THÈME 1 CHAPITRE 2

DES CARTES POUR COMPRENDRE LA RUSSIE

5 HEURES

Questions aux élèves : 1°) Quel intérêt de compléter le chapitre 1 avec un autre sur la Russie ? Changement d’échelle : passage du global (petite échelle) au national ( moyenne ou grande

échelle) donc plus de détails, plus de précisions dans les phénomènes étudiés précédemment

L’échelle nationale ou étatique est particulièrement importante car nous sommes bcp plus dans un monde international que mondialisé ; des Etats restent les maillons très importants dans les prises de décisions et donc comme cadre d’étude (rapide rappel sur la constitution des Etats modernes (pgm de seconde)) ; le modèle le plus répandu est celui de l’Etat-Nation.

Mise en application des grilles de lecture étudiées et donc réutilisation du vocabulaire nécessaire

2°) Pourquoi s’intéresser alors à la Russie ? projection photos Belin sur les fuseaux horaires (réforme de 2010) et sur la carte de Gazprom laisser les élèves parler…

Organisation de la séquence :

- demandez aux élèves de se mettre par groupe en fonction de la grille de lecture qu’ils préfèrent ; ils doivent pouvoir expliciter leur choix

- donner les dossiers : un corpus de cartes identiques à tous, les élèves doivent choisir les cartes qui leur permettent de constituer leur exposé

- faire l’intro en cours - une semaine de recherche à la maison, pendant ce temps commencer la mondialisation à

travers l’EDC : « main basse sur le riz » - les élèves passent à l’oral en expliquant cartes + connaissances (fournir un dossier élève)

CAR un Etat-continent : le plus vaste au monde : 11% des terres émergées sur 11 fuseaux horaires

(désormais 8 !) mais énormes contraintes projection carte espace physique p. 42 Magnard (travaillée sur Power Point) => 90% du territoire se trouve au Nord du 50ème parallèle et 30% au-delà du cercle arctique = monde du froid ( le pergélisol occupe jusqu’à 60% des terres russes )

Etat entre Europe et Asie, intéressant à la fois au niveau géographique => question de l’identité ( c’est d’ailleurs Pierre-Le-Grand qui a définit les frontières européennes orientale de l’Oural) et historique car cet Etat montre bien le « basculement du monde » précédemment remarqué

o Une puissance clé du XX (révolution bolchévique avec l’avènement de la plus grande idéologie du XX, industrialisation et Guerre Froide)

o Un espace stratégique pour le XXI avec les nouvelles puissances émergentes (appartient aux BRICS, nouvelles coopérations) et la question de l’Arctique avec le changement climatique. LA différence est que sur le court terme la Russie est plutôt une puissance réémergente.

Etat multinational et non Etat-nation => question des minorités si importantes depuis la fin du XX (rappel 1ère)

Un Etat en recomposition :

o Territoriale avec la dislocation du territoire soviétique suite à la chute de l’URSS en décembre 1991. carte p. 63 manuel (Nathan) un Etat plus septentrional, perte d’ouvertures sur les mers chaudes notamment Baltique et Mer Noire qui étaient fondamentales pour la puissance soviétique => développement de la thèse des « étrangers proches » cad l’ensemble des 14 républiques de l’ancienne URSS (sans la Russie) ayant plus ou moins pris leur indépendance. La Russie considère, en raison de l’ancienneté des relations et de la présence de populations russes et russophones, qu’elle y a des intérêts importants et elle entend se mêler des affaires de ces ex-républiques… ( pour les profs : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Russie/RussieVoc.htm)

o Politique avec le passage d’un régime dictatorial (cf rappel 1ère) à une démocratie affichée officiellement depuis la constitution de 1993

Cependant il faut scinder en deux la période contemporaine : avant Poutine ( 1992 – 1999) avec Boris Eltsine (fédéralisme, démocratisation ) et après 1999 lorsque Poutine est élu (en

Nous, peuple multinational de la Fédération de Russie, uni par un destin commun sur notre terre, affirmant les

droits et libertés de l'homme, la paix civile et la concorde, conservant l'unité de l'Etat historiquement

constituée, nous fondant sur les principes universellement reconnus d'égalité en droit et d'autodétermination

des peuples, vénérant la mémoire des ancêtres qui nous ont transmis l'amour et le respect de la Patrie, la foi

dans le bien et la justice, faisant renaître l'Etat souverain de la Russie et rendant intangible son fondement

démocratique, visant à assurer le bien-être et la prospérité de la Russie, mus par la responsabilité pour notre

Patrie devant les générations présentes et futures, nous reconnaissant comme une part de la communauté

mondiale, adoptons LA CONSTITUTION DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE.

