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Deux fois par an, le comité des publications de la direction générale des patri-moines est l’occasion de voir se déployer la grande diversité des monographies, ouvrages collectifs et revues publiés ou encouragés par les différents services et établissements de l’institution patrimoniale. De Technè à Monumental en passant par les Documents d’archéologie française ou les Cahiers d’ethnologie de la France, toutes ces publications témoignent de la vitalité intellectuelle du monde du patrimoine, de sa participation active à la recherche scientifique, de son insertion dans ses réseaux tant nationaux qu’internationaux.Parmi ces réalisations, Patrimoines partage avec In Situ, revue en ligne du départe-

ment du pilotage de la recherche, une originalité tout à son honneur : elle tient le pari de prendre en compte l’ensemble du champ du patrimoine. Elle permet au lecteur de partager des réflexions d’une portée générale tout en lui faisant découvrir de riches études de cas. Depuis sa naissance, elle apporte une contribution essentielle à deux autres missions qui me tiennent particulièrement à cœur : donner corps à la communauté que forment, au sein de l’Inp, les métiers de la conservation et de la restauration d’une part, et, de l’autre, offrir à nos collègues, en particulier les plus jeunes, une occasion de publier les résultats de leurs recherches, contribuant ainsi à renforcer la dimension scientifique constitutive de notre établissement.En rédigeant l’éditorial de cette édition 2016, j’ai le plaisir de poursuivre et de mener à son terme un tra-vail commencé par Gennaro Toscano. Le sommaire de ce numéro, entre Vierge à l’Enfant et prototype de micro-car, phares et usine marémotrice, présente une ouverture qui n’a pourtant rien d’un éclectisme désor-donné : une commune passion, une même vision animent les différents auteurs, et expriment la force d’un regard collectif, qui se construit patiemment depuis plusieurs décennies et se renforce au gré des rencontres savantes et des projets conduits en commun. Et c’est à juste titre qu’il faut souligner dans ce numéro la présence de plusieurs textes témoignant d’une approche interdisciplinaire ou interprofessionnelle des ques-tions patrimoniales : la relation entre archéologie et archives pour la mission de Ras Shamra-Ougarit, les restaurations de la coupe Gui du musée des Arts décoratifs et de la liseuse de drap d’or de la Bibliothèque nationale de France.Le numéro s’ouvre sur un entretien à plusieurs voix : alors que la formation des conservateurs existe depuis vingt-cinq ans, et au moment où d’importantes réformes ont été mises en place afin de permettre aux élèves d’assurer au mieux les missions tant scientifiques qu’administratives qui seront les leurs et dont la synthèse constitue l’essence même de l’action patrimoniale, il a paru éclairant de demander à trois collègues, parvenus à des niveaux de responsabilité élevés, ce que leur formation leur avait apporté et quel regard rétrospectif ils portaient sur celle-ci. Une expérience à partager et à méditer pour chacun. J’en prends ma part en songeant aux premiers jours de l’an 2000, lorsque je découvrais avec mes camarades de promotion le programme des enseignements, déconcertant pour nous tous tant il différait des leçons académiques qui avaient été jusqu’alors notre lot commun. J’étais alors bien loin de me douter que ce bagage allait m’accompagner sur les chemins inattendus de l’ethnologie et du patrimoine immatériel, et que je pourrais alors en éprouver la solidité et la validité, avant d’avoir la joie et la fierté de revenir, tout simplement, là d’où j’étais parti.

Éditorial

Christian HottinDirecteur des études du département des conservateursRédacteur en chef de Patrimoines

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patrimoines en débat

Les restaurateurs du patrimoine

Les conservateurs du patrimoine

conservation et restauration du patrimoine

revue de l ’ Institut national du patrimoine / 2016 / n° 12

Sommaire L’Institut national du patrimoine Christian Hottin Éditorial

Patrimoines en débat 8 Philippe Barbat dialogue avec Nathalie Bondil, Laurent Le Bon, Agnès Vatican L’Institut national du patrimoine, un rite de passage ?

14 Valérie Matoïan Patrimoine et archives. La mission archéologique de Ras Shamra-Ougarit

20 Christian Hottin L’article 55. Dix ans de mise en œuvre de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

26 Céline Peyre Le musée Fabre. Un musée citoyen tourné vers le xxie siècle

Conservation et restauration du patrimoine

34 Vincent Guigueno Les phares des côtes de France : la reconnaissance d’un patrimoine

42 Corinne Le Bitouzé Les collections d’architecture et d’arts décoratifs du département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France

48 Maxence Hermant, Déborah Panaget, Nathalie Buisson La restauration d’une exceptionnelle liseuse de drap d’or italien de la Renaissance

56 Marie-Anne Loeper-Attia, Béatrice Quette, Anne Genachte-Le Bail, Clara Huyndh, Aude Laffite La coupe Gui du musée des Arts décoratifs. Restauration et étude technique

Travaux des anciens élèves de l’InpLes conservateurs du patrimoine

62 Fany Maury, Daniel Schaad Le plus ancien manuscrit du Tarn conservé à l’Archéosite de Montans

68 Oriane Beaufils L’Étoffe des sens. Velours et soieries dans la Tenture de la Dame à la licorne

76 Grégoire Hallé L’Ange du soir. Une nouvelle lecture de l’œuvre d’Alexandre Cabanel

84 Céline Barbin La documentation du chantier de la Rance au musée de Bretagne : une première étude du fonds Heurtier

Les restaurateurs du patrimoine

90 Camille Devilliers Une Vierge à l’Enfant du xve siècle mise en lumière

96 Axelle Bourgeois La renaissance du Centaure à la conque

104 Emmanuel Aguila La mécanique céleste. La restauration du Tellurium du CNAM

110 Michaela Florescu La restauration du Carrosse de Paul Arzens

118 Hommages à Franziska Hourrière et Guy Musculus 119 Liste des travaux scientifiques des élèves conservateurs, promotion Honoré Daumier 120 Liste des travaux conduisant au diplôme de restaurateur du patrimoine

(grade de master), 2016 122 Abstracts

Musée Fabre de Montpellier. Concert dans la galerie des Griffons.

