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AMPHÉTAMINES ET APPARENTÉS 1 (alpha-méthyl-phényl-éthylamines) « Le mirage du coup de fouet, la réalité du coup de pompe » Le dopage par les amphétamines a tué suffisamment de sportifs pour engendrer des mesures énergiques qui ont incontestablement porté leurs fruits. Pourtant, certaines affaires récentes montrent que les amphétamines conservent encore des adeptes. Ce sont des substances synthétiques agissant essentiellement comme stimulant du système nerveux central. Elles réveillent l’esprit (c’est pour cela qu’on s’en sert pour lutter contre la somnolence et le sommeil) et provoquent une exaltation des activités motrice et psychique, ce qui a pour effet de faciliter le travail physique et intellectuel. Après l’absorption de ces 1 Voir aussi rubriques : alcalins (bicarbonates), ammoniaque et sels d’ammonium (alcali volatil), anorexigènes (blog), Captagon ® (blog), éphédrine, masquants, ecstasy (MDMA), métamphétamines, pémoline, Pervitin ® (blog), pipéridines, pot belge 1

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AMPHÉTAMINES ET APPARENTÉS1

(alpha-méthyl-phényl-éthylamines)« Le mirage du coup de fouet, la réalité du coup de pompe »

Le dopage par les amphétamines a tué suffisamment de sportifs pour engendrer des mesures énergiques qui ont incontestablement porté leurs fruits. Pourtant, certaines affaires récentes montrent que les amphétamines conservent encore des adeptes.Ce sont des substances synthétiques agissant essentiellement comme stimulant du système nerveux central. Elles réveillent l’esprit (c’est pour cela qu’on s’en sert pour lutter contre la somnolence et le sommeil) et provoquent une exaltation des activités motrice et psychique, ce qui a pour effet de faciliter le travail physique et intellectuel. Après l’absorption de ces produits, le sujet se sent euphorique, plus sûr de lui, plus décidé, plus efficace ; la fatigue et l’apathie diminuent considérablement, la faim se fait moins sentir. C’est pour cet effet tonique, « stimulant », que les dérivés amphétaminiques sont largement utilisés par les personnes qui cherchent à accroître leur rendement physique ou intellectuel (certains sportifs, des étudiants en période examen, etc.)1 Voir aussi rubriques : alcalins (bicarbonates), ammoniaque et sels d’ammonium (alcali volatil), anorexigènes (blog), Captagon® (blog), éphédrine, masquants, ecstasy (MDMA), métamphétamines, pémoline, Pervitin® (blog), pipéridines, pot belge

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Deux slogans ont facilité sa diffusion auprès du public : « donne du nerf aux gens fatigués » et « deux pilules valent mieux qu’un mois de vacances ».A/ ASPECTS PHARMACOLOGIQUESSPÉCIALITÉS PHARMACEUTIQUES (exemples)

NOM COMMERCIAL Dénomination commune internationale

(DCI)

Mis sur le marché(MSM)

Retrait du marché(RDM)

ACTIPHOS Amphétamine® acide phosphorique, amphétamine

1952 1971

CORYDRANE® dexamphétamine (tartrate), acide acétylsalicylique

1950 1971

KINORTINE® dexamphétamine (tartrate), caféine

1950 1971

MAXITON® dexamphétamine (tartrate) 1949 1971ORDINATOR® fénozolone 1967 1997ORTÉDRINE® amphétamine 1950 1958PROMOTIL® prolintane 1969 1992

TABLEAU1946 sans ordonnance1956 tableau C1967 tableau B (section 2)1977 la plupart des anorexigènes qui étaient au tableau C passent au tableau A et certains au

tableau B.1990 stupéfiants (ex-tableau B) et liste I (ex-tableau A)

SUBSTANCES ASSOCIÉES AU PROTOCOLE(« cocktails de soutien ») optimiser atténuer les effets secondaires (surdosage)

. hypnotiques (troubles du sommeil)

. antalgiques (céphalées)

. anxiolytiques (anxiété, angoisse)

HISTORIQUE1897 - Le chimiste George Barger (1878-1939) et le médecin Henry Hallett Dale (1875-1968)

tous les deux d’origine britannique et exerçant au Wellcome Research Laboratory de Londres, synthétisent la phényléthanolamine et la définissent comme étant une amine sympathomimétique.

1928 - Les pharmacologues de l’université de San Francisco, Gordon Alles, George Pines et Hyman Miller découvrent les effets vasonconstricteurs des amphétamines et publient leurs travaux dans le JAMA en 1930.

1944 - Mise au point de la Dexédrine® par les chercheurs du laboratoire SK et F. Ce nouveau dérivé de l’amphétamine change favorablement la vigilance, l’humeur et l’appétit.

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1953 - Pharmacocinétique - Innovation majeure : libération prolongée - Toujours par le laboratoire SK et F, avec la fabrication d’une capsule à libération lente pour la Dexédrine®.

1955 - Réglementation médicale : sur ordonnance - Jusqu'à présent et depuis 1946 la vente des amphétamines était libre. Seules les ampoules injectables étaient réglementées. Mais un décret tout récent paru au Journal Officiel du 24 juin 1955, vient de décider que dorénavant les amphétamines ne seront plus délivrées que sur ordonnance. Cette décision a été prise devant l'ampleur des abus commis par les étudiants ; le Gouvernement espère ainsi freiner l'accroissement des troubles mentaux que signalent de nombreux rapports de psychiatrie. »[Senez M. .- Attention au doping .- Science et Vie, 1955, n° 457, octobre, p 49]

1959 - Effets ergogéniques - Dr Robert Dugal (CAN) : des effets positifs discutablesCommentaires a posteriori de Robert Dugal, directeur de l’Institut national de la recherche scientifique, université du Québec, à propos de la première étude scientifique d’envergure datant de 1959 et consacrée au couple effort physique – amphétamines : « Sur le plan sportif, un nombre assez important d'expériences contrôlées ont été faites mais les résultats sont très divergents, particulièrement en ce qui concerne l'influence des amphétaminiques sur la performance psychomotrice, la force musculaire, l'habileté, les ajustements physiologiques à l'effort et le jugement subjectif. Ainsi, dans une série d'études à double insu, des expériences réalisées en 1959 par Gene M. Smith et Henry K. Beecher(1)

sur des nageurs, des coureurs et des lanceurs de poids, révèlent que le sulfate d'amphétamine à dose de 0,2 mg/kg augmente la performance des sujets traités dans une proportion de 1 à 4 % par rapport au groupe témoin. La plupart des autres études concluent, au contraire, que l'amphétamine n'a aucun effet positif sur les paramètres mentionnés plus hauts. Les études de Smith et Beecher ont été violemment prises à partie. Des défauts sérieux ont été notés au niveau des conditions expérimentales de la collection des données ainsi que de l'interprétation des résultats. Malgré les commentaires des auteurs eux-mêmes sur les déficiences méthodologiques de leurs expériences, on n'en conclut pas moins à un effet bénéfique de l'amphétamine sur la performance. L'effet d'augmentation noté par Smith et Beecher (de 1 à 4 %) n'indique pas, selon plusieurs auteurs, une amélioration importante de la performance pendant qu'elle apparaît énorme à certains autres. Il est en effet concevable que l'amphétamine puisse, dans certaines conditions, fournir à ses usagers la stimulation nécessaire à une performance légèrement au-dessus de leur propre moyenne : il suffit de consulter les records olympiques des dernières années pour s'apercevoir qu'ils ne sont souvent dépassés que de quelques dixièmes de seconde. »[Dugal R. .- L’utilisation des médicaments dans le monde athlétique .- Médicaments d'Aujourd'hui, 1977, 1, n° 4, pp 7-10]

1967 - Réglementation médicale : au tableau BLes amphétamines et leurs dérivés groupés sous le nom d'amines d'éveil, viennent de faire l'objet d'un arrêté du ministre des affaires sociales dans le but de renforcer la législation de ces médicaments. Ils seront désormais inscrits à la section 2 du tableau B des substances vénéneuses. L'ordonnance doit être faite sur un carnet à souche délivré par le conseil de l’ordre. Le ministre, en somme, a soumis au régime prévu pour les stupéfiants les médicaments dits de stimulation.

1982 - Amphétamines, diurétiques, extraits thyroïdiens et psychotropes – Un mélange interdit Depuis le décret du 25 février 1982 et sa publication au Journal officiel le 27 février, le texte réglementaire interdit aux médecins de prescrire et aux pharmaciens d'exécuter « une préparation magistrale associant les principes actifs ou les spécialités pharmaceutiques figurant sur une liste de classement annexée. » « Diurétiques, amphétamines, extraits thyroïdiens, psychotropes ne peuvent donc plus être mis dans un même cachet, mais rien n'interdit encore à un praticien et encore plus à plusieurs de prescrire chez un même malade séparément ces différents principes actifs.

