération et la différenciation des kératinocytes en
permettant la transcription du KGF/FGF7, du GM-CSF et de la pléiotropine en co-culture
(Szabowski, Maas-Szabowski et al.2000; Florin, Maas-Szabowski et al. 2005). Ce système
18
paracrinien induit la production de facteurs de croissance pour les kératinocytes par les
fibroblastes voisins (Maas-Szabowski, Shimotoyodome et al. 1999). Une autre famille jouant un
rôle dans les interactions épithélio-mésenchymateuses est la famille des protéines 14-3-3. La
famille des protéines 14-3-3 est un groupe hautement conservé de protéines acides qui ont été
découvertes par Moore et Perez en 1967. Son nom atypique de 14-3-3 vient du patron de
migration distinct du premier membre de cette famille par chromatographie en deux dimensions
et électrophorèse starch-gel (Moore et Perez 1967). Ces protéines ont été initialement identifiées
dans le cerveau et sont associées à de nombreuse fonctions cellulaires (Ichimura et al.
1987;1988). Ce groupe est constitué de sept isoformes avec des poids moléculaires entre 25 et 30
kDa. Ces isoformes sont codés par sept gènes chez les mammifères et identifiés avec des lettres
grecques (beta, epsilon, eta, gamma, tau/theta, zeta et sigma). Alors qu‘elles sont exprimées dans
les cellules d‘une façon ubiquitaire, les protéines 14-3-3 interagissent avec plusieurs molécules et
exercent des nombreuses fonctions intracellulaires. Par exemple, elles agissent dans le contrôle
du cycle cellulaire et l‘apoptose, la régulation des voies de transduction des signaux, le trafic
cellulaire, la prolifération et la différenciation cellulaire et ainsi que dans le pliage des protéines.
Un des membres de cette famille, le 14-3-3 sigma ou stratifine, est un marqueur de
différenciation des kératinocytes. La stratifine est exprimée dans l‘épiderme et joue un rôle
fonctionnel dans la formation de l‘épiderme (Medina et al. 2007). Une diminution de
l‘expression de la stratifine est observée chez les kératinocytes. Cette diminution cause la
différenciation de ces cellules (Westfall et al. 2003). Des études ont montré que les kératinocytes
différenciés sont capables de sécréter de la stratifine (Ghahary et al. 2004; 2005). Dans un
système de co-culture de kératinocytes/fibroblastes, la sécrétion de la stratifine engendre une
augmentation de plus de 10 fois l‘expression de MMP-1 par les fibroblastes dermiques (Ghahary
et al. 2004; Lam et al.2005).
L'implication des interactions épidermo-dermiques dans la cicatrisation hypertrophique a déjà été
supposée (Hakvoort, Altun et al. 1999) et démontrée (Bellemare, Roberge et al. 2005). Les
épidermes de cicatrices hypertrophiques possèdent moins de kératinocytes différenciés que les
épidermes de cicatrices normales (Machesney, Tidman et al. 1998). Quant aux protéines
sécrétées au cours de la fibrose dermique, l‘équipe de Dre Moulin a montré que TIMP-1 un
inhibiteur des MMPs est sécrété à un niveau plus élevé dans les tissus pathologiques par rapport
à des tissus sains (Simon et al. 2012).
19
1.5. Les Métalloprotéinases matricielles (MMPs):
L‘intégrité structurale d‘une peau normale est généralement maintenue par une balance entre la
synthèse de la matrice extracellulaire et sa dégradation par une famille d‘enzymes nommées les
MMPs. Les MMPs sont un groupe d‘enzymes protéolytiques diversifiées qui sont impliquées
dans le renouvellement de la matrice extracellulaire et le remodelage du tissu conjonctif dans des
conditions physiologiques comme la croissance et le développement de l‘embryon, l‘involution
utérine, la croissance de l‘os, de la résorption et la guérison de la plaie (Nagase et al. 1999). Chez
les mammifères, la famille des MMPs se compose de 25 protéinases qui sont dépendantes de la
présence de zinc et/ou de calcium. Selon leur spécificité du substrat, leur structure primaire et
leur localisation cellulaire, ces enzymes peuvent être divisées en cinq sous-familles différentes
(Murphy et al. 2002):
a) Collagénase: Les membres de cette famille sont MMP-1 avec un poids moléculaire de 52
kDa, MMP-13 avec un poids moléculaire de 54 kDa, sécrétée essentiellement par les
fibroblastes (Birkedal-Hansen, Moore et al. 1993) et MMP-8 avec un poids moléculaire de
85 kDa, sécrétée par les leucocytes. Les collagénases ont la capacité de couper les
collagènes de type I, II et III.
b) Gélatinase: comprenant les gélatinases A ou MMP-2 avec un poids moléculaire de 72 kDa et
les gélatinases B ou MMP-9 avec un poids moléculaire de 92 kDa (Bode, Fernandez-Catalan
et al. 1999).
c) Stromélysine: Les membres principaux de cette famille sont: MMP-3 avec un poids
moléculaire de 72 kDa et MMP-10 avec un poids moléculaire de 57 kDa. Ces deux MMPs
sont secrétées par les kératinocytes et les fibroblastes (Holvoet 2001) et elles jouent un rôle
dans la dégradation de la lame basale et de l‘élastine (Massova, Kotra et el. 1998).
d) Les MMPs de types membranaires: Elles se trouvent à la surface des cellules
mésenchymateuses et sont présentes dans différents carcinomes (côlon et hépatique)
(Holvoet 2001).
Le niveau d‘expression des MMPs est faible dans les cellules normales, permettant un
remodelage lent du tissu conjonctif. Dans certaines conditions pathologiques comme les fibroses
dermiques (Ghahary et al. 1996), un déséquilibre dans l‘expression de MMP est détectable.
20
1.5.1. MMP-1:
MMP-1, aussi appelée collagénase-1, est sécrétée essentiellement par les fibroblastes (Birkedal-
Hansen, Moore et al. 1993) mais est exprimée de manière ubiquitaire dans tous les tissus. C‘est
une sous-famille des MMPs qui clive les collagènes stromales. Les MMP-1 (collagénase) et
MMP- 3 (stromélysine) sont essentielles en raison de leur capacité à dégrader des molécules de
la matrice extracellulaire et à activer les autres MMPs (Fiedorczyk et al. 2006). Elles jouent un
rôle important dans la dégradation du collagène. La MMP-1 dégrade le collagène de type I, ainsi
que d'autres types de collagènes fibrillaires II, III, V, IX et X. Comme ces types de collagènes
sont les protéines les plus abondantes du corps, MMP-1 est essentielle pour le remodelage de la
matrice extracellulaire (Arakaki et al.2009). Des études ont montré une augmentation du niveau
de MMP-1 chez les patients atteints d‘arthrite rhumatoïde et de nombreuses autres maladies
suggérant un lien entre le niveau de MMPs et les lésions tissulaires (Green et al. 2003). Dans les
maladies hépatiques humaines il y a une régulation négative de MMP-1, ce qui peut expliquer la
dégradation diminuée de la matrice de type interstitielle observée dans les lésions hépatiques
humaines (Benyon et Arthur. 2001). Des études ont montré la présence du MMP-1 non
seulement chez les fibroblastes, mais également chez les kératinocytes normaux (Jinlong et al.
2011). La présence du MMP-1 et son rôle chez les kératinocytes hypertrophiques sont inconnus.
1.5.2. Les MMPs et la cicatrice hypertrophique:
Les MMPs sont une famille des protéinases qui jouent un rôle essentiel dans le processus de
remodelage du tissu (Das et al. 2003) particulièrement dans le clivage protéolytique du
collagène et la dégradation d‘autres éléments de la matrice extracellulaire (Chakraborti et al.
2003). Une surexpression des MMPs conduit à un déséquilibre entre la production de la matrice
extracellulaire et sa dégradation qui peut aboutir aux ulcères chroniques (Saito et al. 2001). De
nombreux types de MMPs sont liés à la formation d‘une cicatrice hypertrophique. Les études
ont montré que les MMP-1, 2, 9 sont impliquées dans la formation des cicatrices
hypertrophiques (Zhensen Zhu et al. 2013). L‘équipe du Dr Ghahary a montré que la stratifine
sécrétée par les kératinocytes différenciés peut stimuler l‘expression de MMP-1 par les
21
fibroblastes dermiques via la voie de signalisation MAPK (Lam et al. 2005) qui contrôle la
dégradation de la majorité des composantes de la matrice extracellulaire dermique et fournit des
cibles utiles pour l‘intervention clinique de la formation des cicatrices hypertrophiques (Ghahary
et al. 2005). Une étude a également montré que le niveau des MMP-2 et MMP-9 est augmenté
par les interactions entre les fibroblastes et les kératinocytes favorisant la dégradation des
composantes de la matrice extracellulaire accumulées (Sawicki et al. 2005). Une diminution du
niveau des MMP-2 et MMP-9 ainsi qu‘une augmentation du niveau de TIMP-1 sont observées
chez les patients atteints de cicatrices hypertrophiques suggérant que la concentration
systémique élevée de TIMP-1 peut contribuer à la fibrose du tissu aboutissant à la formation de
cicatrices hypertrophiques (Ulrich et al. 2003)
1.6. Les protéines inhibitrices des MMPs (TIMPs):
Les Tissue Inhibitor of Metalloproteinases Proteins (TIMPs) sont des protéines qui régulent la
fonction des MMPs (Stamenkovic 2003). Quatre petites protéines (TIMP-1;2;3;4) de 20 à 30
kDa composent la famille. Elles sont exprimées par de nombreux types cellulaires (Overall
1994). Les membres de la famille TIMPs montrent jusqu‘à 40% d‘homologie structurale entre
eux (Dumont 2004). Les protéines TIMPs bloquent l‘activité des MMPs de façon
stœchiométrique avec un rapport de 1:1 (Gomez, Alonso et al. 1997; Stamenkovic 2003).
