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TRANSPARENCE BULLETIN D’INFORMATION DU RESEAU DES ORGANISATIONS DE LASOCIETE CIVILE POUR LATRANSPARENCE DANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES ET L’ANALYSE BUDGETAIRE - N° 30 - JUILLET 2012 Niger CE BULLETIN VOUS EST GRATUITEMENT OFFERT AVEC LE SOUTIEN DE SWISSAID EXPLOITATION DES RESSOURCES MINIÈRES ET PÉTROLIÈRES Le Gren et le Rotab demandent la renégociation des contrats MERLA CARLO, COORDONNATEUR AFRIQUE DE LA CAMPAGNE PCQVP "Le ROTAB est un exemple de travail de la société civile bâti sur des valeurs" RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES Les acteurs locaux à l'école de la décentralisation

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1Bulletin d’information du ROTAB PCQVP Niger

MINES PÉTROLE BUDGET

TRANSPARENCEBULLETIN D’INFORMATION DU RESEAU DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE POUR LA TRANSPARENCE

DANS LES INDUSTRIES EXTRACTIVES ET L’ANALYSE BUDGETAIRE - N° 30 - JUILLET 2012

NigerCE BULLETIN VOUS EST GRATUITEMENT OFFERT AVEC LE SOUTIEN DE SWISSAID

EXPLOITATION DES RESSOURCES MINIÈRES ET PÉTROLIÈRES

Le Gren et le Rotab demandentla renégociation des contrats

MERLA CARLO, COORDONNATEUR AFRIQUE DE LA CAMPAGNE PCQVP

"Le ROTAB est un exemple de travailde la société civile bâti sur des valeurs"

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Les acteurs locaux à l'école de la décentralisation

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La gouvernance des ressour-ces naturelles de notre pays n'avéritablement pas changé entre lerégime Tandja et celui de la 7èmeRépublique dirigé par IssoufouMahamadou. Tout comme l'ancienprésident Tandja, le présidentIssoufou s'est lancé dans l'octroides permis miniers à plusieurssociétés étrangères.

Lors du conseil des ministresdu 6 juillet dernier, le gouverne-ment a donné 18 permis de re-cherches aurifère et pétrolière. Cequi prouve, si besoin est, "qu'onn'est pas sorti de l'auberge " ence sens que les mêmes "pratiquesprédatrices" continuent. "

De telles pratiques sontd'autant plus inacceptables etqu'elles sont le fait de forces poli-tiques qui, à un moment donné,ont fustigé la gestion patrimonialedes affaires publiques et critiquél'opacité qui a caractérisé l'attri-bution des permis miniers sous la5ème République", a ditl'altermondialiste, Mamane SaniAdamou, interrogé par le biheb-domadaire L'Evènement. Pour lui,en toute logique "on devrait s'at-tendre, à défaut d'une rupture, àune amélioration notoire dans cedomaine".

Cette manière de faire de nosdirigeants traduit bien l'assertionselon laquelle les ressources na-turelles sont un moyen pour cesderniers de consolider leur pou-voir. En cherchant à revaloriser leprix de l'uranium, le président DioriHamani a perdu son pouvoir. Sontombeur Kountché a, quant à lui,laissé champ libre aux Français.Le boom de l'uranium chanté àl'époque a surtout profité à laFrance qu'au peuple nigérien.

Dans son projet de se mainte-nir au-delà de ses deux mandatslégaux, le président Tandja a pro-cédé à la diversification des par-tenaires du Niger dans l'exploita-

GESTION DES RESSOURCES NATURELLES

La continuité dans les errementstion des ressources naturelles.

Plus de 100 permis ont été oc-troyés, ce qui permit à certainsproches du régime de devenir desmilliardaires. La vie de la majoritédes Nigériens, elle, n'a paschangé.

Et voici qu'avec le régime de la7ème République, les mêmes pra-tiques se répètent. " Quelquesnouveaux milliardaires émerge-ront pendant que la pauvreté serale lot de millions de Nigériens",déplore l'altermondialiste.

Or notre pays aurait du profi-ter du redéploiement stratégiquedes grandes puissances dansnotre région qui, selon MamaneSani Adamou, "devrait servir dedéclic pour un questionnement sur

la place de notre pays dans ce jeude puissances".

Quant au Coordonateur duROTAB, Ali Idrissa, il persiste etsigne : "Il faut que les populationslocales soient les premiers béné-ficiaires des ressources naturel-les". Mais que faire pour renver-ser cette tendance ?

"Il faudrait que les intérêts duNiger priment sur les intérêts despersonnes. Il faudrait aussi quel'amélioration des conditionsd'existence des majorités populai-res soit la finalité de l'action publi-que", répond Mamane SaniAdamou. Car " nous sommes ex-posés à des grands défis, à desgrandes menaces".

Sani Aboubacar

GESTION DES RESSOURCES DU SOUS-SOL

La vision du président IssoufouDans son adresse à la nation à l'occasion du 52e anniversaire

de l'accession de notre pays à l'indépendance célébrée le 3 août2012, le président de la République, Issoufou Mahamadou, est re-venu sur l'exploitation des ressources minières et pétrolières quiconnaît un regain de vitalité ces dernières années avec la diversi-fication des partenaires dans le secteur. Le président Issoufou aannoncé "de nouvelles découvertes ayant permis d'accroître lesréserves pétrolières sur le permis d'Agadem" et " de bonnes pers-pectives présentées par le permis de Bilma".

Comme l'usine de la Soraz (Zinder) a été conçue pour raffinerseulement 20.000 barils/jour, il faut trouver un moyen pour ache-miner les quantités supplémentaires de brut vers l'extérieur et à cesujet, le président Issoufou a saisi l'occasion pour annoncer quedes négociations sont en cours avec le Tchad et le Cameroun quipermettra l'évacuation du pétrole brut à travers ces deux pays. Cequi lui fait dire, à juste titre que le Niger a devant lui un bel avenirpétrolier.

Mais le tout ne pas d'exploiter les ressources, le plus importantencore c'est de faire en sorte que les recettes financières que cetteexploitation génère soient bien gérées au profit de tous les Nigé-riens sans exclusif. Au demeurant, c'est une préoccupation priseen compte par la Constitution, qui clairement proclamé la souve-raineté du peuple sur les ressources du sous-sol du pays.

(Suite page 12)

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Trop, c'est trop ! C'est le crid'alarme du Réseau des orga-nisations pour la transparenceet l'analyse budgétaire(ROTAB) et le Groupe de ré-flexion sur les industries ex-tractives (GREN), deux struc-tures organisées de la sociétécivile nigérienne qui militentpour la transparence dans lesindustries extractives.

Ces deux organisationstrouvent irresponsable etinadmissible de fermer lesyeux et tolérer que les reve-nues générées par l'exploita-tion des ressources naturellesdu Niger profitent largementaux compagnies multinationa-les et pas assez, sinon pas dutout, aux citoyens nigériens.

Elles ont exprimé leur ras-le bol face à cette situation, àtravers une déclaration ren-due publique le vendredi 27juillet dernier au siège duRotab. Pour ces deux structu-res, le gouvernement doit re-voir sa copie, il doit remettreen cause tous les contrats mi-niers et pétroliers.

Il doit renégocier le contratavec la SML qui exploite l'ornigérien. Il doit revoir à labaisse les prix des hydrocar-bures et du gaz. En un mot,pour le ROTAB et le GREN,l'exploitation des ressourcesnaturelles du Niger doitd'abord et avant tout profiteraux Nigériens. (nous vous pro-posons l'intégralité de la dé-claration).

EXPLOITATION DES RESSOURCES MINIÈRES ET PÉTROLIÈRES

Le Gren et le Rotab demandentla renégociation des contrats

"Le Groupe de Réflexion et d'Ac-tion sur les Industries Extracti-ves au Niger (GREN) et le Ré-seau des Organisations pour laTransparence et l'Analyse Bud-gétaire (ROTAB) Publiez Ce QueVous Payez Niger réunis ce jour27 juillet 2012, afin d'examiner lasituation qui prévaut dans le sec-teur pétrolier, minier et gazier auNiger, déclarent ce qui suit :

Depuis plusieurs années, notrepays exploite de nombreusesressources naturelles, mais lesretombées de ces activités pro-fitent peu aux citoyens.

Cette situation déplorable estimputable non seulement à lamauvaise négociation des con-trats mais aussi au laxisme desautorités en charge des secteursévoqués plus haut qui peinent àfaire appliquer strictement lesconventions.

Dans le secteur pétrolier et ga-zier, le gouvernement est pluspréoccupé par le rembourse-ment des investissements que

par, l'intérêt direct des popula-tions. Tout se passe comme sil'exploitation de ces ressourcesnationales est destinée à servirexclusivement les intérêts desmultinationales.

La récente visite du Président dela République en Chine fut lameilleure opportunité pourrenégocier les conditions d'ex-ploitation du pétrole dans l'inté-rêt de tous les nigériens.

