THÈME : Meursault, Marie : ou la source d’un éclatement
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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université de Larbi Ben M’hidi-Oum El Bouaghi
Faculté des Lettres et des Langues
Département de Français
Mémoire élaboré en vue de l’obtention du diplôme de Master Spécialité : Littérature Générale et Comparée
THÈME :
Meursault, Marie : ou la source d’un éclatement
diégétique entre personne(s) et personnage(s) à
travers la transfiction dans le continuum narratif
de Meursault contre-enquête de Kamel Daoud et Le
soleil n’était pas obligé de Saâd Khiari
Présentés par Dirigé par Mr.BOUFAR Abdelwahhab Mme. BOUCHENE Karima
Mlle.BAROUR Assia
Membres du Jury :
Evaluateur1 Mme. BEN MBAREK Nessrine Grade Université d’O.E.B Evaluateur2 Mme. TOUIDJINI Souhayla Grade Université d’O.E.B Rapporteur Mme. BOUCHENE Karima Grade Université d’O.E.B
Année universitaire : 2019/2020
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Dédicace
Je dédie ce modeste travail :
A mes parents aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour don t’ils ne cesse
de combler, que Dieu leurs procure bonne santé et longue vie.
A ma mère ma raison d’être qui éclaire mon chemin avec sa douceur et son amour.
A mon père signe d’amour et de sacrifice.
A toute ma famille qui ma soutenue surtout ma chère sœur Soraya qui ma toujours
encourager durant les années d’études.
A tous mes frères : Walid, Mohcen,Youcef, Aymen, Djalel, et Malek que
Dieu les protègent.
A mes belles sœurs.
A mes petits adorables Amir, Maisem, Younes, Abderrahmane, Tasnim.
A l’homme mon précieux offre de Dieu, qui ma aidée et supporter dans les moments
difficiles, qui je le souhaite un avenir radieux plein de joie et bonheur
Sans oublier mes proches et mes amies sans exception.
A tous ce qui ma aidée à sa de réaliser mon travail
A tous ceux que j’aime.
Asssia .B
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Remerciements
Nous remercions tout d’abord Dieu, tout puissant, de nous avons donnés la
force et le courage pour mener à bon terme ce mémoire de fin d’études.
Nos remerciements s’adressent au début à notre directrice de recherche,
Madame BOUCHENE Karima qui nous a aidé par ses conseils, ses
orientations, et pour la disponibilité dont elle a fait preuve tout au long de
ce travail, nous lui disons merci.
Aussi à tous nos enseignants de département de français , notamment Mr
HADJAR Hamza pour son aide.
Nos remerciements aux membres de jury d'avoir accepté d'éplucher,
d’examiner et d’évaluer ce modeste travail.
Nous remercions toute personne, qui de près ou de loin a contribué à la
réalisation de notre modeste travail.
Merci à tous …
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Table des matières Dédicace................................................................................................................................ 3
Remerciements .................................................................................................................... 5
INTRODUCTION GÉNÉRALE .................................................................................................. 10
CHAPITRE 1 : Présentation des auteurs /œuvres........................................................15
1.1. Albert Camus…………...................................................................................... 15
1.1.1 L’Absurde chez Albert Camus...............................................................15
1.1.2. Résumé ………………....................................................................... 16
1.2. Kamel Daoud...................................................................................................... 17
1.2.1 L’Absurde chez Kamel Daoud.............................................................. 17
1.2.2. Résumé................................................................................................. 17
1.3. Saâd Khiari …………........................................................................................ 18
1.3.1. L’Absurde chez Khiari..........................................................................18
1.3.2. Résumé ……………........................................................................... 19
CHAPITRE 2 : Etude transfictionnelle ..................................................................... 20
2.1. Présentation de la théorie transfictionnelle......................................................... 20
2.1.1. Notion de personnages ........................................................................22
2.1.2. Notion d’univers partagé........................................................................ 24
2.1.3. Notion de « prolongement de l’intrigue préalable »…...........................25
2.1.4. Notion « retour des mêmes personnages »……………………...…...…25
2.1.5. Notion de l’Expansion transfictionnelle………………...……………...26
2.1.6. Prequel et Sequel……………………………...……………………..…27
2.1.7. Suite et continuation………………………..……………………….…28
2.2. La tranfictionnalité.............................................................................................. 30
2.2.1 Réapparition des personnages................................................................. 30
2.2.1.1. Notion de personnage………………………………….…………….30
2.2.1.2.Hiérarchisation des personnages dans L’étranger…………………….31
a. Le personnage principal (le héros) ……………………………….31
7
b. Les personnages secondaires………………..…………….……...32
c. Les figurants ………………………………...…………………...32
2.2.1.3.Hiérarchisation des personnages dans Meursault contre-enquête…....32
a. Personnage principal……………………..…………………………..…..32
b. Personnage secondaire…………………..………………………………33
c. Personnage figurant………………………...……………………………33
2.2.1.4.Hiérarchisation des personnages dans Le soleil n’était pas obligé…...33
a. Personnage principal……………..……...………………………….…….33
b. Personnage secondaire………………………………………..…………..33
c. Personnage figurant………………………………………………...……34
2.2.1.5.Tableau récapitulatif « Meursault », « Arabe », « Marie Cardona »………..35
2.2.1.6.Tableau montrant les similitudes entre les caractéristiques des
personnages « Meursault », « Arabe », « Marie Cardona » dans les trois
romans…………………………………………………………………………..…………38
2.2.2. Le partage du même univers fictionnel.................................................. 41
2.2.3. Le prolongement de l’intrigue préalable……………………...……..…42
a. Le soleil, élément omniprésent………………………..……………...44
2.2.3.1.L’expansion transfictionnelle………………………..……………….45
2.2.3.2. « Le soleil n’était pas obligé » entre Suite et Continuation……..…..48
2.2.3.3. « Le soleil n’était pas obligé » entre Prequel et Sequel…………..…48
Conclusion…………………………………………….……………………………..…….50
CHAPITRE 3 : Etude Des personnages...........................................................................51
3.1. Les personnages référentiels ........................................................... …………..52
3.2. Les personnages embrayeurs ............................................................................. 53
3.3. Les personnages anaphores…………………………………………...……….53
3.3.1 L’être .........................................................................................................54
a. La dénomination (le nom et le surnom)……………………...…………...54
b. Le portrait physique……………………………………………………….54
8
c. Le corps……………………………………………………...……………54
d. L’habit …………………………………………………………………….54
e. La psychologie…………………………………...………………………..55
f. La biographie……………………………………………………………...55
3.3.2. Le faire ....................................................................................................55
a. Les rôles thématiques……………………………………………………..55
b. Les rôles actanciels……………………………………………………….56
3.3.2.1. L’importance hiérarchique……………………………………...……57
a. Le personnage principal………………………………...………………..57
b. Le personnage secondaire…………………………..…………………....57
c. Le personnage figurant………………………….………………………..58
CHAPITRE 4 : Pour une approche titrologique et Onomastique....................59
4.1. Définition et rôles du titre...................................................................................59
4.2. La signification du « soleil » dans L’Etranger et dans le soleil n’était pas obligé
……………………………………………………………………………………………..61
4.2.1 « le ».................................................................................................................61
4.2.2. Le rôle du concept « soleil »............................................................................61
4.2.3. Le rôle de « Ne… pas »………………………………………………………62
4.2.4. L’emploi de « Etait »…………………………………………………………62
4.2.5. L’emploi de « Obligé »…………………………………...………………….62
Etude Onomastique……………………..…………………………………….65
1- Références au texte……………………………………...………………………...65
2- Signification des noms des personnages………………………………...………...65
a. Le nom « Moussa »……………………………...………………………….65
b. Le nom Meursault………………………...………………………………...66
c. Le nom Marie Cardona / Meriem…………………………………………...67
CONCLUSION GÉNÉRALE ...............................................................................................69
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 71
RÉSUMÉS ..........................................................................................................................74
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Introduction générale
La littérature est une notion mouvante à travers le temps, elle se manifeste à travers
plusieurs et différentes langues, un mélange de codes, de racines, des mutations, trop de
noms, tous ce qui est instable.
La littérature est l’expression de l’homme qui s’adresse à son genre. Elle est la
rencontre de l’écrivain qui communique à d’autres publics. A ce propos Maurice Nadeau
écrit : « La littérature est expression. Expression de l’Homme qui écrit, cela va sans dire
et, au-delà, expression de tous les hommes qui se reconnaissent en lui ».
« Les textes littéraires appartiennent à tout le monde; or, tout le monde n'est pas
aujourd'hui en mesure de percevoir les significations, les enjeux, les attraits des faits
culturels. Cela exige une information de base, et une maîtrise suffisante de la perspective
historique.»1
La littérature maghrébine d’expression française est la fille légale de la colonisation, qui
est apparue sur la scène intellectuelle grâce à un grand nombre d’écrivains maghrébins qui
poursuivaient fidèlement l’évènement tragique dans la période coloniale française.
Avec insistance sur plusieurs angles de violence dans l’Algérie de la colonisation.
L’Algérie a eu sa part en se présentant à travers les grands noms ayant non seulement
marqué la littérature algérienne mais également la production littéraire universelle tel :
Kateb Yacine, Mohamed Dib, Malek Haddad, Mouloud Feraoun.
Nombreux auteurs ceux qui ont dénoncé dans leurs œuvres les termes de la
colonisation en se penchant à titre d’exemple on cite Kamel Daoud.
Kamel Daoud, auteur et journaliste algérien d'expression française, est l’un de ces
écrivains, qui, par sa plume et son talent, a pu atteint le souci et le charme de lecteur, resté
dans l’ombre jusqu’au début des années 2008 où il a Publié « la préface du négre »
(barzakh, 2008), il est l’auteur de plusieurs ouvrages « Zabor ou les psaumes », il a produit
son dernier roman en 2013 « Meursault contre-enquête ».
Saâd Khiari est l’un de ces écrivains de cette génération qui tend à disparaitre celle des
intellectuels authentiques, lui qui partage sa vie entre Paris ,Alger et Marrakech, vivant par
1 FRAGONARD M.-M., Précis d'histoire de la littérature française, P., Didier, 1981.
11
une transversalité maghrébine trop rare, il a fixé sa place comme un écrivain de talent est
d’abord, romancier, il a produit de plusieurs articles sur l’Islam, le dialogue des religions ,
parus en France et dans la presse maghrébine la plus célèbre, et notamment les deux
ouvrages : « Catholique /Musulman :je te connais moi non plus » en 2006, et « l’Islam et
les valeurs de la République » en 2015.
Son dernier roman, « Le soleil n’était pas obligé », édité au Maroc par –La croisée
des chemins- ; une suite d’une œuvre mondialement connue d’Albert Camus
« l’étranger », et l’œuvre de Kamel Daoud « Meursault contre-enquête » , c’est en quelque
sorte une trilogie sur la colonisation française de l’Algérie .
Saâd Khiari a essayé d’éliminer les stéréotypes et de rapprocher les deux Pays.
« L’étranger » c’est un célèbre roman, qui raconte l’histoire de « Meursaut »,un jeune
français qui a tué un arabe sur une plage d’Alger, en 1942 . L’« Arabe » la victime est
désignée par ce terme et pas plus, Meursault est condamné à mort après le meurtre qu’il a
commis, non parce que il a tué un arabe, mais pour n’avoir pas pleuré le jour de la mort de
sa mère.
Une reprise de l’histoire par Kamel Daoud dans son premier roman Meursault contre-
enquête, l’histoire est racontée par Haroun, le frère de l’arabe tué par Meursault ; K .D
n’aime pas l’anonymat dans le personnage Arabe par Camus et lutter contre cette idée.
Pour cela Haroun va mener sa contre-enquête pour justifier l’innocence de son frère, qui
est tué sans raison dans une plage en été 1942, et par la suite Haroun va se rapprocher du
vrai Meursault, en tuant lui aussi , mais la victime est un français cette fois, Haroun est
arrêté, il ne serait pas condamné ,contrairement à Meurault .
Le choix du titre par un auteur n’est pas aléatoire, est capital dans une œuvre. Il couvre
une importance majeure. Pour notre cas, le titre Le soleil n’était pas obligé est un énoncé
court, facile à enregistrer dans la mémoire. Il fournit, des indices indispensables à la
compréhension du récit. Nous retenons, dès lors, que le titre « enseigne à lire le texte »2
«Le soleil n’était pas obligé » est une vraie réecriture et relecture des deux romans,
« l’étranger » d’Albert Camus et « Meursaut contre-enquête » de Kamel Daoud il
entretient des liens forts avec les deux anciennes œuvres parce que Kamel Daoud donne
2 MITTERAND Henri, les titres des romans de Guy des cars , in Duchet, C, Sociocritique, Paris, Nathan, 1979. p. 86
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une identité au personnage « Arabe » par contre Camus dévaloriser ce personnage,il lui
donner un nom non identifier (anonymat). Saad Khiari de sa part donne à son personnage
« Marie Cardona » la fiancée de « Meursault » un corps, c’est ce qui lui donne une vraie
image transfictionnelle.
Dans «Le soleil n’était pas obligé » un prolongement de même récit de Camus,
Meursault est condamné à mort et exécuté pour avoir assassiné l’arabe, sa compagne
Marie Cardona reste seule. Celle-ci après des dizaines d’années vit solitaire dans le sud de
la France. Meursault, l’unique personne de sa vie a été condamné pour avoir tué le frère
unique de l’auteur parce que Marie apprend que l’auteur n’est autre que le propre frère de
l’Arabe par le roman de Kamel.D M.C.E , elle essaye d’être proche de K.D et cherche à le
rencontrer .Elle a décidée de partir en Algérie . Saad Khiari imagine sa vie avec le retour
d’elle en Algérie . cette fidèle et simple femme ,Khiari lui ne l’a pas oubliée, elle a quitté
l’Algérie dès la fin de la guerre en 1962. L’auteur accepte de la rencontrer et l’invite à
visiter l’Algérie à la fois de la découverte et de l’entente avec un passé tragique.
En ce qui concerne les motivations qui nous poussés pour choisir ces œuvres pour en
faire un corpus d’étude s’explique par la simple raison de comprendre et dévoiler la raison
pour laquelle Kamel Daoud et Saad Khiari ont repris les éléments en question et à la fois
nous étions attirés par ces titres assez captivants ou nous voulions lire l’étranger autrement,
un étranger écrit par des étrangers vis-à-vis de la langue et la nation.
Ainsi notre travail de recherche s’intitule « Meursault, Marie : ou la source d’un
éclatement diégétique entre personne(s) et personnage(s) à travers la transfiction dans le
continuum narratif de Meursault contre-enquête de Kamel Daoud et Le soleil n’était pas
obligé de Saâd Khiari », qui est basé sur l’analyse transfictionnelle, qui prend comme
objectif de voir s’il existe un lien transfictionnel unissant les trois œuvres.
En lisant ces trois romans nous avons été attiré par un processus complexe qui dépasse
la simple relation unissant l’étranger d’Albert Camus avec les deux autres textes, à travers
cette chaines nous avons remarqué que tout lecteur même, celui qui est naïf et non averti se
trouve face à un puzzle textuel homogène, autrement dit un ensemble de textes qui font
partie d’une même diégése où se répandent les mêmes personnages au sein d’un même
univers fictionnel qui repose sur la même intrigue.
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Ce corpus étudié s’affirme dans une stratégie d’écriture constante qui oscille entre une
perspective de continuité et un rapport de réécriture qui sous-tend notre corpus, cette
stratégie se manifeste comme nous l’avons déjà évoqué par la reprise d’une même intrigue
,d’un même univers fictionnel d’un seul et unique ancrage spatio-temporel, ce qui crée un
lien opaque unissant les personnages des trois romans et met en évidence des liens
équivoque qui lient et relient les trois romans tout en créant une nette imbrication entre les
fiction en donnant l’impression d’être face à un feuilleton ce qui nous a largement tracassé
et poussé à se demander la raison pour laquelle ces deux auteurs ont repris la même
diègese en gardant toujours la même intrigue, personnages et univers fictionnel ?
S’agit-il d’un choix anodin ou d’une envie consciente et réfléchie de présenter les
différents volets du corpus à travers « l’étranger d’Albert Camus » autrement dit pouvons-
nous présenter ou lire « Meursaut contre-enquête », « Le soleil n’était pas obligé » comme
un continuum narratif de plusieurs histoires diégétiquement apparentées et en établissant
une relation mutuelle ?
S’agit-il d’une même histoire présentée dans chaque roman selon le point de vue de son
créateur ?
