TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this...

51
- 1 - TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE DE LUSSAC (16) EXPEDITION CNPS FFESSM Ludovic Giodarno OBJECTIF ; Reprise de l'exploration de la galerie « amont », arrêtée en 1998 à - 137 m, afin d'évaluer le potentiel réel de cette branche. PROBLEMATIQUE ; Plusieurs problèmes se sont posés à la réalisation de ce projet, tant au niveau climatique, technique, qu'humain. La pluviométrie de l'année 2001 sur le secteur a été particulièrement importante, nous interdisant les plongées avant fin juillet. Du coup, la qualité de l'équipement « fond » n'a pu être vérifier que très tardivement, nous obligeant à multiplier les plongées profondes sur un temps relativement court. Heureusement, l'expédition menée par l'équipe de Franck Walter, composée de plongeurs essentiellement locaux, aura permis de ré-équiper les zones d'accès et de décompression. La cloche n'a pas fait preuve de docilité non plus, monopolisant Renaud et Jean-Pierre un après midi entier. Les logiciels de décompression, utilisés toute l'année ont

Transcript of TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this...

Page 1: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 1 -

TOUVRE D'ANGOULEMEFONTAINE DE LUSSAC (16)

EXPEDITION CNPS FFESSM

Ludovic GiodarnoOBJECTIF ;

Reprise de l'exploration de la galerie « amont »,arrêtée en 1998 à - 137 m, afin d'évaluer lepotentiel réel de cette branche.

PROBLEMATIQUE ;

Plusieurs problèmes se sont posés à la réalisationde ce projet, tant au niveau climatique,technique, qu'humain.La pluviométrie de l'année 2001 sur le secteur aété particulièrement importante, nous interdisantles plongées avant fin juillet. Du coup, la qualitéde l'équipement « fond » n'a pu être vérifier quetrès tardivement, nous obligeant à multiplier lesplongées profondes sur un temps relativementcourt. Heureusement, l'expédition menée parl'équipe de Franck Walter, composée deplongeurs essentiellement locaux, aura permis deré-équiper les zones d 'accès et dedécompression.La cloche n'a pas fait preuve de docilité nonplus, monopolisant Renaud et Jean-Pierre unaprès midi entier. Les logiciels dedécompression, utilisés toute l'année ont

Page 2: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 2 -

néanmoins laissés place aux tables IMBERT,déjà testées sur des plongées similaires. Auniveau « ressources humaines », desplongeurs motivés, entraînés et connaissant letrou nous ont fait défaut, pour poser des relais ouéquiper dans la zone des 110/120 m. Du coup,j'ai du enchaîner sur 3 jours la plongée deportage à -115 m et la pointe...

PREPARATION :

Le premier week-end d'octobre nous a permisd'équiper en corde la zone de décompression dupuits terminal (de - 70 à - 115 m). La météoétait si mauvaise que nous ne nous sommes pashasardés à laisser des blocs à -85 et -115mcomme prévu. A ce moment là, la suite del'exploration devenait très aléatoire...Néanmoins, j'ai passé une bonne partie de lasemaine à fabriquer la « ribambelle » de trimix etde surox indispensables à l'explo. Notre équipeétant particulièrement éclatée géographiquement(de Niort à Marseille !), il n'est pas très facile dedéléguer le travail.Malgré tout, voici ce qui sera prêt pour lasemaine prochaine :

• 4X20L 10/70• 2X20L 15/60• 2X20L 20/50• 2X20L 28/35• 2X20L 50%• 1X18L 60%• 2X25L 75%

+ 2 B50 O2 avec narguilé, + 3 B20 O2 (Le site seprêtant bien à de petites exagérations...quoique !!)Tout ceci ne permettant pas de dépasser 10 " aufond ! (développement horizontal dans la zonedes-130 m).Mi octobre , toute l'équipe est là, et les choses semettent en place avec un automatismesurprenant. Il est vrai que les multiples plongées,stages et camps (dont 15 jours à Gourneyras),ont permis aux équipiers de se connaîtreparfaitement et de travailler en toutecomplémentarité. Dès le vendredi soir, le relaisà -115 m et la décompression lointaine sont enplace. La journée de samedi ne sera pas de troppour installer la cloche et la déco suroxygénéejusqu'à - 45m. Faute de temps, la pose des

bouteilles à - 60 et - 75 m sera remise aulendemain, pendant ma séance d'habillage. C'estsous un beau soleil que je me préparerai lelendemain matin, en espérant bien sortir avant lanuit complète...Et c'est parti pour une descente que j'ai du fairedes dizaine de fois. Aujourd'hui, il me faudracomposer avec un courrant d'enfer et unevisibilité médiocre...Dernier changement derelais à -115 m au bout de la corde, où déjà lepuits devient très incliné. C'est le moment departir contre la paroi gauche, en essayant derester au plafond.Le but de cette plongée, (hormis le côté jouissifd'évoluer par -130 m de fond au milieu de rienen allant nulle part !) est de trouver l'amont dusystème ; Sinon, explorer une « branche morte »ne nous emballerai pas bien longtemps-Bienentendu, le fil n'a pas supporté les crues, et jedois rajouter une couche d'équipement sur lesrestes de ma précédente exploration. Je croisemon touret abandonné lâchement la dernièrefois, et j'avance de quelques mètres (30/40 m),en suivant la paroi qui semble s'ouvrir sur unegalerie plus large.A ce moment, le courrant se fait encore plusviolent, entravant ma progression (risqued'essoufflement). Vu de dessus, cela pourraitressembler à ça :

Je n'ai pas pris la peine de sonder le fond, carcette donnée n'est pas très importante au vu durésultat modeste certes, mais intéressant. Noussommes maintenant certains que l'amont deLussac est en continuité de cette galerie, et quetoutes les autres (supérieurs) convergent verselle.La remontée s'est faite sans difficultés (contrôlede vitesse, changement de gaz, récupération de

Page 3: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 3 -

Page 4: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 4 -

SYSTEME BOURBOUILLET -REMEJADOU -

RANC DU BOEUF

Saint-Alban sous sampzon et Lablachère

Jean-Pierre Bauduet la collaboration de Michel Philippe

INTRODUCTIONNous sommes au cœur de la Basse-

Ardèche. Le paysage est aride. Seuls de petitschênes recouvrent un vaste lapiaz bien découpé.Certaines failles sont ouvertes sur plus de dixmètres de profondeur. Malgré ce climat chaud etsec, deux sources apportent l'eau nécessaire à lavie. Elles sont proches et pourtant différentes. Cesont le Bourbouillet et les Espeluches. Cesrésurgences ont sans doute été très convoitées.Actuellement, le secteur est pratiquementdésertique. Cependant, il subsiste quelquesvestiges d'habitations du début du siècle,plusieurs beaux dolmens, ainsi que des abris sousroche qui ont dû être fréquentés depuis la nuitdes temps.

Au nord ouest de la source, on découvreun grand puits de belle dimension, leReméjadou (26 m de profondeur). Parcrue exceptionnelle, les anciens disentqu'il aurait débordé. En tout cas les eauxremontent régulièrement à plus de lamoitié. On l'entend alors gronder jusqu'àNotre-Dame. Mais s'il a fait peur, il aaussi intrigué les spéléos de la premièreheure. Malbos (en 1854) et E. Martel (en1891) en font sa description.

COORDONNEESCarte IGN 2839 EstLes coordonnées sont en Lambert 3 :

Grotte du Bourbouillet X=753,89¥=238,775 Z=165,7Aven du Reméjadou X=753,117

¥=239,240 Z=195,lAven du Ranc du boeuf X=752,975

¥=239,698 Z=195,0 Les autrescavités du secteur (informations communiquéespar l'équipe locale dirigée par le curé deLablachère, M. Ranchin) :

SITUATIONGrotte du Bourbouillet : De St

Alban/Sampzon, prendre la direction deChandolas (D208). Après 2 Km, vousbifurquerez sur la droite, vers Joyeuse (D246).La route plus étroite serpente dans une petitegorge. Après le passage d'un pont, prendre unepiste en direction de la réserve de chasse.L'entrée se trouve dans un champ face à l'entréedu parc. Elle est pointée sur la carte.

Aven du Reméjadou : De StAlban/Sampzon, prendre la direction deChandolas (D208). Après 2 Km, vousbifurquerez sur la droite vers Joyeuse (D246). Laroute plus étroite serpente dans une petite gorge.Passés les 2 ponts, la route remonte sur leplateau. Une ligne droite fait suite. Au niveaud'un virage peu prononcé, face à la maisonisolée, engagez-vous sur une piste à droite. Faireenviron 250 mètres avant de voir sur votregauche un dolmen effondré où seule une pierreest encore debout. Sur celle-ci, une tête de chienest peinte en jaune. A une dizaine de mètres dumême côté, un sentier s'ouvre en sous bois.Après 5 minutes de marche, vous prendrez sur ladroite. Continuez environ 100 mètres puis passezentre 2 blocs de pierre, sur un sentier à gauchepour vous retrouver devant l'aven. Il est pointésur la carte.

Aven du Ranc du Bœuf : De StAlban/Sampzon, prendre la direction deChandolas (D208). Après 2 Km, vousbifurquerez sur la droite vers Joyeuse (D246). Laroute plus étroite serpente dans une petite gorge.Passés 2 ponts, la route remonte sur le plateau.Après la grande maison carrée, prendre ladeuxième piste à droite, puis bifurquer ànouveau dans la même direction entre des blocs.Au bout de la piste, continuer à pied sur unsentier descendant. L'aven s'ouvre dans unegrande combe ombragée.

MATERIELGrotte du Bourbouillet : pour plonger,

il faut une échelle de 5 mètres et une petite cordepour sortir du SI.

Page 5: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 5 -

Page 6: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 6 -

Aven du Reméjadou : pour descendrele puits de 26 m, une corde de 35 m, 4 amarrageset une déviation suffisent. Lors des explos, nousutilisons trois cordes (30 m, 15 m et 70 m), dixamarrages, quelques sangles et une grosse poulie(contre poids).

Aven du Ranc du Boeuf : une échellede 5m suffit pour descendre le premier puits.Pour le second, il est conseillé d'utiliser unecorde de 20m et une échelle de même dimension.

HISTORIQUEGrotte du Bourbouillet

1965 R. Lacroux plonge le SI sur 28mètres.8-1978 H. Lefebvre franchit le premiersiphon.1978 H. Lefebvre, E. et F. Le Guenplongent plusieurs siphons, jusqu'au S5.5-6-1979 Les mêmes plongeursjonctionnent le Bourbouillet et Reméjadou5-1998 Un camp topographie est réalisépar des plongeurs de tous horizons (voir infoplongée n°80).

Aven du Reméjadou7-9-1892 G. Gaupillat est le premier à

descendre dans le puits.1918 Des locaux descendent à bout debras avec une corde en chanvre, parmi eux M. F.Rouvière qui sera remonté par ses camarades.Son petit-fils et son arrière-petit-fïls (J.-Y. Sedatet T., 11 ans) participeront à la découverte duRanc du Bœuf.1965 R. Lacroux plonge sur 25 mètresdans le siphon amont.

D. Andrès ajoute 55 mètres dansle même siphon.

P. Parrot parcourt 150 mètresdans l'amont.6-1978 Sur plusieurs plongées, F. LeGuen prolonge le siphon jusqu'à une grandediaclase, à 650 mètres de l'entrée, avec un pointbas à -42 mètres. Le siphon aval est plongéjusqu'à-51 mètres.1979 J.-M. Chauvet, H. Lefebvre et F.Le Guen ajoutent quelques dizaines de mètresdans la grande diaclase.