C'est pourquoi ces derniers at-tendent légitimement la réduc-tion sensible des prix du gaz etdes hydrocarbures à la pompe.

Dans le secteur aurifère, la SMLbénéficie depuis 2004 d'un con-trat négocié à des conditionspréférentielles qui bloque le prixde l'once d'or.

Or, le prix de l'once qui tournaitautour de 400 dollars US en 2005(160.000 FCFA environ) estaujourd'hui à 1600 dollars US(843 600 FCFA).

(Suite page 4)

UNE TABLE DE SÉANCE LORS DE LA DÉCLARATION

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EXPLOITATION DES RESSOURCES MINIÈRES ET PÉTROLIÈRES

Le Rotab et le Gren demandentla renégociation des contrats

(Suite de la page 3)

Il faut noter que de 2005 à2012, le cours de l'or a connu uneprogression continue avec un re-cord du prix de l'once établi le 6septembre 2011 à 1921,17 dol-lars US (1.012.000 FCFA). Il res-sort de ces données que le prixde l'or a quadruplé sans que lesnigériens n'en tirent n quelconqueavantage.

Sur le terrain, les populationsriveraines des sites d'exploitationsont exposées aux impactsenvironnementaux négatifs liés àl'exploitation minière.

Dans le secteur uranifère, lasociété IMOURAREN SA, filialed'AREVA NC, tarde encore à dé-marrer l'exploitation qui est cen-sée rapporter au Niger des res-sources financières significati-ves.

Au lieu de mettre en œuvreles dispositions du Code Minierqui prévoient un démarrage effec-tif des activités après la signaturede la Convention le 5 janvier2009, IMOURAREN SA ou plutôtAreva se complaît dans unecampagne de communication etde relations publiques dans leseul dessein de distraire le Nigeret son peuple.

Au regard de ce qui précèdeet soucieux de la jouissance parles citoyens Nigériens des re-tombées du secteur extractif, leGREN et le ROTAB demandentau Gouvernement :

1. D'une part de veiller à l'ap-plication stricte des conventionssignées avec les compagniesminières et pétrolières pour la

sauvegarde des intérêts natio-naux et d'autre part de remettreen cause tous les contrats pétro-liers et miniers ;

2. Renégocier le contrat avecla SML pour prendre en compteles fluctuations positives du coursmondial afin d'en tirer le plusgrand profit et exiger réparationdes préjudices causés au peu-ple du fait de cette activité ;

Le GREN et Le ROTAB :

3. Exigent la baisse significa-tive des prix des hydrocarbureset du gaz pour que les Nigériensprofitent réellement de cette ri-chesse.

4. Exigent le respect strict desdispositions de la constitution du25 novembre 2010 relative à l'ex-ploitation et à la gestion des res-sources naturelles et du sous-sol.»

Fait à Niamey,le 27 Juillet 2012

ANNEXE II A l'accord de Dé-fense entre la République de Côted'Ivoire, la République du Daho-mey, la République française etla République du Niger concer-nant la coopération dans le do-maine des matières premières etproduits stratégiques.

Afin de garantir leurs intérêtsmutuels en matière de Défense,les parties contractantes déci-dent de coopérer dans le do-maine des matériaux de Défensedans les conditions définies ci-après :

Article 1 : Les matières pre-mières et produits classés stra-tégiques comprennent :

- Première catégorie : les hy-drocarbures liquides ou gazeux ;

- Deuxième catégorie : l'ura-nium, le thorium, le lithium, le bé-ryllium, leurs minerais et compo-sés.

Cette liste pourra être modifiée

TOUTES LES RICHESSES RÉSERVÉES À LA FRANCE

Un extrait des accords de défense de 1961d'un commun accord, comptetenu des circonstances.

Article 2 : La RépubliqueFrançaise informe régulièrementla République de Côte d'Ivoire, laRépublique du Dahomey et laRépublique du Niger de la politi-que qu'elle est appelée à suivreen ce qui concerne les matièrespremières et produits stratégi-ques, compte tenu des besoinsgénéraux de la Défense, de l'évo-lution des ressources et la situa-tion du marché mondial.

Article 3 : La République deCôte d'Ivoire, la République duDahomey et la République duNiger informent la RépubliqueFrançaise de la politique qu'ellessont appelées à suivre en ce quiconcerne les matières premièreset produits stratégiques et desmesures qu'elles se proposentde prendre pour l'exécution decette politique.

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Après le débarquement de leurparrain Tandja de la présidencede la République, les Chinois onttrouvé un autre. Le président dela République, IssoufouMahamadou, devient en effet lenouveau parrain des Chinois. Unparrain cette fois-ci plus sûr etdéterminé. En effet et contraire-ment à Tandja, IssoufouMahamadou s'est même dé-placé en Chine où il a séjournédu 17 au 22 juillet dernier. C'étaità l'occasion du sommet Chine-Afrique. Séjour qui a permis à cedernier de prendre langue avecle premier des Chinois, à savoirle président de la République po-pulaire de Chine.

La coopération sino-nigé-rienne est aux anges. Les Chi-nois continuent toujours à obte-

RELATIONS SINO-NIGÉRIENNES

Les Chinois trouvent un nouveau parrainnir ce qu'ils cherchent. En rece-vant le président de la Républi-que, le PDG de la CNPC, ZhouJiping, la société qui exploite lepétrole nigérien, a, selon le jour-nal gouvernemental, "sollicité lePrésident Issoufou Mahamadouen vue de la prolongation du per-mis d'extraction du blocd'Agadem et l'octroi d'un nouveaupermis pour élargir la capacité dela raffinerie en vue de la rendreplus compétitive". Selon nossources, les autorités nigérien-nes sont sur le point de donnersatisfaction à ces doléances.

Le président Issoufou s'estmême attribué la mission de dé-fendre la cause chinoise : "LaChine n'est pas en train de colo-niser le Niger ", a-t-il indiqué ré-pondant ainsi à ceux qui prônent

l'idée d'une colonisation de l'Afri-que par la Chine. Il est vrai que lacoopération sino-africaine se dis-tingue par son originalité. Cepays ne fait pas en effet de lasituation politique d'un pays unecondition pour octroyer ses prêts.

Mais il faut souligner que lesmotivations de la présence chi-noise en Afrique et donc au Ni-ger, sont de plusieurs ordres. Il ya d'abord et surtout la motivationénergétique. La Chine entretientdes relations étroites avec lespays africains producteurs depétrole et l'Afrique détient 10%des réserves mondiales du pé-trole.

La Chine est aussi intéresséepar les minerais stratégiquesd'Afrique comme l'or, l'uranium etle titane entre autres. On noteégalement une motivation com-merciale au regard du nombre deconsommateurs que comptel'Afrique.

La Chine a enfin besoin d'es-paces pour ses populations etl'Afrique constitue l'endroit idéalpour installer une importantecommunauté chinoise. Pris souscet angle, on ne peut s'empêcherde penser à une colonisation del'Afrique par la Chine devenuedepuis quelques temps le pre-mier investisseur sur le conti-nent. En effet, ce pays a décidéde doubler ses crédits qui sontdésormais portés à 20 milliardsde dollars US. On ne connaît pastoutefois le taux de ces prêtsdont l'annonce a été largementmédiatisée. Avec le nouvel élandonné à la coopération sino-ni-gérienne, les anciens amis deTandja ne vont plus regretter sondépart. Ainsi va la vie et les Chi-nois semblent prendre la vie dubon côté.

Sani Aboubacar

TOUTES LES RICHESSES RÉSERVÉES À LA FRANCE

Un extrait des accords de défense de 1961Article 4 : La République de

Côte d'Ivoire, la République duDahomey et la République duNiger facilitent au profit des for-ces armées françaises le stoc-kage des matières premières etproduits stratégiques. Lorsqueles intérêts de la Défense l'exi-gent, elles limitent ou interdisentleur exportation à destinationd'autres pays.

Article 5 : La RépubliqueFrançaise est tenue informée desprogrammes et projets concer-nant l'exportation hors du territoirede la République de Côte d'Ivoire,de la République du Dahomey etde la République du Niger desmatières premières et des pro-duits stratégiques de deuxièmecatégorie énumérés à l'articlepremier.

En ce qui concerne ces mê-

mes matières et produits, la Ré-publique de Côte d'Ivoire, la Ré-publique du Dahomey et la Ré-publique du Niger, pour les be-soins de la Défense, réserve parpriorité leur vente à la RépubliqueFrançaise après satisfaction desbesoins de leur consommationintérieure, et s'approvisionnentpar priorité auprès d'elle.

Article 6 : Les Gouverne-ments procèdent, sur les problè-mes qui font l'objet de la présenteannexe, à toutes consultationsnécessaires.

Fait à Paris, le 24 avril 1961

Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

Hubert MAGA

Michel DEBRE

Hamani DIORI

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Transparence : Dans quelcadre se situe votre séjour auNiger ?