Préambule de la constitution de 1993

mars 2000, avant par interim) pour deux mandats à la présidence où le régime connaît une tendance autoritaire (puis Medvedev en 2008 et retour de Poutine en 2012). Poutine va ainsi à l’encontre du fédéralisme mis en place par la constitution et organise, par des réformes dans les années 2000, une nouvelle « verticale du pouvoir » (= « réforme de la restauration de la verticalité du pouvoir ») frise réformes p. 24 Atlas géopolitique de la Russie (ne pas détailler trop car les élèves le feront en dossier) o Economique : en 1992, la Russie change complètement de cap économique. Elle passe

d’une économie centralisée communiste (pas de propriété privée…) que la perestroïka avait à peine transformée pour l’ultralibéralisme économique (libéralisation des secteurs clés de l’économie, propriété privée, constitution rapide d’une classe de « nouveaux riches »…). L’Etat se retire complètement de l’économie et de la société pour laisser place à une économie et une « société de marché ». La décennie 1990 a été socialement très difficile pour les Russes (crise démographique, alcoolisme, grande pauvreté des personnes âgées…) ; les années 2000 tentent de renverser la tendance.

Pourtant comme pour l’URSS, le but de la Russie contemporaine est de s’affirmer comme puissance économique de premier plan par rapport à ses anciens ennemis et toujours concurrents : les Etats-Unis, l’Europe, mais aussi désormais la Chine qui a normalisé ses relations internationales.

nous avons donc une double volonté de puissance : économique et politique notamment avec la théorie de la « démocratie souveraine » qui entend laisser à chaque pays sa voix spécifique pour la démocratie. Cette théorie, dite de Sourkov (proche conseiller de Poutine), entend montrer l’indépendance politique et culturelle de la Russie par rapport à l’ordre international que le pouvoir en place perçoit comme « occidental ». En effet, la Russie se sert aussi de sa culture pour affirmer son indépendance et son nationalisme => destin souverain et fort particulier qui ne peut se noyer dans une culture globale ; dérive ultranationaliste à l’encontre, souvent, des minorités nationales (nostalgie tsariste ou staliniste…). un article intéressant http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=1019 Enfin cet Etat-continent ne peut se concevoir sans prendre en compte ses spécificités environnementales : eurasiatique, bordé de région centrale comme l’Arctique ou l’Asie centrale ; son aménagement au service de la puissance demande de relever de nombreuses contraintes.

PBL : COMMENT LA GEOGRAPHIE PERMET-ELLE DE SAISIR LES DYNAMIQUES DE CETTE POSITION DE PUISSANCE

REEMERGENTE ?

I) COMPRENDRE PAR LA GEOPOLITIQUE LA VOLONTE DE PUISSANCE DE LA RUSSIE CONTEMPORAINE

2 dossiers : 1°) complexité de la recomposition du territoire russe : comment le pouvoir russe s’affirme ou se réaffirme-t-il sur un nouveau territoire depuis les années 1990 ? La redéfinition du pouvoir sur un territoire doc 1 carte de l’organisation administrative de la Fédération en 2010 doc 2 texte de Poutine sur la réforme (PPT) doc 3 carte des réseaux de transports (car la connexion d’un territoire permet son contrôle) 1 p.61 Belin + texte 2 p. 61 doc 4 doc p. 50 Belin (reconstruction Grozny après la guerre en Tchétchénie)

