Traitement de la douleur en rhumatologie : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive...

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Revue du rhumatisme 80 (2013) 559–563 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Mise au point Traitement de la douleur en rhumatologie : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr), une nouvelle approche en développement Dominique Pérocheau a,, Franc ¸ oise Laroche b , Serge Perrot a a Service de médecine interne, centre d’évaluation et de traitement de la douleur, université Paris Descartes, Inserm U987, Hôtel-Dieu, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75004 Paris, France b Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Saint-Antoine, 75781 Paris cedex 01, France info article Historique de l’article : Accepté le 6 avril 2013 Disponible sur Internet le 12 septembre 2013 Mots clés : Stimulation magnétique transcrânienne répétitive Douleur chronique Douleur neuropathique Fibromyalgie Lombalgie chronique Syndrome douloureux complexe résumé La stimulation magnétique transcrânienne est une technique de stimulation des aires cérébrales non inva- sive, qui recouvre deux systèmes de stimulation : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) et la stimulation transcrânienne directe. En faisant varier rapidement un courant électrique, un champ magnétique est créé. Celui-ci induit à son tour un courant électrique dans un élément conducteur placé à proximité. C’est le principe par lequel la SMTr envoie, par l’intermédiaire d’une bobine positionnée sur le crâne, une impulsion magnétique indolore sur l’encéphale pendant une durée très brève. Après son utilisation en psychiatrie pour le traitement de la dépression, la SMTr est actuellement développée dans la douleur chronique et notamment en rhumatologie. Ainsi, cette technique est particulièrement étudiée dans la fibromyalgie, la douleur chronique lombaire et le syndrome douloureux régional complexe de type I. La SMTr s’avère sans risque avec une efficacité antalgique au moins à court terme, et une action sur des paramètres psychologiques de la douleur chronique. Ces éléments permettent d’envisager son dévelop- pement en recherche et dans les soins des patients douloureux chroniques, notamment en rhumatologie. La France s’est particulièrement intéressée à cette technique puisque les premières recommandations sur l’utilisation de la SMTr sont parues en France en 2011. Des recherches sont encore nécessaires pour préciser les paramètres de stimulation, la fréquence et la durée des séances, ainsi que les indications pré- férentielles. Les médecins de la douleur chronique, en particulier les rhumatologues, doivent connaître cette approche en expansion, non médicamenteuse et sûre, qui peut apporter une aide utile aux patients. © 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 1. Introduction L’idée d’utiliser des stimulations magnétiques transcrâniennes remonte aux années 1950. Au départ le développement fut lent, car à l’époque il fallait implanter chirurgicalement des électrodes pour la stimulation du thalamus et des zones périventriculaires. En 1981, le premier appareil mis au point par Barker et al., à l’aide d’une bobine conductrice placée au-dessus du scalp, induit une dépolarisation des neurones corticaux. La première utilisa- tion visait à étudier les vitesses de conduction sur les voies motrices pyramidales, par l’enregistrement des potentiels évoqués moteurs. Dans les années 1990, cette technique s’est développée DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2013.04.015. Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (D. Pérocheau). en psychiatrie pour le traitement de la dépression sévère chez les patients non améliorés par les traitements médicamenteux. Des études ont confirmé l’intérêt de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) sur le cortex préfrontal chez les patients dépressifs, avec 30 à 40 % d’amélioration [1]. La Food and drug administration (FDA) a reconnu l’indication de la dépres- sion pour la SMTr en 2008. Depuis, la stimulation magnétique transcrânienne a émergé dans le domaine des neurosciences : les chercheurs ont étudié l‘excitabilité des différents circuits neuro- naux corticaux, la cartographie des fonctions corticales ainsi que l’évaluation de la modification de certaines fonctions corticales. La technique est aussi appliquée dans les maladies neurodégénéra- tives et l’épilepsie. Depuis 1990, les appareils peuvent envoyer des centaines de stimulations en séquence rapide (fréquence de 25 à 30 Hertz) d’où le nom de stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr ou rTMS en anglais). Actuellement, les fréquences de 100 Hz sont souvent couplées aux données d’imagerie cérébrale morphologique ou fonctionnelle des patients, pour un meilleur repérage de la zone à stimuler. 1169-8330/$ – see front matter © 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.04.006

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ominique Pérocheaua,∗, Francoise Larocheb, Serge Perrota