Merla Carlo : Comme vousle savez, cette année, c'est le10e anniversaire de la Campagnepubliez Ce Que Vous Payez auniveau global. Cette campagne aété lancée en 2002. En septem-bre prochain, il y aura une ren-contre internationale non seule-ment pour célébrer les dix ans dela campagne mais aussi pourdiscuter des défis pour l'avenir.Nous sommes aujourd'hui au Ni-ger dans ce cadre là ; car aprèsdix années, il faut dégager denouvelles stratégies pour la cam-pagne, en se basant évidemmentsur les leçons de dix années detravail de plaidoyer dans tous lescontextes, y compris le Niger, voirdans quelle direction il faut alleret identifier les acquis. Bien sûr,il reste beaucoup de travail àfaire, mais le fait que des organi-

MERLA CARLO, COORDONNATEUR AFRIQUE DE LA CAMPAGNE PUBLIEZ CE QUE VOUS PAYEZ

"Le ROTAB est un exemple de travailde la société civile bâti sur des valeurs"

Des hôtes de marque pour le Réseau des organisations pourla transparence et l'analyse budgétaire (ROTAB). Merla Carloet Batchelor Simon John étaient à Niamey du 25 au 28 juilletderniers dans le cadre d'une visite de travail. Le premier, denationalité italienne, est coordonnateur Afrique de la campa-gne Publiez Ce Que Vous Payez. Le second, Britannique tra-vaille dans un Institut de recherches pour le développementbasé en Angleterre. Ils sont venus au Niger dans le cadre de lacommémoration du dixième anniversaire de la campagne pu-bliez Ce Que Vous Payez.

Une occasion pour discuter du chemin parcouru, des acquis,des défis et des nouvelles stratégies pour le futur. Au cours deleur séjour, Carlo et John ont eu des rencontres d'échangesavec des membres du gouvernement, notamment le ministrede la Justice, Garde des Sceaux, porte parole du gouverne-ment, Marou Amadou, le ministre de l'Energie et du Pétrole,Foumakoye Gado, celui des Mines et du développement indus-triel Omar Hamidou TChiana, ainsi que des parlementaires, descompagnies extractives, des syndicats, des organisations dela société civile et leurs partenaires. Au terme de leur séjourau Niger, Merla Carlo a accordé un entretien à votre bulletinTransparence.

sations comme le Réseau desorganisations pour la transpa-rence et l'analyse budgétaire(ROTAB), soient encore très ac-tives sur le terrain démontre qu'ilya encore beaucoup à faire.Donc, je suis au Niger dans lecadre d'une étude qui concernequatre pays, à savoir le Ghana,la Mongolie, le Kurdistan et le Ni-ger. Il s'agit de faire une étudeapprofondie de la campagnedans ces pays là, pour identifierles succès et les défis, les bon-nes pratiques et les leçons quipeuvent servir à d'autres coali-tions, pour améliorer les modesde plaidoyer.

Je suis arrivé au Niger avec uncollègue du nom de BatchelorSimon John, de nationalité britan-nique qui travail pour un Institutde recherches pour le dévelop-pement basé en Angleterre et quia une expertise avérée sur lesréseaux de la société civile sur

le plan mondial. Depuis notre ar-rivée, nous avons rencontré,outre le ROTAB, les institutionsavec lesquelles cette organisa-tion travaille, soit comme ciblesde leur plaidoyer, soit commepartenaires, soit des institutionsavec lesquelles on maintient desrelations. Pour écouter soit la voixinterne des membres du secré-tariat mais aussi ce que lesautres pensent et disent duROTAB, pour identifier les suc-cès enregistrés ou comment leROTAB peut enregistrer des suc-cès.

Vous venez de préciser quecela fait dix ans que dure laCampagne Publiez Ce QueVous Payez. Quel bilan faites-vous alors de cette campagneaujourd'hui ?

Je dirai tout de suite qu'il y abeaucoup d'acquis.

Mais pour moi, le plus grandacquis, c'est d'avoir réussi àmobiliser au niveau global unemasse importante d'organisa-tions de la société civile. A la dated'aujourd'hui, nous sommesautour de six cent organisationsqui font partie de la campagne etquarante coalitions à travers lemonde.

Mais il y a aussi des pays où ilexiste des organisations qui mè-nent des activités. Lorsqu'on saitque tout est parti en 2002 avecseulement quatre ou cinq ONGde l'Angleterre et qu'on se re-trouve aujourd'hui avec quelquesquatre cent organisations en Afri-que qui font partie intégrante dela campagne, je pense que c'estquelque chose de très importantet c'est un motif de satisfaction.

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Au départ, c'était comme unecampagne purement européenneou une campagne qui concerneles pays européens qui sont pré-sents sur le continent africain,mais aujourd'hui c'est devenu unmouvement global, je dirai mêmeun mouvement qui est beaucoupprésent au Sud qu'au Nord. Plusde 500 membres viennent del'Asie, de l'Afrique ou de l'Améri-que du sud. Seulement une infimepartie des membres viennent duNord. Pour moi, cela est un grandsuccès que d'avoir réussi à met-tre en place ce grand espace oùvous et nous pouvons travaillerensemble la main dans la main,défendre les valeurs auxquellesnous croyons et aussi mettre envaleur toutes les compétences,toutes les expériences, toutes lesexpertises en termes de plaidoyer.

Il y a dix ans, personne ne sa-vait ce qui se passait dans les in-dustries extractives, ni même ceque s'était ; mais aujourd'hui c'estun aspect qui est présent partoutdans les débats publics, aux ni-

veaux national et international. Ily a également aujourd'hui un Par-lement européen qui est en trainde discuter des directives del'Union européenne pour obligerles compagnies européennesdont les Etats sont membres del'Union européenne de publier toutce qu'elles payent aux gouverne-ments dans les pays où elles opè-rent. Imaginez un peu un Parle-ment européen qui discute d'unetelle loi ! Il y a du reste une loi si-milaire qui a été adoptée et qui vadans le même sens aux EtatsUnis, il y a deux ans.

Personnellement, je trouve quec'est un succès important en ter-mes de plaidoyer. De même, sivous prenez l'Initiative pour latransparence dans les industriesextractives (ITIE), qui est née enréponse à la campagne en 2002,il y a à ce jour une vingtaine depays africains qui mettent enœuvre l'ITIE et une quarantainede rapports ITIE publiés avec deschiffres à l'appui. Il y a donc à ceniveau un cadre qui est créé, qui

s'améliore et une masse impor-tante d'informations qui circule. Ily a dix ans, il n'y avait rien de toutcela. Au Niger il y a eu beaucoupde changements depuis les cinqdernières années, et je pense quele ROTAB a joué un rôle impor-tant dans la bataille pour la trans-parence dans les industries ex-tractives dans ce pays.

En parlant justement duROTAB, quel est l'apport decette organisation dans la cam-pagne Publiez Ce Que VousPayez sur le plan mondial ?

Je crois que le ROTAB a enre-gistré une grande réussite au ni-veau national, comme par exem-ple le fait que la Constitution de la7e République du Niger a intégréle principe de bonne gestion desmatières premières. J'avoue quec'est une grande première en Afri-que et même dans le monde. C'estun exemple et un signal fort auniveau international. Et moi, je faistoujours référence au Niger pourfaire comprendre à la société ci-vile qu'on peut réussir des cho-ses, même les plus impossibles.

Sur ce plan, le ROTAB est uneréférence parce que la Constitu-tion c'est quelque chose d'emblé-matique. Mais je crois qu'il y aaussi des acquis liés au travail re-marquable abattu dans l'établis-sement du lien entre la transpa-rence dans les industries extrac-tives et le budget participatif. C'estune expérience novatrice qui mé-rite d'être saluée et qui doit servird'exemple pour d'autres pays afri-cains.

Le ROTAB a parfaitementréussi le lien non seulement enpromouvant le budget participatif,mais en assurant que l'argent is-sus des industries extractives soitreversé en partie aux communesoù ces ressources sont exploi-tées. A ce niveau, c'est incontes-table, le ROTAB a réussi à mettreen place un mécanisme de ges-tion participative et en renforçantles capacités des collectivités lo-cales.

(Suite page 8)

MERLA CARLO, COORDONNATEUR AFRIQUE DE LA CAMPAGNE PCQVP

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MERLA CARLO, COORDONNATEUR AFRIQUE DE LA CAMPAGNE PUBLIEZ CE QUE VOUS PAYEZ

"Le ROTAB est un exemple de travailde la société civile bâti sur des valeurs"

Cet aspect de renforcementdes institutions que le ROTAB in-tègre dans sa stratégie est hau-tement emblématique car la fai-blesse des Etats est surtout liée àla gestion des industries extracti-ves.

Si on a un Etat fort et des insti-tutions fortes au niveau local,alors il peut même y avoir un rap-port de rapport de force équilibréentre l'Etat et les compagnies mul-tinationales. C'est une façon dedire que le changement passe né-cessairement par des institutionsétatiques fortes et la société ci-vile peut aider à ça.