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patrimoines en débat

Les restaurateurs du patrimoine

Les conservateurs du patrimoine

conservation et restauration du patrimoine

48 patrimoines revue de l’Institut national du patrimoine / 2016 / no 12 patrimoines revue de l’Institut national du patrimoine / 2016 / no 12 49

La restauration d’une exceptionnelle liseuse de drap d’or italien de la Renaissance

Fig. 1. BnF, Mss., Latin 7323, fol. 1.

Maxence Hermant, conservateur du patrimoine, département des Manuscrits, service des manuscrits médiévaux, Bibliothèque nationale de France

Déborah Panaget, élève en restauration des arts textiles à l’Institut national du patrimoine, sous la direction de Patricia Dal-Prà

Nathalie Buisson, responsable du laboratoire du département de la Conservation, site Richelieu, Bibliothèque nationale de France

La restauration d’une exceptionnelle liseuse de drap d’or italien de la RenaissanceÀ mi-chemin entre livre et objet textile, les reliures de tissu conservées en bibliothèques ne font que rarement l’objet de recherches. Peu ou mal décrites dans les inventaires, elles posent en outre un réel problème de conservation puisqu’elles doivent pouvoir être manipulées, même de façon ponctuelle. La liseuse de drap d’or, confiée à l’Institut national du patrimoine par le département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, est un rare témoin des couvrures de grand luxe autrefois prisées dans les bibliothèques princières et royales européennes de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance. Réalisée pour un duc de Milan, puis passée dans les bibliothèques de Louis XII et François Ier, elle nous était parvenue dans un état fort préoccupant. Sa restauration ouvre la voie à une étude plus large consacrée aux reliures textiles.

Le département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France conserve, on l’ignore trop souvent, une importante collection de reliures textiles. Elle représente environ 400 pièces, réparties entre différents fonds, essentiellement Latin et Français, couvrant une période allant du xiiie au xixe siècle. Les xve et xvie siècles sont cependant prédominants, avec des ensembles cohérents venant des collections royales françaises. On y trouve un large éventail de types de tissus : lampas, velours

et satins de soie, simples, damassés, façonnés, brochés de fils métalliques, parfois brodés.Ces reliures textiles n’ont que peu attiré les historiens, notamment en raison de la difficulté à les identifier. On citera néanmoins l’exposition Livres en broderie qui s’est tenue en 1995-1996 à la bibliothèque de l’Arsenal1. La prise de conscience de l’intérêt des reliures textiles est encore toute récente. De nombreux témoins furent sacrifiés au xixe siècle, lors des campagnes de reliure

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Les restaurateurs du patrimoine

Les conservateurs du patrimoine

conservation et restauration du patrimoine

Fig. 2. BnF, Mss., Latin 7323, fol. 5, détail.

La restauration d’une exceptionnelle liseuse de drap d’or italien de la Renaissance

La restauration de 1978

La reliure du Liber judiciorum et consiliorum a subi en 1978 une importante restauration, consistant notamment en une reprise du dos et en l’élimination d’interventions anciennes13. On procéda en outre au décollement de la liseuse de tissu dont les éléments subsistants avaient été auparavant fixés directement sur le cuir. Cette intervention non datée, mais vraisemblablement du xixe siècle ou du début du xxe siècle, ne peut s’expliquer que par une volonté, certes louable, mais aux conséquences assez dommageables tant pour le cuir que pour le tissu, de stabiliser les dégradations de ce dernier et de le sauvegarder, alors qu’il aurait été plus simple de l’éliminer, comme cela a été si souvent fait. Sans doute le caractère exceptionnel de la liseuse a-t-il dicté ce choix rare. Le cuir de la reliure porte encore aujourd’hui les stigmates de cette histoire particulière, son épiderme ayant été arraché sur de larges portions.Le restaurateur de 1978 n’est en aucune manière intervenu sur la liseuse. Il s’est contenté de conditionner les éléments subsistants dans un étui toilé placé dans le fond de la boîte du manuscrit confectionnée pour l’occasion. Cet étui, de mêmes couleur et matière que la boîte elle-même, est par la suite longtemps passé inaperçu. Sept éléments ont alors été déposés : deux fragments principaux, correspondant aux deux plats (45,5 × 30 cm et 45,5 × 29 cm) et cinq fragments, correspondant, au moins pour partie, aux anciens remplis (29 × 4,5 cm ; 28,5 × 2,5 cm ; 43,5 × 4,5 cm ; 22,5 × 2,5 cm ; 24 × 7 cm).