2°) les relations russes avec les autres puissances : « étrangers proches » et autres concurrents mondiaux. Quel type de relations la Russie contemporaine tisse-t-elle avec l’extérieur ? Comment s’insère-t-elle dans l’ordre géopolitique mondial ? doc 1 carte des accords régionaux et des tensions (manuel Hachette + PPT) doc 2 carte des migrations post-soviétiques 3 p. 49 Hatier doc 3 Le monde vu par la Russie (Monde diplo ou Hachette) + encerclement de la Russie par l’UE et l’OTAN p. 70 Atlas geopolitique de la Russie doc 4 une puissance nucléaire doc 5 tracé des conduites énergétiques => « étrangers proches » doc 6 rajouter un texte ou une caricature : 1 p. 57 Belin

A) La question de la recomposition du territoire russe depuis les années 1990 : frontières, divisions administratives et redéfinition du pouvoir

faire un point sur la réorganisation administrative : de la reféodalisation post-soviétique à la restauration verticale de Poutine : quelle démocratie ?

insérer schéma sur les conséquences de la reféodalisation

faire un point sur le réseau de transport

importance de l’héritage soviétique, tant en terme d’infrastructures qu’en terme de vision du rôle des transports dans la tenue du pays et dans le message lancé à l’extérieur : volonté de s’affirmer comme une puissance qui maîtrise un territoire aux conditions climatiques extrêmes. Cependant la

Résumé article pris sur Geoconfluences http://geoconfluences.ens-lyon.fr/doc/etpays/Russie/RussieDoc4.htm Constitution fédérale date du 12/12/93 => elle et les lois fédérales sont supérieures aux autres entités administratives constituées de

- Républiques : elles ont leur propre constitution - Le reste (oblast, krai et okroug, entités extrême-orientales et villes autonomes) a un statut

particulier toutes peuvent voter leurs lois mais dans le respect de la constitution ; les « domaines sensibles »

sont soumis au principe de « double tutelle » Au niveau fédéral :

- Président de la République : élu pour 4 ans, SUD, rééligible une seule fois - Parlement : 1°) chambre haute ou conseil de la Fédération avec deux députés par territoire et 2°)

chambre basse ou Douma d’Etat élu par un mode de scrutin mixte Au niveau régional :

- 89 puis 85 entités administratives depuis la réforme = « sujets de la Fédération » - 21 républiques : constituées sur des critères ethniques, elles ont plus d’autonomie (2 républiques

ont refusé en 1993 : le Tatarstan qui accepte ensuite moyennant plus d’autonomie et la Tchétchénie => guerre)

- 49 oblasts (région) et 6 krai (confins) qui dépendent du droit commun. Les krai sont des territoires de colonisation récente, ils portent donc une présence militaire importante

- 9 okroug (districts autonomes) : basés sur des critères ethniques mais sous domination des précédents

- 2 territoires extrême-orientaux dont la république du Birobidjan (Juifs) - 2 villes autonomes : Moscou et SP bcp d’hétérogénéité dans la constitution de ces territoires : on va de 75000 hab à 10 millions et de

la taille d’un dptmt français à un terr de 6X la France Les réformes administratives et fiscales = restaurer la centralité de l’Etat russe contre les tendances fédéralistes

- en mai 2000 création de 7 districts fédéraux (regroupement des sujets dans ces districts basés sur le découpage militaire : Moscou, SP, Rostov, Nijni Novgorod, Ekaterinbourg, Novossibirsk, Khabarovsk) chargés de vérifier la constitutionnalité des lois prises (en 2004, dans un seul district, 4138 actes législatifs amendés). Des Polpreds sont envoyés, cad des représentants plénipotentiaires du président, à la tête de ces nouvelles subdivisions administratives. Ils peuvent aussi renvoyer les gouverneurs pour faute grave. Ce sont d’anciens membres du KGB

- réforme fiscale qui augmente la part qui revient à l’Etat par rapport aux régions - Pour le conseil de la Fédération : 1 député sur les 2 est nommé par le chef de l’exécutif - 2004 : fin de l’élection au SUD pour les gouverneurs => nommés par le Président de la Rep (suite à

