Thrombolyse intraveineuse chez une patiente présentant un accident ischémique constitué dû à un...

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revue neurologique 168 (2012) A1–A48 A31 mode de transport, le délai d’admission et de réalisation du scanner, les facteurs de risque vasculaire, antécédents de car- diomyopathie, d’AIT ou d’AVC, les scores NIHSS et Glasgow, la pression artérielle et le bilan biologique. L’analyse statistique a été réalisée sur SPSS12. Résultats.– Quatre-vingt ont été inclus. L’âge moyen était de 62,7 ± 11,2 ans dont 58,8 % d’hommes. Le taxi était le moyen de transport utilisé dans 71,3 %. Le délai moyen de consultation était de 28,2 ± 33,4 heures. Le scanner était réalisé en moyenne en 3,3 ± 2,6 jours. La mortalité était de 25 % (n = 20). Les facteurs de mortalité identifiés ont été la PA élevée, le score NIHSS, et la survenue de complication avec chacun un p < 0,0001, le score de Glasgow élevé (p = 003), l’âge > 60 (p = 0,044) et l’antécédent d’HTA (p = 0,045). Discussion.– L’AVC est la pathologie la plus fréquente en neu- rologie. La mortalité due aux AVC reste importante et varie de 20 à 80 % selon les études, avec une tendance à la réduction depuis l’avènement des unités neurovasculaires. Les facteurs de risque de mortalité identifiés dans notre étude sont ceux rapportés dans beaucoup d’études. Conclusion.– La mortalité liée aux AVC est associée à l’antécédent d’hypertension artérielle, la gravité initiale, et la survenue des complications encours d’hospitalisation. Une prise en charge en milieu spécialisé en réduit le risque. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.221 R27 Thrombolyse intraveineuse chez une patiente présentant un accident ischémique constitué dû à un fibroélastome papillaire Laure Grosliere a , Nadia Benyounes-Iglesias b , Olivier Gout a , Mickael Obadia a a Service de neurologie, fondation ophtalmologique Adolphe-de-Rotschild, cedex 19 Paris, France b Unité de cardiologie, fondation ophtalmologique Adolphe-de-Rotschild, cedex 19 Paris, France Mots clés : Fibroélastome ; Thrombolyse ; Accident vasculaire cérébral Introduction.– Les fibroélastomes sont des tumeurs bénignes valvulaires cardiaques et une cause rare d’accident isché- mique constitué (AIC). Nous rapportons un cas remarquable d’efficacité du traitement thrombolytique intraveineux. Observation.– Une femme de 43 ans, hypertendue, tabagique présenta brutalement une hémiplégie droite, une aphasie, une hypoesthésie et une hémianopsie latérale homonyme droite. Le score de NIHSS était côté à 19. L’IRM cérébrale de diffu- sion révéla un accident vasculaire ischémique sylvien profond gauche et une occlusion proximale de l’artère sylvienne proxi- male sur l’angio IRM intracrânienne. La patiente fut traitée par alteplase en intraveineux à 2h25 du début des symptômes. L’évolution clinique fut favorable avec un score de NIHSS à 0 à une heure du début du traitement. L’ angio IRM de contrôle à 24h montrait une reperméabili- sation totale de l’artère cérébrale moyenne gauche. Le bilan étiologique mit en évidence sur l’échographie transthoracique et transœsophagienne une masse arrondie de 6,2 × 5,4 mm située sur la grande valve mitrale, mobile et caractéristique d’un fibroélastome papillaire. La patiente refusa un traitement préventif par exérèse chirur- gicale et fut traitée par aspirine. Discussion.– Les mécanismes des AIC en rapport avec un fibroé- lastome peuvent être, soit la migration d’un fragment tumoral, soit celle d’un thrombus s’étant formé au contact de la tumeur et parfois retrouvé dans les études anatomopathologiques. Dans ces dernières, le premier mécanisme semble être le plus fréquent. Notre cas conforte l’hypothèse d’un mécanisme cardioembo- lique et laisse suspecter une efficacité des fibrinolytiques en cas d’embols tumoraux. Conclusion.– La thrombolyse intraveineuse est un traitement efficace en cas d’AIC dû à un fibroélastome, et ce quel que soit le mécanisme physiopathologique suspecté. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.222 R28 Fibrinolyse intraveineuse des accidents vasculaires cérébraux ischémiques au CHU de Caen de janvier 2008 à août 2011 : caractéristiques épidémiologiques et résultats Sophie Guettier , Léonard Kouassi , Julien Cogez , Mathieu Bataille , Vincent De la Sayette , Fausto Viader Unité de neurologie vasculaire, CHU Côte-de-Nacre, 14033 Caen 9, France Mots clés : Fibrinolyse ; Infarctus cérébral ; Épidémiologie Introduction.– La fibrinolyse intraveineuse est le seul traitement médicamenteux ayant prouvé son efficacité sur le pronostic de l’accident vasculaire cérébral ischémique. Ses indications sont de plus en plus élargies en pratique. Objectifs.– L’objectif de cette étude est de comparer nos résul- tats aux données de la littérature et d’évaluer l’évolution de nos pratiques. Méthodes.– Nous avons réalisé une étude rétrospective mono- centrique au CHU de Caen entre le 1er janvier 2008 et le 31 août 2011. Tous les patients ayant rec ¸u une fibrinolyse intravei- neuse (IV) sur prescription du neurologue du CHU et ayant été hospitalisés au décours dans notre unité neurovasculaire ont été inclus. Les fibrinolyses combinées (IV puis intra-artérielles) ont été exclues. Les données ont été obtenues sur dossiers, et les scores de Rankin (mRS) manquants ont été récupérés auprès des patients par appel téléphonique. Résultats.– Cent cinquante-neuf patients ont été inclus. Le National Institute Health Stroke Scale (NIHSS) moyen était de 13,9, le délai moyen de fibrinolyse de 167 minutes. À trois mois, 55,3 % des patients avaient un mRS < = 2. Ceux- ci étaient plus jeunes (67,3 ans vs 75,9, p = 3,8 × 10 -5 ), avaient un NIHSS initial plus faible (11,9 vs 16,5, p = 6,5 × 10 -7 ), mais n’étaient pas fibrinolysés plus vite (161 vs 173, p = 0,15). Les patients > = 80 ans étaient comparables aux < 80 ans en NIHSS initial mais avaient un moins bon pronostic : 29,5 % de mRS < = 2 vs 65,2 %, p = 5,2 × 10 -5 . Discussion.– Nous n’avons pas mis en évidence de corré- lation entre délai de fibrinolyse et pronostic fonctionnel, probablement en raison d’un manque de puissance statis- tique. Le groupe de patients de plus de 80 ans apparaît comme un groupe de mauvais pronostic. La fibrinolyse hors AMM chez les patients de plus de 80 ans est bien validée, mais ses résultats sont nettement moins bons, l’âge étant un facteur indépendant reconnu de mauvais pronostic. Conclusion.– Plus de la moitié des patients fibrinolysés ont un pronostic favorable. Nos résultats sont conformes aux données de la littérature, à l’exception de l’influence du délai sur le pronostic, probablement par manque de puissance. Informations complémentaires.– Merci à Audrey Dugué de l’unité de biostatistiques et recherche clinique. doi:10.1016/j.neurol.2012.01.223

