Sylvain Solaro

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Dossier Artiste

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Sylvain Solaro né en 1955 à Crosne dans le 91 vit et travaille à Champigny sur Marne et à Saint-Père sous Vézelay dans l’Yonne Formation 1976-1977 - Ecole Louis Lumière - section photo - Paris Expositions personnelles - Installations vidéo 2007 - Introspection sélective – Omnibus - Tarbes 2005 - Nous étions là - Petit lieu Poileboine - Caen - Nous étions là - Les Possibles de l'image - Vieux Château - Vicq sur Breuilh 2003 - L'invention du Langage - Damp'Art - Dampart - L'Art à la Bouche - Arras Expositions personnelles - Photographie 2005 - Les Possibles de l'image - Vieux Château - Vicq sur Breuilh 2002 - Carbonésie Granulé/Les Fouillis - Mai-Photographies - Quimper 2001 - Chez Kader, 20 ans déjà - Paris 2000 - Les Colères/Les 100 jours - Journées Photographiques de Bienne - Bienne - Suisse - Carbonésie Granulé - Encotros da Imagem - Braga - Portugal 1999 - Colères et petits riens - Galerie les Filles du Calvaire - Paris 1998 - Sylvain Solaro-Photographies - Espace des arts - Chalon-sur-Saône 1996 - Signes et Fouillis - Galerie Les Filles du Calvaire - Paris - Les 100 jours - Ecole Supérieure d'Art et de Design - Amiens - Les 100 jours - Galerie le Chai du Terral – Montpellier

1996 - Photographies - Galerie du Web Bar – Paris Expositions de groupes – Photographie 2010 - Oui, je croix - Paris 2008 - Provok - Paris 2006 - Artatou – Avallon 2004 - Rimez Regards - Médiathèque - Pontault Combault 2000 - Salon Paris Photo - Galerie les Filles du Calvaire 1999 - Art Ephémère - Fontenay sous Bois - Salon Paris Photo - Galerie les Filles du Calvaire 1998 - Les Gaufrettes Amusantes - Galerie de la CCI - Strasbourg - Salon Linéart - Galerie les Filles du Calvaire - Gand - Belgique - Salon Paris Photo - Galerie les Filles du Calvaire - Salon Page(s) - Livres d'Artistes - Galerie les Filles du Calvaire - Paris - Biennale du Livre d'Artiste - Saint-Yrieix-la-Perche - Salon de Montrouge

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1996 - Convergences - Pont l'Abbé - Cadavres Exquis - Champigny 1994 - Cadavres Exquis - Champigny 1992 - Cadavres Exquis - Champigny 1990 - Festival Jazz et Polar - Bourg-la-Reine Expositions de groupes – Installation Vidéo 2010 - Oui, je croix - paris 2008 - Foin de Réau - Réau - Artatou – Avallon 2007 - Le Pavillon – Champigny sur Marnes - Artatou – Avallon 2006 - Artatou – Avallon - Scènes de Ménages – Ondulations – Saint-Laurent de Terregates Edition - Carbonésie Granulé - Filigranes Editions - Saint- Maurice pour mémoire(s) - Ville de Saint-Maurice - « je-ne-suis-pas-du-pe » assiettes porcelaines de Limoges avec Images d’Origine Contrôlée Vidéographie 2009 - Ambiance créole – 17 mn - Ta gueule – 14 mn 2008 - L’avenir vidéo dans la caravane – installation 3 écrans 50 mn - Les films du chiens – 3 vidéos de 3 à 15 mn 2007 - Basyl – 6 mn 2006 - Dominique - 14 mn - Scènes de ménages – 3 vidéos – de 15 à 35 mn - Avoir un bon copain – 7 mn 2005 - Nous étions là - 3 vidéos - de 10 à 17 mn - I love U - 4mn - Be bop - 2mn 2003 - Je parle (l'invention du langage) - 15 mn

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« Si Sylvain Solaro se dénomme photographe, son travail procède tout autant des arts plastiques. Il use de la photographie comme d’une matière première qu’il mêle à d’autres matériaux (plomb, corde, bois, métal rouillé, tissu...), ou à des objets récupérés qu’il collectionne de manière affective. Il en résulte des œuvres que l’on pourrait appeler "objets photographiques". (…) Petit à petit, le mot, et au-delà le langage, a pris une place majeure dans son œuvre. Le texte — titres puis bribes de phrases ou commentaires — est devenu un pendant indissociable de l’image. Il en donne parfois la clé, tout en induisant des niveaux de lecture différents, poétiques et ludiques le plus souvent. D’un point de vue formel cette association confère un caractère particulier à son travail (frappe machine désuète, texte manuscrit...), doublée dans les dernières séries d’une "esthétique du bricolage" issue de l’aspect artisanal qu’il confère à ces créations. "Mises en boîtes", celles-ci sont devenues des objets reliquaires. » extrait du catalogue Janviers en Bourgogne, Chalon-sur-Saône, 1998 « Une composition de Sylvain Solaro projette dans un rapport de confrontation non pacifique une photographie, du texte, et des matériaux divers — cuivre, laiton, pigments, plumes d’oiseaux... L’élément représentatif du réel par excellence — la photographie — se découvre ici contesté comme tel par une composante matérielle plus réelle que lui (...). Sous l’effet d’un virage inconnu, une situation d’abord familière acquiert insensiblement une coloration sauvage, tandis que le quotidien apprivoisé reflue en deçà des frontières narcotiques du ressassement sempiternel d’un discours trop entendu ; celui-là même auquel renvoie en écho cet autre (du) discours évoqué par le texte de Solaro. » François Aubrin, 1996

