Stra (ENSA) Avis de suite - economie.gouv.fr · Vu le décret n°2016-1436 du 26 octobre 2016, ......
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№ 2016-24
Séance du 7 décembre 2016
Conseil de l’immobilier de l’État : https://www.economie.gouv.fr/cie/conseil-limmobilier-letat-0
Conseil de l’immobilier de l’État
Stratégie immobilière des écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA)
Avis de suite
Le Conseil de l’immobilier de l’État a procédé à une audition de suite sur la stratégie immobilière
des écoles nationales supérieures d’architecture (cf. Avis n°2014-10 du 5 mars 2014).
La Stratégie nationale pour l’architecture (SNA) et les enjeux de coopération des ENSA avec les
communautés d’universités et d’établissements (COMUE) imposent de disposer d’un schéma
stratégique immobilier tenant compte de ces évolutions. L’OPPIC est chargé, d’ici fin 2017, de
conduire les travaux d’inventaire, de diagnostic et d’élaborer les axes d’une stratégie immobilière
pour les écoles.
Vu le décret n°2016-1436 du 26 octobre 2016, modifiant le décret n°2006-1267 du
16 octobre 2006 instituant un Conseil de l'immobilier de l'État ;
Vu la circulaire du Premier ministre du 28 février 2007 relative à la modernisation de la
gestion du patrimoine immobilier de l’État ;
Vu la circulaire du Premier ministre du 16 janvier 2009 relative à la politique immobilière de
l’État, portant notamment sur le recensement et la gestion dynamique du patrimoine détenu
ou occupé par les opérateurs de l’État ;
Vu la loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du
Grenelle de l’environnement ;
Vu la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement ;
Vu la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance
verte ;
Vu le décret n°2010-146 du 16 février 2010 modifiant le décret n°2004-374 du 29 avril 2004
relatif aux pouvoirs des préfets, à l’organisation et à l’action des services de l’état dans les
régions et départements ;
Vu la circulaire de la ministre de la culture et de la communication du 30 décembre 2013
relative aux priorités de réforme et de réorganisation de l’enseignement et la recherche en
architecture ;
Vu la Loi n° 2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la
recherche ;
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Vu la circulaire du Premier ministre en date du 6 juillet 2015 relative à la mobilisation du
foncier public en faveur du logement étendant l’expérimentation du diagnostic du SDIR à
toutes les régions ;
Vu la circulaire du Premier ministre du 27 avril 2016 relative aux modalités de la nouvelle
gouvernance de la politique immobilière de l’État ;
Vu la circulaire du Premier ministre du 19 septembre 2016 relative au renouvellement des
SPSI des opérateurs ;
Vu l’avis du Conseil de l’immobilier de l’État n°2012-08, en date du 12 septembre 2012 sur le
schéma pluriannuel de stratégie immobilière de l’École Nationale Supérieure d’Architecture
(ENSA) de Nantes ;
Vu l’avis du Conseil de l’immobilier de l’État n°2014-10, en date du 5 mars 2014, sur la
stratégie immobilière des écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA) ;
Vu le dossier du ministère de la culture et de la communication du 28 juin 2016 sur la
stratégie immobilière des écoles nationales supérieures d’architecture ;
Après avoir procédé aux auditions de M. Christopher MILES, secrétaire général du ministère
de la culture et de la communication, accompagné de M. Pascal DAL-PONT, sous-directeur
des affaires immobilières, de M. Christian BROSSARD, chef du bureau de la politique
immobilière, de Mme Agnès VINCE, directrice chargée de l’architecture, de M. Jean-
François BRIAND, adjoint au sous-directeur de l’enseignement supérieur et de la recherche
en architecture de la direction générale du patrimoine, en présence de M. Pascal MOREL,
adjoint au chef du bureau stratégie et expertise de la politique immobilière de l’État du
service France Domaine, lors de la séance du 6 juillet 2016,
Considérant que, lors de l’audition du 5 mars 2014, le Conseil prenait note que
l’enseignement et la recherche en architecture étaient appelés à évoluer et que les priorités
de réforme et de réorganisation définies sur dix ans par la ministre de la culture et de la
communication avaient pour objectif l’insertion des écoles nationales supérieures
d’architecture dans le droit commun du service public de l’enseignement ;
Considérant qu’à cette occasion, le Conseil constatait l’absence d’une stratégie immobilière
adaptée aux changements annoncés et insistait quant à la nécessité d’une réflexion en la
matière ;
Considérant que l’absence d’inventaire fiabilisé était regrettée, ainsi que l’interruption des
travaux de diagnostic immobilier d’ensemble ébauchés par l’Opérateur du patrimoine et des
projets immobiliers de la Culture (OPPIC) en printemps 2012 ; que le Conseil invitait le
ministère à poursuivre ces travaux d’inventaire ;
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Considérant qu’il apparaissait utile que les questions relatives au statut d’occupation et aux
conditions d’exploitation des locaux soient intégrées au dispositif contractuel à venir de
gouvernance des écoles ;
Que le Conseil recommandait que soit annexé à chacun des contrats d’objectif un
diagnostic immobilier précisant les caractéristiques essentielles des biens occupés
(nature, valeur, surfaces, état technique, coûts d’exploitation).