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ologie. La mortalité due aux AVC reste importante et varie de0 à 80 % selon les études, avec une tendance à la réductionepuis l’avènement des unités neurovasculaires. Les facteurse risque de mortalité identifiés dans notre étude sont ceuxapportés dans beaucoup d’études.onclusion.– La mortalité liée aux AVC est associée à

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hrombolyse intraveineuse chez une patienterésentant un accident ischémique constitué dûun fibroélastome papillaire

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Service de neurologie, fondation ophtalmologiquedolphe-de-Rotschild, cedex 19 Paris, FranceUnité de cardiologie, fondation ophtalmologiquedolphe-de-Rotschild, cedex 19 Paris, France

ots clés : Fibroélastome ; Thrombolyse ; Accidentasculaire cérébralntroduction.– Les fibroélastomes sont des tumeurs bénignesalvulaires cardiaques et une cause rare d’accident isché-ique constitué (AIC). Nous rapportons un cas remarquable

’efficacité du traitement thrombolytique intraveineux.bservation.– Une femme de 43 ans, hypertendue, tabagiquerésenta brutalement une hémiplégie droite, une aphasie, uneypoesthésie et une hémianopsie latérale homonyme droite.e score de NIHSS était côté à 19. L’IRM cérébrale de diffu-ion révéla un accident vasculaire ischémique sylvien profondauche et une occlusion proximale de l’artère sylvienne proxi-ale sur l’angio IRM intracrânienne.

