Stratégie Les beaux lendemains de la santé animale · nit, en effet, des vaccins, des services et...

6
46 PHARMACEUTIQUES - AVRIL 2015 D ivision santé animale de Sanofi, Merial est devenue l’une des sept plates-formes de croissance du laboratoire français. Axée sur l’innovation, l’entité opère de manière très indépendante tout en profitant des synergies liées à son appartenance à un leader mon- dial de la santé : elle s’appuie sur une R&D et des capacités de production propres. Reflet de son dynamisme, son siège social lyonnais prendra ses quartiers dans un nouvel immeuble transparent, à quelques encablures du site actuel et au coeur du Biodistrict de Gerland, à l’horizon 2017. Emanation de l’Institut Biologique Mérieux, fondé en 1897, Merial est officiellement né en 1997 de la fusion des activités vétérinaires de Rhône- Mérieux (groupe Rhône-Poulenc) et de MSD AgVet (groupe Merck & Co, MSD en Europe). Sa longue histoire dans les vaccins et les traite- ments pharmaceutiques vétérinaires s’avère indissociable de celles de Merck & Co, de Rhône-Poulenc et, aujourd’hui, de Sanofi. En plus d’un siècle, elle a été émaillée de nom- breux lancements réussis, à l’instar des médicaments vétérinaires antipa- rasitaires de la gamme Frontline® et NexGard®. Un portefeuille équilibré Leader mondial sur le marché des animaux de compagnie, Merial figure aujourd’hui à la quatrième place sur le segment des animaux de production. Il s’appuie sur une double expertise dans les produits pharmaceutiques et dans les vaccins (biologiques), aussi bien pour les chiens, chats, chevaux que pour le bétail et les volailles. Ses produits sont destinés à améliorer la santé et le bien-être d’un grand nombre d’espèces animales (70 envi- ron). Ainsi, Merial détient-il un por- tefeuille de produits diversifiés pour les chiens et les chats, avec Broadline®, Heartgard®, Frontline®, NexGard® et Purevax®, et les chevaux avec Recom- bitek®. Sur le segment des animaux d’élevage, ses produits sont destinés à soigner les porcs avec Parvoru- vax® et Circovac®, les ruminants avec Eprinex® et Longrange® ou encore les volailles avec Avinew® et Vaxxitek®. La division produit 90 milliards de doses de vaccins aviaires par an et 500 mil- lions pour d’autres espèces. En outre, les vaccins de Merial parti- cipent à sauver les espèces en voie de disparition, comme le lynx ibérian (virus de la leucémie féline, FeLV), le léopard tacheté (FeLV), le renard de Catalina Island (maladie de carré) ou encore le lycaon Africain (rage et maladie de carré). Approbations de produits majeurs Malgré une présence dans plus de 150 pays, Merial reste profondément ancré en France et plus particulièrement à Lyon. L’entreprise ambitionne de res- ter le “Best in Class” dans l’industrie vétérinaire, en continuant de mettre le cap sur les innovations. Ainsi s’est- elle positionnée sur des nouveaux domaines thérapeutiques comme le cancer. L’an dernier, elle a obtenu 130 autorisations de mise sur le marché dans plus de 90 pays et elle prévoit de lancer dix nouveaux produits majeurs au cours des trois prochaines années. Déjà, NexGard®, approuvé en Europe en 2013, a rencontré un vif succès et a contribué au retour à la croissance du chiffre d’affaires en 2014. Il s’agit, en effet, du premier et du seul traitement mensuel sous forme de comprimés à mâcher, indiqué pour lutter contre les puces et les tiques des chiens. Sa sa- veur au bœuf est très appréciée de nos amis canins. Puis, l’an dernier, Merial a obtenu l’autorisation européenne pour le lancement européen du Nex- Gard® Spectra™, un antiparasitaire à mâcher à large spectre, cette fois-ci pour prévenir et lutter contre les para- sites internes et externes du chien. Les équipes de recherche de l’entre- prise ont, par ailleurs, développé Longrange®, un produit pour le bétail, qui modifie en profondeur la lutte antiparasitaire, allège le travail des éleveurs et occasionne moins de stress pour les animaux. Ainsi, plutôt que de traiter le bétail trois ou quatre fois pendant la période de pâturage, ce traitement antiparasitaire administré en une seule fois agit pendant toute la saison. Sa technologie : eraphase® permet la libération prolongée du principe actif longtemps après l’injec- tion. Alliances public-privé privilégiées Pour muscler sa R&D, Merial a tou- jours mené une politique de partena- riats avec des organismes et instituts de recherche, des universités, des sociétés de biotechnologie et des start-up… La société privilégie cinq domaines de recherche : les produits répondant aux besoins des marchés émergents, les vaccins pour protéger les animaux des- tinés à la consommation de protéines, les produits thérapeutiques pour amé- liorer la qualité de vie des animaux de Stratégie Les beaux lendemains de la santé animale Le leader mondial de la santé des animaux de compagnie bénéficie de belles perspectives dans les années à venir. Un labo au crible Merial

