Stanislas et la Santé de ses sujets

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En 2005 Nancy célèbre le 250e anniversaire du Siècle des Lumières. Cette exposition retrace l'histoire de la Médecine sous le règne de Stanislas "le bienfaisant"

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Préambule

En 2005 Nancy célèbre le 250e anniversaire du Siècle des Lumières, illustré en Lorraine par la présence et les oeuvres de Stanislas.

Notre Musée a déjà participé à cette manifestation, par le prêt au Musée Lorrain, le temps dʼune exposition, du tableau de Casten Rönnow, médecin et conseiller intime de Stanislas. Partie en-suite pour Varsovie où elle fut à nouveau exposée, cette oeuvre a réintégré le musée de la Faculté de Médecine de Nancy peu de temps avant les Journées du Patrimoine, pendant lesquelles elle fut admirée par nos visiteurs.

LʼAssociation des Amis du Musée a, de son côté, tenu à apporter sa pierre à cette année excep-tionnelle. Lʼoeuvre sociale de Stanislas «le bienfaisant» sʼest concrétisée à travers des actions généreuses. Si la création du Collège Royal de médecine a été un élément déterminant dans le

développement de lʼart médical et des soins aux plus démunis, cʼest aussi par des développement de lʼart médical et des soins aux plus démunis, cʼest aussi par des institutions ou des fondations charitables que son “roi“ a apporté à la Lor-institutions ou des fondations charitables que son “roi“ a apporté à la Lor-

raine un renouveau dans la prise en charge de « la santé de ses sujets ». raine un renouveau dans la prise en charge de « la santé de ses sujets ».

Déplacée ultérieurement vers dʼautres lieux, cette exposition a été Déplacée ultérieurement vers dʼautres lieux, cette exposition a été le fruit d’un travail collégial, sous la conduite du Professeur Geor-le fruit d’un travail collégial, sous la conduite du Professeur Geor-ges Grignon, Conservateur du Musée et membre fondateur de notre ges Grignon, Conservateur du Musée et membre fondateur de notre association, hélas disparu dans le courant de lʼété. Grâce à son sa-association, hélas disparu dans le courant de lʼété. Grâce à son sa-voir, son courage et sa ténacité nous avons pu rassembler images voir, son courage et sa ténacité nous avons pu rassembler images et documents, mis en valeur par le service Infographique & Mé-et documents, mis en valeur par le service Infographique & Mé-dias de la Faculté de Médecine.dias de la Faculté de Médecine.

Notre ami Georges Grignon nous a quittés mais il reste présent Notre ami Georges Grignon nous a quittés mais il reste présent à travers ces images.à travers ces images.

Jacques Vadot Président des Amis du Musée

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Préambule

En 2005 Nancy célèbre le 250e anniversaire du Siècle des Lumières, illustré en Lorraine par la présence et les oeuvres de Stanislas.

Notre Musée a déjà participé à cette manifestation, par le prêt au Musée Lorrain, le temps dʼune exposition, du tableau de Casten Rönnow, médecin et conseiller intime de Stanislas. Partie en-suite pour Varsovie où elle fut à nouveau exposée, cette oeuvre a réintégré le musée de la Faculté de Médecine de Nancy peu de temps avant les Journées du Patrimoine, pendant lesquelles elle fut admirée par nos visiteurs.

LʼAssociation des Amis du Musée a, de son côté, tenu à apporter sa pierre à cette année excep-tionnelle. Lʼoeuvre sociale de Stanislas «le bienfaisant» sʼest concrétisée à travers des actions généreuses. Si la création du Collège Royal de médecine a été un élément déterminant dans le

développement de lʼart médical et des soins aux plus démunis, cʼest aussi par des développement de lʼart médical et des soins aux plus démunis, cʼest aussi par des institutions ou des fondations charitables que son “roi“ a apporté à la Lor-institutions ou des fondations charitables que son “roi“ a apporté à la Lor-

raine un renouveau dans la prise en charge de « la santé de ses sujets ». raine un renouveau dans la prise en charge de « la santé de ses sujets ».

