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Le mouvement contre révolutionnaire dans l’ancien Diocèse du Puy

(Extrait du livre “Les Chouans du Velay” par Albert Boubon Lashermes- Edition Ranchon Yssingeaux 1911)

————————————— Pays de tradition et de foi, le Velay accueillit as-

sez mal la révolution. Sans doute il y eut sur quelques points de la province des adhésions bruyantes, l’ensemble de la population resta plutôt hostile au nouveau régime.

Parmi ceux qui accueillirent au début les réformes avec sympathie, beau-coup ne tardèrent pas à renoncer à leur erreur.

Il se forma dès lors trois camps : les violents d’un côté : hommes tarés, corrompus ou ruinés qui virent dans le mouvement révolutionnaire le moyen de se refaire une réputation ; – les royalistes, fermement attachés à leur religion et à leur Roi ; – enfin la tourbe des craintifs et des timides, qui alors comme aujourd’hui, fit toute la force des Jacobins en n’osant pas leur résister et en cherchant à accommoder le diable et le bon Dieu, la République et la religion.

Les membres de ce parti mixte se lamentaient en secret du malheur du temps, versaient un pleur sur la mort du Roi, sur le massacre des prêtres et la spoliation des églises, mais n’en continuaient pas moins à faire partie, per peur, de tous les clubs révolutionnaires, de toutes les administrations jacobi-nes. Ils ne blâmaient qu’à huis-clos les excès des monstres au pouvoir, mais critiquaient publiquement l’héroïque résistance des royalistes d’Yssingeaux ou de St Front.

Leur libéralisme se complaisait dans l’espoir insensé de voir le clergé constitutionnel réussir dans son schisme – et précoces avant-coureurs des libé-raux modernes qui prônèrent les “cultuelles”, ils taxaient volontiers d’intransigeance les prêtres restés fidèles à leur Dieu, les catholiques restés fidèles à leur foi.

Peureux jusqu’à l’excès, les “libéraux” d’alors se montrèrent d’une couardise inimaginable, lorsque leur présence dans les rangs de la garde na-tionale les mit à proximité des coups de fusil contre révolutionnaires, et nous les verrons, lors de l’expédition d’Yssingeaux, et lors de la bataille du Per-tuis, s’enfuir honteusement sous les huées et les coups de pierres des tirail-leurs Yssingelais.

La révolte éclata dans la région sur tous les points du nouveau

Tableau de la Révolte du Velay . —

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département, dans tout le Velay et dans les parcelles de l’Auvergne, du Gévau-

dan, du Forez et du Vivarais qui lui avaient été réunies pour former ce qui fut de-

puis la “Haute-Loire”.

à l’ouest, les Morangies dans tout le canton de Loudes, toute la région de Sau-

gues, de Brignon et de Cayres faisaient cause commune avec eux.

au nord, toute la région de Craponne était en révolution et notamment les com-

munes de St Pal, Chomélix, Allègre,

Monlet, Bas, Tiranges et Retournac.

Un peu plus au nord, le général de la

Roche Négly arrivait de Lyon à la tête

d’un détachement de monarchistes et

faisait prisonnier le général

républicain, tout son état-major, trois

cents volontaires et cinquante hussards.

au nord-est, la ville d’Aurec se

révoltait tout entière à la nouvelle de

l’arrestation de son maire, le marquis

de Nerestang.

à l’est, St Romain, Riotord,

Raucoules, St Julien-Chapteuil.

À St Front le comte de la Mothe

était à la tête d’une armée royaliste

jeune et alerte que pourchassaient

impitoyablement gendarmes et

grenadiers.

À Fay-le-Froid les monarchistes répondaient aux lois de la république interdi-

sant le culte catholique en faisant annoncer la messe chaque jour dans les rues

“par des enfants de chœur munis de clochettes”. La municipalité et le juge de paix

assistaient aux messes des prêtres réfractaires et donnaient ouvertement leur ap-

pui aux troupes royalistes de St Front.

au sud, la population de Laussonne recevait la gendarmerie à coup de fusils ;

celle du Monastier mettait en fuite un fort détachement de gendarmes, de volontai-

res et de gardes nationaux, et leur livrait une véritable bataille au cours de la-

quelle il y eut un mort et beaucoup de blessés. Les habitants arboraient la cocarde

blanche, organisaient un “club monarchique, catholique, apostolique, romain”, in-

stallaient une nouvelle cloche dans leur clocher et carillonnaient pendant six jours

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pour annoncer que le culte serait de nouveau exercé publiquement dans leur paroisse.

À Pradelles toute la population résistait sous la conduite de la famille de Ribains.