Alternativement, la modification de l‘expression des MMPs et des TIMPs peut entrainer une
cirrhose du foie, résultant d‘une diminution de la dégradation du collagène et une accumulation
excessive de la matrice extracellulaire (Lichtinghagen et al. 2001). La protéine TIMP-1 humaine
possède un poids moléculaire variant entre 20 et 28,5 kDa et elle est capable d‘inhiber la plupart
des MMPs, exception faite des MMPs de type membranaire. TIMP-1 réagit fortement avec la
MMP-1 et forme un complexe réversible inactif (Hornebeck 2003). Cet inhibiteur peut
également jouer dans certains cas un rôle de facteur de croissance par exemple en stimulant la
prolifération des kératinocytes in vitro (Bertaux, Hornebeck et al. 1991). Le niveau du TIMP-1
est élevé dans le derme des cicatrices hypertropiques (Simon et al. 2012).
22
1.7. Serine peptidase inhibitor Kazal type 5 (SPINK5):
Chez l‘humain, SPINK5 est un gène qui code pour une protéine inhibitrice de la sérine protéase
de 120 kDa qui contient 2 domaines classiques de type Kazal et 13 domaines de type non Kazal
qui joue un rôle dans la croissance et la différenciation des cellules épidermiques (Magert et al.
1999; Komatsu et al. 2002; Bitoun et al. 2003). Le gène SPINK5 est composé de 33 exons
(Komatsu et al. 2002; Sprecher et al. 2001). La protéine SPINK5 est une protéine de 1064 acides
aminés qui est exprimée par le gène SPINK5 (Galliano et al. 2005). Elle est fortement exprimée
dans la couche granuleuse et dans le haut de la couche épineuse de l‘épiderme (Bitoun et al.
2003; Ishida-Yamamoto et al. 2005). Des études ont montré que SPINK5 joue un rôle important
dans la régulation des enzymes sérine protéase kallikréine 5 et kallikréine 7 sécrétées dans la
couche stratum corneum (Bitoun et al. 2003; Ishida-Yamamoto et al. 2005; Wei-Li Di et al.
2011). KLK5 et KLK7 sont impliquées dans la desquamation en induisant une protéolyse des
molécules d‘adhésion intracellulaires comme la desmogléine (Ekholm et al. 2000; Ishida-
Yamamoto et al. 2005). L‘expression et la sécrétion de SPINK5 sont plus précoces que celles de
ses protéases cibles (KLK5 et KLK7). Ce décalage permet à SPINK5 de prévenir la protéolyse
prématurée des protéines de la matrice extracellulaire ou des molécules d‘adhésion de la surface
cellulaire par KLK5 et KLK7.
SPINK5 joue également un rôle dans la régulation du temps de desquamation (Ishida-Yamamoto
et al. 2005). Une mutation du gène SPINK5 entraînant une diminution de la quantité de cette
protéine, aboutit au syndrome de Netherton qui est une maladie récessive autosomale et sévère
qui affecte la peau et les cheveux (Bamboo hair) (Chavanas et al. 2000; Bitoun et al. 2001, 2003;
Sprecher et al. 2001, 2004; Ishida-Yamamoto et al. 2005; Yang et al. 2004). Ce syndrome de
Netherton est caractérisé par une desquamation excessive des cornéocytes, par un
dysfonctionnement de la perméabilité de la barrière cutanée, par des syndromes ichthyosiformes,
par des défauts au niveau de la tige de cheveu et par des dermatites atopiques (Green and Muller
1985; Judge et al. 1994; Komatsu et al. 2002; Ishida-Yamamoto et al. 2005; Bitoun et al. 2003;
Comèl 1949; Netherton 1958; Chavanas et al. 2000). Les résultats obtenus par spectrométrie de
masse montrent un niveau élevé de la protéine SPINK5 dans les kératinocytes normaux. De plus
cette protéine est essentiellement présente dans les kératinocytes différenciés (Bitoun et al. 2003;
Ishida-Yamamoto et al. 2005). Le rôle de cette protéine dans les kératinocytes provenant de
cicatrices hypertrophiques reste inconnu.
23
1.8. Mise en contexte du projet et objectif:
Ce projet s‘inscrit dans la continuité d‘un programme de recherche portant sur l‘influence de
l‘épiderme dans la formation des cicatrices hypertrophiques. Les travaux précédents de l‘équipe
de la Dre Moulin ont montré l‘action significative de la présence d‘un épiderme formé de
cellules provenant de cicatrices hypertrophiques sur la formation d‘un derme fibrotique
(Bellemare, Roberge et al. 2005). Des études ont également montré que l‘effet de l‘épiderme sur
le derme dans les cicatrices hypertrophiques est un effet paracrine pouvant être mimé par l‘ajout
de milieu conditionné par des kératinocytes cultivés en monocouche (Bergeron 2005). Des
expériences ont montré que cet effet peut partiellement être expliqué par une augmentation de la
production de TIMP-1 par les cellules pathologiques (Simon et al. 2012). Le but de mes travaux
était donc d‘identifier l‘ensemble des facteurs sécrétés par les kératinocytes responsables de
l‘augmentation de la fibrose induite par les kératinocytes de cicatrices hypertrophiques.
Objectif:
Trouver le ou les facteurs kératinocytaires responsables de la fibrose dans les cicatrices
hypertrophiques.
Objectifs spécifiques:
Déterminer les variations dans les profils de sécrétions protéiques des kératinocytes
normaux et hypertrophiques cultivés en monocouche grâce à la méthode d‘électrophorèse
en deux dimensions 2D-DIGE suivie d‘une identification des protéines d‘intérêt par
spectrométrie de masse
Valider les résultats en quantifiant les protéines d‘intérêt par des méthodes spécifiques
comme l‘ELISA, le Western blot et les dosages enzymatiques
24
CHAPITRE 2:
MATÉRIELS ET MÉTHODES
25
PARTIE I: Culture cellulaire
26
Cellules utilisées:
La constitution d‘une banque de cellules se fait à partir de biopsies cutanées prélevées chez des
donneurs volontaires. Chaque population de cellules provient d‘un donneur dont l‘anonymat est
protégé par un numéro suivant l‘abréviation des différents types cellulaires. Une biopsie de peau
normale permet l‘isolement des kératinocytes normaux (KA). L‘isolement des kératinocytes
hypertrophiques (KH) est effectué à partir d‘une biopsie de cicatrice obtenue suite à une
chirurgie correctrice chez un patient ayant une cicatrice hypertrophique. Les cellules récupérées
de la biopsie sont congelées après un passage en culture in vitro. Les cellules sont cultivées au
moins pendant un passage après décongélation avant d‘être utilisées.
Le numéro de passage (Px) pour chaque lignée cellulaire représente le nombre d‘ensemencement
de ces cellules in vitro. Le P0 ou passage zéro correspond au premier ensemencement post-
extraction. Dans nos études, les cellules épidermiques (KA et KH) sont utilisées en passage 2.
Milieu de culture:
Les kératinocytes, KA et KH sont cultivés dans le milieu DME Ham‘s complété avec 5% de
sérum de veau reconstitué (FCS) (Hyclone, Flow Labs Missisauga, Ontario, Canada), 10 ng/ml
d‘EGF (Chiron Corp., Emeryville, CA), 5 µg/ml d‘insuline (I), 10 -10
M de toxine du choléra
(Tc) (Schwarz/Mann, Cleveland, OH), 0,4 µg/ml d‘hydrocortisone (H) (Calbiochem, La Jolla,
CA), 100 U/ml de pénicilline (P) et 25 µg/ml de gentamicine (Sigma, St. Louis, MO). Les
cellules sont toutes cultivées en présence de fibroblastes de souris 3T3 irradiés à une température
de 37° C dans une atmosphère contenant 8% de CO2.
27
Préparation des milieux conditionnés des populations de cellules:
Huit populations différentes de KA et de KH ont été utilisées. La liste des populations est donnée
dans le tableau ci-après. Lorsque les kératinocytes sont à 80% de confluence, quatre lavages
successifs des cellules sont effectués avec du milieu DME Ham‘s afin d‘enlever le sérum. Les
cultures sont ensuite mises en présence de (10 ml/75 cm2) milieu DME Ham‘s sans additifs
pendant 24 h.
Récupération des surnageants de KA et KH pour gels 2D:
Les surnageants de culture sont récupérés après 24 heures. Ils sont centrifugés, aliquotés et
congelés à -80° C.