Déplacée ultérieurement vers dʼautres lieux, cette exposition a été Déplacée ultérieurement vers dʼautres lieux, cette exposition a été le fruit d’un travail collégial, sous la conduite du Professeur Geor-le fruit d’un travail collégial, sous la conduite du Professeur Geor-ges Grignon, Conservateur du Musée et membre fondateur de notre ges Grignon, Conservateur du Musée et membre fondateur de notre association, hélas disparu dans le courant de lʼété. Grâce à son sa-association, hélas disparu dans le courant de lʼété. Grâce à son sa-voir, son courage et sa ténacité nous avons pu rassembler images voir, son courage et sa ténacité nous avons pu rassembler images et documents, mis en valeur par le service Infographique & Mé-et documents, mis en valeur par le service Infographique & Mé-dias de la Faculté de Médecine.dias de la Faculté de Médecine.

Notre ami Georges Grignon nous a quittés mais il reste présent Notre ami Georges Grignon nous a quittés mais il reste présent à travers ces images.à travers ces images.

Jacques Vadot Président des Amis du Musée

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CharlesBA

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et la Santé et la Santé de ses Sujetsde ses Sujetsde ses Sujets

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STANISLAS LE BIENFAISANT,le Roi philosophe, bâtisseur, organisateur entouré d’une

cour brillante, a été abondamment célébré par ailleurs.

Il convient de ne pas oublier son Il convient de ne pas oublier son œuvre dans le domaine de la santé.œuvre dans le domaine de la santé.

Il l’exprime clairement dans Il l’exprime clairement dans l’exposé des motifs qui ont présidé à

la création du Collège de Médecine :la création du Collège de Médecine :

“… Nous avons toujours eu à cœur de faire fleurir dans nos

états les sciences et les arts pour procurer à nos sujets tous les fruits qu’on peut en recueillir : la médecine étant la plus importante et la plus nécessaire à leur conservation,

nous croyons devoir porter plus particulièrement notre attention à tout ce qui peut contribuer à ses progrès et à sa perfection …“

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Charles Bagard Casten RönnowCasten RönnowCasten Rönnow

Charles Bagard Casten Rönnow

Charles Bagard Charles Bagard Casten Rönnow

Charles Bagard Charles Bagard etCharles Bagard

Lors de l’arrivée de Stanislas en Lorraine en 1737, Charles Bagard devient premier médecin ordinaire de sa majesté le Roi de Pologne. Il va alors rencontrer Casten Rönnow qui a accompagné Stanislas dans son exil.

L e Roi Stanislas, à son arrivée en Lorraine, trouve une Fa-culté de Médecine créée en 1572 à Pont à Mousson, qui,

après une période de grand rayon-nement interrompue par la guerre et les épidémies, a perdu de son lustre et peine à se défaire d’une réputation de laxisme et à retrouver son crédit. Par ailleurs, l’exercice de la médecine et de la chirurgie, malgré les efforts de ses prédéces-seurs et, notamment, ceux du duc Léopold, laisse encore beaucoup à désirer.Pour réaliser ses vœux dans ce do-maine de la santé et mener à bien ses projets, Stanislas va trouver appui auprès de deux de ses méde-cins, l’un Lorrain, Charles Bagard, l’autre Suédois Casten Rönnow qui ont uni leurs efforts pour le con-seiller et le seconder.

agard né en 1696 dans une famille de médecins, fait de brillantes études à Montpellier. Il revient à Nancy où il devient médecin de l’hôpital Saint-Charles puis de l’hôpital Saint-Julien. Personnage brillant,

ambitieux, autoritaire mais très affable et habile, il s’intègre à la société lorraine et notamment au milieu médical où il se fait apprécier. Il devient médecin ordinaire du duc Léopold en 1722. En 1724, il est président du jury de recrutement d’un professeur à la Faculté de Médecine de Pont à Mousson, dont il ne fait pourtant pas partie. Sa renommée et le souvenir qu’il a laissés au cours de ses études sont tels que, lors de l’occupation française en 1734, il est amené à diriger l’hôpital militaire sur ordre du premier médecin du Roi de France, ancien professeur à la Faculté de Médecine de Montpellier.Indépendamment de son rôle prépondérant dans la création et l’animation du Collège Royal de Médecine, Charles Bagard publie nombre d’observations pertinentes dans le domaine de la médecine.Il est également l’auteur d’articles consacrés au règne végétal.Il est aussi responsable de la création à Nancy du Jardin Botanique destiné à l’enseignement du Collège Royal, puis à celui de la Faculté de Médecine, après son transfert de Pont à Mousson à Nancy.