Analyse chimique des filés métalliques

Une analyse des filés métalliques enroulés autour d’une âme de soie a été confiée à Nathalie Buisson, chef du laboratoire du site Richelieu de la BnF14. Quatre prélèvements furent effectués, deux furent finalement analysés, l’un provenant des anciens remplis, l’autre d’un des deux plats (fig. 3). Les

surmonté d’une boule d’argent et d’une guivre ailée (emblème des Visconti) sur fond de sinople semé de trèfles d’or et tenant un phylactère d’or avec une inscription commençant par Sofrir m’estuet [Il me faut souffrir]5, désigne Bernabo Visconti (fig. 2). Les armes des Visconti (f. 1) pourraient quant à elles avoir été peintes ultérieurement, sous Jean Galéas Visconti (souverain de 1385 à 1395), pour qui le Milanais fut érigé en duché.Le manuscrit est cité dans l’inventaire de la bibliothèque des ducs de Milan à Pavie dressé en 1426 ; il y est décrit copertus veluto azuro cum clavis et seraturis argenti deaurati [couvert de velours bleu avec des fermoirs d’argent doré]6. Il s’agissait vraisemblablement de la reliure d’origine. On retrouve le manuscrit dans les inventaires suivants de cette même bibliothèque, en 14597, 14888 et 14909, mais les reliures n’y sont pas décrites. L’actuelle reliure italienne de cuir brun à décor estampé à froid, sur ais de bois, avec traces de quatre fermoirs, ainsi que sa liseuse de drap d’or datent vraisemblablement de la seconde moitié du xve siècle. Destinées à l’origine à protéger les volumes, mais devenues avec le temps objets d’ostentation, les liseuses recouvraient les reliures telle une jaquette moderne.Le Latin 7323 fait partie des quatre cents livres de la bibliothèque des ducs de Milan saisis par Louis XII lors de la deuxième guerre d’Italie, à la fin de l’année 1499. Tous furent intégrés dans la librairie du souverain au château de Blois et ne quittèrent plus les collections royales françaises – elles sont aujourd’hui conservées à la Bibliothèque nationale de France10. Le Liber judiciorum et consiliorum ne figure cependant pas dans l’inventaire de la librairie de Blois dressé en 151811. Il fut en effet prélevé entre 1515 et 1518 pour rejoindre la bibliothèque personnelle de François Ier, comme l’indique le chiffre 45 apposé au verso de la garde supérieure de parchemin. Le choix de retenir ce volume, ainsi que d’autres, pour suivre le souverain, ne fut certainement pas dicté par le contenu du texte. Sa possession et la possibilité de le présenter aux hôtes de marque servaient à n’en pas douter la politique de prestige et de légitimation conduite par François Ier au début de son règne. Il s’agissait en effet de montrer qu’il détenait la bibliothèque des Visconti et des Sforza, qu’il était pleinement duc de Milan, d’où souvent le choix de retenir des ouvrages de dédicace ou portant des armoiries, comme dans le cas qui nous occupe ici. La grande préciosité de la liseuse de drap d’or a probablement été un argument supplémentaire, tout comme pour un De animalibus d’Albert le Grand, qui connut le même sort, et qui porte encore sa riche reliure de damas de soie rouge broché de filés métalliques dorés formant un décor de grenades (Latin 6520)12.

de la Bibliothèque nationale de France. L’une des pièces avait cependant des caractéristiques telles qu’il fut décidé d’en confier la restauration à l’Institut national du patrimoine.

Un manuscrit de provenance prestigieuse et sa liseuse de drap d’or

Réalisé à Milan pour Bernabo Visconti, seigneur du lieu de 1354 à sa mort en 1385, le Latin 7323 contient une traduction latine, Liber judiciorum et consiliorum [Livre des jugements et des conseils], du philosophe arabe du ixe siècle Alfodhol de Merengi4. De grande taille – le corps d’ouvrage mesure 45 × 32 cm –, le volume ne comporte que 42 feuillets. Il est orné pour l’essentiel de soixante-douze dessins représentant les signes du zodiaque, dessinés à l’encre en haut des feuillets, ainsi que de deux grandes initiales de la hauteur de la justification, qui se déploient en de longues antennes végétales à grandes feuilles d’acanthe formant encadrement (f. 1 et 5). La première est ainsi formée à partir de la lettre I de Incipit liber judiciorum […] (fig. 1). Le léopard couché sur des flammes (f. 5), coiffé d’un heaume

systématiques des collections. Beaucoup ont néanmoins laissé des traces de reports sur les anciennes contregardes, quand celles-ci ont été conservées. Les tissus fragiles et en mauvais état, soumis aux contraintes de manipulation et d’ouverture des volumes, ont dans de nombreux cas été éliminés au profit de reliures en cuir jugées plus solides et plus modernes. Outre son importance numérique, l’ensemble conservé par le département des Manuscrits doit aussi son intérêt à la possibilité de contextualiser ces reliures, dont on connaît souvent l’origine et le commanditaire, et pour lesquelles on dispose même, parfois, de documents comptables liés à leur fabrication2.La préparation de l’exposition sur la bibliothèque de François Ier, qui s’est tenue au château royal de Blois en 2015 (commissariat scientifique Maxence Hermant), a été l’occasion de s’intéresser à plusieurs reliures de tissu ; leur étude a constitué une des nouveautés les plus substantielles dans notre connaissance de la bibliothèque royale aux tournants des xve et xvie siècles3. Une importante campagne de restauration fut lancée dès 2013, afin de pouvoir exposer ces volumes qui pour beaucoup présentaient des dégradations plus ou moins importantes voire d’anciennes reprises, consolidations ou réparations disgracieuses. Ces restaurations ont pour la plupart été prises en charge par le département de la Conservation

Fig. 3. Détail d’un filé métallique de la liseuse.