Considérant que la situation immobilière, globalement très dégradée, des vingt écoles
imposait tout particulièrement la mise en œuvre de ces mesures ; que le mauvais état
techniques des constructions et les non conformités au règlement de sécurité contre les
risques d’incendie et de panique suscitaient des interrogations au regard de la responsabilité
des chefs d’établissements et de leurs ministères de tutelle ;
Considérant que les disparités au regard de ratio moyen d’occupation par étudiant avaient
été soulignées : globalement inférieur au 10 m² / étudiant qui semble une référence
européenne – selon le ministère-, voire proche de 6 m² pour un tiers des écoles, mais
supérieur de 20% à cette norme pour trois établissements ;
Que le Conseil avait souhaité la vérification des données utiles au calcul de ce ratio tant
en matière de superficie, qu’en matière de fréquentation avec différenciation des
fréquentations selon le temps de présence des étudiants ;
Que l’ensemble de ces éléments consolidés était nécessaire pour l’élaboration de la
future carte des implantations des lieux d’enseignement et de recherche en architecture.
Considérant que le grand nombre d’opérations immobilières envisagées en l’absence de
financement avait alerté le Conseil ; qu’il recommandait au ministère de tutelle de mobiliser
les compétences de l’OPPIC afin de mettre en place des outils de pilotage des
investissements garantissant l’adéquation des moyens aux besoins et la maitrise des coûts
et délais des opérations immobilières ;
Sur la réforme de l’enseignement et de la recherche en architecture et ses
conséquences immobilières,
Considérant qu’à la suite de la loi du 22 juillet 2013 1 et du rapport « Feltesse » 2 d’avril 2013,
la ministre de la culture et de la communication a dressé une feuille de route des Écoles
nationales supérieures d’architecture (ENSA) ; qu’elle concernait notamment des chantiers
de réforme statutaire dont : la rénovation de la gouvernance des écoles, la mise en place
d’un statut d’enseignent-chercheur, l’harmonisation des conditions d’admission dans les
ENSA ;
Que la réforme du statut des écoles est en cours (révision du décret n°78-266 du 8 mars
1978 fixant le régime administratif et financier des ENSA) ;
1 Loi n° 2013-660 du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche
2 Rapport du 2 avril 2013 du comité national d’orientation de concertation sur l’enseignement supérieur et la
recherche en architecture présidé par M. Vincent FELTESSE ;
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Que la mise en place d’un statut unique comprenant le corps des professeurs et celui des
maîtres de conférence permettra l’intégration de tous les enseignants titulaires des
ENSA ;
Que l’harmonisation des conditions d’admission a été initiée à la rentrée 2015-2016 pour
être généralisée au plan national à la rentrée 2016-2017.