( 1) [Smith G.M. et Beecher H.K. .- [Sulfate d’amphétamine et performance athlétique – 1. effets objectifs] (en anglais) .- J. Am. Med. Assoc. , 1959, 170, pp 542-557]

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Le décret dont l'objectif était d'éviter des prescriptions dangereuses au cours des traitements amaigrissants n'a donc que partiellement atteint son objectif : faire disparaître les pseudo-préparations homéopathiques où à côté d'extraits végétaux et d'éléments minéraux, on retrouvait ces principes actifs enfermés dans un même cachet, mais rien n'interdit de prescrire séparément ces médicaments. » [Le Généraliste, 04.05.1983]

1982 - Steven Paul, Bridget Hulohan-Giblin et Phil Skolnick découvrent dans le cerveau des récepteurs aux amphétamines

CHIFFRES5 environ 5 % des Japonais de 16 à 25 ans s’intoxiquent aux amphétamines.

13 plus de 13 % des étudiants de collège universitaires américains en avaient consommé au moins une fois.

18 18 % des lycéens avaient utilisé une drogue psychotrope de type amphétamine. [Échothérapie, 1979, n° 27, janvier]

65 Pendant la Guerre du Golfe (janv.-fév. 1991), 65 % des pilotes américains ont reconnu utiliser des amphétamines et parmi ces usagers, près de 61 % ont jugé cette consommation essentielle au bon déroulement des opérations. [Aviat. Space Environ. Med., 1995, 66, pp 260-263]

9 000 000 9 millions d’unités d’anorexigènes ont été vendues en France. [Échothérapie, 1979, n° 27, janvier]

72 000 000 Le « Ministry of Supply » a fourni aux contingents britanniques plus de 72 millions de comprimés d’amphétamines. [Grant D.N.W. .- Air Force, 1944, mars, p 25]

PROPRIÉTÉS ET INDICATIONS THÉRAPEUTIQUES Impuissance Anorexigène (coupe-faim) Petit mal épileptique Narcolepsie (hypersomnie) Certains états comateux.

Aujourd'hui les amphétamines sont de moins en moins utilisées en thérapeutique et les indications du Tonedron® sont très limitées et réservées à l'usage psychiatrique.

Intoxication barbiturique Narcoanalyse (en association avec des barbituriques) Diagnostic et traitement de la schizophrénie par choc amphétaminique.

DANGERS (contre-indications et effets indésirables) Excitation, insomnie, tachycardie, hypertension artérielle, vertige, tremblement, amaigrissement,

toxicomanie, suppression de la perception de la fatigue, fièvre médicamenteuse, collapsus mortel, hémorragies intracérébrales troubles psychiques graves, angéite nécrosante,

Risque de collapsus lors d'une anesthésie générale ou locale chez un amphétaminé.

B/ PRATIQUE SPORTIVE4

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SURNOMS (en gras les appellations sportives)357 magnums, A., aimies, amp, Amphés, Amphets, AMT, Angel dust, AS, bambinos, B-bombs, beans, bennies, benz, bernies, Billy, birds, black beauties, black hollies, black mollies, black & white, black birds, black bombers, blacks, blue boy, bombido, bombitas, bottles, brainticklers, brownies, browns, bumblebees, Cap (Captagon®), Cartwheels, chicken powder, Chocolat dynamite, Copilots (Dexédrine®), co-pilot, crank (Ice), crisscross, crosses, crosstops, crossroads, crystal upper, debs, det, dexies (Dexédrine®), diamonds, Diet Pills, dominoes, double cross, Drivers hearts, Eye-openers, fastin, fast balls, fives, Footballs, forwards, French blue, glass, go, Greenies (Dexédrine®), halt schlafen (halte au sommeil), Hearts (Dexédrine®), horse heads, hydro, ice, jam Cecil, Jolly Beans, jugs, LA glass, LA turbanouts, leapers, lightning, Lili (Lidépran®), Lip roppers, max (Maxiton®), Meth, marathons, meth, Oranges (Dexédrine®), peaches, Pêche (Benzédrine®), pep, Pep Pills, pink hearts, pixies, Quartier d’orange (Dexédrine®), quartz, rhythm, rippers, road dope, rose quartz, roses, roses speed, shabu, snot, snow pallets, speed, splash, splivins, supercrank, sweets, tocly beans, TR-6s, Trucks Drivers, turnabout, uppers (amphétamine + cocaïne), uppies, Ups, Wake-ups, white(s), Whiter, whizz, Xmas trees (Dexédrine®), yellow rock

EFFETS ALLÉGUÉS ET RECHERCHÉS PAR LES SPORTIFS ET LEUR ENTOURAGE MÉDICO-TECHNIQUE(théoriques, empiriques et scientifiques) Stimuler le système nerveux central Dynamiser l’éveil Booster l’énergie motrice Accroître la confiance en soi et l’agressivité Amplifier la volonté de « se battre » et d’affronter l’adversaire Supprimer la perception des symptômes prémonitoires de l’épuisement (essoufflement,

douleurs, fatigue) Abaisser le temps de réaction (départ d’une épreuve de vitesse) Exacerber les réflexes et dépasser les frontières de la peur lors d’une descente à vélo (route,

VTT), à ski Effacer la sensation de fringale (pour leurs vertus coupe-faim) Augmenter l’aptitude à encaisser les coups et les chocs (boxe, football américain, rugby…) Surexciter à rebours : provoquer une insomnie chez un concurrent - source de fatigue le

lendemain (doping to lose des chevaux)

Amphétamines : les 9 malus1. Altération des facultés de jugement2. Multiplication des blessures3. Augmentation des temps de récupération4. Effets secondaires pénalisants le geste sportif5. Oscillation de l'humeur (stimulant de l1anxiété)6. Signes évocateurs de ceux qui y goûtent faciès des amphétaminés7. Accoutumance8. Dépendance essentiellement psychique9. Des associations dangereuses

Amphétamine et détérioration du geste sportif Tremblements Céphalées

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Insomnies Incapacité à se concentrer Vertige Troubles digestifs PalpItations et accélération du système cardiaque Crampes Hypertension artérielle

Portrait robot de l’amphétaminéSignes cliniques (subjectifs et objectifs) faciès anxieux nez pincé pupilles dilatées (mydriase) grincement de dents (bruxisme) bouche sèche état nauséeux pâleur des muqueuses et des extrémités (ongles) extrémités froides chair de poule (excitation du S.N. sympathique), sudation palpitations pouls ralenti ou accéléré hyper ou hypotension érection amaurose (perte de la vision sans altérations oculaires visibles)

Troubles du comportement nervosité tics consistant à se toucher fréquemment le visage désorientation des lieux et des personnes méfiance envers l'entourage et sensation d'être constamment surveillé propos incohérents actes de violence psychose (trouble grave de la personnalité altérant la perception et la compréhension de la réalité)

SPÉCIALITÉS SPORTIVES LES PLUS CONCERNÉES(témoignages et contrôles antidopage) Alpinisme ++ Athlétisme (lancers, sauts, sprint) Base-ball Cyclisme +++ Escrime Haltérophilie (petites catégories) + Hippisme (jockey et chevaux) Judo Militaires (air, terre, mer) Natation Patinage Ski alpin (descente) Spationautes Sports collectifs : basket, football (++), hockey, rugby à XV (++), jeu à XIII (++), volley TennisEn fait, à des degrés divers, tous les sports sont touchés.

PRINCIPALES AFFAIRES(extraits de presse)1936 - ATHLÉTISME – Dr Henri Fucs (FRA) : l’Allemand Rudolf Harbig inaugure l’ère

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sportive des amphets…

Récit du Dr Henri Fucs, médecin du sport : « Jusqu’aux Jeux olympiques de Berlin en 1936, les stimulants les plus courants utilisés par les athlètes étaient surtout à base de caféine et de strychnine, d’alcool, d’éther etc. C’était du très petit artisanat. Ces produits n’étaient nocifs qu’à fortes doses qui étaient malheureusement souvent atteintes. C’est à partir de cette date que commence l’ère de l’amphétamine. Le premier athlète à l’utiliser fut probablement l’allemand Rudolf Harbig, vainqueur du 400 m olympique (NDLA : en réalité, médaille de bronze du 4 x 400 m). »[Fucs H. .- L’abcès .- Vincennes (94), éd. Le Condor, 1979 .- 220 p (pp 105-106)]

L’athlète Rudolf Harbig

1942 - CYCLISME – Fausto Coppi (ITA)   : 7 comprimés pour un gain de 31 mètres   !

