Tétu, M. Bellavance, G. - Internet et enregistrement sonore au Québec: Le système de distribution...

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    Titre

    Auteur

    Internet et enregistrementsonore au Qubec

    Le systme de distributionet ses flux financiers

    Martin Ttu et Guy Bellavance

    laboratoire / art et socit / terrains et thories

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    Internet et enregistrementsonore au Qubec

    Le systme de distributionet ses flux financiers

    Martin Ttu et Guy Bellavance

    laboratoire / art et socit / terrains et thories

    Document adress lAssociation qubcoise de lindustriedu disque, du spectacle et de la vido (ADISQ)

    Septembre 2009

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    ISBN 978-2-89575-197-7Dpt lgal : - Bibliothque et Archives nationales du Qubec, 2009

    - Bibliothque et Archives Canada Tous droits rservs

    Diffusion :Institut national de la recherche scientifiqueUrbanisation Culture Socit385, rue Sherbrooke EstMontral (Qubec) H2X 1E3

    Tlphone : (514) 499-4000Tlcopieur : (514) 499-4065

    www.ucs.inrs.ca

    Projet de recherche financ par lAssociation qubcoi-se de lindustrie du disque, du spectacle et de la vido(ADISQ)

    Rvision linguistique : Michle Riendeau

    Responsabilit scientifique : Guy [email protected]

    http://www.inrs-ucs.uquebec.ca/default.asp?p=bella

    Laboratoire Art et Socit, Terrains et ThoriesInstitut national de la recherche scientifiqueCentre - Urbanisation Culture Socit

    http://www.ucs.inrs.ca/http://www.ucs.inrs.ca/mailto:[email protected]:[email protected]://www.inrs-ucs.uquebec.ca/default.asp?p=bellahttp://www.inrs-ucs.uquebec.ca/default.asp?p=bellahttp://www.inrs-ucs.uquebec.ca/default.asp?p=bellamailto:[email protected]://www.ucs.inrs.ca/
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    TABLE DES MATIRES

    RSUM ........................................................................................................................................................ IINTRODUCTION ........................................................................................................................................... 1PREMIRE PARTIE : LA DISTRIBUTION NUMRIQUE DES ENREGISTREMENTS SONORES .......... 3

    1.1 Le nouvel environnement numrique et Internet ..................................................................... 31.2 Les rpercussions sur lindustrie de lenregistrement sonore ................................................. 4

    1.2.1 De la gestion du stock la gestion de linformation ............................................................ 41.2.2 Lmergence de nouveaux relais ........................................................................................ 51.2.3 Deux modalits principales de distribution numrique ....................................................... 61.2.4 Web 2.0 et P2P ................................................................................................................... 71.2.5 Dune conomie de biens culturels une conomie de services culturels ........................ 8

    DEUXIME PARTIE : LES MODALITS DE DISTRIBUTION NUMRIQUE ET LEURS RELAISSOCIOTECHNIQUES ......................................................................................................................... 112.1 Fonctionnement gnral du circuit de distribution ................................................................. 112.2 Le transit de la distribution numrique de contenu musical .................................................. 12

    TAPE A. LE BRANCHEMENT INTERNET .............................................................................. 12TAPE B. LA RECHERCHE DU CONTENU ................................................................................. 13TAPE C. (1) LA SLECTION DU CONTENU : MODE COUTE ............................................... 14TAPE C (2). LA SLECTION DU CONTENU : MODE TLCHARGEMENT ............................ 15TAPE D. LALTERNATIVE AU CIRCUIT : LE PEER-TO-PEER(P2P)

    ....................................... 16

    2.3 Circuit de distribution des enregistrements sonores sur Internet .......................................... 17TROISIME PARTIE : REVENUS ASSOCIS LA DISTRIBUTION NUMRIQUE AU QUBEC ........ 21

    3.1 Dynamique gnrale des flux financiers ................................................................................ 213.2 Le transit des flux financiers .................................................................................................. 22

    A. LES SOURCES DE REVENUS ................................................................................................. 22B. REVENUS PUBLICITAIRES ..................................................................................................... 23C. CONSOMMATEURS : ACHATS EN LIGNE ............................................................................. 24D. PROVENANCE DES REVENUS DES AYANTS DROIT .......................................................... 25E. CONSOMMATEURS : FRAIS DACCS .................................................................................. 26

    3.3 Flux financiers associs la distribution numrique des enregistrements sonores auQubec, 2008 ........................................................................................................................ 27

    CONCLUSION ............................................................................................................................................ 45NOTES MTHODOLOGIQUES .................................................................................................................. 47BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................ 61

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    RSUM

    Le dveloppement actuel de modes de distribution numrique des produits culturels constitue un

    facteur important de changement au sein des industries culturelles traditionnelles. Cette volution

    est lie au couplage de la numrisation informatique des produits culturels, intervenue au coursdes annes quatre-vingt, la gnralisation subsquente du rseau Internet, plus particulirement

    depuis lan 2000, suite au passage des formats haute vitesse. Un nouveau circuit de distribution

    informatis se met ds lors en place. Celui-ci permet dornavant lacheminement direct des pro-

    duits au consommateur, par lordinateur domestique ou portable. Il tend aussi court-circuiter

    les circuits traditionnels de distribution bass sur des supports physiques (DVD, CD, journaux,

    etc.). Cette volution modifie en profondeur lindustrie des enregistrements sonores.

    Ce rapport souligne, dans un premier temps, les impacts et les enjeux spcifiques que cette vo-

    lution fait peser sur lindustrie de la musique enregistre. Il prsente, dans un second temps, uneesquisse des relais sociotechniques impliqus par le nouveau systme de distribution numrique,compte tenu des deux modes principaux de livraison des produits musicaux : par coute encontinu (ou streaming) et par tlchargement (ou download). Enfin, il propose, pour le Qubec,une estimation des flux financiers associs ce nouveau systme de distribution numrique.

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    INTRODUCTION

    Ce rapport dresse un portrait de la distribution numrique des enregistrements sonores sur Inter-net.

    Une premire partie situe le contexte gnral de cette volution (section 1.1) ainsi que ses r-percussions spcifiques sur lindustrie des enregistrements sonores (section 1.2).

    Une seconde partie illustre sous forme graphique la dynamique sociotechnique sur laquellesappuie la distribution numrique des enregistrements sonores au Qubec. Elle prsente cettefin lensemble des relais impliqus par les deux modes principaux de distributiondenregistrements sonores : lcoute en continu (ou streaming ) et le tlchargement (ou download ). Des notes explicatives appuient les illustrations graphiques de cette section.

    Une troisime partie prsente, l aussi sous forme graphique, une estimation des flux finan-ciers impliqus dans ces oprations. La notion de flux financiers utilise dans ce rapport com-

    prend les revenus bruts autonomes gnrs par le fonctionnement du rseau numrique (excluantles dpenses dinvestissements et les subventions publiques) associs directement la consom-mation finale de musique (excluant les usages intermdiaires tels accompagnement sonore defilms, vido et publicits). Des notes complmentaires appuient chacun de ces graphiques et unenote mthodologique prsente la procdure suivie et les hypothses retenues pour tablirlestimation.

    Lobjectif de ce rapport est de permettre une meilleure comprhension des enjeux que ce nouvelenvironnement numrique pose lindustrie qubcoise de la musique. Cet exercice peut parailleurs contribuer ladaptation des modles daffaires de lindustrie aux contraintes et possibi-lits quoffre le nouvel environnement numrique.

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    PREMIRE PARTIE : LA DISTRIBUTION NUMRIQUE DES ENREGISTREMENTS SONORES

    Mutation numrique , rvolution numrique ou passage au numrique sont autantdexpressions qui, relayes par les mdias, suggrent un changement plus ou moins profond de la

    dynamique traditionnelle de consommation culturelle. premire vue, ces expressions souli-gnent la substitution de produits dmatrialiss, sous forme de fichiers numriques, aux produitsphysiques. En fait, cette substitution numrique a dj eu lieu il y a plus dune vingtainedannes, au moment de la numrisation des contenus (par la compression informatise du sonsur CD) et la gnralisation de lordinateur domestique (permettant la lecture de fichiers). Cettenumrisation initiale des contenus (musicaux ou autres) na pas caus de vritable secousse ausein du systme de distribution, ni pour les usagers, ni pour lindustrie. Le disque numrique(CD) pouvait notamment continuer tre lu par un systme relativement traditionnel, la mani-re dune table-tournante.

    1.1 Le nouvel environnement numrique et Internet

    La mutation laquelle on assiste aujourdhui tient au fait que la distribution elle-mme devientnumrique. Le code numrique nest plus transfr un objet physique. Dsormais, la distribu-tion seffectue au contraire sur ce rseau totalement informatis que reprsente Internet. Leconsommateur fait lacquisition du mme produit musical que prcdemment (un fichier num-rique) mais via son ordinateur, sans utiliser de support physique. Ceci tend court-circuiter lesmcanismes traditionnels de distribution culturelle centrs sur la vente de supports de conte-nus en magasin. De plus, le dveloppement de nouvelles fonctionnalits informatiques permetmaintenant au consommateur de dcoder ces contenus sans passer par un lecteur externe (le fa-meux systme de son ). En somme, lordinateur domestique assure la fonction de rcepteuretdcodeurdes contenus culturels divers (musique, mais aussi tlvision, films, livres), potentiel-lement infinis, partir dun seul et unique circuit de distribution (Internet). Nous pouvons syn-thtiser cette mutation par trois constatations.

    o Le contenu numrique transite dornavant lextrieur des circuits traditionnels de distribu-tion.

    o Internet tient un double rle de diffuseur de contenus (comme la radio ou le systme de son)et de stockage des mmes contenus (comme le magasin de disque ou la discothque).

    o Un systme de distribution indit merge qui, totalement informatis, runit tous les acteurs

    traditionnels : ceux-ci interagissent dornavant en boucle au sein dun mme et unique r-seau intgr.

