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1 Anne de Boyer Montégut DU de conseil en Phytothérapie Faculté de Médecine de BOBIGNY Année 2014/2015 Sujet du Mémoire L’ANOREXIE MENTALE Tuteur et responsable des mémoires : Docteur Paul GOETZ Directeur de la formation : Docteur CHEMOUNY

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Anne de Boyer Montégut

DU de conseil en Phytothérapie

Faculté de Médecine de BOBIGNY

Année 2014/2015

Sujet du Mémoire

L’ANOREXIE MENTALE

Tuteur et responsable des mémoires :

Docteur Paul GOETZ

Directeur de la formation :

Docteur CHEMOUNY

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TABLE DES MATIERES

PARTIE I : DESCRIPTION DE LA PATHOLOGIE I - Définition p3 II - Diagnostic p4 III- Les causes p6

A- Facteurs prédisposant p6 B- Facteurs précipitant p7 C- Facteurs pérennisant p7

IV- Evolution p7

PARTIE II : TRAITEMENTS CONVENTIONNELS I- Les recommandations de la Haute Autorité de Santé p9 A- Le repérage précoce p10 B- La prise en charge p10 C- Le suivi médical et les évaluations p10 II- L’hospitalisation p12 III- Traitements : de nombreuses études menées p13 A- Efficacité des interventions psychologiques p13

B- Efficacité de l’hospitalisation p14 D- Efficacité des traitements pharmacologiques p14

PARTIE III : TRAITEMENT EN PHYTOTHERAPIE

I - Les plantes préconisées p16 II- Apport nutritionnels des végétaux p22

A- Les « supers aliments » p23 B- Les jus de fruits et légumes crus p24

Conclusion p29 Bibliographie p30

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PARTIE I

DESCRIPTION DE LA PATHOLOGIE :

ANOREXIE MENTALE

Décrite depuis l’antiquité, puis individualisée à la fin du XXème siècle, l’anorexie

mentale est mieux comprise depuis les années 60, grâce un intérêt croissant porté par les professionnels de la santé à cette pathologies. La privation de nourriture et le jeune sont des conduites occasionnellement adoptées par 20 % des jeunes filles. Une étude épidémiologique menée en France en 2008, auprès d’adolescents dans leur 18eme année, indique que l’anorexie mentale a concerné 0,5 % de ces jeunes filles et 0,03 % des garçons entre 12 et 17 ans. Le corps médical constate une augmentation de la fréquence des cas d'anorexie depuis quelques années, notamment chez les enfants prépubères. Si l'anorexie mentale a longtemps été envisagée comme une maladie qui touchait principalement les jeunes filles issues des classes aisées, dans les pays développés, aujourd'hui, la littérature scientifique nuance cette affirmation : l'anorexie mentale masculine est plus fréquente, la pathologie commence à apparaître dans des pays en voie de développement et s'étend à toutes les couches de la population. Décrire et comprendre la pathologie et ses conséquences, présenter les recherches en cours sur les causes et traitements de la maladie, présenter les avantages de la phytothérapie et des apports nutritionnels des végétaux dans l’accompagnement de ces patients, sont les objectifs de ce mémoire.

I –DEFINITION

L’anorexie mentale, maladie psychiatrique, est un trouble du comportement alimentaire (TCA), d’origine multifactorielle : facteurs de vulnérabilité psychologique, facteurs biologiques et génétiques, facteurs sociaux culturels. Elle se manifeste par une privation de de nourriture stricte et volontaire pendant plusieurs mois et parfois plusieurs années. Cette maladie est définie selon les critères diagnostics des classifications internationales CIM-10 et DSM-IV-TR. Elle se caractérise par la gravité potentielle de son pronostic : - risque de décès (suicide, complications somatiques) ; il s’agit de la maladie psychiatrique qui engendre le taux de mortalité le plus élevé, jusqu’à 10 % dans les études comportant un suivi de plus de 10 ans ; - risque de complications somatiques et psychiques nombreuses : défaillance cardiaque, ostéoporose, infertilité, dépression, suicide, etc… - risque de chronicité, de rechute et de désinsertion sociale.

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II – DIAGNOSTIC

Le diagnostic de l’anorexie mentale repose sur des critères cliniques précis (classifications internationales CIM et DSM V), qui font référence à :

- la façon de s’alimenter (restriction, éviction de certains aliments, refus de s’alimenter, phases boulimiques),

- à certaines pratiques (vomissements provoqués, prise de laxatifs), - au poids (IMC inférieur à 17,5kg/m2), - à la perception de soi (refus de reconnaître sa maigreur, perception déformée de son

corps), - à l’estime de soi (sentiment d’avoir le contrôle sur son corps, hantise de grossir), - à l’absence de règles depuis au moins 3 mois, chez les filles.

L’anorexie mentale masculine (10 % des cas traités) a les particularités suivantes : - les formes restrictives pures sont plus rares ; - l’IMC initial est plus élevé ; - l’hyperactivité physique est plus fréquente que l’hyper investissement intellectuel. L’anorexie mentale à début tardif survient souvent en réaction à un événement familial (deuil, mariage, grossesse, ou naissance d’un enfant), avec souvent un épisode antérieur d’anorexie mentale subsyndromique. Les symptômes dépressifs peuvent être assez marqués.

Critères CIM-10 de l’anorexie mentale F50.0 Le diagnostic repose sur la présence de chacun des éléments suivants :

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Les conduites anorexiques et boulimiques sont souvent associées, simultanément ou successivement : 20 à 50 % des sujets souffrant d’anorexie mentale ont des crises de boulimie et 27 % des sujets souffrant de boulimie nerveuse ont des antécédents d’anorexie mentale. Entre un tiers et la moitié des patients souffrant d’anorexie mentale passent d’une phase restrictive au moment de l’adolescence à une phase d’alternance avec des crises de boulimie suivies de vomissements aux alentours de 18 ans. Cette évolution peut parfois améliorer le poids, mais elle entraine d’autres risques comme des déséquilibres ioniques potentiellement graves (risque d’arrêt cardiaque) et la dégradation de la dentition. Les raisons de cette évolution ne sont pas connues ; et le pronostic de guérison est équivalent chez les jeunes femmes souffrant d’anorexie purement restrictive ou d’anorexie-boulimie. Néanmoins, si la moitié des patients anorexiques réunissent à un moment ou un autre les critères diagnostiques de la boulimie, la réciproque n'est pas vraie.

Diagnostic différentiel :

Les pathologies qui ont la même symptomatologie mais qui ne sont pas de l’anorexie mentale : - Maladies somatiques : une tumeur cérébrale, la maladie de Crohn et les syndromes de malabsorption. - Malnutrition - Maigreur constitutionnelle - Infections graves comme la tuberculose (tuberculose à localisation intestinale) - Diabète de type 1 - Toxicomanie A l'intérieur des pathologies psychiatriques: - Symptômes dépressifs - Syndrome obsessionnel - Trouble de la personnalité

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III – Les Causes

Il n’existe pas, à ce jour, de cause précisément déterminée, car, les troubles des comportements alimentaires apparaissent comme étant multifactoriels : Le comportement alimentaire dépend en effet de facteurs génétiques et psychologiques individuels, en étroite interaction avec des facteurs environnementaux, familiaux et socioculturels. Néanmoins, il existe des facteurs prédisposant, des facteurs précipitant et des facteurs pérennisant l’anorexie mentale.

A - Facteurs prédisposant

Des études de cohorte portant sur des centaines de sujets ont permis d’identifier des gènes associés à des comportements ou à des troubles psychiatriques souvent associés à l’anorexie (compulsion, dépression). Néanmoins, aucun gène prédisposant clairement à l’anorexie mentale n’a été mis en évidence. Il se pourrait plutôt que de nombreux gènes à effet mineur contribuent à l’apparition de ce trouble en présence d’autres facteurs de risque. Des anomalies biologiques ont été repérées chez les personnes souffrant d’anorexie mentale, par exemple un hyperfonctionnement du système sérotoninergique.

Actuellement, les recherches les plus récentes tentent de décrire l’étiologie et la physiologie de ce trouble alimentaire pour pouvoir le prévenir et identifier d’éventuelles cibles thérapeutiques. Différentes pistes sont explorées par différentes équipes de chercheurs :

- une dérégulation du système de récompense et de celui des besoins homéostatiques : Une équipe de l’Inserm étudie l’implication du système sérotoninergique dans la faim et les addictions, chez la souris. Elle utilise des modèles animaux anorexiques et recherche des mécanismes biologiques communs aux addictions

- La présence de ghréline dans l’hypothalamus, une hormone qui stimule la faim : Le taux plasmatique de cette hormone est élevé chez les patients anorexiques, ce qui suggère une perte de sensibilité, au moins transitoire, à cette hormone. Les scientifiques tentent donc de clarifier le rôle de cette hormone et d’identifier d’autres neuropeptides qui pourraient être impliqués dans

les troubles alimentaires. (Source : © Inserm/Universcience/CNDP/Picta productions)

- Une protéine bactérienne pourrait être mise en cause : Des chercheurs de l’Unité Inserm 1073 « Nutrition, inflammation et dysfonction de l’axe intestin-cerveau », révèlent l’implication d’une protéine produite par certaines bactéries intestinales qui serait à l’origine de ces troubles. Cette protéine s’avère être le sosie de l’hormone de la satiété, la mélanotropine. Cette protéine (ClpB) est fabriquée par certaines bactéries, telles qu’Escherichia coli, présentes naturellement dans la flore intestinale. En présence de la protéine, des anticorps sont produits par l’organisme et dirigés contre celle-ci. Ils vont aussi se lier à l’hormone de la satiété du fait de son homologie de structure et donc modifier l’effet satiétogène de l’hormone. La sensation de satiété est atteinte (anorexie) ou n’est plus atteinte (boulimie – hyperphagie). Par ailleurs, la protéine bactérienne apparait elle-même avoir des propriétés anorexigènes. Pour aboutir à ces résultats, les chercheurs ont modifié la composition de la flore intestinale de souris pour étudier leur réponse immunologique et comportementale. La prise alimentaire et le taux d’anticorps contre la melanotropine du 1er groupe de souris, ayant

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reçu des bactéries E.coli mutées (pas de production de ClpB), n’ont pas changé. Au contraire, le taux d’anticorps et la prise alimentaire varient pour le 2ème groupe d’animaux ayant reçu des E. coli produisant des protéines ClpB. L’implication probable de cette protéine bactérienne dans les troubles du comportement alimentaire chez l’homme a été établie grâce à l’analyse des données de 60 patients. L’échelle standardisée « Eating disorders inventory-2 » a permis le diagnostic des patients et l’évaluation de la sévérité de leurs troubles à partir d’un questionnaire sur leurs comportements et leurs émotions (envie de maigrir, boulimie, peur de la maturité…). Les taux plasmatiques d’anticorps dirigés contre ClpB et la mélanotropine sont plus élevés chez ces patients. De plus, leur réponse immunologique va déterminer le développement des troubles alimentaires vers l’anorexie ou la boulimie. Ces données valident ainsi l’implication de la protéine bactérienne dans la régulation de l’appétit et ouvre de nouvelles perspectives de diagnostic et de traitement spécifique des troubles du comportement alimentaire. (Source : Ces résultats sont publiés dans la revue Translational Psychiatry, publiée on-line le 7 octobre 2014).