28
Population
cellulaires Provenance de la biopsie
Endroit de
prélèvement
Sexe du
donneur
Âge du
donneur
(ans)
Âge de la
cicatrice
Traitement
administré
KKA Peau normale humaine Bras Femme 29 ø ø
KKB Peau normale humaine Bras Femme 29 ø ø
KMC Peau normale humaine Bras Femme 25 ø ø
KND Peau normale humaine Bras Femme 34 ø ø
KBP Peau normale humaine - Homme 23 ø ø
KSL Peau normale humaine - Homme 24 ø ø
KMJG Peau normale humaine - Femme 23 ø ø
KH5 Cicatrice hypertrophique Limite pubis-
abdomen Femme 60 6 mois Inconnu
KH6 Cicatrice hypertrophique Épaule Inconnu Inconnu Inconnu Inconnu
KH7 Cicatrice hypertrophique Abdomen Femme 13 Qqles
années Inconnu
KH8 Cicatrice hypertrophique Inconnu Inconnu Inconnu Inconnu Inconnu
KH9 Cicatrice hypertrophique Abdomen Femme 69 4 ans Inconnu
KH10s Cicatrice hypertrophique Sein Femme 48 8 mois ø
KH12 Cicatrice hypertrophique Inconnu Inconnu Inconnu Inconnu Inconnu
Figure 8: Caractéristiques des différentes populations cellulaires de kératinocytes testées lors de ces
travaux. Ce tableau résume le nom de la population, la provenance, l‘endroit du prélèvement de la
biopsie, le sexe, l‘âge du donneur, l‘âge de la cicatrice et le traitement administré à la cicatrice avant la
biopsie.
29
PARTIE II: Électrophorèse en deux
dimensions (Gel 2D-DIGE)
30
Analyse différentielle des surnageants de KA et KH par la méthode
d’électrophorèse en deux dimensions:
Pour chaque population cellulaire, 50 ml de milieu conditionné pendant 24 h sont
précipités par la technique du TCA-DOC.
1. Précipitation de protéines faiblement concentrées par la méthode de
TCA-DOC:
La précipitation au TCA (acide trichloracétique) est une méthode pour précipiter les protéines
lorsqu‘elles sont en concentration faible. De plus, cette méthode permet le retrait des sels
indésirables pour effectuer une analyse électrophorétique. La précipitation TCA-DOC
(Déoxycholate de Sodium) permet d‘éliminer certains éléments interférents comme les agents
réducteurs, les détergents, les sels, les lipides, les composés phénoliques et les acides nucléiques
tout en conservant intactes les protéines de l‘échantillon. L‘élimination de ces contaminants
améliore l‘efficacité du marquage CyDye et augmente la résolution du patron de migration
électrophorétique. Les études ont montré que la quantité de protéines précipitées est dépendante
de la concentration du TCA. Bensadoun et Weinstein (1976) ont montré que l‘ajout d‘un agent
coprécipitant, le DOC, améliore la récupération. Le DOC est un détergent à pH neutre. Par
contre, son acidification réduit considérablement sa solubilité. Pour effectuer la précipitation, 33
ml de milieux conditionnés sont récupérés à lesquels sont ajoutés 330 µl de solution 2% de DOC
(1% v/v) suivie d‘une incubation sur glace pendant 30 minutes. Un point important à noter est
d‘éviter la production de bulles en mélangeant avec la pipette car cela peut causer la dénaturation
des protéines. Après 30 minutes d‘incubation, 3.33 ml de TCA (10% v/v final) sont ajoutés
entraînant un changement de couleur de la solution du rouge vers l‘orange, suite à une
modification du pH. Après une incubation sur glace d‘une heure, une centrifugation de
15000g/20 min est effectuée à 4°C. Vingt ml d‘acétone 100% sont déposés sur le culot qui est
vortexé doucement en évitant de le dissocier. Le culot est conservé à -20°C pour 5 minutes. Une
centrifugation de 15000g/5 min est réalisée à 4°C et le surnageant est enlevé. Un 2ème
lavage avec
5 ml d‘acétone 100% est ensuite réalisé comme précédemment. Le culot de protéines est séché
en utilisant un vacuum avec une pipette pasteur avant d‘être resolubilisé dans 200 µl de tampon
31
IEF (Isoelectric Focusing) (7 M urée, 2 M thiourée, 30 mM Tris et 4% CHAPS) en vortexant
jusqu‘à dissolution complète. Afin de faciliter la solubilisation du culot, l‘échantillon est soniqué
avec une micropointe pour dissoudre les agrégats (pulse court de faible intensité, sur glace). Il est
important que la température des échantillons ne dépasse pas 37°C, la chaleur accélérant la
carbamylation des protéines en présence de l‘urée. La carbamylation affecte le patron de
migration des protéines en provoquant l‘étalement des spots lors d‘une migration en première
dimension (IEF). Une centrifugation de 15000g/10 min à température pièce est ensuite effectuée
afin d‘éliminer les débris insolubles. Le surnageant est transféré dans un nouveau microtube et le
pH de l‘échantillon est mesuré. Le pH optimal pour le marquage protéique avec le CyDye est de
8.5. Si le pH diffère de 8.5±0.5, il faut effectuer un réajustement car une valeur différente de pH
va diminuer l‘efficacité de la réaction de marquage. Une fois le pH ajusté, la concentration
protéique est dosée par la méthode de Bradford.
2. Dosage de la concentration protéique par la méthode de Bradford:
La méthode de Bradford est un dosage protéique de type colorimétrique impliquant la liaison du
colorant Bleu de Coomasie G-250 avec les acides aminés aromatiques (tryptophane, tyrosine et
phénylalanine) et avec les résidus hydrophobique d‘acides aminés composants les protéines. Le
colorant existe sous trois formes: cationique (rouge), neutre (vert) et anionique (bleu). Sous
condition acide, le colorant est majoritairement dans la forme cationique rouge doublement
protonée (Amax=470 nm). Par contre, lorsque le colorant se lie à une protéine, il est converti en
forme stable non-protonée de couleurs bleu (Amax=595 nm). Le changement d‘absorbance à 595
nm est proportionnel à la quantité de colorant lié; ainsi, en condition d‘excès de colorant et en
utilisant une gamme étalon d‘un standard protéique nous pouvons déterminer la concentration
protéiques d‘un échantillon. Contrairement aux autres méthodes de mesure de la concentration
protéique, la méthode de Bradford est moins sensible aux interférences causées par différents
agents présents dans les échantillons protéiques. Elle est toutefois affectée par les détergents,
modifiée par le pH, ne réagit pas avec les protéines de faible poids moléculaire (<3000 Da) et
possède une faible linéarité. Les échantillons solubilisés dans du tampon IEF peuvent être dosés
par la méthode de Bradford dite de «High Range» sans dilution dans un autre tampon ou «Low
Range» en diluant au 1/80 au minimum sans tenir compte de la concentration protéique de
32
l‘échantillon qui possiblement requiert des dilutions supérieures pour se situer à l‘intérieure de la
gamme du standard. La méthode utilisée dans mes expériences est la méthode «High Range» qui
n‘a pas besoin de dilution dans un autre tampon sauf d‘une première dilution dans le tampon
d‘IEF. Le tampon IEF contient 7 M urée, 2 M thiourée, 30 mM Tris et 4% CHAPS. Le réactif de
Bradford est brun à l‘état libre. Quand il se lie aux protéines, il prend une teinte bleue qui
possède un coefficient d‘extinction molaire élevé à 595 nm.
3. Marquage des échantillons:
Le marquage des échantillons se fait avec le réactif «CyDye DIGE Fluor minimal dye labeling»
qui est composé de trois fluorochromes de cyanines (Cy2, Cy3 & Cy5) avec des caractéristiques
spectrales distinctes; ceux-ci ont été sélectionnés pour la similitude de leurs masses et de leurs
charges. Lorsque conjugué à une protéine, chaque fluorochrome ajoute 650 Da à la masse de la
protéine. Cet ajout n‘affecte pas visiblement le patron de migration lors de la séparation sur IEF
et SDS-PAGE. De plus, la charge globale des protéines n‘est pas modifiée par l‘ajout de
cyanines fluorescentes en raison du remplacement d‘une charge +1 de lysine en milieu acide par
une charge +1 des cyanines. Le marquage repose sur la présence du groupement N-hydroxy-
succinimidyl (NHS) ester présent sur les 3 réactifs CyDyes, et une réaction de substitution
nucléophile avec le groupe amine en epsilon des lysines. Le groupement NHS ester permet la
formation d‘une liaison amide entre les résidus lysines des protéines et les fluorochromes
CyDyes. Les échantillons protéiques à analyser sont dilués à une concentration unique de 5 à 10
µg/µl dans du tampon IEF. Il est important d‘avoir tous les échantillons prêts pour effectuer une
expérience de séparation par électrophorèse 2D-DIGE afin de pouvoir préparer un échantillon
regroupant un aliquot de tous les échantillons (pool). Ce pool contient une même quantité de tous
les échantillons et sera marqué avec le fluorochrome Cy2. Dans cette expérience, les surnageants
de culture de 8 populations de KA et 8 populations de KH ont été utilisés. La moitié (sélection
aléatoire) des échantillons ont été marqués avec le fluorochrome Cy3 et l‘autre moitié avec le
marqueur Cy5. Le but de cette sélection aléatoire des échantillons est d‘éliminer les biais
possibles liés aux marquages. La quantité optimale de protéines à déposer par puits pour un
marquage CyDye est 40% de la quantité totale. Une concentration protéique de 2 µg/µl est
nécessaire pour le marquage CyDye. Quarante µg (pour un volume de 20 µl) de chaque
33
échantillon ont donc été utilisés pour chaque marquage avec les CyDyes. Chaque CyDye est
dilué dans du tampon DMF (Dimethyl formamide) à une concentration de 1 mM puis 0.8 µl du
marqueur est ajouté dans chaque tube contenant 40 µg de protéines à marquer, avant d‘être
incubé pendant 30 minutes, sur la glace et à l‘abri de la lumière. Pour arrêter la réaction, de la
lysine (0.2 mM de concentration finale) est ajoutée dans les échantillons. Les mélanges sont
ensuite vortexés et incubés 10 minutes sur glace à la noirceur. Les échantillons sont conservés à
la noirceur à -80ºC pour un maximum de 3 mois. Il est à noter que le réactif «CyDye DIGE Fluor
minimal dye» ne permet le marquage que d‘une faible proportion des protéines d‘un échantillon.