Considérant que le nombre de candidatures dépasse la capacité des écoles depuis une
dizaine d’années : en 2016, 2 700 étudiants ont été admis sur 7 000 demandes ;
Qu’en 2016, 19 421 étudiants sont inscrits dans les ENSA, dont 11 398 en province et
8 023 en Ile-de-France ; 2 200 étudiants obtiennent annuellement le diplôme d’État
d’architecte ;
Que le dimensionnement du réseau des écoles d’architecture n’est pas remis en cause ;
Que le nombre d’architectes à former est un sujet délicat à apprécier car qu’il dépendra
pour une part de la stratégie nationale pour l’architecture (SNA) et de l’élargissement des
secteurs et modes d’activité des diplômés en architecture afin de répondre aux enjeux et
besoins de la société. De ce fait, le positionnement des architectes pourrait évoluer mais
cela n’imposera sans doute pas d’accroissement des cohortes formées ;
Que le ministère de la culture et de la communication (MCC) compte réapprécier
l’expression des besoins en se basant sur le schéma directeur immobilier à venir (cf. ci-
dessous).
Considérant que la SNA, dont le lancement a été annoncé par la ministre de la culture et de
la communication le 20 octobre 2015, est un outil de pilotage public de l’architecture ; qu’elle
fait une place significative aux écoles d’architecture ;
Que, parmi les six axes stratégiques de la SNA, l’axe « articuler formation – recherche –
métiers et rapprocher les univers professionnels de l’architecture, de la construction et du
cadre de vie » vise à renforcer l’ancrage scientifique et économique des écoles au niveau
territorial ; qu’à ce titre la SNA précise que « les écoles, associées ou membres de la
communauté d’universités et d’établissements (COMUE) dont elles relèvent
territorialement, sont caractérisées par leur ancrage professionnel, territorial et
académique. Cet ancrage sera renforcé par le développement de partenariats
interuniversitaires, et la consolidation des actions pour la formation professionnelle » ;
Que parallèlement, l’adhésion des ENSA aux COMUE, soit comme membre à part
entière soit comme partenaire associé, est en voie de finalisation ; que les ENSA sont
habilitées à délivrer une offre de formation au sein des COMUE auxquelles elles
participent ;
Que l’objectif, au-delà des mutualisations pédagogiques et scientifiques, est de mettre en
place des services et équipements partagés pour les étudiants (santé, sport, restauration,
bibliothèques, amphithéâtres).
Considérant que la traduction immobilière, dans ce nouveau contexte, impose de considérer
le réseau des écoles d’architecture dans la cartographie générale des établissements
d’enseignement supérieur en fonction de l’ancrage territorial, d’une part, et du réseau
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partenarial de chaque école, d’autre part. Toutes les formes de mutualisation avec
l’environnement universitaire et urbain existant sont donc à privilégier ;
Qu’à ce titre les compétences mises en commun entre l’ENSA de Strasbourg et
l’Université de Strasbourg ont été précisées par décret 3 ; qu’elles portent sur la formation
initiale, la vie étudiante, l’intervention d’enseignants, la gestion administrative, juridique et
financière, la communication internationale et la mise à disposition de locaux et
d’équipements. Dans ce contexte, l’école a fait l’objet d’une réhabilitation et d’une
extension in-situ ;
Que, s’agissant de l’ENSA de Marne-la-Vallée, membre associé de la COMUE Paris-Est,
le service local de France Domaine de Seine-et-Marne (77) doit procéder au transfert
d’affectation d’une portion de parcelle inoccupée au profit du CROUS afin que ce dernier
réalise une résidence étudiante partagée au sein du campus Descartes ; qu’un protocole
d’accord entre l’école et le CROUS précise que l’école sera bénéficiaire de 50% des
chambres (sur 100 au total) en contrepartie du transfert d’affectation.