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Fig. 6. Dégagement des résidus de cuir et de papier par Déborah Panaget.

Ci-dessus :Fig. 4. Petits fragments de la liseuse, avant restauration.

À droite :Fig. 5. Un des plats de la liseuse, avant restauration.

La restauration d’une exceptionnelle liseuse de drap d’or italien de la Renaissance

et de Dehypon®21. Le cuir ainsi que le papier ont pu être dégagés par action mécanique dans le bain de lavage, à l’aide d’une pince et d’une spatule (fig. 6). En revanche, ce même geste n’a pu être appliqué que sommairement pour les résidus de colle. En effet, les fils étaient trop fragiles et ne pouvaient supporter une action mécanique trop importante. Ce lavage ayant permis, d’une part, le retrait des plus grands résidus et, d’autre part, le retour d’une certaine souplesse, il fut décidé d’appliquer ce même traitement à l’ensemble des pièces. Toutefois, les résidus de colle étant encore trop nombreux, l’état de la liseuse demeurait insatisfaisant. Des enzymes de type collagénase22 furent choisies pour leur pureté et spécificité. Elles s’attaquent aux colles animales, mais peuvent également être efficaces pour les colles mixtes. Les enzymes furent préparées dans une eau

des déchirures, mais surtout de nombreux filés métalliques partiellement détachés, rendaient la lisibilité des motifs façonnés à peine perceptible. L’armure de fond, de base sergé, de couleur beige, était largement apparente sous ses filés métalliques désordonnés. Les deux plats étaient particulièrement rigides et cassants en raison de l’importante quantité des restes de colle présents au revers qui s’étaient insérés entre les fils du tissage. Dans la plupart des cas, on pouvait noter la présence de résidus de cuir qui étaient restés fixés à la liseuse lors de l’intervention de 1978. Les cinq fragments plus petits étaient dans un meilleur état, mais tout aussi enduits de colle. Ils avaient été protégés par des papiers, adhérant encore largement côté tissage (fig. 4).Suite à une série de spot-tests au Lugol19 et à la Fuchsine20, la colle se révéla être un mélange de nature végétale et animale. Le fragment en meilleur état de conservation fut lavé, à titre de test pour les autres fragments et les deux plats. Le lavage aqueux fut effectué à l’aide d’une solution d’eau déminéralisée

Contrairement à la liseuse du Latin 7323 où les filés métalliques possèdent côté externe un placage d’or, les échantillons prélevés sur les deux autres volumes ne contiennent que des métaux non précieux, l’apparence dorée étant donnée par le cuivre. Par sa mise en œuvre, la liseuse italienne, vraisemblablement milanaise en considération de l’histoire du manuscrit, était donc particulièrement précieuse.

Restauration de la liseuse

Il a été décidé que la liseuse de drap d’or serait restaurée au département des restaurateurs de l’Inp, sous la direction de Patricia Dal-Prà, responsable de la spécialité arts textiles. La première année 2014-2015, elle fut confiée à Déborah Panaget, élève de troisième année. Les sept fragments étaient dans des états différents. De contours rectangulaires, mais irréguliers, les deux plats présentaient les altérations les plus importantes (fig. 5). Des lacunes,

microprélèvements ont été déployés, sectionnés en deux parties pour une analyse du côté externe et interne, et déposés sur un plot porte-objet pour un examen direct par microanalyse X couplée à un microscope électronique à balayage (MEB) permettant d’identifier les composants minéraux15. L’analyse des spectres EDS des deux échantillons a mis en évidence une partie externe dorée (placage) très fine (<5µm) et une partie interne argentée. Le placage se compose majoritairement d’or ; il recouvre la partie argentée qui est constituée d’argent et d’une toute petite quantité de cuivre.Il n’est pas inintéressant de comparer ces résultats à ceux issus de deux autres analyses, également pour des manuscrits de la bibliothèque de François Ier 16. Le Français 1838, un volume de la fin du xiiie siècle contenant une Joie de paradis ainsi qu’un Roman de Miserere et un Roman de Carité de Reclus de Molliens, passé par la librairie de Charles V, a été doté à la fin du xve siècle, pour Charles d’Angoulême, le père du futur François Ier, d’une reliure de drap d’or façonné à décor de chevrons, constituée de soie rose pâle et bleue et filés métalliques dorés17. L’inventaire après décès de Charles d’Angoulême, établi en 1496, la décrit comme couverte de drap d’or. L’analyse a montré que les filés métalliques étaient identiques des deux côtés, et constitués d’un alliage de cuivre (68 %) et de zinc (12 %). Au vu de la date de confection de cette reliure, il est probable que le tissu utilisé soit d’origine italienne. La seconde analyse a concerné les vestiges d’un signet du Français 1738, des Oraisons de Cicéron, traduites et offertes au roi par Étienne Le Blanc entre 1524 et 152918. L’analyse a révélé une composition chimique identique des deux côtés des filés métalliques : un alliage d’argent, aujourd’hui fortement corrodé, additionné d’une petite quantité de cuivre.

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Fig. 9. Restitution des motifs du tissage de la liseuse.

En haut :Fig. 7. Petits fragments de la liseuse, après restauration.

Ci-dessus :Fig. 8. Un des plats de la liseuse, à mi-restauration, sur support.