B - Facteurs précipitant

Le perfectionnisme, une faible estime de soi, des manifestations anxieuses ou dépressives précoces pourraient favoriser la survenue de ce trouble. Des stress précoces variés ont aussi été incriminés (difficultés périnatales, maltraitances, abus…).

C - Facteurs pérennisant

Plusieurs facteurs semblent ensuite contribuer à la chronicisation de l’anorexie, notamment des facteurs biologiques et psychologiques. Le corps s’adapte à cette restriction prolongée par des modifications des systèmes de régulation de l’appétit, du métabolisme, de l’humeur... Par ailleurs, la personne anorexique se réjouit de cette maigreur, de pouvoir contrôler son corps ; elle exprime une satisfaction. Environ 40 % de ces patients souffrent de troubles psychiatriques de type anxiété, phobies, trouble obsessionnel compulsif, addictions (alcool, abus de substances) ou de troubles de la personnalité. Ces comorbidités compliquent la prise en charge.

IV- EVOLUTION

L’anorexie mentale se révèle souvent pendant la puberté car c’est une période durant laquelle les individus sont focalisés sur l’image du corps et l’image de soi. Si elle se déclenche le plus souvent entre 14 et 17 ans, avec un pic de prévalence maximale à 16 ans, elle peut néanmoins survenir plus tôt, à partir de 8 ans, ou plus tard après 18 ans. Ce trouble affecte toutes les catégories sociales et non pas seulement les plus aisées. Elle débute par une restriction alimentaire voulue, un régime, qui conduit à une dénutrition. Elle peut aussi se déclencher à la suite d’événements de vie traumatisants (séparation, deuil…). Dans certain cas, elle peut être associée à une boulimie nerveuse, autre trouble du comportement alimentaire qui, comme l’anorexie, se manifeste par un comportement obsessionnel envers la nourriture. Ainsi, elle est très souvent associée à d’autres troubles psychologiques (hyperactivité, troubles obsessionnels, addictions …).

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La phase anorexique dure en moyenne un an et demi à trois ans, mais cet état peut se prolonger jusqu’à cinq ans ou plus chez certains patients. Après cinq ans d’évolution, deux tiers des sujets sont guéris, un tiers développent une anorexie mentale chronique. Des rémissions ou guérisons plus tardives sont toujours possibles.

Des complications de l’anorexie sont directement liées à la dénutrition ou aux comportements associés (notamment aux vomissements). En phase aiguë, une atteinte cardiovasculaire (baisse du rythme cardiaque, troubles du rythme, chutes de tension) peut toucher jusqu’à 87 % des patients et l’aménorrhée (absence de règles) est quasi constante. Les femmes souffrant d’anorexie mentale sont généralement infertiles, mais le risque de grossesse n’est pas nul.

L’anorexie entraîne également des manifestations hématologiques (anémie, leucopénie et thrombopénie), des perturbations neurologiques, des troubles métaboliques du cholestérol et du glucose, mais également une perte des cheveux, des problèmes rénaux, des constipations... Ces altérations sont le plus souvent réversibles lors de la reprise de poids. À plus long terme, les complications sont principalement osseuses, avec un risque d’ostéoporose, et dentaires en cas de vomissements. Ceux-ci, lorsqu’ils sont fréquents, provoquent une usure dramatique des dents. Il existe également un risque de retard de croissance staturo-pondérale, si l’anorexie survient avant ou au début de la puberté.

Sur le plan psychique, l’anorexie entraine des ritualisations, une rigidité des attitudes et un appauvrissement de la vie relationnelle, affective et sexuelle, avec à terme un retentissement sur la vie scolaire ou professionnelle.

Le déni des troubles par les patients est un obstacle à la prise en charge fréquent et important. D’autres facteurs comme le fait d’avoir plus de 18 ans, un ou des enfants, vouloir rester maigre ou encore avoir un comportement compulsif offrent un moins bon pronostic d’adhésion aux soins. Au final, entre un quart et la moitié des patients abandonnent leur traitement en cours, y compris pendant l’hospitalisation.

Les rechutes sont fréquentes lors de l’évolution de l’anorexie mentale. A terme, la moitié des personnes soignées pour une anorexie mentale à l’adolescence guérissent, un tiers est amélioré, 21 % souffrent de troubles chroniques et 7 à 10 % décèdent. La mortalité est maximale l’année qui suit la sortie d’hospitalisation des patientes. Elle est due aux complications somatiques dans plus de la moitié des cas (le plus souvent un arrêt cardiaque), à un suicide dans 27 % des cas et à d’autres causes dans 19 % des cas. Le taux de suicide associé à l’anorexie est le plus important de toutes les maladies psychiatriques. 50% des patients peuvent guérir mais connaissent des rechutes. 70% des patients retrouvent un poids normal et une alimentation diversifiée, mais connaissent des difficultés psychologiques : déprime, phobie, retrait social, paranoïa, dépression, infertilité.

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PARTIE II

TRAITEMENTS CONVENTIONNELS

Jusqu'à ces dernières décennies, les médecins généralistes géraient généralement l’anorexie mentale. Le traitement consistait en un repos au lit, souvent dans une salle proche d'un service de médecine générale. Quelques psychiatres ont commencé à s’y intéresser à partir du milieu du 20ème siècle. Dally et Sargant ont utilisé des méthodes physiques de traitements tels que l'insuline et la chlorpromazine (Dally, 1969). Puis deux psychiatres universitaires, le professeur Arthur Crisp et le professeur Gerald Russell, se sont intéressés à la pathologie, d'abord avec un intérêt particulier pour les aspects endocriniens et métaboliques. Ils ont développé des unités spécialisées, qui ont été reproduites à travers le Royaume-Uni, puis dans le monde, et ont formé la plupart de la génération actuelle de psychiatres travaillant dans les services dédiés aux troubles des comportements alimentaires. Avec le temps, ces services, qui reposaient sur des soins infirmiers spécialisés, ont développé des formes plus spécifiques de psychothérapie.

Aujourd’hui, la majorité des personnes souffrant de troubles alimentaires se présentent d’abord dans des services de soins généraux. Cependant, la plupart de ces patients nécessitent des soins spécifiques et sont habituellement dirigés vers des services de santé mentale. Les services spécialisés en troubles de l'anorexie mentale sont inégalement répartis sur les territoires (Source : Royal College of Psychiatrists, 2001). Une proportion importante relève du secteur privé. Au Royaume-Uni, une étude épidémiologique, utilisant la base de données de recherche de médecine générale, a montré que 80 % des cas d'anorexie mentale ont été renvoyés à des soins spécifiques, la majorité vers des psychiatres. L'étude a également révélé que les médecins généralistes avaient tendance à prescrire des médicaments psychotropes dans 45% des cas (source : Turnbull et al. 1996). De plus, de nombreux médecins généralistes peuvent ne pas considérer un trouble de l'alimentation comme diagnostic possible chez les enfants présentant des caractéristiques de troubles alimentaires typiques (source : Bryant-Waugh et al. 1992).

I – LES RECOMMANDATIONS DE LA HAUTE AUTAURITE DE SANTE

La Haute Autorité de santé met l’accent sur le repérage et la prise en charge précoces du trouble. Ils semblent favoriser le pronostic, avec un risque diminué de chronicité et de complications somatiques, psychiatriques ou psychosociales. Les objectifs des soins sont de restaurer le poids, de traiter la souffrance psychologique et de minimiser les conséquences sociales et relationnelles. Il est recommandé d’associer l’entourage à la prise en charge, notamment la famille, pour les mineurs mais aussi pour les adultes.

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A- Le repérage précoce

Dans la mesure où les populations à risque sont : les adolescents, les jeunes femmes, les mannequins, les sportifs pratiquant une activité avec contrôle du poids, les sujets atteints de pathologies nécessitant un régime alimentaire particulier (diabète de type 1…), les médecins généralistes, médecins du sport, du travail, les infirmières scolaire, les psychologues, les psychiatres, les naturopathes, pourraient déceler les premiers signes d’anorexie. Un questionnaire a été rédigé à cet effet : le questionnaire SCOFF-F (initialement DFTCA : définition française des troubles du comportement alimentaire, traduction française validée du SCOFF). Deux réponses positives sont fortement prédictives d’un TCA :

1. Vous faites-vous vomir parce que vous vous sentez mal d’avoir trop mangé ? 2. Vous inquiétez-vous d’avoir perdu le contrôle de ce que vous mangez ? 3. Avez-vous récemment perdu plus de 6 kg en 3 mois? 4. Pensez-vous que vous êtes gros (se) alors que d’autres vous trouvent trop mince ? 5. Diriez-vous que la nourriture domine votre vie ?

B- la Prise en charge

La prise en charge débute en consultation ou avec une hospitalisation. L’hospitalisation peut être nécessaire en cas de risque vital pour le patient (pour des causes physiques ou un risque suicidaire), mais aussi en cas d’épuisement familial ou d’échec des soins ambulatoires. En cas de refus du patient, l’hospitalisation peut être imposée par les parents ou par un tiers, en collaboration avec des médecins. L’objectif nutritionnel à court terme est une normalisation du poids progressive et le retour vers une alimentation spontanée, régulière et diversifiée. Le patient doit retrouver les sensations de faim et de satiété et savoir y apporter une réponse adaptée. La prise en charge et le suivi sont multidisciplinaires, psychologique (soutien, thérapies comportementales et familiales) et somatique. Un traitement médicamenteux peut être mis en place pour soulager les troubles psychiatriques associés ou les complications somatiques.