Considérant que la SNA recommande en outre de « prendre en compte l’héritage
architectural des XXe et XXIe siècles et développer l’intervention architecturale pour valoriser
et transformer le bâti existant » ;
Qu’en lien direct avec ces préconisations, le programme national de recherche triennal
lancé par le MCC auprès des laboratoires de recherche des ENSA a retenu pour thème
« Architecture du XXe siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle » ; que
ce programme invite à une meilleure valorisation du bâti existant de cette période ;
Que la plupart des écoles d’architecture a été construite après la fin des années 1970 et
constituait l’expression des nouvelles conceptions de l’enseignement et de la pédagogie ;
Que le MCC doit agir en cohérence avec la politique de valorisation du bâti qu’il
préconise et privilégie donc, de façon générale, la transformation des locaux existants
afin de les adapter aux exigences actuelles tant du point de vue économique
qu’environnemental, plutôt que la démolition et la reconstruction ; que cette orientation
sera appliquée également dans les choix immobiliers à venir concernant les écoles, au
dépend de l’abandon de site quand la cession s’avère non rentable.
Sur l’établissement de normes de surface et la fiabilisation des données de
connaissance,
Considérant que le mode de calcul utilisé pour estimer la surface d’un projet immobilier pour
une école se base sur un ratio de 10 m² par personne issu de la norme AFNOR NF 35-102 4,
d’une part, et sur les recommandations du référentiel des constructions universitaires du
ministère chargé de l’enseignement supérieur (1997) estimant le ratio moyen de surface par
étudiant autour de 10 m² de surface utile, d’autre part ;
Qu’un nouveau référentiel universitaire est à l’étude afin de prendre en compte l’évolution
des modalités pédagogiques et scientifiques de l’enseignement supérieur ; qu’il devrait
3 Décret n° 2015-528 du 12 mai 2015 portant association d'établissements du site alsacien
4 Norme NF X35-102 Décembre 1998 - Conception ergonomique des espaces de travail en bureaux (pour
travaux administratifs ou similaires)
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proposer également une approche plus souple des ratios ; qu’il intégrera les transitions
énergétique et numérique ;
Que ce nouvel outil de planification de construction ou de réhabilitation des bâtiments
dévolus à l’enseignement supérieur et à la recherche vise à évaluer les besoins
fonctionnels et techniques, à rationaliser et optimiser les surfaces, à penser l’exploitation
et l’entretien maintenance à venir et à analyser l’impact budgétaire des décisions ;
Que le ministère de la culture et de la communication sera associé par le ministère en
charge de l’enseignement supérieur à l’élaboration de ce référentiel.
Considérant que la fiabilisation des données de connaissance du patrimoine est toujours un
sujet d’actualité, les travaux engagés avec l’OPPIC en 2012 n’ayant pas abouti ;
Considérant que la confrontation entre les données de connaissance partagées par le MCC
et les ENSA concernant le patrimoine que ces dernières occupent et celles de l’État
propriétaire via les outils qu’il met en place (référentiel technique -RT- et outil d’aide au
diagnostic –OAD-) montre des écarts conséquents sur les superficies occupées ;
Considérant que les ENSA étant sous tutelle du ministère chargé de la culture, elles ne
bénéficieront pas du module spécifique dédié aux locaux d’enseignement supérieur
développé dans le référentiel technique (RT).
Sur l’élaboration d’une stratégie immobilière du réseau des écoles,
Considérant qu’une nouvelle mission de diagnostic du parc immobilier des écoles a été
confiée à l’OPPIC par le MCC, suite à l’avis du CIE préconisant que le MCC se dote d’une
stratégie immobilière intégrant les changements à venir dans le cadre des réformes
statutaires des écoles ; qu’il s’agit :
de définir les priorités en tenant compte de l’environnement universitaire propre à chaque école, notamment en matière de services de vie étudiante et d’éventuels potentiels immobiliers à proximité, et au regard de la politique gouvernementale en matière de transition énergétique,
de stabiliser les données (temps d’occupation des locaux d’enseignement, besoins spécifiques liés à l’enseignement du projet, etc.) permettant de définir par école existante une capacité d’accueil minimale et maximale, en distinguant l’enseignement et la recherche,
de disposer de ratios (en m² par étudiant et par grande fonction) actualisés selon les pratiques pédagogiques et leur évolution dans le contexte actuel,
d’intégrer dans sa démarche d’investissement la priorité donnée aux opérations de mise en conformité au regard de l’accessibilité des établissements recevant du public,
de hiérarchiser les priorités dans le cadre d’un programme pluriannuel d’investissement ;
