Ticket 1000

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spécial2 14 décembre 2013No 1000

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTION

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

Mamina, orteils à l’air, sourire éclatant et saxophone au creux des jambes, faisait la couverture de ce maga-zine inédit qui, plus tard, changera la vie de plus d’un. À l’époque, j’avais 15 ans et j’étais Tickette. Aujourd’hui, à l’occasion du 1000e numéro de Ticket, je signe mon premier éditorial dans ce magazine qui me forge.

On n’en a pas l’impression, mais le temps passe vite. Comme FD, Ticket fait partie de mes gènes. Un bébé que j’ai vu grandir. 11 ans déjà que j’ai enfilé mon premier t-shirt Ticket lors de la troisième édition de Musique en folie et que je me suis jetée dans la fosse aux lions, le cœur serré et palpitant. Je me rappelle le « Sa bagay sa ye la ? » de mon premier abonné et même du « Poukisa se Mamina nou pran ? Nou pap ankouraje pwodiksyon lokal ditou », de la deuxième personne que j’avais abordée au Complexe Promenade. Je revois cette belle brochette de « Tickettes » qui se pavanaient partout avec leurs maillots flashy frappés du logo jaune de Ticket dans les activités. Nou te santi nou dizòm twaka. À force fréquenter les stars, à l’école, j’en étais moi-même devenue une.

Aujourd’hui à la tête d’une jeune et nouvelle équipe, je renouvelle une promesse. Devant vous, les lecteurs fidèles de Ticket et auprès de mes prédécesseurs, de faire mieux. Encore et toujours mieux. Avec la passion, l’appétit et la fougue des premiers jours. Ticket est encore aujourd’hui le seul magazine culturel de référence. Mieux, Ticket est devenu un quotidien. Nous comptons garder cette place pour les prochaines années. La tech-nologie, au lieu d’être une concurrence, devra être un atout. Ticket sera bientôt sur tous les smartphones, donc plus accessible au monde.

Dans ce millième numéro, les seniors de Ticket revien-nent sur cette belle aventure de onze ans. Ces témoigna-ges prouvent combien leur nostalgie du bon vieux temps est grande. Leur joie de constater que ce pan de leur vie est encore vivant l’est encore plus. Cette confiance placée

en nous ravive notre désir de nous battre. D’avancer. De nous relever. De rêver. Et de continuer avec ap-pétit à perpétuer cet héritage qui a si précieusement traversé le temps.

La jeune équipe qui m’entoure, Réginald, Daphney, Dimitry, Gilles, Raphaël, Junior, Chancy, Myriah, Winnie, Teddy, Enock, Bernard, Doreen, Rosny, Peterson, Ste-venson, Toto et moi-même, nous vous le promettons.

Gaëlle C. Alexis

édito

Dimitry, Gaëlle, Gilles, Junior, Raphaël, Daphney, Doreen, Réginald, Chancy, Bernard, quelques membres de la nouvelle équipe de Ticket

À l’avenir !« Ticket est heureux de sortir son premier numéro ». L’éditorial de

Frantz Duval commençait ainsi en 2002. Aujourd’hui, sur Twitter, le directeur de Ticket n’a voulu dire que ceci : « Octobre 2002- décem-bre 2013, 1000e Ticket. Merci aux journalistes, lecteurs et commandi-taires. À nos morts, nos amours, notre avenir. »

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Ma plus grande fiertéMa collaboration avec Ticket Maga-

zine, que j’ai contribué à mettre sur les rails, a été une expérience très riche tant du point de vue professionnel que du point de vue personnel. Elle a débuté avec le numéro 1 et s’est poursuivie au fil des semaines et des mois.

Au lendemain du 12 janvier 2010, j’ai décidé de faire une pause, question de prendre du recul et de dresser un bilan de ma longue carrière de vétéran de la presse magazine haïtienne, fidèle au poste depuis ses premiers pas au sein de Camera Magazine en 1990.

Au sein de Ticket, ma plus grande fierté a été celle d’encadrer et de conseiller les dizaines de journalistes, re-porters, photographes et graphistes qui ont concrétisé l’aventure Ticket, à force de dévouement, de passion et de nuits blanches dans les prestations culturelles et au siège du journal. Pour ces jeunes (et moins jeunes) collègues, j’étais le grand frère toujours disponible, prêt pour des échanges, généreux de ses conseils d’aîné et parfois (il faut bien l’avouer!) de ses critiques et rappels à l’ordre.

Ma plus grande joieC’était le 26 octobre 2002 à la troisiè-

me édition de la foire Musique en Folie, pour le lancement officiel du premier numéro de Ticket Magazine, avec la saxo-phoniste Mamina Jacquet en couverture. Quelle grande joie ce jour-là de recevoir les premiers feed-backs du public, des

Claudel Victorartistes, des confrères. Quelle frisson de guetter leurs moindres réactions, émo-tions, commentaires, suggestions...

Ma plus grande tristesseLe décès en février 2009 de notre

jeune collaborateur Bien-Cher Louis-Pier-re, après une maladie courageusement supportée. Un chroniqueur culturel qui a roulé sa bosse à Vision 2000, avant d’inté-grer l’équipe de Ticket et de Magik9. J’ai vécu cette disparition comme celle d’un jeune frère. Qu’il continue de reposer en paix.

Ma plus grande satisfactionMon travail de journaliste et de

responsable de rédaction a connu des bas et surtout des hauts. Je peux donc avouer ma grande satisfaction d’avoir dévoilé au grand public les différentes facettes des différentes célébrités, du milieu du showbiz et du monde des médias. Ce qui n’a pas été sans difficulté. Parmi mes nombreux faits d’armes, je me rappelle des patientes négociations qu’il a fallu mener pour décrocher une inter-view exclusive de Patrick Moussignac, le plus discret des patrons de médias.