Gianni Brera, journaliste à La Gazzetta dello Sport, révèle dans un ouvrage consacré à Tullio Campagnolo, que Coppi aurait pris « sept cachets d’amphétamine » pour son record de l’heure de 1942, soit au tout début de sa carrière professionnelle :« Coppi prépare le record de l’heure pour se faire remarquer par les autorités militaires. Il pédale comme un dératé sur les routes défoncées autour de chez lui ; quand sa jambe va mieux, il se rend au vélodrome Vigorelli de Milan, et quelques tours de piste le persuadent qu’il peut tenter sa chance. Le directeur du vélodrome, Anteo Carapezzi, lui prépare son tableau de marche, basé sur le record de Maurice d’Archambaud, et Coppi sait tout de suite son avance (ou son retard). Pour la circonstance il avale sept cachets d’une amphétamine assez populaire chez les étudiants qui préparent leurs examens ; il a un maillot de laine rêche, son vélo a des jantes de bois. Coppi souffre : c’est épuisant, terrible, pire que les pires côtes du « Giro ». Mais il a une telle classe qu’il bat le record d’Archambaud, de 45,817 à 45,848, le 7 novembre 1942. » [Brera G. .- Le géant et la lime .- Vicenza (ITA), éd. Campagnolo, 1995 .- 176 p (p 70)]

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Le cycliste Fausto Coppi - record de l’heure du 7 novembre 1942 (45,848 km) au Vigorelli

1949 - TENNIS - Dr Olivier Loras (FRA)   : pour «   tenir   » davantage

Témoignage du médecin du sport lyonnais Olivier Loras : « Nous avons connu un joueur de tennis qui, pour « tenir » davantage, avait pris des dopings chimiques : vitamines et Ortédrine® (amphétamine). Ce joueur présenta une grande anxiété avec un état d'effondrement à la fin d'une compétition qui n'avait pas du tout rendu et qui s'était même, au contraire, révélée nettement inférieure, en résultats, à ceux obtenus pendant l'entraînement. »[Loras O. .- Guide pratique de l'alimentation du sportif .- Lyon (69), éd. de l'Acropole, 1949 .- 293 p (p 170)]

1950 - ALPINISME - Dr Edouard Wyss-Dunant (SUI)   : une arme à deux tranchants Le Maxiton® est le tartrate de la d-phényl-1-amino- 2-propane. Il fait partie de ces substances destinées à faire disparaître les manifestations de la fatigue et à redonner au corps pour un certain temps, toute sa vigueur. Je nommerai encore l'Ortédrine® et le Pervitin®, les fameuses « Stuka-Tabletten ». Si l'on prend ces « aminés biogènes » en trop faible quantité, elles sont inefficaces. Le Dr. Edouard Wyss-Dunant, médecin, alpiniste, naturaliste, explorateur et chef d’expédition suisse dit au sujet de la dose correcte : « À dose moyenne (2 comprimés à la fois) la fatigue disparaît au bout d'environ une demi-heure pour une durée d'à peu près six heures. En cas de nécessité on peut se permettre d'absorber la même dose, mais il faut se rappeler qu'on fait ainsi appel à l'ultime énergie d'un accumulateur vide si je peux recourir à cette image. Après une nuit de repos complet on peut reprendre le travail sans inconvénient le lendemain matin. Tout dépend de l'emploi intelligent de ce médicament. C'est naturellement une arme à deux tranchants,

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il peut rendre de grands services, mais, dans certaines circonstances, les faire payer très cher. »[Berge der Welt, 1950, vol. 5, p 78] 1950 - FOOTBALL - Dr André Noret (BEL) : «   Des amphétamines injectées à de jeunes

joueurs de 17 à 19 ans   »

Témoignage du Dr André Noret, médecin du sport belge : « Personnellement, j'ai découvert la médecine du sport... et le dopage dans les années 1950. J'étais alors étudiant et membre d'un comité d'un grand club de football belge, organisateur d'un Tournoi International réservé aux Juniors des plus prestigieux clubs européens. Comme chaque équipe était chaperonnée par un membre local, je fus délégué à une équipe italienne qui était accompagnée par un médecin. A l'époque, cette présence était révolutionnaire car aucun club anglais, allemand, français ou néerlandais ne bénéficiait d'un encadrement médical pour un Tournoi de Juniors. Pendant cinq jours, je vécus en permanence avec les transalpins et plus précisément en compagnie du médecin qui m'initia à l'ABC de la Médecine du Sport. Après chaque examen matinal, ce confrère, fiches médicales et graphiques en mains, discutait de la composition de l'équipe avec l'entraîneur. Son autorité était telle qu'il fit écarter pour les 1/2 finales le meilleur joueur de son équipe et du Tournoi. L'entraîneur se rallia à l'avis médical et ne réintroduisit sa vedette qu'après un ultime examen, pratiqué une heure avant le coup d'envoi de la finale. Outre ses examens médicaux, le médecin procédait à une large distribution de médicaments au lever, au coucher et à tous les repas. En outre, 1/4 d'heure avant les matches, il injectait à certains joueurs des ampoules par voie intramusculaire ou intraveineuse... Il m'apprit, de fort bonne grâce que les médicaments, distribués à l'hôtel, n'étaient que des hépato-protecteurs, des complexes vitaminés ou des roborants, sans cependant vouloir dire le moindre mot sur la nature des produits injectés... Intrigué, je ne perdis plus de vue le docteur X et j'eus la bonne fortune de le voir jeter, un soir, dans une rue jouxtant le stade ces fameuses ampoules vides qu'il conservait soigneusement en poche. Quelques heures plus tard, je revins dans cette rue pour rechercher et retrouver ces ampoules qui me livrèrent enfin la clef du secret de la thérapeutique de ces jeunes au souffle inépuisable. C'étaient des ampoules d'amphétamines ! Des amphétamines injectées à des jeunes footballeurs de 17 à 19 ans ! »[Noret A. .- Le dopage, 2e éd. .- Paris, éd. Vigot, 1990 .- 293 p (pp 41-42)]

1952 - AUTOMOBILISME – Dr Jean-Jacques Issermann (FRA)   : la valise pleine... du pharmacien turinois

Récit du Dr Jean-Jacques Issermann, médecin de la Fédération française du sport automobile : « Un long rallye sur route qui comporte de très longues épreuves de nuit oblige bien souvent les participants à utiliser ce que l'on appelle des "vitamines", parfois même des amphétamines, sans compter l'absorption de quantités importantes de boissons excitantes telles que le café... Pour les épreuves en circuit d'endurance, nous avons toujours le souvenir vers les années 52, d'un pharmacien turinois, concurrent des 24 heures du Mans, qui amenait avec lui une valise pleine de drogues mystérieuses et qu'il distribuait généreusement aux autres pilotes (probablement Mano Damonte). »[Issermann J.J. .- Le doping in "L'automobile : un médecin dans la course" .- Paris, éd. Médicales et Universitaires, 1978 .- 257 p (pp 173-194)]

1955 - AUTOMOBILISME - Pierre Levegh (FRA)   : avait perdu sa lucidité sous l’effet d’une drogue

1. Samedi 11 juin, 18 h 26 : « Mike Hawthorn, sur sa jaguar, tenait tête glorieusement à la firme allemande Mercedes. Au 34e tour, voulant s’arrêter à son stand pour ravitailler, il se livra à une rapide manœuvre de coureur de Grand-Prix : alors qu’au Mans, les concurrents freinent à quelques 500 mètres de leur stand (ils prennent pour point de repère un vaste panneau Esso de 20 mètres carrés), Hawthorn attendit pour freiner d’être à 250 mètres du but. Il gagnait ainsi quelques fractions de seconde sur sa moyenne. Il doubla l’Austin-Healey, beaucoup plus lente, de Lance Macklin, se rabattit tôt. Macklin freina brutalement. L’arrière de l’Austin fut déporté sur la gauche. A cet instant arrivait, à 230 à l’heure, la Mercedes de Levegh. Macklin sentit un choc et vit passer au-dessus de sa tête la Mercedes. Elle avait raclé le parapet qui avait joué le rôle de piste d’envol. Elle vola à 40 mètres et atterrit, fauchant 14 têtes. En retombant, elle heurta avec l’arrière

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l’entrée de béton du souterrain qui conduit sous la piste. C’est alors que se produisit la « mise en pièces » du véhicule, dont le moteur, les roues, le radiateur et l’arbre de transmission furent projetés parfois jusqu’à soixante-quinze mètres. Cependant, à l’endroit du heurt, éclatait la lueur blanche d’un incendie. La carrosserie rebondit contre le béton, retomba 20 mètres plus loin, dans un nouvel incendie : une flamme jaune suivie d’un nuage de fumée. Tel est le film d’épouvante – 60 secondes, 82 morts. »[Paris Match, 25.06.1955, pp 80-81]

2. « Aux 24 heures du Mans, c’est parce qu’il refusa obstinément de céder son volant deux heures avant la fin, alors qu’il avait visiblement perdu sa lucidité sous l’effet d’une drogue qu’un pilote a provoqué un effroyable accident. »[Renaud de Laborderie .- But et Club, Le Miroir des Sports, 20.04.1964]

Paris Match, 18.06.1955

COMMENTAIRES (JPDM) - À l’époque, la prise de stimulants tels que les amphétamines, notamment pour les épreuves d’endurance, était très répandue parmi les pilotes. Ces stimulants de l’éveil, en fonction de la dose et de la susceptibilité individuelle pouvaient provoquer des effets négatifs sur la précision de la conduite. Ainsi, les as du volant « sous influence » voient leurs facultés de jugement se détériorer, mais aussi la finesse du geste pénalisée par des tremblements, des difficultés à se concentrer, des palpitations, des crampes musculaires. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant de mal apprécier les trajectoires, les distances et les obstacles.

