SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE DE LA POPULATION BELGE · 2007. 11. 8. · SURVEILLANCE...

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SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE DE LA POPULATION BELGE Métaux lourds et oligo-éléments dans le sang 2005 V. Hutse, F. Claeys, K. Mertens Octobre 2006 - IPH/EPI REPORTS N° 2006 – 28 Section Epidémiologie

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  • SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE DE LA POPULATION BELGE

    Métaux lourds et oligo-éléments dans le sang

    2005

    V. Hutse, F. Claeys, K. Mertens Octobre 2006 - IPH/EPI REPORTS N° 2006 – 28

    Section Epidémiologie

  • Hutse V., Claeys F., Mertens K. Section Epidémiologie, Institut scientifique de Santé publique Septembre 2006, Bruxelles (Belgique) IPH/EPI REPORTS N° 2006 – 28 Numéro de dépôt : D/2006/2505/37

    Surveillance épidémiologique de la population belge

    Métaux lourds et oligo-éléments dans le sang

    2005

    Institut scientifique de Santé publique Section Epidémiologie

    Rue Juliette Wytsman, 14 – 1050 Bruxelles Belgique

    32 (0)2 642.56.90 fax 32 (0)2 642 54 10

    http : //www.iph.fgov.be/epidemio/

  • Table des Matières

    Centres........................................................................................................... 1

    Remerciements ............................................................................................. 3

    Introduction ................................................................................................... 5

    Plomb .............................................................................................................................5

    Cadmium ........................................................................................................................6

    Sélénium.........................................................................................................................6

    Objectifs......................................................................................................... 7

    Matériel et méthodes .................................................................................... 9

    1. La population ...............................................................................................................9

    2. L’échantillon.................................................................................................................9

    3. Le laboratoire ...............................................................................................................9 Analyse univariée............................................................................................................11 Analyse multivariée.........................................................................................................11 Analyse de tendance ......................................................................................................11

    4. Validation de la banque de données ........................................................................12

    Résultats...................................................................................................... 13

    1. Plomb..........................................................................................................................13 1.1. Les variables de base et les facteurs de risque .....................................................13 1.2. Tendance des concentrations de plomb dans le sang ...........................................14 1.3. Le plomb en rapport avec les covariables..............................................................16

    2. Cadmium ....................................................................................................................20 2.1. Les variables de base et les facteurs de risque .....................................................20 2.2. Le cadmium en rapport avec les covariables.........................................................21

    3. Sélénium.....................................................................................................................25 3.1. Les variables de base et les facteurs de risque .....................................................25 3.2. Le sélénium en rapport avec les covariables .........................................................26

    Conclusions ................................................................................................ 29

  • Centres

    1

    Liste des Centres de Transfusion

    1. Centre de transfusion de Charleroi - ASBL 2. Centre de transfusion Brabant-Hainaut (Mons-Bruxelles-Hôpital Erasme) 3. Bloedtransfusiecentrum Vlaams-Brabant-Limburg (Hasselt) 4. Bloedtransfusiecentrum West-Vlaanderen (Brugge-Oostende) 5. Bloedtransfusiecentrum Oost-Vlaanderen (Gent) 6. Bloedtransfusiecentrum Antwerpen 7. Centre de transfusion de Liège 8. Centre de transfusion de Verviers 9. Centre de transfusion Nat 4 (Namur-Bruxelles UCL) 10. Centre de transfusion de l'Hôpital St-Pierre (Bruxelles)

  • Remerciements

    3

    Nous remercions : • les responsables de la Croix-Rouge ainsi que les responsables et collaborateurs des

    centres de transfusion pour leur précieuse collaboration dans l’organisation et le recueil des prélèvements ainsi que pour la motivation des participants;

    • les donneurs de sang qui ont permis la réalisation de l’enquête et donc l’estimation des risques potentiels pour l’ensemble de la population;

    • les collaborateurs administratifs qui ont introduit les données du questionnaire : Carine Dirickx et Mohamed El Abdellaoui;

    • le laboratoire de Québec qui a effectué les analyses biologiques avec rigueur et rapidité;

    • Geneviève Ducoffre de l’ISP-Epidémiologie qui a apporté au texte ses commentaires et corrections de fond et de forme.

  • Introduction

    5

    L’intérêt de la santé publique pour le dosage d’élément chimique dans les milieux biologiques (surveillance épidémiologique de la population) se situe, dans le cas des métaux lourds (Plomb Pb et Cadmium Cd), dans la mise au jour ou confirmation de la présence excessive de l’élément et, dans le cas des oligo-éléments (Sélénium Se), dans celle d’une carence en cet élément. Plomb

