Stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections … · par le virus Herpes simplex...

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1 Introduction et contexte Ce projet de stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections sexuellement transmissibles, 2016-2021, a été élaboré en appui d’une série de consultations multi-parties prenantes qui se tiendront de mars à décembre 2015. Elle s’appuie sur l’évaluation de la Stratégie mondiale de lutte contre les infections sexuellement transmissibles : 2006-2015, et sera présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2015. Ce rapport recommande notamment : de renforcer les mécanismes de financement des services relatifs aux infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le dépistage, si nécessaire, et les capacités en termes de ressources humaines ; d’élargir l’accès à ces services en intégrant la prévention et la prise en charge des IST dans les plans d’action contre le VIH, dans les programmes de santé génésique et dans d’autres dispositifs essentiels ; de conseiller les pouvoirs publics sur les mécanismes permettant d’étendre l’échelle des interventions, en particulier au profit des populations vulnérables et des populations clés ; de renforcer la surveillance et de mieux connaître la prévalence, l’étiologie et la résistance aux antimicrobiens ; d’accélérer l’accès aux innovations grâce au développement de tests diagnostiques dans les lieux de soins et à de nouvelles interventions préventives, par exemple des vaccins, des microbicides et la promotion de la santé. Ce projet de stratégie énonce une vision, un but et des actions pour le secteur mondial de la santé et définit des cibles en vue d’élargir, de renforcer et d’accélérer la riposte aux IST, conformément aux stratégies et aux plans sanitaires mondiaux connexes, notamment pour la santé sexuelle et génésique, la santé de la mère et du nouveau-né, le VIH, les maladies non transmissibles, l’hépatite virale, la sécurité transfusionnelle et la tuberculose. Ce projet de stratégie abrégé est disponible dans plusieurs langues, en appui de la consultation en ligne. Il ne saurait constituer une version complète ou Stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections sexuellement transmissibles, 2016-2021 Version abrégée – 10 mars 2015

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Introduction et contexte

Ce projet de stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections

sexuellement transmissibles, 2016-2021, a été élaboré en appui d’une série de

consultations multi-parties prenantes qui se tiendront de mars à

décembre 2015. Elle s’appuie sur l’évaluation de la Stratégie mondiale de

lutte contre les infections sexuellement transmissibles : 2006-2015, et sera

présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé en 2015. Ce rapport

recommande notamment :

de renforcer les mécanismes de financement des services relatifs aux

infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le dépistage, si

nécessaire, et les capacités en termes de ressources humaines ;

d’élargir l’accès à ces services en intégrant la prévention et la prise en

charge des IST dans les plans d’action contre le VIH, dans les

programmes de santé génésique et dans d’autres dispositifs essentiels ;

de conseiller les pouvoirs publics sur les mécanismes permettant

d’étendre l’échelle des interventions, en particulier au profit des

populations vulnérables et des populations clés ;

de renforcer la surveillance et de mieux connaître la prévalence,

l’étiologie et la résistance aux antimicrobiens ;

d’accélérer l’accès aux innovations grâce au développement de tests

diagnostiques dans les lieux de soins et à de nouvelles interventions

préventives, par exemple des vaccins, des microbicides et la

promotion de la santé.

Ce projet de stratégie énonce une vision, un but et des actions pour le

secteur mondial de la santé et définit des cibles en vue d’élargir, de

renforcer et d’accélérer la riposte aux IST, conformément aux stratégies et

aux plans sanitaires mondiaux connexes, notamment pour la santé sexuelle

et génésique, la santé de la mère et du nouveau-né, le VIH, les maladies non

transmissibles, l’hépatite virale, la sécurité transfusionnelle et la tuberculose.

Ce projet de stratégie abrégé est disponible dans plusieurs langues, en appui

de la consultation en ligne. Il ne saurait constituer une version complète ou

Stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections sexuellement transmissibles,

2016-2021

Version abrégée – 10 mars 2015

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quasi définitive de la stratégie du secteur de la santé sur les IST pour 2016-

2021. Ce n’est qu’une base de discussion. Une version plus longue de ce

projet est également disponible en anglais.

Pourquoi le renforcement de la riposte face aux IST devrait être une priorité

mondiale

D’après les estimations préliminaires pour 2012, le nombre de nouveaux cas

pour quatre IST curables reste élevé parmi les 15-49 ans : Chlamydia

trachomatis (146 millions), Neisseria gonorrhoeae (51 millions), syphilis

(5 millions) et Trichomonas vaginalis (239 millions). Le taux de prévalence de

certaines IST virales est analogue, avec 417 millions de personnes infectées

par le virus Herpes simplex type 2 et environ 291 millions de femmes

contaminées par le papillomavirus humain.

Les infections dues à des agents pathogènes sexuellement transmissibles

compromettent la qualité de la vie, la santé sexuelle, génésique et de

l’enfant, mais elles ont aussi des effets indirects en facilitant la transmission du

VIH par voie sexuelle et via leur impact sur les économies nationales et

l’économie des ménages.