Mes souhaitsTravailler au sein de l’équipe du Nou-

velliste, doyenne de la presse haïtienne, m’a fait bénéficier auprès de mes confrè-res aînés, de l’encadrement, de conseils avisés et du support nécessaire pour mon travail de journaliste et de respon-

Foster Candio, Jean Erick Pierre, Reginald Antoine, Michel Aupont, Wadson Désir et Raphael Fequière. J’ai beaucoup appris de ces derniers. Je me rappelle quand j’avais intégré définitivement le journal, ce sont d’autres gens qui devaient « taper » sur ordinateur mes textes. Par conséquent ces derniers n’étaient pas toujours disponibles à l’heure voulue et cela avait ralenti mon travail. Au fil des mois, j’ai commencé à écrire mes textes depuis chez moi à la plume avant de les taper au journal sur ordinateur. Depuis des années, je fais seul ce travail. C’est l’une des raisons pour lesquelles je dis que j’ai beaucoup appris à Ticket même si parfois, il y avait eu des incompréhensions chez certains collègues du journal. Mais, au fil des ans, on a fini par devenir de bons collaborateurs et ceci jusqu’à cette nouvelle équipe. Je peux me considérer déjà comme un ancien de Ticket, car je suis l’aîné de la majorité du staff actuel. C’est quelque chose quand même. Je salue aussi l’équipe du journal Le Nouvelliste. J’étais content de travailler dans une telle ambiance fraternelle. Malheureusement le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a tout changé mais, depuis notre retour, on essaie de se reprendre, même si l’ambiance a changé. Quand on donne des blagues, on le fait pendant que nous ne négligeons pas notre travail.

En résumé, après pratiquement 8 ans à Ticket, je suis fier de faire partie du journal que j’aime beaucoup d’ailleurs. J’ai beaucoup appris de lui. Je suis satisfait de l’expérience et de la collaboration avec le journal. J’espère que l’expérience ne va pas s’arrêter demain. J’espère aussi que je pourrai, si Dieu le veut, me voir avoir 10 ans à Ticket dans deux ans. En 2013, je prends le même plaisir qu’à mes débuts au journal en 2005 à faire mon travail pour le journal et pour le public, ainsi que les groupes musicaux et les artistes qui semblent encore l’apprécier. Je souhaite aussi longue vie à ce magazine que les gens aiment aussi. J’aime tous mes anciens et nouveaux collaborateurs de Ticket.

sable de la section Spectacles et Variétés du Nouvelliste, puis de Ticket Magazine.

Mon plus grand souhait pour Tic-ket est que ce magazine, qui a marqué l’histoire de la presse culturelle natio-nale, puisse traverser sans encombre la turbulence que connaît la presse écrite et

continuer à être le témoin privilégié des performances, faits et gestes des célébri-tés haïtiennes. Bon numéro 1000.

Claudel Victor [email protected]

Ticket a fêté ses 11 ans en octobre dernier, et moi, mes 8 ans de collaboration à ce magazine culturel. Car, je crois avoir commencé à fréquenter le journal en juillet 2005.

A l’occasion de la publication de ce 1000e numéro, je suis fier de faire partie de cette équipe solide et soudée du journal où j’ai beaucoup appris, je ne sais pas si j’en ai autant donné.

C’est l’occasion pour moi de remercier des gens comme Josias Pierre et Claudel Victor. Je me rappelle avoir lu un texte que j’avais écrit sur la dislocation de Konpa Kreyòl dans l’émission «Tanbou Ibo » sur ra-dio Ibo, 98.5 FM à laquelle je participais. Après l’avoir écouté, Josias m’a encouragé à contacter M. Victor. Ce que j’ai fait et j’ai été accueilli à bras ouverts. J’ai donné la version manuscrite de mon texte à M. Victor. Il l’a lu, a fait des remarques et l’a corrigé tout en me félicitant. Peu de temps après, j’ai produit un texte sur le groupe Dega de Carl Fred Berhmann qui a fait écho. Plusieurs de mes articles ont par la suite été publiés dans Ticket. J’en ai été très content. Quand, un beau jour, on m’a finalement invité à participer à ma première réunion de rédaction à Ticket, au local de Le Nouvelliste, ce fut un moment intense.

J’en profite aussi pour remercier M. Duval qui dès le début a compris mon travail et qui m’a accueilli au sein de l’équipe. Un autre moment qui m’avait fait plaisir, c’est quand un jour M. Chauvet m’avait invité à son bu-reau. J’étais un petit peu paniqué parce que je ne savais pas de quoi il allait me parler. Arrivé à son bureau, il m’a demandé ce qui m’arrivait parce qu’il constatait une baisse sur ma production. Je lui ai expliqué le problème et il a été vite résolu. J’étais content de savoir qu’à côté des lecteurs qui suivaient et appréciaient mon travail, les responsables du journal, dont M. Chauvet et M. Du-val, suivaient aussi mon travail.

J’aimerais aussi en profiter pour saluer d’autres anciens collègues et amis, dont Hugo Merveille, Karl

Gilles Freslet : “Je suis satisfaitde ma collaboration”

le premier rédac en chef de Ticket

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Lorsque j’ai accepté de rejoindre TICKET à la demande de Frantz Duval en 2002, je ne savais pas encore que j’embarquais pour une longue et palpitante aventure. Cela allait durer plus de six ans. Au début, comme certains de mes collègues, je doutais de l’importance de ce travail qui versait dans le showbiz. Et puis, j’ai commencé à rencontrer des artistes, des musiciens, des cinéastes, des écrivains, des designers, des humoristes, des artisans et tous ces gens qui regorgent de talents et qui ne demandent qu’un coup de pouce pour briller de tout leur éclat. Depuis 11 ans maintenant, TICKET est cette plateforme qui se fait témoin et médium de notre culture et de nos talents dans tous les domaines. Une de mes expériences les plus marquantes est sans doute TicketMax Académie, ce concours visant à dénicher de nouveaux talents dans le domaine du chant, de la danse et d’autres arts de la scène. Certains avaient du talent, d’autres pas vraiment. Cependant, tous étaient mus par ce même besoin de sortir de l’ordinaire et de se surpasser. Je suis très honoré d’avoir pu accompagner le rêve de plusieurs milliers de jeunes Haïtiens.

Je suis aussi fier de mes nombreuses heures passées en entrevue, révision, réunion, rédaction, coordination pour livrer TICKET chaque semaine. A sa parution, un numéro du magazine finit toujours par faire oublier les nuits blanches consenties pour le fabri-quer.