Beslan)

rétraction du territoire, la modification des frontières et la perte de débouchés maritimes ont rendu nécessaire leur réorganisation. La logique capitaliste s’affirmant aussi sur l’espace vu comme un moyen de production, il faut désormais développer des régions (comme celle de Sibérie occidentale par exemple ou le transit avec l’exclave de Kaliningrad) centrales pour l’économie du pays : o modification du tracé des CDF et routes passant désormais à l’étranger (Sud) o réalisation d’énormes zones portuaires pour compenser celles perdues (30 ports se trouvent

désormais à l’étranger) et conserver le bénéfice du « système des cinq mers » (issu du stalinisme) => cf infra et Baltique + dev de l’Extrême-Orient avec le terminal de Dekastri (en face de Sakhaline)

o routes vers la Chine afin de développer le trafic de conteneurs o réorganisation des réseaux de gazoducs et oléoducs pour de traverser les pays étrangers

notamment l’Ukraine o route maritime du Nord (cf infra avec l’Arctique)

forte inégalité dans la répartition des transports, l’Ouest et le Sud, la « Russie utile » sont fortement avantagées. Mais le tracé est en devenir : en fonction de l’état des relations avec les autres puissances voisines, notamment celles d’Asie ( Chine) et le changement climatique qui permettrait de repousser plus au Nord le froid extrême et donc de désenclaver la Sibérie.

Faire un point sur la gestion des marges à partir de l’exemple du Caucase (attention avoir

une vision avec les différentes grilles de lecture ) doc 1 : carte sur la poudrière caucasienne avec les oleoducs + mosaIque ethnique p. 61 Hatier doc 2 environnement géostratégique du Caucase PPT Toulouse (géopolitique) doc 3 : photo p. 58 manuel (Nathan) + 3 p. 65 Belin (simple clin d’œil) + site internet http://www.ncrc.ru/e/ (géoéconomique ) + faire référence à la guerre en Tchétchénie (vue avec Grozny)

Le Caucase est une région intégrée à l’empire russe depuis le XIX, aux particularismes ethniques et culturels affirmés. Région montagneuse, peu de voies de communication en permettent le passage (4). C’est une région stratégique pour la Russie car elle lui ouvre l’accès aux mers chaudes (Mer Noire et Mer Caspienne qui regorge de gisements d’hydrocarbures) et à l’Asie centrale avec laquelle elle entretient des liens historiques. Les territoires sont traversés par des oleoducs ou gazoducs et sont donc de première importance pour le pouvoir russe. Avec la chute de l’URSS en 1991, les républiques de Transcaucasie (Arménie, Azerbaidjan, Georgie) obtiennent leur indépendance, mais les réclamations indépendantistes du Caucase du Nord, notamment celles de Tchétchénie, sont refoulées. Le pouvoir russe entame une guerre en 1994 contre les Tchétchènes qui a duré jusqu’en 2009, redynamisée notamment par V. Poutine en 2001. Depuis, la région paraît officiellement « apaisée » mais au mépris des pratiques démocratiques et des libertés fondamentales + redécoupage administratif pour le russifier http://www.courrierinternational.com/article/2010/01/28/monsieur-caucase-du-nord De plus, le pouvoir tente de développer cette région au niveau économique, notamment en organisant les JO d’hiver en 2014 à Sotchy. Le Caucase doit alors devenir la vitrine internationale de la Russie et permettre de faire venir les IDE http://lesmoutonsenrages.fr/2011/12/08/la-folle-aventure-de-la-caisse-des-depots-dans-le-caucase/ (en fait article de mediapart mais payant sur le site officiel)

Enfin le Caucase est au cœur des relations que la Russie tisse avec les anciennes républiques socialistes soviétiques, les « étrangers proches »…

B) La Russie et le monde : se réaffirmer à échelle internationale

Les cartes insistent sur deux phénomènes dans les relations que la Russie entretient avec les autres :

- la définition de l’étranger proche et des anciens territoires satellisés par l’URSS (Asie centrale et Europe orientale)

- les relations qu’elle entretient avec les autres grandes puissances - ainsi que l’importance de l’héritage soviétique dans la puissance géopolitique

