THErE DE DOtTDRIIT Eri PlEDEt'rlE - African Index...
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REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN
UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN
FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE
.00001 N.................._._._ANNEE 1977
MORTALlTrS MATERNELLE ET PI!:RINATALE
PRI!VENTION: SOLUTIONS POUR UNE POLITIQUE SANITAIRE DE MASSE EN
SOINS OBSTIli:TRICAUX EN RrPU8UQUE POPULAIRE DU 8rNIN
THErE DE DOtTDRIIT Eri PlEDEt'rlE
(Dipl_ d'EtIIt)
Prsente et Soutenue Publiquement par
'J..;.;i.J(Jt.L tzakpaca ni en 1949 Ali"." (DJOUGOU,
Prosident du Jury Mai'nI d. Tlr.ft
Profeueur Ag1g Eusbe Magloire ALlHONOU
-
REPUBLIQUE POPUllIRE DU BDl
!
UNIVERSITE NATIONALE DU BIN
.FACULTE DES SCIENCES DE LA. SANTB
DOYEN HONORAIRE 1 J:dollard GOUllOTB
DOYEN HONORAIRE : Vinoent DAN
-
1.1
----._
REPUBLIQUE POPULAIRE DU BENIN
----.o:::::!"S'
PERSONNEL DE LA. FAGUUI'E
DOYEN HONORE OUOULANI
ASSESSEUR Benoit-Christophe SADELER
SECRETAIRE AIlMINIS'l'RA'l'IF ; Wilicit-Solange DOSSOtl-yOVO
UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN
FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE
-
UNIVERSITE NATIONALE DU BENI.
FACULTE DES SCIENCES DE LA SANTE . ,
PAR GRADE AU 15 FEVRIER 1977
_-IOII-=-r:-=---~
PROF!SSl!lllR
Vinoent PEDIATRIE PUERICULTURE ET GSNli.'TIQUE MEDICALE
Eusbe Ilagloire ALIHONOU : GYNECOLOOI~OBSTETRIQllE
Edouard GOUDOTE : ANATUiIE-CHIRURGIE INFANTILE
1lenry-VllJ.re IaNIFro : PATHOLOOIE CHIRURGICALE
XenophOl'l KOIUlAKIS ~ SANTE PUBLIQUE
Honor ODOULAMI : CHIRURGIE GENERALE
~no!t Christophe SADELERI PARASITOLOGIE
J'aoqes SETONDJI : BIOCHIMIE
ASSISTA1/T3-CF 1JECLINIQUE 00 CEEFS DE TRAVAUX
SOuleymaneBASSAllI
1dja.'t Mix HAZotlME
BOONTONDJI IIEDJroINB IN'I'.l!IItNlii
BI'uno MOI'lTEIRO
Isidore ZOHOUN PEDIATRIE HEMATOLOGIE '
-
tlBIVERSI'l'B liATltmALE OOBEf,jDl ...
FACUL'l'B DES SClElCBS DE LA SAli'l'B
Rohan " &
Rober1l OAJUIlf
. lJenri LB'l!IUGAN
Robert IROER
Ilaurioe PAYET
Cyprien QUE!i1lJ(
Michel REY
Pierre SATG!
DERMATOLOOIE VJi1JBIUlLOOIB
( . SfRASBOlIRG )..
l!IIi\ATOLOOIE ( ABlnJAli' )
B1stolOSie ElBRYOLOGIB
(nes )
TRAUIATOLOOIB ( PARIS )
Ol1ll!lCo-oBS'l'B'l'IUQUB ( PARIS )
llBDI'CllIE IlI'.f.'1imiB (PARIS)
BlSTOLOOIB ElBRYOLOGIB
( O.M.S. BRAZZAVILLI )
ANATOlIE PA'l'!iOLOOlQUB
(D.W.R)
IUILAllIES INFEC'l?UIIlUSES
( OLERIION'll-lIIlRAHD )
fEDIAmB SOOIALB ( PARIS t
..
-
Woll AIRAND BISTOLOOIE lIiIIBBIOLOOIE ( IfICE )
Pierre 0il.R'fERE'f PHYSIOLOGIE ( ClIS LIllE )
IU.ohel CLEE" MOCHIIUEIlEDICAI.1S ( ABIDJAN )
011,)" Can.AN ANATUUE PATHOLOGIQUE (NIAMEY )
l'adel DIABDIotT OYNECO-OBSTETRlQT.!E ( DAKAR )
lIUIba DIOP BACTERIOLOOU VIROLOGIE (IlIS )
PAIiASITOLOOlPl BIOLOOIE (ABIDJAN)
UDEClNE :mTEl:lNE ( LtllE )
liIIIIIIanuel Eben KOUSSI PlfARMACOLOOIE ( Y:lI:OIlNDE )
:!tienne JllOOEIlEDECINELEGALE ( TOURS )
- JARDEL E'P!DmIOLOOIE DFlIl:OORAPHI:S ( IJ!S) KALA.DI:SS lliFron ElOSES ( PIiRIS )
ANATCIIU ('lOURS)
PEDIATRIE ( DAKAR )
ASSISTAlWS CHEFS DE CLIBIQT.!E:ET UHE.FS DE TRAVAUX
Miohel CADOZ MALADlilS INFECTIEUSES ( PAlUS )
l!ll'n~lIt BElD D:SIUIATOLOOIF (S'l.'RAS:BOIlRG)
J.I'.MInoil! JAN MEDECINE INTmNE ( PARIS )
BIOPHYSIQUE ( DAKAR )
http:MOCHIIUEIlEDICAI.1S
-
:-:-:-:
-
II
A MA MERE
A MON PERE
A MA FAMILLE
A MES AMIS
ET TOUS CEUX QUI
M'ONT AIDE PAR LEUR ENCOURAGEMENT
AU COURS DE MA FORMATION MEDICALE
A MES CAMARADES DE LUTTE.
-
III
A Notre Prsident de Thse
Nous sommes sensibles l'honneur
que vous nous faites en acceptant
d'tre Prsident de notre thse.
Pour votre disponibilit, permet
tez-nous de vous exprimer ici no
tre gratitude infinie.
A Notre Matre de Thse
Vous nous avez permis d'esprer depuis que
nous vous avIons connu. Vous n1avez mnag
aucun effort pour que ce travail soit mis
jour.
Votre amabilit, jointe la simple atmos
phre joyeuse, que VOus faites rgner au
tour de vous, ont fait de vous uon Matre
particulirement attachant. Encore une fois,
nous vous assurons de notre respectueux d
vouement et nous vous prions de trouver ici,
l'expression de notre dfrente gratitude.
A nos Juges,
Nous sommes heureux Qe l' honneur que
vous nous faites en acceptant d'tre
nos juges.
Esprant que vous apprcierez ce tra vail tout en lui apportant les criti
ques qui vont l'amliorer, nous vous
prions de trouver ici, le tmoignage
de notre gratitude,
-
IV
A tous nos Martres,
Nos sentiments de prOfond respect.
Au Docteur Vincent DAN,
Professeur, Titulaire de Chaire de Pdiatrie
et de Gntique Humaine
Recteur de l'UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN
Votre amour paternel nous a marqu
Nous avons profit de votre enseignement si
fin, si prCieux et si parfait, malgr vos
innombrables proccupations.
Ce qUe nous avons reu de vous, nous le
mettrons au service de la fleur humaine qu'est
l'enfant tout fragile.
Nous vous exprimons ici notre profonde
gratitude.
Au Docteur Edouard GOUDOTE
Mettre de Confrences
Agrg d'Anatom1e-Chirurgie
Premier Doyen de l'Ecole de Mdecine du Bnin, et
l'un des trois pionniers de cette Ecole, qui a af
firm oomme d'autres que les Mdecins Bninois peu
vent et doivent tre forms dens leur pays, nous sa
luons en vous le sens du devoir et le sens patrioti
que.
Les mots nous paraissent indigents pour apprcier
vos qualits d'Enseignant. Nous sommes fiers d'tre
vos lves. Respectueusement, nous vous exprimons
ici notre vive reconnaissance.
-
v
Au Docteur Eusbe ALIHONOU,
Matre de Confrences
Agrg de Gyncologie et d'Obs
ttrique
A vous, l'un des trois pion
niers de cette Ecole de Mdecine, vous
nous avez accueillis bras ouverts dans
votre service ds les premiers jours.
Malgr les multiples probl
mes que vous aveZ eus, nous avons trouv
auprs de vous, une sollicitude de tous
les temps. La joie qui vous anime au
cours du travail nous a beaucoup rappro
chiSde vous."
En esprant c01tinuer sur vo
tre voie, accepter Cher Matre, l'expres
sion de ma gratitude infinie.
Au Docteur Henry.. Valre KINIFFO
Maitre de Confrences
Agrg de Chirurgie-
Nous avons appris auprs de vous deux qualits
l'endurance et persvrance, lments indispensa
bles la vie d'un Mdecin.
Nous vous prions d'eooepter ioi notre profonde
gratitude.
Au Dooteur Honor ODOULAMI
Matre de Confrences
Agrg de Chirurgie-
Nous avons reu auprs de
vous au cours de nos stages une aS
sistance permanente.
Soyez-en remerci.
-
Au Docteur X. KONDAKIS
Matre de Confrences
Agrg de Sant Publique
Malgr les dbuts difficiles que nous avons
eus avec vous, vous avez su nOUs attirer vers
vous par l'importance de la matire qu'est la
Sant Publique.
Nous vous exprimons notre gratitude pour l'En
seignement reu et l'aide que vous nous avez
apporte au cours de l'laboration de ce travail.
Au Docteur F. PIGNOL
Matre de Confrences
Agrg de Mdecine Interne
Par votre courage en tant l'un des
trois pionniers de cette Ecole, vous nous
avez ouvert la voie. Nous gardons de vous,
le souvenir d'un Matre calme qui sait
montrer la voie suivre.
Nous vous disons merci.
Au Docteur Bruno MONTEIRO
Chef du Service de Mde
cine Interne au C.N.H.U. de COTONCU
Nous avons estim chez vous la sincrit
et la franchise qui vous animent dans le
travail. Nous avonS galement apprci
votre modestie.
Nous vous exprimons ici notre profonde
gratitude.
-
VII
Au Docteur Souleymane 8ASSA8I,
Nous avons eu auprs de vous l'exemple de
la srnit et du calme du Mdecin,
Respectueusement nous vous disons merci,
Au Docteur A. Flix HAZDUME
Assistant-Ghef Clinique du
Service de Pdiatrie et de
Gntique Humaine au C.N.H.U.
de COTONOU
Nous avons reu de vous les lments
ncessaires et suffisants pour venir en aide
auX enfants malades.
ments.
Nous vous exprimons ici nos remercie-
Au Docteur A. POLHMAN
Pdiatre au C.N,H,U,de
Cotonou.