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Les nouveaux philosophes, 1992 série de 10 photographies tirages barytés virés 50 x 70 cm pièces uniques 600 € chaque « Ces séries procèdent par assemblage de différents clichés (multi-expositions au tirage) représentant des détails de corps humains. Prodige moderne, avec l’introduction d’un matériau étranger à la photographie (le fil de couture), a constitué le point de départ de mes recherches actuelles : la photographie utilisée comme un élément de l’œuvre au même titre que le bois, le fer, le verre ou le tissu. Je garde toujours en mémoire ces vieux portraits que l’on découvre punaisés sur une porte de placard — la rouille de la punaise participe autant que le sourire béat du grand-père à l’intérêt de la trouvaille. De coton, le fil est devenu laiton... » Sylvain Solaro

Le grand du fond

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Les nouveaux philosophes, 1992

Elle m’attend collection privée

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Les nouveaux philosophes, 1992

Les nouveaux philosophes collection privée

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Les nouveaux philosophes, 1992

Prodige moderne

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Les nouveaux philosophes, 1992

Le dernier bonjour

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Ce… pas… lit… trop, 1994 tirages barytés noir et blanc cirés métal, enduit, carton 120 x 100 cm pièce unique collection privée

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Exercice de style (hommage à Raymond Queneau), 1994 calicot, impressions photographiques sur toile, peinture 130 x 100 cm pièce unique collection privée

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Le retour, 1995 tirage baryté noir & blanc viré matériaux divers 15 x 25 cm pièce unique 600 € « J’utilise les matériaux de cette façon intuitive et maladroite, ce qui peut-être constitue une partie de l’intérêt de mes constructions, je ne suis pas un artisan adepte de la précision millimétrique, j’ai toujours un truc de travers ou un peu écaillé. Tous ces bouts de bois, de métal, de verre que mon père et son père ont accumulés leur vie durant (mon père était mécanicien, mon grand père cordonnier) me tombent littéralement dessus. Cette pratique instinctive fonctionne comme une espèce d’écriture automatique : l’idée naît d’un bout de truc que je ramasse et que je ne peux me résoudre à rejeter. »

Sylvain Solaro

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Les yeux, 1995 tirages barytés noir et blanc vernis métal, enduit, carton 120 x 100 cm pièce unique 1000 €

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La danse, 1995 tirages barytés noir & blanc virés, zinc, verre 28 x 32 cm pièce unique collection privée

Collection privée

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Jeudi 15 février, 1995 tirage baryté noir & blanc viré, zinc, verre 28 x 32 cm pièce unique collection privée

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Regarde-moi, 1995 triptyque, techniques mixtes tirages barytés noir et blanc virés sur métal rouillé verni, miroir, fils de laiton 25 x 25 cm (fermé), 25 x 50 cm (ouvert) pièce unique collection privée

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Les 100 jours, 1996 série de cent photographies datées du 28 février au 6 juin 1996 photographies noir et blanc, textes, matériaux et techniques mixtes cadre bois et verre 28,5 x 22,5 cm tirage limité à trois exemplaires 100 € chaque « Les Cents jours, journal intime réalisé au jour le jour du 28 février au 6 juin 1996, est pour l’artiste "une gymnastique quotidienne destinée à faire rire, sourire ou réfléchir... et au final une exposition de trente mètres de long". C’est à la fois un défi, une sorte de roman, une histoire de l’ordinaire où l’auto-dérision prédomine, comme expression du doute du créateur. De nombreuses pièces posent ironiquement le dilemme contemporain du statut de l’artiste et de l’art en général, au travers de petites phrases telles que "je suis atteint dans mon image", "je manque de repères", "je suis méconnu, inconnu... ". Des phrases qui deviennent clin d’œil lorsque sous une photographie de pansement Solaro commente : "en tant qu’artiste, je pense beaucoup"... ».

