THErE DE DOtTDRIIT Eri PlEDEt'rlE - African Index...

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REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE .00001 .................._._._ ANNEE 1977 MORTALlTrS MATERNELLE ET PI!:RINATALE PRI!VENTION: SOLUTIONS POUR UNE POLITIQUE SANITAIRE DE MASSE EN SOINS OBSTIli:TRICAUX EN RrPU8UQUE POPULAIRE DU 8rNIN THErE DE DOtTDRIIT Eri PlEDEt'rlE (Dipl_ d'EtIIt) Présentée et Soutenue Publiquement par 'J..;.;i.J(Jt.L tzakpaca ni en 1949 à Ali"." (DJOUGOU, Prosident du Jury Mai'nI d. Tlré.ft Profeueur Ag1égé Eusèbe Magloire ALlHONOU

Transcript of THErE DE DOtTDRIIT Eri PlEDEt'rlE - African Index...

  • REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN

    UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN

    FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE

    .00001 N.................._._._ANNEE 1977

    MORTALlTrS MATERNELLE ET PI!:RINATALE

    PRI!VENTION: SOLUTIONS POUR UNE POLITIQUE SANITAIRE DE MASSE EN

    SOINS OBSTIli:TRICAUX EN RrPU8UQUE POPULAIRE DU 8rNIN

    THErE DE DOtTDRIIT Eri PlEDEt'rlE

    (Dipl_ d'EtIIt)

    Prsente et Soutenue Publiquement par

    'J..;.;i.J(Jt.L tzakpaca ni en 1949 Ali"." (DJOUGOU,

    Prosident du Jury Mai'nI d. Tlr.ft

    Profeueur Ag1g Eusbe Magloire ALlHONOU

  • REPUBLIQUE POPUllIRE DU BDl

    !

    UNIVERSITE NATIONALE DU BIN

    .FACULTE DES SCIENCES DE LA. SANTB

    DOYEN HONORAIRE 1 J:dollard GOUllOTB

    DOYEN HONORAIRE : Vinoent DAN

  • 1.1

    ----._

    REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN

    ----.o:::::!"S'

    PERSONNEL DE LA. FAGUUI'E

    DOYEN HONORE OUOULANI

    ASSESSEUR Benoit-Christophe SADELER

    SECRETAIRE AIlMINIS'l'RA'l'IF ; Wilicit-Solange DOSSOtl-yOVO

    UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN

    FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE

  • UNIVERSITE NATIONALE DU BENI.

    FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE . ,

    PAR GRADE AU 15 FEVRIER 1977

    _-IOII-=-r:-=---~

    PROF!SSl!lllR

    Vinoent PEDIATRIE PUERICULTURE ET GSNli.'TIQUE MEDICALE

    Eusbe Ilagloire ALIHONOU : GYNECOLOOI~OBSTETRIQllE

    Edouard GOUDOTE : ANATUiIE-CHIRURGIE INFANTILE

    1lenry-VllJ.re IaNIFro : PATHOLOOIE CHIRURGICALE

    XenophOl'l KOIUlAKIS ~ SANTE PUBLIQUE

    Honor ODOULAMI : CHIRURGIE GENERALE

    ~no!t Christophe SADELERI PARASITOLOGIE

    J'aoqes SETONDJI : BIOCHIMIE

    ASSISTA1/T3-CF 1JECLINIQUE 00 CEEFS DE TRAVAUX

    SOuleymaneBASSAllI

    1dja.'t Mix HAZotlME

    BOONTONDJI IIEDJroINB IN'I'.l!IItNlii

    BI'uno MOI'lTEIRO

    Isidore ZOHOUN PEDIATRIE HEMATOLOGIE '

  • tlBIVERSI'l'B liATltmALE OOBEf,jDl ...

    FACUL'l'B DES SClElCBS DE LA SAli'l'B

    Rohan " &

    Rober1l OAJUIlf

    . lJenri LB'l!IUGAN

    Robert IROER

    Ilaurioe PAYET

    Cyprien QUE!i1lJ(

    Michel REY

    Pierre SATG!

    DERMATOLOOIE VJi1JBIUlLOOIB

    ( . SfRASBOlIRG )..

    l!IIi\ATOLOOIE ( ABlnJAli' )

    B1stolOSie ElBRYOLOGIB

    (nes )

    TRAUIATOLOOIB ( PARIS )

    Ol1ll!lCo-oBS'l'B'l'IUQUB ( PARIS )

    llBDI'CllIE IlI'.f.'1imiB (PARIS)

    BlSTOLOOIB ElBRYOLOGIB

    ( O.M.S. BRAZZAVILLI )

    ANATOlIE PA'l'!iOLOOlQUB

    (D.W.R)

    IUILAllIES INFEC'l?UIIlUSES

    ( OLERIION'll-lIIlRAHD )

    fEDIAmB SOOIALB ( PARIS t

    ..

  • Woll AIRAND BISTOLOOIE lIiIIBBIOLOOIE ( IfICE )

    Pierre 0il.R'fERE'f PHYSIOLOGIE ( ClIS LIllE )

    IU.ohel CLEE" MOCHIIUEIlEDICAI.1S ( ABIDJAN )

    011,)" Can.AN ANATUUE PATHOLOGIQUE (NIAMEY )

    l'adel DIABDIotT OYNECO-OBSTETRlQT.!E ( DAKAR )

    lIUIba DIOP BACTERIOLOOU VIROLOGIE (IlIS )

    PAIiASITOLOOlPl BIOLOOIE (ABIDJAN)

    UDEClNE :mTEl:lNE ( LtllE )

    liIIIIIIanuel Eben KOUSSI PlfARMACOLOOIE ( Y:lI:OIlNDE )

    :!tienne JllOOEIlEDECINELEGALE ( TOURS )

    - JARDEL E'P!DmIOLOOIE DFlIl:OORAPHI:S ( IJ!S) KALA.DI:SS lliFron ElOSES ( PIiRIS )

    ANATCIIU ('lOURS)

    PEDIATRIE ( DAKAR )

    ASSISTAlWS CHEFS DE CLIBIQT.!E:ET UHE.FS DE TRAVAUX

    Miohel CADOZ MALADlilS INFECTIEUSES ( PAlUS )

    l!ll'n~lIt BElD D:SIUIATOLOOIF (S'l.'RAS:BOIlRG)

    J.I'.MInoil! JAN MEDECINE INTmNE ( PARIS )

    BIOPHYSIQUE ( DAKAR )

    http:MOCHIIUEIlEDICAI.1S

  • :-:-:-:

  • II

    A MA MERE

    A MON PERE

    A MA FAMILLE

    A MES AMIS

    ET TOUS CEUX QUI

    M'ONT AIDE PAR LEUR ENCOURAGEMENT

    AU COURS DE MA FORMATION MEDICALE

    A MES CAMARADES DE LUTTE.

  • III

    A Notre Prsident de Thse

    Nous sommes sensibles l'honneur

    que vous nous faites en acceptant

    d'tre Prsident de notre thse.

    Pour votre disponibilit, permet

    tez-nous de vous exprimer ici no

    tre gratitude infinie.

    A Notre Matre de Thse

    Vous nous avez permis d'esprer depuis que

    nous vous avIons connu. Vous n1avez mnag

    aucun effort pour que ce travail soit mis

    jour.

    Votre amabilit, jointe la simple atmos

    phre joyeuse, que VOus faites rgner au

    tour de vous, ont fait de vous uon Matre

    particulirement attachant. Encore une fois,

    nous vous assurons de notre respectueux d

    vouement et nous vous prions de trouver ici,

    l'expression de notre dfrente gratitude.

    A nos Juges,

    Nous sommes heureux Qe l' honneur que

    vous nous faites en acceptant d'tre

    nos juges.

    Esprant que vous apprcierez ce tra vail tout en lui apportant les criti

    ques qui vont l'amliorer, nous vous

    prions de trouver ici, le tmoignage

    de notre gratitude,

  • IV

    A tous nos Martres,

    Nos sentiments de prOfond respect.

    Au Docteur Vincent DAN,

    Professeur, Titulaire de Chaire de Pdiatrie

    et de Gntique Humaine

    Recteur de l'UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN

    Votre amour paternel nous a marqu

    Nous avons profit de votre enseignement si

    fin, si prCieux et si parfait, malgr vos

    innombrables proccupations.

    Ce qUe nous avons reu de vous, nous le

    mettrons au service de la fleur humaine qu'est

    l'enfant tout fragile.

    Nous vous exprimons ici notre profonde

    gratitude.

    Au Docteur Edouard GOUDOTE

    Mettre de Confrences

    Agrg d'Anatom1e-Chirurgie

    Premier Doyen de l'Ecole de Mdecine du Bnin, et

    l'un des trois pionniers de cette Ecole, qui a af

    firm oomme d'autres que les Mdecins Bninois peu

    vent et doivent tre forms dens leur pays, nous sa

    luons en vous le sens du devoir et le sens patrioti

    que.

    Les mots nous paraissent indigents pour apprcier

    vos qualits d'Enseignant. Nous sommes fiers d'tre

    vos lves. Respectueusement, nous vous exprimons

    ici notre vive reconnaissance.

  • v

    Au Docteur Eusbe ALIHONOU,

    Matre de Confrences

    Agrg de Gyncologie et d'Obs

    ttrique

    A vous, l'un des trois pion

    niers de cette Ecole de Mdecine, vous

    nous avez accueillis bras ouverts dans

    votre service ds les premiers jours.

    Malgr les multiples probl

    mes que vous aveZ eus, nous avons trouv

    auprs de vous, une sollicitude de tous

    les temps. La joie qui vous anime au

    cours du travail nous a beaucoup rappro

    chiSde vous."

    En esprant c01tinuer sur vo

    tre voie, accepter Cher Matre, l'expres

    sion de ma gratitude infinie.

    Au Docteur Henry.. Valre KINIFFO

    Maitre de Confrences

    Agrg de Chirurgie-

    Nous avons appris auprs de vous deux qualits

    l'endurance et persvrance, lments indispensa

    bles la vie d'un Mdecin.

    Nous vous prions d'eooepter ioi notre profonde

    gratitude.

    Au Dooteur Honor ODOULAMI

    Matre de Confrences

    Agrg de Chirurgie-

    Nous avons reu auprs de

    vous au cours de nos stages une aS

    sistance permanente.

    Soyez-en remerci.

  • Au Docteur X. KONDAKIS

    Matre de Confrences

    Agrg de Sant Publique

    Malgr les dbuts difficiles que nous avons

    eus avec vous, vous avez su nOUs attirer vers

    vous par l'importance de la matire qu'est la

    Sant Publique.

    Nous vous exprimons notre gratitude pour l'En

    seignement reu et l'aide que vous nous avez

    apporte au cours de l'laboration de ce travail.

    Au Docteur F. PIGNOL

    Matre de Confrences

    Agrg de Mdecine Interne

    Par votre courage en tant l'un des

    trois pionniers de cette Ecole, vous nous

    avez ouvert la voie. Nous gardons de vous,

    le souvenir d'un Matre calme qui sait

    montrer la voie suivre.

    Nous vous disons merci.

    Au Docteur Bruno MONTEIRO

    Chef du Service de Mde

    cine Interne au C.N.H.U. de COTONCU

    Nous avons estim chez vous la sincrit

    et la franchise qui vous animent dans le

    travail. Nous avonS galement apprci

    votre modestie.

    Nous vous exprimons ici notre profonde

    gratitude.