Ces questionnements nous ont conduits à constituer notre problématique qui se formule
ainsi :
« Peu ont considérer les romans qui forment le corpus à étudier comme des fragments
voire des chapitres d’une histoire où les volets sont éparpillés entre auteurs en
gardant la même intrigue et repères spatio-temporels singulièrement les mêmes
personnages ?
Nous avons proposé comme hypothèses ce qui suit :
- Les diverses histoires du corpus présenteraient les visions des auteurs et leurs
raisonnements.
- Il semblerait que l’idée de reprendre les mêmes personnages et intrigue serait un
choix conscient bien déterminé et étudié par les propriétaires des histoires.
- Les deux romans seraient un continuum narratif où chaque histoire ressouderait une
part de l’énigme créée par Camus dans le roman mère.
- Le corpus présenterait une simple influence exprimée par les auteurs qui sont
poussés par des lectures antérieures.
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Pour pouvoir confirmer ou infirmer ces hypothèses nous allons faire appel aux théories
suivantes:
La transfiction notamment les travaux de Saint-Gelais qui considère cette approche
comme la théorie qui se charge du phénomène par lequel au moins deux textes , du même
auteur ou non se rapportent conjointement à une même fiction ce qui est notre cas de
recherche.
L’étude des personnages : nous ferons appel aux travaux de Philippe Hamon
notamment dans l’étude de "Meursault" et "Marie Cardona".
Etude titrologique de L.Hoek s’est imposée comme un outil dans notre recherche, dans
le décryptage des titres qui sans aucun doute attribueront à la clarification à l’histoire.
L’etude onomastique : nous évoquerons cette approche singulièrement dans l’étude des
noms porteurs de significations, tel Meursault et Marie.
Notre travail se constitue de quatre chapitres. le premier chapitre : porte le titre
Présentation des auteurs /œuvres : sera un chapitre présentatif qui regroupe la biographie
des auteurs et leurs œuvres.
Nous essayerons dans notre deuxième chapitre, qui s’intitule : Etude transfictionnelle
de présenter la théorie transfictionnelle et de repérer surtout ce lien de prolongement qui
lie et relie les trois textes Le soleil n’était pas obligé, Meursaut contre-enquête
et l’étranger, en nous appuyant sur le prolongement de l’intrigue notamment l’expansion
transfictionnelle, univers fictionnels partagés, et retour des mêmes personnages.
Le troisième chapitre, sera un chapitre qui présente l’étude des personnages comme
un élément très important dans notre analyse, nous nous fondons sur l’analyse de
Meursault et Marie Cardona.
Le quatrième chapitre s’intitule "Pour une étude titrologique et onomastique" où nous
montre l’importance du titre en tant que support de l’oeuvre littéraire. Et en deuxième
catégorie l’étude des noms des personnages qui sont en interaction dans les romans de « Le soleil
n’était pas obligé » « Meursault, Contre- Enquête » et de « l`Etranger »
15
Chapitre premier : Présentation des auteurs /œuvres
1.1. Albert Camus
Albert Camus, est un auteur français orphelin de père, né en Algérie dans une famille
modeste, il a subit une influence de son ami Jean Grenier concernant les premiers
principes de la philosophie. Parallèlement, il commença à participer et produire des pièces
de théâtre et publia sa première oeuvre, l’Envers et l’Endroit (1937), suivant d’une série
d’essais littéraires dont les thèmes de : la mort, le soleil, l’isolement, le destin de l’homme,
etc.
En 1940, le début d’un carrière d’écrivain, après deux ans il a publié « L’étranger »
et « Le mythe de sisyphe » chez Gallimard. qui exposaient la philosophie de Camus et qui
s’inscrivaient dans ce que lui-même appela le «!cycle de l’absurde!», Ces deux œuvres ont
réalisé un buzz à l’époque.
A partir de cette année-là Camus à accédé à la bonne réputation. Il a produit plusieurs
ouvrages, dont des romans connus dans le monde entier comme la Peste (1947), la Chute
(1956), ainsi qu’un recueil de nouvelles, l’Exil et le royaume (1957). Dans cette année
même, il reçut le prix Nobel de la littérature pour «avoir mis en lumière les soucis qui se
pose à l’époque surtout la conscience des hommes!». Le 4 janvier 1960 il est décédé dans
un accident de voiture.
1.1.1. L’Absurde chez Albert Camus
Ce terme est illustré pour découvrir certaine « difficulté de l’homme à comprendre le
monde dans lequel il vit »3 et aussi pour justifier le comportement non logique et non
justifié de l’être humain.
La notion de l’absurde est fondée par Albert Camus est représentée principalement
dans son roman « L’Etranger ».
Il pense que : « l’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence
déraisonnable du monde »4 c’est-à-dire l’absurde est une recherche de sens de l’homme
comparée au non-sens du monde.
3 Au cœur du comparatisme : langues, littératures et cinéma in connaissance et savoir, disponible
sur :https :books.google.dz/books ?isbn :2753904235.consulté le 01/07/2020
4 Albert.Camus, le mythe de sisyphe. 1942, Paris, Gallimard, P 31
16
1.1.2. Résumé « L’étranger » est un célèbre roman, qui raconte l’histoire de « Meursaut », un jeune
français qui a tué un arabe sur une plage d’Alger, en 1942. L’« Arabe » la victime est
désigné par ce terme et pas plus.
Meursault le personnage principal reçoit une mauvaise nouvelle par un télégramme
que sa mère est morte, mais il a réagi d’une façon absurde très froide il ne pleure pas,
comme si rien ne s’était passe, le jour de l’enterrement, il est parti se baigner avec sa
compagne Marie Cardona (une ancienne collègue du bureau), puis ils vont au cinéma pour
voir un film comique, alors qu’il est en deuil. Meursault tourne cette page sans sensation et
a cherché une façon pour sortir de cette atmosphère , il a un rapport avec son voisin
Raymond (un ancien boxeur), il lui demande d’écrire une lettre qui servira sa vengeance.
Quelques jours plus tard, Raymond se bat avec sa maîtresse et la police intervient.
Meursault accepte de l'accompagner au commissariat, et après cet incident et perturbation,
Raymond a invité Meursault et sa maitresse à un cabanon du bois au bout de la plage et
après le repas, les hommes se promènent sur la plage et rencontrent deux Arabes, dont le
frère de la maîtresse de Raymond. Ils se battent et Raymond est blessé. Un combat éclaté et
Raymond reçoit un coup de couteau sous les yeux de Meursault. Un autre accrochage a
suivi entre Meursault et l’Arabe, soudain un reflet sur le couteau de l’Arabe, Meursault tire
avec le revolver de Raymond par cinq coups a tué l’Arabe sur une plage d’Alger. Dans le
tribunal il ne montra aucune contrariété d’avoir tué un homme, et quand on lui pose la
question pourquoi tu l’as tué il répond juste que c’est à cause du soleil. Meursault est
condamné à mort après le meurtre qu’il a commis, non parce que il a tué un arabe, mais
pour ne pas pleurer le jour de la mort de sa mère.
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1.2. Kamel Daoud
Kamel Daoud est un journaliste au quotidien d’Oran et écrivain d’expression
française, né en 1970 à Mostaganem. Ce dernier entreprend l`expérience de l`écriture
romanesque avec son premier roman faisant partie de la littérature postcoloniale Meursault
contre-enquête, publié en Algérie et en France et traduit dans le mande (34 traductions),
qui fait l`objet un texte parmi notre corpus d`étude, et plusieurs ouvrages dont « la préface
du négre » (barzakh,2008), « Zabor ou les psaumes » roman, il apprend le prix Mohammed
Dib , dominateur du prix Goncourt du premier roman en 2015.
Kamel .D nous a conduit, à travers son roman Meursault contre-enquête, une histoire
littéraire en immergeant dans « une histoire qui remonte à plus d’un demi-siècle »5
d’Albert Camus, l’étranger, pour y donner une nouvelle vision et version.
1.2.1. L’Absurde dans Meursault contre-enquête
Kamel .D a parlé de la notion de l’absurde superficiellement et différente de celle de
Camus, il voit : « l’absurde c’est mon frère et moi qui le portons sur le dos ou dans le
ventre de nos terres, pas l’autre. »6 il imagine que « l’Arabe » qui est absurde et Meursault
c’est pas le cas. Ainsi que l’auteur K.D parle aussi sur l’absurdité du roman de Camus et
pas de l’absurdité de la condition humaine : « cette histoire est absurde ! c’est un
mensonge cousu de fil blanc »7
1.2.2. Résumé
Daoud dans son roman partage l’idée de sentir et d’écouter la voix des Arabes,
silencieuse dans L’Etranger d’Albert Camus. Une reprise d’une célèbre histoire de Camus
l’Etranger, par Kamel.Daoud dans son premier roman Meursault contre-enquête, mais
avec un autre style et un autre point de vue. Dans ce roman, l’histoire sous forme d’un
monologue a été racontée par Haroun, le frère de l’arabe tué par Meursault ; K .D n’aime
pas l’anonymat dans le personnage « L’Arabe » dans l`Etranger ,il prend la parole pour
lutter contre cette idée. il a commencé le récit par l’identification de son frère. Ce dernier il
a été assassiné en juillet 1942 en lui donnant le prénom « Moussa », et une histoire et une
identité. Pour cela Haroun va mener sa contre-enquête pour justifier l’innocence à son
5 DAOUD, Kamel, Meursault, contre-enquête, Barzakh, Alger, 2013 p.13
6 Ibid
7 :Ibid p 37
18
frère, qui est tué sans raison dans une plage l’été de 1942, et pour rétablir la justice et le
droit que la première enquête a achevée sans aucune franchise. Le narrateur défens que
c`est sous le poids d`une mère blessée, de vengeance et qui cherche à tous les moyens la
restitution du crime de son enfant le jour de l`indépendance, mais la victime est un
européen français Joseph Larquais. Haroun le frére de Moussa est arrêté, il ne serait pas
condamné, contrairement à Meurault . Il raconte aussi son amour avec Meriem la belle et
jeune étudiante, constantinoise vivant à Alger, qui fait une thèse sur L’Etranger, elle fait
découvrir le livre à Haroun, et il est contant d’avoir rencontré et affirme que grâce à elle
qu`il a appris le français et pu lire cette histoire de Camus.
1.3. Saâd Khiari
Saâd Khiari est un écrivain algérien, il partage sa vie entre Paris ,Alger et Marrakech,
vivant par une transversalité maghrébine trop rare, est d’abord un cinéaste, diplômé de
l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques de Paris, auteur, essayiste ,romancier, il a
produit de plusieurs articles et analyses sur l’Islam, la dialogue des religions , parus dans
la France et dans la presse maghrébine la plus célèbre, et notamment les deux
ouvrages : « Catholique /Musulman :je te connais moi non plus » en 2006, et « l’Islam et
les valeurs de la République » en 2015.
Son dernier roman, « Le soleil n’était pas obligé », édité au Maroc par –La croisée des
chemins- c’est notre choix d’étude, parce que il traite un texte très répondu, c’est une suite
d’une œuvre mondialement connue d’Albert Camus « l’étranger », et l’œuvre de Kamel
Daoud « Meursault contre-enquête », c’est en quelque sorte une trilogie sur la colonisation
française de l’Algérie.
Saâd Khiari a essayé de briser les stéréotypes et de rapprocher les deux Pays L’Algérie et
la France.
1.3.1. L’Absurde chez Khiari
Un être de papier créé par Camus, un personnage fictif ( Marie Cardona ) prend vie
dans l’oeuvre de Khiari, et chercher à la faire rencontrer avec un écrivain vivant (Kamel
Daoud), qui lui-même donne vie à un personnage fictif, cela ressemble très clair de
l’absurde tel que défini par Camus. Ainsi cette absurdité apparait « Je n’ai jamais cru aux
histoires d’esprits ni de démons et pourtant ma démarche ressemble beaucoup à une sorte
19
de rituel que je dois accomplir pour me libérer de Meursault. Je sais que cela parait
absurde, me libérer de Meursault.»8.
1.3.2. Résumé
Khiari partage l’idée de percevoir et d’écouter la voix de la compagne de Meursault,
silencieuse dans l’Etranger et même après demi-siècle par Kamel Daoud dans Meursault
Contre-Enquête.
Dans «Le soleil n’était pas obligé » célèbre roman de Camus, Meursault est
condamné à mort et exécuté pour avoir assassiné l’Arabe ,sa compagne Marie Cardona
reste seule. Celle-ci après des dizaines d’années de solitude dans le sud de la France dans
une maison de retraite, Khiari ne la lui a pas oubliée, elle a quitté l’Algérie dès la fin de la
guerre en 1962. Meursault, l’unique personne de sa vie a été condamné pour avoir tué le
frère unique de l’auteur de Meursault Contre-Enquête, parce que Marie apprend que
l’auteur n’est autre que le propre frère de l’Arabe d’après le roman de Kamel.Daoud
M.C.E , elle essaye d’être proche de Kamel.Daoud et cherche à le rencontrer .Elle a décidé
de rejoindre au pays natal en Algérie et revenir sur les lieux du drame après la lecture de
l’oeuve M.C.E avec son amie Madame Yolande , et à la faveur de sa quête de l’écrivain
Kamel Daoud ,Marie a commencée une grande enquête sur les coulisses de cette affaire
parce que n’était pas très nette et l’ambigüité de cet homicide qui a accusé Meursault, et
pour dégager la photo typique de sa tristesse, de sa colère, de deuil à cause de l’exécution
de la mort de son fiancé . Saad Khiari imagine sa vie avec le retour d’elle avec sa copine
en Algérie. cette fidèle et simple femme a retrouvé le pays de son enfance attachant et beau
et elle a passé des moments inoubliables, de grande émotion avec des douleurs intense,
L’auteur accepte de la voir et l’invite à visiter l’Algérie à la fois de la découverte et de la
concordance avec un passé tragique.
En fin de visite Marie Cardona a tenté sa chance en envoyant une lettre à Monsieur
Daoud pour dire que Meursault n’a jamais voulu tuer volontairement votre frère et qu’il a
été illégalement mis à mort, et on peut abréger la souffrance. Après ,elle a choisi de quitter
Alger vers son futur destin ; plus loin de la tragédie et de se protéger d’un monde qui lui
semblait devenu hostile.
Ce roman une envie de dépasser tous les blessures de l’Histoire, une volonté de
l’entente totale. Khiari accomplit un très beau geste littéraire et humain.
8 KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 139.
20
Chapitre deuxième : Etude transfictionnelle
2.1. Présentation de la théorie transfictionnelle
L’application du modèle transfictionnel sur Meursault contre-enquête et Le soleil
n’était pas obligé nous permettra de répondre à l’histoire des deux textes et leurs relations
particulières avec L’étranger d’Albert Camus.
La transfictionnalité extraite historiquement à partir d’un survol de plusieurs
théories. Additivement aux travaux et études de : Bakhtine, Kristéva sur l’intertextualité,
sans nul doute Gérard Genette avec la notion d’hyper textualité qui a montré dans
« Palimpsestes » et avec la progression des recherches une autre relation textuelle porte le
nom transtextualité, change le préfixe (hyper avec trans) dans un sens « transcendance
textuelle du texte ». Cette dernière rejoint davantage le concept de la transfictionnalité.
La transfiction , l’étymologie de ce mot commence par la combinaison du préfixe
latin « trans » qui indique le sens de : passer, circuler, « d’ici à la », « à travers », « au-
delà », et le radical « fiction ».
En 2001, Richard Saint-Gelais introduit la première fois la notion de transfictionnalité
dans un colloque, organisé en 2005 sur le titre « contours de la transfictionnalité » , la
définition et l’application de cette théorie réalisée par un groupe de chercheurs selon un but
d’étude choisi.
Saint-Gelais a tenté de définir cette notion à travers l’intertexte. Ainsi la
transfictionnalité « doit être distinguée de l'intertextualité, dont elle constitue un cas
particulier opérant selon des mécanismes et une économie propres ».9
L'intertextualité repose sur des relations de texte à texte, que ce soit par citation,
allusion, parodie ou pastiche. La transfictionnalité, elle, suppose la mise en relation de
deux ou de plusieurs textes sur la base d'une communauté fictionnelle [...]. [Elle] repose
sur le postulat d'une identité fictive qui transcenderait les limites d'un texte [...] » 1
Notre corpus appartient à la littérature algérienne d’expression française. Nous
essayerons à cet effet de percevoir l’étude qui a été accordée à la notion de la transfiction
par la critique littéraire.