Considérant que la mission de diagnostic doit permettre de faire émerger un schéma directeur immobilier ayant pour vocation de permettre à chaque école, dans la perspective d’une autonomie encadrée par un contrat pluriannuel avec le ministère de tutelle :
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de définir et maîtriser ses orientations en matière d’immobilier dans une approche en coût global, en y intégrant une prévision pour le gros-entretien et renouvellement (GER),
de s’appuyer sur les données des sites universitaires concernés pour déterminer les choix de rénovation et d’équipements prioritaires en matière d’enseignement et de recherche ;
Considérant que l’étude confiée à l’OPPIC comprendra une phase préliminaire d’inventaire
fiabilisé, une deuxième phase de diagnostic complet pour l’ensemble des sites le nécessitant
et une troisième phase d’élaboration des axes de stratégie immobilière pour les écoles, avec
hiérarchisation des projets, sur la base d’un effectif constant d’étudiants ;
Considérant que les délais de réalisation de l’étude sont fixés à quatre mois pour la phase de
fiabilisation de l’inventaire, la livraison de l’intégralité de l’étude étant prévue fin 2017 ;
Considérant que ces travaux seront suivis par un comité de pilotage réunissant le secrétariat
général et la direction chargée de l’architecture du MCC, le ministère chargé de
l’enseignement supérieur et de la recherche et l’OPPIC ;
Qu’il sera assisté d’un comité de suivi composé, outre ces partenaires, d’un ou plusieurs
représentants des écoles d’architecture ;
Sur les dispositifs contractuels d’utilisation de l’immobilier et de gouvernance des
écoles,
S’agissant des conventions d’utilisation,
Considérant que les dispositions du décret n° 2008-1248 relatif à l’utilisation des immeubles
domaniaux par les services de l’État et ses établissements publics s’imposent aux écoles
d’architecture ; qu’à ce titre un modèle de convention d’utilisation a été arrêté entre les
services de France Domaine et le MCC pour les établissements d’enseignement supérieur
placés sous sa tutelle ;
Que la régularisation domaniale impose préalablement à la signature des conventions la
mise à jour des données immobilières des établissements concernés dans Chorus RE-
FX (chantier conduit en 2015) ;
Que les projets de convention sont en cours de validation par les services locaux du
Domaine pour les écoles de Clermont-Ferrand, Marseille, Montpellier, Nantes,
Normandie, Paris-Belleville, Paris-Malaquais, Paris-Val-de-Seine et Toulouse ;
Que les écoles dont la situation patrimoniale est particulière signeront une convention
d’utilisation propre à leur établissement (ex. l’ENSA de Versailles est titulaire d’une
convention passée avec l’Établissement public du château, du musée et du domaine
national de Versailles dont elle est sous-occupante) ;
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S’agissant des outils de gouvernance des écoles,
Considérant qu’une démarche d’élaboration de contrats pluriannuels entre la tutelle et des
ENSA pilotes 5 a été engagée en 2015-2016, qu’elle a vocation à se généraliser à partir de
2017, en articulation avec les calendrier des procédures d’accréditation des établissements,
et de contractualisation des sites par le ministère en charge de l’enseignement supérieur et
la recherche ;
Que la politique immobilière est un des enjeux de la démarche de contractualisation ;
Que les contrats de performance comporteront, d’une part, des objectifs et indicateurs
communs au réseau issus des travaux confiés à l’OPPIC en vue de l’élaboration du
schéma directeur des ENSA et, d’autre part, des objectifs et indicateurs propres aux
établissements ;
Que les contrats intégreront en outre des indicateurs relatifs à l’élaboration, la mise en
œuvre et l’actualisation des schémas pluriannuels de stratégie immobilière ;
Sur les opérations immobilières et leur financement,
S’agissant d’opérations récemment livrées,
Considérant que l’ENSA de Strasbourg a fait l’objet d’une rénovation - extension (2016)
doublant les surfaces (8 931 m² SHON) pour un budget de 30 M€ toutes dépenses
confondues, dont 30% pris en charge par la Région, le Département et la Ville ; l’école
accueille 830 étudiants soit 10,76 m² par étudiant ;
Considérant que l’ENSA de Clermont-Ferrand est installée dans l’ancien sanatorium de
« Sabourin » depuis fin 2015 à l’issue d’une opération de réutilisation patrimoniale d’un
bâtiment inscrit à l’inventaire et d’extension ; que le budget de l’opération de transformation –
rénovation s’élève à 31 M€ dont 26,5 M€ à la charge de l’État, les 4,5M€ restant étant
répartis entre région, département et communauté de commune ;
Que la surface de la nouvelle école est de 10 176 m² SHON (pour 4 500 m² sur l’ancien
site) pour 532 étudiants accueillis, soit 19 m² par étudiant. La nouvelle école constitue un
potentiel d’espace pour développer des activités hors ENSA mais en lien avec
l’architecture, le développement de la ville et des territoires ruraux.