Ce matin seulement, un de mesinterlocuteurs me confiait que lasociété civile est la base sur la-quelle repose la démocratie, parceque les gouvernements africainsse basent surtout sur des intérêtspersonnels, des conflits politiquesanti-démocratiques mais qui tou-chent même la sphère privée despersonnes. Et c'est ce qui expli-que aussi l'instabilité cyclique quicaractérise nos gouvernements.

Ce qui reste, ce qui est dura-ble, c'est la société civile parcequ'elle assoit son travail sur desvaleurs. A ce titre le ROTAB estun exemple de travail de sociétécivile fait sur la base de valeurs etnon pas sur la base d'opportu-nisme et d'intérêts égoïstes.

Quelles sont les perspecti-ves de la campagne Publiez CeQue Vous Payez en termes destratégies ?

Nous sommes en plein dans laréflexion avec tous les membres.Le ROTAB a participé aussi auniveau international mais aussiavec les acteurs externes, pourécouter ce qu'ils ont à nous direet quelle direction il faut prendre.Même si nous avons des acquis,il reste quand même beaucoup à

faire. Il est bien vrai que nousavons des législations meilleureset un cadre plus favorable, maisles pratiques des compagniestrainent à changer, particulière-ment dans des pays comme le Ni-ger. Ils se font croire à l'interna-tional qu'ils sont très transparentsmais la pratique nous enseigneque les ressources partent ailleursqu'en Afrique. Ce qui est loind'être le but final de la transpa-rence.

Il ne s'agit pas de la transpa-rence pour la transparence, maisde la transparence comme uneculture, un comportement quipuisse faire que les ressources dupays soient gérées dans l'intérêtdu pays en tant que tel et nonpour des intérêts privés. Et à ceniveau, il y a tout à faire. On com-mence à avoir des informations,des rapports ITIE et des contratspubliés. Mais ce n'est que le dé-but, car la stratégie de Publiez Ce

Que Vous Payez, c'est de renfor-cer davantage le travail en se fo-calisant sur la transparence desrevenus et envisager par la suitela transparence sur toute lachaîne des valeurs.

En commençant d'abord par lepotentiel réel des ressources na-turelles des pays. Si on ne com-mence pas par là, on ne peut évi-demment pas développer de stra-tégies de développement sur labase de l'exploitation des res-sources naturelles.

Il faut donc commencer passavoir la quantité exacte de nosressources naturelles et ce qu'onveut faire avec. Il faut avoir unevision du pays. Si ces ressour-ces naturelles ne sont pas inves-ties dans des ressources humai-nes plus capables, dans des ins-titutions plus fortes, dans des ser-vices de santé plus fortes, ce ne

JOHN, ALI ET CARLO POSANT DEVANT LE SIÈGE DU ROTAB

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serait que du gaspillage. Autantalors laisser ces ressources na-turelles là où elles sont. Il y ad'ailleurs une étude de la Banquemondiale datée de quelques moisqui montre clairement qu'en Afri-que le capital en ressources na-turelles qui est la principale ri-chesse du pays est en train dediminuer.

On est en train de gaspiller nosressources naturelles, c'est-à-direque la richesse qui est le capitaldes pays africains diminue tandisque la croissance économiqueaugmente.

Autrement dit, on est en trainde financer la croissance écono-mique en diminuan, en gaspillantnos ressources naturelles. C'estle grand défi qui se pose à noustous aujourd'hui. Il faut une trans-parence plus large dans la chaînedes valeurs, avoir toutes les infor-mations pour bien mener ce typede débats. Si on ne sait pas com-bien paye une compagnie et com-bien reçoit l'Etat, on perd de vueles aspects beaucoup plus stra-tégiques.

On constate aujourd'huique l'ITIE se contente seule-ment de la publication. Etcomme vous venez de l'expli-quer, les ressources extraitesc'est aussi les dépenses effec-tuées. Quelle est ou seral'orientation de l'ITIE à ce su-jet ?

L'ITIE est en train de changer.Il y a un processus au niveau dugroupe du Comité internationalpour discuter de toutes les troisparties. Car l'ITIE, c'est à la foisles compagnies privées, l'Etat etla société civile. Les différents re-présentants sont en train de dis-cuter des réformes et tout lemonde s'accorde à dire qu'on nepeut pas rester là. Sinon l'ITIE vaperdre des redevances. Si vousprenez le cas du Niger, il y a déjàune constitution qui est beaucoupplus progressiste que l'ITIE même.Peut être que l'ITIE Niger est al-lée au-delà de ce qu'est l'ITIE mi-nimum, c'est un ITIE qui donneune transparence au-delà du

payement des recettes. Alors soiton fait une bataille en amont pouravoir les contrats, soit en aval làoù l'argent va. Parce que lors-qu'on sait combien rentre dans lescaisses de l'Etat, il faut se donnerles moyens de savoir là où va cetargent. En plus, il faut que le rap-port ITIE puisse donner un cadrebeaucoup plus complet du secteurextractif en donnant des informa-tions autres par rapport au pays,afin de mieux comprendre lespayements qui sont publiés. Pour-quoi ne pas commencer par don-ner une information beaucoupplus désagrégée, c'est-à-dire plusdétaillée pour voir combien unecompagnie donne à l'Etat et nonpas toutes les compagnies en-semble. Il serait bien en effetd'avoir le détail par compagnie,par produit minier ou pétrolier defaçon que les communautés loca-les sachent ce que produisentréellement les mines implantéesdans leurs zones.

Il faut que les communautéssachent avec exactitude combienon doit leur verser pour éviter lespratiques corruptives. Il faut éga-lement connaître avec exactitudele prix de vente, le volume de pro-duction, les coûts et les bénéficesdes entreprises et les impôts aux-quels sont assujetties ces entre-prises. Il faut beaucoup plus d'in-formations pour mieux compren-dre les dynamiques du secteur.

L'ITIE est en train de réfléchirsur tous ces aspects et il y a déjàune proposition sur laquelle ilssont en train de discuter. Bien sûr,il va s'élargir au moins sur la fa-çon dont l'information est détailléeet en accentuant l'informationautour du payement. Il faut aussivoir le contrat ou d'autres aspects,s'il devient obligatoire ou s'il restevolontaire.

Si on prend le rapport ITIElocal, on voit que c'est essen-tiellement les taxes, les impôtset les redevances que lescompagnies ont payés et quisont publiés. Et non pas ceque l'Etat et les compagnies entant qu'actionnaires gagnent.Pourquoi ?

Il suffit juste demander qu'ilssoient dans le périmètre ITIE dansle prochain rapport. Au niveau lo-cal, on demander d'intégrer tousces aspects là dans le rapportITIE. Mais il faut que la société ci-vile au niveau local fasse son plai-doyer pour que dans le groupemultipartite on prenne une déci-sion par rapport au périmètre. Ilfaut influencer le groupemultipartite pour pouvoir avoir ceque vous voulez dans le rapportITIE.

Il faut faire des propositions, ilfaut faire le plaidoyer pour con-vaincre les autres que cette infor-mation est vraiment nécessairepour avoir une transparencebeaucoup plus large.

Car, c'est au niveau internatio-nal que l'ITIE obéit à des règles,mais au niveau national on peutle structurer comme on veut. Toutdépend des négociations qui sefont au niveau local. Alors, au Ni-ger la société civile est forte et leROTAB et le GREN présententensemble une proposition de pé-rimètre ITIE qui dise, nous on veuttous les contrats, toutes les licen-ces, toutes les informations, passeulement les payements, maistous les bénéfices qu'on tire entant qu'actionnaire d'une compa-gnie ou en tant qu'Etat du Niger,on veut que toutes les dépensesqui sont dans le budget soient clai-rement définies, alors tout celatransparaîtra dans le rapport.Donc commencez déjà par asseoirune position de la société civile parrapport au prochain rapport del'ITIE, faites une analyse de cequ'il y a dans ce rapport, voyezce qui manque et faites une pro-position.

Mettez cette proposition avantles autres et ils seront obligés dediscuter votre proposition et noncelle de la Banque mondiale oudu secrétariat ITIE. Négociez surla base de votre proposition, peut-être que vous n'obtiendrez pastout, mais c'est sûr, au fil des an-nées, vous obtiendrez gain decause.

Interview réalisée parNoami Binta Stansly

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Les acteurs locaux des com-munes de Tanout et Oléléwa,dans la région de Zinder, et ceuxde Say et Gothèye, dans la ré-gion de Tillabéry, étaient en ate-liers de formation sur le budgetparticipatif les 28 et 29 juillet der-niers. Initiés par le Réseau desorganisations pour la transpa-rence et l'analyse budgétaire(Rotab) en partenariat avecOsiwa, ces ateliers de deux jourschacun visent à outiller les ac-teurs locaux de ces deux régionssur le budget participatif. A Say,les participants ont échangé surdeux modules majeurs à savoir :"Processus de décentralisationau Niger : contexte et justification"; "Rôle et responsabilités desacteurs locaux ". Deux jours du-rant, les participants ont échangésur la notion de Conseil munici-pal, sa composition, son fonction-nement son rôle et ses objectifs,les rapports entre les autoritésadministratives et le conseil com-munal.