Je souhaite longue vie à TICKET et je transmets mes félicitations à Gaëlle et sa belle équipe qui continuent le travail.

Hugo Merveille

Les meilleurs moments que j’ai connus durant mes dix années passées à Ticket peuvent se résumer en trois parties. Première-ment, en deux occasions j’ai été félicité par M. Duval. « Bon travail Loramus, bravo! », m’a-t-il dit. Cela m’a motivé à travailler comme un fou pendant deux ans. Le second, c’était avec M. Claudel. J’avais pris l’initiative de faire la rubrique « Les premières fois » et cela avait été accepté par tout le staff de l’époque. Et enfin, c’était la première fois que j’avais fêté mon anniversaire avec mes collègues.

Pour ce qui est des mauvais moments à Ticket Magazine, je n’en retiens qu’un seul qui, aujourd’hui encore, me hante. Il s’agit de la disparition de notre collaborateur Biencher. Le plus grave de cette histoire a été ses funérailles à Port-de-Paix.

Loramus Rosemond

A chaque fois que je pense « Ticket », l’association avec « famille » se fait tout naturellement dans mon esprit. Tout comme s’enclenchent d’autres mots chargés d’images et enrôlés de sentiments affectueux qui seraient trop nombreux pour faire l’objet du texte concis que je me propose d’écrire.

3 ans. 3 années à faire ce qui a toujours été et demeure aujourd’hui encore une passion : écrire. Ma veine en plus, c’est que j’ai eu la possibilité de le faire sous la supervision de mentors dont la réputation dans le milieu n’a d’égale que la beauté et la finesse de leur plume.

Pour ce millième numéro, je n’ai que des mots de gratitude, empreints de fierté cela s’entend, car j’ai conscience d’avoir été formée à la bonne école, d’avoir joué dans la cour des grands.

Les heures tardives, les horaires impossibles, la pression, mais aussi le fun et l’ambiance bon enfant qui règnent au quotidien dans les bureaux, tout cela vaut la peine qu’on ait fait partie, au moins pour un temps, de cette belle aventure.

Chers lecteurs, j’avais dit que je serais concise, pour ce, je ne retiendrai plus pour longtemps encore votre attention. Toutefois, souffrez qu’en une dernière phrase, je souhaite longue vie à Ticket, et bonne continuité au bébé aujourd’hui bien grand du Nouvel-liste, le seul quotidien d’Haïti.

Marie-Brunette Brutus Mainsour

Ticket, pour moi, c’était « Ressembles-tu à ta mère ? », « Ticket Bond girl »... tous ces divertissements qui sortaient la petite communauté de leur sentier habituel (la politique ou juste le potin autour des stars).

Ticket, c’était l’équipe qui se surpassait en obtenant des abonnements auprès d’une clientèle curieuse ou impatiente d’être branchée (à la mode).

Ticket, c’était l’entrée VIP dans les soirées dansantes (même quand on n’était pas de service). Ticket, c’est monsieur Duval !Extraordinaire cet implant culturel dans la communauté. Je souhaite joyeux millième numéro à Ticket! (Si yo pa vle 100 000 !).

Olivier aka Kobe

J’ai l’insigne honneur et le plaisir de partager mes chaleureuses expériences que j’ai vécues au sein de Ticket Magazine à l’occa-sion de son 1000e numéro.

Je dois vous rappeler que je suis l’une des pionnières de Ticket ou du moins l’une des Tickettes qui ont introduit le magazine aux chers lecteurs haïtiens. Je me rappelle que c’était en octobre 2002, à Livres en folie, quand j’ai été parmi les jolies et séduisan-tes filles, pour promouvoir le magazine et expliquer l’essence de Ticket. Dès mon arrivée à la foire, j’ai été complètement happée par l’ambiance envoûtante des activités. Le défilé d’une pléiade d’artistes, des musiciens, des chanteurs, des acteurs, m’avait lit-téralement captivée. Par ailleurs, j’avais le pouvoir de leur parler directement et de me prendre en photo avec eux et surtout j’étais ravie d’avoir le privilège de parler aux lecteurs.

Mais grande a été ma surprise après le lancement de Ticket à Livres en folie, car j’ai été choisie comme responsable de distribu-tion externe du magazine. Ce fut officiellement mon premier job, mais vu l’ambiance au travail on dirait que chaque jour était une fête. Je m’amusais énormément à parler aux lecteurs et ceci ma permis de développer une certaine rigueur et un esprit d’analyse et de synthèse en matière de marketing et de communication. J’ai utilisé charmes et tactiques en vue d’obtenir le maximum et cela m’a permis de développer de façon constructive mes compétences personnelles en matière de business.

La Unicarte, de concert avec le Nouvelliste, avait une page nommée « la page shopping » et ma préférence marquée pour la mode m’avait décroché le rôle de responsable de cette rubrique. J’ai passé deux exceptionnelles années à collaborer avec Ticket et j’ai offert mes services avec beaucoup d’enthousiasme, surtout sous la supervision de Frantz Duval qui transformait l’atmosphère de travail en un air de fête. Ticket qui consistait et consiste encore à être le meilleur des magazines, vu la qualité de son contenu. Pour ses onze ans, je formule des voeux de succès et de continuité à toute l’équipe.

J’ai eu une expérience hors pair à Ticket. Je souhaite que toute cette nouvelle équipe, d’une façon ou d’une autre, ait d’aussi formidables moments que les miens. J’espère aussi que l’image de Ticket sera à l’instar de Paris Match, Vogue magazine ou du moins People magazine.

Longue vie à Ticket !

Luce Coq Lopez :« Ticket, une expérience inoubliable ! »

Fier de Ticket

“Les meilleurs moments de ma vie”

Ticket, une belle famille

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spécial 514 décembre 2013No 1000

Prendre son ticket et s’enivrer. Comme un gamin qui trépigne quand on lui vole son jouet favori, c’est du pareil au même quand je pense à la collection de mes pre-miers tickets perdue dans la nature après le séisme de 2010.