Il apparaît évident que la Russie contemporaine cherche à reconstruire une aire d’influence eurasiatique pour lutter contre les influences étrangères, notamment les Etats-Unis et la Chine. Ainsi, la Russie a-t-elle eu un rôle actif dans la création d’alliances régionales comme la CEI ou l’OCS. Les cartes insistent sur les relations ambigües entre la Russie et les Etats voisins. Ces relations sont dues à la présence de Russes dans ces territoires et à une vision géopolitique héritée de la Russie tsariste et de l’URSS (interventionnisme chez les populations slaves). Certains ont préféré prendre leurs distances comme les Etats baltes intégrés dans l’UE ou la Géorgie sortie de la CEI suite à l’intervention militaire russe de 2008. L’Ukraine connaît aussi des tensions avec la Russie qui intervient souvent dans sa politique intérieure -révolution orange de novembre – décembre 2004 contre la réélection controversée du candidat appuyé par Poutine Viktor Ianoukovitch – et extérieure notamment par la Crimée (bases militaires et populations russophones). Le tracé des oléoducs et gazoducs montre bien cette géopolitique. D’autres Etats sont très proches de la Russie comme la Biélorussie ou le Kazakhstan réunis dans une union douanière. doc 2 p. 67 Hachette La Russie perçoit ainsi l’ancienne aire d’attraction de l’URSS comme son aire d’influence contre les grandes puissances étrangères, notamment les Etats-Unis avec qui les relations sont plus formelles mais qu’elle perçoit toujours comme le premier concurrent L’extension de l’OTAN à l’Europe centrale et orientale a été vue comme une tentative d’encerclement et d’ingérence par les Russes dans les années 1990 et 2000. L’Europe est perçue comme une puissance vieillissante et en déclin au niveau géopolitique (cf la manière dont Poutine a « écouté » Sarkozy en 2008 pour le règlement du problème ossète) Les puissances montantes sont, pour la Russie, les puissances asiatiques notamment la Chine avec qui il existe encore des contentieux frontaliers mais les relations sont beaucoup plus étroites que sous l’aire soviétique. La Russie développe aussi des relations avec l’Inde. Enfin à échelle mondiale, la Russie a hérité de la puissance soviétique notamment en siégeant au sein du Conseil de Sécurité. Elle utilise ce statut pour faire entendre sa voix contre ce qu’elle estime être la vision « occidentale » des relations internationales => cf le traitement du problème syrien

II) COMPRENDRE PAR LA GEOECONOMIE L’INSERTION DE LA RUSSIE DANS LA MONDIALISATION

Faire un point sur les conséquences de l’ouverture à la mondialisation Les cartes permettent de lire les conséquences de l’ouverture de la Russie à la mondialisation (intégration à l’OMC depuis 2011) :

- importance fondamentale de l’exportation des hydrocarbures => ils lui permettent de s’affirmer économiquement à échelle mondiale ou, au moins eurasiatique. Les firmes transnationales russes dans le domaine énergétique sont parmi les premières mondiales. La Russie pèse de tout son poids dans l’approvisionnement énergétique européen et chinois

- Cependant mise en place d’une économie de rente qui est donc fragilisée par sa dépendance aux cours des hydrocarbures. De plus elle doit importer des produits transformés coûteux de l’étranger.

- tentatives pour diversifier l’économie afin d’obtenir une base plus stable et moins dépendante : volonté d’attirer les IDE entrants et redéploiement du tissu industriel notamment

Faire un point sur le développement inégal des territoires russes

- Les trois-quart de la population se concentrent dans la partie européenne. - A l’inverse des territoires sont en déclin comme les grands bassins d’industries lourdes

(Moyenne Volga, Oural) ou la Sibérie (forts courants migratoires depuis la liberté de circulation rétablie).

- Les investissements se concentrent dans les régions les plus dynamiques (la région moscovite, les grandes métropoles de l’Ouest et du Sud et les régions de la Volga et de l’Ob) et les régions productrices d’hydrocarbures (Tioumen, Khantys-Mansis) ont contribué au rétrécissement de la « Russie utile ». A échelle régionale, la sortie de