12-1982 E. Segond, S. Prévost, V. Borel,E. et F. Le Guen découvrent 70 mètres de galerieà 475 mètres de l'entrée et s'arrêtent à -6 mètressur carrefour.11-1983 P. Penez et J.-C. Chouquetajoutent quelques mètres et franchissent lesiphon pour découvrir une centaine de mètres degaleries boueuses. Ils s'arrêtent sur un passageétroit.1997-99 J.-P. Baudu découvre 756 mètresde galerie active.

Aven du Ranc du Bœuf ;11-1999 C. Baudu, J.-P. Baudu et J.-Y.Sedat découvrent une doline correspondant auterminus de Reméjadou.12-1999 C. Baudu, J.-P. Baudu, J.-P.Blaizat, T. Belin, J.Cimolaï, J.-M. Gault, C.Sapet, J.-Y. Sedat, T. Sedat et S. Thoulouzedésobstruent l'aven et atteignent le siphon en 3séances.01-2000 J.-P. Baudu explore le réseaunoyé, fait la liaison avec Reméjadou et découvre560 m de galerie.

DESCRIPTION DU RESEAU AVANT1998

Grotte du BourbouilletLa résurgence possède deux orifices. La

première est une petite conduite forcée (1m x0,5m), pérenne. La seconde est plus confortable(3m x 2m) et permet l'accès à un beau lac (SI).Pour rejoindre le S2, il faut une échelle de 2mètres pour se mettre à l'eau et une petite cordepour en sortir. La suite du réseau est unesuccession de siphons très confortables. Seull'exondé entre le S3 et le S4 nous oblige à faireplusieurs portages pour continuer. La suites'enchaîne (S4, S5, S6 et S7). Au point le plusbas du réseau (-51m), nous nous trouvons dansun laminoir encombré de petits galets. Pourpoursuivre, il faudrait désobstruer. Les sectionsde la galerie sont de belle dimension (3m x 3men moyenne).

Aven du ReméjadouUn puits de 3 x 7 m donne dans une

rivière 26 m plus bas. La partie exondée sedéveloppe sur 15-20 mètres. Deux siphonsinterdisent l'accès au non plongeur.

Page 7: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 7 -

- Réseau aval :Cette plongée permet de faire la liaison

avec le Bourbouillet au point bas (-51m). Ledépart est un très beau lac. La galerie plongerapidement à -44 dans une grande faille. Onatteint une partie en pente douce avant des'arrêter dans un laminoir, à -51 mètres.

- Réseau amont :La vasque du réseau amont donne sur unéboulis noyé. Après un courtrétrécissement, on débouche dans unméandre. A 100 mètres de l'entrée, onatteint un carrefour :- Sur la gauche, une courte galerie fait

surface. Une reptation pénible permet deretrouver un petit siphon (non plongé, à maconnaissance).

- Sur la droite, après un passage bas aupied d'un superbe talus de cailloutis, la galerieretrouve de belles dimensions. La progressions'effectue sur 240 mètres sans dépasser les 15mde profondeur. On peut faire surface dans unecloche. La suite se situe entre les blocs sur ladroite, dans un passage étroit, sous un mètred'eau.

La galerie confortable nous conduitdoucement à 465 mètres de l'entrée pour uneprofondeur de 23 mètres. Là, on se retrouve dansune sorte de marmite :

- A la base du ressaut, on continue toutdroit. Rapidement, on amorce une descente plusprononcée. A -42 mètres, on se trouve devant unpassage bas souvent ensablé. On est à la based'une faille d'un mètre de large. La suite n'estpas évidente, soit on remonte dans des cloches,soit on essaie de continuer dans la faille. Danstous les cas, la glaise ne nous oublie paslongtemps, les bulles décrochent tout sur leurpassage.

- De la marmite, sur la droite, un passagede 70 mètres permet de sortir du siphon.Cette branche est prolongée par 100mètres de galeries boueuses.

COMPTE RENDU D'EXPLORATIONUn film visionné chez P. Serret montrant

une plongée dans Reméjadou, une eau superbe etme voilà en train de rêver. Ce nom me paraissait

mystérieux, il me semblait que cette cavité mecachait un trésor. Je pense à l'époque où toutétait à découvrir, deux bouteilles et on parcouraitdes centaines de mètres de galerie vierge.Maintenant, il faut se battre et chercher pourtrouver quelques dizaines de mètres de première.

Le 25-5-1996, premier contact avec lemilieu. La chèvre de M. Le Guen étant en bas dupuits, je choisis l'équipement en tyrolienne.Quelques spits bien placés et nous voilà,Catherine, mon bi-18 et moi 27 mètres plus bas.Nous prenons pieds dans une jolie rivière dont lapartie exondée reste modeste. Pour l'heure, lavisibilité du siphon amont est réduite. L'eau estlaiteuse. Environ 680 mètres de galerieparcourue, avec un point bas à -42 mètres, arrêt à-30 mètres dans une « touille » complète. Lesportages et la plongée nous occupent la journée.Nous ne sommes pas encore rodés ; il nousfaudra 9 heures.

Le 10-5-1997, des copains viennent nousdonner un coup de main pour le portage. Monbut est de reconnaître la galerie de gauche, à 550mètres, et d'aller voir une faille à -6 mètres,observée par P. Penez et F. Le Guen. L'eau estencore laiteuse. Mais où est la limpidité que l'onm'a promise ? Dans la zone des 550 mètres, jecherche la bifurcation, mais rien. Tout à coup,l'eau devient limpide. Je reviens sur une centainede mètres, toujours rien. Retour vers l'amont, jeretrouve une super visibilité. Ne repérant pas labifurcation, je pars me promener dans la failleterminale.

Le 7-3-1998, c'est ma dernière plongée,si je ne trouve pas de suite évidente. Denouvelles informations de F. Le Guen mepermettent de localiser la galerie qui est en fait àdroite. Pour le portage, nous nous retrouvons encouple. Lors de la descente du puits de 26mètres, à mi-chemin, nous apercevons l'eau dusiphon cristalline, le rêve. Equipé d'un bi-18litres, je progresse jusqu'à 550 mètres. Là,béante la galerie de « gauche » s'ouvremaintenant devant moi. Après avoir reposé le filet progressé de 50 mètres, j'aperçois une petitegalerie sur la gauche. Un coup d'œil sur laprofondeur, -10 mètres, je n'ai aucuneinformation sur celle-ci. En continuant, je trouveune faille étroite du même côté à -6 mètres, quicorrespond aux informations de Le Guen. Je sors

Page 8: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 8 -

Page 9: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 9 -

Page 10: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 10 -

du siphon avant de faire demi-tour pour rejoindrela galerie observée à -10 mètres. C'est uneconduite forcée de section modeste (h=0,7m x1=1,2m). Les bouteilles tapent de tous les côtés.Après une remontée en pente douce, je rencontreun carrefour à -5 mètres. Sur la droite, une faillerejoint la galerie déjà connue. A gauche, unediaclase descendante me permet de progressersans pouvoir palmer. Un passage bas et unenouvelle diaclase de 0,5 mètre de largem'emmène devant une petite galerie à -12mètres. Mon matériel est trop volumineux pourcontinuer. Le demi-tour est très délicat,l'étroiture m'oblige à me glisser sur le dos. Jeme coince, il me faudra quelques contorsionspour me dégager. La plongée de ce jour mepermet de découvrir un nouveau réseau, avec 40mètres de galerie.

Le 14-3-1998, plusieurs camaradesspéléos nous donnent un coup de main. VincentFaure vient faire une petite reconnaissance. Nepouvant pas progresser avec de trop grossesbouteilles, je pars avec un bi-10 litres en dorsalet deux relais de 12 litres. Avec ces derniers, jeprogresse jusqu'au petit réseau étroit. Lesbouteilles plus petites me donnent de l'aisancedans cette galerie modeste. Arrivé au précédentterminus, j'attache le fil et continue en mebattant avec les parois. Le réseau est en forme dediaclase entrecoupé de passages bas quim'interdissent le palmage. Je reste toujours entre-10 et -15 mètres. Le terminus du jour est à -10mètres en haut d'une faille très étroite. Le fils'est déroulé sur 130 mètres. La suite ne semblepas très évidente.

Le 14-4-1998, l'équipe est très réduite :Catherine et moi. Le matériel est le même.Arrivé au précédent terminus, j'attache le fil ettente un retournement et une descente. Il n'y aqu'un endroit pour passer, je dois poser le fil defaçon impeccable. La « touille » commence à merejoindre. En bas, à -20 mètres, je peux attacherle fil. La galerie change de morphologie, je suisdans une petite conduite forcée (h=0,8m x1=1,5m) Je continue ma progression endescendant en pente douce. Il faut faire demi-tour sur mes tiers, à -30 mètres, 80 mètres de fildéroulé en plus. La galerie est très lisse, lesamarrages pour le fil sont plutôt rares. Celasemble être l'actif.

Le 9-5-1998, lors du camp topo,organisé par F. Vasseur et P. Bigeard, une partiedu réseau sera levé (voir Info-plongée N° 80).

Le 10-5-1998, je profite de la fin ducamp topo pour faire une pointe. Les porteurssont nombreux. Ce sont tous des plongeurs.Cette exploration demande beaucoup d'airréparti dans de petits volumes. Est-ce que lagalerie continue à descendre ? Ma limite sera à -45 mètres pendant 10 minutes (à l'aller). Lechoix du matériel est de deux relais de 12 litresde Surox à 40%, d'un relais de 10 litres de Suroxà 40% et d'un bi-12 litres à l'air pour le fond. F.Vasseur et V. Faure plongent pour terminer unbout de topo, et pour me poser un relais de 10litres à 550 mètres. Onze bouteilles de plongéesont descendues rapidement. Nous sommes troisà nous préparer devant la vasque. Je laisseFranck et Vincent prendre 15 minutes d'avance,ce qui me permet de terminer ma concentration.Equipé de quatre bouteilles de 12 litres, je nagedans une eau bien trouble. Le premier relais estposé à 320 mètres puis le second à 550 mètresLà, je récupère ma 10 litres et j'attaque la zoneétroite. Le relais me gène et le bi-12 litres tapepartout, c'est intime. La bouteille est abandonnéeà 740 mètres. J'enchaîne et retrouve le terminusà -30 mètres. Je recommence à dérouler mon fil,mais 20 mètres plus loin, je suis face à unecheminée (-32 mètres) qui me ramène à -22mètres dans une galerie identique. J'ail'impression d'être dans un tuyau, galerierégulière, juste un changement de direction et cefil qui se déroule. Le tiers de mon air est presqueconsommé. Etant donné la rareté des amarrages,je me donne une sécurité. Au moment d'attacherle fil, je me rends compte que le bobinot estpresque vide, j'ai ajouté 200 mètres de galerie. A320 mètres de l'entrée, je fais mes paliers etretrouve Vincent qui me récupère le relais. Enfinaprès une immersion de 3 heures précises, je faissurface. La remontée du matériel estimpressionnante. En haut, des brutes hissent lesbouteilles.