Service de médecine interne, centre d’évaluation et de traitement de la douleur, université Paris Descartes, Inserm U987, Hôtel-Dieu, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75004 Paris,ranceCentre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Saint-Antoine, 75781 Paris cedex 01, France

i n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 6 avril 2013isponible sur Internet le 12 septembre013

ots clés :timulation magnétique transcrânienneépétitiveouleur chroniqueouleur neuropathiqueibromyalgieombalgie chroniqueyndrome douloureux complexe

r é s u m é

La stimulation magnétique transcrânienne est une technique de stimulation des aires cérébrales non inva-sive, qui recouvre deux systèmes de stimulation : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive(SMTr) et la stimulation transcrânienne directe. En faisant varier rapidement un courant électrique, unchamp magnétique est créé. Celui-ci induit à son tour un courant électrique dans un élément conducteurplacé à proximité. C’est le principe par lequel la SMTr envoie, par l’intermédiaire d’une bobine positionnéesur le crâne, une impulsion magnétique indolore sur l’encéphale pendant une durée très brève. Après sonutilisation en psychiatrie pour le traitement de la dépression, la SMTr est actuellement développée dansla douleur chronique et notamment en rhumatologie. Ainsi, cette technique est particulièrement étudiéedans la fibromyalgie, la douleur chronique lombaire et le syndrome douloureux régional complexe de typeI. La SMTr s’avère sans risque avec une efficacité antalgique au moins à court terme, et une action sur desparamètres psychologiques de la douleur chronique. Ces éléments permettent d’envisager son dévelop-

pement en recherche et dans les soins des patients douloureux chroniques, notamment en rhumatologie.La France s’est particulièrement intéressée à cette technique puisque les premières recommandationssur l’utilisation de la SMTr sont parues en France en 2011. Des recherches sont encore nécessaires pourpréciser les paramètres de stimulation, la fréquence et la durée des séances, ainsi que les indications pré-férentielles. Les médecins de la douleur chronique, en particulier les rhumatologues, doivent connaîtrecette approche en expansion, non médicamenteuse et sûre, qui peut apporter une aide utile aux patients.

© 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

. Introduction

L’idée d’utiliser des stimulations magnétiques transcrâniennesemonte aux années 1950. Au départ le développement fut lent,ar à l’époque il fallait implanter chirurgicalement des électrodesour la stimulation du thalamus et des zones périventriculaires.n 1981, le premier appareil mis au point par Barker et al., à’aide d’une bobine conductrice placée au-dessus du scalp, induit

ne dépolarisation des neurones corticaux. La première utilisa-ion visait à étudier les vitesses de conduction sur les voies

otrices pyramidales, par l’enregistrement des potentiels évoquésoteurs. Dans les années 1990, cette technique s’est développée

DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2013.04.015.� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine avec le doi ci-dessus.∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (D. Pérocheau).

169-8330/$ – see front matter © 2013 Société Française de Rhumatologie. Publié par Elsttp://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2013.04.006

en psychiatrie pour le traitement de la dépression sévère chezles patients non améliorés par les traitements médicamenteux.Des études ont confirmé l’intérêt de la stimulation magnétiquetranscrânienne répétitive (SMTr) sur le cortex préfrontal chez lespatients dépressifs, avec 30 à 40 % d’amélioration [1]. La Food anddrug administration (FDA) a reconnu l’indication de la dépres-sion pour la SMTr en 2008. Depuis, la stimulation magnétiquetranscrânienne a émergé dans le domaine des neurosciences : leschercheurs ont étudié l‘excitabilité des différents circuits neuro-naux corticaux, la cartographie des fonctions corticales ainsi quel’évaluation de la modification de certaines fonctions corticales. Latechnique est aussi appliquée dans les maladies neurodégénéra-tives et l’épilepsie. Depuis 1990, les appareils peuvent envoyer descentaines de stimulations en séquence rapide (fréquence de 25 à30 Hertz) d’où le nom de stimulation magnétique transcrânienne

répétitive (SMTr ou rTMS en anglais). Actuellement, les fréquencesde 100 Hz sont souvent couplées aux données d’imagerie cérébralemorphologique ou fonctionnelle des patients, pour un meilleurrepérage de la zone à stimuler.

evier Masson SAS. Tous droits réservés.

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plaques en titane (en particulier ferromagnétiques) ne présentent

Fig. 1. Mécanismes d’action des techniques de stimulation corticale non invasive.