  • VII

    Au Docteur Souleymane 8ASSA8I,

    Nous avons eu auprs de vous l'exemple de

    la srnit et du calme du Mdecin,

    Respectueusement nous vous disons merci,

    Au Docteur A. Flix HAZDUME

    Assistant-Ghef Clinique du

    Service de Pdiatrie et de

    Gntique Humaine au C.N.H.U.

    de COTONOU

    Nous avons reu de vous les lments

    ncessaires et suffisants pour venir en aide

    auX enfants malades.

    ments.

    Nous vous exprimons ici nos remercie-

    Au Docteur A. POLHMAN

    Pdiatre au C.N,H,U,de

    Cotonou.

    Nous avons eu bnficier

    votre encadrement au cours de nos

    dans ce service de Pdiatrie,

    de

    stages

    Infiniment Merci,

    ,

    Au Docteur Jean-Louis NGUYEN,

    Interne des Hpitaux

    Votre assistance permanente au cours

    stage intern nous a t fort utile.

    de notre

    Nous vous exprimons ici notre gratitude.

  • VIII

    ,. Au Docteur Elie TOUATY,

    Interne des Hpitaux

    Nous avons profit de la qualit devotre

    encadrement au cours de nos stages en

    Mdecine Interne.

    Infiniment Merci.

    Au Docteur Layissou ASSANI,

    Msdecin-Chef, Directeur de

    la Maternit de Cotonou

    Nous venons par ces lignes, vous exprimer

    notre reconnaissance pour nous avoir accueillis

    dans votre service et pour l'aide reue dans la

    ralisation de ce travail.

    Au Docteur Z. S. GANGBD

    Directeur des Etudes et de la Planifica

    tion du Ministre de la Sant Publique.

    Situ au carrefour des donnes

    fondamentales qui orientent l'action sa

    nitaire, votre concours noue a t prs

    ci8U~

    Nous vous exprimons ici notre vive reconnaissance

  • il

    Au Docteur A. QUENUM,

    Directeur Rgional de

    l'Organisation Mondiale de la Sant pour

    l'Afrique.

    Pour le soutien moral et matriel qu'il

    n'a cess d'apporter notre Ecole de

    Mdecine depuis sa cration, et tra

    vers elle, tous les Etudiants.

    Nous vous exprimons ici notre

    profonde gratitude.

  • XI

    /-)u Docteur F. SILOO

    Reprsentant de l'Organisation Mondiale de le

    Sant en Rpublique Populaire du Bnin,

    Pour l'aide reue dans l'laboration de

    ce travail, daigne~ recevoir, l'expression de no

    tre vive reconnaissance.

  • XII

    1-=) u Personnel du Centre MEDLINE

    O.M.S. GENEVE,

    qui nous B fourni titre gracieux

    une partie de notre documentation, nous ex

    primons notre gratitude.

  • IlEPI.Jm.I.QUB.. POPIJLAIREJlllllEHIN..

    UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN

    FACULTE DES SCIENCES DB LA SAN'l'B

    " Par dlibratiop, la FaculU ds. So1enoes de la SIm'"

    a arrO" que les opinions miasa dana c8t"8 "hllll n'euga.

    gent que son auteur "

  • XIII

    1 ) ,-- LAN

    1. Introduction

    2. Gnralits

    2.1. Dfinitions

    2.1.1. Taux de Mortalit Maternelle

    2.1.2. Taux de Mortalit Prinatale

    2.1.3. Dfinition~d'autres termes.

    a) Taux de Natalit

    b) Taux de Mortalit

    c) Taux de Mortalit Infantile

    d} Le Prmatur.

    2.2. Principales caractristiques des pays en voie

    de dveloppement.

    Critres dmographiques

    Critres socio-conomiques.

    2.3. Principaux traits de la Rpublique Populaire du

    Bnin.

    Traits gnraux

    Organisations des Ressources Sanitaires

    a} Organisation Sanitaire

    b) Ressources Sanitaires

    - Ressources Humaines

    Infrastructures Sanitaires

  • XIV

    - Ressources Financires.

    2.3.3. Organisation des Soins Obsttricaux

    a) Situation dans les Maternits

    b) Les activits des Matarnits

    - Consultations Prnatales, Post-Natales

    et Gyncologiques

    - Accouchements.

    3. Deuxime Partie Mortalits Maternelle et Prina

    tale.

    3.1. Mortalits Maternelle et Prinatale en

    Rpublique Populaire du Bnin.

    3.1.1. Matriel d'Etudes

    3.1.2. Mortalit Maternelle

    a) Mortalit maternelle value partir

    des acttivits da 67 maternits.

    b) Mortalit maternelle value partir

    des activits de la maternit de Cotonou

    c) Circonstances tiologiques.

    3.1.3. Mortalit Prinatale

    a) Mortalit prinatale value partir

    des activits de 67 maternits.

    b) Mortalit prinatale value partir

    des activits de la maternit de Cotonou

    c) Circnnstances tiologiques

    dl Etude de quelques facteurs influant sur

    la mortalit prinatale

    la nombre de grossesses de la mre

    la profession de la mre

    l'ge de la mre

    lieu de rsidence de la m.e.

  • 3.2. Mortalits maternelle et pdrinatale, ailleurs

    dans le Monde ; Revue de la littrature.

    3.2.1. Mortalit maternelle

    a) dans les pays dvelopps

    b) dans les pays en voie de dveloppement.

    3.2.2. Mortalit prinatale

    a) dans les pays dvelopps

    b) dans les pays en voie de dveloppement.

    PREVENTION Solutions pour une politique sanitaire

    de masss en soins obsttricaux.

    4.1. Inventaire des activits et services destins

    assurer des prestaions sanitaires eu cours

    de la gravido-puerpralit.

    4.1.1. Les consultations prnatales

    4.1.2. L'accouchement.

    4.2. Inventeire des ressources disponibles

    4.3. Solutions.

    4.3.1. Amlioration de la pratique obsttricale

    de la matron.

    4.3.2. Rorganisation du travail de la Sage-Fem

    me

    a) Nouvelle approche des problmes obst

    tricaux par la notion de facteur du ris

    que.

    b) L'itinrance

  • XVI

    c) Intgration des activits de la Sage

    femme dans le processus du dveloppement.

    4.3.3. Formetion d'un type nouveau de personnel

    de sant.

    4.3.4. L'Education pour la san~.

    4.3.5. Fourniture d'appuis logistiques.

    a) La case d'accouchement.

    b) Les maternits

    c} Les moyens de trlinsport.

    5. Conclusions.

    5. Annexes.

    ? Bibliographie.

    8. Table des matiras.

  • 1 - -L_ N T A Q DUC T l Q N

    Les mortalits maternelle et prinatale sont

    des indiceteurs du niveau de sant d'un pays. Elles permet

    tent en particulier d'apprcier la qualit des soins obst

    tricaux.

    Il a t dit et crit aussi que les groupes

    vulnrables de nos populations sont constitus par la mre

    et l'enfant. Ayant vcu toute notre enfance et reu toute

    notre formation mdicale sur le territoire national, nous

    aVons t frapps par ce fait. Et c'est pour cela que nous

    avons consacr notre thse l'tude des mortalits maternel

    le et prinatale.

    En effet, dans les pays en voie de dvelop

    pement, les gestantes et les parturientes ainsi que le pro

    duit de conception, paient encore un lourd tribut la mala

    die et la mort, faute d'avoir leur porte, en cette prio

    de de plus grande vulnrabilit, les solutions immdiates que

    ncessicent leur tat i cet tat est assez souvent un tat

    d'urgence. Et chacun sait que les urgences obsttricales sont

    des urgences mdicales qui ne "savent pas attendre".

    Notre tude S8 veut essentiellement un in

    ventaire des faits que nous essayons d'expliquer dans la me

    sure de nos moyens d'investigation. En outre, nous voudrions

    par cette tude aboutir des suggestions de solutions ce

    problme proccupant de sant publique que constituent encore

    dans nos contres les mortalits maternelle et prinatale.

    A l'tape actuelle de notre dveloppement

    caractris pel" l'immensit des problmes face l'insuffi

    sence des moyens, cette solution nous paratt ~re la prven

    tion de tous les tats, c'est dire la suppression ou au

    moins la rduction des circonstances dvaforables qui condui

    sent l'issue fatale pour la mre, le produit de conception

  • 1

    2

    et le nouveau - n.

    Notre thse dsire ainsi apporter sa modeste

    contribution l'effort national.

  • 1I--)AFmE

    GENERALITES

    'DDDDDDIIDIDDDIDIDIIII.I

    .

  • 4

    Il nous semble bon, d'une part de proiser le oon

    tenu de terme que nous allons employer, qui sont parfois Su

    Jets contreverse, et d'autre part, de donner les caract~ris-

    ~iques de notre milieu d'tude, la Rpublique Populaire du

    Bnin.

    2.1, O~finitions

    Taux de mortalit maternelle. Plusieurs dfi

    ni tions ont t proposes ; nous en avons retenu

    deux

    a) Certains le dfinissent comme le rapport

    du nombre de femmes mortes des suites de

    grossesse et des suites d'accouchement sur

    le nombre de naissances vivantes pour une

    anne considre. Elle s'exprime en pour

    mille ou en pour cent mille (as)

    .

    b) o'autres, comme RIVI~ (74) dfinissent

    la mortalit maternelle comme toute mort

    survenant entre le dbut de la grossesse

    et le 608me jour du postpertum, qu'elle

    qu'en soit la cause, l'exclusion de la

    gestation ectopique. Son taux s'exprime

    par 1000 naissances vivantes

    Plus concr3tement il s'tablit ainsi

    Taux de mortalit maternelle -

    Oels maternels X 1000

    (nombre de nais

    sances vivantes)

    2.1.2. Taux de mortalit prinatale,

    La priode prinatale sa caractrise par la

    priode qui s'tend dela~semaine de gestation au 7~jour de la vie du nouveau

    n. ( 13)

    ..;

  • 5

    La mortalit prinatale est la somme des enfants

    ns morts aprs 180 jours de gestation au moins, et des en

    fants ns vivants et dcds, dans les six premiers jours de

    leur existence. Son taux s'exprime par mille naissances vivan

    tes. (76)

    Dfinitions d'autreStermes

    a) La taux de natalit: c'est le nombre de

    naissances vivantes pour 1000 habitants

    d'une population donne pendant l'anne

    considre. (1)

    bl Le taux de mortalit exprime la nombre de

    dcs, non compris les mort ':':ns nt1l

  • 6

    2.2. Principales caractristiques des pays en voie de

    dveloepement.

    1" Il est difficile de cerner tous les aspects qui ca1 ractrisent les pays en voie de dveloppement, tel

    lement qu'ils sont multiples et nombreux. Nanmoins,

    quelques faits constituent des crit~res admis par

    la plupart des pays.

    Lescri~res dmographiques.1

    Une dmographie galopant~ caractrise les

    pays en voie de dveloppement. En effet, le

    taux de croissance d la population y est

    lev par suite d'une forte natalit (37

    4Q pOur mille) (1) et d'une> m~lit encoze

    leve quoiqu'en regressiQo.

    Par ailleurs, la population est une popula

    tion jeune : 40 50 ~ ont moins de 20 ans.

    2.2.2. Les critres socio-conomiques

    Le taux de scolarisation est bas. (Seule -

    ment 30 40 ~ de la population scolarisab

    le l'est). Ce qui entrane une abondance de

    main d'oeuvre non qualifie, une pnurie de

    cadres aggrave par l'exode de ceux qui sont

    forms vers les pays nantis. La prdominan

    ce du secteur primaire (agriculture) mel

    exploitr-les secteurs secondaire (indus

    trie) et tertiaire [services, commerce) ins

    titue une conomie base sur l'exportation

    des matires premires ; il dcoule de cet

    tat un faible revenu par tte d'habitant

    oscillant entre 80 et 500 dollars US. (1) Ce faible niveau conomique conditionne le

    niveau de sant. Le couverture sanitaire

    est non seulement insuffisante, mais aussi

    mal rpartie.