ont uni leurs efforts pour le con-

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À son arrivée à Lunéville, Cas-ten Rönnow va rencontrer Charles Bagard. Les deux hommes vont entretenir

des relations cordiales et conju-guer leurs efforts.

Ils seront aidés par Pierre Alliot, Grand Maître des cérémonies de Lorraine, qui se comportera en allié sûr et avisé, qui les informera et les conseillera avec sagesse.

Charles Bagard Charles Bagard Casten Rönnow

Charles Bagard etCharles Bagard

ersonnage parfois énigmatique, Casten Rönnow est né le 15 février 1700 à Calshamm Rönnow est né le 15 février 1700 à Calshamm

en Suède. Orphelin à 2 ans, il est recueilli par son en Suède. Orphelin à 2 ans, il est recueilli par son oncle Johann Rönnow, médecin militaire et passe oncle Johann Rönnow, médecin militaire et passe son enfance chez lui à Göteborg, puis s’oriente vers son enfance chez lui à Göteborg, puis s’oriente vers

la médecine et devient chirurgien militaire en 1715. Il la médecine et devient chirurgien militaire en 1715. Il quitte bientôt l’armée pour aller étudier à Stockholm et à

Upsala. Il ira successivement au Danemark, en Allemagne et enfin en France, à Paris, où il est remarqué pour son talent de dessinateur et aquarelliste. Il illustre le traité de Henri François Le Dran, chirurgien et lithotomiste réputé : “Parallèle des différentes manières de tirer la pierre hors de la vessie“.Curieusement, il soutient sa thèse devant la Faculté de Médecine de Reims en 1730. Casten Rönnow acquiert ainsi une réputation flatteuse. Il est sollicité de toutes parts, mais il choisit de répondre à l’invitation de Catherine Opalinska, rejoint, en 1735, Stanislas en exil à Kösnigsberg et le suit en Lorraine. Conseiller intime du Roi, il jouit auprès de lui d’un immense crédit. Médecin du Roi, il est aussi chargé de veiller à l’administration de la médecine dans les duchés de Lorraine et de Bar.

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Le Collège Royalde Médecine

epuis longtemps Charles Bagard pense que la création d’un Collège de Médecine à Nancy est nécessaire pour remédier aux insuffisances de l’exercice médical. Sûr du bien-fondé de cette entreprise, fort de l’appui sans faille de Casten Rönnow et de l’accord des médecins de Nancy

consultés, Charles Bagard obtient du Roi Stanislas les lettres patentes portant création, le 15 mai 1752, d’un Collège Royal de Médecine à Nancy.

Deux ans plus tard, dans l’espoir de remédier aux querelles nées entre Collège et Faculté de Médecine, Stanislas signe un nouvel arrêté portant association des deux établissements.

A son début le Collège compte vingt deux médecins mais pas de chirurgien.

Le Collège comporte également des membres associés qui, en remerciement de leur cooptation, font don de leur portrait au collège.

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Le Collège Royal de Médecineet les Médecins

e Collège Royal de Médecineet les Médecins

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Médecins

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Médecins

e Collège Royal de Médecineet les Médecins

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Le Collège Royal de Médecinee Collège Royal de MédecineLe Collège Royal de MédecineLLe Collège Royal de MédecineLe Collège Royal de Médecine

e Collège va se comporter comme un “Ordre des Médecins“ avant son temps.

Il s’est dst donné, en e et, pour mission : - de faire ree respec r par ses membres les règles fondamentales de la déon-

tologie, - d’assurer la surveillance de la qualité des soins prodigués,

- d’arbitrer les différends qui peuvent opposer les praticiens.

