THÈSE DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 2A Brice, sans qui je n'aurai probablement jamais fini...

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1 Année 2013 Thèse n° 2104 THÈSE pour le DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 2 Ecole doctorale Sociétés, Politique, Santé Publique Mention : Santé Publique Option : Epidémiologie Présentée et soutenue publiquement Le 9 décembre 2013 Par Gaëlle COUREAU Né(e) le 28 Avril 1978 à Paris XIV Effets sanitaires des champs électromagnétiques et tumeurs du système nerveux central. Membres du Jury M. Patrick BROCHARD, PU-PH ...........................................................Président Mme Martine HOURS, DR.....................................................................Rapporteur M. Marcel GOLDBERG, PU ..................................................................Rapporteur M. Roger SALAMON, PU-PH ...............................................................Directeur de thèse Mme Isabelle BALDI, MCU-PH ............................................................Membre du jury M. Pascal GUENEL, DR.........................................................................Membre du jury

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Année 2013

Thèse n° 2104

THÈSE

pour le

DOCTORAT DE L’UNIVERSITÉ BORDEAUX 2

Ecole doctorale Sociétés, Politique, Santé Publique

Mention : Santé Publique

Option : Epidémiologie

Présentée et soutenue publiquement

Le 9 décembre 2013

Par Gaëlle COUREAU

Né(e) le 28 Avril 1978 à Paris XIV

Effets sanitaires des champs électromagnétiques

et tumeurs du système nerveux central.

Membres du Jury M. Patrick BROCHARD, PU-PH ........................................................... Président

Mme Martine HOURS, DR ..................................................................... Rapporteur

M. Marcel GOLDBERG, PU .................................................................. Rapporteur

M. Roger SALAMON, PU-PH ............................................................... Directeur de thèse

Mme Isabelle BALDI, MCU-PH ............................................................ Membre du jury

M. Pascal GUENEL, DR ......................................................................... Membre du jury

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Remerciements

A notre président du jury, le Pr Patrick Brochard

Vous me faites l'honneur de présider ce jury de thèse et je vous en remercie. Merci

également de l'intérêt que vous portez à ce travail et pour l'avoir suivi de près ou de loin.

Soyez assuré de ma profonde gratitude.

Aux rapporteurs, le Dr Martine Hours et le Pr Marcel Goldberg,

C'est un honneur pour moi que vous ayez accepté de juger ce travail. Par votre expertise

dans le domaine des expositions professionnelles, environnementales et des champs

électromagnétiques, votre jugement apportera des éléments de réflexions qui me feront

assurément avancer. Veuillez trouver ici le témoignage de mon profond respect.

A notre directeur de Thèse, le Pr Roger Salamon

En acceptant d'être directeur de thèse, vous m'avez permis de poursuivre dans la voie de

la recherche. Je vous suis reconnaissante de la confiance que vous m'accordez depuis

plusieurs années et de votre soutien dans mon parcours. Pour tout ce que vous entreprenez, et

la passion que vous transmettez, soyez assuré de mon admiration et de mes sincères

remerciements.

Aux membres du jury

Au Dr Isabelle Baldi

Je te remercie infiniment d'avoir accepté de diriger ce travail tout au long de ces trois années.

Tu m'as fait découvrir le monde compliqué de l'épidémiologie environnementale et par tes

compétences j'ai beaucoup appris. Ton énergie à monter les projets m'impressionne. Sois

assurée de ma reconnaissance pour le temps que tu m'as consacrée et de mes chaleureux

remerciements.

Au Dr Pascal Guenel

Je vous remercie d'avoir accepté d'être membre de ce jury. Votre expérience et le regard que

vous porterez sur ce travail m'apporteront beaucoup. Trouvez ici le témoignage de ma

respectueuse considération.

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A tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à cette thèse.

Au Professeur Salmi, pour son accueil au sein de l'Isped

A toute l'équipe du LSTE, je vous remercie pour votre accueil et votre disponibilité. Un merci

tout particulier à Anne pour son écoute, sa patience et sa rigueur toujours mêlée de douceur!,

à Xavier pour son aide pour les questionnaires, à Christel pour son soutien logistique et sa

gentillesse et aux gentils membres du staff pesticide! Merci à l'équipe ESSAT pour leur aide

au sujet des classifications professionnelles.

A toute l'équipe du registre des cancers. Merci infiniment pour votre patience tout au long de

cette thèse. Merci pour avoir su avancer et prendre de nombreuses initiatives quand je n'étais

pas très disponible. Travailler avec vous est un plaisir de tous les jours et je me réjouis de

continuer cette aventure avec vous.

Ensuite, dans un ordre très aléatoire et surtout avec le moins d'oublis possible je l'espère…

A Brice, sans qui je n'aurai probablement jamais fini cette thèse. Merci pour tout ce que tu as

fait depuis un an au registre, pour tes compétences, ton enthousiasme et ton énergie. Tu as su

faire l'unanimité dans l'équipe et gagner la confiance de tout le monde. Merci enfin pour ton

amitié, travailler avec toi est un plaisir.

A Simone, pour ton soutien quotidien dans les aspects scientifiques mais aussi "management"

au registre. Merci pour tout ce que tu m'apprends, pour ton dynamisme et ta gentillesse à mon

égard. J'espère pouvoir continuer à travailler à tes cotés.

A Geneviève à qui je souhaite exprimer toute ma reconnaissance. Merci pour ta disponibilité

et le temps que tu me consacres alors que le tien est compté. Par ta rigueur, tes compétences,

ta volonté et ta bienveillance, tu es un modèle à bien des égards.

A Marianne. Je ne suis pas sure que ces remerciements puissent être à la hauteur de ce que je

souhaite exprimer. Merci de ta patience et de ton écoute de tous les jours qui s'ajoutent à tes

compétences. Merci pour ton aide permanente qu'il s'agisse de l'enseignement mais aussi de

tout ce que tu as fait pour cette thèse. Je n'en serais pas là aujourd'hui sans toi. Merci de ta

bienveillance, de ta gentillesse… et j'espère que nous pourrons continuer à travailler encore

longtemps ensemble. Merci d'être là…

Merci à Bernard Veyret et Isabelle Lagroye pour leurs conseils, leurs explications et leur

disponibilité. Merci à Anne Jaffré sans qui ce travail n'aurait pas vu le jour. Je te suis très

reconnaissante de ta disponibilité lorsque j'en ai eu besoin alors que la situation n'était pas

évidente. Merci à toute l'équipe du centre de documentation pour votre collaboration et votre

énergie pour la base de donnée M&S, et votre accueil quand je passe vous embêter! Merci à

Laurianne pour la saisie de données précieuses!

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A tous ceux qui ont rendu ces 10 années à l'Isped un plaisir.

Entre autres…. l'équipe du GECSA, Rodolphe pour cette énergie débordante qui donne des

ailes, Ludivine, toujours à l'écoute de nos intérêts, Quitterie avec qui partager le bureau est un

plaisir, Karen pour tous ses conseils ainsi que Hugues Loiseau, Pierre Lebailly et Ray Cook

pour leurs relectures précieuses.

Merci à l'équipe pédagogique pour tous les échanges enrichissants, au CREDIM et au

secrétariat pédagogique pour leur disponibilité, leur efficacité et leur gentillesse.

A ma famille

Merci de m'avoir toujours soutenue dans mes démarches. Merci pour votre affection et tout ce

que vous m'apportez. Merci à Stéphane et Maiwenn pour leur humour, et leurs supers diners.

Merci à Emilie et Maher pour être aussi présents même aussi loin. Emilie, merci pour ton

soutien aux moments voulus comme toujours. On espère bien venir vous faire un coucou en

Australie! Vous me manquez beaucoup. Merci de me donner la chance d'avoir une aussi

chouette famille!

A mes amis de Paris,

Même si la distance nous sépare vous comptez toujours autant.

A mes amis de Bordeaux,

Merci à tous pour votre affection, votre présence, autant dans les moments de joie que dans

les moments plus difficiles. 10 ans déjà… et j'espère encore longtemps.

…Et à ceux exilés à Montréal… et oui merci cette belle complicité, pour ce bel été et tous ces

moments partagés.

A Vincent,

Merci de m'avoir ouvert de nouveaux horizons, de me faire partager tes passions et de me

faire rêver. Merci pour ton affection de tous les jours, tes nombreuses attentions qui me

touchent plus que tu ne l'imagines et d'avoir su apporter à ma vie ce qui me manquait. Merci

d'avoir changé ma vie et cette nouvelle aventure qui débute (espérons après la soutenance…),

à vivre avec toi, me comble de bonheur.

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Partenaires du projet

Financeurs

Association pour la Recherche contre le Cancer

Fondation pour la Recherche Médicale

Ligue contre le Cancer

Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail

Collaborations universitaires du projet :

GRECAN EA 1772, Université de Caen Basse Normandie

EA 241 Institut Universitaire de Recherche Clinique Université Montpellier1

Partenaires institutionnels du projet :

CHU Bordeaux, service de neurochirurgie

CHU, service d'anatomopathologie

Remerciements.

JM. Constans, O. Coskun, S. Eimer et A. Vital pour leurs expertises radiologiques et

anatomopathologiques.

Les enquêteurs, C.Auguin, G. Blaizot, AS. Lacauve, L. Molinari, E. Niez, X. Schwall and S.

Schwall.

A. Jaffré, V. Loyant, N. Bousquet and C. Dantas pour leur collaboration et les cliniciens ayant

aidé à l'inclusion des patients.

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Résumé

Contexte. Au cours du siècle, les expositions aux champs électromagnétiques se sont

multipliées avec l'électricité et les moyens de télécommunications. En 2002, les champs

électromagnétiques d'extrêmement basse fréquence (champ électromagnétique-EBF) ont été

classés comme possiblement cancérogène pour l'homme, suivis des radiofréquences en 2011.

A ce jour, ce rôle cancérigène reste controversé. L'association entre les tumeurs cérébrales

(TC) et l'exposition aux champs électromagnétiques a été étudiée dans une étude cas-témoins,

CERENAT.

Méthodes. Les sujets de plus de 16 ans, résidant dans quatre départements français, avec un

diagnostic de TC posé en 2004-2006 ont été inclus, ainsi que 2 témoins appariés par cas. Le

calendrier professionnel détaillé et l'utilisation du téléphone portable (TP) ont été recueillis

dans un questionnaire standardisé lors d'un entretien en face-à-face afin d'estimer l'exposition

aux champs électromagnétiques-EBF (par l'application d'une matrice emplois-expositions), et

aux radiofréquences.

Résultats. L'étude a inclus 596 cas et 1 192 témoins. Aucune association n'a été observée

entre l'exposition aux champs électromagnétiques-EBF et les gliomes ou les méningiomes.

Pour les neurinomes, le risque augmentait avec l'exposition, non significativement, atteignant

un rapport de cotes (RC)=2,7 [0,8-9,0] pour une exposition moyenne sur la vie ≥ 0,2µT. Par

ailleurs, l'usage régulier du TP (O/N) n'était pas associé aux TC (RC=1,1 [0,8-1,4]).

Cependant, une association significative était observée pour les gliomes chez les plus grands

utilisateurs pour une durée cumulée des appels ≥ 896 heures (RC=2,3 [1,4-3,8]). Les risques

étaient plus élevés pour les tumeurs temporales, l'utilisation professionnelle et l'utilisation

urbaine du téléphone.

Conclusion. Nos résultats vont dans le sens des études antérieures, montrant une association

entre les tumeurs cérébrales et l'utilisation importante du TP; et l'absence d'association avec

l'exposition aux champs électromagnétiques-EBF. Cependant, le lien entre champs

électromagnétiques-EBF et neurinomes reste à explorer, de même que le suivi à plus long

terme des effets du TP.

Mots clés

Tumeur du système nerveux central, Champs électromagnétiques, Champ magnétique

extrêmement basse fréquence, Radiofréquences, Téléphone portable, Matrice emplois-

expositions, Etude cas-témoin, Gliome.

EA 3672 "Laboratoire Santé, Travail, Environnement" (LSTE)

Centre de recherche Inserm U897 Epidemiologie-Biostatistiques

ISPED Institut de Santé Publique, d'Épidémiologie et de Développement

Université Bordeaux Segalen

146 rue Léo Saignat- 33076 Bordeaux Cedex

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Health effects of electromagnetic fields and tumors of the central nervous

system.

Abstract

Context. During the century, exposure to electromagnetic fields have increased with

electricity and telecommunications facilities. In 2002, extremely low frequency

electromagnetic fields (ELF-EMF) have been classified as possibly carcinogenic to humans,

followed by radiofrequencies in 2011. To date, this carcinogenic role remains controversial.

We investigated the association between brain tumors and exposure to electromagnetic fields

in a case-control study, CERENAT.

Methods. Subjects over 16 years, living in four French areas, with a diagnosis of brain tumor

in 2004-2006 were included, with 2 matched controls per case. The detailed occupational

history and mobile telephone use were collected in a standardized questionnaire during a face-

to-face interview to estimate exposure to ELF-EMF (using job-exposure matrix) and to

radiofrequencies.

Results. The study included 596 cases and 1192 controls. No association was observed

between exposure to ELF-EMF and gliomas or meningiomas. For neuromas, the risk

increased with exposure, not significantly, reaching an odds ratio (OR)=2.7 [0.8 - 9.0] for a

life-long mean exposure ≥ 0.2 µT. Moreover, regular use of mobile phone (Y/ N) was not

associated with brain tumor (OR=1.1 [0.8 - 1.4]). However, a significant association was

observed for gliomas in the heaviest users when considering a life-long cumulative duration

of calls ≥ 896 hours (OR=2.3 [1.4 - 3.8]). Risks were higher for temporal tumors,

occupational or urban mobile phone use.

Conclusion. Our results are consistent with previous studies showing an association between

brain tumors and the extensive use of MP, and no association with exposure to ELF-EMF.

However, the association between ELF-EMF and neuromas remains to be explored, as well as

the follow of mobile phone effects in the long term.

Keywords

Brain tumor, Electromagnetic fields, Extremely low frequency electromagnetic fields,

Radiofrequency electromagnetic fields, Mobile phone, Job-exposure matrix, Case-control

study, Glioma.

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Production scientifique liée au sujet

Article publié Baldi I, Coureau G, Jaffre A, Gruber A, Ducamp S, Provost D, et al. Occupational and

residential exposure to electromagnetic fields and risk of brain tumours in adults: A case-

control study in Gironde, France. Int J Cancer. 2011 Sep 15;129(6):1477-84.

Article en révision Coureau G, Bouvier G, Lebailly P, Fabro-Peray P, Gruber A, Leffondre K, Guillamo JS,

Loiseau H, Mathoulin-Pélissier S, Salamon R, Baldi I. Mobile phone use and brain tumors in

the CERENAT case-controls study. Occupational and Environmental Medicine.

Communication orale Coureau G, Bouvier G, Loiseau H, Lebailly P, Fabro-Peray P, Baldi I. Tumeurs cérébrales et

exposition aux radiofréquences des téléphones portables. Etude CERENAT. Congrès

ADELF-SFSP, Santé Publique et Prévention, Bordeaux, France, 17-19 octobre 2013.

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Table des matières

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES …………………………….………………...….14

INTRODUCTION .................................................................................................................. 15

1. CONTEXTE ................................................................................................................... 18

1.1. Les champs électromagnétiques ................................................................................ 19

1.1.1. Généralités et définitions ...................................................................................... 19

1.1.2. Sources de champs électromagnétiques non ionisants ......................................... 21

1.1.3. Effets biologiques des champs électromagnétiques : effets directs et aigus à court terme …………………………………………………………………………………...24

1.1.4. Règlementation ..................................................................................................... 25

1.2. Champs électromagnétiques et effets sanitaires ...................................................... 29

1.2.1. Effet biologiques .................................................................................................. 29

1.2.2. Effets sur la santé ................................................................................................. 33

1.3. Les tumeurs cérébrales .............................................................................................. 38

1.3.1. Les tumeurs .......................................................................................................... 38

1.3.2. Incidence .............................................................................................................. 40

1.3.3. Facteurs de risque des tumeurs du système nerveux central ................................ 41

1.4. Contexte local .............................................................................................................. 43

2. ETUDE CERENAT ....................................................................................................... 44

2.1. Méthodes ..................................................................................................................... 45

2.1.1. Population ............................................................................................................. 45

2.1.2. Recueil des données ............................................................................................. 46

2.1.3. Analyse des données. ........................................................................................... 47

2.2. RESULTATS .............................................................................................................. 48

2.2.1. Population incluse ................................................................................................ 48

2.2.2. Description de la population ................................................................................ 48

3. EXPOSITION PROFESSIONNELLE AUX CHAMPS MAGNETIQUES

EXTREMEMENT BASSES FREQUENCES ET TUMEURS DU SYSTEME

NERVEUX CENTRAL.......................................................................................................... 50

3.1. Etat des connaissances ............................................................................................... 51

3.1.1. Données de la littérature ....................................................................................... 51

3.1.2. Evaluation de l'exposition professionnelle ........................................................... 58

3.1.3. Objectif ................................................................................................................. 59

3.2. Méthodes ..................................................................................................................... 64

3.2.1. Population de l'étude ............................................................................................ 64

3.2.2. Données ................................................................................................................ 64

3.2.3. Analyse des données ............................................................................................ 68

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3.3. Résultats ...................................................................................................................... 70

3.3.1. Description de la population de l'étude ................................................................ 70

3.3.2. Gliomes ................................................................................................................ 75

3.3.3. Méningiomes ........................................................................................................ 79

3.3.4. Neurinomes .......................................................................................................... 81

3.4. Discussion .................................................................................................................... 84

3.4.1. Synthèse des résultats ........................................................................................... 84

3.4.2. Validité de l'étude ................................................................................................. 84

3.4.3. Analyse des résultats et comparaison avec les résultats de la littérature ............. 88

3.4.4. Perspectives et conclusions .................................................................................. 89

4. TELEPHONES PORTABLES ET TUMEURS CEREBRALES .............................. 91

4.1. Contexte ....................................................................................................................... 92

4.1.1. Constat .................................................................................................................. 92

4.1.2. Données de la littérature ....................................................................................... 93

4.1.3. Objectifs ............................................................................................................. 104

4.2. Méthodes ................................................................................................................... 107

4.2.1. Population d'étude .............................................................................................. 107

4.2.2. Données utilisées ................................................................................................ 107

4.2.3. Analyse des données .......................................................................................... 114

4.3. Résultats .................................................................................................................... 116

4.3.1. Description de la population incluse dans l'étude .............................................. 116

4.3.2. Utilisation du téléphone portable ....................................................................... 118

4.3.3. Association entre usage du téléphone portable et tumeurs cérébrales ............... 119

4.3.4. Analyses de sensibilité ....................................................................................... 127

4.4. Discussion .................................................................................................................. 131

4.4.1. Synthèse des résultats ......................................................................................... 131

4.4.2. Validité de l'étude ............................................................................................... 131

4.4.3. Comparaison avec les données de la littérature ................................................. 135

4.4.4. Impact sur l'incidence ......................................................................................... 136

4.4.5. Perspectives et conclusion .................................................................................. 138

5. CONCLUSION ............................................................................................................. 139

REFERENCES……………………………………………………………………………...…144

ANNEXES…………………………………………………………………………………….154

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Table des illustrations

Tableaux

Tableau 1. Caractéristiques des champs électriques et magnétiques. ...................................... 20

Tableau 2. Caractéristiques des générations de téléphonie mobile. ......................................... 24

Tableau 3. Restrictions de base pour les champs électriques et magnétiques alternatifs en

fonction des fréquences. ICNIRP. 1998. .......................................................................... 26

Tableau 4. Niveaux de référence pour l'exposition professionnelle et de la population générale

à des champs électriques et magnétiques alternatifs. ICNIRP. 1998. .............................. 27

Tableau 5. Données recueillies selon le type de questionnaire. CERENAT, 2004-2006,

France. .............................................................................................................................. 46

Tableau 6. Description de la population de l'étude CERENAT. 2004-206, France. ................ 49

Tableau 7. Publications étudiant l'association entre exposition professionnelle aux champs

magnétiques EBF et tumeurs du système nerveux central. .............................................. 55

Tableau 8. Synthèse des matrices emplois-expositions publiées concernant l'exposition

professionnelle aux champs magnétiques EBF. ............................................................... 60

Tableau 9. Professions n'ayant pas de valeur d'exposition dans la matrice emplois-expositions.

CERENAT, 2004-2006, France. ...................................................................................... 70

Tableau 10. Liste des 25 professions exercées les plus fréquentes, représentant 54 % du total

des professions rapportées par les sujets. CERENAT, 2004-2006, France. .................... 72

Tableau 11. Caractéristiques des sujets inclus dans l'analyse exposition professionnelle aux

EBF et tumeurs cérébrales. CERENAT, 2004-2006, France. .......................................... 74

Tableau 12. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF pour la sous-population

des gliomes. CERENAT, 2004-2006, France. ................................................................. 75

Tableau 13. Analyse ajustée de l'exposition aux champs magnétiques EBF, moyenne

géométrique de la TWA. CERENAT, 2004-2006, France. ............................................. 77

Tableau 14. Analyse ajustée de l'exposition aux champs magnétiques EBF, moyenne

arithmétique de la TWA. CERENAT, 2004-2006, France. ............................................. 78

Tableau 15. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF pour la sous-population

des méningiomes. CERENAT, 2004-2006, France. ........................................................ 79

Tableau 16. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF pour la sous-population

des neurinomes. CERENAT, 2004-2006, France. ........................................................... 81

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Tableau 17. Hiérarchisation de l'utilisation des données pour les appels passés. .................. 109

Tableau 18. Extrait du tableau de synthèse des coûts et durées des cartes de téléphonie mobile

prépayées, entre 1997 et 2007, selon les opérateurs de téléphonie mobile. ................... 110

Tableau 19. Caractéristiques des sujets inclus dans l'analyse téléphone portable et tumeurs

cérébrales. Etude CERENAT, 2004-2006, France. ........................................................ 117

Tableau 20. Description de l'utilisation du téléphone portable pour les 824 utilisateurs. Etude

CERENAT, 2004-2006, France. .................................................................................... 119

Tableau 21. Analyse ajustée pour chaque indicateur d'utilisation du téléphone portable.

CERENAT, 2004-2006, France. .................................................................................... 121

Tableau 22. Associations entre les tumeurs cérébrales et la durée cumulée des appels vie-

entière (présentation uniquement de la dernière catégorie ≥896 heures), selon la censure,

la localisation de la tumeur et les caractéristiques d'utilisation du téléphone. CERENAT,

2004-2006, France. ......................................................................................................... 126

Tableau 23. Analyse ajustée pour chaque indicateur d'utilisation du téléphone portable après

exclusion des proches et de leurs témoins appariés (N=1347). CERENAT, 2004-2006,

France. ............................................................................................................................ 130

Figures

Figure 1. Gammes de fréquence des ondes électromagnétiques. ............................................. 21

Figure 2. Représentation anatomique des lobes cérébraux. ..................................................... 38

Figure 3. Etapes d'attribution des valeurs d'exposition professionnelle aux champs

magnétiques EBF en fonction des emplois renseignés par les sujets. CERENAT, 2004-

2006, France. .................................................................................................................... 71

Figure 4. Méta-analyse de Repacholi 2012 et résultats des méta-analyses d'Ahlbom, 2009 et

Hardell 2009. Gliomes.Méningiomes ............................................................................ 105

Figure 5. Méta-analyse de Repacholi 2012 et résultats des méta-analyses d'Ahlbom, 2009 et

Hardell 2009. Méningiomes. .......................................................................................... 106

Figure 6. Analyse restreinte aux utilisateurs de téléphone portable (N=824, N=417, N=253).

Associations entre la durée des appels et les tumeurs cérébrales. .................................. 128

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Table des annexes

Annexe 1 : Publication 1 ....................................................................................................... 155

Annexe 2 : Publication 2. En révision ................................................................................... 155

Annexe 3: Extraits de l'auto-questionnaire et du questionnaire CERENAT ......................... 155

Annexe 4 : Extraits de l'auto-questionnaire et du questionnaire simplifiés CERENAT ....... 155

Annexe 5 : Fiche de synthèse 2011 : Tumeurs du système nerveux central et téléphones

portables ......................................................................................................................... 208

Annexe 6: Tableau de synthèse des études Cas-témoins : Tumeurs du système nerveux

central et téléphones portables ....................................................................................... 217

Annexe 7 : Fiche de synthèse 2010 : Interphone .................................................................. 230

Annexe 8 : Analyses stratifiées de la durée cumulée des appels vie-entière ........................ 246

Annexe 9 : Analyse de la durée cumulée des appels vie-entière restreinte aux utilisateurs de

téléphone portable .......................................................................................................... 250

Annexe 10 : Analyse de la durée cumulée des appels passés vie-entière ............................. 254

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Liste des abréviations et acronymes

ARH Agence régionale de l'hospitalisation

BIT Bureau international du travail

CEM Champs électromagnétiques

CEM-EBF Champs électromagnétiques extrêmement basses fréquences

CIM-O Classification internationale des maladies – version Oncologie

CITP Classification internationale type des professions

CSE Dose d'énergie spécifique cumulée

DAS Débit d’absorption spécifique

DECT Digital Enhanced Cordless Telephone

Durée TP Durée des téléphones portables

GSM Global System for Mobile Communications

HC Heures creuses

HP Heures pleines

IC95% Intervalle de confiance à 95 %

ICNIRP Commission internationale de protection contre les rayonnements

ionisants

InVS Institut de veille sanitaire

IRM Imagerie médicale par résonance magnétique

ISCO International standard classification of occupations

MA Moyenne arythmétique

MG Moyenne géométrique

OMS Organisation mondiale de la santé

OR Odds ratio (rapport de cotes)

q1-q3 Intervalle inter-quartiles

RMN Résonance magnétique nucléaire

SIR Sandardized incidence ratio

SNC Système nerveux central

SOC Standard international classification

TCSE Dose d'énergie spécifique cumulée (CSE) totale

UMTS Universal Mobile Telecommunications System

UV Ultraviolets

VDA Valeurs limites déclenchant l’action

VLE Valeurs limites d’exposition

TWA Time Weighted average – Moyenne pondérée dans le temps

Les SIR, SMR , OR et RR sont suivis entre crochet de leur intervalle de confiance à 95%

→ SIR […]; SMR […], OR […] et RR […]

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15

INTRODUCTION

Si l'exposition aux champs électromagnétiques a toujours existé de par leurs sources

naturelles (champ magnétique terrestre, rayonnement cosmique,…), c'est depuis les années

1900, avec la généralisation et l'expansion des usages de l'électricité que l'homme est exposé à

de nombreux champs électromagnétiques artificiels, dans son environnement général

(transport de l'électricité, transports en commun, appareils électroménagers,…) et dans ses

activités professionnelles (procédés industriels, usages énergétiques,…). Parmi les ondes

électromagnétiques, caractérisées par leur fréquence et leur longueur d'onde, on distingue les

rayonnements ionisants des rayonnements non ionisants, comprenant les ultraviolets, la

lumière visible, les rayonnements infrarouges, les radiofréquences, les champs

électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences (EBF) et les champs statiques. Cette

thèse s'intéressera particulièrement aux radiofréquences et aux champs d’extrêmement basse

fréquence.

Au cours du siècle, les sources de champs électromagnétiques se sont multipliées, et leurs

utilisations intensifiées, avec pour exemple l'essor, ces dernières décennies, des moyens de

télécommunications variés, émetteurs de radiofréquences. Ce n'est qu'à la fin du 20e siècle que

Wertheimer and Leeper ont attiré l'attention sur les effets potentiels sur la santé des champs

électromagnétiques EBF, en montrant en 1979 une augmentation des leucémies chez les

enfants ayant une exposition résidentielle importante aux champs magnétiques EBF

[Wertheimer et al., 1979].

Par la suite, plusieurs dizaines d'études se sont intéressées aux expositions professionnelles et

environnementales aux champs électromagnétiques EBF de l'adulte et de l'enfant, se

concentrant principalement sur les champs magnétiques 50-60 Hz, fréquence du courant

domestique alternatif dans la plupart des pays, et très peu sur les champs électriques.

De nombreux rapports ont été publiés [Afsset, 2010; IARC, 2002; WHO, 2007; SCENIHR,

2009] aboutissant en général aux mêmes conclusions. Si les études chez les adultes ne

permettent pas de tirer de conclusions sur des effets des champs magnétiques EBF sur la

santé, celles chez les enfants sont plus convergentes. Ce sont ces conclusions concernant la

leucémie chez les enfants qui ont conduit le Centre International de Recherche contre le

Cancer (CIRC) à classer les champs magnétiques d'extrêmement basse fréquence comme

possiblement cancérogène pour l'homme (catégorie 2B.) en 2002 [IARC, 2002]. Ce

classement, en possiblement cancérogène, tient au fait qu'il existe actuellement davantage

d'arguments épidémiologiques que biologiques sur l'effet carcinogène des champs

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magnétiques EBF. En effet, jusqu’à ce jour, les études expérimentales ne permettent pas

d’identifier un mécanisme biologique expliquant les associations observées dans les études

épidémiologiques et permettant d’argumenter un lien de causalité.

Alors qu'initialement beaucoup de recherches se sont concentrées sur le lien entre champs

magnétiques générés par le transport du courant électrique et cancers, la question des effets

des radiofréquences a émergé plus récemment dans un contexte d’inquiétude du grand public

face aux effets de santé possibles de l’utilisation des téléphones portables ; entre autre suite à

une dizaine de publications d'une équipe suédoise, observant une association entre l'usage des

téléphones portables et les tumeurs cérébrales [Hardell et al., 1999; Hardell et al., 2006a;

Hardell et al., 2006c]. Plusieurs rapports ont été commandés par les autorités publiques à des

groupes d’experts, afin, notamment de répondre aux débats de société, relayés par les

associations de victimes et les mouvements écologistes [Afsset, 2009, 2010; IARC, 2002,

2013; HealthProtectionAgency, 2012]. En France, dans son troisième rapport d'expertise sur

les radiofréquences, l'Afsset concluait en 2009, à l'absence de mécanisme identifié pouvant

expliquer des effets biologiques des radiofréquences au niveau cellulaire et, sur le plan

épidémiologique, à un niveau de preuve insuffisant pour conclure à un excès de risque de

cancers liés à l'exposition aux radiofréquences [Afsset, 2009]. Cependant, ce rapport précédait

la publication des résultats de la plus grande étude épidémiologique à ce jour traitant de

l'association entre téléphone portable et tumeurs cérébrales : l’étude Interphone. Celle-ci a

constitué un élément clé dans la recherche sur les effets des radiofréquences, en ne montrant

globalement aucun excès de risque lié à l’usage du téléphone portable, mais en mettant en

évidence un lien avec tumeurs cérébrales, en particulier les gliomes et les neurinomes, pour

les plus fortes utilisations, concordant avec certains résultats de l’équipe suédoise [Interphone,

2010, 2011]. Suite à ces résultats, le CIRC a procédé à une évaluation des données existantes,

publiée dans une monographie [IARC, 2013]. Cette-ci a conclu à une cancérogénicité limitée

des radiofréquences chez les humains, basée sur des associations positives entre les gliomes et

les neurinomes de l'acoustique et les radiofréquences des téléphones sans fils, mais à un

niveau de preuve insuffisant pour les autres cancers, ainsi qu'à une évidence faible des

mécanismes induisant des cancers chez l'homme liés aux radiofréquences et à la nécessité de

mener des recherches supplémentaires. Sur ces bases, le CIRC a classé les champs

électromagnétiques radiofréquences comme possiblement cancérogènes pour l'homme

(groupe 2B) en 2011 [Baan et al., 2011]. Ainsi, les divers synthèses et rapports soulignent les

incertitudes actuelles et démontrent la nécessité de nouvelles connaissances afin de mieux

appréhender les risques potentiels pour la santé des populations.

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C'est dans ce contexte que ce travail de thèse a débuté en 2010, au sein du laboratoire Santé,

Travail, Environnement (LSTE) du Centre de recherche Inserm U 897 au sein de l’Université

Bordeaux Segalen. Ce laboratoire étudie principalement les relations entre altérations de la

santé humaine et facteurs de l'environnement, professionnel et extra-professionnel. Il a entre

autre mis en place en 1999 un registre spécialisé des tumeurs primitives du système nerveux

central en Gironde dont l'un des objectifs est d'étudier les facteurs de risque de tumeurs du

système nerveux central. En raison du manque de connaissances concernant l’étiologie de ces

tumeurs, et d’une incidence en progression sur la période 2000-2007 en Gironde [Baldi et al.,

2011b], deux études cas-témoins ont été menées par cette équipe. La première (CEREPHY), a

été initiée en 1999-2001 chez les adultes atteints de tumeur cérébrale en Gironde, et la

seconde (CERENAT), en 2004-2006 dans 4 départements dont la Gironde. Ces deux études

ont permis d'étudier de nombreux facteurs de risque de tumeurs cérébrales dont l'exposition

aux champs électromagnétiques.

Au cours de notre travail de thèse, nous avons tout d’abord participé aux analyses de la

première étude, qui portait principalement sur les expositions professionnelles et

environnementales aux champs électromagnétiques, l’usage du téléphone portable restant sur

cette période encore très limité [Baldi et al., 2011a]. Par la suite, nous avons analysé les

données de CERENAT concernant le lien entre les tumeurs du système nerveux central et

l'exposition aux champs électromagnétiques, tout d'abord professionnelle aux champs

magnétiques EBF et environnementale avec les radiofréquences liées à l'usage du téléphone

portable.

Nous présenterons dans une première partie les champs électromagnétiques, leur définition,

les effets sanitaires étudiés et la règlementation actuelle en France; ainsi que les tumeurs

cérébrales. Une brève seconde partie présentera l'étude CERENAT dans ses méthodes et la

description de la population, commune aux deux analyses qui suivront. Les troisième et

quatrième parties présenteront les deux études réalisées, concernant le lien entre exposition

professionnelle aux champs électromagnétiques extrêmement basses fréquences et tumeurs du

système nerveux central, puis entre expositions aux radiofréquences des téléphones portables

et tumeurs cérébrales. Nous terminerons par une conclusion générale de ce travail.

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1. CONTEXTE

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1.1. LES CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES

1.1.1. Généralités et définitions

Un champ électromagnétique est la combinaison de deux champs : un champ électrique et un

champ magnétique.

Les champs électromagnétiques sont présents partout dans l'environnement et apparaissent en

présence de charges électriques en mouvement. En effet, si un champ électrique apparait dès

lors qu'il y a une accumulation de charges, même sans courant; en revanche un champ

magnétique nécessite la présence d'un courant électrique.

Un champ électromagnétique se compose de deux ondes liées qui se propagent à la vitesse de

la lumière et se caractérise par sa fréquence (f) (nombre d'oscillations par secondes) et sa

longueur d'onde (λ) (distance entre deux oscillations). La fréquence et la longueur d'onde

varient en sens inverse.

Le tableau 1 présente les caractéristiques et distinctions des courants électriques et

magnétiques.

Les interactions entre les deux ondes augmentent lorsque la fréquence du champ

électromagnétique augmente. Ainsi, pour les champs électromagnétiques de basse fréquence,

il est courant de distinguer le champ électrique du champ magnétique. L'énergie transportée

par le champ électromagnétique augmente proportionnellement avec la fréquence.

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Tableau 1. Caractéristiques des champs électriques et magnétiques.

Champ électrique statique Champ magnétique

statique

Champ électromagnétique

Dès qu'il y a accumulation de charges électriques (ex : aux bornes d'une

batterie débranchée)

Autour - des aimants permanents - des conducteurs parcourus

par un courant continu (fil électrique)

Apparait en présence de charges électriques en mouvement

Le champ électrique existe même lorsqu’un appareil électrique est éteint (sans courant)

Dès qu'un appareil

électrique est allumé et que le courant passe

Toute installation électrique peut créer en son voisinage un CEM

� Intensité E en V/m

� Intensité H en A/m � Induction magnétique B en Teslas T B=µ x H

� Fréquence f en Hz � Longueur d'onde λ en m � Vitesse de propagation c=3x108 m/s

� f=c/ λ � Densité de puissance S = ExH en W/m2

La plupart des matériaux de construction protègent en partie contre les champs électriques. Le champ électrique ne pénètre pas dans le corps humain.

La plupart des matériaux courants sont incapables de réduire l'intensité d'un champ magnétique. Le champ magnétique pénètre plus facilement dans le corps humain Il décroit rapidement avec la distance à la source?

En fonction de la fréquence, et donc de l'énergie transportée et de l'effet produit sur la matière,

on distingue différentes ondes électromagnétiques (Figure 1) :

- Les rayonnements ionisants : rayonnements électromagnétiques de très haute

fréquence. Il s'agit entre autres des rayons gamma et des rayons X, ainsi que certains rayons

ultraviolets (UV). A ces fréquences, les ondes ont assez d'énergie pour produire une

ionisation, c’est-à-dire extraire un ion à la matière;

- Les rayonnements non ionisants : les UV, la lumière visible, les rayonnements

infrarouges, les radiofréquences et champs électromagnétiques extrêmement basses

fréquences (EBF) et les champs statiques. Ils ne peuvent casser les liaisons au sein des

atomes.

� On parle généralement de champ électromagnétique pour les rayonnements non

ionisants de 0 à 300 GHz. Nous nous intéresserons dans cette thèse uniquement aux

champs électromagnétiques non ionisants et principalement

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- aux champs électromagnétiques EBF

- aux radiofréquences (principalement dans les gammes de fréquence de la téléphonie

mobile

Figure 1. Gammes de fréquence des ondes électromagnétiques.

1.1.2. Sources de champs électromagnétiques non ionisants

1.1.2.1. Champs statiques (proche de 0 Hz)

On distingue les champs statiques d'origine naturelle des champs statiques d'origine

artificielle.

� Champs statistiques naturels

Le champ magnétique terrestre varie selon la latitude. D'environ 50 µT en France, il est

minimal à l'équateur (environ 30 µT) et maximal aux pôles (environ 60 µT).

Au delà de 30 PHz Rayons gamma Physique nucléaire

3 PHz Rayons X Radiologie

750 THz Ultraviolet Soleil, photothérapie

385 THz Visible Soleil, lasers

300 GHz Infrarouge

Détecteurs anti-vol, Télécommandes

30 GHz

Radiofréquences

Communications « indoor » et Faisceaux hertziens

3 GHz

Radars et Télévision par satellites

900 MHz

Téléphonie mobile (900MHz-2500MHz)

30 MHz

Radio et Télévision (30MHz-900MHz)

30 kHz

Radiodiffusion (30KHz-30MHz)

300 Hz Fréquences intermédiaires

Ecrans vidéo, chauffage par induction

3 Hz

Extrêmement basses fréquences (EBF)

Réseau électrique et électroménager

0 Hz Champs statiques

Electricité statique

G : 109, T : 10

12, P : 10

15

ION

ISA

NT

S

NO

N IO

NIS

AN

TS

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Le champ électrique naturel varie selon les conditions météorologiques et peut aller de

quelques volts/mètres à quelques dizaines de milliers de volts/m par temps d'orage.

� Champs statiques artificiels

Parmi les sources de champs statiques artificiels, on trouve les suivantes

- Appareils d'imagerie médicale par résonance magnétique (I.R.M.)

- Appareils de résonance magnétique nucléaire (R.M.N)

- Cuves d'électrolyse alimentées par de forts courants électriques

- industrie de l'aluminium

- étamage de tôles

- Industrie de fabrication des aimants.

1.1.2.2. Champs électromagnétiques extrêmement basse fréquence (3-300 Hz))

Ils se situent autour de 50 Hertz, c’est-à-dire la fréquence du courant électrique domestique.

Parmi les sources de champs électromagnétiques EBF, on trouve les suivantes :

� Expositions environnementales

- Lignes électriques de transport et de distribution de l'électricité, lignes à haute et basse

tension, câbles souterrains

- Transformateurs

- Voies ferrées

- Eclairage public

� Expositions domestiques

- Installations électriques

- Divers appareils électroménagers, avec une exposition parfois élevée lorsque la source

est proche (Rasoir électrique, couvertures chauffantes, sèche-cheveux, radio-réveil)

� Expositions professionnelles entraînant des expositions plus élevées mais très variables

selon les tâches…

- Distribution de l'électricité (lignes à basse et haute tension, transformateurs)

- Soudage électrique (soudage à l'arc et soudage par résistance)

- Photocopieuse, fax, écran d'ordinateur, etc.

1.1.2.3. Champs électromagnétiques de fréquences intermédiaires

Pour ces fréquences, on trouve principalement des sources d'exposition professionnelles :

- L'électrothermie par induction, qui consiste à placer un corps conducteur dans un

champ magnétique afin de créer un courant électrique producteur de chaleur, constitue une

source importante de champ électromagnétique. On utilise ce procédé dans les industries

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suivantes : industrie sidérurgique et travail des métaux, industrie électronique, industrie

chimique, industrie agroalimentaire (cuisson, dorage de produits alimentaires, séchage ou

stérilisation de produits en poudre, thermoscellage).

- Les détecteurs de métaux (aéroports) et certains portiques antivol sont aussi sources de

champs électromagnétiques.

1.1.2.4. Radiofréquences (10khz- 300GHz )

Les expositions aux radiofréquences sont très nombreuses.

� Les télécommunications sont actuellement une source importante de radiofréquences, qu'il

s'agisse d'une d'exposition professionnelle, environnementale ou domestique.

- radiodiffusion

- télédiffusion

- téléphonie mobile

- satellites

- radars civils ou militaires

� Parmi les expositions domestiques, on trouve les sources suivantes :

- Plaques de cuisson à induction

- Micro-ondes

� Enfin, on trouve d'autres sources professionnelles de champs électromagnétiques :

- L'électrothermie par effet diélectrique, qui consiste à placer un corps isolant dans un

champ électrique alternatif afin de produire de la chaleur, est un procédé utilisé dans

les industries suivantes :

- industrie du bois (séchage ou formage de pièces, collage pour la fabrication

des contreplaqués agglomérés et autres panneaux laminés)

- industries textile, papetière, plastique, fabrication de composites (séchage,

découpage et formage, soudage des matières plastiques)

- Les applications médicales

Téléphonie mobile

Les téléphones portables ont évolué depuis leur création avec 4 générations répandues sur le

marché (la 5ème est en cours). Le tableau 2 présente les caractéristiques des 4 générations de

téléphonie mobile.

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Tableau 2. Caractéristiques des générations de téléphonie mobile.

Fréquences Standards Fonctionnement

1G 900 MHz Etats-Unis : AMPS (Advenced Mobile Phone System).

Europe : TACS (Total Access Communication system)

ETACS (Extended Total Access Communication system).

Fonctionnement

analogique Réseaux cellulaires

2G Europe 900 / 1800 MHz Etats-Unis 1900 MHz

(Tri-bande : téléphone fonctionnant en Europe et USA)

GSM (global system for mobile communications). Europe et Etats-Unis. CDMA (Code division multiple access) TDMA (Time division multiple access). augmente le volume de données transmis simultanément.

Fonctionnement

numérique

Transmission - voix - données numériques (SMS; MMS)

3G 1885 – 2025 MHz 2110 – 2200 MHz

UMTS (Universal Mobile Telecommunications system)

Fonctionnement

numérique Haut débit de transmission : - multimédias - Internet Compatible dans le monde et avec le réseau 2G

4G Europe 800, 1800 et 2600 MHz Etats-Unis 700 MHz et 1700-2100 MHz

LTE (Long Term Evolution) LTE-Advanced WiMAX (Worldwide Interoperability for Microwave Access)

Fonctionnement

numérique Très haut débit de transmission

1.1.3. Effets biologiques des champs électromagnétiques : effets directs et aigus à

court terme

La rencontre d'un champ électromagnétique et d'un milieu biologique entraine une interaction

entre les charges électriques, induisant un courant électrique pouvant entrainer un effet

biologique. Cet effet n'est pas nocif pour la santé tant que l'organisme parvient à compenser.

- Les basses fréquences < 10 MHz provoquent une stimulation électrique du système

nerveux, au niveau des nerfs et des muscles notamment.

- Les hautes fréquences > 100 kHz entrainent une absorption d'énergie et provoquent

un effet thermique avec échauffement des tissus. Selon l'énergie absorbée par le milieu

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biologique, la thermorégulation évite une augmentation de la température, jusqu'à une

certaine dose.

On quantifie l'énergie absorbée par le corps par seconde par le Débit d'Absorption

Spécifique (DAS) exprimé en watts/kilo (W/Kg). Il correspond au débit d'énergie

thermique déposée sur une masse de matière biologique. Le DAS permet de quantifier les

seuils de la thermorégulation en précisant s'il s'agit d'un DAS pour le corps entier ou

localement absorbé. Ainsi, le seuil de thermorégulation et l'échauffement excessif des tissus

sont observés avec un DAS de 4 W/Kg pour une exposition "corps entier" et un DAS de 100

W/Kg pour une exposition "locale".

Nous verrons ensuite que ce sont ces effets directs qui guident la règlementation en matière de

limitation des expositions aux champs électromagnétiques.

1.1.4. Règlementation

Actuellement, il n'existe pas de règlementation spécifique française limitant l'exposition aux

champs électromagnétiques. Les limitations actuelles découlent de recommandations

internationales.

a) Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants :

ICNIRP

L'ICNIRP est une organisation non gouvernementale officiellement reconnue par l'OMS. Elle

a établi en 1998 des valeurs limites d’exposition humaine à tous les champs

électromagnétiques [ICNIRP, 1998]

Ces valeurs limites ont été fondées sur les résultats d’études (la plupart sur le modèle animal)

et basées sur les effets apparaissant au plus bas niveau d’exposition. Les seuils ont été définis

avec des précautions d'extrapolation du modèle animal à l'homme. Les limites ont ainsi été

définies en fonction du seuil établi chez l'animal, de la manière suivante :

- Exposition professionnelle : seuil chez l'animal /10

- Exposition de la population générale : seuil chez l'animal / 50.

Les limites ainsi définies sont exprimées de deux manières, les restrictions de base et les

niveaux de référence.

� Les restrictions de base

Ce sont les valeurs limites en termes d'exposition recevable au niveau de l'organisme pour

éviter un effet biologique. Elles sont exprimées en densité de courant, DAS et densité de

puissance selon la fréquence du champ électromagnétique (tableau 3).

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- Entre 1 Hz et 10 MHz. Elles sont exprimées en densité de courant. L'effet à éviter

est la stimulation électrique du système nerveux central.

- Entre 100 kHz et 10 GHz. Elles sont exprimées en DAS afin d'éviter tout

échauffement excessif des tissus supérieur à 1°C.

Entre 100 kHz et 10 MHz, on cherche donc à éviter à la fois la stimulation électrique et

l'échauffement des tissus.

- Entre 10 et 300 GHz. La restriction est exprimée en densité de puissance afin d'éviter

un échauffement excessif des tissus à la surface du corps ou à proximité.

Tableau 3. Restrictions de base pour les champs électriques et magnétiques alternatifs en

fonction des fréquences. ICNIRP. 1998.

Population Domaine de

fréquences

Densité de

courant

(tête et tronc)

(mA.m-2)

DAS moyen

Corps entier

(W/kg)

DAS local

(tête et tronc)

(W/kg)

DAS local

(membres)

(W/kg)

Travailleurs Jusqu’à 1 Hz 1-4 Hz 4 Hz-1kHz 1-100 kHz 100 kHz-10MHz 10 MHz-10 GHz

40 40/f 10

f/100 f/100

-

- - - -

0,4 0,4

- - - -

10 10

- - - -

20 20

Population générale

Jusqu’à 1 Hz 1-4 Hz 4 Hz-1kHz 1-100 kHz 100 kHz-10MHz 10 MHz-10 GHz

8 8/f 2

f/500 f/500

-

- - - -

0,08 0,08

- - - - 2 2

- - - - 4 4

Ainsi, pour les seuils de thermorégulation et d'échauffement excessif des tissus précédemment

définis (DAS "corps entier"=4 W/kg et DAS "local"=100 W/kg), on obtient les limites

suivantes chez les professionnels et pour la population générale respectivement : exposition

corps entier : 0,4 W/kg et 0,08W/kg ; exposition locale tête et tronc : 10W/kg et 2 W/kg.

� Les niveaux de référence

Ce sont les limites, exprimées en grandeurs physiques mesurables, qui doivent être

appliquées au niveau de l'émetteur pour respecter les restrictions de base au niveau de

l'organisme. Ces niveaux de référence permettent d'évaluer l'exposition. Ils sont exprimés en

intensités des champs électrique (V/m) et magnétique (A/m) ou induction magnétique (ìT) en

un point donné, en fonction de la fréquence du champ électromagnétique utilisée par

l'émetteur (tableau 4).

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Ainsi, pour un champ de 50Hz, d'après les recommandations, les niveaux de référence

suivants doivent être respectés :

- Exposition professionnelle continue (8h/j) : - Champ électrique : 10 kV/m

- Champ magnétique : 500 µT

- Exposition du public : - Champ électrique : 5V/m

- Champ magnétique : 100 µT

Tableau 4. Niveaux de référence pour l'exposition professionnelle et de la population générale à

des champs électriques et magnétiques alternatifs. ICNIRP. 1998.

Population Domaine de

fréquences

Intensité

de champ

E

(V/m)

Intensité

de champ

H

(A/m)

Champ B

(µT)

Travailleurs Jusqu’à 1 Hz 1 – 8 Hz 8 – 25 Hz 0,025 – 0,82 kHz 0,82 – 65 kHz 0,065 – 1 MHz 1 – 10 MHz 10 – 400 MHz 400 – 2000 MHz 2 – 300 GHz

- 20 000 20 000 500 / f

610 610

610 / f 61

3 f ½ 137

1,63 x 105

1,63 x 105 / f2

2 x 104 / f 20 / f 24,4

1,6 / f 1,6 / f 0,16

0,008 f ½

0,36

2 x 106 2 x 105 / f2 2,5 x 104 / f

25 / f 30.7

2,0 / f 2,0 / f

0,2 0,01 f1/2

0,45 Population générale

Jusqu’à 1 Hz 1 – 8 Hz 8 – 25 Hz 0,025 – 0,8 kHz 0,8 – 3 kHz 3 – 150 kHz 0,15 – 1 MHz 1 – 10 MHz 10 – 400 MHz 400 – 2000 MHz 2 – 300 GHz

- 10 000 10 000 250 / f 250 / f

87 87

87 / f ½ 28

1,375 f ½ 61

3,2 x 104

3,2 x 104 / f2

4000 / f 4 / f

5 5

0,73 / f 0,73 / f 0,073

0,0037 f ½ 0,16

4 x 106 4 x 105 / f2

5000 / f 5 / f 6,25 6,25

0,92 / f 0,92 / f 0,092

0,0046 f ½ 0,20

b) Règlementation européenne

� Exposition du public

Elle est limitée par la Recommandation du Conseil de l’Union européenne 1999/519/CE

du 12 juillet 1999 [Conseil de l'Union européenne, 1999], relative à l’exposition du public

aux champs électromagnétiques. Elle reprend les valeurs limites de l’ICNIRP en termes de

restrictions de base et de niveaux de référence.

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� Exposition professionnelles

Elle est limitée par la Directive européenne 2004/40/CE publiée en mai 2004 [Parlement

Européen et Conseil Européen, 2004], revue en 2013 [Parlement Européen et Conseil

Européen, 2013].

Elle reprend les valeurs limites de l’ICNIRP en définissant deux nouveaux termes :

- Valeurs limites d'exposition (VLE) qui correspondent aux restrictions de base

- Valeurs limites déclenchant l'action (VDA) qui correspondent aux niveaux de

référence.

c) Règlementation française

Elle suit la recommandation européenne 1999/519/CE (pour le public) et la directive

européenne 2004/40/CE (pour les professionnels).

� Décret n° 2002-775 du 3 mai 2002 relatif aux valeurs limites d'exposition du

public aux champs électromagnétiques (télécommunications ou installations

radioélectriques) [RépubliqueFrançaise, 2002]

Il reprend les valeurs limites de l'ICNIRP et fixe ainsi les restrictions de base pour les

expositions du public aux radiofréquences :

- DAS corps entier : limite 0,08 W/kg

- DAS tête et tronc : limite 2 W/kg.

Il définit ainsi les niveaux de référence, applicables aux systèmes de télécommunication :

- 41 V/m pour le GSM 900 (téléphonie mobile 2G)

- 58 V/m pour le GSM 1800 (téléphonie mobile 2G)

- 61 V/m pour l’UMTS (téléphonie mobile 3G)

- 28 V/m pour un émetteur de radiodiffusion

- 31 à 41 V/m pour un émetteur de télédiffusion

� Arrêté du 8 octobre 2003

Cet arrêté, relatif à l'information des consommateurs sur les terminaux radioélectriques,

rend obligatoire l'affichage du DAS tête et tronc pour les téléphones portables

[RépubliqueFrançaise, 2003].

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1.2. CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES ET EFFETS SANITAIRES

Malgré l'augmentation permanente de l'exposition aux champs électromagnétiques au cours

du 20e siècle, ce n'est qu’à partir des années 1980 que la recherche sur les effets sanitaires des

champs électromagnétiques a connu un réel essor. La publication de Wertheimer et Leeper en

1979 a joué un rôle important [Wertheimer et al., 1979], en montrant une augmentation de

l'incidence des leucémies chez les enfants résidant dans des zones fortement exposées aux

champs magnétiques EBF.

Si les recherches ont d'abord concerné les champs électromagnétiques EBF, et principalement

les champs magnétiques, notamment en lien avec les expositions lors de la production et le

transport de l'électricité, elles se sont par la suite, tournées vers les effets sanitaires des

radiofréquences, en raison de l’apparition du téléphone portable. Parallèlement aux études

observationnelles en population, de nombreuses études expérimentales ont cherché à élucider

les effets potentiels des champs électromagnétiques sur les cellules et les tissus, et notamment

d’éventuels mécanismes de cancérogénèse.

Différents rapports d'expertise ont été publiés depuis une vingtaine d'années, parmi lesquels

les monographies de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1993 (Radiofréquences)

et en 2007 (champs électromagnétiques EBF), du Centre International de Recherche contre le

Cancer (CIRC) en 2002 (EBF) et 2013 (Radiofréquences) ; le rapport de la Health Protection

Agency (HPA) en 2012 (Radiofréquences) et les rapports d'expertise de l'Agence nationale de

sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses, anciennement

Afsset) en 2003, 2009 et 2013 pour les radiofréquences et 2010 pour les champs

électromagnétiques EBF [Afsset, 2003, 2005, 2009, 2010; Anses, 2013 ; IARC, 2002, 2013;

HealthProtectionAgency, 2012; WHO, 1993, 2007].

Nous présenterons ici de façon synthétique les principaux effets biologiques connus des

champs magnétiques EBF et des champs électromagnétiques radiofréquences au travers des

conclusions de revues, méta-analyses et rapports d'experts.

1.2.1. Effet biologiques

Sur le plan biologique, les principaux axes de recherche ont porté sur la genèse des tumeurs.

Ainsi des études in vivo et in vitro ont recherché les mécanismes pouvant contribuer à la

carcinogénèse suite à une exposition aux champs électromagnétiques.

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1.2.1.1. Génotoxicité

Un des mécanismes de la tumorogénèse serait la modification du matériel génétique

cellulaire. La génotoxicité est la propriété de certains agents physiques ou chimiques à

déclencher des erreurs dans le matériel génétique (ADN) lors de la division cellulaire. Ces

erreurs peuvent être des mutations se manifestant au niveau d'un gène (entraînant une

modification ou une disparition du gène), mais peuvent être des modifications plus

importantes au niveau du chromosome (défaut dans le positionnement, ou un échange d'une

partie de chromosome). Ces modifications peuvent entraîner la mort cellulaire ou être

réparées en laissant persister plus ou moins d'erreurs, affectant le patrimoine génétique des

organismes exposés. Différents marqueurs de la génotoxicité peuvent être recherchés, dont les

principaux sont : la cassure d'un simple brin ou de deux brins d'ADN, les aberrations

chromosomiques, quand le nombre ou la structure des chromosomes sont anormaux dans les

cellules, la formation de micronoyaux, l'échange de chromatides ou encore les mutations.

Il est par ailleurs possible d'augmenter la sensibilité de méthodes en inhibant la réparation de

l'ADN dans les cultures cellulaires. Les aberrations, qui seraient réparées en culture cellulaire

conventionnelle, ne le sont plus et peuvent être le reflet d'une certaine génotoxicité.

� Champs magnétiques EBF

A 50 Hz, les interactions entre champs électriques et magnétiques étant faibles, il est usuel de

les distinguer. Les matériaux isolants qui transportent le courant protègent de la pénétration

dans l'organisme des champs électriques mais pas des champs magnétiques. Les effets

recherchés sont en général ceux attribuables aux champs magnétiques induits par le courant

électrique.

De nombreuses études ont été réalisées, sur l'animal ou en culture cellulaire, conduisant à la

réalisation de plusieurs synthèses de la littérature. Une revue portant sur 63 publications entre

1990 et 2003 a étudié les marqueurs précédemment cités [Vijayalaxmi et al., 2005]. Au total,

46 % des publications (n=29) n'identifiaient pas d'augmentation des dommages

cytogénétiques après une exposition aux EBF, 22 % (n=14) concluaient à une augmentation

des dommages cytogénétiques et 32 % (n=20) ne pouvaient conclure. Les auteurs soulignaient

que la plupart des études ayant montré une absence de génotoxicité avaient décrit avec

précision les conditions d'exposition, permettant une reproduction des expérimentations, ce

qui n'était pas souvent le cas pour les études présentant un effet génotoxique des EBF.

Une méta-analyse a par la suite inclus 87 études publiées sur la période 1990 - 2007 et portant

sur les champs magnétiques de 50Hz [Vijayalaxmi et al., 2009]. Les résultats indiquaient une

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augmentation significative des cassures simple et double brin, des aberrations

chromosomiques, des micronoyaux et dans une moindre mesure des échanges de chromatides

(pour une seule des deux méthodes d'analyse) en cas d'exposition. De plus, en présence

d'autres agents mutagènes, une augmentation significative des cassures simple et double brin

ainsi que des échanges de chromatides était observée. Cependant, pour l'ensemble des effets

observés en cas d'exposition, les auteurs constataient que l'augmentation était faible et que les

indices d'erreur maximaux retrouvés en cas d'exposition et dans les groupes contrôles étaient

similaires à ceux observés chez l'homme de manière spontanée. De plus, les auteurs

soulignaient la présence d'un biais de publication.

Le rapport de l'Afsset de 2009 [Afsset, 2009] concluait que les données in vitro étaient très

hétérogènes et, qu'avec les études in vivo, le degré de preuve était insuffisant pour suggérer la

capacité des champs magnétiques EBF à induire des cancers ou accélérer la croissance de

tumeurs.

� Radiofréquences

Lai et Singh ont été parmi les premiers à avoir attiré l'attention sur les effets génotoxiques

potentiels des rayonnements radiofréquences en montrant une augmentation des cassures

d'ADN dans les cellules cérébrales de rats exposés à des champs de radiofréquences [Lai et

al., 1995, 1996]. Cependant, depuis ces résultats, les études expérimentales et in vitro n'ont pu

reproduire formellement ces erreurs génomiques. Plusieurs synthèses ont été publiées dont

une des plus récentes, a été réalisée en 2010 par Varschaeve sur des études publiées depuis

1993 [Verschaeve et al., 2010]. Les auteurs concluaient que la plupart des études conduisaient

à des résultats négatifs (13/20 pour les micronoyaux, 5/5 pour les échanges de chromatides et

19/28 pour les cassures de brins, par exemple pour les études in vitro). Cependant, si

beaucoup des résultats positifs étaient dus à un effet possible d'une hyperthermie, certains

étaient retrouvés à des niveaux d'exposition relativement bas et entretenaient donc

l'interrogation sur un possible effet génotoxique des radiofréquences. Ces conclusions ont par

la suite été appuyées par la méta-analyse de Vijayalaxmi [Vijayalaxmi et al., 2012] portant

sur 88 publications entre 1990 et 2011. Les fréquences des différentes anomalies génétiques

étaient comparées entre les exposés et les non exposés selon plusieurs critères

d'expérimentation. Les résultats montraient des résultats non consensuels avec des fréquences

des anomalies augmentées dans 9 tests/19 et 14/19 pour les cassures simple et double brins,

dans 12 tests/19 pour les aberrations chromosomiques, 0/19 pour les micronoyaux et 6/17

pour les échanges de chromatides en cas d'exposition. Parmi les critères d'hétérogénéité, la

qualité des publications avait un large impact. Entre autres, en cas d'exposition respectant les

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limites d'expositions de la règlementation, les fréquences des anomalies génétiques étaient

comparables entre exposés et non exposés. Enfin le point important souligné par les auteurs

était que la fréquence des anomalies mesurées en présence d’expositions aux radiofréquences,

même lorsqu’elle était augmentée, se situait toujours dans les valeurs des indices d'anomalies

spontanées chez l'homme.

Ainsi, les différences observées pourraient s’expliquer, soit par un réel effet des champs

électromagnétiques, soit par la méthodologie des études telle que le critère de jugement

retenu, les conditions d'expérimentation (par exemple le type de cellules choisi), la fréquence

du champ électromagnétique, les niveaux d'exposition, le contrôle de la température, la durée

d'exposition, ou encore la taille de l'échantillon [Verschaeve et al., 2010; Vijayalaxmi et al.,

2012]. Un des points méthodologiques majeurs reste entre autres le contrôle du débit

d'absorption spécifique afin d'éviter les effets dus à l'hyperthermie. Les conclusions de ces

deux études sont concordantes avec celles des rapports de l'Afsset en 2009et de l'HPA en

2012 [Afsset, 2009; HealthProtectionAgency, 2012], considérant que malgré le nombre

important d'études, beaucoup rencontraient des difficultés méthodologiques, et que les

résultats n'étaient pas en faveur d'un effet génotoxique ou co-génotoxique non thermique.

1.2.1.2. Autres effets biologiques

D'autres mécanismes de la tumorogénèse sont régulièrement évoqués et étudiés

� Diminution de la sécrétion de la mélatonine

La mélatonine, hormone synthétisée par l'épiphyse en l'absence de lumière, au cours de la

nuit, régule le cycle circadien. Ses rôles sont multiples, parmi lesquels la régulation de la

sécrétion de nombreuses hormones chez l'homme, un rôle antioxydant et un rôle dans le

système immunitaire. Elle pourrait par ailleurs inhiber la croissance des cellules malignes,

empêchant ainsi le développement tumoral.

Une des hypothèses ("l'hypothèse de la mélatonine"), serait un effet des champs

électromagnétiques sur la synthèse de la mélatonine. Une diminution de la mélatonine

favoriserait le développement de tumeurs (entre autres le cancer du sein hormono-dépendant).

Cependant, une récente revue de 42 études, chez l'animal et 34 études chez l'adulte n'appuie

pas cette hypothèse [Touitou et al., 2012]. Si chez l'animal 25 des 42 études révélaient une

diminution de la concentration plasmatique et épiphysaire de la mélatonine, les deux tiers des

études chez l'homme (23/34) ne retrouvaient aucun effet de l'exposition aux champs

magnétiques EBF sur la concentration de mélatonine, et celles qui montraient un effet ne

mettaient pas en évidence de relation avec la dose (11/34). Les auteurs concluaient que les

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résultats restaient controversés chez l’homme, et que les résultats mis en évidence chez

l’animal pouvaient peut-être s'expliquer par des différences anatomiques ou physiologiques.

Cette étude ne remettait pas en cause les conclusions de l'OMS en 2007 [WHO, 2007]

considérant que le système endocrinien n'était pas affecté par une exposition aux champs

magnétiques EBF.

� Barrière hémato-encéphalique

La barrière hémato-encéphalique est une membrane séparant les vaisseaux sanguins des

neurones cérébraux. Imperméable à un grand nombre de substances, elle filtre et régule le

passage des molécules entre le sang et le cerveau. Dans l'autre sens, la barrière hémato-

encéphalique évite la fuite (du cerveau vers le sang) de certaines substances comme les

neurotransmetteurs. Certaines circonstances peuvent cependant rendre la barrière

anormalement perméable comme des états pathologiques ou l'exposition à des agents

toxiques. Si l'augmentation de la perméabilité par l'effet thermique des ondes

électromagnétiques a pu être montrée par de nombreuses études depuis les années 1980, les

études s'intéressant à l'effet non thermique des champs électromagnétiques arrivent à des

résultats plus équivoques. Une revue de la littérature de 2010 [Stam, 2010] a montré qu’une

des deux études traitant des champs statiques in vivo concluait à une absence d’effet de

l'exposition sur la perméabilité et que l'autre était non concluante. Par ailleurs, les deux études

traitant des champs EBF arrivaient à des résultats contradictoires. Sur les 32 traitant des

radiofréquences (micro-ondes, téléphonie mobile 900 MHz et 1,5GHz), six rapportaient une

augmentation significative de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique et 26 ne

montraient pas d'effet significatif de l'exposition sur la perméabilité. Enfin, trois études in

vitro ont été prises en compte dans cette revue, parmi lesquelles une seule montrait un résultat

positif. Les auteurs concluaient que les études expérimentales n'étaient pas en faveur d'un

effet aigu ou chronique des radiofréquences sur la perméabilité de la barrière hémato-

encéphalique. Le nombre d'études et les résultats portant sur les champs magnétiques EBF ne

permettaient pas de conclure.

Comme cette revue, les différents rapports [Afsset, 2009; IARC, 2013;

HealthProtectionAgency, 2012] concluent à l'absence d'effet des radiofréquences sur la

barrière hémato-encéphalique.

1.2.2. Effets sur la santé

Parmi les effets potentiels des champs électromagnétiques sur la santé, les plus étudiés sont

les cancers, principalement les leucémies et les tumeurs du système nerveux central, mais

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aussi d'autres effets comme des manifestations neurologiques ou d'hypersensibilité. Pour les

champs électromagnétiques EBF, la plupart des études se sont concentrées sur les expositions

professionnelles.

L'état des connaissances concernant le lien entre l'exposition aux champs électromagnétiques

et les tumeurs du système nerveux central sera exposé dans le contexte des parties 4 (EBF) et

5 (radiofréquences).

1.2.2.1. Les cancers

� Champs magnétiques EBF

Pour des raisons probablement historiques, c'est sur les leucémies que la plupart des

recherches ont porté concernant les effets des champs magnétiques EBF.

Leucémies de l'enfant

La première étude montrant une augmentation du risque de leucémies chez les enfants en

relation avec une exposition résidentielle aux champs électromagnétiques EBF a été réalisée

en 1979 dans le Colorado par Wertheimer et Leeper [Wertheimer et al., 1979]. Elle a été

suivie de deux études allant dans le même sens dans les années suivantes [Milham, 1982;

Wright et al., 1982]. Les études se sont ensuite multipliées, avec des conclusions globalement

convergentes. Une analyse poolée, publiée en 2000 [Ahlbom et al., 2000] à partir de 9 études,

trouvait un doublement du risque pour une exposition supérieure ou égale à 0,4µT sur le

dernier lieu de résidence (RR=2,0 (1,27-3,13)), résultats retrouvés par une seconde analyse

poolée la même année [Greenland et al., 2000] incluant 12 études. En 2010, une actualisation

de ces analyses poolées, ajoutant 7 nouvelles études publiées depuis 2000 et un total de plus

de 20 000 sujets estimait l’augmentation du risque à 1,56 (0,78-3,10) pour une exposition

≥0,3µT et 2,02 (0,87-4,69) pour une exposition ≥0,4µT) [Kheifets et al., 2010].

Ce sont ces résultats et l'absence de preuves biologiques établies qui ont amené le CIRC à

classer en 2002 les champs électromagnétiques EBF comme possiblement cancérogènes pour

l'homme (Catégorie 2B) [IARC, 2002]. Cette classification n'a pas été remise en question

depuis par les différents rapports.

Cancers de l'adulte

Par la suite, plusieurs études ont recherché un lien entre les leucémies de l’adulte et les

champs magnétiques EBF. La méta-analyse la plus récente, publiée en 2008 [Kheifets et al.,

2008], a mis à jour une précédente analyse qui datait de 1997 [Kheifets et al., 1997]. Au total

56 études ont été considérées dont 21 nouvelles (sur la période 1996-2007). De nombreux

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critères de qualité ont été pris en compte afin de pondérer les résultats : méthode d’estimation

l’exposition, prise en compte des facteurs de confusion et de biais potentiels ou encore

méthodes statistiques utilisées. Les résultats concernant les expositions les plus élevées ont

été retenus pour chaque étude. Le résultat global met en évidence une augmentation du risque

de leucémies avec l'exposition aux champs électromagnétiques EBF, modérée mais

statistiquement significative (RR=1,16 (1,11-1,22)). Les auteurs montraient une relative

stabilité des résultats dans le temps pour les différentes études et ne mettaient pas en évidence

de biais de publication.

En ce qui concerne les autres cancers, le lien avec les tumeurs du SNC sera détaillé dans le

contexte de la première analyse (paragraphe 3.1.1).

Par ailleurs, des hypothèses ont été émises sur le lien entre l'exposition aux champs

électromagnétiques EBF et le cancer du sein chez la femme. Cependant très peu d'études ont

pu apporter des éléments convaincants et les études les plus récentes étaient dans l'ensemble

négatives [WHO, 2007].