  • 7

    Ainsi Se dfinissent les pays en voie de d

    veloPP\iIfI1ent dont fait partie la Rpublique Populaire du Bnin.

    2.3. Principaux traits de la" Rpublique Populaire du

    Bnin-

    2.3.1. Traits G'nraux : Pour comprendre l'ob

    jet de notre propos et les solutions que

    nous prconisons, il est ncessaire de

    .connattre le milieu de notre action.

    Notre pays, anciennement conn sous le

    nom de la Rpublique du DAHOMEY, a une superfi

    cie CIe 112, 000 Km2, produit d'une longueur de

    6?0 Km et d 'une largeur plus grande au Nord

    (316 Km) qu'au Sud (110 Km),

    Selon les renseignements actuellement

    disponibles. le pays est divis en 6 provinces,

    43 districts, 343 communes et 2.800 villages.

    ( 14)

    Situ au Sud-Est de l'Afrique Occidenta

    le, entre le Sme et le 12me parallles nord,

    il a deux zones climatiques, un reltef vari

    (sablonneux sur le littoral, montagneux au nord)

    et une hydrographie qui conditionnent grandemert

    la vie conomique et le rpartition de la popu

    1.

    lation, (6)

    Nous avons trs peu de donnes fiables

    sur la dmographie, Mais nanmoins nous pouvons

    retenir comme valables des chiffres qui dcou

    lent des rsultats d'enqutes dmogrephiques me

    nes en 1961 (7).

    A partir de ces ohiffres, la population

    est estime, aujourd'hui 3.100.000 habitants

    rpartis dans les zones rurales (87,5 'j!.) et drs

    les zones urbaines (12,5 'j!.), (65)

    1

  • 8

    C'est uns"'popo];atiun "jeune

    _ 46 ~ ont 1 14 ans

    - 46~ Ont 15. 52 ans

    - 05 ~ ont 54 et plus (5)

    Le taux de natalit est de 54 pour mille et le

    taux de mortalit de 25 pour mille j il en rsulte un taux

    de croissance de 2,B ~ qui le situe parmi les taux les plus

    levs au monde.

    La mortalit infantile y est estime 110 pour

    mille et l'esprance de vie 3? ans (?)

    Les activits conomiques se repartissent ingele

    ment dans les secteurs primaire (55 ~), secondaire (9 ~) et,

    tertiaire (36 ~). Les exportetions sont 1 base de mati~res

    premires et le revenu annuel par tte ~'habitant est de 90

    dollars US (SS).

    Le niveau d'instruction n'est pas lev~. Le taux

    de sc~larisation est estimf 39,95 ~ en moyenne. (243. 590

    scolatiss"sur 509.BOO scclsrisebles). (81)

    2.3.2. Organisation et ressources sanitaires

    a) Organisation:

    L'organisation sanitaire an Rpublique

    Populaire du Bnin a subi beaucoup de

    modifications pour avoir son visage ac

    tuel qui devra changer dans les jours

    venir. Trois grandes priodes sanitaires

    peuvent tre retenues

    - De 1890 1960, la protection sani

    taire est assure par le service de san

    t militaire; conue et dirige de la

    Mtrppole, la mdecine s'exerait dans

    plusieurs structures :

    * Mdecine hospitaliire * Mdecine de Laboratoire * Mdecine Rurale : assistance

  • 9

    mdicale indigne'

    * Mdecine et Prophylaxie de masse, avec les services d'Hygine et de

    lutte contre les grandes Endmies.

    De 1961 1975, l'organisation sani

    taire, continuant avec les structures

    de l'hritage colonial, a peu vari.

    - L'anne 1976 marque le dbut d'une

    troisime priode, dj amorce par le

    Discours Programme de construction na

    tionale du 30 Novembre 1972, (13) et

    dfinie progressivement par les direc

    tives gouvernementales qui ont conduit

    la tenue d'un Sminaire National sur

    les prOblmes de la sant et dont les d

    cisions lorsqu'elles seront adoptes et

    appliques, transformeront radicalement

    en l'amliorant la politique sanitaire

    de notre paysi an effat dans son assan

    ce,elle met les soins la porte de

    tous.

    b) Les ressources senitaires :

    Provenant des ressources conomiques, les

    ressources sanitaires sont comme elles, li

    mites.

    Ressources humaines

    Le pays dispose actuellemnt de :

    84 Mdacins (un Mdecin pour 36.000 habi

    tants)

    8 Chirurgiens dentistes (un pour 378.625

    habitants)

    244 Sages-Femmes (une pour 12.890 habi

    tants)

    941 Infirmiers et Infirmires (un pour

    3.220 habitants).

  • 10

    ~, ~Mais ce 'ratio ne rflte pas la' r

    alit, car la rpartition gographique est i

    ngale, :!.jOs zones rurales tant ,les plLIS l

    favorises. (7J

    La formation sur place. de nos ca

    dres sanitaires contribuera combler rapide

    ment cette, insuffisance. En attendant, les

    ressources traditionnelles en personnel ( ma

    trones et gurisseurs) et en produits mdica

    menteux sont utiliss,

    Infrastructures sanitaires

    On compte 10 Hpitaux, cinq provin

    cieux dont un Centre Hospitalier Universitai

    re, et cinq hpitaux privs confessionnels

    dont ~ au Nord.

    En outre, le pays dispose de :

    * 34 centres de sant (ex-circonscriptians mdicales) comprenant :

    Un dispensaire pour soins ambula_

    toires

    Une section d'hospitalisation de

    courte dure

    Et une maternit pour la plupart.

    * 248 dispensaires pour Soins mdicaux Simples

    * 69 maternits dont certaines sont incluses dans les hpitaux et les cen

    tres de sant, d'autres sont isoles,

    mais rataches administrativement au

    centre de sent le plus proche. (7)

    Ressources financires :

    La part du budget consacre la San

    t est Substantielle maiS insuffisan

    te pour les besoins, (voir annexe)

  • 11

    2.3.3. Organisation des Soins Obsttricaux

    a) Situation dans les Maternits

    Les maternits sont ingaleme~t rparties

    sur le territoire par manque de politique de

    planification dans leur construction ; la plu

    part de ces maternits ne peuvent faire face

    qu'aux accouchements vraiment eutociques. Elles

    manquent soit d'quipement, soit de personnel

    comptent, soit les deux la fois (30).

    Dans les maternits, une grande responsabilit

    est laisse aux Sages-Femmes, parfois des

    Infirmires.

    Sur toute l'tendue du territoire, l'

    heure actuelle, une seule maternit, celle de

    Cotonou peut rsoudre de faon assez satisfai

    sante, les problmes obsttricaux ; mais il

    faut signaler que cette situation entrane pour

    elle, un surcrot de travail avec un taux d'oc

    cupation valu 125 - 150 ~. Du personnel

    comptent s'y trouve en nombre suffisant, mais

    surcharg de travail. Et malgr cela, elle ne

    dessert qu'une infime partie de la population.

    Dans les autres maternits, une partie

    de la pratique obsttricale (le traitement des

    dystocies) est assure par les services chirur

    gicaux.

    Dans de telles conditions de travail ,

    services chirurgicaux surchargs, personnel

    comptent dbord de travail, insuffisance de

    matriel, il s'en suit, dans la prestation des

    soins des retards prjudiciables la vie de

    l'enfant et celle de la mre; par ailleurs,

    ces retards sont ds ou sont aggravs par des

    vacuations effectues sur de trop grandes

    distances (30).

  • 12

    b) Les activits des maternits

    Les consultations prnatales elles se

    font dans les maternits et les centres de

    Protection Maternelle et Infantile il ne

    nous a pas t possible de connatre, le

    nombre de consultations prnatales effec

    tues chaque anne dans le oays.

    La surveillance de la gestation et les

    soins sont raliss au cours de ces consul

    tations ; les gestantes se rendent la con-

    sultation tous les mois. Ces consultations

    permettent d'apprcier les paramtres hebi

    tuels ; mais on vient manquer d'appareil

    tension, et de quoi faire les examens d'u

    rine et l'examen du col et du vagin. DanS

    la mesure du possible, le groupe sanguin et

    facteur Rhsus, l'hmogramme, les examens

    de selles et autres examens spciaux sont

    demands. La scopie ou radiographie pulmo

    naire n'est jamais pratique systmatique

    ment. Dans certains centres facilement ac

    cessibles et dans la mesure de leurs moyens,

    les femmes enceintes sont vues toutes les

    semaines partir du 3 trimestre aux fins

    de la pese et de la prise de la tension ar

    trielle.

    Pratiques dans ces conditions, les ob

    jectifs de nos consultations prnatales

    savoir,

    apprcier l'tat maternel

    apprcier la vitalit foetale

    et porter un pronostic de l'ac

    couchement,

    seraient atteints si le personnel disposait

    toujours du matriel ncessaire.

    par ailleurs, certaines femmes ne sui

  • vent pas les consultations : en zone urbaine,

    les frquentations sont plus nombreuses, mo

    tives par les allocations familiales.

    En zone rurale, les taux de frquentations

    sont moindres pour beaucoup de raisons :

    absence d'allocations familiales

    distances parcourir trop longues

    occupations habituelles trop prenantes

    Ainsi, trop souvent, on reoit en salle d'ac

    couchement des parturientes qui n'ont jamais

    t vues une consultation prnatale.

    Les accouchements :

    Les materr\i ts' ne contrlent que 10 20;'

    des accouchements en zone rurale. En effet,

    selon une enqute mene dans les zones rura

    les de nos pays par l'organisation Mondiale

    de la Sant, 80 90 %des accouchements se font domicile, sans l'assistance d'un per

    sonnel comptent.

    On note beaucoup de complications qui nces

    sitent des vacuations ; et mme avec les

    vacuations on n'arrive pas en rayer les d

    cs maternels et prinataux parce qu'elles

    sont tardives (64).

    Somme toute, la RpUblique Populaire du B

    nin se trouve confronte comme la plupart

    des pays en voie de dveloppement avec de

    nombreux problmes et possdant peu de mo

    yens pour les rsoudre. Cette situation qui

    se reflte dans tous les autres domaines de

    la vie_ nationale, se fait cruellement sentir

    dans le domaine sanitaire, et dans celui des....., prestations des soins obsttricaux en parti

    culier cause de la vulnrabilit de la po

    pulation que constituent les gestantes, les

    femmes en couches, les foetus et les nouveau-ns.

  • 14

    3 - LLJ )) ElIXIEME 11--) ARTIE

    MOR TA LIT ES

    MATERNELLE ET PERINATALE

  • i

    1;

    1.

    l'

    Mortalits Maternelle et Prinatale en Rpub

    lique Populaire du Bnin

    3.1.1. Matriel d'tudes

    Il provient de 67 maternits. Nous avons

    tudi les mortalits maternelle et prinatale

    partir des donnes de 67 maternits recueillies

    'de 1973 1975. (voir tableau 1 p. 16) A cette

    date l.EI pays en comptai t 69. Ces maternits sont

    rparties sur l'ensemble du pays.

    Nous avons not des discordances entre les

    chiffr.es d'une m~e anne. En 1973 par exemple,

    il a t marqu 32.080 accouchements, 30.340

    naissances vivantes, 1091 mort--ns et 1703 d

    cs prinataux. Normalement, partir des chif

    fres d'accouchements et de n~ssances vivantes,

    nous devrions obtenir 1740 mort-ns. Or il n'a

    t enregistr que 1091 mort'-ns. Et mme le

    nombre de dcS prinat~x qui devrait tre su

    prieur, la diffrence entre le nombre d'ac

    couchements et celui de naissances vivantes se

    trouve tre infrieur j en effet, il a t en

    registr 1703 dcs prinateu,lx.