    Ce circuit de distribution, illustr par les graphiques de la section 2, forme en effet un rseau enboucle, dans la mesure o chacun des acteurs impliqus agit comme autant de relaisdinformations et de contenus culturels. Il est aussi intgr, dans la mesure o lensemble desproduits/informations culturels transite sur une mme plateforme de distribution (Internet) reliant

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    lensemble des acteurs, du producteur au consommateur en passant par les diverses catgories defournisseurs et doprateurs.

    Le dveloppement technologique actuel favorise la croissance exponentielle de ce rseau. Cha-que avance technologique (logiciels, trs haute vitesse, mmoire vive, etc.) facilite et acclre la

    distribution numrique. cet gard, le dveloppement du sans-fil via le cellulaire le tlpho-ne mobile servant de mini-ordinateur permet danticiper brve chance un accs universelen tout temps et en tous lieux. Ce dveloppement largit considrablement les possibilits dedistribution et de consommation sur ce rseau. Il constitue aussi lun des enjeux les plus impor-tants de lindustrie culturelle lheure actuelle.

    1.2 Les rpercussions sur lindustrie de lenregistrement sonore

    Le dveloppement de la distribution numrique modifie radicalement les pratiques traditionnellesde consommation et de production culturelles. Cela se rpercute directement sur les acteurs de

    lindustrie de la musique enregistre. Nous dcouvrirons dans cette section cinq principaux im-pacts sur le secteur, chacun soulevant autant denjeux indits.

    1.2.1 De la gestion du stock la gestion de linformation

    La question autrefois primordiale de la gestion du stock des enregistrements sonores ne se poseplus avec la mme acuit dans le nouvel environnement numrique. Dune part, les donnes nu-mriques rduisent radicalement les besoins dentreposage du catalogue musical1. Dautre part,les nouveauts ne sont livres quune seule fois sous forme numrique (c'est--dire places defaon permanente sur un serveur). Ceci tend rendre caducs une srie de relais traditionnels ausein du rseau de distribution : livraison, entreposage, commande, gestion du stock et, ultime-

    ment, points de vente. De la sorte, le problme nest plus celui de la gestion des stocks, mais ce-lui de la gestion de linformation2

    Lindustrie musicale qubcoise noffre actuellement pratiquement aucun contenu en ligne.Lorsquil y en a, ceux-ci sont mal indexs et les sites o on peut se les procurer sont peu convi-viaux. Les rpertoires qubcois sont de plus absents des sites internationaux. Une recherche

    rcente mene sur Internet permet de mesurer le dcalage actuel de lindustrie qubcoise de lamusique face ce nouveau mode de distribution numrique : la consultation des mots-cls Mu-sique Qubec sur Google, le principal moteur de recherche, ne fournit, en effet, aucun site de

    . Lenjeu de la distribution nest plus centr surlapprovisionnement des points de vente, ni sur un dcoupage temporel des actions (impression,livraison, vente, retour au distributeur). Lenjeu est maintenant de favoriser laccs direct desconsommateurs aux contenus numriques. Il devient ds lors essentiel de pouvoir offrir dembleau consommateur un rpertoire exhaustif de contenus (sous forme de catalogues) et, surtout, depromouvoir des catalogues qui, autrement, se dissipent au sein du cyberespace.

    1 ANDERSON, C. (2004) "The long Tail", Wired, Vol. 10, no 12.2 DUCHNE, A. et P. WAELBROECK (2007) "The legal and technological battle in the music industry: In-

    formation-push versus information-pull technologies", International Review of Law and Economics, vol. 26,no 4, p. 565-580.

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    distribution numrique denregistrements qubcois3

    1.2.2 Lmergence de nouveaux relais

    . La seule citation dun rpertoire numris,situe au 18e rang, correspond un dtaillant proposant lenvoi de CD par voie postale, soit selonun systme de distribution physique trs traditionnel plutt quen rfrence au nouvel environ-nement numrique. Une telle situation est sans nul doute parfaitement incongrue du point de vue

    de lusager ordinaire dInternet la recherche de produits qubcois.

    Les nouveaux modes de distribution numrique nabolissent pas pour autant lexistence de relaisau sein du rseau. On assiste plutt lmergence de nouveaux oprateurs. Trois dentre euxapparaissent particulirement incontournables, compte tenu de leur position stratgique au seindu rseau : les boutiques en ligne comme Itunes (proprit de Apple), les moteurs de recherchetels Google et les fournisseurs daccs Internet (FAI) tels Vidotron,Bell ouRogers pour le Ca-nada et le Qubec. De ces trois types doprateurs, seul le dernier est proprement national ourgional.

    la suite des premires tentatives de start-up (entre 1999 et 2001) et de Majors (entre 2001 et2004)4, la compagnie Apple a vritablement t la premire russir avec Itunes vritablementstructurer loffre en ligne de contenus musicaux. Par ailleurs, dans un rseau sursatur de conte-nus de toute sorte, toute entreprise culturelle a intrt tre adquatement indexe, de faon seclasser aux premiers rangs des rfrencements. Le rle des moteurs de recherche est incontour-nable dans un tel contexte. cet gard, Google a russi conqurir une position monopolistique.Offrant gratuitement un service financ mme la publicit, lentreprise possdait dj, en 2005,175,000 ordinateurs5. Aujourdhui, elle domine pratiquement tout ce march. Lentreprise sepermet mme de raliser des tests de distribution de musique sans contrepartie financire dansdes rgions cibles, comme la Chine o, en 2009, plus dun million de pices sont offertes gratui-

    tement aux usagers6

    Les FAI, bien quindirectement impliqus dans la distribution de musique, dtiennent un rledominant dans la mesure o ils sont la condition sine qua non daccs au rseau. Ils sont aussi lespremiers responsables du dveloppement optimal de loffre de services : haute vitesse, tlchar-gement illimit, sans-fil, etc. De la sorte, sans tre propritaires de lensemble du rseau linfrastructure technique (cbles et spectres utiliss) relve en bonne partie des gouvernementsnationaux

    .

    7 qui accordent des licences dutilisation aux fournisseurs de tlcommunications8

    3 Ralise le 18 mars 2009, titre exprimental, lObservatoire de la culture et des communications du Qubec.

    ,

    4 BEUSCART, J.-S. (2007) "Les transformations de lintermdiation musicale. La construction de loffrecommerciale de musique en ligne en France", Rseaux,vol. 141, p. 143-176.

    5 BATELLE, J. (2005) The Search. How Google and Its Rivals Rewrote the Rules of Business and Tran-formed Our Culture, New-York, Portfolio, Penguin Group, 311 p.

    6 BARBOZA, D. (2009) "Google Offers Links to Free Music Downloads in China", New-York Times,31 mars 2009,p. B9.

    7 titre dexemple, lAustralie a confirm le plus important investissement en infrastructure de son histoire en2009 : limplantation dun rseau de fibres optiques dici 2016, au cot de 23 milliards dEuros (37,5 milliards dedollars canadiens).

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    ces fournisseurs sassurent un vritable pouvoir de contrle sur le systme de distribution. Pre-mire interface avec le consommateur de musique, ils sont aussi parmi les principaux bnficiai-res financiers de ce nouveau march.

    Globalement, au sein dun tel systme numrique, ces grands oprateurs que sont les FAI, mo-

    teurs de recherches et producteurs doutils informatiques, apparaissent spontanment les mieuxplacs pour assurer la distribution de musique. Ils sont manifestement les interlocuteurs in-contournables de lindustrie en cette matire. Pour linstant, on nobserve cependant que peu oupas de concertation et de ngociation entre lindustrie musicale et ces partenaires, au Qubeccomme ailleurs.

    1.2.3 Deux modalits principales de distribution numrique

    La distribution numrique des enregistrements sonores se prsente aujourdhui selon deux moda-lits principales : lcoute en continu (streaming) et le tlchargement(download).

    Lcoute en continu permet la lecture temporaire du fichier par une transmission rduite de don-nes, ce qui empche le tlchargement. La diffusion en temps rel de stations hertziennes sur leWeb est lune des actualisations possibles de ce mode de distribution. Le Podcast(coute diff-re) reprsente une seconde tendance particulirement populaire. Enfin, les Webradios interacti-ves permettent de choisir le dtail de la musique coute, la manire dun juke-box numrique.Entre radios traditionnelles sur Internet, Podcasts et Webradio interactive, la diffrence tientdabord au niveau dinteractivit offerte au consommateur : peu ou pas dinteractivit avec laradio traditionnelle; interactivit plus ou moins complte avec le Podcast et les autres formesdcoute la carte , le consommateur tant libre de constituer lensemble de sa programma-tion de faon autonome. Ce mode dcoute de la musique self-service et accessible en touttemps est appel exercer une concurrence non ngligeable sur la radio traditionnelle, mmesi elle est diffuse sur le Net. Lcoute en continu est gnralement gratuite. Sil existe des for-mes payantes dcoute en continu, leur place demeure en effet encore marginale au Qubec.

    Le tlchargementpermet quant lui au consommateur dacqurir un contenu musical de faondurable en le conservant sur un support quelconque (disque dur, CD, DVD, etc.). Le tlcharge-ment peut tre gratuit ou payant, divers intermdiaires ou relais intervenant normalement entre leproduit et le consommateur. Il y a ainsi dabord des sites, gratuits ou payants, offrant des catalo-gues mis la disposition du consommateur. Dans le cas dun site payant comme ITunes, il fautaussi compter avec un logiciel de paiement (PayPal en loccurrence) ou une carte de crdit quidbloque laccs du consommateur la pice ou lalbum quil souhaite acqurir. Le tlchar-

    gement pair--pair , de langlais Peer-to-Peer (rsum par lacronyme P2P), reprsente parailleurs une voie de contournement majeur des intermdiaires de lindustrie (gratuits oupayants).