’après Mylius, Neurophysiol Clin 2011;41:221–95.

. Mécanisme d’action de la stimulation magnétiqueranscrânienne répétitive

.1. Stimuler pour activer les réseaux neuronaux

La SMTr génère des potentiels d’action et active ainsi les circuitseuronaux cérébraux. L’autre type de stimulation, la stimulationranscrânienne directe, agit en modifiant le potentiel de repos des

embranes axonales. Elle induit des variations de l’excitabiliténdogène des circuits neuronaux corticaux et constitue donc uneechnique de modulation (Fig. 1). L’intensité de la stimulation estxprimée en pourcentage du seuil moteur musculaire au reposrecueilli par EMG). La zone à stimuler est basée sur la somatotopieu cortex moteur. L’effet antalgique nécessite une stimulation duortex moteur d’une intensité voisine de 80 à 90 % du seuil moteure repos des muscles localisés dans la zone douloureuse. La duréee la stimulation par session doit être d’au moins de dix minutesour obtenir au moins 1000 pulsations.

.2. Choisir la fréquence de stimulation et faire varier lesaramètres

Les stimulations magnétiques transcrâniennes (SMT) peuventtre à basse (< 5 Hz) ou haute fréquence (> 5 Hz). Toutes deuxemblent produire des effets aussi bien inhibiteurs que facilitateursur les neurones corticaux. Il est difficile d’obtenir une modélisationrécise du schéma d’activation axonale produit par la SMT, du faite la multiplicité des configurations géométriques corticales et duourant généré par le champ magnétique. Pour ce dernier, il est pos-ible de faire varier différents paramètres de réglage : l’intensité, laréquence, la durée des trains et l’intervalle entre les trains. Concer-ant la configuration géométrique, la taille de la zone stimuléeépend de la bobine utilisée et de l’intensité de la stimulation. Leserniers types de bobines permettent une plus petite décroissanceu champ avec la distance. Outre ces paramètres expérimentaux,

l existe une grande variabilité interindividuelle, mais aussi intra-ndividuelle, en fonction de mécanismes biochimiques cérébrauxt du terrain génétique des sujets [2]. Tous ces facteurs expliquent

ue les effets de la SMT varient en fonction du niveau d’excitabilitéorticale au moment où la stimulation est appliquée : phénomènee plasticité cérébrale, potentiel de membrane et canaux ioniques.

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La répétition des stimulations permet une persistance des effets.L’hypothèse souvent retenue est celle d’une modification par lastimulation magnétique transcrânienne répétitive de l’efficacitésynaptique des réseaux corticaux. La zone la plus fréquemmentstimulée est celle du cortex moteur primaire. Dans certaines indica-tions de douleur chronique le cortex préfrontal dorsolatéral gaucheest aussi une cible intéressante. Dans ce cas, la stimulation est diri-gée 5 cm en avant de la zone correspondant à la motricité de lamain.

2.3. Quelles sont les caractéristiques de la stimulation à viséeantalgique ?

La SMTr active non seulement les circuits interneuronauxlocaux, mais aussi à distance, de facon ortho- ou antidromique.Dans le domaine de la douleur, il a été montré chez l’animal qu’unestimulation à haute fréquence du cortex frontal pouvait entraînerune augmentation du relargage de dopamine au niveau striatal[3]. Chez des volontaires sains, en cas de stimulation de la zonede l’aire motrice primaire, survient une modulation des réseauxsensorimoteurs, comme cela a été démontré en imagerie fonction-nelle [4]. Au niveau cortical, l’augmentation de l’excitabilité desneurones moteurs est responsable d’une amélioration des perfor-mances motrices. Conjointement l’hypoexcitabilité des neuronessensitifs augmente les seuils sensitifs. Des études menées chez desvolontaires sains ont montré l’existence une sécrétion d’opioïdesendogènes [5]. Des résultats comparables ont été observés chez despatients souffrant de douleurs neuropathiques, avec notammentlibération d’opioïdes endogène dans la substance périaqueducaleet le cortex cingulaire antérieur [6].