9 SAINT-GELAIS Richard, « La fiction à travers I'intertexte : pour une théorie de la transfictionnalité »,
dans René Audet et Âlexendre Grefen (dir.), Frontières de la fiction, Québec/Bordeaux, 2001, p. 45
21
Par la suite nous nous inclinerons sur l’aide que peut apporter cette présente
recherche à l’exposition de ce phénomène sur les trois romans de notre étude.
Nous allons essayer de mener plusieurs interprétations et explications du concept de
la transfiction par lequel au moins deux œuvres, d’auteurs différents ou d’un même
écrivain reprend unis à une même fiction, que ce soit par le retour des mêmes
personnages, prolongement de l’intrigue préalable et étendue d’histoires ou partage de
même univers fictionnel, ce que confirme Saint-Gelais ,qui considère cette approche
comme la théorie qui se charge du « phénomène par lequel au moins deux textes, du même
auteur ou non, se rapportent conjointement à une même fiction que ce soit par reprise de
personnages, prolongement d’une intrigue préalable ou partage d’univers fictionnel » . 10
La transfictionnalité est un mécanisme à naviguer entre les fictions « elle permet
aux lecteurs qui aimeraient savoir ce qui arrive après la fin du récit (ou avant qu’il ne
commence, ou parallèlement à lui,tandis que le narrateur décrit les agissements de X mais
néglige ceux, simultanés, de Y) de satisfaire leur curiosité ». 11
Nous avons remarqué que plusieurs auteurs l’on fait , d’adopter des données
fictives acceptables avec celles du texte original, de mener des données totalement
différentes et même de corriger le texte premier, soit en modifiant, soit en réinterprétant les
faits. « un texye littéraire se réduit à un nombre limité d’énoncés clos. Cette limitation
sépare la réalité littéraire des réalités de notre monde, et par exemple de la réalité
historique. Alors que la connaissance de celle-ci peut espérer s’enrichir de nouveaux
documents, la réalité d’une œuvre littéraire est strictement bornée par les énoncés qui la
constituent ». 12
La frontière, qui étudie les caractéristiques générales de l’être est celle qui divise le
monde réel dans lequel l’écrivain vit et écrit le monde fictif (tout ce qui relève de la
diégèse) :
« La frontière ontologique établit une distinction entre le statut des entités fictives et celui
des entités réelles. À première vue, cette frontière est on ne peut plus nette : personne ne
niera, d'une part, que Sherlock Holmes, Mickey Mouse ou la planète Tralfamadore
10
SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 7. 11 SAINT-GELAIS Richard, La Fiction à travers l’intertexte, (En ligne),disponible sur http://fabula.org 12 SAINT-GELAIS Richard,Op.cit.
22
relèvent de la fiction et que, d'autre part, Mikhaïl Gorbachev, la brebis Dolly ou Prague
appartiennent à la réalité ».13
SAINT-GELAIS met l’accent sur le dépassement des frontières de l’œuvre par la
transformation, modification et l’évolution que les personnages, les lieux ou l’univers fictif
peuvent subir d’un roman à l’autre « l’idée que des personnages, des lieux ou même des
univers fictifs puissent franchir les limites de l’œuvre où nous les avons d’abord
découverts a quelque chose d’irrésistible […]. Il est tentant d’y voir un signe de la
rémanence de la fiction, de sa capacité à transcender le texte qui l’a instaurée, comme si
les personnages vivaient d’une vie propre, indépendante du texte où ils ont " vu le jour ".
»14
2.1.1. Notion de personnages
Selon SAINT-GELAIS L’élément majeur de la notion de transfictionnalité est axé sur
les personnages, lorsqu’il y a une transcendance textuelle, il est nécessaire de relever les
éléments fictifs significatifs qui reviennent dans plus d’un texte, notamment les
personnages comme une base de toute création littéraire, qui facilite au créateur la
présentation de l’univers fictif de l’œuvre , donc la transfictionnalité selon Richard Saint-
Gelais suppose que certaines éléments fictives traversent les frontières du texte pour se
retrouver dans d'autres textes. « […] Il y a transfictionnalité lorsque des éléments fictifs
sont repris dans plus d’un texte. Ces éléments fictifs sont plus souvent qu’autrement des
personnages et on ne s’étonnera pas de la large place que les travaux sur la question ont
fait à ces derniers. »15 .
L’établissement de l’identité des personnages ne se fait pas aussi facilement qu’on
peut le croire puisque, toujours selon SAINT-GELAIS, la transfictionnalité « [...] repose
sur le postulat d'une identité fictive qui transcendrait les limites d'un texte, mais il devient
vite évident que la récurrence des personnages (ou plus généralement des mondes fictifs)
peut amener des indéterminations, des paradoxes ou des fractures qui ne laissent pas
indemne cette identité postulée au départ. Le « même » y est contaminé par une part
13 SAINT-GELAIS Richard, « La fiction à travers I'intertexte : pour une théorie de la transfictionnalité »,
dans René Audet et Âlexendre Grefen (dir.), Frontières de la fiction, Québec/Bordeaux, 2001, p. 46-47.
14
SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 19. 15
Ibid.p.19-20.
23
d'altérité qui n'échappe jamais tout à fait au lecteur, qui ne suffit généralement pas à
parler d'un personnage distinct mais travaille l'identité de l'intérieur »16.
En outre, l’image des personnages dans une fiction relève d’une action destinée à
garantir l’effet de réel. Le lecteur s’installe par rapport à ces personnages. La
reconnaissance de soi qu’il opère à travers la figure fictive est accomplie par l’effet de
vraisemblance qui a pour dessein de permettre au récepteur d’adhérer le mieux possible à
l’univers diégétique.
Dans la réalité, la société base l'identification des individus sur leur nom. Mais dans les
fictions, puisqu'elles sont imaginaires, tout devient possible, et le nom n'est plus aussi
déterminant. Dans plusieurs fictions, les personnages évoluent sous une fausse identité, ils
n'utilisent pas leur vrai nom.
« les personnages reparaissant comme ceux de La Comédie humaine »17.
Dans « la Comédie humaine » de Balzac le lecteur admet le rôle joué par la reprise
d’une histoire à l’autre des mêmes personnages, ce retour représente un principe
fondamental de cette Comédie. Le phénomène de reparition à partir la procession des
éditions (édition originale jusqu’à l’édition définitive).
« Des travaux s’y engagent dans plusieurs directions, mais souvent de manière
indépendante : sur le retour de personnages (Margolin, 1996 ; Aranda, 1997, 2001 a,
b et c, 2002, 2007), les cycles et les series (Benassi, 2000 ; Besson, 2004), les ≪réécritures postmodernes ≫ (Doležel, 1998), la fan fiction (Jenkins, 1991, 1992,
1995) : autant de régions de la contrée que je voudrais considérer globalement en
dégageant son unité, en la construisant dans sa cohérence – tout en soulignant que
cette unité et cette cohérence recouvrent, comme on le verra, de décisives
différences ».18
Miss Ethel Preston a étudié ce phénomène « le retour des personnages »
16 SAINT-GELAIS Richard, « La fiction à travers I'intertexte : pour une théorie de la transfictionnalité »,
dans René Audet et Âlexendre Grefen (dir.), Frontières de la fiction, Québec/Bordeaux, 2001, p. 65. 17
SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 7. 18
Ibid.p.9.
24
« Est reparaissant », selon Ethel Preston, « tout personnage mentionné dans plus d’un
roman soit qu’il participe personnellement à l’action, soit qu’on fasse certainement allusion
à lui en le désignant par son nom ou implicitement. »
« La transfictionnalite est l’un de ces terrains ou l’on a tout intérêt a croiser des
champs trop souvent disjoints par la compartimentation academique et certains
prejuges encore tenaces ».19
À ce propos Richard SAINT-GELAIS confirme : que la transfictionnalité est l’un des
terrains propices pour fusionner plusieurs champs littéraires, qui fait disparaitre les
bordures textuelles en les transgressant, en les traversant.
2.1.2. Notion d’univers partagé
« On en dira autant des ≪ univers partages ≫, ces fictions développées
conjointement par plusieurs écrivains qui situent dans un même cadre (souvent
futuriste) des récits lies a seule hauteur encyclopédique, sans parfois que leurs
intrigues se recoupent ou que des personnages réapparaissent de l’une a
l’autre »20.
Richard SAINT-GELAIS de sa part avise que la même fiction développée par un
groupe d’écrivains, c’est-à-dire les auteurs partagent le même univers fictionnel non
seulement certains événements, mai un lien étroit notamment les intrigues et les
personnages.
« L’hypertextualite est une relation d’imitation et de transformation entre textes ; la
transfictionnalite, une relation de migration (avec la modification qui en résulte
presque immanquablement) de données diégétiques »21
L’ hypertextualité ,au contraire de la transfictionnalité (outils dans laquelle des éléments
fictifs comme les personnages ,les lieux sont partagés par deux ou plusieurs
textes)s’intéresse aux rapports d’imitation et de transformation entre les textes.
19 SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 9. 20
Ibid.p.10. 21
Ibid.p.11.
25
2.1.3. Notion de « prolongement de l’intrigue préalable »
« pour nous, une intrigue romanesque, nichée dans les pages d’un autre livre, est traite
comme un événement réel couvert par les journaux ».22
Selon SAINT-GELAIS L’intrigue romanesque dépend principalement de la succession
logique des événements et élevée à partir d’une autre production, l’auteur afin de structurer
son intrigue sélectionne des fragments de la vie réelle et introduit des personnages réels,
mais toujours le fictionnel présent , on citons comme exemple « l’intrigue balzacienne »
éprouvée pour sa vraisemblance avec la réalité.
2.1.4. Notion « retour des mêmes personnages »
« La reprise de personnages est un procédé majeur de La Comédie humaine »23
Le retour des personnages constitue l’un des plus importants éléments de « La
Comédie humaine »,ils voyagent d’une œuvre à l’autre, les personnages centraux de
Balzac correspondent à des types humains, c’est-à-dire des portraits de plusieurs
personnes, médecins, politiciens ou des femmes.
Les personnages principaux de Balzac évaluent comme les personnages secondaires à
la fois dans le décor d’un même roman.
En fin cette reprise des personnages présente un élément capital dans le contenu et
l’évolution du chef-d’œuvre balzacien.
« Le regard transfictionnel consiste surtout a s’interroger sur les répercussions de ces
contacts et de ces déplacements diégétiques ».24
La vision de la transfiction permet de créer une interaction diégétique entre deux textes
ou plus , et aussi à l’œuvre de placer une intrigue dans un autre univers qui se veut le
mélange de deux diégéses.
22 SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 11 23
Ibid.p.12. 24
Ibid..
26
2.1.5. Notion de l’Expansion transfictionnelle
« la relation transfictionnelle la plus simple, et à coup sur la plus courante, consiste à
proposer une expansion d’une fiction préalable, à travers une transfiction qui la prolonge
sur le plan temporel ou, plus largement, diégétique. »25
Une expansion est considérée comme opération majeur axée sur deux plans, à savoir le
plan diégétique ou temporel qui appartient à l’histoire elle-même.
«la transfictionnalité ne consiste jamais à intervenir sur le texte initial, bien évidemment
inchangé, mais sur sa diégèse (…) »26
SAINT-GELAIS voulait expliquer que le modèle transfictionnel ne touche jamais le
texte source, les lecteurs en réalisent, ou approuvent à effectuer sur la base d’un
changement, d’une continuation, d’une interprétation manipulée ou même par un
acte transgressif, mais toujours dans l’espace-temps dans lequel se développe l'histoire
fournie par la fiction du premier récit.
Au cours d’en même contexte, SAINT-GELAIS propose une relation transfictionnelle
qu’il considère la plus adéquate et la plus ordinaire «La relation transfictionnelle la plus
simple, et à coup sur la plus courante, consiste à proposer une expansion d’une fiction
préalable, à travers une transfiction qui la prolonge sur le plan temporel ou, plus
largement, diégétique. ».27
le concept de la transfiction est basé sur la maîtrise du discours critique du récit
original en s’appuyant sur les récits transfictionnels : « certaines opérations
transfictionnelles (…) se donnent assez visiblement comme des critiques du récit original,
soit par développement d’une intrigue donnée comme plus vraisemblable, soit par
adoption d’un point de vue jusque-là occulté . »28
25SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p.71 26
Ibid.p.70. 27
Ibid.p.71. 28
SAINT-GELAIS Richard,Op.cit.p.454
27
2.1.6. Prequel et Sequel
Bien qu’une relation privilégiée avec le récit premier, il n'en reste pas moins que les
deux critères (Prequel et Sequel).
Un préquel , ou aussi appelé une préquelle, antépisode au Canada
Définitions selon :
Dictionnaire de français Larousse
Film, roman , etc, dont la réalisation est postérieure à une œuvre de référence mais
qui, à l’inverse de la suite, évoque des faits antérieurs à cette œuvre.
Reverso dictionnaire
œuvre dont l'histoire précède celle d'une œuvre antérieurement créée
Dictionnaire Internaute
Un prequel est un film reprenant l'univers et une partie des personnages d'un autre
film existant, mais racontant une autre histoire, s'étant déroulée avant le film ayant
servi de modèle.
Exemple : "Le Monde de Dorri" est un prequel au "Monde de Némo".
Dictionnaire de français Larousse
Littéraire. Suite de gens ou de choses attachés à quelqu'un, à quelque chose : On l'a
chassé, lui et sa séquelle.
Reverso dictionnaire
sequel veut dire la suite d'une œuvre
Pour différencier ces phénomènes, Gérard GENETTE propose une terminologie de
son ouvrage Palimpseste, terme Sequel « la continuation par l’avant (c’est-à-dire l’après)
ou, pour parler français, proleptique ; la plus répandue »29, et de « la continuation
analeptique ou par l’arrière (c’est-à-dire l’avant), chargée de remonter, de cause en
cause, jusqu’à un point de départ plus absolu, ou du moins plu satisfaisant »30 qui renvoie
au Prequel.
29
GENETTE Gérard, Palimpsestes : la littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982, p. 242. 30
Ibid
28
Richard SAINT-GELAIS à son rôle annonce par une autre voie que sur la base d’un
schéma terminologique « les continuations proleptique et analeptique sont sans doute
mieux connues sous leurs appellations anglaises respectives de sequel et de prequel. »31
Selon Richard SAINT-GElAIS : « les prequels sont des récits qui se dirigent vers une
intrigue qui diégétiquement les suit, mais qui, en principe, les précède dans l’ordre de la
lecture »32
Pour Saint-Gelais, la transfictionnalité peut être la conséquence d'œuvre autographe,
c'est-à-dire une œuvre rédigée par un seul auteur ; elle peut être aussi allographe, c'est-à-
dire écrite par plusieurs auteurs. Elle peut donc prendre la forme d'une continuation ou
d'une suite.
Exclusivement, selon Saint-Gelais, l'intention de l'auteur est accessoire, elle n'est qu'un
moyen d'éclaircissement pour le lecteur33.
D’ailleurs, les transfictions doivent être des œuvres allographes et leur explication
dépendra du lecteur. Aranda Il explique que les méthodes de la transfictionnalité et de la
récurrence des personnages se complètent.
Ainsi, il examine que les transfictions autographes sont plus étudiées, car les études de
personnages récurrents visent ce corpus, mais que les transfictions allographes, moins
étudiées, seraient plus intéressantes, plus complexes34. Pour lui, les enjeux et l'intérêt de la
transfictionnalité seraient dans les œuvres produites par des auteurs différents.
2.1.7. Suite et continuation
Le philosophe et encyclopédiste français D'ALEMBERT dans le Dictionnaire des
synonymes nous convoque à différencier les deux concepts la suite et la continuation:
« Lorsqu'une oeuvre est laissée inachevée du fait de la mort de son auteur, ou de toute
autre cause d'abandon définitif, la continuation consiste à l'achever à sa place, et ne peut
être que le fait d'un autre. La suite remplit une tout autre fonction, qui est en général
31
SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 77.
32 Ibid.p. 79.
33 SAINT-GELAIS Richard, Contours de la transfictionnalité, dans René Audet et Richard Saint-Gelais
(dir.), La fiction, suites et variations, Québec, Nota Bene, 2007, p. 15. 34 D.Aranda, Le retour des personnages dans les ensembles romanesques : essai de synthèse, thèse de doctorat d’université, Paris III, 1997, p. 254.