Nous avons eu bnficier
votre encadrement au cours de nos
dans ce service de Pdiatrie,
de
stages
Infiniment Merci,
,
Au Docteur Jean-Louis NGUYEN,
Interne des Hpitaux
Votre assistance permanente au cours
stage intern nous a t fort utile.
de notre
Nous vous exprimons ici notre gratitude.
-
VIII
,. Au Docteur Elie TOUATY,
Interne des Hpitaux
Nous avons profit de la qualit devotre
encadrement au cours de nos stages en
Mdecine Interne.
Infiniment Merci.
Au Docteur Layissou ASSANI,
Msdecin-Chef, Directeur de
la Maternit de Cotonou
Nous venons par ces lignes, vous exprimer
notre reconnaissance pour nous avoir accueillis
dans votre service et pour l'aide reue dans la
ralisation de ce travail.
Au Docteur Z. S. GANGBD
Directeur des Etudes et de la Planifica
tion du Ministre de la Sant Publique.
Situ au carrefour des donnes
fondamentales qui orientent l'action sa
nitaire, votre concours noue a t prs
ci8U~
Nous vous exprimons ici notre vive reconnaissance
-
il
Au Docteur A. QUENUM,
Directeur Rgional de
l'Organisation Mondiale de la Sant pour
l'Afrique.
Pour le soutien moral et matriel qu'il
n'a cess d'apporter notre Ecole de
Mdecine depuis sa cration, et tra
vers elle, tous les Etudiants.
Nous vous exprimons ici notre
profonde gratitude.
-
XI
/-)u Docteur F. SILOO
Reprsentant de l'Organisation Mondiale de le
Sant en Rpublique Populaire du Bnin,
Pour l'aide reue dans l'laboration de
ce travail, daigne~ recevoir, l'expression de no
tre vive reconnaissance.
-
XII
1-=) u Personnel du Centre MEDLINE
O.M.S. GENEVE,
qui nous B fourni titre gracieux
une partie de notre documentation, nous ex
primons notre gratitude.
-
IlEPI.Jm.I.QUB.. POPIJLAIREJlllllEHIN..
UNIVERSITE NATIONALE DU BENIN
FACULTE DES SCIENCES DB LA SAN'l'B
" Par dlibratiop, la FaculU ds. So1enoes de la SIm'"
a arrO" que les opinions miasa dana c8t"8 "hllll n'euga.
gent que son auteur "
-
XIII
1 ) ,-- LAN
1. Introduction
2. Gnralits
2.1. Dfinitions
2.1.1. Taux de Mortalit Maternelle
2.1.2. Taux de Mortalit Prinatale
2.1.3. Dfinition~d'autres termes.
a) Taux de Natalit
b) Taux de Mortalit
c) Taux de Mortalit Infantile
d} Le Prmatur.
2.2. Principales caractristiques des pays en voie
de dveloppement.
Critres dmographiques
Critres socio-conomiques.
2.3. Principaux traits de la Rpublique Populaire du
Bnin.
Traits gnraux
Organisations des Ressources Sanitaires
a} Organisation Sanitaire
b) Ressources Sanitaires
- Ressources Humaines
Infrastructures Sanitaires
-
XIV
- Ressources Financires.
2.3.3. Organisation des Soins Obsttricaux
a) Situation dans les Maternits
b) Les activits des Matarnits
- Consultations Prnatales, Post-Natales
et Gyncologiques
- Accouchements.
3. Deuxime Partie Mortalits Maternelle et Prina
tale.
3.1. Mortalits Maternelle et Prinatale en
Rpublique Populaire du Bnin.
3.1.1. Matriel d'Etudes
3.1.2. Mortalit Maternelle
a) Mortalit maternelle value partir
des acttivits da 67 maternits.
b) Mortalit maternelle value partir
des activits de la maternit de Cotonou
c) Circonstances tiologiques.
3.1.3. Mortalit Prinatale
a) Mortalit prinatale value partir
des activits de 67 maternits.
b) Mortalit prinatale value partir
des activits de la maternit de Cotonou
c) Circnnstances tiologiques
dl Etude de quelques facteurs influant sur
la mortalit prinatale
la nombre de grossesses de la mre
la profession de la mre
l'ge de la mre
lieu de rsidence de la m.e.
-
3.2. Mortalits maternelle et pdrinatale, ailleurs
dans le Monde ; Revue de la littrature.
3.2.1. Mortalit maternelle
a) dans les pays dvelopps
b) dans les pays en voie de dveloppement.
3.2.2. Mortalit prinatale
a) dans les pays dvelopps
b) dans les pays en voie de dveloppement.
PREVENTION Solutions pour une politique sanitaire
de masss en soins obsttricaux.
4.1. Inventaire des activits et services destins
assurer des prestaions sanitaires eu cours
de la gravido-puerpralit.
4.1.1. Les consultations prnatales
4.1.2. L'accouchement.
4.2. Inventeire des ressources disponibles
4.3. Solutions.
4.3.1. Amlioration de la pratique obsttricale
de la matron.
4.3.2. Rorganisation du travail de la Sage-Fem
me
a) Nouvelle approche des problmes obst
tricaux par la notion de facteur du ris
que.
b) L'itinrance
-
XVI
c) Intgration des activits de la Sage
femme dans le processus du dveloppement.
4.3.3. Formetion d'un type nouveau de personnel
de sant.
4.3.4. L'Education pour la san~.
4.3.5. Fourniture d'appuis logistiques.
a) La case d'accouchement.
b) Les maternits
c} Les moyens de trlinsport.
5. Conclusions.
5. Annexes.
? Bibliographie.
8. Table des matiras.
-
1 - -L_ N T A Q DUC T l Q N
Les mortalits maternelle et prinatale sont
des indiceteurs du niveau de sant d'un pays. Elles permet
tent en particulier d'apprcier la qualit des soins obst
tricaux.
Il a t dit et crit aussi que les groupes
vulnrables de nos populations sont constitus par la mre
et l'enfant. Ayant vcu toute notre enfance et reu toute
notre formation mdicale sur le territoire national, nous
aVons t frapps par ce fait. Et c'est pour cela que nous
avons consacr notre thse l'tude des mortalits maternel
le et prinatale.
En effet, dans les pays en voie de dvelop
pement, les gestantes et les parturientes ainsi que le pro
duit de conception, paient encore un lourd tribut la mala
die et la mort, faute d'avoir leur porte, en cette prio
de de plus grande vulnrabilit, les solutions immdiates que
ncessicent leur tat i cet tat est assez souvent un tat
d'urgence. Et chacun sait que les urgences obsttricales sont
des urgences mdicales qui ne "savent pas attendre".
Notre tude S8 veut essentiellement un in
ventaire des faits que nous essayons d'expliquer dans la me
sure de nos moyens d'investigation. En outre, nous voudrions
par cette tude aboutir des suggestions de solutions ce
problme proccupant de sant publique que constituent encore
dans nos contres les mortalits maternelle et prinatale.
A l'tape actuelle de notre dveloppement
caractris pel" l'immensit des problmes face l'insuffi
sence des moyens, cette solution nous paratt ~re la prven
tion de tous les tats, c'est dire la suppression ou au
moins la rduction des circonstances dvaforables qui condui
sent l'issue fatale pour la mre, le produit de conception
-
1
2
et le nouveau - n.
Notre thse dsire ainsi apporter sa modeste
contribution l'effort national.
-
1I--)AFmE
GENERALITES
'DDDDDDIIDIDDDIDIDIIII.I
.
-
4
Il nous semble bon, d'une part de proiser le oon
tenu de terme que nous allons employer, qui sont parfois Su
Jets contreverse, et d'autre part, de donner les caract~ris-
~iques de notre milieu d'tude, la Rpublique Populaire du
Bnin.
2.1, O~finitions
Taux de mortalit maternelle. Plusieurs dfi
ni tions ont t proposes ; nous en avons retenu
deux
a) Certains le dfinissent comme le rapport
du nombre de femmes mortes des suites de
grossesse et des suites d'accouchement sur
le nombre de naissances vivantes pour une
anne considre. Elle s'exprime en pour
mille ou en pour cent mille (as)
.
b) o'autres, comme RIVI~ (74) dfinissent
la mortalit maternelle comme toute mort
survenant entre le dbut de la grossesse
et le 608me jour du postpertum, qu'elle
qu'en soit la cause, l'exclusion de la
gestation ectopique. Son taux s'exprime
par 1000 naissances vivantes
Plus concr3tement il s'tablit ainsi
Taux de mortalit maternelle -
Oels maternels X 1000
(nombre de nais
sances vivantes)
2.1.2. Taux de mortalit prinatale,
La priode prinatale sa caractrise par la
priode qui s'tend dela~semaine de gestation au 7~jour de la vie du nouveau
n. ( 13)
..;
-
5
La mortalit prinatale est la somme des enfants
ns morts aprs 180 jours de gestation au moins, et des en
fants ns vivants et dcds, dans les six premiers jours de
leur existence. Son taux s'exprime par mille naissances vivan
tes. (76)
Dfinitions d'autreStermes
a) La taux de natalit: c'est le nombre de
naissances vivantes pour 1000 habitants
d'une population donne pendant l'anne
considre. (1)
bl Le taux de mortalit exprime la nombre de
dcs, non compris les mort ':':ns nt1l
-
6
2.2. Principales caractristiques des pays en voie de
dveloepement.
1" Il est difficile de cerner tous les aspects qui ca1 ractrisent les pays en voie de dveloppement, tel
lement qu'ils sont multiples et nombreux. Nanmoins,
quelques faits constituent des crit~res admis par
la plupart des pays.
Lescri~res dmographiques.1
Une dmographie galopant~ caractrise les
pays en voie de dveloppement. En effet, le
taux de croissance d la population y est
lev par suite d'une forte natalit (37
4Q pOur mille) (1) et d'une> m~lit encoze
leve quoiqu'en regressiQo.
Par ailleurs, la population est une popula
tion jeune : 40 50 ~ ont moins de 20 ans.
2.2.2. Les critres socio-conomiques
Le taux de scolarisation est bas. (Seule -
ment 30 40 ~ de la population scolarisab
le l'est). Ce qui entrane une abondance de
main d'oeuvre non qualifie, une pnurie de
cadres aggrave par l'exode de ceux qui sont
forms vers les pays nantis. La prdominan
ce du secteur primaire (agriculture) mel
exploitr-les secteurs secondaire (indus
trie) et tertiaire [services, commerce) ins
titue une conomie base sur l'exportation
des matires premires ; il dcoule de cet
tat un faible revenu par tte d'habitant
oscillant entre 80 et 500 dollars US. (1) Ce faible niveau conomique conditionne le
niveau de sant. Le couverture sanitaire
est non seulement insuffisante, mais aussi
mal rpartie.
-
7
Ainsi Se dfinissent les pays en voie de d
veloPP\iIfI1ent dont fait partie la Rpublique Populaire du Bnin.
2.3. Principaux traits de la" Rpublique Populaire du
Bnin-
2.3.1. Traits G'nraux : Pour comprendre l'ob
jet de notre propos et les solutions que
nous prconisons, il est ncessaire de
.connattre le milieu de notre action.