Transcript of Stratégie Les beaux lendemains de la santé animale · nit, en effet, des vaccins, des services et...

46

pharmaceutiques - avril 2015

Division santé animale de Sanofi, Merial est devenue l’une des sept plates-formes de croissance du laboratoire

français. Axée sur l’innovation, l’entité opère de manière très indépendante tout en profitant des synergies liées à son appartenance à un leader mon-dial de la santé : elle s’appuie sur une R&D et des capacités de production propres. Reflet de son dynamisme, son siège social lyonnais prendra ses quartiers dans un nouvel immeuble transparent, à quelques encablures du site actuel et au coeur du Biodistrict de Gerland, à l’horizon 2017. Emanation de l’Institut Biologique Mérieux, fondé en 1897, Merial est officiellement né en 1997 de la fusion des activités vétérinaires de Rhône-Mérieux (groupe Rhône-Poulenc) et de MSD AgVet (groupe Merck & Co, MSD en Europe). Sa longue histoire dans les vaccins et les traite-ments pharmaceutiques vétérinaires s’avère indissociable de celles de Merck & Co, de Rhône-Poulenc et, aujourd’hui, de Sanofi. En plus d’un siècle, elle a été émaillée de nom-breux lancements réussis, à l’instar des médicaments vétérinaires antipa-rasitaires de la gamme Frontline® et NexGard®.

Un portefeuille équilibréLeader mondial sur le marché des animaux de compagnie, Merial figure aujourd’hui à la quatrième place sur le segment des animaux de production. Il s’appuie sur une double expertise dans les produits pharmaceutiques et dans les vaccins (biologiques), aussi bien pour les chiens, chats, chevaux que pour le bétail et les volailles. Ses

produits sont destinés à améliorer la santé et le bien-être d’un grand nombre d’espèces animales (70 envi-ron). Ainsi, Merial détient-il un por-tefeuille de produits diversifiés pour les chiens et les chats, avec Broadline®, Heartgard®, Frontline®, NexGard® et Purevax®, et les chevaux avec Recom-bitek®. Sur le segment des animaux d’élevage, ses produits sont destinés à soigner les porcs avec Parvoru-vax® et Circovac®, les ruminants avec Eprinex® et Longrange® ou encore les volailles avec Avinew® et Vaxxitek®. La division produit 90 milliards de doses de vaccins aviaires par an et 500 mil-lions pour d’autres espèces. En outre, les vaccins de Merial parti-cipent à sauver les espèces en voie de disparition, comme le lynx ibérian (virus de la leucémie féline, FeLV), le léopard tacheté (FeLV), le renard de Catalina Island (maladie de carré) ou encore le lycaon Africain (rage et maladie de carré).