29
d'exploiter le succès d'une oeuvre, souvent considérée en son temps comme achevée, en la
faisant rebondir sur de nouvelles péripéties. » 35
35
Gérard Genette, Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982, p.223
30
2.2. La tranfictionnalité
Après avoir connu cette théorie de la transfictionnalité avec ses voies, nous
allons maintenant procéder à sa mise en œuvre
2.2.1. Réapparition des personnages
2.2.1.1. Notion de personnage
L’élément de base de chaque création romanesque c’est le personnage, il facilite à
son créateur de présenter l’univers fictif de son roman.
C’est ce que certifie Roland BARTHES à propos du personnage et son rôle
important dans la construction du récit romanesque : « Comme il ne peut y avoir un récit
sans narrateur, sans auditeur ou lecteur, on peut bien dire qu’il n’existe pas un seul récit
au monde sans personnage. […] Il n’y a pas de récit sans personnage. »36. De même
reflexe l’écrivain Arnold BENETT affirme que « La base d’un bon roman c’est la
création du personnage, et rien d’autre. ».
Aucun lecteur n’ignore le rôle que joue le retour d’un texte à l’autre des mêmes
personnages
Nous comprenons à travers la définition de la transfictionnalité de Saint-Gelais que les
critères de base fictionnels traversent les limites d'un texte. Ces éléments sont plus souvent
des personnages. Désigner un personnage est suffisant pour dégager un questionnement :
est-ce le même personnage? Mais la réponse n'est qu'un chemin, car pour être
transactionnel le personnage doit être participé activement à l'intrigue c'est-à-dire actif au
sein de la diégèse. Saint-Gelais montre la fiabilité de ce concept avec l'exemple de
Sherlock Holmes ; l'unité transfictionnelle existerait :
[...] non pas [d]es textes qui mentionnent un personnage comme Sherlock Holmes
(notamment [d]es travaux des logiciens, qui l'utilisent souvent comme exemple), mais bien
[d]es textes où Holmes figure et agit comme personnages. Il en va de même pour les
univers fictifs considérés dans leur ensemble. Un auteur qui situerait une histoire dans
36
BARTHES Roland, Introduction à l’analyse structurale des récits, Paris, Seuil, 1966, pp. 7-8.
31
MiddleEarth, le monde imaginé par Tolkien dans The Lord of the Rings, créerait du coup
un ensemble fictionnei dans lequel le texte de Tolkien serait rétrospectivement inclus37.
Pour étudier les personnages dans «Le soleil n’était pas obligé», de S.Khiari, nous
allons faire appel à Philippe. HAMON, Pour un statut sémiologique du personnage38 qui
propose d’appliquer une théorie moderne dans le regard d’une analyse réelle du
personnage. Cette théorie va se classer hors des théories traditionnelles, parce qu’elle fera
appel à la notion de la sémiologie pour l’analyse du personnage. Il s’agit de voir le
personnage comme « un signe » à part entière tout en l’intégrant dans un mode de
communication soumis à l’analyse fictionnelle qui est devenue indispensable à l’écriture
romanesque.
Dans notre cas, nous allons nous fonder sur la notion du personnage, essayer de repérer
le plus possible les personnages présents dans Le soleil n’était pas obligé, M.C.E, et dans
l’Etranger, analyser les propriétés visibles par lesquelles ils sont identifiés dans le texte,
les répertorier et relever les éléments communs entre eux afin de montrer comment
s’exprime la transfiction dans ces trois textes à travers le retour et la reprise des mêmes
personnages.
2.2.1.2.Hiérarchisation des personnages dans L’étranger
a. Le personnage principal (le héros)
Le personnage principal de ce roman Meursault est le narrateur lui-même,
personnage narrateur (celui qui dit Je), Nous pouvons constater l’absence de la description
de celui-ci et qui manque aussitôt de prénom, ce qui révèle l’aspect d’une fragilité
identitaire de ce héros. Son itinéraire , vers une mort absurde, l’absurdité qui se révèle une
dissociation entre l’Homme et sa vie, fait de lui un héros moderne. il n’exprime aucun
sentiment humain : amour ou regret pendant une partie majeure de l’ouvrage, il révèle en
réalité un amour de la vie très matériel. c’est un simple employé de bureau à Alger.
L’amour avec Marie, les souvenirs heureux et le souvenir de sa mère
37 SAINT-GELAIS Richard, « La fiction à travers I'intertexte : pour une théorie de la transfictionnalité », dans René Audet et Âlexendre Grefen (dir.), Frontières de la fiction, Québec/Bordeaux, 2001, p. 45. 38
http://www.persee.fr/ Philipe HAMON, Pour un statut sémiologique du personnage, In: Littérature, N°6, 1972. Littérature. Mai 1972. pp. 86-110. Consulté le 20/08/2020.
32
b. Les personnages secondaires
- Raymond Sintès : est l’ami de Meursault. Magasinier assez petit avec de larges épaules
et un nez de boxeur, bien habillé. C’est lui qui demanda un jour à Meursault de lui écrire
une lettre pour sa maîtresse. Il est aussi celui qui a mis en contact la victime et le meurtrier.
Il assistera au jugement de Meursault et témoignera.
- Le vieux Salamano : est le deuxième voisin de palier de Meursault qui vit avec son chien
depuis huit ans année de la mort de sa femme.
- Céleste : propriétaire d’un restaurent où Meursault avait l’habitude d’aller manger.
- Emmanuel : c’est le collègue de service de Meursault avec qui il mange souvent. C’est
avec lui que Meursault à emprunter le brassard noir et une cravate noire pour aller à
l’enterrement de sa mère.
- Monsieur Massan et sa femme : Ce sont les amis de Raymond. Ce sont eux qui ont
invité Raymond, Meursault et Marie à la plage. Monsieur Massan est grand de taille ; sa
femme quant à elle est petite, ronde et gentille.
- Marie Cardona : elle est la maîtresse de Meursault. C’est une ancienne Dactylo du
bureau de Meursault, elle est brune. Ils se retrouvent à la plage après la mort de la mère de
Meursault.
- L’arabe : le frère de la maîtresse de Raymond et la victime, était un anonyme.
c. Les figurants
- Le concierge : c’est le gardien de l’asile où était la mère de Meursault. C’est un vieil
homme aux beaux yeux. Il est un parisien de soixante-quatre ans.
- Le vieux Thomas Pérez : c’était un vieil ami de la mère de Meursault. Ils étaient
ensemble à l’asile.
- Le Directeur de l’asile : il est petit, vieux, avec la légion d’honneur. Il a des yeux clairs.
- L’avocat de Meursault : petit rond assez jeune, cheveux soigneusement collés.
-Le juge et l’aumônier : qui cherche à le convertir juste avant son exécution.
2.2.1.3.Hiérarchisation des personnages dans Meursault contre-enquête
a. Le personnage principal (le héros)
- Haroun : le narrateur le frère de Moussa, tue un français, un certain Joseph Larquais, il
est arrêté lui aussi, mais il échappe à toute condamnation, est tombé amoureux de Meriem.
33
-Moussa : Selon le narrateur, Moussa aurait dû être le vrai héros ,avait un nom, une mère
discrète, un père disparu, une amante, des amis et un frère qui cherche à lui rendre justice
Meursault : Meursault tué le frère de narrateur Haroun, on le condamne à mort non pas
pour l’avoir tué mais pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère
b. Les personnages secondaires
- M`ma : c’est la mer de Haroun dont on ne connait ni le nom, ni le prénom ni l’âge.
-Meriem: une jeune étudiante qui prépare une thèse sur le livre qui relate le meurtre de
l’Arabe.
-Zoubida : femme qui se présente comme amont de Moussa
c. Les figurants
Ajoutons d’autres personnages figurants ayant des rôles secondaires au sein de l’histoire,
comme : Joseph Larquais le français victime de Haroun le jour de
l`indépendance, Récitant du Coran le premier qui passe toute la journée à battre son chien
et à hurler contre lui.
2.2.1.4.Hiérarchisation des personnages dans Le soleil n’était pas obligé
a. Le personnage principal (le héros)
-Marie Cardona : Le personnage principal de ce roman est en même temps la narratrice
(celui qui dit Je), c’est une femme simple, fidèle âgée plus de soixante-dix ans de
mauvaise santé, vit solitaire dans le sud de la France dans une maison de retraite,
compagne de Meursault, elle a quitté l’Algérie dès la fin de la guerre en 1962. Elle a
décidé de rejoindre son pays natal l’Algérie et revenir sur les lieux du drame, elle a
commencé une grande enquête sur Meursault.
-Meursault : C’est le personnage le plus répandu dans ce roman. Il n’a pas connu son
père et il n’en a pas une idée fixe. Il ne croit pas en Dieu et trouve que c’est une chose sans
importance. Il a une maîtresse qui se nomme Marie, ils ne se sont pas mariés.
b. Les personnages secondaires
-Arabe ou Moussa : le personnage anonyme tué par Meursault dans l’Étranger de
Camus
-Madame Yolande : l’amie de Marie, est une infirmière en chef dans la maison de retraite
en France. Elle est très gentille, elle était professeur de Français avant
34
Raymond :Témoin qui a assisté au drame.
Monsieur Céleste : le restaurateur.
Salamano : c’est un ancien boxeur, il est aussi chef de groupe au pole céréalier des docks
du port d’Alger.
Simone : c’est une dactylographe.
- Monsieur Massan et sa femme : Ce sont les amis de Raymond. Ce sont eux qui ont
invité Raymond, Meursault et Marie à la plage.
Yacine : ami de l’écrivain Kamel Daoud
Achour : ami de l’écrivain Kamel Daoud
Fernand Iveton : c’est un européen. Il a été guillotiné à l’âge de trente ans
c. Les figurants
Lalla Yamina : la tante de Achour :Quatre-vingts ans. Elle est belle.
Fatiha : femme de ménage.
Abdou : un homme d’un certain âge, assez grand avec un léger embompoint, des yeux
bleus.
Zineb : collègue de Achour
Nadia et leurs petites filles Noor et Alya : la femme de Yacine
Additivement à cette classification hiérarchique nous arrivons à dire que l’univers
fictionnel de L’Etranger, Meursault contre-enquête et de Le soleil n’était pas obligé se
trouve centralisé sur trois personnages essentiels : « Meursault », « Arabe », « Marie
Cardona ». Ces acteurs, qui jouent un rôle capital dans les trois intrigues, conduis
l’organisation des trois histoires et assure le déroulement et la continuité des actions,
présente des liens solides que nous allons essayer de découvrir à travers le tableau
récapitulatif et comparatif qui suit.
35
2.2.1.5.Tableau récapitulatif « Meursault », « Arabe », « Marie Cardona »
L’œuvre Le personnage L’être Le faire
L’Etranger
Marie Cardona
(Meriem)
Une fille.
-Elle est Brune.
-Elle avait une belle
robe à raies rouges
et blanches et des
sandales de cuir
-Elle est amoureuse
de Meursault
-elle est la maîtresse de
Meursault
-.C’est une ancienne
Dactylo du bureau de
Meursault
-Ils se retrouvent à la
plage après la mort de
la mère de Meursault
-.Elle permet en
quelque sorte la
communication du
héros avec la nature.
Meursault contre-
enquête
Meriem :
- jeune universitaire
-Elle est belle
-Elle est amoureuse
de Haroun
- Constantinoise
émancipée et vivant à
Alger.
-grâce à elle le
narrateur a appris le
français et pu lire cette
histoire de Camus.
Le soleil n’était
pas obligé
-Le personnage
principal
- narratrice de ce
roman
- femme simple, fidèle
-âgé plus de soixante-
dix ans
-de mauvaise santé
-compagne de
Meursault
-Elle vit solitaire dans
le sud de la France dans
une maison de retraite
- Elle a quitté l’Algérie
dès la fin de la guerre
en 1962.
-Elle a décidé de
rejoindre au pays natal
en Algérie
-Revenir sur les lieux
36
du drame
-Elle a commencé une
grande enquête sur de
Meursault.
-elle a adressée à un
auteur vivant(Kamel
Daoud) au sujet d’un
personnage fictif
« Meursault »
- Elle cherche la vérité
L’Etranger
Meursault
-Le personnage
principal de ce roman
-Meursault est le
narrateur lui-même
- Il n’a pas connu son
Père
-c’est un simple
employé de bureau à
Alger.
-ce qui révèle l’aspect
d’une fragilité
identitaire de ce héros.
-il n’exprime aucun
sentiment humain :
amour ou regret
- refuse de masquer
ses sentiments
-Il ne croit pas en Dieu
et trouve que c’est une
chose sans importance
-absence de la
description de celui-ci
et qui manque aussitôt
de prénom
-Son itinéraire , vers
une mort absurde
-l’absurdité qui se
révèle une dissociation
entre l’Homme et sa
vie, fait de lui un héros
moderne.
-il révèle en réalité un
amour de la vie très
matériel. les souvenirs
heureux et le souvenir
de sa mère
- Meursault tue un
Arabe parce qu’il se
croit en danger
37
Meursault contre-
enquête
-Meursault adopte un
comportement raciste
-Meursault refuse
l’Arabe
-Meursault tué le
frère de narrateur
Haroun
- Meurt seul ? Meurt
sot ? « ne meure
jamai » ?
-Moussa victime de
Meursault soliloque
dans un bar à Oran où
il est encore possible de
boire de l’alcool.
-Meursault parle de son
crime sans exprimer
aucune émotion vers sa
victime
-tirer cinq coups de feu
sur un Arabe anonyme
et sans raison
- l’absurdité
Le soleil n’était
pas obligé
- le personnage le plus
répété dans ce roman.
-Il ne connut pas son
père
- Il a une compagne
qui se nomme Marie
Cardona, ils ne se sont
pas mariés.
-Il n’a pas connu son
père et il n’en a pas une
idée fixe.
-Il ne croit pas en Dieu
et trouve que c’est une
chose sans importance
- Il a commis un
meurtre involontaire
L’Etranger
L’Arabe
(Moussa)
-le frère de la
maîtresse de Raymond
- la victime
- anonyme
-sans famille
-dévalorisation de
l’Arabe
-l'Arabe victime de
Meursault
- portera le prénom de
Moussa
-Moussa le vrai héros
de l’histoire
-comparant l’arabité à
la négritude, le
narrateur affirme
l’absence de ce
sentiment chez lui, il ne
se sent plus Arabe
38
2.2.1.6. Tableau montrant les similitudes entre les caractéristiques des personnages
« Meursault », « Arabe », « Marie Cardona » dans les trois romans
Meursault contre-
enquête
_ la maitresse de
Raymond n’était pas
la soeur de l’Arabe
-Moussa avait :
un nom
une mère
discrète
un père
disparu
une amante
des amis
un frère qui
cherche à lui
rendre justice.
-Moussa n’avait pas
de travail stable, il
était un ouvrier
-Daoud infirme
également l’existence
d’un pays arabe
-l’écrivain refuse cette
identité dite arabe, il ne
se considère pas
comme arabe mais
plutôt comme un
algérien
-considère le fait
d’appeler la victime par
le terme arabe comme
une dévalorisation
totale de cet algérien
-la volonté de Moussa
de subvenir aux besoins
de sa famille
Le soleil n’était
pas obligé
-Le frère de Daoud
- le personnage
anonyme ou identifier
tué par Meursault
-Mort de l’Arabe sur la
plage
- la mort de l’Arabe est
accidentelle
-« l’homicide était
involontaire »
Le personnage caractéristiques
-Le personnage le plus répondu dans les trois romans.
- Il n’a pas connu son père
-c’est un simple employé de bureau à Alger.
-il n’exprime aucun sentiment humain : amour ou regret
-Il ne croit pas en Dieu
39
A partir des deux tableaux récapitulatifs insérés ci-dessus, et ce qui confirme Kamel
Daoud et Saad Khiari montrent consciemment ou inconsciemment les liens étroits et les
rapprochements entre les personnages des trois romans. A cet égard, nous pouvons dire
que les deux auteurs Kamel Daoud et Saad Khiari ont fait appel aux personnages déjà
existés dans le texte de Camus « L’étranger », ce phénomène est connu sous la notion
« retour des personnages », cette reprise des personnages représente un élément capital de
la Comédie humaine de Balzac, et bien expliquer dans la transfictionnalité de Saint-
Gelais.
Nous avons vu dans l’explication de la transfictionnalité de Saint-Gelais que les entités
fictives traversent les limites d'un texte. Ces identités sont plus souvent des personnages.
Saint-Gelais exprime dans son étude «Personnage et transfictionnalité» un petit «
catalogue » de ces pratiques, à partir des transfictions de Madame Bovary. Il illustre un
personnage qui passe dans un autre roman c'est-à-dire l' « immigrant »,. Il y avoir le
Meursault - Une mort absurde
- Un héros moderne.