Le 24-10-1998, nous sommes denouveau nombreux devant le puits. Pourl'exploration, deux plongeurs m'aident pour lapose des relais (P. Bigeard et V. Faure). Devantla vasque, sont disposées 11 bouteilles. J'utiliseune 12 litres de Nitrox 60% pour la zone des 300mètres, puis une autre à 40% jusqu'à 530 mètres,

Page 11: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 11 -

un bi 12 litres dorsal et deux relais de 7 litres à40% pour la suite. Hélas, un des relais tombe en« carafe ». Le volume de mes bouteilles étantplus important, certains passages sont plusdélicats à franchir. Une surprise de taillem'attend. Les crues de cet automne ont étéviolentes (mais normales pour cette région) etmalgré toutes les précautions prises pour bienpositionner le fil, celui-ci est coupé en plusieursendroits. 11 faut rééquiper en partie ma ligne devie. Malgré tout, je réussis à ajouter 110 mètresde galerie uniforme mais toujours modeste. Jetermine face à un carrefour dont la suite sembleplus confortable (prof.-13m).

Je suis à 1090 mètres avec une zoneétroite de 560 mètres et devenant très étroite sur170 mètres. J'opte pour des explos légères. Ilfaut que j'arrive à passer mon bi 18 litres, unpropulseur me permettra de gagner du temps surles 500 premiers mètres.

Le 6-2-1999, les mauvais jours sontpassés. Je rééquipe les 500 premiers mètres pourl'utilisation de l'Apollo.

Le 6-3-1999, Franck Vasseur me prête la«bête». J'ajoute 240 mètres d'équipement etlève la topo. Toutes les bouteilles sont rempliesavec un Nitrox 40%. Une 10 litres me suffit pourrejoindre la zone étroite. La suite est abordéeavec le bi 18 litres et un relais de 10 litres. C'esttrès chaud (pour les connaisseurs : ajustement« H7g6 »).

Le 13-3-1999, nous sommes toujoursdeux pour le portage avec le même matériel. Jerajoute 200 mètres de topographie et derééquipement pour 3 heures de plongée. La zonedélicate me demande beaucoup d'énergie et deconcentration, j'y pense 24h/24, j'essaie d'êtrecomme chez moi.

Le 3-4-1999, avec la mêmeconfiguration que le mois précédent, je terminel'équipement et la topo jusqu'à 1090 mètres. Aucarrefour, je choisis de dérouler le fil à droite,j'ajoute 90 mètres pour m'arrêter sur bobinovide. La galerie est plus confortable (2m x 2m).

Le 9-4-1999, on enchaîne avecCatherine. Je change mon deuxième relais pourune 7 litres de 40%, ma consommation a réduitnettement et j'espère la diminuer encore. Jerajoute cette fois-ci 80 mètres répartis en deuxbranches, une active qui débouche dans unméandre exondé à 1230 mètres (l'escalade d'une

cascade m'interdit de poursuivre) et l'autre quim'entraîne dans une salle très glaiseuse et sansvisibilité, à 1240 mètres.

Le 5-6-1999, Franck Vasseur nousdonne un coup de main, il relève la topo de lagalerie Le Guen. Je replonge pour essayer decontinuer dans la galerie de gauche, à 1090mètres. J'utilise les mêmes bouteilles, mais lesdeux relais sont au Nitrox 50% et le bi 18 au40%. Je dois faire le maximum, Franck doitrécupérer son propulseur. Les pluies deprintemps ont encore coupé le fil dans la galerie«m—que». A partir du 1090 mètres, jeretrouve le même remplissage que dans labranche principale d'entrée. Je pose mon fil etchemine dans cette nouvelle branche (2 x 1,5).Après 70 mètres, la galerie prend la forme d'uneconduite forcée, sans dépôt. Le réseau se termineà 1180 mètres dans une cheminée qui fait surfacesans suite pénétrable. Sur le chemin du retour, enréalisant la topo, je découvre un gros os quisemble fossilisé. Je le ramène.

La poursuite des explorations devienttechniquement difficile et dangereuse, même sila suite est évidente dans le S8'. Je décided'arrêter les explos en partant de Reméjadou.

Je profite de l'été pour terminer la topoet pour contacter Michel Philippe. L'automnem'entraîne dans d'autres siphons. En septembre,lors d'une nuit tourmentée, je rencontre despompiers spéléos qui connaissent bien le secteurde Reméjadou (coïncidence ?). Cette équipeœuvre depuis 20 ans dans les parages, sousl'égide du curé de Lablachère. Nous décidons demettre en commun nos connaissances et nosinformations. Avec Jean-Yves Sedat etCatherine, nous prospectons dans la zone quisemble être le terminus de l'actif. Une dolineavec une petite perte attire notre attention. Je suispersuadé que c'est notre « sésame ». Une équipese constitue (C. Baudu, J.-P. Baudu, T. Belin, J.-P. Blaizat, J. Cimolaï, J.-M. Gault, C. Sapet, J.-Y. Sedat, T. Sedat et S. Thoulouze ). Le travailest actif. Il nous faut moins de trois semainespour atteindre, 28 mètres plus bas, le siphon.Nous n'en revenons pas. Les fêtes de Noëlpassent et nous reprenons les explorations.

Le 8-1-2000, belle année en perspective,une équipe conséquente vient m'aider pour leportage (bi-7 litres). Nos nouveaux camaradessont pessimistes. Cependant, ils prennent leurs

Page 12: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 12 -

rôles au sérieux. Mon équipement se fait surcorde. La plongée commence dans la « touille ».Je cherche à tâtons puis la visibilité s'améliore.La galerie est un laminoir avec un remplissagede petits galets et de glaise. Après 45 mètres etquelques étroitures sévères, elle devientimpénétrable. Déçu, je reviens au puits, jecontinue mes recherches en vain. Je fais surfaceet explique mon désarroi. Tout le monde retientson souffle. Je replonge. Il doit bien y avoir unesuite. Je cherche le long de la paroi et del'éboulis de la désobstruction. Soudain, je sensun petit vide. Je déblaie 15 minutes et mon corpssemble pouvoir passer. Je tente, ça racle, ças'élargit et ça s'éclaircit, c'est gagné. La galerieest plus confortable sur les 30 premiers mètres.Je fais demi-tour, il n'y a aucun pointd'amarrage. Le sol est un remplissage de glaisede forte épaisseur.

Le 22-1-2000, nous sommes quatre (C.Baudu, T. Belin et J.-Y. Sedat). Il fait très froid.Je dois m'habiller en mouillant ma combinaisonavec de l'eau à 3-4°C. Un vrai plaisir !..

Je pars en plongée avec un lot desardines à neige pour positionner mon fil. Equipéd'un bi-10 litres, je passe l'étroiture du puits. Lasuite du réseau est parsemée de cheminéespermettant de faire éventuellement surface. Lagalerie semble vaste à l'origine, mais leremplissage de glaise l'obstrue presquecomplètement. Seuls des passages subsistent,creusés par les écoulements. J'ajoute 110 mètresavec un passage délicat dans une diaclase. Jem'arrête à l'entrée d'une étroiture sévère. La« touille » m'a rattrapé.

Le 29-1-2000, Thibault Sedat (11 ans) etC. Belin viennent s'ajouter à l'équipe. Je sensque je ne suis pas loin du terminus deReméjadou. Je pars extrêmement motivé. Jerejoins mon terminus à 140 mètres. Je décide depasser la tête la première, je ne vois déjà plusrien. 1 mètre, 2 mètres, ça coince. Je prends soinde bien positionner mes sardines. Tout estdégonflé même mes poumons. Je pousse, çacommence à passer, et enfin c'est moins étroit.C'est la plus petite étroiture (22-23 cm) sansvisibilité que j'ai passée. Je poursuis madescente et enfin la liaison, seulement 20 mètresmais quelle découverte ! Je palme enfinconfortablement dans un siphon long de 1465mètres, le plus grand d'Ardèche mais aussi le

plus étroit. Je ne me laisse pas distraire etenchaîne. Quel plaisir de retrouver l'actif ! Aprèsla sortie peu confortable du S8', je rencontrerapidement un S9 court et superbe (15 m, -2 m).Je pose mes bouteilles dans un lac, à la based'une grande cheminée. La galerie est superbe.Je progresse dans un très bel actif bien calcité sur85 mètres pour rejoindre un S10. Il est temps derentrer. J'ai ajouté 120 mètres.

Le 4-3-2000, nous sommes presque lamême équipe et il fait toujours froid. Un despompiers de l'équipe essaie de m'allumer un feu,sans succès. Je retrouve mon terminus. Le S10est court (15 m, -2 m). Sa sortie est bien petite. Ilfaut ramper. Quelques mètres de progression etla galerie s'agrandit. Des cailloux semblentfraîchement tombés à la base d'une cheminée. Jelève la topo sur 28 mètres et rejoint un SU. Ledépart est dans du gravier Je creuse pour passer.La galerie est très petite (1,2 m x 0,8 m) ettortueuse. Une progression de 50 mètres et jebute sur une conduite forcée de 15 cm dediamètre. Le retour se fait tranquillement enobservant le moindre recoin. Je sors meréchauffer au coin du feu, où le curé deLablachère attend quelques nouvelles.

Quelques semaines plus tard, je fais madernière plongée pour revoir le terminus du S8",sans résultat.

PALEONTOLOGIE (par MichelPHILIPPE)Dès la découverte du premier os, en juin 1999,celui-ci m'a été apporté pour savoir s'ilprésentait quelque intérêt. Comme la réponse futpositive, les autres vestiges paléontologiquessortis lors des plongées suivantes (une petitedizaine) ont été mis à ma disposition. Pourmémoire, on notera que F. Le Guen avait aussiremarqué, à son époque, quelques os. Le premieros soumis à examen est assez intéressant car ilprésente des traces évidentes d'écharnage sur lebord interne et du côté droit de la diaphyse(photo 1). Cela n'a pu être fait que parl'homme et il doit donc y avoir un gisementpréhistorique à proximité de l'aven. Il s'agit d'unradius gauche de cheval pratiquement completmais le cubitus qui est normalement soudé àcet os chez les équidés n'a pas été conservé ;on ne voit que sa trace. Ce radius est à

Page 13: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 13 -

peine plus grand que ceux de chevauxcamarguais. Il n'a donc pas appartenu à unanimal de grande taille et robuste comme on enconnaît au cours du Quaternaire. Cet os estrecouvert d'une couche noirâtre (certainementdue à des dépôts de matières organiquesimprégnées d'oxydes de fer et/ou de manganèse)un peu comparable à celle observée sur lematériel paléontologique du gisement dePadirac. Comme chez ce dernier, il y a d'ailleursde nombreuses cupules de corrosion, ce quilaisse supposer un long séjour dans la rivièresouterraine et l'usure des extrémités et dessurfaces articulaires témoigne d'un transportimportant.Quatre autres ossements recueillis en plusieurspoints de la rivière souterraine présentent lemême type de patine. Leur densité indique qu'ilssont nettement fossilisés. On peutraisonnablement les situer dans le Pléistocènesupérieur, c'est à dire sensiblement au cours dela période de la grotte Chauvet, mais seules desdatations par le procédé du carbone 14permettraient de préciser leur âge exact. Commepour le radius de cheval, de toute évidence, il nes'agit pas de vestiges découverts en place dansun gisement primitif, mais ont été remaniés ettransportés par les crues successives pour êtredéposés en divers points (bien repérés par J.- P.Baudu) tout au long de la rivière souterraine.Dans ce matériel, le cheval est à nouveauprésent, ainsi que de l'aurochs et du cervidé(photo 2).* Cheval (Equus caballus) : un métatarse

gauche complet mais avec la pouliecorrodée. On notera, comme sur le radius,des cupules de corrosion et l'encroûtementnoirâtre peu adhérent à l'os.