2 dossiers : 1°) Russie et ouverture à la mondialisation : quelle ouverture et quelle économie ? doc 1 carte des ressources énergétiques carte 2 p. 52 Hachette doc 2 carte Gazprom par rapport aux pays européens (PPT Toulouse) à compléter par la carte du manuel p. 60 doc 3 : texte sur les faiblesses russes 4 p. 65 Belin doc 4carte diversification espace économique Hachette ou p. 57 Hatier doc 5 carte IDE p. 46 Magnard + partenaires commerciaux Russie p. 55 Belin 2°) Quelle répartition territoriale des richesses ? doc 1 carte PIB Hachette doc 2 carte possession voitures Atlas geopolitique doc 3 carte réseau de transport et peuplement p. 56 Hatier doc 4 : photo de Moskva City

l’économie planifiée et centralisée a surtout pénalisé les républiques caucasiennes et l’Extrême-Orient, mais, à toutes les échelles, les disparités territoriales se creusent..

- Métropolisation accrue car avec la mondialisation les métropoles, et surtout celles de l’Ouest (triangle Rostov, Moscou, Kouzbass), attirent la grande majorité des investissements étrangers et des efforts russes. Or le patrimoine urbain actuel (sauf M et SP) est l’héritage soviétique qui a conçu un réseau urbain très différent de celui de l’Occident. En effet la fonction quasi unique de la ville est industrielle (en fonction de son appareil industriel dépend sa taille) et toutes les fonctions commerciales et financières n’existaient pas. Réseau hypercentralisé sur Moscou et aucune autonomie pour les centres régionaux => besoin d’une forte réadaptation au monde métropolisé. Cependant elles ont du mal à se défaire de leur spécialisation industrielle : ainsi Moscou concentre 90% du tertiaire supérieur et est le seul centre financier du pays, SP est la seule ville avec une vitrine culturelle internationale en-dehors de M. Cependant c’est par l’esquisse d’un réseau international et la fonction de HUB que les villes russes tentent de développer une fonction métropolitaine. L’initiative est venue des compagnies aériennes européennes.

- En //, déruralisation et paupérisation de nombreuses campagnes - La politique de fronts pionniers est fortement remise en question : la Sibérie orientale,

malgré la présence de ressources est de moins en moins attractive.

territoire en mouvement : éclosion de pôles de fortes attractivité économiques, (métropoles de l’Ouest et du Sud, régions industrielles de l’Ob et de la Volga) mais de nombreuses régions en déclin (rurales, anciens bassins industriels et Nord) ; forte fragmentation territoriale, symbolisant l’ouverture à la mondialisation et le développement de fortes inégalités sociales.

carte 3 p. 47 Magnard (synthèse)

focus sur la Baltique Rappel 1ère : une des mers les plus fréquentées, économie en expansion avec l’extension de l’UE à l’Est. Fin du Northern Range donc très active. carte p. 53 Atlas géopolitique Russie carte Kaliningrad PPT photo port de Saint Pétersbourg De nombreux ports soviétiques ont quitté la Russie avec la prise d’indépendance des pays baltes qui refusent de rentrer dans la CEI. De plus les débouchés pétroliers russes passent sous contrôle de pays intégrant l’OTAN. Or la Baltique est fondamentale pour la Russie car elle lui permet d’échanger rapidement avec l’Europe et l’Atlantique. Moscou décide alors de faire de SP le nouveau Rotterdam de la mer Baltique + prolongement d’un ancien oleoduc soviétique jusqu’à Vyssotsk avec la construction de deux terminaux pétroliers Entre 1990 et 2005 le trafic portuaire des ports russes du Golfe de Finlande est passé de 15,5 millions de tonnes à 119,6 M, celui des ports baltes de 60,8 M à 123,8 ! Pour Kaliningrad : Hong-Kong sur Baltique ???

importance du pétrole souterrain et off-shore (depuis 2003) + ambre. 3 ports importants. De nombreux réseaux de contrebande.

Conclusion partielle : quelle puissance pour la Russie ?

Les cartes présentent la Russie comme une puissance ascendante

Definition : le géographie Michel Foucher désigne par ce terme un centre de pouvoir nouveau et en ascension ayant un poids économique important mais un niveau de vie faible.

- membre des BRICS pour une partie importante des observateurs internationaux elle est donc

vue comme une puissance émergente même si sont retour sur la scène économique internationale reste limité (PIB inférieur à celui du Brésil) et fragile.