Le ratio de 400 pmol CyDye par 50 µg de protéine assure que le colorant marque seulement 1 à 2
% des résidus lysines, impliquant le marquage des protéines avec un seul fluorochrome par
protéine (absence de conjugaison multiple).
Figure 9: Les étapes de marquage CyDye. Les protéines sont précipitées. Un mélange de tous les
échantillons permet d‘obtenir un pool des échantillons qui sera le standard interne de l‘expérience. Le
standard interne (pool) est marqué avec Cy2 et les échantillons sont marqués avec Cy3 ou Cy5 d‘une
façon aléatoire avec un ratio de 400 pmol de colorant/50 μg de protéines.
(http://www.bio.iitb.ac.in/~sanjeeva/virtual_lab/Virtual_Laboratory/2DG_manual.html)
34
4. Migration selon une première dimension:
La migration selon une première dimension est une migration dans laquelle la séparation des
protéines se fait en fonction de leur point isoélectrique. Le point isoélectrique est un pH où les
charges positives et négatives d‘une protéine sont en même quantité, induisant une charge
globale nulle. La migration selon la première dimension se fait dans des bandelettes. La
technique du gel 2D-DIGE permet la migration concomitante de 3 échantillons différents dans la
même bandelette. Dans cette expérience, un échantillon de KA marqué avec Cy3/5, un
échantillon de KH marqué avec Cy5/3 et un standard interne marqué avec Cy2 sont déposés dans
chaque bandelette. Pour cela, 16 µl de chaque échantillon sont mélangés dans un tube puis
l‘échantillon est dilué de moitié avec du tampon d‘échantillon composé du 500 µl Tampon I+ 5
µl IPG buffer (0.5 % final) + 4.7 µl DTT (1 mM final) (Le tampon I est un tampon
d‘équilibration qui réduit les protéines. Le tampon d‘IPG est un ampholyte transportant des ions;
le DTT (dithiothréitol) est un agent réducteur fort réduisant les ponts disulfures des protéines) +
0.25 µl de Bleu bromophénol (pour visualiser la migration). Une quantité totale.de 90 µg de
protéines est déposée par bandelette (30 µg pour les échantillons Cy2, Cy3 et Cy5). Cette
quantité est optimale selon la compagnie vendant les bandelettes (GE-Amersham). Les
bandelettes sont réhydratées avec une solution contenant 3 ml tampon I + 49.4 µl Destreak + 15
µl tampon IPG + 1.5 µl de Bleu bromophénol. Destreak est un réactif qui joue plusieurs rôles au
cours de la migration en deux dimensions. Il améliore la reproductibilité et la qualité des gels 2-
D en empêchant les rayures et élimine les taches supplémentaires causées par l'oxydation non
spécifique des protéines. Il stabilise également les protéines tout au long de la migration en 2-D,
assurant des profils protéiques simplifiés et bien résolus. La solution protéique est ensuite diluée
dans la solution de réhydratation des bandelettes afin d‘obtenir un volume finale de 450 µl avec
une concentration finale de 90 µg/ml. 450 µl du mélange sont déposés dans l‘appareil IPG box
en présence d‘une bandelette de 24 cm pour une incubation à température pièce pendant 16-20 h.
35
La bandelette réhydratée contenant les échantillons protéiques est ensuite déposée sur la plaque «
strip holder » du système Ettan IPG phore pour une migration selon la première dimension. Les
bandelettes sont constituées d‘un côté positif (+) et d‘un côté négatif (-). Du côté acide (+) de la
bandelette, de l‘eau apyrogène est ajoutée ainsi qu‘un morceau de papier. Du côté (-), un
mélange du tampon I + Destreak est ajouté ainsi qu‘un morceau de papier. Les électrodes sont
déposées sur le papier vis-à-vis du gel et 110 µl de Drystrip Cover Fluid (huile afin d‘éviter
l‘évaporation) sont ajoutés afin de recouvrir la bandelette. Le logiciel Ettan ™ IPG phore permet
de suivre les différentes étapes d‘avancement de la première migration. Les conditions de
migration sont un voltage de 500V pendant une heure.
Figure 10: Les bandelettes sont utilisées pour permettre la migration selon une première dimension.
Comme la bandelette reçue est sèche et congelée, il faut la réhydrater avant d‘utilisation. Les étapes de
réhydratation et de dépôt d‘échantillons se font en même temps.
Figure 11: Schéma du système Ettan IPG-phore.
36
Figure 12: Schéma représentant les migrations des échantillons selon les deux dimensions. Les
échantillons préparés sont marqués avec des marqueurs CyDyes. Ensuite, une même portion des 3
échantillons est mélangée afin de préparer le pool. Les protéines du pool sont également marquées avec
les marqueurs CyDyes. Les échantillons à étudier et les protéines du pool sont ensuite séparés grâce à un
gel 2D-DIGE. La première dimension (a-c) montre la migration des protéines en fonction de leur point
isoélectrique qui est un pH auquel la charge des protéines est neutre. La deuxième dimension (d-e) est une
séparation en fonction du poids moléculaire des protéines.
(http://www.ucl.ac.uk/ich/services/lab-services/mass_spectrometry/proteomics/technologies/2d_page
37
5. Migration selon une deuxième dimension:
La migration selon la deuxième dimension est une migration selon laquelle les protéines sont
séparées en fonction de leur poids moléculaire. Pour réaliser cette étape, des gels SDS-PAGE
12.5% sont préparés. Les bandelettes contenant les échantillons protéiques et ayant subi une
première migration sont rincées deux fois avec un tampon permettant de réduire les ponts di-
sulfures. Un rinçage rapide des bandelettes avec du tampon de migration (Running Buffer 5X,
1.5 M Tris, pH 8.8 qui contient 60.5 g Tris+ 288 g glycine+ 40 g SDS complété à 4L d‘eau
appyrogène) est ensuite effectué avant de déposer les bandelettes sur les cassettes du gel SDS-
PAGE en gardant toutes les sections acides (+) du même côté. La solution violette d‘agarose,
permettant de solidifier la bandelette sur le gel de polyacrylamide, est ajoutée en faisant attention
d‘éviter les bulles d‘air qui peuvent s‘accrocher sur les bandelettes et gêner la migration. Les
cassettes sont ensuite placées dans la cuve de migration remplie du tampon de migration et un
voltage de départ de 0.5 V par gel est appliqué. Il est ensuite possible d‘augmenter le voltage
jusqu‘à 1.75 V. Les échantillons migrent dans le gel en fonction de leur poids moléculaire.
Figure 13: Dépôt des bandelettes dans la cassette déjà assemblée et contenant le gel de migration selon la
2ème
dimension. L‘ensemble est mis dans la cuve de migration et un réglage de voltage permet aux
échantillons de migrer selon leurs poids moléculaire.
38
6. Acquisition et analyse des images en fluorescence:
L‘acquisition des images des gels après migration est faite avec un scanneur Typhoon TRIO +
(GE-Healthcare) permettant de détecter la fluorescence des protéines. Les logiciels ImageQuant
(GE-Healthcare) et Typhoon scanner (GE-Healthcare) control sont utilisés. Pour chaque gel,
trois images sont acquises en fonction de la longueur d‘onde d‘émission de chaque fluorochrome
(Cy2, Cy3 et Cy5). Les images sont ensuite analysées avec le logiciel Delta 2D (Decodon). C‘est
un logiciel qui permet de corriger les variations entre les gels en manipulant chaque image,
permettant de mettre au même endroit les points provenant des standards internes.
Figure 14: Scanneur Typhoon pour l‘acquisition des images en fluorescence. Deux cassettes peuvent être
placées en même temps pour l‘acquisition des images.
39
Figure 15: Schéma des analyses des images acquises par le scanneur Typhoon avec le logiciel Delta 2D.
Trois images de chaque gel en fonction de la longueur d‘onde des différents fluorochromes (Cy2 jaune,
Cy3 rouge, Cy5 vert) sont prises pour les analyses.
La figure 15 est un exemple d‘analyse réalisée avec 5 gels. Une connexion entre les 3 images du
même gel est faite par le logiciel (connexion intragel), puis via chaque standard interne de
chaque gel (connexion intergel). Une correction des variations intergels est effectuée puis
transférée aux gels liés (intragel). Par la suite, la fusion de tous les gels est faite et une carte
protéomique est créée correspondant à un patron général de tous les points présents dans
l‘ensemble des gels. Dans mes travaux, 7 membres de la famille KA et 7 membres de la famille
KH sont comparés au niveau de leur patron de sécrétion protéique. Les quantifications et
analyses statistiques sont réalisées. Dans cette analyse, un regroupement hiérarchique
(Hierarchical Clustering) et le test statistique de Mann-Whitney avec α = 0.01 ont été réalisés, les
points montrant une moyenne de densité entre les deux catégories de cellules de plus de 50% de
variations sont sélectionnés.