Perdues aussi mille et une proses charnues et excitantes, porteuses de sujets qui ne manquent pas d’audace, développant des idées toujours dans l’air du temps, accompagnées de superbes photos au goût du jour. En ces temps-là, les nuits étaient chaudes à tout brûler : les désirs, les câlins sur tous les podiums, sur toutes les pistes, et Ticket était là. Ses reporters bravaient l’insécurité nocturne pour se rendre sur les lieux d’une soirée dansante, d’un festival aux quatre coins de Port-au-Prince et de ses environs. Les plumes alertes des rédacteurs crachaient dans les colonnes de ce maga-zine flambant neuf leur joie de traduire ce qu’ils ont vu, vécu et entendu.

Ainsi, ces premières années pétillantes m’offraient tant d’excitation et de plaisir au point que mon équipe de Ticket Sport multipliait ses efforts pour suivre le rythme, mettre en relief de la meilleure manière la vie des stars d’un sport qui bouge et qui résonne, bref, faire revivre les sportifs.

Lire un magazine dans lequel on écrit, on se faisait un point d’honneur à le faire, soit pour une autocritique ou pour se censurer afin de ne pas trop donner dans l’autosatisfaction. On fait la gueule quand une coquille est passée comme on fait la fine bouche quand le stock d’une édition de choc est épuisée et que les facteurs se bousculent au portillon pour se l’approprier.

Jour de gloire parmi d’autres: la date à laquelle on a franchi le cap de plus de 12 000 exemplaires d’un magazine exemplaire, prenant du coup de vitesse notre éditeur centenaire « Le Nouvelliste ». Aujourd’hui, comme pour ne pas lui faire une concur-rence déloyale (rires), il nous retient à la maison. En effet, actuellement Ticket est jalousement gardé à l’intérieur des pages du Nouvelliste (le fils ne dépassera plus le père en termes de tirage).

C’est qu’il y a eu péril en la demeure. Le choc du 12 janvier 2010 a anéanti beau-coup de rêves , voire de projets, tel un vent de déstabilisation qui balaie tout sur son passage, rédacteurs, abonnés et commanditaires. Mais les idées ont la vie dure. Ticket et Ticket Sport sont bien vivants à l’instar du Nouvelliste, accueillant une nouvelle gé-nération qui a pour tache de relever tous les défis des premières années de moisson.

Il s’agit de garder le cap pour que ce magazine demeure le coin des artistes, des artisans, des rêveurs, des sportifs , voire des marginalisés.

Raphael Féquière : Touche pas à mon ticket !

Mes débutsJ’ai intégré Le Nouvelliste en 2001

après avoir répondu à une offre d’emploi publié dans le journal. J’ai d’abord tra-vaillé exclusivement comme graphiste à Le Nouvelliste avant de rejoindre environ deux ans plus tard le staff de Ticket, après le départ de Sabrina pour le Canada. 8 ans plus tard, cette collaboration se poursuit.

Ma plus grande fiertéTicket avait l’habitude d’organiser

un concours qui consistait à prendre en photo des couples à la plage. Soraya An-glade devait poser avec un jeune manne-quin pour annoncer ce concours. Mais, ce dernier ayant eu un empêchement à la dernière minute n’a pas pu être présent pour la séance de photo et on a fait ap-pel à moi pour le remplacer. Résultat : ma photo torse nu a été étalée sur une page entière. Véritable moment de gloire ! Pas la peine d’ajouter que mon téléphone n’a pas arrêté de sonner pendant les jours qui ont suivi…

Ma plus grande joieMa rencontre avec celle qui, quel-

ques années plus tard, allait devenir ma femme ! Cette dernière, dont la sœur travaillait aussi au journal, a participé au concours « Ressembles-tu à ta mère ? ». On s’est rencontré à la finale de cette compétition. De plus, notre photo ensemble a paru dans le journal pour la première fois après le bal marquant les 5 ans d’existence de Ticket. La légende de cette photo a d’ailleurs quelque peu servi d’officialisation à notre relation.

Réginald Gustave

Ma plus grande tristesseC’est incontestablement le 12 janvier

2010. J’ai perdu beaucoup de proches parmi lesquels James, le chauffeur du journal, qui a rendu l’âme en ma présen-ce. L’immeuble abritant le journal n’avait pas été endommagé. Mais James est mort trois jours après le séisme, coincé dans sa voiture à tout juste quelques mètres des locaux du journal.

Plus grande satisfactionAu début j’étais quasiment toujours

satisfait de mes unes. Le Ticket se pa-raissait une fois par semaine à l’époque. J’avais donc le temps de bien réfléchir en vue de faire de la page couverture du journal une véritable œuvre d’art. Parallèlement, je suis content de voir que le journal est devenu une référence dans le monde culturel haïtien. Depi w pako pase nan Ticket ou pako atis !

Mes trois moments TicketLa mort des membres de Barikad

Crew. Un évènement qu’on a vécu de manière intense à Ticket et que je ne suis pas prêt d’oublier.

Le concours TicketMax Academy qui a d’ailleurs inspiré plusieurs des concours du même style qui se font maintenant en Haïti.

Bikini Show cho… J’ai adoré découpé les photos de ces dames pour les Unes !

Un souhait pour le journalOn est à notre 1000e numéro. Je nous

souhaite 1000 autres éditions et aussi j’espère être encore présent pour célé-brer cet autre accomplissement.

Graphiste en chef de Ticket

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spécial6 14 décembre 2013No 1000

Ça se fête non seulement avec les fans dans le stade et l’équipe sur le terrain, mais aussi avec tous ceux qui ont contribué d’une façon ou d’une autre au succès de ce magazine des stars. Bravo à tout le staff!

Avec Ticket, tenant mon appareil photo d’une main et mon flash de l’autre, j’avais vécu des sensations très fortes entre l’euphorie et le risque fou. Même si certains reportages me permettaient de mettre plus en évidence mon talent de portraitiste et d’artiste-photographe, d’autres, par contre, exigeaient de moi l’objectivité du reporter professionnel que je devais être.