Les complications imputables aux IST pèsent fortement sur la santé sexuelle et

génésique, et elles touchent de manière disproportionnée les femmes,

surtout là où les ressources sont limitées. Non seulement certaines IST

provoquent une infection aiguë, mais elles accroissent considérablement le

risque d’acquisition du VIH. Ainsi, une infection par la syphilis pendant la

grossesse peut entraîner le décès du fœtus ou du nouveau-né ; la gonorrhée

et la chlamydiose sont des causes majeures d’infection génitale haute,

d’issue défavorable de la grossesse et de stérilité féminine, ainsi que de

mortinaissance, de mort du nouveau-né ou de malformations congénitales.

D’autres agents pathogènes sexuellement transmissibles, tels que le

papillomavirus humain (PVH) et le virus de l’hépatite B, sont responsables

d’un grand nombre de cancers du col et de cancers hépatiques,

respectivement. Les IST engendrent une dégradation de la santé sexuelle et

une stigmatisation, et elles peuvent être source de violences commises par le

partenaire. Des moyens de lutte et d’élimination appropriés permettront de

faire reculer la maladie et la souffrance.

Les opportunités de progrès sont nombreuses

Depuis la validation de la dernière stratégie, en 2006, la grande majorité des

pays ont révisé leurs politiques et leurs directives relatives aux IST, et adopté

l’approche syndromique recommandée pour la prise en charge de ces

infections. Cependant, à l’échelle mondiale, il n’y a guère eu de progrès

dans la réduction de la charge des IST au cours de la dernière décennie. On

constate un recul sensible de l’incidence d’Haemophilus ducreyi (chancre),

des taux de syphilis, des infections à gonocoques et de la conjonctivite

néonatale, un accroissement du dépistage de la syphilis chez les femmes

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enceintes et un plus large accès à la vaccination contre le PVH. Ces

avancées permettraient d’organiser une riposte graduelle. Or, l’urgence

n’est plus à l’ordre du jour depuis quelques années. Par manque de volonté

politique et sous l’effet de la stigmatisation généralisée des problèmes de

santé sexuelle, les services de lutte contre les IST sont de plus en plus négligés,

surtout dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. En conséquence, on

tarde à leur allouer suffisamment de financements et de ressources

humaines.

Il existe pourtant des opportunités considérables de renforcer et de

développer ces services. De nouvelles méthodes et de nouveaux outils sont

disponibles pour étoffer et affiner les systèmes d’information stratégique sur

les IST. Des technologies et des interventions efficaces, qui ont fait leurs

preuves et d’un coût abordable, permettent de prévenir, de diagnostiquer

et de prendre en charge les IST. On peut élargir l’accès en intégrant la

prévention et la prise en charge des IST dans les services de soins de santé

primaires, de santé génésique et de lutte contre le VIH qui sont déjà en

place. Les pays peuvent exploiter le potentiel offert par les nouvelles

technologies et approches en les utilisant plus largement et stratégiquement.

Et ils peuvent accélérer les progrès en encourageant plus résolument les

innovations (nouveaux vaccins, microbicides et tests diagnostiques dans les

lieux de soins).

Une stratégie en phase avec les Objectifs de développement durable

La plupart des outils visant à atteindre les cibles d’ici 2030 sont disponibles, et

des innovations potentiellement fondamentales sont en vue. Cependant, si

l’on veut les utiliser pour produire un effet maximal, il faudra rapidement

investir davantage dans la riposte aux IST, concentrer les ressources sur les

programmes les plus efficaces, ainsi que sur les populations et les zones

géographiques qui en ont le plus besoin, et relier les interventions concernant

les IST à d’autres services de santé, pour un bénéfice mutuel. Les ressources

étant limitées, les pays devront planifier soigneusement leurs investissements

et les argumenter de manière irréfutable, afin de justifier l’allocation de

moyens internes et externes supplémentaires visant à atteindre les cibles. Ces

plans d’investissement doivent définir et chiffrer l’ensemble des interventions

et des services nécessaires d’après la situation du pays, déterminer

l’utilisation des ressources la plus stratégique, plaider en faveur des

interventions présentant le meilleur rapport coût-efficacité, indiquer la

répartition des ressources la plus appropriée entre les différents niveaux du

système de santé et repérer les sources de financement potentielles et

fiables. Une riposte qui mettrait fin à l’épidémie d’IST contribuerait très

largement à l’amélioration de la santé des mères, des nouveau-nés, des

femmes et des hommes, de la santé sexuelle et de la lutte contre le VIH et,

par extension, à la réalisation des principaux Objectifs de développement

durable.

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Structure de la stratégie

La stratégie mondiale du secteur de la santé sur les infections sexuellement

transmissibles 2016-2021 s’appuie sur les réalisations et sur les enseignements

des efforts antérieurs, et elle est en phase avec d’autres stratégies et plans

sanitaires mondiaux ou régionaux, notamment avec ceux portant sur le VIH,

la santé sexuelle et génésique, la santé de la mère et de l’enfant et les

maladies non transmissibles.