3. Principes d’utilisation en clinique

De nombreux domaines bénéficient aujourd’hui des méthodesde SMTr : psychiatrie, neurologie, rééducation fonctionnelle et ORL.Cette méthode présente l’avantage d’une bonne tolérance. Lesquelques cas de crises d’épilepsie rapportées par plusieurs méta-analyses ne concernaient dans la majorité des cas que des patientsprenant des médicaments susceptibles d’abaisser le seuil épilepto-gène ou le non-respect des recommandations concernant les règlesde paramétrage des appareils [7]. Des recommandations francaisessur l’utilisation de la SMTr précisent les règles de sécurité et les indi-cations thérapeutiques. Il s’agit des premières recommandationsmondiales.

Les principaux effets indésirables sont répertoriés par Lefau-cheur et al. [8] (Tableau 1). Les principales substances responsablesd’un abaissement du seuil épileptique et donc un risque épi-leptogène important en cas de SMTr, sont présentées dans leTableau 2 [8]. Des phénomènes d’échauffement et/ou de magné-tisation peuvent se voir chez les patients porteurs d’implantsintracrâniens. Pendant une stimulation magnétique transcrânienne(TMS), le réchauffement des tissus cérébraux est très faible, infé-rieur à 0,1 ◦C. L’augmentation de température est variable selonla forme, la taille et l’orientation du champ électromagnétique. Laconductivité et les propriétés des tissus traversés rentrent égale-ment en jeu. La circulation cérébrale permet une déperdition dechaleur importante et laisse ainsi une marge de sécurité impor-tante. La situation est différente lorsqu’il existe des électrodesou des implants (surtout en or ou en argent) car ils sont sujetsà l’échauffement. Il en est de même des clips sur anévrisme oudes électrodes cérébrales profondes implantées. En revanche, les

pas de danger. En cas d’implants intracrâniens comme les implantscochléaires, la TMS est contre-indiquée, car potentiellement res-ponsable d’activation ou d’inactivation inopinée de ces systèmes

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Tableau 1Effets indésirables potentiels des stimulations magnétiques transcrâniennes répétitives (SMTr).

Chocs uniques Doubles chocs SMTr basse fréquence (≤ 1 Hz) SMTr haute fréquence(> 1 Hz)

Crises d’épilepsie Rare Non reporté Rare (effet plutôt protecteur) Possiblea

Dysfonction de neurostimulateurintracranienb

Risque extrêmementfaible

Risque extrêmementfaible

Possible Possible

Histotoxicité Non Non Improbable ImprobableTroubles auditifs Improbable Improbable Possible PossibleDouleurs locales persistantes Improbable Improbable Possible à fréquent Plutôt fréquentEffets indésirables cognitifs Non Non Négligeable NégligeableEffets indésirables psychiatriques Non Non Possible PossibleEffets indésirables biologiques Non Non Négligeable Négligeable

a Risque inférieur à 1 % chez les volontaires sains, 1,4 % chez les patients épileptiques.b les pat

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Des phénomènes d’échauffement et/ou de magnétisation peuvent se voir chez

u entraîner un déplacement des éléments ferromagnétiques quies composent. De même pour les systèmes implantés de stimula-ion cérébrale profonde, la TMS peut créer des perturbations desircuits électroniques, voire générer un courant de forte intensiténtre les électrodes et le générateur implanté.

. Utilisation dans le traitement des douleurs chroniquesn général

Dans les douleurs chroniques, la méta-analyse d’OConnell et al.,nt confirmé l’intérêt à court terme des SMTr à haute fréquence> 5 Hz), et l’inefficacité des stimulations à plus basse fréquence< 5 Hz) [9]. La SMTr a été étudiée dans différentes pathologieshumatologiques : la fibromyalgie, la douleur chronique lombairet le syndrome douloureux régional complexe de type I. Lestudes retenues étaient randomisées, avec groupe témoin par sti-ulation placebo, chez des patients de plus de 18 ans souffrant

’une douleur depuis au moins trois mois. La majorité des essaisoncernait des douleurs chroniques réfractaires aux traitementsabituels. Au total, 368 patients ont été inclus dans 19 études.uatre études étaient menées en parallèle et 15 en cross-over. Lesuteurs concluent que la stimulation à basse fréquence serait inef-cace. Pour les hautes fréquences, les applications uniques sur leortex moteur auraient une faible efficacité à court terme : unefficacité à court terme est observée lors d’une séance unique deMTr de l’aire motrice corticale [9]. La diminution de l’intensitéouloureuse est faible, et serait de 15 %. Cette efficacité antal-ique serait donc très modeste car elle atteint seulement leeuil minimal de détection d’un changement clinique. Les effets

moyen terme (inférieur à six semaines après le traitement),t à plus long terme (soit après la sixième semaine) ne sontvalués que dans six études, et montrent des résultats diver-ents. Le principal écueil de ces études souligné par O’Connel,éside dans l’hétérogénéité des protocoles de SMTr. Il s’agiraitonc d’une technique intéressante mais nécessitant des études

omplémentaires, ciblant notamment le cortex moteur primairevec des stimulations excitatrices de haute fréquence supérieure àHz.

ableau 2raitements abaissant le seuil épileptogène.