S’agissant des opérations à l’étude, inscrites au CPER,
Considérant que l’ENSA de Toulouse fait l’objet d’un projet de réhabilitation – extension
inscrit au CPER 2015-2020 pour un coût travaux de 26 M€ (dont 10,6 M€ à la charge de
l’État, le restant étant à la charge des collectivités) ; que l’école, construite en 1970, a connu
deux extensions en 1974 et 1992 ; qu’elle accueille 740 étudiants (9,74 m² SHON / étudiant)
et que des bureaux sont loués à l’extérieur de l’école pour accueillir des chercheurs ;
Que des études de programmation ont été lancées par l’OPPIC pour définir les axes du
projet de rénovation et d’extension de l’école tout en recherchant des pistes de
5 ENSA de Lyon, Marne-la-Vallée, Montpellier et Strasbourg
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mutualisation avec le campus de Toulouse-Le Mirail. Les conclusions ont été rendues en
avril 2016 ;
Considérant que le principe d’un relogement de l’ENSA de Marseille a été acté dès 2010 ;
qu’elle occupe un site difficile d’accès et de superficie insuffisante, complété par des locaux
modulables depuis 2013 ; qu’un maintien sur site nécessiterait des travaux estimés à 23 M€
(mise aux normes et extension de 5 000 m²) ; que l’école accueille 1 100 étudiants (5,44 m²
SHON / étudiant) ;
Que, parallèlement, la création d’un pôle pédagogique et scientifique est envisagée pour
regrouper au sein d’un nouvel institut (Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires
Marseille - IMVT), sur un site unique sur la ZAC Saint-Charles, les enseignements
actuellement délivrés par l’école nationale supérieure d’architecture, l’école nationale
supérieure du paysage (site de Marseille), et l’institut d’urbanisme et d’aménagement
régional ;
Que le CPER 2015-2020 fait état d’un coût total de 42 M€ dont 20,3 M€ de part État
(0,3 M€ pour le MNESR) et 4 M€ de part région ; les modalités de financement de la part
restante, soit 17,7 M€, n’étant pas précisées au contrat de plan ;
Qu’un appel d’offre a été lancé par l’OPPIC en octobre 2014 pour la programmation –
évaluation – montage d’opération concernant l’IMVT ;
Que le projet s’étendrait sur 13 500 m² en surface plancher, soit 9 657 m² de surface
utile, dont 4 070 m² de surfaces mutualisées entre les trois établissements ainsi
regroupés ;
Que la fiabilisation du coût annoncé est nécessaire, le ministère faisant état d’un coût
prévisionnel de 49,56M€, supérieur de 7,56 M€ au montant financé au CPER ;
S’agissant des autres projets,
Considérant que l’état des lieux immobiliers dressé par le MCC fait état de projets de travaux
dans d’autres écoles : Bordeaux (étude de positionnement menée en 2014, en attente du
diagnostic immobilier des ENSA – pas de chiffrage), Bretagne (école sous dimensionnée par
rapport à sa fréquentation, projet d’extension réhabilitation mais sans chiffrage, non
budgété), Lille (travaux de rénovation estimés à 1 M€ mais non budgétés), Lyon (extension
de 3 000 m² envisagée mais non budgétée), Montpellier (programme pluriannuel de travaux
estimé à 1,7 M€, financés pour partie par le MCC en 2012), Nancy (restructuration des
espaces envisagée mais travaux non budgétés), Normandie (travaux de restructuration et de
mise en conformité nécessaires, accord du MCC pour la réhabilitation d’un bâtiment, pas de
mention sur le budget), Paris-La Villette (succession de projets qui n’aboutissent pas mais
versement de crédits pour des travaux urgents ; projet de relocalisation en cours mais non
chiffré, non budgété), Paris-Malaquais (élaboration d’un schéma directeur sur l’ensemble du
site, sans chiffrage) ;
Les représentants du ministère de la culture et de la communication et de France Domaine
ayant été entendus en leurs explications ;