L'atelier de Tanout et Oléléwaa porté spécifiquement sur le pro-cessus de concertation, d'élabo-ration, de validation et de miseen œuvre des budgets partici-patifs des communes. Comme

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

Les acteurs locaux à l'école de la décentralisation

à Say, le formateur a tout d'abordfait l'historique de la décentralisa-tion au Niger. Ce processus, se-lon lui, remonte à l'année 1950avec la création de la communemixte de Niamey et celles deZinder et Maradi érigées en 1958en communes de moyen exer-cice. Quatre grandes périodesmarquent l'évolution de ce pro-cessus : la période post coloniale(1961-1974) ; la période d'excep-tion et de mise en veilleuse duprocessus (1974-1983) ; l'avène-ment des institutions de la so-ciété de développement (1893-1991) ; et la période post confé-

rence nationale (1991-2011).

Le budget est l'acte par lequelsont prévues et autorisées lesrecettes et les dépenses des or-ganismes publics, a-t-il expliqué.Il a par la suite défini ce qu'est lebudget classique et son proces-sus : collecte des informations,débat d'orientation budgétaire,l'élaboration, le vote, l'adoption etla mise en œuvre.

S'agissant du budget partici-patif, il a indiqué qu'il renvoie àun processus de planification, demise en œuvre et de suivi, qui ala particularité de mettre le ci-toyen au centre du processusdécisionnel. Ce type de budgetimplique un certain nombre deprincipes, dont l'inclusion, la par-ticipation, l'équité, la redevabilité,la transparence. Et d'énumérerles grandes étapes du budgetparticipatif qui sont au nombre dedix : mise en route du processusou phase préparatoire ; forumdes délégués ; forum commu-nautaire, élaboration du budget ;le vote, l'approbation, l'exécution; le forum de restitution du bud-get voté ; le forum de compterendu à mis parcours .

Naomi Binta Stansly

UNE VUE DE LA TABLE DE SÉANCE À L’OUVERTURE DE L’ATELIER

UNE VUE DES PARTICIPANTS À L’ATELIER

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40.000 manifestants dans lesrues de Conga, dans la région deCajamarca. De affrontements vio-lents et sanglants entre les mani-festants et les forces de l'ordre.Bilan : 5 morts et une quarantainede blessés. Nous sommes au Pé-rou, en Amérique du Sud. Face àla gravité de la situation, le gou-vernement décrète un Etat d'ur-gence de 30 jours dans 3 provin-ces du pays. C'était le 4 juillet der-nier. Au centre de cette bataillerangée, un projet minier contro-versé qui oppose les habitants dela région de Cajamarca, aux pro-moteurs du projet d'aménage-ment de la mine d'or et de cuivrede Conga.

La réalisation de ce chantierqui doit débuter en 2014 est esti-mée à 4,8 milliards de dollars. Ildevrait peser lourdement sur lesréserves en eau de la région, saréalisation devant conduire à sa-crifier quatre réservoirs d'altitudepour les remplacer par des lacsartificiels. "Inadmissible, jamais,pas à cette condition", ont rétor-qué les populations riveraines,pour qui la réalisation d'un tel pro-jet est porteur de grave péril pourtoute la région : la destruction decentaines d'hectares de zoneshumides et la pollution de millionsde m3 d'eau. L'environnement,leur environnement, n'a pas deprix. Le conflit se radicalise et laviolence ne cesse de monter cha-que jour un peu plus.

Amnesty International a lancéun appel au calme. L'ONG de-mande "l'arrêt immédiat de la vio-lence et des mesures de protec-tion pour les défenseurs des droitsde l'homme". "L'intensification in-quiétante des conflits sociauxautour de la question des res-sources naturelles au Pérououvre la voie à de graves attein-tes aux droits humains", a déploréainsi Guadalupe Marengo, Direc-

LEÇONS D'AILLEURS ET D’ICI SUR LES PRÉOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES

Ces accidents et incidents qui interpellent la consciencetrice adjointe du ProgrammeAmériques d'Amnesty Internatio-nal qui demande l'ouverture d'une"enquête exhaustive, impartiale etindépendante sur les récents af-frontements, afin d'amener lesresponsables des homicides àrendre des comptes pour leursactes".

Par ailleurs, en Europe et enFrance, des associations se mo-bilisent au sein de "Collectifs desolidarités à Cajamarca". Ainsi le20 juillet dernier, des rassemble-ments de protestation ont été or-ganisés devant les ambassadeseuropéennes du Pérou à Paris,Madrid, Londres, Milan, Bruxelles.L'association France AmériqueLatine demande une prise de po-sition officielle de l'hexagone surle sujet, tandis que Sud Solidairesouhaite lancer un appel intersyn-dical en France pour permettre aumonde du travail "d'intégrer cettelutte solidaire en France et en Eu-rope". Quant à France Libertés,l'association fondée par DanielleMitterrand dotée du statut consul-tatif de l'ONU, elle a d'ores et déjàdistribué un exposé de la situationà l'Assemblée des Nations Unieset a demandé l'audition de repré-sentants de la population deCajamarca.

Plus près de nous, au Nigéria,le gouvernement fédéral a infligéune "amende administrative" de 5millions de dollars à Shell pourune fuite de pétrole survenue endécembre 2011 sur une installa-tion offshore du groupe anglo-néerlandais.

En effet, ce sont 40.000 barilsde pétrole qui ont été déversésaccidentellement dans l'océan At-lantique en raison d'une fuite surune conduite entre le navire deproduction et un tanker. Consé-quence de cette amande, Shell aété contrainte de suspendre pen-

dant une dizaine de jours ses ac-tivités du champ Bonga situé dansle Golfe de Guinée. Selon le res-ponsable de l'agence gouverne-mentale chargée des risques depollution pétrolière (NOSDRA),nigérian, cette "sanction adminis-trative" avait été prise à l'encon-tre de la filiale locale Shell NigeriaExploration and Production Com-pany (SNEPCO) en conformitéavec les pratiques internationalesen vigueur dans le secteur.

En son temps, Shell avait mo-bilisé cinq navires et deux avionspour traiter la nappe de brut àl'aide de dispersants, des produitschimiques devant permettre de li-miter la pollution d'hydrocarbures.Ce qui n'a pas suffi à calmer lacolère des écologistes du groupenigérian Environmental RightsAction qui avaient assuré que lamarée noire avait déjà atteint lescôtes. Ils ont été soutenus dansleur lutte par les autorités nigéria-nes, qui ont déclaré que la fuitesurvenue à Bonga est la pire quise soit produite dans le pays de-puis 1998, avec la compagnieMobil.

Chez nous au Niger, plus pré-cisément à Arlit, ce sont des di-gues des bassins de stockage desjus faiblement uraniés de l'usinede la Somair qui ont cédé en dé-cembre 2010, déversant ainsidans la nature quelque 200.000litres de résidus de liquidesuranifères sur un espace de 2ha.

Selon le procès verbal de lavisite environnementale dressépar la direction départementaledes Mines et la Coordination dela société civile d'Arlit, il s'agissaitd'un accident environnementalmajeur, le deuxième de l'histoirede l'exploitation de l'uranium parAreva depuis 40 ans.

(Suite page 12)

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(Suite de la page 11)

Areva avait alors mobilisé cinqengins et deux chargeuses pourdécaper la nappe. Mais la maréenoire avait déjà atteint 2km en di-rection de la ville d'Arlit.

Contrairement au Pérou et auNigéria voisin, l'incident survenuà la Somair à Arlit n'a pas effaréla moindre autorité nigérienne,encore moins la multinationaleAreva. Pourtant ce sont des quan-tités importantes de ce liquide quiont été déversées dans la nature,avec leur lot de pollution et d'im-pact négatif sur l'environnement,les hommes, les animaux, les vé-gétaux, les minéraux.

Tout juste une visiteenvironnementale de la directiondépartementale des mines et dela coordination de la société civile

LEÇONS D'AILLEURS ET D’ICI SUR LES PRÉOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES

Ces accidents et incidents qui interpellent la conscienced'Arlit, pour simplement constaterles dégâts et formuler des recom-mandations à l'endroit d'Areva.

Ou encore la lettre de laCRIIRAD adressée à la présidentedu directoire d'Areva pour deman-der : la confirmation de la date dela rupture des digues des bassins; l'analyse des causes, circonstan-ces et du déroulement de l'acci-dent et des dispositions prisespour éviter de nouveaux accidentsde ce type.