La restauration d’une exceptionnelle liseuse de drap d’or italien de la Renaissance

tamponnée afin de réguler le pH. Chaque fragment fut alors immergé dans la solution à 37 °C23 durant 30 minutes. Pour un retrait plus efficace de la colle, une action mécanique, à l’aide d’un pinceau doux, fut ajoutée à ce temps de trempage. La température de la solution fut ensuite progressivement abaissée à 20 °C pour effectuer l’étape de rinçage. Cette action a eu pour conséquence de faire largement disparaître les résidus de colle et a permis au tissu de retrouver une souplesse plus adaptée pour les interventions de consolidation (fig. 7).En vue de cette consolidation, plusieurs échantillonnages de teinture furent effectués, dans le but de trouver la couleur la plus adaptée. Un ocre jaune fut choisi et le pongée de soie, qui servirait de support, fut teint à l’aide de colorants synthétiques24. Il fut décidé de réaliser trois supports : un pour chaque plat et un pour les fragments. Le tissu de consolidation fut fixé sur trois montages de carton neutre recouvert d’un molleton de coton. Afin de consolider les pièces de la liseuse et de restituer une lisibilité aux motifs, il fallut réorganiser les filés métalliques parallèles les uns aux autres, selon le sens du tissage d’origine. Cette consolidation fut réalisée par des points de restauration25 à l’aide d’un fil d’organsin de soie26 (fig. 8).Pour permettre sur le long terme une bonne conservation des éléments de la liseuse ainsi que leur éventuel transport, il a été décidé de ne pas les réintégrer dans la boîte du manuscrit, toujours conservé debout. Un conditionnement spécifique en carton neutre renforcé a été conçu par l’atelier de conditionnement de la Bibliothèque nationale de France. Il s’agit d’une boîte qui, une fois le couvercle enlevé, dévoile trois tiroirs à épaisseur compensée, évidés à la taille des plaques.En parallèle à ces opérations de restauration fut menée une recherche sur les motifs dessinés par le tissage. Après plusieurs relevés des endroits et envers de chacun des fragments, avant et après traitement, de nombreuses comparaisons entre les motifs ont été effectuées. Des concordances entre les motifs de deux fragments ont permis d’attester de l’endroit précis de la coupe du tissu. Grâce à cette découverte et à la répétition d’autres lignes et courbes sur les autres fragments, il est à présent possible de proposer une reconstitution partielle de ce motif de grenade orné de fleurs stylisées, particulièrement en vogue en Italie à la fin du xve siècle27 (Fig. 9).Un des deux plats ainsi que les fragments ont été présentés à l’été 2015 à l’exposition du château royal de Blois, sur leurs nouveaux supports. Leur restauration, ainsi que celle du second plat, s’est prolongée par la suite et devrait être achevée courant 2017. Elle sera prise en charge par une autre élève de troisième année de l’Inp.

1 Livres en broderie. Reliures françaises du Moyen Âge à nos jours, Paris, Bibliothèque nationale de France, Arsenal, 30 novembre 1995-25 février 1996, catalogue sous la direction de Sabine CORON et Martine LEFÈVRE, Paris, Bibliothèque nationale de France, 1995.2 Par exemple Bernard PROST, Documents sur l’histoire de la reliure extraits des comptes royaux des xive et xve siècles, Paris, H. Leclerc et P. Cornuau, 1898 (extrait du Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire). Le travail d’identification des volumes cités dans ces comptes n’a jamais été mené.3 Trésors royaux. La bibliothèque de François Ier, château royal de Blois, 4 juillet-18 octobre 2015, catalogue sous la direction de Maxence HERMANT, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015 (en particulier p. 92-97 et notices 33, 35-44, 58).4 Élisabeth PELLEGRIN, La Bibliothèque des Visconti et des Sforza, ducs de Milan, supplément, Florence, L. S. Olschki/Paris, F. de Nobele, 1969, p. 28-29 ; François AVRIL et Marie-Thérèse GOUSSET, Manuscrits enluminés d’origine italienne, 3, xive siècle, I, Lombardie-Ligurie, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2005, no 14 ; M. HERMANT dans Trésors royaux… op. cit., no 55. La notice du manuscrit est consultable en ligne dans le catalogue BnF archives et manuscrits (http://archivesetmanuscrits.bnf.fr), où figure également un lien vers la numérisation du volume en couleur et en haute définition. La liseuse de drap d’or sera quant à elle numérisée et mise en ligne une fois la restauration achevée.5 Cette même devise se trouve sur le monument équestre de Bernabo Visconti conservé au château Sforza (Castello Sforzesco) de Milan. Élisabeth Pellegrin a montré que cette devise, attribuée à Pétrarque,

souvent mal comprise par les enlumineurs, était dans sa version correcte : Soffrir m’estoit che son fier leopart.6 É. PELLEGRIN, La Bibliothèque des Visconti et des Sforza, ducs de Milan, au xve siècle, Paris, Centre national de la recherche scientifique, 1955, A203.7 É. PELLEGRIN, La Bibliothèque…, op. cit., B87.8 Maria Grazia ALBERTINI OTTOLENGHI, « La biblioteca dei Visconti e degli Sforza : gli inventari del 1488 e del 1490 », Studi petrarcheschi, t. 8, 1991, C247.9 M. G. ALBERTINI OTTOLENGHI, « La biblioteca […] », art cit., E64.10 Sur cette question, voir Des livres et des rois. La bibliothèque royale de Blois, château royal de Blois, 20 juin-30 août 1992 et Paris, Bibliothèque nationale, 15 octobre 1992-17 janvier 1993, catalogue par Ursula BAURMEISTER et Marie-Pierre LAFFITTE, Paris, Bibliothèque nationale, 1992, p. 205-219 ; M.-P. LAFFITTE, « Da Pavia a Parigi, le alterne fortune dei manoscritti dei duchi di Milano », dans Arte lombarda dai Visconti agli Sforza, Milan, Palazzo Reale, 12 mars-28 juin 2015, Milan, Skira, 2015, p. 41-45.11 Henri OMONT, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, t. 1, La Librairie royale à Blois, Fontainebleau et Paris au xvie siècle, Paris, E. Leroux, 1908.12 M. HERMANT, dans Trésors royaux…, op. cit., no 58.13 BnF, Mission pour la gestion de la production documentaire et des archives, dossier 2011/071/271. Les auteurs remercient Anne Leblay-Kinoshita, responsable de la Mission, pour son aide apportée dans la recherche de ce dossier de restauration.14 BnF, département de la Conservation, RIL 2016-105.