    8 ERIKSSON, J. et G. GIACOMELLO (2009) "Who controls the internet? Beyond the obstinacy or obsoles-cence of the State", International Studies Review,vol. 11, no 1, p. 205-210.

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    1.2.4 Web 2.0 et P2P

    Le tlchargement pair--pair(P2P9

    Toutefois, contrairement ces formes du Web 2.0, le P2P ne vise pas la cration et/ou la distri-bution de contenus personnels originaux. Le P2P est au contraire un change entre pairs decontenus produits par un tiers (pice musicale, album complet ou uvre intgrale), sans contre-partie financire, par lentremise dun logiciel reliant les usagers la manire dun Intranet. Pira-tage ou partage, ce rseau dchange parallle aux circuits officiels tablit du point de vue destechniques un rseau dans le rseau , amnageant un circuit ferm de distribution de contenusqui ne transitent plus par les tronons habituels du circuit, qui sont gnralement de type corpo-ratif . Les ordinateurs domestiques deviennent ds lors autant de distributeurs potentiels de pro-duits musicaux et fournissent chacun un espace de stockage numrique. La taille de ce nouveauparc informatique dpasse nettement celle dont disposent individuellement les oprateurs com-merciaux sur le Web. La croissance de ce rpertoire P2P est exponentielle, en volume comme en

    diversit. On estime gnralement quune part trs importante du trafic Internet mondial transitepar ces rseaux

    ) dontNapstera t au dbut des annes 2000 la premireexpression est lui-mme une manifestation parmi dautres du Web 2.0 , phnomne par-ticipatif plus large au sein duquel le consommateur devient lui-mme un distributeurde conte-

    nus. Cette monte du Web participatif tient une srie de facteurs, notamment techniques(laugmentation exponentielle de la performance des ordinateurs domestiques), de rechercheapplique (le dveloppement des logiciels en source libre permettant la cration de page web etldition audio), sociaux (la mobilisation citoyenne par Internet) et dmographiques (lentredune nouvelle gnration habitue avec les outils informatiques). La tendance lourde vers uneparticipation accrue des internautes se remarque par la popularit de nouveaux sites btis sur lemodle du Web de seconde gnration, tels MySpace, Youtube, Facebook, Wikipedia, et la mul-tiplication des blogues personnels sous diverses formes, jusqu Twitter, ce tout nouveau carre-four de blogues.

    10, ce volume dchange surchargeant le systme au risque dengorgements enpriode de pointe, entre 16 h 30 et 2 h 11

    9 Pair--pair: Technologie d'change de fichiers entre internautes, permettant deux ordinateurs relis Internet

    de communiquer directement l'un avec l'autre sans passer par un serveur central (Source : Office de la languefranaise, Qubec). Comme la version anglaise Peer-to-Peerest incluse dans ldition 2010 du Larousse, nousutiliserons la version anglaise dans le prsent document (davantage utilise).

    . Lengouement pour ce mode dchange ne date pasdhier. Signe de popularit, Napsteret Kazaa, qui furent les premiers logiciels P2P apparatre

    10 La plupart des tudes consultes estime que le P2P compte actuellement pour environ le tiers des flux Internetmondiaux. Une tude value mme prs de 70 % la part que le phnomne occupe sur la bande passante:voir CHEN, Z., B. YANG, Y. CHEN, A. ABRAHAM, C. GROSAN et L. PENG (2009) " Online hybrid traffic clas-sifier for Peer-to-Peer systems based on network Processors ",Applied Soft Computing, Vol. 9, no 2, p. 685-694. Une dcision du CRTC en 2008 entrine par ailleurs limportance du phnomne : Le Conseil fait remar-quer la conclusion de Bell Canada, savoir qu'une faible part d'utilisateurs finals de ses services Internet de d-tail gnrait un trafic disproportionn sur Internet, et qu'un pourcentage important de ce trafic dcoulait de l'utili-sation des applications de partage de fichiers poste poste . Voir CANADA (2008) Dcision de tlcomCRTC 2008-108, Conseil de la radiodiffusion et des tlcommunications canadiennes (CRTC), Gouvernementdu Canada, article 31.

    11 Selon Bell Canada (cit par le CRTC, voir rfrence note 10).

    http://www.sciencedirect.com/science/journal/15684946http://www.sciencedirect.com/science/journal/15684946http://www.sciencedirect.com/science/journal/15684946http://www.sciencedirect.com/science?_ob=PublicationURL&_tockey=%23TOC%236646%232009%23999909997%23866075%23FLA%23&_cdi=6646&_pubType=J&view=c&_auth=y&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=e33cebe9dc418efa601220622d533204http://www.sciencedirect.com/science?_ob=PublicationURL&_tockey=%23TOC%236646%232009%23999909997%23866075%23FLA%23&_cdi=6646&_pubType=J&view=c&_auth=y&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=e33cebe9dc418efa601220622d533204http://www.sciencedirect.com/science?_ob=PublicationURL&_tockey=%23TOC%236646%232009%23999909997%23866075%23FLA%23&_cdi=6646&_pubType=J&view=c&_auth=y&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=e33cebe9dc418efa601220622d533204http://www.sciencedirect.com/science?_ob=PublicationURL&_tockey=%23TOC%236646%232009%23999909997%23866075%23FLA%23&_cdi=6646&_pubType=J&view=c&_auth=y&_acct=C000050221&_version=1&_urlVersion=0&_userid=10&md5=e33cebe9dc418efa601220622d533204http://www.sciencedirect.com/science/journal/15684946
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    8 Internet et enregistrement sonore au Qubec : le systme de distribution et ses flux financiers

    sur le march, se classaient dj au dbut des annes 2000 parmi les mots-cls les plus souventutiliss par les moteurs de recherche.

    Limpact du P2P sur lindustrie est manifeste. Selon les donnes de lInternationalFederation ofPhonographic Industry (IFPI), les ventes mondiales de CD au cours de la priode 2001-2008

    auraient chut de 33,7 MM $ 18,42 MM $, pour une baisse globale de lordre de 45 %. Bienque le P2P ne puisse en toute certitude tre considr comme lunique facteur de la chute, lestudes portant sur la premire phase du P2P, entre 2000 et 2002, en estimaient limpact plus oumoins 10 %12

    1.2.5 Dune conomie de biens culturels une conomie de services culturels

    . Contrairement la circulation des produits culturels sur les marchs lgitimes, quipeuvent tre retirs en tout temps, tout produit introduit mme brivement sur ce rseau P2P de-vient non seulement universellement disponible de faon ponctuelle; mais il devient aussi prati-quement impossible de len soustraire nouveau. cet gard, le cas du groupe U2 est exemplai-re. LalbumNo Line on the Horizon mis en vente par erreur avant son lancement sur un site detlchargement payant, pour quelques heures seulement, et acquis par quelques usagers P2P, ftrapidement le tour du monde dans ce rseau alternatif. La dmultiplication en cascade des exem-

    plaires partir dun unique acheteur suffit de la sorte alimenter le catalogue (ou rservoir)inpuisable du P2P.

    Labandon des supports physiques suggre le passage tendanciel, au sein de lindustrie de la mu-sique enregistre, dune conomie de biens culturels de type traditionnel une conomie de ser-vices culturels dun autre type. En effet, laccs aux produits musicaux se fait sous forme dachatde services plutt que de biens. Globalement, on passerait ainsi dune conomie culturelle basesur une offre de biens, une nouvelle conomie numrique base sur une offre de services. Lesenjeux pour lindustrie ne seraient-ils pas ds lors un peu du mme ordre : offrir des services

    plutt que des biens ? Lindexation sur les moteurs de recherche et la mise en ligne de catalogueset de rpertoires adquats, la cration et lanimation de sites spcifiquement ddis la musiquequbcoise apparatraient de la sorte des enjeux de tout premier plan.

    Cette mutation de loffre musicale enregistre a galement des impacts sur la consommation. la manire de labonnement la cblodistribution, labonnement au rseau Internet permet auconsommateur de capter des contenus le plus souvent gratuits, mais qui ne le sont quen appa-rence. Bien que ntant pas individuellement tarif, le consommateur nen aura pas moins d-bours une somme consquente pour accder au rseau Internet : on estime plus dun milliardde dollars les sommes verses annuellement par les mnages du Qubec en frais de connexion Internet. On peut galement estimer quune partie non ngligeable des frais de connexion est

    justifie par la captation de musique enregistre.

    12 Deux tudes permettent destimer ce phnomne. La premire tablit 6.6 % limpact ngatif du P2P sur lesventes de musique enregistre pour 2001 sur 7 pays europens: ZENTNER, A. (2006) " Measuring the effect offile sharing on music purchases", Journal of Law and Economics, vol. 49, avril 2006, p.63-90. La deuximetablit 11 % cet impact ngatif au niveau mondial pour 2000-2001: PEITZ, M. et P. WAELBROECK (2004)"The effect of internet piracy on CD sales: Cross-section evidence", Review of Economic Research on Co-pyright Issues, Vol.1, no 2, p. 71-79.

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    La question centrale pour lindustrie de la production de contenus musicaux consiste dornavant valuer dans quelle mesure une offre de services musicaux en ligne constitue un modledaffaires viable. Le cas du Qubec, prsent dans ce rapport, fournit cet gard un cas type pourlanalyse des revenus annuels gnrs par la distribution numrique denregistrements sonores.