Le Collège devient une véritable “Société de Médecine“.Il fait obligation aux médecins :- de se réunir au moins une fois par mois,- d’échanger leurs observations,- de publier certaines de ces observations en suivant des règles strictes et minutieusement détaillées.

Le Collège doit assurer un Enseignement.

Le Collège fait œuvre de “Médecine sociale“.Il institue une consultation hebdomadaire gratuite, destinée à tous les pauvres à condition qu’ils soient munis d’un certificat de pauvreté établi par le curé de leur paroisse.

Peu à peu le Collège finit par contrôler l’activité médicale :- il procède à la nomination des médecins stipendiés- il donne son autorisation à certains praticiens de réaliser des actes médicaux particuliers, par exemple, l’opération dite de la cataracte …

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ès sa création, le Collège Royal de Médecine est en confl it avec les chirurgiens. Ces derniers accusent les médecins de ne pas les reconnaître comme leurs égaux ; les médecins estiment quant à eux que les chirurgiens n’ont pas compétence à être considérés comme des médecins à part entière.Stanislas essaie de concilier deux points de vue qui sont incon-ciliables. Il obtient que les “médecins et chirurgiens de Nancy se réunissent dans la plus parfaite intelligence et cordialité“mais dans les faits les chirurgiens, restent subordonnés aux médecins.

“Un tout comprend ses parties, mais la partie ne saura ja-mais faire un tout. Un savetier ne sera jamais un cordon-

nier. On dira, apprenez à faire des souliers, vous ne sa-vez faire que des semelles. Nous savons votre métier

mais vous ne savez pas le nôtre.“ (Ronnow)Comme on est loin de la sage appréciation de Sta-

nislas qui n’a pas pu la faire admettre : “Si on doit convenir qu’il n’y a point de maladies ou du

moins la plupart qui n’aient besoin du mé-decin ou du chirurgien, il est étonnant que

l’usage ait séparé ces deux sciences com-me si elles étaient incompatibles … on

n’avait pas besoin d’écoles séparées, le principe de ces deux études n’était

pas différent“.

Le Collège Royal de Médecineet les Chirurgiens

e Collège Royal de Médecineet les Chirurgiens

e Collège Royal de Médecine

considérés comme des médecins à part entière.Stanislas essaie de concilier deux points de vue qui sont incon-ciliables. Il obtient que lesse réunissent dans la plus parfaite intelligence et cordialité“mais dans les faits les chirurgiens, restent subordonnés aux médecins.

“Un tout comprend ses parties, mais la partie ne saura ja-mais faire un tout. Un savetier ne sera jamais un cordon-

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En Lorraine, la dentisterie est à cette époque séparée de la

chirurgie.Stanislas Leszczynski vend des

brevets de Dentiste Ordinaire : Nicolas Rafflet, Louis Lecluze de Thilloy puis, Jean-Fidèle Laforgue se succédèrentcomme dentistes de Stanislas Leszczynski.

En Lorraine, la dentisterie est à cette époque séparée de la

chirurgie.

En Lorraine, la dentisterie est à cette époque séparée de la

chirurgie.

Le Collège Royal de Médecineet les Dentistes

e Collège Royal de Médecineet les Dentistes

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Dentistes

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Dentistes

e Collège Royal de Médecineet les Dentistes

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Le Collège Royal de Médecine

“La commission n’a pu sans frémir voir confondre des substances très dangereuses avec des aliments ou des remèdes, du sel de saturne immédiatement sur du thé, des cantharides sur du quinquina, du vitriol blanc sur du riz … etc, etc. et des remèdes qui doivent être très énergiques falsifiés au point d’avoir des qualités directement opposées aux vertus qu’on en attend dans des maladies qui par là deviennent mortelles“.