Approbations de produits majeursMalgré une présence dans plus de 150 pays, Merial reste profondément ancré en France et plus particulièrement à Lyon. L’entreprise ambitionne de res-ter le “Best in Class” dans l’industrie vétérinaire, en continuant de mettre le cap sur les innovations. Ainsi s’est-elle positionnée sur des nouveaux domaines thérapeutiques comme le cancer. L’an dernier, elle a obtenu 130 autorisations de mise sur le marché dans plus de 90 pays et elle prévoit de lancer dix nouveaux produits majeurs au cours des trois prochaines années. Déjà, NexGard®, approuvé en Europe en 2013, a rencontré un vif succès et a

contribué au retour à la croissance du chiffre d’affaires en 2014. Il s’agit, en effet, du premier et du seul traitement mensuel sous forme de comprimés à mâcher, indiqué pour lutter contre les puces et les tiques des chiens. Sa sa-veur au bœuf est très appréciée de nos amis canins. Puis, l’an dernier, Merial a obtenu l’autorisation européenne pour le lancement européen du Nex-Gard® Spectra™, un antiparasitaire à mâcher à large spectre, cette fois-ci pour prévenir et lutter contre les para-sites internes et externes du chien.Les équipes de recherche de l’entre-prise ont, par ailleurs, développé Longrange®, un produit pour le bétail, qui modifie en profondeur la lutte antiparasitaire, allège le travail des éleveurs et occasionne moins de stress pour les animaux. Ainsi, plutôt que de traiter le bétail trois ou quatre fois pendant la période de pâturage, ce traitement antiparasitaire administré en une seule fois agit pendant toute la saison. Sa technologie : Theraphase® permet la libération prolongée du principe actif longtemps après l’injec-tion.

Alliances public-privé privilégiéesPour muscler sa R&D, Merial a tou-jours mené une politique de partena-riats avec des organismes et instituts de recherche, des universités, des sociétés de biotechnologie et des start-up… La société privilégie cinq domaines de recherche : les produits répondant aux besoins des marchés émergents, les vaccins pour protéger les animaux des-tinés à la consommation de protéines, les produits thérapeutiques pour amé-liorer la qualité de vie des animaux de

Stratégie

Les beaux lendemains de la santé animaleLe leader mondial de la santé des animaux de compagnie bénéficie de belles perspectives dans les années à venir.

un labo au crible Merial

47

avril 2015 - pharmaceutiques

compagnie, les antiparasitaires et vac-cins, pour chiens et chats, ainsi que les nouvelles plates-formes technolo-giques (vecteurs, formulations). Dernière collaboration en date : le 11 mars 2015, un accord a été signé avec la société de biotechnologies Valneva, autorisant la filiale de santé animale de Sanofi à mettre au point et à pro-duire de nouveaux candidats-vaccins, en utilisant la plate-forme cellulaire de son nouveau partenaire. Le but : remplacer le procédé traditionnel de production de vaccins sur oeufs em-bryonnés. Les modalités financières de cet accord n’ont pas été révélées.

Une plate-forme de croissance Appartenir à un grand groupe inter-national comme Sanofi constitue un véritable atout. Les synergies dans la recherche jouent. En effet, les équipes de Merial collaborent étroitement avec la R&D de Sanofi à travers des comités de pilotage et des projets communs. En outre, aborder la santé dans son ensemble est devenu cru-cial. Plus de 70 % des maladies qui touchent l’humanité peuvent, en effet, être transmises par les animaux. Merial, qui détient une part de mar-ché mondial proche de 20 %, béné-ficie d’excellentes perspectives. 2013 avait été, certes, une année difficile mais le groupe a renoué avec la crois-sance l’an passé. Pour poursuivre son expansion et participer à la consolida-tion actuelle de l’industrie vétérinaire, l’entité n’hésitera pas à saisir les op-portunités qui se présenteront. Mais pas question, pour autant, de céder aux sirènes de la diversification à tout

va. L’entreprise ne souhaite pas, par exemple, se développer sur le marché des antibiotiques, ni dans les additifs pour l’alimentation animale, mais se renforcer dans ses positions actuelles déjà fortes ou dans les grands ani-maux à l’instar du rachat, l’an passé, de l’activité équins à Bayer. En outre, le groupe bénéficie d’une expertise in-dustrielle dans la production délicate de vaccins et s’appuie sur un réseau dense de 17 sites industriels répartis dans neuf pays. Sur ses sites indus-triels spécialisés par technologies, la production pharmaceutique est desti-née à un approvisionnement mondial, tandis que la production biologique s’adresse aux marchés régionaux.