C - Le suivi médical et les évaluations

Quel que soit l’option thérapeutique choisie, un suivi médical devra être effectué tout au long du traitement. Les éléments d’évaluation sont les suivants :

L’Évaluation clinique

Données de l’entretien : • Histoire pondérale : pourcentage de perte de poids, cinétique et durée de la perte de poids (IMC minimal, IMC maximal et poids de stabilisation) • Conduites de restriction alimentaire : début des restrictions, type de restrictions (quantitatives, qualitatives) • Conduites purgatives associées : boulimie/vomissements, surconsommation de laxatifs, de diurétiques ou autres médicaments, hypertrophie des parotides et callosités ou irritation des doigts liées aux vomissements, évaluation de l'état buccodentaire • Potomanie (quantification du nombre de litres de boissons par jour) • Activité physique (recherche d’une hyperactivité)

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• Conduites addictives : alcool, tabac, autres substances, (notamment médicaments psychotropes) • Pathologies associées connues : diabète, pathologies thyroïdiennes ou digestives • Examen psychiatrique : antécédents psychiatriques et éléments actuels (dépression, anxiété, trouble obsessionnel compulsif, suicidalité, automutilation et rarement symptômes psychotiques), antécédents d’abus sexuels, traitements psychotropes • Évaluation du fonctionnement familial, notamment concernant l’alimentation, pouvant contribuer à la pérennisation des troubles • Évaluation sociale : hyper investissement scolaire ou professionnel, désinvestissement des relations amicales ou sociales, pouvant nécessiter une prise en charge spécifique (allègement de l’emploi du temps scolaire, arrêt de travail, soins en groupe, etc.) Évaluation de l’état nutritionnel et de ses conséquences • Poids, taille, IMC, percentile d’IMC pour l’âge et courbe de croissance pour les enfants et adolescents • Évaluation du stade pubertaire de Tanner chez l'adolescent (recherche d'un retard pubertaire) • Température corporelle • Examen cardio-vasculaire complet à la recherche de signes d’insuffisance cardiaque et/ou de troubles du rythme incluant la mesure du pouls, de la tension, et recherche d’hypotension orthostatique • État cutané et des phanères (dont automutilations), œdèmes, acrosyndrome • Degré d’hydratation • Examen neurologique et musculaire : ralentissement psychomoteur, fonte musculaire, hypotonie axiale, asthénie majeure avec difficulté d’accomplissement des mouvements habituels • Examen digestif : glandes salivaires, tractus œsogastrique, transit notamment • Évaluation des ingestats (par un diététicien expérimenté) L’ évaluation paraclinique (une fois le diagnostic établi) Bilan biologique • Hémogramme • Ionogramme sanguin • Calcémie, phosphorémie, 25OH-D3 • Évaluation de la fonction rénale (urée, créatinine, clairance de la créatinine) • Évaluation de la fonction hépatique (ALAT, ASAT, PAL et TP) • Albumine, préalbumine • CRP • Il n’est pas recommandé de faire un dosage de TSH sauf en cas de doute diagnostique persistant en faveur d’une hyperthyroïdie Examens complémentaires • Électrocardiogramme : recherche d’un QT long (risque de torsade de pointe), d’une tachycardie supraventriculaire ou ventriculaire, de pauses sinusales, d’une bradycardie jonctionnelle, d’une onde T négative au-delà de V3 et d’une modification du segment ST • Ostéodensitométrie osseuse (après 6 mois d’aménorrhée, puis tous les 2 ans en cas d’anomalies ou d’aménorrhée persistante)

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II – L’HOSPITALISATION

En France, l’hospitalisation est systématique en cas de signe de gravité, soit : - un amaigrissement important, rapide et brutal (IMC inférieur à 14 à partir de 17 ans,

à 13.2 entre 15 et 16 ans, à 12.7 entre 13 et 14 ans). - PAS inférieur à 9 ou PAD inférieur à 5mgHg - Bradycardie - Hypothermie - Sentiment d’épuisement physique, prostration.

Elle peut être libre ou sous contrainte. La durée moyenne du programme est de 3 à 4 mois. Elle débute par un contrat thérapeutique qui comprend un isolement total par rapport à l’environnement familier, souvent la famille, en début de prise en charge ; Il s’accompagne d’un contrat de poids qui, si il est respecté, donne lieu à des renforçateurs positifs (exemple : la permission d’écrire à sa famille), ou négatifs, s’il n’est pas respecté. Le contrat de poids est régulièrement réévalué. Ce dispositif s’inscrit dans la thérapie comportementale.

Selon les psychiatres Elisabeth Birot et Philippe Jeammet : « l’anorexie mentale n’entre pas elle-même dans le cadre des grandes catégories de troubles psychiatriques que sont les psychoses, les troubles de l’humeur, les troubles anxieux ou névrotiques. Il s’agit plutôt d’un comportement à visée adaptative en réponse à ce que le sujet ressent comme une menace de débordement, voire de détresse. Ce comportement n’est pas un choix. Il s’impose au sujet d’une façon que l’on peut qualifier de somatopsychique. Son expressivité semble en effet influencée par des facteurs psychiques et physiologiques, ou la part neuro endocrinienne parait importante. Ces mêmes facteurs qui ont présidés à son installation en favorisent l’auto entretien et même le renforcement, sur un mode qui les rapproche des comportements addictifs. Il apparait comme fortement environnement-dépendant, ce qui justifie parfois une séparation avec le milieu habituel. » (Source : Soigner l’anorexie et la boulimie, Edition Le Fils Rouge, 2006)

Le symptôme de l’anorexie est donc peu accessible à un traitement médicamenteux ; en cas de troubles psychiatriques associés, le traitement préconisé est à base d’antidépresseurs parfois associés à un anxiolytique. La psychothérapie s’avère indispensable, ainsi que l’accompagnement diététique. A l’hôpital, la première phase du traitement diététique peut s’effectuer dans l’urgence par sonde gastrique. Par voie naturelle, la renutrition doit être prudente et progressive ; une renutrition trop rapide comporte des risques de complication : cytolyse hépatique, troubles de l’hémostase, hypophosforémie. Dans un second temps, un suivi avec bilan diététique sur les conduites alimentaires est indispensable ; il amène à introduire progressivement les aliments évités. Le but est d’obtenir une alimentation diversifiée. Des compléments alimentaires peuvent être préconisés. L’hospitalisation n’est qu’une étape, des consultations avec contrôle du poids, sont préconisées. Elles permettent le dépistage des rechutes et la surveillance de complications dépressives. Les thérapies individuelles et le soutien paramédical doit être continué, parfois plus d’une année. Le retour des règles, qui arrive souvent après plusieurs mois de rétablissement de l’équilibre alimentaire est le signe de la fin du trouble.

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III – TRAITEMENTS : DE NOMBREUSES ETUDES MENEES

Jusqu’ici, les nombreuses études menées n’ont pas apporté de solution systématique. C’est une maladie complexe qui se traite au cas par cas.

A- Efficacité des interventions psychologiques

Ce sont les interventions psychologiques qui apparaissent comme les plus déterminantes dans la lutte contre les attitudes fondamentales qui sous-tendent ces troubles, et qui influencent les résultats à long terme. La nature des thérapies psychologiques choisies sera influencée par la préférence du patient, sa motivation, son âge ou stade de développement. Certains préfèrent une thérapie projective non-verbale, utilisant l'art (dessin, musique, danse..). Les patients plus jeunes ou ceux qui sont tributaires de parents ou tuteurs sont considérés comme nécessitant souvent la famille ou la thérapie systémique. Des thérapies individuelles, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est celle qui a été la mieux étudiée. Le traitement le plus largement étudié a été la thérapie du comportement cognitif développé par Chris Fairburn. La base de données pour d'autres thérapies psychologiques tels que la psychothérapie de soutien et la psychothérapie interpersonnelle (IPT) est en évolution, tandis que les thérapies plus spécialisées, telles que la thérapie cognitive analytique (CAT) et la thérapie comportementale dialectique (TCD) ont été prises en compte dans les cas complexes.

Selon les observations du Centre de collaboration nationale pour la santé mentale (2014) : Les thérapies tournée vers le rapport au corps, les physiothérapies, semblent être les plus

efficaces et l’exercice physique toujours bénéfique : aérobic, yoga, massage, thérapies de

conscience du corps ont significativement diminué la pathologie alimentaire, les symptômes

dépressifs ; ces pratiques ont montré une amélioration significative du poids et de la graisse

corporelle. De plus, les sentiments déformés sur l'alimentation et l'exercice ont été réduits.

La forme cardiovasculaire a également été améliorée, sans diminution de poids. En

revanche, une étude portant sur l’efficacité des thérapies familiales souligne leur moindre

efficacité

(Source PubMed : Leicester (Royaume-Uni), British Psychological Society : « Un examen systématique d'interventions de physiothérapie pour patients avec anorexie et boulimie. » Incapacité et Réadaptation 2014 ; “Is supervised exercise training safe in patients with anorexia nervosa? A meta-analysis.” Physiotherapy 2013; “Family therapy for those diagnosed with anorexia nervosa”; published 2010; Review content assessed as up-to-date: July 31, 2008.)

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B - Efficacité de l’hospitalisation

Si l’hospitalisation s’avère parfois indispensable, certaines études ont montré que les rechutes sont fréquentes après une simple hospitalisation. Il n'y a aucune preuve sans équivoque que le traitement des patients hospitalisés confère un avantage à long terme ; à court terme, l’intervention peut néanmoins sauver la vie des patients à risque élevé. Le traitement en milieu hospitalier demeure une option rationnelle pour les patients qui n’ont pas répondu à un traitement ambulatoire. La place de soins de jour pourrait présenter une alternative, dans des circonstances qui n’ont pas encore été complètement évaluées. Des programmes spéciaux de jour sont en cours d'élaboration en tant que mode alternatif de traitement intensif de l'anorexie mentale.

C – Efficacité des traitements pharmacologiques

La pharmacothérapie n'a pas été le traitement de premier choix pour les troubles de l'alimentation, mais elle a été utilisée comme un complément aux thérapies psychologiques ou, pour traiter les problèmes physiques, psychologiques ou comorbides. Dans l'anorexie mentale, la médication a jusqu'ici été décevante sur les principaux symptômes de la maladie, ou pour favoriser la prise de poids, ou la réduction de perturbation associée de l'humeur (trésor & Schmidt, 2001). Lorsque des améliorations modestes ont été rapportées, l'examen des effets indésirables ont conduit les chercheurs à conclure que les médicaments confèrent peu d'avantage lorsqu'ils sont ajoutés au traitement standard.