LLe Collège Royal de Médecinee Collège Royal de MédecineLe Collège Royal de MédecineLLe Collège Royal de MédecineLLe Collège Royal de MédecineLe Collège Royal de Médecineet les Pharmaciens

e Collège Royal de Médecineet les Pharmaciens

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Pharmaciens

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Pharmaciens

e Collège Royal de Médecineet les Pharmaciens

L es relations entre le Collège et la confrérie des apothicaires ne sont pas bonnes. Ces derniers reprochent,notamment, à Charles Bagard de ne pas respecter leur autonomie. Nombre de

querelles, voire de procès, opposent Collège et Apothicaires. Cependant, les conflits s’apaisent, médecins et pharmaciens s’accordent pour mettre

ensemble de l’ordre dans les ensemble de l’ordre dans les pharmacies :pharmacies :

- Chaque officine sera tenue - Chaque officine sera tenue de disposer de médicaments de disposer de médicaments dont la liste et les prix dont la liste et les prix sont fixés sous l’autorité sont fixés sous l’autorité du Collège,du Collège,

- Chaque officine fera - Chaque officine fera l’objet, tous les six mois, l’objet, tous les six mois, d’un contrôle par une d’un contrôle par une commission composée commission composée de membres du collège de membres du collège et d’apothicaires, ce et d’apothicaires, ce qui donne lieu, parfois, qui donne lieu, parfois, à des compte-rendus à des compte-rendus étonnants :étonnants :

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Création au XVIIIe siècle sous le contrôle du Collège d’une véritable procédure d’autorisation de mise sur le marché de médicaments.

Le Collège Royal de Médecineet les Médicaments

e Collège Royal de Médecineet les Médicaments

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Médicaments

e Collège Royal de Médecinee Collège Royal de Médecineet les Médicaments

e Collège Royal de Médecineet les Médicaments

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et la Variole

Un faux pas du Roi Stanislas ?

a variole sévit en France et singulièrement en Lorraine. Or une pratique déjà ancienne, l’inoculation, permettait d’obtenir une immunisation contre

la maladie. Cette pratique qui consistait à mettre en contact, par divers moyens, le sujet sain avec la sérosité de pustules de varioleux, n’était

pas sans danger, le sujet inoculé pouvant contracter la maladie.

L’inoculation ne fut pas autorisée en France pendant plusieurs années. Cependant, en Lorraine, le roi Stanislas, sensible aux arguments de Charles Bagard, qui publia un “Discours sur l’inoculation de la petite vérole“ donne son accord pour l’inoculation de plusieurs enfants à l’hôpital de Lunéville ; mais il se rétracte devant le refus des religieuses de permettre cette intervention.Charles Bagard doit donc s’incliner et publie quelques années plus tard, son “Discours sur l’épidémie de la petite vérole qui règna en Lorraine en 1759 et 1760“, discours où il regrette avec fermeté, mais en termes choisis, l’interdiction de la variolisation qui aurait, à coup sûr, “évité de nombreux décès.“

Le Collège Royal de Médecine

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LES DEUX FONDATIONS DESTINÉES À DISPENSER LES DEUX FONDATIONS DESTINÉES À DISPENSER SOINS ET MÉDICAMENTS AUX PAUVRES DES CAMPAGNESSOINS ET MÉDICAMENTS AUX PAUVRES DES CAMPAGNES

Les Missions Royales

ix religieux (Jésuites) logés initialement au noviciat des

Jésuites, doivent assurer par groupes de deux, six missions de 3 à 4 semaines par an dans la campagne lorraine.Ils doivent également distribuer des aumônes aux pauvres désignés par les curés de paroisse.Sur le plan des soins, ils ont pour mission de distribuer gratuitement des médicaments aux pauvres malades sur ordonnance des médecins. A cet effet, Stanislas investit 12.000 livres dont le revenu, 600 livres par an, est précisément destiné à l’achat de ces médicaments.

Un garçon apothicaire accompagne les Jésuites pour les distribuer.

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LES DEUX FONDATIONS DESTINÉES À DISPENSER SOINS ET MÉDICAMENTS AUX PAUVRES DES CAMPAGNES

La Maison de la Charitéet les Frères de Saint-Jean de Dieu

Stanislas fonde à Nancy une maison de la Charité où vivront trois religieux appartenant à l’Ordre de Saint-Jean de Dieu, “tirés du nombre des plus habiles religieux de l’Ordre en Chirurgie et Pharmacie“. Peu à peu cet effetif atteindra dix religieux tandis que seront créés dans leur Maison six lits réservés aux pauvres affl igés et misérables des villages et hameaux des duchés de Lorraine et de Bar où il n’y a pas d’hôpitaux.