15 Microscope électronique à balayage Philips, couplé à un système de microanalyse AZTEC appartenant au Centre de recherche et de restauration des musées de France.16 BnF, département de la Conservation, RIL 2014-157.17 Maxence HERMANT, dans Trésors royaux…, op. cit., no 33 et p. 93.18 Myra ORTH, Renaissance Manuscripts. The Sixteenth Century, London, Harvey Miller, 2015, t. 2, no 54. Le volume devait à l’origine être doté d’une reliure brodée.19 Solution de la marque Sigma® révélant la présence d’amidon par coloration de l’échantillon en bleu foncé.20 Solution préparée à 0,8 % dans de l’eau déminéralisée révélant la présence de protéine par coloration persistante de l’échantillon en rose.21 Le Dehypon® est un surfactant non-ionique. Il a été employé à 0,5 g/L d’eau déminéralisée.22 Collagénase Type III A de Sigma®.23 Cette température est nécessaire pour la survie et l’action des enzymes.24 Lanacron®.25 Un point lancé (point droit), maintenu à intervalles réguliers par des brides ; appelé « point de Boulogne » en broderie.26 Fil de soie retors très fin, composé de deux ou quatre brins de soie grège.27 À titre de comparaison, voir notamment Lisa MONNAS, Merchants, Princes and Painters. Silk Fabrics in Italian and Northern Paintings, 1300-1550, New Haven, Yale University Press, 2008 ; ead., Renaissance Velvets, London, V&A publications, 2012.

Notes

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France et de l’étranger, aux professionnels, aux

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revue de l ’Institut national du patrimoine / no 7patrim

oines

revue de l’In

stitut n

ational du

patrim

oine

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30€

En couverture :François-Marius Granet, La Trinité des Monts et la Villa Médicis,Paris, musée du Louvre, inv. R.F. 1981-12, détail.

Entretien avec Éric de Chassey, directeur de l’Académie de France à Rome

Le Louvre Abou Dabi, nouveau musée universel

Par-delà les musées. Venise est-elle une capitalede la culture ?

Une fille de pêcheur de Jules Breton

Les Recueils des Menus Plaisirs aux Archives nationales

Réunion des musées nationauxGrand Palais

ISBN : 978-2-7118-5896-5ISSN : 1778-9982 GB 10 5896

723726-Couv-patrimoine-7:INP-N6 04/10/11 12:28 Page1

35 C ISBN 978-2-7118-5896-5

ISSN 1778-9982 GB 10 5896

numéro 7Entretien avec Éric de Chassey, directeur de l’Académie de France à RomeLe Louvre Abou Dabi, nouveau musée universelPar-delà les musées. Venise est-elle une capitale de la culture ?Une fille de pêcheur de Jules BretonLes Recueils des Menus Plaisirs aux Archives nationales

revue de l’Institut national du patrimoine / n° 9patrimoines revue de l’Institut national du patrim

oine / n° 9

hautes étudesSor bonne

arts et métiersPôle de Recher che et d’Ens eig nementSupé r ieur

En couverture : Archives nationales, site de Pierrefi tte-sur-Seine, architecte Massimiliano Fuksas.

ISBN : 978-2-7118-6076-0ISSN : 1778-9982GB 106076

30 €

■ Entretien avec Agnès Magnien La refondation des Archives nationales

■ « Aux archives, citoyens ! » : le public au cœur des Archives nationales

■ Usages et mésusages des patrimoines■ Le Serment des ancêtres de Lethière :

renaissance d’un symbole pour Haïti■ Enseignement de l’histoire de l’art et

éducation à l’image dans le secondaire : l’expérience italienne

7564_CS6_COUVERTURE_V2.indd 1 04/11/13 16:33

30 C ISBN 978-2-7118-6076-0

ISSN 1778-9982 GB 10 6076

numéro 9Entretien avec Agnès Magnien La refondation des Archives nationales« Aux archives, citoyens ! » : le public au cœur des Archives nationalesUsages et mésusages des patrimoinesLe Serment des ancêtres de Lethière : renaissance d’un symbole pour HaïtiEnseignement de l’histoire de l’art et éducation à l’image dans le secondaire : l’expérience italienne

revue de l ’Institut national du patrimoine / no 6patrim

oines

revue de l’In

stitut n

ational du

patrim

oine

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35€

En couverture :L’Aquila, église Santa Maria del Suffragio dite delle Anime Sante,dispositif de mise en sécurité de la coupole écroulée après le séisme du 6 avril 2009.

Une direction générale des patrimoines au ministère de la Culture, pourquoi et comment ?