Les quatre orientations stratégiques sont les suivantes :

1. Des services et des interventions essentiels et de qualité

2. Impact et équité – quelles populations et où ?

3. L’innovation au service d’une accélération des interventions

4. Des financements pour des actions durables

Une section transversale est consacrée à l’instauration d’un environnement

propice à la prestation des services et à l’impact des actions. Elle évoque

l’information stratégique pour les actions de sensibilisation et l’investissement,

ainsi que le renforcement des systèmes, des partenariats et des liens. La

dernière section traite de la mise en œuvre de la stratégie.

La vision, le but, les cibles et les principes directeurs

La stratégie énonce une vision, un but et des actions pour le secteur mondial

de la santé, dont doivent bénéficier toutes les personnes exposées aux IST :

les enfants, les adolescents et les adultes, les populations riches et pauvres,

les femmes et les hommes, et toutes les populations clés.

La vision

Zéro nouvelle infection par les IST, zéro décès lié au sida et zéro discrimination

dans un monde où les personnes atteintes d’IST vivent longtemps et en

bonne santé.

Le but

Éliminer/enrayer les épidémies d’IST qui constituent un important problème

de santé publique, et veiller à la bonne santé et au bien-être des individus

atteints d’IST, quel que soit leur âge.

Les cibles mondiales pour 2030

Un effort concerté en vue de déployer à plus grande échelle des

interventions et des services efficaces peut permettre de réaliser l’objectif

d’élimination des IST en atteignant un ambitieux ensemble de cibles :

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réduction de 90 % de l’incidence de T. pallidum (année de référence :

2015).

réduction de 90 % de l’incidence de N. gonorrhoea (année de

référence : 2015).

cas de syphilis congénitale ≤ 50 pour 100 000 naissances vivantes dans

100 % des pays.

Les jalons

Afin d’encourager et de mesurer les progrès en direction de ces cibles, Il est

proposé de poser les jalons suivants pour 2030 :

80 % des pays pratiquent le dépistage de la syphilis et du VIH chez 95 %

des femmes enceintes, moyennant un consentement libre, préalable et

éclairé.

85 % des populations clés ont accès à un éventail complet de services

de lutte contre les IST et le VIH, notamment à des préservatifs.

100 % des pays proposent des services de lutte contre les IST ou orientent

vers ces services dans toutes les structures de soins de santé primaires,

de planification familiale axée sur le VIH et de consultations prénatales.

80 % des pays vaccinent contre le PVH dans le cadre de leur

programme de vaccination national.

80 % des pays rendent compte de la résistance de N. gonorrhoea aux

antimicrobiens.

Les principes directeurs

Les principes suivants guident la stratégie :

1. Couverture sanitaire universelle

2. Tutelle des pouvoirs publics et responsabilisation.

3. Interventions, services et politiques reposant sur des données probantes.

4. Protection et promotion des droits fondamentaux, de l’égalité entre les

sexes et de l’équité en santé.

5. Partenariats, intégration et mise en relation avec les secteurs, les

programmes et les stratégies concernés.

6. Participation significative des personnes atteintes d’IST, des populations

clés et des communautés touchées.

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ORIENTATION STRATEGIQUE 1 : Des interventions et des services essentiels et

de qualité

Définir un ensemble d’interventions de base

Chaque pays doit définir un ensemble d’interventions et de services

essentiels contre les IST, qui devraient être accessibles à ceux qui en ont

besoin. Il convient en premier lieu de sélectionner les interventions à fort

impact qui englobent la prévention, le diagnostic, le traitement et les soins.

Les pays doivent déterminer les interventions prioritaires, leur combinaison

optimale et l’ordre dans lequel elles pourraient être introduites ou mises en

œuvre à plus grande échelle. On constate qu’un ensemble d’interventions a

davantage d’impact que des interventions ponctuelles distinctes.

Réduire la vulnérabilité et le risque, surtout dans les populations clés

Si l’on veut atteindre les cibles relatives aux IST à l’horizon 2030, il faudra une

nette diminution des comportements à risque, de nouvelles approches

permettant des interventions préventives efficaces pour ceux qui en ont

besoin, ainsi que de nouvelles technologies de prévention. Une grande

partie de ces progrès dépend de la capacité à réduire la vulnérabilité et le

risque d’exposition aux IST. Cela passe (entre autres) par une prise de

conscience et une communication ciblée, par des interventions destinées à

lutter contre la stigmatisation et la discrimination dans les services de santé et

au sein de la communauté, par des interventions visant à prévenir et à

prendre en charge la violence à l’égard des femmes et la violence sexuelle,

ainsi que par l’élargissement de l’accès aux services de santé sexuelle et

génésique.

Prévenir la transmission et l’acquisition des IST

L’adoption de pratiques sexuelles à moindre risque, notamment un nombre

restreint de partenaires sexuels, reste une méthode de prévention efficace.