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Imipramine, antitriptyline, doxépine, nortirptyline,maprotiline, chlorpromazine, clozapine, foscarnet,ganciclovir, ritonavir, théophyline, phencytidine,kétamine, gamma hydroxybutirate, amphétaminecocaïne, ectasy, alcool

’après Lefaucheur et al., Neurophysiol Clin 2011;41:221–95.

ients porteurs d’implants intracrâniens.

5. Utilisation dans le traitement des douleursneuropathiques

En 1990, la stimulation du cortex moteur par des électrodesimplantées, chez des patients souffrant de douleurs neuro-pathiques (en rapport avec une lésion du système nerveuxpériphérique ou central), résistant aux traitements pharmaco-logiques ou insuffisamment soulagés, s’est avérée efficace chezsix patients sur 12 [10]. La SMTr du cortex moteur avait ini-tialement pour but de sélectionner les candidats à une futureimplantation chirurgicale pour des traitements au long cours.On a ensuite constaté que la SMTr induisait un soulagement,au moins partiel et transitoire, des douleurs neuropathiqueschroniques. La revue de la littérature faite par Lefaucheur [8]confirme que les SMTr à basse fréquence ne sont pas effi-caces, au contraire des SMTr à haute fréquence, qui montrentun effet antalgique de plus de 30 % chez 46 à 62 % des patients(pour 29 % d’entre eux, l’effet antalgique est supérieur à 50 %).Cet effet est rémanent pendant 1 semaine, après une séance deSMTr.

Dans toutes ces études, la stimulation placebo nécessite demettre la bobine dans la même position sur le scalp que dans lastimulation active. Elle génère la même sensation somesthésiqueau niveau du scalp et a le même artéfact auditif que la stimulationactive. Elle ne produit pas d’effet physiologique sur le cortex ciblé(contrairement à la stimulation active) mais les mécanismes neu-robiologiques observés dans l’utilisation des stimulations placebosont imparfaitement élucidés. Ils reposent en partie sur des fac-teurs psychologiques, une attente positive consciente de l’efficacitédu traitement et une libération de neurotransmetteurs dont lesopioïdes endogènes et la dopamine.

D’autres zones cérébrales que le cortex moteur peuvent êtreciblées pour traiter les douleurs chroniques neuropathiques, cha-cune ayant des mécanismes de modulation de la douleur différents[11]. Chez des volontaires sains, ayant une douleur induite (injec-tion de capsaïcine sur le dos des mains), la stimulation du cortexpréfrontal dorsolatéral gauche a entraîné une diminution signifi-cative de la douleur. Aucune amélioration n’était notée lors de lastimulation de la même zone du côté droit [12]. Cet effet repose-rait en partie sur la libération d’opioïdes endogènes par le cortexpréfrontal dorsolatéral gauche [13]. Des stimulations exercées surle cervelet chez des volontaires sains ont également objectivéune efficacité de la SMTr sur l’abaissement des seuils sensitifs[14]. Une première étude publiée en 2009 montrait que la SMTrétait plus efficace dans les douleurs neuropathiques par atteinte

centrale (diabète, lésion nerveuse, accident vasculaire cérébral,sclérose en plaque, épilepsie, lésion de la moelle épinière, can-cer) que dans les douleurs neuropathiques dues à des lésionspériphériques [15].
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. Utilisation dans la fibromyalgie