40
7. Coloration du gel et excision des points d’intérêt:
Pour pouvoir envoyer les points au centre de spectrométrie de masse pour analyser leur contenu
en protéines, il faut exciser les points d‘intérêt. Les points étant marqués avec un marqueur
fluorescent, ils ne peuvent être visualisés facilement. Il est donc important de colorer le gel avec
un marqueur visible à l‘œil. Il y a différentes façons de colorer un gel comme la coloration au
bleu de Coomassie (technique peu sensible) et au nitrate d‘argent (plus sensible mais pouvant
créer des produits interférants avec la spectrométrie de masse). Une coloration au nitrate d‘argent
a été réalisée selon 3 protocoles différents (Silver standard (O‘Connell, Stults, 1997), Sweet
Silver (Chevallet et al. 2008) et Blue Silver (Candiano et al. 2004)). Les tests effectués montrant
une meilleure sensibilité à la détection des protéines par spectrométrie de masse, la coloration
Blue Silver a été finalement utilisée.
Figure 16: Exemple d‘un gel coloré au nitrate d‘argent.
41
8. Spectrométrie de masse:
La spectrométrie de masse (en anglais, mass spectrometry ou MS) est une technique physique
d'analyse permettant de détecter et d'identifier des molécules d‘intérêt par mesure de leur masse,
et de caractériser leur structure chimique. Son principe réside dans la séparation en phase
gazeuse de molécules chargées (ions) en fonction de leur rapport masse/charge (m/z). Le travail
a été effectué au CHUL par le service de protéomique. À partir d'une bande/point provenant d'un
gel SDS-PAGE 1D ou 2D coloré au bleu de coomassie, SYPRO Ruby ou nitrate d‘argent, une
digestion à la trypsine est effectuée et les peptides obtenus sont injectés dans un système HPLC
(High-performance liquid chromatography) capillaire couplé à un spectromètre de masse avec
source nanospray. Le spectromètre mesure la masse (m/z) du peptide et le fragmente aux niveaux
des liens peptidiques. Cette fragmentation génère un spectre MS/MS qui est une représentation
de la séquence du peptide. L'interrogation d'une banque de protéines par la suite à l'aide de
logiciel spécifique (exemple: Mascot®) permet de trouver la séquence du peptide et donc de la
protéine par comparaison de la fragmentation théorique des séquences de la banque de données
avec celle obtenue expérimentalement.
Figure 17: Principe général de spectrométrie de masse.
42
9. Analyses des résultats de spectrométrie de masse:
L‘analyse des résultats obtenus par la spectrométrie de masse a été faite avec le logiciel Scaffold
Viewer (Proteome Software). C‘est un logiciel qui compare les séquences obtenues avec une
banque de données pour déterminer la similitude des séquences présentes dans l‘échantillon
étudié avec les séquences de la banque de données. Seules les séquences concordantes avec plus
de 95% de probabilité ont été retenues et les protéines correspondantes à ces séquences sont
analysées.
Figure 18: Image générale du logiciel Scaffold Viewer.
43
Partie III: Western blot, ELISA, test de
mortalité cellulaire et dosage de l’activité
MMP
44
1. Western blot:
Un western blot (ou immunoblot) est une méthode de protéomique pour détecter un/des
épitope(s) spécifique(s) (protéine) dans un échantillon donné d‘extrait ou d‘homogénat tissulaire.
La technique utilise l‘électrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence de sodium
dodécylsulfate (SDS-PAGE) pour séparer les protéines selon leur masse. Le réseau de
polyacrylamide est formé par polymérisation de monomère d‘acrylamide en présence d‘une
petite quantité de bis-acrylamide. Le bis-acrylamide permet de lier les polymères d‘acrylamide
entre eux, il est utilisé comme agent pontant. La polymérisation de l‘acrylamide est une catalyse
par radicaux libres initiée par l‘addition de persulfate d‘ammonium et de TEMED qui catalyse la
décomposition des ions persulfates pour donner un radical libre. La polymérisation continue
jusqu‘à ce qu‘il n‘y ait plus de monomère d‘acrylamide libre. Le système utilisé pour le western
blot comprend deux modes successifs de migration électrophorétique, un gel de concentration
(stacking gel) et un gel de séparation (resolving gel). Le passage de l‘un à l‘autre se fait avec un
changement de pH et par une augmentation de la concentration en acrylamide du gel. L‘objectif
du gel d‘électrophorèse en deux parties est de pallier aux problèmes liés aux faibles quantités de
protéines et aux volumes parfois non négligeables déposés dans les puits. Les protéines séparées
selon leur poids moléculaires sont ensuite transférées sur une membrane, où elles sont exposées à
un anticorps spécifique à la protéine d‘intérêt. Il est possible grâce à cette technique de détecter
la présence d‘une protéine dans un homogénat protéique, d‘évaluer son poids moléculaire, sa
concentration, d‘effectuer des comparaisons entre différents extraits, etc. Il est important de
travailler sur glace pendant cette technique afin de prévenir la dégradation des protéines par les
protéases. Il est conseillé d‘extraire un maximum de protéines, de les doser, d‘en préparer une
partie pour l‘électrophorèse et d‘en conserver pour éventuellement en faire un autre usage
(Sébastien Larochelle, protocole LOEX).
45
o Extraction des protéines cellulaires:
Les cellules cultivées et traitées avec du milieu DH sans additifs pendant 24 heures sont
trypsinées, comptées au compteur Coulter® et rincées 2 fois par centrifugation avec 5 ml de PBS
afin d‘enlever le sérum résiduel. Le culot cellulaire est ensuite suspendu dans un volume du
tampon d‘échantillon (TE 2X + Complete® (Roche) (un ensemble d‘inhibiteurs de protéases afin
d‘éviter la dégradation des protéines : staurosporine à 200 nM (inhibiteur de protéine kinase C)
et Na3VO4 à 2 mM (inhibiteur des phosphatases)). Les échantillons sont homogénéisés par
sonication avec des impulsions courtes à 15% d‘amplitude pour éviter de briser les protéines,
puis chauffés à 95ºC pendant 5 minutes afin de dénaturer les protéines de l‘extrait. Les
échantillons sont vortexés et centrifugés afin de récupérer les échantillons présents sur les parois,
aliquotés et gardés congelés.
o Dosage des protéines par la méthode micro BCA:
La méthode de dosage des protéines par la méthode de micro BCA (Thermo Scientific) est basée
sur un dosage colorimétrique des protéines. Elle a été effectuée comme décrit dans le protocole
de la compagnie.
o Préparation des solutions protéiques:
Les extraits sont dilués dans du tampon TE 2x afin d‘obtenir une concentration protéique
identiques pour tous les échantillons de 3 µg/ µl permettant de déposer 10 µl soit 30 µg par puits.
Du β-mercaptoéthanol (0.12 µg/ µl final) et du bleu de bromophénol (0.15 µg/ µl final) sont
également ajoutés avant de chauffer les échantillons 5 minutes à 95ºC avant d‘être congelés.
o SDS – PAGE: Sodium Dodecyle Sulfate PolyAcrylamide Gel Electrophoresis
C‘est une technique de migration des échantillons sur des gels d‘acrylamide. Pour cette
technique, 2 gels avec le pourcentage d‘acrylamide différent sont utilisés en séquence. Le gel de
concentration (stacking gel) est un gel avec 4% d‘acrylamide qui permet de concentrer les
protéines avant leur entrée dans le deuxième gel, un gel de séparation. C‘est un gel avec 10 %
46
d‘acrylamide qui permet la migration des protéines selon leur poids moléculaire. Les
échantillons sont déposés à raison d‘un volume de 5 µl/puits. Pour minimiser la diffusion latérale
des protéines, il faut remplir les puits vides avec du tampon d‘échantillon complet (TE 1X). La
migration des échantillons est effectuée à un voltage de 100 V pendant 2 heures jusqu‘à ce que le
bleu de bromophénol ajouté aux échantillons atteigne le bas du gel.
o Transfert:
C‘est une étape qui permet de transférer sur une membrane les protéines ayant migrées dans le
gel. Il existe 2 types de membranes utilisées pour transférer les protéines: la membrane de PVDF
et la membrane de nitrocellulose. Pour avoir un transfert correct, il est important d‘utiliser le
tampon de transfert adéquat pour le type de membrane utilisée. Une membrane de nitrocellulose
ainsi qu‘un tampon CAPS ont été utilisées dans mes expériences. Le tampon CAPS est un
mélange de 4.426 g de CAPS + 1.8 L d‘eau apyrogène + 200 ml de MeOH (méthanol). Pour
transférer les protéines du gel à la membrane il y a deux possibilités: soit un transfert en 2 heures
avec un voltage de 110 V, soit un transfert toute la nuit avec un voltage de 30 V.
o Coloration de la membrane:
Lorsque le transfert est terminé, la membrane est colorée au Rouge S Ponceau en l‘incubant 5
minutes avec agitation. La coloration au Rouge S Ponceau permet de vérifier l‘uniformité du
transfert. Après 5 minutes, la membrane est rincée avec de l‘eau distillée afin d‘augmenter le
contraste entre les bandes protéiques et le bruit de fond. Une fois les bandes visualisées, la
membrane est rincée avec du tampon de transfert afin d‘éliminer le colorant et est conservée
dans du PBS à 4ºC.
o Immuno détection (blotting):
Cette étape permet de détecter les protéines d‘intérêt dans l‘extrait cellulaire grâce à l‘ajout
d‘anticorps. La membrane est lavée avec du PBST (PBS + 0.05% Tween 20) et les sites
antigéniques sont saturés avec du PBS + 5% lait en poudre par incubation 1 heure avec agitation.