1955 - CYCLISME - Loretto Petrucci (ITA) : «   Afin de garder les réflexes dans les descentes   »

Témoignage du cycliste professionnel Loretto Petrucci : « Je tiens à préciser que le doping n'était pas dans mes habitudes, parfois je prenais quelques pastilles de Sténamine® (amphétamine) pour garder tous les réflexes dans les descentes. »[Collec-Cyclisme, 1985, n° 34, avril-mai, p 19]

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1961 - RUGBY - Amédée Domenech (FRA)   : des cachoux au Maxiton

« Entre tout ce qu'il a dit et ce qu'on lui prête, Amédée Domenech a nourri bien des légendes. Voilà qu'il touche aujourd'hui à une autre légende, celle d'un match dont le souvenir est aussi grand que fut son retentissement. Il s'agit du France-Springboks de 1961 à Colombes (0-0). Celui que l'on appelle le Duc a confié à Henri Nayrou dans le spécial Afrique du Sud 1992 de Midi Olympique : « Aujourd'hui, il y a prescription. Oui, j'avoue que je me suis chargé pour ce match. Des cachoux, j'en avais pris plus qu'il n'en fallait ! Ce que c'était ? Non, pas de la tisane d'Epernay. Du Maxiton (amphétamine). J'avais un peu forcé la dose. Deux jours après, je sautais encore les haies. »Cet aveu est une première dans le rugby français. Il est permis d'en attendre d'autres, peut-être moins savoureusement contés. Mais, qui sait, la famille d'ovalie, si éprise de silences et de discrétions sur le sujet, se contentera d'endosser un bel alibi pour dénoncer en ce cher Amédée un joueur décidément très singulier qui se plaît tant à exagérer. »[L'Équipe, 15.10.1992]

Le rugbyman Amédée Domenech, 52 sélections internationales (1954-1963)

1962 - AUTOMOBILISME - Laboratoire Delagrange   : assurance-vie pour l’automobiliste

Récit du Dr Jean-Pierre de Mondenard : « Les médecins des années 60 et les publicités de l’époque présentaient les amphétamines comme des remèdes sans effets secondaires. Notamment cette réclame du laboratoire Delagrange destinée au corps médical et concernant le Maxiton®, l’amphétamine des étudiants en mal de bachotage, des sportifs en quête de performance et des automobilistes fatigués : « L’assoupissement au volant est la cause de 9 % des accidents mortels d’automobile : un ou deux comprimés de Maxiton® (amphétamine) constituent une assurance-vie pour l’automobiliste. »Or, en 2001, tout le monde sait que les amphétamines modifient le jugement et l’évaluation des risques, entraînant des réactions exagérées. Leur association avec l’alcool ou des sédatifs est dangereuse pour la conduite. »[de Mondenard J.-P. .- DHEA : l’amnésie des scientifiques .- Le Figaro, 2001, n° 17 659, 21 mai, p 29]

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1963 - FOOTBALL - Dr Louis Delezenne (FRA) : «   Amphétamines en comprimés avant les matches   »

Commentaires du Dr Louis Delezenne : « La commission centrale médicale de la FFF, que je représente officiellement ici, nie même l'usage du doping chez ses ressortissants. Le docteur Robert Copin, médecin de l'équipe de France, ne connaît pas le doping chez les internationaux, qui usent ou abusent (heureusement sans danger) de vitamines C. Une enquête personnelle m'a pourtant prouvé l'emploi, avant les matches, d'amphétamines en comprimés, donnés par certains entraîneurs de grands clubs. Le capitaine d'un petit club nordiste, récemment, a été radié à vie pour coups à un arbitre ; il m'a avoué avoir pris des comprimés d'une amphétamine connue, avant ce match, et le regrette encore aujourd'hui. »[Delezenne L. .- Premier colloque européen sur le doping - Uriage 26-27 janvier 1963 - 1re partie - Rapports préliminaires : d) Exposé de monsieur le docteur Delezenne .- Méd. Éd. Phys. Sport, 1964, 38, n° 1, pp 25-30 (p 25)]

1965 - CYCLISME - Dr Albert Dirix (BEL)   : 37,5 pour cent de positifs aux amphets

Rapport du Dr Albert Dirix (1914-1999), membre de la Commission médicale de la Ligue vélocipédique belge : « En 1965, dans le cadre de la campagne antidoping déclenchée par la Ligue vélocipédique belge nous avons trouvé pour 102 examens effectués chez des professionnels 38 cas positifs, soit 37,5 % et ceci malgré les avertissements réitérés faits avant le départ des courses : ceci démontre que le mal était généralisé.À la suite des sanctions prises par la LVB et des condamnations prononcées par les tribunaux, les coureurs aussi bien que les « conseillers » ont orienté leur choix vers des produits nouveaux qui tout en ayant en pratique les mêmes propriétés stimulantes n’étaient pas encore recherchés ni identifiés par les laboratoires. »[Dirix A. .- Évolution dans le choix des substances en matière de doping in « Symposium médical international à Brno le 12 août 1969 » .- Bratislava (SLO), éd. Vydavatel’stvo, 1973 .- 246 p (pp 128-130) (p 128)]

1976 - FOOTBALL AMÉRICAIN – Taz Anderson (USA)   : jusqu’à douze comprimés

« Afin de diminuer la douleur constante qu'il éprouvait en jouant malgré ses blessures (a subi dix opérations aux deux genoux et aux pieds), Taz Anderson, un ancien ailier rapproché des Cardinals de Saint Louis et des Falcons d'Atlanta, prenait jusqu'à 12 comprimés de Dexédrine® (amphétamine) par jour. »[Kram M. .- The Face of Pain .- Sports Illustrated, 1976, 44, n° 100, 8 mars, p 61]

1977 - CYCLISME – Anonyme «   A.X.   »   : positif à son insu sur prescription du Dr Mabuse