Au cours de la fibromyalgie, l’IRM fonctionnelle a objectivé’existence de perturbations des systèmes de perception et de

odulation de la douleur. Le système limbique, le cortex fron-al amplifient les messages douloureux et modifient les capacitéses contrôles inhibiteurs diffus nociceptifs, qui sont perturbésans le syndrome fibromyalgique. Ces modifications centrales ont

ogiquement conduit à proposer la SMTr dans ce syndrome. Uneéta-analyse a évalué la SMTr au cours de la fibromyalgie [16]. Cinq

tudes ont été retenues : deux avec des stimulations à haute fré-uence sur le cortex moteur primaire et trois sur le cortex préfrontalorsolatéral (deux à haute fréquence et une à basse fréquence).uatre de ces études étaient randomisées en double insu contrelacebo. Une de ces études ne sera pas détaillée ici, car elle neortait que sur quatre patients. L’étude en double insu de Carre-ero et al., portait sur 28 patients fibromyalgiques ayant aussi uneépression sévère [17]. La cible des stimulations était le cortexréfrontal dorsolatéral droit et l’évaluation portait sur la douleurt la dépression. Les patients bénéficiant des stimulations activest ceux recevant les stimulations placebo ont été améliorés, maisucune différence significative n’a été retrouvée entre les deuxroupes. L’efficacité de la SMTr objectivée par Sampson dans unetude antérieure n’est pas confirmée ici [18]. Plusieurs explicationsont avancées : le nombre insuffisant de stimulations (1200 versus600), l’intervalle entre les trains de stimulation (supérieur dans

’étude de Carretero et al.), les syndromes dépressifs plus sévèresans l’étude de Sampson et al., et enfin les personnalités deatients hétérogènes entre les études. Lors de la stimulation trans-rânienne répétitive unilatérale du cortex moteur, Passard et al.,nt constaté chez 30 patients souffrant de fibromyalgie, un sou-agement significatif de la douleur ainsi qu’une amélioration deifférents indicateurs de qualité de vie (fatigue, raideur matinale,ctivité générale, marche et sommeil), jusqu’à deux semaines aprèsa dernière stimulation [19]. Aucune corrélation avec l’anxiété ou’humeur n’a été observée. Le seuil de perception douloureuse, sures points tendineux du côté opposé à la stimulation, était significa-ivement augmenté par rapport au groupe témoin. L’effet bien queatéralisé n’était pas strictement organisé somatotopiquement et iloncernait les membres supérieurs et inférieurs. Pour les auteurs,’effet obtenu résulte d’un effet direct antinociceptif de la SMTr parctivation des contrôles inhibiteurs diffus de la douleur. Cette effi-acité portant plus sur la composante affective de la douleur queur la composante sensorielle, suggèrerait une action variable de laMTr sur les différentes zones cérébrales impliquées dans la per-eption douloureuse. Une efficacité à long terme est confirmée dans’étude de Mhalla et al. [20], chez 40 patients, après 25 semaines deraitement, avec une très bonne tolérance, deux patients ayant durrêter pour céphalées. D’autres zones ont été stimulées dans labromyalgie : Short et al., [21] ont étudié l’efficacité de dix ses-ions de SMTr sur le cortex préfrontal gauche chez des patientsouffrants de fibromyalgie, sur l’intensité de la douleur, l’humeur etes activités. Aucune différence significative entre les deux groupes’a été observée sur ces critères. Sur le plan cognitif, une étudeécente ne montre aucune atteinte délétère significative chez desatients fibromyalgiques bénéficiant d’une rTMS. Au contraire, unffet significatif bénéfique modéré est retrouvé sur les fonctionsxécutives et l’attention [22].

Aucune conclusion définitive sur l’intérêt de la SMTr ne peuttre portée au cours de la fibromyalgie tant que des études sur delus larges échantillons n’auront pas été menées même si la bonneolérance de la SMTr semble acquise. Les seuls effets indésirables

otables rapportés sont des céphalées transitoires et un inconfortessenti à l’endroit de l’application de la bobine sur le scalp. Destudes sont indispensables pour mieux définir les paramètresechniques (fréquence, intensité, cibles cérébrales, nombre de

atisme 80 (2013) 559–563

sessions). Il serait également intéressant d’évaluer la SMTr dans lecadre d’une prise en charge multidisciplinaire, en association avecd’autres approches. Par ailleurs, dans la fibromyalgie, des travauxcommencent à être publiés avec des techniques de stimulationcérébrales directes (Transcranial direct stimulation ou tDCS) quiprésentent l’intérêt d’être moins onéreuses et de pouvoir êtreappliquées en ambulatoire [23,24].