Souvent, je me trouvais face à mon esprit critique afin de décider quelle photo se-rait susceptible de mieux rehausser l’image du magazine tout en donnant une bonne impression au sujet, vu que l’objectif premier de Ticket est de promouvoir les stars et de les vendre au public sous leur meilleur jour. Ce n’était pas toujours le cas, ce qui rendait dès fois la tâche difficile quand, pour garder cette objectivité, il faut capter des images qui ne plaisaient pas et qui risquaient de faire la une. À titre d’exemple, pour les soirées où Sweet Micky et T-Vice menaient respectivement l’ambiance sur la Route des Frères et à Pétion-Ville, en raison du manque de tolérance des uns et des autres, la rédaction avait toujours du mal à sélectionner les images devant être publiées, tant la polémique faisait rage entre ces deux ténors.

Ticket devenait, au fil du temps, un véritable passeport que les artistes utilisaient pour aller d’un point à un autre. À part couvrir les événements mondains, Ticket créait aussi les événements et décernait des Ticket d’or pour récompenser nos différents ta-lents, tant dans le domaine du cinéma, de la poésie, de la comédie que de la musique et autres.

Je ne saurais ne pas me rappeler, entre autres, les différentes éditions du concours « Ressembles-tu à ta mère ? » où j’ai eu la chance de faire ressortir mon talent de chas-seur d’images incontestable et le fameux « Concours de Bikini » où j’ai eu, dimanche après dimanche, le privilège d’épingler avec mon objectif, bien sûr, les plus belles filles de mon pays sur l’une des plus belles plages de la Côte des Arcadins. Grâce à ces multiples images, je me suis rendu compte de la beauté de la femme créole : « fanm

Ulrick Colas :Publication du 1000e numérode Ticket, ça se fête!

ayisyèn yo bèl toutbon ».Après tout, ce qui m’a le plus marqué durant ces années de collaboration avec Tic-

ket, c’est l’esprit de famille qui a toujours prévalu au sein de l’équipe. Je revois encore F. D, le responsable de la publication du magazine, allant au restaurant « Aux Cinq Coins » nous chercher de quoi manger juste pour nous persuader de rester jusqu’au petit matin pour finir le numéro de la semaine (rires).

Avec un tel esprit d’équipe, les fans de Ticket doivent être fiers de célébrer ce millième numéro qui est la preuve que leur magazine, malgré vents et marées, s’ache-mine vers les sommets. Toutes mes félicitations à tous ceux qui travaillent encore très fort pour garder en vie ce magazine en dépit de la conjoncture difficile sévissant dans notre chère Haïti.

Colas / Image Nouvelle Reporter photographe [email protected]

Partager quelques instants qui ont scellé mes expériences à Ticket revient à feuilleter les plus beaux souvenirs de ma carrière professionnelle. Ça peut même m’arracher des moments uniques de ma vie. Car, depuis près de cinq ans, il ne se passe pas un jour sans que Tic-ket ne trouve sa place dans presque toutes mes conver-sations. « Oui oui je suis à Ticket ! Je fais des photos pour Ticket. Ou nan Ticket ? Ou pa gen yon Ticket prete m la… », autant de passages routines dont je peux me rap-peler à la seconde. Ah oui ! Le magazine m’a donné des ailes pour le journalisme et pèse beaucoup dans l’élan qui m’a embarqué dans ce métier.

Mon baptême de feu à TicketAujourd’hui, mes souvenirs sont aussi vivants que les

émotions ressenties lors de mes premiers jours à Ticket. J’avais à peine commencé à publier des textes dans les colonnes du magazine quand j’ai obtenu le poste de graphiste aux côtés de Réginald Gustave. Responsable de pagination de Ticket Sport dans un premier temps, ma tâche me paraissait aussi exigeante que celle d’un chargé de programmation de la Banque centrale. Ainsi, je m’égarais dans les huit pages de Ticket Sport à l’épo-que comme dans un dictionnaire. Lorsque j’ai finale-ment réussi ma première publication fin 2009 avec la Une « Vivement 2010 », je redoutais le pire qui pourtant était à venir. Parce que ce n’était qu’un jeu d’enfant par rapport à ce qui m’attendait avec Ticket Magazine. Le fait de me perdre constamment dans les fichiers épar-pillés sur le réseau et les « My Book » allait me donner des plis au front et me rendre un peu plus patient avec le temps.

Ensuite, avec Frantz Duval, j’ai dû faire une croix sur mes mardis et jeudis soirs. Perdre l’habitude des rendez-vous au-delà de 5h p.m. Parce que ces jours étaient tous signés « Soirées Duval ». L’homme qui allait m’offrir une vie professionnelle plus difficile mais prometteuse. Au début, j’en ai bavé. C’était carrément l’enfer pour moi qui était accoutumé aux cultes religieux correspondant hélas au calendrier fétiche de Ticket. J’entends encore certains amis me disant : « Ou chute zanmi pam !?! ». Les mille excuses que j’ai dû inventer pour justifier mon emploi du temps à Ticket se sont épuisées au fil des ans.

Mon premier article publiéJe n’ai pas le souvenir de mon premier article dans

Ticket, parce que je commençais à publier en 2007 sous

Dimitry Nader Orismatutelle de Tainos Communication. Mais je peux consi-dérer l’entrevue réalisée avec Jean Claude Dérisier dit Zoom comme tel. C’était une fierté énorme pour moi de voir mon travail apprécié et relu dans les moindres recoins de la ville.

Ma première uneJe revois mes sauts de joie pour cette entrevue

réussie avec « Tonm Malè ». Évidemment, j’ai publié ma première une dans Ticket en décembre 2010 avec « Manmi Prela ». Une figure très en vogue à l’époque. Je me souviens aussi avoir pris sa photo dans les condi-tions difficiles pour la page de couverture. J’avoue que ce n’était pas une mince affaire pour arriver à faire sourire le comédien en dehors de la scène.

Meilleure satisfactionC’est la une de « Bicha, l’as de la publicité » qui est

mon article préféré. Non parce qu’il s’agit d’une vedette du cinéma où de la publicité de l’heure, mais parce qu’il m’a ouvert la voie à des expériences inattendues. Et quand Frantz Duval ou Stéphanie André, rédactrice en Chef à l’époque, se donnent la peine de vous dire que : c’est bon, vous avez intérêt à écouter. Donc croyez-moi, ça vaut de l’or !