    Notre tude a galement comme originalit de prendre en compte la part des frais daccs aurseau Internet justifi par la consommation de musique enregistre en ligne par les usagers.Comme on verra plus loin, une estimation qui inclut non seulement les ventes de fichiers num-riques et la publicit sur les sites musicaux (do dcoulent les versements aux ayants droit),mais aussi les frais de connexion ddis la musique permet dtablir prs de 100 M$ les reve-nus gnrs annuellement par la distribution numrique denregistrements sonores au Qubec.Notre estimation est base dune part sur les donnes dune enqute indpendante (universitaire)tablissant la part des contenus de divertissement dans lusage global dInternet au Canada (Ca-nadian Internet Project)13 et, dautre part, sur celles de Statistique Canada portant sur lutilisationdInternet domicile (2007)14. La premire enqute permet de distinguer la part quoccupe ledivertissement dans lusage global dInternet au Canada, la seconde, celle du tlchargement etde lcoute de musique enregistre dans lusage dInternet domicile au Canada 15

    Dans ce contexte, il est donc vraisemblable que la croissance du modle de consommation deservices musicaux, faute dun mcanisme de rtribution adquat des producteurs de contenus, se

    . Le croise-ment de ces donnes permet dtablir 8 % la part dInternet consacre au niveau national lcoute et la sauvegarde de musique en ligne. Report lchelle du Qubec, ceci impliqueque, sur lensemble des frais daccs Internet, 83 M$ soient justifis annuellement par laconsommation de musique enregistre en ligne. Soulignons que cette somme surpasse sensible-ment les revenus dexploitation de lindustrie musicale pour la vente denregistrements sonores :au Qubec en 2007, ceux-ci ne slevaient qu un peu plus de 75 M$. De la sorte, le modlemergent de service musical en ligne, quoique moins visible, est dj au moins aussi prospreque le modle doffre traditionnelle de biens musicaux matriels (CD ou autres). En revan-che, lanalyse de la structure actuelle du systme de distribution numrique ne permet pas dedgager un modle pour autant viable pour les producteurs de contenus musicaux. Comme onverra dans la troisime partie, ces derniers ne peuvent en effet compter que sur les revenus gn-rs par la vente directe de fichiers numriques (8.1 M$ en 2008) et sur une part congrue des re-venus publicitaires (estims 1.7 M$ en 2008).

    13 ZAMARIA, C. et F. FLETCHER (2008) Canada Online! The Internet, media and emerging technologies:Uses, attitudes, trends and international comparisons 2007,Toronto, Canadian Internet Project. Publi parRyerson University, School of Radio and Television Arts. Cette enqute est mene par le Canadian Media Re-

    search Consortium: The Canadian Internet Project (CIP) is a research initiative of the Canadian Media ResearchConsortium, under the direction of Charles Zamaria(Ryerson University) and Fred Fletcher(York University) inpartnership of the following parties: the Government of Canada (Department of Canadian Heritage, TreasuryBoard Secretariat), Ontario Media Development Corporation, Telefilm Canada, Interactive Advertising Bureau ofCanada, Bell Canada (Bell University Laboratories), eBay, Canadian Braodcasting Corporation, and the Cana-dian Radio-television and Telecommunication Commission(Canada Online!, p.VI).

    14 CANADA (2007) Enqute canadienne sur lutilisation dInternet, 2005 et 2007. Utilisation dInternet par les

    individus, selon lactivit,Statistique Canada, CANSIM, 358-0130.15 Lenqute distingue cinq autres catgories dusage : communication interpersonnelle(courriel, messager), jeux

    vidos/logiciels, nouvelles/sport, films/vidoset autres usages.

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    ralise au dtriment de lindustrie traditionnelle de lenregistrement sonore. La solution de re-change que reprsenterait la vente massive de fichiers musicaux en ligne demeure quant elle ltat dhypothse tester : dans le contexte dune offre prolifique de musique gratuite sur Inter-net, cette option nest pas ncessairement viable. Pour les producteurs de contenus, le dclin du

    modle daffaires bas sur la vente dun bien culturel, reprsentant jusquici leur source principa-le de revenus, signifie un manque important gagner.

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    DEUXIME PARTIE : LES MODALITS DE DISTRIBUTION NUMRIQUE ET LEURS RELAISSOCIOTECHNIQUES

    2.1 Fonctionnement gnral du circuit de distribution

    La musique en ligne ne peut tre assimile la captation de sons via Internet la manire dunenouvelle radio numrique. En effet, la musique sur Internet est distribue, et non pas diffuse telle signal radiophonique de londe hertzienne. Une plus juste analogie pour dcrire la musique enligne est le rseau tlphonique, par lequel la voix est distribue via le circuit mondial des opra-teurs de cbles16. La diffrence entre Internet et le rseau tlphonique tient lutilisation ducode numrique

    17

    Grce aux codes numriques et aux relais internationaux, Internet hberge un vritable rseauintgr de distribution de musique. Ce rseau runit non seulement des acteurs informatiques,informationnels et culturels; il favorise et implique la participation active des consommateurs,notamment titre de distributeur de contenus. Via ce canal unique (Internet), une multitudedacteurs, incluant le consommateur, relaient les divers types dinformations numriques.

    : ce dernier permet la fois la diversification des types de contenus offerts auconsommateur (voix, musique, images, textes, etc.) et la conservation permanente de ces conte-nus par ces consommateurs (tlchargement). Ce mode de distribution implique de la sorte, pourle consommateur, une plus grande possibilit de choix et un degr lev dinteractivit.

    Cette section illustre laction conjugue de lensemble de ces relais sociotechniques. Ceci permetde comprendre les possibilits et les contraintes du nouveau circuit numrique en voiedimplantation depuis le tournant des annes 2000, compte tenu des diffrentes tapes impli-ques par la distribution numrique de fichiers musicaux. Dans un premier temps, on prsente

    trois tapes techniques dterminantes pour accder au circuit : le branchement, la recherche decontenus et la slection des contenus. Par la suite, on illustre le cheminement selon les deux mo-des principaux de distribution, lcoute en continu et le tlchargement. On prsente finalementcette variante au tlchargement autoris que reprsente le Peer-to-Peer. Cette voie alternati-ve, bien quarrime au systme de distribution numrique, nen permet pas moins de court-circuiter bon nombre des oprateurs et intermdiaires corporatifs prcdents.

    16 Lusage de la ligne tlphonique a dailleurs permis la premire phase dimplantation dInternet et servait encoreen 2007 de mode de branchement Internet domicile pour prs de 40 % des Qubcois (CANADA (2009) Utili-sation dInternet par les individus, selon le type choisi de connexion et la rgion gographique, Statis-tique Canada, CANSIM, tableau 358-0134).

    17 La distribution numrique utilise le code binaire (0 et 1) pour dcomposer linformation et la recomposer, en lafaisant transiter par le signal lectrique.

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    2.2 Le transit de la distribution numrique de contenu musical

    TAPE A. LE BRANCHEMENT INTERNET

    1. Le fonctionnement de ce rseau Internet se situe une chelle mondiale. Un systme de cbles sous-marins (fibreoptique) et satellites achemine linformation de code numrique sur tous les continents. Lentretien de ce rseau glo-balis ncessite une collaboration demble internationale.

    2. Cette catgorie doprateur est de niveau national. Les fournisseurs daccs Internet (FAI) nationaux et rgionaux,raccords au rseau Internet global, assurent le branchement des usagers et font office dinterface commerciale entreles usagers et le rseau mondial.

    3. Lordinateur domestique se branche au rseau via le signal analogique de la ligne tlphonique, le signal numrique

    de la cblodistribution et celui du satellite. Une fois branch, lusager peut recevoir et transmettre des informations.LInternet sans fil offert dans les lieux publics (parcs, cafs) est quant lui compos dun dispositif relayant les ondesdune borne cble situe proximit.

    4. Le cellulaire permet de se brancher sur Internet partir des ondes du rseau de tlphonie mobile. Le signal nestaccessible qu lintrieur des zones couvertes par la compagnie tlphonique de lusager. De nouveaux spectresdondes cellulaires seront bientt disponibles (notamment au Canada et en France) permettant de bonifier laccs Internet via le cellulaire.

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    TAPE B. LA RECHERCHE DU CONTENU

    5. Le fureteur (browser) est un logiciel qui permet de dcoder les langages du Web (html, xml, java, flash). Il est indis-pensable pour accder aux informations du rseau. La distribution systmatique dInternet Explorer, travers le sys-

    tme dexploitation Windows de Microsoft, en fait le principal fureteur utilis.6. Le moteur de recherche permet de trier les sites accessibles sur le Web pour accder des contenus prcis dispo-

    nibles sur ces sites. Lusage gnralis de cet outil en fait un oprateur dominant en matire daccs aux contenusmusicaux numriques. Selon ComScore (qSearch, janvier 2008), Google dtient 78 % du march des moteurs de re-cherche au Canada.

    7. Le Domain Name Service (DNS) redirige les requtes nominalesde sites Web vers leur adresse IPcorrespondante(Internet Protocol). Le service DNS agit comme aiguilleur du Web en fournissant la liste des adresses IP homolo-gues et en les tenant constamment jour.

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    TAPE C. (1) LA SLECTION DU CONTENU : MODE COUTE

    8. Un site dcoute non interactif permet aux usagers dcouter en temps rel sur le Web un contenu diffus gnralement sur une autre plateforme. La majorit des stations radiophoniques proposent un site non interactif, sans possibilt pour lutilisateur de slectionner sa programmation et le moment de laudition.

    9. Un site dcoute semi-interactive permet aux usagers daccder de multiples contenus non interactifs en diffr, lniveau dinteractivit consistant ici dans le choix du momentde lcoute. Loffre de podcastset, globalement, celle

    darchives sonores relvent de cette catgorie.10. Un site dcoute interactive permet aux usagers de slectionner leur programmation et de choisir le momentde leuaudition. Ce mode interactif se rvle actuellement le plus populaire : Myspace, Deezer, LastFM en sont deexemples. Laccs ces sites est gnralement gratuit.

    11. Un serveur informatique stocke lintgralit des contenus sous forme numrique et achemine directement lusagelobjet de sa requte. Toutes les entreprises culturelles et mdiatiques dimportance possdent non seulement desites Web mais des parcs de serveurs. Ces parcs sont rpartis dans des zones gographiques diffrentes et leurcontenus sont identiques. Le serveur localis le plus prs de lusager transmet habituellement le contenu. Au pralable, le service DNS aura redirig le site requis par lusager vers ces serveurs distants.