- Au niveau géopolitique la Russie s’efforce de retrouver une influence mondiale à la fois en s’écartant des vues jugées « occidentales » et en développant des relations économiques et diplomatiques avec l’Asie comme l’OCS (la Chine est ainsi son premier partenaire commercial, les relations avec l’Inde sont réactivées ( http://mappemonde.mgm.fr/actualites/inde_russie.html) , mais aussi en affirmant volontiers sa puissance militaire comme en Géorgie en 2008.

III) COMPRENDRE PAR UNE PERSPECTIVE GEOCULTURELLE LES RELATIONS ENTRE CULTURE ET PUISSANCE EN RUSSIE

1 seul dossier : en quoi la perspective géoculturelle est-elle fondamentale pour comprendre la Russie contemporaine ? Que nous apportent les cartes dans cette grille de lecture ? doc 1 carte des minorités ethniques et découpage administratif p. 53 Hatier doc 2 carte diversité religieuse 2 p. 60 Hachette doc 3 carte des étudiants russes à l’étranger p. 53 Hatier doc 4 texte Magnard sur le nationalisme russe à coupler avec l’article de Manière de Voir sur « Démocratie à la russe »

la Russie une mosaïque ethnicoreligieuse …

La Russie apparaît comme un Etat multinational et non comme un Etat-Nation : elle abrite 141 nationalités dont la distribution spatiale des foyers originelle est très diverse : Russie d’Europe (Slaves), Asie centrale (Bouriates…), Extrême-Orient ( Toungouzes) ou Grand Nord (Lapons). Ces nationalités se regroupent aussi dans des groupes linguistiques mais seul le slave est un groupe important. La Russie est avant tout un pays slave avec 85% de la population, principalement de religion orthodoxe (cf Dostoïevski). Les autres nationalités ne représentent des parts importantes que dans deux régions à L’Ouest, la Moyenne Volga et le Caucase, et le centre de la Sibérie à l’Est : ce sont les marges du pays. on parle alors de populations russiennes cad d’identité culturelle (par la langue, l’ethnie ou les pratiques religieuses ou culturelles) russe. Les Russiens forment 80% de la population de la Russie. la question de l’identité suite à l’effondrement de l’URSS se pose. Le pouvoir hésite entre plusieurs stratégies : extinction des minorités ou acceptation ; europhile (historique depuis le XVIII) ou asiatique.

… très difficile à cartographier En effet, il est important de changer d’échelle pour comprendre la complexité culturelle de la Russie. Ainsi 150 nationalités différentes vivent à Moscou. De plus, les recensements sont souvent utilisés par les autorités fédérales, notamment dans les territoires autonomes où la part des ethnies locales est parfois exagérée.

Une influence culturelle qui dépasse la Russie… Les cartes montrent aussi bien que l’influence russe dépasse les frontières de la Russie : 18 M de Russiens vivent dans les pays de l’étranger proche (cf conflit en Géorgie en 2008). Le russe est la langue officielle dans de nombreux pays voisins de la Russie (Kazakhstan, Biélorussie par exemple) et est souvent utilisé par la bourgeoisie des anciennes républiques soviétiques comme signe d’éducation. Cependant cette influence culturelle pourrait diminuer face à la stagnation démographique russe contre la forte croissance démographique des périphéries.

IV) COMPRENDRE PAR UNE VISION GEOENVIRONNEMENTALE LES POTENTIALITES ET LES DEFIS DE LA RUSSIE CONTEMPORAINE

1 seul dossier : En quoi la Russie est-elle particulièrement sensible aux perspectives géoenvironnementales ? doc 1 carte de l’immensité des ressources Belin doc 2 carte de l’environnement dégradé p. 55 Hatier texte 4 p.65 Hachette doc 6 p. 75 Nathan (manuel)

les cartes mettent en avant l’enjeu des ressources/contraintes au cœur du redéveloppement

russe Le pays dispose ainsi de ressources considérables en matières premières et en sources d’énergie (hydrocarbures, charbon mais aussi hydroélectricité). La Russie est dans les premiers rangs mondiaux en terme de production. Nous avons vu que c’était un atout géopolitique majeur et géoéconomique mais qu’il s’agit de moderniser les infrastructures souvent obsolètes. Cependant la nature est aussi un handicap. En effet la mise en valeur des ressources et le développement économique , qui reposent tous deux sur la maîtrise du territoire, sont contrariés par