De plus, l’usage approprié et systématique des préservatifs masculins et

féminins confère une bonne protection contre les infections génitales dues

au virus Herpes simplex type 2, à la syphilis, à Chlamydia, à des gonocoques

(chez les femmes) et, peut-être aussi, à Trichomonas vaginalis (chez les

femmes). En outre, le préservatif prévient les grossesses non désirées. Ces

services ont une efficacité maximale lorsqu’ils sont combinés et ciblés de

manière appropriée, surtout parmi les populations clés, et incluent des

interventions à fort impact.

Parvenir au diagnostic précoce des IST

Insérer ici les actions stratégiques pour les pays et pour l’OMS, à détailler dans chacune

des sections suivantes.

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Le diagnostic précoce des IST, en particulier des IST asymptomatiques, qui

respecte en même temps le secret médical, offre les meilleures possibilités de

traitement médical et de soutien efficaces, ainsi que de prévention de la

propagation. Cependant, le dépistage des IST est encore rare dans les

endroits où il y a peu de ressources. Chaque pays devra sélectionner la

combinaison d’approches diagnostiques la plus adéquate, compte tenu de

la nature et de la dynamique de l’épidémie d’IST à laquelle il est confronté,

des populations touchées et de son système de santé. La détection et la

prise en charge des infections asymptomatiques appellent des efforts

particuliers, d’autant que les technologies et démarches nouvelles pour le

diagnostic sur les lieux de soins devraient rapidement permettre d’étendre le

diagnostic des IST et d’adapter le traitement et les soins aux patients.

Prendre en charge les patients symptomatiques

Chaque lieu de prestation de soins primaires recevant des personnes

atteintes d’IST devrait suivre un protocole de prise en charge avancé pour les

patients symptomatiques et leurs partenaires sexuels, sur la base des

directives mondiales. Ces lieux sont divers : centres de soins de santé

primaires, services de santé sexuelle et génésique, services de soins et de

prise en charge des personnes vivant avec le VIH, notamment. La

collaboration avec d’autres branches du secteur public, ainsi qu’avec les

organisations communautaires et les prestataires de soins de santé privés,

peut permettre d’élargir la couverture thérapeutique.

Atteindre les partenaires sexuels et leur proposer un traitement

La notification aux partenaires fait partie intégrante d’une prévention et de

soins efficaces contre les IST. Les méthodes destinées à informer les

partenaires sexuels et à leur proposer des conseils et un traitement diffèrent

en fonction des circonstances. Elles peuvent consister, par exemple, en une

orientation du patient, en une orientation du prestataire ou en une

orientation contractuelle patient-prestataire. Le raccourcissement des délais

d’attente et la renonciation au paiement des soins par les usagers sont

d’autres méthodes encourageant les partenaires sexuels à se faire traiter. En

général, les partenaires devraient être traités au moyen des mêmes

médicaments que le patient indicateur, sauf les femmes enceintes ou

allaitantes ou les personnes allergiques à certains médicaments.

Des interventions combinées pour un impact maximum

On peut renforcer l’impact global de ces interventions de base sur la santé

publique en les combinant avec d’autres initiatives : la campagne mondiale

pour l’élimination du VIH, l’introduction à plus grande échelle du vaccin

contre le papillomavirus humain, ou des stratégies visant à lutter contre

l’apparition d’une résistance des gonocoques aux antimicrobiens.

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Mettre fin à la transmission mère-enfant de la syphilis et du VIH

Un certain nombre de pays ont pris l’engagement de mettre fin à la

transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis (syphilis congénitale). Les

projets pilotes et les expériences nationales confirment que l’élimination de la

syphilis congénitale est possible moyennant des efforts concertés et déployés

en temps utile, qui permettront le diagnostic sérologique de la syphilis et un

traitement efficace, administré en dose unique ou multidose, pour toutes les

femmes enceintes séropositives. Dans beaucoup de pays, l’élimination de la

transmission mère-enfant de la syphilis est liée à une campagne d’élimination

double (c’est-à-dire de la transmission mère-enfant et de la syphilis), et rares

sont les pays qui commencent à lancer une campagne d’élimination triple

(transmission mère-enfant du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B).

Vacciner contre le papillomavirus humain et l’hépatite B

Un programme de vaccination recourant à de nouveaux vaccins contre le

papillomavirus humain pourrait réduire considérablement les cancers du col

dus à ce virus. Quant au vaccin contre l’hépatite B, il a démontré son

innocuité et son efficacité dans la prévention de la contamination. Les pays

Countries devraient de toute urgence envisager d’introduire ou d’étendre

ces programmes de vaccination.

Lutter contre la propagation et la résistance des gonocoques aux

antimicrobiens

La gonorrhée est l’une des IST les plus répandues dans le monde, avec une

incidence significative sur la morbidité et la mortalité. Or, depuis quelques

décennies, N. gonorrhoeae développe une résistance à presque tous les

médicaments servant à traiter l’infection. L’apparition d’une résistance

analogue aux céphalosporines actuelles, de troisième génération, est très

probable, ce qui accroît la perspective d’infections à gonocoques non

traitables. L’OMS a renforcé son réseau de surveillance de la sensibilité des

gonocoques (GASP) en constituant un réseau de laboratoires chargés de

coordonner le suivi de la résistance des gonocoques aux antimicrobiens et

de communiquer des données qui aident à élaborer les directives de

traitement. Treponema pallidum, le virus Herpes simplex et Haemophilus

ducreyi sont d’autres agents pathogènes des IST qui présentent une

résistance potentielle aux antimicrobiens.