    En outre, le nombre d'accouchements figu

    r en 1974 nous semble infrieur la ralit

    en effet, aprs enqute, il nous a t rvl que

    les chiffres proviennent effectivement de 67 ma

    ternits, mais que certaines d'entre alles sont

    diffrentes de celles qui ont fourni les donnes

    de 1913.

    Les mortalits matetnat~B et prinatale

    s'valuent partir des donns recueillies

    l'Etat Civil, intressent l'ensemble de la popu

    lation. Faute de mieux, nous n'avons pu baser n0

    tre tude que sur les donnes hospitalires qui ",

    http:chiffr.es

  • 16

    Tableau N 1 ~ Accouchements enrgistrs

    sur 3 ans dans 67 maternits

    Accouchements 1973 1974 1975 Total '/0

    Eutocique5 31 .195 28.989 35.349

    ,

    95.533 96,93 '/0"

    Dystocique5 885 731 1.407 3.023 3,07 "/0

    Total 32.080 29.720 36.756 98.556 100 '/0

    ",

  • 17

    Tableau N 2

    Naissances vivantes, dcs prinataux et maternels

    sur 3 ans dans 67 maternits

    1973 1974 1975

    Naissances vivantes

    ,: ~.

    30.340 28.865 33.259

    .. Dcs prinataux 1.703 1.522 2.091

    Ilcs maternels 53 44 56

    .

    ~aux de mortalit ma~ernelle en pour mille 1,740 1,52 . 1,68

    aux de mortalit prin",

    ale en poUr mille 56 53 63

  • t8

    ne recouvrent bien sOr l'ensemble de la population.

    \::n ehet , iV!( t' e!ilt:l,m Cluedi!tnil les' pys' Aft:!; ,.

    cains, seulement 10 20 %de la population fr quentent les maternits. (64)

    Tout ceci souligne les difficults qu'on

    rencontre dans notre pays, lors de la colette des

    donnas et les limites de crdit Qu'on peut accor

    der nos relevs statistiques actuels. Nanmoins"

    toute chose tant gale par ailleurs au cours d'une

    m@me anne, nous pouvons considrer que les donnes

    recueillies au cours de cette anne peuvent permeil

    tre des conclusions susceptibles d'orienter une ac

    tion sanitaire.

    3.1.2. Mortalit Maternelle en Rpublique Populaira du

    Bnin

    Nous avons valu le taux de mortalit maternelle

    partir des activits de 67 maternits et partir

    de celles de la maternit de rfrence actuelle (le

    maternit de Cotonou).

    a) Mortalit maternelle value partir des aOo

    tivits de 67 maternits (Tableau 2,P. 17).

    Au cours des 3 annes, 1973, 1974, 1975,

    nous avons enregistr respectivement 53 dc~

    maternels pour 30.340 naissances vivantes,

    44 dclS,rnaternels pour 28.866 naissances vi

    vantes, et 56 dcs maternels pour 32.259

    naissances vivantes. Pour ces annes, le tau<

    de mortalit maternelle ~t donc de 1,74 pour

    mille (1973), 1,52 pour mille (1974), et

    1,68 pour mille (1975).

    Ce taux avoisine caux enrgistrs au d

    but du si801e, dans les pays dvelopps.

  • 19

    b) Mortalit maternelle value partir des ac

    tivits de la Maternit de Cotonou.

    ( Tableau 6, P.32)

    La rigueur et la constance avec lesquel

    les les donnes statistiques ont~t recueil

    lies, sont fonction de la disponibilit de la

    formation et de la motivation du personnel m

    dical, mme si la mthode de collecte indi

    que est uniforme pour l'ensemble du pays.

    Pour limiter l'effet des causes d'erreur

    (lies cette situation) sur l'valuation

    des donnes statistiques proveant de plusiaulS

    sources d'informa,tion (67 maternits y compr:15

    celle de Cotono.:,), nous avons tudi spar

    ment l'volution de la mortalit maternelle

    la Maternit de Cotonou entre 1970 1975.

    ( Tableau 6 p.a2 et courbe 1 p. 33 )

    Nous avons ainsi constat que le taux de

    la mortalit maternelle est tomb da 2,9 pour

    mille en 1970 (19 dcs maternls pour 6347

    naissances vivantes) 1,6 paur min !'In 1975 (16 dcs maternels pour 9448 naissances Vi

    vantes). Une r'duction snsiblnii~t note

    partir de 1972 (1, 7~ pour' mille) mis une re

    monte est apparue ~ en 1974, remonte que noLS

    n'expliquons pas; elle semble tre due une

    augmentation du nombre des Vacues.

    La comparaison des taux enregistrs la

    Maternit de Cotonou avec les taux fournis

    par les donnes de l'ensemble de 67 maternits

    rvle qu'il n'y a pas une diffrence signifi

    cative entre les deu" taux.

    Ceci ne nous tonne pas car le plus grand

    nombre de naissances vivantes signales pro

    vient de la maternit de Cotonou. Il est a

  • 20

    lors normal que ces chiffres inffluent nces1 sairement sur les donnes de l'ensemble.

    Cette affirmation se justifie lorsque nous a

    nalysons sparment les donnes recueillies

    dans quelques unes de ces 57 maternits.

    A Parakou 11 e t enregistr

    - En 1973, 10 dcs maternels pour 1535 na~

    sances vivantes soit 6,1 pour mille.

    En 1974, 6 dcs maternels pour 1743 neis

    sances vivantes soit 3,4.pour mille.

    A Natitingou, il a t marqu

    - En 1973, 6 dcs maternels pour 363 nais

    sances vivantes soit 16,52 pour mille

    - En 1974, 6 dc3s maternels pour 393 nais

    sances vivantes, soit 15,23 pour mille

    En 1975, 5 dcs maternels pour 422 nais

    sances vivantes, soi{' 14,23 pour mille.

    Le taux de mortalit maternelle est lev

    en Rpublique Populaire du Bnin, mme si nous

    ne considrons que celui fourni per les donnes

    d'ensemble des 67 maternits. Bien que ce taux,

    (1,7 pour mille) soit en de de le ralit, il

    est norme. Il quivaut 6 fois et dmie le taux

    de la mortelit maternelle enregistr en France

    an 1970 et qui est de 0,26 pour mille (34).

    Signalons que l'un des objectifs de l'Organisa

    tion Mondiale de la Sant dans le Rgion Afri

    caine est de remener ce taux 1 dcs mater

    nel pour 25.000 naissances vivantes, soit

    0,04 pour mille dans les 25 prochaines annes

    (30). Le taux de la mortalit maternelle enre

    gistr actuellement en Rpublique Populaire du

  • 21

    1. Bnin quivaut 42 fois et dmie le taux de l'ot>jectif atteindre. La rduction du taux de mor

    talit maternelle passe ncessairement par la

    connaissance des causes de dcs maternels et

    c'est pour cela qu'il nous a paru utile d'tu

    dier les circonstances tiologiques.

    c) Circonstances tiologiques

    Les circonstances tiologiques qui entourent

    les dcs maternels ont t tudies partir

    des donnes de la maternit de Cotonou. Les 95

    cas de dcs maternels nots de 1970 1975 pour

    44.969 naissances vivantes se rpartissent comme

    suit en fonction des causes

    -

    -55 femmes sont mortes d' hmorragies,

    22 femmes sont mortes d'infections,

    9 femmes sont mortes d'hpatite virale,

    4 femmes sont mortes de choc opratoire,

    - 3 femmes sont mortes d'clampsie 2 femmes sont mortes d'embolie amniotique.

    Les hmorragies viennent en tte avec 57,8 %. devant les infections 23,1 ;.. Trs loin derrire

    viennent les hpatites virales (9 cas), le choc o

    pratoire (4 ces), l'clampsie (3 cas) et l'embo

    lie amniotique (2 cas).

    ( Tableau 3 p. 25 )

    90,5 %de ces gestantes et parturientes sont vacues et ne viennent pas uniquement de la Provin

    ce de l'Atlantique qui abrite la Maternit de Co

    tonDu. Elles viennent des villes et villages si

    tus 100, voire 130 Km de Cotonou pour le point

    le pluS lOign.

    Il Etude des deux principales causes

    LES HEMORRAGIES elles sont dues

  • 22

    dans 27 cas B la rupture utrine(49~)

    dans 14 cas aux hmorragies de la d~'

    11vrance (25,4 ~)

    dans 7 cas au placenta pr via (12,?'jQ

    dans 5 caS au dcollement prmatur

    du placenta normalement insr [9 ~)

    et dans 2 cas la dchirure du col

    (3,9 %) - ( voir Tableau 4 P.26).

    Ces hmorragies comme nous le voyons relvent des

    circonstances tiologiques pour la plupart vitab

    las si les parturientas et gestantes avaient les

    soins leur porte. En effet, il s'agit des pal'

    turientes non suivies pendant leur grossesse et

    qui taient en travail pendant un temps plus ou

    moins long (24 B 48 heures) avant leur vacuation.

    * Les ruptures utrines: Le diagnostic est le plus souvent vi

    dent en prsence d'un collapsus cardia-vascu

    laire et des signes suivants

    - disparition des contours et limites de

    l'utrus, accentue par un abdomen mt

    oris dont l'examen est trs douloureux

    - ~uperficielit du foetus avec absence de

    bruits de coeur.

    Les parturientes, si elles ne meurent

    pas toutes, s'en sortent avec des squelles

    fonctionnelles (amnorrhe dfinitive et/ou

    strilit dfinitive) ; en tout cas elles

    sont peu nombreuses celles qui peuvent en

    core assumer leur fonction da reproduction.

    De 1970 1975, sur les 97 ruptures u

    trines reues la maternit de Cotonou, 27

    sont mortes soit 27,9 ~

    * Les hmorregies de la dlivrance pendant la m~ priode, 14 femmes sur les

  • 23

    1. 428 reues sont mortes d'hmorragies de la d livrance~ Ces hmorragies de la dlivrance

    surviennent par suite de manoeuvres intempes

    tives pratiques sur le cordon ('traction)

    ou sur l'abdomen (pression), aussit8t aprs

    la sortie de l'enfant. Ces manoeuvres aboutis

    sent une rtention placentaire et un tat

    d'anmie aigu~ qui entranent l'vacuation;

    parfois, les hmorragies sont dues un d

    faut de rtraction utrine.

    * Le placenta praavia Sur les 324 femmes reues pour placenta

    preavia, 7 sont mortes (2,12 ~), en l'absence

    d'une ranimation efficace; il arrive qu'on

    manque de sang mme la maternit de Cotonou.

    - Le dcollement prmatur du placenta nor

    malement insr : il a ceus la mort de 5 par

    turientes (4,5 ~) sur les 109 reues pour cette

    affection.

    LES INFECTIONS

    Dans nos statistiques, elles occupent la 2

    place parmi les causes de dcS maternels. 22

    parturientes sont mortes des suites d,'infectiors

    10 parmi elles ont prsent un tableau de phy'

    siomtrie, et 7 un tableau de septicmie.

    L'Infection trouve sa sOurce dans l'ouverture

    de l'oeuf qui s'accompagne souvent d'un travail

    trop long et laborieux. En auoun cas l'isole

    ment de germes n'a t fait.

    Somme toute, les facteurs dystociques, soit

    par rupture utrine, soit par infection ovulai

    re, demeurent ~ncore chez nous le plus gros

    pourvoyeur de dcs maternels. Leur importance

    a dj t signale dans maints travaux

    travaux de l'Ecole Dakaroise qui les trouvent

  • 24

    responsables de 50 ~ de la mortalit maternel

    le (58).