Des débouchés multiplesLa santé animale présente un réel avantage : elle est fortement diversi-fiée, avec des cibles distinctes et un grand nombre d’espèces à traiter (ani-maux de compagnie, animaux de pro-duction, santé publique vétérinaire). C’est un enjeu de santé publique, car les épidémies dues aux maladies infectieuses demandent une réponse rapide. Merial s’est donc engagé, en partenariat avec les gouvernements, dans le contrôle des maladies infec-tieuses animales susceptibles d’avoir des impacts sociaux et économiques importants. Il collabore également avec les organisations internationales, comme l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimenta-tion et l’agriculture (FAO) et les autres partenaires du secteur. L’entité four-nit, en effet, des vaccins, des services

et des solutions pour plusieurs mala-dies animales, listées par l’OIE, telles la rage, la fièvre aphteuse et la fièvre catarrhale. Il est vrai que le groupe bénéficie d’une bonne implantation à l’international. Le premier marché dans les animaux de compagnie de Merial s’avère considérable, puisqu’il s’agit des Etats-Unis. La France se situe en seconde position. Les mar-chés émergents comme la Chine sont demandeurs de produits vétérinaires pour leurs volailles. Et le Brésil repré-sente l’un des plus larges marchés mondiaux de Merial.

2015 dans le sillage de 2014Pour cette année, le groupe s’est don-né pour objectif de renforcer ses posi-tions dans certaines de ses activités clés, comme l’aviaire, en développant de nouvelles technologies et de nou-velles approches. Autre ambition : explorer de nouveaux segments de marché pour devenir une entreprise globale de soins « santé et bien-être » (dermatologie, hygiène), pour les ani-maux de compagnie. Il souhaite aussi continuer d’innover, notamment dans les services et technologies digi-tales en e-santé (applications, e-com-merce…), et avec une offre de solu-tions, complètes et intégrées, pour les vétérinaires et les propriétaires. Par ailleurs, il entend réaliser des acqui-sitions et des alliances ciblées. Enfin, deux anniversaires sont à célébrer aus-si en 2015 : les cent dix ans de son site de Toulouse et les vingt ans de celui de Lyon-Porte des Alpes. n

Christine Colmont

DR

Un siège mondial commun pour Merial et Sanofi Pasteur verra le jour à l’horizon 2017, au 29 avenue Tony Garnier, à l’emplacement de l’ancien siège de Merial.

48

pharmaceutiques - avril 2015

Quelle est la mission de Merial au sein de Sanofi ?

● L’entreprise s’attache à trouver des solutions innovantes pour amélio-rer la santé des animaux, mais aussi faciliter la vie des éleveurs, des vété-rinaires et des propriétaires d’animaux de compagnie. Ses technologies visent également à soutenir les gouverne-ments dans la lutte contre les épidé-mies, comme la fièvre aphteuse. Nous devons être sûrs que nous satisfaisons au plus près les besoins de nos clients.

Les perspectives sur le marché de la santé animale restent-elles souriantes ?

● Alors que les terres agricoles et l’eau se raréfient à l’échelle plané-

taire, une classe moyenne a émergé, aspirant à consommer désormais da-vantage de protéines. Conséquence : les besoins en production d’animaux pour la consommation (viande, lait, œufs…) ont doublé. Toute la diffi-culté consiste aujourd’hui à élever les animaux de production de manière sûre et durable. D’où des besoins croissants en produits de santé vété-rinaire. Parallèlement, le segment des animaux de compagnie connaît une dynamique favorable. Les chiens et les chats deviennent des membres de la famille à part entière. Leurs maîtres attachent donc de plus en plus d’importance à leur santé. Le marché de la santé animale (médica-