-il révèle en réalité un amour de la vie très matériel.
- Meursault tue un Arabe
-Meursault parle de son crime sans exprimer aucune émotion vers sa
victime
- Il a une compagne « Marie Cardona ».
Marie Cardona
(Meriem)
- Femme simple, fidèle, belle ,Brune, amoureuse de Meursault.
-Elle est la maîtresse de Meursault
-.C’est une ancienne Dactylo du bureau de Meursault
-Assiste au meurtre de l’Arabe
-Elle vit solitaire après la condamnation de Meursault.
L’Arabe
- personnage très répondu dans les trois romans.
- la victime
-sans famille
-Mort de l’Arabe sur la plage
40
récurrent qui est une version du personnage original du récit premier ou l'« emprunt ».
L’auteur Saad Khiari continu, et parfois il a l'intention de réviser, de corriger, le récit
premier. Par exemple, Jean Améry, dans son roman Charles Bovary, Médecin de
campagne, Portrait d'un homme simple, a une visée critique, il tente de « réhabiliter la
figure de Chartes24 ».
En outre, Les personnages principaux de Balzac , comme les acteurs secondaires
évoluent à la fois dans l’atmosphère d'un même roman, mais aussi à travers tout l'ouvrage.
Le retour des personnages représente aussi la stratégie d'écriture de Saad Khiari. Ce dernier
transformer un personnage ayant un rôle principal dans le texte primitif L’Etranger en un
personnage secondaire dans Le soleil n’était pas obligé et vice-versa ,permettent au
personnage de Khiari; de voyager pour qu’il sache passer d’un texte à un autre texte,
franchir les frontières de la fiction originelle et s’investir dans un espace diégétique non
exploité.
Saint-Gelais dit « Quoi qu'il en soit, l'incomplétude de la fiction, des personnages,
doit être comblée par le lecteur. Mais malgré ce travail de complétude lecturale, le lecteur
ne réussira jamais à répondre à toutes les interrogations que créent les textes, ce qui laisse
la porte grande ouverte à de nombreuses transfictions. »39
S. Khiari de sa part revient à un personnage auquel Camus pas donné une importance ,
celui de Marie Cardona, l’écrivain tente donner un corps à un personnage fictif (Marie
Cardona) et à la faire exister en m’adressant à un auteur vivant (Kamel .D) au sujet de
Meursault.
Le soleil n’était pas obligé aborde la relation entre un personnage considéré comme
une virtuelle fiancée de Meursault, le personnage principal du célèbre roman d’Albert
Camus L’Etranger, et de l’écrivain algérien Kamel Daoud.
Nous pouvons dire que le personnage « Meursault », « Arabe », « Marie Cardona »
toujours présent dans les trois romans.
Au fait, nous pouvons dire, de ce chapitre, que les personnages de« Le soleil n’était
pas obligé », M.C.E se révèlent comme un élément transfictionnel tirant son origine de
l’Etranger de Camus.
39 Jacques, p. la transfictionnalité dans l'oeuvre , p 25
41
2.2.2. Le partage du même univers fictionnel
Nous rassemblons sous la notion d'« univers fictionnel » l'ensemble de tout ce qui
existe au sein d’une œuvre et relève de sa diégèse. Différemment, l’univers fictionnel
d’une œuvre littéraire est le monde qu’elle évoque ou qu’elle déploie.
Les principales actions se déroulent à Alger, Belcourt, la rue de Lyon et le champ des
manoeuvres . D’autres espaces sont aussi évoqués comme la prison « Barberousse ou
Serkadji », le palais de justice, de même que l’asile de Marengo « Hadjout ». Mais
l’espace le plus significatif c’est la plage située dans la banlieue d’Alger où tout a
commencé, la véritable histoire du roman. C’est le lieu du crime, de l’absurdité de la vie. Il
rappelle par l’éclat du soleil sur la grève la réalité du crime de Meursault.
A travers son discours fictionnel, Saâd Khiari a pu maintenir une harmonie
romanesque entre son roman « Le soleil n’était pas obligé » et les deux autres textes
L’étranger et M.C.E, qui repose en fait sur le partage d’un seul et unique univers
diégétique.
Une définition qui s’applique très bien à « Le Soleil n’était pas obligé », dans sa
relation à M.C.E et L’étranger : il s’agit de trois textes, se rapportant conjointement à une
même fiction, celle de L’étranger, et par la reprise des personnages, Meursault, l’Arabe,
Marie, Masson,…etc et par le prolongement de son intrigue.
Chacun de ces textes abordent les circonstances d’une même histoire, mettant en scène
une masse littéraire solide, non seulement la colonisation, les lieux du drame, les cultures
différentes, mais surtout le personnage « Meursault » qui partage le sentiment
d’étrangement et de déracinement dans les trois textes. Ajoutons le personnage '' Marie
Cardona '' de Le Soleil n’était pas obligé qui était passif dans L’Etranger et dans M.C.E et
trouve son rival dans Le Soleil n’était pas obligé. De plus, des mêmes composantes
textuelles abordent ; le cas de la reprise des mêmes objets comme le soleil, cet élément qui
occupe une place assez symbolique dans le récit des trois œuvres, aussi « La plage » « …
la mort de l’Arabe sur la plage »40 , et les anciens quartiers d’Alger « …l’immmeuble au
champ de manoevres ; un quartier que je connaissais un peu puisque c’est là qu’habitait
Meursault. »41
40 KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 24. 41
Ibid.p.58
42
La mer, la plage, le ciel est en général des endroits de plaisir, mais ici le contraire sont
des éléments hostiles partagent le même univers hostile (Meursault victime d’un univers
hostile) ce qui confirme un même univers fictionnel dans les trois œuvres.
Les trois textes d’étude abordent les évènements d’une même histoire, mettant en
scène un trio, se rapportant conjointement à une même fiction, celle de L’étranger, et par la
reprise des personnages, Meursault, l’Arabe, Marie, Masson,…etc
2.2.3. Le prolongement de l’intrigue préalable
D’après l’étude de l’univers fictionnel que partagent les trois textes L’Etranger ,
M.C.E et Le soleil n’était pas obligé , et qui a permis la reprise des personnages Meursault,
Marie Cardona, Raymond,Masson…etc de transcender le texte originel pour se mettre à
circuler à travers Le soleil n’était pas obligé , mettent le lecteur face à un prolongement
diégétique produit par plusieurs et divers auteurs.
De ce fait, a ce que Saâd Khiari nous raconte la même histoire de Camus et de
Daoud ? ou est une intrigue différente du texte initial ? A ce qu’il y a une relation de
l’intrigue de Khiari avec les deux autres textes ?
Tous les récits laissent des vides et des blancs que le lecteur voudrait combler.
Saint-Gelais indique que la transfictionnalité permet d'ajouter des données fictives
compatibles avec le texte original, ou de corriger les faits42.
Dès le départ « incipit » : « Aujourd’hui, je suis encore en vie »43, c’est une phrase
utiliser par l’écrivain de Le soleil n’était pas obligé , mette le lecteur face à un appel à sa
mémoire et ses compétences culturelles entre une œuvre et d`autres qui l`ont précédées :
Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud avec « Aujourd’hui, M’ma est encore vivante.
»44. Et le fameux début de L’Etranger d’Albert Camus : « Aujourd’hui, maman est morte.
»45 , Des ressemblances entre les trois premières phrases des trois œuvres, l’étendue de
l’intrigue vient de cette contestation principale.
Kamel Daoud offre un nom et une identité à l’Arabe « Moussa » « des histoires de
lutte à bras-le-corps entre Moussa, géant invisible et le gaouri, le roumi, le Français
42
SAINT-GELAIS, op. cit., 2001, p. 66. 43
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 13. 44
DAOUD Kamel, Meursault contre-enquête,Alger,Barzakh,2013,p.13 45Camus Albert., L'étranger, Talantikit,Béjaia,2007 p. 9.
43
obèse, voleur de sueur et de terre. »46, qui est dévalorisé par Camus, symbolise le rejet de
l’Arabe par la société coloniale. et Saad Khiari à sa part jumelé les deux termes par la
langue de son personnage principal Marie Cardona dans « Je vous aurais dit par exemple,
que l’Arabe que vous appelez Moussa, votre frère »47
Camus met en scène Meursault, le personnage central accusé par son quotidien, notre
écrivain algérien Saad Khiari réemploi Le nom « Meursault » n`est pas au hasard c`est
pour renvoyer directement le lecteur à la source du mot : c’est le personnage central de
l`Etranger de Camus et assassin de l`Arabe.
Saad Khiari avec le personnage Marie Cardona prend le risque de cette affaire
ambiguë de Meursault, elle revient sur les lieux du drame sous forme d’une lettre à
Monsieur Daoud pour dire la vraie vérité, parce qu’elle était sur l’endroit du drame, elle
était un témoin, et elle connait toute l’histoire au contraire de Kamel.D n’est pas encore né
« J’étais sur les lieux du drame ; vous n’y étiez pas. Je connaissais Meursault ; vous ne le
connaissiez pas. J’ai fréquenté le petit monde des cabanons et des gens qui y passent leurs
journées de repos ; vous ne pouvez pas parler de ce milieu puisque vous n’étiez pas encore
né. »48, elle a exprimé à Daoud qu’il y a une grande différence entre l’imagination et la
réalité pour trancher une affaire ambiguë comme celle de Meursault « Je ne peux donc
prendre pour argent comptant tout ce que vous imaginez en marge de ce drame et puis très
honnêtement, est-ce bien raisonnable d’accorder la même importance à l’imagination qu’à
la réalité surtout quand il y a mort d’homme et qu’on a recours à une contre-enquête pour
rétablir la vérité ? »49.
Contre contre- enquête de Marie, donne un éclaircissement de l’affaire, elle a adressé à
un auteur vivant(Kamel Daoud) au sujet d’un personnage fictif « Meursault » que : « ni
Meursault ni son voisin Raymond ni aucun d’entre nous n’avait souhaité la mort de votre
frère »50, et « la mort de votre frère est accidentelle »51 , « J’attends moi-même depuis
tant d’années l’occasion de prouver que la condamnation de Meursault à la peine capitale
46
DAOUD Kamel, Meursault contre-enquête,Alger,Barzakh,2013,p.30 47
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 171. 48
Ibid.p.173 49
Ibid 50
Ibid.p.14 51
Ibid.p.19
44
est injuste puisque l’homicide était involontaire. »52 , et « Je suis décidée à me battre de
toutes mes forces pour prouver qu’il s’agit d’un meurtre non prémédité et d’une mort
involontaire. »53 .
a. Le soleil, élément omniprésent
Le soleil, est l’élément qui domine les trois textes, il est omniprésent.
Meursault exprime les effets nuisibles du soleil et de la chaleur et de son malaise par
les termes tels que « Me faisait mal », « je ne pouvais plus supporter », « m’atteignait »,
« douloureux ». ce malaise circuler après un demi-siècle par Daoud « souffrir du soleil »,
« inondé de soleil », « perdu le corps sous le soleil », par contre, Khiari il a amorti ce
malaise par « Le soleil d’ici est froid »54 , « qu’il n’aimait pas les cours sans soleil. C’est
vrai qu’ici le soleil prend toute sa place. »55 , «bain de soleil »56 , « Le soleil commençait à
décliner à l’horizon. »57 et « ce soleil qui inonde de bonheur »58
« Moi, je suis partie à la fin des événements »59 énoncé illustré par S. Khiari Dans ce
roman le soleil n’était pas obligé, confirme la reprise de Marie Cardona dans l’histoire
comme un personnage actif dans le récit, « je n’ai jamais été heureuse depuis que j’ai
quitté Alger et depuis la mort de Meursault »60 parce qu’elle est muette dans L’Etranger
d’Albert Camus. Il a donné un corps lorsque Camus ne se concentre que sur l’unique
personnage de Meursault, et l’autre texte de Daoud se focalise sur Haroune frère l’Arabe
(Moussa).Pour cela Khiari adopte un point de vue différent et indépendant de celui du
texte initial, et grâce à Kamel. D, Marie Cardona nous raconte la même histoire mais avec
une continuation de l’histoire pour aller plus loin « Le livre de Kamel Daoud est venu me
réveiller. »61
52
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 19. 53
Ibid.p.79 54
Ibid.p.17 55Ibid.p.39 56
Ibid.p.63 57
Ibid.p.148 58Ibid.p.174 59
Ibid.p.15 60
Ibid.p.16 61
Ibid.p.139
45
« Le soleil n’était pas obligé » de Saâd Khiari, ce dernier voit les choses autrement.
Khiari reprend le même récit de l’Etranger et M.C.E avec son propre style, d’un autre point
de vue.
Il a remit le lecteur face à un prolongement diégétique produit sous la direction de
plusieurs et différents écrivains.
À travers Khiari, nous allons essayer de mettre en évidence une telle manœuvre qui
se présente en fait comme un phénomène innovant de l’écriture de Saâd Khiari et qui
comporte également à opérer un rattachement entre l’ensemble des anciennes œuvres
romanesques. Ce prolongement fictionnel de l’intrigue source sera l’objet de notre point
suivant, portant le titre de :L’expansion transfictionnelle.
2.2.3.1.L’expansion transfictionnelle
La recherche de la transfictionnalité est un territoire riche et nous ne pouvons pas le
couvrir intégralement. On a un concept très utilisé dans le domaine transfictionnel, celui de
L’expansion transfictionnelle.
L’expansion est une sorte de prolongement d’une œuvre, et l’élargissement d’un récit
plus précisément le récit original au point de vue temporel. Cette pratique transfictionnelle
permet d’élaborer une nouvelle fiction à travers l’exploitation du texte support et primitif.
L'expansion fait un impact certainement sur le texte d'origine: « Donner à un récit un
prolongement, c'est remettre en question les limites que se fixait l'œuvre originale. Un tel
geste ne saurait être innocent dans une culture qui fonde sur l' idée de clôture sa conception
de l'œuvre comme totalité autonome, possédant une « forme » déterminée, instaurant son
propre « code » et déployant un «réseau de sens » spécifique_62
Cette opération majeur axée sur deux plans, à savoir le plan diégétique ou temporel
qui appartient à l’histoire elle-même.
L’expansion transfictionnelle lui fournit un « appendice fictionnel »63 « La
relation trasnfictionnelle la plus simple, et à coup sûr la plus courante, consiste à proposer
62 SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 71. 63 Ibid, p. 72.
46
une expansion d’une fiction préalable à travers une transfiction qui la prolonge sur le plan
temporel ou, plus largement, diégétique »64
Le critère temporel est très primordial dans notre corpus ,puisque tout récit prolonge
dans le facteur « Durée » . A partir de cette optique on peut dire que « Le soleil n’était pas
obligé » est une expansion transfictionnelle de M.C.E et L’Etranger.
Les personnages d’Albert Camus dans « L’étranger » ne vivent pas , Saâd Khiari et on
premier Kamel D , il presente comme un personnage de roman ,le frère de la victime
« Haroun »,et donne enfin un nom à « L’Arabe » ,c’est Moussa , Haroun absent de
l’histoire originale.
Saâd Khiari dans « Le soleil n’était pas obligé » donne corps à un personnage du
roman de Camus.Il s’agit de Marie Cardona (personnage fictif).
S. Khiari tenait l’occasion pour semer la graine à son tour dans le débat autour de
l’œuvre de Camus, il a créé une situation absurde ,pour garder la même atmosphère du
roman et d’un aspect majeur de l’œuvre d’Albert Camus.
L’écrivain a choisi une fin ouverte sous forme d’une lettre écrite par Marie Cardona
(personnage principal) à Monsieur Daoud pour dire que : je connais toute l’histoire « Je
connaissais Meursault » « J’ai fréquenté le petit monde des cabanons et des gens qui y
passent leurs journées de repos » , j’étais sur le lieu de la scène « j’étais sur les lieux du
drame »3. Et vous n’étiez pas encore présent dans la vie, malgré ça vous enquêtez sur les
évènements tragiques « vous n’y étiez pas » « vous ne le connaissiez pas » « vous ne
pouvez pas parler de ce milieu puisque vous n’étiez pas encore né ».
Ainsi l’écrivain a proposé une fin qui procure du plaisir, il ne l’a pas oubliée Marie
Cardona ,cette fidèle femme, un désir de dépasser tous les malheurs de l’Histoire, une
bonne volonté de réconciliation définitive dans l’espoir de casser les stéréotypes et
rapprocher les deux nations de la méditerranée.