* Aurochs (Bos primigenius) : calcanéumgauche complet et en parfait état deconservation, de très grande taille.

* Cervidé : - un fémur gauche de cerf (Cervuselaphus). Il s'agit d'un jeune animal car ilmanque les deux épiphyses qui n'étaient pasencore ossifiées.

- une héminandibule droite, avectoute la série dentaire (P2-M3). Ils'agit d'un animal de grande taille,âgé, ainsi qu'en témoigne l'usureimportante des dents, surtout de lapremière molaire.

En dehors de ce matériel bien fossilisé, on peutnoter la présence d'un fragment de l'extrémitéd'un humérus droit de bœuf domestique (Bostaurus). Mais cette pièce provient de la zoned'entrée de l'aven du Ranc du Bœuf. Ellecontraste d'avec les précédentes par sa faibledensité et par sa couleur brun sombre due à saconservation dans la terre arable. Ce qu'aconfirmé J.- P. Baudu. Il s'agit d'un os récent.Enfin, pour être complet, nous signalerons laprésence de quelques ossements découverts dansl'aven des Trois Diaclases. Contrairement à ceuxdu réseau actif du Reméjadou, ils sont de couleurclaire et ne paraissent pas bien vieux, bien qu'ilshappent légèrement. M'ont notamment étéapportés, pour détermination :* Un fragment de crâne, avec les deux os

frontaux et la cheville osseuse droite d'unechèvre (Capra bircus).

* La partie distale d'un métatarse gauche decerf (Cervus elaphus).

* La partie proximale d'un métacarpe droit,également de cerf.

Le matériel paléontologique recueilli lors desexplorations du système Bourbouillet-Reméjadou-Ranc du Bœuf sera conservé dansles collections du Muséum d'Histoire Naturellede Lyon afin d'être facilement accessible auxchercheurs et autres personnes intéressées. C'estune démarche que je tiens à mentionner et qu'ilconvient d'encourager.

BILAN

Les connaissances de l'équipe locale,notre expérience de la zone noyée, latopographie et la lecture du terrain ont permis dedécouvrir une nouvelle branche et de mettre àjour une cavité (l'aven du Ranc du Bœuf).

Quelques chiffres : 41 plongées ont étéréalisées depuis mai 1996,13 lors du camp topo.,8 plongées de soutien et 20 en solitaire. Leréseau développe actuellement 3345 mètres pour1316 mètres de découverte, avec le siphon leplus long d'Ardèche (1465 m,-32 m). Il estpossible théoriquement d'effectuer deuxtraversées (problèmes d'étroitures). Je pense nerien avoir laissé de très prometteur. Il nous restequelques travaux à faire sur le secteur, et d'oreset déjà, les explos se sont déplacées vers lesEspeluches.

Page 14: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 14 -

Si vous passez dans le coin, n'hésitezpas à visiter ces cavités. Les spéléos de la régionsont prêts à vous faire connaître leurs jardinssecrets, respectons-les.

REMERCIEMENTS

Je pourrais vous écrire un roman, vousdécrire les bons et les mauvais moments, maisaussi, vous parler des aventures humaines quej'ai vécues avec tous mes camarades. La placemanque et j'ai dû résumer, excusez-moi.

Je voudrais remercier toutes lespersonnes qui ont participé de très près ou deloin à cette aventure, mais tout particulièrementCatherine Baudu qui a porté et supporté, maistoujours présente.

Merci pour tous ces bons moments à :Arnaud C., Berthiaud J.-F., Bigeard P., BoiffierB., Blaizat J.-P., Brahic R., Brun J.-F., BrunierC., Cabrejas P., Camus J.-L., Chauvet J.-M.,Crozier R., Faure V., Gaillard F., Gilly C.,Huttler R., Labadie P., Lebel J.-M., Leroy J.-C.,Locatelli C., Lorente G., Madeuf C., Martel P.,Martel J., Mestre L., Monteil D., Monteil P.,Papillard A., Proriol O., Sanfillipo C., Sapet C.,Siansordano, Tixier B., ainsi que les locaux :C.Belin, T.Belin, J.Cimolaï, J.-M.Gault, J.-Y.Sedat, T.Sedat et S.Thoulouze ainsi que leCESAME pour le matériel.

Merci pour les informations à : RanchinJ, le curé de Lablachère, Michel Philippe, LeGuen F., Serret P.

CONTACTSJean-Pierre Baudu (CDS 42,

Commission Plongée Souterraine), 4 Allée duSerpolet, 42000 St ETIENNE - Tél. : 04-77-79-10-40 ou 06-11-40-63-57, [email protected]

**Michel Philippe, Conservateurresponsable du département des Sciences de laterre au Muséum de Lyon, 28 boulevard desBelges, 69006 Lyon

Equipe locale : Jean-Yves Sedat, Notre-Dame, 07230 LABLACHERE -Tél. : 04-75-36-60-64

BIBLIOGRAPHIE

* INFO-PLONGEE, décembre 1998, N°page 11. Bulletin de liaison deCommission Plongée FFS.

* La BOTTE, 1999, N°18, page 44, 64 et 65,Bulletin de liaison et d'information duComité Départemental de Spéléologie de laLoire.

* SPELEOLOGIE DU DEPARTEMENT DEL'ARDECHE, par J. Balazuc, page 46 et117.

* SPELEO SPORTIVE EN ARDECHE, parDrouin P. et Marchand T., page 88.

* LA FRANCE IGNOREE, par Martel E.,page 143

FONTAINE DE BOUDE (07)

Jean-Pierre BAUDU

SITUATION GEOGRAPHIQUECarte : I.G.N. 1/25000 - 2839

Ouest - « Aubenas »Commune : VinezacCoordonnées : X = 759.75 - Y =

251.46-Z= 225Développement : Env. 320 mDénivellation : -16 mRéseau noyé : 230 m

ACCES

A Lachamp, sur la D 104 (enprovenance de Lachapelle sous Aubenas),prendre à droite en direction de Boude. Auhameau de Boude, garer la voiture à la Sèmemaison. Suivre le talweg, un petit porche orientéau sud s'ouvre à 30 m.

Il est important de garder de bonrapport avec les propriétaires des lieux et de leurdemander l'autorisation de plonger, ceux-ciaccepteront avec joie.

HISTORIQUE

En 1953, M. Letrone et D. Epellyplongent le siphon sur quelques mètres.

Le mai 1981, le G.S Vans franchitl'étroiture à 60 m du SI et découvre 170 m de

80,la

Page 15: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 15 -

galerie noyée. Arrêt à -7 sur laminoir ensablé(plongeur : B. Legrand).

RESEAU

55 mètres de galerie ensablée (2,4 x1,4 m) conduisent à un siphon.

51 : 45 mètres, -2 mètres52 : 185 mètres, arrêt à -16 mètres

Le réseau est très ensablé. Certaineszones sont presque complètement remplies et laroche est très friable.

EXPLORATIONS

Le 26 juin 1999, je fais une premièrereconnaissance SI : 45 m et S2 : 150m (30', -10m).

Le 3 juillet 1999, je terminel'exploration et réalise la topographie du SI etdu S2 (45', -16 m). Le terminus est un grosremplissage de sable qui semble infranchissable.J'ai essayé de forcer le passage en creusant, sanssuccès. Je m'arrête à 16 mètres de profondeur.

EVENT DES ESPELUCHES

Jean-Pierre BAUDU

SITUATION GEOGRAPHIQUECarte : I.G.N. 1/25000 - 2839 Est "Saint Paul le Jeune "Commune : SAINT ALBAN SOUSSAMPZON (07)Coordonnées : X : 754,15 - Y = 238,82 -Z: 160Développement: plus de 1100 mDénivellation : 50 m (+10 /-40) Réseau noyé : 510 m

ACCESDe Saint Alban-sous-Sampzon, prenez la D.208,direction Chandolas, puis tournez à droite(D.246), vers Lablachère. A 2 Km, après unpont, engagez-vous sur le chemin de 800 mètresse dirigeant vers le domaine du Bourbouillet. Lapiste fait le tour d'un petit plan d'eau sur sagauche. Prenez à gauche pour descendre dansune combe et remontez en face. Laissez les

véhicules au sommet. Descendez le sentier etremontez le ruisseau jusqu'à l'orifice La cavitéest pointée sur la carte mais elle se situe dansun domaine privé. C'est une réserve de chasse.L'été, l'exploitation est orientée vers la pêche àla truite, la location de VIT, snack... Lepropriétaire est ouvert et concilient.

EXPLORATIONS16-08-1934 : Robert de Joly plonge le SIR. Lacroux plonge le S3 sur 30mLe G.R.P.S. plonge le même siphon sur 80m1979 : E & F. Leguen, H. Lefevre et J. Sorin

franchissent le S3 et S4 JM. Chauvet, P.Delaunnay plongent le S5 sur

100m -15 (arrêt sur plan incliné)24/02/1980 : B. Léger replonge le S5 sur 195m -

39. (arrêt à-12)05/1991 : F. Poggia sort le S5 (220m -39) etexplore une magnifique rivière souterraine S6 :10 à 15m, arrêt sur S7...1991 : la même personne plonge le S7, arrêt surune trémie noyée ?Du 8-7-2000 au 18-8-2001, je réalise 10plongées aux Espeluches. Je rééquipe le siphon.Mon but est de lever la topographie et de mieuxcomprendre le réseau. Lors des différentesplongées, je découvre des os comparables parleur aspect aux os de Reméjadou et de FontMéjanes. J'en prélève un minimum en bon état(3 os, dont une côte de 60 cm et une dent). M.Philippe nous donnera plus d'informations surleur origine.J'utilise deux bouteilles de 10 litres de Nitrox32% me permettant de rejoindre le terminus duS7.

RESEAUXUne petite grotte en forme de conduite forcée(2,5m x 1,7m) s'ouvre au fond d'un talweg.Cette résurgence coule lors des périodespluvieuses. Il faut y pénétrer de quelques mètrespour entendre un écoulement sous-jacent. Unsystème complexe entraîne l'eau au Chassezacen englobant les eaux du Bourbouillet. Le réseauest très beau et sans grande difficulté. Lalongueur du SI est variable suivant lesniveaux. C'est un laminoir. Il est équipé enpartie avec une corde. Après ce siphon, nousretrouvons l'actif.