Ainsi, devant ces résultats concernant les leucémies et autres cancers, la monographie de

l'OMS de 2007, et le rapport de l'Afsset de 2010 concluaient que les données étaient

insuffisantes et n'étaient pas en faveur d'une association entre les cancers et les champs

électromagnétiques EBF [Afsset, 2010; WHO, 2007].

� Radiofréquences

Les études concernant les tumeurs cérébrales seront présentées dans le contexte de la seconde

étude, portant sur les téléphones portables (paragraphe 4.1.2).

En ce qui concerne les leucémies de l'adulte et de l'enfant, moins d'une dizaine d'études s'y

sont intéressées. Si le risque semblait être augmenté dans des cohortes de militaires le récent

rapport de l'Anses conclue à l'insuffisante de preuve en faveur d'un effet des radiofréquences

sur le risque de leucémie [Anses, 2013].

Peu d'études ont porté sur le lien entre l'exposition aux radiofréquences et les cancers autres

que les tumeurs cérébrales et les leucémies. De ce fait, les différents rapports statuent

actuellement sur le fait que dans l'état actuel des connaissances il n'est pas possible de

conclure sur les risques de tumeurs des testicules, du sein ou encore des mélanomes de la

peau et oculaires [Afsset, 2009; Anses, 2013; HealthProtectionAgency, 2012].

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1.2.2.2. Maladies neurodégénératives et champs magnétiques EBF

L'hypothèse d'un lien entre l'exposition aux champs magnétiques EBF et les maladies

neurodégénératives a été régulièrement étudiée, principalement pour la maladie d'Alzheimer

et la sclérose latérale amyotrophique, notamment avec l'exposition professionnelle. Les

rapports du CIRC en 2002 et de l'OMS en 2007 ont conclu à l'insuffisance des éléments en

faveur d'une relation entre champs magnétiques EBF et maladies neurodégénératives [IARC,

2002; WHO, 2007].

Une méta-analyse plus récente [Vergara et al., 2013], prenait en compte 44 articles publiés

jusqu’en janvier 2012, concernant l'exposition professionnelle aux EBF. Les expositions

étaient évaluées à partir de mesures individuelles ou de matrices emplois-expositions,

proposant des valeurs moyennes d'exposition selon les professions, ou encore de jugements

d'experts. L’analyse combinée mettait en évidence une association, faible mais significative,

entre l'exposition aux champs magnétiques EBF et la maladie d'Alzheimer (RR=1,27 (1,15-

1,40)) mais aucune association avec les autres démences et la maladie de Parkinson. Les

auteurs mentionnaient par ailleurs un biais de publication pouvant expliquer en partie

l'association concernant la maladie d'Alzheimer.

1.2.2.3. Performances cognitives et radiofréquences

Au début des années 2000, plusieurs études ont évoqué une amélioration de certaines

fonctions cognitives avec l'exposition aux radiofréquences, dont l'augmentation de l’attention

et de la rapidité.

Dans le domaine des hyperfréquences, les principales fonctions cognitives étudiées sont la

mémoire et l’attention ainsi que le temps de réaction associé à ces deux fonctions. Les tests et

batteries de tests permettant de les apprécier sont nombreux. La plupart des études réalisées

chez l’homme sont des études expérimentales évaluant l’effet de l’exposition à des

radiofréquences sur les fonctions cognitives à court terme.

Devant les résultats positifs des premières études, l’hypothèse d’un effet thermique a été

soulevée. Depuis, la méthodologie d’un certain nombre de ces études ayant été discutée et

consolidée, les résultats les plus récents ne permettent pas de conclure. Ainsi deux méta-

analyses ont été réalisées, arrivant à des conclusions divergentes, la première concluant à une

modification des fonctions cognitives avec une exposition à court terme aux radiofréquences

[Barth et al., 2008], la seconde concluant à l'absence de modifications [Valentini et al., 2010].

Les différentes études expérimentales et leurs caractéristiques ont donné lieu à une récente

revue [Regel et al., 2011]. Parmi l'ensemble des tests cognitifs réalisés et relevés, 15

montraient une amélioration des fonctions cognitives avec une exposition aux

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radiofréquences, 11 montraient un effet négatif de l'exposition et 27 montraient l'absence de

modification des fonctions cognitives en fonction de l'exposition. L'analyse des

caractéristiques montrait que plusieurs facteurs devaient être pris en compte dans la

réalisation de ces études et qu'ils pouvaient influencer de façon importante l'interprétation des

résultats. Ces facteurs étaient entre autre la taille et les caractéristiques de l'échantillon (âge,

sexe…), schéma d'étude, caractéristique de l'exposition, dosimétrie, durée de l'exposition,

respect de l'expérimentation en insu mais aussi de potentiels facteurs de confusion (alcool,

caféine…). Il est donc difficile de conclure à un effet des radiofréquences sur les fonctions

cognitives avec les données actuelles, ce que rapporte aussi l'HPA en 2012, qui note pour

autant que dans ce domaine la méthodologie des études s'est améliorée

[HealthProtectionAgency, 2012].

1.2.2.4. Hypersensibilité électromagnétique

Le terme d’hypersensibilité électromagnétique a été utilisé pour décrire des symptômes tels

que la fatigue, les maux de tête, les difficultés de concentration, les vertiges, que certaines

personnes attribuent à une exposition à des champs électriques ou magnétiques. L’apparition

de ces symptômes en relation avec l’exposition aux téléphones portables ou aux stations de

base a été observée dans certaines études épidémiologiques. Cependant la méthodologie des

études épidémiologiques sur le sujet est très souvent discutable. De plus, la plupart des études

expérimentales menées auprès de personnes hypersensibles concluent qu'elles ne sont pas en

mesure de détecter la présence d’un champ électromagnétique. Une méta-analyse de ces

études étudiant la capacité à distinguer une exposition aux radiofréquences d'un champ simulé

a montré que les personnes hypersensibles ne détectaient pas mieux la présence ou l'absence

de radiofréquences (+ 2 % [- 7 % ; + 10 %]) que les témoins (+ 7 % [- 2 % ; + 17 %]) [Roosli,

2008].

En 2011 une revue de 29 études sélectionnées avec de nombreux critères de qualité

méthodologiques ne retrouvait que 5 études mettant en évidence des effets des champs

électromagnétiques EBF ou radiofréquences, avec des effets différents, non reproductibles

[Rubin et al., 2011]. Les auteurs concluaient à l'absence d'éléments permettant de conclure à

des réactions physiologiques inhabituelles avec l'exposition aux champs électromagnétiques.

On retrouve ces conclusions dans les rapports de l'Afsset en 2009 et 2010, de l'HPA en 2012

et du CIRC en 2013 [Afsset, 2009, 2010; IARC, 2013; HealthProtectionAgency, 2012]. De

plus, l'association entre les symptômes ressentis et la notion "d'hypersensibilité" rapportée

étant plus fréquente qu'entre les symptômes et l'exposition, l'évocation d'un effet nocebo est

de plus en plus courante.

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1.3. LES TUMEURS CEREBRALES

1.3.1. Les tumeurs

Les tumeurs du SNC constituent un ensemble complexe et hétérogène de pathologies

bénignes, malignes ou d’évolution imprévisible.

Du point de vue topographique, les tumeurs du SNC peuvent se localiser dans les différentes

zones anatomiques (ou lobes) du cerveau représentées sur la figure 2.

Figure 2. Représentation anatomique des lobes cérébraux.

La classification officielle des tumeurs cérébrales, proposée par l'OMS, s’effectue selon des

critères histologiques, tenant compte de la morphologie (selon les cellules aux dépens

desquelles elles se développent) et du grade de malignité [Louis et al., 2007].

� Les tumeurs neuroépithéliales.

Elles représentent les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes. Elles se développent à

partir des cellules entourant les neurones, les cellules gliales, donnant des tumeurs de la

famille des gliomes, ou plus rarement à partir des neurones eux-mêmes. Certaines tumeurs

peuvent être mixtes c’est-à-dire composées d’un mélange de neurones et de cellules gliales.

Les tumeurs astrocytaires sont les plus fréquentes. Elles constituent 80 % des tumeurs

gliales. Selon le grade, on distingue les astrocytomes pilocytiques (grade I), de bon pronostic;

les astrocytomes diffus (grade II) et les astrocytomes anaplasiques (grade III) ayant tous deux

une tendance à la dégénérescence; ainsi que les glioblastomes (grade IV), hautement malins et

évoluant rapidement. Le glioblastome est la tumeur la plus fréquente chez l'adulte (près de

50 %), principalement chez l'homme de 40 à 70 ans, et l'astrocytome de grade I la plus

fréquente chez l'enfant (environ 30 %).

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Les tumeurs oligodendrogliales, développées à partir des oligodendrocytes, sont en général

d'évolution lente. On distingue les oligodendrogliomes bien différenciés (grade II) et les

oligodendrogliomes anaplasiques (garde III), de pronostic moins favorable. Les tumeurs

mixtes sont les oligoastrocytomes de grade II ou III (anaplasique).

Les tumeurs épendymaires, épendymomes, sont rares chez l'adulte mais représentent

environ 15 % des tumeurs cérébrales de l'enfant. Elles se développent au niveau de la fosse

postérieure sur la paroi du quatrième ventricule.

Les tumeurs du plexus choroïde sont spécifiques de l'enfant. On distingue le papillome du

plexus choroïde (forme bénigne) et le carcinome du plexus choroïde (forme maligne).

Les tumeurs neuronales et neuro-gliales (mixtes) sont rares et concernent surtout

l'adolescent et l'adulte jeune. Ce sont principalement les gangliocytomes, les gangliogliomes,

lesneurocytomes et les tumeurs neuroépithéliales dysembryoplastiques.

� Les tumeurs des méninges

Ce sont majoritairement des méningiomes. Il existe des méningiomes de grade I, II et III. Ces

tumeurs s'observent plus souvent chez la femme de plus de 50 ans (principalement de grade

I).

� Les tumeurs des nerfs crâniens ou spinaux

Elles sont appelées neurinomes ou schwannomes. Elles peuvent se développer à partir des

nerfs crâniens, la plus fréquente étant le neurinome de l'acoustique, touchant la VIIIème paire

crânienne, principalement chez la femme entre 30 et 40 ans. Elles peuvent aussi se situer à la

racine des nerfs spinaux.

� Tumeurs de l'enfant

Certains types de tumeurs se retrouvent principalement chez l'enfant et l'adulte jeune.

Il s'agit tout d'abord des tumeurs embryonnaires qui prennent pour origine des cellules peu

différenciées (tumeurs neuro-ectodermiques primitives [PNET]). Parmi elles, on distingue le

médulloblastome, de haute malignité (grade IV), seconde tumeur la plus fréquente chez

l'enfant (après l'astrocytome de grade I), qui se développe le plus souvent au niveau du

cervelet. On trouve aussi chez l'enfant les tumeurs pinéales avec le pinéalocytome (grade II)

et le pinéaloblastome (grade IV). Le craniopharyngiome, de grade I, est une tumeur se

développant au dessus de la selle turcique. On trouve par ailleurs les tumeurs germinales,

développées à partir de cellules gonadiques, que sont les germinomes, les tératomes, le

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carcinome embryonnaire et les choriocarcinomes. Enfin, il faut noter les kystes, strictement

bénins.

� Lors des études épidémiologiques, on distingue en général les tumeurs malignes,

principalement les gliomes, de croissance rapide, avec extension à distance (métastase) et

risque de récidive après ablation; des tumeurs bénignes, de croissance lente et progressive,

qui ne s’étendent pas aux autres parties de l’organisme et ne récidivent pas après ablation.

Les deux plus fréquentes, sont les méningiomes et les neurinomes de l’acoustique.

1.3.2. Incidence

Les données d'incidence des tumeurs du SNC dans le monde se basent pour la plupart sur les

données des registres de cancers ou le SEER programme aux Etats-Unis (programme de

Surveillance, Epidemiology, and End Results). Cependant, il est toujours difficile de les

comparer car, malgré les recommandations internationales, les tumeurs bénignes

(méningiomes notamment) ne sont pas toujours enregistrées. De plus les taux d'incidence

peuvent être présentés bruts ou standardisés, sur la population européenne ou mondiale.

Pour l'ensemble des tumeurs du système nerveux central (malignes et bénignes), l'incidence

était estimée dans un département français (Gironde) à 15,9/100 000 chez les hommes et

18,8/100 000 chez les femmes [Baldi et al., 2011b]. On notait une augmentation des tumeurs

du SNC sur la période 2000-2007 (+2,33 %; p=0,04), et plus spécifiquement pour les

méningiomes (+5,4 %; p=0,02).

En France, les données des registres généraux de cancer font état d’une incidence standardisée

(population Europe) des tumeurs malignes du SNC de 7,9/100 000 chez les hommes et

5,3/100 000 chez les femmes en 2012, avec un pic pour les sujets âgés de 70-79 ans [Binder-

Foucard, 2013]. L'incidence standardisée (monde) a progressivement augmenté de

4,5/100 000 en 1980 à 6,3/100 000 en 2012 chez les hommes (+1,1 %) et de 3,1 à 4,2/100 000

chez les femmes (+0,9 %). L'évolution entre 2005 et 2012 était de +0,4 % et +0,2 % chez les

hommes et les femmes respectivement [Binder-Foucard, 2013].

En Finlande, Norvège, Suède et Danemark l'incidence standardisée (population Europe) des

gliomes entre 1979 et 2008 était de 8,6/100 000 hommes et de 6,0/100 000 femmes [Deltour

et al., 2012]. Elle était globalement stable, avec une augmentation de +0,4 % /an [+0,1 ; +0,6]

chez les hommes et +0,3 % /an [+0,1 ; +0,5] chez les femmes. Chez les hommes de 20-40 ans,

on notait une augmentation plus rapide entre 1979 et 1987 (+3,8 % [+0,5 ; +7,2]) et une

diminution faible depuis 1987 (-0,7 % [-1,4 ; +0,1]). Enfin, l'augmentation de l'incidence des

gliomes était plus importante chez les sujets âgés de 60-79 ans sur l'ensemble de la période

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(+0,9 % [+0,5 ; +1,2] et +0,6 % [+0,3 ; +0,9] chez les hommes et les femmes respectivement.

Pour les méningiomes, une augmentation de l'incidence était observée chez les hommes

depuis 1974 (+0,8 % /an [+0,4 ; +1,3]), plus marquée chez les femmes depuis 1990 (+3,8 /an

[+3,2 ; +4,4]) [Deltour et al., 2009].

En Angleterre, l'incidence des tumeurs du SNC était en 2007 de 8,5/100 000 chez les hommes

et 6,2/100 000 chez les femmes [de Vocht et al., 2011]. Les tendances étaient globalement

stables entre 1998 et 2007. Une faible augmentation était observée pour les tumeurs

temporales chez les hommes (0,04 nouveaux cas/100 000 pers/an) et chez les femmes (0,02

nouveaux cas100 000 pers /an) ainsi que pour le lobe frontal chez les hommes (0,04 nouveaux

cas/100 000 pers /an). En revanche, une diminution était observée pour les tumeurs du lobe

pariétal et du cervelet chez les hommes.

Enfin, aux Etats-Unis, l'analyse de la période 1977-1991, montrait une augmentation de

l'incidence chez les sujets de moins de 30 ans (+2,5 % /an [+1,3 ; +3,8]) et de plus de 65 ans

(+2,2 % /an [+1,6 ; +2,9]) [Inskip et al., 2010]. Pour la période 1992-2006, les tendances

étaient stables ou en baisse à l'exception de la tranche d'âge 20-29 ans chez les femmes

(+4,3 % /an [+1,0 ; +6,7]). L'analyse par localisation montrait que cette augmentation

concernait principalement les tumeurs du lobe frontal, sans augmentation apparente pour les

tumeurs du lobe temporal, pariétal, ou du cervelet.

1.3.3. Facteurs de risque des tumeurs du système nerveux central

Il existe de nombreux facteurs de risques suspectés dans l’étiologie des tumeurs du système

nerveux central, mais pratiquement aucun facteur avéré. Parmi les synthèses publiées, nous

citerons celle de Wrench en 2002 et celle de Bondy en 2008 suite à une réunion de

consortium sur l'épidémiologie des tumeurs cérébrales [Bondy et al., 2008; Wrensch et al.,

2002].

D'une manière générale, il ressort de ces synthèses que malgré de nombreuses études, les

limites méthodologiques rendent souvent difficiles les conclusions. En effet, les auteurs

constatent souvent des limites concernant la taille des échantillons, les schémas d'études, les

sources d'information, la définition des tumeurs ou encore les mesures des expositions.

Notamment, les comparaisons des résultats sont souvent délicates du fait de classifications

différentes pour les types histologiques. Le plus souvent, seuls les gliomes ont été étudiés, et

plus rarement les méningiomes.

En ce qui concerne les Gliomes, deux facteurs de risque sont établis : l'exposition aux

radiations ionisantes à haute dose (accident nucléaire, irradiation thérapeutique, expositions

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environnementales et professionnelles) et les syndromes héréditaires avec des risques

relatifs supérieurs à 3. D'autres facteurs constitutionnels sont associés à un risque accru de

gliome, sur lesquels il est impossible d'agir comme le sexe masculin et l'âge avancé. Les

antécédents familiaux de tumeurs cérébrales ou encore la sensibilité aux agents

mutagènes sont actuellement suspectés de jouer un rôle dans la survenue de ces tumeurs, de

même que certaines infections (pouvant engendrer des tumeurs cérébrales chez l'animal,

résultat non confirmé par les études épidémiologiques), alors que l'allergie, qui a fait l'objet de

plusieurs études serait associée à une diminution du risque de tumeurs du système nerveux

central.

Parmi les autres facteurs étudiés pour lesquels les études actuelles ne montrent pas de lien

clair figurent l'exposition résidentielle aux champs électromagnétiques EBF, le tabac, ou

encore l'alcool, l'alimentation ou encore certains polymorphismes génétiques.

En ce qui concerne les méningiomes, les radiations à haute dose, les syndromes héréditaires

(risque relatif supérieur à 3), sont actuellement considérées comme des facteurs de risque

établis. Par ailleurs, l’incidence accrue de ces tumeurs chez les femmes, notamment après la

ménopause a conduit à une forte suspicion concernant le rôle des hormones, qu’elles soient

endogènes ou exogènes [Cowppli-Bony et al., 2011]. Les antécédents familiaux de

méningiome sont un facteur de risque probable, alors que les allergies ne semblent pas jouer

de rôle

Les traumatismes crâniens ont longtemps été suspectés d'avoir un lien avec les tumeurs

cérébrales, cependant, la plupart des résultats suggèrent qu'il s'agirait plus d'un symptôme

amenant au diagnostic que d'une cause, il en est de même pour l'épilepsie et les convulsions.

Enfin, d'autres facteurs environnementaux comme les pesticides sont également suspectés en

raison d’une élévation de risque de tumeur cérébrale mise en évidence de manière

convergente dans les études en population agricole.

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1.4. CONTEXTE LOCAL

Le Registre spécialisé des tumeurs primitives du système nerveux central en Gironde a été

mis en place en 1999 par le laboratoire Santé, Travail, Environnement (LSTE) de l’Université

Bordeaux Segalen avec pour objectifs la surveillance épidémiologique des tumeurs du

système nerveux central mais aussi l'étude des facteurs de risque de ces tumeurs.

Compte tenu des hypothèses concernant le rôle des champs électromagnétiques dans la

survenue de tumeurs cérébrales, les études étiologiques menées par l’équipe ont apprécié les

expositions à ces facteurs.

La première étude cas-témoins, CEREPHY a été réalisée en 1999-2001 chez 221 adultes de

plus de 16 ans atteints de tumeurs du SNC, résidant en Gironde, et 442 témoins

individuellement appariés. L'exposition professionnelle aux champs électromagnétiques EBF

et aux radiofréquences a été évaluée par deux experts hygiénistes industriels à partir d'un

calendrier professionnel détaillé, et l'exposition résidentielle aux champs électromagnétiques

EBF a été considérée pour une distance de moins de 100 mètres entre la résidence et une ligne

à haute tension grâce à un système d'information géographique. L'étude retrouvait une

augmentation non significative du risque de tumeurs du SNC avec l'exposition professionnelle

aux champs électromagnétiques EBF (OR= 1,59 (0,97–2,61)) et aux radiofréquences (OR=

1,50 (0,48–4,70)) et une augmentation significative du risque pour les méningiomes avec les

champs électromagnétiques EBF professionnels (OR=3,02 (1,10–8,25)). Il n'était pas retrouvé

d'association avec l'exposition résidentielle aux champs EBF, mais la mesure d'association,

bien que non significative était proche de 3 pour les méningiomes (OR=2,99 (0,86–10,40).

Cette étude suggérait donc une augmentation du risque de méningiome avec l'exposition aux

champs électromagnétiques EBF professionnels voire résidentiels [Baldi et al., 2011a].

(Publication en Annexe 1)

Compte tenu des résultats de cette première étude, une seconde étude CERENAT, a été initiée

dans 4 départements français (Gironde, Manche, Calvados, Hérault) étudiant de nombreux

facteurs de risque de tumeurs cérébrales dont l'exposition aux champs électromagnétiques.

� C'est sur cette étude, CERENAT, que portent les analyses réalisées dans le cadre de cette

thèse, afin d'étudier le lien entre les tumeurs du système nerveux central et l'exposition aux

champs électromagnétiques, tout d'abord professionnelle aux champs extrêmement basse

fréquence et environnementale avec les radiofréquences liées à l'usage du téléphone portable.

Une présentation globale de l'étude CERENAT sera effectuée dans la partie suivante avant de

présenter les deux sous-études.

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2. ETUDE CERENAT

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L'étude CERENAT est une étude cas-témoins multicentrique en population générale, initiée

en 2004, ayant pour objectif d'étudier le rôle des facteurs environnementaux et professionnels

dans la survenue des tumeurs cérébrales primitives de l'adulte. Cette étude a été mise en place

dans quatre départements français : la Gironde le Calvados la Manche et l'Hérault.

2.1. METHODES

2.1.1. Population

Les critères d'inclusion des cas étaient les suivants :

- être âgé de 16 ans ou plus

- résider dans un des quatre départements de l'étude

- être atteint d'une tumeur du système nerveux central, bénigne ou maligne,

- avoir été diagnostiqué entre le 1er juin 2004 et le 31 mai 2006.

Les cas ont été identifiés grâce à la collaboration d'un réseau de praticiens impliqués dans le

diagnostic et le soin de patients atteints de tumeurs du système nerveux central.

L'identification des cas a été appuyée par les registres de cancer populationnels, avec un

objectif d'exhaustivité pour les départements disposant d'un registre (Hérault et Gironde).

Les diagnostics ont été établis sur un prélèvement histologique pour les patients ayant

bénéficié d'une exérèse ou d'une biopsie. Pour les autres patients, une expertise clinique ou

radiologique permettait de poser le diagnostic.

Les tumeurs du système nerveux central incluses dans l'étude, codées selon la Classification

Internationale des Maladies Oncologique, version 3 (CIM-O-3) étaient les tumeurs ayant un

des codes topographiques suivants :

- C70.0-C70.9 : Méninges

- C71.0-C71.9 : Encéphale

- C72.2-C72.9 : Moelle épinière, nerfs crâniens et autres régions du SNC

Les critères d'exclusion étaient les suivants :

- présence de tumeurs récurrentes

- métastases, tumeurs hypophysaires

- association à un syndrome génétique (Li-Fraumeni…)

- infection par le VIH stade SIDA.

Pour chaque cas, deux témoins ont été inclus, étant tirés au sort sur les listes électorales des

lieux de résidence sur la période 2005-2008. Les témoins ont été appariés individuellement

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aux cas sur l'âge (plus ou moins 2 ans), le sexe, et le département de résidence. Ils ne devaient

pas avoir d'antécédent connu de tumeur cérébrale bénigne ou maligne.

2.1.2. Recueil des données

Les données ont été recueillies à partir d'un questionnaire standardisé, posé par des

enquêteurs, au cours d'entretiens en face-à-face, lors de l'hospitalisation ou à domicile.

Pour les patients dans un état clinique sévère ou décédés, un proche était invité à compléter un

questionnaire simplifié. Le même questionnaire était posé aux deux témoins appariés à ces

cas. Les données recueillies en fonction du type de questionnaire sont présentées dans le

tableau 5.

Tableau 5. Données recueillies selon le type de questionnaire. CERENAT, 2004-2006, France.

Questionnaire détaillé

Questionnaire simplifié

Calendrier résidentiel Oui Oui

Calendrier professionnel Oui Oui

Données socio-économiques Oui Oui

Expositions domestiques Insecticides / Appareils ménagers

Oui

Simplifié

Animaux d'élevage et pesticides Oui Simplifié

Champs électromagnétiques professionnels Oui Oui

Utilisation du téléphone portable O/N Oui Oui

Utilisation de produits chimiques Oui Non

Antécédents personnels médicaux Oui Simplifié

Prise en charge thérapeutique (hors tumeur actuelle) Imagerie Médicaments

Oui Oui

Simplifié

Non

Antécédents gynécologiques Oui Non

Antécédents familiaux Oui Simplifié

Habitudes de vie Tabagisme Alcool Alimentation

Oui Oui Oui

Simplifié

Non Non

Questionnaires spécifiques Exposition directe aux pesticides Oui Non Exposition indirecte aux pesticides Oui Non Elevage Oui Non Champs électromagnétiques basses fréquences professionnels

Oui Non

Rayonnements ionisants Oui Non Téléphone portable Oui Non

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2.1.3. Analyse des données.

Les données socio-économiques et concernant les habitudes de vie ont été catégorisées afin de

décrire la population. Nous avons ainsi considéré :

- Le niveau d'études : Ecole primaire ou inférieur / secondaire / lycée / université

- La consommation d'alcool : consommation excessive si plus de 3 verres d'alcool /jour

pour les hommes, 2 verres pour les femmes

- La consommation de tabac : non-fumeur / ancien fumeur / fumeur actuel

Par ailleurs, certaines données ont été retenues comme des facteurs de confusion potentiels

dans les deux analyses champs électromagnétiques EBF puis téléphone portable. Différentes

tâches et équipements ont été identifiés à partir du calendrier professionnel et des questions

spécifiques pour considérer un sujet comme professionnellement exposé à ces facteurs.

� Utilisation régulière d'un téléphone portable : (Oui/Non), définie par au moins un appel

par semaine pendant six mois ou plus.

� Exposition professionnelle (Oui/Non)

- Aux pesticides : Contact direct avec un pesticide lors de tâches de traitement des

espaces verts, bois, dans le secteur de l'hygiène publique

- Aux radiofréquences : travail à proximité de détecteur de métal, démagnétiseur,

portique anti-vol ou d’un appareil de transmission

- Aux radiations ionisantes : travail avec des matériaux radioactifs, à proximité de

sources radioactives ou d’appareils émettant des rayonnements

- Aux champs magnétiques EBF :

o utilisation de matériel de soudure, de machines à rectifier, de fours à induction

ou fours à micro-ondes, de machines électriques utilisées dans le secteur

médical

o utilisation de machines industrielles dans le secteur du bois, du textile,

plastique, papeterie, céramique…, construction, industrie agro-alimentaire,

sidérurgique ou électronique

o travail à proximité de lignes haute tension, lignes de chemin de fer…

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2.2. RESULTATS

2.2.1. Population incluse

Au total, parmi les sujets éligibles, 95 % des cas ont pu être joints et 61% des témoins. Au

total, 596 cas (73 %) et 1 192 témoins (45 %) ont pu être inclus dans l'étude CERENAT.

Les principales raisons de non-participation étaient les refus, un état de santé trop dégradé, ou

le décès sans proche pouvant répondre. Les cas non inclus étaient plus âgés que les cas inclus

(62 ans vs 58 ans) plus souvent atteints de gliome (53 % vs 44 %) et moins souvent atteints de

méningiomes (28 % vs 35 %).

Parmi les 596 cas inclus, 44 % avaient un diagnostic de gliomes, 35 % de méningiomes, 11 %

de neurinomes et 10 % d'autres tumeurs. Enfin parmi les gliomes, 17 % étaient de bas grade et

83 % de haut grade.

Pour l'ensemble des tumeurs, 95 % des diagnostics avaient été posés par un examen

anatomopathologique. On observait 8 % de localisations médullaires (n=50) et 92 % de

localisations cérébrales (n=546) parmi lesquelles 30 % de tumeurs frontales et 21 % de

tumeurs temporales. Enfin, les tumeurs se développaient autant du côté droit (38 %) que

gauche (38 %), 14 % sur la ligne médiane et 4 % étaient bilatérales (3 % non précisé).

2.2.2. Description de la population

La population de l'étude CERENAT était âgée en moyenne de 58 ans et les femmes

représentaient 56 % des sujets (tableau 6). Au total, 16 % des questionnaires complétés étaient

des questionnaires simplifiés du fait de réponses par un proche pour les cas.

On notait un niveau d'étude significativement plus élevé chez les témoins (p<10-4). Près de la

moitié de la population n'avait jamais fumé, sans différence entre les cas et les témoins, et

près de 20 % des sujets déclaraient une consommation d'alcool considérée comme excessive

selon les normes de l'OMS. Plus de la moitié des sujets rapportaient un usage régulier du

téléphone portable, usage plus fréquent chez les témoins que chez les cas (différence non

significative). Enfin, en ce qui concerne les exposition professionnelles, 10 % des sujets

avaient été exposés aux pesticides, près de 20 % aux champs électromagnétiques EBF, 5 %

aux champs électromagnétiques de radiofréquences et enfin 7 % aux radiations ionisantes,

plus fréquemment pour les témoins que les cas (8 % vs 5%, p=0,04).

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Tableau 6. Description de la population de l'étude CERENAT. 2004-206, France.

Total Cas Témoins 1788 n=596 n=1192 Na n % n % n % pb Age (moyenne, écart-type) 1788 57,5 14,6 57,5 14,7 57,5 14,5

Sexe 1788 Homme 780 43,6 260 43,6 520 43,6 Femme 1008 56,4 336 56,4 672 56,4

Questionnaire simplifié Par un proche pour les cas

1788 285 15,9 95 15,9 190 15,9

Niveau d'études 1785 <10-4 Pas de scolarité ou primaire 396 22,2 153 25,8 243 20,4

Collège 597 33,4 221 37,2 376 31,6 Lycée 326 18,3 100 16,8 226 19,0 Enseignement supérieur 466 26,1 120 20,2 346 29,1

Tabac 1786 0,69 Jamais 871 48,8 285 48,0 586 49,2 Ancien fumeur 599 33,5 207 34,8 392 32,9 Fumeur actuel 316 17,7 102 17,2 214 18,0

Alcool c 1502 0,40

Consommation nulle ou modérée 1228 81,8 420 83,8 808 80,7

Consommation excessive 274 18,2 81 16,2 193 19,3

Téléphone portable 1788 993 55,5 312 52,3 681 57,1 0,09

Expositions professionnelles Pesticides 1788 180 10,1 69 11,6 111 9,3 0,12

EBF 1766 379 21,5 134 23,2 245 20,6 0,15

Radiofréquences 1783 87 4,9 26 4,4 61 5,1 0,52

Radiations ionisantes 1781 127 7,1 32 5,4 95 8,0 0,04 a données disponibles b p du test global Après cette présentation succincte de la population de l'étude, nous présenterons la première

analyse concernant l'association entre tumeurs du système nerveux central et champs

magnétiques EBF.

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3. EXPOSITION PROFESSIONNELLE AUX CHAMPS

MAGNETIQUES EXTREMEMENT BASSES

FREQUENCES

ET TUMEURS DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL

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3.1. ETAT DES CONNAISSANCES

Depuis l'étude de Wertheimer et Leeper en 1979 [Wertheimer et al., 1979], les liens entre

cancers et champs magnétiques EBF ont régulièrement été étudiés. Les sources d'exposition

les plus fréquemment étudiées sont les sources environnementales, dont la proximité de lignes

à haut tension et les sources professionnelles. Pour rappel, en 2002, les champs magnétiques

EBF ont été classés par le CIRC comme peut-être cancérogènes pour l'homme.

3.1.1. Données de la littérature

De nombreuses études ont été réalisées depuis les années 1980 afin d'étudier la relation entre

l'exposition professionnelle aux champs électromagnétiques EBF et les cancers, les leucémies

et les tumeurs cérébrales en particulier. Parmi les secteurs professionnels, la production et la

distribution de l'électricité ou la production d'appareils électriques ainsi que les activités de

soudure ont été l'objet d'une attention particulière.

Nous aborderons tout d'abord les études réalisées en milieu professionnel, puis nous traiterons

des études en population générale.

3.1.1.1. Etudes en milieu professionnel

a) Travailleurs des compagnies d'électricité

L'étude des expositions professionnelles dans des branches spécifiques étant favorable à la

constitution de cohortes professionnelles, on constate que la plupart des études sont des études

de cohorte ou des études cas-témoin nichées dans des cohortes, s'intéressant à la mortalité par

cancer ou à l'incidence des cancers dans ces populations exposées.

Au cours des vingt dernières années, les principales études de cohorte ayant apprécié

l'incidence des tumeurs du SNC dans l'industrie de l'électricité, sont une cohorte suédoise

incluant plus de 130 000 hommes actifs de 20 à 64 ans exerçant un emploi dans le domaine de

l'électricité, suivis entre 1961 et 1979 [Tornqvist et al., 1991]; deux cohortes norvégiennes,

l'une de près de 40 000 hommes [Tynes et al., 1992] et la seconde de 5 000 hommes

travaillant dans 8 compagnies de production hydroélectriques [Tynes et al., 1994]; et une

cohorte danoise de plus de 30 000 hommes appartenant à 99 compagnies d'électricité suivis à

partir de 1908 [Johansen et al., 1998; Johansen et al., 2007]. La cohorte suédoise a mis en

évidence une sur-incidence des tumeurs du SNC dans ces populations exposées par rapport à

l'incidence de la population générale, chez les assembleurs-réparateurs de radio et de

télévision (ratio d'incidence standardisé (SIR)=2,9 [1,2-5,9]) pour l'ensemble des tumeurs du

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SNC et les glioblastomes, ainsi que chez les soudeurs dans la métallurgie (SIR=3,2 [1,0-7,4])

pour l'ensemble des tumeurs [Tornqvist et al., 1991]. Cependant, aucune des trois autres

cohortes ne mettait en évidence de sur-incidence des tumeurs du SNC, quel que soit le suivi,

la durée d'exposition ou le niveau d'exposition cumulée : SIR=0,79 [0,6-1,0] chez les hommes

en 1993 pour une exposition Oui/non [Johansen et al., 1998], SIR=0,65 (non significatif) pour

un emploi de plus de 30 ans [Tynes et al., 1994]; et pour l'exposition la plus haute, chez les

hommes, SIR=0,44 (non significatif) [Tynes et al., 1994] et SIR=0,69 [0,38-1,25] [Johansen

et al., 2007].

D'autres cohortes d'hommes employés dans des compagnies d'électricité s'intéressant à

l'incidence des tumeurs ont permis de réaliser des études cas-témoins nichées. C'est le cas de

la mise en commun des données de trois cohortes ayant suivi près de 22 000 hommes au

Québec, plus de 31 000 en Ontario et 170 000 en France, de 1970-1978 à 1988 selon les

cohortes. Différentes analyses ont pu être réalisées, dont l'une sur les données des trois

cohortes [Theriault et al., 1994] et l'autre sur les données du Québec et de la France

uniquement [Armstrong et al., 1994]. Les mesures d'association entre l'exposition aux champs

magnétiques EBF et les tumeurs du SNC étaient supérieures à 1 pour les expositions

cumulées les plus importantes mais non significatives : OR=1,95 [0,76-5,0] [Theriault et al.,

1994] et OR=1,90 [0,48-7,58] [Armstrong et al., 1994], sauf pour les astrocytomes

(OR=12,29 [1,05-143,5]) [Theriault et al., 1994].

Parmi les études de mortalité, certaines ont retrouvé un lien entre l'exposition aux champs

électromagnétiques EBF et la mortalité par tumeurs du SNC. C'est le cas d'une cohorte aux

Etats-Unis, ayant suivi entre 1960 et 1986 près de 140 000 hommes employés dans 5

compagnies de production d'électricité [Savitz et al., 1995]. Les sujets les plus exposés

présentaient une augmentation statistiquement significative du risque de décès : RR=2,3 [1,2-

4,6]. Ce résultat a par la suite été retrouvé dans une analyse cas-cohorte réalisée à partir des

145 décès par tumeur du SNC et de 800 hommes de la cohorte avec une nouvelle estimation

plus précise de l'exposition : OR=2,6 [1,2-6,0] [Savitz et al., 2000].

Cependant, d'autres études de mortalité ont trouvé des résultats discordants. C'est le cas de

l'étude cas-témoins nichée dans une cohorte de 36 000 hommes et femmes d'une compagnie

d'électricité aux Etats-Unis en Californie, retrouvant une mesure d'association inférieure à 1

(OR=0,8 [0,5-1,4]) pour le lien entre exposition et décès par tumeur du SNC [Sahl et al.,

1993]. Une autre étude de cohorte ayant suivi plus de 80 000 hommes et femmes employés

dans les compagnies d'électricité d'Angleterre et du Pays de Galles entre 1973 et 2002 (pour le

dernier suivi) ne retrouvait pas de surmortalité. La première analyse, cas-témoins nichée à

partir de 112 cas de tumeur du SNC, ne montrait pas d'association avec l'exposition cumulée

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en 1991 : OR=0,95 [0,54-1,69] [Harrington et al., 1997]. Les deux analyses suivantes ne

montraient pas de surmortalité avec l'augmentation de l'exposition cumulée : RR=0,68 [0,33-

1,40] en 1997 [Sorahan et al., 2001] et ratio standardisé de mortalité (SMR)=1,11 [0,96-1,28]

chez les hommes en 2002 [Nichols et al., 2005].

Une publication regroupant les données des 5 études de France et Canada [Theriault et al.,

1994], et USA [Sahl et al., 1993; Savitz et al., 1995] ne retrouvait pas d'association avec

l'augmentation continue de l'exposition (RR=1,12 [0,98-1,28]) mais observait une

augmentation du risque pour des expositions supérieures à 16 µT-années : RR=1,87 [1,17-

2,98] [Kheifets et al., 1999].

b) Autres domaines spécifiques

D'autres milieux spécialisés ont suscité un intérêt particulier, de par une exposition importante

aux champs magnétiques EBF. On notera entre autre les employés de chemin de fer, les

soudeurs ou encore les personnels militaires. Concernant les employés de chemin de fer, deux

études suédoises n'ont pas retrouvé d'augmentation globale de l'incidence des tumeurs du

SNC dans cette population comparée à celle de la population générale dans les années 1980 et

1990 [Alfredsson et al., 1996], mais la seconde notait une augmentation chez les moins de 30

ans [Floderus et al., 1994].Deux autres publications rapportaient les taux de mortalité dans

une cohorte de plus de 20 000 employés de chemin de fer en Suisse [Minder et al., 2001;

Roosli et al., 2007].Les résultats en 2002 ne montraient pas de surmortalité en fonction du

niveau d'exposition aux champs magnétiques EBF (p de tendance=0,13).

3.1.1.2. Etudes en population générale

Contrairement aux études en milieu professionnel, les études en population générale ayant

étudié l'association entre les champs électromagnétiques EBF et les tumeurs cérébrales étaient

majoritairement des études cas-témoins. Le tableau 7 résume les différentes études.

Quelques études longitudinales ont cependant pu être menées à partir des recensements,

permettant d'identifier, entre autres, les travailleurs dans l'industrie (en général) en Finlande,

sur la période 1971-1980 [Juutilainen et al., 1990]; 2,8 millions de sujets actifs de 20 à 64 ans

au Danemark, entre 1970 et 1987 [Guenel et al., 1993] et 2,4 millions d'actifs de 20 à 64 ans

en Suède, sur la période 1971-1984 [Floderus et al., 1999]. L'étude finlandaise retrouvait une

augmentation de 30 % de l'incidence des tumeurs du SNC pour les sujets ayant une exposition

possible (SIR=1,3 [1,0-1,6]), de même que l'étude suédoise pour la plus haute exposition chez

les hommes (RR=1,1 [1,0-1,2]) particulièrement pour les astrocytomes de grade III et IV

(RR=1,3 [1,2-1,5]). L'étude danoise ne retrouvait pas d'association significative entre

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l'exposition et les tumeurs du SNC, avec des SIR inférieurs à 1 chez les hommes (SIR=0,7

[0,4-1,0]) et supérieurs à 1 chez les femmes (SIR=1,2 [0,6-2,3]).

Parmi les études cas-témoins des vingt dernières années, très peu ont retrouvé une association

entre l'exposition aux champs électromagnétiques EBF et les tumeurs du SNC. L'estimation

de l'exposition était réalisée par des experts ou par l'application de matrices emplois-

expositions (que nous détaillerons dans le paragraphe 3.1.2). Deux études ont noté une

augmentation du risque spécifiquement pour les astrocytomes, une étude américaine réalisée

en 1980-1984, avec un OR=4,3 [1,2-15,6] pour une exposition supérieure à 5 ans [Preston-

Martin et al., 1989] et une étude Suédoise, avec un OR=1,7 [1,1-2,8] pour les astrocytomes de

grade III-IV pour une exposition supérieure à 0,2 µT plus de 30 % du temps [Floderus et al.,

1993]. Une autre étude réalisée au Canada retrouvait une association entre une exposition

supérieure à 0,6 µT et les glioblastomes, qu'il s'agisse de l'emploi le plus exposant (OR=5,4

[1,2-24,8]) ou de la moyenne d'exposition pour le dernier emploi (OR=12,6 [1,5-105,6])

[Villeneuve et al., 2002]. Enfin, une étude française montrait une augmentation du risque en

cas d'exposition pour les méningiomes (OR=3,0 [1,1-8,3]) [Baldi et al., 2011a]. Parmi les

autres résultats, on peut distinguer tout d'abord les études ayant retrouvé des mesures

d'association supérieures à 1 (entre 1 et 2) allant dans le sens d'une augmentation du risque

mais sans association significative, soit pour l'ensemble des tumeurs, [Baldi et al., 2011a;

Cocco et al., 1998; Cocco et al., 1999; Feychting et al., 1997; Floderus et al., 1993; Karipidis

et al., 2007; Villeneuve et al., 2002], soit pour les gliomes [Feychting et al., 1997; Preston-

Martin et al., 1989; Rodvall et al., 1998], soit pour les méningiomes [Rodvall et al., 1998].

Les autres études ont retrouvé des mesures d'association inférieures à 1, dans le sens d'une

diminution du risque, pour l'ensemble des tumeurs, les gliomes et les méningiomes [Coble et

al., 2009; Karipidis et al., 2007; Klaeboe et al., 2005]. Enfin, on notera que peu d'études se

sont intéressées spécifiquement à l'effet des champs électromagnétiques EBF professionnels

sur les neurinomes de l'acoustique. Une étude traitant de toutes les expositions

professionnelles ne retrouvait aucune association entre les professions habituellement

exposées aux champs magnétiques EBF (électriciens, soudeurs) et les neurinomes [Rajaraman

et al., 2004]. Une autre étude, étudiant spécifiquement les expositions professionnelles aux

champs électromagnétiques EBF à partir des recensements et de matrices emplois-

expositions, retrouvait des mesures d'associations proches de 1 et non significatives, qu'il

s'agisse du dernier emploi ou avec un recul de 10 ans [Forssen et al., 2006].

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Tableau 7. Publications étudiant l'association entre exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF et tumeurs du système nerveux central.

Auteur Année

Pays Schéma Années Méthode Effectifs Strate et indicateur Résultat

[Preston-Martin et

al., 1989]

USA, Los Angeles

C-T 1980-1984 Hommes Emplois : calendrier professionnel Expo : experts. Sélection des emplois avec haute exposition Tumeurs : Programme surveillance

202 gliomes 70 méningiomes 272 témoins

Gliomes Méningiomes Astrocytomes, expo>5 ans

OR=1,8 [0,7-4,8] OR=0,7 [0,1-5,8] OR=4,3 [1,2-15,6]

[Juutilainen

et al., 1990]

Finlande Coh. 1971-1980 Travailleurs dans l'industrie Emplois : recensement Expo : experts Tumeurs : registres

TSNC Exposition probable Exposition possible

SIR=1,3 [0,7-2,3] SIR=1,3 [1,0-1,6]

[Floderus

et al., 1993]

Suède C-T 1983-1987 Hommes 20-64 ans Emplois : questionnaire Expo : mesures individuelles Tumeurs : registres

261 gliomes 1121 témoins (leucémie et gliomes)

TSNC ≥0,29µT Astrocymes III et IV ≥0,29µT TSNC >40%temps >0,2 µT Astrocytomes III-IV ""

OR=1,4 [0,9-2,1] OR=1,5 [1,0-2,4] OR=1,5 [1,0-2,2] OR=1,7 [1,1-2,8]

[Guenel et

al., 1993] Danemark Coh. 1970-1987 Population active 20-64 ans au

recensement de 1970 Emplois : recensement Expo : experts Expo si >0,3 µT Tumeurs : registre

2,8 millions de sujets Tous cancers

H expo intermittente H expo continue F expo intermittente F expo continue

SIR=0,9 [0,9-1,1] SIR=0,7 [0,4-1,0] SIR=1,1 [0,9-1,2] SIR=1,2 [0,6-2,3]

[Feychting

et al., 1997]

Suède C-T 1960-1985 Cohorte de sujets >16 ans résidant près de lignes à haute tension pour au moins un an entre 1960 et 1985 Emplois : recensement Exposition : matrice Tumeurs : registres

TSNC et Leucémie 223 TSNC ` 1091 témoins

TSNC 0,13-0,19 µT TSNC >=0,2 µT Astrocytomes I II >=0,2 µT Astrocytomes III IV >=0,2 µT

OR=1,2 [0,8-1,7] OR=1,2 [0,8-1,9] OR=1,1 [0,6-2,3] OR=1,2 [0,7-2,1]

[Cocco et

al., 1998] USA C-T 1984-1992 Etude de mortalité

Certificats de décès >=25 ans Emploi : certificat de décès. Expo : experts (O/N)

TSNC 28 416 cas 113 664 témoins

F afro-américaines F blanches H afro-américains H blancs

OR=1,2 [0,9-1,6] OR=1,0 [0,9-1,1] OR=1,0 [0,8-1,2] OR=1,0 [1,0-1,0]

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Auteur Année

Pays Schéma Années Méthode Effectifs Strate et indicateur Résultat

[Rodvall et

al., 1998] Suède, Uppsala

C-T 1987-1990 Hommes 25-74 ans Emplois : autoquestionnaire. Exposition : domaine électricité /expert / matrice

84 gliomes 20 méningiomes 155 témoins

Emplois, gliomes emplois, méningiomes expert, gliomes expert, méningiomes JEM, , gl, expo moy>0,4µT JEM, , mén, expo moy>0,4µT

RR=1,0 [0,4-2,4] RR=1,8 [0,3-3,6] RR=1,6 [0,6-4,0] RR=2,1 [0,4-10,2] RR=1,9 [0,8-5,0] RR=1,6 [0,3-10,2]

[Cocco et

al., 1999] USA C-T 1984-1992 Etude de mortalité

Certificats de décès, femmes >=25 ans Emploi : certificat de décès. Expo : experts. développement d'une matrice pour 11 emplois O/N

TSNC 12980 cas 51 920 témoins

Expo 0/N T maligne Expo 0/N Méningiome Probabilité haute Intensité haute

OR=1,2 [1,1-1,2] OR=0,9 [0,6-1,4] OR=1,2 [1,0-1,3] OR=1,3 [1,0-1,6].

[Floderus

et al., 1999]

Suède Coh. 1971-1984 Cohorte 20-64 ans recensement 1970 Emplois : recensement Expo : matrice (Floderus)

Tous cancers 1596959 H 806278 F

Expo haute , H TSNC, H Astrocytomes I II H Astrocytomes III IV Expo haute, F TSNC, F Astrocytomes I II F Astrocytomes III IV

RR=1,1 [1,0-1,2] RR=0,9 [0,7-1,2] RR=1,3 [1,2-1,5] RR=0,9 [0,8-1,1] RR=0,8 [0,5-1,3]] RR=1,0 [0,8,-1,2]]

[Villeneuve

et al., 2002]

Canada C-T 1994-1997 Hommes, huit provinces canadiennes Emploi : Calendrier professionnel par autoquestionnaire Exposition : experts

Tumeurs malignes SNC 543 TSNC 543 témoins

Expo max ≥0, 6µT TSNC Astrocytomes Glioblastomes Dernier ≥0,6µT TSNC Astrocytomes Glioblastomes score cumulé glioblastome

OR=1,3 [0,8-2,4] OR=0,6 [0,2-1,5] OR=5,4 [1,2-24,8] OR=1,5 [0,7-3,3] OR=0,7 [0,2-2,3] OR=12,6 [1,5-105,6] OR=2,6 [1,2-5,8]

[Klaeboe et

al., 2005] Norvège C-T 1980-1996 issu d'une cohorte de sujets >16 ans

résidants autour de lignes à haute tension entre 1980 et 1996 Emplois : recensement Expo : experts > 0,1µT et durée Tumeurs : registres

TSNC 454 cas 908 témoins (186 gliomes et 91 méningiomes)

TSNC Gliome Méningiome

OR=0,6 [0,3-0,9] OR=0,8 [0,4-1,7] OR=0,1 [0,0-0,5]

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Auteur Année

Pays Schéma Années Méthode Effectifs Strate et indicateur Résultat

[Forssen et

al., 2006] Suède C-T 1987-1999 Population générale

Emplois : recensements Exposition : 2 matrices

744 neurinomes 90 508 témoins

Dernier remploi ≥0,30 µT 10 ans avant ≥0,30 µT Expo max >=7,8

OR=1,1 [0,8-1,5] OR=1,0 [0,7-1,5] OR=1,1 [0,8-1,7]

[Karipidis et

al., 2007] Australie C-T 1987-1991 Adultes 20-70 ans

Melbourne et environ Emplois : calendrier porfessionnel, auto-questionnaire Expo : autodécalration / experts / matrice (Bowman) Tumeurs : cas hospitaliers

Gliomes et méninngiomes 414 cas 421 témoins

Auto déclaration Experts hygiénistes Matrice

OR=0,6 [0,4-0,9] OR=1,4 [0,9-2,3] OR=0,7 [0,4-1,2]

[Coble et

al., 2009] USA C-T Adultes >18 ans dans 3 hopitaux

sépcialisés dans le traitement des TSNC Emplois : calendirer porfessionnel entretien Expo : matrice (Bowman)

489 gliomes 197 méningiomes 799 témoins

Expo max Gliome Expo max Méningiome Durée > 1,5 mG Gliome Durée > 1,5 mG Méningiome Moyenne Gliome Moyenne Méningiome Expo cum Gliome Expo cum Méningiome

OR=0,8 [0,6-1,1] OR=1,0 [0,6-1,8] OR=0,8 [0,6-1,2] OR=1,0 [0,6-1,7] OR=0,9 [0,6-1,3] OR=0,7 [0,4-1,4] OR=0,8 [0,5-1,2] OR=1,0 [0,6-1,8]

[Baldi et

al., 2011a]

France C-T 1999-2001 Population départementale (Gironde), Adultes > 16 ans Emplois : calendrier professionnel entretien Expo : experts

TSNC 221 105 Gliome 67 Méningiome, 33 neurinomes 442 témoins

Expo 0/N TSNC Expo 0/N Gliome Expo 0/N Méningiome Expo 0/N Neurinome

OR=1,6 [0,9-2,6] OR=1,2 [0,7-2,2] OR=3,0 [1,1-8,3] OR=1,2 [0,3-5,8]

C-T : Etude Cas-témoins Coh : Etude de cohorte H : Hommes F : Femmes TNSC : Tumeurs du système nerveux central

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3.1.1.3. Synthèses sur l'ensemble des populations

Une méta-analyse [Kheifets et al., 2008], tenant compte des publications de 1993 à 2007, a

mis à jour une précédente méta-analyse de 1995 [Kheifets et al., 1995]. Elle prenait en

compte 47 publications dont 20 nouvelles. De nombreux facteurs de qualité ont été pris en

compte afin de pondérer les résultats, tels que l’évaluation de l’exposition, les facteurs de

confusion, les méthodes statistiques et les biais potentiels. Les résultats concernant la plus

haute exposition ont été retenus pour chaque étude et l’effet dose-réponse a été recherché en

se basant sur la distribution des valeurs d'exposition dans les différentes études.

Les résultats globaux mettaient en évidence une association entre l’exposition aux champs

électromagnétiques EBF et les tumeurs du SNC avec un RR=1,14 [1,07-1,22] et avec les

gliomes, RR=1,18 [1,10-1,26]. Cependant aucun effet dose-réponse n'a été mis en évidence.

Les auteurs remarquent une diminution des estimations des associations avec le temps, avec

des associations plus faibles et plus souvent inverses. De plus, les études de moins bonne

qualité rapportaient des mesures d'association plus élevées. Aucun biais de publication n’a été

mis en évidence.

3.1.2. Evaluation de l'exposition professionnelle

Il existe différentes méthodes permettant d'estimer l'exposition professionnelle aux champs

électromagnétiques des sujets, reposant sur l'intitulé des professions ou des emplois (obtenu

par questionnaire, recensement ou autres sources de données), et pouvant être combinées.

La première repose sur l'intitulé des professions ou des emplois combinés, selon les études, au

secteur d'activité. Il est ensuite possible d'identifier des groupes d'emplois ou de secteurs

considérés comme exposés dans la littérature, juste sur l'intitulé.

La seconde méthode repose sur le jugement d'experts à partir de différentes informations

disponibles, en général au minimum la profession ou l'emploi, pouvant être complétés par le

secteur d'activité et les tâches. Les experts peuvent définir des probabilités d'exposition ou

attribuer des valeurs moyennes d'exposition.

Ces deux méthodes présentent l'inconvénient de ne pas attribuer de valeurs précises

d'exposition aux professions. La seconde présente cependant l'avantage d'effectuer une

analyse individuelle de l'exposition prenant en compte la globalité des informations.

Deux autres méthodes permettent d'attribuer des valeurs d'exposition aux différents emplois,

permettant alors d'avoir des estimations précises

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59

L'une consiste en la mesure de l'exposition grâce à un dosimètre individuel, porté par le sujet

durant une période de 24h ou uniquement durant la période de travail, l'opération étant en

général répétée sur deux ou 3 périodes. Ces mesures sont souvent accompagnées de la tenue

d'un journal permettant de mettre en relation l'exposition mesurée et les taches effectuées au

cours de la journée ou l'environnement.

L'autre méthode repose sur l'utilisation d'une matrice emplois-expositions. Une matrice

présente pour différentes professions ou groupes de professions des valeurs d'exposition

moyennes. Ces matrices sont construites à partir de valeurs qui proviennent de nombreuses

mesures individuelles ou de valeurs attribuées par des experts. Les matrices peuvent être

spécifiques de certains secteurs professionnels ou en population générale. Elles permettent par

la suite, à partir de l'intitulé de la profession d'un sujet dans une étude de lui attribuer une

valeur d'exposition moyenne (qui sera la même pour tous les sujets exerçant cette profession

dans l'étude). Il est actuellement recommandé de coupler l'utilisation de la matrice à des

informations complémentaires obtenues lors d'entretiens [Coble et al., 2009; Kheifets et al.,

2009].

Lors de mesures, l'indicateur moyen calculé est en général la moyenne pondérée dans le

temps ou Time Weighted Average (TWA)

���� La TWA est l'exposition moyenne, pondérée dans le temps pour une journée de travail

normale de huit heures, cinq jours par semaine (semaine de 40 heures).

Elle peut être calculée selon la moyenne géométrique (MG) ou la moyenne arithmétique

(MA). Nous parlerons donc de MG-TWA et MA-TWA selon les indicateurs calculés).

Nous avons répertorié différentes matrices en population générale, qui sont présentées dans

le tableau 8.

3.1.3. Objectif

L'objectif de cette étude est d'étudier la relation entre l'exposition aux champs magnétiques

EBF et les tumeurs du système nerveux central en 2004-2006, en France, dans l'étude cas-

témoin CERENAT, à partir du calendrier professionnel des sujets et de l'utilisation d'une

matrice emplois-expositions.

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Tableau 8. Synthèse des matrices emplois-expositions en population générale publiées concernant l'exposition professionnelle aux champs magnétiques

EBF.

Auteur Pays, Année

Population Mesures Codage Effectif

Indicateurs/

profession Commentaires

[Skotte, 1994]

Danemark

Hommes et femmes - compagnies d'électricité (installation, transmission, distribution, sous-stations, autres) - employés de bureau (commis, secrétaires, gestionnaires, personnel technique) - industrie (expo haute : soudeurs, fours , usine d'acier, chemins de fer, spectrophotomètre; expo basse : réparation automobile, mécanique, télécommunication)

-EMDEXII -50Hz + 5-20MHz - sur 24h - enr/5s - travail, domicile et trajets - journal - 301 sujets - 396 mesures - 8894h

Pas de codage 9 secteurs/taches

- MA-TWA Valeurs par secteurs --> 4 + 5 détails pour éléctricité Secteurs grandes variations dans les compagnies d'électricité et dans l'industrie à exposition haute les plus élevées : Industrie expo haute, production, installation, sous-stations Mêmes tendances que dans l'EMDEX project, plus faible pour les lignes de transmission et distribution

[Kromhout et al., 1995]

USA 1990-1992

5 compagnies d'électricité Cohorte de mortalité dans l'industrie de l'électricité 5 entreprises, 28 catégories d'emploi

- AMEX-3D - 60 Hz - mesures sur 2j - 2842 mesures analysées /4000

28 catégories

d'emploi - groupes

homogènes. de

100aine d'emplois - 28 catégories - 3 niveaux

d'exposition

- Exposition cumulée - MA-TWA - variations intra et inter-groupes

MA-TWA= 0,24 µT; 0,54 µT et 1,03 µT pour les 3 niveaux d'exposition Différences entre les 3 groupes. Différences au sein des groupes, avec des expositions plus ou moins élevées que celles attendues par rapport la moyenne du groupe

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61

Auteur Pays, Année

Population Mesures Codage Effectif

Indicateurs/

profession Commentaires

[Floderus et

al., 1996] Suède 1989-1991

Hommes 100 emplois les plus fréquents parmi les témoins d'une étude (90 % des témoins)

- EMDEX - 40-400 Hz - 6h/j - 1098 sujets - 809 mesures individuelles, les autres sur site

ISCO nordique 90 emplois 884 mesures

- MG-TWA - MA-TWA

[Skotte et

al., 1997] Danemark

Hommes - Cohorte de 50 ouvriers metallurgiques - 15 soudeurs (chantier naval)

- EMDEX - 3j pour metallurgie - 1j pour soudeurs - 1273h

Pas de codage 2 emplois

- MG-TWA - MA-TWA - %>0,2 µT - %>1,0 µT

[Burau et al., 1998]

USA + 3 autres pays 1998-1989

- Services public - EMDEX project (Bracken 1990) - 59 sites

- EMDEX - 60 Hz - enr/10s - journal - 5 323 enregistrements quotidiens - 1966 employés

DOT 1977 203 codes DOT - 8 environnements - 16 classes d'emploi - 86/144 combinaisons

- MG-TWA - MA-TWA - distinction avant/ après 1981 pour les ordinateurs

[De Roos et

al., 2001] USA et Canada 1992-1994

- Populationnelle - Etude Cas-témoins sur le neuroblastome

Synthèse des données de la littérature

Pas de codage 419 lignes de professions (avec des doublons).

- MG-TWA - MA-TWA - N, Min, Max

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Auteur Pays, Année

Population Mesures Codage Effectif

Indicateurs/

profession Commentaires

[Forssen et

al., 2004] Suède 2001-2002

Femmes Identification des professions les plus fréquentes ou les plus à risque en population générale

- EMDEX, - 50Hz - sur 24h - enr/4s - journal

ISCO nordique 49 professions -471 mesures °

- MG-TWA - MA-TWA - catégories de prof° expo hte/basse - par jour de travail, par 24h

- MA-TWA =0,2 µT (moy) mediane=0,15 µT, [0,09-0,25] - comparaison: sous-estimation avec matrice de floderus pour hautes expositions

[Bowman et

al., 2007] Plusieurs pays 1992-2006

Hommes : 91 % des

mesures Combinaison de 7 JEM/ publications de données + biblio - 100 professions courantes (Suède) - Employés de bureau (USA) - Femmes étude C-T USA - Electricité (USA, Nouvelle Zélande) - Tramway (USA) - Industries les plus courantes (USA) - Industrie (Italie)

- EMDEX - 40-1000Hz - entre 1 et 192 mesures/j/pers

SOC 1980 / BOC 538 professions - 2317 mesures 97% individuelles 3% sur poste

- MG-TWA - MA-TWA

Plus exposés - Professions électricité - Exploitation forestière - Machines à coudre Mesures de moins en moins homogènes lorsque qu'on regroupe les catégories Variations au sein d'une même catégorie

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Auteur Pays, Année

Population Mesures Codage Effectif

Indicateurs/

profession Commentaires

[Mee et al., 2009]

Royaume-Uni 2001-2003

Populationnelle Population de l'étude cas-témoins Interphone 40 cas, 73 proxy de cas, 71 témoins, 28 proxy de témoin, 24 professions à risque

- EMDEX - 40-800 Hz - 3j consécutifs - enr/5s -journal Enregistrement continu au travail / trajets/domicile

UK SOC 2000

UK SIC 1997 118 professions - 87 codes SIC - 174 SOC-SIC (dans l'article 54 codes SOC et 39 codes SIC)

- MG-TWA - MA-TWA - % des mesures >0,2µT

Moyenne MA-TWA - travail = 0,20 µT (extrêmes 0,01-3,78) - trajets = 0,13 µT (0,01-2,22) - hors-travail= 0,07 µT (0-1,62) Variabilité intra-professions (intersujets) attribuée au type d'industrie Etude des notes dans le journal suggère que la proximité de sources de distribution électrique peut expliquer des expositions hautes pour des employés de bureau ou secrétaires

[Gobba et

al., 2011] Italie

Industries +/- Populationnelle Industries les plus représentées en Italie. (Céramique, mécanique, textile, graphique, vente au détail, alimentation, bois, biomédical) Sélection des taches les plus représentatives par deux hygiénistes industriels.

- EMDEX - 40-1000 Hz - 2x24h - enr/10s -journal - plus de 17 000 mesures/pers Enregistrement continu au travail, domicile et en dehors

ISCO 1988 123 taches

31 professions

- 543 personnes - 9.106 mesures

- MG-TWA - MA-TWA

TWA au travail MA med= 0,14 µT [0,04-2,50] MG med=0,08 µT [0,02-0,57] Pour les taches : 73 %<0,4 µT et 95 %<2,5 µT Pour les professions : 65 %<0,4 µT et 94 %<2,5 µT Grande variation au sein d'un

même code ISCO Sur 24h, 60 % de l'exposition totale est due au travail, 12 % au domicile et 25 % à l'environnement

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3.2. METHODES

Nos analyses ont été réalisées à partir de l'étude CERENAT, étude cas-témoins en population

générale initiée en 2004.

3.2.1. Population de l'étude

Elles ont porté sur les 1 788 sujets inclus initialement dans l'étude. Seuls les sujets pour

lesquels l'évaluation de l'exposition n'a pas été possible ont été exclus de l'analyse.

� Pour chaque cas exclu, les deux témoins appariés ont été exclus. En revanche,

lorsqu'un témoin isolé devait être exclu (pour manque d'information sur l'exposition),

la paire cas-témoin restante a été incluse.

Enfin, après description des effectifs, les analyses ont été réalisées pour l'ensemble des

tumeurs et par sous-type. Les résultats présentés ici concernent, les gliomes, les méningiomes

et les neurinomes. Les sujets atteints de tumeurs regroupées sous le terme "autres tumeurs" (et

leurs témoins) ne sont pas présentés ici.

3.2.2. Données

Les données de CERENAT sélectionnées pour cette analyse ont été les suivantes :

- l'âge et le sexe

- le calendrier professionnel détaillé (questionnaires en Annexe 3 et 4)

- les données d'exposition aux champs électromagnétiques EBF (questionnaires en

Annexe 3 et 4)

- les données concernant d'éventuels facteurs de confusion : niveau d'étude, tabagisme,

consommation d'alcool, et expositions professionnelles aux rayonnements ionisants et

aux pesticides.

3.2.2.1. Evaluation de l'exposition par emploi

L'évaluation de l'exposition professionnelle aux champs électromagnétiques EBF a été

effectuée à partir du calendrier professionnel détaillé, renseigné par les sujets à l'aide d'un

auto-questionnaire dans un premier temps et vérifié et complété dans un second temps avec

l'enquêteur. Pour une même profession, les différents emplois successifs étaient répertoriés et

différentes informations étaient renseignées.

Dans le cadre de cette analyse, les données utilisées, issues du calendrier professionnel

détaillé, étaient les suivantes :

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- Activité principale de l'entreprise

- Emploi exercé

- Années de début et de fin de l'emploi

- Quotité de travail : temps complet ou partiel et quotité exacte en cas de temps partiel.

Les emplois étaient codés selon la Classification Internationale Type des Professions (CITP),

version de 1968, adaptation française de la classification internationale ISCO68 (International

Standard Classification of Occupations) de 1968, du Bureau International du Travail (BIT).

� Matrice emplois-expositions

La méthode employée dans cette étude pour évaluer l'exposition professionnelle aux champs

électromagnétiques EBF était l'application d'une matrice emplois-expositions. Après une

synthèse de la littérature (présentée dans le contexte 3.1.2), la matrice que nous avons retenue

était celle publiée par Bowman en 2007 [Bowman et al., 2007], la matrice en population

générale la plus récente et probablement la plus complète.

Cette matrice contient 788 lignes d'emplois codés selon la classification SOC (Standard

Occupational Classification), classification anglo-saxone, dans sa version de 1980, qui se

répartissent de la façon suivante :

- 538 lignes d'emplois codés selon la SOC80 détaillée avec 4 chiffres

- 195 lignes de catégories d'emplois codées selon la SOC80 à 3 chiffres

- 55 lignes de catégories générales d'emplois, codées selon la SOC80 à 2 chiffres

Pour chaque emploi, les mesures individuelles, associées à un recueil de notes dans un journal

concernant les tâches effectuées ont permis d'estimer une la TWA

A chaque ligne d'emploi sont attribuées deux valeurs d'exposition moyenne, correspondant

aux moyennes géométrique (MG-TWA) et arithmétique (MA-TWA) des valeurs enregistrées

individuellement pour les sujets exerçant un même emploi. A partir de ces données, il est

donc possible d'attribuer à chaque emploi une valeur d'exposition moyenne aux champs

électromagnétiques EBF.

� Application de la matrice

Dans la base de données CERENAT, les emplois étant codés selon l'ISCO68, différentes

étapes ont été nécessaires afin de pouvoir appliquer la matrice aux données de notre étude.

Nous avons tout d'abord recherché un programme de transcodage permettant de passer d'un

codage selon l'ISCO68 à un codage selon la SOC80 de manière automatique dans la base de

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données. Aucun programme n'existant pour ces deux versions, un recodage manuel a été

effectué, selon les étapes suivantes :

1. Description des emplois enregistrés dans la base de données CERENAT et des codes

ICSO68 différents présents dans la base de données

2. Correction des erreurs de codage éventuelles à partir des dossiers (codes erronés

n'appartenant pas à la classification)

3. Recodage manuel des codes ISCO68 à quatre chiffres selon la classification SOC80 à

quatre chiffres

4. A l'issue du premier recodage, distinction :

- Des emplois ne pouvant être codés selon la SOC80

- Des emplois ayant un code ISCO68 trop général pour attribuer un code SOC80. Ces

dossiers ont été ressortis et examinés afin de préciser l'emploi et de le coder selon la

SOC80

- Des emplois ayant un code SOC80

5. Application de la matrice emplois-expositions à 4 et 3 chiffres en attribuant les valeurs

d'exposition en fonction du code SOC80 et distinction :

- Des empois ayant une évaluation de l'exposition à partir de la matrice

- Des emplois n'ayant pas de correspondance dans la matrice et donc pas d'évaluation de

l'exposition. Ces emplois ont été listés et recodés manuellement, soit par un code

proche en termes d'emploi et d'exposition si le premier codage n'était pas précis, soit

par un code plus général à 3 voire 2 chiffres

6. Seconde application de la matrice avec les codes SOC80 à 2, 3 et 4 chiffres.

3.2.2.2. Estimation de l'exposition professionnelles individuelle

a) Date de référence

Pour permettre la comparaison de l'exposition professionnelle aux champs électromagnétiques

EBF des cas et des témoins, la durée de comparaison devait être similaire. Ainsi, afin de ne

pas prendre en compte l'exposition après le diagnostic de tumeur, la date de référence a été

définie comme la date de diagnostic pour les cas. Pour chaque cas, cette même date a été

attribuée pour les deux témoins qui lui étaient appariés.

b) Censure

Afin de prendre en compte une éventuelle période d'induction des tumeurs par l'exposition

aux champs électromagnétiques EBF et pour éliminer tout effet de causalité inverse du à une

phase prodromique et une altération de l'état de santé ayant entrainé une modification de

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l'activité professionnelle, les emplois l'année précédant la date de référence n'ont pas été pris

en compte dans la mesure de l'exposition.