extrait du catalogue Janviers en Bourgogne, Chalon-sur-Saône, 1998

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Les fouillis, 1996 Grands formats série de 4 photographies tirages barytés noir & blanc, virages sépia, teinture décoction de tabac (gauloises bleues), thé (bergamotte), cirage (lion noir) ou vin de bordeaux 100 x 80 cm chaque sur bâche métis teintée 140 x 120 cm pièces uniques 1500 € pièce

Petits formats série de 20 photographies tirages barytés noir & blanc, textes cadres bois et verre 32 x 24 cm tirage limité à trois exemplaires 2 000 francs pièce Vitrine 120 x 80 x 12 cm pièce unique 1500 €

« Pour la série intitulée Les Fouillis, c’est l’univers de son père récemment décédé que Sylvain Solaro a exploré. Si ce deuil était déjà présent dans Les Cent jours, il est la clef de ce travail qui passe par une redécouverte des reliques familiales, et donne lieu à de grandes photographies d’armoires branlantes envahies d’objets hétéroclites dont il fait l’inventaire. Tel un enfant émerveillé, il exhume un à un les trésors de son père et de son grand-père, il extirpe de ce désordre son grenier poétique, photographie amoureusement, et toujours avec humour, tous ces petits riens amassés au fil du temps. A ces grands tirages sont associés de petites photographies d’objets extraits des fouillis sur lesquelles il accole ses propres pensées, telles des prédelles ou des ex-voto qui entourent l’œuvre principale. Par cette reconstruction (deuil ?) analytique, Solaro raconte une chronique familiale dans laquelle souvenirs et sentiments resurgissent, au fil de ces fouillis "affectivement ré-ordonnés". »

extrait du catalogue Janviers en Bourgogne, Chalon-sur-Saône, 1998

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Les fouillis, 1996

Les armoires du garage

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Des os humains trouvés dans les armoires du

garage, maman m’explique que papa les avait

ramassés derrière le cimetière pour éviter

que le chien de Grébil ne les mange !

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Les fouillis, 1996

La cheminée du grenier de Noé Collection Aktinos

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Je ne savais même pas qu’il pouvait

fumer !

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Est-ce qu’il se doutait qu’il avait

fait quelque chose de beau ?

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Les fouillis, 1996

Les cabanes à lapins de la grange

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C’est quand même incroyable à quel point ils pouvaient aimer les biscuits de l’alsacienne...

Putain ça soigne tout ce truc là !... c’est dommage, on ne le fabrique plus...

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Les signes, 1996 série de 7 photographies 1 grand format tirages barytés noir & blanc virage sépia métal rouillé verni bâche métis, acrylique 200 x 200 cm pièce unique collection privée

6 petits formats tirages barytés noir & blanc, encre de chine caisson bois et verre, peinture pour verre 40 x 40 cm pièces uniques 600 € chaque

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collection privée

collection privée

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Les colères, 1998-1999 deux séries de 10 photographies bandes contact moyen format noir et blanc virés marouflés sur bois textes, matériaux et techniques divers cadre bois et verre 15,5 x 49 cm 5 variations 500 €

tirages argentique virés, techniques mixtes cadre bois 57 x 57 cm 3 variations 450 €

« J’appelle mes nouveaux travaux "colères". Dans ma recherche d’inspiration, je me suis tourné vers la Bible. J’apprécie son côté antique et parfois désuet, rempli de violences et d’interrogations… son intemporalité également : il suffit d’un bout de citation pour être remué, notre société judéo-chrétienne en est totalement imprégnée. On ne sait toujours pas d’où çà vient, mais on le ressent ! (…) Certaines des photos ou des séquences photos sont enfermées dans des boîtes : elles prennent un aspect précieux, comme les icônes orthodoxes ou les reliquaires du moyen-âge (cela rejoint également ma passion pour les caisses, boîtes et autres fouillis de mes greniers). D’autres sont tirées en grand format et marouflées sur la toile, ce sont des colères à l’état brut (…). »

Sylvain Solaro, 1999

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Les colères, 1998-1999

si tu cries vers eux ils ne te répondront pas

mais parjure et mensonge, assassinat et vol, adultère et violence, et le sang versé succède, au sang versé

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Les colères, 1998-1999

avant de vous offrir l’avant d’un avion, notre classe affaire vous offre l’arrière d’une limousine

Poulet et mon…

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Les colères, 1998-1999

il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs

Ge 2.18

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Les colères, 1998-1999

elle-même soupire et détourne la face

qui t’a appris que tu es nu?