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Le Conseil, après en avoir délibéré lors de ses séances du 6 juillet 2016 et du 7 décembre
2016, formule les recommandations suivantes :
1. Le Conseil prend acte des éléments transmis par le ministère de la culture et de la
communication relatifs à la réforme de l’enseignement en architecture et à la stratégie
nationale pour l’architecture. Il remarque néanmoins qu’à ce jour les conséquences
immobilières potentielles se mesurent à peine, si ce n’est dans la volonté exprimée par le
ministère de s’attacher à conserver et adapter aux besoins des activités le patrimoine
architectural dont il dispose plutôt que la démolition et la reconstruction.
2. Le Conseil constate qu’il est projeté de confier à l’OPPIC, par convention, l’élaboration
d’un schéma directeur immobilier du réseau des écoles nationales d’architecture et salue
la volonté du ministère de la culture et de la communication de disposer d’un tel outil au
service de la stratégie immobilière des ENSA.
Il observe que l’élaboration du schéma directeur immobilier sera précédée d’une phase
d’inventaire du patrimoine occupé et recommande que cette dernière soit réalisée dans
les délais annoncés, en lien avec la DIE, eu égard aux écarts conséquents entre les
données du ministère de la culture et celles de l’État propriétaire.
Sur la fiabilisation des données et l’élaboration des normes de surfaces
3. Le Conseil prend acte des travaux d’inventaire qui vont être engagés et constate, en
parallèle, le développement d’un module spécifique du référentiel technique (RT), adapté
aux locaux d’enseignement supérieur.
Il s’étonne que les ENSA ne puissent bénéficier de ce module développé conjointement
par France Domaine et le ministère en charge de l’enseignement supérieur. Il s’interroge
sur les raisons de cette carence eu égard aux enjeux de coopération entre les ENSA et
des établissements d’enseignement supérieur au sein de COMUE.
Il demande au représentant de l’État propriétaire que le sujet soit expertisé dans les
meilleurs délais. Dans la période de fiabilisation des données qui s’est engagée, tant
dans le cadre du diagnostic immobilier confié à l’OPPIC que dans celui de la
généralisation des SDIR, il serait regrettable que les ENSA ne puissent bénéficier de cet
outil.
L’appréciation des potentiels immobiliers de l’enseignement supérieur situés à proximité
et le développement de mutualisation en serait grandement facilitée.
Le Conseil demande donc la transmission rapide de cet outil aux ENSA.
4. Le Conseil s’interroge sur les référentiels utilisés jusqu’alors pour déterminer la surface
des projets immobiliers en fonction du nombre d’étudiants, qu’il s’agisse de la norme NF
X 35-102, spécifique à la conception ergonomique des espaces de travail en bureaux
mais ne traitant pas des espaces utiles à l’enseignement en architecture ou encore du
référentiel immobilier universitaire considéré comme dépassé à la fois par les universités
et le Ministère (cf. avis du CIE n°2013- 05 daté du 27 février 2013 sur la politique
immobilière des universités).
Il invite donc les écoles, les ministères chargés de la culture et de l’enseignement
supérieur ainsi que le représentant de l’État propriétaire à se rapprocher afin qu’un
référentiel actualisé puisse voir le jour dans des délais compatibles avec la réalisation
des prochaines opérations.
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Il recommande qu’une attention particulière soit portée, dans l’élaboration du nouveau
référentiel immobilier, sur les taux d’occupation des espaces en fonction des années et
des cycles et sur l’incidence des nouvelles technologies sur la conception des locaux
d’apprentissage et de vie.