Des analyses complémentaires ont par ailleurs été réalisées pour des censures 2 ans et 5 ans

avant la date de référence, afin de prendre en compte des latences plus importantes entre

l'exposition et un effet potentiel.

c) Indicateurs

Après avoir attribué des valeurs d'exposition aux différents emplois exercés, nous avons

vérifié manuellement tous les emplois à temps partiel ayant des dates communes afin de

vérifier les quotités de travail et de regrouper d'éventuels emplois relevant de la même

profession (ex : 2 mi-temps d'enseignant ou de médecin). Cela concernait 106 sujets et 720

emplois.

Par ailleurs, une synthèse des indicateurs d'exposition utilisés dans les précédentes études a

été réalisée afin de pouvoir comparer nos résultats à ceux d'autres études.

Cinq indicateurs ont été définis dans notre analyse et calculés à partir de l'exposition estimée

par la moyenne géométrique (MG-TWA) et la moyenne arithmétique (MA-TWA) de la TWA

par emploi.

� Exposition lors du dernier emploi (µT)

La valeur de l'exposition estimée lors du dernier emploi a été retenue.

Exposition dernier emploi=TWA dernier emploi x quotité de travail

� Exposition maximale (µT)

La valeur de l'exposition durant l'emploi le plus exposant au cours de la vie a été retenue, en

tenant compte de la quotité de travail (si l'emploi 1 était plus exposant mais à temps partiel

que l'emploi 2 à temps complet, c'est la valeur TWA pondérée par le temps de travail la plus

haute qui a été retenue).

Exposition maximale = (TWA emploi x quotité de travail) la plus haute

� Exposition moyenne vie-entière (µT)

L'exposition moyenne sur la vie d'un sujet a été définie par la somme des expositions de

chaque emploi pour la durée de l'emploi, rapportée à la durée cumulée des emplois en années

(somme réelle de la durée de chaque emploi, tenant compte des interruptions).

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=

=

=

==

iemploi

1emploi

iemploi

emploi

emploi

emploil' de durée

emploil' de durée x travailde quotité x TWA

moyenne Exposition1

� Exposition cumulée vie-entière (µT-années)

L'exposition cumulée sur la vie d'un sujet a été définie par la somme des expositions de

chaque emploi pour la durée de l'emploi et exprimée en (µT-années).

∑=

=

=iemploi

1emploi

emploi emploil' de durée x travailde quotitéx TWA cumulée Exposition

� Exposition >0,15 µT (années)

Après application du coefficient de quotité de travail, les emplois exposant à une TWA

supérieure à 0,15µT ont été sélectionnés et la durée d'exercice de ces emplois a été cumulée.

∑=µ>

=µ>

=µ>iT0,15 emploi

1T0,15 emploi

emploil' de durée T0,15 Exposition

Remarque : Les sujets dont certaines données d'exposition étaient manquantes ayant été

exclus des analyses, ces indicateurs ont été calculés sur l'ensemble des données pour la vie

d'un individu sans données manquantes.

3.2.3. Analyse des données

3.2.3.1. Variables catégorielles

Les indicateurs d'exposition calculés ont été analysés selon des catégories, définies selon les

quartiles et après vérification de la cohérence des catégories avec les études antérieures. Ainsi

pour les indicateurs calculés à partir de la moyenne géométrique, les catégories ont été

définies ainsi :

- Dernier emploi, exposition maximale et exposition moyenne (µT) :

<0,1 / [0,1 - 0,15[ / [0,15 - 0,2[ et ≥ 0,2 ;

- Exposition cumulée vie-entière (µT-années) : <2,5 / [2,5 - 4,5[ / [4,5 - 6[ et ≥ 6 ;

- Exposition supérieure à 0,15 µT (années) : 0 / ]0 – 10[ / [10 – 30[ et ≥ 30.

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Pour les indicateurs calculés à partir de la moyenne arithmétique, les catégories ont été

définies ainsi :

- Dernier emploi, exposition maximale et exposition moyenne (µT) :

<0,15 / [0,15 - 0,2[ / [0,2 - 0,3[ et ≥ 0,3 ;

- Exposition cumulée vie-entière (µT-années) : <3 / [3 - 5,5[ / [5,5 - 9[ et ≥ 9 ;

- Exposition supérieure à 0,15 µT (années) : <10 / [10 - 25[ / [25 - 35[ et ≥ 35.

3.2.3.2. Analyse statistique

L'analyse statistique a été réalisée à l'aide d'un modèle de régression logistique conditionnelle

pour données appariées, afin d'estimer les odds ratios et leur intervalle de confiance à 95 %.

Les tests statistiques étaient des tests bilatéraux et nous avons présenté le résultat du test

global pour chaque catégorie.

Les variables d'ajustement potentielles suivantes ont été analysées comme nous l'avons fait

pour la présentation de l'étude : niveau d'étude, alcool, tabac, téléphone portable et

expositions professionnelles (pesticide, radiofréquences, radiations ionisantes).

Les variables d'ajustement significatives au seuil de 25 % dans l'analyse univariée ont été

conservées pour définir les modèles ajustés. Elles ont ensuite été sélectionnées selon une

régression pas à pas descendante, considérant la significativité des associations et les

modifications des estimations selon les modèles [Bursac et al., 2008].

Chaque indicateur a été analysé séparément dans un modèle ajusté, en considérant la première

catégorie comme la catégorie de référence. Les analyses ont été réalisées avec le logiciel

SAS®, version 9.2 (SAS Institute Inc, Cary, NC, Etats-Unis).

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3.3. RESULTATS

3.3.1. Description de la population de l'étude

� Emplois

Parmi les 1 788 sujets de l'étude CERENAT, 1722 avaient déclaré au moins un emploi dans

leur vie. Au total 6 872 emplois ont été rapportés correspondant à 680 professions différentes

codées selon la classification ISCO de 1968. La figure 3 décrit les étapes de définition des

valeurs d'exposition aux emplois. Après recodage manuel des professions selon la

classification SOC de 1980, trois professions n'ont pu être recodées, correspondant à 5

emplois (0,1 %) et 677 professions se sont vues attribuer un code SOC. Après application de

la matrice emplois-expositions de Bowman, 35 professions n'avaient pas de valeurs

d'exposition (tableau 9), correspondant à 143 emplois (soit 2,1 %) et 642 avaient une valeur

d'exposition, correspondant à 6 724 emplois (97,8 %). Les professions n'ayant pas de valeur

d'exposition dans la matrice correspondaient bien à celles répertoriées dans la publication

relative à la matrice [Bowman et al., 2007].

Tableau 9. Professions n'ayant pas de valeur d'exposition dans la matrice emplois-expositions.

CERENAT, 2004-2006, France.

SOC 1980 Profession N % % des 6 872

emplois

3010 Pharmaciens 44 30,8 0,64 8250 Pilotes d'avion et navigateurs 17 11,9 0,25 2500 Bibliothécaires et archivistes 12 8,4 0,17 3930 Opérateurs radio 12 8,4 0,17 8240 Professions de transport maritime 11 7,7 0,16 3400 Athlètes et entraineurs 9 6,3 0,13 3920 Contrôleurs aériens 7 4,9 0,10 2700 Vétérinaires 6 4,2 0,09 3260 Photographes 6 4,2 0,09 4400 Professions en rapport avec la vente 5 3,5 0,07 6150 Ajusteur-électricien, en général 4 2,8 0,06 5618 Travailleurs dans la culture marine 3 2,1 0,04 5800 Pêcheurs 2 1,4 0,03 8280 Contrôleurs des transports 2 1,4 0,03 3220 Designers 1 0,7 0,01 5254 Employés d'attractions et de loisirs 1 0,7 0,01 8600 Manœuvre 1 0,7 0,01

Total 143 100,0 2,08

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Figure 3. Etapes d'attribution des valeurs d'exposition professionnelle aux champs magnétiques

EBF en fonction des emplois renseignés par les sujets. CERENAT, 2004-2006, France.

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Au total, des données d'expositions étaient manquantes pour au moins un emploi chez 73

sujets (4,1 %), soit 29 cas et 44 témoins, ne permettant pas de calculer les quatre indicateurs

vie-entière. Ainsi, après exclusion de 129 sujets (29 cas et leurs deux témoins appariés et 42

témoins indépendants), 1 659 sujets (93 %) ont été inclus dans l'analyse.

On n'observait pas de différence concernant l'âge ni le type de tumeur entre les exclus et les

inclus, en revanche les exclus étaient plus souvent des hommes (54 % vs 44 % p=0,02) (ce qui

pourrait s'expliquer pas le type de professions).

Les principales professions exercées par les sujets sont présentées dans le tableau 10. Pour la

description, en regroupant les 642 différentes professions rapportées selon le niveau supérieur

de la classification ISCO68 (3 digits), on distinguait 227 groupes de professions. Un sujet

pouvant exercer plus d'une profession au cours de la vie, le total des professions rapportées

pour l'ensemble des sujets était de 3 843. Parmi ces groupes, les 25 professions les plus

fréquentes (au moins 1 % de l'ensemble des professions) représentaient 54 % des différentes

professions exercées par les sujets.

Tableau 10. Liste des 25 professions exercées les plus fréquentes, représentant 54 % du total des

professions rapportées par les sujets. CERENAT, 2004-2006, France.

Profession Sujets (n) %a

Employé de bureau 215 5,6 Commis vendeur, démonstrateur 176 4,6 Employé de maison 161 4,2 Militaire 148 3,9 Employé de comptabilité, caissier 131 3,4 Femme de ménage, autre nettoyeur 110 2,9 Professeur du second degré 93 2,4 Ouvrier agricole 93 2,4 Directeur (Administratif, du personnel, d'exploitation,..) 80 2,1 Exploitant agricole spécialisé 65 1,7 Employé d'approvisionnement, magasinier 64 1,7 Autre travailleur spécialisé dans le service 64 1,7 Serveur 62 1,6 Enseignant du premier degré 61 1,6 Sténographe-dactylographe 59 1,5 Agent de maitrise et assimilé 59 1,5 Conducteur de véhicule à moteur 57 1,5 Propriétaire-gérant de commerce 56 1,5 Agent administratif 55 1,4 Infirmier diplômé 52 1,4 Exploitant agricole polyvalent 52 1,4 Autres enseignants 45 1,2 Mécanicien de véhicules à moteur 45 1,2 Travailleur social 43 1,1 Mécanicien de machines 39 1,0

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Les types histologiques des tumeurs se répartissaient de la manière suivante : 44 % de

gliomes (n=247), 35 % de méningiomes (n=201), 11 % de neurinomes (n=65) et 10 %

d'autres tumeurs (n=54).

Les analyses ont donc porté sur 724 sujets (cas et témoins) pour les gliomes, 588 pour les

méningiomes et 188 pour les neurinomes. Les principales caractéristiques de la population

sont présentées dans le tableau 11. L'âge moyen était de 56 ans pour les gliomes, 60 ans pour

les méningiomes et 53 ans pour les neurinomes. Les hommes représentaient 57 % de la

population des gliomes, alors que les méningiomes concernaient plus fréquemment les

femmes (78 %) de même que les neurinomes dans une moindre mesure (57 %). Le niveau

d'étude était plus élevé chez les témoins que chez les cas (de manière significative pour les

gliomes (p=0,002) et les méningiomes (p=0,01 )).

Pour la suite, en dehors des spécifications "cas" ou "témoins" nous parlerons de la

population "toutes tumeurs cérébrales" pour l'ensemble de la population, cas et témoins

appariés, des "gliomes" pour la sous-population des cas atteints d'un gliome et les témoins

appariés, et des "méningiomes" pour la sous-population des cas atteints d'un méningiome et

les témoins appariés.

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Tableau 11. Caractéristiques des sujets inclus dans l'analyse exposition professionnelle aux EBF et tumeurs cérébrales. CERENAT, 2004-2006,

France.

Gliomes (N=724) Méningiomes (N=588) Neurinomes (N=188 )

Cas Témoins Cas Témoins Cas Témoins

n=247 n=477 n=201 n=387 n=65 n=123

Na n % n % N

a n % n % Na n % n %

Age (moyenne, écart-type) 724 56,2 15,5 56,2 15,3 588 60,1 11,4 60,2 11,5 188 53,0 13,3 53,5 13,4

Sexe 724 588 188 Homme 140 56,7 271 56,8 44 21,9 82 21,2 28 43,1 53 43,1 Femme 107 43,3 206 43,2 157 78,1 305 78,8 37 56,9 70 56,9

Niveau d'études 721 588 188 Pas de scolarité ou primaire 60 24,4 80 16,8 * 55 27,4 107 27,6 * 14 21,5 14 11,4 Collège 88 35,8 152 32,0 82 40,8 111 28,7 24 36,9 47 38,2 Lycée 46 18,7 94 19,8 33 16,4 74 19,1 7 10,8 21 17,1 Enseignement supérieur 52 21,1 149 31,4 31 15,4 95 24,5 20 30,8 41 33,3

Tabac 721 588 188 Jamais 104 42,3 219 46,1 111 55,2 216 55,8 34 52,3 52 42,3 Ancien fumeur 88 35,8 170 35,8 65 32,3 110 28,4 20 30,8 42 34,1 Fumeur actuel 54 22,0 86 18,1 25 12,4 61 15,8 11 16,9 29 23,6

Alcool b 540 555 188

Consommation nulle ou modérée 152 82,2 292 82,3 165 86,8 305 83,6 55 84,6 95 77,2 Consommation excessive 33 17,8 63 17,7 25 13,2 60 16,4 10 15,4 28 22,8

Expositions professionnelles

Pesticides 724 37 15,0 44 9,2 * 588 15 7,5 27 7,0 188 8 12,3 17 13,8

Radiofréquences 718 14 5,7 31 6,6 585 6 3,0 6 1,6 188 2 3,1 5 4,1

Radiations ionisantes 715 16 6,6 49 10,4 587 3 1,5 17 4,4 184 10 15,6 10 8,3 a Données disponibles pour les analyses b Uniquement pour les répondants au questionnaire détaillé. * Test global, p<0,05

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3.3.2. Gliomes

3.3.2.1. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF

Pour les sujets atteints de gliomes, le nombre d'emplois différents rapportés au cours de la vie

était de 3 (médiane) et de 4 pour les témoins correspondants, avec une durée cumulée

médiane de travail de 32 et 33 ans allant jusqu'à 67 ans pour les cas et 58 ans pour les témoins

(tableau 12). L'âge au dernier jour de travail pris en compte était de 54 ans, avec pour plus de

la moitié de la population une activité en cours à la date de référence (délai médian entre le

dernier jour de travail et la date de référence=0; q1-q3=[0-9 ans]).

Tableau 12. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF pour la sous-population

des gliomes. CERENAT, 2004-2006, France.

Tot Cas Témoins

N N Médiane [q1-q3] Min-

Max N Médiane [q1-q3]

Min-

Max

Nombre d'emplois 724 247 3 [2-5] 0-12 477 4 [2-5] 0-13

Durée cumulée des emplois (années) 723 246 32 [17-40] 0-67 477 33 [19-40] 0-58

Age du premier emploi (années) 691 232 19 [16-22] 11-40 459 19 [16-22] 5-43

Age de fin du dernier emploi (années) 692 233 54 [43-59] 17-80 459 54 [44-59] 19-78

Délai depuis la fin du dernier emploi (années) 692 233 0 [0-9] 0-62 459 0 [0-9] 0-59

MG-TWA

Dernier emploi (µT) 724 247 0,13 [0,11-0,18] 0-0,67 477 0,14 [0,11-0,17] 0-1,02

Exposition maximale (µT) 724 247 0,17 [0,12-0,21] 0-1,02 477 0,17 [0,13-0,21] 0-1,02

Exposition moyenne vie-entière (µT) 721 246 0,14 [0,11-0,17] 0-0,67 475 0,14 [0,12-0,18] 0-1,02

Exposition cumulée vie entière (µT-années) 721 246 4,1 [2,1-5,8] 0-30,6 475 4,6 [2,5-6,4] 0-36,9

Exposition >0,15 µT (années) 721 246 6 [0-23] 0-47 475 8 [0-29] 0-53

MA-TWA

Dernier emploi (µT) 724 247 0,18 [0,13-0,27] 0-1,59 477 0,18 [0,12-0,25] 0-2,00

Exposition maximale (µT) 724 247 0,24 [0,16-0,32] 0-3,47 477 0,24 [0,16-0,32] 0-2,48

Exposition moyenne (µT) 721 246 0,19 [0,14-0,26] 0-1,40 475 0,19 [0,14-0,27] 0-2,00

Exposition cumulée vie entière (µT-années) 721 246 5,5 [2,7-8,9] 0-41,8 475 5,9 [3,1-9,6] 0-71,2

Exposition >0,15 µT (années) 721 246 18 [3-34] 0-67 475 21 [3-36] 0-58

Tot : Total MG-TWA : Moyenne géométrique de la TWA MA-TWA : Moyenne arithmétique de la TWA q1-q3 : étendue interquartiles min-max : minimum-maximum

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L'exposition professionnelle maximale des sujets était en médiane de 0,17µT pour les cas et

les témoins, en prenant la moyenne géométrique de la TWA et de 0,18µT avec la moyenne

arithmétique. La médiane de l'exposition moyenne vie-entière était de 0,14µT et 0,19µT

respectivement. L'exposition lors du dernier emploi était comparable à l'exposition moyenne.

Le nombre d'années d'exposition à une TWA supérieure à 0,15µT était de 6 ans pour les cas et

8 pour les témoins (MG); et de 18 et 21 ans respectivement (MA). Enfin, l'exposition cumulée

vie-entière était de 4,1µT-années; q1-q3=[2,1-5,8] pour les cas et 4,6; q1-q3=[2,5-6,4] pour

les témoins avec la moyenne géométrique; et de 5,5µT-années ; q1-q3=[2,7-8,9] pour les cas

et 5,9 ; q1-q3=[3,1-9,6] pour les témoins avec la moyenne arithmétique.

3.3.2.2. Analyses ajustées

a) Evaluation de l'exposition par la MG-TWA

Les analyses ajustées des indicateurs en catégories ne montraient pas d'association

statistiquement significative dans le sens d'une augmentation du risque de gliome avec

l'exposition professionnelle aux EBF, quel que soit l'indicateur (tableau 13). Qu'il s'agisse de

l'exposition maximale, de l'exposition moyenne ou de l'exposition cumulée vie-entière, les

odds ratio étaient inférieurs à 1, quelle que soit la classe, et non significatifs, en dehors de

l'exposition cumulée vie-entière montrant une diminution du risque significative chez les

sujets ayant l'exposition vie-entière la plus grande (OR=0,39 [0,21-0,72]. Seule l'exposition

durant le dernier emploi montrait des mesures d'association supérieures à 1 mais non

significatives et sans relation dose-effet, OR=1,18 [0,74-1,91] pour la première catégorie et

OR=1,17 [0,65-2,11] pour la dernière catégorie.

b) Evaluation de l'exposition par la MA-TWA

Les analyses ajustées à partir de la moyenne arithmétique de la TWA apportaient les mêmes

résultats (tableau 14. Quatre indicateurs de l'exposition sur cinq montraient des mesures

d'associations inférieures à 1. L'exposition lors du dernier emploi mettait en évidence des

mesures d'associations supérieures et inférieures à 1 selon les classes, non significatives, sans

tendance.

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Tableau 13. Analyse ajustée de l'exposition aux champs magnétiques EBF, moyenne géométrique de la TWA. CERENAT, 2004-2006, France.

Gliomes (N=724) Méningiomes (N=588) Neurinomes (N=188)

C T ORa IC95% p

b C T ORa IC95% p

b C T ORa IC95% p

b

Dernier emploi (µT) 0,82 0,76 0,44

< 0,1 46 94 Ref 44 98 Ref 11 25 Ref [0,1 - 0,15[ 91 168 1,18 0,74-1,91 77 147 1,25 0,77-2,01 26 60 0,96 0,39-2,33 [0,15 - 0,2[ 72 152 1,01 0,61-1,66 53 91 1,30 0,77-2,20 19 30 1,26 0,53-3,01 ≥ 0,2 37 61 1,17 0,65-2,11 27 51 1,11 0,58-2,10 9 8 2,28 0,64-8,13

Exposition maximale (µT) 0,33 0,67 0,36 < 0,1 30 45 Ref 21 39 Ref 5 8 Ref [0,1 - 0,15[ 53 118 0,63 0,34-1,16 53 128 0,77 0,39-1,51 17 46 0,69 0,20-2,41 [0,15 - 0,2[ 91 169 0,78 0,43-1,43 66 114 1,03 0,54-1,97 18 42 0,77 0,23-2,61 ≥ 0,2 72 143 0,62 0,33-1,16 61 106 0,93 0,46-1,87 25 27 1,43 0,38-5,40

Exposition moyenne vie-

entière (µT) 0,35 0,34 0,27

< 0,1 40 64 Ref 31 61 Ref 7 22 Ref [0,1 - 0,15[ 105 190 0,86 0,52-1,42 85 176 0,92 0,54-1,56 24 60 1,27 0,46-3,48 [0,15 - 0,2[ 65 150 0,65 0,38-1,13 52 77 1,25 0,68-2,30 19 27 2,00 0,68-5,89 ≥ 0,2 35 69 0,68 0,37-1,28 30 65 0,74 0,38-1,46 15 14 2,66 0,79-9,02

Exposition cumulée vie

entière (µT-années) 0,01 0,18 0,18

< 2,5 70 120 Ref 55 91 Ref 17 34 Ref [2,5 - 4,5[ 65 109 0,95 0,57-1,59 54 114 0,69 0,42-1,14 16 50 0,85 0,32-2,25 [4,5 - 6[ 57 110 0,60 0,34-1,08 52 90 0,74 0,42-1,29 14 17 2,38 0,59-9,60 ≥ 6 53 134 0,39 0,21-0,72 37 84 0,50 0,26-0,95 18 22 2,36 0,63-8,89

Exposition >0,15 µT (années) 0,08 0,38 0,59 0 83 163 Ref 74 165 Ref 22 54 Ref ]0 – 10[ 57 88 1,32 0,84-2,05 43 65 1,39 0,85-2,27 12 27 1,01 0,44-2,32 [10 – 30[ 60 107 1,10 0,69-1,76 52 85 1,23 0,77-1,97 20 28 1,45 0,66-3,22 ≥ 30 45 115 0,67 0,42-1,09 31 68 0,88 0,50-1,54 11 14 1,79 0,65-4,94

C : Cas ; T : Témoins ;OR : odds ratio ;IC95% : Intervalle de confiance à 95% de l’OR . a Odds ratio pour chaque indicateur, ajusté sur le niveau d'étude b p du Test global

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Tableau 14. Analyse ajustée de l'exposition aux champs magnétiques EBF, moyenne arithmétique de la TWA. CERENAT, 2004-2006, France.

Gliomes (N=724) Méningiomes (N=588) Neurinomes (N=188)

C T ORa IC95% p

b C T ORa IC95% p

b C T ORa IC95% p

b

Dernier emploi (µT) 0,55 0,48 0,12 < 0,15 81 172 Ref 70 170 Ref 17 56 Ref [0,15 - 0,2[ 61 112 1,13 0,74-1,73 50 83 1,40 0,85-2,29 20 25 2,45 1,07-5,62 [0,2 - 0,3[ 63 132 0,90 0,59-1,39 44 77 1,27 0,78-2,07 17 31 1,72 0,73-4,06 ≥ 0,3 41 59 1,27 0,78-2,07 37 57 1,42 0,81-2,49 11 11 2,57 0,93-7,09

Exposition maximale (µT) 0,83 0,99 0,54 < 0,15 47 92 Ref 39 90 Ref 10 28 Ref [0,15 - 0,2[ 41 89 0,92 0,54-1,56 42 76 1,08 0,61-1,93 10 28 0,94 0,32-2,73 [0,2 - 0,3[ 83 147 0,95 0,57-1,59 57 110 0,98 0,58-1,67 21 34 1,63 0,61-4,34 ≥ 0,3 75 147 0,81 0,48-1,37 63 111 1,03 0,59-1,81 24 33 1,77 0,63-4,98

Exposition moyenne vie-

entière (µT) 0,88 0,93 0,85

< 0,15 74 144 Ref 59 133 Ref 21 49 Ref [0,15 - 0,2[ 56 106 0,95 0,61-1,48 55 91 1,16 0,72-1,88 16 30 1,10 0,51-2,39 [0,2 - 0,3[ 77 151 0,86 0,56-1,34 47 90 1,03 0,62-1,71 15 30 1,02 0,40-2,59 ≥ 0,3 38 72 0,82 0,49-1,40 37 65 1,03 0,58-1,83 13 14 1,51 0,57-4,03

Exposition cumulée vie

entière (µT-années) 0,06 0,27 0,31

< 3 69 113 Ref 52 80 Ref 20 34 Ref [3 - 5,5[ 56 108 0,72 0,43-1,21 57 125 0,65 0,40-1,08 14 43 0,51 0,18-1,45 [5,5 - 9[ 59 120 0,56 0,31-0,99 42 81 0,63 0,35-1,12 13 24 0,82 0,23-2,88 ≥ 9 61 132 0,45 0,25-0,81 47 93 0,60 0,33-1,08 18 22 1,25 0,33-4,71

Exposition >0,15 µT [années] 0,05 0,97 0,07 < 10 96 171 Ref 77 154 Ref 24 50 Ref [10 - 25[ 48 95 0,77 0,48-1,22 43 75 0,98 0,60-1,59 12 32 0,54 0,20-1,50 [25 - 35[ 44 71 0,98 0,58-1,63 36 69 0,91 0,54-1,53 11 22 0,80 0,29-2,25 ≥ 35 57 136 0,52 0,32-0,85 42 81 0,88 0,51-1,53 18 19 2,62 0,84-8,23

C : Cas ; T : Témoins ;OR : odds ratio ;IC95% : Intervalle de confiance à 95% de l’OR. a Odds ratio pour chaque indicateur, ajusté sur le niveau d'étude b p du Test global

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3.3.3. Méningiomes

3.3.3.1. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF

Les sujets atteints d'un méningiome et les témoins rapportaient en médiane 3 emplois

différents au cours de leur vie, avec une durée cumulée de travail de 30 ans pour les cas

(max=52 ans) et 32 ans pour les témoins (max=62 ans) (tableau 15). Le délai entre la date de

référence et le dernier jour de travail pris en compte était de 3 ans ; q1-q3=[0-14] pour les cas,

et de 2 ans ; q1-q3=[0-11] pour les témoins, avec un âge de 54 ans à la fin du dernier emploi.

Tableau 15. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF pour la sous-population

des méningiomes. CERENAT, 2004-2006, France.

Tot Cas Témoins

N N Médiane [q1-q3] Min-

Max N Médiane [q1-q3]

Min-

Max

Nombre d'emplois 588 201 3 [2-5] 0-13 387 3 [2-5] 0-12

Durée cumulée des emplois (années) 583 198 30 [18-38] 0-52 385 32 [22-39] 0-62

Age du premier emploi (années) 568 190 18 [16-21] 12-46 378 18 [16-22] 0-43

Age de fin du dernier emploi (années) 571 192 54 [45-58] 19-66 379 54 [47-58] 18-76

Délai depuis la fin du dernier emploi (années) 571 192 3 [0-14] 0-67 379 2 [0-11] 0-64

MG-TWA

Dernier emploi (µT) 588 201 0,13 [0,11-0,17] 0-1,02 387 0,13 [0,10-0,17] 0-1,02

Exposition maximale (µT) 588 201 0,16 [0,13-0,21] 0-1,02 387 0,15 [0,12-0,21] 0-1,02

Exposition moyenne vie-entière (µT) 577 198 0,14 [0,12-0,17] 0-1,02 379 0,13 [0,11-0,17] 0-0,60

Exposition cumulée vie entière (µT-années) 577 198 4,2 [2,3-5,6] 0-39,7 379 4,2 [2,5-5,7] 0-27,2

Exposition >0,15 µT (années) 583 200 6 [0-23] 0-48 383 4 [0-24] 0-54

MA-TWA

Dernier emploi (µT) 588 201 0,18 [0,12-0,27] 0-2,00 387 0,15 [0,11-0,27] 0-2,00

Exposition maximale (µT) 588 201 0,23 [0,16-0,38] 0-2,00 387 0,23 [0,15-0,32] 0-3,47

Exposition moyenne vie-entière (µT) 577 198 0,18 [0,14-0,27] 0-2,00 379 0,17 [0,13-0,27] 0-1,47

Exposition cumulée vie entière (µT-années) 577 198 5,2 [2,9-8,7] 0-77,9 379 5,1 [3,3-8,9] 0-65,9

Exposition >0,15 µT (années) 577 198 19 [3-32] 0-52 379 16 [3-33] 0-54

Tot : Total MG-TWA : Moyenne géométrique de la TWA MA-TWA : Moyenne arithmétique de la TWA q1-q3 : étendue interquartiles min-max : minimum-maximum

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La médiane de l'exposition moyenne vie-entière était de 0,14µT et 0,13µT pour les cas et les

témoins pour la moyenne géométrique de l'exposition; et de 0,18µT et 0,17µT respectivement

avec la moyenne arithmétique. L'exposition maximale était de 0,16µT pour les cas et 0,15µT

pour les témoins selon la MG-TWA; et de 0,23µT pour les cas et témoins, selon la MA-TWA.

Le nombre d'années d'exposition à une TWA supérieure à 0,15µT était de 6 ans pour les cas et

4 ans pour les témoins (MG-TWA); et de 19 et 16 ans respectivement pour la MA-TWA.

Enfin, l'exposition cumulée vie-entière était de 4,2µT-années ; q1-q3=[2,3-5,6] pour les cas et

4,2 ; q1-q3=[2,5-5,7] pour les témoins avec la moyenne géométrique; et de 5,2µT-années ; q1-

q3=[2,9-8,7] pour les cas et 5,1 ; q1-q3=[3,3-8,9] pour les témoins avec la moyenne

arithmétique.

3.3.3.2. Analyses ajustées

a) Evaluation de l'exposition par la MG-TWA

Les analyses ajustées n'ont pas montré d'association significative entre les méningiomes et

l'exposition professionnelle aux champs électromagnétiques EBF, quel que soit l'indicateur

(tableau 13). L'association entre l'exposition estimée lors du dernier emploi et les

méningiomes était positive mais non significative et ne semblant pas augmenter avec

l'exposition (OR=1,25 [0,77-2,01]) pour la première catégorie et OR=1,11 [0,58-2,10] pour la

troisième catégorie). L'exposition maximale, l'exposition moyenne et le nombre d'années

d'exposition supérieure à 0,15 µT n'étaient pas associés aux méningiomes avec des odds ratio

inférieurs et supérieurs à 1 selon les catégories, sans tendance avec l'augmentation de

l'exposition. Enfin, l'exposition cumulée au cours de la vie semblait inversement associée aux

méningiomes, avec des mesures d'association allant dans le sens d'une diminution du risque,

significative pour les plus exposés (OR=0,50 [0,26-0,95]).

b) Evaluation de l'exposition par la MA-TWA

Les résultats des analyses effectuées pour une exposition évaluée à partir de la moyenne

arithmétique de la TWA aboutissaient à des résultats similaires à ceux de l'analyse avec la

moyenne géométrique (tableau 14). L'exposition cumulée était inversement associée aux

méningiomes, non significativement, de même que l'exposition supérieure à 0,15µT. Les

expositions maximale et moyenne au cours de la vie révélaient des mesures d'association avec

les méningiomes proches de 1, non significatives. Enfin, l'exposition lors du dernier emploi

était positivement associée aux méningiomes, mais non significativement.

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3.3.4. Neurinomes

3.3.4.1. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF

Les sujets atteints d'un neurinome et leurs témoins appariés rapportaient 4 emplois différents

durant leur vie ; q1-q3=[2-5] avec une durée cumulée des emplois de 30 ans ; q1-q3=[16-37]

pour les cas et 29 ans q1-q3=[18-37] pour les témoins (tableau 16). Plus de la moitié des

sujets étaient encore en activité professionnelle à la date de référence (délai entre la date de

référence et la fin de l'exposition professionnelle : 0 ; q1-q3=[0-3 ans]) et les cas et témoins

étaient âgés respectivement de 52 et 51 ans à l'arrêt de l'exposition (arrêt de l'exposition plus

jeune que les gliomes et les méningiomes, en relation avec l'âge au diagnostic).

Tableau 16. Exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF pour la sous-population

des neurinomes. CERENAT, 2004-2006, France.

Tot Cas Témoins

N N Médiane [q1-q3] Min- Max

N Médiane [q1-q3] Min-

Max

Nombre d'emplois 188 65 4 [2-5] 1-13 123 4 [2-5] 0-10

Durée cumulée des emplois (années) 188 65 30 [16-37] 2-60 123 29 [18-37] 0-55

Age du premier emploi (années) 186 65 19 [16-22] 14-37 121 19 [16-23] 12-35

Age de fin du dernier emploi (années) 186 65 52 [39-57] 21-73 121 51 [41-57] 22-67

Délai depuis la fin du dernier emploi (années) 186 65 0 [0-3] 0-51 121 0 [0-3] 0-53

MG-TWA

Dernier emploi (µT) 188 65 0,13 [0,12-0,17] 0,04-0,37 123 0,12 [0,11-0,15] 0-0,39

Exposition maximale (µT) 188 65 0,17 [0,13-0,23] 0,08-1,02 123 0,15 [0,12-0,18] 0-1,02

Exposition moyenne vie-entière (µT) 188 65 0,15 [0,12-0,19] 0,05-0,47 123 0,12 [0,11-0,16] 0-0,52

Exposition cumulée vie entière (µT-années) 188 65 4,5 [1,9-6,1] 0,2-19,8 123 3,4 [2,2-5,2] 0-19,1

Exposition >0,15 µT (années) 188 65 9 [0-24] 0-45 123 3 [0-16] 0-41

MA-TWA

Dernier emploi (µT) 188 65 0,19 [0,14-0,27] 0,04-0,51 123 0,15 [0,11-0,24] 0-0,57

Exposition maximale (µT) 188 65 0,25 [0,18-0,35] 0,09-2,00 123 0,22 [0,15-0,32] 0-2,00

Exposition moyenne vie-entière (µT) 188 65 0,18 [0,14-0,28] 0,07-0,94 123 0,16 [0,13-0,26] 0-1,04

Exposition cumulée vie entière (µT-années) 188 65 5,4 [2,3-9,3] 0,2-39,4 123 4,5 [2,7-7,5] 0-34,5

Exposition >0,15 µT (années) 188 65 23 [4-35] 0-60 123 14 [3-29] 0-55

Tot : Total MG-TWA : Moyenne géométrique de la TWA MA-TWA : Moyenne arithmétique de la TWA q1-q3 : étendue interquartiles min-max : minimum-maximum

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La médiane de l'exposition aux champs magnétiques EBF de la sous-population des

neurinomes était globalement similaire aux sous-populations des gliomes et méningiomes,

hormis l'exposition supérieure à 0,15µT. L'exposition maximale était de 0,17µT chez les cas

et 0,15µT chez les témoins pour la MG-TWA (0,25 et 0,22µT pour la MA-TWA) et

l'exposition moyenne vie-entière de 0,15µT et 0,12µT respectivement pour la MG-TWA (0,18

et 0,16 µT pour le MA-TWA). L'exposition cumulée était de 4,5µT-années ; q1-q3=[1,9-6,1]

pour les cas et 3,4µT-années ; q1-q3=[2,2-5,2] chez les témoins (MG-TWA); et de 5,4µT-

années ; q1-q3=[2,3-9,3] et 4,5 µT-année ; q1-q3=[2,7-7,5] avec la MA-TWA. Enfin, qu'il

s'agisse de l'exposition estimée à partir de la moyenne géométrique ou de la moyenne

arithmétique, l'exposition supérieure à 0,15µT était plus importante chez les cas de neurinome

que chez les sujets atteints de gliome ou de méningiome, et plus importante que chez les

témoins : 9 ans ; q1-q3=[0-24] vs 3 ans ; q1-q3=[0-16 ans] (MG-TWA) et 23 ans ; q1-q3=[ 4-

35] vs 14 ans ; q1-q3=[3-29].

3.3.4.2. Analyses ajustées

Les analyses ajustées étudiant l'association entre l'exposition professionnelle aux champs

magnétiques EBF et les neurinomes apportaient des observations différentes de celles des

gliomes et méningiomes. En effet, bien qu'aucune association ne soit statistiquement

significative, des tendances se dégageaient pour l'ensemble des indicateurs vers une

augmentation du risque avec l'exposition.

a) Evaluation de l'exposition par la MG-TWA

Comme observé pour les gliomes et les méningiomes, l'exposition durant le dernier emploi

présentait des odds ratio supérieurs à 1, mais ici de manière croissante avec l'exposition, pour

des expositions entre 0,15 et 0,20µT et ≥0,20µT (tableau 13). L'exposition moyenne était

associée à une augmentation du risque, non significative quelle que soit la catégorie, de

manière croissante avec l'exposition OR=1,27 [0,46-3,48] pour une TWA entre 0,10 et

0,15µT et OR=2,66 [0,79-9,02] pour une TWA ≥0,20µT. Pour le nombre d'années

d'exposition supérieure à 0,15µT on retrouvait aussi des mesures d'associations supérieures à

1, croissantes avec l'exposition (OR=1,01 entre 0 et 10 ans ; 1,45 entre 10 et 30 ans et 1,79

pour une exposition d'au moins 30 ans à plus de 0,15µT). Enfin, contrairement aux gliomes et

aux méningiomes, l'exposition cumulée vie-entière montrait ici des mesures d'associations

non significatives mais supérieures à 1 pour des expositions supérieures ou égales à 4,5 µT-

années (OR=2,38 [0,59-9,60] et OR=2,36 [0,63-8,89] pour des expositions comprises entre

4,5 et 6µT et supérieures à 6µT respectivement).

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b) Evaluation de l'exposition par la MA-TWA

Les expositions estimées avec la MA-TWA permettaient d'obtenir des résultats allant dans le

même sens mais avec des tendances moins nettes (tableau 14). L'exposition lors du dernier

emploi présentait là encore des mesures d'association supérieures à 1, avec une association

significative pour une exposition comprise entre 0,15 et 0,20µT (OR=2,45 [1,07-5,62]), mais

sans tendance évidente à l'augmentation avec l'exposition. Des mesures d'association

croissantes étaient observées avec l'exposition maximale allant de OR=0,94 [0,32-2,73], pour

une exposition entre 0,15 et 0,20µT, à OR=1,77 [0,63-4,98] pour une exposition supérieure ou

égale à 0,30µT. Enfin, en ce qui concerne les indicateurs vie-entière (sauf la moyenne), on

observait des associations non significatives, inverses pour les expositions les plus basses et

positives pour les dernières catégories d'exposition.

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3.4. DISCUSSION

3.4.1. Synthèse des résultats

Grâce aux données de l'étude CERENAT, nous avons pu analyser le lien entre l'exposition

professionnelle aux champs magnétiques EBF et tumeurs du SNC, à partir du calendrier

professionnel détaillé et de l'application d'une matrice emplois-expositions. Les analyses par

type histologique de tumeurs ne mettent en évidence d'augmentation du risque de tumeurs

avec l'exposition ni pour les gliomes ni pour les méningiomes. Pour les neurinomes, des

mesures d'association de l’ordre de 2 ont été retrouvées pour certains indicateurs comme

l'exposition moyenne, l'exposition cumulée ou encore les nombre d'années d'exposition

supérieure à 0,15µT, non statistiquement significatives mais s'accompagnant d'une tendance à

l'augmentation avec la dose d’exposition.

3.4.2. Validité de l'étude

� Population de l'étude

Cette analyse présente l'avantage d'avoir été réalisée en population générale et ainsi d'inclure

toutes les tumeurs du SNC de 3 zones géographiques, sans biais de sélection a priori et de

représenter un large échantillon d’expositions professionnelles. Les cas ont été inclus grâce

aux registres de cancers, en étroite collaboration avec le réseau de cliniciens, après expertise

clinique et radiologique afin d'assurer l'exactitude des diagnostics. Les témoins ont été tirés au

sort sur les listes électorales des zones géographiques concernées. Avec plus de 90 %

d'inscription pour les sujets de plus de 18 ans, les listes électorales sont représentatives de la

population française adulte en ce qui concerne le sexe et l'âge [PanKéShon, 2004].

Le taux de participation dans notre étude était de 73 % pour les cas (66 % pour les gliomes,

75 % pour les méningiomes, 80 % des neurinomes) et de 45 % pour les témoins. Si l'on

compare aux études cas-témoins ayant un recrutement similaire (le taux de participation n'est

par principe pas pertinent pour les études cas-témoins sans contact avec les sujets et

travaillant à partir de bases de données, registres et recensements), les taux de participation

des cas sont proches de la plupart des études, qui se situent entre 58 % et 80 % [Baldi et al.,

2011a; Floderus et al., 1993; Preston-Martin et al., 1989; Rodvall et al., 1998; Villeneuve et

al., 2002]. En revanche, le taux de participation pour les témoins est plus faible que dans la

plupart des études, entre 65 et 79 % [Baldi et al., 2011a; Floderus et al., 1993; Rodvall et al.,

1998; Villeneuve et al., 2002], ce qui ne permet pas d'exclure un biais de sélection. L'absence

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de questionnaire pour les non participants ne permet pas d'évaluer ce biais et si l'on peut ici

envisager un désintérêt des témoins, ne se sentant pas concernés par l'étude, l'objectif de la

recherche étant très large et présenté comme portant sur les facteurs environnementaux et

professionnels et la santé en général, rien ne permet d'envisager que les refus de participation

soient liés à l'exposition professionnelle même si on ne peut l'exclure. Enfin, si l'on considère

l'exposition retrouvée dans notre population, elle était comparable aux autres études en

population générale.

� Estimation de l'exposition

Emplois

Les données concernant les emplois ont été recueillies à l'aide d'un auto-questionnaire. Cela

laissait le temps aux sujets participants ou à leur proche de retrouver les informations

concernant leur parcours professionnel, puis étaient revues lors de l'entretien en face à face.

Nous disposions alors d'un calendrier professionnel détaillé avec des emplois codés par des

enquêteurs formés, selon la classification internationale ISCO68. Ceci présentait l'avantage de

constituer un historique permettant de calculer des indicateurs cumulés et des moyennes sur la

vie entière, ainsi que des indicateurs à un temps donné de la vie (exposition maximale,

dernière exposition). Les informations utilisées dans cette étude ont aussi été recueillies

lorsque le questionnaire était rempli par un proche.

Exposition

L'estimation de l'exposition dans notre analyse a été effectuée à partir d'une matrice emplois-

expositions. D'autres solutions comme l'auto-évaluation, des mesures individuelles ou une

évaluation par des experts auraient été envisageables. Plusieurs auteurs se sont penchés sur la

comparaison des méthodes d'estimation de l’exposition aux champs électromagnétiques.

Certaines études ont comparé l'intérêt des matrices emplois-expositions par rapport à l'auto-

déclaration et ont montré une bonne concordance entre l'auto-déclaration et une matrice sans

valeur d'exposition avec des niveaux de probabilité d'exposition (89 % et 92 % de

concordance) [Adegoke et al., 2004] ou encore des résultats similaires dans l'utilisation, en

termes de mesure d'association, avec une matrice attribuant des valeurs d'exposition

[Karipidis et al., 2007]. Cependant, il est important de noter que l'auto-déclaration expose

potentiellement à un biais de classement différentiel ce qui n'est pas le cas de la matrice

emplois-expositions qui est normalement appliquée indépendamment du statut vis-à-vis de la

maladie.

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Les évaluations par les experts et les matrices ont aussi fait l'objet de comparaisons. Certaines

comparaisons concluaient à des résultats proches dans les analyses et des conclusions

concordantes, bien que les risques puissent être plus élevés et moins précis quand l’exposition

était estimée par des experts [Feychting et al., 1997], ou encore les individus plus souvent

classés comme exposés avec l'utilisation de la matrice [Rodvall et al., 1998]. Une autre étude

ayant comparé les résultats des deux méthodes d’estimation de l’exposition montrait moins de

concordance dans les résultats (non significatifs dans les deux cas) : une élévation de risque

était observée lorsque l'exposition était évaluée par les experts alors qu’une diminution était

observée en utilisant la matrice [Karipidis et al., 2007]. Les auteurs concluaient à une

diminution du risque difficilement explicable, probablement dûe au hasard, mais reflétant les

limites de l'évaluation de l'exposition par les matrices.

Les mesures individuelles présentent l'avantage d'être au plus près de la réalité lorsqu'elles

sont effectuées pour toute la population de l'étude. Cependant, elles présentent l'inconvénient

de refléter l'exposition à un moment donné et non l'historique de l'exposition. Par ailleurs,

lorsqu'elles ne sont pas réalisées chez tous les individus, et donnent lieu à une extrapolation

pour les autres individus de l’étude, la question de la représentativité des mesures, et des

erreurs de classement reste posée, présentant alors les mêmes inconvénients qu'une matrice

emplois-expositions. L'évaluation de l'exposition par les experts est généralement effectuée à

l’échelle individuelle et peut, dans ce cas, prendre en compte des spécificités ou informations

complémentaires mentionnées dans les questionnaires. Mais dans de larges échantillons,

comme l’étude CERENAT, c’est une méthode longue et complexe à mettre en œuvre. Enfin,

l'application d'une matrice emplois-expositions permet d'attribuer des valeurs d'exposition aux

différents emplois, de manière standardisée, homogène, plus précise et plus rapide. Cependant

elle expose à d'autres inconvénients comparée aux estimations par mesures individuelles. En

effet, les matrices ne prennent pas en compte l'exposition réelle de l'individu mais l'exposition

moyenne mesurée pour cet emploi. Les expositions variant en fonction de l'environnement,

des tâches et de beaucoup de facteurs, il n'est jamais exclu que l'exposition réelle pour un

individu soit éloignée de l'exposition moyenne pour un emploi.

Ainsi, chaque méthode d'évaluation présente ses avantages et inconvénients, et des biais de

classement sont à envisager dans la mesure de l'exposition des sujets quelle que soit la

méthode [Kromhout et al., 1997; Loomis et al., 1998]. Une étude publiée en 2002 a ainsi

montré, en comparant deux évaluations de l'exposition, l'une réalisée par des experts et l'autre

par des mesures individuelles, et avec une définition en 4 catégories d'exposition qu'il existait

des erreurs de classement avec l'évaluation par les experts, pour les catégories adjacentes. Si

les deux méthodes d'évaluation de l'exposition distinguaient bien les extrêmes (exposition très

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faible et très haute), les erreurs de classement se retrouvaient principalement pour les

expositions intermédiaires, entre les catégories 2 et 3 [Johansen et al., 2002]. De nombreux

auteurs ont insisté sur les grandes variations d'exposition pour un même emploi exercé dans

des contextes différents et sur l'intérêt de tenir compte à la fois de l'emploi mais aussi de

l'environnement tel que le type d'entreprise, d'industrie, ou encore les distances aux machines

pour diminuer ces biais de classement [Gobba et al., 2011; Harrington et al., 1997; Kelsh et

al., 2000; Kromhout et al., 1995; Kromhout et al., 1997; McCurdy et al., 2001; Mee et al.,

2009; Skotte, 1994]. Ce sont d'ailleurs les conclusions d'experts suggérant comme

perspectives d'utiliser aussi les données liées à la source et aux machines et de définir de

nouveaux indicateurs liés à ces informations [Kheifets et al., 2009].

Cependant, nous n'avons pu prendre en compte ces recommandations qui relèvent à l'heure

actuelle soit d'une analyse individuelle par des experts, soit du développement de matrices

plus complètes, basées sur des mesures, qui prendraient en compte l'emploi et le secteur

d’activité par exemple (en particulier dans le contexte français). Quelques matrices de ce type

ont été publiées, spécifiquement pour les emplois très exposés (domaine de l'électricité), mais

aucune matrice de ce type n'existe pour la population générale.

A priori, dans notre étude, les erreurs ayant pu survenir dans l’appréciation des expositions

sont atténuées par la prise en compte de l’exposition de manière catégorielle et l'on peut

penser que la dernière catégorie reflète bien une exposition élevée. De plus, si des erreurs de

classement existent, elles n’ont pas de raison d’être différentes chez les cas et chez les

témoins et ne sont pas à l'origine d'un biais différentiel. On ne peut donc envisager qu'un biais

non différentiel entrainant une sous-estimation des mesures d'association. Ainsi les résultats

retrouvés pour les neurinomes seraient à explorer.

Le dernier point important dans l'évaluation de l'exposition est le choix de la matrice. Ce

choix n'est pas anodin puisque certains auteurs ont montré que selon la matrice employée des

erreurs de classement pouvaient se produire et les résultats pouvaient différer, selon le sexe de

la population considérée, l'année de la construction de la matrice (et des mesures) ou les lieux

de mesures [Forssen et al., 2004]. Notre choix a principalement été guidé par la taille de la

matrice emplois-expositions de Bowman. En effet, cette matrice regroupant de nombreuses

données, elle semblait la plus complète (plus grand nombre de lignes d'emploi) et pouvoir

disposer des estimations les plus précises. On notera cependant que cette matrice compile des

données non récentes, avant la généralisation des ordinateurs entre autres, ce qui ne pose pas

de problème pour l'évaluation des expositions anciennes des sujets, mais pourrait ne pas

refléter exactement les expositions des dix dernières années (et donc rend plus difficile

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l'interprétation de l'indicateur concernant le dernier emploi par exemple). De plus, cette

matrice concerne majoritairement des mesures effectuées chez des hommes (91 % des

mesures), et dans différents pays pour lesquels les emplois peuvent différer par leurs tâches et

environnement.

Analyse des données.

L'analyse par régression logistique conditionnelle a permis de prendre en compte

l'appariement des données et les analyses ont été ajustées sur le principal facteur de confusion

identifié. Cependant nos analyses n’ont pas intégré d’autres sources d’exposition aux EBF,

présentes dans l’environnement domestique ou général. Or si l'on considère les résultats de

l'étude de Gobba en 2011 [Gobba et al., 2011], la répartition des expositions à ces champs au

cours d’une journée serait de 60 % dans l’activité professionnelle, 12 % au domicile et 25 %

liés à l’environnement général. Ces facteurs pourront être considérés dans des analyses

ultérieures, prenant en compte d’autres variables intégrées dans le questionnaire de

CERENAT, telles que l’utilisation de certains appareils électroménagers, la résidence à

proximité de lignes à haute tension ou des expositions résidentielles aux radiofréquences. Il

faut néanmoins noter que nos résultats restent comparables aux données publiées puisque

relativement peu d'études ont utilisé ces données [Feychting et al., 1997; Forssen et al., 2004;

McCurdy et al., 2001].

3.4.3. Analyse des résultats et comparaison avec les résultats de la littérature

Nos résultats ne montrent globalement pas d'association entre les gliomes et méningiomes et

l'exposition aux champs magnétiques EBF. Cependant, pour les indicateurs sur la vie entière,

on observe des mesures d'associations inférieures à 1 (exposition moyenne et exposition

cumulée) ou proches de 1 (exposition supérieure à 0,15µT) et qui diminuent avec l'exposition

(exposition cumulée et exposition supérieur à 0,151µT). On constate de plus une diminution

significative du risque pour les sujets ayant la plus forte exposition cumulée, qu'il s'agisse des

gliomes et des méningiomes, un résultat observé également en excluant les questionnaires

simplifiés.

La première hypothèse que l'on peut évoquer devant ces résultats est l'effet du travailleur sain.

En effet, les cas pourraient présenter des expositions cumulées moins importantes que les

témoins s’ils avaient quitté l’activité exposante du fait de symptômes liés à la maladie. Or on

constate que la durée cumulée de travail est comparable chez les cas et les témoins, qu'il

s'agisse des gliomes (32 vs 33 ans) ou des méningiomes (30 vs 32 ans), avec un âge de fin

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d'emploi de 54 ans, quelle que soit la tumeur et le statut de cas ou de témoin. L'hypothèse

d'une exposition plus longue est donc peu envisageable. La diminution de risque que nous

avons observée est concordante avec les résultats d'autres études. En effet, comme nous

l'avons vu dans le contexte, certaines études récentes ont retrouvé des associations inverses,

non significatives, entre l'exposition aux champs magnétiques EBF et les tumeurs du SNC

[Coble et al., 2009; Karipidis et al., 2007; Klaeboe et al., 2005]. Si certaines évoquaient des

erreurs de classement possibles, les limites de l'utilisation des matrices ou les limites des

réponses par les proches [Karipidis et al., 2007; Klaeboe et al., 2005], ce résultat est retrouvé

dans une étude ayant ajusté les expositions attribuées grâce à une matrice sur la durée

d'exposition et la distance aux machines [Coble et al., 2009]. Il semble donc que, même avec

une mesure de l’exposition plus détaillée, le résultat persiste, sans qu’il puisse être totalement

expliqué. La méta-analyse de 2008 [Kheifets et al., 2008] avait identifié une diminution des

forces d’associations mises en évidence dans les études les plus récentes, jusqu’à une

inversion de leur sens dans les dernières études les plus récentes. Nos résultats viennent donc

appuyer ce constat.

Les analyses réalisées pour les neurinomes montrent des résultats différents. En effet, pour les

estimations à partir de la moyenne géométrique de la TWA, on constate des associations

positives entre l'exposition vie-entière (exposition moyenne, exposition cumulée et exposition

supérieure à 0,15µT) et les neurinomes, non significatives mais avec un effet dose-réponse.

Ces résultats sont moins marqués avec la moyenne arithmétique de la-TWA mais vont dans le

même sens. Si les effets protecteurs de l'exposition sont difficiles à expliquer pour les gliomes

et les méningiomes et peuvent être dus à des limites méthodologiques de l'estimation de

l'exposition, il semble alors que malgré les erreurs de classement et l’effet de dilution,

l'exposition aux champs magnétiques EBF puisse entraîner une augmentation du risque de

neurinomes. Très peu d'études ayant regardé spécifiquement les effets des champs

magnétiques EBF sur les neurinomes, et n'ayant pas retrouvé d'association, il est difficile de

comparer nos résultats à ceux de la littérature, mais il semble important de pouvoir confirmer

ou infirmer ce résultats dans de prochains travaux.

3.4.4. Perspectives et conclusions

Cette étude a permis, grâce à un questionnaire détaillé et à un calendrier professionnel

complet d’apporter des données nouvelles concernant la relation entre tumeurs du SNC et

exposition aux champs magnétiques EBF. Elle présente l'avantage d'une reconstitution de

l'exposition au cours de la vie entière à partir de l'ensemble des emplois des sujets, et de

l’application d’une matrice. Les résultats obtenus soulignent l’importance d’une étude par

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type histologique, et s'ils corroborent la plupart des résultats publiés concernant les gliomes et

les méningiomes, ils mettent en évidence la nécessité de mieux investiguer les relations qui

pourraient exister avec les neurinomes. Pour cela d’autres études seront nécessaires,

s’appuyant sur des méthodes d'estimations de l’exposition aussi précises que possibles, et

prenant en compte les particularités de l'environnement professionnel [Kheifets et al., 2009].

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4. TELEPHONES PORTABLES ET TUMEURS

CEREBRALES

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4.1. CONTEXTE

4.1.1. Constat

Comme nous avons pu le voir précédemment, une augmentation lente de l’incidence des

tumeurs cérébrales a été observée au cours des dernières décennies, en particulier pour les

méningiomes. Plusieurs hypothèses pourraient expliquer en partie cet accroissement. On peut

noter tout d'abord l’amélioration du recensement des tumeurs avec le développement de

nouveaux registres de cancers, la standardisation croissante des méthodes d'enregistrement et

donc l'amélioration de celui-ci. Par ailleurs les l'amélioration des techniques diagnostiques a

pu entrainer une augmentation virtuelle du nombre de cas (cas non détectés avant). Enfin, on

ne peut exclure que cette élévation soit également liée à la modification des facteurs de risque,

avec l'émergence ou l'augmentation de certains facteurs comme l'exposition aux

radiofréquences des téléphones portables.

En effet, parmi les facteurs de risques potentiels émergents, on note une expansion de

l'utilisation des téléphones portables. Depuis une dizaine d'années, le nombre de souscriptions

d'abonnement de téléphones portables a été multiplié par 9, atteignant 6 milliards d'utilisateurs

dans le monde en 2011 d'après l'Union Internationale des Télécommunications1. Depuis les

années 1980, les téléphones ont évolués sur 4 générations et différents services accessibles via

le téléphone ont été rapidement développés incluant à ce jour les SMS, l'accès Internet, et de

nombreuses applications…Toutes ces modifications ont entrainé un accroissement majeur de

l'utilisation des téléphones portables. En France, d'après l'ARCEP2 (Autorité de Régulation

des Communications Electroniques et des Postes), l'utilisation individuelle moyenne du

téléphone portable pour les appels est aujourd'hui de 150 minutes par mois, soit une

augmentation de +35 % depuis 2001 (111 minutes), sans prendre en compte les autres

services et les usages spécifiques comme les appels professionnels.

Bien que l'effet carcinogène potentiel des radiofréquences soit encore discuté comme nous

avons pu le voir précédemment, l'évolution de l'incidence des tumeurs du SNC,

l'augmentation de l'utilisation des téléphones et le contact direct des téléphones portables avec

la tête durant les communications ont amené les chercheurs à se pencher sur le lien possible

entre tumeurs cérébrales et utilisation du téléphone portable, portant ce sujet au cœur des

préoccupations et des polémiques et aboutissant à de nombreuses publications.

1http://www.itu.int/en/ITU-D/Statistics/Pages/stat/default.aspx 2 Observatoire des marchés des communications électroniques en France. http://www.arcep.fr/index.php?id=35

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4.1.2. Données de la littérature

Différentes études épidémiologiques ont été conduites ces quinze dernières années concernant

la relation entre les tumeurs cérébrales et l'utilisation du téléphone portable. Il s'agit

principalement d'études cas-témoins, seules 2 importantes études de cohorte ayant fait l'objet

de plusieurs publications. Une fiche de synthèse réalisée en 2011 est présentée en Annexe 5.

4.1.2.1. Etude de cohorte.

Une des rares études de cohorte existantes a été réalisée au Danemark à la fin des années 1990

[Johansen et al., 2001]. Cette étude a collecté les données les plus anciennes au sujet des

téléphones portables et de la survenue de tumeurs du SNC. Il s'agissait d'une étude de cohorte

rétrospective portant sur 420 095 utilisateurs de téléphone portable (identifiés grâce aux listes

d'abonnés de deux compagnies téléphoniques danoises entre 1982 et 1995) au Danemark.

Pour ces personnes, les cas de cancer étaient recensés grâce aux données du registre national

des cancers, depuis la souscription de l'abonnement et initialement jusqu'au 31 décembre

1996.

Lors de la première publication des résultats [Johansen et al., 2001], 154 tumeurs du SNC

avaient été observées chez les utilisateurs de téléphone (contre 161 attendues), ce qui

correspondait à une diminution du risque non significative par rapport à la population

générale avec un SIR (Ratio d'incidence standardisée) égal à 0,95 [0,81-1,12]. Les risques ne

variaient pas avec la durée d'utilisation du téléphone, ni avec le type d'appareil utilisé

(analogique ou digital). Une actualisation des données avec un suivi au 21 décembre 2002 a

été publiée en 2006 [Schüz et al., 2006]. Au total, 580 tumeurs du SNC ont été recensées dans

la cohorte pour 600 attendues (SIR=0,97 [0,67-1,09]).

Deux analyses complémentaires des données ont été publiées en 2011, portant sur deux sous-

ensembles de la cohorte, pour lequel des données socio-économiques étaient disponibles

grâce à un croisement avec une autre cohorte, CANULI, étudiant inégalités sociales et cancers

depuis 1990. L'incidence de survenue des tumeurs du SNC chez les utilisateurs de téléphone

portable était comparée à celle des non utilisateurs.

La première sous-étude [Schuz et al., 2011] a permis d'obtenir des données de suivi de 1982 à

2006 pour 2,8 millions de personnes, afin d'étudier la survenue de neurinomes de l'acoustique

chez les hommes pour une utilisation du téléphone portable supérieure à 11 ans. L'incidence

des neurinomes en cas d'utilisation de plus de 11 ans était comparable à celle des non

utilisateurs et en cas d'utilisation de moins de 11 ans (SIR=0,87 [0,52-1,46]).

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Dans la seconde sous-étude [Frei et al., 2011], l'apparition de tumeurs cérébrales chez

358 403 utilisateurs de téléphones portables entre 1987 et 1995 a été suivie de 1990 à 2007.

Les résultats ne montraient pas d'augmentation de l'incidence des tumeurs du SNC chez les

utilisateurs du téléphone comparés aux non utilisateurs, avec des ratio d'incidence de 1,02

[0,94-1,10] chez les hommes et 1,02 [0,86-1,22] chez les femmes. Pour les sujets ayant

souscrit un abonnement depuis plus de 13 ans, les résultats étaient similaires et aucune

tendance n'était retrouvée selon la durée d'utilisation. L'analyse par type histologique ne

retrouvait pas non plus d'augmentation de l'incidence. Pour les utilisations dépassant 10 ans,

les ratios d'incidence étaient pour les gliomes de 1,04 [0,85-1,26] chez les hommes et 1,04

[0,56-1,95] chez les femmes et pour les méningiomes de 0,90 [0,57-1,42] et 0,93 [0,46-1,87]

respectivement. Enfin, aucune augmentation d'incidence n'était notée selon la localisation, y

compris pour le lobe temporal, a priori le plus exposé aux émissions du téléphone portable.

Cette étude présente l'avantage de disposer d'un schéma d'étude de cohorte, permettant a

priori de mieux appréhender la séquence temporelle entre exposition et apparition de la

tumeur. Elle porte sur une population de taille importante et prend en compte des facteurs

socio-économiques. De plus, grâce à l'actualisation des données, le suivi de cette population

atteint aujourd'hui 12 à 20 ans, ce qui permet de disposer d'une latence conséquente pour près

de 360 000 personnes. Cependant, cette étude présente des limites. Tout d'abord, une partie

importante des abonnés danois (n=200 507) n'ont pas été initialement inclus dans l'étude par

manque d'informations individuelles disponibles auprès de l'opérateur. Il s'agissait entre autres

des abonnements professionnels, concernant potentiellement de grands utilisateurs, ce qui a

pu entrainer un biais de sélection important, et par la suite un biais de classement lorsqu'ils

ont été considérés de fait comme non exposés dans la première sous-étude. De plus, les

données d'exposition fournies par les compagnies d'opérateurs ne reflètent pas forcément

l'exposition individuelle, le souscripteur n'étant pas forcément le seul utilisateur du téléphone.

En résumé, cette étude de cohorte, ayant permis le suivi de près de 360 000 utilisateurs

de téléphone portables entre 1982 et 2007 ne montre pas d'augmentation de l'incidence

des tumeurs cérébrales en fonction de l'utilisation du téléphone, avec cependant des

limites méthodologiques.

De récents résultats ont été publiés en 2013 à partir de la cohorte Million Women Study en

Angleterre [Benson et al., 2013]. Cette étude a été initiée sur la période 1996-2001. Des

questionnaires postaux permettaient de collecter des données à l'inclusion et lors du suivi. Les

informations concernant l'utilisation du téléphone portable ont été recueillies de 1999 à 2005

et 2009. A total, 791 710 femmes ont été incluses dans cette analyse avec un suivi moyen de 7

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ans. Les résultats ne montraient pas d'association entre l'utilisation régulière du téléphone

portable et la survenue de tumeurs cérébrales, quel que soit le type histologique. Il n'était pas

non plus observé d'augmentation du risque avec la durée d'utilisation pour les gliomes (au

moins 10 ans : RR=0,78 [0,55-1,10]), ni pour les méningiomes (RR=1,10 [0,66-1,84]). En

revanche, le risque était augmenté pour les neurinomes entre 5 et 9 ans, RR=1,80[1,08-3,03]

et pour une utilisation d'au moins 10 ans, RR=2,46 [1,07-5,64]. Cette étude confirme donc les

résultats précédents pour les gliomes et les méningiomes mais apporte des informations

concernant un risque pour les neurinomes avec une utilisation prolongée du téléphone

portable.

4.1.2.2. Etudes cas-témoins

Les autres études réalisées sont des études cas-témoins. Les premières d'entre elles ont été

menées aux Etats-Unis, puis un nombre important de travaux ont été publiés par l'équipe

suédoise d'Hardell au milieu des années 1990 et enfin par le groupe Interphone. Si la

méthodologie est souvent assez comparable, les indicateurs analysés diffèrent fréquemment,

notamment en raison des catégories et seuils utilisés. Il est donc parfois difficile de comparer

les résultats entre les différentes études.

Nous présenterons donc tout d'abord les principales études existantes avec leurs spécificités et

leurs principaux résultats (tableau de présentation des résultats en Annexe 6), puis les revues

et méta-analyses, permettant une synthèse de certains indicateurs généraux (téléphone

oui/non) mais plus difficilement des indicaturs plus précis comme la durée cumulée.

a) Premières études américaines, danoises et finlandaises

� Muscat 2000 et 2002

En 1994-1998, une première étude cas-témoins multicentrique a été réalisée [Muscat et al.,

2000], regroupant 5 centres médicaux nord-américains à New York, Providence et Boston.

Elle a permis d'inclure 469 cas de tumeurs cérébrales malignes survenues chez des adultes

depuis moins d'un an. Les 422 témoins étaient des patients admis le même mois dans les

mêmes hôpitaux que les cas pour d’autres pathologies, de même âge, sexe, ethnie. Les

entretiens ont été réalisés en face à face auprès de l'ensemble des sujets inclus. L'utilisation

régulière du téléphone portable (définie par un abonnement souscrit auprès d'un

opérateur) n'était pas associée à la présence d'une tumeur cérébrale (OR=0,8 [0,6-1,2]).

Le risque de tumeur n’était pas significativement associé à la durée mensuelle d’utilisation

(2,5 heures par mois chez les cas vs 2,2 heures chez les témoins), ni au nombre moyen

d’années d’utilisation (2,8 ans chez les cas vs 2,7 ans chez les témoins).

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Une étude complémentaire [Muscat et al., 2002], menée plus spécifiquement sur les

neurinomes de l'acoustique en 1997-1999, incluant 90 cas de neurinomes et 86 témoins, ne

retrouvait pas non plus d'association significative entre la fréquence ou la durée d’utilisation

des téléphones portables et la survenue de ces tumeurs.

Il faut préciser que certains cas (18 %) ont été exclus pour cause de décès ou de sévérité de la

maladie, ce qui pouvant entrainer un biais de sélection. De plus, pour 21 % des cas, l'enquête

a été réalisée auprès d'un proche. Par ailleurs, pour ces deux études, menées dans les années

1990, le taux d'utilisation régulière du téléphone portable se situait entre 14 % et 27 %.

� Inskip 2001

Une autre étude cas-témoins multicentrique, avec entretiens en face à face, a également été

réalisée aux Etats-Unis en 1994-1998 [Inskip et al., 2001]. Les 782 cas étaient des patients

hospitalisés entre 1994 et 1998 dans 3 hôpitaux (Boston, Phoenix, Pittsburg) pour une tumeur

cérébrale maligne ou non (489 gliomes, 197 méningiomes et 96 neurinomes de l'acoustique).

Les 799 témoins étaient des patients admis dans les mêmes hôpitaux que les cas pour des

pathologies non cancéreuses, de même âge, sexe, ethnie et distance entre l’hôpital et leur lieu

de résidence. Aucune association significative entre l’utilisation des téléphones portables

(O/N) et le risque de tumeur cérébrale n'a été mise en évidence (OR=0,9 [0,7-1,1]), ni

globalement ni par type de tumeur spécifique. Aucune relation dose-effet n'était observée

avec les durées d'utilisation et les résultats restaient non significatifs chez les plus grands

utilisateurs du téléphone (> 100h cumulées ou > 1h/j). Le coté d'utilisation ne modifiait pas

ces résultats.

Comme les études de Muscat, cette étude présentait l'avantage d'un effectif important et d'un

interrogatoire standardisé. Les deux études présentaient cependant l'inconvénient d'avoir

recruté des témoins hospitaliers, pas nécessairement représentatifs de la population générale.

� Auvinen 2002

En 1996, une étude cas-témoins en population générale a été menée en Finlande par

croisement des registres de cancers et de population [Auvinen et al., 2002]. Les cas

correspondaient à l’ensemble des tumeurs cérébrales et des glandes salivaires diagnostiquées

en Finlande en 1996 (registre des cancers), soit 398 tumeurs cérébrales (198 gliomes, 129

méningiomes et 72 autres) et 34 tumeurs des glandes salivaires. Les 1 986 témoins,

sélectionnés à partir de registres de population finlandais, ont été appariés sur l’âge et le sexe.

L’exposition au téléphone portable a été mesurée grâce aux données fournies par les deux

opérateurs de téléphonie mobile (abonnements personnels). La fréquence d’exposition aux

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téléphones portables était de 13 % pour les cas de tumeurs cérébrales, 12 % pour les cas de

tumeurs des glandes salivaires et 11 % pour les témoins. Cette étude ne retrouvait pas

d'association significative pour l'ensemble des tumeurs cérébrales avec l'utilisation du

téléphone portable (OR=1,3 [0,9-1,8]). Le risque de gliome était cependant augmenté

avec l’utilisation des téléphones analogiques (OR=2,1 [1,3-3,4]), avec une augmentation du

risque croissant avec le nombre d’années d’utilisation. Il n'était pas mis en évidence

d'association significative entre l’usage d’un téléphone portable et la présence de tumeurs des

glandes salivaires (OR=1,3 [0,4-4,7]).