    Le risque infectieux qui ~se sur la par

    turiente de nos pays a t soulign par les

    travaux de la mme Ecole. (70, 71)

  • 25

    Tableau N 3

    Diffrentes causes des dcs maternels 1970 - 1975

    Maternit de Cotonou

    Causes Nombre de cas Pourcentage

    Hmorragies 55 57,6

    Infections (Ovulaires) 22 23,1

    Autres causes :

    - Coma hpetique + Ictre

    - Choc post-opratoire

    - Eclampsie

    - Embolie amniotique

    9,49

    4,24

    3,13

    2,42

    100 ;.95Total

    ,.

  • 26

    Tableau N 4

    Ceuses des Hmorragies

    PourcentageNombres de casCauses

    27 49 "/0Rupture utrine

    25,4 ')t14Hmorragie de la dlivrance

    12,7 ')t7Placenta praevia

    Ocollement prmatur du 5 9 "/0 placenta normalement insr

    2 3,9 0;.Dchirure du col

    100 %55Total

  • 27

    Tableau N 5

    Dcs prinataux enrgistrs sur 3 ans dans 67 maternits

    Dcs prinataux 1973 1974' 1975 Total

    Mort~ns 1.1 978 1.215 3.284

    Dcs neo-nataux 612 544 876 2.032

    Total 1.703 1.522 2.091 5.316

  • 28

    Mortalit Prinatale

    al Mortalit prinatale

    Elle a t value partir des activi

    ts de 67 maternits : ( Tableau 5 p. 27 )

    De 1973 1975, on a enregistr 5,316

    dcs prinataux pour 92,524 naissances vi

    vantes survenues dans 67 maternits, Ceci

    correspond un taux de mortalit prina

    tale de 57 pour mille. L'tude analytique

    anne par anne montre les variations sui

    vantes : 56 pour mille en 1973, 53 pour

    mille en 1974, et 63 pour mille en 1975

    (Courbe N 2 P,34)

    Bien que ces chiffres ne concernent pas

    l'ensemble de la population, (donnes pro

    venant de 67 maternits) ils donnent quan~

    mme une ide de l'ampleur du problme

    b) Mortalit prinatale value partir des

    activits de la Maternit de Cotonou.

    Afin de raliser l'unit de lieu, nous

    avons choisi la maternit de Cotonou pour

    valuer l'volution de la mortalit prina

    tale au cours de 6 annes (1970 - 1976).

    C'est ainsi qu'en 1970, il y eut 358 d

    cs prinataux pour 6.347 naissances vivan

    tes (56,1 pour mille), en 1971, 427 dcS

    prinataux pour 7.319 naissances vivantes

    (59,0 pour mille), en 1972, 422 dcs pri

    nataux pour 8.036 naissances vivantes ( 52

    pour mille) ; en 1973, 336 dcs prinataux

    pour 4.559 naissancas vivantes (52,7 pour

    mille) ; en 1974, ~9 dcs prinataux pour

    9.360 naissances vivantes(42,8 pour mille).

  • 29

    Nous accusons l une nette baisse par rapport

    aux annes prcdentes ; en 1975, 491 dcs p

    rinataux pour 9.448 naissances vivantes ont

    fait remonter le taux son niveau d'avant 1974,

    soit 51,9 pour mille. Ainsi donc nous pouvons

    dire que la mortalit prinatale d'aprs les

    donnes hospitalires oscille autour d'un taux

    moyen de 57 pour mille.

    Ge taux est suprieur celui de 19,9 paer

    mille retrouv en Sude en 1965 et infrieur

    celui de 82 pour mille signal la mme anne

    l'Ile Maurice, (42)

    c) Les circonstances tiologiques

    Pour cerner les circonstances tiologiques

    nous avons analys 230 dcs prinataux sur les

    399 enrgistrs en 1974, Nous retrouvons comme prjn.

    cipales causes

    - les dystocies 85 cas (36,4 %) la prmaturit: 59 cas (25,6 ')1,)

    les syndromes vasculo-rnaux : 32 cas(13,9"~)

    - l'infection ovulaire: 30 cas (13 ')1,).

    Outre ces principales causes, d'autres ont

    t notes :

    dtresse respiratoire avec cyanose 6 cas

    (2,7 %1

    enencphalie et hydrocphalie: 6 cas (2,7')1,).

    Enfin dans 12 cas, nous n'avons pu retenir

    aucune cause, ou nous l'avons simplement soup

    onn cause d'untableau vocateur, par exem

    ple devant un tableau d'hydramnios,nous avons

    pens une malformation que nous n'avons pu

    confirme faute d'autopsie.

  • ,~~ LES DYSTOCIES

    Le facteur dystccique apparat comme res

    ponsable de la mortalits psrinatale daels 36,4')\"

    chiffre peu prs identique celui signal

    (30 o~) par les auteurs Dakarois da'is leurs sta

    tistiques (28).

    Les dystocies sont soit d'origine maternel

    le, soit ovulaire, soit foetale.

    * Les dystocies d'origine maternelle (18 ces) Dans la plupart des cas elles sont maca

    niques [14 cas) parfois dynamiques (inertie

    utrine) (4 cas), Elles s'accompegnent d'ln

    fection ovulaire par suite de l'ouverture

    de l'oeuf et de la longueur excessive du

    travail,

    * Les dystocies d'origine ovulaire (20 cas) se rpartissent en dystocies funiculaires (pro

    cidence et circulaire du cordon) (14 cas) et

    placenta praevia (S cas) dans cette srie,

    * Les dystocies d'origine foetale : 47 cas ont t nots ; 3D sont dus une prsentation de

    l'paule nglige; dans cette srie, dix se

    sont solds par une rupture utrine ; les 17

    restants de dystocies foetales se rpartis

    sent en prsentetion de face et de front,

    LA PREMATURITE

    Nous n'avons retenu la prmaturit comme cau

    se de dc's que lorsqu'il n'existe pas autre cir

    constance tiologique pouvant expliquer la mort du

    prmatur, Nous avons ainsi collig 59 cas chez

    lesquels le poids des nouveau--ns a vari de

    650 9 1,500 g.

  • ;1

    Il LES SYNDROMES VASCULO- RENAUX

    Sur les 32 dcs prinataux entrains par

    ces syndromes, 24 taient ds la dysgravi

    die et 8 l'hmatome rtroplacentaire.

    ~~ L'INFECTION OVULAIRE

    L'infection ovulaire est apparue a la su~

    te de l'ouverture de l'oeuf associe une l~

    gue priode de travail. Tous ces retards

    l'accouchement (24 72 heures de travail)

    s'expliquent par le fait qu'il s'agit d'accou

    chements qui ont dbut domicile ou dans u

    ne maternit sous quipe et qui viennent

    chouer la Maternit de Cotonou aprls de vai

    nes tentatives.

    Nous constatOns pour nous rsumer que les

    dystocies, [36,4 %), la prmaturit (25,6~1, les syndromes vasculo-rnaux (13,9 %) et l'infection (13 %) sont dans nos statisques , les principales causes de la mortalit prinatale

  • 32

    Tableau N 6

    Naissances vivantes, dc's prinataux et maternels

    de 1970 1975 la Maternit de Cotonou

    , , , ~nnes 1970 1971 1972 1973 1974 1975 Total

    i

    ~issances 6,347 7,319 8.036

    vivantes

    }cs prl

    nataux

    358 427

    Dcs ma

    temels

    19 16

    Taux de mfr- 56,1

    talit pri ,~ natale

    -Taux de mor 2,9

    talit ma ~

    ternelle

    -

    59 'e~

    2,1 'lt""

    422

    14

    52 ~

    1,7

    "=

    1

    ( 1)

    4,

  • :n

    Courbe 1

    Courbes de morl-aliJ.: maternelle

    lo1

    2 1.68

    1,1 1/7 -- - -1/1 --- i j 6 1,52 1,5%

    "

    1

    O~______~______~~______~______~~______~__~..

    1910 1971 1912

    - _____ Evalue parfir de l'acfiviM de 61 tnakrnifes (de 19?J" 1915)

    , ____ Evalue li ,afifir de l'cJch',,/fe' de la

    makrnit de COTONOU (Je 191(J 197$)

  • .,4

    , courbe$ ail morfalt'hf lf'/l1alille

    63 .,.,.. 60

    51>,t ~----5~9-

    40

    2.0

    o~______~______~______~______~______~__~ 1970 1911 t972 1913 1974 197SQIII/li.

    - - - -- - valUeB (l' parrir cie l'acNllif de " lnl1hrn/f/s

    --__ f:.i'alue ,; parh'r de l'ach'vifrf cie la

    nU:ll-ern/f rie C.OTONOU

    ,

    ..

  • d) Etude de quelques facteurs influant sur

    la Mortalit Prinatale

    Nous avons cherch savoir quelle est la

    part de certains facteurs sur la mortalit p

    . rinatale.

    * Le nombre de grosrers8sde la mre: En tudiant, partir de notre srie, le

    taux de mortalit prinatale en fonction du

    nombre de grossesses, nous constatons 3 faits

    186 nouvea~s des primigestes sont

    plus exposs (31,9 ;,)

    le risque du dcs prinatal diminue pour

    atteindre le taux le plus bas la 3me

    geliltation ('1,15 ;.)

    et ce risque redevient pls lev et de , faon permanen"te/@I partir de la S ges

    tation

    MERBER rapporte;que le taux de mortalit p. i

    rinatale. Elst lllv la premire gross86sl$ , ,0;',-.'1''''' ,

    plus faible la 211 grossesse, et .plus lav

    la S. grossesse. (34)

    (Tableau '1 P. 38 et Courbe N 3 P.39)_

    * La profession delamre Pour les cas tudis, nous avons rencon

    tr les professions suivantes : {Tableau e p. 4Q ..Vendeuse 92 cas (43,a ;.)

    Mnagre 80 cas (38,1 ;,)

    Couturire: 1'1 cas (a,1 ;,)

    Cultivatrice: 11 cas (5,3 ;,)

    Agents de 10 cas .(4,7"') l'Etat

    Comme on le constate, ce n'est pas tant

    la profession que le revenu qui influe sur la

    mortalit .prinatale : le nouveau-n de cul

  • 36

    tivatrice. doOt les parents ont les moyens paient

    moins de tribut que celui de la vendeuse.

    * L'ge de la mre L'ge de la mre influe galement sur la

    mortalit prinatale, En repartissant les 210

    dossiers en 4 tranches d'ge, nous constatons

    que

    - entre 14 19 ans il ya 28 CaS (13,4~)

    entre 20 25 11 tt ft " B5 cas (40,5~) Il 1f" 26 30 " " f32 cas (29,5~o)

    " 31 40 Il " n' 35 cas (16,6%)

    Le taux le plus lev se rencontre parmi les

    gestantes de 20 - 25 ans (40,5 ~) suivi par ce.

    lui des gestantes de 26 - 30 ans (29,5 ~),

    C'est que l'ge de 20 - 25 ans correspond en

    gnral celui de la premire grossesse,

    (Tableau 9 P.41)

    * Lieu de rsidence de la mre par rapportj la maternit: (Tal:lleau 10 p,42) -

    La situation du lieu de rsidence ne sem

    ble pas jouer un rle comme cela est apparu

    pour les dcs maternels, Dans le cas des d

    cs prinataux, les plus nombreux (149 cas)

    proviennent de Cotonou. Ces cas de Cotonou

    comportaient 18 accouchements gemellaires ,ce

    qui fait 167 dcs prinataux sur les 230,

    Parmi les causes enregistres pour ces 167cas

    nous avons not

    la prmaturit, "55 cas (32,9 ~)

    les dystocies, 5I cas (30,5 ')1,)

    - les syndromes vasculo-rnaux,24 . cas

    (13, 7 ~)

    les infections, 21 cas (12,5 '}{.)