La forêt de Bonzon était devenue le repère inviolable de tous les ré-voltés de la région, qui de ce refuge merveilleux, se tenaient en liaison cons-tante avec le camp royaliste de Chanac où commandait Charrier. Après la défaite de ce dernier par les armées de la République, le Prieur de Chambo-nas ralliait tous les fidèles de la contre révolution et tentait d’organiser en plein Velay, à Senenjols, un nouveau camp royaliste pour essayer un mou-vement monarchiste.

Au centre du Velay – Le Puy, bien que dominé par la faction terroriste et contenue par les troupes de la garnison, résistait héroïquement et pied à pied à tous les outrages que leur faisaient subir des jacobins qui, pour la plu-part, étaient étrangers au pays.

On remplissait les prisons de captifs – et les royalistes du Puy allaient, la nuit, munis de pics et de marteaux, éventrer les murs des cachots pour faire évader les détenus, l’héroïque de Morangis et les Lyonnais des “Com-pagnons de Jésus”.

Dans la région d’Yssingeaux, les royalistes étaient les maîtres incontestés du pays, avaient des troupes dans les bois, sur les éminences, traquaient les détachements républicains, délivraient les prisonniers que l’on conduisait au Puy, et avaient à leur tête les maires de leurs communes, ceints de leur écharpe.

Bref, le mouvement de résistance du diocèse du Puy était donc général. La répression fut terrible, mais les Vellaves étaient opiniâtres :

ils se remirent à l’œuvre et résistèrent encore, sans se laisser décourager. Leur résistance se prolongea si longtemps que lorsque Napoléon eut mis un peu d’ordre dans la Révolution, les populations regardaient comme des reve-nants certains des héros de cette lutte de deux années, les frères de Morangis, par exemple, dont l’existence était entrée dans le domaine de la légende et dont les aventures héroïques avaient jeté sur cette période troublée un éclat d’autant plus brillant qu’elles étaient plus étranges et plus mystérieuses.

–––––––––––––

Sous la 1e République comme sous la troisième, les repré-

sentants du Pouvoir commencèrent par dépouiller les églises, et alors comme aujourd’hui, ils s’adressèrent d’abord au clergé pour se faire délivrer un in-ventaire en bonne et due forme. Le clergé peu méfiant de sa nature et effrayé

La persécution religieuse —

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par les menaces qui lui étaient faites, rédigea souvent tous les inventaires qui lui furent demandés et apporta même parfois à l’administration tous les ob-jets de culte que convoitaient les appétits républicains…

Malheureusement pour les républicains d’alors, tous les prêtres ne se laissaient pas intimider par les menaces des sans-culottes, et il fallait par-fois organiser de petites armées dans le genre des colonnes d’inventaire de Thoras et Champfrels pour aller chercher sur place les ornements et les vases sacrés.

Dans les paroisses où le clergé avait refusé de livrer les ornements, objets du culte, vases sacrés et statues précieuses, de pieuses personnes s’en emparaient clandestinement et les mettaient à l’abri des vandales révolution-naires.

Les perquisitions se succèdent en vain dans toutes les localités où la piété des fidèles avait réussi à mettre à l’abri de la fureur républicaine une partie du butin. Presque toujours, elles furent infructueuses.

Partout où les objets du culte ne furent pas enlevés par les catholiques, ils devinrent la proie des jacobins.

Pour propager l’esprit public et appeler l’attention des cultivateurs sur les bienfaits de la Révolution et sur la sagesse des décrets de la Convention, la société populaire envoyait chaque décade des commissaires pris dans son

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sein, dans les municipalités, les chef-lieu de canton et autres pour y évangé-liser.

Par malheur, les créatures de la “société populaire” n’obtenaient pas grand résultat. Ces missionnaires d’un nouveau genre ne réussissaient à en-glober que les convaincus. La population honnête se refusait à assister au prône de ces zélés prédicateurs.

Le sermon était donc prononcé devant un auditoire de commande – tou-jours le même – qui pour la circonstance représentait officiellement la ci-devant paroisse comme il l’avait déjà représentée lors de la consécration de la ci-devant église au “père des sans-culottes”.

Pour donner encore plus de succès à cette tentative de schisme, aussi pi-teuse que le fut de nos jours celle des “cultuelles”, on inventa un “décalogue républicain ”que l’on répandit à profusion dans le pays. On y joignit une cé-rémonie dénommée “baptême civique”, et à laquelle assistèrent toutes les au-torités constituées.

Ayant déjà contrefait de la sorte le prône, le catéchisme et le baptême, la République s’attaqua bientôt à l’Évangile. Il y eut un évangile républi-cain que l’on lut, commenta, expliqua du haut de la chaire dans les églises profanées.

Dès le début de la Révolution la résistance éclata en Velay. Elle fut patiente et acharnée, tenace et opiniâtre.