Le point fort de cette étude était la prise en compte de facteurs de confusion : lieu de

résidence (urbain ou non), statut socio-économique, expositions professionnelles aux champs

électromagnétiques et antécédents de radiothérapie.

� Warren 2003

Dans cette étude cas-témoins réalisée dans un centre médical aux Etats-Unis, les cas

présentaient soit des tumeurs du nerf facial soit des neurinomes de l'acoustique, diagnostiqués

entre 1995 et 2000 [Warren et al., 2003]. Les témoins, de même âge, sexe et race, étaient

recrutés dans le même centre médical. Au total, 18 cas de tumeur du nerf facial, 51 cas de

neurinome et 141 témoins ont été interrogés par téléphone à l'aide d'un questionnaire

standardisé au sujet de différents facteurs d'exposition dont l'utilisation d'un téléphone

portable. Au total, seuls 2 cas de tumeur du nerf facial, 11 cas de neurinome et 31 témoins ont

rapporté une utilisation régulière du téléphone (plus d'un appel par semaine). Aucune

association significative entre l'utilisation régulière du téléphone portable et le risque de

survenue de tumeurs du nerf facial ou de neurinomes de l'acoustique n'a été mise en

évidence. Ceci peut cependant s'expliquer par le manque de puissance de cette étude, les

effectifs étant faibles et l'exposition encore trop rare sur cette période, ce qui rend cette étude

peu informative.

b) Etudes suédoises du Groupe d'Hardell

Sur la même période, plusieurs études cas-témoins menées en population générale ont été

réalisées en Suède par le département d'oncologie de l'hôpital universitaire d'Orebro sous la

direction d'Hardell. Les cas étaient des adultes vivants, présentant une tumeur du SNC

maligne ou bénigne signalée par les quatre registres régionaux de cancer de Suède. Les

témoins, de même âge, sexe et région de résidence que les cas ont été tirés au sort au sein du

registre national de population. L’utilisation du téléphone portable ainsi que du téléphone sans

fil avec base fixe (DECT : Digital Enhanced Cordless Telephone) était recueillie grâce à un

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auto-questionnaire envoyé aux participants, complété par un entretien téléphonique, si besoin.

Le recueil et codage des données était réalisé en insu du statut de cas ou de témoin. Les sujets

utilisant un kit main-libre ou un téléphone portable depuis moins d’un an étaient considérés

comme non exposés.

Trois études successives ont ainsi été réalisées sur les périodes d’inclusion suivantes :

1994-1996, 1997-2000 puis 2000-20033. De nombreuses publications rapportent les résultats

de ces études, résultats globaux, par type de tumeur ou encore regroupant les différentes

périodes d’inclusion [Hardell et al., 1999; Hardell et al., 2002a; Hardell et al., 2002b; Hardell

et al., 2003; Hardell et al., 2004; Hardell et al., 2005a, b; Hardell et al., 2006a; Hardell et al.,

2006b, c].

La première étude, réalisée en 1994-1996 sur 209 cas et 425 témoins ne retrouvait pas

d'augmentation des tumeurs du SNC, tous types histologiques confondus en rapport avec

l'utilisation du téléphone portable, OR=1,0 [0,7-1,4], quel que soit le modèle du téléphone

[Hardell et al., 1999].

Pour les deux études suivantes, 1997-2000 et 2000-2003, nous avons fait le choix de présenter

les résultats des deux études poolées (tumeurs malignes et tumeurs bénignes), plutôt que les

résultats de chaque étude [Hardell et al., 2002a; Hardell et al., 2002b; Hardell et al., 2003;

Hardell et al., 2005a, 2006b]. Concernant les tumeurs malignes, l'étude combinée montrait

une augmentation du risque d'astrocytome de haut grade, avec les téléphones portables

analogiques (OR=1,7 [1,3-2,3]), et digitaux (OR=1,5 [1,2-1,9]) [Hardell et al., 2006c]. La

force de cette association augmentait avec la durée cumulée d'utilisation (en heures), une

durée d'utilisation supérieure à 10 ans, et concernait une utilisation ipsilatérale (du côté de la

tumeur) entre autres pour les astrocytomes de haut grade (analogique : OR=2,4 [1,6-3,6] ;

digital : OR=2,3 [1,7-3,1]).

Concernant les tumeurs bénignes, aucune association entre la survenue d'un méningiome et

l'utilisation des téléphones portables n'a pu être mise en évidence. En revanche, une

augmentation des neurinomes de l'acoustique a été retrouvée avec l'utilisation des téléphones

portables analogiques (OR=2,9 [2,0-4,3]) et digitaux (OR=1,5 [1,1-2,1]) [Hardell et al.,

2006a]. L'augmentation du risque paraissait liée à la durée cumulée d'utilisation (en heures)

ainsi qu'à l'utilisation ipsilatérale du téléphone, dans la deuxième étude [Hardell et al., 2003]

et dans l'analyse globale 1997-2003 [Hardell et al., 2006a].

Des résultats complémentaires ont été apportés à ces résultats dans des analyses ultérieures.

3 Une quatrième étude sur la période 2007-2009 tout dernièrement fait l'objet de 3 publications, référencées en fin de paragraphe.

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Afin d'étudier l'hypothèse selon laquelle les niveaux de puissance des téléphones portables

seraient plus élevés à la campagne qu'en ville en raison de la faible densité des stations de

base (nombre de stations de base au km²), six zones ont été définies en fonction de la densité

de population dans la seconde étude [Hardell et al., 2005b]. Pour les tumeurs malignes, une

augmentation du risque a été observée pour une utilisation de plus de 10 ans en milieu urbain

des téléphones analogiques (OR=2,4 [1,1–5,1]) et pour une utilisation de plus de 5 ans en

milieu rural des téléphones digitaux (OR=8,4 [1,02–69,0]). Concernant les tumeurs bénignes,

une utilisation en milieu rural semblait augmenter le risque pour les téléphones analogiques

(OR=2,2 [1,1–4,4] entre 5 et 10 ans, mais non significatif après 10 ans). Cependant, il faut

remarquer que le lieu de résidence n'est pas forcément le lieu d'utilisation du téléphone

portable. Par ailleurs les analyses présentées dans cette étude portaient sur un petit nombre de

sujets, et les résultats n'ont pas été confirmés dans la troisième étude [Hardell et al., 2006b].

L'analyse par classe d'âge ne permettait pas de retrouver une classe d'âge plus à risque, aucune

association n'étant retrouvée dans aucun groupe [Hardell et al., 2004].

Des analyses ont été réalisées en incluant les données de sujets décédés. Ces analyses

retrouvaient une augmentation du risque avec l'utilisation du téléphone portable pour les

gliomes, augmentant avec le temps d'appel et le nombre d'années (OR=2,6 [1,7-4,1] pour une

utilisation de plus de 10 ans).

Enfin, une autre analyse a permis de comparer les résultats avec ceux d'Interphone (voir

paragraphe suivant).

Ces trois études présentent de nombreux avantages tout d'abord par le fait qu'à cette période,

aucune étude de cette taille n'avait été réalisée. En regroupant les deux dernières études,

l'analyse portait sur 2 159 cas et 2 162 témoins. L'inclusion des cas grâce aux registres

régionaux de cancers permettait a priori une bonne exhaustivité et donc une bonne

représentativité des cas de tumeur du SNC ainsi qu'un diagnostic fiable et valide. La sélection

des témoins à partir d'un registre de population permettait, de la même manière, une bonne

représentativité de la population. Enfin, le recueil des données a été réalisé en insu du statut

cas/témoins par des entretiens téléphoniques. Cependant il existait des limites

méthodologiques. L'exclusion des sujets décédés aurait pu induire un biais de sélection en

excluant les sujets les plus graves de toutes les analyses principales, mais les analyses

complémentaires les incluant retrouvaient les mêmes résultats. Par ailleurs, les auteurs n'ont

pas pris en compte le nombre d’appels, qui peut aussi intervenir si l'on considère que la

puissance de l'émission des radiofréquences est maximale au début d'un appel. Enfin, devant

le nombre important d'analyses effectuées à partir de ces trois études, la probabilité de mettre

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en évidence une association due au hasard n'était pas négligeable. En conclusion, les résultats

de ces analyses allaient dans le sens d’un excès de tumeurs lié à l’usage du téléphone portable

de type analogique (qui est le plus ancien et donc s'accompagne d'une exposition plus longue).

Notons qu'une nouvelle étude a été réalisée en 2007-2009, ayant fait l'objet de 3 publications

sur les méningiomes, les neurinomes et les gliomes [Carlberg et al., 2013; Hardell et al.,

2013b, c], venant confirmer les résultats précédents, avec des augmentations de risque

retrouvées pour les gliomes et les neurinomes mais pas pour les méningiomes.

c) Etude INTERPHONE

Cette étude cas-témoins de grande envergure a été initiée dans 13 pays en 1999 : Allemagne,

Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-

Zélande, Royaume-Uni, et enfin Suède. Une fiche de synthèse présentant l'étude et les

résultats intermédiaires dans les différents pays se trouve en Annexe 7. Les cas, adultes de 30

à 59 ans ont été recrutés grâce aux registres de cancers ou aux services hospitaliers, et des

témoins appariés de même âge (+/-5 ans), sexe et région de résidence ont été recrutés soit à

partir de listes électorales soit à partir de registres de population [Cardis et al., 2007] Les

données concernant l'utilisation du téléphone portable ont été recueillies par des entretiens en

face à face. Au total, 6222 cas et 7779 témoins ont été inclus entre 2000 et 2004 (2409

méningiomes et 2662 témoins, 2708 gliomes s et 2972 témoins, 1105 neurinomes et 2145

témoins). Les résultats finaux concernant les gliomes et les méningiomes ont été publiés en

2010 [Interphone, 2010], ceux concernant les neurinomes de l'acoustique en 2011

[Interphone, 2011].

Les résultats globaux de cette étude ne permettaient pas de conclure à une augmentation du

risque de méningiome, OR=0,79 [0,68 – 0,91], de gliome, OR=0,81 [0,70 – 0,94], ni de

neurinome, OR=0,85 [0,69 – 1,04] avec l'utilisation régulière des téléphones portables.

L'association mise en évidence était en faveur d'une diminution du risque pour les utilisateurs

réguliers du téléphone portable. Ce résultat semble néanmoins difficile à interpréter, en dehors

de biais méthodologiques évoqués par les auteurs. Les analyses prenant en compte les autres

indicateurs étudiés (durée d'utilisation, durée cumulée des appels et nombre cumulé des

appels) donnaient des résultats similaires.

Une utilisation intensive du téléphone (temps cumulé important sur une période courte)

semblait augmenter le risque de gliome, pour une durée supérieure à 1640 heures en moins de

5 ans, OR=3,77 [1,25-11,4], du côté exposé au téléphone (OR=1,96 [1,22-3,16]), avec une

prédominance des tumeurs temporales OR=1,87 [1,09-3,22]. Par ailleurs un temps cumulé

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important (≥1640 heures), sur une période longue (plus de 10 ans), semblait augmenter le

risque de neurinome du côté exposé au téléphone : OR=3,74 [1,58-8,83]. Ces deux

associations doivent être interprétées avec précaution du fait de possibles biais de mesure de

l'exposition chez les utilisateurs intensifs (cf paragraphe 4.2.2 ). Ainsi, dans cette étude,

l'utilisation au long cours des téléphones portables ne semblait pas associée à la survenue de

tumeurs cérébrales mais plutôt l'utilisation importante.

En autres, deux sous-analyses ont été publiées en 2011.

La première [Cardis et al., 2011] avait pour objectif d'étudier l'association entre les tumeurs

du SNC et une estimation de la dose de radiofréquences reçue, à partir des données de 5 pays

de l'étude Interphone (Australie, Canada, France, Israël et Nouvelle-Zélande). Les cas

disposant d'une imagerie précise et de données détaillées sur les téléphones portables ont été

inclus (n=1 229) ainsi que leurs témoins (n=3 673). Un algorithme a permis d'estimer la dose

d'énergie spécifique cumulée (CSE, en joules/kg) absorbée par une zone du cerveau en

fonction du type de téléphone, des bandes de fréquence, du débit d'absorption spécifique, de

la latéralité d'utilisation du téléphone, de l'utilisation d'un kit main-libre et de la durée des

appels. La CSE totale (TCSE) était la somme des CSE des différents téléphones utilisés.

Enfin, le centre de la tumeur a été localisé grâce à l'analyse de l'imagerie par des

neuroradiologues, plus ou moins assistés par ordinateur. L'analyse par quintiles de la TCSE ne

montrait pas d'association avec les tumeurs du SNC, ni en termes de tendance, ni avec

l'exposition la plus élevée (OR=1,35 [0,96-1,90] pour les gliomes et OR=0,90 [0,66-1,24]

pour les méningiomes). Une augmentation du risque était retrouvée pour les sujets exposés

depuis plus de 7 ans pour la plus forte exposition, OR=1,91 [1,05-3,47] pour les gliomes et

OR=2,01 [1,03-3,93] pour les méningiomes, avec une tendance à l'augmentation du risque

pour les autres quintiles.

Une seconde sous-étude d'Interphone [Larjavaara et al., 2011] s'est intéressée à la localisation

des tumeurs à partir de 7 pays de l'étude (Danemark, Finlande, Allemagne, Italie, Norvège,

Suède et Angleterre). La distance entre la tumeur et la source d'exposition était calculée à

partir de l'imagerie par des neuroradiologues et analysée en fonction de l'exposition au

téléphone portable. L'étude concluait que la distance entre la tumeur et la source potentielle

d'exposition (≤ 5cm vs > 5cm) n'était pas associée à l'utilisation régulière du téléphone

portable ni aux autres indicateurs (durée d'utilisation et durée cumulée des appels). En effet,

les résultats, non significatifs, trouvaient une distance plus faible chez les non utilisateurs.

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4.1.2.3. Etudes chez les enfants

On peut enfin signaler 3 études réalisées chez les enfants s'intéressant à l'exposition aux

radiofréquences, dont deux aux expositions résidentielles de la mère [Elliott et al., 2010; Li et

al., 2012] et une aux téléphone portable. Cette dernière, l'étude CEPHALO [Aydin et al.,

2011], est une étude cas-témoins multicentrique dans 4 pays, le Danemark, la Suède, la

Norvège et la Suisse étudiant la relation entre l'utilisation du téléphone portable et les tumeurs

cérébrales chez les enfants et adolescents de 7 à 19 ans. Les cas de tumeurs diagnostiquées

entre 2004 et 2008, déclarées par les registres de cancer ou les services cliniques, ont été

inclus ainsi que deux témoins appariés par cas. Le recueil des données d'exposition a été

effectué par des entretiens en face à face.

Au total, 352 cas de tumeurs et 646 témoins ont été inclus dans l'analyse (taux de participation

83 % et 71 % respectivement). L'utilisation régulière d'un téléphone portable était déclarée par

194 cas et 329 témoins. L'analyse ne retrouvait pas d'association entre l'utilisation régulière du

TP et la présence d'une tumeur du SNC : OR=1,36 [0,92-2,02]. Ni avec aucun autre

indicateur. Cependant, pour 35 % des sujets, les données des opérateurs mobiles ont pu être

obtenues. Lors de cette sous-analyse, la souscription d'un abonnement depuis plus de 2,8 ans

était associée à une augmentation du risque (OR=2,15 [1,07-4,29]) mais aucun des 3 autres

indicateurs ne montrait d'augmentation du risque. La comparaison des indicateurs déclarés et

obtenus par les opérateurs montrait une surestimation de la consommation téléphonique

déclarée, identique chez les cas et les témoins, n'entrainant pas de biais différentiel dans cette

étude.

4.1.2.4. Revues et méta-analyses

A partir de ces données originales, plusieurs revues de la littérature et méta-analyses ont été

publiées concernant le lien entre tumeurs du SNC et téléphones portables. Cependant, elles se

recouvrent fréquemment car elles prennent le plus souvent en compte les mêmes études et

sont souvent effectuées par les mêmes équipes. Par ailleurs, les indicateurs décrivant

l'utilisation du téléphone portable étant fréquemment différents, la majorité des analyses ne

peuvent synthétiser qu'un seul indicateur : l'usage régulier du téléphone portable (Oui/Non),

parfois stratifié selon la durée d'utilisation. Nous ne présenterons ici que les principales

études, en général les plus récentes pour chaque auteur.

� Ahlbom 2009

Une première revue avait été effectuée par cette même équipe en 2004 [Ahlbom et al., 2004],

ne mettant pas en évidence de relation entre l'exposition aux radiofréquences et des effets sur

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la santé. Afin de mettre à jour les données de la littérature, cette nouvelle revue a pris en

compte la plupart des études traitant de l'association entre téléphone portable et tumeurs de la

tête et du cou [Ahlbom et al., 2009]. Une méta-analyse a ainsi été réalisée afin d'estimer une

mesure d'association globale entre les tumeurs et l'utilisation régulière du téléphone portable.

Les 14 études prises en compte, décrites précédemment, étaient (en fonction des tumeurs),

celles de Muscat, Inskip, Auvinen, Hardell et les différentes publications relatives à

Interphone. La méta-analyse ne retrouvait pas d'association entre l'utilisation du téléphone

portable et la survenue de gliome avec un OR global=1,0 [0,8-1,2], compris entre 1,0 [0,9-

1,1] pour une utilisation de moins de 5 ans ; et 1,1 [0,8-1,4] pour une utilisation de plus de 10

ans. Concernant les méningiomes, la méta-analyse ne mettait pas non plus en évidence

d'association avec un OR global=0,9 [0,8-1,0], allant de entre 0,8 [0,7-0,9] pour une

utilisation de moins de 5 ans à 1,2 [0,7-2,2] pour une utilisation supérieure à 10 ans. Enfin, la

méta-analyse ne mettait pas en évidence d'association entre les neurinomes de l'acoustique et

l'utilisation des téléphones portables, OR=1,0 [0,8-1,4], compris entre 1,0 [0,7-1,4] et

1,4 [0,7-2,5].

� Hardell 2009

Entre 2007 et 2013, quatre revues de la littérature ont été publiées par l'équipe d'Hardell, dont

trois méta-analyses. La publication de 2009 [Hardell et al., 2009b], qui actualisait les deux

autres publications [Hardell et al., 2007; Hardell et al., 2008], prenait en compte les études

d'Inskip, d'Auvinen, d'Hardell, et les différents résultats par pays d'Interphone, alors que celle

de 2013 analysait les données d'Hardell et Interphone [Hardell et al., 2013a].

Les résultats de la méta-analyse de 2009 ne montraient pas d'augmentation des tumeurs du

SNC avec l'utilisation globale des téléphones portables, qu'il s'agisse des gliomes (OR=1,0

[0,9-1,1]), des méningiomes (OR=0,9 [0,8-0,9]), ou des neurinomes de l'acoustique (OR=1,0

[0,8-1,1]). En revanche, pour des expositions supérieures à 10 ans, on pouvait observer une

augmentation globale du risque de gliome (OR=1,3 [1,1-1,6]), plus marquée du coté

ipsilatéral (OR=1,9 [1,4-2,4]) ; et des neurinomes uniquement du coté ipsilatéral (OR=1,6

[1,1-2,4]).

En 2009, une méta-analyse menée par Khurana [Khurana et al., 2009] pour des expositions de

plus de 10 ans, retrouvait des résultats similaires à la méta-analyse publiée par Hardell la

même année. Ces résultats n'apportaient cependant pas d'information supplémentaire, les

articles pris en compte étant les mêmes mais en omettant certains. Les revues et méta-analyses

plus anciennes ne sont pas présentées ici étant donné qu'elles portent sur les mêmes articles

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mais sur un plus faible nombre [Han et al., 2009; Kaprana et al., 2008; Kundi, 2004, 2009;

Lahkola et al., 2006] .

� Repacholi 2012

Enfin, une récente méta-analyse a repris les articles publiés en intégrant les publications de

l'étude Interphone [Repacholi et al., 2012]. Les résultats sont synthétisés dans les deux figures

4 et 5, dans lesquelles ont été ajoutées les résultats des deux méta-analyses précédemment

détaillées.

4.1.3. Objectifs

L'objectif de notre étude était ici d'analyser le lien entre l'utilisation du téléphone portable

cumulée sur la vie entière et les tumeurs cérébrales des adultes en France en 2004-2006.

.

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105

Gliomes

Utilisateurs réguliers Court terme < 5 ans Long terme > 10 ans

Figure 4. Méta-analyse de Repacholi 2012 et résultats des méta-analyses d'Ahlbom, 2009 et Hardell 2009. Gliomes.

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106

Méningiomes

Figure 5. Méta-analyse de Repacholi 2012 et résultats des méta-analyses d'Ahlbom, 2009 et Hardell 2009. Méningiomes.

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107

4.2. METHODES

Ces analyses ont été réalisées à partir des données de l'étude CERENAT, étude cas-témoins

en population générale initiée en 2004, décrite précédemment (paragraphe 2).

4.2.1. Population d'étude

4.2.1.1. Critères d'inclusion dans l'analyse

Partant de l'hypothèse que les régions du corps les plus exposées aux radiofréquences émises

par les téléphones portables sont la tête et le cou et que le reste du corps l'est moins, la

population d'étude pour cette analyse a été restreinte aux tumeurs cérébrales et cervicales (que

nous nommerons "tumeurs cérébrales" par la suite). Les données renseignées par les proches

et leurs témoins appariés ont été conservées pour l'analyse principale.

4.2.1.2. Critères de non inclusion dans l'analyse

Les tumeurs médullaires ont été exclues de cette analyse. De même, les sujets n'ayant

renseigné aucune donnée concernant l'utilisation du téléphone portable ont été exclus de

l'analyse.

4.2.2. Données utilisées

Les données utilisées dans le cadre de cette analyse étaient les suivantes :

- l'âge et le sexe

- les données décrivant l'utilisation des téléphones portables (questionnaires en Annexe

3 et 4)

- les données concernant d'éventuels facteurs de confusion : niveau d'étude, tabagisme,

consommation d'alcool et expositions professionnelles aux champs

électromagnétiques EBF, aux rayonnements ionisants et aux pesticides.

4.2.2.1. Evaluation de l'exposition

a) Variables disponibles pour estimer l'utilisation du téléphone portable

La première question concernant l'usage du téléphone portable portait sur une utilisation

régulière. L'utilisation régulière du téléphone portable était définie par au moins un

appel par semaine pendant six mois ou plus.

Pour les sujets rapportant une utilisation régulière du téléphone portable dans le questionnaire

détaillé, un questionnaire spécifique était ensuite complété. Ce questionnaire permettait

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d'obtenir des informations concernant le téléphone et d'évaluer son utilisation, pour chaque

téléphone utilisé ou chaque changement majeur d'utilisation au cours de la vie (changement

de forfait par exemple). Pour le questionnaire simplifié, comme nous le verrons juste après

quelques questions permettaient d'obtenir les informations principales.

� Données générales

Les informations du questionnaire détaillé, concernant chaque téléphone et le type d'usage

étaient les suivantes :

- Dates de début et de fin d'utilisation (mm/aaaa)

- Modèle du téléphone : Analogique / 2ème génération / 3ème génération

- Partage du téléphone : Partage : Oui/Non

o Si oui, utilisation : Utilisateur principal / 50 % / <50 %

- Usage : personnel / professionnel / les deux

- Utilisation d'un kit main-libre : Jamais / <50 % / 50 % / >50 % / toujours

- Utilisation dans les transports : Jamais / <50 % / 50 % / >50 % / toujours

- Lieu d'utilisation : ville / campagne / les deux

- Utilisation d'un forfait / d'une carte / les deux

� Consommation téléphonique

Afin d'évaluer la consommation téléphonique, plusieurs informations, se recoupant parfois,

étaient demandées dans le questionnaire détaillé, avec la possibilité de répondre à un seul item

qui correspondait le mieux à l'utilisation (ex : cout ou durée de la carte ou durée des appels

passés).

Appels passés Appels reçus

- Nombre total d'appels passés /jour ou sem ou mois

Nombre d'appels reçus /jour ou sem ou mois

Carte - Nombre de carte /an - Coût (€) ou durée de la carte - Durée des appels passés /jour ou sem ou mois

Forfait - Durée du forfait/mois - Durée des appels passés /mois

- Durée des appels reçus /mois

Dans le questionnaire simplifié, les informations demandées étaient les suivantes :

- Date de début d'utilisation d'un téléphone et durée d'utilisation (années)

- Durée totale des appels passés par mois

- Durée totale des appels reçus par mois

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b) Indicateurs individuels d'utilisation du téléphone portable

Afin de pouvoir comparer nos résultats à ceux publiés, les indicateurs calculés dans cette

étude ont été ceux fréquemment utilisés, à savoir :

- L'utilisation régulière du téléphone portable (population totale)

- Le délai depuis la première utilisation du téléphone portable (population totale)

- La durée cumulée des appels sur la vie entière (population totale)

- Le temps moyen d'appels par mois (population totale)

- Le nombre cumulé d'appels sur la vie entière (questionnaire détaillé)

- Le nombre moyen d'appels par jour (questionnaire détaillé)

Afin de tenir compte de l'utilisation d'un kit main-libre, réduisant l'exposition directe de la tête

aux radiofréquences, la durée et le nombre cumulé d'appels ont été aussi pondérés selon

l'utilisation du kit main-libre, pour les sujets ayant complété le questionnaire détaillé. De

même nous avons tenu compte, dans la pondération, du partage du téléphone avec une autre

personne. Les deux indicateurs suivants ont donc été calculés :

- La durée cumulée des appels sur la vie entière pondérée (questionnaire détaillé)

- Le nombre cumulé d'appels sur la vie entière pondéré (questionnaire détaillé)

c) Calculs intermédiaires pour les indicateurs d'exposition

Afin de calculer ces indicateurs, plusieurs étapes ont été nécessaires.

La première démarche était d'estimer la durée des appels passés et reçus pour chaque

téléphone portable en calculant la consommation mensuelle pour les différents téléphones, à

partir des informations renseignées.

Cependant, pour les appels passés, différentes informations pouvaient être renseignées,

permettant une estimation plus ou moins directe. Par exemple, la consommation mensuelle

était plus directement estimée lorsque les sujets avaient renseigné la durée d'une carte que

lorsqu'ils avaient renseigné le coût de la carte. Nous avons donc hiérarchisé l'utilisation des

données. Le tableau 17 présente l'ordre d'utilisation des données et les calculs effectués.

Tableau 17. Hiérarchisation de l'utilisation des données pour les appels passés.

Ordre Données renseignées Calcul de la durée des appels passés /mois

Appels passés par Carte 1 Durée totale des appels passés = durée déclarée

2 Durée de la carte = (durée de la carte x nombre de cartes / an) /12

3 Coût de la carte = (durée estimée de la carte x nombre de cartes / an) /12

Appels passés par Forfait

1 Durée totale des appels passés = durée déclarée

2 Durée du forfait = durée du forfait

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� Estimation de la durée d'appel à partir du coût des cartes téléphoniques

Pour estimer la durée des appels passés avec des cartes de téléphone, une recherche Internet a

été effectuée afin d'obtenir des informations sur les coûts des cartes prépayées au cours des

années. Grâce à une revue archivée en ligne (Mobile Magazine), nous avons pu répertorier les

prix des cartes de 1997 à 2007 et la durée moyenne correspondante ou le prix à la minute en

heures creuses ou pleines, ceci en fonction des opérateurs. La date des données correspondait

à la date de parution dans le numéro de la revue.

Le tableau 18 montre un extrait du tableau de synthèse réalisé à partir de ce recueil.

Tableau 18. Extrait du tableau de synthèse des coûts et durées des cartes de téléphonie mobile

prépayées, entre 1997 et 2007, selon les opérateurs de téléphonie mobile.

HC : Heures creuses, HP : Heures pleines Pour certains montants en francs, plusieurs montants en euros ont été attribués afin d'obtenir

des montants multiples de 5 et correspondre aux montants déclarés. Le temps d'appel était

ensuite calculé à partir des prix à la minute.

Exemple : en 2000, avec une mobicarte, le prix moyen par minute était de

(4,20+5,10)/2=4,65 francs en heure pleine et 3,30 francs en heure creuse. Ainsi, pour une

carte de 70 francs, soit environ 10 euros, un sujet pouvait téléphoner au minimum

70/4,65=15 minutes en heures pleines, au maximum 70/3,3=21 minutes en heures creuses et

en moyenne 18 minutes (correspondant à la durée moyenne calculée).

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Pour chaque téléphone, un seul coût étant renseigné sur une période pouvant durer plusieurs

années, l'estimation retenue a été celle de l'année de fin de période (Exemple : pour un

téléphone portable utilisant des cartes de 30 euros de 2000 à 2002, la durée de la carte

retenue était celle de 2002).

� Vérification de l'estimation de la durée des appels par cartes

Certains sujets ayant renseigné à la fois le coût de la carte et la durée des appels passés par

mois avec une carte, une comparaison de la durée déclarée et de la durée moyenne estimée a

été effectuée. Nous avons constaté une sous-estimation de la durée moyenne calculée à partir

du coût des cartes par rapport à celle déclarée par le sujet. Ceci pouvait s'expliquer par le fait

que la durée moyenne avait été calculée pour une utilisation à 50 % en heures pleines et à

50 % en heures creuses. Une utilisation privilégiée en heure creuse pouvait permettre une

durée d'appels plus longue par carte. Nous avons calculé le facteur correcteur moyen

nécessaire pour approcher la durée déclarée.

Ainsi la durée estimée des appels par carte dans notre analyse a été définie de la manière

suivante :

durée estimée de la carte = durée moyenne calculée pour une année donnée x 1,5

� Estimation de la durée des appels par mois

Nous avons ainsi pu calculer pour chaque téléphone portable les deux paramètres suivants :

- Durée appels passés/mois = (durée des appels par carte + durée des appels par forfait)

- Durée appels reçus/mois= durée moyenne appels reçus x nombre d'appels reçus/mois

Pour les questionnaires simplifiés, ces deux valeurs étaient celles déclarées.

� Durée d'utilisation des téléphones portables (durée TP)

La durée d'utilisation de chaque téléphone portable était calculée en mois grâce aux dates de

début et de fin d'utilisation.

Lorsque les dates étaient manquantes :

- Si l'utilisation du téléphone était identique avec uniquement un changement de modèle

de téléphone, et qu'une date de début et de fin d'utilisation globale étaient renseignées,

les dates pour chaque téléphone étaient attribuées en divisant la durée de la période

globale d'utilisation identique par le nombre de téléphone sur cette période.

- Si les utilisations différaient ou que la première ou dernière date étaient manquantes,

les dates vides étaient considérées comme des données manquantes.

Lorsque le mois était manquant : le mois de juin a été attribué en vérifiant la continuité des

dates.

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� Durée cumulée d'utilisation d'un téléphone portable

Cette durée a été calculée afin de tenir compte des interruptions possibles d'utilisation et de

refléter la durée réelle d'utilisation.

∑i=TP

1=TP

TP durée =nutilisatiod' cumulée Durée

� Date de référence

Afin de ne pas prendre en compte l'exposition après le diagnostic de tumeur, la date de

référence a été définie comme la date de diagnostic pour les cas. Cette même date a été

attribuée comme date de référence aux deux témoins qui leur étaient appariés.

d) Indicateurs d'exposition au téléphone portable

� Délai depuis la première utilisation du téléphone portable (années)

Le délai a été calculé entre la date de début d'utilisation du premier téléphone portable et la

date de référence. Il a été défini en années et ne tient pas compte des périodes d'interruption

d'utilisation.

� Durée cumulée des appels vie-entière (heures)

La durée cumulée des appels vie-entière, en heures, est la somme des durées d'utilisations des

différents téléphones

( ) TP durée x reçus/mois appels durée+spassés/moi appels durée =appels des cumulée Durée ∑i=TP

1=TP

Cet indicateur n'était calculé que lorsque toutes les données pour tous les téléphones d'un

individu étaient renseignées, afin de ne pas sous-estimer la durée.

� Temps moyen d'appel par mois (heures)

Le temps moyen d'appel par mois, en heures, a été calculé en tenant compte de la durée

cumulée des appels et de la durée cumulée d'utilisation des téléphones portables.

nutilisatiod' cumulée durée

entière- vieappels des cumulée durée=moispar appels des Durée

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� Nombre cumulé d'appels vie-entière (questionnaire détaillé)

Le nombre cumulé d'appels vie-entière a été calculé à partir des informations déclarées, de la

façon suivante :

( ) TP durée x reçus/mois appels nombre+spassés/moi appels nombre =appelsd' cumulé Nombre ∑i=TP

1=TP

� Nombre moyen d'appels par jour (questionnaire détaillé)

Le nombre moyen d'appels par jour a été calculé en tenant compte du nombre cumulé d'appels

et de la durée cumulée d'utilisation des téléphones portables.

nutilisatiod' cumulée durée

entière- vieappelsd' cumulé nombre=jourpar appelsd' Nombre

� Durée cumulée des appels vie-entière pondérée (questionnaire détaillé)

Un facteur de pondération a été utilisé en fonction de la notion de partage du téléphone avec

une autre personne et de l'utilisation du kit main-libre.

Pour le partage du téléphone, le facteur de pondération prenait les valeurs suivantes : 1 (Pas

de partage) ; 0,75 (Utilisateur principal) ; 0,5 (50 % du temps) ; 0,25 (<50 %).

Pour l'utilisation du kit main-libre, il était égal à : 1 (Jamais) ; 0,75 (<50 %) ; 0,5 (50 %) ; 0,25

(>50 %) ; 0,10 (Toujours).

La durée cumulée des appels était ensuite pondérée ainsi :

Durée cumulée des appels pondérée=

( ) TP durée x pond2 x /moisreçus appels durée+pond1 x /moispassés appels durée ∑i=TP

1=TP

avec pond1=pondération partage x pondération kit et pond2= pondération kit

� Nombre cumulé d'appels vie-entière pondéré (questionnaire détaillé)

Le nombre cumulé d'appels a été pondéré en utilisant les mêmes facteurs de pondération que

la durée, en suivant la formule suivante :

Nombre cumulé d'appels pondéré=

( ) TP durée x pond2 x /moisreçus appels nombre+pond1 x /moispassés appels nombre ∑i=TP

1=TP

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4.2.3. Analyse des données

4.2.3.1. Censure

Afin de prendre en compte une éventuelle période d'induction de la tumeur et pour éliminer

tout effet de causalité inverse (une phase prodromique pourrait avoir modifié l'usage du

téléphone), l'utilisation du téléphone portable l'année précédant la date de référence n'a pas été

prise en compte dans la mesure de l'exposition. Les sujets ayant débuté une utilisation du

téléphone l'année précédant la date de référence ont donc été considérés comme des non

utilisateurs réguliers. Des analyses complémentaires ont également été réalisées pour des

censures 2 ans et 5 ans avant la date de référence.

4.2.3.2. Variables catégorielles

Les variables ont été considérées en classes pour l'analyse :

- délai depuis la première utilisation : [1-5 ans[, [5-10[ et ≥ 10 ans

- temps moyen d'appels par mois : < 2, [2– 5[, [5 – 15[ et ≥ 15 heures

- nombre moyen d'appels par jour : ≤ 1, ]1– 5[, [5 – 10[ et ≥ 10 appels

Pour la durée et le nombre d'appels cumulés, les catégories ont été définies ainsi, à partir de la

distribution des valeurs observées dans la population des témoins, en fonction des percentiles

suivants : 25 ème, 50 ème, 75 ème et 90 ème percentile. La dernière catégorie, correspondant au

90 ème percentile a été conservée car elle comportait une grande étendue de valeurs et mettait

en évidence les plus grands utilisateurs, pour qui des risques avaient été mis en évidence dans

des études antérieures [Interphone, 2010].

Les variables d'ajustement potentielles suivantes ont été analysées comme nous l'avons fait

pour la présentation de l'étude : niveau d'étude, alcool, tabac et expositions professionnelles

(pesticide, radiofréquences, radiations ionisantes).

4.2.3.3. Analyse statistique

L'analyse statistique a été réalisée à l'aide d'un modèle de régression logistique conditionnelle

pour données appariées, afin d'estimer les odds ratios et leur intervalle de confiance à 95 %.

Les tests statistiques étaient des tests bilatéraux et nous avons présenté le résultat du test

global pour chaque variable.

Les variables d'ajustement significatives au seuil de 25 % dans l'analyse univariée ont été

conservées pour définir les modèles ajustés. Elle ont ensuite été sélectionnées selon une

régression pas à pas descendante, considérant la significativité des associations et les

modifications des estimations selon les modèles [Bursac et al., 2008].

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Chaque indicateur a été analysé séparément dans un modèle ajusté, en considérant les non

utilisateurs comme la catégorie de référence. Nous avons pris en compte l'ensemble des

tumeurs, puis les gliomes et les méningiomes séparément. Les neurinomes, pour des raisons

d'effectifs, n'ont pu être analysés séparément.

Les analyses ont été réalisées avec le logiciel SAS®, version 9.2 (SAS Institute Inc, Cary, NC,

Etats-Unis)

4.2.3.4. Analyses stratifiées

Afin de décrire de manière précise une éventuelle association entre l'utilisation du téléphone

portable et les tumeurs cérébrales, nous avons conduit des analyses stratifiées selon la

localisation de la tumeur, le coté d'utilisation du téléphone par rapport à la tumeur, l'utilisation

professionnelle ou non, le lieu d'utilisation, et le modèle du téléphone portable.

L'usage du téléphone portable a été considéré comme ipsilatéral en cas d'utilisation du côté de

la tumeur ou des deux côtés. Un usage controlatéral correspondait à une utilisation du côté

opposé à la tumeur. En cas de tumeur médiane, aucune latéralité n'a été définie. Les analyses

ont été conduites pour les cas ayant un usage ipsilatéral ou aucune utilisation et leurs témoins

appariés, puis pour les cas ayant un usage controlatéral ou aucune utilisation et leurs témoins

appariés.

Pour les analyses concernant les différentes utilisations du téléphone (professionnelle, le lieu

et le modèle du téléphone), devant les faibles effectifs de triplets cas-témoins appariés

appartenant à la même strate, une régression logistique non conditionnelle a été réalisée,

ajustée sur le sexe et l'âge en plus de facteurs d'ajustement précédemment définis. Pour

chaque modèle, les utilisateurs d'une strate ont été comparés à l'ensemble des non-utilisateurs.

4.2.3.5. Analyses de sensibilité

Enfin, afin de contrôler d'éventuels biais, différentes analyses de sensibilité ont été réalisées.

La première était une analyse restreinte aux utilisateurs de téléphones portables, ayant

potentiellement un profil différent des non-utilisateurs. Le premier quartile de la distribution

des expositions a alors été considéré comme la catégorie de référence.

La seconde était une analyse excluant les répondants aux questionnaires simplifiés, c’est-à-

dire les proches et leurs témoins appariés, afin de vérifier que nos résultats n'étaient pas

biaisés par la qualité des réponses de proches, a priori moindre que celles des cas.

Enfin, une analyse restreignant la durée et le nombre aux seuls appels passés uniquement a été

réalisée en considérant, d'après le recueil des données, que les informations relatives aux

appels passés étaient peut-être plus valides que celles des appels reçus, car faisant référence à

une facturation.

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4.3. RESULTATS

4.3.1. Description de la population incluse dans l'étude

Parmi les 596 cas et 1 192 témoins de l'étude, 50 cas ont été exclus de nos analyses en raison

de la localisation médullaire de la tumeur, ainsi que les 100 témoins qui leur étaient appariés.

Pour les 546 cas et 1 092 témoins inclus, 1 cas et 2 témoins n'avaient renseigné aucune

donnée concernant l'usage du téléphone portable, 5 sujets ont donc été exclus de l'analyse (1

cas et ses deux témoins appariés ainsi que 2 témoins indépendants (les deux paires 1 cas-1

témoin correspondantes ont été incluses)).

L'analyse a ainsi porté sur 545 cas et 1 088 témoins. Les cas inclus étaient atteints d'un gliome

pour 46 % d'entre eux (n=253), d'un méningiome pour 36 % (n=194), d'un neurinome de

l'acoustique pour 8 % (n=42) et d'autres tumeurs pour 10 % d'entre eux (n=56). Les tumeurs

étaient localisées autant du côté droit (40 %) que gauche (40 %), tandis que 20 % étaient

médianes, bilatérales ou de localisation non précisée.

Pour la suite, en dehors des spécifications "cas" ou "témoins" nous parlerons de la

population "toutes tumeurs cérébrales" pour l'ensemble de la population, cas et témoins

appariés, des "gliomes" pour la sous-population des cas atteints d'un gliome et les témoins

appariés, et des "méningiomes" pour la sous-population des cas atteints d'un méningiome et

les témoins appariés.

Les principales caractéristiques de la population sont présentées dans le tableau 19. L'âge

moyen au diagnostic était de 58 ans (56 ans pour les gliomes ; 75 ans pour les méningiomes)

et les femmes représentaient 55 % de la population (43 % pour les gliomes ; 75 % pour les

méningiomes). Le niveau d'étude était plus élevé chez les témoins que chez les cas (p<10-3).

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117

Tableau 19. Caractéristiques des sujets inclus dans l'analyse téléphone portable et tumeurs cérébrales. Etude CERENAT, 2004-2006, France.

Toutes tumeurs (N=1633) Gliomes (N=757) Méningiomes (N=582)

Cas Témoins Cas Témoins Cas Témoins

n=545 n=1088 n=253 n=504 n=194 n=388

Na n % n % N

a n % n % Na n % n %

Age (moyenne, écart-type) 1633 57,9 14,6 57,8 14,5 757 56,4 15,4 56,4 15,3 582 60,4 11,0 60,2 11,0

Sexe 1633 757 582 Homme 246 45,1 491 45,1 144 56,9 287 56,9 48 24,7 96 24,7 Femme 299 54,9 597 54,9 109 43,1 217 43,1 146 75,3 292 75,3

Questionnaire simplifié (par un proche pour les cas)

1633 95 17,4 190 17,5 757 63 24,9 126 25,0 582 12 6,2 24 6,2

Niveau d'études 1626 754 582 Pas de scolarité ou primaire 144 26,5 226 20,9 ** 60 23,8 84 16,7 ** 55 28,4 103 26,5 **

Collège 201 37,0 339 31,3 91 36,1 160 31,9 77 39,7 114 29,4 Lycée 89 16,4 210 19,4 44 17,5 104 20,7 31 16,0 74 19,1 Enseignement supérieur 109 20,1 308 28,4 57 22,6 154 30,7 31 16,0 97 25,0

Tabac 1627 751 582 Jamais 258 47,5 536 49,4 105 41,8 225 45,0 106 54,6 215 55,4 Ancien fumeur 190 35,0 355 32,7 90 35,9 181 36,2 64 33,0 113 29,1 Fumeur actuel 95 17,5 193 17,8 56 22,3 94 18,8 24 12,4 60 15,5

Alcool b 1347 567 546

Consommation nulle ou modérée 377 83,8 721 80,4 157 82,6 304 80,6 156 85,7 304 83,5 Consommation excessive 73 16,2 176 19,6 33 17,4 73 19,4 26 14,3 60 16,5

Expositions professionnelles

Pesticides 1633 64 11,7 101 9,3 757 36 14,2 46 9,1 582 15 7,7 32 8,2

Radiofréquences 1618 22 4,1 56 5,2 751 15 6,0 38 7,6 579 5 2,6 10 2,6

Radiations ionisantes 1616 29 5,4 88 8,2 * 748 16 6,4 52 10,4 581 4 2,1 19 4,9

Champs magnétiques EBF 1586 127 24,0 220 20,8 723 70 28,9 128 26,6 578 28 14,5 50 13,0 a Données disponibles pour les analyses b Uniquement pour les répondants au questionnaire détaillé. * Test global, p<0,05 ** Test global, p<10-3

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4.3.2. Utilisation du téléphone portable

L'utilisation régulière d'au moins un téléphone portable a été rapportée par la moitié de la

population (n=824, 51 %), un peu plus fréquemment pour les sujets atteints d'un gliome et

leurs témoins (55 %) que pour les méningiomes et leurs témoins (44 %). Les sujets

rapportaient l'usage en moyenne de deux téléphones différents au cours de la vie. Un tiers des

utilisateurs (34 %) déclaraient un usage professionnel, proportion plus élevée pour les gliomes

(38 %) que pour les méningiomes (23 %), et 26 % déclaraient avoir partagé au moins un de

leurs téléphones avec un proche, mais la majorité d'entre eux (57 %) étaient les utilisateurs

principaux. Seulement 12 % des utilisateurs déclaraient l'usage d'un kit main-libre (17 % pour

les gliomes et 9 % pour les méningiomes). Parmi les téléphones dont le modèle était spécifié

(65 %), la plupart étaient des téléphones digitaux (92 %) ; et les autres étaient analogiques

(8 %).

Le tableau 20 décrit l'usage du téléphone portable chez les utilisateurs. Onze pourcents des

sujets utilisaient un portable depuis plus de 10 ans, tandis que 44 % rapportaient un usage

depuis 5 à 9 ans et 45 % de 1 à 4 ans. Le temps d'appel médian était de 2,8 heures par mois ;

q1-q3=[1,2-8,0], et la médiane de la durée cumulée des appels sur la vie entière était de 119

heures ; q1-q3=[42-392]. Le nombre d'appels médian était de 2,0 par jour ; q1-q3=[0,7-5,8] et

la médiane du nombre cumulé des appels sur la vie entière était de 2159 ; q1-q3=[620-7 828].

Les médianes des indicateurs cumulés vie-entière, pondérés par le partage du téléphone et

l'utilisation du kit main-libre, étaient de 91 heures ; q1-q3=[28-375] pour la durée et de 1 661 ;

q1-q3=[480-6390] pour le nombre.

Les utilisateurs de téléphone portable étaient plus souvent des hommes que les non

utilisateurs (50 % vs 40 %, p<10-3). Ils étaient plus jeunes (âge médian, 54 ans vs 66 ans,

p<10-3), avaient un niveau d'étude plus élevé (études supérieures pour 34 % vs 16 %, p<10-3)

et étaient plus exposés professionnellement aux radiofréquences (6 % vs 3 %, p=0,08), aux

radiations ionisantes (9 % vs 6 %, p=0,04) et aux EBF (24 % vs 19 %, p=0,02).

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Tableau 20. Description de l'utilisation du téléphone portable pour les 824 utilisateurs. Etude

CERENAT, 2004-2006, France.

Total

N=824

Cas N=274

Témoins N=550

N Médiane (q1-q3) N Médiane (q1-q3) N Médiane (q1-q3) Délai depuis la première utilisation (années) 802 5,3 3,6-7,7 266 5,7 3,9-8,7 536 5,1 3,4-7,3

Temps moyen d'appels par mois (heures) 722 2,8 1,2-8,0 241 3,8 1,2-11,0 481 2,5 1,2-6,5

Nombre moyen d'appels par jour a 638 2,0 0,7-5,8 222 2,0 0,5-6,6 416 1,7 0,7-5,0

Durée cumulée des appels vie-entière (heures) 722 119 42-392 241 161 42-563 481 106 42-311

Durée cumulée des appels vie-entière pondérée (heures) a 640 91 28-375 220 104 28 -504 420 82 28 -305

Nombre cumulé d'appels vie-entière a 638 2159 620-7828 222 2200 588-8520 416 2143 660-7110

Nombre cumulé d'appels vie-entière pondéré a 638 1661 480-6390 222 1905 490-7280 416 1608 478-6135

q1-q3 : étendue interquartiles

a Uniquement pour les utilisateurs ayant répondu au questionnaire détaillé (N=725: 246 cas, 479 témoins)

4.3.3. Association entre usage du téléphone portable et tumeurs cérébrales

4.3.3.1. Toutes tumeurs cérébrales

a) Analyses brutes

La proportion d'utilisateurs réguliers était comparable chez les cas (50 %) et les témoins

(51 %). Parmi les utilisateurs réguliers, le délai médian depuis la première utilisation ne

différait pas entre les cas (5,7 ans) et les témoins (5,1 ans) (Tableau 20). Les médianes de la

durée moyenne d'appels par mois et de la durée cumulée des appels vie-entière étaient plus

élevées chez les cas que chez les témoins (3,8 heures vs 2,5 et 161 vs 106 heures

respectivement). La médiane du nombre cumulé d'appels vie-entière était similaire chez les

cas et les témoins (2 200 vs 2 143).

Lors des analyses brutes, on observait une association significative entre les tumeurs

cérébrales et la durée cumulée des appels pour les sujets ayant la durée cumulée la plus

importante (≥ 90ème percentile i.e. 896 heures) (OR=1,96 [1,21, 3,17]). Cette association était

retrouvée pour les sujets ayant un nombre d'appels cumulés important (≥ 90ème percentile i.e.

18 360 appels) (OR=1,86 [1,12-3,09]). Ces résultats étaient similaires pour les indicateurs

pondérés tenant compte du partage du téléphone et de l'usage du kit main-libre.

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b) Analyses ajustées

Pour chaque indicateur étudié, une association avec les tumeurs cérébrales a été recherchée,

ajustée sur le niveau d'étude. En considérant l'ensemble des tumeurs cérébrales, aucune

association n'était retrouvée avec une utilisation régulière du téléphone portable, en comparant

aux non utilisateurs (OR=1,06 [0,84-1,35]) (Tableau 21). Bien que non significatifs, les odds

ratios avaient tendance à augmenter avec le délai depuis la première utilisation pour atteindre

1,57 [0,97-2,52] au-delà de 10 ans. Une association significative était retrouvée avec la durée

moyenne d'appels par mois (p<10-3), mais pas avec le nombre moyen d'appels par jour

(p=0,31). Ainsi, en comparaison aux non utilisateurs, on retrouvait une augmentation

significative du risque pour une moyenne d'au moins 15 heures d'appels par mois (OR=2,33

[1,41-3,84]). Les risques augmentaient significativement avec la durée cumulée des appels

vie-entière (p=0,002) et l'association était significative dans le sens d'une augmentation du

risque pour le 90ème percentile, (≥896 heures) : OR=2,32 [1,41-3,80]. Pour le nombre cumulé

d'appels vie-entière, l'association était significative dans le sens d'une augmentation du risque

pour le 90ème percentile, (≥18 360) : OR=2,04 [1,21-3,45].

En pondérant par le partage du téléphone et l'utilisation du kit main-libre, les associations

étaient atténuées mais persistaient avec une association positive entre les tumeurs cérébrales

et une durée cumulée des appels vie-entière d'au moins 836 heures (OR=2,00 [1,19-3,37]) et

un nombre cumulé d'appels d'au moins 14 700 (OR=1,85 [1,10-3,12]).

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Tableau 21. Analyse ajustée pour chaque indicateur d'utilisation du téléphone portable. CERENAT, 2004-2006, France.

Toutes tumeurs (N=1633) Gliomes (N=757) Méningiomes (N=582)

C T ORa IC95% p

c C T ORb IC95% p

c C T ORa IC95% p

c

Utilisation régulière 0,61 0,25 0,61

Non 270 534 Ref 107 226 Ref 114 215 Ref Oui 273 549 1,06 0,84-1,35 142 270 1,24 0,86-1,77 80 173 0,90 0,61-1,34

Délai depuis la première

utilisation (années) 0,11 0,17 0,52

Non utilisateur 270 527 Ref 107 219 Ref 114 215 Ref [1-5[ ans 107 254 0,87 0,65-1,17 49 122 0,88 0,56-1,39 36 85 0,79 0,49-1,27 [5-10[ ans 121 228 1,13 0,84-1,53 66 111 1,34 0,87-2,06 33 71 0,97 0,58-1,61 ≥ 10 ans 38 53 1,57 0,97-2,52 22 31 1,61 0,85-3,09 10 13 1,57 0,64-3,86

Temps moyen d'appels par mois (heures)

<10-3 <10-3 0,04

Non utilisateur 270 507 Ref 107 211 Ref 114 207 Ref < 2 95 190 1,04 0,76-1,41 40 98 0,91 0,57-1,46 35 63 1,16 0,68-1,97 [2– 5[ 42 140 0,58 0,39-0,88 19 62 0,57 0,30-1,10 13 52 0,43 0,21-0,86 [5 – 15[ 58 103 1,19 0,81-1,76 36 53 1,70 0,97-2,99 12 27 0,75 0,35-1,61 ≥ 15 46 47 2,33 1,41-3,84 29 22 4,21 2,00-8,87 11 12 2,01 0,84-5,22

Nombre moyen d'appels par jour

d 0,31 0,04 0,49

Non utilisateur 204 400 Ref 67 145 Ref 106 194 Ref ≤ 1 82 156 1,05 0,75-1,46 33 77 0,91 0,54-1,54 35 59 1,12 0,67-1,87 ]1– 5[ 68 155 0,92 0,64-1,31 35 69 1,18 0,69-2,03 19 57 0,60 0,32-1,10 [5 – 10[ 40 56 1,53 0,95-2,47 23 22 2,74 1,33-5,65 9 19 0,87 0,37-2,08 ≥ 10 32 49 1,34 0,79-2,28 20 29 1,78 0,88-3,59 6 11 0,83 0,26-2,60

(suite page suivante)

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Toutes tumeurs (N=1633) Gliomes (N=757) Méningiomes (N=582)

C T ORa IC95% p

c C T OR

b IC95% p

c C T OR

a IC95% p

c

Durée cumulée des appels (h) 0,002 0,02 0,06 Non utilisateur 270 507 Ref 107 211 Ref 114 207 Ref <43 64 123 1,05 0,74-1,50 24 63 0,83 0,48-1,44 25 44 1,12 0,61-2,04 [43 - 113[ 43 122 0,71 0,48-1,07 20 55 0,77 0,42-1,41 17 40 0,85 0,45-1,61 [113 - 339[ 48 122 0,82 0,55-1,21 28 58 1,07 0,60-1,90 11 40 0,52 0,25-1,07 [339 - 896[ 41 70 1,26 0,81-1,98 28 37 1,78 0,98-3,24 5 21 0,52 0,18-1,45 ≥ 896 45 43 2,32 1,41-3,80 24 22 2,89 1,41-5,93 13 9 2,57 1,02-6,44

Nombre cumulé d'appels d 0,06 0,41 0,13

Non utilisateur 204 400 Ref 67 145 Ref 106 194 Ref <660 63 103 1,21 0,83-1,76 23 47 1,06 0,59-1,91 30 42 1,36 0,77-2,40 [660 – 2 220[ 48 109 0,90 0,60-1,36 27 58 1,06 0,59-1,91 12 38 0,59 0,29-1,21 [2 220 – 7 350[ 48 103 0,95 0,63-1,43 28 45 1,48 0,79-2,76 11 35 0,59 0,28-1,24 [7 350 – 18 360[ 23 61 0,80 0,46-1,38 12 23 1,30 0,60-2,83 6 21 0,52 0,20-1,39 ≥ 18 360 40 40 2,04 1,21-3,45 21 24 2,10 1,03-4,31 10 10 1,73 0,64-4,63

Durée cumulée pondérée (h) d

0,10 0,03 0,19 Non utilisateur 204 396 Ref 67 143 Ref 106 192 Ref <29 57 107 1,07 0,73-1,58 19 55 0,73 0,39-1,35 24 40 1,22 0,64-2,31 [29 - 87[ 42 107 0,82 0,54-1,24 20 48 0,97 0,52-1,78 14 44 0,56 0,28-1,11 [87 - 327[ 50 106 0,98 0,66-1,46 31 47 1,56 0,86-2,83 13 33 0,72 0,36-1,46 [327 - 836[ 33 61 1,17 0,71-1,93 22 32 1,62 0,84-3,14 5 17 0,57 0,19-1,67 ≥ 836 38 39 2,00 1,19-3,37 18 16 2,83 1,30-6,17 11 11 1,74 0,69-4,41

Nombre cumulé pondéré d

0,14 0,14 0,59 Non utilisateur 204 400 Ref 67 145 Ref 106 194 Ref <476 54 103 1,04 0,70-1,52 19 51 0,80 0,43-1,47 24 38 1,18 0,65-2,15 [476 - 1 650[ 54 107 1,05 0,71-1,54 26 49 1,26 0,70-2,28 17 45 0,70 0,37-1,31 [1 650 - 6 270[ 55 104 1,10 0,74-1,64 35 50 1,71 0,95-3,09 13 34 0,74 0,36-1,51 [6 270 - 14 700[ 21 63 0,71 0,41-1,25 11 25 1,14 0,52-2,53 7 19 0,63 0,23-1,68 ≥ 14 700 38 39 1,85 1,10-3,12 20 22 2,11 1,03-4,33 8 10 1,30 0,43-3,89

C : Cas T : Témoins OR : Odds Ratio IC95% : Intervalle de confiance à 95% de l'OR a Odds ratio pour chaque indicateur, ajusté sur le niveau d'étude b Odds ratio pour chaque indicateur, ajusté sur le niveau d'étude et sur l'exposition aux radiations ionisantes c p du Test global d Uniquement pour les répondants au questionnaire détaillé (toutes tumeurs n=1347, gliomes n=568, méningiomes n=546)

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4.3.3.2. Gliomes

a) Analyses brutes

Concernant les gliomes, la fréquence de l'usage régulier du téléphone portable était assez

proche chez les cas (57 %) et chez les témoins (54 %). Le délai depuis la première utilisation

était légèrement plus long chez les cas (6,0 ans) que chez les témoins (5,3 ans). La médiane de

la durée moyenne d'appels par mois était plus élevée chez les cas que chez les témoins (5,1

heures vs 2,5 heures), de même que la durée cumulée des appels vie-entière (médiane : 216

heures vs 106) et le nombre d'appels cumulés (médiane : 2 880 vs 1 980). Une association

statistiquement significative était observée avec la durée cumulée des appels vie-entière pour

les sujets ayant la plus forte utilisation (≥ 90 ème percentile i.e. 896 heures) (OR= 2,33 [1,17-

4,67]). Ces résultats étaient inchangés en pondérant les valeurs avec le partage du téléphone et

l'utilisation du kit main-libre.

b) Analyses ajustées

Les résultats sont présentés dans le tableau 21. Bien que non significative, une faible

association positive était observée pour les gliomes chez les utilisateurs réguliers comparés

aux non utilisateurs (OR=1,24 [0,86-1,77]). Aucune association n'était observée entre les

délais depuis la première utilisation et les gliomes, mais on pouvait observer une

augmentation des odds ratios avec l'augmentation des délais, atteignant 1,61 [0,85-3,09] au-

delà de 10 ans. Les durées moyennes d'appels par mois et le nombre moyen d'appels par jour

étaient globalement significativement associés aux gliomes (p <10-3 et 0,04 respectivement) et

on observait une augmentation du risque statistiquement significative pour une moyenne

d'appels d'au moins 15 heures par mois (OR=4,21 [2,00-8,87]). Si la durée cumulée des

appels vie-entière était globalement associée aux gliomes (p global=0,02) alors que le nombre

cumulé d'appels vie-entière ne l'était pas (p global=0,41), on pouvait observer une

augmentation statistiquement significative du risque avec une durée cumulée des appels

vie)entière d'au moins 896 heures (OR=2,89 [1,41-5,93]), mais aussi avec un nombre cumulé

d'appels d'au moins 18 360 (OR=2,10 [1,03-4,31]). Les associations étaient inchangées en

tenant compte du partage du téléphone et de l'utilisation du kit main-libre.

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4.3.3.3. Méningiomes

a) Analyses brutes

Concernant les méningiomes, la fréquence d'utilisation régulière du téléphone portable, plus

faible que pour les gliomes, était comparable chez les cas (41 %) et les témoins (45 %). Le

délai médian depuis la première utilisation était proche entre les cas (5,3 ans) et les témoins

(4,9 ans). La médiane de la durée moyenne d'appels par mois, la durée cumulée et le nombre

cumulé d'appels vie-entière étaient similaires entre les cas et les témoins. Des odds ratios

supérieurs à 1 mais non significatifs étaient observés pour les 90 ème percentiles de la durée

cumulée d'appels (≥896 heures) (OR=2,29 [0,94-5,58]) et du nombre cumulé d'appels vie-

entière (≥18 360 appels) (OR=1,73 [0,66-4,50]).

b) Analyses ajustées

Aucune association significative n'était observée avec les méningiomes concernant l'usage

régulier du téléphone portable (OR=0,90 [0,61-1,34]) ou le délai depuis la première utilisation

(p global=0,52) (Tableau 21). Le nombre d'appels ne semblait pas associé aux méningiomes,

qu'il s'agisse du nombre moyen d'appels par mois ou du nombre cumulé d'appels vie-entière.

En revanche, le temps moyen d'appels par mois semblait associée aux méningiomes (p

global=0,04), mais seul le dernier décile de la durée cumulée des appels vie-entière (≥896

heures) était significativement associé avec les méningiomes (OR=2,57 [1,02-6,44]). Les odds

ratio étaient globalement diminués en pondérant la consommation téléphonique par le partage

du téléphone et l'utilisation du kit main-libre et aucune association significative n'était

retrouvée.

4.3.3.4. Analyse des grands utilisateurs et analyses stratifiées.

Les sujets appartenant au 90ème percentile de la durée cumulée des appels vie-entière (durée

cumulée ≥896 heures) ont été considérés comme les plus grands utilisateurs de téléphone

portable (n=97). La moitié d'entre eux rapportaient une utilisation du téléphone depuis 5 à 9

ans et depuis plus de 10 ans pour 40 % d'entre eux. Un tiers étaient agents commerciaux ou

travaillaient dans le commerce, et 22 % étaient chefs d'exploitation ou de production. Les

deux tiers rapportaient un usage professionnel du téléphone portable. La durée cumulée

médiane des appels vie-entière était de 1 845 heures, correspondant à 42 minutes par jours ;

q1-q3=[24, 84 minutes], max: 6,7 heures/jour).

Afin de décrire au mieux les utilisations téléphoniques associées aux tumeurs, nous avons

effectué de nouvelles analyses stratifiées, étudiant l'association entre la durée cumulée des

appels vie-entière et les tumeurs, selon le type de tumeurs ou l'usage du téléphone. Les

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utilisations téléphoniques faibles et modérées (4 premières catégories) n'étant pas associées

aux tumeurs quels que soient les différents sous-groupes, nous présentons ici dans le tableau

22 uniquement les résultats pour les grands utilisateurs, c’est-à-dire pour une durée cumulée

des appels vie-entière ≥896 heures. Les résultats complets sont présentés en Annexe 8.

� Censure de l'exposition

La prise en compte d'une plus grande latence entre l'exposition et le diagnostic de la tumeur

augmentait la force des associations. Ainsi, en considérant une censure des données 5 ans

avant la date de référence, on observait une association statistiquement significative entre la

durée cumulée des appels vie-entière d'au moins 896 heures et les tumeurs cérébrales avec un

odds ratio passant de 2,32 [1,41-3,80] à 2,93 [1,56-5,51]. Cette augmentation du risque était

plus marquée pour les gliomes (OR=2,89 [1,41-5,93] à OR=5,30 [2,12-13,23]) et non

observée pour les méningiomes, pour lesquels les associations tendaient à diminuer et

devenaient non significatives (OR=2,57 [1,02-6,44] et OR=1,44 [0,43-4,80]).

� Localisation de la tumeur et coté d'utilisation du téléphone

En considérant l'ensemble des tumeurs, on observait une association entre la durée cumulée

des appels vie-entière et les tumeurs cérébrales, statistiquement significative et plus forte pour

les tumeurs temporales (OR=4,41 [1,20-16,25]) que pour les tumeurs frontales (2,22 [0,91-

5,44]) ou les autres localisations (1,99 [1,00-3,95]). Cette tendance était observée pour les

gliomes et les méningiomes mais de manière non significative.

Par ailleurs on retrouvait des associations positives entre la durée cumulée des appels et les

tumeurs cérébrales pour une utilisation ipsilatérale du téléphone portable, c’est-à-dire du

même côté que la tumeur, mais non significatives, alors que les associations étaient inverses

et non significatives avec une utilisation controlatérale pour l'ensemble des tumeurs et les

gliomes (association positive mais inférieure pour les méningiomes)

� Usage professionnel

En tenant compte de l'usage professionnel du téléphone, nous avons observé une association

statistiquement significative entre la durée cumulée des appels vie-entière et les tumeurs dans

le cadre d'un usage professionnel, alors que cette association était plus faible et non

significative dans le cadre d'un usage strictement personnel, qu'il s'agisse de l'ensemble des

tumeurs (OR=2,24 [1,29-3,90] vs 1,57 [0,64-3,86]) ou des gliomes (OR=3,27 [1,45-7,35)] vs

0,61 [0,12-3,26]). Les effectifs pour les méningiomes n'ont pas permis cette analyse.

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Tableau 22. Associations entre les tumeurs cérébrales et la durée cumulée des appels vie-entière (présentation uniquement de la dernière catégorie

≥896 heures), selon la censure, la localisation de la tumeur et les caractéristiques d'utilisation du téléphone. CERENAT, 2004-2006, France.

Toutes tumeurs Gliomes Méningiomes

Cas Témoins

ORb IC 95%

Cas Témoins

ORc IC 95%

Cas Témoins

ORb IC 95% Strates d'analyse

N

(% NE / % E)a

N

(% NE / % E)

N

(% NE / % E)

N

(% NE / % E)

N

(% NE / % E)a

N

(% NE / % E)

Censure 1 an 511 (52,8/ 8,8) 987 (51,4/ 4,4) 2,32 1,41-3,80 231 (46,3/ 10,4) 446 (47,3/ 4,9) 2,89 1,41-5,93 185 (61,6/ 7,0) 361 (57,3/ 2,5) 2,57 1,02-6,44

Censure 2 ans 511 (55,8/ 8,6) 987 (55,0/ 4,1) 2,42 1,46-4,00 231 (48,9/ 10,4) 446 (50,4/ 4,7) 3,03 1,47-6,26 185 (65,4/ 6,5) 361 (61,5/ 2,5) 2,40 0,96-6,05

Censure 5 ans 511 (73,0/ 5,5) 987 (75,2/ 2,3) 2,93 1,56-5,51 231 (67,1/ 7,8) 446 (71,5/ 2,2) 5,30 2,12-13,23 185 (80,5/ 2,7) 361 (79,8/ 1,9) 1,44 0,43-4,80

Temporale 105 (55,2/ 8,6) 204 (52,9/ 2,9) 4,41 1,20-16,25 68 (51,5/ 10,3) 133 (46,6/ 3,8) 3,94 0,81-19,08 28 (57,1/ 7,1) 54 (64,8/ 1,9) 7,89 0,48-130,14

Frontale 150 (57,3/ 8,7) 291 (53,3/ 3,8) 2,22 0,91-5,44 76 (46,1/ 10,5) 148 (49,3/ 6,1) 1,87 0,62-5,64 65 (67,7/ 7,7) 125 (56,0/ 1,6) 4,82 0,78-29,63

Autre localisation 255 (49,0/ 9,0) 490 (49,4/ 5,3) 1,99 1,00-3,95 87 (42,5/ 10,3) 165 (46,1/ 4,8) 3,61 1,00-12,96 92 (58,7/ 6,5) 182 (56,0/ 3,3) 1,60 0,47-5,46

Ipsilatérale 368 (73,4/ 4,9) 719 (56,1/ 2,1) 1,77 0,85-3,71 167 (64,1/ 5,4) 325 (53,2/ 2,2) 2,11 0,73-6,08 140 (81,4/ 4,3) 276 (59,1/ 1,4) 2,29 0,58-8,97

Controlatérale 354 (76,3/ 5,4) 685 (56,8/ 3,6) 0,78 0,38-1,59 144 (74,3/ 6,3) 278 (53,2/ 4,3) 0,66 0,23-1,89 144 (79,2/ 4,2) 280 (60,4/ 2,1) 1,18 0,34-4,12

Usage professionneld 345 (78,3/ 9,0) 677 (79,3/ 5,0) 2,24 1,29-3,90 152 (70,4/ 11,2) 304 (75,7/ 5,3) 3,27 1,45-7,35

- e

Usage strictement personneld

410 (65,9/ 2,2) 836 (64,2/ 1,6) 1,57 0,64-3,86 170 (62,9/ 1,2) 364 (63,2/ 2,2) 0,61 0,12-3,26 - e

Usage strictement urbaind

302 (89,4/ 2,0) 589 (91,2/ 0,8) 3,55 1,05-12,03 123 (87,0/ 3,3) 259 (88,8/ 0,8) 8,20 1,37-49,07 125 (91,2/ 1,6) 230 (93,5/ 0,9) 2,72 0,36-20,78

Usage urbain et rurald 429 (62,9/ 7,5) 905 (59,3/ 4,8) 1,80 1,07-3,01 185 (57,8/ 7,6) 404 (56,9/ 5,4) 2,03 0,93-4,40 162 (70,4/ 6,8) 340 (63,2/ 2,6) 2,12 0,81-5,57

Analogiqued 282 (95,7/ 2,5) 574 (93,6/ 1,4) 2,49 0,86-7,25 115 (93,0/ 4,3) 253 (90,9/ 2,0) 3,75 0,97-14,43 - e

Uniquement digitald 395 (68,4/ 5,6) 788 (68,1/ 2,9) 2,45 1,29-4,63 167 (64,1/ 6,0) 337 (68,2/ 3,3) 2,71 1,03-7,10 - e

OR :Odds Ratio IC95% :Intervalle de confiance à 95% NE : non exposé =non utilisateur E : Exposé= durée cumulée≥896 heures a Pourcentage de non utilisateur et pourcentage du dernier décile de la durée cumulée d'appels : ≥896h b Odds ratio ajustés sur le niveau d'étude c OR ajustés sur le niveau d'étude et l'exposition aux radiations ionisantes. d Régression logistique non conditionnelle, ajustée sur l'âge, le sexe et le niveau d'étude +/- l'exposition aux radiations ionisantes. Pour chaque strate, les utilisateurs de téléphone portable appartenant au dernier décile de la durée cumulée des appels correspondant à une utilisation spécifique ont été comparés à l'ensemble des non utilisateurs (toutes tumeurs n=270 C/537 T, pour les gliomes n=107 C/ 230 T et pour les méningiomes, n=114 C/ 215 T). e Pas d'estimation possible du fait d'un trop faible effectif.