Recherches sur les neuroleptiques :

La dépression est un diagnostic de comorbidité commune, avec des taux allant jusqu'à 63 %

dans certaines études (Herzog et al, 1992), alors que le trouble obsessionnel-compulsif (TOC)

a été trouvé présents dans 35% des cas. Les antipsychotiques atypiques ont donc été de plus

en plus prescrits pour améliorer la prise de poids et de nombreuses études ont été menées à

sujet : aucune d’entre elle n’a pu démontrer un avantage significatif de l’utilisation des

neuroleptiques dans la prise de poids, l’appétence et l’insatisfaction corporelle. Ces

médicaments auraient même entraîné une augmentation de l'anxiété et des symptômes

généraux de trouble de l'alimentation bien qu’ils ait parfois réduit le niveau de dépression,

par rapport au placebo ou contrôle actif.

(Sources : A.Mulder C, Hetrick SE, Purcell R, McGorry livre : Troubles alimentaires 2008;PubMed “Quelle est la preuve scientifique pour l'utilisation de neuroleptique dans l'anorexie mentale ? » Lebow J, Sim LA, Erwin PJ, Murad MH. « L'effet des antipsychotiques atypiques chez les personnes souffrant d'anorexie mentale: une revue systématique et une méta-analyse ». 2013 ; Editorial Group: Cochrane Depression, Anxiety and Neurosis Group. A Court, C Mulder, SE Hetrick, R Purcell, and PD McGorry. : “Are antipsychotics effective for the treatment of anorexia nervosa?Results from a systematic review and meta-analysis”; 2012. “What is the scientific evidence for the use of antipsychotic medication in anorexia nervosa?” 2008)

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Recherche sur les corticoïdes

L’objectif de l’étude était d’identifier la preuve de l’utilité des corticoïdes et le dosage le plus efficace chez les patients anorexiques en soins palliatifs. Elle a conclu que les corticoïdes étaient avantageux dans le traitement des patients en phase terminale de la maladie mais pas en traitement de première intention.*

Recherche sur les Œstrogènes

Des études ont été menées pour évaluer l'effet des préparations d'œstrogènes sur le risque de perte de densité minérale osseuse et de fracture osseuse, chez les femmes souffrant d'anorexie mentale. Les auteurs ont conclu que la preuve sur des effets de préparations d'œstrogènes était insuffisante ; Ils ajoutent que la plupart des femmes souffrant d'anorexie devraient même éviter d'utiliser ces préparations.**

Conclusion : Parce que l’anorexie mentale n’est que l’un des symptômes d’une maladie psychique dont les mécanismes demeurent encore méconnus, il n’existe pas de traitement type, c’est pourquoi de nombreuses recherches sont en cours. La relation perturbée au corps ainsi que les différents troubles associés appellent une réponse particulière pour chaque patient, suivant sont âge, son histoire, son état psychique, physique, et sa relation au monde. C’est une pathologie qui demande un accompagnement à long terme, reposant sur un dispositif pluridisciplinaire qui requiert différents outils. Au sein de ce dispositif, la phytothérapie et la nutrition semblent présenter de nombreux avantages, en compléments des psychothérapies.

*(Source, PubMed : Meunier S, McNutt L, McCann MA, McCorry N. « Utilisation de corticoïdes pour

anorexie dans la médecine palliative : un examen systématique. » Journal de MédecinePalliative

,2014)

**(Source, PubMed : « Effect on bone health of estrogen preparations in premenopausal women with anorexia nervosa: a systematic review and meta-analyses” LA Sim, L McGovern, MB Elamin, BA Swiglo, PJ Erwin, and VM Montori.2010.)

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PARTIE III TRAITEMENT EN PHYTOTHERAPIE

Dans le traitement de l’anorexie mentale, la phytothérapie présente de nombreux

avantages : diversité des formes galéniques, propriétés nutritionnelles des végétaux en plus de leurs actions thérapeutiques, multiplicité des propriétés pour une même plante, peu ou pas d’effets délétères, donc possibilité de traitements au long cours, approche naturelle qui peut paraitre rassurante pour des patients souvent dans le déni de leur pathologie. Si les psychothérapies demeurent indispensables, comme les évaluations et les suivis médicaux énoncés dans la première partie, le médecin traitant pourra administrer des plantes, en prenant soin de bien choisir la forme galénique adaptée à son patient. En effet, devant le refus obsessionnel d’ingérer quoique ce soit, ainsi que les vomissements régulièrement provoqués, l’administration de gélules ou comprimés peux s’avérer inutile. En revanche, de nombreux patients boivent énormément d’eau, dans l’idée que celle-ci leur permet d’éliminer, donc de maigrir, certains souffrent même de potomanie. Par conséquent, les formes liquides, les tisanes, décoctions, teintures mère, extraits fluides, SIPF, macéras, huile essentielles, seront les plus adaptées. De plus, le choix des plantes devra être étudié au cas par cas, en tenant compte des multiples symptômes associés. Ils ne pourront pas forcément tous être traités au même moment, il faudra parfois se préoccuper de ce qui apparait comme le plus urgent, puis réajuster le traitement au fur et à mesure des améliorations ou aggravations. I – LES PLANTES PRECONISEES Les symptômes les plus constants dans cette pathologie étant la perte d’appétit, l’amaigrissement, l’aménorrhée, les plantes recherchées doivent avoir des propriétés apéritives, emménagogues et facilitant la prise de poids. De plus, comme différents troubles psychiatriques peuvent être associés, les plantes ayant des actions sur le psychisme pourront être administrées en fonction de chaque patient. L’Angélique, ANGELICA ARCHANGELICA L., famille des Apiacées, PU : racine, semences C’est la plus souvent citée dans le traitement de l’anorexie mentale. Une légende attribuerait son nom à l’archange Raphael qui l’aurait indiquée à un ermite en traitement contre la peste. Connue pour ses nombreuses vertus médicinales mais aussi alimentaires, bien avant d’être utilisée pour la fabrication de liqueur, Bodard (1818) disait d’elle : « Si cette plante avait le mérite d’être étrangère, elle serait aussi précieuse pour nous, que le Ginseng l’est chez les Chinois ; elle se vendrait au poids de l’or ». Ses propriétés tonique, stimulante, stomachique, emménagogue, apéritive, eupeptique, sédative, spasmolytique, neurotrope et musculotrope, en font une alliée de choix dans le traitement de l’anorexie. Elle est de plus préconisée dans le traitement des affections buccales, courantes en cas de vomissements. Elle contient une huile essentielle, des tanins, des résines, des acides valérianique, malique, acétique, de la pectine, une phytostérine : l’Angélicine. Sa racine est un excellent tonique de l'état général, contre l'asthénie. Les propriétés anxiolytiques de la plante seraient liées aux

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coumarines (impératorine et isoimpératorine) qu'elle contient. Elle peut être prescrite sous forme de tisane de feuilles, de décoction de racine et de semences, de TM, d’extraits fluides. LE FENUGREC, TRIGONELLA FOENUM-GRAECUM L, famille des fabacées, PU : graines et feuilles. Cultivé depuis les temps les plus anciens en Egypte, le fenugrec est la plante de la stimulation de la nutrition et du métabolisme en général. Caton l’Ancien (234 av.JC) la recommandait déjà pour engraisser le bétail. Toujours utilisée en Tunisie par les jeunes femmes qui souhaitent grossir, la cure se compose alors d’un mélange de farine de graine, d’huile d’olive et de miel. Le fenugrec est une plante très riche. Elle contient des protéines (30%), des lipides (10%), des glucides (20%), des sels minéraux : du phosphore à l'origine de ses propriétés stimulantes neuromusculaires, du fer, du soufre, de l’acide nicotinique, du magnésium, du calcium. Elle contient aussi des saponines qui sont à l'origine de ses propriétés stimulantes de l'appétit, et des saponines stéroïdiques, diosgénine et yamogénine, qui contribuent à la synthèse du cholestérol et des hormones sexuelles ; des flavonoïdes, des vitamines ( A, B1, C), une forte concentration en mucilages (galactomannanes), des huiles essentielles. Il agit comme un anabolisant naturel du fait de la richesse glucidique et protidique de sa graine ; il possède une valeur alimentaire évidente, mise à profit dans le traitement de la maigreur. Il combat l'anémie, grâce à la présence de fer dans sa composition. C’est un stimulant du métabolisme qui aide à réguler le diabète et l'hypotension artérielle. Il est également utilisé dans les problèmes de frigidité et d’impuissance. On le trouve sous forme de : Poudre totale de fenugrec sèche micronisée, d’extraits secs ; les feuilles et les jeunes pousses peuvent être utilisées en tisane, les graines moulues en décoctions ou en farine, à diluer dans du miel ou du thé.

ACHILLEE MILLEFEUILLE, ACHILLEA MILLEFOLIUM, Famille des Astéracées, PU : parties aériennes (feuilles et fleurs).

Il semblerait que cette plante était déjà connue des hommes de Neandertal pour soigner les blessures. Utilisée dans un premier temps en usage externe comme cicatrisant et pour arrêter les saignements, l'achillée millefeuille, à partir du XIXe siècle, a développé sa réputation d'antispasmodique en usage interne. Elle est utilisée pour lutter contre les troubles digestifs et féminins, ainsi que la perte d'appétit. Antispasmodique et décongestionnante, elle soulage les troubles digestifs, mais aussi les douleurs menstruelles. Peptique : elle aide à la digestion et soigne la dyspepsie. Emménagogue, la plante stimule le flux sanguin de la région pelvienne et de l'utérus, aidant à régulariser le cycle menstruel grâce à ses phytostérols. Ses nombreuses vertus sont dues à ses quelque 80 composants et multiples principes actifs : outre des huiles essentielles d'eucalyptol, d'azulène, de camphre et de chamazulène, l'achillée millefeuille contient : des flavonoïdes (propriétés anti oxydantes), des alcaloïdes, des polyacétylènes, des monoterpènes et triterpènes, des acides aminés, des acides gras, des acides ascorbique, caféique, folique, salicylique et succinique ; des coumarines, des tanins. On peut la prescrire sous forme d’infusions, extraits liquides, de teintures mère, de jus, d’huiles essentielles.