Notre pays, anciennement conn sous le
nom de la Rpublique du DAHOMEY, a une superfi
cie CIe 112, 000 Km2, produit d'une longueur de
6?0 Km et d 'une largeur plus grande au Nord
(316 Km) qu'au Sud (110 Km),
Selon les renseignements actuellement
disponibles. le pays est divis en 6 provinces,
43 districts, 343 communes et 2.800 villages.
( 14)
Situ au Sud-Est de l'Afrique Occidenta
le, entre le Sme et le 12me parallles nord,
il a deux zones climatiques, un reltef vari
(sablonneux sur le littoral, montagneux au nord)
et une hydrographie qui conditionnent grandemert
la vie conomique et le rpartition de la popu
1.
lation, (6)
Nous avons trs peu de donnes fiables
sur la dmographie, Mais nanmoins nous pouvons
retenir comme valables des chiffres qui dcou
lent des rsultats d'enqutes dmogrephiques me
nes en 1961 (7).
A partir de ces ohiffres, la population
est estime, aujourd'hui 3.100.000 habitants
rpartis dans les zones rurales (87,5 'j!.) et drs
les zones urbaines (12,5 'j!.), (65)
1
-
8
C'est uns"'popo];atiun "jeune
_ 46 ~ ont 1 14 ans
- 46~ Ont 15. 52 ans
- 05 ~ ont 54 et plus (5)
Le taux de natalit est de 54 pour mille et le
taux de mortalit de 25 pour mille j il en rsulte un taux
de croissance de 2,B ~ qui le situe parmi les taux les plus
levs au monde.
La mortalit infantile y est estime 110 pour
mille et l'esprance de vie 3? ans (?)
Les activits conomiques se repartissent ingele
ment dans les secteurs primaire (55 ~), secondaire (9 ~) et,
tertiaire (36 ~). Les exportetions sont 1 base de mati~res
premires et le revenu annuel par tte ~'habitant est de 90
dollars US (SS).
Le niveau d'instruction n'est pas lev~. Le taux
de sc~larisation est estimf 39,95 ~ en moyenne. (243. 590
scolatiss"sur 509.BOO scclsrisebles). (81)
2.3.2. Organisation et ressources sanitaires
a) Organisation:
L'organisation sanitaire an Rpublique
Populaire du Bnin a subi beaucoup de
modifications pour avoir son visage ac
tuel qui devra changer dans les jours
venir. Trois grandes priodes sanitaires
peuvent tre retenues
- De 1890 1960, la protection sani
taire est assure par le service de san
t militaire; conue et dirige de la
Mtrppole, la mdecine s'exerait dans
plusieurs structures :
* Mdecine hospitaliire * Mdecine de Laboratoire * Mdecine Rurale : assistance
-
9
mdicale indigne'
* Mdecine et Prophylaxie de masse, avec les services d'Hygine et de
lutte contre les grandes Endmies.
De 1961 1975, l'organisation sani
taire, continuant avec les structures
de l'hritage colonial, a peu vari.
- L'anne 1976 marque le dbut d'une
troisime priode, dj amorce par le
Discours Programme de construction na
tionale du 30 Novembre 1972, (13) et
dfinie progressivement par les direc
tives gouvernementales qui ont conduit
la tenue d'un Sminaire National sur
les prOblmes de la sant et dont les d
cisions lorsqu'elles seront adoptes et
appliques, transformeront radicalement
en l'amliorant la politique sanitaire
de notre paysi an effat dans son assan
ce,elle met les soins la porte de
tous.
b) Les ressources senitaires :
Provenant des ressources conomiques, les
ressources sanitaires sont comme elles, li
mites.
Ressources humaines
Le pays dispose actuellemnt de :
84 Mdacins (un Mdecin pour 36.000 habi
tants)
8 Chirurgiens dentistes (un pour 378.625
habitants)
244 Sages-Femmes (une pour 12.890 habi
tants)
941 Infirmiers et Infirmires (un pour
3.220 habitants).
-
10
~, ~Mais ce 'ratio ne rflte pas la' r
alit, car la rpartition gographique est i
ngale, :!.jOs zones rurales tant ,les plLIS l
favorises. (7J
La formation sur place. de nos ca
dres sanitaires contribuera combler rapide
ment cette, insuffisance. En attendant, les
ressources traditionnelles en personnel ( ma
trones et gurisseurs) et en produits mdica
menteux sont utiliss,
Infrastructures sanitaires
On compte 10 Hpitaux, cinq provin
cieux dont un Centre Hospitalier Universitai
re, et cinq hpitaux privs confessionnels
dont ~ au Nord.
En outre, le pays dispose de :
* 34 centres de sant (ex-circonscriptians mdicales) comprenant :
Un dispensaire pour soins ambula_
toires
Une section d'hospitalisation de
courte dure
Et une maternit pour la plupart.
* 248 dispensaires pour Soins mdicaux Simples
* 69 maternits dont certaines sont incluses dans les hpitaux et les cen
tres de sant, d'autres sont isoles,
mais rataches administrativement au
centre de sent le plus proche. (7)
Ressources financires :
La part du budget consacre la San
t est Substantielle maiS insuffisan
te pour les besoins, (voir annexe)
-
11
2.3.3. Organisation des Soins Obsttricaux
a) Situation dans les Maternits
Les maternits sont ingaleme~t rparties
sur le territoire par manque de politique de
planification dans leur construction ; la plu
part de ces maternits ne peuvent faire face
qu'aux accouchements vraiment eutociques. Elles
manquent soit d'quipement, soit de personnel
comptent, soit les deux la fois (30).
Dans les maternits, une grande responsabilit
est laisse aux Sages-Femmes, parfois des
Infirmires.
Sur toute l'tendue du territoire, l'
heure actuelle, une seule maternit, celle de
Cotonou peut rsoudre de faon assez satisfai
sante, les problmes obsttricaux ; mais il
faut signaler que cette situation entrane pour
elle, un surcrot de travail avec un taux d'oc
cupation valu 125 - 150 ~. Du personnel
comptent s'y trouve en nombre suffisant, mais
surcharg de travail. Et malgr cela, elle ne
dessert qu'une infime partie de la population.
Dans les autres maternits, une partie
de la pratique obsttricale (le traitement des
dystocies) est assure par les services chirur
gicaux.
Dans de telles conditions de travail ,
services chirurgicaux surchargs, personnel
comptent dbord de travail, insuffisance de
matriel, il s'en suit, dans la prestation des
soins des retards prjudiciables la vie de
l'enfant et celle de la mre; par ailleurs,
ces retards sont ds ou sont aggravs par des
vacuations effectues sur de trop grandes
distances (30).
-
12
b) Les activits des maternits
Les consultations prnatales elles se
font dans les maternits et les centres de
Protection Maternelle et Infantile il ne
nous a pas t possible de connatre, le
nombre de consultations prnatales effec
tues chaque anne dans le oays.
La surveillance de la gestation et les
soins sont raliss au cours de ces consul
tations ; les gestantes se rendent la con-
sultation tous les mois. Ces consultations
permettent d'apprcier les paramtres hebi
tuels ; mais on vient manquer d'appareil
tension, et de quoi faire les examens d'u
rine et l'examen du col et du vagin. DanS
la mesure du possible, le groupe sanguin et
facteur Rhsus, l'hmogramme, les examens
de selles et autres examens spciaux sont
demands. La scopie ou radiographie pulmo
naire n'est jamais pratique systmatique
ment. Dans certains centres facilement ac
cessibles et dans la mesure de leurs moyens,
les femmes enceintes sont vues toutes les
semaines partir du 3 trimestre aux fins
de la pese et de la prise de la tension ar
trielle.
Pratiques dans ces conditions, les ob
jectifs de nos consultations prnatales
savoir,
apprcier l'tat maternel
apprcier la vitalit foetale
et porter un pronostic de l'ac
couchement,
seraient atteints si le personnel disposait
toujours du matriel ncessaire.
par ailleurs, certaines femmes ne sui
-
vent pas les consultations : en zone urbaine,
les frquentations sont plus nombreuses, mo
tives par les allocations familiales.
En zone rurale, les taux de frquentations
sont moindres pour beaucoup de raisons :
absence d'allocations familiales
distances parcourir trop longues
occupations habituelles trop prenantes
Ainsi, trop souvent, on reoit en salle d'ac
couchement des parturientes qui n'ont jamais
t vues une consultation prnatale.
Les accouchements :
Les materr\i ts' ne contrlent que 10 20;'
des accouchements en zone rurale. En effet,
selon une enqute mene dans les zones rura
les de nos pays par l'organisation Mondiale
de la Sant, 80 90 %des accouchements se font domicile, sans l'assistance d'un per
sonnel comptent.
On note beaucoup de complications qui nces
sitent des vacuations ; et mme avec les
vacuations on n'arrive pas en rayer les d
cs maternels et prinataux parce qu'elles
sont tardives (64).
Somme toute, la RpUblique Populaire du B
nin se trouve confronte comme la plupart
des pays en voie de dveloppement avec de
nombreux problmes et possdant peu de mo
yens pour les rsoudre. Cette situation qui
se reflte dans tous les autres domaines de
la vie_ nationale, se fait cruellement sentir
dans le domaine sanitaire, et dans celui des....., prestations des soins obsttricaux en parti
culier cause de la vulnrabilit de la po
pulation que constituent les gestantes, les
femmes en couches, les foetus et les nouveau-ns.
-
14
3 - LLJ )) ElIXIEME 11--) ARTIE
MOR TA LIT ES
MATERNELLE ET PERINATALE
-
i
1;
1.
l'
Mortalits Maternelle et Prinatale en Rpub
lique Populaire du Bnin
3.1.1. Matriel d'tudes
Il provient de 67 maternits. Nous avons
tudi les mortalits maternelle et prinatale
partir des donnes de 67 maternits recueillies
'de 1973 1975. (voir tableau 1 p. 16) A cette
date l.EI pays en comptai t 69. Ces maternits sont
rparties sur l'ensemble du pays.
Nous avons not des discordances entre les
chiffr.es d'une m~e anne. En 1973 par exemple,
il a t marqu 32.080 accouchements, 30.340
naissances vivantes, 1091 mort--ns et 1703 d
cs prinataux. Normalement, partir des chif
fres d'accouchements et de n~ssances vivantes,
nous devrions obtenir 1740 mort-ns. Or il n'a
t enregistr que 1091 mort'-ns. Et mme le
nombre de dcS prinat~x qui devrait tre su
prieur, la diffrence entre le nombre d'ac
couchements et celui de naissances vivantes se
trouve tre infrieur j en effet, il a t en
registr 1703 dcs prinateu,lx.
En outre, le nombre d'accouchements figu
r en 1974 nous semble infrieur la ralit
en effet, aprs enqute, il nous a t rvl que
les chiffres proviennent effectivement de 67 ma
ternits, mais que certaines d'entre alles sont
diffrentes de celles qui ont fourni les donnes
de 1913.