Après plus rien, malgré les con-séquences et les risques liés à cettype d'accident, relevés d'ailleurspar la visite environnementale.Aucune plainte, aucune poursuite,contre Areva ou contre X. Les po-pulations riveraines n'ont qu'àsupporter les conséquences del'accident. Les pays se valent, leshommes aussi. La vie d'un péru-

vien ou d'un nigérian n'est pasplus ou moins importante que lavie d'un nigérien ou de n'importequel citoyen de n'importe quelautre pays. C'est pourquoi les le-çons de Conga et de Bonga doi-vent faire école au Niger et par-tout en Afrique.

Les multinationales exploitan-tes des ressources naturelles dusous sol africain doivent avoir unstrict respect de la vie des hom-mes et de l'environnement. Legain, le profit et les bénéfices nedoivent pas constituer leur seulsouci. Sinon, il faut que les orga-nisations de la société civile agis-sant dans le secteur redoublentde vigilance et de déterminationpour contraindre ces compagniesau respect de la personne hu-maine et de ses droits.

Naomi Stansly Binta

(Suite de la page 3).

Dans son discours, Issoufou atenu à assurer les Nigériens que" le gouvernement a décidé d'af-fecter les ressources financièrestirées du pétrole, à la satisfactiondes besoins de l'immense majo-rité de notre peuple, tels qu'ils ontété identifiés dans le programmede renaissance que celui-ci a ap-prouvé par son vote le 12 Mars2011".

"C'est ainsi que le Gouverne-ment continuera à investir dansl'éducation, dans la santé, dansl'accès à l'eau, dans la sécurité ali-mentaire, dans les infrastructures,dans la création d'emplois pourles jeunes ", a-t-il promis. L'ura-nium, le ciment, le charbon, l'or etaujourd'hui le pétrole… et bientôtd'autres métaux précieux, le Nigerdispose assurément de suffisam-ment de ressources pour amorcer

GESTION DES RESSOURCES DU SOUS-SOL

La vision du président Issoufou Mahamadouun développement socio-écono-mique soutenu et durable. Avectoute cette manne, le pays va sedoter aussi de beaucoup d'infras-tructures lourdes dont des routescomme celle reliant Diffa àN'guigmi-Frontière avec le Tchaden cours de réalisation, et la routedu pétrole Bilma-Agadem-N'Gourti-N'guigmi pour laquelleseront bientôt lanPour une bonneconduite de toutes les actions dedéveloppement, on se sait que lerégime de la 7e République a éla-boré un Plan de DéveloppementEconomique et Social (PDES) do-tés de programmes d'investisse-ments. Issoufou Mahamadou aindiqué ces programmes serontsoumis à une table ronde dans lecourant du dernier trimestre del'année en cours. Il y aura aussiune autre table ronde sur le finan-cement de l'Initiative "3N" justeaprès. Pour la mobilisation des

partenaires extérieurs, il s'est ditoptimiste sur la base des résultatsde l'offensive diplomatique qu'il apersonnellement menée qui l'aconduit de Paris à Washington, deLondres à Beijing et à Rio. "C'estle lieu de répéter que le finance-ment de ce plan et notammentcelui de l'initiative " 3N " servirad'emploi aux recettes qui seronttirées non seulement du pétrolemais aussi de l'exploitation del'uranium et des autres ressour-ces naturelles, parmi lesquellesfigurent le charbon deSalkadamna et le ciment de Kaodont les dossiers sont bien avan-cés. Par ailleurs, les travaux deconstruction du barrage deKandadji, sur lesquels nous avi-ons eu, un moment, des inquiétu-des, se poursuivent normale-ment", s'est réjoui le présidentIssoufou.

Seyni Issa

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Présent dans une centaine depays, Areva dispose de la maî-trise de l'ensemble de la chaînedu nucléaire : exploitation del'uranium, enrichissement et re-traitement, ingénierie, fabricationde réacteurs et de systèmes decontrôle, maintenance. Ce " fleu-ron de l'industrie française " nais-sait le 3 septembre 2001, de lafusion de deux acteurs majeursdu secteur de l'énergie nucléaire: la Cogema (Compagnie géné-rale des matières nucléaires) àlaquelle le Commissariat à l'éner-gie atomique transférait en 1976ses activités d'exploitation minièreet d'enrichissement de l'uranium; le second, Framatome, spécia-lisé depuis 1958 dans la fabrica-tion de chaudières pour centra-les nucléaires. Tout est en placepour la poursuite de l'exploitationde l'uranium, avec le soutien del'Etat français et l'appui des ré-seaux de la Françafrique auxméthodes bien huilées.

Mais l'histoire d'Areva ne com-mence pas en 2001, et se pré-sente bien davantage comme leprolongement du développementdu nucléaire en France et del'institution chargée de le promou-voir : le Commissariat à l'énergieatomique, impulsé en 1945 parCharles De Gaulle, dans le butde susciter la recherche et d'ob-tenir la maîtrise de l'arme nu-cléaire. Les matières premières,l'uranium en particulier, devien-nent une priorité pour la Francequi se tourne vers l'Afrique. Maiscomme on le verra par la suite,le nucléaire civil, destiné à la pro-duction d'électricité, est à l'origine

Enquête : Areva en Afrique ou la loi de la junglePar Eva Lacoste*Depuis la fermeture de la dernière mine d'uranium en France

durant l'année 2001, l'Afrique reste aujourd'hui indispensableau fonctionnement de son parc électronucléaire. Avec le sou-tien de l'État, jusqu'à présent actionnaire majoritaire, le groupeAreva y poursuit une activité lucrative dans un climat d'omertaet d'ingérences politiques. Au mépris de l'environnement etdes populations qui en paient le prix fort.

d'autres dangers dont les popu-lations des pays producteurs fe-ront les frais.

Le premier gisement d'ura-nium important a été découvertà Mounana au Gabon en 1956,alors colonie française de l'Afri-que équatoriale. L'exploitation dé-marre en 1961 et se poursuivrapendant près de quarante ans,parfois sous la menace des ar-mes, comme ce fut le cas lorsdu déclenchement de l'une despremières grèves des mineursen 1965 après un accident mor-tel. Au total, plus de 26 000 ton-nes du précieux métal ont étéextraites, non sans laisser destraces.

La population cohabite tou-jours avec les effets radioactifsde l'uranium, par inhalation del'air, absorption d'eau et d'ali-ments, et dans de nombreux lo-gements construits avec desremblais provenant de l'anciennemine. Deux millions de tonnes dedéchets radioactifs ont été déver-sés dans les cours d'eau et qua-tre millions dans les carrièresabandonnées exploitées par laCOMUF (Compagnie des minesd'uranium de Franceville), filialegabonaise de la COGEMA, " an-cêtre " d'Areva. Ancien directeurdiocésain de Caritas, l'abbéBruno Ondo nous a apporté sontémoignage : " Treize ans aprèsla fermeture du site de Mounana,les riverains et les anciens mi-neurs en subissent toujours lesconséquences. Les zones ra-dioactives se trouvent à l'intérieurdu champ d'activité des popula-tions, là où les habitants viennent

tremper le manioc, où elles vontpêcher, à proximité des habita-tions. Le prix véritable de l'ura-nium est celui payé par les po-pulations. " La COMUF avaitmandaté le laboratoire françaisAlgade, une ex-filiale de laCOGEMA, pour l'assister dans lasurveillance radiologique àMounana sous le contrôle duCNPPRI (Centre national de pré-vention et de protection contre lesrayonnements ionisants). Mais ils'avère que le scénario de laCOMUF, présenté depuis 2008,est en retrait de la réalité, neprend pas en compte toutes lesexpositions et ne se présente pasen adéquation avec celui duCNPPRI. " Le manque d'informa-tions concernant la situation ra-diologique est inacceptable ",poursuit Bruno Ondo. " Depuisdix ans, cette surveillance estmenée par la COMUF et leCNPPRI, mais ni les autoritéslocales ni les populations, pre-mières concernées, n'ont vu lerésultat de ce suivi. Ce qui faitlever des soupçons légitimes surdes déclarations qui se veulentrassurantes. " Où l'on retrouveune tradition d'omerta et de mé-pris des populations qui est uneconstante d'Areva.

LE VERITABLE PRIX DEL'URANIUM EST CELUI PAYEPAR LES POPULATIONS

Au Niger, l'exploitation d'Arlitétait lancée en 1966. Situé entrele Sahara et le Sahel, dans la ré-gion d'Agadez, capitale du peu-ple touareg, le site a permis d'ex-traire à ce jour plus de 100 000tonnes d'uranium. En 2008, lechiffre d'affaires d'Areva était de13,2 milliards d'euros, cinq foisle PIB du Niger.