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127

� Usage urbain ou rural

En distinguant les appels en milieu strictement urbain des appels en milieu urbain et rural,

nous avons constaté que pour l'ensemble des tumeurs, l'association était plus forte pour une

utilisation urbaine que pour une utilisation mixte (OR=3,55, [1,05-12,03] vs 1,80 [1,07-3,01]).

Ce résultat était retrouvé pour les gliomes avec une augmentation significative du risque pour

des appels en milieu urbain (OR=8,20 [1,37-49,07]) mais non retrouvé pour les méningiomes.

� Modèle de téléphone

Qu'il s'agisse de l'ensemble des tumeurs ou des gliomes, seuls les appels avec les téléphones

digitaux étaient significativement associés avec un risque de tumeur. Cependant, les appels

avec les téléphones analogiques présentaient des associations plus fortes, non significatives,

mais avec des effectifs très faibles (8 % des téléphones comme décrit plus haut). Ainsi, les

résultats concernant le modèle du téléphone doivent être considérés avec prudence.

4.3.4. Analyses de sensibilité

4.3.4.1. Analyse restreinte aux utilisateurs de téléphones portable

La comparaison des utilisateurs et non utilisateurs de téléphone portable ayant montré des

profils différents et l'absence de tendance dans les analyses ajustées étant souvent due à la

première catégorie d'exposition comparée aux non exposés, nous avons réalisé une analyse

restreinte aux utilisateurs réguliers du téléphone portable uniquement, en prenant la première

classe d'utilisation comme référence.

Cette analyse montrait des associations significatives persistantes entre un usage important du

téléphone portable et la présence d'une tumeur cérébrale. Elle permettait par ailleurs de mettre

en évidence des tendances liées à l'exposition. Les résultats complets sont présentés en

Annexe 9.

L'analyse du délai depuis la première utilisation, non significative dans l'analyse principale,

montrait ici une augmentation du risque non significative pour une utilisation entre 5 et 10 ans

(OR=1,26 [0,91-1,74] et significative pour une utilisation depuis plus de 10 ans (OR=1,78;

[1,09-2,91]). Un résultat similaire mais non significatif était retrouvé pour les gliomes mais

pas pour les méningiomes.

Concernant la durée cumulée des appels, l'analyse des trois indicateurs (durée cumulée, durée

cumulée pondérée et moyenne des appels par mois) mettait en évidence une augmentation du

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risque avec l'exposition et une association significative pour un usage important (dernière

catégorie) et ce, pour l'ensemble des tumeurs et pour les gliomes. Ces résultats sont présentés

dans la figure 6. On notait cependant que la première catégorie, correspondant aux plus

faibles utilisateurs, considérée ici comme référence, restait plus à risque que les deux

catégories suivantes pour la durée cumulée des appels.

Figure 6. Analyse restreinte aux utilisateurs de téléphone portable (N=824, N=417, N=253).

Associations entre la durée des appels et les tumeurs cérébrales.

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5

Odds Ratio

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5

Odds Ratio

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5

Odds Ratio

[43 - 113[

[113 - 339[

[339 - 896[

≥ 896

Durée cumulée des appels vie-entière (h)

Toutes tumeurs Gliomes Méningiomes

1,89 [1,12 – 3,18] 2,53 [1,17 – 5,46] 2,45 [0,91 – 6,60]

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5

Odds Ratio

0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0

Odds Ratio

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5

Odds Ratio

Durée cumulée des appels vie-entière pondérée (h)

[29- 87[

[87 - 327[

[327 - 836[

≥ 836

1,75 [1,01 – 3,07] 3,41 [1,42 – 8,20] 1,57 [0,59 – 4,21]

2,06 [1,01 – 4,22]

2,22 [1,02 – 4,85]

//

Temps moyen d’appels par mois (h)

[2 - 5[

[5 - 15[

≥ 15

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5

Odds Ratio

0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0

Odds Ratio

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5

Odds Ratio

1,94 [1,20 – 3,16] 3,04 [1,54 – 6,03] 1,74 [0,69 – 4,39]

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129

4.3.4.2. Analyse excluant les proches et leurs témoins appariés

Cette analyse ajustée portant sur 1347 sujets (450 cas et 897 témoins (898 moins 1 témoin

ayant le niveau d'étude manquant)) concerne les indicateurs qui étaient calculés à partir des

questionnaires détaillés et simplifiés uniquement. Elle ne concerne ni le nombre d'appels ni

les indicateurs pondérés qui étaient déjà calculés sans prendre en compte les données des

proches (non renseignés). Les résultats, présentés dans le tableau 23, confortaient ceux de

l'analyse principale. L'utilisation régulière du téléphone portable et le délai depuis la première

utilisation n'étaient pas significativement associés à la présence d'une tumeur cérébrale, quel

que soit le type de tumeur. Le temps moyen d'appels par mois était significativement associé à

l'ensemble des tumeurs et aux gliomes, avec un excès de risque pour les plus grands

utilisateurs, OR=2,23 [1,33-3,74] pour l'ensemble des tumeurs, et OR=4,04 [1,84-8,86] pour

les gliomes. La durée cumulée des appels vie-entière présentait de la même manière une

association positive significative pour les plus grands consommateurs, pour l'ensemble des

tumeurs, OR=2,14 [1,29-3,57] et pour les gliomes, OR=2,54 [1,19-5,41]. Enfin, pour les

méningiomes, on constatait des associations positives mais non significatives pour les

dernières catégories du délai depuis la première utilisation et pour les durées d'appels,

moyennes et cumulées.

4.3.4.3. Analyse restreinte aux appels passés.

Afin de tenir compte d'erreurs potentiellement plus importantes dans l'estimation des appels

reçus que passés, nous avons analysé les résultats d'analyses uniquement sur les appels passés

(Annexe 10). Ces résultats venaient confirmer les résultats précédemment retrouvés avec une

augmentation du risque pour les plus grands consommateurs qu'il s'agisse de l'ensemble des

tumeurs (OR=2,52, [1,51 - 4,18]) et des gliomes (OR=3,43, [1,72 - 6,87]).

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Tableau 23. Analyse ajustée pour chaque indicateur d'utilisation du téléphone portable après exclusion des proches et de leurs témoins appariés

(N=1347). CERENAT, 2004-2006, France.

Toutes tumeurs (N=1347) Gliomes (N=568) Méningiomes (N=546)

C T ORa IC95% p

c C T ORb IC95% p

c C T ORa IC95% p

c

Utilisation régulière 0,39 0,16 0,56

Non 204 418 Ref 67 153 Ref 106 200 Ref Oui 246 479 1,12 0,87-1,44 123 225 1,33 0,89-1,98 76 164 0,89 0,60-1,32

Délai depuis la première

utilisation (années) 0,39 0,36 0,63

Non utilisateur 204 413 Ref 67 148 Ref 106 200 Ref [1-5[ 102 224 0,97 0,71-1,32 47 105 1,04 0,64-1,69 35 82 0,78 0,48-1,28 [5-10[ 109 199 1,18 0,86-1,63 58 93 1,45 0,91-2,33 31 65 0,96 0,57-1,62 ≥ 10 29 44 1,43 0,85-2,40 14 22 1,45 0,68-3,08 9 13 1,42 0,56-3,55

Temps moyen d'appels par mois (heures)

0,001 <10-3 0,08

Non utilisateur 204 396 Ref 67 143 Ref 106 192 Ref < 2 85 160 1,11 0,80-1,55 36 78 1,01 0,61-1,69 31 60 1,05 0,60-1,81 [2– 5[ 38 120 0,61 0,40-0,95 16 53 0,59 0,29-1,21 13 47 0,45 0,22-0,91 [5 – 15[ 55 95 1,25 0,83-1,88 33 47 1,78 0,99-3,22 12 26 0,78 0,36-1,68 ≥ 15 42 45 2,23 1,33-3,74 25 20 4,04 1,84-8,86 11 12 2,02 0,81-5,04

Durée cumulée d'appels

vie-entière (heures) 0,01 0,07 0,07

Non utilisateur 204 396 Ref 67 143 Ref 106 192 Ref < 43 59 103 1,16 0,79-1,69 22 50 0,93 0,52-1,68 24 42 1,10 0,60-2,04 [43 - 113[ 38 112 0,70 0,46-1,07 18 50 0,81 0,43-1,54 14 39 0,71 0,36-1,40 [113 - 339[ 46 101 0,96 0,63-1,45 27 46 1,43 0,76-2,67 11 36 0,55 0,26-1,16 [339 - 896[ 37 63 1,27 0,79-2,03 24 32 1,76 0,93-3,32 5 19 0,56 0,20-1,60 ≥ 896 40 41 2,14 1,29-3,57 19 20 2,54 1,19-5,41 13 9 2,47 0,99-6,19

C : Cas T : Témoins OR : Odds Ratio IC95% : Intervalle de confiance à 95% de l'OR a Odds ratio pour chaque indicateur, ajusté sur le niveau d'étude b Odds ratio pour chaque indicateur, ajusté sur le niveau d'étude et sur l'exposition aux radiations ionisantes c p du Test global

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131

4.4. DISCUSSION

4.4.1. Synthèse des résultats

L'étude cas-témoins CERENAT, menée en population générale en France, a permis de

disposer de nouvelles données sur le lien entre l’exposition aux radiofréquences émises par

les téléphones portables et les tumeurs cérébrales. Lorsque l’exposition au téléphone portable

était définie simplement en utilisateurs réguliers/ non utilisateurs, il n’était pas mis en

évidence d'élévation du risque de tumeurs cérébrales en général ou plus spécifiquement pour

les gliomes ou les méningiomes. En revanche une augmentation du risque était observée pour

les grands utilisateurs de téléphone portable (définis à partir du nombre d’heures ou du

nombre d'appels cumulés au cours de la vie). Cette association apparaissait plus marquée pour

les gliomes, et semblait plus élevée lorsqu’on prenait en compte une latence de 5 ans avant le

diagnostic, pour les tumeurs temporales, les tumeurs ipsilatérales, avec un usage professionnel

du téléphone portable et pour des usages exclusivement urbains.

4.4.2. Validité de l'étude

� Population de l'étude

Cette étude présente l'avantage d'être multicentrique avec un recrutement des cas et des

témoins en population générale ayant des profils socio-économiques et des expositions

environnementales et professionnelles variés. Les cas ont été inclus à partir des services

cliniques et des registres de population après expertise clinique et radiologique, assurant la

validité des diagnostics. Les témoins ont été tirés au sort sur les listes électorales des zones

géographiques concernées. Les listes électorales incluent en France 90 % des sujets de 18 ans

et plus et les sujets inscrits sont représentatifs de la population française adulte en ce qui

concerne le sexe et l'âge [PanKéShon, 2004]. Le taux de participation dans notre étude était

de 73 % pour les cas (66 % pour les gliomes, 75 % pour les méningiomes) et de 45 % pour les

témoins. Ce taux est plus faible que dans certaines études (entre 80 et 90 % chez les cas et les

témoins pour les études de Muscat, Inskip, Hardell 2006 [Hardell et al., 2006a; Hardell et al.,

2006c; Inskip et al., 2001; Muscat et al., 2000] mais il est proche du taux de participation de

l'étude interphone (64 et 78 % pour les gliomes et les méningiomes, 53 % pour les témoins)

[Interphone, 2010]. L'absence de questionnaire pour les non participants ne permet pas

d'évaluer le biais de sélection pour les témoins. Pour les cas, il est probable que les non

participants aient été en moins bon état de santé que les participants, étant plus âgés et plus

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souvent atteints de gliomes. Sous l'hypothèse d'une association positive entre les gliomes et

l'utilisation du téléphone portable, la non inclusion des cas les plus graves a pu entrainer une

sous-estimation de l'utilisation du téléphone portable chez les cas et ainsi sous-estimer la

mesure de l'association. Cependant, l'étude était présentée aux participants comme une étude

sur les facteurs environnementaux et professionnels et la santé en général, et n'était pas ciblée

sur les téléphones portables. Les refus de participation n'avaient donc pas de raison évidente

d'être spécialement liés à l'utilisation du téléphone portable.

� Estimation de l'exposition

Recueil des données

L'exposition aux radiofréquences émises par les téléphones portables a été évaluée grâce à un

questionnaire standardisé en face à face, passé par un enquêteur formé, ce qui limite a priori

les erreurs d'interprétation pour l'ensemble des questions et les données manquantes. Une des

limites du recueil était la connaissance du statut de cas ou de témoin lors de l'entretien, car il

n’a pas été possible d’assurer l’insu par rapport au statut des sujets pour l'enquêteur.

Cependant, la coordination du recueil s’est efforcée à toutes les étapes de standardiser celui-ci

auprès des cas et des témoins, et la précision des questions posées ainsi que la formation des

enquêteurs a probablement permis de ne pas influencer les réponses.

Une autre limite du recueil des données à envisager est due au fait que certaines enquêtes ont

été menées auprès de proches en raison de l’état de santé des cas (patients gravement malades

ou décédés). Un questionnaire simplifié, posé auprès d'un proche, a alors été utilisé, aussi bien

chez les cas que chez les témoins qui leur étaient appariés, de manière à ne pas créer de biais

d'information différentiel dû aux questions simplifiées. Cependant, la qualité et la précision

des réponses obtenues auprès des proches pour ces questions, même simplifiées, restent

questionnables et étaient susceptibles de créer un biais différentiel, même s'il est difficile de

présager du sens de ce biais. Afin de limiter ce biais dans l'interprétation des résultats, des

analyses de sensibilité ont été réalisées en excluant les questionnaires simplifiés. Les résultats

obtenus confortaient les résultats de l'analyse principale. Nous pouvons donc envisager que

l'inclusion des questionnaires réalisés auprès des proches n'a pas engendré de biais majeur.

Estimation de l'exposition

Comme dans toute enquête rétrospective se basant sur la déclaration des sujets enquêtés, la

mesure rétrospective de l'exposition expose au biais de mémorisation. Ce type de biais dans

l'estimation de l'exposition est ici à envisager, notamment en raison d'odds ratio inférieurs à 1

pour les plus faibles utilisateurs comparés aux non utilisateurs. Ces résultats sont comparables

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à de précédentes études cas-témoins sur le téléphone portable réalisées à la même période et

montrent que nous avons été confrontés aux mêmes limites méthodologiques souvent

discutées.

Plusieurs études (publiées après le début de notre étude) ont tenté de mesurer ce biais en

comparant le déclaratif aux données des opérateurs. Ainsi, les analyses de validation issues

d'Interphone ont mis en évidence une faible sous-estimation du nombre d'appels et une

surestimation de la durée d'appel d'environ 40 %, de manière non différentielle entre les cas et

les témoins [Hours, 2007; Samkange-Zeeb et al., 2004; Vrijheid et al., 2006; Vrijheid et al.,

2009]. L'erreur d'estimation de la durée d'appel variait avec l'utilisation, les petits utilisateurs

ayant tendance à sous-estimer leur consommation téléphonique et les grands utilisateurs à la

surestimer. Une autre étude finlandaise montrait des résultats similaires [Tokola et al., 2008],

alors que deux autres études retrouvaient une surestimation globale du nombre et de la durée

des appels, dépendante du niveau de consommation [Aydin et al., 2011; Parslow et al., 2003].

Pour certaines études, le nombre d'appels était présenté comme l’indicateur le moins biaisé

[Hours, 2007].

Cependant, trois points importants sont à considérer afin de limiter ces biais et d'interpréter

les résultats.

Tout d'abord, selon les résultats des premières études citées ci-dessus, si l'erreur d'estimation

semble varier avec l'utilisation dans le sens décrit précédemment, l'analyse de ces indicateurs

en catégorie permettrait de limiter les erreurs [Hours, 2007]. Ainsi, même en sous-estimant

leur consommation, les petits utilisateurs seraient considérés dans les catégories les plus

basses de consommation et les grands utilisateurs, en surévaluant leur consommation,

resteraient dans la catégorie supérieure. Les erreurs de classements engendrées par des erreurs

d'estimation concerneraient dans ce cas principalement les catégories du milieu et moins les

catégories extrêmes. L'étendue de la dernière catégorie étant grande, une erreur d'estimation

de la consommation n'entrainerait probablement pas d'erreur de classement. De plus, nous

avons vérifié individuellement les valeurs extrêmes et avons considéré qu'elles restaient

plausibles avec l'utilisation souvent professionnelle du téléphone par ces sujets. Selon cette

hypothèse, les résultats observés pour les plus grands utilisateurs de téléphone portable

peuvent être pris en compte dans notre étude. Pour la catégorie inférieure, l'étendue étant plus

restreinte, une erreur de classement pourrait être survenue entre les deux premières catégories,

avec la sous-estimation de la consommation des petits utilisateurs. Ceci pourrait expliquer en

partie le fait que, pour la plupart des indicateurs estimant l'exposition, la première catégorie

montre une association plus élevée que la seconde, faisant disparaitre une éventuelle tendance

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à l'augmentation du risque. Ainsi, dans notre étude, la prise en compte de la consommation

téléphonique en catégories selon la distribution des indicateurs chez les témoins a pu limiter

l'impact du biais de mémorisation.

De plus, si l'estimation de la consommation téléphonique est sujette à des biais, certaines

données comme la durée des forfaits et des cartes sont moins subjectives et

vraisemblablement moins sujettes à une sur ou sous-estimation. L'analyse des durées

déclarées d'appels a pu montrer des durées d'appels reçus bien supérieures aux durées des

appels passés, laissant penser à une estimation moins fiable. Ceci peut s'expliquer par une

estimation exclusivement individuelle des appels reçus, alors que l'estimation individuelle des

appels passés repose souvent sur une notion de forfait, de facturation ou de carte. Afin de

limiter les biais dans l'estimation, nous avons donc réalisé des analyses de sensibilité ne

prenant en compte que les appels passés. Les résultats de ces analyses ont pu conforter les

résultats des analyses principales.

Enfin, d'après plusieurs études de validation, ces erreurs d'estimation ne semblaient pas liées

au statut de cas ou de témoins [Aydin et al., 2011; Vrijheid et al., 2009]. Aussi, si un biais de

classement était présent, il serait non différentiel et les associations auraient tendance à être

sous-estimées, ce qui ne remettrait pas en cause les associations positives retrouvées pour les

plus grands utilisateurs.

Analyse des données

Afin de prendre en compte d’éventuelles différences non mesurées entre utilisateurs et non

utilisateurs de téléphone, potentiellement associées au risque de tumeur cérébrale, nous avons

également effectué des analyses en prenant comme catégorie de référence les plus faibles

utilisateurs de téléphone (premier quartile). Cela n’a globalement pas modifié les risques

calculés pour le 90ème percentile. Grâce aux questions détaillées, nous avons également pu

prendre en compte d’autres éléments, comme le partage du téléphone avec un tiers,

l’utilisation d’un kit main-libre, l’utilisation professionnelle, l’environnement urbain ou rural

des appels.

Enfin, nous avons pu effectuer des analyses tenant compte de l'appariement et ajustées sur les

facteurs possiblement liés à la présence d'une tumeur. Seules les analyses stratifiées sur

l'utilisation du téléphone ont été réalisées par des régressions non conditionnelles afin de

conserver des effectifs suffisants. Plusieurs analyses complémentaires ont été limitées par les

effectifs, entre autre dans le dernier décile. Cependant, la plupart des estimations montrent

une précision acceptable.

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4.4.3. Comparaison avec les données de la littérature

L'absence d'association significative entre l'utilisation du téléphone portable et la présence de

tumeurs cérébrales avec un indicateur distinguant seulement les utilisateurs des non

utilisateurs va dans le sens de plusieurs études précédentes, [Auvinen et al., 2002; Aydin et

al., 2011; Inskip et al., 2001; Interphone, 2010; Muscat et al., 2000]. L’augmentation du

risque pour les plus grands utilisateurs (dernier décile de la durée cumulée, OR=2,32 [1,41-

3,80] a également été mise en évidence par d’autres études, en particulier pour les gliomes

lorsque l'on s'intéresse à la durée cumulée pondérée (OR=2,84 [1,30-6,21] que pour les

méningiomes (OR=1,74 [0,68-4,47]. Ainsi nos résultats vont dans le sens des résultats

d'Hardell et Interphone [Hardell et al., 2006c; Interphone, 2010]. Cependant les niveaux pour

lesquels des risques sont mis en évidence varient selon les études. La mesure de l'exposition

en catégories permet certes de s'affranchir de certaines difficultés, mais la répartition selon les

percentiles limite la comparaison. Dans notre étude, l’élévation devenait significative pour

des durées cumulées de l’ordre de 900 heures au cours de la vie. Les études suédoises et

Interphone retrouvaient ces résultats pour des durées cumulées supérieures respectivement à

65 à 2 000 heures et 1 640 heures [Hardell et al., 2006a; Hardell et al., 2006c; Interphone,

2010, Interphone, 2011 #14]. Il est donc difficile d'estimer le niveau d'utilisation à risque, et

encore plus de définir un seuil à risque s'il existe, ces différents résultats mettant

probablement en avant autant le rôle d'un profil d'utilisation que celui d'une consommation

cumulée importante sur la vie. Une relation dose-réponse semble en effectivement plus

cohérente qu'un seuil pour rechercher un rôle des radiofréquences dans le développement des

tumeurs cérébrales. En effet, nous avons constaté, grâce à l'analyse du dernier décile, que

l'association était plus importante chez des sujets ayant eu une utilisation prolongée, avec de

nombreux appels, fréquemment dans un contexte professionnel, et plus souvent en zone

urbaine (sans corrélation entre ces facteurs). Ce profil semble particulièrement représenté

parmi les cas de gliomes. Il est cependant difficile de distinguer si l’augmentation du risque

est liée à l’utilisation sur de nombreuses années ou uniquement à l'utilisation intensive du

téléphone portable. Dans notre étude, le délai depuis la première utilisation n'était pas associé

à la présence d'une tumeur, ce qui peut s’expliquer en partie par le faible nombre d'utilisateurs

de 10 ans et plus. Les résultats de la littérature sont contradictoires sur ce point, certaines

études montrant un risque augmenté avec une forte consommation sur une courte période

[Interphone, 2010], et d'autres pour une utilisation prolongée [Aydin et al., 2011; Hardell et

al., 2006a; Hardell et al., 2006c; Interphone, 2011]. Par ailleurs, les analyses censurant la

consommation deux ans et cinq ans avant le diagnostic montrent des associations plus

importantes, spécialement pour les gliomes. Cela pourrait être le reflet d'un effet de latence

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entre l'exposition et l'apparition de la tumeur, avec un effet d'induction de la tumeur par

l'exposition.

Sous l'hypothèse que les radiofréquences émises par les téléphones portables sont un facteur

de risque de tumeurs cérébrales avec un effet local, on pouvait s'attendre à une augmentation

des tumeurs de localisation temporale et du coté de l'utilisation du téléphone. Nos résultats

montraient en effet une association dans le sens d'une augmentation du risque plus importante

pour les tumeurs temporales que pour les autres localisations, ce qui avait été retrouvé dans

certaines études [Hardell et al., 2006a; Hardell et al., 2009a; Interphone, 2010, 2011; Muscat

et al., 2000] et non dans d’autres [Aydin et al., 2011]. En outre, l'analyse en fonction du coté

d'utilisation montrait une association plus importante mais non significative pour une

utilisation ipsilatérale, ce qui ne permet pas de confirmer les résultats des études d'Hardell (06

et 09) et Interphone [Interphone, 2010, 2011] mais est cohérent avec d'autres études [Aydin et

al., 2011; Inskip et al., 2001]. Cependant, la prise en compte de la localisation de la tumeur

nous parait plus fiable. En effet, le coté d'utilisation du téléphone portable est déclaratif et

sujet à des biais, les sujets pouvant déclarer une utilisation du téléphone controlatérale,

oubliant un changement récent suite au diagnostic d'une tumeur (entre autre pour les

neurinomes), et sous-estimant ainsi l'association pour l'utilisation ipsilatérale.

Enfin, nous avons observé des associations plus importantes pour des utilisations en milieu

urbain. Ce résultat n'était pas celui attendu selon l'hypothèse d'une exposition plus importante

aux radiofréquences durant les appels en milieu rural, en raison de l'éloignement entre les

différentes antennes-relais. Cependant, nos résultats sont en accord avec ceux retrouvés par

Hardell lorsque l'on considère les gliomes [Hardell et al., 2005b]..

4.4.4. Impact sur l'incidence

Plusieurs travaux ont cherché à relier l'évolution de l'incidence des tumeurs cérébrales estimée

par les registres de cancers à celle de l’utilisation des téléphones portables. L’hypothèse sous-

tendant ces analyses est que le rôle des téléphones portables dans la survenue de tumeurs

cérébrales, s’il existe; devrait se traduire par un accroissement d’incidence de ces tumeurs

dans les populations, compatible en chronologie et en intensité avec l’accroissement des

expositions. Les analyses menées dans ce sens n’ont pu à ce jour mettre clairement en

évidence une telle relation. En effet, un accroissement d’incidence des tumeurs cérébrales a

été mis en évidence dans un grand nombre de pays industrialisés au cours des dernières

décennies, mais généralement bien avant l’apparition du téléphone portable [de Vocht et al.,

2011; Deltour et al., 2009; Deltour et al., 2012; Inskip et al., 2010].. De plus les populations

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les plus concernées par cet accroissement étaient les personnes âgées, qui ne sont pas a priori

les plus utilisatrices de téléphone portable. Dans les pays nordiques et en Angleterre, aucune

évolution n'était noté depuis 1998, période durant laquelle un effet des TP pourrait être

observé avec un recul de 5 à 10 ans [de Vocht et al., 2011; Deltour et al., 2009].

Deux études ont comparé l'incidence observée des tumeurs du SNC avec l'incidence attendue

dans le cas d'une augmentation du risque de tumeurs avec l'utilisation du téléphone portable.

Ces deux études, réalisées dans les pays nordiques [Deltour et al., 2012] et aux Etats-Unis

[Little et al., 2012], ont appliqué à la population les prévalences d'utilisation du téléphone

portable à partir des données de souscription et de la consommation rapportée dans l'étude

Interphone et ont fait varier la période d'induction et le risque. Les deux études montrent que

les incidences attendues dans le cas d'une augmentation du risque étaient supérieures à celles

observées. Aux Etats-Unis, l'augmentation de l'incidence des gliomes attendue entre les deux

périodes 1992-1996 et 1997-2008, avec un risque relatif de 1,5 et une période d'induction de

10 ans serait de 10,7% alors que l'évolution de l'incidence observée était de -0,02 par an. Ces

deux études arrivaient à la conclusion que le fait de ne pas constater d'augmentation de

l'incidence des tumeurs cérébrales n'est pas en faveur d'une augmentation du risque de

tumeurs cérébrales avec l'utilisation du téléphone portable.

Même si la plupart des études menées dans ce sens étaient négative, une analyse menée aux

Etats-Unis visant à relier l'évolution de l'incidence des tumeurs cérébrales à l'évolution des

abonnements aux téléphones portables entre 2000 à 2004 a mis en évidence une corrélation

positive (r=0,950, p<10-3) [Lehrer et al., 2011]. Cette étude était cependant une étude

écologique, regardant l'évolution parallèle de deux évènements mais ne pouvant prouver qu'ils

sont liés. Par ailleurs elle ne précisait pas si un décalage dans le temps était pris en compte

entre l'augmentation des souscriptions et des tumeurs.

Toutes ces études, qu’elles concluent positivement ou négativement, ont toutes les limites

classiques des études écologiques. Tout particulièrement, elles sont dans l’impossibilité de

prendre en compte les paramètres liés aux individus, qui peuvent expliquer tout ou partie des

relations observées et de celles qui ne sont pas. En effet, les tendances de l’incidence sont a

priori la résultante de facteurs multiples et intriqués (amélioration du diagnostic par

l’introduction de nouvelles techniques d’imagerie, vieillissement des populations,

changements d’habitude de vie, modifications d’un ensemble de facteurs

environnementaux,…), dont il n’est pas possible d’apprécier la part respective, et qui ont pu

varier dans des sens différents au cours du temps. Par ailleurs, la contribution des expositions

aux champs électromagnétiques, si elle existe, est probablement modeste compte-tenu des

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faibles niveaux de risque généralement observés dans les études, et de la possible contribution

différentielle en fonction des types histologiques .Enfin, même si certains auteurs avancent

qu’un délai de 10 années serait nécessaire, en l’absence de données claires sur les éventuels

mécanismes biologiques, des incertitudes persistent sur la latence compatible entre le début

des expositions et la survenue de tumeurs. Aussi, les corrélations entre l’évolution des

expositions et les courbes d’incidence ne peuvent intégrer avec certitude ce délai.

Il est possible que les analyses menées ne disposent pas encore d’un recul suffisant pour

observer une augmentation de l'incidence. Il est donc important de poursuivre la surveillance

de ces tumeurs, notamment par type histologique, pour pouvoir analyser plus finement les

tendances dans les prochaines années.

4.4.5. Perspectives et conclusion

Cette étude cas-témoins apporte de nouvelles données concernant la relation téléphone

portable et tumeur cérébrale. Nos résultats ne montrent pas d'augmentation du risque de

tumeur cérébrale avec l'utilisation régulière du téléphone portable chez les adultes. En

considérant la durée cumulée des appels sur la vie entière, une augmentation du risque semble

se dégager chez les plus grands utilisateurs, notamment dans le cadre d'une utilisation

professionnelle en particulier pour les gliomes et les tumeurs temporales. Cependant, notre

étude comporte des limites méthodologiques comparables aux études antérieures et les

résultats doivent être interprétés avec précaution.

Bien que ces résultats soient cohérents avec d'autres études, il est difficile de définir un niveau

de risque, s'il existe, notamment par le fait que la technologie des téléphones portables est en

évolution perpétuelle. Cette rapide évolution a conduit à une augmentation considérable de

l'utilisation du téléphone portable en parallèle d'une diminution des radiofréquences émises

par les téléphones. Des études tenant compte de ces récents développements et permettant

d'observer un éventuel effet à long terme sont encore nécessaires.

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5. CONCLUSION

En dehors des radiations ionisantes, les facteurs étiologiques des tumeurs du système nerveux

central restent mal connus. Même si le nombre d’études est assez conséquent, le niveau de

preuve est souvent insuffisant, en général en raison d’insuffisances dans la mesure des

expositions. Depuis le début des années 1980, la question des effets sanitaires des champs

électromagnétiques est l’une des pistes importantes pour comprendre l’étiologie de ces

tumeurs. Les hypothèses se sont structurées de manières distinctes, dans un premier temps

autour des champs magnétiques d’extrêmement basse fréquence et dans un second temps

autour des radiofréquences dont l’usage exponentiel a cristallisé les inquiétudes des

populations. Nous avons approché ces questions dans notre travail de thèse, au travers des

données de deux études cas-témoin en population

Nous avons pu aborder la relation entre tumeurs du SNC et exposition professionnelle aux

champs magnétiques EBF d'une part et d'autre part utilisation des téléphones portables,

exposant aux radiofréquences. Le milieu professionnel permet, de manière générale, d’étudier

des nuisances à des niveaux d’exposition plus élevés que dans l’environnement général, et

dans des circonstances mieux caractérisées. Pour certaines professions, effectivement, les

niveaux assignés par la matrice semblaient bien au-delà de ce qui peut être observé dans

l’environnement général. Néanmoins, même dans ces circonstances, nous n'avons pas mis en

évidence d'association positive entre les tumeurs et l'exposition, qu'il s'agisse des gliomes ou

des méningiomes. Les mesures d'association souvent inférieures à 1, avec l'exposition

cumulée notamment, auraient pu évoquer un effet du travailleur sain mais le descriptif des

sujets n'était pas en faveur de cette hypothèse. Il semble néanmoins que les résultats

concernant les neurinomes avaient un profil un peu différent, avec des tendances à une

élévation de risque, non significative dans notre échantillon de taille limitée. Même si nos

résultats ne sont donc globalement pas en faveur d'une augmentation du risque de tumeurs du

SNC avec l'exposition professionnelle aux champs magnétiques EBF, il reste important de

poursuivre les investigations pour des tumeurs telles que les neurinomes ou d’autres formes

histologiques pour lesquelles peu de connaissances ont été aujourd’hui générées

Dans le domaine des champs magnétiques EBF, certaines améliorations méthodologiques

pourraient par ailleurs être introduites dans les études afin d’analyser plus finement les

relations avec les tumeurs cérébrales, ce que préconisent les recommandations actuelles

[Kheifets et al., 2009].

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Ainsi, le détail des tâches et des données relatives aux machines utilisées pourrait

compléter l'analyse des emplois combinés aux secteurs d’activité. Le développement de

matrices emplois-expositions applicables en population générale serait utile dans le contexte

français afin de prendre en compte les spécificités de certaines sources d’exposition et des

emplois.

Le développement de nouvelles matrices, devra s’attacher à faciliter l’application à différents

contextes internationales, et éviter les difficultés de transcodage entre les différentes

classifications internationales. Par ailleurs, les matrices emplois-expositions qui seront

développées devront prendre en compte plus finement les nouveaux emplois générés par

l’évolution de l’informatique, des moyens de communication et de manière plus générale de

nouvelles technologies associées à des expositions aux champs électromagnétiques.

Enfin, la prise en compte d'une exposition globale aux champs magnétiques EBF,

intégrant l'exposition domestique et l'exposition résidentielle pourrait apporter des éléments

nouveaux sur la question. Dans le cadre de CERENAT, un second temps d'analyses abordera

ces autres sources, notamment en estimant les expositions résidentielles à l’aide d'un système

d'information géographique

La seconde analyse, traitant du lien entre les tumeurs cérébrales et l'utilisation du téléphone

portable, a permis de compléter les résultats d'études antérieures, et d’apporter des

informations dans le contexte français. Si les publications sur le sujet sont assez nombreuses,

beaucoup proviennent des mêmes équipes, et les méta-analyses, revues et commentaires se

basent toujours sur les mêmes publications.

Certains de nos résultats allaient dans le sens de résultats déjà publiés, à savoir l'absence d'un

lien entre les tumeurs cérébrales et l'utilisation régulière du téléphone portable lorsque celle-ci

était considérée de manière dichotomique (oui/non), mais la mise en évidence de certains

risques, en particulier pour les gliomes, lorsqu’on prend en compte l’importance et les

caractéristiques de l’utilisation du téléphone portable Notre étude ayant été mise en place

avant la publication des résultats d'Interphone et des analyses complémentaires ou

méthodologiques qui ont suivi, elle n'a malheureusement pas pu prendre en compte ces

résultats et analyses des limites dans l’élaboration du protocole. Elle présente donc certaines

limites méthodologiques, pour la plupart communes à nombres d'étude. Il est donc important

d'interpréter les résultats en conséquences et d'envisager les perspectives pouvant améliorer

les recherches.

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L'interprétation et la communication de ces résultats doit s’accompagner d’une réflexion plus

large de santé publique. Si plusieurs équipes s'accordent à penser qu'un usage intensif du

téléphone portable est potentiellement à risque pour le développement de gliomes, quelles

mesures les autorités publiques doivent elles mettre en œuvre et quels messages doivent être

aujourd’hui délivrés aux populations?

En premier lieu, il semble bien sûr nécessaire encourager le progrès des connaissances sur

ces questions, à la fois par la réalisation d’études en population, mais également par de

nouvelles recherches concernant les mécanismes d’action potentiellement impliqués.

Mais au-delà de ces recherches complémentaires, dans le contexte d’incertitude

scientifique actuel, il nous semble néanmoins possible d’émettre certaines recommandations

et d’entreprendre certaines actions, principalement pour limiter les expositions, dans un

principe de précaution. En tout premier lieu, les technologies ont certes progressé mais

devront continuer d’évoluer dans le sens d'une diminution du débit d'absorption spécifique

(DAS) pour les nouvelles générations de téléphones. Une sensibilisation des populations

concernant les circonstances les plus exposantes nous semble également nécessaire :

information sur les caractéristiques des équipements, recommandation du kit main-libre,

réflexion sur les expositions prolongées en milieu professionnel, documentation et réflexion

sur les niveaux d’exposition dans des contextes spécifique (zone urbaine, transports,…).

La réflexion sur les téléphones portables ne doit bien sûr pas se limiter aux tumeurs

cérébrales et doit porter également sur d’autres effets sanitaires, ou encore sur les habitudes de

vie (risques d’accident au volant, phénomènes d’addiction et de stress générés par les

utilisations intensives de ces appareils, notamment dans les usages professionnels, ou encore

risques de fatigue visuelle, de céphalées, de troubles du sommeil)

Deux études internationales sont actuellement en cours afin d'apporter de nouveaux

éléments. La Cohorte COSMOS4 a débuté en 2010 dans 5 pays : Royaume-Uni, Danemark,

Suède, Finlande et Pays-Bas, avec une période d'inclusion en 2010-2012. Elle a pour objectif

d'étudier les effets à long terme du téléphone portable sur les céphalées et troubles du

sommeil, les tumeurs bénignes et malignes, les maladies neurologiques et cérébrovasculaires.

Au total, 250 000 utilisateurs de téléphone portable seront suivis durant 20 à 30 ans. L'étude

MOBI-KIDS5, étude cas-témoin internationale, dont le protocole est similaire à celui de

l'étude Interphone, menée dans 13 pays différents, a pour objectif d'étudier l'association

possible entre la survenue de tumeur cérébrale et l'utilisation des nouveaux outils de

4 COSMOS : www.ukcosmos.org 5 MOBI-KIDS : www.mbkds.net/

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communication (dont le téléphone portable) et d'autres expositions environnementales chez

des jeunes de 10 à 24 ans. Elle a été lancée officiellement le 1er mars 2009 pour un début

d'inclusion en 2010 et doit inclure près de 2 000 jeunes atteints de tumeur cérébrale et un

nombre équivalent de témoins.

La surveillance de l'incidence des cancers est aussi un élément majeur dont il faudra tenir

compte dans les années à venir. Les études actuelles ne mettant pas en évidence

d'augmentation franche de l'incidence depuis l'usage du téléphone portable, elles ne sont pas

en faveur d'un lien entre téléphone portable et tumeur cérébrale. Mais une fois encore, s'il

s'agit d'un manque de recul, les données d'incidence, pour des types histologiques spécifiques

dans les années à venir pourraient apporter des informations précieuses sur l’impact de santé

publique. Il apparaît donc important de renforcer la qualité des données d'incidence dans les

registres de cancers notamment pour l'enregistrement des tumeurs bénignes encore souvent

non exhaustif, malgré les recommandations internationales.

Enfin, les limites méthodologiques identifiées dans les études existantes, doivent conduire

au développement de nouveaux outils et de nouvelles méthodes pour l’estimation des

expositions des individus. Un des éléments importants pour progresser dans l’estimation des

expositions serait l’obtention des données détaillées d’utilisation auprès des opérateurs de

téléphonie mobile. Ceci semble à ce jour poser des difficultés dans le cadre de la recherche,

les données sont régulièrement effacées et ne sont pas transmises de manière aisée à des fins

de recherche. Les réticences des opérateurs de téléphonie mobile sont argumentées par des

questions éthiques, au nom de la protection des libertés individuelles, mais les enjeux

économiques jouent probablement un rôle très important.

Toutes ces considérations s’inscrivent dans un débat de société, qui mêle à la fois des

inquiétudes exprimées par une partie des individus sur les effets sanitaires des champs

électromagnétiques, la réticence d’autres personnes concernant les effets de ces expositions

imperceptibles par nos sens, et les nouveaux besoins créés par les technologies de

communication, largement encouragés par la population elle-même par une consommation

qui suit largement les nouveaux développements.

Dans ce domaine, comme dans d’autres champs de l’épidémiologie, les difficultés d’accès à

l’information ralentissent à l’évidence la détection de nouveaux risques sanitaires. Des

exemples positifs de collecte et de croisement de l'information à grande échelle existent en

particulier dans les pays scandinaves, qui ont, les premiers, mis en place une étude

prospective sur les effets des radiofréquences. Il semble donc nécessaire de sensibiliser la

population aux actions de santé publique, et aux bénéfices potentiels du partage des données

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individuelles, dans le respect des libertés de chacun. Une collaboration réelle et ouverte des

opérateurs de téléphonie mobile dans ces démarches de progrès nous semble un élément

incontournable.

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154

Annexes

Annexe 1 : Publication 1 ....................................................................................................... 155

Annexe 2 : Publication 2. En révision ................................................................................... 155

Annexe 3: Extraits de l'auto-questionnaire et du questionnaire CERENAT ......................... 155

Annexe 4 : Extraits de l'auto-questionnaire et du questionnaire simplifiés CERENAT ....... 155

Annexe 5 : Fiche de synthèse 2011 : Tumeurs du système nerveux central et téléphones

portables ......................................................................................................................... 208

Annexe 6: Tableau de synthèse des études Cas-témoins : Tumeurs du système nerveux

central et téléphones portables ....................................................................................... 217

Annexe 7 : Fiche de synthèse 2010 : Interphone .................................................................. 230

Annexe 8 : Analyses stratifiées de la durée cumulée des appels vie-entière ........................ 246

Annexe 9 : Analyse de la durée cumulée des appels vie-entière restreinte aux utilisateurs de

téléphone portable .......................................................................................................... 250

Annexe 10 : Analyse de la durée cumulée des appels passés vie-entière ............................. 254

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Annexe 1 : Publication 1

155

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Occupational and residential exposure to electromagneticfields and risk of brain tumors in adults: a case–controlstudy in Gironde, France

Isabelle Baldi1,2, Gaelle Coureau2, Anne Jaffre3, Anne Gruber1, Stephane Ducamp1, Dorothee Provost1,

Pierre Lebailly4, Anne Vital5, Hugues Loiseau6 and Roger Salamon2

1 Laboratoire Sante Travail Environnement (EA 3672), Institut de Sante Publique, d’Epidemiologie et du Developpement, IFR99,

Universite Victor Segalen Bordeaux 2, Bordeaux, France2 Centre INSERM U 897, Institut de Sante Publique, d’Epidemiologie et du Developpement, Universite Victor Segalen Bordeaux 2,

146 rue Leo Saignat, 33076 Bordeaux Cedex, France3 Institut Bergonie, Comprehensive Cancer Center, 33076 Bordeaux Cedex, France4GRECAN (EA 1772), Centre Francois Baclesse, Universite de Caen, Basse Normandie, Caen, France5 Laboratoire d’Anatomopathologie, CHU Bordeaux, 33076 Bordeaux Cedex, France6 Service de Neurochirurgie, CHU Pellegrin, 33076 Bordeaux Cedex, France

The etiology of brain tumors remains largely unknown. Among potential risk factors, exposure to electromagnetic fields is

suspected. We analyzed the relationship between residential and occupational exposure to electromagnetic field and brain

tumors in adults. A case–control study was carried out in southwestern France between May 1999 and April 2001. A total of

221 central nervous system tumors (105 gliomas, 67 meningiomas, 33 neurinomas and 16 others) and 442 individually age-

and sex-matched controls selected from general population were included. Electromagnetic field exposure [extremely low

frequency (ELF) and radiofrequency separately was assessed in occupational settings through expert judgement based on

complete job calendar, and at home by assessing the distance to power lines with the help of a geographical information

system. Confounders such as education, use of home pesticide, residency in a rural area and occupational exposure to

chemicals were taken into account. Separate analyses were performed for gliomas, meningiomas and acoustic neurinomas. A

nonsignificant increase in risk was found for occupational exposure to electromagnetic fields [odds ratio (OR 5 1.52, 0.92–

2.51)]. This increase became significant for meningiomas, especially when considering ELF separately [OR 5 3.02; 95 percent

confidence interval (95% CI) 51.10–8.25]. The risk of meningioma was also higher in subjects living in the vicinity of power

lines (<100 m), even if not significant (OR 5 2.99, 95% CI 0.86–10.40). These data suggest that occupational or residential

exposure to ELF may play a role in the occurrence of meningioma.

In the past decades the incidence of primary brain tumors

has been increased in many countries, a trend probably

partly explained by the development of imaging techniques

(X-ray computed-assisted tomography, magnetic resonance

imaging).1–4 However, spatial and temporal changes in the

incidence of brain tumors also suggest the role of environ-

mental factors. Among them, both high- and low-dose ioniz-

ing radiation have been proven to play a role in brain

tumors, but they explain only a small proportion.5 Other

hypothetic environmental causes such as pesticides, solvants,

metals, nitroso compounds have been suggested by occupa-

tional epidemiological studies.6

The universal use of electricity and the rapid development

of associated technologies in the past decades raise the hy-

pothesis of the potential contribution of electromagnetic

fields (EMFs) in the development of some cancers, including

brain tumors. The recent rapid increase in the use of cellular

phones in the 1990s has stimulated epidemiological research

on the contribution of radiofrequencies (RFs) to the develop-

ment of brain tumors. Several meta-analyses on the effects of

RF have been performed, the most recent ones focusing on

studies with long-term cell phone use (>10 years).7,8 Two

streams of data have been identified: the ‘‘Hardell group’’

studies and the ‘‘INTERPHONE group’’ studies. While the

first have concluded in elevated risks of developing ipsilateral

astrocytoma and acoustic neurinoma,9 the data from the sec-

ond international group do not globally support the same

conclusion.10 Extremely low frequency (ELF) fields (power

Key words: brain neoplasms, electromagnetic fields, meningioma,

occupational exposure, residential exposure

Grant sponsors: French Ministry of Labor, the Association pour la

Recherche contre le Cancer, the Fondation de France, the Fondation

pour la Recherche Medicale, the Ligue contre le Cancer

DOI: 10.1002/ijc.25765

History: Received 27 May 2010; Accepted 13 Oct 2010; Online 12

Nov 2010

Correspondence to: Isabelle Baldi, Laboratoire Sante Travail

Environnement (EA 3672), Institut de Sante Publique,

d’epidemiologie et du Developpement, IFR99, Universite Victor

Segalen Bordeaux 2, Bordeaux, France,

E-mail: [email protected]

Epidem

iology

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC

International Journal of Cancer

IJC

156

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lines, electrical appliances, etc.) were considered separately

from RFs as any effects they may produce on cells could be

due to various mechanisms.11

ELFs have been classified as possibly carcinogenic to

humans by the International Agency for Research on Cancer

because of epidemiological evidence for childhood leukemia,

but the evidence concerning brain cancer risk is only inad-

equate.12 A recent review confirmed that the available data

remain inconclusive concerning the role of RF in brain

tumors, and that more studies are needed for slow-growing

tumors such as meningiomas as well as for gliomas among

long-term users.7 As the effects of EMFs remain controversial

and because the etiology of brain tumors is largely unknown,

there is a need for more data from independent studies.

Our study investigated the putative association between

residential and occupational EMFs and the risk of brain

tumors in a French population-based case–control study.

Material and MethodsStudy subjects

A population-based case–control study (CEREPHY) on cen-

tral nervous system (CNS) tumors was carried out in the

French administrative area of Gironde in southwestern

France (1,437,863 inhabitants in 2007) to study occupational

and environmental risk factors. We briefly summarize here

the methods decribed in a previous paper.13

Eligible cases were all subjects aged 16 years and over,

newly diagnosed with a brain tumor during the period

from May 1, 1999 to April 30, 2001 and living in Gironde

when diagnosed. Topography codes for primary brain

tumors following the International Classification of Diseases

for Oncology third edition (ICD-O-3) were included in the

study: C70.0–C70.9 (meninges), C71.0–C71.9 (brain) and

C72.2–C72.9 (cranial nerves and other parts of the CNS). In

addition, cases were grouped according to ICD-O-3 morphol-

ogy codes as gliomas (codes 9382–9451), malignant and be-

nign meningiomas (codes 9530–9538), acoustic neurinomas

(code 9560), lymphomas (code 9590) and other unspecified

primary brain tumors. The tumor grade was classified

according to the World Health Organization classification.

Patients with neurofibromatosis, Von-Hippel Lindau diseases

or AIDS were excluded. Other exclusion criteria were metas-

tasis, recurrent tumors, or main residence outside the study

area. All diagnoses were confirmed using two methods: (i)

whenever histological diagnosis was available, the slides were

systematically re-examined by a pathologist not involved in

the initial diagnosis, (ii) for cases with no histological diagno-

sis, an assessment based on clinical and radiological criteria

was carried out by a neurosurgeon and a neuroradiologist.

Among the 315 eligible cases, 221 (70%) were included in the

study. The main reasons for nonparticipation were death

(37%), refusal (15%), incapacity because of disease (48%).

Controls were randomly selected from the local electoral

rolls, which automatically registered all French subjects aged

18 years and over since 1997. This list contains name,

addresses, dates of birth, gender and place of residence. For

each eligible case, two controls were individually matched on

age (more or less 2 years), sex and department of residence.

Among the 642 eligible and reachable controls, 442 controls

participated (69%). Two hundreds refused for health (24%)

or other reasons (76%).

Data collection

All cases and controls received general information on the

study and thereafter were phoned to ask for their participa-

tion. Trained interviewers administered a face-to-face stand-

ardized questionnaire including detailed information about

demographic data (age, sex, educational level and marital sta-

tus), lifestyle (tobacco and alcohol consumption), medical

history (other cancerous pathology, head trauma), environ-

mental risk factors (EMFs, pesticides and chemical agents)

including information on mobile phone use. Furthermore,

lifetime residential histories (for all places where the individ-

ual lived for more than 1 year) and occupational history

were obtained for all subjects. For each job held for 6 months

or more, job title, the type of industry, dates of beginning

and end and detailed tasks performed were collected.

Occupational exposure assessment

Two industrial hygienists blind to case–control status exper-

tised the job histories to determine exposure parameters. Thus,

for each job of a given individual, exposure assessment

included determination of (i) the type of EMF (ELF, RF), (ii)

the exposure duration (D) and (iii) the exposure probability

(P). Probability was classified into four categories from nonex-

posed (0), possibly exposed (1), probably exposed (2) and cer-

tainly exposed (3). Duration corresponded to the number of

years EMF exposure was considered present in a specific job.

In a second step, expert judgement, based on the individual in-

formation, was compared to data from a Swedish Job Exposure

Matrix.14 When differences could be explained by variations in

jobs between Sweden and France, it was the judgment of our

experts which prevailed. For example, while postmen were

considered exposed to EMF according to workday mean values

in the Job Exposure Matrix, they were not systematically classi-

fied as exposed in our study. Indeed in France, some postmen

do not sort the mail but only deliver it and thus were not con-

sidered exposed to the EMF of the sorting machines.

A cumulative lifetime score (S) for each type of EMF (RF,

ELF) was calculated for each subject as follows:Pn

i¼1

probabil-

ity (P)i � duration (D)i, where i indicates a given job in the

calendar. In the analysis, occupational exposure was primarily

considered as a dichotomous variable (i.e., exposed vs. never

exposed) and then according to the quartiles of cumulative

exposure calculated on the whole population.

Residential exposure assessment

Residential exposure to EMFs was assessed by calculating the

distance between high power lines and place of residence at

Epidem

iology

1478 Electromagnetic fields and brain tumors

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC157

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the time of diagnosis for cases and at the time of interview

for controls. High (90 kV and 63 kV) and very high (400 kV

and 225 kV) power lines were taken into account whether

they were overhead or underground. Four steps were com-

pleted for geocoding places of residence, blinded to the status

disease and without knowledge of the position of the power

lines: (i) all addresses collected on the questionnaire at inter-

view time were checked and corrected if necessary and possi-

ble. If addresses remained incomplete, they were considered

as missing, (ii) these addresses were located on the National

Geographic Institute maps (scale 1:25.000�), on city maps

(scale 1:5.000�) and on cadastral maps. Additionally, we used

a website with aerial photography to help the localization.

When all these attempts failed, we went on site to better

locate the home, (iii) addresses were geocoded using a Geo-

graphical Information System (GIS)—Geoconcept, (iv) con-

sistency of positioning from GIS with location on the maps

was checked. A 100-m distance on both sides of the power

lines was retained as the threshold for environmental expo-

sure. This distance was consistent with data published previ-

ously and relevant according to the attenuation of EMFs with

distance.11 For each subject living within a corridor of 100 m

from a power line, the shortest perpendicular distance to the

power line was calculated.

As subjects were questioned on their residence near a

high-power line, a positive answer to this question was con-

sidered. This could reflect high exposure to ELF in previous

homes. Use of cell phones and the practice of an amateur ra-

dio operation were also collected and were used as dichoto-

mous variables in our analysis.

Potential confoundersExposure to pesticides and smoking were described in the lit-

erature as potential confounders and were taken into

account.15,16 Occupational exposure to some chemicals (pesti-

cides, petroleum, solvents, lead and nitrosamines) was

assessed by industrial hygienists through job history and

treated as a dichotomous variable (exposed/not exposed). If

the individuals were exposed to at least one or more types of

chemical exposure, they were considered exposed ‘‘to at least

one occupational exposure to chemicals.’’ Tobacco consump-

tion was also taken into account as a dichotomous variable

(past or present smoker/nonsmoker).

Moreover, three variables were retained to assess environ-

mental exposure to pesticides: residency in a rural area, living

in a vineyard area and a generic question on treatment of

home plants. Educational level was used as a proxy for socio-

economic status and classified into four categories (no or pri-

mary school/middle school/high school/university).

Statistical analysisIndividual characteristics and EMF exposures were described

and compared between cases and controls using the usual

tests (Chi-square, Student’s test). We performed univariate

analysis to search for an association between potential risk

factors and tumors. Variables associated both with brain

tumors and exposure in univariate analysis (p < 0.25) were

retained in multivariate models. Conditional logistic regres-

sion analysis for matched studies was performed with the

SAS statistical program (SAS PHREG procedure). Odds

ratios (OR) and 95 percent confidence intervals (95% CI)

were obtained.

Dose–response patterns were estimated for quartiles of

occupational exposures to EMFs. People exposed at back-

ground levels to EMFs were considered as the reference

category.

Separate analyses were carried out for gliomas, meningio-

mas and acoustic neurinomas because etiology may differ by

tumor type.

ResultsPopulation

The study included 221 cases with the following histological

types: gliomas (N ¼ 105), meningiomas (N ¼ 67), acoustic

neurinomas (N ¼ 33), brain lymphomas (N ¼ 7) and others

(N ¼ 9) and 442 controls (Table 1). Eighty-seven percent of

the cases were histologically confirmed and others were

ascertained by a clinical expertise. Table 2 presents the demo-

graphic characteristics of cases and controls. Participating

cases were significantly younger and less frequently presented

with gliomas and lymphomas but did not differ for rural/

urban residence. Participating controls did not differ signifi-

cantly from participating controls in age, sex or in rural/

urban setting.

Occupational exposure to EMF

Expertise of job histories resulted in 115 subjects (17.3%)

occupationally exposed to EMF during their lifetime, 101

(15.2%) exposed to ELF and 35 (5.4%) exposed to RF. Cases

Table 1. Distribution of cases according to histological type by sex,CEREPHY study, Gironde, France, 1999–2001

Histological type

Males(n 5 95)

Females(n 5 126)

N % n %

Glioma 60 63.2 45 35.7

Astrocytoma grade 1 4 6.7 2 4.5

Astrocytoma grade 2 5 8.3 5 11.1

Astrocytoma grade 3 5 8.3 3 6.7

Glioblastoma 43 71.7 29 64.4

Other 3 5.0 6 13.3

Meningioma 7 7.4 60 47.6

Neurinoma 18 18.9 15 11.9

Lymphoma 4 4.2 3 2.4

Other types1 6 6.3 3 2.4

1Haemangioblastoma (n ¼ 7), medulloblastoma (n ¼ 1) and choroidplexus papilloma (n ¼ 1).

Epidem

iology

Baldi et al. 1479

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC158

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were more frequently exposed to EMF than controls (20.4%

vs. 15.8%, p ¼ 0.12), a difference explained by a higher pro-

portion exposed to ELF (19.0% vs. 13.4%, p ¼ 0.048). A low

and comparable proportion of cases (5.0%) and controls

(5.7%) were exposed to RF, and most of them (61.1%) were

also exposed to ELF. EMF exposure was considered possible

in 66 subjects (57.4%), probable in 27 (23.5%) and certain in

22 (19.1%).

Analysis adjusted on potential confounders (educational

level, residency in a rural area, treatment of home plants,

occupational exposure to chemicals) is presented in Table 3

for all tumors and for histological subgroups. A nearly signif-

icant increase in risk was observed for occupational exposure

to EMF (OR ¼ 1.52; 0.92–2.51) and to ELF separately (OR

¼ 1.59; 0.97–2.61). When considering the quartiles of cumu-

lative exposure to ELF, no significant linear trend was

observed: the higher risks were observed in the first (OR ¼

2.20; 0.91–5.34) and third quartiles (OR ¼ 2.58; 1.02–6.53)

while the ORs were, respectively, OR ¼ 0.76; 0.28–2.06 and

OR ¼ 1.33; 0.54–3.27 in the second and fourth quartiles. The

increase in risk remained moderate in gliomas (OR ¼ 1.64;

0.78–3.48), while a doubling in risk was observed for menin-

giomas (OR ¼ 2.19; 0.76–6.31). This result was not

significant because of the small size of our study (only

13 cases exposed). Concerning neurinomas, risk calculation

was rather imprecise as based on only four exposed cases. It

showed a slight decrease (OR ¼ 0.84; 0.20–3.49).

Results by histological subtypes were more obvious when

considering ELF exposure specifically. Risk for glioma was only

1.20 (0.66–2.17) while a statistically significant trebling of risk

was observed for meningiomas (OR ¼ 3.02; 1.10–8.25). In the

highest quartile of cumulative exposure to ELF, a significant

association was observed for meningioma (OR ¼ 6.82; 1.01–

45.96) but the trend test was not significant (result not shown).

Environmental exposure

One hundred and fifty-nine subjects (24%) reported that they

were mobile phone users. The duration of use exceeded

Table 2. Demographic and confounding characteristics of brain tumor patients and controls in apopulation-based case–control study, Gironde, France, 1999–2001

Cases (n 5 221) Controls (n 5 442)

Number % Number %

Sex (N ¼ 663)

Females 126 57.0 252 57.0

Males 95 43.0 190 43.0

Marital status (N ¼ 662)

Married/cohabitant 159 71.9 330 74.7

Widow 27 12.2 50 11.3

Single/divorced 34 15.4 62 14.0

Education level* (N ¼ 662)

No or primary school 74 33.5 122 27.6

Middle school 82 37.1 141 31.9

High school 33 14.9 104 23.5

University 32 14.5 74 16.7

Residency in rural area (N ¼ 663)*

No 78 35.3 125 28.3

Yes 143 64.7 317 71.7

Smoking (N ¼ 663)

No 125 56.6 249 56.3

Yes 96 43.4 193 43.7

Occupational exposure to chemicals (N ¼ 663)*

No 155 70.1 348 78.7

Yes 66 29.9 94 21.3

Treatment of home plants (N ¼ 654)*

No 195 88.2 422 95.5

Yes 19 8.6 18 4.1

*p < 0.05.

Epidem

iology

1480 Electromagnetic fields and brain tumors

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC159

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Table

3.Oddsratiosforbrain

tumors

accordingto

occupationalandenvironmentalexp

osu

reto

electromagneticfields,

CEREPHYstudy,

Gironde,France,1999–2001

Allbrain

tumors

(n5

221)

Gliomas(n

5105)

Meningiomas(n

567)

Acoustic

neurinomas(n

532)

No.of

cases1

No.of

controls1

OR2

95%CI3

No.of

cases1

No.of

controls1

OR

95%CI

No.of

cases1

No.of

controls1

OR

95%CI

No.of

cases1

No.of

controls1

OR

95%CI

Occupationalexp

osu

re

Occupationalexp

osu

reto

EMF

Unexp

osed

156

339

160

165

151

119

128

55

1

Exp

osed

40

63

1.52

40.92–2.51

18

42

1.64

70.78–3.48

13

13

2.19

0.76–6.31

49

0.84

0.20–3.49

Occupationalexp

osu

reto

ELF

Unexp

osed

165

352

184

174

151

120

128

57

1

Exp

osed

38

52

1.595

0.97–2.61

21

36

1.20

0.66–2.17

13

12

3.02

1.10–8.25

47

1.23

0.26–5.75

Occupationalexp

osu

reto

RF

Unexp

osed

148

375

171

191

161

121

131

59

1

Exp

osed

722

1.50

60.48–4.70

716

1.44

70.50–4.13

02

––

15

0.40

0.05–3.42

Environmentalexp

osu

re

Proximityto

powerlines

>100m

187

384

190

182

157

119

126

57

1

�100m

16

20

1.515

0.74–3.07

512

0.66

80.21–2.07

76

2.99

0.86–10.40

21

3.23

0.28–36.62

Mobilephone

Unexp

osed

172

329

179

152

153

106

128

48

1

Exp

osed

47

112

0.82

50.53–1.26

26

58

0.85

0.49–1.49

12

27

0.88

0.38–2.04

416

0.39

0.11–1.43

1Totals

maydifferbecause

ofmissingdata.2OR:oddsratios.

CI:confidence

interval.

4Conditionallogisticregression(withage,sexandplace)adjustedforeducationandtreatm

entofhouse

plants.

5Conditionallogisticregression(withage,sexandplace)adjustedforeducation.6Conditionallogisticregression(withage,sexandplace)adjustedforeducation,treatm

entofhouse

plants

and

exp

osedatleast

tooneoccupationalexp

osu

re.7Conditionallogisticregression(withage,sexandplace)adjustedforantecedents

ofviraldisease

andtreatm

entofhouse

plants.8Conditional

logisticregression(withage,sexandplace)adjustedforlivingin

ruralcity.

Epidem

iology

Baldi et al. 1481

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC160

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10 years only for one subject and 5 years for 12 subjects.

Thirty-six subjects (5.3%) reported having been an amateur

radio-operator and 125 (19.2%) having lived near a power

line during their life. None of these rough indicators of envi-

ronmental exposure to EMF was found statistically associated

with brain tumors (Table 3). A slight increase was observed

for reporting a residency near a power line (OR ¼ 1.24,

0.82–1.87) and for amateur radio practice (OR ¼ 1.39, 0.67–

2.86), while a nonsignificant decrease in risk was observed in

mobile phone users (OR ¼ 0.82; 0.53–1.26), which was simi-

lar in the different histologic types.

Geopositioning of the addresses at interview and calculation

of the distance to power lines classified 36 subjects (5.9%) as

living at less than 100 m from a power line. The lines were

mainly 63 kV or 90 kV but 10 subjects lived near a 225 kV or

a 400 kV line. Only a few cases lacked data because of incom-

plete addresses (8.3%) but this was not related to case–control

status. These cases were mainly men living in rural areas.

A nonsignificant increased risk of brain tumors was

observed for subjects residing less than 100 m from a power

line (OR ¼ 1.51; 0.74–3.07). Analysis by histological sub-

groups revealed heterogeneity: the risk tended to be lower for

gliomas (OR ¼ 0.66; 0.21–2.07) and higher for meningiomas

(OR ¼ 2.99; 0.86–10.40) and neurinomas (OR ¼ 3.23; 0.28–

36.62). Among the 13 meningioma cases classified as living

near a power line, 12 lived near a 63 kV line. The average

distance to these lines was 53.6 m, and the average duration

of residency was 23 years.

DiscussionEven if not statistically significant, an increase in the risk of

brain tumors was observed in our study for occupational expo-

sure to EMF, and it was more pronounced specifically with

ELF. This increase was higher for meningioma with a statisti-

cally significant trebling of risk of meningioma in subjects occu-

pationally exposed to ELF. Moreover, meningiomas were also

associated with residential exposure to EMFs in subjects residing

near power lines. Thus our results suggest an association

between EMF exposure, in particular ELF, and meningiomas.

We did not find any significant association with RF but

the frequency of occupational RF exposure and mobile phone

use was quite low in our population, while associations with

other brain tumor types were weaker or not found.

One strength of our study is the population-based design,

with an active enrolment of incident brain tumors over 2

years in a defined geographic area, thus minimizing any

selection bias, and a face-to-face interview enabling individual

data to be collected. Malignant and benign tumors were iden-

tified continuously during the study period in collaboration

with several departments of the teaching hospital. Data from

the Diagnostic Related Group of the hospital discharge sys-

tem were obtained as an additional source for identifying

cases in the clinics, thus ensuring a high quality registration.

It remains possible that some tumors were not collected, in

particular in the elderly, for whom surgical indications are

more limited. Nevertheless, the major developments in tech-

nologies generating EMF have mostly taken place in recent

decades, so the elderly have not necessarily been more

exposed. We also observed a lower participation rate of sub-

jects with aggressive forms of brain tumors such as gliomas

and lymphomas. A Canadian study suggested that the risk

association could be stronger for more aggressive forms,

which was judged consistent with the hypothesis that mag-

netic fields act at the promotional stage.17 If so, the risk we

found in our study could be underestimated.

Lifetime occupational and residential histories collected in

a face-to-face interview made it possible to assess occupa-

tional and environmental exposure to EMF. Thus, exposure

assessment did not involve subjects’ memory and recall bias

could be expected to be lower when compared to studies

where exposure assessment was based on subjects’ reports.

This is especially important in a study exploring brain

tumors, a disease likely to impair cognitive functioning.

Indeed it is less difficult for subjects to recall their occupa-

tions or residences than specific exposure. There are also lim-

itations in the methods used for exposure assessment. Occu-

pational EMF exposure was assessed from job histories and

not from individual measurements. To minimize bias, expo-

sure assessment was carried out thoroughly by two hygienists

blind to the disease status. Even so, a classification bias can-

not be completely ruled out as conditions of work may vary

from one job to another and from one period to another in

the same job.18 Real exposure could only have been docu-

mented by field measurements in the work place, but this

was not feasible for all the subjects and even less so for their

whole career. However, it can be assumed that exposure

based on expertise is likely to bias the results toward the null

as possible classification errors would have smoothed differ-

ences of exposure between cases and controls. Thus, it is not

likely to explain the positive associations we found.

In the literature, residential exposure to power lines has

been investigated for distances from 50 to 500 m.11 Increas-

ing our 100-m limit around the power lines would have

increased the number of exposed subjects but would have

decreased the specificity of exposure assessment. Sources of

home exposure to EMF other than power lines could be of

interest, such as electrical appliances, electric transformers

and home configuration. However, this information over a

lifetime could not been collected accurately. Moreover, even

though electrical appliances may produce high EMFs, they

are usually intermittent, so the fields are present over short

periods and decrease very quickly with distance. The use of a

GIS is an asset in our study. Although a time-consuming

task, precise localization of the subjects provided accurate

data regarding distance to power lines. Anyway it remains

unclear how well the different methods for assessing EMF

exposure (spot measurements in specific rooms, prediction

models from geospatial propagation models and behavioural

characteristics, geocoded distances to sources, self-reported

data) represent personal exposure to all relevant sources of

Epidem

iology

1482 Electromagnetic fields and brain tumors

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC161

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EMF lifelong. Personal measurements can be considered as the

reference method but they are not feasible for collecting infor-

mation in large epidemiological studies and on long-term ex-

posure. The importance of home appliances as contributors to

residential exposure is not clearly assessed. Some authors in

United Kingdom have argued that they could be responsible

for the main part of residential exposure (77% of exposure

above 0.2 lT and 57% of those above 0.4 lT) while high volt-

age sources would account for the rest.19 But some others say

power lines represent the major source of residential expo-

sure.20 Differences might depend on electrical system available

in the various countries and the ground current they generate.

Further studies on exposure levels and determinants are

needed to solve controversies. Anyhow, even if the surrogate

for exposure we used (distance to power lines), is likely to

have reduced the power of the study and to have lowered the

risks, it does not question the association we found.

Occupational exposure to chemicals may introduce con-

founding in studies on brain tumors and EMF as it may

occur together with EMF in the same jobs and has been sus-

pected to play a role in tumorigenesis. Yet it has rarely been

taken into account in published literature, and one study

even suggested an interaction between EMFs and brain

tumors.21 We controlled our results for this factor with a

rough but available indicator for all individuals.

As the study by Wertheimer in 1979,22 that found a differ-

ence in risk of childhood cancer related to the electrical config-

uration near the home, many studies have explored the role of

EMF in tumors, with specific attention being paid to leukemia

and brain cancer.23 Occupational exposure, mainly ELF,

deserves specific interest as it is considered greater than that in

the general population and thus offers a better opportunity for

detecting risks, if any. Several meta-analyses have combined

results from studies on occupational ELF and brain tumors,

first in large cohorts of electric utility workers24 and later on

populations including a wide range of exposed jobs.25–27 The

latest one identified 48 brain cancer studies exploring occupa-

tional exposure and calculated an overall moderate but signifi-

cant risk of 1.14 (1.07–1.22).27 Heterogeneity between studies

led to the conclusion that exposure assessment is a major chal-

lenge, and this has stimulated significant improvements over

time in the methodology and quality of research in this area.