Les mortalits matetnat~B et prinatale
s'valuent partir des donns recueillies
l'Etat Civil, intressent l'ensemble de la popu
lation. Faute de mieux, nous n'avons pu baser n0
tre tude que sur les donnes hospitalires qui ",
http:chiffr.es
-
16
Tableau N 1 ~ Accouchements enrgistrs
sur 3 ans dans 67 maternits
Accouchements 1973 1974 1975 Total '/0
Eutocique5 31 .195 28.989 35.349
,
95.533 96,93 '/0"
Dystocique5 885 731 1.407 3.023 3,07 "/0
Total 32.080 29.720 36.756 98.556 100 '/0
",
-
17
Tableau N 2
Naissances vivantes, dcs prinataux et maternels
sur 3 ans dans 67 maternits
1973 1974 1975
Naissances vivantes
,: ~.
30.340 28.865 33.259
.. Dcs prinataux 1.703 1.522 2.091
Ilcs maternels 53 44 56
.
~aux de mortalit ma~ernelle en pour mille 1,740 1,52 . 1,68
aux de mortalit prin",
ale en poUr mille 56 53 63
-
t8
ne recouvrent bien sOr l'ensemble de la population.
\::n ehet , iV!( t' e!ilt:l,m Cluedi!tnil les' pys' Aft:!; ,.
cains, seulement 10 20 %de la population fr quentent les maternits. (64)
Tout ceci souligne les difficults qu'on
rencontre dans notre pays, lors de la colette des
donnas et les limites de crdit Qu'on peut accor
der nos relevs statistiques actuels. Nanmoins"
toute chose tant gale par ailleurs au cours d'une
m@me anne, nous pouvons considrer que les donnes
recueillies au cours de cette anne peuvent permeil
tre des conclusions susceptibles d'orienter une ac
tion sanitaire.
3.1.2. Mortalit Maternelle en Rpublique Populaira du
Bnin
Nous avons valu le taux de mortalit maternelle
partir des activits de 67 maternits et partir
de celles de la maternit de rfrence actuelle (le
maternit de Cotonou).
a) Mortalit maternelle value partir des aOo
tivits de 67 maternits (Tableau 2,P. 17).
Au cours des 3 annes, 1973, 1974, 1975,
nous avons enregistr respectivement 53 dc~
maternels pour 30.340 naissances vivantes,
44 dclS,rnaternels pour 28.866 naissances vi
vantes, et 56 dcs maternels pour 32.259
naissances vivantes. Pour ces annes, le tau<
de mortalit maternelle ~t donc de 1,74 pour
mille (1973), 1,52 pour mille (1974), et
1,68 pour mille (1975).
Ce taux avoisine caux enrgistrs au d
but du si801e, dans les pays dvelopps.
-
19
b) Mortalit maternelle value partir des ac
tivits de la Maternit de Cotonou.
( Tableau 6, P.32)
La rigueur et la constance avec lesquel
les les donnes statistiques ont~t recueil
lies, sont fonction de la disponibilit de la
formation et de la motivation du personnel m
dical, mme si la mthode de collecte indi
que est uniforme pour l'ensemble du pays.
Pour limiter l'effet des causes d'erreur
(lies cette situation) sur l'valuation
des donnes statistiques proveant de plusiaulS
sources d'informa,tion (67 maternits y compr:15
celle de Cotono.:,), nous avons tudi spar
ment l'volution de la mortalit maternelle
la Maternit de Cotonou entre 1970 1975.
( Tableau 6 p.a2 et courbe 1 p. 33 )
Nous avons ainsi constat que le taux de
la mortalit maternelle est tomb da 2,9 pour
mille en 1970 (19 dcs maternls pour 6347
naissances vivantes) 1,6 paur min !'In 1975 (16 dcs maternels pour 9448 naissances Vi
vantes). Une r'duction snsiblnii~t note
partir de 1972 (1, 7~ pour' mille) mis une re
monte est apparue ~ en 1974, remonte que noLS
n'expliquons pas; elle semble tre due une
augmentation du nombre des Vacues.
La comparaison des taux enregistrs la
Maternit de Cotonou avec les taux fournis
par les donnes de l'ensemble de 67 maternits
rvle qu'il n'y a pas une diffrence signifi
cative entre les deu" taux.
Ceci ne nous tonne pas car le plus grand
nombre de naissances vivantes signales pro
vient de la maternit de Cotonou. Il est a
-
20
lors normal que ces chiffres inffluent nces1 sairement sur les donnes de l'ensemble.
Cette affirmation se justifie lorsque nous a
nalysons sparment les donnes recueillies
dans quelques unes de ces 57 maternits.
A Parakou 11 e t enregistr
- En 1973, 10 dcs maternels pour 1535 na~
sances vivantes soit 6,1 pour mille.
En 1974, 6 dcs maternels pour 1743 neis
sances vivantes soit 3,4.pour mille.
A Natitingou, il a t marqu
- En 1973, 6 dcs maternels pour 363 nais
sances vivantes soit 16,52 pour mille
- En 1974, 6 dc3s maternels pour 393 nais
sances vivantes, soit 15,23 pour mille
En 1975, 5 dcs maternels pour 422 nais
sances vivantes, soi{' 14,23 pour mille.
Le taux de mortalit maternelle est lev
en Rpublique Populaire du Bnin, mme si nous
ne considrons que celui fourni per les donnes
d'ensemble des 67 maternits. Bien que ce taux,
(1,7 pour mille) soit en de de le ralit, il
est norme. Il quivaut 6 fois et dmie le taux
de la mortelit maternelle enregistr en France
an 1970 et qui est de 0,26 pour mille (34).
Signalons que l'un des objectifs de l'Organisa
tion Mondiale de la Sant dans le Rgion Afri
caine est de remener ce taux 1 dcs mater
nel pour 25.000 naissances vivantes, soit
0,04 pour mille dans les 25 prochaines annes
(30). Le taux de la mortalit maternelle enre
gistr actuellement en Rpublique Populaire du
-
21
1. Bnin quivaut 42 fois et dmie le taux de l'ot>jectif atteindre. La rduction du taux de mor
talit maternelle passe ncessairement par la
connaissance des causes de dcs maternels et
c'est pour cela qu'il nous a paru utile d'tu
dier les circonstances tiologiques.
c) Circonstances tiologiques
Les circonstances tiologiques qui entourent
les dcs maternels ont t tudies partir
des donnes de la maternit de Cotonou. Les 95
cas de dcs maternels nots de 1970 1975 pour
44.969 naissances vivantes se rpartissent comme
suit en fonction des causes
-
-55 femmes sont mortes d' hmorragies,
22 femmes sont mortes d'infections,
9 femmes sont mortes d'hpatite virale,
4 femmes sont mortes de choc opratoire,
- 3 femmes sont mortes d'clampsie 2 femmes sont mortes d'embolie amniotique.
Les hmorragies viennent en tte avec 57,8 %. devant les infections 23,1 ;.. Trs loin derrire
viennent les hpatites virales (9 cas), le choc o
pratoire (4 ces), l'clampsie (3 cas) et l'embo
lie amniotique (2 cas).
( Tableau 3 p. 25 )
90,5 %de ces gestantes et parturientes sont vacues et ne viennent pas uniquement de la Provin
ce de l'Atlantique qui abrite la Maternit de Co
tonDu. Elles viennent des villes et villages si
tus 100, voire 130 Km de Cotonou pour le point
le pluS lOign.
Il Etude des deux principales causes
LES HEMORRAGIES elles sont dues
-
22
dans 27 cas B la rupture utrine(49~)
dans 14 cas aux hmorragies de la d~'
11vrance (25,4 ~)
dans 7 cas au placenta pr via (12,?'jQ
dans 5 caS au dcollement prmatur
du placenta normalement insr [9 ~)
et dans 2 cas la dchirure du col
(3,9 %) - ( voir Tableau 4 P.26).
Ces hmorragies comme nous le voyons relvent des
circonstances tiologiques pour la plupart vitab
las si les parturientas et gestantes avaient les
soins leur porte. En effet, il s'agit des pal'
turientes non suivies pendant leur grossesse et
qui taient en travail pendant un temps plus ou
moins long (24 B 48 heures) avant leur vacuation.
* Les ruptures utrines: Le diagnostic est le plus souvent vi
dent en prsence d'un collapsus cardia-vascu
laire et des signes suivants
- disparition des contours et limites de
l'utrus, accentue par un abdomen mt
oris dont l'examen est trs douloureux
- ~uperficielit du foetus avec absence de
bruits de coeur.
Les parturientes, si elles ne meurent
pas toutes, s'en sortent avec des squelles
fonctionnelles (amnorrhe dfinitive et/ou
strilit dfinitive) ; en tout cas elles
sont peu nombreuses celles qui peuvent en
core assumer leur fonction da reproduction.
De 1970 1975, sur les 97 ruptures u
trines reues la maternit de Cotonou, 27
sont mortes soit 27,9 ~
* Les hmorregies de la dlivrance pendant la m~ priode, 14 femmes sur les
-
23
1. 428 reues sont mortes d'hmorragies de la d livrance~ Ces hmorragies de la dlivrance
surviennent par suite de manoeuvres intempes
tives pratiques sur le cordon ('traction)
ou sur l'abdomen (pression), aussit8t aprs
la sortie de l'enfant. Ces manoeuvres aboutis
sent une rtention placentaire et un tat
d'anmie aigu~ qui entranent l'vacuation;
parfois, les hmorragies sont dues un d
faut de rtraction utrine.
* Le placenta praavia Sur les 324 femmes reues pour placenta
preavia, 7 sont mortes (2,12 ~), en l'absence
d'une ranimation efficace; il arrive qu'on
manque de sang mme la maternit de Cotonou.
- Le dcollement prmatur du placenta nor
malement insr : il a ceus la mort de 5 par
turientes (4,5 ~) sur les 109 reues pour cette
affection.
LES INFECTIONS
Dans nos statistiques, elles occupent la 2
place parmi les causes de dcS maternels. 22
parturientes sont mortes des suites d,'infectiors
10 parmi elles ont prsent un tableau de phy'
siomtrie, et 7 un tableau de septicmie.
L'Infection trouve sa sOurce dans l'ouverture
de l'oeuf qui s'accompagne souvent d'un travail
trop long et laborieux. En auoun cas l'isole
ment de germes n'a t fait.
Somme toute, les facteurs dystociques, soit
par rupture utrine, soit par infection ovulai
re, demeurent ~ncore chez nous le plus gros
pourvoyeur de dcs maternels. Leur importance
a dj t signale dans maints travaux
travaux de l'Ecole Dakaroise qui les trouvent
-
24
responsables de 50 ~ de la mortalit maternel
le (58).