  • 1

    1

    J7

    Les autrcauses se rpartissent les 10,4 "/0

    restants. Parmi elles nous avons enregistr les

    dtresses respiratoires avec cyanose (4 cas)

    l'anencphalie et l'hydrocphalie (3 cas) et des

    causes inconnues (9 cas).

    C'est que les mres de ces nouveaUl-ns sui

    vent les consultations prnatales et/ou ne tien

    nent pas compte des conseils donns.

    Nous voyons que, malgr l'existence d'une in

    frastructure peu prs satisfaisante, il y meurt

    encore beaucoup de nouveaut-ns et 'de foetus, par

    suite des causes'dont on peut assurer la prven

    tion grce l 'assidui t des femmes la consul

    tation prnatale. ,Il apparat l l'utilit et la

    ncessit de l'ducation sanitaire.

    En rsum, les causes de dcs maternels et

    prinataux pour la plupart sont des causes vi

    tables, sur lesquelles on peut agir pour rduire

    les taux levs de mortalits maternelle et pri

    natale que nous connaissons actuellement et les

    solutions: qua nous allons prconiser tiendront

    CD!1lPte 'de ces 'donnes.

    _

  • Tableau N 7

    Mortalit Prinatale et le nombre de

    Getations de la Mre

    1974

    Gestations Nombrede cas de

    dcs prinataux Pourcentage

    l 67 31,90

    II 32 15,23

    III 15 7,15

    IV 30 14,28

    V 20 9,54

    VI 21 10

    Plus de VI 25 11,90

    Total 210 100

  • Courbe 3

    COurpe rie morfc,Hf prinalple en /r,ncllon r./u nomJre de 9roues.fes Je /01 m~re

    80

    60

    40

    31,90

    20

    11 ,9

    9,5"1,IS ~ 10

    0 2 3 4 5 6

  • 40

    Tableau N B

    Mortalit Prinatale en Fonction de

    la proFession da la Mre - 1974

    ProFession Nombra de cas Pourcentage

    Vendeuse 92 43,BO

    Mnagre BD 38,1

    Couturire 17 8,1

    Cultivatrice 11 5,3

    Agents de l'Etat 10 4,7

    Total 210 100

  • 41

    Tableau N 9

    Mortalit Prinatale en Fonction

    de l'ge maternel

    Age da la Mre. Nombre de Cas Pourcentage

    14 - 19 ans 28 13,4 ;,

    20 - 25 ans 85 40,5 "/0

    26 - 30 ans 62 29,5 "/0

    31 - 40 ans 35 15,5 ;,

    Total 210 100 %

    -

    .'

  • 42

    Tableau N 10

    Mortalit Prinatale en fonction du

    lieu de rsidence de la Mre - 1974

    Lieu de Rsidence

    Cotonou

    Moins de 50 Km de

    Cotonou

    A. 50 Km da Cotonou

    Plus de 50 Km de Co

    tOnDU

    .

    Total

    Nombre de Cas Pourcentage

    149 71 "la

    &

    21 10 "/.

    25 11 "/.

    15 7,1 "/.

    210 100 '/0

  • 43

    3.2. Mortalits MaterneUtet prinatale dans le Mande

    3.2.1. Mortalit Maternelle

    a) Dans les pays dvelopps

    En France,le taux de la mortalit maternel

    le a pass de 1,4 pour mille en 1936 0,26 pour

    mille en 1970, et ceci en 34 ans. En Angleterre,

    de 0,66 pour mille en 1965 O,5B pour mille en

    1967. En Allemagne Fdrale, de 1,65 pour mille

    en 1955 D,5B pour mille en 1967.

    Le taux de 1936 est le plus ancien que nous

    avons pu recueillir sur la France. Ce taux (1,4

    pour mille) avoisine celui qui est enregistr

    aujourd'hui dans nos formations hospitalires

    (1,7 pour mille).

    RIVIERE en 1936 signalait comme causes de dcs

    maternels, les infections, les toxmies, les h

    morragies, les avortements. Il a mentionn les

    causes moins frquentes comme les affections m dicales et chirurgicales aggraves par l'tat

    gravido-puerpral et les morts par accident.

    b) Dans les pays en voie de dveloppement

    Dans les pays en voie de dveloppement, nous

    disposons de peu de donnes et elles sant ancien

    nes.

    Au Ceylen, en 1957, le taux de mortalit ma

    ternelle tait de 6,61 pour mille pour passer

    3,86 pour mille en 1958. En Colombie, il tait de

    3,99 pour mille en 1950 et de 2,52 pour mille

    neuf ans plus tard en 1959.

    Au Bangladesh Rural, le taux a vari de 7,5

    pour mille en 1967 5,7 pour mille en 1970. La

    trs grande majorit de ces dcltait lie direcr

    tsment des facteurs obsttricaux, l'clampsie

  • ..

    44

    tant la causa la plus courante (47)

    Mortalit prinatale

    Le taux de mortalit prinatale se situ

    ait en 1965 entre 18,3 pour mille en Bulgarie et

    B2 pour mille il l'Ile Maurice (13). Les taux les

    plus fibles se retrouvaient dans les pays in

    dustrialiss, En france, c'tait2B,2 pour mille

    et en Gambie 67,9 pour mille, Si nous tudions

    l'volution de la mortalit prinatale au cours

    des annes dans ces pays industrialiss, nous

    constatons qu'en France elle a vari de 39 pour

    mille en 1960 24 pour mille en 1968 (78)

    En Angleterre, le taux est pass de 33 pour mil

    le en 1968 (10) 19,9 pour mille en 1967 (78).

    En SUde, elle est passe de 19,9 pour mir

    le en 1965 (62) 16 pour mille an 1967. A cette

    mme poque en 1967, les Pays-Bas accusaient le

    taux le plus bas avec 14,6 pour mille (?Bl.

    Une revue de la littrature affrente

    ces pays, en particulier l'article de Butler(10)

    a rvl que les principales causes de la morta

    lit prinatale sont :

    - les malformations congnitales

    - l'iso-immunisation

    - l'anoxie

    - le traumatisme obsttrical

    - l'infection pulmonaire

    - la maladie de la membrane hyaline

    l'hmorragie pulmonaire massive

    - l'hmorragie intraventriculaire

    et d'autres causes non cites

    De cette tude VARANGOT (78) dans son ar

    ticle adgag le rle important que jouent

  • 45

    ct des malfo~ations congnitales et de la

    prmaturit certains facteurs obsttricaux

    dans le dterminisme de la mortalit prina

    tale.

    Ces facteurs obsttricaux sont

    la surveillance prinatale

    - le terrain maternel (parit, antcdents

    pathologiques obsttricaux)

    - la toxmie gravidique

    les hmorragies au cours de la grossesse

    - le droulement du travail

    et les modalits de l'accouchement

    (prsentation du foetus, dure du tra

    vail, dure de la priode d'expulsion,

    application du forceps la partie hau

    te de l'escavation).

    A ct de ces facteurs, les facteurs sociaux

    que sont le taux de nuptialit, la valeur

    moyenne de revenu, et l'habitat, intervien

    nent aussi dans le dterminisme de la mor

    talit prinatale. Dans les pays en voie de

    dveloppement, toutes ces causes existent,

    mais prdominent encore :

    - le traumatisme obsttrical (62)

    et l'infection.

    Cette situation est aggrave dans ces pays

    par le manque de ressources en personnel

    comptent et en matriel

  • 46

    4 - / ROISIEME / / ) JARTIE

    L A PRE VEN T ION

    Solution,pour une politique sanitaire de

    masse en soins obsttricaux

  • 47

    L'avnement des antibiotiques, celui de la cesarien

    ne segmentaire et l'introduction dans l'arsenal therapeuti

    que de drogues efficaces sur le mscle utrin, ont transfor

    m la pratique obsttricale dans les pays o ces diffrents

    moyens ont acquis droit de cit. Mais dans las pays ou dans

    les rgions d'un mme pays, ou dans les villes d'Jne mme

    rgion o ces moyens ne sont pas encore accessibles aux po

    pulations, l'essentiel des prob13mes obsttricaux est encore

    d'ordre infectieux, mcanique et dynamique. Le spectre de la

    mort en couches et celui de la perte de prODuit de concep

    tion hantent encore des mres et des familles. Les peys en

    voie de dveloppement, la Rpublique Populaire du Bnin en

    particulier, par manque de moyens constituent le lot de ceu<

    dont les populations paient encore un lourd tribut au fac

    taur dystocique qui entrafne avec lui le facteur infectieux.

    Si dans les pays developpes, comme la France par

    exemple, nous avons enregistr en 34 ans une baisse impor

    tante de la mortalit maternelle (ce taux est pass de 1,4

    pour milla en 1936 0,26 pour mille en 1970) c'sst qus les

    facteurs dystociques et infectieux ont t matriss et les

    condi tions de vie des populations amliores ; cette sitJa

    tion est acquise grce l'industrialisation qui a fourni

    les moyens ncessaires en ressources, humaines, financires

    et matrielles.

    Les pays non industrialiss, mme l'tape actuelle de leur

    dveloppement, se doivent d'pargner les pertes de vies hu

    maines. Pour ce faira, ils doivent satisfaire les besoins

    fondamentaux dans la limite des ressources disponibles.

    Ceci suppose

    1 - une dfinition de priorits dans le domaine

    sanitaire (la mre et l'enfant en constituent

    une)

    2 - une meilleure rpartition et organisation des

    ressources disponibles

  • 48

    3 - la recherche permanente des voies et mo

    yens les moins onreux pour assurer le ma

    ximum des prestations susceptibles de fail8

    atteindre les Objectifs fixs.

    C'est dans le cadre de le recherche des

    voies et moyens lesmoins onreux pour assurer le minimum de

    prestations susceptibles d'atteindre les objectifs fixs, qui

    sont dans notre cas particulier, celui de rduire les taux de

    mortalits maternelle et prinatale d'au moins la moiti en

    un quart de sicle, que notre thse veut apporter sa modeste

    contribution dans le concert des solutions dj proposes.

    Les solutions que nous dgagerons plus

    loin, dcoulant de notre tude sur les circonstances tiolo

    giques qui entranent les dcs maternels et prinataux doi

    vent tre considres comme des hypothses de travail que noLS

    voudrions exprimenter sur le terrain. En proposant ces so

    ., lticrns, noUi. avons t guids rappelons-le, par le souci

    de rester dans la limite des moyens disponibles, c'est dire

    !~kl~ ne pas engendrer des dpenses inupies ou trop leves qu'en

    traneraient la formation d'une nouvelle catgorie d'agents,

    l'acquisition de matriels trop perfectionns.

    Par exemple la matrone il ne lui sera

    enseign que les gestas dont l'acquisition est compatible a

    vec son niveau d'instruction. Par exemple aussi, on organise

    ra de faon prvoir et effectuer les vacuations avant que

    l'urgence ne s'installe j c'est ainsique la gestante risque

    dpiste pourra s'il n'y a pas mieux, emprunter les moyens

    de transport_ mis la dieposition des populations, ou les

    transports publics, ou les occasions du march.

    Pour mieux comprendre notre dmarche

    dans la recherche et la mise au point de prestations de ser

    vices les tRo1'ns onreux possibles, nous allons procder un

    inventaire des gestes ou services auxquels la gestante ou la

    parturiente doivent se soumettre, pour mener bien sa gros

    sesse, son travail d'accouchement, obtenir un enfant vivant

    et bien portant et aboutir une maternit heureuse.