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    TAPE C (2). LA SLECTION DU CONTENU : MODE TLCHARGEMENT

    VARIANTE. LALTERNATIVE AU CIRCUIT : LE PEER-TO-PEER

    12. Les nombreux sites de tlchargement payant (par pistes individuelles ou albums) ont diminu progressivement fac la monte de iTunes, aujourdhui principal fournisseur de ce type de service (70 % des ventes mondiales, seloApple). Lusage dune carte de crdit est pratiquement obligatoire pour se prvaloir du service, constituant probablement un frein non ngligeable au dveloppement de cette pratique.

    13. Les sites de tlchargement gratuit et autoris sont pour la plupart le fait des artistes eux-mmes. Certains sitedarchives sonores et denregistrements tombs dans le domaine public entrent aussi dans cette catgorie.

    14. Les sites P2P rpertorient le contenu offert par les usagers Peer-to-Peer. Ces sites sont accessibles directement par lfureteur (via le nom de ces sites, par ex. www.thepiratebay.com) ou par une requte sur un moteur de recherche (extlchargement + musique qubcoise + P2P). Un site P2P est aussi nomm tracker (aiguilleur) parce quil rpertorie la fois les contenus offerts en P2P des internautes et ladresse IP de ceux-ci. On peut ainsi accder au circuit P2Ppar le chemin conventionnel (fureteur et moteur de recherche) des offres autorises.

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    TAPE D. LALTERNATIVE AU CIRCUIT : LE PEER-TO-PEER(P2P)

    15. Le protocole Peer-to-Peer cre une connexion directe entre lusager et le contenu recherch, sans mdiation des op

    rateurs prcdents (service DNS, logiciel de paiement, serveur distant, fureteur, moteur de recherche, etc.). Il sagit dla manire la plus rapide de tlcharger du contenu musical sur Internet. Les internautes nutilisent pas les portdaccs normaliss du Web (ex. port 80) mais des ports spcifiques pour chaque logiciel P2P (ex. BitTorrent qui utilisles ports 6881-6889). Les logiciels sont nombreux et en constante volution technologique. Ils sont pour la plupart gratuits et en source libre. La plus rcente innovation (le logiciel BitTorent) permet lusager de fractionner chaque fichieen plusieurs parties distinctes, chacune transmise par un internaute diffrent et rassembles par le logiciel P2P utilisen commun par les internautes.

    16. Les ordinateurs des autres usagers font office de serveurs distants qui acheminent le contenu musical au consommteur, la manire dun branchement en rseau partag (Intranet).

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    2.3 Synthse du circuit de distribution des enregistrements sonores sur Internet

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    En rsum

    Deux principaux constats mergent de cet aperu.

    Premirement, les oprateurs culturels

    1) la diversification des catalogues des sites dtaillants ;

    au sens strict (les sites de contenus musicaux) sont en

    comptition directe. Cette concurrence porte la fois :

    2) lacquisition de titres phares ou vedettes (qui conduit paradoxalement une certaineuniformisation de loffre);

    3) une diversification des formats (extrait, pice, album, etc.), des modes de tarification(gratuit18

    4) un systme de distribution communautaire et gratuit, le Peer-to-Peer, permettant auxusagers de quitter le web (www) et de migrer vers un autre protocole Internet.

    , payant, la carte, abonnement, etc.) et des modes de captation (coute outlchargement);

    Deuximement, les oprateurs techniques (fournisseurs daccs Internet, fureteurs et moteursde recherche) jouent un rle de premier plan, bnficiant dune position quasi monopolistique19

    18 titre de comparaison entre lchelle des ventes et celle de la consommation gratuite, indiquons que le site

    Itunesa vendu au total un milliard de fichiers musicaux en six ans (entre 2003 et 2009), alors que le site de so-cialisation Myspacea bnfici de davantage dcoutes de fichiers ds les premiers jours dopration de sonservice en avril 2004 (INTERNATIONAL FEDERATION OF PHONOGRAPHIC INDUSTRY(2009) Digital MusicReport 2009, p.10-11). Cinq millions de musiciens distribueraient dailleurs leur musique pour coute sur Mys-pace en 2009.

    .

    19 Plusieurs ouvrages traitent de la situation monopolistique de certains acteurs du monde informatique. CitonsLEWIS, M. (2000) The new new thing: a Silicon Valley story;New-York, Penguin Books, p. 185: () the per-sonal computer had a single point of entry the first window that popped up on the computer screen after a userhad logged on. To get to any software inside the computer the user had to pass through that window. Since Mi-crosoft controlled that window, it controlled everything on the other side of it, too.

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    TROISIMEPARTIE :REVENUSASSOCISLADISTRIBUTIONNUMRIQUEAUQUBEC

    3.1 Dynamique gnrale des flux financiers

    La partie prcdente dcrivait le fonctionnement technique du circuit de distribution numrique.Cette troisime partie propose une estimation des revenus gnrs par cette distribution au Qu-bec. Compte tenu de laccessibilit des donnes publiques et de ses dlimitations la fois go-graphique et culturelle, le Qubec permet une estimation plus aise des revenus gnrs par lenouvel environnement numrique. Les tendances dgages pour le Qubec pourraient de la sorteclairer la dynamique commerciale de ce mode de distribution pour des ensembles gographi-ques plus larges.

    Lobjectif consiste : 1) estimer un ordre de grandeurdes revenus bruts gnrs par la distribu-tion numrique de produits musicaux destins la consommation finale (excluant donc tout usa-ge intermdiaire, tel que supports sonores des jeux vido, missions tls, etc.); et 2) observerla rpartition de ces revenus entre les acteurs du circuit. cette fin, nous avons dtermin lesprincipaux changes montaires entre acteurs et procd une estimation conservatrice de leursrevenus bruts.

    Les tableaux qui suivent illustrent ces flux financiers. La notion de flux financier correspond auxrevenus bruts autonomes : ceci inclut essentiellement les revenus gnrs par le fonctionnementdu rseau numrique au sens strict, c'est--dire avant dpenses et investissements, excluant de lasorte tout apport en investissements privs (dpenses dinfrastructure notamment) ou publics(subventions gouvernementales par exemple). Ces flux financiers relis la consommation de

    musique enregistre ont t estims compte tenu des donnes disponibles et, lorsquelinformation est partielle, en fonction dun certain nombre dhypothses vraisemblables etconservatrices. Les notes mthodologiques dcrivent la procdure suivie cet gard, incluanthypothses et sources documentaires la base des calculs.

    Les graphiques qui suivent prsentent par tape le transit des revenus entre les diffrents acteursimpliqus. Ces graphiques sont accompagns de notes explicatives. Une vue densemble est pr-sente en conclusion de la section.

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    3.2 Le transit des flux financiers

    A. LES SOURCES DE REVENUS

    1

    1. Les consommateurs fournissent la principale source de revenus du circuit, sous forme dachats de fichiers numriqueet en frais dabonnements au rseau Internet.

    2. La publicit est la deuxime source de revenus du circuit. Gnralement gres par des courtiers publicitaires, cepublicits sont places sur les sites et les moteurs de recherche en fonction dun systme complexe denchres entrannonceurs.

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    B. REVENUS PUBLICITAIRES

    3. Des publicits spcifiques sont places sur les sites dcoute en continu et les sites de tlchargement. partir desdonnes 2008 de Interactive Advertising Bureau of Canada, nous estimons 1,7 M$ les revenus publicitaires associs la musique sur ces diffrents sites.

    4. Des publicits spcifiques sont places sur les moteurs de recherche, principalement Google, en fonction des motscls associs aux requtes des usagers. Lobjectif est de solliciter lattention des consommateurs pour les inviter serediriger vers les sites de lannonceur. Les publicitaires sont eux-mmes rmunrs en fonction du nombre de visitesenregistres sur le site de lannonceur partir du moteur de recherche.

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    C. CONSOMMATEURS : ACHATS EN LIGNE

    5. Tous les paiements dachats de fichiers musicaux sont effectus par lentremise de compagnies de crdit (MastercardPaypal). Ces compagnies dtiennent de la sorte une position stratgique entre lusager et le site de contenus payantsLe total de ces paiements au Qubec est estim un peu plus de 8 M$ annuellement. Les compagnies de crdit redistribuent les paiements aux sites de ventes aprs avoir prlev un pourcentage de frais de gestion (environ 2.5 %).

    6. Les sites de contenus payants redistribuent une partie des montants aux agrgateursaprs avoir prlev leurs frais dgestion (quivalent 30 % du total des ventes) et les redevances verser aux socits de gestion des droits (voir poin9).

    7. Les agrgateursassurent linterface entre ces sites et les maisons de disques. Ils agissent comme distributeursdemaisons dedisque auprs des sites de vente. La prsence des agrgateurs est dornavant la norme au sein du systme de distribution numrique.

    8. Les maisons de disque peroivent les montants rsiduels. Ceux-ci correspondent environ 45 % du montant dfraypar les consommateurs du Qubec.

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    D. PROVENANCE DES REVENUS DES AYANTS DROIT

    9. Les socits de gestion collective des droits dauteurs pour excution publique (SOCAN) et pour reproductio

    (CMRRA/SOCAN) peroivent des redevances auprs des services ou sites distribuant la musique sur Internet. Ces redevances consistent, dune part, en un pourcentage (estim) de moins de 10% du total des revenus Internet des sitedcouteet en 11 % des montants pays par les consommateurs pour des tlchargements payants. SOCAN: Socit canadienne des auteurs, compositeurs et diteurs de musique ; CMRRA : Canadian Musical Reproduction Rights Agency Ltd. ; SODRAC: Socit ddroit de reproduction des auteurs, compositeurs et diteurs au Canada.