L’Inp 20 ans après, les conservateurs et les restaurateurs du patrimoine aujourd’hui

L’Inp à L’ Aquila : un laboratoire pour la formation « d’urgentistes du patrimoine »

Réunion des musées nationaux

ISBN : 978-2-7118-5763-0ISSN : 1778-9982 GB 10 5763

532639-Couv_patrimoine_6_INP-N6 20/10/10 15:59 Page1

35 C ISBN 978-2-7118-5763-0

ISSN 1778-9982 GB 10 5763

numéro 6Une direction générale des patrimoines au ministère de la Culture, pourquoi et comment ?L’Inp 20 ans après, les conservateurs et les restaurateurs du patrimoine d’aujourd’huiL’Inp à L’Aquila : un laboratoire pour la formation « d’urgentistes du patrimoine »

30 C ISBN 978-2-7118-6006-7

ISSN 1778-9982 GB 10 6006

numéro 8Entretien avec Jacqueline Sanson, directrice générale de la BnFHommage à Thierry DelcourtDe la galerie des Glaces à la Sainte Anne de LéonardLes collections patrimoniales de l’université de Montpellier 1Les colonnes monumentales, mémoires d’un lieu et mémoire de l’Histoire

revue de l’Institut national du patrimoine / n° 8patrimoines revue de l’Institut national du patrim

oine / n° 8

En couverture : Le Livre des Tournois de René d’Anjou, Provence, après 1462, Barthélémy d’Eyck, Joute du seigneur appelant et du seigneur défendant : affrontement du duc de Bretagne et du duc de Bourbon. BnF, ms. Français 2695, ff. 45v – 46, détail.

ISBN : 978-2-7118-6006-7ISSN : 1778-9982GB 106006

30 €

■ Entretien avec Jacqueline Sanson, directrice générale de la BnF

■ Hommage à Thierry Delcourt■ De la galerie des Glaces à la Sainte Anne de Léonard■ Les collections patrimoniales de l’université Montpellier 1■ Les colonnes monumentales, mémoires d’un lieu et mémoire de l’Histoire

COUVERTURE INP8.indd 1 08/10/12 10:45

revue de l’Institut national du patrimoine / n° 10patrimoines revue de l’Institut national du patrim

oine / n° 10

En couverture : Joan Fontcuberta, Googlegram : Niépce, 2005, tirage couleur à développement chromogène, 120 x 160 cm,New York, Metropolitan Museum of Art.

ISBN : 978-2-7118-6197-2ISSN : 1778-9982GB 10 6197

30 €

■ Entretien avec Bruno Suzzarelli 35 ans au service de la culture

■ L’exposition comme lieu de recherche. Éléments pour un bilan de L’art en guerre. France 1938-1947

■ De la matérialité de la photographie à sa dématérialisation : quels enjeux pour la conservation-restauration ?

■ Reconstruction et/ou destruction. Le patrimoine menacé au Proche- Orient : aperçus sur Beyrouth et Bagdad

couverture INP_ n°10 6.0.indd 1 01/12/14 11:52

30 C ISBN 978-2-7118-6197-2 ISSN 1778-9982 GB 10 6197

numéro 10Entretien avec Bruno Suzzarelli, 35 ans au service de la cultureL’exposition comme lieu de recherche. Éléments pour un bilan de L’art en guerre. France 1938-1947De la matérialité de la photographie à sa dématérialisation : quels enjeux pour la conservation-restauration ?Reconstruction et/ou destruction. Le patrimoine menacé au Proche-Orient : aperçus sur Beyrouth et Bagdad

revue de l’Institut national du patrimoine / n° 11patrimoines revue de l’Institut national du patrim

oine / n° 11

En couverture : Aubervilliers, ancienne manufacture des allumettes, département des restaurateurs de l’Inp.

ISBN : 978-2-7118-6250-4ISSN : 1778-9982GB 10 6250

30 €

■ Entretien avec Joan Fontcuberta : la photographie contemporaine, entre création et conservation du patrimoine

■ Apparitions : la matérialité de l’image photographique

■ « Le Musée disparu » : réfl exions autour d’une exposition berlinoise

■ L’ancienne manufacture d’allumettes d’Aubervilliers9 782711 862504

INP11_Couv_def.indd 3 15/12/2015 12:18

30 C ISBN 978-2-7118-6250-4 ISSN 1778-9982 GB 10 6250

numéro 11Entretien avec Joan Fontcuberta : la photographie contemporaine, entre création et conservation du patrimoineApparitions : la matérialité de l’image photographique« Le Musée disparu » : réflexions autour d’une exposition berlinoiseL’ancienne manufacture d’allumettes d’Aubervilliers

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patrimoines en débat

Les restaurateurs du patrimoine

Les conservateurs du patrimoine

conservation et restauration du patrimoine

128 patrimoines revue de l’Institut national du patrimoine / 2016 / no 12

Archéosite de Montans : p. 67.Archives départementales de la

Gironde : p. 10g.Noël Barbe : p. 21b, 23.Jérôme Bastianelli : p. 36.Lucia Bienvenu-Spodniakova : p. 25.BnF : p. 42, 43, 44, 45, 46, 47, 49,

50, 51, 52.Cindy Boyce : p. 10d.Coll. part./photo Hélène Mauri :

p. 111d.Marianne Delaporte : p. 22.DRAC Languedoc-Roussillon-Midi-

Pyrénées/ Jean-François Peiré : p. 63h, 64-65.