  • 49

    Notre inventaire se bornera aux gestes et ser

    vices claSSiques, susceptibles de garantir les meilleures

    chances d'une maternit heureuse. Apr3s cet inventaire, nos

    solutions consisteront indiquer par qui, o, et comment ss.

    ront assurs ces gestes et services.

    4.1. Inventaire des gestes et services destins as

    surer les prestations sanitaires au cours de la

    gravido-puerpralit.

    4.1.1. La Surveillance de la Grossesse - Consulta

    tions prnatales :

    La prvention des mortalits maternelle et

    prinatale commencent ce niveau ; les consul

    tations prnatales permettent de surveiller la

    grossesse; cette surveillance se fait par

    la prise rgulire de la tension art8rie~

    le chaque consultation

    l'examen de l'tat des muqueuses

    la recherche des oedmes aux membres in

    frieurs Ou celle d'une prise excessive de

    poidS par la gestante

    la mesure de la hauteur utrine

    la recherche de la position du foetus et

    de ses mouvements actifs

    l'auscultation des bruits du coeur foetal

    le toucher vaginal pour apprcier le col,

    et en plus, au dernier trimestre de la

    grossesse, le segment infrieur, la pr

    sentation, le bassin et le prine;

    le toucher vaginal sera complt par l'exa

    men du col au spculum.

  • 50

    Comme examens de Laboretoire, sont demands

    la recherche de protine et de glucose

    dans les urines

    la radiographie pulmonaire

    l'hmogramme

    le groupe sanguin et le facteur rhsus

    les tests serologiques relatifs la

    syphilis

    la recherche de kystes, oeufs et para

    sites dans les selles~

    Tels sont les gestes essentiels dont

    l'excution correcte intervalle r

    gulier, au moins une fois par trimestre,

    sinon une fois par mois au cours des

    huit premiers mois et deux fois le der

    nier mois, pour certains d'entre eux

    nous garantit la protection de la gros

    sesse.

    Parfois ces gestes sont'appuys des

    soins de nature diverse

    - traitement d'une anmie

    - traitement d'une dysgravidie

    w traitement d'une leucorrhe - traitement d'un~ affection sura

    joute

    - Pratique de vaccinations.

    4.1.2. L'Accouchement

    La priode de l'accouchement reprsente la

    priode la plus critique et la plus dlicate

    sussi bien pour la parturiente que pour les so

    lutions qu'on est amen envisager au courS de

    cette priode.

  • 5t

    Artificiellement, du point de vue des presta

    tions on peut distinguer

    - la surveillance de la 1re p~riode du

    travail d'sccoucrement

    la priode d'expulsion

    - la dlivrance

    - les suites de naissance

    les Buites de couches.

    I-a surveillance de la premre ~riode de

    travail commence, la rception de la parturiente par un examen c11nio\.l8 complet qui comprend

    - l'examen obsttrical : apprciation du

    grand axe de l'utrus, de la hauteur utrine, de la

    position !:lu foetus, des bruits de coeur roetal et des

    lments fournis par le toucher vaginal (col, seg

    ment infrieur, prsentation, tat des membres, bas

    sin, prine et partes recueillies sur le doigtier).

    - l'examen Gnral qui apprcie

    - la tension artrielle

    l'tat des muqueuses

    le poids

    - la taille

    et le squelette

    l'existence ou non d' ce dmes aux mem

    bres infrieurs, de cicatrice de la

    parotomie.

    On recherohe aussi l' albumine, et le sucre

    dans les \.Irines.

    Oatte surveillance se poursuit par l'ob.

    servation intervalle rgulier des param,tres com

    me les contractiOns utrines, les bruits du coeur

    foetal, les lmsnts fournis par le toucher vagin~

    l'aspect d4 liquide amniotique et l'tat ~nrsl

    de la parturiente,

    http:c11nio\.l8

  • 52

    .'

    Dans les centres quips, cette surveillance

    est appuye sur des lments d'apprciation fournis

    par les moyens modernes comme le monitoring obsttri

    cal, l'exploration radiologique, l'tude du liquide

    amniotique et la pH-mtrie.

    A la priode d'expulsion, qui ne doit pas rai

    sonnablement dpasser 30 minutes, il s'agira d'assurer

    le dgagement des diffrentes parties foetales i le

    dgagement sera suivi bien sr de la section du cor

    don et du clampage du bout laiss en place.

    Pendant la priode de le dlivrance, dont les

    diffrents ternps doivent tre respects, une expecta

    tive arme doit tre de rgle pendant les 30 45 mi

    nutes de Sa dure. Cette surveillance ne doit pas tre

    relache dans les deux heures qui suivront l'expulsion

    du placenta et qui nous font entrer dans la priode

    des suites.de couches dont les paramtres de surveil

    lance sont

    le pouls

    la temprature

    la tension artrielle

    l'involution ~trine

    les lochies"

    - les seins

    les membres infrieurs.

    La surveillance des suites de naissance est as

    sure par l'examen du nouveau-n.

    Au cours de ces diffrentes phases, il est nce~

    saire d'administrer des soins.

    Certains sont constants comme

    la toilette vulvaire

    les soins au prine

    les soins au nouveau-n : ligl.ture du cor

    don, toilette du nouveau-n, pansement om

    bilical, instillation de gouttes ophtalmi

    http:suites.de

  • 53

    ques et pese.

    D'autres sont commands par les circonstances; par

    exemple

    - traitement des troubles de la contraction ut

    rine

    extraction rapide par voie haute ou par voie baS

    se de l'enfant,

    administration d'oxygne

    rupture artificielle des membranes

    excution des manoeuvres obsttricales.

    Tels sont les gestes ou prestations de ser

    vices essentiels qu'on doit offrir aux gestantes, aux

    parturientes et auX nouveau-ns. Dans les centres

    quips, ces services sont assurs avec un matriel a

    dquat et suffisant normalement par un personnel qua

    lifi, sages-femmes, mdecins-eccoucheurs, Mais lors

    que nous faisons l'inventaire de nos ressources, nous

    constatons que nos pays ne peuvent pas rpondre actue~

    lament toutes ces obligations dans les normes sus

    mentionnes, Il apparait ainsi l'vidence qu'il faut

    chercher des solutions adaptes la situation qui se

    rflte dans les caractristiques fournies sur notre

    pays au point 2,3,

    4.2, Inventaire des ressources disponibles

    Il s'agit ici de faire un bref rappel de ce

    qui a t dit eu point 2.3, et d'numrer les caract

    ristiques qui n'taient pas mentionnes.

    En ressources humaines nous disposons de

    matrones

    - 244 sages-femmes, (une pour 12.890 habi

    tants)

    deux mdecins accoucheurs (un pour

  • 54

    1.550.000 habitants)

    - 10 chirurgiens (un pour 310.000 habitants).

    Il s'agit l du personnel prvu pour les

    soins obsttricaux. Signalons que les Infirmires, et

    m~e les filles de salle supplent aux Sages~Femmes et

    que les mdecins gnralistes interviennent aussi en

    cas de ncessit et c'est souvent le cas sinon la ra-

    l:l,t.

    Les ressources en matriel sont insuffisantes.

    Du point de vue infrastructure une seule maternit,bin. t8t deux, sont quipes de bloc opratoire. Les mater

    nits situes au chef-lieu de Province et quelques ma

    ternits situes au chef-lieu de District, utilisent

    les services chirurgicaux lorsque le chirurgien est pr.

    sent ; sinon, ces maternits comme les autres vacuent

    les cas dystociques. Le matriel et les mdicaments

    font souvent dfaut parce que rapidem~nt puiss.

    Quant aux ressources financires, malgr leur

    accroissement, elles demeurent insuffisantes.

    Quelles sont alors les solutions qu'on peut

    envisager dans l'immdiat ?

    Ces solutions tiennent videmment grand compte des

    structures sanitaires dfinies par le sminaire natio

    nal tenu sur les problmes de la sant. (7)

    Avec l'accord des eutorits, nous mettons les voeux

    que ces solutions connaissent un dbut d'excution

    Les solutions: Elles rsident dans l'amlioration de la pratique obsttricale de la matrone, la ror

    ganisation du travail de la Sage-Femme et dans la

    fourniture d'un minimum d'appuis logistiques

  • ,

    55

    4,3,1, Amlioration de la pratique obsttricale

    de la matrone,

    Actuellement, le domaine d'intervention

    des matronas ast limit : elles n'assistent

    les femmes qu'au moment de l'accouchement, Il

    faut largir leur domaine d'intervention et

    amliorer la qualit de leurs prestations en

    introduisant dans ~eur pratique les gestes

    dont l'apprentissaQe ne requiert pas nces

    sairement une augmentation du niveau d'ins

    truction qu'elles possde"t'Cela veut dire plus

    concrtement que la matrone assurera une con

    sultation prnatale, saura respecter la phy

    siologie obsttricala, dtecter la pathologie

    obsttricale par les paramtres simples et

    qu'elle devra introduire l'asepsie ~sns sa

    pratique,

    al La consultation prnatale

    Les tches de surveillance de la

    grossesse qui seront confies la matrone

    sont

    1 - apprcier l'tat des muqueuses

    la recherche d'une anmie

    2 - dtecter les oedmes des membres

    infrieurs

    3 - reconnattre les pertes vaginales

    ventuelles

    4 - valuer la hauteur utrine par rap

    port aux repres naturels que sont

    la symphyse pubienne, l'ombilic et

    la rgion pigastrique,

    . Par exemple, elle apprendra qu' 4 mols i, le fond utrin est au voisinage de l'ombili~

  • 56

    5 - reconna~tre la valeur des mouvements

    actifs du foetus.

    De tels gestes bien sr, ne permettent

    que des apprciations grossires, mais suffisantes

    notre avis pour un premier tri des cas pathologi

    ques par la matrone. Ces cas pathologiques seront

    soit vacus vers le poste le plus proche o se

    trouve une Sage-Femme, ou soumis son apprciation

    au cours de ces tournes et visites domocile qui

    doivent ~tre rgulires. Il ne faut pas confier

    la matrone des actes plus compliqus excuter.

    L'imprcision qui entourera une telle pra

    tique et les risques d'erreur pouvant survenir sont

    grands et entraneront parfois des vacuations a

    busives.

    Mais elles auront l'avantage de soumettre tt les

    gestantes et les parturientes l'apprciation d'un

    personnel comptent et aussi celui d'viter des

    vacuations tardives. Il vaut mieux vacuer inutile

    ment que tardivement, car se faisant, on prvient

    bien de situations dsastreuses. A ces tches de

    surveillance vont s'adjoindre les tches de soins

    simples

    - administration d'une thrapeutique martiale

    nivaquinisation

    toilette vulvire

    ducation des gestantes en hygine de la

    grossesse et hygine alimentaire.

    b) l'Accouchement

    Au cours du travail d'accouchement, outre

    ces gestes cits ci-dessus, utiles pour pro

    tger la grossesse, la matrone saura appr

  • 57

    cier le grand axe de l'utrus et la position

    du foetus.

    On pourra discuter la possibilit de lui en

    seigner l'auscultation des bruits de coeur

    foetal ; mais on devra ncessairement lui ap

    prendre reconnatre un bon ou mauvais d

    roulement du travail par l'epprciation de la

    qualit des contractions utrines, et par cel.

    le d'un bon relchement interphasaire du mus

    cle utrin. Ceci lui permettra de pouvoir pr

    voir une rupture utrine et d'vacuer le par

    turiente temps.