    Le plomb et ses composés sont très répandus dans l’environnement. Il s’agit d’un des rares éléments qui ne présente aucune utilité dans le métabolisme humain. Le plomb est un exemple d’un élément xénophobe qui est extrêmement toxique. Depuis les années soixante, la pollution de l’environnement par le plomb a été reconnue comme problématique par la santé publique. En mars 1977, la CEE a publié une Directive sur le screening biologique portant sur la présence de plomb dans le sang de la population1. Lors de la première campagne belge en 1979, aucune indication de dépassement des concentrations fixées comme référence par la Directive n’était constatée. Cependant, la plombémie (PbB) était relativement élevée en comparaison des résultats des autres pays de la Communauté. Les valeurs médianes de la plombémie (PbB) mesurées sur des personnes adultes dans 28 villes européennes de plus de 50.000 habitants variaient entre 110 et 190 μg/l. A Bruxelles, la concentration était de 183 μg/l. Ce constat a été confirmé par l’étude internationale menée en 1981 et parrainée par l’OMS2. En ce qui concerne la PbB, la Belgique occupait la seconde place du classement avec une valeur médiane de 152 μg/l, juste après Mexico (220 μg/l). Les résultats de cette deuxième campagne démontrait toutefois une tendance à la baisse3. En raison du risque pour l’ensemble de la population, la plombémie pouvant être considérée comme une résultante d’une exposition intégrée à l’environnement, elle fut mesurée chaque année jusqu’au début des années nonante puis moins systématiquement, les niveaux ayant considérablement baissé. Dans l’ensemble de la population, l’intoxication par le plomb, appelée aussi le saturnisme, intervient de manière accidentelle, généralement par ingestion du métal. Les deux causes principales de l’intoxication sont d’une part, la consommation d’eau potable contaminée par le plomb (eau douce et agressive qui stagne dans les canalisations en plomb) et d’autre part, dans les habitats anciens en rénovation ou dégradés, par absorption de poussières et d’écailles de peinture qui contiennent du plomb. Ce

    1Directive 77/312/CEE 2Friberg, L., and Vahter, M. (1983). Assessment of exposure to lead and cadmium through biological monitoring; results of a UNEP/WHO global study. Environ. Res. 30, 95-128. 3Claeys-Thoreau, F., Bruaux, P., Ducoffre, G. and Lafontaine A. (1983). Exposure to lead of the Belgian population. Arch. Occup. Environ. Health 53, 109-117.

  • Introduction

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    phénomène atteint plus spécifiquement et gravement les jeunes enfants.

    Cadmium

    Dans les pays industrialisés, le cadmium est un polluant important de l’environnement. L’alimentation (eau potable contaminée et légumes cultivés sur des sols pollués) est la principale voie d’exposition de la population. Il faut également mettre l’accent sur la présence de cadmium dans les cigarettes, qui joue un rôle important dans l’augmentation du risque pour les fumeurs. Le cadmium est une substance toxique puissante avec un effet cumulatif dont la demi-vie biologique dépasse 10 ans dans le corps humain. Le cadmium s’accumule principalement dans les reins. La Belgique est un des principaux producteurs de cadmium en Europe et présente de nombreuses pollutions de l’environnement par ce métal, plus particulièrement dans les zones industrielles.

    Sélénium

    Le sélénium est un oligo-élément essentiel chez l’homme. Il intervient dans la défense de l’organisme contre les oxydants et comporte des propriétés anti-inflammatoires et immuno-stimulatives De nombreuses recherches semblent indiquer que la présence de sélénium en quantité suffisante pourrait avoir un effet positif au niveau de plusieurs pathologies : les maladies cardiovasculaires, le cancer (surtout le cancer du sein et des intestins) et le processus de vieillissement. Un déficit en sélénium a été constaté dans les pays présentant une faible concentration de sélénium dans le sol (Keshan en Chine, l’est de la Finlande et la Nouvelle-Zélande). C’est également le cas pour les patients qui sont nourris exclusivement par perfusion. La consommation de tabac et d’alcool ainsi qu’une sous-alimentation sont d’autres facteurs qui peuvent provoquer un appauvrissement en sélénium dans l’organisme.

  • Objectifs

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    Des enquêtes ont été effectuées dans différentes régions du pays depuis 1979, dans le cadre de la surveillance de l’ensemble de la population belge. Le but du présent rapport est de présenter les résultats de l’enquête réalisée en 2005 pour le plomb, le cadmium et le sélénium ainsi que l’évolution au cours du temps. Cette enquête avait comme objectif :

    1. de déterminer les moyennes des concentrations de ces trois éléments pour tout le pays et les zones concernées par l’enquête,

    2. de déterminer le pourcentage d’individus dépassant les valeurs limites, 3. de vérifier les tendances dans le temps en comparant les résultats de cette

    enquête avec ceux des enquêtes précédentes.

  • Matériel et méthodes

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    1. La population La population belge est le groupe cible. Etant donné qu’il est assez difficile d’obtenir une population représentative acceptant un prélèvement sanguin, c’est la population des donneurs de sang qui a été retenue comme lors des enquêtes précédentes. Une étude pilote effectuée en 1978 4a démontré qu’il n’y a pas de différence significative entre la concentration en PbB d’un échantillon tiré au hasard de la population générale et un groupe de donneurs de sang réalisée avec une population constituée de donneurs de sang, tant hommes que femmes, répartis de façon égale entre les groupes d’âge 18 à 39 ans et 40 à 65 ans, soit la participation de 30 femmes de 18 à 39 ans, 30 femmes de 40 à 65 ans, 30 hommes de 18 à 39 ans et 30 hommes de 40 à 65 ans, ce qui donne une population de 120 personnes par centre de transfusion. L’ensemble des participants a été recruté dans les centres déjà impliqués dans les enquêtes précédentes (depuis 1979) : Gent, Antwerpen, Oostende et Hasselt dans le nord du pays, Charleroi, Mons, Liège, Namur et Verviers dans le sud du pays et Bruxelles. A Bruxelles, les prélèvements ont été réalisés dans trois centres différents en comptant sur la participation de 80 personnes par centre soit une population d’étude de 240 personnes. La répartition par centre comportait la participation de 20 femmes de 18 à 39 ans, de 20 femmes de 40 à 65 ans, de 20 hommes de 18 à 39 ans et de 20 hommes de 40 à 65 ans. Les trois centres de Bruxelles sont : le centre de l’Hôpital Saint-Pierre, le centre de l’Hôpital Erasme et le centre des Cliniques universitaires Saint-Luc.