Sur les opérations récentes ou en projet,
5. Le Conseil prend acte d’opérations comme celle menée à Clermont-Ferrand, dans l’esprit
de la SNA et de la préservation – réutilisation d’un patrimoine bâti inscrit à l’inventaire. Il
se réjouit que les usagers puissent bénéficier d’espaces adaptés à l’activité
d’enseignement. Il relève toutefois le coût de cette opération rapporté au nombre
d’étudiants inscrits (60 000 € par étudiant) et le ratio de 22 m² par étudiant.
Il entend que la surface créée à l’occasion de la rénovation et de l’extension de l’ancien
sanatorium est de nature à constituer un potentiel d’espace pour le développement
d’activités en lien avec celle de l’ENSA. Il regrette toutefois de ne pas disposer
d’informations quant aux activités qui pourraient occuper ces surfaces surnuméraires, un
an après la mise en service des locaux. Il s’inquiète de la charge en fonctionnement ainsi
portée par l’école et du défaut de valorisation de ces surfaces.
6. Le Conseil s’interroge également sur l’articulation des projets de l’ENSA-Marseille et du
futur Institut méditerranéen de la ville et des territoires avec la stratégie immobilière d’Aix-
Marseille-Université et la rénovation du campus de Luminy.
De façon plus générale, le Conseil s’interroge sur le non aboutissement de certains
projets et travaux, dont l’extension de l’ENSA de Bretagne mentionné au SPSI 2010 ou le
repositionnement de l’ENSA de Bordeaux. Au-delà du contexte budgétaire et des
incertitudes liées, les projets ne semblent pas avoir fait l’objet d’études économiques
permettant d’arrêter une position sur leur faisabilité, alors que les coûts induits par cette
attente (travaux d’urgence, obligation de mise en conformité) s’accumulent.
7. Le Conseil rappelle qu’il a, dans son précédent avis, recommandé au MCC de mobiliser
les compétences et ressources de l’OPPIC afin de mettre en place des outils de pilotage
des investissements, de contrôle des coûts et des délais. Il insiste pour que la
fiabilisation des estimations du coût des opérations immobilières concernant les écoles
d’architecture fasse également l’objet d’un engagement fort.
Sur l’élaboration d’une stratégie immobilière,
8. Le Conseil entend que la mise en œuvre de la SNA pourrait avoir pour conséquence
l’évolution des missions et activités des architectes diplômés et ce faisant l’évolution du
nombre d’étudiants à former et des formations dispensées. Il entend également que les
besoins capacitaires seront appréciés à l’aune des résultats du diagnostic immobilier. Le
Conseil remarque toutefois que les objectifs en termes de capacité d’accueil doivent être
déterminés a priori en fonction de besoins objectivés et non en fonction des résultats du
diagnostic immobilier à venir.
Il appartient donc au ministère de fixer, au préalable, les objectifs en termes de
formations, de taille des cohortes à former et de répartition territoriale.
9. Nonobstant la réalisation d’un schéma directeur immobilier du réseau des écoles, le
Conseil invite chaque établissement à procéder au renouvellement de son propre
schéma pluriannuel de stratégie immobilière, dans une logique de stratégie de site dans
le cadre des COMUE.
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Il demande par ailleurs à être informé des opérations de mutualisation et de
rationalisation induits par l’adhésion aux différentes COMUE.
10. Enfin, et compte tenu du projet de schéma directeur immobilier du réseau des écoles qui
lui a été présenté, le Conseil souligne son intérêt pour la démarche et attend avec
impatience que les résultats lui en soient communiqués. Il réentendra le MCC à l’issue
des travaux menés par l’OPPIC fin 2017.
Il invite l’État propriétaire et le ministère à ne pas s’interdire de réfléchir à des modalités
de valorisation du patrimoine, même si elles dérogent aux orientations de la SNA en
matière de conservation du patrimoine dès lors qu’elles présentent un intérêt financier
certain.
Pour le Conseil,
son Président
Jean-Louis DUMONT