a patiente fut traitée par alteplase en intraveineux à 2h25 duébut des symptômes. L’évolution clinique fut favorable avecn score de NIHSS à 0 à une heure du début du traitement.’ angio IRM de contrôle à 24 h montrait une reperméabili-ation totale de l’artère cérébrale moyenne gauche. Le bilantiologique mit en évidence sur l’échographie transthoraciquet transœsophagienne une masse arrondie de 6,2 × 5,4 mmituée sur la grande valve mitrale, mobile et caractéristique’un fibroélastome papillaire.a patiente refusa un traitement préventif par exérèse chirur-icale et fut traitée par aspirine.iscussion.– Les mécanismes des AIC en rapport avec un fibroé-

astome peuvent être, soit la migration d’un fragment tumoral,

oit celle d’un thrombus s’étant formé au contact de la tumeurt parfois retrouvé dans les études anatomopathologiques.

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Dans ces dernières, le premier mécanisme semble être le plusfréquent.Notre cas conforte l’hypothèse d’un mécanisme cardioembo-lique et laisse suspecter une efficacité des fibrinolytiques encas d’embols tumoraux.Conclusion.– La thrombolyse intraveineuse est un traitementefficace en cas d’AIC dû à un fibroélastome, et ce quel que soitle mécanisme physiopathologique suspecté.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.222

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Fibrinolyse intraveineuse des accidentsvasculaires cérébraux ischémiques au CHU deCaen de janvier 2008 à août 2011 :caractéristiques épidémiologiques et résultatsSophie Guettier , Léonard Kouassi , Julien Cogez ,Mathieu Bataille , Vincent De la Sayette , Fausto ViaderUnité de neurologie vasculaire, CHU Côte-de-Nacre, 14033 Caen 9,France

Mots clés : Fibrinolyse ; Infarctus cérébral ; ÉpidémiologieIntroduction.– La fibrinolyse intraveineuse est le seul traitementmédicamenteux ayant prouvé son efficacité sur le pronosticde l’accident vasculaire cérébral ischémique. Ses indicationssont de plus en plus élargies en pratique.Objectifs.– L’objectif de cette étude est de comparer nos résul-tats aux données de la littérature et d’évaluer l’évolution denos pratiques.Méthodes.– Nous avons réalisé une étude rétrospective mono-centrique au CHU de Caen entre le 1er janvier 2008 et le 31 août2011. Tous les patients ayant recu une fibrinolyse intravei-neuse (IV) sur prescription du neurologue du CHU et ayant étéhospitalisés au décours dans notre unité neurovasculaire ontété inclus. Les fibrinolyses combinées (IV puis intra-artérielles)ont été exclues. Les données ont été obtenues sur dossiers,et les scores de Rankin (mRS) manquants ont été récupérésauprès des patients par appel téléphonique.Résultats.– Cent cinquante-neuf patients ont été inclus. LeNational Institute Health Stroke Scale (NIHSS) moyen étaitde 13,9, le délai moyen de fibrinolyse de 167 minutes. Àtrois mois, 55,3 % des patients avaient un mRS < = 2. Ceux-ci étaient plus jeunes (67,3 ans vs 75,9, p = 3,8 × 10-5), avaientun NIHSS initial plus faible (11,9 vs 16,5, p = 6,5 × 10-7), maisn’étaient pas fibrinolysés plus vite (161 vs 173, p = 0,15). Lespatients > = 80 ans étaient comparables aux < 80 ans en NIHSSinitial mais avaient un moins bon pronostic : 29,5 % demRS < = 2 vs 65,2 %, p = 5,2 × 10-5.Discussion.– Nous n’avons pas mis en évidence de corré-lation entre délai de fibrinolyse et pronostic fonctionnel,probablement en raison d’un manque de puissance statis-tique. Le groupe de patients de plus de 80 ans apparaîtcomme un groupe de mauvais pronostic. La fibrinolysehors AMM chez les patients de plus de 80 ans est bienvalidée, mais ses résultats sont nettement moins bons,l’âge étant un facteur indépendant reconnu de mauvaispronostic.Conclusion.– Plus de la moitié des patients fibrinolysésont un pronostic favorable. Nos résultats sont conformesaux données de la littérature, à l’exception de l’influencedu délai sur le pronostic, probablement par manque depuissance.Informations complémentaires.– Merci à Audrey Dugué de l’unitéde biostatistiques et recherche clinique.

doi:10.1016/j.neurol.2012.01.223