À chaque instant, les puissants du jour se heurtèrent à une opposition impossible à briser. Rien n’y fit. La prison, le vol, la déportation, la guillo-tine même ne purent venir à bout des fiers montagnards vellaves.

Dès 1790 la force armée dut intervenir dans le canton de Loudes, du Monastier, de Saugues, de Fay, et dans toutes les régions d’Yssingeaux. Des projets de contre révolution “avaient été dénoncés” aux autorités sur tous ces points. Il y eut perquisition sur perquisition, arrestation sur arres-tation, mais il resta toujours assez de vaillants dans le pays pour continuer la lutte et donner du travail aux “chasseurs de brigands”.

La résistance commença sur le terrain religieux. La 1e République avait débuté dans la persécution par les Inventaires. Dans chaque commune, on dressa de longues listes des “ustensiles sacerdo-taux” et sans regret on emportait le butin au Puy.

Origine de la résistance —

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Mais partout où le vol légal tarda trop après l’inventaire, les vases sacrés, crucifix et ornements d’église s’éclipsèrent comme par enchantement sans qu’on put y remettre la main.

Ce fut le point de départ de la résistance. On se rendit compte que la Révolution n’était pas très puissante ; on comprit que l’on avait tort de trem-bler, que les premières impressions d’épouvante et de terreur que l’on avait eues étaient exagérées et qu’il était possible de lutter.

Bientôt il se fit une sorte d’émulation entre les braves gens de chaque paroisse. Chacun voulut faire quelque chose, sauver quelque relique, quel-que objet précieux.

Les autorités révolutionnaires ne pouvaient arriver à découvrir les coupables et ne voulant laisser de pareils forfaits impunis, eurent recours à l’invention terrible des “listes de suspects”.

Était suspect tout individu “dénoncé par l’opinion publique” c-à-d tout citoyen soupçonné par le premier venu d’être hostile à l’esprit de la Révolution, d’être coupable d’avoir sauvé une lampe d’église ou autre “ustensile sacerdotal”.

Comme on peut s’en douter, les listes des suspects furent bientôt sur-chargées de noms. Elles devinrent d’interminables litanies où se virent inscrits tous les honnêtes gens du pays, même les plus doux, les plus inoffensifs.

Dans chaque village, on voulut obliger ces suspects à se livrer à des manifestations “ civiques” ; on voulut les contraindre à assister aux offices des curés intrus.

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Il s’y refusèrent pour la plupart – les églises constitutionnelles restèrent dé-sertes : la foule des fidèles courut s’entasser dans les granges et les écuries où les prêtres réfractaires célébraient la messe.

Devant l’insuccès de cette mesure, une nouvelle institution fut alors établie, celle des “surveillants” (on dirait aujourd’hui des “mouchards”.) Il y en eut un par hameau et les “fiches” furent centralisées dans chaque chef-lieu de commune.

Les surveillants devaient “épier” les individus qui s’abstenaient d’assister aux offices du clergé constitutionnel, ceux qui ne chômaient pas le jour sacré du décadi, ceux qui ne travaillaient pas le Dimanche . . etc . etc …

–––––––––– Vainqueurs à Sanssac comme à Yssingeaux,

les royalistes décidaient de prendre l’offensive. Ils se sentaient appuyés par tous les insoumis dont on disait fort justement que “ne voulant pas se battre pour la République, ils se seraient battus contre elle.”

En quelques heures la nouvelle du combat et de la défaite des trou-pes républicaines avait fait le tour des communes voisines. De tous côtés on chantait victoire. En même temps, de nouvelles bandes de jeunes gens accou-raient du côté de Sanssac et du Pertuis, armés de faux, de socs de charrues, de piques et de fourches.

Le pillage de St Front qui fut incendié par les sans-culottes du Puy vint amener aux royalistes Yssingelais un renfort inattendu et considérable qui leur permit d’organiser au Pertuis un camp retranché et d’y mettre en dé-route l’armée républicaine envoyée du chef-lieu.

La région de St Front et de Fay-le-Froid était restée, dès le début de la Révolution, un centre royaliste inattaquable. En 1791, les curés intrus de Champclause, Fay, St Front, avaient été expulsés violemment.

La révolte éclata enfin, ouvertement, à la suite de la marche des sans-culottes sur St Front.

À tort ou à raison, St Front passait pour le centre du mouvement contre révolutionnaire de la région du Mézenc dont Fay-le-Froid était in-contestablement la capitale.

Les hauts plateaux dénudés et déserts qui séparaient ces deux loca-lités étaient occupés par des insoumis et des réfractaires. Battus par tous les vents, dépourvus d’arbres et même de plantations, ces vastes horizons n’étaient qu’un long tapis d’herbe rousse en été, de neige glacée en hiver.