L’hôpital de la Charité ou Hôpital Saint Stanislas était situé en 1786 près de l’actuelle place Stanislas. Sa façade a été déplacée plus tard rue Sainte Catherine où on peut encore la voir.L’ordre de Saint-Jean de Dieu a été fondé au Portugal en 1656, ses membres avaient une certaine compétence en médecine et pharmacie. Il a pour mission de “guérir les corps et sauver les âmes“, à quoi s’ajoute un geste de charité : le don d’un pécule à la sortie de l’hôpital pour aider les patients à reprendre une vie normale.

Les Frères de Saint-Jean de Dieu ont – en plus de la gestion de leur hôpital – comme rôle :• d’accompagner par l’un des leurs des missions pour fournir les médicaments;• de se rendre sur les lieux qui leur sont indiqués par le directeur de la fondation en faveur des maladies épidémiques ; ils doivent dispenser soins, remèdes, nourritures (bouillon, pain et vin aux malades) puis rendre compte au directeur de la fondation;• de visiter régulièrement les détenus dans les prisons de Nancy et leur donner gratuitement soins et remèdes.

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Œuvres en faveur des orphelins

Projet de création d’un établissementdestiné à accueillir les enfants trouvés des duchésLorsque Stanislas arriva en Lorraine, il n’existait pas d’orphelinat à Nancy, aussi décida-t-il d’en créer un en versant au Trésorier Royal une somme dont les intérêts étaient utilisés pour assurer l’entretien de vingt-quatre orphelins et en faisant construire, pour accueillir ces derniers, un pavillon “le bâtiment royal“, sur des terrains jouxtant l’hôpital Saint-Julien.Les enfants apprenaient à lire et à écrire. Ils avaient un métier, à leur sortie de l’orphelinat qui se chargeait de les placer.

Contribution au financement de la “Maison du Coton“ de LunévilleFondée en 1759, la “Maison du Coton“ accueillait des orphe-lines qui y apprenaient à fi ler le coton d’où le nom de cette institution. Stanislas la fi t ouvrir également aux orphelins et ap-porta son soutien fi nancier.

Page 15: Stanislas et la Santé de ses sujets

Œuvres en faveur des hôpitaux

Hôpital de LunévilleStanislas subventionna l’hôpital Saint-Jacques de Lunéville, créé par le duc Léopold, ce qui lui permit d’ouvrir plus de lits et de recevoir plus de patients. Par ailleurs, il continua l’œuvre en faveur des “calculeux.“ due également au duc Léopold : entretien d’un service, animé des plus habiles lithotomistes, qui avaient fait de Lunéville un centre réputé de traitement de la lithiase rénale,ou “ maladie de la pierre”.

Stanislas subventionna l’hôpital Saint-Jacques de Lunéville, créé par le duc Léopold, ce qui lui permit d’ouvrir plus de lits et de recevoir plus de patients. Par ailleurs, il continua l’œuvre en faveur des “calculeux.“ due également

Hôpital de PlombièresStanislas fi nança l’hôpital de Plombières qui se trouvait en grande diffi culté et y fi t venir les sœurs de Saint-Charles.

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Prévention des disettesPrévention des disettesPcréation de greniers à blé

R eprenant une idée du Duc R eprenant une idée du Duc R Léopold, Stanislas créa les R Léopold, Stanislas créa les Rgreniers à blé. Il fi nança person-Rgreniers à blé. Il fi nança person-Rnellement l’achat de blé qui Rnellement l’achat de blé qui R fut stocké dans des greniers R fut stocké dans des greniers R dont R dont R les municipalités devaient assurer

l’entretien. En cas de mauvaises recettes, le blé stocké était mis sur le mar-ché, ce qui palliait l’augmentation de son prix due à la pénu-rie. Lorsque les récoltes étaient meilleures, l’argent de cette vente était utilisé pour reconstituer les stocks et faire face à une éventuelle période de manque.