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LA GENTIANE JAUNE, GENTIANA LUTEA L., famille des Gentianacées, PU : la

racine

Déjà utilisée au temps de Dioscoride et de Pline contre les maladies du foie et de l’estomac, la racine de gentiane est un excellent tonique amer, stimulant de premier ordre des fonctions digestives. Elle pousse à l’accroissement du nombre de leucocytes. Son action sur les secrétions salivaires lui confère des qualités apéritives, de sorte que prise avant le repas elle favorise l’appétit, prise après, elle facilite la digestion. En raison de son action leucocytogène, Lère (1902) compare ses effets à ceux d’une riche alimentation carnée. La racine de gentiane est la seule partie usitée. Elle renferme comme principales substances trois glucosides : la gentiopicrine, la gentiamarine et la gentisine, deux ferments, l’un hydratant, l’autre oxydant, une matière colorante, la gentisine, une essence et des traces d’un tanin, l’acide gentiotannique. La gentiopicrine se dédouble, au contact des acides, en glucose et gentiogénin. Bourquelot et Hérissey ont isolé, de la racine fraiche, du sucre de canne et un autre sucre tout à fait spécial : la gentianose. On l’utilise en décoction, macérât, extraits secs, sirop, teinture mère.

LE FIGUIER, FICUS CARICA L, famille des Moracées, PU : bourgeon Le figuier et les figues apparaissent dans toutes les littératures antiques. L’arbre était sacré

pour de nombreux peuples et apparaissait comme un symbole d’initiation à une vie

meilleure. On attribuait aux figues le pouvoir de donner de l’embonpoint. Les figues

fournissent un aliment très nutritif, fraiches et surtout sèches. Dans le traitement de

l’anorexie mentale, on l’utilisera en bourgeon. C’est un grand remède du domaine

psychosomatique. Il est inducteur de sommeil, et calme l’excès de pensées, les troubles

émotionnels divers en hypo ou en hyper. Le bourgeon de figuier, tout comme la feuille,

renferme un latex blanc corrosif, la ficine, riche en enzymes protéolytiques possédant une

activité proche de la papaïne. C'est un des bourgeons clés de la gemmothérapie. Il exerce

une action régulatrice sur le cerveau et plus précisément sur l'axe qui réunit le cortex

cérébral à un noyau gris central, l'hypothalamus. Or cet axe cortico-hypothalamique

commande toute la sphère des émotions, des angoisses, des peurs variées, des obsessions. Il

est utilisé pour traiter les névroses, TOC (troubles obsessionnels compulsifs), dépressions

nerveuses et dans les insomnies. L'appareil digestif est également sensible à son action car

l’estomac et intestin résonnent au rythme de nos anxiétés, de nos états d'âme.

LE HOUBLON, HUMULUS LUPULUS L., famille de Cannabacées, PU : le cône Utilisé dans l’antiquité comme aliment, puis pour la préparation de bière à partir du IXème siècle, c’est Sainte Hildegarde qui attira l’attention sur ses vertus thérapeutiques, en traitement de la mélancolie. Son usage est reconnu dans le traitement de l'agitation, de l'anxiété et des troubles du sommeil par l'ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy).Tonique et stomachique par son principe amer, il favorise les digestions, excite l’appétit, accroit la vigueur de l’appareil organique. « En pathologie gastrique, il se comporte comme un utile frénateur de l’hyperexcitabilité gastrique, en même temps que

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comme un bon stimulant des muscles et des glandes de l’estomac », disait le Dc H.LECLERC « c’est, une arme a deux tranchant qui peut combattre l’élément spasme et l’élément atonie ». Il est également efficace dans la tachycardie et comme équilibrant nerveux. Phyto-oestrogène puissant, le houblon déclencherait également les règles et favoriserait l'allaitement. Les sesquiterpènes constituent 50 à 80% des huiles essentielles du houblon, ils agissent comme hypotenseurs, anti-inflammatoires, calmants, décongestionnants nerveux lymphatiques, antihistaminiques et anti-tumoraux. Les monoterpènes, présents dans une moindre proportion, ont des propriétés lymphotoniques, antiseptiques, antivirales, stimulantes et antalgiques. Ce sont également des décongestionnants respiratoires et des expectorants. On peut l’administrer sous forme d’infusion, d'extrait sec, de poudre totale sèche sous forme micronisée.

ORPIN ROSE, RHODIOLA ROSEA, PU : racine, famille des crassulacées

Rhodiola rosea est une plante vivace que les Russes ont longuement étudiée pendant la guerre froide. Ses racines lui confèrent ses propriétés adaptogéniques, c’est-à-dire qu’elles aident l’organisme à résister au stress chronique. En 1947, le russe Nicolaï Lazarev crée le terme adaptogène, suite à l’observation d’effets inattendus du Dibenzol, dilatateur artériel largement répandu en France, et qui « augmentait l’état de résistance non spécifique de l’organisme ». Il s’aperçoit que les plantes adaptogènes sont capables d’augmenter la capacité du corps à s’adapter au stress qu’elle qu’en soit l’origine. Elles peuvent par exemple augmenter ou diminuer la température corporelle ou la tension artérielle, faire gagner ou perdre du poids, stimuler ou calmer le système nerveux, hormonal et donc immunitaire. La rhodiole inhiberait l’activité de l’acétylcholinesterase et de la monoamine oxydase A. Elle évite non seulement la dégradation de la dopamine et de la noradrénaline, mais surtout de la sérotonine. Selon une étude soviétique, elle augmenterait le taux de sérotonine de 30 % et diminuerait de 60% l’activité de la COMT qui dégrade la dopamine et la sérotonine. Pour que la Rhodiole soit efficace, ses racines doivent contenir au moins 1 % de salidroside et 3 % de rosavines (rosavine, rosine, rosarine). Les études ont prouvé une efficacité de la Rhodiole dans les troubles généralisés de l’anxiété : stress, asthénie, dépression, problème affectif, surmenage, fibromyalgie, équilibre nerveux ; elle stimule l'humeur positive, améliore la fonction sexuelle et la libido. Elle a une action positive sur le système digestif : protège le foie contre les toxines chimiques, alimentaires et médicamenteuses, augmente aussi l'appétit. Elle régularise le rythme cardiaque. Equilibrante elle est indiquée dans le traitement de fond de l’anorexie. Formes et préparations : extraits, huiles essentielles, gélules, infusions, tisanes, poudres, cataplasmes

LA BALLOTE, BALLOTA NIGRA, famille des Lamiacées, PU : partie aérienne

La ballote possède des propriétés sédatives, anxiolytiques et antidépressives, mises à profit en cas de nervosité, d'anxiété, d'angoisse et de troubles nerveux. C'est l'une des plantes les plus sédatives. Dans les cas de troubles du sommeil, on l'utilisera pour favoriser l'endormissement chez les anxieux. Dénuée de toxicité, on peut l'employer chez les enfants et comme alternative aux benzodiazépines. La Ballote a principalement été utilisée en herboristerie traditionnelle européenne pour soulager les nausées, l’anxiété, ou la combinaison de ces deux symptômes. Elle a également été utilisée comme un expectorant

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doux et pour aider à normaliser les menstruations. Les Phénylpropanoïdes, flavonoïdes et les composés retrouvés dans son l’huile volatile sont considérés comme les principaux constituants actifs de la plante. Une étude récente sur les phénylpropanoïdes, a montré qu’ils avaient à la fois des propriétés anti-oxydantes, mais aussi un effet sédatif sur les cellules nerveuses hyperactives. Malgré ces nombreux bienfaits, la popularité de la ballote a décliné en raison de son odeur très forte. On la trouve en gélules de poudre totale, en infusion, ainsi que dans des préparations magistrale en synergie avec d’autres plantes. LE FENOUIL, FOENICULUM VULGARE, famille des Apiacées, PU : fruit, graine

Le fenouil commun est utilisé depuis l'Antiquité pour ses nombreuses vertus médicinales. Hippocrate et Dioscoride le prescrivaient aux femmes pour favoriser la lactation, mais aussi aux personnes susceptibles de perdre la vue. En Chine et en Inde, le fenouil était utilisé pour neutraliser les morsures de serpents. Il était aussi réputé pour être une herbe sortilège capable d'éloigner les démons. Les recherches cliniques ont montré l'efficacité certaine du fenouil pour soulager les coliques infantiles. Son usage reconnu permet de traiter les troubles digestifs, comme la dyspepsie, les flatulences, le manque d'appétit, l'aérophagie et de stimuler les muscles du côlon. Diurétique, il augmente l'excrétion urinaire, traite l'inflammation des voies respiratoires ; Il diminue les douleurs menstruelles, traite l'absence de menstruation et stimule la lactation. Il est apprécié pour lutter contre l'aérophagie, les digestions difficiles ou les maux de ventre des nourrissons, mais c'est aussi un décontractant. Il est apéritif, digestif et carminatif. Il est composé d’Anéthol (80% de la composition de l'huile essentielle), antibactérien, antimycosique ; de fenchone, antispasmodique ; d’alpha-pinène ; de camphène ; de limonène ; de phellandrène ; de pectine ; de sucres ; d’oxalate de calcium ; d’amidon. Sa haute teneur en fibres, en vitamine C, en provitamine A et en carotène en font un excellent allié dans le traitement de l’anorexie. Il existe sous différentes formes et préparations : huiles, poudres, infusions, extraits liquides, teintures, sirops, gélules.

L’ARMOISE, ARTEMISIA VULGARIS, famille des astéracées, PU : feuille, sommité fleurie

Les premières utilisations de l'armoise remontent à l'Antiquité. Cette plante herbacée, originaire des régions tempérées comme l'Europe, l'Amérique du Nord et l'Asie, a été à l'époque associée à la femme et à ses problèmes de santé. C'est la raison pour laquelle on l'a baptisée Artémise, terme dérivé du nom de la déesse Artémis. Cette plante aux multiples vertus est usuellement recommandée pour apaiser les règles douloureuses. Sa propriété emménagogue permet de traiter les troubles de la menstruation chez la femme, comme les dysménorrhées et les aménorrhées, en augmentant les contractions utérines. L'armoise est souvent conseillée dans le traitement des troubles digestifs et de l'anorexie, des spasmes, de l'insomnie, ainsi que pour l'expulsion des vers intestinaux. En effet, elle soulage les troubles et stimule la sécrétion du suc gastrique, favorisant ainsi l'appétit. Elle agit en outre comme un inhibiteur de la monoamine oxydase ou I.M.A.O, soit comme un antidépresseur, et présente également des effets antibactériens, toniques et diurétiques. Les principes actifs contenus dans ses feuilles sont les alcools sesquiterpéniques, les lactones sesquiterpéniques et les acides sesquiterpéniques. Des flavonoïdes, des coumarines, des polyines, des stérols et des triterpènes y sont également présents. L'essence extraite de ses sommités fleuries renferment également des lactones sesquiterpéniques, dont l'artémisine, des thuyones, de

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l'hydroxycoumarine, des flavonolglycosides, des polyines, des coumarines, des tanins et de nombreux oligo-éléments tels que le calcium, le potassium, le zinc, le magnésium, le phosphore, le souffre et l'iode. On peut l’utiliser sous forme d’infusions, de gélules de poudre sèche micronisée, d’huiles essentielles. Les sujets ayant des problèmes d'allergie et des problèmes d’insuffisance rénale ou hépatique doivent s'abstenir de prendre de l'armoise.