    10. Ces socits de gestion redistribuent les sommes perues aux auteurs-compositeurs aprs avoir prlev des frais dfonctionnement (environ 20 %). En thorie, le total vers aux ayants droit en 2008 au Qubec serait dun peu moins d1 M$ (certains tarifs tablis rcemment nont pas encore t appliqus).

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    E. CONSOMMATEURS : FRAIS DACCS

    11. On estime 83 M$ par anne la part des frais de branchement associe lcoute et la sauvegarde de fichiers musicaux numriques (voir Notes mthodologiques A et B 1). Ces frais sont lis au branchement par cble(72 M$) et pacellulaire(11 M$).

    Les usagers sont gnralement lis aux fournisseurs daccs Internet (FAI) par des contrats dabonnement mensueLes frais facturs sont moduls en fonction de la vitesse daccs (basse/haute vitesse) et par la limite de tlchargement autorise (calcule en gigabits). La majeure partie des contrats concernent actuellement une connexion via lecble (tlphonique ou cblodistribution) mais la popularit du cellulaire crot progressivement.

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    3.3 Synthse des flux financiers associs la distribution numrique des enre-gistrements sonores au Qubec, 2008

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    EN RSUM

    La principale conclusion de ltude est que le mode actuellement dominant de montisation surce rseau rpond dune offre de services plutt que de biens. De plus, parmi ces diffrents servi-ces, les flux financiers gnrs par les frais dabonnement au rseau Internet constituent de loinla principale source de revenus bruts pouvant tre associe lcoute et au tlchargement demusique enregistre.

    Lobservation directe du systme indique cet gard que :

    1) labonnement Internet auprs dun fournisseur daccs canadien agr est obligatoirepour accder aux contenus musicaux gratuits ou payants20

    2) les contenus les plus frquemment consomms sont gratuits

    ;21

    3) la tarification est calcule en fonction du volume et non du contenu de la consomma-tion

    ;

    22

    4) les principaux fournisseurs daccs Internet au Canada (et ailleurs) sont aussi des op-rateurs de services traditionnels, soit la tlphonie et la cblodistribution

    ;

    23

    Dautre part, la mesure des flux financiers associs la distribution de musique numrique rvleque les oprateurs situs proximit du consommateur (en amont, comme les fournisseursdaccs Internet; en aval, comme les moteurs de recherche) sont les principaux capteurs de ces flux financiers , certaines entreprises bnficiant dune situation quasi monopolistique. Lesautres acteurs du circuit, notamment les sites de musique en ligne, comptent sur les revenus plusmarginaux de ventes en ligne et de publicit.

    .

    20 Le service daccs Internet au Canada na pas t drglement, contrairement la tlphonie. Des gros-sistes sont notamment titulariss par Industrie Canada (ex. Bell Canada) pour offrir des locations de bande pas-sante aux revendeurs Internet.

    21 Patrimoine Canada reconnat cette prpondrance ds 2006 : En 2005, malgr une tendance la hausse delachat de pistes numriques sur Internet, lenqute a constat que lchange de musique gratuite surpasse net-tement les tlchargements payants. Parmi les rpondants ayant un accs Internet, 30 % ont indiqu avoir tl-charg des pistes de musique gratuites, contre 11 % qui en ont achet en ligne(CANADA (2006) Lindustriecanadienne de la musique. Profil conomique 2006, ministre du Patrimoine Canada, publi par le Ministre

    des Travaux publics et des Services gouvernementaux, n

    o

    du catalogue CH41-11/2006F-PDF, p.15). Les compi-lations statistiques fournies par les sites de streaming et de P2P confirment par ailleurs que cette consomma-tion gratuite de loffre musicale en ligne est en progression constante.

    22 Le calcul du volume des contenus consomms sur Internet est bas sur la dure (limite, illimite), la vitessedubranchement (basse et haute), de mme que lintensitde la consommation (gigabits tlchargs). Tout dpas-sement du forfait de base amne des frais supplmentaires.

    23 Prcisons que cinq oprateurs de services traditionnels (Bell, TELUS, Rogers, Vidotron et Shaw) contrlentaussi 76 % du march canadien de branchement Internet (CANADA (2008) Rapport de surveillance du CRTCsur les communications 2008, Conseil de la radiodiffusion et des tlcommunications canadiennes (CRTC),p.227).

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    CONCLUSION

    Le couplage des enregistrements sonores digitaux (CD) et dInternet a provoqu le dveloppe-ment dun nouveau mode, proprement numrique, de distribution de la musique. De faon gn-rale, le modle dominant de distribution de la musique tend passer actuellement dune offre debiens culturels, le CD, une offre de services culturels, laccs la musique par Internet. Ceciimplique une reconfiguration majeure du systme de distribution traditionnelle de la musique quia des impacts significatifs sur son industrie. Ce nouveau circuit informatis rivalise actuellementavec le circuit traditionnel de distribution de musique. Il pourrait mme le supplanter plus oumoins brve chance.

    Quelques traits caractrisent le nouveau systme. Il est en boucle : chaque acteur constitue autantde relais. Il est aussi intgr: tous les acteurs transitent et parfois transigent au sein dunmme et unique rseau Internet. Il implique galement lmergence de nouveaux types de relais,proprement informatiques, qui sont devenus des acteurs incontournables en matire de distribu-tion de musique : moteurs de recherche (Google), nouveaux sites de consommation comme Itu-nes dApple, fournisseurs daccs internet rgissant lentre, agrgateurs, sites dchange pair--pair (P2P). Ce nouveau systme soffre ainsi non seulement comme alternative la distributiontraditionnelle des enregistrements en magasin ; il permet, via le P2P, un contournement massifdes sites de ventes autorises, quils soient ou non en ligne.

    Cette reconfiguration du systme de distribution a un impact certain sur le modle daffaire tradi-tionnel de lindustrie. La distribution numrique, qui relve dune logique de service, perturbe larelation daffaires traditionnellement tablie entre le consommateur du bien culturel(lenregistrement sonore) et la rtribution du producteur (maisons de disques, artistes). Les reve-nus tant lis davantage au volume de consommation de musique en ligne quaux units musica-

    les spcifiquement vendues (enregistrement), la distribution large chelle dun produit musicalsur Internet nimplique aucune rmunration directe des concepteurs et producteurs. Les fluxfinanciers tant largement concentrs lentre du systme de distribution (les fameux fraisdaccs Internet), lensemble des acteurs ne bnficie pas galement des retombes conomi-ques de cette croissance des capacits de distribution de la musique. De ce point de vue, les pre-miers intresss, artistes et producteurs denregistrements, accusent un net manque gagner. Untel systme de distribution est-il viable long terme? Dans quelle mesure lindustrie musicalelocale et les artistes quelle produit et reprsente peuvent-ils supporter les cots du systme sansbnficier de ses pleines retombes? Il reste quen labsence doprateurs commerciaux locaux(sites de ventes ou de promotion de la musique qubcoise, catalogues en ligne, etc.), loffre

    denregistrements musicaux qubcois tend aujourdhui migrer vers des structures internationa-les (Itunes, Amazon). Les avantages et inconvnients dune telle migration restent quant eux analyser.

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    NOTESMTHODOLOGIQUES

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    Ces notes dcrivent la procdure mthodologique suivie pour tablir nos estimations des fluxfinanciers gnrs au Qubec par le rseau de distribution numrique denregistrements sonoresconcernant les diffrents acteurs et relais impliqus en 2008. La notion de flux financier adopte ici correspond aux revenus bruts autonomes associs la consommation finale de musi-que (excluant les usages intermdiaires tels accompagnement sonore de films, vido et publici-

    ts) : ceci inclut essentiellement les revenus gnrs par le fonctionnement du rseau numriqueau sens strict, c'est--dire avant dpenses et investissements, excluant de la sorte tout apport eninvestissements privs (dpenses dinfrastructure notamment) ou publics (subventions gouver-nementales par exemple). Les notes prsentent les hypothses de travail et les sources de don-nes sur lesquelles notre estimation de ces flux financiers sest base.

    A) PRINCIPES MTHODOLOGIQUESLa mthodologie est base la fois sur lobservation directe du systme de distribution numri-que de musique et sur une revue systmatique de la littrature pertinente. Cette revue a port surlensemble des documents officiels (sources de donnes gouvernementales et rapports) et desenqutes scientifiques indpendantes issues duniversits et centres de recherches. Des entretiens

    individuels avec des professionnels du milieu ont par ailleurs permis de prciser quelques don-nes manquantes24

    Si certaines donnes sont connues demble, bon nombre sont a priori inconnues ou imparfaite-ment connues. Ainsi, contrairement aux domaines des industries culturelles traditionnelles (enre-gistrement sonore, mais aussi cinma et dition), la nouvelle industrie numrique ne fournit dedonnes chiffres ni sur le volume de consommation Internet associe spcifiquement lcouteet au tlchargement de musique enregistre, ni sur la part de ses revenus associe ces usages.Nos estimations ce double gard sont donc bases sur un certain nombre de donnes indirectestires denqutes officielles ou indpendantes. De plus, les revenus bruts des sites web dcoutemusicale (streaming), malgr les nouveaux tarifs en vigueur, nont pu tre prciss par les so-cits de gestion compte tenu de la complexit de la procdure implique pour la perception de lanouvelle tarification

    .

    25

    Ltablissement des revenus de streaming , qui restent vraisemblablement encore marginaux

    .26

    24 La rpartition des revenus des ventes en ligne a pu ainsi tre dtermine la suite des entretiens auprs des

    employs de lADISQ.

    selon les donnes disponibles, relve donc aussi dune estimation base sur une connaissanceindirecte.