However, less attention has been paid to consistency and accu-

racy in health outcome. Few studies have focused separately

on histological subtypes and, if they did, it is gliomas that have

attracted most attention. However, our results are consistent

with the findings of Rodvall28 who found a nonsignificant

increase in risk of meningioma in subjects occupationally

exposed to ELF (OR ¼ 1.8; 0.3–3.6) and no evidence in glioma

(OR ¼ 1.0; 0.4–2.4). Both these sets of findings underline the

necessity to consider not only brain tumors globally but also

histological subtypes such as meningiomas.

The role of ELF residential exposure has been mainly stud-

ied in children. A recent meta-analysis identified 13 studies

exploring this hypothesis and calculated summary effect

estimates close to 1.0.29 In the highest exposure category

(above 0.3 or 0.4 lT), the estimate reached 1.68 (0.83–3.43).

However, these results cannot be extrapolated to adults as his-

tological subtypes differ substantially in age groups and, in par-

ticular, meningiomas occur only exceptionally in children.

There have been very few studies in adults and most of them

were carried out in the 1990s, after which scientific interest

shifted toward RF because of the sharp increase in mobile

phone use. All the studies on residential ELF in adults found

risks close to the unity, but exposure assessment was rough,

and the studies considered all types of brain tumors to-

gether.30–35 A more recent study analyzed the risk of brain

tumors according to histological subtypes in adults living close

to high voltage lines in Norway and found an increase in risk

for meningiomas (OR ¼ 2.1; 0.8–5.5) for an exposure exceed-

ing 0.2 lT, while the risk was 1.3 (0.6–2.6) for gliomas.36 In a

study exploring the role of several electric appliances used near

the head, a strong association was found between meningioma

and electric shaver use (OR ¼ 10.9; 2.3–50) although the num-

ber of exposed cases was limited (n ¼ 35) and no other study

has been performed to date to confirm this result.37

Although based on a limited number of exposed partici-

pants, our results suggest an association between meningio-

mas and exposure to ELF. This result warrants attention if

one considers that few studies to date have explored the asso-

ciation between ELF and histological subtypes of brain

tumors, especially in adults, for whom RF from mobile phone

use is now attracting all the attention. Meningiomas are very

rare in children and are more common in women than in

men.38 Because studies more frequently included children

(for residential exposure) and men (for occupational expo-

sure), there is a need to undertake studies specifically focus-

ing on meningiomas, which account for 20% of intracranial

tumors in men and 38% in women, and for which etiological

research remains scarce. Recommendations concerning EMF

exposure assessment in epidemiological studies have now

been clearly laid down39 and considerable improvement has

already been made in recent years from the methodological

point of view. Health outcome assessment is also a crucial

challenge and poor classification of brain tumors may also

lead to inconclusive results or to biased assessement of risks.

Additional results from a larger sample will be available in

the coming years in France: the analysis of a larger case–con-

trol study, the CERENAT study, including 596 brain tumors

(218 meningiomas, i.e., three times the number included

in our article) is ongoing.

AcknowledgementsWe thank the two hygienists Stephane Ducamp and Severine Jean for their

expert judgement on CEM exposure.We thank Mrs Beauvallet, Mora,

Odano and Schwall for interviewing the subjects. We also acknowledge the

clinicians who enabled us to contact them. The study was supported by

grants from the French Ministry of Labour, the Association pour la Recher-

che contre le Cancer, the Fondation de France, the Fondation pour la Recher-

che Medicale, and the Ligue contre le Cancer. We also thank Lloyd Morgan

for his interesting comments on our paper.

Epidem

iology

Baldi et al. 1483

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC162

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iology

1484 Electromagnetic fields and brain tumors

Int. J. Cancer: 129, 1477–1484 (2011) VC 2010 UICC163

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Annexe 2 : Publication 2. En révision

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1

��������������� ���� ����������������������� ����������������

Gaëlle Coureau1,2,3, Ghislaine Bouvier1,2, Pierre Lebailly4,5,6, Pascale Fabbro�Peray7,8, Anne

Gruber1, Karen Leffondre2, Jean�Sebastien Guillamo9, Hugues Loiseau10, Simone Mathoulin�

Pélissier2, Roger Salamon2,3, Isabelle Baldi1,2,11

1. Univ. Bordeaux, ISPED, Laboratoire Santé Travail Environnement, F�33000 Bordeaux,

France

2. INSERM, ISPED, Centre INSERM U897�Epidémiologie�Biostatistique, F�33000

Bordeaux, France

3. CHU de Bordeaux, Service d'information médicale, F�33000 Bordeaux, France

4. INSERM, UMR1086�Cancers et Préventions, F�14000 Caen, France

5. Univ. Caen Basse�Normandie, F�14000 Caen, France

6. Centre François Baclesse, F�14000 Caen, France

7. Univ. Montpellier, Institut Universitaire de Recherche Clinique, Laboratoire

d'Epidémiologie et de Biostatistiques, F�34000 Montpellier, France

8. CHU de Nîmes, Département d'informatique médicale, F�30000 Nîmes, France

9. CHU de Caen, Département de neurologie, F�14000 Caen, France

10. CHU de Bordeaux, Service de Neurochirurgie, F�33000 Bordeaux, France

11. CHU de Bordeaux, Service de Médecine du Travail, F�33000 Bordeaux, France

Corresponding author : Gaëlle COUREAU

Université Bordeaux Segalen, ISPED, Equipe Santé Travail Environnement

146 rue Léo Saignat 33076 BORDEAUX Cedex France

Email: [email protected]�bordeaux2.fr

Phone: +33 5 57 57 11 61, Fax: +33 5 57 57 47 33

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4

�!�������

The carcinogenic role of radiofrequency electromagnetic fields to humans remains

controversial. However, they could play a role in the etiology of brain tumors, which is

largely unknown to date. "�#���� ��$ The objective was to analyze the association between

mobile phone exposure and primary central nervous system tumors (gliomas and

meningiomas) in adults in the CERENAT study.�������$ CERENAT study is a multicenter

case�control study carried out in four areas in France in 2004�2006. Data about mobile phone

use were collected on a detailed questionnaire during a face�to�face interview. Conditional

logistic regression for matched sets was used to estimate adjusted odds ratios (ORs) and 95%

confidence intervals (95%CI). �������$ A total of 253 gliomas, 194 meningiomas and 892

matched controls selected from the local electoral rolls were analysed. No statistically

significant association with brain tumors was observed when comparing regular mobile phone

users to non�users (OR=1.24; 95%CI: 0.86, 1.77 for gliomas, OR=0.90; 95%CI: 0.61, 1.34 for

meningiomas). However, the positive association was statistically significant in the heaviest

users when considering life�long cumulative duration (≥896 hours, OR=2.89; 95%CI: 1.41,

5.93 for gliomas; OR=2.57; 95%CI: 1.02, 6.44 for meningiomas) and number of calls for

gliomas (≥18 360 calls, OR=2.10, 95%CI: 1.03, 4.31). Risks were higher for gliomas, temporal

tumors, occupational and urban mobile phone use. ���������$ These additional data

support some previous findings concerning a possible association between heavy mobile

phone use and brain tumors.

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%���"&'��%"��

Over a ten�year period, the number of mobile phone subscriptions has increased 9�fold to

reach almost 6 billion worldwide in 2011, according to the International Telecommunication

Union. From the 1980s, mobile phones have evolved over four different generations and

services have developed very fast (text messaging, Internet access…). These changes have led

to a dramatic growth in mobile phone usage. According to the French Telecommunications

and Posts Regulator, the individual mean use for calls in France today is 150 minutes per

month (+27% since 2000), without taking into account all other services and specific usages

such as occupational ones.

The potential carcinogenic effects of radiofrequency electromagnetic fields (RF�EMF) remain

controversial. In vitro studies have explored various hypotheses including genotoxicity, cell

proliferation, apoptosis, gene expression and direct effect on proteins but there is still no

consensus,[1]. Owing to direct contact with the head during communications, the potential

association between brain tumors and mobile phone use has become a foremost concern.

For fifteen years, original data have mostly been provided by case�control studies, including

three studies performed in Sweden [2�5] and the international Interphone study [6]. Only one

cohort has been initiated in Denmark in 1982,[7]. Several meta�analyses on these studies have

been performed,[8�12]. Most have not demonstrated any association between regular mobile

phone use (yes/no) and brain tumors, as shown in a recent meta�analysis performed by

Repacholi et al (OR=1.1; 95%CI: 0.9, 1.3 for gliomas, OR=0.9; 95%CI: 0.8, 1.1 for

meningiomas), whatever the delay since first use,[13]. However, beyond these combined

risks, some results deserve specific attention. The Interphone study showed an increase in risk

of glioma for the longest durations of use (≥ 1640 hours) (OR=1.4; 95%CI: 1.0, 1.9), higher for

ispsilateral use and temporal tumors, but not for meningiomas (OR=1.15; 95%CI: 0.81,

1.62),[14]. Similar results were highlighted in some meta�analyses, showing an increased risk

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for gliomas and acoustic neuromas with use over 10 years,[12] or long duration of use (≥

1640 hours),[10], ipsilateral use,[12] and temporal location of the tumor,[10].

As mobile phone use is a recent phenomenon, the uncertainties are larger for slow�growing

tumors such as meningiomas and for long�time use, so exposure assessment is a major

challenge and may contribute to the heterogeneity between studies. On the basis of these data,

the International Agency for Research on Cancer (IARC) classified RF�EMF as possibly

carcinogenic to humans (group 2B) in 2011,[15]. Since the etiology of brain tumors is still

largely unknown, additional studies are needed.

The objective of our study was to investigate the relationship between brain tumors and

mobile phone use in adults in France.

���("&��

CERENAT is a multicenter population�based case�control study initiated in 2004 and

designed to study the role of environmental and occupational factors in the occurrence of

primary central nervous system (CNS) tumors in adults.

)���� ����

CERENAT cases were all subjects aged 16 and over with a benign or malignant CNS tumor

diagnosed between June 2004 and May 2006 and living in four French areas (Gironde,

Calvados, Manche and Hérault) when diagnosed. Cases were identified with the collaboration

of a network of practitioners involved in the diagnosis and therapeutic management of

patients and from population�based cancer registries, with the aim of being exhaustive. All

diagnoses were established either by a neuro�pathological assessment or by clinical and

radiological assessment for cases with no histological diagnosis. Primary brain tumors with

the following ICDO�3 topography codes were included: C70.0�C70.9, C71.0�C71.9 and

C72.2�C72.9. Patients with recurrent tumors, metastases, pituitary tumors, genetic syndrome

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or AIDS were excluded. Cases were grouped according to morphology codes as gliomas,

meningiomas, acoustic neuromas, lymphomas and other unspecified primary brain

tumors,[16]. In this analysis only cases of gliomas and meningiomas were considered and

medullar tumors were not taken in account, as the spinal cord is thought to be less exposed to

RF�EMF from mobile phone use.

For each case, two controls with no history of CNS tumor were randomly selected from the

local electoral rolls during the period 2005�2008, individually matched on age (+/� 2 years),

sex and department of residence.

& � �����������

Data were collected on standardized questionnaires by trained interviewers during face�to�

face non�blinded structured interviews. When cases were in a severe clinical condition or

deceased, a proxy was invited to complete a simplified questionnaire, and this simplified

questionnaire was then completed by their matched controls. Socio�demographic

characteristics, medical history, lifestyle, and detailed occupational and environmental data

were collected.

����������� �� ������ ����� ����� A detailed questionnaire including a set of questions on

phone use was completed for all subjects reporting regular use (i.e. phoning at least once a

week for six months or more). For each new mobile phone or major change of use, the same

questions were completed again. Life�long information concerning each mobile phone were:

phone model (analogue or digital); dates of beginning and end of use; average number and

duration of calls made and received per month during each use period, shared use,

occupational or personal use and hands�free kit use. Duration of calls per month was reported

by the subjects or assessed from duration of cards or packages that subjects reported to use

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monthly (4.5% of the mobile phone users). Only the dates of use and duration of calls were

sought from proxies and their matched controls in the simplified questionnaire.

���������� ������������ The following potential confounders were considered : level of

education (primary school or less, secondary school, high school and university), smoking

(non�smokers, former smokers, current smokers), alcohol consumption (classified as

excessive in men over 3 glasses of wine, cider, beer or spirits per day and over two glasses per

day in women).

Potential occupational confounders were identified from detailed job calendars and specific

questions about exposure to pesticides, extremely low frequency electromagnetic fields (ELF�

EMF), RF�EMF and ionizing radiation,[17, 18]. Specifically, pesticide exposure was defined

as having performed treatment tasks on crops, gardens, wood, or other circumstances in any

job during life. Subjects were classified as occupationally exposed to ELF�EMF if they had

worked with welding equipment, grinding machines, induction or microwave ovens, electric

machines in the medical sector, industrial machinery in the wood, textile, building, food

processing and steel sectors, or in the electronics industry or near power lines. Concerning

RF�EMF, jobs with exposure to metal detectors, demagnetizers, porticos or transmission

devices were taken into account. Subjects reporting exposure to radioactive sources, use of

equipment emitting or measuring radiation, or working at a nuclear site were considered

occupationally exposed to ionizing radiation.

� ������

The index date for each case and its two matched controls was the date of case diagnosis.

Phone use during the year before the index date was not taken into account in the exposure

assessment for accounting for a potential induction period and to eliminate any reverse

causality bias due to prodromal effects. The reference category for all exposure variables

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comprised subjects who were not regular phone users. Mobile phone exposure was assessed

using the number of years since first regular use, average time of calls per month (hours),

average number of calls per day, cumulative lifetime duration of calls (hours) and cumulative

lifetime number of calls. Cumulative lifetime duration and number of calls were the sum of

duration of calls and number of calls for each mobile phone reported. For respondents to

detailed questionnaires, cumulative duration and number of calls were weighted for each

mobile phone for subjects using a hands�free kit or sharing their phone (for duration of calls

made only) less than 50% of time, 50% of time, more than 50% of time and all the time by

coefficients of 0.75, 0.50, 0.25 and 0.10 respectively.

Time since first use was categorized in three classes [1�5[, [5�10[ and ≥ 10 years. Average

time of calls was described with the following classes: < 2, [2– 5[, [5 – 15[ and ≥ 15 hours per

month and average number of calls as follows: ≤ 1, ]1– 5[, [5 – 10[ and ≥ 10 calls per day.

Duration and number of calls were described according to the following classes, based on the

distribution of values observed in controls: <25th, [25 th�50 th[, [50 th

�75 th[, [75 th�90 th[, ≥90 th

percentile. The latter category was retained because of the large range of values and in

accordance with previous findings,[14].

Conditional logistic regression for matched sets was used to estimate odds ratios and 95%

confidence intervals. All statistical tests were two�sided and global test for each categorical

indicator was performed. Confounders were selected using the purposeful selection algorithm

[19], which combines the principles of significance and change�in�estimate in selecting

variables for a final model. Each indicator was analyzed separately and adjusted for

significant confounders. Sensitivity analyses were performed by excluding non�regular users

and using the lowest category of exposure as the reference. Exposure lagging of at two years

and five years before the index date was also analyzed.

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Stratified analyses were performed and adjusted ORs were re�estimated in strata of tumor

location, type of use (occupational/personal only), place of use (urban only/urban and rural),

side of use (ipsilateral/contralateral) and phone model. Side of use was considered as

ipsilateral if the phone was used on the same side as the tumor or on both sides. It was defined

as contralateral if the phone was used on the opposite side to the tumor. No laterality was

assigned for median tumor. Analyses were performed for cases with ipsilateral use or no use

and their matched controls and then for cases with contralateral use or no use and their

matched controls. Owing to the restricted number of matched case�control sets within each

stratum, unconditional logistic regression adjusting for age and sex and significant

confounders was used for the stratified analyses on different mobile phone uses (type, place,

model phone). For each analysis, mobile phone users in a stratum were compared to all non�

regular users. We present the adjusted ORs for the last decile of cumulative duration (heavy

mobile phone users).

Analyses were performed with the software SAS®, version 9.2 (SAS Institute Inc, Cary, NC,

Etats�Unis).

���'*����

)���� ����� � �����������

Among the eligible subjects, 95% of cases and 61% of controls were reached. A total of 596

(73%) cases and 1,192 (45%) controls were finally included in the CERENAT study.

Participation rate was 66% for gliomas cases and 75% for meningiomas cases. The main

reasons for non�participation were refusals, severe condition or death without proxy. Non�

included cases were older than included cases (mean age: 63 years ��. 58 for gliomas and

meningiomas). After exclusion of acoustic neuromas (n=42), lymphomas and unspecified

brain tumors (n=56), medullar tumors (n=50) and subjects with missing data on regular

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mobile phone use (two controls for gliomas and one meningioma case and his two controls),

1339 subjects were analyzed: 253 cases and 504 controls for gliomas; 194 cases and 388

controls for meningiomas. Neuro�pathological assessment represented 96% of diagnoses and

clinical and radiological assessment 4%, similar for gliomas and meningiomas.

Median time between the index date and interview was 6 month (Interquartile range (IQR): 4,

10) for cases and 21 month (IQR: 16, 30) for controls, similar for gliomas and meningiomas.

The proportion of proxy interviews was 25% for gliomas and 6% for meningiomas (Table 1).

The average age was 56 years for gliomas and 60 years for meningiomas, and women

represented 43% and 75% of the population, respectively. Gliomas tumors were more often

located on the right (52%) than on the left side (37%), while meningiomas tumors were more

often on the left (48%) than on the right side (33%). The other locations were median,

bilateral or undefined. The level of education was higher in controls than in cases (�<10�3).

���������������

Regular use was reported by half of the total population (55% for gliomas cases and controls

and 44% for meningiomas cases and controls). On average, users reported two different

phones life�long. One third of regular users were occupational users (37% for gliomas, 23%

for meningiomas) and 27% of users shared at least one of their phones with someone but most

of them (55%) were the main users. A hands�free kit was used by only 14% of the individuals

(17% for gliomas, 9% for meningiomas). Among 64% of specified phone models, most were

digital (92%) and the others were analogue (8%). Table 2 presents characteristics of mobile

phone use. Only 12% of the individuals used their phone for 10 years or more (45% for 1 to 4

years, and 43% for 5 to 9 years). The median calling time was 2.7 hours per month (IQR: 1.2,

7.5) and the median cumulative lifetime duration of calls was 115 hours (IQR: 41, 383).

Mobile phone users were more often men than non�users (49% ��� 38%, �<10�3). They were

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also younger (median 54 years old ��� 66, �<10�3), more educated (university level for 35%

��� 16%, �<10�3) and more occupationally exposed to RF�EMF (7% ��� 4%, ��0.02).

+���� ��

����������� ��������� �� The proportion of regular users was comparable in cases (57%) and

controls (54%). For regular users, time since first use did not differ between cases (6.0 years)

and controls (5.3 years) (Table 2). Cases had higher median average duration of calls per

month than controls (5.1 hours ��� 2.5), higher cumulative lifetime duration of calls (216

hours ��� 106) and number of calls (2880 ��� 1980). A statistically significant association with

gliomas was observed in subjects with the longest cumulative lifetime duration of calls (≥ 90th

percentile i.e. 896 hours) (OR= 2.33; 95%CI: 1.17, 4.67). These results were unchanged when

weighting the values for shared use and hands�free kit use and when excluding simplified

questionnaire respondents.�

������������� ��������. Even if not statistically significant, a slight positive association was

observed for gliomas in users ��� non�users (OR=1.24; 95%CI: 0.86; 1.77) (Table 3). Although

not statistically significant, risks tended to increase with time since first use. A statistically

significant association was found with average time of calls per month (����� �<10�3) and

with average number of calls per day (��������0.04). The increase in risk as compared to

non�regular users was statistically significant for an average of more than 15 hours of calls per

month (OR=4.21; 95%CI: 2.00, 8.87). Risks increased significantly with cumulative duration

of calls (������ ��0.02) but not with cumulative number of calls (������ ��0.41). The

increase in risk was statistically significant only in the 90th percentile for cumulative duration

of calls (OR=2.89; 95%CI: 1.41, 5.93) and cumulative number of calls (OR=2.10; 95%CI: 1.03,

4.31). These ORs were almost unchanged when weighting for shared use and hands�free kit

use (Table 4).

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In sensitivity analyses, when excluding non�regular users and considering the first class of

regular mobile phone users as reference, we observed a trend for an increased risk with the

cumulative duration of calls that was statistically significant for the last decile (OR=0.88

(0.44, 1.78) ; OR=1.30 (0.66, 2.55); OR=1.96 (0.97, 3.96); OR=2.53 (1.17, 5.46)).�

���,��� ��

����������� ���������� The proportion of regular users was comparable in cases (41%) and

controls (45%). For regular users, time since first use did not differ between cases (5.3 years)

and controls (4.9 years) (Table 2). The median average duration of calls per month, the

cumulative lifetime duration and number of calls were similar for cases and controls. A non�

significant association was observed in subjects with the longest cumulative duration of calls

(≥896 hours) (OR= 2.29; 95%CI: 0.94, 5.58), a result also observed in subjects with the highest

number of calls (≥18,360 calls) (OR=1.73; 95%CI: 0.66, 4.50). �

�����������������������No statistically significant association was observed for meningiomas

when considering regular phone users versus non�users (OR= 0.90; 95%CI: 0.61, 1.34). A non�

significant increased OR for more than 15 hours of calls per month was observed for

meningiomas (OR=2.01; 95%IC: 0.84, 5.22). For cumulative duration of calls, a statistically

significant association was observed in the last decile OR=2.57 (95%CI: 1.02, 6.44).�

The average number of calls per day was not associated with meningiomas, and the risk was

not significantly increased with the cumulative number of calls. With regard to sharing and

hands�free kit use, risks were reduced for meningiomas (Table 4).

In sensitivity analyses, no trend for an increased risk with the cumulative duration of calls was

observed when restricting to the regular mobile phone users.

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(� �������� ����� ��-���� ������.� ����/0�

In subjects with the heaviest use (cumulative duration ≥896 hours), time since first use was

occasionally less than 5 years (16%) and in the same proportions 5�9 years or 10 years and

more (43%). Thirty�three percent of them were commercial agents or sales people and 22%

were chief operating officers or production and operation managers. Sixty�two percent of

them reported occupational mobile phone use. Their median cumulative duration of calls was

1925 hours, corresponding to 54 minutes per day (IQR: 30, 96 minutes), with a maximum of

6.6 hours/day.

For gliomas, considering a 5�year latency period led to an increased OR for the last decile

compared to non�regular users (5.30; 95%CI: 2.12, 13.23). Temporal location of the tumor

presented a non�significant higher OR compared to the frontal one. The risk of glioma with

occupational use was trebled (OR=3.27; 95%CI: 1.45, 7.35) and exclusively urban setting use

was associated with an OR=8.20 (1.37, 49.07). A non�significant positive association was

observed for ipsilateral tumors while it was negative for contralateral tumors.

For meningiomas, confidence intervals were wider because of the smaller sample size.

However, extending the latency period to 2 or 5 years before the index date appeared to

decrease the risk. The higher OR was observed for temporal meningiomas and the risk for

ipsilateral tumor was slightly higher than for contralateral tumors.

&%��'��%"���

This study provides additional data on the relationship between RF�EMF exposure and brain

tumors. No statistically significant increase in brain tumors was observed in regular users ���

non�users. However, in the heaviest users, we found a positive association, that was stronger

for gliomas and which increased with a 5�year latency before diagnosis. This association was

also more pronounced for occupational and urban uses.

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The study was multicenter and was conducted in the general population with various socio�

economic profiles and environmental and occupational exposures. Cases were included from

a clinical network supported by population�based cancer registries, thereby ensuring the

reliability of the diagnoses. Controls were randomly selected from the electoral rolls, which

include 90% of subjects over 18 years and is representative of the French adult population

regarding age and sex (Pan Ké Shon 2004). The participation rates, 66% and 75% for gliomas

and meningiomas cases respectively, 45% for controls, were lower than in some other

studies,[20�23] but close to those of the Interphone study,[14]. The study was presented to

participants as dealing with environmental and occupational factors and health in general, and

was not focused on phone use. Thus, non�participation had no evident reason to be specially

related to mobile phone use.

RF�EMF exposure from mobile phones was assessed with a face�to�face standardized

questionnaire, thus limiting �� ����� misinterpretation of questions by subjects and missing

responses. It was not possible to blind the case/control status of subjects, but the interviewing

team endeavored to standardize data collection in cases and controls at all stages. Some

interviews had to be conducted with a proxy because of the health status of the cases. A

simplified questionnaire was then used both in cases and in matched controls to try to prevent

any differential bias related to simplified questions, even though the quality of data obtained

from proxies remains questionable for cases. Nevertheless, analyses excluding simplified

questionnaires showed comparable results (data not shown).

As in any retrospective study and in other mobile phone studies carried at the same period, the

exposure data were prone to recall bias. Several studies have tried to measure recall bias by

crossing the subjects’ reports with operators’ data, published after the beginning of our study.

The Interphone validation studies concluded in a slight underestimation of the number of calls

and an overestimation of call duration in subjects’ reports, but there was no difference

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between cases and controls,[24�27], results confirmed by a Finnish study,[28]. In contrast,

two other studies found an overestimation of the number and duration of calls, that increased

with phone use,[29, 30]. Thus, like in the Interphone study, finding significant results only in

the last decile could suggest that some subjects among the heavy users over�reported their use.

However we checked individually all extreme values and found them consistent with the type

of use, which was mainly occupational in these subjects. If recall bias is more pronounced in

heaviest users, it is likely that values in the last decile are overestimated but that belonging to

the highest category is correct. Moreover, if this error is non�differential,[26], associations

should be underestimated. To improve exposure assessment, we also took into account phone�

sharing, use of a hands�free kit, occupational use, and urban and rural settings. However,

some of the additional analyses were limited by the low numbers. Therefore, even if most of

the estimates show acceptable precision, caution is needed in interpreting the results.

The lack of statistically significant association when comparing users to non�users is

consistent with several previous studies,[14, 22, 23, 29, 31, 32]. The increased risk in the

heaviest users, especially for gliomas was also highlighted by other studies and our results are

consistent with theirs,[14, 21]. The statistically significant increase we found was for

cumulative duration above about 900 hours of use, while the threshold was 1640 hours in the

Interphone study (Interphone 2010; Interphone 2011) and ranged between 65 and 2000 hours

in the various swedish studies,[14, 20, 21, 32]. Therefore, as characteristics of phone use

differ between studies and populations, it is not possible today to definitely establish a

threshold and even to be sure of its reality. Actually, a dose�effect relationship would sound

more consistent with the role of RF�EMF in the development of tumors. In line with this

consideration, the trend between classes of use we found in sensitivity analyses for gliomas

when considering the lowest phone use as reference instead of non�users, appears more

suggestive of a possible role of RF�EMF.

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In our study, subjects at higher risk appeared to be individuals with prolonged use, making

numerous calls, whose use was especially occupational and more often in urban areas

(without correlation between these specific uses). To date, it has not been possible to

determine whether the increased risk is related to use over many years or to the cumulative

duration of calls. In our study, time since first use was not associated with the presence of a

tumor, which may be partly due to the low number of users for 10 years and more. This issue

remains controversial, as some studies found an increased risk with high use over a short

period,[14], while others demonstrated a risk for prolonged use,[20, 21, 29, 32]. Moreover, by

censoring exposure two and five years before diagnosis, we observed higher associations for

gliomas. This could be due to an induction effect of exposure on the emergence of the tumor.

Assuming that RF�EMF emitted by mobile phones are a risk factor for brain tumors owing to

their proximity to the head, an increased association for temporal tumors and side of phone

use was expected, in accordance with the results of some studies,[14, 20, 32, 33] but not all of

them,[29]. In our study, the increase in risk was more obvious when considering tumor

location, especially for meningiomas, than side of phone use, which could be due to

uncertainties in subjects reporting side of use. Finally, we observed increased odds ratio for

urban use for gliomas, a result inconsistent with the hypothesis of a higher RF�EMF exposure

during calls in rural areas, due to the spacing between base stations. However, our results are

consistent with a Hardell study when considering gliomas separately,[34].

�"��*'�%"���

This case�control study provides additional data on the relationship between mobile phone use

and brain tumors. Considering lifetime cumulative duration of calls, an increased risk appears

among the heaviest users, often with occupational use and especially for gliomas. While this

is consistent with some other studies, it is difficult to define a level of risk, if any, especially

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as mobile phone technology is constantly evolving. The rapid evolution of technology has led

to a considerable increase in the use of mobile phones and a parallel decrease of RF�EMF

emitted by the phones. Studies taking account of these recent developments and allowing the

observation of potential long�term effects will be needed.

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Table 1. Description of study population. CERENAT, 2004�2006, France. � +���� ��.�12/20� � ���,��� ��.�1/340�

� �� ����.14/50�

��������.1/670�

� �� ����.18970�

��������.15330�

� � � �.:0� �.:0� � �

� �.:0� �.:0�

�,��(mean ± std)� � 757 56.4 ± 15.4 56.4 ± 15.3 582 60.4 ±11.0 60.2 ± 11.0

��;�� 757 Men 144 (56.9) 287 (56.9) 582 48 (24.7) 96 (24.7) Women 109 (43.1) 217 (43.1) 146 (75.3) 292 (75.3)

������-����<������ ����� 757 63 (24.9) 126 (25.0) 582 12 (6.2) 24 (6.2) �

*� ����-����� ����� 754 582 Primary school or less 60 (23.8) 84 (16.7) 55 (28.4) 103 (26.5) Secondary school 91 (36.1) 160 (31.9) 77 (39.7) 114 (29.4) High school 44 (17.5) 104 (20.7) 31 (16.0) 74 (19.1) University 57 (22.6) 154 (30.7) 31 (16.0) 97 (25.0)

��� ����� 751 582 Non�smoker 105 (41.8) 225 (45.0) 106 (54.6) 215 (55.4) Former smoker 90 (35.9) 181 (36.2) 64 (33.0) 113 (29.1) Current smoker 56 (22.3) 94 (18.8) 24 (12.4) 60 (15.5)

�������b� 567 546

Moderate or no consumption 157 (82.6) 304 (80.6) 156 (85.7) 304 (83.5) Excessive consumption 33 (17.4) 73 (19.4) 26 (14.3) 60 (16.5)

"���� ��� ���;������� )����������� 757 36 (14.2) 46 (9.1) 582 15 (7.7) 32 (8.2)

� ���-��<�������� 751 15 (6.0) 38 (7.6) 579 5 (2.6) 10 (2.6)

%��=�,�� �� ������ 748 16 (6.4) 52 (10.4) 581 4 (2.1) 19 (4.9)

�;������������-��<�������� 723 70 (28.9) 128 (26.6) 578 28 (14.5) 50 (13.0) a Data available for analysis b Only for detailed questionnaire respondents.

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Table 2. Mobile phone use among regular users (n=417/757 gliomas strata; n=253/582 meningiomas strata). CERENAT, 2004�2006, France.

� +���� �� � ���,��� ��

� � ����.18750� � ��������.14270� � � ����.1360� � ��������.18250�

� � ���� �.%>�0� � � ���� �.%>�0� � � ���� �.%>�0� � � ���� �.%>�0�

Time since first use (years) 138 6.0 (4.0, 9.0) 267 5.3 (3.5, 7.4) 79 5.3 (3.3, 7.3) 169 4.9 (3.3, 7.2)

Calling time per month (hours) 124 5.1 (1.5, 13.3) 237 2.5 (1.1, 6.0) 71 2.0 (1.0, 9.0) 154 2.4 (1.3, 5.0)

Number of calls per day a 111 2.9 (0.7, 7.0) 197 1.5(0.7, 5.0) 69 0.9 (0.4, 4.0) 146 1.5 (0.5, 4.0)

Cumulative lifetime duration of calls (hours) 124 216 (64, 653) 237 106 (34, 338) 71 66 (25, 504) 154 96 (35, 237)

Weighted cumulative lifetime duration of calls (hours) a 110 181 (55, 501) 198 79 (26, 318) 67 66 (15, 320) 145 69 (25, 154)

Cumulative lifetime number of calls a 111 2880 (816, 8560) 197 1980 (684, 7020) 69 1044 (344, 4800) 146 1572 (548, 5220)

Weighted cumulative lifetime number of calls a 111 2856 (640, 7376) 197 1575 (448, 6030) 69 1104 (216, 5280) 146 1165 (432, 4080)

IQR : interquartile range

a Only for detailed questionnaire respondents

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Table 3. Adjusted conditional logistic regression for each mobile phone use indicator. CERENAT, 2004�2006, France. � +���� �� ���,��� �� � �

� � �.14/50� ���.1/670� "�

���(95%�%0� ��

�� �

� �.18970� ���.15330� "����(95%�%0� ��

��

��,�� ������������������ 745 0.25 582 0.61 No 107 226 Reference 114 215 Reference Yes 142 270 1.24 (0.86, 1.77) 80 173 0.90 (0.61, 1.34)

����������-��������� 727 0.17 577 0.52 Not regular user 107 219 Reference 114 215 Reference [1�5[ years 49 122 0.88 (0.56, 1.39) 36 85 0.79 (0.49, 1.27) [5�10[ years 66 111 1.34 (0.87, 2.06) 33 71 0.97 (0.58, 1.61) ≥ 10 years 22 31 1.61 (0.85, 3.09) 10 13 1.57 (0.64, 3.86)

� �� ,��� ���,��������������.����0� 677 <10�3 546 0.04 Not regular user 107 211 Reference 114 207 Reference < 2 40 98 0.91 (0.57, 1.46) 35 63 1.16 (0.68, 1.97) [2– 5[ 19 62 0.57 (0.30, 1.10) 13 52 0.43 (0.21, 0.86) [5 – 15[ 36 53 1.70 (0.97, 2.99) 12 27 0.75 (0.35, 1.61) ≥ 15 29 22 4.21 (2.00, 8.87) 11 12 2.01 (0.84, 5.22)

� �� ,���������-�� ��������� ���� 520 0.04 0.49

Not regular user 67 145 Reference 515 106 194 Reference ≤ 1 33 77 0.91 (0.54, 1.54) 35 59 1.12 (0.67, 1.87) ]1– 5[ 35 69 1.18 (0.69, 2.03) 19 57 0.60 (0.32, 1.10) [5 – 10[ 23 22 2.74 (1.33, 5.65) 9 19 0.87 (0.37, 2.08) ≥ 10 20 29 1.78 (0.88, 3.59) 6 11 0.83 (0.26, 2.60)

����� �� ����� �����-�� ����.����0� 677 0.02 0.06 Not regular user 107 211 Reference 546 114 207 Reference <43 24 63 0.83 (0.48, 1.44) 25 44 1.12 (0.61, 2.04) [43 � 113[ 20 55 0.77 (0.42, 1.41) 17 40 0.85 (0.45, 1.61) [113 � 339[ 28 58 1.07 (0.60, 1.90) 11 40 0.52 (0.25, 1.07) [339 � 896[ 28 37 1.78 (0.98, 3.24) 5 21 0.52 (0.18, 1.45) ≥ 896 24 22 2.89 (1.41, 5.93) 13 9 2.57 (1.02, 6.44)

����� �� ���������-�� ������ 0.41 515 0.13

Not regular user 520 67 145 Reference 106 194 Reference <660 23 47 1.06 (0.59, 1.91) 30 42 1.36 (0.77, 2.40) [660 – 2 220[ 27 58 1.06 (0.59, 1.91) 12 38 0.59 (0.29, 1.21) [2 220 – 7 350[ 28 45 1.48 (0.79, 2.76) 11 35 0.59 (0.28, 1.24) [7 350 – 18 360[ 12 23 1.30 (0.60, 2.83) 6 21 0.52 (0.20, 1.39) ≥ 18 360 21 24 2.10 (1.03, 4.31) 10 10 1.73 (0.64, 4.63)

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Ca:Cases Co:controls OR :Odds Ratio 95%CI :95% confidence interval a Data available for analysis b Odds ratio for each indicator adjusted for level of education and ionizing radiation exposure c � values for global test d Odds ratio for each indicator adjusted for level of education e Only for detailed questionnaire respondents

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Table 4. Adjusted conditional logistic regression for each mobile phone use indicator in detailed questionnaire respondents. CERENAT, 2004�

2006, France.

� +���� �� ���,��� ��

� �

� �

.18960�

���

.15230�"�

���(95%�%0� ��

��

� �

.18340�

���

.15?70�"�

���(95%�%0� ��

��

� ���,��������� �� ����� �����-�

� ����.����0��

518 0.03 510 0.19

Not regular user 67 143 Reference 106 192 Reference <29 19 55 0.73 (0.39, 1.35) 24 40 1.22 (0.64, 2.31) [29 � 87[ 20 48 0.97 (0.52, 1.78) 14 44 0.56 (0.28, 1.11) [87 � 327[ 31 47 1.56 (0.86, 2.83) 13 33 0.72 (0.36, 1.46) [327 � 836[ 22 32 1.62 (0.84, 3.14) 5 17 0.57 (0.19, 1.67) ≥ 836 18 16 2.83 (1.30, 6.17) 11 11 1.74 (0.69, 4.41)

���,��������� �� ���������-�

� �����

520 0.14 515 0.59

Not regular user 67 145 Reference 106 194 Reference <476 19 51 0.80 (0.43, 1.47) 24 38 1.18 (0.65, 2.15) [476 � 1 650[ 26 49 1.26 (0.70, 2.28) 17 45 0.70 (0.37, 1.31) [1 650 � 6 270[ 35 50 1.71 (0.95, 3.09) 13 34 0.74 (0.36, 1.51) [6 270 � 14 700[ 11 25 1.14 (0.52, 2.53) 7 19 0.63 (0.23, 1.68) ≥ 14 700 20 22 2.11 (1.03, 4.33) 8 10 1.30 (0.43, 3.89)

Ca:Cases Co:controls OR :Odds Ratio 95%CI :95% confidence interval a Data available for analysis b Odds ratio for each indicator adjusted for level of education and ionizing radiation exposure c � values for global test d Odds ratio for each indicator adjusted for level of education

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Table 5. Associations between heavy mobile phone use (last decile of cumulative duration) and tumors according to censorship, tumor location and characteristics of use. CERENAT, 2004�2006, France. � � +���� �� ���,��� ��

� � � ���� � �������� �

"���(95%��%0�

� � ���� � �������� �

"���(95%��%0�

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���������� 458� ����� ������� � 77?� ����� ������ � 4$39�.8$78@�/$950� � 83/� ����� ������ � 5?8� ����� ������ � 4$/2�.8$64@�?$770�

2�year censorship � 231 ����� �!"��#� 446 �$"�� ���%#� 3.03 (1.47, 6.26) � 185 �&$�� �&�$#� � 361 �&!�$ �'�$#� 2.40 (0.96, 6.05)

5�year censorship � 231 �&%�! �%��#� 446 �%!�$ �'�'#� 5.30 (2.12, 13.23) � 185 ��"�$ �'�%#� � 361 �%��� �!��#� 1.44 (0.43, 4.80)

� � � � � � � Temporal � 68 �$!�$ �!"�(#� 133 ��&�& �(��#� 3.94 (0.81, 19.08) � 28 �$%�! �%�!#� � 54 �&��� �!��#� 7.89 (0.48, 130.14) Frontal � 76 ��&�! �!"�$#� 148 ����( �&�!#� 1.87 (0.62, 5.64) � 65 �&%�% �%�%#� � 125 �$&�" �!�&#� 4.82 (0.78, 29.63) Other locations � 87 ��'�$ �!"�(#� 165 ��&�! ����#� 3.61 (1.00, 12.96) � 92 �$��% �&�$#� � 182 �$&�" �(�(#� 1.60 (0.47, 5.46) � � � � � � � Occupational used � 152 �%"�� �!!�'#� 304 �%$�% �$�(#� 3.27 (1.45, 7.35) � �

� � � � � ����

Personal use onlyd � 170 �&'�� �!�'#� 364 �&(�' �'�'#� 0.61 (0.12, 3.26) � � � � � � � ��

��

� � � � � � � � � � Urban use onlyd � 123 ��%�" �(�(#� 259 ����� �"��#� 8.20 (1.37, 49.07) � 125 ��!�' �!�&#� � 230 ��(�$ �"��#� 2.72 (0.36, 20.78)

Urban and rural used � 185 �$%�� �%�&#� 404 �$&�� �$��#� 2.03 (0.93, 4.40) � 162 �%"�� �&��#� � 340 �&(�' �'�&#� 2.12 (0.81, 5.57)

� � � � � � � Ipsilateral � 167 �&��! �$��#� 325 �$(�' �'�'#� 2.11 (0.73, 6.08) � 140 ��!�� ���(#� � 276 �$��! �!��#� 2.29 (0.58, 8.97) Contralateral � 144 �%��( �&�(#� 278 �$(�' ���(#� 0.66 (0.23, 1.89) � 144 �%��' ���'#� � 280 �&"�� �'�!#� 1.18 (0.34, 4.12) � � � � � � � � � � Analogued � 115 ��(�" ���(#� 253 ��"�� �'�"#� 3.75 (0.97, 14.43) � � � � � � � ��

��

Digital onlyd � 167 �&��! �&�"#� 337 �&��' �(�(#� 2.71 (1.03, 7.10) � � � � � � � ����

OR :Odds Ratio 95%CI :95% confidence interval

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a Last decile of cumulative duration of calls : ≥896h b OR adjusted for level of education and ionizing radiation exposure c Odds ratio adjusted for level of education d Unconditional logistic regression adjusted for age, sex and level of education +/� ionizing radiation exposure. For each stratum, mobile phone users in the last class of cumulative duration corresponding to a specific use were compared to all non�users (for gliomas n=107 Ca/ 230 Co and for meningiomas n=114 Ca/ 215Co). e No estimations due to low numbers of subject

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��A�����,�����$�The author thank JM. Constans, O. Coskun, S. Eimer and A. Vital for

their radiological or pathological expertise, C.Auguin, G. Blaizot, AS. Lacauve, L. Molinari,

E. Niez, X. Schwall and S. Schwall for interviewing the subjects, A. Jaffré, V. Loyant, N.

Bousquet and C. Dantas for their helpful collaboration in the study, and all the clinicians who

helped us to contact the patients.

B���,$� The study was supported by grants from the Fondation de France, the Agence

Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail, the Association pour la

Recherche contre le Cancer, the Ligue contre le Cancer, the Institut National de la Santé Et de

la Recherche Médicale – ATC Environnement et Santé.

�������,���������$�All authors declare they have no actual or potential competing financial

interest.

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��B��������

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RCE 20. Report of an independent Advisory Group on Non�ionising Radiation. April

2012. Available at

http://www.hpa.org.uk/Publications/Radiation/DocumentsOfTheHPA/RCE20HealthEffe

ctsfromRFElectromagneticFields/

2. Hardell L, Carlberg M, Mild KH. Case�control study on cellular and cordless telephones

and the risk for acoustic neuroma or meningioma in patients diagnosed 2000�2003.

)����� ���������� 2005;4/:120�8.

3. Hardell L, Carlberg M, Mild KH. Case�control study of the association between the use

of cellular and cordless telephones and malignant brain tumors diagnosed during 2000�

2003. *�������������+������� 2006;866:232�41.

4. Hardell L, Hallquist A, Mild KH,������� Cellular and cordless telephones and the risk for

brain tumours. *��� ����-���������.���������������� 2002;88:377�86.

5. Hardell L, Nasman A, Pahlson A,������� Use of cellular telephones and the risk for brain

tumours: A case�control study. /���-�0���� 1999;8/:113�6.

6. Cardis E, Richardson L, Deltour I,������� The INTERPHONE study: design,

epidemiological methods, and description of the study population. *���-�* �������

2007;44:647�64.

7. Frei P, Poulsen AH, Johansen C,������� Use of mobile phones and risk of brain tumours:

update of Danish cohort study. 1������- 2011;575:D6387.

8. Ahlbom A, Feychting M, Green A,������� Epidemiologic Evidence on Mobile Phones and

Tumor Risk A Review. * ���������� 2009;46:639�52.

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9. Hardell L, Carlberg M, Hansson Mild K. Epidemiological evidence for an association

between use of wireless phones and tumor diseases. ����� ��������� 2009;8?:113�22.

10. Hardell L, Carlberg M, Hansson Mild K. Use of mobile phones and cordless phones is

associated with increased risk for glioma and acoustic neuroma. ����� ���������

2013;46:85�110.

11. Hardell L, Carlberg M, Söderqvist F,������� Long�term use of cellular phones and brain

tumours: increased risk associated with use for >= 10 years. 0��� �*���������

2007;?7:626�32.

12. Khurana VG, Teo C, Kundi M,������� Cell phones and brain tumors: a review including

the long�term epidemiologic data. 2��������)�������� 2009;24:205�14.

13. Repacholi MH, Lerchl A, Roosli M,������� Systematic review of wireless phone use and

brain cancer and other head tumors. 1������������������ 2012;55:187�206.

14. Interphone. Brain tumour risk in relation to mobile telephone use: results of the

INTERPHONE international case�control study. /���-�* ������� 2010;59:675�94.

15. Baan R, Grosse Y, Lauby�Secretan B,������� Carcinogenicity of radiofrequency

electromagnetic fields. 3������0���� 2011;84:624�6.

16. McCarthy BJ, Kruchko C. Consensus conference on cancer registration of brain and

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electromagnetic fields and risk of brain tumors in adults: a case�control study in Gironde,

France. /���-�.����� 2011;849:1477�84.

18. Hardell L, Sage C. Biological effects from electromagnetic field exposure and public

exposure standards. 1������������������ 2008;?4:104�9.

19. Bursac Z, Gauss CH, Williams DK,������� Purposeful selection of variables in logistic

regression. 2������.����1������� 2008;5:17.

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20. Hardell L, Carlberg M, Hansson Mild K. Pooled analysis of two case�control studies on

the use of cellular and cordless telephones and the risk of benign brain tumours diagnosed

during 1997�2003. /���-�0���� 2006;43:509�18.

21. Hardell L, Carlberg M, Mild KH. Pooled analysis of two case�control studies on use of

cellular and cordless telephones and the risk for malignant brain tumours diagnosed in

1997�2003. /������������������������0��� ������������*�������������4�����

2006;29:630�9.

22. Inskip PD, Tarone RE, Hatch EE,������� Cellular�telephone use and brain tumors. 5���

)�6�*�������-����������������� 2001;577:79�86.

23. Muscat JE, Malkin MC, Thompson S,������� Handheld cellular telephone use and risk of

brain cancer. 5���-����������������������������������������� 2000;437:3001�7.

24. Hours M, Montestrucq L, Arslan M, �����. Validation of the tools used to measure

consumption in mobile phone INTERPHONE study in France (Fr). *������������,�

���7�����������8 2007;?:101�9.

25. Samkange�Zeeb F, Berg G, Blettner M. Validation of self�reported cellular phone use. -�

*9 �������*�������* ������� 2004;87:245�8.

26. Vrijheid M, Armstrong BK, Bedard D,������� Recall bias in the assessment of exposure to

mobile phones. -�*9 ��2���*�������* ������� 2009;89:369�81.

27. Vrijheid M, Cardis E, Armstrong BK,������� Validation of short term recall of mobile

phone use for the Interphone study. 0��� ������������*���������������������

2006;?5:237�43.

28. Tokola K, Kurttio P, Salminen T,������� Reducing overestimation in reported mobile

phone use associated with epidemiological studies. 1������������������ 2008;49:559�63.

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30

29. Aydin D, Feychting M, Schuz J,������� Mobile Phone Use and Brain Tumors in Children

and Adolescents: A Multicenter Case�Control Study. -�)����.������/��� 2011;865:1264�

76.

30. Parslow RC, Hepworth SJ, McKinney PA. Recall of past use of mobile phone handsets.

+�����������:�������� 2003;86?:233�40.

31. Auvinen A, Hietanen M, Luukkonen R,������� Brain tumors and salivary gland cancers

among cellular telephone users. * ���������� 2002;85:356�9.

32. Interphone. Acoustic neuroma risk in relation to mobile telephone use: results of the

INTERPHONE international case�control study. .������* ������� 2011;5/:453�64.

33. Hardell L, Carlberg M. Mobile phones, cordless phones and the risk for brain tumours.

/���-�0���� 2009;5/:5�17.

34. Hardell L, Carlberg M, Mild KH. Use of cellular telephones and brain tumour risk in

urban and rural areas. 0��� ������������*��������������������� 2005;?4:390�4.

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Annexe 3 : Extraits de l'auto-questionnaire et du questionnaire

CERENAT

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1

LISTE DE VOS EMPLOIS

Veuillez indiquez la liste de tous vos emplois, en commençant par votre emploi le plus ancien.

N’oubliez pas d’inclure les périodes d’apprentissage, les stages et les périodes militaires.

Attention : Veuillez n’indiquez que les emplois que vous avez exercés en totalité pendant plus de 1 an

Vous pouvez indiquer jusqu’à 12 emplois.

Si vous avez exercé plus d’emplois, compléter sur papier blanc.

Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__|

194

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2

1

Emploi n°1 (emploi le plus ancien)

• Nom de l’entreprise :

• Quelle était l’adresse exacte de cette entreprise ?

Rue : - Code postal : |__||__||__||__||__|

Commune : - Département : - Pays :

• Quelle était l’activité principale de l’entreprise :

• Nommer de façon précise l’emploi que vous avez exercé (Exemple : artisan boulanger, ingénieur dans la mécanique automobile, commerçant

dans un magasin de vêtements *) :

• Année de début de cet emploi : |__||__||__||__| • Année de fin de cet emploi : |__||__||__||__|

• Combien de personnes travaillaient dans cette entreprise ? � Moins de 10 � Entre 10 et 50 � Entre 51 et 100

� Entre 101 et 500 � Plus de 500 � Ne sait pas

• Travailliez-vous : � A temps complet � A temps partiel, préciser : � Ne sait pas

• Etait-ce un travail : � De jour � De nuit � Alternance jour/nuit, préciser (2x8, 3x8 *) : � Ne sait pas

Emploi n°2

T.P. / T.S. : M./O. : P. : P.N.M. :

|__||__||__||__| NAF

|__||__||__||__| CITI

|__||__||__||__||__| CITP

Ne rien inscrire dans cette colonne

|__||__||__||__||__|

|__|

|__|

|__||__||__||__| PCS

|__||__||__||__|

|__|

|__||__||__||__|

0-Non 1-Oui 9- Non précisé |__|

|__||__|

195

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3

FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES DE L’UNIVERSITE DE CAEN - CALVADOS LABORATOIRE SANTE TRAVAIL ENVIRONNEMENT - UNIVERSITE BORDEAUX 2 - GIRONDE

FACULTE DE MEDECINE DE L’UNIVERSITE DE MONTPELLIER - HERAULT

ETUDE CERENAT

Questionnaire identification du sujet � Sexe 1- Masculin 2- Féminin |__|

� Quelle est votre date de naissance ? |__||__| / |__||__| / |__||__||__||__|

� Quelle est votre commune de naissance ? (en clair) |__||__||__||__||__|

Code INSEE

� Quel est votre département ou pays de naissance ? (en clair) |__||__|

� Quel est le niveau d’étude le plus élevé que vous ayez atteint (avec ou sans diplôme) ? (en clair) |__|

1- Pas de scolarité 5- Secondaire long général (lycée), menant au BAC

2- Primaire, menant au CEP 6- Secondaire long technique (lycée), menant au Brevet de Technicien

3- Secondaire technique (collège), menant au CAP 7- Supérieur court – Bac +2 (BTS, DEUG, DUT, *)

4- Secondaire général (collège), menant au brevet 8- Supérieur long – Bac +3 et plus

9- Non précisé

� Quelle est votre situation familiale actuelle ? 1- Marié(e) ou vivant en couple 2-Célibataire 3-Séparé(e) ou divorcé(e) 4-Veuf ou veuve 9- Non précisé |__|

196

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4

CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES

� Avez-vous déjà travaillé à proximité de machines électriques ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui, les citer :

1-|__||__| 2-|__||__| 3-|__||__| 4-|__||__| 5-|__||__| 6-|__||__| 7-|__||__| 8-|__||__| 9-|__||__| 10-|__||__|

o Dans votre vie professionnelle, avez-vous utilisé les machines électriques suivantes ? (Si oui les souligner et remplir le «Questionnaire 5 (ELF)» page 30)

� Du matériel de soudure ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� Des machines à rectifier, Cisailles, Cintreuses, Presses, Machines à roder, Machines à érosion électrique ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� Des fours à induction, fours à micro-ondes ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� Des machines électriques utilisées dans le secteur médical / paramédical (bistouri électrique, physiothérapie, appareils de diathermie ou

d’hyperthermie, magnétohydrodynamie, accélérateurs de particules, spectroscopie RMN à hauts champs et résonance paramagnétique

électronique) ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� Des machines industrielles utilisées : 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� pour le travail du bois (séchage, collage, traitement) ?

� dans l’industrie textile, papetière, plastique, céramique, du caoutchouc (séchage, durcissage, formage, moulage, *) ?

� dans le bâtiment/travaux public (accélération prise du béton, séchage carreaux plâtre *) ?

� dans l’industrie agro-alimentaire (déparasitage des céréales et autres produits agricoles *) ?

� dans l’industrie sidérurgique et le travail des métaux (fusion, affinage, purification, recuite, formage, traitement de surface ?

� dans l’industrie électronique (dégazage de certaines pièces, création de plasma pour le travail de certaines pièces, fusion) ?

� Avez-vous déjà travaillé sous des lignes électriques (basses, moyenne, haute tension) ou sous des lignes électriques de voies ferrées, de métros, de tramways ?

0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui remplir le «Questionnaire 5 (ELF)» page 30

� Avez-vous déjà travaillé à proximité d’un détecteur de métal (ex : aéroport), démagnétiseur (ex : bibliothèque), portique anti-vol ou d’un appareil de transmission

(ex : radar, stations de base, antennes relais, câbles hertziens * ) ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui : « Questionnaire 5 (ELF)» page 30

� Avez-vous déjà travaillé avec des matériaux radioactifs, à proximité de sources radioactives ou d’appareils émettant des rayonnements (matériel de radiologie,

appareils pour vérifier les soudures ) ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� Avez-vous déjà utilisé des appareils de mesure des rayonnements (dosimètres, compteur geiger, gamma caméra * ) 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

� Avez-vous déjà été présent sur un site nucléaire ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui à l’une de ces trois questions : « Questionnaire 6 (rayonnements ionisants) » page 31

197

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5

TELEPHONES PORTABLES

� Avez-vous déjà utilisé régulièrement un téléphone portable (au moins une fois par semaine pendant 6 mois ou plus) ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui, de quel côté de la tête, tenez-vous le plus souvent votre téléphone portable ? 1-droit 2- gauche 3-des 2 côtés 9-Non précisé |__|

« Questionnaire 7 (téléphones portables) » page 32

PRODUITS CHIMIQUES

� Dans votre vie professionnelle, avez-vous manipulé les produits suivants ?

0- Non 1- Oui 9- Non précisé N° d’emploi Autres n° d'emploi (en clair)

Essence (Si oui, de quel type) |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Pétrole |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Fuel |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Gas-oil |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Trichloréthylène |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Acétone |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

White spirit |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Térébenthine |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Benzène |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Choroforme |__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Autre diluants, détachants ou dégraissants |__|

Autre 1 (en clair) _______________________________________________|__||__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

Autre 2 (en clair) _______________________________________________|__||__| -1 -2 -3 -4 -5 -6 -7 -8 -9 -10 -11 -12

� Dans votre vie professionnelle, avez-vous manipulé des colles ou des résines ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui, quel(s) étai(en)t le ou les numéro(s) d’emploi*****..� -1 � -2 � -3 �-4 �-5 �-6 �-7 �-8 �-9 �-10 �-11 �-12

o Quel(s) étai(en)t le ou les type(s) de produits ? (en clair)

1-|__||__| 2-|__||__| 3-|__||__| 4-|__||__|

� Dans votre vie professionnelle, avez-vous manipulé des peintures, des vernis ou des laques ? 0-Non 1-Oui 9-Non précisé |__|

o Si oui, quel(s) étai(en)t le ou les numéro(s) d’emploi*****..� -1 � -2 � -3 �-4 �-5 �-6 �-7 �-8 �-9 �-10 �-11 �-12

o Quel(s) étai(en)t le ou les type(s) de produits ? (en clair)

o 1-|__||__| 2-|__||__| 3-|__||__| 4-|__||__|

198

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6

Questionnaire spécifique 5

(ELF)

Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__|

Emploi (cf. auto-questionnaire) En clair : En clair : En clair :

Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__|

Période d'utilisation : Année de début I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Année de fin I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Type de machine ou d’appareil électrique (four, presse, soudure,

machine à coudre, portique, détecteur de métal, lignes électriques

*)

En clair :

|__||__||__|

En clair :

|__||__||__|

En clair :

|__||__||__|

Puissance de la machine ? En clair : En clair : En clair :

|__||__||__| kW |__||__||__| kW |__||__||__| kW

Fréquence de la machine ? En clair : En clair : En clair :

|__||__||__| Hz |__||__||__| Hz |__||__||__| Hz

La machine fonctionnait-elle en courant ?

1-alternatif, 2-continu, 9-Non précisé |__| |__| |__|

Quelle était la distance entre vous et la machine ? En clair : En clair : En clair :

1-<10cm, 2-10-49cm, 3-50cm-1m, 4-1-1.5m, 5->1.5m 9-Non précisé |__| |__| |__|

Avec quelle fréquence l'utilisiez-vous ? En clair : En clair : En clair :

1-Tous les jours 2-Plusieurs fois/semaine |__| |__| |__|

3-Plusieurs fois/mois 4-Plus rarement

9-Non précisé

Le jour où vous l'utilisiez, était-ce ? En clair : En clair : En clair :

1-quelques minutes, 2-quelques heures, 9- Non précisé |__| |__| |__|

Précisions (en clair) Tâches réalisées en rapport avec la machine

Que faisiez-vous avec cette machine ?

- type d'appareil (induction, à l'arc *)

- type de matériaux

- tâches réalisées

- conditions de travail *

199

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7

Questionnaire spécifique 6

(Rayonnements ionisants)

Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__|

Si présent sur un site nucléaire

Emploi (cf. auto-questionnaire) En clair : En clair : En clair :

Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__|

Période d'utilisation : Année de début I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Année de fin I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Avec quelle fréquence ? |__| |__| |__|

1 : tous les jours 2 : 1 fois/semaine 3 : 1 fois/mois En clair : En clair : En clair :

4 : 1 fois/an 5 : moins d’1 fois/an 6 : variable 9 : nsp

Précisions : tâches réalisées, conditions de travail *

Si manipulation de matériaux radioactifs

Emploi (cf. auto-questionnaire) En clair : En clair : En clair :

Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__|

Période d'utilisation : Année de début I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Année de fin I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Avec quelle fréquence ? |__| |__| |__|

1 : tous les jours 2 : 1 fois/semaine 3 : 1 fois/mois En clair : En clair : En clair :

4 : 1 fois/an 5 : moins d’1 fois/an 6 : variable 9 : nsp

Lorsque vous les manipuliez, était-ce pour ? |__| |__| |__|

1 : quelques minutes 2 : quelques heures En clair : En clair : En clair :

3 : quelques jours 4 : variable 9 : ne sait pas

Si utilisation d'appareils émetteurs de rayons

Emploi (cf. auto-questionnaire) En clair : En clair : En clair :

Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__| Numéro : |__||__| |__||__| |__||__|

Période d'utilisation : Année de début I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Année de fin I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Avec quelle fréquence ? |__| |__| |__|

1 : tous les jours 2 : 1 fois/semaine 3 : 1 fois/mois En clair : En clair : En clair :

4 : 1 fois/an 5 : moins d’1 fois/an 6 : variable 9 : nsp

Lorsque vous les manipuliez, était-ce pour : |__| |__| |__|

1 : quelques minutes 2 : quelques heures En clair : En clair : En clair :

3 : quelques jours 4 : variable 9 : ne sait pas

Précisions : matériaux manipulés, tâches réalisées, conditions de

travail *

Précisions : Appareils utilisés, tâches réalisées, conditions de

travail *

200

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Questionnaire spécifique 7

(Téléphone Portable)

� Combien de téléphones portables avez-vous utilisé au cours de votre vie (téléphone personnel mais aussi téléphone utilisé régulièrement, comme

téléphone portable professionnel ou appartenant à quelqu’un d’autre) ? |__||__|

Remplir du plus ancien au plus récent

* Si le sujet vous signale un important changement d’utilisation alors qu’il n’a pas changé de téléphone (forfait, nombre ou durée des appels reçus ou donnés, etc.) pendant plus de 6 mois , veuillez remplir une nouvelle colonne.

Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__|

1 2 3 4 5

Quand avez-vous commencé à utiliser ce téléphone ? (année) I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I

Depuis quand ne l'utilisez-vous plus ? (année) I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I I__II__I/I__II__II__II__I

Année d'achat I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I I__II__II__II__I

Etiez-vous le seul à utiliser ce portable ? 0-Non, 1-Oui, 9-Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Si non, étiez-vous ? 1-Utilisateur principal, 2-50%, 3-<50%, 9-Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Etait-ce pour un usage ? 1-personnel, 2-professionnel, 3-les deux, 9-Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Marque et modèle En clair : En clair : En clair : En clair : En clair :

Type : 1-Analogique (1ere

génération), 2-GSM (2e génération), 3-UMTS (3

e génération), 9-nsp |__| |__| |__| |__| |__|

Antenne extérieure : 0-Non, 1-Oui, 9-Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Si oui, était-elle ? 1-rétractable, 2-non rétractable, 9-Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Si rétractable, utilisation extraite : |__| |__| |__| |__| |__|

1-jamais, 2-<50%, 3-50%, 4->50%, 5-toujours, 9-Non précisé

Opérateur En clair : En clair : En clair : En clair : En clair :

Appels donnés*

Aviez-vous : 1-une carte, 2-un forfait, 3-les deux, 9-Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Cartes

Nombre de cartes utilisées par an |__||__| |__||__| |__||__| |__||__| |__||__|

Coût de la carte ou durée |__||__| E |__||__|h|__||__|min |__||__| E |__||__|h|__||__|min |__||__| E |__||__|h|__||__|min |__||__| E |__||__|h|__||__|min |__||__| E |__||__|h|__||__|min

Durée totale des appels passés par : 1-jour, 2-semaine, 3-mois |__||__|h|__||__|min par |__| |__||__|h|__||__|min par |__| |__||__|h|__||__|min par |__| |__||__|h|__||__|min par |__| |__||__|h|__||__|min par |__|

Forfait

Durée du forfait |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min

Durée totale des appels passés par mois* |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min

*(durée du forfait +/- temps en plus / en moins)

Nb moyen d’appels passés par : 1-jour, 2-semaine, 3-mois |__||__| par |__| |__||__| par |__| |__||__| par |__| |__||__| par |__| |__||__| par |__|

Appels reçus*

Nb moyen d’appels reçus par : 1-jour, 2-semaine, 3-mois |__||__| par |__| |__||__| par |__| |__||__| par |__| |__||__| par |__| |__||__| par |__|

Durée moyenne des appels reçus (en minutes) |__||__||__| par appel |__||__||__| par appel |__||__||__| par appel |__||__||__| par appel |__||__||__| par appel

Durée moyenne de vos communications longues |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min |__||__|h|__||__|min

Utilisez-vous un kit piéton ou main-libre (haut parleur si téléphone à distance)

1-jamais, 2-<50%, 3-50%, 4- >50%, 5- toujours, 9- Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Utilisez-vous votre téléphone dans les trains, voitures, bus, etc *?

1-jamais, 2-<50%, 3-50%, 4- >50%, 5- toujours, 9- Non précisé |__| |__| |__| |__| |__|

Utilisez-vous votre téléphone ? |__| |__| |__| |__| |__|

1-en ville, 2-à la campagne, 3-les deux, 9-Non précisé

201

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Annexe 4 : Extraits de l'auto-questionnaire et du questionnaire

simplifiés CERENAT

202

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LISTE DES EMPLOIS

Indiquez la liste de tous les emplois en commençant par l’emploi le plus ancien.

Attention : Veuillez n’indiquez que les emplois exercés pendant plus de 1 an.

Vous pouvez indiquer jusqu’à 12 emplois.

S’il y a plus de 12 emplois, compléter sur papier blanc.

Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__| AQ - Proche

Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__| AQ - Proche

203

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2

Emploi n°1 (emploi le plus ancien)

• Nom de l’entreprise :

• Quelle était l’adresse de cette entreprise ?

Commune : - Département : - Pays :

• Quelle était l’activité principale de l’entreprise :

• Nommer de façon précise l’emploi exercé (Exemple : artisan boulanger, ingénieur dans la mécanique automobile, commerçant

dans un magasin de vêtements ') :

• Description des tâches exercées dans cet emploi :

• Année de début de cet emploi : |__||__||__||__|

• Année de fin de cet emploi : |__||__||__||__|

• Combien de personnes travaillaient dans cette entreprise ? � < 10 � Entre 10 et 50 � Entre 51 et 100 � Entre 101 et 500 � > 500 � Ne sait pas

• Travail : � A temps complet � A temps partiel, préciser : � Ne sait pas

Emploi n°2

• Nom de l’entreprise :

• Quelle était l’adresse de cette entreprise ?

Commune : - Département : - Pays :

• Quelle était l’activité principale de l’entreprise :

• Nommer de façon précise l’emploi exercé (Exemple : artisan boulanger, ingénieur dans la mécanique automobile, commerçant

dans un magasin de vêtements ') :

• Description des tâches exercées dans cet emploi :

• Année de début de cet emploi : |__||__||__||__| • Année de fin de cet emploi : |__||__||__||__|

• Combien de personnes travaillaient dans cette entreprise ? � < 10 � Entre 10 et 50 � Entre 51 et 100 � Entre 101 et 500 � > 500 � Ne sait pas

• Travail : � A temps complet � A temps partiel, préciser : � Ne sait pas

|__|

|__||__||__||__||__| CITP

|__||__||__||__| NAF

|__||__||__||__| CITI

Ne rien inscrire dans cette colonne

|__||__||__||__||__|

|__||__||__||__| PCS

|__||__||__||__|

|__||__||__||__|

|__|

|__||__||__||__| NAF

|__||__||__||__| CITI

|__||__||__||__||__|

|__||__||__||__| PCS

|__||__||__||__|

|__||__||__||__|

|__||__||__||__||__| CITP

|__||__|

|__||__|

|__|

|__| 204

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3

FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES DE L’UNIVERSITE DE CAEN – CALVADOS/MANCHE LABORATOIRE SANTE TRAVAIL ENVIRONNEMENT - UNIVERSITE BORDEAUX 2 – GIRONDE

FACULTE DE MEDECINE DE L’UNIVERSITE DE MONTPELLIER – HERAULT

ETUDE CERENAT QUESTIONNAIRE PROCHE

Identification du patient Numéro d’identification |__||__| / |__| / |__||__||__||__| Département Statut (0-1 -2) Numéro

Source de signalement (Code service - Code Médecin) |__||__||__||__||__|

Son nom marital : Son nom de jeune fille :

Ses prénoms : Son sexe : 1 – Masculin 2 – Féminin |__|

Quelle est (ou était) sa date de naissance ? |__||__| / |__||__| / |__||__||__||__|

� Quelle est (ou était) sa commune de naissance ? (en clair) : |__||__||__||__||__|

� Quel est (ou était) son département ou pays de naissance ? (en clair) : |__||__|

� Quel est (ou était) le niveau d’étude le plus élevé qu’il (elle) ait atteint (avec ou sans diplôme) ? (en clair) : |__|

1- Pas de scolarité 5- Secondaire long général (lycée), menant au BAC

2- Primaire, menant au CEP 6- Secondaire long technique (lycée), menant au Brevet de Technicien

3- Secondaire technique (collège), menant au CAP 7- Supérieur court – Bac +2 (BTS, DEUG, DUT, ')

4- Secondaire général (collège), menant au brevet 8- Supérieur long – Bac +3 et plus 9- Non précisé

Quelle est (ou était) sa situation familiale ? 1- Marié(e) ou vivant en couple 2-Célibataire 3-Séparé(e) ou divorcé(e) 4-Veuf ou veuve 9- Non précisé |__|

Identification du proche

Son nom : __________________________Son prénom : ___________________ ℡℡℡℡ : |__||__| / |__||__| /|__||__| / |__||__| /|__||__|/ Son adresse : ________________________________________________________________________________ Le lien entre le (la) patient (e) et l’enquêté (e) ? 1-Conjoint � 2-Frère/sœur � 3-Père/mère � 4-Enfant � 5-Autre Si oui, préciser : 9- Non précisé |__| Entretien (à compléter à la fin de l’entretien)

Lieu de l’entretien : 1- Domicile 2- Hôpital 3- Autre, préciser |__| Nom de l’enquêteur : |__|

Positionnement GPS (degré décimal) : ELEV |__|__|__|__| ft N/S |__| - |__|__|__|°|__|__|’|__|__|.|__|" W/E |__| - |__|__|__|°|__|__|’|__|__|.|__|" Date de l’entretien : |__||__| / |__||__| / |__||__||__||__| Heure de début : |__||__| h |__||__| min Heure de fin : |__||__| h |__||__| min

205

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4

LES CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES

� Dans sa vie professionnelle, avait-il (elle) utilisé les machines électriques suivantes ?