LA VERONIQUE, VERONICA OFFICINALIS, Famille des Scrofulariacées, PU : feuille, sommités fleuries

La Véronique officinale est utilisée pour remplacer le thé, comme ses noms de "Thé d'Europe" et "Thé du Nord" en témoignent. Elle fut particulièrement appréciée durant les XVIème et XVIIème siècle pour soigner les troubles respiratoires et digestifs mais, de nos jours, elle est tombée en désuétude, car son goût est amer. Elle est constituée de tanin, de résines, d'aucuboside, de principe amer. Par ses propriétés : galactagogue, stomachique, dépurative, expectorante, apéritive, vulnéraire, elle est indiquée dans l’anorexie, sous forme de TM ou tisane.

LA GRANDE CAMOMILLE, CHAMAEMELUM NOBILE, famille des astéracées, PU : capitule, sommité fleurie

La camomille romaine était déjà utilisée durant l'Antiquité. Le pharaon Ramsès II aurait été embaumé avec de l'huile essentielle de camomille romaine. Elle permettait également de faire baisser la fièvre et de traiter les insolations, les courbatures ou les troubles féminins. Dès le VIe siècle, cette plante servait à diminuer les insomnies, les maux dorsaux et les symptômes d’indigestion. Elle participe à l'élaboration de nombreuses préparations pharmaceutiques. Aux XVIe et XVIIe siècles, la camomille romaine était très présente à Rome, ville dont elle tire son nom. Anti-inflammatoire, antioxydante, antispasmodique, digestif et utérin, eupeptique, cholagogue, stimulant, tonique amer, emménagogue, sudorifique, antianémique, vermifuge, fébrifuge, antalgique, elle est une alliée de choix dans le traitement de l’anorexie. Ses principes actifs sont des constituants polyphénoliques : acides-phénols, flavonoïdes, dérivés polyacétyléniques, coumarines, composés phénoliques. Elle contient également une Huile essentielle, dont les principes actifs sont des sesquiterpènes à saveur amère. La camomille romaine est utilisée sous forme de teinture mère, à partir de la plante entière, d'extrait fluide, d'extrait sec et d'huile essentielle de capitules. Elle est déconseillée aux personnes asthmatiques, allergiques aux pollens.

LE SERPOLET, THYMUS SERPYLLUM L.,famille des Lamiacées, PU : sommité fleuries

Le serpolet, petite herbe vivace très commune, surtout en Europe, est également appelé thym sauvage, probablement pour son appartenance au genre. On distingue le serpolet du thym en observant les feuilles ; celles du serpolet son plus larges que celles du thym. Le serpolet contient du thymol et du carvacrol, des tanins, un principe amer, des matières grasses, une résine, beaucoup de manganèse, une huile essentielle rappelant celle de la mélisse et du thym. C’est un stimulant stomachique, tonique, emménagogue, antiseptique, astringent et sédatif. On pourra l’utiliser en infusion ou en sirop. L’huile essentielle ne peut être prise par voie orale.

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Cette liste de plantes pouvant agir dans le traitement de l’anorexie n’est pas exhaustive. Comme nous l’avons stipulé, cette maladie complexe s’accompagne de multiples symptômes pour lesquels d’autres plantes seraient adaptées. Après avoir évalué l’état du patient, le praticien pourra ajouter, en plus du traitement de base, des plantes plus spécifiques pour traiter : les manifestations hématologiques, cardiaques, les perturbations neurologiques, les troubles métaboliques du cholestérol et du glucose, les constipations ou diarrhées, les complications osseuses et dentaires, les addictions éventuelles et traitements médicamenteux en cours ...

Pour les mêmes raisons, il est impossible de donner des indications sur les posologies à appliquer, elles seront à déterminer avec précision en fonction de l’âge, du poids, de l’état général du patient, de la durée envisagée du traitement ainsi que des contres indications de certaines drogues.

Les huiles essentielles calmantes, relaxantes, spasmolytiques, emménagogues seront

particulièrement utiles du fait qu’elles peuvent être administrées par voie cutanée, diffusion

atmosphérique, inhalation. (Exemples : thym à linanol, ylang ylang, lavande fine, petit grain

bigaradier, listée citronnée, verveine vraie, lemon grass, mandarinier, oranger, carvi, …). En

effet, à la complexité du choix du traitement s’ajoute la difficulté pour ces patients à

accepter une médication par voie orale et à s’y tenir sur le long terme. En revanche, les

thérapies corporelles, les massages, la réflexologie étant des outils particulièrement indiqués

dans cette pathologie, les huiles essentielles paraissent plus faciles à administrer. Il faudra

néanmoins veiller à ne pas les confier pures à des patients trop jeunes ayant des tendances

d’autodestruction, en raison de leurs toxicité en cas de surdosage. Il faudra faire préparer

des mélanges pour massage en dilution dans une huile végétale, ou confier la diffusion

atmosphérique au personnel médical ou à un adulte responsables du patient.

Aucune médication ne pourra conduire à une guérison de la pathologie sans une prise en charge complémentaire ayant pour objet la renutrition jusqu’au retour à une alimentation suffisante et diversifiée. Là encore, les nombreuses propriétés des végétaux seront très appréciées.

II- LES APPORT NUTRITIONNELS DES VEGETAUX

Privé de nourriture, le corps est privé des nutriments essentiels, minéraux et vitamines dont il a besoin pour fonctionner, d’où les nombreuses conséquences de l’anorexie mentale. C’est pourquoi, l’allopathie s’appuie dans la plupart des cas, sur une supplémentation en protéines, minéraux et vitamines, par voie parentérale quand cela devient indispensable, ou sous la forme de comprimés, ampoules et préparations quand cela est possible. Néanmoins, la difficulté d’ingestion régulière de ces compléments alimentaires reste la grande difficulté à surmonter. Hors, de nombreuses recherches et écrits d’universitaires du monde entier ont montré la richesse des « substances qui guérissent contenues dans les fleurs, les légumes et les arbres », L. BINET. Le Dc Jean VALNET, s’appuyant sur ces nombreuses recherches, a largement explicité, dans son livre « Se soigner par les fruits, les légumes et les céréales »,

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que les nutriments puisés dans les végétaux sont plus efficaces que nombreux produits de synthèse.

En début de traitement, avec des patients qui mangent très peu, il faudra alors rechercher les végétaux les plus riches en minéraux et acides aminés essentiels, et dont même de toutes petites quantités suffiront à fournir au corps ce dont il a besoin. Pris en petite dose, ils ne suffiront pas à la reprise de poids, mais aideront l’organisme à maintenir une homéostasie.

A- Les « Supers Aliments »

Le Pollen Il contient en effet de nombreuses vitamines (thiamine, riboflavine, acide nicotinique, acide pantoténique, biotine, vit A, B2, C, D, E, B12), 10 acides aminés essentiels, du potassium, magnésium, calcium, cuivre, fer, silicium, phosphore, soufre, chlore, manganèse. Il est recommandé d’en prendre une cuillère à café pendant quinze jour, puis d’augmenter la dose jusqu’à une cuillère à soupe. Deux ou trois cure par an d’une durée d’un à deux mois se sont révélées très efficaces. Son usage répété a pu faire prendre du poids à certains malades amaigris. Une étude menée en 1974 sur des enfants âgés de 3 à 12 ans a relevé des effets favorables dans le manque d’appétit, sur la courbe de poids et dans l’asthénie. Les algues Elles contiennent des minéraux et des métabolites en abondance : de l’iode, (jusqu’à 1% de leur poids sec), du magnésium, du calcium, du potassium, et tous les minéraux essentiels à l’organisme. Elles renferment également des enzymes et des vitamines (A, B, C, D1, D2, E, F, K, PP), des acides aminés essentiels, des glucides, des matières grasses, de la chlorophylle, des mucilages, des substances antibiotiques. Leurs propriétés sont multiples : elles sont stimulantes, favorisent les échanges, tonifient les glandes endocriniennes, rééquilibrantes de terrain, reminéralisante. Elles sont indiquées dans la déminéralisation, le rachitisme, les troubles de la croissance, l’asthénie physique et intellectuelle, la perte de cheveux, soit de nombreuses conséquences de l’anorexie. La spiruline sous forme de poudre ou de paillette pourra facilement être mélangée à un jus, une soupe ou un yaourt. Le laminaire existe également en poudre. Le germe de blé Exceptionnellement riche en phosphore, magnésium et calcium, il est indiqué en cas de rachitisme, d’anémie, d’asthénie intellectuelle et physique, de déminéralisation. Il existe en poudre et peut être pris dans un jus, une soupe, sur une salade, dans un yaourt. Graines germées La germination met en route d’intenses réactions biochimiques et enzymatiques qui donnent aux graines germées et aux jeunes pousses d’extraordinaires propriétés diététiques. Les teneurs en vitamines (notamment A, B2, B3, B12, C, D, E, K) sont multipliées : neuf fois plus de vitamine A dans le blé après une semaine de germination. La levure de bière Il s’agit d’un champignon microscopique qui constitue à l’état frais une pate jaune clair, de conservation limitée. On la consomme sèche sous forme d’une poudre grisâtre. C’est un

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produit d’une richesse considérable : phosphore, potassium, magnésium, sucres, lipides, protides très riches en acides aminés essentiels, enzymes, vitamines (complexe B, provitamine D, vitamine E, H, et facteurs antianémiques). C’est un reconstituant général qui favorise l’assimilation alimentaire, protecteur et équilibrant du système nerveux, stimulant des endocrines, antianémique, antitoxique, stomachique, anti-athéroscléreux. Existe en ampoule, en comprimé, en sachet. La chicorée sauvage La feuille et la racine contiennent de nombreux minéraux (calcium, phosphore, potassium, sodium, fer, magnésium, manganèse, cuivre), un principe amer, des vitamines B,C,K,P, des acides aminés indispensables, des protides, des lipides, de l’amidon. Elle est employée comme tonique général, reminéralisant, antianémique, apéritif, stomachique, dépuratif, diurétique. Elle est fortement recommandée dans l’anorexie, en salade, en infusion de feuille, en décoction de racine, en racine séchée torréfiée en remplacement du café. On peut aussi la préparer en sirop avec du miel. L’endive, la chicorée frisée, la scarole ont des propriétés comparables mais moindres. L’amande Riche en sucre, en matières azotés, en matières grasses, elle contient une huile composée de 55 à 75% d’oléine, des ferments, des sels minéraux, des vitamines A et B. Très nutritive, énergétique, rééquilibrant nerveux, reminéralisant, antiseptique intestinal, elle peut se consommer séchée ou sous forme de lait. Tous les oléagineux en général seront très précieux dans le régime alimentaire de l’anorexie, pour leur apport en acides gras insaturés. Les huiles végétales de première pression à froid seraient également indiquées, mais il sera plus difficile de les administrer à cause de l’idée répandue que les huiles font grossir. Des capsules d’huile d’onagre ou de bourache pourraient être alors conseillées. La datte Aliment très nutritif, constitué de matières azotées, grasses et sucrées, elle contient des coumarines, des vitamines A, D, B1, B2, C, du phosphore, du calcium et du magnésium en grande quantité, du fer. Reminéralisant, tonique musculaire et nervin, très énergétique, elle se consomme fraiche, sèche mais aussi en poudre.