7. Utilisation dans la lombalgie

Peu d’études ont été réalisées dans la lombalgie chronique [25].Les stimulations douloureuses activent plusieurs zones cérébrales :cortex sensorimoteur, préfrontal, pariétal ainsi que les aires cin-gulaires antérieures, le thalamus, l’hypothalamus et l’insula [26].Le cortex sensorimoteur, cible de la SMTr, est largement impli-qué dans les processus de réorganisation corticale chez les patientslombalgiques chroniques [27]. Les mécanismes neurophysiolo-giques sous-jacents des effets de la SMTr sur cette zone ne sontpas complètement élucidés. Une des hypothèses avancée est celled’effets induits non seulement à proximité du lieu de stimula-tion mais également sur des structures corticales et sous-corticalesplus éloignées grâce à la mise en jeu des connections synaptiques.L’efficacité de la SMTr dans la lombalgie chronique a été étudiéeversus placebo en cross-over chez 17 patients (sept hommes et dixfemmes) [23]. La stimulation était dirigée sur l’aire du cortex sen-sorimoteur gauche (tous les patients étaient droitiers). Les scoresde douleur se sont améliorés chez 13 patients et ont été inchangéspour quatre (p < 0,001). Dans le groupe placebo aucune améliora-tion n’a été rapportée. Des études supplémentaires sont nécessairespour déterminer si les effets observés persistent à long terme etsi la répétition des séances de stimulation permet d’obtenir unemodification durable de la modification des seuils de perceptiondouloureuse chez les patients souffrant de lombalgie chronique.

8. Utilisation dans le syndrome douloureux régionalcomplexe de type I ou algodystrophie

Des modifications importantes des circuits centraux nociceptifs,sensoriels et moteurs expliquent la physiopathologie des syn-dromes douloureux régionaux complexes de type I (SDRCI). Lestechniques d’imagerie comme l’IRM fonctionnelle ou le PET-scanont montré chez ces patients des changements significatifs de laperfusion du thalamus, de la moelle et du cortex préfrontal. Unepremière étude a montré l’intérêt potentiel de la SMTr (10 Hz) dansles syndromes régionaux complexes de type I du membre supé-rieur [28]. Les stimulations étaient dirigées sur le cortex moteurcontrolatéral par rapport au côté de la main atteinte. Tout médica-ment d’action centrale était arrêté au moins 48 heures avant lesstimulations. L’évaluation était faite jusqu’à 90 minutes après ladernière stimulation. Sept des dix patients évalués, rapportaientune baisse de l’intensité des douleurs au bout de 30 secondes,avec un maximum d’efficacité 15 minutes plus tard. Quarante-cinqminutes après la fin des stimulations, la douleur augmentait ànouveau. Dans le groupe placebo aucune modification n’était rap-portée. Une étude plus récente a évalué l’efficacité de dix séancesquotidienne de SMTr à 10 Hz (active et placebo) sur le cortex moteurprimaire chez 23 patients présentant un SDCR de type I du membresupérieur [29]. Les patients étaient évalués huit jours après ladernière séance et trois mois plus tard. L’évaluation reposait surl’échelle visuelle analogique, le McGill Pain questionnaire (MPQ),le SF-36 et l’échelle Hamilton de Dépression. Le groupe bénéfi-

ciant des stimulations actives avait une diminution significative del’intensité douloureuse par rapport au groupe placebo. Il en étaitde même pour le MPQ et le SF-36. Malheureusement, cet effet n’apas été durable, puisqu’une semaine après la dernière stimulation,
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D. Pérocheau et al. / Revue d

ucune amélioration n’a été retrouvée. Dans cette étude, la SMTrtait appliquée en complément du traitement médicamenteux ethysique. Cependant, la faible taille de l’échantillon ne permet pase définir les critères prédictifs d’efficacité de la SMTr et les phé-otypes de patients répondeurs.

. Conclusion

À l’heure où de nombreux médicaments antalgiques sont reti-és du marché ou sous surveillance, l’arrivée de la SMTr ouvre deserspectives intéressantes pour le traitement de la douleur chro-ique. Même si la preuve de son efficacité n’est pas certaine, il’agit d’un champ d’études très actif avec de nombreuses étudest des recommandations francaises. Des études complémentairesont indispensables afin de mieux définir les protocoles de SMTr,e nombre de séances nécessaires pour une efficacité à court terme

ais surtout à long terme. D’autres pathologies douloureuses chro-iques, comme l’arthrose, mériteraient également d’être étudiées.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

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