� du matériel de soudure ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� des machines à rectifier, cisailles, cintreuses, presses, machines à roder, machines à érosion électrique ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� des fours à induction, fours à micro-ondes ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� des machines électriques utilisées dans le secteur médical/paramédical (bistouri électrique, physiothérapie, appareils de diathermie ou

d’hyperthermie, magnétohydrodynamie, accélérateurs de particules, spectroscopie RMN à hauts champs et résonance paramagnétique

électronique) ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� des machines industrielles utilisées : 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� pour le travail du bois (séchage, collage, traitement) ?

� dans l’industrie textile, papetière, plastique, céramique, du caoutchouc (séchage, durcissage, formage, moulage, ') ?

� dans le bâtiment/travaux public (accélération prise du béton, séchage carreaux plâtre ') ?

� dans l’industrie agro-alimentaire (déparasitage des céréales et autres produits agricoles ') ?

� dans l’industrie sidérurgique et le travail des métaux (fusion, affinage, purification, recuite, formage, traitement de surface ?

� dans l’industrie électronique (dégazage de certaines pièces, création de plasma pour le travail de certaines pièces, fusion) ?

� Avait-il (elle) déjà travaillé sous des lignes électriques (basses, moyennes, haute tension) ou sous des lignes électriques de voies ferrées, de métros, de tramways ?

0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� Avait-il (elle) déjà travaillé à proximité d’un détecteur de métal (ex : aéroport), d’un démagnétiseur (ex : bibliothèque), d’un portique anti-vol ou d’un appareil de transmission

(ex : radar, stations de base, antennes relais, câbles hertziens') ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� Avait-il (elle) déjà travaillé avec des matériaux radioactifs, à proximité de sources radioactives ou d’appareils émettant des rayonnement (matériel de radiologie, appareils

pour vérifier les soudures) ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� Avait-il (elle) déjà utilisé des appareils de mesure des rayonnements (dosimètres, compteur Geiger, gamma caméra') 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� Avait-il (elle) déjà été présent sur un site nucléaire ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

206

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5

SON UTILISATION DU TELEPHONE PORTABLE

� Avait-il (elle) déjà utilisé régulièrement un téléphone portable (au moins une fois par semaine pendant 6 mois ou plus) ? 0- Non 1- Oui 9- Non précisé |__|

� Si oui, pendant combien d’années ? |__|__| années

� Si oui, quelle a été la première année d’utilisation ? |__|__|__|__|

En général, quelle était :

� La durée totale des appels passés par mois ? |__|__| h |__|__| min

� La durée totale des appels reçus par mois ? |__|__| h |__|__| min

207

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Annexe 5 : Fiche de synthèse 2011 : Tumeurs du système nerveux

central et téléphones portables

208

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 1

Date de la mise à jour 15/12/2011

Cette fiche de synthèse complète la fiche de 2010.

L’essentiel…

Depuis une quinzaine d'année, de nombreuses études cas-témoins ont été réalisées afin d'étudier la relation entre l'utilisation des téléphones portables et la survenue de tumeurs de la tête et du cou. Devant la rareté de la maladie et les difficultés à obtenir des résultats sur des populations restreintes, ces dernières années ont été consacrées à des études plus grandes envergure come l'étude Interphone ou à des revues de la littérature et des analyses de données regroupant plusieurs études (méta-analyses).

A ce jour, la synthèse de la littérature ne permet pas de mettre en évidence une augmentation du risque de tumeurs cérébrales ou des glandes salivaires avec l'utilisation des téléphones portables.

Si la plupart des études retrouvent des résultats globalement concordants, dans le sens d'une absence de risque, des incertitudes persistent devant les résultats divergents obtenus par l'équipe d'Hardell, sans différence méthodologique notoire. Des études d'Hardell semble se dégager une tendance à l'augmentation des gliomes et des neurinomes de l'acoustique, pour des durées d'utilisation de plus de 10 ans, parfois plus marquée du coté de l'utilisation du téléphone ou avec les téléphones analogiques. Ces résultats ne sont cependant pas confirmés lors des méta-analyses.

Cette divergence met en avant les nombreuses difficultés méthodologiques rencontrées par toutes ces études, notamment pour la mesure rétrospective de l'exposition, la définition et la standardisation des indicateurs pertinents et le manque de recul pour étudier des tumeurs à développement très lent.

Généralités sur les tumeurs

� Tumeurs de la tête et du cou

Parmi les tumeurs étudiées, on distingue les tumeurs du système nerveux central (SNC) et les tumeurs des glandes salivaires, principalement de la parotide.

Il existe plusieurs types histologiques de tumeurs du SNC primitives en fonction du type de cellules qui prolifèrent de manière anormale. Parmi les tumeurs malignes, de croissance rapide, avec extension à distance (métastase) et risque de récidive après ablation, les gliomes sont les plus fréquentes et représentent 45% des tumeurs cérébrales. Ce groupe de tumeurs comprend les astrocytomes de haut grade (ou glioblastome) ou de bas grade, les épendymomes, les médulloblastomes, les oligodendrogliomes. A l'inverse, les tumeurs bénignes, de croissance lente et progressive, ne s’étendent pas aux autres parties de l’organisme et ne récidivent pas après ablation. Les deux plus fréquentes, sont les

méningiomes (15%) et les neurinomes de

l’acoustique (7%).

Les tumeurs du SNC peuvent se localiser dans les différentes zones anatomiques (ou lobes) du cerveau représentées sur la figure ci-contre.

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� Contexte

Le nombre d’utilisateurs de la téléphonie mobile atteint aujourd’hui plus de 3 milliards à travers le monde. Le rôle potentiel que pourraient avoir les téléphones portables (TP) sur la promotion des tumeurs du Système Nerveux Central est depuis quelques années au cœur de nombreuses polémiques. En effet, au cours des dernières décennies, une augmentation progressive de l’incidence des tumeurs cérébrales a été observée dans la majeure partie des pays industrialisés (1-3). Cet accroissement pourrait s’expliquer en partie par l’amélioration de du recensement des tumeurs, des techniques diagnostiques, de l’accès aux soins et du vieillissement des populations. Cependant on ne peut exclure que cette élévation soit également liée à la modification des facteurs de risque, qu’ils soient individuels (facteurs génétiques, infections virales), professionnels ou environnementaux (exposition aux pesticides, solvants, métaux, composants nitrosés ou champs électromagnétiques) (4). Ainsi, du fait de la position des téléphones portables lors d’une communication, des ondes de radiofréquences (RF) sont émises à proximité du cerveau, et l’hypothèse d’un lien avec les tumeurs cérébrales a alors été suggérée. Cependant, compte-tenu de l’apparition récente de cette technologie, peu d’études épidémiologiques ont été réalisées avec des sujets exposés à long terme.

� Etudes épidémiologiques Les études d’observation étudiant l’association entre téléphone cellulaire et risque de tumeurs cérébrales publiées sont de deux types - étude de cohorte : comparant l’incidence des

tumeurs dans deux groupes : sujets exposés au téléphone mobile versus sujets non exposés. Elles sont très rares du fait de la difficulté de mise en place.

- étude cas-témoins : comparant un groupe de sujets atteints d’une tumeur (cas) à un groupe de sujets non malades (témoins) quant à leur exposition antérieure au téléphone mobile. Il s’agit d’études rétrospectives et sont les plus fréquentes.

L'association entre l'exposition (utilisation du TP) et la survenue d'une tumeur est mesurée par un Odds

Ratio (OR), rapport de la cote d'exposition chez les cas sur celle des témoins. - Si l'OR est égal à 1, la cote d'exposition est la même chez les cas et les témoins, il n'y a pas d'association entre TP et tumeur. - Si l'OR est supérieur à 1, les cas sont plus fréquemment exposés et le TP est un facteur de

risque potentiel. Ainsi un OR de 1,6 signifie que les personnes

exposées ont 60% de risque supplémentaire d'avoir

une tumeur.

- Si l'OR est inférieur à 1, le TP est un facteur

protecteur potentiel. Ainsi un OR de 0,8 signifie que les personnes

exposées ont 20% de risque en moins d'avoir une

tumeur.

Chaque mesure étant soumise aux fluctuations d'échantillonnage, on calcule toujours un intervalle

de confiance à 95% (IC 95%) qui donne les valeurs entre lesquelles l'OR est compris avec moins de 5% de chance de se tromper. Si l'IC 95% comprend 1,

l'OR est potentiellement égal à 1 et le résultat n'est alors pas significatif. Causalité Il est important de noter qu'une exposition peut

être statistiquement associée à la survenue d'une tumeur si on la retrouve plus fréquemment chez les cas que chez les témoins sans présager du fait que

cette exposition est la cause de la tumeur

Depuis la fiche 2010 traitant de ce sujet, les études épidémiologiques réalisées ont été peu nombreuses. Il s'agissait principalement de mises à jour de données. Ceci peut s'expliquer entre autre par les difficultés des études de faible effectif à montrer une association entre les téléphones portables et les tumeurs cérébrales et probablement du fait de la réalisation de l'étude internationale Interphone, menée dans 13 pays, de plus grande envergure. Par ailleurs, plusieurs études de tendance de l'incidence des tumeurs du SNC ont été publiées.

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Etudes épidémiologiques De nombreuses études épidémiologiques ont été conduites ces quinze dernières années étudiant la relation entre les tumeurs cérébrales et l'utilisation du téléphone portable. Parmi elles, se retrouvent les premières études réalisées entre autre aux Etats-Unis, puis un nombre important de travaux ont été publiés par l'équipe suédoise d'Hardell et enfin par le groupe Interphone. Glossaire

Incidence : Nombre de nouveaux cas d’une maladie ou d’un problème de santé apparus pendant une période de temps (souvent l’année) au sein d’une population.

SIR : Standardized Incidence Ratio Ratio des nouveaux cas observés sur les nouveaux cas attendus en tenant compte des caractéristiques de la population

Méta-analyse : Analyse regroupant les données de plusieurs études, sélectionnées selon des critères communs, et permettant d'obtenir une mesure d'association globale sur un effectif important.

Facteurs de confusion : Facteur lié à la fois à l’exposition (ici, stations de base ou émetteur radio/TV) et à la maladie (cancers, symptômes subjectifs). Un facteur de confusion peut déformer la réalité d’une association entre l’exposition et la maladie.

Signification statistique : Une association entre l’exposition et la maladie observée sur un échantillon est dite statistiquement significative (de façon abrégée, significative), si on juge qu’elle résulte de l’existence d’une association réelle dans la population source et non pas du aux fluctuations d’échantillonnage. Le jugement de signification repose sur la mise en œuvre de tests statistiques.

Premières études américaines, danoises et finlandaises

Muscat 2000 (5) En 1994-1998, une première étude cas-témoins a été réalisée, multicentrique regroupant 5 centres médicaux américains. Les 469 cas étaient des patients ayant eu un diagnostic de tumeur cérébrale depuis moins d’un an. Les 422 témoins étaient des patients admis dans les mêmes hôpitaux que les cas pour d’autres pathologies, de même âge, sexe, ethnie et admis le même mois. Les informations (type de téléphone, durée d’utilisation, côté d’utilisation, exposition professionnelle) ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire standardisé en face-à-face par un professionnel de santé. L'utilisation

régulière du téléphone portable (définie par la souscription à un opérateur) n'était pas associée à la présence d'une tumeur cérébrale (OR=0,9 ; IC95% [0,6-1,2]). Le risque de tumeur n’était pas significativement associé à la durée mensuelle d’utilisation (2,5 heures par mois chez les cas vs. 2,2 heures chez les témoins), ni au nombre moyen d’années d’utilisation (2,8 ans chez les cas vs. 2,7 ans chez les témoins). Les effectifs importants et le délai entre le diagnostic et l'interrogation des patients sont ici des points forts de cette étude. On pouvait cependant envisager un biais de sélection, 18% des cas ayant été exclus pour cause de décès ou de sévérité de la maladie et un biais dans le recueil

de l'information, les proches ayant répondu pour 21% des cas. Une sous-étude (6), menée plus spécifiquement sur les neurinomes de l'acoustique en 1997-1999 incluant 90 cas de neurinomes et 86 témoins ne

retrouvait pas non plus d'association significative entre la fréquence ou la durée d’utilisation des TP et la survenue de cette tumeur. Il faut noter que pour ces deux études, le taux d'utilisation régulière du téléphone portable se situait entre 14% et 27% Inskip 2001 (7) Une autre étude cas-témoins multicentrique fut réalisée aux Etats-Unis en 1994-1998. Les 782 cas étaient des patients hospitalisés entre 1994 et 1998 dans 3 hôpitaux américains pour une tumeur cérébrale (489 gliomes, 197 méningiomes et 96 neurinomes de l'acoustique). Les 799 témoins étaient des patients admis dans les mêmes hôpitaux que les cas pour des pathologies non cancéreuses, de même âge, sexe, ethnie et distance entre l’hôpital et leur lieu de résidence. Les données d’exposition ont été recueillies à l’aide d’un interrogatoire en face à face par des infirmières. Aucune association

significative entre l’utilisation des TP et le risque

de tumeur cérébrale n'avait été mise en évidence (OR=0,9 ; IC95% [0,7-1,1]) de façon globale ni par

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type de tumeur spécifique. Aucune relation dose effet n'était remarquée et les résultats restaient non significatifs dans les groupes ayant une forte utilisation du téléphone (>100h cumulées ou >1h/j). Le coté d'utilisation ne modifiait pas ces résultats. Cette étude présentait l'avantage d'un effectif important et d'un interrogatoire standardisé. Elle présentait cependant l'inconvénient d'avoir recruté des témoins hospitaliers, pas nécessairement représentatifs de la population générale. Auvinen 2002 (8) En 1996, une étude cas-témoins en population générale a été menée en Finlande. Les cas correspondaient à l’ensemble des tumeurs cérébrales et salivaires diagnostiquées en Finlande en 1996 (registre des cancers), soit 398 tumeurs cérébrales (198 gliomes, 129 méningiomes et 72 autres) et 34 tumeurs des glandes salivaires. Les 1986 témoins, sélectionnés à partir de registres de population finlandais, ont été appariés sur l’âge et le sexe. L’exposition aux TP a été mesurée grâce aux données fournies par les deux opérateurs de téléphonie mobile (abonnements personnels). La fréquence d’exposition aux téléphones mobiles était de 13% pour les cas de tumeurs cérébrales, 12% pour les cas de tumeurs des glandes salivaires et 11% pour les témoins. Cette étude ne retrouvait

pas d'association significative pour l'ensemble des tumeurs cérébrales avec l'utilisation du TP (OR =

1,3 ; IC95%[0,9-1,8]). Le risque de gliome était

augmenté, avec l’utilisation des téléphones analogiques (OR = 2,1 ; IC95%[1,3-3,4]), avec une augmentation du risque croissant avec le nombre d’années d’utilisation. Aucune association

significative n’a été mise en évidence entre l’usage d’un TP et les tumeurs des glandes

salivaires (OR=1,3 ; IC 95%[0,4-4,7]). Le point fort de cette étude était la prise en compte de facteurs de confusion : lieu de résidence (urbain ou non), statut socio-économique et expositions professionnelles aux champs électromagnétiques. Warren 2003 (Neurinome de l'acoustique) (9) Il s'agit d'une étude cas-témoins réalisée dans un centre médical aux Etats-Unis. Les cas étaient des sujets présentant soit des tumeurs du nerf facial (TNF) soit des neurinomes de l'acoustique (NA) diagnostiqués entre 1995 et 2000. Les témoins, de même âge, sexe et race, ont été sélectionnés dans le même centre médical. Au total, 18 cas de TNF, 51 cas de NA et 141 témoins ont été interrogés par téléphone à l'aide d'un questionnaire standardisé. Différents facteurs d'exposition ont été recueillis : antécédents médicaux, familiaux, profession, utilisation régulière d'un TP (nombre d'appel par semaine, durée moyenne de ces appels, nombre de

minutes par jour, etc.). Au total, seuls 2 cas de TNF, 11 cas de NA et 31 témoins ont rapporté une utilisation régulière (plus d'un appel par semaine) du TP. Aucune association significative entre

l'utilisation de TP et le risque de survenue de TNF ou de NA n'avait été mise en évidence. Ceci peut cependant s'expliquer par le manque de puissance de cette étude, les effectifs étant faibles et l'exposition trop rare, ce qui rend cette étude peu informative. Johansen 2001 (10), Schüz 2006 (11) et 2011 (12),

Frei 2011 (13). Cette étude (10) a collecté les données les plus anciennes au sujet des TP et de la survenue de tumeurs du SNC. Il s'agissait d'une étude de

cohorte rétrospective portant sur 420 095 utilisateurs de téléphone mobile (identifiés grâce aux listes d'abonnés de deux compagnies téléphoniques danoises) entre 1982 et 1995 au Danemark. Pour ces personnes, les cas de cancer étaient recensés grâce aux données du registre national des cancers, depuis la souscription jusqu'au 31 /12/1996. Au

total 154 tumeurs du SNC ont été observées

(contre 161 attendues), ce qui correspondait à une diminution du risque non significative par rapport à la population générale avec un SIR (Standardized Incidence Ratio) égal à 0,95 ; IC 95% [0,81-1,12]. Les risques n'étaient pas modifiés selon la durée d'utilisation du TP, ni le type d'appareil utilisé (analogique ou digital). Cette étude présentait l'avantage d'être une étude de cohorte, mesurant la survenue des tumeurs après l'exposition aux TP, et ce sur une population de taille importante. Cependant, de nombreuses limites sont à considérer. Tout d'abord l'existence d'un biais de sélection du au fait que 200 507 abonnés danois n'ont pas été inclus dans l'étude pour manque d'informations individuelles disponibles auprès de l'opérateur. Il pouvait s'agir des sujets les plus gros utilisateurs de téléphonie mobile (abonnement professionnel). De plus, les données d'exposition fournies par les compagnies d'opérateurs ne reflétaient pas forcément l'exposition individuelle, le souscripteur n'étant pas forcément le seul utilisateur du téléphone. Enfin, l'inconvénient majeur de cette étude résidait dans le temps de suivi. Pour 70 % des sujets, le temps de suivi était en moyenne de 1,5 ans ce qui ne permettait probablement pas d'étudier un effet potentiel de l'exposition sur le développement d'une tumeur cérébrale, qui peut être très long. Une actualisation des données au 21/12/2002 a été publiée en 2006 (11). Au total 580 tumeurs du SNC ont été recensées dans la cohorte pour 600 attendues (SIR=0,97 IC 95% [0,67-1,09])

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Deux actualisations des données ont été publiées en 2011. Ces nouvelles analyses portaient sur un sous ensemble de la cohorte, n'incluant que les sujets pour lesquels des données socio-économiques étaient disponibles. Pour cela, la cohorte initiale a été croisée avec une autre cohorte, CANULI, étudiant inégalités sociales et cancers depuis 1990. L'incidence de survenue des tumeurs du SNC chez les utilisateurs de TP était comparée à celle des non utilisateurs. Les analyses étaient stratifiées sur le sexe et ajustées sur l'âge, la période, le niveau d'éducation et les revenus. La première sous-étude (12) a permis d'obtenir des données de suivi de 1982 à 2006 pour 2,8 millions de personnes, afin d'étudier la survenue de neurinomes de l'acoustique après une utilisation du TP supérieure à 11 ans. L'analyse a été restreinte aux hommes pour des raisons d'effectif. L'incidence des neurinomes chez les utilisateurs de plus de 11 ans était comparable à celle des non utilisateurs et des utilisateurs de moins de 11 ans (ratio=0,87 ; IC95% [0,52-1,46]). Les neurinomes étaient aussi fréquents du coté droit que du coté gauche. Dans la seconde sous-étude (13), 358 403 utilisateurs de TP entre 1987 et 1995 ont été inclus,

suivis de 1990 à 2007. Les résultats ne montraient pas d'augmentation de l'incidence des tumeurs du SNC chez les utilisateurs de TP comparés aux non utilisateurs, avec des ratios d'incidence de 1,02; IC95% [0,94-1,10] pour les hommes et 1,02 ; IC95% [0,86-1,22] pour les femmes. Pour les sujets ayant souscrit un abonnement depuis plus de 13 ans, les résultats étaient similaires et aucune tendance n'était retrouvée selon la durée d'utilisation. L'analyse par type histologique ne retrouvait pas non plus d'augmentation de l'incidence. Pour les utilisateurs depuis plus de 10 ans, les ratios étaient pour les gliomes de 1,04 ; IC95% [0,85-1,26] pour les hommes et 1,04 ; IC95% [0,56-1,95] pour les femmes et pour les méningiomes de 0,90 ; IC95% [0,57-1,42] et 0,93 ; IC95% [0,46-1,87] respectivement. Enfin, aucune augmentation d'incidence n'était notée selon la localisation, y compris pour le lobe temporal, le plus exposé. Les limites de ces deux études étaient les mêmes que précédemment. Elles avaient l'avantage de disposer d'un long suivi et d'ajuster les résultats sur des facteurs socio-économiques.

Etudes suédoises du Groupe d'Hardell En parallèle, plusieurs études ont été réalisées par l’équipe suédoise d’Hardell. Il s’agissait d’études cas-témoins menées en population générale en Suède. Les cas étaient des sujets vivants présentant une tumeur du SNC maligne ou bénigne signalée par les registres régionaux de cancer. Les témoins, de même âge, sexe et région de résidence que les cas ont été tirés au sort dans le registre national de population. L’utilisation du TP ainsi que du téléphone sans fil avec base fixe (DECT, Digital Enhanced Cordless Telephone) était recueillie grâce à un auto-questionnaire envoyé aux participants, complété par un entretien téléphonique, si besoin. Le recueil et codage des données était réalisé en insu du statut de cas ou de témoin. Les sujets utilisant un kit mains libres ou un TP depuis moins d’un an étaient considérés comme non exposés. Trois études ont ainsi été réalisées sur trois périodes d’inclusion distinctes : 1994-1996, 1997-juin 2000 puis juillet 2000-2003. De nombreuses publications rapportent les résultats de ces études, résultats globaux, par type de tumeur ou encore regroupant les différentes périodes d’inclusion (14-25). Les résultats des différentes analyses sont présentés dans le tableau en annexe.

La première étude, réalisée en 1994-1996 ne

retrouvait pas d'augmentation des tumeurs du

SNC en rapport avec l'utilisation des TP, OR=1,0 IC 95% [0,7-1,4], quel qu'en soit le modèle. Concernant les tumeurs malignes, il ressortait des deux études suivantes une augmentation du risque

d'astrocytome de haut grade, avec les TP

analogiques (OR=1,3 IC 95% [1,0-1,7]), et digitaux (OR=1,3 IC 95% [1,0-1,6]). Cette association se retrouvait principalement pour une durée d'utilisation supérieure à 10 ans pour les téléphones analogiques et supérieure à 5 ans pour les téléphones digitaux. Un effet du coté d'utilisation n'était pas systématiquement retrouvé. Concernant les tumeurs bénignes, aucune

association entre la survenue d'un méningiome

et l'utilisation des TP n'a pu être mise en évidence par ces trois études. Enfin, une augmentation des neurinomes de

l'acoustique a été retrouvée avec l'utilisation des TP analogiques (OR=1,5 IC 95% [1,2-1,8]). L'augmentation du risque paraissait liée à la durée d'utilisation ainsi qu'à l'utilisation ipsilatérale du téléphone, dans la deuxième étude et dans l'analyse globale 1997-2003.

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Ces trois études présentaient de nombreux avantages : � A cette période, aucune étude de cette taille

n'avait été réalisée. En regroupant les deux dernières études, l'analyse portait sur 2159 cas et 2162 témoins.

� L'inclusion des cas grâce aux registres régionaux de cancers permettait en principe une bonne exhaustivité et donc une bonne représentativité des cas de tumeur du SNC ainsi qu'un diagnostic fiable.

� La sélection des témoins sur un registre de population permettait de la même manière une bonne représentativité de la population.

� Le recueil des données a été réalisé en insu du statut cas/témoins.

Cependant il existait des limites méthodologiques : � L'existence d'un biais de sélection induit par

l'exclusion des sujets décédés. De fait, les sujets les plus graves n'ont pas été inclus dans les différentes études.

� Les auteurs n’approchaient la dose d’exposition que par la durée : le nombre d’appels peut aussi intervenir puisque c’est au début d’un appel que la puissance est maximale.

� Comme dans la plupart des études réalisées sur les téléphones mobiles, les autres facteurs de risques potentiels des tumeurs cérébrales n'ont pas été pris en compte (radiations, solvants, pesticides, autres champs électromagnétiques..)

� Enfin, devant le nombre important d'analyses effectuées à partir de ces 3 études, la probabilité de mettre en évidence une association due au hasard n'était pas négligeable.

En conclusion, les résultats vont dans le sens

d’un excès de tumeurs lié à l’usage du TP de

type analogique (qui est le plus ancien et donc signifie une exposition plus longue). Toutefois, plusieurs points soulèvent des questions (cf paragraphe "Limites des études"), et ne permettent pas d’affirmer une relation de cause à effet. Des résultats complémentaires ont été apportés pour ces études. Afin d'étudier l'hypothèse selon laquelle les niveaux de puissance des téléphones mobiles seraient plus élevés à la campagne qu'en ville en raison de la faible densité des stations de base (nombre de stations de base au km²), six zones ont été définies en fonction de la densité de population.(20). Une augmentation du risque de tumeurs a été

mise en évidence chez les gens vivant en milieu rural et utilisant un téléphone digital (OR=1.4 IC 95% [0,98 - 2,0], ce risque augmentant pour une latence supérieure à 5 ans (OR=3,2 IC 95% [1,2 - 8,4]). Les auteurs ont observé que ces associations étaient encore plus marquées pour les tumeurs cérébrales malignes. Cependant, il faut remarquer que le lieu de résidence n'est pas forcément le lieu d'utilisation du téléphone mobile. Par ailleurs les analyses présentées dans cette étude portaient sur un petit nombre de sujet. L'analyse par classe d'âge ne permettait pas de retrouver une classe d'âge plus à risque, aucune association n'étant retrouvée dans aucun groupe (19).

Interphone Cette étude Cas-Témoins de grande envergure a été initiée dans 13 pays en 1999. Les inclusions ont été comprises entre 2000 et 2004, les résultats finaux concernant les gliomes et les méningiomes ont été publiés en mai 2010 (26) et ceux concernant les neurinomes de l'acoustique en août 2011 (27). Une fiche de synthèse spécifique traite de cette étude (mise à jour 2010), des méthodes ainsi que des résultats.

Les résultats globaux de cette étude ne permettaient pas de conclure à une augmentation du risque de

méningiome, OR=0,79 [0,68 – 0,91], de gliome, OR=0,81 [0,70 – 0,94], ni de neurinome, OR=0,85 [0,69 – 1,04] avec l'utilisation régulière des téléphones portables. L'association mise en évidence était en faveur d'un effet protecteur de l'utilisation régulière du téléphone portable. Ce résultat semble néanmoins

difficile à interpréter. Les analyses prenant en compte les autres indicateurs étudiés (durée d'utilisation, durée cumulée des appels et nombre cumulé des appels) donnaient des résultats similaires. Seules une utilisation intensive du téléphone (temps cumulé important sur une période courte) semblait augmenter le risque de gliome du coté exposé au téléphone, avec une prédominance des tumeurs temporales, et un temps cumulé important sur une période longue (plus de 10 ans) semblait augmenter le risque de neurinome du coté exposé au téléphone. Ces deux associations doivent être interprétées avec précaution du fait de biais de mesure de l'exposition chez les utilisateurs intensifs.

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Ainsi, dans cette étude, l'utilisation au long cours des téléphones portables ne semblait pas associée à la survenue de tumeurs cérébrales mais plutôt l'utilisation importante quotidienne. Deux sous-analyses ont été publiées en 2001. La première (28) avait pour objectif d'étudier l'association entre les tumeurs du SNC et une estimation de la dose de radiofréquences reçue, à partir des données de 5 pays de l'étude Interphone (Australie, Canada, France, Israël et Nouvelle-Zélande). Les cas de l'étude Interphone disposant d'une imagerie précise et de données détaillées sur les TP on été inclus (n=1229) ainsi que leurs témoins (n=3673). Un algorithme a permis d'estimer la dose d'énergie spécifique cumulée (CSE, en joules/kg) absorbée par une zone du cerveau en fonction du type de téléphone, des bandes de fréquence, du débit d'absorption spécifique, de la latéralité d'utilisation du téléphone, de l'utilisation d'un kit main libre et de la durée des appels. La CSE totale (TCSE) était la somme des CSE des différents téléphones utilisés. Enfin, le centre de la tumeur a été localisé grâce à l'analyse de l'imagerie par des neuroradiologues, plus ou moins assistés par ordinateur. L'analyse par quintiles de la TCSE ne montrait pas

d'association avec les tumeurs du SNC, ni en terme de tendance ni avec l'exposition la plus élevée (OR=1,35 IC 95% [0,96-1,90] pour les gliomes et OR=0,90 IC 95% [0,66-1,24] pour les méningiomes). Une augmentation du risque était retrouvée pour les sujets exposés depuis plus de 7 ans pour la plus forte exposition, OR=1,91 ; IC 95% [1,05-3,47] pour les gliomes et OR=2,01 IC 95% [1,03-3,93] pour les méningiomes, avec une tendance pour les autres quintiles. Une seconde sous-étude d'Interphone (29) s'est intéressée à la localisation des tumeurs pour 7 pays de l'étude. La distance entre la tumeur et la source d'exposition était calculée à partir de l'imagerie par des neuroradiologues et comparée en fonction de l'exposition au TP. L'étude concluait que la distance entre la tumeur et la source

potentielle d'exposition due au TP (≤ 5cm vs. > 5cm) n'était pas associée à l'utilisation régulière du téléphone portable ni aux autres indicateurs (durée d'utilisation et durée cumulée des appels). En effet, les résultats, non significatifs, trouvaient une distance plus faible chez les non utilisateurs de TP.

Etudes chez les enfants Aydin 2011 (30) L'étude CEPHALO (30), est une étude cas-témoins multicentrique dans 4 pays, le Danemark, la Suède, la

Norvège et la Suisse étudiant la relation entre l'utilisation du téléphone portable et les tumeurs cérébrales chez les enfants et adolescents de 7 à 19 ans. Les cas de tumeurs diagnostiquées entre 2004 et 2008, déclarées par les registres de cancer ou les services cliniques, ont été inclus. Pour chaque cas, deux témoins ont été tirés au sort, de même sexe, âge et lieu de résidence. Le recueil des données d'exposition a été effectué par des enquêteurs formés, en face à face, dans les 5 ans suivant le diagnostic. Au total, 352 cas de tumeurs et 646 témoins ont été inclus dans l'analyse (taux de participation 83 % et 71 % respectivement). L'utilisation régulière d'un TP, définie par au moins un appel par semaine durant 6 mois était déclarée par 194 cas et 329 témoins. L'analyse ne retrouvait pas d'association entre l'utilisation régulière

du TP et la présence d'une tumeur du SNC : OR=1,36; IC95% [0,92-2,02]. Aucune association n'était retrouvée avec les autres indicateurs, qu'il s'agisse de la durée depuis le début d'utilisation d'un TP (OR=1,26; IC95% [0,70-2,28] pour une utilisation >5 ans), de la durée cumulée d'appels et du nombre d'appels. Les analyses ne mettaient pas en évidence de risque supplémentaire avec une utilisation du TP du coté de la tumeur ou pour les tumeurs temporales, frontales et cérébelleuses, localisations les plus exposées. Pour 35 % des sujets, les données des opérateurs mobiles ont pu être obtenues. Lors de cette sous-analyse, la

souscription d'un abonnement depuis plus de 2,8 ans était associée à une augmentation du risque (OR=2,15; IC95% [1,07-4,29]) mais aucun des 3 autres indicateurs ne montrait d'augmentation du risque. La comparaison des indicateurs déclarés et obtenus par les opérateurs montrait une surestimation de la consommation téléphonique déclarée, identique chez les cas et les témoins, n'entrainant pas de biais différentiel dans cette étude. Enfin, l'observation des courbes d'incidence des tumeurs du SNC depuis 1990 ne montrait pas

d'augmentation de ces tumeurs. Les auteurs concluent que leurs résultats ne mettent pas en évidence d'augmentation du risque de tumeurs du SNC avec l'utilisation du TP, en dehors d'une augmentation liée à la durée de souscription avec les données des opérateurs. Par ailleurs, les analyses relatives au coté d'utilisation du TP et à la localisation de la tumeur ne sont pas en faveur d'une relation causale entre l'exposition aux radiations par les TP et la survenue d'une tumeur.

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Revues et méta-analyses Ces dernières années, plusieurs revues de la littérature ont été réalisées au sujet des tumeurs du SNC et des TP. Cependant il est important de noter que la plupart des revues traitent des mêmes études et que certains résultats retrouvés dans différentes publications ne signifient pas des résultats nouveaux et donc la confirmation de résultats.

Ahlbom 2009 (31)

Une première revue avait été effectuée par cette même équipe en 2004 (32), ne mettant pas en évidence de relation entre l'exposition aux radiofréquences et des effets néfastes sur la santé. Afin de mettre à jour les données de la littérature cette nouvelle revue a pris en compte la plupart des études traitant de l'association entre TP et tumeurs de la tête et du cou (gliome, méningiome, neurinome de l'acoustique et tumeurs de la parotide). Une méta-analyse a ainsi pu être réalisée, prenant en compte toutes les données des différentes études afin d'estimer une mesure d'association globale. Les études prises en compte, décrites précédemment, étaient (en fonction des tumeurs), celles de Muscat, Inskip, Hardell, Auvinen et les différentes publications relatives à Interphone.

� Gliomes Deux études parmi les 14 trouvaient un risque augmenté de gliome après une courte exposition, Auvinen et Hardell. La méta-analyse ne retrouvait

pas d'association entre l'utilisation du TP et la survenue de gliome avec un OR=1,0 IC 95% [0,8-1,2] compris entre 1,0 IC 95% [0,9-1,1] pour une utilisation de moins de 5 ans et 1,1 IC 95% [0,8-1,4] pour une utilisation de plus de 10 ans.

� Méningiomes En dehors de l'étude d'Hardell, aucune association n'était retrouvée parmi les 14 études. La méta-

analyse ne mettait pas non plus en évidence d'association avec un OR=0,9 IC 95% [0,8-1,0] allant de 0,8 IC 95% [0,7-0,9] pour une utilisation courte à 1,2 IC 95% [0,7-2,2] pour plus de 10 ans.

� Neurinome de l'acoustique De même que précédemment, seules les études d'Hardell mettaient en évidence une association avec l'utilisation des TP (digitaux et analogiques dans l'analyse sans ajustement), résultat non confirmé

par la méta-analyse : OR=1,0 IC 95% [0,8-1,4], compris entre 1,0 IC 95% [0,7-1,4] et 1,4 IC 95% [0,7-2,5].

� Tumeurs des glandes salivaires Aucune association n'avait été mise en évidence par les 5 études, ce que retrouve l'analyse globale OR=0,9 IC 95% [0,8-1,1].

En conclusion, cette méta-analyse ne suggère pas

d'association entre les tumeurs du SNC et des glandes salivaires et l'utilisation du TP. Cependant, des incertitudes persistent devant la diversité des résultats. En effet, les résultats systématiquement contradictoires entre les études d'Hardell et les autres peuvent paraitre difficiles à expliquer la méthodologie ne différant pas de façon notoire. Cet article soulève de nombreuses questions méthodologiques concernant les études cas-témoins réalisées ces dernières années que nous détaillons par la suite (cf paragraphe "Limites des études"). Hardell 2009 (33)

Entre 2007 et 2009, trois revues de la littérature ont été publiées par l'équipe d'Hardell, dont deux méta-analyses. La publication de 2009, qui actualisait les deux autres publications (34, 35), prenait en compte les études d'Inskip, d'Auvinen, d'Hardell, et les différents résultats par pays d'Interphone. Les résultats de la méta-analyse de montraient pas d'augmentation des tumeurs du SNC avec l'utilisation globale des téléphones portables, qu'il s'agisse des gliomes (OR=1,0 IC 95% [0,9-1,1]), des méningiomes (OR=0,9 IC 95% [0,8-0,9]), du neurinome de l'acoustique (OR=1,0 IC 95% 0,8-1,1]) ou des tumeurs des glandes salivaires (OR=0,8 IC 95% [0,5-1,4]).

En revanche, pour des expositions supérieures à 10

ans la méta-analyse mettait en évidence une augmentation globale du risque de gliome (OR=1,3

IC 95% [1,1-1,6]), du coté ipsilatéral (OR=1,9 IC 95% [1,4-2,4]) et des neurinomes uniquement du coté

ipsilatéral (OR=1,6 IC 95% [1,1-2,4]). En 2009, une méta-analyse menée par Khurana (36) pour des expositions de plus de 10 ans, retrouvait des résultats similaires à la méta-analyse publiée par Hardell la même année. Ces résultats n'apportent cependant pas d'informations supplémentaires, les articles pris en compte étant les mêmes mais en omettant certains. Les méta-analyses plus anciennes ne sont pas présentées ici étant donné qu'elles portent sur les mêmes articles mais sur un plus faible nombre (37)

Enfin plusieurs revues de la littérature ont été publiées, commentant les études précédentes (37-42)

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Limites des études cas-témoins réalisées

� Biais de sélection. Tout d'abord, le taux de participation des différentes études est assez variable selon les études, et il est difficile d'émettre des hypothèses quant à l'exposition plus ou moins importante des personnes refusant de participer. La population des différentes études n'est donc pas nécessairement représentative de la population générale. Une étude effectuée dans le cadre d'Interphone auprès des non répondants évaluait à 10% la sous-estimation possible de l'association (43). Par ailleurs, lors de l'inclusion, certaines études n'incluent pas les patients décédés, ce qui exclut d'office les cas les plus graves. Si les cas les plus graves étaient les plus exposés, l'association retrouvée serait alors systématiquement sous-estimée.

� Erreur de mesure et biais d'information,. La plupart de ces études reposent sur la déclaration des participants et exposent ainsi au biais de mémorisation. Très peu d'études ont pu faire appel aux opérateurs mobiles. Des études de validation des questionnaires ont permis de montrer une surestimation de la durée des appels pour les grands utilisateurs et une sous-estimation par les utilisateurs moins assidus (44, 45). Une mauvaise classification des expositions est à envisager induisant un biais et une diminution de l'association mesurée. De plus, dans certaines études, les proches ont été interrogés lorsque le patient ne pouvait répondre, induisant nécessairement une imprécision dans l'estimation de l'exposition. La participation des opérateurs mobile pourrait apporter des informations objectives sur les appels passés mais ne comblerait pas le manque d'informations concernant les appels reçus La prise en compte du coté d'utilisation du téléphone reste aussi discutable. Pour les témoins, le coté considéré comme celui de la tumeur, semblable au cas auquel il est associé, est arbitraire. Par ailleurs, des erreurs de déclarations sont là encore possibles. Notamment pour les neurinomes de l'acoustique, dont un des symptômes est la perte d'audition, il est difficile de savoir si le coté déclaré est celui utilisé avant les symptômes ou suite à une adaptation.

� Difficultés de mesure de l'exposition En dehors de toute erreur de mesure, l'évaluation de l'exposition demeure encore difficile. Les indicateurs les plus retrouvés sont l'ancienneté de l'utilisation, le nombre d'appels, le temps cumulé des appels mais ils sont difficiles à interpréter du fait de leur diversité et du manque de référentiel. Dans la plupart des études, les catégories sont définies en fonctions des déciles, ce qui n'a pas nécessairement de pertinence en termes d'exposition et de risque. La dosimétrie individuelle resterait le moyen le plus fiable de mesurer une exposition, ce qui n'est pas possible dans une étude rétrospective comme une étude cas-témoin.

� Pris en compte des autres facteurs de risque On peut constater que dans la plupart des études concernant le lien entre TP et tumeur cérébrale, les facteurs de risque potentiels ne sont pas pris en compte, (exposition professionnelle aux CEM basse fréquence, expositions environnementales, autres expositions aux radiofréquences…). L'équipe d'Hardell évoque entre autre le rôle potentiel des téléphones sans fil (DECT) dans la survenue de tumeurs du SNC du fait d'une utilisation importante. Cependant si chaque type de téléphone est étudié de façon indépendante dans leurs études, il n'est jamais étudié le rôle du TP en tenant compte de l'exposition par le DECT.

� Manque de recul Enfin, le problème majeur de ces études est encore actuellement le manque de recul. La plupart des tumeurs du SNC se développent lentement et les études ayant 10 ans de recul sont encore peu nombreuses ou disposent d'un effectif limité.

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Etudes de l'incidence des tumeurs du SNC Deltour 2009 (2)

Une première étude publiée en 2009 s'intéressait à l'évolution de l'incidence des tumeurs du SNC (gliomes et méningiomes) chez les adultes entre 1974 et 2003 en Finlande, Norvège, Suède et Danemark à partir des données des registres de cancer nationaux et des registres nationaux de population. Les résultats montraient que l'incidence standardisée sur l'âge était stable, en diminution ou en augmentation progressive débutée avant l'apparition des TP. Pour les gliomes, on observait une augmentation lente et régulière de l'incidence chez les hommes depuis 1974 (+0,5% /an [+0,2 ; +0,8]), avec une diminution chez les 20-39 ans depuis 1988 (-1,1% /an [-1,9 ; -0,3]). L'incidence était stable depuis 1974 chez les femmes (+0,2% /an [-0,1 ; +0,5]). Pour les méningiomes, une augmentation lente de l'incidence était observée chez les hommes depuis 1974 (+0,8% /an [+0,4 ; +1,3]), ainsi qu'une augmentation régulière chez les femmes depuis 1990 (+3,8 /an [+3,2 ; +4,4]). Aucun changement n'était noté depuis 1998, période durant laquelle un effet des TP pourrait être observé avec un recul de 5 à 10 ans. De Vocht 11 (46)

Dans une étude de 2011, De Vocht présente les tendances de l'incidence des tumeurs du SNC de 1998 à 2007 en Angleterre. Les données, issues des registres de cancer, on été présentées en fonction du sexe, de l'âge et de la localisation de la tumeur. Aucune évolution n'était observée entre 1998 et 2007, selon le sexe (p=0,2 pour les hommes et p=0,6 pour les femmes) et l'âge. Une augmentation était observée pour les tumeurs temporales chez les hommes (0,04 nouveaux cas/100 000 pers/an) et chez les femmes (0,02 nouveaux cas100 000 pers /an) ainsi que pour le lobe frontal chez les hommes (0,04 nouveaux cas/100 000 pers /an). En revanche, une diminution était observée pour les tumeurs du lobe pariétal et du cervelet chez les hommes. Cette étude présente l'avantage d'avoir suffisamment de recul par rapport au début des TP. Une des limites est l'absence de présentation des résultats selon le type histologique. Inskip 2011 (47)

Une autre étude récente, présente les tendances temporelles de 1977 à 2006 des taux d'incidence des tumeurs du SNC aux Etats-Unis, en utilisant les données recueillies par le programme de Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER). L'analyse de la période 1977-1991, durant laquelle des progrès diagnostics ont été effectués (IRM entre autre) montrait une augmentation de l'incidence chez les sujets de moins de 30 ans et les plus de 65 ans. Pour la période 1992-2006, durant laquelle les TP ont connu une diffusion importante, les tendances étaient stables ou en baisse à l'exception de la tranche d'âge 20-29 ans. Parmi les 20-29 ans,

une tendance à la hausse statistiquement significative était retrouvée pour cette période chez les femmes mais pas chez les hommes. L'analyse des types histologiques montrait que cette augmentation concernait les

tumeurs du lobe frontal, sans augmentation apparente pour les tumeurs du lobe temporal, pariétal, ou du cervelet, qui seraient plus fortement exposés aux radiofréquences des TP. Cette étude présente l'intérêt de se baser sur des données valides, issues du programme de surveillance des cancers. La limite de cette étude est l'absence de données concernant les tumeurs bénignes. Lehrer 11 (48)

Enfin, une étude américaine a étudié la relation entre l'évolution de l'incidence des tumeurs cérébrales aux Etats-Unis et l'évolution des souscriptions d'abonnement aux TP de 2000 à 2004. Elle retrouvait une corrélation significative (r=0,950, p<10-3). Cette étude, qui va à l'encontre des résultats précédents, présentait cependant des limites. Elle ne précisait pas si un décalage dans le temps était pris en compte entre l'augmentation des souscriptions et des tumeurs, par ailleurs les courbes d'évolution ne sont pas données. De plus, toutes les tumeurs étaient considérées de la même façon sans tenir compte du type histologique. Enfin, il n'est pas évoqué ici que l'augmentation de l'incidence puisse être due à des améliorations diagnostiques. Les

études précédentes montrant une augmentation régulière de l'incidence avant même l'utilisation des TP,

le fait que l'incidence et l'utilisation du TP augmentent de façon similaire sur cette courte période ne peut permettre de conclure à un lien entre les deux si aucun changement d'incidence n'est constaté avant et après l'apparition des TP.

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Rapports et recommandations En 2008, une actualisation des recommandations du SCENIHR ( Scientific Committee on Emerging and Newly Identified Health Risks) a été effectuée (49). Le SCENIHR concluait à l'absence d'évidence d'une augmentation du risque de tumeurs du SNC pour des expositions de moins de 10 ans ainsi que pour celles de plus de 10 ans, malgré des résultats hétérogènes, à l'exception du neurinome de l'acoustique pour le quel un risque est plus régulièrement suggéré. Les recommandations portaient sur la réalisation d'études de cohortes, l'amélioration de la méthodologie et la mesure individuelle de l'exposition par des dosimètres En 2009, une mise à jour du Rapport d'expertise collective sur les Radiofréquences de 2005 a été publiée par l'Afsset (50). Concernant les tumeurs du SNC, le rapport concluait à l'absence de preuve à ce jour de l'augmentation du risque de tumeur intracrânienne liée à l'utilisation régulière du téléphone mobile. Certains résultats suggèrent la possibilité d'une augmentation du risque de gliomes pour une utilisation d'une durée supérieure à 10 ans mais d'autres s'emblent indiquer une diminution du risque de méningiome. Toujours en 2009, l'OPECST (Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques) a rendu publique son rapport intitulé "Incidences éventuelles sur la santé de la téléphonie mobile" (51). De la synthèse ressortait qu'en l’état actuel des connaissances scientifiques, les liens entre téléphonie mobile et tumeurs cérébrales suggéraient l’absence d’effet avéré, en cas d’usage du téléphone mobile pour une durée inférieure à 10 ans et qu'au-delà de cette durée, les données disponibles ne permettaient pas encore de formuler un diagnostic avec certitude du fait de divergences entre les études. Enfin, le 31 mai 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé, les champs de radiofréquences électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes pour l'humain (groupe 2B). (http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2011/pdfs/pr208_F.pdf , consulté le 5 décembre 2011)

Etudes en cours Cohorte COSMOS (www.ukcosmos.org) (52) Cette étude de cohorte a été débutée en 2010 dans 5 pays : Royaume-Uni, Danemark, Suède, Finlande et Pays-Bas. Elle a pour objectif d'étudier les effets à long terme du téléphone portable sur les céphalées et troubles du sommeil, les tumeurs bénignes et malignes, les maladies neurologiques et cérébrovasculaires. Au total, 250 000 utilisateurs de téléphone portable seront suivis durant 20 à 30 ans. MOBI-KIDS (www.mbkds.net/) Cette étude internationale, dont le protocole est similaire à celui de l'étude Interphone, menée dans 13 pays différents, a pour objectif d'étudier l'association possible entre la survenue de tumeur cérébrale et l'utilisation des nouveaux outils de communication (dont le téléphone portable) et d'autres expositions environnementales chez des jeunes de 10 à 24 ans. Elle a été lancée officiellement le 1er mars 2009 pour un début d'inclusion en 2010 et va durer 5 ans ; elle inclura près de 2 000 jeunes atteints de tumeur cérébrale et un nombre équivalent de témoins. .

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Annexes Tableau1 : Synthèse des principaux résultats des différentes études publiées par Hardell and al.

Ref Années d'étude

Etude C/T

Tumeurs étudiées

Effectifs Résultats

(14) 1994-1996 1 TSNC Cas : 209 Témoins : 425

- Pas d'association entre les TSNC et l'utilisation du TP : OR=1,0 [0,7-1,4] - TP analogique : OR=0,9 [0,6-1,4] - TP digital : OR=1 [0,6-1,6] - Pas d'effet dose, pas d'association selon le coté d'utilisation

(16) 1997-2000 2 TSNC Cas : 1429 Témoins : 1470

- Association entre TSNC et utilisation de TP analogiques : OR=1,3 [1,0-1,6] - plus importante si utilisation >10 ans (OR=1,6 [1,1-2,5] ) - plus importante pour une utilisation ipsilatérale (OR=1,7 [1,2-2,3] )

- Pas d'association avec les TP digitaux : OR=1,0[0,9-1,3] - Pas d'association avec les DECT : OR=1,1[0,9-1,3]

(17) 1997-2000 2 TSNC malignes

Cas : 588 Témoins : 581

- Pas d'association entre TSNC malignes et TP de façon globale TP analogique : OR=1,1[0,8-1,6] ; TP digital et DECT : OR=1,1 [0,9-1,5]

- Association entre TNSC malignes et utilisation ipsilatérale du TP TP analogique : OR=1,9 [1,2-3,0] ; TP digital : OR=1,6[1,1-2,4], DECT : OR=1,5 [1,0-2,2]

- Pas de relation dose effet en fonction du temps d'appel ou de l'ancienneté

(18) 1997-2000 2 TSNC Cas : 1429 Témoins : 1470

- Tumeurs malignes : Reprend les résultats de l'article précédent - Pas d'association entre TSNC malignes et TP de façon globale - Association entre TNSC malignes et utilisation ipsilatérale du TP - Pas d'association retrouvée par type de tumeur

- Association entre TNSC bénignes et utilisation de TP analogiques : OR=1,4 [1,0-1,9] TP digital et DECT OR=0,9 [0,7-1,2]

- Pas d'association selon l'utilisation ispsi/controlatérale - Pas d'association entre méningiome et utilisation du TP - Association spécifique entre neurinome de l'acoustique et TP analogique OR=4,4 [2,1-9,2];

utilisation ipsilatérale : OR=4,2 [1,6-11,0]

215

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 15

Ref Années

d'étude

Etude

C/T

Tumeurs

étudiées

Effectifs Résultats

(21) 2000-2003 3 TSNC bénignes

Cas : 413 Témoins : 692 (305 méningiomes 84 neurinomes 24 autres)

Association entre les neurinomes et les TP analogiques.

Analyse brute - Association entre neurinome et TP : TP analogique OR=4,2[1,8-10,0] TP digital : OR=2,0 [1,1-3,8], augmentant avec la durée appel cumulée - Association entre méningiome et TP analogique uniquement pour une utilisation >10 ans - Pas d'effet coté clair

Analyse ajustée a - Association entre neurinome et TP analogique : OR=2,1 [1,1-3,8]

(23) 2000-2003 3 TSNC malignes

Cas : 317 Témoins : 692 (204 astrocytomes HG, 44 astrocytomes BG, 69 autres tumeurs)

- Association entre astrocytomes de haut grade et TP TP analogiques : OR=3,6 [1,9-6,5], TP digitaux : OR=2,2 [1,4-3,3] et DECT : OR=2,4 [1,5-3,7] - Augmentation du risque avec le temps cumulé des appels et avec la durée d'utilisation - Pas d'effet du coté d'utilisation - Pas de différence selon la localisation cérébrale

(22) 1997-2003 2+3 TSNC bénignes

Cas : 1254 Témoins : 2162 (916 méningiomes, 243 neurinomes, 96 autres tumeurs)

Association entre neurinomes et TP analogiques.

Analyse brute - Association entre neurinome et tous les types de TP TP analogique : OR 2,9 [2,0-4,3] TP digital : OR=1,5 [1,1-2,1] DECT : OR= 1,5 [1,04-2,0] - Augmentation du risque avec la durée d'utilisation - Augmentation du risque avec une utilisation ipsilatérale (sauf TP analogique)

Analyse ajustée a - Association entre neurinome et TP analogique uniquement : OR 1,5 [1,2-1,8]

(24) 1997-2003 2+3 TSNC malignes

Cas : 905 Témoins : 2162

Association entre astrocytome de haut grade et les TP

Analyse brute Association entre les astrocytomes de haut grade et tous les types de TP - TP analogique : OR 1,7[1,3-2,3] TP digital : OR=1,5[1,2-1,9] DECT : OR=1,5 [1,1-1,9] - Association si utilisation >10 ans pour le TP analogique et >5 ans pour les TP digital et DECT - Association pour une utilisation ipsilatérale quel que soit le type de TP

Analyse ajustéea Association entre astrocytomes de haut grade et TP analogique : OR=1,3[1,0-1,7] et TP digital OR=1,3 [1,0-1,6]

a : analyse ajustée sur le sexe, l'âge, l'index socio-économique et l'année de diagnostic

216

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Annexe 6 : Tableau de synthèse des études Cas-témoins :

Tumeurs du système nerveux central et téléphones portables

217

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ETUDE GLIOMES / T NEUROEPITHELIALES

Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Muscat et al.,

2000]

USA 1994-1998 Adultes 18-80 ans Utilisation TP C 14% T 18%

C : 469 T : 422 Participation C 82% T 90%

Type histologique

Astrocytomes T. Neuroépitéliomales

TP O/N TP O/N

0,8 (0,5-1,2) 2,1 (0,9-4,7)

[Inskip et al.,

2001]

USA 1994-1998 Adultes Proxy 16% Utilisation TP C 18% T 22%

C: 489 T : 799 Participation C 80% T 86%

Population totale

TP O/N usage régulier Durée/j Années d'utilisation Durée cumulée

0,8 (0,6-1,2) OR<1 OR<1 OR<1

Coté Ispi et controlatéral TP O/N usage régulier OR<1 Localisation Frontal, temporal, occipital

Parietal TP O/N usage régulier OR<1

OR>1 NS [Auvinen et al.,

2002]

Finlande 1996 Adultes 20-69 ans Utilisation TP C 13% T 11%

Tot TSNC C : 398 T : 1986

Population totale

TP O/N 1,5 (1,0-2,4)

Durée d'utilisation

Total Analogique

Tendance Tendance

1,2 (1,0-1,4)/an 1,2 (1,1-1,5) /an

Type de téléphone

Analogique Digital

TP O/N TP O/N

2,1 (1,3-3,4) OR=1 NS

[Hardell et al.,

2006b]

Suède 1997-2000 2000-2003 Adultes 20-80 ans Hardell 2 et 3 poolées

Astrocytomes de bas

grade

C : 124 Participation C 88% T 89%

Durée d'utilisation

1-5 ans analogique/digital 5-10 ans analogique/digital >10 ans analogique/digital

TP O/N; Durée cum >85h/64h TP O/N; Durée cum >85h/64h TP O/N; Durée cum >85h/64h

OR>1 NS OR>1 NS OR>1 NS

Coté Ipsilatéral analogique Ipsilatéral digital Controlatéral

TP O/N TP O/N TP O/N

OR>1 NS 1,9 (1,02-3,5) OR>1 NS

218

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Hardell et al.,

2006b]

Suède 1997-2000 2000-2003 Adultes 20-80 ans Hardell 2 et 3 poolées Astrocytomes de

haut grade

C : 539

Population totale

TP O/N 1,4 (1,1-1,7)

Durée utilisation

1-5 ans analogique 1-5 ans digital

5-10 ans analogique 5-10 ans digital

>10 ans analogique

>10 ans digital

TP O/N; Durée cum >85h TP O/N; Durée cum >64h TP O/N; Durée cum >85h

TP O/N Durée cum >64h

TP O/N

Durée cum > 85h

TP O/N

Durée cum >64h

OR>1 NS OR>1 NS 1,4 (1,0-1,9)

OR>1 NS 2,2 (1,6-3,1) 2,9 (1,9-4,4) 2,7 (1,8-4,2) 3,7 (2,3-5,9) 3,8 (1,8-8,1) 3,8 (1,8-8,1)

Coté Ipsilatéral Analogique Ipsilatéral Digital Controlatéral

TP O/N TP O/N TP O/N

2,4 (1,6-3,6) 2,3 (1,7-3,1) OR >1 NS

Type de téléphone

Analogique Digital

TP O/N Durée cum >85h TP O/N durée cum ≤64h

durée cum >64h

1,7 (1,3-2,3) 2,2 (1,5-3,2) 1,5 (1,2-1,9) 1,4 (1,04-1,8)

1,7 (1,3-2,3)

219

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Hardell et al.,

2006b]

Suède 1997-2000 2000-2003 Adultes 20-80 ans Hardell 2 et 3 poolées T malignes

C : 905 T : 2162

Population totale

TP O/N Durée cumulée ≤1000h Durée cumulée 1000-2000h

Durée cumulée >2000h

1,3 (1,1-1,5) OR>1 NS 1,6 (1,1-2,2)

2,4 (1,7-3,4)

Durée utilisation

1-5 ans 5-10 ans Analogique 5-10 ans Digital >10 ans Analogique >10 ans Digital

TP ON durée TP ON durée cumulée TP ON durée cum ≤64h durée cum >64h TP ON Durée cum ≤85h Durée cum >85h TP ON durée cum >64h

OR>1 NS OR>1 NS OR>1 NS OR>1 et <1 NS 1,7 (1,2-2,2)

OR>1 NS 1,9 (1,3-2,8) 2,4 (1,6-3,4) OR>1 NS 3,0 (2,0-4,5) 2,8 (1,4-5,7)

2,8 (1,4-5,7)

Coté Ipsilatéral Ipsilatéral Ipsilatéral Digital Controlatéral

TP O/N TP O/N TP O/N

2,1 (1,5-2,9) 1,8 (1,4-2,4) OR >1 NS

Type de téléphone

Analogique Digital

TP ON

Durée cumulée ≤1000h

Durée cumulée 1000-2000h

Durée cumulée >2000h Durée cumulée ≤85h Durée cumulée >85h TP ON

Durée cumulée ≤1000h

Durée cumulée 1000-2000h

Durée cumulée >2000h Durée cumulée ≤64h Durée cumulée >64h

1,5 (1,1-1,9) 1,3 (1,0-1,7)

3,0 (1,1-1,7)

5,9 (2,5-14) OR>1 NS 1,7 (1,3-2,4) 1,3 (1,1-1,6) 1,3 (1,03-1,6)

1,8 (1,02-3,1)

3,7 (1,7-7,7) OR>1 NS 1,4 (1,1-1,8)

220

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Interphone,

2010]

13 pays 2000-2004 Adultes 30-59 ans Utilisation TP C 62% T 64%

C : 2708 T : 2972 Participation C 64% T 53%

Population totale

TP O/N Début utilisation 1-2 / 2-4 / 5-9 ans Début utilisation >=10ans Durée cumulée D1-9 sf D3 Durée cumulée D3 Durée cumulée D10 >1640h Nombre cumulé 10 déciles

0,81 (0,70-0,94) OR<1 S OR<1 NS OR<1 (dont cnts S) OR>1 NS 1,40 (1,03-1,89) OR<1 (dont cnts S)

Durée utilisation

1-4 ans 5-9 ans >= 10 ans

Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée C5 >1640h Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée C5 >1640h Durée cumulée C1 C5 Durée cumulée C2 C3 C4

OR<1 3,77 (1,25-11,4) OR <1 OR >1 NS OR >1 NS OR <1 NS

Coté Ipsilatéral Controlatéral

TP O/N Début utilisation 1-2 / 2-4 / 5-9 ans Début utilisation ≥ 10 ans Nombre cumulé C1-C3 Nombre cumulé C4-C5 Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée C5>1640h TP O/N Début utilisation Nombre cumulé Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée >1640h

0,84 (0,69-1,04) OR<1 , OR>1 NS OR<1 OR>1 NS OR<1 1,96 (1,22-3,16) 0,67 (0,52-0,87) OR<1 OR<1 OR<1 OR>1 NS

221

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

Interphone

(suite)

Loc Lobe temporal Lobes parietal et frontal

TP O/N, Début utilisation, Nombre cumulé Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée D10 >1640h 4 indicateurs

OR<1 C5 OR>1 NS OR<1 C5 OR>1 NS OR<1 C5 OR>1 NS OR<1 NS 1,87(1,09-3,22) OR<1 (qq OR>1 NS)

Type de téléphone

Analogique Digital

TP O/N Durée cumulée C1 Durée cumulée C2-C4 Durée cumulée >1640h TP O/N Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée >1640h

1,00 (0,83-1,21) OR>1 NS OR<1 1,95 (1,08-3,54) 0,76 (0,66-0,88) OR<1 OR>1 NS

Analyse avec ref=C1

Début utilisation 2-4 ans Début utilisation 5-9 ans Début utilisation >=10 ans Durée cumulée C2 Durée cumulée C3-C9 Durée cumulée >1640h Nombre cumulé C2 C3 Nombre cumulé C4-C10

1,68 (1,16-2,41) 1,54 (1,06-2,22) 2,18 (1,43-3,31) OR<1 OR>1 NS 1,82 (1,15-2,89) OR<1 OR>1 NS

222

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ETUDE MENINGIOMES

Auteur Pays

Population

Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Inskip et

al., 2001]

USA 1994-1998 Adultes Proxy 8% Utilisation TP C 18% T 22%

C : 197 T : 799 Participation C 80% T 86%

Population totale

TP O/N sans définition TP usage reg - Durée/j - Années d'util - Durée cumulée

0,8 (0,5-1,2) 0,8 (0,4-1,3) OR<1 OR<1 OR<1 qq OR>1 NS sans tendance

Coté TP O/N usage régulier OR<1 [Auvinen et

al., 2002]

Finlande 1996 Adultes 20-69 ans Utilisation TP C 13% T 11%

Tot TSNC C : 398 T : 1986

Population totale

TP O/N 1,1 (0,5-2,4)

Type de téléphone

Analogique Digital

TP O/N TP O/N

>1 NS <1

[Hardell et

al., 2006a]

Suède 1997-2000 2000-2003 Adultes 20-80 ans Hardell 2 et 3 poolées T. Bénigne

C : 916 Participation C 88% T 89%

Population totale

TP O/N Durée cumulée (TP+ss fil)

1,0 (0,91,3) OR>1 NS

Durée utilisation

1-5 ans 5-10 ans >10 ans

TP O/N analogique/digital durée analogique/digital TP O/N analogique/digital durée analogique/digital TP O/N analogique/digital durée analogique/digital

OR>1 NS OR>1 NS OR>1 NS OR>1 NS OR>1 NS OR>1 NS

Coté Ipsilatéral Controlatéral

TP O/N Analogique TP O/N Digital TP O/N analogique/digital

OR>1 NS 1,4 (1,01-1,8) OR >1 NS

Type de téléphone

Analogique Digital

TP O/N Durée cumulée TP O/N Durée cumulée≤500/500-1000/1000h Durée cumulée >85h

OR>1 NS OR>1 NS >1 NS OR >1, =1, <1 NS OR>1 NS

223

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Interphone,

2010]

13 pays 2000-2004 Adultes 30-59 ans Utilisation TP C 52% T 56%

C : 2409 T : 2662 Participation C 78% T 53%

Population totale

TP O/N Début utilisation 1 ans Début utilisation 2-4 et 5-9 Début utilisation >=10 Durée cumulée D1-9 Durée cumulée D10 >1640h Nombre cumulé 10 déciles

0,79 (0,68-0,91) OR<1 OR<1 S OR<1 OR<1 (dont ctns S) 1,15 (0,81-1,62) OR<1 (dont ctns S)

Durée utilisation

1-4 ans 5-9 ans >= 10 ans

Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée C5>1640h Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée C5>1640h Durée cumulée C1 et C4 Durée cumulée C2 C3 C5

OR<1 4,80 (1,49-15,4) OR<1 OR >1 NS OR>1 NS OR<1

Coté Ipsilatéral Controlatéral

TP O/N Début utilisation Durée cumulée C1-C3 Durée cumulée C4 C5 Nombre cumulé C1-C3 Nombre cumulé C4 C5 TP O/N Début utilisation Durée cumulée Nombre cumulé

0,86 (0,69-1,08) OR<1 OR<1 OR>1 NS OR<1 OR>1 NS 0,59 (0,46-0,76) OR<1 OR<1 OR<1

Loc Lobe temporal Lobes pariétal et frontal

TP O/N Début utilisation Durée cumulée Nombre cumulé TP O/N Début utilisation Durée cumulée Nombre cumulé

OR<1 OR<1 OR<1 OR<1 OR<1 OR<1 OR<1 (C5 OR>1 NS) OR<1

224

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

Interphone

(suite) Type de

téléphone Analogique Digital

TP O/N Durée cumulée TP O/N Durée cumulée C1-C4 Durée cumulée C5 >1640h

0,81 (0,65-1,03) OR<1 0,79 (0,68-0,92) OR<1 1,84 (1,17-2,88)

Analyse avec ref=C1

Début utilisation Durée cumulée D2-D9 Durée cumulée D10 Nombre cumulé

OR<1 OR<1 OR>1 NS OR<1

225

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ETUDE NEURINOMES

Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Muscat et

al., 2002]

USA 1997-1999 Adultes 18-80 ans Utilisation TP C 20% T 27%

C : 90 T: 86

Population totale

Durée d'utilisation 1-2 ans Durée d'utilisation 3-6 ans Nbr heures/mois Durée cumulée

OR<1 OR>1 NS OR<1 OR<1

Coté Asso Coté droit/gauche RR<1 [Inskip et

al., 2001]

Inskip USA 1994-1998 Adultes Proxy 3% Utilisation TP C 18% T 22%

C : 96 T: 799 Participation C 80% T 86%

Population totale

TP O/N sans définition TP usage régulier Durée/j C1-2/C3-4 Années d'utilisation Durée cumulée C1 et C4 Durée cumulée C2 et C3

0,8 (0,5-1,4) 1,0 (0,5-1,9) OR>1 NS / OR<1 OR>1 NS OR<1 OR>1 NS

Coté TP O/N usage régulier OR<1

226

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Hardell et

al., 2006a]

Suède 1997-2000 2000-2003 Adultes 20-80 ans Hardell 2 et 3 poolées T bénignes Participation gloable C 88% / T 89%

C : 243 Participation C 88% T 89%

Population totale

TP O/N Durée cumulée C1-C2 Durée cumulée >1000h

1,5 (1,1-2,0) OR>1 NS 2,2 (1,4-3,4)

Durée utilisation

1-5 ans analogique 1-5 ans digital 5-10 ans analogique

5-10 ans digital >10 ans analogique

>10 ans digital

TP O/N durée cumulée ≤85h

durée cumulée >85h TP O/N Durée cumulée ≤ 64h Durée cumulée >64h TP O/N durée cumulée ≤85h

durée cumulée >85h TP O/N Durée cumulée ≤ 64h Durée cumulée >64h TP O/N durée cumulée ≤85h

durée cumulée >85h TP O/N Durée cumulée

2,3 (1,2-4,1) 2,1 (1,03-4,2)

3,8 (1,3-11) 1,4 (1,01-2,1) 1,6 (1,1-2,4) OR>1 NS 3,4 (2,1-5,5) 2,5 (1,3-4,9)

3,8 (2,1-7,1) 1,8 (1,1-3,0) OR<1 2,4 (1,3-4,4) 3,1 (1,7-5,7) 3,6 (1,4-9,2)

3,1 (1,5-6,4) OR<1 OR<1

Coté Ipsilatéral analogique Ipsilatéral digital Controlatéral analogique Ipsilatéral digital

TP O/N TP O/N TP O/N TP O/N

3,0 (1,9-5,0) 1,7 (1,1-2,6) 2,4 (1,4-4,2) OR>1 NS

Type de téléphone

Analogique Digital

TP O/N Durée cumulée 1-500h

Durée cumulée 500-1000h

Durée cumulée >1000h Durée cumulée ≤85h

Durée cumulée >85h TP O/N Durée cumulée C1 C2 Durée cumulée >1000h Durée cumulée ≤64h Durée cumulée >64h

2,9 (2,0-4,3) 2,8 (1,8-4,2)

3,3 (1,3-8,0)

5,1 (1,9-14) 2,5 (1,6-4,0)

3,6 (2,2-5,8) 1,5 (1,1-2,1) OR>1 NS 3,1 (1,5-6,4) 1,5 (1,0-2,2) OR>1 NS

227

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

[Interphone,

2011]

13 pays 2000-2004 Adultes 30-59 ans

C : 1105 T : 2145 Participation C 82% T 53%

Population totale

TP O/N Début d'utilisation Durée cumulée D1-D9 Durée cumulée D10 >1640h Nombre cumulé

0,85 (0,69-1,04) OR<1 OR<1 OR>1 NS OR<1 ou >1 NS

Durée utilisation

Court terme 1-4 ans tous cotés et ipsilatéra controlatéral Moyen terme 5-9 ans Tous cotés et ipsilatéral

controlatéral Long terme >10ans Tous cotés

ipsilatéral controlatéral

Durée cumulée Durée cumulée Durée cumulée D1-D9 Durée cumulée D10 >1640h Durée cumulée Durée cumulée D1-D9 Durée cumulée D10 >1640h Durée cumulée D10 >1640h Durée cumulée

OR<1 OR<1 et >1 NS OR<1 OR>1 NS OR<1 NS OR<1 1,93 (1,10-3,38) 3,74 (1,58-8,83) OR<1

Coté Ipsilatéral Controlatéral

TP O/N Début d'utilisation <10 ans Début d'utilisation >10 ans Durée cumulée D1-D9 Durée cumulée D10 >1640h Nombre cumulé D1-D9 Nombre cumulé D10 TP O/N Début d'utilisation Durée cumulée Nombre cumulé

0,77 (0,59-1,02) OR<1 OR>1 NS OR<1 2,33 (1,23-4,40) OR<1 OR>1 NS OR<1 OR<1 OR<1 OR<1 qq OR>1 NS

228

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Auteur Pays

Population Effectifs Stratification Indicateur Résultat

Interphone

(suite)

Censure à 5 ans

ipsilatéral

TP O/N Début d'utilisation Durée cumulée D1-D9 Durée cumulée D10 >1640h Nombre cumulé D1, D3-D10 Nombre cumulé D2 durée cumulée D10 >1640h

0,95 (0,77-1,17) OR<1 OR >1 NS puis <1 NS 2,79 (1,51-5,16) OR<1 et >1 OR>1S 3,53 (1,59-7,82)

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Annexe 7 : Fiche de synthèse 2010 : Interphone

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 1

Date de mise à jour 30 juin 2010

Contexte

Le nombre d’utilisateurs de la téléphonie mobile

atteint aujourd’hui plus de 3 milliards à travers le

monde. Le rôle potentiel que pourraient avoir les

téléphones portables sur la promotion des tumeurs

du Système Nerveux Central (SNC) est depuis

quelques années au cœur de nombreuses

polémiques.