La 1.8 Ge 3.11

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Les colères, 1998-1999

cette nuée était ténébreuse d’un côté, et de l’autre elle éclairait la nuit

il n’y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir

Ex 20.24 2R 20.15

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Les boîtes lumineuses, 2000-2001 Boîtes métalliques rouillées vernies Film lith / verre 8 x 8 x 8 cm ampoule et transformateur 12 volts 5 exemplaires 300 € à 1000 €

Je

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Les boîtes lumineuses, 2000-2001

J’ai retrouvé dans une ancienne fromagerie du fin fond du Perche, tout un lot de cubes métalliques qui visiblement servaient de moules à fromages… Leurs proportions 8x8x8 cm m’en ont semblées parfaites : ni trop petits ni trop grands… Pendant quelques temps des sacs poubelles pleins de ces cubes sont restés entassés dans mon atelier, jusqu'à ce que je commence à les nettoyer, poncer, « rustoliser », vernir… Et puis vint l’idée d’y placer une photo sur film lith ainsi qu’une petite ampoule lumineuse. Accrochées sur des murs, avec leurs fils d’alimentation qui pendent, ces boîtes me font penser à des ballons d’enfant ! Sylvain Solaro

Je – ne – suis – pas – du – pe

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Hurle et Mange, 1999 Tirages barytés, virés, marouflés sur toile 180 x 180 cm pièce unique 2000 €

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2002-2008 installations vidéos et photographies Les totems bois - lecteur DVD - écran TFT 2’5

Dans une ancienne poutre, une petite fenêtre révèle une vidéo : des yeux qui clignent une bouche qui prononce des phrases incohérentes, des nuages qui passent.

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2002-2008 installations vidéos et photographies Nous étions là - (partie centrale) – 3 écrans tft 17’ plaques de métal – 3 lecteurs dvd

les 3 écrans reconstituent un visage symbolique : deux yeux et une bouche . A l’origine de la commande, une résidence au vieux château de Vicq sur Breuilh (Limousin) Les yeux et les bouches proviennent des anciennes photos de familles ayant habité ou fréquenté le lieu.

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2002-2008 installations vidéos et photographies

L’avenir vidéo dans la caravane - Réau

installation vidéo, 3 écrans synchronisés dans une caravane repeinte en orange et vert. Le dispositif technique (l’ordinateur) est complètement désossé et apparaît suspendu, comme une sculpture.

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2002-2008 installations vidéos et photographies Les mots – tirages argentiques – pigments – encre de chine – peinture 150cm x 50cm

Dans la famille, on laisse souvent des petits mots, pour communiquer, ou se souvenir… au fur et à mesure que je retrouve ceux écrits par mes parents ou mes grands parents, je les illustre sous forme de tryptique

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Sylvain Bientôt... 15 ans que je connais l’oiseau. Quinze ans, putain 15 ans ! La première fois que je l’ai vu, il avait une moustache et faisait des photos peintes. Moi aussi . Je veux dire moi aussi faisait des photos peintes, ça tombait bien. Je sais bien, que dire de quelqu’un qu’il est gentil, c’est presque aussi méchant que de dire qu’il est poète, mais Sylvain n’est pas seulement gentil, c’est un honnête homme, ce qui dans la bouche de beaucoup de gens est quasi une insulte. C’est sans doute parce qu’il possède les deux qualités précédemment énoncées que la connerie le rend très, mais alors très très malheureux. Voire teigneux. Et là, nous sommes au cœur de son œuvre. On aurait tout à fait tort de ne voir en ce travail que l’expression d’un biduliste déjanté usant d’un bric-à-brac de vide grenier en guise de matière première, même si l’idée est séduisante. Parce que les créations de Sylvain Solaro tiennent autant de la littérature, celle de Queneau par exemple, que de la photographie ou de l’installation. Sauf que. Derrière cet individu qui pratique le multimédia comme un bricoleur du dimanche avide de dévorer l’intégrale de « Système D », il y a, pour le contemplateur averti, comme l’expression du doute, de l’angoisse métaphysique du vide. De la peur de la connerie ambiante. Des boursouflures du politiquement correct. Sylvain appuie avec ses œuvres où ça fait mal. Où il a mal aussi. A l’âme, à la mémoire, au cœur. Et même, certains matins, au crâne et au foie. Rappelez-vous de cela : derrière l’éloge du rayon bricolage du BHV mitigé récup’, il y a Sylvain crucifié par la bêtise. Et cette souffrance est celle de tout être un tant soit peu sensible, face aux Everests de stupidité auxquels il nous faut bien faire face chaque jour dès le premier café avalé. La connerie, je vous dis, et la méchanceté, la suffisance, la cupidité du monde ont fait sortir le Sylvain du bois. Et faut pas gonfler le Solaro quand il boit son café. Regardez attentivement ses œuvres inquiètes. J’ai rarement vu un arsenal aussi salutaire contre l’idiotie crasse qui nous assaille un peu plus chaque jour.

Patrick Bard, 1999

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Sylvain Solaro 6, rue de la croix rouge française

94500 Champigny sur Marne tél. 09 51 15 32 09

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