D.R. : p. 9, 58h, 63b, 111, 118b.Fonds C. Schaeffer, service des

archives du Collège de France : p. 15, 16, 17, 18, 19.

Olivier Gauly : p. 62.Geoffroy : p. 12.Vincent Guigueno : p. 35.Institut pour l’histoire de

l’aluminium : p. 111g.INP Inp/ 58b, 59, 92b /Emmanuel

Aguila : p. 106b, 107b, 108, 109h /Axelle Bourgeois : p. 99, 102 /Camille Devilliers : p. 92hg, 94g /Michaela Florescu : p. 112, 113, 114, 115, 116 /A. Genachte-Le Bail : p. 61 /Claude Kermel : p. 5 /Ghyslain Vanneste : p. 7b, 53, 54,

57, 91, 92hd, 93d, 94d, 95, 97, 100, 101, 103, 105, 106h, 107h, 109b, 112, 113, 114, 115, 116.

Hervé Manis : p. 118h.Valérie Matoïan : p. 15.Laurent Mignaux/Terra : Couverture,

p. 37h, 41.Jacques Miot : p. 21h.Musée de Bretagne, Rennes : p. 85,

86, 87, 88, 89.Musée Fabre Montpellier

Méditerranée Métropole : p. 77, 78, 79, 82 /ISBA : p. 3 /Frédéric Jaulmes : p. 6h, 6b, 26, 28, 29, 30, 31, 32, 33b.

Musée national Picasso-Paris/Béatrice Hatala : p. 11.

Musée Sainte-Croix/Vigneaud : p. 93g.

Déborah Panaget : p. 55.Hervé Raulet/DRAC Bretagne : p. 6b,

37b, 38, 39.RMN-Grand Palais-musée de Cluny,

musée national du Moyen Âge/Jean-Gilles Berizzi : p. 73, 74 /Michel Urtado : p. 7, 69, 70, 72.

SMIDDEST : p. 40.Georges Walter Vincent Smith

Museum, Springfield : p. 58h.Victoria and Albert Museum,

Londres : p. 71.

Crédits photographiques

Patrimoines, revue de l’Institut national du patrimoineGalerie Colbert2, rue Vivienne, 75002 Pariswww.inp.fr

Directeur de la publicationPhilippe Barbat

Rédacteur en chefChristian Hottin

Rédactrice en chef adjointeManuela Bazzali

CoordinationMuriel Bourel Mulliez

TraductionFaez Politzer

Conception graphiqueAtalante

RéalisationLaurent Lempereur

FabricationIsabelle Loric

PhotogravureJouve, Saran, France

ImpressionDeckers Snoeck, Gand, Belgique

© Institut national du patrimoine, Paris, 2016© Réunion des musées nationaux – Grand Palais, Paris, 2016254/256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12

ISBN : 978-2-7118-6340-2ISSN : 1778-9982GB 10 6340

Comité scientifique

Isabelle Balsamo, chef de l’Inspection générale des patrimoines, direction générale des patrimoines

Caterina Bon Valsassina, directrice générale éducation et recherche, Ministero dei beni e delle attività culturali e del turismo

Marc Bormand, conservateur en chef au département des Sculptures, musée du Louvre, ParisChristian Bromberger, professeur émérite des universités, université de Provence

(Aix-Marseille)Guy Cogeval, président du musée d’Orsay, ParisPietro Corsi, professeur des universités, université d’OxfordPierre Curie, conservateur en chef du patrimoine, musée Jacquemart-André, ParisGabriele Finaldi, directeur de la National Gallery, LondresBruno Galland, directeur des archives départementales du Rhône, LyonMichel Gras, directeur de recherche honoraire du Centre national de la recherche

scientifique, ParisAnita Guerreau-Jalabert, directrice de recherche, Centre national de la recherche

scientifique, ParisPhilippe Guillet, directeur du Muséum d’histoire naturelle de NantesMichel Hilaire, conservateur général du patrimoine, directeur du musée Fabre,

MontpellierMartine Kahane, conservatrice générale honoraire des bibliothèquesBertrand Lavédrine, professeur des universités, directeur du Centre de recherche

sur la conservation des collections, ParisVincent Lefèvre, conservateur en chef du patrimoine, sous-directeur des collections,

Service des musées de FranceJean-Michel Leniaud, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, ParisVolker Schaible, restaurateur, Staatliche Akademie der Bildenden Künste, StuttgartJean-Claude Schmitt, directeur d’études honoraire, École des hautes études

en sciences sociales, ParisMyriam Serck-Dewaide, ancienne directrice de l’Institut royal du patrimoine artistique,

BruxellesGennaro Toscano, conseiller scientifique et culturel, projet Richelieu, Bibliothèque

nationale de FranceAnne Van Grevenstein, directrice du Stichting Restauratie, Maastricht

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revue de l’Institut national du patrimoine / n° 12

En couverture : Phare de la Vieille (Finistère), en mer d’Iroise.

ISBN : 978-2-7118-6340-2ISSN : 1778-9982GB 10 6340

30 €

patrimoines revue de l’Institut national du patrim

oine / n° 12

■ L’Institut national du patrimoine, un rite de passage ? Entretien avec Nathalie Bondil, Laurent Le Bon, Agnès Vatican

■ Patrimoine et archives. La mission archéologique de Ras Shamra-Ougarit

■ L’article 55. Dix ans de mise en œuvre de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

■ Le musée Fabre. Un musée citoyen tourné vers le xxie siècle

■ Les phares des côtes de France : la reconnaissance d’un patrimoine