Assurer la qualité des interventions et des services

Afin que les investissements aient le plus d’impact possible, il faudrait veiller à

la qualité des interventions et des services de santé. Sur le plan individuel, on

peut évaluer la qualité des soins d’après la capacité du système à dispenser

en toute sécurité des soins efficaces et centrés sur le patient, efficients,

équitables et en temps voulu. L’expansion rapide des programmes destinés à

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améliorer la couverture ne devrait ni compromettre la qualité des services et

des résultats sanitaires, ni contribuer à l’inégalité de l’accès aux services.

Renforcer le continuum des services de prévention, de diagnostic, de

traitement et de soins

Les stratégies de lutte contre les IST présentent une efficacité maximale

quand la population peut accéder à et bénéficier d’un ensemble complet

de services dont la qualité est garantie, surtout les personnes dont le risque

d’infection est élevé mais que les interventions ont du mal à atteindre. Les

pays devraient contrôler l’intégrité de la cascade des services de prévention,

de diagnostic et de soins pour déterminer les endroits où des obstacles

existent, où les résultats sont sous-optimaux et où les individus sont perdus de

vue, ce qui permettrait des actions correctives. Il convient d’organiser les

services de manière à limiter le plus possible les « déperditions » et à

maximiser la rétention le long de cette chaîne, ainsi que l’adhésion aux

interventions de prévention et de soins.

Relier et intégrer les services et les programmes

Le renforcement de l’intégration et des relations entre les services et les

programmes liés aux IST et ceux relatifs à d’autres domaines de santé

(notamment le VIH, la planification familiale, les soins à la mère et au

nouveau-né, la santé sexuelle, l’hépatite B et les maladies non transmissibles)

ou à d’autres secteurs (programmes de santé en milieu scolaire, programmes

ciblant les adolescents) est susceptible de réduire les coûts, d’améliorer

l’efficience et de produire de meilleurs résultats. Les modèles d’intégration et

de mise en relation qui conviennent dépendront du contexte et du système

de santé de chaque pays, et devraient reposer sur la recherche

opérationnelle

Mettre en œuvre des programmes d’assurance-qualité et d’amélioration

Il est possible d’optimiser la qualité des soins en proposant des produits de

qualité garantie et en veillant à ce que les services respectent les normes et

les référentiels nationaux et internationaux, fassent l’objet d’un suivi et d’une

amélioration en continu et soient mieux acceptés et plus accessibles en

fonction des besoins et des préférences des patients. Les indicateurs et les

mécanismes de suivi de la qualité des produits, de l’organisation et de la

prestation des services devraient tenir compte des problèmes tels que les

listes d’attente, le temps d'attente dans les structures de santé, la fréquence

des consultations et les compétences et l’encadrement des agents de santé.

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ORIENTATION STRATEGIQUE 2 : Impact et équité – quelles populations et où ?

L’accès à des services efficaces contre les IST devrait être équitable et

dénué de toute discrimination et de toute exclusion. Ces objectifs peuvent

être néanmoins difficiles à atteindre. Comme dans le cas du VIH, nombre des

personnes à risque d’infection par des IST n’utilisent pas bien les services et les

moyens de prévention, restent sous-diagnostiquées ou ne recourent pas à

une thérapie ou n’observent pas leur traitement. Ce phénomène est

notamment imputable à la fréquence élevée des IST dans les populations

marginalisées (professionnels du sexe, hommes ayant des rapports sexuels

avec d’autres hommes ou détenus) et chez les adolescents. Tous ces

individus ont généralement des difficultés à accéder aux services de lutte

contre les IST ou à garder le contact avec ces services.

On ne pourra atteindre les cibles relatives aux IST qu’en se concentrant sur les

interventions et les services appropriés et à fort impact auprès des

populations risquant le plus d’être atteintes d’IST et là où se produit l’essentiel

de la transmission. Des innovations récentes dans la technologie et les modes

de prestation permettent aux pays d’accéder aux populations clés et de

combler les lacunes des services, ainsi que de proposer de manière

équitable des services et des interventions à fort impact. Il faut également

remédier aux facteurs sous-jacents, tels que la discrimination et la

pénalisation de certains comportements, la pauvreté, la toxicomanie et la

mauvaise santé mentale, qui sont à l’origine de ces inégalités en santé. Le

meilleur moyen d’y parvenir consiste à associer activement les personnes les

plus touchées par les IST à l’élaboration des stratégies et des programmes.