    2. L’échantillon L’échantillon de départ comporterait quelque 1320 donneurs de sang. Après vérification de la base de données, 1284 donneurs de sang étaient retenus pour la suite de l’analyse étant donné qu’un certain nombre d’entre eux ne répondaient pas aux conditions. D’autres raisons ont fait qu’un certain nombre d’échantillons n’ont pas été retenus, à savoir ceux pour lesquels les résultats ou les questionnaires manquaient et ceux prélevés à Bruxelles mais dont les donneurs n’étaient pas domiciliés à Bruxelles.

    3. Le laboratoire

    Le laboratoire de toxicologie retenu pour les analyses fait partie du Centre de Toxicologie de l’Institut National de Santé Publique du Québec. Le laboratoire a pour tâche principale d’effectuer des analyses toxicologiques pour le réseau de santé publique de la province du Québec.

    4 Bruaux P, Claeys-Thoreau F., Ducoffre G., Lafontaine A., (1979) Exposition saturnine de la population bruxelloise. Choix des groupes de population. Choix des indicateurs. Premiers résultats. Arch. belg. Med. Soc., Hyg., Méd. Lég. 37 : 488-501

  • Matériel et méthodes

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    Le service analytique est axé tant sur les clients nationaux qu’internationaux. Le laboratoire utilise une technologie de pointe très sophistiquée pour déterminer avec fiabilité les substances toxiques ou les oligo-éléments présents dans les milieux biologiques. La technique ICP-MS fut utilisée pour les analyses de plomb, cadmium et sélénium dans le sang total, dans le cadre de l’enquête de surveillance belge. Le laboratoire est accrédité par le Conseil canadien des Normes conformément aux Normes Iso 17025. Le laboratoire participe avec succès à plusieurs programmes agréés pour leur contrôle de qualité et collabore avec plusieurs autres laboratoires, notamment Centers for Disease Control and Prevention. Pour information, la figure ci-dessous présente la concordance entre les résultats du laboratoire et la valeur cible pour l’analyse du plomb dans le sang. Figure 1

    La même qualité se retrouve dans les analyses du cadmium et du sélénium. En outre, grâce à la participation au programme de contrôle de qualité, le laboratoire a déterminé les valeurs des échantillons de référence pendant les analyses de l’enquête. Les coefficients de variation du plomb sont de 2.2 et 2.5 pour des échantillons avec des valeurs respectives de 368 μg/l et 119 μg/l; pour le cadmium, ces coefficients sont de 3.4 et 9.7 pour des échantillons avec des valeurs de 7.5 μg/l et 1.3 μg/l; les coefficients du sélénium sont de 4.1 et 4.6 pour des échantillons avec des valeurs de 176 μg/l et 238 μg/l.

  • Matériel et méthodes

    11

    Analyse statistique des données

    Analyse univariée Il a été décidé d’utiliser la valeur moyenne pour représenter la concentration de l’élément dans chacune des catégories de variables. Cette moyenne est la moyenne géométrique calculée sur les logarithmes népériens des valeurs et retransformée en µg/l. Afin de vérifier si les concentrations de l’élément entre ces catégories sont statistiquement différentes, toutes les concentrations ont également été transformées en logarithmes népériens suivis de l’application d’une analyse de variance simple. Pour la variable âge, la population a été répartie en cinq catégories soit 18-24 ans (n= 174), 25-34 (n=271), 35-44 (n=332), 45-54 (n=306) et 55-65 (n=185). La population est également répartie entre les femmes (n=642) et les hommes (n=640).

    Analyse multivariée

    Un modèle statistique a été calculé permettant d’étudier la relation entre la concentration de l’élément dans le sang et les autres variables de l’étude. Ce modèle décrit la relation mathématique entre la concentration moyenne de l’élément et les facteurs de risque pertinents. L’effet des covariables sur les concentrations a été modélisé à l’aide d’une régression linéaire. Tout comme pour l’analyse univariée, on a utilisé le logarithme népérien de la concentration du métal afin d’obtenir un modèle multiplicatif après retransformation (en soumettant les covariables à un exposant). Les coefficients des covariables expriment l’augmentation ou la diminution relative (ou en pourcentage) de l’influence d’un facteur déterminé. Dans le premier modèle sont incluses les covariables dont l’analyse univariée montrait une association statistiquement significative de 0,15 ou moins. En plus, les covariables donnant un pourcentage de valeurs manquantes d’au moins 50% n’ont pas non plus été retenues dans ce modèle. Le modèle final reprend les covariables dont les coefficients avaient une signification statistique de 0,05 ou moins. Le test de Wald a été utilisé afin de vérifier la signification statistique d’une covariable particulière.