(Suite page 14)

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(Suite de la page 13)

Mais pour l'ancienne colonie fran-çaise, c'est une véritable catastropheenvironnementale, sanitaire et so-ciale. Accumulation des déchets,pollution des sols, de l'air et de l'eau...Areva affirme qu'elle " met en œuvretous les moyens disponibles pour li-miter l'exposition au risque " (Areva :Nos dix engagements) et se prévautd'un rapport de l'Institut de radiopro-tection et de sûreté nucléaire (IRNS),organisme dont le manque d'indépen-dance à l'égard de l'exécutif françaisa été plusieurs fois épinglé. L'accèsaux soins est assuré par Areva, dontles médecins ne détectent pas, étran-gement, des pathologies liées auxradiations. C'est aussi l'épuisementdes nappes aquifères, puisqu'Arevapompe, en plein désert, la nappe duTarat. Depuis 1966, 270 milliards delitres d'eau ont été utilisés à Arlit etAkokan, l'autre ville minière, et desmillions de litres d'eau continuent àêtre utilisés quotidiennement.

Cinquième producteur d'uranium,le Niger fait partie des pays les pluspauvres du monde et l'espérance devie y dépasse à peine 50 ans. Le bé-néfice annuel d'Areva tourne autourde 770 millions de dollars, tandis quele budget du Niger est de 320 mil-lions de dollars.

Areva représente une présence in-dustrielle dans quarante-trois pays etun réseau commercial dans une cen-taine de pays. Mais dans une logi-que insatiable de profits, la sociétérachetait à prix d'or (2,5 milliards dedollars), en 2007, la société cana-dienne UraMin, qui lui ouvrait des nou-veaux gisements en Afrique. UraMin,rebaptisée Areva Resources SouthernAfrica, est immatriculée à l'ombre duparadis fiscal et judiciaire des îlesVierges britanniques, classé parmiles plus opaques et les plus nocifs.Etonnant pour un groupe qui se dé-clare au-dessus de tout soupçon.Curieusement, le titre d'UraMin avaitvu sa valeur multipliée par quatre du-rant les six mois ayant précédé l'of-fre d'Areva... D'où les soupçons quiont coûté en juin 2011 son poste àAnne Lauvergeon, PDG du groupedepuis 2001. Pour la petite histoire,c'est elle qui a choisi le nom d'Areva,inspirée par l'abbaye d'Arevalo en

Enquête : Areva en Afrique ou la loi de la jungleEspagne. On peut dire qu'elle auracaché jusqu'au bout son côté mysti-que. Les promesses de l'achatd'UraMin sont pour l'instant au pointmort. Fin 2011, arguant des difficul-tés du marché après l'accident deFukushima, Areva décidait le gel deses projets miniers en Centrafrique,en Namibie et même à Imouraren auNiger, particulièrement prometteur,provoquant la colère des chefsd'Etat,... pour renforcer ses positionsau Kazakhstan, en Jordanie, au Ma-roc ou en Mongolie.

En 2007, Nicolas Sarkozy se ren-dait à Tripoli, officiellement pour " res-serrer les liens entre les deux pays". Outre des accords militaires tenussecrets, la France promettait à Kad-hafi la fourniture par Areva d'un réac-teur nucléaire, officiellement pour des-saler l'eau de mer. Mais comme ledéclarait Jacques Attali (" Economieet apocalypse, trafic et proliférationnucléaire ", Fayard, 1995) : " Il n'y apas de distinction valable possibleentre les matières nucléaires militai-res et civiles (...) Le caractère dualde presque toutes les technologiespermet de vendre des savoir-faire oudes technologies en feignant de croireaux intentions pacifiques du client. "La vente de centrales se poursuit...

" Le nombre d'Etats nucléairespourrait être d'une vingtaine danstrente ans ", annonçait un rapport dela Délégation aux affaires stratégi-ques remis le 20 avril 2011 au minis-tère de la Défense. La multiplicationdes risques nucléaires, comme ladéstabilisation et l'enfoncement dansla dette des pays africains, devraientrassembler largement face à la stra-tégie d'Areva, entreprise constituéeà plus de 80% de capitaux publics.

L'INDEPENDANCE ENERGETI-QUE, A QUEL PRIX ?

Au moment où était commémoréen 2011, à grands renforts de dis-cours humanistes, le cinquantenairedes indépendances africaines, perdu-rait un système hérité de la domina-tion coloniale : soutien militaire, di-plomatique et financier apporté auxdictatures et régimes autoritaires qui,en retour, favorisent un accès privilé-gié aux ressources naturelles. Le toutassaisonné de violence, affairisme et

corruption.

Le groupe Areva symbolise à luiseul le poids des réseaux de laFrançafrique qui ont toujours su sa-border les dynamiques démocrati-ques africaines.

Ses mines nigériennes représen-tent toujours un tiers de sa produc-tion d'uranium, tandis que le pays estenfoncé dans la dette. Une lampe surtrois est éclairée en France grâce àl'uranium nigérien, mais la plupart desNigériens n'ont pas l'électricité. Ellen'est pas produite localement, maisimportée du Nigéria pour une mino-rité.

Le mythe de l'indépendance éner-gétique française a un prix. Et ce prixest celui payé par les populations,spoliées de leurs terres, atteintesdans leur santé, leur environnement,leur espoir dans un devenir meilleur.L'eau elle-même, indispensable à lavie, est polluée, et la surexploitationde la nappe phréatique a contribué àla désertification de la zone d'Arlit auNiger en pays touareg.

L'enlèvement de cinq Français fin2010, sur le site même, n'est sansdoute pas étranger à la frustration despopulations locales et au partage desbénéfices liés à l'exploitation de l'ura-nium. Force est de constater que ledébat de fond est évité et Areva paségratignée le moins du monde. Con-trats dont certaines clauses sont te-nues secrètes, négation des risquessur le long terme, une constante desindustries extractives... qui évoque ir-résistiblement l'exploitation des gazet huiles de schistes qu'on entendnous imposer. Le marché n'a pas defrontières, il serait bon de nous ensouvenir.- Golias

Les mines d'uranium tuent

Pour chaque tonne de mineraid'uranium utilisable, il faut jusqu'à2000 tonnes de déblai radioactif re-jeté dans l'environnement. Le radon,gaz radioactif libéré lors de l'extrac-tion, touche la santé des mineurs etdes habitants autour des sites.

En Allemagne, l'exploitation desmines de la Wismut constitue unexemple typique. En raison de la forte

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15Bulletin d’information du ROTAB PCQVP Niger

MINES PÉTROLE BUDGET

contamination radioactive, on a en-registré des taux de cancers particu-lièrement élevés. Pas moins de 7000cas de cancer du poumon ont été at-testés et on estime à plus de 20 000les victimes reconnues de l'extractionde l'uranium.

En Afrique, il est difficile d'établirdes estimations en raison du man-que de statistiques et du climatd'omerta entretenu. Mais les consé-quences sanitaires sont catastrophi-ques. Alors qu'Areva prétend avoirmené des opérations de décontami-nation sur le site d'Arlit au Niger, deséchantillons, prélevés et analysés parla Commission de recherche indé-pendante sur la radioactivité (Criirad)ont révélé des chiffres deux mille foissupérieurs à la normale. Sans cesserepoussée depuis 2009, la gigantes-que mine à ciel ouvert d'Imourarenreproduirait les mêmes conditionsd'exploitation qu'à Arlit, mais en pire,compte tenu de son étendue. Arevamontre des velléités de retour auGabon où les conséquences de l'ex-ploitation des mines de Manouna ontlaissé des traces dont souffre encoreaujourd'hui la population.

En Centrafrique, le projet d'exploi-tation de la mine de Bakouma, censéêtre relancé après l'achat d'UraMin en2007, est gelé. Tout comme celui deNamibie, qui avait déjà alimenté laFrance en aluminium lorsque le paysétait colonisé par l'Afrique du Sud autemps de l'apartheid... en parfaite con-tradiction avec les résolutions del'ONU et la condamnation de la Courinternationale de justice, des transac-tions commerciales qui impliqueraientune reconnaissance de cette occu-pation. Le cynisme et lecontournement des lois et règles desécurité ne sont pas franchement unenouveauté.

Sur le site de Trekkopje en Nami-bie, la teneur en uranium est très fai-ble et ce sont des centaines de mil-lions de roches qu'il faudrait traiter chi-miquement, et plus la concentrationen minerai est faible plus la pollutionest importante. Si l'exploitation del'une des plus grandes mines à cielouvert se concrétisait, ce serait l'an-nonce d'un nouveau désastre sani-taire et environnemental.