1. Le 7 juillet 1979 un jeune médecin, Julio-Luis Navarro, soutient publiquement à la faculté de

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médecine de Toulouse sa thèse pour l’obtention du grade de docteur. Passionné de cyclisme, il la consacre au dopage des Forçats de la Route. Son travail va s’appuyer sur le cas de « A.X. »(1), coureur amateur de première catégorie, dopé à son insu par Bernard Sainz, surnommé par lui-même Docteur Mabuse,  un faux médecin exerçant dans le milieu professionnel et amateur de la petite reine.Surpris d’être positif aux amphétamines à l’occasion du contrôle antidopage ayant suivi l’épreuve du Prix de Baeza (63) le 1er mai 1977, « A.X. » demande à la commission médicale du Comité des Pyrénées, région où il est licencié, de lui accorder une audition. Le procès-verbal de cette dernière a été publié dans la thèse de Julio-Luis Navarro(2). Nous reproduisons in extenso ledit procès-verbal daté du 08 juin 1977 : « À 14 h 30, au siège du Comité des Pyrénées, rue d’Aubuisson à Toulouse, le coureur « A.X. », licencié à St…, a été entendu, suite à sa demande, après un contrôle positif du 1er mai à Clermont-Ferrand, par la commission médicale régionale.Étaient présents Messieurs José Médina, médecin fédéral, Roger Lajoie-Mazenc, président de la commission médicale régionale et Georges Méric, secrétaire général du Comité.Le coureur « A.X. » devait faire la déposition suivante : « Depuis trois ans et demi, je suis soigné par le Dr… A la suite d’ennuis de santé en 1971, j’ai rencontré le Dr… sur recommandation, fin 1973. Le traitement qui a suivi a donné des résultats. Le médecin m’avait demandé d’avoir entière confiance en lui. Je n’avais aucune raison d’être méfiant puisqu’il était notoirement connu comme étant le soigneur de l’équipe Gan-Mercier. Ce médecin soignant des coureurs professionnels ne pouvait, à mon avis, ignorer la liste des produits interdite. J’ai donc toujours pris sans contrainte ce qu’il m’a prescrit.Je voyais le docteur tous les deux mois et demi environ en consultant chez lui, dans un immeuble ne portant aucune plaque attestant sa fonction. Il me donnait tantôt des cachets, tantôt des piqûres intramusculaires et des préparations personnelles. Je ne connaissais absolument pas la composition des médicaments.En 1975, déjà soigné par le Dr…, j’ai été contrôlé au Tour du Vaucluse à l’issue de l’étape du Ventoux où j’avais terminé second. Le contrôle avait été négatif. Depuis le 19 mars 1977, date de la dernière visite, je prenais deux sortes de comprimés : l’un bleu (laboratoire Schering) [NDLA : probablement du Célestène®, un corticoïde], l’autre jaune (aucune mention mais identifié par l’École de médecine de Paris comme étant composé de fencamfamine [NDLA : amphétamine], produit étranger non commercialisé en France, fabriqué sous le nom de Réactivant®).Il semble que le comprimé jaune soit le seul en cause. L’ordonnance qui m’a été remise par le Dr… sur papier libre (sans en-tête, ni cachet, ni signature mais écrite de sa main), porte comme seule mention « comprimé bleu à prendre en course et à l’entraînement de plus de 80 km » et « comprimé jaune à prendre avant la course – comprimés ci-joints. »J’ignorais totalement la composition de ces produits qui, d’ailleurs, m’étaient fournis par le Dr… lui-même, contre paiement en liquide (à l’exclusion des chèques datés), à l’issue de la consultation et sans établissement d’une feuille de sécurité sociale. Je n’ai pas demandé de contre-expertise, je n’ai pas nié avoir pris les comprimés ci-dessus que j’ai remis, de ma propre initiative au Dr Jean Riallant le 10 mai 1977, au reçu de la notification de mon contrôle positif. Lors de ce contrôle, ce médecin ne m’avait pas demandé si je prenais ou non un produit. Lors de cet examen, il m’a seulement demandé de tendre les bras et de fermer les yeux. Il n’avait rien décelé d’anormal puisqu’il a porté « néant » après ses constatations. »La déposition de « A.X. » soulève un certain nombre de problèmes concernant le dopage. Ses déclarations confirment la confiance que les coureurs cyclistes accordent à ceux qui obtiennent « des résultats », ainsi que les « sacrifices » consentis pour améliorer les performances.Le critère retenu par « A.X. » est que le médecin en cause, qui n’est pas médecin d’ailleurs, s’occupe de coureurs professionnels. Malgré un certain nombre d’anomalies (absence de plaque professionnelle, ordonnance sans en-tête ni signature, exigence du paiement en liquide), ce pseudo-médecin bénéficie de la confiance de « A.X. »Cinq à six fois l’an, « A.X. » qui habite en Midi-Pyrénées, fait le voyage à Paris pour payer une

( 1) N’ayant aucune responsabilité dans cette affaire, nous ne donnerons que des initiales anonymes ne permettant pas l’identification du cycliste positif à son insu.

( 2) [« Le dopage en sport cycliste : réflexions à propos d’un cas » .- Thèse Médecine, Toulouse 3, 1979, n° 496 (Pdt du jury Pr Paul Montastruc)]

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consultation 200 francs, le prix des remèdes n’étant pas inclus. Toutes les substances interdites ne sont pas décelables dans les urines, ce qui explique la négativité du contrôle en 1975. »[Navarro J.-L. .- Le dopage en sport cycliste : réflexions à propos d’un cas (pp 2-3) .- Thèse Méd. : 1979 : Toulouse 3 ; N° 496 (Pr P. Montastruc)]

2. Ordonnance écrite par Bernard Sainz lui-même et remise au coureur « A.X. » :1/ comp. bleus : 2

3 h avant départ ou au réveil les jours d’entraînement de plus de 80 kms2/ comp. jaunes : 1

3 h avant départ3/ gouttes

15 gttes réveil et coucher (à partir du 21 mars au soir jusqu’au 08.04 au soir)4/ amp. injectable

IM 4 cm [NDLA : profondeur de l’injection] après dînerles 21 mars presque 1 ml à 3,7 cm, et 25 mars presque 1 ml à 3,7 cm

5/ gluconate de potassium Egic®

1 cuil. à soupe après le dîner les jours d’entraînement de plus de 80 km et course 6/ systématiquement

2 h avant départ : - 3 Myoviton® - 1 vit. C inject. IM, 4 cm, 1 g.[Navarro J.-L. .- Le dopage en sport cycliste : réflexions à propos d’un cas (p 4) .- Thèse Méd. : 1979 : Toulouse 3 ; N° 496 (Pr P. Montastruc)]

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3. Lettre du coureur « A.X. » adressée au président de la commission médicale du Comité des Pyrénées (avant le 8 juin 1977) : « Monsieur le Président, le 1er mai, était organisé à Clermont-Ferrand le Grand Prix Baëza. J’ai participé à cette épreuve où je me suis classé 2e. Un contrôle antidopage a eu lieu qui a donné un résultat positif. Je tiens à préciser que trois heures avant l’épreuve j’avais pris :

2 comprimés bleus1 comprimé jaune (NDLA : fencamfamine : Réactivant®),1 gramme de vitamine C (Laroscorbine®),3 comprimés de Myoviton®

Ces médicaments m’avaient été prescrits par le docteur Sainz. »

4. Témoignage de « A.X. » devant la 17e Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande instance de Paris (16.02.2001 – 13 h 30) : « A.X. » a réitéré ses accusations contre le Dr Mabuse. Lors d’une précédente audience où il n’avait pu se libérer, il avait adressé une lettre confirmant les faits de son contrôle positif : « Le 1er mai 1977 a eu lieu le trophée Baëza, course cycliste disputée à Clermont-Ferrand. Ce jour-là, j’ai participé à cette course et j’ai terminé 2e. Suite à mon résultat j’ai

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subi un contrôle antidoping. Quelques jours après, à ma grande stupeur, j’ai reçu un courrier de la Fédération française de cyclisme déclarant que suite à ce contrôle j’étais positif aux amphétamines.Depuis 3 ans j’étais suivi médicalement par Bernard Sainz alors soigneur de l’équipe Gan-Mercier, il me prescrivait des soins et me donnait de temps en temps des comprimés que je prenais en bonne conscience ayant une totale confiance en lui.Le jour du Baëza, j’avais pris un comprimé. Donc, suite à ce contrôle positif, j’ai eu un an de suspension et j’ai fait appel de la sanction à Toulouse auprès de la Commission médicale sportive des Pyrénées.J’ai été entendu le 8 juin 1977 par le Dr Julio-Luis Navarro qui a dressé un procès-verbal.Ce procès-verbal d’audition a servi par la suite de thèse médicale le 5 juillet 1979 et je confirme que c’est bien de moi et de mon affaire qu’il s’agissait dans cette thèse. » (lettre signée et datée du 19.12.2000)

1979 - FOOTBALL – Juan Gomez Juanito (ESP)   : «   Je prenais de la Centramine ® »

L'ailier du Real de Madrid, Juan Gomez Juanito, évoque son cas personnel : « Quand je jouais à Burgos, il m'est arrivé de me doper. Je prenais de la Centramine® (amphétamine), que l'on trouve en pharmacie par boîte de vingt comprimés. »[France Football, 1979, 34, n° 1751, 30 octobre, p 36]

Le footballeur Juan Gomez Juanito

1988 - ATHLÉTISME – John Mumford (CAN)   : hyperventilation après un sprint

« Angela Baily, athlète canadienne, affirme dans une interview publiée par le Toronto Star que certains coureurs canadiens ont utilisé des drogues dures telles que la cocaïne, l'héroïne et le LSD pour tenter de s'assurer des victoires (...)Ses accusations sont approuvées par John Mumford, son ancien entraîneur qui a déclaré que : « L'hyperventilation après un sprint dénote une utilisation d'amphétamines ou de cocaïne. »[La Dernière Heure les Sports, 11.10.1988]

1991 - TRIATHLON - Renée Goldhirsch (USA)   : récidiviste et radiée à vie

« Convaincue de dopage en 1989 à Chicago, l'Américaine Renée Goldhirsch a fait l'objet d'un second test positif le 11 mai dernier à l'issue du Gulf Coast Triathlon (Floride). Pour avoir utilisé des produits dérivés des amphétamines, la triathlète américaine vient d'être bannie à vie par l'ITU des compétitions organisées par tout pays membre de l'union internationale. Une première. »[Triathlète, 1991, n° 61, septembre, p 18]

1993 - ALPINISME – Dr Georg Roggla (AUT)   : des alpinistes amateurs se shootent pour pas «   un rond   »

« Georg Roggla et ses collaborateurs de l’Université de Vienne ont étudié la fréquence de la consommation d’amphétamines chez l’alpiniste en moyenne altitude. Les échantillons d’urine ont