Page 16: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 16 -

Page 17: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 17 -

Après avoir passé un lac et laissé l'affluent del'Orvée en hauteur à droite (diaclase étroite),nous trouvons le S2. C'est une très jolie vasqueencombrée de petits cailloux et de restes d'oscassés et érodés. Le franchissement est trèscourt, 20 mètres. Ce siphon peut être shunté parun réseau supérieur (infranchissable avec desbouteilles). Il est possible de passer par deuxgaleries différentes pour rejoindre le S3. Le débutde ce siphon est un peu glaiseux. C'est unegalerie en conduite forcée, encombrée de blocs.Dans cette partie, j'ai trouvé une côte de 60 cmet une dent, qui ont été sortis pour analyse.J'ai laissé en place le reste pour les futuresgénérations de chercheurs (respectons les lieux).Le siphon de 160 mètres franchis, l'actif estretrouvé.Après un ressaut de 4 mètres, la galerie setransforme et est creusée tout en hauteur. Le S4est une galerie au plafond bas et il est très court(25 mètres). La suite est plus basse sur 20-30mètres pour reprendre sa forme de grandméandre.Enfin, le grand siphon, le S5, avec ses 230mètres pour 39 mètres de profondeur, il sefranchit sans difficulté. Avant le point bas, ladescente s'effectue dans un grand éboulis desable. C'est un très beau remplissage à voir laforme du plafond. Seule le point bas est moinsconfortable, avec un passage entre les blocs,mais il se franchit bien. La remonté est superbeet s'effectue dans un volume important. La sorties'achève dans une salle basse, c'est un lacencombré de blocs.Le réseau change de direction et n'a pas la mêmemorphologie. Il faut escalader une coulée decalcite pour continuer dans un réseau plus petit,mais encore spacieux. Cette partie est plusconcrétionnée et est active mais dix fois moinsqu'à l'entrée du S5.Après un court S6, la galerie est encore pluspetite et se termine dans une vasque encombréede blocs. Dessous, deux failles semblentcontinuer, mais ne sont pas pénétrables. J'y aiplongé sur deux mètres avec une excellentevisibilité et je me suis arrêté au-dessus d'unefaille de moins de 20 cm. Ce terminus n'est pasla suite logique du réseau. C'est une galerieannexe alimentée par le même bassin qu'unepartie du système Bourbouillet-Reméjadou-Ranc

du Bœuf, dans un secteur perturbé par l'avenFrançois et Reméjadou 2.La suite est dans le S5, au point bas, dans unvaste remplissage de sable trop important pourenvisager une désobstruction..A noter, la découverte d'os dans le S5, toujoursavant le point bas. Depuis l'entrée de la cavitéjusqu'au point -39 mètres, il y a des os partout(entiers ou en fragments). Ensuite, je n'en ai plusobservé.

ConclusionCette cavité est pour moi, la dernière d'unegrosse campagne d'explorations et detopographies dans cette zone. Les relèvements etles différentes observations permettent de mieuxconnaître l'alimentation de ce secteur. Si lesdeux réseaux, le Bourbouillet et les Espeluches,non pas de liaison pénétrable, il est évident qu'àdeux endroits, il existe une interconnexionentre l'amont du S7 des Espeluches et l'amontdu Ranc du Bœuf, ainsi qu'en aval des deuxentrées des cavités avant de se jeter par une failledans le lit du Chassezac. Les os découverts danscette cavité sont entre les mains du paléontologueMichel Philippe pour détermination. Il estimportant d'éviter de sortir plus de pièces.Des recherches en surface sont actuellementeffectuées par une équipe locale de Lablachèrepour éventuellement trouver une suite.

Merci à Catherine Baudu, qui m'a aidé àtopographier la première partie de la cavité. Et,merci à Patrick Serret pour les infos.

FONT MEJANES

Jean-Pierre BAUDU

SITUATION GEOGRAPHIQUECarte I.G.N. 1/25000 - 2839Est "Saint Paul le Jeune"Commune CHANDOLAS (07)Coordonnées X = 753.46 Y = 238.16Z=135

Page 18: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 18 -

199m Dénivellation -33m

ACCESDe Notre-Dame, prendre la D.246 jusqu'au 1erpont (altitude : 160m), poursuivre celle-ci sur700m jusqu'à un virage à gauche, la résurgences'ouvre en contre bas de la route, face à troisdolmens bien visibles. La résurgence est pointéesur la carte I.G.N.

EXPLORATIONEn juin 1976, le S.C. Joyeuse pompe cetterésurgence et l'explore sur 90m, -10 Le14.08.1982, B. Legrand plonge cetterésurgence sur 190m, -33 et s'arrête sur unlaminoir ensablé.Le 18.07.1999 et 17.022001, je ré-équipe lesiphon en 2 séances. Le but est de lever latopographie et de mieux comprendre le réseau.Lors de la deuxième plongée, je découvre ungros os (170 mètres de l'entrée) très ressemblantpar son aspect aux os de Reméjadou et desEspeluches. M. Philippe, nous donnera plusd'information sur son origine. Pour ces plongées,j'utilise deux bouteilles de 10 litres de Nitrox37% ainsi qu'une 4 litres de Nitrox 50%.

RESEAUCette petite résurgence est très proche dusystème Bourbouillet-Reméjadou-Ranc du Bœufainsi que des Espeluches. Elle est située dans lesgorges de Fontgraze. L'alimentation de cetterivière est pérenne au niveau de notre cavité. Encrue, les gorges sont impraticables. En amont,nous rencontrons trois cavités, Aigue-Boscexplorée et topographiée par B. Léger (petitedimension et pérenne), les Abeilles, découvertepar C. Baudu et désobstruée par la familleBigard et Baudu (profondeur 7m et 2m dediamètre, arrêt sur des galets très érodés et del'eau) ainsi que les sources impénétrables deFontgraze au hameau du même nom. Il existeaussi des petites cavités en formation dans lesecteur qui semblent être dans l'axe de cesystème.

La source s'ouvre sous un petit porche, situé surune fHEse^>HeÉJp<j«$ Mëhes plus loin une grossemarmite est alimentée par la même eau(observation de Catherine Baudu, de sortie debulles lors de mes immersions). Le portage estcourt et confortable. L'entrée est une petiteretenue d'eau naturelle, peu profonde (10-20cm). La suite est au fond de la faille. La descentedans un puits de trois mètres est technique (avispersonnel). Pour passer, deux solutions, ledécapelé ou le déstructuré (la dernière solutionm'a le plus tenté).Il faut pousser avec les pieds les blocs lancés parles curieux. La suite est confortable. L'eau estclaire à l'aller. Après quelques virages, je meretrouve devant un passage bas. Les crues l'ontrefermé. Une désobstruction s'impose. Enpoussant le sable, je passe. Au point 70 mètres,la galerie prend une forme de diaclase que l'ongarde jusqu'à la fin. Je rencontre deuxdivergences superposées. Il faut prendre lepassage supérieur. A 100 mètres, j'attaque unedescente régulière dont le sol est couvert deglaise. Après un point bas à -32.5 mètres, jeremonte tranquillement. A -25 mètres, je suis enhaut d'un puits bien vertical d'une section de 1,2mètre. En bas de la descente, la galerie est basse,remplie de sable, le sol finit par rencontrer leplafond. J'essaye de désobstruer mais leremplissage est trop important. J'ai bien observéle siphon, je pense que la suite se trouve dans leremplissage de sable. D'où vient l'os ? C'estdifficile à dire, mais il est clair qu'un os de plusde 30 cm ne passe pas par une fissure, qu'il luifaut une section suffisante pour ne pas sebloquer. Pourquoi pas l'entrée actuelle ?Merci à C. Baudu pour son aide et son soutien,ainsi qu'à P.Serret pour les infos.

Réseau Sappoie — Font de Lougres

Expédition Nationale :

Lucien CiesiebkiSi la distance, à vol d'oiseau entre les pertes dela Baume de Gonvillars (70) et la résurgence deFont de Lougres (25) est de 7 Km, le potentiel dedéveloppement est bien supérieur puisque déjàces 7 Km sont topographies dans le réseau.Historiquement c'est en utilisant l'entrée de la

Développement

Page 19: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 19 -

Page 20: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 20 -

Baume de Gonvillars que la poursuite desexplorations aériennes par des explorations enplongée a commencé. Actuellement nosexplorations en plongée se poursuivent du côtéde la résurgence en utilisant le puits artificielcreusé à travers 10 mètres de roche, débouchantdans la salle du pic (voir topographie, en haut àgauche). En effet nos expéditions antérieures, encommençant à la vasque d'entrée, rencontraientune difficulté majeure à l'entrée du siphon SL7 :un effondrement très pentu dans une diaclase. Cepuits artificiel offre la possibilité d'explorationsselon 3 axes dont nous avons entamé laréalisation :

1. plongée dans le siphon Colette :• exploration dans la galerie

exondée mise en évidencederrière le siphon Colette.

• recherche d'un cheminement sedirigeant vers le Nord.

2. plongée dans le siphonprolongeant la tranchée Blizzard.

3. désobstruction aérienne dans laSalle du Pic.

En sus de ces 3 axes d'exploration nous avonsrecherché cette année une éventuelle arrivéed'eau froide dans le siphon SL1, dans la partieaval, en établissant un profil bathy-thermique lelong du fil d'Arianne. En effet chaque plongéedans la résurgence donne une impression defroid dans la zone des 20 mètres, même en habitsec et chaud.

Résultats :

1. Siphon Colette : 96 mètres de premièreen siphon

• Nous avons réussi à franchir et àtopographier le siphon Colette, 60mètres de long pour le franchissement, 4mètres de profondeur, étroit avecgénéralement une visibilité très faible.La branche traversée donne accès à unegalerie exondée (167 mètres ont ététopographies et 3 nouveaux départs desiphon ont été repérés. Deux d'entre euxont été pénétrés sur quelques mètres.

• Une plongée par visibilité exceptionnelle(environ 4 mètres !) nous a permis de

constater que ce siphon pouvait avoirune autre sortie, vers le Nord.

2. Tranchée Blizzard : la laisse d'eau situéeà son extrémité nous paraissaitprometteuse à cause de son orientationvers le Nord Est. Plusieurs série deplongée nous ont conduit à renoncer àcette voie de pénétration (siphonArnaud) : la zone, d'accès délicat, esttrès étroite, avec un plafond instable etune visibilité déplorable.

3. Profil bathy-thermique : la température àété mesurée au 1/10° tout les dix mètreset aux points caractéristiques de lagalerie. A chaque point l'équilibrethermique de la sonde a été recherché.Dans la zone d'étude la température aoscillé entre 12°,3 et 12°,5. On ne peutdonc pas en déduire une arrivée d'eau« froide »

Conclusions :

Nous avons commencé à exploiter lespotentialités offertes par un accès plus facile ausiphon Colette que nous avons franchi et quinous offre une continuation. Près de 200 mètresont déjà été reconnus. Dans la rivièresouterraine, en plafond, nos collègues spéléoslocaux ont exploré et topographie plus de 150mètres de galeries supérieures. « ça continue ».

Compte tenu des observations réalisées et dulevé topographique nous avons fait leshypothèses suivantes :

1. le siphon Colette est un exutoire de crue,sans alimentation pérenne

2. le siphon Colette est une voie depénétration possible vers l'aval duréseau, en court-circuitant le siphon SL7

Les observations réalisées lors d'une visitehivernale du réseau, après un bref intermède depluie violent, permet d'abandonner le domainede l'hypothèse pour s'orienter vers descertitudes. En effet la vasque aval du siphonColette était quasiment pleine, l'eau arrivaitpresque au niveau de l'amarrage supérieur denotre fil d'Arianne, soit plus de deux mètres audessus du niveau normal estival du siphon. L'eaus'écoulait par la galerie visible sur latopographie. De plus le fossé Blizzard était plein

Page 21: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 21 -

(soit plus deux mètres), mais sans écoulementapparent vers le siphon Arnaud alors qu'avecune hauteur d'eau de 50 cm dans ce fossé il yavait un courant d'enfer. Dans la galerie Isidore,que nous appelions « fossile » il y avait unécoulement avec un débit de l'ordre de10m /seconde. Perspectives :

Le futur de nos explorations sera marqué par uneutilisation intensive de l'accès par le puitsartificiel, maintenant sécurisé et le siphonColette, l'abandon du siphon Arnaud dont ilsemble qu'il ne soit qu'une anastomose de lagalerie Isidore. Des marquages colorimétriquesseront repris avec des colorations dans les perteset des capteurs dans la zone du siphon Colette.