Le risque infectieux qui ~se sur la par
turiente de nos pays a t soulign par les
travaux de la mme Ecole. (70, 71)
-
25
Tableau N 3
Diffrentes causes des dcs maternels 1970 - 1975
Maternit de Cotonou
Causes Nombre de cas Pourcentage
Hmorragies 55 57,6
Infections (Ovulaires) 22 23,1
Autres causes :
- Coma hpetique + Ictre
- Choc post-opratoire
- Eclampsie
- Embolie amniotique
9,49
4,24
3,13
2,42
100 ;.95Total
,.
-
26
Tableau N 4
Ceuses des Hmorragies
PourcentageNombres de casCauses
27 49 "/0Rupture utrine
25,4 ')t14Hmorragie de la dlivrance
12,7 ')t7Placenta praevia
Ocollement prmatur du 5 9 "/0 placenta normalement insr
2 3,9 0;.Dchirure du col
100 %55Total
-
27
Tableau N 5
Dcs prinataux enrgistrs sur 3 ans dans 67 maternits
Dcs prinataux 1973 1974' 1975 Total
Mort~ns 1.1 978 1.215 3.284
Dcs neo-nataux 612 544 876 2.032
Total 1.703 1.522 2.091 5.316
-
28
Mortalit Prinatale
al Mortalit prinatale
Elle a t value partir des activi
ts de 67 maternits : ( Tableau 5 p. 27 )
De 1973 1975, on a enregistr 5,316
dcs prinataux pour 92,524 naissances vi
vantes survenues dans 67 maternits, Ceci
correspond un taux de mortalit prina
tale de 57 pour mille. L'tude analytique
anne par anne montre les variations sui
vantes : 56 pour mille en 1973, 53 pour
mille en 1974, et 63 pour mille en 1975
(Courbe N 2 P,34)
Bien que ces chiffres ne concernent pas
l'ensemble de la population, (donnes pro
venant de 67 maternits) ils donnent quan~
mme une ide de l'ampleur du problme
b) Mortalit prinatale value partir des
activits de la Maternit de Cotonou.
Afin de raliser l'unit de lieu, nous
avons choisi la maternit de Cotonou pour
valuer l'volution de la mortalit prina
tale au cours de 6 annes (1970 - 1976).
C'est ainsi qu'en 1970, il y eut 358 d
cs prinataux pour 6.347 naissances vivan
tes (56,1 pour mille), en 1971, 427 dcS
prinataux pour 7.319 naissances vivantes
(59,0 pour mille), en 1972, 422 dcs pri
nataux pour 8.036 naissances vivantes ( 52
pour mille) ; en 1973, 336 dcs prinataux
pour 4.559 naissancas vivantes (52,7 pour
mille) ; en 1974, ~9 dcs prinataux pour
9.360 naissances vivantes(42,8 pour mille).
-
29
Nous accusons l une nette baisse par rapport
aux annes prcdentes ; en 1975, 491 dcs p
rinataux pour 9.448 naissances vivantes ont
fait remonter le taux son niveau d'avant 1974,
soit 51,9 pour mille. Ainsi donc nous pouvons
dire que la mortalit prinatale d'aprs les
donnes hospitalires oscille autour d'un taux
moyen de 57 pour mille.
Ge taux est suprieur celui de 19,9 paer
mille retrouv en Sude en 1965 et infrieur
celui de 82 pour mille signal la mme anne
l'Ile Maurice, (42)
c) Les circonstances tiologiques
Pour cerner les circonstances tiologiques
nous avons analys 230 dcs prinataux sur les
399 enrgistrs en 1974, Nous retrouvons comme prjn.
cipales causes
- les dystocies 85 cas (36,4 %) la prmaturit: 59 cas (25,6 ')1,)
les syndromes vasculo-rnaux : 32 cas(13,9"~)
- l'infection ovulaire: 30 cas (13 ')1,).
Outre ces principales causes, d'autres ont
t notes :
dtresse respiratoire avec cyanose 6 cas
(2,7 %1
enencphalie et hydrocphalie: 6 cas (2,7')1,).
Enfin dans 12 cas, nous n'avons pu retenir
aucune cause, ou nous l'avons simplement soup
onn cause d'untableau vocateur, par exem
ple devant un tableau d'hydramnios,nous avons
pens une malformation que nous n'avons pu
confirme faute d'autopsie.
-
,~~ LES DYSTOCIES
Le facteur dystccique apparat comme res
ponsable de la mortalits psrinatale daels 36,4')\"
chiffre peu prs identique celui signal
(30 o~) par les auteurs Dakarois da'is leurs sta
tistiques (28).
Les dystocies sont soit d'origine maternel
le, soit ovulaire, soit foetale.
* Les dystocies d'origine maternelle (18 ces) Dans la plupart des cas elles sont maca
niques [14 cas) parfois dynamiques (inertie
utrine) (4 cas), Elles s'accompegnent d'ln
fection ovulaire par suite de l'ouverture
de l'oeuf et de la longueur excessive du
travail,
* Les dystocies d'origine ovulaire (20 cas) se rpartissent en dystocies funiculaires (pro
cidence et circulaire du cordon) (14 cas) et
placenta praevia (S cas) dans cette srie,
* Les dystocies d'origine foetale : 47 cas ont t nots ; 3D sont dus une prsentation de
l'paule nglige; dans cette srie, dix se
sont solds par une rupture utrine ; les 17
restants de dystocies foetales se rpartis
sent en prsentetion de face et de front,
LA PREMATURITE
Nous n'avons retenu la prmaturit comme cau
se de dc's que lorsqu'il n'existe pas autre cir
constance tiologique pouvant expliquer la mort du
prmatur, Nous avons ainsi collig 59 cas chez
lesquels le poids des nouveau--ns a vari de
650 9 1,500 g.
-
;1
Il LES SYNDROMES VASCULO- RENAUX
Sur les 32 dcs prinataux entrains par
ces syndromes, 24 taient ds la dysgravi
die et 8 l'hmatome rtroplacentaire.
~~ L'INFECTION OVULAIRE
L'infection ovulaire est apparue a la su~
te de l'ouverture de l'oeuf associe une l~
gue priode de travail. Tous ces retards
l'accouchement (24 72 heures de travail)
s'expliquent par le fait qu'il s'agit d'accou
chements qui ont dbut domicile ou dans u
ne maternit sous quipe et qui viennent
chouer la Maternit de Cotonou aprls de vai
nes tentatives.
Nous constatOns pour nous rsumer que les
dystocies, [36,4 %), la prmaturit (25,6~1, les syndromes vasculo-rnaux (13,9 %) et l'infection (13 %) sont dans nos statisques , les principales causes de la mortalit prinatale
-
32
Tableau N 6
Naissances vivantes, dc's prinataux et maternels
de 1970 1975 la Maternit de Cotonou
, , , ~nnes 1970 1971 1972 1973 1974 1975 Total
i
~issances 6,347 7,319 8.036
vivantes
}cs prl
nataux
358 427
Dcs ma
temels
19 16
Taux de mfr- 56,1
talit pri ,~ natale
-Taux de mor 2,9
talit ma ~
ternelle
-
59 'e~
2,1 'lt""
422
14
52 ~
1,7
"=
1
( 1)
4,
-
:n
Courbe 1
Courbes de morl-aliJ.: maternelle
lo1
2 1.68
1,1 1/7 -- - -1/1 --- i j 6 1,52 1,5%
"
1
O~______~______~~______~______~~______~__~..
1910 1971 1912
- _____ Evalue parfir de l'acfiviM de 61 tnakrnifes (de 19?J" 1915)
, ____ Evalue li ,afifir de l'cJch',,/fe' de la
makrnit de COTONOU (Je 191(J 197$)
-
.,4
, courbe$ ail morfalt'hf lf'/l1alille
63 .,.,.. 60
51>,t ~----5~9-
40
2.0
o~______~______~______~______~______~__~ 1970 1911 t972 1913 1974 197SQIII/li.
- - - -- - valUeB (l' parrir cie l'acNllif de " lnl1hrn/f/s
--__ f:.i'alue ,; parh'r de l'ach'vifrf cie la
nU:ll-ern/f rie C.OTONOU
,
..
-
d) Etude de quelques facteurs influant sur
la Mortalit Prinatale
Nous avons cherch savoir quelle est la
part de certains facteurs sur la mortalit p
. rinatale.
* Le nombre de grosrers8sde la mre: En tudiant, partir de notre srie, le
taux de mortalit prinatale en fonction du
nombre de grossesses, nous constatons 3 faits
186 nouvea~s des primigestes sont
plus exposs (31,9 ;,)
le risque du dcs prinatal diminue pour
atteindre le taux le plus bas la 3me
geliltation ('1,15 ;.)
et ce risque redevient pls lev et de , faon permanen"te/@I partir de la S ges
tation
MERBER rapporte;que le taux de mortalit p. i
rinatale. Elst lllv la premire gross86sl$ , ,0;',-.'1''''' ,
plus faible la 211 grossesse, et .plus lav
la S. grossesse. (34)
(Tableau '1 P. 38 et Courbe N 3 P.39)_
* La profession delamre Pour les cas tudis, nous avons rencon
tr les professions suivantes : {Tableau e p. 4Q ..Vendeuse 92 cas (43,a ;.)
Mnagre 80 cas (38,1 ;,)
Couturire: 1'1 cas (a,1 ;,)
Cultivatrice: 11 cas (5,3 ;,)
Agents de 10 cas .(4,7"') l'Etat
Comme on le constate, ce n'est pas tant
la profession que le revenu qui influe sur la
mortalit .prinatale : le nouveau-n de cul
-
36
tivatrice. doOt les parents ont les moyens paient
moins de tribut que celui de la vendeuse.
* L'ge de la mre L'ge de la mre influe galement sur la
mortalit prinatale, En repartissant les 210
dossiers en 4 tranches d'ge, nous constatons
que
- entre 14 19 ans il ya 28 CaS (13,4~)
entre 20 25 11 tt ft " B5 cas (40,5~) Il 1f" 26 30 " " f32 cas (29,5~o)
" 31 40 Il " n' 35 cas (16,6%)
Le taux le plus lev se rencontre parmi les
gestantes de 20 - 25 ans (40,5 ~) suivi par ce.
lui des gestantes de 26 - 30 ans (29,5 ~),
C'est que l'ge de 20 - 25 ans correspond en
gnral celui de la premire grossesse,
(Tableau 9 P.41)
* Lieu de rsidence de la mre par rapportj la maternit: (Tal:lleau 10 p,42) -
La situation du lieu de rsidence ne sem
ble pas jouer un rle comme cela est apparu
pour les dcs maternels, Dans le cas des d
cs prinataux, les plus nombreux (149 cas)
proviennent de Cotonou. Ces cas de Cotonou
comportaient 18 accouchements gemellaires ,ce
qui fait 167 dcs prinataux sur les 230,
Parmi les causes enregistres pour ces 167cas
nous avons not
la prmaturit, "55 cas (32,9 ~)
les dystocies, 5I cas (30,5 ')1,)
- les syndromes vasculo-rnaux,24 . cas
(13, 7 ~)
les infections, 21 cas (12,5 '}{.)