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été prélevés chez 253 hommes après une ascension réussie. 7,1 % des sujets grimpant au-dessus de 3 300 mètres étaient positifs. Entre 2 500 et 3 300 m, 2,7 % des alpinistes testés avaient des traces urinaires d’amphétamines. En-dessous de 2 500 m, aucun échantillon positif n’a été détecté. Pour les grimpeurs habitant en dehors des régions montagneuses il a été comptabilisé une proportion significativement supérieure de cas positifs que pour ceux vivant à l’année dans les Alpes. Les auteurs de l’enquête concluent que pour réaliser une meilleure ascension les consommateurs de produits pharmaceutiques ne sont pas rares dans l’alpinisme de loisir. »[Roggla G. « et al ». - [Dopage aux amphétamines chez les alpinistes de loisir en altitude moyenne] (en allemand).- Schweiz. Sportmed., 1993, 3, pp 103-105]

1993 - CYCLISME – Pascal Lino (FRA)   : pour s’entraîner

Texte et témoignage de Willy Voet, le soigneur du groupe Festina : « Abus ou pas, l’essentiel était toujours de ne pas se faire coincer aux contrôles. La mésaventure survenue à un bon coureur français sur une classique de printemps témoigne des incertitudes qui régnaient en ce domaine. Dans cette affaire je me suis toujours senti un peu coupable. Quatre jours plus tôt, un mardi, nous nous étions parlé au téléphone. La motivation du coureur était en sourdine, d’autant que les mauvaises conditions climatiques annoncées pour sa longue sortie du lendemain ne favorisaient pas son allant. Sur le ton de la plaisanterie, je lui avais alors suggéré de se mettre une lichette d’amphétamines afin que les sept heures d’entraînement passent mieux.Il s’exécuta et m’avoua que l’entraînement avait été une vraie partie de plaisir. Mais sa course du samedi ne fut pas à la hauteur de ce regain. Pire, il fut tiré au sort pour se soumettre au contrôle antidopage. En principe, sa prise remontant à trois jours, il ne risquait rien. Il fut contrôlé positif. Son organisme n’avait pas éliminé les amphétamines comme prévu. Ce coureur fut sanctionné. S’il avait uriné puis beaucoup bu avant de remettre son flacon, il serait probablement passé à travers. »[Voet W. .- Massacre à la chaîne .- Paris, éd. Calmann-Lévy, 1999 .- 213 p (pp 139-140)]

COMMENTAIRES (JPDM) – Le coureur « anonyme » héros de cette histoire ne peut être que Pascal Lino. C’est le seul coureur Festina de cette période contrôlé positif aux amphétamines. Il avait été tiré au sort, c’était une classique de printemps, elle avait lieu un samedi. Une seule course correspond à ces quatre indices : l’Amstel Gold Race, courue le 24 avril 1993.

1994 - HALTÉROPHILIE – Waldemar Kosinski (POL)   : n’est pas à Istanbul…

« Istanbul – Le meilleur haltérophile polonais, Waldemar Kosinski – médaillé d’argent en 70 kg aux Championnats d’Europe – n’est pas à Istanbul. Des traces d’amphétamines ont été trouvées dans ses urines à la suite d’un test inopiné réalisé fin octobre, et sa fédération l’a ’’suspendu’’ sans toutefois préciser la durée de sa peine. »[L’Équipe, 18.11.1994]

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2001 - ESCRIME – Raelyn Jacobson (USA)   : positif à 16 ans

« New York – Un jeune escrimeur américain, Raelyn Jacobson, 16 ans, a été contrôlé positif aux amphétamines et suspendu un an de toutes compétitions, a annoncé ce jour l’agence américaine antidopage (USADA).Jacobson qui nie avoir pris des substances prohibées a été contrôlé positif lors d’une compétition junior d’escrime, le 16 février dernier à Salt Lake City (Utah). »[Agence France-Presse, 01.05.2001]

2002 - ATHLÉTISME (javelot) – Emily Carlsten (USA)   : conteste le contrôle

« La lanceuse de javelot américaine Emily Carlsten a été suspendu pour dopage, mercredi 26 juin, après avoir été contrôlée positive aux amphétamines, une substance interdite par la Fédération internationale d’athlétisme après les Penn Relays à Philadelphie (Pennsylvanie).Selon l’Agence antidopage américaine, Carlsten conteste le contrôle, mais ne fera pas appel d‘une suspension qui prenait effet le 3 juin. »[Agence France-Presse, 27.06.2002]

2005 - CYCLISME – Jens Fiedler (ALL)   : «   la bêtise   » d’un pistard

« L’ancien pistard allemand Jens Fiedler, qui a mis un terme à sa carrière le 1er février dernier, à trente-cinq ans, à l’issue des six jours de Berlin, a été contrôlé positif aux amphétamines lors d’un exhibition en Angleterre, trois semaines plus tard. Champion olympique de vitesse en 1992 et 1996, triple médaillé d’argent de la discipline aux Mondiaux en 1996, 1997 et 1998 et à nouveau champion olympique de vitesse par équipes en 2004 à Athènes, Fiedler est l’un des plus grands sprinters des années 90. Il avait également remporté deux titres de Champion du monde de keirin en 1998 et 1999. Le 26 février, alors qu’il s’était rendu à la Revolution Race de Manchester « dans le seul but de signer des autographes », il s’était laissé convaincre par les organisateurs de disputer l’épreuve de sprint, qu’il avait d’ailleurs remportée sous les acclamations du public. C’est à l’issue de cette course qu’il a subi un contrôle antidopage qui s’est révélé positif car « j’avais pris un médicament quelques jours auparavant » a-t-il expliqué visiblement accablé par la nouvelle. « Dans toute ma carrière, j’ai subi environ deux cents contrôles, tous négatifs et maintenant il faut que je paye pour une bêtise sans fond. C’est tragique. »[L’Équipe, 23.04.2005]

MASQUANTS Alcalinisants urinaires   : les amphétamines sont des substances basiques dont l’élimination

rénale est freinée par l’alcalinisation du milieu intérieur. Ainsi, une boisson alcaline consommée dès la fin de la compétition favorise la réabsorption au niveau du tubule rénal.En réalité les techniques nouvelles permettent de retrouver des traces de l'ordre du picogramme (10 –12 g). (Le rapport entre le gramme et le picogramme est le même qu'entre le millimètre et trois fois la distance terre-lune). D’autre part, le fait de trouver à la suite d'un effort prolongé des urines avec un pH alcalin signe le camouflage et incite le laboratoire a pousser plus loin ses investigations.

Acidifiants urinaires   : à l'inverse les produits qui diminuent le pH accélèrent l'élimination des amphétamines et brouillent leur dosage. Ainsi ont été utilisées dans les années 70 de grosses doses d'acide ascorbique (vit. C) et des sels d’ammoniac notamment le chlorure d’ammonium.

Diurétiques  : donnent des urines vierges. En 1968 au départ du Tour de France à Vittel, les Italiens ont exigé que le prélèvement se fasse immédiatement après l'arrivée. En effet, ils savaient pour l'avoir observé quelques semaines avant au Tour d'Italie, que certains coureurs après avoir absorbé des diurétiques et uriné se faisaient injecter de l'eau distillée dans la vessie puis allaient l'esprit serein se présenter au contrôle.

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Controverse : témoignages pro domoJacques Anquetil (FRA), cycliste professionnel de 1953 à 1969 :1. À propos de son record de l’heure de 1967 : « Je suis prêt à jurer sur ce que j’ai de plus cher que je n’avais absorbé aucune amphétamine et que j’étais prêt à me soumettre à n’importe quel contrôle. »2. « Oui, j’ai avoué avoir déjà eu recours aux amphétamines, mais si je l’ai proclamé, c’est pour mettre les jeunes en garde. Il y a bien longtemps que j’ai abandonné cette drogue que je ne crois même pas efficace. » [France Dimanche, 03.10.1967]

Mervin Berger (USA), journaliste scientifique :1. « Les amphétamines, on le sait maintenant, peuvent avoir des effets secondaires néfastes. Les footballeurs qui jouent sous l’effet du médicament se sentent fatigués et meurtris pendant quatre à cinq jours après un match. Les coureurs de fond qui prennent des remontants mettent deux fois plus de temps que ceux qui ne prennent pas de médicament pour récupérer après une course. » (pp 98-99)2. « Les amphétamines rendent souvent les joueurs désagréables et agressifs. Certains disent que les effets de ces médicaments sont démontrés chez les joueurs de hockey les plus violents. Les utilisateurs perdent aussi de leur faculté de jugement. Ils sont persuadés faire mieux que ce qu’ils font en réalité. Et ils sont incapables de prendre des décisions rapides. Il y a d’autres symptômes comme un rythme cardiaque irrégulier, des maux de tête, une perte de poids, des troubles digestifs et , en dernière extrémité, la mort. » (p 99)3. « Les amphétamines n’améliorent pas la performance, créent une dépendance, peuvent susciter des effets secondaires sérieux et peuvent même tuer. Elles sont condamnées par toutes les plus grandes associations sportives. Et pourtant, elles sont toujours largement utilisées. Pourquoi ? » (p 99) [« in « Sports medicine » .- New York (USA), éd. Thomas Y. Crowell, 1982 .- 122 p ]