Participants ;Laurent Caillère, Lucien Ciesielski, FrédéricGillard, Arnaud Haid, Raymond Muller, PhilippeRadet,

Expédition « Bulgarie 2001 »

Frank VasseurCette expédition nationale de la de laF.F.E.S.S.M., également parrainée par la F.F.S(n°6/2001) la Fédération Bulgare de Spéléologieet l'Union Belge de Spéléologie, s'est dérouléedu 1 au 22 Août sur la Montagne de Vratsa, 120km au nord de la capitale Sofia, dans la partienord-ouest du pays.Nous avons été chaleureusement accueillis parla Fédération bulgare de spéléologie et lesclubs « Strechero » de Vratsa et « Studenetz »de Pleven. Nous avons plongé 11 sources oucavités, visité 3 autres, topographie plus de1000 m. de galeries et réalisé 750m. depremière.

Deux puissantes résurgences constituaient lesobjectifs principaux. Malheureusement, pourGlava Panega (Panega), la plus grosseémergence du pays, connue sur 260m (-51), unrécent captage, pour subvenir à des besoins eneau potable imposait des autorisationsparticulières qu'il n'a pas été possible d'obtenir

dans les temps. Ce serait un objectif prioritairepour une future expédition. A Toplya (MalkaZhelyazna), connue sur 180 m (-22) dans unconduit de 3 x 5m, l'étiage prononcé avaitréduit la visibilité à néant. Le siphon est devenuimpraticable même pour les plus belges del'équipe. T°=6°C. Nous nous sommes alorsreportés sur les siphons perchés dans lamontagne de Vratsa, un massif calcaireculminant à plus de 2500m, percé d'avens etcouronné de sources. Les marches d'approchesfurent parfois sélectives, mais avec un peu depratique, on prendrait presque goût à cespromenades bucoliques avec de l'acier sur ledos.

Ezeroto (Dolno Ozirovo) : Un boyau suivi d'unressaut débouche dans une salle théoriquementbaignée par un plan d'eau. Mais, sécheresseaidant, le siphon est à sec. Une étroiturebouchée avec de l'argile livre l'accès à ...del'argile encore.Medjata dupka (Lutadjik) : 40 minutes demarche d'approche sont nécessaires pourremonter le ravin sur environ 200m. de dénivelé.50m de galeries basses enchainent avec untoboggan suivi d'un ressaut dominant le siphon.Il s'agit d'un laminoir étroit très argileux quidescend régulièrement sur 17m jusqu'à -8,5mjusqu'à devenir impénétrable avec desbouteilles sur le dos.

Sokolska jama (Lutadjik) : une bonne heure demarche d'approche à flanc de montagne permetd'atteindre le porche d'entrée. Le siphonterminal, à 600m de l'entrée, a été plongé sur75m jusqu'à un éboulis argileux à -17. Faunecollectée : Haplotaxis bureschi, Bureschia sp.

Izvor Sokolska (Lutadjik) : Résurgence de laprécédente. Après une désobstruction dans lavasque, une fracture étroite est bouchée par unéboulis à -3 (5m).

Chernija Izvor (Glavatsi): Source doubléed'une cavité fossile supérieure qui recoupel'actif à deux reprises. Une bonne demi-heurede randonnée sportive dans un ravinchaotique

Page 22: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 22 -

Page 23: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 23 -

Page 24: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 24 -

Page 25: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 25 -

Page 26: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 26 -

Page 27: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,
Page 28: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 28 -

conduit à la barre rocheuse au pied de laquellebée une fissure baignée d'un modeste plan d'eau.Le S.l (10m ;-2) enchaine avec 30m de joliegalerie concrétionnée. Le S.2 (15m;-4) seprolonge par 90m galerie basse et boyau où lematériel doit être reconditionné. En rejoignant lecours actif de la rivière, on apprécie le volume (3x 6m) qui mène au S.3 (82m;-13), un bijoucomme on en rencontre peu en plongéesouterraine. Dès la vasque de sortie, le S.4 (5m;-l)émerge dans une fracture étroite longue de70m dont 30m dédoublés. A poursuivre en tenuespéléo. Faune collectée : Haplotaxis bureschi

Ponora (Chiren) : Cette magnifique perte trèsaquatique, anciennement aménagée jusqu'à cequ'une crue emporte une partie desaménagements, a été visitée et photographiée sur2300 m.

Jabokrek (Chiren): La résurgence de Ponoraavait été plongée par une équipe bulgare en 1972sur 150m environ lors d'un étiage exceptionnel.En deux plongées, nous jonctionnons les deuxcavités par un siphon (240m ;-2) argileux habitépar une faune remarquable (écrevisses, poissons,niphargus). Les deux cavités reliées totalisent3650m de développement.

Grgjuva dupka (Zgorigrad) : Une bonne demi-heure de montée perpendiculaire aux courbes deniveau permet d'accéder à la cavité. 400m degaleries modestes, fracturées et activesrejoignent le siphon terminal, préalablementreconnu par un plongeur bulgare. Le siphon(45m ;-6) débute par une modeste galerie, puiss'infléchit en boyau rapidement impénétrablequoique parcouru par l'écoulement. Plusieurscloches sont inspectées, sans plus.

Dushnika (Iskrec) : Puissante résurgencetemporaire (20m3/s en crue) plongée jusqu'à100m de l'entrée (-7). Arrêt dans une zonefracturée avec plusieurs cloches d'air. Unlaminoir, à une trentaine de mètres de l'entrée dusiphon, remonté (à l'anglaise) sur 20m sembleêtre la suite de la cavité.Faune collectée : Sphaeomides bureschi -Isopoda, Cyrolanidae

Temnata dupka (Lakatnik) : Magnifique cavité« classique » de Bulgarie, utilisée pour lesinitiations, les stages de formation et lescompétitions de Spéléologie. Le siphon terminal,à 800m de l'entrée, avait été l'objet de tentativesde désobstruction. Il a été exploré sur 240m (-20), arrêt dans une trémie impénétrable derrièredeux étroitures. Un reportage photographique acouvert le siphon jusqu'à la trémie terminale.Faune collectée : Haplotaxis bureschi, Niphargusbureschi - Amphipoda, Bureschia bulgarica -Isopoda, Oniscidea

Kalna Matnitza (Glavatci) : A proximitéimmédiate du camp, cette source qui alimentenos bidons et notre douche est captée. L'actif estsurmonté de galeries exondées parfois ventiléesprésentant plusieurs regards sur un écoulement.Le premier siphon, actif, a été reconnu sur unequinzaine de mètres à l'anglaise jusqu'à uneétroiture impénétrable.

Ledenika (Vratsa) : Magnifique grotteaménagée, avec une infrastructure touristiqueassociée, depuis plus d'un siècle, visitée etphotographiée.

Outre l'exploration, nous avons égalementeffectué des prélèvements de faune dans lescavités explorées (les espèces ont étédéterminées par les spéléologues bulgares etl'association de biospéléologie croate), réalisédes prises de vues photographiques en siphon etparticipé à des interviews pour la presseradiophonique et écrite bulgare. Un exposé surles techniques spécifiques de plongée souterrainea été présenté à des spéléologues bulgarespratiquant la plongée en mer. Un article de huitpages et illustré de 16 photographiescouleur, rédigé par Alexey JALOVmembrede l'expédition et vice-président exécutif dela Fédération bulgare, est paru dans lemagazine grand public « Narbar »bulgare.

Remerciements :Les sociétés TORRO, STRADAL, Point P,BEAL, ISOVER, Marbrerie artisanale,Imprimerie Centrale, S.B.C.M., DEWALT,

Page 29: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 29 -

Page 30: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 30 -

Page 31: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 31 -

Page 32: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 32 -

Page 33: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 33 -

Page 34: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 34 -

Page 35: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 35 -

Page 36: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 36 -

Page 37: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 37 -

Page 38: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 38 -

Vieux Plongeur, TOPSTAR, Euromer et 3ALocation.

La Mairie de VENDARGUES, le clubExploreurs, le Club Spéléo des Pompiers deGrenoble-Seyssinet, l'association Ganeko, leSpéléo Club de la Gardonnenque, le ComitéDépartemental de Spéléologie du Gard. LuigiCAS ATI, Marcel MEYSSONIER, EdithMAREK-LIMAGNE.La F.F.E.S.S.M. (C.N.P.S.), la F.F.S. (C.R.E.I.),l'Union Belge de Spéléologie, la SociétéSpéléologique de Namur, A.D.E.P.S. Enfin,merci aussi et surtout à la Fédération Bulgarede Spéléologie pour son accueil et sacollaboration exemplaires : Alexey JALOV,vice-président, Nina et Trifon DAALIEV,secrétaire général, Plaman PETKOV,administrateur et président du club de Vratsa,Krasimir PETKOV, plongeur du club dePleven.Participants: David BIANZANI, MarilynHANIN, Richard HUTTLER, LaurentMESTRE, Frank VASSEUR pour la France.Roger COSSEMYNS, Jean-François etFabienne MANIL, Marc VANDERMEULENpour la Belgique. Gordan POLIC pour laCroatie. Iulian ANGELOV, Nina et TrifonDAALIEV, Alexey JALOV, PetarKRASIMIROV RAIKOV, PlamenLIVBOMIROV TODOROV, Orlin NIKOLAEVKOLOU,Plaman PETKOV, Krasimir et PlamanPETKOV, Kiril TODOROV NACEV pour laBulgarie.

Event des Cambous

Frank Vasseur(Saint-Hippolyte du Fort- Gard) CoordonnéesGPS: 724,418 3185,662Dans le cadre de l'expédition régionale FFESSM«Vidourle souterrain» menée depuis 1998,plusieurs cavités situées sur le cours souterrain

du Vidourle ont été plongées, dont l'évent desCambous cavité majeure du système dont ledéveloppement dépasse 5000m (topographiecomplète en cours par la SCSP d'Alès). La cavitéest organisée en plusieurs branches distinctes àpartir du puits d'entrée. L'amont « De Joly »,l'aval et la galerie Morizot qui s'embranche à550m de l'entrée dans la galerie aval.Cette cavité est particulièrement dangereuse encas de pluie (temps de réponse très rapide,nombreux points bas siphonnant, mise en chargetotale de la cavité qui peut devenir émissive) etplusieurs sorties ont été annulées à cause d'unemétéo incertaine.