    Analyse de tendance L’analyse de tendance de la prévalence d’une concentration élevée en plomb dans le sang a été effectuée à l’aide d’une régression logistique avec comme variable dépendante, la proportion du nombre de valeurs de plomb supérieures à 200 μg/l sur le nombre total de valeurs de plomb et, comme prédicteur unique, l’année au cours de

  • Matériel et méthodes

    12

    laquelle l’échantillon a été prélevé et mesuré. Le test de présence de tendance linéaire est celui de la signification statistique du coefficient de la variable de l’année (test de Wald).

    4. Validation de la banque de données

    La banque de données ou base de données comporte deux parties : la première est l’enregistrement des données du questionnaire et la deuxième les valeurs analytiques des différents éléments. L’introduction des données du questionnaire a été faite par du personnel conscient de l’enjeu et non soumis à une pression de rythme, alternant ce travail avec d’autres travaux pour éviter la diminution de concentration. La base de données a été relue sur base de 10% des questionnaires. Les données ont été enregistrées correctement à 98% et en n’ayant constaté aucune erreur pour les items importants concernant les facteurs de risque ou les variables de base. En ce qui concerne l’introduction des résultats analytiques, ils ont été transmis par fichier électronique reprenant le numéro de référence de la personne et ses résultats et ensuite introduits dans la base de données par copiage des données de chaque centre avec le numéro de référence. Celui-ci vérifié avec le positionnement du numéro dans la base de données questionnaire, a ensuite été éliminé.

  • Résultats

    13

    1. Plomb 1.1. Les variables de base et les facteurs de risque Le tableau 1 présente pour chaque variable la moyenne géométrique et son intervalle de confiance (CI), le minimum, le maximum et le test de Wald.

    Tableau 1 Paramètres de statistique univariée par catégorie de covariables

    PLOMB - µg/l

    N Global Médiane Moyenne Minimum Maximum

    1284 24.0 31.18 5.2 570.0

    CONCENTRATION Pb µg/l

    VARIABLES DE BASE

    Test de Wald

    Moyenne géométrique

    (95% CI)

    Minimum Maximum

    Sexe

  • Résultats

    14

    VARIABLES DE RISQUE

    Test de Wald Moyenne géométrique

    (95% CI)

    Minimum Maximum

    Maisons construites 0.004 Vrai 27.2 (25.8-28.7) 7.0 570.0

    avant 1945 Faux 24.7 (23.7-25.7) 5.2 460.0

    Alcool

  • Résultats

    15

    Figure 2 Evolution des niveaux de plombémie dans le temps

    1.2.2. Prévalence des plombémies supérieures à 200 µg/l Parmi l’échantillon actuel d’adultes, 4 personnes sur 1284 présentent une plombémie supérieure à 200 μg/l. Cette prévalence est de 0.3 pour cent (4/1284 = 0.3%; CI = 0.08-0.8). En 1999, ce pourcentage était de 0.5 pour cent (4/740 = 0.5%; CI = 0.1-1.4), alors qu’en 1991 on notait une prévalence de 3 pour cent (25/817 = 3.1%; CI 1.8-5.1). Le test de tendance monotone (linéaire) était hautement significatif (p 200 µg/l 25 13 6 4 4 52

    Pourcentage % 3.1 2.1 0.9 0.5 0.3 1.38

    Test Chi-carré pour l’évaluation de la tendance linéaire : p < 0.0001

    BLOOD LEAD LEVELS IN POPULATION1978-2005

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    140

    160

    180

    200

    1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006

    PbB µg/lMean

    All Brussels Gent Charleroi Namur Verviers

    Oostende Antwerpen Limbourg Liège Mons

  • Résultats

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    1.3. Le plomb en rapport avec les covariables 1.3.1. Analyse univariée Le tableau 1 reprend les concentrations moyennes de plomb ainsi que les intervalles de confiance (CI) de 95% en fonction des variables de base et des variables de risque considérées. On a constaté une petite différence attendue entre les hommes et les femmes soit 31.2 µg/l par rapport à 20.9 µg/l. La concentration moyenne augmente avec l’âge et passe de 16.4 µg/l pour le groupe des 18 à 24 ans à 40.3 µg/l pour le groupe le plus âgé (55 à 65 ans). Les différences entre les zones restent minimes, Hasselt (19.3 µg/l), Gent (22.0 µg/l), Oostende (23.8 µg/l) et Antwerpen (25.2 µg/l). Bruxelles, Liège, Mons et Namur présentent respectivement des concentrations moyennes de 26.4 µg/l, 28.7 µg/l, 26.6 µg/l et 26.5 µg/l. Charleroi a une concentration moyenne de 28.5 µg/l. Verviers avec 30.2 µg/l est une exception comparée aux autres zones. Cependant, le contraste entre les zones est beaucoup plus faible que le contraste entre les groupes d’âge. C’est pourquoi, des différences faibles en âge et sexe entre les zones peuvent également expliquer ces différences. La dernière variable de base (niveau d’instruction) présente un gradient évident entre le groupe avec un niveau d’instruction primaire (34.4 µg/l) et le groupe avec un niveau d’enseignement supérieur (22.1 µg/l). Les facteurs de risque liés à la consommation quotidienne d’alcool et à la ménopause semblent importants, alors que vivre dans une ancienne maison (construite avant 1945), et consommer quotidiennement du tabac sont statistiquement significatifs mais semblent présenter moins de risque. Les affectations hépatiques et rénales, l’absorption de vitamines et d’hormones n’interviennent pas comme facteurs de risque. La concentration moyenne pour les consommateurs habituels d’alcool est de 34.6 µg/l (par rapport à 23.6 µg/l) et pour les femmes ménopausées la valeur moyenne est de 33.0 µg/l (par rapport à 18.5 µg/l). Il est cependant difficile de séparer le risque lié à l’âge du risque lié à la ménopause, bien qu’il soit constaté qu’un changement hormonal puisse entraîner un relarguage au niveau osseux et donc une remise en circulation du plomb stocké dans les os. Les résultats repris ci-dessus sont des comparaisons brutes entre les différents groupes sans qu’une correction ait été effectuée pour d’autres facteurs. Ces différences pourraient s’atténuer ou s’accentuer si l’on considérait les variables simultanément. La partie suivante présente un modèle global dans lequel toutes les variables significatives sont analysées simultanément.