Résistance dans la région du Mézenc —

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Le Mézenc, point culminant des Cévennes séparait le Velay du Viva-rais, dominant de sa masse sombre cette plaine ondulée par les replis de ter-rain dans lesquels s’abritaient quelques hameaux ou quelques fermes iso-lées aux toits de chaume bruni par les ans.

Un habitant des Estables Augustin Chazot, avait été dénoncé depuis déjà quelque temps comme “moteur des insurrections du canton de St Front”.

La révolte s’étendait de jour en jour. Dès 1793, les communes voisines du Monastier avaient pris les armes.

Le 29 Mars 1793, les représentants Faure et Lacoste, députés de la Convention pour la Haute-Loire et le Cantal prirent l’arrêté ci-après : “Considérant que le

plus grand nombre des communes des cantons de Fay et du Monastier présentent des montagnes presque inaccessibles ; qu’elles ont été

constamment un foyer de contre révolution, qu’elles forment uns chaine avec le camp de Jalès et les environs d’Yssingeaux ; qu’elles étaient comprises dans la grande conspiration de Saillans ; que les citoyens du Puy, pour prévenir des incursions dévastatrices ont été forcé d’y faire marcher la force armée ; qu’elles sont le repère d’un grand nombre de prêtres réfractaires qui ne cessent d’y allumer les torches du fanatisme et de la guerre civile ; que l’ordre et la tranquillité publique ne peuvent être rétablis dans ce départe-ment avant qu’il n’ait été purgé de ces êtres malfaisants.

Arrêtons :

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Que les officiers municipaux des communes de St Front, Laussonne, Lantriac, les Estables, Montusclat, St Julien Chapteuil, Champclause, se rendront au Puy dans un délai de 24 heures pour y rendre compte des dit at-troupements, donner la liste de tous les citoyens de leur connaissance qui en font partie, déclarer pourquoi ils ont souffert que les dites Communes soient privées d’un curé constitutionnel …… faire connaître si les prêtres réfractai-res n’ont point pratiqué dans les bois des antres qu’ils habitent, s’il a été dit des messes dans les chapelles particulières, dans les greniers ou les caves … etc ..

Pour entendre les dits Maires et officiers municipaux, nommons les citoyens Borel, Liogier de Craponne, et Liogier de Pieyres administrateurs, Aulanier, Blou, Brunel, Laussac, Arnaud, Descours, Vincent, Malzieu, Chauchat et Hilaire qui se formeront en commission …. Et si les indications qui leur seront données ne sont pas suffisantes pour dévoiler les trames de l’horrible complot attenté contre la sûreté publique, nous les autorisons à se transporter séparément sur les dites communes . . . à requérir au besoin la force publique, à mettre en état d’arrestation tous ceux qui seront prévenus.

Les communes de Coubon, Chaudeyrolles, les Estables, Laussonne, Freycenet-Latour, Saugues, Lantriac, Champclause, St Front, les Vastres, et toutes les autres qui ont refusé ou retardé de se conformer à la loi seront te-nues dans les 24 heures de fournir leur contingent ; faute par elles de s’y conformer, elles seront dénoncées à la Convention pour être réputées en état de rebellion.

Signé : Faure, Lacoste

À la suite de cet arrêté, il y eut encore des poursuites, mais elles ne

donnèrent pas grand résultat. Quelques paysans furent arrêtés, quelques

prêtres incarcérés.

————————

Voici quelques épisodes connus concernant la

paroisse des Estables : 1° Clergé paroissial – La paroisse avait comme pasteur l’abbé J.B. Gleizon curé des Estables depuis 1784. Le vicaire était l’abbé Chazot qui deviendra curé des Estables à la mort de M. Gleizon en 1803.

Les Estables pendant la Révolution —

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Ces deux prêtres restèrent fidèles à leur foi et au Souverain Pontife. Mais en retour ils durent pendant la tourmente se cacher. Le curé Gleizon exerçait, dit-on son ministère en cachette et c’est au petit mou-lin qu’il aurait administré un certain nombre de baptêmes. Il aurait célébré la messe notamment dans une cachette de la ferme de Camajou. On prétend qu’on y a conservé longtemps à Camajou une planche où le prêtre aurait gravé au couteau l’image d’un calice et sur laquelle nos prêtres auraient cé-lébré longtemps le saint sacrifice. Mais ce souvenir a disparu et cédé à prix d’argent.