47
L‘anticorps primaire, déjà dilué dans du PBS + 5% lait, est ensuite ajouté pour une incubation de
1 heure avec agitation. Après lavage, un deuxième blocage des sites antigéniques est fait avec
PBST + 5% lait pendant 45 minutes avec agitation. Une incubation de 1 h avec agitation avec
l‘anticorps secondaire dilué dans du PBST + 5% lait est ensuite effectuée. Après rinçage, la
membrane est conservée dans du PBS à 4ºC jusqu‘à la révélation.
o Révélation par chimioluminescence:
L‘étape de révélation est une dernière étape qui permet de détecter l‘enzyme couplé à l‘anticorps
secondaire. Le luminol contenu dans la solution de révélation est oxydé en condition alcaline par
le système HRP/H2O2 ce qui l‘amène dans un état d‘excitation. La membrane est rincée une fois
dans du PBS 1X. La solution de Supersignal® (Thermo Scientific) est préparée selon les
indications de la compagnie. La membrane est incubée 1 minute dans le réactif puis déposée sur
une pellicule de plastique. Une acquisition de la lumière émise est ensuite rapidement effectuée
selon différents temps d‘acquisition par l‘appareil de lecture Fusion FX7 (MBI Lab Equipment)
et le logiciel Fusion (vilber lourmat).
2. ELISA:
La technique d‘ELISA est une technique pour quantifier la protéine d‘intérêt dans les
échantillons. Une trousse ELISA permettant de doser la quantité de la protéine SPINK5 dans les
surnageants de culture a été utilisée selon le protocole de la compagnie USCNK. La lecture de la
plaque est faite grâce à un spectrophotomètre et le logiciel SoftMax Pro (Molecular Devices) à
une longueur d‘onde de 450 nm.
48
3. Décompte des cellules mortes au compteur Coulter®:
La mortalité cellulaire dans les cultures a été évaluée par comptage des cellules flottantes dans le
surnageant. Pour réaliser cette expérience, les différentes populations de kératinocytes en
passage 1 sont cultivées en monocouche. À 80% de confluence, les cellules sont lavées puis du
milieu sans sérum et sans additif est ajouté. Après 24 heures, le surnageant de culture est
récupéré et centrifugé à 15000g pendant 20 minutes à 4 ºC. Le culot est alors dilué avec 10 ml
d‘isoton avant de faire un comptage au compteur Coulter®.
4. Dosage de l’activité enzymatique de MMPs:
Pour déterminer le niveau d‘activité des MMPs dans les surnageants de culture des kératinocytes
un dosage enzymatique est effectué sur les surnageants de différentes populations de
kératinocytes en utilisant le kit de dosage SensoLyte® 520 Generic MMP Assay (AnaSpec).
Afin de doser l‘ensemble des MMPs présentes dans le milieu de culture, celles si sont activées en
incubant les échantillons avec le réactif de mercure (APMA à une concentration de 1 mM)
pendant 3 heures à 37°C. Un peptide, substrat des MMPs est ensuite ajouté à l‘échantillon et une
lecture de la fluorescence générée lors de la coupure du substrat est effectuée par
spectrofluoromètre à une longueur d‘émission de 520 nm. Le logiciel «Skanlt RE for Varioskan
Flash 2.4.3» (Thermo) permet de suivre les modifications de fluorescence en fonction du temps.
49
CHAPITRE 3:
RÉSULTATS
50
3.1. Composition protéique des différents surnageants (gel 2D):
La composition protéique de différents surnageants de kératinocytes normaux et hypertrophiques
(7 par catégories de cellules) a été analysée par électrophorèse bidimensionnelle puis
spectrométrie de masse afin de déterminer les facteurs épithéliaux responsables de
l‘augmentation de la fibrose dans les cicatrices hypertrophiques.
Figure 19: Image générale d‘un gel 2D avec les points à analyser par spectrométrie de masse. Les points
de différentes couleurs montrent une différence dans le patron de sécrétion de deux familles de
kératinocytes.
51
3.2. Analyse des gels par le logiciel Delta 2D:
Les analyses de tous les gels, le transfert des corrections aux gels liés et une fusion de tous les
gels permettent de créer une carte protéomique (Figure 20). L‘axe des X présente les différents
échantillons: 7 surnageants de culture de KA et 7 de KH. L‘axe des Y présente les numéros
d‘identification de chaque point détecté sur le gel. Chaque point correspond à un groupe des
protéines/peptides ayant un poids moléculaire et un point isoélectrique similaires. Au croisement
de X et Y, la couleur représente l‘intensité fluorescente de chaque point. La couleur verte signifie
une faible expression de la/les protéines par rapport à la moyenne de l‘ensemble des protéines
du gel et la couleur violette, une expression élevée.
Afin de déterminer les points protéiques significativement différents entre les surnageants de
culture provenant des KA et des KH, un test non paramétrique Wilcoxon-Mann-Whitney (alpha
= 0.01) a été effectué. Ce test permet de comparer l‘intensité de fluorescence obtenue pour
chaque point protéique et entre les deux catégories de populations (Figure 21). Ce test nous a
permis de déterminer que 107 points sur 1057 points détectés étaient significativement différents
entre les surnageants des KA et des KH. Ce nombre de points étant encore trop important pour
une analyse par spectrométrie de masse, nous avons sélectionné les points qui avaient en
moyenne plus de 50% de variation entre les surnageants de KA et de KH. Ceci a permis de
mettre en évidence 16 points distinctifs entre les deux catégories de kératinocytes (Figure 22).
Des analyses statistiques par «Hierarchical Clustering» (regroupement hiérarchique) regroupent
les échantillons en fonction du schéma d‘expression des protéines observées. Ceci permet de trier
les échantillons en fonction de l‘homologie de leur patron de sécrétion. Les résultats sont donnés
sous la forme d‘un arbre placé sous la liste des échantillons en X. Ce classement nous a permis
de démontrer que les surnageants de culture des KA sont nettement différents de ceux des KH
puisque l‘ensemble des surnageants est nettement divisé entre les KA (à gauche) et les KH (à
droite) (Figures 20, 21, 22).
52
Figure 20: Image générale de la carte protéomique obtenue par le logiciel Delta 2D. Le patron de
sécrétion des protéines est détecté par l‘intensité de fluorescence de chaque point. La couleur verte
signifie une expression moins élevée des protéines et la couleur rose signifie une expression plus élevée
des protéines.
Figure 21: La carte protéomique suite à un test non paramétrique de Wilcoxon-Mann-Whitney, alpha =
0.01, (n=7) permettant d‘éliminer les points de densité identique entre les deux catégories de populations.
KA KH
KA KH
Points significatifs: 107
Points non significatifs: 950
% points significatifs: 10%
53
Figure 22: Sélection des points montrant ± 50% de variation dans le patron de sécrétion
des protéines entre les Kératinocytes normaux (KA) et hypertrophiques (KH) (n=7). La couleur
verte signifie une expression moins élevée des protéines alors que la couleur rose signifie une
expression plus élevée des protéines.
Points significatifs: 16
Points non significatifs: 1041
% points significatifs: 1.5%
KMC
KKB
KND
KBP
KKA
KMJG
KSL
KH11
KH8
KH6
KH12
KH10s
KH5
KH7
KA KH
54
3.3. Analyse par spectrométrie de masse:
L‘analyse par spectrométrie de masse des 16 points protéiques (réalisée par la plateforme
protéomique du Centre de génomique de Québec du CHUQ) a permis d‘identifier différentes
protéines extracellulaires, intracellulaires et certains fragments inconnus. Les protéines SPINK5
et MMP-1 sont des protéines qui sont présentes à un niveau élevé dans le surnageant de culture
des kératinocytes normaux. Par contre, les protéines B4DPD5, PCNA (Proliferating cell nuclear
antigen), chaîne légère de la myosine, kératines de type I et II, A0N4V7, VATB2, calsyntenine-1
sont des protéines intracellulaires qui sont présentes à un niveau élevé dans le surnageant de
culture des kératinocytes hypertrophiques.
Figure 23: Image de gel 2D coloré en nitrate d‘argent afin de visualiser et exciser les points d‘intérêt. Les
protéines de 16 points ont été identifiées par spectrométrie de masse. Les protéines SPINK5 et MMP-1,
observées en plusieurs endroits, sont des protéines d‘intérêt dont la concentration est significativement
augmentée dans les surnageants de culture des kératinocytes normaux par rapport aux surnageants de
culture des kératinocytes de cicatrices hypertrophiques.
55
Figure 24: Carte protéomique avec le nom des protéines identifiées.