-
1
1
J7
Les autrcauses se rpartissent les 10,4 "/0
restants. Parmi elles nous avons enregistr les
dtresses respiratoires avec cyanose (4 cas)
l'anencphalie et l'hydrocphalie (3 cas) et des
causes inconnues (9 cas).
C'est que les mres de ces nouveaUl-ns sui
vent les consultations prnatales et/ou ne tien
nent pas compte des conseils donns.
Nous voyons que, malgr l'existence d'une in
frastructure peu prs satisfaisante, il y meurt
encore beaucoup de nouveaut-ns et 'de foetus, par
suite des causes'dont on peut assurer la prven
tion grce l 'assidui t des femmes la consul
tation prnatale. ,Il apparat l l'utilit et la
ncessit de l'ducation sanitaire.
En rsum, les causes de dcs maternels et
prinataux pour la plupart sont des causes vi
tables, sur lesquelles on peut agir pour rduire
les taux levs de mortalits maternelle et pri
natale que nous connaissons actuellement et les
solutions: qua nous allons prconiser tiendront
CD!1lPte 'de ces 'donnes.
_
-
Tableau N 7
Mortalit Prinatale et le nombre de
Getations de la Mre
1974
Gestations Nombrede cas de
dcs prinataux Pourcentage
l 67 31,90
II 32 15,23
III 15 7,15
IV 30 14,28
V 20 9,54
VI 21 10
Plus de VI 25 11,90
Total 210 100
-
Courbe 3
COurpe rie morfc,Hf prinalple en /r,ncllon r./u nomJre de 9roues.fes Je /01 m~re
80
60
40
31,90
20
11 ,9
9,5"1,IS ~ 10
0 2 3 4 5 6
-
40
Tableau N B
Mortalit Prinatale en Fonction de
la proFession da la Mre - 1974
ProFession Nombra de cas Pourcentage
Vendeuse 92 43,BO
Mnagre BD 38,1
Couturire 17 8,1
Cultivatrice 11 5,3
Agents de l'Etat 10 4,7
Total 210 100
-
41
Tableau N 9
Mortalit Prinatale en Fonction
de l'ge maternel
Age da la Mre. Nombre de Cas Pourcentage
14 - 19 ans 28 13,4 ;,
20 - 25 ans 85 40,5 "/0
26 - 30 ans 62 29,5 "/0
31 - 40 ans 35 15,5 ;,
Total 210 100 %
-
.'
-
42
Tableau N 10
Mortalit Prinatale en fonction du
lieu de rsidence de la Mre - 1974
Lieu de Rsidence
Cotonou
Moins de 50 Km de
Cotonou
A. 50 Km da Cotonou
Plus de 50 Km de Co
tOnDU
.
Total
Nombre de Cas Pourcentage
149 71 "la
&
21 10 "/.
25 11 "/.
15 7,1 "/.
210 100 '/0
-
43
3.2. Mortalits MaterneUtet prinatale dans le Mande
3.2.1. Mortalit Maternelle
a) Dans les pays dvelopps
En France,le taux de la mortalit maternel
le a pass de 1,4 pour mille en 1936 0,26 pour
mille en 1970, et ceci en 34 ans. En Angleterre,
de 0,66 pour mille en 1965 O,5B pour mille en
1967. En Allemagne Fdrale, de 1,65 pour mille
en 1955 D,5B pour mille en 1967.
Le taux de 1936 est le plus ancien que nous
avons pu recueillir sur la France. Ce taux (1,4
pour mille) avoisine celui qui est enregistr
aujourd'hui dans nos formations hospitalires
(1,7 pour mille).
RIVIERE en 1936 signalait comme causes de dcs
maternels, les infections, les toxmies, les h
morragies, les avortements. Il a mentionn les
causes moins frquentes comme les affections m dicales et chirurgicales aggraves par l'tat
gravido-puerpral et les morts par accident.
b) Dans les pays en voie de dveloppement
Dans les pays en voie de dveloppement, nous
disposons de peu de donnes et elles sant ancien
nes.
Au Ceylen, en 1957, le taux de mortalit ma
ternelle tait de 6,61 pour mille pour passer
3,86 pour mille en 1958. En Colombie, il tait de
3,99 pour mille en 1950 et de 2,52 pour mille
neuf ans plus tard en 1959.
Au Bangladesh Rural, le taux a vari de 7,5
pour mille en 1967 5,7 pour mille en 1970. La
trs grande majorit de ces dcltait lie direcr
tsment des facteurs obsttricaux, l'clampsie
-
..
44
tant la causa la plus courante (47)
Mortalit prinatale
Le taux de mortalit prinatale se situ
ait en 1965 entre 18,3 pour mille en Bulgarie et
B2 pour mille il l'Ile Maurice (13). Les taux les
plus fibles se retrouvaient dans les pays in
dustrialiss, En france, c'tait2B,2 pour mille
et en Gambie 67,9 pour mille, Si nous tudions
l'volution de la mortalit prinatale au cours
des annes dans ces pays industrialiss, nous
constatons qu'en France elle a vari de 39 pour
mille en 1960 24 pour mille en 1968 (78)
En Angleterre, le taux est pass de 33 pour mil
le en 1968 (10) 19,9 pour mille en 1967 (78).
En SUde, elle est passe de 19,9 pour mir
le en 1965 (62) 16 pour mille an 1967. A cette
mme poque en 1967, les Pays-Bas accusaient le
taux le plus bas avec 14,6 pour mille (?Bl.
Une revue de la littrature affrente
ces pays, en particulier l'article de Butler(10)
a rvl que les principales causes de la morta
lit prinatale sont :
- les malformations congnitales
- l'iso-immunisation
- l'anoxie
- le traumatisme obsttrical
- l'infection pulmonaire
- la maladie de la membrane hyaline
l'hmorragie pulmonaire massive
- l'hmorragie intraventriculaire
et d'autres causes non cites
De cette tude VARANGOT (78) dans son ar
ticle adgag le rle important que jouent
-
45
ct des malfo~ations congnitales et de la
prmaturit certains facteurs obsttricaux
dans le dterminisme de la mortalit prina
tale.
Ces facteurs obsttricaux sont
la surveillance prinatale
- le terrain maternel (parit, antcdents
pathologiques obsttricaux)
- la toxmie gravidique
les hmorragies au cours de la grossesse
- le droulement du travail
et les modalits de l'accouchement
(prsentation du foetus, dure du tra
vail, dure de la priode d'expulsion,
application du forceps la partie hau
te de l'escavation).
A ct de ces facteurs, les facteurs sociaux
que sont le taux de nuptialit, la valeur
moyenne de revenu, et l'habitat, intervien
nent aussi dans le dterminisme de la mor
talit prinatale. Dans les pays en voie de
dveloppement, toutes ces causes existent,
mais prdominent encore :
- le traumatisme obsttrical (62)
et l'infection.
Cette situation est aggrave dans ces pays
par le manque de ressources en personnel
comptent et en matriel
-
46
4 - / ROISIEME / / ) JARTIE
L A PRE VEN T ION
Solution,pour une politique sanitaire de
masse en soins obsttricaux
-
47
L'avnement des antibiotiques, celui de la cesarien
ne segmentaire et l'introduction dans l'arsenal therapeuti
que de drogues efficaces sur le mscle utrin, ont transfor
m la pratique obsttricale dans les pays o ces diffrents
moyens ont acquis droit de cit. Mais dans las pays ou dans
les rgions d'un mme pays, ou dans les villes d'Jne mme
rgion o ces moyens ne sont pas encore accessibles aux po
pulations, l'essentiel des prob13mes obsttricaux est encore
d'ordre infectieux, mcanique et dynamique. Le spectre de la
mort en couches et celui de la perte de prODuit de concep
tion hantent encore des mres et des familles. Les peys en
voie de dveloppement, la Rpublique Populaire du Bnin en
particulier, par manque de moyens constituent le lot de ceu<
dont les populations paient encore un lourd tribut au fac
taur dystocique qui entrafne avec lui le facteur infectieux.
Si dans les pays developpes, comme la France par
exemple, nous avons enregistr en 34 ans une baisse impor
tante de la mortalit maternelle (ce taux est pass de 1,4
pour milla en 1936 0,26 pour mille en 1970) c'sst qus les
facteurs dystociques et infectieux ont t matriss et les
condi tions de vie des populations amliores ; cette sitJa
tion est acquise grce l'industrialisation qui a fourni
les moyens ncessaires en ressources, humaines, financires
et matrielles.
Les pays non industrialiss, mme l'tape actuelle de leur
dveloppement, se doivent d'pargner les pertes de vies hu
maines. Pour ce faira, ils doivent satisfaire les besoins
fondamentaux dans la limite des ressources disponibles.
Ceci suppose
1 - une dfinition de priorits dans le domaine
sanitaire (la mre et l'enfant en constituent
une)
2 - une meilleure rpartition et organisation des
ressources disponibles
-
48
3 - la recherche permanente des voies et mo
yens les moins onreux pour assurer le ma
ximum des prestations susceptibles de fail8
atteindre les Objectifs fixs.
C'est dans le cadre de le recherche des
voies et moyens lesmoins onreux pour assurer le minimum de
prestations susceptibles d'atteindre les objectifs fixs, qui
sont dans notre cas particulier, celui de rduire les taux de
mortalits maternelle et prinatale d'au moins la moiti en
un quart de sicle, que notre thse veut apporter sa modeste
contribution dans le concert des solutions dj proposes.
Les solutions que nous dgagerons plus
loin, dcoulant de notre tude sur les circonstances tiolo
giques qui entranent les dcs maternels et prinataux doi
vent tre considres comme des hypothses de travail que noLS
voudrions exprimenter sur le terrain. En proposant ces so
., lticrns, noUi. avons t guids rappelons-le, par le souci
de rester dans la limite des moyens disponibles, c'est dire
!~kl~ ne pas engendrer des dpenses inupies ou trop leves qu'en
traneraient la formation d'une nouvelle catgorie d'agents,
l'acquisition de matriels trop perfectionns.
Par exemple la matrone il ne lui sera
enseign que les gestas dont l'acquisition est compatible a
vec son niveau d'instruction. Par exemple aussi, on organise
ra de faon prvoir et effectuer les vacuations avant que
l'urgence ne s'installe j c'est ainsique la gestante risque
dpiste pourra s'il n'y a pas mieux, emprunter les moyens
de transport_ mis la dieposition des populations, ou les
transports publics, ou les occasions du march.
Pour mieux comprendre notre dmarche
dans la recherche et la mise au point de prestations de ser
vices les tRo1'ns onreux possibles, nous allons procder un
inventaire des gestes ou services auxquels la gestante ou la
parturiente doivent se soumettre, pour mener bien sa gros
sesse, son travail d'accouchement, obtenir un enfant vivant
et bien portant et aboutir une maternit heureuse.