On raconte que des révolutionnaires venus de Rosières avaient mission de s’emparer du curé réfractaire M. Gleizon. La troupe se présente inopinément à la cure pour la perquisition. M le curé eut à peine le temps de passer de la cuisine à la souillarde au moment où les hommes fai-saient irruption dans le presbytère. Le chef du

détachement du nom de guerre de Belle Rose, s’avançant seul devant ses

hommes entre le premier à la souillarde où il trouve le pauvre curé blotti dans un coin. L’abbé Gleizon était comme lui originaire de Rosières. Que se passa-t-il à l’instant dans l’âme du chef de détachement. Toujours est-il qu’il voulut avoir pitié de son compatriote. Sans rien ébruiter de sa décou-verte, il fit signe des yeux au pasteur de ne pas bouger. Et retournant à la cuisine où l’attendaient ses hommes, il leur commanda d’aller dîner pour continuer après la visite minutieuse de la cure.

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Il va sans dire que le pauvre pasteur mit à profit ces instants de répit pour se cacher et se sauver.

Il est probable que le vicaire avait dû chercher refuge hors de la paroisse pendant la tourmente révolutionnaire, car il n’est guère question que du curé dans les divers évènements de la paroisse.

2° Prêtre jureur – Il y eut un prêtre assermenté dans la paroisse. Ce fut François Giraud, originaire de Francillon. Au début de la Révolution, il se serait caché aux Plantins. Et puis il en serait venu à prêter serment et nommé officiellement curé assermenté aux Estables même. Sa vie du reste fut loin d’être édifiante. Il jeta la soutane aux orties, se ma-ria, laissant de la descendance dans le pays et finit ses jours comme concierge à la prison du Puy, pour aller mourir enfin à Freycenet-Lacuche en 1820 où paraît-il il fut enterré religieusement, ce qui permet de supposer que le malheureux prêtre a du rentrer en grâce avec Dieu et sa conscience avant de mourir.

Évidemment le culte constitutionnel du prêtre jureur n’attirait pas foule à l’église. Du reste le curé assermenté n’était rien moins qu’édifiant, à ce que l’on raconte. Il lui arrivait assez souvent, dit-on, de célébrer sa messe étant pris de boisson. On raconte à cette occasion, que pour ridiculer sa conduite, une femme de l’endroit conduisait ses porcs à l’église pour braver l’indigne officiant.

Lorsque le calendrier liturgique fut changé contre des noms laïques, le curé jureur, par forfanterie sans doute, se para ostensiblement d’un nom d’emprunt et troqua son prénom de François contre celui de Sapin parce que disait-il, c’était un grand arbre (allusion peut-être à sa haute taille) et si-gnait tous ses actes : Sapin Giraud.

Que ce prêtre devint concierge de la prison du Puy, on le trouve men-tionné en cette qualité dans le livre de M. Boudon Lashermes et voici en quels termes :

Le Général de la Mothe, chef des royalistes et organisateur du camp du Pertuis est en prison au Puy. Le corps de garde, par ordre de l’officier de service, est mandé vers le cachot du détenu pour le fusiller. Les soldats se présentent à la porte de la cellule, mais devant la résistance opiniâtre du gé-néral, ils hésitent, craignant pour leur vie.

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Et c’est ici que le narrateur ajoute : “Le ci-devant abbé Giraud, prêtre apostat devenu concierge de la prison dé-cide enfin la garde à pénétrer dans le cachot dont il ouvrit la porte. Après l’assassinat du détenu, l’apostat Giraud, écrit encore l’auteur du livre, écrivit froidement sur le registre de la prison cet acte de décès laconique : Le nommé général Lamothe a cessé de vivre ce jour d’hui 14 Vendémiaire an IV de la République vers ç heures du soir. Il a été enterré vingt-quatre heures après son décès.

Il est encore question du concierge Giraud lors de la mort de l’abbé Mermet curé insermenté de St Ferréol d’Aurouze qui arrêté à St Didier le 21 Août 1798, fut conduit le lendemain à la prison du Puy, condamné à mort et fusillé le 15 Septembre. Quand le moment suprême fut arrivé, le vaillant dé-fenseur de la foi sortit de la prison, les mains jointes autour de son chapelet et pria pendant le trajet de la prison au boulevard St Louis où il reçut le coup de la mort.

“Puisse mon exemple, disait ce prêtre à la veille de sa mort, en fixant avec compassion le concierge Giraud, ramener ceux qui ne pensent pas comme moi”. 3° Tribunal de justice à l’église paroissiale – On rendait la justice à l’église qui était évidemment le temple du culte constitutionnel. À signaler parmi les farouches révolutionnaires de l’endroit : Souteyran des Estables , Giraud des Estables, Mariac de la Cesse, marchand de biens. 4° Arbre de la liberté – Les sans-culottes avaient planté l’arbre de la liberté sur la place, et personne, bien sûr, n’osait y toucher. Il arriva cependant qu’un jour un paysan Rivier, surnommé le baron, s’en vint avec une paire de bœufs de Rouenne où il habitait, abattit crânement l’arbre sacro-saint et alla le jeter dans le ruisseau qui coule sous le ferme de Malosse. Chose digne de remarque : notre gaillard ne fut pas inquiété.