Les protéines obtenues dans la première moitié sont les protéines extracellulaires
alors que les protéines de la deuxième moitié sont les protéines intracellulaires.La
couleur rose signifie une expression plus élevée des protéines et la couleur verte
signifie une expression moins élevée des protéines. (n=7)
KMC
KKB
KND
KBP
KKA
KMJG
KSL
KH11
KH8
KH6
KH12
KH10s
KH5
KH7
KA KH
1021 MMP-1 1020 MMP-1 1044 MMP-1 223 Kazal-5 280 Kazal-5 1001 B4DPD5 990 PCNA 97 Myosine 641 Kératine 79 - 917 A0N4V7 526 VATB2 1019 - 401 A0N4V7 386 - 384 Calsyntenine-1
56
3.4. Détermination du taux de mortalité cellulaire:
La présence dans les surnageants analysés de protéines normalement présentes dans les cellules pourrait
être due à une augmentation du nombre de cellules mortes dans les cultures des KH par rapport aux KA.
Pour confirmer cette hypothèse, une évaluation des cellules mortes présentes dans les surnageants de
culture a été réalisée. Les résultats présentés dans la figure 25 confirment la présence faible mais
significative d‘une mortalité cellulaire plus élevée chez les KH que chez les KA.
Figure 25: Décompte des cellules mortes dans les surnageants de culture de kératinocytes
normaux (KA) et hypertrophiques (KH) afin d‘évaluer la mortalité cellulaire. Les résultats
montrent un taux de mortalité significativement plus élevé chez les kératinocytes hypertrophiques
(**P < 0.05, test t). (n=3 populations par catégorie)
**
N° des cellules mortes
/ml de surnageant de culture
57
3.5. Quantification de la protéine SPINK5 par la méthode ELISA:
Le dosage quantitatif de la protéine SPINK5 dans les surnageants de culture des deux familles de
kératinocytes par la méthode d‘ELISA ne montre aucune différence significative de cette
protéine entre les deux familles cellulaires.
Dosage SPINK5 par ELISA sur les surnageants
de culture KA et KH
KA
KH
0
50
100
150
200
250
La
qu
an
tité
de
pro
téin
e
SP
INK
5 p
g/1
06 c
ell
ule
s
Figure 26: Dosage ELISA de la protéine SPINK5 dans les surnageants de culture des
deux familles des kératinocytes (KA et KH). Les résultats montrent qu‘il n‘y a pas de
différence significative de la quantité de la protéine SPINK5 sécrétée par les deux
familles de cellules (n=7 populations par catégories).
58
3.6. Comparaison des niveaux de différenciation des kératinocytes par Western
blot:
Afin de déterminer si la sécrétion élevée de SPINK5 (chez les KA) est liée au niveau de
différenciation de ces cellules, le niveau de différenciation de deux familles des kératinocytes a
été analysé par la méthode de Western blot en évaluant deux marqueurs de différenciation des
kératinocytes, l‘involucrine et la filaggrine. Les résultats n‘ont pas montré de différence
significative du taux de différenciation chez les KA par rapport aux KH bien qu‘une
augmentation légère des marqueurs de différenciation soit perceptible chez les KA.
KA
KH
0
100
200
300
400
500
Invo
lucri
ne/A
cti
ne
KA
KH
0
100
200
300
400
500KA
KH
Filag
gri
ne/A
cti
ne
Comparaison du niveau de différenciation des KA et KH
Figure 27: Comparaison du niveau de
différenciation des kératinocytes dans les deux
populations de kératinocytes (KA et KH) par
Western blot grâce aux marqueurs de
différenciation des kératinocytes (filaggrine,
involucrine et actine est servie de contrôle pour
la normalisation). Une augmentation non
significative de différenciation est observée
chez les kératinocytes normaux. (n=6 pour
chaque population de kératinocytes)
59
3.7. Dosage enzymatique de l‘activité des MMPs dans les surnageants de
kératinocytes normaux et hypertrophiques:
Afin de valider les résultats obtenus par spectrométrie de masse, le niveau d‘activité des MMPs
dans les deux familles de kératinocyte normaux et hypertrophiques a été dosé par une méthode
de dosage fluorimétrique. Les résultats montrent une augmentation significative de cette activité
chez les kératinocytes normaux.
KA
KH
0.00
0.05
0.10
0.15
0.20
0.25
Dosage de l'activité MMP dans lesmilieux conditionnés des KA et KH
L'a
cti
vit
é M
MP
(p
g/1
06 c
ell
ule
s)
Figure 28: Dosage enzymatique de l‘activité MMP dans les surnageants de culture de
kératinocytes normaux (KA) et de cicatrices hypertrophiques (KH). Une augmentation significative
de l‘activité MMP est observée dans les surnageants de culture des kératinocytes normaux. (*p <
0.05, test t) (n= 6 pour chaque population de kératinocytes)
*
60
CHAPITRE 4:
DISCUSSION, PERSPECTIVES ET
CONCLUSION
61
Les cicatrices hypertrophiques qui surviennent à la suite d‘une brûlure de 2ème
et 3ème
degré sont
le résultat d‘altérations mal connues du processus de cicatrisation. Ces cicatrices sont
douloureuses et rouges à cause de la présence de nombreux capillaires sanguins. Un dépôt
excessif de matrice extracellulaire, une hyperprolifération des fibroblastes et une persistance
anormale des myofibroblastes sont des caractéristiques de cette cicatrisation pathologique. Les
travaux précédents de l‘équipe de la Dre Moulin ont montré pour la première fois un rôle majeur
de l‘épiderme pathologique sur l‘augmentation de l‘épaisseur du derme dans les cicatrices
hypertrophiques (Bellemare, Roberge et al. 2005). Les travaux subséquents ont montré que
l‘effet de l‘épiderme sur le derme est une action paracrine qui pouvait être simulée par l‘ajout de
milieux conditionnés par des kératinocytes hypertrophiques cultivés en monocouche (Bergeron
et al. 2005). Une première analyse a permis de montrer que TIMP-1, un inhibiteur des
collagénases responsables de la dégradation de la matrice extracellulaire, était augmenté dans le
milieu conditionné des kératinocytes hypertrophiques et que cette augmentation pouvait
expliquer partiellement l‘augmentation de l‘épaisseur dermique dans les cicatrices
hypertrophiques (Simon et al. 2012). TIMP-1 ne pouvant expliquer l‘ensemble des différences
observées dans la fibrose, nous avons voulu déterminer l‘ensemble des facteurs
différentiellement sécrétés entre les kératinocytes normaux ou de cicatrices hypertrophiques et
susceptibles d‘induire une telle différence dans l‘épaisseur dermique. Ces différences ont été
étudiées en comparant les profils de sécrétion des kératinocytes en fonction de leur origine. Les
profils de sécrétions protéiques ont été analysés par la technique d‘électrophorèse
bidimensionnelle (technique de gel 2D-DIGE). Par cette technique, les protéines sont séparées en
fonction de leur point isoélectrique et de leur poids moléculaire. La technique du gel 2D-DIGE
est une technique semi-quantitative qui permet la migration de 3 échantillons sur le même gel
contrairement à la technique classique du gel 2D qui ne permet pas de faire migrer plus d‘un
échantillon par gel. Les points protéiques ont été analysés par le logiciel Delta 2D et 16 points
d‘intérêt ont été analysés par spectrométrie de masse permettant de déterminer la présence de
plusieurs protéines potentiellement impliquées dans la fibrose. Parmi ces protéines, 2 protéines
ont été particulièrement étudiées: SPINK5 et MMP-1.
62
SPINK5:
Chez l‘humain, SPINK5 est un gène qui code pour une protéine de 120 kDa qui contient 15
domaines inhibiteurs de protéases à sérine dont 2 domaines de type Kazal et 13 domaines de type
non Kazal. La protéine joue un rôle non seulement dans la croissance et la différenciation des
cellules épidermiques, mais également elle est considérée comme un régulateur négatif important
pour l‘action des protéases in vivo (Magert et al. 1999; Komatsu et al. 2002; Bitoun et al. 2003).
Une mutation de ce gène aboutit au syndrome de Netherton qui est une maladie récessive
autosomale et sévère qui affecte la peau et les cheveux (Bamboo hair) (Chavanas et al. 2000;
Bitoun et al. 2001, 2003; Sprecher et al. 2001, 2004; Ishida-Yamamoto et al. 2005; Yang et al.
2004). Les résultats obtenus par l‘analyse en spectrométrie de masse montrent un niveau élevé de
fragments de la protéine SPINK5 dans les surnageants de culture des kératinocytes normaux par
rapport aux kératinocytes hypertrophiques. Pour confirmer ce résultat, nous avons quantifié cette
protéine dans les milieux conditionnés par les kératinocytes avec une trousse d‘ELISA
spécifique pour la SPINK5. Le dosage ELISA n‘a montré aucune différence significative au
niveau de cette protéine entre les surnageants de culture des deux catégories de kératinocytes. Ce
résultat est contradictoire avec les résultats obtenus par l‘analyse en spectrométrie de masse.