Le siphon terminal de la galerie amont « DeJoly » est à 1025m de l'entrée, après un parcoursaccidenté alternant vires, escalades, puits,toboggans et lacs, le tout dans « l'enfer de laboue », voire du gaz (CO2). Cette partie de lacavité n'est accessible que rarement, lors dessécheresses prononcées durant lesquelles unsiphon temporaire (à 400m de l'entrée) sedésamorce.Le S.l (13m ;-3) est stagnant. Il se prolonge parun bassin de 20m jusqu'à une arrivée d'eau enrive gauche. En rive droite, tout l'écoulement(environ 101/s à l'étiage) disparaît dans un boyaulimite pénétrable, dont l'explo serait osée avec leruisseau qui s'y jette. Assuré de faire bouchon sij'y insinuais mon modeste quintal, je préfèrel'amont. En remontant une jolie galerie active,on passe une voûte mouillante un agréabletronçon concrétionné jusqu'à une diaclase (1 x4m) baignée d'un bassin dont la profondeuraugmente. A 76m de la sortie du S.l, au terme dela fracture, débute le S.2 (137m ;-9). On plongerapidement à -9 dans un magnifique canyon auxparois claire, puis une galerie dédoublée rejointrapidement de grands volumes chapeautés decloches d'air. Une zone chaotique permetd'émerger dans une salle occupée par un bassinlong de 15m. arrêt sur autonomie au départ duS.3.Participants 13/12/98 : Laurent FESTOR, MichelGOMIS, Renaud GUERIN, FrançoisRODRIGUEZ, François TOURTELIER, MichelWIENIN, Frank VASSEUR.

Page 39: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 39 -

Il aura fallu attendre « un certain temps » pourbénéficier de conditions météo propices. Le S.3(190m;-24) débute par une zone sanscheminement évident avec de nombreusesalcôves sans prolongement. Un laminoir plongeà -24 dans une galerie confortable etcylindrique. Dès que la remontée s'amorce, trèsvite la galerie se rétrécit et sinue au point de« tire-bouchonner » sur elle-même. Des bancs decalcaire gréseux apparaissent et après avoirémergé à deux reprises dans des cloches d'air, lagalerie se termine à -3 dans un cul de sacchaotique, à 1461m de l'entrée de la cavité. Auretour, je revois en détail les plafonds du S.2 sanssuccès.Quelques jours avant cette plongée, Jean-MarcLEBEL nous quittait. Son souvenir aura étéprésent, comme il le sera encore trèscertainement souvent, lors de cette exploration.Participants 16/09/2001 : Michel ARMAND,Christian BAGARRE, Régis BRAHIC, Claudeet Aurélien ETIENNE, Marc FAVERJON, Jean-Marc JACQUET, Kino PASSEVANC, FrankVASSEUR, Richard VILLEMEJEANNE,Michel WIENIN.

Janvier 2002 :Le lac terminal aval, orienté sud-ouest /nord-estse trouve à environ 850m de l'entrée, au basd'un puits de 12m suivi d'un talus ébouleux de3m.Mise à l'eau par la partie sud-ouest du lac, longbassin effilé de 20 x 6m dominé par une superbecoupole de 20 m de haut finement stratifiée. Ondescend le long d'une pente argileuse jusqu'à -16, sous un amas de rocs. La sol est colmaté etpar des interstices on aperçoit des zones où l'eaudécante. Il est possible de remonter à -13 entreles blocs, jusqu'à un cul de sac.Sur la paroi opposée du lac, derrière le chaos(point haut à -1,5m), on peut s'insinuer entre lesblocs et la paroi jusqu'à -7 et progresser de 5mjusqu'au bout de l'alcôve.On notera une importante concentration deniphargus, comme dans les autres cavités quirecoupent le cours souterrain du Vidourle.Participants : Christian BAGARRE, JosianeBENOIT, Jean-Louis CALERA, Joël JOLIVET,Kino PASSEVANC, Pauline SARRUS, FrankVASSEUR, Juliette WALLET, MichelWIENIN.

Des prélèvements de sable ont permisd'identifier des mollusques classiques del'aquifère Vidourle-Lez : Paladilhia pleurotomaet Moitessieria rollandiana , déterminées parHenri Girardi.

Merci à Paolo BEFEYSSE, propriétaire de lacavité, pour l'autorisation d'accès, ainsi qu'àRichard Villemejeanne et Michel Wienin pourl'aide à la rédaction de cet article.

Expédition régionale « EscandorguesRivière souterraine de Laval de Nize

Frank Vasseur250m de progression aquatique conduisent, aprèsavoir traversé une grande salle suivie d'unediaclase peu large, au S.l (110m;-5). Il recoupeune longue cloche d'air, puis descend à -5 sur unsol argileux pour sortir au sommet d'une pente degraviers grossiers.La vasque de sortie est confortable (2x4m),puis une cascatelle (1m) rejoint un conduitbas et argileux sur 15m, menant au S.2(210m;-15).La galerie plonge à la faveur d'un talus argileuxet, après un rétrécissement latéral, descend à -15m, profondeur quasi-constante, mis à part uneremontée à -6, variant sensiblement du fait de lasinuosité.Une remontée graveleuse augure l'émersion dansun bief, qui communique avec le S.3 parl'intermédiaire d'un court chenal surcreusé.Le S.3 (740m;-44) plonge directement à -9, puisse stabilise jusqu'à une pente sablonneuse pincéed'une étroiture. Jusqu'à 310m de l'entrée laprofondeur avoisine -15, puis un brusque redanremonte à -10 où un laminoir de 35m.On descend alors à -24 et le conduit sinueuxconserve des dimensions modestes (2x3m)jusqu'à 700m.D'importants remplissages d'argile recouvrent lesol et les parois.Un volume noyé contraste ensuite avec le restede la cavité et plonge en s'infléchissant à -44. Lagalerie diminue encore et, après une étroitureponctuelle à -38, se développe sur une vingtainede mètres jusqu'à un passage à -42.

Page 40: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 40 -

Page 41: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 41 -

Page 42: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 42 -

Page 43: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 43 -

Les deux premiers siphons avaient été reéquipéset nettoyés dans le cadre des activités de la com.Dep. de l'Hérault (FFESSM) le 21/03/01 : CyrilMarchai, Kino Passevanc, Frank VASSEUR et16/05/01 : Kino Passevanc, Frank VASSEUR.

Le 05/12/2001, nous disposons trois bouteillesrelais dans les siphons : une 9 1 de Nitrox 65 àl'entrée du S .2,une 151 de nitrox 52 et un dévidoir à l'entrée duS.3 et une 151 de Trimix hyperoxique (40/20) à200m de l'entrée dans le S.3 . Jean-Louisdécouvre une trémie très ventilée dans lesgaleries supérieures.Participants : Jean-Marc BELIN, Jean-LouisCALERA, Frank VASSEUR, DamienVIGNOLES.

Le 12/12/2001, je pars seul pour bénéficier desmeilleures conditions de visibilité. Je suis enconfiguration « finale » : volume étanche, 2 x121 à l'anglaise avec 8 kg de plombs disposés surun baudrier Bibige. Je franchis le S.l sur une 6 1d'air, puis la cascade et la galerie basse quiconduisent au S.2. Le temps d'enfiler les palmesdans le bain de boue de la vasque, de récupérerla 9 1 de N65 et voilà le S.2...et sa visibiliténulle.Le faible débit ne permet pas de refouler l'eauchargée en argile qui, plus lourde, coule àcontre-courant vers le fond du siphon. Et commela galerie descend en pente douce durant les 55premiers mètres, on ne voit rien jusque-là. A lafaveur d'une remontée, la touille stoppe sonavancée. En sortant du nuage, c'est le détendeurdu relais qui fait des siennes (débit continu).J'essaie de rétablir en fermant-ouvrant le robinetde la bouteille.. .rien n'y fait. J'abandonne leflacon à 120m et respire sur mes bouteilles-fond.A l'entrée du S.3, récupération du dévidoir etd'une 151 (Nitrox 52) et c'est parti pour 350m à -15 maxi (PPO2 max.1,3 b). J'accroche le secondrelais 151 de Trimix hyperoxique 40/20 à 200mde l'entrée puis me soulage du premier à l'entréedu laminoir à 350m.Je poursuis jusqu'à 695m à -25 maxi (PPO2max. : 1,4 b) et largue le second relais en tête dupuits, à -25.A -33 la pente s'infléchit jusqu'à un passage basà -38. La galerie reprend de l'ampleur ensuite(2,5m x 2) et se développe durant 15m à cette

profondeur. On plonge ensuite à -44 pourremonter à -42, au terminus du fil (740m).Je raccorde le dévidoir et attaque une descentesur un talus argileux. Le dévidoir en profite pourse bloquer, je perds cinq minutes à batailler avecavant de poursuivre. A -49, le conduit (2,5m x1,5m) se développe sur un sol très argileux.A 790m, après avoir déroulé 50m de fil, jepréfère en rester là, car le conduit se prolonge àcette profondeur et j'atteins les limitesd'autonomie. J'espérais une remontée, voire unfranchissement...Arrêt dans une galerie horizontale à -49 à 790mdu départ du S.3 vue sur une quinzaine demètres.

Lors du retour, je récupère mes relais et revienspassablement chargé.C'est en tractant mes deux relais 151, en respirantdu Nitrox 52, que je ressens de curieuxsymptômes (picotements dans les doigts, étatcotoneux, impression de « sentir » l'O2, un goûtchloré par le nez, légère accélération du rythmecardiaque, légère impression de froid) à 250m dela sortie du S.3. Je repasse à l'air et en troisinspirations tout disparaît, je retrouveimmédiatement mon état normal. N'ayant pasassez d'air pour faire tout le chemin retour, jereprend le nitrox 50 après 5 minutes. Unesimulation avec décoplanner avec les gaz utilisésréellement ne me donnait que 5 minutes depaliers.J'ai quand même fait une quinzaine de minutesde paliers (au nitrox 52) jusqu'à -6 avant desortir du S.3. J'ai passé 2hl5 dans le S.3 palierscompris.

Dans le S.2, je récupère la bouteille de 91devenue inutilisable et malgré un palmage«calme», les mêmes symptômes reviennent. Jerepasse à nouveau à l'air, mais cette fois, ils sontplus tenaces, et je mets plus longtemps àrécupérer.Je sors le S.2 à l'air et refranchis le S.l à l'airégalement après avoir abandonné les troisbouteilles-relais à la sortie du S.2. Les copains sechargent ensuite de tout rapatrier jusqu'auxvéhicules. Dehors il fait froid, très froid, ilneigera le lendemain...

Page 44: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 44 -

Participants: Mehdi DIGHOUTH, Jean-LouisCALERA, Marilyn HANIN, Frank VASSEUR,Damien VIGNOLES.

Cette plongée est assez complexe, car ellecumule plusieurs paramètres aggravants :

• fond de grotte (240m de rivière àremonter pour 15m. de dénivelée),

• multi-siphon (plongées consécutives),• étroitures (plongée à l'anglaise),• température (1 l°c) et durée d'immersion

(vêtement étanche),• profil en yo-yo (portage des plombs

durant l'intégralité de la plongée, sinuset oreilles),

• sinuosité (reprise d'élan en permanence,rythme cassé),

• distance ( 111 Om de siphon),• profondeur et décompression (-49),• visibilité médiocre à nulle sur certaines

parties du parcours au retour.

Détail de la plongée dans le S.3 :1 x 151N52 sur 350m aller (-15 maxi) soit Ih a-r+ 15min de palier (PPO2 max. : 1,3)1 x 151 T40/20 sur 350m aller (-25 maxi) soit45min A-R (PPO2 max. : 1,4)2 x 121 air à l'anglaise sur 90m aller (-49 maxi)soit 15min ar (PPO2 max. : 1,18)

J'ai sollicité plusieurs collègues plongeurs etmédecins plongeurs et/ou hyperbares pouressayer de comprendre d'où viennent ces curieuxsymptômes. Voici la synthèse des réponses quej'ai obtenues :

Causes envisagées- qualité du gaz : je fabrique mes mélanges avecmon compresseur et j'analyse les B50 de gazavant utilisation. De plus, j'ai utilisé desmélanges fabriqués au même moment lors d'uneprécédente pointe au Trimix en Ardèche, sansproblème. La teneur du mélange en O2 a étévérifiée, c'était bien du Nitrox 52%.