Mon collaborateur favori Franchement, je n’ai pas de collaborateur favori et je

n’en ai jamais eu. J’apprécie sincèrement tous ceux avec qui j’ai collaboré dans les bons comme dans les pires moments. Toutefois, si je dois nécessairement avoir une préférence, le mérite revient sans aucun doute à Claudel Victor qui s’est montré un ami, un tuteur et un conseiller jusqu’alors. Merci Claudel !

Bons souvenirs de TicketÀ côté de tout, les commandes de pizza de M. Duval

apportaient toujours un air de récréation et d’ambiance à nos heures de travail supplémentaires. Je revois le feu James, chauffeur du directeur, qui ne manquait pas de nous faire des surprises avec les pizzas et les plats de fritures qu’on attendait souvent désespérément. Et les éditions de Musique en folie, par-dessus tout, ont renforcé mes relations de travail avec Jackson Saint-Lot, Wendy Simon, Chancy Victorin, Loramus Rosemond et Joël Fanfan. Des journalistes, parmi tant d’autres, qui ont rendu meilleurs et fructueux mes jours passés à Ticket. Ticket, une équipe, une famille et plus encore.

Ticket fait partie de ma vie

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spécial 714 décembre 2013No 1000

Rose-Carline Grand-PierreA Ticket Magazine, j’ai connu des mo-

ments exceptionnels. Bien entendu, tout n’était pas rose, il y a eu certainement des hauts et des bas. Heureusement, les meilleurs moments l’emportent sur les pires.

Je me souviens, comme si c’était hier, lorsqu’en 2005 j’ai participé à un concours sur l’écriture organisé par le journal Le nouvelliste et mon article a été retenu. C’était un grand jour pour moi. Depuis, j’ai intégré l’équipe de rédaction de Ticket Magazine. J’ai été employée comme simple journaliste, ensuite au fil du temps, ma détermination et mon sens poussé des détails m’a valu le poste de secrétaire de rédaction. J’ai eu des mo-ments de gloire et connu aussi quelques frustrations.

Etre journaliste à Ticket Est la meilleure chose qui me soit

arrivée. Etre journaliste et secrétaire de rédaction à Ticket Magazine a eu de grands impacts sur ma vie. Dès que je disais Ticket, toutes les portes m’étaient ouvertes. J’ai assisté à de grands événe-ments, visité plusieurs pays, rencontré de grands artistes, côtoyé de grandes per-sonnalités. J’ai même une fois échappé à une contravention car j’ai dit au policier que je faisais partie du journal, c’était la vérité, m pa voye nou al fè sa non, lol...

Dévouée à mon journal, comme tous mes collègues, j’étais impliquée dans toutes les activités qu’on y organisait. J’ai été, à un certain moment, la voix de Ticket. Pratiquement toutes les publicités audio et vidéo pour Musique en folie ou autre événement de Ticket avaient mon empreinte. C’était une fierté.

Je me suis fait des amis pour la vie, mes collègues de travail : Hugo Merveille, Karl Foster, Adolphe Janvier, Reginald Gustave, Sansan, Johnny César sont des amis qui, malgré la distance, ne sont pas trop loin de moi.

A TicketMax Académie, un concours organisé par Ticket, section chant,

je me souviens avoir joué le rôle de juge. J’ai pris plaisir à découvrir de vrais talents que je n’ai pas manqué d’encou-rager et qui aujourd’hui brillent sur la

scène musicale : Nathalie Jean, Léopold Ciné sont les noms qui me viennent a l’esprit....

Grâce à Ticket, j’ai pu donner vie à un de mes plus grands rêves. Publier mon premier livre. Cela restera gravé dans ma mémoire, et ce n’est pas quelque chose que j’aurais accompli sans le journal. Tic-ket ou sou kè m. J’ai été en signature aux côtés des grands: Garry Victor, Georges Anglade (paix à son âme), qui collaborait au journal et que j’ai appris à connaître. Il m’avait promis de me donner un coup de main pour mon mémoire de sortie, il est parti comme tant d’autres le 12 janvier.

Ne vous trompez pas, tout ceci a un prix. Derrière les belle pages de Ticket il y a une équipe qui se sacrifie.

Etre journaliste à Ticket, c’est aussiConnaître des nuits sans sommeil, à

travailler sous pression, Lè M. Duval ap ba w presyon, se pa jwèt. C’est un direc-teur qui vous pousse à toujours donner le meilleur de vous même, mais des fois, il pousse un peu trop la barre.

Que ne ferait-il pas pour que le journal respecte son but qui est d’informer ses lecteurs?

Je me suis aussi fait beaucoup d’enne-mis, je me souviens avoir été la première à écrire un article qui vantait les mérites du groupe Krezi.Un mois après la sortie de l’article, l’un des manageurs de Kreyòl La a l’époque m’a récité l’article par coeur, de façon sarcastique. Oui, je me souviens...

Autre incident fâcheux, A un bal organisé pour le journal, un des malheu-reux candidats au concours TicketMax Académie m’a regardée avec dédain et s’adressant a un de ses amis, m’a pointé du doigt

“Se fanm sa a wi ki fè m pa pase nan konkou chante a”. Je vous jure, une gre-nouille chante mieux que lui. Mais entre vous et moi, il m’a un peu ébranlée. Une pensée spéciale pour Joubert Charles, avec qui je collaborais à Stars production, il riait lors de cet incident. Tu es partie trop vite un 12 janvier.

Je me suis aussi attiré la foudre de quelques personnes avec mes articles qui mettaient de l’huile sur le feu. Mes ru-briques sur l’infidélité, la vie des stars que

Ticket, ma rose avec quelques fines epines

je dévoilais à travers “Ticket dit tout”. Un article que j’ai écrit sur Nancy Sivol m’a collé une étiquette pas très catholique, le reportage sur l’enterrement des chan-teurs de Barikad Crew, mes révélations innocentes sur Michel Chataigne, l’article de Ti Joe Zenny, l’article sur les dragues queen de Maikadou ont fait le bonheur de certains. J’ai été la personne qui osait

dire à Ticket. J’apportais les “zen” dans les bons “ ti mamit”. Je sais que j’ai fait école et j’en suis fière.