Jean-Claude Blocher (FRA), cycliste professionnel de 1973 à 1976 : « Lors des critériums d’après-Tour, tous les gars marchent au super. Tous, oui, sans exception. Il faut dire que les amphétamines, c’est un truc épatant. Tu es à 30 % au-dessus de tes moyens. Tu es fatigué et tu as encore envie de faire du vélo. » [in « Joies de la bicyclette » de Salviac P. « et al » .- Paris, éd. Hachette, 1977. - 248 p (p 202)]

Pr Jacques-Robert Boissier (FRA), pharmacologue : « Prenons le cas de ces fameuses amphétamines. Tout le monde ou presque croit que les amphétamines augmentent la performance. C’est complètement faux. Les travaux qui ont été faits chez l’homme le prouvent. Chez l’animal, où il est plus facile de se mettre dans des conditions expérimentales précises, on peut démontrer de la façon la plus formelle que l’administration d’amphétamines, quelle que soit la dose, diminue la performance et en particulier diminue le temps de nage du rat par exemple. Non seulement les amphétamines diminuent la performance mais cela va plus loin car elles diminuent la possibilité de récupération. » [in « Premier colloque européen sur le doping », Uriage (38) 26-27 janvier 1963 .- Méd. Éd. Phys. Sport , 1964, 38, n° 1, p 19]

Robert Chapatte (FRA), cycliste professionnel de 1944 à 1954 : « On a souvent mis l’accent sur la longévité de certains champions, Louison Bobet, Gino Bartali, Rik Van Steenbergen, Gerrit Schulte, Jean Robic et plus près de nous Jacques Anquetil. Ce dernier réalise des exploits depuis l’âge de dix-huit ans. Il fêtera bientôt ses trente-trois ans : croyez-vous qu’un coureur qui userait de stupéfiants, d’amphétamines ou de strychnine à longueur de semaines, ou de Tours de France, résisterait aussi longtemps ? » [in « Le cyclisme, la télé et moi » .- Paris, éd. Solar, 1966 .- 316 p (p 142)]

Docteur Philippe Decourt (FRA), metteur au point de l'Ortédrine®, première amphétamine européenne : « La première chose qu'il faut savoir est que l'amphétamine est un médicament remarquablement peu toxique. Je ne connais aucun cas d'une mort qui puisse lui être attribuée chez l'homme. » [Le Populaire du Centre, 12.08.1967]

Robert Desbats (FRA), cycliste professionnel de 1948 à 1957 : « Le problème du dopage est pris à l’envers. On recherche l’emploi des amphétamines, qui au fond, n’ont peut-être jamais tué personne et on laisse les coureurs prendre d’autres produits beaucoup plus nocifs pour leur santé. » [Collec-Cyclisme, 1980, n° 9, avril-mai, p 5]

Dr Albert Dirix (BEL), membre de la sous-commission antidopage et biochimie du CIO et de l’Association olympique internationale pour la recherche médico-sportive : « Nos contrôles de coureurs cyclistes professionnels en Belgique ont fait diminuer le nombre de cas positifs aux amphétamines de 37 % en 1965 à 0,5 % en 1982. » [in « Le problème du dopage » .- Revue Olympique, 1983, n° 187, mai, p 288]

Laurent Fignon (FRA), cycliste professionnel de 1982 à 1993 : « Certains coureurs n’ont peur de rien. On en a vu se conduire en tarés avec les amphétamines. » [L’Équipe, 02.07.1998]

Pascale Fornara (ITA), cycliste professionnel de 1949 à 1962 : « Le doping n’était pas dans mes habitudes, parfois je prenais quelques pastilles de Stenamine® (amphétamine) pour garder tous mes réflexes dans les descentes. » [Collec-Cyclisme, 1985, n° 34, avril-mai-juin, p 19]

Dr René Guillet (FRA), médecin et chirurgien du sport : « J’ai fait de nombreuses recherches bibliographiques sur ce sujet lors d’une thèse que j’avais confiée à l’un de mes élèves et pour publier un ouvrage sur le doping ; j’affirme que je n’ai trouvé nulle part la démonstration scientifique de l’efficacité du doping et, plus particulièrement, des amphétamines. » [L’Équipe, 27.10.1967]

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Dr Robert Jeudon (FRA), médecin du sport : « Mais nous disposons aujourd’hui de toute une série de corps appartenant à la série des « amphétamines » qui, employées aux doses convenables, soit 5 à 30 milligrammes par jour et par voie buccale, ont un minimum négligeable de toxicité et qui stimulent incontestablement la cellule nerveuse, que celle-ci ait à fournir une performance physique ou un effort intellectuel tel qu’un examen ou un concours. » [Le Cycliste, 1956, n° 4, avril, p 103]

Rudy Lefebvre (FRA), cycliste Élite 3, Pôle France de Wasquehal (interpellé à Arras en possession d’amphétamines) : « Avec des amphétamines, on peut pratiquement doubler ses efforts du jour au lendemain. Quelqu’un qui ne prend rien peut atteindre le niveau de quelqu’un qui se dope. Le problème, c’est que le dopé sera à 100 % de ses capacités pendant neuf mois, tandis que l’autre sera au top trois semaines seulement. » [Humanité Dimanche, 19.12.1996, p 39]

Jean-Marie Leblanc (FRA), cycliste professionnel de 1967 à 1970, directeur du TDF depuis 1989 : « J’ai bien vu quelques pratiques mais j’ai envie de dire : rien de grave, des amphétamines, des cachets de Stenamine® (amphétamine italienne). » [L’Équipe Magazine, 19.07.1997, p 50]

Désiré Letort (FRA), cycliste professionnel, CF sur route 1967 (déclassé pour contrôle antidopage positif) : « J'ai gagné à la régulière ! Je ne me suis pas dopé. J'ai absorbé des fortifiants [NDLR : amphétamines] sous contrôle médical. Il y a tout de même une différence entre les soins et la drogue. » [in « Les grandes heures du cyclisme breton » de G. Cadiou .- Rennes (35), éd. Ouest-France, 1981 .- 221 p (p 126)]

Marc Madiot (FRA), cycliste professionnel de 1980 à 1994 , directeur sportif depuis 1997 : « Je vous mets au défi aujourd’hui de trouver des amphétamines sur le marché. Depuis quelques années, on est contrôlé sur toutes les épreuves et la triche est quasi inexistante chez les professionnels. » [Sport et Vie, 1992, n° 11, mars-avril, p 70]

Jean-Louis Meteye (FRA), journaliste, 22e session de l’ONU sur les stupéfiants : « Le rapport que vont discuter les représentants de vingt-quatre pays de l’ONU estime que la généralisation du doping risque de devenir un problème social car l’usage régulier ou abusif de produits chimiques tels que les amphétamines, par exemple, peut conduire les athlètes vers la toxicomanie. » [Le Figaro, 10.01.1967]

Dr Robert B. Millman (USA), psychiatre à l'Université Cornell à New York et attaché à Camp-Care : organisation qui s'occupe de soigner les joueurs de tennis professionnels drogués : « Dans un premier temps, les amphétamines vous remontent en flèche, dans un second temps elles vous descendent en flamme. » [in « Court-circuit » de Michael Mewshaw .- Paris, éd. Mazarine, 1984 .- 366 p (p 349)]

Dr Gabe Mirkin (USA), médecin du sport :1. « L’armée fait campagne à sa façon contre les amphétamines et leurs dangers. Dans un vieux film militaire, un soldat effectue le parcours du combattant en cinq minutes. Après avoir absorbé des amphétamines, il met neuf minutes pour terminer le même exercice, franchit la ligne d’arrivée en titubant, exalté, et s’exclame en fanfaronnant ; ‘’J’ai dû pulvériser tous les records’’. » (p 152) 2. « Je n’ai utilisé d’amphétamines qu’une seule fois et j’ai failli en perdre la vie. Je tiens à rappeler à tous les sportifs, et surtout à ceux qui veulent se surpasser, que les amphétamines n’ouvrent pas le chemin du succès, mais bien celui de la destruction. » ( p 156) [in « La médecine sportive » .- Montréal (CAN), Les Éditions de l’Homme, 1981 .- 322 p]