-
49
Notre inventaire se bornera aux gestes et ser
vices claSSiques, susceptibles de garantir les meilleures
chances d'une maternit heureuse. Apr3s cet inventaire, nos
solutions consisteront indiquer par qui, o, et comment ss.
ront assurs ces gestes et services.
4.1. Inventaire des gestes et services destins as
surer les prestations sanitaires au cours de la
gravido-puerpralit.
4.1.1. La Surveillance de la Grossesse - Consulta
tions prnatales :
La prvention des mortalits maternelle et
prinatale commencent ce niveau ; les consul
tations prnatales permettent de surveiller la
grossesse; cette surveillance se fait par
la prise rgulire de la tension art8rie~
le chaque consultation
l'examen de l'tat des muqueuses
la recherche des oedmes aux membres in
frieurs Ou celle d'une prise excessive de
poidS par la gestante
la mesure de la hauteur utrine
la recherche de la position du foetus et
de ses mouvements actifs
l'auscultation des bruits du coeur foetal
le toucher vaginal pour apprcier le col,
et en plus, au dernier trimestre de la
grossesse, le segment infrieur, la pr
sentation, le bassin et le prine;
le toucher vaginal sera complt par l'exa
men du col au spculum.
-
50
Comme examens de Laboretoire, sont demands
la recherche de protine et de glucose
dans les urines
la radiographie pulmonaire
l'hmogramme
le groupe sanguin et le facteur rhsus
les tests serologiques relatifs la
syphilis
la recherche de kystes, oeufs et para
sites dans les selles~
Tels sont les gestes essentiels dont
l'excution correcte intervalle r
gulier, au moins une fois par trimestre,
sinon une fois par mois au cours des
huit premiers mois et deux fois le der
nier mois, pour certains d'entre eux
nous garantit la protection de la gros
sesse.
Parfois ces gestes sont'appuys des
soins de nature diverse
- traitement d'une anmie
- traitement d'une dysgravidie
w traitement d'une leucorrhe - traitement d'un~ affection sura
joute
- Pratique de vaccinations.
4.1.2. L'Accouchement
La priode de l'accouchement reprsente la
priode la plus critique et la plus dlicate
sussi bien pour la parturiente que pour les so
lutions qu'on est amen envisager au courS de
cette priode.
-
5t
Artificiellement, du point de vue des presta
tions on peut distinguer
- la surveillance de la 1re p~riode du
travail d'sccoucrement
la priode d'expulsion
- la dlivrance
- les suites de naissance
les Buites de couches.
I-a surveillance de la premre ~riode de
travail commence, la rception de la parturiente par un examen c11nio\.l8 complet qui comprend
- l'examen obsttrical : apprciation du
grand axe de l'utrus, de la hauteur utrine, de la
position !:lu foetus, des bruits de coeur roetal et des
lments fournis par le toucher vaginal (col, seg
ment infrieur, prsentation, tat des membres, bas
sin, prine et partes recueillies sur le doigtier).
- l'examen Gnral qui apprcie
- la tension artrielle
l'tat des muqueuses
le poids
- la taille
et le squelette
l'existence ou non d' ce dmes aux mem
bres infrieurs, de cicatrice de la
parotomie.
On recherohe aussi l' albumine, et le sucre
dans les \.Irines.
Oatte surveillance se poursuit par l'ob.
servation intervalle rgulier des param,tres com
me les contractiOns utrines, les bruits du coeur
foetal, les lmsnts fournis par le toucher vagin~
l'aspect d4 liquide amniotique et l'tat ~nrsl
de la parturiente,
http:c11nio\.l8
-
52
.'
Dans les centres quips, cette surveillance
est appuye sur des lments d'apprciation fournis
par les moyens modernes comme le monitoring obsttri
cal, l'exploration radiologique, l'tude du liquide
amniotique et la pH-mtrie.
A la priode d'expulsion, qui ne doit pas rai
sonnablement dpasser 30 minutes, il s'agira d'assurer
le dgagement des diffrentes parties foetales i le
dgagement sera suivi bien sr de la section du cor
don et du clampage du bout laiss en place.
Pendant la priode de le dlivrance, dont les
diffrents ternps doivent tre respects, une expecta
tive arme doit tre de rgle pendant les 30 45 mi
nutes de Sa dure. Cette surveillance ne doit pas tre
relache dans les deux heures qui suivront l'expulsion
du placenta et qui nous font entrer dans la priode
des suites.de couches dont les paramtres de surveil
lance sont
le pouls
la temprature
la tension artrielle
l'involution ~trine
les lochies"
- les seins
les membres infrieurs.
La surveillance des suites de naissance est as
sure par l'examen du nouveau-n.
Au cours de ces diffrentes phases, il est nce~
saire d'administrer des soins.
Certains sont constants comme
la toilette vulvaire
les soins au prine
les soins au nouveau-n : ligl.ture du cor
don, toilette du nouveau-n, pansement om
bilical, instillation de gouttes ophtalmi
http:suites.de
-
53
ques et pese.
D'autres sont commands par les circonstances; par
exemple
- traitement des troubles de la contraction ut
rine
extraction rapide par voie haute ou par voie baS
se de l'enfant,
administration d'oxygne
rupture artificielle des membranes
excution des manoeuvres obsttricales.
Tels sont les gestes ou prestations de ser
vices essentiels qu'on doit offrir aux gestantes, aux
parturientes et auX nouveau-ns. Dans les centres
quips, ces services sont assurs avec un matriel a
dquat et suffisant normalement par un personnel qua
lifi, sages-femmes, mdecins-eccoucheurs, Mais lors
que nous faisons l'inventaire de nos ressources, nous
constatons que nos pays ne peuvent pas rpondre actue~
lament toutes ces obligations dans les normes sus
mentionnes, Il apparait ainsi l'vidence qu'il faut
chercher des solutions adaptes la situation qui se
rflte dans les caractristiques fournies sur notre
pays au point 2,3,
4.2, Inventaire des ressources disponibles
Il s'agit ici de faire un bref rappel de ce
qui a t dit eu point 2.3, et d'numrer les caract
ristiques qui n'taient pas mentionnes.
En ressources humaines nous disposons de
matrones
- 244 sages-femmes, (une pour 12.890 habi
tants)
deux mdecins accoucheurs (un pour
-
54
1.550.000 habitants)
- 10 chirurgiens (un pour 310.000 habitants).
Il s'agit l du personnel prvu pour les
soins obsttricaux. Signalons que les Infirmires, et
m~e les filles de salle supplent aux Sages~Femmes et
que les mdecins gnralistes interviennent aussi en
cas de ncessit et c'est souvent le cas sinon la ra-
l:l,t.
Les ressources en matriel sont insuffisantes.
Du point de vue infrastructure une seule maternit,bin. t8t deux, sont quipes de bloc opratoire. Les mater
nits situes au chef-lieu de Province et quelques ma
ternits situes au chef-lieu de District, utilisent
les services chirurgicaux lorsque le chirurgien est pr.
sent ; sinon, ces maternits comme les autres vacuent
les cas dystociques. Le matriel et les mdicaments
font souvent dfaut parce que rapidem~nt puiss.
Quant aux ressources financires, malgr leur
accroissement, elles demeurent insuffisantes.
Quelles sont alors les solutions qu'on peut
envisager dans l'immdiat ?
Ces solutions tiennent videmment grand compte des
structures sanitaires dfinies par le sminaire natio
nal tenu sur les problmes de la sant. (7)
Avec l'accord des eutorits, nous mettons les voeux
que ces solutions connaissent un dbut d'excution
Les solutions: Elles rsident dans l'amlioration de la pratique obsttricale de la matrone, la ror
ganisation du travail de la Sage-Femme et dans la
fourniture d'un minimum d'appuis logistiques
-
,
55
4,3,1, Amlioration de la pratique obsttricale
de la matrone,
Actuellement, le domaine d'intervention
des matronas ast limit : elles n'assistent
les femmes qu'au moment de l'accouchement, Il
faut largir leur domaine d'intervention et
amliorer la qualit de leurs prestations en
introduisant dans ~eur pratique les gestes
dont l'apprentissaQe ne requiert pas nces
sairement une augmentation du niveau d'ins
truction qu'elles possde"t'Cela veut dire plus
concrtement que la matrone assurera une con
sultation prnatale, saura respecter la phy
siologie obsttricala, dtecter la pathologie
obsttricale par les paramtres simples et
qu'elle devra introduire l'asepsie ~sns sa
pratique,
al La consultation prnatale
Les tches de surveillance de la
grossesse qui seront confies la matrone
sont
1 - apprcier l'tat des muqueuses
la recherche d'une anmie
2 - dtecter les oedmes des membres
infrieurs
3 - reconnattre les pertes vaginales
ventuelles
4 - valuer la hauteur utrine par rap
port aux repres naturels que sont
la symphyse pubienne, l'ombilic et
la rgion pigastrique,
. Par exemple, elle apprendra qu' 4 mols i, le fond utrin est au voisinage de l'ombili~
-
56
5 - reconna~tre la valeur des mouvements
actifs du foetus.
De tels gestes bien sr, ne permettent
que des apprciations grossires, mais suffisantes
notre avis pour un premier tri des cas pathologi
ques par la matrone. Ces cas pathologiques seront
soit vacus vers le poste le plus proche o se
trouve une Sage-Femme, ou soumis son apprciation
au cours de ces tournes et visites domocile qui
doivent ~tre rgulires. Il ne faut pas confier
la matrone des actes plus compliqus excuter.
L'imprcision qui entourera une telle pra
tique et les risques d'erreur pouvant survenir sont
grands et entraneront parfois des vacuations a
busives.
Mais elles auront l'avantage de soumettre tt les
gestantes et les parturientes l'apprciation d'un
personnel comptent et aussi celui d'viter des
vacuations tardives. Il vaut mieux vacuer inutile
ment que tardivement, car se faisant, on prvient
bien de situations dsastreuses. A ces tches de
surveillance vont s'adjoindre les tches de soins
simples
- administration d'une thrapeutique martiale
nivaquinisation
toilette vulvire
ducation des gestantes en hygine de la
grossesse et hygine alimentaire.
b) l'Accouchement
Au cours du travail d'accouchement, outre
ces gestes cits ci-dessus, utiles pour pro
tger la grossesse, la matrone saura appr
-
57
cier le grand axe de l'utrus et la position
du foetus.
On pourra discuter la possibilit de lui en
seigner l'auscultation des bruits de coeur
foetal ; mais on devra ncessairement lui ap
prendre reconnatre un bon ou mauvais d
roulement du travail par l'epprciation de la
qualit des contractions utrines, et par cel.
le d'un bon relchement interphasaire du mus
cle utrin. Ceci lui permettra de pouvoir pr
voir une rupture utrine et d'vacuer le par
turiente temps.