Il a choisi de tourner vers l’avenir et d’accomplir un travail positif dans le sens de la
réconciliation et de l’entente entre les deux pays « les Arabes a aucune raison de les
considérer comme inférieurs aux Européens. »65 , et selon l’écrivain, c’est injuste de les
64 SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 72. 65
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 45.
47
assimiler(les français) dans leur totalité à des colons racistes, ce sont des français modestes
« petits blancs », et qui n’avaient pas vu venir le soulèvement du peuple algérien et sa
volonté de se libérer du colonialisme « Je parle des Français qui me rassemblent, qui n’ont
jamais cherché à faire du mal aux arabes et qui ont été surpris par la guerre ».66
A travers son créateur ,Saâd Khiari a réussi un exploit littéraire dans son œuvre « Le
soleil n’était pas obligé » un espace fictif où s’étale une expansion transfictionnelle qui
élargie et prolonge l’univers diégétique de M.C.E et L’Etranger et aussi augmente son
abondance temporelle.
Au contraire du structuralisme qui considère le texte comme un ensemble clos,
refermé sur lui-même, notre écrivain applique ce phénomène d’extension fictionnelle.
Khiari a intégré l’intrigue primitive d’Albert Camus dans une nouvelle fiction qui
franchit la trame de l’œuvre originale et se prolonge et rattrape pour ainsi dire son monde.
L’auteur s’est a donné à une expansion transfictionnelle, qui a donné naissance à un
nouveau titre comme troisième volet ouvert du récit originel d’une manière consciente ou
inconsciente. Cette pratique de reouverture et d’élargissement du texte primitif
« L’Etranger » est soumise à une question de légitimité de l’œuvre comme contrainte.
Pour ce qui est de notre corpus, l’expansion transfictionnelle engendrée par Saâd
Khiari, a été jugée comme contrainte puisqu’elle fait partie des prolongements allographes,
assignables à plusieurs et différents signataires, comme il a expliqué Richard SAINT-
GELAIS dans son ouvrage Fictions transfuges ; la transfictionnalité et ses enjeux :
« Les prolongements allographes,eux,n’atteignent sans doute jamais la légitimité des
suites autographes. L’altérité de la provenance- et, plus sourdement, l’exhibition par le
continuateur d’une autre « manière », en rassemblant sous ce terme un peu vague tout ce
qui a trait à la facture du texte, du style à la construction de l’intrigue-prive les
prolongements d’un effet de continuité sans lequel ils ne sauraient être tout à fait
légitimes. »67.
66
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 171 67 SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 72.
48
2.2.3.2. « Le soleil n’était pas obligé » entre Suite et Continuation
L’auteur Gérard GENETTE dans le célèbre ouvrage Palimpsestes, a été le premier a
fréquenter ces termes : suite et continuation.
Le philosophe et encyclopédiste français D'ALEMBERT dans le Dictionnaire des
synonymes nous convoque à différencier les deux proches termes la suite et la
continuation:
« Lorsqu'une œuvre est laissée inachevée du fait de la mort de son auteur, ou de toute autre
cause d'abandon définitif, la continuation consiste à l'achever à sa place, et ne peut être que
le fait d'un autre. La suite remplit une tout autre fonction, qui est en général d'exploiter le
succès d'une œuvre, souvent considérée en son temps comme achevée, en la faisant
rebondir sur de nouvelles péripéties. »68
A partir de cette distinction, la différence entre la suite et continuation renvoie aux
critères de : l’achevée de l’œuvre ou non, auteur en vit ou non, l’abondement de l’œuvre
par son créateur, le vide dans le récit.
L’auteur a très bien exploité le succès d’une œuvre et remplit un vide dans le récit
« L’Etranger » considéré en son temps comme achevé. Nous obtenons donc une suite
allographe.
2.2.3.3. « Le soleil n’était pas obligé » entre Prequel et Sequel
Il y a plusieurs formes d'expansions dont le prequel et le sequel sont les plus connues.
Un écrivain ajoute certains évènements à l’intrigue initiale qui conduisent le récit vers
l’amont ; le cas du prequel, ou vers l’aval pour ce qui est du sequel.
Richard SAINT-GELAIS, distingue entre les deux termes « la différence entre sequels
et prequels est ici, me semble-t-il, particulièrement révélatrice. Certes, si l’on s’en tient à
une perspective formelle, les uns et les autres paraissent simplement emprunter des
directions opposées : les sequels prolongent le récit vers son aval, les prequels vers son
amont. En termes de dynamique narrative cependant, il faut bien voir qu’ils n’opèrent pas
de la même manière : les sequels profitent de la lancée d’une histoire alors que les
prequels, pour leur part, accomplissent une opération curieuse qui va, et pas seulement
dans le sens chronologique du terme, à contre-courant du récit. »69.
68
GENETTE Gérard, Palimpsestes : la littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982, p. 223. 69
SAINT-GELAIS Richard, Fictions transfuges : la transfictionnalité et ses enjeux, Paris, Seuil, 2011, p. 78.
49
En lisant le troisième texte «Le soleil n’était pas obligé » , un enchaînement logique
des idées, et un prolongement du récit de L’Etranger de Camus, Meursault est condamné
à mort et exécuté pour avoir assassiné l’Arabe ,sa compagne Marie Cardona reste seule.
Celle-ci après des dizaines d’années vit solitaire dans la France, Khiari lui ne l’a pas
oubliée. Marie considère Meursault, l’unique personne de sa vie, a été condamné pour
avoir tué le frère unique de l’auteur de Meursault Contre-Enquête, parce que Marie
apprend que l’auteur n’est autre que le propre frère de l’Arabe d’après le roman de
Kamel.Daoud M.C.E.
Khiari fait un prolongement à une œuvre considérée comme imparfaite, achevée ou
temporairement achevée donne la possibilité aux lecteurs de joindre le prochain d’un récit
qui rapporte à un monde imaginaire déjà constitué en répondant à la question « Que
surviendra-il après la fin de ce dernier ? ».
Cette question trouve leurs réponses dans le récit suivant ; Le soleil n’était pas
obligé sous l’aspect de sequel comme étant un récit qui reprend l’univers fictif ou un
nombre de personnages d’une autre histoire qui existe auparavant, mais qui raconte un
autre récit exprimant des évènements qui poursuivent ceux du récit initial. Ce nouveau
récit injecte des fragments narratifs capitaux et inséparables de l’intrigue mère
« L’Etranger ».comme par exemple, le réemploi du nom « Meursault » par l’auteur pour
renvoie directement le lecteur à la source du mot : c’est le personnage central de
l`Etranger de Camus et revivre le personnage Marie Cardona, trouvait son corps perdu,
elle disait : «Je m’appelle Marie Cardona et vous devez savoir sans doute que Meursault
et moi, nous avions envisagé de nous marier avant d’être frappés par ce terrible
malheur. »70 , et elle a choisi de quitter Alger vers son futur destin ; plus loin de la tragédie
et se protéger d’un monde qui lui semblait devenu hostile.
Le prolongement fictionnel de « L’Etranger » nous met donc sur le chemin d’un
rapprochement entre les trois fictions en créant l’image d’un continuum narratif qui
renforce l’idée d’imposer « Le soleil n’était pas obligé » comme un troisième volet de duo
pour en former avec les autres textes (L’Etranger, M.C.E) une trilogie.
70
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 14.
50
Conclusion
Nous concluons que ces entités (personnages, univers fictif, prolongement de
l’intrigue) transfictionnelles nous produisent un continuum narratif entre les trois textes.
En dernier lieu, nous allons prouver la présence d’une même fiction dans les trois
œuvres, que ce soit par le retour des personnages, prolongement de l’intrigue et étendue de
l’histoire dans un même univers fictionnel.
Effectivement les trois romans sont considèrent comme des fragments d’un même
corps, d’une fiction unie.
51
Chapitre Troisième : Etude Des personnages
Le terme personnage ,désigne les personnages fictifs dans une œuvre littéraire ,cette
notion présente un élément très important dans toute production littéraire romanesque, qui
est constitué d’un personnage, qui permet au lecteur de vivre l’histoire, donc sont les
personnages qui construisent le roman, et nous donne l’imagination de vivre chaque détail
dans le récit, d’après PHILIPE HAMON, l’étude du personnage doit être fixé sur une
analyse spécifique, selon lui « chaque personnage ne serait en fait qu’une reconstruction
du lecteur autant qu’une construction du texte »71,ici chaque lecteur considère le
personnage comme une base de construction dans le texte ;à la lumière des recherches de
l’un des écrivains ROLAND BARTHES qui confirme que le personnage joue un rôle très
important dans la création romanesque, il déclare que : « comme il ne peut y avoir un récit
sans narrateur, sans auditeur ou lecteur, on peut bien dire qu’il n’existe pas un seul récit
au monde sans personnage( …)n’y a pas de récit sans personnage »72 ;on trouve aussi un
autre écrivain qui renforce l’idée de ROLAND BARTHES ,qui est l’écrivain d’origine
Britanniques ARNOLD BENETT dit que : « la base d’un bon roman c’est la création du
personnage ,et rien d’autre »
L’étude des personnages a mobilisé de nombreuses recherches dès l’apparence du
roman, beaucoup de chercheurs ont analysés l’écriture romanesque, cette création a pris
un grand part dans les recherches littéraires, ce que PHILIPE HAMON indiquait :
« Le personnage soit du roman, l’épopée, de théâtre du poème, le problème des modalités
de son analyse et son statut constitue l’un des points de fixation traditionnels de la
critique(ancienne ou moderne)et des théories de la littérature »73
Pour mieux cerner cette étude, il faut d’abord distinguer les personnages principaux,
des personnages secondaires, par exemple dans un roman, si on fait une analyse on peut
observer qu’il y a une destinée entre les personnages très remarquables
(heureuse/malheureuse),à travers cela on peut qualifier le héros ;pour ce qui est de notre
objet nous allons nous appuyer sur la notion du personnage, cela veut dire qu’il faut réparer
71 HAMON PHILIPE , texte et idiologie : valeurs , Hiérarchie et évaluation dans l’œuvre littéraire , paris , presses universitaires de France , 1984 , p.47
72Barthes Roland, introduction à l’analyse structurale des récits ,Paris ,seuil,1966 ,pp,7-8 73HAMON PHILIPE, pour un statut sémiologique du personnage ,in :n°6 ,1972,p.86
52
chaque personnage présent dans le texte, cette opération basée sur les travaux de PHILIPE
HAMON qui reposent sur une théorie sémiologique dans son article intitulé(Pour un
statut sémiologique du personnage),il considère le personnage comme un « signe »(signe
linguistique) »74, c'est-à-dire ayant la même compétence que les signes de la langue qui
désigne « un système d’équivalence réglée destinée à assurer la lisibilité du texte »75 .
Tous les travaux de PHILIPE HAMON sont réalisés pour éviter l’obscure entre les
personnages, il fait un travail qui sert à organiser ou bien classer les signes selon des
différentes catégories :
3.1 .Les personnages référentiels
Les personnages référentiels, englobent l’ensemble des personnages réels, cette
catégorie a une enracinement réaliste, qui aidé à la construction et à la lisibilité du texte,
selon SORIN,NÖELLE « le personnage référentiel comme composante de la lisibilité
sémiotique »76
Ces personnages sont basés sur l’acceptabilité de la cohésion et de la crédibilité ou de
non vraisemblance du texte.
Pour PHILIPE HAMON, le personnage référentiel renvoie à un signifié lui conférant
« un sens » (HAMON1977 :125) ,le personnage selon lui présente un objet sémiotique, ou
une unité de signification, c'est-à-dire chaque personnage existe dans le texte a un sens très
important dans la structure du texte.
Dans ce type des signes on trouve(les personnages historiques, les personnages
mythologiques, les personnages allégoriques, et les personnages sociaux)
Ces noms historiques, mythologiques, ou sociaux : « demandent à la fois d’être
reconnus (ils font alors appel à la compétence socio-culturelle du lecteur)et compris
(reconnus ou pas ils entrent dans un système de relations internes construit par l’œuvre
)(HAMON1977 :127)
74Hamon philipe,pour un statut sémiologique du personnage in poétique du récit de Roland Barthees , Paris, seuil,1977,p.225. 75Hamon Philipe ,pour un statut sémiologique du personnage ,in :Littérature,N°6,Mai 1972.PP.86-110. 76
French.chass.utoronto.ca »ASSA-No2
53
Pour découvrir ce genre des personnages (personnages historiques, mythologique,…),il
faut que le lecteur soit cultivé, il faut qu’il aura un niveau culturel et intellectuel, et une
capacité ou une aptitude socio-culturelle dans des différents domaines, à titre d’exemple
les personnages historiques on trouve L’EMIR ABD EL KADER dans NEDJMA de
KATEB YACINE ,est un personnage purement historique, nous savons que ce personnage
est un personnage historique grâce à nos acquisitions tribales que nous avons étudiées en
l’HISTOIRE.
3.2. Les personnages embrayeurs
Les personnages embrayeurs sont considérés comme un organisateur textuel, c'est-à-
dire ce sont les personnages qui précisent la situation de l’auteur ou du lecteur dans le
texte ( narrateur , observateur , personnage , porte-parole ),ces personnages donnent au
chaque lecteur les informations les plus nécessaires dans l’organisations du texte qui lui
aide à mieux comprendre le contenu du texte et le rôle de chaque personnage, mais ce n’est
pas nié que leurs caractérisations est parfois délicate , c'est-à-dire le décodage du sens de
chaque personnage et quelque fois difficile , donc il est très important de connaitre le
contexte textuel puisque on trouve dans des différents textes l’auteur ne s’implique pas , il
est caché derrière un autre prénom «il » ou « je » , dans ce cas il faut faire une analyse du
héros pour faciliter la tâche au lecteur qui ne connait pas les données contextuelles du
passage et de l’énonciateur.
3.3. Les personnages anaphores
« ici une référence au système propre de l’œuvre est seule indispensable (…) ils sont en
quelque sorte les signes mnémotechniques du lecteur, personnages de prédicateurs,
personnages doués de mémoire, personnages qui sèment ou interprètent des indices »77
Pour PHILIPE HAMON les personnages anaphores, sont les personnages qui
interprètent les idées importantes dans le texte, qui aident le déroulement et la
continuation des événements du récit.
Pour le lecteur, cette classe des personnages présente un type de mémorisation, qui
exprime le contenu globale du récit, qui a le rôle d’enrichir la mémoire de lecteur à propos
de chaque élément dans le texte, cela veut dire que chaque personnage dans le récit est
77HAMON.P , Pour un statut sémiologique du personnages , poétique du récit 1977 , paris , seuil , p.123
54
considéré comme une référence qui sert à préparer le lecteur de faire un ancrage des
informations essentielles dans son mémoire.
Les personnages sont créés à partir d’un ensemble des signifiants et des symboles
textuels qui sont existés dans le roman, à savoir le portrait physique, l’âge, le sexe…et le
portrait moral :la situation sociale, les aptitudes mentales ;c’est pour cette raison PHILIPE
HAMON a cité trois champs d’analyse principales :
1. L’être :
Il englobe l’ensemble des différentes caractéristiques que donne l’énonciateur à son
personnage qui contient le nom, le surnom, le portrait physique, les habits, le corps, tous
propriété morphologique, le faire, le dire, et le rapport aux lois morales qui est très attaché
à son être ;pour analyser un personnage, il faut suivre cette construction :
a. La dénomination (le nom et le surnom) :
le premier c’est le nom propre donné à chaque personnage ,est un détail très important
pour connaitre la personnalisation de tout personnage existe dans le texte, on peut trouver
un ou plusieurs ;le deuxième est un nom secondaire donné au personnage.
b. Le portrait physique :
Ici le narrateur caractérise le personnage par une description de ses traits de caractère,
ses qualités ou ses défauts, il donne les fonctions explicatives, évaluatives et symboliques.
c. Le corps :
« C’est la partie matérielle d’un être animé considéré en particulier du point de vue de son
anatomie, de son aspect extérieur »78;c'est-à-dire tout ce qui a une relation avec la
description physique du personnage.
d. L’habit :
Selon la définition de LAROUSSE, l’habit désigne la tenue particulière à une activité,
une fonction…cette notion dans un texte c’est la tenue qui reflète l’appartenance sociale de
chaque personnage d’après l’auteur.
78Définition : dictionnaire de français Larousse
55
e. La psychologie:
« C’est l’ensemble des connaissances, des activités mentales ; ensemble des sentiments
exprimés dans une œuvre, ensemble des idées, des sentiments propre à quelqu’un, à son
groupe »79, la psychologie dans un texte c’est la collection de caractère exposé, qui
introduise la relation des personnages entre eux et la vie intérieure du chaque personnage.
f. La biographie :
C’est la référence au personnage, sa vie personnelle, sa famille, son entourage social,
d’après Larousse la biographie c’est l’histoire de la vie de quelqu’un relatée dans un récit.