B- Les jus de fruits et légumes crus

Comme nous l’avons déjà stipulé, la renutrition doit se faire progressivement pour éviter les complications liées à une renutrition trop rapide. De plus, ce n’est que très progressivement, après parfois des mois de psychothérapie, que le patient acceptera d’augmenter les quantités d’aliments ingérés. Au début de la prise en charge, et, pour ne pas brusquer le patient, les jus de fruits et légumes frais seront particulièrement adaptés. En effet, ils ne donnent la sensation ni de manger ni de grossir, et peuvent de surcroit avoir un gout très agréable qui peut permettre de renouer avec certains aliments.

Selon de nombreux auteurs, les fruits et légumes crus sont les seuls aliments possédants des minéraux sous forme colloïdale, vivante et non pas inerte. Les minéraux inertes sont, pour la majeure partie, soit éliminés, soit stockés sous forme de calcifications ou de calculs rénaux. Ils constituent le meilleur moyen de se reminéraliser, de façon simple

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et efficace. Naturellement riches en vitamines, oligo-éléments, enzymes, oxygène et phytonutriments (notamment les pigments comme la chlorophylle ou les caroténoïdes). Certains contiennent également tout le spectre des acides aminés essentiels (jeunes pousses de blé et de tournesol, plantain, spiruline, …) et constituent d’excellentes sources de protéines.

Tous ces nutriments sont cependant très sensibles à la chaleur. Plus la cuisson est longue et à haute température, plus la destruction est importante : à 50 °C, destruction d’une partie du capital enzymatique, à 60 °C, destruction de la vitamine C, à 100 °C, précipitation des sels minéraux, rendus non assimilables, à 110 °C, destruction de toutes les vitamines. Donc, pour bénéficier au maximum des apports des fruits et légumes, il est préférable de les consommer crus. Mais sous cette forme, les fibres n’ont pas été attendries par la cuisson et le corps va devoir être capable d’extraire les nutriments de la prison cellulosique dans laquelle ils sont enfermés. Il est donc impératif de les mastiquer très soigneusement. Hors, même en s’y appliquant, on estime que l’on ne peut assimiler qu’environ 70% des nutriments des légumes crus. Pour améliorer ce « rendement », il suffit de donner un coup de pouce au corps en retirant les fibres : on obtient des jus dont l’assimilation sera proche de 100%- “La raison de leur efficacité », explique le Dr Norman Walker ( « Votre santé par les jus frais de légumes et de fruits »), « réside dans le fait qu’en séparant l’eau distillée et les éléments minéraux des fibres contenus dans les végétaux, on obtient un aliment liquide d’une digestibilité instantanée. Les jus de fruits et légumes frais, constituent le seul moyen de fournir à toutes les cellules et à tous les tissus du corps, d’une manière qui leur permet d’être digérés et assimilés sans délai, les nutriments et leurs enzymes dont ils ont fondamentalement besoin.” Ainsi, les jus présentent de nombreuses vertus, capables, si ce n’est de soigner l’anorexie, d’en limiter les graves conséquences qu’elle engendre, en limitant les carences. Les jus aident à lutter contre le vieillissement grâce aux antioxydants et aux apports en minéraux. Les antioxydants vont aider le corps et ses cellules à faire face au stress oxydatif dont elles sont victimes. De même, les minéraux et vitamines contenus peuvent apporter un véritable coup de fouet et une bonne minéralisation de l'organisme, en comblant d'éventuelles carences. Exemples de valeur en unité de pouvoir antioxydant par rapport à un homologue de la vitamine E (référence standard) : canneberge 8983 ; mûre 7701 ; pomme 5900 ; artichaut 7904 ; asperges 1408, (source : publication du Dc Richard Beliveau et Denis Gingras, 2006) Les jus ont aussi des vertus anticancéreuses : Une étude du Committee of Physician’s Health Study Research Group, réalisée pendant 13 ans sur 257 000 personnes, a montré que la consommation de 5 fruits entiers par jour diminue de 26% les risques de cancer. Les phytohormones présentes dans les végétaux protègent des cancers digestifs, mais aussi des cancers hormonaux-dépendants (sein, utérus …). Ils constituent des outils de drainage et de détoxification : Ils vont permettre de drainer l'organisme, pour le débarrasser des toxines, tout en lui fournissant des éléments essentiels. Si la boisson est confectionnée avec certains légumes (notamment concombre, radis noir ou épinard), elle peut aussi être diurétique et drainante, augmentant encore le "nettoyage" de l'organisme. Dans le cadre de l’anorexie, mieux vaut éviter un drainage rapide avec de fortes

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concentrations de plantes drainantes, pour ne pas épuiser l’organisme déjà très affaibli. Les jus présentent l’avantage de pouvoir doser en petite quantité les ingrédients drainants. Ils sont un excellent remède de l’Intestin poreux, des ballonnement, de la constipation : certains patients ont les intestins tellement enflammés qu'ils ne supportent plus les fibres des légumes tels que les carottes, les feuilles vertes, etc… Consommer ces légumes en jus permet de bénéficier de leurs nutriments sans avoir les intestins raclés par leurs fibres non solubles. Ils sont efficaces dans le traitement de l’ostéoporose : conséquence fréquente de l’anorexie, et les rhumatismes, tous ces phénomènes engendré par l’acidification de notre terrain, peuvent s’améliorer par la prise d’aliments alcalinisant et reminéralisants. Les jus de légumes sont parmi les meilleurs correcteurs des terrains acidifiés. De plus, il a été démontré que le calcium végétal est bien mieux assimilé que le calcium des produits laitiers. Exemples en pourcentage de calcium assimilé : radis cru 74% ; choux de Bruxelles 64% ; rutabaga 61% ; calcium laitier 30à 35% (source : Professeur Joyeux, « Changez d’alimentation », 2013) Chaque jus possède des propriétés spécifiques. Dans le cadre de l’anorexie, voici les plus recommandés : Jus de Pamplemousse Riche en minéraux, vitamines (C, B1, B2, PP, provitamines A), pectine, alcool, acide citrique, il contient aussi une huile essentielle riche en limonène, pinène, citral. Il est apéritif et tonique, digestif, dépuratif, draineur hépatique et rénal, rafraichissant. Le Dc Valnet le recommande dans l’anorexie à raison de trois verres par jour avant les repas. Jus de carotte Il a pour effet d’aider à la normalisation du système tout entier. Il représente la plus riche

source de vitamine A que le corps humain puisse assimiler rapidement, et assure une

importante provision de vitamines B, C, D, E, G, et K. Il ouvre l’appétit et facilite la digestion.

Il est particulièrement riche en éléments alcalins tels que le sodium et le potassium. Il

présente aussi une bonne teneur en calcium, magnésium et fer, tandis que le phosphore,

soufre, silicium et chlore équilibrent parfaitement les précédents. Il est recommandé pour la

consolidation et l’entretien de la structure osseuse des dents. Il protège efficacement le

système nerveux et est inégalable stimulant de la vigueur et de la vitalité. Les glandes

endocrines, gonades et glandes surrénales principalement, ont besoin des nutriments

présents dans le jus de carotte cru. La stérilité est parfois surmontée grâce à son utilisation.

Jus de chou Le chou possède de nombreuses vertus et fait actuellement l’objet de nombreuses études. Ainsi, 100g de chou contiendraient : 3g de protides, 0.3 g de lipides, 6g de glucides, 50mg de phosphore, 50mg de calcium, 1 à 3mg de fer, du souffre, de l’arsenic, du cuivre, de l’iode, 80mg de vitamine C, vitamines B1, B2, acide folique, vitamine PP, provitamine A, des vitamines liposolubles et, selon certain auteurs, de la vitamine D2 antirachitique. Sa chlorophylle s’oppose aux états anémiques en permettant la production d’hémoglobine. Il

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est un équilibrant nerveux, reminéralisant, apéritif, reconstituant ; il entretien la nutrition tissulaire et protège le tube digestif. Le Docteur Valnet recommande un à deux verres de jus par jour dans les cas de rachitisme. Il sera judicieux de le mélanger à d’autres légumes comme la carotte, car il n’a pas forcément bon gout. Jus d’épinard L’épinard contient des minéraux en abondance, des vitamines (B, C, carotène), des mucilages, des glucides, des lipides, de la chlorophylle, de l’arginine et de la lysine. Tout comme le chou, son jus n’a pas très bon gout, mais quelques feuilles de jeunes pousses dans un jus de carotte-pommes seront très bénéfiques. Il possède des propriétés reminéralisantes de grande valeur, antianémique, antiscorbutique, tonicardiaque, activateur de la sécrétion pancréatique, et balaie les voies digestives. Jus d’abricot Très riche en vitamines A, B, C, PP, ainsi qu’en minéraux, notamment le potassium, il est très nutritif et digeste. Il est antianémique, régénérateur tissulaire et nervin, il augmente les réactions naturelles de défense, est apéritif, rafraichissant, astringent. Il fournit environ pour 100g, 45% de la ration quotidienne recommandée en vitamine A. Au fur et à mesure de la renutrition, il pourra être consommé entier, frais ou sec. Jus de pomme Elle contient de grande quantité de vitamine B1 et B2, entre autres, et de nombreux minéraux. Une pomme donne environ 10 mg de vitamines. Elle a des propriétés hypocholestérolémiantes, rafraichissantes, digestives, stomachiques, protectrices gastriques, stimulantes et décongestionnante hépatique, antiseptique intestinale. Tonique musculaire et nervin, elle est indiquée, notamment dans l’asthénie physique et intellectuelle, l’anémie et la déminéralisation, les états fébriles. Son jus est efficace dans de nombreuses pathologies, entre autre la constipation. Il sera mélangé avec d’autres jus pour en communiquer sa saveur. Jus de betterave Riche en vitamine A, B, C, PP, sucre, potassium, magnésium, phosphore, rubidium, silice, chaux, fer, cuivre, brome, zinc, manganèse, et acides aminés ; elle est le deuxième aliment végétal pour sa richesse en potassium, après la levure de bière. La betterave est très nutritive, apéritive, rafraichissante, digestive, énergétique. C’est l’un des jus les plus intéressants pour aider à la synthèse des globules rouges. Il est particulièrement recommandé pour les troubles de la menstruation à raison d’un petit verre par jour. Il vaut mieux l’associer à d’autres jus, comme la carotte, et ne pas en abuser car il peut causer au niveau du foie une réaction de nettoyage qui peut donner des nausées. Jus de Céleri C’est son pourcentage élevé de sodium organique qui constitue la qualité la plus remarquable du jus de céleri. Parmi les propriétés chimiques du sodium figure celle de maintenir le calcium en solution. Le céleri cru présente une concentration de sodium organique quatre fois supérieure que sa concentration en calcium. De plus, sa teneur en magnésium et en fer, combinaison précieuses pour les cellules sanguines, est très élevée.