Se concentrer sur les lieux qui présentent la charge de morbidité et le taux

de transmission les plus élevés

Les pays doivent concentrer leurs efforts là où la charge de morbidité et la

transmission sont les plus élevées. La cartographie géographique peut aider

les pays à concevoir et à mettre en place les ripostes les plus efficientes et

efficaces. Les systèmes d’information stratégique devraient fournir des

données infranationales et ventilées permettant de suivre les tendances

épidémiques et de cartographier les endroits où l’essentiel de la transmission

des IST se produit, afin de veiller à ce que les investissements soient réalisés là

où ils auront un impact maximum. Si l’on veut atteindre les jalons et les cibles

définis pour les services liés aux IST, il faut disposer d’estimations fiables de la

taille et de la répartition des populations présentant le risque d’infection le

plus élevé, déterminer où elles se trouvent, ainsi que leurs comportements et

d’autres facteurs de risque, et les atteindre grâce à des services de

prévention et de lutte de grande qualité.

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Procurer des services adaptés aux populations clés

Faire bénéficier des interventions les plus appropriées les populations à plus

haut niveau de risque sera crucial pour mettre fin aux épidémies d’IST dans

les pays. Il est nécessaire de lever les obstacles empêchant ces populations

d’accéder aux services de lutte contre les IST et, plus généralement, aux

services de santé dont elles ont besoin. Ces obstacles sont, par exemple, les

lois sur l’âge de la majorité sexuelle, la pénalisation de comportements tels

que la prostitution ou les relations sexuelles entre hommes, la stigmatisation et

la discrimination institutionnalisées. Il faut également tenir compte du fait que

les ensembles d’interventions et les types de services peuvent différer en

fonction des besoins de la population concernée. L’OMS et ses partenaires

ont élaboré des directives et des outils de mise en œuvre qui définissent des

interventions essentielles combinées et des modèles de prestation de services

pour différentes populations clés. Couplées aux nouvelles méthodes de

surveillance des comportements et des maladies, les techniques de

cartographie facilitent le recueil de ces données et le ciblage précis des

interventions et du soutien. Ces méthodes de collecte des données

devraient satisfaire aux normes d’éthique et être utilisées de façon à limiter le

plus possible le risque de stigmatisation, de discrimination, de marginalisation

et d’autres préjudices.

Cibler des contextes particuliers

Dans certains contextes, la vulnérabilité et le risque sont élevés et l’accès aux

services de base pour la lutte contre les IST peut être fortement compromis,

par exemple dans les prisons et les centres de détention, les camps de

réfugiés et les situations de crise humanitaire. Les pays devraient veiller à ce

que les individus qui se trouvent dans ces situations aient accès à des

services équivalents à ceux qui sont proposés au reste de la population.

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ORIENTATION STRATEGIQUE 3 : L’innovation au service d’une accélération

des interventions

Pour atteindre les cibles de la Stratégie, il sera impératif d’aller au-delà des

technologies et des méthodes de prestation des services existantes.

L’ensemble actuel des interventions et des services de lutte contre les IST doit

être sans cesse étoffé par de nouvelles technologies et méthodes reposant

sur des données probantes, pour la prévention, le diagnostic, le traitement et

la prestation des services. Outre les facteurs relatifs à l’accessibilité financière,

les craintes et une compréhension insuffisante empêchent souvent

l’adoption à grande échelle des nouvelles technologies. On peut surmonter

ces obstacles grâce à une recherche opérationnelle solide, en

communiquant les données probantes et en apportant un appui,

notamment technique, pour une mise en œuvre rapide, ainsi que par le suivi

et l’évaluation des performances et de l’utilisation.

Optimiser la prévention des IST

Les principales méthodes de prévention des IST ont peu évolué sur la période

récente. Même si les préservatifs masculins et féminins se sont avérés

efficaces pour éviter les grossesses non désirées et les IST, leurs avantages

potentiels ne se concrétisent pas car ces moyens restent mal acceptés ou

leur usage est inapproprié ou non systématique. Il serait particulièrement utile

de disposer de nouvelles méthodes polyvalentes plus efficaces pour éviter les

IST ou une grossesse, et qui soient aussi plus pratiques, moins tributaires de

l’utilisateur et qui ne diminuent pas le plaisir sexuel. Les innovations suivantes

pourraient faire avancer la lutte contre les IST :

Préservatifs masculins et féminins utilisant des modèles et des matériaux

nouveaux qui les rendent plus acceptables et en réduisent les coûts

(tout particulièrement dans le cas des préservatifs féminins), et nouvelles

méthodes de marketing qui accroissent la demande et l’utilisation de

ces produits.

Des méthodes locales féminines pour éviter les IST ou une grossesse non

désirée, telles que des microbicides efficaces.

Un plus large éventail de vaccins pour empêcher l’acquisition d’IST, et

tout particulièrement l’infection due au virus Herpes simplex.

Un déploiement à plus grande échelle des programmes de vaccination

contre le papillomavirus humain et l’hépatite B.