  • Résultats

    - 17 -

    1.3.2. Développement d’un modèle statistique Pour la plombémie, l’échantillon des 1284 donneurs de sang peut être regroupé selon les variables de base (sexe, âge et zone) et selon les facteurs de risque (habiter dans une vieille maison, fumer et consommer de l’alcool quotidiennement). Les autres variables ne sont pas incluses dans le modèle multivarié, parce qu’elles ne sont pas significatives pour ce modèle-ci ou qu’elles ont un pourcentage de valeurs manquantes supérieur à 50%. Le tableau 3 donne, pour les variables du modèle, les estimations des facteurs de risque et leur probabilité d’influence. Tableau 3 Facteurs de risque du modèle statistique multivarié

    Variable Probabilité Estimation du Facteur CI 95%

    AND-BXD 0.87 1.01 0.92-1.11

    AND-CHD 0.20 1.07 0.96-1.20

    AND-GED 0.04 0.89 0.80-0.99

    AND-HAD 0.001 0.83 0.75-0.93

    AND-LGD 0.024 1.13 1.02-1.26

    AND-MSD 0.52 1.04 0.93-1.16

    AND-NAD 0.55 1.03 0.93-1.15

    AND-OSD 0.37 0.95 0.86-1.06

    AND-VED 0.02 1.14 1.02-1.27

    AGE Cat 1-2

  • Résultats

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    LA PERSONNE DE REFERENCE

    La plombémie moyenne estimée de la personne de référence : un homme originaire d’Antwerpen, catégorie d’âge 18-25 ans qui ne fume pas, ne boit pas et n’habite pas une maison construite avant 1945 est de : 18.2 µg/l (CI : 16.3 – 20.2). Le facteur est déterminé par rapport à la personne de référence.

    LES VARIABLES DE BASE • Différence entre hommes et femmes. Une femme (dont les autres caractéristiques

    sont similaires à celles de l’homme de référence) présenterait en moyenne une concentration dont le facteur est inférieur de 0.70.

    Par conséquent, une femme ayant les mêmes caractéristiques que l’homme de référence (âgé de 18 à 25 ans, originaire d’Antwerpen, ne buvant pas d’alcool et habitant dans une maison récente, construite après 1945, présenterait en moyenne une plombémie de 12.7 µg/l (=18.2 *0.7).

    • Rapport à l’âge. Chez une femme âgée de 25 à 34 ans la plombémie augmente

    d’un facteur de 1.25. Chez une personne âgée de 35 à 44 ans, la plombémie augmente d’un facteur de 1.46. Chez une femme âgée de 45 à 54 ans, la plombémie augmente d’un facteur de 1.86. Finalement, chez une personne âgée de 55 à 65 ans, la concentration augmente d’un facteur de 2.24.

    Supposons que cette femme appartienne à la catégorie 35-44 ans. Dans ce cas, il faut multiplier 12.7 µg/l par 1.46, ce qui donnerait en moyenne un résultat de 18.54 µg/l.

    • Différence entre les zones. Antwerpen est la référence. A Verviers et à Liège la

    concentration est la plus élevée avec un facteur de 1.14 et 1.13. Les concentrations les plus faibles ont été relevées à Hasselt avec un facteur de 0.83; les zones de Charleroi 1.07; Mons 1.04, Namur 1.03, Bruxelles 1.01, Oostende 0.95 et Gent 0.89, se situent entre ces valeurs.

    Si cette femme est verviétoise, il faut multiplier la valeur précédente par 1.14, ce qui donnerait en moyenne un résultat de 21.14 µg/l.

    LES FACTEURS DE RISQUE • Habiter dans une ancienne maison (construite avant 1945) est un premier facteur

    de risque important. Dans ce cas, la plombémie moyenne est augmentée d’un facteur 1.11.

    • Le tabac est un autre facteur de risque significatif presque aussi important que le précédent, et augmente la plombémie d’un facteur 1.12.

  • Résultats

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    • La consommation quotidienne d’alcool est le facteur de risque le plus important. La plombémie moyenne augmente d’un facteur 1.20.

    Une correction pour ce dernier facteur en supposant que cette femme verviétoise consomme de l’alcool quotidiennement, donnerait en moyenne un résultat de 25.37 µg/l (= 21.14 * 1.20).