- le froid et les contraintes liées (glaces qui empêchent les transports, gel…) - l’immensité du territoire et surtout l’éloignement des gisements par rapport à la distribution

de la population. Ces contraintes entraînent la mise en place d’aménagements très coûteux.

elles montrent aussi l’ampleur des atteintes à l’environnement, passées et actuelles Les atteintes à l’environnement sont dues à l’exploitation effrénée du territoire et des ressources depuis la période soviétique (pensée marxiste) et une perpétuation de ces pratiques jusqu’à aujourd’hui, même si quelques inflexions se font ressentir. Les types d’exploitation nucléaire, militaire, industrielle et agricole, souvent extensifs, se sont fait au détriment des ressources du sous-sol et des sols eux-mêmes. Ainsi les sites de Dzerjinsk et Norilsk (Sibérie Occidentale) ont été classés parmi les sites les plus pollués au monde. Les préoccupations écologiques commencent de se développer avec la mise en place d’une classe moyenne et l’amélioration du niveau de vie chez certains et commencent de susciter des mouvements de contestation (ONG…). On compte 12000 aires protégées nationales et régionales qui couvrent environ 12% du territoire.

dans une perspective évolutive, les cartes mettent l’accent sur la nouvelle donne que pourrait entraîner un changement climatique

Avec la thématique du changement climatique, les territoires arctique et sibérien devraient connaître rapidement une phase de réchauffement suffisamment conséquente pour transformer ces espaces hostiles en des territoires beaucoup plus attractifs : recul du pergélisol, avancée de la taïga, ouverture de routes maritimes navigables toute l’année. Ce sont des espaces majeurs pour le développement et l’affirmation de la puissance russe dans le monde. Cependant l’Arctique suscite de nombreuses convoitises…

- focus sur l’Arctique

doc 1 carte environnement géostratégique arctique PPT doc 2 carte des atteintes à l’environnement PPT photo Mourmansk p. 67 Hachette texte 2 p. 54 Magnard doc 4 p. 55 Magnard http://www.greenpeace.org/canada/fr/actualites/Des-activistes-escaladent-une-plateforme-de-forage-dans-lArctique-russe-1/

conclusion : Ainsi la réémergence de la Russie, influente économiquement dans l’espace mondialisé, s’affirmant politiquement dans l’ordre mondial remet en question cette vision héritée des années 1980 d’une « Triade » , seul centre névralgique mondial, et de périphéries « soumises ». Le monde d’aujourd’hui est complexe et de nombreux centres émergent avec des potentialités particulières leur permettant de compter dans le système-monde (pour la Russie, il est évident qu’il s’agit à la fois des matières premières mais aussi de sa place d’Etat arctique dans le cadre du changement climatique). Cependant, la Russie peut-elle être appelée « pays développé » ou « pays du Nord » comme les cartes souvent binaires le montrent encore ? De nombreux et lourds problèmes socio-économiques et écologiques montrent qu’en tant que puissance ré-émergente l’amélioration de la situation des individus et de la société civile n’est pas encore assurée, même si un redressement se fait sentir. Ainsi les terminologies des économistes, développées entre les années 1950 et 1980 pour classifier le monde sur une vision développementaliste sont faussées et ne rendent souvent pas réellement compte des situations. Enfin, la Russie compte d’importantes inégalités sociales et de fortes disparités spatiales en fonction de la situation pendant la période soviétique et surtout de l’utilité de l’espace dans l’ouverture à la mondialisation. Il faut donc imbriquer les échelles entre elles pour se rendre compte de la complexité de l’organisation territoriale russe. Il n’y a pas qu’un seul centre, Moscou, et des périphéries, intégrées ou non, à échelle régionale, des métropoles jouent aussi le rôle de centre comme Vladivostok par exemple. croquis de synthèse p. 69 Belin + schéma fléché p. 68 Belin DM croquis : les dynamiques territoriales d’un Etat en recomposition : la Russie