Maurice de Muer (FRA), directeur sportif d’équipes cyclistes professionnelles de 1961 à 1982 : « On vit dans l’hypocrisie. Tout le monde sait bien que les amphétamines sont moins dangereuses que les corticoïdes. Pourtant, on continue à rechercher les amphétamines. On fait tout pour faire plonger les gars. Dans les autres fédérations, on défend les sportifs. Là, avant on voyait des coureurs affûtés maintenant, ils sont soufflés. » [L’Équipe, 19.07.1980]

Luis Ocaña (ESP), coureur cycliste professionnel de 1967 à 1977 : « Depuis la mise en place des contrôles médicaux, il faut bien dire que la situation ne s’est pas améliorée. C’était dix fois mieux, mille fois mieux de prendre des amphétamines, c’était infiniment moins dangereux. Les abus de cortisone sont graves, très graves. » [L’Équipe, 17.07.1984] 

Christian Ossowski (FRA), cycliste amateur : « J’ai subi trois contrôles en tout. À deux reprises j’ai été prévenu avant. J’avais un truc imparable : je mouillais mon index avec un peu de Javel. Dans les urines, la Javel efface les traces des amphétamines. Il suffisait que je me pisse sur le doigt et mon urine devenait illisible à l’analyse. J’ai fait ça et vu le faire des dizaines de fois. J’avais toujours une petite fiole de Javel sur moi. » [in Bordenave Y. et Simon S. .- Paroles de dopés .- Paris, éd. J.-C. Lattès, 2000 .- 210 p (p 110)]

Dr Henri Périé (FRA), médecin chef du bureau médical du secrétariat d’état à la Jeunesse et aux Sports : « Les expériences que nous avons effectuées prouvent que seuls les sports de fond, tel le cyclisme, peuvent tirer un bénéfice éphémère des stimulants… Pour les efforts brefs, il n’a aucune influence… » [Détective, 05.08.1964]

Raymond Poulidor (FRA), cycliste professionnel de 1960 à 1977 : « Il y a toujours eu, même de mon temps bien entendu, plus ou moins de dopage. Mais il ne faut pas dramatiser. On avait des comprimés d’amphétamines comme le Maxiton® (amphétamine) ou le Tonédron® (métamphétamine) et quelque fois il arrivait que les coureurs les gardent quinze jours dans leur maillot. Ils ne les prenaient qu’en cas de nécessité. » [Ouest-France, 17.08.1998]

Roger Rivière (FRA), cycliste professionnel de 1957 à 1960 : « Le jour de mon record de 1958, je me connaissais bien,

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je savais exactement ce qu’il me fallait. Cinq minutes avant le départ, au vestiaire, le soigneur m’a fait une forte injection d‘amphétamines et de solucamphre. Juste avant de monter en selle, j’ai avalé encore cinq comprimés d’amphétamines car l’effet de la piqûre ne me durait que 40 minutes. Les comprimés devaient faire le reste. » [L’Équipe, 25.10.1967]

Dr James-Edward Ruffier (FRA), médecin du sport : 1. « Beaucoup de sportifs, cyclistes, coureurs à pied, champions athlétiques, coureurs automobiles et autres, ont usé à l’excès d’amphétamines ; ils leur doivent des succès, des victoires, une amélioration de certains records, mais aussi des accidents déterminés par des doses trop fortes et plus souvent un surmenage chronique qui met fin prématurément à leur carrière. » [Le Cycliste, 1962, n° 720, (1-2), janv.-fév., p 24]2. « L’amphétamine, ce pelé, ce galeux d’où vient tout le mal, même employé à l’aveuglette, n’a guère tué, ni même détraqué beaucoup de sportifs, surtout, peut-on dire, de coureurs cyclistes. » [Miroir du Cyclisme, 1967, n° 91, septembre, p 35]

Jean Stablinski (FRA), cycliste professionnel de 1953 à 1968 : « J’ai longuement discuté avec un professeur de Lille et je peux vous citer une cinquantaine de produits autrement dangereux que les amphétamines mais qui ont l’avantage, du moins aux yeux de « nos censeurs » de ne pas laisser de traces du moins dans l’immédiat et dans les urines. » [Miroir du Cyclisme, 1967, n° 92, octobre, p 13]

Dr Jacques Thiebault (FRA), médecin au ministère de la Jeunesse et des Sports : « L’amphétamine est un produit toxique et dangereux, qui a déjà coûté la vie à de nombreuses personnes. » [Europe n° 1, 28.09.1967]

RÉGLEMENTATIONDATES DES PREMIÈRES INTERDICTIONS1965 - Loi n° 65-412 du 1 er juin 1965   (cf décret du 10 juin 1966)

Répression de l'usage des stimulants à l'occasion des compétitions sportives (amphétamines)

1966 - Décret n° 66-373 du 10 juin 1966 

Portant règlement d'administration publique pour l'application de la loi du 1er juin 1965 tendant à la répression de l'usage des stimulants à l'occasion des compétitions sportives (substances vénéneuses : c’est-à-dire les substances appartenant aux tableaux A,B,C dont les amphétamines…)

1967 - Liste Union cycliste internationale (UCI)

Dans sa première liste parue le 01.01.1967, l’organisme international réglementant les compétitions cyclistes fait figurer deux catégories de substances : les stupéfiants (héroïne, morphine…) et le groupe des amphétamines.

1968 - Liste Comité international olympique (CIO)

La première énumération des substances prohibées par l’organisme olympique l’a été à l’occasion des Jeux d’hiver de Grenoble (38). Dans ce document, trois groupes de dopants sont mis à l’index :

1. Amines sympathicomimétiques (amphétamines et apparentés, éphédrine)2. Stimulants agissant sur le SNC (strychnine,…)3. Analgésiques narcotiques (morphine,…)

2003 - Listes CIO, UCI et ministère de la Jeunesse et des Sports (arrêté du 31.07.2003)

Dans le cadre des compétitions, les amphétamines et apparentées sont prohibées par l'ensemble des réglementations internationales. En revanche, seule l’UCI les prohibe lors des contrôles hors compétition. Il faut attendre la sortie du Code mondial antidopage pour que les Fédérations internationales « jouent » dans la même équipe.

2004 - Liste Agence mondiale antidopage (AMA)

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Depuis janvier, l’AMA édicte et publie au plan international, la seule liste faisant désormais référence pour l’ensemble du mouvement sportif. Les amphétamines appartiennent à la section des « Stimulants » (S1), elles sont prohibées exclusivement pendant les compétitions.

2016 - Liste Agence mondiale antidopage (AMA)

Les amphétamines font partie des substances et méthodes interdites exclusivement en compétition. Elles émargent à la section S6. Stimulants. Dans ce groupe sont distingués les stimulants non spécifiés dont font partie les amphétamines. Ces dernières sont susceptibles de donner lieu à une suspension standard de deux ans pour une première infraction, voire à une suspension pouvant aller jusqu’à quatre ans dans des cas de circonstances aggravantes. Celles-ci prévues dans le Code révisé comprennent notamment la participation à un plan ou à un programme de dopage organisé, l’utilisation ou la possession de plusieurs substances ou d’une même substance à de multiples reprises par le même sportif, ou encore une conduite trompeuse ou obstructive visant à éviter la découverte d’une violation des règles antidopage ou des conclusions en ce sens.

C/ RÉFÉRENCES1. BENOIT P. .- Accidents et intoxications provoqués par les amphétamines .- Thèse Méd. : 1956 : Paris ; N° 663 (Pdt

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9. FOURET M. .- Le doping, historique et problèmes actuels .- Thèse Méd. : 1970 : Tours ; N° 8 (Pr. J. Vacher)

10. FROMMEL E., BERNHEIM J. et FAMILY S. .- Du danger du doping par l'amphétamine sur l'hyperthermie physio-logique de l'effort musculaire .- Ann. Méd. Lég., 1963, 43, n° 1, pp 8-11

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15. LEBBE J. et LAFARGE J.-P. .- Dosage des amphétamines dans l’urine par chromatographie en phase gazeuse .-

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16. LEGRAND J. .- Mort rapide de deux sportifs amateurs après usage d'amphétamines .- Caducycle, 1977, 5, n° 17, pp 3-4 ; L'Officiel du Cycle, 1977, n° 23, pp 22-23

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18. PIERSON W.-R. .- Amphetamine sulfate and performance. A critique .- J. Amer. Med. Ass., 1961, n° 177, p 345

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20. SMITH G.M. et BEECHER H.K. - Amphetamine secobarbital and athletic performance. II/ subjective evaluations of performance, mood and physical states .- JAMA, 1960, n° 172, p 1 502

21. SMITH G.M. et BEECHER H.K. .- Amphetamine secobarbital and athletic performance.- III/ quantitative effects on judgment .- JAMA, 1960, n° 172, p 1 623

22. THORNTON GR., HOLCK H.G.O. et SMITH E.L. .- The effects of benzedrine and caffeine open performance in certain psychomotor tasks .- J. Abnorm. (soc) Psychol., 1939, n° 34, p 96

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