2. Le faire :
C’est l’ensemble des actions et des rôles effectifs qui sont joués par le personnage au
sein de l’intrigue, PHILIPE HAMON affirme que l’être du personnage résulte d’un faire
précédent cela veut dire que le faire présent définit essentiellement l’être future du
personnage, pour PHILIPE HAMON le faire porte deux types de rôles :
2.a.Les rôles thématiques :
Qui renvoient à des espèces psychologiques(le jaloux, l’amoureux…) ,et
socioprofessionnels(le professeur, le médecin…),ils nous donne le sens et la valeur de
chaque personnage existe dans le centre de narration, ils sont variés mais seuls qui sont
pertinents ceux qui collaborent dans des domaines d’action favorisés par l’intrigue qui sont
les(axes préférentiels),ils reproduisent la structure de la réalité, ils permet aussi d’analyser
les points de ressemblances entre les personnages, du côté du sexe, l’origine géographique,
ou de l’affiliation idéologique ou politique, qui sont exprimés avec une manière
observable(explicite) ,qui renvoient aussi aux actes narratives essentielles, cela veut dire
que les rôles thématiques autorisent le lecteur a étudié tout ce qui a une relation avec les
personnages, ces faits, ces aventures, ces événements, ces actions, et ces ordres
chronologiques dans le récit, c’est : « De comprendre le sens profond et caché »80
Les rôles thématiques sont assurés par un ensemble des fonctions, un être (des
attributs) ;un faire(des rôles),un ensemble de valeurs, un rôle narratif(la situation dans
79Définition : dictionnaire de français Larousse 80Maupassant , le roman in Michel Erman, poétique du personnage de roman,p.87.
56
l’histoire),selon Vincent jouve :« si le rôle actanciel assure le fonctionnement du récit, le
rôle thématique lui permet de véhiculer du sens et des valeurs. De fait, la signification
d’un texte tient en grande partie aux combinaisons entre rôles actanciels et rôles
thématiques »81.
2.b.Les rôles actanciels
Dans cette catégorie le personnage devient un « acteur » qui joue un rôle dans
l’action , on peut constater que le personnage représente plusieurs rôles , le sujet ne
caractérise pas obligatoirement un seule personnage , le sujet ou l’acteur peut être évoquer
par une seule personne ou une collectivité sociales ; ici « l’objet peut être apparu se forme
d’une personne , une chose , un évènement matériel , psychique ou sociale , un phénomène
naturelle , une idée , une théorie , etc. … Il peut être réel qu’imaginaire ou mythique , mais
il est toujours requis »82
Selon GREIMAS le terme personnage est devenu acteur qui repartit à des retouches
humaines (un reflet humain) ou non, GREIMAS propose (un genre actanciel) en donnant
six types d’actant : le héros sujet, l’objet, l’adjuvant, l’opposant, le destinateur et le
destinataire.
D’un autre coté nous allons nous appuyer sur les travaux de PHILIPE HAMON, qui a
proposé dans son œuvre (poétique du récit), que les rôles actanciels doivent étudiés à partir
de deux axes sémantique : initialement, il s’agit de réparer le programme narratif du
personnage, son savoir, son vouloir, et son pouvoir. En second lieu, nous devons connaitre
le rôle actanciel de chaque personnage dans le plan de narration.
Schéma actanciel, il sera comme suit :
81Jouve Vincent, La poétique du récit, éd.Arman colin,1997 ;p:53
82Denise Jodelet , les représentations sociales , Paris , PUF , 1991 , op . cité , p .37
57
2.1. L’importance hiérarchique :
Cette notion définit le classement des personnages qui existe dans le récit selon leur
importance particulière, on distingue trois catégories de classification, les personnages
principaux« moins schématique »83, les personnages secondaire « défini par une seule
fonction ou une seule qualification »84, les personnages figurants qui ne jouent pas un rôle
important dans le récit :
a. Le personnage principal :
Ou le héros, c’est le personnage le plus observé dans l’histoire, il joue le rôle principal,
il se trouve toujours au sein de l’intrigue, selon PHILIPE HAMON le héros est : « le
personnage au portrait le plus riche, à l’action la plus déterminante et à l’apparition la plus
fréquente »85.
b. Le personnage secondaire :
Est un personnage dans un récit, qui n’est pas au centre principal de l’intrigue ; qui
apparait dans l’histoire pour être plus qu’un simple personnage mineur, mais ce n’est pas
83Hamon , PH , op , p 13 84Ibid , p 132 – 133 85HAMON PHILIPE , texte et idéologie : valeurs , Hiérarchie et évaluation dans l’œuvre littéraire , paris ,
presses universitaires de France , 1984 , p.47
Adjuvant
(Aidant)
Héros
(Sujet)
Opposant
(Adversaire)
Destinateur
(Émetteur)
Objet
(Objectif)
Destinataire
(Récepteur)
58
nier les personnages secondaires qui jouent un rôle dans le récit ;qui participent aussi dans
la production du récit à côté de l’héros.
«… ceux qui en général, sont les plus proches de vos héros .ce ne sont pas des
personnages principaux pour autant, mais sans eux, l’intrigue serait bien différente(…)les
personnages secondaires vont donc venir épauler les héros, les aider dans leur quête, les
soutenir. ce sont eux qui vont donner la réplique au héros et qui vont équilibrer leur trait
de caractère »86
c. Le personnage figurant :
C’est le personnage qui est moins important que le personnage secondaire, est un
personnage qui joue un rôle passif dans le déroulement de l’intrigue, ce personnage n’a
aucune influence dans l’histoire, il n’est pas nécessaire dans l’intrigue du récit.
« il s’agit des personnages secondaires les moins importants de l’histoire, c’est pourquoi
ils ne devront pas occupe une place trop importante au sein de votre récit. Les figurants
vont simplement servir à apporter un peu plus de réalisme à un lieu ou bien une scène, un
peu comme les figurants que l’on peut apercevoir dans les films. Ils ne marqueront donc
pas vos lecteurs »87.
86
https://www.edilivre.com/les-differents-type-de-personnages-secondaires/ consulté le 16/08/2020 87 Ibid
59
Quatrième chapitre : Pour une approche titrologique Onomastique Les titres ont fait l’objet de nombreuses analyses dans des domaines différents,
précisément dans la littérature, le titre occupe une place primordiale irremplaçable. Il est le
premier indice paratextuel qui attire le public. Des études faites par J.Ricardou, G.Genette,
R.Barthes, C.Duchet, L.Hoek…, qui montrent l’importance du titre en tant que support de
l’oeuvre littéraire.
Pour G.Genette, le titre , c’est « Un lieu (tardif ou non), un objet (symbolique ou non),
un leitmotiv, un personnage, même central, ne sont pas à proprement parler des thèmes,
mais des éléments de l’univers diégétique des oeuvres qu'ils servent à intituler. Je
qualifierai pourtant tous les titres ainsi évoqués de thématiques, par une synecdoque
généralisante qui sera, si l'on veut, un hommage à l'importance du thème dans le contenu
d'une oeuvre, qu'elle soit d'ordre narratif, dramatique ou discursif.».88 Pour lui, le titre est
une partie de ce qu’il appelle « le paratexte». La production d’un texte d’un écrivain
susceptible d’éclairer la production et la réception d’un texte donné. Le paratexte, dit
Genette, est une zone intermédiaire entre le texte et le hors-texte.
4.1.Définition et rôles du titre
Un titre est « ce signe par lequel le livre s'ouvre : la question romanesque se trouve
dès lors posée, l'horizon de lecture désigné, la réponse promise… »89
Le titre a une valeur primordiale dans la couverture du livre en tant qu’accès, qui s’ouvre
au lecteur. Il assure la prise en contact avec le texte et stimule la curiosité des lecteurs et
leurs intérêts et définit son horizon d’attente.
Dans une autre optique Claude Duchet le définit tel « un message codé en situation de
marché : il résulte de la rencontre d’un énoncé romanesque et d’un énoncé
publicitaire…»90
Dans la majorité des cas, le titre doit séduire le lecteur. Il a aussi la puissance de
fonctionner comme un texte publicitaire pour répondre aux besoins du marché.
88 Gérard Genette, Seuils, Paris, Seuil, 1987, p. 78.
89 GRIVEL Charles. Production de l'intérêt romanesque. Paris-La Haye : Mouton, 1973. p.173.
90
DUCHET Claude. « Eléments de titrologie romanesque », in LITTERATURE n° 12, décembre1973. P.49-73 consulté le 12 Aout 2020.
60
Ainsi, il est un rapport très étroit entre « les lois du marché et le vouloir-dire de
l’écrivain »91 Tel le titre dans un texte publicitaire, peut réunir différentes fonctions, à
savoir : poétique (susciter l’admiration). conative (impliquer) et référentielle (Informer),
Ce qui nous permet d’entrer dans le monde des livres.
En outre, un titre assume deux fonctions principales92:
* Il est "mnésique" quand il sollicite le savoir antérieur (le déjà familier) du lecteur. Il
cherche à atteindre un public précis.
* De "rupture" quand il s’affiche comme nouveau et original. Son but est plutôt de se faire
de nouveaux admirateurs.
A travers une lecture analytique, le fonctionnement du titre dans l'oeuvre de Saad Khiari.
Le titre «Le soleil n’était pas obligé » écrit en gros caractères rouge, en haut de la
couverture après le nom de l’écrivain. Cela permet de rapprocher l’auteur de sa création.
Généralement, le « Rouge », couleur du feu et du sang. Sa puissance symbolise,
universellement, la vie. Comme dans notre cas cette couleur interprète la volonté du
personnage narrateur « Marie Cardona » de prendre en main son avenir, son destin. Le
rouge symbolise ici le renouveau de l’histoire et l’affaire de Meursault car elle n’était pas
clair.
Représenter aussi l'image de la femme, oublie et condamner au silence par les deux
auteurs « Camus, et Daoud » dans leurs textes.
Le « rouge » représente encore la période où Marie Cardona a quitté Alger, et le
meurtre de son fiancé « Meursault » : « je n’ai jamais été heureuse depuis que j’ai quitté
Alger et depuis la mort de Meursault. »93
91 ACHOUR Christiane, BEKKAT Amina. Clefs pour la lecture des récits : Convergences Critiques II.
Alger : éditions du Tell, 2002, p.71 92 BOUHADID Nadia. L’Aventure scripturale au coeur de l’autofiction dans Kiffe Kiffe demain de Faiza
Guène. Dans le site internet : ˂ http://www.memoireonline.com/08/08/1448/m_aventure-scripturale-coeur-
autofiction- consulté le 12 Aout 2020. 93
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 16.
61
4.2. La signification du « soleil » dans L’Etranger et dans le soleil n’était
pas obligé
4.2.1. « le »
« Le » « le » étant un déterminant masculin singulier, appartient à la classe grammaticale
des déterminants spécifiquement, les articles définis. D’après Bescherelle la grammaire
pour tous (2006 :73), lorsqu’on utilise l’article défini devant un nom, on indique à celui à
qui l’on parle qu’il doit se demander qui est la personne, quel est l’animal ou l’objet dont il
est question. D’autre part il détermine un sujet prétendu connu par le récepteur du titre, il
prend, selon les grammairiens, la valeur de « notoriété » dite encore valeur anaphorique.
Dans ses travaux réalisés sur l’article défini, Langage et science du langage, Guillaume
Gustave94 affirme que ce dernier (l’article défini le) suppose un mouvement de pensée qui
va du singulier vers le général. La détermination est donc une composante accordé de
lecture implicite proposé par Saad Khiari. Pacte qui procède d’un désir d’établir dès le titre
une relation entre son imaginaire et la réalité.
« Soleil »
4.2.2. Le rôle du concept « soleil »
« Le Soleil est l'étoile la plus proche de la Terre, dont elle est distante d'environ 150
millions de kilomètres. Elle est utilisée comme unité de masse pour les
étoiles. L'énergie solaire, d'une importance capitale pour la Terre et notamment pour la
vie, est produite par les réactions nucléaires qui se déroulent au coeur du Soleil. »95
Le rayonnement solaire est responsable de la plupart des phénomènes
météorologiques observés sur la Terre.
Généralement il est le symbole de la vie, de la lumière, de l’amour, de la chaleur, de
la beauté
94Guillaume Gustave, Langage et science du langage, Revue belge de Philologie et d'Histoire Année 1967 45-1 pp. 146-152 95
https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/univers-soleil-3727/ consulté le 12 Aout 2020.
62
Le soleil est un concept mondial, qui possède plusieurs et diverses significations
connotatives, y compris : littéraire, mythique, astronomique, associative, poétique et
d’autres.
Chaque culture est basée sur plusieurs concepts, mais parmi ces concepts chaque
peuple possède des notions particulières, qui créent la vision du monde nationale.
4.2.3. Le rôle de « Ne… pas »
Avec les verbes aux temps composés le ne… pas encadre l’auxiliaire :
NE + AUXILIAIRE + PAS + PARTICIPE PASSÉ
L’emploi de la négation (ne… pas), le fait que le soleil n’est pas obligé présuppose
qu’il (le soleil) a le choix de faire autrement. Mais personne ne peut le forcer à être juste
car il est puissant.
4.2.4. L’emploi de « Etait »
le verbe « être » à l’imparfait, présente l’action passée dans sa durée et en cours
d’accomplissement. C’est sa valeur fondamentale.
L’imparfait est notamment utilisé pour :
– indiquer l’arrière-plan du récit sur lequel se détachent les actions qui font avancer le
récit, exprimées, elles, au passé simple.
– pour décrire un lieu ou faire le portrait d’un personnage
– pour indiquer des actions qui se répètent
– pour faire un commentaire
4.2.5. L’emploi de « Obligé »
« Obligé » est le participe passé du verbe « obliger » qui signifie mettre dans la
nécessité de faire, assujettir par une obligation d’ordre juridique, assujettir par une
obligation d’ordre moral.
Le titre définitif et complet est répété deux (02) fois dans le texte :
63
-« C’est comme un dernier clin d’œil à Meursault, histoire de le prendre à témoin et lui
dire que ce jour-là, sur cette plage de Zéralda, le soleil n’était pas obligé. »96
-« Je me dis toujours que le soleil n’était pas obligé. »97
Le terme « soleil » n`est pas habituel c`est pour cela son réemploi par l`auteur,
renvoie directement le lecteur avisé à la référence : de l`Etranger de Camus et Meursault
contre-enquête de Daoud.
Le soleil est l’étoile la plus surveillante de nos regards. C’est par sa chaleur et sa
lumière que tout développe et s’organise. Aucune vie ne pourrait s’en passer. le soleil tient
un grand rôle dans notre corpus. Alors que dans l’Etranger, c’est l’ éclat du soleil dans la
lame du couteau de l’Arabe « comme une épée brulante » fait impact sur la détente la
main de Meursault qui va pousser au meurtre, il lui fait retenir la tête et lui ôte le courage
de retrouver les femmes au cabanon, c’est la source de toute souffrance «À cause de cette
brûlure que je ne pouvais plus supporter, j’ai fait un mouvement en avant. Je savais que
c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas.»98 le
soleil est décrit plutôt comme un objet qui en impose à l’homme et au contrôle duquel
personne ne saurait échapper. Par contre dans le soleil n’était pas obligé, le soleil moins
piquant, il est froid, affaibli et décliner : « le soleil d’ici est froid » « le soleil commençait à
décliner à l’horizon »99
Le titre « Le soleil n’était pas obligé »
Le soleil n’était pas obligé, est un énoncé déclaratif elliptique et au négatif dont le titre
définitif et complet
L`analyse du titre qui révèle :
- Un lien explicite avec l`emprunt du mot « Soleil » atteste de vrai que notre idée de départ
que l`auteur aurait avec le terme « soleil » un lien très étroit avec les deux autres œuvres
comme un rapport intertextuel. Étant donné que l’auteur se situe consciemment ou
inconsciemment par rapport à ce qu`il lit.
96
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 169. 97 Ibid,p.174. 98
Albert Camus,L’Etranger, 2004, p.61 99
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p.17.
64
- Une intégration d`un fragment visible qui renvoi à un texte antérieur, celui de l`Etranger
de Camus et Meursault contre-enquête de Daoud par l`usage du terme « soleil » ayant
déjà une présence importante dans les trois romans.