(SOURCE : PAMBAZUKA NEWS)

** Eva Lacoste a publié cet arti-cle dans l'édition n°236 de Goliashebdo, du 10 au 16 mai 2012

Paris, le 13 juillet 2012. MonsieurTeodoro Nguema Obiang (TNO), filsdu président de la Guinée Equatorialeet promu depuis peu deuxième vice-président[1], a pour la seconde foisrefusé de se présenter chez les ju-ges d'instruction Le Loire et Groumanen charge de l'affaire des Biens MalAcquis. Ceux-ci l'avaient convoquémercredi 11 juillet, afin de procéder àson interrogatoire de première com-parution - préalable indispensable àsa mise en examen[2]. Le mandatd'arrêt, en suspens depuis la premièreconvocation en mars[3], a été diffusédans la foulée. SHERPA et Transpa-rence International France (TI France)saluent cette mesure, qui conforte

BIENS MAL ACQUIS : TEODORIN OBIANG REFUSE

DE SE PRÉSENTER DEVANT LA JUSTICE

Diffusion d'un mandat d'arrêt internationalune fois de plus les allégations por-tées par ces associations depuis 5ans. La volonté des juges d'instruc-tion de mettre en examen TNO n'estnullement une surprise tant les élé-ments à charge se sont accumulésces derniers mois. En septembre2011, les magistrats avaient saisi plusd'une quinzaine de voitures de luxelui appartenant : Maserati, AstonMartin, Rolls Royce, Porsche, Bu-gatti, Bentley, Ferrari…En février der-nier, ce sont 3 pleins camions debiens de luxe, dont mobilier d'époque,œuvres d'art, bouteilles de vin que lesjuges avaient fait saisir durant une per-quisition sans précédent de 10 jours.

(Suite page 16)

L'EPR français ne peut être venduqu'avec de lourdes contreparties oc-cultes

L'affaire URAMIN-AREVA-LAUVERGEON vient de connaître unincroyable rebondissement qui créedes remous à l'étranger... mais quiest totalement ignoré à ce jour parles médias français à l'exception no-table de LaTribune.fr (*) Le grand quo-tidien sud-africain Mail and Guardian(**) révèle que, si Areva a lourdementsurpayé la société minière Uramin en2007, ce n'était pas par erreur : ils'agissait d'une véritable opération decorruption qui devait permettre àAreva, en retour, de vendre des réac-teurs EPR à l'Afrique du Sud.

Sous la direction d'Anne Lauvergeon,Areva a payé 2,5 milliards de dollarspour des mines dont la valeur a ré-cemment été ramenée à zéro parAreva dans ses comptes. Ces 2,5 mil-liards ont donc très certainement ali-menté une opération de corruption endirection des dirigeants de l'Afriquedu Sud. Il apparaît, comme par ha-sard, que les dirigeants d'Uraminétaient des proches du Président

URAMIN - AREVA - LAUVERGEON : OPÉRATION DE CORRUPTION ?

L'Observatoire du nucléaire dénonce lesilence de Libération... et d'autres médias

sud-africain qui était alors ThaboMbeki.

La réalité de ce montage estd'ailleurs confortée par l'impossibilitéde vendre le réacteur EPR sans delourdes contreparties occultes :

- un EPR a été vendu par Areva à laFinlande en décembre 2003 pour lasomme ridicule de 3 milliards : auxdernières nouvelles, le coût réel dece réacteur dépasse les 6 milliards.

- deux EPR ont été vendus par Arevaà pertes à la Chine en novembre 2007: l'annonce d'un contrat "géant" de 8milliards d'euros masquant mal lavente des deux réacteurs pour seu-lement cinq milliards de dollars (3,85milliards d'euros) les deux, le restedu contrat correspondant à la livrai-son d'uranium enrichi.

- les déboires gigantesques rencon-trés par Areva et EDF sur leurs chan-tiers EPR respectifs en Finlande et àFlamanville plombent tout avenir del'EPR à l'exportation.

(Suite page 16)

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(Suite de la page 15)Un patrimoine sans com-mune mesure avec ses re-venus officiels : selon le Dé-partement de Justice améri-cain, qui a engagé une pro-cédure de confiscation deses avoirs[4], TNO aurait dé-pensé plus de 300 millionsde dollars entre 2000 et2011, alors son salaire deministre est estimé à 5 000dollars par mois.[5]" La diffusion d'un mandatd'arrêt à l'encontre d'un res-ponsable politique en fonc-tion est une étape judiciaireimportante ; il est cependanttrop tôt pour préjuger de l'is-sue de la procédure tant lesobstacles sont nombreux…" nuance William Bourdon,président de SHERPA etavocat de TI France. Au pre-mier rang de ces obstacles,l'immunité diplomatique, ettout spécialement l'immunitéde complaisance dont TNOpourrait bénéficier par l'inter-médiaire de l'UNESCO. Eneffet, le 13 octobre 2011, legouvernement Equato-gui-néen a en effet décidé denommer TNO au poste dedélégué permanent adjointde la Guinée Équatorialeauprès de l'UNESCO, deuxsemaines à peine après lasaisie de ses voitures deluxe par la justice française.Rappelons que PierreFalcone avait eu recours àce même procédé afin de sesoustraire à la justice dansl'affaire de l'Angolagate [6]. Ilne fait guère de doute queles motivations du gouver-nement Equato-guinéen nesont pas très éloignées decelles qui avaient présidéesà la nomination de MonsieurFalcone - à savoir la volontéde contrarier le cours de lajustice en France. Non seu-lement le timing est oppor-tun, mais en outre le décretde nomination indique trèsclairement que le Présidentde la République de GuinéeEquatoriale a décidé denommer Monsieur TeodoroNguema Obiang Mangue "

BIENS MAL ACQUIS : TEODORIN OBIANG REFUSE DE SE PRÉSENTER DEVANT LA JUSTICE

Diffusion d'un mandat d'arrêt internationalen réponse aux circonstan-ces "[7].La France, en tant qu'Étathôte de l'UNESCO, a le pou-voir et le devoir de s'opposerà la nomination de " Teodorin" Obiang, en lui refusant letitre de séjour spécial auquelsont attachés les privilègeset immunités, permettantainsi à la justice française desuivre son cours. Il est inac-ceptable qu'une organisa-tion internationale telle quel'UNESCO puisse êtreinstrumentalisée aux fins decontrarier le cours d'une pro-cédure judiciaire légalementouverte en France.SHERPA et TI France de-mandent solennellement augouvernement français dedéclarer TNO persona nongrata ainsi que l'article 9 dela Convention de Vienne surles relations diplomatiquesl'y autorise. Nous appelonspar ailleurs le plus grandnombre à signer notre péti-tion en ligne en soutien àcette démarche. En tantqu'avocat de TI France etprésident de SHERPA, Maî-tre William Bourdon vousconvie à un point presselundi 16 juillet à 18.00 H àson cabinet. Ce RDV per-mettra d'évoquer ce nouveaurebondissement dans l'af-faire des Biens Mal Acquis,ainsi que le très controverséPrix UNESCO-Obiang pourla recherche en Sciences dela Vie[8], dont la remise estprévue le lendemain, mardi17 juillet. Pour participer àcette conférence de presse,

merci de bien vouloir adres-ser un email àcommunicat [email protected][1] Source : http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=1262 Pour mémoire, les jugesne peuvent mettre en exa-men que " les personnes àl'encontre desquelles ilexiste des indices graves ouconcordants rendant vrai-semblable qu'elles aient puparticiper comme auteur oucomplice, à la commissiondes infractions " dont ils sontsaisis.3 www.asso-sherpa.org/ar-chives/20644 En octobre dernier, lesautorités américaines ontannoncé avoir La procédurevise plus de 70 millions dedollars (USD) de biens mo-biliers et immobiliers. Sui-vant Voir le communiqué depresse du département deJustice américain en date du25 octobre 2011 : http://www.justice.gov/opa/pr/2011 /Oc tobe r /11 -c rm-1405.html5 Source : http://www.asso-sherpa.org/archives/22406 Le 10 juin 2003, MonsieurFalcone avait été, suivant lestermes employés par la courde Cassation, " opportuné-ment nommé " Ministre plé-nipotentiaire représentantde la République d'Angolaauprès de l'UNESCO ce quilui avait alors permis de sesoustraire au contrôle judi-ciaire dont il faisait l'objet en

France dans le cadre de l'en-quête sur les ventes d'ar-mes à l'Angola (Affaire del'Angolagate). Même si, auxtermes de plusieurs mois deprocédure, les privilèges etimmunités dont MonsieurFalcone entendait se préva-loir ont été écartés et qu'unecondamnation pénale a puêtre prononcée à son encon-tre il ne fait aucun doute quecette nomination a sérieuse-ment entravé le bon dérou-lement de la justice enFrance.7. Voir le communiqué depresse publié par le gouver-nement Equato-guinéen le19 octobre 2011:http://www.guineaecuatorialpress.com/noticia.php?id=19948 Voir : http://www.asso-sherpa.org/archives/2067

(Suite de la page 15). De fait, l'achat éventuel de réacteursEPR par un pays ne peut pas s'expliquer par les "qualités"de l'EPR, il relève donc forcément de manuvres souterrai-nes, principalement la corruption. A ce jour, le quotidien fran-çais LIBERATION, dont le conseil de surveillance est pré-sidé par Anne Lauvergeon, ignore totalement ce rebondis-sement. Curieusement, à ce jour, la quasi-totalité des autresmédias français restent tout aussi muets sur cette affaire.On ne pourra s'empêcher de penser au poids des publicitésprises régulièrement par Areva et EDF dans la plupart desmédias.

L'Observatoire du nucléaire dénonce le silencede Libération... et d'autres médias