Je continue à lire Ticket sur le web, et rien ni personne ne peut m’enlever cet épisode de ma vie que je garde jalouse-ment.

Ticket ou sou kè m.

Je ne saurais laisser passer cette occasion qui m’est offerte de revenir sur mon expérience au sein de Ticket ! Mon nom est Jean Pierre Erick, mais, aujourd’hui encore, certains continuent à m’appeler Erick Ticket. Travailler pour ce magazine a été l’une des expériences les plus marquantes de ma carrière de photographe. Je fais partie de ceux qui ont connu l’âge d’or de Ticket Magazine et ces cinq années pendant lesquelles j’ai fait partie de cette belle équipe sont inoubliables. Ma plus grande satisfaction est de savoir qu’à un moment, j’ai eu la chance de travailler pour le plus grand journal du pays.

Tout a commencé quand j’ai pris la décision d’envoyer à M. Duval quelques photos que j’avais prises. J’ai été fran-chement étonné de recevoir son appel qui a marqué les débuts de ma carrière de photographe. Je n’ai pas mis long-temps pour réaliser qu’il s’agissait de ma

véritable passion. Je me suis lancé dans la photographie de stars pour Ticket Magazine.

Ma rencontre avec Frantz Duval a lar-gement contribué à ma réussite profes-sionnelle. J’étais un amateur dans le do-maine de la photographie. Je ne prenais même pas conscience de mes potenti-alités. Cet homme-là m’a construit. J’ai tiré d’immenses profits de l’expérience, des idées et des connaissances de cette personnalité qui m’a encouragé tout au long de ma contribution à Ticket.

Je ne collabore certes plus au journal, mais je garde au plus profond de mon cœur tous ces moments de joie… tout ce bonheur que j’ai vécu pendant cette pé-riode de collaboration. Mon plus grand souhait est que Ticket ait une application disponible sur les smartphones qui offri-raient des actualisations à la seconde et permettraient aux fans de rester bran-chés peu importe où ils se trouvent.

Erick Ticket Ticket sou kèm

Page 8: Ticket 1000

spécial8 14 décembre 2013No 1000

Ticket. Le Podium des Stars. Les sept meilleures années de ma vie. Les émotions fortes. TicketMax Académie. Miss Vidéomax. Musique en Folie. Digicel Stars. Miss Anayizz...

Une expérience incroyable pour moi. Tout comme l’était mon introduction au staff, après un article anodin envoyé sur la boîte email de Frantz Duval. Dans les pages de Ticket, au fil des ans, ma plume a séduit, contrarié, amusé, soulevé, blessé, conquis, mais toujours avec la même énergie et la même volonté de bien faire.

J’ai un assez bon souvenir de ma première une, un article d’opinion sur le feuilleton Marina. De ma première interview aussi, avec Arnold Antonin qui me confronta à mon premier dilemme déontologique quand il m’invita à sa table. Je me rappelle le reportage qui m’a marqué, sur le Groupe de support contre le cancer. Je me souviens de l’article que je dois me rappeler d’encadrer sur mon mur, qui parle de mon premier match de foot au stade Sylvio Cator. En outre, sous la rubrique « J’ai testé pour vous », je me suis fait quelques ennemis ( tous de bonnes connais-sances aujourd’hui) parmi les professionnels du cinéma en Haïti...

Mais si je devais retenir un moment particulier, ce serait l’année de grâce 2005 où j’ai vécu, entre autres, l’ascension de BélO, le couronnement de Maritza comme miss Vidéo-max et sa rencontre avec le président d’alors et la dernière édition de Musique en Folie au Cercle Bellevue. L’année s’etait terminée sur le départ tragique de Ginoue Mondésir. J’avais signé alors une série de reportages compre-nant une visite à La Chapelle (sa ville natale) qui avait été retenue dans la comparution de son meurtrier au tribunal. Cette série s’est close avec un reportage deux ans plus tard dans cette maison natale où reposaient non

seulement la dépouille de Ginoue, mais aussi celle de ses parents qui n’ont jamais pu sur-monter le drame.

J’ai apprécié chaque minute de la compa-gnie de la belle équipe avec Duval, Claudel, Adolphe, Rosycar, Hugo, Erick, Booby, pour ne citer que ceux-là, dans cette période 2005-2006 que je considérerai comme l’âge d’or du maga-zine. Une pensée spéciale pour Bien Cher Louis Pierre et Djems Diomètre, les grands disparus de cette dream team.

Des fois comme ça, en soir d’insomnie, je me revois dans la grande salle de l’atelier graphique, la seule qui avait l’air conditionné le soir, où l’on se retrouvait à grignoter du «Cinq Coins» avant de rentrer les sempiternelles «dernières» corrections. Erick ramenait vers minuit LA photo qui devait faire la une et le poing de Réginald s’abattait à la fois de dépit et de colère sur son bureau. Hugo faisait la moue. Un peu vers 5 heures du mat le lendemain, les yeux bouffis, on s’enorgueillait de la une qui se-rait finalement prête et on visualisait la surprise des lecteurs en découvrant le nouveau zen de la semaine à leur réveil avant de regagner nos domiciles respectifs. On fermait l’œil avec l’impression d’avoir changé le monde avec ce numéro tout frais.

Je suis désolé de n’avoir pas eu le temps d’insuffler cette passion à la jeune équipe de rédaction sous ma responsabilité pendant mes 10 mois comme rédacteur en chef en 2010 après le séisme. Mon seul regret de cette belle expérience. Faire moi-même la couverture du magazine récemment peut être vu comme un couronnement symbolique de ce qui, j’en suis sûr, a été la plus grande école de ma vie.

Merci à l’équipe actuelle de continuer à maintenir ce pan de ma vie en vie.

Comment tout a commencé?J’ai été admis en stage à Ticket Ma-

gazine en 2008, grâce aux démarches de Richard Devil, directeur de l’ISNAC, l’école qui m’a ouvert la voie à ce métier que j’adore plus que tout.