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En association avec le jus de carotte, riche en soufre et phosphore, il est équilibrant dans les états mentaux d’irritabilité, de neurasthénie, voire de folie. L’association jus de carotte-céleri fournit une combinaison parfaitement équilibrée de ces minéraux organiques qui permet de combattre les maladies et d’aider les parties du corps affectées à retrouver une condition normale Jus de pissenlit Tonique, Il est utile pour lutter contre l’acidité et pour aider à normaliser l’alcalinité du système. Excessivement riche en potassium, calcium et sodium, c’est aussi notre nourriture la plus riche en magnésium et en fer. Le magnésium est essentiel pour la solidification du squelette. En combinaison judicieuse avec le calcium, le fer et le soufre, le magnésium est essentiel pour la formation de certains composants du sang. Doté de pouvoirs de vitalisation exceptionnels, ce magnésium est un constituant des cellules du corps, et tout particulièrement des tissus pulmonaires et du système nerveux. Le jus de pissenlit obtenu à partir des feuilles et des racines de la plante, et combiné aux jus de carottes et de fanes de navet aidera à soulager les douleurs osseuses et vertébrales, et renforcera les dents en prévenant la pyorrhée et les caries. La chlorophylle que contiennent les jus verts fournit une quantité accrue d’oxygène. Ces jus

apportent d’innombrables minéraux, oligo-éléments, protéines, vitamines et enzymes à

l’organisme et sont très bénéfiques pour assainir un corps carencé ou équilibrer la diète

quotidienne. Epinards, laitues, cresson, persil, poivrons verts figurent au nombre des

légumes les plus riches en vitamines C et E. Pour les systèmes digestifs non habitués, les jus

verts gagneront à être dilués dans du jus de carotte, de céleri, ou encore de concombre,

avec le jus d’une pomme ou plus selon la tolérance du moment, pour en adoucir le goût si

souhaité

Autres jus : De nombreux autres jus pourront s’avérer efficaces dans le processus de renutrition. Le choix des végétaux dépendra des différents symptômes, de la saisonnalité des végétaux, du goût du patient, de la qualité des fruits et légumes qu’il peut se procurer, de leur coût. Pour percevoir les effets curatifs des jus, il faut néanmoins consommer le végétal choisi, tous les jours, pendant une période d’au moins six semaines, à raison d’au moins trois verres par jours, et, jusqu’à un ou deux litre ; particulièrement si le patient ne mange rien. Il sera donc judicieux d’opter pour un ou deux mélanges adaptés au patient : par exemple un jus de pamplemousse, pomme, betterave le matin, un jus de carotte, chou, cèleri à midi, carotte, céleri, épinard, le soir. L’avantage des jus et de la vulgarisation des extracteurs qui permettent de les confectionner

chez soi, est de permettre au patient de s’approprier son « traitement », de le confectionner

lui-même, de renouer progressivement avec les aliments. D’autant plus que les anorexiques

sont souvent des personnes très intéressées par les valeurs nutritives des aliments, et plus

tournées vers les végétaux que les produits carnés ou laitiers.

On pourra facilement associer directement dans le jus, les traitements phyto (TM, extraits

fluides, SIPF, huiles essentielles) ainsi que les supers aliments en poudre, graines germées et

oléagineux passés à l’extracteur. De même, l’ajout d’aromatiques frais (persil, coriandre,

basilic…), d’épices (poivre, curcuma, gingembre, cannelle…), de graines germées,

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d’oléagineux et d’huiles végétales de première pression à froid seront toujours bénéfiques

par leurs nombreuses vertus, et apporteront des saveurs agréables à ces préparations.

Il faudra néanmoins veiller à limiter la consommation, notamment de jus de fruits, très

acidifiants, et mettre en garde les patients sur les effets délétères de la seule consommation

de jus, en tant qu’alimentation. C’est un risque avec des personnes obsédées par leur poids,

c’est pourquoi le suivi par un nutritionniste s’avère indispensable.

Petit à petit, les jus peuvent être épaissis, sous forme de « smoussis », permettant l’ingestion

des fibres importantes pour le transit. La récupération des pulpes pour confectionner des

soupes, bouillons et purées est aussi une option très satisfaisante en terme de nutrition.

La consommation de jus sera toujours intéressante, en plus d’une alimentation normalisée,

pour le maintien de l’homéostasie, en raison de la baisse de qualité des aliments.

Conclusion : L’anorexie mentale est une maladie complexe, dont les causes sont encore

méconnues, pour laquelle il n’existe pas de traitement systématique permettant à ce jour

d’empêcher le fort taux de mortalité qu’elle engendre. « elle est moins perte d’appétit, que

lutte active contre celui-ci, moins un problème d’aliment ou d’appétit, qu’une relation

perturbée au corps, et moins pour des raison d’esthétique, que pour des raisons plus

profondes et méconnues d’équilibre psychique, d’identité et de désir » (Bernard RICHARD).

Néanmoins, les avancées de la recherche scientifique associées aux multiples atouts de la

phytothérapie dans sa prise en charge, permettent d’espérer de nouvelles voies de guérison.

Dans le cadre de mes études en DU de phytothérapie, elle s’est révélée particulièrement

intéressante, car, nécessitant une prise en charge multidisciplinaire, à l’image du public et

des enseignants du DU. C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai souhaité travailler sur ce

sujet ; l’accompagnement de ces patients me semble en effet possible, grâce aux

connaissances acquises durant ces deux années, au sein d’une collaboration entre

prescripteurs et conseillers : chacun de nous pouvant contribuer, à partir de sa propre

discipline, à l’amélioration de l’état de ces patients.

Je remercie le Docteur GOEZT pour ses conseils dans la rédaction de ce mémoire, ainsi que

tous les intervenants que j’ai eu la chance de rencontrer durant ces deux années.

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Bibliographie Livres • « Soigner l’Anorexie et la Boulimie, Des psychanalystes à l’Hôpital ». Elisabeth Birot, Catherine Chabert, Philippe Jeammet. Edition Le fil Rouge, 2000.

• « Vaincre l'anorexie mentale » , Johan Vanderlinden , Jean-Maurice Huard (Traducteur),

Philippe Jeammet (Préfacier) , éditions de Boeck • « Anorexie, Boulimie, les paradoxes de l’adolescence », Philippe Jeammet Chef du service de psychiatrie de l’institut Monsouris, Hachette littératures, 2004. • « Parcours thérapeutique d’une anorexique mentale », Bernard RICHARD, Edition Expansion, 1996

• « Psychopathologie de l'anorexie mentale », Bernard Brusset, Editions Dunaud, 2008 • « Psychiatrie et Pédopsychiatrie », O.Chatillon, F Galvao, Edition Vernazobres, 2014. • « Dictionnaire des Plantes Médicinales et Vénéneuses de France », Paul Victor Fournier, Edition Omnibus 2010 • « Changez d’alimentation », Professeur Henri Joyeux, Edition du Rocher 2013 • « Encyclopédie de l’alimentation saine », René Haussin, Edition le Courier Libre 2005 • « La Bible des Vitamines et des Suppléments Nutritionnels », Dc Dominique Rueff, Edition Albin Michel 2004 • « Se soigner par les légumes, les fruits et les céréales », Dr Jean Valnet, 9eme édition, Librairie Maloine, Livre de Poche • « Les Jus Frais de Légumes et de Fruits », Dr Norman Walker, Edition d’Utovie • « De l’or en Bouteille, les huiles essentielles de Madagascar », Dr Lionnel Michat, Editions Médicis 2006 • « Les aliments qui guérissent » Sophie Lacoste, Editions Quotidien Malin, 2014. • « L’Homme Empoisonné », Daniel Kieffer, Editions Grancher, 2000. • « Les Cahier de Robert MOREZ , Les plantes et leurs usages : plantes médicinales, plantes aromatiques, condimentaires et à Parfum », Editions Perrault

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Articles et dossiers

• « Anorexie Mentale : prise en charge », recommandation de la HAS, juin 2010 • « L’anorexie mentale, une quête insatiable de contrôle », Anne-Laure Vaineau. www. psychologies.com • Iserm publication : Dossier réalisé en collaboration avec le Dr Nathalie Godart, Service de psychiatrie de l'adolescent et du jeune adulte à l’Institut mutualiste Montsouris, unité Inserm 669 - Juin 2014 • Article : « Anorexie et hyperactivité, un lien systématique confirmé », article publié le 09 janvier 2013, site Iserm. Rédigé par l’Unité Inserm 661, Institut de génomique fonctionnelle, Montpellier. • « Le mystère de l’Anorexie », entretiens Xavier Pommereau, Jean-Philippe de Tonnac http://encorpslibre.hautetfort.com/ archive/2010/05/10 • COMMENT COMPRENDRE LES PATHOLOGIES MENTALES DE L’ADOLESCENCE ? Professeur Philippe JEAMMET • Anorexie mentale, Santémedecine.net, juin 2014

Sites Web Association Autrement : www.anorexie-et-boulimie.fr AFDAS-TCA : www.anorexieboulimie-afdas.fr guide-phytosante.org Inserm.fr Doctissiomo.fr futura-sciences.com psychologies.com