ments et vaccins), estimé à 20 mil-liards d’euros, offre des perspectives de croissance régulière. Les analystes tablent sur une expansion du marché de 3 à 4 % au cours des dix années à venir. Outre ce marché purement pharmaceutique, nous estimons qu’il existe de vraies opportunités de croissance complémentaires à notre activité. C’est notamment le cas sur le segment des animaux de compa-gnie dans lequel nous explorons de nouvelles voies pour devenir une entreprise globale de soins « santé et bien être » (dermatologie, hygiène, ophtalmologie). C’est un marché beaucoup plus large, 112,5 milliards d’euros (nourriture pour animaux de compagnie comprise), que celui dans lequel nous opérons actuellement et qui représente un vrai changement d’échelle.

Quels sont les changements induits pour le groupe de toute la recompo-sition récente du secteur ?

● La taille n’est pas une fin en soi. Nous nous focalisons sur notre posi-tionnement par rapport à nos concur-rents directs dans nos aires clés. Nous voulons rester concentrés sur nos domaines de prédilection en santé ani-male, sans céder aux sirènes de la diver-sification. Notre objectif n’est pas d’être présent dans toutes les catégories, mais d’être numéro un ou deux dans celles que nous avons choisies. Il nous semble également important d’être fort dans la distribution et l’accès au marché, de nous montrer pertinent avec les vété-rinaires, et de garder la masse critique dans nos domaines de prédilection.

Carsten Hellmann, directeur général de Merial et vice-président exécutif de Sanofi :

« Innovation et croissance »Après une belle année 2014, la division vétérinaire du groupe Sanofi s’est positionnée sur une trajectoire d’expansion, portée par le dynamisme de la demande, la mise au points de nouveaux produits différenciants et son expansion géographique.

un labo au crible Merial

DR

49

avril 2015 - pharmaceutiques

Et justement, cette masse critique, l’avez-vous atteinte dans tous vos domaines ?

● Oui, globalement, même si cer-taines de nos catégories, dans le seg-ment des animaux de production (les porcs par exemple) et dans certaines zones géographiques, pourraient encore être renforcées. Mais, dans le domaine des animaux de compagnie, nous sommes déjà numéro un mon-dial et comptons le rester. Nous allons d’ailleurs lancer de nouveaux produits pour les animaux de compagnie dans les deux à trois ans à venir, après avoir réussi la commercialisation de Nex-Gard® en 2014 à l’échelle planétaire. Il s’agit probablement du plus beau lancement dans le domaine de la santé animale. Après un an, ce produit s’est hissé dans le top dix des produits vété-rinaires.

La croissance des ventes de Merial s’est établie l’an passé à 6,7 %. C’est moins que celles de toutes les autres plateformes de croissance de Sanofi. Envisagez-vous de les rattraper cette année et au-delà ?

● Tout est relatif. La croissance de Merial a été supérieure à celle de Sano-fi dans son ensemble et a dépassé celle du marché (estimée entre 3 et 4 % dans son ensemble et de 6 % pour le seul segment des animaux de compa-gnie). 2013 avait certes été une année difficile, mais nous avons renoué avec la croissance l’an passé. Depuis 2011, Merial est pleinement intégré au sein du groupe Sanofi et a bénéficié de la mise en œuvre d’une nouvelle straté-gie. Nous avons réussi le lancement de nouveaux produits et ainsi recueilli les fruits de nos efforts. La croissance s’est accélérée à partir du deuxième tri-mestre 2014 et elle a poursuivi sur sa lancée depuis.

Le segment “animaux de produc-tion” devrait-il accélérer sa crois-sance ou bien continuer à connaître une expansion modérée ?

● Mer i a l e s t un pa r t ena i r e de confiance pour les agriculteurs, en leur permettant d’optimiser la santé et la productivité de leurs animaux de production, et ceci, en vue de les aider à répondre aux besoins croissants en protéines de la population mondiale. Nous sommes engagés dans une am-

bitieuse stratégie qui va au-delà de la simple mise à disposition de pro-duits, mais qui apporte de véritables solutions et services pour améliorer la santé et le bien-être des animaux.