  • Résultats

    - 20 -

    2. Cadmium

    2.1. Les variables de base et les facteurs de risque Le tableau 4 présente pour chaque variable la moyenne géométrique et son intervalle de confiance (CI), le minimum, le maximum et le test de Wald.

    Tableau 4 Paramètres de statistique univariée par catégorie des variables

    CADMIUM - µg/l

    N Global Médiane Moyenne Minimum Maximum

    1284 0.40 0.59 0.07 6.1

    CONCENTRATION Cd µg/l

    VARIABLES DE BASE

    Test de Wald

    Moyenne géométrique

    (95% CI)

    Minimum Maximum

    Sexe 0.007 Homme M 0.39 (0.37-0.42) 0.07 4.5

    Femme F 0.44 (0.41-0.47) 0.07 6.1

    Age

  • Résultats

    - 21 -

    VARIABLES DE RISQUE

    Test de Wald Moyenne géométrique

    (95% CI)

    Minimum Maximum

    Maisons construites 0.35 Vrai 0.43 (0.40-0.46) 0.07 4.9

    avant 1945 Faux 0.41 (0.39-0.43) 0.07 6.1

    Alcool 0.11 Vrai 0.45 (0.40-0.49) 0.07 4.0

    Faux 0.41 (0.39-0.43) 0.07 6.1

    Tabac

  • Résultats

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    par âge peuvent provoquer des différences entre les zones. La dernière variable de base (niveau d’instruction) présente un gradient : allant de 0.68 µg/l pour le groupe ayant uniquement un niveau d’instruction primaire à 0.32 µg/l pour le groupe avec un niveau d’instruction supérieur. Les facteurs de risque liés à une maison ancienne (construite avant 1945), la consommation quotidienne d’alcool, les affections hépatiques et rénales et l’absorption de vitamines ne semblent pas importants alors que le tabac, la ménopause et la prise d’hormones le sont. La concentration moyenne pour les fumeurs est de 0.93 µg/l (par rapport à 0.34 µg/l), celle pour les personnes en période de ménopause est de 0.65 µg/l (par rapport à 0.37 µg/l). Pour la prise d’hormone, on trouve une valeur de 0.62 µg/l en comparaison avec le groupe non supplémenté qui présente une valeur moyenne de 0.48 µg/l. Les résultats repris ci-dessus sont des comparaisons brutes entre les différents groupes sans qu’une correction ait été appliquée pour les autres facteurs. Il est possible que ces différences s’atténuent ou augmentent lorsque les variables sont envisagées simultanément. Dans la partie suivante, un modèle global est présenté dans lequel seules les variables significatives sont considérées et prises simultanément. 2.2.2. Développement d’un modèle statistique Pour la concentration de cadmium dans le sang, on peut regrouper l’échantillon des 1284 donneurs de sang selon les variables de base (sexe, âge, zone et éducation) et selon le facteur de risque (tabac). Les autres variables de base et les facteurs de risque ne sont pas inclus dans le modèle multivarié, parce qu’ils ne sont pas significatifs ou qu’ils ont un pourcentage de valeurs manquantes supérieur à 50%. Le tableau 5 donne, pour les variables du modèle, les estimations des facteurs de risque et leur probabilité d’influence.

  • Résultats

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    Tableau 5 Facteurs de risque du modèle statistique multivarié

    Variable Probabilité Estimation du Facteur CI 95%

    AND-BXD 0.0004 1.29 1.12-1.48

    AND-CHD

  • Résultats

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    45-54 ans, la concentration augmente d’un facteur de 1.58 et chez une personne du groupe d’âge 55-65 ans, la concentration augmente d’un facteur de 2.07.

    Supposons qu’une femme appartienne à la catégorie des 35-44 ans et présente toutes les caractéristiques de la personne de référence. Dans ce cas, il faut multiplier 0.26 µg/l par 1.28, ce qui donne 0.33 µg/l.

    • Différence entre les zones. La ville d’Antwerpen est la référence avec la plus faible

    concentration en cadmium. A Verviers et à Liège, la concentration est la plus élevée avec un facteur de 1.74 et de 1.72 respectivement. On trouve la concentration la plus faible à Oostende avec un facteur de 1.28; Namur 1.67, Gent 1.55, Hasselt 1.46, Charleroi 1.42, Mons 1.41 et Bruxelles 1.29 se situent entre ces valeurs.

    Si cette femme est une habitante de Verviers, il faut multiplier la valeur précédente par 1.74, ce qui donne un résultat de 0.57 µg/l (= 0.33 * 1.74).

    • Niveau d’instruction. Chez une femme ayant un niveau d’instruction du secondaire

    inférieur, la concentration diminue d’un facteur de 0.84. Chez une femme avec un niveau d’instruction du secondaire supérieur, la concentration diminue d’un facteur de 0.74 (CI : 0.61-0.90) et chez une femme avec niveau d’instruction post-secondaire (école supérieure ou université), la concentration diminue d’un facteur de 0.67.

    Supposons que cette femme ait un niveau d’instruction du secondaire supérieur, la valeur précédente doit dans ce cas être multipliée par 0.74, ce qui donne une valeur de 0.42 µg/l.

    FACTEURS DE RISQUE • Le tabac. Le facteur de risque le plus important concerne le contraste entre fumeurs

    et non-fumeurs (ou les personnes qui ne fument pas tous les jours). On atteint une valeur importante du facteur de 2.77.