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À propos des Réquisitionnaires des Estables (d’après un document authentique de

l’époque transcrit ci-après)

État des Dépenses que la troupe stationnée aux Estables pour faire

rendre les Réquisitionnaires déserteurs et conscrits de la première classe pendant le temps de quinze jours et demi qui y sont resté.

Premièrement au citoyen Giraud de Francillon pour son frère Jean Gi-

raud réquisitionnaire, qui avait le citoyen Brigadier Plipon des hussards chez lui, dit avoir fait des dépenses pendant dix jours qu’il est resté chez lui pour faire rendre Jean Giraud son frère réquisitionnaire, à six livres par jour y compris le cheval, la somme de soixante francs, ci ……...…60L, 0 s 0l

Plus le premier nivose a été placé chez le dit Giraud trois hussards aux dépens du dit Giraud, qui ont resté chez lui les deux jours avec leurs che-vaux à six livres par jour y compris leurs chevaux, monte la somme de trente six frs, ci…..………………………………………...….……36L, 0 s 0l

Plus par ordre du Brigadier avec les deux hussards qui a désiré être aux Estables, qui étant chez lui ont dépensé chez Chanut cabaretier aux Es-tables dans trois jours la somme de soixante quatorze livres quatre sols, ci………………………………………………………………...…74L, 4 s 0l

Total : Cent soixante dix frs quatre sols, ci …………………170L, 4 s 0l Toute la dépense ci-dessus a été payée par le citoyen Louis Giraud qui a été dit solvable et a signé sur le registre : Giraud.

x x x

S’est de même présentée Marie Anne Eyraud, faisant pour Antoine et Jacques Eyraud ses frères réquisitionnaires, qui a logé deux chasseurs pour les faire rendre ; lui ont dépensé dans les cinq jours la somme de quarante livres, ci…………..……………………………………………...…40L, 0 s 0l

Plus autres deux chasseurs au cabaret chez Arsac, la somme de qua-rante deux livres, ci……………………………………………..…42L, 0 s 0l

Total : quatre vingt deux livres, ci…………………….…...…..82L, 0 s 0l x x x

S’est présenté Jacques Brun granger au Tombarel qui a eu deux hus-sards avec leurs chevaux pour faire rendre son fils réquisitionnaire, avoir fait de la dépense dans dix jours qui sont restés chez lui à sept livres

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chacun par jour y compris leurs chevaux, la somme de cent quarante livres, ci…..………………………….……………………………...……140L, 0 s 0l

Plus se sont fait donner au dit Brun pour leurs dépenses la somme de quatre vingt une livres, et à leur départ, par ordre du citoyen Plipon briga-dier, en ont rendu la somme de trente livres. Reste dû celle de cinquante une livres, ci…………….…………… 51L, 0 s 0l Le dit Brun déclare le prouver et a dit ne savoir signer. De ce enquis et requis

Total : Cent quatre vingt onze livres, ci………………………191L, 0 s 0l

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Antoine Lavastre grangier à Belarbre qui a eu deux hussards avec leurs chevaux pour faire rendre Pierre Lavastre son frère réquisitionnaire, avoir fait de la dépense dans dix jours qui ont resté chez le dit Lavastre, à sept francs chacun par jour y compris leurs chevaux, la somme de cent quarante livres, ci…………………………………………….…………… 140L, 0 s 0l

Plus se sont fait donner au dit Lavastre pour leurs dépenses la somme de soixante dix-huit livres, ci…………………………………… 78L, 0 s 0l

Total : Deux cent dix-huit livres, ci……………………….…218L, 0 s 0l Le dit Lavastre s’oblige à le prouver et déclare ne savoir signer. De ce enquis et requis.

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Le citoyen Pierre Crespin de Chabannes, Commune des Estables, qui a eu deux chasseurs pour faire rendre son fils réquisitionnaire, qui ont été nourris par Pierre Chanut cabaretier aux Estables, avoir fait de la dépense dans onze jours qui ont été pour son compte, de l’avis du dit Crespin et Chanut à la somme de quatre vingt quatre livres, et le dit citoyen Crespin signe: Crespin