    25 Cette nouvelle tarification dfinie en 2007 et 2008 par la Commission du droit dauteur du Canada et dont

    ladministration relve des socits de gestion collective des droits (SOCAN et CMRRA/SODRAC) na pasencore t totalement mise en application par les organismes responsables. Le Rapport financier 2008 de laSOCAN, notamment, nindique aucune perception de redevances pour lcoute en continu. Sur la mcanique decette procdure, voir Canada (2007), Tarif des redevances percevoir par CMRRA/SODRAC inc. pour lareproduction d'uvres musicales, au Canada, par les services de musique en ligne en 2005, 2006 et2007, Commission du droit dauteur du Canada; ainsi que Canada (2007) Tarif des redevances percevoirpar la SOCAN pour la communication au public par tlcommunication, au Canada, d'uvres musicalesou dramatico-musicales (Tarifs n

    os22 B G Internet - Autres utilisations de musique 1996-2006)Com-

    mission du droit dauteur du Canada.26 Les redevances applicables aux sites de streaming sont bases sur un pourcentage de leurs revenus qui varie

    en fonction du type de site. Pour les sitesqui diffusent en temps rel sites Radios(commerciales et commu-

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    Exception faite de ce dernier cas, les revenus rpartis (ou partags) entre plusieurs acteurs sontgnralement connus. Cest le cas des ventes en ligne qui concernent des sites de vente, descompagnies de crdit, des agrgateurs et des maisons de disque et dont les revenus sont nette-ment plus consquents27. En revanche, les revenus bruts non rpartis (un seul bnficiaire) de-meurent plus problmatiques. Les donnes sur les revenus que les fournisseurs daccs Internet

    (FAI) et les moteurs de recherche retirent de lcoute en ligne et du tlchargement de musiqueenregistre restent ds lors partielles : pour les FAI, par exemple, on ne connat que les revenusglobaux des frais dabonnement Internet, sans pouvoir directement infrer des gains associs la seule consommation de musique par les usagers. Ces revenus ne peuvent tre questims partir dhypothses vraisemblables et de donnes indirectes. Nos estimations portent donc essen-tiellement sur cette seconde catgorie dacteurs. Afin de ne pas surestimer ces revenus, nos esti-mations retiennent les hypothses et sappuient sur les donnes les plus conservatrices. Ainsi,notre estimation des frais dabonnement Internet en 2008 se base sur les donnes portant stric-tement sur les usages rsidentiels ( lexclusion des lieux de travail)28 en 2006(faisant donc abs-traction du taux de croissance de lusage dInternet domicile) 29

    La suite prsente pour chaque catgorie dacteur la procdure suivie pour tablir le calcul ainsique les sources de donnes utilises. Les notes de bas de page fournissent ces sources, prcisent

    . De plus, nous retenons

    lhypothse quune part minimale de lusage dInternet domicile est consacre spcifiquement lcoute et au tlchargement de musique enregistre. Par ailleurs, nimpliquant quun seulacteur, une variation dans lestimation des revenus de ces acteurs reste sans consquence sur lamesure des revenus des autres acteurs.

    nautaires) et sites Web Audiodont la seule activit est sur le Web , ce pourcentage porte sur les revenus brutsraliss sur Internet. Dans le cas des sites de transmissions sur demande avec abonnement, transmettant despices la carte, le pourcentage sapplique aux sommes payes par les abonns. Dans le cas des sites detransmissions sur demande sans abonnement, ce pourcentage porte au contraire sur les revenus bruts ralisssur Internet. Un montant minimum est prvu dans la majorit des cas. Selon la socit de gestion, certaines deces redevances ne sont pas homologues par la Commission du droit dauteur du Canada. De plus, les sites desocialisation, comme Myspaceou Youtube, ne sont pas rgis par la rglementation du droit dauteur au Canadamalgr leur popularit. Le caractre encore marginal quoique potentiellement prometteur des sommes actuelle-ment en jeu est rsum par les propos de Anne Godbout, directrice des services juridiques de la SOCAN To-ronto. Voir CAUCHON, P. (2008) "Musique Une nouvelle dcision tend les paiements de droits dauteurau Web"; Le Devoir, 30 octobre 2008. Celle-ci convient en effet que les tarifs ngocis ne reprsentent pasbeaucoup dargent pour les compositeurs et les producteurs individuellement. Disons que cest un dbut. Maisdans 10 ou 15 ans, ce pourrait tre trs diffrent, puisque les revenus augmenteront avec lutilisation grandis-sante dInternet .

    27 LInstitut de la statistique du Qubec compile ces donnes : Voir QUBEC (2009) Nombre d'enregistrementssonoresvendus selon le type de produit, Qubec, 2005-2008, Observatoire de la culture et des communica-tions du Qubec, Institut de la statistique du Qubec.

    28 Ainsi, les abonnements non rsidentiels, comptant en 2008 selon le CRTC pour 20 % des frais dabonnement,ont t exclus de nos calculs. Voir CANADA (2009), Deuxime rapport de surveillance du CRTC sur lescommunications, Conseil de la radiodiffusion et des tlcommunications canadiennes (CRTC), Section 5.0 T-lcommunications, partie 5.3, Internet et disponibilit de la large bande, p.227).

    29 Les revenus des FAI augmentent en effet annuellement. Selon le CRTC, les revenus des services dInternetrsidentiel haut dbit auraient augment de 9 % entre 2007 et 2008 : voir CANADA (2009), Deuxime rapportde surveillance du CRTC sur les communications, Conseil de la radiodiffusion et des tlcommunicationscanadiennes (CRTC), p. 10).

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    les hypothses retenues au besoin (lorsquil sagit destimation) et justifient certains choix m-thodologiques la base des calculs (ajustement, inclusion ou exclusion dune donne, etc.).

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    B) PROCDURES ET CALCULS

    1) Les frais daccs associs lcoute et au tlchargement de musique enregistre

    Ces frais ont t estims compte tenu de la part minimale des frais de branchement (par cble et cellulaire) qui peuvent tre associs la consommation de musique par Internet domicile. Nous avons dabord estim, par recoupement de deux sources de donnes, laproportion des usages dInternet domicile pouvant tre associs lcoute et la sauvegarde de musique enregistre (1.1), comptetenu la fois des usages dclars (par sondage) et non dclars (P2P)30

    1.1 Part de la consommation de musique par Internet domicile, Canada 2007

    . Cette estimation nous sert par la suite dduire la part desfrais daccs Internet par cble (1.2) et par cellulaire (1.3) qui eux sont connus.

    a. % du divertissement dans lusage dInternet (Canadian Online31

    b. % de lcoute et sauvegarde de musique dans la consommation de divertissement sur Internet (Statistique Canada) = 40 %

    32

    c. % de lcoute et sauvegarde dclares de musique par Internet (b x a) = 6,67 %) = 16,7 %

    d. % de P2P non dclar dans lcoute et sauvegarde de musique par Internet (25 x c) = 1,67 %e. % de lcoute et sauvegarde dclares et non dclares de musique par Internet (c+d) = 8,3 %

    30 Compte tenu de limportance des usages P2P (voir note 10) et son caractre potentiellement illicite qui fait peser sur lusager des menaces de poursuitesjudiciaires, nous posons lhypothse quune part de ces usages na pas t dclare lenqute sur lusage de musique en ligne au Canada. Nous estimonsde faon conservatrice cet usage non dclar au quart de lusage dclar (1,67 %) et lajoutons lusage dclar (6,67 %). La part totale de la musique passeainsi 8,3 %.

    31 Source: ZAMARIA, C. et F. FLETCHER (2008) Canada Online! The Internet, media and emerging technologies: Uses, attitudes, trends and internationalcomparisons 2007, Toronto, Canadian Internet Project. Publi par Ryerson University, School of Radio and Television Arts, p.12. Dans la section InformationVersus Entertainment Online, Les auteurs prcisent : On the average, Canadian Internet users spend 60 % of their time online for information purposes and40 % of their time engaged in entertainment-related activities.

    32 Source : CANADA (2009) Enqute canadienne sur lutilisation dInternet, 2005 et 2007. Utilisation dInternet par les individus, selon lactivit, Statistique Ca-nada, CANSIM, 358-0130. Lenqute distingue six catgories dusage de divertissement : communication interpersonnelle (courriel, messager), jeux vi-dos/logiciels, nouvelles/sport, films/vidos, musique (captation/sauvegarde) et autres usages. partir de lhypothse que le poste musique est au moinsaussi populaire que les autres postes de divertissement, et quils ont tous le mme poids (16,7 %), nous en dduisons que 16.7 %, des usages de divertisse-ment sur Internet sont associs lcoute et sauvegarde de musique. Ajoutons que, sur ces six postes, le poste musique fait tat dun des taux dusagers d-clars parmi les plus levs (44,5 % pour Acqurir et sauvegarder de la musique et 28,1 % pour couter la radio sur Internet). Plusieurs autres tudesconfirment cette popularit de la musique en ligne, notamment celle du CRTC: parmi les activits en ligne les plus populaires en 2007, 36 % des Canadiensont regard une vido, 16 % ont cout une station de radio en continu, et 17 % ont tlcharg de la musique (CANADA (2008) Premier rapport de surveil-lance du CRTC sur les communications. Conseil de la radiodiffusion et des tlcommunications canadiennes, Faits saillants / Nouveaux mdias),disponible : http://www. crtc.gc.ca/fra/publications/reports/PolicyMonitoring/2008/cmr2008.htm).