Après le rachat des deux produits de santé équine à Bayer fin 2014, envisagez-vous d’autres acquisitions dans un futur proche ?

● Nous regardons de manière très ac-tive toutes les cibles potentielles. Mais nous sommes sélectifs dans nos choix et ne voulons pas acheter à n’importe quel prix. Tout dépendra des synergies potentielles et de l’apport en technolo-gies de ces acquisitions potentielles. A l’avenir, Merial restera résolument tour-né vers l’innovation issue de sa propre R&D, les partenariats, les acquisitions et les alliances. Notre but : transformer l’industrie autant que nous le pouvons en lançant de nouveaux concepts, de nouvelles innovations comme l’ont été ivermectine et Oncept®. Nos équipes travaillent déjà avec plus de 100 cher-cheurs universitaires, avec des instituts de recherche, des start-up en biotech et en médecine humaine, dans une démarche d’open innovation.

Merial a lancé l’an dernier NexGard® et enregistré NexGard® Spectra™. Quelles sont aujourd’hui les pro-chaines approbations prévues ?

● Notre objectif demeurera de trou-ver les nouvelles solutions pour de nouveaux besoins, aussi bien pour les animaux de production que pour les animaux de compagnie. D’impor-tantes opportunités existent, issues des innovations. Nous investissons envi-ron 8 % de notre chiffre d’affaires dans la R&D. En 2015-16, nous prévoyons de lancer une gamme d’hygiène et de bien-être pour les animaux de com-pagnie (shampoings, produits derma-tologiques et dentaires…). Dans les quatre années à venir, nous espérons pouvoir enregistrer 50 projets. Et d’ici à trois ans, nous comptons lancer dix nouveaux produits.

En quoi les vaccins mis au point par vos équipes de recherche sont-ils plus innovants que ceux de vos concurrents ?

● Nous avons élaboré une nouvelle génération de vaccins issus d’une technologie de pointe. Notre vaccin

Purevax® en est un bon exemple. Il permet de protéger les chats contre un vaste éventail de maladies tout en étant très pur. Il ne contient, en effet, pas d’adjuvants chimiques, qui peuvent provoquer parfois des réac-tions locales ou allergiques. Autre exemple : les vaccins combinés contre de multiples antigènes pour réduire les coûts et augmenter les bénéfices pour les animaux de pro-duction : jusqu’à 8 antigènes pour la volaille, 10 ou 12 pour le bétail et de futures combinaisons encore plus larges. Enfin, des innova-tions technologiques ont vu le jour pour améliorer l’administration et l’observance, comme notre gamme de produits pour la vaccination de masse des volailles que nous venons de passer sous forme de comprimés effervescents. Une vraie révolution pour les éleveurs !

Réaliser une bonne partie de la production en France vous handi-cape-t-il par rapport à vos concur-rents ?

● Merial est une entité internatio-nale qui s’appuie sur un réseau de 17 sites de production répartis dans neuf pays, dont la France où travaillent 25 % des collaborateurs de l’entre-prise. Aujourd’hui, nous fabriquons notre produit phare, le Frontline®, à Toulouse pour le monde entier et pour le marché français qui est, ne l’oublions pas, le deuxième en santé animale, derrière les Etats-Unis. Nous n’allons pas réduire la voilure dans l’Hexagone, un pays dans lequel Merial est leader ! Depuis dix ans, Me-rial a investi 300 millions d’euros dans son usine de vaccins à Lyon-Porte des Alpes et nous avons l’intention de poursuivre nos investissements. Cette année, 40 millions d’euros vont être dépensés dans les biogénérateurs de ce site où nous fabriquons 25 milliards de doses de vaccins vétérinaires chaque année. Cette activité requiert un haut niveau d’expertise que nous trouvons en France grâce au niveau d’éducation scientifique très élevé. Pour mémoire, le succès de Merial dans le monde créée les emplois et permet de les conserver en France aussi.