- Pour Saad Khiari, le titre est en premier lieu un respect à un grand écrivain ivoirien
Ahmadou Kourouma, l’auteur qui a reçu dans les années 2000 le prix Renaudot. Il a publié
son roman « Dieu n’était pas obligé »
-Deuxièmement, on revient toujours au texte référence, L’étranger de Camus, Meursault
dit, devant le tribunal, avoir tué à cause du soleil qu’il avait dans les yeux, et ce roman
vient quelque peu contester, et mettre en discussion cette thèse du soleil et nier cette notion
comme étant réelle ou juste, par la voix de Marie Cardona qui vient en Algérie à la
rencontre de Kamel Daoud.
Marie-Cardona que « le soleil n’était pas obligé », en référence à l’importance du soleil
incriminé dans l’assassinat commis par Meursault dans « l’Etranger ». Elle revient sur ce
message chaque fois qu’il parle de son malheur, celui de Meursault, le soleil n’était pas
obligé.
65
Etude Onomastique
Pour pouvoir affirmer qu'il s'agit bien du même personnage ou non, il sera impératif
d'étudier attentivement les caractéristiques de chacun d'eux, le premier critère, le plus
légitime, est sans contredit le nom.
Dans ce chapitre qui se veut un essai de compréhension de quelques noms propres,
notamment les personnages de forts caractères, brillants, répétés dans les trois textes.
1- Références au texte
Tableau : Noms des personnages en interaction entre le roman de « Le soleil n’était pas
obligé » « Meursault, Contre- Enquête » et de « l`Etranger » et le saint Coran.
Références au texte littéraire
Texte
Nom du
Personnage
Dans
Le soleil n’était pas
obligé
Dans
Meursault, Contre-
Enquête
Dans
L`Etranger
Meursault Meursault Albert Meursault /
El-Mersoul
Meursault
Arabe Arabe / Moussa Moussa Arabe
Marie Cardona Marie Cardona Meriem Marie Cardona
Références au texte coranique
Moussa Moussa Moussa Arabe
Haroun Haroun Haroun /
Meriem / Meriem /
2- Signification des noms des personnages
a. Le nom « Moussa »
Moussa, est un prénom masculin d’origine arabe. Il s’agit de l’identique du Moïse de la
Bible (qui correspond au personnage biblique de Moïse de l'hébreu "mosheh".), personne
66
arabe très répandu (mûsâ). C’est un, Symbole de la force, l’honnêteté. C`est le frère
d'Aaron et de Marie, et le fils d'Amrane,
Moussa est un prophète responsable de la libération d'Egypte du peuple juif. Moïse est
également présent dans les récits coraniques dans les versets de la version traduite le
confirment bien : «Et Nous révélâmes à la mère de Moussa [ceci]: ‘Allaite-le. Et quand tu
craindras pour lui, jette-le dans le flot. Et n’aie pas peur et ne t’attriste pas: Nous te le
rendrons et ferons de lui un Messager’.» (Sourate Al-Qasas, verset 7).
«Et c’est alors qu’un homme vint du bout de la ville en courant et dit: ‘Ô Moussa, les
notables sont en train de se concerter à ton sujet pour te tuer. Quitte [la ville]. C’est le
conseil que je te donne’.» (Sourate Al-Qasas, verset 20)
« Moussa est le prophète dont la vie est la plus relatée dans le Coran. En commençant
par son enfance, le Coran fournit un compte très détaillé de sa lutte avec Pharaon, de la
conduite défavorable de son peuple et de la façon dont le prophète Moussa les a invités à
la voie de Dieu. »100
« Prénoms approchants : Mussa, Musatafa, Moïse, Moché, Musa, Moussab, Moussaab,
Muaz, Moshé, Mousse, Moussha et Moussakz »101
Dans notre corpus, Moussa le personnage anonyme tué par Meursault dans l’Étranger
de Camus, Daoud lutter contre cette idée et lui donne un droit à ce prénom symbolique de
prophète après un anonymat, après Saad Khiari par une volonté de l’entente il a jumelé les
deux façons d’appellation. « Je vous aurais dit par exemple, que l’Arabe que vous appelez
Moussa, votre frère »102
b. Le nom Meursault
Meursault est le personnage principal de l`Etranger de Camus, en même temps le
narrateur, connu par son absurdité à travers le roman. Il est le meurtrier de l`Arabe. Son
retour par les deux auteurs algériens est très significatif. C`est un nom très répondu dans
les trois récits.
100
Les prénoms en Islam », [en ligne], disponible sur URL : http://sajidine.com/au quotidien/prenoms/ nomination .htm, consulté le 20/08/2020 101
https://madame.lefigaro.fr/prenoms/prenom/garcon/moussa, consulté le 20/08/2020 102
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 171.
67
Les passages suivants prouvent une relation de coprésence de personnage Meursault « ni
Meursault ni son voisin Raymond ni aucun d’entre nous n’avait souhaité la mort de votre
frère »103
« Le titre en était L`Etranger, le nom de l`assassin était écrit en lettres noires et strictes en
haut à droite : Albert Meursault. »104
L’origine de ce mot, appartient à « une commune française viticole, située sur la route
des Grands Crus dans le vignoble de Bourgogne dans le département de la Côte-d'Or en
région Bourgogne-Franche-Comté. Ses habitants sont appelés les Murisaltiens. »105
L'appellation «Meursault» est « réservée aux vins tranquilles blancs ou rouges ».106
c. Le nom Marie Cardona / Meriem
"Marie" chez les chrétiens, "Meriem" chez les musulmans, elle est la fille du prophète
‘Imran et, et la soeur de Haroun. symbole de la pureté, un nom prophétique ,qualifiée, la
Vierge, Dans le Quoran Dieu dit : «Soeur de Hārūn, ton père n’était pas un homme de mal
et ta mère n’était pas une prostituée» (la Sourate Maryam verset 28)
Dans L’Etranger et le soleil n’était pas obligé, Marie Cardona, est la maîtresse de
Meursault. C’est une ancienne Dactylo du bureau de Meursault, ce personnage féminin
réemploie par Daoud, dans son roman, par le nom Meriem, est une jeune étudiante qui fait
une thèse sur L’Etranger, elle fait découvrir le livre à Haroun et avec elle, il apprend la
langue française qu`il utilise pour raconter sa version. « Dans ma vie, la seule histoire qui
ressemble un peu à une histoire d’amour est celle que j’ai vécue avec Meriem. Elle est la
seule femme qui ait trouvé la patience de m’aimer et de me ramener à la vie.»
L’actrice Meriem , fait référence à Marie Cardona l`amie de Meursault. Dans les deux
autres textes L’Etranger « (.....),Marie Cardona, une ancienne dactylo de mon bureau,
(.....). »107, et le soleil n’était pas obligé « Je m’appelle Marie Cardona et vous devez
savoir sans doute que Meursault et moi, nous avions envisagé de nous marier avant d’être 103 KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p.14 104 DAOUD, Kamel, Meursault, contre-enquête, Barzakh, Alger, 2013 p.171 105 https://fr.wikipedia.org/wiki/Meursault_(AOC) consulté le 20/08/2020 106 MEURSAULT, in : Bookine, [en ligne] disponible sur : http://www.bookine.net/meursault.htm consulté le 20/08/2020 107
Albert, Camus. L’Étranger, Gallimard (Folio), 1942. P. 27
68
frappés par ce terrible malheur. »108, C`est un personnage qui symbolise le respect et
l`admiration et véhicule des valeurs culturelles et religieuses communes entre Islam et
Christianisme, dans le roman de Khiari « Madame Yolande m’a dit que Marie, c’est
Mériem chez vous et que les musulmans aiment beaucoup Marie »109, et même dans
« Marie (…)fait des blocages à cause d’Albert Camus…parler de Meursault comme d’un
assassin qui n’aime pas les Arabes. »110.
En fin, le réemploi des noms propres dans les deux œuvres est très significatif, Saad
Khiari avec son ami de métier Kamel Daoud interpellent la participation du lecteur pour
mobiliser sa mémoire et ses compétences culturelles afin de trouver les correspondances
entre le nom et se qu`il signifie autrement dit décoder l`emploi onomastique dans le texte
par le biais d`un raisonnement argumenté.
108
KHIARI Saad, Le Soleil n’était pas obligé, Alger, Hibr, 2018, p. 14. 109
Ibid.p.20 110 Ibid.p.69
69
Conclusion générale
On guise de conclusion nous souhaitons pouvoir répondre aux différents
questionnements lancés dans notre problématique qui consiste à connaitre et trouver la
raison pour laquelle les deux auteurs Kamel Daoud et Saad Khiari ont réinvesti et exploité
les deux personnages Meursault et Marie Cardona, déjà évoqués dans L’Etranger d’Albert
Camus qui raconte l’histoire de « Meursaut », un jeune français qui a tué un arabe sur une
plage d’Alger, en 1942. L’« Arabe » la victime est désignée par ce terme et pas plus.
Meursault est emprisonné. Après son départ, il se calme, réalise qu'il est heureux et espère,
pour se sentir moins seul, que son exécution se déroulera devant une foule nombreuse et
hostile.
Notre travail porte sur les motivations qui ont poussé les deux auteurs à savoir Khiari
et kamel Daoud et justifier un tel choix. Dans notre travail nous avons évoqué la
transfictionnalité comme approche fondamentale.
Notre problématique consiste à connaitre les différentes motivations et les diverses
raisons pour lesquelles Kamel Daoud et Saad Khiari ont repris L’Etranger d’une manière
différente en faisant toujours de Meursault et Marie Cardona leurs personnages principaux
et ont les mettons et les plaçons dans un autre univers fictionnel à s’avoir le temps et
l’espace.
L’étranger a été pour eux le point de départ si c’est possible de dire L’étranger a été
leur source d’inspiration, Ce qui nous a poussés à se poser des interrogations sur les
raisons personnelles ou professionnelles des deux écrivains.
Pour pouvoir répondre à ces différentes questions nous avons évoqué des approches
que nous avons jugées adéquates pour notre travail.
Nous avons divisé notre travail en quatre chapitres le premier chapitre là où on nous
avons présenté notre corpus « l`Etranger, Meursault, Contre- Enquête et Le soleil
n’était pas obligé .
Le point suivant nous avons donné un survol sur les biographies des trois auteurs ont
partant toujours de L’Etranger, dans le deuxième chapitre nous avons présenté la
transfictionnlité que nous avons mise comme approche fondamentale au sein de la
transfictionnalité nous avons intégré l’étude des personnages de Philip Hamon car notre
problématique s’intéresse principalement à l’étude des personnages, dans le chapitre
70
suivant, s’est présenté Meursault et Cardona comme personnages principaux et comme
objet d’étude à la fois, autrement dit c’est la reprise des personnages de Meursault et
Cardona qui ont marqué l’approche et l’acte de la reprise notamment Meursault qui parait
d’une manière attractive et captivante dans le deuxième volet qu’est Meursault, Contre-
Enquête, dans le dernier chapitre nous avons analysé les titres et les noms propres là où
nous avons évoqué l’analyse titrologique de L.Hoek, et l’analyse onomastique parce que
les noms propres présents dans les trois romans ont vraiment une valeur qui donne et offre
une autre étude globale et plus d’information qui participe à nous clarifier plus cette
reprise.
Nous avons essayé de répondre aux différentes questions, qui présentent les visions des
auteurs et leurs raisonnements et à la fois l’idée de reprendre les mêmes personnages et
intrigue où sera un choix conscient bien déterminé et étudié par les propriétaires des
histoires.
De ce fait, les trois romans composent un continuum narratif où chaque histoire a pu
résoudre une part de l’énigme créée par Camus dans le roman mère. Donc, Le corpus fait
entrer une forte influence exprimée par les auteurs qui sont poussés par des lectures
antérieures.
A la fin de notre travail nous trouvons que Kamel Daoud et à la fois Saad Khiari ont
exploité et ont profité de succès réalisé par L’étranger d’Albert Camus en faisant de
Meursault qui a été le personnage principal et à la fois le personnage énigme à cause et
grâce de son absurdité.
Nous trouvons également que l’ensemble des textes font partie d’une même diégése.
Si nous présentons ce corpus à un lecteur naïf non averti il croit certainement se sont trois
fragments différents d’une seule histoire venons d’une seule et unique source comme une
seul œuvre fragmentée à travers le temps. On prenant en considération l’acte de la
continuité évoquée déjà par Saint Gelais.
71
Bibliographie
I. Corpus d’étude
1. Albert, C.( 2007). L’Étranger, Talantikit ,Béjaia.
2. Daoud, K. (2013). Meursault, contre-enquête, Barzakh, Alger.
3. Khiari, S. (2018). Le Soleil n’était pas obligé, Hibr, Alger.
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Alger.
2. Albert,C.(1942). le mythe de sisyphe, Paris, Gallimard.
3.Aranda, D.( 1997 ). Le retour des personnages dans les ensembles romanesque, Paris.
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13.Hamon, P. (1977). Pour un statut sémiologique du personnage in poétique du récit de
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14.Hamon, P. (1984). texte et idiologie : valeurs , Hiérarchie et évaluation dans l’œuvre
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15.Jouve, V. (1997). La poétique du récit, éd.Arman colin.
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72
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19.Saint-Gelais, R. (2007). Contours de la transfictionnalité, dans René Audet et Richard
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20.Saint-Gelais, R. (2011). Fictions transfuges: la transfictionnalité et ses enjeux, Paris,
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VI. Thèse consultée
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Kiffe demain de Faiza Guène. Dans le site internet : ˂
http://www.memoireonline.com/08/08/1448/m_aventure-scripturale-coeur-
autofiction- consulté le 12/08/2020.
2. Jacques, P. (2009). la transfictionnalité dans l'oeuvre , Mémoire de maîtrise,
Université du Québec à Chicoutimi. consulté le 11/07/2020.
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73
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savoir,disponible sur :https :books.google.dz/books ?isbn :2753904235.consulté le
01/07/2020
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7. MEURSAULT, in : Bookine, [en ligne] disponible sur :
http://www.bookine.net/meursault.htm consulté le 20/08/2020.
74
Résumé Ce présent mémoire indiqué les liens et les rapprochement des trois textes par le biais
de l`approche transfictionnelle en particulier le retour des mêmes personnages, le
prolongement de même intrigue préalable, et le partage d’un même univers fictionnel.
L’auteur Saad Khiari avec Le soleil n’était pas obligé a réemploie des personnages de
L’étranger de Camus et Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud. l’auteur algérien,
khiari a créé une autre fiction où il imagine le futur des personnages déjà existés dans les
deux textes avant, avec un même espace fictionnel c’est-à-dire les trois romans composent
un continuum narratif.
Mots-clefs : L’étranger, Meursault, contre-enquête, Le soleil n’était pas obligé, l`approche
transfictionnelle, personnages, intrigue préalable, univers fictionnel, Saad Khiari,
continuum narratif.
ملخص
انشخصاث فس عىدة سا ولا ، انتحىم هج خلال ي انثلاثت انصىص ب انزوابط إنى ةانذكز هذ تشز
نى خلال" ي خاري سعذ انؤنف . نهذ انزوااث انثلاثت انخان فضاءان فس ويشاركت ، انسابقت انحبكت فس وتذذ ،
انكاتب ,داود لكا ل تحقق يىرسى ف و لأنبارث كاي , شخصاث الأجب استخذاو " نذنك يضطزة انشستك
يغاز أ تصىر يستقبم انشخصاث انستعهت ي قبم انص انسابق يع انحزص تخم خاري ابتكز انجزائزي
.فس انتكهت انسزدت تشكم تانثلاث انزوااث أ أي ،تخهانفضاء ان عهى استعال فس
انشخصاث ، انتحىه انهج ، يضطزة نذنك انشس تك نى ، انضاد انتحقق ، يىرسى ، انغزب: المفتاحية الكلمات
.انسزدي انتسهسم ، خاري سعذ ، انخان انكى ، الأونت انحبكت ، .
summary
This present memoir indicates the links and reconciliations of the three texts through the
transfictional approach, in particular the return of the same characters, the extension of the
same prior plot, and the sharing of the same fictional universe. author Saad Khiari with
The Sun Was Not Obliged has re-used characters from L’étranger by Camus and
Meursault, counter-investigation by Kamel Daoud. the Algerian author, created another
fiction in which he imagines the future of characters already existing in the two texts
before, with the same fictional space, that is to say the three novels make up a narrative
continuum.
Keywords: The stranger, Meursault, counter-investigation, The sun was not obligated, the
transfictional approach, characters, preliminary plot, fictional universe, Saad Khiari,
narrative continuum.