Optimiser le diagnostic

Des méthodes, des stratégies et des approches nouvelles ou améliorées

permettraient un diagnostic plus précoce et plus précis, tout en renforçant le

suivi des patients. L’une des innovations potentielles consisterait à développer

des soins des tests diagnostiques plus rapides, plus fiables et plus simples

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d’emploi, à effectuer sur les lieux de soins afin d’élargir le diagnostic précoce

des infections, notamment la détection des infections asymptomatiques.

Optimiser les médicaments et schémas thérapeutiques

Malgré les progrès considérables enregistrés sur le plan de l’innocuité, de

l’efficacité et de l’acceptabilité des médicaments et des schémas

thérapeutiques, plusieurs domaines peuvent encore être améliorés. Il faut en

effet :

Renforcer la robustesse des schémas thérapeutiques afin de réduire le

risque de pharmacorésistance.

Réduire le nombre de doses de traitement afin d’en abaisser la toxicité

et le coût.

• Élaborer des traitements plus efficaces et plus accessibles

financièrement pour la prévention et la prise en charge des co-

infections et des comorbidités.

Utiliser des technologies de communication et autres, et recourir

systématiquement à un appui communautaire pour améliorer

l’observance du traitement.

Optimiser la prestation des services

L’impact global est amélioré dès lors que les modes de prestation des

services correspondent aux réalités et aux besoins des bénéficiaires potentiels

(et tout particulièrement des populations prioritaires difficiles à atteindre),

limitent les inefficiences, reposent sur des protocoles simplifiés et standardisés,

et font pleinement participer les communautés.

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ORIENTATION STRATEGIQUE 4 : Des financements pour des actions durables

Les pays doivent investir dans un programme élargi afin de parvenir aux

cibles définies pour 2030 et au-delà, tout en veillant à la durabilité à long

terme du financement, dans un contexte où les priorités du développement

évoluent et où le financement extérieur pourrait diminuer. Le financement

pour des interventions durables face aux IST impose d’agir dans

trois domaines : il faut lever suffisamment de fonds pour payer les

programmes de lutte contre les IST, via un financement interne public et privé

et via des sources externes, il faut instaurer des mécanismes équitables de

mutualisation des fonds à consacrer la protection contre le risque financier,

et il faut optimiser l’utilisation des ressources en comprimant les coûts et en

améliorant l’efficience.

Concevoir des mécanismes de financement innovants et de nouvelles

méthodes de financement

Les engagements actuels de financement internationaux et nationaux ne

seront pas suffisants pour parvenir en 2030 aux cibles énoncées dans la

présente stratégie. Des sources de financement supplémentaires seront

nécessaires non seulement pour renforcer durablement les programmes,

mais aussi pour combler les déficits de financement résultant de la

réorientation des priorités des donateurs. À mesure qu’ils passeront d’un

financement externe à un financement interne de leurs programmes, les

pays devront élaborer et mettre en œuvre des plans de transition.

Protéger contre le risque financier

Dans la plupart des contextes, il est, en principe, relativement simple et peu

coûteux de prévenir et de lutter contre les IST. De nombreux services de lutte

contre les IST sont proposés gratuitement, et les pays ont de plus en plus

recours à des dispositifs qui allègent le plus possible les coûts indirects pour les

usagers (décentralisation des services, par exemple). Néanmoins, dans bien

des cas, le paiement direct par le patient continue de s’appliquer et fait

peser une charge financière indue sur les ménages. Pour que les personnes

souffrant d’IST soient à l’abri du risque financier, il faut que le système national

de financement de la santé soit plus large, plus robuste et plus équitable.

Réduire les prix et les coûts et améliorer l’efficience

La pression budgétaire contraint les pays à choisir les interventions et les

approches les plus efficaces pour lutter contre les IST, à cibler les populations

et les contextes où ces stratégies produiront l’impact maximal, à réduire les

prix des médicaments et d’autres produits de santé et à améliorer

l’efficience des services.

Créer un environnement propice à la prestation des services et à l’impact

des actions

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Pour qu’une riposte complète et élargie aux IST atteigne des populations

diverses dans de nombreux contextes différents, il faut s’appuyer sur un

ensemble de composantes solides : des données et des analyses précises,

des mécanismes de responsabilisation transparents, des systèmes de santé et

communautaires robustes et bénéficiant d’un bon appui, la promotion

systématique de l’équité en santé, de l’égalité entre les sexes et des droits

fondamentaux, et une collaboration efficace entre partenaires.

Améliorer l’information stratégique pour la sensibilisation, la planification et la

production d’un impact

Un système robuste d’information stratégique est une condition préalable

pour les activités de sensibilisation, le financement, la planification

stratégique et le déploiement d’interventions plus efficaces, ainsi que pour le

suivi et l’amélioration de ces actions et la communication de données

probantes sur leur impact. Ce système devant recueillir des données

systématiques ventilées (notamment concernant les populations clés), il faut

relier ou intégrer, puis synthétiser, les données émanant de différents systèmes

de collecte. Actuellement, la plupart des dispositifs de surveillance des IST

reposent principalement sur la déclaration universelle des cas. Il est impératif

de renforcer les dispositifs nationaux, régionaux et mondiaux de surveillance

et de suivi des IST.