    L'autre lment d'apprciation du tra

    vail dont elle doit aVoir connaissance est le

    facteur temps il faut proscrire la Ion -.

    gueur excessive du travail en lui assignant

    des dlais moyens au bout desquels elle doit

    S'inquiter et aSSurer l'vacuation de la par~

    turiente. Ce dlai doit tre largement en de

    a de la dure moyenne du travail afin que

    le temps mis assurer l'vacuation, ajout

    au temps dj coul du travail soit tel que

    l'vaCuation ne soit pas tardive; car le re_

    tard l'vacuation aggrave lourdement le pro~

    nostic. PluS concrtement, si on admet comme

    MEAGER (34) que la priode d'effacement et

    et de diletation durent en moyenne sept

    dix heures, chez la primipare, trois six

    heures chez la multipare, la matrone doit cam

    mencer s'inquiter et penser l'vacua

    tion dss la dixime heure chez la primipare

    et ds la sixime heure chez la multipare de

    faon ce que le temps du travail dj cou

    l y compris celui de l'vacuation n'excde

    pas 18 heures.

    L'inquitude doit natre chez la matrone

    quand au bout de ces dlais de six heures et

  • 58

    dix heures, la parturiente ne manifeste pas l'en.

    vie de pousser.

    En choisissant ces paramtres pour la ma

    trone, il apparatt l notre souci d'viter les

    touchers vaginaux dens les conditions de travail

    qui sont les siennes. G'est assurment insuffi

    sant pour une surveillance de travail, mais

    c'est beaucoup par rapport ce que faisait la

    matrone.

    Si, arrive la priode d'expulSion, la

    parturiente n'arrive pas expulser, il faudraft

    que la matrone sache que ce temps d'expulsion

    doit avoir lieu dans un dlai d'une heure au ma

    ximum et assurer l'vacuation. Ici le pronostic

    foetal est compromis, mais l'vacuation est des

    tine pargner celui de la mre en prvenant

    une fistule vesico-vaginale et/ou recto-vagina~

    Au cours de la priode de la dlivrance, de

    celles des suites de couches et de naissance,la

    matrone doit apprendre essurer une dlivrance

    naturelle en acqurant essentiellement la notim

    du respect de ces diffrents temps dans un d

    lai de 30 45 minutes. Elle doit tre capable

    d'assurer une section et une ligature correctes

    du cordon, la surveillance de l'accQClche et

    celle du nouveau-n. L encore les paramtres

    de surveillance seront simplifis

    - tat des muqueuses

    involution utrine par rapport aux

    repres naturels (ombilic, symphyse

    pubienne)

    -aspect et odeur des lochies

    tat des membres infrieurs

    la reconnaissance tactile d'une l vation thermique.

  • 59

    Cette surveillance pratiqu8e dans des concii

    tions d'asepsie dont elle aura acquis la matrise

    sera double d'une prestation de soins. Pwur le nou

    veau-n, instillation de gouttes dans les yeux, pan

    sements ombilicaux, nivaquinisation. Pour la mre ,

    toilette vulvaire, toilette mammaire et administra

    tion d'une thrapeutique martiale.

    Toutes ces nouvelles tches bien que simpli

    fies bien sr, ncessitent cependant une rormation

    pralable au cours de laquelle aussi bien l'appren

    tissage des gestes que l'acquisition de la notion de

    facteurs de risque et celle d'asepsie lui seront as

    surs, A cet effet, un tableau simple des facteurs de

    risque lui sera dress (voir modle P.66)

    . La matrone doit redevenir plus un agent de pr

    vention Qu1un agent de soins. Grce la connaissan

    ce des racteurs de risque, elle saura reconnatre les

    accouchements susceptibles d'tre eutociques de ce~

    qui risquent de ne pas l'tre et assurer les vacua

    tions plutt rroid en fin de grossesse, qu' chaud,

    au cours du travail; sn tout cas on doit l'amener.

    proscrire les vacuations tardives.

    En rsum, afin de prvenir les situations

    dsastreuses il faut introduire dans la pratique tra

    ditionnelle de la matrone, les gestes simples de sur

    veillance, l'acquisition de la notion da risque et

    d'asepsie, l'administration des soins simples la

    gestnte, la parturiente et au nouveau-r:.

    cl Organisation du travail de la matrone

    Jusqu' ces derniers temps, la matrone a

    t ignore des oouvoirs publics malgr les

    services qu'elle rend. Chaque matr~ne travail

    lait isolement.

  • 60

    Une amlioration de sa pratique obsttricale

    passe aussi par une organisation de son mode de tra

    vail. Habitue travailler seule, elle doit appren

    dre travailler en quipe, avec ses collgues, en

    assurant une permanence au niveau de la case d'ac

    couchement. Ce type d'organisation qui set dj

    l'essai au SENEGAL et ailleurs (2, 26) prsente plu

    sieurs avantages

    il permet la mise en commun des moyens, of

    frant ainsi aux femmes de meilleures condi

    tions d'accouchement;

    il facilite la supervision des matrones

    pour la matrone elle-m~me, il offre des a

    vantges du travail en quipe.

    d) La Formation de la Matrone

    Bien que les gestes acqurir par la

    matrone soient simples, une formation est ns

    saire. Le programme de formation ",ra pour ob

    jectif l'acquisition du savoir, du savoir~re,

    et du savoir ~tre, lui permettant d'accomplir

    les tBches numres plus haut qui lui seront

    confies. Au cours de cette f'tltomation, elle

    doit ~tre acquise aussi l'ide du travail en

    quipe et celle de sa formation" permanente.

    Le programme de formation sera national

    avec les amnagements qu:t'"tiendront de la par

    ticularit de Chaque rgion du pays. C'est une

    des raisons pour lesquelles cet enseignement

    sera dispens au chef-lieu de chaque rgion.

    La dure de formation sera de 3 mois, avec un

    recyclage tous les ans.

  • 61

    R:Jrgen isat:'ion du tr,9.vail de la Sage-Femme

    a) Apprentissage d'une nouvelle approche

    des problmss obsttricaux par la notion

    de risque:

    La Saga-Femme doit intgrer le con

    cept de risque au cours de sa formation de

    faon reconna!tre aisment, les groupes

    les plus exposs dans une population donne

    et les situations les plus dfavorables pour

    un individu ; elle saure ainsi dgager les

    priorits, et planifier ses activits en

    fonction de ces priorits.

    Ob) l'Itinrance

    En se rappelant au souvenir des

    Sages-Femmes "pionniZ,res" qui allaient da

    domicile en domicile, pied le plus sou

    vent, bravant les intempries, animes du

    courage et de la foi d'aider leurs conci

    toyennes par les bienfaits de la science

    obsttricala, on peut affirmer que les Sa

    ges-Femmes d'eujoud'hui doivent,dans des

    conditions un peu meilleures que celles

    d'autrefois, mettre leur savoir et leur ser_

    vice la porte de nos populations.

    Pour Ce faire, elles doivent sa

    voir aussi bien attendra les gastantes et

    les parturientes que d'aller vers elles en

    organisant intervalle rgulier des tour

    nes de supervision des matrones, des con

    sultations foraines qui leur permettront de

  • dpister les dyetocies et d'orienter les cas

    vers les centres les mieux adapts aux soluo

    tians qu'ils ncessitent,

    A l'tape actuelle de notre dveloppement

    caractris par l'insuffisance des moyens dont

    nous disposons, on ne peut plus se permettre

    de disperser nos efforts, d'mietter nos moyens

    en multiplient des maternits nOn quipes Ou sous quipes qui deviennent' parfois des nids , .

    dystocies. Au contraire, nous devons con

    centrer nos efforts en optant pour des mater

    nits bien quipes, gographiquement bien si

    tues par rapport aux populations desservir,

    Il est vident que l'Etat ne paut installer

    actuellement que quelques maternits de cet

    ordre. Coe faisant, la couverture sanitaire en

    soins obsttricaux ne peut tre totale.

    C'est l qu'apparatt l'itinrance comme un p~l

    liatif qui 'nous rapprochera de cet objectif,

    savoir la couverture sanitaire totale,

    Au fur et mesuroe qua les matern! ts bien

    quipes se gnraliseront selon une program

    mation bien dfinie, l'itinrance disoarattra

    ou perdra de son importance.

    En d'autres termes, des maternits bien si

    tues, quipes en personnel et matriel s'oc

    cuperont des accouchements et en priorit des

    cas de dystocies que la 8age-Femme et la ma

    trone dpisteront.

    ';,

    .:,J. Int~&tion des activits de la 8age Femme dans le processus du dveloppement

    LOaction sanitaire en gnral et l'ac

    tion de la Sage-Femme en particulier ne

  • 63

    doil.e nt plus ltre isoles. Elles doivent nces

    sairement s'int~grer dans le processus gnral

    de dveloppement an collaborant avec toutes

    les institutions qui contribuent l'pannouis

    sement de l'homme. Elle utilisera le canal de

    ces institutions pour faire passer son message

    et soutenir son action. Par exemple, chez nous

    elle doit travailler en collaboration avec le

    responsable aux affaires sociales des instan

    ces locales du Conseil National de la Rvolu

    tion (C,N,R,) ; elle planifiera ses tournes

    de telle faon qu'elle en ins~re certaines

    dans celles de l'quipe de lutte contre les

    grandes endmies.

    Formation d'un type nouveau de personnel de

    Sant en soins obsttricaux

    En plus du personnel qui intervient ac

    tuellement dans le domaine des soins obsttricaux,

    former une autre catgorie d'agents nous parait

    onreux, La formation et la prise en charge par

    l'Etat d'une catgorie nouvelle d'agents, qui in

    terviendr~ent' en, premire ligne alourdiront inu

    tilement les charges de l'Etet et la dlgation de

    trop nombreuses tches aux matrones, exigeant d'el

    les par consquent un niveau d'instruction plus

    lev aboutira cet tat de chose ; or, en amlio-

    rant les mthodes de travail de la matrone par

    l'introduction de gestes lmentaires choisis en

    f~nct1on des problmes prioritaires, on obtiendra

    des services de meilleure qualit sans que ceci

    n'entraine des charges supplmentaires l'Etat,

    La rnumration de la matrone s'effectuera comme

    par le pass, C'est dire par les usagers eux

    mmes.

    Par contre l'autre bout de la chaine,

  • il apparat utile de crer une catgorie de

    Sages-Femmes d'un niveau suprieur celui des

    Sages-Femmes diplBmes d'Etat, en amnageant tout

    simplement le programme actuel du Centre d'Ensei

    gnement Suprieur en soins infir~iers et obsttri

    caux ; cet amnagement consistera

    introduire dans la formation, l'apprentissege de

    certains actes comme l'application du forceps,cel

    le de la ventouse obsttricele et le curetage.

    Ainsi on aura la matrone, la Sage-Femme

    d'Etat, la Bag8-Femme tEchnicienne "suprieure"

    en soins infirmiers et obsttricaux.

    Il faut reconnaitre qu'il S'agit l d'unE

    catgorie d'agents diffrents des Sages-Femmes di

    plmes d'Etat dont la recrutement se poursuivra.

    Mais la nouvelle formule ne fera que remplaCEr

    celle qui est en cours actuellement au Centre

    d'Enseignement Suprieur en soins infirmiers et

    obsttricaux, parce que plus complte ; en effet,

    on adjoindra aux trois options actuelles de la

    formation (enseignement, sant publique, adminis

    tration) une quatri8me qui est l'epprentissage

    de certaines interventions obsttriceles.

    C'est un cadre dont l'utilit nous perat

    trs grande. En fonction des besoins, sa forma

    tion polyvalente lui permettra d'intervenir soit

    dans l'enseignement, soit dans l'administration

    au niveau central, soit la tte des maternits,

    seule ou comme adjointe d'un mdecin. En atten

    dant que nous disposions de mdecins accoucheurs