Cependant, ceci peut être expliqué par le fait que le dosage par ELISA utilise deux anticorps
différents dirigés contre deux épitopes de la protéine, le dosage quantifie ainsi la protéine entière
présente dans le surnageant de culture. Au contraire, les résultats obtenus par spectrométrie de
masse révèlent que les fragments permettant d‘identifier SPINK5 étaient présents dans deux
points protéiques différents et que ces deux points avaient migrés au niveau des faibles poids
moléculaires (plus faibles que MMP-1 qui a un poids moléculaire de 43/52 kDa). Ceci montre
que ces points contenaient des fragments de SPINK5 et non la protéine entière (120 kDa). Nous
supposons donc qu‘il existe dans les kératinocytes normaux une digestion enzymatique plus
importante de SPINK5 que dans les kératinocytes hypertrophiques. Afin de confirmer ces
résultats, il faudra réaliser un western blot afin de valider la présence des fragments de SPINK5
dans les surnageants de culture. Si cela se confirme, l‘hypothèse d‘une augmentation de la
présence ou de l‘activité d‘une enzyme pouvant digérer SPINK5 pourra être émise. Parmi ces
enzymes, MMP-1 est la première enzyme que nous étudierons puisque les résultats montrent une
augmentation de cette enzyme dans les surnageants. Nous rajouterons de la MMP-1 active dans
un surnageant de culture de kératinocytes de cicatrices hypertrophiques et étudierons l‘apparition
63
possible des fragments dégradés de SPINK5 par western blot. Les données de la littérature ont
montré une augmentation de la présence de la protéine SPINK5 chez les kératinocytes
différenciés (Bitoun et al. 2003; Ishida-Yamamoto et al. 2005). L‘augmentation de SPINK5 dans
les surnageants de culture des kératinocytes normaux pourrait être liée à un niveau de
différenciation des kératinocytes différent entre les deux catégories de kératinocytes. Il faut noter
que des kératinocytes utilisés pour nos tests sont les kératinocytes cultivés en monocouche. Lors
de la récolte des milieux conditionnés, les kératinocytes étaient visuellement non différenciés, à
une confluence de 80%. Il est cependant difficile d‘évaluer le taux exact de différenciation de ces
cellules. Nous avons donc effectué une expérience complémentaire avec les mêmes populations
de kératinocytes que celles utilisées pour les analyses en gel 2D mais avec de nouveaux
surnageants de culture. Un western blot a été réalisé afin de déterminer la quantité de deux
marqueurs de différenciation des kératinocytes: la filaggrine (un marqueur tardif de la
différenciation des kératinocytes) et l‘involucrine (un marqueur précoce de la différenciation des
kératinocytes). Nos résultats ne montrant pas de différence significative dans l‘expression de ces
deux marqueurs entre les deux catégories de kératinocytes, la différence de sécrétion des
fragments de SPINK5 ne peut donc être liée au taux de différenciation des cellules. Pour la suite
des études, les fragments de SPINK5 pourraient être ajoutés dans les surnageants de culture de
fibroblastes ou kératinocytes avant de quantifier différents marqueurs de la fibrose comme la
sécrétion de collagènes ou des MMPs. D‘un autre côté, il est possible de réaliser la technique de
l‘interférence à l‘ARN (RNAi) afin d‘inhiber la production de la protéine cible, ici SPINK5. Ceci
pourrait nous aider à comprendre le rôle de ces fragments dans la fibrose.
64
MMP-1:
Les résultats de spectrométrie de masse ont détecté la présence de MMP-1 dans 3 points
protéiques analysés. Ces trois points étaient à la même distance de migration dans le gel en 2ème
dimension mais à des points isoélectriques légèrement différents, reflétant des différences dans
leur charge électrique probablement liées à des modifications post-traductionnelles
(glycosylation…) sans que cela n‘influence leur poids moléculaire. Les MMPs représentent une
famille comprenant vingt enzymes zinc-dépendantes (23 MMPs humaine connues) (Nagase and
Woessner 1999) qui peuvent dégrader certaines des protéines constituant la matrice
extracellulaire (Bode, Fernandez-Catalan et al. 1999). Les résultats obtenus montrent un niveau
plus élevé de MMP-1 dans les surnageants de culture des kératinocytes normaux. Dans la
littérature, il a été montré que MMP-1 est sécrétée par les cellules de kératinocytes normaux
(Jinlong et al. 2010) mais également par les fibroblastes (Westermarck et al. 1998). Dans nos
expériences, les kératinocytes sont cultivés en monocouche et en présence de fibroblastes 3T3
irradiés de souris. Afin de valider que la MMP-1 détectée par spectrométrie de masse est bien
d‘origine humaine (et donc sécrétée par les kératinocytes) et non murine (sécrétée par les
fibroblastes 3T3), une comparaison des séquences des protéines humaines et murines (blast) a été
réalisée grâce à une banque de données du site NCBI (Pubmed). La comparaison des séquences
de MMP-1 humaine et murine montre une forte différence de séquence de cette protéine en
fonction de l‘espèce. La comparaison avec les fragments identifiés par spectrométrie de masse a
permis de confirmer que la protéine MMP-1 détectée était bien d‘origine humaine et provenait
donc des kératinocytes.
Afin de valider les résultats obtenus, un dosage de l‘activité enzymatique des MMPs présentes
dans les milieux de culture a été réalisé. Les résultats montrent une augmentation significative de
cette activité dans les surnageants de culture des kératinocytes normaux confirmant notre
hypothèse que les kératinocytes normaux sécrètent plus de MMPs que les kératinocytes de
cicatrices hypertrophiques. Si la sécrétion de MMP-1 par les kératinocytes de peau normale est
connue (Jinlong et al. 2010), la diminution de la sécrétion de MMP-1 par les kératinocytes de
cicatrices hypertrophiques n‘a pas été rapportée dans la littérature. Cette diminution du potentiel
de dégradation (Birkedal-Hansen, Moore et al. 1993) de la matrice extracellulaire au niveau des
cicatrices hypertrophiques pourrait expliquer la fibrose de ces cicatrices pathologiques. Il est à
65
noter que l‘ajout de Galardin (un inhibiteur général des MMPs) dans le milieu de culture entraîne
une augmentation très marquée de l‘épaisseur du derme lors de la fabrication de peau par génie
tissulaire par la technique d‘auto-assemblage (Simon et al. 2012). La sécrétion diminuée de
MMP-1 par les kératinocytes de cicatrices hypertrophiques pourrait donc être à l‘origine d‘une
diminution de la dégradation de la matrice extracellulaire et ainsi induire une forte accumulation
de la matrice extracellulaire dans les cicatrices hypertrophiques telle qu‘observée cliniquement.
Les protéines intracellulaires:
En plus de l‘augmentation des protéines SPINK5 et MMP-1 dans les surnageants de
kératinocytes normaux, des protéines intracellulaires ont été détectées par spectrométrie de
masse. Ces protéines, essentiellement connues dans la littérature comme étant intracellulaires,
sont à un niveau plus élevé dans les surnageant des kératinocytes hypertrophiques. Ceci nous a
amené à vérifier si le nombre de cellules mortes (pouvant avoir sécrétées ces protéines) était
identique dans les deux catégories de kératinocytes. Là encore, pour les expériences
complémentaires ayant été menées sur des cultures différentes de celles utilisées pour les
analyses par gel 2D, les résultats doivent être interprétés avec précaution. Un test de décompte de
la mortalité cellulaire a montré une augmentation faible mais significative du taux de mortalité
dans les cultures de kératinocytes de cicatrices hypertrophiques, confirmant notre hypothèse
qu‘une augmentation des cellules mortes dans ces cultures pourrait être à l‘origine de la présence
accrue de protéines intracellulaires dans les surnageants analysés. Ces protéines n‘ont donc pas
été étudiées en détail vis-à-vis de leur action possible dans la fibrose.
66
Limite de la méthode utilisée:
Les résultats des travaux précédents ont déterminé que TIMP-1 était sécrétée de façon plus
marquée par les kératinocytes des cicatrices hypertrophiques (Simon et al. 2012). Nos analyses
des composantes protéiques des surnageants de culture de deux familles de kératinocytes n‘ont
cependant pas détecté de différence dans la sécrétion de TIMP-1. Ceci provient de nos choix lors
des analyses. En effet, nous n‘avons sélectionné que les points ayant un taux de variation entre
les deux catégories de ±50%. TIMP-1 montrant une augmentation de +30% dans les surnageants
de KH, ce point, bien que présent dans la carte protéomique, a été éliminé de notre analyse. Il est
fort possible que d‘autres points intéressants pour la compréhension de la fibrose aient été
éliminés du fait de leur faible variation entre les deux catégories. L‘autre limite de cette méthode
est que nous n‘avons pas détecté de cytokines. Ceci peut venir du fait qu‘il n‘y a pas de
différence dans la sécrétion de ces protéines entre les KA et les KH, mais plus probablement
provient du fait que les concentrations des cytokines sécrétées sont en dessous du seuil de
détection de la méthode par spectrométrie de masse. Une analyse des cytokines par une méthode
quantitative (ELISA) reste donc à faire afin de s‘assurer que la stimulation pro-fibrotique des KH
ne résulte pas d‘une production différente de cytokines. Malgré ces limites, l‘utilisation des gels
2D-DIGE suivie d‘une analyse par spectrométrie de masse a permis de déterminer des
différences dans le patron de sécrétion des kératinocytes normaux et hypertrophiques, différences
qui pourraient être à l‘origine de la fibrose dans la formation des cicatrices hypertrophiques.
67
CHAPITRE 5:
BIBLIOGRAPHIE
68
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