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    1.2 Frais de branchement par cble33

    a. N mnages informatiss (Institut de la statistique du Qubec

    associs la consommation de musique par Internet domicile, Qubec 2006

    34

    b. $ annuels par mnage informatis (Institut de la statistique du Qubec

    ) = 2,236 M35

    c. $ en branchement Internet (a x b) = 867 M$

    ) = 383 $

    d. % de lcoute et sauvegarde dclares et non dclares de musique par Internet (ci-haut, 1.1 e) = 8,3 %

    e. $ frais de branchements Internet par cble des mnages pour la musique (c x d) = 72 M$

    1.3 Frais de branchement par cellulaire associ la consommation de musique par Internet domicile, Qubec 2006

    a. % des mnages canadiens utilisant le cellulaire (Canada Online 36

    b. N mnages Qubec (Institut de la statistique du Qubec) = 3,271 M

    ) = 71 %

    c. N mnages Qubec utilisant le cellulaire (b x a) = 2,322 M

    d. % des mnages utilisant Internet sur le cellulaire (Canada Online 37

    e. N mnages Qubec utilisant le cellulaire pour Internet (c x d) = 301,860

    ) = 13 %

    f. $ annuels en branchement Internet par cellulaire par mnage (Institut de la statistique du Qubec) = 558 $ 38

    g. $ branchement cellulaire destin Internet (e x f) = 168,44 M$

    h. % de lcoute et sauvegarde dclares de musique par Internet (ci-haut 1.1 c) = 6,67 % 39

    i. $ frais de branchement Internet par cellulaire des mnages pour la musique (g x h) = 11 M$

    33 Tous types de cbles et incluant la transmission par satellite.34 Source : QUBEC (2006) Informatisation des mnages, Qubec et Canada. Taux dinformatisation des mnages, 1991 2006, Institut de la statistique

    du Qubec. Nous faisons ici lhypothse que tous les mnages informatiss sont aussi branchs Internet.35 Source : QUBEC (2006) Dpenses moyennes pour les TIC des mnages dclarants, Qubec et autres provinces canadiennes, 2002 2006, Institut

    de la statistique du Qubec.36 Source : ZAMARIA, C. ET F. FLETCHER (2008), op. cit., p. 9.37 Idem.38 Nous considrons ici que les dpenses moyennes de cellulaire(558 $) quivalent aux dpenses enbranchement Internet par cellulaire, dans le cas des usa-

    gers utilisant Internet par cellulaire (les usagers dInternet par cellulaire dpensant vraisemblablement davantage que la moyenne des usagers du cellulaire).39 Nous najoutons pas lusage du P2P dans la part de musique sur cellulaire, la pratique du P2P sur cellulaire tant peu prs inexistante lheure actuelle.

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    2) Les ventes en ligne

    2.1 Ventes de musique en ligne (fichiers numriques), Qubec 2008

    a. N ventes albums numriques (Institut de la statistique du Qubec) 40

    b. $ moyen par album numrique (Itunes)= 400,300

    41

    c. $ revenus albums numriques (a x b) = 4 M$= 9,99 $

    d. N ventes pistes numriques (Institut de la statistique du Qubec) = 4, 108,000e. $ moyen par piste numrique (Itunes) = 0,99 $

    f. $ revenus pistes numriques (d x e) = 4,1 M$g. $ revenus musique en ligne (c + f) = 8,1 M$

    2.2 Rpartition des revenus des ventes en ligne (fichiers numriques), Qubec 2008

    a. $ventes de musique en ligne (ci-haut, 2.1g) = 8,1 M$

    b. $ verss aux compagnies de crdit (a x 2,5 %) 42

    c. $ verss aux sites de vente en ligne (a - b) = 7,9 M$

    = 0,2 M$

    d. $ peru par les sites de vente en ligne (c x 30 %) 43

    e. $ verss aux socits de gestion (a x 11 %) = 0,9 M$

    = 2,4 M$

    f. $ vers aux agrgateurs (c (d + e)) = 4,6 M$

    g. $ peru par les agrgateurs (f x 20 %)44

    h. $ vers par les agrgateurs aux maisons de disques (f g) = 3.7 M$

    = 0,9 M$

    40 Source : QUBEC (2009) Nombre d'enregistrements sonoresvendus selon le type de produit, Qubec, 2005-2008, Observatoire de la culture et descommunications du Qubec, Institut de la statistique du Qubec. La catgorie Musique en ligneregroupe les ventes dalbums et de pistes numriques. LesRingtones (sonneries musicales pour cellulaire) sont exclus puisquils ne sont pas directement relis au service de distribution par Internet et en labsence destatistiques pour le Qubec.

    41 Source : Site Internet Itunes (www.Itunes.ca).42 Source : Site Internet Paypal, (www.paypal.com/ca/cgi-bin/webscr?cmd=_display-pro-fees-outside).43 Source : Entretiens ADISQ, novembre 2008-avril 2009.44 Source : Entretiens ADISQ, novembre 2008-avril 2009. Nous calculons ici que tout fichier vendu transite par un agrgateur.

    http://www.paypal.com/ca/cgi-bin/webscr?cmd=_display-pro-fees-outsidehttp://www.paypal.com/ca/cgi-bin/webscr?cmd=_display-pro-fees-outsidehttp://www.paypal.com/ca/cgi-bin/webscr?cmd=_display-pro-fees-outsidehttp://www.paypal.com/ca/cgi-bin/webscr?cmd=_display-pro-fees-outside
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    3) Les revenus publicitaires

    3.1 Publicit sur les sites de musique (Qubec)

    a. % de publicits de type divertissement45 sur les sites Internet(ajust)46

    b. % de la musique dans la consommation de divertissement sur Internet (ci-haut, 1.1 a) = 16,67 %

    = 9 %

    c. % de la musique dans les publicits en ligne (b x a) = 1.5 %

    d. $ revenus publicitaires des sites Internet au Canada (Interactive Advertising Bureau) 47

    e. $ revenus publicitaires des sites de musique (c x d) = 7,35 M$

    = 490 M$

    f. % de la population qubcoise48

    g. $ publicit sur les sites de musique au Qubec (e x f) = 1,7 M$

    = 23 %

    45 La catgorie Divertissement inclut les mdiaset le divertissement (musique cinma, tlvision). Source : INTERACTIVE ADVERTISING BUREAU OF CAN-ADA (2008), Bulletin dinformation, Toronto, 3 juillet 2008.

    46 La part moyenne des publicits de divertissement sur lensemble des publicits en ligne au Canada stablit 6 % en 2008. Les revenus des trois principauxvhicules publicitaires (sites Internet, moteurs de rechercheset annonces classes) sont relativement quivalents. Comme les publicits de la catgorie di-vertissement sappliquent trs peu au secteur des annonces classes, nous avons choisi de rpartir proportion gale la part du divertissement non utilisdes annonces classes (qui fait baisser la moyenne densemble) sur les deux autres catgories de vhicules publicitaires (siteset moteurs de recherche). Lamoyenne de 6 % associe aux revenus de divertissement des annonces classes donne deux parts de 3 % qui sajoutent la moyenne des siteset des mo-teurs de recherche(qui passent ds lors de 6 % 9 %).

    47 Source : INTERACTIVE ADVERTISING BUREAU OF CANADA (2009) Canadas 2008 Actual + 2009 Estimated Canadian Online Advertising SurveyDETAILED REPORT, Toronto, Interactive Advertising bureau of Canada (IAB), 16 p. Le rapport de IAB se base sur les revenus des principaux oprateurspublicitaires sur Internet au Canada. Nous excluons les revenus publicitaires sur cellulaire, ceux-ci tant encore marginaux lheure actuelle (5 M$ au Cana-da pour 2008, (INTERACTIVE ADVERTISING BUREAU OF CANADA (2009) IAB Canada 2006, 2007 Actuals & 2008 Estimate Canadian Mobile Adverti-sing Revenue Survey Report, Toronto, 14 p.).

    48 Ne sachant si les Qubcois sont plus ou moins actifs sur Internet que les autres Canadiens, nous adoptons comme base de mesure le poids dmographiquedu Qubec au sein du Canada (23 % en 2008).

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    3.2 Publicit de musique sur les moteurs de recherche (Qubec)

    a. % de publicits de type divertissement49 sur les moteurs de recherche (ajust)50

    b. % de la musique dans la consommation de divertissement sur Internet (1.1 a ci-haut) = 16,67 %

    = 9 %

    c. % de la catgorie musique dans les recherches sur Internet (b x a) = 1,5 %51

    d. $ revenus publicitaires des moteurs de recherche (Interactive Advertising Bureau

    52

    e. $ revenus en publicits de musique sur les moteurs de recherche (d x c) = 9 M$

    ) = 602 M$

    f. % de la population qubcoise = 23 %53

    g. $ revenus publicitaires lis la musique sur les moteurs de recherche au Qubec (e x f) = 2,1 M$

    49 Voir note 44.50 Voir note 45.51 Pour simplifier les calculs, nous considrons que les publicits de contenu musical sont associes aux requtes de musique.52 Source: INTERACTIVE ADVERTISING BUREAU OF CANADA (2009) Canadas 2008 Actual + 2009 Estimated Canadian Online Advertising Survey

    DETAILED REPORT, Toronto, Interactive Advertising bureau of Canada (IAB), 16 p.53 Voir note 47.

  • 7/29/2019 Ttu, M. Bellavance, G. - Internet et enregistrement sonore au Qubec: Le systme de distribution et ses flux fina

    50/54

    58 Internet et enregistrement sonore au Qubec : le systme de distribution et ses flux financiers

    4. Les ayants droit

    4.1 Tarification sur les ventes en ligne de fichiers musicaux

    a. $ ventes de musique en ligne (ci-haut, 2.1g) = 8,1 M$54

    b. % tarification socit de gestion SOCAN sur les ventes = 3,1 %

    55

    c. % tarification socit de gestion CMRRA/SODRAC sur les ventes = 7,9 %

    56

    d. % total de tarification sur les ventes (b + c) = 11 %e. $ vers en tarification aux socits de gestion (a x d) = 0,9 M$

    f. % vers aux ayants droit par les socits de gestion57

    g. $ vers aux ayants droit (e x f) = 700,000 $

    = 80 %58

    54 Source : QUBEC (2009) Nombre d'enregistrements sonoresvendus selon le type de produit, Qubec, 2005-2008, Observatoire de la culture et descommunications du Qubec (OCCQ), Institut de la statistique