Total : quatre vingt quatre livres, ci…………………………….84L, 0 s 0l x x x

S’est présenté le citoyen Allix du mas des Rûches, commune des Estables, qui a logé deux chasseurs pour faire rendre son fils réquisitionnaire. Y étant arrivés le 21 frimaire dernier et ils s’y sont bien comportés jusqu’au 23 du dit mois, qui s’étant assemblés aux autres quatre hussards qui étaient pour le même, fit loger deux à Belarbre et deux au Tombarel, maisons voisines. Et après avoir diné tous les six au Tombarel, en se retirant emplis de vin, étant environ à deux cent pas de la maison des Rûches, le dit Allix les entendit

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crier : Du vin ! du vin !... De suite ils en mirent sur la table. Et étant entrés tous les six chez le dit Allix, au premier abord l’un des hussards qui étaient logés à Belarbre donne un coup du bout de la poignée de son sabre au père Allix, plus que septuagénaire, qui lui enfonça deux côtes. Et demandant toujours du vin et autre chose, quoiqu’on leur dit qu’il y en avait sur la ta-ble, sans que rien ne peut les apaiser, au point que, tantôt ils menaçaient d’en tuer l’un présentant au col le sabre dégainé, tantôt ils menaçaient de je-ter d’autres dans le feu en leur disant: "Tiens, voilà ta place"; en sorte que cette pauvre famille fut obligée d'abandonner leur maison dans la nuit. Et Allix chercha un asile chez l'agent. Et ils ne s'occupèrent toute la nuit qu'à boire, manger, casser verres, bouteil-les, plats et assiettes. Ils y tuèrent sept poules, les mangèrent ou emportè-rent. Ils déclarent leur manquer une chemise, une paire de bas, les courroies d'une selle, jusqu'à arracher le robinet de la barrique et le vin se répartit par terre; ils y usèrent dans cette nuit, environ une douzaine de livres de beurre. Et il y a eu depuis deux enfants de cette famille qui sont dangereusement malades de la peur qu'ils eurent dans cette nuit; si la mort s'ensuit, perte ir-réparable. Et le matin ces pauvres gens n'osant se retirer dans leur maison, l'agent en-voya au Brigadier des hussards et au sergent des chasseurs qui vinrent de suite, et conduisirent cette pauvre famille dans leur maison, qui s'était réfu-giés chez l'agent. Et y étant arrivés sur les huit heures du matin, ils y trouvè-rent les six militaires et les firent retirer. La dépense de cette nuit ou des jours ci-dessus s'élève à plus de deux cents livres, ci……. ………………………………………...………….200L, 0 s 0l Et le dit Allix offre de le prouver et a signé: Allix. Total des dépenses faites au dit Allix: Deux cents livres, ci.…….200L, 0 s 0l

x x x S'est présenté Jean-Antoine Teyssier, qui a logé deux chasseurs pour faire rendre Jean-François Teyssier, son frère réquisitionnaire, dit les avoir mis chez Arsac cabaretier aux Estables. Arrivés le 21 frimaire dernier, les ayant nourris et chauffés aux dépens du dit Teyssier jusqu'au 30 du dit mois; ayant pris le diner en partant, déclare avoir fait la dépense pendant le dit

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temps de la somme de cent six livres dix sols, ci:………………. 106L, 10 s 0l x x x

Louis Arsac cabaretier dit avoir nourri deux chasseurs pour le compte de Claude Bonnefoy faisant pour son frère réquisitionnaire. Ont fait la même dépense que ci-dessus, la somme de cent six livres dix sols, ci:….……………………………………….………….106L, 10 s 0l

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Autre deux chasseurs qui avaient été mis chez Magdeleine Pestre, mère de Théofrède Guilhot. Les autres qui avaient des réquisitionnaires crièrent toujours jusqu'à ce que l'agent et adjoint y en eurent placé même en les me-naçant malgré les remontrances des agents et adjoint en leur disant qu'ils avaient un passeport, nous fumes forcés d'y en mettre, que l'agent assigne nonante six livres, ci:………….………………………………… 96L, 0 s 0l

Plus pour réparer leurs souliers, tabac, de les faire blanchir, quatre livres, ci: …………….…………………………………………………… 4L, 0 s 0l

Total: cent livres, ci: ……………………………………… 100L, 0 s 0l x x x

Plus deux hussards avec leurs chevaux arrivés le premier nivôse chez le dit Arsac, qui avaient été délogés y restèrent cinq jours. La dépense se monte la somme de Cent douze livres, ci: ……..… 112L, 0 s 0l Plus y ont cassé six verres: douze sols, ci:……………………....… " 12 s 0l

Plus, à leur départ un pot vin blanc: vingt six sols, ci: ……….… 1L, 06 s 0l Total: Cent dix sept livres dix huit sols, ci: …………….… 117L, 18 s 0l

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Pour deux chasseurs au dépens du citoyen Arsac, conscrit, pour trois jours, pour souliers blanchis ou tabac, la somme de trente six livres, ci:…………………………………………………………………..36L, 0 s 0l

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Pierre Surrel du Mas commune des Estables a logé deux chasseurs pendant huit jours pour faire rendre son fils réquisitionnaire, dit avoir fait des dépenses pour le dit temps de la somme de Cinquante sept livres, ci:…………………..……………………………………………...57L, 0 s 0l A dit le prouver et a déclaré ne savoir signer. De ce enquis et requis.