    Une correction de ce facteur, en supposant que la femme fume quotidiennement, donne un résultat de 1.16 µg/l (= 0.42 * 2.77).

  • Résultats

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    3. Sélénium

    3.1. Les variables de base et les facteurs de risque Le tableau 6 présente pour chaque variable la moyenne géométrique et son intervalle de confiance (CI), le minimum, le maximum et le test de Wald.

    Tableau 6 Paramètres de statistique univariée par catégorie de variables

    SELENIUM - µg/l

    N Global Médiane Moyenne Minimum Maximum

    1284 120.0 125.0 69.0 300.0

    CONCENTRATION Se µg/l

    VARIABLES DE BASE

    Test de Wald

    Moyenne géométrique

    (95% CI)

    Minimum Maximum

    Sexe 0.45 Homme M 124.2 (123.0-125.5) 69 300

    Femme F 123.5 (122.3-124.8) 76 290

    Age

  • Résultats

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    VARIABLES DE RISQUE

    Test de Wald Moyenne géométrique

    (95% CI)

    Minimum Maximum

    Maisons construites 0.004 Vrai 123.2 (121.7-124.8) 69 300

    avant 1945 Faux 124.3 (123.2-125.5) 82 250

    Alcool

  • Résultats

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    nous considérons toutes les variables significatives simultanément. 3.2.2. Développement d’un modèle statistique Pour la concentration en sélénium dans le sang, l’échantillon de 1284 donneurs de sang peut être résumé selon les paramètres des variables de base (sexe et zone) et selon les facteurs de risque (fumer et l’absorption de vitamines). Les autres variables de base et les facteurs de risque ne sont pas inclus dans le modèle multivarié, parce qu’ils ne sont pas significatifs pour ce modèle-ci ou qu’ils ont un pourcentage de valeurs manquantes supérieur à 50%. Le tableau 7 donne, pour les variables du modèle, les estimations des facteurs de risque et leur probabilité d’influence. Tableau 7 Facteurs de risque du modèle statistique multivarié

    Variable Probabilité Estimation du Facteur CI 95%

    AND-BXD 0.61 1.01 0.98-1.03

    AND-CHD 0.01 1.04 1.01-1.07

    AND-GED 0.49 1.01 0.98-1.04

    AND-HAD 0.56 0.99 0.96-1.02

    AND-LGD 0.32 1.02 0.99-1.05

    AND-MSD 0.02 1.04 1.01-1.07

    AND-NAD 0.89 1.00 0.97-1.03

    AND-OSD 0.004 1.05 1.01-1.08

    AND-VED 0.008 0.96 0.93-0.99

    AGE Cat 1-2 0.33 1.01 0.99-1.04

    AGE Cat 1-3 0.004 1.04 1.01-1.06

    AGE Cat 1-4 0.0001 1.05 1.02-1.07

    AGE Cat 1-5 0.002 1.04 1.02-1.07

    TABAC 0.0002 0.97 0.95-0.98

    VITAMINES

  • Résultats

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    LES VARIABLES DE BASE • Rapport à l’âge. Chez une personne dont l’âge se situe entre 25 et 34 ans, la

    concentration augmente d’un facteur de 1.01. Chez une personne dont l’âge se situe entre 35 et 44 ans, la concentration augmente d’un facteur de 1.04. Chez une personne dont l’âge se situe 45 à 54 ans, la concentration augmente d’un facteur de 1.05 et chez une personne dont l’âge se situe entre 55 et 65 ans, la concentration augmente d’un facteur de 1.04.

    Supposons qu’une personne appartienne à la catégorie d’âge 35-44 ans et présente des caractéristiques identiques à celles de la personne de référence. Dans ce cas, il faut multiplier 118.9 µg/l par 1.04, ce qui donne un résultat de123.7 µg/l, (=118.9*1.04).

    • Différence entre les zones, La concentration de sélénium la plus élevée est

    constatée à Oostende avec un facteur de 1.05. A Verviers, la concentration est la plus faible avec un facteur de 0.96. Se situent entre les deux valeurs Charleroi 1.04, Mons 1.04, Liège 1.02, Gent 1.01, Bruxelles 1.01, Namur 1.00 et Hasselt 0.99.

    Si cette personne est de la zone de Verviers, la valeur précédente doit être multipliée par 0.96, ce qui donne 118.7 µg/l (= 123.7*0.96).

    LES FACTEURS DE RISQUE • Le tabac où on retrouve la différence entre les fumeurs et les non-fumeurs (ou les

    personnes qui ne fument pas chaque jour). Le fumeur a une concentration en sélénium diminuée d’un facteur de 0.97.

    Une correction de ce dernier facteur, en supposant que cette personne fume chaque jour, donne un résultat de 115.1 µg/l (= 118.7*0.97).

    • Suppléments vitaminés. Lorsqu’on prend des suppléments vitaminés, on augmente la concentration en sélénium d’un facteur de 1.06.

    En tenant compte de ce dernier facteur et en supposant que cette personne prenne des suppléments vitaminés, on obtient un résultat de 122.0 µg/l (= 115.1*1.06).