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Fondation en faveur des pauvres sujets de Lorraine et du

Barrois affligés de maladies épidémiques, de la grêle ou des Fondation en faveur des pauvres sujets de Lorraine et du

Barrois affligés de maladies épidémiques, de la grêle ou des Fondation en faveur des pauvres sujets de Lorraine et du

incendies.Barrois affligés de maladies épidémiques, de la grêle ou des

incendies.Barrois affligés de maladies épidémiques, de la grêle ou des

En 1748, Stanislas place une somme de 60.000 livres dont le revenu

annuel, 3.000 livres, est destiné aux malades pauvres des campagnes ou

à défaut aux victimes des dégâts provoqués par la grêle, ou encore les

incendies.

Fondation du bouillon

En 1748, 72.000 livres sont placés par Stanislas dont les intérêts

(3.600 livres) doivent être utilisés pour fournir des bouillons, aliments et

éventuellement des habits, ou du bois de chauffage aux nécessiteux.

Fondation en faveur des “pauvres honteux“

En 1756, Stanislas prête 200.000 livres à la ville de Nancy dont les inté-

rêts 10.000 livres, doivent être distribués discrètement à ceux qui en ont

le plus besoin parmi les nobles et les bourgeois réduits à la misère.

Fondation en faveur des personnes les plus démunies

dans les duchésFondation en faveur des personnes les plus démunies

dans les duchésFondation en faveur des personnes les plus démunies

En 1761, 120.000 livres sont placés auprès du Trésor Royal de France,

dont les revenus (6.000 livres par an) sont distribués secrètement aux

plus nécessiteux signalés par les curés des paroisses.

Fondation de secours gratuit pour les habitants de Nancy

Les intérêts annuels (5.000 livres) d’un capital de 100.000 livres donné

au Trésorier de l’hôtel de Ville de Nancy sont destinés à venir en aide

aux habitants de Nancy “dans les circonstances fâcheuses de maladies,

infirmités ou autres malheurs imprévus”.

utres œuvres caritativesA

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uccédant à celui créé à Pont à Mousson au XVIe siècle, et tombé dans l’oubli, Stanislas, par let-tres patentes du 19 juin 1758, fait don d’un ter-rain, pour une nouvelle création, à proximité

du Collège Royal.

Ainsi Nancy possède-t-elle un “Jardin Botanique“, encore situé, de nos jours, rue Sainte Catherine, afi n de pou-voir disposer “d’un jardin de toutes les plantes usuelles, étrangères, de même que de toutes celles de pays, usuel-les ou non“ (article XXX des statuts).

Tout naturellement dirigé par Charles Bagard, Président du Collège, il est destiné à l’enseignement à travers l’utili-sation des plantes dans leurs propriétés prophylactiques et curatives.

Le “jardinier premier“, qui “paie redevance“ au Collège, est chargé de l’entretien, et a pour obligation de “cultiver les plantes botaniques destinées à l’instruction publique et une certaine quantité de plantes usuelles connues, par leurs effets salutaires, pour que leur distribution puisse en être faite aux pauvres…“. En contrepartie, il dispose d’une surface importante de potagers, de vergers et des serres pour des plantes d’ornement, dont la vente de la production lui assure ses revenus.

Enrichi de graines rapportées d’Egypte, sous le Consulat, par Rémi Willemet, le jardin botanique sera ensuite placé sous la responsabilité de Braconnot.

Puis le jeune Doyen de la Faculté des Sciences, le Doc-teur Dominique Alexandre Godron le dirige en 1848, lui donnant l’essentiel de son aspect actuel avec ses bordu-res de buis, puis son nom depuis 1993.

et le Collège Royal de MédecineLLet Let et Let Ll

Lll

Lle Collège Royal de Médecine

Le Collège Royal de Médecinele Collège Royal de Médecinel

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Le Collège Royal de Médecine

e Jardin B otaniquee Jardin B otaniquee Collège Royal de Médecine

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Le Collège Royal de Médecine