L'autre lment d'apprciation du tra
vail dont elle doit aVoir connaissance est le
facteur temps il faut proscrire la Ion -.
gueur excessive du travail en lui assignant
des dlais moyens au bout desquels elle doit
S'inquiter et aSSurer l'vacuation de la par~
turiente. Ce dlai doit tre largement en de
a de la dure moyenne du travail afin que
le temps mis assurer l'vacuation, ajout
au temps dj coul du travail soit tel que
l'vaCuation ne soit pas tardive; car le re_
tard l'vacuation aggrave lourdement le pro~
nostic. PluS concrtement, si on admet comme
MEAGER (34) que la priode d'effacement et
et de diletation durent en moyenne sept
dix heures, chez la primipare, trois six
heures chez la multipare, la matrone doit cam
mencer s'inquiter et penser l'vacua
tion dss la dixime heure chez la primipare
et ds la sixime heure chez la multipare de
faon ce que le temps du travail dj cou
l y compris celui de l'vacuation n'excde
pas 18 heures.
L'inquitude doit natre chez la matrone
quand au bout de ces dlais de six heures et
-
58
dix heures, la parturiente ne manifeste pas l'en.
vie de pousser.
En choisissant ces paramtres pour la ma
trone, il apparatt l notre souci d'viter les
touchers vaginaux dens les conditions de travail
qui sont les siennes. G'est assurment insuffi
sant pour une surveillance de travail, mais
c'est beaucoup par rapport ce que faisait la
matrone.
Si, arrive la priode d'expulSion, la
parturiente n'arrive pas expulser, il faudraft
que la matrone sache que ce temps d'expulsion
doit avoir lieu dans un dlai d'une heure au ma
ximum et assurer l'vacuation. Ici le pronostic
foetal est compromis, mais l'vacuation est des
tine pargner celui de la mre en prvenant
une fistule vesico-vaginale et/ou recto-vagina~
Au cours de la priode de la dlivrance, de
celles des suites de couches et de naissance,la
matrone doit apprendre essurer une dlivrance
naturelle en acqurant essentiellement la notim
du respect de ces diffrents temps dans un d
lai de 30 45 minutes. Elle doit tre capable
d'assurer une section et une ligature correctes
du cordon, la surveillance de l'accQClche et
celle du nouveau-n. L encore les paramtres
de surveillance seront simplifis
- tat des muqueuses
involution utrine par rapport aux
repres naturels (ombilic, symphyse
pubienne)
-aspect et odeur des lochies
tat des membres infrieurs
la reconnaissance tactile d'une l vation thermique.
-
59
Cette surveillance pratiqu8e dans des concii
tions d'asepsie dont elle aura acquis la matrise
sera double d'une prestation de soins. Pwur le nou
veau-n, instillation de gouttes dans les yeux, pan
sements ombilicaux, nivaquinisation. Pour la mre ,
toilette vulvaire, toilette mammaire et administra
tion d'une thrapeutique martiale.
Toutes ces nouvelles tches bien que simpli
fies bien sr, ncessitent cependant une rormation
pralable au cours de laquelle aussi bien l'appren
tissage des gestes que l'acquisition de la notion de
facteurs de risque et celle d'asepsie lui seront as
surs, A cet effet, un tableau simple des facteurs de
risque lui sera dress (voir modle P.66)
. La matrone doit redevenir plus un agent de pr
vention Qu1un agent de soins. Grce la connaissan
ce des racteurs de risque, elle saura reconnatre les
accouchements susceptibles d'tre eutociques de ce~
qui risquent de ne pas l'tre et assurer les vacua
tions plutt rroid en fin de grossesse, qu' chaud,
au cours du travail; sn tout cas on doit l'amener.
proscrire les vacuations tardives.
En rsum, afin de prvenir les situations
dsastreuses il faut introduire dans la pratique tra
ditionnelle de la matrone, les gestes simples de sur
veillance, l'acquisition de la notion da risque et
d'asepsie, l'administration des soins simples la
gestnte, la parturiente et au nouveau-r:.
cl Organisation du travail de la matrone
Jusqu' ces derniers temps, la matrone a
t ignore des oouvoirs publics malgr les
services qu'elle rend. Chaque matr~ne travail
lait isolement.
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60
Une amlioration de sa pratique obsttricale
passe aussi par une organisation de son mode de tra
vail. Habitue travailler seule, elle doit appren
dre travailler en quipe, avec ses collgues, en
assurant une permanence au niveau de la case d'ac
couchement. Ce type d'organisation qui set dj
l'essai au SENEGAL et ailleurs (2, 26) prsente plu
sieurs avantages
il permet la mise en commun des moyens, of
frant ainsi aux femmes de meilleures condi
tions d'accouchement;
il facilite la supervision des matrones
pour la matrone elle-m~me, il offre des a
vantges du travail en quipe.
d) La Formation de la Matrone
Bien que les gestes acqurir par la
matrone soient simples, une formation est ns
saire. Le programme de formation ",ra pour ob
jectif l'acquisition du savoir, du savoir~re,
et du savoir ~tre, lui permettant d'accomplir
les tBches numres plus haut qui lui seront
confies. Au cours de cette f'tltomation, elle
doit ~tre acquise aussi l'ide du travail en
quipe et celle de sa formation" permanente.
Le programme de formation sera national
avec les amnagements qu:t'"tiendront de la par
ticularit de Chaque rgion du pays. C'est une
des raisons pour lesquelles cet enseignement
sera dispens au chef-lieu de chaque rgion.
La dure de formation sera de 3 mois, avec un
recyclage tous les ans.
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61
R:Jrgen isat:'ion du tr,9.vail de la Sage-Femme
a) Apprentissage d'une nouvelle approche
des problmss obsttricaux par la notion
de risque:
La Saga-Femme doit intgrer le con
cept de risque au cours de sa formation de
faon reconna!tre aisment, les groupes
les plus exposs dans une population donne
et les situations les plus dfavorables pour
un individu ; elle saure ainsi dgager les
priorits, et planifier ses activits en
fonction de ces priorits.
Ob) l'Itinrance
En se rappelant au souvenir des
Sages-Femmes "pionniZ,res" qui allaient da
domicile en domicile, pied le plus sou
vent, bravant les intempries, animes du
courage et de la foi d'aider leurs conci
toyennes par les bienfaits de la science
obsttricala, on peut affirmer que les Sa
ges-Femmes d'eujoud'hui doivent,dans des
conditions un peu meilleures que celles
d'autrefois, mettre leur savoir et leur ser_
vice la porte de nos populations.
Pour Ce faire, elles doivent sa
voir aussi bien attendra les gastantes et
les parturientes que d'aller vers elles en
organisant intervalle rgulier des tour
nes de supervision des matrones, des con
sultations foraines qui leur permettront de
-
dpister les dyetocies et d'orienter les cas
vers les centres les mieux adapts aux soluo
tians qu'ils ncessitent,
A l'tape actuelle de notre dveloppement
caractris par l'insuffisance des moyens dont
nous disposons, on ne peut plus se permettre
de disperser nos efforts, d'mietter nos moyens
en multiplient des maternits nOn quipes Ou sous quipes qui deviennent' parfois des nids , .
dystocies. Au contraire, nous devons con
centrer nos efforts en optant pour des mater
nits bien quipes, gographiquement bien si
tues par rapport aux populations desservir,
Il est vident que l'Etat ne paut installer
actuellement que quelques maternits de cet
ordre. Coe faisant, la couverture sanitaire en
soins obsttricaux ne peut tre totale.
C'est l qu'apparatt l'itinrance comme un p~l
liatif qui 'nous rapprochera de cet objectif,
savoir la couverture sanitaire totale,
Au fur et mesuroe qua les matern! ts bien
quipes se gnraliseront selon une program
mation bien dfinie, l'itinrance disoarattra
ou perdra de son importance.
En d'autres termes, des maternits bien si
tues, quipes en personnel et matriel s'oc
cuperont des accouchements et en priorit des
cas de dystocies que la 8age-Femme et la ma
trone dpisteront.
';,
.:,J. Int~&tion des activits de la 8age Femme dans le processus du dveloppement
LOaction sanitaire en gnral et l'ac
tion de la Sage-Femme en particulier ne
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63
doil.e nt plus ltre isoles. Elles doivent nces
sairement s'int~grer dans le processus gnral
de dveloppement an collaborant avec toutes
les institutions qui contribuent l'pannouis
sement de l'homme. Elle utilisera le canal de
ces institutions pour faire passer son message
et soutenir son action. Par exemple, chez nous
elle doit travailler en collaboration avec le
responsable aux affaires sociales des instan
ces locales du Conseil National de la Rvolu
tion (C,N,R,) ; elle planifiera ses tournes
de telle faon qu'elle en ins~re certaines
dans celles de l'quipe de lutte contre les
grandes endmies.
Formation d'un type nouveau de personnel de
Sant en soins obsttricaux
En plus du personnel qui intervient ac
tuellement dans le domaine des soins obsttricaux,
former une autre catgorie d'agents nous parait
onreux, La formation et la prise en charge par
l'Etat d'une catgorie nouvelle d'agents, qui in
terviendr~ent' en, premire ligne alourdiront inu
tilement les charges de l'Etet et la dlgation de
trop nombreuses tches aux matrones, exigeant d'el
les par consquent un niveau d'instruction plus
lev aboutira cet tat de chose ; or, en amlio-
rant les mthodes de travail de la matrone par
l'introduction de gestes lmentaires choisis en
f~nct1on des problmes prioritaires, on obtiendra
des services de meilleure qualit sans que ceci
n'entraine des charges supplmentaires l'Etat,
La rnumration de la matrone s'effectuera comme
par le pass, C'est dire par les usagers eux
mmes.
Par contre l'autre bout de la chaine,
-
il apparat utile de crer une catgorie de
Sages-Femmes d'un niveau suprieur celui des
Sages-Femmes diplBmes d'Etat, en amnageant tout
simplement le programme actuel du Centre d'Ensei
gnement Suprieur en soins infir~iers et obsttri
caux ; cet amnagement consistera
introduire dans la formation, l'apprentissege de
certains actes comme l'application du forceps,cel
le de la ventouse obsttricele et le curetage.
Ainsi on aura la matrone, la Sage-Femme
d'Etat, la Bag8-Femme tEchnicienne "suprieure"
en soins infirmiers et obsttricaux.
Il faut reconnaitre qu'il S'agit l d'unE
catgorie d'agents diffrents des Sages-Femmes di
plmes d'Etat dont la recrutement se poursuivra.
Mais la nouvelle formule ne fera que remplaCEr
celle qui est en cours actuellement au Centre
d'Enseignement Suprieur en soins infirmiers et
obsttricaux, parce que plus complte ; en effet,
on adjoindra aux trois options actuelles de la
formation (enseignement, sant publique, adminis
tration) une quatri8me qui est l'epprentissage
de certaines interventions obsttriceles.
C'est un cadre dont l'utilit nous perat
trs grande. En fonction des besoins, sa forma
tion polyvalente lui permettra d'intervenir soit
dans l'enseignement, soit dans l'administration
au niveau central, soit la tte des maternits,
seule ou comme adjointe d'un mdecin. En atten
dant que nous disposions de mdecins accoucheurs