Quand je suis arrivé, on m’assignait pendant longtemps les tâches de réa-liser des brèves et de retranscrire des interviews réalisé par les rédacteurs de l’époque.

Je dois avouer, sans vouloir faire peur aux journalistes en herbe, que la deuxiè-me constitue, à mon sens, l’exercice le plus ennuyeux du métier.

J’ai voulu croire à un bizutage tant que ça a duré. Il a pris fin par un heureux concours de circonstance. Un vendredi, au cours d’une réunion de rédaction, un sujet pourtant important ne trouvait pas de preneur. Il s’agit d’un spectacle de Christine Jensen, une virtuose cana-dienne du jazz, en Haïti. Ce jour-là, tous les rédacteurs étaient très occupés sur d’autres dossiers. Et Hugo Merveille, le rédacteur de l’époque, au détour d’un regard, de me dire : « Toi le nouveau, je te désigne, mais sache que si tu rates cet essai, c’est ton dernier jour ici. Est-ce que tu comprends ? » Prenant l’ultimatum au sérieux, je suis allé deux heures avant le spectacle, au Parc historique où il se te-nait. Ensuite j’ai essayé de lire tout ce que Ticket avait comme meilleur reportage. Lundi matin quand je lui tendais mon article, mon cœur battait la chamade à mesure qu’il soulignait les fautes d’ortho-graphe. A la chute de l’article, il me dit : « Bienvenue dans la cour des grands ! »

Et dès lors, on me confiait toutes sortes de sujets, allant de finale de Miss Vidéomax à la rencontre du père de Michaël Jackson, de passage chez nous, sans oublier les défilés carnavalesques…

On devient ce qu’on lit ou comment je suis arrivé dans la mode?

A un certain moment, dans Ticket Ma-gazine, les rubriques ont disparu. On se contentait de proposer des articles réa-lisés sur l’actualité. A une réunion de ré-daction, M. Duval exigeait la reprise des rubriques et souhaite particulièrement que la mode ait la sienne. Je ne pouvais pas me proposer : primo, parce qu’il y avait Stéphanie et Rose-Carline, comme filles, dans l’équipe. Secundo : quand j’ouvrais Paris-Match, Vogue ou Harper’s bazaar, c’était forcément pas pour lire les articles de mode, c’était plutôt pour me rincer les yeux sur l’occident. Quand il demandait aux filles si elles étaient inté-ressées par la mode, toutes les deux ont fait la moue, puisqu’elles se proposaient déjà pour d’autres rubriques. Ne m’étant pas proposé pour aucune rubrique, il m’a alors désigné.

J’ai alors proposé Look-à-la-loupe qui est un combiné des commentaires des créateurs de mode sur le look des personnalités, fussent-elles de la chan-son, du cinéma ou de la politique. C’est le groupe L2 qui est passé le premier à cette rubrique. L’article s’intitulait « Les reines du too much ». Il a fait du buzz. Dès lors, les défilés de mode, les lancements de collection, les portraits de créateurs de mode sont devenus ma spécialité. Je dois avouer aimer ça tout en souhaitant faire des études sérieuses pour être mieux imbu du jargon et de la pratique du journalisme de mode.

Ticket, mon grand amourJ’ai été à Ticket entre 2008 et 2010. Au

lendemain du séisme, j’ai dû quitter pour renouer avec les études. J’y suis revenu en janvier 2013. A Ticket, je ne m’ennuie jamais. J’étais très malheureux quand j’ai

dû garder le lit en novembre pour des raisons de santé. La collaboration est saine. Quand quelqu’un a une panne de vocabulaire, il peut compter sur l’autre. A longueur de journée, je demande à Dimitry ou Daphney : « Comment ça se dit en bon français? ». Les jours où j’ai les poches vides, je fais toujours un clin d’œil à Gaëlle, elle comprend rapidement et n’a jamais refusé de partager son lunch avec moi. J’en profite pour dire que je suis heureux qu’elle ne mange pas beau-coup! Quand je dois partir interviewer des rappeurs, je demande toujours des conseils à Junior Plésius puisqu’il les connait bien. Je félicite Dorine qui n’est plus une nouvelle compte tenu de ses progrès dans son écriture en si peu de temps. Je dis merci à Bernard aussi qui ne refuse jamais de nous suivre dans nos reportages.

DifficultésEvidemment, tout n’est pas rose dans

ce métier de journaliste. Il y a peu, j’ai été contacté par un artiste quelques jours après la publication d’un article le concernant. Il prétend haut et fort que j’ai mal retranscrit ses propos. Avec humi-lité, je lui ai donc proposé de reprendre l’article en tenant compte de ses correc-tions. A lui de me dire qu’il ne se rappelle pas de ce qu’il a dit au cours de notre entretien.

Satisfactions, remerciementsQualité de mes articles ? Je laisse aux

lecteurs le privilège d’en juger. J’apprécie quand les lecteurs pensent à m’écrire. Je dis merci aux personnalités et artistes d’avoir accepté de me rencontrer en dé-pit de leur emploi du temps parfois sur-chargé. Je tiens aussi à remercier l’équipe du Master de journalisme mené conjoin-

tement par l’Universite Quisqueya et le CFPJ pour cette formation sérieuse qu’il m’ont offerte. Je tiens à saluer mes 11 camarades de la deuxième promotion : Esméralda Milcé, Marie-Raphaël Pierre, Méroné Jean-Wickens, Gaspard Dorélien, Jean-Etiome Dorcent, Duly Lambert, Ser-ginio Lindor,Belmondo Ndengué, Oscar Joseph, Sylvestre Fils Dorcilus et Roben-son Geffrard.

SouhaitJe souhaite qu’à la célébration du

numéro 2000, on soit déjà passé au pa-pier glacé.Ce qui donnerait plus de relief à mes articles sur la mode. Grâce à ce matériel aussi, tout comme Men’s health ou Next, on pourra donner aux lecteurs l’accès à des contenus web ou vidéo en leur proposant de scanner des QR codes en supplément des articles.

Chancy Victorin

Karl Foster Candio

“Je suis devenu spécialiste de la mode”

Ticket, souvenirs inoubliables...