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Vital Gibert du Mas commune des Estables a logé deux chasseurs

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pendant huit jours pour faire rendre son fils réquisitionnaire, dit avoir fait des dépenses pendant le dit temps la somme de cinquante sept livres. Ci:………………………………………………………………….57L, 0 s 0l

À déclarer le prouver et ne savoir signer. De ce enquis. x x x

Le citoyen Gibert de Coutanson, pour deux jours deux chasseurs pour faire rendre son frère réquisitionnaire: la somme de seize livres. À dit le prouver et ne savoir signer. De ce enquis. Ci:……………………….16L, 0 s 0l x x x

Le… (illisible)… pour deux journées de deux chasseurs logés chez Chanut, cabaretier, pour faire rendre son fils conscrit: la somme de Vongt deux livres dix sols. A déclaré ne savoir signer mais le prouver par Chanut qui a fourni. Ci:……………………………………………….…..22L, 0 s 0l x x x

Falcon de Blôt conscrit pour un jour deux chasseurs a payé la somme de douze livres. Ci:…………….……………………………….… .12L, 0 s 0l

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Plantin du Chanaux, pour trois journées de deux Chasseurs pour faire rendre son frère réquisitionnaire, a payé pour dépenses à Pierre Chanut ca-baretier, la somme de trente trois livres, disant ne pouvoir signer, mais le prouver par le dit Chanut. Ci: …………….………………….…..33L, 0 s 0l

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Pierre André Morel de Roche Aubert pour quatre journées de deux Chasseurs pour le faire rendre comme réquisitionnaire, a payé pour la dé-pense des dits deux chasseurs qui ont logé chez Pierre Chanut cabaretier aux Estables la somme de quarante livres.

Ci:……………………….. 40L, 0 s 0l x x x

L'agent de la Commune des Estables a payé au citoyen Chanut pour le diner de deux officiers ou Commandants, à leur arrivée le 21 frimaire der-nier, la somme de Dix neuf livres, y compris six livres de dépense qu'un chasseur avait faites qui les avait accompagné. Le dit Chanut m'a fait acquit.

Ci:……………………….. 19L, 0 s 0l

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Le 26 frimaire An 7, l'agent a payé acompte trente six livres au Citoyen Lieutenant Reisse. Ci:…...………….…………………...………… 36L, 0 s 0l Plus au départ de la troupe des chasseurs et du Lieutenant qui partirent le second nivôse présent. L'agent paya au dit Lieutenant: vingt quatre livres. Ci:……………………………………………………………….... 24L, 0 s 0l

Total: Soixante livres. Ci: …………………………………… 60L, 0 s 0l x x x

Le 26 frimaire dernier payé au citoyen Chanut pour le diner du Lieutenant et le Brigadier des Hussards de celui qui l'avait conduit la somme de seize livres. Ci:…...………….………………………………...………… 16L, 0 s 0l Plus pour douze livres pour leurs chevaux avant leur départ la somme de douze livres. Ci:…...………….…………………………………… 12L, 0 s 0l

Total: Vingt huit livres. Ci: ………………………………….. 28L, 0 s 0l Total: la somme de Mille sept cent cinquante deux livres deux sols.

Ci: ………………………………..1752L, 2 s 0l

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Ainsi avons arrêté le présent Compte à la somme de Mille sept cent cinquante deux livres deux sols. De conformité aux déclarations écrites dans nos regis-tres et signées par les particuliers déclarant qui ont pu signer, et les autres ont offert de le prouver. En foi de quoi avons dressé le présent État pour servir en ce que de raison. Aux Estables de dizième Nivôse An sept de la République française une et indivisible.

Pour extrait conforme. Signature: Eyraud agt. Adjt.– Sanial adjt

PS. Plus à Théofrède de Guilhot: quarante quatre livres pour les dépenses qu'il dit avoir faites dans ses voyages, laquelle jointe à celle de cent livres de la dépense des Chasseurs font la somme de Cent quarante quatre livres, por-tée par la lettre des citoyens administrateurs du département en date du 4 nivôse an sept. Ci: ………………………...…………………….. 144L, 0 s 0l

Total de toutes les dépenses: Mille sept cent quatre vingt seize livres deux sols. Ci: ……………….……..1796 Liv, 2 sols

Signé: Eyraud agt.mal – Chanial adjt