  • Conclusions

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    Ce rapport a permis d’évaluer les concentrations de plomb, de cadmium et de sélénium dans le sang. Nous avons analysé de façon approfondie les facteurs influençant la concentration finale. Des modèles ont été développés permettant de procéder à une estimation de l’impact de chaque facteur. Néanmoins, il convient de souligner que ces chiffres ne sont qu’indicatifs. En analysant l’impact de chaque facteur, on parlera de « concentration estimée » de plomb, de cadmium et de sélénium. La plupart du temps, ces concentrations estimées sont proches des valeurs moyennes observées. PLOMB Après une correction pour l’âge et le sexe, on enregistre toujours des différences pour le plomb entre les zones. Chez les femmes, la concentration estimée de plomb est plus faible que chez les hommes (facteur 0.70). Au fur et à mesure qu’on avance en âge, la concentration estimée augmente. A Gent et Hasselt, cette concentration est la plus faible. Les valeurs sont les plus élevées à Verviers et à Liège. Trois villes wallonnes présentent un facteur de risque relativement plus élevé, alors que Bruxelles, Antwerpen et Oostende ont des valeurs plus faibles qui fluctuent toutes autour d’un même facteur. Trois variables de risque se sont révélées significatives : habiter dans une ancienne maison (construite avant 1945) augmente en moyenne la concentration estimée de 1.11, fumer quotidiennement donne un facteur similaire (1.11) et le facteur est de 1.20 pour la consommation quotidienne d’alcool. En observant la plombémie mesurée depuis la fin des années septante, il est clair que la population générale adulte n’est plus exposée au risque lié au plomb dans l’environnement. Les concentrations que l’on pensait stationnaires fin des années nonante se révèlent avoir encore diminué de manière significative au cours des cinq dernières années. Ces bons résultats ne doivent pas occulter les groupes fragiles que sont les personnes vivant près de sources de plomb (environnement industriel, canalisations en plomb, peintures au plomb, etc…) ou des catégories à risque comme celles des enfants vivant dans des habitats anciens en rénovation ou dégradés. CADMIUM Une première constatation très importante est que les valeurs observées dans la population générale sont très basses (< 1µg/l) et très éloignées d’une valeur considérée comme limite pour les personnes non professionnellement exposées (5 µg/l). En second lieu les valeurs mesurées depuis le début des années quatre-vingt n’ont pas évolué dans le temps et restent non problématiques pour la population générale adulte. Les différences mentionnées ci-après comme significatives sont donc plus de type statistique que de type santé publique. On retrouve une différence entre les hommes et les femmes, les femmes ayant en

  • Conclusions

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    moyenne une valeur supérieure à celles des hommes. En ce qui concerne la relation à l’âge, on note une hausse significative au fur et à mesure de l’avancée en âge. La concentration estimée est plus faible dans le groupe des jeunes par rapport au groupe des plus âgés. On enregistre les concentrations estimées de cadmium les plus élevées à Verviers et à Liège et les plus faibles à Oostende et à Bruxelles. Deux groupes se situent entre ces valeurs : Namur et Gent avec un facteur plutôt élevé et Hasselt, Mons et Charleroi avec un facteur moindre du même ordre de grandeur. En ce qui concerne les différents niveaux d’instruction, on constate que plus le niveau est faible, plus la concentration estimée en cadmium dans le sang est élevée. Le tabac est le facteur de risque le plus important, car la différence entre fumeurs et non-fumeurs est significative et la valeur du facteur de risque est élevée (2.77). SELENIUM Il n’y a pas de différence entre hommes et femmes pour le sélénium. On ne note pas de différences importantes de la concentration estimée en sélénium entre les catégories d’âge. La concentration estimée en sélénium est la plus élevée à Oostende, à Mons et à Charleroi. On enregistre les valeurs les plus basses à Verviers. Les autres villes se situent entre les deux avec environ la même concentration et on n’a pas enregistré de différences importantes entre les facteurs. Le tabac est une variable de risque significative. Il y a une différence entre fumer qui diminue la concentration estimée d’un facteur de 0.97 et ne pas fumer quotidiennement. Dans le cas du sélénium le facteur de risque doit avoir une valeur inférieure à 1 pour être considéré comme pouvant avoir une influence négative car toute diminution du sélénium est défavorable à l’organisme contrairement aux toxiques, plomb et cadmium, qui deviennent un risque pour la santé lorsque les valeurs augmentent. La concentration en sélénium a varié dans le temps avec des valeurs se situant entre 99 µg/l et 130 µg/l suivant les zones et les années au cours de la période des années nonante. En 2005 les valeurs moyennes oscillent suivant les zones entre 116 µg/l pour Verviers et 129 µg/l pour Oostende. On peut dire qu’actuellement ces valeurs ne présentent pas de risque de santé dans la population générale, les valeurs supérieures à 80 µg/l étant considérées comme non problématiques. Seulement trois personnes se retrouvent avec des valeurs inférieures au seuil de 80 µg/l. Il ressort d’un certain nombre d’études qu’une supplémentation journalière en sélénium pourrait jouer un rôle préventif notamment dans les maladies cardio-vasculaires ou certains cancers.

  • D/2006/2505/37

    Table des MatièresCentresRemerciementsIntroductionPlombCadmiumSélénium

    Matériel et méthodesPopulationEchantillonLaboratoireValidation de la banque de données

    RésultatsPlombCadmiumSélénium

    ConclusionsPlombCadmiumSélénium