- propreté de la bouteille de Nitrox 52 surlaquelle je respirais lors des deux apparitions de« symptômes » :

La-dite bouteille a été dégraissée en 2000 etgonflée uniquement avec mon compresseur. Jel'ai ouverte par acquis de conscience : un miroir.

- vertiges : La raison pourrait être à chercherdans de légers vertiges dysbariques accentuéspar une vision qui ne peut pas "s'accrocher" surdes repères fixes et augmente donc l'effetinconfortable du vertige. Un incident propre àdes plongées longues (plus de trois heures) avecun profil yo-yo et en eau chargée. Le froid peutaussi éventuellement rendre la perméabilitérubaire plus difficile. C'est accentué par le stresset ça passe d'un coup sur un léger changement deposition.Dans le cas qui nous intéresse, les changementsde position étaient fréquents et lors de la seconde« atteinte », les symptômes ont persisté, malgréde fréquents changements de position.

- Hyperoxie : C'est la cause la plus retenueparmi ceux qui se sont intéressés à ce cas.Plutôt un début d'hyperoxie neurologiquefavorisée par : l'effort physique (et la fatiguenerveuse associée) combiné à la duréed'exposition et aux conditions de plongéedifficiles et stressantes (étroiture, turbidité, eaufroide...). De même, il apparaîtrait que larespiration d'Hélium accentue la sensibilité àl'O2 (j'en avais respiré durant la plongée, maispas au moment de l'apparition des symptômes).Les premiers signes d'une hyperoxie sonttoujours très subjectifs car l'oxygène intoxique lesystème nerveux et peut donc engendrer desperturbations d'ordre sensitif ou moteur de toutessortes. De plus, les manifestations liées àl'hyperoxie ne seraient peut-être pas aussifoudroyantes qu'on le dit.

* cette symptomatologie est apparue avec unmélange suroxygéné. Même si les signes décritsn'évoquent pas une toxicité neurologique àl'oxygène on peut penser qu'il y a une interactionà ce niveau. D'autant plus que les deux fois, lefait de repasser à l'air a fait disparaître plus oumoins rapidement les signes.* même en respectant les PpO2 max., il faut tenircompte du fait que l'exercice intense et le froiddiminuent beaucoup la tolérance à l'oxygène etdonc si l'on pense que les symptômes sont liés

Page 45: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 45 -

d'une façon ou d'une autre à l'hyperoxie celapourrait expliquer les 2 apparitions successives.* enfin l'hyperoxie a tendance a diminuer lerythme respiratoire et donc de ce fait dediminuer le taux d'élimination de dioxyde decarbone (taux lui même augmenté par l'effortphysique). De même que pour l'oxygène, mêmesi les symptômes ne ressemblent pas à ceuxd'une hypercapnie il y sont possiblement liés.

- Intoxication au CO2 (d'après article duDAN):La diminution de la tolérance à l'O2 durant uneplongée en respirant du nitrox a été expliquéecomme étant due à une diminution del'élimination du dioxyde de carbone à de plusgrandes profondeurs, impliquant un plus hauttaux de dioxyde de carbone sanguin. Cecipourrait signifier que le plongeur est plussensible à la toxicité de l'oxygène. Rétention deCO2 : Pourquoi l'accumulation de dioxyde decarbone (CO2) pourrait devenir un problème liéà l'augmentation des densités de gaz 7II y a eu plusieurs études montrant que laprofondeur augmentant pendant la respirationd'air, le taux d'oxygène élevé et l'augmentationde la densité de gaz diminuera notre rythmerespiratoire et de ce fait le taux d'élimination dudioxyde de carbone. Ceci augmentera le niveausanguin de dioxyde de carbone, même si tous lesplongeurs ne diminueront pas leur rythmerespiratoire dans la même proportion. Le DrLanphier étudia le problème sur des plongeursqui tentèrent de respirer plus lentement durantleurs plongées par rapport à leur habitudenormale - ainsi nommés "carbon dioxideretainers". Il découvrit que ces individus seraientplus susceptibles à la toxicité neurologiquecentrale de l'oxygène lors de la respiration demélanges nitrox.

Les symptômes seraient liés au CO2, dans ce casprécis, les yo-yo en titillant la fenêtre oxygène(différentiel PPO2/PPCO2 entre le gaz respire etla PPO2/PPCO2 sanguine,) augmentent lephénomène.Donc problème d'oxygène lié à la PPO2 maissymptôme CO2.

Conclusion :

Difficile à tirer mais il est à noter que la majoritédes plongeurs et organismes dispensant desformations Trimix s'accordent sur la nécessitéd'être conservateur avec la PPO2 et que 1.6 b estvalable pour la décompression au repos.La PPO2 recommandée par IANTD est de 1.5 aufond (1.6 est en fait la MOD en cas d'urgence).En cas de froid ou d'effort, on abaisse la PPO2 à1.4b,voire moins.Dans le milieu « Tek », on utilise des PPO2«fond» de plus en plus basses 1.2-1.3 max.Pour des plongées engagées on descend jusqu'à1-1.1 max. car l'O2 est considéré comme un gaznarcotique.On préconise aussi des rinçages avec mélangefond (la pO2 la plus basse possible sans êtrehypoxique) durant la décompression à l'O2 etmélanges suroxygénés.

DAN : Un plongeur utilisant du nitrox devrait-ils'inquiéter du fait d'être un "accumulateur deCO2" ? Malheureusement, il n'existe pas detests valables qui permettent d'identifiersérieusement les "carbon dioxide retainers". Lameilleure stratégie pour l'instant est de tenircompte des limites dangereuses d'exposition àl'oxygène. Cependant, un bon conseil serait degarder une bonne forme physique; car noussavons que les systèmes cardiaque et respiratoiresont plus efficaces pour des personnes entraînéesainsi que les systèmes tampon sanguins pourdiminuer le taux sanguin de dioxyde de carbone.

Merci à Jean-Marc Belin, Philippe Bigeard,Cyrille Brandt, Christian Deit, Jérôme Dukers,Stéphane Friedli, Hervé ROY, Jean-PierreStefanato, Marc Thène, Christian Thomas ainsiqu'au D.A.N. dont un récent article sur le sujet abien éclairé ma lanterne.

Merci aussi à M. et Mme BARASCUT,propriétaires de la cavité qui nous ontchaleureusement accueillis et autoriser à plongerdans leur source.

Hount Herredo (la source froide)Commune de Saleich en Haute-Garonne d'aprèsles notes de Cédric Darolles explorations duprintemps 2001.

Page 46: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 46 -

Page 47: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 47 -

Accès : Prendre depuis Toulouse l'autoroute pourTarbes. Sortir à la sortie ST-Girons et suivre laroute de St-Girons jusqu'à Castagnède. Passer levillage en restant sur la route de St-Girons etprendre la seconde à droite (Panneau indicateurSaleich-Urau). 500 m avant d'arriver au villagede Saleich on est à la scierie (sur la droite). Enface de la scierie, un peu décalé sur la gauchelorsqu'on à la scierie dans le dos, s'élèvent aufond d'un champ, les restes d'une petite tour oupuits. Au fond de cette tour : l'eau.

Description : On pénètre dans le conduit par uneétroiture qui passe bien à l'anglaise ou en raclantbien en dorsal même avec un bi 7 (dimension aujugé : largeur=l,2m, hauteur=0,6m,longueur=2m). Un premier siphon (20 m. ;-2)passé, on fait environ 25 mètres de canyon, avecun passage en faille inclinée à 45 ° et au 3/4 àsec permet déjà de se dire: « putain de naturehostile ! »Vient ensuite le siphon 2 (210m ;-38). Ondescend direct à -8 m. Là, en fond d'entonnoir,un oeil entre roche et sable passe difficilement(en hauteur juste la place de mes fesses,dimension au jugé : largeur 1,2m, hauteur=0,3m,longueur=lm) en se tortillant. Par contre il y a laplace en largeur pour passer les blocs àl'anglaise.On descend jusqu'à la profondeur -23 mètres aupoint 70 mètres. Là une étroiture sévère nousattend. Même à l'anglaise on doit racler et sefaufiler sur pas loin de 6 mètres avec une largeurqui n'est pas des plus confortable (parfois moinsde 1 m) une hauteur parfois basse (0,5m) etsurtout un encombrement du sol par des pierresplutôt conséquentes qui accrochent tout, mêmece qui ne dépasse pas.Ensuite-on est remonte à la profondeur moins 19- un petit puis style boite au lettres nous amène à-24 au départ d'une galerie descendante, étroitesur ces premiers 50 m jusqu'à la profondeur -30(on ne peut faire demi tour pendant les premier30 mètres). Ensuite la galerie prend desdimensions plus confortable (1,5m x 1,5m) pournous amener à 200 mètres de l'entrée à moins 38m. Dans toute cette partie profonde on trouveune eau plutôt claire et des parois plutôt lisses,un sol en dalle: ça ne touille pas. Les dix derniersmètres nous font remonter à -34. Ça sembleremonter mais rien ne permet d'imaginer que çane redescend pas de plus belle, comme lors de laboite au lettre, ou la configuration est assezressemblante bien que plus large ici.

Dernière information. Jusqu'à la dernièreétroiture, la plus sévère, ça touille beaucoup, lesol étant mi- sableux, mi-vaseux, y compris au

retour où la visibilité est quasiment toujoursnulle, surtout dans les étroitures (sauf celle de lasortie.)

Le potentiel de ce trou : Une coloration faite à unkilomètre de la a mis plus de 48 h à ressortir, etune légende du coin dit qu'il y à un lac souterrainsous les champs que l'on traverse.

La météo: en crue le trou est plongeable maisavec une visibilité zéro dès l'oeil. En étiage, lavisibilité est praticable à l'aller et voisine dezéro au retour.En fin de crue la visibilité est bonne a l'allercomme au retour.Lorsque j'ai reéquipé la partie connue (jusqu'enbas de l'oeil, à moins 23, les plongeursprécédents ayant été semble-t-il bloqué parl'étroiture, chose qui se comprend tout à fait si onconsidère qu'ils plongeaient en dorsal et endécapelé tout devait s'accrocher), le fil étaitcoupé au niveau de l'oeil ou le courant est trèsfort lors des crues. Sinon il reste en bon état surle reste du parcours couplé au nouveau fil métréde 10 m en 10 m.

Le conduit se dirige sans surprise vers le systèmeU 15 - gouffre de la Batmale (dont je n'ai pasvérifié l'orthographe) dont l'entrée est située ausud à environs 3 km et qui à été reconnu jusqu'àune côte -100 m. Une relation hydrogéologiqueavec la Hount Herredo est supposée.

Page 48: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 48 -

Page 49: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 49 -

Page 50: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,

- 50 -

Page 51: TOUVRE D'ANGOULEME FONTAINE …Translate this pageswiss-cavediving.org/PDF-dateien/ArticlesRomands/...2009-03-11 · Profil bathy-thermique : ... Christian BAGARRE, Josiane BENOIT,