Instaurer la responsabilisation au niveau mondial et national

Étant donné la diversité des partenaires et des acteurs qui unissent leurs

forces pour une riposte efficace, et vu l’ampleur de leurs activités, des

mécanismes de responsabilisation opérationnels et transparents sont

indispensables. Ces mécanismes doivent accorder une grande place à la

participation de la société civile. La responsabilisation bénéficie du

renforcement de l’encadrement et de la gouvernance, qui nécessite un

engagement plein et entier auprès de toutes les parties prenantes

concernées, la définition de cibles nationales claires qui reflètent les Objectifs

de développement durable et les autres engagements internationaux,

l’utilisation d’indicateurs adaptés sur la disponibilité, la couverture, la qualité

et l’incidence des interventions afin d’en suivre les avancées et l’instauration

de processus d’évaluation et de notification transparents et inclusifs.

Renforcer les systèmes de santé

La pierre angulaire d’une riposte efficace face aux IST est un système de

santé solide, capable de dispenser des soins fiables, efficaces, équitables et

axés sur les besoins des individus, dans le secteur public comme dans le

secteur privé. Les caractéristiques de ce système de santé sont les suivantes :

des modèles de prestation efficients, qui répondent à la diversité des besoins

des patients, un personnel suffisamment nombreux et formé, un dispositif

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robuste d’information sur la santé, un accès fiable et d’un coût abordable

aux technologies et aux produits médicaux essentiels, un financement

adéquat de la santé, un encadrement et une gouvernance solides. À l’heure

actuelle, très peu de systèmes de santé présentent toutes ces

caractéristiques.

Appuyer les systèmes communautaires

La participation de la communauté et d’autres structures et réseaux de la

société civile est l’un des signes de l’efficacité des actions sanitaires, surtout

dans les lieux et parmi les populations souffrant de stigmatisation et de

discrimination. Au minimum, le cadre juridique et réglementaire devrait

faciliter une intensification de la collaboration et des partenariats entre les

communautés et les secteurs public et privé. Il faut également appuyer

davantage le renforcement des capacités (par exemple pour intensifier la

participation à la planification des programmes, à la prestation des services,

au suivi et à l’évaluation) et accroître l’investissement dans le soutien

communautaire par les pairs et dans les programmes d’information.

Promouvoir des politiques et des lois favorables

Lorsque les lois et les politiques destinées à protéger et à promouvoir les droits

fondamentaux sont correctement appliquées, elles peuvent atténuer la

vulnérabilité et le risque d’infection par des IST, élargir l’accès aux services de

santé et améliorer la portée, la qualité et l’efficacité de ces services, tout

particulièrement pour les populations à risque infectieux élevé (adolescents,

hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, personnes

transgenres, détenus et professionnels du sexe). Néanmoins, nombre

d’obstacles, notamment de nature juridique et institutionnelle,

compromettent encore l’accès de ces populations clés à des services de

santé efficaces.

Mobiliser et mettre en relation les partenaires

Une approche englobant une multiplicité de partenaires renforcera la

cohérence des politiques, la coordination des programmes et leur mise en

œuvre, et remédiera aux différents facteurs qui compromettent la riposte aux

IST. Il importe aussi de mobiliser des ressources, de responsabiliser et de faire

avancer la protection des droits fondamentaux pour tous, y compris pour les

populations clés. Une forte mobilisation de la société civile, notamment des

organisations confessionnelles, et tout particulièrement au niveau

communautaire, est vitale pour que les services essentiels soient accessibles

à toutes les populations.

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Mise en œuvre de la stratégie : responsabilisation, suivi et évaluation

L’efficacité de la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre les IST

dépend de l’action concertée de tous les acteurs du secteur de la santé, et

en particulier de partenariats solides, garantissant la cohérence des

politiques et des programmes. Il est nécessaire d’établir et de renforcer les

liens entre les différents programmes spécifiques à certaines maladies, et les

efforts de suivi et d’évaluation devraient prendre en compte ces liens et ces

partenariats.

Collaboration avec d’autres partenaires

L’OMS joue un important rôle fédérateur en réunissant une diversité

d’acteurs, de secteurs et d’organisations pour appuyer une riposte

coordonnée et cohérente du secteur de la santé face aux IST. Outre ses États

membres, son Secrétariat travaille étroitement avec d’autres partenaires de

premier plan, notamment des agences et des initiatives bilatérales de

donateurs et au profit du développement, des fonds et des fondations, la

société civile, des réseaux et des institutions techniques, le secteur privé

commercial et des réseaux de partenariats.

Suivi, évaluation et notification

La mise en œuvre de la stratégie fera l’objet d’un suivi à trois niveaux, au

moyen des mécanismes existants :

Suivi et évaluation des progrès en direction des cibles et des buts

mondiaux ;

Suivi et évaluation de la riposte au niveau des pays ;

Notification sur la base du cadre de l’OMS pour la gestion fondée sur les

résultats.