Propos recueillis par Christine Colmont

50

pharmaceutiques - avril 2015

RadioscopieMerialPlate-forme de croissance du groupe Sanofi, le leader mondial de la santé des animaux de compagnie consacre environ 8 % de son chiffre d’affaires à la R&D.

Les grandes étapes

1891 : création de l’américain Merck & Co (MSD en Europe) à New-York, par George Merck, 23 ans.

1895 : fondation de la Société Chimique des Usines du Rhône à Lyon.

1897 : naissance de l’Institut Biologique Mérieux.

1947 : l’Institut français de la fièvre aphteuse (IFFA) est consti-tué.

1979 : création de Merck MSD AgVet, une division de Merck & Co., Inc., incluant toutes les activités de santé animale et sélection avicole.

1983 : création de « Rhône Mérieux », issu de la fusion des acti-vités vétérinaires du groupe Rhône-Poulenc.

1994 : Rhône-Poulenc acquiert 100% des parts de Rhône-Mé-rieux et de ses filiales. Lancement de Frontline®

1997 : les activités vétérinaires de Rhône Mérieux (Rhône-Pou-lenc, France) fusionnent avec celles de MSD AgVet (Merck & Co, USA) pour donner naissance à Merial.

2000 : fusion de Rhône-Poulenc et Hoechst pour former Aventis.

2004 : Sanofi-Synthelabo acquiert Aventis pour devenir Sanofi-Aventis.

2006 : lancement de Vaxxitek®.

2009 : Sanofi-Aventis, devenu Sanofi un an plus tard, acquiert les parts qu’il ne détenait pas encore à Merck pour porter sa par-ticipation à 100 % du capital de Merial. Lancement de Oncept® (vaccin pour traiter les mélanomes des chiens).

2011 : Merial devient la division santé animale de Sanofi. Le siège social est transféré des Etats-Unis à la France, à Lyon.

2012 : acquisition de Newport Laboratories, aux Etats-Unis. Signature en décembre d’un accord pour acquérir la division santé animale de l’entreprise indienne Dosch Pharmaceuticals Private Limited. Nouvelle combinaison de parasiticides, Frontline® TRI-TAK, lancée aux Etats-Unis.

2013 : approbation en Europe de Broadline® (traitement curatif et préventif des infestations parasitaires chez le chat) et aux Etats-Unis de NexGard®, traitement mensuel sous forme de comprimés à mâcher, indiqué dans le traitement des infestations par les puces et les tiques des chiens.

Source : Merial

Amérique du Nord41,5 %

EMEA31,8 %

LAPAC15,9 %

Asie10,8 %

RÉPARTITION DU CHIFFRE D’AFFAIRES(en %, données 2014)

...PARZONE

GÉOGRAPHIQUE

un labo au crible Merial

51

avril 2015 - pharmaceutiques

Les chiffres

● Avec une croissance de 6,7 %, le chiffre d’affaires de Merial a atteint plus de deux milliards d’euros en 2014. Il devrait poursuivre sur sa croissance cette année. Fort de 6 100 salariés dans le monde, la division vétérinaire de Sanofi est présente dans plus de 150 pays. Elle compte 17 sites de production, répartis dans neuf pays, dont la France. Ses 700 chercheurs et techniciens spécialisés sont répartis dans ses 13 centres de R&D mondiaux. La France représente un ancrage fort, dans laquelle l’entité compte 1 950 salariés et son siège social, installé à Lyon.

RÉPARTITION PAR MARCHÉ DU CHIFFRE D'AFFAIRES

Source : Merial

60 % Animaux de compagnie

40 % Animaux de production

RÉPARTITION PAR ACTIVITÉS DES VENTES

Source : Merial

65 % Produits pharmaceutiques

35 % Produits biologiques (vaccins)

3 secteurs d’activités

CHIFFRE D’AFFAIRES (en millions d’euros)

201420132012

2179

Source : Sanofi

1985 2076

DR