En effet, au cours des dernières décennies, une

augmentation progressive de l’incidence des

tumeurs cérébrales a été observée dans la majeure

partie des pays industrialisés (1-3). Cet

accroissement pourrait s’expliquer en partie par

l’amélioration de du recensement des tumeurs, des

techniques diagnostiques, de l’accès aux soins et du

vieillissement des populations. Cependant on ne

peut exclure que cette élévation soit également liée

à la modification des facteurs de risque, qu’ils

soient individuels (facteurs génétiques, infections

virales), professionnels ou environnementaux

(exposition aux pesticides, solvants, métaux,

composants nitrosés ou champs

électromagnétiques) (4).

Ainsi, du fait de la position des téléphones

portables (TP) lors d’une communication, des

ondes de radiofréquences (RF) sont émises à

proximité du cerveau, et l’hypothèse d’un lien avec

les tumeurs cérébrales a alors été suggérée.

Cependant, compte-tenu de l’apparition récente de

cette technologie, peu d’études épidémiologiques

ont été réalisées avec des sujets exposés à long

terme.

Etude Interphone (5)

En 1999, devant les résultats contradictoires des

premières études et les connaissances encore

insuffisantes sur les éventuels effets d’une

exposition aux RF émises par les téléphones

portables, plusieurs groupes d’experts ont préconisé

de mettre en place une étude épidémiologique

d'envergure afin de déterminer si ces expositions

pouvaient induire des effets délétères sur la santé et

sur le cerveau en particulier. Dans ce contexte, un

L’essentiel…

Cette étude, de grande envergure, est actuellement l'étude de référence concernant l'association possible entre

l'utilisation du téléphone portable et les tumeurs du système nerveux central. Certaines limites méthodologiques

semblent, à ce jour, difficiles à contourner et rendent les résultats difficilement interprétables.

Quels que soient les efforts entrepris pour contrôler les erreurs et biais méthodologiques, notamment pour la

mesure de l'exposition, ces résultats n'apportent pas de nouveaux éléments en faveur d'une augmentation du

risque de tumeur cérébrale lors d'une exposition aux téléphones portables.

En faisant abstraction des limites méthodologiques, on en arrive aux conclusions suivantes :

� L'effet protecteur associé au téléphone portable vis-à-vis des méningiomes et des gliomes, retrouvé le plus

fréquemment dans cette étude, parait étonnant et peu probable.

� L'effet délétère associé à l'usage intensif du téléphone portable dans la survenue des gliomes est soumis à

deux réserves :

- cette association reste une relation statistique, le lien de causalité est encore à prouver (séquence

temporelle respectée et plausibilité biologique mais d'autres facteurs de risques existent, il n'y a pas de

reproductibilité des résultats, et aucune relation dose-effet n'est observée)

- même si l'augmentation du risque est réelle, les valeurs des associations ici retrouvées équivalent à un

risque individuel faible.

Conclusion : Dans ce contexte d'augmentation croissante des expositions aux champs électromagnétiques et

devant les incertitudes sur les conséquences pour la santé, la poursuite des recherches parait politiquement

incontournable (peut-être en se concentrant sur des populations spécifiques comme les enfants, exposition

professionnelle…). Cependant, on peut s'attendre à de nombreuses difficultés méthodologiques pour obtenir

des résultats supplémentaires.

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 2

programme international de recherche appelé

Interphone, placé sous l’égide de l’Organisation

Mondiale de la Santé (OMS), a été lancé dans 13

pays : l'Allemagne, l'Australie, le Canada, le

Danemark, la Finlande, la France, Israël, l'Italie, le

Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le

Royaume-Uni, et enfin la Suède.

Le budget de recherche s’élevait à près de 10

millions d’euros. Les fonds provenaient pour près

de la moitié de l’Union Européenne dans le cadre

du 5ème programme de recherche européen. L'autre

moitié provenait de l’Union Internationale contre le

cancer (UICC) (gérant entre autre les fonds reçu

des industriels de la téléphonie mobile, Mobile

Manufacturers Forum (MMF) et la GSM

Association) et de compléments de financements

propres à chaque pays (organismes nationaux de

santé ou de recherche et opérateurs mobiles).

Ce projet, piloté à Lyon par le Centre International

de Recherche sur le Cancer (CIRC) avait pour but

de préciser les liens éventuels entre l’utilisation

des téléphones portables et l’apparition ou la promotion de certaines tumeurs cérébrales,

malignes ou bénignes.

Dans chacun des pays participants, des études cas-témoins ont été mises en place. Ces études comparent un groupe de sujets atteints d’une tumeur (cas) à un groupe de sujets non malades (témoins) quant à leur exposition antérieure au téléphone mobile.

Méthodes

� Population de l'étude. Seize centres de recrutement des sujets ont

participé dans les 13 pays.

� Les cas Le signalement des cas variait en fonction des pays

et du système de surveillance. Ainsi en Suède, par

exemple, les cas étaient signalés par des registres

de cancers alors qu’en Allemagne, les cas étaient

signalés par des services hospitaliers. En France les

services hospitaliers lyonnais et parisiens

participant à l’étude devaient signaler tous les

nouveaux cas de tumeurs diagnostiqués pendant la

période de l’étude; il s’agissait essentiellement de

services de neurologie, neurochirurgie et ORL. Un

service de radiothérapie marseillais, spécialisé dans

le traitement des tumeurs de la tête par

rayonnements, a également intégré l’étude (6). Afin

d’augmenter au maximum la capacité de déceler un

risque, les études se sont concentrées

principalement sur les tumeurs chez les personnes

relativement jeunes, entre 30 et 59 ans, qui étaient

les plus nombreux à utiliser les téléphones

portables 5 ou 10 ans auparavant, et dans des

régions où leur utilisation était la plus répandue ou

la plus ancienne.

� Les témoins Les témoins étaient des sujets indemnes de tumeur

cérébrale, tirés au sort de façon à ce qu'à un cas,

corresponde un témoin de même âge, sexe et région

de résidence. Ceci permettait d'éliminer une

différence d'utilisation du téléphone portable

observées qui serait due à ces facteurs.

Dans le protocole initial, le nombre de témoins par

cas variait selon le type de la tumeur

� 1 seul témoin était tiré au sort pour 1 sujet

atteint d’un gliome ou d’un méningiome,

� 2 témoins pour un cas atteint d’un neurinome

de l’acoustique,

� 3 témoins pour un sujet atteint d’une tumeur

de la glande parotide.

Le choix des témoins était aussi différent selon les

pays, l’objectif étant d’avoir un recensement le plus

complet possible de la population des pays, soit à

partir de listes électorales soit à partir de registres

de population.

� Adultes de 30 à 59 ans

� Cas : Tous les cas de

o gliomes

o méningiomes

o neurinomes de l’acoustique

o tumeurs de la glande parotide

Avec confirmation histologique ou

diagnostique certain par imagerie

� Témoins : sujet indemne de tumeur du SNC,

tirés au hasard, de même âge (+/-5 ans), sexe

et région de résidence que les cas.

� Période d'inclusion : entre 2000 et 2004.

� Exposition recherchée : usage du téléphone portable depuis la première utilisation.

Données recueillies par un enquêteur auprès

des sujets (ou de leur entourage).

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 3

� Le questionnaire

Un soin particulièrement important a été apporté

dans la réalisation du questionnaire afin d’apprécier

l’usage du téléphone mobile et d’autres expositions

pouvant être aussi des facteurs de risque de tumeurs

cérébrales.

Le même questionnaire (traduit dans la langue du

pays participant) était utilisé dans les différents

pays, permettant ainsi une homogénéité des

données recueillies.

� Données recueillies

Un enquêteur formé et entrainé était chargé de

recueillir des informations au sujet de :

� l’utilisation régulière ou non d’un téléphone portable (TP). L’utilisation régulière étant définie par au moins un appel reçu ou émis par semaine pendant au moins six mois,

� les dates de début et fin d’utilisation,

� le nombre d’appels (reçus ou passés) et leur

durée moyenne,

� les changements d’utilisation,

� le côté le plus utilisé,

� l’utilisation en zone urbaine ou rurale,

� l’utilisation d’un téléphone analogique ou

digital,

� l’utilisation du kit mains-libres.

A partir de ce recueil, l’exposition a été évaluée

dans les analyses en fonction :

� de la latence, grâce à la date de première

utilisation,

� de la dose reçue, grâce au calcul du nombre

cumulé d’heures d’utilisation, ajusté sur

l’utilisation du kit mains libres,

� du type de téléphone utilisé.

L'association entre l'exposition (utilisation du TP) et la survenue d'une tumeur est mesurée par un Odds Ratio

(OR). Dans chaque groupe, cas et témoins, est calculé l'odd (ou cote d'exposition) : rapport entre la probabilité d'être

exposé et la probabilité de ne pas l'être.

L'odds ratio est ensuite le rapport de la cote d'exposition chez les cas sur celle des témoins.

- Si l'OR est égal à 1, la cote d'exposition est la même chez les cas et les témoins, il n'y a pas d'association

entre TP et tumeur.

- Si l'OR est supérieur à 1, les cas sont plus fréquemment exposés et le TP est un facteur de risque potentiel. Ainsi un OR de 1,6 signifie que les personnes exposées ont 60% de risque supplémentaire d'avoir une tumeur.

- Si l'OR est inférieur à 1, le TP est un facteur protecteur potentiel. Ainsi un OR de 0,8 signifie que les personnes exposées ont 20% de risque en moins d'avoir une tumeur.

Chaque mesure étant soumise aux fluctuations d'échantillonnage, on calcule toujours un intervalle de confiance à 95% (IC 95%) qui donne les valeurs entre lesquelles l'OR est compris avec moins de 5% de chance

de se tromper. Si l'IC 95% comprend 1, l'OR est potentiellement égal à 1 et le résultat n'est alors pas significatif.

Causalité Il est important de noter qu'une exposition peut être statistiquement associée à la survenue d'une tumeur si

on la retrouve plus fréquemment chez les cas que chez les témoins sans présager du fait que cette exposition est la cause de la tumeur. (Par exemple, si l'on étudie la relation entre le sexe et la survenue d'un méningiome,

on trouve que cette tumeur survient sont plus fréquemment chez les femmes (OR femme/homme >1,

significatif). Le fait d'être une femme est un facteur de risque mais n'est pas pour autant la cause de la maladie.

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Résultats de l'étude principale

La publication principale, regroupant les résultats des 13 pays, est parue le 17 mai 2010 dans l'International Journal of Epidemiology, rapportant les résultats concernant les méningiomes et les gliomes uniquement (7)

Le taux de réponse était de 78% pour les cas de méningiomes, 64% pour les cas de gliomes et 53% pour

l'ensemble des témoins. Au total, l'étude des méningiomes a porté sur 2409 cas et 2662 contrôles, l'étude des

gliomes sur 2708 cas et 2972 contrôles.

L'utilisation du téléphone portable a été étudiée de la façon suivante :

� L'utilisation régulière du téléphone portable était définie par au moins un appel par semaine sur une

période d'au moins 6 mois.

� Quatre indicateurs principaux ont été étudiés :

� L'indicateur global : utilisation régulière durant plus d'un an : Oui / Non

� Durée d'utilisation du téléphone portable en années 1-1,9 ans; 2-4 ans; 5-9ans, plus de 10 ans.

� Nombre cumulé d'appels sans kit main libre Divisé en 10 catégories, représentant chacune 10% des témoins, allant de moins de 150 appels à plus de

27 000 appels, avec un nombre d'appels médian de 2 500 (50% des témoins ayant passé moins de 2 500

appels et 50% plus de 2 500 appels)

� Temps cumulé des appels sans kit main libre Divisé en 10 catégories, représentant chacune 10% des témoins, allant de moins de 5h à plus de 1640h,

avec un temps médian de 115h (50% des témoins ayant passé moins de 115h et 50% plus de 115h

cumulées d'appels)

Pour ces indicateurs, les différentes catégories étaient comparées à la catégorie de référence constituée des personnes n'ayant jamais utilisé régulièrement un téléphone portable.

� D'autres critères ont par ailleurs été pris en compte :

� L'étude des tumeurs en fonction de leur localisation (temporale, frontale ou autres)

� Le modèle du téléphone portable : Digital / analogique

� Le coté d'utilisation du portable : ipsilatéral (du même coté que la tumeur diagnostiquée) /

controlatéral (du coté opposé). Pour les témoins, le coté d'utilisation était comparé au coté de la tumeur

du cas correspondant.

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Les méningiomes

� Indicateur global

� Utilisation régulière (O/N)

Globalement, l'étude ne retrouve pas d'augmentation du risque de développer un méningiome avec une utilisation régulière du téléphone portable. Au contraire, les résultats montrent une utilisation moins fréquente du téléphone portable chez les personnes

atteintes d'un méningiome. L'association significative avec un OR=0,79 [0,68 – 0,91] signifie que les personnes

utilisant un téléphone portable régulièrement ont un risque inférieur de 21 % de développer un méningiome.

Ce résultat pour le moins étonnant est difficile à expliquer et soulève d'ores et déjà des questions quant aux

limites de l'étude.

� Selon le degré d'utilisation

� Durée d'utilisation du téléphone portable Les résultats ne montrent pas d'augmentation des cas de méningiome avec le nombre d'années d'utilisation

de la téléphonie mobile, y compris au delà de 10 ans. (Utilisation depuis plus de 10 ans OR=0,83 [0,61 – 1,14]).

� Nombre cumulé d'appels L'augmentation du nombre cumulé d'appels téléphoniques ne semble pas être associée à une augmentation

des cas de méningiomes. (Plus de 27 000 appels cumulés OR=0,83 [0,61 – 1,14]).

� Temps cumulé des appels - La relation entre les méningiomes et le temps cumulé passé au téléphone ne montre pas d'augmentation du

risque pour un temps inférieur à 1640 heures. Au delà de 1640h d'appels (10 % des sujets), on constate que

les personnes atteintes d'un méningiome ont un temps cumulé d'appel plus élevé, mais sans augmentation

significative du risque de méningiome (OR=1,15 [0,81 – 1,62]).

- Seuls les utilisateurs récents de téléphone portable, ayant cumulé plus de 1640h en moins de quatre ans

ont un risque augmenté de méningiome (OR=4,80 [1,49 – 15,4]).

� Autres facteurs pris en compte

� Avec ces quatre mêmes indicateurs, le risque de méningiome n'est pas augmenté

- pour une localisation anatomique particulière : temporale, frontale ou autres ni pour un coté d'utilisation

- selon le coté d'utilisation du téléphone portable.

� Concernant le modèle du téléphone, les analyses semblent montrer une augmentation du risque de

méningiome avec les téléphones digitaux dans le cas d'une utilisation importante (>1640h) (OR=1,84 [1,17–

1,88]).

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Les gliomes

� Indicateur global

� Utilisation régulière (O/N)

Globalement, les résultats ne mettent pas non plus en évidence d'augmentation du risque de développer un gliome avec une utilisation régulière du téléphone portable. De même que pour les méningiomes, l'utilisation régulière du téléphone portable est moins fréquente chez les

personnes atteintes d'un gliome L'association significative avec un OR=0,81 [0,70 – 0,94] signifie que les

personnes utilisant un téléphone portable régulièrement ont un risque inférieur de 19 % de développer un

gliome.

A nouveau, ce résultat parait difficile à expliquer.

� Selon le degré d'utilisation

� Durée d'utilisation du téléphone portable Les résultats ne montrent pas d'augmentation des cas de gliome avec le nombre d'années d'utilisation de la

téléphonie mobile, y compris au delà de 10 ans. (Utilisation depuis plus de 10 ans OR=0,98 [0,76 – 1,26]).

� Nombre cumulé d'appels Le nombre cumulé d'appels téléphoniques n'est pas non plus associé à une augmentation des cas de gliome.

(Plus de 27 000 appels cumulés OR=0,96 [0,71 – 1,31]).

� Temps cumulé des appels - L'étude du temps cumulé passé au téléphone ne montre pas d'augmentation du risque en dessous de 1640h

(représentant 90% des personnes interrogées).

- Au delà de 1640h d'appels, on constate un risque accru de gliome, significatif (OR=1,40 [1,03 – 1,89]).

Cette association se retrouve uniquement chez des utilisateurs récents de téléphone portable, cumulant plus de 1640h en moins de quatre ans (OR=3,77 [1,25 – 11,4]).

- L'augmentation du risque n'est pas retrouvée si ce temps cumulé important est réparti sur plus de quatre ans.

� Autres facteurs pris en compte

� L'étude des tumeurs en fonction de leur localisation (temporale, frontale ou autres) retrouve des résultats

identiques avec un risque de gliome non augmenté en dehors des gliomes de localisation temporale pour un temps d'appel cumulé supérieur à 1640h (OR=1,87 [1,09– 3,22]).

� En tenant compte du coté d'utilisation du téléphone portable : on retrouve un risque accru de survenue d'un

gliome du coté de la tête exposé au téléphone pour des temps d'appels cumulés de plus de 1640h (OR=1,96 [1,22– 3,16]).

� Concernant le modèle du téléphone, les analyses semblent montrer une augmentation du risque de gliome

avec les téléphones analogiques, toujours dans le cas d'une utilisation supérieure à 1640h (OR=1,95 [1,08–

3,54]).

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Interprétation

Avantages et limites de l'étude

Avantages de l’étude Interphone

Il s'agit d'une étude avec une bonne

méthodologie :

� Le schéma d'étude comparant des cas et des

témoins est le plus adapté actuellement pour

avoir le recul nécessaire face à l'utilisation du

téléphone portable.

Le schéma idéal serait une étude de cohorte,

permettant de surveiller la survenue des cancers

sur une longue période après l'exposition. Or une

telle étude serait difficile à mettre en place : trop

longue si l'on veut un recul de 10 ans, complexe

pour un bon suivi et éviter les perdus de vue et

plus coûteuse.

� La réalisation en population générale permet

une bonne représentativité.

� Le recueil des nouveaux cas de tumeurs

semble exhaustif, notamment par l’utilisation de

sources multiples (services hospitaliers, registres

de cancer...)

� Le choix des témoins est adapté (population

générale, nombre).

� Les taux de participation des cas et des

témoins sont corrects.

� Les interviews à l'aide de questionnaires

standardisés et effectuées par des enquêteurs

formés limitent les erreurs dans les réponses.

� Le recul est plus important que les précédentes

études même si encore insuffisant, notamment

pour les téléphones digitaux.

Limites de l’étude Interphone Toute étude épidémiologique est sujette à des

erreurs, liées au protocole, et à des biais liés à la

sélection des sujets de l’étude, au recueil de

l’information ou encore à l'existence d'autres

causes de la maladie étudiée. Les erreurs peuvent

être limitées au maximum lors de la rédaction du

protocole et les biais s'ils ne peuvent être évités lors

de la mise en place doivent alors être pris en

compte lors de l'analyse et l'interprétation des

résultats.

Biais de sélection � Si les témoins non participants sont différents de

ceux ayant participé à l'étude ils peuvent modifier

les résultats.

� Les gliomes de haut grade ont un mauvais

pronostic. Certains sujets atteints de ces tumeurs

n’ont peut-être pas pu participer à cette étude du

fait de leur état de santé ou de parce qu’ils étaient

décédés. Si le risque de tumeur était réellement lié

à l’utilisation du téléphone mobile alors les études

sous-estimeraient le risque.

Biais d’information � L'évaluation de l'exposition est uniquement

basée sur la déclaration des sujets et aucune

donnée provenant des opérateurs de téléphonie

mobile (facture,…) n'est utilisée dans les analyses.

� Il est fréquent dans ce type d'étude que les cas

se sentent plus concernés et recherchent plus

activement leur exposition : une surestimation

du risque est alors possible.

� Et à l'inverse, selon la maladie, les cas peuvent

avoir plus de difficultés à se souvenir de leur

exposition que les témoins (troubles de la

mémoire dans le cas des tumeurs cérébrales).

� L'interrogatoire des proches, réalisé dans

certaines situations, a pu être moins précis.

Biais de confusion � Les différences observées entre les deux groupes

peuvent parfois être dues à d'autres facteurs.

Certains facteurs de risques potentiels ou avérés

ont été pris en compte lors des analyses mais

d'autre non.

On peut aussi noter qu'une erreur a pu être induite

par le fait que les conditions de recueil des données

ont parfois été différentes selon les centres.

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Discussion des résultats

� Biais de sélection

Dans l'étude, le taux de participation variait entre

53% et 78%. Or l'enquête effectuée auprès des non-

répondants concluait qu'ils utilisaient moins

souvent le téléphone portable. Il est donc possible que la fréquence de l'utilisation des téléphones portable ait été surestimée dans la population de l'étude par rapport à la population source (puisque les utilisateurs ont plus répondu). Le taux de participation étant plus faible chez les

témoins que chez les cas, cela laisse penser que les

non utilisateurs étaient peut-être plus fréquents

dans ce groupe mais qu'ils ont moins participé à

l'étude, entrainant ainsi une sous-estimation de l'association entre tumeur cérébrale et exposition

aux radiofréquences.

Les auteurs évaluent la sous-estimation des OR due à ce biais à 5-15%, ce qui ne modifierait pas le sens de l'association globale.

� Mesure de l'exposition

La mesure de l'exposition concernait ici l'utilisation

des téléphones portables sur plus de 10 ans. Cette

mesure est difficile à estimer et à se remémorer

avec précision et donc susceptible d'être biaisée.

Deux conséquences sur les résultats sont à prendre

en considération. Les cas, atteints de tumeurs

cérébrales, peuvent avoir des troubles de la

mémoire, une sous-estimation de l'exposition dans

ce groupe et donc de l'association est alors à

envisager. Au contraire les cas peuvent se sentir

plus motivés pour répondre avec précision,

surestimant leur exposition par rapport aux témoins

et entrainant une surestimation de l'association.

� Biais de mémorisation

Concernant les éventuels troubles de la mémoire,

une analyse de sensibilité, tenant compte de

l'interrogatoire des proches au lieu du cas, de la

capacité à répondre des personnes interrogées, de la

qualité des réponses et du taux de participation

aboutissait au même résultat global.

� Biais de déclaration

Pour évaluer la validité des réponses concernant

l'exposition, des études de faisabilité du

questionnaire avaient été menées. En comparant la

déclaration des sujets de l’étude à leur

consommation réelle, à partir des relevés

téléphoniques (8, 9), elles avaient mis en évidence

les faits suivants :

� la surestimation de l'exposition était plus

fréquente chez les cas.

Ceci aurait pour conséquence un plus grand écart

d'exposition entre les cas et les témoins et une

surestimation de l'association globale, avec des OR

augmentés. Or la majorité des associations étant inférieures à 1, si elles sont surestimées les associations réelles restent inférieures à 1, signifiant une diminution du risque avec l'utilisation du téléphone portable.

� les faibles utilisateurs avaient tendance à sous-

estimer leur exposition

� les grands utilisateurs avaient tendance à la

surestimer.

Devant ce constat, l'association entre les gliomes et le cumul des appels de plus de 1640 heures doit être interprétée avec précaution. Tout d'abord, cette catégorie correspond au dixième

décile mais ne permet pas d'avoir une estimation

réelle de l'exposition. Cette catégorie peut correspondre à une surestimation de l'exposition chez les utilisateurs intensifs de téléphone

portable, certains rapportant une utilisation de plus

de 5h/j jusqu'à 12h/j.

Le fait que cette association ne se retrouve que chez des utilisateurs récents de téléphone portable (moins de 4 ans), peut suggérer une utilisation intensive du téléphone cumulant plus de 1640h sur une courte période. Ce temps

cumulé entre 1 et 4 ans d'utilisation correspond à

une moyenne de 1h à 4,5 heures par jours. Mais on

peut aussi interpréter ce résultat comme lié aux nouveaux modèles de téléphone portable ces dernières années.

De plus, le fait de n'observer aucune tendance,

sans augmentation progressive des OR en fonction

du nombre d'appel ni du temps cumulé pose

question sur l'association réelle retrouvée avec cette

dernière catégorie du temps cumulé. On peut

s'interroger sur la validité de la mesure et de

l'indicateur choisi car dans l'étude de validation le nombre d'appel était plus fiable que la durée cumulée.

� Autres facteurs de risque de tumeurs cérébrales

L'exposition professionnelle aux champs électro-

magnétiques autres que les radiofréquences des

téléphones portables a été prise en compte pour les

utilisateurs intensifs et ne modifiait pas les

résultats, mais sa prise en compte dans l'analyse

globale n'est pas présentée.

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Par ailleurs les facteurs individuels génétiques et

les autres expositions connues comme des facteurs

de risque n'ont pas été étudiées ici (telles que les

pesticides, les solvants, les composants nitrosés…)

(4)

De même, les données concernant l'utilisation

urbaine/rurale, à l'arrêt ou en mouvement ne sont

pas présentées ici, ce qui pourrait être intéressant

pour interpréter les résultats.

Conclusion

Les résultats globaux de cette étude ne permettent

pas de conclure à une augmentation du risque de

méningiome ni de gliome avec l'utilisation

régulière des téléphones portables. L'association

mise en évidence est en faveur d'un effet protecteur

de l'utilisation régulière du téléphone portable. Ce

résultat semble néanmoins difficile à interpréter.

Seule une utilisation intensive du téléphone (temps

cumulé important sur une période courte) semble

augmenter le risque de gliome du coté exposé au

téléphone, avec une prédominance des tumeurs

temporales mais cette association doit être

interprétée avec précaution du fait de biais de

mesure de l'exposition chez les utilisateurs

intensifs.

Ainsi, dans cet article, l'utilisation au long cours

des téléphones portables ne semble pas associée à

la survenue de tumeurs cérébrales mais plutôt

l'utilisation importante quotidienne.

Une mesure rétrospective fiable de l'exposition aux

radiofréquences sur une longue période reste

actuellement le principal obstacle pour conclure.

Par ailleurs, il faut noter que quelles que soient les

associations trouvées (diminution du risque pour

une utilisation régulière ou facteur de risque pour

une utilisation intensive), si elles existaient, la

relation de causalité ne peut être ici affirmée.

Certains arguments sont ici en faveur d'une relation

causale, comme la séquence temporelle qui semble

respectée (exposition aux téléphones portable avant

la survenue de la tumeur) et une certaine

plausibilité biologique,

Cependant d'autres critères manquent ici pour

établir un lien de causalité. Le schéma d'étude n'est

pas le plus approprié, (l'étude de cohorte est

préférable) , la mesure d'association est ici le plus

souvent en faveur d'une diminution du risque et

lorsqu'elle est dans le sens d'une augmentation du

risque, elle reste très faible. Enfin les résultats sont

actuellement peu reproductibles, la littérature

n'étant pas unanime.

Différentes publications relatives aux résultats de l'étude Interphone

A ce jour, plusieurs études ont été publiées par les différents pays participants depuis le début de la mise en

place de l’étude Interphone.

Par ailleurs, des synthèses ont été effectuées à partir des résultats de plusieurs pays, non exclusivement issus

d'Interphone.

• En 2009, Hardell et ses collaborateurs (10) ont réalisé une revue de la littérature portant sur l’association

entre les champs électromagnétiques émis par les téléphones portables et les tumeurs cérébrales. Cette revue

incluait d’autres études que l’étude Interphone mais cette dernière représentait la grande majorité. Cette revue

a l’avantage d’avoir pris en compte dans ses analyses le délai d’utilisation du téléphone portable (période de

latence de 10 ans et plus).

• Trois publications concernent les résultats groupés de 5 pays d'Europe du Nord : Danemark, Finlande,

Norvège, Royaume-Uni et Suède. Il s'agit des articles de Lahkola et al en 2007 au sujet des gliomes (11) et

en 2008 au sujet des méningiomes (12), Schoemaker en 2005 au sujet des neurinomes (13)

• Enfin, une revue de la littérature a été effectuée en 2009 par Ahlbom, reprenant de nombreuses études dont

celles réalisées dans le cadre d'Interphone afin d'obtenir des résultats poolés sur des effectifs importants (14).

Nous présentons par la suite la synthèse des différentes publications issues de l'étude

INTERPHONE.

239

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Les gliomes

Les gliomes sont des tumeurs malignes représentant

environ 60 % des tumeurs du système nerveux

central.

Les études publiées ne montrent pas d'augmentation

du risque de développer un gliome avec une

utilisation régulière (cf définiton p2) du téléphone

portable (TP). Ainsi les études allemande (366 cas)

(15), anglaise (966 cas) (16), danoise (252 cas) (17),

française (96 cas) (6), japonaise (83 cas) ,(18) et

suédoise (371 cas) (19) ne retrouvaient pas

d'association entre l'utilisation du TP et la survenue

de gliomes, quels que soient la durée d'utilisation, la

latence, le nombre d'heure ou le coté d'utilisation.

L'étude norvégienne retrouvait quant à elle une

diminution significative des cas de gliomes (20) .

L'analyse de Lakhola et al. regroupant les 5 pays

nordiques, trouvait un résultat similaire (11).

Pour ce qui est de l'utilisation à long terme (plus de

10 ans), aucun des pays de retrouvait de lien entre le

TP et la survenue de gliomes.

Seule l’étude menée en Allemagne (15) montrait,

pour une utilisation à long terme, une exposition

plus importante au TP chez les cas, mais de façon

non significative, toutes les autres montrant des

expositions moins fréquentes (non significatif).

En s'intéressant au coté d'utilisation, l’étude réalisée

au Royaume-Uni (16) décrivait une augmentation

significative du risque de développer un gliome

ipsilatéral (du même coté que l'utilisation du

téléphone) avec une utilisation régulière : OR=1,24

(IC95% [1,02 – 1,52]). de même que l'analyse de

Lakhola (11) (OR=1,39 ; IC95% [1,01 – 1,92]). Les

études française, japonaise et norvégienne ne

retrouvaient pas ce résultat.

Par ailleurs, l’étude allemande (15) rapportait un

risque significativement augmenté chez les femmes

pour les gliomes de haut grade OR=1,96 (IC95%

[1,10-3,50]) mais sur des effectifs faibles.

L’étude française (6) retrouvait une augmentation

du risque de survenue de gliomes pour les « gros

consommateurs », i.e. utilisateurs de longue durée,

temps de communication important ou ayant utilisé

au moins 2 téléphones portables . Aucun de ces

résultats n’était significatif. Par ailleurs, au delà des

limites de l’étude Interphone (cf. ci dessous),

l’étude française manque de puissance, notamment

lors de l’analyse par sous-groupe de tumeurs.

Enfin, dans l’étude Hardell et al (10),

regroupement de 11 études dont 8

d'INTERPHONE, il ressort que sur l’ensemble de

l’échantillon de la méta-analyse il n’existait pas

d’association entre l’utilisation du téléphone

portable et les gliomes : OR= 1,0 (IC95% [0,9-1,1]).

En ne tenant compte que des études ayant une

période de latence de plus de 10 ans (au nombre de

6), la méta- analyse montrait une augmentation

significative de la survenue de gliomes avec un OR

de 1,4 (IC95% [1,1-1,6]) et un OR de 1,9 (IC95% [1,4-

2,4]) pour les expositions ipsilatérales. Pour les

expositions controlatérales aucune association

n'était retrouvée : OR = 1,2 (IC95% [0,9-1,7]).

Ces résultats ne sont pas confirmés par la revue de

la littérature menée par Ahlbom et al (14). Dans

cette dernière on avait un OR = 1,1 (IC95% [0,8-

1,4]).pour les patients de plus de 10 ans

d’utilisation.

Représentation des associations retrouvées entre l'utilisation du téléphone portable et la survenue des

gliomes.

0 0,5 1 1,5 2 2,5

Schuz 2005

Lonn 2005

Christensen 2005

Hepworth 2006

Lahkola et al 2007

Klaeboe 2007

Hours 2007

Takebayashi 2008

Odds Ratio

0 2 4 6

Schuz 2005

Lonn 2005

Christensen 2005

Hepworth 2006

Lahkola et al 2007

Klaeboe 2007

Takebayashi 2008

Odds Ratio

Figure 1 : Utilisation régulière

Figure 2 : Utilisation du TP supérieure à 10 ans

240

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 11

Méningiomes

Les méningiomes sont des tumeurs qui se

développent au dépend de la pie mère ou de

l’arachnoïde. La plupart sont bénins et sont

encapsulés et bien démarqués des tissus alentours.

Les méningiomes sont habituellement de

développement très lent avec un période de latence

probablement de plus de 30 ans.

Les études allemande (381 cas) (15) danoise (175

cas) (17), française (145 cas) ,(6) japonaise (128

cas) ,(18) et norvégienne (207 cas) (20) n'ont pas

mis en évidence d'augmentation significative du

nombre de méningiomes chez les personnes

utilisant les TP, quelle que soit la durée

d'utilisation, la latence, le nombre d'heure ou le coté

d'utilisation.

On peut cependant noter un manque de puissance

dans certaines études et le recul inférieur à 10 ans

pour la France, le Japon et la Norvège.

L'étude suédoise (273 cas) (19), montrait quant à

elle une exposition significativement moins

fréquente chez les cas de méningiome (OR=0,7;

IC95% [0,5-0,9].

De même, Lakhola et al. (12) à travers l'étude qui

regroupait les pays scandinaves et l’Angleterre n’a

pas pu montrer d’association entre les méningiomes

et l’utilisation du téléphone portable. Cette étude a

inclus un échantillon de 1204 cas et 3299 témoins

inclus entre 2000 et 2004. Les résultats suggéraient

que l'utilisation régulière de TP était associée à une

apparente diminution du risque de méningiome

avec OR de 0,76 (IC95% [0,65-0,89]). Le temps

écoulé depuis le début de l’utilisation du TP, le

cumul du nombre d'heures d'utilisation et du

nombre d'appel n'étaient pas associés à une

augmentation du risque.

Dans l’étude d'Hardell et al. (10), le regroupement

de 9 études dont 7 provenaient de l’étude

INTERPHONE suggéraient que le risque de

méningiome n’augmentait pas non plus avec

l’utilisation du téléphone portable. L’OR était

calculé à 0,9 avec un IC95% de [0,8–0,9]. Les

conclusions étaient les mêmes avec 10 ans de recul

et quel que soit le coté d'utilisation.

Représentation des associations retrouvées entre l'utilisation du téléphone portable et la survenue des

méningiomes.

0 0,5 1 1,5

Schuz 2005

Lonn 2005

Christensen 2005

Klaeboe 2007

Hours 2007

Takebayashi 2008

Lahkola et al 2008

Odds Ratio

0 1 2 3 4

Schuz 2005

Lonn 2005

Christensen 2005

Klaeboe 2007

Takebayashi 2008 (a)

Lahkola et al 2008

Odds Ratio

Figure 3 : Utilisation régulière

Figure 4 : Utilisation du TP supérieure à 10 ans (a)=utilisateurs de 5,2 ans

241

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 12

Les neurinomes de l’acoustique

Ce sont des tumeurs bénignes qui n’ont pas de

transformation maligne. Elles ont tendance à être

encapsulés et se développent au dépends des

portions auditives et vestibulaire de la VIIIème

paire crânienne. Ces tumeurs sont habituellement

de développement très lent.

Les résultats publiés semblent indiquer qu’il n’y a

pas d’augmentation du risque de développer un

neurinome de l’acoustique associée à une

utilisation régulière du téléphone mobile (13, 21,

22).

Aucune des études allemande (97 cas) (Schlehoher

07), danoise (106 cas) (22), française (109 cas)

(Hours 07), japonaise (101 cas) (23), norvégienne

(45 cas) (Klaeboe 07) ne montrait d'association

entre les neurinomes et l'exposition aux TP, quelle

que soit la durée d'utilisation, la latence, le nombre

d'heure ou le coté d'utilisation.

L'étude suédoise (148 cas) (21) ne retrouvait pas

d'association selon la durée d'utilisation.

En revanche cette étude retrouvait une

augmentation du risque pour une utilisation

ipsilatérale du TP (OR=3,9, IC95% [1,6-9,5].

De même l'étude de Schoemaker et al. regroupant

cinq pays de l'Europe du nord (13) qui comprend

un grand nombre de sujets et a donc une forte

puissance statistique, mettait en évidence une

augmentation non significative du risque pour une utilisation à long terme supérieure à 10 ans, qui

devenait significative quand on s’intéresse au côté

ipsilatéral : OR=1,8 (IC 95% [1,1 – 3,1]).

Dans l’étude d'Hardell et al. (10), la méta-analyse menée à partir de 9 études dont 7 d'INTERPHONE,

ne montrait pas d'association entre la survenue d'un

neurinome de l'acoustique et l'exposition aux RF,

OR =1,0 (IC95% [0,8-1,1]), résultat retrouvé en

tenant compte d'une exposition supérieure à 10 ans.

Cependant, une augmentation significative des

neurinomes était observée pour une exposition

ipsilatérale : OR = 1,6 (IC95 % [1,1-2,4]).

.

Représentation des associations retrouvées entre l'utilisation du téléphone portable et la survenue des

neurinomes de l'acoustique

0 1 2 3 4 5

Schoemaker 2005 (d)

Lonn 2005

Christensen 2005

Takebayashi 2006 (c)

Klaeboe 2007 (b)

Hours 2007 (a)

Odds Ratio

0 0,5 1 1,5 2

Schoemaker 2005 (a)

Lonn 2005

Christensen 2005

Takebayashi 2006

Schlehofer 2007

Klaeboe 2007

Hours 2007

Odds Ratio

Figure 5 : Utilisation régulière (a)= méta analyse

Figure 6 : Utilisation du TP supérieure à 10 ans (a)= utilisateurs de 46 mois et +

(b)= utilisateurs de 8 ans et +

(c)= utilisateurs de 6 ans et +

(d)= méta analyse

242

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 13

Les tumeurs de la glande parotide

Dans l'étude de Sadetzki et al. (24) l’analyse sur le

total de l’échantillon (460 tumeurs) ne montrait pas

d’augmentation du risque de tumeur de la glande

parotide après l’utilisation du téléphone portable

(OR=0,87 ; IC95% [0,68-1,13]). Il en était de même

pour le groupe des tumeurs malignes (58 cas) et des

tumeurs bénignes (402 cas).

Toutefois, l’analyse dans le sous groupe

d’utilisateurs réguliers ou des plus exposés

(utilisation massive en milieu rural) montrait une

élévation significative du risque. En effet

l’utilisation ipsilatérale dans les groupes « nombre

d’appels le plus élevé » ou « temps d’appels le plus

élevé sans kit mains libres » montrait un OR à 1,6

(IC95 % [1,1-2,2]) et 1,49 (IC95% [1,05-2,13])

respectivement. L'analyse pour l’utilisation

controlatérale ne montrait pas de différence

significative. Lorsqu’on considérait le sous groupe

des utilisateurs de plus de 10 ans, du coté

ipsilatéral, l'OR était de 1,6 (IC95% [0,7–3,7] toute

catégorie de tumeur comprise.

L'étude danoise et suédois (Lonn 06) ne retrouvait

pas d'association, ni pour les tumeurs bénignes,

malignes, quels que soient la durée et le coté

d'utilisation.

Ces résultats non significatifs vont dans le même

sens que ceux d'Hardell en 2004 (25). Enfin, dans

l’étude d'Hardell et al. (10), la méta-analyse tenant

compte d'une période de latence de 10 ans ne

montrait pas d’augmentation du risque : OR = 0,8

(IC95% [0,5-1,4]). L’analyse en sous groupe ne

montrait pas d'augmentation du risque ni pour les

tumeurs ipsilatérales : OR=1,70 (IC95% [0,96-2,9]),

ni pour les tumeurs controlatérales : OR=0,4 (IC95%

[0,2-1,2].

Représentation des associations retrouvées entre l'utilisation du téléphone portable et la survenue des

tumeurs de la glande parotide

0 1 2 3 4 5

Hardell 2004

Lonn 2006 TB

Lonn 2006 TM

Sadetzki 2008 TB

Sadetzki 2008 TM

Ahlbom 2009(a)

Odds Ratio

0 0,5 1 1,5 2 2,5

Lonn 2006 TB

Lonn 2006TM

Sadetzki 2008 TB

Sadetzki 2008 TM

Odds Ratio

Figure 8 : Utilisation du TP supérieure à 10 ans (a)= méta analyse

Figure 7 : Utilisation régulière

243

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 14

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244

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Institut de Santé Publique, d’Epidémiologie et de Développement (ISPED) 15

ANNEXES

Distribution géographiques des études Interphone.

Caractéristiques des tumeurs du Système Nerveux Central inclus dans l’étude Interphone

Les tumeurs du Système Nerveux Central

Les tumeurs primitives du Système Nerveux Central (SNC), sont des pathologies redoutables en raison de leur

pronostic le plus souvent fatal à brève échéance, et des séquelles physiques et psychiques qu’elles peuvent entraîner.

La classification de l’Organisation Mondiale de la Santé distingue plus de 100 variétés histologiques mais seule une

dizaine d’entre elles ont une fréquence supérieure à 1%. Ce sont des tumeurs relativement rares. En 2005, les

tumeurs malignes du système nerveux central représentaient 1,3 % des nouveaux cas de cancer en France avec 4120

nouveaux cas sur cette période et étaient responsables de 2,1 % des décès par cancer, soit 3019 décès.

Les gliomes : ils regroupent les tumeurs se développant aux dépens des cellules gliales. Il s’agit essentiellement des

tumeurs malignes (astrocytomes, glioblastomes) qui sont les tumeurs les plus fréquentes chez l’adulte. Elles

s’observent habituellement entre 45 et 70 ans. La prédominance masculine est nette.

Les méningiomes : ce sont des tumeurs bénignes dans la grande majorité des cas. Il s’agit de la tumeur la plus

fréquente après les gliomes malins. Ils s’observent le plus souvent entre 50 et 70 ans avec une nette prédominance

féminine. On distingue les méningiomes bénins, des méningiomes atypiques, pouvant récidiver et les méningiomes

malins. Les méningiomes bénins surviennent essentiellement chez les femmes tandis que les autres s’observent

plutôt chez les hommes. Par ailleurs, de nombreux méningiomes sont de petite taille et demeurent très longtemps

asymptomatiques. Ils sont parfois découverts lors d’une autopsie.

Les neurinomes de l’acoustique : ce sont des tumeurs développées à partir du nerf cocchléo-vestibulaire,

responsable de l’audition et de l’équilibre. Ces tumeurs s’observent surtout entre 40 et 60 ans et plus souvent chez

les femmes.

Même si ces tumeurs sont, comme les méningiomes, histologiquement bénignes, elles peuvent, du fait de leur

localisation, entrainer le décès des personnes qui en sont atteintes.

245

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Annexe 8 : Analyses stratifiées de la durée cumulée

des appels vie-entière

246

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Analyses stratifiées ajustées - Durée cumulée des appels vie-entière

Toutes tumeurs

Cas Témoins

variable TOT n % n % OR IC 95% p p_glob

Tumeurs temporales 309 0,157

Non utilisateur 58 55,2 108 52,9

<43 13 12,4 27 13,2 1,02 0,45 - 2,31 0,956

[43 - 113[ 6 5,7 25 12,3 0,52 0,19 - 1,43 0,203

[113 - 339[ 11 10,5 26 12,7 0,92 0,39 - 2,14 0,847

[339 - 896[ 8 7,6 12 5,9 1,45 0,48 - 4,32 0,509

≥ 896 9 8,6 6 2,9 4,41 1,20 - 16,25 0,026

Tumeurs frontales 441 0,168

Non utilisateur 86 57,3 155 53,3

<43 19 12,7 34 11,7 1,12 0,60 - 2,12 0,721

[43 - 113[ 12 8,0 37 12,7 0,64 0,30 - 1,35 0,238

[113 - 339[ 10 6,7 34 11,7 0,62 0,27 - 1,40 0,249

[339 - 896[ 10 6,7 20 6,9 1,06 0,45 - 2,50 0,887

≥ 896 13 8,7 11 3,8 2,22 0,91 - 5,44 0,081

Autres localisation 745 0,328

Non utilisateur 125 49,0 242 49,4

<43 32 12,5 62 12,7 1,07 0,64 - 1,78 0,800

[43 - 113[ 25 9,8 60 12,2 0,85 0,49 - 1,46 0,546

[113 - 339[ 27 10,6 62 12,7 0,88 0,51 - 1,50 0,629

[339 - 896[ 23 9,0 38 7,8 1,35 0,73 - 2,50 0,341

≥ 896 23 9,0 26 5,3 1,99 1,00 - 3,95 0,050

Analogique 856 0,455

Non utilisateur 270 95,7 537 93,6

<43 2 0,7 4 0,7 1,10 0,19 - 6,26 0,915

[43 - 113[ 1 0,4 7 1,2 0,37 0,04 - 3,06 0,355

[113 - 339[ 2 0,7 10 1,7 0,49 0,10 - 2,29 0,361

[339 - 896[ 8 1,4 0,00 0,00 - 0,976

≥ 896 7 2,5 8 1,4 2,49 0,86 - 7,25 0,093

Digital 1183 0,0002

Non utilisateur 270 68,4 537 68,1

<43 43 10,9 57 7,2 1,74 1,12 - 2,69 0,014

[43 - 113[ 15 3,8 65 8,2 0,51 0,28 - 0,92 0,025

[113 - 339[ 20 5,1 66 8,4 0,68 0,40 - 1,18 0,172

[339 - 896[ 25 6,3 40 5,1 1,55 0,89 - 2,71 0,125

≥ 896 22 5,6 23 2,9 2,45 1,29 - 4,63 0,006

Usage professionnel 1022 0,020

Non utilisateur 270 78,3 537 79,3

<43 10 2,9 13 1,9 1,71 0,72 - 4,08 0,225

[43 - 113[ 5 1,4 23 3,4 0,49 0,18 - 1,35 0,170

[113 - 339[ 18 5,2 35 5,2 1,20 0,65 - 2,22 0,568

[339 - 896[ 11 3,2 35 5,2 0,76 0,37 - 1,58 0,467

≥ 896 31 9,0 34 5,0 2,24 1,29 - 3,90 0,004

Usage strictement personnel 1246 0,298

Non utilisateur 270 65,9 537 64,2

<43 47 11,5 94 11,2 1,10 0,74 - 1,62 0,646

[43 - 113[ 31 7,6 90 10,8 0,75 0,48 - 1,18 0,210

[113 - 339[ 28 6,8 68 8,1 0,94 0,57 - 1,53 0,802

[339 - 896[ 25 6,1 34 4,1 1,60 0,90 - 2,85 0,109

≥ 896 9 2,2 13 1,6 1,57 0,64 - 3,86 0,326

Usage stricetement urbain 891 0,415

Non utilisateur 270 89,4 537 91,2

<43 9 3,0 17 2,9 1,04 0,45 - 2,40 0,932

[43 - 113[ 6 2,0 9 1,5 1,59 0,55 - 4,64 0,395

[113 - 339[ 7 2,3 12 2,0 1,35 0,50 - 3,65 0,552

[339 - 896[ 4 1,3 9 1,5 1,01 0,29 - 3,52 0,985

≥ 896 6 2,0 5 0,8 3,55 1,05 - 12,03 0,042

Usage urbain et rural 1334 0,005

Non utilisateur 270 62,9 537 59,3

<43 42 9,8 83 9,2 1,12 0,74 - 1,69 0,586

[43 - 113[ 20 4,7 97 10,7 0,47 0,28 - 0,79 0,005

[113 - 339[ 35 8,2 88 9,7 0,93 0,60 - 1,45 0,741

[339 - 896[ 30 7,0 57 6,3 1,28 0,78 - 2,11 0,332

≥ 896 32 7,5 43 4,8 1,80 1,07 - 3,01 0,026

247

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Analyses stratifiées ajustées - Durée cumulée des appels vie-entière

Gliomes

Cas Témoins

variable TOT n % n % OR IC 95% p p_glob

Tumeurs temporales 201 0,199

Non utilisateur 35 51,5 62 46,6

<43 6 8,8 20 15,0 0,62 0,20 - 1,89 0,399

[43 - 113[ 4 5,9 18 13,5 0,37 0,10 - 1,33 0,128

[113 - 339[ 8 11,8 16 12,0 1,06 0,35 - 3,25 0,914

[339 - 896[ 8 11,8 12 9,0 1,23 0,38 - 3,96 0,726

≥ 896 7 10,3 5 3,8 3,94 0,81 - 19,08 0,088

Tumeurs frontales 224 0,678

Non utilisateur 35 46,1 73 49,3

<43 11 14,5 18 12,2 1,37 0,57 - 3,26 0,484

[43 - 113[ 6 7,9 15 10,1 0,93 0,30 - 2,89 0,895

[113 - 339[ 6 7,9 20 13,5 0,78 0,24 - 2,47 0,670

[339 - 896[ 10 13,2 13 8,8 1,72 0,65 - 4,55 0,278

≥ 896 8 10,5 9 6,1 1,87 0,62 - 5,64 0,268

Autres localisation 252 0,162

Non utilisateur 37 42,5 76 46,1

<43 7 8,0 25 15,2 0,64 0,24 - 1,73 0,377

[43 - 113[ 10 11,5 22 13,3 0,97 0,40 - 2,34 0,939

[113 - 339[ 14 16,1 22 13,3 1,33 0,53 - 3,28 0,543

[339 - 896[ 10 11,5 12 7,3 2,40 0,83 - 6,96 0,108

≥ 896 9 10,3 8 4,8 3,61 1,00 - 12,96 0,050

Analogique 368 0,438

Non utilisateur 107 93,0 230 90,9

<43 2 1,7 3 1,2 2,19 0,33 - 14,44 0,415

[43 - 113[ 4 1,6 0,00 0,00 - 0,990

[113 - 339[ 1 0,9 6 2,4 0,47 0,05 - 4,21 0,501

[339 - 896[ 5 2,0 0,00 0,00 - 0,989

≥ 896 5 4,3 5 2,0 3,75 0,97 - 14,43 0,055

Digital 504 0,015

Non utilisateur 107 64,1 230 68,2

<43 16 9,6 22 6,5 1,84 0,90 - 3,76 0,095

[43 - 113[ 5 3,0 27 8,0 0,49 0,18 - 1,34 0,164

[113 - 339[ 13 7,8 31 9,2 1,08 0,51 - 2,27 0,844

[339 - 896[ 16 9,6 16 4,7 2,84 1,27 - 6,37 0,011

≥ 896 10 6,0 11 3,3 2,71 1,03 - 7,10 0,043

Usage professionnel 456 0,026

Non utilisateur 107 70,4 230 75,7

<43 6 3,9 6 2,0 2,87 0,87 - 9,49 0,084

[43 - 113[ 3 2,0 11 3,6 0,69 0,18 - 2,66 0,590

[113 - 339[ 13 8,6 21 6,9 1,79 0,82 - 3,94 0,145

[339 - 896[ 6 3,9 20 6,6 0,85 0,32 - 2,27 0,742

≥ 896 17 11,2 16 5,3 3,27 1,45 - 7,35 0,004

Usage strictement personnel 534 0,043

Non utilisateur 107 62,9 230 63,2

<43 15 8,8 45 12,4 0,83 0,43 - 1,59 0,578

[43 - 113[ 15 8,8 40 11,0 1,05 0,54 - 2,06 0,887

[113 - 339[ 14 8,2 26 7,1 1,65 0,76 - 3,59 0,210

[339 - 896[ 17 10,0 15 4,1 3,48 1,53 - 7,90 0,003

≥ 896 2 1,2 8 2,2 0,61 0,12 - 3,26 0,566

Usage stricetement urbain 382 0,180

Non utilisateur 107 87,0 230 88,8

<43 3 2,4 11 4,2 0,62 0,16 - 2,36 0,486

[43 - 113[ 1 0,8 5 1,9 0,56 0,06 - 5,35 0,615

[113 - 339[ 4 3,3 6 2,3 1,68 0,40 - 7,05 0,482

[339 - 896[ 4 3,3 5 1,9 2,20 0,52 - 9,40 0,287

≥ 896 4 3,3 2 0,8 8,20 1,37 - 49,07 0,021

Usage urbain et rural 589 0,068

Non utilisateur 107 57,8 230 56,9

<43 13 7,0 38 9,4 0,88 0,44 - 1,77 0,730

[43 - 113[ 11 5,9 46 11,4 0,65 0,31 - 1,34 0,242

[113 - 339[ 22 11,9 40 9,9 1,65 0,88 - 3,10 0,120

[339 - 896[ 18 9,7 28 6,9 1,90 0,95 - 3,78 0,068

≥ 896 14 7,6 22 5,4 2,03 0,93 - 4,40 0,075

248

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Analyses stratifiées ajustées - Durée cumulée des appels vie-entière

Méningiomes

Cas Témoins

variable TOT n % n % OR IC 95% p p_glob

Tumeurs temporales 82 0,236

Non utilisateur 16 57,1 35 64,8

<43 6 21,4 5 9,3 5,21 0,85 - 31,93 0,074

[43 - 113[ 2 7,1 4 7,4 1,73 0,21 - 13,86 0,608

[113 - 339[ 2 7,1 9 16,7 0,42 0,08 - 2,26 0,313

[339 - 896[ 2 7,1 1 1,9 7,89 0,48 - 130,14 0,149

≥ 896

Tumeurs frontales 190 0,284

Non utilisateur 44 67,7 70 56,0

<43 7 10,8 14 11,2 1,03 0,36 - 2,96 0,956

[43 - 113[ 6 9,2 18 14,4 0,63 0,21 - 1,84 0,396

[113 - 339[ 3 4,6 14 11,2 0,39 0,10 - 1,62 0,196

[339 - 896[ 7 5,6 0,00 0,00 - 0,991

≥ 896 5 7,7 2 1,6 4,82 0,78 - 29,63 0,090

Autres locailsation 274 0,803

Non utilisateur 54 58,7 102 56,0

<43 12 13,0 25 13,7 0,91 0,38 - 2,15 0,827

[43 - 113[ 9 9,8 18 9,9 0,91 0,36 - 2,30 0,843

[113 - 339[ 6 6,5 17 9,3 0,59 0,21 - 1,64 0,307

[339 - 896[ 5 5,4 14 7,7 0,73 0,23 - 2,26 0,582

≥ 896 6 6,5 6 3,3 1,60 0,47 - 5,46 0,453

Usage stricetement urbain 355 0,739

Non utilisateur 114 91,2 215 93,5

<43 3 2,4 4 1,7 1,11 0,23 - 5,38 0,899

[43 - 113[ 4 3,2 3 1,3 3,01 0,62 - 14,54 0,170

[113 - 339[ 2 1,6 4 1,7 1,16 0,20 - 6,69 0,870

[339 - 896[ 2 0,9 0,00 0,00 - 0,988

≥ 896 2 1,6 2 0,9 2,72 0,36 - 20,78 0,335

Usage urbain et rural 502 0,020

Non utilisateur 114 70,4 215 63,2

<43 19 11,7 35 10,3 1,07 0,57 - 2,00 0,827

[43 - 113[ 6 3,7 32 9,4 0,34 0,14 - 0,86 0,022

[113 - 339[ 7 4,3 31 9,1 0,40 0,17 - 0,97 0,042

[339 - 896[ 5 3,1 18 5,3 0,58 0,20 - 1,66 0,311

≥ 896 11 6,8 9 2,6 2,12 0,81 - 5,57 0,127

249

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Annexe 9 : Analyse de la durée cumulée

des appels vie-entière

restreinte aux utilisateurs de téléphone portable

250

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Analyse restreinte

utilisateurs de TP

Toutes tumeurs

variable TOT n % n % OR p p_glob

Délai depuis la première

utilisation (années)809 0,056

[1-5[ ans 107 40,2 257 47,3 Ref

[5-10[ ans 121 45,5 233 42,9 1,26 0,91 - 1,74 0,159

≥ 10 ans 38 14,3 53 9,8 1,78 1,09 - 2,91 0,020

Durée cumulée des appels

(h)757 0,004

<43 64 26,6 130 25,2 Ref

[43 - 113[ 43 17,8 129 25 0,68 0,43 - 1,08 0,103

[113 - 339[ 48 19,9 128 24,8 0,79 0,50 - 1,24 0,303

[339 - 896[ 41 17 77 14,9 1,11 0,67 - 1,84 0,677

≥ 896 45 18,7 52 10,1 1,89 1,12 - 3,18 0,018

Durée cumulée pondérée (h)669 0,079

<29 57 25,9 113 25,2 Ref

[29 - 87[ 42 19,1 111 24,7 0,78 0,48 - 1,26 0,302

[87 - 327[ 50 22,7 112 24,9 0,91 0,57 - 1,45 0,682

[327 - 836[ 33 15 68 15,1 1,01 0,59 - 1,74 0,962

≥ 836 38 17,3 45 10 1,75 1,00 - 3,07 0,048

Nombre cumulé d'appels 667 0,033

<660 63 28,4 110 24,7 Ref

[660 – 2 220[ 48 21,6 112 25,2 0,78 0,49 - 1,25 0,298

[2 220 – 7 350[ 48 21,6 111 24,9 0,76 0,47 - 1,23 0,266

[7 350 – 18 360[ 23 10,4 67 15,1 0,66 0,37 - 1,19 0,168

≥ 18 360 40 18 45 10,1 1,62 0,93 - 2,82 0,086

Nombre cumulé pondéré 667 0,067

<476 54 24,3 111 24,9 Ref

[476 - 1 650[ 54 24,3 111 24,9 1,03 0,65 - 1,64 0,898

[1 650 - 6 270[ 55 24,8 111 24,9 1,06 0,66 - 1,71 0,799

[6 270 - 14 700[ 21 9,5 67 15,1 0,70 0,38 - 1,27 0,239

≥ 14 700 38 17,1 45 10,1 1,84 1,04 - 3,23 0,035

Temps moyen d'appels

par mois (heures)757 0,0002

< 2 95 39,4 200 38,8 Ref

[2– 5[ 42 17,4 150 29,1 0,59 0,39 - 0,90 0,015

[5 – 15[ 58 24,1 112 21,7 1,09 0,72 - 1,66 0,675

≥ 15 46 19,1 54 10,5 1,94 1,20 - 3,16 0,007

Nombre moyen d'appels

par jour 667 0,205

≤ 1 83 37,4 164 36,9 Ref

]1– 5[ 67 30,2 163 36,6 0,84 0,57 - 1,25 0,389

[5 – 10[ 40 18 63 14,2 1,37 0,83 - 2,25 0,215

≥ 10 32 14,4 55 12,4 1,27 0,75 - 2,18 0,375

Cas Témoins

IC 95%

251

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Analyse restreinte

utilisateurs de TP

Gliomes

variable TOTAL n % n % OR p p_glob

Délai depuis la première

utilisation (années)407 0,104

[1-5[ ans 49 35,8 125 46,3 Ref

[5-10[ ans 66 48,2 114 42,2 1,47 0,93 - 2,33 0,100

≥ 10 ans 22 16,1 31 11,5 1,90 0,98 - 3,69 0,059

Durée cumulée des appels (h 383 0,034

<43 24 19,4 66 25,5 Ref

[43 - 113[ 20 16,1 63 24,3 0,88 0,44 - 1,78 0,728

[113 - 339[ 28 22,6 62 23,9 1,30 0,66 - 2,55 0,444

[339 - 896[ 28 22,6 40 15,4 1,96 0,97 - 3,96 0,062

≥ 896 24 19,4 28 10,8 2,53 1,17 - 5,46 0,018

Durée cumulée pondérée (h) 324 0,055

<29 19 17,3 58 27,1 Ref

[29 - 87[ 20 18,2 50 23,4 1,41 0,66 - 3,01 0,376

[87 - 327[ 31 28,2 52 24,3 2,06 1,01 - 4,22 0,047

[327 - 836[ 22 20 35 16,4 2,22 1,02 - 4,85 0,046

≥ 836 18 16,4 19 8,9 3,41 1,42 - 8,20 0,006

Nombre cumulé d'appels 323 0,552

<660 23 20,7 51 24,1 Ref

[660 – 2 220[ 27 24,3 60 28,3 1,06 0,53 - 2,11 0,877

[2 220 – 7 350[ 28 25,2 48 22,6 1,42 0,68 - 2,97 0,350

[7 350 – 18 360[ 12 10,8 25 11,8 1,23 0,51 - 2,99 0,648

≥ 18 360 21 18,9 28 13,2 1,84 0,83 - 4,09 0,132

Nombre cumulé pondéré 323 0,118

<476 19 17,1 55 25,9 Ref

[476 - 1 650[ 26 23,4 52 24,5 1,64 0,80 - 3,36 0,180

[1 650 - 6 270[ 35 31,5 53 25 2,32 1,12 - 4,80 0,023

[6 270 - 14 700[ 11 9,9 26 12,3 1,45 0,59 - 3,61 0,420

≥ 14 700 20 18 26 12,3 2,66 1,17 - 6,07 0,020

Temps moyen d'appels

par mois (heures)383 0,001

< 2 40 32,3 105 40,5 Ref

[2– 5[ 19 15,3 69 26,6 0,69 0,37 - 1,31 0,262

[5 – 15[ 36 29 58 22,4 1,68 0,94 - 3,02 0,082

≥ 15 29 23,4 27 10,4 3,04 1,54 - 6,03 0,001

Nombre moyen d'appels

par jour 323 0,056

≤ 1 33 29,7 82 38,7 Ref

]1– 5[ 35 31,5 72 34 1,28 0,70 - 2,33 0,423

[5 – 10[ 23 20,7 24 11,3 2,70 1,29 - 5,63 0,008

≥ 10 20 18 34 16 1,74 0,83 - 3,62 0,141

IC 95%

Cas Témoins

252

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Analyse restreinte

utilisateurs de TP

Méningiomes

variable TOTAL n % n % OR p p_glob

Délai depuis la première

utilisation (années)250 0,306

[1-5[ ans 36 45,6 86 50,3 Ref

[5-10[ ans 33 41,8 72 42,1 1,20 0,67 - 2,16 0,544

≥ 10 ans 10 12,7 13 7,6 2,11 0,81 - 5,47 0,126

Durée cumulée des appels (h 235 0,030

<43 25 35,2 47 28,7 Ref

[43 - 113[ 17 23,9 40 24,4 0,80 0,37 - 1,71 0,567

[113 - 339[ 11 15,5 42 25,6 0,50 0,22 - 1,15 0,103

[339 - 896[ 5 7 24 14,6 0,41 0,14 - 1,25 0,118

≥ 896 13 18,3 11 6,7 2,45 0,91 - 6,60 0,076

Durée cumulée pondérée (h) 222 0,207

<29 24 35,8 43 27,7 Ref

[29 - 87[ 14 20,9 45 29 0,57 0,26 - 1,27 0,170

[87 - 327[ 13 19,4 34 21,9 0,68 0,30 - 1,55 0,361

[327 - 836[ 5 7,5 20 12,9 0,45 0,15 - 1,39 0,166

≥ 836 11 16,4 13 8,4 1,57 0,59 - 4,21 0,369

Nombre cumulé d'appels 223 0,053

<660 30 43,5 45 29,2 Ref

[660 – 2 220[ 12 17,4 38 24,7 0,51 0,23 - 1,17 0,114

[2 220 – 7 350[ 11 15,9 38 24,7 0,43 0,19 - 0,98 0,044

[7 350 – 18 360[ 6 8,7 23 14,9 0,43 0,15 - 1,23 0,115

≥ 18 360 10 14,5 10 6,5 1,60 0,57 - 4,52 0,376

Nombre cumulé pondéré 223 0,458

<476 24 34,8 41 26,6 Ref

[476 - 1 650[ 17 24,6 46 29,9 0,66 0,31 - 1,42 0,291

[1 650 - 6 270[ 13 18,8 36 23,4 0,61 0,27 - 1,39 0,238

[6 270 - 14 700[ 7 10,1 21 13,6 0,62 0,22 - 1,72 0,353

≥ 14 700 8 11,6 10 6,5 1,45 0,48 - 4,39 0,512

Temps moyen d'appels

par mois (heures)235 0,040

< 2 35 49,3 66 40,2 Ref

[2– 5[ 13 18,3 55 33,5 0,43 0,21 - 0,91 0,026

[5 – 15[ 12 16,9 30 18,3 0,72 0,32 - 1,61 0,422

≥ 15 11 15,5 13 7,9 1,74 0,69 - 4,39 0,239

Nombre moyen d'appels

par jour 223 0,261

≤ 1 36 52,2 62 40,3 Ref

]1– 5[ 18 26,1 60 39 0,51 0,26 - 1,00 0,050

[5 – 10[ 9 13 21 13,6 0,78 0,31 - 1,92 0,584

≥ 10 6 8,7 11 7,1 0,97 0,32 - 2,95 0,960

Cas Témoins

IC 95%

253

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Annexe 10 : Analyse de la durée cumulée

des appels passés vie-entière

254

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Analyse des appels passés

variable TOT n % n % OR p p_glob

Toutes tumeurs

Durée cumulée des appels

passés (h)1461 0,002

Non utilisateur 270 53.7 500 52.2 Ref

<22 54 10.7 116 12.1 0,90 0,62 - 1,31 0,60

[22 - 50[ 45 8.9 111 11.6 0,81 0,54 - 1,21 0,31

[50 - 111[ 48 9.5 118 12.3 0,85 0,57 - 1,25 0,40

[111 - 236[ 37 7.4 71 7.4 1,16 0,74 - 1,83 0,52

≥ 236 49 9.7 42 4.4 2,52 1,51 - 4,18 3,746E-04

Durée cumulée des appels

passés pondérée(h)1195 0,01

Non utilisateur 204 49.3 387 49.6 Ref

<22 58 14.0 94 12.0 1,22 0,83 - 1,81 0,31

[22 - 50[ 41 9.9 101 12.9 0,81 0,52 - 1,24 0,32

[50 - 111[ 40 9.7 99 12.7 0,84 0,54 - 1,29 0,42

[111 - 236[ 29 7.0 63 8.1 0,90 0,54 - 1,48 0,67

≥ 236 42 10.1 37 4.7 2,54 1,45 - 4,45 0,001

Gliomes

Durée cumulée des appels

passés (h)662 0,005

Non utilisateur 107 46.9 209 48.2 Ref

<22 22 9.6 57 13.1 0,85 0,48 - 1,51 0,58

[22 - 50[ 18 7.9 50 11.5 0,73 0,39 - 1,37 0,32

[50 - 111[ 31 13.6 57 13.1 1,20 0,70 - 2,06 0,51

[111 - 236[ 20 8.8 39 9.0 1,15 0,60 - 2,19 0,67

≥ 236 30 13.2 22 5.1 3,43 1,72 - 6,87 4,821E-04

Durée cumulée des appels

passés pondérée(h)498 0,01

Non utilisateur 67 38.7 140 43.1 Ref

<22 25 14.5 42 12.9 1,31 0,72 - 2,40 0,37

[22 - 50[ 16 9.2 47 14.5 0,73 0,37 - 1,43 0,35

[50 - 111[ 26 15.0 46 14.2 1,32 0,70 - 2,48 0,40

[111 - 236[ 15 8.7 32 9.8 0,94 0,46 - 1,92 0,87

≥ 236 24 13.9 18 5.5 3,77 1,71 - 8,31 0,001

Méningiomes

Durée cumulée des appels

passés (h)531 0,21

Non utilisateur 114 63.0 204 58.3 Ref

<22 19 10.5 44 12.6 0,77 0,41 - 1,44 0,41

[22 - 50[ 18 9.9 39 11.1 0,90 0,47 - 1,73 0,76

[50 - 111[ 10 5.5 38 10.9 0,53 0,25 - 1,12 0,10

[111 - 236[ 10 5.5 18 5.1 1,11 0,48 - 2,61 0,80

≥ 236 10 5.5 7 2.0 2,35 0,84 - 6,56 0,10

Durée cumulée des appels

passés pondérée(h)495 0,28

Non utilisateur 106 62.7 189 58.0 Ref

<22 19 11.2 41 12.6 0,80 0,42 - 1,54 0,51

[22 - 50[ 15 8.9 36 11.0 0,76 0,38 - 1,52 0,44

[50 - 111[ 11 6.5 36 11.0 0,62 0,30 - 1,28 0,20

[111 - 236[ 8 4.7 17 5.2 0,72 0,28 - 1,86 0,49

≥ 236 10 5.9 7 2.1 2,57 0,88 - 7,51 0,09

IC 95%

Cas Témoins

255